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1 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »
forme des sensations est-elle saisie par une opération sensitive. Les sentiments de différence et de ressemblance. Passons main
ir la pensée abstraite et réfléchie. S’il n’y avait pas déjà, dans le sentiment même des choses inégales ou égales, différentes o
intellectuels entre des choses qui ne lui donnent, selon vous, aucun sentiment préalable et caractéristique de ces rapports ? N’
e un ensemble de rapports ; tous les états de conscience sont liés au sentiment de la succession ou de la durée, qui enveloppe en
simple du temps. C’est par une série d’expériences successives que le sentiment concret de tels ou tels rapports, demeurant invar
iment concret de tels ou tels rapports, demeurant invariable sous les sentiments de termes variables, s’extrait de ces sentiments,
invariable sous les sentiments de termes variables, s’extrait de ces sentiments , accroît son intensité et sa clarté par la répéti
’une manière sensible à la conscience et ne s’y traduise pas par un «  sentiment  » particulier, au sens anglais du mot feeling ; e
un « sentiment » particulier, au sens anglais du mot feeling ; et ce sentiment aura ceci d’analogue avec les autres qu’il est un
et au malaise, à la chaleur, au mal de tête ou, plus généralement, au sentiment d’une vie facile, d’une vie entravée, toutes chos
e, toutes choses qu’un peintre serait bien embarrassé de dessiner. Le sentiment a des nuances innombrables et indéfinissables, qu
les, qui n’en sont pas moins sensitives. Quelle est donc la nature du sentiment de différence ? Spencer, dans certains passages d
ologique, un état transitif entre deux autres états. En général, tout sentiment de relation est dans la conscience un sentiment d
ats. En général, tout sentiment de relation est dans la conscience un sentiment de transition ; ainsi, quand je passe de la lumiè
il se produit, d’une autre manière que par la continuation d’un même sentiment . Ceci posé, une autre question se présente. Le se
on d’un même sentiment. Ceci posé, une autre question se présente. Le sentiment de transition entre deux états, auquel se ramène
de transition entre deux états, auquel se ramène psychologiquement le sentiment de relation, peut être conçu de deux manières : o
t qu’une courte conscience simultanée des deux sensations. Il y a des sentiments simples et des sentiments mixtes ou composés. Le
simultanée des deux sensations. Il y a des sentiments simples et des sentiments mixtes ou composés. Le mélange de deux sentiments
ents simples et des sentiments mixtes ou composés. Le mélange de deux sentiments simples différents produit un sentiment de différ
composés. Le mélange de deux sentiments simples différents produit un sentiment de différence. » Le sentiment transitionnel entre
entiments simples différents produit un sentiment de différence. » Le sentiment transitionnel entre deux états, ou sentiment rela
ment de différence. » Le sentiment transitionnel entre deux états, ou sentiment relationnel, serait donc, selon cette doctrine, u
Cette théorie, selon nous, montre bien quelles sont les conditions du sentiment de différence : deux états et un état mixte où le
dant un instant des sensations différentes n’épuise pas le contenu du sentiment de différence, qui enveloppe encore en soi un car
tre les termes contrastés et leur fusion momentanée, il y a encore le sentiment même de contraste, qui est spécifique et plus ou
d’actif et d’intensif. Pour pénétrer plus avant dans la nature de ce sentiment de contraste, il faut, selon nous, outre la sensa
isir à la douleur est une résistance, une action contrariée. Après le sentiment du bien-être, nous avons le sentiment d’une résis
une action contrariée. Après le sentiment du bien-être, nous avons le sentiment d’une résistance, d’un obstacle, et même d’un obs
oureux. L’image du bien-être passé subsistant dans la mémoire avec le sentiment du malaise actuel, il en résulte un conflit de se
oire avec le sentiment du malaise actuel, il en résulte un conflit de sentiments en mutuelle résistance, une opposition, un contra
: il y a exertion de force, réalisation du mouvement par l’effort. Le sentiment de l’effort moteur est inséparable du changement
able du changement d’état appelé peine (πόνος) : il achève en nous le sentiment de la différence, il lui communique un caractère
t sensitif, intellectuel et moteur commun à tous les cas : ce sera le sentiment de la différence. C’est donc, en dernière analyse
des « contraires », où Platon voit une combinaison d’idées pures. Le sentiment de différence est dynamique : c’est celui de la p
n’en est pas moins vrai qu’entre le souvenir de la peine passée et le sentiment du plaisir présent il y a une certaine opposition
plaisir qui déborde. Il y a donc au moins trois états nécessaires au sentiment de la différence, et non pas seulement deux comme
sensation de résistance ou d’autre chose, pourra-t-elle constituer un sentiment de différence, de changement, de mouvement, de tr
tion des yeux, allant du rouge au bleu, du bleu au rouge. De même, le sentiment de différence n’est pas un état de conscience sim
e, le résidu de la sensation de lumière, la sensation d’obscurité, le sentiment de conflit au moment où la sensation d’obscurité
t donc dans un triple état sensible, auquel il faut ajouter encore le sentiment continu et total de l’existence, la cœnesthésie,
de l’existence, la cœnesthésie, qu’il faut chercher la « matière » du sentiment de différence. Encore n’est-ce là que le côté sen
s autres actifs, qui, subsistant dans le souvenir, se combinent en un sentiment de changement, en une « forme » de différence, et
 : il y a effort de telle chose à telle chose. En d’autres termes, le sentiment de la différence est sensori-moteur ; nous subiss
ttention et par la motion que nous en avons la claire conscience ; le sentiment de différence est donc une façon complexe non seu
ifférent ; s’il n’est point une perception venue du dehors, il est un sentiment interne et central, avec la réaction attentive et
la conscience des deux états précédents subsistant comme images et du sentiment transitionnel de conflit ou de résistance. Cet ét
it en les divisant et sert de pont entre les deux. Il est en effet un sentiment de changement, de passage, d’altération concrète 
à côté de l’état présent, notre conscience se trouve envelopper deux sentiments opposés avec un sentiment intermédiaire de transi
notre conscience se trouve envelopper deux sentiments opposés avec un sentiment intermédiaire de transition. — Mais comment savon
lui-même et dans son opposition à un autre état ; c’est donc avoir le sentiment d’une différence, d’un changement ; en d’autres t
jugement de différence, il n’est autre chose que la réflexion sur le sentiment de différence, réflexion qui a lieu principalemen
ntiment de différence, réflexion qui a lieu principalement lorsque le sentiment de différence a eu plusieurs fois l’occasion de s
eu plusieurs fois l’occasion de se produire. En ce cas, le résidu des sentiments antérieurs de contraste vient coïncider avec le s
résidu des sentiments antérieurs de contraste vient coïncider avec le sentiment actuel, l’augmente, lui donne un retentissement,
éfléchit sur lui-même. Si, de plus, le mot de différence a été lié au sentiment de différence, le jugement devient proposition.
tons lorsque deux différences ont été neutralisées, elle n’est pas le sentiment même de la neutralité, qui serait zéro ; mais c’e
timent même de la neutralité, qui serait zéro ; mais c’est un certain sentiment d’adaptation d’un état présent à l’état antérieur
iment d’adaptation d’un état présent à l’état antérieur similaire, un sentiment de retour à l’équilibre antérieur, qui fait qu’on
qu’on déploie sa force sans effort. Nous ne prétendons pas définir ce sentiment spécifique : définirions-nous la sensation de fac
sentiment spécifique : définirions-nous la sensation de facilité, le sentiment d’habitude ou, dans une autre sphère, la sensatio
iment d’habitude ou, dans une autre sphère, la sensation de vide ? Le sentiment de la ressemblance est un état de conscience, un
sensitif de la ressemblance est voilé, c’est précisément parce que le sentiment de la ressemblance présuppose deux différences an
tent de ce que l’impression produite par des objets semblables est un sentiment de retour à l’équilibre et d’état neutre pour en
eutre pour en faire un acte mystérieux du pur esprit, étranger à tout sentiment . Dans leurs discussions relatives à la ressemblan
fait, avant d’être jugé par la réflexion et exprimé par la parole. Le sentiment de l’identité n’est donc que le sentiment du reto
t exprimé par la parole. Le sentiment de l’identité n’est donc que le sentiment du retour à un premier état et à un premier mouve
te, il y a là, dis-je, tous les éléments nécessaires pour produire un sentiment d’égalité, de répétition symétrique. Un carré se
ions et des réactions motrices correspondantes ; si on n’avait pas ce sentiment confus et complexe d’égalité, on n’en pourrait pa
de mouvements qui se fondent, se superposent, coïncident, donnent le sentiment du retour à un état dont la représentation subsis
ion est faite par mon imagination sans que j’aie besoin de mètre ; le sentiment d’égalité se produit comme résultat au bout de ce
e travail. Pour se changer en une « idée » véritable et distincte, le sentiment de ressemblance n’a besoin que d’être renforcé, p
i entraine à sa suite les mouvements appropriés. Il en est de même du sentiment de différence. Et ce résultat est une conséquence
a sélection naturelle. A l’origine, il n’y eut pas même besoin que le sentiment de la ressemblance ou celui de la différence se d
osez maintenant que, dans le monde, il apparaisse un être chez qui le sentiment de la différence et de la ressemblance, contenu e
cas semblables avec conscience de la similitude, c’est-à-dire avec un sentiment de la ressemblance assez fort pour être réfléchi
econnaître simplement des objets semblables, il reconnaîtra encore le sentiment même qu’il a de la ressemblance, et il lui donner
mation. Dans tout état de conscience, dans toute sensation, à côté du sentiment passif de l’excitation, il y a toujours la consci
t acte de l’esprit. C’est précisément parce qu’on ne discerne pas les sentiments d’impulsion et de désir dans les actes intellectu
sourit de plaisir, et ce sourire signifie : Je sais. Toute idée, tout sentiment n’existe qu’en vue de l’action et tourne en actio
2 (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87
épondérante du facteur social dans la formation et l’évolution de nos sentiments  ; et par suite sur la possibilité d’une uniformis
e le rôle du milieu social et de l’éducation dans la formation de nos sentiments . Ce rôle ne peut être nié. Il y a de grands coura
physiologie de l’individu, qui fait que chacun ressent à sa façon les sentiments de son pays, de son milieu, de son époque et les
ne raison confuse et enveloppée (Leibnitz, Herbert). D’après eux, nos sentiments sont résolubles en idées. C’est admettre implicit
dées. C’est admettre implicitement que les idées peuvent agir sur les sentiments qui sont des idées inférieures et moins claires.
intelligibilité. Ainsi s’affirmerait la primauté de la raison sur le sentiment . On comprend dès lors aisément pourquoi les socio
ment d’une humanité qui ne serait plus guidée par des émotions et des sentiments , mais par les seules idées. Contrairement à la th
e est une théorie de la différenciation individuelle, dans l’ordre du sentiment comme dans l’ordre de la pensée. Ce n’est pas le
ité déborde les limites de l’intelligence ; qu’il y a une logique des sentiments indépendante de la logique du raisonnement et com
nt et combien plus puissante ! Logique du raisonnement et logique des sentiments  : ce sont là deux ordres différents et irréductib
t irréductibles, presque impénétrables l’un à l’autre. La logique des sentiments n’est pas modifiée par des enseignements abstrait
aux influences sociales. D’abord l’unicité et l’incommunicabilité du sentiment . Le sentiment est ce qu’il y a de plus individuel
s sociales. D’abord l’unicité et l’incommunicabilité du sentiment. Le sentiment est ce qu’il y a de plus individuel dans l’être,
a conscience où elle est née. À l’unicité et à l’incommunicabilité du sentiment s’ajoute son instantanéité qui achève de le rendr
isfaction et de mécontentement. Sans doute on peut se demander si ce sentiment d’insatiabilité n’est pas en partie d’origine soc
ulement. Car la sociabilité n’est pas tout. Ce n’est qu’autant que ce sentiment d’insatiabilité préexiste en germe dans la physio
us les Paradis humanitaires rêvés par les optimistes sociaux. Ici, le sentiment d’insatiabilité se retourne contre la sociabilité
rdance de nos inclinations ; le manque de coordination interne de nos sentiments  ; ce sont les désharmonies et les contradictions
paradoxalement. Cette incohérence affective se retrouve dans tous nos sentiments . — L’amour, a-t-on dit, est un « égoïsme à deux »
d’appétit de domination et d’amour du sacrifice se retrouve dans des sentiments supérieurs tels que le plaisir que nous prenons à
e suffit pas de vouloir être original dans l’ordre de la pensée ou du sentiment . Il conviendrait encore, du moment où on se pose
l’originalité, d’avoir des désirs vraiment neufs et intéressants, des sentiments qui vaillent la peine d’être exprimée. Or on cher
propres idées ; il traitera en ennemi, dans un instant, le désir, le sentiment présent. Enfin cet individualisme est trop global
s méconnaître les antinomies qu’on vient de constater dans l’ordre du sentiment , s’élève au-dessus de la revendication un peu sim
dans les groupes humains. Cet individualisme consiste à cultiver nos sentiments dans la mesure de notre richesse d’âme, à dévelop
s de purs égoïstes stirnériens. Ils sont, en partie, en communauté de sentiments avec leur groupe et ce n’est que dans la mesure o
sur celle de son groupe ; son effort d’intrépidité est suscité par un sentiment supérieur de sociabilité, par le dévouement à un
dans la suite, l’individualiste aristocrate, l’ariste dans l’ordre du sentiment , acquiert la conviction que l’altruisme grégaire
de la conscience (F. Alcan). — Voir aussi sur l’incommunicabilité du sentiment  : Amiel, Journal intime, I, p. 114 ; Benjamin Con
3 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre septième. Les sentiments attachés aux idées. Leurs rapports avec l’appétition et la motion »
Chapitre septième Les sentiments attachés aux idées. Leurs rapports avec l’appétit
motion I. — Le mouvement est lié, sous une forme latente, aux sentiments les plus dégagés en apparence de toute relation a
timents les plus dégagés en apparence de toute relation avec lui. Ces sentiments , en effet, ont toujours leurs conditions nerveuse
s. A mesure qu’on s’élève dans l’échelle des opérations mentales, les sentiments attachés aux idées deviennent de plus en plus com
dées deviennent de plus en plus complexes ; aussi, pour expliquer les sentiments supérieurs, par exemple les émotions esthétiques,
e, que toute motion et toute émotion suppose, c’est l’appétition. Les sentiments les plus intellectuels sont composés d’émotions s
s posés, passons succinctement en revue les catégories supérieures de sentiments et d’émotions ; nous les verrons s’expliquer par
uvoir ses muscles, ses membres, etc., sont des plaisirs volitifs. Les sentiments intellectuels qui accompagnent l’exercice de la p
tellection, se subdivisent eux-mêmes en deux groupes principaux : les sentiments d’ordre logique et les sentiments d’ordre dynamiq
es en deux groupes principaux : les sentiments d’ordre logique et les sentiments d’ordre dynamique. Les sentiments logiques sont c
s sentiments d’ordre logique et les sentiments d’ordre dynamique. Les sentiments logiques sont ceux qui naissent de l’accord mutue
ntation et de la pensée, cause un déplaisir, un choc intellectuel. Le sentiment de joie lié à la vérité objective n’est guère que
liée à l’intellection même, à l’acte du sujet intelligent. Aussi les sentiments logiques se ramènent-ils aux sentiments dynamique
sujet intelligent. Aussi les sentiments logiques se ramènent-ils aux sentiments dynamiques, c’est-à-dire à ceux que produit l’exe
de la vie. C’est donc bien toujours l’appétition qui fait le fond des sentiments intellectuels. L’attention, on s’en souvient, n’e
ntelligence que nous pouvons, en exerçant notre volonté, éprouver des sentiments intéressés ou désintéressés, égoïstes ou altruist
re sensibilité et à ses rapports avec nos autres puissances. Dans les sentiments esthétiques, nous sentons pour sentir, plutôt que
prend pas ce caractère de jouissance intelligente qui est la base du sentiment esthétique. Au contraire, le seul fait de réfléch
étiquement. La seconde classe d’émotions esthétiques est celle où le sentiment est déterminé par quelque combinaison ou arrangem
4 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »
vivant doit toujours transparaître sous la forme. II. Les idées, les sentiments et les volontés constituent le fond de l’art. — N
de l’art. — Nécessité des idées et de la science pour renouveler les sentiments mêmes. III. Le but dernier de l’art est de produi
phénomènes d’induction psychologique aboutissant à des idées et à des sentiments de nature plus complexe (sympathie pour les perso
représentés, intérêt, pitié, indignation, etc.), en un mot, tous les sentiments sociaux. Ces phénomènes d’induction sont ce qui r
homme sociable et bienveillant, sans quoi le métier, tuant en lui le sentiment , finirait par ôter de ses œuvres la vie, qui est
s gestes et son accent, tandis que l’artiste peut altérer jusqu’à son sentiment même et fausser son propre cœur. Flaubert, qui ét
ujours transparaître sous la forme, est fait d’abord d’idées, puis de sentiments et de volontés. Le mot ne peut rien sans l’idée,
re pour se rajeunir à jamais. La masse des sensations humaines et des sentiments simples est sensiblement la même à travers la dur
elle des idées, des connaissances, qui elles-mêmes réagissent sur les sentiments . La science a été, jusqu’ici du moins, susceptibl
ntemplation de la pure forme des choses finit toujours par aboutir au sentiment d’une monotone Maya, d’un spectacle sans fin et s
end infatigable, ce qui toujours relève et rafraîchit ; elle donne le sentiment que l’existence individuelle et même l’existence
r place, mais une ascension. Disons plus, l’amour de la science et le sentiment philosophique peuvent, en s’introduisant dans l’a
ment. » On croirait bien lire du Pierre Loti : c’est toujours ce même sentiment des vicissitudes à cycles réguliers et des transf
rdu dans la transparence sans fond des flots et de l’éther. Mais à ce sentiment se mêle ici quelque chose de nouveau, l’amour sin
ette usure de la sensibilité qu’on rencontre chez tant d’artistes, ce sentiment d’une vie passée tout entière à la reproduction v
ompte. Outre les idées, l’art a pour objet principal l’expression des sentiments , parce que les sentiments qui animent et dominent
art a pour objet principal l’expression des sentiments, parce que les sentiments qui animent et dominent toute vie valent seuls en
vrai plus que moi-même. Les hommes passent et leurs vies avec eux le sentiment demeure. Le sentiment ou, pour mieux dire la volo
e. Les hommes passent et leurs vies avec eux le sentiment demeure. Le sentiment ou, pour mieux dire la volonté, puisque tout sent
nt demeure. Le sentiment ou, pour mieux dire la volonté, puisque tout sentiment est une volonté en germe. Le sentiment est la rés
dire la volonté, puisque tout sentiment est une volonté en germe. Le sentiment est la résultante la plus complexe de l’organisme
lques-uns d’entre nous donnent parfois si facilement leur vie pour un sentiment élevé, c’est que ce sentiment leur apparaît en eu
parfois si facilement leur vie pour un sentiment élevé, c’est que ce sentiment leur apparaît en eux-mêmes plus réel tous les aut
le ; c’est avec raison que devant lui tout disparaît, s’anéantit. Tel sentiment est plus vraiment nous que ce qu’on est habitué à
qu’il faut avant tout sauver dans la vie, c’est son propre cœur. Les sentiments et les volontés, à leur tour, s’expriment dans le
omplète, destinée à ranimer l’intérêt par le contraste, à exciter les sentiments de pitié envers les personnages marquants par l’é
sentiments de pitié envers les personnages marquants par l’éveil des sentiments de crainte ou même d’horreur. En somme, nous ne p
t la vie. La seconde condition, c’est que ce personnage soit animé de sentiments que nous puissions comprendre et soient en nous-m
nts. Ceci posé, il peut arriver qu’un personnage antipathique par ses sentiments et ses actions, mais animé d’une vie intense, nou
ympathie que nous éprouvons pour un personnage dominé par nos propres sentiments ou par ceux qui nous semblent le plus désirables
asme et d’héroïsme. Mais il faut que ce soit là un élan du cœur et du sentiment , non un jeu de l’intelligence. Le personnage qui
er le général ; en littérature, disent-ils, il n’y a de vrais que les sentiments les plus généraux. Par malheur, les sentiments ne
n’y a de vrais que les sentiments les plus généraux. Par malheur, les sentiments ne peuvent pas s’abstraire de l’individu sentant.
as s’abstraire de l’individu sentant. Ce qui distingue précisément le sentiment de la pure idée, qui n’est pas l’objet de l’art,
t de la pure idée, qui n’est pas l’objet de l’art, c’est que, dans le sentiment , il y a toujours une part très grande d’individua
vidu, c’est l’ensemble des imperceptibles modifications qu’apporte au sentiment personnel l’influence de toute une époque, c’est
ut individu comme de toute époque, un noyau de sensations vives et de sentiments spontanés qui lui est commun avec tous les autres
e qu’il y a de fugitif dans le conventionnel, c’est la spontanéité du sentiment individuel, alors même que ce sentiment se dévelo
nnel, c’est la spontanéité du sentiment individuel, alors même que ce sentiment se développe sous l’action des pensées les plus r
action des pensées les plus réfléchies et les plus impersonnelles. Un sentiment intense joint à des idées toujours plus complexes
a pensée humaine et aussi de l’art humain. Ajoutons que le signe d’un sentiment spontané et intense, c’est un langage simple ; l’
5 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »
is que j’existe je n’ai cherché, je n’ai voulu de bonheur que dans le sentiment , et c’est par mes blessures que j’ai trop appris
le choix du cœur dont l’unique cause est le besoin de communiquer ses sentiments et ses pensées, l’espoir d’intéresser, la douce a
e par la destinée de son ami ; si se confiant mutuellement dans leurs sentiments réciproques, ils goûtent le repos que donne la ce
répondre que le succès des efforts de son ami n’influera pas sur vos sentiments pour lui ! si l’on n’est pas content de l’activit
t que votre ami mettait à vous seconder. Enfin, en mêlant ensemble le sentiment et les affaires, les intérêts du monde et ceux du
ne veut pas démêler, parce qu’il est plus honorable de l’attribuer au sentiment seul ; mais qui se compose aussi d’une autre sort
même, il faut qu’elle partage tout ce qui compose vos intérêts et vos sentiments , et c’est à la découverte, à la conservation de c
histoires, c’est à des compagnons d’armes que l’on supposait de tels sentiments , et les dangers que l’on affronte ensemble, en ap
emble. Mais tous ces mouvements généreux que produit le plus beau des sentiments des hommes, la valeur, sont plutôt les qualités p
litaire, ni celle de l’ambition, et peut-être verra-t-on alors que ce sentiment est le plus exigeant de tous dans les âmes ardent
sensibilité de son ami, et quand on éprouverait l’un pour l’autre un sentiment semblable, on serait fatigué mutuellement de l’ex
, règlent à l’avance quel pouvoir sur leur bonheur ils donneront à ce sentiment , et s’acquittent d’un penchant comme d’un devoir 
à son tour. La confidence même que l’on s’adresse l’une à l’autre de sentiments moins exclusifs, porte avec elle le même caractèr
nt toutes au même but ; et cette espèce de jalousie qui se compose du sentiment et de l’amour propre, est la plus difficile à dom
ite de la ruine de l’autre. Il faudrait donc ou une absence totale de sentiments vifs qui, en détruisant la rivalité, amortirait a
deux amis d’un sexe différent, qui n’ont aucun intérêt commun, aucun sentiment absolument pareil, semblent devoir se rapprocher
cette opposition même ; mais si l’amour les captive, je ne sais quel sentiment , mêlé d’amour propre et d’égoïsme, fait trouver à
par l’amour, ils cherchent dans leur amitié tout le dévouement de ce sentiment , et il y a une sorte d’exigence naturelle, entre
is on ne s’accoutume pas à voir les bornes, que la nature même de son sentiment met aux preuves de son amitié ; on croit donner p
nt égal ; il y a quelquefois plus de parité dans les extrêmes, et les sentiments sans bornes se croient plus aisément semblables.
faut éloigner de toutes les affections de l’âme, jusqu’à l’égoïsme du sentiment . Contentez-vous d’aimer, vous, qui êtes nés sensi
lui ; celui qui trouve, dans les jouissances qu’il donne, le prix des sentiments qu’il éprouve ; celui dont l’âme est si agissante
6 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »
ésentation et à l’intelligence. Théories de Leibniz et de Herbart. Le sentiment est-il de l’intelligence confuse ? — Théorie de H
laisir et de la douleur à l’appétition. La tendance précède-t-elle le sentiment , ou en est-elle la suite ? I Rapport du plaisi
la théorie intellectualiste une signification meilleure en faisant du sentiment l’intuition confuse de notre bien propre, non d’u
t ou la diminution de notre vitalité42. Hegel, à son tour, appelle le sentiment une connaissance confuse. D’après toutes ces théo
ion de la vitalité intense et harmonieuse suive ou même accompagne le sentiment agréable, nous ne saurions admettre que ce soit c
emblance, on a prétendu que l’opération intellectuelle qui produit le sentiment est inconsciente. Nicolas Grote, par exemple, fai
t le sentiment est inconsciente. Nicolas Grote, par exemple, fait des sentiments « le produit conscient d’une estimation inconscie
de douleur. La forme la plus achevée de la doctrine qui explique les sentiments par des phénomènes intellectuels est celle de Her
r des phénomènes intellectuels est celle de Herbart. Selon lui, si le sentiment n’est pas lui-même une représentation, il résulte
trouvent au fond des autres et qui, en se compliquant, produisent les sentiments supérieurs. Ces plaisirs et ces peines élémentair
ditives produisent un effet déprimant ; toutes semblent provoquer des sentiments de plaisir ou de déplaisir, par rapport auxquels
eulement au moment où l’acier du bistouri sort de la chair qu’on a le sentiment d’une cruelle déchirure. « Un coup violent au pie
de la peine avec l’intelligence. En premier lieu, nous l’avons vu, le sentiment n’est pas la représentation même, ni un rapport d
qui lui résiste ou lui cède. Si donc la perception ne précède pas le sentiment , il n’en est pas moins vrai qu’elle le suit imméd
suit immédiatement ou plutôt l’accompagne. C’est ce qui donne à tout sentiment une valeur intellectuelle et proprement esthétiqu
léments antagoniques. C’est aussi en ce sens qu’on peut dire que tout sentiment de plaisir ou de peine enveloppe des idées ; ces
r, dans l’odeur. Les plaisirs mêmes de la vie organique produisent un sentiment de vitalité profonde qui, contrairement au préjug
s, la vérité qu’on peut retirer des systèmes qui ont voulu réduire le sentiment à l’intelligence jugeant les rapports des objets
it pas par un jugement, encore moins par un raisonnement, mais par ce sentiment immédiat qui est le germe de tout jugement. Concl
e du plaisir, s’il existe en nous des tendances innées antérieures au sentiment et causes du sentiment même, ou si c’est au contr
te en nous des tendances innées antérieures au sentiment et causes du sentiment même, ou si c’est au contraire le sentiment qui e
au sentiment et causes du sentiment même, ou si c’est au contraire le sentiment qui est la cause première des tendances. Nous avo
quement par le mot de tendance et, en ce sens, la tendance précède le sentiment . Si, au lieu de considérer dans l’organe le mouve
ait ipso facto que les tendances, au moins végétatives, précèdent les sentiments  ; mais on peut toujours se demander si un rudimen
En nous, l’irréfragable preuve de l’antériorité des tendances sur les sentiments particuliers, c’est qu’elles sont le produit de l
t de la sélection naturelle. Nous naissons disposés pour tels ou tels sentiments , et pour tels mouvements consécutifs : les circon
actions et expansions rythmiques, régulières, n’aurait besoin que des sentiments généraux d’aise ou de malaise ; le reste se ferai
uctives et désintégratives. » Si, au lieu de placer l’action sous le sentiment , on place au contraire le sentiment sous l’action
u lieu de placer l’action sous le sentiment, on place au contraire le sentiment sous l’action, on aboutit alors, avec Horwicz et
timent sous l’action, on aboutit alors, avec Horwicz et Stumpf, à des sentiments détachés, à des sortes d’atomes de sentiments qui
orwicz et Stumpf, à des sentiments détachés, à des sortes d’atomes de sentiments qui n’ont aucune raison d’être : ici un rudiment
ompte et actif pour le compte d’autrui. L’hypothèse de la primauté du sentiment par rapport à l’action n’explique donc pas le sen
a primauté du sentiment par rapport à l’action n’explique donc pas le sentiment même. De plus, elle n’explique pas l’action, puis
e d’une passivité préalable ; la causalité, l’efficacité, la force du sentiment ne se comprennent pas, et on ne sait avec quoi l’
Pourtant, on comprend à la rigueur que l’être agisse pour agir, si un sentiment agréable est la conséquence de toute action, et u
r, si un sentiment agréable est la conséquence de toute action, et un sentiment plus agréable la conséquence d’un surplus d’actio
éjugé vulgaire, qui imagine une activité absolument dépourvue de tout sentiment et de toute perception, témoigne en laveur de la
lement contrarié et contrebalancé par un élément pénible, à savoir le sentiment d’usure et de manque, qui accompagne la passivité
7 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »
, la méditation de la philosophie, se sont perdues dans le vague d’un sentiment délicieux ; la vie qui pèse était entraînante, et
ù quelque acte d’un dévouement absolu, lui donne au moins une idée du sentiment qui oppressait le cœur par l’impossibilité de l’e
me où elle pouvait perdre l’amour qu’il avait pour elle, éprouvait un sentiment féroce et tendre, qui lui faisait chérir la mort
Gloire, ambition, fanatisme, votre enthousiasme a des intervalles, le sentiment seul enivre chaque instant, rien ne lasse de s’ai
mour, ou, pour mieux m’exprimer, le dévouement absolu de son être aux sentiments , au bonheur, à la destinée d’un autre, comme la p
é, qui inspire à l’âme l’élévation de la philosophie, et l’abandon du sentiment . On échappe au monde par des intérêts plus vifs q
ône des Césars. Enfin, à quelque époque de l’âge qu’on transportât un sentiment qui vous aurait dominé depuis votre jeunesse, il
utes. Quel est l’esprit supérieur qui ne trouve pas dans un véritable sentiment le développement d’un plus grand nombre de pensée
t un jour, une heure de cet enivrement qui dérobe l’existence ; et le sentiment fait éprouver, pendant toute sa durée, une suite
ité du cœur de l’homme. Mais s’il est dans l’univers deux êtres qu’un sentiment parfait réunit, et que le mariage a lié l’un à l’
 ! Ces mots ne sont jamais sortis de mon cœur. Ah ! qu’il est beau ce sentiment qui, dans l’âge avancé, fait éprouver une passion
pérance d’une si heureuse destinée, mais l’on abandonne son âme à des sentiments , qui décolorent le reste de l’existence ; on épro
r de souffrir, dans la carrière des passions, dans celle surtout d’un sentiment qui, prenant sa source dans tout ce qui est vrai,
t des hommes, et même un grand nombre de femmes, n’ont aucune idée du sentiment tel que je viens de le peindre, et Newton a plus
e l’amour. Une sorte de ridicule s’est attaché à ce qu’on appelle des sentiments romanesques, et ces pauvres esprits, qui mettent
par vanité, ou chez les hommes dans leur jeunesse, l’apparence de ce sentiment , que ces ressemblances avilies, ont presque effac
qui promettent une ressemblance certaine entre les caractères et les sentiments  : l’attrait d’une figure séduisante, cette espèce
e, enfin, comme plus indéfinissable que tout autre charme, inspire ce sentiment qui, d’abord, ne se rendant pas compte de lui-mêm
d’intéresser l’objet de sa tendresse : il semble que l’on éprouve un sentiment qui doit se communiquer ; il semble qu’on n’est s
u cœur, alors même qu’elles tuent. À côté des malheurs, causés par le sentiment , c’est peu que les circonstances extérieures qui
des cœurs ; quand on n’est séparé que par des obstacles étrangers au sentiment réciproque, on souffre, mais l’on peut et rêver e
absolu, mais c’est dans l’ensemble de la vie, dans le cours même d’un sentiment , que leur destinée déplorable reprend son inévita
mme, et se dégager de tout, en attribuant tout à l’amour, comme si un sentiment , un don de plus, diminuait le prix des autres. Sa
ée d’affecter si elle ne l’éprouvait pas. On dira, que peu importe au sentiment l’idée du devoir, qu’il n’en a pas besoin tant qu
ent encore aggraver dans une femme les malheurs de l’amour ; c’est le sentiment qui fait la blessure, mais l’amour-propre y jette
a vie, quand leur guide les a trahi, elles ne savent ni renoncer à un sentiment qui ne laisse après lui que l’abîme du néant, ni
isable en regrets, les hommes ont un but dans l’amour, la durée de ce sentiment est le seul bonheur des femmes. Les hommes, enfin
r ? Il reste des devoirs, il reste des enfants, il reste aux mères ce sentiment sublime dont la jouissance est dans ce qu’il donn
prix ne voudrait-on pas n’avoir jamais aimé, n’avoir jamais connu ce sentiment dévastateur qui, semblable au vent brûlant d’Afri
s politiquement, je crois que les républiques ne peuvent se passer du sentiment qui portait les Anciens à se donner la mort ; et
8 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »
L’émotion esthétique et son caractère social— L’agréable et le beau. Sentiment de solidarité organique inhérent au sentiment du
L’agréable et le beau. Sentiment de solidarité organique inhérent au sentiment du beau : notre organisme est une société de viva
e organisme est une société de vivant et le plaisir esthétique est le sentiment d’une harmonie. L’utile et le beau ; leurs différ
ctuelles qui sont l’une des marques auxquelles nous reconnaissons les sentiments esthétiques. Les sensations de l’ouïe et de la vu
lois qui font que la représentation subjective d’un mouvement ou d’un sentiment est ce mouvement ou ce sentiment commencé en nous
on subjective d’un mouvement ou d’un sentiment est ce mouvement ou ce sentiment commencé en nous, font que la perception chez aut
cé en nous, font que la perception chez autrui d’un mouvement ou d’un sentiment en sont le retentissement en nous-mêmes. A ce suj
on a appelé la volupté de la pitié. Mais ce qui importe, c’est que le sentiment d’un encouru danger par un individu ou d’une doul
volution, car il est constitué par l’excitation du groupe de tous les sentiments antisociaux, que la civilisation tend à dissoudre
dissoudre. La pitié, au contraire, excite en nous tout le groupe des sentiments sociaux les mieux coordonnés et systématisés ; de
II — L’émotion esthétique et son caractère social Dans l’étude des sentiments et des êtres, les uns font commencer le sentiment
Dans l’étude des sentiments et des êtres, les uns font commencer le sentiment esthétique un peu plus haut, les autres un peu pl
t quelle solidarité existe entre toutes les parties de notre être. Le sentiment du beau n’est que la forme supérieure du sentimen
de notre être. Le sentiment du beau n’est que la forme supérieure du sentiment de la solidarité et de l’unité dans l’harmonie ;
est la conscience d’une société dans notre vie individuelle. Dans le sentiment du beau, le sujet sentant a donc une part non moi
té unifiée, qui ne soit plus ou moins esthétique. Une sensation ou un sentiment simple ne saurait guère être esthétique, tandis q
ment simple ne saurait guère être esthétique, tandis qu’il est peu de sentiments et de sensations, quelle que soit leur humble ori
le. De même, en face de certains paysages que l’œil contemple avec un sentiment banal d’aise et de facilité, il faut un réveil de
veil de la conscience et de la volonté pour faire naître le véritable sentiment L’admiration esthétique est, dans une certaine me
complexe et plus conscient, plus intellectuel et plus volontaire ; le sentiment du beau, c’est la jouissance immédiate d’une vie
té et dont l’intelligence perçoit immédiatement l’harmonie. Dans tout sentiment de jouissance comme tel et considéré en lui-même,
armonie ; il y a donc déjà un rudiment de valeur esthétique ; mais ce sentiment ne devient vraiment esthétique que quand l’intell
ns nos Problèmes d’esthétique contemporaine, nous avons montré que le sentiment de l’utile n’exclut pas toujours le plaisir du be
fois, nous repensons plus clairement la pensée vague de la nature. Le sentiment poétique n’est pas né de la nature, c’est la natu
en une certaine mesure. L’être vivant et sentant prête aux choses son sentiment et sa vie. Il faut être déjà poète en soi-même po
entre nous et l’âme des choses : le paysage est un état d’âmes. Si le sentiment de la nature est déjà un sentiment social, à plus
paysage est un état d’âmes. Si le sentiment de la nature est déjà un sentiment social, à plus forte raison tous les sentiments e
la nature est déjà un sentiment social, à plus forte raison tous les sentiments esthétiques excités par nos semblables auront-ils
s semblables auront-ils le caractère de sociabilité. En s’élevant, le sentiment du beau devient de plus en plus impersonnel. L’ém
é les conditions de la vie la plus sociale et la plus universelle. Le sentiment moral est essentiellement actif, et, comme dit Ka
me la finalité, nous avons cependant reconnu que cette émotion est le sentiment d’une solidarité déjà existante, soit commencée,
ulation générale et harmonieuse de la vie consciente qui constitue le sentiment du beau. L’art peut, pour cela, se servir seuleme
de notre vie. Nous retrouvons un fragment de nos sensations, ; de nos sentiments , de notre visage intérieur dans toute ; imitation
iré d’une antipathie mêlée parfois de crainte légère, que compense le sentiment de l’illusion. Ce genre de plaisir en face des œu
semblées, où un grand nombre d’hommes réunis sont en communication de sentiments et de pensées. Le mouvement est le signe extérieu
observer Fechner, une valeur symbolique, expressive de la vie et des sentiments , par conséquent des mouvements mêmes. L’architect
mble inorganisé et inerte. En résumé, l’art est une extension, par le sentiment , de la société à tous les êtres de la nature, et
est pas étrangede supposer avec M. Ochorowiez que toute émotion, tout sentiment et bien des idées même pourraient avoir leur trad
9 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562
omme ; ce caractère ne peut être étranger ni à ses opinions, ni à ses sentiments  ; il modifie tout son être. Examinons donc quel s
des écrivains philosophes, et chez une nation libre. Les images, les sentiments et les idées représentent les mêmes vérités à l’h
a dans la nature une image qui sert à la peindre, et dans le cœur un sentiment qui correspond à cette pensée par des rapports qu
près la réunion plus ou moins complète de ces moyens d’influer sur le sentiment , l’imagination ou le jugement, que nous pouvons a
. Si vous détaillez trop les idées, elles échappent aux images et aux sentiments , qui rassemblent au lieu de diviser. Les expressi
ont que de bizarres fantômes ou des tableaux de simple amusement. Les sentiments qui ne réveillent dans la pensée aucune idée mora
e aucune idée morale aucune réflexion générale, sont probablement des sentiments affectés qui ne répondent à rien de vrai dans auc
, il n’y a ni philosophie, ni tableaux frappants dans ses écrits. Les sentiments qui ne peuvent se rapporter à des idées justes, n
elles. Les pensées qui peuvent être offertes sous le double aspect du sentiment et de l’imagination, sont des pensées premières d
ois de toutes les facultés de l’homme, la raison, l’imagination et le sentiment  ; facultés qui toutes concourent également, par d
ens, au développement des mêmes vérités. Fénelon accorde ensemble les sentiments doux et purs avec des images qui doivent leur app
es les qualités du style, l’enchaînement des idées, la profondeur des sentiments et la force des images. On trouve, dans ce dialog
onvenir que les livres philosophiques qui n’en appellent jamais ni au sentiment , ni à l’imagination, servent d’une manière beauco
osophique, s’il parle à l’homme tout entier, s’il réveille en lui les sentiments et les pensées qui agrandissent toutes les questi
nt sans cesse des fautes semblables, quand ils veulent développer des sentiments profonds ou des vérités morales. Sans doute il es
rait dit ; mais quand on parle en son propre nom, ce sont ses propres sentiments que l’on montre, même alors que l’on fait des eff
ue ses pareils ne dussent jamais méconnaître. L’expression calme d’un sentiment élevé, l’énonciation claire d’un fait, ce style d
rit ne peut le feindre : non seulement ce langage est le résultat des sentiments honnêtes, mais il les inspire encore avec plus de
té dans un gouvernement libre. Ce style provient d’une telle suite de sentiments en accord avec les vœux de tous les hommes honnêt
, le premier dans les affections de son pays , que de pensées, que de sentiments étaient rappelés par ces expressions ! Ce retour
ls sont entrés en discussion avec la raison, quelquefois même avec le sentiment  ; mais alors ils ont été, ce me semble, inférieur
tifs des actions du gouvernement, et faisait connaître avec force les sentiments des magistrats. Tels sont les principaux secours
endu depuis dix années, et ces dix années ont certainement excité des sentiments et des idées d’un genre tout à fait nouveau. Peut
aite de l’éviter. Lorsque c’est la finesse des idées ou l’énergie des sentiments qui inspirent le besoin d’une expression plus nua
ntroduire des sons qui blessent l’oreille. L’âme, en se pénétrant des sentiments nobles et des pensées élevées, éprouve une sorte
10 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De la tendresse filiale, paternelle et conjugale. »
bonheur ; il s’agit donc de savoir maintenant, quelles jouissances de sentiment , les pères et les enfants peuvent attendre les un
sont aimés, soit que les parents éprouvent pour leurs enfants plus de sentiments qu’ils ne leur en inspirent. Commençons par la pr
ce prestige, comme tous, ne peut faire effet que pendant un temps. Le sentiment , usurpateur, veut chaque jour de nouvelles conquê
devoir ; il place au-dessus des bienfaits leur inépuisable source, le sentiment , et si l’on veut toujours maintenir les différenc
e, c’est pour celui à qui l’avantage appartient, que la dépendance du sentiment est la plus nécessaire et la plus aimable. Une tr
liquent. Dans la seconde supposition, peut-être la plus naturelle, le sentiment maternel, accoutumé par les soins qu’il donne à l
uvé que, dès que le besoin de la réciprocité commence, le bonheur des sentiments s’altère, que l’enfance est l’époque de la vie, q
à la fois ce qu’il y a de plus doux dans la vérité et l’illusion, le sentiment qu’on éprouve, et celui qu’on se flatte d’obtenir
ister simultanément, les pères et les enfants, dans la réciprocité de sentiments qu’ils veulent les uns des autres, oublient presq
toute influence durable sur la conduite finissant avec le pouvoir du sentiment , le point juste n’est presque jamais atteint dans
e autre chose que de ce qu’ils vous doivent, et l’on courre, dans son sentiment pour eux, les mêmes chances qu’amènent toutes les
n plus funeste et plus naturelle ; toute l’égalité qui existe dans le sentiment de l’amour suffit à peine pour éloigner de son ex
a vie, d’avoir inventé des circonstances qui, sans le secours même du sentiment , confondent deux égoïsmes au lieu de les opposer 
communs, offre mille occasions de se blesser, qui ne naissent pas du sentiment , mais finissent par l’altérer. Personne ne sait à
és qui peuvent détruire pour jamais ce qu’il y avait d’exalté dans le sentiment  ; c’est donc de tous les liens celui où il est le
renverse l’autre, un avantage exclut celui qui doublait son prix ; le sentiment dans sa plus grande force est exigeant par sa nat
et des jouissances qu’on peut puiser dans ses propres affections, le sentiment , de quelque nature qu’il puisse être, n’est jamai
11 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512
au-dessus d’elle les jouissances de la vertu, et de donner à tous les sentiments de l’âme une grande valeur, pour relever d’autant
sentiments de l’âme une grande valeur, pour relever d’autant plus le sentiment suprême, l’amour du bien et des hommes. Le secret
nheur et la gloire de la nation, et vous flétrissez la vivacité de ce sentiment  ; si vous inspirez aux hommes distingués cette so
force des préjugés, ne pourraient plus agir que sur la puissance des sentiments vrais, ces plaisanteries attaqueraient le princip
trace de simples ridicules ou de bizarres institutions. On éprouve un sentiment confus de tristesse dans les scènes les plus comi
s femmes trompées. La confiance que peuvent avoir les femmes dans les sentiments qu’elles inspirent, peut être, avec raison, l’obj
qui peut servir aux progrès de la philosophie, comme la raison et le sentiment . La tragédie appartient à des affections toujours
qui la perdent quand on leur suppose un droit à la posséder, tous ces sentiments agissent sur l’âme, indépendamment du talent de l
iateurs ; mais cette émotion n’agrandit pas davantage la pensée et le sentiment . Il y a dans un ouvrage allemand une observation
directement à la peinture philosophique d’un grand caractère ou d’un sentiment profond. Toutes les affections des hommes pensant
ins, c’est bien plutôt dans la hauteur des idées et la profondeur des sentiments que dans les souvenirs et les allusions historiqu
lles qui doivent caractériser la tragédie, et plus que tout encore le sentiment du malheur, tel que nous avons appris à l’éprouve
de caractériser les mouvements de l’âme. Les expressions voilées, les sentiments contenus, les convenances ménagées supposent un g
sujets historiques ; mais il faut peindre les grands hommes avec les sentiments qui réveillent pour eux la sympathie de tous les
e fait passer et repasser sans cesse dans notre cœur des idées et des sentiments qui tourmentent notre être en dedans de nous-même
le exige, sans y porter des idées étrangères à la suite naturelle des sentiments . On ne saurait nier cependant qu’une tragédie en
la féerie : ce serait celle qui pourrait entretenir l’homme dans les sentiments les plus purs qu’il ait jamais éprouvés, et rappe
n France : l’on mettra dans les vers des idées philosophiques, ou des sentiments passionnés ; mais l’esprit humain est arrivé, dan
ve. Or, la mythologie n’est pour les modernes ni une invention, ni un sentiment . Il faut qu’ils recherchent dans leur mémoire ce
ammer Didon en jouant avec elle, peint-elle aussi bien l’origine d’un sentiment passionné, que les vers si beaux qui nous exprime
qu’ils puisent dans les livres des ressources pour embellir ce que le sentiment seul suffisait pour animer. Le travail de l’espri
fois nouvelles et vraies, l’intérêt des hommes pour les idées et les sentiments qu’ils éprouvaient à leur insu ; la poésie doit s
tre siècle, ne peut s’aider d’aucune illusion : elle peut exalter les sentiments vrais ; mais il faut toujours que la raison appro
-Pierre ; c’est l’observation de la nature dans ses rapports avec les sentiments qu’elle fait éprouver à l’homme. Les anciens, en
gues, l’obscurité des nuages, les oiseaux épouvantés, et le récit des sentiments qui remplissaient l’âme de Saint-Preux et de Juli
e font éprouver les écrits qui pénètrent dans les pensées et dans les sentiments de l’homme, ou servent à vous faire connaître la
ites qui resserrent douloureusement notre cœur, une émotion vague, un sentiment élevé les fait oublier pendant quelques instants 
gloire, le dégoût de l’existence peut inspirer de grandes beautés de sentiment  ; c’est d’une certaine hauteur que tout se contem
a véritable inspiration du talent : qui ne se sent pas atteint par ce sentiment , ne peut prétendre à une grande gloire comme écri
s attachés à l’immoralité. L’inquiétude qui nous dévore finira par un sentiment vif et décidé, dont les grands écrivains doivent
retour à la vertu n’est pas éloignée, et déjà l’esprit est avide des sentiments honnêtes, si la raison ne les a pas encore fait t
sance qui reste à l’imagination consiste dans l’art d’animer, par des sentiments et des tableaux, les vérités morales et philosoph
de madame de Genlis ; le tableau des situations et l’observation des sentiments lui méritent une première place parmi les bons éc
12 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585
la louange ou par le blâme distribués avec justice ? Dans ce chaos de sentiments et d’idées qui a existé pendant quelque temps en
flétrissaient les cœurs. Il n’y a de variété que dans la nature ; les sentiments vrais inspirent seuls des idées neuves. Quel effe
dans lesquelles on verrait la parole marcher sans la pensée, sans le sentiment , sans la vérité, comme une espèce de litanie, com
re des lumières. Le son pur de la vérité qui fait éprouver à l’âme un sentiment si doux et si exalté, ces expressions justes et n
principes pour juges des mêmes actions. La morale est inépuisable en sentiments , en idées heureuses pour l’homme de génie qui sai
rir à la pensée tout l’ensemble des idées vraies, toute l’énergie des sentiments honnêtes, aucun homme soumis à de telles contrain
entendre ? L’éloquence ne peut se composer que d’idées morales et de sentiments vertueux : et dans quels cœurs retentiraient main
’on entre en partage avec lui. Que fera l’éloquence au milieu de tels sentiments , l’éloquence à laquelle il faut, pour être toucha
nt une âme encore ignorée, qui entendrait la vôtre, et céderait à vos sentiments  ! Eh bien ! cette foule vous représente la vérita
encore en espérer quelques succès ? L’éloquence appartenant plus aux sentiments qu’aux idées, paraît moins susceptible que la phi
finis. Cependant, comme les pensées nouvelles développent de nouveaux sentiments , les progrès de la philosophie doivent fournir à
nimé du feu le plus pur. Cette élévation n’ôte rien à la vivacité des sentiments , à cette ardeur si nécessaire à l’éloquence, à ce
opinion établie dès l’enfance, une opinion qui, se mêlant à tous les sentiments de la nature, agrandit les idées sans refroidir l
onne à leur langage un nouveau degré de profondeur et d’éloquence. Ce sentiment de mélancolie que chaque siècle doit développer d
e, si elle se concentre dans son foyer naturel, dans la puissance des sentiments sur notre âme. Il s’établit depuis quelque temps
injustes causes, on ne veut plus que des esprits droits appellent les sentiments au secours des idées justes. Je crois, au contrai
ence ayant toujours besoin du mouvement de l’âme, ne s’adresse qu’aux sentiments des hommes, et les sentiments de la multitude son
mouvement de l’âme, ne s’adresse qu’aux sentiments des hommes, et les sentiments de la multitude sont toujours pour la vertu. Il e
s. Ce qui est éloquent dans le fanatisme de la religion, ce sont les sentiments qui conseillent le sacrifice de soi-même pour ce
la question, et que le raisonnement seul la dénaturait, parce que le sentiment ne peut errer en lui-même, et que les conséquence
rrer en lui-même, et que les conséquences que l’argumentation tire du sentiment sont les seules erreurs possibles. Ces erreurs su
stingués pourrait se décider dans le calme de la retraite par le seul sentiment de la vertu ; mais lorsqu’il faut du courage pour
ez l’éloquence, une réunion d’hommes serait toujours conduite par les sentiments les plus vulgaires ; car dans l’état habituel, ce
par les sentiments les plus vulgaires ; car dans l’état habituel, ces sentiments sont ceux du plus grand nombre, et c’est au talen
se s’abandonner à l’expression de l’enthousiasme pour faire naître ce sentiment dans les autres ; il faut que tout soit libre pou
13 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340
22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ou
e ainsi qu’il en faut décider en general, c’est-à-dire par la voïe du sentiment , et suivant l’impression que le poëme ou le table
ein de fautes contre les regles peut être un ouvrage excellent. Or le sentiment enseigne bien mieux si l’ouvrage touche et s’il f
age plaît ou qu’il ne plaît pas, mais cette voïe ne vaut pas celle du sentiment lorsqu’il s’agit de décider cette question. L’ouv
un poëme ou sur un tableau, que pour rendre raison de la décision du sentiment et pour expliquer quelles fautes l’empêchent de p
question, à moins qu’on ne raisonne pour justifier le jugement que le sentiment a porté. La décision de la question n’est point d
t du ressort du raisonnement. Il doit se soumettre au jugement que le sentiment prononce. C’est le juge compétent de la question.
er la regle et le compas. C’est enfin ce qu’on appelle communément le sentiment . Le coeur s’agite de lui-même et par un mouvement
ns leurs sensations. Il est aussi rare de voir des hommes nez sans le sentiment dont je parle, qu’il est rare de trouver des aveu
un objet capable de toucher par lui-même, et s’il est bien imité. Le sentiment nous apprend ce qui en est avant que nous aïons p
oportions du portrait ? Les peintres mêmes diront qu’il est en eux un sentiment subit qui dévance tout examen, et que l’excellent
on entend alors par le mot d’esprit, la justesse et la délicatesse du sentiment . Les françois sont en possession de donner au mot
la montre, c’est l’impression que l’ouvrage fait sur nous. Plus notre sentiment est délicat, ou si l’on veut, plus nous avons d’e
ofession qui suppléent par la connoissance des regles à la finesse du sentiment qui leur manque bien souvent, ne jugent pas aussi
la peinture, car, comme le dit Ciceron. Tous les hommes, à l’aide du sentiment intérieur qui est en eux, connoissent sans sçavoi
uvrage par leur avis, ni même de rendre methodiquement raison de leur sentiment , leur décision ne laisse pas d’être juste et sûre
ple, depuis l’établissement des opera, le public, capable de dire son sentiment sur la musique s’est augmenté des trois quarts à
insi que le mérite d’un poëme et d’un tableau, doivent tomber sous le sentiment , ajoutent foi au rapport de l’auditeur, et ils s’
ns qui font qu’elle ennuïe, les hommes n’en défereroient pas moins au sentiment general. Ils ne laisseroient pas de croire que la
on ne comprend pas le raisonneur. Est-il décidé autrement que par le sentiment general que certaines couleurs sont naturellement
14 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »
ce. Une insulte excite la colère, c’est-à-dire que certaines idées et sentiments d’honneur acquièrent tout d’un coup une extrême i
n du mouvement des états de conscience, du cours de nos idées, de nos sentiments , de nos volitions : la colère et la terreur, par
émotion est donc, en définitive, le changement soudain apporté par le sentiment au développement antérieur des états de conscienc
le cœur, les membres ; la terreur produit des effets de paralysie. Le sentiment , étant ainsi cause de changements dans l’intensit
est plus alors, selon lui, en son origine, que l’effet produit par le sentiment sur l’attention53. Aussi Wundt aboutit à faire de
à l’égard des mouvements de l’âme plus complexes, à peu près comme le sentiment esthétique éveillé par une forme géométrique simp
a crainte. De là on peut conclure que l’effet immédiat et premier des sentiments doit être cherché dans le domaine de l’activité e
tit qui est modifié ; les perturbations ultérieures dans le cours des sentiments , des idées, des mouvements organiques, sont dériv
aphore. » Il caractérisait ainsi avec exactitude cette traduction des sentiments en mouvements analogues qu’on appelle leur expres
, babiller et embrasser ; » ce jeune psychologue ne séparait point le sentiment de son expression. Un homme qui sait que sa vie e
t actuellement en fureur que si cette haine agit sur son corps. » Les sentiments trop faibles pour produire au dehors une expressi
ience54. » Pour rendre compte du déterminisme réciproque qui lie les sentiments intérieurs aux mouvements extérieurs, on peut emp
dans le physique et du physique dans le mental ? Toute expression des sentiments a, par définition même, un côté psychologique et,
l’ennemi ou pour le défier ; puis cet acte s’est associé peu à peu au sentiment de la colère et est devenu machinal ; enfin il s’
dans la douleur. On voit la nécessité, pour expliquer le langage des sentiments , de subordonner le point de vue biologique de l’é
itation du système musculaire serait proportionnelle à l’intensité du sentiment , quelle qu’en tut d’ailleurs la nature : une fort
e la queue la rend capable de fournir, dès l’origine, l’indication du sentiment naissant ; la plus ou moins grande élévation de l
son que la figure est le meilleur indice du degré d’intensité dans le sentiment . Mosso objecte, il est vrai, que nous avons dans
caractère agréable ou pénible des émotions. D’après lui, l’énergie du sentiment , quelle qu’en soit la nature, se manifeste toujou
rennent toujours une part directe ou indirecte à l’expression de tout sentiment . Le travail intellectuel de perception, ou celui
nt. Nous pouvons dire alors, contre Spencer, que, si l’intensité d’un sentiment agréable s’exprime par une exaltation et expansio
par une exaltation et expansion d’activité motrice, l’intensité d’un sentiment pénible s’exprime tout d’abord par une contractio
, elle se trouve en opposition trop forte avec le cours antérieur des sentiments et des mouvements ; elle produit donc un choc tro
rigine, un mouvement d’attention, qu’il s’est associé ensuite avec le sentiment d’effort et avec les émotions où la peine entre c
mouvement de concentration sur soi et de défensive, commun à tous les sentiments personnels ou égoïstes, donne à leur expression,
d’énergie et d’effort s’accuse. « L’horreur, dit Charles Bell, est un sentiment très énergique : le corps est dans un état de ten
e l’expression d’effort et de lutte violente qui est commune aux deux sentiments . « Représentez l’horreur sur le visage, dit Mante
C’est que la haine est l’horreur tendant à détruire son objet. Si les sentiments qui dérivent de l’aversion sont concentriques, le
Si les sentiments qui dérivent de l’aversion sont concentriques, les sentiments qui dérivent du désir sont expansifs : leur mimiq
s sensations semblables entre elles et celles des sensations avec les sentiments semblables. Wundt a insisté sur ces deux lois psy
s très complexes, tandis que la flûte rappellera plutôt les voix, les sentiments purs et simples de la nature, aux heures de calme
re grande loi psychologique d’association, qui lie les sensations aux sentiments analogues. Cette loi joue dans l’expression un rô
e imprime au visage un air de sérénité. En vertu de l’association des sentiments avec les sensations semblables et de celles-ci av
tions semblables et de celles-ci avec leur expression corporelle, les sentiments agréables ou désagréables, joie, estime, crainte,
inctifs. Si l’expression est la même pour la sensation physique et le sentiment moral, c’est que les deux ont leur unité non pas
e nuances : oui et non. Réciproquement, l’expression volontaire d’un sentiment qu’on n’éprouve pas encore le fait naître, en fai
s sensations qui lui sont liées et qui, de leur côté, s’associent aux sentiments analogues : l’acteur qui exprime et simule la col
mpathise avec les organes, qu’il change en tristesse leur douleur, en sentiment leur sensation ; il leur renvoie sa peine et la r
superficielles de l’organisme. A l’association des sensations ou des sentiments analogues se rattache, selon nous, la troisième d
e caractère moral entre les deux animaux qui associe à des nuances de sentiments différentes des attitudes également différentes :
, et cette loi psychologique se manifeste surtout dans le domaine des sentiments . C’est qu’il existe une antithèse fondamentale en
lle des mouvements. Il n’est donc pas étonnant, que le contraire d’un sentiment s’exprime par des mouvements ou attitudes contrai
es de l’activité humaine, qui se combinent de mille manières dans les sentiments ou les passions : facilité et effort, expansion e
volitions. La réaction instinctive de la volonté sous l’influence du sentiment , après s’être étendue par contagion à tout notre
elie les organismes divers et qui établit entre eux une solidarité de sentiments . Le dernier résultat de cette communication sympa
er résultat de cette communication sympathique est la retraduction du sentiment éprouvé par l’un en sentiments semblables chez le
tion sympathique est la retraduction du sentiment éprouvé par l’un en sentiments semblables chez les autres. Par une sorte de répo
le mouvement et l’attitude réalisés par nous reproduisent en nous les sentiments qui leur correspondent. Charles Bell a expliqué l
le audition du bruit d’alarme suffit donc à éveiller machinalement le sentiment de l’alarme elle-même. — Sans nier ici l’influenc
’art est une autre forme du même principe. L’expression spontanée des sentiments dans nos organes est déjà un art spontané, identi
ence même, l’art nous enlève l’illusion de l’égoïsme et nous donne le sentiment de notre identité fondamentale avec l’univers.
