/ 1550
1 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42
Chapitre II. Le Rire Que ferez-vous, Monsieur, du nez d’un marguil
proposer un prix pour la meilleure dissertation philosophique sur le rire . J’espère que le prix sera remporté par un França
. C’est cependant en allemand qu’est écrit le programme concernant le rire . Il s’agit d’en faire connaître la nature et les
dre clairement et nettement à cette question ardue : Qu’est-ce que le rire  ? Le grand malheur, c’est que les juges sont des
t fort impertinent. Ces Allemands sont si barbares ! Qu’est-ce que le rire  ? Hobbes répond : Cette convulsion physique que
nne ; le Suisse sur sa porte se tient les côtés, la foule des laquais rit aux larmes et fait cercle autour du malheureux.
deux conditions du comique : la clarté et l’imprévu. Il n’y a plus de rire , si le désavantage de l’homme aux dépens duquel o
ire soupçonner qu’il s’est blessé dangereusement, en un clin d’œil le rire cesse, et fait place à la terreur. C’est tout sim
oiture, je puis aussi me casser la jambe. Une plaisanterie douce fait rire aux dépens du plaisanté ; une plaisanterie trop b
re aux dépens du plaisanté ; une plaisanterie trop bonne ne fait plus rire , on frémit en songeant à l’affreux malheur du pla
gré d’estime à la personne aux dépens de laquelle on prétend me faire rire . Je prise beaucoup le talent de M. Picard ; cepen
e son ami, que la beauté des caractères d’imprimerie. Ce conte me fit rire beaucoup plus qu’il ne le mérite. C’est que je co
la passion aux dépens de laquelle la naïve réponse de Bodoni me fait rire . Le rire fou que nous cueillons sur le Falstaff d
on aux dépens de laquelle la naïve réponse de Bodoni me fait rire. Le rire fou que nous cueillons sur le Falstaff de Shakspe
e des vingt coquins sortis des quatre coquins en habit de Bougran, ce rire n’est délicieux que parce que Falstaff est un hom
que Falstaff est un homme d’infiniment d’esprit et fort gai. Nous ne rions guère au contraire des sottises du père Cassandre
hose trop reconnue d’avance. Il entre de la vengeance d’ennui dans le rire qui nous est inspiré par un fat comme M. Maclou d
u, qu’elle est ridicule ! Traduisez ridicule par odieuse. Après avoir ri comme un fou ce soir de M. Maclou de Beaubuisson,
ince, qui, à leur peu de goût près, auraient pu faire mon bonheur. Le rire d’un très joli garçon qui aurait des succès à foi
en. Comme le ridicule est une grande punition parmi les Français, ils rient souvent par vengeance. Ce rire-là ne fait rien à
ans notre analyse ; il fallait seulement le signaler en passant. Tout rire affecté, par cela seul ne signifie rien, c’est co
q ou six cents excellents contes qui circulent dans la société : l’on rit toujours à cause de la vanité désappointée. Si le
a chute vers laquelle on le conduit trop lentement ; il n’y a plus de rire , parce qu’il n’y a plus d’imprévu. Si, au contrai
sabre son histoire, et se précipite vers le dénouement, il n’y a pas rire , parce qu’il n’y a pas l’extrême clarté qu’il fau
’il a l’art charmant de n’être ni obscur ni trop clair, la moisson de rire est beaucoup plus considérable à la seconde répét
tition qu’à la première. L’Absurde, poussé à l’extrême, fait souvent rire , et donne une gaîté vive et délicieuse. Tel est l
ille, et ce grand homme dut être bien surpris de voir que personne ne riait . C’est qu’il est par trop contre nature qu’un hom
man philosophique, n’ait jamais pu faire une scène de comédie qui fit rire  ? Carmontelle, au contraire, n’a pas un proverbe
re est trop imbibée de satire, pour me donner souvent la sensation du rire gai, si je puis parler ainsi. J’aime à trouver, q
nd je vais me délasser au théâtre, une imagination folle qui me fasse rire comme un enfant. Tous les sujets de Louis XIV se
n, et Louis XIV lui-même fut le dieu de cette religion. Il y avait un rire amer, quand on voyait son voisin se tromper dans
ns songer à rien, les élans d’une imagination folle, au lieu de faire rire la société de 1670, eût passé pour fou2. Molière,
er pour cette société-là. Aristophane au contraire entreprit de faire rire une société de gens aimables et légers qui cherch
is, à imiter qui que ce fût au monde ; il s’estimait heureux quand il riait , et non pas quand il avait la jouissance d’orguei
Louis XIV. Nos cours de littérature nous ont dit au collège que l’on rit à Molière, et nous le croyons, parce que nous res
sur l’exemplaire que je tiens à la main, les endroits précis où l’on rit , et de quel genre est ce rire. L’on rit par exemp
s à la main, les endroits précis où l’on rit, et de quel genre est ce rire . L’on rit par exemple quand un acteur prononce le
, les endroits précis où l’on rit, et de quel genre est ce rire. L’on rit par exemple quand un acteur prononce le mot de la
acteur prononce le mot de lavement ou de mari trompé ; mais c’est le rire par scandale ; ce n’est pas celui que Laharpe nou
t ; rien ne manquait à la fête. Eh bien ! dans tout le Tartufe on n’a ri que deux fois, sans plus, et encore fort légèreme
audi à la vigueur de la satire ou à cause des allusions ; mais on n’a ri , le 4 décembre, 1º. Que quand Orgon, parlant à sa
fe (IIe acte), découvre Dorine près de lui, qui l’écoute ; 2º. L’on a ri , dans la scène de brouille et de raccommodement e
éflexion maligne que Dorine fait sur l’amour. Étonné qu’on eût si peu ri à ce chef-d’œuvre de Molière, j’ai fait part de m
 Étienne. Je tenais mon exemplaire et mon crayon à la main : l’on n’a ri exactement qu’une seule fois ; c’est quand le gen
re ministre, dit au petit cousin qu’il a lu son placet. Le spectateur rit , parce qu’il a fort bien vu le petit cousin déchi
e lire. Si je ne me trompe, le spectateur sympathise avec la venue de rire fou que le petit cousin dissimule, par honnêteté,
chiré sans qu’on l’ait lu. J’ai dit à mes gens d’esprit qu’on n’avait ri que cette seule fois aux Deux Gendres ; ils m’ont
et qui avait un grand mérite de composition. Ainsi soit-il ! mais le rire n’est donc pas nécessaire pour faire une fort bon
forme de dialogue, par Mlle Mars et Damas5 ? Nous voici bien loin du rire , me dira-t-on ; vous faites un article de littéra
Bonnes lettres. Ainsi que le dit fort bien le programme allemand, le rire exige réellement, pour être connu, une dissertati
ette maison d’éducation, dont le jardin est sous vos fenêtres ; elles rient de tout. Ne serait-ce point qu’elles voient le bo
lle francs ; ce n’est que la moitié de son revenu annuel ; mais il ne rit de rien : c’est que rien au monde n’est capable d
’esprit. Est-ce là, de bonne foi, la disposition où il faut être pour rire  ? Quant à Molière et à ses pièces, que me fait à
dîner, après la bourse, si j’entre au théâtre, je veux qu’on me fasse rire , et je ne songe à imiter personne. Il faut qu’on
e, pour un homme titré, vieillit Molière. Enfin si l’on veut me faire rire malgré le sérieux profond que me donnent la bours
2 (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387
VI. De l’essence du rire Et généralement du comique dans les arts plasti
squ’ici analysé à fond. Nous allons donc nous occuper de l’essence du rire et des éléments constitutifs de la caricature. Pl
es les plus remarquables produites en ce genre. II Le Sage ne rit qu’en tremblant. De quelles lèvres pleines d’auto
it du Seigneur, celui qui possède la pratique du formulaire divin, ne rit , ne s’abandonne au rire qu’en tremblant. Le Sage
ui possède la pratique du formulaire divin, ne rit, ne s’abandonne au rire qu’en tremblant. Le Sage tremble d’avoir ri ; le
rit, ne s’abandonne au rire qu’en tremblant. Le Sage tremble d’avoir ri  ; le Sage craint le rire, comme il craint les spe
rire qu’en tremblant. Le Sage tremble d’avoir ri ; le Sage craint le rire , comme il craint les spectacles mondains, la conc
int les spectacles mondains, la concupiscence. Il s’arrête au bord du rire comme au bord de la tentation. Il y a donc, suiva
ion secrète entre son caractère de sage et le caractère primordial du rire . En effet, pour n’effleurer qu’en passant des sou
te maxime, — que le Sage par excellence, le Verbe Incarné, n’a jamais ri . Aux yeux de Celui qui sait tout et qui peut tout
e certain que le Sage y regarde de bien près avant de se permettre de rire , comme s’il devait lui en rester je ne sais quel
ues. Or, en inversant les deux propositions, il en résulterait que le rire est généralement l’apanage des fous, et qu’il imp
si l’on veut se mettre au point de vue de l’esprit orthodoxe, que le rire humain est intimement lié à l’accident d’une chut
cident d’une chute ancienne, d’une dégradation physique et morale. Le rire et la douleur s’expriment par les organes où rési
toutes les choses créées étaient bonnes, la joie n’était pas dans le rire . Aucune peine ne l’affligeant, son visage était s
. Aucune peine ne l’affligeant, son visage était simple et uni, et le rire qui agite maintenant les nations ne déformait poi
e maintenant les nations ne déformait point les traits de sa face. Le rire et les larmes ne peuvent pas se faire voir dans l
our les contraindre33. Au point de vue de mon philosophe chrétien, le rire de ses lèvres est signe d’une aussi grande misère
ans la bouche de l’homme les dents du lion, mais l’homme mord avec le rire  ; ni dans ses yeux toute la ruse fascinatrice du
les larmes que l’homme lave les peines de l’homme, que c’est avec le rire qu’il adoucit quelquefois son cœur et l’attire ;
ns doute, que Virginie reste à Paris et que la science lui vienne, le rire lui viendra ; nous verrons pourquoi. Mais, pour l
dans la pomme symbolique, est l’accord unanime des physiologistes du rire sur la raison première de ce monstrueux phénomène
este, leur découverte n’est pas très-profonde et ne va guère loin. Le rire , disent-ils, vient de la supériorité. Je ne serai
pas étonné que devant cette découverte le physiologiste se fût mis à rire en pensant à sa propre supériorité. Aussi, il fal
rire en pensant à sa propre supériorité. Aussi, il fallait dire : Le rire vient de l’idée de sa propre supériorité. Idée sa
utre mesure. Je ne connais guère de fous d’humilité. Remarquez que le rire est une des expressions les plus fréquentes et le
supériorité, elle sera plus savante au point de vue du monde, et elle rira . J’ai dit qu’il y avait symptôme de faiblesse dan
e, et elle rira. J’ai dit qu’il y avait symptôme de faiblesse dans le rire  ; et, en effet, quel signe plus marquant de débil
iguré, peut-être s’est-il fracturé un membre essentiel. Cependant, le rire est parti, irrésistible et subit. Il est certain
omantique, l’école satanique, a bien compris cette loi primordiale du rire  ; ou du moins, si tous ne l’ont pas comprise, tou
n rictus qui court jusqu’aux oreilles, sont dans l’orthodoxie pure du rire . Du reste, ils sont presque tous des petits-fils
lui un côté faible, abject, antidivin et antilumineux. Aussi comme il rit , comme il rit, se comparant sans cesse aux chenil
ible, abject, antidivin et antilumineux. Aussi comme il rit, comme il rit , se comparant sans cesse aux chenilles humaines,
de l’humanité, physiques et intellectuelles, n’existent plus ! Et ce rire est l’explosion perpétuelle de sa colère et de sa
la vie ; ses organes ne supportent plus sa pensée. C’est pourquoi ce rire glace et tord les entrailles. C’est un rire qui n
pensée. C’est pourquoi ce rire glace et tord les entrailles. C’est un rire qui ne dort jamais, comme une maladie qui va touj
va toujours son chemin et exécute un ordre providentiel. Et ainsi le rire de Melmoth, qui est l’expression la plus haute de
les propositions principales, qui sont comme une espèce de théorie du rire . Le rire est satanique, il est donc profondément
sitions principales, qui sont comme une espèce de théorie du rire. Le rire est satanique, il est donc profondément humain. I
séquence de l’idée de sa propre supériorité  ; et, en effet, comme le rire est essentiellement humain, il est essentiellemen
animaux. C’est du choc perpétuel de ces deux infinis que se dégage le rire . Le comique, la puissance du rire est dans le rie
e ces deux infinis que se dégage le rire. Le comique, la puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l’objet du ri
, la puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l’objet du rire . Ce n’est point l’homme qui tombe qui rit de sa p
nullement dans l’objet du rire. Ce n’est point l’homme qui tombe qui rit de sa propre chute, à moins qu’il ne soit un phil
nds sous cette dénomination les parias nombreux de l’intelligence, le rire est signe d’infériorité relativement aux sages, q
édies (les livres sacrés, à quelques nations qu’ils appartiennent, ne rient jamais), et que, s’avançant peu à peu vers les pi
s fournaises ténébreuses de la métaphysique, les nations se mettent à rire diaboliquement du rire de Melmoth ; et, enfin, qu
s de la métaphysique, les nations se mettent à rire diaboliquement du rire de Melmoth ; et, enfin, que si dans ces mêmes nat
ésie pure, dans cette poésie, limpide et profonde comme la nature, le rire fera défaut comme dans l’âme du Sage. Comme le co
s jurés de citer la classique historiette du philosophe qui mourut de rire en voyant un âne qui mangeait des figues, et même
Vénus, Pan, Hercule, n’étaient pas des personnages risibles. On en a ri après la venue de Jésus, Platon et Sénèque aidant
thétiques saurait bien vite m’opposer cette objection insidieuse : Le rire est divers. On ne se réjouit pas toujours d’un ma
lesse, d’une infériorité. Bien des spectacles qui excitent en nous le rire sont fort innocents, et non-seulement les amuseme
nce de vérité. Mais il faut d’abord bien distinguer la joie d’avec le rire . La joie existe par elle-même, mais elle a des ma
presque invisible ; d’autres fois, elle s’exprime par les pleurs. Le rire n’est qu’une expression, un symptôme, un diagnost
diagnostic. Symptôme de quoi ? Voilà la question. La joie est une. Le rire est l’expression d’un sentiment double, ou contra
ou contradictoire ; et c’est pour cela qu’il y a convulsion. Aussi le rire des enfants, qu’on voudrait en vain m’objecter, e
out à fait différent, même comme expression physique, comme forme, du rire de l’homme qui assiste à une comédie, regarde une
e de l’homme qui assiste à une comédie, regarde une caricature, ou du rire terrible de Melmoth ; de Melmoth, l’être déclassé
eur, contre la conscience pure d’un ignorant qui lui fait envie. — Le rire des enfants est comme un épanouissement de fleur.
chiens ou au ronron des chats. Et pourtant, remarquez bien que si le rire des enfants diffère encore des expressions du con
s diffère encore des expressions du contentement animal, c’est que ce rire n’est pas tout à fait exempt d’ambition, ainsi qu
en herbe. Il y a un cas où la question est plus compliquée. C’est le rire de l’homme, mais rire vrai, rire violent, à l’asp
as où la question est plus compliquée. C’est le rire de l’homme, mais rire vrai, rire violent, à l’aspect d’objets qui ne so
estion est plus compliquée. C’est le rire de l’homme, mais rire vrai, rire violent, à l’aspect d’objets qui ne sont pas un s
r chez ses semblables. Il est facile de deviner que je veux parler du rire causé par le grotesque. Les créations fabuleuses,
umain, qui prend toujours le dessus, et qui est la cause naturelle du rire dans le cas du comique, devient aussi cause natur
elle du rire dans le cas du comique, devient aussi cause naturelle du rire dans le cas du grotesque, qui est une création mê
ments préexistants dans la nature. Je veux dire que dans ce cas-là le rire est l’expression de l’idée de supériorité, non pl
araît tirée de loin et quelque peu difficile à admettre, c’est que le rire causé par le grotesque a en soi quelque chose de
proche beaucoup plus de la vie innocente et de la joie absolue que le rire causé par le comique de mœurs. Il y a entre ces d
olue que le rire causé par le comique de mœurs. Il y a entre ces deux rires , abstraction faite de la question d’utilité, la m
ie par intuition. Il n’y a qu’une vérification du grotesque, c’est le rire , et le rire subit ; en face du comique significat
tion. Il n’y a qu’une vérification du grotesque, c’est le rire, et le rire subit ; en face du comique significatif, il n’est
rire subit ; en face du comique significatif, il n’est pas défendu de rire après coup ; cela n’argue pas contre sa valeur ;
glais arrivait comme la tempête, tombait comme un ballot, et quand il riait , son rire faisait trembler la salle ; ce rire res
ait comme la tempête, tombait comme un ballot, et quand il riait, son rire faisait trembler la salle ; ce rire ressemblait à
un ballot, et quand il riait, son rire faisait trembler la salle ; ce rire ressemblait à un joyeux tonnerre. C’était un homm
des lèvres au moyen de deux bandes de carmin, de sorte que, quand il riait , la gueule avait l’air de courir jusqu’aux oreill
pudeur violée jetait les hauts cris. C’était vraiment une ivresse de rire , quelque chose de terrible et d’irrésistible. Pou
3 (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »
mique des mouvements.Force d’expansion du comique   Que signifie le rire  ? Qu’y a-t-il au fond du risible ? Que trouverait
acieux, sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d’un animal, mais parce qu’on aura surpris chez l
a surpris chez lui une attitude d’homme ou une expression humaine. On rira d’un chapeau ; mais ce qu’on raille alors, ce n’e
n des philosophes ? Plusieurs ont défini l’homme « un animal qui sait rire  ». Ils auraient aussi bien pu le définir un anima
sait rire ». Ils auraient aussi bien pu le définir un animal qui fait rire , car si quelque autre animal y parvient, ou quelq
oins digne de remarque, l’insensibilité qui accompagne d’ordinaire le rire . Il semble que le comique ne puisse produire son
’âme bien calme, bien unie. L’indifférence est son milieu naturel. Le rire n’a pas de plus grand ennemi que l’émotion. Je ne
grand ennemi que l’émotion. Je ne veux pas dire que nous ne puissions rire d’une personne qui nous inspire de la pitié, par
té de pures intelligences on ne pleurerait probablement plus, mais on rirait peut-être encore ; tandis que des âmes invariable
t en résonance sentimentale, ne connaîtraient ni ne comprendraient le rire . Essayez, un moment, de vous intéresser à tout ce
e goûterait pas le comique si l’on se sentait isolé. Il semble que le rire ait besoin d’un écho. Écoutez-le bien : ce n’est
ussi large qu’on voudra ; le cercle n’en reste pas moins fermé. Notre rire est toujours le rire d’un groupe. Il vous est peu
ra ; le cercle n’en reste pas moins fermé. Notre rire est toujours le rire d’un groupe. Il vous est peut-être arrivé, en wag
onter des histoires qui devaient être comiques pour eux puisqu’ils en riaient de bon cœur. Vous auriez ri comme eux si vous eus
être comiques pour eux puisqu’ils en riaient de bon cœur. Vous auriez ri comme eux si vous eussiez été de leur société. Ma
té de leur société. Mais n’en étant pas, vous n’aviez aucune envie de rire . Un homme, à qui l’on demandait pourquoi il ne pl
oisse. » Ce que cet homme pensait des larmes serait bien plus vrai du rire . Si franc qu’on le suppose, le rire cache une arr
s larmes serait bien plus vrai du rire. Si franc qu’on le suppose, le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais pre
rieurs, réels ou imaginaires. Combien de fois n’a-t-on pas dit que le rire du spectateur, au théâtre, est d’autant plus larg
dans le comique une simple curiosité où l’esprit s’amuse, et dans le rire lui-même un phénomène étrange, isolé, sans rappor
n’expliqueraient pas le moins du monde pourquoi le comique nous fait rire . D’où viendrait, en effet, que cette relation log
t pas par ce côté que nous aborderons le problème. Pour comprendre le rire , il faut le replacer dans son milieu naturel, qui
ons-le dès maintenant, l’idée directrice de toutes nos recherches. Le rire doit répondre à certaines exigences de la vie en
. Le rire doit répondre à certaines exigences de la vie en commun. Le rire doit avoir une signification sociale. Marquons ne
Un homme, qui courait dans la rue, trébuche et tombe : les passants rient . On ne rirait pas de lui, je pense, si l’on pouva
ui courait dans la rue, trébuche et tombe : les passants rient. On ne rirait pas de lui, je pense, si l’on pouvait supposer qu
que la fantaisie lui est venue tout à coup de s’asseoir par terre. On rit de ce qu’il s’est assis involontairement. Ce n’es
irement. Ce n’est donc pas son changement brusque d’attitude qui fait rire , c’est ce qu’il y a d’involontaire dans le change
hose. C’est pourquoi l’homme est tombé, et c’est de quoi les passants rient . Voici maintenant une personne qui vaque à ses pe
t droit de la source. On est sur une des grandes pentes naturelles du rire . Mais l’effet de la distraction peut se renforcer
d’autant plus comique que nous jugeons plus naturelle la cause. Nous rions déjà de la distraction qu’on nous présente comme
mériques, ces exaltés, ces fous si étrangement raisonnables nous font rire en touchant les mêmes cordes en nous, en actionna
des effets capables de s’additionner toujours les uns aux autres, un rire indéfiniment grandissant. Faisons maintenant un p
. Donc, ici encore, c’est bien une espèce d’automatisme qui nous fait rire . Et c’est encore un automatisme très voisin de la
erche à se modifier, au moins extérieurement. Si Harpagon nous voyait rire de son avarice, je ne dis pas qu’il s’en corriger
autrement. Disons-le dès maintenant, c’est en ce sens surtout que le rire « châtie les mœurs ». Il fait que nous tâchons to
le côté risible de la nature humaine et sur la fonction ordinaire du rire . Ce que la vie et la société exigent de chacun de
plus un geste. C’est donc par un simple geste qu’elle y répondra. Le rire doit être quelque chose de ce genre, une espèce d
qui peut rester de raideur mécanique à la surface du corps social. Le rire ne relève donc pas de l’esthétique pure, puisqu’i
plus haute sociabilité possibles. Cette raideur est le comique, et le rire en est le châtiment. Gardons-nous pourtant de dem
utres le triste privilège de pouvoir, dans certains cas, provoquer le rire . Inutile d’entrer dans le détail. Demandons seule
a des visages qui paraissent occupés à pleurer sans cesse, d’autres à rire ou à siffler, d’autres à souffler éternellement d
ideur, pli contracté et gardé, voilà par où une physionomie nous fait rire . Mais cet effet gagne en intensité quand nous pou
ompant la surveillance modératrice d’une force plus raisonnable. Nous rions alors d’un visage qui est à lui-même, pour ainsi
se doubler d’un auteur satirique, voire d’un vaudevilliste, et qu’on rit bien moins alors des dessins eux-mêmes que de la
le plus souvent une vision fuyante, qui se perd tout de suite dans le rire qu’elle provoque. Il faut un effort d’analyse et
nds au passage et s’il arrive quand je l’attends, involontairement je rirai . Pourquoi ? Parce que j’ai maintenant devant moi
comique. Voilà aussi pourquoi des gestes, dont nous ne songions pas à rire , deviennent risibles quand une nouvelle personne
me, le rendre comique, et il n’est pas étonnant que l’imitation fasse rire . Mais, si l’imitation des gestes est déjà risible
n passage des Pensées : « Deux visages semblables, dont aucun ne fait rire en particulier, font rire ensemble par leur resse
Deux visages semblables, dont aucun ne fait rire en particulier, font rire ensemble par leur ressemblance. » On dirait de mê
es gestes d’un orateur, dont aucun n’est risible en particulier, font rire par leur répétition. » C’est que la vie bien viva
de la vie dans la direction de la mécanique est ici la vraie cause du rire . Et le rire sera bien plus fort encore si l’on ne
ns la direction de la mécanique est ici la vraie cause du rire. Et le rire sera bien plus fort encore si l’on ne nous présen
’au bout d’une idée que le texte de Pascal suggère. Et si la cause du rire est la vision d’un effet mécanique dans le second
ns qui ont dû susciter bien des théories erronées ou insuffisantes du rire , c’est que beaucoup de choses sont comiques en dr
, tandis qu’elle se borne à nous le faire remarquer. On expliquera le rire par la surprise, par le contraste, etc., définiti
eraient aussi bien à une foule de cas où nous n’avons aucune envie de rire . La vérité n’est pas aussi simple. Mais nous voic
ation régulière, comme nous venons de le montrer, le pouvoir de faire rire . Il ne sera pas inutile de chercher comment elle
ire. Il ne sera pas inutile de chercher comment elle en use. Pourquoi rions -nous d’une chevelure qui a passé du brun au blond
brun au blond ? D’où vient le comique d’un nez rubicond ? et pourquoi rit -on d’un nègre ? Question embarrassante, semble-t-
é également, et même celui de la nature. Commençons par la nature. On rit d’un chien à moitié tondu, d’un parterre aux fleu
exécuter des variations avec la certitude d’obtenir un succès de gros rire . On se rappelle le passage si amusant de Tartarin
le physique d’une personne alors que le moral est en cause. Pourquoi rit -on d’un orateur qui éternue au moment le plus pat
st pas moins significatif : « La-a forme, voyez-vous, la-a forme. Tel rit d’un juge en habit court, qui tremble au seul asp
dispositif mécanique est au contraire une chose. Ce qui faisait donc rire , c’était la transfiguration momentanée d’une pers
contours des premières, et qui conduiront à cette nouvelle loi : Nous rions toutes les fois qu’une personne nous donne l’impr
utes les fois qu’une personne nous donne l’impression d’une chose. On rit de Sancho Pança renversé sur une couverture et la
versé sur une couverture et lancé en l’air comme un simple ballon. On rit du baron de Münchhausen devenu boulet de canon et
ment du fonctionnaire. Nous voilà bien loin de la cause originelle du rire . Telle forme comique, inexplicable par elle-même,
n effet que par sa ressemblance avec une autre, laquelle ne nous fait rire que par sa parenté avec une troisième, et ainsi d
4 (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »
u haut vers le bas que nous avons dirigé la lumière. Convaincu que le rire a une signification et une portée sociales, que l
ficulté était bien plutôt alors d’expliquer comment il nous arrive de rire d’autre chose que d’un caractère, et par quels su
ent son chemin sans se soucier de prendre contact avec les autres. Le rire est là pour corriger sa distraction et pour le ti
e légère, n’en est pas moins redoutée. Telle doit être la fonction du rire . Toujours un peu humiliant pour celui qui en est
du rire. Toujours un peu humiliant pour celui qui en est l’objet, le rire est véritablement une espèce de brimade sociale.
vie. D’un côté les personnages de la vie réelle ne nous feraient pas rire si nous n’étions capables d’assister à leurs déma
onnent la comédie. Mais, d’autre part, même au théâtre, le plaisir de rire n’est pas un plaisir pur, je veux dire un plaisir
dit que les défauts légers de nos semblables sont ceux qui nous font rire . Je reconnais qu’il y a une large part de vérité
: peut-être n’est-ce pas parce qu’un défaut est léger qu’il nous fait rire , mais parce qu’il nous fait rire que nous le trou
’un défaut est léger qu’il nous fait rire, mais parce qu’il nous fait rire que nous le trouvons léger, rien ne désarme comme
l nous fait rire que nous le trouvons léger, rien ne désarme comme le rire . Mais on peut aller plus loin, et soutenir qu’il
on peut aller plus loin, et soutenir qu’il y a des défauts dont nous rions tout en les sachant graves : par exemple l’avaric
ut bien s’avouer — quoiqu’il en coûte un peu de le dire — que nous ne rions pas seulement des défauts de nos semblables, mais
s de nos semblables, mais aussi, quelquefois, de leurs qualités. Nous rions d’Alceste. On dira que ce n’est pas l’honnêteté d
, mais il n’en est pas moins vrai que ce travers d’Alceste, dont nous rions , rend son honnêteté risible, et c’est là le point
suspecte à la société. C’est donc la raideur d’Alceste qui nous fait rire , quoique cette raideur soit ici honnêteté. Quicon
qu’en règle générale ce sont bien les défauts d’autrui qui nous font rire — quitte à ajouter, il est vrai, que ces défauts
font rire — quitte à ajouter, il est vrai, que ces défauts nous font rire en raison de leur insociabilité plutôt que de leu
nir comiques, et dans quels cas nous les jugeons trop sérieux pour en rire . Mais à cette question nous avons déjà répondu im
ement. Le comique, disions-nous, s’adresse à l’intelligence pure ; le rire est incompatible avec l’émotion. Peignez-moi un d
sympathie, ou ma crainte, ou ma pitié, c’est fini, je ne puis plus en rire . Choisissez au contraire un vice profond et même,
à un moment donné, par des mouvements de pantin et provoquer alors le rire , mais déjà auparavant elle contrariait notre symp
r de prendre au sérieux l’action sérieuse, pour nous préparer enfin à rire , elle use d’un moyen dont je donnerai ainsi la fo
du cas n’importe pas davantage : grave ou léger, il pourra nous faire rire si l’on s’arrange pour que nous n’en soyons pas é
r où il se dérobe à lui-même : c’est par là seulement qu’il nous fera rire . Les mots profondément comiques sont les mots naï
e l’effet avait de risible. Il faut, pour que nous soyons tentés d’en rire , que nous en localisions la cause dans une région
e du dehors et peut aussi se corriger. Mais, d’autre part, l’objet du rire étant cette correction même, il est utile que la
a vie. Elle n’est pas désintéressée comme l’art pur. En organisant le rire , elle accepte la vie sociale comme un milieu natu
e est inconscient, visible au reste du monde pour qu’elle provoque un rire universel, pleine d’indulgence pour elle-même afi
itié, corrigible immédiatement, pour qu’il n’ait pas été inutile d’en rire , sûre de renaître sous de nouveaux aspects, pour
ile d’en rire, sûre de renaître sous de nouveaux aspects, pour que le rire trouve à travailler toujours, inséparable de la v
dicule qui s’y attache, éclairerait d’un jour singulier la théorie du rire . On y verrait le rire accomplir régulièrement une
, éclairerait d’un jour singulier la théorie du rire. On y verrait le rire accomplir régulièrement une de ses fonctions prin
nt à la longue si d’autres sécrétions n’en neutralisaient l’effet. Le rire accomplit sans cesse un travail de ce genre. En c
e sens, on pourrait dire que le remède spécifique de la vanité est le rire , et que le défaut essentiellement risible est la
ons de l’activité humaine. Nous la recherchons, ne fût-ce que pour en rire . Et notre imagination la met souvent là où elle n
ueraient, si elles s’isolaient trop, de nuire à la sociabilité. Or le rire a justement pour fonction de réprimer les tendanc
s longuement. Nous touchons ici à un point important de la théorie du rire . Nous allons d’ailleurs élargir la question et l’
ravagant que c’est la logique de l’absurde. Plusieurs philosophies du rire gravitent autour d’une idée analogue. Tout effet
comique impliquerait contradiction par quelque côté. Ce qui nous fait rire , ce serait l’absurde réalisé sous une forme concr
’idée fixe. Mais ni la folie en général ni l’idée fixe ne nous feront rire , car ce sont des maladies. Elles excitent notre p
feront rire, car ce sont des maladies. Elles excitent notre pitié. Le rire , nous le savons, est incompatible avec l’émotion.
