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1 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies » pp. 124-131
econde, si nos poëtes tragiques ne donnent point trop de part à cette passion dans les intrigues de leurs pieces. Tous les homm
uietudes comme aux afflictions de ceux qui nous ressemblent par leurs passions . Tous les discours qui nous ramenent à nous-mêmes
ignent d’autres nous-mêmes, c’est-à-dire des personnages livrez à des passions que nous ressentons actuellement, ou que nous avo
s actuellement, ou que nous avons ressenties autrefois. L’homme sans passion est une chimere, mais l’homme en proïe à toutes l
omme sans passion est une chimere, mais l’homme en proïe à toutes les passions n’est pas un être moins chimerique. Le même tempe
ivre aux unes, nous garentit des autres. Ainsi il n’y a que certaines passions qui aïent un rapport particulier avec nous, et do
egiez sur notre attention. Les hommes qui ne ressentent pas les mêmes passions que nous, ne sont pas autant nos semblables que c
ne touchera que foiblement le partisan d’Achile. Les peintures d’une passion que nous n’avons pas ressentie, ou d’une situatio
, ne sçauroient donc nous émouvoir aussi vivement que la peinture des passions et des situations qui sont actuellement les nôtre
is. En premier lieu l’esprit n’est gueres piqué par la peinture d’une passion dont il ne connoît pas les symptômes, il craint d
d’être la dupe d’une imitation infidelle. Or l’esprit connoît mal les passions que le coeur n’a pas senties ; tout ce que les au
nt. En second lieu, il faut que notre coeur ait peu de pente pour les passions que nous n’avons pas encore éprouvées à vingt-cin
n homme de cet âge n’ait pas encore senti les mouvemens de toutes les passions ausquelles son temperament le condamne. Comment c
le condamne. Comment ceux qui n’ont pas de dispositions à sentir une passion , comment un homme qui n’est point agité par l’obj
ens de son propre coeur. Ainsi ceux qui n’ont point de pente vers une passion , ne conçoivent point que les fureurs dont le poët
oïent exposées suivant la verité : ou bien les suites d’une semblable passion leur paroissent les pures saillies de l’imaginati
teresser. Ils ne les regardent plus comme des hommes troublez par une passion , mais comme des hommes tombez en une veritable de
nteresser vivement ceux qui sçavent par leur propre experience que la passion que le poëte dépeint peut exciter dans le coeur h
r les poëtes de choisir pour sujet de leurs imitations les effets des passions qui sont les plus generales, et que tous les homm
es, et que tous les hommes ressentent ordinairement. Or de toutes les passions celle de l’amour est la plus generale : il n’est
2 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443
Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions Il suffit de bien connoître les passions violen
es dramatiques purgent les passions Il suffit de bien connoître les passions violentes pour desirer sérieusement de n’y jamais
us subjuguer si facilement. Un homme qui sçait quelles inquiétudes la passion de l’amour est capable de causer : un homme qui s
es poësies dramatiques, en mettant sous nos yeux les égaremens où les passions nous conduisent, nous en font connoître les sympt
pourquoi l’on a dit dans tous les temps que la tragedie purgeoit les passions . Les autres poëmes peuvent bien faire quelque eff
céne, ils ne sont pas aussi efficaces que la tragedie pour purger les passions . Les hommes avec qui nous vivons, nous laissent p
es. D’ailleurs, la profession du poëte dramatique, est de peindre les passions telles qu’elles sont réellement sans exagerer les
econnoissons nous-mêmes dans ses tableaux. Or la peinture fidelle des passions suffit seule pour nous les faire craindre, et pou
nous voudrions racheter par un silence de six mois. Cette crainte des passions ne laisse point d’avoir quelque effet. Il n’est
s passions ne laisse point d’avoir quelque effet. Il n’est gueres de passion qui ne soit un petit feu dans son commencement, e
t des hommes trop fougueux pour être retenus par des exemples, et des passions trop allumées pour être éteintes par des refléxio
teintes par des refléxions philosophiques. La tragédie purge donc les passions à peu près comme les remedes guérissent, et comme
écrivains qui ne veulent pas comprendre comment la tragédie purge les passions , alleguent pour justifier leur sentiment, que le
s avoient daigné le chercher. La tragédie prétend bien que toutes les passions dont elle fait des tableaux nous émeuvent, mais e
ffection soit la même que l’affection du personnage tourmenté par une passion , ni que nous épousions ses sentimens. Le plus sou
elle dispose son tableau, de maniere que nous prenions en horreur la passion de la vengeance, laquelle est capable de porter à
entimens qui sont loüables. Or quand on dit que la tragédie purge les passions , on entend parler seulement des passions vitieuse
it que la tragédie purge les passions, on entend parler seulement des passions vitieuses et préjudiciables à la societé. Une tra
préjudiciables à la societé. Une tragédie qui donneroit du dégoût des passions utiles à la societé, telles que sont l’amour de l
utile. Mais la barbarie d’un pere qui veut sacrifier ses enfans à une passion , que la jeunesse ne sçauroit plus excuser en lui,
erence, et la plûpart de celles de Moliere, sont propres à purger les passions .
3 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »
t précise des chagrins de l’âme, ils éprouveraient le même effroi des passions qui les y exposent. D’ailleurs, on peut trouver d
férence motive un souhait, une action ; mais l’objet des désirs de la passion , ce n’est pas ce qui est, mais ce qu’elle suppose
e ce qui est tout à fait impossible. Quand on vante le charme que les passions répandent sur la vie, c’est qu’on prend ses goûts
s passions répandent sur la vie, c’est qu’on prend ses goûts pour des passions . Les goûts font mettre un nouveau prix à ce qu’on
nouveau prix à ce qu’on possède ou à ce qu’on peut obtenir ; mais les passions ne s’attachent dans toute leur force qu’à l’objet
’on a perdu, qu’aux avantages qu’on s’efforce en vain d’acquérir. Les passions sont l’élan de l’homme vers une autre destinée, e
qu’à ceux qui ne peuvent pas se répondre d’échapper à l’ascendant des passions au milieu du monde ; car on n’est pas malheureux
res. La philosophie est en nous, et ce qui caractérise éminemment les passions , c’est le besoin des autres ; tant qu’un retour q
t assuré ; mais l’on peut trouver dans les carrières diverses, où les passions se précipitent, quelque chose de l’intérêt qu’ell
dant par cette subdivision ; il renait à chaque instant, parce que la passion n’a point détruit tous les germes des pensées lég
sophes doivent tendre au même résultat par la crainte du malheur. Les passions ont l’air de l’indépendance ; et dans le fait, il
n ensemble moral tout entier, un composé de plaisirs et de peines, de passions et de raison, voit l’homme sous différentes forme
fre l’exemple ; il faut compter les défauts au rang des malheurs, les passions parmi les coups du sort, et plus même, les caract
e s’occuper ; c’est donc au nom du bonheur seul que j’ai combattu les passions . Considérant, comme je l’ai dit ailleurs, le crim
primante des lois qu’il devait être arrêté ; je n’ai examiné dans les passions que leur influence sur celui même qu’elles domine
la politique, il existera beaucoup de distinctions à faire entre les passions viles et généreuses, entre les passions sociales
istinctions à faire entre les passions viles et généreuses, entre les passions sociales et antisociales ; mais, en ne calculant
s événements ; je lui dis : parcourez avec moi toutes les chances des passions humaines, voyez si ce n’est pas de leur essence m
à vous l’assurer ; mais le plus grand argument à présenter contre les passions , c’est que leur prospérité est peut-être plus fat
is votre pensée, que vous croyez avoir manqué le but où tendait votre passion , votre vie est plus remplie, votre imagination a
eux, sans obstacles insurmontables, sans démarches à se reprocher, la passion par cela seulement qu’elle est elle, eût, au bout
toujours le maître de soi ; et qui donc a l’idée non seulement de la passion , mais même d’un degré de plus de passion qu’il n’
a l’idée non seulement de la passion, mais même d’un degré de plus de passion qu’il n’aurait pas éprouvé, qui peut dire, là fin
’est point en assurant aux hommes que tous peuvent triompher de leurs passions , qu’on rend cette victoire plus facile ; fixer le
ent, en lui parlant sa langue, enfin, j’ai pu m’en faire écouter ; la passion repousse tous les conseils qui ne supposent pas l
nant se briser, comme tant d’autres, contre la puissance terrible des passions , il ajoutait seulement à la certitude que croient
a situation personnelle. En composant cet ouvrage, où je poursuis les passions comme destructives du bonheur, où j’ai cru présen
’il est causé par un sacrifice ou peut en devenir l’objet ; tantôt la passion ardente, effrénée, ne sait pas supporter un obsta
ment la place de toute autre espèce de loi : hors dans un temps où la passion s’est mise dans le raisonnement, il n’y a qu’une
sation, c’est-à-dire, quelque chose qui est un peu de la nature de la passion même, qu’il soit possible de lui opposer avec suc
4 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VII. De l’esprit de parti. »
ion religieuse ou politique, pour savoir quelle est la force de cette passion . Elle est la seule dont la puissance ne se démont
ance, la crainte, prennent le masque de l’esprit de parti, mais cette passion à elle seule est plus ardente ; elle est du fanat
elles politiques, parce que dans les intérêts de ce genre, toutes les passions se joignent à l’esprit de parti, et décident à su
it être considérée comme une simple conséquence du même principe. Les passions rendent les hommes semblables entre eux, comme la
re jette dans le même état des tempéraments divers ; et de toutes les passions , la plus uniforme dans ses effets, c’est l’esprit
moins malheureux que par le libre arbitre qui reste encore aux autres passions  ; dans celle-là, la route qu’il faut suivre est c
ndée comme le but qu’on doit atteindre : les hommes dominés par cette passion sont inébranlables jusques dans le choix de leurs
nion ne vous détachent pas d’eux ; le grand caractère de la véritable passion est d’anéantir tout ce qui n’est pas elle, et une
e, et une idée dominante absorbe toutes les autres. Il n’est point de passion qui doive plus entraîner à tous les crimes par ce
ui qui l’éprouve est enivré de meilleure foi ; et que le but de cette passion n’étant pas personnel à l’individu qui s’y livre,
crimes, et n’éprouve ni les craintes, ni les remords inséparables des passions égoïstes, des passions qui sont coupables aux yeu
les craintes, ni les remords inséparables des passions égoïstes, des passions qui sont coupables aux yeux de celui même qui s’y
antages individuels dont on sait la mesure, pour un but tel que cette passion le fait concevoir, pour un but qui n’a jamais rie
e inspire un moment d’indulgence, combien les effets affreux de cette passion ne ramènent-ils pas à l’effroi qu’elle doit inspi
un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identit
tueux et grand peut ne pas obtenir son recours sur les siècles. Cette passion étouffe dans les hommes supérieurs les facultés q
découvrir et juger. Enfin, l’esprit de parti, doit être de toutes les passions celle qui s’oppose le plus au développement de la
rrait cesser sur un point sans entrevoir tout le reste. Mais si cette passion borne la pensée, quelle influence n’a-t-elle pas
s idées générales, ni sur l’esprit de parti, ni sur toutes les autres passions humaines ; ce temps est hors de la nature, au-del
esprit de parti n’a-t-il pas entraîné d’actions coupables ? C’est une passion sans aucune espèce de contrepoids ; tout ce qui s
route doit être sacrifié au but qu’elle se propose. Toutes les autres passions étant égoïstes, il s’établit dans plusieurs occas
ets au-dessus de la nature des choses. L’esprit de parti est la seule passion qui se fasse une vertu de la destruction de toute
génération future, il n’y a point eu de bornes qu’un nouveau degré de passion ne se crut en droit de franchir ; et souvent des
prit de parti, il entre dans mon sujet de parler du bonheur que cette passion peut promettre. Il y a un moment de jouissance da
assion peut promettre. Il y a un moment de jouissance dans toutes les passions tumultueuses, c’est le délire qui agite l’existen
nt de guerre éternelle, et point de paix cependant sous la dictée des passions , point de repos sans accord, point de calme sans
ndrait indifférent aux succès de l’ambition personnelle, jamais cette passion , considérée d’une manière générale, n’est complèt
5 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »
Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu.
et de la vertu. De l’examen des caractères nous venons à celui des passions . On sent qu’en traitant des premiers il nous a ét
existait une religion qui s’occupât sans cesse de mettre un frein aux passions de l’homme, cette religion augmenterait nécessair
ons de l’homme, cette religion augmenterait nécessairement le jeu des passions dans le drame et dans l’Épopée ; elle serait plus
ature humaine sous un jour nouveau, et nous devons découvrir dans les passions des rapports que les anciens n’y voyaient pas. Do
mal est la vanité, et la racine du bien la charité, de sorte que les passions vicieuses sont toujours un composé d’orgueil, et
que les passions vicieuses sont toujours un composé d’orgueil, et les passions vertueuses un composé d’amour. Faites l’applicati
cation de ce principe, vous en reconnaîtrez la justesse. Pourquoi les passions qui tiennent au courage sont-elles plus belles ch
e mélange est née la magnanimité, ou la générosité poétique, sorte de passion (car les chevaliers l’ont poussée jusque-là) tota
le christianisme n’a-t-il point encore augmenté les charmes de cette passion céleste, en lui donnant pour fondement la charité
ndes harmonies du cœur. Cette chaleur, que la charité répand dans les passions vertueuses, leur donne un caractère divin. Chez l
toutefois qu’en nous découvrant les bases sur lesquelles reposent les passions , le christianisme ait désenchanté la vie. Loin de
a partie aimante de son être, de porter l’esprit raisonnable dans les passions . Cette curiosité conduit peu à peu à douter des c
6 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »
ance des rôles de femme dans le théâtre de Racine. — § VII. Des trois passions principales qu’il leur a données. — § VIII. Des c
rès Corneille, qu’en y faisant entrer d’autres caractères et d’autres passions  ; la corriger, qu’en la purifiant de tous les vic
e ses succès, ne sont que d’agréables flatteries à la jeunesse et aux passions naissantes de Louis XIV. Son théâtre n’a pas plus
s de celle qui rend les lectures aisées ; plus de modération dans les passions des personnages ; une grandeur plus accessible ;
ent sans que notre cœur soit remué. Ce qui remue le cœur, ce sont les passions , et non cette force d’âme qui les sacrifie au dev
devoir. L’homme dans Corneille s’immole à une idée, dans Racine à sa passion même. C’est cette faiblesse, toujours combattue d
t que ces personnages qui se débattent en vain contre la fatalité des passions , c’est nous-mêmes, dans ces éternels combats où n
rais de la vérité des lieux communs, ne sont pas inspirés par cette «  passion émue, qui va chercher le cœur », selon les belles
nnaît, à la douceur et à la grâce des vers, ce cœur auquel toutes les passions humaines semblent avoir dit leur secret : Je m’e
is qui président aux événements tragiques, et qui les font sortir des passions des hommes par une logique irrésistible. Il put c
action qui, en se développant selon la vérité et selon la logique des passions humaines, s’adapte aux règles naturellement et co
aire des fautes intéressantes, qui n’aient eu à porter la peine d’une passion un moment plus forte que leur raison, et chez qui
le, les beaux rôles appartiennent aux personnages qui sacrifient leur passion à leur devoir. Ce sont des héros tout faits, que
es héros, mais des types humains. Leur caractère est au service d’une passion plus forte qu’eux, qui les domine, et où ils succ
t le grand Condé. Tous les personnages de Corneille qui sacrifient la passion au devoir sont récompensés : tous ceux qui sacrif
au devoir sont récompensés : tous ceux qui sacrifient le devoir à la passion sont punis. Si Corneille ne marie point Chimène e
il, sinon par Pauline ? Émilie a sacrifié au devoir filial d’abord sa passion pour Cinna, auquel elle ne veut se donner qu’au p
s de la situation où ils sont jetés, tous les pièges que leur tend la passion pour les détacher de cette vérité qui les possède
de tour de langage particulier : ses personnages sont esclaves de la passion , et la passion, comme on dit, ne raisonne pas. No
gage particulier : ses personnages sont esclaves de la passion, et la passion , comme on dit, ne raisonne pas. Non qu’elle parle
dont elle essaye de s’arracher par des sophismes. Cette diversité de passions et de caractères produit un langage où se mêlent
des personnages principaux, coupables d’avoir sacrifié le devoir à la passion . Mais son cœur est ému de pitié au souvenir de le
die qui s’accomplirait entre des personnages inaccessibles, agités de passions ou capables de vertus sans aucune ressemblance av
que. Les autres personnages de la pièce, par la violence même de leur passion , appartiennent plus au genre héroïque. Andromaque
, et toujours par vos coups. Il n’en faut pas plus à Pyrrhus, que la passion ouvre à toutes les espérances ; il croit que sa c
uté à la défense de son fils ; dans l’autre une ruse inspirée par une passion furieuse. C’est pour son fils qu’Andromaque ne dé
comme types. Sous l’empire irrésistible de leur caractère et de leur passion , ils marchent à l’événement sans langueur, sans r
s dans Racine sont préparées de plus loin que dans Corneille, par les passions qui vont les rendre inévitables ; elles sont plus
e de Corneille, dont la principale beauté est dans le sacrifice de la passion au devoir, ne pouvait pas s’accommoder de caractè
sang-froid d’un Rodrigue, d’un Auguste, d’un Polyeucte, immolant leur passion ou s’immolant eux-mêmes à un devoir, à une politi
ont le suprême effort n’est le plus souvent que la vie sacrifiée à la passion . Racine, en donnant de grands rôles à toutes les
enveloppé du cœur de ses personnages, les causes et les progrès de la passion qui devait les précipiter. Il se plaisait à dével
devait les précipiter. Il se plaisait à développer cette logique des passions , par laquelle les actes sortent de la succession
e antique. Son dessein étant de montrer sur la scène les effets de la passion , et plutôt le mal qu’on se fait en y cédant que l
l dut choisir, parmi tous les cœurs sujets à ses ravages, celui où la passion est toute la vie morale, le cœur d’une femme. Que
e sa nature et de sa condition, et l’entraînement irrésistible de ses passions  ! Il s’y formait à ces délicatesses de langage, e
es personnages qui ne diraient pas tout ce qu’ils doivent sentir, des passions à demi exprimées, des sentiments sans nuances, ch
que ce qu’il a lu lui-même dans le cœur maternel. § VII. Des trois passions principales des femmes dans Racine. Racine a r
femmes dans Racine. Racine a représenté les femmes dans les trois passions les plus habituelles à leur sexe : l’amour, la te
et Athalie, sont sans amour. Racine recherchait les sujets dont cette passion est le fond, parce qu’il n’en est pas qui touchen
l effort du poète dramatique. Racine en a eu la gloire. De toutes les passions humaines, aucune n’affecte dans notre pays des fo
Si, depuis trois siècles, nous avons toujours pris la livrée pour la passion elle-même, c’est peut-être que l’amour est plus d
davantage une amante qui n’aimerait qu’à demi. Dans la tragédie, les passions ne doivent pas être des humeurs passagères ; la d
ce donc vrai qu’au théâtre ? Combien de vies autour de nous, dont une passion a décidé ! Il faut donc que le personnage sacrifi
devoir, il faut que ce sacrifice lui coûte la vie. Telle doit être la passion de l’amour au théâtre : la même au fond pour tous
ons de l’amour sensuel. Toutes les trois sacrifient leur amant à leur passion  ; deux s’y sacrifient elles-mêmes. Quoi de plus s
e, de Phèdre que Roxane ? Hermione est la jeune fille avec toutes les passions de la femme ; mais, si son amour est emporté, il
de la même façon en tout temps et en tout pays. L’autre amour est une passion violente, mais qui ne dure pas ; il se nourrit de
a garde et l’entretient tant que dure la vie, et s’exhale avec elle ; passion plus semblable à une vertu qu’à une faiblesse, el
ientôt l’épouse adultère, mêle à sa tendresse pour Iphigénie d’autres passions qui couvent dans son cœur, et la violence d’une l
esseins, mais pour être maîtresse et pour donner toute carrière à ses passions . C’est l’ambition d’Agrippine et d’Athalie. L’une
de voir en songe l’abîme où il la pousse ; mais il l’y pousse par ces passions qui ôtent le sens aux femmes, dans les pays où la
ède l’humain. Leurs vertus ne sont pas hors de notre portée, ni leurs passions plus fortes que leur nature. Ce ne sont pas des p
l comme il est généreux, par emportement ; qui n’a pour résister à sa passion , ni le sens moral, ni l’expérience qui en donne l
onne les scrupules. La fatalité qui pèse sur Oreste est ce mélange de passion et d’ennui de soi qui mène au crime par le dégoût
desseins de Mithridate, et sacrifie, comme un héros de Corneille, sa passion au devoir filial ? § IX. Quelle idée se faisai
la main ; il y notait, pour en faire son profit, soit les vérités de passion , soit l’art de les mettre dans le plus beau jour.
mûrs pour l’événement, que leur vie antérieure, leurs intérêts, leurs passions , ont amenés, comme de force, dans le même lieu et
r d’un personnage principal de qui tous dépendent, chacun plein de sa passion , abondant dans son sens, ne pouvant plus ni recul
sa destinée, qui n’est que le châtiment de sa volonté aveuglée par sa passion . Voilà ce que le simple et profond génie des anci
s, qui lui offrissent une action simple à remplir par la violence des passions , par le développement des sentiments, par l’analy
agédie se confond avec la vie elle-même. De même que le langage de la passion la plus emportée peut se ramener à un raisonnemen
ut événement tragique produit par des caractères, des intérêts et des passions en lutte, l’homme de génie trouvera les trois uni
qu’il n’y a point de muraille qui les empêche de se joindre ; que des passions tragiques, une fois aux prises, veulent en finir 
entraînaient invinciblement leurs caractères, leurs intérêts et leurs passions , il tomba pour ainsi dire sur la règle des trois
sonnages de la pièce, selon leurs caractères, leurs intérêts et leurs passions . Athalie y porte l’inquiétude attachée à l’usurpa
ses personnages. Il l’a tirée du fond de ces cœurs que troublent des passions si diverses, et qui sont à la fois les plus agité
entiments. Cette variété, image de la diversité des caractères et des passions , échappe à plus d’un esprit trop prévenu pour cer
15. Acte II, sc. ii. 16. Ibid. 17. Que dans tous vos discours la passion émue Aille chercher le cœur, réchauffe et le remu
7 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33
tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naî
iter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont qu
imitations font naître en nous ne sont que superficielles Quand les passions réelles et veritables qui procurent à l’ame ses s
as trouver le moïen de separer les mauvaises suites de la plûpart des passions d’avec ce qu’elles ont d’agréable ? L’art ne pour
 ? Ne pourroit-il pas produire des objets qui excitassent en nous des passions artificielles capables de nous occuper dans le mo
t pour cela qu’ils ont trouvé le moïen d’exciter dans notre coeur des passions artificielles. C’est par hazard que les invention
s à la societé ont été trouvées. Quoi qu’il en soit, ces phantômes de passions que la poësie et la peinture sçavent exciter en n
ommes d’être occupez. Les peintres et les poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations
s présentant les imitations des objets capables d’exciter en nous des passions veritables. Comme l’impression que ces imitations
u’en ce qu’elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l’objet imité y auroit
pie de l’objet doit, pour ainsi dire, exciter en nous une copie de la passion que l’objet y auroit excitée. Mais comme l’impres
t les poëtes sçavent faire des objets qui auroient excité en nous des passions dont la réalité nous auroit été à charge, est un
eune personne qui lit les romans avec trop de goût, les principes des passions naturelles qui sont déja en elle, et la dispose a
ue bergere qu’il voïoit tous les jours ; il est vrai seulement que sa passion n’auroit pas produit des effets aussi bizarres, s
8 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »
aux par deux confréries, l’une de bourgeois, dite des Confrères de la Passion  ; l’autre d’enfants de naissance, dite les Enfant
erminer le caractère des pièces qui s’y jouaient. Les Confrères de la Passion avaient seuls le privilège de jouer les mystères.
pelaient le théâtre national. La naïveté surannée des Confrères de la Passion , les grossières railleries des Enfants sans souci
théâtre grec. Le prologue de cette pièce accusait les Confrères de la Passion d’écrire et de jouer pour la populace en sabots.
issé à ses modèles tout ce qui ne se prend point, les caractères, les passions et leurs contrastes, la vie enfin, qui ne peut êt
ent un théâtre national, moins grossier que celui des Confrères de la Passion , moins savant que celui de Jodelle et de Garnier.
ner le nom de poèmes dramatiques à des ouvrages sans caractères, sans passions , sans mœurs, sans style, sans ressemblance avec l
ne action importante où figurent des personnages illustres, animés de passions dont la lutte doit produire un événement funeste 
nous n’avons aucun rapport qu’autant que nous sommes susceptibles des passions qui les ont jetés dans ce précipice, ce qui ne se
des malheurs des princes « qu’autant que nous sommes susceptibles des passions qui les ont fait tomber dans le précipice ! » Voi
tre la condamnation de tout poème dramatique où l’on met en scène des passions « dont nous ne sommes pas susceptibles. » Cette v
-dessus de ses devanciers ! Deux amants qu’attache l’un à l’autre une passion profonde et légitime, et que va rendre ennemis la
e et pathétique image de la vie, et qu’ils entendirent cette voix des passions parlant le langage de tous les temps et de tous l
rappante que dans le combat entre Rodrigue et Chimène. La lutte de la passion et du devoir, qu’est-ce autre chose en effet que
cette lutte dans laquelle cèdent tour à tour, chez les meilleurs, la passion et le devoir, et chez les autres le devoir plus s
assion et le devoir, et chez les autres le devoir plus souvent que la passion  ? Et en quel temps de la vie cette lutte prend-el
tte prend-elle fin ? A quel âge n’avons-nous plus à choisir entre une passion et un devoir ? Si, pour ceux qui sont jeunes, le
devoir ? Si, pour ceux qui sont jeunes, le Cid est l’idéal même de la passion qu’ils ont dans le cœur, ceux qui sont agités par
e de la passion qu’ils ont dans le cœur, ceux qui sont agités par les passions de l’âge mûr ou de la vieillesse n’y trouvent-ils
ont ? Corneille, dans ce chef-d’œuvre, n’a rien conçu d’absolu, ni la passion sans quelques remontrances secrètes du devoir, qu
forte, et qui la contraignent à se voiler ; ni le devoir sans que la passion s’insinue jusque dans ses protestations les plus
otestations les plus exaltées, et qu’il ne ressemble par moments à la passion elle-même se donnant le change. Rodrigue veut tue
par l’éclat de ses plaintes devant le roi. Mais ne sentez-vous pas sa passion pour Rodrigue jusque dans la violence de son ress
sang paternel le lui traçât sur la poussière31? Ainsi le devoir et la passion se suivent comme l’ombre suit le corps ; ils s’ob
e est forte et attachante. Ces combats sont nos combats. Jamais notre passion n’est si forte que nous ne sentions quelque chose
si certain que, sous la forme d’un répit, d’un regret, d’un doute, la passion ne le contredise tout bas et n’ait quelque chance
e trop d’esprit est le trait de gens qui ont besoin de justifier leur passion ou de s’exagérer leur devoir. Des scènes moins dé
au théâtre, il importe que nous ayons peu à suppléer. Je veux que la passion plaide sa cause, qu’elle soit abondante, ingénieu
e plus semblable à la vie, c’est que le devoir a plus d’esprit que la passion . Parmi les raisons dont se sert Chimène pour se c
nneur32? Comment faire que ce devoir soit assez fort pour balancer la passion , où tout est si naturel, et qui s’est formée de c
foi si naïve et d’un naturel si charmant quand elle laisse parler sa passion . Pour s’exciter à venger son père, elle ne se ref
n’eût voulu, crut de bon goût de prendre le parti du devoir contre la passion . Elle condamna Chimène comme une fille dénaturée.
ence de la vérité durable ; le plaisir du cœur, averti de ses propres passions par des personnages vivants ; le plaisir du goût,
tre l’aime-t-on davantage. Un charme extraordinaire de jeunesse et de passion est répandu dans ce chef-d’œuvre. Le génie de Cor
ur, et l’on sait qu’à vingt ans il avait connu dans toute sa force la passion qu’il peint dans Rodrigue. Il faisait, pour la pr
est. Le devoir n’y est peut-être pas au-dessus de notre vertu, ni la passion plus forte que notre cœur. Nous sommes plus près
pays. Elle y est née de cet amour pour les grandes choses et de cette passion pour les grands hommes, deux traits de notre cara
il les place au milieu d’événements vrais ou vraisemblables, avec des passions et des intérêts opposés, dont la lutte donne nais
conçus, ou plutôt empruntés vifs à la nature pour la scène, dont les passions , très compliquées au milieu d’événements très sim
-ce que ce dieu qui pousse les personnages antiques, sinon une grande passion , née avec eux, qui a grandi et vieilli avec eux,
de la mode : « J’ai cru jusqu’ici, écrit-il à Saint-Evremond, que la passion de l’amour est trop chargée de faiblesse pour êtr
de l’homme, la tragédie nous en fît voir de vivantes images dans les passions qui lui sont propres, ou dans celles qui lui sont
s l’amour timide et chaste ; dans la tendresse maternelle, ou dans la passion de dominer ; dans le crime, ou dans la vertu. Il
t l’exquise délicatesse de sa nature jusque dans l’emportement de ses passions . Enfin, il était d’un intérêt pressant de réparer
(Acte V, sc. vii.) 33. Des Ouvrages de l’esprit. 34. Traité des passions . 35. Ceux qui pensent du bien du Commentaire su
9 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »
hé, dans la première partie de cet ouvrage, de peindre les effets des passions de l’homme sur son bonheur personnel. Je ne sais
questions de politique que dans les questions de morale : certes les passions influent autant que les gouvernements sur le sort
que pour analyser avec exactitude l’ambition, l’amour, ou telle autre passion qui a décidé de votre existence. Dans les deux pa
ger de toutes les impressions du moment, on verra si j’ai réussi. Les passions , cette force impulsive qui entraîne l’homme indép
là le véritable obstacle au bonheur individuel et politique. Sans les passions , les gouvernements seraient une machine aussi sim
rale et la politique que sous le point de vue des difficultés que les passions leur présentent ; les caractères qui ne sont poin
rnements sous le rapport de la part qu’ils laissent à l’influence des passions . On peut considérer un individu comme exempt de p
nfluence des passions. On peut considérer un individu comme exempt de passions , mais une collection d’hommes est composée d’un n
enre amène des résultats toujours semblables, et toujours prévus. Les passions sont la plus grande difficulté des gouvernements 
nc de connaître jusques à quel degré on peut exciter ou comprimer les passions , sans compromettre le bonheur public. Avant d’all
morale la plus parfaite, c’est-à-dire, l’asservissement de toutes les passions , chaque homme pouvant tout tenter sur lui-même ;
sections ; la première traite successivement de l’influence de chaque passion sur le bonheur de l’homme ; la seconde analyse le
la seconde analyse le rapport de quelques affections de l’âme avec la passion ou avec la raison ; la troisième offre le tableau
ns et modernes sous le rapport de l’influence qu’ils ont laissée, aux passions naturelles aux hommes réunis en corps politique,
ées à la durée et surtout au bonheur des gouvernements, où toutes les passions ont été comprimées. — Dans la seconde section, je
ées au bonheur et surtout à la durée des gouvernements, où toutes les passions ont été excitées. — Dans la troisième section, je
tits États, où la liberté démocratique peut exister, parce que là les passions ne sont point excitées par aucun but, par aucun t
n à l’autre ; car si l’homme parvenait individuellement à dompter ses passions , le système des gouvernements se simplifierait te
s la liberté publique a besoin d’être modifiée ; ce sont toujours les passions qui forcent à sacrifier de l’indépendance pour as
es, donnent des résultats pareils, parce que dans les deux états, les passions politiques sont également excitées parmi les homm
n gouvernement qui donna de l’émulation au génie, et mit un frein aux passions factieuses ; un gouvernement qui put offrir à un
en traitant d’une manière purement abstraite, des questions dont les passions contraires se sont tour à tour emparées. En exami
à cet âge. On m’objectera, peut-être aussi, qu’en voulant dompter les passions , je cherche à étouffer le principe des plus belle
ent de cet avis, je conviens qu’il y a quelque chose de grand dans la passion  ; qu’elle ajoute, pendant qu’elle dure, à l’ascen
seulement comme une impulsion, cette impulsion est plus vive quand la passion l’excite ; s’il faut aux hommes sans passions, l’
n est plus vive quand la passion l’excite ; s’il faut aux hommes sans passions , l’intérêt d’un grand spectacle, s’ils veulent qu
uel bonheur général peut-on obtenir par ces encouragements donnés aux passions de l’âme ? Tout ce qu’il faut de mouvement à la v
ait sans ce mobile destructeur : mais, dira-t-on, c’est à diriger les passions et non à les vaincre, qu’il faut consacrer ses ef
t certain d’être le maître au-dedans de lui, et alors il n’a point de passions  ; ou il sent qu’il règne en lui-même une puissanc
lui, et alors il dépend entièrement d’elle. Tous ces traités avec la passion sont purement imaginaires ; elle est, comme les v
iné cependant de consacrer cet ouvrage à la destruction de toutes les passions . Mais j’ai tâché d’offrir un système de vie qui n
actères, et ce que j’ai voulu montrer seulement, c’est le rapport des passions de l’homme avec les impressions agréables ou doul
liberté, est toujours commandée par l’effervescence de telle ou telle passion . Enfin, de quelque manière que l’on juge mon plan
10 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20
restent d’eux, que nous devons juger du théâtre des Grecs. Aussi les passions principales que touche Homère, sont-elles conform
onsidéré comme lecteur ; c’est la joie, la curiosité et l’admiration, passions douces, qui peuvent attacher longtemps le cœur sa
itées dans l’Iliade qu’en passant, et toujours avec subordination aux passions modérées qu’on y voit régner. Mais dans un specta
s qu’on y voit régner. Mais dans un spectacle qui doit peu durer, les passions vives peuvent jouer leurs jeux, et de subalternes
t qu’endormir. Ce raisonnement, au reste, est fondé sur la nature des passions mêmes. Un homme ne peut soutenir longtemps une vi
ise bientôt ; la violence d’une tempête est un présage de sa fin. Les passions vives et courtes sont donc les vrais mobiles prop
e qui en est une imitation, doit s’y conformer d’autant plus, que les passions , fussent-elles feintes, se communiquent d’homme à
ssource ? et quel effet ne produirait point une terreur panique ? Une passion bien imitée trouve aussi aisément entrée dans le
ifférence remarquable qui a sans doute frappé Eschyle : c’est que les passions feintes nous procurent un plaisir, au lieu que le
t que les passions feintes nous procurent un plaisir, au lieu que les passions véritables ne nous donnent qu’une satisfaction lé
, Et pour nous divertir nous arracha des larmes. Mais si toutes les passions bien représentées produisent ce plaisir délicat,
naturelle et nous donne des secousses plus fréquentes que toute autre passion , par le sentiment intime et expérimental qui nous
les victimes, a une liaison si étroite avec la crainte, que ces deux passions sont inséparables dans les hommes, que le besoin
de porter envie au riche coupable. » La crainte et la pitié sont les passions les plus dangereuses, comme elles sont les plus c
tif trop faible ou un remède peu sûr contre les mauvais effets de ces passions  : au lieu que les images poétiques ont quelque ch
nt pour le genre humain, mais encore pour lui apprendre à modérer ses passions , quand des maux réels viendront les exciter. Car
ainte et de la pitié, et que par conséquent il a senti le prix de ces passions mises en œuvre. S’il n’a voulu instruire, il a pr
fin, Eschyle a conçu visiblement que la tragédie devait se nourrir de passions , ainsi que le poème épique, quoique d’une façon d
contredit, ce balancement de raisons, de mouvements, d’intérêts et de passions , qui tient les esprits suspendus et qui pique jus
écouvert fait évanouir tout le charme : c’est par le choc violent des passions , qu’on vient particulièrement à bout de sauver l’
ut de sauver l’art. Ainsi Homère l’apprit-il aux Grecs. Chez eux, les passions roulent, se heurtent, se bouleversent et retourne
à l’issue. Piqué par le concours de différents projets et de diverses passions dont on a mêlé le jeu, il attend la main qui doit
11 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De la philosophie. »
à l’homme, dont l’âme paisible est disposée à les goûter ; une grande passion , au contraire, les absorbe tous, ne permet pas se
par un grand acte de courage, ayant délivré ses pensées du joug de la passion , ne les dirige plus toutes vers un objet unique,
la jeunesse, peut-être, pourrait-on la vouer aux grandes chances des passions  ; mais à l’instant où la vieillesse commande une
aucoup moins de prix à ce qu’elle possède et à ce qu’elle espère. Les passions rehaussent beaucoup plus toutes les valeurs, mais
-même, une époque n’anticipe point sur l’autre, jamais les orages des passions ne les confondent, ni ne les précipitent. Les ann
uicide au nombre de ses résolutions, peut entrer dans la carrière des passions  ; il peut y abandonner sa vie, s’il se sent capab
mourir ; et comme c’est le sort qui peut attendre toutes les grandes passions , un tel objet d’effroi suffit pour faire aimer ce
xion, et qu’elle est souvent inspirée par le besoin de résister à ses passions , elle suppose des qualités supérieures, et donne
ouvait avoir de l’énergie, il aurait tous les caractères d’une grande passion  ; mais le bonheur que trouve un philosophe dans l
de l’éprouver. La solitude est, pour les âmes agitées par de grandes passions , une situation très dangereuse. Ce repos auquel l
d’elle ; ce repos est un tourment pour l’homme dominé par une grande passion . En effet, le calme n’existant qu’autour de lui,
r de la distraction qu’il faut d’abord essayer d’affaiblir une grande passion  ; il ne faut pas commencer la lutte par un combat
ude, la désirent ; mais cela même est une preuve qu’elle nourrit leur passion , loin de la détruire. L’âme, troublée par les sen
n de la retraite, est une nouvelle preuve de la funeste influence des passions  ; elles éloignent de tout ce qui est simple et fa
12 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »
d’un seul objet le destin de notre vie, je vais parler d’une sorte de passions qui soumettent l’homme au joug des sensations égo
passions qui soumettent l’homme au joug des sensations égoïstes. Ces passions ne doivent point être rangées dans la classe des
mêmes chances que des désirs plus relevés. L’on peut trouver dans ces passions honteuses la trace des affections morales dégénér
en tout genre, le besoin d’émotion et la personnalité : mais dans les passions morales, on ne peut être ému que par les sentimen
ar le rapport des autres avec soi, tandis que le seul avantage de ces passions physiques c’est l’agitation qui suspend le sentim
, malgré le dégoût qu’un tel sujet inspire, les deux principes de ces passions , le besoin d’émotion et l’égoïsme. Le premier pro
la cause élémentaire, la jouissance unique, peut-être, de toutes les passions , c’est le besoin et le plaisir de l’émotion. On n
avoir perdu, mais de cesser de jouer. Les mots qui servent aux autres passions , sont très souvent empruntés de celle-là, parce q
jour suivant. Et comme tous les sentiments qui ont le caractère de la passion , dévorent jusqu’à l’objet même qu’ils chérissent 
ce ; on ne voit point de gradation ni de nuance dans cette singulière passion  ; tout y paraît également douloureux et vil. Comm
sir pour l’objet de sa pensée, sans admettre d’intermédiaire entre sa passion et lui-même ! Il y a tant d’incertitude dans ce q
ort : tout ce qui est aride fait mal vivre et mal mourir : enfin, les passions personnelles sont de l’esclavage autant que celle
ce de cette puissance qu’est le repos et ce qu’il y a de bonheur. Les passions qui dégradent l’homme, en resserrant son égoïsme
13 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VIII. La religion chrétienne considérée elle-même comme passion. »
Chapitre VIII. La religion chrétienne considérée elle-même comme passion . Non contente d’augmenter le jeu des passions
dérée elle-même comme passion. Non contente d’augmenter le jeu des passions dans le drame et dans l’épopée, la religion chrét
e et dans l’épopée, la religion chrétienne est elle-même une sorte de passion qui a ses transports, ses ardeurs, ses soupirs, s
u : « Le fanatisme, quoique sanguinaire et cruel 49, est pourtant une passion grande et forte, qui élève le cœur de l’homme et
ue, attache à la vie, effémine, avilit les âmes, concentre toutes les passions dans la bassesse de l’intérêt particulier, dans l
d’effets dramatiques. Or, le christianisme, considéré lui-même comme passion , fournit des trésors immenses au poète. Cette pas
lui-même comme passion, fournit des trésors immenses au poète. Cette passion religieuse est d’autant plus énergique, qu’elle e
. Il soutient des assauts terribles, il combat corps à corps avec ses passions . Ses armes sont les pleurs, les jeûnes, l’étude,
rendre aux persuasions artificieuses de son ennemi. » Et c’est cette passion chrétienne, c’est cette querelle immense entre le
et la païenne Pauline. Enfin, Corneille a déployé la puissance de la passion chrétienne, dans ce dialogue admirable et toujour
Il ne peut, en outre, y avoir d’amour durable que pour la vertu : la passion dominante de l’homme sera toujours la vérité ; qu
r dans cette Sion céleste, vers qui monte ses soupirs. Et c’est cette passion que nos poètes peuvent chanter, à l’exemple de Co
s ? 50. Émile, tom. iii, p. 193, liv. iv, note. 51. Le jeudi de la Passion , la Pécheresse, première partie. 52. Imitation
14 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »
Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. Il est des passions qui n’ont pas précisément de but, et cependant re
isfaire l’âpre sentiment qu’elles inspirent ; il semble que de telles passions ne sont composées que du mauvais succès de toutes
rance, et qui n’exerce l’imagination, cette faculté inséparable de la passion , que sur une idée pénible. La passion de l’envie
cette faculté inséparable de la passion, que sur une idée pénible. La passion de l’envie n’a point de terme, parce qu’elle n’a
llait attacher à l’envie. Quel triste sort, en effet, que celui d’une passion qui se dévore elle-même, et, poursuivie sans cess
nul tourment ne peut égaler l’impression aride et desséchante, que sa passion dominatrice produit sur lui. Enfin, l’envie prend
supplice s’augmente par tout ce qu’il fait pour l’éviter. Il est une passion dont l’ardeur est terrible ; une passion plus red
it pour l’éviter. Il est une passion dont l’ardeur est terrible ; une passion plus redoutable dans ce temps que dans tous les a
comme une maxime équitable ; mais ce qu’il y a de naturel dans cette passion ne rend ses conséquences ni plus heureuses, ni mo
r répéter qu’il n’est point de fléau politique plus redoutable. Cette passion pourrait perpétuer le malheur depuis la première
un être moral que sa propre volonté seule doit diriger. S’il est une passion destructive du bonheur et de l’existence des pays
r de la patrie l’emportait tellement chez les Romains sur toute autre passion , que les ennemis servaient ensemble, et d’un comm
15 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142
faire souvent de fausses peintures de l’amour. L’amour n’est pas une passion gaie : le veritable amour, le seul qui soit digne
l’amour par tout, ont pris l’habitude de donner le nom d’amour et de passion à l’inclination generale d’un sexe pour l’autre s
e cothurne à cette inclination machinale, qui n’est rien moins qu’une passion tragique et capable de balancer les autres passio
rien moins qu’une passion tragique et capable de balancer les autres passions . Quelques-uns même n’ont pas de honte de donner p
ues-uns même n’ont pas de honte de donner pour un veritable amour une passion qui ne commence que durant le cours de la piece,
le cours de la piece, quoiqu’il soit contre la vrai-semblance qu’une passion naissante puisse devenir en un jour une passion e
vrai-semblance qu’une passion naissante puisse devenir en un jour une passion extrême. Quand on veut faire joüer un rolle impor
est vrai que les bons poëtes françois ne nous amusent point avec ces passions subites. Voilà ce qui rend les galands des traged
ns des hommes veritablement amoureux. On croiroit que l’amour fut une passion gaie à oüir les gentillesses que ces galands dise
ations le goût qui leur fait aimer à retrouver par tout un amour sans passion et ce qu’elles appellent galanterie, espece de po
oit infiniment les romains, parce que les grecs avoient dépeint cette passion avec ses couleurs naturelles. spirat adhuc amor…
, quels sont les symptômes de l’amour-passion. Les peintures de cette passion qui sont dans les poësies des romains nous touche
16 (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »
zième siècle (1450-1550) 1. Les Mystères. Le Vieux Testament ; la Passion  ; les Actes des Apôtres. Caractère pieux des repr
res et triviales. Valeur littéraire des mystères. Les Confrères de la Passion . — 2. Théâtre profane et comique. Basoche, Enfant
urgeoisie, moins opprimée, moins inquiète, plus riche, s’attache avec passion aux représentations dramatiques. Par toute la Fra
telet, s’échelonnent de place en place diverses scènes de l’Évangile, Passion , Résurrection, Annonciation, etc., sans parler de
mène du Paradis terrestre jusqu’au temps d’Auguste ; le Mystère de la Passion , qui, en près de 35 000 vers dans l’œuvre de Gréb
nifeste. D’abord ces trois mystères s’enchaînent et se font suite. La Passion sert de centre : rédigée par Arnoul Gréban avant
e le Mystère du Vieil Testament s’est organisé sous l’influence de la Passion de Gréban. Au reste, d’autres rédactions antérieu
Testament, où les derniers apparaissent seulement juxtaposés. Pour la Passion , ou plutôt pour la Vie du Christ, il n’apparaît p
Annonciations, aux Adorations des rois mages, aux Résurrections, aux Passions , etc., qui existèrent d’abord séparément151. Quan
ouer un mystère, comme celle qui entreprit à Valenciennes de jouer la Passion en 1547 ; les frais étaient communs et l’on parta
aires, les lieux inutiles sont abolis. Une gouache du manuscrit de la Passion , jouée à Valenciennes en 1547, figure onze lieux
grossière, avide de sensations intenses, n’a jamais assez savouré la Passion de son Christ ; il n’y a jamais trop d’injures, d
ébat de la Miséricorde et de la Justice, qui encadre le mystère et la Passion , en lie les scènes, et en précise le sens : ce dr
, médite anxieusement sur la vie ; la scène encore où Marie, dans les Passions de Gréban et de Jean Michel, supplie Jésus d’écar
n Michel, supplie Jésus d’écarter d’elle et de lui les horreurs de la Passion , et où Jésus lui révèle le mystère de la Rédempti
ent pas sans bonheur le pathétique des situations ou le mouvement des passions que les livres sacrés indiquaient. Je laisse l’an
y a des coins de pastorale gracieuse dans le Vieux Testament, dans la Passion  : mais surtout il y a quelques commencements heur
it aime à se reposer dans la platitude aride de l’immense mystère. La Passion de Gréban nous offrirait quelques accents vrais e
ialisme révolutionnaire du fils de Dieu. Jean Michel a fait une autre Passion , pour être jouée à Angers en 1486 : moins sec et
e déblayer, non détruire. Il est très frappant que la Confrérie de la Passion n’ait servi de rien au progrès de la poésie drama
écédents directs et sans suite immédiate : lorsque la Confrérie de la Passion , qu’on aperçoit déjà à Paris en 1380, a obtenu la
andre, ils lurent peut-être les premiers à représenter le drame de la Passion  : ils furent sans doute les promoteurs des vastes
52 se développe au xve  siècle avec la même abondance, excite la même passion que les pièces sacrées : il est soumis aux mêmes
genres de pièces. Vers le milieu du xve  siècle, les Confrères de la Passion , notant la vogue de ces sortes de représentations
surtout fréquentes quand l’arrêt de 1548 obligea les Confrères de la Passion et autres acteurs ordinaires de pièces sacrées à
ville, 15 sont des œuvres de polémique, presque toutes enflammées des passions de la Réforme. Il y faut joindre diverses farces,
ces mystères paraissent représenter le répertoire des Confrères de la Passion antérieur aux drames cycliques ; le Mystère du Vi
des Anc. textes), Paris, 6 vol., 1878-1891 ; Gréban, le Mystère de la Passion , publ. par G. Paris et G. Raynaud, Paris, Vieweg.