i chatouillant la plante des pieds. » En ce sens, toute expression de sentiments est protectrice et défensive, parce qu’elle est u
15 (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète
te d’être admirée, doit résister à cette épreuve. Soit par exemple le sentiment poétique que nous donne la contemplation de la na
s’amplifie n’est plus qu’une illusion. Mais si l’on discerne dans ce sentiment une réelle activité mentale, un afflux d’idées mo
ides, précis, qui nous servent de points de repère et nous rendent le sentiment de la réalité. Telle est donc la méthode qui nous
n à demi-consciente. N’ayant pas eu le temps de perdre tout à fait le sentiment de la réalité, nous nous rendons encore vaguement
. Nous constatons en somme que dans tous les cas où nous éprouvons un sentiment de poésie, nous sommes en dispositions rêveuses ;
rait trop étrange que dans une théorie psychologique de la poésie, le sentiment ne tint aucune place. C’est un nouvel élément psy
ir son importance. La poésie nous donne d’abord et à tout le moins un sentiment particulier, qui doit se retrouver dans toute rêv
se retrouver dans toute rêverie et ne pas se rencontrer ailleurs, le sentiment de rêver. Il est impossible en effet qu’un mode d
mentale aussi déterminé ne donne pas à notre conscience une teinte de sentiment particulière3. Mais ce sentiment, si caractéristi
pas à notre conscience une teinte de sentiment particulière3. Mais ce sentiment , si caractéristique qu’il soit, est évidemment ch
s contemplations les plus poétiques, toujours nous trouverons quelque sentiment pénétrant, qui peu à peu nous envahit tout entier
entrés dans la vie réelle, notre disposition morale se ressentira des sentiments dont nous étions imprégnés pendant notre rêverie 
ou perdu quelque indicible bonheur. La rêverie procède d’ordinaire du sentiment  ; c’est parce que quelque événement ou quelque vi
ement. Les images qu’elle nous apporte se mettent en harmonie avec ce sentiment  ; elles en accentuent le caractère ; nous en rece
entuent le caractère ; nous en recevons un surcroît d’émotion ; et le sentiment initial, ainsi exalté par son expression même, se
’état de rêverie est déjà par lui-même favorable au développement des sentiments  ; il donne à nos représentations un réalisme plus
ence est engourdie et l’activité de l’imagination dominante, tous nos sentiments tendront plutôt à s’exagérer. En même temps ils s
re un esprit qui s’en va à la dérive, des visions inconsistantes, des sentiments fades et affectés. Il est trop évident que ce n’e
raie poésie. Elle nous apporte aussi, avec des images éclatantes, des sentiments intenses ; ce ne sera plus alors une rêverie sent
assurément dépourvue de toute poésie. Toute poésie éveille en nous le sentiment du beau. Ceci n’est pas une conjecture, une théor
de l’objet. Ainsi, quand un vers admirablement fait est en outre d’un sentiment exquis, c’est pour les qualités de facture qu’on
qualités de facture qu’on le déclarera beau, et pour les qualités de sentiment qu’on le trouvera poétique. Mais si la poésie n’e
lui dénier un caractère de beauté, puisqu’en fait elle nous donne le sentiment du beau. Beauté objective de forme ou beauté subj
it qu’une rêverie, pour nous paraître poétique, devait nous donner le sentiment du beau à quelque degré. Est-ce tout à fait ce se
us donner le sentiment du beau à quelque degré. Est-ce tout à fait ce sentiment -là que nous donne en réalité la poésie ? Qu’elle
t-là que nous donne en réalité la poésie ? Qu’elle éveille en nous un sentiment très analogue à celui que nous donnent les belles
e existe, et qu’il y a, dans la contemplation poétique, une nuance de sentiment particulière, quelque chose de spécial, de caract
choses qui nous donnent une impression de beauté. Il y aurait donc un sentiment du poétique, distinct du sentiment du beau, et qu
ion de beauté. Il y aurait donc un sentiment du poétique, distinct du sentiment du beau, et qui donnerait à la poésie sa nuance p
s qu’il importe d’éviter toute équivoque. On parle trop souvent de ce sentiment du beau comme d’un sentiment simple et irréductib
e équivoque. On parle trop souvent de ce sentiment du beau comme d’un sentiment simple et irréductible, aussi déterminé que l’est
n’étant que la propriété qu’ont certains objets d’éveiller en nous ce sentiment . C’est là de l’esthétique bien rudimentaire, et s
simpliste. En présence des belles choses, nous éprouvons, non pas un sentiment , mais un ensemble de sentiments très complexe et
les choses, nous éprouvons, non pas un sentiment, mais un ensemble de sentiments très complexe et très variable où l’on peut disti
morale particulière, et qui colorent d’une façon différente tous ces sentiments . Il est clair par exemple que nous ne trouverons
sensibilité de la même manière. Il y aura donc autant de variétés de sentiment du beau qu’il peut y avoir de belles choses en un
tisfaction intellectuelle, d’autres auront plus de charme ; enfin les sentiments élémentaires que nous avons énumérés, et qui eux-
éfiniment variables dans l’émotion résultante. Ce qui fait l’unité de sentiments aussi divers et permet de les faire entrer dans u
nous entendons donc autre chose que la propriété d’exciter tel ou tel sentiment  ; et ce quelque chose, je crois l’avoir surabonda
r de cette idée de perfection que se groupent et se rallient tous les sentiments esthétiques. Revenons maintenant au sentiment du
t se rallient tous les sentiments esthétiques. Revenons maintenant au sentiment du poétique. Nous en comprendrons mieux la nature
ure. La lecture de vers très poétiques éveille-t-elle en nous quelque sentiment spécial, distinct de ceux que nous donnerait une
, elle-même sera plus émue ; elle prendra la teinte pathétique de ces sentiments . Il ne faut pas se figurer en effet que le sentim
thétique de ces sentiments. Il ne faut pas se figurer en effet que le sentiment de beauté, qu’excite en nous une œuvre pathétique
re dans notre état d’âme pour le modifier ; nous ne percevons, de ces sentiments divers, que la résultante commune. L’admiration q
teintée elle-même de rêverie. Non seulement la poésie nous donne des sentiments de nature spéciale, mais chaque œuvre poétique, o
spéciale, mais chaque œuvre poétique, on peut le dire, a sa teinte de sentiment particulière qui la caractérise ; et dans chaque
nous lui accordons sans réserve notre admiration. Il y a donc bien un sentiment du poétique, très complexe lui-même et de formule
, très complexe lui-même et de formule variable. Mais diffère-t-il du sentiment du beau ? Il n’est qu’une des innombrables variét
u sentiment du beau ? Il n’est qu’une des innombrables variétés de ce sentiment . C’est un sentiment esthétique, qui diffère des a
? Il n’est qu’une des innombrables variétés de ce sentiment. C’est un sentiment esthétique, qui diffère des autres, comme diffère
, qui diffère des autres, comme diffèrent les uns des autres tous les sentiments esthétiques, en ce qu’il a sa nuance propre ; mai
r esthétique de nos rêveries, le caractère plus ou moins élevé de ces sentiments . Si le niveau moyen de nos sentiments est bas, no
tère plus ou moins élevé de ces sentiments. Si le niveau moyen de nos sentiments est bas, nos rêveries seront dépourvues de nobles
as facile, je le sais, de s’entendre sur les conditions de beauté des sentiments . C’est là un des plus hauts problèmes de l’esthét
lui-ci ne sentira de poésie que dans l’amour ; celui-là, que dans les sentiments héroïques. Mais dans tous les cas, chacun déclare
Mais dans tous les cas, chacun déclarera poétiques par excellence les sentiments qu’il estimera les plus beaux, c’est-à-dire les p
it ajouter quelque chose, et nous avons reconnu que ce devait être un sentiment de beauté. Cette beauté, nous avons constaté qu’e
dans les images que nous apporte notre rêverie, mais surtout dans les sentiments qui accompagnent leur représentation. La poésie p
e peut donc être définie psychologiquement une rêverie accompagnée de sentiments qui nous donnent une impression de beauté. Plus s
images, au moment où elles nous apparaissent, excitent sans doute un sentiment d’admiration intense ; nous leur trouvons une bea
sont plu à nous décrire : diffusion du moi dans les choses, perte du sentiment de la personnalité, tendance du spectateur à s’id
ie les forces de la nature, quand il leur donne une sorte de vie, des sentiments avec lesquels il sympathise, lui aussi sait bien
ature, ce sera toujours prêter aux choses ou aux êtres inférieurs des sentiments plus ou moins analogues à ceux de l’homme, les se
ssions nettement nous représenter ; et avec la représentation de tels sentiments apparaîtront presque fatalement, évoquées par ana
isé par une tendance à la pure rêverie, d’autant mieux marquée que le sentiment de poésie est plus intense. Certaines formes d’ar
sser dans son œuvre et ne nous communiquerait qu’une infime partie du sentiment dont il était pénétré en la composant, ce serait
ide qui peu à peu nous pénétrait, la descente lente de la nuit, et ce sentiment de solitude qui commençait à nous serrer le cœur.
impressions d’enfance qui entrent pour une si grande part dans notre sentiment de la nature. Enfin l’imagination, continuant à f
elle se justifie moins aisément dans le cas spécial où précisément le sentiment poétique acquiert toute sa pureté, l’épreuve sera
sion. En s’unissant à la poésie verbale, la musique donne, à tous les sentiments qu’exprime la parole, sa résonance profonde et pr
iquera de la même manière comment la musique arrive à représenter des sentiments complexes tels que l’espérance, le regret, le dés
évoquera les drames de la vie intérieure. Le compositeur, pénétré du sentiment qu’il veut exprimer, et se donnant l’intense repr
innombrables de son agitation et de son calme21. » Tels sont bien les sentiments dont nous affecte immédiatement la musique. Mais
espoirs, des désirs, des regrets, des nostalgies, qui comme tous nos sentiments tendront à s’épanouir en souvenirs et en images.
manderont au poète de la pensée, les autres des images, les autres du sentiment , les autres de la musique. Entre ceux qui admiren
érées, après leur passage dans l’esprit. § 3. — Valeur poétique du sentiment . Il nous reste à déterminer quel est dans la p
nous reste à déterminer quel est dans la poésie littéraire le rôle du sentiment . Sur ce point les avis sont très partagés. Toute
le littéraire se refuserait à attribuer une réelle valeur poétique au sentiment . Elle concevrait plutôt la poésie comme un art de
a poésie comme un art de pure représentation, tout objectif, dont les sentiments personnels du poète devraient être autant que pos
ait d’affirmer qu’il ne faut pas abuser de la poésie subjective et du sentiment personnel. Il est certain que trop de poètes rest
renouveler, de se développer ; il tourne dans un cercle d’idées et de sentiments de plus en plus étroit. En même temps qu’il se re
nement d’accord. Mais de ce que le poète s’affranchit des égoïsmes du sentiment personnel, on conclut à son impassibilité. C’est
cères garde le besoin de l’harmonie et le sens de la beauté. Certains sentiments sont trop intenses pour se traduire en vers. L’ex
cela est vrai ; mais tout ce que l’on en peut conclure, c’est que le sentiment poétique ne doit pas avoir une violence telle, qu
squ’à l’impassibilité, il y a loin. Il est bien rare en somme que nos sentiments atteignent ce degré d’intensité, où ils cesseraie
er qu’il fait œuvre d’art, et mettre tout son cœur dans ses vers. Ces sentiments , qui ne sont plus poétiques pour lui, le seront e
et de contemplation. Nous n’avons donc aucune raison pour regarder le sentiment avec défiance, comme un élément perturbateur, que
craindrions beaucoup plus la froideur, le défaut d’émotion. Quand le sentiment décroît, l’effet poétique est moindre. Un poète q
une affectation de froideur ; ce n’est qu’un effort pour refouler un sentiment excessif auquel ils craindraient de s’abandonner 
mieux la force. Il nous paraît impossible en définitive d’exclure le sentiment de la définition de la poésie. Nous nous garderon
e celui qui consisterait à ne voir dans la poésie que l’exaltation du sentiment . L’attention des théoriciens et des critiques s’e
t. La valeur d’une œuvre se mesurera à l’effet qu’elle produit sur le sentiment . Ce sont là des idées courantes. Ce préjugé est t
les feront l’effet d’une hérésie. Il le faut reconnaître pourtant. Le sentiment n’est pas et ne peut pas être en poésie la chose
et la sculpture. Bien plus, ces différents arts pourront exprimer des sentiments de même nature. Ils diffèrent pourtant les uns de
Les définir principalement par la propriété qu’ils ont d’agir sur le sentiment , leur assigner cette fonction comme leur fin supr
me pour la poésie. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’elle exprime des sentiments purs ; elle nous suggère des images toutes pénétr
es sentiments purs ; elle nous suggère des images toutes pénétrées de sentiment et qui doivent à cette expression un surcroît de
ique, mais qui ont une valeur en elles-mêmes, abstraction faite de ce sentiment . L’émotion, directement exprimée, n’a en soi aucu
vive sympathie : je ne vois là rien qui ressemble à de la poésie. Le sentiment , même le plus profond, le plus tendre, le plus dé
ait être impossible si la fin suprême de la poésie était d’exalter le sentiment . On ne peut même admettre que toute émotion augme
émotion augmente la valeur poétique de l’objet qui nous la donne. Le sentiment n’a donc pas en lui-même et par essence une vertu
enant nous pouvons regarder la discussion de principe comme close. Le sentiment , disaient les uns, n’est rien en poésie. Il est t
re leur nature. La poésie trouvera de préférence son aliment dans les sentiments contemplatifs, qui ne nous portent pas à l’action
’inquiétude, l’angoisse, la peur n’ont rien de poétique ; ce sont des sentiments qui donnent trop à réfléchir : ils tiennent l’esp
amatique, mais beaucoup moins poétique. Il est toute une catégorie de sentiments qui sont provoqués par de simples représentations
oirs, les nostalgies sont au contraire très poétiques comme étant des sentiments rêveurs qui se rapportent à un objet tout idéal.
n objet tout idéal. La plus exquise poésie sentimentale est celle des sentiments imaginaires ; j’entends par là ceux qui non seule
nnent pour moi un objet de contemplation ; et cette représentation du sentiment est plus poétique que le sentiment même. Elle lui
ation ; et cette représentation du sentiment est plus poétique que le sentiment même. Elle lui donne l’idéalité des pures images,
peut-être, pour expliquer ce singulier état d’âme, que ces prétendus sentiments imaginaires sont tout simplement des émotions trè
uant ; à ce compte, l’effet de la lecture serait d’exciter en moi des sentiments vrais, joie, tristesse, crainte, amour, que j’uti
tueuse. Je ne nie pas la possibilité de ce contrecoup sympathique des sentiments exprimés ; il est très vrai que parfois, me metta
nnage romanesque, je finis par me laisser entraîner ; je me fais, des sentiments décrits, une émotion personnelle, qui m’étreint r
une scène pathétique de l’admiration. On ne le peut nier : il y a des sentiments imaginaires, ou des images de sentiments, qui psy
ne le peut nier : il y a des sentiments imaginaires, ou des images de sentiments , qui psychiquement diffèrent d’un sentiment réel
naires, ou des images de sentiments, qui psychiquement diffèrent d’un sentiment réel autant que la simple représentation d’un obj
même c’est s’attrister. — Cette faculté de représentation concrète du sentiment comporte bien entendu des degrés divers ; elle do
’indiquerais encore, parmi les caractères qui contribuent à rendre un sentiment plus poétique, le fait qu’il sait comme on dit sy
exemple, lisant une œuvre d’imagination, nous y trouvons exprimés des sentiments qui sont en concordance avec les nôtres, l’expres
en concordance avec les nôtres, l’expression la plus discrète de ces sentiments est immédiatement saisie ; nous la comprenons à d
é à partager, l’expression pathétique de l’œuvre s’amplifie encore du sentiment de cet unisson moral. Toute parole exprimant des
encore du sentiment de cet unisson moral. Toute parole exprimant des sentiments égoïstes ou antipathiques a des intonations sèche
mble tomber, isolée, dans un silence froid. Toute parole exprimant un sentiment généreux nous semble plus vibrante. Les grands po
es sont ceux qui nous donnent ces grandes émotions collectives. Leurs sentiments les plus personnels sont toujours largement humai
t toujours largement humains ; ils enveloppent et engendrent d’autres sentiments à l’infini. De là cette magnifique sonorité que p
Nous voici amenés ainsi à poser le caractère vraiment distinctif des sentiments poétiques, le caractère de beauté. Il faut que no
r appliquer quelque qualificatif d’ordre esthétique. Dès que dans les sentiments qu’exprime une œuvre littéraire, nous pouvons sou
les autres ; il les résume et les implique. Le degré d’intensité des sentiments , leur caractère égoïste ou désintéressé, le rôle
beauté. Au point de vue de la poésie, seule la qualité esthétique des sentiments importe. Chapitre VI La composition poétique
s périodes émues, très pathétiques, qui procèdent par conséquent d’un sentiment intense qui de lui-même a suscité les images. L’i
l parle sans préparation, sans artifice, sous l’influence directe des sentiments qu’il exprime, dans la vision réelle des images q
st possible que comme expression d’une effervescence intérieure, d’un sentiment exalté qui déborde en images. Elle ne saurait êtr
on a prêté au personnage, le détail des pensées qu’il concevrait, des sentiments qu’il éprouverait et qu’il exprimerait dans cette
dans ses personnages, de s’identifiera eux ; il se pénétrera de leurs sentiments  ; et puis il s’abandonnera au mouvement spontané
orcément vivante, puisqu’elle aura été réellement vécue. La suite des sentiments qu’il prêtera à ses personnages ne pourra manquer
un instrument de transmission, la poésie étant exclusivement dans les sentiments et les images suggérés. La métaphore se trouve do
a par besoin d’exhaler en les exprimant sous des formes multiples les sentiments qui l’oppressent. Il s’en servira aussi par jeu,
e expression verbale à des images concrètes, à des impressions, à des sentiments , ce qui est la matière propre du développement po
ils ne soient pas déjà venus. Il n’en est pas de même des images, des sentiments . Je puis me représenter très nettement un objet c
aucun terme qui explique sa forme ou sa couleur ; je puis éprouver un sentiment passionné et être incapable de le formuler en phr
é la représentation intense des choses qu’il veut nous décrire ou des sentiments qu’il veut exprimer, tout reste à faire pour leur
e particulière. Il est naturel qu’ayant à exprimer des pensées et des sentiments d’une nature spéciale, les poètes se soient fait
ts poétiques, c’est-à-dire particulièrement suggestifs, évocateurs de sentiments et d’images, et des mots prosaïques, qui ne peuve
eut obtenir certains effets. Pour exprimer des idées très vagues, des sentiments très nébuleux, les mots les moins précis ont un s
e comparaisons et de métaphores, par la profondeur ou la noblesse des sentiments qu’ils expriment, par leur poésie en un mot ? Rie
s ? Le mot n’est qu’un signe ; l’essentiel est la pensée, l’image, le sentiment exprimé. Ce qu’il y a de merveilleux dans le vers
rveilleux dans le vers, c’est qu’en rythmant les phrases il rythme le sentiment et la pensée. Le récitant, et par sympathie l’aud
qu’elle a d’artificiel, qui maintient le mieux notre rêverie, et les sentiments mêmes qui l’accompagnent, à l’état esthétique. El
» Reste le reproche qu’on a fait au vers, de nuire à la sincérité du sentiment . Nulle critique ne saurait être plus grave, si ce
un jeu, mais une chose sérieuse ; il ne craint pas de lui confier ses sentiments les plus chers. L’habitude même de composer des v
isparaître cette sorte de gêne que l’on a pu éprouver au début, et le sentiment de ce qu’il y a d’artificiel dans cette forme ver
t ce sont ceux-là qui nous vont au cœur. — Mais le fait d’émettre ses sentiments en vers n’en fait-il pas une sorte d’objet idéal 
son même que le poète ose confier au vers des pensées si intimes, des sentiments si personnels, qu’il hésiterait à exprimer dans l
oblesse, pour sa difficulté même qui la réserve à l’expression de nos sentiments les plus élevés, pour le rythme et l’harmonie qu’
ptes rendus de l’Académie des sciences, 17 juillet 1899. 3. C’est ce sentiment particulier que M. Braunschvig doit avoir en vue
ue M. Braunschvig doit avoir en vue dans la définition qu’il donne du sentiment poétique : « Le sentiment poétique consiste dans
ir en vue dans la définition qu’il donne du sentiment poétique : « Le sentiment poétique consiste dans l’impression que nous lais
toute inquiétude pratique, y demeurent pour ainsi dire ouvertes. » Le sentiment du beau et le sentiment poétique. F. Alcan, 1904,
e, y demeurent pour ainsi dire ouvertes. » Le sentiment du beau et le sentiment poétique. F. Alcan, 1904, p. 207. 4. La Beauté
e. La poésie se prête bien plus facilement au mélange de l’idée et du sentiment . Elle passe de l’un à l’autre sans effort et souv
ublement de puissance… Les idées, en somme, ont leur poésie comme les sentiments , et il n’y a pas de raison pour que l’art néglige
 schéma dynamique » dans la direction de l’image qui le développe… Le sentiment de l’effort d’intellection se produit toujours su
16 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »
out à fait différentes de ce concept ; de même il est probable que le sentiment d’affection ou de respect est composé d’éléments,
e l’amour de la propriété se produit tard, et est, par conséquent, un sentiment ultérieur et dérivé. Enfin, M. Bain n’a tenu aucu
us ait pas donné son avis sur les doctrines courantes. II « Le sentiment , dit-il, comprend tous nos plaisirs et peines et
es d’excitation d’un caractère neutre, qu’on définira plus tard. » Le sentiment (feeling) comprend à la fois les diverses sensati
sations précédemment examinées et les émotions179. Celles-là sont des sentiments primitifs, celles-ci des sentiments secondaires,
s émotions179. Celles-là sont des sentiments primitifs, celles-ci des sentiments secondaires, dérivés, complexes. « Le principe l
fusion qui s’énonce ainsi : « Quand une impression est accompagnée de sentiment ou d’une conscience quelconque, les courants exci
t de la loi de relativité : tels sont la nouveauté, l’étonnement, les sentiments qui résultent de la liberté ou d’une contrainte d
mulation, plaisirs de la louange et de la gloire. L’expression de ces sentiments , c’est un air de satisfaction sereine, de joie ca
peut-être le sourire en est-il le mode le plus fort d’expression. Le sentiment de la ‘puissance, de la supériorité, du pouvoir p
pratique de quelque découverte au bien-être de la vie. Tandis que les sentiments rangés sur les neuf titres qui précèdent sont sim
mpathie et limitation ont un même fondement ; mais l’un se dit de nos sentiments et l’autre de nos actions. Deux lois régissent la
des effets que le beau produit sur nous. Il y a un certain nombre de sentiments ou émotions que nous appelons esthétiques ; quell
it ? De même aussi pour les formes et les contours. Le sublime est un sentiment qui s’explique par la sympathie. « Les objets que
nergie ou immensité, et sont par là capables d’élever l’esprit par un sentiment emprunté de puissance. Le sentiment de notre prop
capables d’élever l’esprit par un sentiment emprunté de puissance. Le sentiment de notre propre pouvoir se déploie en ce moment p
, produit une émotion agréable dont le rire est une manifestation. Un sentiment tendre, au contraire, donnerait lieu à une manife
nnement, la crainte, non point le rire. Hobbes définit le rire : « Un sentiment soudain de gloire « naissant de l’idée soudaine d
littérature comique. M. Bain paraît trouver la cause du rire dans un sentiment de pouvoir ou de supériorité, et dans l’affranchi
omie, bref tous ces états des muscles qui nous permettent de lire les sentiments des autres. La décharge nerveuse peut même produi
du système nerveux. C’est ce qui se produit quand nos pensées et nos sentiments sont calmes ; et c’est de là que résultent les ét
stant, et qui produit d’une manière inexplicable ce que nous appelons sentiment , suive l’une de ces trois directions : exciter de
sentiment, suive l’une de ces trois directions : exciter de nouveaux sentiments , agir sur les viscères, produire des mouvements.
se détruit par un vice inhérent à sa nature même. Les devoirs de pur sentiment imposant des prescriptions non essentielles au ma
dans toutes, sont fondées en partie sur l’utilité et en partie sur le sentiment . » Et à cette question : quel est le critérium mo
t de tout le monde. N’est-il point fâcheux aussi qu’une étude sur les sentiments moraux ne dise rien de leur développement ? Comme
opose de n’organiser, d’après une idée déterminée, la psychologie des sentiments ne diffère du mien qu’en apparence et dans la for
17 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511
Virgile. Les opinions dont l’étenduë et la durée sont fondées sur le sentiment propre, et pour ainsi dire, sur l’expérience inté
, sur tout lorsqu’il peut alléguer quelque expérience favorable à son sentiment , de combattre ces principes avec aussi peu de pud
isir qu’il fait à tous ceux qui le lisent. Elle s’établit par voïe de sentiment . Ainsi comme l’opinion que ce poëme est un ouvrag
raisonnement, sont d’accord sur les choses qui se jugent par voïe de sentiment . Personne ne reclame contre ces décisions. Que la
e d’échos répetans ce qu’ils ont entendu. Le petit nombre qui dit son sentiment propre, ne dit encore que ce qu’il a pû voir à tr
lisant, et l’on ne s’abuse point sur les veritez qui tombent sous le sentiment , comme on se trompe sur les veritez où l’on ne sç
ous ne nous égarons pas en décidant des choses dont on peut juger par sentiment , mais il n’est pas encore possible que les autres
ore possible que les autres nous fassent égarer dans ces matieres. Le sentiment se souleve contre celui qui voudroit nous faire c
n poëme que nous avons trouvé insipide nous auroit interessé, mais le sentiment ne dit mot, pour user de cette expression, contre
étoient pas fondez sur la verité. Leur propre expérience, leur propre sentiment , les en auroit bien-tôt désabusez. Supposé que du
la langue, par la religion et par les moeurs, se sont réunis dans le sentiment de veneration pour Virgile, dès qu’ils ont commen
auroient s’être trompées de bonne foi, puisque c’étoit de leur propre sentiment qu’elles rendoient compte. Le nombre de ceux qui
oujours été de son avis. Enfin dans les choses qui sont du ressort du sentiment , comme le mérite d’un poëme, l’émotion de tous le
autes dans les poemes qu’ils admirent, et qu’ils ne changeront pas de sentiment , parce qu’ils y verront quelques fautes de plus.
xpérience, et de s’en tenir à ce qu’il sçait certainement par voïe de sentiment . Son propre sentiment, confirmé par celui des aut
tenir à ce qu’il sçait certainement par voïe de sentiment. Son propre sentiment , confirmé par celui des autres, le persuade suffi
n qu’il est plus facile d’éblouir leur esprit que d’en imposer à leur sentiment . Défendre un sentiment établi, c’est faire un liv
d’éblouir leur esprit que d’en imposer à leur sentiment. Défendre un sentiment établi, c’est faire un livre dont le sujet n’exci
dit qu’il a exposé assez sensément ce qu’on sçavoit déja. Attaquer le sentiment établi, c’est se faire d’abord un auteur distingu
Un peu de refléxions leur a fait differer d’attaquer encore si-tôt le sentiment general qui leur paroissoit une pure prévention,
igne de leur réputation. Il est quelquefois assez leger pour dire son sentiment , mais un an après, et lorsqu’un peu de refléxion
18 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »
us les malheurs qu’elles entraînent, dans la dépendance servile où ce sentiment vous met du cercle qui vous entoure. L’amour de l
gardent le secret, et que tout le monde étant convenu de mépriser ce sentiment , jamais on n’avoue les souvenirs ou les craintes
la vanité, c’est qu’on apprend par les autres, bien plus que par son sentiment intime, le degré de chagrin qu’on doit en ressent
dehors. C’est non seulement à la réunion des hommes en société que ce sentiment est dû, mais c’est à un degré de civilisation qui
erté, il n’est pas de supplice plus cruel, que la réunion de ces deux sentiments dans le même caractère. On a besoin de ce qu’on m
des rapports plus étendus ou plus éclatants que ceux qui naissent des sentiments doux qu’elles peuvent inspirer à ce qui les entou
intrigue ; enfin, un genre de triomphe du ressort de la vanité, de ce sentiment en proportion avec leurs forces et leur destinée 
affaires naît de leur attachement pour celui qui les dirige, quand le sentiment seul dicte leurs opinions, inspire leurs démarche
irent à la célébrité, leurs efforts, comme leurs succès, éloignent le sentiment qui, sous des noms différents, doit toujours fair
ution des problèmes d’Euclide, voudrait encore le bonheur attaché aux sentiments qu’on inspire et qu’on éprouve ; et quand elles s
a célébrité d’une femme attire des hommages sur ses pas, c’est par un sentiment peut-être étranger à l’amour ; Il en prend les fo
ls s’occupent, les adorateurs s’exaltent mutuellement, mais dans leur sentiment ils dépendent les uns des autres. Les premiers qu
bientôt qu’elle retient chacun d’eux par l’exemple de tous. De quels sentiments de jalousie et de haine les grands succès d’une f
d’une femme, quels qu’ils soient, les inquiètent toujours dans leurs sentiments . Celles à qui les distinctions de l’esprit sont à
urrait s’en accroître, mais son âme serait trop fortement agitée, ses sentiments seraient troublés par ses chimères, ses actions e
uccès littéraires pour lesquels on voit tant de femmes négliger leurs sentiments et leurs devoirs. Absorbées par cet intérêt, elle
’on aime, que se traîner dans les luttes de l’amour propre, exiger du sentiment , des hommages pour la vanité, et puiser ainsi dan
lution de France qu’il faut en observer le développement complet : ce sentiment , si borné dans son but, si petit dans son mobile,
qu’on pouvait hésiter à lui donner une place parmi les passions ; ce sentiment a été l’une des causes du plus grand choc qui ait
xigeait de nouveaux sacrifices. Ce n’est pas d’abord à satisfaire des sentiments de haine et de fureur que des décrets barbares on
mmés aux premières places du gouvernement, mais qui tous, par le même sentiment , se refusent à se confier à la supériorité, à rec
lus que par amour pour la patrie, par dévouement à l’humanité, et ces sentiments généreux et philosophiques rendent les hommes imp
19 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442
duel de chaque citoyen, les formaient tous sur le même modèle, et les sentiments politiques absorbaient tout autre sentiment. Ce q
r le même modèle, et les sentiments politiques absorbaient tout autre sentiment . Ce que Lycurgue avait produit par ses lois en fa
parer avec ses égaux ou ses supérieurs ; et loin de prendre en soi le sentiment de sa propre valeur, on cherchait dans les regard
ions de la nature. L’aisance des manières existait sans l’abandon des sentiments , la politesse classait au lieu de réunir ; et tou
, l’action généreuse est inspirée par une sorte de confiance dans les sentiments de ceux qui nous environnent ; une froide plaisan
e tous ceux qui sont dans le sérieux de la vie, et croient encore aux sentiments vrais et aux intérêts graves. Sous ce rapport, il
sit tous les rapports dans tous les instants, et ne perd jamais ni le sentiment d’elle-même, ni les égards qu’elle doit aux autre
n de la convenance à celui de la raison, les égards de la société aux sentiments du cœur ; mais dans une république, le goût ne de
s un pays libre, est d’accord avec la vérité même. L’expression et le sentiment doivent dériver de la même source. L’on n’est poi
genre dangereux, qui réunit la grâce des formes à la dépravation des sentiments , une finesse d’esprit extraordinaire ; et l’exerc
is cette réunion suppose une perfection de goût et de délicatesse, un sentiment de sa supériorité, de son pouvoir, de son rang mê
s grande ; car il est prouvé que les idées les plus profondes, et les sentiments les plus nobles ne produisent aucun effet, si des
la saisissent nécessairement, et ne songent plus ni aux idées, ni aux sentiments de l’auteur. Le goût nécessaire à la littérature
ionnement de tous les talents : et loin qu’il s’oppose en rien ni aux sentiments profonds, ni aux expressions énergiques, la simpl
ositions littéraires le naturel des observations avec la noblesse des sentiments  ; loin de s’aider de leurs souvenirs, ils auraien
aux autres ce qu’ils sont ou ce qu’on les suppose, un grand nombre de sentiments et de pensées se rallient à la politesse. Les for
ands hommes, l’amour et la gloire, sont les seules pensées, les seuls sentiments qui retentissent vivement à l’âme. Mais comment r
ats de la vie, auraient laissé flétrir en elles le noble instinct des sentiments élevés ? Une femme perd de son charme, non seulem
nvincible que celle des opinions, j’oserai presque dire que celle des sentiments . Avec une certaine libéralité d’esprit, l’on peut
les instants. L’on se reconnaît, dans les grandes circonstances, aux sentiments du cœur ; mais dans les rapports détaillés de la
tain degré, fait éprouver à celui qui en est le témoin ou l’objet, un sentiment d’embarras, de honte même, tout à fait insupporta
ie à supporter la vulgarité des manières en faveur de l’élévation des sentiments . Une probité sévère inspire une confiance si nobl
s avons été si souvent les victimes, se composait presque toujours de sentiments vicieux ; c’était l’audace, la cruauté, l’insolen
l vous donne l’idée qu’il n’attache aucune importance à vous. Mais ce sentiment pénible qu’il vous inspire ne produit rien d’util
se tromper sur les signes extérieurs du respect : étouffer de nobles sentiments , tarir la source des pensées, c’est produire l’ef
bler par les opinions politiques, si l’on diffère par l’esprit et les sentiments  ? Quel misérable effet des troubles civils, que d
20 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »
Chapitre quatrième L’idée du temps, sa genèse et son action I. Sentiment de la succession et du temps, inhérent à l’appéti
I. Sentiment de la succession et du temps, inhérent à l’appétit. —  Sentiment du simultané, sentiment du successif. Insuffisanc
ccession et du temps, inhérent à l’appétit. — Sentiment du simultané, sentiment du successif. Insuffisance du point de vue statiq
e modifie l’évolution et devient un facteur de l’évolution même. I Sentiment de la succession et du temps, inhérent à l’appéti
ion de la durée se trouve impossible. Comment, en effet, expliquer le sentiment de la durée si la conscience est une ligne où les
nt ; une succession de photographies au repos ne lui donnerait pas le sentiment du πάντα ῤεῖ, si elle ne sentait jamais que les t
point ainsi : quand nous jouissons, souffrons, voulons, nous avons le sentiment du courant de la vie. Ce n’est pas tout. Non seul
Il y a l’écho sourd et le résidu des vers qui ont précédé ; il y a un sentiment particulier qui me fait souvenir que je ne suis p
lon à quatre mille mètres en l’air : cet être n’éprouvera-t-il pas ce sentiment particulier et indéfinissable qui est le sentimen
ouvera-t-il pas ce sentiment particulier et indéfinissable qui est le sentiment de chute, et cela sans avoir besoin d’aucune réfl
nt, de changement, de poussée perpétuelle vers autre chose. Il y a un sentiment particulier de processus interne comme il y a un
Il y a un sentiment particulier de processus interne comme il y a un sentiment particulier de chute. C’est sans aucune comparais
une comparaison intellectuelle avec un point fixe du temps qu’on a le sentiment original de changement, de transition continuelle
iginal de changement, de transition continuelle. Mais, pour élever ce sentiment à la hauteur d’idée, il est clair que les points
mparaison entre ces trois diverses attitudes d’esprit accompagnées de sentiments divers, de modes divers de conscience. Examinons
la conscience du présent, nous avons vu que la caractéristique est un sentiment d’actualité, une sorte d’adéquation de la conscie
’adéquation de la conscience à son objet, qui fait qu’elle n’a pas le sentiment de quelque chose qui lui manque. Cette adéquation
Nous ne le croyons pas. Il faut, outre ces caractères, qu’il y ait le sentiment d’équation entre la conscience et son objet, excl
le sentiment d’équation entre la conscience et son objet, excluant le sentiment de manque, conséquemment de tension. Dans le prés
tif de la possession. Ainsi l’animal affamé qui mange de l’herbe a le sentiment de la possession, de l’avoir, de l’ἔξις, de l’act
ssible de l’image à l’objet même, puis, comme seconde conséquence, le sentiment de possession, d’adéquation, avec disparition de
l’objet, ou qu’au contraire elle est en tension sans se l’adapter. Le sentiment de tension est le sentiment du potentiel par rapp
elle est en tension sans se l’adapter. Le sentiment de tension est le sentiment du potentiel par rapport à l’actuel. Si nous all
apport à l’actuel. Si nous allons jusqu’au fond de ce qu’on nomme le sentiment d’attente, d’anticipation, nous voyons qu’il se r
it retenir ce qui lui échappe. L’animal qui perd ce qu’il tenait à un sentiment de perle très distinct du sentiment de jouissance
mal qui perd ce qu’il tenait à un sentiment de perle très distinct du sentiment de jouissance, et qui n’est pas non plus le senti
rès distinct du sentiment de jouissance, et qui n’est pas non plus le sentiment de désir, orienté vers le futur. Il existe une nu
encore dans sa bouche. Quand il s’agit d’une peine passée, il y a un sentiment de délivrance particulier, qui suppose encore une
t un objet de vision passive. Aussi y a-t-il encore une différence de sentiment entre l’image du passé et l’image anticipée de l’
n simple spectacle kaléidoscopique qui n’enveloppe pas, comme tel, le sentiment du temps, et qui ne peut m’en offrir la représent
r la représentation ou perspective que si, par-dessous, je replace le sentiment animateur de la transition ou du changement. Où,
la transition ou du changement. Où, encore une fois, puisons-nous ce sentiment irréductible ? Sans prétendre l’expliquer par réd
, au lieu de s’occuper d’abord du passé, il faut montrer la genèse du sentiment de l’avenir. Pourquoi l’image-souvenir de la nour
pèces de représentations différemment orientées ; mais, pour avoir le sentiment même du temps, il faut agir, vouloir et mouvoir.
re à leur maximum d’intensité. La mesure d’enveloppement détermine le sentiment de la durée occupée ». Cette théorie revient à di
créé aurait sans aucun doute, juste au premier instant de sa vie, le sentiment d’avoir existé déjà depuis un certain espace de t
eprésentation (imaginaire) d’une pomme mangée. Pour qu’Adam acquît le sentiment de la durée, il faudrait qu’il désirât, qu’il eût
scurité, et, après celle-ci, les images suivantes. Nous avons donc le sentiment obscur d’une série d’images à l’état d’enveloppem
chaque terme est le commencement d’un autre et la fin d’un autre. Le sentiment de ce dynamisme et de cet ordre interne, ce sera
imagination reproductive, à la représentation » ; mais s’il s’agit du sentiment immédiat du temps et de la transition actuelle, n
croyons que Guyau, qui a lui-même insisté sur le ton dynamique de ce sentiment , aurait pu y reconnaître un caractère immédiat de
devenu conscient, est l’intention ». On peut accorder à Guyau que le sentiment du temps n’a point précédé, comme on se l’imagine
ue le sentiment du temps n’a point précédé, comme on se l’imagine, le sentiment du mouvement et de l’extensivité, pas plus qu’il
iment du mouvement et de l’extensivité, pas plus qu’il n’a précédé le sentiment de l’intensité. La conscience du temps implique u
x fournis par ses efforts musculaires et aussi par ses yeux : il a le sentiment d’une série de mouvements et d’une série de visio
s résidus et des sensations existe, et il ne peut exister que dans le sentiment immédiat de la succession. Donc, selon nous, pour
ons que de l’espace. En second lieu, comme Guyau, M. Bergson admet un sentiment de la durée pure, ce que Guyau appelait le « cour
rêve sans lien ; et c’est en effet au rêve que M. Bergson compare le sentiment de la durée pure : se laisser vivre sans rien pen
c’est être dans la « durée pure » ; disons plutôt : c’est perdre tout sentiment de la durée, toute mémoire du passé comme distinc
n’y a de changement que dans l’ordre concret et vital, et il n’y a de sentiment de changement que dans l’activité et l’appétit. L
riquement distinctif de la succession, de l’avant et de l’après, à un sentiment interne du changement et à un sentiment de la dir
e l’avant et de l’après, à un sentiment interne du changement et à un sentiment de la direction prise par les éléments successifs
assement des impressions en avant et après. Spencer en conclut que le sentiment du temps est une condition empirique nécessaire à
, et aussi un état musculaire prolongé, qui continue à nous donner le sentiment interne du temps en l’absence de toutes choses ex
ain : il y a des cas d’absorption profonde dans une pensée ou dans un sentiment , d’extase même où le temps disparaît de la consci
ports de représentation, d’émotion et de volition qui influent sur le sentiment de la durée. » 132. Critique philosophique, 6
ou de forme a priori. Ce qui reste d’irréductible dans l’analyse du sentiment de la durée n’est nullement la preuve d’une intui
21 (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108
t comme une puissance régulatrice et organisatrice des instincts, des sentiments et des idées, comme le principe directeur de la v
fférenciation des actes dépend de la différenciation des idées et des sentiments . Elle dépend aussi de la forme particulière de la
iale ou à l’insoumission individuelle. Il peut être mis au service de sentiments sociaux ; mais il peut aussi bien être mis au ser
e sentiments sociaux ; mais il peut aussi bien être mis au service de sentiments antisociaux et d’un parti pris antisocial. Suppos
ndividualistes s’opposent encore par la façon dont ils comprennent le sentiment de la liberté personnelle. — Pour les solidariste
aristes qui ne veulent voir dans l’individu que le coopérateur, notre sentiment de liberté personnelle et de puissance personnell
arité accrue ne s’accompagne pas nécessairement d’un accroissement du sentiment de puissance de l’individu, mais au contraire, du
sement du sentiment de puissance de l’individu, mais au contraire, du sentiment de sa dépendance. Si la solidarité augmente notre
compte. C’est pourquoi les individualistes se refusent à voir dans le sentiment de la liberté personnelle un produit et un bienfa
liberté personnelle un produit et un bienfait social. Les racines du sentiment de puissance individuelle sont en grande partie p
dement, les autres à l’obéissance ; qui place dans certains hommes un sentiment de domination et dans certains autres un sentimen
certains hommes un sentiment de domination et dans certains autres un sentiment de dépendance. C’est elle qui différencie ce sent
ains autres un sentiment de dépendance. C’est elle qui différencie ce sentiment de puissance en l’appliquant chez les différents
individus à des objets différents. Rien de plus varié au fond que ce sentiment de la liberté intérieure que les psychologues cla
us les hommes. « Chacun, dit Nietzsche, se tient pour libre là où son sentiment de vivre est le plus fort ; partant, tantôt dans
 ; il met ensemble la dépendance et la torpeur ; l’indépendance et le sentiment de vivre comme des couples inséparables. — L’homm
des couples inséparables. — L’homme fort est aussi l’homme libre ; le sentiment vivace de joie et de souffrance, la hauteur des e
lités et les intelligences. Elle veut discipliner les actes comme les sentiments et les idées. Dans un groupe, c’est toujours un p
du prolétariat, il croit à la vertu de la grève comme inspiratrice de sentiments chevaleresques. « Les grèves, dit-il, ont engendr
leresques. « Les grèves, dit-il, ont engendré dans le prolétariat les sentiments les plus nobles, les plus profonds, et les plus m
22 (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »
olontés ; il reste à établir la communauté même des sensations et des sentiments  ; il faut, pour assurer la synergie sociale, prod
e l’art considéré au point de vue sociologique. Les sensations et les sentiments sont, au premier abord, ce qui divise le plus les
idu : c’est l’art. Du fond incohérent et discordant des sensations et sentiments individuels, l’art dégage un ensemble de sensatio
sentiments individuels, l’art dégage un ensemble de sensations et de sentiments qui peuvent retentir chez tous à la fois ou chez
des volontés et actions, mais par la communion même des sensations et sentiments . Toute esthétique est véritablement, comme sembla
l réalise mieux les deux conditions essentielles de cette société des sentiments . En premier lieu, il faut que les sensations et s
ociété des sentiments. En premier lieu, il faut que les sensations et sentiments dont l’art produit l’identité dans tout un groupe
; en d’autres termes, il faut produire la sympathie des sensations et sentiments supérieurs. Mais en quoi consistera cette supério
onsistera cette supériorité ? Précisément en ce que les sensations et sentiments supérieurs auront un caractère à la fois plus int
ui ne périra pas3. » En second lieu, l’identité des sensations et des sentiments supérieurs, c’est-à-dire la sympathie sociale que
e qu’il y a de fugitif dans toute convention, c’est la spontanéité du sentiment individuel qui fournit ses inspirations au génie.
ntemplation de la pure forme des choses finit toujours par aboutir au sentiment d’une monotone Maya, d’un spectacle sans fin et s
moyen de renouveler et de rajeunir l’art, c’est d’introduire sous les sentiments mêmes les idées, car l’idée est nécessaire à l’ém
pour se rajeunir à jamais. » La masse des sensations humaines et des sentiments simples est sensiblement la même à travers la dur
se des idées et des connaissances, qui elles-mêmes réagissent sur les sentiments . « L’intelligence peut seule exprimer dans une œu
end infatigable, ce qui toujours relève et rafraîchit ; elle donne le sentiment que l’existence individuelle et même l’existence
r place, mais une ascension. Disons plus, l’amour de la science et le sentiment philosophique peuvent, en s’introduisant dans l’a
à agir sur nous par une « sensation directe », mais par l’éveil de «  sentiments sympathiques ». Un tel art est sans doute moins a
emps, soit dans l’espace, « par conséquent à étendre la sphère de nos sentiments de sympathie et de sociabilité, de manière à élar
prétention d’être un roman social. Mais, si la vraie sociabilité des sentiments est la condition d’un naturalisme digne de ce nom
physique, remplacera de plus en plus la religion. » Voilà pourquoi le sentiment d’une mission sociale et religieuse de l’art a ca
vient vraiment sociale en ce qu’elle résume et reflète les pensées et sentiments d’une société tout entière, et sur toutes choses.
ui emprunter des théorèmes, mais pour en recevoir des inspirations de sentiment . « La moralité humaine est à ce prix, et la félic
esoin en brisant ce que l’individualité a d’exclusif et d’égoïste. Le sentiment , avec son caractère communicatif et vraiment soci
plus vrai que moi-même. Les hommes passent et leurs vies avec eux, le sentiment demeure… Ce qui fait que quelques-uns d’entre nou
lques-uns d’entre nous donnent parfois si facilement leur vie pour un sentiment élevé, c’est que ce sentiment leur apparaît en eu
parfois si facilement leur vie pour un sentiment élevé, c’est que ce sentiment leur apparaît en eux-mêmes plus réel que tous les
le ; c’est avec raison que devant lui tout disparaît, s’anéantit. Tel sentiment est plus vraiment nous que ce qu’on est habitué à
’il a pour objet de rendre frappants, en les condensant, les idées ou sentiments qui « animent et dominent toute vie » et « valent
23 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »
Chapitre III : Sentiments et Volonté I Les doctrines de l’école ex
octrines de l’école expérimentale d’Angleterre sur la psychologie des sentiments , des émotions, des phénomènes affectifs en généra
aits naturellement simples et surtout homogènes. Mais une passion, un sentiment , une émotion, comprennent le plus souvent des élé
nt l’idéal de la psychologie, ce serait de pouvoir expliquer tous les sentiments par une double méthode d’analyse et de synthèse ;
doctrine de l’association qui fait encore le fond de l’étude sur les sentiments . Le mode d’exposition est également net, lucide,
r de quelques erreurs. L’exposition des conditions physiologiques des sentiments et des émotions manque dans l’ouvrage. On y cherc
uels l’auteur les classe. Son analyse a pour objet de montrer que nos sentiments les plus forts sont des agrégats, et que c’est de
nt formés par la juxtaposition, ou pour mieux dire, par la fusion des sentiments simples ; que l’affection étant le résultat d’un
années, il se produira une affection solide, résultant d’une masse de sentiments d’affection résultant eux-mêmes d’une masse de se
ne masse de sentiments d’affection résultant eux-mêmes d’une masse de sentiments de plaisirs. Tout s’explique donc en dernière ana
ssociations. Au reste voyons comment l’auteur rend compte d’un de nos sentiments les plus généraux, l’amour des parents pour les e
ς). Or l’enfant peut, comme toute autre personne, exciter en nous ces sentiments . De plus un homme considère son enfant comme une
ques52 se ramènent encore à une association. « Considérés en gros, le sentiment du beau et le sentiment du sublime paraissent par
e à une association. « Considérés en gros, le sentiment du beau et le sentiment du sublime paraissent parfaitement simples53. C’e
taracte, le son de l’orgue. Des sons d’une autre nature produisent le sentiment du beau : une chute d’eau, le murmure d’un ruisse
ainsi l’Esthétique et la Morale dans leur fondement psychologique. Le sentiment du Beau et le sentiment du Bien donnant lieu à de
Morale dans leur fondement psychologique. Le sentiment du Beau et le sentiment du Bien donnant lieu à des manifestations aussi v
ils leur accordent. Mais ne devraient-ils pas en faire autant pour le sentiment religieux ? Or, notre auteur n’en parle pas. M. B
ison, ne dit pas en quoi consistent les associations qui éveillent le sentiment du Beau. Les exemples donnés paraissent plutôt re
24 (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492
est l’alliée naturelle de toutes les bonnes causes. Elle soutient le sentiment religieux ; elle seconde l’art véritable, la poés
tumez-vous à vous incliner devant la loi. Entretenez en vous le noble sentiment du respect. Sachez admirer : ayez le culte des gr
taine encore du xixe  siècle.   Ce n’est pas le patriotisme, c’est le sentiment profond de la vérité et de la justice qui nous fa
pontanément la vérité, et dans l’aperception spontanée n’est point le sentiment de la nécessité, ni par conséquent ce caractère d
affirmé d’abord ; elle adhère à la vérité déjà reconnue, mais avec un sentiment nouveau, le sentiment qu’il n’est pas en elle de
adhère à la vérité déjà reconnue, mais avec un sentiment nouveau, le sentiment qu’il n’est pas en elle de se dérober à l’évidenc
Dieu sans intermédiaire. — Deux sortes de mysticisme. — Mysticisme du sentiment . Théorie de la sensibilité. Deux sensibilités, l’
la sensibilité extérieure correspond à la nature. — Part légitime du sentiment . — Ses égarements. — Mysticisme philosophique. Pl
l veut l’apercevoir directement ; il veut s’unir à lui, tantôt par le sentiment , tantôt par quelque autre procédé extraordinaire.
par le sentiment, tantôt par quelque autre procédé extraordinaire. Le sentiment joue un si grand rôle dans le mysticisme que notr
usqu’ici mal étudiée de la nature humaine. Il faut bien distinguer le sentiment de la sensation. Il y a en quelque sorte deux sen
ous fait une bonne action ? nous en recueillons la récompense dans un sentiment de contentement moins vif mais plus délicat et pl
ensation, et la pensée pure n’appartient qu’à la nature angélique. Le sentiment qui participe de la sensation et de la pensée et
ticipe de la sensation et de la pensée et l’apanage de l’humanité. Le sentiment n’est, il est vrai, qu’un écho de la raison ; mai
borne infranchissable, n’ayant plus rien à chercher ni à trouver. Le sentiment suit la raison à laquelle il est attaché ; il ne
immortelle. Le cœur est insatiable parce qu’il aspire à l’infini. Ce sentiment , ce besoin de l’infini est au fond des grandes pa
iétudes, de désenchantements douloureux. Marquons un autre rapport du sentiment et de la raison. L’esprit se précipite d’abord ve
la liberté de revenir sur lui-même, de réfléchir et sa pensée et ses sentiments , d’y consentir ou d’y résister, de s’en abstenir,
aît : ici le triomphe de l’instinct, là celui de la vraie science. Le sentiment qui accompagne l’intelligence dans toutes ses dém
se passe dans l’âme, lorsqu’à la sereine et insouciante confiance du sentiment succède la réflexion avec son triste cortège. C’e
ut remplir toute la capacité de notre cœur. Le mysticisme corrompt le sentiment en exagérant sa puissance. Le mysticisme commence
l’homme la raison, ou du moins il subordonne et sacrifie la raison au sentiment . Écoutez le mysticisme : C’est par le cœur seul
as bruyante, et souvent elle n’est pas entendue, tandis que l’écho du sentiment retentit avec éclat. Dans ce phénomène composé, i
le raisonnement, on distingue aisément sa pesante allure de l’élan du sentiment  ; mais la raison spontanée se confond presque ave
an du sentiment ; mais la raison spontanée se confond presque avec le sentiment  : même rapidité, même obscurité. Ajoutez qu’elles
sans les séparer. L’analyse démontre que la raison précède et que le sentiment suit. Comment aimer ce qu’on ignore ? Pour jouir
as les avoir eues en un degré quelconque ? Absorber la raison dans le sentiment , c’est presque étouffer la cause dans l’effet. Qu
dés lents et laborieux de la raison réfléchie et du raisonnement. Le sentiment par lui-même est une source d’émotion, non de con
sance. La seule faculté de connaître, c’est la raison. Au fond, si le sentiment est différent de la sensation, il tient cependant
ation et ses défaillances. On ne peut donc ériger les inspirations du sentiment , essentiellement mobiles et individuelles, en une
la raison et de la mobilité de l’imagination et de la sensibilité. Le sentiment est le rapport harmonieux et vivant de la raison
lorables conséquences de la chimère du pur amour, de la prétention du sentiment de dominer sur la raison, de servir seul de guide
il lui est interdit jamais de pénétrer et de comprendre la nature. Le sentiment accompagne et vivifie les intuitions sublimes de
es deux ordres de faits, encore bien moins étouffer la raison dans le sentiment . Entre un être fini tel que l’homme, et Dieu, sub
, qui confond l’agréable et le beau. — Prééminence de la raison. — Du sentiment du beau ; différent de la sensation et du désir.