ement général des règles du raisonnement. Les raisonnements dont nous rions sont ceux que nous savons faux, mais que nous pou
nte de celle que nous lui prêtions. Jusqu’ici, nous avions vu dans le rire un moyen de correction surtout. Prenez la continu
s-à-vis de la société. À ces impertinences la société réplique par le rire , qui est une impertinence plus forte encore. Le r
réplique par le rire, qui est une impertinence plus forte encore. Le rire n’aurait donc rien de très bienveillant. Il rendr
dont nous aurions tort de ne pas tenir compte. Il y a surtout dans le rire un mouvement de détente, souvent remarqué, dont n
espièglerie de son enfant, et s’arrête aussitôt pour la corriger. Le rire est, avant tout, une correction. Fait pour humili
ns peut être bonne, que souvent on châtie parce qu’on aime, et que le rire , en réprimant les manifestations extérieures de c
? Il y aurait beaucoup à dire sur ce point. En général et en gros, le rire exerce sans doute une fonction utile. Toutes nos
tendaient d’ailleurs à le démontrer. Mais il ne suit pas de là que le rire frappe toujours juste, ni qu’il s’inspire d’une p
jours juste, il faudrait qu’il procédât d’un acte de réflexion. Or le rire est simplement l’effet d’un mécanisme monté en no
au tac. Il n’a pas le loisir de regarder chaque fois où il touche. Le rire châtie certains défauts à peu près comme la malad
ble, mais non pas dans le détail des cas particuliers. En ce sens, le rire ne peut pas être absolument juste. Répétons qu’il
ons que le mouvement de détente ou d’expansion n’est qu’un prélude au rire , que le rieur rentre tout de suite en soi, s’affi
’affirme de plus en plus à mesure que le rieur raisonne davantage son rire . Ici, comme ailleurs, la nature a utilisé le mal
rface les perturbations inséparables d’une si grande masse, et que le rire accomplissait une fonction utile en soulignant la
salée, bien plus amère encore que celle de la vague qui l’apporta. Le rire naît ainsi que cette écume. Il signale, à l’extér
5 (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »
Victor Hugo46 I L’Homme qui rit 47, de Victor Hugo… L’homme qui rit, c’est nous !
tor Hugo46 I L’Homme qui rit 47, de Victor Hugo… L’homme qui rit , c’est nous ! Nous n’en sommes, il est vrai, qu’a
n ouvrage qui en a plusieurs. La composition intégrale de l’Homme qui rit , son intérêt continûment passionné, les caractère
emières pages jusqu’aux dernières de ce premier volume de l’Homme qui rit , j’ai reconnu le Victor Hugo des Misérables, et s
Mer que ressort son livre d’aujourd’hui. La conception de l’Homme qui rit , que j’ignore, mais qu’il n’est pas si difficile
elle y a laissé un trou énorme. Dans le premier volume de l’Homme qui rit , comme dans les Travailleurs de la Mer, il ne bât
ant de l’Abîme, comme il le dit d’un des personnages de son Homme qui rit , et plus il va, plus l’abîme se creuse et plus se
ures pointues… Voyez son pendu, dans ce premier volume de l’Homme qui rit , cette description qui dure le temps d’une disser
ment, tel le dernier pas d’Hugo dans ce premier volume de l’Homme qui rit . Certes ! je ne lui demandais pas l’impossible. J
tous pris, comme des imbécilles, au titre de son livre de l’Homme qui rit . Nous avons cru à quelque philosophe ou à quelque
philosophe ou à quelque bouffon de génie fouaillant le monde avec son rire , et nous nous disions : Comment s’y prendra-t-il
ur de trompe, comment pourra-t-il se dégonfler et avoir la grâce d’un rire franc ?… Et pas du tout ! C’est nous qui nous tro
à la main, d’une grimace fixée, d’un homme défiguré, qui, malgré lui, rit à poste fixe. — Nous ne demandions pas non plus à
Trimm ! III Disons maintenant notre dernier mot sur l’Homme qui rit , dont tous les volumes ont paru, et presque dispa
éoccupation publique. Plus tard, il ne serait plus temps. L’Homme qui rit aurait rejoint le Shakespeare de Victor Hugo dans
re d’un insupportable Narcisse qui voulait s’y voir… Mais l’Homme qui rit est un roman. Et un roman, c’est aussi un drame,
été surpris, — et moi-même. Quand le premier volume de cet Homme qui rit a paru, j’ai dit combien je m’attendais à un de c
Pape. Eh bien, il faut le reconnaître, je me trompais !… L’Homme qui rit n’a point eu l’accueil que je prévoyais. Malgré l
s Travailleurs de la Mer, pour Hugo, c’est Leipsick. Mais l’Homme qui rit , c’est Waterloo. Il n’y a plus que les amis et le
solument d’exister… Il reste à examiner la composition de l’Homme qui rit , les caractères, l’action, l’intérêt, les entrail
t, quatre-vingts pages de l’histoire en quatre volumes de l’Homme qui rit . Quatre-vingts pages (et même moins) peuvent être
a condition première de se tenir et de se suivre, et dans l’Homme qui rit rien ne se suit ni ne se tient. Plaqué et saccade
vre, vous n’en trouverez pas plus ici que de composition. L’Homme qui rit n’est qu’une épouvantable grimace, avec rien derr
issent, les uns après les autres, tous les personnages de l’Homme qui rit , dans leurs plus simples conversations ?… Quoi !
on est dans le monde surnaturel de la féerie ; mais, dans l’Homme qui rit , on ne sait plus où l’on se trouve. L’auteur nous
te du livre, cette scène du viol (presque) de Gwynplaine (l’Homme qui rit ) par cette duchesse Josiane, que l’auteur, l’enne
osité ! L’impossible est aussi dans Gwynplaine, dans cet homme qui ne rit que parce qu’on lui a taillé au couteau un rire d
dans cet homme qui ne rit que parce qu’on lui a taillé au couteau un rire dans la face, et qui, dit l’auteur, faisait conta
u un rire dans la face, et qui, dit l’auteur, faisait contagieusement rire , à se tordre, les foules rassemblées, dès l’insta
s et aux lèvres coupées sur les dents, ce n’était pas la sensation du rire , du rire communicatif et joyeux. Ceci n’est pas p
lèvres coupées sur les dents, ce n’était pas la sensation du rire, du rire communicatif et joyeux. Ceci n’est pas plus vrai
ouvante, c’était le dégoût. Ce n’était pas, ce ne pouvait pas être le rire , et si, par une hypothèse que je n’accorde pas, c
cette douloureuse et cruelle hideur avait pu produire l’irrésistible rire , ce n’est pas du rire que peut naître jamais l’am
cruelle hideur avait pu produire l’irrésistible rire, ce n’est pas du rire que peut naître jamais l’amour ni même le désir,
o a l’éléphantiasis de la préciosité, et produisant bien autrement le rire que l’Homme qui rit, et bien plus à coup sûr ! Je
e la préciosité, et produisant bien autrement le rire que l’Homme qui rit , et bien plus à coup sûr ! Je pourrais, comme on
lui plaît ; mais qui, malheureusement, n’a montré dans son Homme qui rit ni art, ni âme, ni nature humaine ! Barbouillade
nq à six pages gracieuses ou éclatantes (tout au plus !), l’Homme qui rit — il coûte de le dire ! — pourrait déshonorer int
s plus naïves que la sienne ont été dupes longtemps. Mais l’Homme qui rit sera l’homme qui dessille les yeux ! Ce crachat g
ncore passé par Bayle et par Voltaire, qui, un jour de bon sens, en a ri , pour arriver enfin à Victor Hugo, qui n’a pas le
fin à Victor Hugo, qui n’a pas le bon sens de Voltaire, — et qui n’en rira pas ! Ira-t-elle plus loin ?… Je n’en doute pas.
engage. Nous aurons peut-être un bon Torquemada ! 46. L’Homme qui rit  ; Lucrèce Borgia ; Quatre-vingt-treize (Nain jaun
6 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »
liquent les émotions contagieuses, la propagation du bâillement ou du rire . Une grande faiblesse nerveuse prédispose aux sen
tudiée jusqu’ici termine cette esquisse d’esthétique : c’est celle du rire . M. Bain ne fait guère que l’effleurer. M. Herber
ubstantiel essai : nous les joindrons ici tous deux181. Les causes du rire , dit M. Bain, sont tantôt physiques, comme le fro
s douleurs aiguës, l’hystérie ; tantôt mentales, comme la gaieté : le rire des dieux dans Homère est l’exubérance de leur jo
la conscience de notre énergie, produit une émotion agréable dont le rire est une manifestation. Un sentiment tendre, au co
 ; si toutefois il est exact de dire que le sourire est une espèce de rire . On dit communément que le plaisant est causé par
ais il y a des disconvenances qui produisent toute autre chose que le rire  ; un vieillard sous un fardeau pesant, de la neig
de ce genre excitent la pitié, l’étonnement, la crainte, non point le rire . Hobbes définit le rire : « Un sentiment soudain
pitié, l’étonnement, la crainte, non point le rire. Hobbes définit le rire  : « Un sentiment soudain de gloire « naissant de
propre infirmité antérieure. » Cette application purement égoïste du rire n’explique ni celui qui est causé par la sympathi
ait naître la littérature comique. M. Bain paraît trouver la cause du rire dans un sentiment de pouvoir ou de supériorité, e
aintenant M. Herbert Spencer. Son court article sur la physiologie du rire nous paraît l’un des meilleurs de ses Essais. Ce
ons, non des créations de mouvements. Par suite, il n’a pas étudié le rire isolément, en lui-même ; il l’a rattaché à ses ca
un tout, dont on ne peut le séparer. Quand on demande d’où résulte le rire , on répond ordinairement, d’une disconvenance. En
use se dépense matériellement. Tout ceci nous explique la question du rire . L’excitation nerveuse doit suivre celui des troi
ui des trois canaux qui s’ouvrira le plus facilement : dans le cas du rire , la décharge agit sur les muscles. Soit le rire q
ment : dans le cas du rire, la décharge agit sur les muscles. Soit le rire qui résulte d’une cause physique (froid, chatouil
st très forte, elle agira sur d’autres parties du corps comme dans le rire violent. Soit maintenant le rire qui résulte d’un
utres parties du corps comme dans le rire violent. Soit maintenant le rire qui résulte d’une disconvenance. Vous êtes au thé
ardé avec étonnement l’assistance, va en bêlant vers les amants. Vous riez . Pourquoi ? c’est que vous étiez en proie à une f
décharge se produit par le canal qu’elle trouve ouvert et produit le rire . Si nous examinons, à titre de contre-épreuve, le
titre de contre-épreuve, les disconvenances qui ne produisent pas le rire , comme un vieillard sous un lourd fardeau, nous v
cmilan’s Magasine, mars 1860. réimprimé dans les Essays, t. I, sur le Rire  ; voir Lévêque, Revue des Deux Mondes, 1er septem
ue des Deux Mondes, 1er septembre 1863, et Léon Dumont, Des causes du Rire . 182. P. 283.
7 (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »
qui amusèrent l’enfant, la première ébauche des combinaisons qui font rire l’homme. Trop souvent nous parlons de nos sentime
tend et se détend, le commissaire s’abat et se relève, tandis que le rire de l’auditoire va toujours grandissant. Imaginons
épétition d’un mot n’est pas risible par elle-même. Elle ne nous fait rire que parce qu’elle symbolise un certain jeu partic
tte, ce n’est que de la vie encore ; il n’y a rien là pour nous faire rire . Réunissez même ces deux hommes en un seul, faite
quilles renverser tout sur son passage en multipliant les dégâts ; il rit plus encore lorsque la bille, après des tours, dé
te dernière manière. Telle paraît être l’idée de Herbert Spencer : le rire serait l’indice d’un effort qui rencontre tout à
’un effort qui rencontre tout à coup le vide. Kant disait déjà : « Le rire vient d’une attente qui se résout subitement en r
ns à la formule, car il y a bien des efforts inutiles qui ne font pas rire . Mais si nos derniers exemples présentent une gra
présente dans un sens ou dans l’autre, n’est pas la source directe du rire . Nous rions de quelque chose que cette disproport
ns un sens ou dans l’autre, n’est pas la source directe du rire. Nous rions de quelque chose que cette disproportion peut, da
aise rencontre du premier exemple venu qui l’anéantira. Mais pourquoi rions -nous de cet arrangement mécanique ? Que l’histoir
on individuelle ou collective qui appelle la correction immédiate. Le rire est cette correction même. Le rire est un certain
ppelle la correction immédiate. Le rire est cette correction même. Le rire est un certain geste social, qui souligne et répr
au, et encore une troisième et une quatrième fois, nous finissons par rire ensemble de la « coïncidence ». Figurez-vous alor
ourvu qu’on soit sûr que nous pensons à l’autre. C’est ainsi que nous rions du prévenu qui fait de la morale au juge, de l’en
nstant tout va craquer, et tout se raccommode : c’est ce jeu qui fait rire , bien plus que le va-et-vient de notre esprit ent
notre esprit entre deux affirmations contradictoires. Et il nous fait rire parce qu’il rend manifeste à nos yeux l’interfére
elle est en tout cas incorrigible, de sorte qu’il ne sert à rien d’en rire . C’est pourquoi l’idée ne serait pas venue de l’e
l’exagérer, de l’ériger en système, de créer un art pour elle, si le rire n’était un plaisir et si l’humanité ne saisissait
est vrai que les phrases ne se font pas toutes seules, et que si nous rions d’elles, nous pourrons rire de leur auteur par la
e font pas toutes seules, et que si nous rions d’elles, nous pourrons rire de leur auteur par la même occasion. Mais cette d
us serons embarrassés, dans la plupart des cas, pour dire de qui nous rions , bien que nous sentions confusément parfois qu’il
Peut-être trouverait-on qu’un mot est dit comique quand il nous fait rire de celui qui le prononce, et spirituel quand il n
s fait rire de celui qui le prononce, et spirituel quand il nous fait rire d’un tiers ou rire de nous. Mais, le plus souvent
i qui le prononce, et spirituel quand il nous fait rire d’un tiers ou rire de nous. Mais, le plus souvent, nous ne saurions
ot d’esprit nous fait tout au moins sourire, de sorte qu’une étude du rire ne serait pas complète si elle négligeait d’appro
e seul qui nous intéresse d’ailleurs au point de vue de la théorie du rire . On appellera cette fois esprit une certaine disp
la distraction est essentiellement risible. C’est pourquoi aussi l’on rit de ce qu’il peut y avoir de raide, de tout fait,
le plan du langage. Passons à une forme moins générale. II. — « Nous rions toutes les fois que notre attention est détournée
on, et la transposition elle-même n’est qu’un des moyens d’obtenir le rire . Il y en a beaucoup d’autres, et la source du rir
oyens d’obtenir le rire. Il y en a beaucoup d’autres, et la source du rire doit être cherchée plus haut. D’ailleurs, sans al
qu’elle apparaît comme un procédé de transposition. Elle fait si bien rire que quelques auteurs ont pu définir le comique pa
ise, souvent, que c’est par son côté héroï-comique, qu’elle nous fait rire . Plus artificielle, mais plus raffinée aussi, est
matisme par opposition à l’activité libre, voilà, en somme, ce que le rire souligne et voudrait corriger. Nous avons demandé
8 (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340
dit-il que la Grèce TOUT ENTIÈRE, quand le livre parut, se tordit de rire … (était-ce dans les Jeux olympiques ?)… et qu’on
e Jeanne « d’Athènes à Constantinople et de Trébizonde à Corfou ». Ce rire à tordions, de TOUTE la Grèce, me semble une calo
TE la Grèce, me semble une calomnie de l’esprit grec, qui ne peut pas rire d’un si gros rire sous peine d’être cruellement d
mble une calomnie de l’esprit grec, qui ne peut pas rire d’un si gros rire sous peine d’être cruellement dégénéré. Oui ! par
ittéraire à deux faces, burlesque et grave, dont l’une (la burlesque) rit et veut faire rire le public, en tirant une langu
aces, burlesque et grave, dont l’une (la burlesque) rit et veut faire rire le public, en tirant une langue qui compromettrai
lus fort calibre, — et c’est le pistolet du romancier, qui veut faire rire ni plus ni moins que Rabelais et Voltaire ! — et
ntithèse. Cet homme, qui, selon son traducteur, a fait « se tordre de rire toute la Grèce », avec sa grossière fable de La P
re fable de La Papesse Jeanne, n’a pas, pour nous Français qui savons rire , — qui, du moins, le savions autrefois, — une seu
iration irrévérente et mensongère, et qui nous fasse involontairement rire , — quitte, après, à nous repentir d’avoir ri !
fasse involontairement rire, — quitte, après, à nous repentir d’avoir ri  ! III C’est donc tout simplement ennuyeux,
irs très fats… « J’ai fait ce roman — dit-il — pour ceux qui aiment à rire (et on sait ce que le mot de ce siècle : “histoir
i aiment à rire (et on sait ce que le mot de ce siècle : “histoire de rire ”, peut signifier !), et je les dispense, et ils p
pleine procession, sous les yeux de Rome, qui se tordait peut-être de rire , comme toute la Grèce ! Certes ! il faut bien en
9 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »
du de l’intrigue aux effets prévus de la comédie de caractère, le bon rire des bourgeois au fin sourire des gens de cour ? M
eux. Beaucoup de franche gaieté, avec le parti pris de toujours faire rire , voilà le fonds du théâtre de Regnard. Je sais de
st pas digne d’admirer Molière », c’est moi qui ai tort. Mais comment rire quand on n’en sent pas l’envie ? Il y a quelqu’un
, je le vois lui-même, au milieu de ses joyeux convives, riant du bon rire des gros mangeurs et des gens replets, et je préf
ne m’en lasse point, si j’y trouve toute comédie, même celle qui fait rire les plus mélancoliques, que gagnerais-je de plus
t de sa robe de chambre déployée est un acteur habile, toute la salle rira de bon cœur. La lecture éteint ce feu des jeux de
n effet de surprise, émousse plus d’une pointe. Il est vrai que faire rire à la scène, en dût-on le succès à de bons acteurs
re, des pièces en prose assez gaies, écrites avec naturel, qui firent rire Louis XIV, rendu difficile par Molière. Après Reg
de personne. C’est de la comédie qui prétend ingénument ne pas faire rire . Les mœurs du théâtre de Destouches, plus douces
oralités, beaucoup de cet esprit qui fait plutôt estimer l’auteur que rire de ses personnages, une raillerie dont les pointe
s saillies de Dufresny. La comédie de Destouches avait cessé de faire rire  ; c’était une transition naturelle à la comédie q
guère moins d’éclat ni une fin plus heureuse que celles dont il avait ri . Elle le pria de faire d’une anecdote de société
vait ri. Elle le pria de faire d’une anecdote de société une pièce de rire et de larmes. La Chaussée donna le Préjugé à la m
ectateur dans la même soirée par les deux états extrêmes de l’âme, le rire et les larmes. Par malheur, on ne rit pas et on n
ux états extrêmes de l’âme, le rire et les larmes. Par malheur, on ne rit pas et on ne pleure pas des mêmes choses aujourd’
ieté de mode. Il arrive même que ce qui a fait pleurer les pères fait rire les fils. La Chaussée ne connut que les pleurs et
pères fait rire les fils. La Chaussée ne connut que les pleurs et le rire du jour. Il y eut des contemporains qui s’en aper
guère à son genre, tant il prend de précautions pour ne pas forcer le rire ou les larmes, et pour se tenir dans le juste mil
goût, il résulta un travail sans vérité, qui finit par ne plus faire rire ni pleurer personne, même de son vivant. C’est à
i-même. Au lieu de rester, comme l’inventeur, sur les limites du gros rire et des grosses larmes, il se servit du burlesque
acité. Où la pièce prétend toucher, il est lourd ; où elle veut faire rire , il n’est que grimaçant. On ne lit plus Destouche
a manie des vers. Soit. Si sa manie est sérieuse, il va nous donner à rire . Mais, dès la première scène, je vois qu’au lieu
quant lui-même. Damis a ce qu’il veut. On n’a pas la moindre envie de rire . Damis a un autre défaut, le pire de tous : ses q
de l’être. Or, au théâtre, ce n’est pas l’être assez. Il ne fait pas rire , et il ne fait pas peur. Que fait-il donc ? On se
ise et les plaisirs sincères. On est en garde, on doute enfin si l’on rira  : L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a. D
’y vit avec plaisir ou crut ne s’y point voir. L’avare, des premiers, rit du tableau fidèle D’un avare souvent tracé sur so
érieuse, en effet, car je défie qu’on y trouve le plus petit mot pour rire . Aussi bien, Diderot ne veut pas qu’on rie. Sa pr
ve le plus petit mot pour rire. Aussi bien, Diderot ne veut pas qu’on rie . Sa prétention va plus haut. Jusque alors la comé
que nous tirons de la comédie qui n’a jamais prétendu que nous faire rire . A la vérité, le rire qu’elle provoque est mélanc
comédie qui n’a jamais prétendu que nous faire rire. A la vérité, le rire qu’elle provoque est mélancolique ; quand nous so
nous sortons du théâtre, on ne devine pas à nos visages si nous avons ri ou pleuré. Dans la comédie sérieuse de Diderot, l
dans un salon, et, pour ne pas sortir du décent, elle renonce à faire rire . La Chaussée la fait rire et pleurer tout ensembl
pas sortir du décent, elle renonce à faire rire. La Chaussée la fait rire et pleurer tout ensemble, parce qu’il est plus fa
procès, et il revient, sur les pas de Molière, à la comédie qui fait rire . Le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro n’
x-mêmes, personnifiés dans ceux qui en profitent, sont les premiers à rire des coups mortels qu’on leur porte, sans se doute
nt enveloppés par une multitude immense et silencieuse, qui prend ces rires imprudents pour une confession. Plus d’une des im
archais et cette gaieté un peu amère où l’on ne sait au juste si l’on rit ou si l’on raille, nous voyons sortir d’un tendre
10 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »
t, ces poètes, cette constellation de la Lyre de 1830, n’ont point le rire qu’avait le noir Shakespeare dans sa noire Anglet
le rire qu’avait le noir Shakespeare dans sa noire Angleterre, ni le rire autochtone de chez nous, fils de Rabelais, fils d
re, fils de Voltaire, et même fils de Boileau, le raisonnable, qui ne riait pas aux éclats, mais qui riait. Victor Hugo ne l’
ils de Boileau, le raisonnable, qui ne riait pas aux éclats, mais qui riait . Victor Hugo ne l’a point, ce rire, qu’il veut av
ne riait pas aux éclats, mais qui riait. Victor Hugo ne l’a point, ce rire , qu’il veut avoir, pourtant, comme il veut avoir
même époque et de la même pléiade et qu’on peut citer après eux, a le rire encore plus que l’indignation, qu’il a tant ! C’e
qu’il a tant ! C’est un Barbier rieur, du temps où le Barbier qui ne riait pas se forcenait dans ses Iambes ou dans son Pian
e riait pas se forcenait dans ses Iambes ou dans son Pianto. C’est le rire qui est certainement la meilleure caractéristique
us la forme la plus vibrante du verbe, et il y ajoute la vibration du rire , cet autre verbe qu’on entend plus fort que les m
e les mots ! Le poème de Paris est, tout le temps qu’il dure, un long rire éclatant ou étouffé avec toutes les nuances que l
dure, un long rire éclatant ou étouffé avec toutes les nuances que le rire peut avoir, effrayant par places, comique à d’aut
ent de Pommier. Il va du bonhomme au gamin, toujours par le chemin du rire , mais, chez lui, le bonhomme n’est jamais Prudhom
11 (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174
e fusée d’esprit avec des mots comme des étoiles, à ces hommes qui ne rient plus, s’ils ont jamais ri, et qui se félicitent d
s comme des étoiles, à ces hommes qui ne rient plus, s’ils ont jamais ri , et qui se félicitent de ne pas rire même en se r
ui ne rient plus, s’ils ont jamais ri, et qui se félicitent de ne pas rire même en se regardant et en se faisant leurs bouff
avait encore des filons de cette gaîté-là. Le rieur de ce livre, qui rit , n’est pas l’affreux Homme qui rit de l’académici
aîté-là. Le rieur de ce livre, qui rit, n’est pas l’affreux Homme qui rit de l’académicien Victor Hugo, ce monstre (c’est d
ui rit de l’académicien Victor Hugo, ce monstre (c’est de L’Homme qui rit que je veux parler), mais c’est un rieur de cette
riant, le plus de grâce, et qui faisait faire le tour du monde à son rire , — ce qui valait mieux que le drapeau de Mirabeau
VI Cette joyeuse nation n’est plus. Qui fera l’histoire de son rire  ?… Qui fera l’histoire des transformations de sa
ire ?… Qui fera l’histoire des transformations de sa gaîté ? Que son rire avait de charmes ! J’en pleurais épanoui. Le rire
sa gaîté ? Que son rire avait de charmes ! J’en pleurais épanoui. Le rire est évanoui, Il n’est resté que des larmes ! Hé
Hélas ! oui ! les larmes sont venues, et ce n’a plus été à force de rire . Mais qui donc les a fait verser ? Un jour, un de
g est léger », aux craintifs et aux mélancoliques de son temps. Il ne rit ni ne sourit jamais. Il fut triste, au fond, comm
ble : « Plus d’amour, partant plus de joie ! », de ce vieux joyeux au rire divin. Même les Ballades joyeuses de Banville, le
ment heureux que l’arrivée d’un livre gai, d’un éclat de frais et bon rire , d’une manière frisque, pétulante et légère, qui
oint le vieux Walter Scott, dont le comique est profond et rassis. Le rire de Paul Féval, ce bon rire exilé maintenant de la
dont le comique est profond et rassis. Le rire de Paul Féval, ce bon rire exilé maintenant de la littérature française et q
it Chateaubriand, ce qui, pour un Triste, n’était pas trop mal !). Le rire de Walter Scott n’a pas cet éclat et cet étincell
pas cet éclat et cet étincellement d’émail de dents blanches qu’a le rire de Paul Féval, ce rieur ! C’est plutôt, chez Walt
l Féval, ce rieur ! C’est plutôt, chez Walter Scott, un sourire qu’un rire , — un large rire silencieux. Paul Féval a moins d
 ! C’est plutôt, chez Walter Scott, un sourire qu’un rire, — un large rire silencieux. Paul Féval a moins de naturel que Sco
ridiculisé leurs adversaires. Seulement, il n’aurait pas mouillé son rire de ces belles larmes d’admiration et d’attendriss
ces belles larmes d’admiration et d’attendrissement qui se mêlent au rire si gai pourtant de cet enchanteur de Paul Féval,
hantement est précisément le mélange, divin à force d’être humain, du rire et des larmes ! XVIII Il l’a toujours eue,
d’un talent touchant, — qui touche deux fois : l’une pour nous faire rire , et l’autre pour nous faire pleurer. Ses romans a
nsible personnalité. Étrange et délicieuse nouveauté en histoire ! le rire se trouve, ici, à côté des larmes. Mais le rire y
auté en histoire ! le rire se trouve, ici, à côté des larmes. Mais le rire y est désarmé par la charité du chrétien, et les
rétineau-Joly, l’historien implacable, ne connaît ni ces larmes ni ce rire . Quoique chrétien jusqu’aux entrailles, il ne l’e
re. Quoique chrétien jusqu’aux entrailles, il ne l’est pas assez pour rire ainsi et ainsi pleurer. Il fallait, pour cela, l’
ui savait pleurer, mais qui avait de l’âcreté dans les larmes, voulut rire une fois en sa vie, et contre les Jésuites. Mais
savants, des docteurs, des éloquents ; mais un homme d’esprit qui sût rire , tout en restant chrétien, il faut bien le dire,
se revoir dans l’esprit des autres ; de Maistre, qui était capable de rire , n’a ri que deux ou trois fois dans ses œuvres. S
dans l’esprit des autres ; de Maistre, qui était capable de rire, n’a ri que deux ou trois fois dans ses œuvres. Son génie
s Veuillot a le coup de dent ; et quand on appuie tant la dent, on ne rit plus, et surtout on ne fait pas rire. Ainsi, d’es
and on appuie tant la dent, on ne rit plus, et surtout on ne fait pas rire . Ainsi, d’esprit léger, fringant, français, avec
vec la petite flamme bleue dans les cheveux, moqueur charmant à faire rire ceux dont il se moque, comme le fait Féval, avant
Aussi, diront-ils probablement avec une mélancolie à faire mourir de rire  : « Nous aimions mieux Le Fils du diable ! » Mais
12 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »
âme aussi profonde qu’aucune des nôtres, et que sous ces lunettes qui rient , spirituelles comme des regards, il pût y avoir d
l lilas et rose ; c’étaient des vers qui ne pleuraient pas à force de rire , mais qui riaient… pour ne pas pleurer ! Ils étai
 ; c’étaient des vers qui ne pleuraient pas à force de rire, mais qui riaient … pour ne pas pleurer ! Ils étaient gais et poigna
nt des vers idolâtres « Au cochon ! », une plaisanterie dont ses amis riaient , c’est-à-dire tout le monde, mais dont moi seul j
es amis riaient, c’est-à-dire tout le monde, mais dont moi seul je ne riais pas, car je sais trop que rien n’est impuni pour
de M. de Jouy, — un petit chef-d’œuvre, — la bouche qui a tant aimé à rire s’y reprend encore, elle s’y reprend en deux fois
s’y reprend encore, elle s’y reprend en deux fois, et je sens dans ce rire brisé, comme la corde d’un arc rompue, le commenc
ue temps bleu des premiers jours de la vie où tout est gai, chante et rit , même les fossoyeurs ! C’est justement le fossoye
avoir à présent, et son livre le prouve peut-être, qu’il y a un autre rire que celui du Faune dans les bois, du Bacchant à s
Bacchant à souper et du Parisien dans les farces, et que c’est sur ce rire -là que nous comptons désormais pour la seconde mo
13 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314
ne autre façon d’être un prince. Il la chanta, il la plaignit, la lit rire et pleurer, ensemble ou tour à tour, dans ses ver
el, le sel de la gaieté et le sel des larmes. Il est aussi capable de rire que de pleurer, non l’un après l’autre, comme tou
anax et qui a fait de ce mot de Villon l’épigraphe de son livre : Je ris en pleurs ! II Car voilà l’originalité de
Juan), il ne dit pas, avec le cant de l’orgueil anglais : « Quand je ris , c’est pour ne pas pleurer », mais, avec la grâce
e pas pleurer », mais, avec la grâce et la franchise de France : « Je ris en pleurs », et, par cette naïveté de génie, il a
qu’il fait du génie de son poète, cette fusion divinement humaine du rire et des larmes qui fait tomber des pleurs dans la
se des lèvres souriantes, et passer à travers les épanouissements des rires le cruel fausset des sanglots. Et il a cité dans
s priver, faute d’espace, où ce charme poignant de la simultanéité du rire et des pleurs est adorablement démontré par les c
sa Muse, c’est le pathétique poignant et charmant des larmes dans le rire et du rire dans les larmes, qui est aussi le path
’est le pathétique poignant et charmant des larmes dans le rire et du rire dans les larmes, qui est aussi le pathétique de l
14 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299
r son côté le plus varié, le plus profond, le plus mystérieux, car le rire est plus difficile à expliquer que les larmes, do
e de la comédie humaine, n’était-ce pas par une déchirante analyse du rire et de ses causes (les causes du rire, grand Dieu 
as par une déchirante analyse du rire et de ses causes (les causes du rire , grand Dieu !) qu’il fallait la commencer ? Oui,
sur la trame de la notice, l’oripeau de la citation. Qu’est-ce que le rire  ? Qu’est-ce que la moquerie, la moquerie éternell
e ? Qu’est-ce que la moquerie, la moquerie éternelle ?… On a toujours ri dans l’Humanité, depuis sa chute : c’est le cri p
e est cette ironie fatale, qui se mêle jusqu’à ses tendresses, car il rit de la femme qu’il aime et, grâce amère de la vie 
ses, car il rit de la femme qu’il aime et, grâce amère de la vie ! il rit parfois d’elle sur son cœur. Questions fières ! —
ifestation la plus profonde, la plus compliquée, la plus fébrile : le rire aux mille faces de cette époque merveilleusement
mille faces de cette époque merveilleusement confuse et puissante, ce rire du Moyen Âge, diabolique comme la science ou ingé
15 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »
ment ouverte à toutes les émotions et à tous les contrastes, qui sait rire jusqu’aux lapines et pleurer jusqu’au rire, comme
s les contrastes, qui sait rire jusqu’aux lapines et pleurer jusqu’au rire , comme pas un de bous ! Cette puissance du rire q
s et pleurer jusqu’au rire, comme pas un de bous ! Cette puissance du rire qu’a M. Pommier, tout autant que la puissance de
sai curieux, intitulé : Monsieur Orgon ! Or, c’est cette puissance du rire qui fait, du poète lyrico-satirique qu’est au fon
nct et très particulier entre tous, dans cette époque qui ne sait pas rire et où les plus grands poètes, Victor Hugo, de Vig
16 (1910) Propos de théâtre. Cinquième série
obligé de jurer qu’il n’a pas de taches. 24 décembre 1906. Sur le rire . d’après M. Louis Philbert Le beau livre, très
le et que j’ai contesté, mais le très beau livre de M. Bergson sur le Rire 2 m’a conduit tout doucement à en lire d’autres s
tout doucement à en lire d’autres sur le même sujet et par exemple le Rire , essai littéraire, moral et psychologique, par Lo
par Louis Philbert, avocat à la Cour de Paris (1883), et Essai sur le Rire , par James Sully, traduit de l’anglais par L. et
, mis à peu près en bon ordre, l’ensemble des idées qu’il suggère. Le rire est la manifestation d’une joie, c’est-à-dire d’u
nt sentie par nous, de notre personnalité. Il faut, pour qu’il y ait rire , que cette joie soit inattendue, plus ou moins in
lieu de sa famille en bonne santé et heureuse, il y a joie, mais sans rire et même sans sourire ; il y a joie latente et dif
 ; la joie alors s’avive d’un peu de surprise et le sourire vient. Le rire va du sourire au rire à éclats en proportion, non
ve d’un peu de surprise et le sourire vient. Le rire va du sourire au rire à éclats en proportion, non pas tant de la grande
ir. Ici, c’est-à-dire entre la question du sourire et la question du rire , arrive bien la distinction entre le spirituel et
tuel et le comique ; car le spirituel fait sourire et le comique fait rire . Pourquoi ? Un peu parce que le spirituel donne u
mieux, dit-il, elle en aimera bien un autre. » Vous souriez ; vous ne riez pas. « J’ai lu votre brochure, dit M. de Martigna
a un peu de cruauté, et nous reviendrons sur ce point ; mais vous ne riez point. Vous lisez ceci : « Qui s’écoute parler éc
. Un professeur à la Faculté des Lettres de Paris avait l’habitude de rire des plaisanteries qu’il faisait dans son cours. I
ot trouve toujours un plus sot qui l’admire.   Vous souriez ; vous ne riez pas. C’est que tous ces traits sont des traits sp
ugmenter notre personnalité et même l’augmente en effet, et cela fait rire si c’est inattendu : il faut toujours pour qu’il
ise. Vous voyez un homme tomber. Je ne suis pas de ceux que cela fait rire  ; mais pour une foule de gens le rire dans ce cas
suis pas de ceux que cela fait rire ; mais pour une foule de gens le rire dans ce cas est soudain et incoercible. Pourquoi 
mique. Et voilà déjà pourquoi le spirituel fait sourire et le comique rire . Le spirituel inattendu (toujours) augmente brusq
peu fâché que ce ne soit pas vous qui l’ayez trouvé. Aussi jamais ne rirez -vous à un mot spirituel. Inutile de dire que, mêm
oûter pleinement cette augmentation de notre moi — et le comique fait rire parce qu’il est une augmentation du moi, avec sur
comique de malice. Hobbes a très bien dit : « La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur
out un mot comique, et qu’il fait, par conséquent, sourire et non pas rire et que Hobbes parle « de ce qui excite le rire »,
nt, sourire et non pas rire et que Hobbes parle « de ce qui excite le rire  », et c’est-à-dire du comique et non du spirituel
pirituel ? Quand il s’agit du comique, quand il s’agit de ce qui fait rire , je dis qu’il y a toujours plaisir de malice. Trè
ou que cela ! » Le comique inconscient est une merveilleuse source de rire , parce qu’il met en quelque sorte sous nos yeux l
poléon, est encore ridicule à l’heure actuelle ; mais il ne fait plus rire . Pourquoi ? Ceci est bien d’accord avec nos princ
que est très difficile à analyser. Pourquoi les obscénités font-elles rire , de ce rire de scandale qui est très particulier
difficile à analyser. Pourquoi les obscénités font-elles rire, de ce rire de scandale qui est très particulier et que flétr
arcey qui ne pouvait pas le souffrir ; mais enfin pourquoi font-elles rire  ? M. Philbert se l’est demandé et n’a rien répond
ime-t-elle le plus souvent plutôt par le sourire, c’est-à-dire par le rire contraint, que par le rire aux éclats. Quoique ét
plutôt par le sourire, c’est-à-dire par le rire contraint, que par le rire aux éclats. Quoique étant le contraire même de l’
l’obstacle que rencontre la gaieté lubrique, c’est la honte. De là ce rire de scandale, c’est-à-dire ce rire si particulier
lubrique, c’est la honte. De là ce rire de scandale, c’est-à-dire ce rire si particulier — entendez-le : « Oh ! oh ! oh ! »
! oh ! » et non : « Ah ! ah ! ah ! » — qui est quelque chose comme un rire qui se blâme lui-même. Tout cela dit, tout cela a
mme ». Ce qui a été trouvé de meilleur, à mon avis, comme apologie du rire l’a été par deux hommes très graves et qui sans d
ogie du rire l’a été par deux hommes très graves et qui sans doute ne rirent pas souvent au long de leur vie, c’est à savoir p
r j’ai encore un peu d’avenir devant moi), il n’y a d’innocent que le rire bête ; il n’y a d’innocent que le rire sans raiso
i), il n’y a d’innocent que le rire bête ; il n’y a d’innocent que le rire sans raison, que le rire sans savoir pourquoi ; q
ue le rire bête ; il n’y a d’innocent que le rire sans raison, que le rire sans savoir pourquoi ; que le rire : « Je ris par
nt que le rire sans raison, que le rire sans savoir pourquoi ; que le rire  : « Je ris parce que je suis gai. » Tout autre ri
re sans raison, que le rire sans savoir pourquoi ; que le rire : « Je ris parce que je suis gai. » Tout autre rire est mali
pourquoi ; que le rire : « Je ris parce que je suis gai. » Tout autre rire est malice, constatation joyeuse d’une supériorit
et qui vous est brusquement révélée, etc., etc. J’ai dit touchant le rire , non pas : « il est insensé » ; mais : « il est m
t méchant, quand il n’est pas bête. » Mes frères, puisque du reste le rire est sain et hygiénique, rions bêtement. C’est le
bête. » Mes frères, puisque du reste le rire est sain et hygiénique, rions bêtement. C’est le parti le meilleur. Août 1907.
