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1 (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166
le débat qui s’est engagé parmi nous, l’hiver dernier, autour de la «  poésie pure ». Je rappelle que ce débat avait eu pour po
re, non pas du simple greffier que j’étais bientôt devenu, mais de la poésie d’elle-même, et de tous les métaphysiciens que l’
nse. On trouvera donc ici avec le texte inévitable du discours sur la poésie pure, quelques fragments de cette correspondance,
ppé, qu’a publié le mercure de France du 1er février 1925. En fait de poésie et de critique poétique, je ne suis qu’un amateur
ur qu’il ne goûte que médiocrement le dernier chapitre de « prière et poésie  », conclusion nécessaire, selon moi, de tout le d
oésie », conclusion nécessaire, selon moi, de tout le discours sur la poésie pure. Devais-je conserver les pages des « éclairc
nt et pontifiant, il m’aurait fallu l’inventer. Henri Bremond. La poésie pure Les modernes théoriciens de la poésie pur
. Henri Bremond. La poésie pure Les modernes théoriciens de la poésie pure, Edgar Poe, Baudelaire, Mallarmé, M. Paul Va
quelques pages, aussi vais-je me borner à élucider la notion même de poésie pure. Prenons cette notion, au moment où elle tra
cet encore est ici pour nous le mot capital, — il y a encore dans la poésie de certaines choses ineffables et qu’on ne peut e
rètes, ces charmes imperceptibles, et tous ces agréments cachés de la poésie , qui vont au cœur. » qu’il est encore loin de nou
ransformante et unifiante d’une réalité mystérieuse que nous appelons poésie pure. Commençons par une expérience que nous fais
j’ose dire, en état de grâce poétique ; elle fait pénétrer en nous la poésie de toute la pièce. Une toile de Delacroix, disait
ou de la démonstration ou du récit, nous brûlons les pages. Prose et poésie veulent des rites différents. Lire le de natura r
e le même plaisir que des trois mousquetaires, c’est pécher contre la poésie elle-même, par une sorte d’avidité simoniaque ; c
’en saisir le sens. Une paysanne bien née s’épanouit sans effort à la poésie des psaumes latins, même non chantés, et plus d’u
importe la défroque du messager ? Tel de ces contresens nous livre la poésie même de Virgile plus sûrement que ne l’eût fait l
plus virgiliens que Virgile, mais grâce à Virgile, nous réalisons la poésie inexprimée qui inspira ces lignes obscures, l’app
intuition infaillible de l’autre ; victoire du pur sur l’impur, de la poésie sur la raison. Il est vrai que le pur et l’impur
, et mon luth constellé porte le « soleil noir » de la mélancolie… la poésie populaire de tous les pays, et même du nôtre, aim
Guillaume, Guillaume … comme effrayée de cette épaisseur de sens, la poésie s’est envolée. Non qu’il lui répugne de se poser
eront la promesse des fleurs est un des quatre ou cinq miracles de la poésie française, ensuite, comme il se fait qu’on ne pui
olte sera bonne — mais si indigent qu’on ne peut imaginer que tant de poésie en découle. Et ceci est vrai d’une foule de splen
u dit toujours quelque chose, mais ce n’est pas pour si peu qu’il est poésie . En sa qualité d’animal raisonnable, le poète obs
comme celles de la grammaire ; non en sa qualité de poète. Réduire la poésie aux démarches de la connaissance rationnelle, du
mière et d’une force nouvelles, séparés de la prose pure, mariés à la poésie  ? Pourquoi tant chercher, répondent plusieurs, et
ple ? La métamorphose s’opère, l’expression devient poétique, le vers poésie , dès qu’une technique subtile et patiente, d’aill
t roseau… la forêt ». Le poète n’est qu’un musicien entre les autres. Poésie , musique, c’est même chose. Je veux bien ; mais,
en ; mais, la musique pure ne paraissant pas moins mystérieuse que la poésie , je me demande si ce n’est pas là définir l’incon
si, du reste, on se flatte de nous donner ainsi une grande idée de la poésie , il me semble que l’on se trompe. Grêle musique e
n la compare à la véritable : Baudelaire à Wagner. Et puis, si toute poésie est musique verbale, comme j’en conviens, toute m
musique verbale, comme j’en conviens, toute musique verbale n’est pas poésie . Bossuet musicien égale Victor Hugo. Je sais bien
uet, d’un Michelet, d’un Loti, d’un Barrès ne se distingue plus de la poésie . Mais D’Ablancourt, simple traducteur d’ouvrages
de ces deux musiques, une seule, et parfois la moins harmonieuse, est poésie . Après quoi, vous aurez encore, je le crains, à b
— nous affirmons nous aussi, que cette musique est inséparable de la poésie . Il n’y a pas de poésie sans une certaine musique
ussi, que cette musique est inséparable de la poésie. Il n’y a pas de poésie sans une certaine musique verbale, d’ailleurs si
que cette musique frappe des oreilles faites pour l’entendre, il y a poésie . Mais nous ajoutons aussitôt qu’une chose aussi c
citent, stimulent, comblent nos activités ordinaires ; les mots de la poésie les apaisent, voudraient les suspendre. Ils nous
orescence vive et voltigeante, qui nous attire loin de nous-mêmes. La poésie , un rappel de l’intérieur, un poids confus, disai
t, ce que l’on sent bien que nul ne dira jamais. On ne définit pas la poésie pure. Faire comprendre pourquoi elle est indéfini
é de Thibaudet-le propre exemplaire de Valéry- et les clartés sur la poésie de Royère. Ainsi harcelé par Lefèvre, obsédé par
, écartelé entre Thibaudet et Royère, comment hésiter ? Je choisis la poésie pure. Mais la lettre à M. Doumic à peine partie,
que le don premier, les antennes spirituelles, le sens du mystère, la poésie . Même dans son ordre-« l’intelligence » — il ne r
elle, une atrophie, si vous préférez. C’est là tout le problème de la poésie pure, tout le sujet de nos éclaircissements. J’ai
le prouver. Parce que je soutiens-et tout se ramène là, en effet-que poésie n’est pas raison, il me reproche de « jeter l’ana
ons nécessaires qui existent entre religion et théologie. Ainsi de la poésie et de la raison : elles se distinguent toujours,
is ce néant, M. Souday l’orchestre de la façon la plus savoureuse. la poésie , dit-il par exemple, doit être musique par l’élim
t la raison armée. voici plus curieux encore, et plus pathétique : la poésie , déclare-t-il, s’ajoute à la raison, mais ne la n
sur l’autel du mysticisme, la plus abominable des mutilations ? Si la poésie est plus que rationnelle, c’est donc que la raiso
rande hérésie moderne est de faire de la vérité l’objet suprême de la poésie … entre poésie et vérité, nulle sympathie. Avec ce
moderne est de faire de la vérité l’objet suprême de la poésie… entre poésie et vérité, nulle sympathie. Avec ce qui est indis
rveau. Lisez plutôt : parce que nous avons reconnu qu’il y a, dans la poésie , quelque chose de plus que la raison, M Bremo
n est la seule lumière pour la connaissance proprement dite : dans la poésie , la beauté s’ajoute à la raison, mais ne la nie p
« la connaissance proprement dite », ne semble-t-il pas voir, dans la poésie un autre mode de connaissance (même si l’on refus
istes nègres et aux derviches tourneurs " ? Raison, je ne sais ; mais poésie , cela est certain, quoique naturellement un peu n
d, avait-il écrit, a si bien élucidé, dans son discours, la notion de poésie pure qu’il sentait lui-même, trois jours après, l
uide que l’inspiration d’en-haut. D’après lui, on doit expulser de la poésie toute espèce d’idées, de sentiments et d’images.
ly wrong » ; intraduisible en français poli…) enfin il conclut que la poésie pure consiste en un « fluide mystérieux », qui tr
des courants électro-magnétiques qui donnent aux mots leur valeur de poésie , c’est l’harmonie immatérielle et rationnelle de
her son apathie. Si elle manque à ce point d’humour, de tendresse, de poésie , c’est tout bonnement, d’une part, qu’elle a pour
r un atome de couleur, d’émotion, encore moins, s’il est possible, de poésie . Elle n’y verra qu’une suite de jugements ; trent
aurez épuisé le contenu du poème, sans qu’il reste un seul mot que la poésie puisse dire sien. Un jour, j’accompagnais le bon
 elle est toute là. » le reste, le concert, la couleur, l’émotion, la poésie , c’est nous qui l’ajoutons au poème, nous, dis-je
main aux échos des deux mondes que, pour M. Bremond, il n’est plus de poésie , même dans Homère. Qu’on me pardonne cette débauc
iétaire n’a pas besoin de consulter le plan cadastral. vous parlez de poésie pure, me dit-il, et je n’en connais pas d’autre,
ssement. il y a toujours du pur et de l’impur dans un poème ; mais la poésie elle-même, ou elle est toute pure ou elle n’est p
ertes oui ! « tout qui est un », ou plutôt qui devient un, dès que la poésie s’en est emparée, comme tout devient rose au crép
ainmise, tous ces éléments appartiennent à la prose ; après, ils sont poésie . Et si, comme il arrive trop souvent, l’action un
des grands jours ! Et qui suffirait à prouver que les démarches de la poésie ne sont pas celles de la raison. Cette nécessité,
n, l’histoire même, et autres, décrivent des êtres et des choses), la poésie est l’art et la science d’exprimer les rapports d
açon moins essentielle, (l’architecture) et la musique. cela situe la poésie au-dessus de tout, (avec les mathématiques. Elle
au passage, et salué avec plaisir la vieille théorie évidente sur la poésie créatrice de rapports nouveaux. Et moi comme vous
genre, la prose peut en créer à chaque minute. Et qui sait ? Plus la poésie serait haute moins en créerait-elle. C’était l’av
M. Raymond Christoflour, vient à mon aide avec des réflexions sur la poésie où il distingue, beaucoup mieux que Fagus, dans l
nes de la prose rimée ; je répugne invinciblement à les appeler de la poésie . Je ne suis pas le seul. Et la question n’est pas
pondant ne croit pas comme Fagus que, pour résoudre la question de la poésie pure, le poète pourrait se faire le spectateur de
e vers de Victor Hugo-« l’ombre était nuptiale… » témoigne combien la poésie constitue un idiome à part de tous ; où les mots,
e mystique. Tôt ou tard, nous reviendrons à ce rapprochement entre la poésie et la mystique. Pour l’instant, le débat tend de
s purement, exclusivement poétiques. Pour isoler « une préparation de poésie à l’état pur », il faut dissocier et écarter les
, didactisme, éloquence, images, raisonnement, etc. ; l’essence de la poésie , la « poésie pure », ce sera ce qui restera après
éloquence, images, raisonnement, etc. ; l’essence de la poésie, la «  poésie pure », ce sera ce qui restera après cette opérat
abbé H B vient de reprendre cette idée valéryenne… il établit… que la poésie est sans rapport (direct et nécessaire) avec le s
re Hugo, qui ne contiennent rigoureusement que des noms propres…et la poésie populaire. impures donc, les idées, mais non pas
les idées, mais non pas « bien entendu », hostiles, réfractaires à la poésie . Je n’ai insisté un peu longuement que sur ce poi
un de ces éléments, pris en soi, et séparé du courant poétique, n’est poésie . Et voilà de belles difficultés qui nous attenden
’il peut y avoir des poètes et des poèmes didactiques, l’idée même de poésie didactique est un monstre, une absurdité. Eh ! Sa
même quand on pense aboutir, comme dans le cas du didactisme et de la poésie , à son triomphe. Malgré toute la volonté d’une ra
il ne parvient pas à éteindre. Le conflit entre les deux démons de la poésie et de la prose est poussé chez Valéry jusqu’aux s
is la littérature (parbleu !) et jusqu’aux travaux assez précis de la poésie . l’art est toujours précis : la précision la plus
ce qui lui rend les techniques suspectes, c’est l’ineffable, c’est la poésie qui tâchent de s’épanouir par elles. on sait bien
e l’âme ; la prose elle-même bafouée comme encore trop semblable à la poésie . Valéry accepte le silence, il se tait parce que
tragique, ni en apparence plus irréductible entre un vrai poète et la poésie . V. Une distinction dangereuse d’Albert Thibau
cessité qui le contraigne à être expressément poète. » à propos de la poésie pure, Thibaudet vient de reprendre ce thème. (nou
osophique… nous sommes critiques. Nous avons devant nous une masse de poésie faite, et nous nous demandons ce qui, dans cette
une masse de poésie faite, et nous nous demandons ce qui, dans cette poésie réalisée, peut répondre à la notion de poésie pur
dons ce qui, dans cette poésie réalisée, peut répondre à la notion de poésie pure. si j’avais sa prodigieuse virtuosité d’anal
gnonne, allons voir…, m’oblige-t-il à lui rappeler ces évidences ? La poésie pure étant ce par quoi le poétique se distingue d
ue, il va de soi que la réalité mystérieuse qui répond à la notion de poésie pure, doit se retrouver à un degré quelconque dan
t pas vue encore : qu’on ne verra pas deux fois ; mais l’idée même de poésie est universelle, comme l’idée d’homme ou d’oiseau
e d’homme ou d’oiseau. Il y a des milliers de poèmes, il n’y a qu’une poésie , principe unique, raison dernière d’une expérienc
en l’appelant volupté. Toute œuvre qui nous procure cette émotion est poésie , au sens propre de ce mot : l’ énéide comme le co
au. nous sommes tous d’accord là-dessus, un seul excepté. Le terme de poésie pure, écrit Thibaudet, s’applique à deux province
me de poésie pure, écrit Thibaudet, s’applique à deux provinces de la poésie française, entre lesquelles il ne me paraît pas q
ît pas de frontières. lorsque J. Lemaître disait que Lamartine est la poésie même, il imputait au compte lamartinien quelque c
imputait au compte lamartinien quelque chose de fort analogue à notre poésie pure. (parbleu !). Et s’il est permis de conden
de condenser en théorie les abondantes réflexions de Lamartine sur la poésie …, etc : deux poésies donc, non seulement toutes d
rie les abondantes réflexions de Lamartine sur la poésie…, etc : deux poésies donc, non seulement toutes différentes l’une de l
de l’autre, mais encore volontiers brouillées l’une avec l’autre. La poésie inspiration, et la poésie fabrication. Un même no
olontiers brouillées l’une avec l’autre. La poésie inspiration, et la poésie fabrication. Un même nom désigne par malheur ces
re le rossignol oiseau avec le rossignol qui force les serrures. Deux poésies , et qui plus est, comme Thibaudet veut me faire p
us n’étudions ici — faut-il que je l’apprenne à Thibaudet, — qu’une «  poésie faite » ; autant dire, si je ne m’abuse, qu’une p
et, — qu’une « poésie faite » ; autant dire, si je ne m’abuse, qu’une poésie « fabriquée ». Pas d’usine, pas de poème. Lamarti
e l’idée de fabrication se trouvant nécessairement liée à l’idée de «  poésie faite », on ne peut soutenir, sans une malice cri
’une dans l’autre, pour ne former qu’une seule notion, la notion de «  poésie faite ». Puisqu’elle est faite, elle est fabriqué
faite ». Puisqu’elle est faite, elle est fabriquée ; puisqu’elle est poésie , elle est inspirée. Il n’y a là qu’un seul et mêm
de Lamartine, du vers de Victor Hugo. Prenons un exemple extrême : la poésie de Marceline Desbordes-valmore n’est pas moins pr
us avez pourtant appris à l’école du maître de Maillane que la grande poésie est accessible au plus humble. Quatre vers de « M
, je l’ai salué poète, et avec quelle joie ! Vous dites que la grande poésie « est accessible au plus humble ». Allons donc !
poésie « est accessible au plus humble ». Allons donc ! (du moins la poésie dite savante, qui d’ailleurs est encore plus litt
ittéraire ou conventionnelle que savante). Les humbles font grande la poésie parfois lamentable qui les enchante : ils la reco
te : ils la recouvrent, pour ainsi dire, ils la transfigurent de leur poésie à eux, qui vaut certes bien la nôtre, mais qui ne
et Racine, et Keats, et Vigny ? Populaires, pensez-vous ? Mistral ? Poésie deux fois inaccessible aux humbles, puisqu’elle s
naccessible aux humbles, puisqu’elle s’est créée une langue nouvelle. Poésie princière, et qui, de mon temps, c’est-à-dire qua
Boileau et qui passera comme le café. C’est l’accueil réservé à toute poésie que le temps n’a pas encore consacrée. Moins elle
que de nous, tremblent-ils, et, ma foi, ils ont après tout raison. La poésie est la sœur germaine de l’humour ; dans tout vrai
ble de l’humour, paraissent à point nommé les enfants terribles de la poésie  : La Fontaine, après le trop solennel Malherbe ;
i n’a jamais vécu ; adorateurs éperdus dans un temple vide. Plus leur poésie est prose, plus ils la croient poésie. la réactio
dans un temple vide. Plus leur poésie est prose, plus ils la croient poésie . la réaction artiste. — ni l’inspiration ne suffi
est pas transmission d’idées, de sentiments, d’images, de rimes. la poésie , a dit Derême, c’est à la fois le cheval et la br
stinct les précisions lumineuses de la raison, et que, sous le nom de poésie pure, nous voulons glorifier le pathos, le vague,
entre lui et moi, il y a autre chose : il y a tout le problème de la poésie , comme il y a toute la question mystique entre Ni
s abstracteurs, non des fabricateurs de quintessences. Notre sujet-la poésie pure-le veut ainsi. Dans le concret, poésie, rais
tessences. Notre sujet-la poésie pure-le veut ainsi. Dans le concret, poésie , raison, sentibilité, etc., etc., tout cela ne fa
it qu’un seul être vivant : le poème. Cependant ce qui est vrai de la poésie , considérée par un effort d’observation, dans sa
ce, n’est plus également vrai de l’œuvre infiniment complexe où cette poésie se trouve réalisée. Il y a, dans tout poème, des
par les mystérieuses vibrations que nous avons dites, ils deviennent poésie . Est-il donc si difficile de comprendre qu’un poè
tre jamais sur les routes de ce monde. Pas même au divan. Ainsi de la poésie à l’état pur, quoi que semblent dire Valéry, Thib
la voici, ferme et limpide : il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de poésie pure. Ou encore : pas de poésie qui puisse, pour
n’y a pas, il ne peut pas y avoir de poésie pure. Ou encore : pas de poésie qui puisse, pour s’exprimer, se passer de mots. E
-l’impur ; celui qu’il respire, si j’ose ainsi dire, et qui seul est poésie  : — le pur. Un second sens, qui, à proprement par
ces mêmes phrases dans l’âme du lecteur, c’est tout le miracle de la poésie et tout son mystère ; ce mystère, tout le sujet d
t je ne crois pas que cette loi doive balayer l’antique mystère de la poésie , le rendre à la poussière des superstitions vainc
on voudra, mais réelle entre l’infini et nous, entre la science et la poésie . D’ailleurs leur résistance s’exerce moins sur le
souvent offerte, pouvant toujours s’offrir encore plus librement à la poésie pure. Cette question des rapports ou différences
activités de surface, elle éveille les prolongements ineffables de la poésie pure… je suis bien de cet avis, et je croyais l’a
— opposition qui me paraît techniquement fausse — mais uniquement la poésie au prosaïsme. La prose d’Anatole France est-elle
sais, du reste, que M. Bergson a bien voulu suivre nos débats sur la poésie pure. Son exquise bienveillance m’a encouragé à p
), a montré à quel point le bergsonisme nous aidait à identifier la «  poésie pure », celle qui va plus loin que le mot qui l’e
de ces passages qui distinguent l’un ou l’autre des éléments dont la poésie pure se compose. M. Robert de Souza disait dans o
son âme ». il m’est signalé encore que la préface de Paul Valéry aux poésies de M. Lucien Fabre, s’est élancée du tremplin de
a musique limiter le mystère, quand l’écrit y prétend… (p. 288). " la poésie , proche l’idée, est musique par excellence… (p.
ou, dans son introduction aux reliques, de Tellier : je trouve que la poésie de Tellier a parfois quelque chose de trop net, d
et qu’on ne dise point non plus que, funambulesque ou olympienne, une poésie sans pensée n’est qu’un jeu puéril. Car je me sen
suscitées par les images. Mais il faut bien comprendre que la vraie poésie n’est jamais l’amalgame d’une image et d’une idée
erait. (E. Caird, « evolution of religion », i, p. 291.) car la vraie poésie ne serait pas plus entièrement dans les images mê
ux » qui les soulève et les traverse. Je lis aux pages 154, 155 de la poésie de Stéphane Mallarmé , par Albert Thibaudet : j’e
pirent constamment à se rapprocher de la musique. La perfection de la poésie semble dépendre, en partie, « d’une certaine supp
qui change en prose », et en prose de la plate espèce, « la prétendue poésie  » de quelques soi-disant poètes. il n’y a pas dan
st comme le pivot non seulement duquel rayonna le développement de la poésie française nouvelle, mais qui unit tous les divers
ise nouvelle, mais qui unit tous les divers rayonnements passés de la poésie véritable dans toutes les littératures anciennes
les grandes choses se forment et s’assemblent…, écrit-il. Pour lui la poésie est une action simultanée du silence et de la par
invisibles musiciens s’évanouissent. Dans le poème le moins impur, la poésie est d’Ariel, les mots sont de Caliban. Est-ce pou
en trouve point, tellement que je demeure dans un bégaiement muet. la poésie pure est silence, comme la mystique. Nombre de vr
poème nous présente, ce mélange de pur et d’impur, où la prose et la poésie ont également le droit de se reconnaître. -ce poè
s idées, des images, des sentiments. -il y a autre chose, répondra la poésie , mais qui vous échappe fatalement, puisque ce que
s, anglaises et françaises, des plus beaux génies de l’Europe. Sur la poésie pure, ils s’entendent tous. ne pensez pas toujour
l’art pour l’art », 1906, p. 423.) quand je m’assois pour écrire une poésie , ce que je vois le plus souvent devant moi, c’est
nt je ne suis pas d’accord avec moi-même ». (cité par Thibaudet, « la poésie de Mallarmé », p. 156). Shelley : un poète est u
ni d’où vient la mélodie, ni pourquoi elle les charme. (défense de la poésie , " œuvres de Shelley, t. III, trad. F. Rabble, p.
. 379.)… etc : lorsque Shelley dénonce l’abomination du didactisme en poésie , la vanité de mettre en vers ce que la prose peut
premiers grands romantiques, avant que Chateaubriand n’eût défini la poésie  : l’art de choisir et de " cacher. (lettres à Fon
faisons un petit bouquet de certaines de ses maximes exquises sur la poésie et les arts. On ne les respirera jamais trop, et
emple, à ces « visites de la divinité » dont parle Shelley, et que la poésie sauve de la mort. « on ne peut trouver de poési
Shelley, et que la poésie sauve de la mort. « on ne peut trouver de poésie nulle part quand on n’en porte pas en soi. » la p
eut trouver de poésie nulle part quand on n’en porte pas en soi. » la poésie construit avec peu de matière, avec des feuilles,
es conquêtes poétiques du christianisme, sur les élargissements de la poésie des anciens par l’« influence de la mélancolie »,
point de départ de la religion est toujours le point de départ de la poésie . Tout se tient avec les poètes, les philosophes f
vaient échappé à l’influence du XVIIIe  siècle) reconnaissent dans la poésie le même « courant souterrain » religieux, la même
ilosophes, p. 285.) " et dans Lamennais : « le langage, moyen de la poésie , n’est pas la poésie même… » il manifeste les pur
et dans Lamennais : « le langage, moyen de la poésie, n’est pas la poésie même… » il manifeste les pures idées et leurs rap
ique l’idée, il est vrai, mais l’idée rendue saisissable aux sens… la poésie , ce n’est donc pas " Dieu arbitrairement conçu pa
nages, bribes entre des centaines, que le romantisme m’apporte sur la poésie pure, pourraient être rattachés par de multiples
l’abstraction classique, renouvelait peu à peu « les notions de vraie poésie  ». Mais je ne puis que renvoyer aux solides trava
urs font en général bon marché d’un élément essentiel à mes yeux : la poésie ne me touche que lorsque les séries qu’elle ouvre
velle façon-et il n’en paraîtra jamais trop-de dire la même chose. La poésie ne se dispense communément ni de définir, ni de p
fin, et un moyen qui, seul, ferme tout. Comme la sainte-chapelle, la poésie est tout en fenêtres, si j’ose dire, sur l’infini
certain point, du vitrail comparé à la mosaïque… X. Les arts et la poésie le sujet et les cadences plastiques : les friv
perçoit pas les bornes. La question serait à débattre de savoir si la poésie de l’espace n’a pas souffert plus que la poésie d
attre de savoir si la poésie de l’espace n’a pas souffert plus que la poésie du temps du prosaïsme, du rationalisme isolant de
dite et dans le poème du verbe. Car les arts sont inséparables de la poésie comme la poésie des arts. On n’y pense jamais ass
poème du verbe. Car les arts sont inséparables de la poésie comme la poésie des arts. On n’y pense jamais assez, parce que la
de techniques : ils perdent le sens de l’art en perdant le sens de la poésie . Mais cette poésie dans l’art sera d’autant plus
perdent le sens de l’art en perdant le sens de la poésie. Mais cette poésie dans l’art sera d’autant plus forte qu’elle n’emp
’émotion qu’il nous transmet échappe à toute explication rationnelle. poésie et peinture relèvent, sous des aspects différents
ion “sine qua non”, d’une peinture est d’être picturale ; celle d’une poésie est d’être poétique ». Le sujet, auquel tant de p
t trop presser le sens de cette petit histoire. XI. Les arts et la poésie (suite) la mystique du chef-d’œuvre. — le sentime
de ce travail, que je rejetais de mon domaine la littérature, même la poésie  ; parce que, disais-je, la poésie, même la plus p
mon domaine la littérature, même la poésie ; parce que, disais-je, la poésie , même la plus poétique…, ne peut contenir le beau
ore l’image, car celle-ci n’est pas, comme le son, indispensable à la poésie . Ce qui est synthétique, ce qui se distingue d’un
de M. Chabaud, — je ne vois, pour ma part, aucune différence entre la poésie et la peinture. Comme les mots, les couleurs ont
je pressens que vous allez aborder cette question : les simples et la poésie … eh ! Oui ! Mais, de divers côtés, on me l’escamo
l’escamote. Ainsi, M. Jean Dorsenne, dans un délicieux article sur la poésie pure à… Tahiti (figaro littéraire du 19 décembre)
onnêtes gens, beaucoup plus humains, beaucoup plus ouverts à la vraie poésie que tels autres, parmi les mandarins qui les trai
de Dieu. " comme le ciel aux pharisiens de la morale ou des rites, la poésie est fermée aux rationalistes. Chose merveilleuse,
s, tous les pharisaïsmes sont frères. Mais, pour ne parler ici que de poésie , ne retrouvez-vous pas chez nos symbolistes une h
mantiques n’avaient pas su se défaire-et à renouer le contact avec la poésie des simples ? Relisez là-dessus un des manifestes
us un des manifestes symbolistes, le livre de Robert de Souza, sur la poésie populaire et le lyrisme sentimental. lisez de mêm
out religieux, un faux dévot. Et inversement, par bonheur… XII. La poésie et la science le concours des philosophes. — les
dernière moitié du XIXe  siècle était l’opposition irréductible de la poésie et de la science, la blonde et la brune de Lucrèc
l’autre. On nous les représentait comme deux boxeuses, à la vérité la poésie toujours à terre, knock-out. mes correspondants m
la confiance doive être entière. Nos vrais savants reconnaissent à la poésie son droit à la vie, en certains cas à la victoire
s réconcilées, sous le regard favorable de Platon, la géométrie et la poésie . Quelle que soit aussi la technicité des recherch
Lartigue. : avec M. Alfred Lartigue, ingénieur et électricien, la poésie pure entre dans un vaste système explicatif du mo
l’a fait poète… » et les dernières lignes ne sont pas oubliées sur la poésie qui rejoint la prière. Voici donc intrépidement a
rtigue estime en effet particulièrement « fondé » d’envisager dans la poésie , comme je l’ai fait, surtout des éléments esthéti
 : ces « convergences » sont très séduisantes. Cependant, bien que la poésie soit à la base de toute esthétique, M. Alfred Lar
poètes, qu’ils soient créateurs où restent en puissance de l’être, la poésie dépasse l’esthétique. Elle englobe pour nous tout
aintenant aborder la conclusion de mon discours et prouver comment la poésie peut aboutir à la prière. Mais il m’a paru que le
2 (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]
Dialogue entre la Poésie et la Philosophie, pour servir de préliminaire e
traité de paix et d’amitié perpétuelle entre l’une et l’autre LA POÉSIE . J’ai besoin d’avoir un petit éclaircissement ave
e connaissez guères, quoique vous vous mêliez de me juger. Je suis la Poésie . LA PHILOSOPHIE. Ah Dieu ! vous allez me dire en
ie. LA PHILOSOPHIE. Ah Dieu ! vous allez me dire encore des vers. LA POÉSIE . Non, non, ne craignez rien ; cependant si je pre
baisser jusque-là, sans tirer à conséquence pour la prééminence de la poésie . LA PHILOSOPHIE. Vous ressemblez à ces princes qu
e par cet excès même de précaution. Mais n’importe, je consens que la poésie s’attribue toute la supériorité qu’elle voudra, p
x vers pour tout aliment ? Mais au fait sachons ce qui vous amène. LA POÉSIE . Nous sommes bien mal ensemble. LA PHILOSOPHIE. C
ffensée, je puis vous protester que je vous veux beaucoup de bien. LA POÉSIE . Vos protestations pourraient bien ressembler au
uellement qu’on ne veut plus de vers ? LA PHILOSOPHIE. Moi décrier la poésie  ! moi dire qu’on ne veut plus de vers ! Je ne sui
ongtemps, une pièce de vers qui aurait réconcilié Platon même avec la poésie . Cette pièce avait pour titre, De l’Éducation d’u
eils à ceux-là, je me garderai bien de dire que je n’en veux plus. LA POÉSIE . Avouez cependant que vous ne lisez guère de vers
is prévenue qu’elle le mérite ou par elle-même, ou par son auteur. LA POÉSIE . Il faudrait pourtant avoir un peu d’indulgence.
qu’il n’y a point d’ordre du roi qui oblige personne à versifier. LA POÉSIE . Tout cela est à merveille ; mais en feignant de
vers, et qui a prescrit aux poètes des lois aussi sévères que moi. LA POÉSIE . Oui, mais ce même Horace a prouvé le goût qu’il
e tulit punctum qui miscuit utile dulci . Mais je ne proscris pas les poésies de pur agrément, pourvu qu’elles contiennent des
r conséquent nouvelles ; je dirai, si vous voulez, en ce sens, que la poésie même me déplaît quand elle ne m’apprend rien. LA
sens, que la poésie même me déplaît quand elle ne m’apprend rien. LA POÉSIE . Vous faites plus que d’exiger des beautés nouvel
le, que vous êtes l’ennemie des images, qui sont pourtant l’âme de la poésie  ? LA PHILOSOPHIE. Moi l’ennemie des images ! oui,
ne trouve, si je puis parler de la sorte, que les haillons usés de la poésie , et Zéphyre et Flore, et les ailes de l’Amour, et
e, à cause de la ressource que Flore lui fournissait souvent pour ses poésies , avait fait dire de lui, que si on avait coupé l
les ailes à Zéphyre et à l’Amour, on lui aurait coupé les vivres . LA POÉSIE . Est-ce que vous proscrivez absolument ces images
les varier, et c’est ce que ne font pas la plupart de nos poètes. LA POÉSIE . À la bonne heure ; mais convenez que vous préfér
ns-nous un peu sur cette proposition, que les images sont l’âme de la poésie . On dit et on nous répète partout, que le propre
on nous répète partout, que le propre du poète est de peindre, que la poésie est une peinture parlante, et d’après cette défin
ine, La Fontaine, Quinault surtout, en fourniraient cent exemples. LA POÉSIE . Convenez aussi, et par cette même raison, que ce
t avoir aussi beaucoup de mérite. Serez-vous d’un avis contraire ? LA POÉSIE . Mais avouez du moins que vous préférez les beaux
au sentiment et ne l’affaiblit pas, c’est le plus grand charme de la poésie  ; et je préfère, ainsi que vous apparemment, ces
seriez bien fâchée qu’Horace n’en eût fait que d’une seule espèce. LA POÉSIE . Mais puisque vous admettez dans les vers tant de
r cœur ? Voilà la pierre de touche pour s’assurer s’ils sont bons. LA POÉSIE . J’entends ; mais qu’est-ce qui fait, selon vous,
e l’art des vers, voilà le maître chez lequel il faut l’apprendre. LA POÉSIE . Vous êtes plus raisonnable que je ne pensais : m
e, si vous l’osez, que nos bons poètes ne méritent pas d’être lus. LA POÉSIE . Leur prose même mérite beaucoup moins d’être lue
s et les tours les plus heureux dont leur langue soit susceptible. LA POÉSIE . Sur ce principe vous ne voudriez donc pas affran
LA POÉSIE. Sur ce principe vous ne voudriez donc pas affranchir notre poésie des entraves qu’on lui a données, y permettre plu
cause dans nos vers, je la crois indispensablement nécessaire à notre poésie , qui sans cela ne me paraîtrait plus distinguée d
oésie, qui sans cela ne me paraîtrait plus distinguée de la prose. LA POÉSIE . Il est vrai que la poésie des Grecs et des Latin
paraîtrait plus distinguée de la prose. LA POÉSIE. Il est vrai que la poésie des Grecs et des Latins avait de grands avantages
latines qu’elles sont, ne paraissent pas au-dessous de l’original. LA POÉSIE . Je vois qu’on m’avait donné une très injuste opi
ner tout ce que vous venez de me dire. LA PHILOSOPHIE. Et pourquoi la poésie et la philosophie seraient-elles mal ensemble ? l
énie, qui après tout était peut-être excusable, s’il ne jugeait de la poésie que sur le grand nombre de vers de son temps. Vou
de ce que je pense de vous, votre amour-propre est bien difficile. LA POÉSIE . Pour nous réconcilier parfaitement, je voudrais
ée, la plus utile, la plus pleine de sentiment, se trouve jointe à la poésie la plus agréable2. C’est l’ouvrage d’un homme dis
3 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »
Mme de Girardin Œuvres complètes, — Les Poésies . I Enfin, après tous les autres volumes q
compte des Lettres parisiennes 7, la cause du retard de ce volume de poésies qui aurait dû, selon les us et coutumes de la lib
joue, c’est cette loi que va nous démontrer aujourd’hui le volume de poésies de Mme de Girardin, qui furent ses commencements,
sité de cette jeunesse) une jeune fille qui, elle, chantait de vraies poésies , car elle parlait cette langue des vers que rien,
! Ainsi elle n’était pas que poète, cette enfant, elle était aussi la poésie , et tout ce qui aimait la poésie en fut enivré. E
e, cette enfant, elle était aussi la poésie, et tout ce qui aimait la poésie en fut enivré. Elle-même s’enivra aux émotions qu
blonds, elle fut acclamée comme si elle avait été l’Archange de cette poésie romantique qui, ce soir-là, prenait possession de
ée de cette préoccupation de sa mère, qui était devenue la sienne… La poésie , qui se compose de sentiments exprimés avec plus
se compose de sentiments exprimés avec plus ou moins de puissance, la poésie est si naturelle à la femme, être tout de sentime
s n’avons à juger aujourd’hui que le talent de Mme de Girardin et ses poésies . Les amis de son salon, qui, dans ce temps-là, il
le temps de la pose. M. Victor Hugo, qui se croyait le Napoléon de la poésie , avait un dais ; Mme de Girardin, disons-le à sa
Quand elle était seulement Delphine Gay, c’était son quart d’heure de poésie , et la femme, encore bien plus que l’homme, n’a q
e, et la femme, encore bien plus que l’homme, n’a que des instants de poésie , des instants qui sont des éclairs ! J’ai dit que
phémère de tous les poètes, tandis que chez l’homme, au contraire, la poésie s’exalte par la vieillesse et atteint un degré su
, en raison d’organisations combinées pour des fonctions diverses, la poésie n’est pas aux mêmes sources. Pour l’homme, elle e
e la vieillesse, si on osait les essuyer avec des cheveux blancs ! La poésie de l’amour meurt donc avec l’amour chez la femme.
us souvent cet amour-là agit plus qu’il ne chanté. C’est mieux qu’une poésie , c’est une vertu. Mme de Girardin, qui n’eut poin
put pas être une Valmore, et quand elle cessa d’être Delphine Gay, la poésie qui était en elle, la seule poésie qu’elle pouvai
elle cessa d’être Delphine Gay, la poésie qui était en elle, la seule poésie qu’elle pouvait avoir, le cri du cœur ou sa rêver
oujours ainsi, du reste. Je suis convaincu que le mariage, fatal à la poésie , même chez les hommes, — car la poésie veut presq
ncu que le mariage, fatal à la poésie, même chez les hommes, — car la poésie veut presque des prêtres, et la rhétorique, qui a
 ! — je suis convaincu que le mariage est bien plus fatal encore à la poésie chez la femme, même quand il est heureux, car alo
z la femme, même quand il est heureux, car alors il se substitue à la poésie  ! Évidemment pour moi, Mme Delphine Gay aurait eu
uisque nous tenons une épave de ce qu’elle a perdu, dans ce volume de poésies , publiées aujourd’hui, voyons si son naufrage, co
Le volume en question est divise en trois parties : les Poèmes, les Poésies et les Improvisations. Les Improvisations, où le
t, dans beaucoup de fragments de ses poèmes et dans une partie de ses poésies , la partie, par exemple, qui est datée de 1828 et
avait beaux, on mettait ses bras en espalier. Les titres seuls de ces Poésies préviennent et en donnent l’accent : c’est La Noc
ant ossianique sur la mort de Napoléon, La Tour du prodige, L’Ange de poésie , Ourika, L’Écho des Alpes, etc. ; mais en 1838 la
e et de révolte contre lui, qui n’a pas, il est vrai, la fierté de la poésie du terrible, cousin que Mme de Girardin se donnai
er a comparé ce poème, perdu dès son apparition dans le bouquet de la poésie romantique, qui éclatait (dit-il) avec un fracas
le coloris du poëme et son effet… Évidemment, c’est là de toutes les poésies de Mme de Girardin, l’œuvre la plus réussie et la
poète, elle n’est pas bas-bleu. Chez la femme comme chez l’homme, la poésie est une vocation, et le bleuisme, c’est toujours
4 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
on sérieuse, d’une idée juste : tout ce qui est pleinement sincère en poésie est personnel au poète, c’est-à-dire original. Ex
ts est une partie essentielle du haut enseignement littéraire. Par la poésie , la littérature touche aux arts et se range avec
es recherches théoriques sur la statuaire et la peinture comme sur la poésie , recherches qui constituent ce qu’on nomme la Phi
le rapprochement critique de tous les arts. Si distincte que soit la poésie des autres arts, et notamment des arts plastiques
ses plus grands côtés, sous les mêmes lois. D’autre part, quoique la poésie soit loin d’enfermer tout ce qu’on entend par lit
storiquement et logiquement comme le genre primitif et générateur. La poésie entraîne donc avec elle toute la littérature dans
éloquence politique et religieuse, philosophie, mémoires, c’est à la poésie que l’on revient forcément quand il s’agit de rec
bservations au critique qui étudie les règles de l’éloquence et de la poésie  ; c’est-à-dire enfin que l’histoire des beaux-art
nce avait sa source dans le sentiment exagéré de la supériorité de la poésie sur la peinture. Les arts de la parole régnaient
vement qui devait placer les beaux-arts sur un pied d’égalité avec la poésie . J.-J. Rousseau, copiste de musique et compositeu
is-à-vis les uns des autres, tendit dès lors à se produire et dans la poésie et dans la peinture et dans la musique. Notre épo
s d’exprimer le beau par le pinceau, par la lyre ou par la parole. La poésie surtout s’était privée de quelques ressources d’e
r faisait autrefois méconnaître leurs communs rapports. Sans doute la poésie avait beaucoup à gagner à vivre plus rapprochée d
r à vivre plus rapprochée de la peinture, et celle-ci à fréquenter la poésie et la philosophie elle-même. Mais l’ambition de r
produire en quelque sorte son effet sur la vue et sur le toucher. La poésie luttait ainsi avec la peinture dans le monde de l
ns le monde de la sensation, comme la peinture voulait lutter avec la poésie dans le monde de la pure intelligence. Après l’ex
ttérature du dix-huitième siècle, l’école moderne, en restituant à la poésie la richesse des figures, n’a pas su toujours se g
res, tel a été le résultat final de ces empiétements téméraires de la poésie sur la peinture. De leur côté, tout en affectant
é mal raisonnée est brusquement intervenue. L’histoire comparée de la poésie , de la peinture, de l’architecture, de la musique
la notion générale de l’art qui en dérive. L’histoire comparée de la poésie et des beaux-arts nous prouve par les faits ces r
de la pensée, qui s’y accomplissaient par la danse, la musique et la poésie . Le sacrifice, que nous trouvons dès le principe
d au premier réveil de l’âme humaine au sein de la création, c’est la poésie . L’ordre de sentiments et d’idées qu’enferme la p
mme par la nature est par-dessus tout propre à être représenté par la poésie . Le premier cri de l’âme a été une prière, et cet
fs ne se développeront que plus tard. À la naissance des sociétés, la poésie seule peut suffire à la manifestation du sentimen
nt toute architecture, l’art d’édifier par la parole, c’est-à-dire la poésie . Chez tous les peuples, la forme de cette poésie
ole, c’est-à-dire la poésie. Chez tous les peuples, la forme de cette poésie primitive, c’est l’hymne. Si le chant religieux,
ne. Si le chant religieux, l’hymne, est la forme primordiale de toute poésie , de tout art dans l’humanité, la seconde forme de
de la prière. La première architecture s’est modelée sur la première poésie lyrique, car cette poésie renfermait aussi la mus
architecture s’est modelée sur la première poésie lyrique, car cette poésie renfermait aussi la musique, autre type de l’arch
supérieur qui nécessite la parole humaine s’était fait le centre. La poésie , en un mot, existait en dehors de la parole et du
aient au milieu du temple, comme la voix sortie de ses entrailles. La poésie , échappée du culte et du temple, avait pris posse
symbole de la nature inorganique et de la nature animale, celui de la poésie , expression de la vie de l’âme. Cette division co
ssion de la nature extérieure, l’âme eut enfin son art à elle dans la poésie . Désormais la poésie, issue dans son indépendance
térieure, l’âme eut enfin son art à elle dans la poésie. Désormais la poésie , issue dans son indépendance de ce premier triomp
s la seconde période de la vie esthétique des nations. D’ailleurs, la poésie n’est-elle pas réellement une architecture intell
n gré, pour ses monuments, des ressources infinies du monde idéal. La poésie offre ainsi dans sa virtualité, plus puissante qu
tique des sociétés les plus avancées. À des époques déjà reculées, la poésie et la philosophie de l’Inde avaient atteint ce ra
nctuaires ne s’est jamais fait entendre au dehors ; les accents de la poésie liturgique qui accompagnaient les rites du culte
s, à part ces hymnes récités dans les temples, l’Égypte n’a pas eu de poésie . Jamais la poésie n’a constitué chez elle une fon
es récités dans les temples, l’Égypte n’a pas eu de poésie. Jamais la poésie n’a constitué chez elle une fonction, un art indé
e qui ne soit sorti de la bouche d’un prêtre ; et cette parole, cette poésie , est restée adhérente à l’architecture. Nous conn
n a jamais franchi l’enceinte. Ainsi, en Égypte, peinture, sculpture, poésie , musique, philosophie même, l’architecture absorb
ssi avant dans les âges que nous puissions remonter, nous trouvons la poésie en possession de son indépendance. Elle a franchi
ecture. Suivant le cours normal des âges, la Grèce voit la musique ou poésie primitive et l’architecture se démembrer, et les
peinture et la statuaire encore dépendantes de l’architecture, et la poésie encore unie à la musique et à la danse. Pendant l
ais s’écarter la statuaire grecque de la grande époque. VIII La poésie , contenue d’abord tout entière dans le chant reli
au son des instruments et accompagné de sa représentation mimique, la poésie subissait un démembrement pareil à celui qui s’ac
formule générale. L’épopée est le premier genre qui apparaît dans la poésie au sortir de l’hymne. Elle transporte le sentimen
la narration. Dans l’épopée, l’humanité prend pleine possession de la poésie , qui n’appartenait qu’aux dieux. Homère est le no
tenait qu’aux dieux. Homère est le nom que porte cette révolution. La poésie , en se divisant et en prenant une extension plus
orcément abdiquer une partie de son appareil extérieur. Cependant les poésies homériques restèrent chantées et accompagnées d’i
nse. Pindare, qui est resté pour nous la personnification de la haute poésie lyrique des Grecs, était né en 520 et contemporai
ès la constitution de l’épopée, dégagée comme branche distincte de la poésie primitive dont l’ode conservait jusqu’à un certai
qu’à un certain point la forme et l’esprit, un autre élément de cette poésie qui avait été pour ainsi dire le formulaire du cu
nstituer au point de vue héroïque et humain dans la tragédie, dans la poésie dramatique. Toute cérémonie religieuse, et, à plu
chacun de ces arts sur un des éléments constitutifs de cette première poésie . L’ode représentait la louange des dieux, la supp
de la flûte. IX Ces trois grandes divisions primordiales de la poésie s’étaient effectuées sans lui ôter entièrement so
enfin la comédie et la satire, qui, en introduisant l’ironie dans la poésie , dénaturent tout à fait son caractère primitif, e
e latine de l’antiquité que s’opéra la séparation bien complète de la poésie d’avec la musique et le fractionnement de la poés
en complète de la poésie d’avec la musique et le fractionnement de la poésie elle-même en cette multitude de genres inférieurs
me didactique, de l’épigramme, de l’églogue, date de cette époque. La poésie lyrique n’est plus ni dansée ni chantée, comme el
: Je chante. Ce mot reste en tête des poèmes le dernier vestige de la poésie des anciens jours. La poésie écrite, pour être lu
tête des poèmes le dernier vestige de la poésie des anciens jours. La poésie écrite, pour être lue silencieusement, marque un
le nous a été transmise : architecture, statuaire, peinture, musique, poésie . Au sein de la poésie même se distinguent déjà to
e : architecture, statuaire, peinture, musique, poésie. Au sein de la poésie même se distinguent déjà tous les petits genres q
r. C’est l’art de l’Égypte sacerdotale, du moyen âge théocratique. La poésie , qui lui correspond, est resserrée dans la forme
héros, signale, en Grèce, la première apparition dans le monde de la poésie humaine et libre. C’est bien Homère, comme on l’a
l’a dit longtemps sans le comprendre, qui est le vrai fondateur de la poésie , en ce sens, qu’il a le premier suivi une inspira
tragédie athénienne tenait encore entièrement de l’épopée, même de la poésie lyrique, loin de constituer encore le véritable d
e, elle imite forcément la statuaire. Le genre dramatique est dans la poésie ce qu’est la peinture entre les arts plastiques,
us grand nombre d’hommes à la fois que toutes les autres formes de la poésie . Aussi est-il dans les tendances de la littératur
s les plus vulgaires. Le théâtre, né de la dernière dissolution de la poésie , devient l’agent littéraire le plus actif de la d
ncement, un art unique réunissant les arts plastiques, la musique, la poésie , dans un même but religieux et constituant le cul
e est la prière. Un premier morcellement dégage l’esprit du corps, la poésie de l’architecture ; ensuite, la poésie religieuse
t dégage l’esprit du corps, la poésie de l’architecture ; ensuite, la poésie religieuse le cède à l’épopée héroïque, en même t
èle les arts plastiques et les arts de la parole, les destinées de la poésie , considérées dans son ensemble et sans faire acce
les ; mais on peut se demander aussi s’il n’est pas des époques où la poésie , en général, éclate d’une splendeur particulière,
es arts plastiques, la gloire des arts de la parole, et surtout de la poésie , qui en est le type, éclipse tous les autres arts
Quel est le caractère social commun à tous ces grands siècles de la poésie  ? Nous voyons qu’ils sont tous placés à égale dis
ces âges, que nous avons signalés comme les moments de grandeur de la poésie . Peut-être sera-t-on tenté de leur refuser, pour
deur de la poésie. Peut-être sera-t-on tenté de leur refuser, pour la poésie , ce qu’on leur accorderait pour la littérature en
enthousiasme, l’inspiration, en un mot, qui engendrent seuls la vraie poésie  ; que cet art appartient de plein droit aux seule
s les siècles déjà mûris par le soleil de la raison. Les œuvres de la poésie sont engendrées par l’imagination ; mais elles ne
vre littéraire, par la pureté, la clarté, la précision du langage. La poésie ne dure que par le style et par la raison. Comme
me siècle. Mais Dante et Pétrarque, restés les grands monuments de la poésie italienne, après diverses fortunes de gloire et d
vilège dû à la Grèce, Homère est le seul et merveilleux exemple d’une poésie contemporaine de l’âge héroïque qu’elle célèbre,
qualités rationnelles. Le caractère de tous les grands siècles de la poésie , de ceux qui fondent les modèles éternels de l’es
sources pour empiéter sur un art étranger ; ainsi l’on ne voit pas la poésie cherchant à s’emparer de la plastique, et la pein
, mais gravitent autour de l’art central de ces époques, autour de la poésie . Tel est, chez nous, le siècle de Louis XIV. X
it dans le principe que la servante de la parole, un accessoire de la poésie . La pensée, à l’origine des arts et du langage, e
géomètres que la justesse de l’esprit est rare chez eux. Fermés à la poésie , peu capables en général de philosopher sainement
ésormais, elle répugne au rôle de simple auxiliaire du culte ou de la poésie  ; sortie à tout jamais des sanctuaires où elle es
la suprême direction de l’art enseignant et moral de la parole, de la poésie . Dans les constructions immatérielles qu’élève la
s révélateurs, plus propres à l’enseignement, comme la peinture et la poésie . Si, de son ancien rôle subordonné, vous élevez l
ractères qui lui sont propres s’insinuent dans la peinture et dans la poésie , elle fait perdre à ces arts leur valeur et leur
vers le principe de toute vie. II. Union de la métaphysique à la poésie . — L’œuvre de Ballanche — I Quand les pen
on curieuse d’avenir, tiendront surtout de Virgile, ce prophète de la poésie chrétienne, de Fénelon, qu’il nomme quelque part
de tout symbolisme et de ces intentions philosophiques qui rendent la poésie moins accessible à toutes les intelligences. Un r
nt la diversité de sentiment sur l’antiquité, ses mœurs, ses arts, sa poésie , qui divise notre littérature renouvelée de la li
ien injuste que d’y chercher seulement une ingénieuse imitation de la poésie homérique. Rien n’est devenu plus facile que cett
ifice que Ballanche ramène l’expression de ses idées aux formes de la poésie , à une inspiration qui ne semble pas pouvoir être
sans contredit, intuitives, et se produisirent sous les voiles de la poésie , avec les accents de la muse ; refuserait-on enti
symbolisme, et qui ne voit de philosophie que dans la logique, et de poésie que dans la forme. Si Ballanche, métaphysicien pr
ersonnages représentent autre chose que des sentiments. L’union de la poésie et de la philosophie, qui fait son originalité et
ctrines anciennes et nouvelles, ses monuments d’art, de science et de poésie . X Un livre déjà célèbre parmi les penseurs
tre époque, c’est la réaction qui s’est opérée dans les arts, dans la poésie , dans la philosophie surtout, dans les sciences s
e don d’inventions mécaniques uni au sens de la métaphysique et de la poésie . Chez tous les sages primitifs, la science nature
écouvrir ; c’est la même dans la science que dans les arts et dans la poésie  : l’Inspiration. Quelle que soit donc la valeur p
que Corneille et Racine ; Homère et Shakespeare les ont ignorées. La poésie n’émane pas d’un esprit qui a beaucoup étudié, ma
’il est un homme de génie. Ainsi, quand le génie de la science, de la poésie , de la politique ou de la guerre est descendu dan
lucide bon sens et toutes ses délicatesses morales, avait conduit la poésie à l’entrée d’une fausse voie ; on devait s’y préc
la seule raison, du même coup la grande imagination fut chassée de la poésie  : le siècle de Louis XIV n’eut pas de poésie lyri
nation fut chassée de la poésie : le siècle de Louis XIV n’eut pas de poésie lyrique. Quand, plus tard, la raison elle-même fu
tait de divin dans l’homme, disparut de la littérature toute trace de poésie . Entre la grande et la fausse poésie, entre le vr
de la littérature toute trace de poésie. Entre la grande et la fausse poésie , entre le vrai beau dans les arts et l’agréable,
quoi que la raison toute seule n’atteindra jamais. Si les arts et la poésie sont produits par le sens commun, comment les poè
, ont de plus saisissant et de plus clair, brille dans notre ancienne poésie . Est-elle aussi riche en vérités supérieures à la
sible, de ce côté du Rhin, entre l’enthousiasme et l’ironie, entre la poésie et le ridicule. L’ennemi de la poésie en France,
housiasme et l’ironie, entre la poésie et le ridicule. L’ennemi de la poésie en France, ce n’est pas la fausse imagination, c’
ofonds, éternels. Faut-il ajouter à ce dénombrement des ennemis de la poésie un nom qui devrait être celui de son plus indispe
sous toutes les plumes, c’est une ère de décadence, au moins pour la poésie , c’est le dix-huitième siècle. Nous ne faisons pa
faisons-nous en France depuis soixante ans, dans la peinture, dans la poésie , et je puis ajouter heureusement dans la religion
uitième siècle ? Tout ce qu’il y a de grande imagination, d’originale poésie dans les œuvres de notre temps, qu’est-ce autre c
le talent à sacrifier à ce qu’il existe au monde de plus mortel à la poésie , à la mode. Les plus fermes esprits paient quelqu
lo et d’Hamlet, avant d’être pour le monde entier un des géants de la poésie , fut pour son siècle un homme de goût. Les gentil
miter les modèles, régler ses sentiments et son langage en matière de poésie sur un type convenu, c’est professer qu’il n’est
ne certaine volubilité, une rapidité des images qui n’est pas plus la poésie que la promptitude de la langue n’est l’éloquence
s pas cette indépendance de l’inspiration. Une fois investi du don de poésie , l’homme est doué d’un certain pouvoir sur cette
ons le droit de prononcer le nom du vrai Dieu comme principe de toute poésie , et nous en aurons le courage. Pour s’être bornée
éateur par excellence, c’est l’esprit de Dieu. Reportons-nous à cette poésie sincère et naïve s’il en fut, à la poésie antique
ieu. Reportons-nous à cette poésie sincère et naïve s’il en fut, à la poésie antique. Pourquoi ces invocations à chaque instan
la Muse, à la déesse nourricière, au dieu paternel ? Dans toutes les poésies primitives, même dans celle de la Grèce, la moins
e esprit. N’en déplaise encore sur ce point à la vieille critique, la poésie n’a pas vécu de fictions, mais de réalités. Les p
l’antiquité ont pu mentir ; les poètes seuls ne le pouvaient pas. La poésie primitive est une voix spontanée sortie de la con
’heure où mes premières études évoquèrent ces grands souvenirs, où la poésie et l’histoire ouvrirent à mon imagination les cha
unesse. Les révolutions littéraires se succéderont ; des langues, des poésies nouvelles pourront éclore ; et chaque peuple sera
éclore ; et chaque peuple sera forcé de proclamer qu’au-dessus de sa poésie et de sa langue, la littérature des Grecs plane s
le d’admettre que tout ce qui est donné aujourd’hui d’admiration à sa poésie et à son histoire soit enlevé à la foi catholique
sans autre principe que l’appétit du bien-être. La philosophie et la poésie grecques sont les sources humaines du spiritualis
bien propre à la race athénienne, que l’invasion même des arts, de la poésie , de la langue, de la civilisation grecque n’en pu
é ? Loin donc que la civilisation antique, dans sa religion, dans sa poésie , dans sa philosophie, dans sa politique, recèle,
, et reprocher à Homère Hélène et Briséisg. Passez de l’histoire à la poésie , et poursuivez la comparaison morale à travers le
. On serait dans le vrai en disant, au contraire, que s’il existe une poésie chaste, saine, fortifiante, pure de toute excitat
adive, sereine comme la raison, vigoureuse comme l’héroïsme, c’est la poésie des Grecs. Il n’est pas possible à l’imagination
beauté forte et paisible de la statuaire, c’est la beauté propre à la poésie , à toute la littérature des Grecs. III S’il
hie, tout s’assujettit aux conditions du beau, tout prend la forme de poésie . Homère est le vrai législateur des Grecs, comme
rèce, c’est-à-dire la beauté, la jeunesse éternelle, l’héroïsme et la poésie , la Grèce ne pouvait accepter qu’un maître beau,
t accepter qu’un maître beau, jeune, héroïque, et né comme elle de la poésie . Alexandre parut : fils de Jupiter comme les anti
à trente-deux ans ; mais quelle auréole de générosité, de beauté, de poésie rayonne autour de cette figure, la seule aimable
uvre éternellement durable de la Grèce. IV Sur le terrain de la poésie et de l’art, discuter la prééminence du génie gre
rofondément dans la nature humaine ; il n’a pas disséqué, comme notre poésie moderne, les dernières fibres du cœur ; il a conn
neux qu’on les suppose, ne peuvent constituer le jour. Toute œuvre de poésie , une tragédie, je suppose, peut et doit être bell
uses. Que sera-ce donc si vous demandez à l’étude des monuments de la poésie , de l’éloquence et des arts dans le passé, non pl
âge, faites-lui respirer habituellement le sublime et l’infini de la poésie et de l’éloquence théologiques ; faites-lui, ains
ation de l’antiquité grecque en matière d’architecture. Depuis que la poésie avec Victor Hugo, l’histoire avec Augustin Thierr
te, le moyen âge et Shakespeare, elles ont découvert qu’il existe une poésie et des nuances de sentiment propres aux temps mod
s dans l’art à l’intelligente admiration que vous ressentirez pour la poésie de la Grèce. » V Il existe dans notre litté
l toute la théorie de l’art. Certes, sous peine d’être ans âme, notre poésie doit avoir une âme chrétienne. Qui pourrait d’ail
cle et aux âges futurs dans les conditions durables de l’art et de la poésie , il faut les condenser en une substance arrêtée d
dré Chénier, que vous aurez réuni toutes les grandes conditions de la poésie moderne, le jour où l’on pourrait dire de votre œ
uvre : Beau vase athénien plein de fleurs du Calvaire. Peut-être la poésie sobre et sévère du dix-septième siècle a-t-elle l
e nos époques modernes, un refuge dans le monde jeune et serein de la poésie antique ! Plaignons ceux dont la pensée ne pénètr
ns. V. De la hiérarchie dans les œuvres de l’esprit. — En quoi la poésie diffère de la prose — I Une histoire rest
qui nous occupe, et supposons, comme l’admettent les rhéteurs, que la poésie et la prose ne se distinguent que par la forme du
itions du langage ; écartons le sentiment qui nous fait croire que la poésie dérive d’un état particulier de l’âme, qu’elle co
apparence qu’elle n’ait son importance morale. À n’admettre entre la poésie et la prose qu’une question de forme, qu’une dist
ique le tableau des révolutions qu’elle a subies S’il existe entre la poésie et la prose une différence essentielle, cherchons
dans le culte, la parole sociale n’était pas seulement identique à la poésie , c’était un mélange de la poésie avec tous les au
n’était pas seulement identique à la poésie, c’était un mélange de la poésie avec tous les autres arts. Le langage primitif, c
de la poésie avec tous les autres arts. Le langage primitif, c’est la poésie primitive, et cette poésie est identique à l’ense
autres arts. Le langage primitif, c’est la poésie primitive, et cette poésie est identique à l’enseignement religieux, au cult
te, à cette époque, est une synthèse indivisible de tous les arts. La poésie , inséparable de la musique et de la danse, s’aida
ts, le culte et l’enseignement ne font qu’un à l’époque primitive. La poésie tient tous les autres arts à son service, elle s’
nstructions hypothétiques la physionomie de cette époque divine de la poésie . L’histoire nous fait assister cependant aux acte
de la poésie. L’histoire nous fait assister cependant aux actes d’une poésie infiniment plus complète et plus vivante que la n
t nous connaissons l’enfance avec quelque certitude, nous trouvons la poésie indissolublement unie à la musique et à la mimiqu
chez toutes les races qui sont encore à l’état sauvage ou barbare, la poésie est à la fois chantée ou dansée. Cet usage se con
e strophe, encore actuellement appliqué aux divisions d’un morceau de poésie lyrique, est un vestige de cette forme ancienne u
ts des danses pussent être pareils. Cette forme lyrique, débris de la poésie primitive, avait conservé d’elle le principe du s
poésie primitive, avait conservé d’elle le principe du symbolisme. La poésie primitive dérivait directement du sentiment de la
mouvement celui des planètes d’occident en orient. Chez les Grecs, la poésie lyrique, qui d’ailleurs est la poésie typique par
t en orient. Chez les Grecs, la poésie lyrique, qui d’ailleurs est la poésie typique par excellence, avait donc conservé quelq
e typique par excellence, avait donc conservé quelques vestiges de la poésie primitive ; elle nous offre quelque chose de l’an
assons dans la science, l’astronomie, par exemple. III Quand la poésie eut cessé d’exprimer à la fois la religion et la
on intelligence et par ses sens. Dès l’origine, l’élément parlé de la poésie , celui qui tient plus directement à ce que nous a
age, s’était assimilé le plus possible les vertus des autres arts. La poésie avait, comme l’architecture et la musique, le ryt
e possédait le mouvement. Ce rythme, ce mouvement, cette harmonie, la poésie les réalisait dans le langage à l’aide de cet arr
dans la parole ; c’est en Grèce que la substitution de la prose à la poésie s’opéra de la façon la plus éclatante dans la lég
ques et que l’on désigne en général sous le nom d’époque héroïque, la poésie était le seul langage religieux, philosophique et
des temps héroïques, nous remontons, pour assister à l’origine de la poésie , vers les époques mythologiques, c’est-à-dire jus
ve, avons-nous dit, renfermait toutes les qualités essentielles de la poésie  ; dans son mécanisme physique, elle était imitati
s idées, elle était allusive, symbolique, c’est-à-dire figurée. Or la poésie est, en principe, une langue harmonieuse et figur
est, en principe, une langue harmonieuse et figurée. C’est donc de la poésie plutôt que de la prose que participait le langage
de l’homme, aurait ainsi constitué la plus haute manifestation de la poésie , sans qu’il fût possible de déterminer les règles
par leur conformité avec les raisonnements et les hypothèses. Dans la poésie hébraïque, la plus ancienne qui nous soit connue
à la versification telle que nous la concevons. Si cette forme de la poésie hébraïque n’est pas tout à fait le mode de la poé
ette forme de la poésie hébraïque n’est pas tout à fait le mode de la poésie primitive et cosmogonique, c’en est au moins une
monument le plus ancien qui nous reste de la pensée humaine et de la poésie . Les Védas de l’Inde sont à la fois des hymnes, d
ts qui touchent à la fois à tous les ordres de nos connaissances. Ces poésies , comme toutes les poésies antiques, étaient chant
à tous les ordres de nos connaissances. Ces poésies, comme toutes les poésies antiques, étaient chantées, ou, dans certaines pa
rimitive du langage. Possédant toutes les qualités essentielles de la poésie , ce langage était également cadencé sur un rythme
chappe à nos appréciations modernes. Le langage primitif fut donc une poésie soumise aux lois du rythme ; ces lois ne sont poi
point arbitraires, elles ne sont pas le résultat d’une convention. La poésie , même dans sa forme, n’a donc point été inventée 
gage ; c’est le langage par excellence, c’est la parole elle-même. La poésie , c’est-à-dire la parole, fut donc le premier des
nous fournit aussi des preuves de l’universalité de cette union de la poésie et des autres arts dans les époques reculées. Si
nse. Cette union de la musique, de la gymnastique et du drame avec la poésie qui se montre ainsi chez les Juifs a subsisté mêm
Il y a très peu de temps que cet usage existait encore en Espagne. La poésie était à l’origine un acte essentiellement religie
e essentiellement religieux. C’est dans le culte que les usages de la poésie primitive se sont le plus longtemps conservés. L’
trop vivantes. Maintenant que la prière s’est séparée pour nous de la poésie , comme Dieu s’est distingué à nos yeux de la créa
ment moral où l’on ne s’inquiète pas de la forme extérieure ; mais la poésie conserve son type éternel, dans ce qui a forme, c
ans ce qui est vivant et animé, en un mot dans la nature. IV La poésie , isolée des autres arts, après la période religie
possédait autrefois pour frapper l’imagination et la sensibilité, la poésie écrite n’a plus gardé que la versification. Le ve
nes à tout ce qui a vie et beauté. En se séparant des autres arts, la poésie a conservé leurs qualités principales ; elle est
nt, ou plutôt celui dont tous les autres tirent leur origine ; car la poésie , c’est la parole elle-même à sa plus haute puissa
n’a plus autant de prise sur l’imagination et la mémoire. V La poésie est, dans son essence, ce qu’est l’univers lui-mê
ns plus faciles à démontrer que ceux mêmes du rythme. Le propre de la poésie , c’est de parler par figures. Dans quel rapport e
e, elle nous offre cette pensée unie à un corps, animée de la vie. La poésie , au lieu de procéder comme la science par des sig
la nature par des tableaux. La pensée humaine s’exprime à travers la poésie , comme la pensée divine à travers la nature, par
ntre tous les arts, la parole est l’art essentiellement créateur : la poésie est ce qu’il y a de plus semblable à la nature ;
e démonstration géométrique, c’est une œuvre d’art, c’est un livre de poésie . L’arithmétique écrite avec des chiffres, la géom
era vraie. L’expression figurée et symbolique qui est le propre de la poésie a de plus que la formule abstraite la couleur, l’
union d’images sans valeur symbolique ne forme pas plus un morceau de poésie que la juxtaposition des couleurs sur une palette
eau. VI Cet emploi des images dans le style est le propre de la poésie  ; c’est là ce qui distingue essentiellement la fo
ée peut se rencontrer ailleurs que dans le vers. Il n’y a pas plus de poésie absolue que de prose absolue. Il est rare que la
e, tellement algébrique, qu’elle ne conserve pas un certain reflet de poésie . La prose n’existe à l’état absolu que dans les m
sie. La prose n’existe à l’état absolu que dans les mathématiques. La poésie ne se montre à l’état parfait qu’à certains endro
e. Faut-il donc reconnaître un état intermédiaire du langage entre la poésie et la prose ? Peut-il y avoir de vrais poèmes en
Peut-il y avoir de vrais poèmes en prose ? La forme nécessaire de la poésie n’est-elle pas la versification ? La poésie ne pe
La forme nécessaire de la poésie n’est-elle pas la versification ? La poésie ne peut pas se passer de rythme ; c’est pour avoi
es. Dans les monuments les plus anciens de la pensée humaine, dans la poésie indienne et la poésie hébraïque, on rencontre des
les plus anciens de la pensée humaine, dans la poésie indienne et la poésie hébraïque, on rencontre des compositions qui appa
on rencontre des compositions qui appartiennent essentiellement à la poésie , par le fond des idées et par les images, et où l
ir les lois intimes qui constituent cette harmonie indécise. Alors la poésie , sans rien perdre de ses avantages, pourrait peut
fixe pour adopter les rythmes indéterminés. Dans cette hypothèse, la poésie écrite sur les rythmes définis, la poésie en vers
s. Dans cette hypothèse, la poésie écrite sur les rythmes définis, la poésie en vers, conserverait toujours sur le plus grand
sur la mémoire. Nous avons prononcé le mot d’hypothèse au sujet d’une poésie non rythmée, mais cette hypothèse n’est-elle pas
e-t-il pas dans notre littérature des œuvres de la plus incontestable poésie et qui ne sont pas écrites en vers ? n’y a-t-il p
ser le nom de poète à Chateaubriand, le père et le maître de toute la poésie nouvelle ? Cet emploi, dans certaines limites, de
ation ne peuvent plus être modifiées. Il est également certain que la poésie n’abandonnera jamais entièrement l’usage du vers 
e rythme et la figure il existe quelque chose qui est l’essence de la poésie . Il y aurait ainsi dans le monde de la pensée deu
e la pensée deux ordres d’idées différents, l’un qui constituerait la poésie , l’autre qui appartiendrait à la prose. Deux ordr
e l’art et du langage qui nous mettent en rapport avec ces objets. La poésie est donc à la fois un état particulier de l’espri
es objets extérieurs, une certaine qualité des œuvres de l’homme ; la poésie est en nous, elle est dans les choses, elle est d
toutes les révolutions qui s’accomplissent au-dedans de lui-même. La poésie , en tant qu’état de l’âme, est son état le plus é
laboratoire de l’intelligence. Au lieu d’être, comme la langue de la poésie , symbolique, figurée, rythmée, harmonieuse, la la
rose. Dans toutes les œuvres de la parole humaine, la prose, comme la poésie , se trouve souvent mêlée à plus ou moins d’alliag
étude. Nous cherchions les différences qui distinguent la prose et la poésie  : nous devons les trouver d’abord dans l’âme elle
trouver d’abord dans l’âme elle-même qui reçoit les impressions de la poésie et de la prose, et dont l’activité crée à son tou
sie et de la prose, et dont l’activité crée à son tour la prose ou la poésie  ; puis dans les œuvres que l’homme produit en ver
extérieurs qui fournissent à l’homme la matière de la prose et de la poésie . Nous n’avons pas besoin de dire que le mot de pr
et de vulgaire. La prose est une faculté, un besoin de l’âme comme la poésie , et, même en la classant au second ordre, nous ne
physique ou purement intellectuelle. On voit que si les limites de la poésie et de la prose sont parfois indécises dans les œu
langage, elles sont bien marquées en ce qui touche le fond même de la poésie et de la prose, c’est-à-dire l’état de l’âme corr
espondant à chacun de ces deux modes d’expression. X En quoi la poésie diffère-t-elle de la prose quant aux objets eux-m
mme de rien créer qui soit entièrement neuf ; même dans l’ordre de la poésie et des arts, où se manifeste sa plus grande puiss
s éléments dont il se sert dans ses créations. Ses œuvres d’art et de poésie sont la représentation de certains faits, de cert
réel. Les objets extérieurs à l’âme jouent donc un grand rôle dans la poésie , aussi bien que dans les arts plastiques L’art, e
ie. À quelles conditions ces faits rentrent-ils dans le domaine de la poésie  ? Tout objet qu’il est impossible de rattacher au
besoins grossiers et les aspirations supérieures, Dieu et Mammon. La poésie laisse à la prose tout ce qui est utile sans être
les voir et les représenter autrement que la prose, pour en faire une poésie  ? L’art n’imite point, ne copie point servilement
re moral. Tous les objets de la nature par un côté appartiennent à la poésie , par un autre à la prose. Par leur élément usuel,
ils sont du domaine de la science et de la prose ; ils tiennent à la poésie parce que, outre leur substance et leur forme mat
Tout objet dont il est impossible de tirer une beauté est exclu de la poésie . Si tous les objets de la nature rentraient dans
xclu de la poésie. Si tous les objets de la nature rentraient dans la poésie par cela seul qu’ils sont réels, l’art n’existera
es objets appartiennent à la prose par leur côté positif, usuel, à la poésie par leur signification morale ; mais ce n’est pas
as à dire que tout ce qui est du monde extérieur soit en dehors de la poésie . Quand l’inspiration poétique se formule, quand e
nous présenter les objets sous l’aspect qui saisit l’imagination. La poésie les envisage précisément sous cet aspect, quoique
il y a dans l’homme de plus immatériel, l’enthousiasme et l’amour. La poésie doit employer comme moyens les impressions faites
faites sur nos sens ; c’est par là qu’elle éveille l’imagination. La poésie vise à toucher le cœur. Or l’imagination est plus
ion est plus voisine du cœur que le pur entendement. Le langage de la poésie sera donc plus concret, c’est-à-dire plus vivant
re tout entier et non pas seulement à l’intelligence que s’adresse la poésie . Le poète réunira donc dans son langage l’élément
c des formes, avec des couleurs, avec des accords. XII Prose ou poésie , toute œuvre du langage est une œuvre sociale en
e ; la parole suppose la tradition, c’est-à-dire la société. Prose ou poésie ont toutes deux leur raison d’être dans certaines
conditions de l’âme et de la nature. Sans doute à certains moments la poésie est un monologue du cœur, mais l’homme ne se parl
où il s’est développé. Comme elle a ses germes propres dans l’âme, la poésie a ses origines particulières dans la société. À q
ticulières dans la société. À quelles conditions, dans quel milieu la poésie apparaît-elle d’abord chez une nation ? Distingu
œuvres littéraires, qui rentrent par la forme dans ce qu’on nomme la poésie , deux courants d’idées morales tout à fait contra
sie, deux courants d’idées morales tout à fait contraires. Il y a une poésie qui s’attache à ce qu’il y a dans les choses d’ab
le père de toutes choses. Quand elle observe la nature humaine, cette poésie s’attache à tout ce qui manifeste l’âme dans ses
r l’horreur du mal que par la sympathie naturelle pour le beau que la poésie nous gouverne ; si son langage nous fait aimer la
et du difforme sont rarement assez puissantes pour atteindre même la poésie du désespoir ; elles sont enfermées dans un étroi
uraient se traduire sous les mêmes formes littéraires 5 de là dans la poésie elle-même deux ordres très distincts et comme deu
orce et la grandeur de l’homme. Avec le genre dramatique commence une poésie moins pure ; les sentiments héroïques et religieu
la vénération, de l’amour, en un mot des sources de la pure et vraie poésie . Deux courants partis de points si opposés de la
principe de toute culture intellectuelle, de toute science, de toute poésie  ; et ce dépôt dans les civilisations primitives é
primitives était désigné par ce seul mot : la parole. À l’origine, la poésie et la parole étaient donc identiques. Ce fut des
tiques. Ce fut des classes d’où émanait la parole qu’émanait aussi la poésie . L’histoire nous montre, en effet, les deux grand
e, en effet, les deux grands genres entre lesquels se divise la haute poésie , le genre lyrique et le genre épique, comme appar
la classe sacerdotale, l’autre à la classe guerrière. Car toute vraie poésie a pour principe un sentiment religieux, la vénéra
quelqu’une des énergies de notre âme, voilà le point de départ de la poésie . Il n’y a poésie que là où le beau est à la fois
nergies de notre âme, voilà le point de départ de la poésie. Il n’y a poésie que là où le beau est à la fois le principe et le
la fois le principe et le but des actes de l’âme ; l’idée même de la poésie exclut celle de laideur, de haine, de critique, d
a poésie exclut celle de laideur, de haine, de critique, d’ironie. La poésie est née au sein des classes conservatrices de la
l’Orient, l’autre à toute la civilisation occidentale, nous voyons la poésie , comme la parole, comme la civilisation, émaner d
eurs, ceux que remplit l’élément ironique, ceux qui s’éloignent de la poésie pour s’approcher de la prose, existent néanmoins
Grecs qu’est née la critique comme y est née la démocratie. Dans leur poésie , cependant, le genre lyrique et l’épopée conserve
es sont viciées et dégradées sur des lèvres indignes ou inhabiles. La poésie lyrique, l’épopée, le drame héroïque, c’est-à-dir
iles. La poésie lyrique, l’épopée, le drame héroïque, c’est-à-dire la poésie elle-même, ont donc pris naissance au sein des cl
s qui a fait le premier son apparition, d’abord timide, au sein de la poésie , c’est la fable. L’apologue osa se montrer, mais
humains ; les héros et les dieux avaient seuls droit de cité dans la poésie . Pour faire servir la poésie au renversement de c
ieux avaient seuls droit de cité dans la poésie. Pour faire servir la poésie au renversement de ce qu’on avait adoré, pour don
destructions et de toutes les vengeances, arriver enfin à éclipser la poésie au sein de la poésie elle-même, comme les classes
utes les vengeances, arriver enfin à éclipser la poésie au sein de la poésie elle-même, comme les classes d’où il émanait écli
 ; la raillerie n’en reste pas moins éternellement le contraire de la poésie , et la poésie dérive des hautes régions de l’âme
e n’en reste pas moins éternellement le contraire de la poésie, et la poésie dérive des hautes régions de l’âme et de la socié
ncien des genres subalternes, celui qui est venu rompre l’unité de la poésie même au sein de l’Orient, l’apologue, critique d’
ire, voilà pour quelle part les classes populaires ont contribué à la poésie . Tout le reste sort des classes patriciennes. Mai
à la poésie. Tout le reste sort des classes patriciennes. Mais toute poésie , le genre comique comme les autres, suppose une l
nc une langue noble et une langue inférieure, comme il y a une grande poésie et une poésie vulgaire. Pourquoi faut-il qu’on so
noble et une langue inférieure, comme il y a une grande poésie et une poésie vulgaire. Pourquoi faut-il qu’on soit obligé de s
gaire. Pourquoi faut-il qu’on soit obligé de se servir du même mot de poésie pour désigner deux ordres de sentiments si opposé
ux ordres de sentiments si opposés ? Une éternelle guerre divisera la poésie sérieuse de la poésie légère, comme elle divise l
s si opposés ? Une éternelle guerre divisera la poésie sérieuse de la poésie légère, comme elle divise les âmes enthousiastes
ques. Un abîme les sépare ; mais dans la saine acception des mots, la poésie et la prose sont les deux revers de la même intel
de la pensée, entre les deux natures de l’homme. La prose a comme la poésie ses hautes et ses basses régions ; elle correspon
correspond à deux tendances aussi distinctes t’une de l’autre que la poésie religieuse et la poésie bouffonne. Dans son essen
nces aussi distinctes t’une de l’autre que la poésie religieuse et la poésie bouffonne. Dans son essence, la prose est le lang
le langage des vérités abstraites et de l’intelligence pure, comme la poésie est celui de l’âme humaine dans son ensemble et p
se est l’organe de la science acquise, expérimentale, extérieure ; la poésie est celui de la lumière intuitive, de l’inspirati
ême dans sa source et dans son principe générateur se confond avec la poésie  ; elles naissent toutes deux sur les plus hauts s
 ; là où s’opèrent nos communications avec Dieu. La science, comme la poésie , est fille de l’inspiration. Le besoin, l’expérie
ive de tous les grands faits sociaux. Mais, comme la parole, comme la poésie , comme toute organisation politique, la science é
otre temps se croient étroitement unies contre la religion, contre la poésie , contre le spiritualisme, et leur empire est déjà
prétexte de le colorer ; la prose elle-même s’est révoltée contre la poésie en lui déniant le privilège d’exprimer sous une f
ubtile, bien pédantesque au premier abord que celle des limites de la poésie et de la prose. Nous avons montré cependant que l
ur les autres. On ne sait plus où commence la peinture et où finit la poésie . La musique a la prétention tantôt de parler aux
ien moins qu’à détruire toute culture intellectuelle, tout art, toute poésie . Ce n’est pas l’orgueil de quelques-uns qu’elle h
e l’esprit humain. VI. Du respect comme élément d’inspiration. La poésie et le style au dix-huitième siècle I Les
st chez les individus et les nations une heure par excellence pour la poésie . La raison est éveillée, mais non révoltée ; l’au
x problèmes sociaux, nous rencontrons, à propos de style, d’art et de poésie , les mêmes questions morales, mais dégagées des i
n juste de la valeur du dix-huitième siècle en matière de style et de poésie , si nous avons apprécié sainement l’idée qu’il a
llement. En cherchant ce que sont devenus, au dix-huitième siècle, la poésie du Cid et l’éloquence des Oraisons funèbres, les
inspiration religieuse. C’est donc sur ces deux points seulement, la poésie , le style, que nous essayons d’apprécier la litté
ritiques français, c’est de savoir si on a le droit d’admettre que la poésie est quelque chose d’essentiel ; si elle existe en
e mouvement de la phrase, n’est pas la seule différence qui sépare la poésie de la prose. La plupart de nos théories sur ce po
çon plus ou moins directe, plus ou moins avouée, de cette idée que la poésie n’a pas d’existence essentielle, qu’elle est un s
orée à la rime et à la césure et s’évanouit avec elles. À nos yeux la poésie est un élément très positif des choses, aussi pos
itif des choses, aussi positif que l’électricité ou le calorique ; la poésie existe par sa propre vertu, et non pas en vertu d
pas prouvé, par cela même, qu’elle appartienne à l’ordre poétique. La poésie existe. Il paraît peut-être singulier d’entendre
écrivains qui ont disserté en France sur les matières littéraires. La poésie existe donc comme sentiment, et abstraction faite
abstraction faite des conditions de langage qui lui sont propres. La poésie est un état particulier de l’âme humaine, c’est l
re des choses et n’existe pas dans tous les objets. Ainsi, quoique la poésie abonde dans la nature, qu’elle puisse s’y mêler à
rt exposé de déterminer toutes les conditions nécessaires pour que la poésie existe dans les objets ; bornons-nous à développe
a définition qui est à la fois la plus complète et la plus vraie : la poésie est un état de l’âme ; elle correspond à un ordre
entiment religieux constitue l’âme dans l’état poétique. S’il y a une poésie indépendante du sentiment religieux, cette poésie
tique. S’il y a une poésie indépendante du sentiment religieux, cette poésie suppose cependant les principales conditions de l
une à l’homme religieux et au poète. Bien d’autres causes font que la poésie a sa source dans la religion, qu’elle en suit les
estinées, que tout ce qui porte atteinte à la religion ruine aussi la poésie , mais la cause fondamentale est cette première co
mais la cause fondamentale est cette première communauté d’idées. La poésie est donc un principe positif, indépendant des for
et qui ne consiste pas uniquement dans les formes du culte. Enfin la poésie est inhérente au sentiment religieux, et l’histoi
n la poésie est inhérente au sentiment religieux, et l’histoire de la poésie suit les phases de l’histoire de la religion.
