Le politique en lui et l’homme d’État (car il en était un) contribuait en ce moment à soutenir et à enhardir le capitaine. […] Un autre ouvrage : De l’intérêt des princes et États de la chrétienté, dédié au cardinal de Richelieu, paraît n’avoir été composé qu’en 1634, dans un séjour de quelques mois à Paris. […] Moment glorieux et trop fugitif, où le secrétaire d’État de la guerre, des Noyers, mandait à d’Émery, ambassadeur de France en Savoie, « que c’était une chose étrange que M. le duc de Rohan avec une poignée de soldats, sans canon ni munitions, fît tous les jours quelque action signalée, et qu’il portât partout la terreur, pendant que l’armée des confédérés, si florissante, si bien nourrie, si bien payée, demeurait dans l’inaction. » Peu s’en fallait qu’on ne le citât en cet instant comme un modèle de bonheur. […] D’alléguer qu’on lui avait mandé de Paris qu’on le voulait arrêter, c’était un dire, lequel, s’il était public, n’était pas vrai ; s’il était secret, il ne l’avait pu savoir… Bref, c’était lui-même qui se jugeait coupable ; ce que nous avons marqué pour fautes passaient pour crimes d’État en son opinion, qui, ayant de très grandes lumières des choses du monde, savait assez connaître ce qui était bien ou mal.