17 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »
lle-même et très calme ; c’est que nous pensons pour nous seuls, sans passion comme sans imagination. Si la passion entre en je
s pensons pour nous seuls, sans passion comme sans imagination. Si la passion entre en jeu, la parole intérieure devient plus f
s nouvelles. Chez l’homme passionné, au contraire, elle est rare : la passion se répète souvent, mais à son insu ; elle se croi
e passé ne rend pas compte. Sans doute, l’expression intérieure de la passion peut devenir habituelle ; mais la nouveauté de la
ut en imaginant un dialogue animé auquel on prend une part active. La passion est plus absorbante ; mais, dans le repos le plus
ssion est plus absorbante ; mais, dans le repos le plus complet de la passion comme de l’imagination, on peut être tout à ses p
i nous repose et à laquelle nous ne nous attachons pas ; et, si notre passion nous intéresse toujours, le moindre problème de s
équemment détournée du but qu’elle s’est fixé par l’éveil subit de la passion ou de l’imagination, puissances de caprice et de
tif. L’âme passionnée est moins exposée à cette sorte d’illusion : la passion est essentiellement intérieure, et le langage qui
t, nous avons distingué avec soin l’homme d’imagination et l’homme de passion . On peut critiquer cette distinction ; car, d’ord
e passion. On peut critiquer cette distinction ; car, d’ordinaire, la passion ne s’éveille pas sans susciter à quelque degré l’
gination, et, réciproquement, il n’est pas d’imagination sans quelque passion . Mais la proportion de ces deux phénomènes est tr
our elle de rentrer en scène. Elle parle volontiers aussi haut que la passion , et, par suite, elle simule également bien l’exté
t frémissent, cette idée ne peut réussir à arrêter l’élan actif de la passion que si elle prend, elle aussi, l’allure de la pas
lan actif de la passion que si elle prend, elle aussi, l’allure de la passion , si elle semble rompre subitement le cours nature
n pratique, encore mal réglée, incertaine d’elle-même, dominée par la passion et en ayant l’allure ; le temps n’est pas encore
narchique feront place aux décrets immuables d’un Jupiter purifié des passions humaines. Aujourd’hui encore, la parole intérieur
lle peut être, comme les impulsions des héros d’Homère, la voix de la passion , de la passion active et pratique ; d’autres fois
comme les impulsions des héros d’Homère, la voix de la passion, de la passion active et pratique ; d’autres fois, elle est véri
: la voix de la raison, la voix du cœur, la voix du sang, la voix des passions  ; chez nos tragiques, tout mobile est une voix ;
à l’étudier. La parole intérieure devient vive sous l’influence de la passion et de l’imagination. Si l’excitation intérieure c
ominant et exclusif qui la possède ; elle est tout à son rêve ou à sa passion , et ce qui s’est emparé d’elle tout entière est p
ême indiscret, voir à nu dans une exclamation le vrai caractère ou la passion maîtresse d’un politique, ce sont là de petits év
ntionnel, car l’homme qui, dans la solitude, médite en silence sur sa passion , pourrait tout aussi bien parler à haute voix ; u
ole soit inaudible ; même avec ces précautions, ils supposent quelque passion , une passion puérile ou sénile. L’aparté est vrai
dible ; même avec ces précautions, ils supposent quelque passion, une passion puérile ou sénile. L’aparté est vraisemblable dan
lte, dans sa direction normale, de l’enthousiasme imaginatif ou de la passion active222. Donnons quelques exemples de cette mar
s les drames qu’invente l’imagination féconde de M. Joyeuse ; mais sa passion s’exprime par des symboles et non pas directement
s auditeurs, il ne les voit pas ou il les méprise, parce qu’en lui la passion est momentanément plus forte que la prudence. Un
t un des orateurs du parti qui vient de triompher. ) Voilà l’homme de passion . Cet éclat fait retourner quelques têtes, mais n’
ctive ; il semble qu’elle devrait toujours parler extérieurement ; la passion , au contraire, est essentiellement subjective, et
où, chez la plupart des hommes, cette faculté se repose ; si c’est la passion qui produit les mêmes effets, on constate simplem
douleur, et j’ai répandu mon âme devant l’Eternel226. » L’éclat d’une passion légitime étonne ou scandalise, car il choque les
ment ridicules, car leur étrange allure n’a pas pour excuse une vraie passion humaine. A elle seule et par sa seule vertu, la p
use une vraie passion humaine. A elle seule et par sa seule vertu, la passion suffirait à amplifier et à externer la parole int
ntérieure normale ; mais presque toujours l’imagination se joint à la passion et concourt à produire les mêmes effets. Nous ven
premier, l’imagination domine évidemment ; dans les trois autres, la passion semble pure de tout mélange ; mais rarement la pa
ois autres, la passion semble pure de tout mélange ; mais rarement la passion s’éveille sans éveiller en quelque mesure l’imagi
ue mesure l’imagination ; la raison en est que rarement l’objet de la passion est purement intellectuel, c’est-à-dire d’ordre g
et à son caractère, réponse à laquelle je m’empresse de répliquer. La passion a besoin d’une certaine activité de l’imagination
bre de satisfaction ; elles sont comme une réponse à la demande de la passion , et ces réponses sont plus ou moins riches et var
. Parfois l’imagination développe à sa manière le thème fourni par la passion , de façon à occuper presque seule toute la scène
le : elle représente soit l’objet direct de l’émotion, soit, quand la passion est surtout intellectuelle, un interlocuteur dest
ques exemples de cette collaboration intime de l’imagination et de la passion  : Dans l’Andromaque de Racine, Hermione dit à Pyr
âme : tu t’imagines être en présence d’Andromaque et lui parler avec passion . » L’anecdote suivante est historique, bien qu’el
équent de la parole intérieure vive nous présente l’imagination et la passion réduites chacune à un minimum ; l’une fournit un
clair, et les doutes, lorsque je doute moi-même. » Diderot, homme de passion exubérante et d’ardente imagination, a donné le t
ntérieure morale avec les deux autres variétés vives en disant que la passion morale implique l’imagination plus ou moins nette
onomie et de la parole, p. 167. 222. La tristesse, le découragement, passions déprimantes comme la peur, ont le même effet [voi
du 8 mars 1880.) — Stupeur est le mot juste : Monvel, emporté par la passion , n’était pas ridicule. 225. Sans parler ici de l
ns parler ici de l’ivresse, tous ces effets de l’imagination et de la passion se retrouvent à un plus haut degré d’exaltation,
ac, p. 320 ; cf. p. 306 ; A. Lemoine, p. 166). Mais c’est qu’alors la passion s’en mêle à quelque degré, et, si la volonté inte
et, si la volonté intervient, elle ne fait que servir d’appoint à la passion . Ensuite, les esprits exercés à la méditation sav
18 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142
a personne aimable et chère à la société, mais la femme de cœur et de passion , la victime brûlante et dévorée. Ces deux volumes
t sont un des monuments les plus curieux et les plus mémorables de la passion . On a publié en 1820, sous le titre de Nouvelles
asse dans la série des témoignages et des peintures immortelles de la passion , et il n’en est pas un si grand nombre qu’on ne l
lien de société, avant et même depuis l’invasion et les délires de sa passion funeste, tous les mémoires du temps nous le disen
e : elle aima M. de Mora et M. de Guibert. C’est la lutte de ces deux passions , l’une expirante, mais puissante encore, l’autre
il mourut à Bordeaux le vendredi 27 mai. Quand il partit de Paris, la passion de Mlle de Lespinasse et celle qu’il lui rendait
des sentiments, il avait le mouvement, le tumulte et le fracas de la passion , non pas la chaleur. Mlle de Lespinasse, qui fini
ngeant par des convulsions. » Ce fut là, en elle, l’histoire de cette passion funeste qui fut si prompte qu’on a peine à y dist
mante qui l’enveloppe d’un attrait funeste. À partir de ce moment, la passion est au comble, et, durant les deux volumes, il n’
est très rare en France de rencontrer, poussé à ce degré, le genre de passion et de mal sacré dont Mlle de Lespinasse fut la vi
qui savait son monde, M. de Meilhan, a dit : « En France, les grandes passions sont aussi rares que les grands hommes. » M. de M
lquefois celui du ciel. » — « Ah ! mon Dieu ! dit-elle encore, que la passion m’est naturelle, et que la raison m’est étrangère
ble, un tel coup de tonnerre. J’essaierai de noter la marche de cette passion , autant qu’on peut noter ce qui est l’irrégularit
célèbre la raison et sa douceur : ce calme même est une illusion. Sa passion n’a fait la morte que pour se réveiller plus arde
vez bien que quand je vous hais, c’est que je vous aime à un degré de passion qui égare ma raison. » Sa vie se passe ainsi à ai
and il se marie (car il a le front de se marier au plus fort de cette passion ), elle s’y intéresse ; elle loue sa jeune femme q
pre ; la noble insensée le croit d’abord elle-même ; mais erreur ! la passion se rit de ces impossibilités sociales et de ces b
’opium. Elle ne veut plus que vivre au jour le jour, sans avenir : la passion a-t-elle donc de l’avenir ? « Je ne me sens le be
asse expira le 23 mai 1776, à l’âge de quarante-trois ans et demi. Sa passion pour M. de Guibert durait depuis plus de trois an
our M. de Guibert durait depuis plus de trois ans. Au milieu de cette passion qui dévore et qui semble ne souffrir rien d’étran
lire avant de le lui donner. » Ainsi tout pour elle se rapporte à la passion , tout l’y ramène, et c’est la passion seule qui d
tout pour elle se rapporte à la passion, tout l’y ramène, et c’est la passion seule qui donne la clef de ce cœur étrange et de
t à nu. Il est impossible de rencontrer de tels êtres, victimes d’une passion sacrée et capables d’une douleur si généreuse, sa
anière de sentir a plus de charme que l’ardeur et les secousses de la passion  ! Oui, je crois que je m’en dégoûte ; je ne veux
19 (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »
nverser le mauvais, mais seulement de ne plus le reconstruire, où les passions ardentes et aveugles ont cédé à une raison calme,
de victoire et de vengeance gagnait et débordait de jour en jour. Ces passions violentes et fatales, même dans leur générosité ;
vinrent, ce qui amena le 10 août, la Convention » et la Montagne. Des passions semblables, quoique en sens inverse, des ressouve
de bien ; elle n’empêcha que peu de mal, en raison des préjugés, des passions , des souvenirs flagrants qui s’agitaient dans la
cée, et se tient volontiers dans le bon sens et le travail, quand les passions et les haines publiques n’ont plus d’objet, les t
avail, exercent et développent ce bon sens, préviennent le retour des passions politiques, ou en dirigent le cours vers le bien
ui en est sorti, il y avait encore dans le pays les mêmes éléments de passions et de désordres qu’aux deux époques précédentes,
s autres classes. Une haine seule, une haine profonde, invétérée, une passion instinctive, débris vivace de toutes les autres p
nvétérée, une passion instinctive, débris vivace de toutes les autres passions politiques, remuait au cœur du peuple : c’était l
clata comme la foudre : après quoi, tout fut dit. C’était la dernière passion révolutionnaire. Qu’on m’en cite une autre aujour
que ces haines, nourries durant des siècles, fussent taries, que ces passions implacables fussent étanchées, il fallait des mon
a plus un vestige. C’est donc d’aujourd’hui seulement qu’à l’abri des passions et des haines, sans dangers de lutte ni d’irritat
20 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »
quel je m’attende à autant de critiques que sur celui-ci ; les autres passions ayant un but déterminé, affectent à peu près de l
’amour, et presque tout le monde se trompe en le croyant ; les autres passions sont beaucoup plus naturelles, et par conséquent
ntiment de l’amour ? — Je n’ai voulu traiter dans cet ouvrage que des passions  ; les affections communes dont il ne peut naître
ofond, n’entraient point dans mon sujet, et l’amour, quand il est une passion , porte toujours à la mélancolie : il y a quelque
le sentiment dans l’amour, parce que lui seul fait de ce penchant une passion . Ce n’est pas le premier volume de La Nouvelle Hé
ux, la lettre de la Meillerie, la mort de Julie, qui caractérisent la passion dans ce roman. — Il est si rare de rencontrer le
s, sublimes à tant d’autres égards, mêle souvent aux mouvements de la passion des expressions recherchées qu’on ne peut reproch
ue c’est un tableau plutôt qu’un sentiment, une maladie plutôt qu’une passion de l’âme. C’est uniquement de cette passion que j
une maladie plutôt qu’une passion de l’âme. C’est uniquement de cette passion que j’ai voulu parler ; j’ai rejeté toute autre m
21 (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51
st là un fait acquis. Dès qu’on parle de l’expression enflammée d’une passion vraie, il est de bonne rhétorique de citer les Le
é… — et qui ne sait pas plus que l’autre Célimène ce que c’est qu’une passion trahie, ce que c’est que cette morsure de l’Amour
etit livre vanté par tout le monde, ce chef-d’œuvre d’éloquence et de passion sincère, nous venons de le relire dans la nouvell
te incroyable renommée faite à quelques lettres d’une recluse dont la passion est, après tout, moins grande que le crime, pour
me niveau moral ; mais elle n’y contracte jamais cette supériorité de passion et cette profondeur exaltée qui constitue cette c
aux incendies intérieurs et aux ravissements de l’extase. On parle de passion sincère ! Mais la passion d’une religieuse pour u
t aux ravissements de l’extase. On parle de passion sincère ! Mais la passion d’une religieuse pour un homme, si elle est possi
tombée des hauteurs de la Pureté et de la Grâce dans les fanges de la passion humaine, et demandez-vous ce que doivent être l’a
Religieuse portugaise de citer une seule phrase de ces lettres où la passion vraie, la passion presque sainte de vérité, même
aise de citer une seule phrase de ces lettres où la passion vraie, la passion presque sainte de vérité, même quand elle est cou
touffée par la pudeur et par la peur du crime, est bien supérieure en passion profonde à toute la correspondance de cette autre
rogée, aurait répondu, du fond de ses Carmélites de Chaillot, que les passions qui souffrent ont d’autres accents dans les maiso
e ; un autre que nous a nié la femme… un autre qui se connaissait aux passions et à leur langage : « Je parierais que les lettre
22 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212
les vices, les roïaumes, les provinces, les villes, les saisons, les passions , les vents et les fleuves. La France répresentée
r des phantômes imaginez à plaisir à qui nous ne sçaurions prêter des passions pareilles aux nôtres, ne peuvent pas nous interes
nventer des chimeres ou des jeux d’esprit, qu’à bien imaginer quelles passions et quels sentimens l’on doit donner aux personnag
’on les suppose, comme à trouver les expressions propres à rendre ces passions sensibles et à faire deviner ces sentimens. Je ne
e d’entendre parler durant notre enfance des amours de Jupiter et des passions des autres dieux, nous sommes en habitude de les
der comme des êtres qui auroient autrefois existé, étant sujets à des passions du même genre que les nôtres. Quand nous lisons l
du roi. Dans l’un, le peintre a répresenté l’homme tyrannisé par les passions , et dans l’autre, il exprime d’une maniere simbol
tre, il exprime d’une maniere simbolique l’empire de la vertu sur les passions . Les compositions allegoriques de la seconde espe
c’est-à-dire sur leur esprit. Au lieu de s’attacher à l’imitation des passions , ils se sont plûs à donner l’essort à une imagina
furent jamais celles du sphinx. Au lieu de nous parler la langue des passions qui est commune à tous les hommes, ils ont parlé
ées dans la plûpart des tableaux, ce sont les expressions de quelques passions où veritablement il entre plus de poësie que dans
nsi qu’à donner de la vie à tous ses personnages par l’expression des passions . Telle est la poësie de Raphael ; telle est la po
ur rencontrer les traits dont la nature se sert dans l’expression des passions , que pour inventer des figures emblêmatiques. On
e intelligence sage et judicieuse, pour réussir dans l’expression des passions et pour y peindre avec verité leurs simptômes. Ma
ture, ainsi que fait votre peintre, qui excelle dans l’expression des passions  ? Je leur réponds qu’il faut sçavoir faire quelqu
servilement la nature, ce qui est déja beaucoup, pour donner à chaque passion son caractere convenable, et pour bien exprimer l
ortant par rapport au sujet qu’on peint. On voit bien le sujet que la passion doit animer, mais on ne le voit point dans l’état
ue la passion doit animer, mais on ne le voit point dans l’état où la passion doit le mettre, et c’est dans cet état qu’il le f
la tête qu’il fait ce que les livres disent en general de l’effet des passions sur le visage, et des traits ausquels elles y son
tête qu’on donne au personnage qu’on répresente agité d’une certaine passion . Il faut donc que l’imagination de l’ouvrier supp
23 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »
eur. — 3. Son œuvre dramatique : la tragédie passionnée. Vérité de la passion  : lutte contre le faux idéalisme. Réalité intime
s libres compagnies, les comédiennes ; il éprouva les plaisirs et les passions . Il vécut ce qu’il devait peindre. Deux pièces412
présenter des caractères ; il estima nécessaire de les saisir dans la passion , et même dans une crise aiguë de passion. Il est
ssaire de les saisir dans la passion, et même dans une crise aiguë de passion . Il est certain qu’en vingt-quatre heures, une âm
en plus la pratiquait Corneille, Racine substitua donc la tragédie de passion . Peintre de la passion, il réagit contre Quinault
orneille, Racine substitua donc la tragédie de passion. Peintre de la passion , il réagit contre Quinault sans revenir à Corneil
obtenir le droit de faire autrement que Quinault, et de présenter la passion toute pure, dans ces crises où, faisant éclater l
ques ? une mère impérieuse, un fils craintif, révolté soudain par ses passions ou ses vices, ou bien un père sacrifiant à son am
rapport qu’Harpagon avec Géante. Si les deux peintres rendent la même passion , quoi d’étonnant qu’ils dessinent le même geste,
use pour s’assurer de la rivalité des deux fils ? Seulement des mêmes passions , de la même situation, du même moyen, l’un tire d
uses qu’on saisit et par les effets qu’on pressent. Des mouvements de passion s’expriment avec une naïveté qu’on a trouvée pres
orneille : du moins, il nous le semble, quoique peut-être les grandes passions ne soient guère moins rares que les grandes volon
faible, impuissante à se diriger, tiraillée entre ses instincts, des passions fougueuses, des volontés chancelantes ou abattues
». Ainsi, tandis que Corneille résout le conflit de la volonté et des passions par la victoire de la volonté, Racine conclut au
assions par la victoire de la volonté, Racine conclut au triomphe des passions  : et comme Corneille tend à supprimer les passion
ut au triomphe des passions : et comme Corneille tend à supprimer les passions , il tend à supprimer la volonté. L’orageuse beaut
ue tout le drame est dans ce seul rôle. Au contraire, dans Roxane, la passion est toute pure, sans contrepoids, sans correctif,
ppine, Clytemnestre, Athalie, chacune en son genre, ne sont aussi que passion . Cette façon de juger les forces respectives de l
inct et de la raison pousse le drame aux dénouements funestes : où la passion domine, le crime et le malheur doivent suivre. Ai
la condition, la situation peuvent imprimer à l’éternel élément de la passion . Voyez ses jeunes filles, sœurs peut-être, non pa
trompée par son malheur, elle se croit libre, consentante alors à sa passion débordée, atterrée par le retour de Thésée, et la
ne sais pas au reste s’il est jamais arrivé que l’objet d’une grande passion , au roman et au théâtre, fût peint d’une manière
manière satisfaisante, et parût autre chose qu’un ressort qui met la passion en branle, ou bien une cible où elle tire. Il n’y
Il n’y a peut-être que Corneille qui ait pu rendre l’objet égal à la passion qu’il inspire. Racine se retrouve dans les amants
ger, et donne occasion de peindre diverses sortes de caractères et de passions . Dans Iphiyénie, Britiumicus, l’amour est peu de
graphe dramatique, où Shakespeare allait aussi chercher la poésie des passions . S’agit-il de tragédies saintes, Corneille ouvre
saurait citer tous les vers qui créent, autour de cette dure étude de passion , une sorte d’atmosphère fabuleuse, enveloppant Ph
e malédiction, dans son absorption enfin du sentiment national par la passion religieuse, Joad est une figure biblique. Mais so
24 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »
t n’aspire qu’à l’éclat de la renommée. Par l’ambition, je désigne la passion qui n’a pour objet que la puissance, c’est-à-dire
ossession des places, des richesses, ou des honneurs qui la donnent ; passion que la médiocrité doit aussi concevoir, parce qu’
arce qu’elle peut en obtenir les succès. Les peines attachées à cette passion sont d’une autre nature que celles de l’amour de
uide dans la route de la politique ; et par un contraste cruel, cette passion , assez violente pour vaincre tous les obstacles,
té concentrée qui ferme l’âme aux autres jouissances. Le feu de cette passion dessèche, il est âpre et sombre, comme tous les s
comme si la Providence, dans sa bonté, n’avait pas voulu qu’une telle passion put être unie à l’impossibilité de la satisfaire,
ent actif fait découvrir à l’ambitieux la mesure de ses moyens, et sa passion l’éclaire sur lui-même, non comme la raison qui d
traire, à l’homme ambitieux un génie supérieur, une âme énergique, sa passion lui commande de réussir ; il faut qu’il courbe, q
’est dans la lutte de leurs intérêts, et non dans le silence de leurs passions , qu’on croit découvrir les véritables opinions de
nquille, et se placer entre la conquête et la mort. L’ambition est la passion qui, dans ses malheurs, éprouve le plus le besoin
servir d’aliment à la pensée dans le silence de la retraite ; mais la passion de l’ambition, les moyens qu’il faut pour réussir
idicule et le mépris pour s’attacher à la dernière ombre du passé. La passion de la gloire ne peut être trompée sur son objet ;
action fait redescendre plus bas ; et le grand et cruel caractère des passions c’est d’imprimer leur mouvement à toute la vie, e
au fond de leur cœur de nouveaux motifs d’éloignement pour toutes les passions politiques ? Dans les temps de révolution, c’est
, n’est donc plus reconnu ; tout est estimé dans son rapport avec les passions du moment : les étrangers n’ont aucun moyen de co
commandements, et dont son âme éclairée ne saurait adopter aucune des passions . Eh ! quel prix pour de tels efforts ! quelle sor
nt si souvent qu’on obéit alors même qu’on a l’air de commander ; les passions des hommes sont tellement mises en dehors dans un
25 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »
Chapitre IX. Du vague des passions . Il reste à parler d’un état de l’âme, qui, ce
ncore été bien observé : c’est celui qui précède le développement des passions , lorsque nos facultés, jeunes, actives, entières
Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente ; car il arrive alors une chose fort tri
Les anciens ont peu connu cette inquiétude secrète, cette aigreur des passions étouffées qui fermentent toutes ensemble : une gr
cquérons dans la société des femmes. Les femmes, indépendamment de la passion directe qu’elles font naître chez les peuples mod
a nôtre ; elles rendent notre caractère d’homme moins décidé ; et nos passions , amollies par le mélange des leurs, prennent à la
on a vu naître cette coupable mélancolie qui s’engendre au milieu des passions , lorsque ces passions, sans objet, se consument d
oupable mélancolie qui s’engendre au milieu des passions, lorsque ces passions , sans objet, se consument d’elles-mêmes dans un c
26 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »
permis que dans quelques instants de sa jeunesse ; il put aimer avec passion , il put vivre dans un autre, il put compléter son
faiblit pas ce qu’on divise, après la raison qui dégage de toutes les passions  : ce qu’il y a de moins malheureux encore, c’est
s qu’on entretient avec les hommes, l’être sensible trouve dans cette passion quelque chose de solitaire et de concentré, qui i
omposer ou lire ? Le plus grand triomphe du génie c’est de deviner la passion  ; qu’est-ce donc qu’elle-même ? Les succès de l’a
ous le soutien de son bonheur. Dans quelque situation qu’une profonde passion nous place, jamais je ne croirai qu’elle éloigne
qu’il est beau ce sentiment qui, dans l’âge avancé, fait éprouver une passion peut-être plus profonde encore que dans la jeunes
une passion peut-être plus profonde encore que dans la jeunesse ; une passion qui rassemble dans l’âme tout ce que le temps enl
rassemble dans l’âme tout ce que le temps enlève aux sensations ; une passion qui fait de la vie un seul souvenir, et dérobant
tableau que j’ai tracé, il est certain que l’amour est de toutes les passions la plus fatale au bonheur de l’homme. Si l’on sav
é, une raison même de ne pas cesser de souffrir, dans la carrière des passions , dans celle surtout d’un sentiment qui, prenant s
ue je viens de le peindre, et Newton a plus de juges que la véritable passion de l’amour. Une sorte de ridicule s’est attaché à
n autre : des moralistes sévères craignent les égarements d’une telle passion . Hélas ! de nos jours, heureuse la nation, heureu
et par une sensibilité craintive, tout ce qui peut entraîner à cette passion  : c’est de toutes ces causes que naissent et les
e, sans trahir un mouvement du cœur, ah ! pendant longtemps encore la passion que l’on ressent rend impossible de croire qu’on
tombeau, comme si cette idée devait vous y suivre. La jalousie, cette passion terrible dans sa nature, alors même qu’elle n’est
stinée déplorable reprend son inévitable empire. L’amour est la seule passion des femmes ; l’ambition, l’amour de la gloire mêm
n seul mouvement d’amitié laisse plus de traces dans leur cœur que la passion la plus ardente ; toute leur vie est étrangère à
s instants de mélancolie, quelle femme, toutefois, quand l’époque des passions est passée, ne s’applaudit pas de s’être détourné
27 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »
rapport de sa philosophie à la littérature. L’écrivain. Le Traité des Passions  : Descartes et Corneille. Le Discours de la métho
stoire littéraire : le Discours de la Méthode (1637) et le Traité des Passion (16491. Ils se complètent par la correspondance.
assion (16491. Ils se complètent par la correspondance. Le Traité des Passions , qu’on a trop souvent le tort d’abandonner aux ph
des mouvements de la matière. Descartes ne perd jamais de vue que les passions de l’âme sont accompagnées de modifications physi
u moral produit cette conséquence, que Descartes ne considère pas les passions du point de vue sentimental, mais du point de vue
maux déçus par des appâts sont conduits par la nature à leur mal, les passions se portent à de faux biens. La raison n’a pas ell
actions de la vie ». La théorie de la volonté est l’âme du Traité des Passions , et elle est fort remarquable. La volonté n’agit
elle est fort remarquable. La volonté n’agit pas directement sur les passions , mais elle les modifie indirectement à l’aide de
effets extérieurs : elle commande l’action, avec, sans ou contre les passions . « Les âmes les plus faibles de toutes sont celle
uivre certains jugements, mais se laisse continuellement emporter aux passions présentes, lesquelles étant souvent contraires le
hommes si faibles et irrésolus qu’ils ne veulent rien que ce que leur passion leur dicte. La plupart ont des jugements détermin
que souvent leurs jugements soient faux, et même fondés sur quelques passions par lesquelles la volonté s’est auparavant laissé
qu’elles peuvent plus ou moins suivre ces jugements, et résister aux passions présentes qui leur sont contraires. Mais il y a p
plus faibles âmes pourraient acquérir un empire très absolu sur leurs passions , si l’on employait assez d’industrie à les dresse
s d’action : Richelieu, Retz sont les formes supérieures du type. Les passions sont plus brutales que délicates : mais l’intelli
urait trop s’attacher à les distinguer, et les formules du Traité des Passions nous en offrent un moyen facile. Plus large encor
ais elle a gardé en effet la foi exaltée en la raison, au progrès, la passion de la recherche scientifique, la rigueur de la mé
élien et le Généreux selon Descartes), 1895, in-12. 293. Traité des Passions , art. 139. 294. Ibid., art. 83. 295. Traité d
aité des Passions, art. 139. 294. Ibid., art. 83. 295. Traité des Passions , art. 48 et 49.
