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1 (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « V »
e.‌ « Le style, dit-on, consiste à écrire tout simplement ce que l’on sent . Ce que vous y apportez de parti pris est rhétori
pportez de parti pris est rhétorique. » Écrire simplement ce que l’on sent , qui le conteste ? Mais qu’est-ce que cela veut d
qu’est-ce que cela veut dire ? Certes oui, il faut écrire ce que l’on sent et comme on le sent ; mais si ce que je sens est
eut dire ? Certes oui, il faut écrire ce que l’on sent et comme on le sent  ; mais si ce que je sens est banal, si ce que j’e
st mal écrit, m’en contenterai-je ? Toute la question est là. On peut sentir fortement et exprimer faiblement. Il n’y a pas co
et exprimer faiblement. Il n’y a pas correspondance entre la façon de sentir et la façon d’exprimer. Certaines gens de grande
quand ils s’y efforcent. Pourquoi ? Parce qu’il existe une manière de sentir ce que l’on veut exprimer et une façon d’exprimer
entir ce que l’on veut exprimer et une façon d’exprimer ce que l’on a senti , et que ces deux choses sont distinctes. Il faut
des embarras dont on ne sort point.‌ Écrire naturellement ce que l’on sent , je le crois bien ! C’est la première condition d
travail, simplement, naturellement, écrire comme on pense et comme on sent , c’est l’idéal, il n’y a pas de doute, à conditio
ne d’être écrit. Mais, même pendant que l’on croit écrire ce que l’on sent , que de façons nouvelles se présentent de sentir
oit écrire ce que l’on sent, que de façons nouvelles se présentent de sentir ce que l’on écrit ! et combien de fois, ligne à l
; « le vent soupire », c’est que j’ai voulu exprimer plus que je n’ai senti et nul ne m’ôtera ce droit. Et si je dis : « le v
ent ? « Sa vie passée dans le luxe, dit Bossuet, ne lui faisait point sentir la durée, tant elle coulait doucement17. » C’est
crivains. Il ne suffit pas de vouloir exprimer simplement ce que l’on sent , il y faut du travail et de l’effort. La méthode
ousseau, Labruyère (sic), Montesquieu, Flaubert et tant d’autres, qui sentent la rhétorique et le travail, ne sont pas de l’art
rien n’est plus faux que de dire : « Ceci est de l’art parce qu’on ne sent pas la rhétorique, et ceci n’est pas de l’art par
’on ne sent pas la rhétorique, et ceci n’est pas de l’art parce qu’on sent la rhétorique. » 17. Panégyrique de sainte Thér
2 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »
ui n’a rien de bien spécifique. Touchez un fil de télégraphe, vous ne sentirez pas si ses particules sont à l’état de repos ou d
par exemple, et l’odeur, quels sont les intermédiaires ? Nous ne les sentons pas, ou nous ne les sentons que comme une masse c
els sont les intermédiaires ? Nous ne les sentons pas, ou nous ne les sentons que comme une masse confuse de sensations organiq
plus délicate, mais ayant toujours une certaine intensité ; les yeux sentent aussi l’intensité de la lumière. Ainsi, la sensat
’appétition et d’activité. Entièrement passifs, nous ne pourrions pas sentir une modification forte ou faible, car à quoi rapp
une forme de résistance et de conflit ; or, la résistance ne peut se sentir seule, puisqu’elle implique deux termes et un rap
la se fait si vite et avec une habitude si invétérée que nous croyons sentir immédiatement l’intensité de l’objet, quand en ré
te et morte, fantôme flottant dans le vide ; l’état le plus passif du sentir est toujours accompagné d’une réaction faible san
pagné d’une réaction faible sans laquelle il ne serait ni distinct ni senti . Il y a là d’ailleurs un rapport réciproque : car
sous toutes les sensations des éléments de motion : en sentant, on se sent mu et mouvant, c’est-à-dire passivement changé et
mer et de dire qu’il n’y a aucune différence pour la conscience entre sentir une brûlure ou sentir une odeur. Expliquer les di
’y a aucune différence pour la conscience entre sentir une brûlure ou sentir une odeur. Expliquer les différences mêmes des qu
immédiate : on n’a pas conscience de la simplicité d’une chose, on ne sent pas la simplicité, on la juge, on l’infère. Quand
dictoire de dire qu’il n’y ait aucune différence entre des sensations senties comme différentes, fussent-elles des rêves, mais
que dans toute sensation il y a une grandeur plus ou moins vaguement sentie , un certain volume, comme disent les Anglais : il
me quand vous ne pouvez discerner, décomposer tous les éléments, vous sentez leur présence, vous sentez que chaque sensation e
cerner, décomposer tous les éléments, vous sentez leur présence, vous sentez que chaque sensation est légion, comme vous sente
eur présence, vous sentez que chaque sensation est légion, comme vous sentez qu’un grain de sable pressé par vos doigts, si mi
hors de l’espace, dans le monde des esprits, dans le paradis : il est senti corporellement, comme quelque chose qui est plus
e réfléchit assez sur soi-même, la sensation d’une pluralité. 1° Elle sent une pluralité de degrés dans une sensation vive d
inon entre des étais d’inconscience mentale, — entre des sensations «  senties  », sinon entre des sensations « non senties » ; e
— entre des sensations « senties », sinon entre des sensations « non senties  » ; et l’observation vérifie la réalité de ces so
tains psychologues qui veulent réduire la qualité même à la relation. Sentir , est-ce n’avoir conscience que d’une relation ? P
relation, d’un changement, d’un mouvement, sans que les termes soient sentis ou même sans qu’il existe des termes véritables ?
devenir est le devenir de quelque chose qui, dans ce devenir même, se sent subsister tout en changeant sans cesse, se sent ê
s ce devenir même, se sent subsister tout en changeant sans cesse, se sent être et vivre tout en se mouvant d’une relation à
n’est pas remarqué, discerné par la réflexion, opposé à autre chose. Sentir n’est pas nécessairement penser, juger, prononcer
tance de la sensation, tant qu’elle subsiste, ne l’empêche pas d’être sentie avec tout le reste ; elle l’empêche seulement d’ê
minimum sensibile et d’un maximum sensibile, comme termes extrêmes du sentir , est, dans le domaine de l’intensité, la réfutati
’est pas perceptible. Donc ce n’est pas seulement le rapport que nous sentons , mais les intensités mêmes des actions exercées s
entons, mais les intensités mêmes des actions exercées sur nous. Nous sentons immédiatement une puissance exercée sur la nôtre,
d’intensité qui n’a besoin ni d’être nommé ni d’être mesuré pour être senti , et qui, au contraire, ne peut être mesuré par co
ne peut être mesuré par comparaison avec un autre qu’après avoir été senti directement en lui-même. James Ward remarque que
dans son imagination. La vérité, selon nous, c’est que l’intensité se sent en elle-même sans comparaison, par exemple, l’int
omaine de la qualité, il est encore moins nécessaire de comparer pour sentir , et, s’il y a objectivement transition d’une sens
aison des mouvements qui en résulte, mais il ne s’ensuit pas que nous sentions seulement des rapports. Un disque rouge trop éloi
’y a pas une sensation constituée par une simple différence ; ou nous sentons réellement l’impression du vert (c’est la théorie
mêmes des sensations distinctes et spécifiques, des différences qu’on sent , qu’on ne juge pas. James Ward a établi ici une c
tre le la du diapason et son octave ne se juge pas seulement, mais se sent . La différence entre un poids de deux kilogrammes
e différence que, dans un cas, la continuité des sensations nous fait sentir grosso modo la quantité déterminée de la différen
ce même ; dans l’autre cas, la discontinuité des sensations nous fait sentir simplement une transition brusque de quantité ind
mécanique. Ne faut-il pas toujours en venir à quelque chose qui soit senti d’une manière immédiate, à quelque « marque » qui
sciente, ni encore moins d’une manière inconsciente, mais qu’elle est sentie par un sentiment immédiat. Wundt accorde gratuite
il y a un lien plus fort et plus intime dans la conscience : c’est le sentir et le vouloir. Les rapports qui constituent le ra
ent ou inconscient, d’écarter ou de rapprocher l’organisme de l’objet senti . Tout processus sensoriel est donc bien en même t
monde s’il n’y avait aucune sensation et seulement des mouvements non sentis . Au cas où ces mouvements eussent été suffisants
3 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »
éale, ou il échapperait nécessairement à nos prises91. Tels moyens de sentir , telles « mesures », telles connaissances. Ce qui
ar la réaction motrice de l’être qui veut vivre : les divers modes de sentir sont le résultat de la lutte des volontés pour la
Les sensations ne sont que les organes supérieurs de l’action. On ne sent pas la lumière pour sentir, mais pour agir et mou
ue les organes supérieurs de l’action. On ne sent pas la lumière pour sentir , mais pour agir et mouvoir. La spécialisation des
a conscience tout autant que le font les sensations elles-mêmes. Nous sentons cette impression dans la contrainte que le caract
art de ma conscience ; ce sont ces sensations elles-mêmes en tant que senties , en tant qu’ayant telle nuance intérieure, telle
ment « pur de toute représentation sensible » ; les termes seuls sont sentis , la conscience des rapports n’a absolument rien d
répandent ; cependant tessons et les odeurs sont bien des manières de sentir . Reprenons l’exemple des couleurs. — « Voici du b
sens ; mais ce n’est pas une raison pour croire qu’elle ne puisse se sentir , car on pourrait appliquer le même raisonnement a
avons, nous les apercevons à la fois toutes les deux… « Apercevoir ou sentir ces deux sensations, c’est la même chose96. » Bar
es » ou des « actes purs » de l’intelligence : le premier animal venu sent fort bien ce qu’il y a de nouveau quand la dent d
entiment de changement, de passage, d’altération concrète : nous nous sentons autres que tout à l’heure ; l’état précédent subs
ar l’effort. — Comment se fait-il, demande-t-on encore, que nous nous sentions changer et produire nous-mêmes des changements en
e la chaleur, du froid ? Il faut admettre comme un fait que l’être se sent exister et se sent changer, se sent faire effort
oid ? Il faut admettre comme un fait que l’être se sent exister et se sent changer, se sent faire effort et réagir, sent qu’
ettre comme un fait que l’être se sent exister et se sent changer, se sent faire effort et réagir, sent qu’il jouit, qu’il s
e se sent exister et se sent changer, se sent faire effort et réagir, sent qu’il jouit, qu’il souffre, et conserve dans la s
férences est donc identique à la conscience distincte elle-même ; or, sentir distinctement un état, c’est le sentir et en lui-
ence distincte elle-même ; or, sentir distinctement un état, c’est le sentir et en lui-même et dans son opposition à un autre
e absence de conscience. Si donc la ressemblance est un état que nous sentons lorsque deux différences ont été neutralisées, el
Le sentiment de la ressemblance est un état de conscience, un mode de sentir et de réagir sans résistance, qui, pour échapper
e suit son cours monotone. La différence, au contraire, est nettement sentie , comme on sent un ébranlement soudain ; elle est
monotone. La différence, au contraire, est nettement sentie, comme on sent un ébranlement soudain ; elle est une rupture d’é
e rupture d’équilibre offre le caractère tranché d’un certain mode de sentir . Nos platonisants profitent de ce que l’impressio
conscience qui se prolonge, un mouvement qui se poursuit, et l’animal sent cette prolongation d’état ou d’appétition qui con
ilient : il y a harmonie, accord, action sans obstacle ; tout cela se sent et se fait, avant d’être jugé par la réflexion et
, de telle sorte que leurs côtés coïncident ; l’animal, sans le dire, sent que l’impression de la nourriture présente et la
sentiment d’égalité, de répétition symétrique. Un carré se voit et se sent , et on le sent régulier, on le sent égal par la r
lité, de répétition symétrique. Un carré se voit et se sent, et on le sent régulier, on le sent égal par la répétition des i
ymétrique. Un carré se voit et se sent, et on le sent régulier, on le sent égal par la répétition des impressions et des réa
nt toujours des manières spéciales d’être affecté, d’être modifié, de sentir , et entraînent des manières spéciales de réagir.
n cérébrale ; il y a une façon dont chaque état de conscience se fait sentir en passant, ou, si l’on veut, se sent lui-même. L
ue état de conscience se fait sentir en passant, ou, si l’on veut, se sent lui-même. Le tort de Platon et de ses modernes se
ur nous sensitif, réductible dans la conscience à un mode complexe de sentir et de faire effort. En résulte-t-il que la consci
à accompagnée d’une conscience spontanée. Selon M. Lachelier, on peut sentir sans savoir qu’on sent, et par conséquent Platon
ience spontanée. Selon M. Lachelier, on peut sentir sans savoir qu’on sent , et par conséquent Platon aurait raison de dire q
ffrance inconsciente ; or, par cela même qu’un état de conscience est senti , on peut dire aussi que, dans la même mesure, il
’instantanéité il y a pourtant une réalité, et comme cette réalité se sent elle-même, il y a une vérité : un éclair est enco
chose de transcendant. Voici, par exemple, une souffrance simplement sentie , non localisée dans l’espace ni dans le temps : e
Voir une ombre ou voir un corps, c’est toujours voir, c’est toujours sentir , c’est toujours penser. La pensée, au sens le plu
4 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »
nimal décapité l’essuie avec le pied gauche ; pour une machine qui ne sent pas, le procédé est assez ingénieux. N’est-il don
ances. Goltz conclut de ses expériences que l’oiseau sans hémisphères sent toujours, mais qu’il est réduit à une existence «
u cerveau, qui les a réduits à une inertie relative. Donc encore tout sent dans le corps vivant. Une ressemblance de structu
des lésions de la moelle épinière, à la suite desquelles le sujet ne sent rien au-dessous de l’endroit blessé : le malade e
alors coupé en deux. En faut-il conclure que la partie inférieure ne sente pas ? — Elle peut sentir à sa manière. Lorsqu’un
faut-il conclure que la partie inférieure ne sente pas ? — Elle peut sentir à sa manière. Lorsqu’un bras séparé du corps est
rquoi demande Lewes, refuserait-on d’admettre que les centres du bras sentent , quoique ie cerveau et l’homme ne sentent pas ? I
tre que les centres du bras sentent, quoique ie cerveau et l’homme ne sentent pas ? Il en est de même dans le cas de ces malade
ns le cas de ces malades. Si une jambe est pincée, piquée, l’homme ne sent pas, mais les centres de la jambe sentent et la f
est pincée, piquée, l’homme ne sent pas, mais les centres de la jambe sentent et la font s’agiter. Le segment cérébral, ajoute
pas moins dans un état plus ou moins analogue à ce que nous appelons sentir . Elles éprouvent un bien-être ou un malaise rudim
iminutions et déplacements de la conscience I. — Puisque tout sent en nous, diront les partisans de l’inconscient, c
des autres modifications qui constitue le sens total de la vie. Nous sentons vaguement un milieu où nous sommes plongés et où,
insensible d’une hystérique, placez une paire de ciseaux : sans rien sentir en apparence, elle n’en fera pas moins les mouvem
, tel qu’un couteau, la paume de la main insensible : l’hystérique ne sent pas le contact du couteau, mais elle peut voir to
s yeux fermés, le mot qu’on lui a fait tracer : elle n’a pourtant pas senti , dit-elle, le mouvement imprimé à sa main pour la
la craie sur un tableau noir ». En réalité, le cerveau ou la moelle a senti quelque chose d’indistinct qui n’est pas parvenu
5 (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »
ieurs, attentif à sa conscience intérieure ; il pense, il veut, il se sent  ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte
ence intérieure ; il pense, il veut, il se sent ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte que, comme il y a en nous u
t nous n’avons pas conscience, le moi ne s’y reconnaît pas ; il ne se sent pas sécréter la bile dans le foie, l’urine dans l
la surface cutanée aux organes eux-mêmes, le moi s’y ferait également sentir par une sensation distincte, comme il arrive d’ai
édaigneux du reste, alta mentis ab arce, ils n’entendent plus, ils ne sentent plus, ils ne reconnaissent plus tout leur être. I
e la sensibilité générale et de la vie. Or notre vie est une, nous le sentons  ; qu’elle nous soit révélée par l’intelligence ou
lien, quels que soient d’ailleurs ses replis et ses détours, nous le sentons et nous l’appelons la vie. M. Jouffroy dit : « À
elons la vie. M. Jouffroy dit : « À l’exception de la cause que nous sentons penser et agir en nous, toutes les autres causes
a qu’une cause que nous connaissons directement, c’est celle que nous sentons penser et agir, comprendre et pouvoir en nous, se
celle que nous sentons penser et agir, comprendre et pouvoir en nous, sentir , aimer, vivre en un mot ; vivre de la vie complèt
nvergente qui nous afflue de tous les points de notre être ; que nous sentons parfois de la sensation la plus irrécusable, coul
nature, et en définitive, à la vie universelle, à Dieu, dont elle se sent faire partie ; car à ce point de vue elle ne conç
u que comme elle-même élevée aux proportions de l’infini ; elle ne se sent elle-même que comme Dieu fini et localisé en l’ho
it été recueillie et transformée, se leva debout, secoua sa fange, se sentit à part, et fit en chancelant le premier pas dans
ts, sa pensée et sa force étaient tout occupées à les assouvir. Il se sentait donc opprimé, envahi par l’activité matérielle du
nous se tait devant le devoir d’étendre notre puissance au dehors. On sent que toute une nouvelle morale découle de là ; c’e
6 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »
lors que l’étendue, puisque, dans cette hypothèse, elle n’est en rien sentie dans ses éléments primordiaux ? Un simple symbole
Il en est de même de l’appétit, fond de la vie. Avant tout, l’appétit sent sa propre intensité, sa propre force interne, son
d’avoir conscience de sa conscience pure, car, après tout, nous nous sentons vivre, et vivre sur terre, corporellement ; il es
ne série de sensations musculaires interposée entre le moment où nous sentons A et le moment où nous sentons B. C’est donc la s
res interposée entre le moment où nous sentons A et le moment où nous sentons B. C’est donc la sensation d’une durée plus ou mo
se l’existence dans l’espace ? Il n’y a point de plus grand mystère à sentir quelque chose d’extensif que quelque chose d’inte
’est ni bleue, ni rouge, ni sonore, ni odorante : donc elle n’est pas sentie . Et on pourrait aussi bien dire : — Toute sensati
je sens comme je sens et non autrement. La nécessité de mes modes de sentir , particuliers ou généraux, prouve que leur origin
u’elle est un mode irréductible d’expérience, un mode irréductible du sentir . La douleur de dents est aussi une chose a priori
priori en ce sens que nous ne pouvons la construire avant de l’avoir sentie . Mais, à ce compte, toutes les qualités spécifiqu
rme essentielle de la sensibilité ne s’applique pas à tout ce qui est senti , et pourquoi nous éprouvons le besoin de loger da
» ensuite le tout et finalement de concevoir l’espace. Tout cela pour sentir , par exemple, une douleur étendue dans le corps,
variables, puisque, sous les sensations diverses et successives, nous sentons toujours un même fond de sensations simultanées,
dis-je, nous ne le concluons pas : nous avons un mode particulier de sentir , d’être affecté, (qui correspond en nous au mouve
osophes, après Kant et Schopenhauer, ont nié à tort la possibilité de sentir ou percevoir le fait du mouvement actuel : ils on
tervalle de temps qui les sépare, nous serions aussi embarrassés pour sentir le mouvement que Zénon d’Elée pour le comprendre.
ns des mouvements, c’est à condition d’en avoir d’abord immédiatement senti et exécuté. Toutes les objections éléatiques n’em
de mouvement avec celles d’effort et de résistance. L’effort peut se sentir dans l’immobilisation mutuelle, et de même la rés
ur votre bras avec un pinceau des lignes dix fois plus petites : vous sentirez distinctement le mouvement et vous ne sentirez qu
is plus petites : vous sentirez distinctement le mouvement et vous ne sentirez que très vaguement la direction. Le sens du mouve
n elles des différences de coloris produites par le rapport vaguement senti de chaque position à l’ensemble de notre corps et
que position à l’ensemble de notre corps et à son extension vaguement sentie . Mais, quand ma main droite se meut le long de ma
que vous percevez la couleur, c’est-à-dire par un mode particulier de sentir  ? Ne saisissez-vous pas l’extériorité mutuelle de
igne qui joint les deux points ensemble. La ligne est cette relation. Sentez -la, et vous sentez la relation ; voyez-la, et vou
deux points ensemble. La ligne est cette relation. Sentez-la, et vous sentez la relation ; voyez-la, et vous voyez la relation
s, encore un coup, avant d’être aperçue et réfléchie, la relation est sentie , grâce à un complexus de sensations simultanées ;
sentie, grâce à un complexus de sensations simultanées ; et elle est sentie sous la forme déterminée de la ligne, qui seule l
étration : votre main étendue sur la table, ou enveloppant une boule, sent un ensemble de résistances juxtaposées qui ne se
r mieux entendre, on meut les narines et on aspire l’odeur pour mieux sentir , on réagit contre une chaleur ou un froid trop vi
de température qui se produit quand, dans notre corps refroidi, nous sentons pénétrer une onde de chaleur venue d’un foyer qui
résence d’un obstacle résistant, dit Delbœuf, pourrait aussi se faire sentir à distance, si la peau était plus sensible aux mo
erser des plans successifs, c’est l’appétit. L’animal qui a faim, qui sent ou voit sa proie, et qui est obligé de faire une
ligne, qui est la direction même de son effort moteur, immédiatement sentie . De plus, quand la proie est dans sa gueule, pris
e quand nous les réalisons. En poussant de la main un objet dont nous sentons la surface résistante, nous agissons selon la tro
orps entier. Il n’y a donc d’irréductible ici que le mode primitif de sentir appartenant à la sensation générale de notre corp
7 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »
mes inséparables : 1° un discernement quelconque, qui fait que l’être sent ses changements d’état, et qui est ainsi le germe
 la sensation par exemple, — à la réalité. Primitivement, ce que nous sentons immédiatement et la sensation que nous en avons,
cloche sont choses différentes. — Sans aucun doute, mais ce que nous sentons n’est nullement la vibration de la cloche, ni mêm
des vibrations de molécules. Ma sensation est ce qu’elle est ; le son senti et ma sensation du son, c’est un seul et même phé
ule et même phase de la réalité ; or, le son n’est son qu’en tant que senti , et toutes les vibrations de molécules ne feront
cessus concret et complet, qui est à la fois, indivisiblement, un son senti et une sensation de son, quelque chose d’original
ticulière de la piqûre est un phénomène qui n’existe que tel qu’il se sent  : l’aiguille et la séparation des chairs sont de
ments constitutifs du phénomène réel et concret, qui ne peut se faire sentir qu’en se sentant lui-même. La distinction des phé
u tact, et 2° conditions non représentables dans l’espace. Si nous ne sentions pas les phénomènes directement, nous ne sentirion
ne serait plus sensation de rien. Il n’y a point deux réalités, l’une sentie , l’autre sentante : il n’y en a qu’une, dont le p
mènes d’une autre classe de phénomènes, indépendamment du fait d’être senti , perçu, pensé, voulu, etc. Mais, dans la psycholo
à une conscience ? qu’est-ce qu’un sujet par rapport aux objets qu’il sent et sur lesquels il réagit ? Le point de vue des i
res, calorifiques, lumineuses, etc. Le tout-un où les phénomènes sont sentis est toujours impliqué, et les phénomènes doivent
tion au moins virtuelle. Les phénomènes de l’univers parviennent à se sentir et même à se connaître dans des centres vivants,
t se reproduire, qu’ils font effort, qu’ils désirent la nourriture et sentent du plaisir en se nourrissant. La lutte pour la vi
st mental tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, implique une lin sentie et voulue, fût-ce aveuglément ; est mental tout c
; est mental tout ce qui enveloppe l’avenir pressenti dans le présent senti , avec un effort quelconque pour passer de l’un à
. » Les actes d’attention, d’assentiment, de négation, d’effort, sont sentis « comme mouvements de quelque chose dans la tête 
lier, « le mouvement est un ajustement de l’organe du sens, mouvement senti comme il vient. Je ne puis penser en termes visue
omme il vient. Je ne puis penser en termes visuels, par exemple, sans sentir un jeu flottant de pressions, de convergences, de
, etc. Et s’il s’agit d’une perception actuelle de la vue, comment ne sentirait -on pas des mouvements dans le globe oculaire ? S’
rir et démontrer que, quand Aristote avait la pensée de sa pensée, il sentait un mouvement jusque dans la plante des pieds, d’u
iquement, il y a des mouvements de réaction ; psychologiquement, nous sentons des changements réactifs qui ne nous apparaissent
, elles, vont plus loin. Le sujet, sans se représenter à lui-même, se sent jouir et souffrir ; en même temps, il a conscienc
duisent. Il y a dès lors une différence fondamentale entre ce qui est senti et ce qui n’est pas senti, entre ce qui existe po
ne différence fondamentale entre ce qui est senti et ce qui n’est pas senti , entre ce qui existe pour soi, s’apparaît à soi-m
suite à l’infini. La vraie question est donc celle-ci : — Quand nous sentons , est-il nécessaire de changer notre sensation en
actuelle, nous ne sentirions pas ; de plus, quand même nous pourrions sentir , nous ne pourrions nous souvenir d’avoir senti. I
d même nous pourrions sentir, nous ne pourrions nous souvenir d’avoir senti . Il faut donc que, quelque part, à quelque moment
ne myriade de chocs cérébraux que l’on totalise à grand’peine ; on se sent envahi par l’objet. À notre avis, donc, tout chan
8 (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451
le ; si elle ne jetait pas ainsi, dans toutes les âmes capables de la sentir , le premier germe de cette régénération ; si elle
vellement ? Les philosophes ont engendré le doute ; les poètes en ont senti l’amertume fermenter dans leur cœur, et ils chant
