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1 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »
onc une partie considérable de la conscience de chacun de nous. Cette parole intérieure, silencieuse, secrète, que nous entend
ente quand nous lisons : lire, en effet, c’est traduire l’écriture en parole , et lire tout bas, c’est la traduire en parole in
traduire l’écriture en parole, et lire tout bas, c’est la traduire en parole intérieure ; or, en général, on lit tout bas. Il
Il en est de même quand nous écrivons : il n’y a pas d’écriture sans parole  ; la parole dicte, la main obéit ; or, la plupart
e même quand nous écrivons : il n’y a pas d’écriture sans parole ; la parole dicte, la main obéit ; or, la plupart du temps, q
’autre bruit perçu que celui de la plume qui court sur le papier ; la parole qui dicte ne s’entend pas ; elle est réelle pourt
tion d’un corps, c’est un mode de moi-même. Ce bruit est vraiment une parole  ; il en a l’allure, le timbre, le rôle ; mais c’e
nt une parole ; il en a l’allure, le timbre, le rôle ; mais c’est une parole intérieure, une parole mentale, sans existence ob
l’allure, le timbre, le rôle ; mais c’est une parole intérieure, une parole mentale, sans existence objective, étrangère au m
écrivons ou lisons en silence, et dans ce dernier cas surtout, que la parole intérieure est le plus facilement observable, par
que parler nous semble inutile ; parler est inutile en effet, car la parole , ce précieux auxiliaire de la pensée, ne nous aba
surtout sans profit pour la vie pratique. Quelquefois pourtant, cette parole intérieure qui accompagne toujours la réflexion s
us l’entendons alors, car elle a une voix, elle est accompagnée d’une parole intérieure, vive comme elle, et qui la suit dans
dre, sur des objets indifférents. Quand nous parlons à haute voix, la parole intérieure n’est pas pour cela absente ; elle ne
t suivre ; elle sert de guide, ou, pour mieux dire, de souffleur à la parole extérieure. Elle souffle de même, quand nous écou
abondant, rapide, qui articule nettement, pourra imposer silence à la parole intérieure. Elle ne se repose entièrement que si
le intérieure. Elle ne se repose entièrement que si nous écoutons une parole ininterrompue et parfaitement correcte, ou bien u
i nous commentons en nous-même les sons qui frappent nos oreilles, la parole intérieure reparaît. Elle reparaît à plus forte r
ontempler les objets qui nous entourent. Pour ralentir le cours de la parole intérieure et briser sa continuité, il faut notre
de la parole intérieure et briser sa continuité, il faut notre propre parole  ; pour la suspendre tout à fait durant un temps n
e ; pour la suspendre tout à fait durant un temps notable, il faut la parole d’autrui. Hors de ces deux cas, la parole intérie
n temps notable, il faut la parole d’autrui. Hors de ces deux cas, la parole intérieure est constante ; nous ne pensons pas, e
us ne vivons pas sans elle. Elle occupe tous les vides laissés par la parole extérieure dans la succession psychique ; elle fa
a succession psychique ; elle fait, pourrait-on dire, l’intérim de la parole extérieure. L’âme n’est jamais sans entendre un s
ble. On le voit, dans la plupart des événements de la vie humaine, la parole intérieure joue un rôle de première importance. A
la parole intérieure joue un rôle de première importance. A défaut de parole extérieure et vraiment audible, ni l’écriture ni
doigts sous l’impulsion de la pensée ; elle répète comme un écho les paroles que nous avons entendues ou bien elle souffle à n
ue nous avons entendues ou bien elle souffle à nos organes vocaux des paroles nouvelles ; quand nous contemplons, quand nous no
cevoir en dépôt, entre la pensée qui veut se produire au dehors et la parole audible qui va la répandre. D’ailleurs, qu’elle s
tive à l’écriture ancienne ou future, elle est toujours relative à la parole audible : souvent elle la prépare, toujours elle
toujours elle est un écho, un écho lointain et librement modifié, des paroles d’autrefois, des nôtres ou de celles d’autrui ; r
celles d’autrui ; relative ou non à l’écriture, relative ou non à la parole immédiate ou lointaine, elle est toujours rattach
ou lointaine, elle est toujours rattachée par un lien nécessaire à la parole passée, son premier modèle et sa source originell
urce originelle. Interprète de l’écriture, antécédent ordinaire de la parole audible, expression naturelle et immédiate de la
dible, expression naturelle et immédiate de la pensée silencieuse, la parole intérieure est toujours au premier rang parmi les
it, constant, l’audition d’une voix secrète qui formule sans cesse en paroles nos conceptions et nos jugements ; comme d’ailleu
ption ; la conscience est souvent plus riche que la parole2 ; mais la parole s’efforce toujours à l’exprimer ; dans cet effort
une oreille sonore, ou, mieux encore, une lumière qui se voit et une parole qui s’écoute elle-même ; des deux parties dont se
us parlons toujours en nous-mêmes quand nous sommes étrangers à toute parole extérieure, c’est-à-dire quand nous ne parlons pa
se parlent tout haut à eux-mêmes [ch. III, § 12], l’importance de la parole intérieure diminue ou grandit selon que nous somm
n répète plus volontiers ce que l’on a déjà dit, appris ou pensé ; la parole intérieure, au contraire, est le langage de la pe
quelles il médite en silence, réduit, non sans regret peut-être, à la parole intérieure. Que dire du méditatif, du taciturne,
u Var3 ! Ils ne sont ni rares ni étranges les hommes chez lesquels la parole est extérieure pour un cinquième seulement de sa
sque toujours intérieurement, sauf à attribuer une grande part de nos paroles à des compagnons imaginaires. II. Les auteurs
ns imaginaires. II. Les auteurs anciens Tel étant le rôle de la parole intérieure dans la vie psychique, c’est pour nous
h. III, § 11] — témoignent d’un sentiment confus de l’existence de la parole intérieure. Mais, dans l’antiquité, elle semble a
de l’âme avec elle-même4 » ; il n’a pas dégagé, observé et décrit la parole intérieure ; il a eu seulement, une intuition syn
uition synthétique des différentes sortes de rapports qui unissent la parole et la pensée, rapports dont la parole intérieure
tes de rapports qui unissent la parole et la pensée, rapports dont la parole intérieure constitue elle-même un des principaux,
ipaux, tandis que les autres servent à expliquer et l’invention de la parole et le développement si remarquable de la parole i
et l’invention de la parole et le développement si remarquable de la parole intérieure dans la vie psychique [ch. IV, § 8, fi
re par cette définition, c’est que la pensée lui paraît analogue à la parole , non seulement parce qu’elle est une succession,
légèrement inexacte, du moment que la pensée est comparée à la seule parole extérieure, qui est toujours localisée5, — mais a
ue ne va pas sans une expression intérieure qui est véritablement une parole , alors seulement il eût découvert la parole intér
qui est véritablement une parole, alors seulement il eût découvert la parole intérieure ; ce terme, chez lui n’est, en définit
taphore. Ainsi, dans sa théorie du langage, Platon passe à côté de la parole intérieure sans la voir. Il ne l’a pas reconnue d
onsidérer comme le premier philosophe qui ait observé sur lui-même la parole intérieure ; mais il ne reconnut pas qu’elle étai
citée de Analytiques, il semblerait pourtant qu’Aristote ait connu la parole intérieure ; nous croyons que, dans ce passage le
ou logos entèi psukhèi, qu’Aristote oppose au logos exô2 n’est pas la parole intérieure, mais une certaine détermination de la
reproduire sans en défigurer le sens. Logos signifie primitivement la parole , puis, par extension, ce qui se parle, la pensée
œur 10. Dans leur écriture idéographique, le signe déterminatif de la parole est aussi par extension celui de la pensée [ch. I
ptiens, comme les Grecs, eurent une notion confuse des rapports de la parole avec la pensée ; leur langue écrite ou parlée nou
s les exercices qui forment un orateur, passe vingt fois à côté de la parole intérieure sans la remarquer11 ; il ne l’aperçoit
isation, il semble croire que l’esprit peut à volonté se passer de la parole intérieure ou s’en servir ; car il conseille de l
e assez obscur de l’Apologie de Raimond de Sebonde semble désigner la parole intérieure comme le souffleur nécessaire de la pa
ble désigner la parole intérieure comme le souffleur nécessaire de la parole extérieure ; une lecture attentive dissipe cette
la thèse, d’ailleurs inexacte, de Montaigne, ne se rapporte pas à la parole intérieure ; il a voulu dire que l’enfant ne peut
; il a voulu dire que l’enfant ne peut faire entendre à autrui aucune parole s’il ne s’est exercé auparavant à la prononcer po
II. Bossuet, etc. Il faut arriver au xviie  siècle pour trouver la parole intérieure nettement dégagée des phénomènes qui l
qu’elle ne l’avait été par les néoplatoniciens, et, par contraste, la parole intérieure devait facilement apparaître comme l’é
nd lieu, le nominalisme du moyen âge impliquait la connaissance de la parole intérieure ; car il est évident que, pour penser
s nominalistes ; il n’a pas constaté en psychologue l’existence de la parole intérieure. Pour envisager ce phénomène selon l’e
lue du langage, ou du moins décrire le fonctionnement parallèle de la parole et de la pensée avant de rien affirmer sur la nat
s descriptions exactes et les explications vraiment scientifiques. La parole intérieure n’est pas encore considérée comme une
n’est pas le seul où Bossuet témoigne d’une connaissance exacte de la parole intérieure. « Nous ne pensons jamais, ou presque
il paraît certain que l’attention de Bossuet avait été attirée sur la parole intérieure et sur sa nécessité dans l’état normal
aison ». Que de telles expressions21 aient amené Bossuet à démêler la parole intérieure parmi les « actes discursifs » qui, da
l’âme ne garde ensuite qu’un souvenir indistinct, — bien plus, que la parole intérieure soit, à ses yeux, le principal obstacl
belles conceptions, de toutes les belles images, de toutes les belles paroles  » dont elle accompagnait ses actes intérieurs. On
toujours en soi-même un langage humain et on revêtit ses pensées des paroles dont on se servirait pour les exprimer à un autre
int de faire entièrement cesser au dedans de soi toute image et toute parole , je le laisse à décider aux parfaits spirituels.
mystiques que, dans l’état le plus parfait possible en cette vie, la parole intérieure cesse d’être un discours suivi pour de
at normal, s’imagine à tort qu’elle a été momentanément vide de toute parole comme de toute pensée et de tout sentiment25. Bos
ernes émules de Plotin. Comme Bossuet et Port-Royal, Locke connaît la parole intérieure : mais il est fort indécis sur son ext
en que les mots lui donnent de se souvenir de pensées abstraites… Les paroles ne sont pas moins des marques (notæ) pour nous qu
’Universalité de la langue française, nomme et décrit sommairement la parole intérieure : « L’idée simple a d’abord nécessité
haque mot a fixé la sienne, et telle est leur association, que, si la parole est une pensée qui se manifeste, il faut que la p
arole est une pensée qui se manifeste, il faut que la pensée soit une parole intérieure et cachée ; l’homme qui parle est donc
êmes termes se retrouvent dans les ouvrages de de Bonald, chez qui la parole intérieure devient la clef de voûte d’un système
ription inexacte et sur une interprétation fautive du phénomène de la parole intérieure. Les écrits de Condillac avaient appel
en logicien plutôt qu’en psychologue, et sans songer à distinguer la parole intérieure de la parole extérieure : « Tout l’art
n psychologue, et sans songer à distinguer la parole intérieure de la parole extérieure : « Tout l’art de raisonner se réduit
sophes du xviiie  siècle et des idéologues, l’invention humaine de la parole , ou, en d’autres termes, la création de l’express
les forces naturelles de la pensée : à quoi Rousseau répondait : « La parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’u
La parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’usage de la parole . » D’autre part, et dès avant ses recherches sur
logiques, de Bonald a pourtant observé sur lui-même l’existence de la parole intérieure, et il l’a décrite avec des détails no
part à la déduction du célèbre paradoxe de l’institution divine de la parole . Nous allons essayer d’exposer méthodiquement la
e sont pas d’accord avec une saine observation : 1° Description de la parole intérieure. — D’après Bonald, la « parole simplem
tion : 1° Description de la parole intérieure. — D’après Bonald, la «  parole simplement pensée, parole mentale, parole intérie
a parole intérieure. — D’après Bonald, la « parole simplement pensée, parole mentale, parole intérieure », souffle la parole e
ure. — D’après Bonald, la « parole simplement pensée, parole mentale, parole intérieure », souffle la parole extérieure, dicte
le simplement pensée, parole mentale, parole intérieure », souffle la parole extérieure, dicte l’écriture, accompagne la médit
: il ne dit rien de la lecture. Voici les textes : « L’homme pense sa parole avant de parler sa pensée. » — Variante : « L’êtr
t de parler sa pensée. » — Variante : « L’être intelligent conçoit sa parole avant de produire sa pensée. » — « La parole exté
e intelligent conçoit sa parole avant de produire sa pensée. » — « La parole extérieure n’est que la répétition et, pour ainsi
extérieure n’est que la répétition et, pour ainsi dire, l’écho de la parole intérieure. » « Parler une langue étrangère est t
quels on exprime (au dehors) sa pensée. » « Nous ne pouvons fixer une parole par l’écriture sans en avoir en nous-mêmes la pro
rononciation intérieure. » « Penser, c’est se parler à soi-même d’une parole intérieure. » — « Quand on ne fait que penser, on
d’une parole intérieure. » — « Quand on ne fait que penser, on a des paroles dans l’esprit ; et, de même que l’homme ne peut p
éjuger, sans avoir présents et sensibles à l’esprit aucun mot, aucune parole  ! » — « Que cherche notre esprit quand il cherche
lui-même signalé la dictée de récriture comme une des fonctions de la parole intérieure, il se laisse entraîner par l’analogie
eaucoup plus d’importance. Dans vingt passages, il semble dire que la parole intérieure s’arrête de temps à autre pour faire p
s nous mettons à penser à des objets individuels et matériels, car la parole n’est l’expression que des idées proprement intel
et supposent la conception de rapports purement intellectuels34 ; la parole intérieure, accompagnée ou non d’images, doit don
n’ont point d’images, ne pensent que des idées, au moyen de la seule parole intérieure, et ne peuvent arriver à bien connaîtr
vues de Bonald sur la place qu’occupe dans la succession psychique la parole intérieure ; il n’a pas vu que la parole intérieu
s la succession psychique la parole intérieure ; il n’a pas vu que la parole intérieure est, en fait, chez l’adulte, absolumen
ges visuelles sont, en fait, toujours reléguées au second plan par la parole intérieure [ch. VI], qu’elles ne forment pas des
harmonies des choses) l’a empêché de reconnaître la prééminence de la parole intérieure sur toutes les images visuelles, soit
er comme états distincts sans détriment pour la pensée, pourvu que la parole intérieure, série homogène, continue, toujours di
ch. VI], de même l’écriture intérieure est inutile pour écrire, et la parole intérieure, chez tout homme exercé à l’écriture,