28 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232
exception. Ne commettez jamais de grands crimes, que quand de grandes passions en diminueront l’atrocité, et attireront même que
ulle compassion ; mais songez que, si elle n’était pas possédée de la passion forcenée de régner, on ne la pourrait pas souffri
il produire quelque intérêt ? Que le forcené Ladislas, emporté par sa passion , teint du sang de son rival, se jette aux pieds d
a forcé d’assassiner Pyrrhus. Point de grands crimes, sans de grandes passions qui fassent pleurer pour le criminel même : c’est
s hommes ; et il y a des moments où la vie n’est pas leur plus grande passion . Il semble que les grands intérêts se peuvent par
 ; et ils nous paraissent alors autant animés par la vertu que par la passion même ; ils deviennent des héros par son objet. Si
et. Si, au contraire, ils ne sont entraînés que par l’ivresse de leur passion , ils ne nous paraissent alors que des furieux plu
achées à la nature humaine, et soumis au pouvoir et à la tyrannie des passions , comme les autres hommes. Il faut qu’il ne mérite
e ce soit involontairement, qu’il y soit poussé par la violence de sa passion ou par la force des mauvais conseils, et que nous
as blessée. Dans le second, il faut ménager une suite qui favorise la passion , et compter pour rien que l’esprit soit content,
irs des autres ; et enfin par son dénouement, l’état de fortune ou de passion où la scène doit les laisser : après quoi, l’aute
s ne doivent paraître que pour développer ou leurs intérêts, ou leurs passions . Mais on donne plus particulièrement ce nom à ces
défense ; le même jeu sur le teint, sur la taille : voilà un effet de passion peu commun, fin, délicat et très agréable à consi
es où se livre un personnage combattu par les divers mouvements de sa passion , comme dans le monologue où Rodrigue balance entr
u’un poète dramatique introduit sur la scène, est l’inclination ou la passion dominante qui éclate dans toutes les démarches et
e sentiment dominant se montre sous des formes toujours nouvelles. La passion dominante de Mithridate est sa haine contre les R
e la patrie : voilà un grand amour pour la patrie. Pauline, malgré la passion qu’elle a pour Sévère, qu’elle pourrait épouser a
peuvent jamais réussir, à moins que leur incertitude ne naisse d’une passion violente, et qu’on ne voie, dans cette indécision
où ils nous entretiennent nous-mêmes : ce n’est qu’un long combat de passions et de vertus, où, tantôt vaincus et tantôt vainqu
sse contraster les caractères avec les situations. Amour. Cette passion est devenue, surtout parmi les modernes, l’âme de
soit vraiment théâtral ; dans Alceste, il est plutôt un devoir qu’une passion . Les Grecs ne se sont jamais avisés de faire entr
grand succès, et surtout par la manière dont l’auteur a traité cette passion dans plusieurs endroits des Métamorphoses. L’épis
er à l’amour que la seconde place, et de céder la première aux autres passions . Fontenelle, intéressé à étendre les principes de
s, parce que l’amour, dans une âme féroce, ne peut jamais être qu’une passion grossière qui révolte au lieu de toucher, à moins
ucher, à moins qu’un tel caractère ne soit attendri et changé par une passion qui le subjugue. Si vous introduisez un ambitieux
été aveuglé par l’amour, et qu’il va être déchiré de remords. Que la passion du héros paraisse dans tous ses discours et dans
ersifie très agréablement le spectacle qu’on offre à l’esprit, et les passions qui agitent le cœur. L’amour, dans la comédie, pa
s’est point occupé à peindre les symptômes et les ridicules de cette passion . Mais quand les poètes furent forcés de se retran
Térence ; et on trouve chez eux des peintures très savantes de cette passion . Nulle autre passion, en effet, ne paraît plus fa
ve chez eux des peintures très savantes de cette passion. Nulle autre passion , en effet, ne paraît plus favorable à la comédie.
r développe, d’une manière comique, les replis du cœur humain dans la passion qui lui est la plus chère. On a cru longtemps, d’
uis ce temps qu’on s’est souvenu que Quinault l’avait peint comme une passion terrible, ennemie du devoir, combattue par les re
pas mis les époux dans des situations assez fortes pour déployer une passion vive ; ou ils n’ont pas mis dans leurs discours l
ans les discours des amants : en un mot, ils ont moins fait sentir la passion que le devoir, et il est vrai que ce n’est pas as
âme du spectateur dans l’intérêt du personnage. Joignez l’excès de la passion aux règles étroites du devoir ; que deux personne
eurs agissent par vertu, voilà notre sensibilité exercée ; mais si la passion et la vertu sont d’accord, voilà tous nos besoins
e, on sent encore une espèce de joie à la vue d’une héroïne en qui la passion et le devoir ne sont qu’un même sentiment. Dans
devoir ne sont qu’un même sentiment. Dans Absalon, Tharès a la même passion et le même héroïsme : elle est autant alarmée pou
elle sera traitée avec adresse. Amitié. L’amitié, sans être une passion comme l’amour, l’ambition, etc., a produit, dans
s au théâtre que quand un ami sacrifie à son ami un trône, une grande passion , ou même sa vie. Le combat d’Oreste et de Pilade
réponse sublime de Pilade à Oreste, dont il a inutilement combattu la passion  : Eh bien ! Seigneur, enlevons Hermione. Cette
a raison : mais on entend plus particulièrement ces chocs violents de passions qui se combattent réciproquement, ces cruelles ir
ers et presque imperceptibles qui différencient les caractères et les passions selon les personnes ; car les mêmes passions ont
nt les caractères et les passions selon les personnes ; car les mêmes passions ont encore certaines choses qui les empêchent de
opèrent sur nous cette appréhension salutaire, qui met un frein à nos passions d’après le triste exemple d’autrui, et nous empêc
rreur et la pitié ; ils chérissaient un sujet susceptible de ces deux passions , et le façonnaient par leur génie. Il semble même
e le poignard dans le cœur de Zaïre qu’il adorait. Capables des mêmes passions et des mêmes transports, c’est pour nous-mêmes, c
arrivent sur notre théâtre ; c’est par la volonté de l’homme, que la passion égare et emporte. La terreur réfléchie se joint à
ier est de ne donner au personnage intéressant, que des crimes et des passions qui peuvent se concilier avec la bonté naturelle 
Elle est engagée par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur la première ; ell
n parle avec une confusion qui fait qu’on la plaint : mais cette même passion devient la cause du vœu fatal que fait Thésée con
u’il y mêle. Les atrocités ne font de l’effet au théâtre que quand la passion les excuse, quand celui qui va tuer quelqu’un a d
manière que ces confidents agissent un peu, en leur ménageant quelque passion personnelle qui influe sur les partis que prennen
duplicité de caractère, qui s’observe encore plus dans le combat des passions où l’homme est sans cesse en opposition avec lui-
mes, des tableaux sans cesse variés par le moyen du clair-obscur, des passions douces, quelquefois violentes, mais dont l’accès
hérit la poésie lyrique, et dont Quinault a fait un si beau choix. La passion qu’il a préférée est de toutes la plus féconde en
toutes les occasions importantes de la vie ; il vit encore que chaque passion , chaque affection de l’âme avait son accent, ses
ie, et à l’aide de l’harmonie, toute espèce de discours, d’accent, de passions , et d’imiter quelquefois jusqu’à des effets physi
l’âme serait toujours dans l’ivresse et dans l’extase ; qui, avec nos passions et nos principes, nous seraient cependant supérie
igent un tact prompt et délicat, et des organes très exercés. Mais la passion a ses repos et ses intervalles, et l’art du théât
un à rendre le discours tranquille, l’autre à exprimer le langage des passions dans toute sa force, dans toute sa variété et dan
rlent et agissent dans le drame. L’air et le chant commencent avec la passion  ; dès qu’elle se montre, le musicien doit s’en em
der les intérêts de l’amour le plus tendre : et c’est le moment de la passion et du chant :          Conserve-toi fidèle. Son
nte, finira par des sanglots et des larmes. En un mot, tout ce que la passion la plus douce et la plus tendre pourra inspirer d
st donc un air dialogué, chanté par deux personnes animées de la même passion ou de passions opposées. Au moment le plus pathét
dialogué, chanté par deux personnes animées de la même passion ou de passions opposées. Au moment le plus pathétique de l’air,
essité de la rime ont introduite sur nos théâtres. Le sentiment et la passion sont précis dans le choix des termes ; ils emploi
. Je trouve, en général, dans tous les opéras italiens, des germes de passions , jamais la passion amenée à sa maturité, des scèn
ral, dans tous les opéras italiens, des germes de passions, jamais la passion amenée à sa maturité, des scènes jamais filées, p
29 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 1, de la necessité d’être occupé pour fuir l’ennui, et de l’attrait que les mouvemens des passions ont pour les hommes » pp. 6-11
’être occupé pour fuir l’ennui, et de l’attrait que les mouvemens des passions ont pour les hommes Les hommes n’ont aucun plai
rdeur après ce qu’ils appellent leur plaisir, comme à se livrer à des passions dont ils connoissent les suites fâcheuses, même p
u’elles demandent, ne sçauroient plaire aux hommes par eux-mêmes. Les passions qui leur donnent les joïes les plus vives leur ca
et ils trouvent dans le mouvement des affaires et dans l’yvresse des passions une émotion qui les tient occupez. Les agitations
u’ils souffroient par l’embarras des affaires et par l’inquietude des passions avec l’ennui de l’indolence, ils viennent à regre
sions où l’on les accuse d’artifice. Veritablement l’agitation où les passions nous tiennent, même durant la solitude, est si vi
si nous courons par instinct après les objets qui peuvent exciter nos passions , quoique ces objets fassent sur nous des impressi
euses : mais les hommes en general souffrent encore plus à vivre sans passions , que les passions ne les font souffrir.
ommes en general souffrent encore plus à vivre sans passions, que les passions ne les font souffrir.
30 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »
Chapitre premier. De l’amour de la gloire De toutes les passions dont le cœur humain est susceptible, il n’en est
que ce sentiment acquiert sa véritable force. Pour mériter le nom de passion , il faut qu’il absorbe toutes les autres affectio
humain ; il lui dit : « Je consacrerai mes talents à vous servir ; ma passion dominante m’excitera sans cesse à faire jouir un
ce n’est pas elle qui rend sensibles tous les signes de cette grande passion  ; ce n’est pas ce génie dominateur, qui, dans un
onnaissances positives, et le mobile de la vertu plus efficace que la passion de la gloire. On ne trouvera peut-être pas que ce
s et à tous les temps sur les obstacles et les malheurs attachés à la passion de la gloire. Quand les difficultés des premiers
d’opinions diverses ou contraires. Ces oscillations cessent avec les passions qui les produisent ; mais on vit au milieu d’elle
ait-on dire, le jugement de la multitude est impartial, puisqu’aucune passion envieuse et personnelle ne l’inspire ; son impuls
t dans son rapport avec celui qui l’éprouve, qu’il faut considérer la passion de la gloire. Par une sorte d’abstraction métaphy
sir le malheur est un mot qui implique contradiction en lui-même ; la passion de la gloire, comme tous les sentiments, doit êtr
ne pouvoir faire parvenir jusqu’aux étoiles l’éclat de son nom. Cette passion ne connaît que l’avenir, ne possède que l’espéran
, était malheureux de n’avoir pu courber l’orgueil de Mardoché. Cette passion conquérante n’estime que ce qui lui résiste ; ell
tiges est détruit quand cette activité n’a plus d’aliment. Toutes les passions , sans doute, ont des caractères communs, mais auc
à celui qui jadis occupait l’univers, l’ingratitude et l’abandon. La passion de la gloire excite le sentiment et la pensée au-
stinée humaine ; aimer ! n’est plus un bonheur accordé à celui que la passion de la gloire a dominé longtemps ; ce n’est pas qu
egrets mêmes ; il aime mieux mourir que déroger. Enfin, quoique cette passion soit pure dans son origine et noble dans ses effo
rtu peut apporter de changement dans la nature, et les malheurs de la passion de la gloire. Mais, poursuivant le projet que j’a
penses de l’opinion ; je voudrais retrancher ce qui est l’essence des passions , l’asservissement à la puissance des autres.
31 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210
asques faisoient perdre aux spectateurs le plaisir de voir naître les passions , et de reconnoître leurs differens symptomes sur
sions d’un homme passionné nous affectent bien, mais les signes de la passion qui se rendent sensibles sur son visage, nous aff
les sur son visage, nous affectent beaucoup plus que les signes de la passion qui se rendent sensibles par le moïen de son gest
iens ne pouvoient pas rendre sensibles sur leur visage les signes des passions . Il étoit rare qu’ils quittassent le masque, et m
, que nos comédiens nous cachent aujourd’hui la moitié des signes des passions qui peuvent être marquez sur le visage. Ces signe
au spectateur les yeux du comédien. Or s’il est vrai de dire que les passions se rendent encore plus sensibles par les altérati
s nos attitudes et dans notre ton de voix ; il est aussi vrai que les passions se rendent encore plus sensibles par ce qui arriv
e colere, nous croïons voir le reste du visage allumé du feu de cette passion . Nous sommes aussi émus que si nous le voïons vér
e les acteurs des anciens marquoient parfaitement tous les signes des passions par le mouvement de leurs yeux, aidez et soutenus
’en tiens au sentiment le plus simple, et je pense que la plûpart des passions , principalement les passions tendres, ne sçauroie
s simple, et je pense que la plûpart des passions, principalement les passions tendres, ne sçauroient être aussi-bien exprimées
e découvert. Ce dernier peut s’aider de tous les moïens d’exprimer la passion que l’acteur masqué peut emploïer, et il peut enc
eur masqué peut emploïer, et il peut encore faire voir des signes des passions dont l’autre ne sçauroit s’aider. Je crois donc q
es trois quarts n’auroient pas été à portée d’appercevoir l’effet des passions sur le visage des comediens, du moins assez disti
il faut que l’acteur laisse échapper malgré lui quelques signes de sa passion . Nous avons donc raison de faire joüer nos acteur
32 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »
ntôt bassement, tantôt avec quelque raideur : jamais adroitement. Les passions ne troublèrent pas sa vie : il était homme de fam
a jamais subi la gêne des règles, la raison principale en est que les passions se manifestent tout entières par des impulsions i
ns les rois et les héros, qu’on doit expérimenter la vraie nature des passions . Ensuite, parce que, de son temps du moins, la fo
bourgeois, et fournissait des causes plus adéquates à la grandeur des passions  ; et puis, aussi, parce qu’en somme les intérêts
t puis, aussi, parce qu’en somme les intérêts historiques donnent aux passions une base plus universellement intelligible que le
gible que les intérêts professionnels ou financiers, d’où sortent les passions bourgeoises. Enfin, parce que les sujets historiq
pleinement Corneille. Voilà comment Corneille a peint si peu de pures passions  : il a peint des exaltés, des fanatiques, mais to
natiques, mais toujours des passionnés intellectuels, qui voient leur passion , la raisonnent, la transforment en idées, et ces
lienne de l’amour. Avec l’amour, à bien plus forte raison, les autres passions se réduiront à la connaissance. Et de là tout pri
erais encore, si j’avais à le faire (le Cid, Polyeucte). Et sur mes passions ma raison souveraine (Pauline dans Pol.). Je s
ls n’agissent pas par aveugles impulsions, et les objets même de leur passion sont transformés par eux en fins de leur raison.
en leur forme idéale, les âmes fortes et dures, qui raisonnent leurs passions , les âmes des Richelieu317 et des Retz, des grand
auline au retour de Sévère. Enfin la volonté, qui ne supprime pas les passions , les arrête, en supprime les signes, ne laisse pa
matique. Et c’est ainsi que Corneille dut faire Nicomède : toutes les passions du dedans supprimées, toutes les passions du deho
faire Nicomède : toutes les passions du dedans supprimées, toutes les passions du dehors, chez les autres, impuissantes, la volo
à la fortune, se dresse dans le vide. Plus d’effort à faire ; plus de passion , partant, ni de violence. Plus d’action aussi. Qu
ction, et en vertu des éléments qui l’en éloignent. Ce qui se mêle de passion , auxiliaire ou adversaire, à la volonté des héros
l y a mis de réalité familière. Il ne les saisit guère dans l’état de passion , dont il ne connaît pas bien la particulière esse
ations paisibles ou contenues, où entre autant de connaissance que de passion  ; ou bien les caractères renfermés et compliqués,
lle se caractérisent par l’élimination de plus en plus complète de la passion , même de l’exaltation : il ne reste guère que des
e les sujets qu’il n’inventait pas, à dégager les études d’âmes et de passions que la pittoresque comédie des Espagnols envelopp
33 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »
Chapitre III. De l’étude. Lorsque l’âme est dégagée de l’empire des passions , elle permet à l’homme une grande jouissance ; c’
bation générale, est l’objet de nos efforts, c’est dans le traité des passions qu’il faut placer l’histoire de l’influence d’un
orent. Le travail, de quelque nature qu’il soit, affranchit l’âme des passions dont les chimères se placent au milieu des loisir
ôte ; l’étude rend une partie des plaisirs que l’on cherche dans les passions . C’est une action continuelle, et l’homme ne saur
r la vie de l’intérêt dont elle a besoin, a tous les caractères de la passion , excepté celui qui cause tous ses malheurs, la dé
, hors la pensée, parle de destruction ; l’existence, le bonheur, les passions sont soumises aux trois grandes époques de la nat
e sorte d’habitude, qui amortit lentement les peines de l’âme. Si les passions renaissaient sans cesse de leur cendre, il faudra
on s’accoutume à trouver de vraies jouissances ailleurs que dans les passions qu’on a surmontées, et l’on est heureux et par le
de Socrate, de Platon, ont dû même faire croire que l’étude était une passion  ; mais si l’on peut s’y tromper par la vivacité d
à l’homme, sont suffisamment excités par l’étude dans le silence des passions . L’esprit est plus agité que l’âme ; c’est lui qu
nsée dominante, font de longues heures un même instant ! La folie des passions , ce n’est pas l’égarement de toutes les idées, ma
34 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »
t voir, dans une foule de romans, les beautés qu’on a tirées de cette passion demi-chrétienne. Le caractère de Clémentine31, pa
Ignorée de l’artisan trop occupé, et du laboureur trop simple, cette passion n’existe que dans ces rangs de la société où l’oi
que le christianisme jette une éclatante lumière dans l’abîme de nos passions , que ce sont les orateurs de l’Église qui ont pei
sé au jour nos penchants et nos vices ! « C’est le caractère de cette passion , dit cet homme éloquent en parlant de l’amour, de
avez, et ce n’est pas à moi à venir vous parler ici le langage de vos passions insensées35. » Cette maladie de l’âme se déclare
érailles, ne peuvent arrêter tes pas ! etc. etc. Quel trouble, quelle passion , quelle vérité dans l’éloquence de cette femme tr
rosité ou la jalousie du héros troyen. Bientôt, pour dernier trait de passion et de misère, la superbe souveraine de Carthage v
s auxquelles Énée ne pourra résister : dans ces moments de folie, les passions , incapables de plaider leur cause avec succès, cr
35 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 7, que la tragedie nous affecte plus que la comedie à cause de la nature des sujets que la tragedie traite » pp. 57-61
ec éclat, dont le ressentiment est naturellement violent, et dont les passions propres à être traitées sur la scene peuvent donn
mun des hommes dont le ressentiment est asservi aux loix, et dont les passions propres au théatre ne sçauroient produire que des
et du discours des heros ou des hommes sujets par leur élevation aux passions les plus violentes. Elle est l’imitation des crim
nt capables. Le poëte tragique nous fait voir les hommes en proïe aux passions les plus emportées et dans les plus grandes agita
ssons pas nos amis dans les personnages du poëte tragique, mais leurs passions sont plus impetueuses ; et comme les loix ne sont
s passions sont plus impetueuses ; et comme les loix ne sont pour ces passions qu’un frein très-foible, elles ont bien d’autres
sions qu’un frein très-foible, elles ont bien d’autres suites que les passions des personnages du poëte comique. Ainsi la terreu
36 (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »
ait en cela, mais on peut dire que celui-ci aimait toutes choses. Ces passions , qui leur remplissaient le cœur d’une certaine te
 voilà le ton de La Fontaine le plus souvent. Il avait une véritable passion pour le peu de travail et pour la distraction ven
nt, Céder d’un ciron seulement. Voilà le ton, il l’a toujours eu. La passion , une véritable passion, comme toutes les passions
ulement. Voilà le ton, il l’a toujours eu. La passion, une véritable passion , comme toutes les passions de La Fontaine, toujou
l’a toujours eu. La passion, une véritable passion, comme toutes les passions de La Fontaine, toujours douce et sans violence,
a Fontaine, toujours douce et sans violence, mais enfin une véritable passion , très persistante, pour l’indépendance, a été un
eiller vos souvenirs. Vous verrez à quel point il y a là une sorte de passion , c’est bien le mot, une sorte de complaisance att
e conscience, parce qu’on est bien né, parce que l’on est né avec des passions qui sont bonnes, avec la passion de charité, avec
né, parce que l’on est né avec des passions qui sont bonnes, avec la passion de charité, avec la passion de philanthropie, ave
vec des passions qui sont bonnes, avec la passion de charité, avec la passion de philanthropie, avec la passion de rendre servi
avec la passion de charité, avec la passion de philanthropie, avec la passion de rendre service, avec la passion d’être aimable
passion de philanthropie, avec la passion de rendre service, avec la passion d’être aimable, d’être honnêtement et agréablemen
que je vous lis ce passage ; mais encore cela ne sent pas l’homme aux passions profondes. Iris, je vous louerais ; il n’est que
égard. Cependant essayons encore ! Nous allons voir si le sens de la passion amoureuse se trouve dans ce qui suit, qui est du
s cela ne me semble rien du tout au point de vue de la profondeur des passions . En somme, je vous disais : La Fontaine est l’hom
gérations que l’on s’est permises à son égard, pour ce qui est de ses passions amoureuses, nous savons qu’il a souffert beaucoup
amoureuses, nous savons qu’il a souffert beaucoup et profondément des passions de l’amour. Nous avons Corneille. Vous m’arrêtere
vous préparer et pour vous faire comprendre ce qu’il y a de véritable passion , de passion sincère et profonde, dans des vers co
r et pour vous faire comprendre ce qu’il y a de véritable passion, de passion sincère et profonde, dans des vers comme ceux-ci,
le, quand il se croit ou quand il se représente comme inspiré par les passions de l’amour, est beaucoup moins fort, beaucoup moi
s qui sentent les odeurs capiteuses de la cour, mais point du tout la passion vraie ; croyez-vous que Benserade a fait un jour
ble bien souvent. C’est, je crois, à cause de son goût, à cause de sa passion pour les petits et les opprimés, qu’il a tant aim
ctère, pourraient nous enseigner beaucoup. Ces êtres qui n’ont pas de passions mauvaises, ces êtres qui ont une singulière patie
37 (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — II »
sance. Ce n’est point sans vérité que l’on a constaté que les grandes passions sont muettes et sont inhabiles à se dépeindre : d
poète, qui meurt d’amour ou de jalousie, revient à la vie dès que sa passion , reflétée dans le miroir de sa conscience, s’est
êler aux acteurs du drame phénoménal et retranchant de leur âme toute passion et tout désir. Dans un monde où le spectacle ne p
ure inanimée, les floraisons végétales, les activités animales et les passions humaines, ces contemplatifs risquent pourtant, pa
aines, ces contemplatifs risquent pourtant, par l’exagération de leur passion , d’en voir disparaître l’objet. Ils n’entrent en
ceptibles les formes et les couleurs, quelque émotion, au contact des passions humaines leur permet seule de connaître les passi
, au contact des passions humaines leur permet seule de connaître les passions humaines. Cette joie de curiosité affirme encore
ême où il tente de convertir en objet de contemplation cette dernière passion qui l’animait encore en tant que sujet. L’exagéra
38 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50
ent pas sur les théatres des personnages qui sçachent faire taire les passions devant la raison. Les poëtes n’ont pas tort sur c
à des desirs violens, des hommes en proïe à toutes les agitations des passions , ou qui lutent du moins contre leurs secousses. E
ixée. Or, suivant le sentiment de Platon, l’habitude de se livrer aux passions , même à ces passions artificielles, que la poësie
sentiment de Platon, l’habitude de se livrer aux passions, même à ces passions artificielles, que la poësie excite, affoiblit en
ve en quelque façon au-dessus d’elle-même, et elle excite en nous des passions loüables telles que sont l’amour de la patrie et
lles que sont l’amour de la patrie et de la gloire. L’habitude de ces passions nous rend capables de bien des efforts de vertu e
ouvent d’un citoïen des services si difficiles, qu’il est bon que les passions viennent au secours du devoir pour l’engager à le
e sçait disposer de maniere les peintures qu’il fait des vices et des passions , que ses lecteurs en aiment davantage la sagesse
39 (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514
mme on l’a dit, soit le terme le plus long assigné par la nature à la passion que rien n’entrave et qui meurt ensuite d’elle-mê
u’un rien a fait naître et qu’un rien aussi fait évanouir ; que cette passion la plus élevée et la plus belle soit comme un cri
uissance à mourir, cette faculté de renaître, et cette jeunesse de là passion recommençante avec toutes ses fleurs, comme on no
première année de son mariage, une fille qu’elle chérissait avec une passion singulière, telle que M. de Pontivy n’en avait ja
ique, et si doucement conduite. Elle luttait ainsi en vain contre une passion dont elle ne s’était pas soupçonnée capable, et q
ivy, on sait qu’elle n’a de pensée que pour son prochain absent. » La passion , telle qu’elle peut éclater en une âme puissante,
tion de Chaillot voir une amie d’enfance, et elle désirait alors avec passion jours et nuits semblables. Elle n’était pas moins
si tendre, qui avait eu tous ses avantages dans les préambules de la passion , se reposait volontiers maintenant et se perdait
tion et des caractères se fit sentir. Mme de Pontivy ne voyait que la passion . Pourvu que cette passion régnât et eût son jour,
fit sentir. Mme de Pontivy ne voyait que la passion. Pourvu que cette passion régnât et eût son jour, son heure, ou même seulem
te, un point noir à l’horizon, que Mme de Pontivy écartait vite de sa passion , comme un soleil d’été repousse les brouillards,
uait là-dessus avec toutes sortes de développements : « Mon amie, la passion , croyez-le, est chez moi comme en vous, mais avec
, essayant d’orner et d’introduire une part de raison durable dans la passion toujours vive, et rien alors ne semblait plus man
meurait pas convaincue. Elle en revenait toujours à son idée, que la passion est tout, et le reste insignifiant ou très-second
pable de n’avoir pas saisi à l’instant cette même impression. Mais la passion de Mme de Pontivy avait souffert, et elle travail
lle, et qu’il s’estimerait éternellement malheureux comme objet d’une passion moindre. Elle le croyait un moment ; mais le lend
es petits souvenirs accumulés, les croyant dévorés chaque fois par la passion survenante. Il comptait de toute certitude sur el
je ne voudrais pas, au taux de cette tendresse que vous m’offrez sans passion , je ne voudrais pas des douceurs d’un commerce et
re aimé comme devant, ou être malheureux toujours ! Le souvenir de la passion perdue m’est plus beau qu’une tiède jouissance. J
40 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »
ns de cette morale. Ces sophismes mêmes, sous lesquels se cachent les passions destructives, lui rendent ce genre d’hommage que
le prédicateur chrétien. S’il ne trouve rien de plus fort contre mes passions que le consentement passager que lui donne ma rai
de la mort sur la croix s’accomplit, lorsqu’il faut se représenter la passion de ce « cher Sauveur », il se refuse à la décrire
andes conditions ne nous atteint pas dans notre obscurité et dans nos passions , bornées comme notre vie. Nous pourrions en être
ments sur Corneille. Sur Pascal, il ne s’est pas trompé seulement par passion antichrétienne. Enfin n’a-t-il pas dit de Tacite 
incipe commun aux immortels devanciers de Vauvenargues. La guerre aux passions , voilà leur objet. Dans les plaintes poignantes q
arité que nous insinue le doux Nicole, le trait commun, c’est que les passions y sont traitées en suspectes. L’autorité de ces g
s moralistes est surtout dans l’unanimité de leur défiance contre les passions . Que les passions refusent de se rendre à cette a
urtout dans l’unanimité de leur défiance contre les passions. Que les passions refusent de se rendre à cette autorité, qu’elles
iforme, et cette règle est comme un corps de prescriptions contre les passions . L’un nous montre leur impuissance pour notre bon
laissez le nom de morale à l’art de nous mettre en défense contre nos passions , et donnez le titre de moralistes de premier ordr
es n’est pas de ceux-là, c’est qu’au lieu de nous prévenir contre nos passions , il nous les recommande. Peu s’en faut qu’il ne p
que l’homme vive de toute sa vie, de toutes ses forces, de toutes ses passions même, à charge de les conduire et d’en rester maî
lle arrive quand le mal est fait, et que, loin de pouvoir conduire sa passion , l’homme n’est plus maître de son âme. Honorer, r
’homme n’est plus maître de son âme. Honorer, relever, encourager les passions , les envier presque comme des prérogatives, — Vau
fois lancée. Il n’est plus temps ; on a ôté un dernier scrupule à la passion et fait tomber une dernière résistance. Que pense
seigner avec complaisance ? Belle découverte que de nous dire que les passions ont du bon, qu’elles peuvent être des aiguillons
t être des aiguillons pour le bien, que la vertu n’est souvent qu’une passion réglée ! Le moraliste a mieux à faire que cela. I
mémoire fragile ou subornée. Il nous montre qu’il y a plus loin d’une passion à une vertu qu’à un vice ; il nous tient en défia
nous-mêmes ; et, quand il est un Pascal, il nous passionne contre nos passions . Rien n’est de trop pour que l’avertissement arri
la suprême vérité sur la nature humaine. Vauvenargues, en louant les passions , ne fait que prendre parti, à son insu, pour les
même temps, restituer à l’homme ses vertus et le réconcilier avec ses passions . La vertu, c’est la force qui résiste à la passio
oncilier avec ses passions. La vertu, c’est la force qui résiste à la passion . Vanter à l’homme ses passions, même en arrêtant
vertu, c’est la force qui résiste à la passion. Vanter à l’homme ses passions , même en arrêtant l’éloge où commencent leurs dan
lle est à sa louange : il croit que ses devanciers, en dépréciant les passions , ont ôté à l’homme l’aiguillon ; il veut le lui r
ur amis. Homme de son temps par la confiance naïve qu’il témoigne aux passions , par son peu de goût pour les règles trop sévères
outée. On avait, au temps de Vauvenargues, bien des illusions sur les passions  ; on en avait bien plus encore sur la raison. On
ulu, dit-il, peindre les ridicules, « mais des mœurs plus fortes, des passions , des vices, des caractères véhéments, des portrai
t, quoi qu’on dise, être de son temps n’est pas assez. Sa théorie des passions , c’est un peu la morale du plaisir, ou du bonheur
dans ce cliquetis de traits ingénieux que Vauvenargues arrive avec la passion du vrai, lequel apparaît en même temps à son espr
ix-septième siècle son nom de grand ? 67. Troisième sermon sur la Passion . 68. Lettre 378, édition Ad. Regnier. 69. Lettr
us pur s’élève plus aisément ; il en doit moins coûter de vaincre les passions à ceux qui sont nés pour remporter des victoires.
41 (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)
: de l’homme qui a « l’amour de la lecture » ou de l’homme qui a « la passion du théâtre » ? — Le goût du théâtre est-il bien u
l nous faut descendre ?… Étant romancier, je préfère l’homme qui a la passion de la lecture à l’homme qui a la passion du spect
je préfère l’homme qui a la passion de la lecture à l’homme qui a la passion du spectacle, mais ne me laisserai-je pas séduire
t, l’homme qui a l’amour de la lecture est supérieur à celui qui a la passion du théâtre. Et d’ailleurs, en admettant les condi
villes. Aussi ne saurais-je décider qui l’emporte de l’homme qui a la passion du théâtre ou de celui qui a l’amour de la lectur
mables, mais qui resteront toujours étrangères l’une à l’autre. 2º La passion du théâtre est certainement moins noble que l’amo
noble que l’amour de la lecture. Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’ac
entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la pas
j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passi
de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séd
passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les
a lecture. Le Théâtre n’est pas le Livre. L’amour de la lecture et la passion du Théâtre (j’insiste à dessein sur cette majuscu
l’homme qui a l’amour de la lecture soit supérieur à l’homme qui a la passion du théâtre. Dans ce dernier genre, il y a bien fo
la perte. Robert de Montesquiou Celui qui voit et revoit, avec passion , Le Mystère de saint Sébastien, Le Vieil Homme ou
cela rien de bien nouveau. De tous temps, nos Français ont aimé avec passion les divertissements que le théâtre amène à sa sui
uniquement par le livre que peut durer le seul, le vrai théâtre : la passion de Racine, la grâce de Marivaux, l’ironie de Beau
Parisien reçoive quelques billets de faveur, et ils sont guéris d’une passion toute superficielle. Le théâtre, à Paris, est fré
ds succès ? Je ne vois pas pourquoi l’« amour de la lecture » et la «  passion du théâtre » seraient incompatibles. Voltaire et
s sociales. Fernand Vandérem. Romancier et auteur dramatique La passion du théâtre a-t-elle progressé ? Probablement, pui
tre a-t-elle progressé ? Probablement, puisque tout augmente. Mais la passion de la lecture aussi : témoin, le succès des nombr
s. Ce qui me frapperait plutôt chez le public actuel, ce n’est pas sa passion pour les choses de la scène, c’est le respect qu’
nt point : « Je ne saurais décider qui l’emporte, de l’homme qui a la passion du théâtre ou de celui qui a l’amour de la lectur
. » (Édouard Ducoté). « Étant romancier, je préfère l’homme qui a la passion de la lecture à l’homme qui a la passion du spect
je préfère l’homme qui a la passion de la lecture à l’homme qui a la passion du spectacle, mais ne me laisserai-je pas séduire
ondants se prononcent nettement contre le théâtre actuel ou contre la passion extraordinaire que la société d’aujourd’hui sembl
42 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426
gracieux, enjoué, la raillerie française, une âme vive et capable de passion , ouverte au désir, un cœur qui ne savait pas recu
se mais emportée, le goût des arts, l’amour des aventures, toutes les passions d’une femme, jointes à l’extrême liberté d’une ve
rréfléchie, et qui n’a d’adresse et d’habileté que dans le sens de sa passion , jamais en vue d’un dessein politique général. La
qui fit escorte à Marie à son départ pour l’Écosse, et, poussé par la passion , il y retourna quelque temps après ; mais il ne s
isonnable, si elle n’eût pas fait avant tout un acte de caprice et de passion . Mais elle s’était éprise de Darnley en un jour,
e cela est le propre des femmes passionnées, que dans l’intérêt de sa passion même et de sa vengeance. Ici est le plus grave et
s son propre esprit. Elle s’en tient là avec lui tant qu’une nouvelle passion pour un autre ne se joint pas à ce mépris consomm
Angleterre, cette âme de casuiste dans un roi. Mais déjà une nouvelle passion est éclose dans le cœur ouvert de Marie Stuart ;
i obéir en tout sans scrupule, sans remords, comme il arrive en toute passion éperdue. Comment se débarrasser d’un mari désorma
, ne lui était pas naturel et ne pouvait que lui être imposé. Mais la passion la rendait cette fois insensible à la pitié, et l
e) le cœur dur comme diamant. Marie Stuart mit bientôt le comble à sa passion désordonnée et à son désir en épousant ce même Bo
un projet duquel elle attendait sa restauration et sa délivrance ? Sa passion pour Bothwell avait été une fureur, et avait été
catesse que de réclamer l’éternité du sentiment pour ces restes d’une passion effrénée et sanglante. Ce qui est dû à de semblab
es d’une passion effrénée et sanglante. Ce qui est dû à de semblables passions quand elles ne laissent pas après elles la haine,
is pas si grand que moi ; je supplie Notre-Seigneur, en mémoire de sa Passion , d’avoir souvenance et merci de moi comme il l’eu
43 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230
a physionomie ils croyaient voir un nouveau visage, à chaque nouvelle passion un autre cœur, une autre âme ; de là ces expressi
urs singuliers. Ils plaçaient dans la poitrine le siège de toutes les passions , et au-dessous, les deux germes, les deux levains
es les passions, et au-dessous, les deux germes, les deux levains des passions  : dans l’estomac la partie irascible, et la parti
ttachent au foie de Titan chacun des animaux remarquables par quelque passion  ; c’était entendre d’une manière confuse, que la
d’une manière confuse, que la concupiscence est la mère de toutes les passions , et que les passions sont dans nos humeurs. Ils r
, que la concupiscence est la mère de toutes les passions, et que les passions sont dans nos humeurs. Ils rapportaient au cœur t
choses qu’ils avaient à faire, que lorsqu’ils étaient agités par les passions . De là les Latins appelaient les sages cordati, l
hes, d’un entendement très borné, d’une vaste imagination, agités des passions les plus violentes ; ils étaient nécessairement b
énéralités sont du domaine des philosophes, et les réflexions sur les passions sont d’une fausse et froide poésie.