, et les voilà aujourd’hui qui flottent à la dérive. Ils ont fini par sentir que la vraie poésie de notre époque est celle qui
trouvent ainsi jetés entre Goethe et ses rivaux. Ce que Goethe avait senti vers 1770, d’autres commencèrent à l’éprouver ver
avec ses douleurs, avec son sang pour ainsi dire. On dirait, tant il sentait que toute son œuvre était là en germe, qu’il n’a
araître à son tour ? Goethe, élevé entre la France et l’Allemagne, le sent , et il n’ose s’abandonner complètement au génie d
ent la terre avec lui ? Goethe, élevé entre la France et l’Allemagne, sent cette impuissance de la France, comme il sent cel
France et l’Allemagne, sent cette impuissance de la France, comme il sent celle de l’Allemagne ; et il s’efforce de faire,
aise, que fit Goethe, le disciple à demi de cette philosophie ? Il ne sentit pas la grandeur de cette révolution, il affecta d
t retardataire de son pays, est très inférieur sur ce point. Il ne se sent , quant au reste des hommes, qu’affranchi et indép
ent, quant au reste des hommes, qu’affranchi et indépendant, il ne se sent pas relié à eux : il ne se sent pas citoyen du mo
qu’affranchi et indépendant, il ne se sent pas relié à eux : il ne se sent pas citoyen du monde, acteur dans le développemen
duel ou par cette espèce d’égoïsme qu’on appelle l’art pour l’art. On sent déjà, dans Goethe écrivant Werther, le Goethe qui
ieux du cœur de l’homme, la Nature, l’Humanité, la Famille, sont donc sentis dans ce livre, et sentis d’une ardeur pure et sin
la Nature, l’Humanité, la Famille, sont donc sentis dans ce livre, et sentis d’une ardeur pure et sincère, mais isolément sent
dans ce livre, et sentis d’une ardeur pure et sincère, mais isolément sentis . Le lien manque : et comment, je le répète, ne ma
s rarement à ses yeux. Qu’arrive-t-il donc, encore une fois ? Werther sent la Nature, et par là il se sent artiste, il se se
-t-il donc, encore une fois ? Werther sent la Nature, et par là il se sent artiste, il se sent puissant : mais où tourner ce
ne fois ? Werther sent la Nature, et par là il se sent artiste, il se sent puissant : mais où tourner cette puissance, que f
amour universel est le grand artiste et le créateur du monde. Werther sent l’amour ; mais en même temps qu’il sent l’amour,
le créateur du monde. Werther sent l’amour ; mais en même temps qu’il sent l’amour, il n’en sent que plus faiblement encore
Werther sent l’amour ; mais en même temps qu’il sent l’amour, il n’en sent que plus faiblement encore l’Humanité. Où donc tr
retenir ainsi sur le bord de l’abîme, au nom du devoir ? Celui qui ne sent pas cela ne comprend pas ce livre. Goethe conceva
nnaire, qui mérite plutôt la pitié que l’admiration. Goethe finit par sentir que ce sujet, comme il l’avait conçu, était au-de
9 (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »
habitent une jolie maison, à Auteuil. Il vit comme un coq en pâte. Il sent autour de lui une affection fidèle et réchauffant
il trouve aux employés des airs d’inquisiteurs( !). « Jamais je n’ai senti plus vivement l’odieux et le ridicule de l’ordre
dis que ces gens-là ont toutes les veines !) Aux inquiétudes qu’il a senties le père reconnaît qu’il aime son enfant. (Ce n’es
aintenant que ce n’était qu’un artifice pour vous faire plus vivement sentir l’originalité de cette autobiographie morale. Car
C’est que cette tristesse vaine, et pourtant sincère, je l’ai souvent sentie en moi, et que j’en rougis ; c’est que j’ai peur
et de le dire, et de s’en lamenter en phrases bien faites et que l’on sent bien faites, cela me paraît lâcheté pure et préte
ses pires cruautés, des saveurs qui la font désirable, et, quand on a senti la mort passer tout près, quand on a failli voir
ismes de son esprit. Un chagrin le frappe, la vieillesse vient, il se sent homme, et voici s’éveiller en lui un immense beso
les vicieux qu’il avait forgée. Alors son orgueil s’écroule enfin, il sent peser sur lui comme un poids matériel le vide don
ù, par un ciel gris de novembre, serré en vain contre sa compagne, il sent « le je ne sais quoi d’étranger qui subsiste quan
urellement » que nous nous aimons nous-même ; et que, de cette vérité sentie et de cet instinct développé peut découler toute
10 (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »
ire vouloir de la même manière : le grand secret, c’est de nous faire sentir tous de la même manière, et voilà le prodige que
iste à mettre en effet dans la goutte d’eau un monde : la fauvette ne sentira que la fraîcheur vivifiante de la goutte d’eau, l
athie absolue et définitive pour aucun être vivant ». Pourvu que nous sentions dans la création de l’artiste la spontanéité et l
pour l’art et s’attache au culte des formes, c’est de ne plus voir et sentir avec force dans la vie que ce qui lui paraît le p
il faut croire en la vie pour la rendre dans toute sa force ; il faut sentir ce qu’on sent, avant de se demander le pourquoi e
n la vie pour la rendre dans toute sa force ; il faut sentir ce qu’on sent , avant de se demander le pourquoi et de chercher
te la nature et la vie « non en illusions, mais en réalités », et qui sent en elles le plus profondément « non pas ce que l’
nsformer sans cesse, car nous ne voyons jamais du même œil et nous ne sentons jamais du même cœur lorsque notre intelligence es
ompté chaque pavé, mais il est beaucoup plus difficile de me la faire sentir que celle d’une petite rue italienne ou espagnole
tout un peuple : il faut frapper à ce point, et non à côté ; il faut sentir le frisson de l’eau vive à travers la pierre dure
anière, s’affine dans ce contact avec des sociétés lointaines. « Nous sentons s’enrichir notre cœur quand y pénètrent les souff
ire un peu prophète, et après tout, a-t-il tort ? Tout grand homme se sent providence, parce qu’il sent son propre génie. »
tout, a-t-il tort ? Tout grand homme se sent providence, parce qu’il sent son propre génie. » On retrouvera dans ce livre l
avec les étoiles bleues ou dorées ; il faut, pour comprendre la nuit, sentir passer sur nous le frisson des espaces obscurs, d
e frisson des espaces obscurs, de l’immensité vague et inconnue. Pour sentir le printemps, il faut avoir au cœur un peu de la
nimer la nature entière ; il n’écoute battre son propre cœur que pour sentir venir jusqu’à lui quelques-unes des vibrations de
t accent d’extrême simplicité avec lequel il exprime des idées et des senti ments d’une constante élévation ; de là lui vient
ssement, est à la fois très personnelle et très impersonnelle : on ne sent nulle part quelqu’un qui songe à s’affirmer, mais
11 (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Rêveries sur un empereur »
et les rois (jusqu’au Grand Turc, qui n’y a rien compris), comme s’il sentait qu’au temps où nous sommes, les souverains que la
doit plus qu’il ne lui avait demandé, et peut-être enfin parce qu’il sent confusément que ce grand homme est l’homme du pas
tion et qui s’y tiennent. Ils ne croient plus à leur droit divin. Ils sentent que leur pouvoir ne repose que sur une fiction. E
jeune Empereur pense bien autrement. Il vit sous l’œil de Dieu, il se sent choisi et sacré par Dieu. Il se sent responsable
Il vit sous l’œil de Dieu, il se sent choisi et sacré par Dieu. Il se sent responsable (dans quelle mesure ? il l’ignore et
s quelle mesure ? il l’ignore et cela l’effraie d’autant plus), il se sent réellement responsable du sort matériel et moral
t matériel et moral des millions d’hommes que Dieu lui a confiés ; il sent qu’il est leur maître pour leur bien, pour le bie
bien, pour le bien de tous, et particulièrement des plus humbles. Il sent qu’il a envers eux des devoirs, non seulement de
12 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767
aisirs pour parvenir à mesurer ses plaisirs, & même quelquefois à sentir ses plaisirs. Si notre ame n’avoit point été unie
ou autrement ; mais si nous avions été faits autrement, nous aurions senti autrement ; un organe de plus ou de moins dans no
ns l’idée au sentiment, cependant lorsqu’elle voit une chose, elle la sent  ; & il n’y a point de choses si intellectuell
es, qu’elle ne voye ou ne croye voir, & par conséquent qu’elle ne sente . De l’esprit en général. L’esprit est le genre q
a pénétration : mais dans un ouvrage où il n’y a point d’ordre, l’ame sent à chaque instant troubler celui qu’elle y veut me
ivisions & de grandes divisions, imite les grandes choses ; l’ame sent une certaine majesté qui y regne par-tout. C’est
s, est devenu une symmétrie & une vicieuse uniformité. Ceci ne se sent pas seulement dans de certains ouvrages de Sculpt
uvement. Si la partie de l’ame qui connoît aime la variété, celle qui sent ne la cherche pas moins ; car l’ame ne peut pas s
, & distribuer pour ainsi dire le travail. Notre ame est lasse de sentir  ; mais ne pas sentir, c’est tomber dans un anéant
ur ainsi dire le travail. Notre ame est lasse de sentir ; mais ne pas sentir , c’est tomber dans un anéantissement qui l’accabl
qui l’accable. On remédie à tout en variant ses modifications ; elle sent , & elle ne se lasse pas. Des plaisirs de la
spectacle & par la promptitude de l’action, car elle apperçoit ou sent une chose qu’elle n’attend pas, ou d’une maniere
sang froid qui nous surprend, en nous faisant presque croire qu’il ne sent point l’horreur de ce qu’il décrit ; il change de
e qui donnoit à Vénus l’art de plaire. Rien n’est plus propre à faire sentir cette magie & ce pouvoir des graces, qui semb
es, & se perd toûjours davantage. Il arrive souvent que notre ame sent du plaisir lorsqu’elle a un sentiment qu’elle ne
s, elles ne plaisent pas non plus. Il faut que dans un ouvrage on les sente parce qu’elles y sont, & non pas parce qu’on
des accessoires qui l’aggrandissent, cela nous paroit noble : cela se sent sur-tour dans les comparaisons où l’esprit doit t
13 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »
Han d’Islande est un livre de jeune homme, et de très jeune homme. On sent en le lisant que l’enfant de dix-huit ans qui écr
drame, poëme ou roman, il entre trois ingrédients : ce que l’auteur a senti , ce que l’auteur a observé, ce que l’auteur a dev
ticulier, pour qu’il soit bon, il faut qu’il y ait beaucoup de choses senties , beaucoup de choses observées, et que les choses
ent et sans solution de continuité des choses observées et des choses senties . En appliquant cette loi à Han d’Islande, on fera
tout le défaut de ce livre. Il n’y a dans Han d’Islande qu’une chose sentie , l’amour du jeune homme ; qu’une chose observée,
and la première saison est passée, quand le front se penche, quand on sent le besoin de faire autre chose que des histoires
14 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »
tous les êtres de la nature. Le véritable artiste ne doit pas voir et sentir les choses en artiste, mais en homme, en homme so
celui qui vit trop exclusivement pour l’art, c’est de ne plus voir et sentir avec force dans la vie que ce qui lui paraît le p
pporte son émotion à cette fin pratique, l’intérêt de son art ; il ne sent plus pour sentir, mais pour utiliser sa sensation
ion à cette fin pratique, l’intérêt de son art ; il ne sent plus pour sentir , mais pour utiliser sa sensation et la traduire.
il faut croire en la vie pour la rendre dans toute sa force ; il faut sentir ce qu’on sent, avant de se demander le pourquoi e
n la vie pour la rendre dans toute sa force ; il faut sentir ce qu’on sent , avant de se demander le pourquoi et de chercher
traite la nature et la vie non en illusions, mais en réalités, et qui sent en elles le plus profondément non pas ce que l’ar
nsformer sans cesse, car nous ne voyons jamais du même œil et nous ne sentons jamais du même cœur lorsque notre intelligence es
remier n’est qu’une machine à sensations, un enregistreur ; le second sent qu’il a quelque chose à faire avec ces perception
ien de nouveau. C’est en agissant de lui-même, en créant, que l’homme sent véritablement ses forces, et c’est surtout dans l
principale valeur à ce qu’il ne dit pas, mais suggère, fait penser et sentir . Le grand art est l’art évocateur, qui agit par s
un jeu de l’intelligence. Le personnage qui raisonne seulement et ne sent pas ne saurait nous émouvoir : nous voyons trop b
que sa supériorité ne repose sur rien de profond et d’organique, nous sentons qu’il ne vit pas ses idées. On peut même ajouter
superficiel ; aussi l’inconscient doit-il être présent et se laisser sentir dans l’œuvre d’art partout où il existe dans la r
nce ; c’est le lieu et le moment où, en étant le plus soi-même, on se sent devenir autrui, où l’on saisit dans son propre cœ
nement de la démocratie et des nouvelles « couches sociales » se fait sentir dans l’art, comme dans toutes les autres manifest
15 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VIII. Du pathétique »
des règles sur l’invention du pathétique : ici l’on n’invente pas, on sent . Et à vrai dire il n’y a pas de sujets pathétique
vrai dire il n’y a pas de sujets pathétiques : il y a des natures qui sentent fortement, des occasions où l’on sent fortement.
ues : il y a des natures qui sentent fortement, des occasions où l’on sent fortement. Le pathétique ne peut être le corps d’
toujours des faits à exposer, des raisonnements à expliquer ; si l’on sent vivement ce qu’on doit dire, on le dira pathétiqu
ent, et la manière de les raconter. » Quand Mme de Sévigné veut faire sentir à sa fille tout son chagrin de leur séparation, e
16 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216
eux, le voilà à son aise, et plus la matière est haute, plus il va se sentir à son niveau et dans sa région. Lorsqu’il eut qui
été également. Ce second discours est pénible, quelque peu subtil, et sent l’appareil théologique. Voulant donner idée de la
re intelligent est dans la vue et dans la possession de la vérité, il sent bien qu’on va lui demander : Qu’est-ce que la vér
s choses sur la nature des joies du monde. » Et il va tâcher de faire sentir par ce qui manque à nos joies ce qui doit entrer
rituel sceptique n’a jamais eu affaire à un si rude interrogateur, ni senti l’éclair d’un glaive si voisin de ses yeux : Et
’enthousiasme et d’acclamation que de connaissance directe et de goût senti et véritable, il blasphème et nie l’admirable pei
ère de Bossuet, à Metz, pour le féliciter d’avoir un tel fils. Qui ne sent pas cette délicatesse n’est pas fait non plus pou
fils. Qui ne sent pas cette délicatesse n’est pas fait non plus pour sentir le genre d’influence que put avoir ce jeune princ
e pas excéder, de ne rien forcer. Bossuet, en parlant en sa présence, sentit , pour un certain goût élevé, qu’il avait en face
uet, l’homme de talent avec l’homme de génie, parce qu’ils croient se sentir eux-mêmes de la famille des génies, oublient trop
hardi, le plus surnaturel ! Paul est d’autant plus puissant qu’il se sent plus faible ; c’est sa faiblesse qui fait sa forc
du monde. Mais qui les pourrait supporter lorsque aussitôt qu’ils se sentent un peu de talent, ils fatiguent toutes les oreill
était trop forte pour le vaisseau. Il devait être plus à l’aise et se sentir plus au large en célébrant la reine Anne d’Autric
e Longueville que M. Cousin a dit : L’influence de Louis XIV se fait sentir assez tard. Il n’a pris les rênes du gouvernement
17 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »
ouvent à l’homme d’esprit qui racontait, qu’à homme de cœur qui avait senti . L’admirable mot du confesseur de Louis XVI : « F
que les grandes douleurs sont muettes. C’est dans les moments où l’on sentie plus, qu’on a souvent le moins d’envie de parler.
es pères ont pleuré la mort d’un enfant ; de tout temps des mères ont senti les déchirements de la séparation, quand elles on
es phases et les nuances, pour dire enfin exactement tout ce que l’on sent , comme on le sent, il faut de l’esprit infiniment
uances, pour dire enfin exactement tout ce que l’on sent, comme on le sent , il faut de l’esprit infiniment, du plus exercé e
rant. Pour décrire son mal, il faut être un peu médecin : le vulgaire sent qu’il souffre ; où, de quoi, il ne le dit que con
a recherché avec complaisance les expressions naïves et triviales du senti ment et de la passion dans les âmes simples et po
18 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261
nos poëtes vers 1822 environ. Il est de ceux qui ont le plus vivement senti alors et embrassé avec le plus de conscience et d
ns, certaines qualités de l’artiste lui manquent ; il est de ceux qui sentent mieux qu’ils ne rendent, qui possèdent et gardent
e qu’il a lu en diverses langues de plus ou moins analogue à ce qu’il sent  ; il traverse laborieusement cette infinité de ré
ie, Et je ne vivais pas : je préparais la vie. Je croyais quelquefois sentir , étincelants, Des yeux mystérieux surveiller mes
ne va jusqu’à démentir en nous cette conviction. Il est poëte, il le sent , et il sent aussi mieux que nous peut-être ses dé
’à démentir en nous cette conviction. Il est poëte, il le sent, et il sent aussi mieux que nous peut-être ses défectuosités
et insensible ! certes, alors il blasphémerait moins. Le pire, il le sent bien, c’est que l’outrageuse amante, en s’enfuyan
que part ce vers douloureux lui a échappé : Il est dur d’être seul à sentir son génie. Mais non ; malgré les grandes parties
génie qui lui manquent, M. Jules Lefèvre ne sera pas seul désormais à sentir les autres grandes parties qu’il a. Plusieurs app
sur le flanc, par une de ces passions malheureuses que le poëte doit sentir , mais pas trop profondément, ni à ne pouvoir s’en
19 (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes
Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes ; et à cette occasion sur
et de la suite des mots, il faut convenir de bonne foi que nous ne la sentons guère. Je dis que nous ne la sentons guère ; car
enir de bonne foi que nous ne la sentons guère. Je dis que nous ne la sentons guère ; car je ne nie pas que nous ne puissions e
nous ne la sentons guère ; car je ne nie pas que nous ne puissions en sentir quelque chose ; et ce sentiment tient surtout au
un auteur de celle d’un autre ? Je sais qu’il y a des auteurs où nous sentons cette différence d’harmonie jusqu’à un certain po
que de leurs langues1. Le premier avouait au second, qu’il ne pouvait sentir l’harmonie de la poésie italienne, quoi qu’il en
de Rousseau, de Voltaire, tout cela est égal à mon oreille, elle n’y sent que de la prose rimée. Ce discours m’en rappelle
France depuis assez longtemps ; il m’a plusieurs fois avoué qu’il ne sentait pas le mérite de La Fontaine. Je n’ai pas eu de p
r des yeux modernes. La plupart des étrangers qui savent le français, sentent -ils le mérite de nos chansons ? On pourrait, ce m
inement nos modèles à beaucoup d’égards, ils ont des beautés que nous sentons parfaitement ; mais ils en ont beaucoup plus qui
. Despréaux, quoique lié avec beaucoup de poètes latins de son temps, sentait bien le ridicule de vouloir écrire dans une langu
ffler par le ridicule des expressions dont il se sert sans pouvoir le sentir . Je sais tout cela sur l’extrémité du doigt, pour
-on, nous connaissons, en latin même, la différence des styles ; nous sentons , par exemple, que la manière d’écrire de Cicéron
ent très en état de la parler et de l’écrire. Plaisante raison ! Nous sentons , il est vrai, la différence d’un style simple à u
e de ses contemporains et non d’après des nuances que nous ne pouvons sentir . Mais, dit-on encore, nous nous apercevons que le
s nous apercevons que le latin du moyen âge est barbare. Donc nous en sentons la différence d’avec le bon latin, quoique le lat
t égard elle est bien commode pour un auteur qui ne sait ni penser ni sentir  ; et lui, et ceux qui le lisent, sont beaucoup pl
20 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre III. De la sécheresse des impressions. — Du vague dans les idées et le langage. — Hyperboles et lieux communs. — Diffusion et bavardage »
e grandeur qu’on ne comprend pas, c’est drôle ; toute beauté qu’on ne sent pas, ce n’est pas drôle. Souvent cependant on ne
ts trop simples. On les trouve faibles, et on veut faire croire qu’on sent fortement. On veut paraître transporté, on singe
oûtant, assommant, abominable ; c’est une horreur ; je ne peux pas le sentir . Grâce à ce merveilleux vocabulaire, une dizaine
t politique, la dernière œuvre littéraire. Eût-on quelque velléité de sentir autrement, fût-on convaincu même que la vérité de
commode de la ramasser ; on a si peu le loisir, si peu l’habitude de sentir sa propre pensée et d’en chercher l’exacte formul
e plates réflexions où le cœur ni l’esprit n’ont aucune part. Si l’on sent encore le vide des propos et que l’on aspire à l’
qu’on lui ressemble, parce qu’on déchire ses amis et connaissances ; sentez comme elle Molière et La Fontaine : on vous donne
21 (1762) Réflexions sur l’ode
eut arracher par lambeaux dans quelques livres ; c’est celle qui fait sentir et penser, et qu’on trouve chez soi ou nulle part
raîne languissamment sur les pas des autres ? C’est quand il pense et sent d’après lui-même, quand il est le peintre, et non
philosophe qui n’a pas ce qu’il faut pour être poète ; ils devraient sentir et reconnaître, pour ne pas citer d’autres exempl
sans peine, que ce n’est pas assez, surtout en vers, de penser et de sentir  ; l’expression en est l’âme indispensable, On la
ctiques qu’il a rimées. Chacun fait ainsi des règles d’après ce qu’il sent , ou plutôt d’après ce qu’il peut. Mais pourquoi t
ant beaucoup plus ; parce qu’en effet il pense davantage, parce qu’il sent plus finement, parce qu’il est plus varié et plus
up ; une grande partie de leur admiration sera sur notre parole ; ils sentiront faiblement, et se récrieront au hasard. Revenons
eur aura causé. C’est en se montrant peu à peu que la lumière se fait sentir et aimer ; c’est en avançant par degrés insensibl
22 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »
inaire ou extérieur ; tant qu’on n’a pas essayé de montrer comment se sent la ressemblance à travers le temps, on n’a fait q
ouloir. L’ordre même des représentations, à l’état normal, est tantôt senti comme notre œuvre, tantôt comme l’œuvre d’une for
us avons vu un visage, où nous avons lu une phrase, et cependant nous sentons que ce visage n’est pas nouveau, que cette phrase
usque, le sentiment de la surprise dont parle Bain. Notre activité se sent couler dans un lit tout fait ; notre pensée renco
ns attente. Cherchez à vous souvenir d’un nom, d’un vers oublié, vous sentirez en vous cette sorte de vide qui est doué d’un pou
ournants d’une rivière. En retrouvant ensuite le nom ou le vers, vous sentirez une adaptation intérieure à votre attente, une fa
oilà pourquoi leur différence réelle est en même temps une différence sentie , que je pourrai ensuite dégager et abstraire ; vo
laisir qui, par l’intensité, demeure au-dessous de notre attente ; le senti ne coïncide plus avec l’imaginé ni avec le désiré
’appétit : l’enfant qui aspire le lait maternel, à chaque aspiration, sent la coïncidence de la sensation nouvelle avec l’im
intellectuel ». L’animal n’a pas besoin de cet acte intellectuel pour sentir et reconnaître, sous des couleurs différentes qui
contact ; il y a sous les sensations visuelles une manière commune de sentir et de réagir qui, par la répétition et la variati
qu’il lui sembla qu’il avait déjà éprouvé cette même impression. « Je sentais que, déjà auparavant, étant couché ici, dans ce m
, avec toutes ses circonstances, lui paraissait si familier, qu’il se sentait sûr d’avoir déjà éprouvé les mêmes impressions, é
lisme, et cet élément est toujours le même : le désir, inséparable du sentir . Nous marquons ainsi la limite infranchissable de
erver, en reproduire, en reconnaître aucune. Se souvenir, c’est avoir senti et pouvoir sentir de nouveau : tout le mécanisme
ire, en reconnaître aucune. Se souvenir, c’est avoir senti et pouvoir sentir de nouveau : tout le mécanisme extérieur n’est qu
e de tout le reste. Puis, quand la voie est ouverte, la conscience ne sent presque plus que les bords du lit où coule le cou
Ne confondons pas, comme le fait trop souvent Maudsley, le pouvoir de sentir , qui est la conscience en son acception la plus g
23 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies » pp. 124-131
infidelle. Or l’esprit connoît mal les passions que le coeur n’a pas senties  ; tout ce que les autres nous en racontent ne sça
l me paroît presqu’impossible qu’un homme de cet âge n’ait pas encore senti les mouvemens de toutes les passions ausquelles s
temperament le condamne. Comment ceux qui n’ont pas de dispositions à sentir une passion, comment un homme qui n’est point agi
e qu’elle même avoit été obligée de s’enfuir de la sienne. Elle avoit senti les mêmes peines qu’éprouvoit énée, comme Virgile
se comme les suites naturelles d’un emportement dont-ils n’ont jamais senti les accès, soïent exposées suivant la verité : ou
us generale : il n’est presque personne qui n’ait eu le malheur de la sentir du moins une fois en sa vie. C’en est assez pour
24 (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)
ience irréfutable, invincible, avec celle qui a imposé la théorie. On sent la subtilité de l’auteur, mais pas assez son bon
ntérieurs et en particulier des sentiments. Je voudrais surtout faire sentir combien elles sont extensibles, quelle forme plus
l’état de veille reconnaît comme étant siennes, avec lesquelles il se sent d’accord… Les tendances contre lesquelles est dir
cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me ve
contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, m
té. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépaysé par lui-même ; quand lui, le chercheur, e
dre et que malgré mes efforts je n’arrivais pas à découvrir. Comme je sentais que cela se trouvait en eux, je restais là, immob
n autre sujet que cette fixation des Idées, et n’y arrivant pas il se sent stérile, malgré l’espoir qui le traverse par inst
cette âme en habileté, en splendeur pour agir sur des êtres dont nous sentons bien qu’ils sont situés en dehors de nous et que
s le mouvement qui l’emporte vers le non-moi et l’impossibilité qu’il sent de dépasser son moi. Partout maintenant il va se
ret, pris de lassitude et d’ailleurs rappelé par ses parents : … Je sentais que je n’avais pas présentement la tranquillité n
ard de sa vocation, ou plutôt l’écart entre le moment où elle se fait sentir à lui et le moment où elle trouve enfin un objet.