ent du beau ; différent de la sensation et du désir. — Distinction du sentiment du beau et de celui du sublime. — De l’imaginatio
nt du beau et de celui du sublime. — De l’imagination. — Influence du sentiment sur l’imagination. — Influence de l’imagination s
e du sentiment sur l’imagination. — Influence de l’imagination sur le sentiment . — Théorie du goût. Rappelons en quelques mots
homme, dans les facultés qui l’atteignent, dans les idées ou dans les sentiments qu’il excite en nous. Or, la vraie méthode, qui d
e du beau. Reste à savoir si on explique mieux cette idée au moyen du sentiment , différent de la sensation, et qui tient de si pr
en. C’est déjà un progrès, sans doute, que d’aller de la sensation au sentiment , et Hutcheson et Smith92 sont à nos yeux de bien
3 ; mais nous croyons avoir suffisamment établi94 qu’en confondant le sentiment avec la raison, on lui ôte son fondement et sa rè
différent d’homme à homme et en chaque homme sans cesse différent, le sentiment est incapable de se suffire à lui-même. Cependant
le sentiment est incapable de se suffire à lui-même. Cependant, si le sentiment n’est pas un principe, c’est un fait vrai et impo
une émotion délicieuse, et que vous êtes attiré vers cet objet par un sentiment de sympathie et d’amour ? dans d’autres cas, vous
d’amour ? dans d’autres cas, vous jugez autrement et vous éprouvez un sentiment contraire. L’aversion accompagne le jugement du l
ompagne le jugement du laid, comme l’amour le jugement du beau. Et ce sentiment ne s’éveille pas seulement en présence des objets
que nous jugeons laids ou beaux, ont le pouvoir d’exciter en nous ce sentiment . Variez tant qu’il vous plaira les circonstances,
e procurez une jouissance intérieure et exquise, toujours suivie d’un sentiment d’amour pour l’objet qui l’a causée. Plus l’obje
re passionné. Dans l’admiration le jugement domine, mais animé par le sentiment . L’admiration s’accroît-elle à ce point d’imprime
itante calescimus illo. La philosophie de la sensation n’explique le sentiment comme l’idée du beau qu’en le dénaturant. Elle le
un manque, un défaut, et jusqu’à un certain point, une souffrance. Le sentiment du beau est sa propre satisfaction à lui-même. Le
sfaction à lui-même. Le désir est enflammé, impétueux, douloureux. Le sentiment du beau, libre de tout désir et en même temps de
otion commune, l’artiste s’évanouit, il ne reste plus que l’homme. Le sentiment du beau est si peu le désir que l’un et l’autre s
vins délicieux, le désir de la jouissance s’éveille, mais non pas le sentiment du beau. Je suppose qu’au lieu de songer aux plai
ont arrangées et disposées sur la table et l’ordonnance du festin, le sentiment du beau pourra naître en quelque degré : mais ass
plus, à l’aspect de cette noble créature, le désir est tempéré par un sentiment exquis et délicat, quelquefois même remplacé par
me ; en peignant la beauté, il ne cherche qu’à en éveiller en nous le sentiment  ; et quand il a porté ce sentiment jusqu’à l’enth
herche qu’à en éveiller en nous le sentiment ; et quand il a porté ce sentiment jusqu’à l’enthousiasme, il a obtenu le dernier tr
jusqu’à l’enthousiasme, il a obtenu le dernier triomphe de l’art. Le sentiment du beau est donc un sentiment spécial, comme l’id
obtenu le dernier triomphe de l’art. Le sentiment du beau est donc un sentiment spécial, comme l’idée du beau est une idée simple
sentiment spécial, comme l’idée du beau est une idée simple. Mais ce sentiment , un en lui-même, ne se manifeste-t-il que d’une s
mais en même temps cette grandeur fait naître en nous je ne sais quel sentiment mélancolique, parce qu’elle nous est disproportio
de l’infini, cette idée qui nous relève à la fois et nous humilie. Le sentiment correspondant que l’âme éprouve est un plaisir au
seul point de vue du beau, comparez vos impressions. Voilà donc deux sentiments très différents ; aussi leur a-t-on donné des nom
onné des noms différents ; l’un a été appelé plus particulièrement le sentiment du beau, l’autre celui du sublime96. Pour achever
és qui entrent dans la perception de la beauté, après la raison et le sentiment , il nous reste à parler d’une faculté non moins n
t les vivifie, l’imagination. Lorsque la sensation, le jugement et le sentiment se sont produits à l’occasion d’un objet extérieu
’imagination, il faut que quelque autre chose s’y ajoute, à savoir le sentiment du beau en tout genre. C’est à ce foyer que s’ent
incipaux et de les combiner heureusement ? Il lui fallait en outre le sentiment , l’amour du beau, surtout du beau moral ; il lui
e mot du vieil Horace. Entendons-nous bien. Nous ne disons pas que le sentiment soit l’imagination, nous disons qu’il est la sour
exercice de toutes leurs facultés cette même force d’émotion. Ôtez le sentiment , tout reste inanimé ; qu’il se manifeste, tout pr
a nature ; lui refusera-t-on cette même faculté lorsqu’il retrace des sentiments  ? Mais, outre les images et les sentiments, le po
ulté lorsqu’il retrace des sentiments ? Mais, outre les images et les sentiments , le poète n’emploie-t-il pas les hautes pensées d
au lieu de la transformer. Ils ont, en général, plus déraison que de sentiment  ; ils peuvent être sérieusement et profondément h
e, irritable même, surtout une vive, une puissante imagination. Si le sentiment agit sur l’imagination, on le voit, l’imagination
e ne se peut rencontrer que dans un homme d’imagination. En effet, le sentiment du beau peut s’éveiller en chacun de nous devant
t objet a disparu, si son image ne subsiste pas vivement retracée, le sentiment qu’il a un moment excité s’efface peu à peu ; il
s’en pénétrer, la mettre en évidence et faire partager à d’autres son sentiment , jouissance exquise, tâche généreuse. L’admiratio
s, dans les facultés qui le perçoivent et l’apprécient, la raison, le sentiment , l’imagination, le goût ; nous arrivons, selon l’
, mais moins arrêtées et plus difficiles à saisir, éveille en nous le sentiment de l’infini. Voilà déjà deux espèces bien distin
, les figures, les mouvements, sont capables de produire l’idée et le sentiment du beau. Toutes ces beautés se rangent sous le ge
beau et du sublime à la fois dans la nature, dans les idées, dans les sentiments , dans les actions. Quelle variété presque infinie
nte et morale ; c’est que la figure de l’animal réfléchit au moins le sentiment , et déjà quelque chose de l’âme, sinon l’âme tout
je ne sais quoi qui du moins éveille en nous quelque pensée, quelque sentiment . Arrive-t-on à quelque morceau de matière qui n’e
ôt en même temps, pour ce Dieu qui nous élève et qui nous accable, un sentiment d’attrait irrésistible, et d’étonnement, pour ne
au corps à deux, de deux à tous les autres, des beaux corps aux beaux sentiments , des beaux sentiments aux belles connaissances, j
ux à tous les autres, des beaux corps aux beaux sentiments, des beaux sentiments aux belles connaissances, jusqu’à ce que de conna
r les passions de la terreur et de la pitié. — Ni même directement le sentiment moral et religieux. — L’objet propre et direct de
eux. — L’objet propre et direct de l’art est de produire l’idée et le sentiment du beau ; cette idée et ce sentiment épurent et é
art est de produire l’idée et le sentiment du beau ; cette idée et ce sentiment épurent et élèvent l’âme par l’affinité du beau e
r et d’admirer. Il est pénétré, ravi, et quelquefois aussi accablé du sentiment de la beauté. Mais quand le sentiment est énergiq
et quelquefois aussi accablé du sentiment de la beauté. Mais quand le sentiment est énergique, il n’est pas longtemps stérile. No
dans cette faculté complexe qui se nomme le goût : l’imagination, le sentiment , la raison. Ces trois facultés sont assurément né
e qu’il éprouve, qu’il est homme de génie. Il souffre de contenir les sentiments ou les images ou les pensées qui s’agitent dans s
ieusement médité, sans cesse épuré par la réflexion et vivifié par le sentiment , il échauffe le génie et lui inspire l’irrésistib
vrais connaisseurs. Il y a plus : lorsque l’illusion va trop loin, le sentiment de l’art disparaît pour faire place à un sentimen
n va trop loin, le sentiment de l’art disparaît pour faire place à un sentiment purement naturel, quelquefois insupportable. Si j
’abord en une certaine mesure ; ensuite il doit y mêler quelque autre sentiment qui tempère ceux-là ou les fasse servir à une aut
cènes de la nature ? Ce n’est certes pas la pitié et la terreur : ces sentiments poignants et déchirants nous éloigneraient bien p
iomphe, pour nous retenir sur le rivage ; cette émotion, c’est le pur sentiment du beau et du sublime, excité et entretenu par la
tacle nous devient insupportable. Il en est ainsi de l’art : quelques sentiments qu’il se propose d’exciter en nous, ils doivent t
même motif, je ne puis accepter une autre théorie qui, confondant le sentiment du beau avec le sentiment moral et religieux, met
cepter une autre théorie qui, confondant le sentiment du beau avec le sentiment moral et religieux, met l’art au service de la re
nés. Mais l’artiste est avant tout un artiste ; ce qui l’anime est le sentiment du beau ; ce qu’il veut faire passer dans l’âme d
 ; ce qu’il veut faire passer dans l’âme du spectateur, c’est le même sentiment qui remplit la sienne. Il se confie à la vertu de
tiste a fait la sienne, quand il a procuré à quelques âmes d’élite le sentiment exquis de la beauté. Ce sentiment pur et désintér
procuré à quelques âmes d’élite le sentiment exquis de la beauté. Ce sentiment pur et désintéressé est un noble allié du sentime
de la beauté. Ce sentiment pur et désintéressé est un noble allié du sentiment moral et du sentiment religieux ; il les réveille
iment pur et désintéressé est un noble allié du sentiment moral et du sentiment religieux ; il les réveille, les entretient, les
gieux ; il les réveille, les entretient, les développe, mais c’est un sentiment distinct et spécial. De même, l’art, fondé sur ce
c’est un sentiment distinct et spécial. De même, l’art, fondé sur ce sentiment , qui s’en inspire et qui le répand, est à son tou
loi de l’art ; et tous les arts ne sont tels que par leur rapport au sentiment du beau et de l’infini qu’ils éveillent dans l’âm
ût, l’odorat et le toucher sont incapables de faire naître en nous le sentiment de la beauté. Joints aux deux autres, ils peuvent
a beauté. Joints aux deux autres, ils peuvent contribuer à étendre ce sentiment  ; mais seuls et par eux-mêmes ils ne peuvent le p
les maîtres, l’estomac. Si l’odorat semble quelquefois participer au sentiment du beau, c’est que l’odeur s’exhale d’un objet qu
s tout le monde reconnaît le privilège d’exciter en nous l’idée et le sentiment du beau. Ils semblent plus particulièrement au se
oquence ne se propose pas de faire naître dans l’âme des auditeurs le sentiment désintéressé de la beauté. Elle peut produire aus
; elle fera mieux : avec des sons elle fera passer dans notre âme les sentiments qui se succèdent en nous pendant les scènes diver
le pénètre jusqu’à l’esprit, jusqu’à l’âme, et y porte une pensée, un sentiment capable de la toucher ou de l’élever. De cette rè
ariété n’est faite que pour répandre sur l’œuvre entière l’idée ou le sentiment unique qu’elle doit exprimer. Il est inutile de f
acun, d’irriter ou de bercer, aux sons de la plus simple mélodie, nos sentiments accoutumés, nos affections favorites. Sous ce rap
immense qui lui a été donné ; elle éveille plus que tout autre art le sentiment de l’infini, parce qu’elle est vague, obscure, in
e cœur : c’est un assez bel avantage. Le domaine de la musique est le sentiment , mais là même son pouvoir est plus profond qu’éte
e son pouvoir est plus profond qu’étendu, et si elle exprime certains sentiments avec une force incomparable, elle n’en exprime qu
sique d’exprimer la magnanimité, la résolution vertueuse, et d’autres sentiments de ce genre, elle en est aussi incapable que du p
ce qu’elle ne saurait donner. Elle n’est pas faite pour exprimer des sentiments compliqués et factices, ou terrestres et vulgaire
degrés invisibles et mystérieux, composés pour ainsi dire de tous les sentiments simples, naturels, universels, qui sur tous les p
bjets, mais en y ajoutant la vie ; comme la musique, elle exprime les sentiments les plus profonds de l’âme, et elle les exprime t
us profonds de l’âme, et elle les exprime tous. Dites-moi quel est le sentiment qui ne soit pas sur la palette du peintre ? Il a
ses formes, l’âme humaine dans toute la richesse et la variété de ses sentiments . Mais l’art par excellence, celui qui surpasse to
monde sensible, comme la sculpture et la peinture ; elle réfléchit le sentiment comme la peinture et la musique, avec toutes ses
art, je veux dire la pensée, entièrement séparée des sens et même du sentiment , la pensée qui n’a pas de formes, la pensée qui n
son abstraction la, plus raffinée. Songez-y. Quel monde d’images, de sentiments , de pensées à la fois distinctes et confuses, sus
les, tous les coups portent, pour ainsi dire ; chaque mot renferme un sentiment distinct, une idée à la fois profonde et détermin
tour à tour paraissent et se développent toutes les images, tous les sentiments , toutes les idées, toutes les facultés humaines,
ue ombre de beauté, notre éclectisme ne fait pas chanceler en nous le sentiment de la beauté véritable et la règle suprême de l’a
y a des hommes, c’est quelque chose d’humain, c’est l’expression d’un sentiment ou d’une idée. Une critique qui s’appuierait sur
manque un peu d’imagination et d’invention ; mais il est grand par le sentiment énergique de la vérité et de la justice ; il port
à cette perfection serait-il resté médiocre dans les autres arts ? Le sentiment du beau manquait-il donc à cette société si polie
vers l’expression, tout est au service de l’esprit, tout est idée et sentiment . Nulle recherche, nulle manière ; une naïveté par
comme contraint le grand peintre flamand à joindre la noblesse et le sentiment à la couleur : aucun de ces tableaux ne m’a autan
ami. Le Poussin ! quel nom je prononce ! Si Lesueur est le peintre du sentiment , le Poussin est celui de la pensée. C’est en quel
tâcherions de faire pénétrer avec nous le lecteur dans ces secrets du sentiment chrétien qui sont aussi les secrets de l’art. Tâc
portraits : la grâce, quelquefois un peu raffinée, se joint en lui au sentiment . L’école française peut encore présenter avec org
l’extrême difficulté de forcer la pierre et le marbre à exprimer des sentiments chrétiens sans que la beauté matérielle en souffr
il a deux qualités qui rachètent bien des défauts, la grandeur et le sentiment . Celui qui a dessiné le parc de Versailles, qui,
randes qualités du génie français. J’entends ce qu’on va me dire : le sentiment chrétien qui animait Lesueur et les artistes du x
approcher en vous le faisant envisager d’un autre œil. Et puis, si le sentiment religieux est affaibli, n’y a-t-il donc pas d’aut
si le sentiment religieux est affaibli, n’y a-t-il donc pas d’autres sentiments qui peuvent faire battre encore le cœur de l’homm
naturelles de l’humanité dans un prétendu état de nature. — Étude des sentiments et des idées de l’homme dans les langues, dans la
lide que généreuse. L’estime a deux caractères certains : 1º c’est un sentiment désintéressé dans l’âme de celui qui l’éprouve ;
btiles et les plus lâches analyses n’abaisseront jamais à exprimer un sentiment qui se rapporte à nous-mêmes et s’applique à des
is sont plutôt des jugements ; l’indignation et l’admiration sont des sentiments , mais des sentiments qui tiennent à l’intelligenc
gements ; l’indignation et l’admiration sont des sentiments, mais des sentiments qui tiennent à l’intelligence et enveloppent un j
t à l’intelligence et enveloppent un jugement182. L’admiration est un sentiment essentiellement désintéressé. Voyez s’il y a quel
’indigner contre soi-même : on s’indigne contre tout ce qui blesse le sentiment de la justice. L’indignation couvre un jugement,
he, entreprise pour notre intérêt et notre bonheur, nous éprouvons un sentiment de peine qu’on appelle le regret. Mais nous ne co
pelle le regret. Mais nous ne confondons pas le regret avec cet autre sentiment qui s’élève en noire âme, lorsque nous avons la c
s avons la conscience d’avoir fait une action moralement mauvaise. Ce sentiment est une peine aussi, mais d’une tout autre nature
s la conscience d’avoir trompé notre adversaire, nous éprouverions un sentiment bien différent. Nous pourrions prolonger et varie
assez dit pour être autorisé à conclure que le langage humain et les sentiments qu’il exprime sont inexplicables, si l’on n’admet
gues et toutes les institutions humaines contiennent les idées et les sentiments que nous venons de rappeler et de décrire, et sin
et le bonheur, mais n’y a-t-il pas en lui d’autres besoins, d’autres sentiments , aussi puissants, aussi vivaces ? Tout comme l’ex
et la tyrannie, ces deux fléaux de la liberté, le seul rempart est le sentiment universel du droit, fondé sur la ferme distinctio
pu se laisser séduire à un système qui aurait dû révolter tous leurs sentiments . Je répondrai en vous rappelant que le xviiie  si
homme égaré par de mauvaises théories. Ainsi, au xviiie  siècle, les sentiments les plus généreux et les plus désintéressés éclat
e. Treizième leçon. Autres principes défectueux De la morale du sentiment . — De la morale fondée sur le principe de l’intér
l’intérêt, toutes les âmes généreuses se réfugient dans la morale du sentiment . Voici quelques-uns des faits sur lesquels cette
n ni calcul, la vue seule de cet homme souffrant me fait souffrir. Ce sentiment est la pitié, la compassion, dont le principe gén
s qui parcourent les grandes assemblées. On reçoit le contre coup des sentiments de ses voisins : l’admiration et l’enthousiasme s
ntagieux, comme aussi la plaisanterie et le ridicule. De là encore le sentiment que nous inspire l’auteur d’une action vertueuse.
us témoins d’une mauvaise action ? notre âme se refuse à partager les sentiments qui animent le coupable : elle a pour lui un véri
s hommages, des honneurs que l’humanité rend aux grands hommes. Et ce sentiment ne se porte pas seulement sur les autres : nous n
ui, on peut dire que nous nous aimons, quand nous avons bien fait. Le sentiment que les autres nous doivent, s’ils sont justes, n
s doivent, s’ils sont justes, nous nous l’accordons à nous-mêmes : ce sentiment , c’est la bienveillance. Au contraire, assistons-
nergiques remords, ou par de grandes vertus mêlées à leurs crimes. Ce sentiment n’est pas la malveillance. La malveillance est un
rimes. Ce sentiment n’est pas la malveillance. La malveillance est un sentiment personnel et intéressé, qui nous fait vouloir du
vicieux, mais s’il nous gêne, s’il nous surpasse, s’il nous nuit. Le sentiment dont nous parlons est une sorte de haine, mais un
ce. Mais ces trois phénomènes ont ce caractère commun d’être tous des sentiments . Ils donnent naissance à trois systèmes de morale
caractère bon ou mauvais d’une action nous est d’abord attesté par le sentiment qui l’accompagne. Puis, ce sentiment, avec sa sig
nous est d’abord attesté par le sentiment qui l’accompagne. Puis, ce sentiment , avec sa signification morale, nous l’attribuons
mme nous, et qu’en présence des mêmes actions ils éprouvent les mêmes sentiments . D’autres philosophes ont assigné le même rôle à
enveillance. Pour ceux-ci le signe et la mesure du bien est dans les sentiments d’affection et de bienveillance que nous ressento
? cette action héroïque éveille en nous, en un certain degré, le même sentiment qui l’a inspirée. Les passions mauvaises ne reten
volte contre ces passions, et dans l’âme la plus dépravée subsiste un sentiment caché de sympathie pour le bien et d’antipathie p
tèmes divers peuvent se ramener à un seul, qui s’appelle la morale du sentiment . On n’a pas de peine à montrer la différence qui
uve du plaisir, ce plaisir n’est que l’accompagnement involontaire du sentiment , il n’en est pas le but : nous l’éprouvons, sans
, recommander, comme plus durables et moins mélangés, les plaisirs du sentiment . La morale du sentiment se confondrait donc avec
s durables et moins mélangés, les plaisirs du sentiment. La morale du sentiment se confondrait donc avec celle de l’égoïsme, si e
fondrait donc avec celle de l’égoïsme, si elle prescrivait d’obéir au sentiment pour le plaisir qu’on y trouve. Il n’y aurait plu
à la bienveillance une vraie jouissance, c’est à la condition que ces sentiments resteront ce qu’ils sont, purs et désintéressés ;
s les idées qui forment le trésor du genre humain. Au contraire si le sentiment n’est pas le bien lui-même, il en est le compagno
plus salutaire que d’exciter et d’entretenir dans les âmes ces nobles sentiments qui nous enlèvent à l’esclavage de l’intérêt pers
vent à l’esclavage de l’intérêt personnel. L’habitude de partager les sentiments des hommes vertueux dispose à agir comme eux. Cul
vouement. On le voit : nous rendons un sincère hommage à la morale du sentiment . Cette morale est vraie : seulement elle ne se su
re ; je fais mal, et j’en éprouve du remords. Ce ne sont pas ces deux sentiments qui qualifient l’acte que je viens de faire, puis
et c’est à la suite de ce jugement que notre sensibilité s’émeut. Le sentiment n’est pas ce jugement primitif et immédiat ; loin
d’accord avec la raison. Nous sympathisons quelquefois avec certains sentiments que nous condamnons, parce que sans être mauvais
st bonne, que nous voulons du bien à son auteur. Il y a plus. Dans le sentiment de la bienveillance est enveloppé un jugement nou
nveillance n’est guère que la forme sensible de ce jugement. Tous ces sentiments supposent donc un jugement antérieur et supérieur
supérieur. Partout et toujours le même cercle vicieux. De ce que les sentiments que nous venons de rappeler ont un caractère mora
communique le caractère que nous y apercevons. Autre difficulté : les sentiments tiennent à la sensibilité, et lui empruntent quel
t brave un tel jour. L’humeur a ses vicissitudes qui influent sur nos sentiments les plus intimes. Le plus pur, le plus idéal tien
rielles très misérables. Est-ce dans ces perpétuelles fluctuations du sentiment qu’il est possible d’asseoir une législation égal
nspirations souvent capricieuses du cœur ? Gouverné par la raison, le sentiment lui devient un appui admirable ; mais livré à lui
sur ce terrain mouvant qu’on appelle la sensibilité : elle flotte du sentiment à la passion, de la générosité à l’égoïsme, monté
escendant à toutes les misères de la personnalité. Ainsi la morale du sentiment , quoique supérieure à celle de l’intérêt, est enc
très bien dit Platon201, une cité complète, tout un monde d’idées, de sentiments , de désirs, de passions, de mouvements, qui récla
ipe du mérite et du démérite. Des peines et des récompenses. — 5º Des sentiments moraux. — Harmonie de tous ces faits dans la natu
lement, sans les altérer par aucun système préconçu, les idées et les sentiments de toute espèce que le spectacle de ces actions f
z à cette scène de meurtre : vous n’en éprouveriez pas moins tous ces sentiments . Ce n’est là qu’une peinture grossière de ce qui
qui est étrangère à tout intérêt personnel ! Il y a donc en nous des sentiments dont nous ne sommes pas la fin ! Il y a une antip
s ! Oui, nous les jugeons mauvais. Un jugement est enveloppé sous les sentiments que nous venons de rappeler. En effet, au milieu
que l’action est mauvaise en soi ; vous n’exprimez plus seulement un sentiment , vous prononcez un jugement. Le lendemain de l’ac
ment, vous prononcez un jugement. Le lendemain de l’action, quand les sentiments qui agitaient votre âme se sont apaisés, vous n’e
t qu’elle ne devait pas être faite. Ce double jugement est au fond du sentiment  ; sans quoi le sentiment serait sans raison. Si l
tre faite. Ce double jugement est au fond du sentiment ; sans quoi le sentiment serait sans raison. Si l’action n’est pas mauvais
raisonnablement en vouloir à l’auteur d’une action indifférente. Tout sentiment de colère désintéressée contre l’auteur d’une act
n est mauvaise en elle-même ; 2º qu’elle ne devait pas être faite. Ce sentiment suppose encore que l’auteur de cette action a lui
ndignation contre le crime heureux et contre la vertu méconnue est un sentiment inintelligible, même impossible, et jamais, à la
la moins subtile découvre aisément leur lien. Il faut renier jusqu’au sentiment , ou il faut avouer que le sentiment couvre un jug
eur lien. Il faut renier jusqu’au sentiment, ou il faut avouer que le sentiment couvre un jugement, le jugement de la distinction
ion de fautes très souvent renouvelées, qui puisse venir à bout de ce sentiment vengeur et réparateur tout ensemble. Quand il est
nfin parce que j’ai la conscience vive de tout cela, que j’éprouve ce sentiment d’indignation contre moi-même, cette souffrance d
iberté : j’ai de cette liberté, par l’usage même que j’en ai fait, un sentiment plus distinct, plus énergique et en quelque sorte
ne justice meilleure, et déjà cette justice se déclare en moi par les sentiments qui se pressent dans mon âme. Je me respecte, je
je m’estime, je crois que j’ai droit à l’estime des autres ; j’ai le sentiment de ma dignité ; je n’éprouve pour moi-même que de
j’ai le sentiment de ma dignité ; je n’éprouve pour moi-même que des sentiments affectueux opposés à l’espèce d’horreur que tout
ter, et qui, tout le reste me manquât-il, me console et me relève. Ce sentiment de plaisir est aussi pénétrant, aussi profond que
rouble à la passion, la misère au désespoir, au vice et au crime. Le sentiment moral est l’écho de tous les jugements moraux et
, à fonder toute la morale ; et cependant, nous venons de le voir, ce sentiment admirable ne serait pas sans les jugements divers
plus apparent dans le phénomène complexe que nous étudions, c’est le sentiment  ; mais son fond est le jugement. Le jugement du b
oute la morale. En séparant le devoir de l’intérêt qui le ruine et du sentiment qui l’énerve, Kant a restitué à la morale son vra
dehors d’une manière plus ou moins vive, suivant qu’il est mêlé à des sentiments plus ou moins énergiques. Tantôt ce sera seulemen
le héros de couronnes et le criminel de chaînes. Mais quand tous vos sentiments se sont apaisés, quand l’enthousiasme s’est refro
la qualité de l’action. Vous prononcez que vous aviez raison dans les sentiments que vous éprouviez, et, tout éteints qu’ils sont,
criptibles : nous demeurons convaincus que celui qui a mis en nous le sentiment et l’idée de l’ordre n’y peut faillir lui-même, e
gnement et pour ainsi dire le retentissement de toutes les autres, le sentiment . Le sentiment a pour objet de rendre sensible à l
r ainsi dire le retentissement de toutes les autres, le sentiment. Le sentiment a pour objet de rendre sensible à l’âme le lien d
e qu’il y ramène. Nous n’insisterons pas sur les phénomènes divers du sentiment  : nous les avons suffisamment exposés dans la der
t nous ne pouvons être témoins d’une mauvaise action sans éprouver un sentiment contraire, analogue aussi à celui qu’excite la vu
alogue aussi à celui qu’excite la vue d’un objet laid et difforme. Ce sentiment est profondément différent de la sensation agréab
e de celui qui fait bien. Nous éprouvons dans une certaine mesure les sentiments qui raniment. Nous nous élevons à la disposition
pense de faire passer ainsi dans le cœur de ses semblables les nobles sentiments qui le font agir lui-même ? Le spectacle d’une ma
tion, au lieu de la sympathie, excite une antipathie involontaire, un sentiment pénible et douloureux. Sans doute, ce sentiment n
thie involontaire, un sentiment pénible et douloureux. Sans doute, ce sentiment n’est jamais aigu comme le remords. Il y a dans l
innocence quelque chose de serein et de paisible qui tempère jusqu’au sentiment de l’injustice, même alors que cette injustice to
remords, la sympathie, la bienveillance et leurs contraires sont des sentiments et non pas des jugements ; mais ce sont des senti
aires sont des sentiments et non pas des jugements ; mais ce sont des sentiments qui accompagnent des jugements, le jugement du bi
nts, le jugement du bien, surtout celui du mérite et du démérite. Ces sentiments nous ont été donnés par le souverain auteur de no
ue nous nous séparons et de la morale de l’intérêt et de la morale du sentiment . Nous admettons tous les faits, mais nous ne les
ractère rationnel de l’idée du bien, mais sans méconnaître le rôle du sentiment . Nous avons distingué cette sensibilité particuli
faite sur les organes. Tous nos jugements moraux sont accompagnés de sentiments qui leur répondent. La vue d’une action que nous
austères prescriptions ne s’ajoutait quelque inspiration du cœur. Le sentiment est en quelque sorte une grâce naturelle qui nous
des passions généreuses, et quand la loi morale exige le sacrifice de sentiments naturels, des instincts les plus doux et les plus
les plus vifs, il est heureux qu’elle se puisse appuyer sur d’autres sentiments , sur d’autres instincts qui ont aussi leur charme
ont aussi leur charme et leur force. La vérité éclaire l’esprit ; le sentiment échauffe l’âme et porte à agir. Ce n’est pas la f
la mort et sauve l’armée. Gardons-nous donc d’affaiblir l’autorité du sentiment  ; honorons et entretenons l’enthousiasme ; c’est
âme, à côté de la loi sévère du devoir, la douce et aimable force du sentiment  : il a attaché en général le bonheur à la vertu ;
docteurs les plus illustres. Enfin ramènera-t-on toute la moralité au sentiment , à la sympathie, à la bienveillance ? Il ne reste
même ; car, plus bu connaît le beau et le bien, et plus on l’aime. Le sentiment ne fait en cela qu’emprunter à l’intelligence ce
e à son tour, dans le cœur, un rempart contre le sophisme. Les nobles sentiments , nourris et développés, préservent de ces tristes
age, il faut aller plus loin : il faut abolir dans l’esclave jusqu’au sentiment inné de la liberté, il faut éteindre en lui toute
s et les instincts sociaux que l’homme porte en lui ; 2º l’idée et le sentiment permanent et indestructible de la justice et du d
ressement de la mère à répondre aux cris de l’enfant. Il est dans les sentiments que la nature a mis en nous pour les autres, la p
argument de la simplicité de l’âme, argument des causes finales. — Du sentiment religieux. — De l’adoration. — Du culte. — Beauté
pas une vertu farouche. Le grand médecin Hufeland243 remarque que les sentiments bienveillants sont favorables à la santé, et que
e les sentiments bienveillants sont favorables à la santé, et que les sentiments malveillants lui sont contraires. Les passions vi
ple, une présomption d’une grande valeur pour qui croit à la vertu du sentiment et de l’instinct. Toute chose a sa fin. Ce princi
èle dans toutes ses pensées, dans toutes ses démarches, dans tous ses sentiments , dans toute sa vie. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il
raison et de notre âme. En pensant à un tel être, l’homme éprouve un sentiment , qui est le sentiment religieux par excellence. T
e. En pensant à un tel être, l’homme éprouve un sentiment, qui est le sentiment religieux par excellence. Tous les êtres avec les
les êtres avec lesquels nous sommes en rapport éveillent en nous des sentiments divers, suivant les qualités que nous y apercevon
t celui qui possède toutes les perfections n’exciterait en nous aucun sentiment particulier ! Pensons-nous à l’essence infinie de
ur agir ; sans disparaître, le respect et la crainte se teignent d’un sentiment plus doux, celui de l’amour. L’amour, quand il s’
ion. L’adoration véritable n’est pas sans l’un et l’autre de ces deux sentiments . Si vous ne considérez que le Dieu tout-puissant,
t le respect : c’est le respect animé par l’amour. L’adoration est un sentiment universel. Il diffère en degrés selon les différe
arfaite bonté et la source de tout amour ? L’adoration est d’abord un sentiment naturel : la raison en fait un devoir. L’adoratio
forme sensible, précise et régulière, qui, par un juste retour sur le sentiment qui l’a produite, le réveille quand il s’assoupit
nd à élever l’homme, lorsqu’elle applaudit avec effusion au réveil du sentiment religieux et chrétien dans toutes les âmes d’élit
, d’un Thomas, d’un Bossuet, il aurait eu, nous n’en doutons pas, les sentiments au moins d’un Montesquieu250, d’un Turgot251, d’u
toujours exagéré. — Expérience et empirisme. — Raison et idéalisme. —  Sentiment et mysticisme. — Théodicée. Défaut des divers sys
ith et d’autres, qui, se défiant des sens et de la raison, donnent au sentiment la suprématie. Telles sont les écoles philosophiq
ble de la connaissance échappe à la sensation, et nous pensons que le sentiment n’est une base ni assez ferme ni assez large pour
iliable avec elle. Il élève la raison au-dessus de la sensation et du sentiment  ; il montre avec un art infini comment la raison
aissons la raison comme une puissance supérieure à la sensation et au sentiment , comme étant par excellence la faculté de connaît
ui n’est pas la raison, et dont la raison ne peut se passer, c’est le sentiment  ; ces conditions, sans lesquelles la raison ne se
sens. On voit quelle est pour nous l’importance de la sensation et du sentiment  ; comment, par conséquent, il nous est impossible
ment ni la philosophie de la sensation, ni encore bien moins celle du sentiment . Tels sont les fondements très simples de notre é
nnement, croit se rapprocher du sens commun en faisant reposer sur le sentiment la science, l’art et la morale. Elle veut qu’on s
? Nous aussi nous avons reconnu ce phénomène admirable qu’on nomme le sentiment  ; nous croyons même qu’on on trouvera ici une ana
i une analyse plus précise et plus complète que dans les écrits où le sentiment règne seul. Oui, il y a un plaisir exquis attaché
e, la raison dans son exercice naturel et spontané se confond avec le sentiment par une multitude de ressemblances268. Le sentime
e confond avec le sentiment par une multitude de ressemblances268. Le sentiment est attaché intimement à la raison ; il en est la
aché intimement à la raison ; il en est la forme sensible. Au fond du sentiment est la raison, qui lui communique son autorité, t
ntiment est la raison, qui lui communique son autorité, tandis que le sentiment prête à la raison son charme et sa puissance. La
uite cette révélation de l’infini par la raison, qui, passant dans le sentiment , produit l’émotion et les ravissements que nous a
s avons rappelés. À Dieu ne plaise que nous repoussions le secours du sentiment  ! Nous l’invoquons au contraire et pour les autre
i, nous croyons, avec Quintilien et Vauvenargues, que la noblesse des sentiments fait celle des pensées. L’enthousiasme est à nos
de l’âme. Mais c’est surtout dans la morale qu’éclate la puissance du sentiment . Le sentiment, nous l’avons déjà dit, est comme u
c’est surtout dans la morale qu’éclate la puissance du sentiment. Le sentiment , nous l’avons déjà dit, est comme une grâce divin
ifficiles, on ne suit pas démêler où est le vrai, où est le bien ! Le sentiment vient au secours du raisonnement qui chancelle ;
des principes et des mœurs au xviiie  siècle, ont opposé la beauté du sentiment à la bassesse du calcul et de l’intérêt. Nous som
laissons des exagérations inutiles ou dangereuses. Il faut joindre le sentiment à la raison, mais non pas remplacer la raison par
dre le sentiment à la raison, mais non pas remplacer la raison par le sentiment . D’abord, il est contraire aux faits de prendre l
suite la raison, et singulièrement la raison spontanée, est, comme le sentiment , immédiate et directe ; elle va droit à son objet
de la vérité271. Cette aperception, c’est à tort qu’on l’attribue au sentiment . Le sentiment est une émotion, non un jugement ;
71. Cette aperception, c’est à tort qu’on l’attribue au sentiment. Le sentiment est une émotion, non un jugement ; il jouit ou il
anisation, il lui emprunte quelque chose de son inconstance. Enfin le sentiment suit la raison, il ne la précède point. En suppri
il ne la précède point. En supprimant la raison, on supprime donc le sentiment qui en émane, et la science, l’art et la morale m
s besoins et de toutes ses facultés, au nom de la raison et au nom du sentiment . Remarquez que nous sommes arrivés à ces hautes c
nement qui s’étend jusqu’à la raison, cette prédominance excessive du sentiment qui, développant en nous les facultés aimantes et
lle contient, nous le croyons au moins, tout ce qu’ils ont de bon. Au sentiment elle emprunte un Dieu personnel comme nous sommes
et ces principes absolus nous ont conduits à des vérités absolues. Le sentiment , qui tient à la fois de la sensation et de la rai
outenu par sa famille, chez le comte de Schrewsbury, t. II, p. 463, «  sentiment profond et vrai », dit M. Waagen ; La Madeleine r
Jésus-Christ, chez lord Exeter, t. II, p. 485, « tableau du plus pur sentiment  » ; enfin, chez M. Miles, une Mort de Germanicus,
bleaux de la galerie d’Orléans, et nous n’avons pu nous défendre d’un sentiment pénible en retrouvant à Cleveland-square bien des
cèrement, en peut-on dire autant des Stanze du Vatican ? Ont-elles un sentiment commun ? Ce sentiment est-il bien profond, et est
ire autant des Stanze du Vatican ? Ont-elles un sentiment commun ? Ce sentiment est-il bien profond, et est-il le sentiment chrét
un sentiment commun ? Ce sentiment est-il bien profond, et est-il le sentiment chrétien ? Nul doute que Raphaël n’élève l’âme, c
ève dans ce dernier morceau l’extraordinaire limpidité du coloris, le sentiment noble et mélancolique de la nature, avec un ton c
ierge est enlevée au ciel sur des nuages d’or : petit tableau dont le sentiment est noble et pur, la couleur forte et lumineuse.
neux. — Un paysage, nº 260. Paysages aux belles lignes, où respire un sentiment profond de la nature, mais qui est devenu un peu
u, leçon vi, et la IIIe partie, Du Bien, leçon xviii, De la morale du sentiment  ; voyez aussi Études sur Pascal, préface de la 2e
e trouve dans la Critique du jugement et dans les Observations sur le sentiment du beau et du sublime. Voyez l’excellente traduct
le serpent Python, qu’il vient de tuer à coups de flèches, et dans un sentiment de mépris sur une victoire si peu digne d’une div
e sensualiste, leçons ii et iii, Condillac. 182. Voyez la théorie du sentiment , Ire partie, leçon v, p. 107, etc. 183. Sur la m
rtie, leçon v, Du mysticisme, p. 113, et IIe partie, leçon vi, sur le sentiment du beau, p. 141, etc. Voyez aussi, Ire série, t. 
as de citer M. Royer-Collard. Il a marqué les défauts de la morale du sentiment en une page vive et forte, à laquelle nous emprun
ons humaines est accompagnée d’une émotion de l’âme que nous appelons sentiment . Le sentiment est un secours de la nature qui nou
st accompagnée d’une émotion de l’âme que nous appelons sentiment. Le sentiment est un secours de la nature qui nous invite au bi
action, un caractère lâche et perfide, excitent une perception et un sentiment contraires. L’approbation intérieure de la consci
res. L’approbation intérieure de la conscience et le remords sont les sentiments attachés à la perception des qualités morales de
lités morales de nos propres actions… Je n’affaiblis point la part du sentiment  ; cependant il n’est pas vrai que la morale soit
timent ; cependant il n’est pas vrai que la morale soit toute dans le sentiment  ; si on le soutient, on anéantit les distinctions
n anéantit les distinctions morales… Que la morale soit toute dans le sentiment , rien n’est bien, rien n’est mal en soi ; le bien
ons humaines… sont précisément telles que chacun les sent. Changez le sentiment , vous changez tout ; la même action est à la fois
férente et mauvaise, selon l’affection du spectateur. Faites taire le sentiment , les actions ne sont que des phénomènes physiques
la sociabilité. Ce principe éclate dans tous nos penchants, dans nos sentiments , dans nos croyances. Nous aimons la société pour
tre âme, la sympathie, qui établit entre tous hommes une communion de sentiments par laquelle chacun vit en tous et tous vivent en
causes qui l’ont produite ?… Divisés pur l’intérêt, rapprochés par le sentiment , les hommes se respectent au nom de la justice. A
ce, cette condition indispensable de l’intelligence n’est-elle pas le sentiment d’un être unique ? C’est pourquoi chaque homme ne
8. Plus haut, leçon v, Du mysticisme. 269. Cette prétendue preuve de sentiment est, en effet, la preuve cartésienne elle-même. V
s harmonieuses ; enfin, ce qu’il y a en lui de plus auguste, dans les sentiments de vertu, de sainteté et d’amour que contient le
25 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299
es ; s’il n’a pas la confiance intime d’un appui dans l’opinion ou le sentiment de ses contemporains, il s’effraie de sa solitude
tre, et de toutes les idées premières. Dieu revêtit d’un nom tous les sentiments de l’homme et le lui enseigna. Dieu se donna à lu
u malheur à celui qui prostitue la parole ! Le type des idées et des sentiments de l’homme repose dans le langage qui lui a été d
mme expression de l’intelligence ou de la pensée. Comme expression du sentiment moral, la parole a des limites qui ne peuvent se
mpose le nom, c’est la société. L’homme seul, entre les animaux, a le sentiment de l’existence, et il ne l’a que par la parole. D
te dans la faculté d’individualiser, c’est-à-dire de personnifier les sentiments et les passions de l’homme, la direction des idée
on imiterait servilement les anciens, plus on leur ressemblerait. Le sentiment moral, le sentiment religieux, le sentiment de l’
ement les anciens, plus on leur ressemblerait. Le sentiment moral, le sentiment religieux, le sentiment de l’infini : telle est l
on leur ressemblerait. Le sentiment moral, le sentiment religieux, le sentiment de l’infini : telle est l’impression générale qui
formes et de l’expression a moins été altérée par les passions et les sentiments mauvais. La beauté est, pour la femme, la grâce
sentiments mauvais. La beauté est, pour la femme, la grâce unie à un sentiment moral ; pour l’homme, la grâce unie à la force et
à un sentiment moral ; pour l’homme, la grâce unie à la force et à un sentiment généreux : la vertu, pour les deux sexes, est la
génie ; noble, mais dédaigneuse, si elle sait rendre l’expression des sentiments généreux et élevés, elle se refuse peut-être à la
i poésie, un vain bruit pour l’oreille, qui ne peut ni transmettre un sentiment , ni faire naître une idée. Michel-Ange, aveugle,
et d’artificiel, qui vient frapper de froideur même l’expression des sentiments vrais ; de là cette nature et ces mœurs convenues
ain était de Cordoue. Racine est celui de tous nos écrivains dont les sentiments étaient le plus en harmonie avec la langue frança
il fallait pour une telle composition : on ne sait s’il lui manqua le sentiment du génie allégorique, cette flamme de l’inspirati
d’abord appliquée seulement à l’intelligence, et ensuite étendue aux sentiments moraux ; c’est-à-dire que l’on vint à concevoir d
t le vrai fondateur d’une société humaine. Virgile exprime encore les sentiments délicats et généreux d’une civilisation avancée,
oies sont devenues incertaines. Chez les Romains, Virgile seul eut le sentiment de la poésie. Pour nous l’erreur était bien facil
hors de notre histoire, ce qui était un hommage rendu à la vérité du sentiment qui avait dicté les préceptes anciens. Mais il es
ainsi que nous l’avons déjà dit, ils furent guidés par un plus noble sentiment , celui de commander le respect pour la loi ; d’en
instinct moral dans la société. L’homme tout seul peut bien avoir des sentiments nobles et généreux, puisqu’il y a des vertus obsc
des sacrifices ignorés ; mais comment l’homme aurait-il conçu de tels sentiments s’il n’eût pas vécu avec ses semblables ? La lang
rvée en toutes choses que la langue écrite, à cause de l’intensité du sentiment social lui-même, qui est comme la source et l’occ
26 (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »
des phénomènes de conscience proprement dits, c’est-à-dire aucun des sentiments qui répondent chez l’homme aux mots d’individuali
chez l’homme aux mots d’individualité, de personne, de moi, comme le sentiment de l’unité, le sentiment de l’identité, le sentim
individualité, de personne, de moi, comme le sentiment de l’unité, le sentiment de l’identité, le sentiment de la liberté, le sen
de moi, comme le sentiment de l’unité, le sentiment de l’identité, le sentiment de la liberté, le sentiment de la responsabilité.
