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272. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Je me taisais : il dit : — Songeur qui civilises, Pourquoi ne vas-tu pas prier dans les églises ?  […] — L’église, c’est l’azur, lui dis-je, et quant au prêtre……         En ce moment, le ciel blanchit. […] Il était tout simple que, poursuivant toute espèce de dogme et de culte positif, il arrivât à ne plus vouloir d’autre église que la voûte des cieux ou des arbres ; il était tout naturel que, pour prier, prêcher, officier et bénir dans ces églises en plein air, les poëtes, les musiciens et les peintres, voire même les histrions sublimes, lui parussent très suffisants. […] Comment est-ce rendre un éminent service aux lettres chrétiennes et à l’histoire, que de dégager et de montrer, dans le tableau de cette époque décisive, ce double esprit, cette double influence, où se manifeste et se continue la double nature du Dieu fait homme ; la société antique abdiquant dans le sein de l’Église, l’Église en conservant tout ce qui n’était pas incompatible avec son origine, son essence et son but ? […] Comment, dès cette époque primitive, peut-on retrouver là les deux principaux dangers qui, depuis lors, ont tant de fois menacé l’Église, et qu’elle a toujours conjurés ?

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