herchant en vain à se dégager, à venir adhérer à leurs fleurs 20. Il sent bien que tout se passe principalement en lui-même
de moi ? Les trois phrases se terminent également par : moi. Et l’on sent bien dans tout ce passage que Proust ne considère
érir ? — de même Proust se place en face de ce monde immergé qu’il se sent être, de toute cette foule de perceptions éteinte
e, de toute cette foule de perceptions éteintes, disparues dont il se sent pourtant encore actuellement constitué, et il les
ue chose d’à la fois invisible et défini, à quelque chose que nous ne sentons pas, qu’il faut un certain nombre de chances pour
e sentons pas, qu’il faut un certain nombre de chances pour arriver à sentir , mais qui n’en est pas moins présent, qui n’en es
 : « Ce n’est pas dans trop longtemps que vous me ferez signe ? », il sentit l’odeur du fer du coiffeur par lequel il se faisa
t sur toute donnée qui lui est soumise, sur le monde en général. Vous sentiriez à la longue comme physiquement l’exigence incroya
même temps le tact respectueux qui le fait s’arrêter devant ce qu’il sent être vraiment irréductible, l’espèce de modestie
l sait s’y rendre, en tant que contemplateur, aussi étranger qu’il se sentait étranger aux paysages et aux églises. Rien de ce
n’y a rien d’autre qui permette de passer derrière les apparences du sentir . Qui veut, qui se rassemble, qui s’oppose, qui s’
a curiosité douloureuse à pénétrer. D’où des vérités que nous ne nous sentons pas le droit de cacher, si bien qu’un athée morib
vous-même la modestie de l’expression : des vérités que nom ne nous sentons pas le droit de cacher . Il ne les a pas voulues,
mplement, c’est le seul hommage qu’il consente à la morale — il ne se sent pas le droit de les cacher. Si nous voulons nous
soin de certitude, après l’avoir détourné des objets extérieurs qu’il sentait ne pouvoir saisir dans leur fond, le contraignent
urs où elle était fâchée et où je n’osais pas la rappeler, mais où je sentais que je ne pourrais pas m’endormir. Ces soirées là
uquel elle allait peut-être tomber si elle mentait mal. Alors elle se sentait à la fois humble et coupable devant lui. Et quand
elle qu’il la ressentit, et il murmura : « Pauvre Chérie 43  ! » On sent bien ici le travail instinctif d’induction auquel
l dit de Vinteuil, saisissant et modelant une idée musicale : Swann sentait que le compositeur s’était contenté, avec ses ins
ière origine et la destination finale ; mais il importe, en outre, de sentir que cette étude des phénomènes, au lieu de pouvoi
ien d’extérieur ne lui affirmait la réalité 52. Et ceci encore : Il sentait bien que cet amour c’était quelque chose qui ne c
a parfaite subjectivité de tout ce que l’amour nous fait éprouver. On sent Proust lutter sans cesse contre la tentation, qui
mble de la relativité. Inlassablement Proust revient sur ce thème (on sent même que le thème s’exaspère à mesure que l’œuvre
en moins, de ce que nous ressentions véritablement ? N’avons-nous pas senti sans cesse cet intervalle, dont nous avons pu nou
re notre sentiment et nous-mêmes ? Ne nous sommes-nous pas sans cesse sentis inertes en regard de la légèreté, de la vitesse d
r fait ; mais une fois que nous l’avons connu sommairement, nous nous sentons lancés vers un autre à venir, parce que dans la v
it fluide toujours assez, et persistant malgré tout, et infatigable à sentir et à comprendre. Un de mes amis me disait, après
cécité momentanée dont il était frappé en approchant d’elle, Swann la sentait présente, comme une déesse protectrice et confide
ouvement de baiser au passage le corps harmonieux et fuyant. Il ne se sentait plus exilé et seul puisque, elle, qui s’adressait
ite phrase, quoiqu’elle présentât à la raison une surface obscure, on sentait un contenu si consistant, si explicite auquel ell
qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notio
p de sottises ; la plume admet le temps de la réflexion et si l’on se sent sur le bord d’une idée fausse ou imprécise, on pe
pouvait s’y promener sans plus de surprise que dans du Descartes. Je sentais dans cette façon d’écrire une nouveauté d’une imp
pé par tout ce que je voyais autour de moi d’énorme et d’horrible, je sentis une sorte de scrupule se mélanger à ce moment à m
ust avait choisie. Je vous livre tous ces doutes pour vous faire bien sentir que mon admiration actuelle pour notre auteur est
en gros, me semblait avoir donné naissance à Célimène et à Odette. Je sentais chez Proust dès ce moment l’héritier direct de no
bliés qui, à son avis, en avaient moins que son protégé. Dès qu’il me sentait résistant ou gendarmé, il cédait et passait à des
Mais laissons ce point pour l’instant. Je tiens surtout à vous faire sentir ce quelque chose dans son caractère, à côté de sa
ée du couvre-lit à fleurs 77. Je vous lis ce passage pour vous faire sentir ce que Barrès, dans la lettre que nous avons publ
ts » de Proust. Et cet autre passage que je vais vous lire, vous fera sentir d’une autre manière la quantité non plus de sensa
va quitter pour toujours 78. Je cherche encore une fois à vous faire sentir l’extraordinaire bourrage du livre, que la dispos
ui se révèle tout à coup. Tout à coup, et en même temps que lui, nous sentons dans cet être quelque chose de plus qu’il ne sent
ps que lui, nous sentons dans cet être quelque chose de plus qu’il ne sentait , nous le voyons constitué d’un élément de plus qu
passion de la vérité. Écoutez ce passage de Combray. Il va vous faire sentir l’attitude que prenait instinctivement Proust en
dre et que malgré mes efforts je n’arrivais pas à découvrir. Comme je sentais que cela se trouvait en eux, je restais là immobi
’il recevait le monde en lui comme une envahissante merveille, Proust sentait un « devoir de conscience ardu » — c’est sa propr
ses lèvres le bout de sa petite moustache noire, qu’il mordillait. Je sentais qu’il m’entendait venir, qu’il me voyait, mais qu
le déplacement de leurs lignes, l’ensoleillement de leur surface, je sentais que je n’allais pas au bout de mon impression, qu
ou par des descriptions détaillées du milieu où ils ont grandi ! Vous sentez bien pourtant que ce que nous donne Proust est no
plus obscur, jusqu’au niveau de notre raison. Je voudrais vous faire sentir maintenant par des lectures jusqu’à quel degré ce
En apparence rien qu’une description admirablement amusante ; mais ne sentez -vous pas la pénétration qu’implique ce petit tabl
dette, et à qui, dans un concert chez Mme de Sainte-Euverte, où il se sent seul et misérable, la petite phrase de la sonate
 : « Ce n’est pas dans trop longtemps que vous me ferez signe ? », il sentit l’odeur du fer du coiffeur par lequel il se faisa
schématiser son expérience. Il me suffit de vous avoir marqué et fait sentir d’une part sa tendance à extraire de ses impressi
ite phrase, quoiqu’elle présentât à la raison une surface obscure, on sentait un contenu si consistant, si explicite, auquel el
qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notio
« quoiqu’elle présente parfois à la raison une surface obscure », on sent « un contenu si consistant, si explicite, auquel
25 (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »
anime le sommet le plus lointain et le fossé le plus profond41 ». Ne sent -on pas là, comme je la sens, l’expression d’un de
à, ce me semble, centupler la beauté de la fleur elle-même, que de la sentir liée à la beauté de la racine, à l’incalculable s
même à travers vous, malgré votre mépris et votre puéril orgueil ? Ne sentez -vous pas que cet « absolu » aux pieds duquel vous
sité de ce simple fait, qu’elle l’accomplira de tout cœur, qu’elle se sentira même « augmentée » par cette communion en la pens
e « augmentée » par cette communion en la pensée d’autrui, qu’elle se sentira plus liée à la famille de l’entant, plus joyeuse
ous nous soulevons contre elle par instinct et par raisonnement. Nous sentons que non seulement elle n’aura jamais notre sympat
ous : un hideux cauchemar, une odieuse tromperie de l’existence. Nous sentons qu’elle a trop longtemps déjà fait obstacle à la
us-mêmes… »‌ Retrouver le « divin » en nous comme dans les choses, le sentir au fond de nos êtres comme au fond de chaque vie
orgueil dans ce sentiment ; il y a la joie profondément vitale de se sentir infiniment lié à l’universel courant, de sentir v
ondément vitale de se sentir infiniment lié à l’universel courant, de sentir vivre en soi un million de vies, de rayonner dans
figurent, où nous nous précipitons en dehors de toute limite, où nous sentons naître une légion de forces et de désirs qui dorm
conception de la vie et d’une nouvelle conception de la nature ? Nous sentons clairement, irrésistiblement, sans nulle hésitati
chemar, d’où les premiers rayons du jour viennent nous arracher. Nous sentons clairement que le Dieu des chrétiens n’était comm
conscience de cette tare dont toute notre existence est souillée ? Ne sentons pas combien peu librement nous agissons envers le
portent les longs siècles d’histoire ?… Je sens partout des êtres qui sentent comme moi, qui sont véritablement de la même race
é soit en eux ! Et peu à peu les hommes vivront, peu à peu l’humanité sentira battre en elle un cœur plus large.‌ 40. Id. (
26 (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »
opos de chacun d’eux. Voilà donc des manières d’agir, de penser et de sentir qui présentent cette remarquable propriété qu’ell
orme de mon plein gré, cette coercition ne se fait pas ou se fait peu sentir , y étant inutile. Mais elle n’en est pas moins un
s. Quand même elles sont finalement vaincues, elles font suffisamment sentir leur puissance contraignante par la résistance qu
rès spéciaux : ils consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir , extérieures à l’individu, et qui sont douées d’u
onome, il leur semble qu’on le diminue toutes les fois qu’on lui fait sentir qu’il ne dépend pas seulement de lui-même. Mais p
Sans doute, il peut se faire que, m’y abandonnant sans réserve, je ne sente pas la pression qu’ils exercent sur moi. Mais ell
. C’est ainsi que l’air ne laisse pas d’être pesant quoique nous n’en sentions plus le poids. Alors même que nous avons spontané
ns un effort continu pour imposer à l’enfant des manières de voir, de sentir et d’agir auxquelles il ne serait pas spontanémen
travail, etc., etc. Si, avec le temps, cette contrainte cesse d’être sentie , c’est qu’elle donne peu à peu naissance à des ha
as, à un premier examen, pouvoir se ramener à des façons d’agir ou de sentir ou de penser. Mais, tout d’abord, ces divers phén
27 (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi » pp. 465-474
issait pas, il ne la croyait pas sienne. Lorsqu’on lui parlait, il se sentait étourdi comme si plusieurs personnes lui parlaien
ermés. En outre, ses sensations musculaires étaient troublées ; il ne sentait pas le sol en marchant, ce qui rendait ses pas in
mais cutanée. L’atmosphère dumpf m’enveloppait ; je la voyais, je la sentais  ; c’était comme une couche, un quelque chose mauv
u, mais que le poids de mon corps fût réduit à presque rien. Je ne me sentais pas précisément léger, car j’étais très fatigué,
e je n’existais plus du tout. Je tâtais ma tête, mes membres ; je les sentais . Néanmoins il m’a fallu une grande contention d’e
quoique avec difficulté, me conduire ; j’avais reformé un moi ; je me sentais exister, quoique autre. » Il faut du temps pour q
autre. Sur ce point, presque tous emploient le même langage : « Je me sentais si complètement changé, qu’il me semblait être de
d’un rêve.” » — Il semble au malade « qu’il est un automate » ; « il sent qu’il est en dehors de lui-même ». — Il ne « se r
28 (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155
ité dans leur caractéristique particularité. Puis, comment le lecteur sentira-t -il la réalité des objets qu’on lui met sous les y
mirer ? Boileau n’en est pas là. La nature est « vraie » et se fait «  sentir  » à tout le monde : mais c’est à condition qu’on
it « sentir » à tout le monde : mais c’est à condition qu’on la fasse sentir . Boileau respecte le public, qui peut bien pour u
lui impose. Au théâtre, le rapport est renversé ; les spectateurs se sentent forts contre le poète ; ils sont deux mille contr
nce assure le plaisir du spectateur, en même temps qu’il le dispose à sentir la vérité du drame. Vérité, vraisemblance, intérê
sprit qui ne sont pas artistes, oublient facilement que la faculté de sentir n’implique pas toujours une puissance égale d’exp
er. Viennent ensuite la clarté, sans laquelle ni la vérité ne se fait sentir , ni l’émotion ne se dégage — et la précision, par
l est possible que ce réaliste, qui fut si peu psychologue, n’ait pas senti ce qu’il y a de vérité profonde, d’humanité vivan
us avons tant vu de pièces bien faites, où il n’y avait pas un mot de senti et de vécu, que nous en sommes venus à prendre vo
un catalogue des sujets. Mais à lire Pindare, et même Horace, Boileau sent bien qu’il y a là quelque chose de particulier, q
e ni emphatique : afin de montrer ce qui est. Forte : afin d’en faire sentir le caractère. Variée : parce que ma lecture doit
s par les voiles coquets du bel esprit. Pour parler crûment, on croit sentir que la « beauté » de l’expression va farder et fa
t principal de l’écrivain ; les plus grands, Molière ou Racine, ne se sentaient pas humiliés de réduire là leur fonction, et c’ét
tion agréable aux hommes de ce temps-là. Il ne leur déplaisait pas de sentir entre leur esprit et la nature un esprit puissant
avec des ménagements infinis : elles n’étaient pas moins exprimées et senties , mais l’impression caractéristique de la chose tr
plus naturel et de moins enflé » ; et cependant « qui est-ce qui n’en sent point le sublime ? » Sublime aussi, cette phrase
ci : se hacher la chair en morceaux, et se déchiqueter soi-même. On y sent toutefois une certaine force énergique qui, marqu
29 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452
ital : il n’a pas, je le crois, été assez frappé du talent, mais il a senti , à travers ce récit où tant de tons se croisent e
d’ailleurs dans presque tous les écrits de M. de Chateaubriand, on y sent à bien des pages le trait du maître, la griffe du
d’abord un des plus graves inconvénients, et que l’auteur lui-même a senti . « Si j’étais encore maître de ces Mémoires, écri
r dans ma famille. Nous l’écoutions avec ce plaisir respectueux qu’on sent à entendre un homme de lettres supérieur. Et apr
i disant bien haut ? La contradiction de même est là, et elle se fait sentir dans l’impression générale. Et le chrétien ! où e
folie), le bonheur est de s’ignorer et d’arriver à la mort sans avoir senti la vie. » Le plus souvent en effet, si l’on retra
ces vues artificielles. Ce qui reste évident pour lui, c’est qu’on ne sent nulle part l’unité de l’homme ni le vrai d’une na
eilleurs auteurs ». Écrire de cette sorte ce qu’on a vu et ce qu’on a senti , ce serait, en effet, laisser un de ces livres si
datées de ces temps anciens, et dans lesquelles il racontait ce qu’il sentait alors, ont pu comparer ce qu’il y disait avec ce
s qu’il trace des hommes de 89, il parle non d’après ce qu’il a vu et senti alors, mais d’après ses sentiments au moment de l
as faux. Sans pouvoir se démontrer ce plus ou moins de mélange, on le sent pourtant bien un peu en le lisant, on en a une im
sophistiquées encore et sont restées sincères, c’est à ce début qu’on sent combien un récit plus simple, plus suivi, moins s
mes mains dans la mer ; je portai à ma bouche son eau sacrée sans en sentir l’amertume. » Oh ! poète, que nous voudrions pouv
30 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97
e soi-même et de faire ses confessions à toute rigueur ; il fait bien sentir en quoi consiste l’originalité et la singularité
fois des relâches que pour, etc., etc. » Tout cela est désagréable et sent peu cette fleur d’expression que nous goûtions et
e donc ? et quelle simplicité nouvelle, familière et pénétrante ! Je sentis ayant de penser, c’est le sort commun de l’humani
et à des vices bas ; il a des convoitises honteuses et cachées qui ne sentent pas le gentilhomme ; il a de ces longues timidité
in et un si grand peintre, chez un tel homme. Lent à penser, prompt à sentir , avec des convoitises ardentes et rentrées, avec
es lecteurs urbains, comme il les appelle, s’étonnèrent tout ravis de sentir arriver, du côté des Alpes, ces bonnes et fraîche
générateur. Avant lui, le seul La Fontaine, chez nous, avait connu et senti à ce degré la nature et ce charme de la rêverie à
ue je réussissais, et cela me fit réussir davantage. N’avez-vous pas senti à ce brillant et à cet éclat du teint comme un ra
édiction pour la Providence, la dernière fois où il lui est arrivé de sentir à la lettre la misère et la faim. Aussi n’oublier
son éloquence, qu’il nous prend et nous saisit. La nature sincèrement sentie et aimée en elle-même fait le fond de l’inspirati
ui d’abord, il ne songea que bien plus tard à raconter ce qu’il avait senti . Ce n’est qu’alors, nous assure-t-il, « quand il
marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma si
ssignol, n’est pas de trop pour nous ramener à la terre et nous faire sentir toute l’humble jouissance que la pauvreté recèle
31 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »
science ; bien plus, elle est impliquée dans l’idée de passivité : se sentir modifié, c’est aussi se sentir agissant. L’activi
mpliquée dans l’idée de passivité : se sentir modifié, c’est aussi se sentir agissant. L’activité ne survient donc pas après c
ension interne. II Le désir proprement dit implique 1° une idée sentie comme agréable ; 2° la réalité sentie comme pénib
rement dit implique 1° une idée sentie comme agréable ; 2° la réalité sentie comme pénible ; 3° le conflit de l’idée contre la
une horloge insensible, c’est un mouvement vital et appétitif, qui se sent lui-même et se rend compte de lui-même à lui-même
té dans cette action. D’autre part, comment et pourquoi agir si on ne sent rien et si on n’a pas quelque conscience de ce qu
ir si on ne sent rien et si on n’a pas quelque conscience de ce qu’on sent , de ce qu’on fait, de ce qu’on produit ? Nous arr
qu’on produit ? Nous arrivons donc à ce cercle : « Il faut agir pour sentir et penser, il faut sentir et penser pour agir. »
vons donc à ce cercle : « Il faut agir pour sentir et penser, il faut sentir et penser pour agir. » Il n’y a d’autre moyen d’e
d’admettre, dans l’être primordial, une unité immédiate de l’agir, du sentir et du penser. Cette activité dont nous avons la c
rmanente au milieu même de nos changements, et qui fait que nous nous sentons vivre, nous ne pouvons nous la représenter elle-m
32 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »
nce et du sentiment. La moindre impression personnelle, qui nous fait sentir l’Âme d’un homme du passé comme nous sentons cell
ersonnelle, qui nous fait sentir l’Âme d’un homme du passé comme nous sentons celle d’un vivant de notre connaissance, fût-ce d
de leurs personnages une bandelette où ils inscrivaient ce qu’ils se sentaient impuissants à exprimer. Vous vous attacherez surt
tre à une vie nouvelle, et si vous vous êtes attristé bientôt de vous sentir le même et de continuer l’ancienne vie ; — si par
litent la camaraderie, et les différences l’intimité ; — si vous avez senti qu’un grand désir n’est guère satisfait sans dése
, dans les plus vives émotions, au milieu des plus sincères douleurs, senti le plaisir d’être un personnage et de soutenir to
varier le produit selon que varieront les facteurs. Ce que vous avez senti , vous, avec telle nature, dans telles circonstanc
mment un autre, différent d’humeur, dans une situation différente, le sentirait -il ? Comment les mêmes événements affectent-ils d
33 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50
bandonne sans peine tout ce que vous possédez. » Une telle manière de sentir , quand elle se prouve par des actions, est faite
oucoulement, il se dégage, il grandit ; l’écrivain se fait jour et se sent à l’aise ; l’orateur déjà se lève à demi. C’est c
inné qui était en lui, et qui s’agita de bonne heure sous l’écrivain, sentait bien que, pour arriver à cette action vaste et so
s et échevelées élégies du début ; je passe, je poursuis, et je crois sentir presque à chaque page un orateur étouffé et gémis
l n’était pas dénué de cette autre imagination plus légère, et qui se sent de la poésie. J’ai parlé des accents pathétiques
nt que je fais place à quelque malheureux compagnon de mon sort. » Ne sentez -vous pas dans cette parole simple l’homme humain
qui croule dans l’état d’oppression et de misère où on l’a réduit. On sent partout sous sa plume les jets d’une nature forte
eu disproportionné et comme étouffé dans une lettre. Pour mieux faire sentir que c’est tout à fait l’orateur ici qui est en sc
meurant, et, au fond, n’étant qu’un fantôme en bien comme en mal. On sent ici l’erreur du père en même temps que la force d
rle de Marmontel, de Thomas, de Raynal et des auteurs secondaires, on sent que, pour leur céder si aisément le haut du pavé
uffon, j’aime à l’écouter ; il est bien d’accord avec lui-même, et on sent qu’en les admirant comme il fait, il rend hommage
s écrivains qui fut jamais ?… » Et il continue par un éloge des mieux sentis . Et ailleurs, se fâchant aussi qu’elle l’ait mis
voie vraiment triomphale dans l’éloquence. Non, Rivarol, l’homme qui sentait ainsi, et qui marchait dans ce sens élevé et en g
de tout genre qu’il y déploya jusqu’à ce que les adversaires eussent senti l’utilité d’une transaction. Je ne veux que donne
34 (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IV »
ion ou transposition ? — Ce que nous n’avons pas dit. — Qu’est-ce que sentir  ? — Deux sortes de styles. — Théorie de l’origina
être ému. On a beau vouloir faire une description, il faut d’abord la sentir  ; et, pareillement, un changement d’expression su
gement d’expression suppose un changement dans la façon de voir et de sentir  ; et dans ce sens on a raison de dire que « le st
style choses qui ne sont pas bonnes parce qu’elles ne sont pas assez senties . S’obliger à revoir, à refaire, à travailler, c’e
S’obliger à revoir, à refaire, à travailler, c’est s’obliger à mieux sentir ce qui a été faiblement senti, Quand je veux chan
à travailler, c’est s’obliger à mieux sentir ce qui a été faiblement senti , Quand je veux changer une idée ou un mot banal ;
ge, et, par ce seul effort de volonté, il se trouve que je parviens à sentir autrement, je découvre des images nouvelles, ma v
35 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176
souvent impatience de voyager. Pour n’aller jamais que jusqu’où l’on sent , pour ne dire jamais que juste, et non pas au del
r d’une verve facile, Soumet à ses pensers un langage docile ; Qui ne sent point sa voix expirer dans son sein, Ni la lyre i
e passion, et il lui fallait cacher les livres qu’elle dévorait. Elle sentit de bonne heure la mesure du vers, et si quelqu’un
bois, en citant l’Ange Gardien, caractérisa, par quelques lignes bien senties , ce genre nouveau d’élégie domestique. Dans la vi
t à ce degré le poids de la douleur présente, monotone, effective, on sent trop fort pour pouvoir beaucoup chanter. Un gémis
…………… ………. Il est des sympathies Qui, muettes un jour, cessent d’être senties  ; Et tel, par qui jadis ces chants étaient fêtés,
fert dans leur cœur. L’un, dès les premiers tons de sa lyre animée, A senti sa voix frêle et son chant rejeté, Comme une vie
’âme du moins y gagne en douleurs infinies ; Du trésor invisible elle sent mieux le poids. N’envions point leur gloire aux f
chants qui terminent chaque journée. Il y a des moments aussi où l’on sent sous l’emblème la personne même de l’auteur, et l
Mme Tastu a rendu si supérieurement les accents de l’original, qu’on sent qu’elle les a retrouvés dans son âme.
36 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »
n’est pas l’immobilité, mais le mouvement. Il n’est nul besoin, pour sentir une chose, d’avoir la penser ou le nom de cette c
r sentir une chose, d’avoir la penser ou le nom de cette chose : pour sentir la différence du plaisir à la douleur, il n’est p
st pas besoin de penser ni de nommer cette différence ; de même, pour sentir cette différence particulière qui constitue un ch
ne après l’autre, comme les mots sans vie d’une phrase, sans que l’on sente le passage même d’une perception à l’autre et leu
caractère de la réalité, et c’est aussi celui de la conscience. Nous sentons donc non seulement des manières d’être, mais des
s au repos ne lui donnerait pas le sentiment du πάντα ῤεῖ, si elle ne sentait jamais que les termes sans les relations. Mais il
sentiment du courant de la vie. Ce n’est pas tout. Non seulement nous sentons les transitions, mais encore nous distinguons la
fois, de celle qui a lieu pour la première et qui est nouvelle ; nous sentons les diverses espèces de changement ou de mouvemen
ns les diverses espèces de changement ou de mouvement intérieur, nous sentons les directions du cours de nos pensées, non dans
ucune réflexion sur les mouvements qu’il accomplit ? L’animal même se sentira entraîné dans cette descente vertigineuse : il n’
son intellectuelle avec un point fixe de l’espace qu’en tombant on se sent tomber ; pareillement, c’est sans aucune comparai
un présent indivisible pour y enfermer la conscience et la délier de sentir la durée. Le temps ne nous vient pas découpé en p
et alors seulement, il créerait le temps en lui, le réaliserait et le sentirait en le réalisant. Il ferait donc connaissance d’ab
gne ; un prolongement de silence entre les sons se fait immédiatement sentir . Nous déclarons même approximativement tel interv
s sont égaux lorsque, entre le commencement et la fin de chacun, nous sentons des relâchements, puis des tensions expectantes d
, en oubliant tout ce qui vous entoure. Vous vous apercevrez que vous sentez en vous le cours de la vie sous forme de changeme
des mots et des phrases qui se succèdent ; en un mot, le temps n’est senti que par le changement, et le changement n’est sen
t, le temps n’est senti que par le changement, et le changement n’est senti que sous une forme concrète ; un esprit pur dans
i agit dès les premières sensations de l’animal, que l’animal ne peut sentir ni se déterminer que sous la condition d’une cert
ition des successifs ». Nous croyons, au contraire, que l’animal peut sentir et commence par sentir sans aucune intuition du s
Nous croyons, au contraire, que l’animal peut sentir et commence par sentir sans aucune intuition du successif, comme si tout
timent, d’extase même où le temps disparaît de la conscience. Nous ne sentons plus la succession dc nos états ; nous sommes en
cèdent ce phénomène ; que, si nous n’avions pas un cerveau capable de sentir , nous ne sentirions pas ; que, si nos sensations
ons vu, peut être éprouvée sans représentation du temps. L’animal qui sent les dents d’un autre s’enfoncer dans sa chair n’a
foncer dans sa chair n’a aucun besoin de se représenter le temps pour sentir . Le temps n’est une « représentation nécessaire »
t objet n’existe pas, que c’est simplement notre manière constante de sentir dont nous avons la conscience. Bien plus, si nous