général de la société plus ou moins favorable au développement de la poésie . Sans parler des conditions qui peuvent influer s
nous devrons chercher, en appréciant une époque au point de vue de la poésie , le caractère de cette époque sous le rapport de
thousiasme ; et l’enthousiasme est un des principes nécessaires de la poésie . Mais à défaut de l’enthousiasme, qui est le priv
ne société, nous demanderons au moins à une nation qui veut avoir une poésie le respect, le respect de tout ce que la nature,
st un avilissement ; l’homme libre peut seul pratiquer le respect. La poésie suppose une âme capable de respect ; c’est-à-dire
, comme état habituel du cœur et de l’intelligence, est mortelle à la poésie comme à la religion. Lors donc qu’en interrogeant
ns décider d’avance et à coup sûr que cette époque est contraire à la poésie . À aucune époque de l’histoire l’ironie n’a exerc
de juger la littérature du dix-huitième siècle du haut des lois de la poésie et de l’art, tant elle est étrangère à tout ce qu
hostile au sentiment religieux et dépourvu de respect, n’a pas eu de poésie . Tout le monde a fait des vers au dix-huitième si
ce une époque nouvelle, la critique ne peut rien accepter comme vraie poésie dans les innombrables rimes des contemporains de
s de Voltaire. V Une étroite connexité joint la substance de la poésie et le style poétique. La poésie peut exister en p
te connexité joint la substance de la poésie et le style poétique. La poésie peut exister en puissance indépendamment du style
tte importance de la forme, l’erreur de ceux qui n’admettent entre la poésie et la prose d’autre distinction que celle du styl
en parlant d’une œuvre d’art, statue, tableau, page d’éloquence ou de poésie , cette œuvre a du style ou manque de style, on ne
mirable par le style. Le mot de style est donc employé à propos de la poésie et des arts dans deux acceptions qui semblent opp
est nécessairement aussi pauvre en matière de style qu’en matière de poésie . Le dix-huitième siècle en est-il moins une grand
n de l’homme dont il a fait son Dieu. La gloire de l’art, celle de la poésie et du style, ne sont pas les seules gloires de l’
l n’y a pas eu dans le style la moindre puissance d’imagination et de poésie . Ce n’est pas seulement en leur créant une langue
une hiérarchie légitime ; la philosophie est le soutien naturel de la poésie et des arts, elle connaît leur rôle dans l’âme et
et dans l’histoire ; elle se glorifie de faire partie des lettres. La poésie et les arts grandissent toutes les fois qu’ils se
ons de son génie les lois éternelles avec lesquelles on doit juger la poésie et les arts, depuis Homère, Sophocle et Phidias j
ligé de confesser que le dix-huitième siècle est dépourvu d’art et de poésie . Mais la poésie devait jeter encore un vif éclat
r que le dix-huitième siècle est dépourvu d’art et de poésie. Mais la poésie devait jeter encore un vif éclat sur la langue fr
rir le jeune homme de la substance plus généreuse que recèle la vraie poésie . Aux dépositaires de la tradition religieuse, aux
de la personne intellectuelle et morale. On ne contestera pas que la poésie , que l’histoire, que la morale, que la théologie
plus aimable. Nous ne ferons pas ici un titre exclusif aux arts, à la poésie , d’éveiller dans l’âme le sentiment du beau et d’
tion que présentent les faits de la psychologie, de l’histoire, de la poésie , tout ce qui est le théâtre d’action de l’âme hum
rté morale. Un homme formé dans l’étude des belles-lettres, nourri de poésie , de philosophie, d’histoire, constamment tenu en
é un peu partout ; mais qui leur a fourni leur état-major ? est-ce la poésie ou la science ? N’ont-ils pas enrôlé surtout dans
agissent un peu vis-à-vis des lettres avec l’orgueil des parvenus. La poésie et les études littéraires, le grec, le latin, la
us faisant vivre de compagnie avec les hommes de tous les siècles, la poésie et l’histoire érigent en nous le type de l’homme
ns jeune, moins simple, moins universel que l’ordre où se renferme la poésie antique. Les formes sont plus abstraites, les exp
imaginations. Tout ce qui provient du génie des anciens, langue, art, poésie , est plus spontané, plus naturel, et par là plus
el, et par là plus universellement humain que les œuvres modernes. La poésie allemande, la poésie espagnole, ont avant tout un
iversellement humain que les œuvres modernes. La poésie allemande, la poésie espagnole, ont avant tout une valeur nationale. L
est dans la généralité des sentiments qu’elle exprime. Ce mérite, la poésie antique nous le présente à un degré encore plus é
côté de la naïveté et de l’enthousiasme, mais l’enthousiasme, dans la poésie grecque, est avant tout celui de la raison. Si vi
atins que l’on déclare surannés, tant que l’on pourra juger encore la poésie , l’art, la philosophie moderne à la lueur d’Athèn
es Latins. Sans doute, notre admiration n’est refusée à aucune grande poésie moderne. Nous relirons avec enthousiasme Dante, S
et de fantaisie en atténuait la violence. Il y a dans Aristophane une poésie indépendante de son ironie. La satire d’Horace, f
lles que le christianisme et le génie gaulois ont introduites dans la poésie . L’esprit railleur et narquois sont un vieil apan
n âge ; l’ironie classique est directe, sans mélange de fiction et de poésie . Au moyen âge, le christianisme, tout en donnant
s instincts inférieurs et des sentiments élevés, de la prose et de la poésie , contraignit, par la prédominance qu’il accordait
part, au moyen âge, comme le sentiment religieux, la foi, l’amour, la poésie en un mot, ne peut jamais être complètement absen
ronie. L’antagonisme entre la chair et l’esprit, entre la prose et la poésie , est ici franc et déclaré. En face des chevaliers
ième siècle une œuvre bien plus puissante, bien plus nationale que la poésie de Régnier ; au dix-septième, les Provinciales la
sera, même dans les vers, que de la prose pure, sans aucun mélange de poésie . Arrivée à Voltaire, l’histoire de l’ironie s’arr
excelle particulièrement. Quel que soit le rang qu’on assigne à notre poésie sérieuse, la supériorité de notre comédie est inc
même chose que nous le faire aimer. Pour être acceptée dans la haute poésie , l’ironie doit se combiner avec l’admiration et l
e l’esprit de négation et de sceptique ironie. V Les arts et la poésie , dans leurs peintures les plus sublimes et les pl
de ces sentiments correspond à une des formes de la douleur. Dans la poésie du panthéisme, aux yeux duquel il ne peut y avoir
égorie rangerons-nous la satire de Boileau ? Employer la langue de la poésie à châtier de petits ridicules littéraires, des tr
aser une mouche. Mais la satire de Boileau est un genre qui n’a de la poésie que la forme du vers. Boileau fait d’ailleurs tou
tiques ont fréquemment employé de nos jours l’énergique langage de la poésie . Il faut le dire, bien des torrents de fiel, et d
colère, la mélancolie. L’art reproduit ces divers sentiments dans la poésie comique, dans la poésie satirique et dans un troi
L’art reproduit ces divers sentiments dans la poésie comique, dans la poésie satirique et dans un troisième genre à qui nous n
e à qui nous ne savons pas trouver de nom, quoiqu’il soit propre à la poésie de notre siècle ; poésie triste et rêveuse, qui r
s trouver de nom, quoiqu’il soit propre à la poésie de notre siècle ; poésie triste et rêveuse, qui reflète le mal dans les la
l’une suit le courant du rire, l’autre celui de la mélancolie. Cette poésie de Chateaubriand, de Lamartine, de Victor Hugo, d
e l’avenir que les sceptiques railleurs du dix-huitième siècle. Cette poésie pourtant est déjà religieuse, nous la dirons même
ne sert qu’à donner un relief plus vigoureux à l’image de la beauté, poésie sublime dont la tristesse est une source d’ineffa
iments sympathiques une expression plus poignante, à la tête de cette poésie du dix-neuvième siècle se place la grande figure
e Don Juan nous apparaît, plus que celui de René, comme le type de la poésie mélancolique de notre temps, parce qu’il appartie
inféconde sort comme une aube humide de larmes et déjà rayonnante la poésie de Byron, muse enthousiaste et pleine d’amour, qu
ns les ombres. Mais ces ombres du doute qui ont entouré au berceau la poésie du dix-neuvième siècle se dissiperont ; dès sa na
œuvres d’un caractère si complexe qui sont propres à l’époque et à la poésie modernes, et qu’on a désignées d’abord sous le no
breux dérivés. Comment donc le christianisme, en introduisant dans la poésie le principe mélancolique, aurait-il engendré en m
les connaissances humaines. Le panthéisme oriental admettait dans sa poésie ces représentations combinées du beau et du diffo
peintures physiques des peintures morales, les arts plastiques de la poésie . Dans les arts de la forme, dans tout ce qui repr
rôle dans l’art antique, les Grecs ont les premiers introduit dans la poésie la peinture de la difformité morale, en l’isolant
mps chrétiens, l’ont si bien compris, que dans la peinture et dans la poésie le rire est devenu le trait caractéristique de l’
’ironie classique, le grotesque du comique, c’est d’abord que dans la poésie moderne, dont M. Victor Hugo voit avec raison le
iquement horribles comme nos démons du moyen âge. D’un autre côté, la poésie classique est impitoyable pour ses types comiques
e pas même l’ombre d’une vertu, ce personnage fût-il Socrate. Dans la poésie moderne, au contraire, dans Shakespeare, par exem
contredit les grossiers intérêts ; c’est la religion, la liberté, la poésie , toute distinction que l’on déteste, parce qu’on
spect, de sympathie, d’enthousiasme ; c’est l’œuvre, en un mot, de la poésie . IX. De la tradition française en littérature
tout armées du cerveau rayonnant de la Grèce. Glorieux attribut de la poésie  ! tandis que les plus grandes choses entre celles
par les siècles ; ni l’espace ni le temps ne limitent l’action de la poésie . Avec quelle conscience, avec quel amour, devons-
de la parole, toute littérature affecte deux formes différentes : la poésie et la prose. Chacune de ces deux formes correspon
rature par rapport à ce double élément de la nature humaine, c’est la poésie qui nous apparaît bien vite comme dérivant du sen
e aptitude plus prononcée pour servir d’interprète à la prose ou à la poésie . À laquelle de ces deux formes la langue français
ses caractères généraux, paraît-elle le plus favorable ? Est-ce à la poésie  ? La poésie est la forme par excellence de la pen
res généraux, paraît-elle le plus favorable ? Est-ce à la poésie ? La poésie est la forme par excellence de la pensée, parce q
mant dans les limites du fini les idées infinies qui sont en Dieu. La poésie , qui s’efforce en manifestant l’idée de la revêti
l’antiquité lui donna, car c’est sous la forme la plus analogue à la poésie que se manifeste l’intelligence divine. Dieu a ré
image, est la pensée de Dieu réalisée, c’est l’acte par excellence de poésie . Le genre de poésie qui s’exprime par le langage,
de Dieu réalisée, c’est l’acte par excellence de poésie. Le genre de poésie qui s’exprime par le langage, la poésie parlée, p
llence de poésie. Le genre de poésie qui s’exprime par le langage, la poésie parlée, peut être considérée à son tour sous deux
’elle revêt, dans l’idée et dans l’expression ; il y a, en un mot, la poésie en elle-même et la versification. En laissant de
ion de savoir jusqu’à quel point la versification est nécessaire à la poésie , nous nous bornerons à constater que chez tous le
poésie, nous nous bornerons à constater que chez tous les peuples la poésie et le vers ont toujours paru destinés à s’unir.
ue. Si la versification a besoin d’une langue accentuée et sonore, la poésie elle-même s’accommode difficilement d’une langue
sser à l’infini du sentiment en excluant le vague de l’expression. La poésie vit d’idéal ; l’idéal, essentiellement divin, ne
ues que les œuvres qui réveillent en nous le sentiment de l’idéal. La poésie doit écarter un peu le voile qui nous cache le ci
ini : et cette part d’indéfini est nécessaire à la vraie, à la grande poésie . Or la langue française ne laisse jamais rien à l
e l’infini ; son génie sera souvent rebelle au vrai poète. Mais si la poésie , quant à son essence, réside dans l’inexprimable
pour désigner cette manière d’exprimer la pensée qui est autre que la poésie , c’est que l’éloquence est l’état le plus élevé,
puissance de la prose. Cette distinction n’exclut point l’idée que la poésie peut se manifester autrement que par les vers, et
ers, et que la prose s’empare souvent du rythme plus particulier à la poésie . Toujours est-il qu’il existe une différence radi
dicale, une différence de fond et non pas seulement de forme entre la poésie et la prose, que nous appelons aussi l’éloquence.
prose, que nous appelons aussi l’éloquence. L’éloquence diffère de la poésie par le but, par la source, par les moyens. La poé
ce diffère de la poésie par le but, par la source, par les moyens. La poésie habite une sphère contemplative, elle s’inspire d
celui de l’idée pure. Aussi l’éloquence relève plus de la volonté, la poésie plus de l’inspiration. Cette distinction, qui exi
de l’inspiration. Cette distinction, qui existe dans l’essence de la poésie et de la prose et qui se manifeste à l’extérieur
té incomplète et comme le simple squelette de la vérité. L’art de la poésie est plus parfait ; sa langue procède d’une façon
n matérielle, où la forme n’existe qu’avec la vie et le mouvement. La poésie procède dans son langage par figures ; c’est l’un
ge par figures ; c’est l’union de l’idée et de l’image qui donne à la poésie ce caractère de réalité, et qui l’élève au-dessus
’humanité, la langue vulgarisatrice, la langue universelle, ce fut la poésie  ; aujourd’hui cette universalité est l’attribut d
t qu’elle porte dans cette absence même des qualités nécessaires à la poésie toutes les conditions actuelles de l’universalité
e notre littérature est le mieux reconnue, au dix-huitième siècle. La poésie des deux siècles classiques donne au premier rang
ral. Leur œuvre n’est jamais une œuvre de pure philosophie ou de pure poésie , mais plutôt une œuvre d’éloquence didactique. No
conserve notre littérature se rencontre au plus haut degré dans notre poésie . Si la France du dix-septième et du dix-huitième
en trouver des preuves dans les vers qu’elle nous a laissés ; mais sa poésie n’en a pas de traces ; le grand culte de ses poèt
res réalités ; aussi le cœur humain est-il la principale source de la poésie , quoiqu’elle ait deux autres éléments nécessaires
l’homme et Dieu, agissent à la fois sur chaque artiste, et que toute poésie , pour être complète, doit attester leur triple in
humain sur le sentiment du monde invisible et de la nature. Dans leur poésie , consacrée tout entière au fini, le ciel et la te
me et confisquer son activité au profit de la contemplation. Ainsi la poésie française, comme la poésie grecque et latine, s’a
té au profit de la contemplation. Ainsi la poésie française, comme la poésie grecque et latine, s’agite éternellement dans le
i, comme nous le pensons, que des deux faces de la pensée humaine, la poésie et la prose, l’une s’adresse à l’infini, l’autre
e français avait une autre œuvre à faire qu’une œuvre d’art pur et de poésie , il était chargé d’éclairer les principes fondame
portance des œuvres modernes. Il est certain que notre époque a vu la poésie française s’enrichir de tout un monde d’idées qui
nous a fait passer de la philosophie des encyclopédistes à la grande poésie lyrique du dix-neuvième siècle. Quelles espérance
. En accordant notre adhésion à la plupart des idées nouvelles sur la poésie et sur les arts, ne cessons pas d’étudier les œuv
civilisation tout entière, qui l’a adoptée comme la sienne. X. La poésie et l’industrie. — L’art devant le suffrage univer
plus modeste des miracles qu’on nous annonce. Sous cette formule : La poésie et l’industrie, nous avons entendu éclater les pl
Hugo, qui suppriment la pensée au profit de l’image, et réduisent la poésie à n’être plus qu’une impuissante écolière de la p
ai mouvement religieux de l’humanité, nous verrons surgir en effet la poésie de l’industrie, car la poésie dérive nécessaireme
manité, nous verrons surgir en effet la poésie de l’industrie, car la poésie dérive nécessairement de la religion. En effet, a
royons les visions apocalyptiques des apôtres de l’avenir, la vieille poésie , celle qui nous entretenait de l’âme, de ses rela
és l’homme se vêtit, mange, et de quels meubles il est entouré, cette poésie à la fois enfantine et décrépite n’existe plus qu
nt sur ses métaphores éclopées de luth, de harpe et de lyre. La vraie poésie , la poésie du progrès, ne chante pas, elle parle
métaphores éclopées de luth, de harpe et de lyre. La vraie poésie, la poésie du progrès, ne chante pas, elle parle et ne s’acc
uages de carton relégués dans les décombres avec le spiritualisme. La poésie de l’avenir est éclose dans la chaudière de Papin
tance, en la discutant sérieusement, à cette prétendue création d’une poésie nouvelle issue du progrès industriel ; mais, comm
à transformer, ou seulement à élargir la sphère poétique. 1 La poésie n’est étrangère à rien de ce qui est humain, à ri
re de tous ses sentiments, de toutes ses idées, de tous ses rêves. La poésie qui laisserait une seule de ces trois grandes réa
ndes réalités en dehors du cercle de ses inspirations serait donc une poésie incomplète ; elle ne saurait même exister comme p
erait donc une poésie incomplète ; elle ne saurait même exister comme poésie si cette omission était absolue. La vraie poésie
t même exister comme poésie si cette omission était absolue. La vraie poésie tient compte à la fois de ces trois éléments et s
s et les richesses non moins immenses du cœur humain. Mais jamais une poésie , jamais l’art d’une époque sérieuse, et même une
urs nous donner tour à tour pour la condition unique et suprême de la poésie . Or, si grande que soit sa place dans notre socié
nes et dans le monde des idées. Avant de proclamer qu’on a trouvé une poésie toute neuve, il faut prouver qu’on a découvert un
t, n’est-elle pas aussi vieille que l’humanité ? Nous ajouterons : la poésie de l’industrie, cette grande découverte du matéri
mière charrue ; il n’y a de neuf en elle que la prétention d’être une poésie à part, d’avoir son importance en dehors et même
res ordres d’idées, d’être à elle seule un nouveau monde poétique. La poésie de l’industrie, dans les limites du bon sens esth
s limites du bon sens esthétique et moral, est contemporaine de toute poésie , contemporaine du Ramayana et de l’Iliade. Qui pe
a dépeint ses héros faisant rôtir les viandes de leurs festins, cette poésie de l’Industrie ne se reproduit pas dans chacun de
tantes fonctions de l’homme, et par conséquent les vrais sujets de la poésie , sont les travaux qu’il accomplit en vue du mieux
le romantisme, reconnaissons en lui un légitime renouvellement de la poésie française. Le temps a sans doute mûri, modifié en
ateaubriand, de Lamartine et de Victor Hugo. Osons le dire encore, la poésie française a été renouvelée par le Génie du christ
et les relations des hommes entre eux restent les grands objets de la poésie , nous l’admettons sans conteste ; mais on nous ac
ntiment de la nature, sous toutes ses formes, a droit de cité dans la poésie , qu’il en est une partie essentielle, comme la na
ble des choses. Or, que le sentiment de la nature fût absent de notre poésie avant Chateaubriand et Lamartine, c’est ce qu’auc
il était inconnu, c’était donc véritablement la renouveler, créer une poésie nouvelle. II L’industrie peut-elle être le
nt ? est-ce là un ordre d’idées sérieusement poétique, essentiel à la poésie  ? est-ce enfin un monde tout nouveau pour elle ?
à ce sujet l’histoire littéraire. L’industrie a toujours tenu dans la poésie une place, mais, comme il est juste, une place pr
réellement la grandeur et la beauté de l’homme, et par conséquent sa poésie  ; ils accordaient aux fonctions industrielles seu
té plus considérable, c’est que l’industrie ne comportait pas plus de poésie . On va nous faire observer que ce domaine a été d
révolution toute neuve en littérature que l’on prétend faire avec la poésie de l’industrie, c’est moins ou c’est plus, c’est
en réalité la valeur esthétique du monde industriel, sa légitimité en poésie . Et d’abord, historiquement, c’est un fait bien r
’est l’industrie elle-même qui, comme la science, s’est séparée de la poésie en grandissant, s’est peu à peu dépouillée de tou
lleux qu’elle nous promet, arrivera peut-être à supprimer l’art et la poésie , à les remplacer dans les jouissances des hommes
même un objet important de ce que l’esprit humain a toujours nommé la poésie  ; elle devient, au contraire, de jour en jour plu
étique et la vraie notion du beau, en un mot à tenir sa place dans la poésie . Que les divers instruments et les divers travaux
sée ? C’est que l’art tout entier, statuaire, peinture, architecture, poésie , nous pourrions ajouter politique, philosophie, i
vapeur sur un chemin de fer ? On objectera peut-être en faveur de la poésie des constructions colossales, des machines qui mu
industrielle ? C’est une question que nous examinerons à propos de la poésie proprement dite ; mais, dans les arts plastiques,
eau qui est la règle suprême. L’idée de l’infini est du domaine de la poésie et de la musique ; la peinture, la statuaire, l’a
ent leur beauté dérivant de la beauté de l’homme lui-même. Il y a une poésie dans le labour à la charrue, dans la moisson à la
tant plus l’action principale, son rôle disparaissant tout à fait, la poésie disparaît avec lui. L’industrie des machines ne p
des œuvres d’art. III Mais nous n’avons pas oublié que c’est la poésie de l’industrie qui est en question, plus spéciale
us spécialement que sa valeur au point de vue des arts plastiques. La poésie est sans doute, un autre ordre que celui des arts
ession du beau moral, qu’il serait nécessaire de consigner ici. Si la poésie du monde industriel ne réside pas dans l’élégance
astique, sur l’industrie primitive, l’ont-elles regagné du côté de la poésie proprement dite, c’est-à-dire dans le monde de l’
l’ouvrier la beauté sculpturale des gestes et des attitudes par cette poésie intérieure qui naît de la conscience d’une plus g
z vive pour faire oublier au poète tous ces motifs usés de l’ancienne poésie , la peinture de l’homme moral, la contemplation d
bienfaits sur lesquels devrait reposer cette brillante promesse d’une poésie toute jeune et toute féconde, née du progrès maté
ui ont réservé une besogne purement mécanique, sans imagination, sans poésie , tranchons le mot, abrutissante. L’homme, pour pr
é, votre activité, sont supprimées. Singulière façon de développer la poésie dans l’âme humaine ! Calculez, en outre, les effe
e l’initiative personnelle, l’une des sources les plus fécondes de la poésie . Quelque jour, en face de ce nouvel univers mécan
rueux engins qui doivent susciter en nous l’inspiration poétique ? La poésie jaillira-t-elle d’un nouveau sentiment de l’infin
re ? Ce n’est pas, je le suppose, de la terreur qu’on fait dériver la poésie de l’industrie. D’ailleurs, si puissante, si giga
menses créations industrielles. Est-ce de l’admiration que surgira la poésie nouvelle devant ces êtres merveilleux que le géni
onnée à l’instrument de bois et de métal. Je vois donc, au lieu d’une poésie nouvelle issue du monde que l’industrie a créé, l
usines mêmes et de la sphère d’action immédiate de l’industrie que la poésie qui lui est propre doit sortir, c’est peut-être d
gesse, la beauté, le bon vouloir universel, l’âge d’or, en un mot, la poésie de cet âge d’or sera la poésie de la paix, de la
r universel, l’âge d’or, en un mot, la poésie de cet âge d’or sera la poésie de la paix, de la sagesse, de la beauté, c’est-à-
nde, quoique très rares dans tous les temps ; ce ne sera donc pas une poésie particulière à l’industrie, mais l’antique, l’éte
as une poésie particulière à l’industrie, mais l’antique, l’éternelle poésie du spiritualisme, celle que vous déclarez suranné
cement d’une morale et d’une politique nouvelles ; mais, si le mot de poésie conserve le sens qu’il a toujours eu dans les lan
langues humaines, comment imaginer que quelque chose d’analogue à la poésie puisse naître d’un pareil état des esprits ? Si q
e à la poésie puisse naître d’un pareil état des esprits ? Si quelque poésie fermente au contact de l’industrie moderne, au so
l’industrie moderne, au souffle de l’esprit qu’elle a créé, c’est la poésie ardente et sombre de Dante ou de Juvénal, c’est l
engeresse qui se lève pour flageller les lâchetés et les insolences ; poésie très ancienne dans le monde, aussi vieille, hélas
urs yeux morte et ensevelie, que veulent exhumer les inventeurs de la poésie de l’industrie : leur entreprise est plus diffici
ections de l’âme, — de donner le piston et l’hélice pour moteurs à la poésie . V Des aberrations du même genre, en matièr
ont suscité dans quelques esprits agités et confus l’invention d’une poésie de la science à côté de la poésie de l’industrie.
agités et confus l’invention d’une poésie de la science à côté de la poésie de l’industrie. Pour ne pas se perdre en redites
de son autonomie ! Ainsi, depuis l’Inde, l’Égypte et le moyen âge, la poésie n’a cessé d’être la voix des grands sacerdoces qu
n où elles subiront tout à fait le joug de l’industrie mercantile. La poésie et les lettres auront plus de dignité ; elles ont
sert à formuler les combinaisons de la matière inerte. Si la vieille poésie est destinée à périr comme vous le dites, elle pé
re lyre à vous : allez, mécaniciens, faites siffler la locomotive. La poésie de la science est donc une invention du même ordr
. La poésie de la science est donc une invention du même ordre que la poésie de l’industrie ; elle atteste une ignorance absol
et des vraies conditions de la science et des vraies conditions de la poésie . Mais, dans ces projets d’envahissement de l’art
tière, c’est l’appétit sensuel qui demande la suprématie du monde. La poésie est le couronnement de l’édifice spiritualiste et
verses, et qui s’est exprimée dans les lettres par cette formule : la poésie de l’industrie. Jadis, sous le règne du sentiment
muns. L’abeille et le castor sont de merveilleux industriels. Mais la poésie est l’attribut exclusif de l’homme, parce qu’il y
de l’intelligence. L’industrie se soucie fort peu de philosophie, de poésie et de morale ; elle a laissé toutes ces voix éloq
tère d’un élément de droit, par l’invention d’un principe nouveau. La poésie restera la poésie, c’est-à-dire une œuvre morale 
de droit, par l’invention d’un principe nouveau. La poésie restera la poésie , c’est-à-dire une œuvre morale ; l’industrie rest
nte est renvoyé à l’antichambre. C’est ce qui doit se passer entre la poésie , c’est-à-dire la personne morale, et les arts méc
les pionniers de la société humaine. L’industrie, voulant devenir la poésie , n’est qu’une servante impertinente qui s’envelop
y devient de plus éminent, une royauté, une idole, tout, excepté une poésie . Que les poètes le sachent donc et ne perdent pas
es jouissances mécaniques ? Quand il serait vrai que la pure et noble poésie , cette antique poésie qui, au fond, est restée la
ues ? Quand il serait vrai que la pure et noble poésie, cette antique poésie qui, au fond, est restée la même de l’Iliade à la
ulière que nous imposons à nos tragédies. Chez les autres peuples, la poésie ne porte pas toujours sa conclusion morale et n’a
défait et refait les œuvres de ses mains ! Il n’y a pas au monde une poésie plus héroïque, plus enthousiaste que celle de la
tous les peuples, on retrouve cette contradiction si naturelle de la poésie héroïque et de la poésie railleuse, de la tragédi
rouve cette contradiction si naturelle de la poésie héroïque et de la poésie railleuse, de la tragédie et de la comédie. Ces d
n’apparaissent dans un antagonisme aussi absolu ; nulle part la haute poésie n’est marquée plus profondément du sceau de l’ent
Ce noble type du génie national réunissait toutes les grandeurs de la poésie , de la religion, du patriotisme et du malheur. Et
émeut ; et, de nos jours encore, quand l’histoire, la religion et la poésie ont restitué son auréole divine à cette rédemptri
est pas une vile multitude, c’est le talent, c’est le génie, c’est la poésie elle-même qui viendront souffleter sur ces nobles
lle-même qui viendront souffleter sur ces nobles joues l’héroïsme, la poésie et la beauté. III De telles contradictions
gers que courent dans une mêlée semblable la vraie morale et la vraie poésie , reconnaissons que cette activité en des sens si
par leur parenté avec la religion que tous ces actes d’héroïsme et de poésie sont devenus si souvent, comme la sainteté elle-m
gaulois. Dès la fin du douzième siècle elle a pris pied dans la haute poésie  ; elle ne s’y introduit plus furtivement ; elle a
qui signale avec plus de célébrité que de valeur réelle la fin de la poésie du moyen âge. L’allégorie, cette ingénieuse et en
st achevée par Jehan de Meung, au moment où Dante élevait à la grande poésie du moyen âge son seul monument éternel. Avec le b
ines pour distinguer ce double courant d’enthousiasme et d’ironie, de poésie et de critique, dont la coexistence et la lutte s
ème siècle, que l’ancienne rhétorique fait dater l’avènement de notre poésie . La prose s’épanouit en même temps ; elle est déj
stoire de Commynesn. Entre Villon et Malherbe, entre l’éclosion de la poésie et son premier vol à grandes ailes, tout un siècl
onséquent une époque de critique et d’ironie. Villon y prélude par sa poésie cynique, sensuelle, railleuse, quoique passagèrem
essais de cette école, pour qui on a été si souvent injuste, toute la poésie qui va de Villon à Malherbe est marquée du cachet
puissantes et plus poétiques que la sienne. Mais ce n’est pas dans la poésie qu’il faut chercher en France le grand courant de
dans son cynisme ce que Voltaire n’atteignit jamais dans le sien : la poésie . Son étrange création doit survivre, elle a survé
r chrétien, c’est un Père de l’Église, c’est Bossuet. Le prince de la poésie , c’est un moraliste héroïque, c’est Corneille. Le
le formidable drame, dans l’épopée inattendue qui couronne cet âge de poésie libertine et de railleuse philosophie. Cette nobl
phie, l’inspiration rentre dans la littérature, et nous retrouvons la poésie . À considérer dans leur ensemble les œuvres du de
s élevées, à l’esprit religieux et libéral, aux formes diverses de la poésie et de la foi, c’est, en un mot, tout ce que le di
sme et le prosaïsme bourgeois contre tout symptômes de religion et de poésie . Les lazzi d’un joyeux gamin y peuvent suffire su
siècle à travers 1810, c’est le réalisme. Précieuse conquête pour une poésie de suffrage universel ! Il y a dans la multitude
t ouvert les portes de l’Université ; à côté d’eux, les maîtres de la poésie  ; et je suis heureux de confondre aujourd’hui dan
ique ne s’efface devant l’œuvre même d’Alfred de Musset, devant cette poésie , histoire et portrait de toute une génération ? Ô
brillant et le plus solide entre l’œuvre lyrique de notre temps et la poésie facile du siècle dernier. C’est là, en effet, ce
front plus nettement écrite sa filiation toute française. Si dans sa poésie , comme dans certains tissus éclatants, quelques f
succès d’Alfred de Musset auprès de ces générations qu’enflammait la poésie , et de sa popularité dans un temps où celle de la
nflammait la poésie, et de sa popularité dans un temps où celle de la poésie semble décliner. Il eut ce rare et singulier bonh
es, on ne se cache pas de les ouvrir, ces pages si passionnées. Cette poésie délicate, la licence vulgaire s’en empare quelque
loire plus facile en renouvelant l’esprit littéraire et le goût de la poésie  ? Quand parut Alfred de Musset, les lettres prése
s toutes nouvelles, la plus imprévue et la plus éclatante, c’était la poésie . Déjà Chateaubriand avait rouvert aux imagination
le dix-huitième siècle on pouvait croire impossible, la gloire d’une poésie lyrique. Avec quel enivrement pour bien des âmes,
rides nomenclatures sous le nom de descriptions, avaient tenu lieu de poésie aux imaginations desséchées. La France accueillit
e de notre temps. Combien d’autres voix aimées apportèrent alors à la poésie leur accent original ! Vous les connaissez, messi
rie, Alfred de Musset a disparu le premier. Il était venu rendre à la poésie française ces cordes légères qui lui donnaient ja
rtant alors un peu oubliée, l’esprit qu’il venait réconcilier avec la poésie nouvelle. L’esprit éclatait dans ses premières pa
contemporains. On ne saurait copier la spontanéité et la jeunesse. Sa poésie est jeune, non pas seulement pour avoir été l’œuv
ies et de Nouvelles en prose, où l’on retrouve tous les mérites de sa poésie . C’était pendant les années où le roman jetait so
ignait-il pas d’une âme aussi fière, aussi nationale que la brillante poésie de sa chanson du Rhin allemand ? Mais il gardait
e indifférence, tous les enthousiasmes sévères ; il est entré dans la poésie avec toutes les grâces hardies, avec toute l’impé
s à redescendre la pente stérile de la licence et de l’ironie, que la poésie contemporaine, dès son premier vol, avait hauteme
e noble souci de la vérité morale qui survit aux passions et à qui la poésie ne saurait survivre. 1. Confessions de saint
5 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »
le est un talent très exercé. Mais, franchement, la destination de la poésie , ce dictame des cœurs souffrants et cette volupté
« Gœthe traita en général l’enthousiasme — (l’enthousiasme, c’est la poésie  !) — comme quelque chose de donné… comme une étof
eau ! Inutile sacrifice, du reste, au génie matériel de ce temps ! La poésie de Banville ne lui porte pas bonheur. Charles Ass
s choisi pour éclairer cette question de la mort des lettres et de la poésie dont nous sommes menacés chaque jour un peu plus.
ler que la gloire de ses poètes… et le mal est bien grand, puisque la poésie comme l’entendent Banville et son école ne peut c
merveilleux du plat sur lequel elle était servie. Décapitation de la poésie , immolation de l’âme ; profanation,  abaissements
es devant les Noirs ! II On s’étonnera peut-être de ce titre de Poésies complètes, sous lequel l’éditeur Poulet-Malassis
de leurs propres mains dans ce titre solennel et un peu funéraire de Poésies complètes, qui implique la fin de leurs travaux e
à des indigences qu’à des abus de facultés, qui sait ? l’heure de la poésie , de la vraie poésie, qui n’a pas sonné pour Banvi
’à des abus de facultés, qui sait ? l’heure de la poésie, de la vraie poésie , qui n’a pas sonné pour Banville, sonnera peut êt
comme l’Histoire, et qui, pour l’instant, tient en sa possession les poésies complètes et avouées de Banville, en d’autres ter
i de Victor Hugo ! Comme Vacquerie, il est vrai, Banville continue la poésie de Victor Hugo ; mais il ne la fait ni délirer ni
ort pour sa gloire, c’est de venir dix ou vingt ans trop tard dans la poésie collective de son temps, nous montre, à travers l
Elles meurent justement parce qu’elles sont des écoles, parce que la poésie collective, la poésie analogue, qui se tient et q
nt parce qu’elles sont des écoles, parce que la poésie collective, la poésie analogue, qui se tient et qui se ressemble par un
e ressemble par une communauté de parti pris ou de doctrines, est une poésie qui s’épuise vite, — les hommes de talent qui se
qu’ils se donnent, n’étant pas de force à la renouveler. C’est que la poésie collective n’est pas la vraie poésie. Assurément,
ce à la renouveler. C’est que la poésie collective n’est pas la vraie poésie . Assurément, des facultés poétiques d’un ordre tr
mais elles s’y fourvoient toujours un peu et s’y diminuent. La vraie poésie , surtout dans ce temps d’extrême civilisation, es
volonté (cette chose qu’on a fait entrer depuis quelque temps dans la poésie ), peut obtenir et nous donner du Ronsard, du Word
monotonie ! Les influences de la peinture et de la statuaire, qu’une poésie sans idées prend pour une fontaine de Jouvence et
t les mêmes couleurs qu’on y voit toujours. Il est froid parce que sa poésie ne vient jamais d’une idée qui lui appartienne, d
ttrés, et même nul ?… Regardez ce qui se trouve au fond de toutes les poésies contemporaines, et ôtez-le des poésies de Banvill
e trouve au fond de toutes les poésies contemporaines, et ôtez-le des poésies de Banville, et vous allez voir ce qui va rester 
les tableaux décrits, depuis Rubens jusqu’à Watteau, c’est-à-dire la poésie ravalée jusqu’à n’être plus qu’un daguerréotype ;
dont il a lu et admiré les vers. Voilà comment il sent et réalise la poésie . C’est une imagination réverbérante, mais non féc
Banville, il passerait peut-être pour un grand poète ; car il est une poésie générale qui meurt avec toute époque et qu’on imp
es mots ! IV Des sons et des mots, c’est là, en effet, toute la poésie de Théodore de Banville. Les Œuvres complètes qu’
le même limeur, et, disons plus en disant moins : le même ouvrier. Sa poésie , quelque nom qu’elle porte : Cariatides, Stalacti
tides, Stalactites, Erato, Sang de la coupe, etc., n’est jamais de la poésie sentie ou pensée ; mais c’est de la poésie peinte
, etc., n’est jamais de la poésie sentie ou pensée ; mais c’est de la poésie peinte ou sonore, et encore plus sonore que peint
se émue et puissante, intimement puissante, qui s’appelle un livre de poésie pour les esprits mâles et bien faits, même quand
it Diderot, un matérialiste, mais qui n’avait pas la conception de la poésie de Banville, — quand on ne pense qu’à la langue e
t indiquent un affermissement dans la manière de l’auteur. Puisque la poésie est une forge, il est devenu forgeron, et il s’es
rouvé une couronne et qui en faisait un berceau ? 14. Odelettes ; Poésies complètes (Pays, 22 novembre 1856 ; 1er novembre
6 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »
Belmontet55 Un livre de poésies , annoncé seul dans un bulletin bibliographique ex
ècle, vers la prose, qui est l’action dans la pensée écrite, comme la poésie en est la contemplation ou le rêve, nous n’avions
lumineux, à la gorge teinte de la pourpre éclatante de son cœur : la Poésie , meurt, étouffé sous le large pouce de ces intérê
ligences… Seulement, s’il y avait à faire une exception en faveur des poésies sur lesquelles les reflets d’un enthousiasme sinc
s en faveur de celles qui s’étoilent d’un nom glorieux et s’appellent Poésies de l’Empire 57? Quel que fût le poète, en effet,
assez, pour la gloire d’un homme, de monter et de se maintenir ! Les Poésies de l’Empire, qu’est-ce à dire, sinon les poésies
e se maintenir ! Les Poésies de l’Empire, qu’est-ce à dire, sinon les poésies d’un temps qui fut tout poésie, d’un temps que la
l’Empire, qu’est-ce à dire, sinon les poésies d’un temps qui fut tout poésie , d’un temps que la raison sans doute peut juger p
édie, a su faire également couler ! Tel fut l’Empire, et telle est sa poésie , ou, pour mieux parler, telle est, jusqu’à ce jou
ie, ou, pour mieux parler, telle est, jusqu’à ce jour, la plus grande poésie du xixe  siècle. Belmontet, qui l’a bien compris,
t, qui l’a bien compris, nous dit dans la préface de son livre que la poésie des civilisations comme la nôtre ne doit plus êtr
comme la nôtre ne doit plus être que sociale, et que les temps de la poésie individuelle sont révolus. N’est-ce pas un peu lé
ne pouvons réellement guères accorder que le chant du cygne, pour la poésie individuelle, soit définitivement chanté ! La poé
u cygne, pour la poésie individuelle, soit définitivement chanté ! La poésie individuelle ne doit pas plus périr que l’âme de
montet s’était contenté de nous dire qu’à côté des inspirations de la poésie individuelle il y avait, grâce à l’Empire et aux
nirs  qu’il a laissés dans la mémoire des hommes, une autre source de poésie ouverte et coulant à pleins bords dans le xixe  s
ds dans le xixe  siècle, nous n’eussions pas réclamé contre une telle poésie  ; car rien n’est plus vrai. Tout ce qui est, dans
e, sans exception, ont plus ou moins chanté l’Empire ; attirés par la poésie fascinatrice d’un tel sujet, tous sont allés, plu
tel sujet, tous sont allés, plus ou moins, puiser à cette fontaine de poésie , à cette autre fontaine des Lions, plus intarissa
ine et comme Victor Hugo, il doit les meilleurs de ses chants à cette poésie toute faite de l’Empire, qui s’est imposée à sa p
idéal, l’accent quelquefois très profond et toujours passionné de sa poésie , — cet accent qui reste et qui vibre dans l’expre
qu’on ne pardonne qu’à la ferveur de l’enthousiasme, que le titre de Poésies de l’Empire ; mais, on doit en convenir, ce n’est
ée pour lui donner ce fondu et cette harmonie nécessaires autant à la poésie qui s’écrit qu’à la poésie qui se sculpte. Belmon
et cette harmonie nécessaires autant à la poésie qui s’écrit qu’à la poésie qui se sculpte. Belmontet a plusieurs des grandes
en attendre si le poète savait les y placer et les y retenir ? 55. Poésies de l’Empire Français (Pays, 15 septembre 1853).
7 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »
cation du jugement de Boileau sur Desportes et Bertaut. Caractère des poésies de Desportes. — § II. Bertaut. — § III. Malherbe.
cation du jugement de Boileau sur Desportes et Bertaut. Caractère des poésies de Desportes. Boileau continue à tracer ainsi
rtes. Boileau continue à tracer ainsi la suite de l’histoire de la poésie  : Ce poëte orgueilleux112, trébuché de si haut R
s moins exact que le portrait de Ronsard ; là encore l’histoire de la poésie ne doit être qu’un commentaire de Boileau. Despor
qu’il donne à ces deux poëtes dans ce résumé des traditions de notre poésie , la vérité eût réclamé pour eux. Il y a une sorte
qu’une mode d’habits. Ronsard avait donné des exemples dans la haute poésie et dans la menue poésie, en faveur à la cour. Prè
onsard avait donné des exemples dans la haute poésie et dans la menue poésie , en faveur à la cour. Près de sept cents sonnets1
s âgé de huit ans que Bertaut114, suivit l’exemple de Ronsard dans la poésie de cour ; ou plutôt, remontant jusqu’à Mellin de
na l’art de Saint-Gelais avec les doctrines et sous l’influence de la poésie savante de Ronsard. Un poëte des premières années
ite jamais un admirateur contemporain, et qui comparera plus loin les poésies de Desportes à la voie lactée. Desyveteaux exprim
ée. Desyveteaux exprime ce qu’avait senti le public qui s’occupait de poésie . Après Ronsard, qui avait dû remuer beaucoup de m
ires, plus exactes et plus délicates. Pour le fond et le cadre de ses poésies , Desportes suit fidèlement Ronsard. Celui-ci avai
er ondoyer, Afin qu’à ce départ je m’y puisse noyer ? Tout, dans ces poésies , roule sur les peines de l’amour ; tout est mauva
sprit français, policé par la Renaissance, eut aussi sa part dans les poésies de Desportes ; je l’y reconnais à quelques détail
rs que, pour féconder un sujet imaginaire, il mêle aux formules de la poésie amoureuse de son temps le souvenir d’émotions qu’
 ; celles de son âge mûr le sont de la partie sérieuse et savante des poésies de Ronsard. Le recueil des premières se compose d
de et le plus près de lui. Plus tard, il revint aux exemples de haute poésie donnés par Ronsard, et bien lui en prit : car c’e
sie donnés par Ronsard, et bien lui en prit : car c’est dans la haute poésie seulement que Bertaut a laissé des vers dignes d’
lus d’unité dans le ton, tel est le changement qui se marque dans les poésies de Bertaut. C’est un progrès dans la composition
e langage opéré par un homme de goût, plutôt qu’une veine nouvelle de poésie ouverte par un esprit hardi et fécond. Mais à une
une grande force de naturel se fait sentir jusque dans les plus fades poésies et où les défauts même qui peuvent lui être commu
server de ses excès en l’imitant, mais de rétablir l’image même de la poésie , que ses doctrines et ses exemples avaient si étr
é l’imitation de l’antiquité comme la source la plus féconde où notre poésie pût puiser. Ronsard l’entendit de l’imitation mat
dédain du profane vulgaire, dont se vante Horace ; et, pour rendre la poésie d’autant plus inaccessible, il la hérissa de mots
ie absolue. Le résultat de cette théorie avait été de mettre toute la poésie dans l’érudition et de faire de l’art d’écrire en
ir celle-là sur la ruine des patois provinciaux. Il fallait rendre la poésie populaire, appeler le plus grand nombre aux pures
été trop peu d’opposer des théories, même excellentes, à une forme de poésie en possession de la faveur. Il fallait consacrer
es, du nombre, je ne sais quel grand air que n’avait pas encore eu la poésie jusque-là, annonçait l’auteur de ces belles odes,
nonçait l’auteur de ces belles odes, les premiers modèles de la haute poésie . Malherbe s’était d’ailleurs exercé dans tous les
. Le travers de cette école avait été d’imiter les formes mêmes de la poésie antique, dans ce qu’elle a de plus indigène et de
oëte avait fait tomber Ronsard outre qu’il sentait que cette forme de poésie , déterminée par deux choses exclusivement propres
En même temps il marquait d’une main ferme la limite dans laquelle la poésie française pouvait être savante. Parmi les traditi
ait que le poète ne se consumât point dans ce vain travail, et que la poésie , comme la prose, n’exprimât que des réalités. Adm
e dans un pays qui ne se prête pas aux fictions, et où cette forme de poésie n’a jamais réussi. Les fictions ne sont pas l’idé
indare. Les odes de l’un avaient eu le tort de servir de modèles à la poésie savante ; les sonnets de l’autre étaient coupable
les sonnets de l’autre étaient coupables de toutes les fadeurs de la poésie amoureuse. Peut-être en voulait-il à Pétrarque du
son côté, il eut la nation. A ces changements dans le fond même de la poésie , répondirent autant de changements dans la langue
sie, répondirent autant de changements dans la langue. La ruine de la poésie savante entraînait la ruine de la langue gréco-la
ion. Il semble que ce grand homme avait fait assez en délivrant la poésie française de la superstition de l’antiquité et de
le au précepte. Mais il importait, pour assurer cette direction de la poésie , de rendre ces grandes vues familières par une cr
le sens le plus sûr, et où la faveur publique protégeait la mauvaise poésie . Quand on a le courage, non de feuilleter d’une m
ante le recueil de Desportes, mais de pénétrer les artifices de cette poésie alors si en vogue, on sent combien la rude main d
e et vague, et tantôt forcée ; ce qui est le vice caractéristique des poésies de Desportes et de toutes les poésies que n’inspi
est le vice caractéristique des poésies de Desportes et de toutes les poésies que n’inspire ni la passion ni la raison. La guer
ifficile. Malherbe marqua le caractère et assura l’avenir de la haute poésie en France, le jour où il substitua au mécanisme q
tagne, campagne, ou des dérivés, mettre, permettre, sinon empêcher la poésie de devenir un exercice de mémoire et un vain jeu
a-t-il la d’impossible à un poète médiocre ? C’est tout au plus de la poésie négative. La remarque ferait tort à la mémoire de
e la forme et du fond, que la théorie de Malherbe frappe également la poésie facile de l’école de Ronsard et certains imitateu
t la poésie facile de l’école de Ronsard et certains imitateurs de la poésie difficile de Racine et de Boileau. Cette discipli
ratiqua. Par lui les esprits furent désormais fixés sur l’objet de la poésie et sur les conditions de l’art d’écrire en vers.
ur les conditions de l’art d’écrire en vers. Il indiqua l’objet de la poésie en s’attachant aux vérités générales, j’allais di
e extérieure. Rompant tour à tour avec toutes les servitudes de cette poésie qu’infectait l’imitation ou la folie du savoir, a
genre que Malherbe adopta convenait le mieux à cette réparation de la poésie . C’était l’ode, de toutes les formes poétiques la
ne que de l’éluder ; et tantôt il allait se délasser dans cette menue poésie , biffée par lui, où il avait pourtant la faibless
être vain ; pour la noblesse, quoique la sienne fût antique ; pour la poésie même, dans les moments où il craignait d’y avoir
né ce détail, nous l’aurions pu deviner d’après le caractère même des poésies de Malherbe, dont la principale beauté est un mél
rtaines paraphrases des Psaumes, ne sont pas seulement des modèles de poésie  ; ce sont en quelque sorte des institutions de la
re naturel, qui est pour nous l’éternelle nouveauté. Le mérite de ces poésies est donc le même qu’au temps qui les vit pour la
8 (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320
une première idée de la philosophie sacrée de l’Inde. Entrons dans la poésie  ; c’est encore sa philosophie. Mais, avant de vou
nde primitive récemment découverts, un mot sur ce qu’on entend par la poésie . J’ai souvent entendu demander : Qu’est-ce que la
ntend par la poésie. J’ai souvent entendu demander : Qu’est-ce que la poésie  ? Autant vaudrait dire, selon moi : Qu’est-ce que
issons donc le grammairien ou le théoricien définir, s’il le peut, la poésie  ; quant à nous, disons simplement le vrai mot : m
quant à nous, disons simplement le vrai mot : mystère du langage. La poésie , comme nous la concevons, n’est en effet rien de
forme ; mais elle est autre chose encore que tout cela : elle est la poésie . II Il y a dans toutes les choses humaines,
langage pour exprimer l’humain et le divin des choses. La prose et la poésie se sont partagé sa langue, comme elles se partage
oses divines. La prose a eu la terre et tout ce qui s’y rapporte ; la poésie a eu le ciel et tout ce qui dépasse, dans l’impre
es, l’humanité. En un mot, la prose a été le langage de la raison, la poésie a été le langage de l’enthousiasme ou de l’homme
ion, la pensée, à sa plus haute puissance de sentir et d’exprimer. La poésie est la divinité du langage. III Voulez-vou
s, ce qui a été le partage de la prose, ce qui a été le domaine de la poésie . Dans toutes les langues, l’homme a parlé et écri
’émotion à sa suprême puissance, saisit l’artiste. L’art des arts, la poésie seule, chante pour tous les sens à la fois et pou
tère. L’homme n’a pas besoin de le discerner, il le sent. Ce qui est poésie dans la nature physique ou morale, et ce qui n’es
qui est poésie dans la nature physique ou morale, et ce qui n’est pas poésie , se fait reconnaître à des caractères que l’homme
is une plaine de cette fécondité et de ce niveau, sans qu’un atome de poésie sortît pour les yeux ou pour l’âme de ce grenier
rtît pour les yeux ou pour l’âme de ce grenier de l’homme. Où est la poésie dans tout cela ? J’y vois bien la richesse, j’y v
timent, mais l’enthousiasme, où sont-ils ? Il n’y a peut-être d’autre poésie à recueillir sur cette immense étendue de choses
phénomènes et ces trois petites images sont-elles à nos yeux la seule poésie de ce vaste espace ? Parce que de ces trois phéno
e sort que de la richesse. Ce n’est donc pas l’utile qui constitue la poésie , c’est le beau. L’épi est utile, mais l’alouette
se souvient, l’image surgit, l’émotion naît ; avec l’émotion naît la poésie dans l’âme. Vous pouvez chanter l’alouette, le gr
es dans l’éther ; elle participe à la divinité du spectacle. Voilà la poésie du paysage ! Je vous défie de parler, en face de
fibres de l’instrument peuvent être émues sans briser les cordes. La poésie est née en vous, elle vous inonde, elle vous subm
nce ou le vers sont seuls à la mesure de vos émotions ! Voilà une des poésies de la terre ! Nous ne finirions pas, si nous les
u nocturnes de notre séjour terrestre. Tout ce qui a son émotion a sa poésie . Tout ce qui a sa poésie demande à être exprimé d
ur terrestre. Tout ce qui a son émotion a sa poésie. Tout ce qui a sa poésie demande à être exprimé dans une langue supérieure
us contemplions sa surface du haut des falaises, a mille fois plus de poésie que la terre et les montagnes. Pourquoi ? nous di
IX Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer ; elles finissent par donner au contemp
du monde social, nous trouverions partout des éléments sans nombre de poésie cachés aux profanes dans toute la nature, comme l
caillou. Tout est poétique à qui sait voir et sentir. Ce n’est pas la poésie qui manque à l’œuvre de Dieu, c’est le poète, c’e
passion, pour y décerner d’un coup d’œil ce qui est du domaine de la poésie de ce qui est du domaine de la prose ? Nous trouv
Nous trouverions partout que c’est l’émotion qui est la mesure de la poésie dans l’homme ; que l’amour est plus poétique que
ssions légères ou mauvaises de l’homme ; plus il y a de Dieu dans une poésie , plus il y a de poésie, car la poésie suprême c’e
ises de l’homme ; plus il y a de Dieu dans une poésie, plus il y a de poésie , car la poésie suprême c’est Dieu. On a dit : Le
 ; plus il y a de Dieu dans une poésie, plus il y a de poésie, car la poésie suprême c’est Dieu. On a dit : Le grand architect
rs ! XII Si maintenant on nous interroge sur cette forme de la poésie qu’on appelle le vers, nous répondrons franchemen
ils à la fin de la ligne cadencée, nous semble très-indifférente à la poésie , à l’époque avancée et véritablement intellectuel
plus : bien que nous ayons écrit nous-même une partie de notre faible poésie sous cette forme, par imitation et par habitude,
aru une puérilité, et presque une dérogation à la dignité de la vraie poésie . N’est-il pas puéril en effet, n’est-ce pas un pe
its pas, puis un grand, sur ses planches ? N’est-il pas puéril que la poésie consiste à couper son sentiment dans toute sa fou
épris de ce qu’on appelle si improprement encore les conditions de la poésie . Quoi ! la poésie ou l’émotion par le beau, la po
appelle si improprement encore les conditions de la poésie. Quoi ! la poésie ou l’émotion par le beau, la poésie, cette essenc
onditions de la poésie. Quoi ! la poésie ou l’émotion par le beau, la poésie , cette essence des choses contenue dans une certa
ntenue dans une certaine proportion en toute chose créée par Dieu, la poésie cessera d’être ce qu’elle est, parce que le poète
strophes, les rimes. L’habitude de n’entendre ou de ne lire jamais la poésie que dans ces formes sonores et symétriques fit co
la poésie que dans ces formes sonores et symétriques fit confondre la poésie avec le vers, la liqueur avec le vase, la matière
là ce préjugé qui nous domine encore ; mais il est à demi vaincu. La poésie arrivée à son âge viril dépouille ces langes de s
bonheur de la forme des vers ; ils n’en ont pas moins inondé l’âme de poésie . Platon, Tacite, Fénelon, Bossuet, Buffon, Rousse
eurs. On peut même affirmer sans scandale qu’il y a plus de véritable poésie dans leur prose qu’il n’y en a dans nos vers, par
V Un mot maintenant sur ce qu’on appelle les différents genres de poésie d’école. Ce n’est pas le genre en ceci qui décern
’est le génie. Cependant ou peut, si l’on veut, classer les genres de poésie par leur nature. Moins il y aura de sensualisme d
idemment les lyriques, c’est-à-dire ceux qui chantent, parce que leur poésie est plus spiritualiste que celle des autres poète
les poètes dramatiques, c’est-à-dire ceux qui représentent dans leur poésie , à l’aide de personnages parlant et agissant sur
éripéties de la vie humaine, publique ou privée. Pourquoi ce genre de poésie , qui comparaît le plus souvent sur nos théâtres d
assion. Pourquoi encore ? Parce qu’il est celui de tous ces genres de poésie qui se suffit le moins à lui-même, qui vit le moi
ns, des cris simulés, du sang imaginaire, mille moyens étrangers à la poésie elle-même. Il ne faut au poète lyrique ou au poèt
cette supériorité ou de cette infériorité relative des genres dans la poésie , il y a la supériorité ou l’infériorité des poète
d’avoir écrit tout ce qui rit, car le rire n’est pas du domaine de la poésie telle qu’elle doit être entendue. Même quand on r
t le rire n’est jamais poétique, mais encore il est l’opposé de toute poésie , car il est l’inverse de tout enthousiasme et de
s et de ses malheurs ! Passez-moi cette imprécation contre le rire en poésie . On ne rit pas au ciel. Satan seul rit quand l’ho
ans l’histoire, du drame dans le récit, du récit dans le drame, de la poésie dans l’éloquence, de l’éloquence dans la poésie ?
dans le drame, de la poésie dans l’éloquence, de l’éloquence dans la poésie  ? Quelle main assez minutieuse et assez sûre peut
de nouveaux monuments de cette région, berceau des philosophies, des poésies , des histoires ; véritable Éden des littératures
ittérature des Indes. Nous avons parlé déjà des Védas. XX « La poésie mystique de l’Inde », nous écrit un de ces savant
rance les ténèbres de la langue sanscrite (le baron d’Eckstein), « la poésie mystique a pour texte habituel l’amour passionné
le qui s’imprime comme l’empreinte d’un cachet dans la mémoire. Cette poésie morale de l’Inde », ajoute le critique, « aurait
et aussi les histoires nationales, y sont fondus et chantés dans une poésie tantôt héroïque, tantôt sacrée. Les fables célest
glais, en allemand, et quelques-uns en français. XXII Après la poésie qui chante, ou lyrique, après la poésie qui pense
rançais. XXII Après la poésie qui chante, ou lyrique, après la poésie qui pense, ou philosophique, la poésie qui racont
i chante, ou lyrique, après la poésie qui pense, ou philosophique, la poésie qui raconte, ou la poésie épique, est le chef-d’œ
s la poésie qui pense, ou philosophique, la poésie qui raconte, ou la poésie épique, est le chef-d’œuvre de l’esprit humain. P
nous aimer. » Cependant le cruel message sort des lèvres de Nala. La poésie moderne la plus éthérée et la plus mystique, cell
rappelle la majesté d’Homère, tantôt la sublimité de la Bible. Cette poésie indienne est vivante ; dans ses veines circule un
rprise dans ses cris les plus spontanés : jamais elle n’inspira à une poésie des accents plus vrais et plus intimement émanés
on et de la conscience. Faisons des vœux, ajoute-t-il, pour que cette poésie nouvelle, à force d’être antique, et qui présente
présente des traits de ressemblance et souvent de supériorité avec la poésie des Grecs, soit associée un jour à ces œuvres de
cette opinion. Cette charité à tout prix, qui est le caractère de ces poésies sacrées de l’Inde, et qui est le pressentiment d’
ymboliques et sacrés de l’Inde primitive est donc aussi divine que la poésie en est sublime ; il en découle partout une onctio
9 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »
Madame Ackermann Poésies philosophiques. [Le Constitutionnel, 28 avril 18
s les coquetteries extérieures des livres, s’appelait fastueusement : Poésies philosophiques, comme si elles étaient d’Aristote
— mais elles n’en sont pas. Quoique philosophe, Aristote faisait des poésies  ; il en a fait une — très belle ! — sur l’immorta
l en a fait une — très belle ! — sur l’immortalité de l’âme. Mais ces poésies -ci ne croient pas à l’Immortalité. Elles sont imp
ntre la Vérité et contre Dieu ! Étonnement pour qui les lira, que ces Poésies . Et scandale aussi, mais scandale sans danger tou
dans un temps qui préfère le laid… probablement par fatuité. Car ces Poésies sont belles… à faire peur, comme disait Bossuet d
st plus beau, car dans le mal, — le mal absolu, — c’est plus pur. Les poésies célèbres, de Baudelaire ne sont que l’expression
n’ont plus à étreindre que le fumier sur lequel ils meurent. Mais les poésies de madame Ackermann sont le chaste désespoir de l
t moderne et qui n’est que vieux, inspiration pareille à celle de ces poésies ait déjà passé. Nous avons eu, il est vrai, quelq
poésies ait déjà passé. Nous avons eu, il est vrai, quelquefois, des poésies impies et blasphématoires, mais ce n’étaient poin
s, des poésies impies et blasphématoires, mais ce n’étaient point des poésies personnelles. Ceux qui osèrent les écrire ne les
naissais pas ! Lucrèce lui-même, qu’en quelques endroits l’auteur des Poésies philosophiques rappelle ; Lucrèce, ce poète des c
es civilisations les poètes ne viennent qu’après les philosophes — de poésie vibrant à l’unisson de ces épouvantables et damné
que ceci : c’est qu’elle fut l’amie de Proudhon, est l’auteur de ces Poésies philosophiques. Sa vie et sa jeunesse, qui n’est
e de l’adjectif que du substantif dans le titre qu’elle a donné à ses poésies . Je ne sais point par quelles spirales cette amie
maudit III Elle la maudit, — et voilà justement pourquoi cette poésie , comme je l’ai dit plus haut ; n’est pas dangereu
maudit !… Maudire n’est pas séduire. Si puissante qu’elle soit, cette poésie , elle crispe l’âme, mais sans l’entraîner. Elle d
aux beaux cadavres pressés autrefois sur le cœur. Mais ici, dans ces Poésies si étrangement nommées philosophiques, il n’y a r
il inconséquent de vouloir être immortel. Il n’y a, enfin, dans cette poésie signée d’une femme, que des muscles de gladiateur
hésite pas à le dire du fond de ma foi religieuse outragée, une telle poésie est une monstruosité. La femme qui a écrit ces te
rvirais de celle-ci : elle est, cette amie de Proudhon, elle est à la Poésie ce que Proudhon est à la Philosophie. C’est bien
les cas, c’est son talent. La douleur de l’athée est sublime dans les Poésies de madame Ackermann. Elle y souffre comme toutes
’orgueil, déchirées dans leur force vaine. Ces cruelles et sacrilèges Poésies , qui insultent Dieu et le nient, et le bravent, r
e de nature immortelle, mais ce qui fait la beauté exceptionnelle des poésies de madame Ackermann, c’est la largeur d’une aile
et la majesté dans le mouvement de l’ascension lyrique. Le poète des Poésies philosophiques est une aigle, qui déplace beaucou
là, cette citation de madame Ackermann qui va vous échantillonner une poésie belle surtout d’ensemble, et qui, quelle que soit
le mot d’Ajax aux dieux : « J’en échapperai malgré vous ! » Par cette poésie seule vous pouvez juger la manière de madame Acke
avez le son que donne le bois harmonieux. Il y a dans le recueil des poésies plus longues, d’un déroulement plus large, d’une
Voyez ! elle avait passé le milieu de la vie déjà quand parurent ces poésies , et elle ne nous a donné que quelques pièces de v
son inspiration bien plus que par celle de ses facultés, l’auteur des Poésies philosophiques ne devait-il pas être forcément pl
10 (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350
Poètes d’aujourd’hui et Poésie de demain1 [6 février 1900.] Il est difficile
férence ce que sont les Poètes d’aujourd’hui et ce que pourra être la Poésie de demain, sans y joindre quelques mots sur ce qu
main, sans y joindre quelques mots sur ce que furent les Poètes et la Poésie d’hier. Ce n’est pas une heure qu’il faudrait pou
bles sans qu’on aperçoive les fragments inégaux qui les composent. La Poésie , qui est éternelle, fait parfois semblant de mour
que momentanée et son tort fut de vouloir imposer définitivement à la Poésie un doigter suprême sur l’Instrument éternel. Mais
chose. On le vit bien de 1875 à 1885, à une période fâcheuse pour la poésie . En 1875, l’œuvre Parnassienne est achevée. Lecon
ic approprié. Il y eut, en effet, durant dix années, un sommeil de la Poésie . Rarement on se désintéressa davantage de l’art d
lle prétendit étendre son pouvoir à l’Art tout entier et remplacer la Poésie même. Elle nia que, hors l’observation directe de
nt dix années, on peut dire que le Naturalisme eut le champ libre. La poésie , à l’écart, le laissa passer. Toujours, et de tou
é Chénier entre les Classiques et les Romantiques, le lien entre deux poésies . Outre Baudelaire, Dierx et Heredia, trois hommes
de ce principe nécessaire que tout poète doit se faire à lui-même sa poésie , en toute indépendance et toute sincérité. Sa poé
re à lui-même sa poésie, en toute indépendance et toute sincérité. Sa poésie à lui, Verlaine, fut toute personnelle et individ
revient d’avoir posé plusieurs des principes sur qui repose toute la poésie d’aujourd’hui. Vers 1884, Verlaine et Mallarmé ét
tion ardente. La jeunesse d’alors se groupa autour d’eux. Du coup, la poésie qui dormait se réveilla. Elle vint parmi ses nouv
le se joignait une idée peut-être erronée et abusive des droits de la poésie . Son isolement au milieu de l’inattention contemp
nt, un ardent désir de nouveauté, l’espoir d’étendre le domaine de la poésie et de cultiver à l’ombre de la Tour d’Ivoire des
n et des nuances nouvelles de sentiment, non pas de créer une mode en poésie , mode curieuse et subtile, mais de la ramener à s
fort initial des poètes qui, les premiers, tentèrent la fortune d’une poésie nouvelle se joignirent bientôt d’autres efforts.
i essayé de dire moi-même maintes fois ; c’est ce que dit toute cette poésie qui a chanté lyriquement et symboliquement les tr
ymboles d’eux-mêmes et de tout l’homme qui est en chacun d’eux. Toute poésie a un double intérêt. Elle est intéressante par ce
moyen fondamental et commun fut, il faut le dire, la description. La poésie française, au fond, fut descriptive. Elle le fut
r, en examinant bien, nous verrons qu’il s’est introduit récemment en poésie , à côté de ce procédé traditionnel et qui paraiss
e ce nouveau pouvoir suggestif et incantatoire dont s’est enrichie la poésie moderne. Je crois qu’en étudiant l’histoire de ce
ncipale et la plus habituellement usitée fut à peu près celle-ci : La poésie consistait donc à ce que le poète cherchât, par l
mantiques et des Parnassiens. Un Lamartine n’en use pas autrement. Sa poésie est une impérieuse séduction. C’est ainsi qu’agit
poète oblige à sympathiser avec lui. Il ordonne qu’on le subisse. La poésie est pour ainsi dire autoritaire. Le lecteur accep
oésie est pour ainsi dire autoritaire. Le lecteur accepte du poète la poésie toute faite. Or, c’est justement tout le contrair
re qu’à suggérer. Le lecteur aura moins à comprendre qu’à deviner. La poésie semble donc résigner son vieux pouvoir oratoire d
estive que péremptoire est, je crois bien, l’invention capitale de la poésie d’aujourd’hui. C’est à cela qu’elle doit la plupa
rtive, c’est sous cette forme nouvelle qu’est apparue de nos jours la Poésie . Beaucoup n’ont pas voulu reconnaître dans cette
rnel de celle qui ne meurt pas. Ce désir de suggestion se rapporte en Poésie à l’emploi d’un mode d’expression qui n’est pas u
onneur. Par là, ils se rattachent à ce qu’il y a de plus essentiel en poésie . La visée est ambitieuse peut-être, mais il n’est
pensée. Si le Symbole semble bien être la plus haute expression de la poésie , son emploi ne va pas sans certains inconvénients
enter à ses propres yeux ? L’utilisation de la Légende et du Mythe en poésie est constante. Sans remonter haut, comme il serai
un vif et fort sentiment de l’indépendance absolue du Poète et de la Poésie . C’est cet esprit d’indépendance et de liberté qu
rent dans une question qui, sous une apparence technique, touche à la Poésie même, puisque, en Poésie comme en tout art, les m
i, sous une apparence technique, touche à la Poésie même, puisque, en Poésie comme en tout art, les moyens d’expression sont l
oulu créer une métrique pour ainsi dire individuelle. Tout en parlant poésie , me voici insensiblement arrivé aux poètes, mais
t déjà parler d’eux que de parler de la façon dont ils ont compris la Poésie . Il faudrait maintenant vous montrer ce que chacu
re explicative. Les commentateurs sont les plus mortels ennemis de la Poésie . Un poème est un ensemble d’images, de rythme, d’
larmé, nous ont donné durant quinze ans une belle et riche période de Poésie individuelle et idéaliste. Ce fut, il faut le dir
dré Gide que je n’aurais pas encore fini de nommer tous ceux à qui la Poésie récente doit sa continuelle vitalité, car le Symb
s, que c’est à l’un d’eux qu’on s’est adressé pour vous parler ici de poésie . J’aurais voulu le faire plus clairement et plus
dire vrai, ce n’est pas à eux seuls qu’appartient l’avenir et que la Poésie devra ses prochaines destinées. Une nouvelle géné
t les poètes de demain est encore de savoir ce qu’ils reprochent à la Poésie qui est déjà pour eux la Poésie d’hier. Or, le re
e de savoir ce qu’ils reprochent à la Poésie qui est déjà pour eux la Poésie d’hier. Or, le reproche général que l’on fait au
s’abriter au palais de songes que d’autres lui avaient construit. La Poésie d’ailleurs n’a ni hier, ni demain, ni aujourd’hui
11 (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète
s exactement que nous le pourrons, des effets que produit sur nous la poésie , et du travail intérieur par lequel elle s’élabor
rit. Doit-on craindre que cette exploration indiscrète ne retire à la poésie quelque chose de son charme ? Nous ne le pensons
pas. Seules les choses vulgaires perdent à ce qu’on les explique. La poésie , si réellement elle mérite d’être admirée, doit r
maintenant quelques mots de la méthode que nous comptons employer. La poésie est une chose idéale et purement psychique que no
aire percevoir ce qu’il y a d’essentiel et de caractéristique dans la poésie . Est-ce à dire que nous ne puissions user d’aucun
’information extérieure. Chapitre I Définition psychologique de la poésie Le sens même du mot de poésie étant quelque pe
tre I Définition psychologique de la poésie Le sens même du mot de poésie étant quelque peu flottant, il est bon d’indiquer
e signification, nous pourrions marquer d’un trait net le champ de la poésie  : elle serait tout entière contenue dans l’art de
e produisent les beaux vers ; en eux tous nous disons qu’il y a de la poésie . C’est en ce sens large que nous prendrons le mot
sens large que nous prendrons le mot ; autrement dit, c’est de cette poésie -là que nous entendons parler. On voit comme s’amp
le champ de notre enquête. Nous n’aurons plus à étudier seulement la poésie des vers, mais aussi celle de la prose. Prise mêm
urs et versificateurs réunis ne représente qu’une infime partie de la poésie totale qui sous les forces les plus diverses éman
irs et nos amours, dans toutes les belles heures de notre existence : poésie non écrite, poésie vivante, qui dépasse infinimen
dans toutes les belles heures de notre existence : poésie non écrite, poésie vivante, qui dépasse infiniment l’autre ! C’est s
s l’état poétique. Toujours, sans exception, nous constaterons que la poésie a pour effet de déterminer en nous cette disposit
tons en somme que dans tous les cas où nous éprouvons un sentiment de poésie , nous sommes en dispositions rêveuses ; et que da
ue dans tous les cas où nous n’avons aucune tendance à la rêverie, la poésie fait défaut. En bonne logique, cela nous autorise
à affirmer que le mode d’activité intellectuelle qui correspond à la poésie est essentiellement un état de rêverie. § 2. —
cher. Il serait trop étrange que dans une théorie psychologique de la poésie , le sentiment ne tint aucune place. C’est un nouv
l’omettant jusqu’ici, nous avons mieux fait sentir son importance. La poésie nous donne d’abord et à tout le moins un sentimen
e cette modification, il n’y ajoute presque rien. Dans nos moments de poésie , nous sentons bien qu’il y a en nous tout autre c
strations absolues ; toutes les passions prendront le ton lyrique. La poésie nous apparaît donc comme présentant ce caractère
est trop évident que ce n’est pas ainsi qu’il faut concevoir la vraie poésie . Elle nous apporte aussi, avec des images éclatan
st ce caractère pathétique que présentent les images suggérées par la poésie . Disons donc, pour éviter toute équivoque, qu’ell
de théoriciens ont négligé de faire entrer dans leur définition de la poésie  : l’élément esthétique. Si toute poésie est rêveu
er dans leur définition de la poésie : l’élément esthétique. Si toute poésie est rêveuse, toute rêverie n’est pas poétique. Il
lle tout serait trivial ou laid, serait assurément dépourvue de toute poésie . Toute poésie éveille en nous le sentiment du bea
t trivial ou laid, serait assurément dépourvue de toute poésie. Toute poésie éveille en nous le sentiment du beau. Ceci n’est
s éprises de beauté. Dans une œuvre d’art, il est bien évident que la poésie est un mérite de plus, qu’elle augmente la valeur
rant on ne désigne pas tout à fait la même chose par les deux mots de poésie et de beauté. L’habitude s’est établie de prendre
ue, il est trop clair qu’elle diffère de ce que nous trouvons dans la poésie  ; et l’on pourra établir entre ces deux idées tou
tout appréciateur compétent et de bonne foi devra la reconnaître. La poésie est tout autre chose. Elle est subjective. Seul j
l’est que pour moi et dans la mesure où il me donne une impression de poésie . C’est donc un caractère tout différent. Et c’est
pour les qualités de sentiment qu’on le trouvera poétique. Mais si la poésie n’est pas la beauté, au sens exclusif et abusivem
egré. Est-ce tout à fait ce sentiment-là que nous donne en réalité la poésie  ? Qu’elle éveille en nous un sentiment très analo
ent du poétique, distinct du sentiment du beau, et qui donnerait à la poésie sa nuance particulière. Pour savoir ce que nous e
ceux que nous donnerait une chose très belle, mais dépourvue de toute poésie , par exemple un tableau admirablement dessiné et
ve, songeuse, et comme teintée elle-même de rêverie. Non seulement la poésie nous donne des sentiments de nature spéciale, mai
érise ; et dans chaque occasion où nous éprouverons une impression de poésie , cette impression aura un caractère propre. Ainsi
surprendre. Des vers que nous lisons nous donneront une impression de poésie par le seul éclat des images. Les mêmes objets, q
sera l’exquise délicatesse des impressions ; ils n’admettront qu’une poésie subtile, raffinée, toute en nuances. Pour les aut
u’une poésie subtile, raffinée, toute en nuances. Pour les autres, la poésie devra être exaltée, passionnée, montée constammen
passionnée, montée constamment au ton lyrique. Celui-ci ne sentira de poésie que dans l’amour ; celui-là, que dans les sentime
ition. A notre première formule, qui définissait psychologiquement la poésie comme un état de rêverie, nous avons compris qu’i
surtout dans les sentiments qui accompagnent leur représentation. La poésie peut donc être définie psychologiquement une rêve
ires et suffisantes pour que se produise l’impression poétique. Toute poésie est rêverie esthétique, toute rêverie esthétique
ue. Toute poésie est rêverie esthétique, toute rêverie esthétique est poésie . J’ai affirmé jusqu’ici plutôt que je ne prouvais
ferons des divers modes de la conception poétique. Chapitre II La poésie intérieure Par poésie intérieure j’entends cel
e la conception poétique. Chapitre II La poésie intérieure Par poésie intérieure j’entends celle que nous créons pour n
est le point de départ, la source de toute inspiration ; elle est la poésie originelle dont tout le reste n’est que le dévelo
venons de dire, on pourrait être tenté de conclure qu’à ce compte la poésie intérieure devrait jaillir à flot constant et déb
constamment poètes ? La conclusion serait précipitée. Définissant la poésie , nous avons eu soin de remarquer que ce n’était p
ations personnelles et en relèveront le caractère. Chapitre III La poésie de la nature Considérons d’abord les impressio
x confins de l’horizon, ont au plus haut degré ce caractère. Aussi la poésie d’un paysage est-elle presque toujours dans ses l
donnons la vision mentale. Un objet même vulgaire prend une certaine poésie dans le souvenir : c’est qu’alors il n’est plus q
ogie grecque, ne lui est pas spéciale : elle se retrouvera dans toute poésie . Nous avons renoncé aux formes du merveilleux ant
tu suggestive : c’est à nous, si nous voulons faire vraiment œuvre de poésie , d’imaginer des mythes nouveaux. Mais nous aurons
ique. Ainsi le monde réel, en passant par notre esprit, s’y charge de poésie  ; et c’est cette poésie qu’ensuite nous retrouvon
l, en passant par notre esprit, s’y charge de poésie ; et c’est cette poésie qu’ensuite nous retrouvons dans les choses. Tout
de la nature plus émouvantes. Elles embellissent le monde de toute la poésie dont elles le pénètrent. Y a-t-il des objets poét
nt, si admirable qu’il puisse être, ne donne jamais une impression de poésie . Nulle réalité matérielle n’est poétique. Il n’y
re plus esthétique. Ceux-là nous semblent en effet avoir une sorte de poésie propre, qui émanerait d’eux comme d’une source vi
source vive. En réalité il en est d’eux comme des autres. Toute leur poésie vient de nous. Elle est en nous. Eux-mêmes ne nou
t en nous dans la contemplation rêveuse. La source véritable de toute poésie , c’est l’âme humaine. On a discuté, entre esthéti
discuté, entre esthéticiens, pour savoir s’il peut y avoir autant de poésie dans ce qui est artificiel que dans ce qui est na
u milieu des libres productions de la nature : à les en croire, toute poésie fuirait devant cet être brutal, brusque et accapa
e s’est rétablie. Ces disgracieux objets ont pris quelque chose de la poésie des grandes plaines au milieu desquels ils s’élèv
si vulgaire qu’il semble, il y a comme une possibilité permanente de poésie . Il est des choses artificielles qui non seulemen
t ne lui retirent rien de son charme, mais qui lui ajoutent autant de poésie qu’elles en reçoivent. Dans sa première lettre à
éloquence la cause de l’artificiel et de l’humain. « Il y a autant de poésie , dit-il, dans le Parthénon que dans le rocher qui
de l’esthétique contemporaine, Guyau défend contre Sully-Prudhomme la poésie des machines modernes, de la locomotive « courant
i fut jamais, John Ruskin, a senti aussi profondément que personne la poésie de l’architecture. Tout ce que nous venons de dir
ne la poésie de l’architecture. Tout ce que nous venons de dire de la poésie de la nature nous permet de nous prononcer avec c
rmet de nous prononcer avec certitude sur la question présente. Toute poésie étant subjective, et consistant dans une attitude
ures exceptionnelles où cette métamorphose s’opère d’elle-même, où la poésie déborde tellement en nous que la vie réelle nous
ce pour l’idéal. Il y a dans la vie, telle qu’elle est, un élément de poésie pure ; ce sont toutes les affections, toutes les
pposer, comme on le fait parfois, le prosaïsme de la vie humaine à la poésie de la nature. Tout peut être matière à poésie, et
de la vie humaine à la poésie de la nature. Tout peut être matière à poésie , et par excellence le spectacle de la vie humaine
, et par excellence le spectacle de la vie humaine. Chapitre IV La poésie dans l’art Déplaçons notre enquête. Sortons de
ons notre enquête. Sortons de la nature. Nous trouverons encore de la poésie dans l’art ; et toujours cette poésie nous appara
e. Nous trouverons encore de la poésie dans l’art ; et toujours cette poésie nous apparaîtra comme déterminant des états de co
endance à la pure rêverie, d’autant mieux marquée que le sentiment de poésie est plus intense. Certaines formes d’art, la pein
ucoup. Un cas peut se présenter d’ailleurs, où l’art nous révélera la poésie des choses et nous la fera mieux sentir : c’est l
ves ; il nous en présentera une image transfigurée, toute pénétrée de poésie , qui parlera plus à notre imagination que n’a jam
ent appauvrie de la nature, nous puisse parfois sembler plus riche de poésie . Cette poésie, d’ordinaire, ne se dégage que lent
de la nature, nous puisse parfois sembler plus riche de poésie. Cette poésie , d’ordinaire, ne se dégage que lentement. L’imagi
rès en avoir relire tout ce qu’elle peut nous donner d’illusion et de poésie . Dans toute œuvre d’art qui peut être qualifiée d
re même de son œuvre. On sait combien un tableau, une statue gagne en poésie à ne rappeler la nature que par des indications s
t autrefois passé par l’imagination humaine où ils se sont chargés de poésie , et s’ingénieront à les réaliser en visions inten
nu poétique de l’œuvre, c’est-à-dire ce que l’auteur y a pu mettre de poésie en la composant. En fait, la représentation théât
t une œuvre littéraire comme une autre, où l’on peut mettre autant de poésie que dans un roman ou dans un poème. Si le dramatu
dans son œuvre, situations, caractères, langage, pourra être de pure poésie . Il est des drames où vraiment déborde l’imaginat
s fictions dramatiques puissent contenir en elles-mêmes la plus haute poésie , cela ne peut être mis en doute. Maintenant deman
ra constater encore une chose peut-être plus grave, c’est que trop de poésie peut nuire au théâtre, et même qu’il y a dans une
flit entre l’effet poétique et l’effet dramatique. Les scènes de pure poésie , qui nous charment le plus à la lecture, risquent
en cet idéal est opposé aux réelles tendances de l’art dramatique. La poésie veut l’illusion consciente. Le drame tend à se ra
’elle produit, à constater que vraiment elle est plus poétique que la poésie même, je veux dire que l’art des vers. Nous nous
n présence d’un cas éminent auquel il faut que notre définition de la poésie , si elle est exacte, s’adapte d’emblée. Supposons
e serait condamnée. Dans le chant, nous trouvons la musique unie à la poésie verbale. Le seul fait de cette union, si intime q
s beaux vers semblent appeler d’eux-mêmes, pour développer toute leur poésie , l’expression musicale. Il y a donc affinité entr
ute leur poésie, l’expression musicale. Il y a donc affinité entre la poésie verbale dans ce qu’elle a de plus poétique, et la
rts se rejoignent dans leur plus haute expression. En s’unissant à la poésie verbale, la musique donne, à tous les sentiments
us étions appliqués à l’interpréter : nous en avons retrouvé l’intime poésie . On s’expliquera de la même manière comment la mu
une œuvre d’art, aucun spectacle de la nature donne une impression de poésie comparable à celle que produisent certaines œuvre
ns les belles œuvres musicales tout concourt à porter l’impression de poésie à son plus haut degré. Certaines symphonies doive
les plus beaux rêves que l’homme ait jamais conçus. Chapitre V La poésie littéraire § 1. — Effet sur l’intelligence.