e l’unité, le sentiment de l’identité, le sentiment de la liberté, le sentiment de la responsabilité. Seulement rien de tout cela
il n’a jamais compté pour un véritable principe moral. L’amour, né du sentiment , est un phénomène d’un ordre bien supérieur ; pou
religieuse n’a rien de commun avec la philosophie naturelle quant au sentiment des vérités de l’ordre moral. Tandis que celle-ci
nscience ? C’est ce qu’il faut examiner. Toute théologie ne répond au sentiment religieux qu’autant que son Dieu possède la natur
e Spinosa, de Schelling, de Hegel, n’a rien de commun avec l’objet du sentiment religieux. La théorie ne s’en tient pas là ; elle
t point de tels excès, parce que chez ces esprits la raison domine le sentiment . Encore faut-il remarquer que, si aucun de ces do
stant douteux. Que sont ces spéculations qui viennent se heurter à un sentiment intime et invincible ? Des hypothèses. Qu’est-ce
e des choses, n’ont plus de valeur du moment qu’elles contredisent le sentiment de la réalité interne ou externe. Si l’on peut to
et des prétendues vérités de conscience ? Il faut distinguer entre le sentiment et la réalité. Nous croyons tous être libres dans
Tout cela est incontestable ; mais qu’est-ce que cela prouve ? Que le sentiment de la liberté est invincible et indestructible, r
t résoudre. Et comment le pourrait-elle ? Tant qu’il ne s’agit que du sentiment , on reste dans la sphère intérieure du moi, où ne
moi, où ne se pose jamais le problème de la réalité objective de nos sentiments et de nos idées. Dès qu’on en sort, ce terrible p
e assuré de son autonomie ? Ne faut-il pas dire avec Feuerbach : « Le sentiment intérieur de notre liberté peut être une illusion
eur de notre liberté peut être une illusion ; nous avons seulement ce sentiment parce que nous ne découvrons pas les fils qui uni
ue. Ici, que saisit la conscience ? Un pur phénomène, c’est-à-dire le sentiment de notre liberté. Quant à la réalité elle-même, p
ce, tout le monde les verrait et le doute serait impossible. Entre le sentiment et la réalité, il y a toute la distance du phénom
istence réelle de la liberté ; mais ce concept lui-même reposé sur le sentiment de cette liberté. Supposez que ce sentiment puiss
pt lui-même reposé sur le sentiment de cette liberté. Supposez que ce sentiment puisse être une illusion, voici la loi morale rui
sse être une illusion, voici la loi morale ruinée dans sa base. Si le sentiment ne prouve rien, si la conscience est impuissante
’arrive-t-il chez les âmes qui doutent de leur libre arbitre ? Que le sentiment moral reçoit le contre-coup de cette disposition
té. La vérité est que le fait simple ici ; le fait principe, c’est le sentiment invincible de la liberté. Si l’on en conteste la
, outre la sensibilité et la mémoire, une certaine intelligence et le sentiment confus de son individualité. Mais, si l’animal ne
lui est propre, quelle que soit la violence de l’impression ; par le sentiment de cette réaction, elle se distingue de la sensat
être que dans les actes qui les manifestent, que la conscience est le sentiment du moi en action ; mais ce serait abuser d’une ab
ouvelle se répand tout à coup sur le champ de ses recherches. Avec le sentiment des choses du dedans, il acquiert les véritables
r rendu à la philosophie trop abstraite de Spinoza en lui infusant le sentiment des forces vives de la nature. Ce n’est pas en ef
toïcien n’est pas moins vrai de la religion que de la morale. Le vrai sentiment religieux n’a rien de métaphysique ; il ne s’adre
artout et toujours la vraie divinité, nous disons celle qui répond au sentiment religieux, est sortie du sanctuaire de la conscie
ble, selon les progrès de cette conscience. Aussi peut-on dire que le sentiment religieux a constamment été en raison du sentimen
eut-on dire que le sentiment religieux a constamment été en raison du sentiment moral, et quand la foi du croyant a eu besoin d’u
veut toutes les libertés, ne peut laisser se perdre dans les âmes le sentiment de celle qui les porte toutes dans son sein, le s
les âmes le sentiment de celle qui les porte toutes dans son sein, le sentiment de la liberté morale, principe du devoir et du dr
27 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »
que des tableaux faits pour réveiller les grandes idées ou de grands sentiments , il ne suffit pas de raconter à l’esprit, il faut
sans action, éternellement immobiles. Il en est de même des âmes. Le sentiment est ce qui les agite et les remue ; il circule co
ration qui me frappe et qui m’étonne. Que dis-je ? Si vous n’avez ces sentiments dans le cœur, êtes-vous digne de peindre les gran
faits, et à quelques réflexions inanimées ? Ne faudra-t-il pas que le sentiment qui est dans votre âme se répande ? En peignant d
t être plus aisément passionné. Une grande assemblée élève l’âme. Les sentiments passent de l’orateur au peuple, et reviennent du
le lit en silence : chaque homme avec qui il converse est isolé : le sentiment est solitaire, l’orateur lui-même est absent ; ni
é ardente et généreuse qu’elles ont droit d’inspirer, on substitue un sentiment vil et faible ; si les événements heureux ou malh
ureux ou malheureux ne sont qu’un objet de conversation, et jamais de sentiment  ; si le vide des grands intérêts rétrécit l’âme,
sans cesse à comparer des idées, doit nuire un peu à la vivacité des sentiments . D’ailleurs, il faut des choses nouvelles pour éb
e existe : en lisant l’ouvrage le plus court, elle peut donc avoir un sentiment plus vif et plus répété d’elle-même, qu’en parcou
pas pour l’éloquence : il en fait la solidité et la force : c’est le sentiment qui en fait le charme. Lui seul donne à l’ouvrage
’âme, et c’est elle seule qui en a le tact ; elle est produite par un sentiment général qui circule d’une idée à l’autre, qui les
st ridicule. Comment poser ces barrières ? qui fixera la limite où le sentiment doit s’arrêter pour être vrai ? Nous avons déjà v
vrai ? Nous avons déjà vu qu’il y a des peuples moins susceptibles de sentiment que d’autres. Ce qui eût transporté d’admiration
ou de l’erreur ; alors sa marche sera souvent impétueuse. Né avec un sentiment vigoureux et prompt, il s’élancera avec rapidité,
le, quand elle est appliquée à de grands objets, et qu’elle naît d’un sentiment vrai et profond, plus un faux enthousiasme et une
dicule perce, et l’on rit. C’est ce qui arrive toutes les fois que le sentiment est faux ; et il ne peut manquer de l’être, si on
ur douleur profonde ; eh ! croient-ils qu’on puisse en imposer sur le sentiment  ? le sentiment a ses regards, son ton, ses mouvem
onde ; eh ! croient-ils qu’on puisse en imposer sur le sentiment ? le sentiment a ses regards, son ton, ses mouvements, son langa
28 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »
a pu faire, sans désirer la reconnaissance qu’il mérite ; et dans le sentiment même, si n’attendant pas des hommes la céleste fa
t détruit tous les germes des pensées légères, toutes les nuances des sentiments passionnés, tout ce qui n’est pas elle enfin, et
onnaissant aucune de ses peines, en avouant la terrible puissance des sentiments qui la gouvernent, en lui parlant sa langue, enfi
voir les âmes froides de la facilité qu’on doit trouver à vaincre les sentiments qui troublent la vie ! Non, ne condamnez pas ces
travers tant de peines, pour dégager mes facultés de l’esclavage des sentiments , pour m’élever jusques à une sorte d’abstraction
core qu’à la veille de sa création, au chaos qui la précède ! Un seul sentiment peut servir de guide dans toutes les situations,
l n’a pas, il faut que ce secret intime serve à rendre inépuisable le sentiment de la pitié4. On dit, qu’en s’abandonnant à la pi
devrait plutôt les détourner de calculer autant les inconvénients des sentiments généreux, et de s’arroger ainsi un jugement que D
s du gouvernement. Enfin, de quelque manière qu’on réfléchisse sur le sentiment de la pitié, on le trouve fécond en résultats pro
la faiblesse ; et lorsque tout concourt aux avantages de la force, ce sentiment lui seul rétablit la balance, en faisant naître l
nt lui seul rétablit la balance, en faisant naître la générosité ; ce sentiment ne s’émeut que pour un objet sans défense, qu’à l
me ; mais le remords d’avoir bravé la pitié, doit poursuivre comme un sentiment personnel, comme un danger pour soi, comme une te
d’une révolution qu’on entend répéter sans cesse, que la pitié est un sentiment puérile, qui s’oppose à toute action nécessaire,
sont par cela même incapables d’enthousiasme pour les individus ; ces sentiments tiennent l’un et l’autre, quoique par des rapport
i est humain, tout ce qui est remuable enfin par l’imagination, ou le sentiment , en font des assassins raisonneurs, qui marchant
nthousiasme qu’ils éprouvaient pour les grands hommes. Si l’espèce de sentiment national, qui faisait en France un point d’honneu
de la générosité, de cette pitié des vainqueurs ; si cette espèce de sentiment ne reprend pas quelque puissance, jamais le gouve
qu’en elle. 4. Smith, dons son excellent ouvrage de la théorie des sentiments moraux, attribue la pitié à cette sympathie qui n
reignez sa signification par une analyse toujours incomplète quand un sentiment en est l’objet ; car un sentiment est un composé
nalyse toujours incomplète quand un sentiment en est l’objet ; car un sentiment est un composé de sensations et de pensées que vo
29 (1757) Réflexions sur le goût
à leurs maîtres. Mais l’analyse métaphysique de ce qui est l’objet du sentiment ne peut-elle pas faire chercher des raisons à ce
poésie, par exemple, on doit parler tantôt à l’imagination, tantôt au sentiment , tantôt à la raison, mais toujours à l’organe ; l
r le plaisir de l’oreille. C’est ainsi qu’un physicien réduit au seul sentiment de toucher, prétendrait que les objets éloignés n
de neuves et de frappantes ; encore leur préfère-t-il les beautés de sentiment , et surtout celles qui ont l’avantage d’exprimer
arque dans son style les grandes qualités du poète, l’imagination, le sentiment et l’harmonie. Mais trop exclusivement appliqué à
n se bornait à enfanter des hypothèses philosophiques, et le degré de sentiment dont il était pourvu, à les embrasser avec ardeur
e trois. On pourrait d’abord répondre que le second vers exprimant un sentiment plus naturel, devrait au moins précéder le premie
place ? n’est-il pas évidemment inutile au vieil Horace d’exprimer le sentiment que ce vers renferme ? chacun supposera sans pein
il aime mieux voir son fils vainqueur que victime du combat : le seul sentiment qu’il doive montrer, et qui convienne à l’État vi
s âmes vivement agitées : comme elles dédaignent de s’arrêter sur des sentiments vulgaires, elles sous-entendent plus qu’elles n’e
endent plus qu’elles n’expriment, elles s’élancent tout d’un coup aux sentiments extrêmes ; semblables à ce dieu d’Homère, qui fai
il n’est point à craindre que la discussion et l’analyse émoussent le sentiment ou refroidissent le génie dans ceux qui possédero
réflexions répondre en deux mots à la question souvent agitée, si le sentiment est préférable à la discussion pour juger un ouvr
pas mieux s’en tenir dans tous les cas à la première décision que le sentiment prononce ? Quelle triste occupation de chicaner a
n croit avoir acquis par là un degré de mérite. L’amour-propre est le sentiment auquel nous tenons le plus, et que nous sommes le
30 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »
evoir, l’âme, Dieu, l’une des premières inspirations de la pensée, du sentiment et de l’éloquence. Elle est donc une conquête dan
ève en passant. L’homme à qui nous devons en quelque sorte un nouveau sentiment n’a-t-il pas fait un bien grand don à l’espèce hu
ue. Rousseau en a été à la fois le peintre et le révélateur. Un autre sentiment que Rousseau a également introduit dans notre lit
re littérature, c’est la mélancolie. La mélancolie, dira-t-on, est un sentiment de décadence : c’est un sentiment qui naît de la
e. La mélancolie, dira-t-on, est un sentiment de décadence : c’est un sentiment qui naît de la vue des ruines, du doute, du dégoû
ît de la vue des ruines, du doute, du dégoût de la vie, c’est donc un sentiment peu viril et sans beauté. Je réponds : Il y a san
’a très-bien défini M. Nisard, « d’amour et de dégoût de la vie », du sentiment de la vanité des choses uni à un désir insatiable
é des choses uni à un désir insatiable d’être et de vérité ; c’est le sentiment que l’âme éprouve en présence du problème de sa d
présence du problème de sa destinée, comme te disait M. Jouffroy. Ce sentiment ne se rencontre guère aux époques réglées, il a p
ourd’hui commencent à dédaigner. Il y a encore dans Rousseau un autre sentiment original et personnel, et en même temps durable e
original et personnel, et en même temps durable et fécond : c’est le sentiment des beautés chrétiennes. Sans doute Rousseau étai
i orthodoxe. Néanmoins, dans l’incrédulité de son siècle, avoir eu un sentiment si juste et si élevé du christianisme, n’est-ce p
leur esprit est avec Descartes ou avec Kant. Avoir trouvé un nouveau sentiment chrétien séparé du dogmatisme, c’est encore une d
oi n’y gagnerait rien. « Vous ne nous parlez, s’écriera-t-on, que de sentiments  : où sont les principes, où sont les règles dans
principes, où sont les règles dans Jean-Jacques Rousseau ? » Mais le sentiment est-il déjà une si petite chose ? J’accorde d’ail
’avait au xviiie  siècle. Montesquieu lui-même paraît avoir plutôt un sentiment juste des convenances qu’un respect réfléchi de l
souci moral, cette passion forcée de la vertu, qui était peut-être le sentiment douloureux de son impuissance morale, est encore
s : pardonnons-lui ce qui a fait son malheur et son éloquence. Si des sentiments nous passons aux idées, je me demande s’il ne fau
littérature ? Ce sont, ou des vérités descriptives, ou des vérités de sentiment intime, ou des vérités de peintures domestiques,
plique aussi les défauts. L’abus du détail dans les descriptions, les sentiments trop particuliers et trop raffinés, les paradoxes
qui n’admire rien : en outre, elle peut faire perdre à une nation le sentiment de ses qualités propres et l’entraîner à la pours
31 (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257
nt futur, 3º dans sa forme même, qui doit emprunter à la pensée et au sentiment toute leur sincérité. Si nous parvenons à établir
: contre les artistes et les poètes. Rien de moins compatible avec le sentiment vrai du beau que ce dilettantisme blasé, pour leq
i la théorie, aujourd’hui en faveur, a bien saisi la vraie nature des sentiments esthétiques. En s’attachant d’une manière exclusi
rien, et cependant il nous sera agréable. M. Spencer, en analysant le sentiment du beau, finit par arriver à une conséquence asse
une conséquence assez curieuse, déjà exprimée par Kant : c’est que le sentiment du beau est plus désintéressé que celui même du b
rwin et toute l’école évolutionniste, donne pour origine première aux sentiments moraux le besoin et l’intérêt ; les sentiments es
r origine première aux sentiments moraux le besoin et l’intérêt ; les sentiments esthétiques, au contraire, se ramenant au jeu, so
ce réelle, et c’est en elle que se répandra tout le trop-plein de nos sentiments  ; elle sera la perpétuelle revanche de nos facult
urs. Chapitre II. Le plaisir du beau est-il en opposition avec le sentiment de l’utile, le besoin et le désir ? Dans les
er des intérêts pour le maintien de la vie, il n’est le siège d’aucun sentiment esthétique. » — Sans doute, répondrons-nous ; ca
s, de raisonnements et de calculs : or, le raisonnement est opposé au sentiment en général, à plus forte raison au sentiment esth
isonnement est opposé au sentiment en général, à plus forte raison au sentiment esthétique. Acheter des aliments, faire des commi
 Spencer, que ma conscience est occupée à la fin que je poursuis, les sentiments qui accompagnent les activités déployées dans cet
 ; mais, quand on ne poursuit plus de fin servant à la vie, alors les sentiments qui accompagnent l’action des facultés consacrées
aine : c’est le cas pour le désir sexuel, foyer perpétuel de nombreux sentiments esthétiques. La vie humaine est dominée par quatr
à la précédente, n’est pas plus exclusive de l’émotion esthétique. Le sentiment de la vie réparée, renouvelée, rejaillissant part
qui correspond le mieux aux aspirations de notre être individuel, aux sentiments et aux tendances qui nous sont communes avec notr
époque. Il y a longtemps qu’on l’a dit : aimer, c’est avoir le vague sentiment de ce dont on a besoin pour se compléter soi-même
-dire d’un des besoins les plus fondamentaux de l’être. Considérer le sentiment esthétique indépendamment de l’instinct sexuel et
on évolution, nous semble donc aussi superficiel que de considérer le sentiment moral à part des instincts sympathiques, où l’éco
partie dérivé du profitable et du désirable ; pour faire la genèse du sentiment esthétique, il faut faire l’histoire des besoins
où l’émotion esthétique la plus haute se confond entièrement avec le sentiment moral : alors beauté et moralité ne font plus qu’
par Kant et l’école anglaise, comme par Cousin et Jouffroy, entre le sentiment du beau et le désir : ce qui est beau est désirab
III. Le plaisir du beau est-il en opposition avec l’action et avec le sentiment du réel ? L’école évolutionniste, comme l’éco
ion sort naturellement de l’art et de la contemplation du beau, et le sentiment esthétique est alors plus complet que jamais ; l’
n acte particulier, fort louable, l’émotion générale inspirée par tel sentiment esthétique de l’origine la moins pure. H. Beyle,
la tournant du côté de ses recherches d’alors. L’expression vive d’un sentiment , quand nous en sommes témoins, fait sans doute mo
d nous en sommes témoins, fait sans doute monter en nous le ton de ce sentiment , mais elle fait aussi monter par sympathie le ton
se de l’homme et de la nature dans laquelle se résout, selon Kant, le sentiment du sublime. Pour mon compte, je n’ai jamais mieux
’il s’éveillait en moi plus intense. L’importance de l’action dans le sentiment du beau a une conséquence qu’il faut remarquer ;
ntôt dans les mouvements, tantôt dans les sensations, tantôt dans les sentiments . Le premier caractère de la beauté dans les mouve
brandissant la cognée de ses muscles raidis peut éveiller presque le sentiment du sublime. Nous voici cependant bien loin du jeu
ergie intérieure. Chapitre V. Des conditions de la beauté dans les sentiments . — Principe moral de la grâce L’école de l’év
nt ; elle vient de plus haut : c’est à la sphère de la volonté et des sentiments que nous devons nous élever pour en trouver l’exp
de l’association, tout mouvement a fini par représenter pour nous un sentiment , un état de conscience ; toute manifestation de l
se ramène donc à un simple état de la conscience, lié lui-même à des sentiments de toute sorte, par exemple la confiance en soi,
toujours plus ou moins associés à la joie et à la bienveillance, deux sentiments voisins l’un de l’autre. La joie est la conscienc
e, qui semble faire appel à la pitié d’autrui ; elle excitera donc un sentiment voisin de la pitié qui se retrouve jusque dans no
xpansion impliquée par la grâce, on pourrait montrer aussi un nouveau sentiment qui s’associe souvent aux autres, et qu’on n’a ja
aient la vie bien équilibrée et facile, devenir par l’association des sentiments l’expression de la vie morale la plus haute et la
Si les mouvements empruntent la plus grande partie de leur beauté aux sentiments , en quoi consistera la beauté des sentiments eux-
artie de leur beauté aux sentiments, en quoi consistera la beauté des sentiments eux-mêmes ? — Elle sera faite, elle aussi, de for
au beau, et nous sommes amenés à nous demander si, dans la sphère des sentiments , il y a une réelle différence entre ces deux term
ement. L’identité du bon et du beau n’est pas moins évidente pour les sentiments que pour les actions : la sympathie, la pitié, l’
une émotion esthétique. — Mais, nous objectera M. Spencer, il est des sentiments auxquels l’art a toujours fait appel, la colère,
ermes de la comparaison sous les mêmes rapports et au même degré, les sentiments vous paraîtront bons par le côté et dans la mesur
n’est qu’une forme inférieure de l’indignation, l’envie enveloppe un sentiment d’égalité ; la haine, qui a la même origine que l
 : aussi est-ce surtout dans ce milieu qu’elle plaît. En général, les sentiments énergiques, la volonté tenace, violente même, ont
de bon et de beau, même quand leur objet est mauvais et laid. Si tout sentiment moral est esthétique, et réciproquement, il ne s’
ment belle, ni que l’art se confonde avec la direction de la vie. Les sentiments les plus inoraux sont aussi pour l’artiste les pl
à exciter et surtout à maintenir excités longtemps ; au contraire, un sentiment moins élevé, par cela même plus facile à stimuler
up de personnes. C’est que les esprits de ce genre sont incapables de sentiments moraux et esthétiques très élevés, ou bien que de
de sentiments moraux et esthétiques très élevés, ou bien que de tels sentiments ne peuvent sans fatigue acquérir chez eux une int
ès tout, ne vaut qu’en tant qu’on la sent. Donc, malgré l’identité du sentiment moral avec le plus haut sentiment esthétique, l’a
la sent. Donc, malgré l’identité du sentiment moral avec le plus haut sentiment esthétique, l’art est tout autre chose que la mor
réaction nécessaire, il n’engendrait l’indignation, qui est encore un sentiment moral. L’art vit, en somme, par les sentiments mê
tion, qui est encore un sentiment moral. L’art vit, en somme, par les sentiments mêmes dont vit la société, par ceux qui sont symp
x qui sont sympathiques et généreux. S’il est encore en nous tous des sentiments égoïstes et à demi barbares, endormis au cœur de
nstant sans acquérir assez de force pour nous pousser à l’action, ces sentiments devront aller s’affaiblissant par degrés, s’engou
affirmer que les œuvres d’art qui font trop exclusivement appel à des sentiments égoïstes et violents sont inférieures et sans ave
rire d’adieu d’une femme à son mari, c’est-à-dire la peinture de deux sentiments élevés. Pour être dans l’éternel, il n’est pas bo
pas bon de se placer dans l’immoralité. Un art qui évoque en nous des sentiments trop grossiers et trop primitifs, nous rabaisse,
e, qui sont comme les survivants des âges primitifs. Au contraire, le sentiment de l’admiration nous élève et nous donne un plais
À ce point, l’art touche à la réalité, est la réalité même : dans le sentiment de l’admiration coïncident pleinement le réel et
l’école anglaise : au lieu de séparer avec elle, dans le domaine des sentiments comme ailleurs, le beau et le bien, le beau et le
ciel et sans but de l’activité. Au point de vue scientifique, un beau sentiment , un beau penchant, une belle résolution, sont tel
s n’avons analysé jusqu’ici que la beauté des mouvements et celle des sentiments  ; mais c’est surtout sur la théorie des sensation
ents expressifs, comme ceux de la joie ou de la bienveillance, et les sentiments de toute sorte, comme les diverses formes de l’am
’il y a harmonie, il y a moins de force perdue : il y a par cela même sentiment d’une vie plus intense et plus facile, il y a bea
que nous avons établie jusqu’ici dans la sphère des mouvements et des sentiments  ? Il faut d’abord distinguer entre la vie de l’or
en arriverait à soutenir que les sculpteurs aveugles n’avaient pas le sentiment du beau en touchant de leurs mains les statues13.
e jouissance qui semble, au contraire, éveiller le plus facilement le sentiment esthétique chez l’homme des premiers âges. Les pa
oudaine, le souvenir indistinct de toutes les sensations, de tous les sentiments liés d’habitude à la vue d’une rose : vous vous r
que par excellence, c’est l’accent, expression directe et vibrante du sentiment . Toute la puissance de l’orateur est dans le ton
e système nerveux, éveille par association ou suggestion une foule de sentiments et de pensées complémentaires, en un mot envahit
’est un accord, une harmonie entre les sensations, les pensées et les sentiments . L’émotion esthétique a généralement pour base, p
ier : elles deviennent dans la conscience une source de pensées et de sentiments . Le passage d’un bruit isolé à un accord, d’une v
idée de ce qui est nécessaire à la vie ; la première manifestation du sentiment esthétique, c’est le besoin satisfait, la vie rep
tte idée. Beau et bon ne font qu’un, et cette unité, visible dans nos sentiments , se laisse pressentir dans les mouvements ou dans
plus fortes et les plus fondamentales de la vie physique, tantôt des sentiments les plus élevés de la conscience morale. Aussi po
ne part les sensations les plus profondes de l’être, d’autre part les sentiments les plus moraux et les idées les plus élevées de
el, très réaliste, et en même temps il fera la part la plus large aux sentiments et aux idées. Ce qui, dans l’art, est superficiel
e traduire en sensations douloureuses ou agréables, ni en idées et en sentiments . Une pure fiction n’est pardonnable dans l’art qu
re appel aux sens du tact, de l’ouïe, de l’odorat, au sens vital, aux sentiments et aux idées. Voici, par exemple un passage de Fl
celle-ci soit environnée de sensations moins passives, et mêlée à des sentiments moraux. Voici par exemple, en trois vers, un tabl
xcités à la fois contribuent à la formation du tableau. Bien plus, un sentiment moral, une idée vient en hâte s’ajouter à l’image
er toujours l’amplitude la plus grande à toute sensation comme à tout sentiment qui vient ébranler notre être, la vie même semble
emps que l’humanité même. Faut-il donc croire que l’imagination et le sentiment ne sont point vivaces comme l’idée, et que l’art
uaire ne deviendra pas capable de fixer dans la pierre des idées, des sentiments poétiques que les Grecs, avec toute la perfection
rienne de l’arc-en-ciel, ne pourra la briser ni la faire évanouir. Le sentiment de la couleur n’a même fait que croître depuis l’
nus, on peut cependant admettre qu’ils n’avaient pas de la couleur un sentiment aussi fort que nos Titien et nos Delacroix. L’hum
. Certains musiciens comme Chopin, Schumann, Berlioz, ont exprimé des sentiments propres à notre époque et correspondant à un état
iations de l’accent humain, peut se nuancer de plus en plus comme les sentiments mêmes du cœur. Quant à la crainte que les combina
héiste ; comme être moral, déiste ; et j’ai besoin, pour exprimer mon sentiment , de toutes ces formes. » Progrès, ici, n’est pas
au guet, fait la beauté des canons modernes, beauté où entre un vague sentiment d’effroi. Une beauté du même genre se retrouve da
acultés essentielles de l’artiste : imagination, instinct créateur et sentiment . C’est à la psychologie qu’il faut demander cette
cette harmonie, n’est donc pas moins dans le vrai que le savant ; un sentiment vaut autant par lui-même qu’une sensation ou une
toujours à entretenir dans l’art, au-dessus du beau pur et simple, le sentiment du sublime. L’obscurité qui prête un caractère my
, souvent contestables, tandis que la légende nous fait connaître les sentiments profonds et durables qui dominent ces faits et on
ns la nature ? Non seulement la science nous inspire par elle-même un sentiment analogue à celui du divin, mais en outre elle ne
r écrivait avec profondeur, dans une lettre à Goethe : « Chez moi, le sentiment commence par n’avoir pas d’objet déterminé et pré
aru ! Les hommes préhistoriques, selon M. Bagehot, devaient avoir des sentiments et des impulsions que les sauvages actuels n’ont
. Chapitre VI. De l’antagonisme entre l’esprit scientifique et le sentiment . — Évolution des sentiments humains L’imagina
agonisme entre l’esprit scientifique et le sentiment. — Évolution des sentiments humains L’imagination et l’instinct du génie,
inct du génie, pour produire, doivent être excités et fécondés par le sentiment  : il faut aimer son idée pour éprouver le besoin
our éprouver le besoin de lui donner vie ; or, entre la science et le sentiment , on a encore établi un antagonisme. Stuart Mill l
duisit en lui une crise bien connue de désespoir : « L’analyse tue le sentiment . » À cette crise il ne trouva un remède que dans
de que les autres ? Ce serait évidemment une erreur de se figurer les sentiments humains, même les plus primitifs, comme invariabl
e évolution et ses conséquences pour l’art. En premier lieu, tous les sentiments , spontanés d’abord et irréfléchis, qui entraînaie
tend de nos jours à pénétrer tout de sa lumière. En second lieu, les sentiments ont un objet plus général et plus abstrait ; ils
n roman où la doctrine sera mise en action. Plus nous allons, plus le sentiment , qui n’était d’abord qu’une sorte d’extension de
des conséquences philosophiques et finalement morales. Analysons les sentiments les plus importants, ceux qui se rapportent à la
osophiques, sans pour cela perdre de leur force et de leur poésie. Le sentiment de la nature, qui semblerait au premier abord dev
leur intrinsèque, marquent toujours une importante évolution dans les sentiments modernes. Michelet, E. Quinet dans la Création, o
dérer à part de cette sorte d’humanité inférieure qui l’enveloppe. Le sentiment du divin, lui aussi, a subi des changements si co
res de M. Leconte de Lisle ou de madame Ackermann. — Quant aux grands sentiments qui se rapportent à l’homme, on n’y trouve pas mo
nservation leur apparaissait comme nuisible à l’humanité entière. Les sentiments de ce genre, quoique s’appliquant à des objets dé
ière d’un raisonnement sur l’abstrait. — Même transformation dans les sentiments qui, au lieu de s’adresser à des êtres collectifs
au dix-septième siècle, tendait à se produire cette généralisation du sentiment , non moins poétique que philosophique., Voyez, ce
. L’amour, lui aussi, le plus puissant et le plus concret de tous les sentiments humains, a subi avec les siècles des transformati
r, c’est souffrir ; mais souffrir, c’est savoir. Chez Victor Hugo, le sentiment de l’amour, trop souvent factice, n’atteint aussi
rendre, pour ainsi dire, une teinte philosophique. Comme exemple d’un sentiment profond d’amour mêlé au vertige de l’immensité, n
ans ses belles pièces, comme les Chaînes, une conception originale du sentiment de l’amour, et, par cela même, il y introduit une
souffrir, se résoudre à aimer « comme on aime une étoile », Avec le sentiment qu’elle est à l’infini... En somme, tous les mou
ibilité plus exquise sort de l’intelligence même : dans chacun de nos sentiments se retrouve notre être tout entier, si complexe a
t le principal d’entre eux, « se passer de l’imagination » et même du sentiment moral, c’est-à-dire de ce qui fait la poésie, pou
le pourra susciter des vibrations sans nombre, elle s’achèvera en des sentiments , en des pensées de toute sorte, qui finiront par
au poète lui-même et à ses lecteurs pour pouvoir prendre la forme du sentiment et de l’intuition. Le poète peut être un penseur,
sie, c’est qu’il s’agissait des champs, des plantes, des paysans : le sentiment de la nature venait se mêler à la pure descriptio
r du domaine de la pensée abstraite dans celui de l’imagination et du sentiment  : si on peut un jour écrire sur les idées univers
en plus créateur ou évocateur d’idées et, par le moyen des idées, de sentiments . N’est-ce pas Virgile lui-même qui a formulé la c
place il tient dans la diversité des genres littéraires ! Pourquoi le sentiment poétique resterait-il, comme il l’a été aux ancie
’émotion pour cause première. C’est un fait que, sous l’influence des sentiments puissants, nos gestes tendent à prendre une allur
t la plénitude de l’harmonie est le signe naturel de la profondeur du sentiment , mais encore, en vertu d’une autre loi physiologi
, — la loi de la contagion sympathique, — elle tend à faire passer ce sentiment au cœur de l’auditeur. Ainsi, parler en vers, c’e
d’abord qu’une simple assonance, puis alla se perfectionnant avec le sentiment même de la mesure. C’est elle qui, aujourd’hui, d
ression qu’il produit vient précisément de ce que l’oreille, ayant le sentiment exact de la mesure, devine où devait tomber le te
se pose : tout se tait. Le premier vers, très bien coupé, a donné le sentiment net de la vraie mesure ; à l’hémistiche du second
ces deux césures se succédant si rapidement à temps égaux donnent le sentiment d’une harmonie toujours présente, et l’oreille es
labe, se trouve donc arrêtée brusquement dans son extension : on a le sentiment d’un obstacle qui intervient, d’une sorte de choc
and on resserre trop sa pensée ? La loi des nombres gouverne donc les sentiments et les images, et ce qui paraît être l’extérieur
ner comme conséquence un certain manque de sincérité. La fraîcheur du sentiment pris sur le vif disparaîtra chez l’artiste de mot
son imparfaite copie de la ligne et de la couleur » ; or, dès que le sentiment et l’émotion reprennent le premier rang, les mots
uatorze mille nuances distinctes, on verra combien, sans l’idée et le sentiment , la langue des sons serait impuissante à côté de
es, le poète est réduit à se peindre lui-même, à exprimer ses propres sentiments et les pensées où ils se formulent ; or, dès que
ropres sentiments et les pensées où ils se formulent ; or, dès que le sentiment et l’idée interviennent, le mot doit perdre sa va
chologique du langage rythmé ; l’émotion, à son tour, a pour cause un sentiment  ; le sentiment lui-même se résout pour la psychol
angage rythmé ; l’émotion, à son tour, a pour cause un sentiment ; le sentiment lui-même se résout pour la psychologie dans une p
r le progrès de l’art. Il fallait, pour les idées nouvelles, pour les sentiments nouveaux, une forme plus flexible et plus riche,
trois phrases dans le même vers, y faire tenir plus d’idées, plus de sentiments , y accumuler pour ainsi dire plus d’émotion laten
aisir de l’oreille ne nous suffit pas : nous voulons la profondeur du sentiment et de l’idée ; pourtant la musique, variant sans
si un coup d’aile le soulevait tout à coup, s’il lui revenait quelque sentiment de l’air libre, et nous n’éprouvons plus devant l
ensée comme de tout langage. S’il en est ainsi, si des profondeurs du sentiment ont surgi à la fois la pensée et la parole, peut-
dit-il, je rencontrai dans un auteur allemand cette remarque, que les sentiments esthétiques dérivaient de l’impulsion du jeu. Je
thétique chez l’homme  » (Mind, oct. 1880). Selon lui, l’évolution du sentiment esthétique a parcouru trois stages successifs ; c
ution du sentiment esthétique a parcouru trois stages successifs ; ce sentiment s’est manifesté d’abord par l’amour de la parure,
le besoin et le désir a été un facteur essentiel dans l’évolution du sentiment du beau (Mind, oct. 1880) ; pour nous, nous croyo
forment paysage, ne sont que l’expression et comme le renforcement du sentiment même, de telle sorte que le tableau, vu sous un c
untées à la vue perdent leur indifférence dans ce passage, à cause du sentiment qui s’y attache : les ombres des saules telles qu
mme ou d’une vierge. La nature était pour les anciens un cadre, et le sentiment de la nature avait presque toujours besoin, pour
L’homme a acquis de nos jours et continuera sans doute d’acquérir un sentiment plus désintéressé de la nature. 28. Pour constat
dire. On voit par ce dialogue comment deux formes opposées d’un même sentiment , l’amour, finissent, en se développant parallèlem
32 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »
ais appellent quelquefois la reconnaissance d’un nom expressif : le «  sentiment de la familiarité ». A-t-on quelquefois réfléchi
laise, ne nous semblent pas avoir donné une suffisante explication du sentiment de familiarité, par conséquent de la reconnaissan
ette diminution supprime le choc intérieur, la transition brusque, le sentiment de la surprise dont parle Bain. Notre activité se
le, se trouve remplir une sorte de vide intérieur dont nous avions le sentiment , et c’est ce sentiment vague que nous appelons at
ne sorte de vide intérieur dont nous avions le sentiment, et c’est ce sentiment vague que nous appelons attente. Cherchez à vous
e accommodation ; nous apprécions le fardeau par l’intensité de notre sentiment d’effort ; un sentiment analogue nous permet d’ap
pprécions le fardeau par l’intensité de notre sentiment d’effort ; un sentiment analogue nous permet d’apprécier, dans le cours d
u moins complète, qui se révèle à elle-même dans la conscience par un sentiment spécial, et ce sentiment spécial fait le fond de
révèle à elle-même dans la conscience par un sentiment spécial, et ce sentiment spécial fait le fond de la reconnaissance. D’autr
évanoui ; chaque état sera toujours premier, toujours nouveau, et le sentiment de familiarité sera impossible. Il faut donc un c
son caractère même de discontinuité, de contraste : elle enveloppe un sentiment de contrariété, parce que le réel résiste à notre
ment est au contraire celui où elle reconnaît, et il a lieu lorsqu’au sentiment de différence succède celui de similitude. Dans c
u sentiment de différence succède celui de similitude. Dans ce second sentiment , nous montrerons plus loin qu’il existe encore un
plaisir : ma pensée trouve dans la réalité une aide. À l’origine, le sentiment de reconnaissance était enveloppé dans la satisfa
reconnaît le plaisir déjà éprouvé et le lait déjà sucé. Plus tard, le sentiment de reconnaissance se subtilise et s’applique à de
rincesse Charlotte dans la chapelle de Windsor, il eut tout à coup le sentiment d’avoir été autrefois témoin du même spectacle. U
comprendre que l’apparence du familier et du connu tient à un certain sentiment aussi indéfinissable que l’impression du bleu ou
e l’impression du bleu ou du rouge, et qu’on peut considérer comme un sentiment de répétition ou de duplication. James Sully nous
eut se souvenir sans reconnaître qu’on se souvient et en éprouvant le sentiment de nouveauté ; c’est qu’alors la duplicité normal
mages est abolie au profit d’une duplicité anormale. Parfois enfin le sentiment de familiarité et de reconnaissance produit par u
sombres reflets, qui même n’en a jamais entendu parler, manifeste le sentiment de reconnaissance au moment où il la contemple po
mière fois sur le visage humain, qui sait s’il n’éprouve pas le vague sentiment d’une chose qui n’est pas absolument nouvelle et
conscience est ainsi composée et non simple, que la reproduction des sentiments semblables peut devenir leur reconnaissance ou la
se maintenir au milieu de tous les obstacles. C’est par rapport à ce sentiment fondamental de l’existence et de l’action que nou
onc la tendance et la tension, conséquemment la force de l’idée et du sentiment qui explique à la fois le souvenir et la prévisio
ur subsister sous un autre mode plus fondamental, comme l’appétit, le sentiment immédiat de la vie, le bien-être continu et indis
ont la conscience même serait close à tout état nouveau, idée, image, sentiment ou désir, « les séries d’états de conscience et d
cient », dont toute la conduite n’est plus que routine, a toujours le sentiment sourd de la vie, de l’être et du bien-être86. Apr
33 (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »
font tout seuls au fond des âmes, par une mystérieuse assimilation du sentiment et de la vie, celui que Dargaud a publié sous le
hrope du jansénisme, devait haïr une forme de langage qui est dans le sentiment humain à une si grande profondeur. Mais Dargaud,
riétés de la vie ! Mais, dans ce livre nouveau, dans ce livre tout de sentiment , de rêverie et de ressouvenir, nous ne pensons pa
venir, poésie de la famille qui s’ajoute encore à la poésie du passé, sentiments créés et développés par l’intimité domestique, vo
e constater, — car il n’y a pas que de la vérité dans ce livre. Si le sentiment y est perpétuellement profond et juste, le raison
aison ils la rejettent. Supérieurs — quelques-uns, du moins, — par le sentiment aux tristes et secs théoriciens du rationalisme,
é, mais alors fameux, la thèse invariable et qui leur est si chère du sentiment religieux contre toutes les religions positives.
parle dans son épigraphe. Qui l’aurait cru ? Il laisse les choses du sentiment dans lesquelles il excelle, pour exprimer des idé
à, ce qui entraîne le plus naturellement Dargaud, c’est la poésie des sentiments ressouvenus et exprimés, c’est la peinture des pl
ive philosophie n’y avait pas resserré la source des plus merveilleux sentiments qui ne demandaient qu’à y jaillir. Contradiction
les têtes de saints comme le catholicisme seul en peut produire et le sentiment deviné du catholicisme en peut seul exprimer ! Da
touches d’une suavité qui rappelle Greuze ; mais c’est Greuze avec un sentiment de plus : la tristesse chrétienne, qui jette à, t
à ces facultés et ces qualités de talent qui tiennent à une âme où le sentiment surabonde et pourrait devenir si aisément de la f
un livre d’imagination et de fantaisie ; il enseigne en racontant des sentiments ou des sensations. Il est donc tenu d’être dans l
ion de son esprit, le catholique qu’il est dans la spontanéité de ses sentiments . Il faut que les artistes comme lui l’apprennent
34 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »
l’existence d’une activité spontanée, et le lien qui existe entre nos sentiments et les actions qui les traduisent. Nous avons déj
second germe de la volonté se trouve dans le lien naturel qui unit le sentiment et l’action. (V. ch. i, § 3.) La loi de conservat
doit toujours produire d’abord les actions liées à nos sensations et sentiments  : l’activité consciente et intelligente les produ
nt ; voyons par quels procédés des actions déterminées se lient à des sentiments déterminés, de telle façon que l’un plus tard pui
èce l’édifice de notre volonté, en passant en revue les sensations et sentiments de diverses sortes184. L’exercice de nos sens mus
ncement seul est difficile. Nous pouvons aussi régler et contenir nos sentiments . C’est là un fait trop commun pour être mis en do
entiments. C’est là un fait trop commun pour être mis en doute. Si un sentiment , comme la colère, détermine des mouvements violen
end de ses muscles ; quand on arrête la manifestation extérieure d’un sentiment qui n’est pas trop violent, comme cela modère la
la modère la diffusion nerveuse, il y a par là tendance à diminuer le sentiment intérieur. Cependant, quand l’émotion est trop vi
tion ab extra qui consiste à prendre la manifestation extérieure d’un sentiment , à éveiller ainsi les courants nerveux qui la pro
les courants nerveux qui la produisent, et finalement à produire les sentiments eux-mêmes. Ainsi quelquefois en donnant à notre v
es. En amenant en nous certaines idées, nous pouvons nous exciter aux sentiments tendres. On peut considérer notre pouvoir sur la
eux l’obtient ; vous avez pris votre résolution. Elle est suivie d’un sentiment d’une nature particulière que nous appelons l’eff
lement quand elle est pénible » On a attaché une grande importance au sentiment de l’effort ; on a supposé qu’il y avait là un po
r moteur, est considérée comme recevant la plus forte confirmation du sentiment de l’effort qui accompagne la production d’énergi
e si l’effort est aussi grand que possible, le pouvoir est nul ? « Le sentiment de l’effort est le symptôme d’un déclin d’énergie
derrière la scène, quelque puissance mystérieuse ? Y a-t-il outre les sentiments , la volition et l’intelligence, une quatrième rég
35 (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »
iques On admet d’ordinaire que les états de conscience, sensations, sentiments , passions, efforts, sont susceptibles de croître
me manière des intensités de nature très différente, l’intensité d’un sentiment , par exemple, et celle d’une sensation ou d’un ef
nous apparaissent à leur tour comme les intensités d’un seul et même sentiment , qui changerait de grandeur. On montrerait sans p
x comprendre l’inutilité de la lutte, nous cause un plaisir amer. Les sentiments esthétiques nous offrent des exemples plus frappa
t à en modifier la nature. Considérons le plus simple d’entre eux, le sentiment de la grâce. Ce n’est d’abord que la perception d
nu toute notre pensée et toute notre volonté. Il entrera donc dans le sentiment du gracieux une espèce de sympathie physique, et
ence même de la grâce supérieure. Ainsi les intensités croissantes du sentiment esthétique se résolvent ici en autant de sentimen
tés croissantes du sentiment esthétique se résolvent ici en autant de sentiments divers, dont chacun, annoncé déjà par le précéden
s subtilités de l’analyse psychologique.   Pour comprendre comment le sentiment du beau comporte lui-même des degrés, il faudrait
ous réalisons l’idée qu’on nous suggère, où nous sympathisons avec le sentiment exprimé. Dans les procédés de l’art on retrouvera
us que ceux de la nature, c’est que la nature se borne à exprimer des sentiments , au lieu que la musique nous les suggère. D’où vi
. D’où vient le charme de la poésie ? Le poète est celui chez qui les sentiments se développent en images, et les images elles-mêm
repasser devant nos yeux ces images, nous éprouverons à notre tour le sentiment qui en était pour ainsi dire l’équivalent émotion
omme un souffle, en revanche la pâle immobilité de la pierre donne au sentiment exprimé, au mouvement commencé, je ne sais quoi d
cette idée notre âme entière. Ainsi l’art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu’à les exprimer ; il nous les suggère, e
créée entre elle et nous, et qui fait qu’à la moindre indication d’un sentiment nous sympathisons avec elle, comme un sujet habit
pour être émue sympathiquement. — Il résulte de cette analyse que le sentiment du beau n’est pas un sentiment spécial, mais que
. — Il résulte de cette analyse que le sentiment du beau n’est pas un sentiment spécial, mais que tout sentiment éprouvé par nous
ue le sentiment du beau n’est pas un sentiment spécial, mais que tout sentiment éprouvé par nous revêtira un caractère esthétique
és d’intensité, et aussi des degrés d’élévation. Tantôt, en effet, le sentiment suggéré interrompt à peine le tissu serré des fai
e âme entière. Il y a donc des phases distinctes dans le progrès d’un sentiment esthétique, comme dans l’état d’hypnose ; et ces
ne oeuvre d’art ne se mesure pas tant à la puissance avec laquelle le sentiment suggéré s’empare de nous qu’à la richesse de ce s
laquelle le sentiment suggéré s’empare de nous qu’à la richesse de ce sentiment lui-même : en d’autres termes, à côté des degrés
eur ou d’élévation. En analysant ce dernier concept, on verra que les sentiments et les pensées que l’artiste nous suggère exprime
même. Mais la plupart des émotions sont grosses de mille sensations, sentiments ou idées qui les pénètrent : chacune d’elles est
mprendre. Il fixera donc, parmi les manifestations extérieures de son sentiment , celles que notre corps imitera machinalement, qu
tre ; et plus sera riche d’idées, gros de sensations et d’émotions le sentiment dans le cadre duquel il nous aura fait entrer, pl
imée aura de profondeur ou d’élévation. Les intensités successives du sentiment esthétique correspondent donc à des changements d
démêlons confusément dans l’émotion fondamentale. On soumettrait les sentiments moraux à une étude du même genre. Considérons la
la souffrance nous fait naturellement horreur. Il est possible que ce sentiment d’horreur se trouve à l’origine de la pitié ; mai
vations, et d’autres analogues, conduisent M. James à affirmer que le sentiment de l’effort est centripète, et non pas centrifuge
s conscience d’une force que nous lancerions dans l’organisme : notre sentiment de l’énergie musculaire déployée « est une sensat
i bien, la question qui nous préoccupe n’est-elle pas de savoir si le sentiment de l’effort vient du centre ou de la périphérie,
amenés à définir l’intensité d’un effort superficiel comme celle d’un sentiment profond de l’âme. Dans l’un et l’autre cas, il y
ns l’espace et à se parler à elle-même ce qu’elle pense, désignera le sentiment par un seul mot et localisera l’effort au point p
le à lui-même, qui grandit sur la place qu’elle lui a assignée, et un sentiment qui, ne changeant pas de nom, grossit sans change
e dans les états intermédiaires entre les efforts superficiels et les sentiments profonds. Un grand nombre d’états psychologiques
e l’a si remarquablement montré M. Ribot 6. Déjà Fechner réduisait le sentiment de l’effort d’attention, dans un organe des sens,
ait le sentiment de l’effort d’attention, dans un organe des sens, au sentiment musculaire « produit en mettant en mouvement, par
yser cette impression, et vous n’y trouverez point autre chose que le sentiment d’une contraction musculaire qui gagne en surface
de différence essentielle, au point de vue de l’intensité, entre les sentiments profonds, dont nous parlions au début de cette ét
s superficiels ou profonds, violents ou réfléchis, l’intensité de ces sentiments consiste toujours dans la multiplicité des états
science y démêle confusément. Nous nous sommes bornés jusqu’ici à des sentiments et à des efforts, états complexes, et dont l’inte
gie physiologique, trad. ROUVIER, tome I, page 423. 3. W. JAMES, Le sentiment de l’effort (Critique philosophique, 1880, tome I
36 (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371
ivité créatrice, la faculté, propre à l’esprit humain de traduire ses sentiments au moyen de la parole, du son ou de la couleur. D
n calcul de la raison, ce qui est essentiellement un acte spontané du sentiment . L’œuvre de l’artiste est, après tout, une foncti
les fois, dit-il, que les spectateurs et les auditeurs éprouvent les sentiments qu’un autre a ressentis et a voulu faire ressenti
constitue un moyen de communion entre hommes s’unissant par les mêmes sentiments . Envisagé ainsi, il est nécessaire à la marche pr
eur de chaque individu et de toute l’humanité… Évoquer en soi-même un sentiment que l’on a déjà éprouvé, et, en l’évoquant ainsi
s lignes, des couleurs, des sons, des images parlées, transmettre ces sentiments de manière à les faire éprouver à d’autres, c’est
nes extérieurs, afin de faire naître en eux, ou de faire revivre, les sentiments qu’il a éprouvés… » Cette pensée est sans doute
tre eux », que « son but doit être de transmettre d’homme à homme les sentiments les plus hauts et les meilleurs de l’âme humaine 
cela parce qu’il s’adresse à la sensibilité. Il nous convainc par le sentiment , il explique par l’image, il renouvelle et accent
ur ; l’autre, que la valeur d’une œuvre d’art dépend de la valeur des sentiments moraux exprimés par elle. De déduction en déduct
« L’estimation de la valeur de l’Art, c’est-à-dire de la valeur des sentiments qu’il transmet, dépend, dit-il, de l’idée qu’on s
comme naguère Cousin, confond complètement deux ordres d’idées et de sentiments voisins, souvent conjoints, mais nullement identi
ous temps les religions aient seules servi de base à l’évaluation des sentiments humains. » De là Tolstoï en arrive à conclure que
a conscience religieuse des anciens Grecs, dit-il, qu’ont découlé les sentiments si nouveaux, si importants et variés à l’infini q
qu’on admet que « c’est le sens religieux qui décide de la valeur des sentiments exprimés par l’Art », on doit, avec Tolstoï, reje
demandant que l’Art se conforme aux Évangiles et n’exprime « que les sentiments capables de produire l’union des hommes avec Dieu
umaine ; et elle est en même temps une généralisation de l’idée ou du sentiment objectivés dans la chose concrète ou l’être concr
Tolstoï affirme que l’art de l’avenir sera « celui qui exprimera des sentiments poussant les hommes à l’union fraternelle » ; cel
n’y a pas d’art véritable, il ne peut pas y en avoir sans appel à ces sentiments , parce que ces sentiments sont le fond même des a
il ne peut pas y en avoir sans appel à ces sentiments, parce que ces sentiments sont le fond même des aspirations de l’humanité.
sans effort et nécessairement, l’artiste rencontrera et révélera ces sentiments . Ainsi ont fait toujours les grands artistes. Il
t les philosophes ; il y a évidemment une frappante analogie entre le sentiment religieux et le sentiment artistique ; des points
évidemment une frappante analogie entre le sentiment religieux et le sentiment artistique ; des points de contact nombreux s’éta
ion chrétienne. Enfin, dans un sens absolu, on entend par Religion ce sentiment mal défini et cependant très caractérisé qui, san
n dépit du but religieux, et au-dessus de lui, elles expriment le pur sentiment humain. L’Art véritable est même le plus souvent
nombre infini de confessions religieuses ont pu s’échafauder sur les sentiments qu’elle exprimait. On demandait à Schiller : — P
que le remarque si justement le maître de Bayreuth, dans laquelle le sentiment humain se trahit dans son essence, dégagé de tout
n manquée de l’idéal, parce qu’elles s’attachent à individualiser les sentiments que l’Art traduit en leur généralité. Ainsi, cont
fausses de Tolstoï en ce qui concerne la nouveauté des sujets et des sentiments . — Dans quel sens l’Art doit être accessible à to
e pose avant tout la question suivante : Cette œuvre transmet-elle un sentiment religieux d’un ordre élevé ? Je réponds aussitôt
que la musique, par sa nature même, ne saurait transmettre de pareils sentiments (!) ; je me demande alors si cette œuvre n’a pas
de l’art bon, celle, par exemple, d’unir tous les hommes dans un seul sentiment , et si par là elle ne rentre pas dans l’art chrét
t également négative, car, loin d’apercevoir dans cette symphonie des sentiments qui unissent les hommes, je n’y vois qu’une œuvre
énonce sinon clairement, du moins expressément cette pensée : que le sentiment (Schiller ne parle, à dire vrai, que du sentiment
tte pensée : que le sentiment (Schiller ne parle, à dire vrai, que du sentiment de la joie) unit tous les hommes et fait naître e
ût et de l’entendement expliquer, chez Tolstoï, la totale négation du sentiment de tristesse ou de joie idéales, du caractère d’u
t logique en soi, mais il est subordonné à un mouvement alternatif de sentiments qu’il faut connaître pour se rendre compte de l’i
à certaine Aria de Bach qui est, en effet, admirable par l’ampleur du sentiment , et à certains préludes de Chopin qui sont assuré
u’il adresse à l’art contemporain, c’est d’être un art de facture, de sentiment peu profond, quintessencié, qui se préoccupe de f
prétendues classes supérieures plutôt que d’une idée générale ou d’un sentiment universel. Mais s’il est vrai que cet art ne peut
Tolstoï, « parce qu’il s’est abaissé à ne plus exprimer que les trois sentiments de la vanité, du désir sexuel et du dégoût de la
ut ce que des écoles peuvent enseigner, c’est le moyen d’exprimer des sentiments éprouvés par d’autres artistes, de la façon dont
 qu’une œuvre d’art n’a de prix que si elle transmet à l’humanité des sentiments nouveaux ». Il est d’accord sur ce point avec Wag
de Bayreuth quand il s’agit d’expliquer ce qu’il faut entendre par «  sentiments nouveaux ». Pour Wagner, la personnalité de la vi
qui est éternelle et ne peut changer. Pour Tolstoï, la nouveauté des sentiments réside uniquement dans la nouveauté du sujet. Il
a de valeur que quand elle verse dans le courant de la vie humaine un sentiment nouveau, grand ou petit. Or, l’Art s’est privé de
petit. Or, l’Art s’est privé de la source d’où pouvaient découler ces sentiments nouveaux le jour où il a commencé à estimer les s
couler ces sentiments nouveaux le jour où il a commencé à estimer les sentiments non plus d’après la conception religieuse qu’ils
phraséologie, rien de plus. Où prendre les « sujets nouveaux » les «  sentiments nouveaux » ? Notre pseudo-philosophe ne l’expliqu
ar la question, en répétant que la valeur de l’œuvre d’art dépend des sentiments nouveaux qu’elle exprime. À la vérité, un peu plu
érité, un peu plus loin, il nous dit, « qu’infinie est la variété des sentiments nouveaux qui découlent des conceptions religieuse
ents nouveaux qui découlent des conceptions religieuses » ; que « ces sentiments sont toujours nouveaux, parce que les conceptions
is nous ne sommes guère plus avancés avec cette explication, car, les sentiments nouveaux dépendant des conceptions religieuses no
d’un mot pour compléter et rectifier son idée. Oui, la nouveauté des sentiments est l’un des éléments dont dépend la valeur d’une
Une œuvre d’art a beau se distinguer par la nouveauté du sujet et des sentiments , si ce sujet et ces sentiments ne sont pas rigour
nguer par la nouveauté du sujet et des sentiments, si ce sujet et ces sentiments ne sont pas rigoureusement logiques et conformes
et ces sentiments ne sont pas rigoureusement logiques et conformes au sentiment humain, l’œuvre d’art sera sans valeur. Mais qui,
qui, demandera-t-on, peut apprécier ce point ? Comment savoir si les sentiments exprimés par l’artiste sont vraiment conformes à
opre, car toute œuvre d’art, si elle est bonne, est l’expression d’un sentiment tout à fait exceptionnel, et qui ne trouve son ex
sion distincts, mais non contradictoires, à traduire une pensée ou un sentiment qui ne peut complètement se formuler que par l’em
s insuffisances du drame parlé pour exprimer toutes les subtilités du sentiment , et qui, d’autre part, aurait une donnée poétique
ion de la musique. La musique, en effet, peut révéler et traduire des sentiments qu’aucune parole humaine, qu’aucun geste, qu’aucu
, leurs âmes s’étaient un moment confondues dans l’étreinte d’un même sentiment de sympathie profonde. Ce pouvoir étrange de la m
’un instrument à percussion suffisent en ces moments pour exalter nos sentiments . Il semble qu’aux sons de la musique, notre énerg
trouve pour ainsi dire confondu avec l’artiste. Il lui semble que les sentiments qui lui sont transmis ne lui viennent pas d’une a
ment, tu nous expliques à nous-mêmes le sens de nos pensées et de nos sentiments  ». Nous parlons à l’artiste comme Schopenhauer à
et nous, que nous perdons la notion de l’espace, du temps et même le sentiment de notre individualité, celle-ci étant momentaném
hysiques de la vie matérielle à la contemplation de la vie idéale, au sentiment de la généralité, à la vision du monde absolu, in
art nous libère, nous délivre, en ce sens qu’il nous réintègre par le sentiment dans cette unité dont nous sépare, dans la vie no
tons de la prison du Moi pour nous mouvoir dans les libres espaces du sentiment universel. Le langage populaire traduit d’une •fa
principe d’unité substantielle. Interrogeons-nous : n’est-ce point un sentiment analogue que nous éprouvons en face d’une grande
russe, le degré de contagion de l’Art, à savoir : 1º la nouveauté des sentiments exprimés ; 2º la clarté dans l’expression de ces
eauté des sentiments exprimés ; 2º la clarté dans l’expression de ces sentiments  ; 3º la sincérité de l’artiste, c’est-à-dire l’in
’intensité plus ou moins grande avec laquelle il éprouve lui-même les sentiments qu’il veut communiquer aux autres hommes. Ces tro
’émotion unissant momentanément un grand nombre d’hommes dans un même sentiment peut être obtenue par des moyens très divers, don
dire la question de savoir « si l’œuvre exprime de bons ou de mauvais sentiments  ». Voilà donc un nouveau critère qui s’ajoute au
idérera comme art, dans l’avenir, dit-il, que celui qui exprimera des sentiments poussant les hommes à l’union fraternelle, ou enc
s sentiments poussant les hommes à l’union fraternelle, ou encore des sentiments assez universels pour pouvoir être éprouvés par l
sement, cette conclusion n’a aucun sens ; car, s’il n’exprime que des sentiments universels, l’art qu’on nous fait entrevoir sera
rien de nouveau ; et s’il se propose plus spécialement d’exprimer des sentiments d’union fraternelle entre les hommes, ce sera un
thèses, un art à tendances, un art volontaire et intellectuel, non de sentiment et de sincérité, un art sectaire et prêcheur, le
ure de l’homme, que la Raison enferme dans le mot ample et vague de «  sentiment  », peuvent être exprimés par les innombrables mél
n générale et abstraite, sans aucune des contingences qui font de ces sentiments la caractéristique d’un moment de notre existence
des sons, une mélodie ou une succession d’harmonies mélodiques, notre sentiment s’éveille, notre esprit entre en activité et cher
revêtir des apparences du monde réel, ce monde du rêve, ce monde du sentiment abstrait ; nous le réalisons en quelque sorte dan
nt le caractère d’universalité qu’elle imprime à la traduction de nos sentiments , tout en leur laissant la plus absolue vérité, qu
d’excitation de la faculté musicale. Les paroles provoquent en lui un sentiment , et c’est ce sentiment qui devient le véritable g
lté musicale. Les paroles provoquent en lui un sentiment, et c’est ce sentiment qui devient le véritable générateur de la composi
ès justement remarquer Nietzsche, s’agrandit immédiatement pour notre sentiment en l’image d’une vérité éternelle, dès qu’il se r
is dans la nature même de l’inspiration dramatique, dans la nature du sentiment et de la conception tragique. Qu’est-ce qui est t
a suite ont cherché l’explication de cette étrange jouissance dans le sentiment de compassion, dans la pitié provoquée par la cat
de compassion, dans la pitié provoquée par la catastrophe, jointe au sentiment de délivrance que nous éprouvons quand toutes les
ique de la tragédie ne peut s’expliquer que par l’essence musicale du sentiment tragique, et c’est pourquoi aussi la tragédie est
ennemi de l’existence souriante et bonne : il faut que nous ayons le sentiment de la destinée de souffrance à laquelle est vouée
destinée de souffrance à laquelle est vouée l’humanité tout entière, sentiment qui se traduit d’une façon si saisissante dans la
exalter notre sensibilité de telle sorte qu’elle s’identifie avec les sentiments permanents, immuables, éternels dont le mythe est
d’Eschyle et d’Euripide accompagnées de musique, imaginez les grands sentiments qu’elles expriment portés, grâce à la faculté de
u mythe, il énonçait simplement, sans pouvoir l’apprécier, ce que son sentiment souverain de poète tragique lui avait dicté ; et
in de poète tragique lui avait dicté ; et il cherchait à justifier ce sentiment par des considérations plutôt extérieures. Nietzs
fond du problème, et en montrant les liens étroits qui rattachent le sentiment tragique au mythe et celui-ci à la musique, il dé
eposaient véritablement, dans leur sens profond, sur ce haut et noble sentiment philosophique du Malheur fatal, implacable, étern
ème tragique, si l’on n’y percevait l’effort de la réflexion. Le haut sentiment qui l’anime est plutôt volontaire et intellectuel
naïf. Chez Wagner justement, c’est là ce qui est caractéristique : le sentiment tragique est d’une sincérité, d’une naïveté absol
n’avoir trouvé dans le philosophe de Francfort que la confirmation de sentiments dès longtemps éprouvés par lui et l’exposé méthod
nécessaire de ce qu’il y a de plus intense et de plus profond dans le sentiment humain. Ce qui me séduit dans cette observation,
nie vocale. La musique n’est pas pour eux une expression spontanée du sentiment  ; elle est la pénible et laborieuse exégèse de te
ignifiait un retour à l’expression spontanée, sincère et naturelle du sentiment humain dans le chant. Mais en même temps, comme t
nt premier, c’est elle l’idée mère, la forme primaire de l’idée et du sentiment . La parole, le geste, les personnages, l’action,
que chez lui, le point de départ de la composition est différent ; le sentiment créateur se rapporte à une série de phénomènes de
et par là ajoute une signification sensible aux idées générales, aux sentiments universels exprimés par la musique. Ce que nous v
que à tous les autres héros de Wagner, de même qu’à toute la série de sentiments et d’idées que le Tondrama met en mouvement. Peut
nce des choses élémentaires et nécessaires. Pour traduire le monde de sentiments qui bouillonnait en lui, Wagner, disait-il, s’éta
ubstituer l’unité d’un même vouloir à une multiplicité grouillante de sentiments et de désirs, voilà la fonction pour laquelle il
on esthétique. Mais il y a autre chose encore ; il y a la justesse du sentiment qui préside à l’agencement des procédés matériels
ut. Sa personnalité même est en contradiction avec tout ce qui est de sentiment allemand jusqu’ici, sans parler du musicien allem
au moins, dans ces quelques lignes, y a-t-il une grande élévation de sentiments . Que ne peut-on en dire autant de ses écrits cont
esque mise à genoux aux pieds de Napoléon. Mais combien maintenant ce sentiment pâlit vite ! Comme il est difficile, de nos jours
it vite ! Comme il est difficile, de nos jours, de comprendre même ce sentiment  ! — Elle sonne étrangement à nos oreilles, la lan
Egmont et de Coriolan, telle des sonates pour piano, imposent à notre sentiment , avec une autorité tout aussi décisive, je ne sai
mis autre chose que de la musique, qu’il y exprimait des idées et des sentiments , que ces œuvres étaient de véritables poèmes où i
out dire, nous devons considérer Beethoven comme un des fondateurs du sentiment moderne. S’il y a, dans son style, quelques trace
temps, un disciple de Rousseau et de la Révolution, la pureté de ses sentiments , la fermeté de son énergie, l’élévation de son co
nné comme si leur art en eût dû souffrir, — voilà ce qui constitue le sentiment et la moralité de tous les maîtres anciens, qui c
p et qu’il entendît une de ses œuvres rendues suivant le plus moderne sentiment et raffinement qui fait la gloire de nos maîtres
faut convenir que cette façon de comprendre le problème correspond au sentiment irrésistible de tous les grands virtuoses ; fatal
délices musicales, — les plus fortes de notre vie, — se reporte notre sentiment quand nous entendons ces mélismes italiens : la f
ns du commencement de ce siècle. On comprend que sous l’empire de ces sentiments , Nietzsche se trouve fort incertain en face de la
grand danger pour la musique ; toujours, à côté de la surmaturité du sentiment rythmique, se dissimule astucieusement le dépéris
ts, les rythmes ; car par une certaine analogie ce plaisir éveille le sentiment de tout ce qui est ordonné et régulier dans la vi
es. C’est seulement après un certain abus de ce plaisir que surgit le sentiment plus fin encore qu’il peut y avoir un plaisir à r
e, l’ivresse du printemps, les grands désirs. « L’essentiel, c’est le sentiment de la force accrue et de la plénitude. Sous l’emp
sentiment de la force accrue et de la plénitude. Sous l’empire de ce sentiment on s’abandonne aux choses, on les force à prendre
e trop souvent ; au contraire, elle correspond exactement au degré de sentiment et de chaleur momentanée que chaque civilisation
ations ? Que prouverait, — en admettant qu’on pût le connaître ! — le sentiment d’une génération disparue à l’égard de notre art
nous il ne l’est plus autant, et nous n’en pouvons conclure que leur sentiment à notre égard serait pareil à celui que nous épro
action et de restauration pendant laquelle un certain catholicisme de sentiment et le goût pour tout ce qui touche aux traditions
l’Europe une sorte de parfum mélangé ; ce sont ces deux tendances du sentiment , éprouvées dans leur suprême puissance et poursui
ement et sans effort. Elle est l’intermédiaire de toute exaltation du sentiment  ; elle peut exprimer les nuances les plus atténué
nt une idée poétique, un dessein pittoresque, une suite déterminée de sentiments interviennent dans le développement de la composi
37 (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451
, et ses symptômes plus décidés. À cette simple discordance entre nos sentiments et le monde qui nous entoure, a succédé chez Byro
rejeté la tradition. et s’est élancé vers l’avenir. Mais cet élan du sentiment a devancé, comme toujours, les possibilités du mo
tellectuel, un progrès matériel, sont nécessaires pour que le rêve du sentiment se réalise. Qu’arrive-t-il donc ? Ne voyant pas s
. Qu’arrive-t-il donc ? Ne voyant pas ses appétitions se réaliser, le sentiment se trouble, et, tout en persistant vers l’avenir,
ce but divin qui le rend si impie. Or le poète est le représentant du sentiment dans l’Humanité. Tandis que l’homme de la sensati
sance et de l’art pour l’art, la poésie véritablement inspirée par le sentiment de notre époque ; et nous montrions le concert un
sez vague, une pensée sociale incertaine et douteuse, et seulement le sentiment vif et profond de la nature extérieure : un tel h
mille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la réalité actuelle, c’est-à-di
et de foi. Il y a de l’enthousiasme, il y a de la foi jusque dans le sentiment qui a donné naissance aux plus désolantes doctrin
éritable, trois signes d’avenir. J’y trouve le retour à la nature, le sentiment de l’égalité humaine, le sentiment pur de l’amour
y trouve le retour à la nature, le sentiment de l’égalité humaine, le sentiment pur de l’amour : ce sont trois traits de Rousseau
a manqué à Goethe, à Byron, et à tant d’autres, c’est de joindre, au sentiment de la nature, un sentiment également vif des dest
, et à tant d’autres, c’est de joindre, au sentiment de la nature, un sentiment également vif des destinées de l’Humanité. Rousse
he et Bernardin de Saint-Pierre, ce dernier est celui qui a encore le sentiment le plus vif de l’Humanité et de ses destinées gén
our l’âme, qui cherche toujours son véritable objet, l’homme. Plus le sentiment de la nature est fort, plus ce tourment devient â
humain ait conçues n’y perce jamais. Seulement il faut avouer que le sentiment de l’Humanité y est fort peu développé, et que le
er que le sentiment de l’Humanité y est fort peu développé, et que le sentiment de l’égalité ne s’y montre que sous l’aspect révo
le cœur de Werther en est plein par moments. Mais ce n’est pas là le sentiment de l’Humanité collective ; ce n’est pas un attach
dogme ; c’est une émotion, une passion plus ou moins fugitive. Un tel sentiment pour l’Humanité, quoique louable en lui-même, n’e
de Werther, et par conséquent la proportion de toutes les parties. Le sentiment de force et d’indépendance, n’étant contrebalancé
ar rien, devient un orgueil insensé ; l’amour devient une fureur ; le sentiment de la nature, une rêverie fatigante. Werther s’ab
nes distinctions de rang et de naissance, n’en est pas moins un noble sentiment . L’ardeur de son amour n’en est pas moins une des
erfection des choses d’ici-bas, il tombe sous l’empire exclusif de ce sentiment d’artiste qu’il a pour la Nature. Il devient, fau
le voit, au printemps, dans de délicieuses campagnes, tout entier au sentiment de la Nature. L’amour le prend alors. Le roman du
du monde extérieur introduites si naturellement dans la peinture des sentiments , qu’on dirait qu’elles ne font avec elles qu’un s
t amour qui le fait mourir. Mais cette exaltation qu’il porte dans le sentiment de la nature et de l’amour, de même que son dégoû
vanciers ; je veux dire qu’ils n’abandonneront pas cette élévation du sentiment et de l’idée, que l’on voudrait vainement flétrir
tinée universelle. Mais ne tentez pas de rabattre sur cette ardeur de sentiment et sur cette élévation d’intelligence dont vos de
que le style de Werther était aussi bizarre, aussi alambiqué, que les sentiments en étaient étranges. C’était apparemment la faute
38 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
essenti. Il n’est pas de règle qui fasse obstacle à l’expression d’un sentiment vrai, d’une émotion sérieuse, d’une idée juste :
berté, de la dignité de l’âme nous inspire, en matière littéraire, un sentiment que bien des lecteurs trouveront dans ce livre ex
ttérature, même à la démocratie. Si la multitude est jamais amenée au sentiment du beau, ce sera par des artistes qui refuseront
rechercher les lois les plus complètes de l’expression littéraire du sentiment et de la pensée. Ces règles dérivent elles-mêmes
Mignard au-dessus de Raphaël. Cette ignorance avait sa source dans le sentiment exagéré de la supériorité de la poésie sur la pei
aux sens, par les moyens les plus violents, un appel exclusif de tout sentiment délicat et de toute jouissance intellectuelle. Ai
éternelles. Ces erreurs devaient fatalement sortir à notre époque du sentiment encore trop irréfléchi de l’unité de tous les art
e confusion. Le désordre actuel est issu de deux causes opposées : le sentiment encore aveugle de l’unité des arts ; le morcellem
t Dieu, dont l’idée se pose d’elle-même dans notre raison, et dont le sentiment préexiste à tout autre dans notre cœur. La notion
ntiment préexiste à tout autre dans notre cœur. La notion de Dieu, le sentiment de l’infini, tel est donc le principe de l’art co
s formes sensibles pour manifester l’idéal, dérive dans l’humanité du sentiment de la nature. La nature est différemment sentie d
dans l’histoire des arts. L’histoire de l’art est donc l’histoire du sentiment de la nature. V À l’origine des sociétés co
pressionné d’abord, sinon par son unité, du moins par sa totalité. Le sentiment qui, en l’absence de lumières surnaturelles, deva
, chez les peuples naissants, engendrer le panthéisme oriental fut le sentiment primitif de la nature. L’art primitif fut l’expre
entiment primitif de la nature. L’art primitif fut l’expression de ce sentiment . Il réunit d’abord, dans sa monstrueuse unité, to
de l’âme humaine au sein de la création, c’est la poésie. L’ordre de sentiments et d’idées qu’enferme la première impression fait
ance des sociétés, la poésie seule peut suffire à la manifestation du sentiment religieux ; et cela par deux causes : d’abord les
ils ont trop peu la faculté d’abstraire pour s’y appliquer. Enfin, le sentiment déborde avec trop d’abondance dans leur âme pour
la vie de l’âme. Cette division correspond au premier démembrement du sentiment de la nature, à la première distinction faite ent
qui apparaît dans la poésie au sortir de l’hymne. Elle transporte le sentiment et le récit de l’éternité dans le temps, des attr
des genres nouveaux tendirent tous à l’affranchir de plus en plus du sentiment divin, et à la mettre sous la dépendance de passi
religieux par excellence ; elle caractérise les époques où domine le sentiment du divin, et par conséquent les époques de fondat
ture est plus analytique, elle descend plus avant dans les détails du sentiment et de l’expression ; elle interprète les nuances.