37 (1757) Réflexions sur le goût
plaisir en nous accoutumant à discuter froidement ce que nous devons sentir avec chaleur, donner enfin des entraves au génie,
; cette vérité est également reconnue de ceux qui réduisent le goût à sentir , et de ceux qui veulent le contraindre à raisonne
le plus de sagacité pour être produites, et de délicatesse pour être senties  ; aussi sont-elles plus fréquentes parmi les nati
à un petit nombre d’observations incontestables sur notre manière de sentir . C’est jusque-là que le philosophe remonte, mais
rt que de l’éloignement ou de l’indifférence, attendent pour se faire sentir , que l’âme ait été suffisamment ébranlée par leur
t nous conduira par degrés à cet enthousiasme froid et stupide qui ne sent rien à force d’admirer tout ; espèce de paralysie
. Ce second vers, dira-t-on, est nécessaire pour exprimer tout ce que sent le vieil Horace ; sans doute il doit préférer la
eulement à notre manière de concevoir, mais encore à notre manière de sentir , est le vrai domaine de la philosophie : il serai
38 (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »
eut excès. Pourtant des parties belles, délicates ou grandes, furent senties par eux et reproduites. Henri Estienne, l’un des
adorait Lucain et ce genre latin, Boileau s’attache à Juvénal. Racine sent bien plus les Grecs ; mais, en bel esprit tendre,
nal. Racine sent bien plus les Grecs ; mais, en bel esprit tendre, il sent et suit surtout ceux du second et du troisième âg
inéraire, il a surtout peint admirablement le rivage de l’Attique. Il sent à merveille le Sophocle et le Périclès. Un homme
ique. Il sent à merveille le Sophocle et le Périclès. Un homme qui ne sentait pas moins la Grèce dès la fin du xviiie  siècle,
39 (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479
nir. » Ainsi parlait Bonstetten de cette Berne où il s’était toujours senti dépaysé, mais qui dès lors n’était plus tenable a
comprendre. Nulle âme n’était plus faite que celle de Bonstetten pour sentir et pour exprimer avec fraîcheur la douceur de la
ssantes ou passionnées. En Angleterre la bonté nationale fait souvent sentir le tranchant de la réflexion. Ce n’est qu’en Alle
rs bonne… » À mesure qu’il s’avançait vers le Nord proprement dit, il sentait le calme descendre en lui, sa gaieté prête à rena
reçut des impressions vives : « Quand j’eus passé la Baltique, je me sentis dans un pays nouveau : le ciel, la terre, les hom
de la France, dans la voie des gouvernements réguliers, Bonstetten se sentit rappelé vers elle ; il y revint en 1801, non sans
stetten jugeait ses juges eux-mêmes : sur ce chapitre de l’Italie, il sentait bien le défaut de la cuirasse chez Mme de Staël :
le long des côtes, et qui faisaient dire à Horace que les poissons se sentaient à l’étroit dans la mer : Contracta pisces aequor
ination, 1807 ; Études sur l’Homme, ou recherches sur les facultés de sentir et de penser, 1821. Ces ingénieux écrits n’eurent
arer à tant d’autres intéressants causeurs de toute nation ; on croit sentir cependant qu’il songeait surtout à Mme de Staël e
en âge que toutes les misères de l’ignorance et de la paresse se font sentir . C’est la destinée de la vieillesse de faire ress
ffaire à un de ces cœurs francs et de bon aloi, des moins médiocres à sentir l’amitié, il lui écrivait (et je donne ici de sim
 — J’ai toujours vécu d’amitié, et ma première jouissance était de la sentir bien placée. Ce sera un bonheur pour moi de pouvo
quences : la plus sérieuse pour lui était l’impuissance de donner. Il sentit vivement cette privation pendant le reste de sa v
40 (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80
l était évident que son cœur était assez rempli d’un rêve pour ne pas sentir le vide de toute affection domestique. La douce i
rdez la scène, et puis retournez-vous et regardez en vous-mêmes : que sentez -vous ? Je vais vous le dire. À l’âge de quinze à
u sol, vous immerge dans un éblouissement tiède, où vous croyez voir, sentir , respirer le jour sans ombre et sans fin ; il vou
à rien, s’empare de vous, semblable à un sommeil imparfait où l’on se sent rêver, mais où on sait qu’on rêve. XVI Cepe
vec le son, avec l’horizon sans bornes de la campagne de Rome ; on se sent noyé dans la béatitude du soleil d’été ; la vie s
t se confond lui-même ; l’air, on ne le voit pas non plus, mais on le sent  : il est chaud, mais déjà trempé de ces premières
l’ardeur du jour et qui semblent jouir de souffrir pour l’homme. Ils sentent leur dignité et font corps avec la famille humain
est le délire du travail heureux, le Te Deum de la vie domestique. On sent que le peintre fut paysan comme nous, dans le cha
lus l’on voit de profondeur sous ses pieds ; plus on possède, plus on sent le néant de ce qu’on atteint. D’ailleurs, ce qu’i
riompher en trois jours. À chaque secousse de la liberté en France on sent trembler par sympathie le sol antique de l’Italie
vie qui me pique ; il faut que je m’éloigne ; peut-être à distance la sentirai -je moins ! » L’épine, c’était le regard de Charlo
jà impétueux dans les hautes régions de l’atmosphère, quoiqu’on ne le sente pas encore en bas. Quelques voiles lointaines ren
de femme, dépasse la pensée, quand elle écrit à celui par qui elle se sent aimée ; il y a une politesse tendre du cœur qui f
empe de leur volonté ; la vie les tue par leur puissance même de trop sentir . Nous ne l’excusons pas, à Dieu ne plaise ! Nous
aux jours, qu’elle ne verra plus revenir, on comprend tout ce qu’a dû sentir , dans la moelle de ses nerfs, le peintre capable
l’excès de la félicité, l’excès de la douleur. Une telle puissance de sentir était, pour Robert, une impuissance de vivre. Not
de vivre. Notre faculté de souffrir est en raison de notre faculté de sentir  : tel meurt d’un événement dont tel autre sourit 
peinture n’est qu’une sorte de gravure, cette peinture fait penser et sentir , mais elle ne fait pas assez voir ; elle n’accent
motion si profonde et si durable au cœur ? En un mot, y en a-t-il qui sentent plus et qui exprimeraient mieux ? Or peindre n’es
ue me font le dessin et la couleur si vous ne me faites pas penser et sentir  ? Un rayon de soleil sur la plaque du photographe
t-ce qu’en sortant d’une galerie du Louvre ou du Vatican vous ne vous sentez pas l’âme aussi remuée qu’en fermant les plus bea
le crayon se rapproche le plus de la plume, le plus pensif et le plus senti , avec Scheffer, de tous ceux qui ont écrit leur â
41 (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »
us encore peut-être de tout l’imprévu de l’animal humain. Il jouit de sentir qu’il y a entre certaines races de telles différe
s races de telles différences que jamais elles ne se comprendront, de sentir que les hommes sont impénétrables et inintelligib
possible et sublime. Or Pierre Loti a éminemment le don de voir et de sentir . Il s’en explique dans Aziyadé avec un peu d’effo
p compliqués pour être exprimés comme dans le cas de la musique, vous sentez cependant qu’ils existent… Tout cela posé, passon
. Enfin, il fallait que l’écrivain sût exprimer ce qu’il avait vu et senti . Combien d’hommes ont eu des impressions rares et
es visions, nous y sommes mal à l’aise et vaguement angoissés, nous y sentons le regret nostalgique des visions connues, famili
. Pourquoi ? Tout simplement (il faut toujours y revenir) parce qu’il sent plus profondément que nous et parce que personne
us intime change-t-il réellement en changeant de séjour. Il nous fait sentir notre profonde dépendance du monde visible ; il n
ysage ne nous retient que parce qu’il nous est nouveau et que nous le sentons séparé de nous par des espaces démesurés. Or ce s
ite, tandis qu’il songe à l’énormité et à la durée de la terre, il la sent exiguë et éphémère ; car qu’est-ce que tout cela,
illeurs, je suis ici d’autant plus incapable de m’élever au-dessus du sentir , que Pierre Loti est, je pense, la plus délicate
42 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388
rius n’était point mort et qu’il s’était montré en plus d’un lieu. On sentait tellement le besoin d’un libérateur, qu’il y avai
M. Mérimée nous a rendu parfaitement les progrès de Démétrius et fait sentir les causes de son succès dans une sorte de conspi
tre enlevées dans un premier succès. Boris, dès les premiers jours, a senti le danger qui tient à des causes générales et pro
trôner. » Pendant cette lutte, et à mesure qu’elle se prolonge, il se sent faiblir graduellement ; et lui, homme si énergiqu
protection. » Boris lisait cette lettre avec un transport de rage. Il sentait que les forces de la nation lui manquaient et se
s’évanouit. Au bout d’un instant, il reprit connaissance, mais il se sentait frappé à mort. Revêtu d’une robe de moine, comme
oins, qu’il s’abandonne parfois à l’essor, et qu’il ose tout ce qu’il sent  ; voyageur, qu’il laisse étinceler cette larme am
élever à sa hauteur, tandis que Carmen, à partir d’un certain moment, sent se briser son féroce amour et n’aime plus. D’aill
ce qui est introuvable, c’est-à-dire des mots pour exprimer ce qu’ils sentent . Ceux qui vivent ensemble n’ont besoin de rien ex
sentent. Ceux qui vivent ensemble n’ont besoin de rien exprimer ; ils sentent en même temps ; ils échangent des regards, ils se
ait, il retrouvait le calme… Dans ces moments, chez M. de Musset, on sent le poète ; il a des ailes ; il chante et fait cha
43 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »
els écrivains qui, pour n’avoir pas eu le don du génie, ont néanmoins senti les premiers, à certaines époques, le progrès qui
oésies de Desportes à la voie lactée. Desyveteaux exprime ce qu’avait senti le public qui s’occupait de poésie. Après Ronsard
sans recueillir, pour un autre semé ; J’avois souffert la mort qu’on sent pour une absence J’avois au désespoir fait longte
ur une absence J’avois au désespoir fait longtemps résistance J’avois senti le mal qui vient d’être privé Du grand consenteme
ils qui nous aideront à l’apprécier. C’est en lisant Ronsard qu’il se sentit poëte ; il n’avait pas seize ans. Plus tard, il f
i et fécond. Mais à une époque où une grande force de naturel se fait sentir jusque dans les plus fades poésies et où les défa
sorte d’avènement. Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en
xcès où l’imitation de ce poëte avait fait tomber Ronsard outre qu’il sentait que cette forme de poésie, déterminée par deux ch
Toutes les remarques ne sont pas d’une égale portée, et quelques-unes sentent trop le tyran des syllabes. C’est l’excès de tout
mais de pénétrer les artifices de cette poésie alors si en vogue, on sent combien la rude main de Malherbe était nécessaire
-il, de plus beaux vers en rapprochant des mots éloignés ; et rien ne sent plus son grand poëte que de tenter des rimes diff
noter que ce conseil de rechercher les rimes éloignées et rares qui «  sentent si fort leur grand poète », on reconnaît là un pr
, la fierté de ces vers, écrits sans doute dans un moment où Malherbe sentait qu’il n’était pas resté trop au-dessous de cet id
orité et de liberté philosophique. Ces vers si nobles et si impérieux sentent tout à la fois le poëte théoricien qui commande a
e, de ce style si précis, si noble, si frappant ? C’est que nous nous sentons rendus à notre naturel, qui est pour nous l’étern
44 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »
ause par une suite de raisonnements abstraits, du moins nous la faire sentir , comme sous une surface vibrante on sent la sourc
ts, du moins nous la faire sentir, comme sous une surface vibrante on sent la source cachée de ces vibrations, la chaleur et
nt revêtu pour vous une expression quelconque, si elles vous ont fait sentir ou penser, alors parlez. Mais si c’est pour faire
c’est le fastidieux plaisir de voir pour voir, non pour comprendre et sentir , mieux vaut laisser dans l’ombre ce qui ne mérite
er et entrer en société qu’avec des êtres vivants, comme nous ne nous sentons profondément émus que par la représentation de la
il peut choisir tel genre d’émotion qui lui convient le mieux, qu’il sent plus sympathiquement et qu’il rend avec plus de f
profonde que le génie touche à la folie toutes les fois que l’artiste sent trop l’imperfection de son œuvre, et s’obstine à
ompté chaque pavé, mais il est beaucoup plus difficile de me la faire sentir que celle d’une petite rue italienne ou espagnole
tout un peuple : il faut frapper à et ce point, non à côté ; il faut sentir le frisson de l’eau vive à travers la pierre dure
e ou du romancier, c’est de réveiller en nous des souvenirs : nous ne sentons guère le beau que quand il nous rappelle quelque
t et le mouvement, il faut avoir un point fixe. La goutte d’eau ne se sent pas couler, quoiqu’elle reflète successivement to
d’impression que de leur vivant, et le ressentir est plus fort que le sentir . » Diderot a écrit quelque part : « Pour que l’ar
, avait paru peu « noble ». Au dix-huitième siècle, Buffon sans doute sentit quelque chose de la nature : par majestati natura
nsi de la cervelle partout, et ce n’est pas avec de la cervelle qu’on sent la nature. Rousseau, on l’a remarqué souvent, int
out simplement le cœur. Son défaut fut d’avoir le cœur emphatique. Il sentait , mais il amplifia, jusqu’à paraître parfois ne pl
tique. Il sentait, mais il amplifia, jusqu’à paraître parfois ne plus sentir . N’importe, ce fut une révolution. Un récent crit
nonce quelque chose, qu’il précède une armée vivante en marche, qu’on sente derrière lui la force des idées, des sentiments e
git alors, s’affine dans ce contact avec des sociétés inconnues. Nous sentons s’enrichir notre cœur quand y pénètrent les souff
hétiques et tâcher de les reproduire. L’influence de la Rible se fait sentir successivement chez l’auteur des Martyrs et chez
car, de la colline où j’étais, tout était presque de niveau ; mais je sentais son mouvement, et c’était assez pour que mon œil
te sans doute, mais sourde, mais latente, que tous plus ou moins nous sentons dans les choses. D’une manière générale, on peut
ut donc choisir dans la masse des choses vues celles qui peuvent être senties profondément, les détails capables de réveiller e
xactement sous le même angle que son personnage : celui-ci doit voir, sentir , penser avec une précision et une intensité telle
s de l’illusion, nous croyions presque que c’est nous qui voyons, qui sentons , qui pensons, il faut enfin que, pour quelques in
atente, afin de reproduire celles-là de préférence. On ne doit jamais sentir d’ennui en lisant une description, pas plus qu’on
ns visuelles). L’art de l’écrivain consiste à faire penser ou à faire sentir moralement pour faire voir. Aussi, quand il veut
45 (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458
ule, le moyen de s’enorgueillir des progrès qu’on y peut faire ! Nous sentons toûjours nôtre impuissance de tant de côtez, que
remarque que les fautes des auteurs subalternes, on ne fait pas assez sentir combien il est aisé d’y tomber, au lieu qu’on est
Il auroit fallu quelquefois détailler toute une tragédie, pour faire sentir le défaut d’un seul endroit ; encore le peu d’int
e matiere ; que d’un autre, qui assidu au théatre, y auroit étudié et senti par lui-même toutes les impressions que l’art y p
s et des racines, comme je le crois de quelques-uns, les connoisseurs sentiront toûjours à certains défauts, et même à des régula
on n’est plus le même homme à cet égard ; et je crains fort qu’on ne sentît deux mains dans un ouvrage retouché ainsi après d
oisies ; qu’il la lise sans emphase et sans froideur, en homme qui la sent , mais qui ne s’efforce pas de la faire valoir ; p
ention qu’il ne doit suivre les avis particuliers qu’autant qu’il les sent  ; et qu’il doit déferer aux avis généraux contre
usse trouver tous mes avantages pour un heureux arrangement. Enfin je sentis un jour dans le sacrifice de la mere des Machabée
e nous regardons avec eux leurs entreprises comme des devoirs. Ils se sentent liés par la foi des sermens ; ils se reprocheroie
être encore d’un grand effet sur les hommes. Combien qui n’ont jamais senti de grands mouvemens d’ambition ni de vengeance !
s et les larmes d’une mere qui obtient grace pour Rome, d’un fils qui sent bien, en la lui accordant, que les volsques vont
grandes regles. Rimons sans superstition et sans négligence ; faisons sentir le repos du vers ; évitons les articulations diff
mbition, doit épouser Titus dans quatre jours, malgré l’amour qu’elle sent encore pour Domitien frere de l’empereur. Domitie
droit que vous la prévinssiez, n’est pas assez noble, parce qu’on n’y sent pas autant la nécessité de ce tour familier, pour
ues et qui sous de nouvelles figures redisent toujours la même chose, sentent bien plus un poëte qui réve un sonnet, qu’un aman
amant qui exprime sa douleur. Au lieu de la naïveté du coeur, on n’y sent que le travail d’un esprit qui fait parade de sa
che et la continuité ; en un mot quand l’art et l’effort se font trop sentir . Par exemple, voici trois vers de la même scene q
ands mouvemens des acteurs. On voit mieux, pour ainsi dire, ce qu’ils sentent qu’on n’entend ce qu’ils disent ; et comme le nat
ient que des applications justes aux défauts d’un ouvrage, en faisant sentir precisément en quoi ils consistent, et en fournis
avec autant d’attention, ce qu’il trouve d’heureux et d’estimable. On sent même qu’il a beaucoup plus de plaisir à loüer qu’
en conviens de bonne foi, j’ai souscrit d’abord à son reproche : j’ai senti dans ces prologues, quand je les ai relus, un air
rage ? On ne devine point leurs discours ; et, dès qu’ils parlent, on sent qu’ils ne peuvent dire que ce qu’ils se disent ;
s à redire, par exemple, qu’un pere, à la présence d’un fils inconnu, sente une émotion secrete qui devance l’éclaircissement
e veut pur et sans mélange ; au lieu que, s’il survient quelqu’un, il sent bien qu’il doit s’agir d’autre chose. Son imagina
nt de leurs passions, ils ne nous laissent pas assez de tems pour les sentir . J’ai dit qu’on intéressoit encore par des qualit
en a trop : cet assemblage leur ôte un air naturel ; et en un mot on sent moins la justesse des mesures de Proculus, que le
ge parodié. J’avouë, par exemple, que dans Agnés De Chaillot, j’en ai senti moi-même de vraiment plaisantes. On peut mettre b
r les loix, et l’amour le plus attentif au bonheur de ses peuples, se sent piqué d’une émulation héroïque, si naturelle à la
on examine cependant : on connoîtra par réflexion ce qu’on avoit déja senti au théatre, qu’Inés accorde héroïquement dans cet
prodiguent dans les discours des amans : en un mot ils ont moins fait sentir la passion que le devoir ; et il est vrai que ce
nable tout à la fois, que malgré la terreur dominante de la piece, on sent encore une espece de joïe, à la vûë d’une héroïne
époux, au moment même qu’elle le fait trembler ; et que le spectateur sent à la fois le plaisir de la pitié et celui de l’ad
? Mais comme le devoir autorise tout ce qu’ils font et tout ce qu’ils sentent , la raison approuve aussi les larmes qu’ils font
et l’on ressent bien plus vivement ce que l’on voit que tout le monde sent avec nous. Une autre cause du plaisir propre à la
n début : mais s’il croit avoir assez de l’action principale ; s’il y sent assez de force pour assurer l’effet des derniers
x, par l’autorité de gouverneur, humilie Pirrhus même, en lui faisant sentir les illusions de son amour ; et par le ton imposa
passions ou de leurs intérêts, tout cela comme s’ils ne pouvoient se sentir et se conseiller eux-mêmes, sans articuler tout c
n, de maniere enfin que le spectateur voïe toûjours une action, et ne sente jamais un ouvrage : car dès que l’auteur prend se
a pensée. Le poëte travaille dans un certain ordre ; et le spectateur sent dans un autre. Le poëte se propose d’abord quelqu
ion et le caractere, et je ne m’en suis permis l’excès que pour faire sentir de bonne-heure l’extrême péril de dom Pedre ; et
mais ceux qui, commençant par appercevoir l’affectation du contraste, sentent que c’est moi qui m’arrange à plaisir pour étaler
y doivent faire. Le spectateur se met à la place de Clitemnestre ; il sent qu’il n’auroit pas répondu comme elle ; et dès-là
ion, moins naturelles ; parce que les acteurs étant présens, on les y sent souvent embarassés de leur silence. Dans le quatr
vemens apperçus, qui, quelquefois plus expressifs que la parole, font sentir du moins le dialogue de la passion dans les endro
tudieroient-ils alors à arranger des réflexions générales, au lieu de sentir vivement ce qui les touche en particulier ? Ils n
r elle-même ; et Alphonse doit s’en allarmer pour son fils. Le prince sent rapidement toute l’étenduë du secours qu’il donne
et expédient pour décider entre sa femme et son fils ? Racine n’a pas senti la contradiction ; il n’a imaginé, sans doute, qu
au lieu que si cette circonstance eût précédé l’action, Racine auroit senti lui-même l’obstacle qu’elle y mettoit ; et en la
ntrer avantageusement dans le cours de la piece. Aux endroits où l’on sent que le spectateur pourra être blessé des sentimen
out un épisode d’amour, a l’air si forcé dans le sujet d’Oedipe, on y sent tellement le contre-tems de cette passion avec l’
personnages : mais une action qui ne marche qu’à ce prix, et où l’on sent toûjours que le poëte a pris ses avantages, aux d
sentation d’une piéce, que les beautés et les défauts des discours se sentent mieux dans la lecture, au lieu que la représentat
a foiblesse de l’action. Quelquefois un homme d’un bon sens ordinaire sent tout-à-coup au théatre ce qui est échapé dans le
donneroit pas même à un génie supérieur au sien, s’il en naissoit, de sentir trop tôt son avantage ; il devroit attendre modes
ire de pareilles beautés, et quand on a vos talens, monsieur, on s’en sent capable. Il reste pourtant à étudier l’art de les
sieur, quand les réflexions seroient inutiles aux poëtes, ce que vous sentez bien qui n’est pas, le seroient-elles aux spectat
ous pour rien le charme de l’harmonie si puissant sur les hommes ? Ne sentez -vous pas combien les diverses inflexions de la mu
naïveté. On eut d’abord quelque peine à s’y habituer : mais enfin on sentit la force et le charme de la vérité ; et ces peupl
m’applaudirois d’être là-dessus plus raisonnable que ceux qui ne les sentent pas. Je sais qu’un peu d’yvresse sur l’art où l’o
s. J’ai remarqué une seconde illusion : c’est qu’on s’imagine souvent sentir dans les vers de la poësie qui n’y est pas ; et l
ncore un peu de la puérilité et du badinage des bouts-rimés qui ne se sentent que trop dans les meilleurs ouvrages ; et enfin d
46 (1911) Études pp. 9-261
e, pour modérer l’écart que par caprice il ouvrit5. Comme ceux qui se sentent parfaitement maîtres de ce qu’ils veulent dire, i
du cœur qui n’admet pas tout à fait ce qu’il éprouve, qui ne sait pas sentir sans arrière-pensée. Si vigilante est sa sincérit
cauchemar énorme Se débattant comme un nageur27. Peu à peu le poète sent s’agrandir sa douleur. Elle cesse de lui être per
les soulever. Il les enveloppe dans ses vers avec émerveillement. Il sent tout le prodige qu’il y a à ce qu’ils soient tels
ux pour qui rien n’est plus beau que de connaître son cœur, que de le sentir peser en soi. Souvent j’écouterai la voix de cet
part ne s’évanouissent ; ils restent. Cependant nous ne tardons pas à sentir que quelque chose en nous de plus profond s’est e
l est posé sur la mer et il se tient, respirant à peine, joyeux de se sentir nu et de partout tendrement égal au bonheur. * * 
r tout ce qu’il touche l’amour. Ces toiles ont une ampleur serrée. On sent qu’elles ont été peintes dans une bondissante imm
e n’intervienne jamais que comme serviteur des choses, qu’il ne fasse sentir sa présence que par sa dévotion et son souci de s
a spontanéité ; il n’est plus poussé par rien, et l’on est gêné de ne sentir en ses toiles la dictée d’aucune obligation. La g
stribuent en quelques masses colorées qui se juxtaposent sagement. On sent une volupté de la couleur à s’arranger ainsi à l’
ret de l’univers ; avant d’avoir compris le contenu de ses mots, nous sentons éclore en nous une explication ineffable de toute
égifère » ; il ordonne aux êtres de surgir en les appelant et il fait sentir leur relation profonde. Les mots qu’il prononce n
écomposable, inexplicable. Comment analyser cette révélation que nous sentons peu à peu naître en nous dans sa perfection et da
signée, en quittant sans hésitation sa famille et ses biens, quand il sent que son devoir l’appelle en Amérique, découvre qu
sse profonde, ce « cri bas » dont l’Empereur, au contact du Démon, se sent brusquement torturé : relique du méfait primitif,
te et l’égare. Ce lui est un enchantement, un enivrement perpétuel de sentir  : … cette vie à moi, cette chose Non mariée, non
ui, qui pourrait le sauver ; au moment de s’élever sur les hommes, il sent soudain son insuffisance, il se précipite, sanglo
acine originelle154. Enfin voici le cri délirant du chrétien, qui se sent sauvé, en qui Dieu efface en les assumant, l’humi
a grâce, parce que nous avons entendu son appel, parce que nous avons senti qu’il ne cessait pas de nous solliciter Tel que
ité. Peu à peu ses yeux découvrent une lumière plus profonde, elle se sent envahir d’une connaissance nouvelle, qui est comm
Elle découvre qu’il y a en elle quelqu’un qui n’est pas elle, elle se sent  : … comme lourde et enivrée de sa présence164,
que tout éperdus, dans une révolte comme celle de la conception, Nous sentons que nous ne pouvons plus défendre ceci en nous Qu
qui, voyant un arbre chargé de fruits, Étant monté sur l’échelle, il sent plier sous son corps le profond branchage. Il fau
ns l’esprit du poète. Il n’est besoin que d’un peu d’abandon pour s’y sentir soudain placé : Ô grammairien dans mes vers ! Ne
arice. Qu’aucun impie ne s’introduise dans le désert de lumière où se sent ravi le chrétien : Jugez-moi et discernez ma ca
le. Jamais d’effet par l’inattendu. Si je tressaille, ce n’est que de sentir mon attente avec perfection comblée. Le clair dis
roît, se donne avec une candide prodigalité. Mais elle est seule ; on sent qu’elle n’a rien eu à vaincre et que dès sa naiss
dulation déclive et interminable, comme la danseuse, sous le plaisir, sent jusque dans ses hanches faiblir ses pas. Musique
essons pas de les entendre, sans jamais se joindre, se combiner, nous sentons la largeur de l’étoffe sonore se tisser tout douc
Non celle que nous enseigne par ses paquebots la Méditerranée et qui sent toujours l’importation. L’Asie terrestre ! Elle s
blement. Ceux-mêmes qui affectent de le tenir en haute estime, on les sent pleins d’inquiétudes et de restrictions secrètes 
d’abord s’aperçoivent les démarches de la phrase ; qu’en la lisant on sente se dérouler son geste ; il en apaise les différen
e montre le cœur saisi d’une si soudaine et si paisible volupté qu’il sent la caresse avant l’objet et n’a pas le temps d’un
s assez fort. L’âme, devant les choses, soudain se reproche de ne pas sentir assez d’admiration, elle se ressaisit, elle tâche
il a imposé à ses mots une simplicité calculée. On ne peut manquer de sentir , en lisant l’Immoraliste ou la Porte Étroite, com
insensible et irréparable, comme la journée vers sa fin. Pourtant on sent encore l’essor qu’il refrène. Ce style est pareil