énique, rions bêtement. C’est le parti le meilleur. Août 1907. Le rire . d’après M. James Sully Consciencieusement, ap
ue M. James Sully comprend ; mais ce n’est pas ce qui lui explique le rire ni le comique, et Hegel lui paraît, comme il dit
. Il y a du comique là-dedans, dit le philosophe allemand, et nous en rions comme des fous ; parce que dans notre idée toute
malicieusement à la tengente et la tangente est déçue. Cela nous fait rire jusqu’aux larmes. Il est bien entendu que j’exagè
’aime pas les Allemands, du moins quand ils veulent avoir le mot pour rire — sur « la réduction d’une attente intense à rien
de la physiologie-psychologie, étudie scrupuleusement la question du rire , en demandant tous les renseignements possibles,
littéraire que possible. La plupart des auteurs qui ont écrit sur le rire ont lu beaucoup de comédies. M. James Sully est t
ciels ou mêlés d’artificiel, en un mot arrive, et facilement, à faire rire de choses dont on ne rirait pas si l’on n’était p
l, en un mot arrive, et facilement, à faire rire de choses dont on ne rirait pas si l’on n’était point au théâtre. N’est-ce po
otre pensée ? Donc, sans exclure précisément la comédie de l’étude du rire , il faut savoir qu’il ne serait pas sans danger d
inc qu’elles étaient un peu étroites. J’avais dit sommairement que le rire vient du sentiment vif d’un accroissement subit d
, imprévu, surprise. Distinguant du reste soigneusement le sourire du rire , ce que je persiste à faire, les éléments, même p
s, de l’un et de l’autre étant très différents, je n’appliquais qu’au rire la théorie ci-dessus. Le sourire — et aussi ce ri
’appliquais qu’au rire la théorie ci-dessus. Le sourire — et aussi ce rire intermédiaire qui n’est pas l’éclat de rire et qu
donc pour moi les éléments suffisants, mais tous deux nécessaires, du rire . Or je remarque, d’après toutes les observations
’augmentation de la personnalité, seul, sans inattendu : les sauvages rient aux éclats en courant, en jouant, en sautant, en
n sautant, en se livrant à un vigoureux exercice de leurs forces. Ils rient aux éclats. Ils rient de joie pure. Le sentiment
nt à un vigoureux exercice de leurs forces. Ils rient aux éclats. Ils rient de joie pure. Le sentiment de leur moi, sans surp
ure. Le sentiment de leur moi, sans surprise, sans imprévu, — car ils rient aussi bien après avoir sauté vingt fois le même f
belle humeur (dans ce cas, il n’y aurait que sourire), mais les fait rire , rire aux éclats. Descartes a tort qui dit que le
humeur (dans ce cas, il n’y aurait que sourire), mais les fait rire, rire aux éclats. Descartes a tort qui dit que le rire
mais les fait rire, rire aux éclats. Descartes a tort qui dit que le rire « n’accompagne pas les plus grandes joies et que
t curieux de savoir si l’amour, l’amour satisfait et triomphant, fait rire aux éclats le sauvage. Je n’en serais pas surpris
ntation du moi ; inattendu ; n’est point nécessaire pour provoquer le rire . De même et à l’inverse, l’inattendu tout seul, s
able de sentiment d’accroissement du moi, l’inattendu tout seul, fait rire . Le « Coucou ! Ah ! le voilà ! » des parents joua
 Coucou ! Ah ! le voilà ! » des parents jouant avec les enfants, fait rire les enfants. On ne peut guère voir là une augment
vice versa et à chaque voyage ayant la sensation d’un heurt brusque, riait bruyamment. Il n’y a ici que de l’inattendu, de l
formité. Il appert que cela suffit. On peut remarquer que des enfants rient aux éclats simplement pour quelque chose de nouve
rient aux éclats simplement pour quelque chose de nouveau. Un enfant rira en entendant pour la première fois un mot, en voy
piano, et quand ils virent les marteaux sautiller ils éclatèrent d’un rire bruyant. Les Indiens de la baie d’Hudson se bridè
nt d’un rire bruyant. Les Indiens de la baie d’Hudson se bridèrent de rire à la vue d’une boussole. Les femmes d’un roi nègr
y a absolument que de l’inattendu. L’inattendu suffit pour exciter le rire . C’est pour cela que M. James Sully (j’y reviens)
nt la théorie ou plutôt la rapide observation de Kant : « La cause du rire est la soudaine réduction d’une attente intense à
en. Or nous venons devoir que l’inattendu peut suffire à expliquer le rire et nous verrons peut-être qu’il en est même l’élé
hose imprévue, si elle n’est pas effrayante ou douloureuse, nous fait rire . Je suis à ma table de travail, très absorbé. Mon
e que je me suis rendu compte tout de suite de la chose, je me mets à rire . En écartant les mots trop forts et trop ambitieu
: « On peut affirmer sans crainte qu’il est impossible d’expliquer le rire causé par un incident, une histoire, une remarque
-être ; mais elle est juste. Je ne sais qui l’a traduite ainsi : « Le rire , c’est, quand on monte à l’échelle, un barreau qu
un rythme régulier ; il est soudainement rompu ; il y a surprise ; on rit . L’image est très juste, cette réserve faite que
le barreau manque, on n’a que la peur de se casser le cou et qu’on ne rit nullement. Mais comme image en soi, c’est très ju
comme image en soi, c’est très juste. Donc nous en sommes à ceci : On rit par sentiment de sa personnalité brusquement accr
eci : On rit par sentiment de sa personnalité brusquement accrue ; on rit par simple effet de l’inattendu. Seulement, ce qu
ujours nécessaire. Avez-vous jamais vu un homme de votre connaissance rire aux éclats pour quelque prouesse gymnique ou spor
s yeux, et pour ainsi parler, de tout le corps. Vous ne l’avez pas vu rire . Vous l’avez vu riant ; vous ne l’avez pas vu rir
s ne l’avez pas vu rire. Vous l’avez vu riant ; vous ne l’avez pas vu rire . Si vous l’aviez vu rire, vous n’auriez pas manqu
Vous l’avez vu riant ; vous ne l’avez pas vu rire. Si vous l’aviez vu rire , vous n’auriez pas manqué de dire : « Il a un rir
Si vous l’aviez vu rire, vous n’auriez pas manqué de dire : « Il a un rire nerveux. » Ce qui signifie que chez l’homme civil
veux. » Ce qui signifie que chez l’homme civilisé la joie ne fait pas rire , puisqu’on trouverait maladif le cas d’un homme q
ne fait pas rire, puisqu’on trouverait maladif le cas d’un homme qui rirait de joie. Et c’est ici que Descartes, dans le text
omprendre. L’inattentif même a un moment d’attention. En tout cas, de rire jamais. Il faut que l’objet inattendu développe e
énitude soit provoqué par un objet ou une circonstance inattendue. On rit d’une difformité humaine. C’est l’irrégulier (don
le difforme ; c’est la combinaison de ces deux éléments qui nous fait rire . On rit des vices moraux parce que ce sont des ir
me ; c’est la combinaison de ces deux éléments qui nous fait rire. On rit des vices moraux parce que ce sont des irrégulari
que ce sont des irrégularités, et remarquez bien que, de plus, on ne rit pas d’eux, à proprement parler, mais de leurs man
de notre supériorité sur l’avare, l’hypocrite, le hâbleur, etc. Nous rions des disparates, c’est-à-dire de ce que nous appel
n : « Où suis-je ? » — « . Dans un ballon », répond le bonhomme. Nous rions de l’imprévu de la réponse et de la sottise du ru
érence du spirituel (même élémentaire) et du comique. Le comique fait rire , le spirituel fait sourire ; parce que, au fond,
es de la Lanterne. Il quitta vite la partie : « Ils sourient ; ils ne rient pas. Ils comprennent que je m’amuse. Il est inuti
nt que je joue, c’est que je joue mal. » Il faut donc conclure que le rire a pour causes, chez l’homme civilisé, un élargiss
nstance inattendue qui provoque cet épanouissement. Voilà pourquoi le rire de l’homme civilisé est toujours malicieux ; il l
me primitif certaines tendances encore visibles de l’homme civilisé à rire sans le concours des deux éléments ; et comme sou
e souvenirs de l’homme primitif certains cas, assez rares, où l’homme rit en effet sans le concours des deux éléments. Qu’u
l’homme rit en effet sans le concours des deux éléments. Qu’un homme rie à gorge déployée, par simple joie, par simple plé
mais j’ai vu, après un bon repas, tout au moins une telle facilité à rire pour presque rien que c’était presque le rire pou
ns une telle facilité à rire pour presque rien que c’était presque le rire pour la joie et par la joie. Le rire des enfants,
sque rien que c’était presque le rire pour la joie et par la joie. Le rire des enfants, des jeunes filles a bien quelque cho
s, des jeunes filles a bien quelque chose de cela. Pour ce qui est du rire pour cause de simple inattendu, j’ai des observat
on moyenne, le mot « fontanelle ». — « J’ai mal à la fontanelle. » Il rit presque aux éclats. Voilà bien le rire de l’enfan
 J’ai mal à la fontanelle. » Il rit presque aux éclats. Voilà bien le rire de l’enfant devant un mot inconnu, cas signalé pa
omme je dis : « Ma montre est chez l’horloger ; elle était sale. » Il rit à se tordre. L’idée d’une montre sale le réjouiss
our lui. Il n’y a là, ce me semble, que de l’inattendu comme cause de rire . C’est ainsi que j’explique le succès de rire qu’
nattendu comme cause de rire. C’est ainsi que j’explique le succès de rire qu’ont les calembours, du reste idiots. Le calemb
yonnais sont sots. — Evidemment : ils sont sots s’ils sont de Lyon », rire à sursauts ? Pour moi, il n’y a là que l’effet de
t de l’inattendu. L’inattendu y est, il n’y a pas à dire. L’homme qui rit des calembours stupides est un homme primitif. Av
omme qui rit des calembours stupides est un homme primitif. Avez-vous ri  ? Je ne crois pas. Un des moyens de ne pas faire
imitif. Avez-vous ri ? Je ne crois pas. Un des moyens de ne pas faire rire , c’est de parler d’hilarité. C’est le sujet le pl
dire de leurs entrailles tout ce qu’ils expriment sur leur papier… Je rirais d’un homme qui voudrait sérieusement parler mon t
Sainte-Beuve] ou de fantaisie qui se joue sur un fond triste ; et le rire crie souvent. L’auteur n’est pas tout bonnement g
ive-t-il ? Il m’arrive de lire le beau livre de M. James Sully sur Le Rire  : ses formes, ses causes, son développement et sa
t de fournir à l’homme des moyens plus complets de se corriger par le rire . C’est seulement quand nous parvenons au point de
aller, très vite, « à des niveaux plus familiers, sur le courant d’un rire énorme, aussi débordant peut-être que celui qu’il
nière de se fâcher qui était la sienne, c’est-à-dire qu’elle se mit à rire , et elle dit : « Ma foi, j’ai fait vingt articles
Allons ! le voilà qui recommence à écrire mal. » George Sand se mit à rire  : « Vous êtes bêtes ! On lit trois lignes d’un re
on amant et son mari n’intéressât point ; et c’est précisément ce qui rit l’intérêt de la pièce. » Cela n’est point mauvais
’est « sa ressemblance avec la vie », ce qui était, sinon à mourir de rire , du moins à en être malade, il s’avisa que sa for
fougue et par le talent incomparable de M. de Féraudy, on lui aurait ri au nez et à sa fausse barbe de « surhomme ». Là-d
cret de Thérèse, un acte en vers, de Jacques Linné Le « Théâtre du rire et des larmes », dirigé par l’intelligent et acti
aucoup réussi ; enfin le Cousin Panard, de M. Jean Drault, qui a fait rire très copieusement. Cette représentation a été tou
17 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »
l’idéal. Oui, vous avez fait un livre exquis. Que de sagesse dans ce rire , que de raison dans cette démence, et sous ces gr
te à Watteau L’illustration de ton livre. Derrière la strophe où tu ris De mêler l’ortie aux pervenches, On voit, en écar
lle a, de nature, l’imagination joyeuse. Il a un diamant de gaîté qui rit et lutine de ses feux, et cela le met à part dans
e met à part dans l’Heptarchie romantique… La gaîté de M. de Banville rit sans malice. Elle se soucie bien de la réalité !
de Banville rit sans malice. Elle se soucie bien de la réalité ! Elle rit avec des dents d’opale qui n’ont jamais rien coup
ais rien coupé ni rien mordu. Le poète lyrique exceptionnel qu’il est rit dans le bleu comme il y gambade ; car il y gambad
eu comme il y gambade ; car il y gambade ! mais j’aime mieux l’y voir rire que de l’y voir gambader… Nous arrivons à ces Idy
e rossignol, face à face à tes eaux, Banville, dieu des strophes, du rire et des oiseaux ! Le printanier soleil, dieu d’ar
des odes et donneur des cadences. Enlace ses rayons à ton socle où tu ris , Monte — vif et radieux, — retombe, monte et dans
d’Éros, fils des dieux, fils de Diane, Comme un pasteur paisible qui rit à son troupeau. Tu rêves, blanc et pur, à la sour
18 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393
mait comme de gros réjouis qui ne sont pas difficiles sur le mot pour rire , à ce point que l’Hôtel de Bourgogne s’en émut ;
l de Bourgogne s’en émut ; de quel droit ces coquins-là faisaient-ils rire encore ce public ignorant ? De là citations, enqu
es bourgeoises (il n’y a plus de bourgeoises), et partout enfin où le rire facile et moqueur, où le bon sens trivial, où l’e
ne reconnaît en ce monde l’aristocratie de l’éclat de rire. Le public rit où il peut rire ; trop heureux quand il s’amuse,
ce monde l’aristocratie de l’éclat de rire. Le public rit où il peut rire  ; trop heureux quand il s’amuse, il ne regarde pa
rop heureux quand il s’amuse, il ne regarde pas dans quel lieu. Où le rire l’appelle, il y va ; bonne ou mauvaise compagnie,
tout autant que ce dialogue et que ces chansons ? Jamais on n’a tant ri quand on parlait, quand on chantait sur ces tréte
s loin ; jamais comédie mieux jouée, couplets si bien chantés, jamais rire plus unanime, épigramme plus acérée. Ajoutez que
t Fuzelier ; elle aimait les vers de Morand, la prose d’Autereau, les rires de Taconet et les obscénités du théâtre des boule
longue figure et des bras qui n’en finissaient pas : celui-là faisait rire et pleurer à volonté. Il jouait en ce temps-là Le
rable. Dans L’Avare surtout, Grandmesnil allait jusqu’au drame. On ne riait plus, on avait peur. Cet homme avare faisait piti
lière a toujours deux aspects, le côté plaisant, le côté sérieux ; le rire à la surface, et tout au fond les larmes, et voil
rgueil du grand seigneur, le drame et ses douleurs, la comédie et son rire . Ô toute-puissance de cet art fameux que ni la mi
la porte. Le sang-froid de Bobèche était inimitable ; il n’aurait pas ri , quand bien même on l’eût fait maréchal de France
ntant de la vraie joie, de cette bonhomie sans façon toujours prête à rire de tout, et même des plus terribles événements de
ourt, réjoui, vêtu en paysan, rubicond. Les mains dans ses poches, il riait aux éclats ; il se démenait de toutes ses forces,
anger ses planches en plein vent contre un théâtre. Galimafré, las de rire aux éclats, voulut rentrer dans la vie vulgaire.
e perdent dans un grand silence. Ils portent aux hommes assemblés, le rire et les larmes, l’amour et la haine, la passion et
que, et nous remplissions à merveille notre emploi qui était de faire rire , quand nous passions quelque part, le cœur, l’esp
La Pupille à cinquante ans ; il disait avec mademoiselle Duclos : — «  Ris donc, parterre ! au plus bel endroit de la pièce.
ait faire ; il s’étendait et se confiait à qui voulait l’entendre, et riait bien haut quand il voyait passer l’abbé Morellet,
ne comprenait pas certaines attitudes de la servitude volontaire ; il riait de ces malheureux qui disent sans rougir : « je b
n représente une œuvre considérable qui tient le public attentif ; on rit , on pleure, on s’extasie, on crie, on menace, on
à pleurer, à se trouver mal, à partager avec des angoisses, avec des rires , avec des larmes, la moindre parole échappée au p
n beau jour ! Vous avez là un bel habit ! Tout ceci, la douleur ou le rire , la joie ou les larmes, l’exclamation ou l’abatte
resse m’a mis à la porte ! — Ou bien, comme dit madame Jourdain : Moi rire au moment où j’ai perdu ma fortune ! Nous avons f
oi rire au moment où j’ai perdu ma fortune ! Nous avons fort envie de rire , fort envie de rire nous avons ! « Souvent (c’est
j’ai perdu ma fortune ! Nous avons fort envie de rire, fort envie de rire nous avons ! « Souvent (c’est Diderot qui parle),
vie de rire nous avons ! « Souvent (c’est Diderot qui parle), j’ai vu rire un comédien hors de la scène, je n’ai pas mémoire
laisir où il le trouve), et, une fois au théâtre, elle pleurait, elle riait , elle était heureuse ! Elle admirait les héros et
n’accordait un regard, quand elle venait aux premières galeries pour rire ou pour pleurer tout à son aise, maintenant tout
ilà comment ce vieux comédien a échappé à ce théâtre dont il était le rire le plus sérieux ! À propos d’artistes sérieux, le
e qu’ils ont suivie, Alcide Tousez, Sainville et Grassot, les rois du rire  ! Odry était un lourdaud d’une gaieté brutale ; o
, les rois du rire ! Odry était un lourdaud d’une gaieté brutale ; on riait , à le voir, mais on riait, malgré soi, et l’on se
était un lourdaud d’une gaieté brutale ; on riait, à le voir, mais on riait , malgré soi, et l’on se trouvait honteux de tant
ée à droite, une épaule de ci, une épaule de çà, et butor ! — Mais on riait  ! Mais on lui faisait des rôles excellents dans d
ablement savants, Odry, voyant qu’il n’y comprenait rien, s’est mis à rire de son rire bête. — On eût dit un crétin du Valai
ants, Odry, voyant qu’il n’y comprenait rien, s’est mis à rire de son rire bête. — On eût dit un crétin du Valais qui rencon
de la vieillesse une chose respectable et respectée. Cet homme a fait rire deux générations qui ne riaient guère. Il a été l
spectable et respectée. Cet homme a fait rire deux générations qui ne riaient guère. Il a été l’amuseur d’une nation tout occup
ru sous la perruque brune ; l’électeur a fait place à Jocrisse ; on a ri de nouveau, mais on a ri, par pitié pour ce vieil
 ; l’électeur a fait place à Jocrisse ; on a ri de nouveau, mais on a ri , par pitié pour ce vieillard qui revenait si péni
une des fêtes de la Comédie, il était au rang des comédiens qui font rire . De Molière il répandait le sel à pleines mains ;
le réveillez pas ! Respectez ce charmant moqueur qui vous a tant fait rire  ; faites silence autour de sa raison, qu’il n’ent
Blanche ! Et cette femme accorte et vive, au regard plein de feu, le rire à la lèvre et le printemps à la joue ? Elle a pas
u donc, et quel est ce prodige ? Si tu pleures, grand Dieu ! qui donc rira  ? lui dis-je. » Mais elle répondit d’une touchant
c lui ma guirlande de rose, Et les joyeux ébats, et les chants et les ris , Avec l’âme et le cœur de ses amis chéris. » — « 
ront dans tes sacrés parvis Et lus joyeux ébats, et les chants et les ris , Et les fêtes du soir sans regrets accomplies, Et
sprit d’autrefois peut survivre à l’esprit qui n’est plus, comment le rire le plus malicieux et le plus charmant peut surgir
es de la raison humaine ; nous sommes sans pitié pour qui nous a fait rire , et, quelle que soit sa misère, nous n’avons rien
oit sa misère, nous n’avons rien pour lui s’il ne veut pas nous faire rire encore. Pauvre Monrose ! de son vivant était-il a
rille un œil noir. Voici M. le comte Almaviva lui-même ; et Figaro de rire déjà du comte ! — C’est bien le rire d’autrefois.
