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13. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Il est de certaines époques de l’histoire, dans lesquelles l’amour de la gloire, la puissance du dévouement, tous les sentiments énergiques, enfin, semblent ne plus exister. […] Certes, je ne veux pas affaiblir l’indignation qu’inspirent aujourd’hui les crimes et les folies de la superstition ; mais je considère chaque grande époque de l’histoire philosophique de la pensée, relativement à l’état de l’esprit humain dans cette époque même ; et la religion chrétienne, lorsqu’elle a été fondée, était, ce me semble, nécessaire aux progrès de la raison. […] Il était impossible à cette époque d’influer sur l’esprit humain sans le secours des passions. […] L’homme faible put menacer l’homme fort, et l’on entrevit l’aurore de l’égalité dès cette époque. […] Mais les exploits militaires ne conservent qu’un faible intérêt par-delà l’époque de leur puissance.

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