les nuances. La statuaire n’exprime que la puissante unité d’un grand sentiment  ; elle est plus simple ; elle exclut l’accumulati
rses figures dans une scène un peu compliquée. La peinture groupe les sentiments et les figures ; c’est un art à la fois plus anal
et plus collectif. C’est parce que la peinture analyse davantage les sentiments , c’est parce qu’il lui est plus facile de descend
ssion des âges héroïques a disparu sous la multiplicité de ces petits sentiments qui donnent à la physionomie une expression tourm
peinture entre les arts plastiques, le plus approprié à l’analyse des sentiments , à l’expression des détails de la nature humaine,
depuis longtemps, de graviter perpétuellement vers les sphères et les sentiments les plus vulgaires. Le théâtre, né de la dernière
ur la littérature en général. On objectera que c’est la foi naïve, le sentiment instinctif, l’enthousiasme, l’inspiration, en un
musicale : la symphonie se suffit à elle-même sans parole, et le vrai sentiment musical se passe de toute émotion étrangère, de t
adultères, cette promiscuité, symptômes de la ruine dernière de tout sentiment du beau chez une nation. En signalant ces résulta
les arts l’unité du but et la diversité des moyens. Ce n’est point un sentiment plus vif de l’unité qui, à des époques telles que
Dieu n’exerce en nous qu’à travers les vérités utiles et les généreux sentiments . Jamais le déplorable talent de produire sans ins
t rien refusé à leurs propres convictions ; ils ont obéi à tous leurs sentiments , mais n’ont jamais caressé aucune passion. Jamais
rence, en vain même leurs compositions seront pleines de grâces et de sentiment , il suffit qu’on les ait une fois accusés d’être
de l’opinion qui respectait, qui défendait le passé. Pour posséder un sentiment juste et complet des destinées sociales, il faut
un constant apanage de l’esprit lyonnais. Un spiritualisme élevé, un sentiment religieux à la fois indépendant et pur, une droit
ans la même réunion, et publié peu après, en 1801 ; c’est le livre du Sentiment considéré dans ses rapports avec la littérature e
s les génies progressifs, se manifestent par les prédilections et les sentiments , mais dans un style indécis et vague, et sous une
he encore. IV Quelques mois après la publication de ce livre du sentiment , Ballanche, alors âgé de vingt-cinq ans, vint pou
ussi après lui des clartés qui ne s’éteindront pas. Entre le livre du Sentiment et l’Antigone, qui parut en 1814, se placent, pen
vue incomplète sur les questions les plus indépendantes du monde des sentiments  ; il sera trop porté à juger les hommes comme de
qu’il la désigne dans la dédicace de la Palingénésie, chef-d’œuvre de sentiment délicat et de beau style. Il avait des lors trouv
marque entre ces deux livres, représentent exactement la diversité de sentiment sur l’antiquité, ses mœurs, ses arts, sa poésie,
la couleur et des mœurs homériques. Si l’écrivain moderne déploie un sentiment historique et poétique de l’antiquité plus profon
plus élevée ; leurs passions sont plus nobles, l’expression de leurs sentiments est plus grande et plus naïve. On s’étonne que ce
obéir à la Vénus antique ; leur amour n’a rien de la délicatesse des sentiments modernes ; tandis que, par un beau privilège de l
plus sage comme le plus sincère des conciliateurs, parce qu’il eut le sentiment le plus juste de ce passé dont il fallait s’affra
t le principal succès de Ballanche auprès du parti qui retrouvait ses sentiments et ses formes de langage dans ces œuvres dont les
astie cesse de représenter la société, sitôt qu’elle cesse d’avoir le sentiment de ce qui est, alors elle ne peut subsister devan
llanche n’a jamais rétrogradé ou procédé par bonds imprévus ; avec un sentiment de lui-même qui nous frappait davantage à cause d
es, et, par un merveilleux attribut de cette architecture inspirée du sentiment de l’infini, la beauté artistique et la significa
rofondes ; c’est que ses personnages représentent autre chose que des sentiments . L’union de la poésie et de la philosophie, qui f
sécessions, le plébéien acquiert successivement : la conscience ou le sentiment de son individualité, et par conséquent une facul
dées du dix-huitième siècle. La raison de l’individu, ses droits, ses sentiments particuliers, tel était le point de départ des do
les hommes aux dépens de la personnalité, dont l’excès les isole. Ce sentiment plus vif de la solidarité a réagi en particulier
n de l’amitié, nous atteste toute la sagesse, toute la modération des sentiments politiques de notre illustre compatriote et le cu
s comme dans le monde de la psychologie et de l’histoire. Il avait un sentiment trop complet, trop impérieux, des destinées humai
tique et organisateur. En même temps que la méthode ontologique et le sentiment religieux recommencent à se montrer dans la philo
levée qui engendre la simplicité et détruit l’ambition ; car c’est un sentiment tout impersonnel qui procède de la foi et non de
appréciable, et la succession des heures dans la permanence d’un seul sentiment . Il y eut en réalité parmi ses facultés de poète
endit contemporain, non point seulement par la réflexion, mais par le sentiment même des époques les plus inconnues. Sa science s
e et souriante. Il est mort entouré de ceux qu’il aimait, et, sauf le sentiment de leur tristesse, n’emportant de ce monde ni dou
rter par lui-même vers le ciel, à faire naître chez tous ses hôtes le sentiment de l’infini, la soif dévorante de l’amour divin q
nous subissons tous, sous le nom de rêve, cette succession fatale de sentiments et de tableaux. Dans la veille, et mêlée d’une ac
vait très peu de logique dans les idées et beaucoup de vague dans les sentiments . Les vrais poètes avaient eux-mêmes trop laissé c
ins, c’est un élément essentiel du génie poétique ; il fait partie du sentiment de l’ordre que personne ne songe à retrancher de
raffinements qui constituaient le goût dans la vieille rhétorique. Le sentiment du beau est la perception de ce qu’il y a de véri
fondé chez nous Voltaire, La Harpe, je dirai presque Boileau, est le sentiment de ce qu’il y a de plus relatif, de plus éphémère
s rapports qui unissent le monde des formes à celui des idées, un vif sentiment des analogues du monde physique et du monde moral
inventaire scrupuleux des réalités. L’esprit de l’artiste, malgré le sentiment très vif des plus minces particularités de la for
actions des hommes, l’expression que dévoile chacun des innombrables sentiments qui constituent la vie de l’âme. Il saisit des nu
é par lui-même, s’il ne suffit plus, pour nous apprendre à peindre un sentiment , que d’autres l’aient représenté avant nous ? Imi
autres l’aient représenté avant nous ? Imiter les modèles, régler ses sentiments et son langage en matière de poésie sur un type c
le rapport avec les conceptions et les images ? Elle consiste dans le sentiment de l’union nécessaire, éternelle, indissoluble, d
et le plus profond de sa croyance et de son émotion personnelles. Un sentiment qui possède l’artiste, une pensée qui le domine,
Mais, par-dessus tout, qu’en tenant son cœur paré de tous les nobles sentiments , de tous les enthousiasmes, de toutes les hautes
on à sa poésie et à son histoire soit enlevé à la foi catholique, nos sentiments religieux auraient bien vite imposé silence à nos
te ; il n’est pas dans les religions de l’Orient, qui reposent sur le sentiment de l’infini, dans les philosophies de la Grèce qu
e. Les religions de la nature écrasaient, chez les peuples d’Asie, le sentiment de la personne morale sous le culte de ce monstru
tant que l’homme peut la donner. La religion hellénique fondée sur le sentiment du beau, sur l’idée de la liberté substituée au f
sse universelle, c’est lui aussi qui a donné les premiers exemples du sentiment qui devait être l’âme de la civilisation moderne,
ons renversé l’autel élevé par nos ancêtres à la Pitié ! » De pareils sentiments sont-ils si contraires au christianisme, et ne vo
egrés de la corruption que ne franchissent jamais les hommes doués du sentiment du beau. La débauche, comme la cruauté, trouva ch
tan. C’est le type colossal de l’ambition qui n’a de borne dans aucun sentiment , de principe dans aucun idéal. Quelle est, dans l
politique l’adoucissent dans les guerres civiles, mais son plus noble sentiment reste encore, celui qui fit le ressort de toute œ
u ; il n’est pas la loi nécessaire, la règle infaillible de l’art. Le sentiment du sublime tient à celui de l’infini, et l’intell
truire, ne peut prétendre ici-bas à se placer perpétuellement dans le sentiment de l’infini. L’art moderne, on l’a dit avant nous
ien par la fréquence du sublime et par l’expression qui fait appel au sentiment de l’infini. Cela est vrai ; mais c’est à la cond
Cela est vrai ; mais c’est à la condition d’éveiller aussi en nous le sentiment de la douleur, du combat entre des principes cont
et s’entrechoquent dans tous les sens, quelque chose qui nous gâte le sentiment de l’infini par celui de l’inachevé. Pour peu que
vé. Pour peu que l’intelligence prenne alors en nous le dessus sur le sentiment , il nous semble que nous sommes en face d’une éno
douloureux à l’esprit. Ce besoin d’ordre, de clarté, de précision, ce sentiment d’une mesure arrêtée, d’une mélodie franche, d’un
e à rien de gigantesque et de surhumain, l’art fait naître en vous le sentiment de l’éternel et du divin par celui de la perfecti
lieu de goûter cette beauté dans la région tumultueuse et maladive du sentiment , nous la percevons dans la sphère immuable et ser
speare, elles ont découvert qu’il existe une poésie et des nuances de sentiment propres aux temps modernes ; vous, mesurez vos pr
ue nous a transmis le génie grec ont été appliqués à l’expression des sentiments modernes sans en restreindre la sublimité et le p
apparaissant à la vie à ce moment où l’esprit humain, écrasé sous le sentiment religieux au sein du panthéisme oriental, se relè
ien ! toutes les fois qu’on songera à revêtir ces faits nouveaux, ces sentiments , ces idées du caractère de la beauté et des forme
s de vie morale, pour répéter mot à mot la Muse d’Homère ? Mais à vos sentiments , si dégagés qu’ils soient du monde matériel, si d
ième siècle a-t-elle laissé à la nôtre quelques filons inexplorés des sentiments humains ; elle nous a laissé, dans tous les cas,
nous a laissé, dans tous les cas, intacte et neuve la grande mine du sentiment de la nature, et une richesse que l’humanité n’ép
écisément cette noble jeunesse de la civilisation, durant laquelle le sentiment du beau domine tous les intérêts. C’est pour cela
e par la forme du vers et par les conditions du langage ; écartons le sentiment qui nous fait croire que la poésie dérive d’un ét
e principe du symbolisme. La poésie primitive dérivait directement du sentiment de la nature ; et, dans ses représentations, auxq
l langage concret et universel. En Égypte, et surtout en Grèce, où le sentiment du rythme, du nombre, de la mesure, de la proport
s exquis de pensées, à une logique plus déliée et plus profonde, à un sentiment plus délicat de toutes les nuances de l’idée ; c’
t de quelques-uns. L’instinct des artistes en devine plusieurs, et le sentiment religieux reconnaît et adore les autres sans les
aites ; l’image, outre nos facultés, met en jeu nos sensations et nos sentiments  ; elle transporte pour ainsi dire la nature elle-
norant de l’infini ; car le rapport de notre âme avec l’infini est un sentiment avant d’être une idée, un acte du cœur plutôt que
es par la connaissance pure, par le besoin et le désir ; enfin par le sentiment , mélange de l’intelligence et du désir. Les rappo
de, parce qu’elle n’éveille en lui que l’idée abstraite et non pas le sentiment . Or, il n’y a pas de vie là où il n’y a pas un ac
’intelligence de l’homme construit donc, à part de son cœur et de ses sentiments , un monde distinct qui se compose à la fois de la
intelligence pure, c’est de se suffire à elles-mêmes, de se passer du sentiment , d’exclure l’émotion. VIII La science, comm
L’expérience nous révèle beaucoup moins de vérités supérieures que le sentiment . Les connaissances où le cœur n’entre pour rien p
a vie, splendeur de la perfection morale. L’esprit, sans être aidé du sentiment , ne peut pas juger du vrai beau, du beau infini,
rs l’idéal. XI Nous appelons état poétique de l’âme celui où le sentiment de l’idéal prédomine sur les instincts matériels.
aire. Mais dans la nature humaine l’esprit est enchaîné aux sens, les sentiments les plus élevés et les plus purs ne sauraient se
i-même, dans ses heures les plus intimes, qu’à travers les idées, les sentiments , les expressions qu’il tient de ses rapports avec
catastrophes, à travers les scènes de destruction et de douleur. Ces sentiments , qui l’envahissent devant les magnificences et le
st dans l’intelligence et dans l’art une région où s’agitent d’autres sentiments que la sympathie et les émotions religieuses. Il
’homme. Avec le genre dramatique commence une poésie moins pure ; les sentiments héroïques et religieux descendent de leur hauteur
utre à la classe guerrière. Car toute vraie poésie a pour principe un sentiment religieux, la vénération, l’enthousiasme, le dévo
degré plus éminent chez les Grecs, moins religieux, moins pénétrés du sentiment de l’infini que les peuples de l’Inde. C’est d’ai
bligé de se servir du même mot de poésie pour désigner deux ordres de sentiments si opposés ? Une éternelle guerre divisera la poé
s deux faces nécessaires de la nature des choses. En flétrissant tout sentiment grossier, toute expression basse du nom de prosaï
s illégitime. Mais cette exagération du langage repose au fond sur un sentiment vrai, celui d’une inégalité de noblesse entre les
e ; la poésie est celui de la lumière intuitive, de l’inspiration, du sentiment primordial. Mais la science elle-même dans sa sou
dans le mouvement du style de ses poètes ou de ses peintres, que les sentiments d’un homme et ses habitudes sont apparents dans s
constater les dispositions morales qui ont remplacé à cette époque le sentiment chevaleresque de l’honneur, la grandeur d’âme et
III Quand on veut juger une littérature par ce côté spécial, le sentiment poétique, la première difficulté, lorsqu’on se tr
é en France sur les matières littéraires. La poésie existe donc comme sentiment , et abstraction faite des conditions de langage q
’idées tout particulier, elle s’exprime dans des formes spéciales. Le sentiment poétique touche de près au sentiment religieux, d
me dans des formes spéciales. Le sentiment poétique touche de près au sentiment religieux, de si près qu’ils se confondent parfoi
entiment religieux, de si près qu’ils se confondent parfois ; et tout sentiment religieux constitue l’âme dans l’état poétique. S
titue l’âme dans l’état poétique. S’il y a une poésie indépendante du sentiment religieux, cette poésie suppose cependant les pri
e suppose cependant les principales conditions de la religiosité. Par sentiment religieux il ne faut pas entendre ici la foi à te
us sommes en rapport ; voilà la croyance primordiale qui constitue le sentiment religieux et en même temps le sentiment poétique.
primordiale qui constitue le sentiment religieux et en même temps le sentiment poétique. Ce sentiment peut aboutir à des doctrin
tue le sentiment religieux et en même temps le sentiment poétique. Ce sentiment peut aboutir à des doctrines diverses, soit au pa
uniquement dans les formes du culte. Enfin la poésie est inhérente au sentiment religieux, et l’histoire de la poésie suit les ph
ttacher surtout aux conditions intérieures, aux conditions morales du sentiment poétique, nous devrons chercher, en appréciant un
ect de toute chose qui porte dans sa beauté le caractère du divin. Ce sentiment du respect, loin d’être un des caractères de l’ab
res de l’abaissement et de la servitude, a sa source première dans le sentiment de la dignité humaine, dans la fierté individuell
us héroïques, les plus fières sont celles qui connaissent le mieux le sentiment du respect. Nulle part la vieillesse n’était hono
st l’âme indomptable du chevalier qui a créé le culte de la femme. Le sentiment du respect commence par le respect de soi-même, d
par le respect de soi-même, de sa dignité personnelle ; il est lié au sentiment de l’honneur. La soumission de l’esclave est un a
t plus à la vertu et à la bienveillance de son semblable, dès lors ce sentiment que nous avons nommé l’ironie a remplacé, dans la
e, car il a eu des passions ; mais le dix-huitième siècle, hostile au sentiment religieux et dépourvu de respect, n’a pas eu de p
n du beau absolu, du style considéré en lui-même, qui n’aurait pas le sentiment de la logique générale des formes, serait incapab
rs, au moment où Chateaubriand allait ressusciter parmi nous, avec le sentiment religieux, le principe même de la pensée poétique
maîtres d’humanités paraissent craindre de réveiller en nous le vrai sentiment du beau et l’amour passionné des grandes choses.
ici un titre exclusif aux arts, à la poésie, d’éveiller dans l’âme le sentiment du beau et d’agrandir l’imagination ; nous n’avon
à la poétique adolescence des peuples. L’ordre d’idées, d’images, de sentiments qu’il est le plus apte à rendre et qui remplissen
propres à se graver dans la mémoire ; en même temps la complexité des sentiments rend le fond plus difficile à saisir par de jeune
. Le mérite supérieur de notre littérature est dans la généralité des sentiments qu’elle exprime. Ce mérite, la poésie antique nou
peuples dans l’histoire, tout se complique et devient tourmenté, les sentiments , les physionomies, et l’art qui les reproduit. L’
trouvons toujours souverainement dominé par le bon sens, le goût, le sentiment de l’ordre et de l’harmonie. Comme ce génie a été
uvre suprême du scepticisme, le sublime de l’impiété ; elle abolit le sentiment de l’infini sur lequel avait vécu l’Orient. Le sc
uel avait vécu l’Orient. Le scepticisme et la raillerie sont nés d’un sentiment excessif de l’individualité humaine, opposé à cel
’antagonisme du corps et de l’esprit, des instincts inférieurs et des sentiments élevés, de la prose et de la poésie, contraignit,
pour moins offenser les regards. D’autre part, au moyen âge, comme le sentiment religieux, la foi, l’amour, la poésie en un mot,
nt plus ou moins mélangés de la foi, de l’admiration, de l’amour, des sentiments poétiques. L’art peut critiquer, il peut nier, ma
ronde, du haut de la supériorité que nous aimons à nous attribuer. Le sentiment le plus réel que la comédie éveille, c’est donc u
buer. Le sentiment le plus réel que la comédie éveille, c’est donc un sentiment de vanité et d’orgueil. Comme on l’a dit si souve
dée d’une réforme personnelle pourrait-elle sortir de cet orgueilleux sentiment de notre perfection ? Quel profit avons-nous donc
e pas à l’idée de Dieu par celle du néant. Si nous portons en nous le sentiment de l’infini, ce n’est pas parce que nous avons eu
oniques, quand leur résultat serait de faire naître dans notre âme un sentiment de répulsion pour le mal, ne nous inspirent point
n : heureux quand le bien lui-même ne se trouve pas enveloppé dans le sentiment de haine et de dégoût universel qui devient le fo
Le don du rire arrête en nous l’exaltation qui pousse quelquefois nos sentiments les meilleurs dans une voie d’inflexible dureté.
venaient les héros et les martyrs des plus sérieux et des plus divins sentiments . Si notre littérature a été empestée par l’ironie
e atteste le contraire de l’orgueil. Si le rire de l’ironie part d’un sentiment exagéré de soi-même ; il y a dans ce sourire d’un
ns les arts, et comme tout ce que les arts expriment, l’ironie est un sentiment de notre cœur ; elle est un état de notre âme ava
l’indignation véhémente et à l’amère tristesse, l’échelle entière de sentiments que nous désignons sous le nom générique d’ironie
trois de la présence du mal en nous et dans l’univers. Chacun de ces sentiments correspond à une des formes de la douleur. Dans l
e. L’ironie est l’apanage de l’Occident ; elle est née en lui avec le sentiment de l’individualité, avec une conscience plus nett
la moquerie lui est interdite, car tout est englobé pour lui dans le sentiment religieux. De tous ces états si divers que font n
 ; elle s’appuie sur la faculté de discerner le bien du mal et sur le sentiment de la personnalité. Si le juste sentiment de la p
er le bien du mal et sur le sentiment de la personnalité. Si le juste sentiment de la personnalité dégénère en égoïsme et en orgu
iques, il y a des genres divers correspondants à ces divers degrés du sentiment d’ironie. S’il y a une ironie qui s’exprime par l
tion, où la raillerie se mélange de tristesse et d’horreur. Lorsqu’un sentiment sérieux se combine avec l’ironie, le rire s’élève
ance et l’amour du bien ? Les productions ironiques se rapprochent du sentiment du beau et de l’amour du bien sur lesquels se mes
sant au mal l’indignation et la haine, l’ironie s’élève plus près des sentiments supérieurs, plus près de la sympathie et de l’ent
ons parler de la tristesse. Nous comprenons sous le mot d’ironie tout sentiment engendré par la perception des difformités physiq
formes, le rire, la colère, la mélancolie. L’art reproduit ces divers sentiments dans la poésie comique, dans la poésie satirique
istianisme ; et par ses racines morales elle appartient à un ordre de sentiments tout à fait contraires à ceux que le christianism
is où l’on pressent le triomphe des plus nobles et des plus religieux sentiments . Il est un poète dans lequel se personnifie avec
que le revers de l’amour, où la personnalité et l’orgueil donnent aux sentiments sympathiques une expression plus poignante, à la
de toute l’énergie de la souffrance que lui fait éprouver le mal. Le sentiment du mal domine Byron comme Voltaire ; c’est pour c
de sentir le mal à côté du bien dans notre nature déchue. C’est là un sentiment tout opposé à celui du rire toujours plus ou moin
en même temps le principe le plus contraire, le plus subversif de ce sentiment sérieux et presque religieux ? Comment le rire, l
stianisme a ramenées dans l’art, mais sous des proportions et dans un sentiment différents. Le vrai caractère de l’art grec, et l
ie la peinture de la difformité morale, en l’isolant de ce mélange de sentiments meilleurs qui, pour l’honneur de l’humanité, subs
pourrait attirer sur lui un intérêt sympathique et engendrer un autre sentiment que celui du rire. L’art ancien, et d’après lui l
e qu’elle n’est en réalité ; il laisse dormir en nous tous les nobles sentiments pour n’exciter que l’instinct égoïste du rire : e
la difformité est peinte de façon à ce que le rire soit dominé par un sentiment sérieux, par la pitié ou la sympathie, par l’admi
lieu de l’effroi, parce que leur nature sceptique recule devant tout sentiment trop religieux. Quand ils peignent un personnage
ls ne possèdent ni la croyance chrétienne de la réhabilitation, ni le sentiment chrétien de la miséricorde. Le difforme, en un mo
r ainsi que l’amour nous fait communiquer avec l’infini, ce sont deux sentiments religieux ; voilà pourquoi l’art religieux du moy
rendre la vérité odieuse. Est-ce à dire que les pures croyances et le sentiment de l’honneur doivent rester désarmés ? Les âmes e
ance plus exacte de leurs ressources et de leur génie particulier, un sentiment plus vif de la mission qui leur est assignée, une
du désert ; mais tant que l’homme restera l’homme, tant qu’il aura le sentiment de l’idéal pour s’élancer vers l’avenir, et la mé
ans l’antiquité. Le christianisme a donné la sanction religieuse à ce sentiment , il peut en revendiquer le côté le plus tendre et
ce qui ne vient pas du christianisme vient de Rome et de la Grèce. Le sentiment de liberté et d’humanité, qui s’est développé ave
a raison sur l’imagination, la puissance assimilatrice ; enfin par le sentiment de l’unité humaine dont le christianisme est venu
umaine, c’est la poésie qui nous apparaît bien vite comme dérivant du sentiment de l’infini ; elle habite les régions spéculative
e langue trop positive et qui risque de ne rien laisser à l’infini du sentiment en excluant le vague de l’expression. La poésie v
ne peut être enfermé qu’en partie dans une expression matérielle, le sentiment des choses divines est gêné dans les contours d’u
dant de réellement poétiques que les œuvres qui réveillent en nous le sentiment de l’idéal. La poésie doit écarter un peu le voil
e, elle se prête difficilement à servir une intelligence où domine le sentiment de l’infini ; son génie sera souvent rebelle au v
Mais si la poésie, quant à son essence, réside dans l’inexprimable du sentiment , comme elle est aussi un art, dans la plus large
subir aux couleurs prises dans la nature, elle a pour guide moins le sentiment invariable du beau que les exigences toujours cap
’abord à donner à l’homme, c’est une révélation de l’infini, c’est le sentiment de l’idéal ; tout le reste, c’est-à-dire l’idée a
but, l’action. Qu’ils s’emparent de notre âme par la raison ou par le sentiment , ce qu’ils veulent de nous, c’est toujours une co
partout concordante avec l’action nationale ; c’est l’expression des sentiments d’un peuple, c’est une voix sortie de lui-même qu
née irréalisable, sur un idéal supérieur ou extérieur à l’homme ; les sentiments et les doctrines ne franchissent jamais les limit
de l’étude de lui-même ; son âme peut être envahie par deux ordres de sentiments ayant une source extérieure, le sentiment du mond
envahie par deux ordres de sentiments ayant une source extérieure, le sentiment du monde invisible ou de Dieu, et celui du monde
que dérive plus particulièrement ou du spiritualisme religieux, ou du sentiment humain, ou du sentiment de l’univers. Il va sans
ièrement ou du spiritualisme religieux, ou du sentiment humain, ou du sentiment de l’univers. Il va sans dire, néanmoins, que ces
ans notre littérature classique, l’humanité domine exclusivement : le sentiment de la nature extérieure n’y laisse pas de traces.
’au point de vue le plus humain ; mais l’idée ontologique de Dieu, le sentiment de l’infini, le sentiment de la vie divine, on ne
umain ; mais l’idée ontologique de Dieu, le sentiment de l’infini, le sentiment de la vie divine, on ne le découvre pas plus dans
crivains et à ceux de l’antiquité classique, c’est la prédominance du sentiment humain sur le sentiment du monde invisible et de
antiquité classique, c’est la prédominance du sentiment humain sur le sentiment du monde invisible et de la nature. Dans leur poé
se laisse pas enivrer par les merveilles de la création, et jamais le sentiment de la vie universelle ne triompha de son individu
culatives ; ils s’adressent sans intermédiaire à l’intelligence et au sentiment , comme conduisant plus vite à leur but. Or, comme
l’idéal de la perfection, et bercent leur étroit patriotisme dans le sentiment d’une orgueilleuse supériorité, la France, avec u
ans un cercle fatal avec le chœur des vieilles divinités et des vieux sentiments  ; elle s’élance toujours en avant comme le wagon
ême pôle que les vieux poètes, à travers le même nombre d’idées et de sentiments éternels. On peut craindre de donner trop d’impor
t en même temps un miroir où cette âme retrouve la figure de tous ses sentiments , de toutes ses idées, de tous ses rêves. La poési
nt aussi complètement débarrassé qu’il désire l’être de tout souci du sentiment et de l’expression morale, atteindra jamais cette
ation un monde qui lui était fermé ; ils nous ont enrichis d’un grand sentiment poétique qui nous manquait, le sentiment de la na
nous ont enrichis d’un grand sentiment poétique qui nous manquait, le sentiment de la nature. Que ce sentiment soit d’une importa
ntiment poétique qui nous manquait, le sentiment de la nature. Que ce sentiment soit d’une importance inférieure au sentiment mor
nt de la nature. Que ce sentiment soit d’une importance inférieure au sentiment moral qui inspirait Corneille et Racine, que le c
oésie, nous l’admettons sans conteste ; mais on nous accordera que le sentiment de la nature, sous toutes ses formes, a droit de
-même est une partie essentielle de l’ensemble des choses. Or, que le sentiment de la nature fût absent de notre poésie avant Cha
t poétique. Le monde de la nature est une mine profonde, infinie ; le sentiment qui s’adresse à lui est un des plus vifs, des plu
eurs proportions écrasantes pour la personnalité éveillent en nous le sentiment de l’infini, qui est à coup sûr un sentiment poét
ité éveillent en nous le sentiment de l’infini, qui est à coup sûr un sentiment poétique. Le sentiment de l’infini peut-il naître
e sentiment de l’infini, qui est à coup sûr un sentiment poétique. Le sentiment de l’infini peut-il naître de l’aspect d’une œuvr
lle peut fournir aux arts de la forme, elle réside sans doute dans le sentiment , dans la beauté morale. Ce que les habitudes du t
clore dans l’âme de ses adeptes tout un ordre nouveau et supérieur de sentiments nobles, délicats, profonds, énergiques, qu’elle a
vous jugerez ce que deviendra, sous l’empire de l’industrie, ce noble sentiment de l’énergie, de l’initiative personnelle, l’une
nous l’inspiration poétique ? La poésie jaillira-t-elle d’un nouveau sentiment de l’infini éprouvé par nous devant ces irrésisti
umaine, l’étonnement ou l’effroi qu’elles suscitent a-t-il rien de ce sentiment poétique de l’infini qui émane de la nature, du s
lle s’adresse à un objet tout nouveau, est-elle une forme nouvelle du sentiment poétique ? Ce que le poète peut éprouver de recon
on continuelle des deux grandes classes industrielles, je cherche les sentiments , les idées, les croyances, les intérêts mêmes qui
s intérêts mêmes qui peuvent leur être communs ; je n’y vois guère de sentiments partagés qu’une soif désordonnée des jouissances
. L’aristocratie industrielle n’a jamais montré chez nous, en fait de sentiments politiques, qu’une vanité tempérée par la peur ;
par cette formule : la poésie de l’industrie. Jadis, sous le règne du sentiment religieux, de l’amour du beau, du sentiment de l’
. Jadis, sous le règne du sentiment religieux, de l’amour du beau, du sentiment de l’honneur, de la philosophie, alors que l’inte
voie leur antique domaine. Le triple monde des passions de l’âme, du sentiment de la nature et du sentiment religieux est inépui
e triple monde des passions de l’âme, du sentiment de la nature et du sentiment religieux est inépuisable, car il est infini. Qu’
esprit français m’apparaît même dans cette perpétuelle succession des sentiments les plus contradictoires. À travers ces emporteme
sa littérature, quel peuple a poussé plus loin que le peuple latin le sentiment du respect, le culte des dieux et de la cité, la
t de moquerie ; mais chez tous les peuples il y a toujours eu dans le sentiment national des objets saints et réservés à l’abri d
t pour elle ou contre elle que se livrent tous ces combats ; c’est le sentiment religieux et tous ceux qui constituent avec lui l
u spiritualisme qui se trouvent partout aux prises avec le groupe des sentiments ironiques ; c’est par leur parenté avec la religi
de Montaigne s’allie à des qualités de cœur, à des traditions, à des sentiments exclusifs de la raillerie cynique et subversive.
lle protestation du rire et du bon sens vulgaire contre les excès des sentiments sérieux, et souvent contre tout enthousiasme et t
l faut renoncer à chercher dans la littérature cette protestation des sentiments héroïques contre les principes d’ironie. Nous la
s, chez les penseurs, chez les écrivains les plus illustres, tous les sentiments contraires à ceux que nous avons désignés sous le
ations la sphère divine du christianisme et leur avait montré dans le sentiment de la nature un monde poétique à peu près inconnu
ent pour toutes, n’avait-on pas entendu une voix, inspirée des grands sentiments qui renaissaient, rendre à notre vers sa mélodie
manda plus que de se légitimer par sa violence. Ils reposaient sur le sentiment de la liberté morale ces nobles tableaux que Corn
el écrit, et dès son second livre, le Spectacle dans un fauteuil ; le sentiment y devient plus pur, l’originalité plus vraie. Sur
arcasmes ce vain luxe de la fantaisie qui cache si mal la pauvreté du sentiment , cette affectation de vérité matérielle née de l’
39 (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »
première, et que la première se suffit. Chacun de nous a en effet le sentiment immédiat, réel ou illusoire, de sa libre spontané
ologiques. Tantôt on allègue que nos actions sont nécessitées par nos sentiments , nos idées, et toute la série antérieure de nos é
veux reçoit de la matière environnante ; de sorte que les sensations, sentiments et idées qui se succèdent en nous pourront se déf
position et la multiplicité de fusion ou de pénétration mutuelle. Tel sentiment , telle idée renferme une pluralité indéfinie de f
’aspect objectif et impersonnel de l’amour, de la haine, et des mille sentiments qui agitent l’âme. Nous jugeons du talent d’un ro
du domaine public, où le langage les avait ainsi fait descendre, des sentiments et des idées auxquels il essaie de rendre, par un
ion ou une haine, comme par autant de forces qui pèsent sur elle. Ces sentiments , pourvu qu’ils aient atteint une profondeur suffi
ire que l’âme se détermine sous l’influence de l’un quelconque de ces sentiments , c’est donc reconnaître qu’elle se détermine elle
nniste réduit le moi à un agrégat de faits de conscience, sensations, sentiments et idées. Mais s’il ne voit dans ces divers états
nt elles-mêmes dans la masse compacte du moi. Tel est cet ensemble de sentiments et d’idées qui nous viennent d’une éducation mal
de notre liberté si elle nous communiquait seulement des idées et des sentiments capables d’imprégner l’âme entière. C’est de l’âm
maintenant que nos actions journalières s’inspirent bien moins de nos sentiments eux-mêmes, infiniment mobiles, que des images inv
-mêmes, infiniment mobiles, que des images invariables auxquelles ces sentiments adhèrent. Le matin, quand sonne l’heure où j’ai c
idification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments , de certaines idées, les impressions du dehors pr
is les plus sûrs s’accordent à nous conseiller un acte important, les sentiments qu’ils expriment avec tant d’insistance viennent
re. Petit à petit ils formeront une croûte épaisse qui recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c’e
uxtaposés, un bouillonnement et par là même une tension croissante de sentiments et d’idées, non point inconscients sans doute, ma
errons que nous avons formé nous-mêmes ces idées, nous-mêmes vécu ces sentiments , mais que, par une inexplicable répugnance à voul
ous, distincte et facile à exprimer : elle répond à l’ensemble de nos sentiments , de nos pensées et de nos aspirations les plus in
ception mécaniste du moi. Il nous montrera ce moi hésitant entre deux sentiments contraires, allant de celui-ci à celui-là, et opt
e celui-ci à celui-là, et optant enfin pour l’un d’eux. Le moi et les sentiments qui l’agitent se trouvent ainsi assimilés a des c
tion. Mais si c’est toujours le même moi qui délibère, et si les deux sentiments contraires qui l’émeuvent ne changent pas davanta
 ? La vérité est que le moi, par cela seul qu’il a éprouvé le premier sentiment , a déjà quelque peu changé quand le second survie
ération, le moi se modifie et modifie aussi, par conséquent, les deux sentiments qui l’agitent. Ainsi se forme une série dynamique
vague besoin de représentation symbolique, désignera par des mots les sentiments opposés qui se partagent le moi, ainsi que le moi
toute espèce d’activité vivante à la personne d’abord, et ensuite aux sentiments dont elle est émue. Il verra alors, d’un côté, un
d’un côté, un moi toujours identique à lui-même, et, de l’autre, des sentiments contraires, non moins invariables, qui se le disp
caractère présent, c’est-à-dire, en définitive, sur son passé. Si nos sentiments , nos idées, notre caractère en un mot se modifien
n, par exemple ; mais quelque soin que l’auteur ait mis à peindre les sentiments de son héros et même à en reconstituer l’histoire
pas que je mesure ou que je compare, mais parce que l’intensité d’un sentiment profond, par exemple, n’est pas autre chose que c
ité d’un sentiment profond, par exemple, n’est pas autre chose que ce sentiment lui-même. Au contraire, si je cherche à vous rend
mait plutôt la nuance, la coloration propre, et que, s’il s’agit d’un sentiment par exemple, son intensité consiste à être senti.
nt un caractère quantitatif : on constatera par exemple qu’un certain sentiment a plus de force qu’un autre sentiment, qu’il faut
atera par exemple qu’un certain sentiment a plus de force qu’un autre sentiment , qu’il faut en tenir plus de compte, qu’il a joué
nce par lesquels Paul va passer avant Pierre ; car les effets du même sentiment , par exemple, s’ajoutent et se renforcent à tous
être éprouvée tout d’un coup que si l’on connaissait l’importance du sentiment , pris dans son ensemble, par rapport à l’acte fin
mbre. Mais si Pierre et Paul ont éprouvé dans le même ordre les mêmes sentiments , si leurs deux âmes ont la même histoire, comment
lle n’a aucun moyen, aucune raison même de mesurer le temps ; mais un sentiment qui durerait deux fois moins de jours, par exempl
ux fois moins de jours, par exemple, ne serait plus pour elle le même sentiment  ; il manquerait à cet état de conscience une mult
et en modifier la nature. Il est vrai que, lorsque nous imposons à ce sentiment un certain nom, lorsque nous le traitons comme un
ée des intervalles égaux qui les séparent. Mais lorsqu’il s’agit d’un sentiment , il n’a pas de résultat précis, sinon d’avoir été
atement ce résultat, il faudrait avoir passé par toutes les phases du sentiment lui-même, et occupé la même durée. Même si ce sen
les phases du sentiment lui-même, et occupé la même durée. Même si ce sentiment s’est traduit finalement par quelque démarches de
nnaissance de cet acte ne me servira guère à apprécier l’influence du sentiment sur l’ensemble d’une histoire, et c’est cette inf
ur peu qu’ils soient profonds ; ils deviennent sans cesse, et le même sentiment , par cela seul qu’il se répète, est un sentiment
ns cesse, et le même sentiment, par cela seul qu’il se répète, est un sentiment nouveau. Même, nous n’avons aucune raison de lui
dont l’ensemble prend pour nous cette forme sui generis qu’on appelle sentiment de l’effort. Et de l’idée à l’effort, de l’effort
40 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »
u calcul ; mais qu’a de commun le jeu piquant de la coquetterie et le sentiment de l’amour ? Il se peut aussi que les hommes soie
tude de la captiver ; mais qu’a de commun ce genre d’impression et le sentiment de l’amour ? — Je n’ai voulu traiter dans cet ouv
rt dans les plus heureux moments de l’amour. Je n’ai considéré que le sentiment dans l’amour, parce que lui seul fait de ce pench
nant des situations naturelles, sont presque les seuls morceaux où le sentiment ait toute sa force, parce qu’il est séparé de tou
nce. Les Italiens mettent tant de poésie dans l’amour, que tous leurs sentiments s’offrent à vous comme des images, vos yeux s’en
ssement profond qui naît de la ressemblance la plus parfaite avec les sentiments qu’on peut éprouver. On admire la conception du r
s autres affections du cœur, nous sont transmises avec les véritables sentiments qui les caractérisent : l’amour seul nous est rep
u de la volupté, ou de la frénésie, que c’est un tableau plutôt qu’un sentiment , une maladie plutôt qu’une passion de l’âme. C’es
41 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70
ossible de ne pas reconnaître quel pouvoir elle exerce sur ces grands sentiments , premiers mobiles de l’homme, c’est avec un intér
ies par le blâme, tant d’infortunes insultées par le pouvoir, tant de sentiments généreux devenus l’objet de la moquerie, tant de
a quelques rapports entre l’impression qu’elle produit sur nous et le sentiment que fait éprouver tout ce qui est sublime, soit d
ns de la vie ; et cette première habitude peut conduire à l’autre. Le sentiment du beau intellectuel, alors même qu’il s’applique
ait découvrir à l’éloquence ? quelle puissance vengeresse de tous les sentiments généreux ! Bien ne peut égaler l’impression que f
sont l’ouvrage d’un écrivain profondément observateur. Il analyse des sentiments intimes, des détails inaperçus ; et souvent une e
impression ; mais ils ne laissent jamais qu’une trace légère, et les sentiments véritables l’effacent bien aisément. Les ouvrages
es encore plus loin de cette vie patriarcale qui concentrait tous les sentiments dans l’intérieur de sa famille. Dans l’état actue
ques actions pourrait frapper ; mais il faut une progression dans les sentiments pour arriver au plus sublime de tous, à l’admirat
un moyen de s’entendre à distance, de se réunir par des idées et des sentiments généralement approuvés. Les poètes, les moraliste
our le talent et la philosophie, devient incapable de toute espèce de sentiment vif ; il lui reste une sorte d’esprit de dénigrem
d’intérêt commun avec leurs succès ; ils ne lui font éprouver que le sentiment de l’envie. La dissémination d’idées et de connai
blissements, d’exciter la curiosité, l’espérance, l’enthousiasme, les sentiments créateurs enfin, qui ont donné naissance à tout c
de parler et d’écrire que se trouvent les seuls moyens d’inspirer ces sentiments . L’activité nécessaire à toutes les nations libre
i une action, si l’énergie de l’âme s’y peignait tout entière, si les sentiments s’élevaient à la hauteur des idées, et si la tyra
nation qui l’habite les mêmes goûts, les mêmes habitudes et les mêmes sentiments . La force se passe du temps, et brise la volonté 
i-t-on dans un monde où l’on n’entendrait jamais parler la langue des sentiments bons et généreux ? L’on porterait l’émotion au mi
s’appuyer sur l’opinion de l’homme ; il n’ose se fier entièrement au sentiment de sa conscience ; il s’accuse de folie, s’il ne
inquiétude, à ces livres, monuments des meilleurs et des plus nobles sentiments de tous les âges. S’il aime la liberté, si ce nom
n, des réflexions que la haine de la tyrannie inspirait à Tacite, les sentiments recueillis ou supposés par les historiens et par
edevient content de lui-même, s’il se trouve d’accord avec ces nobles sentiments , avec les vertus que l’imagination même a choisie
sait pas combien, dans l’infortune, de certaines pensées, de certains sentiments qui ont ébranlé votre cœur, font époque dans l’hi
osophique : un de ses principaux avantages, c’est d’inspirer un grand sentiment d’élévation ; et je le demande à tous les esprits
la gloire, inspirent une force nouvelle ; des impressions vagues, des sentiments qu’on ne peut entièrement se définir, charment un
42 (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46
uggérant, à l’aide de phrases écrites ou parlées, des sensations, des sentiments , des idées, des tendances pratiques, des visions
ir esthétique ; il faut qu’elle éveille, de façon forte ou légère, un sentiment qui a mille formes et mille degrés, le sentiment
forte ou légère, un sentiment qui a mille formes et mille degrés, le sentiment du beau. La définition précédente contient encore
st féconde en renseignements nombreux et précis. § 2. ― L’analyse des sentiments exprimés par l’écrivain est plus riche encore en
faut savoir regarder dans son ensemble et classer toute la flore des sentiments humains pour distinguer ceux que contient une œuv
ceux que contient une œuvre littéraire. A considérer leur nature, ces sentiments sont tous des variétés de l’amour ou de la haine.
u’elles impliquent attraction ou répulsion. Mais on doit examiner les sentiments à d’autres points de vue. — Quel est leur degré d
entière ? Sont-ils esthétiques, moraux, religieux ? Enfin, ces mêmes sentiments sont-ils simples ou complexes, primitifs ou acqui
ut cela peut avoir d’abstrait. Il arrive souvent que la peinture d’un sentiment prédomine dans une œuvre. Ainsi il est évident, p
rneille, nous montre sous mille faces le triomphe de l’énergie et les sentiments de fierté qu’une volonté ferme donne à une âme vi
olin d’Harleville : vous n’y trouverez que des affections douces, des sentiments tendres voilés d’une légère brume de mélancolie.
is il est rare qu’un écrivain se borne à retracer une seule espèce de sentiments . Presque toujours, quelle que soit sa prédilectio
qu’au sacrifice de soi-même ; l’amour sensuel finissant en manie ; le sentiment de l’honneur commercial, arrivant à l’héroïsme ;
Salomon, L’œuvre). On voit quelle variété de combinaisons offrent les sentiments exprimés par les écrivains, et nous sommes loin d
es loin de les avoir toutes énumérées. Si l’on voulait rencontrer des sentiments étranges, recherchés, extraordinaires, on n’aurai
de patience. Mais il n’est pas chimérique de rêver que le tableau des sentiments exprimés par une œuvre puisse être assez complet,
secours étranger, on arrive vite en la plupart des cas à savoir quel sentiment , quelle disposition d’esprit une œuvre a été dest
43 (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »
Dieu sera à l’épreuve de toutes les attaques, si elle s’appuie sur le sentiment . Du sentiment de sa faiblesse et de sa dépendance
épreuve de toutes les attaques, si elle s’appuie sur le sentiment. Du sentiment de sa faiblesse et de sa dépendance, l’homme ne s
évitable à l’idée de la souveraine et de la souveraine puissance ? du sentiment que produisent en lui la régularité des lois de l
la marche calculée des astres, à l’idée d’un ordonnateur suprême ? du sentiment de ce qu’il fait lui-même quand il dispose ses ac
ne sont qu’une seule idée. Mais comme cette idée unique sort de trois sentiments divers, on a pu, en la prenant sous trois points
le nom unique de sensation. M. Laromiguière croit que l’impression ou sentiment confus et involontaire qu’on éprouve lorsqu’on vo
olontaire qu’on éprouve lorsqu’on voit un objet, diffère de l’idée ou sentiment distinct et volontaire qu’on produit lorsqu’on re
organes et qu’avait décrites Condillac, il nota les modifications ou sentiments que nous éprouvons à l’occasion de l’action de no
duite par un agent libre4. Il trouva ainsi qu’il y a quatre sortes de sentiments ou modifications passives, et que toutes les idée
ue toutes les idées ont leur origine dans l’un ou dans l’autre de ces sentiments  : Les idées des objets sensibles ont leur origine
l’attention. Les idées des facultés de l’âme ont leur origine dans le sentiment de l’action de ces facultés, et leur cause aussi
aussi dans l’attention. Les idées de rapport ont leur origine dans le sentiment de rapport, et leur cause dans la comparaison et
raison et le raisonnement. Les idées morales ont leur origine dans le sentiment moral, et leur cause dans l’action séparée ou réu
ssion ; le second, l’idée. 2. Vous lisez un beau roman, vous avez le  sentiment  de votre attention. 3. Vous voyez un hêtre et un
e votre attention. 3. Vous voyez un hêtre et un charme, vous avez le  sentiment  de leur ressemblance. 4. Vous écoutez un homme q
e leur ressemblance. 4. Vous écoutez un homme qui ment, vous avez le  sentiment  de sa coquinerie. 5. La Logique de Port-Royal.