ur cette raison même, ils ne me donnent à aucun degré l’impression de poésie . Je dois faire encore à ce sujet une remarque don
ns plus, comme une chose réelle quand nous en détournons les yeux. La poésie , avons-nous remarqué, n’est pas inhérente à la fo
sant plus. Nous revenons de si loin ! Nous avons étudié l’effet de la poésie dans des formes assez variées pour pouvoir en dét
rit quand il écrivait ces lignes. Lire un poète, c’est faire œuvre de poésie  ; c’est imaginer des tableaux conformément aux in
s conscience ; d’un mot, d’une inflexion de voix il sait réveiller la poésie latente dans l’âme la plus vulgaire. Je ne dis do
que lentement. Il faut que nous ayons le temps d’en évoquer toute la poésie latente. Les plus poétiques nous font le plus lon
les plus exquises, celles qui nous donnent la plus pure impression de poésie . Nous constaterons, le fait est significatif, que
jusqu’ici ne donne pas prise à la critique. Que l’imagination joue en poésie un rôle prépondérant, le fait ne saurait être mis
conceptions abstraites : s’il en était de tels, ils n’auraient de la poésie que la forme verbale ; ils ne seraient que de la
e ; ils ne seraient que de la prose rythmée. On conçoit fort bien une poésie qui ne mette en jeu que l’imagination, on n’en co
ce l’intelligence seule : et cela suffit à prouver que l’image est en poésie la chose essentielle, l’idée étant tout au plus d
s pouvons aussi poser en fait, sans crainte d’être contredits, que la poésie attirera plutôt à elle les Imaginatifs que les in
des penseurs. Mais nous sommes allés plus loin, nous avons dit qu’en poésie l’idée n’est rien, que l’image est tout. Non seul
u’en poésie l’idée n’est rien, que l’image est tout. Non seulement la poésie s’adresse à l’imagination de préférence, mais ell
eillerez-vous avec défiance, comme un élément étranger à la véritable poésie  ? Et réserverez-vous votre admiration pour le poè
n réalité bien étroite, au point de choquer les véritables amis de la poésie . Je suis allé au-devant des objections. Maintenan
udra décider si telle œuvre donnée est ou n’est pas de bonne et vraie poésie . Les uns demanderont au poète de la pensée, les a
dre. Il est clair que chacun, jugeant des effets que doit produire la poésie d’après les impressions qu’il reçoit de son poète
te favori, les décrira différemment. Il est des vers, tels ceux de la poésie philosophique au XVIIIe siècle, qui n’évoquent qu
’adressent qu’à l’entendement. À la fin du XIXe siècle, en France, la poésie se charge d’images, de représentations concrètes 
cune a ses admirateurs, qui la tiennent pour le type exemplaire de la poésie . Choisirons-nous entre elles, en décidant que cel
. Choisirons-nous entre elles, en décidant que celle-ci représente la poésie plutôt que celle-là ? Un tel choix serait arbitra
impose. Faute de pouvoir choisir entre les diverses conceptions de la poésie , le psychologue les tiendra pour équivalentes. Il
où vient en fait, dans une œuvre poétique quelconque, l’impression de poésie . Nos préférences esthétiques n’ont que faire dans
par conséquent qu’elle ne doit pas entrer dans notre définition de la poésie . Quand nous disons que la poésie ne s’adresse pas
s entrer dans notre définition de la poésie. Quand nous disons que la poésie ne s’adresse pas à l’intelligence mais seulement
-t-on être d’accord avec moi, quand je dirai que cela n’est pas de la poésie . Que le poète soit en même temps un penseur, rien
us poétiques. Toutes les observations que nous venons de faire sur la poésie des poètes, nous les aurions pu faire aussi bien
sur la poésie des poètes, nous les aurions pu faire aussi bien sur la poésie des prosateurs. Car elle est essentiellement de m
es empruntés aux prosateurs, de faire accepter notre définition de la poésie . On est accoutumé en effet, quand il s’agit des v
e ; on est donc porté à croire que tout le contenu des vers est de la poésie . De là les confusions que nous signalions tout à
es ne sont pas très nettes ; on voit bien d’une façon générale que la poésie agit davantage sur l’imagination ; mais qu’elle c
a paraît paradoxal et inadmissible. Quand au contraire on parle de la poésie des prosateurs, il n’y a pas de méprise possible.
ne la produisent à aucun degré. On conçoit plus facilement que cette poésie doit consister dans une façon de penser particuli
s maintiendrons donc en toute rigueur notre théorie, affirmant que la poésie est faite d’imagination, et non de pensée. Les id
oétiques. Tout au plus peuvent-elles servir comme d’introduction à la poésie , quand elles sont de nature à frapper l’imaginati
prendre le caractère poétique. L’idée générale est si l’on veut de la poésie latente ; elle enferme à l’état virtuel, condensé
lle que vous concevez. La pensée réfléchie est une concentration ; la poésie est une expansion. Les deux mouvements sont inver
ppeler l’un l’autre ; mais ils s’excluent nécessairement. Toujours la poésie commence au moment où l’on cesse de penser et de
ra précisément l’élément poétique. Nous disions tout à l’heure que la poésie n’est pas dans les livres ; nous comprenons maint
us de leur attribuer trop d’importance ; nous nous rappellerons qu’en poésie surtout les mots ne doivent pas attirer l’attenti
poétique du sentiment. Il nous reste à déterminer quel est dans la poésie littéraire le rôle du sentiment. Sur ce point les
er une réelle valeur poétique au sentiment. Elle concevrait plutôt la poésie comme un art de pure représentation, tout objecti
s par le génie de manière à faire croire à la présence des objets. La poésie , à son plus haut degré d’élévation, est tout exté
aison si elle se contentait d’affirmer qu’il ne faut pas abuser de la poésie subjective et du sentiment personnel. Il est cert
cœur et leurs déceptions en amour. Ces confidences intimes sont de la poésie  ; elles ne peuvent être toute la poésie. La descr
onfidences intimes sont de la poésie ; elles ne peuvent être toute la poésie . La description d’un Moi est décidément un sujet
jeune il chante son amour, ses désirs et ses mélancolies. Mais cette poésie de la vingtième année ne saurait lui suffire. Qu’
la mémoire des hommes, plus vivants qu’aucun être réel. L’heure de la poésie objective est venue. On a raison d’y voir un élar
. On a raison d’y voir un élargissement et une forme supérieure de la poésie  : jusqu’ici nous sommes pleinement d’accord. Mais
ce, c’est par désintéressement et générosité de cœur. Ce passage à la poésie objective ne marque pas une restriction, mais au
e la sensibilité. Comme le disait Guyau, dans son émouvant adieu à la poésie personnelle : Quand on s’oublie assez soi-même O
au philosophe. Elle conviendrait mal au poète. J’admets encore que la poésie ne requiert pas des émotions d’une intensité extr
t que toute impression de beauté disparaîtrait. Nous sortirions de la poésie , pour rentrer dans la vie réelle. Le seul fait de
e, par des paroles amères, par un mouvement de révolte, non par de la poésie . C’est quatre ans après la mort de sa fille, que
même sans inconvénient dépasser un peu la mesure, aller au-delà de la poésie , oublier qu’il fait œuvre d’art, et mettre tout s
ose, cette puissance d’émotion sans laquelle il n’y a pas de complète poésie . Nous aussi nous contemplerons son œuvre d’un œil
ament d’en éprouver ? — Alors n’écrivez pas de vers ; ou faites de la poésie pittoresque, descriptive, didactique, philosophiq
e pittoresque, descriptive, didactique, philosophique. Le champ de la poésie est large ; il n’y manque pas de débouchés, même
mpossible en définitive d’exclure le sentiment de la définition de la poésie . Nous nous garderons aussi de l’excès contraire,
ssi de l’excès contraire, de celui qui consisterait à ne voir dans la poésie que l’exaltation du sentiment. L’attention des th
en général portée trop exclusivement sur les effets pathétiques de la poésie . Ils verront dans l’aptitude à être vivement ému
t reconnaître pourtant. Le sentiment n’est pas et ne peut pas être en poésie la chose essentielle. Avant d’exprimer des émotio
e la chose essentielle. Avant d’exprimer des émotions, il faut que la poésie existe. La musique en exprime également ; et la p
ue est une propriété commune à toute œuvre d’art ; une qualité que la poésie , elle aussi, doit posséder, sous peine d’être inf
c’est une magnifique et douloureuse vision. Il en est de même pour la poésie . Ce n’est qu’exceptionnellement qu’elle exprime d
exciter une vive sympathie : je ne vois là rien qui ressemble à de la poésie . Le sentiment, même le plus profond, le plus tend
ives ou déterminantes de l’émotion. C’est en cela qu’il fait œuvre de poésie . On ne peut dire qu’une œuvre d’art sera poétique
mum d’intensité, et qui pourtant ne nous donnent aucune impression de poésie . Cela pourtant devrait être impossible si la fin
poésie. Cela pourtant devrait être impossible si la fin suprême de la poésie était d’exalter le sentiment. On ne peut même adm
ne. Le sentiment n’a donc pas en lui-même et par essence une vertu de poésie . Il sera poétique dans certaines conditions qu’il
e principe comme close. Le sentiment, disaient les uns, n’est rien en poésie . Il est tout, disaient les autres. Nous avons rec
ces deux extrêmes. Nous regardons comme établi ce moyen terme, que la poésie , pour atteindre son optimum d’effet, doit de quel
té. Ce que nous cherchons ici, c’est quelle doit être leur nature. La poésie trouvera de préférence son aliment dans les senti
de la réalité étant incompatible avec la condition essentielle de la poésie , qui est l’état de rêverie. Les regrets, les espo
ents rêveurs qui se rapportent à un objet tout idéal. La plus exquise poésie sentimentale est celle des sentiments imaginaires
ns soupçonner quelque chose de mesquin ou de bas, toute impression de poésie s’évanouit. Ce caractère de beauté prime tous les
ue nous y pouvons voir une condition de beauté. Au point de vue de la poésie , seule la qualité esthétique des sentiments impor
us n’y sentirons aucune contrainte, aucun effort. Etant œuvre de pure poésie , il nous donnera une impression plus purement poé
’il exprime, dans la vision réelle des images qu’il nous décrit. — La poésie lyrique en particulier n’est possible que comme e
cela est vrai surtout de l’œuvre destinée à donner une impression de poésie . S’ensuit-il que l’effort soit inutile ? En dissu
fait constamment usage et dont il tire ses plus magnifiques effets de poésie . On a grand tort de les regarder parfois comme de
toute rigueur ce principe, qu’il n’y a pas et ne doit pas y avoir de poésie verbale. Les mots ne doivent être qu’un instrumen
erbale. Les mots ne doivent être qu’un instrument de transmission, la poésie étant exclusivement dans les sentiments et les im
concret à l’abstrait. Ces métaphores, la prose les laisse dormir. La poésie en reprend conscience. Cherchant constamment les
étaphores, et finalement faire place à la pensée abstraite : c’est la poésie qui finit en prose, la source qui tarit et se per
étique, d’abord calme et posée, s’élève par élans, et finit en pleine poésie . Nous arrivons à la dernière période de la compos
passe sans effort de l’une à l’autre, recevra une impression de pure poésie . Sans doute cette méthode est très pénible. L’ins
ent à la fois. Chapitre VII La question du vers et l’avenir de la poésie Une dernière question nous reste à résoudre, c
ique tend à s’atténuer. Les temps sont passés où le vocabulaire de la poésie se différenciait de celui de la prose au point de
craignent pas d’appeler les choses par leur nom. Entre la prose et la poésie il n’y a plus de cloisons étanches ; les deux voc
ecrète harmonie avec l’objet qu’ils désignent45. Entre la prose et la poésie , voici une nouvelle différence qui n’est pas dans
et rien d’autre, aura toujours peine à nous donner une impression de poésie . Je me rends compte que la parfaite précision du
lus. Mais voici la différence essentielle, fondamentale qui sépare la poésie de la prose. La poésie s’est donné une forme qui
érence essentielle, fondamentale qui sépare la poésie de la prose. La poésie s’est donné une forme qui est bien à elle, qu’ell
a profondeur ou la noblesse des sentiments qu’ils expriment, par leur poésie en un mot ? Rien de plus juste. Mais on n’a pas r
n mot ? Rien de plus juste. Mais on n’a pas répondu à la question. La poésie en effet n’est pas chose essentielle au vers, et
trait particulier. Comme nous l’avons constaté, on trouve aussi de la poésie dans la prose. D’autre part, le vers n’est pas né
dmirait tant Flaubert, La fille de Minos et de Pasiphaë ! où est la poésie  ? Peut-être la poésie produit-elle plus d’effet d
La fille de Minos et de Pasiphaë ! où est la poésie ? Peut-être la poésie produit-elle plus d’effet dans les vers que dans
s de la composition ! La forme du vers est en elle-même suggestive de poésie . Par cela même qu’elle déconcerte la pensée logiq
us puissant effet pathétique, la prose devrait être préférée. Mais la poésie n’est ni la vérité, ni le pathétique extrême : el
cette pensée d’E. Poe : « Je désigne la beauté comme le domaine de la poésie … Or, l’objet-vérité, ou satisfaction de l’intelle
d’éprouver en même temps une émotion sincère. Pour le vrai poète, la poésie n’est pas un jeu, mais une chose sérieuse ; il ne
sique, qui reste jusqu’à nouvel ordre le vers typique et normal de la poésie française. Je voudrais répondre à une critique qu
rt des novateurs se sont surtout proposé comme programme de réagir en poésie contre la beauté géométrique, et de trouver des f
né de la phrase. Par une coïncidence singulière, en même temps que la poésie tendait à rapprocher son rythme de celui de la pr
Je crois que c’était là une méprise. L’idéal ne me semble pas que la poésie et la prose aillent se rapprochant, mais au contr
nt. Ce sont donc les formes typiques auxquelles doit plutôt tendre la poésie . Le vers ne saurait donc être trop bien rythmé. L
si possible des rythmes plus beaux. Quand on compare la musique et la poésie au point de vue du rythme, on est frappé de l’imm
toute notation, telle me semble être la seconde cause qui a réduit la poésie à une telle pénurie de rythmes. Figurons-nous en
étiques. Autant que l’on peut entrevoir l’avenir, je me représente la poésie future comme établie sur des rythmes aussi variés
rapports les plus étroits : qu’il s’en rapproche de nouveau ; que la poésie redevienne lyrique ! Les poètes contemporains obé
lus musicale que la nôtre. Que ne se font-ils musiciens vraiment ? La poésie musicale qu’ils rêvent n’est plus à inventer ; il
s à inventer ; ils l’ont souvent entendue sans la reconnaître ; cette poésie suprême, qui aurait la force de suggestion de la
ession pathétique de la musique pure, c’est le chant ! Je parle d’une poésie de l’avenir. Ici se pose une question inquiétante
ose une question inquiétante. On s’est demandé si l’avenir était à la poésie . Quelques prophètes pessimistes nous menacent d’u
à accorder dans notre vie affairée une place à l’art, à l’idéal, à la poésie  ? — On n’a pas le droit de parler ainsi. Aujourd’
t dans la vie humaine une importance plus grande. Le seul fait que la poésie soit d’art pur n’est pas ce qui peut nous inquiét
la qualité des images suggérées qui importe, non leur quantité. Si la poésie ne consistait que dans le pouvoir d’évoquer une s
On trouverait, dans ce même recueil poétique, de beaux exemples de la poésie des objets familiers, qui, pour les âmes prosaïqu
étique d’Eugène Véron un intéressant plaidoyer en ce sens. Il loue la poésie d’avoir, seule de tous les arts, le privilège d’e
pas ou se fait mal, et laisse l’impression d’une sorte de placage. La poésie se prête bien plus facilement au mélange de l’idé
mpression un redoublement de puissance… Les idées, en somme, ont leur poésie comme les sentiments, et il n’y a pas de raison p
nullement l’imagination. Il y aurait une étude spéciale à faire de la poésie des philosophes. Quelques-uns ont eu une merveill
de Platon. Guyau, dans tous ses ouvrages, a fait une large place à la poésie (Voir par exemple, dans l’Irréligion de l’avenir,
eur l’image ne sert qu’à présenter l’idée et s’efface devant elle. La poésie se sert moins souvent de figures, mais donne aux
s grande. La prose est donc faite d’images en voie de disparition, la poésie d’images en voie de développement. 42. « Il est
12 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »
Chapitre quatrième § I. État de la poésie française après la mort de Marot. Mellin de Saint
Joachim du Bellay. — § III. Ronsard et son école. § I. État de la poésie française après la mort de Marot. Mellin de Saint
raduire médiocrement quelques églogues, ne lui donna pas l’idée d’une poésie plus sérieuse et plus élevée, et il ne quitta pas
ticle de foi, Graecum est, non legitur, aurait pu être sa devise. Ses poésies sont un fruit de l’esprit français réduit à ses s
digné d’une mention dans une histoire de la littérature française. La poésie de Jean de Meung, de Villon, de Marot, avait eu d
ce savoir ne lui donna pas l’ambition ni peut-être l’idée de la haute poésie , et il se contenta de suivre les traces de Marot,
de la cour. Il fit des vers pour toutes les fêtes. Les sujets de ces poésies sont, outre ces circonstances solennelles, des im
s mieux que moi. Saint-Gelais n’avait pris aucun souci de réunir ses poésies , dont le recueil ne parut qu’après sa mort83. C’e
mme d’Église dire du mal de Rome, et s’excuser des négligences de ses poésies par la violence de ses tourments amoureux ! Ces v
de Saint-Gelais. Cet éloge des biens de l’esprit est déjà de la haute poésie la Renaissance et la Réforme ont passé par là. Da
, la première fois que la philosophie chrétienne, qui bégaye dans les poésies de Marguerite de Valois, et qui ne s’y peut dégag
clair, frappant et durable. C’est un pas de l’esprit français dans la poésie  ; et Saint-Gelais n’est pas un vain nom, puisque
qué par son recueil. Tel était, depuis la mort de Marot, l’état de la poésie française. La Renaissance avait donné un certain
e délicatesse sur des idées communes et quelquefois grossières. Cette poésie était d’ailleurs fort goûtée à la cour de Henri I
vers de Saint-Gelais en s’accompagnant du luth. On ne voyait dans la poésie que la langue de la galanterie, et de cet esprit
aussi ne suis-je pas surpris qu’à l’époque même de la faveur de cette poésie , il se préparât sourdement une réaction qui, au p
s écoles restaurées par là Renaissance, et retrouvaient l’idéal de la poésie dans les grands poëtes de l’antiquité. L’éruditio
ir renouvelé la langue de la prose, allait renouveler la langue de la poésie . Ces jeunes gens, épris d’Homère et de Virgile, n
s, appelé pour la première fois par eux du beau mot latin patria, une poésie égale à celle de ces pères de toute poésie. Au so
beau mot latin patria, une poésie égale à celle de ces pères de toute poésie . Au sortir de leurs fortes études, rencontrant ce
de l’école de Marot, ils levèrent l’étendard de la révolte contre la poésie en faveur à la cour, et vinrent secouer, dans sa
e. Toutes les tendances de l’esprit français, tous les progrès que la poésie avait encore à faire, sont exprimés dans ce manif
ités plus doucement : « Laisse-moi, s’écrie-t-il, toutes ces vieilles poésies françoises aux Jeux Floraux de Thoulouze et au pa
us, admirés et adorés. » « J’ay tousjours estimé, ajoute-t-il, nostre poésie françoise estre capable de quelque plus haut et m
on jecte une pierre dans leur marais. » Quel sera le caractère de la poésie , telle que Du Bellay l’imagine et la désire pour
me tournant çà et là à son plaisir. » C’est l’image même de la haute poésie , et le portrait de nos grands poëtes. Du Bellay a
les moyens. Où le poète futur devra-t-il chercher le secret de cette poésie du cœur et de la raison ? Qui donnera à la langue
ière des aultres plus fameuses. » Et ailleurs : « Il est une forme de poésie beaucoup plus exquise, laquelle il fauldroit cher
uelle mesure le poëte devra-t-il imiter les anciens ? Une préface des poésies de Du Bellay en donne l’indication qui manque dan
logies. A côté de ces grandes idées sur les nouvelles destinées de la poésie et de la langue, le manifeste de Du Bellay remett
ni esprits médiocres dans son Parnasse. Il a une si haute idée de la poésie , qu’il va jusqu’à demander l’institution d’une so
cepte à l’exemple. Il fit suivre son manifeste d’une satire contre la poésie à la mode, qu’il intitula le Poëte courtisan. Il
paru ennuyeux même à l’historien ingénieux et peut-être prévenu de la poésie de ce temps85. On pourrait extraire quelques beau
ce court et frappant résumé des commencements et des progrès de notre poésie sont marquées de la même force de jugement et d’e
rquées de la même force de jugement et d’expression. L’histoire de la poésie française, jusqu’à Malherbe, ne peut être que le
jus d’herbes odoriférantes, symbole évident de sa douce et savoureuse poésie . Ronsard dès sa jeunesse était devenu sourd ; on
reilles aux Français, pour entendre les oracles et les mystères de la poésie  ! Bienheureux eschange de l’ouïe corporelle à l’o
s. « L’illustre Ronsard, dit Pasquier dans ses Recherches, a porté la poésie française à sa perfection, ou jamais elle n’y par
 : « C’est un déshonneur à notre nation d’avoir estimé les pitoyables poésies de Ronsard88 ? » Pourquoi tant de mépris, sinon p
quoiqu’il l’ait appelé « la seule lumière « en ses ans de la vulgaire poésie . « L’imitation des nostres, dit-il dans la préfac
elui-ci fit des odes sur le patron d’Horace et de Pindare. Par lui la poésie française s’essaya pour la première fois dans le
i haut chez les anciens dont l’école de Ronsard ne voulût doter notre poésie . En même temps le chef de la Pléiade développait
de l’Illustration, Du Bellay s’était borné à demander « une forme de poésie plus exquise. » Ronsard, après avoir osé nommer l
’il y parût quelque lambeau de leurs dépouilles. On n’estimait que la poésie où il y avait quelque docte obscurité à pénétrer.
sa mort, et qu’il ne vît des chaires instituées pour interpréter ses poésies . Du moins en fit-on dans le particulier, sur tous
us admiré, parce qu’aucun de son vivant n’eut plus d’admirateurs. Ses poésies en offrent des exemples qui passent tout ce qu’on
alliope, il reconnaît qu’elle l’avait prédestiné pour la gloire de la poésie  : Certainement, avant que né je fusse Pour te ch
celles, il n’y a pas une seule pièce d’un style franc et libre, où la poésie française puisse reconnaître son point de perfect
ction. Toutefois, Ronsard a laissé une trace dans l’histoire de cette poésie  ; il en personnifie une époque ; à ce titre, il d
venté qu’il eut la gloire d’indiquer le genre qui devait régénérer la poésie française. Ce fut certes une belle entreprise, qu
éparer si fièrement du badinage de Marot, et de porter tout à coup la poésie à une hauteur où, s’il ne lui fut pas donné de la
 d’avoir annoncé et exposé aux hommes de sa nation les mystères de la poésie  ; d’avoir fait parler le premier la muse en franç
our sa langue110. Pourquoi les érudits connaissent-ils seuls quelques poésies légères, spirituelles, délicates, d’un tour moins
e style, ce poète équivoque placé entre les petites perfections de la poésie familière de Marot et la haute poésie de Malherbe
e les petites perfections de la poésie familière de Marot et la haute poésie de Malherbe, ne sera jamais un auteur qu’on fréqu
et musicien vocal et instrumental. 85. Sainte-Beuve, Histoire de la poésie française au XVIe siècle. 86. Oraison funèbre de
xii.) 90. Ode xxii, liv. Ier. 91. Odes, liv. V. 92. En tête des poésies en l’honneur de Charles IX. 93. Éditeur des œuvr
de Pierre de Ronsard. 110. M. Sainte-Beuve, dans son Histoire de la poésie au xvie  siècle, a parlé en détail, avec beaucoup
13 (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »
hologie française, d’un choix à faire dans le champ si vaste de notre poésie , est heureuse. Ceux qui l’avaient eue jusqu’ici n
e et qu’elle passait pour tout à fait grossière ? L’histoire de notre poésie était contenue dans une vingtaine de vers de Boil
he par-delà Malherbe, c’était un péril. Dans le présent recueil notre poésie reprend son cours naturel historique, trop souven
s quatre volumes que l’on publie, et dans lesquels tous les genres de poésie sont représentés, excepté la poésie dramatique. L
dans lesquels tous les genres de poésie sont représentés, excepté la poésie dramatique. Le moyen âge, dans tout son développe
, ce fut Ronsard qui fit la révolution. Boileau, le législateur de la poésie française régulière, préside à la seconde moitié
lles saisons, les bons siècles, les vraiment heureux moments de cette poésie française qui a si souvent brisé avec son passé,
ui rendre tout son orgueil et son courage. Dans un grand concours des poésies européennes, si on le suppose ouvert depuis le mo
uvert depuis le moyen âge, quel serait, quel aurait été le rang de la Poésie française, tant dédaignée de quelques-uns de nos
ation définitive, je ne dis pas de la langue, mais certainement de la poésie française. Prenons les plus beaux rameaux de notr
ement de la poésie française. Prenons les plus beaux rameaux de notre poésie classique depuis Malherbe ; rien, absolument rien
mêmes de la vieille France. J’ai entendu regretter que lorsque cette poésie française rajeunissante essaya, vers les années 1
de nos vieux textes n’ait pas coïncidé avec le premier essor de notre poésie moderne refleurissant il y a trente-cinq ans. Car
une pareille chance ? C’était un si beau siècle et si fécond pour la poésie française que ce xiii e siècle (car c’est en géné
les grands poèmes primitifs dans la mémoire d’une postérité légère ; poésie légère aussi et à l’avenant, qui n’en est pas une
à l’avenant, qui n’en est pas une et qui est même le contraire de la poésie proprement dite, puisqu’elle est toute de bon sen
ieté, de moquerie, de gausserie, d’expérience pratique et de malice ; poésie qui n’est plus du tout celle des grands et des no
me, — plus fidèle dans ces choses de la malice et du rire que dans la poésie élevée et généreuse. Que si du xiiie  siècle nous
nous passons à l’âge suivant, nous trouvons un déclin notable dans la poésie . L’avènement et le succès disproportionné du Roma
ur l’immortalité ; — de même, dans le genre tendre, amoureux, dans la poésie courte, légère, élégiaque, nous n’avons pas eu un
re une fois, il faut prendre les dédommagements où on les trouve : la poésie de Froissart est dans sa chronique, dans le pitto
a déployé et où il excelle. Combien de fois en France la plus grande poésie , à une époque donnée, a-t-elle ainsi passé avec a
s ces derniers temps. On a vu en lui « le type, le représentant de la poésie bourgeoise et nationale au xive  siècle, comme Ru
i et bien chantant : Eustache Deschamps n’a pas toujours eu 90 ans en poésie . Pourtant, quand on l’a beaucoup lu ou feuilleté,
isan. L’esprit du règne de Charles V, réagissant en littérature et en poésie , avait créé toute une école ayant son cachet à pa
de sagesse et de restauration, des écrivains conservateurs. La vraie poésie n’a guère à faire avec eux. Le XVe siècle n’est p
re avec eux. Le XVe siècle n’est pas à mépriser à tous égards pour la poésie . Si l’inévitable décadence, si la vieillesse du m
it-il un novateur ? innova-t-il dans la forme ? créa-t-il un genre de poésie  ? A-t-il eu l’idée d’une réaction littéraire, com
x par Boileau, ce qui reste vrai, c’est que lorsque l’on remonte à la poésie du moyen âge (non pas lorsqu’on en descend en la
 siècle, en découvrant Charles d’Orléans, en remettant en lumière les poésies de ce prince poète, essaya de le substituer à Vil
oète, essaya de le substituer à Villon et de le porter au trône de la poésie du xve  siècle. Cette opinion avait fait du chemi
tile. On n’a pas eu, dans ce recueil, à s’occuper du théâtre et de la poésie dramatique, sans quoi c’eût été, au XVe siècle, l
poésie dramatique, sans quoi c’eût été, au XVe siècle, la branche de poésie à laquelle il eût fallu le plus emprunter. Le XVe
uelle à un seul personnage, a été attribué à Villon. Après Villon, la poésie française, engagée dans de fausses voies, reprend
it son train de laborieuse décadence. Les formes compliquées de cette poésie mènent très-vite à une sorte de grimoire. Les sav
la Renaissance, et nourris des pures grâces d’Aristophane, pour cette poésie domestique de coin du feu et de cuisine, poésie d
istophane, pour cette poésie domestique de coin du feu et de cuisine, poésie de ménage et digne du voisinage des Halles, nous
mier jet d’une lumière nette et vive n’est plus sensible que dans les poésies de l’aimable Clément. Poète d’esprit plutôt que d
rançais. Aussi c’est un point lumineux, c’est un renouveau dans notre poésie que l’heure où parut Marot. Il y eut groupe, il y
enu d’ailleurs. Malgré l’épuration sensible qui s’était faite dans la poésie française depuis Marot, et l’aisance aimable qu’i
irconstance, mais qui fut d’une extrême utilité. La littérature et la poésie française avait perdu la voie haute et directe du
tite et docte école de Lyon, pour atteindre aux parties élevées de la poésie  : on avait perdu les qualités premières sans acqu
our à Rome, et déjà découragé, a fait d’excellentes et de savoureuses poésies  ; Ronsard déjà lassé, et sur une corde un peu dét
et la matière d’un poète », a dit Balzac. — « Ce n’est qu’un maçon de poésie  ; il n’en fut jamais architecte », a dit Chapelai
quelque voie nouvelle pour enrichir notre langue, pour enhardir notre poésie et pour dénouer notre versification naissante. »
relles, Régnier nous représente l’un des moments, une époque de notre poésie . Omettre Régnier ou ne le nommer qu’en courant, c
de tout ce que Régnier aurait pu faire. C’est le meilleur exemple de poésie de pure race, franche du collier, gauloise de suc
e. Rien n’est plus propre à nous faire comprendre ce qu’aurait été la poésie française, si elle avait su échapper au trop de p
au rigoureux Malherbe pour s’être donné le tort de rebuter une telle poésie et de s’aliéner un tel compère ! Ce regret exprim
sent un bien beau moment, le plus classique dans le passé, pour notre poésie lyrique. Quelques-unes de leurs odes, en très-pet
stances plus fortes que son talent. Il n’y a que des instants dans la poésie . Le bel esprit et le faux goût des salons régnant
us majestueux, plus sévères, occupèrent la scène et éclipsèrent cette poésie qui va s’inspirer plus librement à l’écart, au gr
e, ont tous eu une grande action personnelle, et dans le sens de leur poésie  ; Rousseau n’en a eu aucune, et, sans son exil, i
algré une ou deux rares exceptions, pèche tout à fait par le style en poésie  : en général, il ne s’en doute pas. Un petit exem
Au xviiie  siècle, il n’y a de tout à fait poète que Voltaire dans la poésie railleuse et légère, et ensuite André Chénier dan
dans la poésie railleuse et légère, et ensuite André Chénier dans la poésie sérieuse et renouvelée. Il serait trop aisé de lo
 : en telle matière un peu de fantaisie ne messied pas. L’amour de la poésie et de tout ce qui a la flamme, la haine du prosaï
oit encore pour en tirer bon conseil, et en vue de la saison à venir. Poésie du xixe  siècle qui fus l’espérance et l’orgueil
même trame. Le prosaïque, avec son amalgame, est ainsi rentré dans la poésie . Ce style poétique si éclatant, si savant naguère
éfenses étroites et convenues ; le champ entier de la langue et de la poésie est ouvert devant vous, depuis l’âpre simplicité
. Eugène Crépet, Les Poètes français, Recueil des chefs-d’œuvre de la Poésie française depuis les origines jusqu’à nos jours a
14 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94
e comprends dans cet ouvrage, sous la dénomination de littérature, la poésie , l’éloquence, l’histoire et la philosophie, ou l’
ation. Leurs succès étonnants dans la littérature, et surtout dans la poésie , pourraient être présentés comme une objection co
remières impressions que dans ses souvenirs même les plus heureux. La poésie moderne se compose d’images et de sentiments. Sou
tique, recourir à des images pour fortifier des impressions ; mais la poésie proprement dite, c’est l’art de peindre par la pa
t déjà un premier pas vers la philosophie. Il ne s’agit ici que de la poésie , considérée seulement comme l’imitation de la nat
qui frappent tous les yeux, transportés pour la première fois dans la poésie , présentent à l’imagination les peintures les plu
s, et les oppositions les plus simples. Les pensées qu’on ajoute à la poésie , sont un heureux développement de ses beautés ; m
, sont un heureux développement de ses beautés ; mais ce n’est pas la poésie même : Aristote l’a nommé le premier un art d’imi
’idées que n’interrompt point la mort ; il n’en est pas de même de la poésie , elle peut atteindre du premier jet à un certain
e l’imagination ; les Égyptiens n’avaient point servi de modèles à la poésie des Grecs ; elle était en effet la première de to
première de toutes13 ; et loin qu’il faille s’étonner que la première poésie ait été peut-être la plus digne de notre admirati
développement dans l’esprit humain pour atteindre à la hauteur de la poésie  ; mais cette partie de la littérature doit perdre
rreurs de l’imagination. On a beaucoup dit que les beaux-arts, que la poésie prospéraient, surtout dans les siècles corrompus 
é volontiers les distractions et les amusements. Mais l’origine de la poésie , mais le poëme le plus remarquable par l’imaginat
 ; ce n’est ni la vertu ni la dépravation qui servent ou nuisent à la poésie  ; mais elle doit beaucoup à la nouveauté de la na
accords enivrants. La musique était chez les Grecs inséparable de la poésie  ; et l’harmonie de leur langue achevait d’assimil
indéfini de la rêverie qu’excitent les sons. Il en est de même de la poésie d’images et de celle qui contient des idées philo
ces idées distrait, à quelques égards, de la sensation causée par la poésie . Il ne s’ensuit pas que, pour faire de beaux vers
urs vers les richesses de notre siècle ; mais toutes les formes de la poésie , tout ce qui constitue l’essence de cet art, nous
er une certaine borne dans les arts, même dans le premier de tous, la poésie . On remarque, avec raison, que le goût de la pre
champêtres des plus fameux héros de l’antiquité servaient encore à la poésie , en rapprochant les images naturelles des faits p
hauteur des grands caractères. Aucun peuple, donc, n’a réuni pour la poésie autant d’avantages que les Grecs ; mais il leur m
phie plus morale, une sensibilité plus profonde, peuvent ajouter à la poésie même, en y mêlant des idées et des impressions no
e, introduisirent successivement et progressivement la morale dans la poésie dramatique. Socrate et Platon s’occupèrent unique
s, lorsque dans l’âge le plus remarquable par les chefs-d’œuvre de la poésie , Pindare a composé ses odes, les idées de morale
ce n’est jamais par sa conscience qu’il en décide. Anacréon, dans sa poésie voluptueuse, est fort inférieur au talent et à la
n ne les y ramenait. L’esprit de réflexion se montre rarement dans la poésie des Grecs. On y trouve encore moins de véritable
ontrer quelles sont les causes premières des beautés originales de la poésie grecque, et des défauts qu’elle devait avoir à l’
orable aux progrès, à la diffusion des lumières, nuit à l’effet de la poésie  ; on l’étudie, on l’analyse, tandis que les Grecs
s par les autres. On peut attribuer quelques-uns des caractères de la poésie des Grecs au genre de succès que se proposaient l
mbre de notes. Il en était peut-être ainsi des idées que contenait la poésie lyrique des Grecs. Les mêmes images, les mêmes se
ter à ses plaisirs, ou mériter son approbation. 13. On croit que la poésie des Hébreux a précédé celle d’Homère ; mais il ne
15 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299
ce n’est une impiété. La parole primitive, révélée à l’homme, est la poésie . II La poésie est la parole primitive, révé
é. La parole primitive, révélée à l’homme, est la poésie. II La poésie est la parole primitive, révélée à l’homme. Elle
la cause intime des événements dans les secrets de la Providence. La poésie est éminemment allégorique ; et l’allégorie n’est
et des esprits dans un siècle, à un âge de l’esprit humain. Ainsi la poésie des anciens est la seule vraie poésie. Il y a deu
ge de l’esprit humain. Ainsi la poésie des anciens est la seule vraie poésie . Il y a deux sortes de compositions originales :
est pas moins réelle : sans cela nos langues seraient inhabiles à la poésie . L’autre imitation, qui est celle que nous faison
l’infini : telle est l’impression générale qui doit résulter de toute poésie . La poésie transporte dans un monde idéal, c’est-
telle est l’impression générale qui doit résulter de toute poésie. La poésie transporte dans un monde idéal, c’est-à-dire dans
ce et à un sentiment généreux : la vertu, pour les deux sexes, est la poésie en action : le sublime dans les arts est une des
entaire que ce dernier a fait sur ces deux textes si remarquables. La poésie est la parole traditionnelle ; la prose est la pa
le traditionnelle ; la prose est la parole écrite : les limites de la poésie et de la prose, chez toutes les nations, dans tou
maine dans la parole. Selon Strabon, la prose est une imitation de la poésie . Cadmus de Milet, d’après ce géographe, fut le pr
rompre la mesure, en conservant d’ailleurs tous les caractères de la poésie . Il fut imité par Phérécide et par Hécatée. Dès q
s de la poésie. Il fut imité par Phérécide et par Hécatée. Dès que la poésie a été séparée du chant, elle n’a plus eu la même
mbre convenu. La versification française, toute seule, n’est point la poésie  : une périphrase, le mérite de la difficulté vain
ite de la difficulté vaincue, ne constituèrent jamais l’essence de la poésie . Le genre qu’on a voulu décorer du nom de poésie
mais l’essence de la poésie. Le genre qu’on a voulu décorer du nom de poésie française n’est qu’une langue ornée, plus exclusi
angue poétique. Ce genre renferme des choses qui ne sont ni prose, ni poésie , un vain bruit pour l’oreille, qui ne peut ni tra
n ne peuvent pleinement satisfaire, dans notre langue, le génie de la poésie . La poésie n’est point, pour les Français, une pr
t pleinement satisfaire, dans notre langue, le génie de la poésie. La poésie n’est point, pour les Français, une production or
raduction plus ou moins parfaite, mais une traduction seulement de la poésie ancienne, qui est la véritable poésie. La littéra
une traduction seulement de la poésie ancienne, qui est la véritable poésie . La littérature de toutes les nations résulte de
dans les institutions monarchiques. Chez nous, la littérature, ni la poésie , ni les arts, n’ont jamais pu devenir populaires.
il ne faut pas qu’un homme de talent s’imagine qu’il puisse créer la poésie , s’il ne la trouve pas toute faite. Voilà pourquo
u. Toutes les littératures offrent la même série de dégénérations. La poésie entre dans le domaine de l’histoire, où bientôt e
dit le plus complet. Phrynicus et Agathon n’ont pas seulement gâté la poésie pour les Grecs, ils l’ont gâtée aussi pour nous,
es incertaines. Chez les Romains, Virgile seul eut le sentiment de la poésie . Pour nous l’erreur était bien facile, parce que
gination. Cependant ces sujets étaient doués d’une telle fécondité de poésie qu’ils purent encore exciter toute notre admirati
ble que nous essayâmes bien vite les sujets d’invention. À côté de la poésie d’inspiration, dont le berceau se confond avec le
d avec le berceau des peuples, il y a toujours une imitation de cette poésie , laquelle entre dans la forme et non point dans l
e entre dans la forme et non point dans l’essence. Cette imitation de poésie commence chez toutes les nations par des vers sat
qui s’est manifestée ainsi : on commença par séparer la musique de la poésie  ; la poésie une fois isolée, on fut conduit natur
nifestée ainsi : on commença par séparer la musique de la poésie ; la poésie une fois isolée, on fut conduit naturellement à l
a prose ; enfin la versification vint tantôt comme un auxiliaire à la poésie , et tantôt intervint pour en voiler l’absence. La
ion de tous les autres. Le mot poète, qui signifie faiseur, et le mot poésie , qui signifie invention, ne furent d’un usage gén
s et chants avaient été seuls employés pour désigner les poètes et la poésie . Le mot rhapsode lui-même signifie couseurs de ch
écrivain, au lieu d’être soumis à l’esprit général des traditions. La poésie est faite pour être ouïe, avons-nous dit, et la p
avons-nous dit, et la prose pour être lue. Mais il est arrivé que la poésie elle-même a été lue, et que ce que nous avons ado
ie elle-même a été lue, et que ce que nous avons adopté ensuite comme poésie n’a plus été fait que pour être lu. Alors on a co
ait que pour être lu. Alors on a confondu la forme et l’essence de la poésie  ; et il en est résulté une poésie de convention.
onfondu la forme et l’essence de la poésie ; et il en est résulté une poésie de convention. Le règne de cette poésie de conven
ie ; et il en est résulté une poésie de convention. Le règne de cette poésie de convention est fini ; et nous verrons tout à l
t à l’heure que nous sommes obligés de remonter au berceau même de la poésie . Souvenons-nous des assemblées des vieillards aux
16 (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75
[Des Destinées de la poésie ] L’homme n’a rien de plus inconnu autour de lu
out à péri ; tout véritable, et tout a menti ! Mais ne parlons que de poésie .   Je me souviens qu’à mon entrée dans le monde,
nous disaient : amour, philosophie, religion, enthousiasme, liberté, poésie  ; néant que tout cela ! Calcul et force, chiffre
oyons que ce qui se prouve, nous ne sentons que ce qui se touche ; la poésie est morte avec le spiritualisme dont elle était n
une ligue universelle des études mathématiques contre la pensée et la poésie . Le chiffre seul était permis, honoré, protégé, p
t seuls contre cet arrêt de mort de l’âme, de l’intelligence et de la poésie , Mme de Staël et M. de Châteaubriand. Mme de Staë
eterre et de l’Allemagne, qui seules vivaient alors de vie morale, de poésie et de philosophie, et lançait de là dans le monde
ous apporter à l’oreille et au cœur ce souffle lointain de morale, de poésie , de liberté que nous ne pouvions respirer sous la
mps-là, je vivais seul, le cœur débordant de sentiments comprimés, de poésie trompée, tantôt à Paris noyé dans cette foule où
ille voix au cœur encore vierge de l’homme ; mais enfin c’était de la poésie . Cette poésie, j’essayais quelquefois de l’exprim
œur encore vierge de l’homme ; mais enfin c’était de la poésie. Cette poésie , j’essayais quelquefois de l’exprimer dans des ve
ine écrits. J’ai anéanti ainsi des volumes de cette première et vague poésie du cœur, et j’ai bien fait, car à cette époque, i
’ai écrit depuis ne valait pas mieux, mais le temps avait changé ; la poésie était revenue en France avec la liberté, avec la
s ; et nous vîmes surgir alors une foule de ces noms célèbres dans la poésie ou dans la philosophie qui peuplent encore nos ac
es deux époques. Qui m’aurait dit alors, que quinze ans plus tard, la poésie inonderait l’âme de toute la jeunesse française,
eût dit cela alors, je ne l’aurais pas cru, et cependant cela est. La poésie n’était donc pas morte dans les âmes comme on le
belle faculté de l’homme peut-elle mourir ? Qu’est-ce en effet que la poésie  ? comme tout ce qui est divin en nous, cela ne pe
à pourquoi aussi l’homme ne peut ni produire ni supporter beaucoup de poésie  ; c’est que le saisissant tout entier par l’âme e
nces d’une résurrection de l’humanité sous une autre forme : voilà la poésie . C’est l’homme même, c’est l’instinct de toutes s
asteur, guerrier et poète, qui a écrit le désert tout entier dans ses poésies nationales ; épique comme Homère, plaintif comme
nourrir d’une sagesse plus réelle et d’une philosophie plus vraie, la poésie grave et pensée de l’époque avancée où nous vivon
s, me présenta les destinées et les phases presque complètes de toute poésie  : les trois esclaves noires berçant les enfants a
les enfants avec les chansons naïves et sans pensée de leur pays, la poésie pastorale et instinctive de l’enfance des nations
uve turque, pleurant son mari en chantant ses sanglots à la terre, la poésie élégiaque et passionnée, la poésie du cœur. Les s
antant ses sanglots à la terre, la poésie élégiaque et passionnée, la poésie du cœur. Les soldats et les mukres arabes, récita
récitant des fragments belliqueux amoureux et merveilleux d’Antar, la poésie épique et guerrière des peuples nomades ou conqué
moines grecs chantant les psaumes sur leurs terrasses solitaires, la poésie sacrée et lyrique des âges d’enthousiasme et de r
eillant des vérités historiques ou des pensées sur toute la terre, la poésie de philosophie et de méditation, fille d’une époq
e-même jusque dans les chants dont elle amuse ses loisirs.   Voilà la poésie tout entière dans le passé ; mais dans l’avenir q
pagnâmes des élans de notre pensée, de notre prière et de toute notre poésie intérieure, les accents de cette poésie sainte, j
otre prière et de toute notre poésie intérieure, les accents de cette poésie sainte, jusqu’à ce que les litanies chantées euss
bris.   Voilà, disions-nous en nous levant, ce que sera sans doute la poésie des derniers âges : soupir et prière sur des tomb
mme pour vivifier la nature la plus morte, et ce que ce serait que la poésie à la fin des temps, quand tous les sentiments du
us les sentiments du cœur humain éteints et absorbés dans un seul, la poésie ne serait plus ici bas qu’une adoration et un hym
tre l’état actuel de l’humanité et le but qu’elle peut atteindre ; la poésie aura d’ici là de nouvelles, de hautes destinées à
ocratie ; le drame est l’image la plus fidèle de la civilisation. La poésie sera de la raison chantée ; voilà sa destinée pou
tout entier. Les signes avant-coureurs de cette transformation de la poésie sont visibles depuis plus d’un siècle ; — ils se
ibles depuis plus d’un siècle ; — ils se multiplient de nos jours. La poésie s’est dépouillée de plus en plus de sa forme arti
pouiller le mannequin, c’est de démonter la machine et de chercher la poésie seule dans l’œuvre poétique, et de chercher aussi
le dans l’œuvre poétique, et de chercher aussi l’âme du poète sous sa poésie . Mais sera-t-elle morte pour être plus vraie, plu
t j’en appelle à ce siècle naissant qui déborde de tout ce qui est la poésie même, amour, religion, liberté, et je me demande
ans leur renommée. Non, il n’y eut jamais autant de poètes et plus de poésie qu’il n’y en a en France et en Europe au moment o
oment où quelques esprits superficiels ou préoccupés s’écrient que la poésie a accompli ses destinées, et prophétisent la déca
efaire sans cesse à l’homme, sa propre destinée. Dans cette œuvre, la poésie a sa place, quoique Platon voulût l’en bannir. C’
e cette destinée philosophique, rationnelle, politique, sociale de la poésie à venir, elle a une destinée nouvelle à accomplir
r celui qui a permis à l’homme de la concevoir et de la réaliser ! La poésie de nos jours a déjà tenté cette forme, et des tal
d’un ordre élevé se sont abaissés pour tendre la main au peuple ; la poésie s’est faite chanson, pour courir sur l’aile du re
génies populaires doivent consacrer leur puissance à l’avenir. Cette poésie est à créer ; l’époque la demande, le peuple en a
ans son cœur. Toutes les époques primitives de l’humanité ont eu leur poésie ou leur spiritualisme chanté ; la civilisation av
ien ne meurt dans l’ordre éternel des choses, tout se transforme : la poésie est l’ange gardien de l’humanité à tous ses âges.
st l’ange gardien de l’humanité à tous ses âges. Il y a un morceau de poésie nationale dans la Calabre, que j’ai entendu chant
re disaient ainsi de leur ange gardien, l’humanité peut le dire de la poésie . C’est aussi cette voix intérieure qui lui parle
le dernier mot de tout ! et que les philosophies, les religions, les poésies n’étaient que des manifestations plus ou moins co
ous approcher successivement de celui qui est ! Les religions sont la poésie de l’âme.   Ces poésies auxquelles la soif ardent
ement de celui qui est ! Les religions sont la poésie de l’âme.   Ces poésies auxquelles la soif ardente de cette époque a prêt
se pas qu’elles vivent bien longtemps dans la mémoire de ceux dont la poésie est la langue ; je ne me repens cependant pas de
hilosophiques que j’estime à bien plus haut prix que la politique. La poésie , c’est l’idée ; la politique, c’est le fait ; aut
tique, c’est le fait ; autant l’idée est au-dessus du fait, autant la poésie est au-dessus de la politique. Mais l’homme ne vi
dans les institutions, je rentrerai dans la vie poétique. Un monde de poésie roule dans ma tête, je ne désire rien, je n’atten
sans avoir révélé à lui, au monde, à moi-même, une création de cette poésie qui a été ma seconde vie ici-bas ; de laisser apr
r toutes les âmes tendres et pieuses de mon temps, tous mes frères en poésie qui ont accueilli avec tant de fraternité et d’in
us avez embaumée pour les siècles dans une strophe de sentiment et de poésie  ! La moindre de ces choses saintes consolerait de
17 (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306
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. Œuvres. — Les Pauvres Gens, poésies, 1890. — Le Château des Rêves, poésies , 1890. — La Maison des Souvenirs, poésies, 1906.
90. — Le Château des Rêves, poésies, 1890. — La Maison des Souvenirs, poésies , 1906. — La Vieillesse de Pierrot, un acte en ver
18 (1760) Réflexions sur la poésie
Réflexions sur la poésie , écrites à l’occasion des pièces que l’Académie f
es gens de goût, qui ayant été dans leur jeunesse enthousiastes de la poésie , et ayant fait leurs délices de cette lecture, s’
e de vers. Ce refroidissement est-il la faute de l’âge ou celle de la poésie  ? Prouve-t-il qu’avec les années on devient plus
ent qu’à un géomètre de la faire, et d’ignorer qu’un des objets de la poésie étant de flatter l’oreille, elle doit produire mo
bonne heure. Mais pourquoi ces mêmes oreilles, qui se dégoûtent de la poésie en vieillissant, ne se dégoûtent-elles pas de mêm
re est devenue d’autant plus dangereuse, que la plupart des genres de poésie semblent successivement passer de mode. Le sonnet
avec cette sévérité que le philosophe examine et juge les ouvrages de poésie . Pour lui le premier mérite et le plus indispensa
le plus indispensable dans tout écrivain, est celui des pensées : la poésie ajoute à ce mérite celui de la difficulté vaincue
ux, que de la prostituer à des choses si peu dignes d’elle ? La vraie poésie , celle qui seule mérite ce nom, dédaigne non seul
Rien n’est plus plein de finesse et de vérité que les fictions de la poésie ancienne ; mais rien n’est aujourd’hui plus usé q
l’original est quelque chose, et les copies ne sont rien. Puisque la poésie est un art d’imagination, il n’y a donc plus de p
en. Puisque la poésie est un art d’imagination, il n’y a donc plus de poésie , dès qu’on se borne à répéter l’imagination des a
ans, et que le genre d’idées qu’il renferme est devenu fastidieux. En poésie même, les auteurs de génie n’en font plus aucun u
t justice sous un autre nom. Il en est de même de plusieurs genres de poésie . Le genre pastoral, par exemple, peut encore nous
es produit ces deux effets contraires. Ce qui fait le caractère de la poésie lyrique, c’est la grandeur et l’élévation des pen
aurait doublé sa réputation en jetant au feu les trois quarts de ses poésies , et ne donnant le reste que par fragments. En vai
plus que jamais le jugement de l’Académie Française sur les pièces de poésie qu’on lui adresse pour le concours. Tant qu’elle
é à la formation de notre langue, a présidé aussi aux règles de notre poésie française. Nous avons senti que la poésie étant u
é aussi aux règles de notre poésie française. Nous avons senti que la poésie étant un art d’agrément, c’était en diminuer le p
oin qu’ils en ont, enfin une grammaire beaucoup plus relâchée pour la poésie que pour la prose. Chez nous la grammaire des poè
extraordinaire ou forcée ; et celui qui a dit que le caractère de la poésie française consistait dans l’inversion, n’avait ap
vers à mesure qu’on avance en âge, ce n’est point par mépris pour la poésie , c’est au contraire par l’idée de perfection qu’o
lheur. Par la même raison, quoiqu’on reconnaisse tout le mérite de la poésie d’image, quoique dans la jeunesse, où tout est fr
e dans la jeunesse, où tout est frappant et nouveau, on préfère cette poésie à toute autre, on lui préfère dans un âge plus av
cette poésie à toute autre, on lui préfère dans un âge plus avancé la poésie de sentiment, et celle qui exprime avec noblesse
ançais et vivant. Lettre à un journaliste Mes Réflexions sur la Poésie , approuvées, monsieur, par nos meilleurs poètes,
alement reconnue par ceux qui avec raison respectent le plus dans ces poésies sacrées le fond des choses. Si mes scrupuleux et
19 (1923) Paul Valéry
Il m’intéressait moins comme individu que comme pointe extrême de la poésie française dans une de ses directions de logique e
t nous le saurons peut-être, tout à l’heure, encore mieux. Mais cette poésie n’est pas née en lui directement, impérieusement,
est parmi ces seconds qu’il faut ranger Valéry. Pour les premiers, la poésie est tout, même lorsqu’ils écrivent en prose. Mais
ésie est tout, même lorsqu’ils écrivent en prose. Mais pour Racine la poésie ne figure qu’un cas particulier, une réalisation
atique, différent de celui de Corneille. De même Valéry ne conçoit la poésie que comme un cas particulier de la littérature, e
rait une substance spirituelle exprimable aussi, bien en attributs de poésie qu’en autres attributs littéraires ou théoriques,
de Valéry, un courant analogue. Nous verrons, à un certain moment, sa poésie déposée par ce courant ; mais le courant n’existe
ée par ce courant ; mais le courant n’existe pas expressément pour la poésie , et il ne s’arrête pas à elle. * * * Cette méthod
e ; le Valéry artiste est le Valéry sorti. Ce sont des arts, c’est la poésie , c’est l’architecture, c’est la danse, c’est la m
léry, — synthèse mystérieuse de ces deux immatériels, le nombre et la poésie pure. Vous semblez, dit l’auteur à Teste, c’est-à
ences, en réalité aux confins des arts, en pratique aux confins de la poésie . Ces mots sont ceux qui devaient naître d’eux-mêm
mé consiste en ceci : une expérience désintéressée sur des confins de poésie , à une limite où l’air respirable manquerait à d’
technique à laquelle Valéry se soit réellement appliqué, celle de la poésie . Il n’a jamais admis ni compris le vers libre, qu
poète ne les trouve pas hors de lui, mais en lui. La technique de la poésie , du rythme, de la rime, de l’allitération, les lu
on de philosophie ou de dogmes. Nous verrons ailleurs à quel point la poésie de Valéry est hantée par l’idée du corps. Le lect
e. Et s’il y a une technique de la philosophie et une technique de la poésie , il y a aussi une technique de la critique, et ce
llarmé, une réflexion sur la technique de tous les arts du successif ( poésie , musique, danse, théâtre) devient chez Valéry une
me, à certains moments de la vie intérieure, dans la musique. Mais en poésie  ? N’oublions pas cette vision de la page blanche
allucina positivement Mallarmé, si soucieux de conserver dans sa rare poésie , comme des intervalles de ciel étoilé, le refus m
anche. D’abord une idée vraiment religieuse et presque mystique de la poésie . Ensuite l’habitude de ne la toucher qu’à de rare
tre mathématique que par le calcul des probabilités. Il semble qu’une poésie comme celle de Mallarmé et de Valéry lui confère,
e l’air, tout hasard. De cette clarté du calcul au clair-obscur de la poésie on peut supposer une continuité. Ecoutez Socrate
ette avec dédain « la manie humaine de faire écho », il appartient en poésie à une tradition, celle que Mallarmé lui a léguée
ant. Déjà Mallarmé la considérait comme un ennemi redoutable, dont la poésie , pour le vaincre et le surpasser, doit surprendre
mu si quant de musique). Il est poète, et c’est dans le domaine de la poésie qu’il a résolu pratiquement, comme beaucoup, le p
ent en vulgaire monnaie de pas, quand nous marchons à lente fin. » La poésie , elle, peut-elle vivre et créer dans ce monde d’e
e  siècle un changement s’accomplit. La masse vivante et active de la poésie devient le lyrisme. Même si le poète emploie la f
du xixe  siècle, « une volonté remarquable d’isoler définitivement la poésie de toute autre essence qu’elle-même. Une telle pr
ésie de toute autre essence qu’elle-même. Une telle préparation de la poésie avait été prédite et recommandée avec la plus gra
la verrai plutôt dans une conjonction du romantisme français et de la poésie anglaise. Et cette poésie pure, ou cette idée de
conjonction du romantisme français et de la poésie anglaise. Et cette poésie pure, ou cette idée de poésie pure, se trouve, aj
çais et de la poésie anglaise. Et cette poésie pure, ou cette idée de poésie pure, se trouve, ajoute Valéry, en contact avec l
cupé que Mallarmé de cette reprise sur la musique, et davantage de la poésie pure. Y a-t-il un usage pur des mots, des mots pr
raison théorique, par Kant dans l’ordre de la raison pratique, — une poésie pure comme il y a une physique pure et une mathém
èmes. Elle dérangera d’autant plus nos idées toutes faites, devant la poésie de Mallarmé et de Valéry, que, si leur vers se dé
es les disciplines. Un exemple fera saisir cette différence entre une poésie de discours, une poésie de choses et une poésie d
xemple fera saisir cette différence entre une poésie de discours, une poésie de choses et une poésie de rapports. On connaît l
différence entre une poésie de discours, une poésie de choses et une poésie de rapports. On connaît le beau poème de Lamartin
le pêcheur sa pêche, ses visions dans le filet solide du vers. Cette poésie découpe indéfiniment et sans fatigue le monde en
u voir la Loi Morale, Mallarmé percevait sans doute l’impératif d’une poésie  : une Poétique. » L’intuition n’a pas pris ici de
qu’un rapport insisterait en une image, il deviendrait une chose. La poésie de Valéry, qui se défend de l’oratoire, se défend
ures de la plus haute sérénité sont nécessairement désertes » et « La poésie absolue ne peut procéder que par merveilles excep
tionnel d’une merveille entrevue, inquiètent le lecteur, habitué à la poésie ordinaire, sentimentale et logique. Il a l’impres
. « Nul hasard, — mais une chance extraordinaire se fortifie. » Et la poésie n’est peut-être que ceci : transformation, chez c
nature à elle ne comporte pas de choses, mais des mouvements. Pas de poésie sans une absence. Pour le poète le seul être qui
vide, et ce vide fait sa vie, fait le lit qui reçoit sa forme pure : poésie ne donne point possession, parce qu’il n’y a pas
eur difficile. Il ne s’agit ni de l’auteur, ni du lecteur, mais de la poésie . Valéry ne trouve pas de difficulté extraordinair
existence duquel il ne croit guère. Mais il veut des difficultés à sa poésie , comme un mathématicien supérieur veut des diffic
ècle ne pouvaient pas donner grand chose et ont été abandonnés par la poésie française. C’est que ce sont là des difficultés e
s rapports, c’est-à-dire qu’elle porte sur ce qui n’existe pas, et la poésie transporte à la deuxième puissance cette capacité
ale de la sagesse, devient pour Valéry, dans ce dialogue, celle de la poésie , et qu’il y pense autant au poète qu’à la danseus
chnique de son dialogue équilibre en un élégant contraste celle de sa poésie . Autant son poème réalise un carmen vinctum , au
avons prononcés. Le caractère ambigu et fuyant de leur vers défend la poésie de Mallarmé et de Valéry contre cette expression
rand jeu mallarméen, les « divagations » sur des limites. * * * Toute poésie implique un capital d’images, une manière de pens
e une réalité unique, et c’est pourquoi, lorsqu’avec le romantisme la poésie pure prend conscience d’elle-même, elle se refuse
u diamant intérieur formé d’émotion, d’intelligence, de tendresse, de poésie , et aussi de leur absence. Cette main, sur mes t
es poètes s’accordent à considérer comme un des sommets actuels de la poésie française. Un Album de Vers anciens comprend tous
le Mercure furent toute sa production littéraire) ; il ne revint à la poésie que vingt ans après, en 1917, quand il publia la
ble élan vers deux puretés paradoxales, celle du moi pur, celle de la poésie pure : le moi pur seul objet de la poésie pure, t
lle du moi pur, celle de la poésie pure : le moi pur seul objet de la poésie pure, tous deux d’ailleurs identiques et ne compo
cisse d’André Gide. Mais tandis que la prose symboliste avec Gide, la poésie symboliste avec Henri de Régnier, ayant tiré de c
la vie à vivre. Le thème, en sa racine originelle, est celui de toute poésie  ; on n’en saurait imaginer de plus banalisé par t
s généraux, à deux universaux, à deux Idées, qui sont l’univers et la poésie . Le mythe de Narcisse a été traité non sentimenta
ux mots nus des flots doux. Négligeons-les, et arrivons à la seconde poésie de Valéry, celle qui commence avec la Jeune Parqu
t ans. * * * La Jeune Parque passe pour le poème le plus obscur de la poésie française, beaucoup plus obscur que l’Après-midi
vaincu, on ne voit dans sa « difficulté » qu’un culte mystique de la poésie , et les moins mallarméens reconnaissent qu’il a é
ion de l’intérieur en extérieur est une nécessité du langage et de la poésie  : conversion à laquelle Valéry se refuse, employa
e : conversion à laquelle Valéry se refuse, employant au contraire la poésie à renforcer, à maçonner, à embaumer cet intérieur
la ressemblance n’est qu’apparente. Hérodiade figure un symbole de la poésie pure, une transposition du mythe de Narcisse sur
aractère de lyrisme personnel et d’aveu, incompatibles avec l’idée de poésie pure. Admettons une sorte de Léda léonardesque ou
la Jeune Parque, écrite sous l’influence de Glück) relayerait ici la poésie . « A la température de l’intérêt passionné, dit a
r dans les profondeurs originelles, communes à la philosophie et à la poésie , une identité d’impulsion, qui se traduit par une
nt la clef. Le Satyre ne touche à la métaphysique que parce qu’il est poésie sans matière. Le cas de Valéry ne saurait évidemm
le pas que dans la Jeune Parque Valéry se soit proposé une matière de poésie . Il faut prendre à la lettre les deux lignes de l
ique le médiateur plastique d’un plan logique. Il entend revenir à la poésie pure, c’est-à-dire simplement à du hasard convert
ire simplement à du hasard converti en chance. Vie intérieure pure et poésie pure sont mises immédiatement en contact, et ce c
is la progression de cette vie intérieure, la « procession » de cette poésie pure, elles ne sont pas succession de hasard, ell
tant bien que mal remonter de ce discours à la vie intérieure et à la poésie pures, comme on a pu descendre de celles-ci au di
ce sont des rêves. Mettons que la Jeune Parque soit un rêve. Mais la poésie qui revient ou qui s’éveille de ce monde de rêves
sens commun ne croit. Et la Jeune Parque, comme, plus ou moins, toute poésie , nous transporte sur un point d’où cette coupure
’œuvre de Valéry. Mais la vue soutient difficilement cette lumière de poésie pure, cette lumière intense qui mérite si peu le
e soi Quand il s’approche aux bords que bénit ce feuillage. Toute la poésie de Valéry consiste à s’approcher de soi, à s’en a
ur des Esseintes s’était arrêté au fait critique, comme matière de la poésie  ; Valéry s’arrête au fait personnel qui lui paraî
’onde, inépuisable Moi. Nulle des nymphes en effet ne figure dans sa poésie . Sauf peut-être les onze vers de la Fausse Morte,
e Charmes, qui est un des plus splendides et des plus pleins de notre poésie . Les hommes de 1650 s’enchantaient de la Belle Ma
rrait appeler les poèmes de Charmes Poèmes pour les Métaphysiciens si poésie et métaphysique n’impliquaient, au-dessus de la c
arbre, Jusqu’à l’Être exalte l’étrange Toute-Puissance du Néant. La poésie de Valéry ne veut que rendre en lumière vive et e
Valéry pour épouser ces états de fluidité et de candide lumière où la poésie , comme une main comblée, épouse les courbes docil
scandale de la vie, ne fait maintenant plus qu’un avec la vie, et la poésie , dans sa chair serrée et sa technique exacte, ne
ssession, et le hasard qui, par le tournant ambigu et délicieux de la poésie , est devenu chance. Patience, patience, Patience
elève roi. Mais précisément nous saisissons là la différence entre la poésie de Valéry et la poésie romantique. Dans l’ode rom
ment nous saisissons là la différence entre la poésie de Valéry et la poésie romantique. Dans l’ode romantique que veut exprim
e la Pythie pour une figure de son inspiration poétique et de voir sa poésie sur un trépied. Il a résolu le problème de l’insp
hie concerne un objet et non pas un sujet. Cet objet pourrait être la poésie , considérée en elle-même et non dans le sentiment
our l’intellect ». Or on imagine volontiers des racines communes à la poésie et à la métaphysique, comme Parménide ou Platon e
vers Léonard, entrait, pour Valéry, ce sentiment que Mallarmé, et la poésie qui s’essayait autour de lui, transportaient dans
mé à sa mort, on sent à quel point l’opinion a changé. Une idée de la poésie pure, dont Mallarmé avait figuré la plus haute et
ré la plus haute et la plus inquiète conscience, s’est imposée. Cette poésie pure, cette pointe de diamant de la langue, cette
uvaient tout de même une tradition, épousaient un élan vital de notre poésie , ajoutaient non pas seulement à une sensibilité i
ent à une sensibilité individuelle, mais à un ensemble monumental. La poésie de Valéry se trouve comme à la croisée de trois m
it en une essence commune. *** Il n’y a, au xixe  siècle, pas plus de poésie classique qu’il n’y a de bras à la Vénus de Milo.
chéologue sont d’ailleurs très différents. Nous n’avons pas manqué de poésie néo-classique qui a fourni des bras au classicism
uvement d’art. Rien ne serait dès lors plus inexact que de voir en la poésie de Valéry une « restauration » quelconque de l’ar
quelconque de l’art classique. C’est bien l’élan général de toute la poésie française qu’il continue, et de la grande poésie
général de toute la poésie française qu’il continue, et de la grande poésie romantique comme des autres. Sa pointe la plus vi
a plus vive et sa volonté la plus certaine consistent en le vœu d’une poésie pure : et c’est en somme Lamartine et Victor Hugo
e et Victor Hugo qui ont amené notre langue à l’état, à la tension de poésie pure. Mais ce qui, de Valéry, éveille dans l’espr
assiques, c’est le caractère à la fois passionné et impersonnel de sa poésie , de son lyrisme. Qui dit romantisme dit poésie pe
é et impersonnel de sa poésie, de son lyrisme. Qui dit romantisme dit poésie personnelle, manière de rendre publics ses sentim
imposer à la sensibilité de son temps. Rien de pareil chez Valéry. La poésie est pour lui, comme pour Malherbe, Corneille, Rac
um de sincérité communicative, mais de lui faire rendre un maximum de poésie . Et cette poésie ne prend jamais le sujet que com
ommunicative, mais de lui faire rendre un maximum de poésie. Et cette poésie ne prend jamais le sujet que comme un Heu de pass
comme un Heu de passage pour arriver à l’objet. Quel objet ? Pour la poésie classique c’était surtout le cœur, le cœur humain
degré romantique : car le mythe de Narcisse se tient au centre de sa poésie , la Jeune Parque le continue, la plupart de ses g
igure, répétons-le, que le lieu de passage. Un seul être importe à sa poésie , un seul objet lui est proposé : c’est l’univers.
ellement, de penser métaphysiquement, d’atteindre Dieu. L’objet de la poésie de Valéry n’est pas le moi, c’est le monde ; psyc
ence elle est cosmique en réalité. Comme les classiques réalisent une poésie psychologique, Valéry réalise une poésie cosmolog
les classiques réalisent une poésie psychologique, Valéry réalise une poésie cosmologique et métaphysique. Bismarck disait que
mot brûler, introduit je crois par Lavoisier, le voici incorporé à la poésie , et ces quatre vers ne peuvent se penser qu’en va
ue pour s’achever, se convertir en certitude et en harmonie. Et cette poésie métaphysique mène sa transmutation comme la poési
harmonie. Et cette poésie métaphysique mène sa transmutation comme la poésie psychologique de Racine menait la sienne. Ce qui
rte une doctrine homogène, on peut dire qu’il a restauré ou dégagé en poésie l’idée de métier. Au poeta vates des romantique
réoccupation de cette technique générale lui a même fait délaisser la poésie . Et c’est en cela qu’à la fois il achève le Parna
le part a tenue dans cette révision de la technique l’influence de la poésie anglaise). Mais il lui tourne le dos, comme le sy
e poids de matière pour amener cette fuite de l’âme, cette volonté de poésie pure que fut le symbolisme. * * * Le Parnasse, av
nasse, avec l’élégant et doux génie de Banville, s’était bien imbu de poésie pure, mais chez Banville il apparaissait trop sou
e poésie pure, mais chez Banville il apparaissait trop souvent que la poésie pure ne se purifiait que par impuissance de pense
ment que c’était là une façon de penser qui « rendait » en matière de poésie , s’associait heureusement avec l’être intérieur d
tière de poésie, s’associait heureusement avec l’être intérieur de la poésie , sinon avec ses exigences de forme. Mallarmé et V
toires apparents : l’être le plus intérieur et le plus intuitif de la poésie , l’exigence la plus technique et la plus impérieu
duisant à la lumière, en installant dans une forme dure ce sens de la poésie pure, ils ont fourni à la poésie française une po
nt dans une forme dure ce sens de la poésie pure, ils ont fourni à la poésie française une pointe extrême, et c’est pourquoi,
pathie et l’amour. Dans cet ensemble monumental qu’est la suite de la poésie française, ensemble qui n’existe que comme Idée,
e, plus que par le public désireux du seul plaisir poétique. Ainsi la poésie de Mallarmé, celle de Valéry, dans une constructi
20 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »
agales. I M. Louis Bouilhet est un des plus tard venus dans la poésie de ces dernières années ; mais, si tard qu’il soi
n fait de venir, puisqu’il a réussi. Ces derniers temps, mauvais à la poésie , et si mauvais que, pour être poète, il faut la v
omme M. Ponsard, auquel il fait penser, cet autre heureux aussi de la poésie contemporaine, et pour les mêmes raisons que M. P
, nous l’attendions de M. Bouilhet. On annonçait un nouveau volume de poésies . Nous nous disions : L’originalité, retardée par
omme si bien doué que M. Bouilhet, a le droit de les exiger. Dans les poésies qu’il vient de publier, M. Bouilhet répète plus p
même qu’il y a quelque part dans les Festons de ce talent qui a bu la poésie contemporaine, non comme une organisation, pour e
is présentement, la personnalité de M. Bouilhet n’apparaît pas en ses poésies , et on ne l’y trouve que comme un atome et le mic
que comme un atome et le microscope à la main ! Le titre seul de ses poésies le dit, du reste : Festons et Astragales ! Voilà
Astragales quelque chose qui rappelle M. Hugo, le grand architecte en poésie , la Renaissance et ses ornementations idolâtres,
lâtres, et ce genre qui est devenu le défaut et presque le vice de la poésie moderne, de traiter la langue comme une pierre et
âge, mais la Critique, qui se fie à l’inépuisable Beauté, attend des poésies aux formes et aux inspirations nouvelles. En poés
auté, attend des poésies aux formes et aux inspirations nouvelles. En poésie , la littérature de 1830 n’a pas dit le dernier mo
a tête de M. Viennet ! Et la preuve de tout ceci déborde du volume de Poésies que nous avons sous les yeux. Demandez-vous ce qu
ours la même ivresse égoïste ou matérielle de l’École Romantique, une poésie d’orgueil ou d’amour sensuel, la même immoralité
, mais avec une évidence qui frappera tous ceux qui se connaissent en poésie . Par exemple, la pièce intitulée Le Lion rappelle
es yeux sont reconnaissants. M. Bouilhet est le soleil couchant de la poésie romantique arrivée au soir de sa durée. Mais en p
couchant de la poésie romantique arrivée au soir de sa durée. Mais en poésie , romantique ou non, il faut faire différent des a
. Autrement, les soleils couchants sont bientôt couchés. III La poésie de M. Louis Bouilhet est donc une poésie sans ori
ientôt couchés. III La poésie de M. Louis Bouilhet est donc une poésie sans originalité, — et, pour nous, c’est la conda
enne bien, — que l’auteur de Festons et Astragales doit renoncer à la poésie lyrique et se vouer exclusivement à la comédie. L
e de soixante-dix ans, mis à la retraite, et qui s’est retiré dans la poésie pastorale. Les dieux velus, les dieux malins, Au
sot Plus d’une fois compter l’aurore ! Croyez-vous qu’un recueil de poésies , dans cette intonation joyeuse, ne vaudrait pas b
21 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »
Mme Desbordes-Valmore Poésies inédites. I Ce livre de poésies inédites, recueillies, m’a-t-on dit, par la piété
aient sans doute. Mais on saura bien mieux que ces vaines choses. Les poésies que voici nous apprendront que cette Mme Desborde
visage brûlant de pleurs. Car voilà toute Mme Desbordes-Valmore et sa poésie . C’est la passion et la pudeur dans leurs luttes
rs ! la passion avec son cri surtout. C’est, quand elle est poète, la poésie du Cri que Mme Desbordes-Valmore ! Or le Cri, c’e
llissant des sources de l’âme, et, malgré cela, de plus immatériel en poésie , comme en nature humaine, la Poésie et la Nature
algré cela, de plus immatériel en poésie, comme en nature humaine, la Poésie et la Nature humaine étant les deux Captives de l
lles strophes s’écaillent ou se désarticulent ; les magnificences des poésies laborieuses finissent par pâlir et passer ; mais
est fondé à établir la supériorité absolue sur toutes les espèces de poésies , de celle-là dans laquelle l’âme tient tant de pl
de la blessure ou de la caresse, mais cette émotion qui doit être, en poésie , prépondérante même à la pensée, à plus forte rai
e qui entre nécessairement à n’importe quel degré dans la trame d’une poésie quelconque, cette émotion ne constitue-t-elle pas
constitue-t-elle pas certainement et dans la mesure où elle existe la poésie la plus élevée et la plus profonde, et par la rai
est une École qui conteste assez hautainement la supériorité de cette poésie spirituelle, une École puissante et qui mérite de
, qu’on me passe le jeu de mots, quelquefois en plaqué, ne conçoit la poésie que comme quelque chose de prodigieusement travai
eauté de ses cris ? Telle est la question. Quel que soit son genre de poésie , Mme Desbordes-Valmore est-elle poète, dans toute
de se faire une langue pour chanter quand elle ne criait pas, car la poésie n’a pas que des cris, il y a du bleu entre les ét
nir poète en passant par l’artiste, elle le serait devenue, comme ses Poésies inédites l’attestent, ces suavités tardives du so
tardives du soir de sa vie qui sont plus belles et plus pures que les poésies de son aurore. Car c’est là que je veux arriver.