images ne font jamais série dans notre conscience. 2° Nécessité de la parole intérieure. — Médiocre observateur de ce qui est,
asser du fait contingent aux lois nécessaires. Au lieu de dire que la parole intérieure est constante et n’est pas nécessaire
ts pour penser ; — on ne peut penser sans se parler à soi-même ; — la parole intérieure est nécessaire « à la conception, à la
te idée correspond un son ; un son qui exprime une idée s’appelle une parole ou un mot ; il y en a d’autres qui sont de vains
idée consciente est nécessairement accompagnée d’un son. Dire que la parole intérieure est nécessaire, absolument parlant, se
eure sur laquelle il s’appuie : au physiologiste Haller5, pour qui la parole intérieure est (comme pour Bossuet et Port-Royal)
nécessités de sa nature ».40 Ce n’est pas tout : en affirmant que la parole intérieure est nécessaire pour penser, Bonald com
commet une nouvelle erreur d’observation ; comme il n’a pas vu que la parole intérieure est constante en fait, de même il ne v
moins riche que la pensée ; en réalité, la pensée déborde toujours la parole , jamais elle ne peut s’exprimer tout entière ; pe
pensées, d’autres naissent à la conscience qui attendent leur tour de parole , et, le moment venu, toutes ne seront pas nommées
pouvait être affirmée qu’à titre de nécessité logique. 5° Rôle de la parole . — C’est ici qu’apparaît dans tout son jour la te
s sa naissance ; l’esprit est comme une table obscure sur laquelle la parole promène un étroit sillon de lumière48 ; par la pa
sur laquelle la parole promène un étroit sillon de lumière48 ; par la parole , la pensée entre dans la durée, devient discursiv
méritent d’être citées : « L’homme n’est connu à lui-même que par la parole . — L’esprit se révèle par les mots. — L’homme ne
ar les mots. — L’homme ne connaît les êtres intellectuels que par les paroles qui les nomment. — Il faut des paroles pour pense
tres intellectuels que par les paroles qui les nomment. — Il faut des paroles pour penser ses idées. — Les idées s’engendrent,
enser. — Tous les jours, l’esprit de l’homme est tiré du néant par la parole . — L’entendement est la faculté de concevoir des
attendent dans l’esprit qu’une expression vienne les distinguer. — La parole porte la lumière dans les ténèbres de l’entendeme
placer, pour l’évocation de toutes les idées, comme fait extérieur la parole audible, comme succession d’images la parole inté
comme fait extérieur la parole audible, comme succession d’images la parole intérieure. Naturel à l’homme, ce langage n’est p
elle il ressort qu’il n’avait pas aperçu dans sa propre conscience la parole intérieure : pour lui, la pensée, dans la rêverie
s’exprime par la physionomie, par le geste, ou, mieux encore, par la parole extérieure [ch. III, § 12] ; cette association av
ine de Biran, prouve que ce grand psychologue ignorait, lui aussi, la parole intérieure ; il réfute très bien la doctrine de l
e qu’il entend et se fait des signes avec les sons ; — c’est enfin la parole personnelle par laquelle nous imitons les sons qu
le rôle de l’audition pure, mais attentive, dans l’acquisition de la parole , est méconnu par Maine de Biran, comme il l’avait
sur le son, qui est le but du mouvement et l’élément essentiel de la parole  ; sur ce point particulier, comme dans toute la d
lave et l’écho passif de l’activité musculaire ; — enfin la véritable parole intérieure, succession d’images, et d’images pure
e de Cardaillac, Bonald reste le seul philosophe qui ait accordé à la parole intérieure l’attention qu’elle méritait. Parmi le
e, continuée par Hobbes et Condillac ; ils négligent de distinguer la parole intérieure de la parole extérieure et se contente
et Condillac ; ils négligent de distinguer la parole intérieure de la parole extérieure et se contentent de dire qu’il « n’exi
, dans le second volume de son ouvrage68, une étude approfondie de la parole et de récriture au point de vue psychologique, da
nt de vue psychologique, dans laquelle il a, le premier, assigné à la parole intérieure sa place légitime, non seulement dans
nous avons fait pour Bonald, exposer méthodiquement69 ses vues sur la parole intérieure, en les critiquant lorsqu’elles nous p
Description du fait. — Cardaillac n’a omis aucune des fonctions de la parole intérieure ; il a même exagéré son rôle dans l’au
parole intérieure ; il a même exagéré son rôle dans l’audition de la parole d’autrui. Quand nous parlons des lèvres, « sans p
es lèvres, « sans produire de son, nous entendons distinctement » une parole intérieure. — Quand nous parlons à haute voix, no
ous parlons à haute voix, nous répétons ce que nous dicte à mesure la parole intérieure. — Quand nous nous taisons, elle prépa
 ; l’orateur se forme par l’exercice « soutenu et bien dirigé » de la parole intérieure ; « pour bien parler aux autres, il fa
ir contracté l’habitude de se parler à soi-même avec facilité70. » La parole intérieure dicte l’écriture71. — Puis « l’écritur
parole intérieure dicte l’écriture71. — Puis « l’écriture réveille la parole intérieure dans l’esprit de celui qui lit… ; nous
lit… ; nous ne lisons pas pour voir l’écriture, mais pour entendre la parole intérieure72. » Elle nous aide à entendre, car el
va plus loin, et soutient, cette fois à tort, que « le souvenir de la parole  », c’est-à-dire la parole intérieure, « accompagn
cette fois à tort, que « le souvenir de la parole », c’est-à-dire la parole intérieure, « accompagne toujours la sensation » 
pagne toujours la sensation » ; il serait même nécessaire pour que la parole d’autrui nous soit intelligible : « nous n’écouto
utrui nous soit intelligible : « nous n’écoutons pas pour entendre la parole d’autrui, mais uniquement pour entendre la parole
as pour entendre la parole d’autrui, mais uniquement pour entendre la parole intérieure qui en est comme l’écho, et qui, pour
e la pensée, seul capable de nous la rendre sensible74. » Comme si la parole d’autrui ne pouvait être directement comprise ! C
a méditation. C’est surtout dans la méditation proprement dite que la parole intérieure est remarquable, car c’est alors qu’ap
car c’est alors qu’apparaît pleinement l’indissoluble alliance de la parole avec la pensée : cette maxime de Laromiguière : «
considéré comme signe de la pensée », tout cela « s’étend aussi à la parole intérieure », et même « n’est intelligible qu’aut
r, raisonner ; « rien de tout cela ne peut se faire qu’au moyen de la parole  », qui, d’ordinaire, en pareil cas, reste intérie
l’intelligence se forme et se développe » sont faites au moyen de la parole intérieure. « C’est par la parole extérieure que
eloppe » sont faites au moyen de la parole intérieure. « C’est par la parole extérieure que nous rendons compte de nos idées à
ue nous rendons compte de nos idées à nos semblables, et c’est par la parole intérieure que nous nous en rendons compte à nous
nous les connaissances que nos semblables nous donnent au moyen de la parole extérieure. C’est par elle que nous faisons subir
instruisons nous-mêmes, comme nos semblables nous instruisent par la parole extérieure. » Ainsi, « l’intelligence doit toute
’elle acquiert quelquefois à l’empire que nous donne sur nos idées la parole intérieure77 » Comme à la méditation Cardaillac r
n muette78, rien ne manque au tableau qu’il fait de l’extension de la parole intérieure ; on peut dire qu’il a tracé, bien qu’
ure ; on peut dire qu’il a tracé, bien qu’implicitement, la loi de la parole intérieure ; il a, sinon formulé, du moins compri
 ; il a, sinon formulé, du moins compris qu’elle fait l’intérim de la parole extérieure émise ou entendue ; il eût pu dire, en
due ; il eût pu dire, en style condillacien, que nous sommes toujours parole et que nous sommes parole intérieure quand nous n
tyle condillacien, que nous sommes toujours parole et que nous sommes parole intérieure quand nous ne sommes pas parole extéri
parole et que nous sommes parole intérieure quand nous ne sommes pas parole extérieure. Notons qu’il n’a réservé aucune place
aussi distincte que lorsqu’elle est sons les yeux ? Le souvenir de la parole , au contraire, bien que moins vif, moins fort que
le souvenir que dans la sensation.79 » 2° Nécessité ou utilité de la parole intérieure. — Si Cardaillac, après avoir reconnu
de la parole intérieure. — Si Cardaillac, après avoir reconnu que la parole intérieure est constante en l’absence de la parol
oir reconnu que la parole intérieure est constante en l’absence de la parole extérieure, la disait nécessaire dans les mêmes l
de son esprit. De même, il exagère, avec Condillac, l’influence de la parole sur la mémoire ; il la dit une fois nécessaire po
], ajoutant à cette occasion, ce qui est une vue très féconde, que la parole aide puissamment l’attention aux idées, et, par s
rts [ch. VI, passim]. En réalité, Cardaillac a vaguement senti que la parole extérieure et les lois de l’habitude et de la mém
lois de l’habitude et de la mémoire ne suffisaient pas à expliquer la parole intérieure telle qu’il l’avait décrite : elle n’e
iduelles. — Tous les hommes ne sont pas maîtres au même degré de leur parole intérieure : il y en a qui sont obligés, pour lir
et chez qui cette éloquence silencieuse rivalise avec le talent de la parole extérieure : chez d’autres enfin, la parole intér
lise avec le talent de la parole extérieure : chez d’autres enfin, la parole intérieure est plus facile et plus abondante que
enfin, la parole intérieure est plus facile et plus abondante que la parole prononcée87. Ces dernières différences n’intéress
noncée87. Ces dernières différences n’intéressent qu’indirectement la parole intérieure ; elle suit en instrument docile les l
dirigée par les circonstances ou gouvernée par une raison ferme ; la parole intérieure la suit dans ses évolutions, interromp
utions, interrompue plus ou moins fréquemment par l’émission de notre parole ou par l’attention que nous donnons à celle d’aut
d, encore enfants ; leur état n’est qu’un épisode de l’histoire de la parole inférieure. Même en dehors de la lecture et de l’
e âge et chez les esprits peu exercés, encore enfants à cet égard, la parole intérieure « réclame », pour avoir quelque suite
des causes de distraction, un plus grand effort d’attention » que la parole extérieure. Mais, chez l’homme normal, cette infé
parole extérieure. Mais, chez l’homme normal, cette infériorité de la parole intérieure peut et doit disparaître [ch. II, §3 ;
gestes, pensent par des images de gestes. 4° Division générale de la parole intérieure en active et passive. — Dans l’acte de
isons effort quelquefois pour repousser, pour réduire au silence » la parole intérieure ; mais nous l’entendons passivement, m
ompare à la réflexion ; dans la rêverie, « l’âme, écoutant à peine la parole intérieure, … l’entend cependant, mais sans faire
nous dirigeons le cours de notre pensée » et, en même temps, de notre parole  ; nous cherchons à la fois des idées vraies et de
fort bien faites. Mais que vaut la division ? y a-t-il vraiment deux paroles intérieures, l’une que nous entendons en nous par
Cardaillac a distingué la mémoire des mots et celle des idées92 ; la parole intérieure serait-elle active quand le souvenir d
ournit donc pas les éléments d’une division quelque peu précise de la parole intérieure. Aussi avons-nous, dans la suite de ce
nt à la fois de netteté et de développements [ch. V]. 6° Causes de la parole intérieure ; la parole intérieure rattachée à la
et de développements [ch. V]. 6° Causes de la parole intérieure ; la parole intérieure rattachée à la psychologie générale. —
la psychologie générale. — Cardaillac a le mérite d’avoir rattaché la parole intérieure à la mémoire, dont elle n’est, selon l
umet. Mais les vues de ce genre qu’on rencontre dans son étude sur la parole sont mal coordonnées, peu précises, parfois même
ées, peu précises, parfois même inexactes. Voici la principale : « La parole intérieure n’est que le souvenir de la sensation
arole intérieure n’est que le souvenir de la sensation que produit la parole extérieure. » Donc les lois du souvenir des sensa
res sensations sont très faibles et très peu distincts, tandis que la parole intérieure est relativement vive et tout aussi di
nes moteurs », en particulier sur les organes de la phonation ; or la parole intérieure est tout autant « à notre disposition 
r la parole intérieure est tout autant « à notre disposition » que la parole extérieure ; elle suit donc la loi de la parole e
disposition » que la parole extérieure ; elle suit donc la loi de la parole extérieure au lieu de suivre celle des autres sou
ion que nous ne pouvons, comme lui, trouver « satisfaisante » : notre parole extérieure est un mouvement dont un son résulte ;
s modérée, nous n’éprouverons, tandis que nous entendrons toujours la parole intérieure, qu’un très léger « frémissement » de
ieure, qu’un très léger « frémissement » de l’organe vocal ; ainsi la parole , même intérieure, participe aux lois du mouvement
lle est l’effet habituel d’un mouvement96. Pourquoi la vivacité de la parole intérieure-n’est elle pas proportionnelle à la vo
bitude n’a-t-elle pas le même pouvoir d’anéantissement graduel sur la parole intérieure que sur les autres phénomènes de l’âme
que sur les autres phénomènes de l’âme ? L’écriture est liée comme la parole à un mouvement volontaire ; pourquoi son image in
ité que la répétition leur enlève ; les états qui résistent, comme la parole intérieure, à la destruction lente que produit l’
e générale dans Cardaillac est le principal défaut de son étude de la parole intérieure. Comme il sépare l’habitude et la mémo
n cas particulier de l’habitude, tout ce qu’il dit des rapports de la parole intérieur avec l’habitude est vague et de peu de
esse sans les formuler en un langage plus précis. Les habitudes de la parole intérieure ont leur effet dans l’acte de parler à
ruit ? Selon Cardaillac, elle se forme aux dépens de l’habitude de la parole extérieure, si « nous prenons l’habitude de nous
eurement serait donc une synthèse de deux habitudes, l’habitude de la parole et l’habitude du silence, et celle-ci serait une
 ; si cet effort est méthodiquement réglé par un esprit bien fait, la parole intérieure se forme à l’exactitude et aux autres
pas le même chez tous les hommes ; l’empire que nous exerçons sur la parole intérieure est « proportionné à l’habitude », — c
ernière remarque, sur laquelle Cardaillac insiste souvent, est que la parole , intérieure ou extérieure, et la pensée, sont int
une seule habitude104. Bonald, observateur médiocre, avait fait de la parole intérieure une description insuffisante ; telle q
acte que celle de son devancier, et, comme il a tenté de rattacher la parole intérieure aux faits les plus généraux et aux loi
mène105. VI. Les contemporains Depuis Cardaillac, l’étude de la parole intérieure a été généralement négligée, M. Paul J
eurs de l’aphasie à examiner si cette affection atteint toujours la «  parole mentale » avec la parole extérieure116 10. Bain a
ner si cette affection atteint toujours la « parole mentale » avec la parole extérieure116 10. Bain a dédaigné de consacrer un
érieure116 10. Bain a dédaigné de consacrer une mention spéciale à la parole intérieure ; il la cite à l’occasion, quand il pa
e du phénomène ; dans un des rares passages qu’il lui consacre119, la parole intérieure devient une image musculaire-tactile.