44 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »
la question de savoir quelle fut la circonstance qui créa, de par un sentiment , une situation presque officielle en Europe, et s
me d’un si grand tact et d’une si grande mesure, eût déjà pour lui un sentiment bien profond… Et c’est toujours la même chose, co
?… Et c’est là ce qui me plaît et m’attire dans ces lettres. C’est le sentiment qui les anime et surtout, surtout, le fond d’âme
is qui ne fut jamais non plus un peuple dans l’unité de ce magnifique sentiment qui fait les peuples dignes et forts, et qui est
s moralistes qui savent ; comme Dieu, tout le prix d’une âme, dans le sentiment individuel très complexe et très passionné que Ma
à la Sainte-Beuve : « On poussait alors à l’extrême l’expression des sentiments . » Inconcevable disposition d’esprit ! pour n’avo
u Constitutionnel, M. de Mouy, je ne collabore pas à sa thèse sur les sentiments d’amitié, uniquement d’amitié, et de maternité ad
ns le fond de son cœur, à Madame Geoffrin ! Je crois qu’il y avait un sentiment d’une autre nature, lequel y passe à travers les
se à travers les formes de son langage et en les embrasant, et que ce sentiment ne compromet pas trop aux yeux de la postérité ce
r Poniatowski. Pour moi, il m’est impossible de ne pas reconnaître ce sentiment sous les respects adressés au Roi et les tendress
j’estime même que, tout redouté qu’il soit de M. de Mouy, c’est là un sentiment qui l’honore, cette femme, bien loin de la décons
que le ridicule ici est un mot inventé par le monde pour dégoûter des sentiments exaltés les âmes qui valent mieux que lui. Être c
amour était digne de l’un et de l’autre… Je ne suis pas aussi sûr du sentiment de Poniatowski que de celui de Madame Geoffrin. L
taisie de Catherine II pour Stanislas-Auguste avaient été pour lui un sentiment dont il porta sur son beau et noble front, jusqu’
45 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »
re à la fois extensif, intensif et protensif des états de conscience. Sentiment primordial de la vie incorporée et étendue. — II.
a vue, du toucher et des autres sens. La troisième dimension. Rôle du sentiment de la pesanteur. — III. Caractère actif et moteur
ne, son énergie d’action, tantôt accrue, tantôt diminuée, et c’est ce sentiment qui est l’origine du plaisir et de la peine, de l
nous ne pouvons donc pas, à propos de chaque sensation, manquer d’un sentiment quelconque d’intensité : passion plus ou moins in
ception intellectuelle de l’espace sera l’extrait quintessencié de ce sentiment primitif ; mais la vie extensive, par sa simultan
simultanéité d’actions et de réactions, donne déjà à la conscience le sentiment obscur d’une extériorité mutuelle de parties dive
Aristote pour s’élever à la νόησις νοήσεως. Le caractère extensif du sentiment de la vie corporelle devient discernable en se di
aussi plus volumineuse, plus massive que l’autre ? n’avez-vous pas le sentiment d’un plus grand nombre de parties intéressées à l
sentiment d’un plus grand nombre de parties intéressées à la fois, le sentiment d’une coexistence ou simultanéité d’actions subie
’avions pas à quoi les rapporter ? Supposons qu’il n’y ait dans notre sentiment général de la vie rien d’extensif, et qu’il n’y a
Selon eux, si nous mouvons librement un de nos membres, nous avons le sentiment d’un mouvement musculaire plus ou moins long dans
ous la concevons plus tard que l’extensivité vague : on peut avoir le sentiment de l’étendue, comme nous ne le verrons, sans aucu
avoir le sentiment de l’étendue, comme nous ne le verrons, sans aucun sentiment de direction. Une observation attentive pendant t
it que l’existence de quelque chose d’actif, différent de ses propres sentiments de passivité, et qu’en général il ne perçoit que
posent d’abord, comme nous l’avons vu, des éléments tout intensifs, —  sentiments d’effort, a, b, c, d, sensations oculaires, f, g
t au vouloir-vivre, à l’appétit. Enfin l’extensivité est inhérente au sentiment de la vie corporelle. Si nous admettons une expér
corps ou de résister à cette pénétration par une force répulsive. Le sentiment d’extensivité inhérent à la cœnesthésie, quoique
entiment d’extensivité inhérent à la cœnesthésie, quoique distinct du sentiment d’intensité, est tout aussi psychique que ce dern
nct du sentiment d’intensité, est tout aussi psychique que ce dernier sentiment . II Construction de l’idée-étendue La quest
ction de l’idée-étendue La question est maintenant de savoir si le sentiment général d’extensivité, essentiel à la conscience
ombre de voix, ayant chacune un timbre particulier. Il y a en nous le sentiment continu de choses coexistantes, durables et, en u
assurant la permanence des signes locaux toujours en fonction ; or ce sentiment de notre corps est déjà extensif, parce qu’il env
ment de notre corps est déjà extensif, parce qu’il enveloppe le vague sentiment de parties coexistantes et constamment coexistant
ans la formation de l’idée d’espace, ce que les Anglais appellent les sentiments de mouvements, feelings of motion. La notion de
of motion. La notion de mouvement implique celle d’espace, mais les sentiments corrélatifs au mouvement ne présupposent pas la n
a sensibilité, en démontrant que ce sens est bien plus délicat que le sentiment même de la succession dans le temps. Deux étincel
yse, de successions dans le temps. Une fois accordé que nous avons un sentiment spécifique de transition causé par le mouvement,
yeux, il ne reste plus qu’à considérer dans son ensemble une série de sentiments de transition répondant au mouvement, série dont
ression immédiate et concrète du tout solide. En l’avalant il aura le sentiment d’emplir et de combler un vide. Toutes ces impres
quoique trop négligé, dans la genèse de la notion d’étendue, c’est le sentiment de la pesanteur, avec le sentiment de l’équilibre
e de la notion d’étendue, c’est le sentiment de la pesanteur, avec le sentiment de l’équilibre corporel qui en est inséparable. Q
le. Quand nous soulevons notre bras de bas en haut, nous éprouvons un sentiment d’effort ayant une nuance particulière, avec degr
f de la direction est la combinaison de ces premiers éléments avec le sentiment constant d’extensivité provenant de la cœnesthési
les sensations venant de toutes les parties de notre corps. Quant au sentiment de l’équilibre corporel, il est nécessaire à tous
e cérébrale qui se dirige vers la périphérie, et à laquelle répond le sentiment d’activité119. Chez les êtres qui ont un système
46 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »
t d’autrui, dignité personnelle, etc. Ce qui domine l’association des sentiments , ce sont les lois d’analogie et de contraste. Nou
sont les lois d’analogie et de contraste. Nous venons de voir que les sentiments analogues, par exemple les sentiments tendres, le
te. Nous venons de voir que les sentiments analogues, par exemple les sentiments tendres, les sentiments douloureux, s’évoquent mu
que les sentiments analogues, par exemple les sentiments tendres, les sentiments douloureux, s’évoquent mutuellement : l’espérance
e, l’humeur chagrine, la misanthropie vont de pair. L’association des sentiments par similarité s’étend même d’un groupe à l’autre
ents par similarité s’étend même d’un groupe à l’autre, notamment des sentiments sensoriels aux sentiments esthétiques et moraux,
d même d’un groupe à l’autre, notamment des sentiments sensoriels aux sentiments esthétiques et moraux, ou invicem. La douleur de
ores, mais les résultats d’une loi qui explique l’expression même des sentiments  : la bouche, dans la déception ou le mépris, fait
a source première des similarités ou des contrastes qui associent les sentiments , qui les font onduler en sens divers. Les associa
xtrinsèques et superficielles : elles sont plutôt des associations de sentiments avec les perceptions concomitantes que des associ
sentiments avec les perceptions concomitantes que des associations de sentiments avec d’autres sentiments ; la vraie loi primordia
ptions concomitantes que des associations de sentiments avec d’autres sentiments  ; la vraie loi primordiale est intrinsèque, inhér
es et logiques ; elles s’enchaînent par un rapport d’adaptation à nos sentiments . Ferri, dans son étude sur la psychologie de l’as
erminante ; ici encore les idées empruntent leur principale force aux sentiments ou appétitions qui les animent, et la conscience,
nouvelle expérience coïncide avec une expérience ancienne engendre un sentiment agréable. L’enfant sourit au visage qu’il retrouv
e, de la sensibilité, de la volonté. Les idées de l’intelligence, les sentiments et surtout les appétitions entrent comme facteurs
t radicale raison, c’est qu’elles enveloppent à des degrés divers des sentiments tendant à se satisfaire par tels mouvements ; les
a même force, en vertu du lien qui unit telles représentations à tels sentiments et à tels mouvements, ou invicem, et qui établit
es de communication toutes prêtes à recevoir les courants nerveux. Un sentiment ou désir dominateur trouve alors des voies par où
47 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365
onnoissances purement spéculatives, son mérite ne tombe point sous le sentiment . Ainsi les personnes qui ont acquis le sçavoir né
issance de l’astronomie et de la physique, comme ils naissent avec le sentiment . Ils ne sçauroient juger du mérite d’un ouvrage d
sont sensibles, et que l’effet des vers et des tableaux tombe sous le sentiment . Quoique cette réponse soit sans replique, je ne
es en general, nous connoissons alors sans autre lumiere que celle du sentiment , si le sçavant a réussi. L’ignorant en astronomie
sont trompez. S’il est des arts dont les productions tombent sous le sentiment , c’est la peinture, c’est la poësie. Ils n’operen
t des tableaux et des poëmes dont tout le mérite ne tombe pas sous le sentiment . On ne sçauroit connoître à l’aide du sentiment s
ne tombe pas sous le sentiment. On ne sçauroit connoître à l’aide du sentiment si la verité est observée dans le tableau histori
ue qui représente le siege d’une place ou la céremonie d’un sacre. Le sentiment seul ne suffit point pour connoître si l’auteur d
ilosophie raisonne avec justesse, et s’il prouve bien son systême. Le sentiment ne sçauroit juger de cette partie du mérite d’un
poëtes mêmes. Toute cette portion du mérite de Lucrece tombe sous le sentiment . Ainsi le véritable moïen de connoître le mérite
48 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre premier. De l’invention dans les sujets particuliers »
on le voit, qu’une appropriation à un certain objet des idées et des sentiments qu’on a antérieurement acquis, un fragment de la
Comment procédera-t-on ? L’essentiel est de démêler les idées et les sentiments qui constituent le sujet et y sont renfermés comm
cevoir l’unité essentielle et intime, à y dégager l’idée générale, le sentiment universel, c’est-à-dire le lieu commun, élément f
soit l’œuvre, immortelle ou enfantine, d’évoquer un certain ordre de sentiments et d’idées, à l’exclusion de tout autre : on doit
ent meublé, au premier contact de cette idée générale, des idées, des sentiments qui ont de l’affinité avec elle, s’éveilleront en
nérale, qui de nouveau a reçu une forme particulière des idées et des sentiments personnels du poète. Il a revu avec l’émotion d’u
professe le culte de la monarchie, gardienne de l’ordre. Et c’est ce sentiment monarchique, si peu romain, si peu conforme à la
airé par l’idée générale, on sait dans quelle catégorie d’idées et de sentiments il faut chercher le développement. Une direction
se l’action et les réactions d’une âme sur une âme, d’une idée sur un sentiment , d’une passion sur une raison : jamais, ou à peu
49 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232
nterrompez jamais les assauts que vous livrez au cœur. Les plus beaux sentiments n’attendrissent point, quand ils ne sont pas amen
é des mêmes coups, et que des idées étrangères n’affaiblissent pas le sentiment dominant. Partout où il n’y a ni crainte, ni espé
ropre à fournir de grands mouvements, de belles situations, de grands sentiments , etc. Un poète, dit Dubos, qui traite un sujet sa
; mais toutes imparfaites par le défaut de l’ordre que demanderait le sentiment . Ce n’est pas tout : chaque scène veut encore la
r lequel ils délibèrent ; on entend par son nœud, les intérêts ou les sentiments qu’un des personnages oppose aux désirs des autre
matique. L’unité, la continuité, la durée de l’action, les mœurs, les sentiments , les épisodes, et tout ce qui compose ces deux po
, ou leurs passions. Mais on donne plus particulièrement ce nom à ces sentiments naturels mais délicats, à ces nuances fines, à ce
’aurais voulu n’avoir jamais aimé. Quelle vérité ! quelle finesse de sentiment et quel style ! C’est ce langage enchanteur qui s
st surtout nécessaire dans les scènes où un personnage veut cacher un sentiment qui le domine, et en feindre un autre qu’il n’a p
main, pour saisir le moment où le personnage doit laisser échapper le sentiment dont il est plein. L’art de ces développements dé
oups de théâtre augmentent ses périls, développent son caractère, ses sentiments . Ils tiennent toujours l’attention du spectateur
ils proposent, que les spectateurs brûlent d’envie de connaître leurs sentiments . Il faut, de plus, que le parti qu’on prendra ait
et ; je m’en suis servi pour faire connaître à Mithridate les secrets sentiments de ses deux fils. » On ne peut prendre trop de p
ctère est aussi essentiel que de l’établir avec force. Il faut que le sentiment dominant se montre sous des formes toujours nouve
outes les autres ! Mithridate vaincu, amoureux, jaloux, incertain des sentiments de Monime, arrive dans Nymphée. Après le reproche
. L’art consiste à déployer le caractère d’un personnage et tous ses sentiments , par la manière dont on le fait parler, et non pa
on violente, et qu’on ne voie, dans cette indécision même, l’effet du sentiment dominant qui les emporte. Tel est Pyrrhus dans An
la fois naturels et attachants ; il ne faut jamais leur donner de ces sentiments trop bizarres, dont les spectateurs ne sentiraien
t intéressant, il faut que le spectateur le suppose au comble, que ce sentiment subsiste depuis longtemps, qu’il ne soit pas né d
t, ne paraît plus favorable à la comédie. La finesse, la vivacité des sentiments qu’elle inspire, les brouilleries, les raccommode
ou qui dit le contraire de ce qu’il veut dire ; qui est dominé par un sentiment qu’il croit avoir vaincu, ou qui découvre ce qu’i
sans doute sur ce que la possession refroidit les désirs, et que les sentiments du devoir ne sauraient être aussi vifs que ceux q
une passion vive ; ou ils n’ont pas mis dans leurs discours les mêmes sentiments de délicatesse, ni cette chaleur qu’ils prodiguai
s étroites du devoir ; que deux personnes soient l’une à l’autre, par sentiment , ce que la vertu exige qu’elles soient ; que leur
de l’amour de Valérie pour son époux, de la tendresse héroïque de ses sentiments , du respect qu’elle mêle à son amour, du ménageme
vertu et pour assurer son honneur et sa vie. Le concours de tous ces sentiments forme un caractère si passionné et si raisonnable
a vue d’une héroïne en qui la passion et le devoir ne sont qu’un même sentiment . Dans Absalon, Tharès a la même passion et le mê
es, de si grands effets de générosité, de renoncement à soi-même ; ce sentiment est si doux, si sublime, si consolant pour l’huma
yle est, en général, la manière dont on exprime, par les paroles, ses sentiments et ses idées. Le style dramatique a, pour règle g
t être harmonieux, sans que cette harmonie dérobe rien à la force des sentiments . Il ne faut pas que les vers marchent toujours de
ortes de style dans la poésie, le style d’imagination, et le style de sentiment et de pensées. Le premier consiste à relever, à a
on commune ; il donne de la noblesse, de la grâce à tout. Le style de sentiment est celui qui tire sa force et sa beauté, de la f
qui tire sa force et sa beauté, de la force même et de la beauté des sentiments et des pensées qu’il exprime. Ces premières idées
e lorsqu’elle reçoit une affection vive, et qu’on appelle communément sentiment , touchent toujours, quoiqu’elles soient énoncées
Ils sont le langage du cœur. On ne s’arrête point à l’enveloppe ; les sentiments cesseraient même d’être aussi touchants, aussi su
ais de grandes expressions et des termes fort relevés pour énoncer un sentiment faible : rien ne choque davantage. Le style faibl
crainte, elle trouve un moyen d’intéresser notre amour-propre par un sentiment d’autant plus vif du contre-coup, que l’art de la
et la terreur. Je dis la pitié et la terreur ; car, quoique ces deux sentiments paraissent un peu différents quant à leurs effets
nons pour nous mêmes ce que nous voyons arriver aux autres. Ce double sentiment est celui qui agite le cœur le plus fortement et
amis. Cependant les auteurs semblent, depuis quelque temps, mettre le sentiment pénible de l’horreur à la place de la terreur et
ui élève et transporte l’âme à la vue d’une belle action ou d’un beau sentiment , est devenu parmi nous un des puissants moyens de
ols, dans lesquels on trouve toujours de la grandeur, il a fait de ce sentiment l’âme de son théâtre. L’admiration domine sensibl
ille est trop dangereux pour pouvoir être imité ; l’admiration est un sentiment qui s’épuise et qui demande à finir ; Corneille l
mble. Racine semble avoir, à l’exemple des Grecs négligé d’exciter le sentiment de l’admiration excepté dans Alexandre, où il imi
aire paraît être un des poètes qui ont le mieux connu la puissance du sentiment de l’admiration ; mais il l’a toujours combiné av
ale ! c’est qu’elle n’excite que l’admiration sans intérêt, et que ce sentiment cesse avec la surprise qui l’a produit. Person
une tragédie, sont des personnages surabondants, simples témoins des sentiments et des desseins des acteurs principaux. Tout leur
lenteur, parce que le poète y peut déployer, dans le personnage, des sentiments ou vifs ou délicats, aussi intéressants que le co
ule, sera donc une contradiction des pensées de quelque homme, de ses sentiments , de ses mœurs, de son air, de sa façon de faire,
ée. Le pathétique que l’opéra imite de la tragédie, consiste dans les sentiments , les situations touchantes, le nœud, les incident
assion qu’il a préférée est de toutes la plus féconde en images et en sentiments , celle où se succèdent avec le plus de naturel to
illage en amène le dénouement. Il n’y a pas dix vers qui ne soient en sentiments ou en images. Le sujet d’Armide est encore plus s
encore plus s’attacher à produire, dans les spectateurs, l’intérêt du sentiment . Les sujets tragiques ne sont pas les seuls qui s
e genre comique, c’est-à-dire les pièces de caractère, d’intrigue, de sentiment . Le comique de caractère peut être d’une ressourc
moyen de sortir de la monotonie éternelle d’expressions miellées, de sentiments doucereux, qui caractérisent nos opéras lyriques.
a abandonné au théâtre des Italiens, avec les pièces d’intrigue et de sentiment . Le genre pastoral trouve aussi sa place au théât
ppelle l’âge d’or, où le goût seul faisait le choix des amants, et le sentiment , leurs liens et leurs délices. C’est parmi nos be
ient offertes à l’imagination. Tout être vivant est sollicité, par le sentiment de son existence, à produire, en de certains mome
ensuite on a cherché à adapter au chant quelques paroles conformes au sentiment qu’il devait exprimer : le couplet et la chanson
’usage et la nécessité de la rime ont introduite sur nos théâtres. Le sentiment et la passion sont précis dans le choix des terme
cherche, une épigramme, un trait d’esprit, d’ingénieux madrigaux, des sentiments alambiqués, des tournures compassées, feraient la
nage ? N’est-ce pas refroidir l’auditeur, et détruire l’impression du sentiment  ? Cela est aussi disparate que de mettre en musiq
50 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »
lement chez l’homme ni plaisir ni déplaisir absolument pur : les deux sentiments se trouvent mélangés à doses inégales par l’art s
d’innombrables générations, la vue du soleil couchant est associée au sentiment de la fin du travail, du repos, de la satisfactio
umain depuis des siècles descend en nous avec les ombres du soir. Les sentiments esthétiques, aujourd’hui désintéressés, enveloppe
pas quand on l’abandonne à elle-même. « A l’état normal, dit-il, les sentiments vont toujours à leur vrai but ; les erreurs ne vi
té à la nature par la civilisation. Chez l’homme naturel et sain, les sentiments sont sains, en sorte qu’à chaque idée est lié un
sain, les sentiments sont sains, en sorte qu’à chaque idée est lié un sentiment d’une intensité correspondante et convenable. » L
dées ne l’est pas moins. Nous accordons que l’idée même doit se faire sentiment pour devenir force efficace, mais ici le sentimen
même doit se faire sentiment pour devenir force efficace, mais ici le sentiment n’est plus un simple résultat des lois de la séle
qu’il faut demander la raison primitive d’où résulte la connexion du sentiment avec la vie. II Causes physiologiques et psych
qu’un état d’équilibre et de calme vital, auquel est attaché un vague sentiment de repos et de bien-être. Un agent extérieur, son
imperfection de notre nature. Léon Dumont exagère la mobilité de nos sentiments jusqu’à en faire de simples transitions entre un
du bien-être primordial en peines et en plaisirs. Ce bien-être est le sentiment d’un surplus de force relativement persistant ; c
pris pour un état primitif. Bain33 soutient que nous pouvons avoir un sentiment sans plaisir ni peine : il cite la surprise comme
ns plaisir ni peine : il cite la surprise comme exemple familier d’un sentiment qui enveloppe seulement une excitation, et qui pe
ate dans son opposition avec le milieu. Plus tard seulement, quand le sentiment de la « résistance » mécanique aura perdu par l’h
de la sensibilité et de la motilité. La loi relative aux rapports du sentiment avec la durée consiste en ce que les plaisirs qui
ts de qualité dans la représentation, et que, dans la même mesure, le sentiment doit être déterminé par les variations d’intensit
e, dans quelque fonction. Pourquoi les ténèbres sont-elles liées à un sentiment de tristesse ? C’est qu’elles sont pour nous un a
interférences les tons se supplantent, se repoussent, s’arrêtent ; le sentiment de supplantation et d’arrêt se traduit, ici encor
mer la pensée même, produit un commencement de déplaisir. Pourquoi le sentiment du sublime est-il, comme l’a montré Kant, un méla
matériel devant l’idée intellectuelle. Nous avons ainsi à la fois le sentiment d’une infériorité physique qui nous affaisse et l
fois le sentiment d’une infériorité physique qui nous affaisse et le sentiment d’une supériorité morale qui nous relève ; nous m
ble et renaissons aussitôt dans le monde intelligible, c’est comme le sentiment d’une résurrection sous forme d’éternité : sub sp
our lui résister et que le corps ne fût pas bien disposé » ; c’est le sentiment de cette force qui produit en nous le plaisir. Au
douleur il y aurait donc extinction de la vie39. La jouissance est le sentiment du cours facile et progressif de la vie, mais, co
tte loi platonicienne d’essentielle et mutuelle relativité à tous les sentiments , même aux sentiments supérieurs. Selon lui, nous
d’essentielle et mutuelle relativité à tous les sentiments, même aux sentiments supérieurs. Selon lui, nous n’avons conscience d’
me aux sentiments supérieurs. Selon lui, nous n’avons conscience d’un sentiment agréable que s’il y a un changement en mieux perç
ctrine de Leslie et de Delbœuf, qui placent le plaisir dans le simple sentiment d’un équilibre normal41. Même dans l’acte de mang
équilibre n’est atteint que quand la satiété fait cesser l’action. Le sentiment d’équilibre ne constitue qu’un bien-être général
voie ouverte par les grands philosophes en définissant le plaisir le sentiment d’un surcroît d’activité efficace. Aussi la dépen
t bien le plaisir : — Oui, répond Rolph, mais le mobile actuel est un sentiment de non-satisfaction, c’est-à-dire de peine. Et il
r l’effet, par cette loi d’usure dont nous avons déjà parlé. C’est le sentiment de cette diminution, de cette perpétuelle déchéan
is la jouissance est, comme l’ont cru Descartes, Leibniz, Spinoza, le sentiment de quelque perfection actuelle, de quelque puissa
éveloppement de leurs fonctions. La faim, considérée par lui comme le sentiment primitif et universel, a pour objet l’appropriati
51 (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »
x vers. La forme métrique n’a pu paraître seule capable de rendre ces sentiments d’essor et d’extase que probablement parce qu’ell
nullement à évoquer ; de sa tentative résultera une notion et non un sentiment . Absolument parlant, les mots dans cet emploi son
se dressait » évoque ainsi, à côté d’une image assez peu précise, le sentiment d’exaltation et d’aise que donne la pensée d’un p
e, une image intellectuelle qui laisse dans l’esprit peu de place aux sentiments associés ; dans l’autre, au contraire, l’image es
s par une sorte de stoïcisme littéraire que Poe dissimulait ainsi ses sentiments . Il semble résulter de l’examen de ses contes que
uccéder des artistes passionnants non passionnés, réfractaires à tout sentiment artistique, fournissant, intacts d’émotions ficti
ue sans cesse dans ses descriptions, ses personnages, ses scènes, les sentiments qu’ils lui suggèrent ; ses procédés nous ont perm
ctateur, moins par le contenu réel de ce qu’il lui montre, que par le sentiment qu’il donne de l’état de conscience trouble et dé
part des hommes en sont fort loin. Il s’applique ainsi à susciter des sentiments d’élévation, de plaisir, d’admiration, de complai
e pour son bonheur et celui de sa race. Ils font appel de la sorte au sentiment de répulsion, d’horreur, de désespoir que cause c
eur, de désespoir que cause cette image de dégradation, mais aussi au sentiment de profonde sympathie, de pitié que cause la vue
pitié que cause la vue de cette humanité qui peine et se châtie. Ces sentiments transposés dans l’esthétique, c’est-à-dire dans l
es, Tolstoï l’est devenu peu à peu. On peut ainsi mesurer combien les sentiments influent sur la conduite et combien par contre ce
dans son œuvre, c’est la condition particulière d’instabilité de ses sentiments . Nous avons vu que de leur perpétuelle interféren
, tout en se diminuant. Le terme inévitable de cette affection est un sentiment continu de malaise et d’amertume, de déclin et d’
et de la foi en général. La peur et la pitié sont assurément les deux sentiments que satisfait la religion, et l’exagération relig
mysticisme, provient probablement aussi d’une exagération de ces deux sentiments , unie à la perversion de la perception dont cette
s où naît le mysticisme ; la plupart des personnes qui ont éprouvé ce sentiment ont souffert de névroses épileptoïdes ; le plus g
ourrice par l’exiguïté de ce qu’ils décrivent, et des homélies par le sentiment dont ils débordent. Cet éveil de sentiment était
nt, et des homélies par le sentiment dont ils débordent. Cet éveil de sentiment était tout moral, c’est-à-dire tel que les faits
saient une conduite bonne ou mauvaise à l’égard des autres hommes. Ce sentiment était encore tel qu’il devait forcément détermine
la conduite de Tolstoï lui-même, aussi bien que toutes ses idées. Les sentiments , nous avons eu l’occasion de le dire à plusieurs
foi calme et aussi rationnelle que le comportent ses mystères. Par un sentiment instinctif de la source de leur mal, les pessimis
n protecteur nécessaire qui applaudit et qui paie. Dans ce conflit de sentiments , appliqué à plaire à une catégorie d’êtres qu’il
ons l’autoriseront à satisfaire les prétentions de son orgueil. De ce sentiment de désespérée impuissance, du mépris qu’il éprouv
uvernement sous laquelle il végète. Nous avons déduit ici la forme de sentiment que marquent toutes les imprécations des littérat
me communément un livre que s’il agrée, s’il met en jeu un système de sentiments , d’idées, de souvenirs que l’on possède, s’il exp
é amoureuse de l’idée ont d’incontestables affinités de facture et de sentiment avec les plus pénétrantes pièces du Livre des cha
contient de ces pièces pures et profondes. Ailleurs ces analogies de sentiment sont troublées par le parisianisme, la subtilité
journalier et de plus grand dans la nature ; un rhythme chantant, un sentiment vague, rêveur, mystérieux. Cela est achevé et car
oncise et nuancée, de ses analyses Fragmentaires et profondes, de son sentiment de l’individuel en chaque être humain, de sa comp
s sont également soucieux des questions qui ont le don d’inquiéter le sentiment , du sens de l’existence, de la mort, de la vie fu
succès, à la violence, à l’ardeur inquiète dont ils ont exprimé leurs sentiments personnels dans leurs œuvres, à l’intensité et à
creusent davantage le problème, analysent mieux les sensations et les sentiments , reviennent de certaines thèses sentimentales exc
âme de chacun un reflet de la douleur et de la joie de tous, sont les sentiments qui conduiront nécessairement à la reforme de la
52 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »
à l’effort intellectuel est la croyance qu’il nuit à la sincérité du sentiment  ; on s’applique à ne pas employer son esprit, afi
parfois illuminé soudainement l’obscure intelligence. Il arrive qu’un sentiment violent, agitant toute l’âme, ébranlant à la fois
et les habitudes invétérées le font. Que de fois est-il arrivé qu’un sentiment généreux, même héroïque, n’a trouvé qu’une locuti
it du cœur et ne pas faire appel à son intelligence pour traduire ses sentiments , on est vite à court, et très embarrassé de parle
u’à le répéter ? Une fois le mot écrit, qui est la notation exacte du sentiment , le cœur qui déborde ne trouve plus rien à dire.
orbée dans le présent, toute repliée sur soi, elle ne contient que le sentiment pur, infini, inexprimable, et, à vouloir le rendr
érations et projets, viennent le soutenir et comme donner un corps au sentiment vague et flottant de sa nature. L’émotion s’expri
quis de pénétration et de finesse par l’activité habituelle, plus les sentiments se manifesteront avec clarté, avec intensité, ave
du cœur donne la mesure de l’esprit. Pour rendre toute l’intensité du sentiment qu’on éprouve, pour lui garder sa couleur origina
53 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »
aits cérébraux ne sont pas des impressions d’origine périphérique. Le sentiment de l’effort. Que la distinction des centres senso
ymphonie de Beethoven, elle n’éveille pas en moi la même symphonie de sentiments . Et non seulement l’état émotif est un tout, mais
encore un tout. En troisième lieu, nous avons toujours un ensemble de sentiments immédiats de changement. Nous n’avons point seule
, ni celle du potentiel, qui en est inséparable. Nous avons encore le sentiment de la transition même ou du changement. Enfin, — 
e en train de se produire et de changer. Par-là, ils méconnaissent le sentiment de la transition et rendent impossible la concept
moi et du non-moi sont des produits tardifs de la réflexion ; mais le sentiment du passif et de l’actif est immédiat, universel.
hors, réfractée et réfléchie en perceptions de toutes sortes. J’ai le sentiment d’une tension interne continue, d’une sorte d’app
tte continuité du désir, de l’attention, du vouloir qui nous donne le sentiment de notre existence continue. Sans doute, quand no
s nous l’attribuons à nous-mêmes ; par conséquent, nous conservons le sentiment d’un lien entre ce mouvement et ses antécédents i
d’une faculté en opposition avec l’intelligence vient elle-même de ce sentiment obscur d’un tout continu de réactions, qui formen
ne combinaison de passivités n’explique d’une manière intelligible le sentiment d’activité, et le vouloir-vivre est aussi clair e
u nom de la science. La question du mécanisme de la volonté, celle du sentiment de l’effort et celle des centres moteurs en sont
tension résulte d’une contraction des muscles de la tête et non d’un sentiment de décharge cérébrale. En effet, je sens la tensi
s sont peut-être la raison fondamentale qui nous fait attribuer notre sentiment de contraction extrême à la région de la tête, et
port aux copies de la sensation dans la mémoire. Si elles étaient des sentiments de décharge centrifuge, elles seraient des états
ntre, non seulement pour s’exécuter, mais pour se produire, il y a un sentiment d’effort mental et cérébral plus ou moins intense
nce divers, qui sont précisément la sensation et l’impulsion, avec le sentiment d’effort qui en est inséparable153. Outre les cen
lutionnisme des idées-forces. 153. Bastian admet, comme nous, que le sentiment d’effort « est lié au conflit d’idées et de motif
ion des muscles ait quoi que ce soit à faire avec la production de ce sentiment d’effort. » Il ajoute encore avec raison que, dan
l’existence de centres spécifiquement moteurs. D’où provient donc le sentiment d’effort ? « Il doit, répond-il, être partout l’a
54 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »
artificielles, dans un cadre irréel, il place un élément naturel, un sentiment vrai, qu’il oblige à découvrir son essence et ses
nd chose, de réel. Mais ces données serviront à mettre en lumière des sentiments de l’âme humaine, des effets de mécanique et de c
est la nouveauté de son théâtre. Molière avait de ci de là marqué le sentiment de l’amour de quelques traits vifs et justes : ma
e toute sa comédie. Il a découvert et décrit tout ce réseau subtil de sentiments entre-croisés qui forme l’unité apparente du sent
eau subtil de sentiments entre-croisés qui forme l’unité apparente du sentiment  ; il a noté toutes ces petites nuances, ces imper
mier de ces moments. Il excelle à marquer les origines insensibles du sentiment , les filets ténus dont le torrent se formera : da
blessant ; caressée ou irritée, dès qu’elle est émue, elle fouette le sentiment et fait doubler les étapes. Il en est du théâtre
s moments de jeunesse heureuse, épanouie, belle de sa plénitude et du sentiment qu’elle en a. Tous les hommes ont été, ou ont pu
est le témoin d’une modification-profonde qui s’est produite dans le sentiment du public. « D’où vient, disait La Bruyère, que l
es émotions, réelles ou possibles, de la sensibilité : c’est moins le sentiment que la conscience et surtout la notion du sentime
 : c’est moins le sentiment que la conscience et surtout la notion du sentiment . Une âme sensible est celle qui comprend les occa
e intellectuel et la pratique de la politesse, le plaisir est dans le sentiment  ; on ne sait plus agir. Mais, en même temps, dans
nt ; on ne sait plus agir. Mais, en même temps, dans cette société le sentiment est rare ; il n’en devient que plus précieux, et
il n’en devient que plus précieux, et transfère sa valeur à l’idée du sentiment , qui est son substitut ordinaire. Voilà comment a
a Chaussée eut un immense succès : les femmes surtout, plus avides de sentiment , se déclarèrent pour lui. Voltaire, si classique,
ades, des mots d’auteur, le développement minutieux et progressif des sentiments , l’exactitude du décor, et le naturel de la décla
res et sociales qui lui faisaient échec. Il semble qu’on en ait eu le sentiment  : car, vers la fin du siècle, après les bruyants
la conception du genre, et le droit de pousser l’impression jusqu’au sentiment et au pathétique ; ici encore on pourrait dire qu
55 (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »
erfs. III. Quelles barrières qui le contiennent et le dirigent. —  Le sentiment du réel et le sentiment du sublime. IV. Sa passio
ères qui le contiennent et le dirigent. —  Le sentiment du réel et le sentiment du sublime. IV. Sa passion pour le fait exact et
ime. IV. Sa passion pour le fait exact et prouvé. —  Sa recherche des sentiments éteints. —  Véhémence de son émotion et de sa sym
ée de sa conception. III. Comment la véritable histoire est celle des sentiments héroïques. —  Que les véritables historiens sont
rmis des animaux morts de mort naturelle, ce qui indique peut-être un sentiment brahminique étrangement perverti. Leur moyen univ
ur. Deux barrières tout anglaises ont contenu et dirigé celui-ci : le sentiment du réel, qui est l’esprit positif, et le sentimen
rigé celui-ci : le sentiment du réel, qui est l’esprit positif, et le sentiment du sublime, qui fait l’esprit religieux ; l’un l’
t lire son histoire de Cromwell pour comprendre jusqu’à quel degré ce sentiment du réel le pénètre, de quelles lumières ce sentim
’à quel degré ce sentiment du réel le pénètre, de quelles lumières ce sentiment du réel le munit ; comme il rectifie les dates et
rocs dans un continent submergé. De quelle ardeur, avec quel profond sentiment des mondes détruits dont elles sont le témoignage
c’est là son trait propre, le trait propre de tout historien qui a le sentiment du réel, de comprendre que les parchemins, les mu
nt que des enveloppes et des documents ; que le fait véritable est le sentiment intérieur des hommes qui ont vécu, que le seul fa
: l’histoire n’est que l’histoire du cœur ; nous avons à chercher les sentiments des générations passées, et nous n’avons à cherch
porels que la main manie et palpe en ce même instant. Il a si bien ce sentiment du fait, qu’il y appuie toute sa philosophie de l
attribue à l’univers. Une telle conception est la source véritable du sentiment religieux et moral. L’homme qui en est pénétré pa
et séparés de leurs alentours. Quel que soit l’objet, arbre, animal, sentiment , événement, il en est toujours de même ; il a tou
t et immortel. Si on l’applique à l’homme, on arrive à considérer les sentiments et les pensées comme des produits naturels et néc
chose ; ils s’en sont imbus si profondément, qu’ils en ont tiré leurs sentiments intérieurs et habituels, leur morale et leur cond
se correspondent ; c’est par elle que les deux nations sont sœurs. Le sentiment des choses intérieures (insight) est dans la race
Le sentiment des choses intérieures (insight) est dans la race, et ce sentiment est une sorte de divination philosophique. Au bes
loi. Il conçoit par l’exaltation, par la rêverie douloureuse, par le sentiment confus de l’entrelacement des êtres, cette unité
reste derrière nous, hors de notre vue1432. » Nous n’en avons que le sentiment , nous n’en avons point l’idée. Nous sentons que c
iver à lui, une voie autre que les idées claires ; vous préconisez le sentiment , l’exaltation. Si vous avez le tempérament triste
outes, mais surtout une règle à sa conduite ; il est tourmenté par le sentiment de son ignorance, mais aussi par l’horreur de ses
fils, ou nos petits-fils1442. » — Une fois le christianisme réduit au sentiment de l’abnégation, les autres religions reprennent
ulte du grand Lama, le papisme lui-même, interprètent à leur façon le sentiment du divin ; c’est pourquoi le papisme lui-même est
s liturgies, les formes religieuses, les conceptions dont se revêt le sentiment religieux, sont en ce sens des idoles, des choses
olâtrie plus grande. » La seule qui soit détestable est celle d’où le sentiment s’est retiré, qui ne consiste qu’en cérémonies ap
hique d’un protestant d’aujourd’hui. Quel que soit le culte, c’est le sentiment qui lui communique toute sa vertu. Et ce sentimen
le culte, c’est le sentiment qui lui communique toute sa vertu. Et ce sentiment est le sentiment moral. « La seule fin1444, la se
e sentiment qui lui communique toute sa vertu. Et ce sentiment est le sentiment moral. « La seule fin1444, la seule essence, le s
i ne sont point pratiques. Carlyle veut réduire le cœur de l’homme au sentiment anglais du devoir, et l’imagination de l’homme au
’homme au sentiment anglais du devoir, et l’imagination de l’homme au sentiment anglais du respect. La moitié de la poésie humain
Hegel et de Gœthe, et les a resserrées sous la discipline étroite du sentiment puritain1447. Il considère le poète, l’écrivain,
est peu de chose, le fond seul est important. Sitôt qu’un homme a un sentiment profond, une conviction forte, son livre est beau
autre mérite. Vous voyez à quel degré et avec quel excès Carlyle a le sentiment germanique, pourquoi il aime les mystiques, les h
ivains, il néglige les artistes ; en effet, la source des arts est le sentiment de la forme, et les plus grands artistes, les Ita
cielles et acquises, et que sa sympathie flexible l’introduise en des sentiments éteints ou étrangers. Le meilleur fruit de la cri
héiste ; comme être moral, déiste ; et j’ai besoin, pour exprimer mon sentiment , de toutes ces formes. » En effet, toutes ces lun
ros, une admiration soumise pour ceux qui sont vraiment grands ? » Ce sentiment est le fonds même de l’homme. Il subsiste aujourd
à laquelle tout aboutit. Là où Hegel mettait une idée, Carlyle met un sentiment héroïque. Cela est plus palpable et plus moral. P
pable et plus moral. Pour achever de sortir du vague, il considère ce sentiment dans un héros. Il a besoin de donner aux abstract
conception originale, et son siècle l’y a suivi. La connaissance d’un sentiment héroïque donne ainsi la connaissance d’un âge tou
les fragments épars qu’Hegel réunissait par une loi. Il a dérivé d’un sentiment commun les événements que les Allemands déduisaie
r cette idée maîtresse ; l’historien se sert d’elle pour retrouver le sentiment primitif qui les engendre et pour former la conce
t. III De là une façon nouvelle d’écrire l’histoire. Puisque le sentiment héroïque est la cause du reste, c’est à lui que l
Le premier et souverain moteur d’une révolution extraordinaire est un sentiment extraordinaire. À ce moment, on a vu paraître et
es âmes passionnées. Une révolution n’est que la naissance d’un grand sentiment . Quel est ce sentiment, comment il se lie aux aut
e révolution n’est que la naissance d’un grand sentiment. Quel est ce sentiment , comment il se lie aux autres, quel est son degré
l’anéantissement final, atteignaient, dans leur quiétude monotone, le sentiment de la fraternité universelle. Pour me faire l’his
ous y trouverons autre chose qu’une maladie noire. Il y a là un grand sentiment . —  Suis-je un homme juste ? Et si Dieu, qui est
qui a fait les puritains, et par eux la révolution d’Angleterre. « Le sentiment de la différence qu’il y a entre le bien et le ma
révolution faite à propos de surplis et de chasubles : il y avait le sentiment du divin sous ces disputes d’habits. Ces pauvres
non anéantir mon âme. Mon âme est à Dieu et à moi1462. » — Et le même sentiment qui les a faits rebelles les a faits vainqueurs14
vérifier par des textes les suggestions de leur propre cœur. C’est ce sentiment du devoir qui les réunit, les inspira et les sout
eux notre manière d’agir que notre manière de penser. Il y cherche le sentiment puritain, et comme il ne l’y trouve pas, il nous
rte, et la démocratie s’y agitera parmi les ruines, jusqu’à ce que le sentiment du divin et du devoir l’ait ralliée autour du cul
upposed to be, a thing called justice. Undeniably at least there is a sentiment in pig-nature called indignation, revenge, etc.,
ernier chapitre.) 1457. Loyalty, mot intraduisible, qui désigne le sentiment de subordination, quand il est noble. 1458. Sil
56 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255
t ; ses anciens souvenirs se seraient ainsi plus tôt réveillés, et le sentiment de sa force eût ranimé celui de sa vertu. Cette m
urs de l’affectation. Les souvenirs d’une grandeur passée, sans aucun sentiment de grandeur présente, produisent le gigantesque.
is pour l’apparence même de la déclamation, il a laissé tout faire au sentiment du lecteur. Les réflexions de Machiavel sur Tite-
r et la liberté ; ils aiment l’exagération de tout, et n’éprouvent le sentiment vrai de rien. Ils sont vindicatifs et néanmoins s
ns serviles. Ils sont esclaves des femmes, et néanmoins étrangers aux sentiments profonds et durables du cœur. Ils sont misérablem
s des défauts sans nombre, on trouve toujours de l’élévation dans les sentiments . L’amour espagnol, la jalousie espagnole ont un t
r espagnol, la jalousie espagnole ont un tout autre caractère que les sentiments représentés dans les pièces italiennes ; il n’y a
xagération de leurs paroles, l’on est convaincu de la vérité de leurs sentiments . Il n’en est pas de même en Italie. Si vous ôtiez
d’une plus haute importance, la gravité des formes à la légèreté des sentiments  ; et l’Arioste est le plus charmant modèle de ce
n’en existe point assurément entre la langue théologique et celle des sentiments du cœur ; et néanmoins c’était souvent avec le mê
cherchée qui aurait fini par étouffer pour toujours la simplicité des sentiments naturels. L’affectation est de tous les défauts d
est encore une des funestes conséquences de la recherche maniérée des sentiments , que d’inspirer le goût de l’extrême opposé pour
on pour les idées ; il n’a rien d’assez sombre pour la mélancolie des sentiments . C’est une langue d’une mélodie si extraordinaire
perfection de leur style. Les gradations de la pensée, les nuances du sentiment , ont besoin d’être approfondies par la méditation
iens36. Il est dans leur caractère de se réveiller tout à coup par ce sentiment au milieu de la mollesse habituelle de leur vie ;
équences que l’on doit tirer de la réunion de tous. La mélancolie, ce sentiment fécond en ouvrages de génie, semble appartenir pr
57 (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »
trui, solidaire des autres consciences, déterminable par des idées et sentiments impersonnels. Il est aussi difficile de circonscr
e le dix-huitième siècle avait fondé la physique et l’astronomie. Les sentiments sociaux se révéleront commedes phénomènes complex
iècles à venir. L’esthétique, où viennent se résumer les idées et les sentiments d’une époque, ne saurait demeurer étrangère à cet
l’intensité même et l’harmonie nécessaires pour nous donner l’actuel sentiment de la plénitude dans l’existence. La société reli
s céleste est l’objet d’une conviction intellectuelle, accompagnée de sentiments de crainte ou d’espérance ; la cité de l’art est
l’art est l’objet d’une représentation intellectuelle, accompagnée de sentiments sympathiques qui n’aboutissent pas à une action e
ez intense, dans le domaine de la représentation, pour nous donner le sentiment sérieux et profond d’une vie individuelle accrue
l’art maladif des décadents a pour caractéristique la dissolution des sentiments sociaux et le retour à l’insociabilité. L’art vér
58 (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle
duit et subjugué les imaginations, brisera les volontés, énervera les sentiments , et les réduira à l’intérêt personnel ? Les natio
on, de leur communication habituelle naît une certaine progression de sentiments , d’idées, de raisonnements que rien ne peut suspe
discordes mal éteintes, pourraient-ils avoir plus d’impartialité. Ce sentiment les ferait remonter à des causes plus générales.
ncement de son règne, il avait ébloui tout ce qui l’entourait, et les sentiments qu’il inspirait à ses courtisans s’étaient répand
naissaient les erreurs du roi, et savaient les juger, sans perdre les sentiments de respect et d’obéissance. Fénelon vivait au mil
énelon vivait au milieu de cette société, et y répandait ses vertueux sentiments . Là, on ne prenait pas occasion de décrier la mor
mal de ses hautes leçons, et dont la conduite accrut par la suite un sentiment qui commençait dès lors à se montrer ouvertement,
leurs productions une couleur particulière. Au lieu d’approfondir les sentiments et de les chercher dans leur propre inspiration,
par une route continue, le spectateur à partager la situation et les sentiments des personnages. Les imitateurs de Racine, croyan
tielle de leurs mœurs et presque de leur langage ; elle exprimait des sentiments habituels ; elle s’occupait d’usages journaliers 
livré à lui-même. Il faut qu’il nous dise ses propres sensations, ses sentiments , les peintures que s’est tracées son imagination.
chantes, qu’il cacha l’impuissance où il était de les développer avec sentiment et profondeur. Lamothe se fit, dans son temps, pl
is un abandon entier à son impression, une continuelle impétuosité de sentiment , une irritabilité si délicate et si vive, ont pro
l’envie, en se révoltant contre ses triomphes, excitèrent en lui des sentiments de colère. Cette opposition continuelle donna plu
de sa jeunesse ; rappelant une nouvelle génération au bon goût et au sentiment de l’ordre et des convenances, dont il avait vu l
scrupule dans la contexture de l’intrigue, ces gradations infinies du sentiment  ; ce n’est pas non plus la haute imagination et l
ertaine chaleur rapide de la passion, un abandon entier, une verve de sentiment qui entraîne et qui émeut, une grâce qui charme e
’aient point encore affaibli la force des croyances, l’exaltation des sentiments , la variété et la vigueur des caractères ; l’épop
sent Homère et le Tasse. Avec un caractère grave et mélancolique, des sentiments vrais et purs, le souvenir de l’infortune nourri
te surtout leur intérêt, c’est qu’elles servent à faire connaître les sentiments et les pensées du poète. On aime à voir la poésie
lle n’est qu’un vain arrangement de mots ! On suit ainsi le cours des sentiments de Voltaire, depuis son enfance jusqu’aux dernier
’histoire des vaincus ; ils n’abdiquaient ni leurs opinions, ni leurs sentiments . Xénophon, au milieu d’Athènes, ne cachait point
losophie simple et éloquente de l’antiquité, était loin d’avoir aucun sentiment ni aucun but coupable. Après cet ouvrage, tout co
toutes les absurdités, tantôt avec la raison du juge, tantôt avec le sentiment qui s’indigne : voilà ce qui anime d’un bout à l’
l’admiration des gens de bien. L’on doit ajouter que tous ces nobles sentiments sont accompagnés d’une continuelle modération, et
re âme, attristée par les révolutions, trouve surtout conformes à ses sentiments les auteurs qui ont vécu au milieu des déchiremen
tion de Racine, et à produire l’intérêt plus par le développement des sentiments que par le mouvement des situations ; d’autres vo
érité des personnages ; mais il leur reste la vérité de leurs propres sentiments , de leur imagination. Il suffit qu’ils fassent pa
ation de la nature. Mais il est écrit avec une verve et une vérité de sentiments qui entraînent. Nous ne songeons pas si les poète
a essayé de les peindre, il a employé des couleurs fausses. Mais les sentiments délicats, la douce et vraie sensibilité, les mouv
tte d’amour-propre. Gresset a semblé croire que cette absence de tout sentiment honnête et sympathique pouvait être une jouissanc
t une étude particulière de reconnaître les plus petits motifs de nos sentiments et de nos déterminations. C’était là son talent,
procéder, il ne reste plus que peu de place pour l’action et pour le sentiment . L’auteur a attaché tant d’importance à expliquer
stinguer l’une de l’autre ; c’est toujours un passage insensible d’un sentiment à un autre, décrit dans ses nuances successives.
ent les mouvements rapides et passionnés, en se bornant à peindre des sentiments doux dont l’analyse fait sentir le charme, en don
t devant ses yeux. En général, il s’est peu attaché à approfondir les sentiments . Une seule fois il s’est livré à ce genre ; et, s
vement ce qu’on a vu ou cru voir, réfléchir peu, ne pas développer le sentiment et ne l’affecter jamais, ainsi faisaient les narr
e Fénelon qu’il apprit à l’encourager et à le secourir. On éprouve un sentiment bien doux à voir un moraliste dépouillé de cette
si vain vis-à-vis des autres, porte en soi, et pour son tourment, un sentiment profond d’humilité que nourrissent la réflexion e
a mille fois éprouvées. Quand on vit sous les lois d’une religion, ce sentiment du mépris de soi, qui pervertit les uns et attris
nt du mépris de soi, qui pervertit les uns et attriste les autres, ce sentiment rend meilleur et plus heureux. S’il détruit les a
des philosophes chrétiens. Mais son âme, qui ne pouvait se passer de sentiments nobles et élevés, ne s’attachait pas à flétrir ce
nte, et cependant inférieure, éprouve presque toujours en lui-même un sentiment de révolte contre cette inégalité, dont la nécess
bien, une envie de perfectionner, qui leur faisait illusion sur leurs sentiments d’amour-propre. Ils prenaient ce besoin de régner
sympathie. Elles agissent d’une façon plus intime, et déterminent le sentiment , la volonté, l’action. Lorsqu’elles sont exactes
z l’homme ayant la notion de cause et d’effet. Partout et toujours le sentiment de son existence continuée lui donnera la notion
us apercevrez toujours dans son cœur une fibre destinée à ce genre de sentiments . C’est donc ce penchant de l’âme, c’est cette rév
Ce fut ainsi que, ne voulant plus, pour établir, la morale, partir du sentiment de justice et de sympathie qui vit dans l’âme de
vit alors l’athéisme lever un front plus hardi, et proclamer que tout sentiment religieux était une rêverie et un désordre de l’e
e n’étaient point connues dans le dix-septième siècle. On jugeait les sentiments et les idées, on les trouvait vrais ou faux, bons
ulu leur donner l’appui des causes finales : elles sont une preuve de sentiment , dont, sans doute, il sentait la nullité comme ar
la verve dans les mots, sans avoir un foyer intérieur de pensée et de sentiment . Le disciple le plus fidèle des philosophes de ce
ou par amour de cet ami : Helvétius ne nie pas qu’il existe en moi un sentiment subit et involontaire qui me porte à cette action
it et involontaire qui me porte à cette action ; il ne nie pas que ce sentiment étant dans le cœur de presque tous les hommes, il
résultats. Il y a tant de gens pour qui les mots sont tout, dont les sentiments reposent sur cette seule base, qu’il faut bien se
ité. Ce zèle pour la vérité, cet enthousiasme pour le génie, tous ces sentiments désintéressés qui font les sectes et les partis,
aucun rapport, aucune parenté avec nous, n’aurait pu inspirer que des sentiments froids et pour ainsi dire abstraits. L’abbé de Ma
ouva les armes dont on voulait alors la dépouiller, l’éloquence et le sentiment . Mais, il faut en convenir, cette philosophie ren
tres, il a ébranlé ce qui sert de base à la vertu et à la justice, le sentiment du devoir. C’est là, à ce qu’il nous paraît, le v
, malheureux qu’il était, que le devoir, loin d’être une barrière aux sentiments de l’homme, est au contraire leur application bie
. Par un retour nécessaire, si l’on vient, au contraire, à porter ses sentiments hors des limites imposées par la société, elle se
les devoirs imposés par la société ; ils les accusent d’étouffer les sentiments naturels, et ne s’aperçoivent pas que les devoirs
, et ne s’aperçoivent pas que les devoirs ne sont autre chose que des sentiments permis et consacrés. Pour Rousseau, jamais l’acco
sible. Toujours il s’était rencontré dans une position fausse, où ses sentiments étaient déplacés ; aussi accusa-t-il de ses malhe
accusait sans doute aussi de ses fautes ; et il nourrissait ainsi un sentiment d’aigreur et d’hostilité contre la société, où so
lusions, qui, en s’isolant des circonstances réelles, vivent dans les sentiments les plus sublimes. Leur tête est exaltée, ils res
tueux avec une force extrême, ils ne peuvent se croire coupables. Les sentiments leur paraissent avoir plus de réalité que les act
sur la nature du talent. L’homme dont la vie marche d’accord avec ses sentiments les exprime simplement et sans efforts ; il y a d
ue c’est son seul bien ; il ne manque pas de vérité, ce sont bien des sentiments sincères qu’il exprime ; c’est bien son âme qui r
ne de Louis XIV, avait commencé à y joindre la peinture détaillée des sentiments , prit un caractère nouveau sous la plume de Rouss
quent que Rousseau, a peut-être mieux conçu le roman ; il a placé les sentiments élevés dans un ensemble de circonstances réelles,
dans de grossières erreurs sur la marche progressive des idées et des sentiments dans les enfants. Mais n’était-il pas juste qu’un
onforme à toute la philosophie de Rousseau. L’idée de la divinité, un sentiment vague de reconnaissance et de respect pour elle,
ons s’en ressentent ; mais un culte est l’application positive de ces sentiments  : c’est par cet intermédiaire qu’ils deviennent u
cela même dans une mauvaise direction, car il tend à faire naître un sentiment d’attaque et d’aversion contre l’ordre social, qu
t sur son âme, qui parlent à son imagination, qui excitent en lui des sentiments . Tel est le tableau de l’Univers dans ses rapport
nouveau ce qu’on avait éprouvé sans bien le définir ; on retrouve le sentiment qu’avait fait naître en nous l’aspect du cheval p
sentir ; elle exige plus que toute autre une imagination vive et des sentiments vrais. Le travail, la réflexion, l’étude, ne peuv
ui s’efforçait de peindre le langage d’une société où tout, jusqu’aux sentiments , était soumis à l’empire de la mode, où la frivol
de Diderot montraient un autre genre d’affectation. L’exagération des sentiments , la pompe des mots, la manie de rendre solennels
rte de verve dans l’expression, qui n’est cependant pas la chaleur du sentiment  ; mais il n’a su ni dessiner un caractère, ni app
sujet ; son esprit n’était point frappé de l’ensemble des objets. Le sentiment , exalté par la passion ou agrandi par l’imaginati
er plus avant, lui donne une action plus vive et plus délicate sur le sentiment du poète, et conséquemment sur celui du lecteur.
ntes moraux, qui retracent avec un grand charme des événements et des sentiments pris dans l’ordre habituel des choses. On lui a r
Goût, avaient indiqué cette route nouvelle ; ils s’étaient occupés du sentiment auquel on doit les arts de l’imagination, et non
le de Marmontel ; il analysa avec discernement et finesse le genre de sentiment qui caractérise les différentes formes dont se re
ions de l’esprit ; il rechercha les causes qui peuvent influer sur ce sentiment et le modifier ; il ne s’attacha pas à des règles
en nous les jouissances littéraires. Lire et admirer est en effet un sentiment  ; comme les autres il peut être fidèlement représ
ellé M. de La Harpe, qui avait plus fortement encore que Marmontel le sentiment de la littérature. Il fut aussi un poète plus dis
ou tel ouvrage en particulier, et s’attacha surtout à reproduire les sentiments que faisait naître en lui l’examen des écrits sou
démêler dans les chefs-d’œuvre, pendant qu’il néglige de s’occuper du sentiment qui les a dictés, des circonstances qui ont influ
fasciner la vue s’il eût essayé de partager ou même de concevoir les sentiments de ses devanciers. D’ailleurs, on commençait à av
soutenu. Personne ne sut composer un tableau tracé avec conscience et sentiment  : les uns firent des abrégés ou des extraits dépo
avait pas d’arène où l’éloquence pût servir d’arme pour défendre des sentiments personnels, où elle pût briller dans le combat, e
ns la société ; il fallait parler suivant son rôle et non suivant son sentiment . Cependant, un prêtre qui s’est toujours renfermé
établies et respectées au fond du cœur ; on n’y arrivait plus avec un sentiment de conformité et de sympathie ; tout au contraire
hommes et pour produire sur eux un effet plus sûr, on entre dans leur sentiment , ou du moins on cherche à ne point le blesser ; a
aine que Louis XV termina sa trop longue carrière. On vit avec un vif sentiment d’espérance le nouveau roi monter sur le trône. C
conditions se remplissaient d’auteurs et de philosophes ; à défaut de sentiments et de pensées, la plupart se nourrissaient de par
rprise, on vit, au milieu d’un siècle si éloigné de la simplicité des sentiments et de la peinture naïve de la nature, apparaître
estouches ou de La Chaussée. Il sut y répandre un intérêt doux et des sentiments exprimés avec charme et vérité. Fabre, son rival,
de leurs idées, à la pureté de leurs vues, et à la noblesse de leurs sentiments . Parmi eux, M. Necker se distinguait par un amour
sagesse et une modération inconnues alors. Il défendait la cause des sentiments religieux contre le torrent des opinions à la mod
produisit le premier ébranlement. Chacun s’abandonnait librement à ce sentiment sans réserve et sans remords. On s’imaginait que
reprises, non pas pour un but certain, mais pour la satisfaction d’un sentiment vague. Si on eût réclamé quelque privilège, quelq
eur esprit. Ils y trouvaient de quoi revêtir de noms honorables leurs sentiments personnels, qu’eux-mêmes ne démêlaient pas bien.
parti, aucune autorité ne voulut renoncer à couvrir ses actes et ses sentiments d’un vernis de raisonnement. Le plus fort voulut
âmes, et les laisser pour longtemps inquiètes et douteuses dans leurs sentiments , leurs désirs ou leurs opinions. Ceux qu’a rompus
u’elle impose ; bien qu’il soit le défenseur des vertus et des nobles sentiments , il veut y conduire par une route dangereuse. Les
’éloquence et de l’enthousiasme des peuples libres. Ce patriotisme de sentiments et d’idées fortifie l’esprit public et donne au t
se produisant sur le théâtre de la vie réelle, il se montre comme un sentiment de l’âme et se confond avec la vertu. Alors la pa
olossales. Et pourtant, Messieurs, au milieu de ce bouleversement des sentiments moraux, de cette perversion des consciences, il n
s comme Français ; non plus remplissant un office, mais professant un sentiment personnel. Personne n’ignore que M. de Sèze termi
ces projets, ces opinions, qui prétendent sauver l’État en péril ! Le sentiment de la justice est certain ; la conscience crie pl
e Louis les réflexions qu’ils se sont permises ; je leur pardonne les sentiments d’affection qui les unissent à celui dont ils ont
ud leur a ravis. C’est un deuil à la fois national et domestique. Ces sentiments de vénération ne tardèrent pas à se manifester. D
es méfiances disparaissent. Un calme heureux règne sur la patrie ; un sentiment mutuel de confiance et d’affection l’unit de plus
59 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300
si un peu de science nous éloigne, beaucoup de science nous ramène au sentiment des beautés ou des grâces domestiques ; et alors
se, positive, non angélique, non alambiquée, et aussi sans y mêler un sentiments étranger qui simule la passion et qui va par-delà
: Trop de savoir dépare la beauté… est agréable. La Rechute est d’un sentiment vrai, naturel, sans rien de forcé, ni du côté de
etraite ; on sent ce qui fait défaut à l’aimable poète : il a plus de sentiment que d’imagination, que d’étude et de science pitt
et la rendait trop ; lui, il ne la rendait pas. Tout à l’amour et au sentiment , il ne prenait pas garde à sa flore des tropiques
oix ces quatre vers, en indiquant ce qui les précède dans l’ordre des sentiments et ce qui les amène ; j’en appelai de l’Académie
fantaisie, aux descriptions ; tout sort et découle d’un seul et même sentiment . Il a traduit chaque fois ce sentiment à l’instan
t et découle d’un seul et même sentiment. Il a traduit chaque fois ce sentiment à l’instant même : son élégie est née toute voisi
t mollement     Des vers inspirés par les Grâces     Et dictés par le sentiment . Le mot est juste. Pour être un Tibulle entier,
ce n’est pas tant la passion élégiaque qui a manqué à Parny, c’est le sentiment large et naïf de la nature champêtre, ce qui fait
lques mois, quelques jours encore. Dans ce cœur pur et sans détour Le sentiment allait éclore. Mais le Ciel avait au trépas Conda
de ! à un certain moment, si vous la lisez avec attention, un étrange sentiment se laisse apercevoir : Elle me confondait avec s
t sa mourante flamme Remonta dans le ciel pour n’en plus revenir… Ce sentiment qui se trahit dans le détail et qui respire dans
e monsieur est fat ? il est flatté qu’on meure pour lui. » Dès que ce sentiment s’est laissé voir, tout le charme de la pièce est
60 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323
t de triste ; les larmes étaient au bord de mes paupières. Combien de sentiments ravissants se sont succédé ! Si je pouvais rendre
r jusqu’où elle est maîtresse de cette attention… Est-ce que tous nos sentiments , nos affections, nos principes, ne tiendraient qu
’aucune science vraie : « Quand on a peu de vie, dit-il, ou un faible sentiment de vie, on est plus porté à observer les phénomèn
parfaite, l’honnêteté, la bonté, la profondeur à force de candeur, un sentiment moral qui anime et personnifie ses recherches, qu
fférence me trouble et m’abat, je perds toute présence d’esprit, tout sentiment et toute apparence de dignité. Je sens que les au
tudes et de bien des variations morales de Maine de Biran est dans ce sentiment intime et radical d’impuissance et de faiblesse,
r, dit Cabanis, consiste dans le libre exercice des facultés, dans le sentiment de la force et de l’aisance avec lesquelles on le
t toujours en moi plus ou moins pénible, et je n’ai presque jamais le sentiment de force et d’aisance dans leur exercice. » Tout
er ; il entreprend plus d’un écrit philosophique ou politique avec le sentiment qu’il n’en finira jamais : Je fais un écrit poli
ou se sentent inspirés ! Ils ont confiance dans leurs idées et leurs sentiments , précisément parce qu’ils ne se les approprient p
seule conclusion que nous tirons, nous, lecteur vulgaire, de ce rare sentiment de satisfaction que nous le voyons éprouver quand
Y a-t-il un point d’appui, et où est-il ? — De même qu’en musique le sentiment dominant du musicien choisit dans la variété des
f unique, de même il doit y avoir dans l’être intelligent et moral un sentiment ou une idée dominante qui soit le centre ou le mo
inante qui soit le centre ou le motif principal ou unique de tous les sentiments ou actes de la vie. Malheur à qui ne se conduit p
ntérêts de ce monde et occupe exclusivement les hommes. J’ai alors le sentiment intime, la vraie suggestion de certaines vérités
i aurait par moments la perception des sons, un aveugle qui aurait le sentiment subit et instantané de la lumière, ne pourraient
lesse et les courtes limites de mes facultés physiques et morales. Ce sentiment de pitié ou de compassion réfléchie du moi sur lu
se communique aussi à la longue et il se transmet quelque chose de ce sentiment de tendresse et de commisération chez le lecteur.