que les poésies de son aurore. Car c’est là que je veux arriver. Les Poésies qu’on vient de publier ne sont pas seulement un l
et inconnue ! Comparez-les, — ce sera un rapprochement curieux, — aux Poésies publiées en 1819 et en 1820, et dites si cette Né
œur à lui et à de Musset, son cadet superbe, — une Cendrillon de leur poésie , de leur poésie déjà négligée aussi, à tous les d
e Musset, son cadet superbe, — une Cendrillon de leur poésie, de leur poésie déjà négligée aussi, à tous les deux ! Elle y éta
veut la sœur des poètes. Il est vrai que la Cendrillon des Premières Poésies a rattaché sa tombante ceinture, relevé ses cheve
ces noms expressifs amour, Famille, Foi, Enfants et Jeunes Filles, et Poésies diverses. Hélas ! ce sont presque les étapes de s
s un poète, mais une femme qui, pour le coup, a passé bien près de la poésie , en nous passant si près du cœur ?… Tout n’y est-
22 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »
son cher Edgar Poe, avait déjà éparpillé, çà et là, quelques-unes des poésies qu’il réunit et qu’il publie. On sait l’impressio
ne justice, on n’a rien vu de plus tragique que la tristesse de cette poésie coupable, qui porte le faix de ses vices sur son
II Après avoir dit cela, ce n’est pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. S
st pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. Sans doute, étant ce que nous sommes
réoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de M. Baudelaire est moins l’épanchement d’un sen
du mal, mais encore sur la notion qu’il s’est faite de l’art et de la poésie  ; car M. Baudelaire est un artiste de volonté, de
and de pastilles turc dans son Divan, et nous donna aussi un livre de poésie , — plus dramatique que lyrique aussi, et qui est,
tout grand poète s’est demandé en M. Baudelaire ce que deviendrait la poésie en passant par une tête organisée, par exemple, c
e qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies , imparfaites par là au point de vue absolu de leu
raits grimés ; — mais il arrive que, tout à coup, au bas d’une de ses poésies le plus amèrement calmes ou le plus cruellement s
ents d’enfançon, en comparaison de ces réalités effrayantes et de ces poésies nettement articulées où l’érudition du mal en tou
tout est perdu, et même l’honneur, à la première rime faible, dans la poésie la plus élancée et la plus vigoureuse. C’est un d
n pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. Baudelaire, cette poésie sinistre et violen
nt du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. Baudelaire, cette poésie sinistre et violente, déchirante et meurtrière, d
dans Don Juan aux enfers, — un groupe de marbre blanc et noir, — une poésie de pierre, di sasso, comme le Commandeur, — M. Ba
surtout purifiée ; si a quelques autres, comme La Charogne, la seule poésie spiritualiste du recueil, dans laquelle le poète
ns une appréciation supérieure : pour trouver quelque parenté à cette poésie implacable, à ce vers brutal, condensé et sonore,
de la sécurité dans toutes les douleurs de la vie. Le caractère de la poésie des Fleurs du mal, à l’exception de quelques rare
ant ! IV Nous ne pouvons ni ne voulons rien citer du recueil de poésies en question, et voici pourquoi : une pièce citée
il ne faut pas s’y méprendre, dans le livre de M. Baudelaire, chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fort
n recueil sans d’autre raison que de les réunir. Elles sont moins des poésies qu’une œuvre poétique de la plus forte unité. Au
quelque chose de pathétique et de salutaire ?… Quand un homme et une poésie en sont descendus jusque-là, — quand ils ont déva
urable malheur qui est au fond de toutes les voluptés de l’existence, poésie et homme ne peuvent plus que remonter. M. Charles
23 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »
Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. Quand la poésie lyrique s’est-elle réveillée dans le midi de l’Eu
ou à la Provence. Mais ici toute prétention exclusive est vaine ; la poésie lyrique est née partout, avec les premiers et les
art, comme aux mœurs. Le goût, le choix, ne faisaient pas vivre cette poésie . Mais, partie souvent du cœur, elle en eut la pui
iale renaissait parmi nous, sous ces mêmes influences de chants et de poésie que les anciens regardaient comme ayant civilisé
e que nous avons çà et là recueilli dans les débris de l’art grec, la poésie militante, tour à tour enthousiaste et amère, ani
eint cette fois d’un pathétique plus attendrissant que les larmes. La poésie lyrique, cette Heur native de la vie humaine, tou
te Heur native de la vie humaine, tour à tour sauvage et cultivée, la poésie lyrique, couronne de la victoire et du cercueil,
leur, à la mort prématurée du jeune prince d’Angleterre. Le feu de la poésie éclatait là tout entier ; le génie de l’art avait
s de Frédéric Barberousse, l’empereur Frédéric II, allait protéger la poésie par son exemple autant que par ses bienfaits. Maî
dans le chaos du moyen âge ; ainsi l’esprit de Dieu, la science et la poésie étaient portées sur les grandes eaux de la barbar
’ardeur lyrique ; et c’est ailleurs qu’il faut chercher ces germes de poésie nouvelle déjà semés dans l’Europe, couvés sous le
sentiments subtils, les raffinements du langage précédèrent, dans la poésie nouvelle, l’accent de la passion et les élans de
tiques : il aura l’accent du drame et de la satire, comme celui de la poésie lyrique et de l’enthousiasme. Il appellera Comédi
d’abord au-dessous de ces invisibles grandeurs. Sa première étude de poésie , ses premières pensées, étaient celles de ses con
a Nina di Dante : il crut, dans sa jeunesse, avoir quelques rivaux de poésie , et ne laissa que bien tard échapper l’aveu qu’il
peut-être à un plus haut degré, les mêmes études de langue latine, de poésie provençale et de philosophie ; il composait une t
llusions et la douleur, avec une force qui rejette bien loin toute la poésie convenue et le langage affecté du siècle ; il en
ant sa passion. Tout pénétré de cette lumière, tout enchanté de cette poésie , il en réfléchit les rayons dans un idiome naissa
imée d’une passion bien autrement mélancolique et sévère, la première poésie du Dante sera toute lyrique. Elle le sera sur des
insi, la passion des troubadours était déjà une divine extase pour la poésie de leur successeur. D’autres accents lyriques la
nous voulons, après Pindare, après Horace, donner une image de cette poésie sublime et calme qui retraçait, pour les anciens,
ien et grandissent pour lui le symbole païen qu’il emploie. Une telle poésie ressemble à la chose même qu’elle décrit. Comme l
çà et là et de suivre à la trace les blanches lueurs de cette grande poésie , que nous avions admirée dans la Grèce et qui rev
é des images et profonde émotion du cœur, il y aura donc là ce que la poésie la plus vraie, la plus naturelle, avait pu concev
l’âme humaine. Je ne m’étonnerais donc pas que le chef-d’œuvre de la poésie lyrique, l’hymne religieux, ou même l’ode philoso
chyle ni Sophocle, je croirais que, peu versé dans leur langue, de la poésie grecque il ne connaissait guère qu’Homère, le poë
à peine naissant ne s’écrivait pas encore, quand la prédication et la poésie étaient encore toutes latines en Italie, un des g
s, ce n’est plus le chant profane et travaillé des troubadours, cette poésie artificielle lors même qu’elle est passionnée, qu
durée de son apostolat, tout employé pour parler au peuple, depuis la poésie jusqu’aux miracles. Parmi les rudes laboureurs et
s et de prières redites par un peuple, à la voix d’un saint homme, la poésie allait monter aux cieux mystiques du Dante, à ce
fection morale et de passionner la béatitude. Sous les flots de cette poésie rayonnante, sous la monotonie de cet art merveill
e peut détacher des beautés qu’on n’oublie pas, les plus neuves de la poésie moderne, bien que toutes remplies encore de l’ima
n antique. Tour à tour calme et forte, extraordinaire et grave, cette poésie est tantôt un récit, tantôt un hymne. Écoutez le
lame, il accuse, il est implacable dans le ciel. Par là encore, cette poésie extraordinaire du Dante renouvela et dépassa, dan
vela et dépassa, dans le moyen âge, un des caractères qu’avait eus la poésie grecque, cette voix éclatante de la passion aidée
ont empruntées à ce caractère militant de l’enthousiasme poétique. La poésie antique avait été parfois homicide. La poésie du
thousiasme poétique. La poésie antique avait été parfois homicide. La poésie du Dante alla plus loin : tel homme pervers, qu’e
24 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269
ui a commencé par les bardes écossais, les Fables islandaises, et les Poésies scandinaves. Avant de caractériser les écrivains
imagination, dispose la pensée aux méditations les plus profondes. La poésie mélancolique est la poésie la plus d’accord avec
sée aux méditations les plus profondes. La poésie mélancolique est la poésie la plus d’accord avec la philosophie. La tristess
L’on ne peut décider d’une manière générale entre les deux genres de poésie dont Homère et Ossian sont comme les premiers mod
et de mille hasards différents ; celui-là seul constitue son être. La poésie du Nord convient beaucoup plus que celle du Midi
’avantage des gouvernements représentatifs, l’esprit guerrier que les poésies erses et scandinaves chantent avec tant d’enthous
iniment moins de préjugés que dans celles des peuples méridionaux. La poésie antique du Nord suppose beaucoup moins de superst
enirs animés par des images sensibles39. Les émotions causées par les poésies ossianiques, peuvent se reproduire dans toutes le
ieux pour introduire, sans affectation, la mythologie grecque dans la poésie française. Rien ne doit être, en général, si froi
un pays où ils ne sont reçus que comme des métaphores ingénieuses. La poésie du Nord est rarement allégorique ; aucun de ses e
me de toutes les idées philosophiques, qu’inspire particulièrement la poésie du Nord. Je suis loin de comparer le génie d’Homè
son poëme, d’anciennes traditions existaient sans doute en Grèce. Les poésies d’Ossian ne sont pas plus avancées dans l’art poé
philosophiques s’unissent comme d’elles-mêmes aux images sombres. La poésie du Midi, loin de s’accorder comme celle du Nord,
et d’inspirer, pour ainsi dire, ce que la réflexion doit prouver, la poésie voluptueuse exclut presque entièrement les idées
roche à Ossian sa monotonie. Ce défaut existe moins dans les diverses poésies qui dérivent de la sienne, celle des Anglais et d
même dans Young, Thomson, Klopstock, etc., une sorte d’uniformité. La poésie mélancolique ne peut pas se varier sans cesse. Le
’il lui est possible de le supporter. Et ce n’est pas le défaut de la poésie , c’est la faiblesse de nos organes qui nous fait
res relations, un autre monde ? La perfection de quelques-unes de ces poésies prouve, sans doute, le génie de leurs auteurs ; m
ancien poète auquel on puisse rapporter le caractère particulier à la poésie du Nord. Les fables islandaises, les poésies scan
aractère particulier à la poésie du Nord. Les fables islandaises, les poésies scandinaves du neuvième siècle, origine commune d
ande, ont la plus grande ressemblance avec les traits distinctifs des poésies erses et du poëme de Fingal. Un très grand nombre
grand nombre de savants ont écrit sur la littérature runique, sur les poésies et les antiquités du Nord. Mais on trouve le résu
25 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »
Chapitre III La poésie  : V. Hugo et le Parnasse V. Hugo après 1850. —
logie, pessimisme, objectivité. Les Parnassiens. M. Sully Prudhomme : poésie scientifique ; généralisation de l’émotion person
de l’émotion personnelle par l’intelligence philosophique. Essais de poésie réaliste. Après 1850 il n’y a plus de classiques
sont réunies dans les Contemplations (1850) : copieux épanchement de poésie individualiste, et journal, pour ainsi dire, du m
et de la lumière, qui lui fournissent l’antithèse fondamentale de sa poésie . Je ne sens pas qu’il soit uni par une sympathie
baigneuse ou le pied nu de Rose ? n’est-ce pas en somme de là que la poésie de Y. Hugo, dans l’égale perfection de la forme,
ssayé de les versifier en philosophe : il a évité la sécheresse de la poésie raisonnablement didactique. Des doctrines, il ne
de charité, de bonté, de pitié, de foi ou de colère démocratiques, sa poésie prend un autre objet que le moi du poète. Elle ex
er, en leur perfection, les types variés du vers romantique. 2. La poésie parnassienne. Derrière le magnifique déploieme
ie parnassienne. Derrière le magnifique déploiement de V. Hugo, la poésie se transforme et suit le mouvement général de la
u sens, représentent le dernier état du pur romantisme. Vers 1850, la poésie est devenue moins personnelle, elle s’est imprégn
du changement des temps par les recueils qu’il envoie de son exil. Sa poésie , bien personnelle, enveloppe une poésie impersonn
qu’il envoie de son exil. Sa poésie, bien personnelle, enveloppe une poésie impersonnelle que d’autres dégageront. Bientôt au
xpérience intime. Mais, à cette date, la détermination nouvelle de la poésie est achevée. Il faut, pour la surprendre en plein
e mixture d’idéalisme ardent et de fétide sensualité se fait en cette poésie . L’artiste est puissant. Laborieux, raffiné, parf
a réalité pittoresque, et surtout sérieuse tentative pour traduire en poésie les hypothèses de la science, voilà les direction
tiver le sentiment lyrique. Il demande à l’érudition la matière de sa poésie  : ses poèmes sont une histoire des religions. Il
tensité de couleurs, d’une énergie de reliefs890, à quoi rien dans la poésie contemporaine ne saurait se comparer. La personna
uglante parfois à force d’éclat, dure aussi à force de fermeté. Cette poésie , en sa continue perfection, a des reflets, un gra
e, après ses deux admirables recueils, fut le maître incontesté de la poésie française ; autour de lui se groupèrent un certai
s. M. Sully Prudhomme891 est un philosophe, et il a voulu donner à la poésie philosophique plus de rigueur, plus d’exactitude
orce de l’idée, la logique du raisonnement font obstacle parfois à la poésie et imposent aux vers une précision de prose scien
, l’idée se fond dans le sentiment, s’enveloppe dans le symbole ; une poésie subtile, vaporeuse sans être nuageuse, précise sa
es expériences intimes qui donnent un tel accent de sincérité à cette poésie raffinée ? Je ne sais, et le poète ne laisse guèr
ais combien d’invisibles forces morales. Avec M. Leconte de Lisle, la poésie fuit vers l’archéologie et l’histoire : avec : M.
phie et à la science. Une troisième direction reste, dans laquelle la poésie objective peut se trouver : elle consiste à recev
du non-moi. Parallèlement au roman naturaliste peut se développer une poésie naturaliste, tout appliquée à rendre les aspects
de l’impression réaliste n’y compense pas la sécheresse poétique. La poésie réaliste, si elle est possible, n’a pas rencontré
re (en prose. 1866), Socrate et sa femme (1885), comédies ; Traité de poésie française (1872). — Éditions : Lemerre, pet. in-1
de poésie française (1872). — Éditions : Lemerre, pet. in-12, 8 vol.  Poésies complètes, Charpentier, 3 vol. in-18, 1878-79. Me
contact et le parfum. Et toutes les notations d’odeurs. 885. « La poésie de M. Baudelaire est moins l’épanchement d’un sen
, conte romain, parut en 1851 ; Festons et Astragales (1859). Œuvres ( poésies ), avec notice par G. Flaubert, Lemerre, pet. in-1
ourget, Essais de psychologie contemporaine ; Brunetière, Évol. de la poésie lyrique, 13e leçon. 890. Midi. Le Sommeil du Con
emerre. in-18, et pet. in-12. — A consulter : Brunetière, Évol. de la poésie lyr., 14e leçon. 892. M. François Coppée, né en
erons (1869) ; les Humbles (1872) ; Promenades et intérieurs (1872) ; Poésies (1879) ; Contes en vers (1881 et 1887) ; dans le
26 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »
r atteindre au succès qu’il a le droit d’ambitionner. L’auteur de ces poésies a ; inventé pour elles une musique qui fait ouvri
l’impriment à genoux ! Baudelaire ressuscita, lui, Edgar Poe ; car la poésie de ces deux poètes, dont l’un traduisit l’autre,
viendrait pas, ils étaient devenus la plus éclatante expression de la poésie moderne. Ils étaient les rois de cette poésie qui
atante expression de la poésie moderne. Ils étaient les rois de cette poésie qui s’est assise sur la tombe de la poésie du Pas
étaient les rois de cette poésie qui s’est assise sur la tombe de la poésie du Passé, — la poésie sereine, idéale, lumineuse 
ette poésie qui s’est assise sur la tombe de la poésie du Passé, — la poésie sereine, idéale, lumineuse ! Ils étaient enfin la
Passé, — la poésie sereine, idéale, lumineuse ! Ils étaient enfin la poésie du spleen, des nerfs et du frisson, dans une viei
orte ! Après tout, c’étaient encore des poètes ! C’était encore de la poésie  ! Elle était gâtée dans sa source, je le reconnai
de la fin d’un monde qui expire, mais elle n’en était pas moins de la poésie , prouvée même par la puissance qu’elle a sur nous
poésie, prouvée même par la puissance qu’elle a sur nous tous, cette poésie faussée dans son inspiration et qui tournait et t
r Byron, et qu’ils croyaient y voir pour l’y trouver. Aujourd’hui, la Poésie n’est qu’une Ophélie sans pureté et sans amour… M
pureté et sans amour… Mais quelque démente qu’elle puisse être, cette poésie moderne, au cerveau plus ou moins lézardé, cette
, cette fille de l’Égarement universel n’en est pas moins toujours la Poésie , c’est-à-dire la plus belle ou la moins laide des
inflexibilité. Et encore faut-il ajouter, pour être juste, que cette poésie physique et maladive d’une époque si désespérémen
e physique et maladive d’une époque si désespérément décadente, cette poésie du spleen et du spasme, de la peur, de l’anxiété,
iété, de la rêverie angoissée, du frisson devant l’invisible, — cette poésie adorée dans leurs œuvres par des générations qui
œuvres par des générations qui n’ont plus que des nerfs et qui est la poésie habituelle d’Edgar Poe et de Baudelaire, — n’en e
sont plus spirituels que la chair. Ce qui fait presque pardonner à la poésie de Baudelaire et de Poe ses insanités, c’est que,
contemporain, ils sont moins des matérialistes que des nerveux. Leur poésie remonte par les nerfs — ces subtils fils conducte
— ces subtils fils conducteurs — vers la spiritualité céleste, et la poésie aussi de Maurice Rollinat, qui intitule nettement
les premiers mots de ce chapitre, M. Maurice Rollinat a fait avec ses poésies ce que Baudelaire, à son âge, faisait avec les si
flambe et se transfigure quand il est saisi par ces trois mains de la poésie , de la musique et de la mimique… et on ne le reco
ntastique plus funèbre que Baudelaire, n’ont au même degré dans leurs poésies la sincérité de l’accent trembleur du visionnaire
structiblement chrétien. Le nom de Dieu invoqué à toute page dans ses poésies l’atteste, et ses blasphèmes prouvent la profonde
sur une musique jumelle, puisée à la même source d’inspiration que sa poésie . Et, par ce genre d’exécution, il rappelait, je v
e ! M. Maurice Rollinat, le nouveau débarqué en trois bateaux dans la poésie contemporaine, qui, dès son début, trouvait un pu
es et d’être parti d’une conception première, comme, par exemple, ces poésies de M. Rollinat, qui, tout détraquées qu’elles par
s met, vous qui la niez ! VI Les Névroses forment un volume de poésies — faut-il dire lyriques ou élégiaques ? — d’une i
mité dans la couleur. Il trouve dans sa profondeur de la variété… Ces poésies , qui expriment des états d’âmes effroyablement ex
sont pas le collier vulgairement enfilé de la plupart des recueils de poésies , et elles forment dans l’enchaînement de leurs ta
ourrais encore accorder que la langue poétique des Névroses, de cette poésie exaspérée, a trop souvent des bavures et des écum
27 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »
Chapitre XXII. Poésie lyrique dans le Nord ; omissions forcées. — Étude
Poésie lyrique dans le Nord ; omissions forcées. — Étude de cette poésie , sous le type britannique. — Chants originaux ; e
originaux ; essais artificiels. — Marlowe, Shirley, Milton, Cowley. —  Poésie savante de Gray. Cette antiquité, que nous avons
le progrès des nations plus septentrionales et le lever tardif de la poésie dans le Nord. Pour l’humanité naissante, l’Orient
habitable ; de l’Orient seul l’antiquité nous a transmis un art, une poésie . Haud alios, prima crescentis origine mundi, Ill
méridionale et l’Afrique romaine, se retrouvait encore un ferment de poésie apporté par les destructeurs eux-mêmes. L’ardeur
trer. L’idiome, l’accent indigène, fait partie trop essentielle de la poésie pour qu’il soit permis de la juger quand ce secou
, connut bien les langues du Nord. C’était, dans nos recherches de la poésie lyrique, une omission prévue. Pour goûter l’inspi
nt d’exact savoir que de vigueur et de coloris. La filiation de cette poésie jusqu’à nos temps les plus modernes, la tradition
qu’il se tourna vers les arts, aima l’Italie, en étudia, en imita la poésie . Cette part est grande dans Chaucer, plus grande
ans Chaucer, plus grande encore dans Shakspeare, c’est-à-dire dans la poésie anglaise elle-même. Nous sentons partout ce que l
ion du langage et des mœurs, très marquée dans le type anglais. Cette poésie qui plus tard a parcouru tant de climats, a réflé
et nourrie de tant d’instincts profonds du cœur, est, avant tout, une poésie du Nord, éprise avec passion des beautés naturell
Sous ces influences diverses, que domine l’étoile du Septentrion, la poésie lyrique pouvait-elle ne pas naître chez le peuple
lexandre avait saisi ses armes. Et cependant ce n’était pas encore la poésie anglaise donnant l’image la plus rapprochée du gé
ante lui-même à l’entrée du bocage nuptial d’Éden. En dehors de cette poésie unique et sublime comme ce qu’elle a décrit, tout
en pis après Dryden, lorsque le lyrisme ne parut plus qu’une forme de poésie affectée de droit à l’imagination anglaise. Jamai
remercie pompeusement d’avoir fait couler dans le domaine aride de la poésie les flots d’or de la munificence royale. Il n’éta
e éminente, dans le siècle dernier, avec de rares et courts essais de poésie , et célèbre encore de nos jours, après le grand é
is de poésie, et célèbre encore de nos jours, après le grand éclat de poésie moderne qui lui a succédé et qui semblait devoir
rt, la curiosité de l’étude et la paix solitaire du cœur. Cette belle poésie grecque, si négligée alors, hormis par quelques é
ble idéal ; elle y a relevé le culte de l’art, la statue de la grande poésie . Aussi cette mémoire ne périra pas. La glaire bru
un cimetière de village. Telle est la puissance du vrai beau et de la poésie durable. On sait que Gray, déjà classiquement éru
abondance naturelle de génie, cette âme ouverte de toutes parts à la poésie et retentissante comme le sanctuaire harmonieux d
essembler à Pindare. Dans le fait, les beautés caractéristiques de la poésie de Pindare sont le sublime de la pensée, la hardi
le d’une telle préférence était un Anglais. Dans l’ode de Gray sur la poésie , malgré l’effort trop tendu et la solennité un pe
la brièveté tout à la fois dans le sublime et dans le pathétique, la poésie passant comme un météore sur un lieu, sur un nom
es détails, sont tous empreints de ce goût d’antiquité indigène et de poésie du Nord qui partageait avec la littérature classi
e dans l’Ossian de Macpherson lu flamme vraie du patriotisme et de la poésie . Écoutons un moment cette création de l’art, qui
or, à l’œil des cieux il déploie ses ailes aux mille couleurs. Que la poésie orne de nouveau la guerre terrible et l’amour fid
née. Mais, si quelque étincelle du feu divin de l’âme était là, cette poésie de la geôle cependant ne faisait guère penser à l
28 (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle
re cette France. J’essaierai donc de vous retracer une histoire de la poésie lyrique en France, au xixe  siècle. Vous comprene
urants. Vous savez que depuis deux cents ans la France n’avait pas de poésie lyrique : le xviie , le xviiie  siècle, chez nous
éloquence, pour la philosophie, pour le théâtre, mais n’ont pas eu de poésie lyrique. À la fin du xviiie  siècle, nous avions,
la parodie du lyrisme, la gesticulation lyrique, nous n’avions pas la poésie lyrique. Or, en 1820, et plus exactement, le 13 m
e recueil de vers, c’était les Méditations. Le 13 mars 1820, c’est la poésie lyrique qui venait de naître en France. On s’en a
ent ; le succès fut rapide, immense, universel. Quelle est donc cette poésie lyrique française, telle qu’elle se révélait dans
s quelques-uns des traits essentiels qui vont contribuer à définir la poésie de Lamartine. Lamartine est né à la campagne. Or,
la vie. C’est alors que la campagne dépose en nous tous les germes de poésie qui sont en elle. Lamartine le sait très bien ; i
rcherie. Macpherson, à la fin du xviiie  siècle, s’avisa d’écrire des poésies d’un caractère très primitif et les donna, sous l
chose de sauvage. Mais, d’ailleurs, peu importe : Lamartine aima les poésies d’Ossian, d’abord parce qu’elles l’aidaient à se
arrasser de la mythologie des Grecs et des Latins ; puis, il aima les poésies d’Ossian à cause de leur tristesse, à cause du pa
nt se forment, chez Lamartine, les éléments et comme la matière de la poésie . Nous allons voir comment deux événements surtout
allons voir comment deux événements surtout ont aidé cette matière de poésie à prendre forme, à faire jaillir l’œuvre que va f
déjà touchée par la mort et qui était comme la personnification de la poésie spiritualiste. Mesdames et Messieurs, il y a des
ie, ses rapports avec Julie qui vient de mourir, ont aidé chez lui la poésie à se former complètement. Il nous reste à nous de
r les sentiments et les idées qui forment les thèmes essentiels de la poésie lyrique. Ces thèmes de la poésie lyrique, — nous
forment les thèmes essentiels de la poésie lyrique. Ces thèmes de la poésie lyrique, — nous ne prenons que les plus important
es se sont unies. La mort peut enlever celle qui, transfigurée par la poésie , s’appellera Elvire ; mais Elvire n’en apparaîtra
vre d’où cette idée de la mort soit absente. Chez nous, en France, la poésie est née le jour où François Villon, dans sa balla
e, jusque-là, célébraient les poètes et rendre, pour ainsi dire, à la poésie lyrique ces thèmes qui étaient desséchés et taris
r reste toujours un peu indécis ; ainsi, dans ses vers on retrouve la poésie , telle qu’elle jaillit de l’âme, et je crois bien
n que chez nous, en France, si, en effet, on voulait savoir où est la poésie , c’est dans les Méditations de Lamartine qu’il fa
e Lamartine qu’il faudrait aller la chercher. D’autres poètes ont une poésie plus pittoresque, une poésie plus éloquente, mais
ler la chercher. D’autres poètes ont une poésie plus pittoresque, une poésie plus éloquente, mais chez Lamartine, il y a la po
ittoresque, une poésie plus éloquente, mais chez Lamartine, il y a la poésie , et Lamartine, c’est le poète. Dans son œuvre, ri
e. Dans son œuvre, rien qui sente l’effort volontaire le travail ; sa poésie est spontanée, jaillissante. Lamartine a été poèt
, pour ainsi dire, l’apprentissage de son métier. Il nous l’a dit, la poésie c’est, pour lui, une fonction naturelle : Je cha
acha de France. De même, il traverse la littérature, il renouvelle la poésie lyrique et il passe. Poésie, philosophie, roman,
traverse la littérature, il renouvelle la poésie lyrique et il passe. Poésie , philosophie, roman, histoire, il touche tout de
s, Mesdames, Messieurs, Hier je vous montrais que, chez Lamartine, la poésie jaillit de l’intérieur. La poésie de Lamartine, c
us montrais que, chez Lamartine, la poésie jaillit de l’intérieur. La poésie de Lamartine, c’est l’effusion d’une belle âme qu
nition, et vous aurez assez justement une idée de ce que c’est que la poésie , chez Victor Hugo. Chez Victor Hugo, par un mouve
Victor Hugo. Chez Victor Hugo, par un mouvement en sens contraire, la poésie vient de l’extérieur et se répercute dans l’âme d
culière, quelle est la sonorité propre de son âme, ce qui fait que sa poésie , comme pour Lamartine, est à lui et non pas à un
de Victor Hugo n’étaient pas du tout des recueils originaux et ou la poésie eut quoi que ce soit de nouveau. Les Odes ont pu
umière, des visions matérielles qui n’avaient pas encore paru dans la poésie . Or, Victor Hugo, vous le savez, n’était pas allé
est caractéristique chez Victor Hugo, ce sont les choses qui font sa poésie , et la poésie française, avec lui, se charge de s
stique chez Victor Hugo, ce sont les choses qui font sa poésie, et la poésie française, avec lui, se charge de sensations. Voi
’on appelle un art, et Victor Hugo, justement, a fait rentrer dans la poésie le sentiment de l’art, ce sentiment que Lamartine
avait trop dédaigné, Lamartine qui s’appelait lui-même un amateur en poésie . Victor Hugo, nous le voyons, commence par tradui
go, de très bonne heure, a compris toutes les ressources du rythme en poésie et, dans ses premiers recueils, nous trouvons déj
ituel un homme qui aimait les calembours. De même qu’il réconcilie la poésie avec l’esprit, Alfred de Musset, dans ce premier
nage. Alfred de Musset, à cette question : Qu’est-ce que c’est que la poésie  ? répond de la façon suivante ; il répond que : «
cœur, c’est là qu’est le génie. Ainsi, le génie est dans le cœur, la poésie est dans le sentiment. Ce que doit faire un poète
usset, c’est de se mettre lui-même dans son œuvre ; c’est de faire sa poésie avec ses joies et avec ses souffrances, mais surt
re ainsi dépensée, d’avoir donné son âme, sa vie au public. Ainsi, la poésie est dans le sentiment. Alfred de Musset va plus l
dans le sentiment. Alfred de Musset va plus loin et il prétend que la poésie est tout entière dans le sentiment. Il fait bon m
e : Grand homme si l’on vent, mais poète, non pas. Non seulement la poésie tout entière réside dans le sentiment, mais Alfre
u drame. En fait de pathétique, elle aime le plus gros, et en fait de poésie , elle ne connaît guère que la poésie des romances
aime le plus gros, et en fait de poésie, elle ne connaît guère que la poésie des romances, à laquelle nous ajouterons, si vous
et elle nous fait mieux comprendre ce que pense Musset de son art. La poésie toute personnelle, la poésie où l’on se met soi-m
endre ce que pense Musset de son art. La poésie toute personnelle, la poésie où l’on se met soi-même, tout soi-même et rien qu
où l’on se met soi-même, tout soi-même et rien que soi-même, voilà la poésie telle que la comprend Alfred de Musset. La poésie
soi-même, voilà la poésie telle que la comprend Alfred de Musset. La poésie n’est autre chose que la traduction de ce qu’on a
s accents les plus mornes, les plus désespérés qu’il y ait dans notre poésie . Il a voulu s’abandonner au caprice tout seul, à
e la place qui appartient à Alfred de Musset dans l’histoire de notre poésie romantique. Alfred de Musset n’a mis dans ses ver
us ai entretenus jusqu’ici sont les principaux représentants de notre poésie romantique. Le principe de cette poésie, nous l’a
cipaux représentants de notre poésie romantique. Le principe de cette poésie , nous l’avons vu exprimé d’une façon extrême, abs
es, ce principe est toujours le même ; ce principe, c’est celui de la poésie personnelle, à savoir que le poète doit se mettre
événements de sa sensibilité, de ses joies et de ses douleurs. Cette poésie personnelle date du xixe  siècle, elle est quelqu
ent, vers le milieu de ce siècle, il s’est fait une réaction, dans la poésie française, contre ce système de l’étalage de la p
ise, contre ce système de l’étalage de la personnalité, et comment la poésie , qui avait commencé par être personnelle, est dev
re personnelle, est devenue, au contraire, impersonnelle ; comment la poésie romantique s’est transformée, pour devenir la poé
lle ; comment la poésie romantique s’est transformée, pour devenir la poésie parnassienne. Déjà, dès le temps du romantisme, i
grands, d’Alfred de Vigny. Quelle est donc, dans l’histoire de notre poésie au xixe  siècle, la part d’Alfred de Vigny ? Ce q
il représente, c’est ceci : une tentative pour donner à la France une poésie philosophique, pour allier ces deux choses : la p
la France une poésie philosophique, pour allier ces deux choses : la poésie , d’une part et la philosophie, d’autre part. La t
tentative était très difficile et très périlleuse ; car, songez-y, la poésie et la philosophie, si on se demande ce que c’est
on de la définition de l’autre. Qu’est-ce que c’est, en effet, que la poésie  ? La poésie, c’est quelque chose de concret ; il
inition de l’autre. Qu’est-ce que c’est, en effet, que la poésie ? La poésie , c’est quelque chose de concret ; il n’y a pas de
poésie ? La poésie, c’est quelque chose de concret ; il n’y a pas de poésie sans images. Mais la philosophie, c’est l’idée pu
e, c’est l’idée pure, c’est quelque chose d’abstrait. De sorte que la poésie et la philosophie, la poésie philosophique, il se
uelque chose d’abstrait. De sorte que la poésie et la philosophie, la poésie philosophique, il semble bien que ce soit l’allia
s, mais on n’a pas fait des vers ; on a fait de la prose rimée, de la poésie mnémotechnique. L’idéal, en ce sens, c’est la Géo
sais plus du tout à quoi est égal le carré de l’hypoténuse. Aussi, la poésie philosophique, dans tous les pays, n’a-t-elle don
go, est un de ceux qui ont contribué à modifier l’esthétique de notre poésie française, et à amener cette poésie à des concept
à modifier l’esthétique de notre poésie française, et à amener cette poésie à des conceptions assez différentes de celles de
; c’est pourquoi il a déclaré qu’il fallait peindre en vers et que la poésie doit être une rivale de la peinture : rivale de l
ec le ciseau. Et si avec la plume on doit peindre, c’est condamner la poésie à une infériorité certaine, parce que jamais, ave
objet, que nous devons soit au tableau, soit à la statue. Faire de la poésie la rivale de la peinture et de la sculpture, c’es
vec tes histrions et tes prostituées. Voilà, contre la théorie de la poésie personnelle, la déclaration la plus vigoureuse, v
avec l’autre deux mots très différents. Leconte de Lisle veut que la poésie soit impersonnelle, mais il ne prétend pas que le
nte de Lisle marque une espèce de séparation dans l’histoire de notre poésie au xixe  siècle. Cela est à tel point que cette œ
rt, à l’exil, d’autre part, au courant nouveau qui pénétrait alors la poésie , Victor Hugo va pouvoir nous donner une œuvre que
go va pouvoir nous donner une œuvre que depuis longtemps attendait la poésie française, dans laquelle elle avait toujours écho
dont elle commençait à désespérer : je veux dire une œuvre épique. La poésie épique, la France, depuis le xvie  siècle, essaya
t donc bien, comme je vous l’annonçais au début de cette causerie, la poésie romantique, la poésie personnelle, qui devient hi
vous l’annonçais au début de cette causerie, la poésie romantique, la poésie personnelle, qui devient historique et impersonne
essieurs, Je vous parlais hier du mouvement qui s’est fait dans notre poésie au milieu de ce siècle et qui a consisté à rempla
notre poésie au milieu de ce siècle et qui a consisté à remplacer la poésie romantique par une poésie impersonnelle et qu’on
ce siècle et qui a consisté à remplacer la poésie romantique par une poésie impersonnelle et qu’on pourrait appeler réaliste.
nt les dernières tendances qui ont essayé de se faire jour dans notre poésie française. Parmi les poètes qui composaient l’éco
arnasse. Il semble être le dernier venu par la date, car son livre de poésies , intitulé Les Trophées, n’a paru qu’il y a trois
hodes rigoureuses, à la discipline scientifique de l’érudition, et sa poésie est, en effet, une poésie d’érudit. Poésie d’hist
scipline scientifique de l’érudition, et sa poésie est, en effet, une poésie d’érudit. Poésie d’historien, d’abord, qui connaî
ique de l’érudition, et sa poésie est, en effet, une poésie d’érudit. Poésie d’historien, d’abord, qui connaît admirablement l
chacun ses tendances, son tempérament. Et vous allez voir combien la poésie d’un François Coppée est différente de celle d’un
mbles. Voici quelle a été la conception de François Coppée pour cette poésie des humbles. François Coppée remarque que, en lit
le présente, répond véritablement à l’idée que vous vous faites de la poésie  : C’était un tout petit épicier de Montrouge, Et
t lui dit : « Souffle. » Et si vous ne saviez pas encore pourquoi la poésie a été inventée, vous le savez maintenant, c’est p
s ; le défaut, chez Coppée, c’est que, trop souvent il a rapproché la poésie de la prose et qu’il y a certains vers, chez lui,
la plus banale. Ce que Coppée a essayé de faire, c’est de dégager la poésie des spectacles de chaque jouir, des spectacles de
e, et, s’il le faut, des spectacles de la rue ; il n’a pas cherché la poésie dans une inspiration rare et dans une inspiration
nsi dire, en dehors de lui, Sully Prudhomme va la chercher en lui. La poésie de Sully Prudhomme, c’est la poésie intime, dans
udhomme va la chercher en lui. La poésie de Sully Prudhomme, c’est la poésie intime, dans ce qu’elle a d’ailleurs de plus déli
ture exquise, et les notes de la sensibilité la plus fine, dans notre poésie française, c’est certainement Sully Prudhomme qui
harmonieuses et des plus profondément tendres qu’il y ait dans notre poésie  ; c’est une pièce que Sully Prudhomme intitule L’
rce que une des premières qualités de notre langue française, dans la poésie comme dans la prose, c’est justement la clarté. A
e, c’est justement la clarté. Attendez un peu que je vous parle de la poésie symboliste. Je vous dirai quelques mots de cette
e la poésie symboliste. Je vous dirai quelques mots de cette école de poésie qui, dans ces derniers temps, a fait un certain b
dans ces derniers temps, a fait un certain bruit et qui s’appelle la poésie décadente, ou, si vous le préférez, la poésie sym
uit et qui s’appelle la poésie décadente, ou, si vous le préférez, la poésie symboliste, ou, si vous aimez mieux, la poésie in
i vous le préférez, la poésie symboliste, ou, si vous aimez mieux, la poésie instrumentiste, ou, si cela vous fait plus de pla
, la poésie instrumentiste, ou, si cela vous fait plus de plaisir, la poésie symbolo-instrumentiste, ou enfin, si vous y tenez
ésie symbolo-instrumentiste, ou enfin, si vous y tenez absolument, la poésie instrumento-symboliste. À quoi se reconnaît la po
absolument, la poésie instrumento-symboliste. À quoi se reconnaît la poésie décadente ou symboliste ? Elle se reconnaît à cec
s douloureux, parfois délicieux. C’est justement ce que doit faire la poésie , d’après les décadents. Et, par conséquent, un ce
i évoquent ou des images ou des sensations, voilà ce que doit être la poésie . Et ils ont fait le catalogue, la liste, le réper
gue, — j’emprunte toutes ces définitions à un livre de théorie sur la poésie décadente, — l’orgue exprime la monotonie, le dou
xprime l’ingénuité et le sourire. Voilà ce qu’il y a au fond de cette poésie symboliste. C’est une tentative pour vider la poé
au fond de cette poésie symboliste. C’est une tentative pour vider la poésie des idées et des sentiments et pour substituer à
ées et des sentiments et pour substituer à ce qui avait été appelé la poésie jusque-là je ne sais quelle musique, musique indé
Paul Verlaine a publié des recueils alternants, tantôt un recueil de poésies tout à fait désobligeantes, désagréables par les
t de ceux qui ont fait les vers les plus beaux qu’il y ait dans notre poésie , et souvent même les plus recueillis et les plus
d’un extrême à l’autre. Verlaine est, en réalité, un malade, dont la poésie n’a eu de succès qu’auprès de quelques excentriqu
t pour vous dire que nous ne l’acceptons pas comme représentant de la poésie française de ces dernières années, et que nous pr
es, hors de chez nous, pour représenter en lui l’art de chez nous. La poésie décadente est aujourd’hui une tentative finie, qu
t puis, je ne dis pas qu’il n’y ait pas une sorte de crise dans notre poésie , qu’on ne cherche pas avec une sorte de malaise q
ne sorte de malaise quelle est la forme nouvelle qui sera celle de la poésie de demain, mais, en tout cas, on a renoncé à la c
incompréhensible, dans l’inintelligible, et les derniers succès de la poésie chez nous, ont montré, au contraire, qu’il y a un
l’honnêteté et la délicatesse des sentiments. Que sera d’ailleurs la poésie de demain ? il n’appartient pas plus à moi qu’à a
essayé, comme vous l’avez vu, de vous donner une vue d’ensemble de la poésie lyrique en France, au xixe  siècle. Je n’ai pu qu
29 (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87
cédemment signalé l’évolution profonde qui se produit actuellement en poésie , et dont les manifestations ont déjà retenu l’att
cette indifférence que le public témoigne aujourd’hui à l’égard de la Poésie . — Eh ! quoi, s’est dit le lecteur, moins philist
autres, on a reposé le fameux problème de la prose, des vers et de la poésie , — où finit celle-ci, où commence celle-là ? — et
n a réclamé des définitions. Nous déclarerons donc qu’à notre sens la Poésie n’est pas l’apanage exclusif de la littérature, e
ssion du rythme, et le rythme étant la condition essentielle de toute poésie , il s’ensuit que ladite forme est la plus apte à
nous désirons, en effet, sortir du chaos où se débat actuellement la poésie française, écrivait récemment dans cette Revue M.
êmes les avons trop entendues. Les points de vue sont déplacés, et la poésie éternelle a besoin de nouveaux modes d’expression
-ce résolument que nous inscrivons notre premier principe : I. — La Poésie réalisée est la forme transcendante du Savoir.
gine, et toujours elle s’est révélée telle chez les grands poètes. La poésie apparaît comme la première éducatrice spirituelle
n exploit pompeux de minus habens. Et nous protestons. Le rôle, de la poésie ayant toujours été d’agrandir la conscience humai
ci aucune méprise. Le poème didactique est un non-sens à nos yeux. La poésie reste pour nous l’évangile de l’ineffable qu’elle
notre seconde proposition ; elle découle de la première : II. — La Poésie , phénomène subjectif, est la volupté de la Connai
de l’amour. Et nous poursuivons, conséquemment toujours. III. — La Poésie est infiniment perfectible ; c’est une création p
c’est-à-dire plus profondément que doivent tendre ses aspirations. La poésie est création, ou mieux, révélation perpétuelle. C
elligence ne sera plus sollicitée ; il n’y aura plus curiosité, et la poésie , phénomène en soi, disparaîtra. Le lecteur modern
ndances, difficiles à découvrir parfois, encore plus à déterminer. La poésie intervient au sein même de toutes ces corresponda
s démonstrations aussi rigoureuses, pour goûter et même pour créer la poésie  ? Et nous répondrons incontinent que, dans cet or
plus diverses de la vie extérieure, et rester ainsi étranger à toute poésie . Chez le poète, il est nécessaire que cet état d’
le rythme, facteur émotif, l’identifie à la vie psychique et crée la poésie . Ce dernier principe est une conclusion. Sans
La vieille question du fond et de la forme n’est même pas à poser en poésie . Que celle-ci soit parfaite, et celui-là admirabl
antages pour raconter, traduire, commenter et enseigner, et la grande poésie , il est facile de s’en convaincre, ne la boude pa
rien à dire aux temps modernes. Telle est notre façon de concevoir la poésie . Devons-nous ajouter que des aspirations communes
oppose systématiquement à aucune autre. Au contraire, en déclarant la poésie infiniment perfectible et création perpétuelle, e
es élans de l’individualisme noble. Son but serait de réassigner à la poésie sa mission prophétique — dont il nous semble bien
a se perpétrer au nom de la plus éclatante vérité, si ce n’est pas la Poésie qui promulgue celle-ci au fond des âmes ! Nos pré
30 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349
ous les peuples, que ces traditions écrites, la prose substituée à la poésie . Tous les enseignements ont changé, et il est per
l’imagination, et qui ont renoncé en même temps à l’inspiration de la poésie , se sont ainsi avancés sans mission, ils ont cru
t être ceux de la raison. Il semblerait donc que nous n’avons plus de poésie à attendre. Il faut combattre cette erreur : la p
’avons plus de poésie à attendre. Il faut combattre cette erreur : la poésie est éminemment pourvue de raison, mais c’est une
onseillait de mettre en œuvre. On s’est imaginé que l’homme créait la poésie  : la poésie consiste à dire des faits ou des doct
e mettre en œuvre. On s’est imaginé que l’homme créait la poésie : la poésie consiste à dire des faits ou des doctrines poétiq
étique une chose qui ne l’est pas, une chose qui n’est pas déjà de la poésie . La poésie est une langue, et non point une forme
chose qui ne l’est pas, une chose qui n’est pas déjà de la poésie. La poésie est une langue, et non point une forme d’une lang
e. La poésie est une langue, et non point une forme d’une langue ; la poésie est universelle, et non point locale : c’est la p
du genre humain. Nos annales françaises font partie du domaine de la poésie , comme toutes les histoires des peuples ; mais c’
toire ne seraient que des faits isolés, indignes par conséquent de la poésie , s’ils n’étaient pas fondus dans d’antiques et vé
omremy ; et vous demandez où sont les sujets pour l’histoire, pour la poésie  ! Nous devons regretter sans doute que nous ayons
sans doute que nous ayons été si peu habiles à user des trésors de la poésie qui nous étaient offerts, à toutes les époques de
x de nos ancêtres ne nous ont rien appris. Mais il faudra bien que la poésie , depuis si longtemps exilée, trouve enfin un asil
ble patrie. À présent, nous ne pouvons en douter, il faut chercher la poésie ailleurs que dans des embellissements ; au reste,
Les sujets anciens et les sujets modernes sont indifférents ; car la poésie est partout, il ne s’agit que de la faire sortir 
s la ruine d’Ilion et la mort d’un grand nombre de héros, afin que la poésie en tirât des leçons utiles aux siècles à venir. »
jadis autour de la guerre de Thèbes et du siège de Troie. Toutes les poésies originales des temps modernes tournent autour de
gorie est épuisée, et le génie de l’antiquité cesse de régner dans la poésie . Nos préjugés classiques ont trop longtemps maint
l’imitation. Nous avons, de plus, exigé des vers pour reconnaître la poésie , comme si cette langue triée, à laquelle nous ajo
ée, à laquelle nous ajoutions la rime, constituait essentiellement la poésie  ; comme si, depuis que la muse épique ne confie p
comme si enfin il n’y avait pas toujours eu une partie au moins de la poésie française, celle qui affectait l’imitation de la
plus tôt ; et l’on ne donne point non plus de préceptes d’avance. La poésie doit remonter à son berceau, elle doit revenir à
s’il est possible, jusqu’à sa source mystérieuse et connue. Ainsi la poésie doit avoir un nouveau point de départ. La langue
à l’homme, en même temps qu’une métaphysique élevée et pénétrante, la poésie de la raison et du sentiment. La poésie, sans ces
ique élevée et pénétrante, la poésie de la raison et du sentiment. La poésie , sans cesser de se consacrer à célébrer les attri
ystème de l’égalité va s’introduire, à son tour, dans la région de la poésie et des arts. Les larmes de l’homme obscur exciter
sur la littérature s’appliquent aux arts : les arts aussi sont de la poésie . C’est le génie pittoresque qui a succédé au géni
31 (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451
Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque1. Ces Considérations parurent en
manière générale l’art de notre époque, et en particulier le genre de poésie dont Werther est le premier modèle. Il est trop é
ion, de la morale et de la politique, et a ainsi donné naissance à la poésie mélancolique de notre époque, deux ou trois génie
asme et de spleen, d’espoir sans borne et de désolation, réservé à la poésie de notre temps, méritera peut-être de la postérit
x que lui reproduire, avec une parfaite originalité, l’effet de cette poésie Shakespearienne dont l’Allemagne et la France son
a vie intime répond à ses ouvrages ; ce qui fait de lui le type de la poésie de notre âge. » Ainsi ce que madame de Staël, qu
mbeau, retrouvera la Vie. Vainement, en effet, soutiendrait-on que sa poésie n’est que l’agonie du désespoir. Je dis qu’il y a
ombat : donc il a de l’espoir. Cet espoir ne manque pas non plus à la poésie de Byron. L’homme, ayant pris confiance dans sa f
lui envoyer, et en fait l’ancre de son salut. « Si, disions-nous, la poésie ne faisait pas entendre aujourd’hui ce concert de
toujours été, prophétique. » Poursuivant partout ce caractère de la poésie de notre temps, nous le montrions jusque chez les
vaines tentatives de l’art de renaissance et de l’art pour l’art, la poésie véritablement inspirée par le sentiment de notre
entrer, à l’insu souvent les unes des autres, dans cette phase de la poésie . L’art, disions-nous, n’est pas plus la reproduct
sa place marquée dans la vie de l’art. Nous soutenions donc « que la poésie , comprise en général comme l’a comprise Byron, es
résent, a eu la force de renoncer d’abord au lyrisme et de tourner la poésie à l’action, faisant à la fois œuvre de poète, de
ualité unique, pour nier le caractère général que nous assignons à la poésie de notre époque ? Et n’a-t-on pas vu d’ailleurs l
ude d’une démonstration : « Eh ! comment, en effet, disions-nous, la poésie de notre âge ne serait-elle pas empreinte de ce c
déal, et aucune pensée ne dirige leur pinceau. Mais, je le répète, la poésie est venue fleurir dans vos ruines ; elle est venu
rès avoir produit et répandu sur l’Europe la philosophie du doute, la poésie du doute lui était bien due, quelque douloureuse
ours heureux à l’antiquité, de l’analyse et de l’éloquence ; c’est la poésie elle-même qui a paru. Mais contemplez ceux à qui
est le doute et la tristesse. Ce qu’il y a de réel pour moi, c’est la poésie de Byron, poésie ironique et désolante, qui soulè
a tristesse. Ce qu’il y a de réel pour moi, c’est la poésie de Byron, poésie ironique et désolante, qui soulève des abîmes où
Werther et Faust, Schiller dans les drames de sa jeunesse et dans ses poésies , Chateaubriand dans René, Benjamin Constant dans
l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la ré
convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par o
rd’hui qui flottent à la dérive. Ils ont fini par sentir que la vraie poésie de notre époque est celle qui pousse à l’avenir e
ourd’hui, je le demande, que sont devenus les anges chrétiens de leur poésie  ? Nous aurions de la peine aujourd’hui à distingu
s aurions de la peine aujourd’hui à distinguer aussi nettement, de la poésie naturelle à notre temps, cette poésie de conventi
stinguer aussi nettement, de la poésie naturelle à notre temps, cette poésie de convention qui s’était placée à côté d’elle. I
en plus les traces du vautour qu’ils voulaient nous cacher. La vraie poésie de notre époque, la poésie qui pleure et qui cher
our qu’ils voulaient nous cacher. La vraie poésie de notre époque, la poésie qui pleure et qui cherche, a fini par les envahir
par les envahir. Les ouvrages remarquables qui appartiennent à cette poésie triste, malade, si l’on veut, mais prophétique, s
lie. II. Werther est le premier jet et le début de toute cette poésie de notre âge. Nous serions tentés de croire que c
roirait-on qu’il y a déjà soixante-six ans que ce type original de la poésie du spleen a paru dans le monde ! Werther fut écri
ges de Goethe : on obtiendrait ainsi une sorte de type abstrait de la poésie de notre âge. On prendrait ensuite l’œuvre entièr
a vertu y respire. J’y trouve trois grands traits, trois traits de la poésie véritable, trois signes d’avenir. J’y trouve le r
dans l’âme de Goethe, et y vivaient à l’époque où il fit Werther. La poésie de la nature n’est que le cadre d’un retour vers
Dieu et la misère des hommes ? Ne nous étonnons donc pas que toute la poésie de notre époque se soit réfugiée dans la nature.
et des palais pour l’introduire sur une plus grande scène, et dont la poésie , sous ce rapport, est à la poésie de ses devancie
r une plus grande scène, et dont la poésie, sous ce rapport, est à la poésie de ses devanciers comme le lac de Genève est aux
ible, à la réalisation de l’idéal. Goethe a le défaut de son pays. Sa poésie , donc, privée de l’espérance qui s’applique à l’H
e Werther. » Oui, sans doute, nous pressentons aujourd’hui une autre poésie , une poésie qui n’aboutira pas au suicide. Mais c
Oui, sans doute, nous pressentons aujourd’hui une autre poésie, une poésie qui n’aboutira pas au suicide. Mais ceux qui la f
poésie qui n’aboutira pas au suicide. Mais ceux qui la feront, cette poésie , ne reculeront pas sur leurs devanciers ; je veux
en vulgarisant nos intelligences, qu’ils résoudront ce problème d’une poésie qui, au lieu de nous porter au suicide, nous sout
ges. C’était apparemment la faute des traducteurs. À cette époque, la poésie de style, la poésie qui vit de figures et de symb
ment la faute des traducteurs. À cette époque, la poésie de style, la poésie qui vit de figures et de symboles, était fort peu
32 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »
nter aujourd’hui, en jetant dans son mouvement impétueux un volume de poésies . Quel sera le sort de ce volume ? Surnagera-t-il 
e, car, le croira-t-on ? le livre de M. de Beauvoir est surtout de la poésie de cœur… Chose étrange ! avec la réputation de l’
mpé. C’est par les qualités, jusqu’ici les moins soupçonnées, que ces poésies frapperont les esprits amis ou familiers du talen
Les Colombes et Couleuvres d’aujourd’hui n’ont rien qui rappelle les Poésies de cape et d’épée, ce livre cavalier, fringant, é
l’œuvre du xixe  siècle ? En vérité, on le croirait quand on lit les poésies du xvie et qu’on les compare aux poésies de notr
e croirait quand on lit les poésies du xvie et qu’on les compare aux poésies de notre temps. Choses et hommes, les analogies s
e avec le feu de son esprit. Et, en effet, éclatante d’abord dans ses Poésies de cape et d’épée, cette influence est visible en
uillage, la perle, rayée ou malade, si l’on veut, mais la perle de la poésie , la goutte d’éther ou de lumière qui est peut-êtr
souffrance, et qui est plus pour l’âme humaine que toute cette inerte poésie de camaïeu et de dessus de porte qu’on a déplacée
e qui ne croulera pas. Chez l’auteur de Colombes et Couleuvres, cette poésie humaine et vraie, qui prend sa source dans les se
ette Monarchie qui mettait de la force dans les institutions et de la poésie dans les mœurs, le deuil de la cour était noir et
ces premiers vers, sous la suavité du coloris, les deux forces de sa poésie , le touchant regard en arrière de sa rêverie et l
est pas plus monocorde d’idées que de sentiments. Seulement, comme la poésie lyrique ne s’analyse pas et qu’il faudrait citer
on, et il ne l’a point énervé, en le répétant. Le Sybarite des autres poésies , le bel Attristé de la jeunesse perdue et des vul
à très-éloigné par la vérité des sentiments de son premier recueil de poésies qui n’avait que la vérité très-relative de la jeu
s une région plus haute et moins exploitée par les petites gens de la poésie contemporaine qui vivent depuis vingt ans des mie
aliser son inspiration. Il n’y a de durée et de beauté réelle dans la poésie qu’à ce prix. Toute poésie matérielle aura le sor
n’y a de durée et de beauté réelle dans la poésie qu’à ce prix. Toute poésie matérielle aura le sort de la matière. Elle se di
nous prenions pour de la force ?… Quelques stances de cet Ariel de la poésie , de cet Hégésippe mort dans le premier duvet de f
nd elle s’y couchera le cœur tout entier, nous aurons un Canova de la poésie … Le poète aura fait le beau mariage de la Grâce e
se égoïste de leurs facultés : hors du christianisme, il n’y a pas de poésie forte et profonde. Le Christianisme n’est pas seu
st possible, même littérairement ! On a essayé. Le Panthéisme a eu sa poésie . Un homme de race germanique a morfondu un rare g
tion de l’expression dans la vérité de l’inspiration qui constitue la poésie complète et que l’auteur de Colombes et Couleuvre
33 (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33
néneux, la Flore du mal, et on voit où je veux en venir, au volume de poésies du traducteur d’Edgar Poe, aux Fleurs du mal de C
son cher Edgar Poe, avait déjà éparpillé, çà et là, quelques-unes des poésies qu’il réunit et qu’il publie. On sait l’impressio
ne justice, on n’a rien vu de plus tragique que la tristesse de cette poésie coupable, qui porte le faix de ses vices sur son
II Après avoir dit cela, ce n’est pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. S
st pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. Sans doute, étant ce que nous sommes
réoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de M. Baudelaire est moins l’épanchement d’un sen
du mal, mais encore sur la notion qu’il s’est faite de l’Art et de la Poésie  ; car M. Baudelaire est un artiste de volonté, de
and de pastilles turc dans son Divan, et nous donna ainsi un livre de poésie , — plus dramatique que lyrique aussi, et qui est
tout grand poète s’est demandé en M. Baudelaire ce que deviendrait la poésie en passant par une tête organisée, par exemple, c
e qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies , imparfaites par là au point de vue absolu de leu
raits grimés ; — mais il arrive que, tout à coup, au bas d’une de ses poésies le plus amèrement calmes ou le plus cruellement s
ents d’enfançon, en comparaison de ces réalités effrayantes et de ces poésies nettement articulées où l’érudition du mal en tou
tout est perdu, et même l’honneur, à la première rime faible, dans la poésie la plus élancée et la plus vigoureuse. C’est un d
n pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. Baudelaire, cette poésie sinistre et violen
nt du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. Baudelaire, cette poésie sinistre et violente, déchirante et meurtrière do
dans Don Juan aux enfers, — un groupe de marbre blanc et noir, — une poésie de pierre, di sasso, comme le commandeur, — M. Ba
surtout purifiée ; si à quelques autres, comme la Charogne, la seule poésie spiritualiste du recueil, dans laquelle le poète
ns une appréciation supérieure : pour trouver quelque parenté à cette poésie implacable, à ce vers brutal, condensé et sonore,
de la sécurité dans toutes les douleurs de la vie. Le caractère de la poésie des Fleurs du mal, à l’exception de quelques rare
ant ! IV Nous ne pouvons ni ne voulons rien citer du recueil de poésies en question, et voici pourquoi : une pièce citée
il ne faut pas s’y méprendre, dans le livre de M. Baudelaire, chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fort
n recueil sans d’autre raison que de les réunir. Elles sont moins des poésies qu’une œuvre poétique de la plus forte unité. Au
quelque chose de pathétique et de salutaire ?… Quand un homme et une poésie en sont descendus jusque-là — quand ils ont déval
urable malheur qui est au fond de toutes les voluptés de l’existence, poésie et homme ne peuvent plus que remonter. M. Charles
du mal, par M. Charles Baudelaire [Charles Asselineau] I Les poésies de Ch. Baudelaire étaient depuis longtemps attend
l’exagération. Mais est-ce dans ces temps de médiocrité prolixe de la poésie officielle, de la poésie des salons et des académ
e dans ces temps de médiocrité prolixe de la poésie officielle, de la poésie des salons et des académies, est-ce bien d’une su
ns à nous plaindre ? N’est-il pas vrai qu’il en est aujourd’hui de la poésie comme de la peinture ? Tout le monde peint bien,
à ne plus penser du tout. Disons-le franchement, depuis Louis XIV la poésie française se meurt de correction 2. Et lorsque, a
e faire sauter sur mon siège, me semblera toujours préférable à cette poésie , irréprochable sans doute, mais insipide, sans pa
sque la Revue des Deux Mondes publia, l’an dernier, quelques-unes des poésies de M. Baudelaire, elle les fit précéder d’une not
lle confirme une opinion que j’ai depuis longtemps sur l’avenir de la poésie . Cette opinion, qui n’est point une simple conjec
ressionnables, passionnables, en lecteurs méditatifs et réfléchis, la poésie doit concentrer son essence et restreindre son dé
it pas de me faire dire si je ne revenais sur mon assertion, — que la poésie doive devenir un art purement plastique. Mais du
s elle doit resserrer ses moyens plastiques comme son inspiration. La poésie à grandes proportions, la poésie épique, est cell
plastiques comme son inspiration. La poésie à grandes proportions, la poésie épique, est celle des peuples, non pas barbares,
ment plus saisissables par la passion que par la réflexion ; c’est la poésie des époques héroïques ; c’est aussi la poésie des
la réflexion ; c’est la poésie des époques héroïques ; c’est aussi la poésie des peuples opprimés ou asservis, et c’est pour c
e qu’épisodiquement. — Quant au poème démonstratif ou persuasif, à la poésie de propagande, au poème-sermon, au poème-pamphlet
e d’avec l’enseignement historique, philosophique et scientifique, la poésie se trouve ramenée à sa fonction naturelle et dire
e d’ailleurs par l’exemple et par la transformation progressive de la poésie moderne. Qu’ont fait depuis trente ans Lamartine,
loré. Car c’est la conséquence forcée de cette évolution finale de la poésie , de nécessiter une exécution plus ferme et une pl
félicite M. Baudelaire d’avoir compris ces conditions nouvelles de la poésie , car c’est assurément une preuve de force que de
de se trouver du premier coup à la hauteur de son temps. III La poésie de M. Baudelaire, profondément imagée, vivace et
ares, et qui sont des grâces, de l’évocation et de la pénétration. Sa poésie , concise et brillante, s’impose à l’esprit comme
nes filles comme aux érudits. Est-ce une raison pour retrancher de la poésie moderne tout un ordre de compositions qui a ses p
nc déjà compris lorsque j’ai cherché à indiquer le caractère de cette poésie abondante dans sa sobriété, de cette forme serrée
aire. L’un et l’autre représentent hautement les deux tendances de la poésie contemporaine. Ils pourront servir de bornes lumi
s morceaux non incriminés réfutent les poèmes incriminés. Un livre de poésie doit être apprécié dans son ensemble et par sa co
34 (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -
avaient à peine défriché une partie. Si de la prose nous passons à la poésie , nous retrouverons les mêmes symptômes et l’appli
ne sont pas, à beaucoup près, aussi grands ni aussi complets dans la poésie que dans la prose. En effet (mettant toujours à p
ans la poésie que dans la prose. En effet (mettant toujours à part la poésie dramatique qui fera tout à l’heure l’objet d’un e
poème héroï-comique qui est un péché mortel et immortel, et toute sa poésie légère ; Boileau avec un poème didactique, un vol
lus poète de tous, avec ses fables et ses contes. Voilà des genres de poésies dans lesquels trois grands hommes ont donné à la
ique et l’Élégiaque, c’est-à-dire, ce qu’il y a de plus élevé dans la poésie , si ce n’est pas la poésie même. Franchement, que
à-dire, ce qu’il y a de plus élevé dans la poésie, si ce n’est pas la poésie même. Franchement, quelques strophes de Malherbe,
oétique, et quelles conséquences en ont résulté pour l’ensemble de la poésie française, qui privée des divins secours d’une ép
raitées de main de maître par M. Sainte-Beuve, dans son Tableau de la poésie française au seizième siècle, ouvrage d’une grand
, l’Élégiaque et l’Épique étant les parties faibles de notre ancienne poésie , comme nous l’avons déjà observé, c’est donc de c
déjà observé, c’est donc de ce côté que devait se porter la vie de la poésie actuelle. Aussi, M. Victor Hugo s’est-il révélé d
de Chateaubriand ; et à l’exemple de lord Byron, il a su renfermer la poésie épique dans des compositions d’une moyenne étendu
giaques toute cette haute métaphysique sans laquelle il n’y a plus de poésie forte ; et ce que l’âme a de plus tendre et de pl
l’imagination, et toutes les sublimités de la philosophie. La grande poésie française de notre époque (toujours abstraction f
ison quand ils disent que les contes, les épitres philosophiques, les poésies légères, les poèmes didactiques ou héroï-comiques
qu’il y a beaucoup de tout cela en France ; tandis que pour juger la poésie il faut le sentiment des arts et l’imagination, e
ys, on comprend beaucoup plus et beaucoup mieux qu’on ne sent. Or, la poésie n’est pas seulement un genre de littérature, elle
res, enfin tous les artistes distingués sont bien plus sensibles à la poésie , et par conséquent, en sont bien meilleurs juges
est vrai pour la musique et la peinture l’est bien davantage pour la poésie qui est l’art le moins palpable, celui dont les s
moëns, Milton, etc. etc. ont été méconnus de leurs contemporains ! la poésie , non dramatique s’entend, (car le public assemblé
le le plus spirituel et le plus intelligent de l’Europe, que la haute poésie est peut-être le moins goûtée par ce qu’on appell
pe que dans une vie recueillie ou passionnée. À Paris, les arts et la poésie sont un sujet de discussion au lieu d’être un amo
de quelques hommes supérieurs finit toujours par diriger la foule. La poésie , repoussée des salons, va encore se briser, comme
aît trop futile. Il y a erreur ou distraction des deux côtés ; car la poésie qui est d’origine céleste, ne peut pas avoir tort
x vers les hommes d’une littérature très grave. D’abord, la véritable poésie du 19e siècle a fait invasion en France par la pr
aits qu’ils fussent, étaient surtout bien faits pour décourager de la poésie française !… Les hommes forts et pensants n’ont p
l doute que l’âme des hommes supérieurs ne se fut prise alors à cette poésie virile et naturelle, et la réconciliation qui s’a
pas d’exemple de grands écrivains qui soient montés de la prose à la poésie . Racine écrivait en prose avec une rare élégance.
politique, sont là pour démentir ce préjugé trop répandu. Il y a une poésie comme une législation pour chaque grande époque.
érisée par trois grands traits : l’histoire, la philosophie, la haute poésie  ; les premiers talents de prose et de vers de l’é
’examen de l’éloquence, le célèbre professeur joignait l’examen de la poésie française, vers laquelle il ne peut faire que de
s vivant encore et tout à fait actuel, car c’est sur le terrain de la poésie que les grands combats se livrent, et que les gra
rtie artiste, comme dans la partie intellectuelle et littéraire de la poésie . Il proclamerait sans doute hautement, que les ra
nous a fallu avouer son évidente infériorité dans les hauts genres de poésie , qui n’ont été réellement cultivés que par l’écol
es caractères, l’invention des fables, le langage de la passion et la poésie de style ; mais il faut considérer qu’après Shake
es âmes délicates et cultivées. Enfin, si l’on n’eut pas en France la poésie du Dante, de l’Arioste et du Tasse, ni surtout la
en France la poésie du Dante, de l’Arioste et du Tasse, ni surtout la poésie de Shakespeare, l’on eut Racine, et, pour la prem
us de Corneille et de Racine. Soit que la nature ne l’ait pas doué de poésie au même degré que ces deux grands hommes, soit qu
t une habile traduction de l’allemand, qui émeut et attache par cette poésie naturelle et colorée qu’on a retrouvée depuis ave
ge fort remarquable de M. Guiraud et le Saül, dont la belle et grande poésie a placé M. Soumet si haut parmi ses rivaux de glo
chat a laissé. Nous pouvons affirmer que le ton, la couleur, toute la poésie du poète allemand a passé dans l’œuvre du poète f
kespeare aura été faite, lorsque notre public connaîtra la plus belle poésie dramatique des temps modernes, comme il a appris
ce feux langage dans la tragédie. Ils dépensent tout ce qu’ils ont de poésie dans leur mémoire pour faire raconter un détail v
mâle du grand poète Régnier ; et remontant aux premiers âges de notre poésie , il a rendu à nos vers l’indépendance de la césur
le dernier siècle ; car la rime est le trait caractéristique de notre poésie , il faut qu’elle soit une parure, pour n’avoir pa
ifestons notre sentiment sur l’état actuel de la littérature et de la poésie en France, parce qu’il nous semble que la plus fa
t en me servant surtout de l’excellent travail de M. Abel Hugo sur la poésie espagnole. J’ai conservé la forme lyrique des rom
sa catastrophe. Viennent ensuite des ballades de mon invention et des poésies de tout genre et de toute dimension, depuis l’ode
Études françaises et étrangères. Si j’ai intercalé dans ce recueil de poésies toutes modernes, quelques extraits d’une traducti
35 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »
Chapitre I La poésie 1. Réveil de la querelle des anciens et des mo
ité. Absence de l’idée et du sentiment de l’art. — 2. Faiblesse de la poésie au xviiie  siècle : littérature morte. Rhétorique
e sens artistique. 1. Les idées de la Motte-Houdar Et d’abord la poésie a disparu. La querelle des anciens et des moderne
st pas la notation sèche du fait, tout ce qui est sentiment, couleur, poésie . En compensation, La Motte prête à Homère l’espri
plus. Ce n’est pas réellement aux anciens qu’il en veut ; c’est à la poésie . La poésie est contraire à la raison. En effet, e
’est pas réellement aux anciens qu’il en veut ; c’est à la poésie. La poésie est contraire à la raison. En effet, elle se comp
fait des tragédies en prose, des odes en prose. La Motte parle de la poésie comme un aveugle des couleurs. Sa théorie prouve
ugle des couleurs. Sa théorie prouve une inintelligence absolue de la poésie , qu’il réduit à une forme artificielle. Cependant
fon, ce qui est considérable. Ces deux grands esprits condamnaient la poésie , parce qu’ils n’étaient pas poètes, le vers, parc
es de La Motte à passer pour des paradoxes sans conséquence. 2. La poésie sans poésie Le résultat est connu : les vers e
te à passer pour des paradoxes sans conséquence. 2. La poésie sans poésie Le résultat est connu : les vers et les versif
les vers et les versificateurs pullulèrent ; on n’en eut pas plus de poésie et de poètes. Il n’est pas utile d’insister : cet
des dissertations méthodiques, parfois ingénieuses, où la part de la poésie se marque par l’emphase, la dureté, la cacophonie
lle, le maître des poètes descriptifs du siècle. Au fond, toute cette poésie est mort-née ; elle ne peut vivre dans l’atmosphè
ie courante. A mesure que le siècle avance, la grande ressource de la poésie est la périphrase, qui substitue la description d
il se mettait sans rire au-dessus de Voltaire. Voltaire, même dans la poésie légère, reste infiniment supérieur à Piron, comme
rave, en un siècle où la pensée est tout ; surtout, il manque à cette poésie d’être poétique. Il faut franchir tout le siècle 
faut franchir tout le siècle : nous verrons reparaître inopinément la poésie et l’art, avec André Chénier. 470. Antoine Hou
36 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »
érature manquait à la Critique comme la marée à Vatel, son recueil de poésies , Le Roitelet, sur le fumier qui engraisse les cha
e, et, ce qui est aussi rare que les poètes, d’esprits sensibles à la poésie , qui ne connaissent maintenant Jules de Gères, qu
s’y être éteint, c’est certainement avoir en soi un de ces filons de poésie indestructible qui font croire avec raison à ceux
ie indestructible qui font croire avec raison à ceux qui l’ont que la poésie est immortelle ! Il Jules de Gères l’avait,
Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie , pour réveiller la Muse qui dormait au fond de so
aient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie , qui est son destin, de par cette imagination que
cela pour désigner et différencier les divers poètes et les diverses poésies , que l’appellation pédantesque et traditionnelle 
, employée par la Critique de nos pères. Il n’y a, en effet, que deux poésies dans le monde, — la poésie de la Force et la poés
e nos pères. Il n’y a, en effet, que deux poésies dans le monde, — la poésie de la Force et la poésie de la Grâce. Or, si l’un
effet, que deux poésies dans le monde, — la poésie de la Force et la poésie de la Grâce. Or, si l’une est la plus belle, l’au
e est la plus charmante. Poétiquement, Jules de Gères appartient à la poésie de la Grâce. Il a dans sa manière bien plus de la
ant dans la Grâce, mais il n’en appartient pas moins exclusivement en poésie à ce que je me permets d’appeler le genre gazelle
r le genre gazelle. Il l’est jusque dans les titres qu’il donne à ses poésies  ; car je ne crois pointé leur modestie… Je ne cro
onnettistes. J’ose aller contre l’axiome de Boileau, ce janséniste en poésie , qui disait « qu’un sonnet sans défaut valait un
et des francs-maçons ! Mais le sonnet n’en est pas moins un genre de poésie inférieur, la poésie ayant, comme toutes choses,
 ! Mais le sonnet n’en est pas moins un genre de poésie inférieur, la poésie ayant, comme toutes choses, dans ce monde hiérarc
férieurs et des genres supérieurs. Le sonnet n’en est pas moins de la poésie en petit pot, comme on disait autrefois du rouge
roire que l’expression soit tout, quoi qu’elle soit beaucoup, dans la poésie . Un nœud, fût-il parfaitement fait, n’est jamais
Je voudrais pouvoir citer ces deux pièces pour donner une idée de la poésie de Gères quand elle atteint son point culminant,
devenu vieux n’a pas moins de cent dix-neuf strophes… Or, ces longues poésies sont venues et sont faites comme les roses, pour
s… Les feuilles d’une rose ne sont plus la rose ; des vers pris à des poésies bien venues n’en donnent ni le mouvement, ni l’un
e et un régime, que Lamartine aurait été tout Lamartine avec cela. Sa poésie ne tenait pas aux mots et ne tenait pas dans les
37 (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »
CLXVIIe entretien. Sur la poésie I Il y a, dans toutes les choses humaines,
langage pour exprimer l’humain et le divin des choses. La prose et la poésie se sont partagé sa langue, comme elles se partage
oses divines. La prose a eu la terre et tout ce qui s’y rapporte ; la poésie a eu le ciel et tout ce qui dépasse dans l’impres
res l’humanité. En un mot, la prose a été le langage de la raison, la poésie a été le langage de l’enthousiasme ou de l’homme
ion, la pensée, à sa plus haute puissance de sentir et d’exprimer. La poésie est la noblesse du verbe. Voulez-vous une preuve
es ce qui a été le partage de la prose, ce qui a été le domaine de la poésie . II Dans toutes les langues, l’homme a parl
émotion de sa suprême puissance, saisit l’artiste. L’art des arts, la poésie seule chante pour tous les sens à la fois et pour
stère. L’homme n’a pas besoin de le discerner, il le sent. Ce qui est poésie dans la nature physique ou morale, et ce qui n’es
qui est poésie dans la nature physique ou morale, et ce qui n’est pas poésie se fait reconnaître à des caractères que l’homme
ois une plaine de cette fécondité et de ce niveau sans qu’un atome de poésie sortît pour les yeux ou pour l’âme de ce grenier
les yeux ou pour l’âme de ce grenier de l’homme. VII Où est la poésie dans tout cela ? J’y vois bien la richesse, j’y v
timent, mais l’enthousiasme, où sont-ils ? Il n’y a peut-être d’autre poésie à recueillir sur cette immense étendue de choses
is petits phénomènes et ces trois images sont-ils à nos yeux la seule poésie de ce vaste espace ? Parce que de ces trois phéno
de la richesse. VIII Ce n’est donc pas l’utile qui constitue la poésie , c’est le beau. L’épi est utile, mais l’alouette
ire se déplie, l’image surgit, l’émotion naît, avec l’émotion naît la poésie dans l’âme. Vous pouvez chanter l’alouette, le gr
étoiles dans l’éther, avec la divinité du spectacle. X Voilà la poésie du paysage ! Je vous défie de parler en sa présen
tant que les fibres de l’instrument peuvent l’être sans se briser. La poésie est née en vous, elle vous inonde, elle vous subm
nce ou le vers sont seuls à la mesure de vos émotions ! Voilà une des poésies de la terre ! Nous ne finirions pas, si nous les
u nocturnes de notre séjour terrestre. Tout ce qui a son émotion a sa poésie . Tout ce qui a sa poésie demande à être exprimé d
ur terrestre. Tout ce qui a son émotion a sa poésie. Tout ce qui a sa poésie demande à être exprimé dans une langue supérieure
us contemplions sa surface du haut des falaises, a mille fois plus de poésie que la terre et les montagnes. Pourquoi ? nous di
tion ! Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer, elles finissent par donner au contempl
du monde social, nous trouverions partout des éléments sans nombre de poésie , cachés aux profanes dans toute la nature comme l
caillou. Tout est poétique à qui sait voir et sentir. Ce n’est pas la poésie qui manque à l’œuvre de Dieu, c’est le poëte, c’e
passion, pour y discerner d’un coup d’œil ce qui est du domaine de la poésie de ce qui est du domaine de la prose ? Nous trouv
Nous trouverions partout que c’est l’émotion qui est la mesure de la poésie dans l’homme ; que l’amour est plus poétique que
ssions légères ou mauvaises de l’homme ; plus il y a de Dieu dans une poésie , plus il y a de poésie, car la poésie suprême, c’
ises de l’homme ; plus il y a de Dieu dans une poésie, plus il y a de poésie , car la poésie suprême, c’est Dieu. XV Il n
 ; plus il y a de Dieu dans une poésie, plus il y a de poésie, car la poésie suprême, c’est Dieu. XV Il nous a semblé qu
ées inachevées que cette naïve et touchante image des deux natures de poésie et des deux natures de sons que rend l’âme du poë
des Méditations et que les ravissants vers tirés des Destinées de la poésie . « Quand nous étions enfants, nous nous amusions
deux harpes ne sont-elles pas l’image puérile, mais exacte, des deux poésies appropriées aux deux âges de l’homme ? Songe et j
ant, en mourant devant son Créateur. XVIII Il y a un morceau de poésie nationale dans la Calabre que j’ai entendu chante
re disaient ainsi de leur ange gardien, l’humanité peut le dire de la poésie . C’est aussi cette voix intérieure qui lui parle
38 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »
Louise (1813-1890) [Bibliographie] Contes (1855). — Contes et poésies (1863). — Premières poésies (1874). — Poésies phi
iographie] Contes (1855). — Contes et poésies (1863). — Premières poésies (1874). — Poésies philosophiques (1874). — Les Pe
tes (1855). — Contes et poésies (1863). — Premières poésies (1874). —  Poésies philosophiques (1874). — Les Pensées d’une solita
dans l’accent amer, hautain, d’un poète de grand talent, l’auteur des Poésies philosophiques . Si l’on voulait démêler l’inspir
Ses cris sont tout virils ; le soupir élégiaque, si fréquent dans la poésie féminine, ne l’est point dans la sienne… Madame A
éminine, ne l’est point dans la sienne… Madame Ackermann a trouvé, en poésie , des accents qui lui sont propres pour exprimer l
çais du xixe  siècle (1887-1888).] Jules Barbey d’Aurevilly Ces Poésies sont belles… à faire peur, comme disait Bossuet d
’est plus beau, car dans le mal — le mal absolu — c’est plus pur. Les poésies célèbres de Baudelaire ne sont que l’expression d
n’ont plus à étreindre que le fumier sur lequel ils meurent. Mais les poésies de Madame Ackermann sont le chaste désespoir de l
me l’homme n’a pas chanté. La douleur de l’athée est sublime dans les Poésies de Madame Ackermann. Elle y souffre comme toutes
’orgueil, déchirées dans leur force vaine. Ces cruelles et sacrilèges Poésies , qui insultent Dieu et le nient et le bravent, ra
quand elle tâtonne ! — mais ce qui fait la beauté exceptionnelle des poésies de Madame Ackermann, c’est la largeur d’une aile
39 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »
se au dix-huitième siècle. Histoire des pertes. — § I. Pertes dans la poésie et l’art d’écrire en vers. — Les Odes de Jean-Bap
II. La Henriade de Voltaire ; Discours en vers ; Epîtres et satires ; Poésies légères. — § III. De quelques écrivains en vers :
légères. — § III. De quelques écrivains en vers : Gilbert. — § IV. La poésie retrouvée : André Chénier. Lesage et Rollin ne p
s qui semblent plus particulièrement les facultés du dix-septième, la poésie , le théâtre, l’éloquence religieuse, la philosoph
ever le prix, j’ai à faire le compte des pertes, en commençant par la poésie , où elles sont plus sensibles que dans la prose.
où elles sont plus sensibles que dans la prose. § I. Pertes dans la poésie et dans l’art d’écrire en vers. Les Odes de Jean-
rs. Les Odes de Jean-Baptiste Rousseau. Il ne s’agit pas ici de la poésie telle que des théories récentes l’ont idéalisée,
jusqu’à l’excès d’ôter le nom de poète à Molière et à La Fontaine. La poésie peut être tout cela ; mais elle est autre chose e
le ne dit rien de l’invention ; elle ne remonte pas aux sources de la poésie . C’est un astre qui, dans Boileau, fait le poète,
t, et dont la vie offre, entre autres scandales, celui d’un auteur de poésies sacrées qui n’a tout son talent que dans l’épigra
’est pas loin où celui qui représentait à lui seul dans nos études la poésie lyrique, rangé désormais en une place proportionn
te. § II. La Henriade de Voltaire. Discours en vers ; Êpîtres ; Poésies légères. Voltaire aurait été bien surpris si, d
e plus qu’aucune autre autorité au monde. Mais tout cela n’est pas la poésie , et ce que veut d’un poète la nation au nom de la
laquelle la Harpe sollicite des égards pour la Henriade, c’est de la poésie . Dans quels états généraux la France a-t-elle vot
iscours en vers, dans ses Épîtres et ses Satires, et surtout dans ses Poésies légères, le premier gain de la poésie française a
s Satires, et surtout dans ses Poésies légères, le premier gain de la poésie française au dix-huitième siècle. Tous ces ouvrag
dix syllabes que tous les autres. Il n’y cherchait que son aise : la poésie vient l’y trouver. Elle ne lui est nulle part plu
fidélité à cette morale ; on pense à Voltaire lui-même, qui, dans ses poésies légères, dira plus agréablement les mêmes choses.