. II, § 6], la description de Bain, et ramené l’élément tactile de la parole intérieure à ses justes proportions. M. Taine est
accepté sans discussion l’erreur de Bain, et lui aussi n’accorde à la parole intérieure qu’une courte mention120. Les ouvrages
science du langage11 ne contiennent que de très vagues allusions à la parole intérieure121. Il cite pourtant avec éloge une fo
ime l’ouvrage de notre maître Albert Lemoine sur La physionomie et la parole . Il contient sur l’union de la parole et de la pe
emoine sur La physionomie et la parole. Il contient sur l’union de la parole et de la pensée une fine et lumineuse esquisse, o
pensée une fine et lumineuse esquisse, où la présence ordinaire de la parole intérieure dans la méditation silencieuse est com
s l’union intime du langage et de la pensée, dans la suppléance de la parole extérieure par la parole intérieure, il ne voit q
ge et de la pensée, dans la suppléance de la parole extérieure par la parole intérieure, il ne voit qu’une « habitude invétéré
uisqu’elle ne saurait être relevée par la thèse de la constance de la parole chez l’homme fait, comme d’ailleurs une observati
t contre toute raison ; elle ne peut plus se taire, alors même que la parole intérieure n’est plus pour elle qu’un bruit inuti
toute imagination. L’ouvrage le plus récent où il soit question de la parole intérieure et de son rôle dans l’activité psychiq
e la théorie nécessitaire, mais avec de très sages réserves : sans la parole , l’esprit sent et connaît, mais il ne pense pas ;
t, est difficile, irrégulier ; l’acte de penser, et par conséquent la parole intérieure, sont nécessaires, soit pour « réviser
ment notre pensée, soit pour la communiquer à d’autres au moyen de la parole sonore, soit aussi pour la développer et la préci
langage naturel et peut rendre à la pensé, les mêmes services que la parole  ; l’écriture, qui n’est pas, à proprement dire, u
mporains qui ont abordé la même question, une étude approfondie de la parole intérieure restait à faire. Nous avons essayé, da
t la raison, et non la pensée discursive ; logos ne signifie donc pas parole dans cette locution d’Aristote. 5. La pensée est
uivantes). — Tout autre semble avoir été l’opinion d’Aristote : si la parole exprime la recherche, l’écriture seule exprime la
consent, sa raison ne consent pas ; mais il peut aussi répondre à vos paroles par des paroles également vraisemblables ; si au
on ne consent pas ; mais il peut aussi répondre à vos paroles par des paroles également vraisemblables ; si au contraire vous f
source première de l’opposition du […] (pensée ou raison) et du […] ( parole ), que l’on rencontre dans Philon (De vita Mosis,
ce, — qui serait un essai malaisé à faire, — aurait quelque espèce de parole pour exprimer ses conceptions. Si l’on m’allègue
e ce n’est pas seulement pour n’avoir pu recevoir l’instruction de la parole par les oreilles, mais plutôt pour ce que le sens
Gratry [§ 6], qui se souvenait de Bossuet en lisant saint Thomas. La parole intérieure ne paraît pas non plus dégagée dans le
n précises dans lesquelles la prière peut être amenée à s’exprimer en paroles prononcées, mais il n’y a pas de réflexion sur le
paroles prononcées, mais il n’y a pas de réflexion sur le rôle d’une parole intérieure dans la prière non « vocale ».] 17. P
22. Instr., V, 20, 22. 23. A. Lemoine, De la physionomie et de la parole , p. 171-173. [Albert Lemoine (1824-1874), De la p
, p. 171-173. [Albert Lemoine (1824-1874), De la physionomie et de la parole , Paris, Baillière, 1865. Egger discute cet ouvrag
ime l’ouvrage de notre maître Albert Lemoine sur la physionomie et la parole . »] 24. Ailleurs (Instr., VII, 16), Bossuet adm
s le même état ; il ne prétend pas qu’un discours de Dieu remplace la parole intérieure personnelle. [Sur l’hallucination audi
allucination auditive verbale, c’est-à-dire sur l’aliénation de notre parole intérieure, voir, plus bas, chap. II, § 8, et cha
ier ouvrage, la Théorie du pouvoir (1796), il n’est question ni de la parole intérieure, ni de l’origine du langage. De Bonald
ald, le pur spirituel est l’objet propre du langage. Selon Bonald, la parole intérieure nous rapproche des anges ; selon Bossu
octrine) dépasse sa vraie pensée : « Toutes nos pensées sont dans nos paroles  ; — la parole n’est que la pensée rendue extérieu
e sa vraie pensée : « Toutes nos pensées sont dans nos paroles ; — la parole n’est que la pensée rendue extérieure ; — la paro
os paroles ; — la parole n’est que la pensée rendue extérieure ; — la parole est l’idée elle-même et toute l’idée » ; etc. (Lé
mander si l’esprit existe quand il n’est que ténèbres, « avant que la parole lui révèle sa propre pensée » (Recherches, ch. II
arfaitement ; l’un, à seize ans, ne sait dire que papa et maman, « la parole n’a aucun attrait pour lui, et il ne fait aucun e
dent par gestes ; ils ont appris à lire et à écrire ; ils ont donc la parole intérieure ; elle alterne chez eux, quand ils ne
émentaires de philosophie, 2 vol., 1830 : t. II, p. 189 à 391 : De la parole . 69. L’ordre suivi par Cardaillac est très défec
ute, pages 351-352, sur l’invention de l’écriture, mais jamais sur la parole intérieure ; ses seules autorités sont (p. 360) l
ages 231, 280, 336, 357, 359, 386, etc. 105. Nous trouvons encore la parole intérieure mentionnée par un autre laromiguiérist
servé la faculté de lire et d’écrire avec facilité et correction ; la parole intérieure était donc intacte (Annales médico-psy
305-306 ; p. 311-312, où il exagère, comme Cardaillac, le rôle de la parole intérieure dans l’audition ; p. 538-539. 118. Pa
1893), De L’Intelligence, Paris, Hachette, 1870.], livres I et II, la parole intérieure est toujours confondue avec les autres
gère (La vie du langage, p. 18-19). 123. De la physionomie et de la parole (1865), ch. VII, p. 162 à 177. — La parole intéri
De la physionomie et de la parole (1865), ch. VII, p. 162 à 177. — La parole intérieure est encore invoquée par A. Lemoine dan
ème partie, p. 293 à 361, est consacré au langage. 125. Page 438. La parole intérieure est encore signalée, p. 92, 309, 315,
nent de montrer l’étendue : leur objet propre est la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole in
st la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole intérieure n’est pas seulement un fait intéressan
e l’âme qui ne sont pas l’état normal. Une monographie complète de la parole intérieure devrait donc examiner successivement q
e distingue des faits analogues ou concomitants, principalement de la parole extérieure et de la pensée ; et, s’il présente de
concomitance avec les autres faits psychiques ; dans quelle mesure la parole intérieure est constante et nécessaire ; quels su
etc. Tant d’éléments différents concourent à produire et à varier la parole intérieure, surtout à la rendre universelle et co
de ce programme. Mais, comme les différentes questions relatives à la parole intérieure se supposent souvent les unes les autr
résolus ; plusieurs considérations sur la genèse et les causes de la parole intérieure se trouvent dans le chapitre II, § 6,
fin nous avons dû faire de temps à autre des allusions à l’état de la parole intérieure dans la distraction et pendant le somm
l. 1. Première affirmation capitale quant à ce nouveau concept de «  parole intérieure », mais elle ouvre un débat ultérieur
l’alphasie, observation d’hémiplégie gauche avec perte absolue de la parole , guérison. 11. Max Müller : voir réf . plus ha
2 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »
Chapitre IV.Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans
tés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psych
en usant librement des nomenclatures actuellement usitées. II. La parole intérieure vive et la parole intérieure calme ; c
clatures actuellement usitées. II. La parole intérieure vive et la parole intérieure calme ; comparaison. Intérêt spécial d
mparaison. Intérêt spécial de la forme calme Avant de rattacher la parole intérieure dans sa totalité aux faits psychiques
par les phénomènes qui les provoquent ou les accompagnent. Quant à la parole intérieure calme, il n’y a même pas lieu d’y étab
mblables subdivisions. Il n’existe, en définitive, que deux sortes de parole intérieure, la forme calme et la forme vive. Sans
a continuité : il est impossible de dire à quel degré d’intensité la parole intérieure cesse d’être calme ; mais, d’une part,
cevoir les caractères distinctifs de la forme vive ; d’autre part, la parole intérieure calme paraît être un état limite ; ent
qu’elle met en pleine lumière une vérité importante, à savoir que la parole intérieure n’est pas un simple écho de la parole
nte, à savoir que la parole intérieure n’est pas un simple écho de la parole extérieure, un fait de répercussion ou de continu
forme vive, elles ne sauraient, la plupart du temps, s’appliquer à la parole intérieure calme : celle-ci a dans la vie humaine
sans doute elle n’est pas sans rapports de dépendance à l’égard de la parole extérieure, mais elle en dépend de si loin que ce
origines et si on la considère au moment même où elle se produit, la parole intérieure calme est bien réellement indépendante
it, la parole intérieure calme est bien réellement indépendante de la parole , car, dans notre intention, elle ne la prépare pa
le ne la remplace pas, elle existe seulement pour la pensée. Quand la parole intérieure est calme, nous ne croyons pas parler 
sa raison d’être. Mais le fait même que, dans les cas de passion, la parole intérieure s’anime sans raison et devient extérie
toute raison, ce fait nous indique qu’il y a des circonstances où la parole intérieure doit rester intérieure sans tendre auc
a parfaite maturité de la raison se passe de ces illusions. Enfin, la parole intérieure calme n’est pas seulement le langage n
rance. La bouche garde le silence Pour écouter parler le cœur34 ; sa parole intérieure reste calme ; elle ne peut s’élever ju
en des temps plus heureux ils ont tant de fois parcourus ensemble. La parole intérieure calme est donc l’expression légitime,
jeu, ce dont elle a conscience. Si l’on a pu dire ironiquement de la parole extérieure qu’elle a été donnée à l’homme pour dé
ur déguiser sa pensée, on pourrait dire aussi que la forme vive de la parole intérieure est souvent le langage de l’illusion e
de l’illusion et du mensonge, du moins du mensonge involontaire ; la parole intérieure calme, au contraire, est l’expression
elle s’attache à des objets plus variés. Ainsi, les deux formes de la parole intérieure diffèrent non seulement par leurs cara
es, plus génériques, que les autres [ch. VI, § 2] ; laquelle des deux paroles intérieures est la parole intérieure proprement d
s autres [ch. VI, § 2] ; laquelle des deux paroles intérieures est la parole intérieure proprement dite ? La parole intérieure
eux paroles intérieures est la parole intérieure proprement dite ? La parole intérieure vive a plus que la parole intérieure c
intérieure proprement dite ? La parole intérieure vive a plus que la parole intérieure calme les caractères de la parole ; el
ieure vive a plus que la parole intérieure calme les caractères de la parole  ; elle est l’écho affaibli, mais non dénaturé, de
res de la parole ; elle est l’écho affaibli, mais non dénaturé, de la parole extérieure ; elle en conserve tous les caractères
ntiels, soit intrinsèques, soit accessoires. C’est donc une véritable parole , une parole imaginaire, intérieure ; mais, comme
intrinsèques, soit accessoires. C’est donc une véritable parole, une parole imaginaire, intérieure ; mais, comme elle fait ju
purement intérieure, on peut dire qu’elle est moins intérieure que la parole intérieure calme. Celle-ci est à la précédente ce
ue la parole intérieure calme. Celle-ci est à la précédente ce que la parole intérieure vive est elle-même à la parole extérie
t à la précédente ce que la parole intérieure vive est elle-même à la parole extérieure ; elle est l’écho d’un écho. Les carac
a parole extérieure ; elle est l’écho d’un écho. Les caractères de la parole subsistent encore en elle, mais effacés ; elle pa
arole subsistent encore en elle, mais effacés ; elle paraît moins une parole ou quelque chose de la parole qu’un élément ou un
e, mais effacés ; elle paraît moins une parole ou quelque chose de la parole qu’un élément ou une détermination de la pensée ;
qu’un élément ou une détermination de la pensée ; son rapport avec la parole semble si faible et si lointain qu’il faut pour l
la pensée elle-même, mais la pensée vêtue, enveloppée d’une ombre de parole , ombre légère, insaisissable, qui fait corps avec
peut en être séparée ? On serait donc tenté de lui retirer le nom de parole et de l’appeler, par exemple, la pensée parlée ou
e la pensée. Mais, malgré tout, cet élément de la pensée est bien une parole  ; s’il a perdu les caractères accessoires de la p
e est bien une parole ; s’il a perdu les caractères accessoires de la parole physique, il en a gardé tous les caractères intri
physique, il en a gardé tous les caractères intrinsèques ; c’est une parole affaiblie, purifiée de tout mélange, et incorporé
et incorporée à la pensée ; mieux vaut donc continuer à l’appeler une parole . Des deux formes de la parole intérieure, l’une j
eux vaut donc continuer à l’appeler une parole. Des deux formes de la parole intérieure, l’une justifie mieux son nom de parol
deux formes de la parole intérieure, l’une justifie mieux son nom de parole , l’autre sa qualification d’intérieure. Or l’épit
f ; le phénomène le plus original est le plus intérieur des deux ; la parole intérieure proprement dite est donc la parole int
intérieur des deux ; la parole intérieure proprement dite est donc la parole intérieure calme. L’autre serait peut-être mieux
la parole intérieure calme. L’autre serait peut-être mieux nommée la parole imaginaire ; l’illusion qui l’accompagne, et qui
’accompagne, et qui la distingue à la fois de la forme calme et de la parole physique, serait ainsi clairement désignée. Quand
et de la parole physique, serait ainsi clairement désignée. Quand la parole intérieure simule encore à s’y méprendre la parol
désignée. Quand la parole intérieure simule encore à s’y méprendre la parole physique, elle n’est guère qu’une assez vulgaire
le physique, elle n’est guère qu’une assez vulgaire hallucination. La parole imaginaire est surtout intéressante à titre de tr
surtout intéressante à titre de transition, de moyen terme, entre la parole extérieure et cet élément vocal de la pensée réfl
térieure et cet élément vocal de la pensée réfléchie qui est la vraie parole intérieure ; elle nous permet de rattacher celle-
acher celle-ci à son premier modèle et de remonter à ses origines. La parole intérieure calme mérite d’être étudiée pour elle-
e ; le mécanisme ordinaire de la formation des images ayant fourni la parole imaginaire, image de la parole extérieure, l’acti
a formation des images ayant fourni la parole imaginaire, image de la parole extérieure, l’activité intelligente de l’âme a si
emparé, elle se l’est approprié, et ce qui était quelque chose de la parole est devenu quelque chose de la pensée. A l’appui
plus haut, mais sur laquelle il est bon de revenir et d’insister : La parole intérieure calme, écho d’un écho, n’a point elle-
, plus évanouie que nous ne l’avons décrite ; entre l’intensité de la parole intérieure dans la rêverie la plus tranquille, da
d’avec les pensées ; bien loin que le silence se fasse dans l’âme, la parole imaginaire remplace souvent la parole intérieure
silence se fasse dans l’âme, la parole imaginaire remplace souvent la parole intérieure proprement dite. Tandis que le son ext
ion interne ; mais l’apathie la plus complète ne peut l’affaiblir. La parole intérieure ordinaire et vulgaire, celle de la sol
’a qu’une ressource, l’attention, c’est-à-dire la volonté. Si donc la parole intérieure subsiste en nous avec un minimum suffi
e aux opérations intellectuelles ; grâce à l’attention, l’image de la parole ne descend pas jusqu’au bout la pente de l’incons
elle résiste à l’anéantissement et se forme en habitude positive. La parole intérieure proprement dite est l’écho affaibli d’
nfluence d’une excitation intérieure ou quand il la descend, c’est la parole imaginaire ; quand il s’arrête à sa limite et s’y
ite et s’y maintient sans oscillation appréciable, c’est la véritable parole intérieure ; celle-ci seule, à vrai dire, est un
ble parole intérieure ; celle-ci seule, à vrai dire, est un état ; la parole imaginaire n’est qu’une transition. Aussi, dans l
ssi, dans la suite de cette monographie, parlerons-nous surtout de la parole intérieure proprement dite ou calme, considérant
tout de la parole intérieure proprement dite ou calme, considérant la parole imaginaire comme une forme imparfaite et d’import
l’imagination ; part de la reproduction, part de l’innovation dans la parole intérieure Il s’agit maintenant de rattacher l
ion dans la parole intérieure Il s’agit maintenant de rattacher la parole intérieure dans son ensemble aux classes de faits
r la mémoire par l’absence de toute innovation. Il est évident que la parole intérieure se rattache, suivant les cas, tantôt à
part à la mémoire ? La chose est assez difficile à déterminer. Si ma parole intérieure répète une phrase que j’ai entendue, s
de mille façons, on n’invente pas dans les mots, c’est-à-dire dans la parole , quand on se borne à les ranger dans un ordre nou
duite au néologisme intérieur, se rencontrerait très rarement dans la parole intérieure. Mais le même raisonnement peut s’appl
que les convenances de la science qui l’occupe36. Les matériaux de la parole intérieure sont donc des souvenirs. Mais les fait
elon que l’entendement innove plus ou moins dans les idées. IV. La parole intérieure n’est pas une hallucination. Il est
que, peut-être même l’école empirique, appliqueraient volontiers à la parole intérieure : c’est le mot hallucination. Nous est
hallucination. Serait-il d’un bon langage scientifique de dire que la parole intérieure est une hallucination, mais une halluc
une hallucination parfaitement normale ? Autant vaudrait dire que la parole intérieure est une hallucination qui n’a aucun de
on surhumain se faisait entendre, ils le distinguaient de leur propre parole intérieure. Etrange hallucination que celle-là !
