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348. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

L’on n’est guère tenté vraiment de se montrer plus sévère, plus dédaigneux à son égard, que ces ambassadeurs étrangers qui, dans les horribles journées de germinal et de prairial, s’empressaient d’accourir dans son sein pour partager ses périls, être mentionnés à son procès-verbal et dire ensuite avec orgueil aux rois qui les avaient envoyés :« Nous aussi, nous y étions. » Le Directoire lui-même, observé de près, semble moins inhabile et moins méprisable qu’on n’a coutume de se le figurer à distance, sur la foi du royalisme et de l’impérialisme qui l’ont décrié après l’avoir détruit. […] Certes il lui convenait mieux qu’à personne, à lui qui avait si bien prouvé les immenses services de la Montagne, de saluer d’un regret et d’une larme les hommes de ce parti, qui, à la fleur de l’âge et du talent, étrangers aux crimes et aux faveurs de la dictature, et coupables seulement d’exaltation républicaine, étaient proscrits au nom de la modération comme des brigands, et mouraient comme des martyrs en désespérant de la liberté.

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