es légères, dira plus agréablement les mêmes choses. Quand on lit les Poésies légères, on ne se rappelle rien de meilleur et l’
Ce qu’est la Correspondance de Voltaire à ses ouvrages en prose, ses Poésies légères le sont à ses œuvres poétiques ; c’est sa
près, de manquer de respect à leur mémoire. C’est comme une sorte de poésie du premier degré ; elle ne prépare pas mal à la g
; encore aujourd’hui, ce n’est pas sans mauvaise humeur qu’on lit ces poésies , surtout les Saisons. Le souvenir des Géorgiques
rivains qui le sont par imitation et tous les poètes qui cherchent la poésie hors d’eux-mêmes. Comme le médecin, dans les temp
idémie, le mal qu’il voulait guérir, il se l’est inoculé. § IV. La poésie retrouvée : André Chénier. Avec André Chénier,
Avec André Chénier, l’imagination, la sensibilité, le naturel, la poésie , rentrent dans les vers. La publication de ses po
le naturel, la poésie, rentrent dans les vers. La publication de ses poésies , paraissant pour la première fois vingt-cinq ans
umaine. André Chénier eut tous les grands sentiments où se nourrit la poésie durable, droiture, candeur, désintéressement, Un
d’esprit où achevait de s’énerver et de se perdre l’art des vers, une poésie jeune, fraîche, parfumée, qui nous transporte au
eure ; il fallait ce qui peut s’appeler du même nom en religion et en poésie , il fallait la grâce. La grâce, ce fut pour André
omme sans imiter le poète. Il apportait avec lui tout le trésor de sa poésie dans un cœur de vingt ans, et dans un esprit féco
Amérique ; ambitieux de tout sentir et de tout rendre, de faire de la poésie l’organe inspiré de toutes les idées modernes, l’
des promesses, mais des fruits mûrs, avant que la Révolution tuât la poésie et que la Terreur tuât le poète. Ce sont les Idyl
s où ils sont naturels par le goût, je ne vois de rustique dans leurs poésies que l’archaïsme de leur langue. Pour l’élégie, do
, il reste de la prose érotique. La versification n’en fait pas de la poésie . L’impuissance d’idéaliser rend plus choquante la
40 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »
s d’août. I La maison Malassis vient de rééditer isolément les Poésies de Joseph Delorme, mais, après ces poésies, elle
de rééditer isolément les Poésies de Joseph Delorme, mais, après ces poésies , elle nous rééditera Les Consolations que l’auteu
es, et dans lequel il y a, selon moi, l’accent le plus profond que la poésie de 1830, la poésie dite romantique, ait donné. Ma
il y a, selon moi, l’accent le plus profond que la poésie de 1830, la poésie dite romantique, ait donné. Mais justement et grâ
avait pas entendue, on la réentendit encore plus d’une fois, dans des poésies d’un autre timbre, mais, hélas ! elle alla change
d’autant. Il a pris pour elle les ornements de la pensée, et toute la poésie qui était en lui à un degré supérieur d’énergie,
ps qu’il savait moins, et par conséquent qu’il était plus sincère, la poésie est morte enfin, indigérée de littérature ! II
isme, cette rage des vieux siècles littéraires, qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète, qu
orceau de son essence la plus intime », Gœthe tombait de son ancienne poésie , sentie, ressentie, exprimée, selon l’âme qu’il a
inspirations, l’une collective, imitative, compagnonne de toutes les poésies de 1830, poésie partagée, renvoi d’échos et de re
une collective, imitative, compagnonne de toutes les poésies de 1830, poésie partagée, renvoi d’échos et de reflets, large rév
ersonnelle, et celle-là, c’est la vraie, c’est celle-là qui a créé la poésie de Joseph Delorme. Si au lieu de l’auteur, devenu
iment littéraire, une Critique entendue s’était chargée de ranger les poésies d’un livre auquel M. Sainte-Beuve devra sa gloire
e littéraire, est le plus grand ennemi de sa nature sincère, de cette poésie qui est la sienne, toute d’observation triste ou
euse, les objets sur lesquels il va lentement et longuement se fixer. Poésie assise et rassise comme la Mélancolie d’Albert Du
nc ? Je m’en vais vous le dire. Où est-elle, cette Muse inouïe, cette poésie faite avec des laideurs vraies, et parce qu’elles
véritables chefs-d’œuvre d’étrangeté, mais d’étrangeté sincère, cette poésie malade de l’isolement, du découragement, de réchi
sait une pudeur ! Cette honte-là, elle est à bien des places dans ces Poésies de Joseph Delorme. La grâce, la grâce, qu’on aime
plus saines que nous, puissent se soustraire à l’impression de cette poésie , qui leur apprendra ce qu’un jour aura été l’âme
’âme de leurs pères ! IV Telle est donc pour nous résumer cette Poésie de Joseph Delorme. C’est l’idiosyncrasie d’un siè
ait du livre de M. Sainte-Beuve, intitulé Joseph Delorme, le livre de Poésies le plus genuine, le plus original, le plus pénétr
V Quand on est d’organisation aussi poète que le fut l’auteur des Poésies de Joseph Delorme, il faut se donner beaucoup de
r de l’être. On ne tue pas cette vérité d’impression, d’où sort toute poésie , sans s’y reprendre à plusieurs fois. C’est là ce
iale. Aujourd’hui, dans la nouvelle édition Malassis, on a ajouté aux poésies connues du Joseph Delorme d’autres poésies qui n’
Malassis, on a ajouté aux poésies connues du Joseph Delorme d’autres poésies qui n’avaient pas encore été publiées et qui, ins
eine du poète quelques gouttelettes de ce poison qui avait donné à sa poésie quelque chose de si caractéristiquement ulcéré. Ç
ies, et involontaires ! Pour ma part, je ne puis accepter toute celle poésie qu’on fait pour les autres et au nom des autres,
messieurs, parce que cela peut se prêter, de la rhétorique ! Mais la poésie  ! Mais la Muse ! On ne la prête pas plus que la f
lemand. Que n’y a-t-il pas ?… Ah ! voilà les ressources de toutes les poésies en décadence ! L’alexandrin, le néo-grec, le néo-
ées d’août et Les Consolations ? VI Les Consolations furent les poésies qui suivirent le Joseph Delorme, et le premier dé
ars ; idée charmante, inspirée par la famille, cette source de toute poésie intime ; dans Les Larmes de Racine, où l’on retro
convenance ! Le voilà, le mystère et le mot des Consolations, de ces poésies de mélancolie modérée, d’honnête ferveur et d’élé
de plus tourmenté, de plus avorté, de plus sec, de plus nain que ces poésies où le parti pris fait saillie jusqu’à frapper les
ère. Au lieu de cela, il est descendu sur le coteau modéré, non de la poésie , qui n’a, elle, qu’un sommet de la pointe duquel,
41 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »
Chapitre IV Poésie lyrique Médiocre aptitude de l’esprit français
ue compte son histoire littéraire, il a fait effort pour se créer une poésie lyrique : ce n’est que de nos jours qu’il a vraim
’elle opposait à nos ambitions. Tant qu’il en a été ainsi, une grande poésie lyrique ne pouvait sortir chez nous des éléments
nterdite, vécût un peu plus de rêves et d’émotions et les épanchât en poésie . A la femme en effet se rapportent les origines d
ains, les motets, les ballettes du xiiie et du xive  siècle, par les poésies déjà littéraires qu’elles ont suscitées en Sicile
mène à Malherbe. Que serait-il sorti de ces premiers essais de notre poésie lyrique ? Peu de chose peut-être, car il ne paraî
e courant du lyrisme original de la France, et susciter chez nous une poésie artificielle et savante : mais en même temps, met
Les femmes ont eu aussi une part considérable dans la création de la poésie provençale : bien plus encore que dans le Nord, e
ent pas tant besoin d’une épopée, mais ils créèrent naturellement une poésie lyrique. À la fin du xie  siècle se forma l’art d
distinction, que réparait la nature d’une langue chaude et sonore, la poésie provençale n’en avait pas moins un grand prix : c
un grand prix : c’était la première fois, depuis les Romains, que la poésie était un art, que le poète concevait un idéal de
is : tant les deux amours ne sont qu’une même essence ! Tandis que la poésie antique ne connaissait que la passion physique, e
ésir allumé par Vénus dans la nature entière à la saison nouvelle, la poésie moderne, par une orientation toute contraire, ass
u fond naturel de l’homme. Nos hommes du Nord, quand ils connurent la poésie provençale, furent étonnés, éblouis, charmés : fo
plique que les premiers protecteurs et les premiers imitateurs que la poésie méridionale obtint en deçà de la Loire, soient du
gne et de Blois, Reims et Blois, avec Paris, devinrent des centres de poésie courtoise. Dans les dernières années du xiie siè
nes picardes, à Arras, Bodel, Moniot, Adam de la Halle l’ont durer la poésie courtoise jusqu’aux dernières années du xiiie  si
s. Il semble reposer tout entier sur cette gageure, de ne donner à la poésie aucun point d’appui ni dans la réalité extérieure
rt et la beauté dans la difficulté et dans la rareté : ils font de la poésie un exercice intellectuel. Leurs chansons, saluts
u’ils font de l’allégorie : ayant éliminé toutes les réalités de leur poésie , ils font de leurs concepts des réalités, et leur
ils se déclaraient spontanément réalistes. La nécessité à laquelle la poésie ne peut se soustraire d’être forme et mouvement,
oustraire d’être forme et mouvement, projette dans le désert de cette poésie où ni la nature ni la vie ne pénètrent, tout un p
tourellen (1870, in-8) — À consulter : A. Jeanroy, les Origines de la poésie lyrique en France au moyen âge, Paris, Hachette,
moyen âge, Paris, Hachette, 1889, in-8. G. Paris, les Origines de la poésie lyrique en France, journal des Savants, nov., déc
ouvera dans Crépet, t. I, p. 38. 70. Éditions : Raynouard, Choix des poésies originales des Troubadours, Paris, 1818 et suiv.,
ençale, 4e édit., Elberfeld, 1880, in-8. — À consulter : Fr. Diez, la Poésie des Troubadours, trad. p. le baron F. de Roisin,
42 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »
ne leur était guère loisible de s’en taire. Connu déjà pour d’autres poésies , couronné plusieurs fois par l’Institut, malgré l
mique, ayant abordé vaillamment la satire politique, le seul genre de poésie qui rende vite un nom populaire, — après la poési
, le seul genre de poésie qui rende vite un nom populaire, — après la poésie dramatique toutefois, — M. Amédée Pommier, l’aute
le plus dangereux, en raison de sa beauté même. Il a deviné la grande poésie cachée dans une conception qui n’a pas eu son poè
t un homme d’avoir du génie, et, d’ailleurs, voir où dort une immense poésie rend un homme digne de l’éveiller. Est-ce la puis
vie. Pour nous, ce que nous avons voulu chercher et indiquer sous ces poésies éclatantes, solides, toutes semblables à de la sc
galériennes du mètre !), joué mieux dans leur bagne, et depuis que la poésie moderne leur a permis de faire de leur boulet qui
lace, — ni M. Hugo, l’Immortel de volonté poétique sur la tombe de la poésie morte, — personne n’a conduit la langue française
ici pourquoi. Ce qui fait le mérite extraordinaire de l’auteur de ces poésies , c’est la longueur de chacune de celles dans lesq
s ni ces Sonnets ni ces Strophes ne peuvent donner l’idée du genre de poésie que M. Amédée Pommier a réalisé dans ce volume et
, on voit maintenant pourquoi) que j’aurais désiré donner d’une telle poésie , et cela n’est pas possible, du moins par le plus
nt de les puiser. Il faut donc revenir à l’impression faite par cette poésie sur l’âme individuelle du critique, mais, je dois
té. VII Je l’ai déjà signalé à propos de ces Colifichets, cette poésie de langue et d’expression, — la seconde certainem
ssion, — la seconde certainement dans la Hiérarchie poétique, car les Poésies ont leur hiérarchie, évidemment comme les Arts et
t leur hiérarchie, évidemment comme les Arts et les Sciences, — cette poésie , que M. Amédée Pommier vient d’élever à sa plus h
Seulement, aujourd’hui, il a voulu faire mieux. Il a travaillé cette poésie dont il avait joui, comme un autre, car cette poé
travaillé cette poésie dont il avait joui, comme un autre, car cette poésie se travaille. C’est une inspiration, je l’accorde
ration, je l’accorde bien. L’inspiration est l’étoffe dont toutes les poésies sont faites, mais c’est encore plus une exécution
et c’est tant mieux, sans doute. Un pas de plus dans le sens de cette poésie , qui est l’extrémité du rayon dont l’âme est le c
r il a, ma foi ! osé nous donner, dans son recueil d’aujourd’hui, une poésie d’yeux, après tant de poésies d’oreilles, et il y
ner, dans son recueil d’aujourd’hui, une poésie d’yeux, après tant de poésies d’oreilles, et il y a dessiné, physiquement et gé
figure de pyramide, taillant pour cela ses vers comme des pierres, la poésie qui porte ce nom ! Transposition bizarre que l’ar
position bizarre que l’art désavoue ! Cette pyramide physique qui, en poésie , est une barbarie ou une corruption, l’audacieux
acieux poète s’est-il permis de l’élever, solitaire, parmi ses autres poésies , comme un avertissement de ne pas aller plus loin
u’il aura le crâne au-dessus des épaules, me laisse indécis sur cette poésie dont il nous donne aujourd’hui un échantillon si
ésie dont il nous donne aujourd’hui un échantillon si étrange, sur la poésie qu’après celles des Colifichets il rêve peut-être
-le bien et ne l’oubliez pas ! Ce ne sont point ici les sujets de ces poésies qui sont la kermesse. C’est la langue même, ce so
que qui donne à ceux qui l’aiment une fête splendide ! Et comme cette poésie de l’expression enivrée, ne saurait, sans entrer
ter encore par des tentatives qui fausseraient la conception de cette poésie , et même de toute poésie. Voilà pourquoi bien loi
ives qui fausseraient la conception de cette poésie, et même de toute poésie . Voilà pourquoi bien loin d’encourager M. Amédée
grand maître dans l’art des vers pour les vers, de remonter de cette poésie de l’expression pure vers la poésie plus mâle de
ur les vers, de remonter de cette poésie de l’expression pure vers la poésie plus mâle de la pensée et de préférer désormais a
st poète sous les deux espèces, et on le sent en maint endroit de ces poésies physiques où ce Rubens du rythme violenté n’a pas
43 (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62
la mort, quoi qu’on en pense de par les Instituts et Académies. « La poésie , qui est la plus haute et la plus pure expression
es bêtises et des mots bêtes. Et hardiment on peut soutenir que notre poésie se hausse au lieu de descendre. Malgré quelques s
é et de Paul Verlaine — dissidents de ce groupe — qu’est née toute la poésie aujourd’hui adolescente… Il y a même encore des r
olue pas précisément, ainsi qu’on l’a dit, dans un sens analogue à la poésie . » Après avoir développé ses idées, Alfred Valle
ention du symbole. « … Le Symbolisme demeurera là où il est : dans la poésie . C’est là — et là seulement — qu’il peut espérer
’existence à l’état d’école. Mais encore, dans le grand courant de la poésie française, il ne peut être et ne sera jamais que
mander à « bon nombre d’écrivains et de poètes » une définition de la poésie . Voici les réponses les plus curieuses qui lui fu
oici les réponses les plus curieuses qui lui furent adressées : « La poésie est l’expression par le langage humain, ramené à
rmé. »   « … Aujourd’hui, les poètes modernes me semblent faire de la poésie ce que le Binet de Madame Bovary faisait du bois 
ment. C’est du tournage de vocables vides, en chambre ; mais enfin la poésie est au-dessus de ces tourneurs et, par les temps
ison où Paris nous fait vivre. « J.-K. Huysmans. »   « … Pour moi, la poésie est l’interprétation du monde confiée à la seule
vec l’essence morale de l’homme. Il s’ensuit que le cœur joue dans la poésie un rôle prépondérant. « La versification est l’ar
lus grande efficacité possible. « La comparaison est essentielle à la poésie . Les images ont pour but de faire saillir le cara
le peut par des définitions lesquelles ne sont pas de son ressort… La poésie a pour ennemie mortelle la méthode scientifique…
ennemie mortelle la méthode scientifique… « Sully Prudhomme. »   « La poésie ne peut être définie, heureusement, car, si l’on
ont figés dans leur impermutable expression ». Un inconnu appelait la poésie « l’essai d’expression de l’indéfinissable ». Jea
e la facilité d’un beau mariage, et Joseph Caraguel ne voyait dans la poésie que « l’art de dire excentriquement des banalités
re excentriquement des banalités ». Pour aider à la définition de la poésie , la Vogue reproduisait l’Art poétique d’Horace, t
44 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »
M. Théodore de Banville Poésies complètes. [Le Constitutionnel, 12 août 1878.]
a place que l’auteur des Cariatides et des Stalactites occupe dans la poésie française, et cette place, même ceux qui ne vibre
t cette place, même ceux qui ne vibrent pas en accord parfait avec sa poésie ne la lui contestent pas. Quelle que soit la mani
les sept chefs devant Thèbes, mais Thèbes écroulée, car maintenant la Poésie n’est plus ! — reste immuablement et fièrement po
s, et c’est ce qu’ils ont fait de mieux ! Les autres ont déshonoré la Poésie dans les viletés de la politique ou l’ont ridicul
d’assurance que j’ai le premier volume sous les yeux. Il contient des poésies publiées il y a un certain nombre d’années, mais
nombre d’années, mais on y trouve, à une date plus récente, d’autres poésies sur lesquelles la Critique, accoutumée à l’inspir
veux particulièrement insister, ne sont pas seulement les plus belles poésies du volume, mais elles portent avec elles un carac
oyeux qui nous a donné, par exemple, dans Les Occidentales, nombre de poésies belles ou charmantes, interdites, par l’accent qu
de Rythme et ces enlèvements de ballon au vol cadencé et plein d’une Poésie qui doit toujours emporter du sentiment ou de la
âme, quand on se livre avec tant de frénésie au matérialisme de cette poésie toute de forme, désossée tant elle est assouplie,
le, que ce romantique descendu de Ronsard et si souvent païen dans sa poésie  :       … Et ma strophe de marbre Sait encor raj
les pleureurs, sur les rivières du sang de la France qui coulait. Ces poésies , ces noires poésies de circonstance, appelées des
es rivières du sang de la France qui coulait. Ces poésies, ces noires poésies de circonstance, appelées des Idylles par le poèt
us, les écrasés, et pour ceux qui nous écrasèrent ! Oui ! c’est de la poésie d’écrasés, que ces Idylles mœlibéennes qui renden
x Idylles prussiennes de M. Théodore de Banville. Le fait est que ces poésies , d’une si mâle inspiration, ont moins résonné dan
iration, ont moins résonné dans les oreilles de tout le monde que les poésies de M. Déroulède, par exemple. Le vieil artiste, l
de Banville est cette Complexité. Il n’est pas le Saint-Genest de la poésie patriotique ; il est davantage. Mais c’est toujou
avantage. Mais c’est toujours la même histoire ! L’art, le talent, la poésie surtout, cette Isis voilée au vulgaire, sont inco
e au vulgaire, sont incompréhensibles à qui n’a ni art, ni talent, ni poésie , et c’est le gros du monde, cela ! Je suis parfai
45 (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162
onnante question du vers libre et de la rime. De tous temps, de toute poésie , du rythme naquit la rime, et de tous temps aussi
emps, il y eut dualisme et lutte, et si Robert Estienne appelle notre poésie « rythme françois », il rime déjà, lui et ses ami
blement qu’elle me rend assez pénible la lecture ou audition de leurs poésies , si belles qu’elles soient. Chaque langue, chaque
talien, où ce genre de vers est assez usité, particulièrement pour la poésie du théâtre. Voilà, monsieur, tout ce que je puis
assonance à la rime fut insensible on peut toutefois remarquer que la poésie latine incline vers la rime riche en même temps q
que la poésie latine incline vers la rime riche en même temps que la poésie française, dans la deuxième moitié du xiie  siècl
s leurs recherches sont intéressantes, mais. voyons ! s’attaquer à la Poésie et en faire d’informe prose !… Allons ! la Poésie
s ! s’attaquer à la Poésie et en faire d’informe prose !… Allons ! la Poésie est le résultat tout particulier de sensations, d
âme, c’est donc du convenu ; est-ce l’élévation des idées qui fait la Poésie  ? regardez la prose de Chateaubriand ! Reconnaiss
issez-le : la seule cadence, le heurt savant des rimes constituent la Poésie … Et puis, enfin, je trouve outrecuidant de jeter
mnémotechnique, de Roland, lisez les fabliaux, du moyen âge, voyez la Poésie grandir jusqu’au sublime Corneille !… La rime amè
scientifique, n’a pas été admis sans doute par les récentes écoles de poésie , car elles n’ont pas même daigné discuter mes pri
s cette tentative comme une désertion. Je n’ai en portefeuille aucune poésie inédite achevée ; j’ai donné la dernière aux étud
et simple donne aux jeunes pontifes — oh ! combien turbulents — de la poésie anglo-belge et brumo-saxonne. Très fier, mais non
. Sully Prudhomme jette le gant aux rénovateurs-déformateurs de notre poésie  ; qui le ramassera ?… Mais que celui-là n’oublie
le, et, ainsi seulement, totalisant la gloire vitale d’un pays. Cette poésie serait donc. Et une autre, plus haute, oseuse, di
ette poésie serait donc. Et une autre, plus haute, oseuse, difficile, Poésie scientifique et sociologique que j’ai tentée, que
urdain, qui dut alors versifier !… Et pour vous, Madame, le but de la Poésie sera ? — Atteindre au plus de Beauté expressive p
l’artiste peut décider. Être sensitif et sensationnel, voilà toute la Poésie  ; et j’ajoute que les poètes devraient connaître
ne vois pas du tout la connexité qui peut exister entre Mistral et la poésie française ! — sinon des rapports de bon voisinage
audelaire qui surent nous donner la sensation exquise de la plus pure poésie . — Comment alors, cher Maître, envisagez-vous les
et si parnassien quoi qu’il en ait, nous parlait de Mistral et de la Poésie  ?… — Mistral ? nous dit M. Mallarmé, Mistral est
voient leur œuvre s’affaiblir. — Quelle est toute votre pensée sur la poésie parnassienne ? — Pour moi, le vers classique — qu
ellerais le vers officiel — est la grande nef de cette basilique « la Poésie française » ; le vers libre, lui, édifie les bas-
Pallaï — : « Ne voyez en ces vers qu’un simple état d’âme. » Oui, la Poésie n’est que l’expression musicale et suraiguë, émot
, en appliquer les règles au français. — Selon vous, que doit être la Poésie  ? — La Poésie doit être dans la liberté de concep
les règles au français. — Selon vous, que doit être la Poésie ? — La Poésie doit être dans la liberté de conception, de rythm
nnant des sensations. Eh ! je sais que, positiviste inaccessible à la Poésie , Max Nordauc inclut dans les dégénérescences cett
1895. De l’élégant, aimable et parnassien auteur de l’Âme nue, Seul ( poésies en livres), de Shylock, la Passion, Héro et Léand
, de Shylock, la Passion, Héro et Léandre (pièce, mystère et drame en poésies ) cette lettre d’un croyant-sceptique : Contrexév
le vers libre, sur le Parnasse, sur le Symbolisme, sur l’Avenir de la Poésie française. Il y a là matière à deux ou trois volu
térieur au déluge, s’il faut en croire la Bible et finalement, que la Poésie française a beaucoup d’avenir, comme le Nègre, si
agissant et produira quelque chose de très bon. » Jusqu’à présent, la poésie fût trop marmoréenne, trop sculpturale, trop liné
ent exquis de l’idée dans l’harmonie des cadences et des rimes ! » La poésie a besoin d’un peu de neuf ; trop maniérée, trop v
t naturel qu’elle soit, en principe, délaissée ; jouet précieux de la poésie , elle peut être rejetée comme trop futile. Je cro
u’au rythme, je l’ai nommée ésotériquement « le Règne de Dieu dans la Poésie  », c’est-à-dire le règne de l’inspiration et de l
s écrivit : Mon cher confrère, Vous me demandez mon sentiment sur la poésie , sur les poètes, sur ces graves questions de ryth
n Ronsard, à un Vigny, à un Baudelaire, à un Verlaine. L’Avenir de la Poésie en France ? Mon Dieu, il y aura toujours des poèt
r triste ?… Il est vrai que, vous, vous voyez la mort prochaine de la Poésie , avec un « enfouissement » dans la Musique. Nous
ude de rimes que jaillit l’originalité. Je reconnais toutefois que la poésie provençale n’a peut-être pas un énorme besoin de
ture et qui est la divinisation de l’Homme par le Verbe. L’une est la poésie , c’est-à-dire la prose nombrée l’autre est la pro
, c’est-à-dire la prose nombrée l’autre est la prose, c’est-à-dire la poésie encore, mais nombrée avec plus de discrétion. Pas
ue le devin, que tout poète cache en soi, prévoit pour l’avenir de la poésie française. — Ça, c’est la bouteille à l’encre. Le
y échappent pas plus que les peuples. Mais je crois, avant tout, à la poésie qui aura véhiculé les idées de demain. Ceux qui n
ue, vivront pour les artistes, ayant été eux-mêmes les artistes de la poésie  ; les autres, ceux qui auront chanté la mystérieu
, M. Gabriel Vicaire estime qu’il ne messied pas à un poète de parler poésie  : La Clarté, par Perros-Guirec. (Côtes-du-Nord.)
semble, sera résolu. Telle, à mon sens, sera la forme future de notre poésie . Le mouvement actuel, jusque dans ses pires aberr
mandez enfin quelle influence la tentative de Mistral exercera sur la poésie populaire. Aucune, soyez-en sûr. Il y a longtemps
ral n’en saurait prendre. D’ailleurs, je vous le dis en gémissant, la poésie populaire, la vraie, est bien morte, et je doute
soir, à l’eau si blanche !… ……………………………………… Et vous dites que la «  Poésie populaire », salubre évocatrice du Beau absolu, v
sie populaire », salubre évocatrice du Beau absolu, vous dites que la Poésie populaire est morte !… Savez-vous bien, ô Vicaire
us allez, en votre modeste mélancolie, jusqu’au blasphème ?… Non ! la Poésie populaire n’est pas morte encore puisqu’il reste
Latins, l’envolée joyeuse de l’alouette gauloise, la saine et robuste poésie de l’éternellement jeune idylle. Il est bien Fran
dant, ils ont eu le mérite d’inciter les poètes au culte de ce que la poésie doit avoir de coloré et de musical. Je suis persu
nt, défiguré, asservi la pensée. Les jeunes gens qui osèrent hier une poésie libre et autochtone ne s’étaient point trompés, s
èrement et, lentement prononce :) Mistral est un fleuve admirable de poésie qui mire en son cours chantant et nuance des rive
n de rayons, de rires et de rêves. Et c’est peut-être, en ce temps de poésie , d’instinct, plutôt brumeuse et languide, la plus
cela doit vivement intéresser entre Avignon et les Saintes-Maries. La poésie future sera peut-être provençale, mais la contemp
préciser mon opinion, n’ayant que de trop faibles lumières en fait de poésie provençale. Et quant à son vers de dix syllabes n
ous avoir tracé, même à ses dépens, la route inconnue de la véritable poésie lyrique ; mais puisque nous avons le bonheur de p
conclure, et puisque vous voulez que nous parlions de l’avenir de la poésie française, mettons que la poésie française ne peu
que nous parlions de l’avenir de la poésie française, mettons que la poésie française ne peut continuer d’exister qu’autant q
al et… les autres, a bien emboîté le pas à M Moréas, créant ainsi, en poésie , une sorte de mode hellénique ; aussi, nous plaît
olisme, gardant toute son admiration pour la véritable école de bonne poésie , celle qui avait pour disciples La Fontaine, Boil
revenons à l’École Romane. Elle dit : 1º Que depuis la Renaissance la poésie française n’a donné d’ouvrages parfaits qu’autant
er la parole à — Universitaires, réjouissez-vous ! — un Professeur de poésie  !… nous disons bien un pro-fes-seur de poésie : a
us ! — un Professeur de poésie !… nous disons bien un pro-fes-seur de poésie  : après tout, il y a bien des professeurs de pati
aire regretter cette omission, et c’est en qualité de « professeur de Poésie  » qu’il veut bien, spontanément, nous adresser ce
re, en qualité de parnassien de la première heure et de professeur de poésie française. Seulement je glisserai sur l’incident
dont je l’accuse, c’est de n’avoir aucun antécédent au cours de notre poésie française, depuis les origines jusqu’à nos jours…
t des assonances qui nous ramènent au berceau comme aux langes de la ̃ poésie . J’établis cependant quelques exceptions pour MM.
es poètes de talent et plus sûrs de leur avenir dans l’histoire de la poésie française que ce petit nombre d’inharmonistes qui
it des poètes — et des autres — les œuvres multipliées ont grandi. La poésie novatrice prend de jour en jour une plus juste co
sous le voile d’un mythe transparent. C’est ce que, selon l’ancienne poésie , on éparpille par petites touches picturales où l
t suggestion » analysent le mot symbole ; ils restent la devise de la poésie nouvelle, celle des artistes les plus opposés de
la banale et fausse expression courante, mais avec grand talent) des poésies de Nekrassovj et des romans de Dostoïevsky. Cepen
ar trop hospitaliers qui nous font accorder droit d’asile, dans notre poésie , à toutes les inventions étrangères ; en nous rap
sique, quand c’est un maître qui parle, parvient plus aisément que la poésie à cette réalisation splendide de la vie. Autour d
explication plausible du refrain de la chanson. — Nous arrivons à la poésie populaire. Croyez-vous qu’elle ait fait son temps
à la poésie populaire. Croyez-vous qu’elle ait fait son temps ? — La poésie populaire ne peut mourir. C’est un fruit naturel,
étier disparaît, il a réalisé « le vers libre ». 4º. « L’avenir de la Poésie française ? » Je crois que le vers libre triomphe
triomphera, et qu’il triomphe déjà… Je crois que, pour les curieux de poésie , la sélection entre les vrais poètes et les adapt
aise prose assonancée. Je crois enfin que, au moins pour un temps, la poésie ne sera guère en faveur qu’auprès d’un petit nomb
voire, dans la sérénité de laquelle il œuvre à rénover, à racheter la Poésie française. Il nous a écrit ceci : Monsieur et ch
libres, il faut une science extrême du rythme, qui est l’âme de toute poésie . Le rythme seul, par son harmonie et sa musique i
st le plus parfait instrument d’expression qui puisse être donné à la poésie . Il repose essentiellement sur la rime, sur la ri
la forme versifiée. Hors de cette double jouissance, il peut y avoir poésie encore, il n’y a plus de vers. C’est donc un étra
ux autres qui n’embrassent pas moins que le présent et l’avenir de la Poésie  ! Je m’abstiendrai donc et vous m’en saurez gré.
Dorchain est devenu bien grand ?. Les rapports de la Musique et de la Poésie sont trop évidents pour qu’il nous soit nécessair
« technique » du Maître de Maillane est nulle. En ce qui concerne la poésie française, M. Rostand juge la rime indispensable,
les poètes vont se mettre à s’aimer entre eux et que l’âge d’or de la Poésie va renaître ; aussi prévoit-il pour celle-ci un a
46 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310
Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque C
janvier 1850. Il doit paraître dans très peu de jours un recueil des Poésies nouvelles que M. Alfred de Musset a écrites depui
u’en 1849 ; son précédent recueil, si charmant, ne comprenait que les poésies faites jusqu’en 1840. Bon nombre de pièces lyriqu
généraux, le caractère de son talent, le rang qu’il tient dans notre poésie , et l’influence qu’il y a exercée. Il y a dix ans
, le premier, avait ouvert ces sources sacrées d’inspiration en notre poésie . M. de Musset rappelait, à ce propos, les vers qu
M. de Musset n’est plus, il y a beau jour, sur ce pied de débutant en poésie où l’a voulu voir M. de Lamartine. Évidemment, ce
que aussi pures. M. de Lamartine a le premier jugement superficiel en poésie  ; je me rappelle ses premiers jugements sur Pétra
illeurs en maint endroit, M. de Musset avait fait de ces aveux que la poésie en notre siècle autorise et dont elle se pare. M.
isme, une grâce et une finesse par moments adorable, de la plus haute poésie à propos de botte, la débauche étalée en face de
, et la plus inouïe assurément, qu’eut encore produite jusqu’alors la poésie française, cette honnête fille qui avait jadis ép
s’il était vrai, ce serait le plus beau poème qui existât. Où est la poésie dont une moitié vaille quelque chose ? » Byron a
arfait. C’est le même Byron qui disait : « Je suis comme le tigre (en poésie ) : si je manque le premier bond, je m’en retourne
al, nos poètes français modernes, Béranger à part, n’ont visé qu’à la poésie de premier bond, et ce qu’ils n’ont pas atteint d
lue d’avoir à choisir entre les deux espèces de roués ? Est-ce que la poésie existerait moins, ô poète, s’il n’y avait pas de
(si j’ose dire) n’est qu’à la surface : il s’en débarrasse dès que sa poésie s’allume. Un jour donc, M. de Musset aima. Il l’a
un moment la flamme sacrée parut rejeter tout alliage impur. Dans les poésies qu’il produisit sous cet astre puissant, presque
’octobre sont les premières pour le jet et l’intarissable veine de la poésie , pour l’expression de la passion âpre et nue. Mai
usement comme ici avec la passion saignante et la douleur sincère. La poésie , cette chaste consolatrice, y est traitée aussi p
la fleur. Béranger a eu l’esprit (lui ou sa fée) de laisser passer la poésie de l’Empire avant d’éclore ; il aurait calculé sa
de ce concours de talents, pendant plusieurs saisons, une très riche poésie lyrique, plus riche que la France n’en avait soup
, plus riche que la France n’en avait soupçonné jusqu’alors, mais une poésie très inégale et très mêlée. La plupart des poètes
épart. On sent qu’elle le fait déjà. Quelles sont, dans les pièces de poésie composées depuis 1819 jusqu’en 1830, celles qui s
ne laisse pas d’être singulier quelquefois dans ses jugements sur la poésie . J’ai parlé tout à l’heure, dans les jeunes génér
rtaine date très récente, c’est par Musset qu’on aborde volontiers la poésie moderne. La mère n’en conseille pas encore la lec
emière année de mariage. Je crois, un jour, avoir vu un volume de ses Poésies se glisser jusque dans une corbeille de noces. C’
47 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »
Chapitre III. Essence de la poésie lyrique. — En quoi naturelle il l’homme. — Son ca
hébraïque. Il est une belle manière de concevoir la naissance de la poésie lyrique : c’est de l’associer à la création même
de ce spectateur et de ce maître sur la terre, le premier élan de la poésie  : elle remontait à Dieu et lui présentait l’offra
t indigène, ont-ils dépassé leur berceau et de bonne heure éveillé la poésie chez d’autres peuples ? C’est à la science des an
Clément d’Alexandrie étendit jusqu’à ne faire du polythéisme et de la poésie des Hellènes qu’une contrefaçon et un plagiat de
êtes et des jeux grecs une fréquente imitation de l’histoire et de la poésie d’Israël36 ; elle étendait cette hypothèse au myt
mme imités de ces livres la recommandation exclusive et absolue de la poésie lyrique consacrée à la religion, le blâme de tout
de la poésie lyrique consacrée à la religion, le blâme de toute autre poésie , cette idée enfin de soumettre le chant et la mus
ur, l’obscurité comme la lumière. » Sous ces feux d’une incomparable poésie , la pensée se sent éblouie ; et cette grande pein
rcle glorieux que bordaient les cimes des montagnes. Certes, si cette poésie est venue d’un esprit d’homme, c’est d’un esprit
était encore resplendissant de la lumière qu’il avait vue. Que cette poésie des Hébreux fût enfermée dans le sanctuaire, cach
e race choisie, ou qu’il en ait brillé quelque lueur au dehors, cette poésie fut admirable. Elle demeure aujourd’hui l’histoir
raël ont traversé à pied sec, au milieu de la mer. » Cette nature de poésie , conforme à la tutelle divine dont les Hébreux se
eu qu’il adorait. Là s’étudiaient, avec la religion, la musique et la poésie . Sous David et après lui, ces deux arts florissai
ie forme du vers hébreu et le rhythme, non plus que le chant de cette poésie sublime. Gardons-nous cependant de conclure que s
rt de ce qui est perdu, et celle de ce qui est immortel. Oui, pour la poésie de David et pour tout le lyrisme hébraïque, encor
ues-uns des charmes qui lui servaient à plaire. C’est ainsi que cette poésie sacrée des Hébreux, demi-voilée dans les obscures
leur source, dans les livres saints, ces courants divers de l’antique poésie , comme l’historien sacré nous montre jaillissant
ves qui traversent l’Orient et l’embellissent de leurs eaux. Si cette poésie n’est jamais légère et profane, elle se pare cepe
erve, qui en est comme la pudeur. Cette beauté est fréquente dans les poésies bibliques, et rend leur simplicité merveilleuse,
èmes, et dont quelque trace se retrouve encore dans la seule forme de poésie qui nous reste de lui ? À cette expression de la
sse des âmes, à cette sérénité naïve qui va si bien aux accents de la poésie chantante, le Psalmiste mêle souvent une élévatio
Illum non labor Isthmius Clarabit pugilem, etc. Ce mode adouci de la poésie lyrique n’en admet pas moins ces rapides passages
, non pour les comparer, mais pour les dire incomparables ; c’est une poésie au-delà des poésies humaines, comme le Dieu de Mo
arer, mais pour les dire incomparables ; c’est une poésie au-delà des poésies humaines, comme le Dieu de Moïse est, pour l’imag
nts du Psalmiste que se rencontrent les plus sublimes inspirations de poésie lyrique. Elles sont éparses ailleurs, et jusque d
l’intelligente et indocile Athènes. Dans cette Athènes, cependant, la poésie lyrique devait aussi bientôt jeter sa flamme, qua
travers les obscurités et les défigurements du langage, une forme de poésie enracinée dans le cœur d’un peuple, et toute insp
ndons encore aux livres saints, même avant David, un exemple de cette poésie religieuse et populaire, animée des passions de l
e dans notre culte religieux et partout présente, que nous apporte la poésie des prophètes hébreux, de ces prophètes nommés pa
Mais comment, à si longue distance, susciter en nous l’image de cette poésie sublime, extraordinaire, transmise dans de faible
contre les lieux, contre les choses insensibles, se retrouve dans la poésie grecque. Ainsi, dans quelques restes d’un vieux c
trèrent alors de quels pères ils étaient nés39 ! » Mais disons de la poésie hébraïque qu’elle est incomparable dans la tendre
esse comme dans la haine, dans la bénédiction comme dans l’anathème : poésie la plus humaine de toutes, quel que soit le merve
e exprime plus qu’aucune autre la passion et les mouvements du cœur ! Poésie patriotique aussi, et d’autant plus éloquente qu’
48 (1909) De la poésie scientifique
L’apport poétique qui se trouve maintenant consacré sous le nom de «  Poésie scientifique », représente  de son principe philo
ique et contre le mouvement « Symboliste » et contre l’action de la «  Poésie scientifique », a été organisée au nom du moindre
Déclarations, à leurs premiers livres se réclamant nettement de la «  Poésie scientifique » : MM. Georges Duhamel et René Arco
t constitué par examen critique de l’histoire poétique. Il va à « une poésie qui ne soit plus éclairée seulement extérieuremen
philosophiques parties de la nécessité reconnue de la connaissance en poésie , savoir qui ne tue nullement la spontanéité, « l’
encore de son terme, est un développement de lutte. Origines de la poésie moderne A lire l’extraordinaire mélange de nom
classer, qu’osent encore de temps à autre des auteurs d’Etudes sur la Poésie contemporaine  l’on se demande s’il est vraiment
nous eûmes d’énergiques et sûres compensations  et que la doctrine de Poésie scientifique, qui ne tient que d’elle-même, exist
ne double évolution. Par Stéphane Mallarmé, se crée le mouvement de «  poésie Symboliste »  qui, nous le verrons, devait s’expr
puissants. L’autre détermination poétique vient de moi, et crée la «  poésie Scientifique »  c’est-à-dire partant de données d
, retravaillées et développées, allaient déterminer le mouvement de «  Poésie scientifique ». Mallarmé m’avait écrit : « Peu d’
tte révolutionnaire Introduction démontrait donc la nécessité pour la poésie de partir désormais des données de la Science, et
nouvelles. Je donnai entrée dès lors dans le domaine poétique « à la poésie des milieux modernes, des, villes, des champs »,
et de Kratzenstein, sur les harmoniques, dont il était ainsi parlé en Poésie , pour la première fois. La partie philosophique,
iste, mais sur des apports prosodiques et rythmiques  tandis que la «  Poésie scientifique » s’opposait à toutes, qui si sa doc
t l’on put dire que le Symbolisme exista de tout temps en toute vraie poésie . Mais la nouveauté caractéristique est que la suc
s idées élues par le « Symbolisme » dériveront du thème général de la poésie au hasard de l’émotion individuelle : c’est là en
duelle : c’est là encore, en suprême épanouissement, il est vrai, une poésie égotiste. Le « Symbolisme » se présente donc, non
rapports de l’homme et de l’univers selon la science, le recèle la «  Poésie scientifique »  tandis qu’entre temps il devenait
s de Kahn et de Viélé-Griffin23. De l’intuition et de la science en poésie Si nous nous en tenons à l’acception vulgaire
agments, seulement. Or, la mission que nous avons voulu assigner à la Poésie , est de re-créer consciemment une harmonie émue d
n eux de la nature des Choses, le don qu’une conception renovée de la Poésie rendra, nous l’espérons, unique demain  c’est, il
n verbale le rythme évoluant Résumant l’essentielle pensée de la «  Poésie scientifique », nous dirons que, pour être valabl
e et représentative des naturelles et harmonieuses Forces »26. Et, en Poésie  si nous rappelons que dans notre théorie « instr
retentir suggestivement dans l’être (et il n’en doit être d’autres en poésie ), nécessairement dégagera autour d’elle toute l’a
. La métaphysique et la philosophie La pensée génératrice de la Poésie scientifique repose sur les théories Evolutionnis
s dit dans nos pages préliminaires sur « l’Intuition et la Science en Poésie  », que nous avions cru pouvoir déterminer, en par
nière que, ainsi que nous l’avons dit quelque part, « l’essence de la Poésie soit une Métaphysique émue de la Vie connue par l
épopées cosmiques du Mexique et de l’Asie et le livre de Lucrèce, la Poésie revient à un plan de spéculations envisageant (ma
ons présentes, en les déductions et les presciences pour l’avenir  La poésie ainsi a repris bases, telle que l’avaient sentie
ue, l’Unité du monde ! Je devais ainsi, opérant la scission d’avec la poésie égotiste pour renouer des traditions lointaines e
en tout caractère », a dit Goethe C’est là le sens universel de la «  Poésie scientifique », telle qu’elle se présente, comme
et le plus lointainement évoluantes pour les poètes persuadés que la Poésie doive devenir l’émotion suprême de la connaissanc
connaissance et de la conscience humaines. L’historique même de la «  Poésie scientifique » m’a amené à relever évidemment l’a
il proclame qu’il a déterminé tous les mouvements contemporains de la poésie , sinon de la littérature entière), nous pensons a
ou partiellement ou de tendance seulement, selon les principes de la Poésie scientifique35. Nous n’en dirons davantage, désir
lterons la signification. En Russie où deux grands noms commandent la poésie contemporaine, ceux de Constantin Balmont et de V
aîné, opposé ; maintenant la nécessité de la pensée philosophique en Poésie , dans une expression méthodique de musique verbal
gravement méditative le devait naturellement mener à proclamer que la poésie doit savoir et penser pour en dire nouvellement s
vers et plusieurs de prose, je me vois approcher des confins de votre Poésie scientifique. Ses principes me semblent de plus e
semblent de plus en plus inébranlables….  » Et voici un apport à la «  Poésie scientifique » dont la valeur se double, ici enco
inaire, M. John Davidson, à son tour proclama de propres principes de Poésie scientifique « désormais seule admissible ». Or,
. Or, ses conclusions se présentent comme identiques aux miennes : la poésie doit être le poème complexe et essentiel de l’Uni
qu’en son discours de réception à l’Académie, M. Poincaré parla de la poésie scientifique, en savant et en poète. C’est que la
arla de la poésie scientifique, en savant et en poète. C’est que la «  Poésie scientifique » a été apportée nécessairement, dan
choses  lorsque nous avons pris ainsi la responsabilité de sortir la poésie de ses voies d’égotisme sans renouveau, et de rel
que tôt ou tard elle sera la source d’une nouvelle et large forme de poésie . » — (Etude, aux Ecrits pour l’Art, juin 1905). «
t rapprocher de personne dans un dessein de comparaison, a orienté la poésie dans la voie qu’elle est appelée au plus merveill
. Paris). 5. Nous aimerons, à propos, rappeler de notre doctrine de Poésie scientifique d’autres précurseurs au cours des si
Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme se reprochant de « croupir dans la poésie personnelle ». Leconte de Lisle avait souhaité en
s que le Poète reprît son rôle ancien d’éducateur de l’humanité  « La Poésie aura un jour à compter avec la Science », écrivai
écrit contre l’Evolutionnisme, en 1893, demande une littérature, une poésie , qui relèvent de Darwin et de Haekel… En même tem
même temps que moi, un critique lui apprend ou lui rappelle que cette poésie existe. (Article de la Justice, Janvier 1893).
et d’Ecoles, on me voit rompre, pour garder intacte la pensée de la «  Poésie scientifique » qui n’a plus de contact avec elles
me paraîtrait oiseux d’insister davantage sur une définition de la «  Poésie scientifique ». Nous n’en sommes plus aux heures
49 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400
De la poésie et des poètes en 1852. Lundi 9 février 1852. L
De la poésie et des poètes en 1852. Lundi 9 février 1852. La poésie ne meurt pas : il y a des printemps, des générati
leurs jeux qui deviennent des œuvres. Cette difficulté qu’éprouve la poésie à intéresser la société redouble quand, tous les
s à d’agréables distractions dans l’intervalle, à ce que j’appelle la poésie du diable, à celle du printemps et de la jeunesse
, mais je veux simplement jeter un coup d’œil sur l’état actuel de la poésie , et sur le mouvement qu’elle a suivi dans ces der
nt dans la partie extérieure et plus ou moins aguerrie ; ici, dans la poésie , on a affaire à la chimère secrète de chacun, à s
ont peu dignes, il est bien certain qu’il faut commencer par aimer la poésie avant de se mêler de la juger. Pour mon compte, j
n assez grand nombre de personnes, hommes ou femmes, qui cultivent la poésie sans autre but qu’elle-même, comme on cultive ent
la modestie l’emporte, l’habitude de se contenir prend le dessus. La poésie , cultivée ainsi en secret et pour elle seule, dan
telle qu’elle se produit au premier aspect depuis quelques années, la poésie offre beaucoup de hasard, de dispersion et de mél
réuni, en 1850, à la suite de ses esquisses de voyages, ses Heures de poésie , où il a recueilli l’esprit même des choses diver
e, tient aujourd’hui la palme du genre. Dans un tableau complet de la poésie en 1852, il y aurait, comme au temps de Guillaume
de M. Arsène Houssaye, mêle à son inspiration française une veine de poésie allemande ; il a un sentiment domestique et natur
es couleurs, le rythme, tout cela est assez facile à emprunter. Cette poésie banale, travaillée par les maîtres, presque usée
mble toujours avoir peur d’en dire trop. Ce sont là les défauts d’une poésie distinguée, mais décidément trop étranglée, trop
ons d’école n’aveuglent point, des richesses et des ressources que la poésie moderne recèle ; car on la calomnie souvent, et i
overbe : Tant plus de morts, tant moins d’ennemis. Hélas ! non, cette poésie française moderne, éclose vers 1819 sous forme ly
êle, que le public peut accepter, j’ai presque dit, peut pardonner la poésie  : à l’état pur, elle n’existe guère que pour les
osées alors et depuis, s’est placé au premier rang dans l’ordre de la poésie platonique et philosophique. M. de Laprade possèd
air et sans bégayement, comme un Jouffroy qui aurait reçu le verbe de poésie . Qu’il nous permette d’ajouter que la grandeur et
stances adressées récemment par lui à son ami M. Chevreau, sur cette poésie qui fut leur premier rêve fraternel, que l’un cul
ssade, auteur d’une très bonne traduction d’Ossian et d’un recueil de poésies qu’il est en train de surpasser, a su se faire un
de branches, Où je puisse, à midi, rêvant au bruit des eaux, Mêler ma poésie aux rimes des oiseaux ; À droite, une rizière où
rient. On ne saurait rendre l’ampleur et le procédé habituel de cette poésie , si on ne l’a entendue dans son récitatif lent et
on récitatif lent et majestueux ; c’est un flot large et continu, une poésie amante de l’idéal, et dont l’expression est toute
ant, mériterait une étude ; mais on doit comprendre maintenant qu’une poésie , dont la culture offre de ces variétés à chaque p
rintemps de 1852. Comme je n’ai pas prétendu donner un rapport sur la poésie à la date présente, je ne suis pas tenu de conclu
es extravagances, Barbey d’Aurevilly, comparant un jour les dernières poésies de M. de Laprade avec celles d’un autre poète éga
, comme je mettais en avant le nom de M. de Laprade pour la chaire de poésie latine au Collège de France, M. Fortoul, qui avai
50 (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique
er Essai de physiologie poétique Les gens sains considèrent la poésie comme un jeu de luxe, presque inutile, et en deho
e luxe, presque inutile, et en dehors de la vie. C’est qu’en effet la poésie leur serait une inutile extériorisation, et ils t
nécessaire. Mais, pour ceux qui cherchent cette plénitude de vie, la poésie est une des manifestations les plus nécessaires a
poétique ou musicale ; de là, en musique, les accords de neuvième, en poésie , les dièzes verlainiens, en peinture, l’impressio
organique ne saurait s’exercer que sur des périodes incalculables. La poésie s’adapte donc aux exigences de notre organisme qu
de réveiller les sensibilités, puisque une musique très ancienne, une poésie d’autrefois peuvent recréer en nous un état d’émo
poètes des siècles disparus, et les lecteurs qui furent émus par leur poésie . C’est le mouvement qui constitue la vraie poésie
urent émus par leur poésie. C’est le mouvement qui constitue la vraie poésie , et non le vers mesuré. Il n’y a donc pas une bar
. Il n’y a donc pas une barrière infranchissable entre la prose et la poésie  ; et même à certaines époques de notre littératur
dans son livre : De l’Amour, en 1823, car rien de plus froid que nos poésies  ; s’il y a quelque chaleur en France depuis cinqu
e l’humanité, qui n’exprimait que des états de sensibilité. Alors, la poésie , c’est bien « de la musique avant toute chose » e
art, le poète peut donner aux mots qu’il manie un sens inattendu. La poésie mallarméenne en est une preuve magnifique. En poé
ns inattendu. La poésie mallarméenne en est une preuve magnifique. En poésie , les rimes sont comme les deux pôles d’une sensat
la sensation même, la vibration nerveuse, c’est ce que doit faire la poésie . Mais la poésie absolue telle que je la conçois i
me, la vibration nerveuse, c’est ce que doit faire la poésie. Mais la poésie absolue telle que je la conçois ici est rare : po
de Lisle et de Heredia qui contrediraient cette théorie, puisque leur poésie n’est que de l’art. Ne pourrait-on pas trouver au
de plus simple que ce mécanisme. » On peut constater que toute vraie poésie est sensuelle et même sexuelle : expression d’un
rythme poétique, il faut faire abstraction de l’écriture, qui rend la poésie presque abstraite, presque silencieuse : la poési
iture, qui rend la poésie presque abstraite, presque silencieuse : la poésie est, en réalité, le rythme musical du poète, c’es
, analyser l’œuvre de quelques femmes poètes et montrer que, par leur poésie , elles créent en elles, et projettent devant elle
térieure. Mais d’abord, en dehors de cette nécessité générale à toute poésie d’être la reconstitution artistique d’un milieu v
oute poésie d’être la reconstitution artistique d’un milieu vital, la poésie féminine a-t-elle un caractère particulier ? Le b
, la poésie féminine a-t-elle un caractère particulier ? Le but de la poésie masculine est la conquête de la femme : le poète
roue comme un paon ; son ramage est son plumage. Il faut donc que la poésie féminine soit comme l’autre face de la sexualité,
ualité impossible. J’imagine que les femmes poètes trouvent dans leur poésie leur plus parfaite eurythmie. L’inspiration chez
té plus beau de n’être pas étouffé par l’étreinte brutale du mâle. La poésie , c’est de la sensualité transposée en éréthisme m
lgarisatrices. Quelques-unes se sont même si parfaitement assimilé la poésie de certains maîtres qu’elles ont, instinctivement
ntiques aux leurs. Mais leur art, et ceci est un des caractères de la poésie féminine, sait éliminer ce qui serait trop nouvea
trop nouveau pour s’adapter à la sensibilité du public. Par elles, la poésie de Verlaine, de Régnier, de Jammes, sentimentalis
t aussi qu’elles tentent d’attirer les désirs épars dans l’air : leur poésie me semble souvent une nudité aguichante. Toute fe
s-unes, parmi ces poétesses, doivent être distinguées, parce que leur poésie , rayonnement de leur être, atteint une généralisa
ques de leur génie. On trouvera, dans cette étude, une synthèse de la poésie féminine contemporaine, dont je n’ai dédaigné auc
sensibilité féminine actuelle. S’il fallait d’un mot qualifier cette poésie féminine, on l’appellerait une poésie dionysiaque
allait d’un mot qualifier cette poésie féminine, on l’appellerait une poésie dionysiaque, ivre d’elle-même. Cette frénésie, ce
in d’être un novateur, fut au contraire un aboutissement de toute une poésie féminine. Mme Desbordes-Valmore est une sorte de
ourrait dire que ce Messie attendu fera un enfant à ces femmes : leur poésie d’ailleurs me symbolise bien cet état d’attente d
ernité qu’elle désire. Des êtres viendront après elle qui aimeront sa poésie , l’aimeront elle-même dans l’œuvre qu’elle aura l
ées dans un vers comme une fougère sous, la glace de l’hiver. Mais la poésie , qui est le jeu suprême du langage, ne doit sans
c’est peut-être ne pas comprendre le jeu verbal qu’est avant tout la poésie . La poésie, comme tout ce ce qu’on appelle art, e
-être ne pas comprendre le jeu verbal qu’est avant tout la poésie. La poésie , comme tout ce ce qu’on appelle art, est un rythm
ir, pour moi-même d’abord, les raisons profondes et secrètes de cette poésie , qui est bien un merveilleux effort pour reconsti
iture, la langue française. Cette simplicité est savante ; dans cette poésie , il y a un rythme doux et tendre, dont le flux la
songe l’autre, et le mouvement des vers les mêle et les anime. Cette poésie s’enfonce jusqu’à l’âme comme un baiser : on la s
obscur… Mais, chez ce poète encore, nous trouverons les motifs de sa poésie dans la nostalgie de sa terre ancestrale, dont el
Rêve ensoleillé, et cette vivante et réelle expression d’une race, sa poésie et son enfant, permettent à la poétesse de vivre
és du seuil de sa de meure qui regarde la mer. Partir, fuir… toute sa poésie sera l’expression de ce désir de fuite et de conq
nt qui se révèle dès les premiers chants de Lucie Delarue-Mardrus. Sa poésie sera donc une manière de transposition de ce dési
leuse ostentation : je suis vierge, je suis intacte. C’est nouveau en poésie , semble-t-il : la virginité, cet état négatif, de
de Normandie où elle est née qu’elle jettera l’ancre. À propos de la poésie de Mme de Régnier et de Mme Delarue-Mardrus, je v
oètes symbolistes, ces Muses prolongent en leurs vers l’écho de cette poésie verlainienne et mallarméenne, dont elles ont sent
phère nécessaire à sa vie, Marie Dauguet n’a pas eu à recréer, par sa poésie , une ambiance étrangère : elle est née et elle a
née et elle a vécu dans le milieu de sa race. Mais on peut définir sa poésie , une tentative d’adaptation, d’identification par
l’a faite poète et lui a donné l’intuition de l’eurythmie verbale. La poésie , comme la peinture, a pour but de fixer des impre
ndre palpables, visibles, sensibles. On a expliqué la technique de la poésie symboliste en disant que les poètes de cette écol
crire, mais suggérer. Il faudrait ajouter que cette suggestion est la poésie même, et qu’il n’y eut jamais de poésie sans elle
r que cette suggestion est la poésie même, et qu’il n’y eut jamais de poésie sans elle. Un vers est, avant tout, la traduction
elui du poète à la seconde de l’inspiration. C’est ce qui fait que la poésie ne peut pas être traduite ; cela n’est possible q
res précieuses, spécialement taillées. Dans une traduction, une vraie poésie réintègre son état de pierre brute, sans couleur
es poètes. Cette plaie divine qui s’épanouit comme une rose, c’est la poésie . Quelle joie orgueilleuse de comprendre qu’on est
uant comme un buisson de houx. La philosophie qui se dégage de cette poésie , c’est l’amour de la vie. Ces derniers vers de Pa
chappement de la sensualité ; la chair devient pure et sans désir. La poésie peut être l’expansion de la sensualité, en vérité
toujours le même degré d’émotion). Marie Dauguet, et c’est ce que sa poésie nous apporte de plus nouveau, nous fait entrevoir
le grec de Sapho, qu’elle traduit et paraphrase à tout instant. » Sa poésie , où elle a mêlé l’intuition des poètes du nord, l
d’haleines de luxures, Lis profane, ton corps pâle et voluptueux. La poésie elle-même se fait vice pour être sentie voluptueu
n triomphe au sortir de ton lit ! On serait tenté de qualifier cette poésie d’artificielle ; mais on devine que c’est avec si
s longtemps promise… Dans l’ombre je te vois divinement pâlir. Cette poésie est beaucoup plus mystique que sensuelle ; parfoi
pourrait réciter à son amante ; il nous faut, pour restituer à cette poésie la perversité qu’elle exige, imaginativement mêle
paraison, Renée Vivien la révèle et la développe, ôtant ainsi à cette poésie son charme de mystère : Telle une douce pomme ro
lume, Sillages, que Renée Vivien a enfermé ses plus beaux vers. Cette poésie contient l’aveu d’un grand amour, d’une grande so
coin de violettes, le Vent des vaisseaux, Haillons. À ces recueils de poésie s’ajoutent encore deux volumes de prose : Illusio
le seul plaisir de fixer, de photographier le contour des choses : sa poésie est avant tout psychologique. Elle n’emprunte ses
berlé, loin d’avoir cette fougue, cette frénésie qui caractérisent la poésie féminine contemporaine, sont au contraire d’une e
lors, elle chante, elle comble cette solitude, du bruit cadencé de sa poésie , et retrouve par ces rythmes émus l’état de pléni
e Muse avoue : Je ne puis plus chanter que ton visage, Amour, et sa poésie se fait plus fervente, parce qu’elle s’est mise t
z pas, vous qui fûtes aimé… On devine que cette muse s’est grisée de poésie romantique jusqu’au délire : elle s’est voulue ai
temps et bat de l’aile vers l’infini. Ces battements d’ailes ‒ cette poésie ‒ ont un rythme fou et sans mesure : on perd le s
poètes ; il synthétise en lui toutes les sentimentalités, toutes les poésies , et son cœur est « plus doux que Naples et la mus
hysique, qui se couchera le long de ses poèmes, s’appuira à sa propre poésie , comme au corps tiède du bien-aimé. La voici, So
bsente D’un soir aux pentes d’or, d’un cœur et d’un pays !… Toute sa poésie , pleine de ferveur, de regrets et de désirs, se t
s stances de cet hymne À la Mort. Aimons la sérénité païenne de cette poésie  : Ô Mort, vous qui serez ma dernière paresse,  
est tout un monde de rêves, sages et fous ; mais quelques-unes de ses poésies vivront, parce qu’elle y a mis toute la tiédeur e
ur de tous les apports des littératures. Jane Catulle Mendès La poésie de Mme Catulle Mendès est un jardin plein de clar
re de ma poitrine. Posons notre joue contre les seins frais de cette poésie  : elle nous révélera un peu du secret de l’âme fé
te poésie : elle nous révélera un peu du secret de l’âme féminine. La poésie de Mme Catulle Mendès, d’abord timide et inquiète
sans amant Et que chaque âme est blasphémée. Cécile Sauvage La poésie de Cécile Sauvage est une poésie de plein air et
blasphémée. Cécile Sauvage La poésie de Cécile Sauvage est une poésie de plein air et de plein vent : elle a la souples
ations, désir de fixer toutes les émotions de sa vie, il n’y a pas de poésie sans cela. On a cette joie en lisant les poèmes d
voir que cette jeune femme ne s’est laissée suggestionner par aucune poésie antérieure ; les images qu’elle nous offre sont t
ans nombre… Mais, davantage encore : elle est toute la nature, et sa poésie sera une vivification de la formule de Schopenhau
et l’âme retombée ». Une grande sensualité fraîche se dégage de cette poésie , qui plonge ses racines dans la terre, comme un a
n enfant, qui continuera son sourire devant le mystère des choses. La poésie de Cécile Sauvage est bien son propre reflet : c’
i du sommeil de la mort. » C’est le tourment de l’attente qui fait la poésie de cette Muse ; le bonheur qu’elle espère est d’a
le ne veut pas le vivre et ferme ses yeux à la beauté des choses ; sa poésie ne décrit pas sa vision de l’instant, mais l’hall
rtes. Mais, il ne faudrait pas se faire un jugement définitif sur la poésie de Mme Perdriel-Vaissière, d’après ces vers pathé
ut en conservant cette belle inquiétude qui est le ferment même de sa poésie et de toute poésie, s’est teintée de sérénité, et
tte belle inquiétude qui est le ferment même de sa poésie et de toute poésie , s’est teintée de sérénité, et, cette sérénité, c
la vie directement captée, de trouver, dans l’œuvre d’une femme, une poésie d’un art parfait, aussi savant que l’art de Malla
es longs torses, du grand spectacle qui disloque ! Il y a dans cette poésie un sens de l’expression exacte et de la concision
es grandes, des lourdes, démentes           tristesses ! Mais cette poésie n’essaie pas seulement de capter, dans son souple
rt d’une ruche s’abattant sur un champ de parfums. Il y a, dans cette poésie féminine, une frénésie de vibration, un désir de
On ne lui permettra que quelques piquantes hardiesses, enveloppées de poésie , c’est-à-dire de crépuscules et de chants d’oisea
51 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »
heures. Il a publié un volume qu’il intitule, avec assez de fatuité : Poésies complètes 18, et dans lequel l’esprit de l’auteur
de l’esprit n’en changent jamais la nature, la place d’Augier dans la poésie lyrique et élégiaque nous semble devoir être iden
t élégiaque nous semble devoir être identiquement la même que dans la poésie dramatique, — moins les retentissements d’un succ
sonores à la scène qu’ailleurs ! Dans l’une comme dans l’autre de ces poésies , Augier est, en effet, le même poète sans idéal e
e sans idées, mais non pas sans talent, a voulu faire entrer toute la poésie dans l’expression et est arrivée à produire, dans
vers aussi dénués d’organisme et de correction forte que l’auteur des Poésies complètes. Cela rappelle trop le mot de Rivarol :
plus serré, plus étincelant, plus ferme et plus souple que ces molles poésies sans articulation et sans relief. Le vers d’Augie
plus du côté du public que du côté des poètes, et qui, descendant la poésie , toujours un peu altière, jusqu’au niveau des gen
t la font accepter aux débilités qu’elle épouvante. Faire accepter la poésie en l’abaissant, voilà le secret du succès d’Émile
l épargne un mal de tête aux bourgeois, pleins de reconnaissance. Les poésies tendres ou galantes du recueil que nous venons de
tte fringance hardie et parfois cette divinité d’images qui marque sa poésie , malgré ses irrégularités et ses faiblesses, d’un
une préface en vers de 1852 ; mais nous n’acceptons pas plus pour ces Poésies complètes d’Augier que pour les Odes funambulesqu
’une nature plus virile, plus à tous crins, que celle de l’auteur des Poésies complètes. Son accent est donc plus animé et plus
ténacité et la souplesse. Pour ne parler donc que des procédés d’une poésie toute en procédés, — par le mètre, par le mouveme
pereurs, et s’est-il perdu dans cette abominable immensité. Où est la poésie dans tout cela ?… Est-elle dans des difficultés d
idées et de virginité intellectuelle. Les Traditionnelles 20 sont des poésies de poète. On y cherche en vain l’homme spontané e
ent pleins de largeur, d’élévation, de sentiment chrétien qui est une poésie , — mais auquel l’auteur n’en ajoute pas une autre
nt en relief ce signe du temps : l’absence de l’originalité ! 17. Poésies complètes. — Melænis. — Les Traditionnelles. 18.
52 (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331
n bonne prose italienne sur certains sujets. Mais en ce qui est de la poésie , nous avons peine à ne pas voir plutôt un avantag
t poëte sérieux de ressaisir et de s’approprier. Après tout, la belle poésie latine était-elle autre chose ? et croit-on que V
ien eu de tel, et d’autres inconvénients se sont faits sentir dans la poésie . Celle-ci a eu la prétention de parler comme la p
aient su par cœur les vers de Malherbe et les aient pu comprendre. La poésie s’est donc imposé ces conditions un peu appauvrie
des vers français étaient bons ou mauvais : Mettez-les en prose ! La poésie en France a suivi cette voie depuis Malherbe jusq
élevé au-dessus de la prose. De nos jours on a essayé de rendre à la poésie sa langue propre, son style, ses images, ses priv
à l’Académie française, semble avoir reconnu cette infériorité de la poésie française, en comparaison de la poésie des Ancien
econnu cette infériorité de la poésie française, en comparaison de la poésie des Anciens. Or en italien, grâce à Dante et à la
r à ces hauts exemples et de s’élever au-dessus du niveau du jour, la poésie a gardé son rang suprême, ou du moins elle le rec
agnola et des Inni sacri. Dans tout ce que nous venons de dire de la poésie française, nous désirons être bien compris ; nous
e la française) ont eu à manier une étoffe bien plus disposée pour la poésie , ils ont trouvé plus aisément sous leurs doigts c
53 (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627
qui, après avoir donné de pénétrants essais sur la renaissance de la poésie anglaise au xixe  siècle, a publié successivement
ur rappeler qu’il existe chez nous des trésors à peu près méconnus de poésie délicate et rafraîchissante. Ce qui fait l’origin
ons métaphysiques. Lorsqu’il découvrit l’incomparable splendeur de la poésie anglaise, son âme s’ouvrit à la vie intérieure. I
etti, Algernon Ch. Swinburne. Le second volume : La Renaissance de la poésie anglaise, parut en 1889 : il étudie Shelley, Word
re dans les pays anglo-saxons. Si l’on veut prêcher la morale avec la poésie , et faire de ses poèmes un enseignement, qu’on en
ust et l’Intermezzo, s’imprégnant jusqu’à l’entière griserie de cette poésie si riche, si plastique et si mystérieuse. Il voya
28 mai 1903. Il y a quelques semaines qu’est ouvert le concours de poésie institué par M. Sully Prudhomme avec le montant d
supériorité de l’élu. Il en sera toujours, hélas ! de ces concours de poésie , comme des concours de beauté où de jeunes femmes
concours lui-même. En fixant, cette année, les conditions du prix de poésie , M. Sully Prudhomme a cru devoir les faire suivre
ie l’évolution du vers ; il pense qu’elle touche à son terme dans les poésies de Victor Hugo. Il la considère comme la conscien
M. Sully Prudhomme admet parfaitement que les concurrents au prix de poésie ne soient pas du tout de son avis sur la poétique
pour lui, « l’évolution du vers français touche à son terme avec les poésies de Victor Hugo », et que ces poésies réalisent po
çais touche à son terme avec les poésies de Victor Hugo », et que ces poésies réalisent pour l’oreille « le maximum de jouissan
crois pas, pour trois raisons, que cette formule puisse suffire à la poésie française de l’avenir, et ce sont ces trois raiso
et d’une mélancolie impressionnante. Il en est ainsi non seulement en poésie , mais en musique, mais en peinture. Les dilettant
u’il a voulu s’en tenir aux formes du passé, parce qu’il a cru que la poésie française avait trouvé avec Victor Hugo sa formul
on aboutit, et tout en admirant la pensée de l’auteur, qui semble en poésie neuve, ingénieuse ou profonde, on s’attriste de c
osophie, de même une transformation de la poétique sera nécessaire en poésie . Et qu’on ne croie pas que ce sont là des mots. L
ents, Vigny ? — Par mouvements oratoires. Il est incontestable que sa poésie est une magnifique rhétorique où les vers d’une a
r de faciles audaces ! Ils eussent peut-être définitivement engagé la poésie française dans la voie nouvelle où tout indique q
métaphysique ; sous sa forme imaginative cette représentation est la poésie , qui, jointe à la métaphysique, remplacera de plu
es en or faux où on ne trouvera pas même à boire une seule pensée, la poésie n’aura plus d’elle-même que la forme et que l’omb
ai dans, l’avenir, car comme il le remarque aussi, de plus en plus la poésie jointe à la métaphysique tendra à remplacer la re
s misérables qu’on enseigne à peu près partout sous ce nom, et que la poésie ouvre et élargisse considérablement ses ailes ! L
e grand art renaisse et s’élève aussi bien au-dessus d’une soi-disant poésie sociale à l’usage des travailleurs, aride et sèch
e vivre, — et, peut-être même, de rêver. » Léon Vannoz. Prose et poésie 6 juin 1903. À notre article sur les Deux Poé
ai fait suivre de réflexions personnelles le règlement du concours de poésie qui porte mon nom, mais dont la Société des gens
ans ses déclarations antérieures nous donne toute sa conception de la poésie et de l’art des vers, et je crains d’attrister et
déjà me tourmentait, et de développer ma conception de l’art et de la poésie dans un livre sur l’esthétique littéraire. Cepend
a fixe en un rythme vivant, parce que la vie est un rythme vivant. La poésie est donc pour moi dans le rythme au sens le plus
nt en valeur dans la très profonde préface de son poème, Éternité, la poésie est l’expression de l’ineffable. Les vers eux-mêm
n un mot : plus géniale. Le champ des créations dans le domaine de la poésie est donc illimité, aussi bien dans la forme que d
orme que dans le fond. Par conséquent, ce qui distinguera toujours la poésie vraie de la prose, ce ne sera pas la forme extéri
es, suprêmement intelligibles, évocatrices, révélatrices, qui sont la poésie même. La différence entre la poésie et la prose e
trices, révélatrices, qui sont la poésie même. La différence entre la poésie et la prose est donc perceptible : elle se conçoi
e à l’affirmer. Et pourtant ce ne sont pas des vers, mais c’est de la poésie . La versification est un procédé d’art ; la poési
, mais c’est de la poésie. La versification est un procédé d’art ; la poésie existe en soi : elle est du divin. Que les vers s
ivin. Que les vers soient des moyens merveilleux d’expression pour la poésie , qui le nie ? Mais comme on conçoit la plus grand
encore insuffisantes, de créer de nouveaux modes d’expression pour la poésie . Lesquels ? me demandera-t-on. Je voudrais évidem
cessairement deviendrait fausse si demain un poète de génie créait en poésie un mode d’expression admirable et nouveau, j’ai c
u qu’il importait d’insister sur ce qui différencie, dans le réel, la poésie de la prose, — et nous avons vu que sur ce point
ion de l’Univers. Léon Vannoz. La vie psychique, son rythme et la poésie 10 octobre 1903. On a fait remarquer récemmen
mêmes les avons trop entendues. Les points de vue sont déplacés et la poésie éternelle a besoin de nouveaux modes d’expression
qu’en s’élançant, elle s’égare aux superstitions de toutes sortes. La poésie est là qui doit rayonner au Zénith de la pensée h
voulu les amoindrir. Si nous désirons en effet sortir du chaos où la poésie française se débat actuellement, et si nous penso
voir sur les rapports qui unissent la vie psychique, son rythme et la poésie , c’est-à-dire sur le mystère même de la création
quels sont actuellement les divers modes d’expression possibles de la poésie française. * *   * Quand on examine d’un peu près
t une suite étonnante d’une même idée. Enfin, puisque nous parlons de poésie , il n’est pas indifférent que le sentiment des qu
elise la plupart des poèmes de Shelley et sa très belle Défense de la Poésie , l’entretien de Goethe avec Falk après les funéra
emploie le mot dans son sens le plus étendu. La musique autant que la poésie , et que les autres arts, sinon davantage, est une
té absolue et pour rendre sensible la Beauté de la vie, le rôle de la poésie peut être sans doute le plus fécond, parce qu’il
cond, parce qu’il est à la fois le plus général et le plus précis, la poésie se servant, pour dire son rêve, en même temps du
es belles paroles en tête de cet article, la mission principale de la poésie devrait être de rappeler aux hommes ces problèmes
éternelle, ont exercé une action féconde et utile sur leur milieu. La poésie , plutôt que de s’amoindrir parmi des subtilités e
hainement quels sont, à mon sens, les divers modes d’expression de la poésie française. Léon Vannoz. Les divers modes d’ex
oésie française. Léon Vannoz. Les divers modes d’expression de la poésie française contemporaine 14 novembre 1903. J’a
aines se développent suivant un rythme qui leur est propre, et que la poésie n’est pas autre chose que la traduction harmoniqu
t comment, à la fin du xviiie  siècle et au début du xixe  siècle, la poésie française s’était anémiée, au point que les odes
tte langue, il faut comprendre la tradition à laquelle elle obéit. La poésie française s’est anémiée et décolorée ; pour lui r
raires du grand siècle qui vient de finir. Comment les Parnassiens en poésie , et les naturalistes dans le roman vinrent réagir
ait n’était pas, loin de là, le seul mode d’expression possible de la poésie française. Lorsque le Parnasse vint renforcer ce
ents qui lui semblaient devoir être apportés à certaines règles de la poésie française. Ces études et les aperçus de M. Catull
assique régulier n’était pas le seul mode d’expression possible de la poésie française, et ils ont prétendu inventer le vers l
xemple, n’en représente pas moins un aspect légitime et curieux de la poésie française. Ces vers obéissent à leur loi propre.
e et le vers de Racine. Voilà donc déjà deux modes d’expression de la poésie française qui, loin de se nier l’un l’autre, comm
écis et mal défini, mais qui se fera de plus en plus sa place dans la poésie de l’avenir. Charles Baudelaire, avec son intelli
futures semblent devoir préciser et qu’une conception profonde de la poésie lyrique ou dramatique justifierait à elle seule ?
trois modes d’expression distincts existent bien côte à côte dans la Poésie française et se rencontrent dans la tradition de
monstration m’a paru utile à présenter en ce moment. Il faudra que la poésie prenne une direction définie. Je crois pour ma pa
finie. Je crois pour ma part, et d’autres le croient avec moi, que la poésie de l’avenir sera celle qui saura utiliser l’ensem
analyses que j’ai tentées doivent avoir établi que si l’essence de la poésie est bien un rythme de l’âme, le poète doit être l
54 (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146
Victor Hugo, p. 769) : « … On vient d’écrire : “Hugo fut toute la poésie et toute la pensée du xix e  siècle.” Ne répéte
laire, Verlaine et quelques autres anciens ou récents, on a “toute la poésie ” du siècle dernier ? Je voudrais que l’on demandâ
ts poètes d’aujourd’hui : Quel est votre poète ? On verrait. Toute la poésie  : non, pas plus que l’orgue n’est toute la musiqu
ement aux autres. Franz Ansel. — Non, Hugo ne fut pas toute la poésie du xixe  siècle ! Cela me vexe, à la fin, d’enten
x yeux des vrais artistes, Victor Hugo ne symbolise pas plus toute la poésie d’un siècle que Balzac n’en renferme toute la pro
te du violoncelle ou l’ironie subtile et fière du roseau pensant ? La Poésie n’exclut pas la vérité de ses attributs ; et un s
lleur, même quand il me fait sourire. Or, c’est là tout le rôle de la poésie  : émouvoir et rendre bon. Je ne dirai pas que Ver
: émouvoir et rendre bon. Je ne dirai pas que Verlaine fut « toute la poésie du xixe  siècle ». Mais alors que tant d’autres e
ocquet. — Il est difficile de répondre d’une manière explicite. En poésie , il en va autrement qu’en amour ; on n’a pas le d
la pitié, la souffrance et l’amour, cette éternelle trinité de toute poésie . En ce sens, le dernier venu des maîtres sera tou
utres poètes ; chaque poète fait croire qu’il est à lui seul toute la poésie … Mais les autres poètes en font autant, tour à to
, nous semble devoir se doubler d’un philosophe. Et, pour regarder la poésie sous cet angle, nous ne pouvons admirer entièreme
s, des morts, Verlaine est mon poète. Paul Briquel. — Toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle ? Non pas ; Hu
mes années sans me rappeler, à chaque aurore, l’attrait divin de ses poésies . Si Alfred de Musset garde à mes yeux ce prestige
ouve rien : en somme, parmi les gens du xixe  siècle au service de la poésie , une prodigieuse bonne à tout faire qui a fait le
— non pour toute son œuvre poétique, mais pour un volume, à faire, de poésies choisies et d’extraits de son théâtre. Albert
e peu ne suffira jamais à excuser cet aphorisme : « Hugo fut toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle. » Il est de c
est absurde et bon pour des politiciens. Si Hugo n’est pas « toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle », c’est lui q
ûtes de Franc-Nohain ne sauraient me donner, à elles seules, toute la poésie et qu’il m’arrive aussi d’éprouver avec quelques
Remy de Gourmont a mille fois raison : Victor Hugo n’est pas toute la poésie — c’est d’une évidence parfaite… Et cependant, l’
tellectuelle, mon affection « d’âme » vont tout droit à celui qui, en poésie , a créé la Musique, l’Harmonie, et qui a su si bi
cœur La Vocation… Mon poète, mon « grand frère aîné en Notre-Dame la Poésie  », c’est Rodenbach. Emmanuel Delbousquet.
