Nous avons, pour en juger, deux documents, d’inégale valeur : les lettres écrites par Goethe à Kestner et à Charlotte, sous le coup direct de ses émotions, et le récit qui termine le douzième livre des Mémoires. […] Rien de moins spontané que cet enfant de la nature qui n’éprouve aucune émotion qu’à travers des ressouvenirs plus ou moins directs de ses lectures préférées. […] » Je me rappelai sur-le-champ l’ode sublime qui était dans sa pensée, et je me plongeai dans le torrent d’émotions dont cette simple parole avait inondé mon cœur. […] Il me semble que c’est de nous toucher le cœur ou l’esprit avec assez de puissance pour y faire surgir l’admiration ou l’émotion. […] Pour trouver dans l’œuvre de Goethe une trace plus heureuse des émotions de l’époque révolutionnaire, il faut aller jusqu’à Hermann et Dorothée, où elles s’agitent à l’arrière-plan.