Almaviva lui-même ; et Figaro de rire déjà du comte ! — C’est bien le rire d’autrefois. Jamais l’épigramme n’a été lancée av
assure tous. Le comte Almaviva se préparait à soutenir Figaro, Figaro rit au nez du comte. Rosine avait peur, Figaro rassur
Songez donc que du Mariage forcé, Molière a fait une comédie où l’on rit aux éclats ! Il a fait un héros comique, de Tartu
ux éclats ! Il a fait un héros comique, de Tartuffe ! Il nous force à rire du Misanthrope ! Ah ! c’est là une de ces nécessi
eur Jourdain. Il n’y a que des sots et des sottes, ma femme, qui se riront de moi.  Et celui-là aussi, il peut dire ce que
lques gens d’esprit qui ne manquent pas ces bonnes occasions d’un bon rire bien franc, bien joyeux, bien incisif. On salue,
us. — Il a deviné, il a pressenti l’art nouveau qui allait ajouter le rire et le ridicule aux divertissements de la républiq
uelque peu solennel ; il a composé aussi des comédies romaines moitié rire et moitié larmes, marchant ainsi sur les brisées
d’un vrai génie n’a pas dédaigné la vraie comédie, la comédie où l’on rit , sans rien qui ressemble à la haine personnelle,
ien qui ressemble à la haine personnelle, à l’allusion politique ; on rit parce que le rire éclata soudain, irrésistible, c
à la haine personnelle, à l’allusion politique ; on rit parce que le rire éclata soudain, irrésistible, comme fait une douc
es pommes dans un jardin, tous ces détails d’un grand crime faisaient rire aux éclats les descendants de Lucrèce et de Virgi
lerie de ce galant Chrémès. Applaudissez, de par Jupiter ! Jupiter se rit du crime des amants. —  Perjuria ridet amantum !
couleurs de cette gracieuse comédie sont beaucoup moins tranchées, le rire en est moins violent, le bon mot moins épicé, les
femmes ce sont les mêmes créatures souffrantes, patientes, et dont le rire même porte avec lui son enseignement sérieux. À c
ons d’où vient donc la gaieté de cette incroyable comédie qui faisait rire , il y a trois mille ans, le peuple le plus délica
r la comédie, par la raison, dit-il, que l’art n’enseigne pas à faire rire . À côté de la tragédie grecque, à côté de ces bel
’atticisme, c’est la bonne grâce, c’est la malice sans cruauté. Ainsi riait Alcibiade, ainsi riait Socrate lui-même, telle ét
nne grâce, c’est la malice sans cruauté. Ainsi riait Alcibiade, ainsi riait Socrate lui-même, telle était la causerie chez Pé
rèce ! Toujours est-il que ces bouffonneries intraduisibles faisaient rire aux éclats le peuple d’Athènes. L’Athénien aimait
mée la joie extérieure de la comédie grecque ; le peuple d’Athènes ne riait plus guère, en ces temps malheureux où son esprit
d enfant, mais madame Sturmer est le véritable malade imaginaire ; on rit de celui-là, mais on déteste celle-ci. Toutefois
Alceste, qui la pleura. Tel fut le dénouement de cette comédie, où le rire était mêlé aux larmes. Les larmes ont fini par do
ille sans dot et sans famille. Cependant, qu’est devenue Lisette, qui riait toujours ? Gros-René, qui se jetait si bien aux g
ête aux dépens des petits marquis ; le temps n’est plus où la comédie riait , folâtrait et montrait son épaule brune et nue so
arfums exquis ; il portait des bijoux comme une reine de théâtre : il riait tout haut de lui-même et des autres. Il ne ressem
ines, assez de cendres, assez de repentir. Allons donc à celui-là qui rit là-bas d’un si franc rire, et qui boit à longs fl
ssez de repentir. Allons donc à celui-là qui rit là-bas d’un si franc rire , et qui boit à longs flots ce vin que l’on dédaig
i restèrent bien surpris, quand Regnard, ce nouveau venu, les força à rire de si bon cœur ; quand dans ses plus grands insta
bouffon licencieux, mais comme un grand poète ; quand il les força de rire les uns et les autres, aux éclats, de toutes sort
on ? Beauté facile et complaisante, et qui ne regarde pas, quand elle rit , si son tour de gorge est dérangé quelque peu. Fa
coliers sans discipline trouvèrent, pour les amuser et pour les faire rire aux éclats, ce bon vivant nommé Regnard. Cette fo
e Regnard, va faire ce que Molière n’eût jamais voulu faire ; elle va rire de tout, et toujours et à tout propos, des oncles
tes les filouteries, qu’y a-t-il ? Il y a Jean qui pleure et Jean qui rit . Jean qui a des scrupules et Jean qui n’a pas de
rd, et jusqu’à la fin l’heureux poète a été fidèle à sa mission. Il a ri d’un rire intrépide, il s’est abandonné sans rése
usqu’à la fin l’heureux poète a été fidèle à sa mission. Il a ri d’un rire intrépide, il s’est abandonné sans réserve, à sa
amais sujet plus triste et cependant jamais sujet plus rempli de gros rire n’avait été inventé ; jamais, que je sache, on n’
a langue au public. Aussi, peu s’en est fallu que Regnard, à force de rire et de dépasser toutes les bornes de la gaîté perm
dans la vieille comédie, les plus honnêtes sentiments cachés sous le rire  ; faites-vous violence, vous qui avez crié si hau
sonnage qu’on appelle une marchande à la toilette, il y a de tout, du rire et des larmes, de la misère et de l’opulence, du
ut vivre, il veut obéir à la fantaisie, à la poésie, à la fortune, au rire intérieur ; prends garde, il arrive le tourbillon
celant sous toutes les ivresses des passions de la jeunesse, qui nous rit au nez que c’en est une bénédiction ! Oh ! ce bea
estomac, de l’esprit, circulent dans ses réjouissantes comédies ! Il rit de tout et de si bon cœur ! Certes, son rire n’a
jouissantes comédies ! Il rit de tout et de si bon cœur ! Certes, son rire n’a rien de cette mélancolie, de cette philosophi
e cette mélancolie, de cette philosophie, de cette sagesse austère du rire de Molière ; mais, en fin de compte, quel bon viv
relevé avec ce soin tout paternel de Molière ; le vicieux de Regnard rit de son vice ; le ridicule de Regnard ne demande q
humeur. Dans l’Iliade, Homère a placé Thersite, et vous savez de quel rire éclatant il fait rire les immortels ! Dans Le Jug
Homère a placé Thersite, et vous savez de quel rire éclatant il fait rire les immortels ! Dans Le Jugement dernier de Miche
ontrent le derrière, qui te font toutes sortes de grimaces à te faire rire , même de ta damnation éternelle. Savez-vous quelq
lus merveilleux que le Don Quichotte, cet éclat de rire sans fin ? Le rire a les dents blanches, les lèvres vermeilles, l’or
t chante autour de votre tête et de votre cœur, doucement réjouis. Le rire circule dans l’esprit comme le sang circule dans
au coule dans la prairie ; ainsi la clarté pénètre dans l’étoile ! Du rire , tout est bon, même l’éclaboussure. Il tient à to
; tous enfin pour de bons vivants, très contents de vivre, en faisant rire ou pleurer leurs semblables, au gré des poètes qu
es appointements à la portée de tous les entrepreneurs ; des gens qui riaient toujours, véritables enfants de ce bon père Moliè
abitudes élégantes, puisées aux meilleures sources. Ils auraient bien ri , en ce temps-là, de la vanité de nos comédiens et
vait par cœur. Il marchait à la piste de ces petites vanités, dont il riait d’un bon rire. Ajoutez qu’il parlait facilement t
Il marchait à la piste de ces petites vanités, dont il riait d’un bon rire . Ajoutez qu’il parlait facilement tous les patois
19 (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »
e chrétienne, que voilà du coup enfoncée, cette fois ; — un acte — ne riez pas ! — presque sacerdotal. Appliquée à Michelet,
la dérision du monde s’ouvrirent sans difficulté devant moi. Je n’ai ri jamais… — (Nous ne pouvons en dire autant !) — De
qui serait une belle route, mais heureusement le ridicule y est et le rire prend. Le ridicule sauveur ! Et, en effet, ce n’e
ue, chimique et chirurgical, où le côté sain est le ridicule ; car le rire purifie. Le rire trouble et déconcerte l’obscénit
hirurgical, où le côté sain est le ridicule ; car le rire purifie. Le rire trouble et déconcerte l’obscénité, qui est toujou
obscénité, qui est toujours très grave, et Michelet le sait bien. Qui rit pour lui est presque un monstre : « Jeune homme,
-il, — : jeune homme, — (vous le voyez, Prudhomme toujours !) — si tu ris ici, si tu trouves ceci un amusement, un sujet de
uves ceci un amusement, un sujet de plaisanterie, j’aime mieux que tu ries à la mort de ta mère… » La mort de ta mère ! rien
utions oratoires ! Mais il parle pour lui, du reste ; il a raison. Le rire est son ennemi capital. Le rire et son éclat moqu
pour lui, du reste ; il a raison. Le rire est son ennemi capital. Le rire et son éclat moqueur, ce clic-clac du fouet du bo
poisson, l’animal supérieur, la merveille ! « Le crustacé dut bien en rire , — ajoute encore Michelet, — et c’était pourtant
ête ! Le crustacé, un retardataire qui ne croit pas au progrès et qui rit  !… Certes ! je ne pense pas qu’on puisse être plu
20 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420
genre. Dans l’Hécyre de Térence, il n’y a qu’un personnage qui fasse rire , & même il ne paroît qu’à la fin ; tous les a
ue d’usage ce mêlange du pathétique & du sérieux, cet alliage des ris avec les pleurs. C’étoit moins l’innovation en el
igramme sur les deux Thalies, dont l’une simple & charmante a le rire de Vénus  ; & l’autre, nouvellement introduit
sujette à tant de contrariétés, qui nous faisoit passer rapidement du rire aux larmes, & des larmes aux rire. Le genre d
us faisoit passer rapidement du rire aux larmes, & des larmes aux rire . Le genre du comique larmoyant étoit comparé à ce
à Riccoboni, supérieure à l’autre : il n’estime point celle qui fait rire . Dans une lettre à un de ses amis, il donne La Ch
re arrêté, ou du moins affoibli par l’autre ; qu’on est mal disposé à rire quand on a pleuré, & à pleurer quand on a ri 
est mal disposé à rire quand on a pleuré, & à pleurer quand on a ri  ; que notre ame n’étant affectée différemment que
es de les prendre pour des enfans ou des fous qui pleurent, & qui rient presque dans le même instant. Il parut des brochu
stant. Il parut des brochures sous ce titre singulier : Tragédie pour rire , & Comédie pour pleurer. L’idée de faire des
la scène. Il cite pour exemple une naïveté, un bon mot qui excite le rire jusques dans le sein de la désolation & de la
gé. Je voudrois seulement qu’on ôtât une vieille qui vient pour faire rire , & qu’on avoit traitée de bavarde chez la mar
lui ravir l’art de nous émouvoir ? Son grand effet est de nous faire rire  : Est-ce le seul qu’on doive lui prescrire ? Rire
t est de nous faire rire : Est-ce le seul qu’on doive lui prescrire ? Rire un moment, puis pousser des soupirs, Puis rire en
doive lui prescrire ? Rire un moment, puis pousser des soupirs, Puis rire encore ; voilà les vrais plaisirs. Chaque bon co
i vif, enjoué, saillant. Il restoit à La Chaussée le partage de faire rire & pleurer en même-temps. On appelle quelquefo
méprise. Rien de plus ennuyeux qu’un mauvais plaisant qui veut faire rire . La parodie consiste à détourner le vrai sens d’u
aliens avec plaisir. La Mothe fut à la première représentation : il y rit beaucoup, comme il en convient lui-même dans sa p
le langage du remords, que celui de l’amour-propre. Quelques-uns ont ri de cette démarche, & d’autres en ont empoison
21 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258
e. Elle avait eu aussi le pincement de lèvres de Montesquieu. Mais le rire , non ! le terrible rire, elle ne l’avait pas. Jos
e pincement de lèvres de Montesquieu. Mais le rire, non ! le terrible rire , elle ne l’avait pas. Joseph de Maistre avait bie
Joseph de Maistre avait bien déclaré la Révolution satanique, mais le rire de Satan, ce rire du Diable qui rit de se voir si
avait bien déclaré la Révolution satanique, mais le rire de Satan, ce rire du Diable qui rit de se voir si bien obéi par les
la Révolution satanique, mais le rire de Satan, ce rire du Diable qui rit de se voir si bien obéi par les hommes, personne,
omme dirait Carlyle lui-même, — mais qui ne disait pas : Moi, je m’en ris  ! comme le petit homme gris de Béranger ; car il
Moi, je m’en ris ! comme le petit homme gris de Béranger ; car il ne riait ni ne souriait de rien, pas plus de sympathie que
en a pourtant quelque chose. Il en a l’éclair et l’éclat de ce grand rire gouailleur qui descend un homme du troisième ciel
22 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »
le a, de nature, l’imagination joyeuse. Il a un diamant de gaieté qui rit et lutine de ses feux, et cela le met à part dans
— et de Musset, c’est la passion et c’est la finesse, qui ne fait pas rire , mais qui fait sourire, comme faisait sourire Mar
e ce que l’on n’a pas ! C’est une gaieté à la Watteau, une gaieté qui rit pour rire et pour le seul bonheur que cela fait…
l’on n’a pas ! C’est une gaieté à la Watteau, une gaieté qui rit pour rire et pour le seul bonheur que cela fait… La gaieté
re et pour le seul bonheur que cela fait… La gaieté de M. de Banville rit sans malice. Elle se soucie bien de la réalité !
de Banville rit sans malice. Elle se soucie bien de la réalité ! Elle rit avec des dents d’opale qui n’ont jamais rien coup
ais rien coupé ni rien mordu. Le poète lyrique exceptionnel qu’il est rit dans le bleu comme il y gambade ; car il y gambad
eu comme il y gambade ; car il y gambade ! mais j’aime mieux l’y voir rire que de l’y voir gambader. III Je viens, en
23 (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115
tons la marque : or, les anciens, excepté au théâtre, ne savaient pas rire . Mais enfin il y a le comique de l’histoire, comm
ltaire honnête homme et serviteur d’une cause de vérité, il aurait pu rire dans l’histoire de ce rire que j’appelle bienfais
viteur d’une cause de vérité, il aurait pu rire dans l’histoire de ce rire que j’appelle bienfaisant, — oui ! bienfaisant co
e l’homme et l’événement et les réduit à leur normale platitude. J’ai ri , me voilà désarmé, est un mot toujours juste. Qua
d l’histoire est gourmée, faussée et dangereuse, on la désarme par le rire  ; car le rire, c’est le mépris ! Encore une fois,
st gourmée, faussée et dangereuse, on la désarme par le rire ; car le rire , c’est le mépris ! Encore une fois, voilà l’histo
ec laquelle l’historien a montré cette gaieté poignante, Euménide qui rit tout en fouaillant son homme, et qui fut la plus
24 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »
a Comédie, c’est la gaieté d’un vrai visage, aux lèvres vivantes ! Le rire de M. Bouilhet pourrait devenir aussi large que s
e de M. Bouilhet pourrait devenir aussi large que son mètre. Quand il rit , ce n’est plus un écho, et ce serait lui qui trou
, ce n’est plus un écho, et ce serait lui qui trouverait l’écho, s’il riait souvent, ce que je lui conseille… Cela ne veut pa
oésie lyrique et se vouer exclusivement à la comédie. La comédie fait rire d’un rire qui n’est pas celui de la gaieté. Le pl
que et se vouer exclusivement à la comédie. La comédie fait rire d’un rire qui n’est pas celui de la gaieté. Le plus gai des
du Bourgeois gentilhomme : « Oui, vraiment nous avons grande envie de rire , grande envie de rire nous avons ! » Chez nous, c
me : « Oui, vraiment nous avons grande envie de rire, grande envie de rire nous avons ! » Chez nous, cela est sérieux, cette
25 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »
trop, disait qu’il avait le fou moquer, comme elle aurait dit le fou rire . Mais elle n’y voyait goutte, la clairvoyante ! I
es dons entraînants. Il est trop anglais pour être gai, même quand il rit , même quand il dit avec mélancolie : « Je veux mo
lie : « Je veux mourir le jour où je ne trouverai plus quelqu’un pour rire avec moi. » Car on ne rit point avec lui ; on so
ur où je ne trouverai plus quelqu’un pour rire avec moi. » Car on ne rit point avec lui ; on sourit peut-être, et c’est to
ar on ne rit point avec lui ; on sourit peut-être, et c’est tout ! Le rire de Walpole ne se partage pas ; il n’est ni contag
ne se partage pas ; il n’est ni contagieux, ni sympathique. C’est un rire de misanthrope. À chaque instant, Walpole se piqu
main d’écrire. C’était un petit homme solide, très pâle cependant, au rire étrange et forcé, et gastralgique comme sa gaieté
forcée, fait penser à ces clowns anglais qui s’en barbouillent et qui rient , comme par ressorts, sous ce masque blanc… « Je
26 (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488
sionne le monde, ou de plaindre avec indulgence ce qui le trompe ; le rire à jamais envolé avec les légèretés et les maligni
nir mûrs, ni à rester étourdis quand vous devez être sérieux. Le faux rire est la plus lugubre des tristesses. III Que
ropos d’Alfred de Musset, appartient particulièrement à la jeunesse : rire , sourire, badiner, aimer, délirer, chanter, folât
graves sujets de la philosophie traduits en comique et assaisonnés du rire inextinguible d’Homère. Elle est intitulée Conver
on de cœur aussi prodigieuse que leur génie, avaient fondé l’école du rire . Mais de quel rire ? du faux rire ! Car rire du s
odigieuse que leur génie, avaient fondé l’école du rire. Mais de quel rire  ? du faux rire ! Car rire du sérieux, rire du tri
eur génie, avaient fondé l’école du rire. Mais de quel rire ? du faux rire  ! Car rire du sérieux, rire du triste, rire des s
avaient fondé l’école du rire. Mais de quel rire ? du faux rire ! Car rire du sérieux, rire du triste, rire des sentiments l
cole du rire. Mais de quel rire ? du faux rire ! Car rire du sérieux, rire du triste, rire des sentiments les plus délicats
is de quel rire ? du faux rire ! Car rire du sérieux, rire du triste, rire des sentiments les plus délicats et les plus sain
s sentiments les plus délicats et les plus saints du cœur de l’homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de
lus délicats et les plus saints du cœur de l’homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de l
t les plus saints du cœur de l’homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire
nts du cœur de l’homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire de Dieu, ce n’
homme, rire de soi-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire de Dieu, ce n’est plus rire : c
-même, rire du bien, rire du beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire de Dieu, ce n’est plus rire : c’est grimacer le b
beau, rire de l’amour, rire de la femme, rire de Dieu, ce n’est plus rire  : c’est grimacer le blasphème, c’est grincer des
ez ! voilà, sous le vestibule de cette Morgue de l’âme, une statue du rire qui grimace la volupté en face de la mort et qui
ciel. Est-ce là ce qu’on éprouve en lisant l’Arioste ? Non ! le franc rire n’est pas le ricanement. XXII Alfred de Mus
Platon, les assouvissements d’Épicure, le mépris de la politique, le rire de la sainteté, le doute sur les immortels lendem
27 (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »
des individus chez Molière et chez les comiques. — Il. La théorie du rire d’après Schopenhauer. — III. La coutume comme pri
urelle destinent à des manières d’être précises et qui excitent notre rire parce qu’un engouement les détermine à se concevo
treprendre l’universalité de cette proposition, à savoir, que tout le rire humain tient dans l’intervalle de l’angle bovaryq
vue comique universelle dont on abandonne l’entreprise, la théorie du rire telle que Schopenhauër la formula. Elle peut être
point de vue que l’on expose. Schopenhauër, en effet, remarque que le rire a toujours pour origine la manifestation soudaine
La rencontre subite de ces deux états de connaissance fait jaillir le rire avec la même rigueur que le frottement du souffre
orps sec dégage une étincelle. La mascarade, comme moyen classique du rire , est fondée sur cette loi : un corset, une crinol
déguisement, trahit sa vraie nature, va, par le contraste susciter le rire de tous. Il entre quelque chose de cette mascarad
entre quelque chose de cette mascarade en toute occasion qui prête à rire , si abstraits que puissent apparaître tout d’abor
un être qui se conçoit autre qu’il n’est relèvent de cette théorie du rire telle que Schopenhauër l’a exposée. Ils ont tous
28 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92
étalée avec art, un barbarisme à cette langue inspirée, un geste, un rire , un accent, un défaut, une misère, à cette machin
le docteur en théologie, Pascal, qui agit comme un poète comique ; il rit , il plaisante, il prolonge sans fin et sans cesse
n ceci un juge impartial. — Elle plaidait sa propre cause, quand elle riait aux éclats de cet hypocrite, s’enveloppant dans s
oire « de délasser Sa Majesté au retour de ses conquêtes, et de faire rire le monarque qui fait trembler toute l’Europe ». T
s discours de saint Thomas et de saint Antonin. Quant à cette rage de rire de tout et toujours, il ne saurait l’approuver, e
donne, comme un exemple des excès où vous peut conduire le besoin de rire , ce que disait César de Térence, — qu’il ne le tr
rneille, et s’en va, à travers champs, de ville en ville, en quête du rire , du bon sens et de l’amour. Et l’un et l’autre, i
œurs, les habitudes, et les allures bourgeoises ; il s’essaie à faire rire avec le vieil esprit français, avant de trouver d
our ainsi dire par l’argument ad hominem ! ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, ce grand art d’intéresser et d’émo
qu’on demandait à cet homme, on était sûr de l’obtenir sur-le-champ ; rire ou larmes, comédie ou drame ; poésie, satire, mor
ur ! Et les hontes cachées ! Et les ricanements ! Et si Sa Majesté ne rit pas, soudain toute cette cour silencieuse et qui
hanteur taciturne, à cet amuseur morose, à ce grand homme qui faisait rire aux éclats, et dont Taine était pleine de tristes
ur sur soi-même et se dire tout bas, les uns et les autres, en voyant rire tant de gens d’un homme alité : Hélas ! ils sont
de ce beau règne : — Figurez-vous, Mylord, que le roi et sa cour ont ri comme des fous, au Malade imaginaire ; que le roi
qu’il l’a fait représenter plus d’une fois, toujours avec de nouveaux rires , sans que jamais, à lui et aux siens, à cette rep
souffre mille morts dans une seule ; et cependant vous voulez que je rie aux éclats de ces misères ; vous prétendez m’amus
dont la laideur jette le frisson dans toute la salle. Le moyen que je rie du Malade imaginaire, au milieu d’un pareil malai
e puisse beaucoup nous plaire. D’où il suit que si vous avez beaucoup ri à cette comédie, c’est que ma foi ! ce jour-là, v
mort, qui vient, tout exprès, sur ce théâtre en deuil pour vous faire rire une dernière fois. Le matin même il a craché le s
sa vue, sans se douter de ses tortures, cet affreux parterre se met à rire . On bat des mains, on applaudit, on trouve que Mo
d’un malade véritable ? N’est-ce pas qu’il est amusant à voir ainsi ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jama
N’est-ce pas qu’il est amusant à voir ainsi ? Ris donc, parterre, et ris bien, c’est le cas ou jamais, car au milieu de te
x bêtes, à la lente agonie de Molière, livré au parterre. L’homme qui rit est plus féroce que le tigre qui dévore. — Faites
tte brisait la tête du pauvre malade, et cependant Molière, entendant rire Toinette, regrettait tout bas les soins touchants
temps, le témoin de cet horrible duel de la mort et de la comédie, du rire extérieur et de la souffrance interne ; non, je n
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez. » Hélas ! Molière ne riait
 : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez. » Hélas ! Molière ne riait guère ; il était un contemplateur comme le sera t
ut est écrit : « Malheur, en ce monde, aux hommes de génie qui feront rire ou pleurer ! » Pour celui qui a l’honneur de teni
comédie de la place publique, l’esprit qui se jette en plein air, le rire qui se tient à deux mains pour ne pas éclater ; c
t cent fois davantage : il faut l’instinct. — Êtes-vous né pour faire rire ou pleurer toute une foule émue et attentive ? Ar
riante, à votre aspect, sans qu’elle se puise expliquer pourquoi son rire , et pourquoi ses larmes, la foule vous applaudit
us les autres, vous êtes prêt à prendre en pitié ces grands niais qui rient aux éclats de la gaîté que vous ne ressentez guèr
loin de vous, vous n’avez jamais été plus près de Molière, témoin le rire qui vous prend rien qu’à savoir que tout à l’heur
oit être heureux, car il donne de la joie à tout le monde, et je fais rire tous ceux à qui j’en parle. Paraît alors Dorimèn
ervation mélancolique et bienveillante, avait fort bien deviné que le rire est en dernier résultat, la plus grande, la plus
plus difficile leçon qui se puisse donner aux hommes assemblés ; son rire sortait de sa conviction et de sa conscience, et
sa conscience, et certes, il fallait être un hardi courage pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rir
courage pour oser rire devant Tartuffe, et un grand poète pour faire rire de Tartuffe ! J.-J. Rousseau, tout au rebours ; —
ur faire rire de Tartuffe ! J.-J. Rousseau, tout au rebours ; — il ne rit jamais, — il va droit à son but par la colère, pa
par les mouvements les plus impétueux de l’orateur. Il n’a jamais su rire , de sa vie, et toute sa vie il a été colère et fa
et toute sa vie il a été colère et fantasque ; — il avait remplacé le rire par l’emportement, la moquerie par le sarcasme, l
tait digne. Ne dites donc pas, citoyen de Genève, que Molière a voulu rire de la vertu : Molière ne s’est attaqué qu’aux exc
iste vient de découvrir que cet homme ruiné, dont la ruine le faisait rire , c’est lui-même ! Cet homme volé, c’est lui ! cet
asme à volonté, fasse entendre tout à l’aise ses sanglots et son gros rire  ; et toi, critique, ma mie, tu n’as rien à voir d
rit de Molière ; il opposait sa gaieté à la tristesse de Molière ; il riait dans cette maison dont le maître était si triste 
ure sur cette négligence qu’il prend pour du mépris ; mais elle, elle rit toujours, elle le laisse impitoyablement dans sa
le rit toujours, elle le laisse impitoyablement dans sa passion, elle rit de sa faiblesse ; que Dieu lui pardonne à cette f
lus maltraité que le comte. Celui-là, Molière ne se contente pas d’en rire à propos de ses ajustements, de ses rubans, de sa
ent auguste ! Mais la coquette le regarda pleurer, puis elle se mit à rire et à rappeler son amant. Si vous savez un trait p
hasardé au théâtre, Molière était parvenu à faire une comédie où l’on rit  ? La comédie ! Elle n’est pas autour de Tartuffe,
loi de mademoiselle Mars ! Ainsi nous avons vu par hasard, et pour de rire , comme disent les enfants, une comédienne à coup
e et de nous et d’elle-même ! Il me semble que je l’entends d’ici qui rit à gorge déployée, et qui dit à mademoiselle Pless
29 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250
ment que le singe est un animal comique, dont l’aspect donne envie de rire  ; mais tous les caractères de la bête seront enti
, et la mésaventure de Mars et de Vénus un objet capable d’exciter le rire inextinguible non seulement des dieux, mais des h
l’antiquité la plus reculée jusqu’à la consommation des siècles, on a ri partout et l’on rira toujours devoir un prédicate
reculée jusqu’à la consommation des siècles, on a ri partout et l’on rira toujours devoir un prédicateur faire une grimace
du public ; il ne hausse plus les épaules chaque fois que le parterre rit  ; il se donne la peine d’écouter. Il écoute L’Éco
ent la rate ; mais L’École des femmes n’en offre pas de pareilles. Il rit , à la vérité, et bruyamment, lorsqu’Arnolphe atte
un lourdaud, qu’il a pris à son service à cause de sa simplicité ; il rit , non parce que ce coup est comique, et qu’Arnolph
Arnolphe ne l’a pas volé, mais parce que c’est un coup ; du même gros rire il éclaterait, s’il voyait l’acteur chargé du rôl
t insignifiant d’Oronte, faire un faux pas en traversant la scène. Il rit encore des roulements d’yeux et des contorsions d
approbation sur son visage ; surtout il a grand-peur qu’on ne le voie rire . N’a-t-il pas écrit dans un docte traité d’Esthét
crit dans un docte traité d’Esthétique que le comique est ce qui fait rire , et que Molière n’est point comique, parce qu’il
t rire, et que Molière n’est point comique, parce qu’il ne fait guère rire  ? N’a-t-il pas aussi défini le beau, et sa défini
mique, et que, par suite, quand finalement il échoue, loin de pouvoir rire , comme les autres, libre et satisfait, il reste l
autres, libre et satisfait, il reste l’objet piteux et déconfit d’un rire étranger306. M. Lysidas sera confirmé dans son mé
ie. Elle se laisse prendre aux choses avec candeur et bonne foi. Elle rit , elle admire. Elle ouvre librement, largement, sa
07. Quelqu’un relève dans la pièce plusieurs mots où toute la salle a ri , quoiqu’il n’y ait rien de moins spirituel, ou po
t311 qui ne savait pas lire. Elle se divertissait aux choses qui font rire les enfants, les gens du peuple et le Marquis. Le
les choses vous touchent. Êtes-vous ému d’admiration, elle est belle. Riez -vous, elle est comique… Que la Prudence me soit e
ez d’avoir osé, après Kant, dogmatiser un peu sur la beauté. Non ! le rire n’est point le signe du comique. Car on rit plus
sur la beauté. Non ! le rire n’est point le signe du comique. Car on rit plus aux bouffes, si goûtés de notre excellent Ma
esprit319 a constaté qu’à la représentation du Tartuffe, le public ne rit pas plus de deux ou trois fois. Mais il n’a pas m
30 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510
r être du style le plus pathétique, ne nous portaient pas moins à des rires immodérés, par le contraste de la tranquillité d’
i le confident de telles méchancetés et qui n’y voyait qu’un sujet de rire . Vieux, il y revenait en souvenir et avec regret
n. Le duc d’Orléans, depuis régent, entendant le mot du roi, se mit à rire . Louis XIV, rentré dans son cabinet, l’appela et
t : « Mon neveu, quand je dis ces choses-làat, je vous prie de ne pas rire . » Besenval, qui raconte le trait, n’en paraît se
foi ! je crois que vous avez raison », me répondit-il en éclatant de rire . J’aurais dû gémir de voir le souverain pouvoir e
mme ; mais la chose me parut si ridicule, que je ne pus m’empêcher de rire aussi. Cependant, etc. C’est toujours la suite d
mpêcher de rire aussi. Cependant, etc. C’est toujours la suite de ce rire du Régent devant Louis XIV. De tels éclats de rir
, et, si spirituels que soient les gens, rien ne ressemble plus à des rires de fous, quand on sait quels écroulements il s’en
sulté sur les moyens : « Je ne pouvais, dit-il, m’empêcher parfois de rire en moi-même, lorsque j’étais sur la frontière, de
e fécondité qui n’a point de pareille : il voit tout, il lit tout, il rit de tout, il est content de tout, il s’occupe de t
là un vice radical de caractère et qui ruine les autres qualités : il rit de tout. Méchant, on fait quelquefois moins de ma
31 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »
de caractère : il y fut parfaitement ennuyeux. Il avait peur de faire rire  : le rire est vulgaire ; il rêvait un comique déc
re : il y fut parfaitement ennuyeux. Il avait peur de faire rire : le rire est vulgaire ; il rêvait un comique décent, bon s
772) se laisse lire encore, c’est que l’auteur, ayant renoncé à faire rire et cherchant un point d’appui pour fonder l’intér
ans le sentiment du public. « D’où vient, disait La Bruyère, que l’on rit si librement au théâtre, et que l’on a honte d’y
éâtre, et que l’on a honte d’y pleurer ? » Quarante ans plus tard, le rire était devenu indécent, et les larmes bienséantes.
ec Regnard, avec Lesage, avec Dancourt, avec Legrand, elle attache le rire à une fantaisie déréglée ou à un réalisme dégoûta
mœurs mauvaises et ignobles. Les honnêtes gens finissent par ne plus rire que du bout des lèvres et par demander autre chos
es et par demander autre chose. Or, au théâtre, dès qu’on ne fait pas rire , on ennuie, si l’on ne fait pleurer. En même temp
leurs pièces482. Mais personne encore n’avait posé en principe que le rire peut être absolument éliminé de l’œuvre comique.
revient tout doucement à la comédie traditionnelle, à celle qui fait rire , ou y prétend. Ce qui semble rester, c’est un peu
a définition. Destouches, qui avait fait le Glorieux, protesta que le rire était l’effet unique et nécessaire de la comédie.