une peine à écarter une illusion dont les conditions font défaut : la parole intérieure ne possède aucun des caractères de l’e
enir d’un visum ; par quoi serions-nous donc séduits à l’aliéner ? La parole intérieure fait partie d’un genre dont l’hallucin
espèces se confondent dans une partie de leur extension ; non que la parole intérieure vive soit une véritable hallucination,
illusion ; mais la plupart des hallucinations de l’ouïe figurent des paroles extérieures et non des bruits inarticulés ; il y
s paroles extérieures et non des bruits inarticulés ; il y a donc des paroles intérieures qui sont des hallucinations ; d’aille
érieures qui sont des hallucinations ; d’ailleurs, dans la classe des paroles intérieures, ces phénomènes sont exceptionnels, e
es faits anormaux en dehors de l’étude que nous poursuivons. V. La parole intérieure est une image. Ce genre dont la par
uivons. V. La parole intérieure est une image. Ce genre dont la parole intérieure fait partie, quel est-il ? Le concevoi
oque. VI. Classification des images ; caractères distinctifs de la parole intérieure Le genre des images ou des pseudo-s
es, ou images visuelles ; 2°Les sons intérieurs, qui se divisent en : paroles intérieures, autres sons ; 3° On peut réunir dans
ont toujours plus ou moins mêlées les unes aux autres. On voit que la parole intérieure n’est pas même, dans le genre dont ell
es groupes où elles se présentent, apparaissent rarement isolées ; la parole intérieure, ayant son rôle spécial à remplir, fon
ticulier la plupart des hallucinations de l’ouïe, donc la plupart des paroles intérieures anormales qui sont, à tort, aliénées
es intérieures anormales qui sont, à tort, aliénées et externées ; la parole intérieure vive fait partie des états semi-forts,
nées ; la parole intérieure vive fait partie des états semi-forts, la parole intérieure proprement dite des états faibles. Les
e des états faibles. Les états très faibles ne comprennent rien de la parole intérieure ; nous avons expliqué pourquoi [§ 2, f
’attention et annihiler la sensation [ch. II, § 3 ; ch. III, § 3]. La parole intérieure fait partie de cette seconde classe. D
es autres ne doivent servir que pour subdiviser ces espèces. Ainsi la parole intérieure n’est pas une variété de l’hallucinati
ns vocales qui doivent être considérées comme des modifications de la parole intérieure. VII. Différents rôles des images d
ifférents rôles des images dans la vie psychique ; rôle spécial de la parole intérieure L’originalité de la parole intérieu
ychique ; rôle spécial de la parole intérieure L’originalité de la parole intérieure parmi les pseudo-sensations vient moin
o-sensations vient moins de sa nature propre que de son rôle ; que la parole ait son écho dans l’âme comme les autres sensatio
’est là un fait qui n’a rien de nouveau ni d’extraordinaire ; mais la parole intérieure, nous l’avons montré, est plus qu’un é
lus qu’un écho, plus qu’un souvenir, plus même qu’une imitation de la parole extérieure. Et cette fonction supérieure qui lui
faut, d’autres espèces de la pseudo-sensation peuvent la remplir : la parole intérieure est remplacée chez les sourds-muets pa
e, par des séries d’images tactiles [ch. VI, § 8, fin]. L’étude de la parole intérieure met donc en lumière une fonction qui a
iée qui exprime la succession de nos pensées est une image sonore, la parole intérieure ; à défaut de la parole, des séries an
s pensées est une image sonore, la parole intérieure ; à défaut de la parole , des séries analogues d’images visuelles ou d’ima
onstruction originale, de cette œuvre homogène et distincte ; mais la parole intérieure, une fois créée, une fois mise en trai
d’un vol automatique, soutenu par son impulsion première. VIII. La parole intérieure considérée comme habitude Pour expl
abitude Pour expliquer cette force étrange, que les origines de la parole intérieure ne pouvaient faire prévoir, il est néc
oir, il est nécessaire de recourir à des causes d’ordre supérieur. La parole intérieure n’est pas un simple écho de la parole,
’ordre supérieur. La parole intérieure n’est pas un simple écho de la parole , une simple habitude ; car l’habitude proprement
ion), et elle ne cesse que lorsqu’elle est devenue, en présence de la parole extérieure d’autrui, qu’il faut écouter et compre
même nuisible. La succession de faits homogènes que nous appelons la parole intérieure est donc une série continue d’habitude
re est donc une série continue d’habitudes positives réalisées, et la parole intérieure, dans son ensemble, est une habitude p
ments de permanence, d’unité relative, d’harmonie. Et, à son tour, la parole intérieure semble représenter en nous la perfecti
es mêmes, elle construit incessamment des composés nouveaux. Ainsi la parole intérieure, considérée comme puissance, est à son
s d’une réalisation facile, et, pour ainsi dire, proche de l’acte. La parole intérieure réunit ces deux qualités, en apparence
, transformant l’habitude négative en habitude positive, maintient la parole intérieure à l’état de perpétuelle et consciente
à la fois une œuvre parfaite et un incomparable instrument : c’est la parole intérieure. En signalant le rôle de l’attention,
nalant le rôle de l’attention, nous n’avons pas prétendu donner de la parole intérieure une explication complète. L’attention
vrir ceux qui la déterminent à favoriser, entre toutes les images, la parole intérieure. Peut-être alors faudrait-il signaler,
ait-il signaler, comme une condition favorable du développement de la parole intérieure et de son association constante avec l
ils la perdent après l’avoir acquise ; ce dernier cas est celui de la parole intérieure : l’attention exclusive dont elle est
e à recueillir et à développer, au moyen de l’attention, l’écho de la parole , et à l’élever au rôle de compagnon, d’associé, d
it fait perdre. Aussi devient-il sans peine une chose de l’âme, et la parole intérieure est bientôt pour la conscience le phén
résumé, si une cause sensible et facilement observable, le son de la parole audible, suffit pour expliquer la nature spécifiq
même cause ne peut suffire à expliquer l’extension merveilleuse de la parole intérieure, son indépendance, sa vitalité, le car
aine ne suffit pas ; il faut, de plus, le terrain et l’atmosphère. La parole extérieure, jetée dans l’âme par la sensation, s’
us sommes séduits à chaque instant à maintenir l’union de fait, de la parole et de la pensée, ce n’est pas seulement parce qu’
rations que V. Egger développe ici sur les fonctions psychiques de la parole intérieure « calme » par opposition aux variétés
s de la parole intérieure « calme » par opposition aux variétés de la parole intérieure « vive » comme étant souvent le « lang
ace de « retirance » et quête de lucidité chez Larbaud, tandis que la parole vive et théâtralisée de Melle Else est effectivem
3 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »
Chapitre IILa parole intérieure comparée à la parole interieure I.
Chapitre IILa parole intérieure comparée à la parole interieure I. La parole intérieure est analog
itre IILa parole intérieure comparée à la parole interieure I. La parole intérieure est analogue à la parole extérieure.
à la parole interieure I. La parole intérieure est analogue à la parole extérieure. La parole intérieure est une parol
I. La parole intérieure est analogue à la parole extérieure. La parole intérieure est une parole ; nous la nommons natur
est analogue à la parole extérieure. La parole intérieure est une parole  ; nous la nommons naturellement ainsi ; elle ress
role ; nous la nommons naturellement ainsi ; elle ressemble donc à la parole proprement dite, à la parole extérieure ; elle en
llement ainsi ; elle ressemble donc à la parole proprement dite, à la parole extérieure ; elle en est comme une imitation ou c
prit. II. Ressemblances Précisons d’abord les ressemblances. La parole intérieure a l’apparence d’un son, et ce son est
térieure a l’apparence d’un son, et ce son est celui que nous nommons parole ou langage : il se compose de deux sortes d’éléme
entre des limites sensiblement fixes. Tels sont les caractères de la parole considérée comme son ; ils se retrouvent tous dan
es de la parole considérée comme son ; ils se retrouvent tous dans la parole intérieure. Ce sont là des éléments communs à tou
este un quatrième caractère, le timbre : il appartient également à la parole , et il se retrouve aussi dans la parole intérieur
il appartient également à la parole, et il se retrouve aussi dans la parole intérieure. Mais celui-là est un caractère essent
s, — enfin des mots et des tournures favorites. Tous figurent dans la parole intérieure de chacun de nous ; ma parole intérieu
rites. Tous figurent dans la parole intérieure de chacun de nous ; ma parole intérieure est l’imitation de ma voix.12 En résu
s ; ma parole intérieure est l’imitation de ma voix.12 En résumé, la parole intérieure est comme une parole, et ma parole int
mitation de ma voix.12 En résumé, la parole intérieure est comme une parole , et ma parole intérieure est comme ma parole. Tel
voix.12 En résumé, la parole intérieure est comme une parole, et ma parole intérieure est comme ma parole. Telles sont les a
intérieure est comme une parole, et ma parole intérieure est comme ma parole . Telles sont les analogies des deux phénomènes.
