Comme les médecins orientaux, les médecins italiens entourés du prestige de l’astrologie qu’ils pratiquaient presque tous, étaient très-influents dans l’État. […] Dante, en homme qui avait subi les maux auxquels sont exposés, plus que d’autres, les communes, les républiques, les gouvernements populaires, considérait que l’unité et la stabilité des pouvoirs étaient la condition essentielle de l’État. […] Ni plus ni moins que le philosophe Gioberti et Camille de Cavour, ce grand homme d’État, Dante voulait l’Église libre dans l’État libre ; et, tout gibelin qu’on l’a fait faute de le bien connaître, il maintient dans son système à l’abri de tout empiétement, il croit préserver de toute atteinte la cité, le municipe, cet antique et solide fondement de la civilisation latine. […] Avec son sang coule dans ses veines l’ambition, l’instinct impérieux des destinées latines, le sentiment de l’État, l’idéal de l’unité, de la force et du droit. […] Tout au contraire, Wolfgang Gœthe naît chez un peuple à qui la notion de l’État semble étrangère.