si « vainement évanouis dans l’eau merveilleuse243 » des phrases. On sent chacun doucement sur les lèvres commencer ; il y
style d’Isabelle nous paraîtra-t-il un peu trop composé, peut-être y sentirons -nous une trop infaillible attention, peut-être no
ons suaves ; tous les plaisirs de sa mémoire reprennent vie, elle les sent encore, elle en est troublée ; ils deviennent de
avec enchantement et cependant, parfois, voudrait lui échapper. À se sentir tellement ingénieux, il goûte en même temps un ra
Gide reste interdit sous la poussée trop complexe de son cœur : il le sent si complet, chaque désir y tient si soigneusement
a lune… ? d’une caresse consoleras-tu le chien ? — (Tant de fois j’ai senti la nature réclamer de moi un geste, et je n’ai pa
ut : je ne la rechercherai pas pour elle-même273. À dix-huit ans, il sent son âme contractée et toute en défense ; une sort
elle est trop riche ; elle est tout égarée par les espérances qu’elle sent s’agiter en elle et par ses possibilités infinies
n voit toute la profondeur et quelles causes il a en elle-même ; elle sent au contact du monde s’émouvoir et la paralyser so
, en même temps qu’ils nous content tant d’exploits éludés, nous font sentir comment l’âme par ses abstentions se révèle peu à
aît que le trouble qu’ils font en elle ; au milieu de l’univers, elle sent un malaise qu’elle n’ose appeler délicieux. Je l’
e ainsi qu’un don qu’on eût pu aussi bien refuser290. Car alors on se sentirait distinct d’eux, comme un pianiste qui choisit ses
ci le bienfait incomparable du détachement : il permet à l’être de se sentir vivre. Les Nourritures Terrestres naissent de Pa
À chaque refus, à chaque éloignement que lui imposait son cœur, il se sentait ramené vers lui-même, et ces retours perpétuels é
tantôt… Simiane alors se levant, se fit une couronne de lierre et je sentis l’odeur des feuilles déchirées296. Que jamais n
lles leur complète fortune. À chaque petit instant de ma vie, j’ai pu sentir en moi la totalité de mon bien. Il était fait, no
urs plus farouche dénuement, il ne travaille qu’à se désenchaîner. Il sent encore cette impatience de toute propriété qui dè
; il souffre bonheur. Peu à peu il dépasse le bonheur : Mais déjà je sentais , à côté du bonheur, quelque autre chose que le bo
r cette sorte de joie que je ressentais auprès d’eux : il me semblait sentir à travers eux315.   C’était un immédiat écho de c
vie commence à prendre un goût plus douteux sur les lèvres ; où l’on sent chaque instant tomber d’un peu moins haut déjà da
de la grande joie intérieure qui tournoyait en lui : il aime encore à sentir la délicatesse de ses émotions, les changements d
s encore écouter le sens intérieur du livre, on ne peut manquer de se sentir gagné par cette langueur et cette douce insatisfa
satisfaire ; à mesure qu’elle éloigne l’objet qu’elle poursuit, elle sent son âme s’étendre heureusement et comme s’étirer
ment de nous l’objet vers quoi toute notre âme nous entraîne, afin de sentir monter en nous, lentement et de plus en plus, not
’attache à d’autres vies que la sienne. De temps en temps je cesse de sentir ce dégagement de son cœur, ce subtil intervalle q
ement. Voici qu’elle s’est suffisamment éprouvée elle-même et qu’elle sent le besoin de se donner. Il est impossible de prév
e de son assentiment les plus incertaines et ne se satisfait qu’à les sentir toutes à la fois « bien prises » en lui. La vérit
ention règne en tous ses amours, de tous ses amours il veille. Qui ne sent , à la simple lecture des livres de Gide, cette so
confus de l’innombrable univers. Quand j’ai rencontré Ménalque, j’ai senti se défaire soudain mon malaise et naître un émerv
e que l’on nous accorde. Mais une autre joie est celle de l’homme qui sent dans le silence tous ses membres bien à leur plac
libré et compensé. — Ainsi Gide se délivre peu à peu de sa pensée. On sent , à mesure qu’on le lit, à la fois l’embarras qu’e
6. 313. Avant même qu’il n’en souffrît, Michel déjà disait : « Je me sentais brûler d’une sorte de fièvre heureuse, qui n’étai
nce… ma tristesse parfois s’est soudain échappée de moi, tant elle se sentait comprise et reçue en le paysage — et qu’ainsi dev
ions, de pouvoir dire : « Déjà diminuait cette crainte que souvent je sentais en elle, cette contraction de l’âme qu’elle craig
47 (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432
sir, et de me permettre de l’interroger en notant ses réponses. Il se sentit soulagé de la confusion de ses idées et de l’ince
i ! Monsieur, la tête m’en a tourné. J’ai été comme ébloui ; j’ai cru sentir la voûte du ciel s’écrouler sur moi, le plancher
ur les palais des riches, je ne dis pas non : ils sont trop haut pour sentir ces misères, ils n’y croient pas. Ils n’ont pas l
u une minute dans l’honorable indécision de cet assommeur ? Moi. J’ai senti tout ce que vous sentez, mon cher Baptistin, et c
orable indécision de cet assommeur ? Moi. J’ai senti tout ce que vous sentez , mon cher Baptistin, et c’est là, selon moi, le v
igieux et doux, qui sont l’édification de ce triste monde. L’auteur a senti que les religions bien entendues sont, comme étan
révolution a eu beaucoup de ces hommes proportionnés à l’époque ; on sentait , dans ce vieillard, l’homme à l’épreuve ; si près
s il a crevé. Vous faites le procès au coup de tonnerre !” « L’évêque sentit , sans se l’avouer peut-être, que quelque chose en
e silence. L’évêque regrettait presque d’être venu, et pourtant il se sentait vaguement, fortement ébranlé. « Le conventionnel
e discussion entre hommes sérieux. Il faut être juste, Victor Hugo le sent , le dit, et restreint aux prêtres sa condamnation
s moins cruel dans ses résultats que le meurtre par égoïsme. L’évêque sent juste, mais raisonne mal ; ce sont là des paradox
que l’impôt est le superflu du riche et le trésor du pauvre. Mais il sent juste, et il s’exprime en style magique, quand il
eût pu peut-être dire lui-même ce qui se passait dans son esprit ; il sentait quelque chose s’envoler hors de lui et quelque ch
is dangereux, souvent héroïque, fait à son image. Enfin Victor Hugo a senti le vide d’un livre où le prolétaire lit, où le dé
e tous les jours de la faim du lendemain le salarié quelconque qui se sent gagné par la vieillesse ou l’infirmité, comme l’h
Misère qui cloue un infirme sur le matelas d’un hôpital, qui lui fait sentir la répugnance que les infirmités inspirent à ceux
possibilité de vivre, impossibilité de mourir ! XIV Qui n’a pas senti , souffert, pensé, songé, sur tant de misères ? Qu
de saisir tout ce que l’humanité souffre encore en lui ? Qui n’a pas senti que le plus inépuisable et le plus lamentable des
48 (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »
es frustes le don suprême de susciter des émotions nouvelles ; l’on y sentit une âme farouche et sombre, interprétant le spect
âche et le tient quand il revoit sa mère et sa sœur, la cruauté de se sentir interdit à leurs caresses et de ne pouvoir leur p
glot de sa pitié pour elle, pour lui et pour tous, en une crise où il sent à la fois l’effondrement de son orgueil et la dou
d’un fleuve, que continue au loin la fuite indécise de la steppe, il sente , avec la force d’eaux jaillissantes, l’amour sour
distingue de celui-ci par un plus enchevêtré fouillis de notes, l’on sent en Raskolnikoff un trop rapide et sursautant et s
sœur de Raskolnikoff, dans des crises cependant pour elles suprêmes, sentent jaillir en eux des pampres et des fusées de pensé
les intelligents, les habiles, les hommes bien élevés qui pensent et sentent selon les formulaires et laissant à d’autres la p
ncore les simples créatures cordiales et ces impudentes canailles qui sentent parfois le besoin de mettre à l’air leur turpitud
qui le flatte. Lui et les autres, si libres et perdus de leurs actes, sentent tous le besoin de se confesser à quelqu’un d’aima
ils proposent, le plus déterminé partisan de l’art pour l’art peut se sentir hésiter et réfléchir, jusqu’à ce qu’il recomprenn
49 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »
substances toxiques : loin de conserver la vie, vous l’arrêterez. Se sentir vivre, c’est avoir la perception obscure de tous
n obscure de tous ces mouvements vitaux ; jouir ou souffrir, c’est se sentir vivre plus ou vivre moins. Plus la décomposition
également intense, plus le mouvement vital est précipité et plus nous sentons . C’est comme un tourbillon qui nous donne l’ivres
ensuite son effet, par diffusion et sympathie, de manière à se faire sentir pour la totalité du système nerveux et, par consé
général, la sensation, comme telle, cause du plaisir ; nous aimons à sentir pour sentir, comme à voir pour voir ; c’est que t
sensation, comme telle, cause du plaisir ; nous aimons à sentir pour sentir , comme à voir pour voir ; c’est que toute sensati
xez votre regard sur une surface blanche modérément éclairée, vous ne sentez ni fatigue ni déplaisir, mais aussi vous n’éprouv
on36, ce que Rolph appelle la « faim psychique », qui se fait d’abord sentir essentiellement comme peine. Le plaisir n’est « q
’est que la disparition d’une douleur et quelque chose de négatif. Se sentir vivre, jouir, c’est se sentir continuellement for
douleur et quelque chose de négatif. Se sentir vivre, jouir, c’est se sentir continuellement forcé de sortir de l’état présent
héorie sur le caractère négatif du plaisir, qui, selon lui, ne serait senti qu’indirectement par l’intermédiaire de la douleu
édiaire de la douleur, et sur le caractère positif de la peine, seule sentie directement en elle-même. « L’effort vital » touj
es pessimistes, il faut examiner s’il y a des plaisirs qui se fassent sentir directement, sans l’intermédiaire d’une douleur p
fférence, dans la région inférieure de la peine. Le plaisir est alors senti directement comme tel, non indirectement par une
en partie Schopenhauer, reconnaît qu’il y a des plaisirs directement sentis , non subordonnés à la suppression de la peine ; m
ir n’y peut tomber qu’indirectement : le plaisir est donc directement senti d’une manière inconsciente, mais il n’est qu’indi
onies nécessaires pour jouir ! Il en résulte que les êtres inférieurs sentent la souffrance avec une impitoyable nécessité, tan
laisir. Cette théorie fantastique imagine arbitrairement des plaisirs sentis d’une manière inconsciente, comme si on pouvait j
aller chercher dans les douleurs passées un point de comparaison pour sentir la volupté présente ? Autre chose est de jouir, a
ce que le bien-être antérieur, qui existait indépendamment d’elle, se sent menacé, amoindri, épuisé, et s’échappe ainsi à lu
de à la douleur », apparaît ainsi comme l’activité débordante, qui se sent libre enfin des obstacles, supérieure à ce qui ét
50 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178
mal assortie, elle aimait peu la vie ; mortellement atteinte, elle la sentait fuir, et elle avait hâte de la donner. En attenda
ffrir que peu de maux. — Vivre, lui disait-il encore, c’est penser et sentir son âme ; tout le reste, boire, manger, etc., quo
lui adresse (12 octobre 1803) est remplie d’une tendresse émue ; on y sent comme une révélation, longtemps contenue, qu’il s
’en passant. Le coup de soleil qui suivit le 18 Brumaire s’était fait sentir mieux qu’ailleurs dans ce coin du monde : on aima
raient pas, ce semble, mais plutôt nous reposeraient en le lisant. On sent chez lui un effort souvent heureux, mais de l’eff
d’être à la fois ingénieux et sensé ! » La Bruyère, avant lui, avait senti cette même difficulté et se l’était avouée aussi
lus que Montaigne, il n’aime le style livrier ou livresque, celui qui sent l’encre et qu’on n’a jamais que la plume à la mai
dans le fond des esprits que sont les littératures. » Aussi, lui qui sent si bien les anciens, l’Antiquité de Rome, de la G
e Louis XIV, il ne nous demande pas l’impossible ; il nous dira de la sentir , mais non point d’y retourner. En fait d’expressi
naturel vulgaire, mais le naturel exquis. Y atteint-il toujours ? Il sent qu’il n’est pas exempt de quelque subtilité, et i
rare élite entre les mortels ! Les seconds, délicats surtout, et qui sentent leur idée supérieure à leur exécution, leur intel
51 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143
au-dessous d’eux. Lui, si épris de la gloire de l’action, et qui se sentait une capacité innée pour la guerre ou pour les aff
moins que par les froideurs d’une Cour insensible au vrai mérite, il sentit que la seule ressource pour un esprit noblement a
éalité qu’elles n’auraient pas chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout. En lui on sent au contraire que l
chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout. En lui on sent au contraire que l’esprit ne s’est fixé à l’état
craint pas d’insister sur les vices de la nature, à qui il veut faire sentir le besoin d’un remède et d’une restauration surna
le conséquence choqua d’abord Vauvenargues ; son âme simple et grande sentit s’élever en elle-même une protestation contre ce
s vérités humiliantes, mais incontestables », il le sait. Il sait, il sent , pour les avoir éprouvées, les misères de l’homme
qu’il a voulu parler. Quand il traite de la grandeur d’âme, comme on sent l’homme qui en a le modèle en lui et qui en possè
ironne concourent à nous abaisser ; si l’on savait alors s’élever, se sentir , résister à la multitude… ! Mais qui peut souteni
e jusqu’à lui masquer même les hautes beautés, sur Molière dont il ne sent pas la puissance comique, Voltaire le redresse av
t soi-même ; on est porté à l’élever ou à la rabaisser selon qu’on se sent au-dedans plus ou moins de vertu, plus ou moins d
52 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205
lateur et un sage. Ne souriez pas trop cependant. Jamais on n’a mieux senti que ce jeune prince ce que les lettres pourraient
e juge, et il avait raison à cette date ; cet homme de vingt-cinq ans sent qu’il n’est rien encore et qu’il n’a pas même com
es à remarquer. La nature rude et un peu grossière du Vandale se fait sentir chez Frédéric jusqu’à travers l’homme d’esprit et
dans laquelle Voltaire d’ailleurs ne dédaigne pas d’entrer. Tout cela sent le Goth et l’Hérule de grand esprit, mais dont le
ttérature allemande, il en est à peine question avec Frédéric ; il en sent très bien les défauts, qui étaient encore sans co
e Goethe déjà est venu. Mais peut-on s’étonner que Frédéric n’ait pas senti Werther ? En somme, tout ce qui était pensée mâle
t de justice, et il entrait aussi une part d’erreur et d’illusion. Il sentait à ravir la gaieté de cette imagination brillante.
s bel organe de la raison et de la vérité ». Tout cela est aussi bien senti que justement exprimé. Mais quand Frédéric admira
imenté qui ne tâtonne plus en rien. Le roi aussi se fait plus souvent sentir . On se dit de part et d’autre des vérités, et (ch
parfait si vous n’étiez pas homme. Qu’on dise à présent si celui qui sentait à ce degré Voltaire, et qui trouvait de ces façon
entre eux deux, toujours il donne l’avantage à Voltaire, et d’un ton senti dont la sincérité n’est pas suspecte. Parlant de
53 (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411
enir, l’élévation de sa joie lorsque enfin il a délivré son âme et la sent libre de retourner dans sa véritable patrie. « En
une ; ses mains sont toujours prêtes à se croiser pour la prière ; on sent que les élans de son cœur, contenus par le devoir
aquelle il s’est armé avec moi et les bons esprits en 1848 ! Il avait senti , il n’avait pas pensé. La pensée et le sentiment
e. Discipline et Honneur : c’était le véritable titre. M. de Vigny le sentit à la fin de son livre, mais c’était trop précis e
« — Eh bien ! vous êtes un bon enfant, quoique dans les Rouges. « Je sentis dans son accent amer, en désignant ainsi les quat
ose ? « Je pris ma pipe et je me levai, parce que je commençais à me sentir les yeux un peu mouillés, et que ça ne me va pas,
nt ma pendule, vous n’y pensez pas, vous autres ; et la lettre ! « Je sentis quelque chose qui me fit de l’effet. J’eus comme
fant dans une balançoire. Il faisait une chaleur étouffante : elle se sentait bercée avec plaisir par le mouvement du navire et
arges comme de petites lunes. Je les regardai en respirant un air qui sentait frais et bon. « Je me disais que certainement ces
es à ne plus parler. « Un beau matin je m’éveillai assez étonné de ne sentir aucun mouvement dans le bâtiment. À vrai dire, je
Ce moment-là, je vous le dis, je ne peux pas encore le comprendre. Je sentis la colère me prendre aux cheveux, et en même temp
dans la tête. « De ce moment-là je devins aussi triste qu’elle, et je sentis quelque chose en moi qui me disait : Reste devant
a timidement à ses lèvres et la baisa comme une pauvre esclave. Je me sentis le cœur serré par ce baiser, et je tournai bride
e n’est rien ; elle dit ça toute sa vie, parce qu’elle croit toujours sentir une balle dans sa tête. Ça ne l’empêche pas de fa
« — Eh ! pourquoi donc ? Est-ce à cause de cette pauvre femme ?… Vous sentez bien, mon enfant, que c’était un devoir. Il y a l
tant. Et moi aussi, j’ai fait abnégation. » Qui n’a pleuré ? qui n’a senti ici jusqu’au fond des entrailles l’horrible obéis
des armées, a besoin d’être consolé de la rigueur de sa condition. Il sent que la patrie, qui l’aimait à cause des gloires d
même qui cherchent à sauver les âmes et qui plongent avec courage se sentent prêts à être engloutis. Les chefs des partis poli
le peut pas. Il se considère d’un œil morne, et aucun autre n’a mieux senti combien est malheureux un siècle qui se voit. « À
i n’est point théorie, mais observation. — L’homme, au nom d’Honneur, sent remuer quelque chose en lui qui est comme une par
la définition de Dieu. Cela prouve-t-il contre une existence que l’on sent universellement ? « C’est peut-être là le plus gr
qu’à la naïveté. Il se serait cru déshonoré de comprendre ce qu’il se sentait incapable de dire. XIII Il perdit son admir
ourrait le premier. Quand elle fut morte, il y a quelques mois, il se sentit soulagé de son principal souci. Il attendit patie
54 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352
i veut faire de la réalité. » La poésie était son monde naturel. Elle sentait l’art et la nature comme on ne les sent qu’en Ita
it son monde naturel. Elle sentait l’art et la nature comme on ne les sent qu’en Italie ; mais ce sentiment, commencé à l’it
à elle que son fils, ce jour-là, voulait plaire. Mais n’avez-vous pas senti dans ce simple récit de la mère tout l’orgueil de
se d’un sénateur romain, une impératrice romaine ou Cornélie ? Ce que sentait cette mère alors, toute l’Allemagne depuis l’a se
nélie ? Ce que sentait cette mère alors, toute l’Allemagne depuis l’a senti pour Goethe : Goethe, c’est la patrie allemande.
de sa mère : « Il n’y a rien de plus grand que quand l’homme se fait sentir dans l’homme. » — On a dit que Goethe aimait peu
ndroit par où il faut le pénétrer. Goethe lui répond avec des paroles senties de reconnaissance pour tout ce que sa mère lui a
ntinue de prêcher, lui disait-il, tes évangiles de la nature. » Il se sentait le dieu fait homme de cet Évangile-là. Elle lui r
regardait fixement. Je crois que j’étendis les mains vers lui ; je me sentais défaillir. Goethe me reçut sur son cœur : « Pauvr
u ouverts, et tout remplis d’amabilité quand ils la regardent ». Elle sent si bien en lui la dignité qui vient de la grandeu
elle le vit à Vienne, en mai 1810, Bettina ressentit ce qu’elle avait senti pour Goethe : elle oublia l’univers. Le grand com
us juste idée d’un livre qui est si loin de nous, de notre manière de sentir et de sourire, si loin en tout de la race gaulois
55 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »
’embrassement, c’est la vie de l’espèce entière dont nous cherchons à sentir la vibration puissante et que nous tentons de fai
la force même de la vie ; d’une vie qui, — la mère la plus animale le sent bien encore vaguement, — est sortie d’elle-même,
au, le sujet sentant a donc une part non moins importante que l’objet senti . Aussi nous croyons qu’on ne peut trouver de plai
nistes, qui rejettent de la beauté toute finalité, même immédiatement sentie . Selon nous, l’utilité peut constituer parfois da
avec les étoiles bleues ou dorées ; il faut, pour comprendre la nuit, sentir passer sur nous le frisson des espaces obscurs, d
e frisson des espaces obscurs, de l’immensité vague et inconnue. Pour sentir le printemps, il faut avoir au cœur un peu de un
soit achevée, et non d’une solidarité à établir ; elle est l’harmonie sentie et non l’harmonie voulue, cherchée avec effort ;
age intérieur dans toute ; imitation par un être humain de ce qu’il a senti et perçu comme nous. Une œuvre d’art est toujours
de réussite, son habileté. Nous avons aussi le plaisir, corrélatif de sentir et de critiquer ses défaillances. L’art est un de
écrivain. Néanmoins l’habileté de main se fait toujours plus ou moins sentir en toute œuvre d’art ; dans les œuvres de décaden
de violette, un choréique exhalant l’odeur du pain une hystérique qui sentait l’ananas pendant ses crises, une autre qui sentai
une hystérique qui sentait l’ananas pendant ses crises, une autre qui sentait l’iris. Le docteur Ochorowicz a vu une hystérique
56 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »
ce d’un homme heureux aussi parmi les poètes, mais qui, à son déclin, sentit dans le fond de son cœur le souci cruel de la con
ire raccourcie de sa composition. Il peint pour peindre et pour faire sentir à la manière allemande. C’est un Allemand, un rha
épondu. Tous ceux qui aiment et lisent la poésie en Europe, lisent et sentent Burns et trouvent des saveurs singulièrement toni
leil couchant — nous dit-il plus loin, avec ce sentiment de poète qui sent la poésie dans les autres, — rayonne de l’âme de
t très animé des beautés sincères qu’elle s’efforce de reproduire. On sent tout de suite, en l’ouvrant, à la nouveauté de la
ces liens terribles de la langue qu’il a voulu parler, mais il les a sentis , et, quoi qu’il ait fait, il en porte la marque e
57 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338
depuis des années ne chantait plus, mais la France, en le perdant, a senti à quel point il lui était toujours cher et présen
quelque sorte, par la pensée, a montré qu’ici comme en toute chose il sentait comme la France. Béranger, en expirant, était âgé
nger avait naturellement l’âme patriotique, cela ne se donne pas ; il sentait de certaines douleurs, de certaines joies comme b
ien des gens d’esprit, qui l’ont applaudi pourtant, ne les ont jamais senties , et comme le peuple directement les sent : de là
urtant, ne les ont jamais senties, et comme le peuple directement les sent  : de là cette intime et longue communauté entre l
58 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »
Lacoste ; « À toi, Crackanthorpe, déjà célèbre en ton pays, et qui a senti passer en toi le souffle de l’amour et de la piti
e dire ce qui en fait un poème beau, singulier et pathétique. Cela se sent et ne s’exprime guère, non plus qu’on expliquerai
« intimités ». Sa rêverie est locale. La nature est pour lui ce qu’il sent de la nature. S’il imagine, il laisse voir qu’il
assurément de la poésie : Où est ma mère ? Dans la salle à manger où sentent bon les fruits. Elle coud le linge blanc près des
es en or tout empêtrées. Ta mère douce coud dans le salle à manger Où sentent bon les fruits, près de te fiancée. Sans doute,
59 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »
ins semblables à la leur derrière les objets extérieurs. L’animal qui sent la dent de son ennemi n’a besoin d’aucune subtili
nous sommes donc habitués à concevoir ou le contraire de ce que nous sentons , ou quelque chose de différent. Un son n’est pas
pétit sourd de vivre, qui subsiste sous cet amas incohérent et qui se sent vaguement lui-même. Mais cet appétit ne dit pas e
sensation étant le discernement d’une différence entre l’état actuel senti et un autre état non senti ou inconscient, la sen
ement d’une différence entre l’état actuel senti et un autre état non senti ou inconscient, la sensation se trouve toujours e
i et l’inconscient que nous objectivons sous forme de réel au-delà du senti , c’est au contraire le senti et le conscient que
bjectivons sous forme de réel au-delà du senti, c’est au contraire le senti et le conscient que nous continuons au-delà du no
60 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »
lièrement durant toutes ces belles et fécondes années ; mais ce qu’il sentait là-dessous, ce qu’il souffrait, ce qu’il désirait
l’École normale ; il avait donc, du sein de sa vie monotone, beaucoup senti déjà et beaucoup vu ; il s’était donné à lui-même
disposa à poursuivre les études philosophiques vers lesquelles il se sentait appelé. Mais le régime déplorable qui asservissai
st l’Italie. Il part seul ; lui, il n’a d’autre but que de voir et de sentir , de s’inonder de lumière, de se repaître de la co
cupe guère, la société moderne ne l’attire pas. Il se laisse et il se sent vivre. A Rome, son impression fut particulière. C
auté ? Ce que nous disons avec impartialité des vers de Farcy, il le sentit lui-même de bonne heure et mieux que personne ; i
que la nuit est le temps du retour à la chambre et du repos, sans me sentir appesanti par l’exemple de tout ce qui m’entoure.
t l’expérience du monde, il avait connu la misère, il avait visité et senti la nature ; les illusions ne le tentaient plus ;
la jeunesse ; on est un peu plus avant dans le secret des Dieux ; on sent qu’on a à vivre pour soi, pour son bien-être, son
r ainsi dire, puisqu’elle n’est pas incarnée dans le monde… On va, on sent avec la foule ; on a failli parce qu’on a vécu, e
personnelle. Il n’y avait plus qu’un point secret sur lequel Farcy se sentait inexpérimenté encore, et faible, et presque enfan
à la peine. Il était là, tombé à ses pieds avec grâce, et elle ne se sentit pas la force de l’obliger à s’éloigner. Elle leva
vier. Que ferait-il aujourd’hui, s’il vivait ? que penserait-il ? que sentirait -il ? Ah ! certes, il serait encore le même, loyal
l se plonge en sortant de lui-même. En rentrant dans sa maison, il se sent plus à l’aise, il sent plus vivement par le contr
de lui-même. En rentrant dans sa maison, il se sent plus à l’aise, il sent plus vivement par le contraste ; il chérit son ét
61 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48
édifice s’écroule, il vient un moment où le besoin absolu qui se fait sentir à tous peut amener une réparation ; mais dans l’o
ce. Le mot est sérieusement vrai en France, surtout à Paris. On ne le sent jamais mieux qu’après l’avoir quelque temps quitt
travers tout, un caractère d’imitation, et d’imitation littéraire. On sent que la phrase a précédé. Ordinairement la littéra
istoire vivante qui s’est mise à imiter la littérature. En un mot, on sent que bien des choses ne se sont faites que parce q
-mêmes courent risque de se dissiper. La conscience publique l’a bien senti lorsqu’elle a salué certaines époques des noms de
out s’ordonne. Ayez une bonne Direction au Théâtre-Français ; qu’elle sente que la responsabilité pèse sur elle, qu’elle ait
Le plus sûr pourtant, c’est, là où il y a une différence profonde et sentie , comme entre la liberté absolue du théâtre et cel
