Il n’y a à cette heure que deux réformes à faire dans l’orthographe : l’une concerne les mots grecs ; l’autre, les mots étrangers. […] Je parlerai des mots étrangers dans un autre chapitre. […] Il y a dans les langues une beauté visible que l’on diminue en introduisant dans la cité verbale des figures étrangères, des voix dissonantes. […] Il y a des réformateurs plus modérés et dont le but, purement utilitaire, est de rendre le français plus accessible aux étrangers ; leurs principes sont ceux qui ont guidé jadis l’Académie espagnole quand elle simplifia la vieille orthographe ; j’ai donné les motifs à la fois de science et d’esthétique qui ne me permettent pas de les accepter. Je considère comme intangibles la forme et la beauté de la langue française, et si je livre à la serpe la plupart des mots grecs et des mots étrangers, c’est précisément pour leur donner la beauté qui leur manque.