La double passion se fait consciente en eux : le thème puissant du héros s’amollit ; leurs idées se joignent en l’étonnant dialogue, jusque le moment où l’amour, dominant, met aux deux cœurs l’émotion pareille. […] Tristan et Isolde, est, entre tous les drames, le plus humain : une profonde émotion poignait tous les cœurs, lorsque l’orchestre de M. […] Ce n’est point qu’elle nous donne l’émotion artistique des autres drames wagnériens ; Walther de Stolzing, Eva ne traduisent guère, par leur chant, la nature spéciale, assez légère, de leur amour ; sauf le poète Hans Sachs, tous les personnages agissent et se remuent plus qu’ils ne sentent ; même cette œuvre est trop symbolique ; elle est encore une féerie. […] Quelquefois il devient nécessaire que leur charme personnel s’efface, disparaisse, soit comme s’il n’était pas, jamais l’admiration pour l’une d’elles ne devant faire obstacle à l’émotion que leur union engendre. […] Walter rayonne d’inspiration ; Éva passe de la crainte à l’ivresse ; le greffier affiche toujours davantage sa sottise infatuée ; Sachs voile de sa bonne humeur saine les émotions de son vieux cœur.