Il ne paraît jamais avoir connu une première discipline bien sévère : il avait été élevé au collège des jésuites à Mâcon, puis à Paris ; son père, qui voulait faire de lui son successeur dans la magistrature, et qui l’obligea d’étudier les lois, le laissait en attendant se livrer aux amusements de son âge, aux muses légères, à la poésie galante et de compliment. […] Sénecé y exprime sous un léger déguisement ses pensées personnelles, ses regrets de poète et de courtisan à cet âge de plus de cinquante ans qu’il avait déjà. […] Dans une lettre à Mme de Bellocq, veuve de son ami, il a tracé un tableau assez riant de la vie tranquille, à la fois philosophique et chrétienne, qu’il menait durant les dernières années (1726-1737) : Ayant fait réflexion, disait-il, que j’étais dans un âge trop avancé pour me donner le soin d’économer (de régir) des biens de campagne, j’ai pris le parti de mettre ma terre en ferme et de me retirer entièrement à la ville.