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1152. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il chercha d’abord un asile en Suisse, à Zürich, où il connut l’ingénieux observateur Lavater, Meister, ancien secrétaire de Grimm, homme aimable, écrivain distingué en français, et qui n’avait pris du xviiie  siècle que ce qu’il avait de fin et d’honnête ; Mallet du Pan, qu’il retrouva ensuite à Fribourg-en-Brisgau, et avec qui il contracta une liaison de tendre attachement et d’estime. […] En y apportant sa prudence naturelle et la précision propre à la race française, Portalis voyait ces grandes questions de controverse s’évaporer en fumée et ne laisser pas même, au fond du creuset, des cendres : C’est une chose plaisante, disait-il, de voir des écrivains, d’ailleurs distingués, se battre pour des abstractions ou pour des logogriphes ; ce qu’il y a de plus étonnant, c’est de voir le public prendre part à des disputes qu’il n’entend pas. […] C’est un inconvénient grave, si des écrivains aigris ou mécontents se montrent ; leurs idées passent, filtrent à travers leurs passions et s’y teignent.

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