dans le dramatique, ne s’en trouverait pas plus mal à l’aise pour se sentir un peu contenu. Je n’ai pas à conclure ici. Ma se
62 (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316
tion que je ne méprise pas autant que font beaucoup d’autres qui n’en sentent pas mieux les défauts que moi. J’y vois d’abord d
bout de rocher, car en s’arrêtant quelque temps devant ce morceau, on sent que la scyne est devant ce morceau, on sent que l
mps devant ce morceau, on sent que la scyne est devant ce morceau, on sent que la scène est très-étendue, très-profonde ; qu
e a dit qu’il n’y avait pas deux peintres dans l’académie capables de sentir le mérite de ce morceau, et Pierre pourrait bien
mérite de ce morceau, et Pierre pourrait bien avoir raison. Celui qui sent le mérite de ce morceau est plus avancé que celui
certaine sagesse qu’il n’est donné qu’à peu de gens de posséder et de sentir . Je ne proscris pas les groupes, il s’en manque b
fruits sur un bassin, des raisins, un tambour de basque. Voulez-vous sentir la misère de cela ? Allez à Marli voir ces enfans
vérité, pense comme Webb ; et il ajoute que Michel-Ange l’avait bien senti  ; qu’il avait réprouvé les cheveux plats, les bar
63 (1714) Discours sur Homère pp. 1-137
s plus dangereuses, et qu’il est d’autant plus important de les faire sentir , que bien des gens font gloire de les renouveller
ès de la vanité et de l’idolatre amour de son opinion. J’ai trop bien senti ce défaut dans les autres, pour ne me pas faire u
simple au fonds, quoique vaste par ses ornemens, il avoit voulu faire sentir à la Grece combien lui importoit la bonne intelli
oit voulu peindre ; et on l’auroit outrée exprès, pour la mieux faire sentir . On peut conclure du moins de cette diversité de
nt pas favorables. Homere les fait parler selon leur passion, mais on sent bien que lui-même il admire Achille, et qu’au fon
ois d’orner le poëme, lors même qu’il y est une faute. Homere a bien senti quelle difference il y avoit entre rapporter le s
and ils arrivent, on en soit surpris sans en être choqué, et que l’on sente , selon la nature de l’événement, une joye ou une
en ce pays-là seroient jugées petites dans un autre. Le point est de sentir au juste, jusqu’où l’on peut compter sur la crédu
e le dire positivement. Les plus éclairés d’entre les payens ont bien senti toute l’extravagance de ce systême. Un célebre rh
pour le peuple ? Et la diverse éducation ne se fait-elle pas toujours sentir dans les discours, quelque égale que soit la pass
n, et qu’il se dévoue généreusement pour la gloire. Homere a si bien senti combien cette idée devoit jetter d’intérêt sur so
de ces passions, de ces vices, ou de ces vertus, pour en faire mieux sentir la nature ; au lieu que dans l’histoire, ces effe
toit si opposé, fussent précisément les mêmes ? Madame Dacier a bien senti la difficulté ; elle prétend, pour la résoudre, q
uoiqu’affoibli par bien des défauts, ne laisse pas encore de se faire sentir . Mais, comme il y a des gens que le beau frappe,
le  : mais, soit la faute du poëte, soit le défaut de l’idiome, on ne sent pas moins le besoin qu’en auroit l’iliade. Quelle
l est de notre siécle ; et le préjugé de l’antiquité fait qu’on n’ose sentir la faute d’Homere. On dira peut-être, qu’Homere s
reté des tems ; il s’ensuivra que les meilleurs esprits devoient s’en sentir , et que par conséquent les meilleurs ouvrages éto
dans les discours de l’iliade, j’ai cru devoir la relever, pour faire sentir qu’Homere ne contraste pas assez le style de son
ortent deux cent guerriers avec leurs chevaux et leurs chars, etc. on sent d’abord que l’alternative d’Orchomene et de Thebe
os, et de plus, des sages ; qu’ainsi, c’étoit assez au poëte de faire sentir dans leurs discours l’inclination de l’âge, sans
inisse de maniere à le soûtenir et à l’accroître ; autrement l’esprit sent qu’on l’égare : et il se rebute. Je finirois ici
d’un autre mot ; chaque tour même exprime une maniere particuliére de sentir et d’envisager les choses. Je conclus de ces prin
n grand détail. Personne ne posséde assez les langues mortes, pour en sentir , comme il faudroit, les délicatesses, les graces
rir et apprétier ces fautes, personne n’en sçait assez non plus, pour sentir les traits heureux ; selon leur degré de perfecti
l’expression d’Homere, les plus versés dans la langue grecque. Ils ne sentent qu’à peu près ses beautés et ses négligences ; et
enfin la maniere dont il peint les diverses actions, dans laquelle on sent bien, pour peu qu’on y prenne garde, s’il les app
ces un éclat qui décele assez l’opinion favorable qu’il en avoit ; on sent par tout qu’il admire Achille ; il ne semble voir
citent eux-mêmes à l’admiration, et ils s’estiment heureux de pouvoir sentir et parler comme les sçavans. Il y a au contraire
travailler toûjours à y mettre la perfection, jusqu’à ce qu’on ne se sente plus capable de mieux faire. Mr Despréaux a trad
tte conséquence pour la sienne même ; dont il lui sied bien de ne pas sentir tout le mérite : mais en respectant sa modestie,
ots, et il est également content du plus ou du moins, pourvû qu’il ne sente que le nécessaire. Un sens peut être diffus en gr
sance. Nous ne proscrivons absolument les mots bas, que parceque nous sentons bien que le voisinage des expressions nobles n’en
elque sorte ; au lieu que les poëmes, dénués de ces secours, laissent sentir tout leur foible, sans que rien le répare. L’autr
y ait pensé ; mais quoi qu’il en soit, j’ai tâché que cette vérité se sentît dans mon ouvrage ; je l’ai même établie dès la pr
moins à contre-tems que dans la tragédie. Les sçavans prévenus ne le sentent pas dans l’iliade ; mais eux-mêmes, ou du moins l
ns l’iliade ; mais eux-mêmes, ou du moins les autres, l’auroient bien senti dans mon ouvrage ; et quoique je ne me flatte pas
idolâtre d’Homere, je ne pouvois n’en être pas blessé ; et dès qu’on sent le mauvais, on a du moins une idée confuse du bon
64 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21
st absente, ou elle se dessine vaguement et ne se grave pas. Le poète sent la nature, il aime à la chercher sur les sommets
, comme Maurice de Guérin s’était fait centaure ; il se plaisait à se sentir végéter en idée ; il disait à son arbre : Pour t
mis de remarquer qu’il y a un peu de parti pris dans cette manière de sentir . Cette poésie, qui essayait de spiritualiser la n
sir et d’ennui, qui a été notre fureur à nous, le besoin inassouvi de sentir  ; bienqu’il n’ait pas eu la rage de courir tout d
oble pour l’homme de manger, et, en mangeant, de savoir goûter. Il ne sent pas que c’est, au contraire, en vertu d’une analo
tre ; tel est pour lui le principe de l’art. « Manifester ce que nous sentons de l’être absolu, de l’infini, de Dieu, le faire
sentons de l’être absolu, de l’infini, de Dieu, le faire connaître et sentir aux autres hommes, telle est dans sa généralité l
hèse, de la compromettre par des lieux communs, de vraies tirades qui sentent l’école, ou par des sorties qui accusent un espri
. Adorateur et sectateur idolâtre de la noble poésie, l’auteur, on le sent , n’aime pas les Lettres dans leur charmante varié
65 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78
et quelque intérêt que le talent de l’auteur ait réussi à lui donner, sent la composition et l’art. La charmante corailleuse
us tard dans les lointains de la pensée, quand le poète ou le peintre sent le besoin d’y chercher des sujets d’élégie ou de
voir, on en rencontre beaucoup d’autres artificielles, et si l’on n’y sent pas tout l’homme. Nous avions dans les Méditation
haste comme l’autre peintre des divines enfances. M. de Lamartine les sent l’un et l’autre profondément ; comment se fait-il
corateur, le grand poète sacré et le grand musicien de Dieu » ; il se sent obligé presque aussitôt de nous avertir qu’il n’a
possible, ne rien inventer, et surtout ne sophistiquer jamais. Or, on sent à tout moment dans Raphaël l’altération, le rench
phistique de ce qui a dû exister à l’état de passion plus simple ; on sent la fable qui s’insinue. C’est surtout dans les co
ces dissertations à perte de vue sur Dieu, sur l’infini, que je crois sentir l’invasion de ce que j’appelle la fable et le sys
le fond ténébreux de cette côte ? » Accent vrai, parole naturelle et sentie , comme j’en aurais voulu toujours entendre ! Mais
66 (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »
ant en mainte occasion et en le maltraitant même, l’aimait assez ; il sentait au fond qu’il avait affaire à un adorateur fidèle
pourtant des jours et des heures où il exprimait le regret de ne plus sentir en lui aucune aspiration vers l’avenir, aucun rec
e monacale qu’il avait encourue dès son arrivée et qui avait aussitôt senti en lui une proie et une victime, les dénonciation
détruisent et nous emportent dans leur néant. » Rousseau, certes, ne sent pas plus et ne dit pas mieux. — Et ceci encore :
énible de la société. En fréquentant le monde, j’aurais la douleur de sentir empirer mes idées sur le genre humain, et n’ayant
Je le demande, se peut-il de plus belle, de plus délicate manière de sentir  ? Deleyre était de ceux qui aiment mieux pâtir qu
es dons du sort et de la médiocrité du sage, il y a des moments où il sent le besoin pourtant d’un peu plus de fortune pour
ais si la nature m’a donné une façon particulière de la voir et de la sentir , je tâcherai de la manifester franchement, sans a
ourbillon. Je sens qu’au fond je suis indisciplinable… Je ne peux ni sentir sur parole, ni écrire d’après autrui… » Poète, i
a vie, de distance à distance, de ces grandes désolations qui en font sentir au doigt toute la misère ? et dans quelles époque
67 (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197
s nuances ; la vie, l’intérêt, une passion tendre et profonde se fait sentir sous toutes ces descriptions desquelles on ne peu
’il est fait, de voir tout le remuement de cette Babel et de ne point sentir la foule. » Mais il avait trop de sensibilité, de
squ’à vous, n’est plus qu’un édifice mutilé qui menace ruine. Qui ne sent ici la douleur du vieil Anglais au moment où se d
est plus de chair qui palpite dans le cœur endurci de l’homme ; il ne sent plus rien pour l’homme : le lien naturel de la fr
s élevé d’esprit et de sentiments les rendrait capables de voir et de sentir toute la beauté des liens domestiques23. » J’ai l
valent mieux que ceux qui furent faits pour la femme légitime, et qui sentent déjà je ne sais quelle froideur maritale : « Et m
es… Le Savoir est fier d’avoir tant appris ; la Sagesse est humble de sentir qu’elle n’en sait pas davantage. Il n’est pas rar
Et toujours aimer, bien qu’accablée de maux, dans l’hiver des ans ne sentir aucun froid de cœur, pour moi c’est être la plus
per, il ne voyait pas l’abîme entrouvert, il se voyait lui-même et se sentait moralement tombé au fond de l’abîme, sans espéran
rtainement l’écrivain qui, en France, au xviiie  siècle, a le premier senti et propagé avec passion cet amour de la campagne
e, au contraire, aime à devoir aux autres, à ceux qu’il aime, et à se sentir leur obligé. Tout en maudissant Londres comme l’a
68 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245
s pompeux et fleuri que celui que Mézeray emploie d’ordinaire, et qui sent parfois le frondeur et le républicain, il n’y a p
it pour obtenir qu’ils en soient un peu déchargés. Ce n’est pas qu’on sente beaucoup, dans ces premières lettres de Richelieu
rsonnes qui ont perdu de leurs proches sont alambiquées, subtiles, et sentent encore moins le contemporain que le devancier pré
ne mouche vous a piqué, vous la deviez tuer, et non tâcher d’en faire sentir l’aiguillon à ceux qui se sont, par la grâce de D
les puissants du jour, et à bien des souplesses. Là pourtant où il se sent maître, il applique déjà sa méthode et fait senti
Là pourtant où il se sent maître, il applique déjà sa méthode et fait sentir la marque de son caractère. Je ne la sens pas moi
ur et applaudissement. Un ton de haute autorité et de raison s’y fait sentir en quelques endroits à travers la pompe. Il conna
qui ce fond de croyance est réel, l’accent ne trompe pas, et cela se sent aisément. M. Avenel a trouvé un fait piquant, et
ché, et de conseiller inaperçu ; mais, à partir d’un certain jour, on sent dans les actes de la reine cette suite et cette v
pour être tout au favori, ne lui était point cependant inféodé, et on sent à merveille que, si Luynes ne fût venu à la trave
la griffe de lion de Richelieu. Ce procédé vigoureux du roi, et qui «  sentait plus sa majesté royale que la conduite passée »,
69 (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296
’appuyent, les exposent dans leur plus grand jour, découvrent et font sentir le foible de leurs adversaires ; et qu’enfin par
vention, afin de ne pas confondre les beautez et les fautes. Je crois sentir ensuite que les dieux et les heros, tels qu’ils s
avec grace ou avec force, des choses communes que d’autres pensent et sentent sans en être vains ; de quelque facilité à peindr
égard : ils ont voulu qu’on rendît justice à tous les temps, que l’on sentît le beau par tout où il est, sans acception de sié
En effet, cette prévention tient le jugement en servitude ; on n’ose sentir ce qu’on sent ; on se passionne de commande pour
prévention tient le jugement en servitude ; on n’ose sentir ce qu’on sent  ; on se passionne de commande pour ce qui ne méri
hoisissons-nous pas de pareilles dans les anciens, dont nous fassions sentir le défaut, et si l’on veut, tout le ridicule qui
que les esprits accoûtumez à ces puérilitez, ne sont plus capables de sentir le sublime et les grands sentimens d’Homere. Mais
rencontré bien des gens qui m’ont dit sur mon ouvrage : j’avois déja senti tout ce que vous me dites d’Homere, et vos idées
d’être raisonnable me consoloit de n’être pas singulier. Cela me fait sentir combien il est utile qu’en matiere d’ouvrages d’e
ses que vous soûtenez qui le charment. Il est donc important de faire sentir le foible de ces autoritez prétenduës qui ne sçau
nt les membres de l’academie françoise, il s’en trouvera toûjours qui sentiront les fautes d’Homere, et qui auront le courage de
ner un ouvrage qu’on donnoit indistinctement pour régle, et d’y faire sentir ce qui devoit être excepté de l’estime et de l’im
penser de les en croire sur leur parole, nous qui à beaucoup près, ne sentons pas comme eux les finesses de leurs langues. J’ai
ne sentons pas comme eux les finesses de leurs langues. J’ai toûjours senti la force de ce témoignage, et c’est pourquoi je s
qui peut-être lui auroit fait remarquer plus de fautes que je n’en ai senties . Mais on ne fait pas toutes ces distinctions ; on
barasser ces esprits timorez, qui en matiere de goût, ne veulent rien sentir que conformement à l’autorité. Caius Caligula av
pugnances de nôtre raison, nous nous refusions jusqu’à la liberté d’y sentir quelques fautes ? Si c’est-là sa prétention, et q
me médiocre ne puisse s’y méprendre, et que tout le monde s’accorde à sentir là-dessus la même chose. Tout ouvrage qui a beso
es faits reculez : ils contentent leur amour propre en se flattant de sentir la force et les graces de l’expression ; et ils i
eines ; l’une, de demeurer froid où je devrois être émû ; l’autre, de sentir le défaut qui est la cause de mon ennui. Voilà ce
t ce là la souveraine sagesse, ou la souveraine imprudence ? Jupiter sent son coeur pénétré de joye, de voir les dieux divi
gesse d’Homere n’a jamais plus brillé que dans l’endroit même où j’ai senti qu’il s’égare. Il faut donc que l’évidence de l’u
unérailles de Patrocle est mal placée au 23e liv de l’iliade ? Qui ne sent pas comme moi le contre-temps d’amuser le lecteur
sse le merveilleux jusqu’au déraisonnable. Me D dans ces endroits ne sent que le merveilleux ; qu’elle me permette d’y sent
ans ces endroits ne sent que le merveilleux ; qu’elle me permette d’y sentir aussi le déraisonnable. On louë en cela la fécond
tion. Ainsi il n’est pauvre que de ce qu’il a rejetté ; mais ceux qui sentent le mérite du choix, ne l’en trouvent que plus ric
oire, puisqu’on ne l’en défend que par une conjecture gratuite. Me D sent si bien le foible de cette conjecture, qu’elle ve
Me D pour y chercher ce qui s’accorde le mieux avec ce qu’ils auront senti . Si Me D ne louë que ce qui leur aura plû, et s’i
censure de ces beautez prétenduës que ce qui les a blessez ; et s’ils sentent avec moi les raisons que j’en donne ; qu’ils ne c
t-à-fait étranger à la raison. En effet, la plûpart de ces sçavans ne sentent plus les choses en elles-mêmes. Ils sont comme ce
soudre à convenir d’un seul défaut, ils se reprochent même d’en avoir senti quelques-uns ; ils combattent ce goût naturel com
quelques vers malheureux que j’ai corrigez de bonne foi, parce que je sentis qu’il avoit raison. Je me contentai d’avoir lutté
rent également ma paresse et mon peu de génie ; car je me flatte d’en sentir encore mieux les bornes que ceux qui m’en accorde
malgré bien des libertez, je ne paroissois encore que traducteur. Je sentis en voulant continuer, l’impossibilité de réüssir
en sujets à ces sortes de syllogismes. Ceux qui aiment la poësie, ont senti , j’ose le dire, un grand nombre de beaux vers dan
ire, disoient-ils, d’un ouvrage aussi défectueux, et ne devoit-il pas sentir qu’Homere perceroit à travers tous les voiles qu’
t de l’autre voulant être agréables, et soûtenir leur réputation, ils sentirent bien-tôt dans l’execution, l’incompatibilité du d
ment les mêmes que dans la piece que nous avons ; M. Racine auroit-il senti l’impossibilité de la rendre ? Et s’il avoit donn
eu que s’ils avoient d’abord le courage de relever les beautez qu’ils sentent , et d’excuser certaines fautes par l’impossibilit
rend l’entrée de mon poëme rébutante pour le bon sens, et quoique je sente de l’art dans les adoucissemens fréquens que j’y
n supposant son dessein raisonnable ; il n’est pas difficile de faire sentir qu’il employe en effet les véritables circonstanc
pour se décourager. Il auroit fallu dire tout le contraire, et faire sentir qu’il étoit d’autant plus honteux d’abandonner l’
n épouse. Il ne justifie point ce goût par de mauvaises raisons ; il sent l’excès coupable où il étoit déja parvenu, et enf
ns et une vivacité que le poëte françois tout jeune qu’il est, n’a ni sentie ni imitée . Qu’elle me permette de remarquer que
téresse. J’avouë que ce sont là des beautez que je n’ai ni imitées ni senties  ; mais il me paroît que mon dégoût est le goût gé
enflammé tout à coup par Minerve. Ce défaut de choix dans Homere se sent encore mieux dans les comparaisons qui manquent d
aux réfléxions mêmes. Ce n’est pas à lui à réduire en maxime ce qu’il sent  ; c’est au lecteur à en tirer ce fruit, s’il s’en
iers aux longues queuës des troyennes. Mais sans m’arrêter-là, qui ne sent que la crainte du reproche des troyens n’est pas
supprimer, je sçai, qui est le mot décisif ? Elle paroît en même tems sentir la faute et ne la pas sentir, elle dit le pour et
e mot décisif ? Elle paroît en même tems sentir la faute et ne la pas sentir , elle dit le pour et le contre, privilege des com
une bonne faute. On sentiroit encore d’autres choses que je n’ai pas senties  ; mais je ne demande qu’à être jugé équitablement
eils défauts. Ce n’est pas qu’en d’autres endroits Me D ne m’ait fait sentir quelques fautes ; je l’en remercie de tout mon co
70 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »
s sentiments les plus personnels, vos pensées les plus intimes : vous sentez vous échapper la propriété de ce que vous jugiez
l lumineux et dans le ciel obscur, dans le jour et dans la nuit. Il a senti « l’horreur profonde des choses », L’horreur con
grands frais elle croit avoir obtenu un résultat quelconque, elle se sent tout à coup « vidée par quelqu’un d’inconnu » ; à
pour notre imagination ; en réalité, la nécessité universelle se fait sentir à nous comme une pression infinie. Sur tes relig
mus du bien ; Tout le jour, sous le fouet il est comme une cible ; Il sent derrière lui l’affreux maître invisible, Le démon
and infini est-il « intelligent, lui aussi ? Pense-t-il ? Aime-t-il ? sent -il ? Si les deux infinis sont intelligents, chacu
, lui aussi, quelqu’un de plus grand que lui par la main : il croyait sentir un être qui le menait, invisible. » Dans une autr
voit dans l’engrenage, on est partie intégrante d’un Tout ignoré, on sent l’inconnu qu’on a en soi fraterniser mystérieusem
ême une immortalité nécessaire, qui sait ? une éternité possible159 ; sentir dans le prodigieux flot de ce déluge de vie unive
mmencement auguste de l’aurore ; Mon cœur, s’il n’a ce jour divin, se sent banni, Et, pour avoir le temps d’aimer, veut l’in
nd de mon âme, ………………………………………… S’il s’agit du prodige immanent qu’on sent vivre Plus que nous ne vivons, et dont notre âme
, — alors, et alors seulement bien des pièces, dont on ne faisait que sentir vaguement la beauté ou la sublimité, prennent tou
e. Rappelez-vous, par exemple, ces vers célèbres, mais si diversement sentis et appréciés : Ibo. Dites, pourquoi, dans l’inso
pas, Sur l’échelle qui monte aux astres,     Ne tremble pas ! On se sent entraîné comme malgré soi dans les espaces par l’
Le poète est celui en qui s’accuse cette façon toute particulière de sentir , et qui se trouve prêter ainsi aux lieux communs,
avoir pas appris à décrire la nature, mais pour avoir commencé par la sentir . » — Ainsi Hugo, n’ayant pas été élevé dans une m
i Hugo, n’ayant pas été élevé dans une maison de campagne, n’a pas dû sentir la nature ! A Jersey, par exemple, où ce touriste
Jersey, par exemple, où ce touriste est resté dix-sept ans il n’a pas senti la sublimité de l’océan ; et il ne l’a pas rendue
ntemplations que Victor Hugoa consacrées à la mémoire de sa fille, on sent , ajoute M. Brunetière, l’arrangement et l’apprêt 
e génie d’Hugo. Pour saisir sa richesse de coloris, il faudra pouvoir sentir Chateaubriand, Flaubert ; pour comprendre la sono
sout A chercher le coté pardonnable de tout, … Le réel se dévoile, on sent dans sa poitrine Un cœur nouveau qui s’ouvre et q
… Hélas ! quand je parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez -vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis
le, de ce chant ; manifester à chaque minute sa propre attraction, se sentir d’autant plus puissant qu’on est plus infirme… pe
rs évanoui. On est caressé avec de l’âme. On ne voit rien, mais on se sent adoré233… Plus d’une observation fine se mêle à
nous sera « adhérent à l’infini inconnu ». 159. Cf. Spinoza : Nous sentons , nous éprouvons que nous sommes éternels. 160. L
me un pur lieu commun, nous lisons cette description du penseur : Il sent que l’humaine aventure N’est rien qu’une appariti
herchons le lion et non l’autre ; Allons où l’œil fixe reluit. » Il sent plus que l’homme en lui naître : Il sent, jusque
où l’œil fixe reluit. » Il sent plus que l’homme en lui naître : Il sent , jusque dans ses sommeils Lueur à lueur, dans son
71 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »
le calme de la satiété. Mais dans cette horrible ivresse, l’homme se sent condamné à un mouvement perpétuel ; il ne peut s’
naires, qui leur rappelleraient les anciennes traces de ce qu’ils ont senti et pensé. Quand une fois les hommes sont arrivés
l’homme dans un monde nouveau, le sang est traversé ; de ce jour, il sent que le repentir est impossible, comme le mal est
ujours une portion de soi qui peut servir à rappeler la raison : on a senti dans tous les moments une arrière-pensée, qu’on e
es nuances à côté de cette couleur, et les poètes anciens ont si bien senti ce que cette situation avait d’épouvantable, que
n, ni cesser de le désirer. Enfin, les anciens poètes philosophes ont senti que ce n’était pas assez de peindre les peines du
72 (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique
enir. Les gens qui passent le feu de la jeunesse à étudier au lieu de sentir ne peuvent donc pas être artistes, rien de plus s
s ‘de douleur comparable à celle-là : survivre à un immense amour, et sentir peu à peu mourir en soi tout ce qui constituait n
sous notre ciel, elle n’aurait pas chanté, parce qu’elle n’aurait pas senti l’inquiétude d’une autre lumière. J’étais faite
s anime. Cette poésie s’enfonce jusqu’à l’âme comme un baiser : on la sent s’insinuer en soi, et c’est à la fois une émotion
robe ou le parfum d’une fleur dans l’intimité du chez-soi : Mars qui sent La violette bleue et la jacinthe lisse, La maiso
de sa bouche, Et sa fureur divine et son haineux désir, Et soudain a senti , debout près de sa couche, Une invincible horreur
au bras de son ami Qui marche dans la vie en rêvant à demi Sans plus sentir ses pieds se meurtrir sur les routes… — Mais peut
ement des flots, la sirène de son perpétuel désir : Quand pourrai-je sentir ton cœur contre le mien Battre sous ta poitrine h
ion : Vivre, ah vivre ! c’est au galop, Mater une bête rétive, C’est sentir au soleil trop chaud Suer et brûler sa chair vive
s l’écho de cette poésie verlainienne et mallarméenne, dont elles ont senti l’émotion sensuelle et artistique. Et je ne m’ind
n’est pas le désir de comprendre qui la tourmente, c’est le désir de sentir , de percevoir les mystérieux rapports qui existen
vertige de l’anéantissement : Mon songe est de ne plus ni penser ni sentir , Mais, sur l’inconscient au grand cœur magnanime,
transposée, qu’elle veut recréer le monde extérieur, tel qu’elle l’a senti . Parfois, elle trouve le vers, la strophe, qui es
corps pâle et voluptueux. La poésie elle-même se fait vice pour être sentie voluptueusement : Ta bouche délicate aux fines c
s infâme Qu’on ne le croit, elle est peut-être une pauvre âme. » J’ai senti la colère ardente m’envahir. Silencieusement, j’a
n Aux parfums des jours, au bruit des jardins, À l’âcre plaisir de se sentir loin. Le long des lacs et des fiords de Norvège,
uiller toute son âme, Et goûter une lèvre en sentant une fleur, Et se sentir mourir du frisson d’être femme !… L’amour est pa
bre « droit, adorant » trouble sa chair vierge : elle a peur, et elle sent « monter des lis » sur le sol où elle passe : Oh
’on vous console, D’être belle dans tout l’éclat de son miroir, De se sentir si grave, et, tout à coup, si folle Et si tendre
ans son parfum, ainsi que, le soir, un tilleul… dans l’orgueil de se sentir une grande poétesse : Oh ! cet instant lyrique o
r poème des Charmes : Les lilas blancs piqués d’abeilles courageuses Sentent une tiédeur sur les branches neigeuses Comme un s
dans les larmes qu’il fait couler une preuve de sa puissance. Elle se sent seule, et la plainte qu’elle chante à la nature e
paraît logique qu’après avoir goûté au parfum de sa chair l’homme se sente éternisé : l’amour se nourrit de ces mensonges. M
elle éprouve le besoin de se baigner jusqu’au cou. La nature, elle le sent bien, n’est que le prolongement de son être : …
la poétesse éprouve vraiment le vertige d’une course haletante, à se sentir emportée, sans savoir pourquoi, vers de mystérieu
angoisse toute humaine, faite de l’impossibilité de s’échapper, et de sentir le poids de l’atmosphère sur son âme et sur ses é
chant qu’elle a pris conscience d’elle-même et de la nature, qu’elle sent battre, à ses tempes, comme une artère enfiévrée.
