Je n’étais embarrassé que sur le choix… (Et après l’exposé de son idée d’imaginer une histoire sur les estampes :) Je ne sais, mon cher public, si vous approuvez mon dessein ; cependant il m’a paru assez ridicule pour mériter votre suffrage ; car, à vous parler en ami, vous ne réunissez tous les âges que pour en avoir tous les travers : vous êtes enfant pour courir après la bagatelle ; jeune, les passions vous gouvernent ; dans un âge plus mûr, vous vous croyez plus sage parce que votre folie devient triste ; et vous n’êtes vieux que pour radoter… Duclos n’avait pas tout à fait l’ironie de Platon : la sienne est rude et presque brutale. […] Il connaît bien sa nation : « Le grand défaut du Français est d’être toujours jeune, et presque jamais homme ; par là il est souvent aimable et rarement sûr : il n’a presque point d’âge mûr… Il y a peu d’hommes parmi nous qui puissent s’appuyer de l’expérience. » Avec ces défauts qu’il signale, il est loin de déprécier la nation ; il lui voudrait insinuer le patriotisme ; il se demande, avec le sentiment qu’ils ont de leur propre valeur, ce qui manque aux Français de son temps pour être patriotes.