61 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De la philosophie. »
représentent qu’une idée, parce qu’ils ne sont jugés que par un seul sentiment . Le philosophe, par un grand acte de courage, aya
ez-vous attacher votre existence à l’empire absolu d’une idée ou d’un sentiment  ? Tout est obstacle, tout est malheur à chaque pa
l instinct, qui appartient plus, je crois, à la nature physique qu’au sentiment moral, force souvent à conserver des jours dont t
tunes comme le spectacle de sa fin, à l’aide de l’intensité d’un seul sentiment et d’une seule idée. Rien cependant n’inspire aut
mment tout ce qui le blesse, il est dominé par son égoïsme ; et si ce sentiment pouvait avoir de l’énergie, il aurait tous les ca
r que trouve un philosophe dans la possession de soi, est de tous les sentiments , au contraire, celui qui rend le plus indépendant
le nourrit leur passion, loin de la détruire. L’âme, troublée par les sentiments qui l’oppressent, se persuade qu’elle soulagera s
plus que l’absence de la peine. Toute la nature semble se prêter aux sentiments qu’ils éprouvent alors. Le bruit du vent, l’éclat
ons pareilles, et font naître dans l’âme cette douce mélancolie, vrai sentiment de l’homme, résultat de sa destinée, seule situat
62 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400
oir ; mais l’imagination, la fleur, l’inspiration de la passion et du sentiment , lui échappent ; cela naît et recommence comme il
urtant un si petit nombre surnage, même un seul instant, j’éprouve un sentiment douloureux de voir tant de peines, tant de soins
ontrer tel accent, telle note, telle particularité d’expression et de sentiment qui ne se retrouvera plus. Mais, avant de nommer
n Gresset resté au séminaire, et rappelle quelquefois aussi le ton de sentiment du poète catholique breton, M. Turquety. À défaut
e à son inspiration française une veine de poésie allemande ; il a un sentiment domestique et naturel qui lui est familier, et l’
er une comédie en vers, Les Familles (1851), de M. Ernest Serret ; un sentiment pur, un style correct, nous y rendent quelque cho
s principaux tableaux du maître ; il y règne, d’un bout à l’autre, un sentiment élevé du sujet. On y voudrait, comme chez Poussin
u’il faudrait pour remplir le canevas, pour en couvrir la nudité. Les sentiments qui, dans leur ténuité, pourraient à la rigueur s
l’âme humaine à fond, et ne reculez pas devant la réalité creusée des sentiments . Ce que je préfère et ce que je choisis dans tout
s familiarisé avec leurs noms, c’est qu’en France ce n’est que par le sentiment et la passion dramatique, et aussi par un coin d’
ar ses Libres paroles (1847), où il a trouvé pour l’expression de ses sentiments , de ses doutes, de ses interrogations généreuses,
, et déjà fait aux épreuves de la vie, il prend l’homme avec tous ses sentiments de père, de fils, d’époux, d’ami, et il le place
ues. Cette seule nouveauté de situation produit dans l’expression des sentiments naturels et simples un véritable rajeunissement.
ner l’imitation avec une pensée philosophique plus avancée et avec un sentiment très présent de la nature. Sa Grèce à lui, c’est
éant divin ! Dans cette dernière partie, le poète, en traduisant le sentiment suprême du désabusement humain, et en l’associant
vers spirituels et amoureux, vifs et légers, d’une gaieté nuancée de sentiment . Un jeune ami, qui n’est pas loin de moi, et qui
mer. 63. [NdA] J’ai exprimé dans les pages qui précèdent mon dernier sentiment sur le poète distingué dont la veine ne s’est pas
63 (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)
ent perpétuel d’événements intérieurs, en un défilé de sensations, de sentiments , d’idées et d’images qui s’associent ou se repous
ion de la continuité semble impossible, que le sujet ne peut avoir un sentiment de croissance ou de décroissance continues. L’att
s phénomènes moteurs proprement dits et entrent pour une part dans le sentiment de l’effort. Le rythme de la respiration change,
entrent, par action réflexe, en une certaine tension et augmentent le sentiment de l’attention. » Pour Hartmann, l’attention « co
du sujet, qui sera complétée plus tard. Ainsi, nous ne parlons pas du sentiment de l’effort, parce qu’il est très rare dans l’att
it de l’art. — Trois périodes principales dans sa genèse : action des sentiments simples, des sentiments complexes, de l’habitude.
iodes principales dans sa genèse : action des sentiments simples, des sentiments complexes, de l’habitude. — Elle est un appareil
u’est-ce que diriger volontairement son attention sur un objet ? — Du sentiment de l’effort en général. — L’effort dans l’attenti
aintenir l’attention : aussi cet état est-il toujours accompagné d’un sentiment quelconque d’effort. Le maximum d’attention spont
tion volontaire, d’en retracer la genèse ; ensuite nous étudierons le sentiment d’effort qui l’accompagne et enfin les phénomènes
jets sur lui, c’est-à-dire par des états affectifs. Seulement ici les sentiments qui soutiennent l’attention sont acquis, surajout
ore un cas de genèse d’attention volontaire, greffé cette fois sur un sentiment sympathique, non sur un sentiment égoïste, comme
olontaire, greffé cette fois sur un sentiment sympathique, non sur un sentiment égoïste, comme dans le premier exemple. Le piano,
hronologiques. Dans la première, l’éducateur n’a d’action que sur les sentiments simples : il use de la crainte sous toutes ses fo
e période, l’attention artificielle est suscitée et maintenue par des sentiments de formation secondaire : l’amour-propre, l’émula
y a pas d’autres causes. Sous la forme volontaire, de même ; mais les sentiments sont de nature plus complexe, de formation tardiv
travail soutenu, il l’ignore ou le méprise. L’amour du travail est un sentiment de formation secondaire qui va de pair avec la ci
n des émotions, si nous avons de fortes raisons de ne pas traduire un sentiment au dehors et un pouvoir d’arrêt suffisant pour l’
nts moteurs de ces états de conscience. Nous avons, en pareil cas, le sentiment très net d’un effort soutenu. D’où viendrait-il,
r expérience que l’attention volontaire est toujours accompagnée d’un sentiment d’effort qui est en raison directe de la durée de
urée de l’attention et de la difficulté à la maintenir. D’où vient ce sentiment d’effort et quelle en est la signification ? L’ef
travail musculaire. Trois opinions ont été émises sur l’origine de ce sentiment  : Il est d’origine centrale : il est antérieur au
; il va du dedans au dehors ; il est centrifuge, efférent ; il est un sentiment d’énergie déployée ; il ne résulte pas, comme dan
ts produits ; il va du dehors au dedans ; il est afférent ; il est le sentiment de l’énergie qui a été déployée ; il est, comme t
W. James, etc.). Il est à la fois central et périphérique : il y a un sentiment de la force exercée ou sentiment d’innervation et
central et périphérique : il y a un sentiment de la force exercée ou sentiment d’innervation et il y a aussi un sentiment du mou
ent de la force exercée ou sentiment d’innervation et il y a aussi un sentiment du mouvement effectué ; il est d’abord centrifuge
ames dans sa monographie The Feeling of Effort (1880), et la thèse du sentiment d’énergie déployé, antérieur au mouvement, y a ét
cas de paralysie d’une partie du corps ou d’un œil, si le malade a le sentiment d’une énergie déployée, quoique le membre reste i
oique le membre reste immobile (ce qui paraît justifier la thèse d’un sentiment d’innervation centrale, antérieur au mouvement),
espondant  ou dans l’œil qui n’est pas paralysé. Il en conclut que ce sentiment est un état afférent complexe, qui vient de la co
forme aux lois générales de la physiologie que l’hypothèse qui lie ce sentiment à la décharge nerveuse motrice, l’appareil moteur
valoir la peine d’être signalés comme tentative d’explication : « Le sentiment d’effort de l’attention dans les divers organes s
’attention dans les divers organes sensoriels ne me paraît être qu’un sentiment musculaire (Muskelgefühl) produit en mettant en m
s sensoriels. On demandera alors : A quelle contraction musculaire le sentiment d’effort attentionnel peut-il être lié, quand nou
j’essayais de réfléchir. » Dans le passage suivant, Fechner décrit ce sentiment d’effort, d’abord dans l’attention sensorielle, e
attention du domaine d’un sens à un autre, nous éprouvons aussitôt un sentiment déterminé de changement de direction : sentiment
prouvons aussitôt un sentiment déterminé de changement de direction : sentiment difficile à décrire, mais que chacun peut reprodu
pidement la direction de l’attention de l’œil à l’oreille. De même le sentiment se localise diversement suivant que nous voulons
er le plus clairement possible un souvenir ou une image, j’éprouve un sentiment de tension tout à fait analogue à celui de la vis
t à fait analogue à celui de la vision ou de l’audition attentive. Ce sentiment tout à fait analogue est localisé d’une manière t
s organes extérieurs qui change, le reste de la tête ne donnant aucun sentiment de tension : dans le cas des souvenirs et des ima
ande importance que, dans certains cas, ils engendrent à eux seuls le sentiment de l’effort. Ferrier l’a montré, en s’appuyant su
t, on peut, sans mouvoir réellement le doigt, avoir l’expérience d’un sentiment d’énergie déployée. Voilà donc un cas net du sent
xpérience d’un sentiment d’énergie déployée. Voilà donc un cas net du sentiment d’énergie déployée, sans contraction réelle des m
e maintenant à la question  posée plus haut : Quelle est l’origine du sentiment de l’effort dans l’attention et quelle en est la
e partage entre tous les domaines sensoriels : il se produit alors un sentiment d’inquiétude et de malaise, de tension telle qu’u
exclues de notre étude, parce qu’elles relèvent de la pathologie des sentiments et de la volonté. Il est bien préférable de nous
ilité d’aller plus loin ou par quelque autre cause, elle éprouvait un sentiment d’angoisse avec des souffrances physiques inénarr
retrouver — noms d’indifférents ou d’inconnus (onomatomie)   mais le sentiment d’angoisse qui l’accompagne ordinairement doit la
ompagnent indiquent une neurasthésie : douleurs à la tête, névralgie, sentiment d’oppression, trouble de la motilité, des vaso-mo
es facultés restent en dehors… Quoique d’ordinaire on ne perde pas le sentiment [la conscience] , il m’est arrivé d’en être entiè
ée : ceci a été rare et a duré fort peu de temps. Le plus souvent, le sentiment se conserve, mais on éprouve je ne sais quel trou
soulignés plus haut : « Il m’est arrivé d’être entièrement privée du sentiment . » « Cette manière d’entendre cesse quand le ravi
’une anomalie de la sensibilité des muscles, ces malades n’ont pas le sentiment de la fatigue. » En même temps, les sensations, l
fatigue. » En même temps, les sensations, les images, les idées, les sentiments se succèdent avec une telle rapidité qu’ils attei
ésordonné. Il se produit alors un moment d’arrêt ; nous avons même le sentiment d’une adaptation au moins partielle et temporaire
r au lecteur, en courant et sous forme d’épisode, une psychologie des sentiments . Je me propose seulement de montrer que, par ce s
ent être cherchées bien plus bas  dans l’intimité de l’organisme. Les sentiments , émotions, passions, ont leur source primordiale
64 (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27
nimal social, et de l’homme, individu égoïste. Notre vie entière, nos sentiments , nos idées, notre conduite font saillir continuel
âché de la compenser par une immense quantité d’idées suspectes et de sentiments factices. Et souvent les formes récentes de l’éth
t fait remarquer, vivent, au moins sous des formes rudimentaires, les sentiments religieux et les sentiments moraux. C’est qu’ici
moins sous des formes rudimentaires, les sentiments religieux et les sentiments moraux. C’est qu’ici nous avons changé les condit
e dieu qui lui dicte sa morale. De là des hésitations, des luttes, un sentiment naissant du devoir, et, selon les cas, des remord
tête basse, en évitant autant que possible mon regard et ma voix. Le sentiment et la lutte d’obligations distinctes, de tendance
nuellement et pour une part très importante, à faire et à défaire nos sentiments et nos croyances, à diriger notre conduite. Nous
erses. Il s’épanouit toute une floraison de pensées, de doctrines, de sentiments , d’actes qui naissent à l’occasion de ce désordre
esprit sur notre conduite, devient une partie de nos idées et de nos sentiments . Ce n’est qu’en pénétrant en nous, en s’assimilan
peut-être, les cas de violence mécanique — si ce n’est moi-même, mes sentiments et mes idées, mes impressions, mes images et mes
pre substance ? Ils sont parfois très forts en nous. Des idées et des sentiments qui les représentent deviennent instinctifs et co
rtains penchants égoïstes qui y trouvaient leur profit, un édifice de sentiments et d’idées qui viennent fortifier et seconder la
nie des intérêts et des désirs, comme aussi pour fortifier les divers sentiments , — respect, soumission, crainte, sens de l’indépe
e. Cet instinct social, c’est l’ensemble ou la résultante de tous les sentiments , de toutes les idées, de toutes les impressions,
u repoussé, parfois ouvertement, parfois d’une manière sournoise, les sentiments et les idées qui naissent continuellement, en mêm
ce, illusoire et nécessaire peut-être, de doctrines, de croyances, de sentiments , de passions qui devaient adapter l’homme à la vi
65 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »
du langage, qui est le moyen de communiquer à autrui ses idées et ses sentiments . Mais, de ce principe, faut-il conclure que la lo
mpathique, et à établir ainsi une communion sociale ayant pour but le sentiment commun du beau. Nous avons donc ici au moins troi
qu’il fait penser et sentir en vertu de l’association des idées. Tout sentiment se traduit par des accents et des gestes appropri
ents et ces gestes pour faire pénétrer dans l’âme, par suggestion, le sentiment qu’ils expriment. Il n’est donc pas vrai que le s
uvement des pensées ;  » il faut ajouter à l’ordre et au mouvement le sentiment , seul moyen d’éveiller la sympathie. Nous ne symp
 le style est l’homme. » Le vrai style naîtra donc de la pensée et du sentiment mêmes ; il en sera la parfaite et dernière expres
les faisant vibrer elles-mêmes. Le goût, nécessaire au style, est le sentiment immédiat de lois plus ou moins profondes, les une
ortion entre la longueur de la phrase et la puissance de l’idée ou du sentiment . Un membre de phrase plus long contient souvent u
produire ainsi la vibration sympathique et à faire partager tous les sentiments de l’orateur. Quant au style poétique et propreme
ues, précisément parce qu’elles éveillent une multitude d’idées ou de sentiments qui enveloppent les objets comme d’une auréole. E
e qui en dépasse la forme finie et éveille plus ou moins vaguement le sentiment de l’infini, par cela même celui de la vie, qui e
ntroduire. Le style est poétique quand il est évocateur d’idées et de sentiments  ; la poésie est une magie qui, en un instant, et
correct, souvent beau, presque jamais poétique, d’autant plus que le sentiment de la nature, c’est-à-dire de la vie universelle
rités, mais de nous faire éprouver à la fois deux sensations, ou deux sentiments , ou un sentiment par le moyen de la sensation, ou
s faire éprouver à la fois deux sensations, ou deux sentiments, ou un sentiment par le moyen de la sensation, ou une sensation pa
timent par le moyen de la sensation, ou une sensation par le moyen du sentiment . La science montre les rapports abstraits de tout
intéresser non seulement la sensation, mais encore l’intelligence, le sentiment , la moralité. Aussi la poésie peut-elle très bien
lque chose de leur forme pour leur donner le caractère profond du pur sentiment . Les exemples les plus frappants de ce genre de f
e sympathie par lequel nous entrons en société et en communication de sentiment avec des choses qui paraissaient d’abord insensib
lair Que ferait en s’ouvrant une porte de l’air… 2° Transposition du sentiment en sensation.                                   
u’elle descendait une pente266. » 3° Transposition de la sensation en sentiment . On peut éveiller une image très nette d’un objet
ment. On peut éveiller une image très nette d’un objet en excitant le sentiment qui en accompagne la vision ; l’image tire alors
e qu’on veut traduire. On se sert ainsi de la science pour arriver au sentiment raffiné. Cela est dangereux d’ailleurs et ne peut
entir, un mode nouveau d’exister272. » 4° Transposition des images et sentiments en actions : « Je m’en irai vers lui, il ne revie
ant ces actions, on a pour ainsi dire la moelle même des idées et des sentiments , rendus plus facilement communicables, car l’acti
à la mode aujourd’hui, elle est à sa place ; mais, quand il s’agit de sentiments ou d’idées à exprimer, la rime doit se subordonne
ion qui émeut vient de tout ce que les vers contiennent de mots et de sentiments . Ce qui est vrai, c’est que la rime finale est un
la rime ; elle appartient aussi aux idées, elle appartient surtout au sentiment , à tout ce qui renferme en soi un monde, prêt à r
es mots et des rimes ? Pourquoi ne ferait-il pas aussi s’accorder des sentiments et des pensées ? Pourquoi ne ferait-il pas, en qu
amènent successivement les visions les plus disparates, on éprouve un sentiment de vertige et de lassitude : on se frotte les yeu
à cette gymnastique de rimes, y subordonner tout le reste, pensées et sentiments , c’est ce que, fort heureusement, Hugo n’a point
rnier, mais bien de rendre avec fidélité toutes les idées et tous les sentiments dans ce qu’ils ont de plus particulier et de plus
uire le plus fidèlement possible tantôt l’idée abstraite et tantôt le sentiment , tantôt les systématisations de pensée et tantôt
etrouve dans toutes les manifestations sociales, y compris l’art. Les sentiments modernes, transformés par les idées scientifiques
s et philosophiques, sont de plus en plus complexes, l’expression des sentiments doit donc elle-même avoir besoin de moyens plus n
le poète a toute liberté, en présence d’un changement marqué dans le sentiment ou l’émotion, de changer aussi de rythme ; mais e
sme défini et merveilleusement, propre à l’expression sympathique des sentiments ou des idées : Le vers s’envole au ciel tout nat
rer sympathiquement les esprits, les faire « retomber » sur les mêmes sentiments et sur les mêmes paroles. 253. Voir la Philos
66 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »
’attaque et du repas ; elle fait donc renaître à un certain degré les sentiments et les mouvements impliqués dans les actes de pou
à la conscience que passif et contemplatif. En admettant même que le sentiment d’effort musculaire se ramenât à des sensations m
ramenât à des sensations musculaires afférentes, sans mélange d’aucun sentiment d’innervation centrale et efférente47, il restera
autre forme dans la force de tension, ainsi l’acte particulier et le sentiment particulier sont la suite de l’activité préexista
eprésentation sur le mouvement réel. C’est cet excès qui constitue le sentiment de puissance motrice. Mais, sous un autre rapport
e sentiment de puissance motrice. Mais, sous un autre rapport, il y a sentiment d’impuissance à réaliser pleinement, par le moyen
te pour réaliser les sensations ; elle produit donc à la fois : 1° un sentiment vif de puissance pour la réalisation des mouvemen
sentiment vif de puissance pour la réalisation des mouvements, 2° un sentiment vif d’impuissance pour la réalisation des sensati
d’activité intellectuelle tendant à se maintenir ; 2° une force comme sentiment , comme dépression ou surcroît de notre activité t
e peut tendre à être maintenue comme pensée et à être supprimée comme sentiment . Quand les deux forces de l’idée coïncident, il y
attention parce que nous désirons. C’est l’appétition produite par le sentiment présent de malaise ou de bien-être qui détermine
plication du premier mouvement par un pur mécanisme, non précédé d’un sentiment de peine ou de plaisir (Spencer) ; 2° l’explicati
n des forces emmagasinées est accompagnée, du côté mental, d’un sourd sentiment de plénitude, qui a tout ensemble son agrément et
es mouvements en tous sens, sans aucune espèce de but : il éprouve un sentiment d’aise, de plaisir même : le résultat sera la con
67 (1841) Matinées littéraires pp. 3-32
ration aveugle et irréfléchie, elle se complaît à éveiller en nous le sentiment du beau, en nous faisant partager son enthousiasm
cœur même y trouvera de nobles élans, de généreuses inspirations. Les sentiments élevés, les hautes vertus que la poésie, l’éloque
l’agitent, des passions qui le dominent, pour revêtir des idées, des sentiments qui lui sont étrangers ? La griffe du tigre se fa
u’à nous par les misères de l’humanité. À Dieu ne plaise qu’un pareil sentiment nous anime dans nos études biographiques et litté
sens, pour indiquer que le goût au moral devait être le résultat d’un sentiment intime de notre esprit, comme il l’est, au physiq
ruit ? C’est que les uns aiment et admirent sans savoir pourquoi, par sentiment , et que les autres se rendent compte de leur admi
le raisonnement. Nous pensons donc que le goût peut être défini : le Sentiment d’accord avec la Raison. Nos sentiments étant plu
le goût peut être défini : le Sentiment d’accord avec la Raison. Nos sentiments étant plus ou moins vifs, d’après notre nature, e
ifférents, et bientôt nous obtiendrons par cette étude comparative le sentiment du vrai beau en peinture ; et ce sentiment, c’est
cette étude comparative le sentiment du vrai beau en peinture ; et ce sentiment , c’est le goût. Supposons maintenant qu’il s’agis
nous verrons si les caractères sont bien pris dans la nature, si les sentiments sont en rapport avec les caractères, et si le sty
rapport avec les caractères, et si le style est en harmonie avec les sentiments . Cet examen répété sur plusieurs poèmes nous perm
saurons encore pourquoi il nous plaît. Nous aurons mis d’accord notre sentiment et notre raison ; nous aurons formé notre goût. L
raison ; nous aurons formé notre goût. Le goût, étant une affaire de sentiment et de raison tout à la fois, se distingue par deu
és principales : la délicatesse et la pureté. La délicatesse vient du sentiment , la pureté tient à la raison. Il en résulte que,
ur la délicatesse, les autres pour la pureté, selon que chez elles le sentiment l’emporte sur la raison ou la raison sur le senti
e chez elles le sentiment l’emporte sur la raison ou la raison sur le sentiment . La délicatesse du goût sent mieux les beautés de
eté. Heureux celui dont le goût réunit la délicatesse à la pureté, le sentiment à la raison Une objection s’élève contre ce que n
s ne vous en dissimulons point la gravité. Si le goût s’appuie sur le sentiment et la raison, deux choses qui semblent immuables,
les hommes, à quelque siècle, à quelque pays qu’ils appartiennent, un sentiment inné du grand et du beau, que la raison développe
ude et le geste. Cette seconde manière d’exprimer nos pensées et nos sentiments , qu’on nomme pantomime, est trop intimement liée
lètement nul. Que sera-ce donc, si au lieu d’avoir à lire nos propres sentiments , nous servons d’interprètes aux pensées des autre
uis aucun progrès à cet égard. Tout est laissé à l’intelligence et au sentiment du lecteur pour captiver l’esprit, émouvoir le cœ
68 (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »
1840. Cette ébauche du Centaure me frappe surtout comme exprimant le sentiment grec grandiose, primitif, retrouvé et un peu refa
t à distance par une sorte de réflexion poétique et philosophique. Ce sentiment -là, par rapport à la Grèce, ne se retrouve dans l
Corneille, Malherbe, Boileau n’avaient que très peu ou pas du tout le sentiment grec. Corneille adorait Lucain et ce genre latin,
omère contre Perrault, combien il y avait peu, de part et d’autre, de sentiment vrai de l’antique. Mais La Fontaine, sans y songe
is La Fontaine, sans y songer, était alors bien plus grec que tous de sentiment et de génie : dans Philémon et Baucis, par exempl
pelle Isocrate. 3º Au xviiie  siècle, en France, on est moins près du sentiment grec que jamais. Les littérateurs ne savent plus
oyage d’Anacharsis (si agréable et si utile d’ailleurs), accrédita un sentiment grec un peu maniéré et très parisien, qui ne remo
69 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »
Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. Après ce sentiment malheureux et sublime qui fait dépendre d’un seul
pend de la fortune, on n’attend rien de l’opinion, de la volonté, des sentiments des hommes ; et sous ce rapport, comme on a plus
ité : mais dans les passions morales, on ne peut être ému que par les sentiments de l’âme, et ce qu’on a d’égoïsme n’est satisfait
l avantage de ces passions physiques c’est l’agitation qui suspend le sentiment et la pensée ; elles donnent une sorte de personn
ut, est un plaisir pendant la durée de l’action. Sans doute, c’est un sentiment très pénible que craindre à l’avance le péril qui
untés de celle-là, parce qu’elle est une image matérielle de tous les sentiments qui s’appliquent à de plus grandes circonstances 
de tout chaque jour pour embellir le jour suivant. Et comme tous les sentiments qui ont le caractère de la passion, dévorent jusq
s son âme ; il y a quelque chose de desséché dans tout votre être, un sentiment d’isolement si profond, qu’aucune idée ne peut se
70 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353
nne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment Plus les hommes avancent en âge et plus leur ra
les raisonnemens philosophiques, et plus ils ont de confiance dans le sentiment et dans la pratique. L’expérience leur a fait con
ulu ni adopter ni bâtir aucun systême general de physique. Suivant le sentiment du chancelier Bacon, elles n’en épousent aucun da
e mon cheval, … etc. c’est l’expérience d’un cheval, d’une machine au sentiment de l’auteur, qui est ici préferée aux raisonnemen
dégoutante pour le lecteur. Ce que l’analyse ne sçauroit trouver, le sentiment le saisit d’abord. Le sentiment dont je parle est
que l’analyse ne sçauroit trouver, le sentiment le saisit d’abord. Le sentiment dont je parle est dans tous les hommes, mais comm
es oreilles et les yeux également bons, de même ils n’ont pas tous le sentiment également parfait. Les uns l’ont meilleur que les
que ceux qui ont la vûë courte, hésitent quelque-temps à se rendre au sentiment de celui qui a les yeux meilleurs qu’eux, mais dè
ls sont tous d’un pareil avis. De même tous les hommes qui jugent par sentiment , se trouvent d’accord un peu plûtôt ou un peu plu
71 (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »
agité sans cesse de la plus féminine façon, par tous les mille petits sentiments que l’écrivain anglais ne peut s’empêcher de ress
tions, de ses perceptions totales ou fragmentaires, que sous forme de sentiments , d’affections, de passions, d’émotions d’aversion
et ce qu’il veut en faire penser. Cette perpétuelle intervention des sentiments de l’écrivain ne se marque nulle part d’une maniè
use et passionnée, chez laquelle éclate tout à coup le grand flot des sentiments , malgré l’étroite et toute positive éducation qu’
l’image soit une caricature, il faut qu’elle éveille par elle-même le sentiment de dérision ou d’aversion que l’artiste désire su
que l’outrance dans l’expression des mille émotions du romancier, les sentiments auxquels il fait appel chez ses lecteurs, ne saur
e méprisant on à l’ironique retour sur soi, elle comprend la gamme de sentiments qui va de l’amusement bienveillant à la dérision
ne et dans l’évocation audacieuse de celle d’autrui. Franchissant ces sentiments que caractérise encore un élément marqué de mépri
ient son père et son mari, pour sentir sourdre en elle la révolte des sentiments cordiaux. À un degré de complexité moindre, on tr
uxure, de l’amour, de la colère, les sourds conflits des idées et des sentiments , des convictions et des actes qu’impose la vie. I
u de peine, qu’ainsi elles se transformaient presque immédiatement en sentiments , en émotions, et que celles-ci enfin, étant non p
de n’importe quel sujet en infinis développements, et comme c’est son sentiment qui le fait écrire et qu’au moment où il écrit, c
’est son sentiment qui le fait écrire et qu’au moment où il écrit, ce sentiment d’aversion, de bienveillance, de raillerie, const
l raconte. C’est qu’en effet ce qu’il pense, ce sont déjà presque des sentiments . Dans le définitif chapitre que M. Herbert Spence
consacré à ce phénomène mental, il est exposé que fondamentalement un sentiment diffère d’une perception, d’une connaissance, d’u
e aux émotions exerce sur les perceptions et sur la connaissance, les sentiments ont eux-mêmes des propriétés précises qui modifie
ndivisible, borné au même objet pendant sa durée, c’est-à-dire un. Un sentiment de colère n’est pas l’examen, la classification,
u de la chose qui cause la colère ; c’est exactement et uniquement le sentiment que l’on est en colère ; et ce sentiment est si h
exactement et uniquement le sentiment que l’on est en colère ; et ce sentiment est si homogène de sa nature, varie si peu de qua
mais non de nature. Il est donc évident, si l’on passe à un ordre de sentiments plus complexes, qu’un écrivain qui aura ressenti,
mêmes ne font faire à l’action aucun progrès sensible, c’est que les sentiments qui sont à l’origine de toutes ses inventions son
is l’habitude de communiquer au public ce qui l’émeut, il érigera ses sentiments en règle de morale universellement valable ; il s
ve et son insuccès sont plus notables que chez d’autres, c’est que le sentiment a plus nui en lui que ce n’est généralement le ca
pourtant si facile à s’agiter, assez d’ascendant pour l’émouvoir. Les sentiments que Dickens a exprimés dans ses livres ne compren
ntiments que Dickens a exprimés dans ses livres ne comprennent pas de sentiments intellectuels, de sentiments systématisés ; il ne
és dans ses livres ne comprennent pas de sentiments intellectuels, de sentiments systématisés ; il ne s’est pas enthousiasmé pour
de la passion, pour le progrès, pour la haine de la civilisation. Les sentiments qui l’ont ému ne sont guère que des nuances de l’
érile. Mais sa carrière et son art y ont gagné une enviable unité. Le sentiment bien plus que les idées étant ce qui constitue le
estent, en leur importance et leur subordination, la connaissance, le sentiment et la conception du monde. 1. Cette étude a p
72 (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »
prit et grâce. — 2. Brutalité et grossièreté de l’esprit du temps. Le sentiment national et l’idée de la mort. — 3. Villon ; sa v
rt. — 3. Villon ; sa vie : sa poésie. Sincérité de l’impression et du sentiment . Inspiration lyrique : personnelle et humaine. — 
Italienne qui sait le latin a quelque souci de la phrase, et quelque sentiment des beaux développements largement étoffés. L’eff
ique, et par ses exercices l’assouplit et l’élève. Qu’il rencontre un sentiment vrai (et il l’a eu, le même que chez tous les gra
ie pas souvent. Il a de petits fragments d’idées, de fines pointes de sentiments , une mousse légère d’esprit : avec goût — mot nou
muet, l’esprit immobile dans son horizon fermé : le cœur est vide de sentiment profond. Dans le soupir du prisonnier qui se voud
, je ne puis reconnaître un accent de patriotisme. Il n’a pas plus de sentiment national que de véritable amour. Charles d’Orléan
t en moi. Ce dernier trait, à peine indiqué, achève la figure. 2. Sentiment national et idée de la mort. Tel qu’il est, Ch
la dégradation universelle. N’est-il donc point au xve  siècle de ces sentiments généraux, qui font courir à travers une société,
spiration à quelque idéale et hautaine manière d’être ou d’agir ? Ces sentiments , dans l’ordre littéraire, sont comme une source p
antes et dégradantes. L’un, issu des profondeurs de la nation, est le sentiment national, inséparable de la pitié du pauvre peupl
e du roi Charles VII, il n’est pas jusqu’à Martial d’Auvergne dont ce sentiment ne relève la plate facilité. Telle chanson anonym
t des misères, dans l’anarchie morale et religieuse, s’exaspère en un sentiment aigu île l’anéantissement de la chair. La mort, i
urs, prédicateurs, nul n’y a manqué. On les retrouve encore, ces deux sentiments généraux, dans les deux œuvres capitales sur lesq
e une vie, tout un monde. Ses refrains ramassent nerveusement tout le sentiment d’une pièce. Çà et là, de tous côtés, surgissent
ation ; il pousse sur la pourriture de cette âme d’exquises fleurs de sentiment . On sait les strophes pénétrantes où, sortant des
ar un refrain énergique « qui mal voudrait au royaume de France ». Le sentiment patriotique, nous le savons, n’est pas le privilè
fait de Villon un grand poète : il est le poète de la mort. Voilà le sentiment général qu’il a rendu avec une très extraordinair
erve, comme sa vie. Le détail de son style est d’un artiste : il a le sentiment de la puissance de la sobriété : il serre l’idée
rétend que faire de la politique. Il y a des intérêts généraux et des sentiments publics, des intérêts privés et des passions pers
e du pouvoir royal, procurant la force et la prospérité de l’État. Le sentiment patriotique, en son âme froide et pratique, devie
re les accidents de l’individualité dans la personne royale, était le sentiment religieux, amour de Dieu, ou peur de l’enfer137.
nécessaire : la mort138. Et ainsi se retrouve chez lui le second des sentiments généraux du siècle. Puis il s’est élevé plus haut
énie de la race se dégage en lui avec une singulière netteté. Mais le sentiment de l’art lui fait encore défaut : c’est ce que la
73 (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »
on et l’autre de relâchement, qui se distinguent surtout en ce que le sentiment de l’effort est présent dans l’une et absent de l
ivre de la pensée qui se concentre et qui fait effort ? Même, dans le sentiment que nous avons de cet effort, la conscience d’un
articulation. Si nous nous arrêtons au milieu de la récitation, notre sentiment de l’« incomplet » nous paraîtra tenir tantôt à c
est quelque chose de malaisé à définir, mais dont chacun de nous a le sentiment , et dont on comprendra la nature si l’on compare
minée. Il y avait comme une note dominante de barbarie, de rapine, le sentiment qu’aurait pu me laisser un oiseau de proie fondan
ne sais si cette ressemblance aurait suffi à déterminer une nuance de sentiment aussi précise, et en voyant avec quelle obstinati
re que le mouvement de descente s’accentue. Enfin chacun de nous a le sentiment bien net d’une opération qui se poursuivrait en e
emandent de recourir au schéma pour les compléter. Mais quand j’ai le sentiment de l’effort, c’est sur le trajet du schéma à l’im
ion volontaire, celle qui s’accompagne ou qui peut s’accompagner d’un sentiment d’effort, diffère précisément ici de l’attention
en images concrètes, capables de recouvrir ces objets. Sans doute le sentiment de l’effort ne se produit pas toujours dans cette
nt de ce genre que nous avons conscience d’un effort intellectuel. Le sentiment de l’effort d’intellection se produit sur le traj
romancier ou le dramaturge, une thèse à développer en événements, un sentiment , individuel ou social, à matérialiser en personna
nnages créés par le romancier et le poète réagissent sur l’idée ou le sentiment qu’ils sont destinés à exprimer. Là est surtout l
xe ou mobile, c’est pendant son développement en images que surgit le sentiment d’effort intellectuel. En rapprochant ces conclus
du mouvement d’esprit qui peut, dans certains cas, s’accompagner d’un sentiment d’effort : Travailler intellectuellement consiste
péciaux ce mouvement de l’esprit (qui enveloppe peut-être toujours un sentiment d’effort, mais souvent trop léger ou trop familie
ues, d’oscillations, de luttes et de négociations, plus s’accentue le sentiment de l’effort. Nulle part ce jeu n’est aussi visibl
n’est aussi visible que dans l’effort d’invention. Ici nous avons le sentiment net d’une forme d’organisation, variable sans dou
mouvement sui generis de représentations fait-il partie intégrante du sentiment que nous avons de l’effort ? S’il est présent par
ous avons de l’effort ? S’il est présent partout où nous éprouvons le sentiment de l’effort intellectuel, s’il est absent lorsque
ons le sentiment de l’effort intellectuel, s’il est absent lorsque ce sentiment fait défaut, peut-on admettre qu’il ne soit pour
ntiment fait défaut, peut-on admettre qu’il ne soit pour rien dans le sentiment lui-même ? Mais, d’autre part, comment un jeu de
ns, un mouvement d’idées, pourrait-il entrer dans la composition d’un sentiment  ? La psychologie contemporaine incline à résoudre
la conscience, se plaçant au milieu et faisant une moyenne, érige le sentiment en état sui generis, intermédiaire entre la sensa
74 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97
il voulait être ému, échauffé, rajeuni par l’expression d’idées et de sentiments qu’il se définissait mal et qu’il cherchait encor
rure. En me livrant à la fois au souvenir de l’impression reçue et au sentiment présent, je peindrai doublement l’état de mon âme
de croire qu’en se confessant ainsi tout haut devant tous, et dans un sentiment si différent de l’humilité chrétienne, il faisait
chez Rousseau. C’est de lui que date chez nous, au xviiie  siècle, le sentiment de la nature. C’est de lui aussi que date dans no
t de la nature. C’est de lui aussi que date dans notre littérature le sentiment de la vie domestique, de cette vie bourgeoise, pa
es races aristocratiques et fines, douées d’un tact si exquis et d’un sentiment de raillerie si vif, ou n’aimaient pas ces choses
, mais élève de Rousseau, et qui n’avait pas beaucoup plus que lui le sentiment et la crainte du ridicule, M. de Chateaubriand, a
érieure, de celle qui est morale et humaine. Il est incroyable que ce sentiment moral intérieur dont il était pourvu, et qui le t
é de son vœu et de son regret : tant respire en toutes ses paroles un sentiment profond et vif du charme doux, égal et honnête de
d’apostrophes à la société et de représailles vengeresses ; avec son sentiment attendri du bonheur domestique et de famille qu’i
en des peintres ont usé depuis. En tout, comme peintre, Rousseau a le sentiment de la réalité. Il y a toutes les fois qu’il nous
les, et n’est pas du tout une Iris en l’air et insaisissable. Il a le sentiment de cette réalité en ce qu’il veut que chaque scèn
rin, pour que rien d’essentiel dans le dessin ne soit omis. Enfin, ce sentiment de la réalité se retrouve chez lui jusque dans ce
eau. Il a eu faim dans sa vie ; il note dans ses Confessions, avec un sentiment de bénédiction pour la Providence, la dernière fo
Ces pauvres Savoyards sont si bonnes gens ! Et il continue, avec ce sentiment de bonhomie, d’observation et de vérité naïve, à
uer cette fois le créateur de la rêverie, celui qui nous a inoculé le sentiment de la nature et le sens de la réalité, le père de
75 (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »
de morale des apologues. — Psychologie succincte des indigènes. — A) Sentiments  : 1° Sentiments affectifs. Sentiments de famille.
