Son livre, sans qu’il y soit question nommément de Santeul, est écrasant pour ce dernier par la comparaison involontaire qu’on est amené à établir entre l’enthousiasme un peu factice du gai chanoine de Saint-Victor et la haute source d’inspiration habituelle de ces grands docteurs et promoteurs de la foi, les saint Bernard, les saint Bonaventure, les saint Thomas d’Aquin, le pieux roi Robert, et bien d’autres de ces âges anciens. […] Il y eut cependant une première époque de ferveur durant laquelle Santeul se tourna vers les idées de retraite, et il prit l’habit de chanoine régulier de l’abbaye de Saint-Victor en 1650, à l’âge de vingt ans. […] « — Et ne croyez pas, jeune homme, que dans ce premier vers la césure qui manque soit un défaut ; c’est la fatigue de monter, c’est la respiration inégale des Nymphes qu’il s’agissait de rendre. » — Santeul a dû bien des fois faire remarquer cette beauté d’harmonie à quelque écolier qui passait devant la fontaine ; et si l’écolier avait été un peu émancipé déjà et un peu précurseur de l’âge futur, ou seulement s’il avait eu pour mère une d’Hervart ou une La Sablière, il aurait pu lui répliquer aussi tôt, en le narguant ; Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé. […] Arrivé à un certain âge, il eut cependant une sorte d’événement dans sa vie, et une tentative de retour vers la gravité des mœurs et du ton. […] Mais puisque enfin vous voilà homme fait, et dans la pleine maturité de l’âge, de plus grands sujets vous appellent. » Et il lui montrait la troupe glorieuse des saints et des martyrs qui, rangés dans le ciel, n’attendaient que leur poète.