Tout ce qu’il y a eu entre ces deux âges de la vie disparaît ; il ne reste que l’intrinsèque des hommes. […] qui lui rendra son jeune âge ? […] Ainsi passent ses jours depuis le premier âge, Comme des flots sans nom sous un ciel sans orage, D’un cours lent, uniforme, et pourtant solennel ; Car ils savent qu’ils vont au rivage éternel. […] « Que sont devenus ces amis du même âge, ces frères en poésie, qui croissaient ensemble, unis, encore obscurs, et semblaient tous destinés à la gloire ! […] Votre cœur vierge ne s’est pas laissé aller tout d’abord aux trompeuses mollesses ; et vos rêveries y ont gagné avec l’âge un caractère religieux, austère et primitif, et presque accablant pour notre infirme humanité d’aujourd’hui ; quand vous avez eu assez pleuré, vous vous êtes retiré à Pathmos avec votre aigle, et vous avez vu clair dans les plus effrayants symboles.