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514. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Malherbe n’y demeura pas moins de dix années, jusqu’à l’âge de trente et un ans. […] Il se maria à l’âge de vingt-six ans (1er octobre 1581) à Madeleine de Carriollis (ou Coriolis), de bonne noblesse, fille d’un président au Parlement de Provence, encore jeune, mais déjà veuve de deux maris. […] Son autre fils, le dernier né de ses enfants et le seul qui atteignit à l’âge de jeunesse, fut tué en duel à vingt-six ans, par Fortia de Piles, et son père voulut le venger ; il le pleura moins comme père que comme chef de famille, chef de race. […] Ce jour-là, Malherbe oubliait son âge et sa mission de lyrique, et qu’il n’était pas un Ovide, précepteur et ministre d’amour, mais un de ceux dont Virgile disait, leur assignant le digne emploi de l’art : Quique pii vates et Phœbo digna locuti. […] « À nos yeux, les noms de Villehardouin, de Joinville, de Froissart, de Commines, de Montaigne, de Molière, marquent les différents âges de notre langue : les terminaisons varient, le vocabulaire se complète, la syntaxe s’épure, et, par degrés enfin, l’art de parler un même idome se modifie ou se perfectionne ; mais il ne s’en forme pas un autre. » Qui a dit cela ?

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