s sont les analogies des deux phénomènes. III. Différences : 1° La parole intérieure est un état faible. Cherchons maint
pale est que, pour employer le langage de la psychologie anglaise, la parole extérieure est un état fort, la parole intérieure
de la psychologie anglaise, la parole extérieure est un état fort, la parole intérieure un état faible. L’intensité de l’une c
t faible. L’intensité de l’une comme de l’autre est variable, mais la parole extérieure la plus faible est encore un bruit plu
parole extérieure la plus faible est encore un bruit plus fort que la parole intérieure la plus forte. De plus, l’intensité de
rt que la parole intérieure la plus forte. De plus, l’intensité de la parole intérieure varie dans de moindres limites que cel
e la parole intérieure varie dans de moindres limites que celle de la parole extérieure ; elle se maintient habituellement dan
uellement dans une certaine moyenne de laquelle elle s’écarte peu. La parole intérieure a aussi moins d’inflexions, des intona
que les sensations subissent la dépression de l’habitude négative, la parole intérieure, cette faible image, a le privilège d’
Tout ce premier ordre de différences constitue une infériorité de la parole intérieure sur la parole extérieure. N’a-t-elle p
différences constitue une infériorité de la parole intérieure sur la parole extérieure. N’a-t-elle pas, en revanche, quelques
avec quelque effort, elle est assez lente, parfois plus lente que la parole extérieure ordinaire, et sauf le cas exceptionnel
uté de la pensée qu’elle exprime. En somme, la rapidité moyenne de la parole intérieure est supérieure à la vitesse ordinaire
e de la parole intérieure est supérieure à la vitesse ordinaire de la parole audible. Cette rapidité plus grande de la parole
esse ordinaire de la parole audible. Cette rapidité plus grande de la parole intérieure consiste d’abord en ce que les petits
d en ce que les petits intervalles de silence qui séparent dans toute parole les syllabes, les mots, les membres de phrase et
s, les membres de phrase et les phrases, sont moindres encore dans la parole intérieure ; l’intervalle des syllabes et bien so
s et bien souvent celui des mots est réduit à néant. Ensuite, dans la parole intérieure, nous pouvons nous dispenser d’articul
telligible à des étrangers. L’explication de ces faits est facile. La parole extérieure est assujettie à certaines conditions,
a nécessité toute physique de reprendre haleine de temps en temps, la parole n’ayant lieu que pendant l’expiration, le larynx
le larynx étant impropre à vibrer normalement durant l’aspiration. La parole intérieure n’est soumise à aucune de ces conditio
conditions ; elle profite de cette indépendance. De même que dans la parole intérieure les mots peuvent être sommairement ind
ens si plein que pour l’individu qui les conçoit ; c’est donc dans la parole intérieure qu’ils surgissent à la conscience ; di
tout contexte explicatif, quand nous nous parlons à nous-mêmes132; la parole extérieure ne les admet dans un pareil isolement
aut pour nous-mêmes, dans le monologue : or le monologue n’est que la parole intérieure devenue extérieure, devenue audible, s
sans être pour cela destinée à être entendue [ch. III, § 12]. Dans la parole intérieure, il suffit que nous soyons compris de
s et de leur signification, un certain individualisme est permis à la parole intérieure que la parole extérieure ne saurait ad
n, un certain individualisme est permis à la parole intérieure que la parole extérieure ne saurait admettre, à un autre point
e, à un autre point de vue elle peut, beaucoup plus facilement que la parole extérieure, s’émanciper de notre personnalité, j’
’imitation auditive d’autres exemples plus spécialement relatifs à la parole  : Il arrive fréquemment que notre parole intérieu
s spécialement relatifs à la parole : Il arrive fréquemment que notre parole intérieure est l’imitation d’un dialogue, dans le
d’une discussion, nous nous remémorons intérieurement les principales paroles dont notre oreille a été frappée. Cette parole in
ement les principales paroles dont notre oreille a été frappée. Cette parole intérieure impersonnelle est une faculté qui peut
é nous, quand nous avons la mémoire saturée et l’esprit préoccupé dès paroles d’autrui. Ce n’est pas là la parole intérieure la
aturée et l’esprit préoccupé dès paroles d’autrui. Ce n’est pas là la parole intérieure la plus fréquente, et ce n’est pas la
role intérieure la plus fréquente, et ce n’est pas la vraie. La vraie parole intérieure, celle qui ne quitte jamais notre pens
t il résulterait que la musique intérieure seule, à l’exclusion de la parole intérieure proprement dite, est souvent et volont
cultés productrices. Dans un autre cas pourtant, qui est relatif à la parole , la faculté naturellement illimitée de reproduire
Si nos organes sont rebelles à quelque détail de prononciation, notre parole intérieure peut être plus correcte que notre paro
nonciation, notre parole intérieure peut être plus correcte que notre parole extérieure. Cela arrive évidemment à quelque degr
 : un Français établi en Russie aura de l’accent en parlant ; mais sa parole intérieure sera correcte, s’il a le ferme désir d
re sera correcte, s’il a le ferme désir de corriger les défauts de sa parole audible, si son attention se porte toujours quand
nciation normale. Si, au contraire, il se néglige ou se décourage, sa parole intérieure deviendra l’écho trop fidèle de sa par
se décourage, sa parole intérieure deviendra l’écho trop fidèle de sa parole extérieure ; elle en reproduira les incorrections
bitude. Un phénomène analogue, mais intermittent, se produit quand la parole extérieure d’autrui qui parvient à nos oreilles e
insi plus et mieux que ne prononce notre interlocuteur. De même notre parole intérieure corrige souvent notre parole extérieur
interlocuteur. De même notre parole intérieure corrige souvent notre parole extérieure à peine prononcée, avant que nos organ
mage tactile a disparu. Une autre différence existe entre les deux paroles considérées comme états de conscience. La parole
iste entre les deux paroles considérées comme états de conscience. La parole intérieure est une image simple, une image pureme
érieure est une image simple, une image purement sonore ; de même, la parole extérieure d’autrui entendue par nous est une sen
on simple, purement sonore ; mais il en est autrement de notre propre parole perçue par notre oreille en même temps qu’elle es
spéciale, localisée dans notre bouche. Nous ne retrouvons pas dans la parole intérieur l’image de cette dernière sensation ; q
eur, tout état fort, a disparu, si nous nous bornons à imaginer notre parole , l’image sonore apparaît seule, l’image tactile e
ébauche de mouvement laryngo-buccal réel, accompagnerait toujours la parole intérieure ; bien plus, à prendre à la lettre les
us, à prendre à la lettre les expressions de Bain, le phénomène de la parole intérieure serait essentiellement un mouvement in
sera qu’il est difficile d’expliquer dans cette théorie comment notre parole intérieure peut prendre l’apparence de la parole
héorie comment notre parole intérieure peut prendre l’apparence de la parole extérieure d’autrui, ce qui arrive non seulement
. Bien plus, il arrive quelquefois, dans l’état hypnagogique, que les paroles entendues ne sont déterminées ni comme nôtres ni
141; si le tactum buccal accompagnait toujours l’imagination de notre parole , cette indétermination serait impossible. Dans l’
ant préoccupé du problème de l’image tactile, je ne puis constater ma parole intérieure sans y trouver, avec l’image sonore, u
résultat tout différent : toutes les fois que je me suis remémoré mes paroles intérieures les plus récentes, je les ai trouvées
s ai trouvées pures de tout élément tactile. Le souvenir immédiat des paroles extérieures, au contraire, contient toujours cet
ours cet élément. On dira peut-être qu’il disparaît du souvenir de la parole intérieure, parce que notre attention le néglige
tention le néglige et se porte uniquement, durant la production de la parole intérieure, sur l’élément sonore. Notre attention
apperait pas pour cela au souvenir immédiat ; l’élément tactile de la parole extérieure est remémoré, en dépit des dédains de
x choses seront admises sans contestation : la première, c’est que la parole intérieure, à mesure qu’elle se produit en nous,
faisons attention ; — la seconde, c’est que l’attention porte sur la parole intérieure comme image sonore, nullement sur l’im
sonore, nullement sur l’image tactile. Le même fait se passe pour la parole extérieure, et c’est là entre les deux paroles un
e fait se passe pour la parole extérieure, et c’est là entre les deux paroles un nouveau rapport à ajouter à ceux que nous avon
s avons énumérés au commencement de ce chapitre : nous écoutons notre parole , mais notre attention néglige les sensations tact
tention sur l’élément sonore ne peut avoir le même effet sur les deux paroles  : la parole extérieure étant un phénomène physiqu
’élément sonore ne peut avoir le même effet sur les deux paroles : la parole extérieure étant un phénomène physique, les deux
elle est de nouveau produite ; observons-nous en prononçant quelques paroles insignifiantes, nous la constaterons d’une manièr
e des lois mêmes de l’habitude que nous invoquons. Aux origines de la parole intérieure, le phénomène intérieur est certaineme
ion que chaque homme porte d’ordinaire à cet élément secondaire de sa parole intérieure. Les hommes qui méditent peu et qui n’
le intérieure. Les hommes qui méditent peu et qui n’usent guère de la parole intérieure que pour se préparer à parler, et à pa
l’âme que le tactum buccal ; le second, qui est décisif, c’est que la parole d’autrui n’est pour nous qu’un son : quand l’enfa
ous qu’un son : quand l’enfant commence à parler, il n’invente pas la parole , il imite celle qui entend, il veut faire comme l
croire que les premières générations humaines qui firent usage de la parole eurent une parole intérieure à demi tactile, à de
emières générations humaines qui firent usage de la parole eurent une parole intérieure à demi tactile, à demi sonore, et qu’i
t qu’il fallut plusieurs siècles pour opérer cette purification de la parole intérieure qui, de nos jours, chez l’enfant, se p
ue nous avons décrits, suppose un exercice régulier et fréquent de la parole  ; la purification de la parole intérieure impliqu
un exercice régulier et fréquent de la parole ; la purification de la parole intérieure implique sa fréquence, sinon sa contin
ue, à l’époque où fut inventée en Egypte l’écriture idéographique, la parole intérieure n’était pas encore, chez les auteurs d
ensée dans sa bouche ; or cette localisation ne se comprend que si la parole intérieure lui paraît un phénomène buccal, en d’a
nation faible du toucher buccal en même temps qu’une image sonore. La parole intérieure, comme son, n’est pas localisable [§ 7
i que l’on est en droit d’admettre pour les périodes primitives de la parole . L’idéogramme égyptien n’implique pas autre chose
iture hiéroglyphique ont fait appel aux rapports de la pensée avec la parole et de la parole avec la bouche, et, comme la pens
ique ont fait appel aux rapports de la pensée avec la parole et de la parole avec la bouche, et, comme la pensée est un acte,
la continuité de l’image tactile infinitésimale, qui, accompagnant la parole intérieure, accompagne toujours la pensée. Par un
pour les consonnes. Cela posé, admettons un instant avec Bain que la parole intérieure soit une simple image tactile : les vo
lus lente encore, des consonnes, prouvent que l’élément tactile de la parole intérieure est bien loin d’avoir l’importance qui
en n’est changé à nos premières déclarations : il reste établi que la parole intérieure est essentiellement une image simple,
e chez un psychologue ; — l’image tactile reparaît encore quand notre parole intérieure s’anime et se rapproche de la parole e
ît encore quand notre parole intérieure s’anime et se rapproche de la parole extérieure [ch. III]. — l’intention de parler plu
ue je nie, c’est que l’image tactile soit un élément nécessaire de la parole intérieure et doive, en conséquence, entrer dans
elle est absente, et cette absence est d’autant plus la règle que la parole intérieure mérite mieux son nom, qu’elle est mieu
l est permis d’invoquer le témoignage des premiers observateurs de la parole intérieure [ch. I, § 3, 5]. Si, comme le soutient
la parole intérieure [ch. I, § 3, 5]. Si, comme le soutient Bain, la parole intérieure était surtout une image tactile, par l
igence » ? L’image tactile n’apparaît pas dans les descriptions de la parole intérieure avant Cardaillac ; c’est qu’il fallait
tudié excitant les puissances de l’âme et donnant plus d’énergie à la parole intérieure, celle-ci se trouvera ressembler davan
la parole intérieure, celle-ci se trouvera ressembler davantage à la parole extérieure. Ainsi, pour ce consciencieux observat
ion externe Les caractères précédemment étudiés qui distinguent la parole intérieure et la parole extérieure sont tous, sau
tères précédemment étudiés qui distinguent la parole intérieure et la parole extérieure sont tous, sauf le dernier, des caract
caractères intrinsèques ; encore l’association du tactum buccal à la parole extérieure est-elle un caractère purement empiriq
image à une autre image. Tous les hommes considèrent naturellement la parole intérieure comme un élément de leur âme, un état
séparer et la distinguer de la pensée réfléchie ; ils considèrent la parole extérieure, au contraire, comme un phénomène phys
arole extérieure, au contraire, comme un phénomène physique. Des deux paroles , l’une nous est intérieure, elle fait partie de n
sont pas là des caractères intrinsèques. En effet, dire que, des deux paroles , l’une est extérieure, l’autre intérieure, ce n’e
leurs éléments constitutifs ; l’extériorité ne fait pas partie de la parole extérieure, ni l’intériorité de la parole intérie
té ne fait pas partie de la parole extérieure, ni l’intériorité de la parole intérieure. Nous leur attribuons ces deux qualité
les ajouter aux caractères intrinsèques qui distinguent déjà les deux paroles , et en compléter ainsi la séparation. Après les a
n. Mais, sauf des cas exceptionnels, nous ne l’exprimons pas, même en parole intérieure, tant il est spontané, rapide et facil
onvient pas à la perception externe quand elle sert à extérioriser la parole  ; car les sensations de l’ouïe, dont les paroles
ert à extérioriser la parole ; car les sensations de l’ouïe, dont les paroles sont une espèce, sont souvent extériorisées sans
gement d’extériorité ne sont pas tout à fait les mêmes suivant que la parole est la nôtre ou celle d’autrui. On peut croire qu
êmes motifs. Ces motifs me paraissent être au nombre de trois : 1° La parole extérieure d’autrui est un état fort ; 2° Elle es
olu, qu’il faut les imaginer. Lorsque nous extériorisons notre propre parole , ce n’est pas qu’elle soit imprévue et sans lien
e la part de la nature, des échos ; de la part de mes semblables, des paroles et des mouvements sympathiques ; — donc, bien que
raît être la genèse de la perception externe en matière de sons et de paroles . Quant au jugement de localisation, deux cas sont
la perception externe, ce jugement est motivé par l’association à la parole de visa ou de tacta, c’est-à-dire d’états essenti
nous localisons les sons ne nous fait jamais défaut pour notre propre parole , car le tactum buccal en est inséparable, mais se
