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1352. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Comme un cœur pur de jeune fille Qui coule et déborde en secret, A chaque peine de famille, Au moindre bonheur, il pleurait ; A voir pleurer sa fille aînée ; A voir sa table couronnée D’enfants, et lui-même au déclin ; A sentir les inquiétudes De père, tout causant d’études, Les soirs d’hiver, avec Rollin ; Ou si dans la sainte patrie, Berceau de ses rêves touchants, Il s’égarait par la prairie Au fond de Port-Royal-des-Champs ; S’il revoyait du cloître austère Les longs murs, l’étang solitaire, Il pleurait comme un exilé ; Pour lui, pleurer avait des charmes. […] Nous croyons faire preuve d’un respect mieux entendu en déclarant le style de Racine, comme celui de La Fontaine et de Bossuet, digne sans doute d’une éternelle étude, mais impossible, mais inutile à imiter, et surtout d’une forme peu applicable au drame nouveau, précisément parce qu’il nous paraît si bien approprié à un genre de tragédie qui n’est plus.

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