32 (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461
es que les magiciens, les alchimistes et les astrologues. Je pense au rire délicat qu’aura excité dans quelque coterie de pr
rité renoncent à ce moyen si peu scientifique. Il y a, je le sais, un rire philosophique, qui ne saurait être banni sans por
aurait être banni sans porter atteinte à la nature humaine ; c’est le rire des Grecs, qui aimaient à pleurer et à rire sur l
nature humaine ; c’est le rire des Grecs, qui aimaient à pleurer et à rire sur le même sujet, à voir la comédie après la tra
xtravagance et la morale de duperie. Une seule chose ne prête point à rire , c’est l’atroce. Parcourez l’échelle des caractèr
, c’est l’atroce. Parcourez l’échelle des caractères moraux : on a pu rire de Socrate, de Platon, de Jésus-Christ, de Dieu.
es bourgeois. On ne se moquera jamais de Néron, ni de Robespierre. Le rire ne saurait donc être un critérium. L’action paraî
e, pour le plaisir de se torturer ? Le scepticisme seul a le droit de rire , car il n’a pas à craindre les représailles. Par
pas à craindre les représailles. Par quoi le prendrait-on, puisqu’il rit le premier de toutes choses ? Mais comment un cro
glorifions-nous de prêter, par notre conviction et notre sérieux, au rire des sceptiques. L’extrême réflexion amène ainsi f
sée qu’eux aussi vont se mettre au nombre de ces badauds dont ils ont ri jadis ? On ne guérit pas du raffinement. Mais l’h
ise, et le ridicule est pliable à tous sens. On ne tardera donc pas à rire de ces rieurs et à retrouver le goût de la vie sé
nt que, parvenu à l’atome final, on puisse, librement et à son choix, rire ou adorer, en sorte que l’option dépende du carac
33 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19
urs et par accidents. Allez aux petits théâtres, vous avez chance d’y rire  ; mais cet ordinaire de gaieté et de bonne humeur
’animait. Placé à côté de Molière, Regnard s’en distingue en ce qu’il rit avant tout pour rire. Dans Molière, au fond du co
té de Molière, Regnard s’en distingue en ce qu’il rit avant tout pour rire . Dans Molière, au fond du comique il y a un honnê
i amusent tandis que nous raisonnons ! On n’analyse pas les causes du rire , et il en est de lui comme de l’amour : le meille
iez-vous, monsieur, du nez d’un marguillier ? Le trait est lâché, le rire est parti du même coup : pourquoi ? Aristote ne l
iscourut sur cette agréable folie3 ; il n’y avait pas moyen de ne pas rire de la léthargie du bonhomme Géronte, mais on se r
de cette petite pièce ; Le Légataire se défendait tout seul avec les rires qu’il provoquait. On en disait du mal, et on y co
quant à Regnard : De notre scène il sait l’art enchanteur, Il y fait rire , il badine avec grâce,             Il est aisé.
l est, par tempérament et par humeur, le plus gai des hommes, il a le rire le plus franc et le plus naturel, le style le plu
de son ouvrage ». Mais il m’a semblé que cette leçon se perd dans le rire  ; on oublie de la tirer, et la folie de la forme
34 (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279
héâtre. Il avait ainsi tâté l’eau de la publicité. Il avait essayé du rire , du rire à large fente, et il s’en est fait un co
l avait ainsi tâté l’eau de la publicité. Il avait essayé du rire, du rire à large fente, et il s’en est fait un comme à la
é, l’inquiet, l’épouvanté, le hagard Pascal, qui certainement n’a pas ri une seule fois dans sa vie tourmentée, a donné, e
nous crûmes longtemps un second Molière, parce que nous prenions son rire pour le nôtre, Regnard est bien moins comique qu’
nôtre, Regnard est bien moins comique qu’il n’est gai. Voltaire, qui riait de tout, et de quel rire ! n’a pas pu faire une c
oins comique qu’il n’est gai. Voltaire, qui riait de tout, et de quel rire  ! n’a pas pu faire une comédie, même de second or
35 (1824) Épître aux muses sur les romantiques
ir. Ses histoires, d’ailleurs, sont des contes en l’air. Regnard fait rire encor la vile populace ; Mais sa plaisanterie est
l’on se moque de nous.      Muses, à mes dépens je ne veux plus qu’on rie  ; Et vous m’inspirerez suivant ma fantaisie. Si v
si tu veux des lecteurs.      Laisse pleurer Thalie, on lui défend de rire  ; De nos mœurs trop longtemps elle a fait la sati
ent. Quelque puissant du jour pourrait s’y reconnaître ; Le public en rirait , cela ne doit pas être. Mais Thalie à son gré pre
; Et, si le goût anglais envahit notre scène, Nous irons quelque jour rire avec Melpomène.      Shakespeare est dans ce genr
miraculeux. Son théâtre est fertile en auteurs nébuleux. Un classique rira de leur style emphatique, Et du fatras pompeux de
36 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195
amusant d’analyser un écrivain de gaîté ? Pourquoi la musculature du rire serait-elle matière plus agréable au physiologist
près de gens spirituels, que le procédé des amuseurs est de ne jamais rire . Aucun des écrivains gais de la promotion récente
e ne jamais rire. Aucun des écrivains gais de la promotion récente ne rit donc. Mais la supériorité de Jules Renard qui le
, disons-le, le Maître du Rire moderne, c’est que non seulement il ne rit point, mais qu’il ne fait jamais rire. Le comique
e, c’est que non seulement il ne rit point, mais qu’il ne fait jamais rire . Le comique est un état d’âme. Jules Renard excel
le bouillonnement d’une gaîté, à veiller à ce qu’elle ne fuse dans un rire . Aussi est-il, entre les fantaisistes, celui dont
a mémoire par cœur sans altération du plaisir, puisqu’il n’y a pas là rire émoussable ou surprise de suite éventée, puis aus
37 (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392
ie le divertissement de la bonne comédie, et, à l’heure qu’il est, le rire du théâtre italien n’est qu’un écho indirect et p
ratie anglaise s’était chargé du modeste rôle de Covielle, et faisait rire , aux dépens du grand Turc, les défenseurs en titr
été charmants tous deux de verve et de bonne humeur. Et que la salle riait d’un rire franc et sonore ! Il y avait dans les p
nts tous deux de verve et de bonne humeur. Et que la salle riait d’un rire franc et sonore ! Il y avait dans les places d’en
rendait aux pensées graves. Mais à qui a vu cette foule applaudir et rire , il est évident que le fameux moment psychologiqu
u’elle prend gaiement son parti de tout, et se hâte, comme Figaro, de rire des choses de peur d’en avoir à pleurer. C’est qu
emière. Ils sentent le vieux, le moisi, et on n’est plus disposé à en rire  ; le comique en a disparu. Tous pouvez faire la m
ut au moins, car Molière s’est, plus d’une fois, dans le but de faire rire , servi du jargon de l’époque. Rappelez-vous Alces
e d’un franc marquis. J’imagine qu’au temps de Molière tout le public riait à cette boutade du Misanthrope : Et de nos franc
une des comédies qui ont gardé à la scène un très vif succès de franc rire  ? À la scène ! Et ce n’est pas seulement de la sc
es Précieuses ridicules, sous cette nouvelle forme, ont fait pâmer de rire les descendants d’Aristophane et d’Alcibiade. Il
ve la gaieté de ces pièces, même après que les principales sources du rire ont été taries. Quelle est cette vertu ? De quoi
s que je ne blâme pas d’ailleurs, tout le public a pris sa part de ce rire honnête et sain que provoquent les joyeusetés de
Peu de spectateurs sont capables de cette contention d’esprit : on ne rit guère par réflexion au spectacle. Delaunay et Coq
? Il n’ira jamais jusqu’au bout ! Et quand il eut fini, au milieu des rires de tout l’auditoire, il y eut deux salves d’appla
jargon des Précieuses obtenir encore aujourd’hui un si vif succès de rire sur le public de 1884. — Le public ne rit pas tan
rd’hui un si vif succès de rire sur le public de 1884. — Le public ne rit pas tant que cela, me dit-il, et, s’il rit, ce n’
ic de 1884. — Le public ne rit pas tant que cela, me dit-il, et, s’il rit , ce n’est pas précisément de la préciosité de Cat
ur l’homme vraiment nu qui fasse éclater de rire, et encore est-ce un rire de scandale. Le rire part au contraire lorsque Ma
u qui fasse éclater de rire, et encore est-ce un rire de scandale. Le rire part au contraire lorsque Mascarille entre en scè
C’est que Molière a puisé ici son comique à cette source éternelle du rire qui est le contraste en ce qu’est réellement un p
ire romaine mise en madrigaux, etc., paraissent froids ; le public ne rit que du bout des dents. Ah ! voilà la chanson de M
re distinguée, Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes feront rire les honnêtes gens. C’est aussi là le secret du su
and Silvestre, qui ne valent que par le tour d’esprit du conteur ; il rit le premier des bêtises qu’il dévide, et vous invi
eur ; il rit le premier des bêtises qu’il dévide, et vous invite à en rire avec lui. Grave ou gai, le raseur est l’homme qui
elle chasse Qu’un fat… C’est un récit qu’il faut que je te fasse, un rire a circulé de l’orchestre aux loges. Ce récit, c’e
se jusqu’au bout et en tire tout ce qu’elle enferme de douleurs ou de rire  ! » Son sujet, son unique sujet, c’est un quasi-v
ureur, les connaissant si bien ! Et si vous les aimez, souffrez qu’on rie de vous. Car vous êtes ridicule. Vous l’étiez aux
tre bosse ; montrez-la hardiment, comme faisait le maître, et laissez rire le parterre. 29 juillet 1861. « Don Juan ».
éries de raisonnements saugrenus et de lazzis bêtes^ qui ne faisaient rire autrefois que par tradition, parce qu’ils étaient
radical des républicains. Relisez son rôle, je vous prie, avant de me rire au nez, et de trouver que je cherche l’esprit. Je
ardes. Plus elles lui tombaient drues et cruelles sur le nez, plus on riait de bon cœur. Molière qui est naturellement impito
si, quand vous voyez une troupe d’enfants martyriser un pauvre chien, rire aux éclats, tandis qu’il agite la casserole pendu
Peut-être encore au siècle de Louis XIV trouvait-on un ample sujet de rire dans les prétentions et les manières de M. et de
e à la main, amende honorable à sa coquine de femme, au lieu de faire rire , avait désolé, et l’on avait à l’entendre comme u
sible après tout. Car c’est un des meilleurs ouvrages de ce maître du rire contemporain. L’idée première, comme dans toutes
Ah ! ah ! l’homme de bien, vous m’en voulez donner ? À ce vers, un rire s’élève de tous les coins de la salle : un rire d
nner ? À ce vers, un rire s’élève de tous les coins de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un r
ous les coins de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un rire violent ; peu importe ! L’émotion e
de la salle : un rire de vengeance, si vous voulez ; un rire amer, un rire violent ; peu importe ! L’émotion est poignante,
lle Lloyd, qui le jouait hier, je n’en ai pas encore vu qui ne me fit rire en reculant son fauteuil au troisième acte, en s’
ôt ! Faites dire cela par qui vous voudrez, tout le monde partira de rire . Et ce second acte ! ce malheureux second acte, q
s reprises l’auditoire de la police correctionnelle éclata d’un franc rire et que le juge ne put s’empêcher de dire au témoi
t il répétera ce mot trois ou quatre fois, tandis que sa servante lui rit au nez. À ne prendre la scène qu’au point de vue
ue de lui mettre dans la bouche des façons de parler qui prêtassent à rire et en fissent un pitre de galanterie. Tartuffe e
comprendre le mot : un homme, un arrière-sens équivoque qui excite le rire . Mais ce rire est grossier et de mauvais aloi ; j
mot : un homme, un arrière-sens équivoque qui excite le rire. Mais ce rire est grossier et de mauvais aloi ; je persiste à c
trevue ; elle regarde les amants se quereller, elle les réconcilie et rit de leur mine déconfite. Savez-vous bien que, si l
de correction et de tenue : Ceux de qui la conduite offre le plus à rire Sont toujours sur autrui les premiers à médire.
composé de collégiens amenés là par leur famille. Il a beaucoup fait rire encore le soir messieurs les abonnés du mardi. C’
omique profond et triste, qui pousse à la réflexion plus encore qu’au rire . Dans tout le reste, M. de Pourceaugnac n’est qu’
On lui versait un purgatif dans le bouillon qu’on lui offrait, et on riait à se tordre de ses contorsions, quand elle souffr
cas pendable. » Ce dernier a été représenté par Clerh qui nous a fait rire aux larmes. Quand Pourceaugnac, agacé de le voir
ix chaude et joyeuse, débitait le couplet de la Languedocienne. Quels rires dans la salle, bien que l’on ne comprît pas grand
aient çà et là à son oreille, à travers ce tourbillon de récit, et il riait plus encore de ce qu’il imaginait lui-même que de
e d’être toujours gai. Sa voix perçante amuse l’oreille et éveille le rire . Il y a des scènes qu’il a jouées à ravir, et not
Nicole. Elle était fort enrhumée ; elle a manqué la fameuse scène du rire , où j’entends retentir à mon oreille les prodigie
rire, où j’entends retentir à mon oreille les prodigieuses gammes de rire qu’exécutait Mlle Augustine Brohan avec une virtu
ses dîners et ses cadeaux sans se douter qu’un autre les paie ; elle rit du bourgeois gentilhomme sans soupçonner que le p
ns l’antiquité ; celle que Molière a mise en scène, c’est la mère des ris et des amours, un peu bien maligne peut-être, vio
ucun doute peu d’années après sa mort. Elle est naturelle ; elle fait rire  ; je l’ai, depuis trente ans, toujours entendu di
ette façon de dire n’est nullement naturelle, mais elle fait beaucoup rire , et elle est de tradition. C’est ainsi que dit Co
ré dit d’un air à la fois contrit et fin, qui fait partir la salle de rire . Il y a encore un soutenez-moi bien tous, au cinq
u tout le personnage, c’est même le contraire du personnage ; mais il rirait ensuite de si bon cœur qu’il serait désarmé. Il e
 : — Moi, dit-elle d’une voix éclatante. Toute la salle part d’un fou rire . Le public rit ; Mlle Jouassain a donc cause gagn
le d’une voix éclatante. Toute la salle part d’un fou rire. Le public rit  ; Mlle Jouassain a donc cause gagnée. Elle fait c
d’une volée. Delaunay le détaille ; Delaunay le scande par de petits rires  ; Delaunay fait des grâces. Delaunay a tort. Il m
se, en courant après Toinette. Cadet m’objectera que la salle part de rire  ; mon Dieu ! elle part de rire aussi à Londres, q
Cadet m’objectera que la salle part de rire ; mon Dieu ! elle part de rire aussi à Londres, quand un alderman en scène s’int
en le vociférant lamentablement. Molière, qui a créé le rôle, faisait rire à tout casser, et il fallait que son jeu fût form
petit, Au-delà de ce qu’on peut dire, Car d’un bout à l’autre il fait rire . Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu
dire, Car d’un bout à l’autre il fait rire. Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on p
tre il fait rire. Je suppose qu’on devait rire énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on peut dire, on devait rire sur
énormément, puisqu’on riait au-delà de ce qu’on peut dire, on devait rire sur les petits bancs. — Ceci, pour dire à quel po
re. — Les acteurs sont dans la vérité d’Harpagon en essayant de faire rire et d’amuser à outrance. C’est à la fin du siècle
i est la clef du personnage : « Ils me regardent tous et se mettent à rire  ! » Dès lors, le rôle a été faussé et le public t
sens bien que ma tentative est suivie avec intérêt par le public, qui rit à mon jeu et m’encourage dans ce que je crois êtr
autre qu’il prévoyait lui coupât la fuite. Toute la salle pouffait de rire . Je n’ose croire que Saint-Léon tînt ce jeu de sc
omme une brave fille de bonne humeur et de bon sens, qui aime le gros rire et s’abandonne à toutes les fantaisies qui lui tr
le ventre. Le contraste est si plaisant qu’on ne peut s’empêcher d’en rire . C’est la situation, qui rend comiques et spiritu
même de plaisant ? C’est une imagination de fille en belle humeur. On rit , non des cris de Toinette, mais de la fureur d’Ar
à elle-même pour son propre plaisir ; elle en prend sa part ; elle en rit la première, Mme Argan ne se défie point de Toine
si avenant, le cœur sur la main ; est-ce qu’on peut tromper, quand on rit de si bon courage ? Mlle Dinah Félix fait de Toin
, au timbre de sa voix, que, sous ce sérieux affecté, elle étouffe de rire  ! C’est qu’elle est gaie, elle est dans le rôle,
d’être battu, il montre les dents comme un chat en colère. Le public rit beaucoup, et jamais les Toinette ne se font faute
ans sa poche ; on la lui rallume jusque dans cette poche, et la salle rit tout entière de si bon cœur qu’elle oublie ce qui
nt satisfaits que s’ils ont arraché à contre-temps aux spectateurs un rire de mauvais aloi. 27 juillet 1863. IV. Angéliq
, en soi, est des plus tristes) vers ce but qu’il a atteint, de faire rire les honnêtes gens. Si donc il a mêlé quelques scè
in de forcer cette note dramatique, jetée à l’improviste à travers le rire , il fera mieux de l’atténuer, de n’en donner que
emblance de deux personnages pour en tirer des effets de larmes ou de rire sont nombreuses au théâtre ; il n’y a que trois m
nous l’accorderez (avec Molière, qui s’y connaissait), c’est de faire rire les « honnêtes gens ». Est-ce que Le Légataire fa
est de faire rire les « honnêtes gens ». Est-ce que Le Légataire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire, du moins, d
 ». Est-ce que Le Légataire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire , du moins, de ce rire franc, sain, sans réticence
taire fait rire les honnêtes gens ? Les fait-il rire, du moins, de ce rire franc, sain, sans réticence, qui épanouit les sen
franchement, je la crois légitime ; si les « honnêtes gens » de 1701 riaient de cela, tant pis pour eux. Est-il bien sûr, d’ai
nt de cela, tant pis pour eux. Est-il bien sûr, d’ailleurs, qu’ils en riaient  ? Vous me direz que Regnard n’était pas seul à tr
; Molière, avant lui, avait écrit Le Malade imaginaire. Mais pourquoi rions -nous aujourd’hui encore au Malade imaginaire ? Pa
oi, mort ou mourant, et malgré la gaieté de quelques détails, nous ne rions que d’un rire équivoque, malsain, de cette bouffo
rant, et malgré la gaieté de quelques détails, nous ne rions que d’un rire équivoque, malsain, de cette bouffonnerie qui se
, ni mal, ni morale, ni pudeur, ni convenances ; il n’y a rien que le rire , et pourvu qu’il éclate, peu importe d’où qu’il v
comédiens les plus illustres, et il excitait un merveilleux effet de rire . Je me souviens de l’impassibilité de Samson ; il
-même et à son père une répétition de cette scène de carnaval, et qui rit follement, et qui se sauve légère, émoustillée, p
de peine : — Fais comme tu voudras, Bourguignon ! lui dit-elle. Et de rire  ! Vous sentez bien que j’ai mes raisons pour insi
uche à la mélancolie, Sylvia a la gaîté de l’enfant dont on dit qu’il rit aux anges, Cette gaîté a, comme celle des héroïne
ar un jeune homme. Voilà ce qui m’est arrivé. — Votre naïveté me fait rire , interrompt Lisette. Eh, eh ! pas si naïve que c
dans ce qui suit. À l’exclamation de Lisette : Votre naïveté me fait rire , Angélique répond : Mais est-ce que je n’ai pas
de l’emploi de Mlle Mars ! Ainsi nous avons vu par hasard et pour de rire , comme disent les enfants, une comédienne intelli
nd mélancoliques ou joyeux et qui excitent à volonté les larmes ou le rire  ; les tirades ont un sens tout différent, suivant
sens tout différent, suivant l’acteur qui les débite. Là où nos pères riaient , nous nous attendrissons, comme il est facile de
eaux. — De l’esprit, pour s’avancer, s’écrie Figaro ; monseigneur se rit du mien ; médiocre et rampant, et l’on arrive à t
t l’aiguise et l’enflamme : De l’esprit pour arriver ! monseigneur se rit du mien ; médiocre et rampant, et on arrive à tou
par un homme qui ne s’était jamais avisé de rien, vous pensez si l’on riait . 31 janvier 1870. II La Comédie-Française
igre claque. On a comme un instinct vague que le moment n’est plus de rire des Figaros. Ce sont eux qui ont fait la Commune,
tait permis de voir ses successeurs ! il n’aurait plus tant de cœur à rire  ! Et c’est pour cela, peut-être, qu’on ne riait p
it plus tant de cœur à rire ! Et c’est pour cela, peut-être, qu’on ne riait plus trop dans la salle ! La représentation, dans
, vous discutez ; c’est une affaire faite ; vous n’avez plus envie de rire . Je vois des temps sombres pour Le Mariage de Fig
mots, et le goût des tirades brillantes. Entre nous, vous savez, le rire puissant et la haute raison de Molière sont bien
dramatique, étincelante de gaieté et qui fait toujours éclater le fou rire dans la salle, toute l’œuvre n’est qu’une satire
entre un Turcaret et un marquis un abîme si infranchissable, que l’on riait à toutes les nasardes données par l’homme de cour
ut une minute de réflexion pour les deviner et les comprendre ; on ne rit qu’après, à la réflexion. Ajouterai-je encore que
st charmant ; mais qui ne voit que Frontin se pince ici pour se faire rire  ; qu’il dit justement tout ce qui peut dégoûter l
du ton et des gestes d’un partisan en 1709. Un des grands éléments de rire dans la pièce, c’est la différence qu’il y a entr
on mot) les vers orduriers, chassé des maisons honnêtes pour son gros rire rabelaisien, le héros d’une foule d’histoires sca
prit pour la rodomontade d’un vaniteux écrivain, et les critiques en rient encore. Piron avait pourtant raison : Voltaire n’
ue le personnage, qui est presque toujours en scène, accrochât et fît rire . Mlle Nancy Martel lui a prêté l’élégance svelte
e, et même Gravollet, dans un rôle de muet, a obtenu un succès de fou rire . Les danses, réglées par Mlle Fanta, nous ont enc
38 (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61
dans sa langue prodigieuse ! il est, de plus, un génie épique dans le rire , c’est-à-dire là où l’épopée est le moins possibl
et tant nous semblons en être issus ! La plaisanterie, l’ironie et le rire , ces trois rayons dont est formée la foudre joyeu
ais du Piémont ; — les grands esprits qui n’ont pas le petit mot pour rire , ne sont pas vraiment de grands esprits. » Et le
un génie français, cette goutte de lait maternel, cette propension au rire , à la comédie, à la gaîté qui touche aux larmes,
œuvre. Plus tard, s’il avait vécu, il serait retourné pleinement à ce rire désabusé qui joue si bien dans les belles rides d
lus que dans La Comédie humaine. Balzac n’aurait retrouvé ce genre de rire qu’il n’eut qu’une fois, — dont une fois il a fle
e à sa couronne, d’autour du hanap de Rabelais. IV Ce genre de rire , Balzac l’a défini lui-même quand il osa offrir d
des Contes drolatiques à la gravité du xixe  siècle. Il savait que ce rire , qui ne cueillait pas les lèvres, mais qui les ép
rire, qui ne cueillait pas les lèvres, mais qui les épanouissait, ce rire à gorge déployée, éveillerait des échos grondeurs
inutile comme toutes les préfaces, dans laquelle il nous dit que « le Rire est ung enfant nud », pour nous faire croire à so
iste aux intentions pures, s’enlacer aux frises de ses cathédrales et rire aussi sur ses portails ! Cela dit, pour l’honneur
mouvement du connestable est terrible et grotesque à la fois. Il fait rire et il fait trembler. Dans la rage de son coup, il
oyen Âge à compléter : il n’est pas chrétien… Balzac, lui, malgré son rire rabelaisien et sa plaisanterie du xvie  siècle, e
aisanterie du xvie  siècle, est un chrétien, même dans ses Contes. Il rit , mais comme quelqu’un qui aime. Sa plaisanterie n
t divin par la tristesse bien plus que par la gaîté, et les perles du rire sont moins belles que les perles des larmes. Gust
39 (1694) Des ouvrages de l’esprit
e que sa mémoire ; il est abstrait, dédaigneux, et il semble toujours rire en lui-même de ceux qu’il croit ne le valoir pas 
’en passer, même à l’égard de ceux qui cherchent moins à admirer qu’à rire dans un auteur. Rabelais surtout est incompréhens
genre et selon leur génie, de très bons ouvrages. D’où vient que l’on rit si librement au théâtre, et que l’on a honte d’y
altération des traits qui nous retient ? Elle est plus grande dans un ris immodéré que dans la plus amère douleur, et l’on
déré que dans la plus amère douleur, et l’on détourne son visage pour rire comme pour pleurer en la présence des grands, et
personnes graves ou les esprits forts qui trouvent du faible dans un ris excessif comme dans les pleurs, et qui se les déf
fendent également : qu’attend-on d’une scène tragique ? qu’elle fasse rire  ? Et d’ailleurs la vérité n’y règne-t-elle pas au
oint une chose bizarre d’entendre s’élever de tout un amphithéâtre un ris universel sur quelque endroit d’une comédie, et q
e violence que chacun se fait à contraindre ses larmes, et le mauvais ris dont on veut les couvrir prouvent clairement que
réables, de mots doucereux, ou quelquefois assez plaisants pour faire rire , suivi à la vérité d’une dernière scène où les3 m
et dans le ridicule ceux qui s’ingèrent de les suivre : en effet, je rirais d’un homme qui voudrait sérieusement parler mon t
40 (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »
e nouveau la chambre. On entendait au loin, dans la rue, les commères rire entre elles, en chassant à grands coups de balai
était radieux et entra dans sa chambre en chantant tout bas : « Tra, ri , ro, l’été vient encore une fois… you ! you ! » L
ez entre vos genoux pour en tirer le bouchon sans secousse, comme ils rient en pensant : « Qu’est-ce qui va venir à cette heu
en soit jamais douté, et que Christian, la tête penchée sur l’épaule, rit tout bas en songeant au père Bischoff, mort depui
pre, la cravate lâchée, ses gros yeux voilés de douces larmes, et qui riait en songeant à la prochaine ouverture de la chasse
contre Dieu, de vouloir vivre… » Mais alors Fritz se mit tellement à rire , que le vieux rebbe en devint tout pâle d’indigna
t à rire, que le vieux rebbe en devint tout pâle d’indignation : « Tu ris  ! fit-il en se contenant ; c’est facile de rire.
e d’indignation : « Tu ris ! fit-il en se contenant ; c’est facile de rire . Quand tu ferais ah ! ah ! ah ! hé ! hé ! hé ! hi
e fois tu voulais raisonner avec moi, comme je t’aplatirais ! Mais tu ris , tu ouvres ta grande bouche : « Ah ! ah ! ah ! »
le vieux rebbe faisait des gestes si comiques, il imitait la façon de rire de Kobus avec des grimaces si grotesques, que tou
bus en essuyant ses grosses joues, où serpentaient les larmes ; si je ris , c’est à cause de tes idées étranges. Tu me crois
ntre à table, à vous goberger aux dépens de leur travail. Vous pouvez rire du vieux rebbe, mais il a la satisfaction de vous
meilleure bouteille de vin, et pose-la devant toi, nous verrons si tu ris comme lui, si ton cœur saute de plaisir, si tes y
est fini ! » s’écriait-elle. Et Fritz, regardant cela par la lucarne, riait de bon cœur. Quelquefois, dans l’après-midi, il d
e. » Alors Sûzel devint toute rouge de plaisir : « Oh ! M. Kobus veut rire de moi. » — Non, Sûzel ; ces beignets sont délici
t se mit à braire : c’était le premier des ânes ! » Fritz, au lieu de rire à cette histoire, en fut vexé sans savoir pourquo
d’amour, de petits airs gais, mais toujours de l’amour : l’amour qui rit et l’amour qui pleure : rien en deçà, rien au-del
i David, se dit-il en refermant bien vite le clavecin : c’est lui qui rirait , s’il m’entendait chanter Rosette ! » Il attendit
chantais. Tu m’as peut-être entendu de la cuisine… ; ça t’a fait bien rire , n’est-ce pas ? — Oh ! monsieur Kobus, au contrai
erre, ils se berçaient dans le ciel ; cette musique qui chantait, qui riait , qui célébrait le bonheur, l’enthousiasme, l’amou
e pour nous amuser. » Alors les gens penchés autour d’eux se mirent à rire , et l’autre anabaptiste s’écria : « Christel, à q
e : c’était comme un coup de pistolet qu’on lâche à la noce. Christel riait de bon cœur et pensait : « Ce bon M. Kobus est un
s la grande salle, suivi du vieux David, qui se frottait les mains et riait dans sa barbiche. On venait de dîner : les grande
 ! you ! you ! you ! » Alors tous ces gens qui pleuraient se mirent à rire , et la petite Sûzel, souriant à travers ses larme
41 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »
ligieux) des plus divines mélancolies, chez qui le sourire et même le rire trempent dans les larmes, et les larmes se rosent
Childe-Harold, qui échangea la sublime rêverie de son front contre le rire gastralgique et nerveux de Juan et de Beppo, l’au
gique et nerveux de Juan et de Beppo, l’auteur de l’Allemagne a voulu rire aussi de ce rire funeste. Il ne s’est pas rappelé
de Juan et de Beppo, l’auteur de l’Allemagne a voulu rire aussi de ce rire funeste. Il ne s’est pas rappelé les paroles si é
paroles si étrangement sérieuses de Vico : « Les esprits vigoureux ne rient point, parce qu’ils considèrent fortement une cho
fication profonde ! Seulement, qui l’eût pensé jamais ? c’est pour ce rire de satyre rieur — signe d’infirmité intellectuell
i l’atrocité de la souffrance n’a jamais fait perdre l’opiniâtreté du rire . Scarron, qui tirait la langue à la Douleur, comm
comme ces polissons de lazzaroni montrent leur derrière au Vésuve, a ri toute sa vie et n’a pleuré qu’une fois et une seu
la Douleur, l’immortalisante Douleur, il serait oublié… Mais Heine ne rit pas, lui. Il n’a pas le spasme du rire de Scarron
il serait oublié… Mais Heine ne rit pas, lui. Il n’a pas le spasme du rire de Scarron. Il sourit, placide et résigné. Mais s
42 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54
ne l’appellerait pas l’hyménée pour faire la rime. Qui ne ferait pas rire , dans la société, en parlant d’hyménée ? Les Pré
ffronterie de dire qu’ils admirent Homère ? Les anciens auraient bien ri de notre honneur. Et l’on veut que cette poésie p
 : le sot de 1780 produisait des plaisanteries bêtes et sans sel ; il riait toujours ; le sot de 1823 produit des raisonnemen
idicule, ni le même pathétique. Alors, tout le monde aspirait à faire rire son voisin ; aujourd’hui tout le monde veut le tr
ussi nous avons des partis, des supplices, des conspirations. Tel qui rit dans un salon, en lisant cette brochure, sera en
43 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »
e plus de l’homme qu’il peut, et c’est assez pour les faire vivre. On rit du rôle, et l’on reconnaît la vigoureuse et naïve
ntérêt n’est que le plaisir de la surprise, l’effet doit être le gros rire . Mais le gros rire est-il donc si à dédaigner ? H
plaisir de la surprise, l’effet doit être le gros rire. Mais le gros rire est-il donc si à dédaigner ? Heureux le génie à q
né de l’exciter ! heureux le spectateur qui se dilate au théâtre ! Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le rid
heureux le spectateur qui se dilate au théâtre ! Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le ridicule finement ex
e arrière-pensée triste et comme un arrière-goût d’amertume ; le gros rire , que ne suit aucune réflexion, réjouit le cœur et
fait tomber pour un moment de nos épaules le poids de la vie. Le gros rire , d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu in
de nos épaules le poids de la vie. Le gros rire, d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu involontaire que nous sommes
t l’aveu involontaire que nous sommes touchés de quelque vérité. Nous rions intérieurement quand le personnage de la pièce es
le personnage de la pièce est quelqu’un de notre connaissance ; nous rions tout haut de sa caricature. L’Étourdi nous donne
ois du temps de Molière ; c’est encore le nôtre. N’est-ce pas lui qui rit là-bas, dans un coin de la salle, des saillies de
les gens ont de l’esprit, c’est sans qu’ils s’en doutent ; s’ils font rire , c’est quand ils pensent le moins être risibles.
