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425. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Cousin écrivain Nous voici arrivés devant les deux écrivains considérables, qui, à juste titre, sont appelés chez nous sinon les pères, du moins les représentants de la philosophie contemporaine, M.  […] Je voudrais l’étudier tout entier, distinguer et relier en lui le philosophe, l’écrivain, l’orateur et le philologue. […] Ce sont donc de grands signes que le choix des mots, la longueur et la brièveté des périodes, l’espèce et le nombre des métaphores ; le tour des phrases explique l’espèce des idées et l’écrivain annonce tout l’homme. […] Peu d’écrivains seraient capables aujourd’hui de porter le poids d’une aussi large période sans tomber dans la déclamation ou dans le style symétrique. […] Vous voyez, mon pauvre Kant, que votre système tombe en ruine ; c’est que je me suis enfoncé dans l’intimité de la conscience, à un degré où vous n’avez pas pénétré27. » Je me suis quelquefois représenté le sentiment d’horreur qui eût pénétré Condillac et les analystes du dix-septième siècle, s’ils avaient lu cette préface, et si on leur eût dit que l’auteur, écrivain admirable, avait commencé par écouter leurs leçons.

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