44 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »
Chapitre III. De la vanité. On se demande, si la vanité est une passion  ? En considérant l’insuffisance de son objet, on
es mouvements qu’elle inspire, on y reconnaît tous les caractères des passions , et l’on retrouve tous les malheurs qu’elles entr
apparents, à des effets passagers, elle vit du rebut des deux autres passions  ; quelquefois cependant elle se réunit à leur emp
orte surtout dans les caractères qui l’éprouvent. Les peines de cette passion sont assez peu connues, parce que ceux qui les re
roit affligé, plus on se trouve de raisons de l’être. Il n’est aucune passion qui ramène autant à soi, mais il n’en est aucune
cultes, fondés sur une ferme croyance. Mais puisque la vanité est une passion , celui qui l’éprouve ne peut être tranquille ; sé
avantages : enfin, comme il faut que l’imagination allume toutes les passions , la vanité est bien plus active sur les succès do
a vanité fait éprouver à un esprit éclairé et à une âme élevée. Cette passion qui n’est grande que par la peine qu’elle cause,
objet à qui on les accorde. Les femmes animent ainsi contre elles les passions de ceux qui ne voulaient penser qu’à les aimer. L
, après avoir dompté les ennemis de l’Angleterre, périt victime de sa passion pour le comte d’Essex. Enfin, avant d’entrer dans
ns son mobile, qu’on pouvait hésiter à lui donner une place parmi les passions  ; ce sentiment a été l’une des causes du plus gra
ir des applaudissements éphémères, du besoin de faire effet, de cette passion native de France, et dont les étrangers, comparat
de celui qui la possède ; mais quand de longs malheurs ont abattu les passions , quand on a tellement besoin de lois, qu’on ne co
45 (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)
s Alpes et de l’idéal, j’ajoute et d’Alfred de Musset, ce poète de la passion , quelquefois inégal, souvent impur, mais qui, sou
eint le mal avec complaisance, d’avoir embelli le vice et glorifié la passion . Est-ce que Molière, quand il nous peint l’avare
les trois derniers siècles, les lettres ont plus ou moins reflété les passions et les emportements des réformateurs, et qu’ainsi
nore plus tard jusqu’à l’existence de ces productions éphémères de la passion du moment. Mais n’y a-t-il eu rien de plus de not
es. On n’eut plus le culte désintéressé de l’art, ni même la sérieuse passion de la gloire. Deux mobiles seuls animèrent la lit
ce fut seulement pour y mêler les violences et les emportements de la passion  ; ils se prirent à discuter les thèses les plus g
l’esprit public ; en toutes choses, elle a, de parti pris, flatté les passions mauvaises et exploité les nouveautés dangereuses.
issement du mal, de la propagation de l’erreur, de l’exaltation de la passion sous toutes ses formes, non pas une arme ou un je
bertins, courtisanes du grand et du petit monde, femmes adultères par passion ou prostituées par cupidité. Dans le roman, il po
t avec amour, ce sont les emportements des sens, les brutalités de la passion , les phénomènes sanguins ou nerveux qui en déterm
déal ; c’est la monomanie prise pour type et expression suprême de la passion  ; c’est la tendance au réalisme et la description
né pour des théories philosophiques ce qui n’était que des cris de la passion ou des développements de caractères. Je crois n’ê
a tenu relativement moins de place à notre époque. Enfin, si quelque passion éclate dans ce livre, j’ose dire que c’est seulem
coloré n’a plus que la licence du xviiie  siècle, sans en avoir ni la passion ni la grâce. Sous le régime qui succède à l’Empir
topies nouvelles qui fermentaient déjà dans les têtes prirent feu aux passions tout à coup rallumées. La littérature elle-même,
la fantaisie, la littérature ne demanda plus ses inspirations qu’aux passions et aux idées du moment. On vit alors, comme au si
aussi complète que possible de ses besoins, de ses instincts, de ses passions physiques. Du moment que la pensée et la volonté
, et profane le nom de Dieu dans les délires les plus grossiers de la passion . L’école qui se dit spiritualiste nous donnera-t-
mbat en la jetant à terre ? III. Liberté morale. — Fatalisme de la passion La liberté morale est la plus noble prérogativ
aura déployé plus de force et mis plus de persévérance à assouvir sa passion  ! Comment s’étonner, pourtant ? Quand la philosop
ent ! Comment mettre la conscience plus à l’aise ? Comment offrir aux passions de plus commodes excuses, que dis-je ? de plus pa
. L’homme n’est pas l’esclave du destin, mais il est l’esclave de ses passions , de ses instincts, de son organisation physique e
ngueurs de la volupté ; d’autres pour les travaux et les luttes de la passion , d’autres enfin pour les rêveries vagues de la po
détruisent en fait ; car toutes deux, affirmant la prédominance de la passion , font dépendre, en définitive, dans l’homme, le b
ans sa racine le dogme de la liberté morale ? IV. Légitimité de la passion Si la passion est irrésistible, il faut en con
dogme de la liberté morale ? IV. Légitimité de la passion Si la passion est irrésistible, il faut en conclure qu’elle est
 », dit l’auteur de Lélia dans un roman où il a fait la théorie de la passion , et que nous aurons souvent occasion de citer53 :
ormulée. Le roman ne recule pas devant la logique. Ce principe que la passion , instinct divin, expansion spontanée de la nature
rer la théorie sous les diverses formules dont on l’a revêtue. « Les passions les plus courtes ont pu être les mieux senties, d
ltère, à cette seule condition qu’il sera sincère. La sincérité de la passion ou sa spontanéité, c’est là en effet le caractère
dont ils parlent sans cesse ? La vraie force est-elle d’étouffer ses passions , ou de les satisfaire ? Dieu nous les a-t-il donn
s56 ? » C’est la voix même de Dieu qui parle dans notre cœur par les passions . « Ce qui fait l’immense supériorité de l’amour s
eul et par sa propre puissance57. » La faute n’est pas de céder à la passion , mais de la combattre, mais de refouler son essor
? Lucrezia va vous le dire en deux mots : « Je n’ai pas combattu mes passions  : si j’ai bien ou mal fait, j’ai été punie et réc
ons : si j’ai bien ou mal fait, j’ai été punie et récompensée par ces passions mêmes59. » Ici, on le voit, la théorie se complè
e complète et s’achève. La loi morale était posée : s’abandonner à la passion , céder à l’instinct de la nature. Mais toute loi
pleine liberté ou plutôt la pleine licence de ses appétits et de ses passions  ? Sanctifiez-vous, disait-il, dans le travail et
dre pour guide l’instinct, l’instinct seul, c’est là toute la loi. La passion est bonne, légitime et sainte ; en se livrant à e
s a pas donnés pour les abjurer ; sanctification de l’instinct, de la passion qui, par cela seul qu’elle est spontanée, est lég
l’une se déduit de l’autre. Les écoles socialistes, ayant fait de la passion la loi de l’homme, ne pouvaient, pour être conséq
séquentes, lui montrer sa fin ailleurs que dans la satisfaction de la passion . Ainsi ont-elles fait : elles ont placé sur cette
ses spéculatives. C’est dans l’application, dans le développement des passions , dans la peinture des caractères que leurs idées
t les principes d’une lumière qui frappe tous les yeux. De toutes les passions qu’aiment à peindre le roman et le théâtre, l’amo
éties. Il est donc tout naturel que ce soit le développement de cette passion qui ait offert à la littérature le plus d’occasio
lle se heurte d’abord toute doctrine qui proclame la légitimité de la passion , et à qui doivent s’adresser ses premiers coups :
’ait été en butte. Il semble que tous les faux systèmes et toutes les passions déréglées se soient coalisés pour lui livrer assa
n rôle. Tout ce qui représente la loi, tout ce qui fait obstacle à la passion et tend à subordonner l’instinct, doit logiquemen
e lui reconnaissent de légitimité que celle qu’il peut emprunter à la passion  ; ils ne lui attribuent de valeur que celle qui a
dans sa pensée cette légitimité demeure subordonnée à la durée de la passion . Il le dit formellement ailleurs : « La fidélité
déclamations. On a fait parler au sophisme le langage enflammé de la passion . En même temps qu’on troublait les âmes par de br
enser d’y conformer ses actes, car il en a en lui-même le pouvoir. La passion peut s’évanouir, le devoir reste. Mais nous oubli
ler de devoir, de foi jurée, de respect du serment ? Il y a plus : la passion étant à leurs yeux la loi suprême, la règle infai
t évident que le mariage n’a qu’un but, le plaisir ; qu’un mobile, la passion  ; et la conséquence rigoureuse, c’est que, quand
uence rigoureuse, c’est que, quand les sens sont satisfaits, quand la passion est éteinte, le mariage n’a plus de raison d’être
e deux fantaisies qui se sont rencontrées ; c’est le concours de deux passions qui se rapprochent aujourd’hui parce qu’elles s’a
dangers, n’est-ce pas se montrer fort et hardi 93 ? Et au surplus, la passion sincère et spontanée n’est-elle pas irrésistible,
jette volontiers, pour amnistier l’adultère, dans les violences de la passion et les déclamations antisociales. Dans Antony, la
8. » On n’a que blâme et invectives pour la société ; on n’a pour la passion qu’indulgence et tendresse. La société est fausse
aime un autre que son époux ; il est un devoir. Loin de combattre la passion nouvelle, elle doit suivre docilement son impulsi
a doctrine exposée plus haut de la légitimité et de la sainteté de la passion . La passion est sa seule règle et sa seule limite
xposée plus haut de la légitimité et de la sainteté de la passion. La passion est sa seule règle et sa seule limite à elle-même
ice de ce qu’il y a de plus capricieux et de plus mobile au monde, la passion , il est évident que le mariage n’est, comme nous
ntention qu’à un seul, pendant un temps donné, suivant la durée de ma passion . Quand je ne l’aimais plus, je ne le trompais pas
a loi évangélique elle-même cette loi immonde de l’amour libre, de la passion sans frein. Nulle part cette doctrine n’est plus
, elle se réduit à ceci : l’amour est la même chose que la vertu ; la passion est identique au devoir ; elle dérive de la même
ais où ils n’avaient vu jusqu’alors qu’un des curieux chapitres de la passion humaine et un motif de gracieux tableaux, le roma
me aux grossières sensualités, à la débauche, au vice brutal ; que la passion la revivifie quelquefois, la transforme et comme
sans nul doute, un phénomène moral digne d’intérêt et d’étude, qu’une passion grande et vraie remplaçant toutes les passions ar
érêt et d’étude, qu’une passion grande et vraie remplaçant toutes les passions artificielles et fausses ; qu’un sentiment génére
s, on peut dire que l’amour purifie et relève. Mais de voir, dans une passion de ce genre, l’absolution d’un passé infâme, le r
t le pardon. Jésus était plein d’amour pour ces âmes blessées par les passions des hommes, et dont il aimait à panser les plaies
ume qui les guérit. Non : ce baume vient de Dieu, il ne vient pas des passions humaines. La passion ne se sert pas d’antidote à
n : ce baume vient de Dieu, il ne vient pas des passions humaines. La passion ne se sert pas d’antidote à elle-même. On ne fait
elle-même. On ne fait pas plus de la vertu sérieuse et solide avec la passion et ses délires, qu’on ne fait de l’ordre avec le
itique éminent, c’était l’idée qu’il ne fallait qu’une seule mauvaise passion pour perdre une âme ; leçon austère et dure qui f
mérite bien aussi qu’on loue sa persévérance146. »   L’amour, cette passion qui fait le fond éternel de la littérature et qu’
ue, excite l’intérêt et la pitié, comme toute peinture profonde de la passion humaine : mais il ne se donne pas pour sublime, i
et sans cœur, plein d’une haine féroce contre la société, chez qui la passion a l’accent de la fureur, chez qui l’amour rugit c
e goût de la peinture du mal. Il s’y est livré même avec une sorte de passion et d’ivresse. Il a accumulé dans ses tableaux tou
e : ici surtout cette filiation intellectuelle est manifeste. Sauf la passion irréligieuse qui n’était plus de son temps, l’aut
té humaine ; justification, c’est trop peu dire, sanctification de la passion en général, de l’amour en particulier ; le mariag
’une, essaiera de changer l’autre : la logique des idées et celle des passions y poussent inévitablement. Quand on a déclaré le
s’en tiendra vis-à-vis d’elle à l’exécution du contrat. Du jour où sa passion se sentira gênée par les entraves sociales, il dé
ginelle, ce n’est au fond que le cri de révolte de l’égoïsme et de la passion . Sous le voile de vieux paradoxes, c’est là le vr
de faveurs aveugles, avait en quelque sorte travaillé à me créer des passions et des besoins inextinguibles, qu’elle s’était pl
t, et le livre, sans autre frein que la loi pénale, à l’empire de ses passions , Nous n’ajouterons qu’un mot, c’est que la fameus
ariage en tant que lien moral, en tant qu’obstacle au dérèglement des passions , que la littérature moderne a pris a tache de dét
l de la veille. Chapitre IV. Morale publique (suite). — Appel aux passions I. Le Riche et le Pauvre Des thèses d’éco
. C’était, quand on ne pouvait parler aux imaginations, de parler aux passions . C’était de caresser dans l’homme ce mauvais sent
rines philosophiques et sociales, à montrer quels sentiments, quelles passions elle a essayé de répandre et de soulever de ce cô
tique. Cette tirade déclamatoire n’est pas seulement le langage de la passion exaltée. L’auteur le dit lui-même, ce n’est, pas
me qu’est le mal ; ce n’est point dans sa nature imparfaite, dans ses passions déréglées, dans son oubli du devoir ou son imprév
ion d’un mensonge historique l’appel aux armes et le déchaînement des passions populaires. II. Peinture odieuse de la Société
Mais chez ceux de nos écrivains qui ont mis leur plume au service des passions politiques ou des utopies, socialistes, on compre
émouvoir les esprits, le levier avec lequel il a le plus soulevé les passions populaires, c’est cette éternelle antithèse du pa
Sont-ce là seulement des cris de colère et de douleur arrachés à la passion  ? Suivez le drame jusqu’au dénouement. Trompé dan
y a dans cette pièce un semblant de correctif aux emportements de la passion . Il y a un philosophe, un théoricien, qui parle d
l n’en est point qui se propage avec une si terrible puissance que la passion du suicide. Ce fléau a sévi de nos jours avec une
chauffant les têtes qu’elle a gâté les cœurs. II. Exaltation de la passion . — Sensualisme pratique Ce qui caractérise la
e n’est pas même la thèse de la bonté absolue et de la sainteté de la passion  ; sans remonter plus haut, il est évident qu’elle
lité. Il ne lui suffit pas que l’homme admette pour bonnes toutes ses passions , et que, s’abandonnant à l’impulsion ou, comme di
et sans poésie ! La vraie grandeur de l’homme, elle n’est que dans la passion développée, surexcitée ; dans le déploiement de t
marcher dans sa force et dans sa liberté. Et sous l’impulsion de ses passions affranchies, aiguillonnées comme des coursiers gé
n esprit s’élever, son cœur s’élargir et battre plus vite. Homme sans passions ou maître de ses passions ? âme mesquine, génie é
r s’élargir et battre plus vite. Homme sans passions ou maître de ses passions  ? âme mesquine, génie étroit. Les grandes passion
s ou maître de ses passions ? âme mesquine, génie étroit. Les grandes passions , les grands vices même sont l’attribut des grande
n profond penseur, est atteint d’un mal déplorable ; il ne croit à la passion qu’accompagnée du dérèglement. L’amour infini, le
tés, l’ivresse pour une puissance, et nos écarts pour un progrès. Les passions sont devenues à ses yeux une espèce de dignité et
vices, n’a-t-elle pas imaginé de faire naître le génie de l’abus des passions  ? Désordre et génie, n’est-ce pas elle qui a inve
inspirations de l’orgie, il n’est jamais sorti un chef-d’œuvre. Si la passion réglée est féconde, la passion sans frein est sté
st jamais sorti un chef-d’œuvre. Si la passion réglée est féconde, la passion sans frein est stérile : c’est un torrent qui pas
ouillure fut effacée : rassurant précepte, qui met dans l’excès de la passion même l’excuse et le rachat de la passion ! C’est
, qui met dans l’excès de la passion même l’excuse et le rachat de la passion  ! C’est ainsi que les Madeleines du drame et du r
dévoré les pages sinistres de la Gazette des Tribunaux, avec la même passion qu’elle dévorait les pages fantastiques des Mystè
que habile du roman contemporain de caresser le préjugé régnant ou la passion dominante, d’avoir toujours un système tout prêt
e ces traditions et de ces exemples ? Qu’avez-vous fait de ces nobles passions et de ces émotions saintes ? On dirait que le feu
t avoir perdu aussi de leur naïveté et de leur parfum. L’amour, cette passion qui tient tant de place dans la vie de l’homme, e
s seulement un composé de corruption et de vanité ? Aux fougues de la passion , ont succédé les froides habitudes de la licence.
antiques : monde étrange, tout artificiel, tout de convention, où la passion vraie n’est pour rien, où le luxe et la vanité so
ue et le faux. Ce n’est plus la lutte et le triomphe du devoir sur la passion qu’il nous raconte, c’est le triomphe insolent de
r sur la passion qu’il nous raconte, c’est le triomphe insolent de la passion sur le devoir. Jamais plus qu’en ce temps-ci le r
res et de larmes. Quels beaux prétextes fournis à la légèreté ou à la passion  ! Et comment l’esprit du mariage n’aurait-il pas,
e pas sur la froide et timide raison, l’instinct sur la réflexion, la passion libre et spontanée sur la règle étroite et despot
de la science politique, et introduire l’imagination et ses rêves, la passion et ses violences, dans les discussions formidable
inations, agiter les esprits ; pour conquérir le succès, émouvoir les passions , fût-ce les plus détestables, c’était, à vrai dir
heureusement, il arrive qu’il s’altère souvent sous l’influence de la passion ou du sophisme ; et alors, de vertu qu’il était,
e foule frémissante, toujours prête à transporter dans la réalité les passions qu’ils allumaient en elle305. II. Affaiblissem
éorie, il semble le grandir. Il exalte son orgueil ; il sanctifie ses passions  ; il montre à l’homme l’homme lui-même, comme sa
par là-même à la société de formidables périls ; qu’elle déchaîne les passions en les affranchissant de leurs conséquences ; qu’
dans l’esprit public, c’est le dégoût qui a brusquement succédé à la passion dont nous avons été longtemps pris pour cette dét
à une vraie chaleur d’âme313. On était blasé sur les violences de la passion et les brutalités du vice, comme à d’autres époqu
int en vain, c’est la vérité morale : peignez les hommes, peignez les passions sous des couleurs vraies ; ne prêtez point au mal
il a insulté à la morale éternelle. En mettant l’art au service de la passion , il l’a fait déchoir. Et c’est là une des grandes
aisse selon les sujets ; il se sert tour à tour de l’analyse et de la passion , de l’observation et de la rêverie ; il est à son
’a dit avec justesse, n’ont pas pour but de dompter ou d’éteindre les passions humaines, mais de s’en servir comme d’un spectacl
ir du drame et du roman est seulement de ne point faire l’image de la passion plus corruptrice que la passion elle-même, de n’y
ement de ne point faire l’image de la passion plus corruptrice que la passion elle-même, de n’y point mêler le sophisme ou l’ex
e se plaindre ? Pourquoi donc toujours le devoir est-il sacrifié à la passion , et jamais la passion au devoir ? Pourquoi semble
oi donc toujours le devoir est-il sacrifié à la passion, et jamais la passion au devoir ? Pourquoi semble-t-il que ce soit touj
é d’une âme immense : toutes les vertus et tous les vices, toutes les passions coupables et saintes y trouvent place en même tem
ine est impossible ici… Je donne ma démission d’homme… Allons, folles passions , respect humain, fausse honte, préjugés, quittez-
46 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107
t. Un peintre peut bien faire voir qu’un homme est ému d’une certaine passion , quand même il ne le dépeint pas dans l’action, p
and même il ne le dépeint pas dans l’action, parce qu’il n’est pas de passion de l’ame qui ne soit en même tems une passion du
arce qu’il n’est pas de passion de l’ame qui ne soit en même tems une passion du corps. Mais ce que la colere fait penser de si
erens genres d’affliction des autres personnages du tableau comme des passions qui pouvoient s’exprimer, il place à côté du lit
e son objet. Un poëte peut emploïer plusieurs traits pour exprimer la passion et le sentiment d’un de ses personnages. Si quelq
ersonnages, et qui ne sçauroit emploïer qu’un trait pour exprimer une passion sur chacune des parties du visage où cette passio
pour exprimer une passion sur chacune des parties du visage où cette passion doit être renduë sensible. S’il ne forme pas bien
renduë sensible. S’il ne forme pas bien le trait qui doit exprimer la passion , si, par exemple, lorsqu’il peint un mouvement de
, l’idée du peintre avorte ; et le personnage, au lieu d’exprimer une passion , ne fait plus qu’une grimace. Ce que le peintre f
ommes s’affligent, pleurent et rient ; tous les hommes ressentent les passions , mais les mêmes passions sont marquées en eux à d
nt et rient ; tous les hommes ressentent les passions, mais les mêmes passions sont marquées en eux à des caracteres differens.
s mêmes passions sont marquées en eux à des caracteres differens. Les passions sont variées, même dans les personnes qui, suivan
e et la profession mettent de la difference entre les symptomes d’une passion produite par le même sentiment. L’affliction de c
47 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 4, du pouvoir que les imitations ont sur nous, et de la facilité avec laquelle le coeur humain est ému » pp. 34-42
mu Personne ne doute que les poëmes ne puissent exciter en nous des passions artificielles, mais il paroîtra peut-être extraor
ue des couleurs appliquées sur une toile puissent exciter en nous des passions  : cependant cette verité ne peut surprendre que c
de nous émouvoir, quoiqu’ils ne soïent point capables d’exprimer les passions avec la noblesse ni avec la justesse convenable.
aroître penetré des sentimens qu’il vouloit feindre, et aussi ému des passions qu’il vouloit inspirer aux autres, que s’il les a
s n’a laissé que des phantômes de lettres et de figures, excitent des passions ardentes et inquietes : le desir de les voir et l
quietes : le desir de les voir et l’envie de les posseder. Une grande passion allumée par le plus petit objet est un évenement
etit objet est un évenement ordinaire. Rien n’est surprenant dans nos passions qu’une longue durée.
48 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »
ela au fond), une fille dont la volonté est impuissante à étouffer la passion et qui reste sympathique par cela même, quel scan
ontestable (Horace), puis d’un devoir plus douteux (Polyeucte) sur la passion  ; mais bientôt cela ne lui suffit plus : ce qu’il
point, et il me paraît bien qu’il y a là une équivoque. De ce qu’une passion développée dans une tragédie pourrait, si l’on ba
on, faire l’objet d’une comédie, s’ensuit-il que la tragédie où cette passion se déroule soit un « mélange » de comique et de t
Andromaque est une « comédie tragique » parce qu’elle admet l’amour, passion comique sauf le degré ou les conséquences, et si
t le Dépit amoureux 42 », le Malade imaginaire, qui admet l’ambition, passion tragique sauf les conséquences ou le degré, pourr
même fonds, qui est la vie humaine, et n’y ayant point de vice ou de passion qui ne puisse faire tour à tour sourire et trembl
le premier avait été romantique en introduisant dans la tragédie les passions de l’amour56. Le style même d’Euripide est déjà r
amment « sympathique » en art, c’est la manifestation éclatante d’une passion ou d’une énergie humaine. Jéhovah vous semble hor
ais, comme il étudie exclusivement le mécanisme des sentiments et des passions et élimine de parti pris presque tout le pittores
ention si forte ? Il arrive parfois (et la tragédie n’exprime que des passions exceptionnelles au moins par leur degré) que sous
souffrir et pleurer sous leur masque élégant et tragique. Ce sont nos passions possibles, sauf l’intensité et les conséquences e
d’applicable à nous chétifs dans ces peintures typiques du drame des passions humaines. L’œuvre si compliquée de Racine offre u
son âme n’est-elle pas incompatible avec l’emportement aveugle de la passion  ? et s’analyse-t-on si bien au moment où l’on per
emporains de présenter le développement suivi d’un caractère ou d’une passion . Il est possible que ces solutions de continuité
toujours une convention. Le phénomène moral qui consiste à céder à sa passion tandis qu’on l’observe et qu’on sait où elle vous
science parfaite et minutieuse dans le mal, dans le consentement à la passion funeste, n’est point rare chez les hommes extrême
 morale en action ». On y sent sous la forme élégante la violence des passions irrésistibles. Les innocents sont généralement sa
quelque religieuse dévorée au fond de son cloître par une mystérieuse passion et se desséchant dans une pénitence désespérée et
es vers, et sa piété fervente, son amour de Dieu, égal à son ancienne passion pour ses maîtresses70. Je ne pense pas qu’on ait
ironies, des clairvoyances soudaines, puis des abandons furieux à la passion fatale, un art merveilleux à se faire souffrir, d
ns et des dénouements prévus, amenés par le développement naturel des passions et des caractères, sans aucune intrusion du hasar
49 (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »
els la raison des choses est l’objet constant et fixe d’une véritable passion et d’un violent besoin ; ils la poursuivent en to
l’autre ; mais ce n’est pas là justifier l’histoire, et si jamais la passion des causes et des explications ne s’en était empa
sance d’action qui réside dans la volonté une fois déclarée, dans les passions une fois émues du grand nombre, dans la force des
nt, au lieu d’en mesurer la durée d’après la succession naturelle des passions humaines, il la mesure d’après la succession supp
ain, c’est que la Révolution, avec les causes qui l’ont amenée et les passions qu’elle a employées ou soulevées, devait avoir ce
dépendu nécessairement des causes qui ont amené la Révolution, et des passions qu’elle a employées ou soulevées, parce que ni l’
ni l’autre n’en ont dépendu uniquement. Pendant que ces causes et ces passions avaient leurs effets et leur cours, les forces na
tradiction ni avec les causes qui ont amené la Révolution ni avec les passions qu’elle a soulevées, seules forces dont vous semb
50 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »
ns toutes les situations. Il m’en a coûté de prononcer, qu’aimer avec passion , n’était pas le vrai bonheur ; je cherche donc da
sentiment toujours le même, et toujours facile à exercer. Toutes les passions , certainement, n’éloignent pas de la bonté ; il e
sentir l’influence des vertus bienfaisantes. Le bonheur qui naît des passions est une distraction trop forte, le malheur qu’ell
t émouvoir un cœur déjà ébranlé par sa situation personnelle, mais la passion n’a de suite que dans son idée ; les jouissances,
de jouissances relevées, alors qu’elle a été trempée dans le feu des passions , alors que son triomphe a été précédé d’un combat
de bonheur que pour l’homme qui a porté dans son cœur le principe des passions . Celui qui s’est vu déchiré par des affections te
ce de la bonté une jouissance qui peut seule suppléer au vide que les passions laissent après elles ; elles ne peuvent se rabatt
ns sa propre destinée : enfin, tout ce qu’il y a de généreux dans les passions se trouve dans l’exercice de la bonté, et cet exe
51 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »
et nos vertus, ayant, comme nous, des corps sujets à la douleur, des passions irritables comme les nôtres, se mêlant à la race
rai que les divinités poétiques des chrétiens soient privées de toute passion . Le Dieu de l’Écriture se repent, il est jaloux,
dis est beaucoup plus occupé des hommes que l’Olympe. Il y a donc des passions chez nos puissances célestes, et ces passions ont
Olympe. Il y a donc des passions chez nos puissances célestes, et ces passions ont cet avantage sur les passions des dieux du pa
hez nos puissances célestes, et ces passions ont cet avantage sur les passions des dieux du paganisme, qu’elles n’entraînent jam
aussi méchantes que celles des anciens : l’Enfer rassemble toutes les passions des hommes. Notre système théologique nous paraît
52 (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »
est de l’action ; ce que les femmes y veulent avant tout, c’est de la passion  ; ce qu’y cherchent plus spécialement les penseur
intéresse d’ailleurs, sont si absorbées par les développements de la passion , qu’elles se préoccupent peu du dessin des caract
es hommes, vivre sur la scène, que, tout en accueillant volontiers la passion comme incident naturel dans l’œuvre dramatique, i
mélodrame pour la foule ; pour les femmes, la tragédie qui analyse la passion  ; pour les penseurs, la comédie qui peint l’human
épétons, des hommes ; dans ces hommes, dans ces caractères, jeter des passions qui développent ceux-ci et modifient ceux-là ; et
et modifient ceux-là ; et enfin, du choc de ces caractères et de ces passions avec les grandes lois providentielles, faire sort
drame. On le voit, le drame tient de la tragédie par la peinture des passions , et de la comédie par la peinture des caractères.
éressement et l’insouciance ; on verrait dans Ruy Blas le génie et la passion comprimés par la société, et s’élançant d’autant
’action peut, dans beaucoup de cas, s’exprimer par l’action même, les passions et les caractères, à très-peu d’exceptions près,
53 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »
ces belles paroles. Mais je me méfie surtout des mots sublimes que la passion a, dit-on, arrachés à des natures vulgaires ou in
 ! Est-ce la faute du cœur, ou de l’esprit ? Le langage naturel de la passion , c’est le cri, l’exclamation, l’interjection. La
e montrer le parfait contentement : les scènes de désir contrarié, de passion désespérée, abondent, et les talents médiocres y
e, on court le risque de verser dans le radotage on la fadeur. Si une passion est contrariée, mille idées, regrets du passé, es
de leur esprit et non pas de leur cœur. Plus de génie, et non plus de passion , voilà ce qui a fait que, sur des malheurs commun
mplaisance les expressions naïves et triviales du senti ment et de la passion dans les âmes simples et populaires. Le plus souv
nt, par une ingénieuse convention, associé les signes physiques de la passion , confus et déréglés, aux expressions intellectuel
54 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »
chant barbare semble au philosophe français tout anacréontique, même passion , même fantaisie ne dut-elle pas cent fois se prod
ant le courage, flétrissant l’injustice et la tyrannie, soulevant les passions à sa voix, et plus puissante à les soulever qu’à
éditieux Alcée ou de l’injurieux Archiloque. Il a comme le premier la passion de la guerre, l’amour des belles armes et du luxe
éclatait là tout entier ; le génie de l’art avait été retrouvé par la passion . Ailleurs, vers le même temps, sous un autre ciel
ments du langage précédèrent, dans la poésie nouvelle, l’accent de la passion et les élans de l’âme. À peine la langue italienn
toutes les affectations de la pensée, toutes les fadeurs de la fausse passion , vinrent gâter l’art des vers : il semblait que l
vainqueurs ou dans l’exil, chantaient les douleurs et les joies d’une passion qu’on pourrait souvent croire imaginaire, tant le
forme des stances et l’enlacement des vers. L’art, du reste, a tué la passion  ; et il semble que ces natures si vives, si guerr
om, auteur de quelques froids sonnets, et cependant admiré jusqu’à la passion par une jeune fille poëte, qui voulut se nommer l
l, en exagérant son élégance, en gâtant sa simplicité, en altérant sa passion . Tout pénétré de cette lumière, tout enchanté de
r. Ainsi liée aux formes musicales des troubadours, mais animée d’une passion bien autrement mélancolique et sévère, la premièr
e en qui l’amour règne déjà, sous l’attrait d’une autre. » Ainsi, la passion des troubadours était déjà une divine extase pour
e, le poëte souverain. Mais le génie lyrique dans son ardeur, dans sa passion , lui arrivait avec la parole sainte et les prière
pas donner l’enthousiasme lyrique ? Le génie transporté par une vraie passion ne doit-il pas atteindre toutes les hauteurs de l
caractères qu’avait eus la poésie grecque, cette voix éclatante de la passion aidée par l’harmonie. Elle fut l’hymne religieux
55 (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »
l’organisme, tant qu’elle a traité de la volonté, de la liberté, des passions , des penchants, des idées, en isolant ces divers
t des foules livrées à leurs instincts, à leurs imaginations, à leurs passions aveugles ; comment ces passions elles-mêmes tienn
tincts, à leurs imaginations, à leurs passions aveugles ; comment ces passions elles-mêmes tiennent au sang, au sol, à la tempér
ilosophie, agissant dans toute la liberté de leur caractère, de leurs passions , de leur génie personnel. Voilà pourquoi l’histoi
ns, par le rôle des partis, par le conflit des intérêts et le jeu des passions , par l’éloquence des hommes d’État et la tactique
sychologie historique. Là on assiste aux pensées, aux sentiments, aux passions qui ont déterminé les actes extérieurs des person
rent comme ne faisant qu’exprimer et personnifier les sentiments, les passions , les idées, les intérêts des peuples, des classes
de feu, parce qu’on y retrouve le mouvement, la couleur, l’accent, la passion , tous les caractères de la vie, en est-elle moins
en eux avec ses idées, ses sentiments généreux et enthousiastes, ses passions mobiles et violentes, surexcitées par le danger,
ux idées et aux sentiments d’un peuple qu’étranger ou résistant à ses passions , voilà le véritable héros révolutionnaire, dont a
les ; c’est surtout d’avoir senti l’âme de cette révolution, avec ses passions bonnes et mauvaises, palpiter dans le cœur de tou
créations esthétiques, de même que les impressions des climats et les passions des tempéraments. Pour cette école d’historiens e
saire dans l’initiative plus apparente que réelle des volontés et des passions individuelles. C’est dans cette logique des idées
déalisme allemand n’est que le goût des spéculations abstraites et la passion des systèmes. En tout ce qui concerne l’ordre des
besoin de cet autre, et dans cette voie, sans chercher l’excuse de la passion , notre fatalisme historique nous pousse à une cru
oyablement les supplices dans nos formules d’histoire. Ce qu’était la passion pour les hommes de la révolution, les formules le
vicissitudes, dans toutes les crises de la vie publique. Fatalité des passions ou fatalité des idées, l’histoire perd son vérita
présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles,
ut ? Pourquoi venir jeter sa destinée individuelle dans le courant de passions , de préjugés, d’instincts, de nécessités, qui doi
ique, comme dans celles de la vie privée ; mais quelle ardeur, quelle passion conservera-t-il dans ce rôle de pure protestation
s citoyens, ayant des idées et des volontés au lieu d’instincts et de passions . Dans ces nouvelles conditions de la vie national
si l’on se rend bien compte du fanatisme des sectes religieuses, des passions populaires, des intérêts politiques engagés dans
t, les dangers de la patrie deviennent de plus en plus menaçants, les passions s’exaltent, la foi naïve se change en une sombre
cela le dispense-t-il de la déplorer, de regretter amèrement que les passions aient à ce point triomphé des idées et des volont
56 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »
le dire, quoiqu’on en frémisse, l’amour du crime en lui-même est une passion . Sans doute, ce sont toutes les autres qui condui
lignes de la nature, dans quelque sens que ce soit, ce n’est plus la passion qui commande, mais la contraction qui soutient. C
sensations, se tiennent par des intermédiaires, il est certain que la passion du crime est le chaînon entre l’homme et les anim
t d’un désir, mais une frénésie sans motifs, sans direction fixe, une passion qui se meut sur elle-même. L’ambition, la soif du
à leurs yeux à mesure qu’ils avancent ; l’objet de toutes les autres passions est connu, et le moment de la possession promet d
d’un tel état est le malheur même qui menace l’homme abandonné à ses passions , et ce danger seul suffit pour épouvanter de tout
e n’est pas la souffrance seule du remord, mais la douleur même de la passion qu’ils ont exprimée dans leurs tableaux des enfer
on éprouvait au plus fort de l’enivrement, ce que faisait souffrir la passion du crime avant que, par le remord même, elle eut
57 (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362
ée générale n’est au fond qu’un sentiment auquel il tient et même une passion qui le domine ; puis il trouve, au cours de cette
vrage, qu’il se prit pour la Grèce d’un goût profond, d’une véritable passion amoureuse, d’une manière de dévotion. Ce fut pour
pour mourir pour son affirmation peut être présumé volonté énergique, passion emportée, mais esprit étroit. — Les martyrs ne pr
ine chrétienne, éternellement la « haine du monde », l’« anathème aux passions , la peur de la beauté et de la volupté, un au-del
ique, peut-être cet ancien criminel, à coup sur cet ancien esclave de passions violentes. Ce qu’il cherche c’est à abolir en lui
nisme faisait au Stoïcisme le reproche d’avoir prétendu supprimer les passions , au lieu de les avoir bien dirigées. Nietzsche re
reproche au Christianisme d’avoir, lui aussi, prétendu supprimer les passions , ou de les avoir, en les détournant de leur but,
iolent, triste et malheureux affreusement. Par désir de supprimer une passion , substitution d’une passion à une autre ; et subs
affreusement. Par désir de supprimer une passion, substitution d’une passion à une autre ; et substitution, à une passion bonn
sion, substitution d’une passion à une autre ; et substitution, à une passion bonne, d’une passion mauvaise, ou, à une passion
une passion à une autre ; et substitution, à une passion bonne, d’une passion mauvaise, ou, à une passion mauvaise, d’une passi
substitution, à une passion bonne, d’une passion mauvaise, ou, à une passion mauvaise, d’une passion pire. Les chrétiens ont p
sion bonne, d’une passion mauvaise, ou, à une passion mauvaise, d’une passion pire. Les chrétiens ont prétendu supprimer l’amou
rétiens ont prétendu supprimer l’amour, le faire considérer comme une passion funeste, comme un ennemi. Soit ; mais « les passi
sidérer comme une passion funeste, comme un ennemi. Soit ; mais « les passions deviennent mauvaises et perfides quand on les con
inintelligible à un Grec d’avant Socrate ; c’est l’homme dévoré de la passion du savoir, dévoré de la passion de la « culture »
Socrate ; c’est l’homme dévoré de la passion du savoir, dévoré de la passion de la « culture ». — Il en aperçoit la vanité et
es, cette espèce de vertu qui nous est propre. » La curiosité est une passion , mais c’est la dernière des passions ; c’est une
st propre. » La curiosité est une passion, mais c’est la dernière des passions  ; c’est une passion de vieillard. C’est un vieill
sité est une passion, mais c’est la dernière des passions ; c’est une passion de vieillard. C’est un vieillard qui a dit le pre
ont on parle. Elle tarit dans l’homme les sources d’activité, désirs, passions , égoïsme, tendance à persévérer dans l’être et à
us toutes vos forces et puis soyez forts à mon service. N’ayez pas de passions  ; mais soyez passionnés pour moi. Ne tendez pas à
ocurera richesse et honneur, d’abord ; ensuite cela te préservera des passions et de l’ennui. Ce sont de grands avantages. » — O
en se glisser dans les interstices du travail ; et amortit un peu les passions , qui encore, très tenaces elles-mêmes, vous troub
 » ; et aussi ces remèdes prétendument radicaux contre l’ennui et les passions émoussent en même temps les sens et les rendent r
probablement, un narcotique, dont l’humanité, fatiguée du tumulte des passions , a senti, à un moment donné, le besoin de se muni
lui donne plus son acquiescement, n’affirme plus la bonté de la vie, passions comprises, qui sont les formes mêmes de la vie, e
et de la superstition à la raison ; rendue aux instincts forts et aux passions fortes qui ont fait la grandeur et la beauté de l
eauté de l’humanité en sa jeunesse verte et fleurissante. L’éloge des passions , c’est tout Nietzsche affirmatif. Les passions so
urissante. L’éloge des passions, c’est tout Nietzsche affirmatif. Les passions sont bonnes. Quelle est leur racine commune ? L’é
grands favoris. » On pourrait poursuivre ainsi la revue de toutes les passions , de toutes les inclinations et de toutes les vert
s grands progrès à l’humanité : ils allumèrent toujours à nouveau les passions qui s’endormaient — toute société organisée endor
u les passions qui s’endormaient — toute société organisée endort les passions , — ils éveillèrent toujours à nouveau le sens de
e qui n’a jamais qu’un but, qu’un objet, qu’une préoccupation, qu’une passion  : tuer l’individu, dans le dessein, erroné du res
sycose ou la mimique, que l’on a étudiées plus haut, se transforme en passions , ou plutôt les passions sont ses formes naturelle
e l’on a étudiées plus haut, se transforme en passions, ou plutôt les passions sont ses formes naturelles et ses différents aspe
elles et ses différents aspects. Défendrez-vous, soutiendrez-vous les passions  ? Les passions ont été considérées généralement j