ouvements, fournissant à tous les plaisirs de surprise, d’émotion, de rire , que nous venons chercher au théâtre. Molière seu
cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire , si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries
ce qui les touche eux-mêmes. Je ne suis pas dupe de ces raisons et je ris de voir qu’on emploie tant d’esprit à faire des s
’une élévation continuelle dans le style et les sentiments. » On veut rire à la comédie, et la réflexion n’y provoque guère.
comédie, et la réflexion n’y provoque guère. Il est beau de ne faire rire que l’esprit ; mais encore faut-il qu’il ne lui e
44 (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320
tout ce qui chante, tout ce qui agit, tout ce qui pleure, tout ce qui rit dans le cœur de l’homme aux prises avec la nature
’homme aux prises avec la nature. J’ai tort d’avoir écrit tout ce qui rit , car le rire n’est pas du domaine de la poésie te
rises avec la nature. J’ai tort d’avoir écrit tout ce qui rit, car le rire n’est pas du domaine de la poésie telle qu’elle d
domaine de la poésie telle qu’elle doit être entendue. Même quand on rit en vers, non seulement le rire n’est jamais poéti
’elle doit être entendue. Même quand on rit en vers, non seulement le rire n’est jamais poétique, mais encore il est l’oppos
sie, car il est l’inverse de tout enthousiasme et de toute beauté. Le rire est une des mauvaises facultés de notre espèce ;
-mêmes en surprenant nos semblables en flagrant délit de ridicule. Le rire est amusant, mais il n’est pas sain. Les grands c
sont jamais des poètes, si ce n’est par hasard dans l’expression. Le rire est la dernière des facultés de l’homme. L’envie
’expression. Le rire est la dernière des facultés de l’homme. L’envie rit , la malignité rit, l’ironie rit, le mépris rit, l
re est la dernière des facultés de l’homme. L’envie rit, la malignité rit , l’ironie rit, le mépris rit, la foule rit dans s
ière des facultés de l’homme. L’envie rit, la malignité rit, l’ironie rit , le mépris rit, la foule rit dans ses mauvais jou
és de l’homme. L’envie rit, la malignité rit, l’ironie rit, le mépris rit , la foule rit dans ses mauvais jours ; jamais la
L’envie rit, la malignité rit, l’ironie rit, le mépris rit, la foule rit dans ses mauvais jours ; jamais la bonté, jamais
mais le dévouement, jamais la sagesse. Malheur au peuple athénien qui riait de tout, même de ses gloires et de ses malheurs !
s gloires et de ses malheurs ! Passez-moi cette imprécation contre le rire en poésie. On ne rit pas au ciel. Satan seul rit
lheurs ! Passez-moi cette imprécation contre le rire en poésie. On ne rit pas au ciel. Satan seul rit quand l’homme tombe.
précation contre le rire en poésie. On ne rit pas au ciel. Satan seul rit quand l’homme tombe. Le beau et le saint sont sér
45 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
être risible, mais elle n’est point comique. Et d’ailleurs de quoi ne rit -on pas ? Les plaisanteries les plus fades ou du p
t le privilège d’égayer les sots, et parfois de dérider les sages. On rit aux vérités les plus graves, pour peu qu’un mot n
re qui contredise nos habitudes. Tout contraste en général peut faire rire . Ce pauvre homme qui s’arrache les cheveux, crie
de plus moral. Il ne réside pas dans l’objet piteux et déconfit d’un rire étranger ; il réside dans l’identité du sujet et
n rire étranger ; il réside dans l’identité du sujet et de l’objet du rire . Il ne s’ignore pas lui-même dans sa naïveté aveu
de fer et cuirassé contre sa propre fortune, brave les contretemps et rit quand son vaisseau sonne contre un écueil. C’est
générale du mensonge et de la perversité, et leur majesté inviolable rit de la bataille et de son issue. L’idée totale du
e le sourire sur les lèvres, montrant par là qu’il n’a lutté que pour rire . Il faut que le personnage de la comédie soit ris
dans l’inconscience de sa propre sottise, et les spectateurs, seuls à rire , eurent l’air de dire aux personnages : Messieurs
la guerre aux choses divines, ils doivent, pour se montrer comiques, rire de leur propre extravagance. Car le simple specta
aine est la lutte que la folie humaine ose engager contre eux. Ils en rient dans l’Olympe. Pourquoi donc la rendre plus série
gémissements et des sanglots. Cependant les spectateurs se pâment de rire , et le contraste de leur joie maligne avec les la
able affront ; mais que des pédants me tiennent pour insensé, je m’en ris . Mes intentions sont toujours dirigées à bonne fi
r à admettre ce à quoi ils s’opposent. Dans la comédie, qui nous fait rire des personnages qui échouent dans leurs propres e
peuvent pas davantage être comiques, quoiqu’elles fassent quelquefois rire . … Le rire n’est alors qu’une manifestation de la
davantage être comiques, quoiqu’elles fassent quelquefois rire. … Le rire n’est alors qu’une manifestation de la sagesse sa
prenons le contraste et nous en rendons compte. De même, il existe un rire de moquerie, de dédain, etc. Ce qui caractérise l
u’à la fin ils sont déçus ou déconfits par leur faute, ils ne peuvent rire comme les autres, libres et satisfaits. Ils sont
les autres, libres et satisfaits. Ils sont simplement les objets d’un rire étranger, ou la plupart du temps maltraités. Ains
46 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
tion vraiment sérieuse sans une ombre marquée de tristesse, et que le rire qui éclate sur les lèvres d’un homme ou dans les
ustement là notre erreur. Le sérieux n’est pas toujours triste, et le rire est si peu identique à la gaieté, qu’il peut être
ieté, cette chose vive, ailée et légère, fuit bien loin devant un tel rire . Elle voltige au-dessus du monde réel, et glisse,
, combien de poètes ont su conserver ou rappeler les joyeux celais de rire de l’enfance ? Ne vous y trompez pas, la plupart
ns soi-disant comiques appartiennent au fond à la tragédie ; car leur rire est sérieux ou même triste. La gaieté, voilà le s
ensuite ce qu’elle est. La gaieté comique n’a rien de commun avec le rire amer et moqueur, ou l’ironie. Lorsque Pascal écri
est si peu comique qu’elle est plus tragique que la tragédie, et son rire est si peu gai qu’il est beaucoup plus amer que l
des travers des hommes, c’est d’une manière si générale qu’elle fait rire tout le monde sans offenser personne. Il est une
en son nom un faux testament pendant qu’ils le croient à l’agonie. On rit pourtant, parce qu’il est impossible de ne pas ri
ent à l’agonie. On rit pourtant, parce qu’il est impossible de ne pas rire en voyant Crispin s’envelopper dans la robe de ch
pitié, c’en est fait de toute franche gaieté comique ; il ne me fait rire qu’à contrecœur ; je suis mécontent de moi-même,
it rire qu’à contrecœur ; je suis mécontent de moi-même, parce que je ris malgré moi, mécontent de sa société de coquins, p
pertinent sur un grand poêle ; il ne me serait pas difficile de faire rire les gens d’esprit qui m’écouteraient ; je n’aurai
La moindre attention suivie lui est un tourment et une fatigue. Elle rit de tout, et ne s’intéresse à rien ; elle touche à
et de liberté comiques. Ce grand secret, c’est une immense faculté de rire jointe à une faculté immense d’inventer ; c’est l
travaille avec un sérieux énorme pour nous mesurer convenablement le rire et la gaieté, et nous comprenons, envoyant la pei
algré lui 98. On venait voir la petite comédie, et pour le plaisir de rire de bon cœur pendant quelques instants, on avalait
, je n’ai pas trouvé, tout compte fait, plus de neuf ou dix mots pour rire . Je sais qu’un caractère peint par lui-même peut
inet, parce qu’il « aime la gaillardise », et qu’il ne sait pas faire rire sans choquer l’honnêteté. Geniot lui propose son
tement correcte : Français, sujets féconds de ma plaisanterie, Je ne ris pas de vous, mais de votre folie. Ne vous fâchez
47 (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77
in qui égare, qui ordonne même au plus sage de chanter, qui excite au rire délicieux et à la danse, et qui jette en avant de
arque est vraie du sourire et de l’esprit, que sera-ce s’il s’agit du rire et de la franche gaieté ? On conviendra qu’elle e
ne au plus irrésistible génie (le Genius des Anciens), à celui qui se rit de la contrainte et qui épanouit les fronts : « Q
été enjoué, galant, plaisant, et j’ai fait fortune. Madame Mourlan a ri et plaisanté avec moi comme avec son fils. Les de
pas vingt personnes à table, et j’ai eu le talent de les faire toutes rire . Bref, quand il a été question d’aller au Borgne,
si folâtre (contraste funèbre !) est datée du lundi 21 janvier 1793. Riez , chantez à souhait, portez avec vous la joie, et
s’en allait fredonnant la devise de Désaugiers et du Caveau : Aime, ris , chante et bois, Tu ne vivras qu’une fois. Cette
quelque ruse. Avec Désaugiers, le naturel est tout grand ouvert ; on rit rien que pour rire ; on sent une sécurité complèt
c Désaugiers, le naturel est tout grand ouvert ; on rit rien que pour rire  ; on sent une sécurité complète résultant de l’en
la pomme dans Verse encor, sur les diables et les damnés dans Il faut rire , sans qu’il ait été le moins du monde soupçonné d
malice du bon vieux temps et d’avant Voltaire ; on lui pardonnait de rire comme dans les vieux noëls, sans que cela tirât à
gaieté en France. La politique gagnait de plus en plus, et, lorsqu’on riait encore avec Desaugiers, ce n’était qu’une trêve.
48 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »
tres parisiens, 1re série (1882). — L’Amour qui pleure et l’Amour qui rit , nouvelles (1883). — Les Folies amoureuses, nouve
s amoureuses, nouvelles (1886). — Les Trois Chansons : La Chanson qui rit , la Chanson qui pleure, la Chanson qui rêve (1886
tés de gong et des rythmes inquiétants de danses sacrées ; depuis les rires ailés, les mélancoliques sourires et les grâces a
murs des chambres, mes prisons, Se peignent d’heureux horizons ; Les rires tintent, en clarines, Je vois des lèvres purpurin
rive ! Oui, selon les ordres dictés, Par le poète à vos gaîtés, Vous riez et vous culbutez ; Nulle pudeur ne vous endeuill
cueille Le grain toujours, jamais la feuille ; Vous culbutez et vous riez Dans les soirs de pourpre striés Qui pour nous so
es de lyres, Zigzags de Sylphes en délires. Quelles culbutes et quels rires  ! Ah ! pour que vos rires soient tels, Il faut q
phes en délires. Quelles culbutes et quels rires ! Ah ! pour que vos rires soient tels, Il faut qu’aux pampres immortels Vot
atulle Mendès, j’eusse haussé les épaules et répondu « vous me faites rire  », sans l’ombre d’une hésitation. Je devais pourt
opérette dont la célébrité égalait la niaiserie, en vingt lignes qui riaient comme des folles, faisaient des blagues comme des
a ! Comment, sarpejeu ! je suis là, bien en train de me divertir ; je ris avec cette gentille petite reine, je m’amuse de t
49 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81
u étendu dans son fauteuil, lorgnant et lardant son monde, se tord de rire , a le rictus des servantes de Molière, exerce les
u de ses graves préoccupations, la Chambre entière fut prise d’un fou rire , d’un rire homérique, et où, pour un moment, il n
aves préoccupations, la Chambre entière fut prise d’un fou rire, d’un rire homérique, et où, pour un moment, il n’y eut plus
on ne prenait pas le Mamelon-Vert, l’un d’eux me disait avec un petit ris sardonique : « Et cela prouve qu’il ne faut pas a
grès de civilisation, un certain résultat de lumières (vous avez beau rire ) qui a filtré jusqu’à lui, et qui me le fait très
vie en chansons jaillissait comme une onde. Je ne suis plus celui qui riait aux festins, Qui croyait que la coupe aisément se
de fleurs dans les champs, dans les airs quels murmures ! Tout nous riait , les eaux, les bois, les moissons mûres…   Est-
50 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144
ition de Le Kain arrêta la pièce avant la seconde représentation ; on rit beaucoup d’apprendre que cette indisposition étai
itique qui n’en aurait que cinq : mais il ne l’oserait. La galerie ne rirait plus comme autrefois, et l’homme de lettres, en c
s du temps l’adulateur banal ; Lorsque son nom suffit pour exciter le rire , Dois-je, au lieu de La Harpe, obscurément écrire
d’Aonie. Au grand Corneille il a fait avanie ; Mais, à vrai dire, on riait aux éclats De voir ce nain mesurer un Atlas, Et r
était alors venu dans le monde au point où tout est permis pour faire rire . Chamfort nous avait lu de ses Contes impies et l
e comme dans le salon. » Un des convives nous raconta, en pouffant de rire , que son coiffeur lui avait dit, tout en le poudr
réponse mortelle : « Ah ! voyons, dit Condorcet avec son air et son rire sournois et niais, un philosophe n’est pas fâché
t à rêver. Cette fois, c’est Chamfort qui revient à la charge avec le rire du sarcasme (car le caractère et le ton de chaque
en. » Sur ce mot de chrétien, on peut se figurer l’exclamation et le rire  ; les figures s’étaient rembrunies, elles se déri
51 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »
d’Ève, d’Adam et de la pomme, voilà ce qu’il a voulu, ce Satan… pour rire , dans ses Paradis artificiels, qui sont des Parad
tre la convoitise et le remords, entre la curiosité et la honte, puis rire de ce que nous aurons fait… ou de ce que nous ne
et profonde plaisanterie, accomplie solennellement, mais non avec le rire silencieux de Bas-de-Cuir ; car le rire silencieu
ennellement, mais non avec le rire silencieux de Bas-de-Cuir ; car le rire silencieux de Bas-de-Cuir était encore un rire, e
e Bas-de-Cuir ; car le rire silencieux de Bas-de-Cuir était encore un rire , et Baudelaire ne rit pas ! VII Et la preuv
rire silencieux de Bas-de-Cuir était encore un rire, et Baudelaire ne rit pas ! VII Et la preuve de ce que je dis là
lais trop loin, je crois, tout à l’heure, en disant que Baudelaire ne riait jamais, Bas-de-Cuir de l’opium, plus dur à la dét
exception à son usage, il me semble que je vois ici un petit bout de rire silencieux ! Ainsi, un poète comme toujours, mais
52 (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »
était alors venu dans le monde au point où tout est permis pour faire rire . Chamfort nous avait lu ses contes impies et libe
e comme dans le salon. » Un des convives nous raconta, en pouffant de rire , qu’un coiffeur lui avait dit, tout en le poudran
nt que vous êtes ici   Ah ! voyons, dit Condorcet avec son air et son rire sournois et niais, un philosophe n’est pas fâché
era à porter toujours sur vous ». Grand étonnement d’abord, puis l’on rit de plus belle. Qu’est-ce que tout cela peut avoir
53 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Silvestre, Armand (1837-1901) »
— Mémoires d’un galopin (1882). — Le Péché d’Ève (1882). — Pour faire rire (1882). — Le Filleul du Docteur Frousse-Cadet (18
des fantaisies (1887). — Gauloiseries nouvelles (1888). — Au pays du rire (1888). — Fabliaux gaillards (1888). — Jocelyn, o
pour Mlle Bartet (1896). — Les Veillées galantes (1896). — Au fil du rire (1897). — Chemin de Croix, 12 poèmes (1897). — Co
e plus naturel des humoristes ; il n’a pas son pareil pour nous faire rire avec la moindre des choses, un rectum, un sphinct
54 (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »
est triste, cette tristesse lui paraît un reproche de ses fautes. On rit , il soupçonne qu’on se moque de lui. Que faire ?
êle des hauteurs ridicules avec des bassesses indignes. Il pleure, il rit , il badine, il est furieux. Dans sa fureur la plu
e tous ceux qui ne pouvaient plus le souffrir ; il avoue son tort, il rit de ses bizarreries, il se contrefait ; et vous cr
s impudents et moqueurs, qui font les postures les plus bizarres, qui rient , et qui montrent du doigt la queue d’un poisson m
e des Grands. Mais, lors même qu’il gronde et châtie, comme tout cela rit et parle à l’imagination en même temps que cela v
e ou chante des vers, et le demi-dieu folâtre marque à Silène, par un ris moqueur, toutes les fautes du dieu ; les Naïades
ceur tendre qui pourrait seule lui manquer. Pourvu qu’il dorme, qu’il rie , qu’il adoucisse son tempérament, qu’il aime les
55 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »
e morale du personnage principal la source des effets d’où jaillit le rire . Mais ce dernier mérite se rencontrera mieux dans
qu’elle soit plaisante, et morale. La vérité des peintures doit faire rire les honnêtes gens et corriger les mœurs. Les règl
’art, selon la loi de la comédie, qu’en devenant capable d’exciter le rire . La tâche du poêle est donc d’extraire le rire de
t capable d’exciter le rire. La tâche du poêle est donc d’extraire le rire de toutes les parties de la vie qu’il veut présen
es types et les mêmes sujets, Balzac ferait frissonner ; Molière fait rire  : il s’est imposé la loi de trouver le point d’où
ns qu’on puisse faire sur Molière, c’est de ne pas sentir combien son rire est naturel, spontané, copieux, et comment, loin
place secondaire : Molière n’y cherche — en général — ni la source du rire , ni l’air de réalité. Il la prend telle quelle la
. Jean-Jacques a raison : Alceste est vertueux, sympathique ; et nous rions d’Alceste, non seulement nous, mais tous les acte
rreurs du jugement, choquent la raison, et ainsi sont justiciables du rire . Cependant la nature est égoïste et l’instinct br
son Légataire, ses Ménechmes ne sont que des folies. Il ne vise qu’au rire . Son sujet posé, il en tire tout ce qu’il contien
vise qu’au rire. Son sujet posé, il en tire tout ce qu’il contient de rire , avec une logique extravagance, sans aucun souci
te, d’une observation vraie, il se hâte de la fausser, pour forcer le rire . Regardez le Joueur : il est naturel qu’un joueur
ns ce ton, avec une verve âpre et triste, en sorte que l’on a peine à rire dans cet enchevêtrement de friponneries, sans écl
56 (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »
embrasseront tous avec amour leur propre fléau. Il parla ainsi et il rit . » — Ce rire marque d’un trait sardonique toute l
t tous avec amour leur propre fléau. Il parla ainsi et il rit. » — Ce rire marque d’un trait sardonique toute l’histoire, te
que toute l’histoire, telle qu’elle est contée par Hésiode. Prométhée rit quand il croit leurrer Zeus, Zeus rit lorsqu’il c
t contée par Hésiode. Prométhée rit quand il croit leurrer Zeus, Zeus rit lorsqu’il châtie le trompeur. Ils rient tous deux
and il croit leurrer Zeus, Zeus rit lorsqu’il châtie le trompeur. Ils rient tous deux en pleine lutte, d’un rire fixe et perf
rsqu’il châtie le trompeur. Ils rient tous deux en pleine lutte, d’un rire fixe et perfide, comme ces statues d’Egine qui ri
leine lutte, d’un rire fixe et perfide, comme ces statues d’Egine qui rient en tuant et rient en mourant. Le fléau annoncé pa
rire fixe et perfide, comme ces statues d’Egine qui rient en tuant et rient en mourant. Le fléau annoncé par Zeus, c’était Pa
57 (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »
osité infatigable à ces représentations : il s’émerveille, il pleure, rit , s’apitoie ; son âme grossière, avide de sensatio
rnaturels eux-mêmes tournent au comique. Le diable fait peur, et fait rire . L’homme tremble à voir l’ennemi : mais il voit D
ndividus, à l’accident sans portée à qui l’on ne demande que de faire rire . Le domaine de la farce est immense et confus : e
sensation du peuple à qui elle doit procurer, comme dit Sibilet, « un ris dissolu ». Car il n’appartient qu’aux époques de
trois scènes sans action ; telle sera un monologue. Tout ce qui fait rire du « ris dissolu » est farce : ainsi le sermon jo
nes sans action ; telle sera un monologue. Tout ce qui fait rire du «  ris dissolu » est farce : ainsi le sermon joyeux. Ce
 : être rossé, volé, trompé, voilà les trois mésaventures qui le font rire quand elles arrivent aux autres, parce qu’elles l
de l’idéal moral, qu’effectivement immorale. C’est moins parce qu’on rit des dupes que par la façon dont on en rit, absolu
le. C’est moins parce qu’on rit des dupes que par la façon dont on en rit , absolument de tout cœur et sans arrière-pensée,
58 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215
représenter entre sa servante et son amie. L’une lui a prêté son gros rire , son bon sens, son admiration naïve, son dévoueme
nt contraste : la vieille servante et l’élégante comédienne ; ce gros rire et ce fin sourire, ces deux bonnes mains, et ces
rononcer le nom de Cromwell ! Donc, moins cela, Don Juan ose tout. Il rit tout haut et de toutes choses : de la vertu des h
ridicule, le vice était poussé jusqu’à l’horrible. Il y avait dans ce rire des grincements de dents, des douleurs infinies,
d quelque chose de funeste ; tu es trop méchant pour que de toi, l’on rie , et tu es trop damné pour qu’on te sauve ; malheu
it à l’idée, les plus excellentes qualités de la comédie, à savoir le rire et la leçon ? Tel a été l’aide tout-puissant dont
plus d’espaces, et plus convenablement remplis par la passion, par le rire et par la terreur. Si j’avais le temps, je compar
leur art, qu’ils ignorent ; il est à lui-même son propre bouffon ; il rit aux éclats de cette parodie qu’il joue tout bas e
ts toute cette poussière mortelle comme une mauvaise ivraie ; il fait rire même le fossoyeur ; il est impitoyable pour tous
ussitôt qu’il a touché février, le mois du carnaval, le Parisien veut rire à tout prix ; mais cette fois, ce Don Juan, ce no
venus au théâtre tout exprès pour y voir une statue qui causait, qui riait , qui buvait, qui mangeait, qui s’abîmait dans les
grâce à Thomas Corneille, qu’il n’y avait pas le plus petit mot pour rire dans ce trop sérieux Don Juan, et qu’enfin cette
e temps entraîne avec lui, quelque chose de plus qu’une comédie où le rire , mêlé aux plaisirs des sens, se rabat, en fin de
de grâce 1665, la statue a tout fait passer. Toujours est-il qu’on ne rit pas à cette comédie de Don Juan ; en vain l’espri
ueil des sens, cette seigneurie impitoyable et qui va à l’abîme. Vous riez , Monseigneur l’inflexible, vous chantez ; vous tr
et qu’à toutes ces adjonctions il n’y eut pas le plus petit mot pour rire . À propos de ces machines manquées, il ne s’agit
on droit. Au temps du Bourgeois gentilhomme et de L’Amour médecin, on riait plus facilement que de nos jours. Le Roi Louis XI
s Carmélites lui font peur ! Les Carmélites lui font peur, et elle en rit  ! « On a couvert, ajoute Bossuet, autant qu’on a
qu’on a pu cette résolution d’un grand ridicule. » (16 janvier 1671). Rions donc, et que madame de Montespan soit contente, a
 Bulwer, détournons nos regards de tout ce qui brille, de tout ce qui rit aux yeux, de tout ce qui nous paraît grand et mag
n’avance ; c’est toujours La Vallière qui pleure, toujours Lauzun qui rit , toujours Louis XIV qui s’ennuie. L’auteur n’ente
Don Juan soit le seul des êtres évoqués par Molière qui ne fasse pas rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Mis
évoqués par Molière qui ne fasse pas rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs
rire le parterre. Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs de M. Orgon, à la profonde misère de
t pas encore à quel abominable service ce brave homme est attaché, on rit franchement et de bon cœur. Dès que paraît Don Ju
taché, on rit franchement et de bon cœur. Dès que paraît Don Juan, le rire s’arrête ; ce séducteur n’a rien qui séduise, mêm
i s’agite entre Dieu et le néant, valent la peine, selon nous, que le rire s’arrête quand elles commencent ; Molière lui-mêm
elles commencent ; Molière lui-même ne parviendra jamais à nous faire rire de la démonstration de l’existence de Dieu. Quand
Brohan. De grâce, ne séparons pas ce que Molière a réuni, laissons le rire à côté des larmes, la pitié non loin de l’ironie.