fort juste, en affirmant que Victor Hugo ne synthétisait pas toute la poésie . Chaque poète voit avec un état d’âme qui lui est
vraiment le seul. Albert Fleury. — Il est évident que toute la poésie du xixe  siècle n’est pas. plus représentée par H
on verbe, de l’énormité de sa chaotique harmonie, la prépondérance en poésie du chantre de la Légende des Siècles. Si vous nou
e, je crois, d’obtenir d’une génération de poètes qui aima surtout la poésie , qu’elle fasse un choix parmi les ombres chères,
art, plate imitation du Zola de Fécondité ; digne au plus de l’humble poésie de M. Coppée. Quand donc nos songe-creux se décid
 Remy de Gourmont a raison de l’écrire, Hugo ne fut pas plus toute la poésie du xixe que l’orgue n’est toute la musique. Mais
e Gourmont proteste justement contre cette phrase « Hugo fut toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle. » La question
ry Hirsch. — S’il est téméraire d’affirmer que Hugo « fut toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle », — il serait
ses proses. Léonce de Joncières. — Si Hugo ne fut pas toute la poésie du xixe  siècle, j’estime qu’il en est la plus co
chant le mot propre, le pittoresque et la couleur, il libéra enfin la poésie française des vaines entraves qui menaçaient de l
tout prix énoncer une préférence, je désignerais Verlaine. Certes, sa poésie , à peine littéraire, tremble et trébuche, oscille
uoi, moins grand poète, pauvre Lelian est un plus grand révélateur de poésie . Tristan Klingsor. — Assez d’écrivains, je
, fut heureusement inspiré en écrivant que « Victor Hugo fut toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle ». Victor Hug
à cette gloire unique. Mais si, comme je le crois, l’essentiel de la poésie est de dégager le Divin caché dans les choses, d’
seul, dans toute sa pureté, au commencement du dernier siècle, cette poésie essentielle, dont tous les autres poètes que nous
 Remy de Gourmont. Il est absolument ridicule de synthétiser toute la poésie d’un siècle dans un homme, Hugo est un accident d
fois, préférés. De l’alliage merveilleusement divers dont est fait la poésie contemporaine, Hugo, sans doute, a fourni la mati
est immense ; son œuvre est océan, mais elle n’est pas plus toute la poésie que l’océan n’est tout l’Univers. J. F. Louis
ile, le poète a été sincère. Je pense que nul écrivain n’est toute la poésie d’un siècle. Il est la fleur éclatante ou pâle d’
qui les relient les uns aux autres ? Que Hugo ait synthétisé toute la poésie et surtout toute la pensée du xixe  siècle, voilà
Louis Payen. — Non, certes, Victor Hugo ne fut pas « toute la poésie et toute la pensée » du xixe  siècle. Toute la p
er : quelle put être, dans le siècle dernier la plus grande source de poésie  ? Alors sérieusement, j’eus répondu : Je crois qu
sueur inutile d’un géant. Car il porte, — pas très consciemment — la poésie du xixe  siècle, comme, en nos rêves d’enfants, A
nt par réflexion que par enthousiasme. — Mais il n’est pas « toute la poésie du siècle », il s’en faut de beaucoup. — Encore m
pas dire qu’ils soient plus grands. C’est qu’ils ont éveillé dans la poésie moderne une Muse nouvelle qui dormait depuis touj
onaparte. Celui qui a dit de Victor Hugo qu’il résumait à lui seul la poésie du xixe  siècle a sans doute entendu marquer par
Berger. Léon Riotor. — Mon poète n’est peut-être pas toute la poésie et la pensée du xixe  siècle. Mais il parle à mon
elaire. André Rivoire. — Non, certes, Hugo ne fut pas toute la poésie , ni, encore bien moins, toute la pensée du xixe  
exactes. L’œuvre de Victor Hugo est un document de la pensée et de la poésie du siècle dernier, — ce n’en est ni toute la pens
oésie du siècle dernier, — ce n’en est ni toute la pensée ni toute la poésie . Ce siècle, qui assista à une si admirable montré
mmerais. Je ne prétends pas que ce nom à lui seul signifie « toute la poésie  » du siècle dernier. Aucun homme ne me semble du
le du reste avoir résumé en lui toute la pensée, tout l’art, toute la poésie d’une époque ni d’une race. Racine ne nie pas Cor
dmiration, au premier. Antoine Sabatier. — « Hugo fut toute la poésie et toute la pensée du xixe  siècle. » J’observe a
double affirmation ; et l’on ne doit pas confondre les deux termes : poésie , pensée. Le journaliste morigéné, et M. Remy de G
s d’une lyre ; mais cette lyre était la sienne. Il n’est pas toute la poésie , parce qu’il ne pouvait être toutes les lyres. Av
ute la poésie, parce qu’il ne pouvait être toutes les lyres. Avec une poésie adéquate à leur âme, d’autres merveilleux chanteu
e nous rend presque déshonnête — vis-à-vis non des poètes, mais de la poésie  — la pensée d’un choix. Il n’a jamais existé d’ar
en ont été que plus nobles et souverains. Concentrer en Hugo toute la poésie du xixe  siècle ! (je ne retiens pas « et toute l
rables, mais justement, intensément partielles dont il a surhaussé la poésie  !… Aux siècles passés, la question s’expliquait :
ue de toutes les époques et de toutes les régions ; ils sont toute la poésie du monde comme Joseph Reinach en est toute l’horr
st toute l’horreur. Émile Verhaeren. — Personne n’est toute la poésie ni toute la pensée de son siècle. Ni Dante, ni Sh
ni Rabelais, ni Goethe. Dire qu’Hugo fut toute la pensée et toute la poésie du sien n’est qu’un raccourci violent forgé par l
nnus. Jules Viguier. — Qu’on dise : « Victor Hugo est toute la poésie et tout la pensée du xixe  siècle », cela est bie
55 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »
doit-on beaucoup s’étonner que la chose du monde la plus intime, — la poésie , — ne soit pas sincère ? Doit-on s’étonner qu’à d
badauds y trouvent de l’illusion ou de la joie : mais est-ce là de la poésie vraie ? Est-ce réellement de la poésie, — de la p
la joie : mais est-ce là de la poésie vraie ? Est-ce réellement de la poésie , — de la poésie qui n’est jamais que le cri, l’in
st-ce là de la poésie vraie ? Est-ce réellement de la poésie, — de la poésie qui n’est jamais que le cri, l’inimitable cri de
itable cri de la personnalité ? Je comprends, quelle qu’elle soit, la poésie d’un homme. Je sais ce que c’est que la poésie de
uelle qu’elle soit, la poésie d’un homme. Je sais ce que c’est que la poésie de Byron ou de Crabbe, par exemple, mais je ne sa
mple, mais je ne sais pas, ou plutôt je sais trop ce que c’est que la poésie antique, — la poésie orientale, — la poésie indie
pas, ou plutôt je sais trop ce que c’est que la poésie antique, — la poésie orientale, — la poésie indienne, obtenues à l’aid
trop ce que c’est que la poésie antique, — la poésie orientale, — la poésie indienne, obtenues à l’aide du procédé moderne pa
esoin de vieillir comme Goethe pour défaillir encore plus que lui… La poésie en masque ne doit pas plus inspirer de respect qu
elles le monde entier a passé, et ils se bâtissent avec cela, qui des poésies , qui des systèmes d’histoire, en se croyant très
mythologie du Gange, sa Muse vit, une queue de vache dans la main. Sa poésie donnerait peut-être un grand plaisir à M. Burnouf
locale, si importante aux yeux des costumiers poétiques, toute cette poésie est émaillée. Ici, en effet, ce ne sont pas que f
ar l’éducation ou les circonstances, se rejettent, pour peindre, à la poésie , ils ne sont jamais… que des descriptifs ! Et c’e
ur il n’en a pas plus que de foi ! Le sentiment qui a inspiré tant de poésies à tant de poètes et qu’on retrouve à travers tout
une manie. Nous croyons qu’il ne fera jamais mieux, dans son genre de poésie plastique et d’imitation picturesque, qu’Hélios,
n péché », même celle d’imprimer chez Malassis tout un gros volume de poésies . C’est un faux Richi, un faux Brahme, à travers l
56 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »
pouvoir dire que la vie des poètes les plus éclatants n’est que leur poésie à la renverse, et qu’avec leurs ailes, — leurs ai
moment, quand je l’ai rencontré, que j’avais affaire à la plus suave poésie des temps modernes. Lord Byron, qu’on ne m’accuse
lait de tout comme il aurait chanté, et il agissait comme il parlait, poésie plus rare ! Je le trouve tout entier dans ce trai
Du reste, si nous n’avons pas de notice à la tête de ces dernières poésies d’Alfred de Vigny, nous avons un portrait qui vau
venir comme un moelleux tapis d’hermine, il avait imaginé ce genre de poésie qu’un vers de lui a si bien caractérisé ; L’enth
té ! Je dis que c’est là l’intérêt, le grand intérêt de ces dernières poésies d’Alfred de Vigny, qui tranchent si nettement et
ranchent si nettement et avec une incision si profonde sur toutes les poésies de ce temps et même sur les siennes. À une époque
es de ce temps et même sur les siennes. À une époque, en effet, où la poésie est devenue tellement extérieure que toute son âm
pant que de voir ce que jusque-là on n’avait pas vu : le Stoïcisme en poésie nous écrivant, par la main la plus douce qui ait
oiseau chanteur ! — je les retrouve à toute place dans ce recueil de poésies , et avec un accent plus mâle et plus grandiose en
le crient sur les toits — la plénitude, la fraîcheur et le rayon des poésies de sa jeunesse, mais il s’y trouve une profondeur
rci par la fierté du poète ! Franchement, dans les abaissements de la poésie contemporaine, d’inspiration semblable, je n’en c
ort : La Jeune Sauvage, La Maison du Berger, et surtout L’Esprit pur, poésie cornélienne, l’exegi monumentum du poète, dans la
scendre ; Si j’écris leur histoire, ils descendront de moi. Mais ces poésies , dont je ne puis rien citer, resserré que je suis
exister à la Gloire. Voilà pourquoi je me détourne avec regret de ces poésies qui n’ajoutent rien à ce qu’on sait du poète char
is qu’à force de se briser… Pour nous qui croyons que les plus belles poésies ne sont jamais faites pour la volupté intellectue
dit combien l’homme dans Alfred de Vigny était toujours le poète, ces poésies dernières nous font mieux comprendre cet homme qu
eux comprendre cet homme que nous avons connu. Le nombre borné de ces poésies qui résument en quelques pièces les inspirations
s mieux ainsi ce sincère glorificateur du silence, ce trappiste de la Poésie , qui s’était créé comme une solitude monastique s
57 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »
dre, un acte en vers (1865). — Odes funambulesques (Alençon, 1857). —  Poésies complètes (1857). — Le Cousin du Roi, avec Philox
9). — Florise (1870). — Idylles prussiennes (1871). — Petit Traité de poésie française (1879). — Les Princesses (1874). — Tren
890) — Petites études ; L’Âme de Paris ; Nouveaux Souvenirs (1890). —  Poésies nouvelles ; Sonnailles et clochettes (1890). — Le
n’a pas soixante pages ; c’est un recueil de douze à quinze pièces de poésie , dont la plus longue n’excède pas quatre-vingt ve
l’art… Aujourd’hui, M. de Banville, après avoir publié deux livres de poésies remarquables, et répandu dans les journaux, dans
galité, une injustice, un fatum… On peut différer de sentiment sur la poésie de M. de Banville et sur la nature de ses inspira
 1857).] Charles Baudelaire J’ai dit, je ne sais plus où : « La poésie de Banville représente les belles heures de la vi
cette admirable langue que le monde entend et ne parle pas ; et de la poésie il possède la note la plus rare, la plus ailée, l
ploie dans l’art de faire le vers. Mais j’en reviens toujours là : la poésie ne me plaît au théâtre que si elle a les qualités
é et dans ses bons jours le plus amusant des romantiques, un clown en poésie qui a eu dans sa vie plusieurs idées, dont la plu
oiles éclatants et transparents qui la colorent et l’agrandissent. Sa poésie est somptueuse et bienfaisante. Et comme le senti
eauté extérieur et le divin jeu des rimes, s’ils ne sont pas toute la poésie , en sont du moins une partie essentielle, M. de B
place que l’auteur des Cariatides et des Stalactites occupe dans la poésie française, et cette place, même ceux qui ne vibre
t cette place, même ceux qui ne vibrent pas en accord parfait avec sa poésie , ne la lui contestent pas. Quelle que soit la man
et dont on ne voit point les successeurs… Les autres ont déshonoré la Poésie dans les viletés de la politique, ou l’ont ridicu
veux particulièrement insister, ne sont pas seulement les plus belles poésies du volume, mais elles portent avec elles un carac
x Idylles prussiennes de M. Théodore de Banville. Le fait est que ces poésies d’une si mâle inspiration ont moins résonné dans
piration ont moins résonné dans les oreilles de tout le monde que les poésies de M. Déroulède, par exemple. [Les Œuvres et les
ètes vivants qui ont réalisé leur œuvre, je crois qu’il a pour âme la poésie elle-même. Par quel prodige, au milieu de ce sièc
r. Mais peu l’aiment. On l’ignore. Il est temps qu’on le comprenne. Ô poésie , ô ma mère mourante, chantait le pauvre cher maît
ant ton ombre, À la gloire, à l’amour, aux danses, aux cadences D’une poésie pure et radieuse comme toi-même. [La Vogue (juill
58 (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72
Chapitre II. La poésie de Boileau2 Un « homme d’esprit » disait de l
itre II. La poésie de Boileau2 Un « homme d’esprit » disait de la poésie de Boileau : « Il y a deux sortes de vers dans Bo
ir aucun poète en tant que poète. » Car où est le mérite de sentir la poésie de La Fontaine, ou de Chénier, ou de V. Hugo ? Il
oileau, est-ce une raison pour nier qu’il soit poète ? Où donc est la poésie de Boileau ? C’est ici qu’il faut secouer tous le
, les Embarras de Paris et le Lutrin, ou quand nous nous figurons une poésie abstraite et banale, une élégance monotone et san
e milieu du corps. Il faut prendre garde aussi de ne pas confondre la poésie avec la technique qui sert à la réaliser, avec le
is quoi de saisissant qui enlève la pensée, cette envolée qui fait la poésie . Même la fantaisie, chez Boileau, est liée insépa
Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux. Où sont l’esprit et la poésie là-dedans ? N’est-ce pas dans le contraste de l’i
s d’hymne, voilà ce qui hausse le simple sens de Despréaux jusqu’à la poésie . Le malheur, c’est que nous lisons trop Boileau d
ans l’idée abstraite de leur titre : ce n’est pas la médiocrité de la poésie que l’on conçoit, on voit le livre de rebut, sa r
physionomie familière et contemporaine. Et voilà précisément toute la poésie de  Boileau : il a vu, et il fait voir. Il n’a pa
pourquoi ils sont de grands poètes, tandis que l’on doit démontrer la poésie de Boileau. Totalement dépourvu de tendresse, inc
eintre devant un panier de cerises ou un chaudron de cuivre. Aussi la poésie de Boileau est-elle précisément dans la partie de
it au monde, par des impressions quotidiennes. Et tout cela, c’est sa poésie . Ne comparez pas son Repas ridicule à celui de Ré
On n’accusera pas Boileau d’affadir la nature. Ce prétendu père de la poésie noble ne cherche pas les périphrases ni les mots
s il le faut, tant on méconnaît à l’ordinaire le vrai caractère de la poésie de Boileau. Il n’y a là-dedans ni sentiment, ni p
fantaisie truculente : nul élément subjectif ne s’insinue dans cette poésie . Et c’est précisément ce qui nous empêche de rend
che de rendre justice à Boileau. Habitués que nous sommes à mettre la poésie dans la passion et l’enthousiasme, nous avons pei
en a reçue. Mais, si l’on refuse à Boileau le nom de poète, c’est la poésie réaliste elle-même qu’il faut nier. Il se peut qu
de peine, et qu’il les estimât « le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie  ». Les transitions n’ont jamais tourmenté un orat
à Boileau de faire autrement en son temps : on n’eût pas accepté une poésie toute composée d’impressions, sans suite, sans li
e tournât vers une partie plutôt qu’une autre de l’éloquence et de la poésie , il se fit satirique, sans indignation et sans ma
ssantes diatribes contre le faux honneur et l’équivoque, soient de la poésie . Nous le dirions encore moins de l’Épître IV, ce
phique et de théologie parfois éloquente, où il n’y a pas un grain de poésie religieuse. Mais quand Boileau touche à la satire
e concevoir d’émotion, se ramasse et se dépense sur ces sujets. Si la poésie vient du cœur, comment ne serait-il pas poète en
enti. Et nous sommes ramenés toujours au même point : ce qu’il y a de poésie dans sa critique a la même origine que le réalism
a de poésie dans sa critique a la même origine que le réalisme de sa poésie descriptive. Il n’a de passion sincère que pour l
ant l’a logé. Voici donc, à peu près, comment il faut conclure sur la poésie de Boileau. Cette poésie, pour ainsi dire, n’est
à peu près, comment il faut conclure sur la poésie de Boileau. Cette poésie , pour ainsi dire, n’est pas sortie : elle est, da
uin 1889 (article destiné à servir de préface à l’édition de luxe des Poésies de Boileau publiée par la librairie Hachette) ; H
59 (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Éphémérides poétiques, 1870-1890 » pp. 181-188
e : Les Chants du soldat. François Coppée : Les Humbles. Léon Dierx : Poésies complètes. Albert Glatigny : Gilles et Pasquins.
: Œuvres d’Horace. V. de Laprade : Poèmes civiques. Achille Millien : Poésies . André Lemoyne : Poésies. Gustave Rivet : Les Voi
Laprade : Poèmes civiques. Achille Millien : Poésies. André Lemoyne : Poésies . Gustave Rivet : Les Voix perdues. Arthur Rimbaud
velles élévations. Jean Lahor : L’Illusion. Mme Ackermann : Premières poésies . Maurice Bouchor : Les Chansons joyeuses. Albert
À mi-côte. Paul Verlaine : Romances sans paroles. Armand Silvestre : Poésies . Émile Deschamps : Œuvres complètes. REVUES. — Re
ctateur (Villiers de l’Isle-Adam). 1876 — Théophile Gautier : Poésies complètes. Auguste Barbier : La Chanson du vieux
eridge. Stéphane Mallarmé : L’Après-midi d’un Faune. Catulle Mendès : Poésies . Jean Richepin : La Chanson des Gueux. 1877
denbach : Le Foyer et les Champs. Robert de la Villehervé : Premières poésies . 1878 — Victor Hugo : Le Pape. Sully Prud
1880 — Victor Hugo : L’Âne. — Les Religions. Henri de Bornier : Poésies complètes. Albert Mérat : Poèmes de Paris. Jules
: Poésies complètes. Albert Mérat : Poèmes de Paris. Jules Cougnard : Poésies . Laurent Tailhade : Le Jardin des Rêves. Guy de M
Verlaine : Jadis et Naguère. Ernest Dupuy : Les Parques. A. Barbier : Poésies posthumes. Jean Richepin : Les Blasphèmes. Henri
Les Moines. Léon Durocher : Clairons et Binious. François Fabié : La Poésie des Bêtes. René Ghil : Traité du verbe. Jules La
A. Mockel). Le Décadent (A. Baju.) 1887 — Stéphane Mallarmé : Poésies . Raoul Gineste : Le Rameau d’or. René Ghil : Le G
60 (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88
Deuxième discours. Aux Artistes. De la poésie de notre époque. Nous donnons ce Discours tel
dans ce Discours, de tous les beaux-arts, et non pas seulement de la poésie proprement dite. I. Nous terminions notre pr
Nous terminions notre précédent Discours en remarquant que toute la poésie de l’époque est empreinte de ce caractère de prof
ir. Nous tenons à démontrer que tel est, en effet, le caractère de la poésie de notre temps. Voulez-vous connaître, d’une époq
ix-Huitième Siècle est, bien plus qu’on ne le croit, en germe dans la poésie du Dix-Septième. Toutes les attaques des philosop
ées par les attaques aussi vives de Boileau et de Molière. Si donc la poésie ne faisait pas entendre aujourd’hui ce concert de
’éloquence, ni même le sublime. Le second mode d’expression, c’est la poésie . La poésie est cette aile mystérieuse qui plane à
ni même le sublime. Le second mode d’expression, c’est la poésie. La poésie est cette aile mystérieuse qui plane à volonté da
ssion de la vie, le retentissement de la vie, et la vie elle-même. La poésie , qui prend pour instrument la parole, et qui rend
st le même, et que tous les arts se confondent dans l’art, toutes les poésies dans la poésie1. L’art n’est donc ni la reproduc
nt vrais, les objections contre le caractère que nous attribuons à la poésie de notre temps seront facilement dissipées. Coope
t et de Cooper pour nier le caractère général que nous assignons à la poésie de ce temps. Ces deux écrivains ne sont pas placé
et aristocrate quand on regarde sa civilisation exotique, produise la poésie de son ciel et de ses forêts, en contraste avec l
a question que nous traitons, presque dans le même cas que toutes ces poésies primitives qui ont tant de vogue aujourd’hui. Ils
ion, de la morale et de la politique, et a ainsi donné naissance à la poésie mélancolique de notre siècle, deux ou trois génie
asme et de spleen, d’espoir sans borne et de désolation, réservé à la poésie de notre époque, méritera peut-être de la postéri
x que lui reproduire, avec une parfaite originalité, l’effet de cette poésie Shakespearienne dont l’Allemagne et la France son
a vie intime répond à ses ouvrages ; ce qui fait de lui le type de la poésie de notre âge. IV. Lamartine et Victor Hugo.
et c’est alors, c’est dans la solitude, au sein de la nature, que la poésie a pris ces grands écrivains et les a emportés sur
au Christianisme, quand il vivait, que les muses et les nymphes de la poésie mythologique de Boileau et de Voltaire ne ressemb
qui cherche confort, et qui trouve cet aliment. Qu’on voie dans cette poésie chrétienne le bruit qui accompagne la chute de to
ait pour dorer ce reflet, ces derniers rayons presque éteints, que sa poésie essayait de rallumer le soleil du Moyen-Âge. À la
tateurs se lancèrent dans la voie qu’ils ouvraient. De là toute cette poésie de la Restauration, dont le caractère général est
exprès pour elle, les poètes semblèrent pendant longtemps faire de la poésie , non pour le Peuple, non pour l’Humanité, mais po
e, eux, qui ont voulu vivre de cette pensée et en faire l’âme de leur poésie , n’ont pu y réussir, malgré l’illusion de la Rest
u temps et de l’espace emporte. Voilà les deux seuls mouvements de sa poésie  : semblable à la mer qui monte et redescend, qui
it tous les rapports, toutes les harmonies et tous les contrastes. Sa poésie est comme l’univers, dont Pascal a dit : Centre p
t à la fois lyrique et dramatique. Par une conséquence nécessaire, la poésie de l’un se rapproche plus de la musique ; celle d
superficielle a faite quelquefois entre eux, n’a aucun fondement. La poésie de Victor Hugo n’est pas plus matérialiste ou mat
eur œuvre ; voilà ce qu’on découvre toujours sous l’enveloppe de leur poésie  ; voilà le fond de leur âme sous toutes les forme
écho vaporeux du cloître, quand le cloître même n’existe plus ?  » Ta poésie , en s’élevant de plus en plus à la contemplation
nd tu laisses les superstitions du passé, quand tu ne fais plus de la poésie sur l’histoire, quand tu parles en ton nom, tu es
lusion que le sommeil prête à nos rêves !  » Voilà ce qui fait que ta poésie , quand on s’en approche intimement et qu’on la re
cœur est le doute et la tristesse. Ce qu’il y a de réel pour moi, la poésie de Byron, poésie ironique et désolante, qui soulè
e et la tristesse. Ce qu’il y a de réel pour moi, la poésie de Byron, poésie ironique et désolante, qui soulève des abîmes où
rsans, ou des châteaux du Moyen-Âge, ou des cathédrales gothiques. La poésie que je sens encore dans sa réalité, c’est la poés
les gothiques. La poésie que je sens encore dans sa réalité, c’est la poésie intime, la grande élégie de Joseph Delorme : un e
l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la ré
convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par o
on, tantôt Chrétiens résignés comme l’auteur de l’Imitation. Ces deux poésies , qui se sont montrées simultanément en France, en
actuelle, par la nature du temps où nous vivons. Seulement l’une, la poésie que nous appelons Byronienne, sort des entrailles
èrent un jour à adorer les dieux d’Égypte. La distinction de ces deux poésies est aussi importante que facile à faire ; et avec
avec le scintillement des étoiles et le chant du rossignol, voilà la poésie . Voltaire n’est pas poète quand, pour peindre l’a
lancs qui sortent en rang du lavoir. On s’étonne de retrouver tant de poésies primitives ; voilà un demi-siècle qu’on en déterr
scours, auraient besoin d’être développées plus largement. Quant à la poésie du style, en particulier, nous l’avons déjà fait
l’ancien Globe. — Voy. l’Appendice a la suite de ces Discours [De la poésie de style]. 2. There is a very life in our des
61 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »
Paris qui publie spécialement des poètes. Il n’a point horreur de la poésie , ce Normand ! Tous les autres éditeurs de Paris s
génie arraché brutalement à son œuvre par une mort sanglante. Il a la poésie de cette mort par-dessus la poésie de sa poésie.
re par une mort sanglante. Il a la poésie de cette mort par-dessus la poésie de sa poésie. À ce qu’il me semble, cela suffisai
rt sanglante. Il a la poésie de cette mort par-dessus la poésie de sa poésie . À ce qu’il me semble, cela suffisait bien ! Mais
gments de ses vers, — d’autant plus précieux pour les connaisseurs en poésie qu’ils sont des fragments comme les mains, les ge
iel de Chénier la question de la notice est bien moins une affaire de poésie et de littérature qu’une affaire de haute moralit
pour moi de ne pas risquer mon opinion. C’est le caractère grec de la poésie d’André Chénier qui a fait tout de suite sa gloir
de dire tardivement et hardiment comme je le dis : le meilleur de la poésie d’André Chénier n’est pas là ! Et cependant, pour
n en équation avec sa foudroyante énergie ! C’est là le sublime de la poésie lyrique. Or, la poésie lyrique est, dans la hiéra
oudroyante énergie ! C’est là le sublime de la poésie lyrique. Or, la poésie lyrique est, dans la hiérarchie poétique, la prem
e lyrique est, dans la hiérarchie poétique, la première de toutes les poésies . Elle l’emporte de toute sa hauteur et de toute s
, les mollesses et les grâces naïves, mélancoliques ou riantes, de la poésie élégiaque et de la poésie bucolique. André Chénie
ces naïves, mélancoliques ou riantes, de la poésie élégiaque et de la poésie bucolique. André Chénier, qui chercha si longtemp
! André Chénier, d’organisation inconsciente, était plus fait pour la poésie lyrique que pour toute autre poésie, et quand il
nsciente, était plus fait pour la poésie lyrique que pour toute autre poésie , et quand il en eut conscience, il était trop tar
st l’aîné et César sortira. » Des deux lions qui avaient rugi la même poésie , André Chénier était l’aîné, et c’était Barbier q
berceau, étouffé des serpents, et André Chénier, dès le berceau de sa poésie lyrique, en a étouffé… Supposez que cette tête rê
s vers vengeurs, avalanche, la littérature n’aurait peut-être pas, en poésie , d’œuvre plus belle ! Seulement, et je parle à ce
quelque degré, si l’œuvre avait été plus belle, le poète, privé de la poésie de sa mort sanglante, aurait assurément été moins
62 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »
Hugo, ce ballon qui chante les ballons, a, dans une de ses dernières poésies , appelée, je crois, l’Aérostat, exprimé l’idée qu
utres poètes contemporains ont parfois agacé et fait lever dans leurs poésies cette bête monstrueuse de la déification de l’hom
re toute dans leur manière de les exprimer… Sans doute, l’idéal de la poésie la plus puissante serait la réunion de la vérité
blime ; mais, en réalité, le plus souvent, elles se dédoublent, et la poésie a la vie assez dure, cette immortelle ! pour ne p
ez dure, cette immortelle ! pour ne pas mourir de ce dédoublement. La Poésie , pour qui veut bien y réfléchir, n’est, en somme,
son de ses croyances et de la fausseté des systèmes dont il a fait sa poésie . Le panthéiste qui a osé écrire de lui-même ; Et
à son début, qui lave les sottises de son esprit dans l’émotion de sa poésie , ce jouvenceau de vingt-trois ans qui s’en vient
pas ! Elle le laissera vivre, cet agneau… Mais, dans l’intérêt de sa poésie future, elle lui signalera les défauts de sa poés
s l’intérêt de sa poésie future, elle lui signalera les défauts de sa poésie actuelle, qui sont grands, — aussi grands que ses
es qualités — et c’est leur gloire — ne sont pas du tout celles de la poésie de ce temps dévasté de poésie. Elles n’ont rien d
oire — ne sont pas du tout celles de la poésie de ce temps dévasté de poésie . Elles n’ont rien de cette chose sans entrailles
se produire parmi nous depuis la mort du grand et idéal Lamartine. De poésie forte et dans un autre accent, nous n’avons vu su
de virilité… Gustave Rousselot vient après madame Ackermann. Après la poésie désespérée de madame Ackermann, cette Niobé sans
unesse. Elle lui apprend qu’elle n’y est pas. Elle lui apprend que la poésie se fait avec de la douleur comme la vie, et que l
parler comme lui, ajoutât son insolence à tout ; et voilà comme, à la poésie même, il l’a ajoutée ! Voici comme ce marmot-Tita
ffet, et de sa seule autorité privée, Gustave Rousselot affranchit la poésie française de ses règles séculaires, dans l’intérê
eil, dans la misérable conception de sa poétique, qu’insolent pour la poésie elle-même. Il ne faut pas mépriser son gagne pain
pour la poésie elle-même. Il ne faut pas mépriser son gagne pain. La poésie est son gagne-pain de renommée. Il l’abaisse jusq
63 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »
[Bibliographie] Élégies et romances (1818-1819). — Élégies et poésies nouvelles (1825). — Poésies inédites (1829). — Al
ies et romances (1818-1819). — Élégies et poésies nouvelles (1825). —  Poésies inédites (1829). — Album du jeune âge (1829). — L
’Inondation de Lyon (1840). — Contes en vers pour les enfants (1840). Poésies , précédées d’une préface de Sainte-Beuve (1842).
d’une préface de Sainte-Beuve (1842). — Bouquets et prières (1843). —  Poésies inédites, réédition (1860). — Les Poésies de l’en
uquets et prières (1843). — Poésies inédites, réédition (1860). — Les Poésies de l’enfance, réédition (1881). — Œuvres choisies
ans leurs vers de Dieu, de Jésus-Christ et des anges, mais à titre de poésie , sans conséquence mauvaise ni bonne ; et cela mêm
, sans conséquence mauvaise ni bonne ; et cela même était triste. Les poésies de Mme Desbordes-Valmore sont remplies de ces gra
59.] Charles Baudelaire Je rêve à ce que me faisait éprouver la poésie de Madame Valmore quand je la parcourus avec ces
ez les hommes nerveux, à la fois si ardents et si clairvoyants. Cette poésie m’apparaît comme un jardin : mais ce n’est pas la
ore de Banville Ne me demandez pas comment, née à une époque où la poésie s’était faite romance et chantait les hussards vê
ns (1866).] Victor Hugo … Vous êtes la femme même, vous êtes la poésie même. — Vous êtes un talent charmant, le talent d
s où son expansif et doux génie se donnait carrière. [Commentaire aux poésies de Marceline Desbordes-Valmore, édition Lemerre (
respect, comme la source cachée d’où coula un flot abondant et pur de poésie … Faible, elle obsédait les puissants pour leur ar
64 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »
s du peuple (1866). — Antoniella (1867). — Mémoires inédits (1870). —  Poésies inédites (1873). — Correspondance, publiée par Ma
IONS. Victor Hugo Voici donc enfin des poèmes d’un poète, des poésies qui sont de la poésie ! Je lus en entier ce livre
Voici donc enfin des poèmes d’un poète, des poésies qui sont de la poésie  ! Je lus en entier ce livre singulier ; je le rel
sante volupté sous les dogmes de la morale universelle. Sa plus haute poésie traduit toujours le plus familier christianisme e
pugnent. Le poète des Méditations a en horreur tout ce qui n’est pas poésie éthérée, regard noyé dans l’azur, ravissement dan
d’être médiocres, et qui sont les dernières fleurs dont se parent les poésies mourantes ; il restera le souvenir de grandes fac
oque, eut la lumière d’une apparition. C’était le ciel rouvert sur la poésie , la flamme rallumée sur les autels de l’Amour ; l
une profonde rénovation. Le mouvement de la strophe était dans cette poésie le mouvement même de l’âme. Il semblait que l’art
la nature même créant par sa créature. La beauté musicale propre à la poésie de Lamartine, et qui la rend d’abord reconnaissab
ulgaires de la vie, il est au-dessous du commun. C’est une détestable poésie , inane, sans souffle intérieur ; ces phrases-là n
ionomie distincte à côté du maître. Il est remarquable que les seules poésies de quelque durée où l’on puisse reconnaître son i
de quelque durée où l’on puisse reconnaître son influence soient des poésies écrites par des femmes. Les femmes aiment la spir
ons d’un caractère exceptionnel, leur cœur étant très accessible à la poésie des sentiments communs ; par là et par d’autres t
qu’on nomme la politique. Doué de tous les dons souverains, — beauté, poésie , éloquence, courage, sens profond de l’avenir, et
d’une beauté poétique absolument étrangère à tout ce qui n’est pas la poésie . Il y a du peintre dans Victor Hugo, il y a de l’
nul, assurément, n’a été plus poète, si, dans la mesure on ce mot de poésie exprime ce qu’il y a de pins élevé dans l’idéal d
on être, comme un grand fleuve coule scion sa pente. [Évolution de la poésie lyrique (1894).] Gustave Larroumet À cette
e, et ces titres sont immortels, comme l’âme et ses besoins, comme la poésie , comme les sentiments qui en sont la source const
élan doux et magnifique qui est le rythme naturel du lyrisme dans la poésie et dans l’art. [Lamartine, poète lyrique (1898).]
semble devoir s’éterniser pour l’avenir : Lamartine est l’orgue de la poésie du siècle. [L’Élite (1899).] Hugues Rebell
’indifférence qu’il croit devoir faire, par bon ton, à l’égard de ses poésies , il est certain que la Chute d’un Ange est l’œuvr
65 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »
cher Edgar Poe, avait déjà éparpillé, çà et là, quelques-unes de ses poésies . On sait l’impression qu’elles produisirent alors
ne justice, on n’a rien vu de plus tragique que la tristesse de cette poésie coupable, qui porte le faix de ses vices sur son
II Après avoir dit cela, ce n’est pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. S
st pas nous qui affirmerons que la poésie des Fleurs du mal est de la poésie personnelle. Sans doute, étant ce que nous sommes
réoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de Baudelaire est moins l’épanchement d’un sentim
du mal, mais encore sur la notion qu’il s’est faite de l’Art et de la Poésie  ; car Baudelaire est un artiste de volonté, de ré
and de pastilles turc dans son Divan, et nous donna aussi un livre de poésie , — plus dramatique que lyrique aussi et qui est p
tout grand poète s’est demandé, en Baudelaire, ce que deviendrait la poésie en passant par une tête organisée, par exemple, c
e qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies , imparfaites par là au point de vue absolu de leu
s traits grimés ; mais il arrive que tout à coup, au bas d’une de ses poésies le plus amèrement calmes ou le plus cruellement s
ents d’enfançon, en comparaison de ces réalités effrayantes et de ces poésies nettement articulées où l’érudition du mal en tou
tout est perdu, et même l’honneur, à la première rime faible, dans la poésie la plus élancée et la plus vigoureuse. C’est un d
pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme : et vous avez la poésie de Baudelaire, cette poésie sinistre et violente,
rent du cœur de l’homme : et vous avez la poésie de Baudelaire, cette poésie sinistre et violente, déchirante et meurtrière, d
ou dans Don Juan aux Enfers, — un groupe de marbre blanc et noir, une poésie de pierre (di sasso) comme le Commandeur, — Baude
surtout purifiée ; si, à quelques autres, comme La Charogne, la seule poésie spiritualiste du recueil, dans laquelle le poète
ns une appréciation supérieure : pour trouver quelque parenté à cette poésie implacable, à ce vers brutal, condensé et sonore,
de la sécurité dans toutes les douleurs de la vie. Le caractère de la poésie des Fleurs du mal, à l’exception de quelques rare
racontant ! IV Nous ne pouvons ni ne voulons rien citer de ces poésies , et voici pourquoi : une pièce citée n’aurait que
individuelle, et, il ne faut pas s’y méprendre ! dans le livre chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fort
n recueil sans d’autre raison que de les réunir. Elles sont moins des poésies qu’une œuvre poétique de la plus forte unité. Au
quelque chose de pathétique et de salutaire ?… Quand un homme et une poésie en sont descendus jusque-là, — quand ils ont déva
urable malheur qui est au fond de toutes les voluptés de l’existence, poésie et homme ne peuvent plus que remonter. Charles Ba
es Fleurs du mal dont le vrai nom aurait dû être Les Fleurs maudites, poésies cruelles, envenimées, d’une volupté sinistre, qui
fut poète dans le temps en Angleterre, et qui n’avait pas assez de sa poésie , sans doute, pour s’enivrer et se sentir vivre. T
en dit. Je crois bien, pour mon compte, qu’il a fait de ce poète une poésie , une Fleur du mal nouvelle, dont il nous étale le
66 (1904) Essai sur le symbolisme pp. -
njures. Je sais trop, pour qu’on soit obligé de me le rappeler, qu’en poésie les individualités seules existent et, qu’à tant
afin de mettre à nu le cerveau contemporain et le nœud vital de notre poésie française si tendrement aimée. Donc, je dogmatise
ux besoins contemporains. Ses intentions étaient pures. Il déclare la poésie par ses figures audacieuses et ses vers contraire
de vérité. Dans ses Entretiens sur le Fils naturel (1757) et dans sa Poésie dramatique (1758), il critique le théâtre de Raci
m du réel ils s’emporteront. « Parnassiens, se sont-ils écriés, votre poésie descriptive et froidement travaillée ne caresse q
tre se relie aux choses. Ainsi, qu’on le veuille ou non, un vers, la poésie adaptation de nous au réel, suppose toute une mét
éplaise aux poètes comme aux philosophes, une étroite parenté unit la poésie à la métaphysique ; elles existent sœurs éclatant
d totale, apercevrait l’unité fondamentale de la philosophie et de la poésie . D’une part, la métaphysique va au-delà du vrai j
entiment de l’être et de l’action17 ». D’autre part, si je déclare la poésie sœur de la métaphysique, c’est que je n’entends p
are la poésie sœur de la métaphysique, c’est que je n’entends pas par poésie tout ce qu’on est convenu d’appeler des vers. Dan
es d’amateurs aux titres alléchants, combien méritent qu’on les nomme poésies  ! C’est déjà quelque chose, c’est beaucoup, lorsq
e rythme était la ligne de démarcation qui différencie la prose de la poésie , un art poétique ou une géométrie en vers deviend
poésie, un art poétique ou une géométrie en vers deviendraient de la poésie parce que rythmés. M’est avis qu’il faut laisser,
y dans la Défense et Illustration de la langue françoise « toutes ces poésies et aultres telles épiceries aux jeux floraux de T
eries aux jeux floraux de Toulouse et au puy de Rouen ». La fin de la poésie vraie, de la poésie pure 18 consiste à créer non
ux de Toulouse et au puy de Rouen ». La fin de la poésie vraie, de la poésie pure 18 consiste à créer non du joli mais du beau
l bien tourné peut sembler très drôle, il n’est au grand jamais de la poésie . L’écharpe ondoyante du vers ne doit servir qu’à
ervir qu’à « vêtir de grandes pensées et de grands sentiments ». « La poésie disait Hello, domine le temps et l’espace, elle n
ne abstraction. Il est plus facile de comprendre le sens exact du mot poésie que de l’exprimer. Je m’entends, et j’espère qu’o
oir, savoir exprimer cette intuition constitue le poète, et j’appelle poésie l’extériorisation d’une conscience spontanée, le
direct d’une âme au contact des êtres. Qu’est-ce à dire, sinon que la poésie est mieux qu’un amusement, un rêve grave, une par
, un rêve grave, une parole profonde, — car pas de profondeur, pas de poésie , — un chant intense, la réfraction de l’univers à
o intelligent, synthétique des bruits enchevêtrés de la nature. Cette poésie , la vraie, la pure, dont pas n’est besoin de donn
Comédie, dans Shakespeare, dans Wordsworth, dans Victor Hugo, — cette poésie possède le droit de s’asseoir aux côtés de la mét
uestion qui définit admirablement l’objet de la métaphysique et de la poésie  : « comment l’univers est-il senti, pensé, voulu
ux que d’autres, qui sont plus amplement significatives. La meilleure poésie , — je dis la meilleure en soi, — sera donc celle
le plus d’intensité de vie, qui dans un vers contiendra le monde, une poésie où le moi résumera l’humanité totale. II Il
mbolistes aient échoué. Leur dessein subsiste d’avoir voulu créer une poésie amplement représentative du réel conçu comme une
orer la forme du vers romantique, de perfectionner l’instrument de la poésie , que de lui faire rendre de nouveaux sons23, ses
r aux parnassiens et de les accuser d’avoir hâté la décrépitude de la poésie au lieu d’apporter des remèdes régénérateurs. On
’en tient à la lettre, à une version humaine à une Belle infidèle. La poésie est « une langue bien faite ». Sollicité par ce q
de toute expression, traduction ou représentation symbolique31 », la poésie symboliste est cela même. Le poète actuel, avec t
d’expression capable de dépasser l’apparence tangible des choses, une poésie qui, comme la musique, fût apte à révocation plut
preuve de ce que je viens d’alléguer et envisager les tendances de la poésie contemporaine en fonction de la notion de vie. Un
que chacun porte en soi45, — ils se sont efforcés de nous donner une poésie pleine, une poésie pure, une poésie complète sur
n soi45, — ils se sont efforcés de nous donner une poésie pleine, une poésie pure, une poésie complète sur le modèle de Pindar
sont efforcés de nous donner une poésie pleine, une poésie pure, une poésie complète sur le modèle de Pindare et des tragique
oésie complète sur le modèle de Pindare et des tragiques grecs46, une poésie noble, « haute comme un ciboire47 », une poésie d
ragiques grecs46, une poésie noble, « haute comme un ciboire47 », une poésie d’idées où s’atteste le souci contemporain d’appr
e M. Brunetière, le symbolisme est la réintégration de l’idée dans la poésie , car pas de pensée pas de symbolisme. L’éminent c
explosible ne détermine aucun commencement d’explosion56. » Mais une poésie considérée dans son ensemble, en tant qu’elle con
nuité ; d’un sens à an autre, discontinuité. Comme la philosophie, la poésie , plaisir désintéressé, s’essaye à rétablir entre
images banales, de pulvériser le plâtre des métaphores creuses, et sa poésie se dresse devant nous comme le plus noble effort
mouvement, un vers libéré des entraves conventionnelles qui figent la poésie dans des attitudes pétrifiées, pouvait seul perme
oliste peut résumer son dogme esthétique et la liturgie vivante de sa poésie intuitive : la sincérité. *** À présent que j’ai
lacé en tête de ce livre, c’est moins pour servir de commentaire à ma poésie , que pour me consoler de ce que je n’ai pu réalis
l’Aveugle, Hippolyte, de me rapprocher de ce genre que j’appelais la poésie pure ; inutile d’ajouter que je n’y suis point pa
prends telle que M. Brunetière l’a formulée dans son Évolution de la poésie lyrique (t. II, p. 124 note). Taine en effet, a m
e et la musique sont plus dégagées de la nature que la peinture et la poésie . Mais qu’est-ce à dire, sinon : 1º Qu’on ne parvi
duites par l’art dans toutes les branches de l’art plastique et de la poésie , n’est nullement exclue par le précepte d’observe
st une impossibilité radicale qui tient à la raison d’être même de la poésie . » Shelley pensait de même et dans sa Défense de
même de la poésie. » Shelley pensait de même et dans sa Défense de la poésie définit le poème : « l’image même de la vie, expr
de philosophie religieuse, p. 7. 17. Fouillée. La métaphysique et la poésie de l’idéal. Revue des Deux-Mondes, 1er mars 1888.
à Hegel, en passant par Malebranche et par Spinoza. » Évolution de la poésie lyrique, t. II, p. 278 et 279. 20. Voir Fouillée
dans l’exposé d’une théorie métaphysique sur l’idée symbolique et la Poésie contemporaine. Ces Prolégomènes résument tout un
sse s’introduire dans notre relative expérience. » 34. Beaunier. La Poésie nouvelle, p. 20. 35. Bergson. Essai sur les donn
le visage de son manteau. » Rois III, chap. XIX, II-13. 39. « Notre poésie est un symbole, et c’est ce que doit être toute v
« Notre poésie est un symbole, et c’est ce que doit être toute vraie poésie , car la parole de Dieu, lorsqu’elle se transforme
harmonie savante et la fluidité réponde à l’idée qu’ils se font de la poésie même. » Brunetière. Revue des Deux-Mondes, 1er av
67 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »
bourgeois 1. Comment la réalité et la nature s’introduisent dans la poésie lyrique. La poésie bourgeoise ; mélange d’élément
ent la réalité et la nature s’introduisent dans la poésie lyrique. La poésie bourgeoise ; mélange d’éléments, du lyrisme et de
ise ; mélange d’éléments, du lyrisme et de la satire. Naissance de la poésie personnelle. — 2. Rutebeuf : son caractère, son i
Originalité pittoresque ; vigueur oratoire ; sentiments lyriques. La poésie courtoise fut pour nos trouvères un utile exercic
ne intuition îles réalités. Aussi, pendant la plus grande vogue de la poésie courtoise, voit-on se maintenir ou apparaître des
en recevoir82. C’était le goût des nobles qui maintenait surtout à la poésie lyrique son caractère d’irréalité convenue. La cl
sous le nom de puis, en Picardie, Normandie, Flandre, des concours de poésie par lesquels l’art provençal du xiiie  siècle se
s, et à l’aide de leurs procédés de facture, on vit se développer une poésie plus matérielle, qui donnait satisfaction à l’esp
s auteurs et du public. A vrai dire, il n’est pas sûr que ce soit une poésie lyrique : elle se mêle de toutes sortes d’élément
tte pièce et d’autres de même ordre, on pourrait désigner toute cette poésie d’origine bourgeoise sous un nom qui, en la disti
poésie d’origine bourgeoise sous un nom qui, en la distinguant de la poésie lyrique, marquerait bien le rapport qui les unit
bien le rapport qui les unit l’une à l’autre : on pourrait l’appeler poésie personnelle. Car ce sont leurs sentiments, leurs
es esprits et des intérêts, étaient éminemment propres à susciter une poésie sinon très haute, du moins très vivante : le poèt
développement des serinons qu’il a entendu prêcher : il en étoffe sa poésie . C’est un ouvrier avisé, qui sait son métier, et
volontiers les octosyllabes continus rimant par paires. Il prend à la poésie savante quelques-uns de ses jeux de rimes : mais
e saurait manquer d’admirer l’ampleur, le mouvement, la vigueur de sa poésie . Qu’on prenne sa complainte du comte de Nevers, o
, c’est le ton d’un orateur, et le plus incontestable mérite de cette poésie est l’éloquence. Sainte Église se plaint, et ce
stesses de sa misérable existence lui ont fait rencontrer parfois une poésie intime, attendrie et souriante à la fois, dont la
68 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »
e 1831. Les Feuilles d’automne, in Œuvres complètes de Victor Hugo. Poésie , tome II, Paris, Imprimerie nationale, Librairie
entête, que l’art se reste fidèle à lui-même, tenax propositi. Car la poésie ne s’adresse pas seulement au sujet de telle mona
i aimeront, qui se réjouiront, qui souffriront. C’est à eux que va la poésie . Les révolutions, ces glorieux changements d’âge
les élaborent en commun, pour que le lever de cette sereine étoile de poésie fasse tourner les yeux à la foule ? — Ceci n’est
la fait ? D’ailleurs, parce que le vent, comme on dit, n’est pas à la poésie , ce n’est pas un motif pour que la poésie ne pren
omme on dit, n’est pas à la poésie, ce n’est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son vol. Tout au contraire des vais
e des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent. Or la poésie tient de l’oiseau. Musa ales, dit un ancien. Et c
plus forte, risquée au milieu des orages politiques. Quand on sent la poésie d’une certaine façon, on l’aime mieux habitant la
e vient de dire pour expliquer l’opportunité d’un volume de véritable poésie qui apparaîtrait dans un moment où il y a tant de
talité de l’art au milieu d’une révolution, le poëte qui fait acte de poésie entre deux émeutes, est un grand homme, un génie,
lles mortes, comme toutes feuilles d’automne. Ce n’est point-là de la poésie de tumulte et de bruit ; ce sont des vers sereins
dans les Feuilles d’Automne. Non. Il n’y a point ici place pour cette poésie qu’on appelle politique et qu’il voudrait qu’on a
’on appelle politique et qu’il voudrait qu’on appelât historique. Ces poésies véhémentes et passionnées auraient troublé le cal
et l’unité de ce volume. Elles font d’ailleurs partie d’un recueil de poésie politique, que l’auteur tient en réserve. Il atte
69 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »
e ce poète de la bonhomie — car tel est le caractère distinctif de la poésie de Hebel et son originalité supérieure — nourrit
ait déjà mal quand on nous dit que quelqu’un a cherché à traduire ces poésies en haut allemand ; car il y a pour nous comme une
à l’Écosse, a suffisamment répondu. Tous ceux qui aiment et lisent la poésie en Europe, lisent et sentent Burns et trouvent de
et trouvent des saveurs singulièrement toniques dans le houblon de sa poésie . Ils goûteront aussi au houblon de Hebel, qui est
livre de Burns, tant il est complet et tant il est exquis ! Quand les poésies de Hebel parurent, Goethe et Jean-Paul, qui tenai
ue fleur, devient pour lui une créature vivante. À travers toutes ces poésies on est saisi par cette belle appropriation dont i
chant — nous dit-il plus loin, avec ce sentiment de poète qui sent la poésie dans les autres, — rayonne de l’âme de Hebel, pur
perpétuelle, disait de cette voix glacée qui impose : « L’auteur des poésies allemaniques est en train de se conquérir une pla
u’ordinairement nous tenons pour inanimés. Par là il s’approche de la poésie descriptive, tout en plaçant néanmoins, avec d’he
juste, la traduction qui a été faite par M. Maximilien Buchon de ces poésies de Hebel, qui répugnent même à passer dans le hau
uchon, et puisque selon nous il n’y a pas plus moyen de transfuser la poésie dans une langue étrangère que le sang d’un être v
rtistes profonds, les vrais connaisseurs, qui savent reconstituer une poésie avec les mots qui l’ont exprimée, comme on imagin
ltat de cette méthode est que rien ne se tient plus debout dans cette poésie fracturée, où de temps en temps, pourtant, passen
charmantes et des vers étonnants de sentiment et de coloris ! 11. Poésies complètes, traduites par M. Maximilien Buchon [14
70 (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »
ètes mystiques et subtils : les Lyonnais. — 1. Ronsard et la Pléiade. Poésie aristocratique, érudite, grave, laborieuse. La Dé
t est plus exquis que large : il est loin de remplir notre idée de la poésie . Il ne remplissait pas même celle des hommes de s
devint la Pléiade : champions d’abord, astres ensuite de la nouvelle poésie française. Avec Ronsard, Baïf et Du Bellay, Belle
t, c’est la toute populaire facilité, le terre-à-terre familier de la poésie frivole qu’elle poursuit. Elle méprise ces poètes
ème littérature classique. Elle apporte une haute et fière idée de la poésie , qu’elle tire de la domesticité des grands, qu’el
ds, qu’elle interdit à la servilité intéressée des beaux esprits : la poésie devient une religion ; le poète, un prêtre. On co
traces des anciens et des Italiens, la Pléiade a jeté brusquement la poésie hors des voies anciennes et populaires ; avec un
ard, ce qui lui a survécu pour être la substance et la forme de notre poésie moderne. 2. Les genres et les vers. Du Bell
être, ne sont pas poètes », et il n’admettait à l’œuvre divine de la poésie que les hommes « sacrés dès leur naissance et déd
ont voici la substance. « Laisse, dit Du Bellay, toutes ces vieilles poésies françoises aux Jeux Floraux de Toulouse et au puy
cette curieuse prière qu’il adresse à son lecteur de ne point lire sa poésie « à la façon d’une missive ou de quelques lettres
sard en fait de rythme, et le grand service rendu par la Pléiade à la poésie  : sous l’influence de l’hexamètre latin, l’alexan
place, qui est la première : ce n’est pas tant le vers noble de notre poésie , que le vers ample ; et c’est par là qu’il vaut.
contre lui-même. Il avait pour trois siècles au moins donné la haute poésie à l’alexandrin. 3. La langue Pour la langue
s vieux mots les plus « prégnants et significatifs » pour servir à la poésie . 4° On ne craindrait pas de mêler au langage cour
e n’a fait rien moins que de placer dans le sentiment la source de la poésie , qui jusque-là était placée dans l’esprit. Ce que
tique, Ronsard et son école en firent la loi et comme l’essence de la poésie moderne. Par eux elle fut apte à devenir, selon l
formules sont values ou fausses. Il demande « une naïve et naturelle poésie  ». En bon classique, il préfère la vraisemblance
ù leur nature enfin n’est pas la nôtre. Et du coup la sincérité de la poésie reçoit une grave atteinte. De là vient cette stup
, on leur arrache ce qu’ils ont d’extérieur, de relatif, de local. La poésie devient comme un magasin de bric-à-brac gréco-rom
71 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »
nçaise que M. Victor de Laprade vient de publier un dernier volume de poésies sous ce titre d’Idylles héroïques, un beau titre,
n de la vivacité du terme), l’ennui que répand M. de Laprade dans ses poésies est plus pur et tombe de plus haut. Car, il faut
us pur et tombe de plus haut. Car, il faut bien le reconnaître, si la poésie se caractérise d’abord par l’impression qu’elle c
oire qu’il n’y a point pensé un peu… S’il ne nous avait donné que des poésies dans le livre qu’il publie aujourd’hui, nous diri
ns : « C’est une grâce d’état, une inspiration particulière que cette poésie perpétuellement grave, que cette cornemuse, perpé
grave, que cette cornemuse, perpétuellement enflée du même vent. » La poésie de M. de Laprade, grave et vide, ressemble à la b
’est pas contenté de cette barbe d’anachorète des montagnes, de cette poésie monochorde et monotone des hommes de solitude, qu
e temps essentiellement endoctrineur et professeur, et il a prêché sa poésie après l’avoir chantée, dans une préface de soixan
drame fait pour être joué, mais qui me troublent lorsque je lis de la poésie lyrique qui devrait se couler d’un seul jet comme
que dans la pensée de M. de Laprade les Idylles héroïques sont de la poésie lyrique au premier chef. Or, à notre sens, toute
es sont de la poésie lyrique au premier chef. Or, à notre sens, toute poésie lyrique repousse, d’essence, le dialogue qui n’es
tes païens et saltimbanques ; mais M. de Laprade est le Stylite de la poésie vertueuse. Dans sa perpétuelle attitude, il resse
s et de hauts lieux » qui vont devenir la caractéristique d’une telle poésie à perte de vue et de terre : Venez (dit-il) vers
sur la montagne : c’est assez pur, mais que c’est froid ! c’est de la poésie de glacier. M. de Laprade croit sans doute, comme
sse, la force et la vertu, et elle ne l’est pas plus qu’elle n’est la poésie . Pour réchauffer cette climature, l’auteur ne s’e
72 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »
s la civilisation, depuis son origine jusqu’à nos jours. Or, comme la poésie se superpose toujours à la société, nous allons e
mitifs, quand l’homme s’éveille dans un monde qui vient de naître, la poésie s’éveille avec lui. En présence des merveilles qu
il est lyrique. La prière est toute sa religion : l’ode est toute sa poésie . Ce poëme, cette ode des temps primitifs, c’est l
nes sur les autres ; de là les migrations de peuples, les voyages. La poésie reflète ces grands événements ; des idées elle pa
été antique. Dans cette société, tout est simple, tout est épique. La poésie est religion, la religion est loi. À la virginité
ec les siècles, ils ont beau faire, la chronologie ne peut chasser la poésie  ; l’histoire reste épopée. Hérode est un Homère.
incesses avec leur suite (les Suppliantes d’Eschyle). Architecture et poésie , là, tout porte un caractère monumental. L’antiqu
popée touche à sa fin. Ainsi que la société qu’elle représente, cette poésie s’use en pivotant sur elle-même. Rome calque la G
e la Grèce, Virgile copie Homère ; et, comme pour finir dignement, la poésie épique expire dans ce dernier enfantement. Il éta
. Il était temps. Une autre ère va commencer pour le monde et pour la poésie . Une religion spiritualiste, supplantant le pagan
sur cette double base, il faut que nous voyions grandir une nouvelle poésie . Jusqu’alors, et qu’on nous pardonne d’exposer un
niers temps faux, mesquin et conventionnel. Le christianisme amène la poésie à la vérité. Comme lui, la muse moderne verra les
e et de critique philosophique que nous observions tout à l’heure, la poésie fera un grand pas, un pas décisif, un pas qui, pa
point de départ de la religion est toujours le point de départ de la poésie . Tout se tient. Ainsi voilà un principe étranger
un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie  ; et, comme une condition de plus dans l’être mod
he autour de la religion mille superstitions originales, autour de la poésie mille imaginations pittoresques. C’est lui qui sè
es que l’âge précédent avait si timidement enveloppées de langes ! La poésie antique, obligée de donner des compagnons au boit
terrain plus propice que le paganisme et l’épopée. En effet, dans la poésie nouvelle, tandis que le sublime représentera l’âm
, sa sève de création, qu’il jette du premier coup sur le seuil de la poésie moderne trois Homères bouffons : Arioste, en Ital
a comédie, le drame est le caractère propre de la troisième époque de poésie , de la littérature actuelle. Ainsi, pour résumer
ur résumer rapidement les faits que nous avons observés jusqu’ici, la poésie a trois âges, dont chacun correspond à une époque
ennise l’histoire, le drame peint la vie. Le caractère de la première poésie est la naïveté, le caractère de la seconde est la
l’idéal, l’épopée du grandiose, le drame du réel. Enfin, cette triple poésie découle de trois grandes sources : la Bible, Homè
ois avant Job ; ou, pour reprendre cette grande échelle de toutes les poésies que nous parcourions tout à l’heure, la Bible ava
uttent le jour et la nuit, la vie et la mort. Mais ce serait là de la poésie , de la folie peut-être ? et qu’est-ce que cela pr
que nous n’avons aucunement prétendu assigner aux trois époques de la poésie un domaine exclusif, mais seulement fixer leur ca
les Rois et Job. On sent dans tous les poëmes homériques un reste de poésie lyrique et un commencement de poésie dramatique.
es poëmes homériques un reste de poésie lyrique et un commencement de poésie dramatique. L’ode et le drame se croisent dans l’
res, et qui impose à l’ensemble son caractère propre. Le drame est la poésie complète. L’ode et l’épopée ne le contiennent qu’
Shakespeare présente un grand aspect d’épopée. Mais c’est surtout la poésie lyrique qui sied au drame ; elle ne le gêne jamai
e est aussi triste que l’autre était joyeuse. Il en est de même de la poésie lyrique. Éblouissante, rêveuse à l’aurore des peu
une image les idées que nous venons d’aventurer, nous comparerions la poésie lyrique primitive à un lac paisible qui reflète l
s et des tempêtes. C’est donc au drame que tout vient aboutir dans la poésie moderne. Le Paradis perdu est un drame avant d’êt
concourent avec lui à empreindre de la teinte dramatique toute notre poésie  ; ils sont comme lui mêlés de grotesque et de sub
, et qui se disputent l’homme depuis le berceau jusqu’à la tombe ? La poésie née du christianisme, la poésie de notre temps es
puis le berceau jusqu’à la tombe ? La poésie née du christianisme, la poésie de notre temps est donc le drame ; le caractère d
drame, comme ils se croisent dans la vie et dans la création. Car la poésie vraie, la poésie complète, est dans l’harmonie de
se croisent dans la vie et dans la création. Car la poésie vraie, la poésie complète, est dans l’harmonie des contraires. Pui
de la comédie fondue dans la tragédie, on leur fait voir que, dans la poésie des peuples chrétiens, le premier de ces deux typ
pitre six, Constitution de la Tragédie ; et Scaliger le fils dans ses poésies  » ; enfin, de par « les Canonistes et les Iurisco
le même cercle vaut-il l’astre central et générateur ? Avec toute sa poésie , Virgile n’est que la lune d’Homère. Et voyons :
divin : ressusciter, s’il fait de l’histoire ; créer, s’il fait de la poésie . C’est une grande et belle chose que de voir se d
position qu’une preuve de vie, il s’est formé une singulière école de poésie dramatique. Cette école nous semble avoir eu pour
a vu partout, rhétorique, ampoule, lieux communs, fleurs de collège, poésie de vers latins. Des idées d’emprunt vêtues d’imag
i leur gros livre, le Dictionnaire des rimes. C’est là leur source de poésie , fontes aquarum. On comprend que dans tout cela
elque débris dans ce cataclysme de faux art, de faux style, de fausse poésie . Voilà ce qui a causé l’erreur de plusieurs de no
s. Choqués de la roideur, de l’apparat, du pomposo de cette prétendue poésie dramatique, ils ont cru que les éléments de notre
l’outil. Pour se convaincre du peu d’obstacles que la nature de notre poésie oppose à la libre expression de tout ce qui est v
 ? Nous le demandons à nos prosaïstes eux-mêmes, que perdent-ils à la poésie de Molière ? Le vin, qu’on nous permette une triv
; fidèle à la rime, cette esclave reine, cette suprême grâce de notre poésie , ce générateur de notre mètre ; inépuisable dans
en aussi beau que de la prose. Il n’y aurait aucun rapport entre une poésie de ce genre et celle dont nous faisions tout à l’
el, nous permet de lui en emprunter la piquante distinction : l’autre poésie était descriptive, celle-ci serait pittoresque. R
yaux, locutions populaires, comédie, tragédie, rire, larmes, prose et poésie . Malheur au poëte si son vers fait la petite bouc
nécessairement bien plus timide, obligée de sevrer le drame de toute poésie lyrique ou épique, réduite au dialogue et au posi
tique d’Allemagne lui a déjà adressé, de faire « une poétique pour sa poésie  ». Qu’importe ? Il a d’abord eu bien plutôt l’int
te, ne vaudrait-il pas toujours mieux faire des poétiques d’après une poésie , que de la poésie d’après une poétique ? Mais non
pas toujours mieux faire des poétiques d’après une poésie, que de la poésie d’après une poétique ? Mais non, encore une fois,
aient d’ailleurs, n’existe pas pour l’art. C’est une théorie, non une poésie . Après avoir, dans tout ce qui précède, essayé d’
mes complets, dans sa langue exacte comme l’algèbre, colorée comme la poésie . Celui qui écrit ceci, en présence de ce rare et
presque dans la prescription classique, telle que les professeurs de poésie la rédigent maintenant. Qu’ils ne lui en sachent
ion du goût échappée à Voltaire : « Le goût n’est autre chose pour la poésie que ce qu’il est pour les ajustements des femmes.
t la coquetterie. Paroles remarquables qui peignent à merveille cette poésie fardée, mouchetée, poudrée, du dix-huitième siècl
73 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »
aractères le Roman de la Rose a mérité son rang dans l’histoire de la poésie française. — § V. Les principaux poëtes du xve  s
de moitié du douzième siècle, il y a une sorte de langue poétique. La poésie provençale, un moment si florissante, touche à sa
ris. Ces poëtes s’exerçaient dans tous les genres qu’avait traités la poésie provençale, déjà si languissante vers la fin du r
cit, de même je ne m’étonne pas que les premières traditions de notre poésie et de notre langue poétique datent d’un roman sat
bile. Pour Marot en particulier, peut-être voulait-il en bon frère en poésie protéger, par cette dévote interprétation, l’œuvr
vieux défauts à côté de quelques beautés poétiques ; d’une portion de poésie parasite, qui, au berceau de notre littérature, d
rasite, qui, au berceau de notre littérature, dispute le terrain à la poésie du sujet ; de descriptions qui dispensent le poët
doux, point ou médiocrement clerc mais très-versé sans doute dans la poésie des cours d’amour, et formé par les troubadours p
, libre penseur et libre diseur, qui laisse bien loin derrière lui la poésie provençale, et entre pleinement dans les voies de
essions de la même pensée marquent nettement trois époques de la même poésie . Au commencement, c’est un simple portrait. La po
ques de la même poésie. Au commencement, c’est un simple portrait. La poésie naissante ne peut s’élever plus haut. Plus vieill
défense de son sexe, et, comme poëte, de rappeler le but moral de la poésie . Dans son curieux livre des Fais et bonnes Mœurs
commencement du quinzième siècle, une si noble et si juste idée de la poésie , était compétente pour critiquer le Roman de la R
ù ils sont imitables, par ses défauts, si ce mot est applicable à une poésie naissante. On vient de voir Gerson le calquant po
aractères le roman de la rose a hérité son rang dans l’histoire de la poésie française. L’unique cause de cette popularité
ence. Dans cette opinion, il aurait usurpé le rang qui appartient aux poésies apparemment classiques qui l’ont précédé, et dont
relativement classique, dont le Roman de la Rose aurait dégénéré, la poésie du Roman de la Rose est-elle une poésie de décade
e la Rose aurait dégénéré, la poésie du Roman de la Rose est-elle une poésie de décadence ? Ne serait-il pas plus exact d’y vo
voir un progrès ? Tout cela dépend de l’idée qu’on s’est faite de la poésie française. Si l’on en reconnaît la plus grande be
st moins français, au sens étroit que je viens de dire, que certaines poésies d’une date antérieure. Si, au contraire, l’idéal
taines poésies d’une date antérieure. Si, au contraire, l’idéal de la poésie française est dans le mélange du génie national e
et du génie ancien, le Roman de la Rose, qui est un faible pas de la poésie française vers cet idéal, doit être regardé comme
re le triste signe de la décadence, dans le premier monument de notre poésie où se révèle, par des vérités générales exprimées
rand art du xviie  siècle. Ce qui eût été une décadence, c’est que la poésie se fût bornée à ces chansons que les barons oisif
pour l’avenir. C’est un chaos sans doute, mais un chaos en travail la poésie antérieure n’était qu’un sommeil. L’érudition de
n de Meung. Pendant que les esprits médiocres restaient attachés à la poésie nationale, les forts et les inventeurs cherchaien
L’imagination, dans Jean de Meung, se met au service de la raison. La poésie ne veut plus être une profession ambulante et for
 ? Ne voyons, si l’on veut, dans ce roman, qu’une prétention de notre poésie à se mêler de tout ce qui occupait les têtes pens
la Rose, que ce poëme méritera toujours d’ouvrir l’histoire de notre poésie , dont il présente le premier les véritables carac
uscrit ; George Chastelain, beaucoup plus goûté de son temps pour ses poésies inintelligibles que pour ses chroniques ; Martial
sais de comédie de Coquillart ; c’est un trait de l’histoire de notre poésie que les grandes admirations n’ont pas attendu les
s talents. Un seul poëte, dans ce siècle, marque un âge nouveau de la poésie française, et en laisse un monument durable : ce
67). Cette opinion date du xviiie  siècle. On venait de retrouver les poésies de Charles d’Orléans24. Le plaisir de la découver
u gibet. C’est la même vanité qui avait blâmé Boileau d’avoir daté la poésie , non de Thibaut, comte de Champagne, ou de quelqu
rd Boileau n’est pas coupable, que je sache, de n’avoir pas connu les poésies de Charles d’Orléans. C’est le tort de ces poésie
voir pas connu les poésies de Charles d’Orléans. C’est le tort de ces poésies qui ne se sont pas fait jour d’elles-mêmes, ou de
touffées. Elles n’ont été d’aucune influence ni d’aucune aide pour la poésie française. Elles ont été exhumées après le siècle
ustice à les omettre dans cet admirable résumé de l’histoire de notre poésie où Boileau ne compte que ceux qui ont servi l’art
hors du cercle de leurs inventions, que quelques pièces imitées de la poésie italienne. On retrouve dans Charles d’Orléans tou
ières et ses humeurs, tristes ou gaies, le plus souvent imitées de la poésie italienne et de Pétrarque en particulier, dont le
rnier qui ait imité le Roman de la Rose, le premier, qui ait imité la poésie italienne. Le vrai novateur, c’est Villon. § V
nation. Ne nous effarouchons pas de l’étrange berceau d’où sort notre poésie  ; d’autres viendront, qui feront de cette fille d
es de Villon, c’est cette gaieté mélancolique, la plus pure source de poésie peut-être, parce qu’elle est la disposition d’esp
uchantes contraste de la vie et de la mort tout ce qui fait la grande poésie . La pièce suivante dérobe pour ainsi dire, sous l
s à Villon l’honneur d’avoir marqué le progrès le plus sensible de la poésie française depuis le Roman de la Rose. N’amendons
ranchi de l’imitation des vieux romanciers ; le premier, il a tiré sa poésie de son cœur ; le premier, il a créé des expressio
e que son recueil offre la première image nette et populaire de notre poésie . Il en a la qualité suprême, la mesure, le goût ;
74 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »
de toutes sortes, quand nous ne méditons que sur nous-mêmes, quand la poésie du moi, dans la littérature du xixe  siècle, suit
mme dans le visage quelque chose qui résistera à tous les efforts. La poésie , comme la beauté, est de création supérieure à l’
faits pour opérer sur lui-même cette transformation. M. Autran est en poésie ce qu’on peut appeler un rude travailleur, et, s’
imée. « Vous avez l’air d’en avoir », lui répondit-elle. Eh bien ! la poésie de M. Autran a cet air de cheveux blancs, et ils
atiguée. On dirait qu’elle s’efforce, sue d’ahan, porte des fardeaux. Poésie gênée, mortifiée, qui fait souffrir plus encore q
fficile, en effet, de donner à distance une idée très-exacte de cette poésie consciencieuse et bien intentionnée, mais qui n’a
s plus fécondes sources d’inspiration (constituent une source, quelle poésie  !) : pourquoi la poésie, au déclin des civilisati
d’inspiration (constituent une source, quelle poésie !) : pourquoi la poésie , au déclin des civilisations poussées à l’excès,
oments de la création. L’agriculture et la guerre sont des sources de poésie immortelle, mais l’homme qui les considère comme
dans le détail. Ce sont deux très petits romans, en vers. Ce genre de poésie que M. de Lamartine inaugura en France par son po
ôpital le relief, la profondeur et l’intimité de vie sans lesquels la poésie n’est qu’une rimaillerie plus ou moins perfection
uillot, l’un des grands écrivains de ce temps-ci. Non, certes, que la poésie ne pût ajouter à la beauté du fait qu’elle racont
plus beau encore que la mâle simplicité du récit : ce serait nier la poésie et l’art du poète que de le prétendre ; mais il f
nous y trompons pas ! Il n’y a pas que l’Académie qui couronne cette poésie déjà couronnée… aux genoux. Présentement nous des
il ajoutait que le vers de l’avenir et le vers qui caractériserait la poésie du xixe  siècle serait à peu près le vers de M. A
xe  siècle serait à peu près le vers de M. Autran. À ce compte-là, la poésie s’enterre comme les hommes dans quatre planches d
75 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »
me, que pour le catholicisme je regrette… Eh bien, nous qui aimons la poésie , c’est ce que nous avons pu nous dire avec la mêm
as à nommer littérairement notre Seigneur à tous, — le Seigneur de la poésie du xixe  siècle ! La grande et complète édition d
ar Prosper Blanchemain a consacré cette Résurrection, qui commence la poésie moderne par un miracle. Certes ! nous n’ignorions
e — apparût dans ce qu’on croyait la mort, et pour que le génie de la poésie française, révolté enfin des compressions et des
ce cuvier de couleur vermeille qui est la couleur de la vie et de la poésie de Ronsard, et dont ceux-ci sont ressortis écarla
poète, il n’y en avait pas eu avant Ronsard, Ronsard est l’Adam de la poésie française, et, comme Adam, il est né homme, armé
ls étaient beaux ! de Charles IX, cette singulière et royale fleur de poésie , fécondée peut-être par l’intimité de Ronsard, et
ardentes fantaisies légères qu’il a jetées à tous les vents, dans ces poésies qui sont comme les bulles de savon de sa muse, ma
ù ce maître poète, qui a fait des chansons comme il a fait de tout en poésie , ne révèle encore son inévitable grandeur. Et cet
la magnificence et de la profusion de Ronsard. S’il est l’Adam de la poésie française, ses poésies, à lui, en sont le Paradis
la profusion de Ronsard. S’il est l’Adam de la poésie française, ses poésies , à lui, en sont le Paradis terrestre. C’est une f
poète qui nous a fait pour la première fois en français de la grande poésie pittoresque, — dans des odes-poèmes qui ont leurs
oète doué du génie du nombre. Poète-phénomène que ce Ronsard, dont la poésie jaillit avant que la langue, qui se forme lenteme
ement inspirée ! L’incroyable magie de Ronsard est précisément que sa poésie est d’autant plus charmante et quelquefois plus b
e forte comme les petits de la lice, se retourna férocement contre sa poésie et lui prit sa place au soleil, jusqu’au moment i
hapitre, où le poète, malgré la langue qu’il avait parlée, à force de Poésie , ressuscita ! — Le poète, dans Ronsard, avait-il,
76 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »
e ses vers, et qui a eu le temps de ramasser cet éclatant boisseau de poésies de toute espèce qu’il versait en une seule fois s
reine, ceux que j’appellerai, si vous voulez, les francs-maçons de la Poésie . Au début de sa vie, il avait publié cette chanso
de tous les sentiments. D’aucuns vous diront qu’il est éclectique en poésie , mais ne les croyez pas ! Il est vrai. Il est sin
inalité et une conception immaculée ? Il faut bien le reconnaître, la Poésie est une Vierge, et pour la plupart des poètes, à
endaient de personne. On ne pouvait pas même comparer au phénix cette Poésie nouvelle, car le phénix, c’est l’oiseau flamboyan
t l’oiseau flamboyant et merveilleux qui renaît de ses cendres, et la poésie de Lamartine n’était point une renaissance. Elle
n dans le sien… Elle avait le grand caractère virginal et divin de la Poésie dans sa pure beauté absolue. Aussi fit-elle· dans
sset et Hugo ont influé, par l’admiration qu’ils ont inspirée, sur la poésie contemporaine. Or encore, l’admiration d’un homme
che, que j’aie à faire à l’auteur du Dernier Chant. Il a trop aimé la poésie de son époque, et en cela il a fait tort à la sie
t-Maur est, comme son compatriote, le pauvre Hégésippe, du pays où la poésie s’est appelée longtemps : « la gaie science ». C’
Jacob, qui va jusqu’au ciel ! Croyez-vous, maintenant, qu’il y ait en poésie une composition plus originale ? Quelque chose de
uand il parlait de la beauté accomplie ?… Disque d’or plein que cette poésie , lancé par le poète à une hauteur à laquelle, che
ne lança le sien. Et partout, partout, c’est ainsi, en cette masse de poésies entassées dans ce volume qui déborde, et où l’aut
ée. Un troisième jour encore, c’est le Date lilia qu’il chante, cette poésie dont la première partie, celle qui va jusqu’aux v
Dernier Chant, si vous êtes digne de boire à cette coupe d’Hercule de poésie , de cette poésie filtrée, épurée, gardée tant d’a
vous êtes digne de boire à cette coupe d’Hercule de poésie, de cette poésie filtrée, épurée, gardée tant d’années en bouteill
t Saint-Maur, malgré la hauteur de la sienne, et par la raison que sa poésie , avec son accent profondément humain et sensible,
77 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »
Chapitre III La poésie romantique 1 Réforme de la langue et du vers.
n du mot abstrait en évocateur sensible. Il est très réel que dans la poésie contemporaine, les mots abstraits sont devenus un
jamais même un pur jeu d’artiste. Ni gagne-pain751, ni amusement, sa poésie fut l’épanchement nécessaire d’une âme noble, bel
âme noble, belle et, si j’ose dire, fondante. Et voilà pourquoi cette poésie fut si peu travaillée. Il se soulageait, se compl
’est un grand poète, le plus naturel des poètes, le plus poète, si la poésie est essentiellement le sentiment. Ce vaporeux, ce
pontanément en lui, par un instinct, une loi de sa nature : il est la poésie absolue ; ni penseur, ni peintre, ni historien. C
arut dès les premières Méditations : c’était un flux égal et large de poésie élégiaque, délicate, élevée, gracieusement, nonch
Dei gloriam, il remplira ses Harmonies. Par là il s’achemina vers la poésie philosophique ; il y fut poussé par une influence
ne peut s’étonner des accents que firent entendre son éloquence et sa poésie , lorsqu’il éleva jusqu’à lui nos misères sociales
s ces Alpes757, neigeuses ou fleuries ; dans l’ample écoulement de la poésie , mon impression reste indécise, et si j’essaie de
tes, comme ses rythmes flottants, ses molles harmonies, ses nappes de poésie lentement étalées devaient caresser les sens endo
et sensible caractère du romantisme français : c’était de faire de la poésie une forme, et la peinture des formes. Il emplit s
rnière pièce l’auteur dénonçait lui-même la fantaisie créatrice de sa poésie , il disait adieu à son beau rêve d’Asie, et remis
dire tout le bibelot oriental qu’il avait déballé : il annonçait une poésie plus intime et plus personnelle. Novembre était d
de lui-même. Souvent l’émotion, très douce, s’atténue au point que la poésie retournerait au ton de l’épître classique, n’étai
cette âme robustement équilibrée, n’est pas une source suffisante de poésie  ; et son débit ne suffit pas à emplir les formes
ueux de métaphores et de symboles. Il s’essaie encore gauchement à la poésie « visionnaire », sans y réussir aussi bien que da
de l’idée771. Les Feuilles d’automne se terminent par une promesse de poésie satirique, que tient la première moitié des Chant
s encore la voix du peuple : il n’a pas encore capté, pour remplir sa poésie , un des grands courants du siècle. De catholique
ien noter que V. Hugo donne peut-être moins sa caractéristique par la poésie que par le roman et le théâtre. Dans le roman, il
des Odes classiques : puis il avait fait Notre-Dame de Paris. Mais la poésie dramatique surtout l’avait mis en renom : de Crom
ouci que de dire les joies et les tristesses de son âme. Il a vécu sa poésie  : elle est comme le journal de sa vie. Non qu’ell
faut songer qu’à trente ans, presque tout son œuvre était achevé. Sa poésie est une causerie charmante où vibre toute son âme
tes les formes de la réalité qui l’a blessé, il prend pour matière de poésie la souffrance qu’il a ressentie d’avoir aimé : to
ui peuvent étonner le bourgeois. C’est sa maladie. Il était venu à la poésie par un atelier de peintre : et il ne fut jamais q
de Watteau783. » Aussi excellera-t-il à reproduire des tableaux : ses poésies sont comme un Musée de copies. Voici des primitif
en vertu de sa précise sensation de peintre, Gautier a pu faire de la poésie symbolique. Ce n’est rien de pareil à Hugo ni à V
nt un nom. Je ne puis oublier cependant Sainte-Beuve790 : non pour la poésie phtisique et moribonde de son Joseph Delorme, ni
culer, entre les superbes lieux communs de l’école, certaine veine de poésie intime, domestique, parisienne, trop prosaïque et
rtiste, comme Scribe par la structure de ses pièces. En un sens même ( poésie à part, et idées, et style), la chanson de Bérang
e, 23 vol. in-8 ; et 37 vol. in-16 ; Lemerre, 12 vol. in-16, 1885-87. Poésies inédites, publ. p. Mlle Valentine de Lamartine, 1
 in-8, 1872-75.A consulter : E. Faguet, xixe  siècle. Brunetière, la Poésie de Lamartine, R. des D. M., 15 août 1886. Évoluti
, la Poésie de Lamartine, R. des D. M., 15 août 1886. Évolution de la poésie lyrique, 3e leçon. Rod, Lamartine (Classiq. popul
Ruines de méditation. Par ce mot Lamartine signalait l’intimité de sa poésie . 751. Il ne donna guère aux libraires, dans sa b
5. — A consulter : Faguet, XIXe  siècle. Brunetière, Évolution de la poésie lyrique, 9e leçon. Guyau, l’Art au point de vue s
v. fr.), 1893. Brunetière, Évol. de la p. lyr., 7e leçon. Évol. de la poésie dramatique, 15e conf. Faguet, XIXe siècle. Spoe
s en 1814, entra dans l’atelier de Rioult, fit paraître ses premières Poésies en 1830, puis Albertus (1832) ; les Jeune France
te par le Journal officiel. Il publia la Comédie de la Mort et autres poésies en 1838 ; España en 1845, après avoir fait en 184
ngt-cinq ans. Il mourut en 1872.Édition : Charpentier, 34 vol. in-18 ( Poésies , 2 vol., Émaux et Camées, 1 vol.).A consulter : L
Richet, Th. Gautier, l’Homme, la Vie et l’Œuvre, 1893, in-18. 782. Poésies , I, 12, 21, 85, 87, 206, 207. 783. Ibid., I, 20
femme, et le marbre à la chair. » 788. Emaux et Camées, III. 789. Poésies , I, 281. 790. Cf. plus loin, p. 1024. 791. Aug.
78 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »
et à l’heure fatigante et embrasée des artificielles splendeurs de la poésie romantique. Nous n’en pouvions plus. Nous avions
gne, un chant, — simple, avant tout, agreste et triste aussi ; car la poésie moderne, même celle qui vit aux champs et qui les
e était nerveuse, tremblante sur son vers comme l’épi sur sa tige, la poésie de Brizeux était faible autant d’inspiration que
g. Lord Byron s’était consolé de sa Marie Chaworth, en écrivant cette poésie qui s’appelle le Rêve. Brizeux ne se consola pas
t l’ardent équateur ! V Ce qu’il faut fuir, c’est une pareille poésie . Brizeux, tué par elle, n’était pas si bien mort
derrière lui, dans ce pays qu’il n’aurait jamais dû quitter, la seule poésie qui se fût donnée à sa faiblesse ?… Que pouvaient
mes en Bretagne, et la Bretagne est un pays de clair-obscur. Dans des poésies du genre de celles de Brizeux, précisément, la co
réalité naturelle, pittoresque et charmante, plus près que nous de la poésie des choses, Wordsworth a des manières de les rega
C’est cette cliquette que nous entendons, à chaque nouveau recueil de poésies , depuis Lamartine ou Chénier. Pas une seule fois,
l’aurait décuplé, croyez-le bien ! Ah ! quand les inspirations de la poésie personnelle s’abaissent et tarissent chaque jour
— deux ou trois notes de galoubet, mais enfin dans la plupart de ses poésies il a fui son idiome natal, comme il a quitté son
est malade. Avant toute critique de détail que l’on peut faire de sa poésie , voilà le reproche qu’on a droit d’adresser au po
n’est pas la force, même chez les Bretons, c’est par ce seul genre de poésie qu’il se soutiendra dans la mémoire des hommes. C
dans la mémoire des hommes. Combien de temps ? Je n’en sais rien. Les poésies qui ne sont que tendres, rêveuses, venues de l’âm
ualités, la tendresse, la grâce et plus que la grâce, l’innocence. Sa poésie est une poésie blanche, mais elle l’est à la mani
dresse, la grâce et plus que la grâce, l’innocence. Sa poésie est une poésie blanche, mais elle l’est à la manière de ce qu’on
ire, qui donne toujours un accent profond, malgré des mœurs neuves en poésie , et supérieures en morale, enfin malgré tous les
etagne, mais qui n’en était pas pénétré, la relative qu’attestent ses poésies leur donne une valeur qui l’emporte, selon moi, s
poésies leur donne une valeur qui l’emporte, selon moi, sur bien des poésies que nous avons vues se produire depuis qu’il n’es
J’aime mieux pour mon compte cette simple et quelquefois trop simple poésie de Brizeux que la poésie vide de cruches, qui se
mpte cette simple et quelquefois trop simple poésie de Brizeux que la poésie vide de cruches, qui se croient des amphores, de
e, platonique, anaxagorique, pythagorique, dans la plus insupportable poésie géométrique où Dieu est appelé « Beau triangle éq
s les noms de Marie et de La Fleur d’or, ne sont, après tout, que des poésies diverses où les plus courtes sont, sans épigramme
r c’est une réalité supérieure. Il y a dans le Ranz des vaches, cette poésie d’un poète que je ne connais pas, plus de patrie
79 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »
Chapitre V. Des traditions orphiques. — De la poésie venue d’Asie, même à Sparte : Alcman. — Arion de
oésie venue d’Asie, même à Sparte : Alcman. — Arion de Méthymne. Les poésies homériques, incontestables d’antiquité et de géni
ar les Grecs. Pour les anciens mêmes, c’était un symbole de l’antique poésie plutôt qu’un législateur véritable et un poëte. A
s commencements de notre ère, remonte sans doute au premier âge de la poésie grecque. Comment l’idée d’un poëte sacré, dominan
-même ajoute, en prenant il témoin les curieux amateurs de l’ancienne poésie , qu’il restait d’Orphée des hymnes très courts et
qu’elle dément le cours ordinaire des choses, quant à l’origine de la poésie . Ce n’est pas d’un point septentrional de l’Europ
’un point septentrional de l’Europe, mais des côtes de l’Asie, que la poésie était venue dans la Grèce avec les chants d’Homèr
de l’ile de Crète. Elle y ajouta les grâces nouvelles d’Alcman. Cette poésie lyrique d’Alcman, là où, perdant sa teinte origin
qui répondent le mieux à cette paix de l’âme et à ce ton moyen de la poésie , nul doute qu’elle n’eût souvent place dans les v
mutilée, pour donner à l’esprit curieux qui nous lira l’idée de cette poésie perdue ? Quel homme de goût, sur ce peu de mots c
mots conservés, ne rêvera pas plus que nous ne saurions dire ? Cette poésie avait dû prendre bien d’autres caractères, touche
apportés par Lycurgue, n’avaient point inspiré d’imitation épique, la poésie ne devait être qu’un instrument passager de disci
ul devait appartenir de faire de son dialecte thébain la langue de la poésie lyrique, comme le théâtre et la tribune d’Athènes
ient de leur dialecte la langue du drame et de l’éloquence. Ce feu de poésie , que n’avait pas éteint la sévère discipline de L
le récit de l’invasion des Perses, témoigne de la grande place que la poésie occupait dès lors dans la vie des Grecs. Les âges
80 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »
12) [Bibliographie] Aspirations poétiques (1858). — Poèmes et poésies (1864). — Lèvres closes (1867). — Les Paroles d’u
s (1864). — Lèvres closes (1867). — Les Paroles d’un vaincu (1871). —  Poésies complètes (1879). — La Rencontre, scène dramatiqu
879). — La Rencontre, scène dramatique (1875). — Les Amants (1879). —  Poésies complètes, corrigées et augmentées (1890). OPI
scènes d’une donnée amère, mais laissant l’impression d’une très pure poésie . Nous avions connu Léon Dierx, autrefois, chez M.
le, apparaissaient en ses transparentes strophes. Avec les années, sa poésie s’est faite plus profonde. Sans l’inquiétude myst
livres : Les Lèvres closes, la Messe du vaincu, les Amants, Poèmes et poésies … sont peu connus de la foule, — et je suis sûr qu
la foule, — et je suis sûr qu’il n’en souffre pas. C’est qu’en cette poésie vibrent des accents d’un charme triste, auquel il
aux passants. Et le fait est que la sensation d’adieux, qu’éveille sa poésie , oppresse par sa mystérieuse intensité ; le sombr
, et par un très haut talent et par cette vie entièrement dédiée à la poésie , et à la plus hautaine. En relisant ces deux tome
iée à la poésie, et à la plus hautaine. En relisant ces deux tomes de poésies complètes (nous espérons bien que des vers nouvea
es aînés, je donne mon suffrage à M. Léon Dierx. Quelques-unes de ses poésies , grâce à leur personnalité et à leur beauté, le d
u sein de Paris, seul peut-être aujourd’hui, M. Léon Dierx incarne la poésie  ! [La Presse (15 octobre 1898).]