fférents aspects. Défendrez-vous, soutiendrez-vous les passions ? Les passions ont été considérées généralement jusqu’ici comme
’on veut, elles ne sont point des maladies. Qu’il y ait une règle des passions , comme il y a une règle du jeu, une règle des div
n le veut bien et ceci est très acceptable et même évident ; mais les passions en elles-mêmes sont des choses saines, comme sava
t, et non sans raison et non sans bon sens, du moins dans ce cas, des passions humaines, c’est que très souvent les passions aux
moins dans ce cas, des passions humaines, c’est que très souvent les passions auxquelles se livrent les hommes ne sont pas des
souvent les passions auxquelles se livrent les hommes ne sont pas des passions , mais des imitations de passions, des singeries d
e livrent les hommes ne sont pas des passions, mais des imitations de passions , des singeries de passions. « Que d’hommes, dit L
t pas des passions, mais des imitations de passions, des singeries de passions . « Que d’hommes, dit La Rochefoucauld, n’auraient
au début de la vie, prend très souvent, extrêmement souvent, pour une passion , pour sa passion, un goût très passager, très sup
e, prend très souvent, extrêmement souvent, pour une passion, pour sa passion , un goût très passager, très superficiel, qui lui
autrefois, ou d’un roman ou d’un poème. Il est bien certain que cette passion -là est ridicule, ne conduit qu’à des sottises et
à des sottises et fait son malheur. Il ne faut pas se tromper sur ses passions , non plus que sur ses aptitudes, puisque aussi bi
ses passions, non plus que sur ses aptitudes, puisque aussi bien les passions sont des aptitudes. Mais les passions profondes,
titudes, puisque aussi bien les passions sont des aptitudes. Mais les passions profondes, les passions vraies, sont toutes des f
ien les passions sont des aptitudes. Mais les passions profondes, les passions vraies, sont toutes des forces excellentes et pou
accumulé qu’il est très utile que quelques-uns préparent. Toutes les passions sont bonnes quand elles sont vraies. C’est un pha
rire. Les professeurs de morale ont beau jeu à invectiver contre les passions . La matière est d’exploitation facile, parce que,
s. La matière est d’exploitation facile, parce que, certainement, les passions , comme tout ce qui est beau, sont toutes pleines
, d’après laquelle tout bonheur ne naît que de l’anéantissement de la passion et du silence du désir. » Et pour ce qui est enfi
oie un nouveau ciel étoilé ! » Ce qu’il y a de certain, c’est que les passions sont des forces que l’on peut réprimer, mais non
la mélancolie, de la dépression, de la stagnation, du dégoût, et des passions basses, ou, pour mieux parler, de ce qu’il y a de
, ou, pour mieux parler, de ce qu’il y a de bas et de vil dans chaque passion , des formes basses de chaque passion. La vie dang
y a de bas et de vil dans chaque passion, des formes basses de chaque passion . La vie dangereuse est la vie vraie. Car, savez-v
s les dangers, à prendre sur soi ce qu’il va de pire. C’est la grande passion . Car le sujet n’est qu’une fiction. L’ego, dont o
t. » À l’inverse donc de la morale, la doctrine de la vie déploie les passions pour faire vivre l’homme d’une vie ardente et sup
ut, et aussi faisant ce qu’il doit quand il se livre allègrement à sa passion vraie, le philosophe lui-même, oui, le philosophe
losophe a sa vie passionnée et dangereuse. Il a sa vie passionnée, sa passion étant la recherche obstinée et douloureuse de la
la foule, à la masse grossière : soyez égoïstes et livrez-vous à vos passions  ; soyez égoïstes, non seulement sans le moindre s
entrain, avec allégresse et avec enthousiasme ; et livrez-vous à vos passions de tout votre courage ? Elle n’a — vous n’en dout
ge ? Elle n’a — vous n’en doutez pas — qu’un égoïsme obtus et que des passions basses, dont le déploiement — vous le savez bien
rop complètes et ne sentirait plus le plaisir d’être ; il perdrait la passion de soi-même, qui est le sel et qui est l’aiguillo
r rester maître. Le siècle de la force de volonté est aussi celui des passions violentes. — Le xviiie  siècle est dominé par la
, détruire, abolir, anéantir la morale et livrer l’homme à toutes ses passions et le pousser à s’abandonner à elles… Et voilà la
lors son cœur lui monte au cerveau et l’on parlera dorénavant de sa «  passion  »… ; c’est la déraison de la passion que le vulga
l’on parlera dorénavant de sa « passion »… ; c’est la déraison de la passion que le vulgaire méprise chez l’homme noble ». Il
passion que le vulgaire méprise chez l’homme noble ». Il y a bien des passions que l’homme d’en bas comprend et excuse ; mais ce
erversions. Ainsi l’homme d’en bas « s’irrite, sans doute, contre les passions du ventre ; mais encore il comprend l’attrait qui
. Mais comment comprendrait-il que l’on puisse « par exemple, pour la passion de la connaissance, mettre en jeu sa santé et son
dinaires en tant qu’hommes ordinaires. Généralement, elle a foi en sa passion , comme si, chez tous, cette passion était la pass
s. Généralement, elle a foi en sa passion, comme si, chez tous, cette passion était la passion restée cachée, et justement dans
elle a foi en sa passion, comme si, chez tous, cette passion était la passion restée cachée, et justement dans cette idée, elle
aussi dangereuse que tout autre sentiment. L’obéissance aveugle à une passion , qu’elle soit généreuse ou pitoyable ou hostile,
amités. La grandeur du caractère ne consiste pas à ne point avoir ces passions  ; il faut au contraire les posséder au plus haut
ccasionne une joie particulière, mais simplement… Il faut dominer les passions et non point les affaiblir ou les extirper. — Et
rande la maîtrise de la volonté, plus on peut accorder de liberté aux passions . » Autrement dit, Nietzsche tend simplement à une
indiscrète qu’à aucun moment de sa vie. C’est son fond même. De là sa passion pour le drame de Wagner dans lequel il a cru — av
ait la fleur d’automne, maladive et malsaine, du romantisme. De là sa passion pour toute la littérature française du ixe et du
nsi que l’intention arrêtée de voir tout en beau (les caractères, les passions , les époques, les mœurs). Malheureusement ce beau
internationale — fine, enjouée, ironique, humoristique et, malgré sa passion pour la force, ennemi juré de la brutalité, qui n
le chatouille : « Si l’on s’interdit continuellement l’expression des passions , comme quelque chose qu’il faut laisser au vulgai
ères, bourgeoises et paysannes ; si l’on veut, donc, non refréner les passions elles-mêmes, mais leur langage et leurs gestes ;
en même temps ce que l’on ne songe pas à atteindre, la répression des passions elles-mêmes, du moins leur affaiblissement et leu
nte, élevée à mettre un frein aux formes extérieures, avait perdu les passions elles-mêmes et pris, par contre, une allure éléga
ent toutes les irruptions grossières, tous les gestes vulgaires de la passion . On exige maintenant une certaine convention du c
nvention du caractère passionné ; mais à aucun prix on ne voudrait la passion elle-même ! Malgré cela, on finira par l’atteindr
nétré et qu’il a analysé, ce qui se comprend assez, avec une sorte de passion amoureuse. Nietzsche croit que « le théâtre a son
vec joie 28 cette image de lui-même, et lorsque le héros périt par sa passion , c’est précisément là l’épice la plus mordante da
tête, les poètes qui, surtout comme Shakespeare, sont amoureux de la passion en soi, et non, aucunement, de la disposition à l
noblesse de naissance, à la puissance héréditaire du vouloir et de la passion  ! » Et voici un portrait d’Auguste d’après Corne
ême, et que, donc, il faut la vouloir. Nietzsche a dit que toutes les passions sont bienfaisantes et que cependant il faut savoi
ner, les soumettre à une discipline sévère. — Il a voulu dire que les passions , formes diverses de notre égoïsme, sont bonnes co
’est pas cela que nous lui reprochons, devient chez les civilisés une passion et prend tout le caractère, et je dirai presque l
out le caractère, et je dirai presque le tempérament tyrannique d’une passion . La morale n’a été sans doute, chez les peuples p
onnel à l’intérêt commun. Cela a été idée juste, puis sentiment, puis passion . L’idée de nécessité est devenue idée d’obligatio
ale ; et dès que la morale a eu un fondement mystique, elle a été une passion d’une énergie extraordinaire, l’homme n’étant ému
ent une religion elle-même, inspire à ceux qui l’aiment de véritables passions religieuses. Ajoutez à cela, pour entretenir indé
entretenir indéfiniment — ce dont je suis loin de me plaindre — cette passion dans le cœur de l’homme, ce mobile qui est éterne
at ; et à l’exercice de ce goût il a matière tous les jours. Il a ses passions , qui sont ses fauves intérieurs, et lisent et il
il ait encore inventé. Par ce chemin encore la morale est devenue une passion . C’est une passion contre les passions. Qu’il s’a
té. Par ce chemin encore la morale est devenue une passion. C’est une passion contre les passions. Qu’il s’agisse de les anéant
ncore la morale est devenue une passion. C’est une passion contre les passions . Qu’il s’agisse de les anéantir, comme étant des
est la même chose ! En tant que bête de combat, l’homme adore donc la passion contre les passions, la passion contre lui-même,
En tant que bête de combat, l’homme adore donc la passion contre les passions , la passion contre lui-même, la passion égophohe,
bête de combat, l’homme adore donc la passion contre les passions, la passion contre lui-même, la passion égophohe, qui lui pro
e donc la passion contre les passions, la passion contre lui-même, la passion égophohe, qui lui procure des victoires si savour
r le moi, du moi pur. Par tous les chemins la morale devient donc une passion . L’homme vénère en elle ce qui, en son principe e
en a fait son idole. Il n’a pas eu tort, au fond ; mais, comme toute passion , la passion même de la morale a ses dangers, et à
on idole. Il n’a pas eu tort, au fond ; mais, comme toute passion, la passion même de la morale a ses dangers, et à la morale e
istocratique, en ce qu’il lui obéit et avec ardeur, avec élan et avec passion . Qu’est-ce qu’il veut en se battant comme il se b
e peut n’être qu’un intérêt, et dans le peuple il faut qu’il soit une passion . À la constitution aristocratique, au régime aris
propos. » Pour qu’il soit aristocrate, il faut que le plébéien ait la passion aristocratique ; il faut, démarche singulière de
en ait la passion aristocratique ; il faut, démarche singulière de la passion , mais qui n’étonne point le psychologue, qu’il jo
17. La Rochefoucauld. Maximes, LXVIII : « L’amour est dans l’âme une passion de régner, dans les esprits une sympathie, dans l
t se contenter d’en témoigner et se bien garder d’en avoir. C’est une passion qui n’est bonne à rien au dedans d’une âme bien f
aisser au peuple, qui n’exécutant jamais rien par raison, a besoin de passions pour le porter à faire les choses. » 19. Soulig
ce en eux-mêmes et le sentiment de la puissance, éprouvent en état de passion de la timidité et une sorte de doute au sujet d’e
res faibles, prêts à l’abandon ; mais, dans l’exception sublime de la passion , elles ont leur fierté et leur sentiment de puiss
58 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »
uissance si facilement portée, tant de gloire en si peu de temps, ses passions mêmes, qui tiraient je ne sais quelle grandeur de
i nouveau, et capable, quand il le fallait, de se rendre maître de sa passion . Je devrais avoir du scrupule à rechercher commen
ng ; Louis XIV aima sérieusement, jusqu’au sacrifice. Il connut cette passion qui développe le cœur, et qui tire l’homme de lui
endresse extraordinaire du roi220. Le sérieux et la profondeur de ses passions adoucirent les jugements qui furent portés sur se
bien de l’Etat, la contrainte d’un mariage politique, eût cédé à une passion sérieuse, en gardant à la reine les égards et la
soit plus pathétique221, n’ont pas été inconnus à Louis XIV. Dans sa passion pour Mme de la Vallière, et plus tard pour Mme de
le châtiment des fautes du roi. Telle était encore la violence de sa passion , que le grand évêque ne lui enjoint pas, au nom d
a condamnation dans le conseil même de se corriger ? Ce sérieux de la passion , cette violence, ces combats qui agitèrent le cœu
la société d’alors n’offrant au poète, au lieu de ridicules, que des passions violentes, au lieu de caractères, que des emporte
u se développaient librement dans l’ordre et dans la paix. Toutes les passions avaient été longtemps subordonnées à deux princip
de l’homme dans les temps de troubles. C’est trop peu dire ; ces deux passions avaient régné seules. Sous le nouveau gouvernemen
voir perdit toutes chances, et la peur disparut ; dès lors toutes les passions qui en avaient subi le joug retrouvèrent, avec le
t pas à certains égards ; elle en tire des lumières pour éclairer les passions fortes et les situations violentes, où elle va ch
it. Le mépris de la vie, quand elle est en balance avec le devoir, la passion ou seulement quelque bien d’opinion, est le fond
us varié, plus complet. Il restait à développer la plus touchante des passions , l’amour, soit qu’il s’assujettisse la raison et
fluence de Louis XIV l’y aida. Dans la part que le poète a faite à la passion de l’amour, dans ces créations de rôles de femmes
nesse du prince, la froideur d’un mariage politique, le sérieux de la passion toujours conciliée avec les devoirs de la royauté
te analogie touchante, que Racine, comme Louis XIV, eut son époque de passion pour la gloire235, d’orgueil de la vie, et son ép
tre une foi demeurée intacte, même dans le plus grand emportement des passions , l’amour de la vérité qu’il cherchait sans cesse,
nner, au moins pour quelque temps, l’avantage à sa conscience sur ses passions . Louis XIV pouvait se dire, comme Boileau, Ami d
olence des désirs de la jeunesse, « ces cœurs enivrés du vin de leurs passions et de leurs délices criminelles, l’habitude qui s
délices criminelles, l’habitude qui succède à la première ardeur des passions , et qui est quelquefois plus tyrannique247. » Il
nt avec lequel elle est née ; cette majesté intérieure qui modère les passions  ; qui tient les sens dans le devoir, qui calme pa
nre humain252. » Ce qui sied le mieux à l’âge où l’imagination et la passion dominent, ce sont de fortes peintures. Bossuet, d
parce que chez lui la raison laisse l’empire à l’imagination et à la passion  ; et comme il n’y a pas encore de lutte, il n’est
deux combattants. C’est en opposant l’imagination à l’imagination, la passion à la passion, que l’orateur sacré peut agir sur l
nts. C’est en opposant l’imagination à l’imagination, la passion à la passion , que l’orateur sacré peut agir sur le jeune homme
s le commerce des Pères, le cœur ému de ses victoires sur ses propres passions , dont il se faisait encore un objet d’épouvante,
ertissements de la fortune, la gloire était encore si nouvelle et les passions si fortes, que peut-être il n’obtint pas du roi c
t orgueil a été humilié, et que l’homme qui s’est « enivré du vin des passions  » en a senti la lie. Dans l’âge mûr, d’ailleurs,
a lie. Dans l’âge mûr, d’ailleurs, le soin des affaires, une certaine passion d’établissement, le besoin de connaître les chose
erres calamiteuses, les mécomptes de tous les calculs, les bornes des passions les plus obéies, le vide de tous les plaisirs, le
nt, que comme des agitations stériles ou le fruit de l’orgueil et des passions humaines255. » Il se vit représenter les malheurs
leurs spectateurs par une action simple, soutenue de la violence des passions , de la beauté des sentiments et de l’élégance de
59 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109
ction. Dans Andromaque, Oreste, ouvrant la scène, déclare à Pilade sa passion pour Hermione, et y intéresse tellement le specta
qu’on fait succéder aux pièces sérieuses, afin, dit-on, de calmer les passions et de dissiper les idées tristes que la tragédie
la description d’un événement funeste, destiné à mettre le comble aux passions tragiques, c’est-à-dire, à porter à leur plus hau
leurs yeux, ils sont dans cet état de trouble qui naît du mélange des passions . La douleur, le désir de faire passer cette doule
vue de l’infidélité de celui qu’elle aime, présente en elle, non une passion unique, mais un concours de passions. On voit ais
e aime, présente en elle, non une passion unique, mais un concours de passions . On voit aisément que je me restreins aux récits
dire, doit être une peinture exacte de leur situation. Le tumulte des passions qui les agitent, ne les rend eux-mêmes attentifs,
expliquer tous ses sentiments, et dire tout ce que la violence de sa passion lui suggère ; mais il n’est pas toujours bien fac
haut, ce qui est assez difficile ; car l’excès de la douleur ou d’une passion n’est pas, à mon avis, suffisant. Il peut bien ob
se entendre les unes comme prononcées tout haut, et par l’effet d’une passion qui éclaterait à diverses reprises, mais non pas
ouver des couleurs pour obliger un homme à faire éclater tout haut sa passion , ou bien lui donner un confident avec lequel il p
is et des raisons contraires, et se déterminent enfin au gré de leurs passions et de leurs intérêts ; tout cela comme s’ils ne p
courts qu’ils ne blesseraient pas la nature ; il nous arrive dans la passion de laisser échapper quelques paroles que nous n’a
n bel effet que quand on s’intéresse à celui qui parle, que quand ses passions , ses vertus, ses malheurs, ses faiblesses font da
i qui parle le premier dans une scène, l’entame par les choses que la passion et l’intérêt doivent offrir le plus naturellement
d ce qui doit l’occuper le plus, ou faute d’employer les tours que sa passion demandait, ou même en s’étendant trop, et ne s’ar
plus expressifs que la parole, font sentir du moins le dialogue de la passion , dans les endroits même où l’on n’entend qu’un pe
e temps le caractère général de l’amour. Ce n’est que dans une grande passion , que dans l’excès d’un grand malheur ; qu’il est
lle a faits ; ce mot seul touche à l’endroit sensible de son âme ; sa passion se réveille, elle rompt le silence. Je ne triomp
60 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I
nte ; on ignorait encore quel parti peut tirer la scène du combat des passions . La Harpe établit en principe que les maux les pl
st vraiment pathétique, c’est le spectacle d’un cœur froissé entre la passion et le devoir, contraint de se déchirer lui-même e
qui n’était pas irréprochable dans ses mœurs, accusât d’indécence une passion involontaire, sévèrement réprimée. L’amant de Mar
die ; ils ne sont intéressants qu’autant que leur conduite flatte les passions du spectateur. Chimène touche bien plus comme ama
plus général que son zèle pour son père : l’une est le résultat de la passion , l’autre l’effet du devoir ; ce devoir paraît tri
ouvements du cœur. Tous ces combats de la scène entre le devoir et la passion ne sont si tragiques que parce qu’ils favorisent
t qu’à faire haïr leur devoir comme une chaîne cruelle, et chérir les passions comme la source du plaisir et de la liberté : c’e
te matière : On est assez sûr de réussir, dit-il, quand on parle aux passions des gens plus qu’à leur raison. On veut de l’amou
les de l’art. Les censeurs, ne faisant qu’obéir, et ne portant aucune passion dans cette critique de commande, y mirent naturel
s des bienséances les plus austères, ils condamnent ces combats de la passion contre le devoir, où le devoir est toujours vainc
la mort du coupable et craint de l’obtenir, et montre partout plus de passion amoureuse que de piété filiale ; en un mot, ces j
n littérature, lesquels sont pleins d’une extrême indulgence pour les passions , et regardent l’amour comme une vertu. Il me semb
it bien joli, mais vous n’êtes guère affligée.” » Des pointes dans la passion , des jeux de mots dans la douleur, c’est tout ce
Chimène ; mais ce bon bourgeois de Paris ne savait pas que toutes les passions , et particulièrement celle de l’amour, sont des f
les sont intéressantes tant qu’elles se conforment à la logique de la passion , et ne contrarient point sa marche naturelle ; ma
être bannie d’un poème dramatique, parce que la folie n’est point une passion , mais une maladie qui souvent est une suite de la
t point une passion, mais une maladie qui souvent est une suite de la passion , qui sort des bornes de l’art, et ne peut être un
ar devenir comiques, par les efforts même qu’elle fait pour cacher sa passion . Observez bien que ce sont ici des réflexions mor
droite raison et de la véritable vertu ! Le théâtre est fou comme les passions qu’il représente et qu’il se propose d’exciter. V
s combats ne sont aux yeux du sage que des illusions et des jeux ; la passion domine toujours ; il n’y a point de vrai combat :
eux ; la passion domine toujours ; il n’y a point de vrai combat : la passion attaque avec force ; le devoir se défend mal. Chi
eurs ne savaient pas qu’au théâtre tout est excusé et justifié par la passion  ; que la passion est la vertu du théâtre ; qu’il
pas qu’au théâtre tout est excusé et justifié par la passion ; que la passion est la vertu du théâtre ; qu’il ne s’agit point d
isemblable qu’une jeune fille très amoureuse sacrifié son devoir à sa passion  : rien assurément n’est plus vraisemblable, plus
ille très vertueuse : c’est toujours sur les filles vertueuses que la passion a le plus d’empire ; ce sont les plus honnêtes fi
s, qui cherchent une saine morale au théâtre, qui est le triomphe des passions . Ils ne veulent pas que Chimène écoute Rodrigue :
mirable, c’est qu’elle est produite naturellement par la violence des passions des deux personnages. C’est contre toute raison q
ques qui sont vains et trompeurs, parce qu’ils raisonnent d’après des passions et des préjugés. La tragédie d’Horace ne viole po
anciennes familles de Rome, dont les mœurs simples et vertueuses, les passions vives et fortes, les sentiments nobles et fiers,
fou d’Émilie ; il l’appelait la rivale de Caton et de Brutus dans la passion de la liberté . Il est certain que nos Scævola et
oint dans leurs clubs de tricoteuse de cette force. Sur ces mots : la passion de la liberté, le nouvel éditeur de Corneille, Pa
rneille, Palissot, a fait une courte note, où il dit que dès lors la passion de la liberté n’était pas étrangère aux Français,
rellement généreux, a toujours aimé la liberté ; mais le propre de la passion est d’égarer, et la passion de la liberté, mal di
rs aimé la liberté ; mais le propre de la passion est d’égarer, et la passion de la liberté, mal dirigée, conduit à l’esclavage
le goût d’une liberté sage et réglée a fait place dans leur âme à une passion insensée et à la plus déplorable des frénésies, j
plus faux et les plus dangereux ont tant d’éclat et de pompe ! où des passions féroces usurpent le titre de vertus et subjuguent
que comme une tragédie intéressante. » On conçoit avec peine que la passion ait pu aveugler Voltaire au point de brouiller to
nc l’a pu changer ? L’approche du coup, le moment de l’exécution : la passion du conjuré s’exalte et s’échauffe lorsqu’il médit
e que la nature des hommes est de ne rien écouter dans l’ardeur de la passion , d’être insensible à tout ce qui la contrarie ; m
éprouver des remords au moment même où il reçoit un bienfait, que la passion peut alors regarder comme insulte ; qu’il a tort
ort de les ressentir deux heures après, quand la réflexion a calmé la passion . Je pense que Corneille connaissait beaucoup mieu
ophismes de la licence confondus par les principes de la liberté, les passions anarchiques enchaînées au pied du trône du premie
Les grands intérêts de la politique y sont réunis à la véhémence des passions  ; les crimes y sont couverts du voile de l’héroïs
r des fictions absurdes ; il élève l’âme au lieu de l’amollir par des passions dangereuses, et de la blaser par des secousses tr
inna est de montrer, dans Émilie et Cinna, comment le fanatisme et la passion peuvent ériger le crime en vertu ; et dans August
caractère sublime, Cinna un jeune homme faible, esclave d’une grande passion  ; pour le philosophe comme pour le spectateur, Au
au premier acte, paraît au second comme un sage, assez supérieur aux passions vulgaires pour dédaigner, pour abdiquer même un p
ne fois enseveli dans son indolence, Antoine devenu la victime de ses passions , la patrie, en proie à la discorde, pouvait-elle
en passant, a toujours soin de mettre en principe qu’il n’y a que les passions violentes, les crimes, les folies, les fureurs, q
que cette faiblesse qui nous fait partager les tourments honteux des passions viles et basses. Une âme vertueuse ne doit-elle p
théâtre qu’un sentiment noble et délicat ? Quoi ! Sévère immolant sa passion à l’honneur, et demandant la vie de son rival, ne
t le plus légitime ; Pauline, pour qui le sentiment du devoir est une passion , ne me toucherait pas plus que ces misérables esc
à le grand point ; mais, pour avoir raison, il ne faut pas écouter la passion . « Ou mon cœur est un fou, ou j’ai la plus grande
: la gloriole d’auteur le séduisait ; il était le jouet de toutes les passions , de tous les préjugés poétiques et littéraires ;
c. Le prudent d’Alembert voulait que son chef résistât à cette petite passion , qu’il affectât pour Corneille une fausse politiq
alogues à son goût et à son tour d’esprit que les fureurs des grandes passions et le faste imposant des vertus romaines. Voltair
ravagances et d’absurdités qu’on est convenu d’appeler du beau nom de passions , et qui n’en sont pas plus estimables ; presque t
us doux à la sainteté du nœud conjugal ; un amoureux qui ne prouve sa passion à la femme qu’il aime qu’en s’efforçant de sauver
ouvements épileptiques auxquels un acteur a recours pour exprimer les passions violentes et les atrocités théâtrales ; on est ém
extravagances de l’amour, il présente un héros supérieur à toutes ces passions érigées en vertus par la poésie tragique, un héro
e ; il en fait, non l’arbitre de sa destinée, mais le ministre de ses passions  ; au lieu de l’adorer, il l’insulte. Il ne faut s
scène, et d’élever une affection honnête et légitime au-dessus d’une passion aveugle et funeste. Personne n’a jamais dit qu’un
que des folles, foulant aux pieds les bienséances, immolant tout à la passion . Ce que les esprits romanesques pardonnaient le m
je l’aurais haï, J’en aurais soupiré, mais j’aurais obéi ; Et sur ma passion ma raison souveraine Eût blâmé mes soupirs et dis
te, parce qu’il s’y trouve beaucoup plus de sentiments délicats et de passion romanesque. Il me semble que la sève du génie de
rnus, lequel, dans son Traité du Poète, agite cette question : Si la passion de J.-C. et les martyres des saints doivent être
ne serait plus ridicule et plus indécent sur la scène tragique que la passion de J.-C. ? Et cependant, non content de s’appuyer
tragédies de Heinsius sur le martyre des innocents, de Grotius sur la passion de J.-C., de Buchanan sur la mort de saint Jean-B
nation à ce qu’il a trouvé dans l’Évangile. Corneille, aveuglé par la passion de son art, admet tous les sujets tirés de l’Évan
randit l’âme ; voilà ce qui nourrit l’esprit, et non pas de ridicules passions , des aventures galantes, des folies amoureuses qu
n’avoir pas eu un interprète digne de lui, un commentateur exempt de passions et de préjugés ; c’est parce que Voltaire est du
llir ; il fait couler des larmes généreuses, non pas sur de honteuses passions , mais sur des actions héroïques ; il fait pleurer
morale ; car l’habitude de s’attendrir au théâtre sur les crimes des passions , ne peut, à la longue, que favoriser les passions
sur les crimes des passions, ne peut, à la longue, que favoriser les passions et familiariser avec les crimes. Lorsque Boileau
les crimes. Lorsque Boileau a dit, en parlant de l’amour : De cette passion la sensible peinture Est pour aller au cœur la ro
de Camille est énergique et touchant dans Horace ; dans Cinna, cette passion est ennoblie par un patriotisme extravagant, à la
er le cœur de l’amant d’une nouvelle ardeur pour la gloire, c’est une passion insensée qui le dégrade et l’entraîne au crime, c
tre dans ce système de fatalisme si terrible et si tragique, et cette passion fatale d’Oreste est véritablement un malheur extr
ose d’Orosmane, de Zamore, de Vendôme. Orosmane, par son extravagante passion , dément le caractère connu des princes musulmans 
érêts que Corneille nous présente sur la scène, sont supérieurs à ces passions qui ne sont tragiques qu’à force d’être folles ;
ns plus noble, moins corrupteur, plus honorable pour le sexe, que ces passions frénétiques qui avilissent les femmes en étalant
e du sérail, une sultane qui n’a d’autre principe d’éducation que ses passions et ses caprices. Dans ces rôles admirables, rien
beauté qui ne pouvait être sentie de ces écrivains, trop esclaves des passions et des préjugés du moment : en général, et sans q
é, fortune, maîtresse ; c’était assez : les autres malheurs que cette passion entraîne ne sont plus du ressort de Thalie. Mais
s, lorsqu’il n’a pour mentor qu’un domestique intéressé à flatter ses passions  ! Tous ne sont pas même aussi honnêtes que Cliton
esse ; il lui fait des reproches où il y a plus de grossièreté que de passion . Clarice ne s’offense point assez de cette insole
e sonder cette profondeur d’imagination capable de rassembler tant de passions et d’intérêts qui se heurtent ; il ne veut pas vo
hants que ces deux jeunes princes opposent sans cesse à la fureur des passions qui les environnent. Comment pouvait-il s’aveugle
elle est conforme à la nature et aux mœurs de celle qui la fait : les passions ne raisonnent pas ; un incident peut n’être pas r
être contraire à la vraisemblance, quand il est l’effet naturel de la passion . La proposition de Rodogune offre au censeur des
te de la douceur et de la modération des deux jeunes princes avec les passions violentes des deux princesses ; l’adresse admirab
estion ? On n’exige pas qu’un personnage tragique, agité d’une grande passion , ne dise et ne fasse que des choses raisonnables,
ne fasse que des choses raisonnables, ce serait exiger qu’il fût sans passion  ; il suffit que ses folies soient conformes à la
assion ; il suffit que ses folies soient conformes à la logique de la passion , et que ce qu’il fait et ce qu’il dit s’accorde a
, et pourra imaginer quelque autre moyen de se conserver le trône. La passion court au plus pressé ; elle se saisit du présent
bitieuse, oublie les lois d’une prudence timide pour n’écouter que la passion  ! On s’est étrangement mépris sur le caractère de
les jeunes princes, doux, vertueux, sensibles, sont ballottés par les passions de leur mère et de leur maîtresse. Telle est la m
cilité de l’expression, la solidité des raisonnements, la chaleur des passions , les tendresses de l’amour et de l’amitié  ; on d
s guindée que facile, les raisonnements plus subtils que solides, les passions plutôt outrées que vives, l’amour et l’amitié plu
nsensé au théâtre que ce qui est contraire à la marche du cœur et des passions . Voltaire s’est donc exprimé durement et du ton d
sont plus puissants, plus durables que ceux qu’on peut emprunter des passions viles et communes, des niaiseries, des extravagan
llie par le luxe, au sein de la sécurité et des plaisirs, préféra des passions efféminées. Aujourd’hui les spectateurs de ces gr
ui puérile, et le temps est passé où Boileau pouvait dire : De cette passion la sensible peinture Est pour aller au cœur la ro
r le cœur ! Ce consentement de Boileau n’indiquerait-il pas que cette passion de l’amour, quoique peu convenable à la gravité d
s suivant les temps. J.-J. Rousseau a fort bien observé qu’à Tunis la passion la plus théâtrale serait la piraterie ; à Messine
u goût, avaient fondé la tragédie sur des malheurs plutôt que sur des passions  ; et ces malheurs n’étaient pas, comme ceux de no
êt tragique. Il faut rendre cette justice à Racine : il n’a donné ces passions insensées qu’à des femmes, dont le cœur est plus
ffreuse destinée. Dans le cœur d’Achille, la colère, la vengeance, la passion de la gloire et des combats l’emportent sur l’amo
rimes ; il sut émouvoir et toucher par les généreux sacrifices que la passion fait au devoir, et non par les excès d’une honteu
non par les excès d’une honteuse faiblesse : on purge bien mieux les passions en faisant voir comment on les surmonte, qu’en mo
e ne soit qu’une comédie, parce qu’il n’y a ni fureurs, ni folies, ni passions forcenées, et que le spectateur instruit n’y déco
par un sujet pathétique, par de grands tableaux, par les fureurs des passions , l’auteur ne peut qu’exciter un sentiment d’admir
assurément être regardé comme un grand tableau. Quant aux fureurs des passions que Voltaire regrette de ne pas trouver dans Nico
andes vertus cause une émotion encore plus vive que celui des grandes passions , et bien des gens qui ne sont point fort émus des
er sont-ils toujours fort estimables ? N’est-ce pas assez que tant de passions honteuses et funestes égarent et troublent les ho
la scène des chefs-d’œuvre d’un genre nouveau, plus flatteur pour les passions . Aujourd’hui Horace, Cinna, Pompée, Sertorius, Ni
u’on a pour la vertu de Nicomède, je trouve une manière de purger les passions dont n’a point parlé Aristote, et qui est peut-êt
pour le vice contraire. Il est bien évident qu’on ne purge point les passions en les excitant, et il n’est guère possible de s’
ranquillité publique de voir sur la scène tragique des vertus que des passions et des crimes. On pourrait reprocher à Corneille
Corneille, parce qu’il possède la véritable éloquence du cœur et des passions , parce qu’il est simple, naturel et vrai. Mais le
des nations, cette lutte terrible des vieux préjugés et des anciennes passions contre des idées nouvelles plus favorables à l’hu
extraordinaires. Corneille est assez fort pour n’avoir pas besoin des passions qui sont l’âme de la tragédie ; il ne tend point
le point d’être renversé par de jeunes étourdis dans le délire de la passion  : on admire Auguste, réparant par un acte de clém
qui attachent, qui intéressent, et non pas d’éloquents détails d’une passion amoureuse. Quelques entretiens galants entre les
, Adélaïde du Guesclin, Tancrède, qui n’ont point d’autre base qu’une passion aveugle et effrénée, qui, bien loin de convenir a
ïques que Corneille donne à ses personnages, ne ressemblent guère aux passions et aux folies qui, depuis longtemps, sont natural
la noblesse des sentiments, de l’héroïsme de la vertu, que de petites passions ignobles. Il faut troubler les cœurs : le poète p
faiblesse d’un furieux entraîné au crime, malgré ses remords, par la passion qui le subjugue ! Voltaire, ce grand orateur des
ords, par la passion qui le subjugue ! Voltaire, ce grand orateur des passions et des faiblesses, avait affaire à des spectateur
s une profonde sécurité : il fallait réveiller par des fureurs et des passions leurs âmes engourdies ; il fallait frapper leur i
même trop sage et trop raisonnable. Aujourd’hui nous avons tant vu de passions , de folies et de crimes plus horribles que tous c
mme qui leur est nécessaire ; Sertorius a de quoi satisfaire la seule passion à laquelle leur âme puisse s’ouvrir : c’est à qui
ristie. Ce ne sont pas les sens que mon amour consulte : Il hait des passions l’impétueux tumulte, Et son feu, que j’attache au
n soupir quelquefois se déclare ; Mais la gloire, qui fait toutes vos passions , Vous met trop au-dessus de ces impressions. De t
e la politique est toujours froide au théâtre, qu’il n’y faut que des passions  ; mais l’amour de la gloire, l’enthousiasme des g
l’amour de la gloire, l’enthousiasme des grandes choses est aussi une passion . Viriate a la passion de la liberté et de l’indép
l’enthousiasme des grandes choses est aussi une passion. Viriate a la passion de la liberté et de l’indépendance, une haine trè
le est passionnée pour le nom et la gloire de Pompée. Voilà aussi des passions  : si elles ne sont pas aussi intéressantes que ce
norables pour l’humanité, plus propres à élever l’âme, tandis que les passions amoureuses ne servent qu’à la dégrader. Voltaire
rneille émeut par des vertus, plus puissamment que les autres par des passions  ; il attire l’attention, occupe l’esprit, nourrit
e, c’est d’avoir fourni le modèle de ces héros forcenés qu’une grande passion entraîne dans le crime : c’est le prototype d’Ore
lors un amusement très funeste, plus propre à exciter qu’à purger les passions nuisibles à l’ordre. On ne doit jamais faire port
la terreur du châtiment, la pitié qu’on s’efforce d’inspirer pour une passion criminelle. Quand on veut rendre les héros tragiq
scène quelques vertus a ces scélérats privilégiés auxquels une grande passion donne le droit du crime. Rotrou n’a pas pris la p
ux pour l’élite des héros de la Grèce, de ne devoir ce succès qu’à la passion d’une fille sans pudeur. Médée trouva dans la Grè
des combats, des remords qui nous touchent, de combiner tellement sa passion avec son crime, que l’un paraisse l’effet presque
! Quand on songe que ce talent d’orner les vices, de faire parler les passions , de donner aux âmes de violentes secousses, est e
vertement la poésie dramatique, qui n’a pour objet que d’émouvoir les passions et d’énerver les âmes. Sous Louis XIV même, au mi
ge des honnêtes gens. Racine, dans la première fougue de l’âge et des passions , se moqua de leur sévérité ; il leur répondit par
le théâtre est une très mauvaise école : on y apprend que les grandes passions justifient les grands crimes. Voltaire entendait
e de cet infidèle ; il eût peint avec plus de force la tyrannie de la passion qui l’entraîne vers Phèdre ; il eût répandu sur c
vec le mépris. Ariane est même si mal élevée, tellement asservie à la passion , qu’elle ne pense ni à son père ni à sa mère, qu’
d’être un innocent qui ne sait pas profiter de la faiblesse et de la passion de la reine ; il préfère l’échafaud aux honneurs,
sance, avait cinquante-huit ans ; son goût pour lui ne fut jamais une passion . Ce goût même s’était bien refroidi lorsque, dix
e : Mais je veux qu’à vous seule il cherche enfin à plaire, De cette passion que faut-il qu’il espère ? La confidente va au f
étourdis et de libertins, séduits par l’esprit de débauche ou par une passion violente pour quelque actrice, quittaient père et
ginent ne pas l’avoir : il faut cependant excepter les usages que les passions ont intérêt de rendre ridicules, et que le progrè
tesse ; chacun s’estime heureux de vivre dans un siècle favorable aux passions , où l’ancienne austérité est regardée du même œil
ons : nulle amitié, nulle confiance ; chaque individu froissé par les passions qui l’environnent ; point d’autre culte que celui
les rendre savantes dans tous les arts les plus propres a exciter les passions . Molière semble avoir deviné le changement qui de
oirs, sous le prétexte du plaisir, est une plaie pour la société. Les passions tendent toujours à désorganiser les institutions 
niser les institutions ; et les arts dont la nature est d’exciter les passions , sont par là même aussi nuisibles au bonheur qu’i
rreur du vice. Les autres philosophes n’ont prêché que l’égoïsme, les passions , les plaisirs, l’argent : l’argent pendant la vie
sur un cœur innocent le langage enchanteur de la galanterie et de la passion  : qu’on juge par là du trouble qu’une jeune fille
ien pour conserver l’innocence ; elle est très bonne pour apaiser les passions et neutraliser l’amour qui vit d’obstacles et d’a
e tient à la faiblesse humaine : les lumières ne peuvent rien sur les passions . Louis XIV riait des bons mots de Molière sur la
d’hommes, et par conséquent un assemblage de défauts, de vices et de passions  : le spéculateur perfide qui trace dans son cabin
e grande vérité. Supporter les hommes tels qu’ils sont, diriger leurs passions vers un but utile, tirer parti de leurs préjugés
laisir commun et habituel de se voir, le sacrifice momentané de leurs passions et de leurs vices : c’est rendre à la vertu le pl
e du huitième livre) cette espèce de gens qui, esclaves de toutes les passions , s’irritent contre les vices des autres, comme s’
me le Tartufe : les vices utiles à la fortune, favorables aux grandes passions , se moquent des bons mots et bravent le ridicule.
rappé ; me conseilleriez-vous de me venger ? » L’homme aveuglé par la passion est au-dessous même de la brute. Il est triste qu
la philosophie ni l’histoire ne fournissent de spécifique contre les passions , qui ne raisonnent pas. Qui raisonna jamais plus
ans tous les siècles, puisque dans tous les siècles les hommes et les passions sont à peu près les mêmes : la différence vient d
de les réprimer, et du ton de la société, plus ou moins favorable aux passions et aux vices. Dans tous les temps les comédiens o
ne amoureux d’une fille qui n’a rien, et veuille l’épouser : si cette passion n’est pas bien naturelle, elle produit des situat
mais on doit compter que toutes les sottises humaines fondées sur des passions resteront incurables, nonobstant tous les beaux d
cer les lumières devraient bien commencer par écrire pour arrêter les passions . Dans le Phormion de Térence il y a une scène ass
les hommes ne se conduisent point par leurs lumières, mais par leurs passions . C’est peut-être une des vérités morales et polit
te, et non pas une jolie femme et une petite maîtresse, dont l’unique passion était de briller et de plaire ; elle aima peu la
sans être belle, elle était piquante et capable d’inspirer une grande passion . » Les Femmes savantes I 4 germinal a
nt pas eux-mêmes. Ils auraient mieux fait, selon lui, de régler leurs passions , que de s’amuser à régler le cours des planètes.
