L’émotion qui part de là comme un simple frisson court sur la multitude en vagues houleuses. […] Il est des instants où des comédies comme Tartuffe, L’Avare, Don Juan touchent de bien près à la tragédie, sinon par la condition des personnages qui y paraissent, au moins par la nature de l’émotion qu’on y éprouve : la pièce du Misanthrope, sans être la tragédie bourgeoise qu’on en veut faire, n’est point précisément gaie. […] « Il n’y a qu’un farceur qui ne voie pas que le rire et le pleurer, ces deux émotions de l’âme, ont dans le fond la même origine, qu’elles se touchent, qu’elles se fondent ensemble, qu’elles ne sont ni un signe absolu de joie, ni un signe absolu de tristesse. »« Poètes, dit-il ailleurs, qu’avez-vous fait ? […] Un homme en proie à une émotion violente n’use guère que du langage le plus naturel, du cri ou du simple geste. […] « Natacha et la princesse Marie pleuraient également, non sur leur propre douleur, mais sous l’influence de l’émotion dont leur cœur débordait à la vue du mystère si solennel et si simple de la mort180. » Le mystère !