59 (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »
tous les phénomènes ; la science est ignorante et n’a pas le droit de rire  ; un savant qui rit du possible est bien près d’ê
la science est ignorante et n’a pas le droit de rire ; un savant qui rit du possible est bien près d’être un idiot. L’inat
nches, les amitiés amours, les colères et les hydres, Vulcain pour le rire d’en haut, Thersite pour le rire d’en bas, les de
lères et les hydres, Vulcain pour le rire d’en haut, Thersite pour le rire d’en bas, les deux aspects du mariage résumés d’a
e, il mange des excréments ; voilà le courtisan. Ceci fait éclater le rire de Voltaire et notre sanglot à nous. Ah ! Ézéchie
on, la fièvre, la flamme tragique, l’emportement vers l’honnêteté, le rire vengeur, la personnalité, l’humanité. Il habite u
s à assister au supplice du père et le mari au viol de la femme, et à rire . Claude est une ébauche qui règne. C’est un à peu
lein égarement. Les hommes ne le comprennent pas, le dédaignent et en rient . Mon cher Thiriot, dit Voltaire, l’Apocalypse est
ait chair, désormais visage humain et vivant, resté énorme, et venant rire de nous chez nous et avec nous. Dante et Rabelais
au but ? Rabelais bafoue le moine, bafoue l’évêque, bafoue le pape ; rire fait d’un râle. Ce grelot sonne le tocsin. Eh bie
’était une ripaille, c’est une agonie ; on peut se tromper de hoquet. Rions tout de même. La mort est à table. La dernière go
mâchoire monarchique et sacerdotale mange ; la mâchoire rabelaisienne rit . Quiconque a lu Rabelais a devant les yeux à jama
x Homères bouffons, Rabelais et Cervantes. » Résumer l’horreur par le rire , ce n’est pas la manière la moins terrible. C’est
abelais, la nudité obscène et l’ambiguïté venimeuse ; à Cervantes, le rire perfide ; à Shakespeare, la subtilité ; à Lucrèce
60 (1890) L’avenir de la science « V »
On se rappelle toujours avoir été critique, et on se prend parfois à rire , ne fût-ce que de ses adversaires. Or les apôtres
d parfois à rire, ne fût-ce que de ses adversaires. Or les apôtres ne rient pas ; rire, c’est déjà du scepticisme, car, après
rire, ne fût-ce que de ses adversaires. Or les apôtres ne rient pas ; rire , c’est déjà du scepticisme, car, après avoir ri d
tres ne rient pas ; rire, c’est déjà du scepticisme, car, après avoir ri des autres, si l’on est conséquent, l’on rira aus
ticisme, car, après avoir ri des autres, si l’on est conséquent, l’on rira aussi de soi-même. Pour qu’une secte religieuse f
nel, si bien que les sectaires, à leur tour, ont pris le bon parti de rire d’eux-mêmes. Le siècle est si peu religieux qu’il
tion apparaissent, l’école tourne à la religion, n’excite plus que le rire et va mourir à Ménilmontant, au milieu des extrav
61 (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461
, le blessent ou l’amusent : et il les imite pour s’en venger ou s’en rire . Un enfant contrefera le bossu, le boiteux, le lo
ontracté volontairement. Vous lui apprendrez en le grondant, à ne pas rire du malheur : mais il vous égayera en imitant le l
sques, barbouillés de farine et de lie, provoquant les spectateurs au rire , par des caricatures malignes et des farces satir
i le flétrissait, et qui livrait sa splendeur empruntée aux éclats du rire populaire. Il est incontestable qu’aucune espèce
’est une lourde erreur que de l’assimiler au tabarinage qui excite le rire sans profit, et de juger par des règles pareilles
ous avez à dire. Parlez de façon à ce qu’on vous entende ; ou il fera rire Paris à vos dépends. Avancez, messieurs de la fac
t point immoler le bon sens et la saine morale à l’envie d’exciter le rire  ; il n’en souleva les éclats que contre les fripo
tableaux égayés par sa docte lumière,     « Nous autres dieux, avons ri mainte fois « Qu’il ait fait de bon cœur rire mêm
 Nous autres dieux, avons ri mainte fois « Qu’il ait fait de bon cœur rire même les rois,         « Dont la grave mine est s
se manifeste. « Sa sagesse n’eut point ce dédain singulier « Du gros rire du peuple et du ton familier :         « Quand so
« On sauve la naïveté         « De l’épithète qui les glose ; « On ne rira pas moins de leur morosité : « Car, adoucir pour
mposture. Enfin cet écrivain plaisant, ce comédien enjoué, ce père du rire et de la franche gaîté, dont le seul nom rappelle
es Spartiates, Lycurgue, voulait lui-même qu’on sacrifiât toujours au ris , dont les anciens se faisaient un dieu ; et il pr
autre ton : elle n’a pas d’autre but ; car lorsqu’elle cesse de faire rire , ou du moins sourire, elle sort de son genre : et
es batailles. Il ne veut entendre que des chansons qui consacrent les ris , le vin, les récoltes abondantes, le recouvrement
chats fourrés écorchant leurs victimes sur une table de marbre ; vous rirez de cette image des procédures du palais. Suivez-l
évotement tenailler et brûler leurs ennemis comme ennemis de Dieu. «  Ris de la nation des moines gastrolâtres : « Aperçois
nsensée « Pour ce dieu dont Lama rappelle la pensée. « J’en pleure et ris ensemble, et tour à tour je croi « Retrouver Héra
à François Ier ; la gaîté gagna son procès devant le monarque, et le rire le fit absoudre. Les propres mots de la préface d
us et les dissolutions de son pays. Jaloux de contraindre le peuple à rire de ce qu’il osait lui reprocher, tous les moyens
e faire passer des leçons utiles à la faveur du divertissement et des ris . — Mais vous manquez ce but, répondra l’autre, pu
oses que mes compatriotes ont trouvé très claires. C’est pourquoi ils riaient si fort des plaisanteries que votre ignorant étra
dans le choix de ses victimes, et de désoler ses compatriotes par un rire diffamatoire. — Désabusez-vous : Cratinus, Eupoli
omédie des intérêts si sérieux et si compliqués ? Y a-t-il là de quoi rire  ? — Mes acteurs seront conduits par des oiseaux,
leur avidité, de leur babil ou de leur imprudence. Les spectateurs en riront au premier regard, et ce plaisir les mettra en bo
plus comique ? — D’accord : vous me détaillez vos moyens d’exciter le rire  ; mais vos Grecs superstitieux, qui intentent des
imé s’il passe le but, ou s’il abuse du droit qu’il acquiert de faire rire le monde aux dépens des abus et des vices. S’éton
idus. On le trouve défini dans l’Art poétique. « La comédie apprit à rire sans aigreur, « Sans fiel et sans venin sut instr
y vit avec plaisir, on crut ne s’y point voir. « L’avare des premiers rit du tableau fidèle « D’un avare, souvent tracé sur
t est invraisemblable, absurde : les personnages sont imaginaires, le rire qu’ils excitent surprend la raison et ne l’instru
cilement leur vigueur chaleureuse qu’ils ne parviendront à nous faire rire autant qu’eux, en les imitant. Cela tient au géni
eignaient et contristaient parfois les assistants qui s’attendaient à rire , et l’emploi qu’elle faisait de l’allégorie est d
uple : elles en chargent le maintien et les attitudes, et poussent le rire jusqu’aux éclats. Là, le ridicule outré n’est pas
n, de ne pas assister à ces pièces. Ils ont trop de goût pour daigner rire à la comtesse d’Escarbagnas, à Pourceaugnac, au M
Marphurius des farces de Rabelais : ne rougissons donc pas d’en bien rire , puisque de si dignes personnages sont de notre c
génie. L’art de la comédie, plus superficiel, se réduit à faire bien rire  ; et vous ne nous persuaderez pas qu’il faille re
ter. L’action comique, c’est-à-dire, celle qui tend à corriger par le rire , est de deux espèces, simple ou compliquée. Simpl
xtravagances qu’elle condamne dans les mœurs, et qu’elle punit par le rire . Si quelquefois sa satire vengeresse ose citer le
r les défauts est l’arme du philosophe, et les coups qu’il porte font rire  : le ridicule autrement employé est l’arme du mal
locuteur lui en désigne trois ; et là, le parterre ne manque jamais à rire de le voir compris dans le nombre. On ne peut acc
être caustique ; ce serait celle de la haine : l’âcreté ne fait point rire  ; elle irrite : et la condition du ridicule deman
té fermée à défaut de modèles et croit-on qu’il s’en fût tenu là ? Ne riait -il pas lui-même, dans sa pièce contre les comédie
me ou de la fille de ses bienfaiteurs ; il n’aurait sujet que de s’en rire , et se ferait, au besoin, absoudre d’un meurtre,
s’esquive du milieu des huées, soit qu’on les affronte, ou qu’on s’en rie , on a toujours une sotte contenance. La présompti
cace, estimait que la plus périlleuse entreprise était celle de faire rire les honnêtes gens. On convient que le penchant du
observations qui se rapportent à l’art théâtral. Quiconque veut faire rire par le juste choix du ridicule, doit se garder de
f principal, de son nerf et de sa vie, et l’on ne nous fera pas assez rire pour n’avoir plus à pleurer Molière. Dix-neu
isonnable qui corrige les vices et les travers, honteux d’entendre le rire excité par leur exacte ressemblance. [6e Règle.
Vous n’apprendrez point à éviter le danger d’une manie qui vous fait rire , en trouvant sujet de rire d’une manie opposée. V
éviter le danger d’une manie qui vous fait rire, en trouvant sujet de rire d’une manie opposée. Vous resterez dans l’irrésol
té de rappeler ce comique vers dont tout le monde se souvient d’avoir ri  ! On voit que la pensée fondamentale de Térence e
rt théâtral. Thalie, depuis la plus haute antiquité, s’avisa de faire rire du chagrin des maris ; car la date de l’Amphitryo
Cependant sa grimace est partout bien venue, « On l’accueille, on lui rit , partout il s’insinue ; « Et s’il est par la brig
térêts, et de leurs travers, qu’elle juge à part soi, et dont elle se rit intérieurement, comme n’étant que spectatrice un
it frémir et pleurer dans le drame de Saurin. Cette même passion fait rire dans le joueur de Regnard : autrement elle ne con
se, « Pour la beauté du fait avoir perdu ma cause ! PHILINTE. « On se rirait de vous, Alceste, tout de bon, « Si l’on vous ent
parler de la façon. Et comme en effet tout le parterre l’entend, il rit de sa passion autant que l’a voulu Molière. Le ri
terre l’entend, il rit de sa passion autant que l’a voulu Molière. Le rire se renouvelle au moment que, frappé d’un arrêt, l
st pendable après les avoir faits. Ceux qui l’écoutent se mettent à rire  ; et l’auteur avait si bien exalté sa passion pou
mène, et lui dit : « Ah ! ne plaisantez point, il n’est pas temps de rire . On croirait que l’auteur avertit le public par
urs ouvertes ? et vois-tu rien de plus impertinent que des femmes qui rient à tout propos ? COVIELLE. « Mais enfin elle est c
devaient paraître fort piquants aux Athéniens, dont ils excitaient le rire par une continuelle allusion aux abus de leurs tr
céties qu’à ces drames incertains qui ne font ni bien pleurer ni bien rire . On se plaît aux mœurs, aux caractères, aux ridic
râces. Mesdames, regardez en silence, approuver ou blâmez en silence, riez même en silence, abstenez-vous, pour ne point gên
présentant au public assemblé comme un jeu dont ils se disposaient à rire sans façon, désarmait ainsi la rigueur et la pesa
me apercevoir la moindre sensibilité aux blessures des jaloux ; il se rit des obstacles, il se joue avec la multitude, et n
êmes syllabes répétées. Molière, qui ne négligea aucun moyen de faire rire , s’est servi de celui-ci dans notre langue : on e
incident dont la malignité générale des spectateurs est encline à se rire , et que tout cruel que soit ce mal fréquent, chac
leur pensée ! Cependant l’athée inébranlable ne se rend point, et se rit également des obstacles qui le traversent, et de
le second acte, où le nœud s’engage, excitât vivement l’intérêt et le rire  ; cet effet précipité nuirait à la progression de
émotion et l’enjouement du parterre. Dès qu’une fois on l’a bien fait rire , les choses dont il ne rit plus lui sont insipide
arterre. Dès qu’une fois on l’a bien fait rire, les choses dont il ne rit plus lui sont insipides ; le sérieux raisonnable
la bouffonnerie, et soulevant de scène en scène les transports et le rire d’une folie dont le débordement entraîne les juge
dictât lui seul ce qu’ils doivent se dire pour exciter les éclats du rire le plus fort parmi les spectateurs. Ce secret de
mique, de laquelle la comédie reçoit son plus puissant moyen de faire rire  ; mais, en amusant, elle doit corriger : c’est là
ses qualités, d’admiration pour ses mœurs, et néanmoins elles le font rire par l’exagération du zèle qu’il met à débiter ses
débiter ses maximes inconciliables avec la corruption universelle. On rit de le voir se prétendre le réformateur du genre h
e. On rit de le voir se prétendre le réformateur du genre humain ; on rit de l’entendre protester qu’il doit rompre en visi
pre en visière avec lui, ou le fuir à jamais dans quelque désert ; on rit de cette roideur d’équité qui le pousse à se heur
ne si belle comédie, qui les aurait fait pleurer au lieu de les faire rire . Supériorité de George Dandin sur Nanine. L
icite que modérément d’avoir atteint le but de la comédie, en faisant rire  ; mais il se loue de n’avoir pas diverti le parte
reproche à madame s’adresse. « — Non, morbleu ; c’est à vous ; et vos ris complaisants « Tirent de son esprit tous ces trai
t de la même manière, et cette fausse élégance a banni de la scène le rire et la vérité. Revenons, revenons au naturel, à la
monde. Dans la comédie des Folies amoureuses, la suivante Lisette se rit d’être chassée de la maison du jaloux Albert, don
ouffrir qu’on m’interloque. De semblables quolibets font quelquefois rire  : mais il y faut une grande sobriété ; leur abus
meilleur discours suivi : voilà de ces mots qui frappent, et qui font rire . Les débats entre Harpagon et sa fille, les quere
revoyant Chérubin, après quelques scènes, s’étonne de l’avoir entendu rire à l’injure qu’il croyait lui avoir faite. ALMAVI
plus l’ambition intrigante que l’ironie, et ne la punit mieux que le rire . Remarques sur le genre nouveau de la comédie
famille perd ce que son spectacle aurait de pathétique, et suscite le rire au lieu du larmoiement. C’est par le ridicule que
en lui ; ce caractère deviendra si odieux qu’on n’aura pas sujet d’en rire  ; il conduira ce héros patibulaire à des crimes ;
y appliquent immédiatement, et par là ne manquent jamais d’exciter le rire . Nulle comédie ne présenta des caractères si vrai
e du jargon de leurs professions. Ainsi Diafoirus et Purgon nous font rire , sans s’en douter, par leur idiome de l’école, et
s cesse une chose égaye : partout on a lieu de frémir, et toujours on rit aux éclats. Les raisons de ce magique effet se dé
ent mesuré, tout s’y contrebalance agréablement et justement : on n’y rit jamais aux dépens de l’honnête et du vraisemblabl
le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! » Quelle dureté fanatique
62 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »
culté ailée, aérienne, l’alouette de l’esprit, qui tournoie, babille, rit et s’envole, dans toute époque, à la portée de to
oin le plus vivement senti de tous les esprits. Emmanuel Kant, qui ne riait guères, du reste, savait bien ce qu’il faisait qu
istes de l’antiquité, les trois génies aimés des hommes : le génie du Rire , du Sommeil et de l’Espérance. Tout le monde sait
avantage, il serait plus triste, soyez-en sûr ! et l’éclat pur de son rire sonore s’éteindrait dans ce pensif sourire qui tr
63 (1910) Rousseau contre Molière
ai misanthrope est un monstre. S’il pouvait exister, il ne ferait pas rire , il ferait horreur. Vous pouvez avoir vu à la Com
t, à côté, surajoutées, adventices et inventées uniquement pour faire rire le parterre : « Voilà donc de quel côté le caract
de les distinguer. Molière ne l’ignorait pas ; mais il fallait faire rire le parterre. » Ceci est en soi une des remarques
oint un nouveau droit par la perte d’un procès. Mais il fallait faire rire le parterre. » Ceci est fort spirituel, mais bien
très grande partie de la scène, selon Rousseau. Molière, « pour faire rire le parterre aux dépens d’Alceste » et pour « avil
ceste, de manière à le mettre dans une position fausse qui fait qu’on rit de lui. « Tandis que dans toutes les autres pièce
ans en murmurer, il connaît les hommes… Voilà paroù le désir de faire rire aux dépens du personnage l’a forcé de le dégrader
, l’on n’est plus en droit de dire que Molière la fait tel pour faire rire  : il l’a fait tel parce qu’il peint les hommes. O
avec un caractère et la conduite d’un pleutre : « Au risque de faire rire aussi le public à mes dépens, j’ose accuser l’aut
it incomparablement plus d’effet ; mais le parterre alors n’aurait pu rire qu’aux dépens de l’homme du monde et l’intention
aux dépens de l’homme du monde et l’intention de l’auteur était qu’on rît aux dépens du misanthrope. »   Comprenons bien.
’Alceste, à savoir à la misanthropie, il ne l’a ajouté que pour faire rire de lui, « il fallait faire rire le parterre », qu
opie, il ne l’a ajouté que pour faire rire de lui, « il fallait faire rire le parterre », quelquefois il le montre en sa per
’inévitables et Molière permet qu’on en sourie, mais non pas qu’on en rie  ; car voyez toutes les dispositions qu’il prend p
ante fait à l’autre ? » — Pardon ! Il y a une grande différence entre rire de celui qui est berné et applaudir à celui qui b
entre rire de celui qui est berné et applaudir à celui qui berne. On rit de celui qui est assez sot, assez vain, pour tomb
r pour lui aucune sympathie. Presque au contraire. Oui ; car comme on rit du mystifié en proportion de sa bêtise, et c’est-
connaître le public, ni le cœur humain, pour croire que si le public rit d’un homme qui s’étale parce qu’on a retiré une c
et que Tartuffe est l’honnête homme de la pièce, parce que le public rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’O
ce, parce que le public rit d’Orgon. Je nie la conséquence. Le public rit d’Orgon et méprise Tartuffe. De même il rit de Jo
la conséquence. Le public rit d’Orgon et méprise Tartuffe. De même il rit de Jourdain, ce qui ne l’empêche pas de mépriser
e applaudit à l’infidélité, au mensonge, à l’impudence de celle-ci et rit de la bêtise du manant puni ? » Je ne songe pas à
condamnation sévère ou d’approuver sérieusement, d’instinct la foule rirait de lui. D’instinct, mais avec raison ; car il man
dirait vraiment, égaler, devant le public, devant son jugement et ses rires , ce qui est une monstruosité morale à ce qui n’es
tre les défauts de tout le monde » et « il y faut plaisanter et faire rire les honnêtes gens ». — Il y a une faute de texte,
rait Rousseau ; Molière a dû écrire : « Il y faut plaisanter et faire rire des honnêtes gens. » — Il est possible, mais pren
nsmis. Il veut dire très nettement : « La comédie a pour but de faire rire honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire
a pour but de faire rire honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire  ; elle doit fait rire. On ne la considère pas aut
re honnêtement les gens bien élevés. » De faire rire ; elle doit fait rire . On ne la considère pas autrement à cette époque.
Si le genre sévère a pour vous des appas, Lisez ma comédie et vous ne rirez pas. La comédie doit faire rire honnêtement les
appas, Lisez ma comédie et vous ne rirez pas. La comédie doit faire rire honnêtement les gens de bonne compagnie. Mais de
rire honnêtement les gens de bonne compagnie. Mais de quoi les faire rire  ? Des scélérats ? Ils ne sont pas ridicules. Ils
ire rire ? Des scélérats ? Ils ne sont pas ridicules. Ils ne font pas rire , ils font frissonner, ils font pâlir d’horreur et
onner, ils font pâlir d’horreur et rougir de colère ; ils ne font pas rire , si ce n’est les coquins. Celui qui rit du crime
de colère ; ils ne font pas rire, si ce n’est les coquins. Celui qui rit du crime est le plus criminel. Aussi remarquez :
ule ni de burlesque. Poursuivons. De ce que la comédie est pour faire rire , et de ce que le vice n’est pas risible, et de ce
Critique de l’Ecole des femmes) — et la comédie qui ne doit que faire rire et qui, pour cela, n’a affaire qu’aux sots et n’a
icieux comme étant de l’empire de la comédie, la comédie devant faire rire et les grands vicieux n’étant pas comiques, mais
es maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs ? Il fait rire , il est vrai, et n’en devient que plus coupable e
qui jette le ridicule sur les gens, sur telles et telles gens, ce qui rit , c’est le bon sens moyen, le bon sens bourgeois o
ut ce qui s’écarte de lui. Or, le grand vice s’écarte de lui et il en rirait volontiers comme d’une anomalie ; mais il en a pe
ontiers comme d’une anomalie ; mais il en a peur et cela l’empêche de rire . Il ne rit pas d’un assassin, d’un voleur, d’un f
e d’une anomalie ; mais il en a peur et cela l’empêche de rire. Il ne rit pas d’un assassin, d’un voleur, d’un fourbe, d’un
es forces déchaînées qui peuvent l’atteindre, lui ou les siens. Il ne rit que du grand vice qui ne fait de mal qu’à celui q
celui qui en est atteint, avarice, passion du jeu. Et encore il n’en rit pas de très bon cœur, un sourd instinct l’avertis
avare peuvent, devenir voleurs. En général, le grand vice ne fait pas rire parce qu’il fait peur. La grande vertu, elle, imp
un peu à la foule, à la classe moyenne, et je conviens que l’on n’en rit point très franchement ; mais on en rit ; comme t
et je conviens que l’on n’en rit point très franchement ; mais on en rit  ; comme toute anomalie, elle a un fond de ridicul
u, qui est une anomalie ridicule et qui risque toujours d’exciter les rires . Il fait exactement le contraire de ce que fait C
. Au point de vue du bon sens bourgeois, c’est tellement fou qu’il en rit encore et qu’il en rira toute sa vie. C’est un ex
n sens bourgeois, c’est tellement fou qu’il en rit encore et qu’il en rira toute sa vie. C’est un excellent jeune homme et i
n est la « marque ; n’ayez d’autre but dans la vie que d’éviter qu’on rie de vous,  » Molière, incontestablement, a détourn
culisent les chercheurs de sublime ; et qui dit : « Tant pis pour qui rira  », et aussi, avec colère : Par la sambleu, Messi
ue, et ils applaudiront aux partisans de l’ignorance féminine, et ils riront des femmes savantes tant qu’ils voudront. » Du re
vec laquelle elle donnera le change à tous deux et fera que chacun se rira de l’autre. Or, si cette femme leur témoignait la
à un autre argument. « Entre tant de moyens qu’il y a de provoquer le rire , si Molière savait trop bien son triple métier d’
ncu par elle. Il n’est en lutte avec rien ni vaincu par rien. Il fait rire par lui-même, et l’auteur ne nous égaie qu’avec l
naïf bon sens s’échappe en saillies proverbiales et qui ne nous font rire , qui ne sont comiques ou drôles qu’à force d’être
64 (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »
cs, de quoi faire passer agréablement le temps. Les amis vinrent ; on riait , on causait ; à neuf heures, on servait un souper
g à proclamer toute son estime pour les aimables génies qui nous font rire  ! Et puis, ne l’oublions pas, le xviie  siècle ne
qui nous font rire ! Et puis, ne l’oublions pas, le xviie  siècle ne riait pas précisément pour rire. Il appelait volontiers
is, ne l’oublions pas, le xviie  siècle ne riait pas précisément pour rire . Il appelait volontiers, en courant, Don Quichott
ils étaient trop occupés à combattre l’infâme pour s’amuser à ce fou rire innocent. Le livre n’était pas dans le ton ni dan
te naturel de la terreur humaine. Semblables aux enfants, les peuples rirent et se rassurèrent… » Cela paraît assurément fort
antua. Cervantes échappe tout à fait à de telles applications, et son rire sensé reste innocent. De tous les morceaux de l’a
65 (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260
ère fois mystifié ; les rieurs se partagèrent. « Le public a beaucoup ri de cet esclandre, nous dit un témoin judicieux :
rs ; je crois qu’au fond il avait complètement raison. Mais il voulut rire de Mirabeau et de ses objections ; rappelant les
, en faisant, selon mon usage, un petit cornet de ma main. Cela fait rire les ministres et Danton lui-même ; mais Beaumarch
ela fait rire les ministres et Danton lui-même ; mais Beaumarchais ne rit pas ; il ne rit plus. Il veut que la nation ait s
s ministres et Danton lui-même ; mais Beaumarchais ne rit pas ; il ne rit plus. Il veut que la nation ait ses fusils, qu’el
omme la Claire de Jean-Jacques, à qui même, au travers des larmes, le rire échappait quelquefois. Ce rire venait de source
à qui même, au travers des larmes, le rire échappait quelquefois. Ce rire venait de source et circulait en quelque sorte à
66 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224
n messer Ipocrito, adopte ce parti. De ce moment, il ne fait plus que rire à toutes les mauvaises nouvelles qu’on lui annonc
ouvelles qu’on lui annonce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire. GUARDABASSO. Si vous pe
s qu’on lui annonce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire. GUARDABASSO. Si vous persévérez
ce, et ne dit plus que des folies. LISEO. Je ris du rire qui me fait rire . GUARDABASSO. Si vous persévérez dans un tel genr
67 (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135
ides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatiqu
x charmantes folies de la jeunesse, que de se mettre à se moquer et à rire . « Pour moi, disait saint Jérôme, je tiens l’adul
on ouvre assez volontiers son âme à ces corruptions décevantes, et le rire même est une introduction à ces plaisirs corrupte
Boileau a fait l’éloge, une œuvre agréable et charmante, qui faisait rire aux éclats Louis XIV et sa cour, dont Molière a p
, même dans les plus charmantes minauderies de ses petites filles, le rire est caché, comme l’aspic sous les fleurs. Et moi,
, l’un si vrai et si net, l’autre si faux et si retors ; celui-ci qui rit franchement, celui-là qui ricane ; Molière qui va
re oublié un instant, écoutez-le poser les bases de la critique. Il a ri de tout son cœur, et il a poussé le rire jusqu’à
les bases de la critique. Il a ri de tout son cœur, et il a poussé le rire jusqu’à la bouffonnerie ; à présent il rentre dan
ieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez pas à rire à ceux qui vous entendent parler, et songez qu’en
68 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
véhémence ; plus un nom sera respectable et sacré, plus amer sera le rire dont Voltaire l’accompagne. Sa pensée encyclopédi
ué. Hors lui-même, rien dans la création ne trouvera grâce devant son rire . II La peinture des difformités et du mal n
évidemment en majorité parmi les hommes. Comme il est plus facile de rire que de s’attendrir, comme une difformité s’aperço
et digne peinture issue de l’amour et du respect ? La moquerie et le rire trahissant un fonds de légèreté et d’égoïsme inco
atible avec une sérieuse action morale, l’écrivain qui attaque par le rire un vice, même un simple ridicule, suppose nécessa
le ennemi, à la vérité, à la perfection infinie, à l’amour absolu. Le rire , dans la vie commune, n’est que l’arme dont les m
s la fange, et devant le bûcher de Rouen comme devant le Golgotha, il rira . Tels sont les fastes de l’ironie : avec Aristoph
d’Arc. III Sans doute l’ironie n’est pas toujours offensive, le rire n’a pas toujours de venin. Il existe une multitud
e de nous-mêmes est chose trop difficile et trop grave pour naître du rire . Quand d’ailleurs l’ironie en s’attaquant au mal
l’âme tout entière. Pour s’être trop accordé la stérile jouissance de rire de ce qui est mal, on finit par perdre la délicie
rsel qui devient le fond des caractères ironiques. IV Il y a le rire de la gaieté, qui n’est pas celui de l’ironie ; i
paroles qui ne sont ni railleuses, ni sceptiques, et qui appellent le rire sur nos lèvres, sans exclure l’enthousiasme et le
e sur nos lèvres, sans exclure l’enthousiasme et le respect. Ce franc rire de la gaieté est un signe de bienveillance et de
ois dans les cœurs autant de parfums que l’ironie recèle de venin. Le rire de la gaieté dénote une franchise d’impression, u
ncore moins de cet égoïsme et de cet orgueil, sources de l’ironie. Ce rire rafraîchit l’âme et la repose, tandis que l’autre
e foi, où l’horizon n’est pas chargé de pressentiments sinistres ; ce rire , c’était notre ancien rire national, cette bonne
as chargé de pressentiments sinistres ; ce rire, c’était notre ancien rire national, cette bonne gaieté qui, selon l’express
d’Auguste Barbier, s’échappait du cœur comme un flot de vin vieux. Le rire de l’ironie s’en échappe comme un liquide âcre et
C’est là le danger que court le vin le plus franc comme le plus franc rire  ; il est exposé à s’aigrir. Mais s’il arrive à la
ère est surtout appelée à tempérer les excès de la passion. Le don du rire arrête en nous l’exaltation qui pousse quelquefoi
is nos sentiments les meilleurs dans une voie d’inflexible dureté. Ce rire de la gaieté n’exclut point la faculté de l’entho
s mêmes hommes, chez qui les fabliaux des trouvères excitaient ce bon rire des aïeux, s’enflammaient aux prédications de sai
u. La gaieté dans l’héroïsme atteste le contraire de l’orgueil. Si le rire de l’ironie part d’un sentiment exagéré de soi-mê
doublé souvent d’un farouche orgueil, d’une inflexible cruauté. On ne rit pas sur la terre classique de l’inquisition. L’or
lassique de l’inquisition. L’orgueilleuse et insatiable Angleterre ne rit pas non plus ; aussi malheur aux vaincus de l’Esp
être violentes et l’enthousiasme fanatique dans ces âmes promptes au rire et à la gaieté ; c’est là certes une précieuse co
récieuse compensation pour la dose de légèreté que suppose parfois le rire . Si l’homme qui rit toujours n’est pas à recherch
pour la dose de légèreté que suppose parfois le rire. Si l’homme qui rit toujours n’est pas à rechercher, l’homme qui n’a
homme qui rit toujours n’est pas à rechercher, l’homme qui n’a jamais ri est à craindre. C’est d’une lèvre dont le sourire
envenimés de l’ironie. Mais cette innocente gaieté, cette bonhomie du rire n’a pas de plus mortel ennemi que l’esprit de nég
at de notre âme avant de devenir une œuvre de notre esprit. Depuis le rire le plus inoffensif et le plus léger persiflage ju
création. Les races panthéistes ne connaissent pas la raillerie ; le rire est inconnu à l’Orient. Une sérieuse immobilité e
ualité, avec une conscience plus nette du bien et du mal : l’Occident rira de ce que l’Orient avait adoré. Voyez ces figures
voit du même regard religieux la difformité et la grâce, et jamais le rire ne contourne la ligne majestueuse et sacerdotale
C’est en Grèce qu’avec le génie de l’Occident naîtront l’ironie et le rire  ; mais ils y resteront au berceau et le front tou
rire ou dans les larmes, ses impressions sont sérieuses. Il ignore le rire critique de l’homme fait, ce rire qui renferme à
ssions sont sérieuses. Il ignore le rire critique de l’homme fait, ce rire qui renferme à la fois un jugement sur les choses
giquement la personnalité qui les emploie. L’enfant ne connaît pas le rire critique, parce qu’il n’a pas le discernement, pa
fie à elle-même sa malignité, pourvu qu’elle réussisse à provoquer le rire chez les autres. VI L’ironie est une échell
du bien. Il y a donc dans la sphère de l’ironie un point où cesse le rire et où commence l’émotion sérieuse ; un point, par
egrés du sentiment d’ironie. S’il y a une ironie qui s’exprime par le rire , il y en a une autre qui se manifeste par la tris
s d’art où les choses sont envisagées par le côté propre à exciter le rire . Mais il des états plus élevés de l’ironie, ceux
t d’horreur. Lorsqu’un sentiment sérieux se combine avec l’ironie, le rire s’élève et s’ennoblit ; ce qu’il imprime de grima
le et du difforme, nous offre souvent des émotions plus nobles que le rire . L’indignation sérieuse y apparaît, la haine même
y a deux ordres d’esprits et de poèmes satiriques : les uns semant le rire et la moquerie, les autres lançant l’indignation
mesure la moralité d’une œuvre, à proportion qu’elles s’éloignent du rire et de la moquerie. En opposant au mal l’indignati
iasme qu’en restant parquée dans les froides et infécondes régions du rire  ; elle devient ainsi plus poétique et plus morale
reur du mal. Il y a donc des haines vertueuses et fécondes ; quant au rire , il peut être innocent, il ne sera jamais utile e
e la satire sur les autres genres ironiques, c’est qu’elle échappe au rire pour entrer dans la sphère de l’indignation ; c’e
les âmes une émotion plus légitime, plus féconde, plus morale que le rire ou la colère ; nous voulons parler de la tristess
a manière dont le poète s’inspire de cet aspect des choses ; qu’il en rie , qu’il s’en indigne, qu’il en gémisse. Suivant le
et le mal se reflètent dans les âmes sous une de ces trois formes, le rire , la colère, la mélancolie. L’art reproduit ces di
e mal dans les larmes, comme le siècle précédent le reflétait dans le rire . Avons-nous sagement fait de ne pas nous laisser
et moqueuses ? Quoi de plus séduisant pour les esprits légers que le rire  ? Quelques-uns le confondent avec le bonheur. Qua
s-uns le confondent avec le bonheur. Quand nous avons plaint ceux qui rient , on a été surpris peut-être ; et voilà que nous s
rpris peut-être ; et voilà que nous sommes arrivés à découvrir que le rire a la même source que la colère, la même source qu
igurée ni par les convulsions des sanglots, ni par les convulsions du rire . Il semble que la nature ait voulu traduire en si
e la philosophie démontre sur ce point à notre raison : les éclats du rire et ceux de la douleur contournent également et dé
t ceux de la douleur contournent également et déforment le visage. Le rire et les sanglots, pareillement nés de la présence
igure de l’homme, sur la plus belle des œuvres de Dieu. L’habitude du rire plisse et ride la face dans le sens d’une laideur
visage lui laissent sa noblesse. Défions-nous donc des séductions du rire  ! c’est une tentation et une épreuve plus funeste
: « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. » Dans le rire il y a de l’égoïsme ; et le rire met une infranch
, car ils seront consolés. » Dans le rire il y a de l’égoïsme ; et le rire met une infranchissable barrière entre les âmes.
