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1053. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Observez comme ils s’y emploient : ils l’écartent des compagnies dangereuses ; ils ferment à clef la petite bibliothèque vitrée ; ils s’abstiennent devant lui, non seulement de mots libres, mais de conversations qui pourraient, tout honnêtes qu’elles soient, lui donner trop tôt la science du milieu de la vie ; ils veillent à ne l’initier que peu à peu aux préoccupations, aux passions, au langage même des âges qui ne sont pas venus pour lui. […] Ceux-ci répondront, avec raison, qu’ils n’écrivent pas pour des enfants ; qu’ils n’ont pas à se préoccuper de l’âge de ceux qui les liront ; qu’ils ne sauraient être astreints à peindre la vie autrement qu’elle n’est, sous prétexte qu’ils auront peut-être des lecteurs ignorants de la vie ; ils prétendront, et ils n’auront pas tort, qu’ils sont quittes envers la morale s’ils écrivent ce que d’honnêtes gens peuvent honnêtement et utilement lire.

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