ance de souffrir. Cette torpeur l’épouvante : Réveillez-moi, je veux sentir , je veux souffrir, Car ma douleur étreint plus fo
e veux souffrir, Car ma douleur étreint plus fort mon souvenir. Elle sent qu’il lui est nécessaire, pour maintenir toute la
é, Que je vous lise, immense écriture du monde ! Et voilà qu’elle se sent comme étrangère à celle qu’elle fut jadis : Ceux
ons en nous les sensualités secrètes qui composent cet émoi, et on se sent troublé comme devant un beau marbre nu, ou devant
es, les troncs d’hommes avec des feuilles         ou des mains ! On sentie prodige « d’une occulte loi humaine survenue ». S
es basses, s’élancent d’un jet plus svelte, vers la lumière : Qui ne sent qu’à son heure un idéal convenu Donne aux frustes
ouplesse et les courbes mêmes d’une cascade : Et la roue en tournant sent le cours et le poids d’un mys     tère Terrifiq
’aime la sérénité de l’Inconstante. On y meurt d’amour, mais comme on sent bien que cette petite mort dans un coin n’entrave
73 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250
t superficiel ; c’est poursuivre l’ombre pour le corps. M. Lysidas le sent , il le sait, il en est si convaincu, qu’il déterm
tion s’engage. Uranie commence par quelques exclamations profondément senties , il est vrai, mais un peu générales peut-être et
Par quel don de la nature, ou par quel fruit de l’éducation, Uranie sent -elle Molière si vivement ? Par quelle logique ina
n berceau du privilège unique d’être infaillible en matière d’art, de sentir la beauté partout où elle serait, et de ne la sen
atière d’art, de sentir la beauté partout où elle serait, et de ne la sentir que là. Point de don exceptionnel dans cette créa
sible et féroce devant les merveilles du génie de l’homme, au lieu de sentir comme une personne vivante, fonctionnerait comme
hent ; elle croit à la beauté de L’École des femmes, parce qu’elle la sent , et ce sentiment remplit son âme d’une certitude
e de ce sentiment au dedans d’elle ? Pourquoi n’a-t-elle pas toujours senti de la même manière, et a-t-elle erré quelquefois 
finitions littéraires ! Quel bonheur d’avoir l’esprit au large, et de sentir le beau sans la permission de la logique ! Elle a
’erreur ou de vérité, elle n’en croit, ni plus ni moins, ce qu’elle a senti par elle-même. De temps en temps, peut-être, elle
a discipline de la science et de la raison. À présent, lorsqu’elle ne sent pas la beauté d’un poème vanté de tout un peuple
après ces exemplaires éternels qu’Uranie forme son goût. Si elle n’en sent pas d’abord la beauté, elle les médite en silence
’abord la beauté, elle les médite en silence jusqu’à ce qu’elle l’ait sentie  ; puis elle parle, et l’on est tout émerveillé, n
mot qui sauverait son orthodoxie. 2º Elle n’a point de système. Elle sent vaguement que les choses les plus disparates, les
our prouver Dieu, il ne faut point raisonner, mais ouvrir les yeux et sentir . Sentir, sentir vivement, profondément, voilà sa
ver Dieu, il ne faut point raisonner, mais ouvrir les yeux et sentir. Sentir , sentir vivement, profondément, voilà sa force. M
, il ne faut point raisonner, mais ouvrir les yeux et sentir. Sentir, sentir vivement, profondément, voilà sa force. Mais, voi
faiblesse. Il y a par le monde des gens d’esprit et de savoir qui ne sentent pas comme elle, et qui lui disent gravement du fo
s autre commentaire du texte que l’émotion de sa voix, elle en ferait sentir la beauté à cette âme simple. Mais aux philosophe
74 (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160
e aux invasions ; on la frappe à tous les membres sans que la tête le sente  ; avant qu’elle ait porté la main à la blessure e
tre elles un cou svelte qui porte légèrement sa tête sans paraître en sentir le poids ; cette tête, veloutée de cheveux très f
e dépaysée dans la boue, lui apparut pour la première fois et lui fit sentir la beauté de la vertu en contraste avec les vices
ses mains et je m’enfuis précipitamment. Jamais encore je ne m’étais senti si troublé !… » X Quelques jours après, le
rent en effet ici la lecture de ce livre. Le siècle était malade ; il sentait qu’il portait en lui sa propre mort prochaine par
te-puissance. Vous ne le comprendrez jamais : c’est un Phidias qui ne sent pas dans sa chair les coups que son ciseau donne
vers les bois et les champs, et là, seul, je fondais en larmes, et je sentais comme éclore en moi tout un monde. Ce souvenir vi
e la malice humaine et de la séduction par la passion. S’il avait peu senti par lui-même, il avait tout compris dans les autr
sile. Faust, parcourant la chambre d’un regard avide et enthousiasmé, sent son libertinage se changer en respect de l’innoce
ous les meubles pour s’assurer si l’objet est saint ou profane ; elle sentit donc clairement que l’objet n’apportait pas grand
mes genoux, elle me souriait, jouait, grandissait. Faust. N’as-tu pas senti alors le bonheur le plus pur ? Marguerite. Oh ! o
l’autre jour, au moment où tu sortais de l’église ? Marguerite. Je me sentais toute troublée ; jamais rien de pareil ne m’était
feu ! Tu m’as donné la puissante nature pour royaume, la force de la sentir , la volupté d’en jouir ! Tu fais passer en revue
u, creuser avec la perplexité du pressentiment la moelle de la terre, sentir se résumer dans sa poitrine l’œuvre entière des s
t lui pèse, tout la chagrine ; elle t’aime au-delà de sa puissance de sentir  ; le temps lui paraît lamentablement long ; elle
viés, moi, couple de jumeaux couché parmi les roses ! Faust, qui se sent dominé et entraîné à perdre ce qu’il aime, s’inve
de sa foi, qui suffit à la rendre heureuse, souffre saintement de se sentir forcée à croire perdu l’homme qu’elle chérit entr
a physionomie, comme elle s’y entend à ravir ! En ma présence elle se sent toute je ne sais comment ; mon masque lui révèle
ute je ne sais comment ; mon masque lui révèle un esprit caché ; elle sent , à n’en pas douter, que je suis un génie, peut-êt
75 (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79
as faim. Il était en proie à une foule de sensations nouvelles. Il se sentait une sorte de colère ; il ne savait contre qui. Il
ut qu’on se souvienne. Heureux qui sait peindre ! Cela prouve qu’il a senti . Souvenez-vous de ces vers délicieux de douleur,
né que lorsqu’on a raison au fond par quelque côté. « Jean Valjean se sentait indigné. « Et puis, la société humaine ne lui ava
a à l’école à quarante ans, et apprit à lire, à écrire, à compter. Il sentit que fortifier son intelligence, c’était fortifier
tait encore bon quand il arriva au bagne. Il y condamna la société et sentit qu’il devenait méchant ; il y condamna la provide
été et sentit qu’il devenait méchant ; il y condamna la providence et sentit qu’il devenait impie. « Ici il est difficile de n
maladives d’une nature incomplète et d’une intelligence accablée, il sentait confusément qu’une chose monstrueuse était sur lu
us bas de ces limbes où l’on ne regarde plus, les réprouvés de la loi sentent peser de tout son poids sur leur tête cette socié
inconnues le saisissent, lui nouent les pieds, le tirent à elles ; il sent qu’il devient abîme, il fait partie de l’écume, l
t-ils pour lui ? Cela vole, chante et plane, et lui, il râle. « Il se sent enseveli à la fois par ces deux infinis, l’océan
able gouffre crépusculaire, il enfonce, il se roidit, il se tord ; il sent au-dessous de lui les vagues monstres de l’invisi
pauvre société, et le droit de haïr l’homme social parce qu’il ne se sent pas capable d’être assez libre si la société ne l
monceau des hommes, des déserts et des eaux. Il faut être poète pour sentir ce chapitre, mais il faut être plus que poète pou
aljean, bon citoyen, bon commerçant, bon magistrat, et qui commence à sentir le prix d’une société qui lui garantit les fruits
re commotion de l’étonnement avait succédé un silence de sépulcre. On sentait dans la salle cette espèce de terreur religieuse
u’il voyait resplendir là une grande lumière ; tous intérieurement se sentaient éblouis. « Il était évident qu’on avait sous les
dernière heure, ce soldat ignoré, cet infiniment petit de la guerre, sent qu’il y a là un mensonge dans une catastrophe, re
76 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »
e qu’il aime, sans but, sans raison, pour rien, pour le plaisir de se sentir fort. Si cela était possible, Corneille nous mont
mpris ni aimé la femme, qui est inconscience, faiblesse et charme. On sent chez lui une énergie qui vient du Nord : c’est bi
pour lui « une ancienne », très ancienne. Et qui dira s’il n’en a pas senti et pensé plus long qu’il n’en a écrit ? Nous savo
et exprime ses propres sentiments et par là développe sa capacité de sentir , reçoit de tout ce qui le touche et, en général,
moment, « qu’une illusion à décrire »36, observe malgré lui ce qu’il sent , n’en est pas possédé, démêle et se définit son p
t un allégement, mais souvent aussi cette étude lui fait découvrir et sentir de nouvelles raisons et de nouvelles manières, pl
8 la sensibilité de l’auteur d’Andromaque. De ce que le poète aime et sent plus de choses, en conclurons-nous qu’il les sent
ue le poète aime et sent plus de choses, en conclurons-nous qu’il les sente moins fort ? Le développement de la conscience ps
rhus est poli, galant, « honnête homme ». Les contemporains eux-mêmes sentaient cette contradiction : les uns trouvaient Pyrrhus
en voyant jouer Bajazet, et peut-être qu’en effet, si Roxane agit et sent à peu près comme une femme de harem, Acomat comme
les actes les plus significatifs que lui attribue l’histoire : a-t-il senti l’abîme creusé par ces faits et gestes entre le r
e morale, et Aricie d’une ravissante coquetterie. Assurément elles ne sentent ni ne parlent comme dans un temps où l’on pouvait
effort pour sympathiser avec les personnages de Racine, que nous nous sentons de plain-pied avec eux ; que c’est nous, mieux pa
’édifiant », rien d’un enseignement par la « morale en action ». On y sent sous la forme élégante la violence des passions i
M. Deschanel d’avoir si bien commenté ce qu’elle dit, d’avoir si bien senti et loué comme il le mérite ce théâtre si vrai, si
77 (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »
preuve unique, mais simplement une confirmation de ce qu’il croit et sent être la vérité. Puis, le témoignage de Mme de Rém
mysticisme. Quand on n’a aucun front terrestre au-dessus de soi, on y sent l’inconnu. Se croire pétri d’un autre limon que l
tait pour Napoléon une manière d’être religieux ; car dès lors, il se sentait élu ». Il lui paraissait donc légitime de tout ra
air. Or, apprenez que « ses articles ne sont qu’une mosaïque ; on n’y sent aucune unité de travail. » Le prince est dupe, ce
amour et l’intérêt aveuglent plus que la rancune. Je crois d’ailleurs sentir , dans ses Mémoires, que c’est à regret qu’elle s’
aine, les traits principaux de la figure qu’il a tracée demeurent. On sent que la constitution de l’âme de Napoléon devait ê
dhomme est austère et beau, d’une beauté toute spirituelle, et qui se sent mieux à la réflexion. Il fait rêver, et surtout i
principal intérêt vient même de cette contradiction et de ce qu’on y sent d’inévitable et de fatal. Instruisez-vous, mortel
des « fruits nouveaux », il est au bout de ses imaginations ; et nous sentons bien que ce ne sont là que des mots et que, moins
Et tous goûtent le Beau, seulement soucieux, Le possédant fixé, d’en sentir les merveilles. Certes, ce sont là des vers d’un
sensuel et le plus précis des poètes : il pense et définit au lieu de sentir et de chanter. Tandis que dans ses vers serrés, t
sur le bonheur est sans volupté et sans joie. Il y a plus de bonheur senti dans tel hémistiche de Ronsard ou de Chénier, dan
t payés par ses efforts… Il n’est vraiment heureux qu’autant qu’il se sent digne. Or, à partir du moment où Faustus redevie
cisément encore parce qu’ils sont hommes, et qu’à ce titre Faustus se sent tourmenté par la curiosité. Pascal n’entend pas s
78 (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »
ence contradictoires de « conscience inconsciente », « sensations non senties  », souvent employées en pareil cas, n’auraient pa
conscience et même dans la sensation. Mais quoique tout animal doive sentir , il ne s’ensuit pas qu’il doive penser. Qu’on rem
aladies ou lésions de la moelle épinière, à la suite desquelles on ne sent rien au-dessous de l’endroit blessé. C’est là le
comme coupé en deux. En faut-il conclure que la partie inférieure ne sent pas ? Elle sent, mais à sa manière. Si lorsqu’un
deux. En faut-il conclure que la partie inférieure ne sent pas ? Elle sent , mais à sa manière. Si lorsqu’un bras, séparé du
rritant, je ne vois pas pourquoi on refuserait d’admettre que te bras sent , quoique l’homme ne sente pas. Il en est de même
ourquoi on refuserait d’admettre que te bras sent, quoique l’homme ne sente pas. Il en est de même dans le cas de ces malades
ns le cas de ces malades. Si une jambe est pincée, piquée, l’homme ne sent pas ; mais elle s’agite et se remue. Le segment c
omènes psychiques, nous trouverons que la classification populaire en sentir et penser, ou esprit et cœur, indique en gros les
objets, d’entendre des sons qui ne correspondent à rien de réel. Nous sentons la puanteur horrible d’un égout longtemps après a
nisme est hérité, il faut bien que l’influence de l’hérédité se fasse sentir , au moins médiatement, sur notre constitution psy
fs ne sont que deux aspects d’un seul et même fait : un aspect est le senti , l’autre est le sentant. Je n’entends nullement d
a sphère de notre sensibilité, dans cette sphère, il est un mouvement senti et rien de plus. Le mouvement est un fait spécial
usion : « Que l’existence — l’absolu — nous est connue dans l’acte de sentir qui, dans son expression la plus abstraite, est c
79 (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315
chacun devine qu’il s’agit ici de Werther. Observation bien juste et sentie  ! il est des fruits (et ce sont ceux de l’imagina
s l’épaisseur du gazon mille petites plantes inconnues ; que mon cœur sent de plus près l’existence de ce petit monde qui fo
auche et de lourd. Dans toutes ces premières pages de Werther, on se sent dans le vrai, on est avec Goethe tel qu’il était
e de La Hoche : « Rien n’est plus agréable, dit-il à ce sujet, que de sentir une nouvelle passion s’élever en nous lorsque la
er un peu, Lotte surtout, j’imagine, qui, dans le secret de son cœur, sentait qu’au fond elle était l’âme et la divinité d’un b
endra qu’il ne se présente ni sans beauté, ni sans grandeur. Goethe a senti bien vite, même à travers les premières irritatio
quez de foi, ou du moins vous n’en avez pas assez ! — Si vous pouviez sentir la millième partie de ce qu’est Werther pour des
nt pur du nord. — Il faut que Werther existe, il le faut ! Vous ne le sentez pas, lui ; vous sentez seulement moi et vous ; et
ut que Werther existe, il le faut ! Vous ne le sentez pas, lui ; vous sentez seulement moi et vous ; et ce que vous croyez y ê
ne manière indestructible… Oh ! toi, crie-t-il à Kestner, tu n’as pas senti comment l’humanité t’embrasse, te console ! » Ke
en triomphe vers l’idéal, celui-ci, du moins, n’était pas indigne de sentir ce qu’il y avait d’élevé dans de telles paroles,
énie, à ceux qui, séparés par les situations et les circonstances, se sentent avec lui un nœud étroit dans le passé. Il est imp
n’avouais pas que j’ai une meilleure position que je ne mérite. » Il sent que dans ce monde de luttes et où si peu arrivent
80 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »
presque toute l’Europe, de n’en avoir jamais vu la vraie capitale. Il sentait vaguement que la société n’était que là, et qu’on
gulière qui lui laissait des impressions contradictoires, et où il se sentait quelquefois rebuté par la monotonie de la passion
t il s’attache à celle qui a existé autrefois dans son pays ; mais il sent fort bien que les restes auxquels il veut s’attac
alités. » Et dans une page mémorable où l’éloquence de l’âme se fait sentir , il balance ces hautes qualités et les énumère. Q
la nation, de même et par un mouvement de sympathie généreuse, il se sentait redevenir Français à mesure que la France était p
promise par des défaites suivies d’une absolue dépendance, elles s’en sentent moins que nous humiliées. » Mme de Staël (et c’e
avec tant d’autres, quoique vous vouliez passer pour original. » On sent l’amertume. Mme d’Albany devait être cependant, c
italiennes), je voulais les porter comme une offrande expiatoire ; je sentais fort bien que vous auriez vivement blâmé ce que j
ique pour que vous ne compreniez pas les deux manières de juger et de sentir , dont l’une tient à la vivacité des impressions p
de la spiritualité de notre être, la soif de l’immortalité se firent sentir dans les âmes. La vie politique était encore trop
aître surtout le sentiment religieux ; mais leur influence s’est fait sentir sur la société tout entière. Presque tous les hom
ns la pratique politique, du droit et du devoir que de l’à-propos. Il sentait autant que personne que toutes ces guerres intest
gros, brun, l’air doux et affectueux ; bon, enjoué, sans ironie : on sentait en lui sa race italienne. Il était homme de cabin
81 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203
tions que j’avais connus autrefois. Ah ! serais-je assez heureux pour sentir encore une fois en ma vie le plaisir charmant d’a
Ne soyez plus jalouse de la princesse de Hanovre, je n’ai jamais rien senti pour elle qui approche de ce que je sens pour vou
vaient, sans vous, effacer de mon cœur le seul amour qu’il ait jamais senti avant que de vous aimer ; il durerait encore si j
 de Châteaubriant, dès ses premiers pas dans le monde de Chantilly, y sentit se développer des instincts de dissipation, de be
qu’on dit ont quasi toujours chance de plaire quand elles sont plutôt senties que pensées : « Il y a des gens qui ne pensent qu
nsées : « Il y a des gens qui ne pensent qu’à proportion de ce qu’ils sentent , observait-il ; et il semble que leur esprit ne s
ons assez libres, qui ont un certain air théophilanthropique, et l’on sent que le souffle du xviiie  siècle arrivait. En pol
imable encore et élégante, de Louis XIV. À défaut d’imagination, on y sent l’urbanité. — Des quatre volumes de Lassay, il me
quand on écrit, puis on finit par se faire imprimer. 49. [NdA] Ne sentirai -je plus de charme qui m’arrête ? a dit La Fontai
s inclinations. Il n’y en a point à qui on puisse dire la vérité ; on sent bien vite en les fréquentant combien il serait da
ant combien il serait dangereux et souvent inutile de le faire, et on sent aussi qu’ils ne vous aiment pas assez pour mérite
égard pour des compliments, ou tout au plus pour une visite ; et vous sentez le peu d’intérêt qu’ils prennent à vous : il y a
82 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363
ceux qui pensent d’après l’esprit pur, que ceux qui, pour ainsi dire, sentent d’après l’imagination. Cette vivacité d’esprit do
re, n’est point d’un genre à accepter de ces termes bouillants et qui sentent l’enthousiasme. Il lui faut une expression qui fi
tte que Marivaux établit cette théorie négative des grands hommes. Il sent qu’il est près de lui accorder ce titre, et à l’i
ues, pour la variété et la gentillesse de ses œuvres, « celui qui n’a senti ni Homère ni Molière ». Ne croyez point d’ailleur
é de l’âme et de la pensée en général, toutes les façons d’être et de sentir des hommes, tout ce qu’ils sont et ce qu’ils ont
ant à demi artificiel d’une façon légèrement nouvelle de penser et de sentir . À chaque époque il y a donc de nouvelles façons
ue débrouiller le chaos de leurs idées : j’expose en détail ce qu’ils sentent en gros, et voilà, pour ainsi dire, la monnaie de
certain degré d’esprit et de lumières au-delà duquel vous n’êtes plus senti  ; c’est même un désavantage qu’une si grande fine
 Chacun, disait-il, a sa façon de s’exprimer qui vient de sa façon de sentir . — Ne serait-il pas plaisant que la finesse des p
t ». Il désire donc simplement qu’on se nourrisse de tout ce que l’on sent de bon chez les modernes ou chez les anciens, et
’en étant en effet lui-même, et en usant à bon droit de sa manière de sentir pour s’exprimer avec une singularité souvent piqu
83 (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72
que. » — « L’homme d’esprit qui parle ainsi, riposte Sainte-Beuve, ne sent pas Boileau poète, et, j’irai plus loin, il ne do
te-Beuve, ne sent pas Boileau poète, et, j’irai plus loin, il ne doit sentir aucun poète en tant que poète. » Car où est le mé
doit sentir aucun poète en tant que poète. » Car où est le mérite de sentir la poésie de La Fontaine, ou de Chénier, ou de V.
, si l’on admet une fois que son instrument est le vers classique, on sentira qu’il est dirigé par le même principe, par la mêm
s Satires tant de morceaux de Juvénal ou d’Horace, sans que jamais on sente le placage ni la traduction. C’est qu’il ne renda
. En un mot, il couvrait la nature de sa personnalité ; et comment en sentir , comment en rendre le charme si l’on ne s’oublie
uyé, sans devenir une charge. Comparez le Lutrin à Vert-Vert, vous en sentirez le caractère et le mérite. Vert-Vert est le modèl
« Rien n’est beau que le vrai. La nature est vraie, et d’abord on la sent . Le faux est toujours fade. » Chacun pris en so
e trait devient plus net et plus vigoureux, la couleur plus vive ; on sent je ne sais quelle flamme où se trahit l’allégress
matériaux de sa propre expérience. Il fait son vers de ce qu’il a vu, senti . Et nous sommes ramenés toujours au même point :
r, et en être encore à Marmontel ou à M. Viennet. Loin de là, pour la sentir où elle est et comme il faut, l’esprit doit être
84 (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282
minaires par lesquelles débute Rollin semblent superflues, tant on se sent peu porté à les contester : « Différence que l’ét
pensées des anciens, et c’est ici que le mérite et l’utilité se font sentir . Tant que Rollin n’écrivait qu’en latin, il imita
’est là l’éloge. Ne lui demandez rien de plus. On a besoin, pour bien sentir ces mérites un peu usés de Rollin, de se reporter
esprit et de son âme ; un courant de bon sens et de bonté s’y faisait sentir , et animait cet ensemble qui devenait agréable et
goût est si sûr, si délié (délié est un peu fort), si propre à faire sentir le vrai et le beau dans tous les ouvrages anciens
dance, nous n’essaierons pas de les faire valoir plus que nous ne les sentons en le relisant. Les Histoires de Rollin ont été d
d’histoire, enchanté le public. C’est le cœur qui parle au cœur ; on sent une secrète satisfaction d’entendre parler la ver
Je commence, écrivait-il à M. Le Peletier (ministre de Louis XIV), à sentir et à aimer plus que jamais la douceur de la vie r
ques œillets me fait craindre pour eux le froid de la nuit, que je ne sentirais point sans cela. Il ne manquera rien à mon bonheu
d’un essor complet et libre de ses facultés ; et c’est parce qu’il se sent instinctivement inférieur à un tel rôle et à une
morale et chrétienne, c’est le signe ou l’indice naturel d’une limite sentie . Rollin, dans sa confusion d’humilité, ne faisait
85 (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général
ce que l’on conçoit bien ; de même on énonce avec chaleur ce que l’on sent avec enthousiasme, et les mots viennent aussi ais
es tout ce qu’il vous plaira , dit un père de l’Église aux chrétiens, sentez vivement, et dites tout ce que vous voudrez, voil
plupart des causes qu’il avait gagnées à Rome. Non seulement il faut sentir pour être éloquent, mais il ne faut pas sentir à
Non seulement il faut sentir pour être éloquent, mais il ne faut pas sentir à demi, comme il ne faut pas concevoir à demi pou
dès que la recherche s’y laisse apercevoir. Cette recherche nous fait sentir que l’auteur s’est occupé de lui, et a voulu nous
le doit être sans qu’il y pense. Les anciens, si je ne me trompe, ont senti cette vérité, et c’est pour cette raison qu’ils o
pale, mais encore les tours épigrammatiques dont la multitude ne peut sentir la finesse ; car l’orateur ne doit jamais oublier
ore qu’il soit facile, c’est-à-dire que le travail ne s’y fasse point sentir . Cicéron, déjà tant cité, et qui ne saurait trop
uelque légère étude, c’est dans le soin d’arranger les mots ; mais on sent que ce soin même lui a peu coûté, et que les mots
e dans leur style : l’historien doit penser et peindre, le philosophe sentir et penser, l’orateur penser, peindre, et sentir.
eindre, le philosophe sentir et penser, l’orateur penser, peindre, et sentir . Mais l’élocution n’a pour tous qu’une même règle
86 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34
y aller par un long chemin avec un ami, c’est double bonheur. Guérin sentait l’un et l’autre, et il nous l’a dit : « C’est une
 Chênaie eurent de la douceur, mais une douceur souvent troublée ; il sentait en effet que cette vie de retraite allait cesser
mystérieux et réservé. Je croirais que lui, l’amant de la nature, il sentait trop l’universalité des choses pour aimer uniquem
éni, a su dire : Le Val, 20 décembre. — Je ne crois pas avoir jamais senti avec autant d’intimité et de recueillement le bon
de travail ; — le dîner qui s’annonce non par le son de la cloche qui sent trop le collège ou la grande maison, mais par une
outes ces voluptés secrètes. Cependant ces joies de la famille, trop senties par un cœur à qui il n’était point donné de les g
s un demi-sommeil vide de toute pensée, dans lequel néanmoins elle se sent la puissance de rêver les plus belles choses… Rie
une véritable contradiction en lui : par tout un côté de lui-même il sentait la nature extérieure passionnément, éperdument, i
se croyait pas une nature supérieure : bien loin de là, il croyait se sentir pauvre, infirme, pitoyable, et dans ses meilleurs
é lui. Il n’est rien de tel que ces poltrons échappés, dès qu’ils ont senti l’aiguillon. Et en même temps, ce talent dont il
87 (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »
re juste, il faudrait commencer par dire que Pope a parfaitement bien senti et bien admiré Homère ; que sa préface est d’une
la faculté de critique émue, délicate, est une faculté active. On ne sent pas, on ne perçoit pas de la sorte quand on n’a r
torique ? » L’homme d’esprit qui parle ainsi (M. Guillaume Guizot) ne sent pas Boileau poète, et j’irai plus loin, il ne doi
me Guizot) ne sent pas Boileau poète, et j’irai plus loin, il ne doit sentir aucun poète en tant que poète. Je conçois qu’on n
ntiment équivoque ; il faut tenir son âme en bon et loyal état. On ne sent pas le beau à ce degré de vivacité et de délicate
qualités du poète. » Pope n’est certes pas dénué de pittoresque ; il sentait la nature, il l’a aimée et décrite dans sa forêt
 de La Rochefoucauld il n’aurait pu aborder le discours public. Il se sentait incapable, disait-il, de faire devant douze amis
e pour son village d’Auburn. Si l’Écossais Robert Burns est fortement senti et dignement classé, William Cowper n’obtient pas
pense individuelle, mais qui se trouvent satisfaits et contents de se sentir en règle avec eux-mêmes, en accord et en harmonie
mme l’a si bien exprimé le divin Marc-Aurèle en son temps et comme le sentait Spinosa aussi ; — ces hommes-là, je vous le deman
88 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — II. (Suite et fin.) » pp. 421-440
y dessine avec un contraste qu’elles sont elles-mêmes les premières à sentir et à nous indiquer. Mme de Maintenon affecte de p
rsins se met en avant volontiers et s’engage de toute sa personne. On sent à tout moment qu’elle excède son cadre de surinte
intenon, il faut être déjà du sanctuaire. Rien dans Mme des Ursins ne sent la coterie ni la secte, ce qui ne veut pas dire q
ces querelles où celle-ci était si attentive et si initiée, comme on sent chez l’autre une personne qui prend naturellement
qu’il ne lui donnât pas un coup du billard qu’il avait à la main. On sent la différence de mouvement et d’animation ; Mme d
qui n’appartient qu’aux héros de romans. » Ce dernier défaut, elle le sent bien, serait volontiers celui de Villars ; elle l
pour ainsi dire, de ne jamais désespérer au plus fort de la crise, de sentir la main de Louis XIV prête à se retirer et presqu
our son coup d’essai cette exécution de maître. Élisabeth de Parme se sentait trop un personnage de première force pour pouvoir
veille, soupe, et, aux recommandations qui reviennent sans cesse, on sent qu’elle fait tout ce qu’il faut pour se tuer. Mme
si ravissant et si accompli, qui est une perfection, s’adresse, on le sent , comme une flatterie, à Mme des Ursins, laquelle
89 (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214
aît incomplète, infidèle, et chacun porte en soi, selon sa manière de sentir , le besoin d’une traduction nouvelle. Il semble t
élever graduellement pour arriver à la connaissance et à l’admiration sentie de Dante ; mais par combien d’efforts ! et que d’
élévation la nature et la qualité du génie de Dante. Sans doute il le sentit plutôt en artiste qu’en philosophe ou en historie
foule de beautés de style et d’expressions qui devaient être vivement senties par les compatriotes du poète, et même quelques m
ent et qui s’envolent sous ses pas, toutes ces grâces plus fraîches à sentir dans un génie grandiose et sévère, appartiennent
a pas été seulement le maître de la colère, mais celui du sourire. On sent la difficulté qu’il y a à rendre une telle langue
ble, nous ne saurions abjurer (je parle au moins avec la confiance de sentir comme une certaine classe d’esprits) notre goût i
beautés le plus direct, le plus naturel et, pour nous, le plus aisé à sentir , le plus exempt de toutes les ligatures et de tou
s les premiers temps qu’il avait entrepris de traduire Homère : il se sentait effrayé de son engagement ; c’était une inquiétud
90 (1903) Zola pp. 3-31
À ses débuts, Émile Zola n’était qu’un élève des romantiques, qui sentait vivement Victor Hugo et Musset, qui avait lu Balz
L’homme pouvait se dire en lisant ces pages : « Jamais je ne me suis senti si méprisé. » Il ne faut pas s’y tromper. Ceci en
’être par le rêve bleu d’un idéaliste en extase. Non seulement ils ne sentent pas la réalité, mais ils révèlent l’horreur qu’a
aire croire que ces marionnettes sont des hommes, que pour nous faire sentir que les hommes sont des marionnettes. » Les mario
n vérité chez Zola n’est qu’une manie d’aveugle ou de myope. On croit sentir chez Zola une manière de rancune amère contre une
lus d’efficace que les émollients et les solanées. Mais il faut qu’on sente chez le satirique un désir vrai, sincère et vif d
s vices ; et il faut bien avouer que dans les livres de Zola on ne le sentait nullement, mais seulement une haine cordiale et u
et pour l’indécence froide et, si je puis dire, de sens rassis. On le sentait si calme en son travail, si peu fougueux, si éloi
avait des parties de poète septentrional et un art de composition qui sentait le Latin ; et il savait faire remuer et gesticule
91 (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291
irréductiblement hostiles : l’âme sociale et l’âme individuelle. Nous sentons très bien ces deux âmes opposées vivre côte à côt
gère, extérieure à moi, et différente de moi et qui me fait très bien sentir son existence par les représailles qu’elle exerce
’esprits ne peuvent guère s’entendre, ni se convaincre. Leur façon de sentir la vie et la société est trop différente. Les sol
jourd’hui, nous sommes des êtres en partie seulement socialisés. Nous sentons très bien les deux âmes rivales : l’âme individue
urs plus ou moins réfractaire à la discipline sociale : il ne peut la sentir sans regimber contre elle ou du moins sans en épr
individualisme de l’isolement et de l’hostilité d’un contre tous. Se sentir et se vouloir diffèrent, se décerner ce brevet de
utre homme ; de là un individualisme intellectuel. — Un homme ne peut sentir exactement comme un autre ; de là un individualis
ualisme moral. — Un homme ne peut avoir exactement la même manière de sentir la beauté qu’un autre ; de là un individualisme e
92 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34
ami ; cette préface apologétique a pour objet d’excuser l’auteur, qui sent , malgré tout, l’inconvenance d’une publication ro
pté une seule, celle qui brille le moins et dont l’absence ne se fait sentir que plus tard, à mesure qu’on avance dans la vie.
is, en la décrivant, il ne décrivait pas une mère. Est-ce que vous ne sentez pas la différence ? « On comprend, dit M. de Lama
à coup le talent reparaît vif, facile, plein de fraîcheur, et l’on se sent reprendre avec lui. Pourtant ce n’est qu’en avanç
rtine, même à ses meilleurs moments. Je voudrais essayer ici de faire sentir ce défaut, de le faire toucher du doigt. Parmi le
t lui demander compte de ce qu’il m’a tout à l’heure si bien appris à sentir . Sa manière, que nous avons connue si noble d’abo
ts. Tantôt c’est une existence extravasée ; tantôt, lisant Ossian, il sent ses larmes se congeler au bord de ses cils. Il n’
, qui tient à une modification profonde dans la manière de voir et de sentir du poète. Je voudrais la mieux spécifier encore.