81 (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104
t à toutes ses époques de vitalité vraie : d’où vous conclurez que la poésie contemporaine a reconquis tous droits à la gloire
e dans cette ville d’intelligence et de liberté. Ch. M. Sur le mot Poésie Mesdames, Messieurs. Il est, dit-on, dangere
sieurs. Il est, dit-on, dangereux pour un poète de disserter sur la poésie . Chacun croit bien savoir tous les sens de ce vie
us perdre en subtiles théories. » Pourtant le sujet est grave. Le mot poésie enferme tant de mondes dans ses brèves syllabes,
prit critique. Nous en verrons, dans une très sommaire histoire de la poésie , la naissance et les développements. Or, l’esprit
précier le choix qu’en a fait le poète. C’est le tort principal de la poésie , de n’avoir pas d’expression occulte, — du moins
de Musset lui-même qui répondait à cette question : Qu’est-ce que la poésie  ? que faut-il faire pour mériter le nom de poète 
e bonne foi par une nette, précise et pourtant large définition de la poésie . Et peut-être parviendrai-je à vous montrer, bien
se réduise à quelque secondaire emploi de gracieuse inutilité, que la poésie détient la principale force et la plus précieuse
ncipale force et la plus précieuse richesse de l’humanité moderne. La poésie est, par la beauté, l’expression humaine de la no
ar des moyens d’utilité immédiate et d’investigations successives, la poésie l’exprime dans un but et par des moyens d’inutili
me même de l’artiste et sa compréhension personnelle de la beauté. La poésie est une expression individuelle orientée vers l’a
La poésie est une expression individuelle orientée vers l’absolu. La poésie est, par la beauté, l’expression humaine de la no
t mystiques chrétiens, semblent écrire en des idiomes différents. La poésie est une expression individuelle de l’humanité. Ma
oyens d’expression. Ainsi se trouve justifiée notre définition : « La Poésie est, par la Beauté, l’expression humaine de la no
lliance de la beauté et de la vérité, qui est le principe de toute la poésie moderne, est entraînée comme une conséquence néce
perpétuelle, qui vit de s’exhaler. * *   * Jusqu’ici, devant le mot poésie je n’ai point fait de distinction entre les diffé
’âme humaine orientée vers le divin. D’ailleurs en choisissant le mot Poésie pour lui donner ce sens universel, je sous-entend
qu’il faut maintenant préciser entre l’art général — que nous nommons poésie , et la technique particulière de chaque expressio
à l’art écrit, à celui qu’on a pu par excellence désigner du terme de poésie . Nous y sommes amenés par ces considérations que
anquent d’unité et par conséquent, dans leur ensemble, échappent à la poésie . « Je soutiens, disait E. Poe, qu’il n’existe pas
nt certes pas plus que tout autre art aux obligations générales de la Poésie  : et ce titre, serait-ce sans bon motif qu’on lui
très moderne : je ne crois pas que jamais, au temps où florissait la poésie grecque, on ait demandé à Théocrite ce qu’il voul
ateur du Tombeau d’Adonis. Il n’y a pas de place pour Berquin dans la poésie grecque. Mais j’observe surtout que ce procès qu’
age, L’orage rajeunit les fleurs. * *   * L’avoisinement idéal de la poésie écrite et de la philosophie en face de la science
tisfaction de la vue et de l’ouïe. La philosophie est plus près de la poésie que de la science. Autrefois peut-être, dans le l
n jadis d’avant les vérifications de l’expérience, ces trois entités ( Poésie , Philosophie, Science) se confondaient en une ray
ceux qui pensent ». — La philosophie a encore ce point commun avec la poésie , que ni l’une ni l’autre ne règlent la vie pratiq
a science a pour objet la vérité : eh bien, est-ce donc à dire que la poésie a pour objet l’erreur ? Une seule différence : le
évidence, pour le poète la beauté. N’oublions pas qu’aux origines, la poésie était l’unique interprétation des mystères que se
e interprétation des mystères que se sont partagés la philosophie, la poésie et la science. De l’immensité de son ancien domai
que jamais — ainsi que nous le verrons dans un second entretien — la poésie ne saurait s’abstraire du souci de la vérité. Il
r contre l’orage, va prier ! Voilà un modèle de ce qu’on a nommé la poésie suggestive. Vous sentirez combien elle est, celle
nce, l’esprit critique s’empare du gouvernement du monde. Pourtant la poésie n’est point morte : le poète, en tant qu’artiste
jectives et concrètes, les plaintes, les aveux, les confessions de la poésie moderne, qui portent la marque indéniable d’un su
t l’esprit critique font alliance. Elles recèlent l’avenir même de la poésie et, je crois, le désirable avenir. Les temps de l
Car don Juan, la figure peut-être, parmi ces visions fantomales de la poésie , qui reste la plus séduisante, don Juan n’est dig
nécessaire de l’esprit critique et de l’esprit poétique qu’est née la poésie nouvelle, dénommée (après avoir subi bien des éti
mée (après avoir subi bien des étiquettes comme autant d’injures), la Poésie Symbolique. Avant de nous expliquer brièvement su
’aimable abus des petits égoïsmes filés en mélodieuses cadences où la poésie menaçait de s’enliser. À parler vrai, il était te
entretiennent entre eux pour maintenir l’universelle unité, voilà la poésie symbolique. Le symbole est la fusion de notre âme
Poète, dit Carlyle, est le révélateur de l’infini. » L’avenir de la poésie , je le répète, me semble donc être aux poètes de
Ronsard dans son officielle gloire. Il est une notion héroïque de la poésie  : et laquelle serait plus divine que cette sublim
olue, tout progresse…. Pourtant, hier, en esquissant l’histoire de la Poésie , nous n’avons pas été conduits, à propos d’elle,
à-dire dans le sentiment de son idéal divin. Serait-ce que, seule, la poésie , dans l’immense mouvement commun des idées et des
tous les progrès. Je m’explique. Rappelons-nous notre définition : La poésie est, par la beauté, l’expression humaine de la no
de la beauté. Aussi la philosophie est-elle l’alliée nécessaire de la poésie , et quand celle-ci, sous toutes ses formes, déser
s du mystère qui était la principale force de la doctrine révélée. La poésie se crée un mysticisme à elle propre dans la conte
nommer. Voyez le rôle que la personnalité du Christ a repris dans la poésie sous toutes ses formes, depuis qu’on l’a rapproch
ux, l’ardent désir de savoir le mot de la destinée, qui signale notre poésie la plus moderne. Ce qu’il y a de plus nouveau en
82 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »
s de longues années, voulait être un poète, mais elle est si rare, la poésie , que je ne crois à elle que forcé dans mes gardes
s supposent qu’on n’a pas toujours dormi, et l’idée qui plane sur les poésies de Pichat, c’est qu’Épiménide de six mille ans le
s cette vieille loque philosophique que Laurent Pichat a enveloppé sa poésie . Il l’a roulée dans ce haillon… Fanatique de démo
grandeur de leur personne, Laurent Pichat n’a pas craint de mettre la poésie de son âme dans ce qui aurait dû la tuer, et il a
e l’avenir, dit qu’elles sont maintenant ou qu’elles vont être, toute poésie en mourrait du coup, et Pichat, cessant d’être po
cile Démocratie a tout dévoré… excepté, pourtant, une petite fleur de Poésie qui a résisté à sa dent par la raison qu’elle est
empêché de jeter sous mes pieds avec mépris ce livre où un regain de poésie vivace, inarrachable du cœur d’un homme, domine e
un aristocrate qui a dérogé. Certainement, il n’y a pas partout de la poésie , en ces Réveils, mais enfin il y en a assez pour
r aussi pour cette Raison en ruines et quelquefois déshonorée, que la Poésie ait la vie plus dure qu’elle et subsiste quand la
les passions et par les sophismes, c’est un bonheur pour elle que la Poésie s’accroche à ce qui en reste et la pare de ce qu’
irait, de prime saut, l’absurdité et le sacrilège de tout cela, si la Poésie ne jetait pas son voile brillant sur le sacrilège
e jetait pas son voile brillant sur le sacrilège et l’absurdité ?… La Poésie , je le sais bien, en est profanée. Elle ne touche
aux ignominies de la pensée humaine. Mais elle n’en est pas moins la Poésie  ; elle n’en est pas moins la forme irrésistible ;
ssion, le vice et le crime, toute-puissante toujours ! Assurément, la poésie de Laurent Pichat n’a pas cette beauté souveraine
’accent catholique plus fort que lui, passe à travers la langue de sa poésie , — cet accent qu’il finit toujours par renier, qu
e t’empoisonnai de ma mort. Eh bien, qu’en dites-vous ?… Voilà cette poésie obscure, à peu près inconnue, qui, par sa mâle et
83 (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire
En-tête de l’édition nouvelle La Poésie de Stéphane Mallarmé, épuisée depuis longtemps, p
portrait extérieur nous est convenablement connu. Sur le poète et sa poésie , peu de chose. « La raison, écrit Brunetière dan
peu de chose. « La raison, écrit Brunetière dans son Évolution de la Poésie lyrique au xixe  siècle, pour laquelle je n’ai pa
re. J’ai ensuite abordé son œuvre elle-même, analysé les formes de sa poésie , décomposé les moments, le mouvement de l’écrit,
i ne vécut que pour le rêve. J’essaierai, étudiant les éléments de sa poésie , de discerner ce qui, d’un tempérament très spéci
dérer, aimer même en lui le poète par ceux-là qui étaient fermés à sa poésie . Ainsi un bon prêtre désire imposer l’estime de s
e, pensive. Dans cette urbanité goûtez une ombre qui descend de cette poésie pure pour vous guider à ses approches. Comme cett
nd de cette poésie pure pour vous guider à ses approches. Comme cette poésie , elle ne s’impose et ne se répand point par une f
r nous se replie vers son intérieur, se confond avec les lignes de sa poésie . Mallarmé facilite, ordonne à la critique ce devo
e son œuvre nous dévoilera de lui ne cherchons que les éléments d’une poésie  ; ne reconnaissons en lui d’existence que celle q
au livre écrit, beaucoup au livre rêvé. Livre I Les éléments de sa poésie Chapitre premier. Les livres Mallarmé est
contribue à présenter son labeur sous ce jour. Il lui plaisait que sa poésie donnât l’idée d’une œuvre érudite, et qu’une bibl
tous les livres.   Et dans la Prose pour des Esseintes, il dépeint la poésie comme une tâche pénible, consciente et desséchée
ritique, en son intégrité, n’est, n’a de valeur ou n’égale presque la Poésie à qui apporter une noble opération complémentaire
j’ai voulu simplement avertir que l’on n’attribue pas comme fond à la poésie de Mallarmé l’ample bibliothèque de chêne et de r
instant ce monsieur qui passe », dit avec le Fantasio de Musset toute poésie saine. Génie en disponibilité, sa capacité de bea
prêt, répondit-il ; j’attends qu’on me commande quelque chose. » Sa poésie , comme une flamme d’alcool, paraît brûler à vide
deux sens, de sa « rareté ». Je crois que l’on pourrait donner de la poésie de Mallarmé la définition, si raillée, qu’Aristot
harmonie, parce que ce qui est inexprimé, pressenti, rêvé, forme à la poésie lyrique un fond de paysage nécessaire ou séduisan
i ne peuvent s’écrire, — de ne pas confondre tout à fait sentiment et poésie , — et de bien savoir que la poésie intérieure est
confondre tout à fait sentiment et poésie, — et de bien savoir que la poésie intérieure est aussi, et d’un point de vue légiti
point de vue légitime, un reflet, un écho, une brume vaporisée de la poésie écrite. Mais ce privilège que nous concédons aux
. Et du miroir d’Hérodiade est sorti le Narcisse qui a hanté toute la poésie symboliste. Ô miroir ! Eau froide par l’ennui
aussi qui écrit de Banville : « Théodore de Banville est lumineux. Sa poésie représente les heures heureuses21. » De là peut-ê
ville incarne ce qui contredit davantage leur faiblesse naturelle, la poésie dont le flot coule sans s’affaiblir dans de la cl
désir qui allègent comme des ailes indéfinies de vapeur l’idée de sa poésie , et que l’Après-Midi d’un Faune nous fait surpren
sentiment poétique de la nature, depuis Chateaubriand, traverse noire poésie comme son artère de lumière, à ce point que pour
comme son artère de lumière, à ce point que pour certains le terme de poésie s’est presque confondu avec lui. Construit autour
sté des souffrances humaines » a creusé et formé, dans nos siècles de poésie classique et romantique, la grande et l’immobile
repassant la sensibilité commune aussi bien que le langage commun, la poésie de Mallarmé. Le Vinci et le Titien ont disposé à
sur les sables, ou la tempête et l’infini sur la mer. Ce désir d’une poésie de la maison, fleur montée de la lampe, nous est
il ne semble — comme un pis-aller, résigné et lucide. Découragé d’une poésie pour laquelle il endure un martyre stérile, il va
llette qu’à l’enfant elle-même, souriante et qui ne le sent pas ? Une poésie ancienne, surannée, évoque pour lui de la poussiè
êle, cela nous éclaire sur le monde d’impossibilités où sa passion de poésie pure menait Mallarmé. Songez aux dessins de Léona
nard… Comme, à côté du crayon mouvant, sont faibles les efforts d’une poésie qui s’effile et s’exténue pour dépasser sa limite
re une influence quelconque des peintres dits impressionnistes sur la poésie de Mallarmé, comme d’ailleurs, en général, d’une
sie de Mallarmé, comme d’ailleurs, en général, d’une peinture sur une poésie . Pourtant ce terme d’impressionnisme qui, dans l’
choisi pour désigner ce qu’il y a de parallèle entre un moment de la poésie et un moment de la peinture. Impressionnisme et s
retrouverons, rattaché aussi au romantisme, quand nous étudierons sa poésie comme puissance de suggestion. Ainsi chez les pei
ques tout classiques voient ici le terme dernier, la théorie pure, en poésie comme en peinture, de l’anarchie romantique, c’es
période et même plus tard, repensé et revécu. On peut au centre de la poésie de Mallarmé placer l’idole baudelairienne, la fem
artificiel dans l’amour, de la création consciente et savante dans la poésie . Il regardait comme l’honneur suprême du poète de
s, et j’ai indiqué le biais par où cette tendance se combine avec une poésie impressionniste. Il envisage la littérature ordin
courant emploie à son sujet l’image la plus exacte lorsqu’il parle de poésie alambiquée. Calices balançant la future fiole,
c la patience d’un Balthazar Claës. Sa vie coula à la recherche d’une poésie où la pureté idéale de la nature apparût, comme l
aux hommes fatigués de tant d’affirmations lourdes et inutiles : une poésie pleine de doutes, de nuances changeantes et de pa
utes, les nuances changeantes dont est pleine, je le reconnais, cette poésie , et qui en font la joie et la difficulté, ne détr
ste contre une fausse et dangereuse clarté. Ici encore nous voyons sa poésie se construire contre le génie oratoire. La conden
ur et de la Mort le livre de poèmes qu’elle avait inspiré. Défi de la poésie au poète, vite relevé. Il dut plus tard ouvrir le
onnu en cette baraque le « vieux mobilier » de l’Hommage à Wagner, la poésie surannée ? La femme alors eut un caprice. Battez
hauteur du genou, sur une table. Elle est là, debout, simplement, la Poésie , et c’est tout « sans supplément de danse ou de c
d’une flamme à l’extrême Occident… La Femme, simplement, montrée en poésie pure : motif qui déjà dans le Phénomène futur le
, nommez-moi berger de vos sourires. Le sonnet a été refait pour les Poésies Complètes avec d’intéressantes variantes. Cette p
u Placet Futile. Et la préciosité n’est-elle point d’ailleurs dans la poésie moderne la langue la plus habituelle à l’amour ?
st par cet excès juvénile de toilette avant le rendez-vous, que toute poésie amoureuse débute. Le sonnet d’Oronte est plus nat
ire un cœur vraiment épris », à balayer la complexité charmante de la poésie précieuse pour s’élargir aux vallées humaines, au
petits recueils deux ou trois ans avant d’inaugurer les « cahiers de poésies  ». Dans le Dictionnaire de Somaize, la porte du j
apports qui hantera obstinément Mallarmé. Mais alors il faudra que la poésie substitue à ces intentions particulières qui sont
rêveurs, aux railleurs ! il fait du lyrisme et de la satire unis la «  poésie elle-même56 ». Cette formule jetée en passant, il
osé. Chercher, par exemple, comme le veut M. Mauclair, à une œuvre de poésie ses « analogies » en peinture ou en musique, et f
de ses qualités, et qu’il l’a située lui-même, comme les essais de sa poésie , à un second plan. Chapitre X. Le symbole D
nstituent la vie de l’autre. Il ne serait pas exact de dire que toute poésie est symbolique. Elle le devient seulement quand I
la Rose et la Vita Nuova. Le xixe  siècle reprend avec ampleur cette poésie symbolique. La transformation presque parallèle d
demeurent chez les Parnassiens, elles passent au second plan, et leur poésie aspire à cette précision qui localisait dans son
bole personnel, au Poète, point central et lieu commun de toute cette poésie . Là, le symbole presque constant, c’est le voyage
qu’elle engendre, s’il n’y a de vérité poétique que celle qui rend la poésie féconde, l’idéalité du monde devient au contraire
es Souvenirs Occultes des Contes Cruels. Cet idéalisme qui entoure la poésie de Mallarmé d’un air supérieur et raréfié, qui fa
solation un peu ironique, pour qu’il ne vît pas, malgré tout, dans la poésie , de simples et fragiles peaux lumineuses, vidées
s la passion de quelque matière, — et, bien que le verbe, sujet de la poésie , forme déjà une matière subtile, pas de poète qui
ibilité avide. La vie, l’expression poétique, sont à ce prix. Dans la poésie non immatérielle, mais charnelle et savoureuse, d
de sel, dans le geste qui la tourne, ardente et nostalgique, vers une poésie qu’elle réalise juste assez pour nous en faire, à
icien cette question des essences, mais il ne lui semblait pas que la poésie pût viser autre chose que des essences, des raiso
néralité comme par le voile. » Quelle image jolie nous aurions de sa poésie même, par ce voile blanc, ce voile de page blanch
fonda sa doctrine esthétique la plus connue, celle selon laquelle la poésie , puissance de suggestion, ne s’impose point du de
n bienveillant et courtois. De sorte que le plaisir apporté par cette poésie est, loin de demeurer inintelligible, de sollicit
illir ni s’apaiser. Ce poème plaît comme un symbole fort clair de la poésie mallarméenne. Il fait songer à ce personnage des
éduisant à du silence égal, comporte tentative proche de créer. » La poésie réalise ainsi une synthèse du silence et de la pa
Saint Jean-Baptiste. Pareillement le premier et le dernier sonnet des Poésies complètes. Rien, cette écume, vierge vers A ne d
cisément parce qu’ils ont voulu diriger sur lui tout l’effort de leur poésie . Le Satyre et la Maison du Berger sont des types
bole ils débordent encore d’une exubérance de matière et d’un flot de poésie vaine. Se prolongeant dans ces vapeurs lumineuses
t de Mallarmé ont des origines très précises dans l’histoire de notre poésie , aux grandes lignes de laquelle j’essaierai de le
ier. Il est faux (j’aurai lieu d’y revenir) que Mallarmé ait conçu la poésie comme une musique. Il ne demande à la musique rie
elles du verbe — arriver à certains de ses effets, transposer dans la poésie ce qui est la vertu propre de la musique : cette
ct de signification »76. Besoin de signification, telle est, pour la poésie dans son effort vers une essence de lyrisme, la p
et Booz, de Verlaine plus évidemment encore toute la substance de sa poésie . La nouveauté de Mallarmé fut de concentrer à un
peine qu’on les écrivît. Et voilà précisément ce qui distingue de la poésie classique le lyrisme, ce qui a fait qu’elle ne co
ce qui a fait qu’elle ne comportait pas de lyrisme. La notion dans la poésie classique à une valeur propre et le vers apporte
cestes. Lorsque Boileau, dans l’Art Poétique, déroule la suite de la poésie française, ses indications précises ont pour obje
i dans le lyrisme romantique était déjà contenue cette tendance de la poésie à rendre les effets de la musique, sans lui empru
formule du xviie  siècle, des connaisseurs du cœur humain. Mais leur poésie est devenue le cœur humain lui-même. Selon Schope
s ses premières racines. Et l’on pourrait, je crois, faire glisser la poésie , selon sa nature et son objet, de l’une à l’autre
la majeure partie de l’art romantique77. Cette forme intérieure de la poésie , cette continuité sympathique, chez le lecteur, d
rir et d’épanouir les tableaux extérieurs ou les états intérieurs. La poésie devint descriptive et analytique. Elle abdiqua to
ature indépendante et tourmentée. Leconte de Lisle croira enrichir la poésie en allant chercher des sujets dans les traduction
ace du Parnasse, d’un poète comme Mallarmé qui, dès le début, mena sa poésie selon des modes déjà subtils d’allusion. Sous « l
 », il revint comme Verlaine dans certaines des voies romantiques. La poésie , de ses mains, ne sort pas comme un rêve cristall
nne, dans Apparition, les Fenêtres, les Fleurs, l’Azur, Hérodiade. La poésie , pour Mallarmé matière radiante de suggestion, re
ion où il puise. En France, d’ailleurs, les tendances oratoires de la poésie et de la prose ont apparu souvent moins comme un
obstination fine et têtue. De là tout un vocabulaire. Les mots de la poésie romantique, comme de toute poésie, conservent leu
tout un vocabulaire. Les mots de la poésie romantique, comme de toute poésie , conservent leur sens matériel, positif, visuel,
es objets. Mallarmé voudrait des mots qui fussent des sujets. Dans la poésie romantique — je citais plus haut les strophes du
u moment même où il sourd, comme l’eau de paradoxales fontaines. « La poésie , disait Rivarol, doit toujours peindre et ne jama
s peindre et ne jamais nommer. » Bien au contraire, pour Mallarmé, la poésie ne doit jamais peindre, toujours nommer, — et ne
musicalité de tout », et pour faire, comme le Faune, symbole aussi de poésie , Évanouir du songe ordinaire de dos Ou de flancs
logique de Mallarmé. Pour rendre sa vision poétique, sa notion de la poésie , il expose, semblable à celle du réel et du possi
ns mêmes, dans leur ambiguïté, leur défaut d’être. De sorte que toute poésie est au fond métaphore ou symbole : ce qui revient
iguïté de quelques figures belles » forme les images glorieuses de la poésie romantique ou même parnassienne. Lorsque Napoléo
n blasphème Qu’absence éternelle de lit (Une dentelle s’abolit). (La poésie de Mallarmé ferait songer quelque Scarron a une a
gel ainsi que le Cygne, et qui ne peut bruire. Le dernier sonnet des Poésies condense avec une admirable pureté ce sentiment q
idées avec la spéculation idéaliste. Mais il est aussi essentiel à la poésie . Si Mallarmé, dans un fanatisme de pureté, l’a po
ment baudelairien de l’artificiel s’y relierait, dans la mesure où la poésie , sous lui, devient chose créée, transfigurée, vol
dres de beauté aussi différents que la nostalgie de Chateaubriand, la poésie des ruines, le Magnitudo parvi de Victor Hugo, la
orme mallarméenne vue sous cet angle, nous les demanderons mieux à la poésie classique. La tragédie, dans ses témoins essentie
icence infinie. Ce sens des valeurs négatives dont se construisent la poésie et la pensée de Mallarmé, il se dévoile enfin com
a vécu ce que vivent les roses. Mais au contraire il semble, pour sa poésie , se préoccuper, se tourmenter de cette durée perm
il nous fit entrevoir. La nudité d’Hérodiade paraît le symbole de sa poésie , nudité mystique qui supporte les draperies de po
ve et du sursaut de sa pudeur. Il garda cette vision intérieure de la poésie pure, de la poésie nue, par-delà tout décor et to
sa pudeur. Il garda cette vision intérieure de la poésie pure, de la poésie nue, par-delà tout décor et tout épanouissement e
is d’art, il indiqua plus précisément en spéculations techniques, une poésie pure. Toujours, pense-t-il, la poésie est trop de
en spéculations techniques, une poésie pure. Toujours, pense-t-il, la poésie est trop demeurée au service du discours, est tro
ne « narration » précisé, documentée. On s’est efforcé de donner à la poésie sa valeur d’art particulière, indépendante de tou
romantiques. Lamartine déjà ne figurait-il pas une tendance vers une poésie pure ? L’Isolement, le Lac, Ischia, ne me paraiss
les symbolistes n’eussent jamais revendiqué comme précurseurs de leur poésie le vers et les images lamartiniens. Ce qui import
rt dernier de siècle, subit quelque éclair absolu111 ». Peut-être la poésie forme-t-elle un moyen terme entre la prose et la
poussées, elles aussi, à leur extrémité absolue, à leur hyperbole de poésie pure. Il voulait que chaque mot naquit, non d’une
ents tourmentés d’absolu se mêlent bien dans une certaine mesure à sa poésie , mais surtout ils lui font des entours, une atmos
rs pour de solitaires Fêtes, à réfléchir aux pompes souveraines de la Poésie , comme elles ne sauraient exister concurremment a
que parce qu’il ne peut être touché. Des rêveries de Mallarmé sur la poésie , par-delà tout, inexistante et pure, de la ferveu
t avoir lieu116. » Chapitre XVIII. L’existence du poète Que la poésie de Mallarmé ait été glacée, comme la verve d’Amie
s en les espèces de la pensée, il se préoccupa moins de l’objet de la poésie que du fait de la poésie. L’existence du poète lu
nsée, il se préoccupa moins de l’objet de la poésie que du fait de la poésie . L’existence du poète lui parut toujours le même
çage de serre, à accumuler, pour ne point périr d’ennui, un Olympe de poésie , Napoléon III tire son meilleur droit à notre gra
elaire, que leur conception de la vie non moins que la nature de leur poésie érigeait en maîtres des Parnassiens. Mais par-del
les porta sur tout, à la fois sur les formes les plus éthérées de la poésie — Idées, musique lointaine des sphères — et sur s
mystère extérieur qui sont le poumon vital et l’air respirable de la poésie . Il lui plairait que le poète fût quelque être lé
on qu’il prononce sur la tombe de Verlaine, il ressaisit au nom de la Poésie le « triste et fier honneur » du malheur et de l’
it de répondre par d’autres volontairement faites à soi-même — ici la poésie à presque suffi — d’ordinaire composent le sort q
e pur se rencontre, sur les chemins de l’absolu, avec la notion de la poésie pure. Tout ce qui est roman ou récit ne diffère p
nt alors selon leur rapport avec la raison suprême d’être, qui est la poésie , non au sens lamartinien l’émotion du cœur, mais,
ence, de cette inutilité, de tout cet ordre négatif dont est faite la Poésie même et Que vêt de son exil inutile le Cygne ?
cette question, comme l’acte transcende la réflexion qu’il permet. La poésie porte en elle-même sa preuve : nuages au crépuscu
ou étoiles… Et Mallarmé, plus qu’aucun, l’éprouva : les raisons de la poésie , par le détour de l’absence, évoquent seulement l
me enfin l’éternité le change, existe. Livre II les formes de sa poésie Chapitre premier. Les images Tout homme i
e cet œil, énorme et omniprésent comme celui de la Conscience, que sa poésie suspend si visiblement sur le monde128. Dans le L
cale, apporte avec lui le malaise de ne tenir point sa place dans une poésie ni dans l’ordre d’une phrase, l’angoisse de reste
esthétique. Lorsque pourtant quelque bouffée plus chaude d’amoureuse poésie nous fait deviner, retenant l’image à mi-corps, u
Les plus anciens de ces vers sont le charmant sonnet, refait pour les Poésies Complètes, de Placet Futile Princesse, nommez-n
pelons que Mallarmé rédigea une préface pour son Traité du Verbe.) La poésie ne gagna rien du tout à l’intérêt que purent exci
goûte dans le blanc cette figure de l’Absence qui plane sur toute sa poésie , ce symbole de la couleur qui se tait, de la virt
e frêles échafaudages d’esthétique subtile. Par-delà la musique et la poésie même, tout l’art essentiel, dans le ballet qu’il
imposées, à placer plus près de son monde d’images qu’aucun poète sa poésie . Les pièces insérées dans le Premier Parnasse son
es images ces mots de Schiller : « Quand je m’assieds pour écrire une poésie , ce que je vois le plus souvent devant moi, c’est
uble toute, point par point, en éléments visuels. D’ailleurs plus une poésie est pure, plus elle est rebelle à toute forme de
gure du Poème qui la réalise, mais je tiens, entre les éléments de la poésie de Mallarmé et ses formes techniques, à étudier d
hème épars dans le futur ! tout en dessinant ce geste, familier à la poésie de Mallarmé, d’autorité inflexible et douce qui l
gures qui en se distinguant se mettent l’un l’autre en valeur dans la poésie de Mallarmé. D’un côté une ampleur de passé à for
ot, qu’en elles il s’ingénie et se perd. Il conçoit l’essentiel de la poésie comme le fait d’écarter toute connaissance, sauf
et l’essentiel était pour eux d’obtenir un assortiment réussi. » La poésie peut tout s’assimiler sous la beauté des mots. El
de l’Analogie ne l’a pas présenté autrement. L’usage du mot, en toute poésie , comporte deux limites, dont l’une est tantôt plu
n rare d’étudier cette vie, non seulement dans le tissu réalisé de sa poésie , mais dans la courbe de son évolution. Ses premiè
par la sécheresse de son développement. C’est alors qu’il rêve d’une poésie strictement formelle, d’un pur travail de mots. J
eau subtil demeuré les vrais bois mêmes ». Apparence seulement. Cette poésie des mots purs, retirée du bain oratoire, puis des
in il a voulu s’en expliquer, et il s’est défendu d’avoir réalisé une poésie de mots. Ces lignes, réponse dans l’Enquête de Ju
même très bien, c’était faire des pierres précieuses. Eh bien non. La poésie consistant à créer, il faut prendre dans l’âme hu
fet les joyaux de l’homme : là il yasymbole, il yacréation, et le mot poésie à ici son sens : c’est, en somme, la seule créati
nt, à côté du leur, pas d’autre sens évoqué. De là leur éclat dans la poésie parnassienne, la dilection avec laquelle ils sont
llie parfaitement aux goûts historiques de l’école. Les mots de cette poésie , immobilisés en un sens clair, plastique, sont de
ble, mais qui engendrent des fables. Et rien de plus naturel dans une poésie où les mots sont des foyers de suggestion. Comme
lencieux, sortes de larmes de saint Laurent, qui font la beauté de la poésie anglaise. Mais par quelle perversité cet artiste
s Poétiques en prose et en vers abondèrent alors, et la théorie de la poésie forma un terrain commun où se rencontraient les d
général que « l’heure politique est grave ». Lorsque l’art social, la poésie sentimentale, piétinent et se dissolvent dans une
place dans un sujet, une série, un organisme, est une tentation de sa poésie . Son œuvre présente un rare musée de vers isolés,
ous révèlent peut-être un des secrets glorieux de sa rareté. Comme la poésie de Hérédia se cristallise en sonnets, celle de Ma
iosité troublée, retracent tout idéalement, d’un bout à l’autre de sa poésie , la courbe d’une évolution historique. Mallarmé a
8 ». A l’objection que la recherche de la rime rare fait dégénérer la poésie en bouts-rimés, Banville répondait que ce n’est p
érer la poésie en bouts-rimés, Banville répondait que ce n’est pas la poésie qui imite les bouts-rimés, ce sont les bouts-rimé
sie qui imite les bouts-rimés, ce sont les bouts-rimés qui imitent la poésie . Mais imitation de la poésie et poésie ici se con
, ce sont les bouts-rimés qui imitent la poésie. Mais imitation de la poésie et poésie ici se confondent. Mallarmé fait de ces
les bouts-rimés qui imitent la poésie. Mais imitation de la poésie et poésie ici se confondent. Mallarmé fait de ces bouts-rim
chez le lecteur le rôle prépondérant qu’elle a joué chez l’auteur. La poésie spécule nécessairement sur ce fait que le lecteur
èdent musicalement, en tant que stance, ou le Distique190 ». Dans sa poésie plus peut-être qu’en toute autre, ce rôle de la r
st toujours pour l’œil. Il est fidèle simplement à la tradition de la poésie française, qui est, depuis Malherbe (« Il voulait
n, qu’on rimât pour les yeux aussi bien que pour les oreilles »), une poésie écrite et imprimée. On sait qu’Hugo n’hésite jama
pations de Mallarmé. Elle est un produit du Livre. Au contraire toute poésie dite est assonancée, et il semble curieux que la
tre des ressources poétiques françaises, il s’inspire peut-être de la poésie anglaise, ou plutôt il en subit inconsciemment l’
de façon à pouvoir être chantée, et à proprement parler il n’yapas de poésie et de vers en dehors du chant. » Je sais bien que
cette combinaison d’éléments auditifs et visuels qui a commandé notre poésie , une unité supérieure au vers. La loi de la rime
ssant la stance quaternaire selon le génie moteur qui est celui de sa poésie , la rejetant sur la stance suivante, la déversant
chœur harmonieux et complet, toutes les puissances élémentaires de la poésie française. Voyez, à côté, cette stance de Mallarm
resque de beauté fraternelle, apparaissent dans les deux stances deux poésies de directions contraires. Mallarmé a usé fréquemm
plus anciens, ceux des Poètes Maudits, les autres ceux définitifs des Poésies .) I Au-dessus du bétail écœurant des humains Bon
(je les cite comme Ténèbres de Gautier, pour que l’on repère mieux la poésie de Mallarmé). Voici des fruits, des fleurs, des
tête abandonnée. Le premier vers, d’abord, conçu à peu près selon la poésie coutumière, mettait le poète devant les feux du c
til du rejet et du surjet. Dépourvu du génie oratoire, constituant sa poésie contre lui, ayant d’autre part l’imagination du m
rs ou de la strophe antérieure. La ductilité limpide et puérile de la poésie verlainienne nous y fait trouver un grand charme 
l’œil autant que pour l’oreille. Le vers libre fut la réaction d’une poésie auditive contre la poésie visuelle, typographique
reille. Le vers libre fut la réaction d’une poésie auditive contre la poésie visuelle, typographique, poussée à son excès par
rs brisé est admirablement fait pour recevoir la dose de prose que la poésie dramatique doit admettre ». Cette dose de prose,
e. Dans la naissance du vers libre, il faut tenir compte aussi de la poésie populaire et de la chanson, avec leurs élisions e
pas nécessairement écrits. Mais le livre de M. Robert de Souza sur la Poésie Populaire et le Lyrisme Sentimental me dispense d
t une plaisanterie bonne à inspirer « le tréteau des préfaciers ». La poésie consiste — et par-là précisément elle diffère de
chose naturelle, justement ce qui continue une direction de sa propre poésie . Le vers brisé à arabesque qui fut le sien réserv
ers libre fait apprécier à Mallarmé cela même qui fut l’essence de sa poésie  : la rareté. « Le vers, aux occasions, fulmine, r
le vers libre à rehausser ce « beau vers » qui fut la tentation de sa poésie , le vers déchaussé à l’entour, isolé sur un piéde
hmique, unité véritable. Ce rôle moteur et transmetteur, que, dans la poésie , Mallarmé attribue à la rime, il est tenu, ici, p
à la fiole d’or qu’Hérodiade exaltera, parce que la fatalité de cette poésie est, à peine née, de glisser, par un couloir de m
allet souple et spontané la suite des images motrices. Il présente la poésie de Mallarmé dans son état d’ampleur et de fraîche
comme un poème épique, et ce qu’il yade plus difficile à composer, en poésie comme en peinture, c’est une figure seule. Beauco
oussière figure la banalité, le déjà vu. Second quatrain : la vieille poésie , qui n’est plus un chant ailé, mais une matière d
t. Cela est parfaitement limpide et léger. Salut ouvre le recueil des Poésies et quiconque hésite à affronter l’œuvre aura, san
de paradoxal et d’unique, plus certes que la musique de son vers. Sa poésie , en tant que telle, j’ai pu la rattacher sinon à
nets) conclut simplement une théorie du Petit Traité banvillesque. En poésie , selon Banville, la phrase n’existe pas, mais seu
être phonétique. Le vers libre s’est constitué contre ce qui, dans la poésie régulière, n’existe pas pour l’oreille. Les poète
lé, ressort des théories que j’ai pu exposer de lui. Il ressort de sa poésie et de sa prose telles qu’on doit les comprendre.
comprendre. Il ressort aussi — et mieux encore — de ce que sont cette poésie et cette prose pour la foule qui se détourne d’el
arfois l’originalité de Mallarmé comme une tentative pour faire de la poésie une musique. Ce n’est pas exact. La présence de l
i moins musicien que la plupart des poètes. Bien qu’il ne soit pas de poésie sans une conscience toute musicale de la langue,
supérieur »286. Tel est bien sinon le secret, du moins la visée de sa poésie , dans une image qu’il aime : de la forêt romantiq
ne laissant plus vibrer que la pure et musicale ligne ? Moitié de sa poésie , dont pourtant demeurent solides les racines parn
… ait besoin de se trouver face à face avec l’Indicible ou le Pur, la Poésie sans les mots ? »291. Il entend par musique ce qu
qu’il croit que serait pour lui la musique s’il était musicien : une poésie sans les mots. Mais que signifie ce terme ? Malla
par leur raréfaction même, à nous suggérer, seuls, l’idée de cette «  poésie sans les mots » ? Il voit là, à tort, sans doute,
otre temps. La musique est accessible à beaucoup plus d’hommes que la poésie , elle est l’art, par excellence, commun. Un music
st l’art, par excellence, commun. Un musicien très subtil, fermé à la poésie (ils le sont aussi souvent que les poètes à la mu
ffiche, il y a peu de chances pour qu’un musicien reconnaisse dans la poésie cette frontière éthérée, ces cimes neigeuses et s
de son art, que fournit à la probité de Mallarmé, pour les yeux de la poésie , la musique. Précisément parce qu’il n’était pas
sentiment de l’impuissance lui avait suggéré : l’idée, au-delà de la poésie , d’une « surpoésie » vers laquelle il est beau de
atégorie de cet idéal, et il la sentit beaucoup comme frontière de la poésie . Et précisément aussi parce que sa poésie est, au
ucoup comme frontière de la poésie. Et précisément aussi parce que sa poésie est, au regard de la poésie ordinaire, une fronti
poésie. Et précisément aussi parce que sa poésie est, au regard de la poésie ordinaire, une frontière, elle peut, au même titr
evant le péril musical. Il fait remarquer que la crise actuelle de la poésie est quelque chose d’unique « ignorée dans aucune
sodie »292. Cette crise il l’interprétait comme quelque passage de la poésie à la musique. Il se tenait au concert un peu comm
ivement de deux extrêmes : la musique et la prose. En second lieu, la poésie , sans imiter la musique, et au contraire en se re
phonie, ne manquera, raréfié et c’est tout — du fait de la pensée. La Poésie , proche l’idée, est Musique, par excellence — ne
pondant : « Alors la paix est faite ! » Mais, pour réaliser une pure poésie , il faut, avec la même délicatesse et la même sûr
, définir, instituer et régler l’instrument, matériel aussi, de cette poésie , qui est le Livre. A ce « solitaire tacite concer
hie. Une troisième figure de cette convergence de la musique et de la poésie lui apparut dans ses méditations sur le théâtre,
a sur elle pour reconnaître les secrets qu’elle avait dû dérober à la poésie  : « Amenez les théories de Mallarmé à une conclus
umière et des brumes : toutes deux vont maintenant nous étager sur sa poésie , parmi son rêve, leur cime de neige, sans un pas
. Du jour où elle était ainsi montrée, non plus seulement écoutée, la poésie prenait place sur la pente qui devait la conduire
nant de la diminuer au clair de la réponse300 ». Mallarmé appelle la poésie , sous double aspect de Musique et de Lettres « le
Ne concevrait-on pas ces deux mots comme deux caractères chinois ? Sa poésie qui tend, vers la fin, à des mots évocatoires jux
vail mécanique, Froissart offrait au roi Richard II le recueil de ses Poésies « enluminé, écrit et historié, et couvert de velo
elon une harmonie et les scelle spirituellement d’un sens. Pareil aux Poésies de Froissart, il voudrait offrir le Livre de ses
térieur et de l’intimité, où nous avons reconnu une des sources de sa poésie , à rien mieux qu’au Livre il ne trouve à s’appuye
tation du livre vivant est à tendance étrangement hallucinatoire. Une poésie trop matérielle, procédant autrement par allusion
t — songe-t-il, après une lecture de Là-Bas — la vraie magie c’est la Poésie , la vraie magie littéralement, et le livre de ver
éâtre. Au théâtre seulement se célèbre l’office entier, humain, de la poésie . Du lyrisme écrit, fragmenté, du Livre, au lyrism
re âge est pour le poète un temps de grève, Mallarmé ne sépare pas la poésie des grandes fêtes humaines, elle qui précisément
l’ait guère exprimé, Mallarmé eut conscience de l’opposition entre la poésie du Livre, écrite pour les yeux, inclinée par-là v
yeux, inclinée par-là vers les images visuelles, plastiques, — et la poésie telle que ses origines sociales et sa naissance i
ressuscitera l’unité de drame grec, recréera, dans la synthèse de la poésie , de la musique et de l’action, la mélodie origine
. » Cette figure du théâtre idéal il faut la confronter à celle de la poésie telle que la veut Mallarmé, lorsqu’il lui assigne
sse catholique ruisselant, les jubés abattus, par les cathédrales, la poésie de Mallarmé ne nous fait-elle pas présager quelqu
’iconostase séparé de la foule ? La contradiction est réelle entre la poésie ésotérique de Mallarmé et ce souci de la foule, d
bord, œuvre d’un musicien de génie, elle sacrifiait nécessairement la poésie à la musique. Puis elle marquait une réaction, lé
écume ». Et c’est ainsi que la danse devient « la forme théâtrale de poésie par excellence » (de même que la poésie de Mallar
vient « la forme théâtrale de poésie par excellence » (de même que la poésie de Mallarmé est la forme livresque de la danse pa
et qu’il se passe, en fin de compte, rien352. » Cette synthèse de la poésie , de la musique et de la danse figure très bien, e
et de la danse figure très bien, et logiquement, la fin idéale de la poésie mallarméenne. Le théâtre actuel est une conventio
arméenne. Le théâtre actuel est une convention lourde, de même que la poésie dont a voulu se délivrer Mallarmé. Je l’ai rappel
ésie dont a voulu se délivrer Mallarmé. Je l’ai rappelé ailleurs : la poésie parnassienne, de même que la poésie classique, et
mé. Je l’ai rappelé ailleurs : la poésie parnassienne, de même que la poésie classique, et au contraire du grand lyrisme roman
lastiques et des analyses sentimentales, alors que le rôle vrai de la poésie est de nous suggérer une émotion qui se développe
rs et un rayonnement émanés de la gemme, de l’art suprême, qui est la Poésie , non asservie, mais maîtresse. Jeu du Poème non p
e brume, chez Mallarmé, des sources mêmes, obscures et glacées, de sa poésie . Gazes, brume, tout cela que déploie comme l’atmo
ur la masquer une nudité de lieu ». Livre III. Quatre types de sa poésie Chapitre premier. Hérodiade Si Mallarmé r
première page de Divagations, annoncée « sous presse ». Les notes des Poésies nous apprennent qu’elle « comporte outre le canti
entre les deux poèmes un ordre rationnel, puisque, dans l’édition des Poésies , Hérodiade vient en premier. Elle marque en effet
rs. Et certes tous les Parnassiens qui avaient en eux quelque sens de poésie ont dépassé cette formule de pure technique. Mall
emière, l’Après-Midi la seconde. Son Hérodiade est la Muse même de la poésie qui l’évoque. Poésie de mots ainsi que l’héroïne
la seconde. Son Hérodiade est la Muse même de la poésie qui l’évoque. Poésie de mots ainsi que l’héroïne est une idole de joya
l’évoque. Poésie de mots ainsi que l’héroïne est une idole de joyaux, poésie que dans le dédain de la vie et l’exaltation du v
peu cet attrait que sur le symbolisme exerça le mythe de Narcisse. La poésie qui s’isole dans la pureté de son chant, la consc
llarmé se préoccupait de cette œuvre, plus que jamais il concevait la poésie non comme une description somptueuse, mais comme
e d’une œuvre cyclique, comme, l’Idée harmonieuse non seulement de sa poésie , mais de la poésie. Et cela n’est pas particulier
que, comme, l’Idée harmonieuse non seulement de sa poésie, mais de la poésie . Et cela n’est pas particulier à ce poème en frag
uence paradoxale. Hérodiade nous y aide. Mais on conçoit qu’une telle poésie , en même temps qu’elle s’exalte vers un purisme d
ste une morsure Mystérieuse, due à quelque auguste dent, celle de la poésie , qui est l’essence de l’amour. Elle a pour confid
e la forme d’art qu’il avait, de son propre fonds, poursuivie dans la poésie . L’Après-Midi fut sinon écrit, du moins conçu pou
ions fondues. La Vie entière, tout l’amour, toute la beauté, toute la poésie , se mêlent dans une brume souple que sillonnent,
répand le souvenir. Et sous la souplesse de ces symboles et de cette poésie , ne se dissimule-t-il pas une ardeur sensuelle, c
’est qu’une tendresse violente d’adolescent, tendresse qu’exploite en poésie seule l’homme déçu et triste. N’oublions pas ce q
ous point les paupières trop bleuies des fillettes de Greuze ? Amour, poésie aussi. La vie toute pure unirait amour et poésie
s de Greuze ? Amour, poésie aussi. La vie toute pure unirait amour et poésie dans le même être, et l’on peut imaginer que les
ienne : Nous sommes l’étoffe dont nos rêves sont faits. Les images de poésie nouvelle que lui évoquaient son obstinée réflexio
èmes intérieurs, celui de la passion, celui de la pensée, celui de la poésie , tous trois chus d’une lumière dans l’ombre, tous
res, les thèmes de la maison roulante opposée au chemin de fer, de la poésie opposée à l’action politique, de la femme opposée
n’est allé si loin que l’Après-Midi d’un Faune dans cette voie de la poésie pure. L’émanation de musique et de ballet que le
vant : sur ce théâtre de pensée, la forme et le sujet, le poème et la Poésie , s’unissent, eux aussi, pour notre joie de les pe
es figures habituelles, comprise en harmonie avec son sentiment de la poésie , elle devient fort claire. L’obscurité première t
à pour indiquer, dès l’abord, l’ambition vaine de l’œuvre suprême. La poésie pure est hyperbolique, comme le doute premier de
dont le sujet est « le Monstre — Qui ne peut être ». De ma mémoire. Poésie artificielle, que cet art des derniers jours. Ell
. — La deuxième stance épanouit et éclaircit la première (Car…) Cette poésie nouvelle, c’est une œuvre de science, de volonté,
raits de cette présence vague, une existence réelle et une Idée de la poésie , ou quelque Idée, simplement, de méditation solit
u sais Qui », ce qui suit est la Défense, sinon l’illustration, de la poésie mallarméenne. Arnauld trouvait que la théorie de
cien. L’ère d’autorité, c’est à la fois la critique dogmatique et la poésie qu’elle préfère, celle de plein jour, de clarté c
butie lorsqu’elle nie cette clarté supérieure, ce midi idéal de notre poésie  : clarté non donnée, mais réalisée peu à peu, par
housiaste de la phrase373 ». De ces lueurs juxtaposées émane la vraie poésie  : L’or de la trompette d’Été, quoiqu’on dise, la
e suivante, par le Oui, la reprend, la confirme. Voici la terre de la poésie nouvelle, l’île de mystérieuse beauté. Les mots s
ême son, les Idées et les fleurs qui les figurent. Tel est le rêve de poésie nue, où, la main dans une main amie, s’exalte Mal
garder, avec ce besoin, inné aux mots, de signification, de raisons ? Poésie , lys dardé trop haut d’une tige d’étoiles, Droit
. Ce nom seul, Pulchérie, fera bruire et rire un peu le tombeau de la poésie qui n’a pas fleuri, des rêves qui sont demeurés,
t le soudain jusqu’à l’Idée ». Ce bien de la Danse, il a conçu que la poésie pouvait, comme le bien de la musique, tenter de l
ue de cette esthétique visuelle, à la chinoise, qui est au bout de la poésie française, au bout du Parnasse surtout, avec son
ou complexe ou intellect : que ne reste aucune raison d’exclure de la poésie , — unique source ». L’esthétique, ainsi conçue, d
ole ! de ma mémoire… Un Coup de Dés se relie à tous les éléments de poésie que j’ai groupés plus haut sous ce titre : la Rec
erre agile sur les flots. (Myrtis d’Anthédon.) A la musique de cette poésie parfaite, quelque satisfaction des yeux ne se mêl
i se fixe et tombe, ciel noir semé d’étoiles. De ces artifices vit la poésie chinoise, combinant avec l’élément auditif des mo
et d’un Hugo, les avait conduits à reconnaître le sujet capital de la poésie dans cette épopée humaine dont Lamartine écrivit
des caractères communs à un groupe, d’ailleurs flottant, une certaine poésie intérieure, obscure et allusive, dont il marquait
ges, en somme, concordent. La causerie de Mallarmé frappait, comme sa poésie , par ce qu’elle avait d’anti-oratoire. Mallarmé n
te sa chair troublée par l’effroi d’être liée : où fuir ? et c’est la poésie de Stéphane Mallarmé. » Fuite hors du réel, tandi
amartinienne, selon laquelle il existe chez le poète vrai un océan de poésie intérieure, jamais dite, dont la poésie écrite es
hez le poète vrai un océan de poésie intérieure, jamais dite, dont la poésie écrite est à la fois l’expression fragmentaire et
ut dérisoire ? L’individu isolé n’est qu’une abstraction sociale ; la poésie intérieure, la valeur individuelle qu’évoquent le
très beau. Le nom ne désigne plus que le poète en soi, une essence de poésie , une catégorie de l’idéal, ce qui fut, au-dessus
o-classicisme, on ne reconnaît comme authentiquement française qu’une poésie d’harmonieuse logique, une santé qui s’ajoute à d
littéraire. Comme le spectre d’Hamlet, toujours, lorsqu’une forme de poésie française commencera à se fausser ou à s’épuiser,
e : deux mots qu’il est monstrueux d’accoupler. Il transposerait à la poésie le livre et les idées d’Arnauld sur la Fréquente
trospective que sont les Poètes latins de la décadence. Mais c’est la poésie de Baudelaire qui a fait naître dans la critique
ar les routes, les villas, les hôtels Touring-Club. Mais l’idée d’une poésie lointaine, fiévreuse d’originalité, placée à une
Parnasse et le contredit. Les Parnassiens sont des Polonais de notre poésie , éclectiques et probes. Ils marquent la fin du gr
ectiques et probes. Ils marquent la fin du grand souffle’oratoire. La poésie , dans la doctrine, qu’ils firent leur, de l’art p
du Parnasse il était logique que l’on trouvât une cristallisation de poésie pure. Sur sa culture livresque il était naturel q
deux communient dans la même sortie du Parnasse, le même besoin d’une poésie fluide, purifiée, essentielle, — besoin qu’en 182
ons. Il figure dans notre langue la tentative extrême pour libérer la poésie de matière, de développement, et la littérature d
ne plus être, presque qu’une direction, un sens vers la hauteur. « La Poésie , ou ce que les siècles commandent tel, tient au s
tout entière elle tend. Cet allégement de matière implique, pour la poésie ainsi libérée, un formalisme pur. Je l’ai expliqu
prix, quelque chose. « De ce point, Mallarmé divinement menace toute poésie antérieure. Il semble faire les autres ses valeur
aléry, doivent s’entendre de ce Mallarmé hyperbolique. Le fait que sa poésie fut effort, mouvement, empêche qu’il nous soit pe
cu pour trois cents vers admirables qui ne ressemblent à rien dans la poésie , pour une vue profonde et neuve du mot, du vers,
de possibilité. Un Mallarmé idéal serait chez nous cette synthèse de poésie et d’intelligence dont fut deux fois seulement ap
e, qui nous impose d’abord, non point comme dans les beaux vers de la poésie ordinaire (songez aux plus éblouissantes gerbes v
lligence des essais que lui-même tenta, aideront à imaginer une telle poésie , à prévoir pour l’effort de Mallarmé une place en
isse devant son image stérile. Entre ces deux extrémités l’être d’une poésie , d’une surpoésie, qui chanterait ou plutôt qui re
sser de parler, il me semble que lui aussi a mis son idée dernière de poésie là où Léonard a posé son idée suprême de peinture
de se terminer par le sonnet Mes bouquins refermés, le mince tome des Poésies prend une harmonie et comme l’unité d’un cristal.
é tout ce qui n’était pas œuvre de critique littéraire. Je citais les Poésies d’après l’édition Deman qui était quand ce livre
on définitive de la Nouvelle Revue Française, complétée par plusieurs poésies inédites. La Nouvelle Revue Française a également
chais à réaliser — faiblement — une critique pure à l’imitation de la poésie de Mallarmé. Je n’ai plus guère de ces scrupules.
s dans le reste de la France et ne doit pas être mise au compte d’une poésie propre au paysan provençal. J’ai entendu, étant s
ra. Dans l’opéra, bain de mollesse et d’amour, s’était déjà abimée la poésie italienne. C’est sur son décor extérieur, son sen
tion. Depuis, les sept strophes du Cantique ont été publiées dans les Poésies (Nouvelle Revue Française). Cette strophe 6-6-6-4
84 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »
be. — Influence des littératures italienne et espagnole. — § III. Des poésies de Toiture et de Saint-Amant. — § IV. Condition e
des secours que rencontre Boileau dans sa tâche de législateur de la poésie française. — § VI. Caractère et tour d’esprit de
aient assuré l’art d’écrire en prose. Il n’en était pas de même de la poésie , ni de l’art d’écrire en vers, en quoi consiste l
e, ni de l’art d’écrire en vers, en quoi consiste la perfection de la poésie . Il restait beaucoup à faire après Malherbe pour
, en deçà des réformes de Malherbe. Mais telle est la condition de la poésie , telle est sa dépendance du tour d’imagination pr
à la ballade, à la villanelle, aux vieux mots gaulois, au système de poésie facile qui permettait à Ronsard de faire, si on l
conception doit être médiocre. Les mêmes auteurs, qui se donnaient en poésie pour disciples de Malherbe, et que Malherbe eût d
sse, Ronsard continué et Malherbe mal compris, tel était l’état de la poésie dans la première moitié du dix-septième siècle. V
prenait encore toutes ces pièces plus que libres, reste de l’ancienne poésie , moins excusables à mesure que les mœurs se poliç
il pas un peu de son art ? Ne confondait-il pas encore par moments la poésie avec la versification ? Dans son Commentaire sur
it précédé par la renommée d’éclatants succès dans tous les genres de poésie connus, sauf l’épopée et le poème dramatique, et
e domina en Espagne que vers le temps de Boscan (1526-1553), dont les poésies , calquées sur le modèle italien, donnèrent naissa
bien qu’il fallut une succession de commentateurs pour expliquer ses poésies à un public qui s’obstinait à les admirer sans le
de Malherbe pour la mode italo-hispanique donne une idée du genre de poésie auquel Boileau allait avoir affaire. Les actes de
s pour protecteurs et pour lecteurs. Voilà près de la moitié de cette poésie . Le reste consiste en un mélange, ou plutôt en un
ésie. Le reste consiste en un mélange, ou plutôt en un entassement de poésies de toutes sortes, depuis celles qui portent des n
ur s’imiter et se surpasser, vous aurez une idée assez juste de cette poésie . J’ai recours à des comparaisons, ne trouvant pas
pas aux railleries de Lope de Vega et de Caldéron contre la nouvelle poésie  ; elles sont trop vives pour qu’ils y persévèrent
vec le désintéressement chevaleresque de Don Quichotte. § III. Les poésies de Voiture et de Saint-Amant. Le produit le pl
aveu-là. Aussi en dépit du nouvel esprit qui allait chasser de notre poésie toutes ces fausses grâces, la société polie résis
ne voulait pas se rendre sans défense. Il y avait d’ailleurs dans la poésie qui allait disparaître du bon mêlé au mauvais, et
cachoit point avec ses blonds cheveux. Je ne m’étonne pas que cette poésie impatientât Saint-Évremont, et que, dans un momen
ieuse nous donne le secret du frivole travail qu’on appelait alors la poésie . Chaque détail de la scène en est une critique pr
première moitié du siècle étaient seuls responsables de l’état de la poésie , et seuls coupables de leurs propres mœurs, et si
et des secours que trouve Boileau dans sa tâche de législateur de la poésie française. Le secours que Boileau reçut de la
s écoles de l’Université ou aux jésuites, avaient appris par cœur les poésies de Ronsard, devaient opposer le préjugé de leurs
aut bien aller fouiller pour suivre les traces de l’histoire de notre poésie , il y a plus d’un vers heureux, et la langue des
a discipline de Malherbe. Les mêmes hommes qui faisaient de méchantes poésies faisaient de la prose sensée et correcte ; et l’o
rime, c’est-à-dire de l’esprit français contre une mauvaise école de poésie , et il la gagna. Aujourd’hui que le danger est pa
nous ce qu’il y avait à craindre. La prose aurait pu ne pas sauver la poésie , l’une n’étant point sous l’empire de la mode qui
e, plus saine que ses premiers vers, ne promettait pas l’incomparable poésie du Misanthrope. Rien n’était assuré. Les souvenir
e ni la grecque n’a point produit d’homme plus né qu’il était pour la poésie . » Et ailleurs : « Il produisait des images sans
emps faire cesser l’hésitation de tout un siècle, les destinées de la poésie française n’eussent pas été si tôt ni si complète
rsonne n’était plus propre à la dictature qu’il allait exercer sur la poésie . Il possédait toutes les qualités opposées aux dé
hante pas les maîtresses qu’il n’a pas, rompt avec le galant, tire sa poésie de son cœur et de sa raison. Il s’en est rendu té
que de toutes ces galanteries de tête, le lieu commun universel de la poésie d’alors : Faudra-t-il, de sang-froid et sans êtr
sse ce qui lui manque. Il voulait bien se reconnaître peu propre à la poésie amoureuse, pourvu que cet aveu tournât contre ceu
rna contre cette licence grossière qui salissait tous les recueils de poésie du temps. Le licencieux était le seul naturel de
ne. Il parlait ainsi de Molière alors qu’on imprimait des recueils de poésie où Molière figurait à côté des Gomberville, des d
it à établir des règles, à fixer des esprits incertains, à réparer la poésie , à relever la condition morale du poète ; il avai
be n’était-il pas sous l’empire de l’ancien préjugé qui faisait de la poésie un art agréable plutôt qu’utile ? Il lui est arri
nécessaire à la république qu’un bon joueur de flûte. En quoi donc la poésie est-elle moins utile aux hommes que la morale et
ar la raison ; mais il fut glorieux pour Boileau d’introduire dans la poésie l’esprit du Discours de la méthode. Ce jour-là il
arel de Sainte-Garde. » Il trouvait tout cela bourgeois, comparé à la poésie des ruelles, à la poésie gagée par les grands sei
l trouvait tout cela bourgeois, comparé à la poésie des ruelles, à la poésie gagée par les grands seigneurs, au galant, qu’il
e Childebrand. Oui, bourgeois ; et pourquoi pas ? C’était en effet la poésie bourgeoise dont le règne commençait ; c’était la
t en effet la poésie bourgeoise dont le règne commençait ; c’était la poésie de cette classe éclairée et indépendante qui s’ét
lle est la nation. Boileau reconnaissait les premiers traits de cette poésie dans Villon, au grand scandale de Sainte-Garde, i
rde. » N’eût-il pas été plus juste, plus séant, de faire descendre la poésie française « de Thibaut, comte de Champagne, le ch
maison de Lusignan115 ? » De même, pour personnifier le progrès de la poésie française après Villon, quel goût d’aller choisir
Pradon. Mais les premiers l’entendaient surtout de son mépris pour la poésie chère aux grands, laquelle leur paraissait noble,
une préférence pour le genre dans lequel il excellait ? Quelle est la poésie si haute, si passionnée ou si rare, qu’ait proscr
me qu’il fait des transitions, « le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie  », écrit-il à Racine128. Pénétrons au fond de ces
rtaine soudure artificielle pour dissimuler le décousu d’une pièce de poésie  ! Dans ce cas, ni la peine qu’il y a prise n’inté
avait aimé. C’est avec ces mots que Boileau dissipa toute cette vaine poésie  : et telle en a toujours été la force dans notre
nt appelés les victimes de Boileau. En même temps qu’il opposait à la poésie contemporaine la raison et le vrai, réintégrés po
réponses des oracles, tantôt par de poétiques images des règles de la poésie , sont présents à tous les esprits cultivés. Juges
e faire sur le tour d’esprit contemporain, et de donner des lois à la poésie rentrée dans le devoir. Boileau écrit l’Art poéti
nterie. Quelques beaux vers de la veine d’autrefois témoignent que la poésie vit encore où la raison est restée entière. Boile
Grecs et des Latins avec celle de Ronsard et de Baïf, et, estimant la poésie d’après ce qu’elle rapporte, il défie les nouveau
eurs ôté toute autorité littéraire, par l’idée qu’il se faisait de la poésie . Au lieu d’y voir l’expression la plus haute de l
, N’estimer rien de vrai qu’au goût il ne soit tel, est, en fait de poésie , d’un poète qui prend son caprice pour règle, et,
ées à la galanterie, tantôt affectent la violence ; contre toutes les poésies de tête, élégies amoureuses sans amour, idylles c
tée de l’Art poétique, que d’en réduire l’application aux ouvrages de poésie . Les prescriptions de Boileau ne se bornent ni au
aux pensées qui peuvent s’exprimer en vers, ni au seul langage de la poésie  ; elles s’étendent à toutes les pensées et à tout
ses censeurs ces vues de détail, qui ne sont pas compatibles avec la poésie , et d’avoir mieux aimé écrire de verve un poème v
l’Art poétique et aux Épîtres, « ces chefs-d’œuvre, dit Voltaire, de poésie autant que de raison175. » Dans une nation civil
e poésie autant que de raison175. » Dans une nation civilisée, où la poésie n’est point la forme naturelle et directe du disc
eusement des choses au-dessous de ce haut état, il fait ressembler la poésie à cet art qui donne à de viles matières le lustre
et quelques lettres d’une simplicité éloquente, est bien loin de ses poésies . Il n’arrive pas toujours à sentir vivement en pr
il semble qu’il s’y détende l’esprit, après les nobles fatigues de la poésie . Voltaire, à un moment de pleine justice envers B
a vie et la rendent meilleure par le devoir182, ne sont des sujets de poésie , il faut bien avouer que Boileau est un poète. Po
Lettre à Ménage, 9 août 1644. 76. La Pompe funèbre de Voiture. 77. Poésies XII, édition Lalanne. 78. Voir au tome Ier le ch
n Lalanne. 78. Voir au tome Ier le chapitre sur Malherbe, § IV. 79. Poésies XXIX. 80. Lettre à Peiresc, 23 décembre 1616. 8
ance, sœur du roi, avec le prince d’Espagne. depuis Philippe IV. 86. Poésies LXIV, édition Lalanne. 87. Poésies LVIII. 88. C
Espagne. depuis Philippe IV. 86. Poésies LXIV, édition Lalanne. 87. Poésies LVIII. 88. Ce tour d’esprit reçut le nom dû euph
insulte et m’accable. » Pinchêne disait, en tête d’un recueil de ses poésies  : « C’est ce que j’ai cru pouvoir faire de plus r
85 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »
’on blamât, en effet, ou que l’on regrettât le fond ou la forme de la poésie de M. Gautier, de ce poète de la matière rutilant
qui éclate ou se concentre dans ses vers. C’est là un fait. Il y a là poésie . Sympathique ou antipathique, le talent de l’aute
trop, mais enfin qui croit que l’effort humain l’emporte, en fait de poésie , sur la divine spontanéité. Dans ce volume d’Émau
ète, systématique au fond, a donné sa poétique avec le prestige de sa poésie , habile homme jusque-là ! Oui, l’œuvre sort plus
e soit pas la nôtre, quoique nous ne puissions jamais admettre que la poésie existe en raison directe de sa difficulté, cepend
mps, il est arrivé aujourd’hui, montrant plus que ce maigre volume de poésies qui a suivi au bout de tant d’années les Contes d
rituel comme on pourrait le désirer, mais il est plus diaphane, et sa poésie , je ne parle pas seulement de ses vers, l’intimit
et sa poésie, je ne parle pas seulement de ses vers, l’intimité de sa poésie y gagne un degré supérieur de transparence et de
horizon qui n’est pas l’Infini encore, — cette sphère où toute grande poésie doit franchement monter, — mais qui pourtant parl
Théophile Gautier représentait glorieusement l’école volontaire de la poésie travailleuse et, qu’on nous permette le mot, rage
il, qui pose assez insolemment pour soi-même et pour le génie, que la Poésie est le résultat d’une poétique, la langue touchée
t s’appeler plutôt : Perles fondues, car presque toutes ces perles de poésies , que l’esprit boit avec des voluptés de Cléopâtre
de l’expression, arrivée à ce degré fulgurant de supériorité, crée la poésie et la créerait encore, quel que fût le système d’
d’imagination, le poète d’Émaux et Camées chante l’Amour, ce sujet de poésie éternelle, sur lequel il n’y a pas de cant à fair
86 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »
usset. Y aurait-il dans cette date une intention de la Fortune ?… Des poésies nous arrivant précisément ce jour-là devaient-ell
ut être passablement organisé aura toujours en présence d’un livre de poésies , habituellement la plus vulgaire et la plus écœur
rité, rimée et sonore, qu’on rencontre partout et qui s’appelle de la poésie . Ils avaient, sinon toujours, au moins souvent, u
débarqué de la Chine, son affaire était faite ! Roitelet, verselets, poésies et poète, vaudraient aujourd’hui cent pour cent d
, par cela seul qu’ils n’auraient pas trempé dans l’air ambiant de la poésie contemporaine ! Car voilà le seul reproche qu’il
à cette Tour seule qu’il a si bien peinte et chantée dans une de ses poésies le plus genuines par la rêverie et par le rythme 
i perce le ciel, en rayant au loin l’horizon ! Il y a deux espèces de poésies dans le recueil de M. Jules de Gères. Il y a la p
ux espèces de poésies dans le recueil de M. Jules de Gères. Il y a la poésie qui vient des autres, le lyrisme commun à ce sièc
ermeil et rapide. — et celle-là, c’est l’inférieure des deux, — et la poésie qui filtre sous les roseaux plies par le poids de
sque d’or, est-il assez pur ?… C’est mieux encore, du reste. C’est la poésie de la pensée, bien supérieure à toutes les ciselu
vre de calme et de sérénité dans la tristesse, l’effet produit par la poésie est toujours relatif, mais je ne connais rien, po
il est essuyé de tout souvenir. Si courtes que soient ses meilleures poésies , nous n’avons pas l’étendue qu’il faudrait pour e
n lui, — l’homme de la veine et l’homme de la culture ; l’homme de la poésie sentie et l’homme de la poésie ressouvenue. Ceci
l’homme de la culture ; l’homme de la poésie sentie et l’homme de la poésie ressouvenue. Ceci tuera-t-il cela ? Voilà la ques
87 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »
uteur de La Chanson des Gueux a été jugé et condamné pour ce livre de poésies . Mais je ne sache pas que la condamnation judicia
s ne point tenter l’imagination de ceux-là qui savent où se trouve la Poésie dans les choses humaines. Mais s’ils l’avaient ex
Poésie dans les choses humaines. Mais s’ils l’avaient exprimée, cette poésie de la Pauvreté, ce n’avait guères été qu’en passa
sentiment et d’observation, et de chanter ou de faire chanter en des poésies personnelles ou impersonnelles, toutes les misère
rs vices, dans leurs grandeurs et leurs vertus. M. Richepin, dans ses poésies , n’est pas plus un matérialiste appuyé qu’il n’es
tout, sous les haillons dont il s’enveloppe si diogéniquement en ses poésies , c’est épicurien aux yeux païens, et un épicurien
n, la palpitation du poète. Mais son livre n’est pas qu’un recueil de poésies  ; c’est toute une composition. Il l’a divisé en t
, ils sont placés plus loin de nous, dans une perspective qui est une poésie de plus. Les Couche-tout-nuds d’Eugène Sue et de
illes (le mot y est, et bien d’autres encore !)… Il a écrit plusieurs poésies en pur argot, qu’il s’est obligé à traduire en fr
ème partie intitulée : Nous autres Gueux ! — partie inférieure de ses poésies , trop pantagruélique à mon gré, et dans laquelle
on des Gueux vaut la peine qu’on insiste, — toutes les qualités de sa poésie , qui n’est pas que truande et féroce, acharnée, a
-père sans enfants), appartiennent à son âme, et les défauts de cette poésie à son temps et au malheur qui l’a fait naître au
assez inconséquent pour nous parler de morale à propos d’un livre de poésies dans un temps d’immoralité littéraire comme il n’
t on trouvera, sous tout cela et malgré tout cela, un énorme noyau de poésie , résistant et indestructible, qui brillera de sa
s à la manière dont on chante. Or, encore, quand on a ce don divin de poésie , on l’a partout et quoi qu’on chante. Lamartine,
é et la beauté inanalysable de cette substance mystérieuse qui est la Poésie , — cette âme dans une autre âme qui ne double pas
Avant ce livre des Blasphèmes, il n’avait que madame Ackermann et ses Poésies philosophiques, madame Ackermann que j’eus l’inso
t beaux pour une femme, tant il s’y montrait de mâle vigueur. Mais la poésie de madame Ackermann n’était, malgré la fermeté de
rmann n’était, malgré la fermeté de son marbre, que la balbutie de la poésie qui allait venir. J’avais avancé l’heure du monst
à précisément qu’est le côté humain, pathétique et déchirant de cette poésie qu’on a dit n’être qu’une rhétorique. La poésie d
et déchirant de cette poésie qu’on a dit n’être qu’une rhétorique. La poésie de Richepin, car il m’ennuie de dire M. Richepin
iété et qui s’appelle lui-même un bohème, un sauvage, un barbare ! la poésie de Richepin n’est pas seulement de la furie et du
temps. Maintenant, cherchez (même dans la littérature européenne) une poésie d’une verve aussi violente et aussi continue ! Ch
88 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215
tre III. Poëtes françois. §. I. Ecrits sur l’Histoire de la Poésie Françoise. L’ Histoire de notre Poésie est in
crits sur l’Histoire de la Poésie Françoise. L’ Histoire de notre Poésie est intéressante, mais elle nous manque encore, q
s astres, ouvre la liste de ceux qui ont écrit sur l’origine de notre Poésie . Il tira des archives de divers Monastères, des f
Mervesin, de l’Ordre de Cluni non réformé, publia son Histoire de la Poésie Françoise, in-12. Ce livre ne peut être considéré
vec lequel il emploie ce que plusieurs historiens ont écrit sur notre Poésie , ainsi que par l’élégante simplicité du style. Ma
r l’élégante simplicité du style. Mais ce qu’il dit des progrès de la Poésie & du langage, n’est pas assez développé. Il l
écrit agréablement, & il seme ses anecdotes de divers morceaux de poésie , qui montrent communément une Muse facile & u
foule d’écrits que je vous ai fait connoître sur l’histoire de notre Poésie dramatique, je ne sçais comment l’Histoire du Thé
racontée avec l’exactitude de la prose & toute la noblesse de la poésie  ; le tableau de Rome & de la puissance pontif
de richesse, plus de coloris que d’invention, plus d’histoire que de poésie . Ses portraits, quoique très-brillans, se ressemb
n soutenus. Il y a du pathétique dans certaines scènes, mais point de poésie , point de coloris dans le style, point d’imaginat
e, a laissé deux tragédies, le Comte d’Essex & Ariane, foibles de poésie , mais dont les situations sont touchantes. Nous n
ne lyrique. Le commencement du prologue des Élémens est un morceau de poésie majestueuse. Il y a d’autres tirades inspirées pa
ris le ton pastoral ; mais sa versification est languissante & sa poésie est sans images. Il n’y en a pas davantage dans l
NOs faiseurs d’Odes datent presque du moment que nous avons eu une Poésie . Mais de tous ces Lyriques, on ne se souvient que
e de la clarté, de la douceur, de l’élégance. Il fut le pere de notre Poésie . Ses Odes étoient le seul modèle, qu’un homme de
nt le milieu du dernier siécle. Rousseau ne le perdit pas de vue. La Poésie lyrique est le triomphe de cet Ecrivain. Ses Odes
prit. Il ne connoît pas ce beau désordre du génie qui est l’ame de la Poésie lyrique. Son style est trop souvent sec, froid, d
beautés vraiment lyriques ; & quoiqu’on ait beaucoup critiqué ses Poésies sacrées, il y a des morceaux dignes de Rousseau.
espérer que ce défaut disparoîtra dans les nouvelles éditions de ses poésies , qui seront souvent réimprimées. M. de Bologne a
rechercher. Les cantates sont ainsi que les chansons l’ouvrage de la Poésie & de la Musique ; mais elles sont susceptible
tous les charmes de la Musique. La plûpart ont reçu cet ornement. La poésie en est noble & harmonieuse. §. IX. Poët
des raisonnemens plus conséquens, une versification plus exacte, une poésie plus harmonieuse. Il y a une Epître du même auteu
d’un Poëme sur le même sujet par M. le Mierre ; mais s’il y a plus de poésie , il y a moins d’ordre que dans celui de M. Wattel
s par M. de St. Lambert, offrent à la fois les charmes touchans de la poésie & les beautés nobles de la philosophie. Le Po
Poëtes élégiaques. NOs anciens Poëtes cultiverent ce genre de poésie  ; mais aucun ne mérite d’être nommé. Menage, vers
i s’y destinent. L’ouvrage de M. Colardeau est plein de feu, & la poésie en est à la fois brillante & pathétique. On c
la plûpart mauvaises. La clarté & la précision sont le mérite des poésies de Mainard ; mais on y désireroit plus de pureté
n général foibles & médiocres. Richer, malgré la foiblesse de sa poésie , qui est toujours terre à terre & d’une imagi
Est sous ce nom, que nous tracerons l’esquisse de tous les auteurs de Poésies fugitives qui depuis Abailard ont inondé notre Pa
, & continué par Jean de Meun fut en quelque sorte l’aurore de la Poésie françoise. On avoit beaucoup de chansons avant ce
plus la Littérature par sa vie scandaleuse, qu’il ne perfectionna la poésie par ses talens. Marot eut la gloire de faire ce
précisément ces détails qui en sont tout le danger. Parmi les autres Poésies fugitives de la Fontaine, il y en a très-peu qui
aque vers, & il est malheureux qu’avec un si grand talent pour la poésie , il en ait fait un si funeste usage. L’Abbé de Ch
Poëte fut son héritier. Les graces autant que les Muses ont dicté ses poésies fugitives. S’il a moins de chaleur que Chaulieu,
s marqué que M. de Voltaire & parcourt un cercle plus étroit. Ses poésies respirent la paresse, le goût de la solitude &
ées feroient mieux sentir l’air de facilité qu’ont presque toutes ses poésies . Un homme illustre dans l’Europe par les belles a
os jours. M.M. de Voisenon, de St. Lambert, de Tressan ont dans leurs poésies le ton des gens du monde & l’élégance, la pur
s qu’il recueille ce riche héritage. Les François ont produit tant de poésies légeres qu’une plus longue liste des auteurs de c
89 (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309
la jeunesse, s’est retirée de nous ; tel est le fait irréparable. La Poésie , réalisée dans l’art, n’enfantera plus d’actions
ces et des goûts individuels, n’est plus apte à enseigner l’homme. La poésie ne consacrera même plus la mémoire des événements
us figure d’enseignement ; mais de tels compromis sont interdits à la Poésie . Moins souple et moins accessible que les formes
de l’époque. Depuis Homère, Eschyle et Sophocle, qui représentent la poésie dans sa vitalité, dans sa plénitude et dans son u
t souillée, elle est tarie jusqu’au fond. Il faut puiser ailleurs. La Poésie moderne, reflet confus de la personnalité fougueu
ns du cinquième siècle. En dehors de cette recrudescence finale de la poésie intime et lyrique, une École récente s’est élevée
temps nouveaux n’implique pas une gestation plus lente, peut-être la poésie redeviendra-t-elle le verbe inspiré et immédiat d
crètes ; mais la destinée de l’intelligence doit l’emporter, et si la poésie est souvent une expiation, le supplice est toujou
e expiation, le supplice est toujours sacré. Préface des Poèmes et Poésies 2 [1855] Les pages qui précèdent les Poèmes
antômes les nécropoles du passé, et que dans mon amour exclusif de la poésie grecque, j’en étais arrivé à nier tout l’art post
s dans le ciel ; j’ai beau tendre l’oreille aux premiers chants de la poésie humaine, les seuls qui méritent d’être écoutés, j
leur nature au profit de je ne sais quelle alliance monstrueuse de la poésie et de l’industrie, c’est par suite de la répulsio
ns garder le souvenir des œuvres vénérables qui nous ont initiés à la poésie , et puisons dans la certitude même de leur inacce
une révélation permanente. Je me bornerai donc au monde de l’art. La poésie est trois fois générée : par l’intelligence, par
ns intellectuelles et morales qu’il faut constater la puissance de la poésie grecque. Or, les deux épopées ioniennes, le Promé
onnaître, en face de tels exemples, que les plus larges sources de la poésie se sont affaiblies graduellement ou taries, et ce
e, qu’en fait de prose, tout est bien qui finit vite. L’Art, dont la Poésie est l’expression éclatante, intense et complète,
crime, quelque chose de honteusement et d’irrévocablement immoral. La poésie a ses bas-fonds, ses bagnes particuliers, où beau
ions au mal, une persévérance si caractérisée à vouloir séquestrer la poésie dans l’ergastule critique, afin de la ployer à la
et de bouche en bouche ; dans ces temps de floraison merveilleuse de poésie primitive, il arrive que certains hommes, doués d
l’inutile souvenir de vieilles et puériles polémiques étrangères à la poésie . Le génie de Béranger est à coup sûr la plus comp
? Dans le manque absolu d’originalité non moins que dans l’absence de poésie qui caractérisent l’homme et l’œuvre. Je m’expliq
, religieuses ; très hostile, de nature et de parti pris, à la grande poésie anglaise, allemande, orientale, ainsi qu’à notre
éroïque, l’Esprit souffle où il veut, et les mystérieux trésors de la Poésie ne sont pas le salaire obligé des vertus morales.
