Dans tous ces éloges on eut bien l’audace de peindre le duc de Guise comme l’appui, le héros et le martyr de la religion, lui pour qui l’église n’avait été qu’un prétexte de déchirer l’État ; lui, qui n’était catholique que pour être factieux ; lui, dont toute la religion était l’envie d’usurper le trône, et qui s’armait du fanatisme pour marcher à la révolte. […] Ce citoyen, trop éclairé pour être fanatique, et trop vertueux pour être rebelle, parla aux Seize, comme un homme qui préfère son devoir à sa vie ; et il en fut récompensé en mourant pour l’État. […] Cet ouvrage est faible, et peu digne de son sujet ; mais c’était du moins un hommage rendu à un grand homme, dans un temps où ce grand homme servait l’État, et où, pour récompense, il n’avait que les calomnies de la cour, les fureurs des traitants et la haine de la nation à qui il faisait du bien. […] Il remonta à l’origine et à la première institution de la chevalerie, et la représenta comme une institution politique, militaire et sacrée, aussi nécessaire pour la défense que pour le gouvernement des États, et qui demandait dans un guerrier l’accord de la probité et du courage, des vertus et de l’honneur.