93 (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149
vait poussé à faire une place à part à Jean Moréas et à son école. Il sentait que là étaient la force, l’avenir de notre poésie
out en délicatesses et en nuances. Les esprits saturés de naturalisme sentaient naître un besoin d’idéal. La vie ne leur apparais
inscrit un symbole. Le sens du mystère s’éveillait dans les âmes. On sentait , en un mot, le besoin d’autre chose, sans savoir
ménagerie, avec l’espoir d’y rencontrer quelques bêtes curieuses. On sent derrière cette exhibition d’artistes un but secre
ine s’avance, boitant, soutenu de sa canne, d’autant plus digne qu’il sent davantage le poids des amers. On se dérange pour
orte de truculence empanachée : C’est de la viande de cochon ! Cela sent le fer rouge et la corne brûlée, et cette littéra
nconnue à ces lutteurs, chacun applaudit au succès de l’autre. Ils se sentent monter ensemble. » Cela dura longtemps. Aux soir
94 (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle
ute une partie des Natchez qui est imitée des Lettres Persanes et qui sent les romans de Voltaire. Aussi, avec tout son orgu
passage intégralement. Mais ne semble-t-il pas que la réserve finale sente un peu la rhétorique et soit moins sincère que le
la conviction. C’est mal conclure. Ce qu’il veut faire croire, il le sent . Mais il le prouve médiocrement, parce que ses id
e n’est pas un air, sans doute ; mais ce n’est pas un tourment. Il ne sent pas absolument l’homme à prétentions, mais il sen
un tourment. Il ne sent pas absolument l’homme à prétentions, mais il sentie mondain. C’est beaucoup plus un tour de son arist
teaubriand est dans sa croyance, il n’est pas dans son monde. Cela se sent plus d’une fois. Son idée première était de donne
iste. Chateaubriand a fait connaître au monde une nouvelle manière de sentir . J’en reparlerai. Ce qu’il faut simplement noter
nction que Boileau faisait, avec ses contemporains, entre l’homme qui sent , croit, aime certaines choses ; et ce même homme,
s objets les plus divers, à s’y unir, à s’y mêler, à en arriver à les sentir comme s’ils étaient notre fonds propre, et alors
s ; mais encore cette âme des autres, c’est avec la leur qu’ils l’ont sentie , et il reste de leur accent dans la manière dont
e l’âme antique, il y a des traces, et nombreuses, de leur manière de sentir Mais il n’a raison qu’en partie, précisément parc
ampagne de Flandre reparaissent toujours ; et comme, avec cela, il se sent très grand artiste, quoi d’étonnant qu’il ait peu
nges, les démons seront objets si présents à notre pensée et que nous sentirons à tout instant si voisins de nous, que les voir e
e idée qu’il n’y a de poétique que ce qui est mystérieux16, aurait dû sentir que la grande poésie chrétienne est dans la peint
d’un rhéteur que d’un exalté. Chateaubriand a mis sa sensibilité à se sentir vivre, à souffrir, à savourer ses souffrances, y
e se prêter à elles, non seulement pour les comprendre, mais pour les sentir . Or Chateaubriand est admirable pour se prêter. S
, comme à tous ceux qui savent lui dicter les réponses. Comprendre et sentir la beauté de toutes choses, des choses les plus c
ntéressant » Par là, par ce goût de chercher et par cette faculté de sentir la beauté propre de chaque chose et des choses le
me semblent avoir toute la sagesse de ta nation. » Malice amère qui sent le jeune pessimiste, et qui est devenu plus tard
esse, cette variété, cette souplesse d’imagination l’a rendu propre à sentir merveilleusement les œuvres de la nature. Bernard
l’absence du jour L’air était doux comme le lait et le miel, et l’on sentait à le respirer un charme inexprimable. Les sommets
; puis il les peint. Mais celui qui n’a jamais pris plaisir même à se sentir au milieu d’eux, il pourra être un grand poète, n
u’il a fait un poème néanmoins. Cependant l’effet de la thèse se fait sentir . Il fallait prouver que le merveilleux chrétien e
sourd des vents, ou la fuite souple et ployante des eaux, mais où se sent l’équilibre naturel et sans apprêt d’une pensée :
de la vanité littéraire par d’autres vanités. Il était heureux de se sentir beau, aimé, brillant cavalier, homme de belles at
llesse, hélas ! entre deux tâches de librairie. Aussi, en 1820, il ne sentit nullement le besoin de rester au centre de la vie
la vérité, il y est admirablement à l’aise. Jamais ses élévations ne sentent la fatigue. De la monotonie sans doute, je viens
chantent. Ce n’est point qu’il aiguise et tamise ses sensations. Cela sentirait encore l’effort, et toute forme de l’effort lui e
isme n’est pas un art de raffiner les choses, mais une manière de les sentir . III. Comment il conçoit. §1. — L’Élégiaq
erchait. Les romanciers de la fin du xviiie  siècle avaient très bien senti cet appel, avaient essayé d’y répondre. Ils avaie
mais qui fut pénible, une fois que, la première ivresse passée, on le sentit . Et puis c’étaient des prosateurs. On voulait un
le poète à l’état d’esprit qu’il veut peindre : « J’ai trop vu, trop senti , trop aimé. » Voilà tout. — Eh bien ! vous êtes f
les yeux sans qu’on gémisse, que cette manière délicate de tout faire sentir sans approfondir et sans creuser le trait. Et, à
qu’autrefois ! C’est l’Automne des Méditations, mieux comprise, plus sentie , plus intime. Le poète, en novembre, au soleil dé
Ou l’impression qui console L’agneau tondu hors de saison, Quand il sent sur sa laine folle Repousser sa chaude toison ?
ait sur la voie pourtant celle du poème philosophique ; mais il ne la sentait pas ou n’était point pressé d’y entrer. Du poème
ne passion mêlée de colère et de désespoir, et dans le sein de qui il sent , non sans ivresse encore, qu’il va s’abîmer. Oui
ême, que de le voir partout (deuxième préface de Jocelyn). Mais c’est sentir Dieu autrement qu’il ne le sentait autrefois que
ème préface de Jocelyn). Mais c’est sentir Dieu autrement qu’il ne le sentait autrefois que de le mêler sans cesse à la créatio
Il est presque exacte de dire qu’il ne corrige jamais. « Ce que l’on sent fortement s’écrit vite, dit-il. Il n’appartient q
e-sens rythmiques absolus : Celui qui, respirant son haleine adorée, Sentirait ses cheveux, soulevés par les vents, Caresser en
loire. Mais l’impression dernière qu’il laisse n’en souffre point. On sent qu’il y a dans ses défauts plus d’abandon que d’i
dont l’ensemble constitue l’idéal humain, est une des choses dont il sent douloureusement et la nécessité et l’inanité ; il
ses dont il sent douloureusement et la nécessité et l’inanité ; il la sent éternelle, et il la trouve lâche : « Pourquoi nou
a pas de vanité plus vaine que la parole. Elle suppose que penser et sentir ne sont pas des vanités : « Seul le silence est g
trancher le mot — c’est la haine, une haine sans déclamation, où l’on sent la froide réserve du gentilhomme, qui peut échapp
onception pareille. Qu’a-t-il donc manqué à cet homme ? car encore on sent bien qu’il lui manque quelque chose, que l’impres
ec le plus heureux contraste, des vers enlaçants et berceurs, où l’on sent que l’âme du poète se repose, s’endort volontaire
i n’est pas découvert. Tremblante voyageuse à flotter condamnée, Elle sent sur son col que depuis une année L’algue et les g
 désert mouvant » de l’humanité, c’est lui encore qui a le mieux fait sentir l’implacable et dédaigneuse sérénité de la nature
ombe. Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe, Mon printemps ne sent pas vos adorations. Avant vous, j’étais belle et
emettant à écrire en vers dans sa vieillesse, son second volume ne se sent nullement ni d’Hugo, ni de Musset, ni de Gautier.
re, se ramenant toujours à quatre ou cinq idées ou sentiments dont on sent bien qu’il est obsédé. Ce n’est pas peu qu’avoir
illot ? Il feint d’être exaspéré de la prétention et de la pose qu’on sent en effet sous ce beau langage. Pour faire oublier
que si Saint-Simon n’a que des parties de grand artiste, c’est qu’il sent avec trop de force pour maîtriser ses grandes fac
s de peintre. Il faut, dans les arts littéraires, un homme capable de sentir fortement, et capable aussi de se prêter seulemen
annique, comme il ferait un objet extérieur. Gœthe (qui d’ailleurs ne sent vraiment pas assez) est admirable pour cela. Hugo
o aussi. Mais prenons garde à l’autre excès, qui est non plus de trop sentir pour bien rendre, mais de ne pas sentir du tout,
cès, qui est non plus de trop sentir pour bien rendre, mais de ne pas sentir du tout, et pourtant de vouloir peindre. C’est un
artistiques. — Il lui arrive de peindre des passions qu’évidemment il sent très peu, et alors d’être froid. — Et il arrive e
il sent très peu, et alors d’être froid. — Et il arrive enfin qu’il a senti fortement et profondément, puis que, juste au mom
e moderne, que telle élégie de ce prétendu impassible. Ce qu’il a peu senti , alors qu’il fallait absolument le sentir pour le
u impassible. Ce qu’il a peu senti, alors qu’il fallait absolument le sentir pour le bien exprimer, ce sont les passions de l’
de romance. Les romances sont des élégies écrites par des gens qui ne sentent rien à l’usage de ceux qui feignent de sentir. Un
es par des gens qui ne sentent rien à l’usage de ceux qui feignent de sentir . Une foule de petites pièces d’Hugo60 sont des ro
gal des curieux de style, sans l’ombre, du reste, d’amour vrai. Où il sent trop vivement, au contraire, à dépasser la mesure
ras bien par hurler, misérable ! » C’est un cri. Un cri franc, qui ne sent pas trop l’intonation théâtrale, émeut toujours.
e Quelle avait, vous rappelez vous ? ») — Mais que de choses vraiment senties , trouvant la langue et le mouvement et le tour qu
ème sur l’éducation, il débute ainsi : « Quand les sociétés difformes sentiront leur front se redresser dans l’enfant mieux compr
ns la lumière. » Cela fait un beau fracas philosophique ; mais qui ne sent que mieux vaudrait indiquer ce que l’auteur voit
amais déliée et fine ; voir les choses dans un incroyable relief, les sentir vivre et être comme obsédé de cette palpitation u
t plus précipité du cœur donne à la poésie lyrique. Hugo (souvent) ne sent pas assez, ne se jette pas lui-même dans la mêlée
nation aisée de détails vrais et frappants, et ce je ne sais quoi qui sent l’abondance, cette joie de l’auteur à créer et à
voisines. Le cliquetis confus des lances sarrasines » ; — mais encore sentir l’éclair farouche des épées », et « l’horreur qui
le précédent, il l’a à la fois dissimulé et raffiné d’une manière qui sent bien son grand artiste. Je parlais de progrès con
un mot qui soit comme ajouté du dehors par un artifice, sans que rien sente l’ouvrier, et l’œuvre jaillit, d’un seul bloc, d’
atre Vents). Ici l’effort est trop grand. La volonté et l’artifice se sentent . Comme il arrive toujours, l’artiste a transformé
soudain, de la pensée ; l’unité puissante d’une image si profondément sentie qu’elle devient un symbole ; ce n’est pas peut-êt
s d’automne, etc., de 1830 à 1840, sont des ouvrages très mêlés. On y sent la lut te confuse de l’artiste original qui veut
juste ici. Je ne dis pas que c’est bien parler, je dis que c’est bien sentir . 2° C’est une sensation choisie. — Quand on a une
blié. — Le plus souvent il est assuré et souverain dans son choix. On sent , et c’en est la marque, qu’il a retenu juste ! im
tait devant ma main épouvantable. …………………………………………………………………………… Et je sentais bondir son petit cœur tremblant. …………………………………………
ités une certaine quantité de demi-silences : Mais je n’ai pas encor senti ce que je sens. (Corneille, Psyché) ; elles rend
rêt qui vient de s’assoupir, Un dernier oiseau vole ; Hélas ! et l’on sentait , de moment en moment, Sous cette voûte sombre, Qu
eu fait pour être un poète pittoresque : son mérite, c’est de l’avoir senti dès les premiers essais. Dès 1831, il se tourne,
lèvres, A quoi rêvent les jeunes filles). — Et voici désormais qu’il sent qu’il s’éloigne du Cénacle, et qu’il n’en a jamai
s d’un immuable idéal (Revue des Deux-Mondes, 1er septembre 1833). On sent là l’influence du livre de Stendhal, Racine et Sh
de la couleur, des formes et des reliefs, par le goût qu’il a pris à sentir et à s’écouter sentir, à creuser ses émotions et
rmes et des reliefs, par le goût qu’il a pris à sentir et à s’écouter sentir , à creuser ses émotions et analyser ses déboires,
’un grand poète est d’apporter une nouvelle manière, et puissante, de sentir . Mais on comprend aussi que ce qui le compléta, c
e lui, et passionné pour le beau, devait avoir le goût du grand, bien sentir (il aime Dante) que la poésie digne de ce nom naî
nsée forte, une grande conception générale des choses. Il devait bien sentir aussi (il adore Shakespeare) que cette même poési
ut en ce cas, c’est que l’homme qui pense aide infiniment l’homme qui sent , et dans Musset l’homme qui pense n’est pas de fo
est avec lui comme en une riante solitude, si verdissante qu’on croit sentir le voisinage d’un fleuve. On ne le trouve point,
ur céleste, et qu’en approchant d’elle, Dans l’air qu’elle respire on sent frissonner l’aile Du séraphin jaloux qui veille à
s sont des cris sincères, et que Musset a bien, à un moment, pensé et senti ainsi. Il reste qu’elles sont un peu ridicules ;
ères. C’est de là que vient sa grande séduction sur nos âmes. Nous le sentons très voisin de nous. Nous le lisons avec un senti
qu’en effet on n’étudie pas, dont on ne prend pas les mesures, qu’on sent bien qu’il ne faut pas creuser, mais qu’on aime,
e théâtre, plus encore ses Nouvelles, qui n’ont rien du roman où l’on sent la demi-confidence, et que celui qui conte n’est
dinaire ne sont pas du même âge qu’elle. C’est dans la jeunesse qu’on sent très vivement, et c’est dans l’âge mûr qu’on sait
usant plus avant dans ce héros de son rêve, Musset avait profondément senti le faible secret, la plaie intime de l’homme ains
.) Quelquefois le rêveur se heurte à la réalité, en meurt, et l’autre sent que son âme est partie, et que rien ne vaut plus
e idée très claire et une impression de mystère infini, comme si l’on sentait qu’on vient de descendre aux profondeurs de l’âme
sobre et vive du xviiie  siècle, sans la sécheresse, et une grâce qui sent la jeunesse s’y ajoutant. Les Deux Maîtresses son
elques-unes sont devenues légendaires128, des tours de rhétorique qui sentent l’écolier. Mais son inspiration si originale et s
arrangés d’eux-mêmes sur ses lèvres et ont glissé sans effort ; qu’on sent qui ont été faits comme les plus mauvais, sans ap
cœur aux heures de souffrance ! Comme ils dévorent tout ! comme on se sent foin d’eux ! Comme on baisse la té te en les trou
le de force, il est harmonieux, et sa qualité maîtresse, la grâce, ne sent jamais la mollesse II a bien mérité de cette bell
imé pour sa grâce, son esprit quelquefois précieux, mais qui du moins sentie mondain, et non l’homme d’atelier ou de collège,
s bas degré. Je défie qu’on trouve dans toutes ses œuvre « un mot qui sente , je ne dis pas l’amour vrai, ni l’amour d’imagina
qui se lève, venientis cominus umbræ 131. À la bonne heure ! cela est senti . Je le dis sans railler. Une bonne partie de la p
Des considérations ou des rêves, hardis, neufs, originaux, dont vous sentez dans votre pensée l’ébranlement prolongé ? Jamais
aire, analogue, mais inférieur au Belle-Rose d’Amédée Achard, où l’on sent que l’auteur s’ennuie, ouvrage dont le commenceme
(Albertus, La Morte amoureuse), si parfaitement artificielles, si peu senties , qu’on voit à chaque instant qu’il s’en moque tou
D’autres étaient ou voulaient être des interprètes de la nature ; ils sentaient l’âme des choses et la traduisaient ; en d’autres
re le caractère si particulier du génie de Lamartine. Gautier le fait sentir . Il peint l’impression produite par le style des
e le mieux, et du reste ce qui est le plus franc dans son art, ce qui sentie moins l’adresse et le procédé. Il s’était essayé
ogues)est imitée de ce même style, sans compter que d’autres pages se sentent singulièrement du voisinage de Lélia, ce qui ne l
équilibrée et nombreuse, telle que Victor Hugo sait la manier. Il ne sent pas le besoin, n’est pas averti de la nécessité d
remier mouvement de l’homme, n’étant en son fond que le plaisir qu’on sent à vivre. Trouver le monde beau est sentiment d’ho
n rira des illusions des autres, et des siennes propres, quand on les sent qui remontent du fond de notre sottise naturelle.
aturelle. —  Pardon ! Rire n’est pas de très bon goût. La gouaillerie sent le peuple. Les satiriques sont des déclamateurs q
, s’est bien un peu dépeint deux fois. Il n’aimait pas cela, et il se sentait plus à l’aise dans un sujet d’outre-mer ou d’outr
tout le Théâtre de Clara Gazul une intention continue en ce sens, qui sent le système, et qui amène une certaine monotonie.
… Oui, voilà mille ans de douleurs ! Ces douleurs, à l’Instant je les sentis qui remontaient en moi du fond des temps… C’était
prêtait aux effusions mystiques, pour être à la hauteur du héros, il sentira le besoin d’être simple, très lucide, n’insistera
ûlante, la chrétienté au xiie  siècle, les croisades, saint Louis. Il sent là une force morale (quelle joie pour un artiste,
s perdons avec lui le sentiment de la continuité. A chaque instant on sent le besoin de savoir l’histoire pour l’apprendre c
st la rançon de leur génie qu’ils paient ainsi. Madame Dudevant ne se sentait point de génie ; mais elle souffrait de n’en poin
la Table, Lettres à Marcie, etc.) sont des divagations pénibles. Elle sent le beau, certes (n’oublions pas qu’elle a inventé
ron. C’est une écolière un peu faible, et une sermonneuse pénible. On sent là l’imitation et le manque de sincérité. C’est l
instinctif, qui depuis 1846 environ ne lui a guère fait défaut, elle sentait que le roman à thèse ou à tendances n’était point
ries pour ses lettres à Flaubert ou pour le feuilleton du Temps. Elle sentait aussi que l’idylle proprement dite était épuisée,
inie), la Normandie (Mlle Merquem), notait quelques paysages, surtout sentait vivement et délicieusement le caractère et le cha
rge Sand donne à la moindre nouvelle les proportions d’un roman. Elle sentait qu’elle avait en elle une source inépuisable, et
on compare ces beautés originales aux prouesses de style de Lélia, on sent toute la différence qu’il y a entre écrire admira
ndance douce et égale, un style plein, savoureux et frais, qui semble sentir le lait. On comprend, en lisant George Sand bien
me Corneille, ne l’ont pas. Ils créent la vie large et forte ; ils ne sentent pas la vie minutieuse, ne savent pas la guetter e
n à l’ouvrage un caractère inattendu, et le gâte. Alors que nous nous sentions en pleine réalité, bien observée et bien peinte,
es, et excite et fouette en nous tous les instincts de lutte que nous sentons maintenant nécessaires pour nous faire notre plac
dormir ; mais ils se réveillent à la vue du concurrent, qui lui-même sent les siens réveillés par notre présence. Tout roma
, ou seulement d’une Lucienne (Confession d’une jeune fille), se fait sentir . Ce qu’il y a au fond de ce regret, comme ce qu’i
it du mystérieux. Il n’y a aucun mystère dans l’œuvre de Balzac. Nous sentons trop que nous allons tout droit devant nous. Nous
alzac. Nous sentons trop que nous allons tout droit devant nous. Nous sentons trop qu’une fois les données de son roman connues
95 (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »
pris l’habitude d’écouter nos parents et nos maîtres. Toutefois nous sentions bien que c’était parce qu’ils étaient nos parents
tion sociale, soit que de la société elle-même, confusément perçue ou sentie , émane un ordre impersonnel. Chacune de ces habit
gé, il devrait se rétablir. Bref, comme par toute habitude, nous nous sentons obligés. Mais c’est une obligation incomparableme
ous avons beau ne pas spéculer sur leur essence et leur origine, nous sentons qu’elles ont un rapport entre elles, étant réclam
bservé dans les choses. Chacun de nous, se tournant vers lui-même, se sent évidemment libre de suivre son goût, son désir ou
aurait s’isoler d’elle absolument. Il ne le voudrait pas, parce qu’il sent bien que la plus grande partie de sa force vient
difficultés sans cesse renaissantes qu’une force individuelle dont il sent les limites. Dans la société à laquelle il demeur
Smith, qu’il faille l’identifier avec la conscience morale, qu’on se sente satisfait ou mécontent de soi selon qu’il est bie
s’adresse : elle parle à un autre. Lui, qui sait ce qu’il est, il se sent plus isolé parmi les hommes qu’il ne le serait da
notre place. Tant que nous nous abandonnons à cette tendance, nous la sentons à peine. Elle ne se révèle impérieuse, comme tout
ganisme se plient à une discipline rigoureuse, peut-on dire qu’ils se sentent obligés et qu’ils obéissent à un instinct social 
doute, mais virtuelle, au fond de l’obligation morale. Un être ne se sent obligé que s’il est libre, et chaque obligation,
ère de la conscience, une personnalité qui naissait en nous, que nous sentions capable de nous envahir tout entiers plus tard, e
remière est celle à laquelle nous pensons d’ordinaire quand nous nous sentons naturellement obligés. Au-dessus de ces devoirs b
’anime — c’est une vie nouvelle qui s’annonce ; nous comprenons, nous sentons qu’une autre morale survient. Donc, en parlant ic
t aussi l’état d’âme d’une fourmi réfléchissant sur sa conduite. Elle sentirait que son activité est suspendue à quelque chose d’
effet par la nature ; on vient de voir comment et pourquoi nous nous sentons tenus de l’adopter. Mais celle-là est acquise ; e
se prépare, toute une vie gâchée, dissipée, perdue, on le sait, on le sent , n’importe ! il faut parce qu’il faut. La grande
e joindre à l’intelligence, en faire surgir ce qui n’y était pas ? On sent bien que la psychologie est encore dupe du langag
et le résultat aléatoire. Mais c’est alors seulement que l’esprit se sent ou se croit créateur. Il ne part plus d’une multi
joie enveloppant et même résorbant en elle ce plaisir. Cela, nous le sentons  ; et la certitude ainsi obtenue, bien loin d’être
est-il étonnant qu’une âme qui ne connaît plus d’obstacle matériel se sente , à tort ou à raison, en coïncidence avec le princ
n contact avec le principe générateur de l’espèce humaine qu’on s’est senti puiser la force d’aimer l’humanité. Je parle, bie
cette nécessité ramenant avec elle l’instinct. La nécessité du tout, sentie à travers la contingence des parties, est ce que
ne pourrait d’ailleurs être ensuite démontrée si elle n’était d’abord sentie . C’est une différence de ton vital. Celui qui pra
eau, ce n’est pas d’être privé, ni même de se priver, c’est de ne pas sentir la privation. L’acte par lequel l’âme s’ouvre a p
t inévitable, comme nous voyons que la méthode s’impose et comme nous sentons qu’elle ne peut pas ne pas soulever des objection
actions qui présentent l’une ou l’autre aptitude, et auxquelles on se sent déterminé par les forces d’impulsion et d’attract
énéral sera démontrée, et où l’obligation se ramènera à la nécessité, sentie par nous, de penser à autrui si nous voulons nous
nt elle ne parle pas, et qui est l’essentiel : une nécessité subie et sentie , que le raisonnement avait refoulée et qu’un rais
ut d’un coup à l’espèce, ainsi des âmes privilégiées ont surgi qui se sentaient apparentées à toutes les âmes et qui, au lieu de
uand nous les écoutons parler et quand nous les regardons faire, nous sentons qu’ils nous communiquent de leur ardeur et qu’ils
il était automatique ; il se faisait de lui-même là où l’individu se sentait à moitié confondu avec la collectivité. A mesure
nt simplement au flot qui les envahit. Sûrs d’eux-mêmes, parce qu’ils sentent en eux quelque chose de meilleur qu’eux, ils se r
96 (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »
mérite de mettre à nu plusieurs plaies de l’ordre social ; on a mieux senti en particulier ce qu’avaient d’irrégulier et de l
encore, ayant devant elles, ce semble, un riant automne de jeunesse, sentent pourtant en leur cœur l’ennui, la mort, l’impuiss
enne et mi-partie byronienne, au lieu d’y relever le côté original et senti , d’y blâmer le côté rebattu et déclamatoire, au l
e où je voulais m’enfermer pour une année entière. Les jours où je me sentais agitée au point de ne pouvoir plus reconnaître la
chir : alors, rassurée sur la crainte de manquer à mon serment, je me sentais enfermée dans mon enceinte avec autant de rigueur
ns une Vieille Histoire. Si le souffle et l’accent de Lavinia se font sentir dans les productions futures de l’auteur, au lieu
97 (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »
Paul Bourget 70 I Je ne me souviens pas d’avoir jamais senti d’embarras comparable à celui que j’éprouve au mo
ritique qui juge et qui raconte, mais un critique qui comprend et qui sent , qui s’est particulièrement appliqué à se représe
is parmi les écrivains, sont ceux qui ne comprennent pas tout, qui ne sentent pas tout, qui n’aiment pas tout, dont la science,
chercher, pour employer ses propres expressions, « quelles façons de sentir et de goûter la vie il propose à de plus jeunes q
sme, qui vous montre l’immensité et la variété du monde, vous en fait sentir , presque dans le même moment, la monotonie et l’i
la bonté. Et ainsi de suite  Et, si ces diverses façons de voir et de sentir sont fort mélancoliques par elles-mêmes, l’analys
intellectuelle), soit, à certains moments, pour en souffrir, quand on sent le vide de la vie incroyante, détachée et uniquem
mier amant ; mais, puisqu’il connaît tant les femmes, il devrait bien sentir que celle-là dit vrai ! Il devrait la croire et,
t, il soit pris d’épouvante et touché jusqu’au fond du cœur, et qu’il sente s’éveiller en lui le chrétien, et que la question
vous verrez qu’il y a autre chose au monde. M. Paul Bourget l’a bien senti dans André Cornélis ; mais ce ne sont pas des « p
98 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43
nces exactes. Il le pleure, il exhale ses regrets dans quelques pages senties et touchées tout à fait à l’antique : Tu étais,
lui proposai du café, elle le prit. Pendant le reste du jour, elle ne sentit plus de mal, mais nous lui trouvâmes une certaine
toute la carrière de Barnave. En se livrant à l’étude du droit, il se sentit d’abord poussé bien moins vers les lois civiles q
qui le lui annonçait. J’en fus fortement ému, et je l’assurai que je sentais comme lui la nécessité de mettre un terme à de te
la vit près de s’échapper : Dès qu’un homme faible, a-t-il remarqué, sent échapper la popularité, il fait mille efforts pou
moment, fut cet homme faible. Écoutons ces nobles aveux : Je me suis senti la première disposition (celle de la faiblesse) a
témoigne à quel point, en cette circonstance, ils étaient préparés à sentir autrement que lui : Depuis longtemps, dit Pétion
e qu’on appellera toujours en France un homme comme il faut ; elle se sentit , de sa part, l’objet d’une pitié respectueuse et
acité de travail, ne vous arrêtez pas à cet obstacle. Il faut pouvoir sentir et penser ensemble, et ne former entre vous qu’un
j’ai fait un voyage éloigné, que je ne souffre pas, que si je pouvais sentir , je serais heureux et content, pourvu que vous le
99 (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212
était, nous dit Huet qui l’avait beaucoup connu, et qui même s’était senti dévotement enflammé par lui pendant une semaine s
cause des lettres pour devoir être reprochée à l’homme d’État qui en sentirait si bien la grandeur et la portée durable. Mézeray
t, il est bien d’une époque où de grandes choses se firent et où l’on sentait le prix de les bien représenter. Mézeray, avant d
ances sans nombre, et où la supériorité de la pensée se fait toujours sentir dans l’exécution : J’en prendrais à témoin, s’éc
sse s’inspirât des grandes choses auxquelles elle assistait, qu’il se sentît fier, comme il le dit, d’être d’une nation si gén
lande aride à traverser ; il est à tout moment en disette et le fait sentir  : « La fin de cette première race étant si vaste
scure à un trop grand jour ; il en est trop ébloui pour en jouir ; il sent en même temps que son sujet s’agrandit, et qu’il
ant le mérite sérieux de son histoire ne commence en effet à se faire sentir qu’à dater du moment où il s’appuie sur des chron
iction, à bien des égards, est ainsi toute voisine de ses origines et sent encore, pour ainsi dire, l’arbre d’où elle a été
100 (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »
admirer et goûter les Anciens à ceux qui n’en veulent pas et qui les sentent peu, est extrême. J’ai, en tout ceci, plus partic
raducteur et le critique qui s’était permis de louer ce qu’il croyait sentir  : « Rien, nous dit M. Jullien d’un air tout à fa
e se replacer pour bien se rendre compte, sinon de leur charme qui se sent de lui-même, dit moins de leur mérite ; autrement
rspective. J’accorde tout à fait que, « dès qu’on ouvre Homère, on se sent transporté dans le monde de l’instinct » ; qu’on
e Homère, on se sent transporté dans le monde de l’instinct » ; qu’on sent qu’on a affaire à des passions du monde enfant ou
d, sur Homère et sur la manière de le traduire15. Jamais on n’a mieux senti ni mieux marqué le mouvement et le large courant
rmes multiples de la sainte lumière. Sur les sommets sublimes, ils se sentent trop près du ciel pour être écrasés par sa grande
saire ! que de conditions pour arriver à goûter de nouveau ce qu’on a senti une fois ! Après quelques années d’interruption,
votre tour possession de la vie et des splendeurs du soleil, qui vous sentez hautement de la race et de l’étoffe de ceux qui o
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