ole, car le tactum buccal en est inséparable, mais seulement pour les paroles d’autrui : le parleur peut être invisible. Une au
sens commun et la physiologie ne sont pas d’accord sur le siège de la parole  ; le sens commun ignore le rôle du larynx dans la
le cas de maladie, par aucune sensation tactile : nous localisons la parole d’autrui là où nous voyons un mouvement simultané
buccale et sur nos lèvres. Telles sont les raisons pour lesquelles la parole extérieure est à la fois jugée extérieure et loca
larée non mienne ou corporelle, et située en un point de l’espace. La parole intérieure n’est l’objet d’aucun de ces deux juge
cal ne l’accompagne pas. — Sans doute nous avons reconnu [§ 6] que la parole intérieure est localisée d’une façon vague et ind
nous appelions tout à l’heure localisation, quand nous parlions de la parole extérieure ; la parole intérieure n’est pas l’obj
’heure localisation, quand nous parlions de la parole extérieure ; la parole intérieure n’est pas l’objet d’une localisation s
cupation peut l’empêcher de remarquer les caractères extérieurs de sa parole  ; cette illusion est difficile, mais elle est pos
 ; cette illusion est difficile, mais elle est possible, parce que la parole extérieure garde alors un des caractères de la pa
e, parce que la parole extérieure garde alors un des caractères de la parole intérieure : elle est prévue, conforme aux pensée
même homme sera lire de sa distraction par un bruit subit, ou par la parole d’autrui ou par toute autre sensation imprévue. C
dois d’ailleurs reconnaître que le son problématique n’était pas une parole . Voici l’observation, telle que je l’avais notée
ériorité ; l’absence de ce caractère m’a dérouté. Quant à prendre une parole intérieure pour une parole extérieure, c’est là l
caractère m’a dérouté. Quant à prendre une parole intérieure pour une parole extérieure, c’est là l’illusion propre à toutes l
ent, par exemple, l’illusion de l’inspiration, sinon de l’imprévu des paroles intérieures qui surgissent dans l’esprit du poète
guer à temps.16 Dans l’hallucination, l’erreur provient de ce que la parole intérieure est alors, par exception, un état fort
mais naturel. — 2° Tout son suppose un sonore ; si nous entendons des paroles et si nous ne parvenons pas à découvrir la bouche
oirement, la perception externe. IX. La reconnaissance ; cas où la parole intérieure est reconnue. Nous avons nié l’util
ucun temps et ne nous demande aucun effort pour être porté, et que la parole intérieure, d’ordinaire, néglige d’exprimer. L’an
non-moi : le poète croit entendre la Muse alors qu’il n’entend que sa parole intérieure. Parfois la reconnaissance, inutile, s
ainsi que les vieillards se répètent à leur insu ; on reconnaît leurs paroles , eux-mêmes ne les reconnaissent pas ; le même phé
que je le connais, c’est le non-moi dans son rapport avec le moi. La parole extérieure, avons-nous dit, est extériorisée par
est extériorisée par un jugement explicite, la perception externe. La parole intérieure est-elle jugée intérieure par la recon
ienne explicitement ou implicitement ? Il faut ici distinguer dans la parole intérieure les mots et les phrases. Nous n’avons
lieu surtout quand nous nous répétons intérieurement mot pour mot des paroles que nous avons prononcées ou entendues, des phras
aravant et qui nous avait fui. Mais alors le cas est tout autre : ces paroles , ces phrases, ces mots sont des souvenirs ; ils v
e à l’état d’habitude positive. Ainsi la reconnaissance accompagne la parole intérieure dans deux cas seulement, quand nous so
nt. Mais ces deux opérations peuvent se faire tout aussi bien avec la parole extérieure, et alors la reconnaissance coexiste a
onnaissance coexiste avec le jugement de perception externe : car une parole extérieure répétée est nôtre, à titre d’événement
ance, c’est toujours l’absence de perception externe qui distingue la parole intérieure de son modèle extérieur. Celui-ci a la
fique, mais la reconnaissance n’est pas un caractère spécifique de la parole intérieure, car elle ne l’accompagne pas toujours
r elle ne l’accompagne pas toujours et elle peut accompagner aussi la parole extérieure ; elle accompagne indifféremment les d
aussi la parole extérieure ; elle accompagne indifféremment les deux paroles dans les mêmes circonstances, et ces circonstance
qui provoquent la reconnaissance se rencontrent plus rarement pour la parole intérieure que pour la parole extérieure. Souvent
ce se rencontrent plus rarement pour la parole intérieure que pour la parole extérieure. Souvent ce que j’ai dit à autrui enga
temps, ne vaut pas la peine d’être retenu. Que contient, en effet, ma parole intérieure ? rien qui m’engage, rien qui soit déf
tades de ma passion, les fantaisies de mon imagination. Si parfois ma parole intérieure est l’expression réfléchie d’une convi
st un présent qui reflète l’éternité. Par la même raison, souvent une parole intérieure est répétée sans être reconnue, la rec
i et du passé porte sur l’idée seule. X. Conséquence : pourquoi la parole intérieure reste d’ordinaire inaperçue. Et voi
arole intérieure reste d’ordinaire inaperçue. Et voilà pourquoi la parole intérieure a échappé à l’attention de la plupart
Nous n’avons pas l’habitude, dans la vie ordinaire, de reconnaître la parole intérieure comme telle, alors même que nous recon
connaissance ; ceci explique comment, parmi les auteurs qui citent la parole intérieure, plusieurs ne l’ont aperçue que dans l
littérale161. Pour découvrir les faits du moi implicite, tels que la parole intérieure dans ses manifestations les plus fréqu
erve, — si tant est qu’il s’observe, — il s’étudie, du moins, avec la parole intérieure ; on pourrait dire qu’alors elle fait
. Plus le psychologue persévère dans cette méthode, plus il use de la parole intérieure et moins il est près de la connaître,
récédait dans la conscience. XI. Témoignages du sens commun sur la parole intérieure Malgré ces obstacles naturels qui s
Malgré ces obstacles naturels qui s’opposent à son observation, la parole intérieure n’est pas absolument ignorée du sens c
supposer que d’autres locutions encore contiennent une allusion à la parole intérieure. « Qu’en dites-vous ? » n’est peut-êtr
ertaines idées, mais c’est aussi qu’en pareil cas elles suscitent des paroles intérieures, c’est qu’elles font dire intérieurem
, mais c’est aussi que ses suggestions se traduisent immédiatement en parole intérieure ; il est donc implicitement question d
ement en parole intérieure ; il est donc implicitement question de la parole intérieure dans la locution : « si le cœur vous e
Quel que soit l’intérêt de ces indices d’une vague connaissance de la parole intérieure par le sens commun, — indices auxquels
, a l’odorat, au goût : les termes qui font allusion à l’ouïe et à la parole ne sont employés ni exclusivement ni même dans la
ent les différences, intrinsèques ou autres, qui distinguent les deux paroles  : 1° La parole extérieure est plus forte, plus va
ces, intrinsèques ou autres, qui distinguent les deux paroles : 1° La parole extérieure est plus forte, plus variée d’intensit
st plus forte, plus variée d’intensité, d’intonations, de rythme ; la parole intérieure est faible et monotone [§ 3]. 2° La pa
de rythme ; la parole intérieure est faible et monotone [§ 3]. 2° La parole intérieure est plus rapide et plus concise ; elle
es. Ils sont aussi caractérisés par certaines associations : 1° Notre parole extérieure est toujours accompagnée d’une sensati
érieure est toujours accompagnée d’une sensation tactile buccale ; la parole intérieure n’est pas, d’ordinaire, accompagnée d’
n’est pas, d’ordinaire, accompagnée d’une image tactile [§ 6]. 2° La parole extérieure, à mesure qu’elle est produite ou ente
mais parce que l’expérience nous a montré les sons en général et les paroles en particulier presque toujours associés à des ph
resque toujours associés à des phénomènes spatiaux, visa et tacta. La parole intérieure n’est pas l’objet du jugement de perce
ce caractère [§ 7]. On serait tenté de rattacher l’intériorité de la parole intérieure au jugement de reconnaissance. Mais l’
sition des deux jugements ne correspond pas à la distinction des deux paroles  : la reconnaissance ne sert pas à distinguer les
ion des deux paroles : la reconnaissance ne sert pas à distinguer les paroles intérieures et les paroles extérieures ; elle ser
econnaissance ne sert pas à distinguer les paroles intérieures et les paroles extérieures ; elle sert seulement à distinguer, p
les paroles extérieures ; elle sert seulement à distinguer, parmi les paroles , intérieures ou extérieures, celles qui ont une v
e, p. 43, à propos d’un passage de Stendhal où un tel mot apparaît en parole intérieure, durant une insomnie. [Taine, Essais d
r Julien couvrir sa main de baisers enflammés. Tout à coup l’affreuse parole  : « adultère » lui apparut. Tout ce que la plus v
présence éventuelle de « formules de paix » à usage personnel dans la parole intérieure peut se prolonger par exemple, dans le
mper’, redisait-elle. »] 133. A. Lemoine, De la physionomie et de la parole , p. 167-168. — Cf. de Bonald : [voir plus haut, c
. Malheureusement, ni Bastian ni Bain n’ont suffisamment distingué la parole intérieure et « la pensée qui se sert du langage 
e qui se sert du langage » ; ce que nous soutenons contre Bain sur la parole intérieure, nous ne l’affirmerions pas des élémen
ersaires nous semblent également inadmissibles. En ce qui concerne la parole intérieure, nous partageons l’opinion de Bastian,
e l’intelligence, I, II, I, 4) ; or ce « réducteur » fait défaut à la parole intérieure au moins dans la méditation ; elle par
e ; mais nous ne pouvions non plus restreindre notre étude à la seule parole , sous peine de poser des aphorismes sans les just
ardaillac, p. 234 et 386 : « Le sentiment de la pensée et celui de la parole ne sont qu’un sentiment unique », etc. 161. Par
re [cf. plus haut, § 6]. Nous ne voyons non plus aucune allusion à la parole intérieure dans les expressions s’écouter, écoute
en partie), et Dire (IIe et 14e sens). A nos yeux, l’existence de la parole intérieure n’est qu’une explication partielle de
taphore pour prêt à être dit, ce qui n’implique pas nécessairement la parole intérieure dans son rôle de souffleur. Le peu de
ais ce dernier terme, tout abstrait, ne renferme aucune allusion à la parole intérieure, et, en latin, la distinction s’affaib
deux opérations, et ce mot ne signale à l’esprit ni la présence de la parole extérieure dans le premier cas, ni celle de la pa
présence de la parole extérieure dans le premier cas, ni celle de la parole intérieure dans le second. 12. Voir la deuxième
e présentation pour l’intérêt de ce passage sur les rapports entre la parole intérieure et la voix quant au problème ultérieur
i porte sur toutes les manifestations ordinaires et conscientes de la parole intérieure. 15. Point de départ de toute une sér
4 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »
Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure I. La parole intérieure passionnée
Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure I. La parole intérieure passionnée ; la parole intérieure imag
s de la parole intérieure I. La parole intérieure passionnée ; la parole intérieure imaginaire ; leurs caractères distinct
a description qui précède, nous avons négligé à dessein les cas où la parole intérieure se rapproche des caractères de la paro
ein les cas où la parole intérieure se rapproche des caractères de la parole extérieure. Ils sont fréquents, et, par cela même
de la parole extérieure. Ils sont fréquents, et, par cela même que la parole intérieure y est plus intense, ils ont été plus r
tures et dans les langues. Dans la variété que nous avons décrite, la parole intérieure a toute son originalité ; elle est pou
on ; aussi cette variété extrême a-t-elle été pour nous le type de la parole intérieure, quand nous voulions l’opposer à la pa
s le type de la parole intérieure, quand nous voulions l’opposer à la parole extérieure. Mais le moment est venu d’amender not
d’amender notre antithèse par la description des variétés vives de la parole intérieure. Quand la parole intérieure est faible
r la description des variétés vives de la parole intérieure. Quand la parole intérieure est faible, monotone, rapide, concise,
, sans passion comme sans imagination. Si la passion entre en jeu, la parole intérieure devient plus forte ; l’articulation en
tion en est plus précise et plus ferme, l’intonation plus variée ; la parole intérieure est devenue vivante, accentuée, véhéme
ets. Si je m’imagine un interlocuteur ou un auditoire, alors aussi ma parole intérieure devient plus intense, plus nette, plus
ns lente que dans le cas précédent ; elle prend l’allure exacte de la parole extérieure, c’est-à-dire qu’elle est continue, sa
e haleine ; ceux-ci, comme les premiers, doivent se retrouver dans la parole intérieure de l’homme d’imagination, car il croit
e à d’impérieuses conditions physiologiques. — Par la même raison, la parole intérieure n’est plus alors ni concise ni personn
uditeurs est la circonstance déterminante de cette modification de la parole intérieure, il est naturel que, par intervalles,
l est naturel que, par intervalles, elle devienne une imitation de la parole d’autrui ; aussi est-ce spécialement dans cette v
nt des sons spécifiques étrangers aux habitudes ou aux facultés de la parole extérieure individuelle. — Dans le dialogue imagi
la parole extérieure individuelle. — Dans le dialogue imaginaire, la parole intérieure est donc doublement impersonnelle : qu
II. Suite : la reconnaissance Lorsque nous nous remémorons des paroles que nous avons prononcées ou entendues, notre par
remémorons des paroles que nous avons prononcées ou entendues, notre parole intérieure est dans les conditions les plus favor
uelles ou autres, qui représentent les conditions dans lesquelles les paroles reproduites avaient été prononcées, et pour simul
-mêmes un véritable langage extérieur ; aussi la reconnaissance de la parole intérieure est-elle plus fréquente chez l’homme d
ie n’est pas remarquée. III. Suite Il ne faut pas croire que la parole intérieure absorbe l’attention d’autant plus faci
, et que les variétés vives aient, sous ce rapport, un privilège. Une parole intérieure vive par imagination n’exclut nullemen
comme de l’imagination, on peut être tout à ses pensées. Pour que la parole intérieure devienne exclusive de la sensation act
’intensité plus grande est le principal caractère qui rapproche de la parole extérieure les variétés vives de la parole intéri
actère qui rapproche de la parole extérieure les variétés vives de la parole intérieure. A l’intensité se rattache, quant la p
és vives de la parole intérieure. A l’intensité se rattache, quant la parole intérieure nous paraît la nôtre, la présence du t
n extérieur. L’image du tactum buccal est le complément naturel de la parole intérieure quand elle simule l’extériorité ; cett
tervalles indiscernables. Quelque chose d’analogue se produit dans la parole intérieure animée : le jugement d’extériorité, sa
e est le caractère spécifique de l’hallucination, il faut dire que la parole intérieure vive devient alors une véritable hallu
llucination : il croira peut-être encore parler en lui-même, quand sa parole , devenue extérieure, trahit son secret à son insu
nis ; le psychologue a donc le droit de les considérer séparément. La parole intérieure dramatique et la parole intérieure pas
