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668. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

VI « J’entreprends d’écrire l’histoire d’un petit nombre d’hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les vertus, les fautes d’une époque, et dont la vie et la politique, formant, pour ainsi dire, le nœud de la Révolution française, sont tranchées du même coup que les destinées de leur pays. […] Les époques de rénovation ont leurs sacrifices. […] Ce n’était pas sa faute, sans doute, mais ce fut son malheur ; sa tête charmante mais sans expérience n’avait rien du génie viril de gouvernement que demandait une telle époque. […] Il y avait des sages comme Bailly et Mounier, des penseurs comme Sieyès, des factieux comme Barnave, des hommes d’État comme Talleyrand, des hommes époques comme Mirabeau, des hommes principes comme Robespierre. […] XXIII « Un peuple, au contraire, est-il à une de ces époques où il faut agir dans toute l’intensité de ses forces pour opérer en lui ou en dehors de lui une de ces transformations organiques qui sont aussi nécessaires aux peuples que le courant est nécessaire aux fleuves, ou que l’explosion est nécessaire aux forces comprimées, la république est la forme obligée et fatale d’une nation à un pareil moment.

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