cherche à me rendre compte du dédain singulier qu’il professe pour la Poésie , à laquelle il doit toute sa renommée. Est-ce un
croyant : c’est un esprit radicalement sceptique. La foi, l’amour, la poésie n’ont été pour lui que des matières d’amplificati
n valent point la passion absolue et satisfaite, et nul ne possède la Poésie , s’il n’est exclusivement possédé par elle. II
est incontestable. L’auteur des seuls chefs-d’œuvre lyriques que la poésie française puisse opposer avec la certitude du tri
s ni petits, nous sommes doués du bon sens gaulois ; mais, hélas ! la poésie est un excès dont nous ne nous rendrons jamais co
e encore ? On répond : Les grandes pensées viennent du cœur, la vraie poésie est un cri du cœur, le génie réside tout entier d
public un respect dérisoire. Or, il n’y a de respectable, en fait de poésie , que le Beau, et ce qu’on nomme le public n’a poi
e hâter de conclure de ce qui précède que je nie l’arc individuel, la poésie intime et cordiale. Je ne nie rien, très dissembl
ienveillance charmante et inépuisable, ni son amour sans bornes de la Poésie , cette vertu d’heure en heure plus dédaignée. Il
ouffon, brutal, spirituel, passionné : l’espace sans frontières de la poésie est à lui. S’il se garde d’attacher son nom aux f
évolution de 1830, par exemple ; s’il possède les vertus propres à la poésie , c’est-à-dire la puissance de généraliser, l’empo
où il est admirable, qu’aux juges ordinaires, et peu informés, de la poésie contemporaine. Entre toutes les passions qui sont
s l’iniquité serait grande de juger Auguste Barbier sur ses dernières poésies . Certes, les Iambes et surtout Il Pianto renferme
trange mérite, et qui, par malheur, abondent plus que jamais dans les poésies récemment publiées. Je n’en veux pour preuve que
ge. Sa modération native souffre des excès apparents de ses premières poésies . Il n’était pas homme à faire siffler longtemps,
, tout d’abord, le sentiment public, non seulement dans celles de ses poésies qui touchaient à l’excès, mais aussi dans ses con
sommes une nation routinière et prude, ennemie née de l’art et de la poésie , déiste, grivoise et moraliste, fort ignare et va
gue méditation. En dernier lieu, si l’on constate que l’auteur de ces poésies originales transporte aisément dans sa prose, ave
ise, dans aucune littérature ancienne ou moderne, et qui a rendu à la poésie française, avec plus de richesse, de vigueur et d
vec le travail intellectuel antérieur ; et s’il arrive parfois que la Poésie , cette révélation du Beau dans la nature et dans
a aussi les siennes qui l’ordonnent et la dirigent. L’histoire de la Poésie répond à celle des phases sociales, des événement
re et de Valmiki. Et l’humanité a raison, car tous les éléments de la Poésie universelle sont contenus dans ces poèmes sublime
iècles succède un retour irrésistible vers les sources de toute vraie poésie , vers le sentiment de la nature oubliée, dédaigné
tion pittoresque du catholicisme, d’une part, et, d’autre part, d’une poésie plutôt sentimentale que dogmatique, suscitait en
moyen d’échapper au didactisme rimé, cette négation absolue de toute poésie  ; il a forgé, soixante années durant, des vers d’
furent pour toute une génération prochaine une révélation de la vraie Poésie . Je ne puis me rappeler, pour ma part, sans un pr
ation vierge d’un jeune sauvage vivant au milieu des splendeurs de la poésie naturelle ne pouvait être unanimement ressentie à
té de l’œuvre que par le caractère intime, familial, élégiaque, d’une poésie aisément accessible au public et à la critique. D
apophtegmes, décisifs en raison même de leur banalité, tels que : la poésie est un cri du cœur, le génie réside tout entier d
rve, d’éloquence et de couleur, qu’il faut le remercier, au nom de la Poésie , d’avoir prêté cette charité terrible à cet insen
, malgré beaucoup de réserves, cet avènement indiscutable de la haute poésie lyrique dans le drame, bien que de longues années
’a-t-il jamais oublié que si le juste et le vrai ont droit de cité en poésie , ils ne doivent y être perçus et sentis qu’à trav
onviction philosophique qu’il s’était faite. Car toute vraie et haute poésie contient en effet une philosophie, quelle qu’elle
90 (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »
avaient trouvé en eux-mêmes des sources profondes de réflexion ou de poésie  : diverses influences avaient excité çà et là des
ais de l’Italie, qui en avait fait briller déjà une étincelle dans la poésie de ce demi-italien, le prince Charles d’Orléans :
es charmantes ou splendides qui la ravissaient dans l’éloquence et la poésie des anciens. Elle se mettait à aimer la vie : ell
isme et la Réforme. Despériers sert la Réforme, la libre pensée et la poésie . Marot, poète de cour, est un protestant de la pr
est un protestant de la première heure. Marguerite elle-même unit la poésie , le mysticisme, l’humanisme, le zèle de la morale
es parties qui peut le mieux s’y prêter, ou le moins s’en passer : la poésie . La poésie de Marot avait déjà un certain caractè
qui peut le mieux s’y prêter, ou le moins s’en passer : la poésie. La poésie de Marot avait déjà un certain caractère d’art :
car le premier effet de la Renaissance a été de ranimer chez nous la poésie aristocratique. L’art, la grâce, la beauté sont r
ent d’aristocratique délicatesse. Cela apparaît chez Ronsard, dont la poésie d’homme d’épée et d’homme de collège implique à c
du bourgeois et du populaire. Il essaie d’atteindre à la beauté de la poésie grecque : par la combinaison du lieu commun et de
issance. Ce goût mièvre et mondain est comme une banqueroute de notre poésie , qui semble revenir à Charles d’Orléans, à Marot,
ue la grâce d’un bibelot ou la beauté d’un ajustement. Pendant que la poésie reculait de l’hellénisme à l’italianisme, la divi
res s’y éprouvèrent et se formèrent : les mémoires et l’éloquence. La poésie , qui se perdait dans l’imitation artificielle et
protestant de d’Aubigné tira d’eux le meilleur et le plus pur de leur poésie . Cette période se clôt par la Satire Ménippée, œu
e sauva l’art du naufrage de Ronsard, et, tandis qu’avec Desportes la poésie retournait aux grâces étriquées de la mondanité s
téraire du siècle, et nous rendit possible l’acquisition d’une grande poésie . Vers le même temps Hardy, si peu artiste, organi
91 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »
IV. Du lyrisme grec avant Pindare. — Des hymnes d’Homère. — De la poésie lyrique dans l’Iliade. — Archiloque ; quelques dé
èce, comme ailleurs, la conjecture la plus naturelle fait remonter la poésie lyrique à l’origine même de l’art. On l’a vu pour
oésie lyrique à l’origine même de l’art. On l’a vu pour l’Orient : la poésie lyrique se confond avec la prière, et l’une et l’
le commencement la variété savante et l’habile artifice. Avant que la poésie lyrique s’alliât dans les fêtes à toutes les puis
des hymnes religieux et des récits épiques, l’antiquité même de cette poésie lyrique. Tout semble l’attester d’ailleurs, le na
et l’abondance des images, la simplicité des symboles. Soit que cette poésie des hymnes homériques célèbre les grands spectacl
Cérès, mêlés de récits et de prières, marquent bien le rapport de la poésie narrative au chant lyrique. On sait que l’hymne à
nisme. Mais alors cette croyance n’était plus qu’une imposture, où la poésie manquait comme l’enthousiasme. Quoi qu’il en fut
tesse. La colère s’arma de l’ïambe aux syllabes aiguës et rapides. La poésie morale, ce correctif de toutes les autres, qui d’
urut toutes les cordes de la lyre. Parmi ceux qui étendirent ainsi la poésie grecque, après Homère et avant les tragiques, il
fortuites échappées aux naufrages du temps, refaire ou deviner cette poésie  ? Comment retrouver les feux et les reflets du di
t l’objet de l’émulation des plus habiles. Horace se pénétra de cette poésie hasardeuse et correcte, ardente et philosophique,
entions de langage, de ces grâces originales qui sont le charme d’une poésie savante et pourtant naturelle. Avec la différence
 » Ailleurs, c’est seulement un éclat d’images qui rappelle la forte poésie d’Horace et ses allégories si courtes et si vives
be qu’il avait forgé. » Sa fureur de calomnie donnait la mort ; et la poésie ancienne est remplie d’allusions au suicide de Ly
ont il admire d’ailleurs la force d’âme à lutter, en se servant de la poésie , dit-il, pour alléger, par l’opprobre jeté sur se
92 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »
1840. Les Rayons et les Ombres, in Œuvres complètes de Victor Hugo. Poésie , tome II, Paris, Imprimerie nationale, Librairie
ans le passé, naît le drame. De la passion mêlée à la rêverie naît la poésie proprement dite. Quand la peinture du passé desce
par la pensée, tantôt par le cœur. Du reste, il y a du drame dans la poésie , et il y a de la poésie dans le drame. Le drame e
ar le cœur. Du reste, il y a du drame dans la poésie, et il y a de la poésie dans le drame. Le drame et la poésie se pénètrent
dans la poésie, et il y a de la poésie dans le drame. Le drame et la poésie se pénètrent comme toutes les facultés dans l’hom
d’une chapelle, toutes ces belles urnes d’or, la foi, l’espérance, la poésie , l’amour ; enfin il y mettrait cette profonde pei
, dans l’ensemble de son œuvre, avec tous ses drames, avec toutes ses poésies , avec toutes ses pensées amoncelées, ce poëte, ce
ernelle, doit contenir la somme des idées de son temps. Quant à cette poésie qu’il publie aujourd’hui, il en parlera peu. Ce q
manière de voir les faits et les hommes que dans les trois volumes de poésie qui le précèdent immédiatement et qui appartienne
les admet plus rarement dans l’expression. Sans méconnaître la grande poésie du Nord représentée en France même par d’admirabl
science. L’algèbre est dans l’astronomie, et l’astronomie touche à la poésie  ; l’algèbre est dans la musique, et la musique to
la poésie ; l’algèbre est dans la musique, et la musique touche à la poésie . L’esprit de l’homme a trois clefs qui ouvrent to
93 (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »
par M. Ch. Marty-Laveaux99 Avril 1867. Les études sur l’ancienne poésie française ont fait de grands progrès depuis trent
yen âge, on peut dire qu’on a véritablement exhumé et découvert cette poésie , du moins dans sa branche la plus haute, la plus
it en dire à beaucoup près autant de cette autre partie de l’ancienne poésie qui ne remonte pas au-delà du xvie  siècle et qui
enir jusqu’à elle et y pénétrer. C’est de cette seule époque de notre poésie que j’ai à parler en ce moment. Lorsque, en 1827,
, quelques esprits curieux se portèrent plus particulièrement vers la poésie de ce temps-là, leur première impression fut la s
remière impression fut la surprise : on leur avait tant dit que cette poésie , celle qui remplissait l’intervalle de Clément Ma
ances qui se trouvent encore justes aujourd’hui. Depuis ce moment, la poésie française du xvie  siècle n’a cessé d’être en hon
satellites d’alentour. Les quatre volumes qui forment l’ensemble des poésies d’Olivier de Magny ont été élevés à des prix fabu
ux grammairien ; elle l’a été, une seconde fois, avec un choix de ses Poésies (1841), par M. Victor Pavie, alors imprimeur à An
Angers, et qui avait à cœur l’honneur de la patrie angevine. Que les poésies de Louise Labé, la belle Gordière, à laquelle se
es studieux pour se guider dans cette branche particulière d’ancienne poésie . Le Catalogue des livres composant la Bibliothèqu
t même une sorte de mode littéraire, si l’on y joignait les essais de poésie , odes ou odelettes, composées sur les rythmes de
s années qu’on a vu des hommes très au fait de l’ancienne et première poésie du moyen âge, et dont ç’avait été d’abord le poin
orte. Lorsqu’on étudie le xvie  siècle français au point de vue de la poésie , on est frappé de voir comme il se coupe exacteme
ources, le second, plus particulier, et s’appliquant au poète et à la poésie . Les remarques abondent et se pressent lorsqu’on
. Les lettrés du xvie  siècle furent plus ignorants de notre ancienne poésie , et, en particulier, de nos épopées nationales, q
 », convaincus qu’avant eux il n’y avait eu ni lettres ni lettrés, ni poésie ni poètes. Existait-il un chef-d’œuvre incomparab
vide, vint apporter un élément nouveau, un nouveau contingent dans la poésie française : l’allégorie philosophique. La verve s
me, et, comme la popularité en fut énorme, disproportionnée, toute la poésie se jeta sur cette nouveauté, qui atteignit même l
phique régnait alors au Palais et dans l’Église ; elle s’étendit à la poésie , où elle prit la première place. Elle aurait touj
oids. Aussi, en voyant la manière dont cette influence a duré dans la poésie jusqu’au xvie siècle et dans les romans jusqu’au
ouveau sans doute, mais regrettable, et, par son succès, il a jeté la poésie française dans une voie déplorable, où elle pouva
toutes les ramifications qu’il engendra est un fait qui domine notre poésie durant ces âges médiocrement poétiques. Les piqua
e allégorie. Malgré l’épuration sensible qui s’était faite dans notre poésie depuis Marot et l’aisance aimable qu’il y avait i
dres à de petites figures. 101. Il y avait eu un Choix des œuvres et poésies de Ronsard, publié par M. Paul Lacroix en un volu
94 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »
Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. Les apôtres ava
à peine commencé de prêcher l’Évangile au monde, qu’on vit naître la poésie descriptive. Tout rentra dans la vérité, devant c
ocher et des délices de la contemplation : c’est le premier pas de la poésie descriptive. Les Religieux qui publièrent la vie
passé sous le joug des Turcs, on vit se former en Italie une nouvelle poésie descriptive, composée des débris du génie maure,
e laisse donc le soin d’éclairer le monde à celui qui l’a fait. Cette poésie descriptive italienne passa en France, et fut fav
vrages, qu’on n’y trouve presque aucune trace de ce que nous appelons poésie descriptive 63. Ainsi, repoussée en France, la Mu
es détails d’une mortelle longueur. Telle fut la seconde époque de la poésie descriptive. D’Angleterre elle revint en France,
aux répandus dans la Bible peuvent servir à prouver doublement que la poésie descriptive est née, parmi nous, du christianisme
nt sur ses ondes65. Horace et Pindare sont restés bien loin de cette poésie . Nous avons donc eu raison de dire que c’est au c
. Delille a excellé, peut être aussi regardé comme le fondateur de la poésie descriptive en France. 64. On en verra de beaux
95 (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332
on ? Où parut la première lumière de l’esprit moderne ? Où se leva la poésie  ? C’est là, messieurs, que les savantes recherche
nge, de cette incohérence dramatique et pittoresque, dont notre jeune poésie s’inspire heureusement, et que je tâche d’examine
s même insultaient toutes les puissances de l’État et de l’Église. La poésie provençale, c’était, pour ainsi dire, la liberté
avant M. Raynouard en a reproduit plusieurs dans son beau Recueil des poésies romanes. Il en est d’autres devant lesquelles il
neurs étaient souvent poëtes. Un autre point de vue se rattache à ces poésies . Le onzième siècle avait vu s’accomplir une grand
ans les Sirventes provençaux paraît donc, non seulement une source de poésie nouvelle, mais un principe de raisonnement et de
es grandes questions qui devaient agiter le seizième. À côté de cette poésie des troubadours, s’élevait une autre poésie, moin
seizième. À côté de cette poésie des troubadours, s’élevait une autre poésie , moins vive, moins ingénieuse, autrement témérair
le des choses dont il a peur. Dans l’œuvre des trouvères, il n’y a de poésie qu’un certain mètre, une versification fort gross
’images. Leurs vers sont des lignes de convention, tandis que dans la poésie des troubadours les vers sont des parties de musi
ndant les longues soirées, on le relisait sans cesse. De là, dans les poésies des troubadours, ces allusions si fréquentes à qu
fabliaux, et tout à fait étrangère à l’antiquité. Aujourd’hui, cette poésie a pour nous un intérêt historique, sur lequel nou
qui ait une date précise : cette date, c’est un grand homme. Toute la poésie française du treizième siècle est, pour ainsi dir
Champagne et roi de Navarre, Thibaut a réuni les caractères des deux poésies . La prose de Ville-Hardouin plaît par la candeur
ne ; il nous montrera ce qu’il y avait de pensée profonde et de haute poésie cachée sous la rude écorce du moyen âge. Remarque
souche antique de la langue italienne et la première source de grande poésie dans l’Europe. D’où vint à la pensée du Dante ce
tre homme de génie ressaisit, et qu’il élève à toute la hauteur de la poésie  ; mais le germe primitif était là. Pour Grégoire 
trouvères par la malice ; Charles d’Orléans, tombé dans le goût de la poésie par sa captivité d’Azincourt ; vingt-cinq ans de
cadavre sanglant et tronqué, marchant sa tête à la main. Cette libre poésie des troubadours n’avait plus retrouvé son heureux
nçait à y dominer sur le catalan, dans les œuvres littéraires ; et la poésie était plus savante qu’inspirée. Le marquis de San
ces mines d’Orient, où se cachent tant de trésors d’imagination et de poésie . Mais, ignorant que nous sommes, nous tâcherons s
t toujours simples, en proportion de leur antiquité. Au contraire, la poésie lyrique, première née de la pensée humaine, se pl
ans des actes publics, et servant à exprimer déjà, par le chant et la poésie , des passions populaires et des idées nouvelles.
qui se révèle à ses yeux. Je souhaite que la riante apparition de la poésie provençale ait pour vous un charme semblable, et
ères de ces deux civilisations, presque étrangères l’une à l’autre. —  Poésies des troubadours, au commencement du douzième sièc
hilologie. On m’a conseillé, en termes ingénieux, de passer vite à la poésie des troubadours ; mais il faut me pardonner encor
rnes, mille curieuses recherches devraient se lier à l’étude de cette poésie vulgaire ; et je suis encore plus gêné par la fou
ment, en rappellerait mille autres, et indique l’esprit général de la poésie des troubadours. C’est ici que notre étude sur le
evé par la bonté de son seigneur ; il avait un talent naturel pour la poésie  ; il avait la voix belle ; il faisait des vers, i
rre auprès du grand-duc de Normandie, son époux, qui goûtait moins la poésie du troubadour. De la petite cour de Guienne, Bern
es faits, volontairement écoutés, vous concevez sans peine combien la poésie des troubadours les embellissait et les animait d
evait plus tard animer le génie du Tasse, et produire cette admirable poésie moderne de l’Italie au seizième siècle. Les anecd
ue des chansons et des pèlerinages ? Qu’est-ce que leur talent ? Leur poésie ressemble-t-elle aux fadeurs modernes où leur nom
l’uniformité gracieuse de leurs images et de leurs expressions. Leur poésie riante et sonore semble toujours le son d’une mêm
u quelque chose de puissamment original, qui s’est communiqué à leurs poésies . Je ne sais si leur talent était supérieur ; mais
me c’est l’éclair de l’héroïsme reflété dans les vers, en ce genre la poésie des troubadours n’a pas produit de longs ouvrages
moderne, me fait croire que là où la civilisation est peu avancée, la poésie ne fait guère de longs ouvrages. Il faut donc nou
mme l’a très bien remarqué M. Wilhem Schlegel, toute une partie de la poésie des troubadours qu’il faut chercher dans l’origin
de la poésie des troubadours qu’il faut chercher dans l’original. La poésie française elle-même, maniée avec art, aurait pein
mouvements brusques, ces saillies, et en même temps ces retours de la poésie romane. Ainsi quand j’essayerai de traduire au li
dicule sur les Limousins. Eh bien, par une expiation anticipée, cette poésie vive, brillante, cet éclat de trompette, ce son d
s le douzième siècle. Quatrième leçon Sources étrangères de la poésie provençale : digression à ce sujet. — Quelques tr
lques traces du souvenir de l’antiquité, mais surtout imitation de la poésie arabe. — Double influence du génie oriental sur l
magination des Méridionaux ; détails à cet égard. — Caractère de leur poésie . — Ses ressemblances avec la poésie des troubadou
à cet égard. — Caractère de leur poésie. — Ses ressemblances avec la poésie des troubadours ; citations, rapprochements. M
rapprochements. Messieurs, Nous avons épié le premier réveil de la poésie en Europe. Déjà, dans quelques chants des troubad
une digression difficile pour moi, mais que je ne puis éviter. Cette poésie , dont je vous ai déjà fait entendre quelques acce
littérature fait à l’autre, ne doit-elle pas nous occuper ici ? Cette poésie des troubadours, doit-on la supposer une fleur de
gard, fort diverse. Écoutez-vous le docte Andrès, il vous dira que la poésie provençale, imitée par Pétrarque et le Dante, ne
t une perpétuelle imitation de la littérature arabe. Mais d’abord, la poésie provençale n’a-t-elle pas puisé à quelque autre s
oubadours aucune trace, aucune réminiscence, même involontaire, de la poésie antique. Cela n’est vrai qu’en partie. Sans doute
as Phantomarias del Paganisme ». Voilà un homme qui était arrivé à la poésie populaire, en passant par l’érudition. Tel autre
l’avoir longtemps appris, l’avait laissé là pour la gaye science. La poésie provençale n’est donc pas aussi exempte, aussi pu
ir de l’antiquité, de tout emprunt classique. Dans le petit nombre de poésies romanes que j’ai pu étudier, je trouve quelques i
s le temps de lire. Seulement, on peut croire qu’il circulait dans la poésie provençale quelque réminiscence vive et gracieuse
e modeler sur un autre peuple, une époque sur une autre époque. Or la poésie méridionale du moyen âge, par son allure vive, li
avoir regardée en face. C’est par mille détours, que le souffle de la poésie arabe, le parfum de l’Arabie est arrivé dans notr
ale de saint Jérôme, à cette description du cheval, si frémissante de poésie , à ces entretiens de Job avec ses amis, à ces par
du livre de Job ait dégénéré, quand on le retrouve dans les vieilles poésies purement arabes. Mais il y a du moins une grande
ment n’a pas ces vives allures d’enthousiasme, et ces débordements de poésie  ; tout enseveli qu’il était sous le fumier du moy
t un illustre écrivain, bornons-nous à dire que le génie oriental, la poésie hébraïque y coulent à pleines sources ; et que ce
t à pleines sources ; et que ce sublime religieux et quotidien, cette poésie des prières du matin et du soir, agissaient sur l
e ce génie oriental qui a été la source de toute religion et de toute poésie . Il reste à vérifier si, dans la civilisation par
ces d’une influence exercée sur l’origine et les développements de la poésie provençale. Quand on jette un coup d’œil rapide s
manquait de grandeur et d’énergie ; mais elle était brillante dans sa poésie , savante dans ses formes. Non seulement elle eut
abes nés en Espagne, et de la foule d’ouvrages sur la philosophie, la poésie , l’éloquence, les arts industriels, l’agriculture
ol, en présence des chevaliers et des dames. Quelle était alors cette poésie arabe ? Galante, passionnée comme l’Orient, guerr
ites. Le nom de gazelle semble indiquer et dessiner devant vous cette poésie svelte et gracieuse ; rien ne ressemble mieux, po
abes. Leur génie est tout conteur, et ami du merveilleux ; mais leurs poésies offrent quelques modèles de dialogue ou de discus
ous retrouvez dans les tensons des Provençaux. Un autre élément de la poésie moderne, la rime était orientale. J’ignore si la
derne, la rime était orientale. J’ignore si la rime se trouve dans la poésie hébraïque. Saint Jérôme, qui avait appris l’hébre
it-il, dans le texte saint, deux petits vers qui rimaient. Quant à la poésie arabe, la question n’est pas douteuse. Les orient
n’est pas douteuse. Les orientalistes disent qu’une grande partie des poésies arabes, sinon toutes, est rimée ; que cette rime
e est pleine, redoublée, entrelacée, distribuée par échos ; et que la poésie arabe, si hardie dans ses images, si emportée, si
e, symétrique, artiste par la forme. Tel est aussi le caractère de la poésie provençale. Sous ce rapport, elle ne ressemble nu
a poésie provençale. Sous ce rapport, elle ne ressemble nullement aux poésies des trouvères, et à d’autres essais des langues n
, et à d’autres essais des langues naissantes. Vous trouverez dans la poésie provençale tout l’art d’entrelacer les rimes, tou
et espagnols avaient pu donner, par la musique même, le type de cette poésie provençale, si rigoureusement asservie dans ses m
oderne. On a remarqué combien les consonnances sont anciennes dans la poésie latine. On se souvient de ces vers rapportés par
latins rimés ; mais cette rime pouvait paraître alors empruntée de la poésie vulgaire. Les chants d’église en langue latine en
des cours, le mélange des peuples ; reflet de l’imagination et de la poésie arabe parmi les chrétiens du Midi ; nouvel art de
t calculé chez les Provençaux, se rapproche, dit-on, des formes de la poésie arabe. Essayerons-nous, par quelque exemple, de m
ue exemple, de marquer ou plutôt de conjecturer le caractère de cette poésie arabe, telle que l’Espagne la connut au dixième s
Ce luxe des fêtes, cette richesse orientale qui se communiquait à la poésie , nous apparaîtra tout entière dans un pareil exem
nt de la nuit. (Suit une description du jet d’eau.) La mort de cette poésie , c’est la menace atroce qui se trouve au milieu d
re, les intraduisibles allusions, doivent mettre de charme dans cette poésie . Mme de Staël, d’un esprit si élevé et si fin, av
oit-elle pas avoir de grâce et de magie ! Un caractère fréquent de la poésie arabe, qui a passé dans la poésie romane, c’est l
magie ! Un caractère fréquent de la poésie arabe, qui a passé dans la poésie romane, c’est l’allégorie. On a dit que l’allégor
t le pavillon et toutes ses richesses. Rien n’est plus commun dans la poésie provençale que l’allégorie ; seulement elle est u
s notre Occident, et qui peuvent y être nées. Mais on trouve dans les poésies romanes ces fictions arabes d’animaux magiques, d
d’un récit. Une autre analogie me paraît plus spontanée qu’imitée. La poésie des troubadours, que l’on suppose frivole, a souv
a cependant des ressemblances remarquables entre quelques-unes de ces poésies . Mais sans m’arrêter à ces comparaisons, où la r
on, je me bornerai à un exemple qui dément le préjugé vulgaire sur la poésie des troubadours. On la suppose frivole et licenci
ni deuil ni tristesse. Rien de plus habile dans ses tours que cette poésie qu’anime une verve de douleur ; rien de plus sava
attendri par la douleur, et vous aurez retrouvé tout le charme de la poésie , et deviné sa puissance. Cinquième leçon C
t deviné sa puissance. Cinquième leçon Caractère général de la poésie romane. — Difficulté de la traduire. — Combien el
sie romane. — Difficulté de la traduire. — Combien elle diffère de la poésie moderne. — Genres qui lui ont manqué. — Grand nom
ieux et nos froids hivers, je ne sais si nous sommes bons juges de la poésie méridionale. Ce qu’elle a de brillant et de sonor
ve des peuples du Midi, l’harmonie seule défraye, pour ainsi dire, la poésie . Cette harmonie charme encore un étranger, quand
z de force et de variété pour soutenir l’intérêt. Sous ce rapport, la poésie romane ressemble bien peu à celle que, dans nos t
on a nommée romantique. L’étymologie ne prouve pas ici l’origine. La poésie romantique, telle qu’elle se montre dans les écri
rine bien plus que romane et provençale ; elle rappelle bien moins la poésie du moyen âge que celle qui se forma dans le Bas-E
s étaient saisies d’une fièvre mystique. Rien ne ressemble moins à la poésie méridionale des premiers temps ; poésie qui est t
Rien ne ressemble moins à la poésie méridionale des premiers temps ; poésie qui est toute à fleur d’âme, et qui plaît, comme
ent des pensées et des sentiments qu’elle exprime. Ce caractère de la poésie provençale rend plus difficile la tâche que j’ai
moindre partie publiée forme déjà plusieurs volumes. Dans cet amas de poésies , les sujets et les idées sont peu variés ; le mèt
ture romane n’a laissé ni drames ni poëmes épiques. Je suppose que la poésie provençale, si savante dans ses formes, était néc
conter, en prose, des romans de chevalerie, et qu’ils réservaient la poésie pour de courtes chansons de guerre et d’amour. Ai
diversifiée dans ses formes, multiple par le nombre de ses poëtes, la poésie romane devrait nous occuper longtemps. Nous tâche
noms propres, maintenant oubliés. Aujourd’hui, nous considérerons la poésie romane dans son application aux événements politi
au grand événement où vient se concentrer tout l’héroïsme et toute la poésie du moyen âge, aux croisades. Il n’est pas de suje
éroïque des nations européennes. Là, les plus beaux souvenirs de leur poésie ont pris leur source ; là, le mouvement social a
manqué ; mais les événements eux-mêmes ont eu plus de grandeur et de poésie que l’Iliade. La croisade a été, pour ainsi dire,
eur des croisades, il nous reste à chercher parmi les souvenirs de la poésie provençale ce qui porte l’empreinte de ce grand é
ils pas agiter l’âme du poëte ? Je regrette que nous n’ayons guère de poésies romanes faites en Syrie, au milieu de la croisade
croisade et au martyre. Cependant, messieurs, soyons justes envers la poésie . Le premier des troubadours qui ait chanté la cro
effets, bien diverses dans leur origine, c’étaient la religion et la poésie populaire. Souvent elles étaient en guerre ; les
ela si longtemps, presque toujours les troubadours et les prêtres, la poésie et la religion s’accordèrent pour célébrer la cro
’influence des troubadours se retrouve dans les premiers essais de la poésie anglaise. Chaucer, au quatorzième siècle, était e
es, dans ses aventures lointaines, Richard garda le souvenir de cette poésie provençale, et la cultiva. Si votre imagination s
ichard la composa dans le dialecte qui était la langue favorite de la poésie , et pour ainsi dire le toscan du siècle : du rest
e contre les Albigeois. Sixième leçon Utilité historique de la poésie provençale. — Liberté extraordinaire dont elle es
preuve et l’expression. — Chant de Sordello sur la mort de Blacas. —  Poésie satirique des troubadours, inférieure à la poésie
a mort de Blacas. — Poésie satirique des troubadours, inférieure à la poésie amoureuse. — Vie heureuse et douce imagination du
’étiquette et de gravité. Au contraire, les monuments immédiats de la poésie populaire, lors même qu’ils ne satisfont pas l’im
ncontre dans son mystérieux voyage. Malgré ce singulier parallèle, la poésie de Sordello vous paraîtra bien rude ; elle ressem
bien grossier. Aussi, c’est un exemple de liberté féodale, et non de poésie , que nous avons voulu chercher ici. Cette poésie
é féodale, et non de poésie, que nous avons voulu chercher ici. Cette poésie des troubadours, en devenant satirique et haineus
plus injurieuse qu’énergique. Ce qui fait surtout le charme de cette poésie , c’est l’expression interminable des sentiments d
graves intérêts. Cette douce occupation dura plus d’un siècle. Si la poésie qui en fut l’ouvrage n’est pas digne d’une grande
e n’est pas digne d’une grande admiration, si on ne place point cette poésie dans les archives de l’esprit humain, après ces q
poésie dans les archives de l’esprit humain, après ces quatre ou cinq poésies qui font l’enchantement éternel de notre imaginat
e là, messieurs, un des grands événements du moyen âge, sur lequel la poésie romane peut fournir des pièces historiques. La cr
u temps, cri de douleur des vaincus dans cette guerre désastreuse, la poésie des troubadours est un vivant commentaire de ces
us frappent : le caractère historique et la forme littéraire de cette poésie . Ce caractère historique ne peut bien se concevoi
i une lutte entre la pensée libre et le pouvoir de l’Église, entre la poésie et la prédication. Sans cesse de ce choc jailliss
rchie française. Mais dans ce chaos d’événements, qu’était devenue la poésie provençale, et ce génie, premier né de l’Europe m
et le dépravent ! lors même que cette lutte terrible est apaisée, la poésie provençale n’a plus sa vivacité gracieuse et légè
dans toute la Provence. Parmi ces tristes et derniers monuments de la poésie romane, il faut chercher quelque témoignage textu
acre de Béziers. On aperçoit de plus, dans ce testament vengeur de la poésie provençale, dans ces derniers chants inspirés par
ains, dut s’attacher aux barbaries de cette invasion. Depuis lors, la poésie des troubadours n’est plus qu’une complainte hain
Messieurs, Nous sommes obligés d’alterner entre la grammaire et la poésie . Je ne puis séparer les recherches techniques des
otre imagination. D’abord entraînés vers le Midi, nous avons suivi la poésie provençale dans ses heureux développements. Il fa
tat du roman wallon, dans une époque contemporaine des plus anciennes poésies provençales. À l’exception des fameux serments de
t votre langue. Je choisirai quelques détails du grand exploit que la poésie normande devait célébrer avec ardeur, la Conquête
re et du Nord. De là, messieurs, la première littérature, la première poésie nationale de l’Angleterre a reçu un cachet qui la
oisades, si l’on peut parler ainsi ? La vérité est la racine de toute poésie . L’esprit de l’homme, on le dit en philosophie, o
s dont la force surnaturelle était une féerie ? L’ignorance aidait la poésie  ; on faisait des histoires merveilleuses dans les
ux-mêmes : tout cela est singulièrement favorable à l’invention, à la poésie . Quand on est, comme nous, éclectique ; quand on
ropéen un spectacle de puissance et d’héroïsme. Nouvelle date pour la poésie , nouvelle origine pour les créations de l’esprit
le trouvère a fait un récit que nous ne donnons pas pour une œuvre de poésie , mais pour un procès-verbal fort exact d’une réce
syllabes sonores et ces restes de latinité que vous retrouvez dans la poésie provençale. Combien du reste ce récit est une viv
saint Louis. Nous suivrons en même temps le nouvel essor que prend la poésie des trouvères. Thibaut, comte de Champagne, dans
mettront au milieu de la France. Neuvième leçon Richesse de la poésie des trouvères aux douzième et treizième siècles.
. — Roman du châtelain de Coucy et de la dame de Fayel ; citations. —  Poésies de Thibaut, comte de Champagne. — Joinville. — Ra
eux. La facilité de cette langue qui avait peu de règles, et de cette poésie qui n’en avait qu’une, la rime, permettait à tout
ion ; mais le style de l’écrivain n’a point cherché à augmenter cette poésie naturelle du sujet. Il suit sa modeste allure de
Du reste, nous le répétons, il ne faut pas chercher dans l’ouvrage la poésie de l’écrivain, mais celle du sujet ; elle éclate
me de Fayel déplorait l’abandon où les ducs, les comtes laissaient la poésie , il y avait donc un grand personnage, un fils de
force chansons amoureuses. C’est la première réputation classique, en poésie vulgaire, que nous trouvons dans la France septen
qui n’a pas tout à fait vieilli. Enfin, la principale règle de notre poésie , le mélange alternatif des rimes masculines et fé
e l’instinct musical. Mais, de là, elle passa dans tous les genres de poésie et fut dictée par le goût. C’est le plus grand pr
à une époque si reculée, est remarquable dans la prose, comme dans la poésie . Partout, c’est par les vers que commence la litt
des Provençaux sur l’Italie ; détails à cet égard. — Premier essai de poésie sicilienne. — Poésies italiennes de la fin du tre
Italie ; détails à cet égard. — Premier essai de poésie sicilienne. —  Poésies italiennes de la fin du treizième siècle. — Précu
tres n’en ont pas moins de vingt mille. Tant de vers supposent peu de poésie . Aussi, pour faire connaître ce qu’il y a d’ingén
ilités et en latin barbare ; et nous rencontrons là le créateur de la poésie moderne, l’homme qui imprime à sa propre langue l
ties du tableau que nous avons à retracer. Dans nos recherches sur la poésie romane, nous avons presque toujours cité de préfé
était toute pour la Provence. C’était l’esprit provençal, c’était la poésie provençale qui régnaient à cette cour. Un monumen
maison d’Este. Vous y trouverez la preuve de cette prédominance de la poésie provençale, qui venait vaincre l’Italie jusque su
ns le fragment d’une notice, qui, dans ce manuscrit, précède diverses poésies romanes du treizième siècle. Maître Ferrari fut
, s’animaient dans les petites cours italiennes de tout l’éclat de la poésie provençale. Aussi, quelles sont les autorités que
moi aussi j’ai fait des stances semblables. » Crédit et faveur de la poésie provençale dans les cours d’Italie ; influence de
de la poésie provençale dans les cours d’Italie ; influence de cette poésie sur les premiers essais en langue italienne, voil
i sont à peu près le plus ancien monument que l’on ait conservé de la poésie italienne. Le chancelier Pierre Desvignes, homme
Pierre Desvignes, homme savant et philosophe, a laissé également des poésies , qui, par le sujet et les sentiments, se rapproch
oute espèce. » Sans doute, sous le soleil de la Sicile, le goût de la poésie avait dû toujours être instinctif et populaire ;
s l’objet de ses vœux. On pourrait ainsi rechercher dans ces vieilles poésies , frivoles en apparence, de curieux indices sur l’
t si rapidement, contribua beaucoup aux progrès de la langue et de la poésie italienne. Il substitua souvent aux hymnes latine
unissait, à la fin du treizième siècle, pour multiplier les essais de poésie italienne. Quelque créateur que soit le génie du
eurs canzoni, ils égalent les troubadours, ces premiers maîtres de la poésie moderne. L’instrument était à demi trouvé ; mais
nts et d’idées qui lui inspira plus tard les deux chefs-d’œuvre de sa poésie épique. Le motif qui nous a fait expliquer la che
les et détournées ; mais ce qui domine dans les premiers essais de la poésie italienne, c’est la scolastique et l’amour. Ce fu
o contermina mundi Spiritibus quæ lata patent… Mais le progrès de la poésie italienne, les hommages qu’il recevait dans les v
u’à lui. Je ne sache pas qu’on ait imité le Dante, que ce prophète de poésie ait laissé son manteau à personne, et que des gén
s de vue littéraires, sur l’art, sur la fiction, sur le naturel et la poésie du style. Mais d’abord la Comédie du Dante est-el
tte espèce d’inventaire abstrait des procédés de l’espèce humaine, la poésie épique appartient à l’âge divin ; ou plutôt elle
agination puissante, une sensibilité vive, ces deux âmes de la grande poésie , ne peuvent être portées à l’excès, sans toucher
ment technique, la science, et, pour ainsi dire, la scolastique de la poésie , comme on la concevait alors. Nous nous trompons
la vieille antiquité grecque ; elles éclatent partout. Ce père de la poésie moderne, ce Dante, qui avait tant d’invention dan
plus vive sensibilité de haine et d’amour, et là toute une source de poésie  ; reste enfin cette expression complète de la sci
surnaturel des chrétiens. Mais au-dessus de Virgile, au-dessus de la poésie même, il place la théologie, la science sacrée. C
ncible puissance. Fiction mystique et sublime, ornée d’une ravissante poésie  ! Pour égaler par la parole ces créations si neuv
ier.” Ainsi je vis se réunir cette belle école du maître de la grande poésie qui plane, comme un aigle, sur la tête des autres
anciens. — Elle renferme toute l’histoire, toute la science, toute la poésie du temps. — Situation de l’Italie. — Dessein patr
e du poëte. — Caractère de sa théologie. — Sublimité et variété de sa poésie . — Résumé sur le génie et l’influence du Dante.
lopédique ; il enferme dans son vaste sein l’histoire, la science, la poésie tout entière d’un siècle. Je m’attache d’abord à
l’œuvre poétique. On explique le reste, on en tire une induction ; la poésie plaît et vit par elle-même. Là commencerait une l
et vit par elle-même. Là commencerait une longue étude. Sans doute la poésie du Dante ne sert qu’à sa pensée, ne sert qu’à son
a retrouvé, dans une foule de détails, la simplicité charmante de la poésie grecque. Ces images naïves se multiplient surtout
ne s’épure et devient digne de monter vers les cieux. Mais ici que la poésie morte renaisse, ô muses saintes ! puisque je suis
avait consenti à la satisfaction qu’on lui demandait. À lire quelques poésies d’amour qui lui échappaient encore, on croirait q
ront jamais, tant que la langue italienne sera conservée, tant que la poésie sera chérie dans le monde. Tome VII Trei
ent au Capitole. — Rienzi. — Travaux et influence de Pétrarque. — Ses poésies en langue vulgaire. Messieurs, Dans nos recher
au quatorzième siècle. Je ne dois montrer de cette langue et de cette poésie , que leur affinité avec le roman méridional, leur
ce principale où puisa le génie du Dante, et gardé le silence sur les poésies de Fra Jacopone. Je l’avoue, messieurs, je n’en a
princes, en mêlant cette âpre satire aux plus sublimes fictions de la poésie , aux plus graves enseignements de la religion. Fr
é la description la plus hideuse. Fra Jacopone y composa de nouvelles poésies , toujours animé d’un pieux enthousiasme. J’ai tro
nspirer le Dante. Vous le voyez seulement, cet exemple atteste que la poésie circulait partout dans l’Italie. Elle était accue
, et opposés au droit canonique. Plusieurs d’entre eux cultivaient la poésie  : tel fut Cino de Pistoïa, célèbre professeur de
laissée si âpre et si fière. Sous ce maître, Pétrarque apprit plus de poésie que de jurisprudence. « La science des lois, dit-
e l’on voit dans les romans de chevalerie. Pétrarque prit une dame de poésie , comme les chevaliers avaient une dame de leurs p
supposer, dès le quatorzième siècle, un si grand progrès d’art et de poésie , sans admettre toute une civilisation hâtive au m
éale, de ce charme délicat et voilé qu’il avait pris pour objet de sa poésie , s’est communiqué à tous ses vers. Dans la langue
que notre siècle est redevenu poétique ; alors on doit savoir que la poésie est une chose sans nom, que souvent elle n’a pas
ui sont la musique de ces pensées, et vous connaîtrez le charme de la poésie . Vous vous expliquez alors comment, depuis cinq s
rcule dans l’auditoire, et Pétrarque semble le premier des poëtes. La poésie serait quelque chose de moins admirable, si l’on
ens, pour exciter les rois à la croisade. Pétrarque imite souvent les poésies des Provençaux ; il célèbre Arnaud Daniel et quel
t cette vie tranquille. » Voulez-vous juger de la puissance de cette poésie  ? Écoutez un fait, dont vous ne parlerez pas. À M
riotisme ; et, je le répète, lorsque tant de siècles ont passé, cette poésie est tellement naturelle aux Italiens, a gardé tan
cace. — Ses écrits en langue vulgaire. Messieurs, Nous avons vu la poésie italienne s’élever au plus haut degré de force or
génie. L’Italie était plus heureuse. Tandis que la haute et gracieuse poésie était née sur cette terre, tandis que l’érudition
gue influence de la langue latine en Espagne. — Vieux monuments de la poésie castillane. — Vers d’Alphonse le Sage. — Fragment
, sur cette souche antique ? Quand cette nouvelle langue eut-elle une poésie distincte de celle des Catalans, qui se confond e
out cela ne manquait à la Castille. Cependant le premier réveil de la poésie populaire y paraît assez tardif. Non seulement la
s au Coran, se convertissaient, pour ainsi dire, à la science et à la poésie orientale. Ils avaient pour la langue arabe cet a
toire d’Espagne, et en fait longtemps tout le merveilleux et toute la poésie  : cependant il ne semble pas qu’il se soit conser
régulière, il ne paraît pas que cette langue eût encore de véritable poésie . Le Romancero, cette espèce d’Iliade populaire qu
du génie moderne, dans le moyen âge. Difficilement, on trouverait une poésie qui, sous la négligence du mètre et du langage, e
re espagnole, où l’on trouve de si belles choses anonymes, et tant de poésie , sans un grand poëte. Seizième leçon Carac
ëte. Seizième leçon Caractère surtout historique de la vieille poésie castillane. — Romance du roi Rodrigue. — Nouvelle
du roi Rodrigue. — Nouvelles observations sur le romancero du Cid. —  Poésies morales. — Don Santo Rabby. — L’esprit religieux
ontemporains, la réalité n’avait pas tout le charme de grandeur et de poésie que nous y supposons vaguement. Aujourd’hui, pais
a pas abondante. Cependant, quelques traits distinctifs marqueront la poésie espagnole à sa naissance. Le premier, c’est un am
queurs espagnols en langue vulgaire. Le plus ancien monument de cette poésie espagnole, que j’appelle une suite d’annales, ret
défaite, achevée par la victoire, tout cela est marqué par autant de poésies , dont la simplicité fait la grandeur, où le poëte
iscute pas la question d’ancienneté. Nul doute, je le répète, que ces poésies longtemps traditionnelles n’aient subi bien des v
deux romances mutilées et confuses, il n’ait eu qu’un reflet de cette poésie primitive à travers des tragédies espagnoles du s
ragédies espagnoles du seizième siècle. Plus on admire la passion, la poésie , qui éclatent dans le Cid de Corneille, cet amour
d, et que des poëtes sans nom faisaient ces immortelles romances, une poésie plus savante et moins durable florissait dans la
ployés à cet usage. Rien ne prouvera mieux d’ailleurs à quel point la poésie provençale était devenue classique, pour une part
emps ordinaires des anciens princes, succédèrent les inventions de la poésie vulgaire, et cet art qu’on appelle la gaye scienc
ième siècle, en Espagne, au milieu des guerres civiles, le goût de la poésie poussé jusqu’à la science et à l’abus. L’imitatio
: elle se soutint longtemps ; elle survécut à la décadence même de la poésie provençale sur son propre territoire. Mais les tr
roubadours, et ne font pas une gloire particulière pour l’Espagne. La poésie catalane s’est effacée devant l’idiome et la poés
our l’Espagne. La poésie catalane s’est effacée devant l’idiome et la poésie castillane, cultivés d’abord avec moins d’étude e
et qui, plus tard, ont exclusivement prévalu. Pendant ce règne de la poésie provençale au-delà des Pyrénées, la Castille, la
érité mélancolique du génie espagnol est déjà tout empreinte dans les poésies castillanes de la même époque. S’il en est ainsi,
oit surtout nous offrir la vieille littérature espagnole, ce sont des poésies pieuses. N’est-ce pas l’Espagne, en effet, qui re
qui remplissent les pièces de Lope de Vega et de Calderon. La vieille poésie espagnole n’est pas impitoyable dans sa superstit
étaient pas moins fort populaires. Après les romances historiques, la poésie mystique est ce qu’il y a de mieux dans la vieill
, le même anachronisme de mœurs, qui caractérise nos romans, et nulle poésie véritable. Les beaux romans de chevalerie espagno
 Progrès politique des esprits ; importance nouvelle du tiers état. —  Poésie satirique ; le Roman de la Rose. — Influence des
t ; ses premières occupations ; sa vie errante ; détails tirés de ses poésies . — Composition de ses chroniques. — En quoi plus
brillante et cultivée ! Quel beau réveil de l’esprit humain que cette poésie sublime, cette élévation métaphysique, cet art dé
ourquoi la France en était-elle si loin, elle dont la langue, dont la poésie semblaient d’abord plus hâtives que la langue et
e, dont la poésie semblaient d’abord plus hâtives que la langue et la poésie italiennes ? Nous retrouvons ici la nécessaire al
et la tyrannie des nobles. Le monument le plus curieux de cette libre poésie , c’est le Roman de la Rose, commencé dans le trei
vation, nous accusons les deux derniers siècles d’avoir intercepté la poésie nationale des siècles antérieurs, et d’avoir, en
deviner dans ses fables, Cela lui inspirait trop de faveur pour cette poésie , dont il aimait les malices bien plus que les nég
même avait été quelque temps curé : et cependant son histoire et ses poésies ne sont, comme il le dit, que récits de guerre et
ne faut pas s’effaroucher de voir un clerc tonsuré faire un volume de poésies galantes, ne rester en place nulle part, être tou
eux que jamais, et le fit son clerc. En cette qualité, il faisait des poésies d’amour. Mais il s’occupait toujours de sa grande
a langue nationale. — Monuments de cette langue au douzième siècle. —  Poésies des ménestrels. — Chants populaires. — Robin Hood
Londres des trouvères qui entretenaient le goût de la langue et de la poésie romane. La conquête de la Normandie sous Philippe
sa défense. Il semble que ce puissant intérêt a dû produire quelques poésies , quelques chants populaires où le vieil anglais,
ui date des premiers jours de la conquête. Les plus anciens essais de poésie anglaise qui nous aient été conservés, offrent un
d’avoir servi les projets du conquérant. Cet idiome anglais et cette poésie populaire, que les vainqueurs employaient contre
de Guillaume et de ses premiers successeurs, on n’accueillait que la poésie française des trouvères, ou les chants méridionau
l, tandis qu’il paraissait au contraire négliger fort la langue et la poésie du peuple anglais. Cependant ce prince, qui dédai
rlin, de Lancelot du Lac, etc. ; les uns, traditions défigurées de la poésie antique ; d’autres imités de la France ; d’autres
du sol anglais. Parmi ces derniers, rien n’offre plus d’intérêt et de poésie que le roman historique de Richard Cœur de Lion.
ce vœu d’un bon roi se retrouve dans les plus anciens monuments de la poésie anglaise, après la conquête. Les Anglais portèren
nt quelque chose de cette teinte ironique et hardie. Il est une autre poésie plus indigène, mais d’un intérêt fort limité, qui
l’imagination moderne se plaît à y supposer. C’est tout simplement la poésie des braconniers et des bandits, que la rigueur de
tre temps, parce que l’exemple était sous nos yeux. Nous avons lu les poésies des klephtes, pendant que les klephtes, de voleur
différent, et propre à l’Angleterre. Sous l’extérieur uniforme de la poésie du moyen âge, sous ce coloris identique de barbar
riantes de la situation et de l’imagination des personnages. Toute la poésie normande et picarde ne donnerait rien de semblabl
étroites de la cité, se raillant des prieurs et des moines. C’est la poésie du montagnard ; c’est la libre audace de l’homme
ns cette revue fort incomplète, nous avons déjà noté divers genres de poésie  : fabliaux satiriques, dictés par les conquérants
x satiriques, dictés par les conquérants, contre les moines du pays ; poésie religieuse, pieuses légendes de saints, destinées
contre l’invasion guerrière, ecclésiastique et civile des Normands ; poésie populaire à la gloire des braconniers hardis, et
s de quelque importance qu’eût produits la langue anglaise ; mais, la poésie en était fort rude et sans aucun art. Au treizièm
ui que la plupart des critiques anglais datent le premier âge de leur poésie littéraire. Bien plus récent que les troubadours,
lques points. C’est Chaucer qui marque le premier développement de la poésie anglaise. Le français n’est plus pour lui la lang
e goût du Décaméron, mais écrites en vers, avec moins de charme et de poésie que n’en offre la prose de Boccace. Le cadre de c
orsqu’il est moral. Dix-neuvième leçon Nouveaux détails sur la poésie anglaise au quatorzième et au quinzième siècle. —
. — Poëtes érudits : Gower. — Ménestrels. — Médiocrité de toute cette poésie . — Imitation moderne du vieux style anglais ; ess
x style anglais ; essais pseudonymes de Chatterton. — Caractère de la poésie française au commencement du quinzième siècle. — 
le. — Charles d’Orléans. — Reproduction artificielle de notre vieille poésie  ; Clotilde de Surville, Messieurs, Au quatorzi
ivre est d’ailleurs fort ennuyeux dans les trois langues. C’est de la poésie scolastique, comme toute la poésie savante du moy
ans les trois langues. C’est de la poésie scolastique, comme toute la poésie savante du moyen âge, et le génie du Dante n’est
u moyen âge, et le génie du Dante n’est pas là. Gower a fait d’autres poésies françaises plus agréables et plus courtes, entre
estrels. » Comme la liberté fut hâtive dans la vieille Albion, cette poésie des ménestrels se mêla de bonne heure à des intér
du royaume, ou à quelque personnage d’un rang plus élevé. Ainsi cette poésie hardie et libre des premiers temps était réduite
eu quelque grande inspiration. Je lis attentivement l’histoire de la poésie anglaise de Warton, le recueil de Percy ; je parc
je l’avoue, je ne trouve aucun génie dans les restes de cette vieille poésie anglaise. Le pur, l’académique Addison s’est amus
u’elle ne créait. Elle traduisait nos romans et nos fabliaux. Mais sa poésie nationale était stérile, et sans grandeur. La fic
du dernier siècle, on vit paraître, dans les journaux de Bristol, des poésies données sous le nom de Rowley, prêtre anglais du
onnées sous le nom de Rowley, prêtre anglais du quinzième siècle, Ces poésies offraient beaucoup d’imagination et une vive sens
vait-il appartenir à un enfant ? On admira donc beaucoup ces vieilles poésies , jusqu’au moment où Walpole, esprit fin et curieu
faut en dire quelques mots. Nous achèverons l’esquisse de la vieille poésie anglaise, en marquant par quels artifices un homm
Bristol la première pièce qui attira l’attention. Eh bien, ces belles poésies , cet enfant de quinze ans les avait faites. C’éta
le pauvre enfant quitte Bristol, et vient à Londres avec ses vieilles poésies , et une vivacité d’imagination qui s’intéresse à
mes contre les ministres du jour, et de prétendues découvertes sur la poésie du quinzième siècle. Puis, il sortait de là ; il
publia ses œuvres au profit de sa famille : c’étaient les prétendues poésies de Rowley et des traductions d’originaux qui n’on
re et malheureux jeune homme. Ce qu’il y a de sûr, c’est que la vraie poésie anglaise du quatorzième et du quinzième siècle n’
et dans le temps qui nous occupe, elle était, pour les lettres et la poésie , inférieure aux autres nations. La longue durée d
ntrez-vous en France, la même image vous poursuit. Si je parcours les poésies d’Alain Chartier, il me parle de quatre dames att
y fut gardé vingt-cinq ans. Cette captivité nous a valu le volume de poésie le plus original du quinzième siècle, le premier
as l’esprit qui domine dans les lettres. Il y a telle nation dont les poésies , pleines de grandeur, n’offrent aucune trace d’es
i facile et si ingénieux emploi des formes qui résistent le plus à la poésie . Cette manière d’assouplir gaiement la langue de
un antiquaire, comme avait fait M. l’abbé Sallier. Presque toutes ces poésies , le monument le plus gracieux de notre vieille la
z vieulx, Si vivez, et suivrez ma voye. » Sans doute il y a dans ces poésies charmantes un reste de négligence et de dureté qu
chose de gothique et d’étrange. Ce caractère est plus adouci dans les poésies de Charles d’Orléans, que partout ailleurs, si vo
de rudesse choquant pour le nôtre. Si donc jamais on vous montre des poésies du quinzième siècle, où le plaisir que vous éprou
glais, une contrefaçon élégante, une spirituelle mystification sur la poésie de notre quinzième siècle. De même que Chatterton
ieux Rowley, nous avons cru quelque temps à Clotilde de Surville. Ses poésies retrouvées ont fait grand bruit en France, il y a
n du langage, tout cela mérite d’être étudié. En 1802, on annonça les poésies inédites de Clotilde de Surville, noble dame du q
on militaire. Il paraît que le marquis de Surville, passionné pour la poésie , avait d’abord été poëte moderne, vu qu’il était
imiter l’ancien style. Ses amis ont prétendu qu’il avait retrouvé les poésies d’une arrière-bisaïeule, qu’il les avait déchiffr
si solennel et si triste ? Quoi qu’il en soit, l’authenticité de ces poésies n’en est pas moins invraisemblable. Quand on a lu
vraisemblable. Quand on a lu Charles d’Orléans, on reconnaît dans les poésies de Clotilde une fabrication moderne qui se trahit
. Les objections techniques se présentent d’abord. Clotilde, dans ses poésies , est beaucoup plus savante que son temps. Elle ci
aude une fois prouvée, reste le mérite de la fraude en elle-même. Ces poésies sont charmantes. Admettez-vous que ce soit un rai
çais, comme on écrit en latin ou en grec, il faut goûter beaucoup les poésies de Clotilde de Surville. Je ne dis pas qu’un prof
-huitième siècle. C’est encore une explication du grand succès de ces poésies . Elles répondaient à de touchants souvenirs ; com
vre ingénieuse d’un homme de talent, et, chose remarquable ! quelques poésies pleines de naturel et de sensibilité, sous un tra
férieur à son temps et à soi-même. Vingtième leçon Suite de la poésie française. — De la chute et de la renaissance de
. — L’Avocat Pathelin. Messieurs, Nous avons encore à parler de la poésie française du moyen âge ; mais quelle poésie ! Nul
ons encore à parler de la poésie française du moyen âge ; mais quelle poésie  ! Nulle élégance, nulle douceur harmonieuse ; une
rme, une grossièreté sans force. Convenons bien de ce fait : la vraie poésie , naturelle, expressive, brillante de coloris et d
ne fut jamais contemporaine que du bon goût ; nous n’avons pas eu de poésie à la fois rude et sublime. Il n’y en a pas moins
les villes d’Italie. Mais l’imitation servile du style de Sénèque, la poésie factice des chœurs, une pompe déclamatoire, étran
tre d’Hérésie des prêtres. Mais le restaurateur de la langue et de la poésie romanes, M. Raynouard, a prouvé que les troubadou
troubadour était à la fois auteur et acteur ; il chantait ses propres poésies  ; il récitait de longs romans. Il employait la fo
t vrais, mais divins : certes, rien n’aurait été plus grand que cette poésie . Au lieu de cette curiosité à demi indifférente,
eux de la même époque. Il paraît que, chez nous, le sérieux, comme la poésie , ne parut qu’avec le progrès du goût et de la rai
core longtemps à l’attendre. Vingt-et-unième leçon Suite de la poésie française au quinzième siècle. — Villon ; autres
ècle. — Villon ; autres poëtes de la même époque. — Digression sur la poésie étrangère de notre temps. — Romans de chevalerie.
de nommer toutes les personnes, et de raconter toutes les anecdotes. Poésie , romans, histoire, voilà ce que nous tâcherons de
hormis peut-être Charles d’Orléans ; le drame, inférieur à tout ; la poésie légère, souvent heureuse dans sa négligence, et p
ur que beaucoup d’hommes, qui n’étaient nés avec aucun talent pour la poésie , trompés par leurs études, faisaient des vers. Ch
l’ordre de François Ier, dont le goût délicat s’amusait cependant aux poésies de Villon, fit paraître une édition plus soignée
rs de Villon en l’art de la pince et du croc. » Quant au reste de ces poésies , peu nombreuses, il y a bien de la rouille encore
ariées : il n’y avait pas d’homme de génie, il n’y avait pas de vraie poésie  ; mais un goût très vif des plaisirs de l’esprit.
n’ont pas encore gêné les plus heureux talents. La récente et célèbre poésie du Nord est réfléchie, savante, artificielle. Gœt
onde et un dégoût savant de ce qui existait avant lui. Il y a dans sa poésie une sorte de spleen de la pensée comme du cœur ;
and âge littéraire de la France mérite le reproche de n’avoir pas une poésie assez simple, assez native, ce n’est pas en vertu
ative, ce n’est pas en vertu de ce reproche qu’on devrait préférer la poésie étrangère à la nôtre. Cette apologie m’entraîne u
autre. Il est vrai qu’une certaine vérité rude et nue a effrayé notre poésie trop élégante. Ce qu’il y a de plus intime dans l
tes de plus dans Shakspeare, Milton, Thompson, Schiller, et que cette poésie faisant moins de choix dans les objets de la natu
nfluence décisive. Il n’a pas affranchi le langage, et il a légué une poésie assez timide à des écrivains admirables. Mais l’e
es. Mais l’esprit français, un peu contraint et réservé dans la haute poésie , avait réussi de bonne heure dans l’art de conter
barbares et ignorants, l’Italie a son premier âge d’inspiration et de poésie  ; au temps où notre vieille langue commence à s’a
Dante et de Pétrarque, avait été la ville des arts comme celle de la poésie . La peinture, la statuaire, l’orfèvrerie l’avaien
t romain, il mêle les recherches les plus curieuses à l’attrait de la poésie . Il fallait l’entendre s’écrier alors, dans des v
e que celle de Pomponius. Ces vers, on ne les distinguerait pas de la poésie de Virgile ; ils en ont le tour libre, le mouveme
assion, c’est l’amour des lettres, porté au point d’être lui-même une poésie . Mais on le sent, une telle source est peu fécond
’est tout un monde, c’est le monde moderne ; il a ouvert un trésor de poésie nouvelle, toute une religion, toute une société.
ub parte mamillæ ? Oui, messieurs, il y avait en langue vulgaire une poésie ingénieuse, élégante, adulatrice ; celle que Poli
elle galerie de Médicis, à discuter sur le souverain bien et la belle poésie  ; tandis qu’ils traduisaient d’inspiration Homère
le cité. — Instinct maritime des Portugais, marqué dans leur première poésie . — Progrès de leur littérature au quatorzième siè
rogrès de leur littérature au quatorzième siècle. — Prose élégante. —  Poésie mélancolique. — Esprit d’entreprise dont fut anim
les plus vieux débris de la langue portugaise et les monuments de la poésie provençale. Ici les doctes conjectures de M. Rayn
 Raynouard ont le caractère de l’évidence. Il est manifeste que cette poésie provençale, qui, si elle n’était pas la seule poé
ifeste que cette poésie provençale, qui, si elle n’était pas la seule poésie de l’Occident, était la poésie dominante et privi
ale, qui, si elle n’était pas la seule poésie de l’Occident, était la poésie dominante et privilégiée, avait, je ne sais en qu
oin, et imprimer à Paris. Ce recueil atteste l’intimité de la vieille poésie portugaise et du génie provençal. Vous croiriez l
portugaise et du génie provençal. Vous croiriez lire de ces vieilles poésies romanes dont je vous ai tant parlé, il y a trois
le grand modèle : heureuse expression trop oubliée, qui rattachait la poésie au seul don d’inventer ! En parcourant ces vieill
tachait la poésie au seul don d’inventer ! En parcourant ces vieilles poésies portugaises, si semblables aux chansons provençal
ravail commun, et dans l’imitation d’un même modèle. Au milieu de ces poésies , d’une galanterie assez monotone, on voit percer
ont mourir tant d’hommes. » Pardonnez-moi d’avoir recherché dans ces poésies assez fades un indice de l’entreprenant génie des
treizième siècle, avec les extrêmes périls rappelés dans ces vieilles poésies , ils s’aventurèrent sur de frêles navires. Leur a
ne paraît pas cependant que cette tradition ait fortement inspiré la poésie contemporaine. On ne la trouve rappelée que dans
ce que donne la vérité historique ; et cela même a sa grandeur et sa poésie . Ajoutons seulement un mot, qui touche à l’exacti
t quelques détails rapides et fort incomplets sur le second âge de la poésie en Portugal. Je n’essayerai pas de suivre la fili
erai pas de suivre la filiation des talents, à partir de ces vieilles poésies portugaises, imitées de celles des troubadours. I
iome littéraire, dont beaucoup d’entre eux firent usage. Cependant la poésie nationale ne cessa pas d’être cultivée. Cette lam
magination des poëtes. Quant au caractère langoureux et tendre de ces poésies , cette forme, qui contraste avec les hardis trava
sible, occupé de labourage, et aimant à chanter ses doux loisirs. Ses poésies ont quelque chose de distinct, parmi les chants m
images de l’amour et des champs. De là, naquit chez les Portugais une poésie pastorale. Je tâche, messieurs, de distinguer les
et étaient un objet d’emprunt et de commerce. Mais je m’arrête à ces poésies , à la fois idéales et naturelles, à ces pastorale
, leurs moissons presque sans culture, doutez-vous du charme de cette poésie  ? Ne devait-elle pas être plus simple même que ce
devait-elle pas être plus simple même que celle de Virgile, dont les poésies sont imitées de Théocrite, plus que de la campagn
rveilles de ces riches contrées. Camoëns, l’imagination remplie de la poésie antique, a négligé les tableaux de la nature orie
ttérature castillane au quinzième siècle. — Jean de Mena ; Villena. —  Poésie plus érudite qu’inspirée. — Chroniqueurs espagnol
sans écrire. Il semble que, chez les Espagnols, indépendamment de la poésie qui brille dans quelques ouvrages, il y avait une
amment de la poésie qui brille dans quelques ouvrages, il y avait une poésie répandue dans les paroles, dans les mœurs et les
tte chronique, récemment traduite en français. Je ne parlerai pas des poésies aragonaises du moyen âge : d’abord, j’ai grand’pe
énéreux protecteur des lettres. Il avait d’abord voulu naturaliser la poésie des troubadours, dans un pays où leur langue étai
s en Castille qu’en Aragon. Il voulait y porter aussi la langue et la poésie des troubadours. Mais cette tentative toute litté
stérité, parce que leur génie n’est pas resté sur le papier. Quelques poésies éparses sous son nom, dans le romancero général,
mies fort anciennes en Espagne. Ce goût des arts ne se borna pas à la poésie . Dès le quinzième siècle, la peinture avait fait
es poëtes. Ils avaient mieux réussi sur un point que sur l’autre : la poésie de cour a rarement de la grandeur. Toutes les poé
sur l’autre : la poésie de cour a rarement de la grandeur. Toutes les poésies espagnoles du quinzième siècle, tous les vers de
Asturies. Que de pieux enthousiasmes ! Quels sujets de triomphe et de poésie  ! De là vinrent, dans le quinzième siècle, beauco
s exploits glorieux du Cid avaient inspiré tant de belles choses à la poésie populaire, il semble que les dernières victoires
d’autres modèles, et tâchait d’imiter les écrivains de Rome, dans la poésie et dans l’histoire. On voit, par des poésies de J
crivains de Rome, dans la poésie et dans l’histoire. On voit, par des poésies de Jean de Mena, qu’Ovide, Properce, Tibulle, Boè
Journal, et les lettres de Colomb, pendant ses voyages. Rien dans la poésie descriptive n’est plus gracieux que la première i
96 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »
ttaché à cette œuvre ingrate et présentement stérile qu’on appelle la Poésie , il n’a pas encore sur son nom l’éclat de renommé
chaste et solitaire de la Muse. Il pourrait concevoir et réaliser sa poésie comme il faut la concevoir et la réaliser pour êt
core sympathique à un temps qui, demain, ne voudra même plus de cette poésie qu’on a descendue jusqu’à lui. Mais probablement
r ! Triste destinée, mais touchante ! Un poète qui n’a pas abaissé sa poésie , — qui la tient haut et au niveau de ses croyance
era un jour de son temps, ce serait prendre sur soi d’affirmer que la Poésie n’est pas perdue. Pour notre compte, nous ne l’os
d’alors. La pensée n’y était pas renversée par l’image comme dans la poésie de M. Victor Hugo, ou comme dans celle de M. de L
pas uniquement de sa vie littéraire, cette simplicité communique à sa poésie quelque chose de la pénétrante grandeur des hymne
commençaient les gymnastiques enragées dans le rythme qui font de la poésie moderne la danseuse de corde aimée de M. de Banvi
n’eut aucun retentissement. Mais les trop rares esprits qui aiment la poésie en dehors des guerres civiles de la littérature y
napoléonien des poètes ne le ramènera pas des intérêts matériels à la poésie . Elle peut entonner son chant de mort. Poète lyri
ais dans une tradition plus incertaine et plus lointaine ? En soi, la poésie n’y perd pas. Plus elle s’écarte de nous, la poés
aine ? En soi, la poésie n’y perd pas. Plus elle s’écarte de nous, la poésie , plus elle rentre chez elle. Elle a une perspecti
é c’est un poète ému, sincère, d’une nuance charmante et — puisque la poésie est l’intensité — intense à la manière des poètes
dire, depuis que ce chapitre est écrit, l’Académie a donné le prix de poésie à M. Siméon Pécontal. Elle n’a pas repoussé le ca
97 (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50
on fructifier, il lui faudra se désentraver de ses atavismes. Dans la poésie , l’influence du grand Charles Baudelaire ne saura
ture, l’oiseau, la femme étant les lieux communs inévitables de toute poésie , il aura soin de les rendre méconnaissables à l’o
l’attention de ceux qui aiment les vers. Dans son Petit traité de la poésie française, qui est comme le code des conquêtes ro
or Hugo n’ait pas eu le courage de rendre purement et simplement à la poésie la liberté dont elle jouissait à l’âge d’or du se
t imposées par Malherbe et par Boileau, versificateurs qui tuèrent la poésie pour deux siècles. « Victor Hugo pouvait, lui, de
eurs rythmes très vivants sous son souffle, et il a introduit dans la poésie savante les vers sans rime correspondante de notr
uit dans la poésie savante les vers sans rime correspondante de notre poésie populaire. Les strophes suivantes, que nous chois
e peignent plus, ils suggèrent donc. La suggestion, c’est pour eux la poésie même : Et tout le reste est littérature. a décl
tant que M. Stéphane Mallarmé restera le plus haut représentant de la poésie nouvelle, vous pouvez dormir tranquille sur votre
connu encore à cette heure ; de ce pur artiste qui écrivait : « … La poésie , pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, in
ire avec Edgar Poë « … que le Beau est le seul domaine légitime de la poésie . Car le plaisir qui est à la fois le plus intense
sultat de la contemplation du Beau ». Le caractère mélancolique de la poésie décadente a aussi singulièrement agacé le critiqu
eur qui change en prose, et en prose de la plate espèce, la prétendue poésie de quelques soi-disant poètes. » Et puis Stendhal
as su ou n’a pas voulu apprécier à sa juste valeur l’ésotérisme de la poésie soi-disant décadente, semble en avoir mieux compr
or Hugo n’ait pas eu le courage de rendre purement et simplement à la poésie la liberté dont elle jouissait à l’âge d’or du se
éclamation, de la fausse sensibilité, de la description objective, la poésie symboliste cherche : à vêtir l’Idée d’une forme s
ssister à mon petit Intermède tiré d’un précieux livre : le Traité de poésie française, où M. Théodore de Banville fait pousse
, la démence éclatante l’emphase passionnée sont la vérité même de la poésie lyrique. Tomber dans l’excès des figures et de la
sont de belles choses assurément moins utiles qu’on ne le pense à la poésie . Le Roméo et Juliette de Shakespeare est écrit d’
passables ! Qui donc a gagné quelque chose à la réglementation de la poésie  ? Les poètes médiocres. Eux seuls ! Le Détracteu
novation est folie ! L’imitation de Victor Hugo, voilà le salut de la poésie française ! Théodore de Banville. Lorsque Hugo e
t le poncif, c’est-à-dire le lieu commun passé à l’état chronique, en poésie comme en toute autre chose, c’est la Mort. Au con
in fût-il un dieu ! Scène II Érato (invisible) Votre Petit traité de poésie française est un ouvrage délicieux, maître Banvil
les, contes, fantaisies, — évolue dans un sens analogue à celui de la poésie . Des éléments en apparence hétérogènes, y concour
llets jaunis glisser leurs ombres aimables. Il y a tout de même de la poésie dans ces vers-là. C’est vieillot, dites-vous. Eh
iques. Les sculpteurs grecs répétaient à satiété les mêmes motifs. La poésie hellénique vivait aussi d’imitations. Cela est se
ais là où j’oserai vous contredire, c’est lorsque vous dites que « la poésie hellénique vivait d’imitations ». Je pense qu’Esc
uffisamment prouvé par des extraits que, dans son admirable Traité de poésie , M. de Banville a préconisé toutes les réformes r
re Léon Vanier, qui semble ambitionner de devenir le Lemerre de cette poésie nouvelle, a publié quelques-uns des volumes de M.
98 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »
s et théories de Malherbe : la réforme de la langue. La réforme de la poésie . Il a sauvé l’art. Malherbe et Théophile. — 3. Ra
t pas un tempérament très riche. Chapelain estime qu’il « a ignoré la poésie  », et le met, pour le génie naturel, au-dessous d
èque, ou la Bible derrière lui. Il n’a guère varié les éléments de sa poésie  : toutes ses grandes odes, à Henri IV, à Marie de
crit à sa femme, sur la mort de leur fille, une lettre déchirante. Sa poésie est plus étroite et plus sèche que sa nature. Il
était celle du président du Vair. 2. Réforme de la langue et de la poésie . Avec une très claire conscience du possible e
se laisse aller trop souvent à faire des pointes. Il ne distingue la poésie de la prose que par le mécanisme, non point par l
du vers, s’applique-t-elle à toute la littérature aussi bien qu’à la poésie . Esprit exact plutôt que vaste, minutieux, formal
a qualité de la pensée. Il porte le même esprit dans la réforme de la poésie  : il n’invente pas, il choisit. Dans le magasin t
me vers dans les strophes de six. S’il estimait Racan un hérétique en poésie , c’était surtout parce que, contre son avis et ce
n’avaient point été rimées265. » Pour peu qu’on soit familier avec la poésie romantique, on ne peut avoir de doute sur la vale
avaient eu plus de génie, personne avant lui n’avait mieux vu que la poésie est un art, et que la forme d’art ne s’improvise
rieure était indétermination, confusion : il a réglé la cadence de la poésie comme il était possible en son temps, et il falla
serait-il possible, disait la pétulante demoiselle de Gournay, que la poésie volât au ciel, son but, avec une telle rognure d’
e et rencontrer des gens qui les en crussent. » Elle criait que cette poésie correcte et populaire était trop facile à faire,
emps, il l’enrichissait aussi, et, par un juste instinct de la grande poésie , il imposait au rationalisme le respect de la for
99 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289
s n’est pas le seul qui ait gardé dans les yeux l’éblouissement de la poésie de Chénier et qui ait involontairement reporté ce
n est même frappé des qualités entièrement opposées à celles de cette poésie dont elle est la sœur, et qui, colorée et toujour
e les feux du Styx pour les scélérats que le poète, exaspéré de cette poésie terrible, y plongea. Quand il écrit en prose et q
s qui avait en lui la Bonté, la Bonté tout aussi illusionnante que la Poésie  ; comme Lafayette, ce grand candide, qui ne vit p
et qui se préoccuperont de le trouver dans l’homme qui fit déroger sa poésie à n’être, un instant, que cela !… Ce ne fut qu’un
par ces ïambes incomparables et immortels, qui ont fondé en France la poésie iambique et qui sont bien autrement beaux que ceu
ls ont inspirés ! Puisque Chénier n’est pas chrétien et qu’il y a une poésie religieuse supérieure à tout dans les Harmonies r
supérieure à tout dans les Harmonies religieuses de Lamartine, cette poésie des Iambes n’est donc que la seconde des poésies,
s de Lamartine, cette poésie des Iambes n’est donc que la seconde des poésies , — la poésie humaine ; — mais elle est incontesta
, cette poésie des Iambes n’est donc que la seconde des poésies, — la poésie humaine ; — mais elle est incontestablement la pr
la poésie humaine ; — mais elle est incontestablement la première des poésies humaines. M. de Vallée ne l’a pas découverte comm
s esprits, depuis qu’elle a été pour la première fois entendue, cette poésie faite de colère, d’ironie, de mépris et de tout c
que lady Byron, pour l’avoir inspiré. Dirons-nous comme elle ? Cette poésie de Chénier paye-t-elle à la France la douleur et
… Cette trombe impure et sanglante des Jacobins a passé. La splendide poésie est restée. Seulement, la trombe hideuse reviendr
hideuse reviendra, et pas plus dans l’avenir que dans le passé, cette poésie de Chénier ne l’empêchera de nous passer sur le c
100 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90
, ou même en tout temps, à un certain état de société commençante, la poésie , loin d’être une espèce de rêverie singulière et
ue la civilisation gagne, que la société s’organise et se raffine, la poésie , primitivement éparse, se concentre sur quelques
d’une société, demeurant capable de participer encore à l’œuvre de la poésie , mais seulement par l’intérêt commun qu’elle y ap
ial se dissémine, se retire de plus en plus des œuvres distinguées de poésie , que multiplient pourtant l’éducation, l’exemple,
aussi sous leur aiguillon, dans un monde où les premiers rôles de la poésie et de l’art sont pris et, en quelque sorte, usurp
s, mais sans une certaine vie primitive et saine. Si les œuvres de la poésie primitive, non encore arrivées à une culture régu
lent tomber des jardins fabuleux des Hespérides ; si les œuvres de la poésie régulièrement cultivée sont comme ces magnifiques
ons puissantes et des rois, on peut prétendre que les œuvres de cette poésie des époques encombrées et déjà grêlées ne sont pa
, comme il peut, son enveloppe entamée. L’encens, non moins cher à la poésie , et qui par son parfum rappelle si bien celui de
sure, et douloureux sans doute au tronc qui le distille. Si l’art, la poésie , se doivent jamais appeler le produit précieux d’
eler le produit précieux d’un mal caché, ce n’est pas de l’art, de la poésie d’Homère et de Sophocle, ni de celle de Dante, ni
speare, de Molière et de Racine, qu’on peut dire cela : ces sortes de poésies , quelque travaillées qu’elles semblent, demeurent
ronnement de la nature, ramis felicibus arbos ; mais c’est bien de la poésie de Jean-Jacques, de Cowper, de Chatterton, du Tas
, et de son peintre Traugott de la Cour d’Arthus, c’est de toutes ces poésies , et c’est aussi de celle de Stello, qu’on peut à
Il a commencé par être poëte pur, enthousiaste, confiant, poëte d’une poésie blonde et ingénue. Ce scalpel qu’il tient si bien
nd dans le Génie du Christianisme, et par Millevoye à la suite de ses poésies , donnaient déjà beaucoup à réfléchir à cet esprit
de mon père Vous veniez le matin, sur les pas de mon frère, Du feu de poésie échauffer ses vieux ans, Et sous les fleurs de ma
par quelque côté, par certaines analogies, on peut les rattacher à la poésie française antérieure. La méditation de M. de Lama
dehors, on cherche vainement union et parenté avec ce qui précède en poésie française. D’où sont sortis en effet Moïse, Éloa,
et très-intérieur n’est pas de ceux qui épanchent directement par la poésie leurs larmes, leurs impressions, leurs pensées ;
fait éclore la forme blanche et grandissante. Or, suivant nous, toute poésie de M. de Vigny est engendrée par un procédé assez
eux vers le beau, cette pudique et jalouse muse. En maint endroit, la poésie de M. de Vigny a quelque chose de grand, de large
ux qui se tourmentent eux-mêmes. Le point de départ de M. de Vigny en poésie a été le contraire du convenu, du commun, au prix
evenue pour lui un art, un rhythme, un tissu mi-parti d’analyse et de poésie , mais dans lequel beaucoup trop de cette précéden
de poésie, mais dans lequel beaucoup trop de cette précédente et pure poésie a passé. Un de nos habiles prosateurs, M. Planche
la Sérieuse, les plus forts songèrent au théâtre, à cette arène où la poésie peut arriver au public face à face, en le prenant
de l’art un serviteur. Plaçant donc tour à tour l’art, ou du moins la poésie , en présence des gouvernements, en présence du pu
s Stello, l’histoire d’André Chénier serait parfaite à mon sens et de poésie et de vérité, sans la scène arrangée chez Robespi
iche parole, attentif qu’on l’a vu, et dévoué et compatissant à toute poésie . Et si cela donnait idée de comparer aujourd’hui
s 1828. » Quelques mois après, lorsque j’eus publié mon Tableau de la Poésie française au xvie  siècle et mon Choix de Ronsard
emblable de la Pléiade et de sa queue, ainsi entrelacé de prose et de poésie de vous-même ; je le souhaite de toute mon âme… A
Sérieuse, De Vigny nous conviait à ses lectures, de vraies agapes de poésie . « Mercredi, 17, à sept heures et demie précises
sez, et si Athalie ne fut pas comprise alors, que fût-il arrivé à une poésie plus grande ? — Vos dernières pages sont pleines
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