tives et l’apparente similitude des doctrines, la seule différence du rire à la sérieuse tristesse, de l’esprit railleur au
ses doutes, l’autre en souffre et en gémit ; l’une suit le courant du rire , l’autre celui de la mélancolie. Cette poésie de
itutions sociales ; mais l’aspect du mal fait naître chez Voltaire le rire , chez Byron la douleur. Il semble que Voltaire so
n ce monde. L’œil de Voltaire aperçoit partout le mal, et pourtant le rire est stéréotypé sur ses lèvres ; Byron, du moins,
e dissiperont ; dès sa naissance elle a étouffé l’ironie sacrilège du rire  ; elle ne s’est point condamnée à ramper dans les
moderne développé dans le monde moral par le christianisme ; mais le rire , l’esprit moqueur, la comédie enfin est un legs é
on seulement essayèrent, mais fondèrent la comédie. La littérature du rire est tout entière d’origine païenne ; mais les anc
’est le mélange du difforme au sublime, du sérieux à la raillerie, du rire aux larmes. La mélancolie, on l’a répété bien sou
ans notre nature déchue. C’est là un sentiment tout opposé à celui du rire toujours plus ou moins égoïste et sceptique qui c
s subversif de ce sentiment sérieux et presque religieux ? Comment le rire , la raillerie sceptique, comment une forme du bla
re la réalité. L’essence du comique est de provoquer exclusivement le rire  ; le grotesque, celui de Shakespeare, par exemple
espeare, par exemple, provoque alternativement, ou même à la fois, le rire , la terreur, la pitié, l’admiration. Non seulemen
i un intérêt sympathique et engendrer un autre sentiment que celui du rire . L’art ancien, et d’après lui l’art classique, n’
s tous les nobles sentiments pour n’exciter que l’instinct égoïste du rire  : en un mot, comme représentation de la nature, i
tion de la nature, il est faux ; comme œuvre morale, il est impie. Le rire en face du mal est le plus sacrilège des blasphèm
peint le mal avec un esprit railleur, l’homme qui l’accueille par le rire , professent implicitement cette monstrueuse erreu
st irrévocablement condamnée. Voilà, au fond, quelle est la portée du rire . L’art et la pensée du moyen âge, tous les temps
ens, l’ont si bien compris, que dans la peinture et dans la poésie le rire est devenu le trait caractéristique de l’être méc
ame. Dans le grotesque, la difformité est peinte de façon à ce que le rire soit dominé par un sentiment sérieux, par la piti
ture du mal dans toute sa laideur, de peur d’être obligé de cesser de rire devant lui. Les Satyres et les Faunes, qui représ
gion. Le grotesque de l’art chrétien n’a qu’un pied dans la sphère du rire  ; il s’élance ou vers la terreur, ou vers l’amour
oductions est un triste symptôme. L’instinct dominant de l’ironie, le rire cynique est le caractère des époques et des natio
casme et la moquerie ; c’est l’indignation et le mépris. La flèche du rire est empoisonnée comme celle de l’assassin et du s
otre race, le nom d’humeur gauloise ? Cette éternelle protestation du rire et du bon sens vulgaire contre les excès des sent
ssendi. On cherche en vain dans ses pièces la franche bonne foi et le rire sans amertume du fabuliste. En en mot la comédie
sel suffrage des esprits vulgaires ne saurait faire défaut à ceux qui rient des esprits élevés et des choses délicates. Rien
ux ouverts pour les grosses couleurs, de lèvres épaisses pour le gros rire , que de grandes âmes pour les nobles pensées. La
69 (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103
rsque les pères conscrits de la littérature se furent un peu remis du rire inextinguible qu’avaient fait naître en ces grand
e lignes. Ce ne sont pas les paroles de Lanfranc qui étonnent et font rire , ce sont ses actions inspirées par des motifs qui
ne vaut rien du tout. Que l’on vienne nous dire dans le salon où nous rions et plaisantons avec des femmes aimables, que le f
maladie du dix-neuvième siècle, vous n’avez plus assez de gaîté pour rire de quoi que ce soit. Il s’agit bien de plaisanter
s, il ne vaut rien : il y aura un rôle de préfet qui ne me fera point rire du tout, quelque esprit que vous y mettiez ; voye
t qui aient un vrai talent et qui se sentent le pouvoir de nous faire rire  : Attaquez les ridicules des classes ordinaires d
agissait ; si vous aviez fait des comédies dans lesquelles on aurait ri aux dépens des ridicules que Napoléon était oblig
s présentez cette objection au milieu d’un peuple qui en est réduit à rire encore des ridicules de Clitandre et d’Acaste 22,
1815, entendez-vous ? Quatre ans après. Avec quelle joie nous aurions ri de la sotte vanité des princes de l’Empire23 ! Vo
et de feu, que personne ne prendrait garde à leur esprit, personne ne rirait de leurs plaisanteries, si quotidiennement elles
nondés de Mariage de Figaro, de Pinto, en un mot, de comédies où l’on rit . Que deviendraient alors, je vous le demande, vos
février, jour de mardi gras), n’est-il pas ridicule que pour ne faire rire on n’ait pas d’autre farce que Pourceaugnac, comp
aimables aux yeux les uns des autres, et par conséquent le pouvoir de rire aux dépens les uns des autres. Un Anglais qui voy
tous les gens voyageant par la diligence avaient les mêmes intérêts, riaient des mêmes choses, et, qui plus est, cherchaient à
s intérêts, riaient des mêmes choses, et, qui plus est, cherchaient à rire , éloignés qu’ils étaient des intérêts sérieux de
ner des dollars, et sait à peine ce que veut dire le mot ridicule. Le rire est une plante exotique importée d’Europe à grand
ce, la liberté, l’absence des espions, d’être des biens adorables. Le rire n’est qu’une consolation à l’usage des sujets de
e défunte ? Les courtisans, dans la juste terreur que leur inspire le rire , permettront-ils qu’on se moque de la classe des
70 (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »
belle et nommée Kundry, et se coucha entre ses bras ; alors Klingsor rit , et il accourut ; il arracha la bonne lance au pa
ait en le Parsifal et n’y pouvait trouver un drame. Mais combien donc rirai -je de ceux qui, cherchant ce drame, le trouvent !
ouvisse : « Lui… lui… le bel idéal de ciel… je l’ai vu, lui… et… j’ai ri … je l’ai dédaigné. Je vis de la mémoire de l’infi
elles se fanaient, — ces fleurs de mes concupiscents désirs et de mes rires , — et maintenant (voici) vers le pur objet et ver
arfums où se baigner eût été l’exultation ; son visage était grave et riait d’appels aux joies ; elle était folle et manifest
le désir et l’erreur… Ich sah ihn… je l’ai vu, lui, l’amant, et j’ai ri … « Moi Hérodias, Gundryggia, Kundry, L’Innommée,
uste de son amoureuse divinité ; et — ah —  je ne le connus point, je ris , je le dédaignai, je ris, je le chassai, je ris,
inité ; et — ah —  je ne le connus point, je ris, je le dédaignai, je ris , je le chassai, je ris, je le refusai ; et le reg
e le connus point, je ris, je le dédaignai, je ris, je le chassai, je ris , je le refusai ; et le regard de son adieu me reg
nitence ; Kundry le dédaigne ; elle le chasse ; elle le refuse ; elle rit . Elle n’a pas reconu que Parsifal est le Sauveur
aquelle elle aurait croisé le Christ pendant sa passion et lui aurait ri au visage. Le passage entier est le suivant  : « 
passage entier est le suivant  : «  je l’ai vu, Lui  ! Lui  ! et j’ai ri   !  » (Ich sah — Ihn — Ihn — und… lachte). Cela e
71 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20
e soit pas celui qu’il préfère : Ce monde est une guerre ; celui qui rit aux dépens des autres est victorieux. Je me conte
ie des Scythes). Je ne sais pas si elle aura plus, mais elle m’a fait rire dans le temps que j’étais au désespoir. Réjouisse
r à l’infini. On sent en plus d’un endroit une sorte de parti pris de rire . Il ne rit pas seulement, il ricane ; il y a un p
. On sent en plus d’un endroit une sorte de parti pris de rire. Il ne rit pas seulement, il ricane ; il y a un peu de tic,
de son sourire. Quoi qu’il en soit, Voltaire, même au début, avant le rire bouffon et le rire décharné, Voltaire dans sa fle
i qu’il en soit, Voltaire, même au début, avant le rire bouffon et le rire décharné, Voltaire dans sa fleur de gaieté et de
sur le théâtre des farceurs italiens à la malignité du public et aux rires de la canaille ?… J’ajouterai à tout ce que je vi
72 (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26
ion universelle du genre. « C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » « Faire rire » (on dédoubla,
une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » « Faire rire  » (on dédoubla, pour le tragique) « faire pleurer
fort celui qui fait déborder le plus de larmes ou glousser le plus de rires . Dans les yeux qui se fondent et les rates qui se
rtout moins que les polichinelles des Champs-Élysées. Du théâtre pour rire et pleurer les inaccessibles idéaux sont le guign
n’est que d’acquérir le tour de main qui force sûrement la grimace du rire ou du pleur, pour tenir la recette à tout faire :
thématique, irrécusable, le jugement du vrai public ? Mais si « faire rire les honnêtes gens » n’est qu’une décevante recett
s, de nouveau, ne va-t-elle pas grincer, la vieille guitare : « faire rire les honnêtes… » ? Non point, car nous ne considér
73 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268
ion universelle du genre. « C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » « Faire rire » (on dédoubla
une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » « Faire rire  » (on dédoubla pour le tragique) « faire pleurer
fort celui qui fait déborder le plus de larmes ou glousser le plus de rires . Dans les yeux qui se fondent et les rates qui se
rtout moins que les polichinelles des Champs-Élysées. Du théâtre pour rire et pleurer les inaccessibles idéaux sont le guign
n’est que d’acquérir le tour de main qui force sûrement la grimace du rire ou du pleur, pour tenir la recette à tout faire :
thématique, irrécusable, le jugement du vrai public ? Mais si « faire rire les honnêtes gens » n’est qu’une décevante recett
s, de nouveau, ne va-t-elle pas grincer, la vieille guitare : « faire rire les honnêtes…. » ? Non point, car nous ne considé
74 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329
1.) Lundi 7 juillet 1851. Il y a toute une moitié de la France qui rirait si nous avions la prétention de lui apprendre ce
n talent : il a la gaieté sensible, et, même quand il pleure, on voit rire toujours dans ses larmes un rayon de soleil. Cepe
chacun l’aimait. Seulement les enfants, qui de rien n’ont pitié, qui rient de tout ce qui est, triste, lui criaient : « Mart
e fille, en fixant Jacques gracieusement, n’a qu’un éclat de rire, un rire convulsif. Elle est folle et ne guérira jamais. —
; je vois la petite île ou je broussaillais, où j’ai pleuré…, où j’ai ri … Je vois plus loin le bois feuillu, où, près de l
nir. Remarquez-ici comme la bonté et la charité se déguisent dans le rire . La Vigne de Jasmin est un de ces petits chefs-d’
moment que des pauvres la grande couvée se réveille toujours avec le rire à la bouche, quand elle s’endort sans avoir faim.
75 (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469
Et tout d’abord il s’étonnerait de se voir contester ici le droit au rire . Je n’ai point entendu l’œuvre de M. Leoncavallo,
pe M. Benoît, lâchant sa quittance entre deux rasades. En réalité, ce rire est contradictoire au bon sens. Est-ce donc le co
jaunes de la bourgeoisie : elle ne revient parmi les bohèmes que pour rire , seule ressource qu’ils lui offrent. Mais Mimi es
mâle et de lâcheté morale qui répugne. Et cependant les gens ordonnés rient et se divertissent. De quoi donc rient-ils en cet
Et cependant les gens ordonnés rient et se divertissent. De quoi donc rient -ils en cette navrante aventure de malheureuses fi
rétention de représenter la vie d’artiste ; il nous peine de voir ces rires cinglant le ridicule suspect de fantoches qui n’o
76 (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145
guments opposés de l’ignorance et de la sottise. Il fusait alors d’un rire énigmatique et singulier, d’un rire sarcastique e
la sottise. Il fusait alors d’un rire énigmatique et singulier, d’un rire sarcastique et aigu, d’un rire dont les éclats dé
un rire énigmatique et singulier, d’un rire sarcastique et aigu, d’un rire dont les éclats déchiraient l’air avec une persis
ts déchiraient l’air avec une persistante et redoutable intensité. Ce rire déconcertait les hâbleurs et tel le cri du coq su
’Olympe nous serve d’abri et de refuge. Il faut laisser nos instincts rire et s’ébattre au soleil comme une troupe d’enfants
on de l’huile sur le feu. Mendès disait : « Les Symbolistes nous font rire . Ils n’ont rien inventé. Le symbole est vieux com
77 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18
éer comme l’ont fait tant de commentateurs, ce qui doit bien prêter à rire à Rabelais, s’il se soucie de nous chez les Ombre
e et plus heureuse définition !). Semblables aux enfants, les peuples rirent et se rassurèrent. Ils n’avaient plus d’autres im
e jeter à l’avance quelques idées de grand sens et d’à-propos dans un rire immense : ne lui en demandez pas davantage. Il y
rer ainsi à soi, Rabelais se laisse faire et qu’il y va, mais pour en rire . Il doit s’étonner cette fois d’être devenu, sous
pos d’ivrogne son plus excellent comique, de sauver à tout instant le rire qui attaque la société au vif par le rire sans ca
de sauver à tout instant le rire qui attaque la société au vif par le rire sans cause, et il m’a semblé qu’on aurait alors q
78 (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »
ans modernes habillés à la grecque, occupés à disserter longuement, à rire froidement et à sourire mignardement, Psyché étai
gées sous les yeux du roi. Dans un coin est un bonhomme qui bâille ou rit . Ce sermon l’ennuie ; il n’aime pas les cérémonie
t gâté ; il n’a fait qu’entasser un carnaval vulgaire, propre à faire rire des provinciaux et des épiciers. Le dessin, de sa
« les faits accomplis », nous finissons même par admirer le succès et rire des gens battus, surtout quand le bâton a été pro
t qu’il prend souvent pour héros les bêtes de proie, et qu’en faisant rire aux dépens du volé, il fait admirer le voleur. Au
79 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210
acteurs. Nous voïons d’ailleurs par un passage de Quintillien, que le rire souffroit une altération si considerable dans la
n autre que lui. Une de ces choses que Stratocles hazardoit, étoit de rire , quoiqu’il sçut très-bien, dit Quintilien, par qu
ire, quoiqu’il sçut très-bien, dit Quintilien, par quelles raisons le rire fait un effet désagréable dans le masque. Le rire
quelles raisons le rire fait un effet désagréable dans le masque. Le rire ne déplaît point par lui-même sur la scéne comiqu
sur la scéne comique, et nous le sentons bien. Moliere lui-même fait rire quelquefois ses personnages à plusieurs reprises.
80 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »
lira pas Gulliver davantage, par la raison que c’est un livre dont il rie restera absolument rien quand la clef des allusio
’est dans ces conseils à un jeune poète que Swift pose, toujours sans rire , la nécessité des bouts rimés pour que la poésie
Swift qu’on a osé comparer à Rabelais qui, du moins, fait entendre un rire inspiré du fond de sa fange. Swift, lui, n’a pas
entendre un rire inspiré du fond de sa fange. Swift, lui, n’a pas de rire du tout. Il a pour tout talent l’uniformité dans
81 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »
tyre. Ton masque ainsi buvait tes pleurs, Ô Scarron, quand tu faisais rire  ! car ce cri final (daté de 1862), qui n’est plu
parle eût dévoré les pleurs sincères qui auraient coulé derrière son rire ou à travers ; et c’est là justement ce qui n’est
lui qui, dans Les meilleurs fruits de mon panier, a chanté la mort du Rire avec une gaîté si mouillée de pleurs, — et de que
e fêtait ; Comme il buvait, comme il chantait ! Cet ami s’appelait le Rire … Nous montions aux mêmes balcons, Nous vidions
82 (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »
 ; le sujet a beau être scabreux, graveleux même : peu importe ! on a ri dès l’abord, on est aguerri. Molière, d’ailleurs,
impossible et contradictoire. Qui dit moralité en ce sens, dit peu de rire . Une comédie pourtant qui ne roulerait au fond qu
la. Le duc de Richelieu et la marquise de Prie rompent en éclatant de rire au nez l’un de l’autre. Le duc, par suite d’un pa
hangement de tableau. Le chevalier d’Aubigny arrivait furieux, on lui riait au visage ; Mme de Prie se frottait les mains ; M
83 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216
ie ni en politique, nous avons donné en Suisse des scènes à mourir de rire , cependant, sans nous brouiller jamais. Ces scèn
rire, cependant, sans nous brouiller jamais. Ces scènes à mourir de rire qui s’étaient passées entre Mme de Staël et lui,
de son esprit. Il a dans l’humeur et dans la verve le talent de faire rire en raisonnant ; il en use avec succès, en ce sens
iste comme M. de Bonald l’est trop souvent. Mais il abuse aussi de ce rire , et il y a des moments où il l’introduit d’une ma
et il y a des moments où il l’introduit d’une manière déplacée. Dieu rirait bien si Dieu pouvait rire , dit-il quelque part,
l’introduit d’une manière déplacée. Dieu rirait bien si Dieu pouvait rire , dit-il quelque part, en faisant je ne sais quel
e promet bien d’embrasser de très bon cœur cet homme estimable, et de rire avec lui de toute cette affaire de gazette. Voilà
84 (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »
teur du Chat Murr ; c’est la même plaisanterie tragi-comique, le même rire nerveux de maniaque, une fantaisie ailée, poétiqu
même, par des dissonances subites, des finales ironiques, de violents rires sonnant faux et perçants. L’ironie de Heine est a
Elle n’est pas non plus la joie sèche des comiques de race latine, le rire d’un homme sanguin, équilibre, sain, ayant la sal
poète que la cruauté de celles qui causent son avilissement. C’est le rire d’un homme atteint du mal déplorable des analyste
iosité de se connaître, qui se sont aimés et haïs et qui ont fini par rire de l’injustice de la vie, de leur indignité à ce
es créanciers, attaquer les puissances politiques et sociales avec le rire d’Aristophane, puis, comme ce dernier, faire chan
ite à gauche Verse le vin, puisant le doux nectar dans le cratère, Un rire inextinguible éclata parmi les bienheureux, Quand
85 (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507
. « Mais, lorsqu’il en est temps, quand elle élève ses ailes, elle se rit du cheval et du cavalier. « Est-ce toi qui as don
erre, il s’élance avec orgueil, il court au-devant des armes. « Il se rit de la peur, il affronte le glaive. « Sur lui le b
me l’herbe des champs. « La massue est comme la paille légère ; il se rit de la lance. « Il repose sur les cailloux les plu
lui du désespoir, le parti de l’enthousiasme pieux contre le parti du rire amer, le parti de la vie morale contre le parti d
e l’histoire, il y a encore un moyen de se venger de lui : c’est d’en rire  ; c’est de se faire soi-même le bouffon de cette
comme Salomon (ce faux sage) le disait déjà de son temps : « Aimons, rions , buvons, amusons-nous ; tout le reste est vanité 
que je ne me méprise moi-même, mais toi aussi je te méprise. » Et le rire s’ennoblit ainsi en devenant imprécation et blasp
’est le blasphème héroïque de Job traduit en gaulois, cette langue du rire  ! Un peu de génie mène à ces ironies et à ces bla
ance, avaient été plus logiques et plus courageux, ils n’auraient pas ri comme des fous dans leurs loges : ils auraient pr
t qu’un crépuscule, la pleine lumière n’est qu’au-delà du tombeau. Ne rions donc pas de l’ouvrage de peur d’offenser l’ouvrie
eau. Ne rions donc pas de l’ouvrage de peur d’offenser l’ouvrier ; le rire ne comprend pas la nature, il la dégrade ; le rir
ser l’ouvrier ; le rire ne comprend pas la nature, il la dégrade ; le rire ne console pas la souffrance, il l’attriste. Quan
86 (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196
lieues de cet autre fanatisme politique, froid, sec et cruel, qui ne rit pas, qui sent son sectaire, qui, sous prétexte de
’est ne pas la mépriser trop pourtant, cette commune humanité dont on rit , dont on est, et dans laquelle on se replonge cha
t dès qu’on lui annonce Molière. Après tant de jours sombres, il veut rire , mais rire largement, pleinement, non point du bo
lui annonce Molière. Après tant de jours sombres, il veut rire, mais rire largement, pleinement, non point du bout des lèvr
iché. Un quatrain du temps s’en amusa sévèrement : Les grâces et les ris règnent sur son visage, Elle a l’air tout charman
ral, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. Encore si je pouvais jouir de me
ui Molière, hélas ! trouvait de l’esprit. Il se moquait d’Arnolphe et riait de Sganarelle, et que de traits, pour les peindre
d’agréables sottises ; Il est mauvais poète et bon comédien. Il fait rire , et de vrai c’ est tout ce qu’il fait bien. « Il
. Il fait rire, et de vrai c’ est tout ce qu’il fait bien. « Il fait rire  ! » On eût pu répondre à MM. de l’hôtel de Bourgo
ù il vomit le sang au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez , car vous pleurerez ! Quelle admirable douceur !
avec laquelle l’auteur passe du plaisant au tragique, puis ramène au rire la comédie qui s’éloigne vers le drame, — et quel
es grands problèmes. On devine alors, on sent ou l’on entend dans son rire ou dans sa tristesse passer quelque chose de supé
s défauts de tout le monde… C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens. » Ce qu’il dit là de la tragéd
bien vite l’un d’eux : C’est-à-dire fort grand dans les pièces pour rire Moyennant que le drôle en soit pourtant l’auteur,
racez sur les herbettes L’image de vos chansons ! Benserade se mit à rire  : — Par Dieu, dit-il, il serait plus logique d’é
s pour des comédies ; et ceux qui examinent si une pièce qui les fait rire est dans toute la rigueur des règles voudraient q
avait pris goût pour l’auteur, et plus de gens vont à la comédie pour rire qu’il n’y en a pour admirer. » Certes. Et Molièr
ux pistoles ». Dans La Mort de Lusse-tu-cru, Lusse-tu-cru parlait, au rire de tout le parterre, de sa femme « acariâtre et g
ques dames La réponse qu’il fait à l’École des femmes, Lorsqu’il n’en riait pas assez à leur avis ; Il leur dit : Moi j’en ri
, Lorsqu’il n’en riait pas assez à leur avis ; Il leur dit : Moi j’en ris tout autant que je puis. » Ce ne sont là que des
lomire tient un miroir. Une foule de gens en perruque le regardent et rient . Au-dessous, ces mots, qui sont, après tout, un h
redevenir l’opprobre des humains. Pauvre sot qui ne voit pas que le rire clair de Molière chasse, comme un rayon les hibou
me de tout ce qu’il disait contre les médecins, et pour en avoir fait rire ses auditeurs, il ne les a pas persuadés53. » Ma
ayant pris une robe noire, il monta en chaise avec un sérieux qui fit rire toute l’assemblée. Il commença de la sorte :   OR
enre humain, ce Peintre des Mœurs, cet Introducteur des Plaisirs, des Ris et des Jeux, ce Frondeur des vices, ce redoutable
ajoute Cléante, toute la France lui est obligée de l’avoir tant fait rire . » Voilà pour l’auteur. Voici pour l’acteur : «
pite la grande ville toute pleine encore du génie, de la pensée et du rire de ce Mort. VIII. Conclusion « Prétendre à
’esprit de notre France. Il en a la franchise, la verve, la bonté, le rire clair, la netteté de pensée et de langage ; il de
pparaît tout entier, à jamais vivant, jeune, entraînant, soulevant le rire , excitant la réflexion, nous apprenant à aimer la
nt, auteur médiocre ; Louis XIV disait de lui : « Cet homme-là ferait rire des pierres ! » Brave et excellent, il écrivit L’
ur, Lulli joua le rôle de Monsieur de Pourceaugnac et réussit à faire rire Sa Majesté. M. Hillemacher le catalogue sous le p
ntiment d’un esprit quinteux et rancunier. Nous sommes les premiers à rire aujourd’hui de ce Limousin si cruellement berné,
87 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Rêves et réalités, par Mme M. B. (Blanchecotte), ouvrière et poète. » pp. 327-332
ret : Oui, qu’on te croie heureuse, ô ma Jobbie ! et chante ! Laisse rire toujours ta voix simple et touchante, Sauf à pleu
e, Révéler mon angoisse au monde indifférent, Qui nous raille ou nous rit d’un rire bénévole : Rien à l’homme jamais, tout
r mon angoisse au monde indifférent, Qui nous raille ou nous rit d’un rire bénévole : Rien à l’homme jamais, tout à Dieu qui
88 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface de « L’Homme qui rit » (1869) »
Préface de « L’Homme qui rit  » (1869) Hauteville-House, avril 1869. L’Homm
’Homme qui rit » (1869) Hauteville-House, avril 1869. L’Homme qui rit , texte établi par Gustave Simon, in Œuvres complè
89 (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276
et font des pointes. Je n’en ai connu qu’un seul qui eût la verve du rire et de l’esprit, c’était « Frou-Frou », obligé de
Rome, est un esprit joyeux comme Hercule ! Il ne se garderait pas de rire en ce grave sujet : il rit, au contraire. Il a à
comme Hercule ! Il ne se garderait pas de rire en ce grave sujet : il rit , au contraire. Il a à lui la plaisanterie, qui dé
meur dans le mépris, — ce qui est le mépris suprême. Le mépris qui ne rit pas, le mépris sérieux, est moins le mépris. I
90 (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »
pas un misanthrope comme le Misanthrope et l’Auvergnat, qui fait tant rire , c’est qu’il est trop grave, trop vertueux et tro
ar il y en a deux, il ne faut pas s’y tromper ! Il y a celui qui fait rire et celui-là qui ne fait que sourire, et c’est cel
donnant un plaisir plus noble et plus profond que le comique qui fait rire . C’est le comique de l’âme et de l’esprit. Le com
t rire. C’est le comique de l’âme et de l’esprit. Le comique qui fait rire n’est que le comique de la rate. Le Misanthrope d
91 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »
alerie, s’ils ont voulu la mystifier, a été mystifiée. Ils peuvent en rire dans leur barbe, Vacquerie et Hugo, mais je m’ima
s leur barbe, Vacquerie et Hugo, mais je m’imagine que c’est Hugo qui rit le moins des deux… Vacquerie, lui, est flatté… il
changeant, Ciel, ta crasse En argent ! Le souci Du nuage Qui voyage Rit ici ! Oh ! rit ici ! Ciel noirci, Blanche plage
ta crasse En argent ! Le souci Du nuage Qui voyage Rit ici ! Oh ! rit ici ! Ciel noirci, Blanche plage. Neige ! Outrag
92 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Auriac, Victor d’ (1858-1925) »
rsiers et les bookmakers hausseront les épaules devant tes vers ; ils riront du rêveur qui préfère sa chanson aux performances
ui préfère sa chanson aux performances du favori du Derby. Laisse-les rire . [Courrier du soir (2 avril 1883).] Louis de G
93 (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »
inés sont d’affreux bandits qui font un peu peur et qui font beaucoup rire , comme ceux que dessine le petit Barrès quand son
mpoisonnée et que les vivants, aussitôt entrés ici, meurent. Alors on rit de voir le propriétaire passer en recommandant au
ccompagnerait quelques massives plaisanteries ballotées aux vagues du rire . Hélas ! toute chargée de bagues prétentieuses, e
pour le Parnasse ; il est un nigaud réjoui qui croit utile de ne pas rire , un ahuri qui fait l’informé. Poète !… Il veut êt
te !… Il veut être poète ! Et il veut être délicat ! Il fabrique — ne riez pas — des Aquarelles d’âmes. Ça croit avoir une â
nation ? Oui, celle d’une boule de jardin ou d’un miroir à élargir le rire des passants. Il remplit ses livres d’analyses mi
94 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Armand Baschet »
me un notaire et impassible comme un chambellan : Se gardant bien de rire en ce grave sujet ! Et, précisément parce qu’il
ant bien de rire en ce grave sujet ! Et, précisément parce qu’il n’y rit pas, ne le rendant que plus comique, son sujet, s
qu’au lieu du précieux, compendieux et sérieux Armand Baschet, qui ne rirait pas pour un empire, nous eussions ici affaire à q
95 (1767) Salon de 1767 « Peintures — Belle » p. 127
t, votre ami, devant une Cléopâtre de Madame Therbouche. Il faut en rire … en rire, et pourquoi ? Ma Cléopâtre est vraime
ami, devant une Cléopâtre de Madame Therbouche. Il faut en rire… en rire , et pourquoi ? Ma Cléopâtre est vraiment fort b
96 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Privas, Xavier (1863-1927) »
omme sa figure épanouie. Voici le chansonnier gaulois aimant le franc rire , aimant aussi parfois à faire perler une larme, c
c rire, aimant aussi parfois à faire perler une larme, car, après, le rire en semble d’autant plus doux. Il manie l’ironie a
97 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »
séduction des souliers à la mode et des fines cottes neuves, les gros rires et les lourds ébats terminés en rixes, coups de p
up de mépris, et délier les cordons de la bourse des gens qui avaient ri . Il y a dans ce genre une exquise pièce d’un jong
t se présente à nous le triste Rutebeuf, qui trouve pourtant moyen de rire . A la nourrice près, c’est l’image de toute sa vi
ur de rythmes, de couplets, de refrains légers et piquants qui feront rire le monde aux dépens des « papelarts et béguines »
98 (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »
ttérature, c’est la question et c’est le fléau ! On a commencé par en rire , de cette question des bas-bleus, et il y a encor
re, de cette question des bas-bleus, et il y a encore des gens qui en rient , car il y a toujours des gens qui rient. J’en ai
il y a encore des gens qui en rient, car il y a toujours des gens qui rient . J’en ai vu au chevet des mourants. Mais la chose
bleu n’en va pas moins son train dans cette société, chez laquelle le rire , ce monarque absolu autrefois, n’est pas plus pui
99 (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257
bres ou oubliées du xviie  siècle, et cela dans le but respectable de rire un petit et de nous amuser. Hélas ! rire un petit
a dans le but respectable de rire un petit et de nous amuser. Hélas ! rire un petit, c’est à présent une grande affaire ! Le
que l’impatience, que le dépit, le ressentiment, la colère. Elle vous riait au nez et même vous faisait rire de vous ! Except
ressentiment, la colère. Elle vous riait au nez et même vous faisait rire de vous ! Excepté son mari, Sévigné, qui la trait
100 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »
comme l’envie a respecté son talent. Malin sans méchanceté, il a fait rire aux dépens de tout et ne s’est jamais permis de f
il a fait rire aux dépens de tout et ne s’est jamais permis de faire rire aux dépens de personne. On ne saurait lui reproch
/ 1550