t de les considérer séparément. La parole intérieure dramatique et la parole intérieure passionnée sont les deux plus importan
eure passionnée sont les deux plus importantes des variétés vives. La parole intérieure inspirée, propre aux poètes qui croien
ui croient écrire sous la dictée de la Muse, doit être rattachée à la parole intérieure dramatique. La Muse est un interlocute
hénomène surnaturel, l’inspiration consiste dans une exaltation de la parole intérieure en même temps que des facultés esthéti
ême temps que des facultés esthétiques de l’esprit. Selon les cas, la parole intérieure devenue vive simule ou ma propre voix
même, — ce qui est rare, — l’inspiration est un cas particulier de la parole intérieure passionnée ; partout ailleurs, elle es
eure passionnée ; partout ailleurs, elle est un cas particulier de la parole intérieure dramatique. VI. La parole intérieur
est un cas particulier de la parole intérieure dramatique. VI. La parole intérieure morale Mais il est une troisième va
ème variété qui mérite une place à part dans notre analyse : c’est la parole intérieure morale. Celle-ci n’occupe jamais l’âme
de Jeanne d’Arc sont deux illustres exemples de la divinisation de la parole intérieure morale en même temps que de son attrib
on psychologique de cette opinion. En effet, les variétés vives de la parole intérieure, c’est la parole intérieure se rapproc
inion. En effet, les variétés vives de la parole intérieure, c’est la parole intérieure se rapprochant de la forme hallucinato
de tout caractère morbide, c’est quand elle n’est autre chose que la parole intérieure morale devenue assez vive pour provoqu
es bruits ou des sons inarticulés, mais par des sons humains, par des paroles , il est, en cela du moins, notre semblable ; une
chose d’étrange et d’effrayant. 3° Il le sera néanmoins si, dans ses paroles mêmes, il se montre notre ennemi, s’il se révèle
le comme un esprit méchant et mauvais. Mais, s’il ne nous dit que des paroles bonnes et sensées, alors, bien loin d’être troubl
mon conseil », pour « mes voix » ; ce terme indique à la fois que les paroles étaient l’élément essentiel de ses visions, et qu
t, soit à ses yeux, soit en réalité, la partie la plus importante des paroles qu’elle entendait. Ces préceptes sont tantôt des
a feinte et la métaphore, étaient dans les habitudes constantes de sa parole  ; il dramatisait, il poétisait à sa façon beaucou
divin… Le dieu ne m’a pas permis de te parler jusqu’ici, afin que mes paroles ne fussent pas perdues ; j’attendais sa permissio
jourd’hui il ne s’est opposé à aucune de mes actions, à aucune de mes paroles … C’est que ce qui m’arrive est, selon toute vrais
mais c’est un fait purement négatif ; apparemment, si Socrate prit la parole devant ses juges, c’est que le signe ne s’y oppos
à Socrate une manifestation originale et particulièrement vive de la parole intérieure morale, ou, tout au moins, un phénomèn
temps, Socrate parle d’un signe divin, sans spécifier que ce fût une parole  ; d’autres fois, au contraire, il emploie le mot
uvait subitement pour l’action qu’il se préparait à faire ou pour les paroles qu’il allait prononcer ; alors le nom véritable d
e ou équivalente à un impératif203 ; expression d’un sentiment, cette parole devait être sur un ton assez élevé ; étant vive e
ne action à faire est spontanée, vive, presque violente ; soit qu’une parole intérieure la définisse à l’esprit, soit qu’elle
ir les dieux dans les résolutions des mortels ; mais ce qui, dans les paroles attribuées aux divinités, n’est pas vrai au point
tte réserve faite, nous pouvons dire qu’Homère a décrit à sa façon la parole intérieure morale ; comme Socrate, comme Jeanne d
es d’un Jupiter purifié des passions humaines. Aujourd’hui encore, la parole intérieure morale, avec sa soudaineté, sa concisi
le est comme la lumière douce et constante d’un soleil surnaturel. La parole intérieure morale, telle que nous l’avons décrite
auxquels s’adresse l’éloquence contemporaine ? Quoi qu’il en soit, la parole intérieure morale est incontestablement le type p
pour faire durer l’intérêt dramatique qui s’attachait dès lors à ses paroles , et aussi pour donner à ses arguments plus de for
arrêter mon esprit sur les objections que tu voudrais m’opposer. » La parole intérieure morale, avec son apparente extériorité
onservant au discours sa forme extérieure. La prosopopée est donc une parole intérieure morale fictive, à laquelle, par une no
premiers cas, elle exprime ou elle imite les formes inférieures de la parole intérieure pratique ; dans le dernier seulement,
e pratique ; dans le dernier seulement, elle exprime ou elle imite la parole intérieure morale, au sens propre et philosophiqu
u mot. XI. Témoignages du sens commun sur les variétés vives de la parole intérieure La littérature est pleine d’allusio
ure La littérature est pleine d’allusions aux variétés vives de la parole intérieure. Nous n’en trouvons pas seulement la t
vacités subites, plus ou moins réelles, plus ou moins fictives, de la parole intérieure. Mais le génie d’une langue a ses myst
angage, etc., par d’autres voies que celle que nous signalons ici. La parole intérieure vive, soit morale, soit imaginative, s
es locutions qui s’expliquent au mieux sans qu’on fasse intervenir la parole intérieure ; le difficile est de fixer les limite
e Socrate avait du désigner par la voix du divin tantôt une véritable parole intérieure, tantôt un sentiment subit intérieurem
des écrivains classiques ; il ne contient qu’une simple allusion à la parole intérieure passionnée, dramatique ou morale ; sou
st grâce à l’apparition intermittente dans la succession psychique de paroles intérieures particulièrement vives ; ce fait, vag
violent qui doit ou peut s’exprimer par une des variétés vives de la parole intérieure. XII. Passage de la parole intérieu
une des variétés vives de la parole intérieure. XII. Passage de la parole intérieure à la parole extérieure par l’intermédi
de la parole intérieure. XII. Passage de la parole intérieure à la parole extérieure par l’intermédiaire des variétés vives
apartés, etc. Au point de vue de l’essence et de la définition, la parole intérieure vive est comme une espèce intermédiair
la parole intérieure vive est comme une espèce intermédiaire entre la parole intérieure proprement dite et la parole extérieur
espèce intermédiaire entre la parole intérieure proprement dite et la parole extérieure. Elle est également un phénomène de tr
çons au point de vue de la succession des phénomènes : succédant à la parole intérieure calme, elle précède et prépare souvent
lle précède et prépare souvent une explosion plus ou moins vive de la parole extérieure ; ou bien elle succède à la parole ext
lus ou moins vive de la parole extérieure ; ou bien elle succède à la parole extérieure, et ce n’est que peu à peu que l’âme r
ure, et ce n’est que peu à peu que l’âme revient à l’état calme de la parole intérieure. De ces deux successions la première e
été souvent décrite 219; arrêtons-nous quelque temps à l’étudier. La parole intérieure devient vive sous l’influence de la pa
s’exprimer par un phénomène qui lui soit égal en intensité ; alors la parole intérieure vive ne suffit plus ; l’âme a besoin d
 ; l’âme a besoin de sensations fortes, de bruit et de mouvement ; la parole extérieure, qui ébranle fortement les nerfs du to
corps n’a pas lieu tout d’un coup, mais par degrés. Avant même que la parole soit devenue extérieure et audible, les muscles s
udible, les muscles s’agitent et trahissent aux yeux l’état vif de la parole intérieure. Le visage de l’homme qui médite est i
ntracte ; quelque chose d’extérieur commence ; ce n’est pas encore la parole . Un degré de plus dans l’intensité intérieure, et
ement ; une sorte de pudeur retient encore l’émission de la voix ; la parole , comme honteuse d’elle-même, ne s’élance pas hard
es dents. Enfin, toute contrainte disparaît ; on parle tout haut ; la parole , à peine audible un instant auparavant, est deven
de chaque jour en est facile et presque toujours amusante. Souvent la parole intérieure vive et l’état de l’âme qui la cause n
’âme qui la cause n’ont été révélés que par les éclats imprévus de la parole extérieure ; celle-ci n’étant évidemment que la s
discours, il faut bien supposer que le début préexistait à l’état de parole imaginaire dans la conscience du parleur maladroi
rance, qu’il était ému, agité, que son visage a dû le trahir avant sa parole  ; il est ainsi provoqué à réfléchir, à se connaît
t ainsi provoqué à réfléchir, à se connaître lui-même ; il observe sa parole intérieure ; elle s’est révélée à lui en devenant
ssence, en fait une véritable machine dramatique, une convention. Les paroles que le comédien prononce en aparté sont toujours
t-ils toujours dits à mi-voix, entre les dents ; on prend soin que la parole soit inaudible ; même avec ces précautions, ils s
-être de la tragédie. Le faux aparté traduit en langage extérieur une parole qui devrait rester intérieure ; le véritable cons
quelconque, l’écolier retors continua son discours subversif en pure parole intérieure. — Remarquons ici le renversement, sou
la passion active222. Donnons quelques exemples de cette marche de la parole vers l’extériorité ; les uns ont été observés sur
de confirmer et de préciser la distinction que nous avons faite de la parole intérieure passionnée et de la parole intérieure
tion que nous avons faite de la parole intérieure passionnée et de la parole intérieure dramatique. Un romancier contemporain
n omnibus ! » Au son de sa propre voix prononçant bien, en effet, ces paroles sinistres, mais non pas dans le bureau de police,
reux jour », etc223. M. Joyeuse est un homme d’imagination : quand la parole intérieure devient vive en lui, elle n’est pas se
ges visuelles, elle fait sa partie dans un drame complet ; puis cette parole intérieure n’est pas toujours la sienne ; elle pr
, ni à la dame qui l’accompagnait, ni à personne. Quand il éclate, la parole extérieure est pour la parole intérieure ; chez J
ait, ni à personne. Quand il éclate, la parole extérieure est pour la parole intérieure ; chez Joyeuse, au contraire, c’était
st pour la parole intérieure ; chez Joyeuse, au contraire, c’était la parole intérieure qui était pour la parole extérieure, e
Joyeuse, au contraire, c’était la parole intérieure qui était pour la parole extérieure, et l’apparition de la parole extérieu
intérieure qui était pour la parole extérieure, et l’apparition de la parole extérieure a été, en quelque sorte, le rétablisse
mais il obéit à la logique. Si donc c’est l’imagination qui exalte la parole intérieure ou suscite à sa place la parole extéri
’imagination qui exalte la parole intérieure ou suscite à sa place la parole extérieure, il n’y a d’étrange dans ces phénomène
par sa seule vertu, la passion suffirait à amplifier et à externer la parole intérieure normale ; mais presque toujours l’imag
fins, ses phrases à la Talleyrand230. » Le cas le plus fréquent de la parole intérieure vive nous présente l’imagination et la
te, attendant qu’il réponde à mon appel, je passe naturellement de la parole intérieure calme et toute personnelle à une sorte
un des deux interlocuteurs est absent et ne peut réclamer son tour de parole . Il y a sans doute des circonstances où la transi
ez personne elle n’est absolument parfaite. Il reste donc vrai que la parole intérieure animée est la transition ordinaire de
rai que la parole intérieure animée est la transition ordinaire de la parole intérieure calme à la parole extérieure, et de ce
animée est la transition ordinaire de la parole intérieure calme à la parole extérieure, et de celle-ci à la parole intérieure
a parole intérieure calme à la parole extérieure, et de celle-ci à la parole intérieure calme. Mais il n’est pas besoin qu’un
pas besoin qu’un interlocuteur soit prochain ou récent pour que notre parole intérieure prenne le ton du dialogue et s’accompa
tion et se donnait lui-même la réplique. » Cette transformation de la parole intérieure est surtout fréquente chez les hommes
ec autant de vivacité qu’à un interlocuteur ; ici, nous retrouvons la parole intérieure morale ; les reproches, les conseils,
, les résolutions sont en effet des occasions de hausser le ton de la parole intérieure et de lui donner une allure impersonne
donner une allure impersonnelle. On peut signaler les rapports de la parole intérieure morale avec les deux autres variétés v
me, tege, de saint Augustin. Cette prescription a bien l’allure de la parole intérieure morale ; mais il semble résulter du te
t. Je ne pus trouver dans mes souvenirs aucun jeu d’enfant auquel ces paroles pussent convenir. » [Le « célèbre Sume, lege de s
III-XIII, p. 65-69 pour tout ce récit). Egger ne veut pas citer cette parole comme parole intérieure morale à proprement parle
65-69 pour tout ce récit). Egger ne veut pas citer cette parole comme parole intérieure morale à proprement parler, parce qu’e
des sciences philosophiques, à la fin ; et De la physionomie et de la parole , p. 169. 174. Jeanne d’Arc, la première fois qu’
fois qu’elle vit saint Michel, eut grand peur ; il la rassura par ses paroles . 175. Jeanne d’Arc craignit quelque temps d’être
n, et libre de méditer en silence, elle demande à son « conseil » des paroles plus précises, et les obtient. — Socrate, à ce qu
re, visible et tangible, fait de Socrate le premier observateur de la parole intérieure ; seulement la psychologie n’a pas pro
voix du demonium n’aurait aucun rapport avec ce que nous appelons la parole intérieure morale, car le demonium et, en général
ieur. Plusieurs acceptions des mots parler et dire font allusion à la parole intérieure calme, ou à des degrés intermédiaires
Maury [voir chap. I, § 6]. Cf. A. Lemoine, De la physionomie et de la parole , p. 166. 220. Si nous sommes en train de parler
mêmes phénomènes se produisent sous l’influence des mêmes causes : la parole devient plus forte et plus accentuée, elle s’acco
ccompagne de gestes. 221. Cf. A. Lemoine, De la physionomie et de la parole , p. 167. 222. La tristesse, le découragement, pa
erts » est à mettre en rapport avec le développement de Egger dans la Parole intérieure sur le personnage de M. Joyeuse, l’« h
uis aussitôt elle leur parle en femme du monde. Je crois bien que ces paroles involontaires n’expriment ni un sentiment ni une
ellement et involontairement animée. 228. Selon quelques auteurs, la parole intérieure devient vive, puis extérieure, même da
» lui répond. 26. Voir l’intérêt plus général de cette analyse de la parole intérieure morale pour le jeu sur les pronoms, le
5 (1856) Cours familier de littérature. I « IIe entretien » pp. 81-97
es langues ? Les langues sont les signes et les sons qui expriment la parole . Qu’est-ce que la parole ? Le corps de l’esprit,
sont les signes et les sons qui expriment la parole. Qu’est-ce que la parole  ? Le corps de l’esprit, pour ainsi dire. La parol
. Qu’est-ce que la parole ? Le corps de l’esprit, pour ainsi dire. La parole est si inconcevable, qu’il faut ces deux mots con
lumes de controverses sans solution pour discuter sur l’origine de la parole . Les uns l’attribuent à une révélation directe du
tent depuis des siècles pour savoir si c’est l’homme qui a inventé la parole . Nous aimerions presque autant discuter pour savo
ême ; car il nous est aussi impossible de concevoir la pensée sans la parole qui lui donne conscience d’elle-même, que de conc