en littérature, sont presque toujours dupes de leur cœur et de leurs passions  : leur protégé, leur ami, leur flatteur, est pres
plus universels et les plus anciens de la société, combattre les deux passions qui font le plus de dupes, la crainte de la mort
des tuteurs chagrins : voilà pourquoi il se déclare le protecteur des passions d’aventure, et se range toujours du parti des jeu
d il n’avait pas la jambe bien faite, quand il ne savait pas jouer la passion et débiter un compliment avec grâce. Le danger es
fictions, soit en vers, soit en prose, dont l’objet est de peindre la passion , d’électriser le cœur, et d’engendrer cette espèc
aire répond ainsi à sa propre demande : C’est que la peinture de nos passions nous touche encore davantage que le portrait de n
plaisanteries, et que le cœur est inépuisable. Oui, la peinture des passions touche plus les jeunes gens et les femmes, qui so
e trouvent du ridicule dans cette grande émotion que nous causent des passions chimériques et romanesques. Les gens d’esprit et
es le naturel et le vrai. Voltaire a tort de dire la peinture de nos passions  ; car, je le demande à tous ceux qui ont quelque
ons  ; car, je le demande à tous ceux qui ont quelque expérience, les passions tragiques qui touchent le peuple au théâtre ne so
le peuple au théâtre ne sont point les nôtres : ce ne sont point les passions des gens du monde, des riches, des grands, des so
ssions des gens du monde, des riches, des grands, des souverains. Ces passions n’existent que dans les romans ; ou si quelqu’un
nature telle qu’elle est ; ils se repaissent de chimères, de grandes passions , de grands sentiments, de mélancolie et d’aventur
onne comédie, ce n’est pas parce que, selon Voltaire, la peinture des passions touche plus que le portrait des ridicules. Touch
vait pas envie de s’accuser lui-même, s’est jeté sur le cœur, sur les passions , et nous a donné le change par des mots ; ce qui
est un entêtement ; c’est une désobéissance aux décrets éternels, une passion insensée qui rompt l’harmonie de la société. »
61 (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458
es pas démentir ; de la sensibilité et du choix, pour entrer dans les passions et les peindre ; plus que tout, cette souplesse d
res, et de n’avoir qu’à repeter sous de nouveaux noms des périls, des passions et des interêts déja maniés. De là par réminiscen
; et ils nous paroissent alors autant animés par la vertu, que par la passion même ; ils deviennent des héros par leur objet :
objet : si au contraire ils ne sont entraînés que par l’yvresse de la passion , ils ne nous paroissent alors que des furieux, pl
pal, de maniere qu’il entretienne continument par la variété même, la passion qu’il s’est proposé d’exciter dans les coeurs. C’
noit le plus grand interêt d’une piéce : or pour les émouvoir, quelle passion plus puissante que l’amour ? Leur coeur n’est bie
. Ajoutez que l’amour qui, à parler en général, est presque la seule passion qui puisse intéresser les femmes, ne laisse pas d
a plûpart des évenemens, sans en blesser la vraisemblance : c’est une passion trop naturelle et trop générale, pour être absolu
e dont naîtroit la diversité seroit de combiner l’amour avec d’autres passions et d’autres interêts, avec différents caracteres
s le même évenement, et s’ils sont tous dignes que j’entre dans leurs passions , il y a alors unité d’action et non pas unité d’i
e les inspireroit à des hommes qui seroient dans l’état et agités des passions qu’on représente. Les poëtes parmi nous ont été l
s aime éperdument Cassandre. Il avoit suivi d’abord la violence de sa passion jusqu’à attenter à la pudeur de sa maîtresse : ma
nsées dans une simétrie brillante et difficile qui ne marque ni vraïe passion ni raisonnement sérieux. Par exemple dans la scen
és dans cette scene, elle demeure toujours très-belle par le fond des passions qui y regnent. L’amour effréné de Ladislas, le de
embrasse avec moins de peine, et le coeur entre plus aisément dans la passion , quand l’esprit n’est pas occupé à démêler les ci
r des tableaux sensiblement variés, et qu’ainsi et la curiosité et la passion y sont à la fois et plus sûrement satisfaites. B
la confidente, que comme des moyens de convaincre la princesse de la passion qu’elle déguise. Quand je n’aurois pas eu en vûë 
’art des préparatifs disparoît, et qu’il se tourne en mouvemens et en passion . Si les auteurs y veulent penser, comme j’ai fait
nouveauté supposée, qui seroit toûjours d’un grand mérite, quand les passions ne seroient pas si vives, il faut encore faire at
t le reste. Les caracteres ne sont que l’assemblage des qualités, des passions et des humeurs qu’on réunit dans un même personna
ut que par la nécessité de se donner des successeurs ; et nulle autre passion ne s’en mêlant, l’enlevement même fut le mariage 
era-t’il à la princesse la violence la plus brutale, pour assouvir sa passion  ? Ou fera-t’il ses efforts, pour s’en faire aimer
s dans les mêmes circonstances : elle commande également à toutes les passions  ; et qui voudroit la peindre dans tous ses héros
our nous émouvoir ; et comme ils triomphent trop promptement de leurs passions , ils ne nous laissent pas assez de tems pour les
le continuel où ils nous entretiennent. Ce n’est qu’un long combat de passions et de vertus, où tantôt vaincus, tantôt vainqueur
insi Pirrhus dans Andromaque nous attache-t’il par la violence de ses passions  : ses menaces, ses prieres, son dépit, les illusi
par la nature de l’amour : on auroit raison, à ne regarder que cette passion en elle-même ; mais comme elle est unie dans les
rs années avec elle par cette amitié même, l’unique confident de leur passion , et par conséquent les voyant tous les jours l’un
eignant de leurs vraïes couleurs ; nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mélange de l’un et de l’autre. Nous metton
age passager que nous rendons à la raison, ne détruit pas l’effet des passions que nous avons flatées dans tout le cours de la t
: tantôt ils sont trop circonstanciés et trop exacts par rapport à la passion de celui qui écoute, et qui ne s’intéresse qu’à c
beau dans ce genre ; et il faudroit que dans la suite la vivacité des passions fût bien grande pour tenir lieu de l’objet dont o
mis des époux dans des situations assez fortes pour déployer assez de passion , ou ils n’ont pas mis dans leurs discours ces mêm
dans les discours des amans : en un mot ils ont moins fait sentir la passion que le devoir ; et il est vrai que ce n’est pas a
ame du spectateur dans l’intérêt du personnage. Joignez l’excès de la passion aux regles étroites du devoir ; que deux personne
agissent par vertu, voilà nôtre raison contente ; s’ils agissent par passion , voilà nôtre sensibilité exercée : mais si la pas
ls agissent par passion, voilà nôtre sensibilité exercée : mais si la passion et la vertu sont d’accord, voilà tous nos besoins
, on sent encore une espece de joïe, à la vûë d’une héroïne en qui la passion et le devoir ne sont qu’une même chose. Dans Absa
t encore avoir place entre les meilleures tragedies, Tharés a la même passion et le même héroïsme : elle est autant allarmée po
ver reciproquement aux dépens de leur vie. Pouvoient-ils avec tant de passion ne pas intéresser ? Mais comme le devoir autorise
des droits sur tous les coeurs ! Car il n’en est pas comme des autres passions qui se partagent, pour ainsi dire, entre les homm
vers qui, si parfaits qu’ils puissent être, ne remplaceront jamais la passion . Tel est l’art d’Andromaque. Dès le premier acte,
: dans le second il faut ménager aux choses une suite qui favorise la passion  ; et compter pour rien que l’esprit soit content,
sirs des autres ; et enfin par son dénoûment, l’état de fortune ou de passion où la scene doit les laisser. Après quoi l’auteur
niere que ces confidens agissent un peu, et en leur ménageant quelque passion personnelle qui influë sur les partis que prennen
s par des raisons contraires, et se déterminent enfin au gré de leurs passions ou de leurs intérêts, tout cela comme s’ils ne po
i courts qu’ils ne blesseroient pas la nature. Il nous arrive dans la passion de laisser échaper quelques paroles que nous n’ad
i qui parle le premier dans une scene, l’entame par les choses que la passion et l’intérêt doivent offrir le plus naturellement
d ce qui doit l’occuper le plus, ou faute d’employer les tours que sa passion demanderoit, ou même en s’étendant trop, et en ne
ne. Un troisiéme défaut est de ne pas interrompre le personnage ou la passion voudroit qu’on l’interrompît. Dans le troisiéme a
i est remarquable, c’est qu’au défaut de ne pas interrompre, quand la passion l’exige, se joigne encore dans la même scene celu
devoir prolonger l’erreur de Chimene, pour pouvoir prolonger aussi sa passion  ; et c’est en vûë de ce pathétique, qu’il a arran
e second acte d’Iphigenie, Achile laisse aller la princesse, quand la passion exigeroit absolument qu’il la suivît ou qu’il la
t, pour lui répondre ensuite avec ordre, n’est pas le caractere de la passion  ; et il faut l’imiter au théatre, jusques dans sa
plus expressifs que la parole, font sentir du moins le dialogue de la passion dans les endroits mêmes, où on n’entend qu’un per
moins vrai. Les personnages tragiques sont presque toûjours agités de passions violentes : eh, comment s’étudieroient-ils alors
é dans le sujet d’Oedipe, on y sent tellement le contre-tems de cette passion avec l’horreur qui doit saisir continüement les p
ion, sans crainte de l’épuiser trop tôt ; et je n’interromps point la passion propre de mon sujet, je veux dire la terreur, par
oint la passion propre de mon sujet, je veux dire la terreur, par des passions moins vives et déplacées, qu’on ne s’est pardonné
des choses qui ne doivent produire ni accroissement ni changement de passion dans les personnages, il vaut mieux qu’elles ne s
es importans, le spectateur se promet qu’il en va naître de nouvelles passions et de nouveaux desseins ; et la scene lui paroît
un côté, tantôt à l’enrichir d’un autre ; quelquefois il a en vuë les passions , d’autres fois les caracteres, quelquefois la jus
à la dignité de la tragedie ; que les grands intérêts et les grandes passions perdroient sans ce soutien, une grande partie de
se les inflexions délicates que demanderoient les raisonnemens et les passions . Cependant, si contre ces préjugés et ces obstacl
ls affectent, jusques dans le détail de leurs intérêts, ou dans leurs passions les plus impetueuses, le retour exact des mêmes s
’une élegance naturelle et proportionnée aux rangs, aux intérêts, aux passions . Vous n’y perdrez en un mot que cet agencement ét
rtain point, la nécessité de soutenir les caracteres, et d’imiter les passions  : mais ils n’ont pas connu dans tout cela le meil
ent trop raisonneurs ; et que la beauté des vers sans la vivacité des passions n’intéresse que foiblement le spectateur. Il prit
it ses acteurs dans des situations plus vives ; et par la chaleur des passions il atteignit le vrai but de la tragédie, il arrac
votre colere, tant vous paroissez scandalisé de mon audace : mais la passion vous a un peu déguisé les choses. Vous dites que
indifférentes, et ce qu’elles ajoutent de force aux sentimens et à la passion  ? Voudriez-vous réduire nos tragédies à la nudité
qu’ils sont. Il faut conserver un peu de discernement jusques dans la passion . Le misantrope, tout amoureux qu’il est de Celime
surcharge d’expressions poëtiques qui ne sont pas du caractere de la passion , et dont le misantrope diroit bien : affectation
62 (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537
ntifs sur ses semblables pour se mieux connaître : il considère leurs passions pour les comparer avec les siennes : l’intime lia
rés, les a réglés par le rythme, et mis en accord avec la voix de ses passions  : il a cherché dans la mesure des sons rapides ou
c’est qu’elle représente, non seulement les actions extérieures, les passions visibles, mais ce qui est dénué de formes dans l’
’idées. Aussi remarquons-nous que les hommes ignorants ont plutôt les passions qui les rapprochent des animaux, que les sentimen
nde connaissance des mœurs, d’une philosophie éclairée sur le jeu des passions , d’un effort continuel du talent à bien accorder
ensibilité forte, active, charitable, qui le rende capable des nobles passions qu’il cherche à nous inspirer ; qui lui révèle le
charitable, soit enfin qu’à l’entrée des sépulcres elle poursuive les passions humaines jusqu’à ce néant où les engloutit sitôt
e Rome, son ami, qui fut celui des muses. Là, tous les mouvements des passions qui agitent le forum, là, tous les développements
ences, les mémoires et les œuvres critiques ; et enfin, aux romans de passions et de mœurs, les romans comiques. C’est ainsi que
sseau, de remuer éloquemment les cœurs qu’ils veulent purger de leurs passions destructives ; il ne sied qu’à l’historien de la
à écrire bien ce qu’on pense. Les vérités sur les sensations, sur les passions et sur la morale humaine, ont des principes invar
tes les conjectures de notre intelligence, et, de plus, de toutes les passions du cœur humain qu’elle console de ses peines, ou
eptes. Il reconnaît que la tragédie n’a d’autre fin que de purger les passions par la terreur et la pitié ; ou, selon l’autre in
la pitié trop loin, elle cause un déchirement de cœur qui rend cette passion désagréable ; forcez la mesure de la terreur, vou
l’alexandrin, consacré à l’épopée, au langage noblement familier des passions théâtrales. Quelle plus grande étude pour nous qu
rescrites par l’intérêt de sa fable : il n’a d’autres trésors que les passions du cœur de ses personnages : il faut qu’il attach
sentiment est d’une autre espèce : il touche le cœur en soulevant ses passions naturelles. Où trouver une citation de celui-ci p
échauffe d’une fureur hors de saison, qui l’enivre et l’emporte à des passions étrangères au sujet. La traduction de Boileau rep
par un long exercice. Aussi ne porte-t-il aucun faux jugement sur les passions , ni sur les vices contraires au sublime qu’il tra
où l’âme décroît et se rapetisse en quelque sorte. Ajoutez à cela ces passions qui agitent continuellement notre vie et qui port
le discours est le visage de l’esprit : Fénelon joint à cet avis, la passion est l’âme de la parole, et c’est vous dire encore
roïsme et de la vertu, de l’abus fatal qui le rendit l’interprète des passions dangereuses, et de la servile adulation. À peine
’intérêt des représentations théâtrales est fondé sur la peinture des passions et des temps, et non sur la sagesse des maximes.
ours ; par ses observations ingénieuses sur le jeu et l’équilibre des passions opposées dans la tragédie ; par l’éloquence qu’il
se des grands caractères, l’éminence des pensées, le choc nouveau des passions extraordinaires, s’élevant parfois au-dessus des
, est la Tragédie, c’est-à-dire la représentation des malheurs et des passions des grands personnages. Ce genre a trois espèces 
s héroïques qu’elle anime sous les yeux : son éloquence est celle des passions élevées : les hautes vertus et les crimes politiq
ion. La tragédie inventée se subdivise en deux espèces ; celle de passions , et celle d’événements : dans l’une, elle crée un
ui plane sur la maison d’un héros issu des dieux. Les événements, les passions , les catastrophes, tout part du Ciel, tout est ég
bjet est moins d’offrir une vaste intrigue de faits que l’image d’une passion déplorable et meurtrière. Tout ce qui sort de ces
ue, vulgairement nommée opéra, c’est-à-dire, celle qui représente les passions et les adversités des dieux, des fées, et des hér
et du familier : il est en possession des sujets de chevalerie et des passions aventureuses des troubadours. Son effet, résultan
les opéras, n’exprima par des sons plus vrais les nobles et galantes passions des preux de l’histoire moderne. Cette sorte de d
Le premier offre à la fois l’intérêt des aventures amoureuses et des passions ordinaires, et les intrigues risibles des personn
le jeu recherché des mots : j’entends par sentiment, ce qu’inspire la passion du cœur, selon le lieu et les circonstances. Les
l nous instruit d’autant mieux que leur sort est le nôtre, et que nos passions sont les leurs. Les discours qu’il leur fait teni
et des odes ; tempéré dans le dialogue, qui doit s’accorder avec les passions des grands personnages. L’Agamemnon d’Eschyle est
des ornements qui le relèvent ; des obstacles qui mettent en jeu les passions , et qui retardent le dénouement moins prévu. Ces
hétique. La tragédie qu’Aristote nomme pathétique se fonde sur les passions douloureuses qui nous saisissent d’attendrissemen
la terreur furent les qualités primitives de la tragédie : ces fortes passions lui assignèrent sa haute place dans les suffrages
pitié, qui relâche les âmes, ne doit s’y joindre que secondairement : passion plus commune, elle ôte au sujet de la fable tragi
du triste étonnement, où la crainte les avait maintenus. Cette grande passion , amplement développée au cinquième acte de Rodogu
qu’humaine. Notre délicatesse est donc fausse lorsqu’elle mesure les passions de l’idéal sur la faiblesse de notre nature commu
et la pitié, sur le théâtre grec, allèrent bien au-delà de ces mêmes passions sur nos théâtres. Les étrangers seuls, parmi les
moins simple, et comme parée de draperies fastueusement brodées : les passions de ses personnages sont continuellement modifiées
ave, mais débarrassée des longs raisonnements : tout y éclate par les passions  : tandis que la tragédie déclamée ne représente à
rs de la tragédie moderne : tous ceux qui comportent les faits et les passions des hommes lui appartiennent aussi bien que les p
toujours religieuses : la crédulité de nos pères en l’appliquant à la passion du Seigneur, aux larmes de la Vierge et des saint
reconnaissances, d’événements, et de changements de volonté dans les passions  ; 11º La fatalité du destin ; 12º La fatalité des
é dans les passions ; 11º La fatalité du destin ; 12º La fatalité des passions  ; 13º Le genre des passions : deux espèces ; prin
fatalité du destin ; 12º La fatalité des passions ; 13º Le genre des passions  : deux espèces ; principales, et secondaires, qui
, et changeants ; 15º Les mœurs ; 16º L’intérêt : quatre espèces ; de passions , de politique, d’événements, et de caractères ; 1
gnage de sa sagesse et de son désintéressement. Longtemps enclin à la passion la plus excusable, puisque le feu des sens et du
s sain, plus réglé, plus fertile, « Que celui d’un mortel qui sur les passions « Attachant sans relâche un examen habile, « En r
, consacre les malheurs des augustes familles, les héros victimes des passions et de la fatalité, et les rois léguant leurs tomb
umanité ; car Voltaire fut ardemment humain et indépendant : ces deux passions éclatèrent à sa gloire dans les rôles admirables
nt : voici la première action. Oreste adore Hermione, constante en sa passion pour son rival Pyrrhus, et, afin de mériter sa ma
imagination que la peinture d’une catastrophe générale. L’absence des passions dans la tragédie d’Esther en est l’exemple : le p
on esprit à la longueur des supplices du héros. D’ailleurs l’unité de passion graduées et de caractères profonds, est partout c
xtraordinaires. Le nécessaire est ce qui résulte d’une volonté, d’une passion , ou d’un fait, entraînant leur suite indispensabl
u naturel et du possible ; car le temps change et use les plus fortes passions comme tout le reste. Il n’est pas vraisemblable,
s et de leurs conditions ; extraordinaire, dans les faits et dans les passions des personnages divins, fabuleux, ou historiqueme
e : mais il faut un génie exercé pour conduire les hauts faits et les passions élevées, par les moyens du vraisemblable extraord
qui le font commettre ; puisque, sans le tableau des frénésies de nos passions , tous les actes sanguinaires nous sembleraient im
terreur et de l’admiration, sujet d’autant plus intéressant, que ces passions sont les trois plus puissants mobiles de l’âme et
mais parce que notre littérature nous offre plus d’exemples de cette passion que de l’autre, et que la sensibilité des spectat
dit Aristote, que de purger la terreur et la pitié par l’effet de ces passions même. Veut-il dire que la pitié et la terreur tra
nt du but moral de l’art, mais de l’art en soi, fait entendre que les passions tragiques doivent être purgées de l’excès qui les
, se qualifier du nom de philosophe ou de héros. La noblesse de cette passion la rend donc, en effet, digne de la tragédie ; et
ve par un forfait, il est nécessaire qu’une fatalité du sort ou d’une passion extrême l’excuse dans le coupable. C’est ainsi qu
générale de nos plans, mais nous n’avons pas creusé si avant dans les passions . Notre pathétique, il est vrai, gagne parfois en
tante également entre son regret et son amour, se sent forcée par une passion extrême à laisser en pleurant échapper de ses lèv
s, et que son cœur est adultère. Non, Racine, ce peintre sensible des passions , n’eût jamais surpassé Corneille dans l’art d’exc
e abonde-t-il moins dans la pitié que Racine ? c’est que chez lui les passions régularisées sont partout soumises au sentiment d
cine le sentiment du devoir est toujours surmonté par le désordre des passions . Cette dernière peinture, plus vraie et plus conf
s, n’ayant plus alors qu’un pas à faire, laisse un jeu plus libre aux passions dont les ressorts n’agissent plus que dans le cœu
habile de nos poètes et Virgile a-t-il mieux peint dans ses vers les passions de l’amante d’Énée. Ce fut en imitant ce genre d
ives saillies de dialogue, qui ne jaillissent que du choc des grandes passions opposées, et qui distinguent les combinaisons d’o
naturée, rendue possible et vraisemblable par la fatalité, ou par les passions  ; celle qui résulte des fantômes et des chimères
de pitié dans les fragments que j’ai cités, en parlant de cette autre passion . Cette conformité des paroles et des choses est d
ésordre et l’épouvante dans les âmes : et de cet inconcevable choc de passions dramatiques, éclatent les vers les plus terribles
onvaincrez qu’elles résultent d’une combinaison d’attitudes entre des passions extrêmes hardiment opposées, qui se rencontrent e
die est d’exciter la terreur et la pitié : nous avons défini ces deux passions , et développé les moyens par lesquels on les prod
grandeur nécessaire : il y faut la vertu presque surnaturelle, ou des passions qui surpassent la force humaine, sans qu’elle par
ités d’ambition et d’amour, et qu’il triomphe constamment de ces deux passions , les plus indomptables et les plus aveugles dans
issement de l’exécution ; Corneille tient la sienne de son âme et des passions même qui font les hommes historiques : Racine doi
nne à la lecture de l’histoire et des écrits qui peignirent ces mêmes passions  : l’un crée, et l’autre emploie : ce dernier, pui
entière de la république. Il use aussi habilement de l’éloquence des passions , pour agrandir son sujet en retraçant l’image des
isième mobile de la tragédie, nous avons à examiner comment ces trois passions ont lieu d’être excitées dans la fable. Ce ne peu
, et qui ne trouveraient que faiblesse puérile dans les tourments des passions ordinaires et de l’amour désespéré, eux-mêmes, di
la fatalité du destin dans la tragédie fabuleuse. De la fatalité des passions dans la tragédie historique : du genre de passion
De la fatalité des passions dans la tragédie historique : du genre de passions généralement propres à la tragédie. Messieurs,
bordonnée à un pouvoir inconnu. L’homme étant soumis par ce dogme aux passions de ces divinités secondaires que dirigeait la vol
t encore à diminuer l’horreur des catastrophes, ou des crimes, ou des passions coupables, et par conséquent à embellir le sujet
ssassinats et d’empoisonnements peut résulter de la férocité même des passions humaines. Un sentiment d’épouvante naît encore de
ache ne le renversera pas. Telle est en effet la marche de toutes les passions  : d’abord elles ne sont en nous qu’un penchant in
des arrêts divins agiteront d’autres personnages par la fatalité des passions  : c’est cette autre condition des tragédies, hist
nt nous allons entreprendre l’analyse. 12e Règle. La fatalité des passions dans la tragédie historique, et dans la tragédie
’invention La tragédie historique et inventée n’existe que par les passions  : le fonds des moyens par lesquels son imitation
agesse resterait inutile, muette, et cachée, si la vertu, qui est une passion , ne la rendait ostensible en s’y mêlant, et ne la
leur disposition au martyre ne la transformait chez eux en une réelle passion  : par cela seulement, leur image devient théâtral
, et le fanatisme, se disputent tour à tour le premier rang parmi les passions du cœur humain : ces passions ne sont tragiques q
t tour à tour le premier rang parmi les passions du cœur humain : ces passions ne sont tragiques que lorsqu’elles sont extrêmes 
terrible. Telles sont les personnes qui se meuvent sous l’empire des passions comme sous celui de la fatalité : leurs projets,
’efforcera-telle d’indiquer un chemin au malheureux qu’entraînent ces passions effrénées, bientôt cessant d’être dirigées, elles
de semblables transports d’esprit, et vous vous ferez l’image de ces passions déplorables qui désordonnent entièrement la raiso
bre des victimes immolées à sa glorieuse chimère ; il ne verra que sa passion de tout dominer, et, conduit par ce mobile unique
eur. Maintenant, recherchons dans l’amour ce même excès qui prête aux passions un ascendant inévitable ; ouvrons l’Andromaque de
En écoutant ces mots, quel spectateur ne plaindrait le désordre des passions homicides ? Est-il quelque leçon plus salutaire q
t vrai, ne doivent pas moins se craindre que les plus forts ; car les passions , se proportionnant à nos facultés, empruntent de
qui tous les sentiments sont extrêmes, qui aime avec fureur, dont la passion est une espèce de fièvre ardente qui lui ôte la r
ulgence. — S’il est de la justice naturelle de plaindre celui que les passions ont égaré, et qui se reproche ses fautes, et de n
ctère de Rhadamiste. Manière dont les poètes anciens traitaient les passions . Concluons de l’effet original de ce beau rôle
es passions. Concluons de l’effet original de ce beau rôle que les passions , auxquelles sied le cothurne, sont les passions e
ce beau rôle que les passions, auxquelles sied le cothurne, sont les passions excessives et invincibles. Les anciens, si délica
on conséquente à elle-même ; et le spectacle de la démence, suite des passions désordonnées, loin de leur sembler méprisable, le
xtravagants et épileptiques. Qu’on se souvienne qu’Hamlet n’a d’autre passion que celle de l’Oreste d’Euripide, accablé par le
Le crime involontaire, la mort inévitable, sont les conséquences des passions irrésistibles : elles portent donc bien, par leur
talité du destin, dans la tragédie fabuleuse. 13e Règle. Genre de passions convenables à la scène. L’amour n’était autre
représente moins l’amour que la vengeance d’une magicienne ; et cette passion de la vanité courroucée élève à la hauteur qu’exi
cette même Phèdre de Sénèque. Influence des mœurs sur le choix des passions théâtrales. Le pouvoir des femmes chez les Rom
mprudente jalousie de Louis le jeune, quels maux publics naissent des passions des femmes, et quels droits dangereux s’attachent
s sentiments, « S’empara du théâtre, ainsi que des romans. « De cette passion la sensible peinture « Est pour aller au cœur la
urs que leur tendresse légitime exclut d’un genre qui n’admet que les passions fortes et coupables. Les comparaisons d’Ariane et
e Didon, mettront pleinement en évidence les qualités nécessaires aux passions amoureuses, pour qu’elles soient aussi tragiques
héâtrales que celui d’Ariane, pour servir de modèle à la fatalité des passions  ? Le succès divers de ces deux rôles sur notre sc
nt celui de Didon, penserait faire écouter Racine. Néanmoins les deux passions sont si différentes, que l’une n’a rien que d’ord
, malgré soi, elle lui parle de son amour ; déclaration sublime d’une passion dont Phèdre inspire elle-même l’horreur à celui q
que Phèdre monte au plus haut rang tragique par la seule fatalité des passions . Principe des puissants effets de l’amour au t
able, son ascendant extraordinaire le place au rang des autres nobles passions dramatiques. Nos mœurs lui donnent même un avanta
e l’affaiblissement de nos facultés physiques pour devenir nos seules passions  : mais l’âme, le cœur, les sens, tout agit à la f
Les regrets, les jalousies, les remords, et les catastrophes de cette passion furent la source inépuisable des tragiques modern
r les meurtres, et ses larmes par le sang et la destruction. Ces deux passions , comme on le voit, sont susceptibles des abstract
uons que les grands maîtres ont admis justement l’amour au nombre des passions théâtrales, puisque nos mœurs l’élèvent à la dign
t caractère exprime la volonté d’un esprit, que ne font dévier ni les passions , ni les obstacles, et qui marche à son but avec u
a mort. Cette fixité absolue est théâtrale, parce qu’elle tient à une passion de l’âme, et qu’on la trouve dans le vice comme d
caractères ; nous apercevrons que les individus ont le leur, que les passions ont le leur, et que les mœurs ont leur influence
est autre dans Médée que dans Iphigénie : le caractère de cette même passion , modifiée par les mœurs, est autre dans Oreste qu
it, de son éducation, de son rang, des idées de son siècle, et de ses passions individuelles, le poète doit, chaque fois qu’il l
de même en cette occasion, en ce pays, à cette époque, et mus par une passion semblable : mais qu’importe ! ce personnage est d
la peinture des anciens n’offrait guère que le caractère général des passions de l’homme, représenté distinctement vertueux ou
dont le caractère individuel agisse conjointement avec celui de leurs passions . Aussi voit-on, par ces exemples, qu’Eschyle, Sop
Premièrement, le désir de posséder une jeune esclave n’est point une passion dans un guerrier prophète : ce n’est qu’un transp
. Supériorité de Racine dans la peinture des caractères tenant aux passions du cœur. Les exemples cités ne touchent que la
faut peindre également inégaux, sont ceux qui n’agissent que par les passions du cœur, telles que la vengeance, les rivalités,
la fois un personnage dans mille partis contraires par l’effet d’une passion changeante. Ce malheur est celui de la faiblesse,
les intérêts qui sollicitèrent sa pitié pour lui, et les motifs de la passion qu’il fit naître dans le cœur de Roxane. L’amour
atoire. Le scrupule de Rousseau s’alarme de la peinture imitative des passions humaines qui, loin d’en purger nos âmes, les y so
rire aux dépens de la décence et de la bonté. Je doute que la vue des passions et des attentats, punis par d’effroyables catastr
des imposteurs haïssables. En niant que l’art dramatique stimule nos passions pernicieuses, j’accorde que ses impressions sont
nt quatre : l’intérêt excité par les faits ; l’intérêt excité par les passions  ; l’intérêt excité par la politique ; et celui qu
sition ; et chez eux l’intérêt ne se fonde que sur les mouvements des passions , et sur le jeu des caractères. La pièce d’Œdipe-R
à les premières questions à résoudre : comment penseront, agiront les passions de l’orgueil, de la vengeance et du désespoir ? V
ù le tissu de l’action est simple et presque nul, mais où les grandes passions , qui sont tout, agitent en mille manières la sens
ssons le vide d’action de cette tragédie : ce n’est proprement qu’une passion représentée, mais dont les langueurs, les transpo
u spectacle attendrissant que ce cœur vous donne. Analysez de même la passion de Médée, celle de Didon, celle de Philoctète, et
u spectateur, agissent sur lui plus directement que les démarches des passions individuelles. Les lois en péril, les mœurs publi
tel qu’il peut soutenir lui seul une tragédie sans événements et sans passions véhémentes. Un personnage s’est annoncé grand dan
de nature à en exciter un puissant, et s’il résultera des faits, des passions , ou des caractères, ou de ces trois moyens réunis
ur laquelle l’imagination se plaise à s’exercer. Réside-t-il dans les passions  : qu’alors il cherche entre les plus fortes émoti
osée de plusieurs actions qui marchent de front ; et l’exposition des passions ou des caractères, et non des actions. On voit qu
inna. En ce cas même, il est rare que le public entre soudain dans sa passion , et les mouvements qu’il exprime sont perdus ou n
ésente qu’imparfaitement : elle la juge par soi-même, par ses propres passions , par ses mœurs ; elle l’interprète infidèlement ;
À ce discours, j’entrevois sa férocité même dans ses plaisirs, et sa passion m’ayant paru l’amour d’un tigre, il ne me sera pl
nne ne m’a dit encore qu’il pût s’enflammer de jalousie, et que cette passion le rendît capable d’enfoncer un poignard dans le
ses attitudes nous fera pressentir les tourments et les crimes de sa passion . Ce trait est aussi beau qu’inattendu : tout dans
revue avec eux est celui où l’intrigue se noue et prépare le choc des passions qui précipitent la catastrophe. Les seules tragéd
ontine que ce ne sont pas seulement les caractères de la vertu et des passions éloquentes qui constituent le grand et le sublime
premier est destiné à l’exposition des choses, des caractères, et des passions  : le second peut quelquefois la continuer encore 
à l’esprit des auditeurs, afin de les mieux agiter après, du choc des passions dont ils préparent le spectacle. En effet, une ém
loppement complet. Choisissons pour exemple celle où Phèdre expose sa passion  : cette princesse paraît et se plaint :         
s, il faut que la scène construite pour déployer amplement le jeu des passions se combine de deux impulsions contraires, pour qu
vé qu’elles ne réussissent que dans les premiers actes. Les scènes de passions , où éclate la logique du cœur, se placent avantag
ne foule d’auteurs ont eu de pareilles raisons à donner en faveur des passions amoureuses ; mais le fard des expressions, les to
ù l’intérêt vivement excité ne souffre plus que le simple langage des passions . « Que devant Troie en flamme, Hécube désolée « 
u’à ce prix. Tel est le vrai, tel est le naturel : ainsi parlent les passions animées. L’ornement de leurs discours est la préc
re, si les parties qui la constituent manquent de cette égalité : les passions n’y peuvent entrer en lutte si elles ne sont aux
ions n’y peuvent entrer en lutte si elles ne sont aux prises avec des passions contraires aussi fortes qu’elles. Les sentiments
s conditions de la terreur, de la pitié, du mélange enfin de ces deux passions , sont-elles ici négligées ? Il y a pitié, dès l’i
dans ce cours, pour n’être pas obligé d’y revenir. : Présence des passions irrésistibles et fatales. Genre de passions propr
evenir. : Présence des passions irrésistibles et fatales. Genre de passions propres au sujet. Jusqu’ici quelles conditions
ce parfait ouvrage ? L’examinera-t-on maintenant, sous le rapport des passions  ? J’entends la voix de la critique passée lui rep
l’amour à toutes les actions dramatiques, fait appeler tragédies sans passions les pièces où l’amour n’entre pas, on rangera san
s tragédies antiques : on avouera qu’elle est toute pleine du feu des passions élevées, et qu’elle s’enflamme de toute la rage d
et l’onction persuasive sur les affligés qu’il console et défend. Sa passion spirituelle respire la force des passions de la c
qu’il console et défend. Sa passion spirituelle respire la force des passions de la chair et du sang ; elle a de plus cette hau
nt en lui, comme en son exécrable reine, l’exemple de la fatalité des passions qui s’unit dans cette pièce, à la fois historique
nemment éclatante en ce chef-d’œuvre. La différence établie entre les passions principales et les secondaires n’y est pas mainte
ient le relâchement d’intérêt et le vide à cet acte, et l’absence des passions à la pièce entière ? Énergie des caractères.
caractères de ses défenseurs et de ses ennemis vous toucheront ; les passions , nées de leur culte, de leurs rites, de leurs cou
y satisfait si bien que tous les personnages sont désignés, et leurs passions découvertes avant la fin du morceau, il présageai
capitales, le combat des forces contraires, le jeu et l’équilibre des passions , le mouvement oscillatoire des volontés l’une par
ue. Enfin Athalie outrée, se livre à ses fougueux emportements, et sa passion échauffée termine la scène par un discours plein
la raison et la logique en figures. Lorsqu’il développe la fable, les passions s’expriment dans ses vers sous les attributs de l
evoit, c’est lui-même ! s’écrie-t-elle. Voilà comme parle en effet la passion émue dont ce beau récit peint la gradation nature
63 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258
Mémoires qui raconterait simplement sa vie, et qui donne au sien une passion que n’a pas ordinairement l’Histoire. C’est la pa
ne au sien une passion que n’a pas ordinairement l’Histoire. C’est la passion de l’Histoire même, la passion du récit, indépend
pas ordinairement l’Histoire. C’est la passion de l’Histoire même, la passion du récit, indépendamment des idées ou des sentime
t, indépendamment des idées ou des sentiments qu’il exprime. C’est la passion de son art d’historien toute seule, la passion de
u’il exprime. C’est la passion de son art d’historien toute seule, la passion de l’instrument dont il joue, et dont il ne joue
e pour Danton que parce que celui-ci, crimes et tout, n’est que de la passion et de la vie, jusqu’au bout de ses ongles de lion
de la passion et de la vie, jusqu’au bout de ses ongles de lion ! La passion et la vie, Carlyle n’a pas d’autre préoccupation
ication que cette peinture. Son histoire n’est qu’une évocation de la passion et de la vie. Que dis-je ? C’est une résurrection
rait heureux et ne peint qu’une fois pour toutes ? Ou serait-ce de la passion , qui répète la même chose, dans la haine comme da
64 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Louis Nicolardot » pp. 217-228
, Louis XVI a laissé s’en aller bas la monarchie parce qu’il avait sa passion , son absorbante passion, comme son grand-père ava
n aller bas la monarchie parce qu’il avait sa passion, son absorbante passion , comme son grand-père avait la sienne. Certes ! à
ieux donne en effet, les proportions, ignorées jusqu’à ce jour, de la passion qui tenait Louis XVI et qui ne le lâcha jamais. C
, de la passion qui tenait Louis XVI et qui ne le lâcha jamais. Cette passion du petit-fils de Louis XV ne fut, il est vrai, ni
amain n’est qu’une amusette, mais la Chasse est la chose sérieuse, la passion vraie et dévorante de sa vie. Il s’y est jeté, ab
jeté, absorbé, perdu, anéanti, — comme tous les passionnés dans leur passion quelconque ! Il y a oublié ses devoirs et sa fonc
dans les portraits sur porcelaine de sa manufacture de Sèvres. Par sa passion pour la chasse, le porteur de lévite café au lait
qu’on ne soupçonnait pas, et qu’il s’est plus perdu par l’excès d’une passion que par l’ignavie qu’on lui a toujours reprochée.
