Même partage dans l’Église : les abbés commendataires, les évêques et archevêques ne résident guère ; les grands vicaires et chanoines sont dans les grandes villes ; il n’y a que les prieurs et les curés dans les campagnes ; à l’ordinaire, tout l’état-major ecclésiastique ou laïque est absent ; les résidents ne sont fournis que par les grades secondaires ou inférieurs. — Comment ceux-ci vivent-ils avec le paysan ? […] L’administration du village ne le regarde pas, il n’en a pas même la surveillance : répartir l’impôt et le contingent de la milice, réparer l’église, rassembler et présider l’assemblée de la paroisse, faire des routes, établir des ateliers de charité, tout cela est l’affaire de l’intendant ou des officiers communaux que l’intendant nomme ou dirige60. […] « Les biens de l’Église, dit un cahier, ne servent qu’à nourrir les passions des titulaires. » « Suivant les canons, dit un autre cahier, tout bénéficière doit donner le quart de son revenu aux pauvres ; cependant, dans notre paroisse, il y a pour plus de douze mille livres de revenu, et il n’en est rien donné aux pauvres, sinon quelque faible chose de la part du sieur curé. » — « L’abbé de Conches touche la moitié des dîmes et ne contribue en rien au soulagement de la paroisse. » Ailleurs, « le chapitre d’Ecouis, qui possède le bénéfice des dîmes, ne fait aucun bien aux pauvres et ne cherche qu’à augmenter son revenu ». […] Un Rohan, un Dillon courent le cerf même quand ils sont d’Église, malgré les édits et malgré les canons. « Vous chassez beaucoup, Monsieur l’Évêque, disait Louis XV96 à ce dernier ; j’en sais quelque chose.