pologues. — Psychologie succincte des indigènes. — A) Sentiments : 1° Sentiments affectifs. Sentiments de famille. Conception de l
e succincte des indigènes. — A) Sentiments : 1° Sentiments affectifs. Sentiments de famille. Conception de la beauté. Instinct sex
Sentiments de famille. Conception de la beauté. Instinct sexuel. — 2° Sentiments religieux préislamiques. Sociabilité. Solidarité
connaissance. Charité. Humeur hospitalière. Respect de la vieillesse. Sentiments envers les animaux, envers les captifs. Vanité. S
. (V. La tête de mort). — « Un fils adoptif n’a pas pour son père les sentiments d’un fils » — (Guéhuel et damel). « La vérité doi
ions imaginables. 1°Sentiments affectifs. — Prenons d’abord parmi les sentiments affectifs l’amour des parents pour leurs enfants
l et le conte de B.-F. Kothi Barma). Continuant cet examen rapide des sentiments familiaux des noirs, nous en venons à l’amour con
ue confirment les faits — que le noir possède, fortement accentué, le sentiment de la famille. Il aime sa mère et honore son père
démarcation est malaisée parfois à tracer. Il semble pourtant que le sentiment soit pur encore dans le conte de Bala et Kounandi
e femme120, tout cela montre que la fraternité d’élection inspire des sentiments aussi forts pour le moins que la fraternité du sa
arti fructueux que tirent les marabouts et prêtres de toute sorte des sentiments religieux des naïfs… ce qui ne l’empêche pas, à l
. Cette idée prend rarement une plus grande extension pour devenir un sentiment s’apparentant au patriotisme. Quand le fait se pr
ons, —Ntyi vainqueur du boa, etc., etc.). Dévouement au maître. — Les sentiments d’affection qu’un maître peut inspirer à son serv
J’ai tendance à croire que, dans les manifestations apparentes de ces sentiments chez eux, il y a plus d’ostentation que de bienve
lles ce partage donnait lieu Auparavant. Idées. — Si, de l’étude des sentiments , nous passons à celle des idées, nous trouverons
76 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381
dont la voix fit toujours la destinée des ouvrages. C’est toujours le sentiment du public qui l’emporte, lorsque les maîtres de l
public à venir, qu’on me permette cette expression, qui en jugera par sentiment , ainsi que le public contemporain en avoit jugé,
que la décision des gens du métier a jetté dans le monde, balance le sentiment des personnes de goût et désintéressées, principa
s des gens du métier, elles aiment mieux le repeter, que de redire le sentiment de gens qui n’ont pas mis l’enseigne de la profes
sé, la plûpart des peintres et des poëtes ne jugent point par voïe de sentiment , ni en déferant au goût naturel perfectionné par
des gens du métier, préferablement à l’avis des hommes de goût et de sentiment . Suivre l’avis d’un homme qui n’a pas d’autre exp
es personnes, qu’elles étouffent du moins durant un temps leur propre sentiment pour adopter l’avis des gens du métier. Elles rou
77 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »
es êtres comme moi, dont l’esprit n’est comme le mien qu’une série de sentiments . Car, comment suis-je amené à croire que les être
re que les êtres que je vois marcher et que j’entends parler, ont des sentiments et des idées, qu’ils possèdent un *esprit ? Évide
sprit ? Évidemment ce n’est pas par intuition. Je vais des signes aux sentiments qu’ils traduisent ; ma propre expérience sert de
la matière ne sont rien autre chose qu’une possibilité permanente de sentiment . La théorie psychologique de l’esprit laisse ma c
pour l’immortalité : il est aussi aisé de concevoir une succession de sentiments , un courant de conscience121 prolongée éternellem
sèques écartées. Mais la théorie qui résout l’esprit, en une série de sentiments actuels, avec une base de sentiments possibles, c
résout l’esprit, en une série de sentiments actuels, avec une base de sentiments possibles, contient des difficultés intrinsèques
et l’avenir. « Si donc nous parlons de l’esprit comme d’une série de sentiments , nous sommes obligés d’ajouter, pour être complet
ments, nous sommes obligés d’ajouter, pour être complet, une série de sentiments qui se connaît elle-même comme passée et comme fu
e que l’esprit, le moi, est quelque chose de différent d’une série de sentiments actuels ou possibles ou bien d’accepter ce parado
e paradoxe, que quelque chose qui par hypothèse n’est qu’une série de sentiments , peut se connaître elle-même comme série. » La vé
78 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51
dramatiques et irrésistibles effets ajoutait encore à l’explosion des sentiments et leur donnait un caractère d’enthousiasme. Tand
tion, selon son langage ; ce fut l’heure où, sortant de la limite des sentiments individuels et de la divagation aimable des rêver
t dès lors beaucoup. Vers l’âge de vingt ans, il écrivit ces pages du Sentiment qui furent publiées en 1801. Mais avant ce livre,
qui ne fut jamais imprimé. Grâce à cette poétique conception et à un sentiment d’espérance qu’il nourrissait, la durée du siège
leurs morales qui arrivent comme une condition de la haute pensée, du sentiment profond et du génie. Pour peu qu’on chante, c’est
es diverses que la librairie de son père lui fournissait. Le livre du Sentiment atteste à chaque page cette indécision d’un talen
ries, d’affections, une longue phase individuelle, depuis le livre du Sentiment jusqu’au poëme d’Antigone qui est à la limite et
et comme il l’a dit souvent, s’ignorant elles-mêmes. Le livre sur le Sentiment est composé en entier, non pas de chapitres, mais
si dès lors elle avait su chanter, elle aurait exprimé plus d’un des sentiments dont la poésie de M. de Lamartine fut plus tard l
de Lamartine fut plus tard l’organe. Ce rapport qui existe entre les sentiments de M. Ballanche à leur premier état de spontanéit
l’originalité de détail, et M. Ballanche a pu retrancher le livre du Sentiment de son œuvre complète sans se montrer trop sévère
pouvait s’appliquer immédiatement à un peuple quelconque, l’auteur du Sentiment réclamait pour le caractère profond, historique e
puscule étonnant. Enfin, à travers le manque de direction du livre du Sentiment , et quoiqu’en somme l’espérance y domine, on y vo
quelque ami qui s’avance, le long du sable fin des mers. Le livre du Sentiment , publié en 1801, ne passa point sans être remarqu
, vint à Paris en 1801 ou 1802, quelques mois après la publication du Sentiment . Il alla voir tout aussitôt M. de Chateaubriand d
à cette pensée. La Harpe avait été fort frappé que, dans le livre du Sentiment , l’auteur eût appelé l’Élysée du Télémaque un vér
demment despotique, et, à partir de ce jour, il n’éprouva plus que le sentiment graduel d’une oppression croissante. Mais déjà de
ière littéraire d’Antigone ; aux divagations perpétuelles du livre du Sentiment a succédé une mesure grave, sobre, solennelle à l
généreux Hémon devait consacrer sous une forme idéale et antique les sentiments dont il était plein : « L’amour et le malheur ont
poëme parut l’année suivante, dans les pompes de la Restauration, un sentiment général y voulut reconnaître une princesse orphel
ue l’atmosphère où baignent ces idées qui ne sont quelquefois que des sentiments , il manque toute une portion, intraduisible en la
la masse de l’humanité conquérant successivement la conscience ou le sentiment de soi, la pudicité ou le mariage légal, et enfin
au que j’aime et que j’admire dans l’Orphée ; c’est là que circule le sentiment des temps incertains, cette musique du passé dont
ons primitives… Oui, j’ai plus que Virgile, incomparablement plus, le sentiment de ces choses que j’oserai appeler divines. » — «
et le régicide, à un tout autre point de vue que le sien et avec des sentiments contraires. Comme, à cette date, j’appartenais en
ui seraient curieux de savoir dans quel courant d’idées morales et de sentiments intimes je vivais alors, trouveraient une allusio
es dernières années, il en est qui se sont plu à relever chez moi des sentiments de méfiance et de scepticisme habituel, ils ne sa
qui avait toujours l’âme ouverte à l’admiration pour tous les nobles sentiments , fit qu’elle se prit à lui avec toute l’affabilit
79 (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340
ur ont faite les conditions de la terre. Qui pourrait dire combien de sentiments héroïques se sont allumés ainsi dans des âmes qui
rmi ses nombreux privilèges, possède celui de solliciter en foule ces sentiments dont l’apparition est si incertaine et si excepti
ie, jaillissant soudain, viendra troubler de son eau amère chacun des sentiments qu’il éprouvera ; il restera triste en face de se
ture de l’idiome original. Je ne nie pas que la musique n’inspire des sentiments très nobles, très purs et très élevés ; mais lors
cident, et il n’y avait pas de raison pour qu’elle n’inspirât pas les sentiments tout contraires, car, loin de nous arracher à nos
la même phrase, dans la même onde sonore. Cette confusion de tous les sentiments , cette impartialité pour toutes les manifestation
er un art si complaisant, qui m’expose à rencontrer et à éprouver les sentiments justement contraires à ceux que je cherchais. Rie
lais chercher une flatterie pour mes vices. Je sais que ce mélange de sentiments contraires, qui m’est odieux, ne déplaît pas à me
cœurs ne demandent pas à être surexcités et peuvent se contenter des sentiments qu’ils possèdent ; mais nos caractères auraient b
être un instrument de salut. Elle peut éveiller en eux l’intuition de sentiments plus nobles que ceux qu’ils éprouvent, le regret
te et nous corrompt, mais parce qu’elle nous raconte à nous-mêmes nos sentiments , nos passions, notre histoire morale tout entière
bué à former et qui peut se comprendre sous toutes les latitudes. Les sentiments qu’elle exprime ont toujours la fraîcheur de l’he
magnanime n’a pas moins souffert dans son âme que dans son corps. Ses sentiments ont sombré comme sa grandeur, ses pensées ont pâl
nglais du xive avec Shakespeare. C’est donc dans les différences des sentiments qui animent les deux littératures qu’il faut cher
mpagnon, mon maître et mon seigneur. Mais combien sont différents les sentiments qu’inspirent les personnages de la littérature es
nt, à mesure que je les contemple, je me sens presque pénétrer par le sentiment du bon Sancho Pança après qu’il eut goûté du gouv
rables aux tourbillons des plaines arides et brûlées, si bien que les sentiments de l’homme semblent s’être formés sur le modèle d
nous inspirent met en mouvement à la fois notre enthousiasme et notre sentiment du ridicule, et, du même aiguillon dont elle évei
ettement au pauvre d’être franchement vil et bas. Un pauvre qui a des sentiments élevés et généreux est un insensé qui n’est pas e
est un insensé qui n’est pas en équilibre avec lui-même, puisque ses sentiments ne sont pas en accord avec ses moyens d’action. Q
ment du Don Quichotte et la plus attristante de toutes, c’est que des sentiments nobles sont pour un homme de condition inférieure
; tu es plébéien sois franchement ignoble et butor. La hiérarchie des sentiments doit être réglée sur la hiérarchie des conditions
manqué ta vie. Don Quichotte prête à rire ; pourquoi ? Est-ce que ses sentiments sont ridicules ? Non, c’est que ces sentiments, q
rquoi ? Est-ce que ses sentiments sont ridicules ? Non, c’est que ces sentiments , qui seraient parfaitement à leur place dans le c
ervantes fut la voix qui exprima le touchant et douloureux mélange de sentiments du peuple espagnol à l’égard de ses maîtres, voix
même bêche et une même pioche nous creusent un même lit. » Voilà les sentiments politiques du peuple espagnol et sa fidélité mona
ne voix si sévère : « Quand donc, ami Sancho, te corrigeras-tu de ces sentiments de roturier ? » qu’on se sent tout humilié et tou
é dans une plus pénible situation d’âme et de cœur que Cervantes. Ses sentiments et ses facultés sont un amalgame d’éléments contr
ernes ; cependant je n’hésite pas à les employer pour caractériser le sentiment d’humanité qui est propre à Cervantes. Il est vra
ne où l’on sente le visionnaire et le fanatique. Il laisse percer des sentiments religieux, mais qui s’arrêtent à un noble enthous
de sa généreuse sottise, le repentir lui est venu, et il a éprouvé un sentiment de pitié pour ce pauvre chevalier qu’il faisait b
é et à la cruauté. Don Quichotte lui reproche à bon droit d’avoir des sentiments bas et des instincts de roturier. Si don Quichott
se présente, il prête l’oreille et surprend les murmures de tous ces sentiments secrets, et ce bourdonnement confus devient un la
pandue en France, c’est qu’aucun poète n’est grand s’il n’exprime les sentiments éternels de l’humanité, c’est-à-dire un certain h
e et exclusive. Il est incontestable que le poète doit reproduire les sentiments éternels de l’humanité, car sans cela les hommes
énération que la sienne ne le comprendraient plus ; mais que sont ces sentiments séparés du milieu dans lequel ils se meuvent, des
r un homme à conjuguer un verbe en restant toujours à l’infinitif. Le sentiment pur, en soi, n’existe pour ainsi dire pas, dans l
et que la figure domine la substance. Les poètes n’expriment pas les sentiments  ; ils en expriment les expressions, si nous pouvo
st-ce qui fait le charme des comédies pastorales de Shakespeare ? Les sentiments éternels de l’homme, ou l’expression, aimable et
de l’âme, comme un gracieux engouement de l’esprit, qu’ont revêtu ces sentiments  ? Me dira-t-on qu’Orlando, Célie, Rosalinde, le p
poétique, en relisant l’Hamlet de Shakespeare, source inépuisable de sentiments et de pensées, et vers lequel un invincible attra
eune fille ; rien n’est accusé en elle, ni penchants, ni passions, ni sentiments  ; elle n’a pas d’individualité morale, et sa naïv
les qualités philosophiques et scientifiques des temps modernes. Ces sentiments constituent une manière de vivre, non pas, il est
e mon affection pour lui et je me suis mainte fois reproché, comme un sentiment coupable, la sympathie qu’il m’inspirait. À l’âge
littérature chevaleresque et aristocratique. Avec lui s’éteignent les sentiments du moyen âge ; avec lui, la vie moderne entre en
culture d’esprit, à ce raffinement de pensée, à cette délicatesse de sentiments qui font l’orgueil et le charme de la vie. La vie
personnages et aux types d’autrefois ; adieu à ces passions et à ces sentiments dont le dernier accent expire avec le xviie  sièc
e de tous ces chevaleresques et royaux amants ; ils vont exprimer des sentiments passionnés qui enflammeront des millions de cœurs
mmeront des millions de cœurs5. L’idéalité dans la passion et dans le sentiment , a délicatesse d’âme dans l’amour, la perception
ège bien réel des classes élevées par la féodalité, cette idéalité de sentiment , plus précieuse que la grandeur et les couronnes,
l ; mais, aussitôt qu’ils parlent et qu’ils agissent, la noblesse des sentiments exprimés, l’élégance de l’allure et du geste, la
éal de la femme bourgeoise ? La pauvre Charlotte est à l’antipode des sentiments chevaleresques et de la vie chevaleresque. Il y a
ne comme un village de province, tandis que son esprit sera peuplé de sentiments , de passions et de rêves. Elle représente bien, l
qu’il existe chez lui la même contradiction entre la condition et les sentiments que nous venons de remarquer chez Charlotte, et q
ux et tout à fait irrémédiable : enfant d’un siècle nouveau, animé de sentiments nouveaux, dépourvu de tout préjugé, Werther a cru
mparfait et d’incomplet en lui, et cette pensée le tourmente. Il a un sentiment très vif de ses défauts et de ses ridicules, et i
s fécondes, plus larges, moins avares que les anciennes, et alors nos sentiments qui coulaient d’abord, semblables à de petits rui
toujours sans peine, qui sentons plus que nous n’agissons et dont les sentiments sont encore si nouveaux même pour nous, qu’ils no
mme les habitations où est venu loger tout un peuple de pensées et de sentiments avec lesquels nous ne sommes pas encore familiers
re caractère. De là vient aussi la disproportion qui existe entre nos sentiments et l’expression que nous leur donnons. Le sentime
existe entre nos sentiments et l’expression que nous leur donnons. Le sentiment est vigoureux et profond, l’expression est incomp
ot encore. Si par hasard dans les pages qui précèdent j’ai heurté les sentiments de quelques âmes sincères hostiles à Werther (il
obation de Goethe. Il semble qu’il ait éprouvé pour son héros le même sentiment que Cervantes pour le sien. Chemin faisant, il a
qu’il acceptait comme utile et même comme vraie dans la sphère du pur sentiment religieux. Et ce qu’il y a d’admirable, c’est que
ie tour à tour ces divers systèmes transformés en méthodes, avec quel sentiment exact de la valeur et de la mesure, avec quel tac
une simple grisette qui professe pour le noble comte juste les mêmes sentiments que vous pourrez observer chaque jour chez la pre
du rang, voilà le principe de l’amour de Claire pour Egmont ; mais ce sentiment , d’ordre assez peu élevé, suffit pour mettre en j
’âme normal est poétique, en ce sens qu’il est toujours occupé par un sentiment extrême ; elle craint, elle pressent, elle regret
lus héroïque que la composition n’en est romantique. Les idées et les sentiments chers aux instincts des classes moyennes en font
eine si en quelques passages on rencontre quelques faibles traces des sentiments et des idées particuliers aux anciennes aristocra
que son caractère avait montré de décision, et à l’expression de ses sentiments autant de fermeté que son cœur avait montré de ré
hardi rapprochement de ces deux noms ! Évidemment il ne prend pas ses sentiments à une source banale, l’écrivain qui a pu confondr
rti pris, qu’il a fallu traverser à notre auteur avant d’arriver à ce sentiment simple, hardi et vrai : Dante et Goethe sont deux
’esprit métaphysique et l’esprit poétique ? Et qu’y a-t-il au fond du sentiment religieux, sinon une contemplation métaphysique d
bizarre et incompréhensible, tant nous sommes habitués à attacher des sentiments profanes à l’idée de poésie. Vous figurez-vous en
proprement dit. Mais la ressemblance va plus loin encore ; car leurs sentiments sont de même nature que leurs facultés, et leurs
comme leurs génies, forme et structure pareilles. Chose curieuse, les sentiments de ces deux grands hommes ont donné lieu à autant
ses grands ouvrages poétiques ou romanesques exprimé directement ses sentiments personnels et pris la parole en son nom, nous en
que lui fait Béatrice et qu’il écoute les yeux baissés, quel genre de sentiment il avait pour sa femme Gemma Donati, et comment s
ens de Florence et des autres parties de l’Italie ; quels étaient ses sentiments pour ses maîtres, ses amis, ses ennemis, ses préc
à vol d’oiseau ? L’enquête répond qu’il n’est pas un seul des grands sentiments humains que n’ait porté le cœur de Dante : l’amou
se, la piété patriotique, l’héroïsme, la pitié. Ne croyez pas que ces sentiments si divers soient chez lui à l’état de nuance ou d
l’amour et de la compassion. Mais ce ne sont pas seulement les grands sentiments de notre nature que l’on rencontre chez Dante, ce
rticulièrement de rencontrer chez cet homme si grand l’expression des sentiments que l’on demande aux faibles et aux humbles, aux
simples paroles. Tel est, du reste, en général, le cas pour tous les sentiments de Dante ; ils demandent pour être compris un cœu
oins d’erreurs qu’une grande intelligence ; il n’en est rien. Trop de sentiments l’offusquent et l’embarrassent, aussi bien que tr
, car d’ordinaire le cœur ne peut porter sans fléchir plus d’un grand sentiment à la fois. Un grand amour, un grand désir de gloi
en trop épuisée pour trouver de la place ou de la force pour un autre sentiment . Il faut être amant, ou ami, ou patriote, ou fana
on Dieu aura le désir de dresser un autel à une idole vivante, et les sentiments naturels n’ont qu’une faible prise sur les cœurs
st emparé le patriotisme. Mais que faire d’une âme qui porte tous ces sentiments à la fois ? Junius Brutus, par amour de sa ville,
ux qu’il adore, et il respecte ceux qu’il damne. L’effet ordinaire du sentiment de la justice est de suspendre en nous le respect
ue sont harmonieusement unies chez Dante toutes ces contradictions de sentiments que nos faibles cœurs s’épuisent à réconcilier, e
ure a suffi pour remplir toute l’âme de Pétrarque, et tous ses autres sentiments ont été réduits à devenir les satellites et les s
contraire, l’amour de Dante pour Béatrix ne nuit à aucun autre de ses sentiments et ne trouble en rien l’équilibre de son être. Il
u poète : comment se fait-il donc qu’il la laisse libre pour d’autres sentiments  ? C’est que ce souvenir, pénétrant son âme à la m
ternel amour. Nous avons accordé que, pour Goethe, cette question des sentiments était plus sujette à controverse, parce que son i
nde pour qu’on puisse lui attribuer absolument le bénéfice des nobles sentiments exprimés par ses personnages. Nous ne pouvons jug
ethe, n’ait pas insisté plus qu’il n’a fait sur cette question de ses sentiments . Le cœur de Goethe ! quel bel essai il y aurait à
crate que Goethe, et qui ait jamais moins compliqué ses affections de sentiments étrangers à ce qui constitue proprement la passio
davantage. Jamais homme sage n’employa moins la contrainte envers ses sentiments et ne se montra moins tyrannique envers sa nature
unesse de Wilhelm Meister, pourquoi n’aurait-il pas éprouvé les mêmes sentiments que lui ? Est-il un de nous qui oserait accuser c
, nous montrerions aisément qu’il a su ne rester étranger à aucun des sentiments de notre nature. Il en est un au moins que ses dé
ami rompt au profit de son égoïsme l’égalité qui fait l’essence de ce sentiment . Pas un mot discourtois, pas une insistance pédan
ffet aucun caractère de ce genre. Un des traits de cette bonté est le sentiment profond du respect que l’homme doit à l’homme, se
bonté est le sentiment profond du respect que l’homme doit à l’homme, sentiment que personne n’a eu au même degré que lui. Il abh
laquelle elles ne retrouvaient ni la vie de l’histoire, ni la vie du sentiment , mirent tout leur espoir dans le chef invisible d
cice des pratiques pieuses ; l’association des âmes animées des mêmes sentiments religieux, conçue comme un moyen de faciliter cet
Mais il est aisé de voir que la vie mystique est incomplète et que le sentiment pratique conserve encore une grande part dans la
résence invisible des siècles écoulés, la persistance silencieuse des sentiments et des pensées des hommes d’autrefois. Tout ce qu
te la poésie du passé n’est pas dans des ruines cependant, ni dans le sentiment de majestueuse mélancolie qu’elles inspirent. Le
dit par un sourire pénétrant comme une lame d’acier qui me ramena aux sentiments de timidité qu’un tel personnage est bien fait po
pas la plume de l’illustre misanthrope, et, n’ayant d’ailleurs aucun sentiment personnel à mêler à cette description, je dois me
er votre âme et votre cœur de tout cet assemblage profane d’idées, de sentiments , de passions, sources d’erreurs et de mensonges q
s est l’auxiliaire le plus actif de la mort ; c’est celui de tous nos sentiments qui nous fait le mieux prendre la vie en dégoût e
ression de la tournure qu’a prise, vers le milieu de notre siècle, ce sentiment de l’ennui, qui depuis tantôt cent ans a joué un
Lasse d’espérer, fatiguée d’attendre, veuve depuis trop longtemps des sentiments qui donnaient un but à son activité, elle se tien
nature, ne voulant pas être calomniée, avait donné à l’homme dans le sentiment de l’amitié le moyen de contempler avec calme et
s connaissaient à fond tous leurs secrets. Comme c’est le seul de nos sentiments qui ne naisse pas de l’illusion, le seul qui nous
vation, car, si tu as en toi quelques bonnes pensées et quelques bons sentiments , il me semble que ce n’est pas au public, mais à
u d’ordre au milieu de ce chaos, et certains groupes de pensées et de sentiments réunis par les simples liens de l’affinité nature
riser complètement. Pour ma part, si je cherche à me rendre compte du sentiment qu’il m’inspirait, je suis obligé d’avouer que je
vouer que je le méprisais avec affection, et je crois que c’est là le sentiment qu’il inspirait à la plupart de ses camarades. Il
avant pour aller serrer la main du malheureux. Je ne sais quel vilain sentiment de mépris me retint et me fit détourner la tête ;
se détache quelquefois comme un accident de couleur. L’expression des sentiments est rarement tapageuse et bruyante ; mais, au mil
, qui se plaisaient presque exclusivement à la peinture abstraite des sentiments , auraient peut-être approuvé cette manière de pen
te que dans la victoire, je n’ai rien à changer à l’expression de mes sentiments d’autrefois. 2. Essai écrit à l’occasion du Don
gantua et le bon Pantagruel, un roi et un prince, expriment seuls des sentiments élevés ; Panurge est un personnage fort comique,
80 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »
enthousiasme d’un héros ont quelquefois aidé son génie ; et quand ses sentiments étaient honorables, ils le servaient assez ; mais
feu de cette passion dessèche, il est âpre et sombre, comme tous les sentiments qui, voués au secret par notre propre jugement su
us de détourner de l’ambition que de l’amour de la gloire. Ce dernier sentiment est presque aussi rare que le génie, et presque j
l’esprit, et de la fierté dans le cœur, pour démêler et repousser les sentiments que votre propre pouvoir inspire : si vous voulez
mmunes de la vie, on se fait illusion sur son propre mérite ; mais un sentiment actif fait découvrir à l’ambitieux la mesure de s
i commande de réussir ; il faut qu’il courbe, qu’il enchaîne tous les sentiments qui lui feraient obstacle ; il n’a pas seulement
mne, que la justesse de son esprit rejette, celui-là éprouve alors un sentiment pénible, indépendant encore de la réflexion qui p
t jugé comme la voix publique, qui conserve au-dedans de lui tous les sentiments élevés qui l’accusent, et peut à peine s’oublier
l’extérieur de la vie ; sa véritable source est tout entière dans nos sentiments . Dioclétien peut quitter le trône, Charles II peu
’amant de la gloire a une conscience, c’est la fierté ; et quoique ce sentiment rende beaucoup moins indépendant que le dévouemen
d’ardeur qui ne peut se nourrir de ses propres ressources ; c’est le sentiment le plus ennemi du passé, de la réflexion, de tout
t fait naître était la religion, qui soulève sans déchaîner, était un sentiment superstitieux, qui portait à changer de maître, m
81 (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129
se essentiellement sociale ; il a son origine dans les besoins et les sentiments sociaux ; il exprime moins l’originalité sentimen
e non une manifestation privée qui aurait son origine dans tel ou tel sentiment individuel, mais une « institution sociale » qui
ue la théorie de la sélection est forcée d’admettre, un homme doué de sentiments délicats et pacifiques ; évidemment cet homme ess
ène et hostile, c’est-à-dire si presque tous ses compatriotes ont des sentiments hostiles aux siens, il devra sans doute se plier
t triompher de plus en plus chez l’artiste la tendance à exprimer ses sentiments personnels et non plus ceux de la masse. L’histoi
parfois une cure d’âme, une station de psychothérapie, un exutoire de sentiments qui gênent la sensibilité, qui cherchent une issu
ve ; elle n’applique aux œuvres qui s’écarteraient trop du goût et du sentiment général que les sanctions négatives de l’indiffér
eux cette différenciation en arrive jamais à produire l’uniformité de sentiments souhaitée par Tolstoï. — Quant à Guyau, il oublie
âmes. Et il peut y avoir autant ou plus d’originalité de pensée et de sentiment chez un romantique ou un symboliste que chez un c
par contre funeste à la santé et à la force de l’organisme social. Le sentiment et la volonté de différenciation se convertit ais
livre de Μ. L. Bray : Du beau. Essai sur l’origine et l’évolution du sentiment esthétique (F. Alcan). Voir aussi Nietzsche : Par
utre part, la perception de pareilles simplifications rend intense le sentiment de la force… Sommet de l’évolution : le grand sty
82 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34
main. Il fallait faire un sacrifice d’amour-propre ou un sacrifice de sentiment . Je mis la main sur mes yeux, et je fis le choix
s dire qu’en publiant Les Confidences il sacrifiait l’amour-propre au sentiment . En parlant ainsi, il s’exagère un peu le sacrifi
systèmes avec ses croyances, ne voulut élever son fils qu’à l’aide du sentiment . À aucun moment, en effet, la règle n’intervient
lui tant déplaire ? Il avait, au milieu de son rêve, l’expérience, le sentiment de la réalité, le bon sens. C’est lui qui, dans l
enfants savent à cet âge, n’empêchaient pas que, sous le rapport des sentiments et des idées, mon éducation familière, surveillée
e, sans sortir des Confidences, dans l’ordre des choses de goût et de sentiment , que fait M. de Lamartine quand il nous parle de
de la phrase proprement dite, de ce que j’appellerai la rhétorique du sentiment . Cette rhétorique, qu’on ne saurait plus confondr
, lesquels eux-mêmes étaient devenus vers la fin la paraphrase de ses sentiments . Le volume ne prend tout son intérêt qu’à partir
naît un pittoresque vrai, sans trop de mélange du faux descriptif, un sentiment vif de la nature et de la condition humaine. M. d
de vérité pour inspirer confiance en ce qui est des faits ou même des sentiments . L’auteur s’y souvient, mais à peu près ; les por
ros les événements de votre jeunesse, mais revus et racontés avec vos sentiments d’aujourd’hui ; ou bien ce sont vos sentiments d’
s et racontés avec vos sentiments d’aujourd’hui ; ou bien ce sont vos sentiments d’alors, mais déguisés sous les couleurs d’à prés
83 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17
eux, la nature ; au fond de toutes vos théories littéraires il y a un sentiment , pas autre chose, analogue, non point au sentimen
téraires il y a un sentiment, pas autre chose, analogue, non point au sentiment large d’un homme libre de préjugés qui trouve bel
s toutes les belles femmes, chacune dans son genre de beauté, mais au sentiment étroit d’un petit propriétaire qui n’a d’yeux que
Molière, et vous avez bien raison. Mais vous avez tort de tirer de ce sentiment si juste des propositions universelles et des règ
empêcher d’avoir du plaisir. Saisissons dans leur fleur ces premiers sentiments délicats et fugitifs qui naissent en nous spontan
vant toute réflexion : la critique littéraire n’est que l’analyse des sentiments littéraires. Fions-nous à toutes les impressions
ez aux faiseurs de théories qu’au fond de tous leurs dogmes il y a un sentiment , pas autre chose, un sentiment étroit, exclusif,
au fond de tous leurs dogmes il y a un sentiment, pas autre chose, un sentiment étroit, exclusif, passionné, et puis vous donnez
ent étroit, exclusif, passionné, et puis vous donnez à la critique ce sentiment pour base ! De quelle façon pourrez-vous éviter p
84 (1864) Études sur Shakespeare
ur de tels effets, il faut que la foule s’assemble : les idées et les sentiments qui passeraient languissamment d’un homme à un au
s humaines, la piété est celle qui réunit le plus les hommes dans des sentiments communs, parce qu’il n’en est aucune qui les déta
pas, la poésie dramatique a invoqué la piété, parce que, de tous les sentiments auxquels elle pouvait s’adresser, celui-là était
re générale de l’homme, comme aux intérêts publics de la société. Les sentiments universels, les idées naturelles, les relations s
t s’armer de l’approbation publique et prendre pour point d’appui les sentiments universels qu’il aura su remuer dans tous les cœu
d’animosité ; cependant l’intérêt religieux dominait si peu tous les sentiments qu’en 1569 Élisabeth, l’enfant de la réforme, mai
parmi nous, le nom même des libertés publiques semblait oublié, où le sentiment de la dignité de l’homme ne servait de base ni au
conflit naturel et bizarre se formaient la puissance de l’opinion, le sentiment et l’habitude de la liberté : forces brillantes à
e s’assujettir à de vils emplois sans y joindre quelque idée, quelque sentiment qui les ennoblit : « Quand il tuait un veau, dire
une homme a exprimé en vers ce qu’il ne sent pas encore ; et quand le sentiment naîtra vraiment en lui, sa première pensée sera d
arbare comme ses fidèles, jamais étranger, jamais indifférent à leurs sentiments et à leurs souvenirs. Ainsi la jeune civilisation
enir tout entier, jette sur lui-même des regards de complaisance ; le sentiment de la propriété s’attache pour lui à tout ce qui
épondérance marquée, mais toujours sous la condition de s’adapter aux sentiments , aux habitudes, au tour d’imagination de ce peupl
’en pensées élevées ; mais déjà se laissent apercevoir la science des sentiments de l’homme, et le talent de les faire ressortir s
e rougit en paraissant devant sa maîtresse ; mais Lucrèce, remplie du sentiment de son déshonneur, ne peut voir rougir sans imagi
i domine dans ces pièces, cet amas d’incidents sans explication et de sentiments sans cohérence, cette marche précipitée à travers
s de Shakespeare, un autre homme que lui eût su, dans la peinture des sentiments naturels, unir à ce point la force et la vérité,
peare l’instinct de la tragédie ; et si Johnson en eût eu lui-même le sentiment , jamais une telle idée ne fût tombée dans son esp
cile en ont paru bannis. D’immenses intérêts, d’admirables idées, des sentiments sublimes ont été comme jetés pêle-mêle avec des p
’une à l’autre, le moment du passage ? Ni le principe rationnel ni le sentiment délicat qui les séparent ne pouvaient se développ
ats d’une telle situation ; rendre comiques, dans le Misanthrope, les sentiments qui honorent le plus l’espèce humaine en les cont
n’aurions-nous plus dans l’imagination assez de vivacité, et dans les sentiments assez de jeunesse pour nous livrer à un plaisir s
nduit sans inconséquence, sans complication, sans langueur ; point de sentiments forcés ou sans cesse interrompus ; les caractères
équivoque d’Apémantus, la brusquerie des transitions, la violence des sentiments forment un spectacle plus triste que vrai, et tro
’empêche d’écouter toute autre voix que la sienne, quand elle met ses sentiments et ses paroles à la place des choses qu’on veut l
tif à mesurer ses hardiesses sur les progrès de son auditoire dans le sentiment de l’art. Il paraît constant, par la date de ses
issant, d’où s’échappent, pour y rentrer ensuite, les faits comme les sentiments , ses drames historiques offrent au contraire une
vient aboutir dans les masses populaires ; il y produit un effet, un sentiment répandu et manifeste. C’est là que Shakespeare se
e ; si l’impuissance est sa condition, la liberté est sa nature ; les sentiments , les idées, les volontés que lui inspireront les
ses tragédies, il en reproduit le tableau avec une sorte d’effroi. Un sentiment de devoir vient de prescrire à Hamlet un projet t
ferme à travers les embarras des circonstances et les perplexités des sentiments divers ; rien de plus simple, au fond, que l’acti
e au-dehors ne seraient que des images froides et stériles : c’est le sentiment qu’elles excitent en lui. Ce sentiment est le lie
froides et stériles : c’est le sentiment qu’elles excitent en lui. Ce sentiment est le lien mystérieux qui nous unit au monde ext
re lui-même qui s’épanche avec l’abondance de sa nature ; ce sont les sentiments familiers à son âme qui s’émeuvent au moindre con
us nous abandonnons avec sécurité à cette âme toujours ouverte où nos sentiments ont déjà retenti, à cette imagination toujours pr
nt les idées, les images, les expressions, pour réveiller en nous des sentiment pareils à ceux qui l’oppressent. Ces sentiments l
réveiller en nous des sentiment pareils à ceux qui l’oppressent. Ces sentiments longuement développés ne sont pas toujours ceux q
teurs ne pouvaient le suivre dans ce prodigieux mouvement d’idées, de sentiments et d’intentions qui, à chaque occasion, au moindr
sonnets, seuls entre ses œuvres, contiennent quelques allusions à ses sentiments personnels, à la situation de son âme ou de sa vi
tissements de personnes et d’idées, il se peut que, pour exprimer des sentiments réels, le poëte ait pris quelquefois, dans ces co
on a-t-elle, aussi bien que son caractère, contribué à ce silence. Un sentiment de fierté autant que la modestie a pu disposer Sh
t des classes élevées, frappé du spectacle d’une élégance relative de sentiments et de mœurs qu’il ne soupçonnait pas encore, aver
s les formes de la jalousie, tantôt résignée, tantôt poussée, par des sentiments trop amers, à laisser échapper des reproches pres
occasions bien différentes de celles qu’elles paraissent indiquer, le sentiment qui occupait ainsi la vie intérieure du poëte éta
nnets de Shakespeare devaient être regardés comme l’expression de ses sentiments les plus habituels et les plus chers, on s’étonne
i se croirait compromis s’il s’asservissait à quelque respect pour un sentiment public. Peu d’années après, ce même M. Castrell,
ait toujours ; mais pour qu’une réputation consommée inspire un autre sentiment que le respect, il faut peut-être que le temps vi
es, également libres ; chaque spectateur choisit, pour ainsi dire, le sentiment qui lui convient, et quand il y est entré, aucun
déploie l’existence humaine, toutes les formes quelle revêt, tous les sentiments qui la peuvent modifier pendant la durée d’un évé
réalité des impressions qu’elle en reçoit, éprouvât véritablement les sentiments dont une représentation fictive produit en elle l
leurs de la vie avec le spectacle des misères humaines. Cependant ces sentiments nous arrivent, nous pénètrent, et de leur existen
connaître. C’est ce qui arriverait si, au moment où il se livre à des sentiments qui lui sont familiers, le spectateur était déran
r de nous assez complètement pour nous livrer sans défense à tous les sentiments qui viendront nous saisir à mesure que nous avanc
bonheur inattendu, nous avons besoin de quelque temps pour mettre nos sentiments au niveau de notre sort. Que si, après avoir obte
, de peur d’entrer en communication avec son âme avant de savoir quel sentiment nous aurons à partager. Obligé de rendre compte d
ue ; le temps n’a point agi sur eux ; il ne compte pour rien dans les sentiments qu’ils nous inspirent ; il les retrouve, et nous
tuation unique et constante qui ne se développe que pour redoubler le sentiment qu’elle a d’abord inspiré. Ce n’est pas lorsque n
qui nous ordonnera d’en sortir. De même nous nous sommes associés aux sentiments de Polyeucte ; nous avons tremblé pour lui avant
nvariable constance de ses projets ? À la constance du caractère, des sentiments , des résolutions, appartient exclusivement cette
eille successivement chacune de ses victimes vient se perdre dans les sentiments de haine qui s’amassent sur le persécuteur ; aucu
sentiments de haine qui s’amassent sur le persécuteur ; aucun de ces sentiments particuliers ne détourne à son profit nos impress
du ciel sur le coupable, comme celui du salut de l’innocent. Tous les sentiments forts, capables d’exalter l’âme humaine, peuvent
fiant ou puéril, si la situation dominante en devient plus vive ou le sentiment général plus profond. La douleur redouble quelque
ou chéri. Aucun détail de ces tristes préparatifs n’est perdu pour le sentiment qu’ils excitent ; l’insensible grossièreté des ho
s-César, la scène s’ouvre par le tableau vivant des mouvements et des sentiments populaires : quelle exposition, quel entretien fe
usqu’à ce jour. Facilement atteint chez les Grecs, dont la vie et les sentiments peu compliqués se pouvaient résumer en quelques t
ges embarrassés dans des intérêts bien plus compliqués, préoccupés de sentiments bien plus divers, livrés à des habitudes d’esprit
ial déjà plus avancé que celui du temps où vécut Shakespeare. Tant de sentiments , tant d’intérêts, tant d’idées, conséquences néce
r. Seul, ce système embrasse toutes ces conditions sociales, tous ces sentiments , généraux ou divers, dont le rapprochement et l’a
us puissantes ces relations auxquelles se viennent rattacher tous les sentiments publics. Jamais l’art dramatique n’a pu prendre s
85 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »
l’ordre des choses qui sont de l’homme, et c’est pour en exprimer le sentiment qu’il a imaginé le mot de sublime, le plus haut d
sans force, mais non sans facilité ; du naturel dans l’expression des sentiments de l’amour ; un langage ordinairement clair, non
acine, c’est qu’ils ont beaucoup aimé. « Mon père était un homme tout sentiment et « tout cœur », dit Louis Racine ; et il avoue
ême témoignage ; comme Racine, le peintre et le musicien ont été tout sentiment et tout cœur. Les ouvrages où la raison et l’imag
r sans être avertis un moment que nous avons un cœur. Les ouvrages de sentiment ont seuls le privilège de nous toucher ; et s’ils
tirer des larmes ; mais ce sont des larmes d’admiration plutôt que de sentiment . Il est telle surprise de l’âme qui nous ébranle
e l’art, est né avec la chose, le jour où parut Andromaque : c’est le sentiment , lequel s’essaya sur la scène, dans les deux prem
un beau mouvement du maître, et qui l’imite avec plus d’esprit que de sentiment , mettra Pyrrhus de pair avec Rodrigue, et l’imita
ne. Il suffisait du talent de Quinault, pour écrire cette tirade. Les sentiments que l’auteur y exprime, naturels sans être profon
 ; c’est pour cela qu’ils raisonnent jusque dans l’enthousiasme et le sentiment . Racine n’a pas de tour de langage particulier :
écier l’exactitude d’un pastiche de l’antique, mais pour exprimer des sentiments généraux dans la langue et selon le génie de ce p
ituation est la même ; toutes les deux essayent de faire croire à des sentiments qu’elles n’éprouvent pas. Mais cette coquetterie,
déjà notée, est le caractère purement humain et presque familier des sentiments  ; la seconde est la diversité qu’imprime aux même
ier des sentiments ; la seconde est la diversité qu’imprime aux mêmes sentiments la différence des caractères et des situations.
nnent sur la scène se faire reconnaître par la peinture même de leurs sentiments . Leurs noms changés, ils vivraient encore comme t
pas tout ce qu’ils doivent sentir, des passions à demi exprimées, des sentiments sans nuances, choqueraient, dans un parterre mode
ps et le lieu. Diversité non artificielle : c’est l’observation et le sentiment qui révéleront au poète toutes ces nuances. Hermi
les quatre personnages très divers28 ; sœurs par la timidité, par ces sentiments contenus, voilés, dont Racine a eu seul le secret
combattu par sa tendresse pour son père, et par l’obéissance, le seul sentiment héroïque de cette jeune fille, qui n’a de force q
n prince dépossédé, surveillé, menacé. Junie cache son amour sous les sentiments qui peuvent le moins effaroucher Néron : elle aim
M’a fait rougir d’un feu qui n’était pas pour lui31. Voilà les beaux sentiments où se plaisait le grand Corneille. La suite n’app
que cette variété des caractères et des circonstances fait éclore de sentiments dans ces natures tendres et mobiles, au milieu de
t qu’en aucun temps l’homme ne se soit mieux connu, il s’est mêlé aux sentiments si vrais, et au langage si sain de cette époque u
spectacle tous les jours ; et, quelque naïfs que soient les premiers sentiments d’un jeune cœur, il est rare qu’il ne se glisse p
u d’artifice ? Aucune de ces servitudes ne pèse sur l’amour maternel. Sentiment sublime, il est sans vicissitude et sans combats 
romaque, Clytemnestre, personnages si semblables par la profondeur du sentiment maternel, si différents par la situation et le ca
mple à remplir par la violence des passions, par le développement des sentiments , par l’analyse en action des caractères. De là ce
là où l’action marche, l’exécution ne languit pas ; que, là où chaque sentiment , chaque pensée est un pas vers l’événement, la la
e qu’on lui donnait à croire. Dans ces subtilités, il perdit jusqu’au sentiment du mérite relatif de ses pièces. Ainsi, après avo
œur ; il le lia plus étroitement à l’action, et l’y intéressa par des sentiments plus personnels. Dans le théâtre antique, le chœu
lles que tantôt Josabeth, tantôt l’aimable Salomith associent à leurs sentiments . Il ne moralise pas froidement sur ce qui se pass
. L’ambiguïté de la prophétie les laisse dans l’incertitude ; mais le sentiment qui prend le dessus est une résignation confiante
utes ces richesses de l’expression, en ne cherchant que la vérité des sentiments . Cette variété, image de la diversité des caractè
acine, pas plus que la douceur de Virgile, n’amollit l’expression des sentiments qui veulent de l’énergie. Mais dans ces deux poèt
86 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524
ours au sujet, n’est pas, tant s’en faut, proportionné à l’idée ou au sentiment , qu’il y a parti pris dans le mode d’expression e
ore plus indépendante du fond, encore plus exorbitante par rapport au sentiment  ; et il résulte de cette lecture prolongée que l’
ns et, si j’ose dire, tout ce merveilleux attirail à une pensée, à un sentiment sacré, harmonieux, et qui tienne l’archet d’or, o
et surtout en les dominant et les dirigeant tous par la pensée et le sentiment , dont l’expression la plus vive est souvent imméd
ve Où vont boire les cerfs dans l’ombre des forêts. Entre vous et le sentiment , au lieu du libre cours s’interpose cette glace (
e, en te voyant ainsi A Mosé, dans ta loge, ô Julia Grisi ! Voilà le sentiment parfaitement rendu par M. Gautier lui-même ; mais
qu’on sent à nu l’inconvénient d’un système dans lequel le but et le sentiment sont si disproportionnés à l’expression, d’un art
r dans ses vers. Là du moins la forme est plus à sa place, et puis le sentiment n’en est jamais absent comme en prose. Je n’ai pa
ublié tout à fait les odeurs. Il y a tel défaut de goût, tel point de sentiment gâté, qui comme une petite odeur pernicieuse gagn
indirecte d’exprimer, sous le couvert d’un nom autorisé, mes propres sentiments de critique. J’ai voulu surtout, dans le sonnet d
87 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601
enseurs ; mais il a surtout contre lui dans ce moment, en France, ces sentiments irréfléchis, ces affections passionnées qui confo
e des combats est bientôt imitée dans les luttes civiles. Dès que les sentiments généreux, de quelque nature qu’ils soient, peuven
ême, s’il ne marche pas toujours vers les hauteurs des pensées et des sentiments  ? Il faut à toutes les carrières un avenir lumine
dans un même foyer tout ce que la nature a de forces utiles, de bons sentiments , de facultés efficaces, pour combiner ensemble to
par une passion contraire, et d’opposer le mal au mal, tandis que le sentiment de la moralité peut tout réunir. Quel présent du
uffrage des hommes, celui qu’un regard bienveillant ne remplit pas du sentiment le plus doux, et qui n’est pas contristé par la h
opinions qu’on a montrées ont heurté des intérêts, des passions, des sentiments , et votre âme et votre pensée n’osent plus s’aban
que doit contenir ce livre ; mais je ne puis séparer mes idées de mes sentiments  ; ce sont les affections qui nous excitent à réfl
rouve, et se retracer ce que l’on pense ? comment imposer silence aux sentiments qui vivent en nous, et ne perdre cependant aucune
s qui vivent en nous, et ne perdre cependant aucune des idées que ces sentiments nous ont fait découvrir ? quels seraient les écri
88 (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »
s plus rares, les plus aiguës ; et d’autre part vous avez éprouvé les sentiments les plus naturels, les plus largement humains, le
es plus extraordinaires et qui se repose enfin dans la traduction des sentiments les plus ingénus ; ce qu’on a appelé « l’impressi
quée qui a aiguisé à ce point sa sensibilité, et que ce sont certains sentiments engendrés par cet exotisme qui l’ont ramené à la
aversées, dans la solitude infinie des mers, l’idée persistante et le sentiment de l’immensité de l’univers et de la fatalité des
doit vous remplir lentement d’une indéfinissable tristesse. Et, si ce sentiment peut se tourner en piété grave chez quelques-uns,
xtérieures, qu’il note habituellement du même coup la sensation et le sentiment qu’elle suscite en lui, et que ce sentiment est t
e coup la sensation et le sentiment qu’elle suscite en lui, et que ce sentiment est toujours très fort et très triste. Mais ce qu
très triste. Mais ce qui lui est particulier, c’est que sensations et sentiments se résolvent d’ordinaire en je ne sais quelle lan
roce… IV De cet exotisme voluptueux et triste dérivent certains sentiments très grands, très simples, éternels, par lesquels
olongent et s’approfondissent les sensations notées. C’est d’abord le sentiment toujours présent de l’immensité du monde. On peut
t que nous le sentons séparé de nous par des espaces démesurés. Or ce sentiment apporte avec lui une tristesse : par lui nous con
e ; car qu’est-ce que tout cela, qui n’est pas infini et éternel ? Le sentiment incurable de la vanité des choses s’insinue dans
ité des sensations, et le caractère universel et largement humain des sentiments . Et c’est pourquoi, quand le quêteur d’exotisme e
passionnelles, la misanthropie qui naît de l’excès d’expérience et le sentiment très net, chez un homme qui a vécu en dehors des
89 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294
été pour tous les genres de gloire qui illustrent leur patrie ; et ce sentiment doit inspirer une admiration qui exclut toute esp
aussi déchirant que dans les pièces anglaises. La terreur de la mort, sentiment dont les anciens, par religion et par stoïcisme,
ors que des passions enivrantes n’enlèvent pas l’homme à lui-même. Un sentiment aussi que Shakespeare seul a su rendre théâtral,
fois même méprisable44. Il faut un talent infini, pour transporter ce sentiment , de la vie au théâtre, en lui conservant toute sa
t à l’homme que l’on s’intéresse ; l’on n’est point alors ému par des sentiments qui sont quelquefois de convention tragique, mais
a destinée a été illustre, il intéresse ses spectateurs à eux par des sentiments purement naturels. Les circonstances sont grandes
eur sans être sortie d’elle-même. La fierté nationale des Anglais, ce sentiment développé par un amour jaloux de la liberté, se p
se dispense pas, par ce fatalisme, de la gradation philosophique des sentiments de l’âme. Cette pièce serait encore plus admirabl
omme un animal féroce, non comme un homme coupable, dont les premiers sentiments avaient été vertueux. Les profondeurs du crime s’
le malheur, dont les impressions ne sont que trop vraies, exclut les sentiments affectés, et la raison fait disparaître les expre
ndis que l’homme a besoin d’appuyer sur ceux qui l’entourent jusqu’au sentiment même de sa prospérité, l’énergique et sombre imag
90 (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »
prit des Lois, le Cours de Philosophie positive. Il y a des livres de sentiments comme les Confessions et les Mémoires d’Outre-tom
s’agit d’une idée générale d’où l’auteur est parti, cette idée est un sentiment . Pour Platon, la haine de la démocratie, c’est le
idées filles d’idées, elles n’ont presque plus aucun rapport avec le sentiment . Distinguez-les comme telles et voyez-les comme a
’est le comparer sans cesse à lui-même ; c’est voir ce qui en lui est sentiment , idée sentimentale, idée résultant d’un mélange d
lui est sentiment, idée sentimentale, idée résultant d’un mélange de sentiment et d’idées, idée idéologique enfin, c’est-à-dire
aurait-il pas là seulement ceci que nous sommes passés d’une idée de sentiment à une idée de raisonnement ? Montesquieu est port
le tendresse d’esprit. Évolution des idées se dégageant peu à peu des sentiments dont elles sont parties. Nous rencontrons dans Mo
sme, l’intérêt, l’amour-propre, comme il dit, est le fond de tous nos sentiments et le mobile de toutes nos actions. ! Vous réfléc
’en suis persuadé : les grandes idées générales dérivant toujours des sentiments , il est probable que Rousseau, dans la plupart de
dans une discussion privée. Il ne faut point nous obstiner dans notre sentiment , parce qu’il est notre sentiment ; et, parce que
faut point nous obstiner dans notre sentiment, parce qu’il est notre sentiment  ; et, parce que nous avons trouvé contre un raiso
91 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »
qui ne sont pourtant pas le moins du monde obligés d’être Français de sentiments , puisqu’ils appartiennent à une autre nation ; il
it été sous l’autorité française. Mais, dans le moment même, d’autres sentiments publics, d’autres pensées que celle de la reconna
s français du jour ; il les lisait dans leur primeur et en disait son sentiment avec intérêt, avec âme. C’est ainsi qu’ayant eu c
il y a eu de plus grand et de plus noble dans votre génération, et ce sentiment vous suffit encore. C’est le repos sur un sentime
génération, et ce sentiment vous suffit encore. C’est le repos sur un sentiment passé et non sur l’insensibilité, qui fait pour v
e je ne l’aurais supposé. Sa raison n’est nullement d’accord avec son sentiment , et il écoute les deux ; mais il suit bien plus l
outer qu’ils n’y sacrifient tout développement de leur âme comme tout sentiment plus libéral. » Voilà ce qu’on écrivait en 1813,
ux qu’ils soient. Je ne suis pas bien sûr que Mme de Staël partage ce sentiment … Les femmes, plus passionnées que nous dans tous
Staël (et c’est une réparation qu’on lui doit) était beaucoup plus du sentiment de Sismondi, à cette date, que lui-même n’avait d
plus la pièce que sous le rapport de l’art. Mais les femmes mêlent un sentiment plus vif à tous leurs jugements, et il y a toujou
trine de l’obéissance passive. Vous, Madame, vous conservez les mêmes sentiments pour les gens, dans quelque situation qu’ils soie
ie et une longue retraite, vous avez encore le cœur plus chaud et les sentiments plus ardents que celui que vous accusiez quelquef
its dans la manière de vivre de Sismondi, et aussi peu à peu dans ses sentiments . Il s’était marié un peu tard, en 1819, avec une
ien les origines, le point de départ, les fluctuations aussi ; « Les sentiments religieux, écrit-il (8 septembre 1831), ont été e
st ainsi qu’en France, au sortir de la Révolution, un nouvel ordre de sentiments inverses et tout opposés remplaça ceux de la veil
besoin de confiance et d’espérance, l’admiration pour la création, le sentiment de la spiritualité de notre être, la soif de l’im
nde des esprits. C’est chez les femmes qu’on a vu renaître surtout le sentiment religieux ; mais leur influence s’est fait sentir
on ne prend d’intérêt bien vif à personne. Mais l’analyse de tous les sentiments du cœur humain est si admirable, il y a tant de v
, non moins occupé de flatter ensuite et de tromper de nouveau par un sentiment de bonté celle qu’il avait déchirée. Il a évidemm
92 (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »
me le commentait comme à vue d’œil par la fraîcheur, la vivacité des sentiments qui s’éveillaient, qui se levaient à tout instant
mis a-t-il su trouver quant au lieu, au temps, quant au nombre et aux sentiments des personnages, à leur ton et à leur façon de pa
e, dût-elle en mourir, à immoler sa flamme au devoir, à l’honneur, au sentiment de sa propre gloire. Cette infante qui est volont
ce espagnole, variée, amusante, éparse, bigarrée ; il a mis les seuls sentiments aux prises. Un grand critique à ses heures perdue
t permis de dire, en chair et en os ; ce n’est qu’un double ou triple sentiment dialogué : le sentiment de l’amour pur en opposit
ir et en os ; ce n’est qu’un double ou triple sentiment dialogué : le sentiment de l’amour pur en opposition avec celui du devoir
bsorbe, il l’abstrait en quelque sorte, il le fait passer à l’état de sentiment pur, d’analyse raisonnée et dialoguée ; il le tra
ramené à chaque finale, donnent l’ensemble et la note fondamentale du sentiment à travers les pointes : tout en souriant du jeu d
être obéie, était bien d’accord avec le sujet et, à la fois, avec les sentiments et la disposition des spectateurs ; plusieurs y r
naire, et qui prête au sourire. Corneille n’a pas et n’aura jamais ce sentiment du ridicule qui s’attache à certains de ses perso
l’un des genoux du roi, tandis qu’elle tient à l’autre. On a les deux sentiments solennels aux prises et en regard : la fille qui
par son fils. « Il a tué mon père. — Il a vengé le sien. » Les deux sentiments , les deux étincelles partent et s’entre-choquent
qu’on le sente. La réponse de don Diègue est de toute beauté, ton et sentiment  ; elle est d’une superbe amertume. Vieux et inuti
ieux chêne. Dans le Cid, ce qui est remarquable, c’est que le flot du sentiment monte toujours, et le bon sens a beau faire ses r
aire oublier ? On n’a pas ce courage ; on est entraîné par le flot du sentiment qui jaillit et n’a pas de cesse. Après des vers s
irs purs, même dans ses faiblesses. Corneille a la pensée, le premier sentiment sublime, le motif et le mot, mais des chutes. Dan
93 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227
rait aucune idée, et leur âme ne se développait point par de généreux sentiments . De là vient que les poètes de l’antiquité n’ont
aissant d’autres rapports et d’autres liens, ont pu seuls exprimer ce sentiment de prédilection qui intéresse la destinée de tout
ntiment de prédilection qui intéresse la destinée de toute la vie aux sentiments de l’amour. Les romans, ces productions variées d
urni au talent dramatique de nouveaux secrets pour émouvoir. Tous les sentiments auxquels il leur est permis, de se livrer, la cra
esponsables d’elles-mêmes, vont aussi loin dans leurs paroles que les sentiments de l’âme les conduisent. La raison forte, l’éloqu
rofonde de la liberté. C’est donc dans les qualités privées, dans les sentiments philanthropiques et dans quelques écrits supérieu
cartât de leur soleil pour les laisser à eux-mêmes et à la nature. Un sentiment plus doux donne aux modernes le besoin du secours
ns générales, aux idées littéraires, à tout ce qui peut distraire des sentiments personnels ; ils sont trop forts, ils sont trop d
94 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325
tion s’est toujours fait sentir. Ainsi il y a dans le genre humain un sentiment intime et profond qui l’avertit que Dieu veille s
les destinées de l’ordre social où il a voulu qu’elle fût placée. Ce sentiment , universel et indestructible, qui est comme la co
institutions religieuses, et que le genre humain ne peut avoir que le sentiment de ses besoins réels. Une autre considération à l
directions de la société furent exclusivement confiées à la force des sentiments religieux, la cour de Rome a dû être à la tête de
faut bien savoir admirer tout ce qui peut développer dans l’homme des sentiments élevés, tout ce qui peut lui fournir l’occasion d
rmis de penser que n’étant plus compliqués d’affections sociales, les sentiments religieux prendront plus d’intensité, tout en con
y sont à présent, sera-ce téméraire d’oser dire, par analogie, que le sentiment religieux s’est tellement identifié, par le chris
our à l’unité : nous avons déjà expliqué notre pensée à cet égard. Le sentiment religieux, qui paraît menacer de s’éteindre dans
95 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »
t tous deux ils traduisirent la réalité avec une vigueur inouïe et un sentiment qui est à cette réalité qu’ils ont peinte, ce qu’
ous les pays et des derniers tartans du sien ! À la profondeur de son sentiment , à la teinte passionnée de ses superstitions, à l
es plus aimés de ses poètes, et que Hebel — littéraire d’habitude, de sentiment , d’horizon, comme La Fontaine lui-même, — n’avait
it faire un bouquet au moyen d’un autre. Notre poète allemanique a du sentiment et de la vie pour tout. Chaque étoile, chaque fle
? « Un doux éclat de soleil couchant — nous dit-il plus loin, avec ce sentiment de poète qui sent la poésie dans les autres, — ra
étend sur la nature et les choses visibles ; on est tout attendri du sentiment moral qui spiritualise et poétise cette couleur d
lité et d’une originalité profondes, atteste beaucoup de talent et un sentiment très animé des beautés sincères qu’elle s’efforce
s, pourtant, passent des strophes charmantes et des vers étonnants de sentiment et de coloris ! 11. Poésies complètes, traduit
96 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443
s de Théocrite en peinture, reconstruites avec l’effort heureux et le sentiment plus rassis qui préside à une scène des Géorgique
e l’Antiquité lui reprocheront : il est si rare qu’ils comprennent ce sentiment vigoureux81 ! Léopold Robert n’était certes pas
a pitié pour ceux qui les portent, trouvez-vous que, pour y donner un sentiment de noblesse et dégoût, on puisse copier ce qu’on
grande, la patience la plus méritoire, et je dirai naturellement, le sentiment que l’on doit avoir en soi, qu’on peut arriver à
soi, qu’on peut arriver à faire quelque chose. Mais qu’est-ce que ce sentiment intérieur ? Il y a un moment où, dans son désir d
difficultés et une observation continuelle. C’est pour cela qu’à mon sentiment , il doit être placé tout à fait au premier rang.
rituellement et vite, que des idées profondes rendues avec science et sentiment . On voit qu’il faisait la double part, et que, t
trouve pas toujours dans les productions des arts : je veux parler du sentiment d’amour et de plaisir que l’on devrait toujours a
t le véritable charme des arts. Ce charme d’une exécution faite avec sentiment et avec amour, qui donc l’a goûté plus que lui ?
le mal qui nous arrive. Que peut-elle si elle n’est accompagnée de ce sentiment intime de force, qui agit sans l’aide des raisonn
ur ! il semble qu’on n’a plus rien à y mettre, et qu’il est fermé aux sentiments qui donnent tant de jouissances à la jeunesse. »
agrément extérieur, il n’y trouvait pas la satisfaction intime, ni ce sentiment de sévérité et de vertu que son éducation protest
uvant cette peinture ridicule, absurde et prétentieuse, il y a, à mon sentiment , quelque chose à y prendre. Ils cherchent, d’aprè
97 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269
qui restent envers ceux qui ne sont plus. Si le poète n’a réuni à ces sentiments ni des maximes de morale ni des réflexions philos
de la fraîcheur, des bois touffus, des ruisseaux limpides, à tous les sentiments de la vie. Ils ne se retracent pas même les jouis
à tous les peuples ; c’est la véritable inspiration poétique dont le sentiment est dans tous les cœurs, mais dont l’expression e
s pensées élevées. Ce que l’homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l’incomplet de sa destinée. Les esp
re, par les illusions de la vanité ; mais le sublime de l’esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d’échappe
font naître autant de pensées, ont un rapport aussi immédiat avec les sentiments de l’âme ; les idées philosophiques s’unissent co
ces de l’émotion, qu’il fasse sortir d’une expression éloquente, d’un sentiment de l’âme, d’un remords solitaire, les fantômes ef
e sous un point de vue philosophique. Il semble que la peinture de ce sentiment devrait dépendre uniquement de ce qu’éprouve l’éc
un respect pour les morts, une confiance dans une existence à venir ; sentiments beaucoup plus analogues au caractère du christian
98 (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222
e force sociale contraignante, le droit est devenu de plus en plus un sentiment de la conscience individuelle. L’idée du droit s’
es à s’opposer l’une à l’autre. Le droit comme idée intérieure, comme sentiment individuel et volonté de revendication personnell
la justice ? La fin de la justice n’est pas de donner satisfaction au sentiment de justice des individus (on a vingt-quatre heure
que supporter un désordre. » Le juge voulût-il donner satisfaction au sentiment de justice des individus, cette tâche dépasserait
nomie juridique. Elle oppose le droit individuel au droit social ; le sentiment de la justice, tel qu’il s’exprime dans la consci
tence juridique de nouvelles forces, de nouveaux besoins, de nouveaux sentiments qui veulent se faire jour. On peut dire que l’ill
le. Aucune évolution du droit ne supprimera non plus l’écart entre le sentiment de la justice, tel qu’il est ressenti par chaque
ence individuelle et la satisfaction que le droit existant donne à ce sentiment . La fin du droit, quoi qu’on fasse, n’est pas de
a fin du droit, quoi qu’on fasse, n’est pas de donner satisfaction au sentiment de justice éprouvé par les consciences individuel
99 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168
n’est tout au plus qu’un bon versificateur, qu’il ne connut jamais le sentiment , que ses idées sont froides & communes, qu’il
es lauriers. Ils méprisent d’abord ses Satires ; & pour rendre ce sentiment intéressant, ils affectent une fausse bénignité,
eux Poëtes ». A-t-on plus de raison d’accuser Despréaux de manquer de sentiment  ? Et qu’importe le sentiment, pourvu qu’on ait le
raison d’accuser Despréaux de manquer de sentiment ? Et qu’importe le sentiment , pourvu qu’on ait le ton qui convient ! D’ailleur
te le sentiment, pourvu qu’on ait le ton qui convient ! D’ailleurs le sentiment n’est-il pas déplacé par-tout où il n’est pas néc
oï-comique, de n’en avoir pas mis dans ses Ouvrages ? A quel genre de sentiment pouvoit se livrer l’Auteur de la Satire à son esp
Satire à son esprit, de l’Art poétique, du Lutrin ? Les Zélateurs du sentiment , qui en ont eux-mêmes si peu, voudroient-ils qu’i
loire des Beaux-Arts. Si on ose nous répéter encore qu’il manquoit de sentiment , nous dirons qu’il aima mieux le mettre dans ses
une Epître, & d’être impitoyable dans la Société, que l’éloge du sentiment a toujours l’air d’un blasphême, dans ceux qui en
100 (1813) Réflexions sur le suicide
s’excuser ni par la violence de cette douleur, ni par la vivacité du sentiment qu’elle cause. Chaque individu possède en lui-mêm
que de goutte ; pour une contrariété, que pour un chagrin. Le moindre sentiment de douleur peut révolter l’âme, s’il ne tend pas
re considérée comme la condition de notre être. Si la réflexion et le sentiment nous conduisent à croire, qu’il y a toujours dans
incre en soi l’instinct conservateur de la vie, quand ce n’est pas un sentiment religieux qui nous en demande le sacrifice. La pl
ont pris en elle un autre cours ; et c’est de l’activité de ces deux sentiments que se compose la vie morale. Il y a une cause de
nte de l’incrédulité moqueuse, les romans ont maintenu le prestige du sentiment dans quelques contrées du monde où la bonne foi s
lessure, mais l’amour-propre y verse ses poisons. Sans doute aussi un sentiment plus noble que l’amour-propre nous déchire quand
t infidèle, l’un des deux peut tromper ; c’est qu’il était indigne du sentiment qu’il inspirait. Je ne veux point par ce raisonne
e à des syllogismes. On souffre de mille manières, on souffre par des sentiments divers, opposés, contradictoires ; et nul n’a le
as obtenu du ciel même le pouvoir de veiller sur nous ? Les peines de sentiment , qu’aigrit l’amour-propre, sont nécessairement mo
utile même dans les intérêts de ce monde. Les guerriers appellent ce sentiment la confiance dans son bonheur, les hommes religie
viennent par la conscience. N’avons-nous pas éprouvé, même à part des sentiments religieux, que notre disposition intérieure n’éta
ister la véritable félicité dans l’émotion intérieure qu’excitent les sentiments et les pensées en communication avec la Divinité,
rracher à la peine qui les dévore ? Si notre âme survit à la mort, le sentiment qui la remplissait tout entière, de quelque natur
i des animaux. Ce qui distingue la conscience de l’instinct, c’est le sentiment et la connaissance du devoir, et le devoir consis
érats ne savent-ils pas aussi mépriser la vie ? Tout consiste dans le sentiment auquel on en fait le sacrifice. Le Suicide relati
lant plus vivre dès qu’on a perdu l’espoir d’être heureux. Ce dernier sentiment ne saurait mériter l’estime. Mais se fortifier pa
ion ne donnera pas un exemple qui émeuve les âmes et fasse naître des sentiments que jamais les meilleures leçons ne suffiraient p
x magistrats de sa patrie, quoiqu’ils fussent injustes envers lui. Ce sentiment n’appartient-il pas à la véritable fermeté du car
ience le bonheur avec la vie ; sacrifiant toutes les jouissances à ce sentiment du devoir, la plus grande merveille de la nature
puisse trouver de l’affectation et de la vanité dans un Suicide : ces sentiments si petits, même dans cette vie, que sont-ils en p
es du cœur humain. Ils vont jusqu’à s’imaginer que ce qui révolte les sentiments de la plupart des hommes est d’un ordre plus rele
l’amour, immoler ce qu’on aime : c’est le triste résultat de quelques sentiments sans harmonie, de quelques facultés sans force et
vérités déjà reconnues ; on dirait qu’ils veulent innover en fait de sentiment et de conduite comme dans une œuvre littéraire. C
don de l’existence est un miracle de chaque instant, la pensée et le sentiment qui la composent, ont quelque chose de si sublime
n réclame sa forte part. Mais il n’y a ni petitesse ni hasard dans un sentiment généreux : soit qu’il nous ait fait donner notre
chefs-d’œuvre ou conseillé d’obscurs bienfaits, n’importe. C’était un sentiment généreux : et c’est à ce seul titre que les homme
es, si ce n’est la juste horreur qu’inspire un supplice violent et le sentiment d’orgueil qui porte à s’en délivrer ? Mais en sup
ar c’est mon innocence même qui m’y appelle, et ce serait troubler le sentiment de cette innocence que d’accomplir un acte de vio
e abstraction sans charmes. Quoi, me disais-je, l’éternelle durée des sentiments vaudra-t-elle cette succession de crainte et d’es
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