65 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »
era justice, Car, pour les pègres, la vengeance avant tout305. Leurs passions prédominantes, presque les seules, sont la vengea
us à mériter le regard que ce qui est vraiment beau et bon : Orages, passions , taisez-vous dans mon âme ; Jamais si près de Die
our. La fin de l’amour lui paraît absolument disproportionnée avec la passion qu’elle excite : c’est à ses yeux un trouble énor
ndrait ceux qui ne vous connaissent pas : vous vous défiez trop de la passion , c’est chez vous une théorie. Vous accordez trop
e, un enlèvement de l’âme, enthousiasme tout à fait indépendant de la passion , qui est l’ivresse du cœur, et de la vérité, qui
esse du cœur, et de la vérité, qui est la pâture de la raison. Car la passion est chose naturelle, trop naturelle même pour ne
n, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,     Vous, mon ange et ma passion  ! Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
semblable à une naïade, le muguet, Que la jeunesse rend si beau et sa passion tellement pâle que l’on voit la lueur De ses cloc
elle des honnêtes gens. En outre, l’art met de plus en plus en jeu la passion  ; or, il y a encore là plus d’un écueil. L’excita
r, il y a encore là plus d’un écueil. L’excitation artificielle d’une passion déterminée on d’un groupe déterminé de passions,
ion artificielle d’une passion déterminée on d’un groupe déterminé de passions , tout en étant, comme disait Aristote, une sorte
ion esthétique, χάθαρσις, peut aussi produire une tendance vers telle passion , un accroissement de cette passion même, qui, du
i produire une tendance vers telle passion, un accroissement de cette passion même, qui, du germe, passera au développement. De
ur l’intelligence et fait vivre pour la sensibilité des émotions, des passions , des vices qui, sans lui, seraient restés à l’éta
nce de l’art pour le mal comme pour le bien. Même quand il s’agit des passions nobles et généreuses, l’art offre encore le dange
ensité d’émotions, — surtout l’art réaliste, — tend à faire appel aux passions qui, dans la masse sociale, sont les plus général
nt les plus généralement capables de cette intensité. Or, ce sont les passions élémentaires, primitives, instinctives. Il en rés
e représenter le plutôt que la vertu. Le vice est la domination de la passion chez un individu ; or, la passion est éminemment
tu. Le vice est la domination de la passion chez un individu ; or, la passion est éminemment contagieuse de sa nature, et elle
e drame ou de roman, c’est l’élément passionnel de la vertu, c’est la passion de la pitié, du dévouement, etc., qui d’habitude
abitude fournit à l’écrivain ses sujets préférés. Malheureusement, la passion de la vertu ne peut offrir à l’art qu’un domaine
un domaine relativement restreint : elle n’est pour l’écrivain qu’une passion comme les autres, et perdue, pour ainsi dire, au
moraux. La moralité, en outre, est une équivalence parfaite entre les passions , fort difficile à maintenir ; la justice dans les
ains modernes ne sont pas seulement amenés a l’étude des vices ou des passions fortes, mais aussi à l’étude des monstruosités, e
des vices est plus dangereuse que celle des ridicules et des simples passions . On risque de s’y trouver embourbé comme dans la
66 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420
e. L’ambition, la politique, la vengeance, étoient presque les seules passions connues au théâtre. Celle de l’amour avoit été ma
pomène d’autre langage que celui qu’elle parloit aux Grecs, une autre passion , d’autres ressorts à développer que ceux dont ell
s, de l’état le plus affreux & le plus capable de guérir de cette passion . M. Racine fils condamne lui-même son père, pour
pris exemple d’Homère, leur grand modèle. S’ils n’ont pas érigé cette passion en maîtresse souveraine de la scène, c’est qu’ell
s les entretiens, les poëtes en étoient moins invités à traiter cette passion , la plus commune & pourtant la plus difficile
les mœurs fières & sévères de l’ancienne tragédie & pour les passions les plus dignes de l’homme, se prévalent de l’exe
lles scènes du Cid, dans ces combats admirables du devoir & de la passion , & où la passion est toujours sacrifiée à l’h
ans ces combats admirables du devoir & de la passion, & où la passion est toujours sacrifiée à l’honneur. Ils opposent
l écrite, elle a réussi par la beauté du sujet, par la peinture de la passion la plus malheureuse, & la plus intéressante.
rôle doit son pathétique au développement des effets terribles d’une passion dans le cœur d’une femme extrême en tout. On conv
mière place, il faut qu’il soit le nœud nécessaire de la pièce. Cette passion n’est pas de nature à paroître en sous ordre ; Ro
mps & pour la même chose, un père gronde, une fille occupée de sa passion pleure, le fils se moque des deux, & que les
an 1649, durant la guerre de Paris, une pièce ridicule intitulée : La Passion de notre-seigneur en vers burlesques. Ce goût tom
u, & sans doute qu’il mérite de l’être. Son but est d’exciter les passions , & de jetter l’ame dans un état violent, &
es sont défendues. Le propre de la comédie est, dit-on, d’exciter les passions  ; mais les excite-t-elle en effet ? Ceux qui la f
l’approuvent. Enfin, au lieu d’éteindre, elle fomente d’ordinaire les passions , « les agréables impostures de cette partie anima
ur qui en sont les ressorts. Il ne conçoit pas qu’on doive purger les passions , en les excitant. « Seroit-ce que pour devenir te
étoit mieux rempli, & que le spectacle des suites affreuses d’une passion guérissoit de cette passion même. « A Sparte, pou
e le spectacle des suites affreuses d’une passion guérissoit de cette passion même. « A Sparte, pour préserver les enfans des e
crainte ou la pitié, ou l’une & l’autre en même temps ; & ces passions étoient le préservatif du vice qui les avoit fait
ne trouve à s’instruire : dans Bérénice même, on apprend à vaincre la passion la plus violente. On dirigera l’amour vers une fi
67 (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »
s d’aventures vulgaires, ou le convalescent échappé de quelque grande passion , avec l’imagination éteinte et le cœur plein de c
s quoi d’impérieux et de puissant qu’une première douleur ajoute à la passion et à la beauté… le danger est là, danger d’une re
i Herman s’irrite. Pompéa a touché la corde sensible, la fantaisie ou passion naissante au cœur d’Herman. Qui sait ? sans cette
ue d’honneur, grâce à la seule énergie de Pompéa et à cette fierté de passion qui ne veut rien à demi. A partir de ce moment, l
e à son bonheur et à celui d’Isabelle. Je crois peu à la guérison des passions quand elles sont réelles, profondes, et qu’elles
ceci que d’accord avec tous les vrais moralistes : « La durée de nos passions , a dit le plus grand, ne dépend pas plus de nous
t encore : « Il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions , en sorte que la ruine de l’une est toujours l’ét
, puisqu’il y a dans l’homme et sur le chemin de la vie des relais de passions , ne pas en profiter pour s’éloigner tant qu’on pe
dès que l’occasion s’en présente ? La meilleure guérison, en fait de passion , est de tâcher de s’inoculer une passion nouvelle
illeure guérison, en fait de passion, est de tâcher de s’inoculer une passion nouvelle ; c’est, je crois, ce qu’on appelle en m
qu’on appelle en médecine la méthode substitutive. Quelle est donc la passion de rechange que je propose au comte Herman, âgé d
dit un autre moraliste des plus consommés, Senac de Meilhan, est une passion dangereuse et vaine, mais ce serait un malheur po
Théophraste, le savait bien lorsqu’il disait que « l’amour, c’est la passion des gens qui n’ont rien à faire. » Et Ovide n’a f
68 (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607
e Chateaubriand que si l’on revit par la pensée les sentiments et les passions des femmes et des hommes qui les acclamaient et q
et littéraire de notre siècle. Pour parvenir jusqu’à l’homme dont les passions vibrent à l’unisson de celles de ses contemporain
des romans surchargés d’événements imprévus, de scènes atroces et de passions au vitriol. On demandait l’oubli à la lecture : l
elle. Elle se consacra à Jésus, l’amant divin, le cœur ravagé par une passion criminelle : la mère d’Atala, alors qu’elle senta
ssources de l’art romantique. La prise de voile est dramatique. Cette passion , assaisonnée à l’inceste et au catholicisme, relè
nt à Chateaubriand ; il sut se servit de la langue, des images et des passions du jour, et personnifier ce monde sentimental et
n de s’élancer par-delà le monde tangible pour épuiser l’ardeur et la passion de mouvement qui bouillonnaient dans leurs crânes
e ». — « Un jour, raconte René, j’étais au sommet de l’Etna… plein de passions , assis sur la bouche de ce volcan qui brûle au mi
t d’un pittoresque plus réussi que de naître ou de s’asseoir plein de passions sur la bouche de l’Etna. — On pourrait de la sort
longer dans l’idéal, loin, ô bien loin du monde de la matière, de ses passions mesquines et de ses grossiers intérêts. Il s’est
, aurait haussé les épaules à qui lui aurait demandé de sacrifier ses passions sur l’autel de la religion et aurait fredonné le
t palpitante dans ses bras, attendant le moment psychologique où « la passion , en abattant son corps, allait triompher de sa ve
trainte D’un triste et cruel devoir ! L’amour se proclamait alors la passion maîtresse, celle qui remplacerait toutes les autr
outes les autres et remplirait l’existence : mais cet amour était une passion d’un genre nouveau, que jamais auparavant l’human
sie révolutionnaire avait tout bouleversé, les lois, les mœurs et les passions . Mais victorieuse, elle fut si épouvantée de son
ut qu’on en perdît le souvenir : elle posa l’homme bourgeois avec ses passions , ses vices et ses vertus, comme le type immuable
dans leurs chefs-d’œuvre que « l’homme de tous les temps », « que les passions de l’être humain invariable à travers les siècles
un autre. Des moralistes sévères craignent les égarements d’une telle passion . Hélas ! heureuse la nation, heureux les individu
é. La manière de vivre de chaque classe imprime aux sentiments et aux passions humaines une forme propre. L’homme en effet n’est
éveloppant, et perdant des vices et des vertus, des sentiments et des passions . L’égoïsme qui se manifeste dans les relations se
e et du milieu social, que le poète peut comprendre et reproduire les passions de l’humanité, s’emparer des idées et de la langu
Nord. Œuvres complètes t. VII. 19. Mme de Staël, De l’influence des passions sur le bonheur des individus, 1796, édit. de 1818
69 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre V. Suite des précédents. — Héloïse et Abeilard. »
res : elle est restée dans le monde ; et, contrainte de lui cacher sa passion , elle se réfugie en secret auprès de Dieu, sûre q
r au calme dont elle jouit, quelles délices n’est-ce pas de parler de passions à l’Être impassible que nos confidences ne peuven
nisme. Souvenez-vous que vous voyez ici réunies la plus fougueuse des passions , et une religion menaçante qui n’entre jamais en
Tous vos jours sont sereins, toutes vos nuits paisibles ; Le cri des passions n’en trouble point le cours. Ah ! qu’Héloïse envi
ent combien cette transition repose agréablement l’âme agitée par les passions , et quel nouveau prix elle donne ensuite aux mouv
uveau prix elle donne ensuite aux mouvements renaissants de ces mêmes passions  ? Si la philosophie est bonne à quelque chose, ce
70 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177
ofonds, plus intimes. L’amour et l’honneur, les plus personnelles des passions , à peine touchées par l’art antique, font dans no
au lieu que dans le théâtre grec les héros dramatiques, pleins d’une passion solide et généreuse, telle que l’intérêt d’une ci
civilisation ; Junon figura le lien conjugal ; Vénus et son fils, les passions de l’amour physique ; Minerve, la valeur militair
Dieux que Rome même. Le patriotisme était la seule vertu et la seule passion d’un bon citoyen romain. Mais avec le christianis
e l’action elle s’est dispersée çà et là et comme éparpillée dans des passions individuelles, qui, n’ayant part chacune qu’à un
t profond de leur droit, sont possédés, emportés tout entiers parleur passion unique. Ils ne doutent pas d’eux-mêmes ; ils n’ex
taigu et des Capulet est le fond substantiel sur lequel se dessine la passion des deux amants197. Mais ce n’est pas le Danemark
, et brisée à midi par l’orage. L’intérêt romanesque, qu’inspirent la passion et la personne des amoureux, a remplacé l’intérêt
ce même de cet art. Ce petit peuple, bouffi d’ineptie et de mauvaises passions , qui déblatère et se démène contre la saine polit
se, telle est l’essence du haut comique. Produite par l’équilibre des passions conciliées dans l’âme heureuse et tranquille, ne
de leur grand conflit sur la scène qu’ils ont quittée. Ils voient des passions mesquines, des intérêts égoïstes, des droits faux
s esprits, parce que les natures de cet ordre étant moins capables de passions profondes sont plus propres à figurer sur une scè
ent exclu. Mais si ces petites âmes prennent au sérieux leurs petites passions , si elles s’enferment, sans rien apercevoir au-de
es divinités ont un corps ; dès lors elles sont sujettes à toutes les passions humaines208. Il est impitoyable pour les sophiste
rit. Ses personnages sont tous des hommes complets. La violence d’une passion déterminée, comme la jalousie dans Othello, l’amb
à leur propre personnage. Leurs idées valent beaucoup mieux que leurs passions . Rien ne leur fait défaut du côté de l’esprit. Pé
imagination riche et une intelligence supérieure, l’affranchir de ses passions basses par le baptême de l’esprit, et élever sa p
e dans son avarice avec une naïveté sérieuse, au point de faire d’une passion si fausse et si vide le fond même de son existenc
dans sa domination absolue, brise la justice relative des fins et des passions exclusives, parce qu’elle ne peut souffrir que le
is pour toutes ce qu’ils sont, et qui, incapables d’ailleurs de toute passion profonde, ne mettent cependant pas le moindre dou
hisme des Dieux grecs, dans les fables où ils se rapprochent trop des passions humaines, offre un contraste avec la grandeur des
grandeur des idées religieuses. Et dès lors, ce côté personnel de la passion , qui contredit leur nature divine, se laisse repr
des vrais principes de la vie politique et morale avec les idées, les passions et les ridicules d’hommes incapables de réaliser
. II, p. 513 et suiv. 220. Les anciens savaient exprimer ce que la passion a de plus profond, sans tomber pour cela dans de
rançais aussi sont pathétiques sous ce rapport, et leur éloquence des passions n’est pas toujours un simple fatras de paroles, c
uvent guère être regardées que comme de simples personnifications des passions déterminées de l’amour, de l’honneur, de la gloir
lière, par exemple, mais dont la naïveté absolument sérieuse, dans sa passion bornée, ne permet pas à l’âme de s’affranchir de
71 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »
t vous aurez du superflu. Quoi donc ? vous avez de quoi fournir à vos passions , et à vos passions les plus déréglées, tout ce qu
erflu. Quoi donc ? vous avez de quoi fournir à vos passions, et à vos passions les plus déréglées, tout ce qu’elles demandent :
ra la force de cc mot la jeunesse, qui saura les entraînements et les passions de cet âge, celui-là seul pourra juger le mérite
de modéré. Dans les âges suivants on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qu
nt rien encore de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante par-dessus les autres, elle est emporté
est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions , avec une incroyable violence. Là les folles amou
ù la vraie difficulté commence, c’est pour décrire une sensation, une passion , un état d’âme que l’on n’a point ressenti soi-mê
les perceptions et sur les déterminations de l’âme. La peinture d’une passion , c’est la peinture de la forme que prennent toute
de la forme que prennent toutes les pensées sous l’influence de cette passion . On ne l’isole pas, mais on l’étudie comme le chi
72 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »
ront sans accompagnement et sans mélange. Ces accents sont ceux de la passion pure, et c’est dans ses Nuits de mai et d’octobre
ait hâte de condenser et de dévorer les saisons. Après les jeux de la passion que devenait cette enfance, elle-même pourtant, e
passion que devenait cette enfance, elle-même pourtant, elle vint, la passion en personne : nous le savons ; elle éclaira un mo
oqué l’amour, la jalousie, la soif du plaisir, toutes les impétueuses passions qui montent avec les ondées d’un sang vierge du p
le poète de Rolla avait été doué de la vigueur héroïque, pour que la Passion et la Douleur, ses vraies amantes implacablement
née française et par la profondeur et la vérité du sentiment et de la passion … ; il me semble qu’il ne restera plus rien à fair
nation. Il n’y a atteint que rarement, et la raison en est simple. La passion est dans l’homme une des grandes sources d’art, c
lescent de cœur assez avant dans la vie, il a eu toute l’ardeur de la passion quand il avait tout le talent pour la peindre. [É
73 (1900) Molière pp. -283
’il a vingt-trois ans, la fatalité s’abat sur lui sous la forme d’une passion de théâtre ; il s’éprend d’une comédienne, qui fa
d’elle, Molière n’hésite pas ; il se fait comédien, et, après que la passion l’a jeté au théâtre, la vocation l’y retient. Un
en pleine étoffe, mais la vie de province est une lice où toutes les passions sont en présence, où un ennemi ne peut se dérober
province. Figurez-vous cet homme de génie qui a tout quitté pour une passion d’aventure, et qui vagabonde en compagnie d’un d’
l’observation le domine, elle déborde ; c’est d’un caractère ou d’une passion violemment saisis, personnifiés à l’aide de mille
rents en eux-mêmes, qui n’ont de prix que celui de l’expression d’une passion , que Molière tire et fait jaillir ce comique viol
me seraient encore ouvertes devant nous toutes les perspectives de la passion , il tire une barre, termine la pièce, en y adapta
vous le ferai voir infatué de lui-même, colère, emporté, livré à des passions infâmes, ivrogne, fou d’orgueil, se disant et se
nt exacte ni absolument juste. Or l’exactitude et la justesse sont la passion , l’instinct, le besoin de Molière : il est juste
brutale, surtout quand il s’agit de peindre un état d’âme excité, une passion  ; c’est alors qu’il se plaît à la choisir telle,
us y trouverez langage et idées de village, comique absolu, humilité, passion entraînante, grâce touchante même, délicatesse, c
lecture de Molière, on trouve des abîmes de perversité causée par la passion . Dès la deuxième scène des Précieuses ridicules q
s, on voit jusqu’où peut aller l’extravagance humaine nourrie par une passion  ; on voit à quels désordres, à quels ravages peut
ssion ; on voit à quels désordres, à quels ravages peut se porter une passion qui s’est emparée d’un homme, on voit jusqu’à que
evine, les conçoit par intuition, c’est-à-dire que voulant peindre la passion et ses crédulités, il prend un trait ici, un autr
is il ne se borne pas à cela ; il en suit l’enchaînement de génie. La passion est un être concret, qui, suivant les individus,
loin, tantôt plus loin encore ; l’homme de génie voit pourquoi telle passion ne va que jusqu’à tel point chez Paul sous l’acti
telles circonstances qui la modèrent, tandis que chez Jean une autre passion aura un essor bien plus lointain. Il suit cette m
re passion aura un essor bien plus lointain. Il suit cette marche des passions comme les médecins et les savants suivraient une
ividu, qui devient alors typique et mythique, et la vérité même de la passion . Ce ne sont pas les individus que nous coudoyons
us que nous coudoyons tous les jours, qui peignent et affirment cette passion , c’est l’être typique, c’est Argan, c’est M. Jour
augnac de tous les jours, qui ne vont pas jusqu’à l’extrémité de leur passion , et qui n’y vont pas par inconséquence. C’est cet
sion, et qui n’y vont pas par inconséquence. C’est cette marche de la passion , que Molière voit et peint en visionnaire, qui es
i fière et si digne ; avec quelle fermeté elle arrache de son cœur sa passion pour son indigne époux ! Mais Dona Elvire est tra
instinct d’une ruse où elles entrent avec la complète spontanéité des passions sauvages, est l’argile dont sont toutes pétries c
st profondément impartiale et indifférente. Il peint des vices et des passions  ; il les peint tels qu’ils sont ; il ne se soucie
e la profonde impartialité du génie : Dom Juan, ce sont les mauvaises passions , les vices, les crimes : eh bien, Molière les pun
l’emporte au fond des enfers. Voyez L’Avare : l’avarice n’est pas une passion intéressante ; mais il y a un moment où cette pas
e n’est pas une passion intéressante ; mais il y a un moment où cette passion cause à tous ceux qui l’éprouvent des souffrances
simplicité pour l’épouser. S’il est très épris de la jeune fille, sa passion n’est pas du tout intéressante, elle est absolume
é tout cela, Dans le monde, on fait tout pour ces animaux-là29 ! Une passion qui s’exprime ainsi ne nous captive pas préciséme
jusqu’à dire à Agnès, si elle veut consentir à l’épouser : Ta forte passion est d’être brave et leste ; Tu le seras toujours,
il peut ensuite regarder dans son âme elle-même, et mêler ses propres passions à l’observation du monde extérieur, et transforme
que lui fournit le spectacle des hommes agissant sous ses yeux ou des passions s’agitant dans son âme, il peut voir d’un don de
’activité immédiate de l’âme et de celle de l’histoire, peut voir une passion jusqu’à des extrémités où nous la rencontrons rar
remier procédé d’observation pure et simple du monde extérieur et des passions humaines a donné à Molière ; je voudrais vous mon
je voudrais vous montrer maintenant comment il transforme ses propres passions , ses propres souffrances, et en tire, pour une pa
uvait point. Quoi qu’il en soit, Molière éprouva pour elle une de ces passions furieuses d’arrière-jeunesse auxquelles on ne peu
peut guère s’abandonner sans y engager sa vie tout entière, et cette passion fut le tourment de sa vie. Mais aussi ce fut un s
ercher où Molière puise cette cruelle science de la jalousie et de la passion qui s’abusent elles-mêmes en cherchant à faire cr
es dominatrices et les filles arrogantes, il n’y a qu’une ardeur, une passion simple en quelque sorte, une guerre simple ; ce q
ustesse et la vérité de tous les caractères qui tournent autour d’une passion dominatrice, et qui en subissent, qu’ils le veuil
’a jamais bâti de ces personnages tout d’une pièce qui ne sont qu’une passion et qu’une machine. Argan est un homme qui paraît
e comme un homme de beaucoup d’esprit et de bon sens, en dehors de sa passion dominatrice ; j’en ai la preuve dans la manière d
te épopée comique, si cette comédie y manquait, puisque de toutes nos passions , la plus puissante certainement, la plus pressant
our de la vie ! Et comment eût-il été possible de peindre mieux cette passion , qu’en choisissant pour type un homme qui porte o
presque l’ami, était un roi jeune, qui s’abandonnait volontiers à ses passions . Nous sommes en 1662 ; à la fin de 1662, et au co
lère, Qu’ils prennent contre nous des armes qu’on révère, Et que leur passion , dont on leur sait bon gré, Veut vous assassiner
En improvisant Dom Juan, Molière obéissait à une inspiration ou à une passion de même sorte qu’en faisant Tartuffe. Il se venge
même portée et du même caractère que Tartuffe ? Quelle est la part de passion personnelle qu’y a apportée Molière, et quelle es
eulement sur les sentiments de la vie domestique, mais sur toutes nos passions  ; et, en France notamment, il s’est accompli, non
ous en offre le portrait fidèle. On l’a dit, et je le sais bien : les passions sont ce qui change le moins dans l’homme. Oui, c’
si elles n’influaient pas sur notre conduite et sur nos actions. Nos passions sont toujours les mêmes, tantôt exaltées, tantôt
e générale qui l’impose et non pas l’hypocrisie. Et non seulement nos passions peuvent changer d’attitude et de costume, mais el
développement tout comme un rosier. On peut améliorer et empirer une passion comme une race de plantes ou d’animaux. Avec la s
ux. Avec la suite des temps, on découvre, en examinant telle ou telle passion après plusieurs siècles, qu’on ne la connaissait
emple à trente-cinq ans, à la fin de la jeunesse, vous connaissez les passions malheureuses dans lesquelles on peut tomber avant
bien ; mais est-ce que vous prétendez savoir et connaître toutes les passions dans lesquelles vous pouvez tomber, toutes les fa
vous ne le savez jamais qu’alors qu’il n’est plus temps ; toutes les passions , selon le mot d’un moraliste, tous les vices prop
ses, dans la manière de sentir : nos idées ont changé le cours de nos passions , et nos passions transformées ont à leur tour réa
ère de sentir : nos idées ont changé le cours de nos passions, et nos passions transformées ont à leur tour réagi sur le caractè
reproché encore d’avoir peint Molière plus malheureux, plus dévoré de passions violentes et quelquefois fâcheuses qu’il ne l’éta
ses qu’il ne l’était, on m’a reproché d’avoir pris trop au sombre ses passions violentes. Il faut maintenant, si vous voulez, qu
plus de la morale, mais de la littérature. — Après avoir signalé les passions de Molière, eh bien, je serais presque fâché qu’i
nd génie d’autres effets que chez les sots ou les gens d’esprit ; ces passions produisent chez un Molière des effets puissants e
e vient pas toujours. Plus ils sèment d’amusement sur la peinture des passions mauvaises et des sentiments mesquins, plus ils en
de Favart court, d’un pas alerte, effleurant tout ce qu’elle touche, passions , vices et ridicules, et précédant de loin ce chœu
celui des autres ; car cette bonté suppose, outre la victoire sur nos passions , toujours assez violentes pour qu’il ne nous soit
udes dans la manière de sentir ; nos idées ont changé le cours de nos passions , et nos passions transformées ont à leur tour réa
ère de sentir ; nos idées ont changé le cours de nos passions, et nos passions transformées ont à leur tour réagi, pour les modi
ectes ; mais de la façon qu’elle a été conçue en France, peignant les passions sous leurs traits les plus généraux, choisissant
e, la comédie choisit immédiatement ses sujets dans le monde dont les passions s’agitent sous ses yeux. Ayant devant elle un cha
nt de facilité à en reconnaître la justesse. L’esprit était alors une passion et un culte ; et qu’est-il aujourd’hui ? C’était
sujettes à se laisser grossièrement tromper chaque jour par ces mêmes passions qui leur font tromper tout le monde. ——— En amour
74 (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335
nsibilité, de cupidité. » — Cela est vrai et faux à la fois. Oui, les passions essentielles qui poussent l’homme, comme les vent
xviiie  siècle, c’est par cette énergie de pitié, de bienfaisance, de passion pour la justice et la vérité qu’il reste grand ;
versaire railleur, mais d’abord impuissant, de sa doctrine. Quant aux passions , qui tiennent trop du corps, elles sont condamnée
rel que dans les personnages créés par lui le devoir l’emporte sur la passion . Oh ! sans doute il y aura lutte : que serait un
r grandeur Ces surprises des sens que la raison surmonte… Et sur mes passions ma raison souveraine… Ma raison, il est vrai, dom
iale qui seule importe aux écrivains d’alors : brèves victoires de la passion sur le devoir ; mais victoires mêlées de tremblem
le s’est ennuyé d’entendre toujours vanter la raison aux dépens de la passion et il s’est complu à renverser les rôles. Il s’es
s à rayer des fastes de l’humanité ! — En revanche, il réhabilite les passions . Il ne veut pas qu’on les condamne, parce que viv
pas qu’on les condamne, parce que vivre, c’est agir, et que, sans les passions , l’homme serait voué à l’immobilité de la mort. C
le xviiie  siècle l’adopte et l’applique. Louis XV s’abandonne à ses passions avec une désinvolture parfaite et une entière séc
usseau même ne posera-t-il pas en dogme absolu l’infaillibilité de la passion , quand il écrira : « Tout est bien sortant des ma
que le poète appelle les mouvements de la nature. Et non seulement la passion les entraîne et les dirige, mais cette suprématie
nt la passion les entraîne et les dirige, mais cette suprématie de la passion est présentée comme nécessaire et légitime. Par s
qu’il doit et ce qu’il désire faire. Il n’y a en lui qu’un conflit de passions différentes ; il y a surtout effort et combat de
it des tableaux voluptueux de couleur assez chaude, la peinture de la passion qui brûle Julie et Saint-Preux devenait inoffensi
75 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »
ns d’Athènes et lui donnant son peintre de mœurs, Théophraste, que de passions violentes et frivoles avaient agité cette île, l’
rs livres de courtes poésies, satiriques par le fond, lyriques par la passion et la forme. Quelques sentiments généreux et purs
ut rejeter avec dégoût, on ne peut méconnaître autant de grâce que de passion , lorsqu’il s’adresse à la jeune fille aux yeux no
îles grecques. Dans ses voyages, le jeune Lesbien se serait épris de passion pour une fille de Thrace, Rhodope, alors esclave
e cependant, toute aux arts, mais à des arts faits pour entretenir la passion , le seul intérêt touchant, la seule dignité qui p
l’aide de quelques mots épars dans l’antiquité, a tout épuré dans la passion qu’elle n’a pu méconnaître, et s’est fait de la b
pars dans les décombres des scoliastes. Il semble qu’avec ou après la passion de l’amour, Sapho avait eu celle de la gloire. L’
s’en trouve dans cette anecdote du médecin Érasistrate surprenant la passion secrète du fils de Séleucus pour sa belle-mère St
e maintint et s’adoucit ; et les pénitents de l’amour, ceux que cette passion conduisait à Leucade, avaient fini par tenter cet
et d’élégance, trésor de poésie, chef-d’œuvre de style embelli par la passion . Mais, chose curieuse, à l’époque où de maladroit
76 (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37
le plus complet ; la soif des richesses, la parade de tout savoir, la passion d’entrer dans tout, surtout de tout gouverner ; l
sensible et même un sensitif. Son Dominique n’est que le récit d’une passion malheureuse, peu ou mal combattue par l’homme, et
ies séparées et voisines, mais seulement des incidents grossis par la passion qui en souffre, et par le talent du romancier qui
sait pas si ces chapitres-là existent dans leur vie. Est-ce enfin la passion qui constitue l’habituel intérêt d’un roman ? Ell
’expression de George Sand écrivant à Fromentin et parlant de cette «  passion sage ». Pourquoi sage ? Elle ne peut pas l’être a
lusionné, tombé de son rêve et à jamais meurtri. Est-ce l’œuvre d’une passion sage ? Comment une pareille confusion a-t-elle pu
l’esprit d’une romancière qui avait quelque expérience, croit-on, des passions humaines ? Voilà ce fier Dominique qui aime Madel
etrouver la paix pour laquelle on la sentait faite. Et vous parlez de passion sage ? Et vous ne reconnaissez pas au contraire l
parlez de passion sage ? Et vous ne reconnaissez pas au contraire la passion ordinaire, l’ardente et la déraisonnable, la viol
it être sa punition nécessaire ? Madame Sand a sans doute pris le mot passion dans un sens moins psychologique que Fromentin ;
ns un sens moins psychologique que Fromentin ; elle a trouvé sage une passion qui ne crie pas, en effet, et qui ne se traduit p
e est avant tout celle de la conscience, je n’aperçois pas en quoi la passion y mérite une épithète qui la transforme et la sin
le que rien n’ait vécu pendant ce long mois. Et vous appelez cela une passion sage ? Non, c’est bien la passion d’un homme, où
long mois. Et vous appelez cela une passion sage ? Non, c’est bien la passion d’un homme, où s’intéressent non seulement les se
ue je sache, de faire un dénouement de bonheur acquis et durable à la passion triomphante, et qu’elle n’éprouve jamais tant les
e psychologique, ou de ce qu’il aurait mal compris le caractère de la passion qu’il a décrite. Le défaut de Dominique ne me sem
77 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »
actuelles jusqu’aux explosions immorales, douloureuses, brutales, des passions naturelles. Comme le hasard ne suscite après lui
e comme inamovibles. Les formules des situations, des caractères, des passions se sont fixées. Ce n’est plus qu’un exercice litt
une action où se développent les types complets des caractères et des passions de l’humanité, dans lesquels tous les exemplaires
profonde, il essaya d’exprimer les généralités des caractères et des passions dans toutes les tragédies qu’il écrivit, si l’on
’amour serait-il le seul ressort de la tragédie ? Pourquoi toutes les passions auxquelles peuvent donner lieu les relations de f
Crébillon. Il sentait que la crainte d’exposer les signes brutaux des passions aux yeux des spectateurs, et l’habitude de montre
, de la sauvage énergie des pièces de Shakespeare, de l’intensité des passions , de la rapidité sensible de l’action matérielle :
sser des artifices de ses prédécesseurs. Il a beau vouloir rendre aux passions leur énergie, la politesse l’enserre et paralyse
78 (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »
rnier en date. L’auteur voulait présenter un tableau du trouble de la passion chez des natures sauvages et primitives, placées
ésert inconnu et non encore décrit. Il voulait, de plus, mettre cette passion en contraste et aux prises, à la fin, avec le cal
t pas, quand il l’aura obtenue. Le roman qui est propre à René, cette passion d’une sœur pour un frère, n’est fort heureusement
n soi trouve moyen, à son heure, de s’exagérer son cas particulier de passion et de s’en faire quelque chose d’étrange, quelque
et chevaleresques, à consacrer et à immortaliser une flamme rapide de passion qu’il avait lui-même ressentie et exhalée à son p
é déjà par le temps, trop appelé et tenté par la politique et par ses passions dévorantes, il se hâta de dresser le monument de
79 (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »
ouce intimité dans les lettres du philosophe à sa maîtresse ; mais la passion éclatante, épurée, et par moments sublime, a disp
s la verve de l’esprit supplée fréquemment à la flamme attiédie de la passion  ; un gracieux commérage, si l’on peut parler ains
our ; l’admiration et la sympathie des âmes fortement remuées par les passions s’attachent de préférence à l’amour plus complet,
jets des amants. Diderot, qui avait déjà aimé plus d’une fois et avec passion , mais qui avait fini par trouver à sa femme trop
qualités rapides de penseur et d’écrivain rachèteront toujours cette passion qui sommeille et se ralentit avec l’âge dans le b
btile analyse, la poursuite infinie et déliée de certaines nuances de passions , de certains replis du cœur ; le récit délicat, l
nature de ses sentiments ; mais il la démêlera. Il voudra vaincre sa passion  ; mais il n’y réussira plus ; il la renfermera lo
80 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »
ence, peint toujours l’homme, et jamais lui. L’amitié n’est point une passion , car elle ne vous ôte pas l’empire de vous-même ;
mmes selon leur caractère sous le point de vue le plus favorable. Les passions causent tant de malheurs par elles-mêmes, qu’il n
de soi-même à un autre. L’enthousiasme de la guerre excite toutes les passions de l’âme, remplit les vides de la vie, et par la
alors qu’une conséquence de l’amour ; il faut que réciproquement une passion semblable les occupe, et leur conversation n’est
une femme liés par l’amitié, peu de plaisir à s’entendre parler de la passion qui les occupe ; ces sortes de liens ou ne se mai
ent, qui fait demander par degrés, et sans s’en apercevoir, ce que la passion seule peut donner, quelque éloigné que l’un et l’
qui ne trompe jamais. Sans doute, l’homme qui s’est vu l’objet de la passion la plus profonde, qui recevait à chaque instant u
81 (1888) Poètes et romanciers
nre de vie extraordinaire ? Est-ce le soin jaloux de la Muse et de la passion secrète du travail ? Mais le poète ne fut jamais
les plus cruelles déceptions. Cette disproportion choquante entre la passion de l’idéal qui exaltait cette âme, et la réalité
ans de sa vie, il emporta autre chose que l’incurable blessure d’une passion trompée. Il emporta le sentiment vif et puissant
a beauté de sa vie porté jusqu’à la plus pure élévation et jusqu’à la passion la plus ardente. L’honneur, c’est la pudeur viril
nti. C’est dans des créations idéales qu’il a mis quelque chose de sa passion et de sa douleur. Et si son âme passe dans quelqu
et leur provocante allure, rappellent une date lointaine déjà et des passions bien oubliées. Toute cette partie de l’œuvre du p
e époque, et ce sont là, il faut bien le dire, autant de traces d’une passion qui survit à son temps. Rien, après tout, ne nous
es deux grands mobiles de la curiosité dramatique, le mouvement et la passion . Où est la passion dans Chatterton ? Elle n’est é
les de la curiosité dramatique, le mouvement et la passion. Où est la passion dans Chatterton ? Elle n’est évidemment pas dans
ourer ses blessures. Il est trop occupé de soi pour donner prise à la passion . Est-elle dans Kitty Bell ? Pas davantage. Comme
ont pas les émotions, les surprises, les luttes des événements ou des passions contraires. L’analyse ou la vie, il faut choisir.
