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400. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

J’avais aussi sept frères dans nos palais, mais tous, en un même jour, descendirent dans la nuit éternelle, égorgés par le féroce Achille pendant qu’ils paissaient leurs nombreux troupeaux de bœufs et de blanches brebis. […] La théorie superbe du progrès incessant et indéfini de l’humanité dans tous les arts reçoit ici d’un pauvre chanteur aveugle le plus éclatant et le plus éternel démenti. […] Cet assaut, où les guerriers de toutes les peuplades de la Grèce et tous ceux de la Troade sont tour à tour le sujet rapide d’un chant du poète, est pour chaque race, pour chaque ville et pour chaque île une inscription populaire qui répartit à chacun sa part de gloire éternelle. […] L’excès des scènes de guerre donne à ce milieu du poème la confusion et la satiété d’une éternelle mêlée. […] Maintenant te voilà dans les demeures de Pluton, profonds abîmes de la terre, pendant que moi, dans un deuil éternel, tu me laisses veuve à notre foyer !

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