À une époque donnée, il existe en général un ensemble de croyances, communément acceptées, sur l’homme et sur le monde ; il existe aussi une morale qui se rattache à cette croyance. […] Selon les époques, selon les moments, selon les groupes, selon les individus, tel ou tel élément s’affirmera avec plus de force, apparaîtra comme le plus glorieux ; il suscitera de nouveaux sentiments et des idées imprévues. […] Je les trouve dans un immense ensemble de doctrines, d’opinions, d’idées, de sentiments plus ou moins coordonnés en système et variant d’une époque à l’autre, d’un groupe social à un autre groupe, et même d’un individu à un autre individu. […] La morale reçue, admise à chaque époque, celle en dehors de laquelle les autres conceptions aventureuses de la conduite passent pour des immoralités, cette morale-là supposerait une observation, un classement des tendances, de leurs effets, de leur valeur qui ne peuvent être achevés qu’au moment où ces tendances vont être remplacées, partiellement, par d’autres.