est une femme aimée, espérée, ardemment désirée. À quelques traits de passion on ne peut s’y méprendre. Mais c’est la Poésie au
eul l’horizon effacé ; ……………………………………………… Si ton corps frémissant des passions secrètes, S’indigne des regards, timide et palpit
e. Il invoque Éva ; Éva, c’est-à-dire la femme et la Poésie ; Éva, la Passion et l’Idéal. Mais allons à d’autres spectacles, à
u repos, le dégoût des joies paisibles, le désir inassouvi des vagues passions  ; pourquoi sur la tête de chaque créature pend la
r l’Infini, s’agitant dans son ignorance, sacrifiant son bonheur à la passion de savoir, conquérant au prix de l’épreuve la con
gétations successives. C’est la même personne, mais plus libre de ses passions , la même imagination, mais lavée, par l’air vif e
s’est trop attardé dans les régions surhumaines. Qu’il revienne à la passion , au vrai drame du cœur, mais pour spiritualiser l
ienne à la passion, au vrai drame du cœur, mais pour spiritualiser la passion , en vrai poète platonicien, et il verra si notre
murmure se perd dans le tumulte du dehors. L’action, l’agitation, la passion étouffent la parole intérieure, qui veut être éco
oyens si simples, sans rien emprunter au monde de la réalité et de la passion  ? Je ne prétends pas qu’un grand nombre de lecteu
u que l’apparition d’une poésie noble, calme, inspirée, au milieu des passions encore émues ! Doutez-vous qu’il n’y eût eu comme
si humains dans la vie. Il faudrait ne pas savoir quelles ombres les passions les plus terrestres ont projetées sur ces vastes
dans les vers de M. Victor Hugo. C’est le désir qui parle plus que la passion , et le désir égrillard, éveillé par l’occasion, c
un astre, Et mon amour toujours comme un chien à tes pieds. La vraie passion est plus simple, et fait des antithèses moins raf
est plus simple, et fait des antithèses moins raffinées. Il y a de la passion , au contraire, un peu sensuelle, mais profonde et
et le calcul était bon. Il y a eu comme un mot d’ordre, donné par la passion , obéi avec le zèle des sectaires ; tous les écriv
oit que trop. Si l’on n’y prend garde, si la critique souffre que les passions politiques étouffent la justice littéraire, nous
s que le fils ne devait avoir ce goût des émotions dangereuses, cette passion du complot, cette manie d’importance à tout prix
este, c’était l’idée de la patrie. Béranger raconte avec une sorte de passion entraînante les circonstances qui exaltèrent, dan
, vit seule, toujours seule, dans la compagnie d’un souvenir et d’une passion , le souvenir d’un fils dont elle a perdu la trace
ne confirme-t-il pas d’une manière irréfragable l’aveu du poète ? Ni passion bien forte, ni volupté très vive, mais amitié dou
ranger n’ait été très soigneux de sa popularité ; ce fut chez lui une passion secrète, et qui ne fut pas étrangère au gouvernem
il pu parvenir au but ? Il faut être passionné pour lutter contre des passions . Béranger ne l’était pas de cette façon-là. Il ne
apacité d’action, une excuse plus que suffisante de sa conduite ? Une passion plus forte chez Béranger que celle de sa populari
z Béranger que celle de sa popularité, dont on a tant parlé, c’est la passion de son indépendance. Ce fut la vraie passion de s
n a tant parlé, c’est la passion de son indépendance. Ce fut la vraie passion de sa vie, la seule pour laquelle il fut toujours
éfinitive à une répugnance instinctive pour les rôles d’apparat, à la passion vive de son indépendance, à un goût très prononcé
la conçoit ou qu’elle respire dans les vers d’André Chénier, ni cette passion profonde et triste qui déborde du cœur inassouvi
le roman et le théâtre ont poussé jusqu’à l’obscénité la peinture des passions les plus brutales ? La haute poésie n’a-t-elle el
lle se tourmente à faire de la grâce, ou dans l’exaltation factice de passions imitées plutôt que ressenties. Le grand souffle l
ration de poètes. Il est naturel, dans cet épuisement momentané de la passion lyrique, que les vrais talents, ceux qui sentent
a poésie est possible, à quelles conditions de talent, à quel prix de passion et de science. On le voit, ce n’est pas la matièr
ceux que fournit le cœur humain, éternel dans ses douleurs, dans ses passions et ses joies, cette même langue s’embarrasse et s
hose, ou bien, si elle doute, il faut que ce soit sous la forme de la passion , non sous la forme d’un dilemme. Le doute d’Alfre
ffrent un peu de voir divulguer leur pudique mystère. Il n’y a pas de passions , à proprement parler, dans le théâtre de M. Feuil
beau jeu pour sortir sain et sauf du péril. Et, de fait, les grandes passions sont beaucoup plus rares dans la vie que le roman
utable épreuve. À force de croire à la fatalité et à la fréquence des passions , les âmes se familiarisent avec cette pensée, et
aie, non celle des romans, mais celle de la vie. Il y a bien moins de passion , dans l’histoire du cœur féminin, que de désœuvre
rètement caressé par une imagination complice, peut s’aggraver, et la passion , qui est la fièvre du cœur, est au bout. Mais ell
déjà lu mille fois. Ne demandez pas à ces pièces l’éclat poétique, la passion ardente, la fièvre et le tourment de l’idéal, qui
plaisir et une complaisance marquée. Or, il faut bien le dire, si la passion , dans le sens vrai du mot, est plus rare dans la
bien des raisons. Une surtout me frappe. Ce qui s’oppose à ce que la passion s’acclimate volontiers dans la vie mondaine, ce n
ridicule, ni ce léger scepticisme courant qui discrédite d’avance la passion en la niant, et l’empêche de naître en affectant
que de temps : ceci doit être pris à la lettre. Il faut du temps à la passion , telle que l’a faite l’imagination moderne, pour
’il faut être libre ou peu économe de son temps pour en accorder à la passion autant qu’elle en réclame ! Ceux-là seuls qui peu
s servitudes mondaines, ceux-là seuls peuvent se donner le luxe d’une passion . L’aliment, la substance de la passion, c’est le
euvent se donner le luxe d’une passion. L’aliment, la substance de la passion , c’est le temps, et c’est assurément ce que possè
possible, on le sait. S’y soustraire, c’est abdiquer. Quel courage de passion , quel héroïsme de cœur ne faudrait-il pas pour ce
perpétuelle, c’est aussi une captivité enchantée. Or, pour former la passion comme pour former la vertu, il faut pouvoir vivre
soi. Le recueillement, la rêverie, le loisir, tout ce qui nourrit la passion lui fait défaut dans ce monde privilégié ; elle é
ssagère qui, victorieuse ou réprimée, n’a pas le temps de devenir une passion . Que cette émotion soit la plus forte et triomphe
de la vie mondaine sont, par intervalles, traversées par un éclair de passion . Bien que rare, la chose arrive, dit-on. M. Feuil
talent et une tentative intéressante où nous aimerons à le suivre. La passion , pour être la même au fond dans ses traits essent
t transformé. Ce sont précisément ces nuances dans l’expression de la passion aristocratique qu’il importe de bien saisir. Il f
gie sobre, une distinction de ton soutenue à travers les crises de la passion , un mélange de gentilhommerie et de hardiesse dan
t, pour leur donner leur vrai nom, des études d’un phénomène rare, la passion dans la vie mondaine, du caractère et des formes
e de l’amour vrai dont elle riait sans le connaître, foudroyée par la passion au milieu des fêtes et des enchantements de la vi
espérée contre les fausses évidences qui l’accablent, le délire de la passion sans espoir la jetant en proie à une faute sans r
e, doit garder une sorte de délicatesse jusque dans son désespoir. La passion ne peut pas faire aussi rapidement d’une honnête
ssante petite comtesse terminer sa vie comme la Dame aux Camélias. La passion exalte la nature et ne la détruit pas. Maxime Odi
nt, en vrai gentilhomme, qu’il se plaint d’avoir inspiré une si forte passion à cette belle Marguerite, qui lui sacrifie si fac
a-t-il de plus émouvant au monde que l’épreuve de la loyauté dans la passion et les luttes intimes de cette délicatesse partic
Nouvelles que nous venons de signaler comme de curieuses études de la passion dans le monde, La Petite Comtesse est la plus for
e l’auteur a su donner au développement de son sujet, sur le degré de passion et de vie dont il a doué ses personnages. L’idée
rtyre, à ce genre de martyre que comporte le temps où nous vivons, la passion sacrifiée. La seconde crise d’âme est plus grave 
; elle le donne avec ivresse. Mais un terrible malheur fond sur cette passion naissante et met cette jeune âme en ruines. Raoul
sa conscience qui est son honneur à lui. Il ne peut ni échapper à sa passion , ni mentir à son doute. C’est là la grande épreuv
isation de la machine, ce qui ne l’empêche pas d’être foudroyé par la passion , dès que la passion l’effleure ; Clotilde enfin,
e, ce qui ne l’empêche pas d’être foudroyé par la passion, dès que la passion l’effleure ; Clotilde enfin, l’antithèse vivante
a beauté païenne dans tout son emportement, la déesse abandonnée à sa passion en face de la sainte qui meurt de son amour. Je n
’il y a de l’infini même dans l’amour humain, si le premier mot de la passion est un de ces mots qui veulent prendre possession
santes que le jeu des événements inventés à plaisir pour seconder une passion ou pour en contrarier le cours. C’est un des méri
s l’exécution. C’est déjà beaucoup que d’avoir mêlé au pathétique des passions qu’il évoque devant nous, l’intérêt plus grand en
cat de la religion positive y apparaît sous la forme de la plus noble passion aux prises avec elle-même et déchirée de ses prop
ut l’honneur et de quelle force est-il dans les luttes suprêmes de la passion  ? Appuyé sur la morale, il est inébranlable et ce
, avec ses mille incidents variés, avec les ressources infinies de la passion et de l’imprévu, qui se charge de répondre à la q
é, bafoué par les circonstances ! Il ne tient pas une heure contre la passion , pas une minute contre les terribles fatalités qu
ntre la passion, pas une minute contre les terribles fatalités que la passion amène à sa suite. Dès la première épreuve, le fra
la signification. Ces détails mêmes, ces tableaux de sensualité ou de passion , cette perversité élégante, si vigoureusement ret
s circonstances terribles et passant ainsi par le fatal engrenage des passions , jusqu’à la catastrophe finale où elle s’abîme sa
s plus actives, ses goûts les plus vifs, ses ambitions et jusqu’à ses passions . On assiste avec effroi à l’agonie de cette vie s
pleurer, mais il est impossible de deviner de quel devoir, de quelle passion elle est martyre. Je vois bien que l’auteur a vou
aspect et au nom de Salammbô. C’est une possession plus encore qu’une passion . Salammbô a horreur de ce Mâtho auquel elle vient
ses principaux types, le jeu de ses principaux ressorts, l’emploi des passions maîtresses qui dominent la société fictive dont i
é, qui ne rêvent pas, mais qui observent et qui rient ; en désirs, en passions , en sensualités imaginées ou satisfaites, dans ce
rvation et la raillerie, le travail et le plaisir, la pensée comme la passion . Deux traits dominent, la volonté et la sensualit
ir des extravagances babyloniennes, de défrayer des fantaisies et des passions de Titan. Son talent, ses succès, sa réputation n
du désir d’étonner. Au fond, pourtant, il semble bien que toutes les passions de sa vie furent subordonnées à une seule, que to
ujours eu tant de part dans toutes ses actions ; mais c’était surtout passion et besoin d’un travail concentré, solitaire, acha
’homme, qu’il passe sa vie courbé sur le sillon ou sur les livres. La passion et la douleur prouveront toujours qu’il n’y a de
Vie elle-même est peinte aux prises avec le Désir, principe de toute Passion . Au-dessus, se trouveront les Études analytiques,
s sentiments. C’est la femme qui, dans nos sociétés modernes, fait la passion et les mœurs, c’est-à-dire deux des éléments prin
-à-dire deux des éléments principaux du roman, puisqu’en dehors de la passion et des mœurs il ne lui reste à peindre que des ca
Comédie humaine, l’idéal réalisé de Balzac : « Walter Scott est sans passion , il l’ignore, ou peut-être lui était-elle interdi
plus ou moins vif. La femme porte le désordre dans la société par la passion . La passion a des accidents infinis. Peignez donc
ns vif. La femme porte le désordre dans la société par la passion. La passion a des accidents infinis. Peignez donc les passion
par la passion. La passion a des accidents infinis. Peignez donc les passions , vous aurez les ressources immenses dont s’est pr
plit le dogme de la Vierge Marie, créant dans la société française la passion comme l’entend Balzac : l’amour effréné, un désor
dans son vivant esprit et non pas seulement dans sa lettre morte, la passion serait plus libre dans notre pays, sous la discip
ions de la vie plus que dans vie même, dans la tenue extérieure de la passion plus que dans la passion. La pruderie sociale dom
ans vie même, dans la tenue extérieure de la passion plus que dans la passion . La pruderie sociale domine tout en Angleterre, m
ls. Jusqu’à lui, le roman était essentiellement œuvre d’analyse et de passion . À tort ou à raison, il a voulu faire tout autre
e doutes que j’émets. George Sand ne fait ses beaux romans qu’avec sa passion , et quelle vie la passion leur donne ! Nous avons
ge Sand ne fait ses beaux romans qu’avec sa passion, et quelle vie la passion leur donne ! Nous avons connu ses plus beaux pers
’homme, est le plus grand élément d’Ordre Social. Si la pensée, ou la passion , qui comprend la pensée et le sentiment, est l’él
ui vit par lui. Examinons ce monde, les types dont il l’a peuplé, les passions qui en font le mouvement et le drame ; étudions c
tisanes qui le sont un peu plus, y résument toutes les variétés de la passion et de l’intrigue. Au-dessus de cette société appa
france sincère ; il se jette dans l’ardente mêlée des intérêts et des passions qu’il a créés, il y reçoit le premier tous les co
iocre, ces rancunes immenses dans de petits cerveaux, la violence des passions aux prises avec une destinée obscure, la trahison
ffections, ils se donnent des plaisirs ; quelques-uns se livrent avec passion tous les soirs au jeu de dominos, dans un petit c
gions pures et bénies, mais il n’y reste pas ; sa vraie curiosité, sa passion est ailleurs ; il admire le paradis, mais l’enfer
e l’est pas ; il est toujours, il n’est jamais que le bien : c’est la passion qui fait le drame, ce n’est pas la vertu. En deho
es imbéciles nomment le beau idéal. Quelle puissance les détruit ? La passion . » À travers les exagérations familières à Balzac
ulier monde où tout est excessif, le travail et le plaisir, et que la passion agite, gouverne, disperse et brise. C’est ici que
de la grande famille qu’il a créée ! Goethe se délivra, dit-on, d’une passion fatale en imaginant son Werther qui aima, qui sou
dotant ses héros de la plus fascinante beauté, inspirant pour eux des passions insensées aux grandes dames, les jetant avec une
ans, il a épuisé tous les caprices, toutes les intrigues, toutes les passions dont la femme peut être le prétexte ou l’objet. I
é qui assiste en spectateur à tous les mouvements de notre vie, à nos passions , à nos sentiments, et qui nous souffle à propos d
maine, elles aiment à tout âge. Elles ne sont jamais vieilles pour la passion . Ajouter vingt ans de bonheur à la vie des femmes
mie ou du caractère, une parole émue, un cri sincère de douleur ou de passion . Ophélie, Desdémone, Juliette, et vous toutes, fi
rrissent toutes, dans leur for intérieur, des audaces de pensée et de passion à faire trembler leurs maris futurs. Philomène de
que pourrait se permettre une femme à qui la vie est connue et qu’une passion entraînerait, chez une jeune fille de vingt ans e
iani, de la Chanterie, Graslin, dont les noms rappellent ou de nobles passions , ou de fortes vertus, ou de sublimes délicatesses
. Elles n’appartiennent pas à ce tourbillon de vices splendides et de passions effrénées où Balzac a précipité ses éternels damn
c son objet, l’art avec l’imagination. La peinture effrayante de deux passions , celle de l’or et celle de la science impossible,
des deux femmes, Mme Grandet et Mme Claës, premières victimes de ces passions destructrices de la famille, l’admirable grandeur
orbe pas l’idée, tout y marche et s’y déduit par la logique innée des passions . L’œuvre est vraiment harmonieuse et forte. Parto
la vie ; tout devenant démesuré, les caractères, les situations, les passions  ; tout s’altérant, se décomposant, prenant je ne
devenir bientôt un vice odieux ; le vice va devenir une épouvantable passion , la passion une maladie forcenée. La plus mince r
ntôt un vice odieux ; le vice va devenir une épouvantable passion, la passion une maladie forcenée. La plus mince rivalité se t
nt en activité ; ils servent d’aliment, de pâture aux intérêts et aux passions de la vie sociale. Les autres sont en disponibili
ion, qui connaît si bien la chose et qui ne veut pas du mot. Ces deux passions , celle de la richesse et celle du plaisir, semble
ce détruit tous ces visages de damnés qui s’agitent, qui hurlent ? La passion , et la passion moderne, selon Balzac, se résout p
ces visages de damnés qui s’agitent, qui hurlent ? La passion, et la passion moderne, selon Balzac, se résout par deux termes 
le manège secret de leur coquetterie ou le naïf développement de leur passion , de scruter leurs intentions inavouées, leurs par
oule et de tous les côtés. Mais peut-on omettre les deux plus saintes passion du cœur humain déshonorées à plaisir par une de c
s, par l’apothéose de roueries étranges, de raffinements dangereux de passions , célébrés sous le nom des plus beaux sacrifices,
82 (1772) Éloge de Racine pp. -
s’ouvrit une route nouvelle, et la tragédie fut alors l’histoire des passions et le tableau du coeur humain. Je suis loin de vo
i, en descendant en elle-même, y trouvait les mouvemens de toutes nos passions , les secrets de tous nos penchans. Combien un seu
que dans Andromaque les grands crimes sont produits par les grandes passions , les intérêts clairement développés, habilement o
ngage si vrai, si caractérisé, qui semble toujours appartenir à leurs passions , et jamais à l’esprit du poëte. Alors pour la pre
rrible : il paraît pressentir les crimes auxquels il est réservé : sa passion sombre et forcenée ne voit et n’imagine rien qui
ur humain, ce flux et reflux si continuel et si orageux de toutes les passions qui peuvent bouleverser une ame, ces mouvemens ra
e l’a dit ? Quelle création que ce mot, le plus beau peut-être que la passion ait jamais prononcé ! Seroit-il permis de le comp
lheur et de la vengeance. Mais les combats du coeur et les orages des passions , où Racine les avait-il trouvés ? Dans la nature
is obligé de le dire, Corneille n’a presque jamais été le peintre des passions  : il était né avec beaucoup plus de force dans l’
ille paraît avoir ignoré ces nuances. Il a peu connu les femmes et la passion qu’elles connaissent le mieux, l’amour. Son carac
cène des peintures si savantes et si expressives de cette inépuisable passion de l’amour, il ouvrit une source nouvelle et abon
and Britannicus parut, l’envie était sous les armes. L’envie, cette passion si odieuse qu’on ne la plaint pas toute malheureu
rt où excellait l’auteur, de saisir toutes les nuances qui rendent la passion si différente d’elle-même. Hermione et Bérénice a
’amour d’Hermione ! Racine avait déployé dans celle-ci tout ce que la passion a de plus violent, de plus funeste, de plus terri
, de plus terrible : il développe dans l’autre tout ce que cette même passion a de plus tendre, de plus délicat, de plus pénétr
d’un peuple innombrable enfermé dans cette prison du despotisme ; les passions des sultanes qui s’expliquent le poignard à la ma
is qui, réduit à descendre jusqu’à l’intrigue, se sert habilement des passions mêmes qu’il méprise ! Qu’il était beau d’oser int
tes ses parties ; l’autre était Phèdre , le plus éloquent morceau de passion que les modernes puissent opposer à la Didon de l
83 (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »
de semblables passages ? S’il y avait trace aussi et aveu de quelque passion d’âge mûr, de quelque mystère de cœur, opposé au
la difformité, le malheur qu’a fait naître ou développer en lui telle passion , telle doctrine, telle habitude, tel milieu socia
a en tout bien, tout honneur, mais enfin qu’elle l’aima d’amour et de passion  ; elle confesse que son mari, à qui elle crut en
des rectifications de texte, dans l’édition présente, portent sur la passion secrète que nourrissait Mme Roland, et qui avait
’embrasa, tous les souffles se déchaînèrent ; le milieu favorable aux passions était trouvé. Roland, de plus, avait vieilli, et
tal avec Bancal des Issarts. Mais ce n’était qu’un sentiment, non une passion , — non la passion véritable contre laquelle elle
s Issarts. Mais ce n’était qu’un sentiment, non une passion, — non la passion véritable contre laquelle elle avait eu à lutter
qu’on nous les rend aujourd’hui ; elle se vante et s’honore de cette passion tardive et profonde, elle s’y rattache en toute r
érir ; il prétendit se mettre entre le Côté droit dont il blâmait les passions , et le Côté gauche dont il ne pouvait approuver l
i en étant jaloux. Naturellement elle aurait dû le plaindre ; mais la passion de Mme Roland, doublée et cuirassée de cette vert
jour en plaignant nos communs malheurs, toi que la plus terrible des passions n’empêche pas de respecter les barrières de la ve
 Là se taisent les préjugés funestes, les exclusions arbitraires, les passions haineuses et toutes les espèces de tyrannies ! Je
84 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431
on romanesque ; elle avait pour maxime que « le ton de roman est à la passion ce que le cuivre est à l’or ». Et Mme de Lespinas
sensibilité, elle n’en était pas dépourvue, qu’elle était capable de passion même. Enfin, si l’on pardonne à Mme de Sévigné d’
a fille, on pardonnera à Mme Du Deffand d’avoir eu pour Walpole cette passion qu’on ne sait comment qualifier, qui lui était en
ait une débauchée d’esprit allait se prendre pour lui d’une véritable passion d’esprit, et que cette passion chez elle deviendr
it se prendre pour lui d’une véritable passion d’esprit, et que cette passion chez elle deviendrait une passion de cœur, la seu
able passion d’esprit, et que cette passion chez elle deviendrait une passion de cœur, la seule peut-être qu’elle ait eue, et q
vait, dans ce monde moqueur d’alors, d’encourir un ridicule par cette passion affichée de la vieille aveugle : et quant à Mme D
e ; mais elle a gardé toute sa vivacité, saillies, mémoire, jugement, passions et agrément. Elle va à l’Opéra, à la Comédie, aux
, qu’il est mon tuteur, que je suis sa pupille, que j’ai pour lui une passion effrénée, et que peut-être j’arriverai incessamme
’était point fausse, mais elle était sèche, austère, insensible, sans passion … » Tout ce portrait de Mme de Maintenon est à lir
ueur d’après les âges. Et, en effet, on peut voir dans cette soudaine passion d’une vieillesse stérile une sorte de tendresse m
aimé un fils longtemps perdu et tout à coup retrouvé. Beaucoup de ces passions singulières et bizarres, où la sensibilité s’abus
85 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416
u’à demi. En effet, la nature a assigné un geste particulier à chaque passion , à chaque sentiment. Chaque passion a de même un
gné un geste particulier à chaque passion, à chaque sentiment. Chaque passion a de même un ton particulier et une expression pa
pour faire pleurer les autres il faut être affligé. On imite mal une passion qu’on ne feint que du bout des lévres. Pour la bi
e dans une disposition méchanique à se prêter facilement à toutes les passions qu’on veut exprimer. Quintilien qui avoit cru que
un autre endroit il dit, en parlant de l’imitation des mouvemens des passions que fait l’orateur dans sa déclamation, ou de aff
nt se mêler de déclamer. Elles se touchent plus facilement qu’eux des passions qu’il leur plaît d’avoir. En un mot les hommes ne
86 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112
s âmes. Le poète disposait en même temps de la foi religieuse, et des passions humaines. Si l’on transportait le même sujet, la
s’occuper uniquement d’exciter l’intérêt par l’énergique peinture des passions . Je me borne maintenant à ce qui concerne les Gre
ouleur ? et de quelle manière devaient-ils peindre les égarements des passions , d’après leur système religieux et politique ? Le
ans quelques-unes de ses pièces, explique, par des raisons tirées des passions humaines, les forfaits commandés par les dieux ;
ments du cœur15. L’amour est chez les Grecs, comme toutes les autres passions violentes, un simple effet de la fatalité. Dans l
t de la poésie, mais consiste aussi dans la profonde connaissance des passions  ; et sous ce rapport la tragédie a dû suivre les
rté était pour les Grecs une habitude, une manière d’être, et non une passion dominante dont ils eussent besoin de retrouver pa
de convaincre, de remonter à la source des émotions de l’âme ; et les passions humaines ne sont plus alors ni développées, ni ap
87 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463
s sons, à l’aide desquels la nature même exprime ses sentimens et ses passions . Tous ces sons, comme nous l’avons déja exposé, o
rce merveilleuse pour nous émouvoir, parce qu’ils sont les signes des passions , instituez par la nature dont ils ont reçû leur é
au lieu que les mots articulez ne sont que des signes arbitraires des passions . Les mots articulez ne tirent leur signification
ait, du clair-obscur et des couleurs locales. Les signes naturels des passions que la musique rassemble, et qu’elle emploïe avec
rsonnes qui ne sçavent pas le françois, devinent les sentimens et les passions des acteurs qu’il fait déclamer en musique. Qu’on
ui sont plus touchées du coloris des tableaux que de l’expression des passions , il est de même des personnes, qui dans la musiqu
de s’attacher au sens de ce verset, qui contient une prophétie sur la passion de Jesus-Christ. Cependant, l’expression d’un mot
our faire et pour embellir l’imitation du langage de la nature et des passions . Ce qu’on appelle la science de la composition es
88 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294
tés ! L’amour, comme le conçoit M. Bataille, n’est pas simplement une passion dans laquelle le physique déborde l’âme et l’entr
n’est pas tout. Cette femme, M. Bataille nous la donne comme ayant la passion du devoir : mais qu’est-ce pour M. Bataille que l
à la reproduction et aux instincts !… Or, par cela même qu’elle a la passion du devoir… abstrait, sans doute, l’auteur, qui sa
e que le pouls y bat trop vite, que le sang les infiltre trop, que la passion y met des tremblements trop convulsifs pour avoir
sujets ardents et fangeux. Le docteur Quérard a pour sa belle-sœur la passion qui conduit à tous les crimes. Une fois qu’il l’a
ntelligent, coupable, plus vieux que sa maîtresse, et il répugne à sa passion même qu’il établisse gratuitement chez lui M. Pau
u reste, aux auteurs ? Ce qui les préoccupe et les entraîne, c’est la passion montrée à tout prix, c’est la furie d’un tempéram
fougueux jeune homme, à cet apoplectique de santé, de matérialité, de passion impure et brutale, et qui, pour le quart d’heure,
89 (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159
ied dans le boudoir, qui inquiète la piété et qui ne satisfait pas la passion . Juliette, par sa nature, qui se colore, mais qui
me ne l’inclina jamais à la dévotion : celle qui n’avait pas assez de passion pour les hommes n’en avait pas assez non plus pou
ais sur ses lèvres que la joie de la malignité qu’il avait lancée. La passion qu’il ressentit pour Juliette, et dont il l’obséd
sualité ressemble au sentiment. Nous regrettons que ce sophiste de la passion comme de la politique ait jamais troublé de son h
er à Coppet entre deux femmes faites pour être respectées même par la passion . C’est un des hommes de ce siècle qui m’a inspiré
imagination était inflammable ; il conçut pour la belle étrangère une passion qui lui enleva toutes les angoisses de la captivi
les angoisses de la captivité, tous les souvenirs de sa patrie. « La passion qu’il conçut pour l’amie de madame de Staël, dit
sa de l’épouser. Trois mois se passèrent dans les enchantements d’une passion dont madame Récamier était vivement touchée, si e
ment la proposition d’un mariage, preuve insigne, non-seulement de la passion , mais de l’estime d’un prince de maison royale fo
ût du sentiment des malheurs publics, n’en était point distrait de sa passion pour Juliette ; une correspondance suivie, fréque
e donnée à un prince par une femme mariée qu’une ambition plus qu’une passion arrachait à un mari malheureux, cette proposition
r son cousin, la guerre, l’éloignement ne parurent point affaiblir la passion du prince. Madame Récamier reprit son sang-froid
XVIII Comment un tel homme conçut-il, dès le premier jour, une passion passive, mais absolue, pour une femme si belle, m
que de tendres égards de société qui ne s’élevèrent jamais jusqu’à la passion . Il aimait à séduire les yeux et les oreilles plu
aubriand des rapports de société ; ces rapports devinrent promptement passion dans l’âme passionnée du poète, goût et orgueil d
dit de délicat madame Lenormant sur la nature purement éthérée de la passion de madame Récamier et de M. de Chateaubriand à ce
M. de Chateaubriand à cette époque, il est certain pour moi que cette passion avait ses accès, comme toute fièvre des âmes qui
ulgente pour les fautes qu’on inspire ; que ne pardonne-t-on pas à la passion dont on est l’objet !… » XXIII Presque enti
d’homme d’État agité ; il n’y a rien de plus pénible à lire que deux passions qui se combattent et qui se neutralisent dans un
se. La mélancolie dans ces lettres a des soupirs qui ressemblent à la passion  : « Ma raison secrète pour désirer d’aller au co
90 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »
éternelles de l’humaine souffrance, ni enfin l’intime intensité de la passion , et l’absorption de tout l’être en une affection,
curieuse, plus oratoire que lyrique, avec plus de raisonnement que de passion , et un emploi significatif du lieu commun moral :
la variété de ses genres la diversité des objets de l’activité et des passions humaines, puis de plus en plus restreint au culte
rticularités du tempérament individuel, soustrait aux violences de la passion , aux inégalités du cœur, de plus en plus soumis à
une même essence ! Tandis que la poésie antique ne connaissait que la passion physique, et, pour rendre raison de la force de l
ligne de l’Imitation : leur dame ne sera que l’idée de la dame, leur passion ne sera que l’idée de la passion ; tout se passer
ne sera que l’idée de la dame, leur passion ne sera que l’idée de la passion  ; tout se passera dans leur tête, en construction
définition de la dame parfaite en beauté, sens et vertu. Toutes leurs passions sont pareilles : ou plutôt ils se servent tous sa
es leurs passions sont pareilles : ou plutôt ils se servent tous sans passion de la même formule de la passion. Ils ont beaucou
: ou plutôt ils se servent tous sans passion de la même formule de la passion . Ils ont beaucoup d’art, et n’ont même que de l’a
91 (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »
son imagination insatiable ne s’arrête à temps, s’élevant à force de passion à des calculs subtils, et raisonnant sans nn sur
est par lettres) sont une expression souvent terrible de sa fougueuse passion . Après plusieurs incidents, le cousin Van-Pôle es
s fortuites et de ces événements de tous les jours dont s’alimente la passion , et dont Rousseau, en la peignant, a fait un si m
es n’a jamais plus de mystère et de volupté qu’au premier éveil de la passion , lorsque notre âme, s’ignorant encore, s’essaye d
l’oppresse. Je ne hasarderai pourtant pas de citations, parce que la passion ne se cite pas, et que l’enthousiasme isolé pourr
92 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37
C’est par les mœurs habituellement, c’est par le côté du cœur et des passions que Massillon entame l’auditeur et qu’il s’appliq
conduire au désir de l’incrédulité » ; que c’est l’intérêt qu’ont les passions à ne point arriver à un avenir où la lumière et l
le redit en cent façons frappantes de vérité : « On commence par les passions  ; les doutes viennent ensuite. » Ces doutes, il n
r des morceaux étendus et des lambeaux. Que d’admirables vues sur les passions , sur la volupté et ses dégoûts (sermon de L’Enfan
misères même d’une tendresse criminelle heureuse, d’un engagement de passion agréé et partagé (sermon de La Pécheresse) : Que
té de ceux qu’on a choisis pour les ministres et les confidents de sa passion  ! quels rebuts à essuyer de celui peut-être à qui
n’oserait se plaindre ! À tout cela ajoutez ces moments cruels où la passion moins vive nous laisse le loisir de retomber sur
ai que le sermon pour le troisième dimanche de carême, qui traite des passions et de leurs suites, de la satiété incurable, de c
ni fils de France, ont également commencé par l’ennui une vie que les passions n’ont pu qu’agiter et ravager sans la remplir ! M
’une âme finalement vouée à l’ennui capricieux né des plaisirs : Vos passions ayant essayé de tout et tout usé, il ne vous rest
les yeux vous-même sur une de ces personnes qui ont vieilli dans les passions , et que le long usage des plaisirs a rendues égal
93 (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »
principaux ennemis de la lecture sont l’amour-propre, la timidité, la passion et l’esprit de critique. La Bruyère, dont le chap
eur condition se trouvent exempts de la jalousie d’auteur ont, ou des passions , ou des besoins qui les distraient ou les rendent
serez jamais libraire. » Il avait raison : l’homme qui lit n’a pas de passions  ; c’en est la marque ; et il n’aura pas même la p
t n’a pas de passions ; c’en est la marque ; et il n’aura pas même la passion de son métier, son métier fût-il de vendre des li
tourmenté par « le fléau des hommes et des dieux », qu’il n’a pas de passions politiques, auquel cas il ne lirait que des journ
t que des journaux, qu’il n’aime pas dîner en ville, qu’il n’a pas la passion de bâtir, qu’il n’a pas la passion des voyages, q
s dîner en ville, qu’il n’a pas la passion de bâtir, qu’il n’a pas la passion des voyages, qu’il n’a pas l’inquiétude de change
mais empêche qu’on en lise un par an. L’homme qui lit n’a même pas la passion nationale de la conversation. Que de passions n’a
qui lit n’a même pas la passion nationale de la conversation. Que de passions n’a pas et ne doit pas avoir l’homme qui lit ! Et
utre obstacle, c’est la timidité, qui, du reste, est, elle aussi, une passion . La Bruyère n’a traité ce point qu’indirectement.
rit critique dans le sens moderne du mot lui est utile. Amour-propre, passions diverses, timidité, esprit de mécontentement, tel
94 (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand
sont bien supérieures, le développement des caractères, la lutte des passions , la connaissance, en un mot, du cœur humain. J’ai
ées sur la tradition ou sur l’histoire, ne peignent qu’un fait ou une passion . Les Allemands, dans les leurs, peignent une vie
epoussent des caractères tout ce qui ne sert pas à faire ressortir la passion qu’ils veulent peindre : ils suppriment de la vie
ut à fait oublié le forfait qu’il a commis. Il n’est occupé que de sa passion  : il parle, après son parricide, de son innocence
este n’était allé en Tauride qu’afin de se délivrer par la mort de sa passion malheureuse. L’isolement dans lequel le système f
lequel le système français présente le fait qui forme le sujet, et la passion qui est le mobile de chaque tragédie, a d’inconte
e, une créature d’invention qu’on lui présente. En ne peignant qu’une passion , au lieu d’embrasser tout un caractère individuel
ce que seraient les héros qu’on voit, s’ils n’étaient dominés par la passion qui les agite, et l’on trouve qu’il ne resterait
que peu de réalité. D’ailleurs, il y a bien moins de variété dans les passions propres à la tragédie que dans les caractères ind
ls tels que les crée la nature. Les caractères sont innombrables. Les passions théâtrales sont en petit nombre. Sans doute l’adm
lui de Roxane. Cependant la diversité me semble plutôt encore dans la passion que dans le caractère de l’individu. Il y a bien
très-différente de la nôtre. Nous n’envisageons l’amour que comme une passion de la même nature que toutes les passions humaine
ageons l’amour que comme une passion de la même nature que toutes les passions humaines, c’est-à-dire ayant pour effet d’égarer
des inconvenances, parce que nous n’y apercevons que les suites d’une passion , semblent aux Allemands légitimes et même respect
me dans la morale, une place différente. Lorsque l’amour n’est qu’une passion , comme sur la scène française, il ne peut intéres
95 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »
80 la couleur locale, c’est-à-dire le sens de l’histoire avivé par la passion des belles lignes et des belles couleurs ? Ces de
beau chercher, on ne trouvera guère sous leurs vers éclatants d’autre passion que celle des contours rares et des belles rimes.
l’histoire. Il y vit l’homme en proie à deux fatalités : celle de ses passions et celle du monde extérieur. Elle lui apparut com
eligions qui avaient hanté son esprit malade, prêtant à ses dieux les passions dont il était agité. Il se dit alors que la vie e
s : c’est de pâtir dans son corps et d’être déçu brutalement dans ses passions . Les tortures du pessimisme ou du doute peuvent ê
ine de la vie, dans le sentiment que rien ne sert à rien et que toute passion apporte plus de peine que de joie ; et pénétrez-v
ne l’est pas moins qu’elle semble douce à certaines heures et que les passions nous enivrent délicieusement avant de nous meurtr
montrent l’homme instrument et jouet du destin. Ou bien il subit ses passions qu’il dit lui être envoyées par les dieux : Sua c
e des sentiments passagers ; leur activité les sauvait de tout. Si la passion est fatale, elle ne va pas sans volupté. Si l’hom
e bornée les préservent des désespoirs métaphysiques. Ce que sont les passions chez ces hommes, M. Leconte de Lisle nous le dit
fermés à la douceur de Jésus ; on les fera pleurer en leur contant la Passion . Mais leur foi les rend impitoyables, et leur cha
ingulière lui plaît et le retient par le spectacle des plus violentes passions que l’humanité ait éprouvées, par la puissance de
le, et je ne songe point à lui en faire un reproche. Son dédain de la passion est sans doute chose aussi humaine que la passion
e. Son dédain de la passion est sans doute chose aussi humaine que la passion la plus emportée. Etre convaincu que toute émotio
u l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage
le domaine qu’elle exploite étant beaucoup moins épuisé que celui des passions et des affections humaines tant ressassées. De là
96 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »
mme celle de Descartes, il s’agit d’une raison mêlée à l’humeur, à la passion , à tout ce qui fait l’éloquence. A-t-on jamais, j
principal objet du théâtre français. Cet objet, c’est la lutte de la passion et du devoir, ou du vice et de la vertu. C’est là
t surtout l’homme aux prises avec lui-même dans ce grand combat de la passion et de la vertu. Ce système dramatique pouvait don
deux formes différentes : dans l’une domine la vertu, dans l’autre la passion . Dans l’une, l’homme est décrit tel qu’il doit êt
décrit tel qu’il doit être, dans l’autre tel qu’il est ; mais ni les passions ne sont absentes dans Corneille, ni la vertu dans
els plus ou moins semblables à ceux que nous connaissons. De là notre passion pour les romans. Je comprends encore que l’on pro
Andromaque, dans Auguste et dans Agrippine ; nous y reconnaîtrons nos passions ou nos vertus embellies et agrandies, et nous app
de sa noblesse, de son goût exquis et délicat, et sa connaissance des passions au commerce de la cour ; mais franchement la Cham
représentée par Boileau était alors une indiscipline. Boileau est la passion de M. Nisard. J’avoue que je partage assez volont
omme si c’étaient de mauvaises actions, louer et célébrer avec foi et passion et avec une admiration désintéressée Racine et Mo
e mûr, frère de Molière et de la Fontaine, quoique au-dessous. Par sa passion du vrai, par son horreur du faux, Boileau a instr
i mauvaise foi, ni erreur de jugement, ni une volonté libre, à qui la passion fait prendre le faux pour le vrai : il y a eu l’i
97 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261
demander compte, au nom de l’humanité entière, des huit ou dix ans de passion et de souffrance personnelle que résument ces poë
ute bien moins qu’il ne l’aurait voulu ; que des études diverses, des passions impérieuses, l’ont jeté et tenu en dehors de ce g
des chants pour l’Italie, pour la Grèce ; mais qu’enfin, grâce à ces passions mêmes qu’on accuse d’égoïsme, et puisant de la fo
ment profond des choses, l’amour de la gloire, et le foyer des fortes passions . Mais tout poëte qu’est M. Jules Lefèvre, tout po
auteur, malgré la science qu’il déploie, habite véritablement dans sa passion  ; il y est, pour ainsi dire, en plein milieu ; ma
vement et sans beauté. Dans la première moitié du volume, tant que la passion n’en est qu’aux tristesses, aux espérances, aux p
des tableaux. Mais lorsque le poëte, s’enfonçant fatalement dans une passion qui lui devient un supplice et une colère, ne se
re dévoyé bientôt et jeté de côté, comme sur le flanc, par une de ces passions malheureuses que le poëte doit sentir, mais pas t
98 (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328
role qui, en secouant son crucifix au-dessus de sa tête, secouait les passions de Florence comme une torche qu’on veut allumer,
érité ne soutient pas de sa pure et forte substance. Même les grandes passions d’une époque n’éterniseront point ce qu’on appell
me convertie et lui ont donné une science terrible, la science de ces passions qui nous ravissent à Dieu, quand nous ne nous rav
entendu des paroles plus étrangement profondes et plus hardies sur la passion et le sens dépravé de l’homme. Je ne crois pas qu
nc à la face exsangue, aux lèvres pâles, mettait, en nous parlant des passions , sa main sous le froc qui couvrait sa poitrine do
uchants sermons sur la Madeleine, a quelquefois de ces traits sur les passions qui étonnent la paix du sanctuaire. Mais le P. La
de monter à cette chaire d’où ils auront à enseigner et à fouler les passions sous une croix, ils eussent connu ce monde qu’ils
soit quand il s’agit d’idées philosophiques, soit quand il s’agit des passions , n’hésite jamais ni sur le mot, ni sur la pensée,
99 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre premier. Que personne à l’avance ne redoute assez le malheur. »
lques jouissances, mais cause de vives inquiétudes, absorbe, comme la passion pour un autre, sans faire éprouver l’espèce de jo
des ressources qu’on peut trouver en soi après les orages des grandes passions  ; des ressources qu’on doit se hâter d’adopter, s
arrivé à l’époque d’infortune marquée dans la carrière de toutes les passions . Alors le malheur est long comme la vie, il se co
souffrir. Des hommes froids, qui veulent se donner l’apparence de la passion , parlent du charme de la douleur, des plaisirs qu
ères sans véritable chaleur, qui parlent sans cesse des avantages des passions , du besoin de les éprouver ; les âmes ardentes le
100 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »
e imitation ; et comme on n’imite pas la vérité des caractères et des passions , ni les beautés d’une langue de génie, on imita t
voir qu’il veut usurper ; Rutile, du conjuré qui satisfait plutôt une passion qu’il ne poursuit un dessein ; Servilius, du conj
nnages ; mais, en revanche, ceux-ci ne sont pas si transformés par la passion que nous ne reconnaissions en eux des frères en f
mes de génie lui a inspiré, parmi tant d’exagérations, des vérités de passion et de sentiment, et, parmi tant de personnages de
anciers. Il recommande la vérité des caractères, le développement des passions , l’unité d’intérêt et de temps, sinon de lieu, en
r lui donner tout son prix. Si nous n’avons pas le plaisir de voir la passion se former au fond du cœur de ses personnages, cro
incidents romanesques, si les personnages sont mis en présence par la passion ou par des combinaisons arbitraires ; si c’est la
pourtant elle meurt comme une coupable ; triste exemple du ravage des passions , qui dévorent même ceux à qui elles n’ont pas ôté
ver sa captive jusqu’à lui, son amour pour Orosmane est à la fois une passion et un bon sentiment. On lui a dit, à la vérité, q
nocente habileté d’Andromaque, faisant servir au salut de son fils la passion qu’elle inspire à Pyrrhus. Quand la vie d’Égisthe
s, c’est prétendre qu’à neuf vers près tout y est sentiment, trait de passion , vérité de cœur humain ; car les bons vers ne son
t ; il raconte ce qui s’est accompli dans ce secret des cœurs, où les passions consomment leur œuvre et où l’annaliste ne pénètr
sortir les situations des caractères et la catastrophe du combat des passions , je vois quantité de petits expédients et de fils
nde étude de l’histoire ou dans son propre fonds, il les recevait des passions ou des préjugés de ses contemporains. Il écrit Ma
, même la douceur dans un caractère de femme. Je m’explique par cette passion pour le grand, par cette vie de son esprit au sei
ne, un peu du grand Corneille. Ducis se plaît dans les contrastes des passions mélancoliques et sombres du Nord et des mœurs pri
le qui révèle aux maîtres du théâtre la profondeur ou la violence des passions qu’ils n’ont pas connues. Mais il est si rare d’ê
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