s la parole qui lui donne conscience d’elle-même, que de concevoir la parole sans la pensée qui la constitue. L’homme a pu inv
nventer les langues dérivées, qui ne sont que les modifications d’une parole primitive et révélée ; il a pu construire et reco
tout effort humain, c’est-à-dire un miracle de la toute-puissance. La parole contenue dans la première langue a dû être révélé
tantes en elle et hors d’elle. « Avec cette révélation probable de la parole parlée, ou de la langue innée, est née aussi la p
ture du genre humain, autrement dit l’expression de l’humanité par la parole  ; c’est-à-dire encore le seul lien intellectuel p
ur être un homme, et qui n’est un homme complet qu’en s’exprimant. La parole ou la langue est donc, selon nous, une des foncti
organiques de l’humanité, car on ne peut concevoir une humanité sans parole . Le jour où elle a vécu, elle a parlé. IV Q
ans parole. Le jour où elle a vécu, elle a parlé. IV Quant à la parole écrite qui a produit la lecture, et par la lectur
dépasse ses forces. Du moment où Dieu lui avait révélé divinement la parole et l’intelligence de la parole, il lui avait donn
où Dieu lui avait révélé divinement la parole et l’intelligence de la parole , il lui avait donné par là l’instrument nécessair
ure dans le cercle d’impossibilité où il était placé pour inventer la parole  : ce cercle d’impossibilité, où il fallait la par
pour inventer la parole : ce cercle d’impossibilité, où il fallait la parole préexistante pour convenir de la signification de
allait la parole préexistante pour convenir de la signification de la parole , où le muet devait parler au sourd, et où le sour
inventeurs de l’écriture ; mais aucune ne parle de l’inventeur de la parole . V Or, du jour où la parole donnée par Dieu
ucune ne parle de l’inventeur de la parole. V Or, du jour où la parole donnée par Dieu fut écrite par l’homme, l’homme,
urquoi ? Parce qu’il pense. Et pourquoi pense-t-il ? Parce qu’il a la parole , parce qu’il s’exprime, parce qu’il accumule, à l
i-même ou pour les autres, ou, ce qui est plus beau, pour Dieu par la parole  ; la parole qui dit Je vis, la parole qui dit Je
ur les autres, ou, ce qui est plus beau, pour Dieu par la parole ; la parole qui dit Je vis, la parole qui dit Je pense, la pa
est plus beau, pour Dieu par la parole ; la parole qui dit Je vis, la parole qui dit Je pense, la parole qui dit J’adore, mot
la parole ; la parole qui dit Je vis, la parole qui dit Je pense, la parole qui dit J’adore, mot sublime et final où se résum
t l’univers et Dieu dans une pensée, voilà donc l’homme ! Ôtez-lui la parole ou la littérature, ce résumé de lui-même et de l’
6 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299
Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole L’homme n’a jamais trouvé l’inspiration en lui
expliquer les attributs, la fécondité, les limites, la sainteté de la parole  ? Nous serons obligés de nous transporter dans d’
toute-puissante. La création tout entière est une manifestation de la parole divine, divine, pensée de Dieu écrite. Une émanat
la parole divine, divine, pensée de Dieu écrite. Une émanation de la parole divine a été communiquée à l’homme. Au commenceme
été communiquée à l’homme. Au commencement, Dieu voulut enseigner la parole à l’homme pour lui parler au moyen même de cette
enseigner la parole à l’homme pour lui parler au moyen même de cette parole . Dieu apprit donc à l’homme le nom de chaque chos
ral, au lieu de porter l’empreinte d’un sens matériel et physique. La parole de Dieu est instantanée et éternelle : celle de l
venir confus de l’état qui a précédé la déchéance. Dans l’origine, la parole de l’homme avait plus qu’à présent les prérogativ
s les prérogatives primitives n’ont pas été perdues : sans cela notre parole ne serait plus qu’un son. La génération de la par
sans cela notre parole ne serait plus qu’un son. La génération de la parole a conservé une partie de sa fécondité. Puisque l’
institution du langage vient de Dieu malheur à celui qui prostitue la parole  ! Le type des idées et des sentiments de l’homme
 ; et il connaît ses rapports avec Dieu et avec ses semblables par la parole . La transmission du langage est une révélation sa
entier, depuis l’origine des choses jusqu’à la fin, ne forment par la parole qu’un seul être collectif uni à Dieu. Ainsi sont
insi les vivants et les morts sont unis entre eux et avec Dieu par la parole . Voilà ce qui explique ces mots de l’apôtre des n
unes le sont par les perceptions des sens, les autres le sont par la parole . Les sens, que l’homme a en commun avec les anima
mal plus parfait à cause de la perfection relative de ses organes, la parole seule en fait un être intelligent et moral, c’est
seule en fait un être intelligent et moral, c’est-à-dire l’homme. La parole est donc l’homme tout entier ; et dans la langue
es facultés, pour en juger l’ensemble : telles sont les limites de la parole , considérée comme expression de l’intelligence ou
intelligence ou de la pensée. Comme expression du sentiment moral, la parole a des limites qui ne peuvent se déterminer. Dieu
limites qui ne peuvent se déterminer. Dieu a révélé à l’homme par la parole tout ce qu’il doit savoir et connaître, aimer et
ieu a enfermé la liberté de l’homme dans une aire circonscrite par la parole . L’homme ne peut nommer que ce qui existe ; et ce
e les animaux, a le sentiment de l’existence, et il ne l’a que par la parole . Dire que l’homme a pu inventer la parole et crée
ce, et il ne l’a que par la parole. Dire que l’homme a pu inventer la parole et créer les langues est une haute folie, si ce n
et créer les langues est une haute folie, si ce n’est une impiété. La parole primitive, révélée à l’homme, est la poésie. I
rimitive, révélée à l’homme, est la poésie. II La poésie est la parole primitive, révélée à l’homme. Elle est l’histoire
ral et poétique, religion qui a sa racine dans le cœur de l’homme. La parole parlée est une parole vive ; la parole écrite est
ion qui a sa racine dans le cœur de l’homme. La parole parlée est une parole vive ; la parole écrite est une parole morte. Die
ne dans le cœur de l’homme. La parole parlée est une parole vive ; la parole écrite est une parole morte. Dieu ne se communiqu
omme. La parole parlée est une parole vive ; la parole écrite est une parole morte. Dieu ne se communique aux hommes que par l
ite est une parole morte. Dieu ne se communique aux hommes que par la parole vive. La parole écrite, qu’elle ait été inventée
le morte. Dieu ne se communique aux hommes que par la parole vive. La parole écrite, qu’elle ait été inventée par l’homme ou p
tes les vicissitudes des choses humaines. Traduction imparfaite de la parole parlée, la parole écrite ne conserve quelque éner
es des choses humaines. Traduction imparfaite de la parole parlée, la parole écrite ne conserve quelque énergie, n’exerce quel
es, ne traverse les générations successives, que comme souvenir de la parole parlée. Voyez, sur la débilité de la langue écrit
dernier a fait sur ces deux textes si remarquables. La poésie est la parole traditionnelle ; la prose est la parole écrite :
emarquables. La poésie est la parole traditionnelle ; la prose est la parole écrite : les limites de la poésie et de la prose,
nferma les mers dans leurs bassins, et l’intelligence humaine dans la parole . Selon Strabon, la prose est une imitation de la
a perfection de la langue morte. Elle n’a rien de ce qui constitue la parole parlée, c’est-à-dire la parole vive. Voilà pourqu
. Elle n’a rien de ce qui constitue la parole parlée, c’est-à-dire la parole vive. Voilà pourquoi elle n’est ni populaire, ni
iment du génie allégorique, cette flamme de l’inspiration, qui est la parole vive, la révélation directe ; et il est plus sûr
portèrent à régler la musique, il faut reconnaître le respect pour la parole traditionnelle. Le récit des merveilles attribuée
la loi ; d’en interdire l’examen indiscret ; de la transmettre par la parole parlée, sainte et mystérieuse ; d’en confier le d
aistre, explique toute la sagesse des anciens. Cette immobilité de la parole écrite, ce silence qu’elle est obligée de garder
le a dit formellement qu’il était utile de remédier aux dangers de la parole écrite par les moyens mêmes de la parole écrite.
e remédier aux dangers de la parole écrite par les moyens mêmes de la parole écrite. Mais il est une observation qui a échappé
es avant que les peuples de l’Orient s’affranchissent des liens de la parole , pour arrivera l’émancipation de la pensée, si to
7 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325
et que la plupart de mes lecteurs ont sans doute prévue, c’est que la parole a conservé toute sa puissance et toute sa fécondi
a sphère des idées religieuses. En effet il ne s’agit point ici d’une parole transmise, mais de la parole même de Dieu, parole
s. En effet il ne s’agit point ici d’une parole transmise, mais de la parole même de Dieu, parole toujours vivante, qui ne peu
git point ici d’une parole transmise, mais de la parole même de Dieu, parole toujours vivante, qui ne peut ni s’affaiblir ni s
parole toujours vivante, qui ne peut ni s’affaiblir ni s’altérer. Ma parole ne passera point , a dit l’Être par excellence, l
es cieux seront pliés et emportés comme la tente d’un berger , que la parole divine subsistera toujours : ils seront réduits à
era toujours : ils seront réduits à l’état d’un manteau usé , que la parole éternelle sera encore la parole éternelle. Le sac
s à l’état d’un manteau usé , que la parole éternelle sera encore la parole éternelle. Le sacrifice de l’amour ne peut être n
tre ni un symbole ni une commémoration ; c’est le grand mystère de la parole . Une parole, mais c’est la parole même de Dieu, u
mbole ni une commémoration ; c’est le grand mystère de la parole. Une parole , mais c’est la parole même de Dieu, une parole re
tion ; c’est le grand mystère de la parole. Une parole, mais c’est la parole même de Dieu, une parole rend la victime présente
tère de la parole. Une parole, mais c’est la parole même de Dieu, une parole rend la victime présente pour être immolée de nou
chair et le sang de la victime auguste. Cela est ainsi, parce que la parole a ainsi prononcé ; car, comme a dit admirablement
nsi prononcé ; car, comme a dit admirablement Bossuet, c’est la même parole qui a fait le ciel et la terre . Je ne sais si je
semblé qu’il était bien nécessaire qu’il restât un dernier asile à la parole , pour que sa force vivifiante renouvelât continue
vifiante renouvelât continuellement la génération des idées. Ainsi la parole ne quittera point la religion de Jésus-Christ, pa
ature, est immortelle, même la pensée de l’homme. Par la religion, la parole ne cessera de régner sur le genre humain jusqu’à
utions politiques est fondée uniquement sur ce que le ministère de la parole ne doit point être troublé dans la paix du sanctu
t. Laissez, au contraire, le Pape, qui est le souverain pontife de la parole , saisir dans toute son étendue le gouvernement sp
portez à votre côté peut être réduit en poussière par le glaive de la parole  ? N’avons-nous pas vu naguère, au moment où tous
de Savone et de Fontainebleau, l’héritier du pauvre pêcheur, avec ces paroles qui contenaient les menaces du ciel, aurait frapp
t plus d’intensité, tout en conservant leur heureuse influence. Si la parole a mis dans le monde intellectuel et moral les idé
8 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193
Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre
VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée d
e trouver après celui où je me propose de développer la théorie de la parole  ; mais il faut que j’intervertisse cet ordre natu
l. Ce n’est donc point par inadvertance que je dirai l’histoire de la parole avant de dire ce qu’elle est et comment elle exis
I Il fut un temps, ainsi que nous le verrons tout à l’heure, où la parole n’était pas seulement le signe de l’idée, mais ét
en quelque sorte, l’idée elle-même. Il était tout simple alors que la parole traditionnelle eût la puissance qui lui a été att
tiquité pour ne pas lui supposer une raison. Les envahissements de la parole écrite étaient sans doute trop évidents et trop r
eux et les peuples, ce qui était toujours une manière de remplacer la parole traditionnelle. Remarquons, en passant, que les
législation. II Cependant, comme il est facile de le sentir, la parole traditionnelle ne s’est pas retirée des instituti
, car toutes les révolutions sont successives et graduelles. Ainsi la parole écrite n’a servi longtemps qu’à constater les rés
ervi longtemps qu’à constater les résultats ou les conséquences de la parole traditionnelle. Alors il lui restait une sorte d’
i conserver quelque chose de son énergie primitive. De plus, les deux paroles ont longtemps régné en concurrence l’une avec l’a
u’une explication, un commentaire de cette loi. Dans les deux cas, la parole traditionnelle subsistait comme lumière pour écla
ditionnelle subsistait comme lumière pour éclairer continuellement la parole écrite et en vérifier le sens. Alors, car, comme
sortes de langage ; la poésie, qui fut à l’origine l’expression de la parole traditionnelle ; la prose, qui fut seulement l’ex
arole traditionnelle ; la prose, qui fut seulement l’expression de la parole écrite. C’est, encore à présent, à cette origine
ns une nouvelle ère, celle des lois écrites sans l’intervention de la parole traditionnelle pour en expliquer le sens. C’est l
tion reste encore un peu fixée sur le fait actuel, sur le présent. La parole écrite a été une première matérialisation de la p
la pensée en état de blocus continental. IV Dans le temps où la parole traditionnelle conservait tout son empire, il fal
et le livre rejeté était voué au néant. Lorsque, plus tard encore, la parole écrite a admis les explications de la parole trad
ue, plus tard encore, la parole écrite a admis les explications de la parole traditionnelle, il a fallu maintenir la magistrat
dont nous parlions tout à l’heure, et qui est destinée à remplacer la parole traditionnelle. Autrefois il suffisait de gouvern
9 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »
Chapitre V.La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leu
respectives dans la durée. I. Ce que c’est que comprendre. La parole intérieure est une image ; la pensée, prise en el
st un caractère très important, bien que nullement intrinsèque, de la parole intérieure. Cette image, qui n’est jamais externé
ent ils paraissent simultanés. Avant de considérer la pensée et la parole intérieure en elles-mêmes [ch. VI], nous devons r
Bonald repose sur cette thèse, plutôt postulée que démontrée, que la parole intérieure et la pensée qui lui correspond sont s
outenons et nous allons démontrer que les positions respectives de la parole intérieure et de la pensée dans le temps, bien lo
’invention pure ou un effort d’assimilation. 1° Quand nous lisons, la parole intérieure et les idées qu’elle éveille paraissen
oraines ; si quelque intervalle les sépare, il est inappréciable ; la parole intérieure est immédiatement comprise. Les choses
idées ; nous nous trouvons dans la situation de l’homme qui écoute la parole d’autrui ; nous écoutons notre parole intérieure,
uation de l’homme qui écoute la parole d’autrui ; nous écoutons notre parole intérieure, nous la comprenons ensuite si nous po
n intellectuelle, l’ordre des phénomènes est renversé. Sans doute, la parole intérieure paraît rigoureusement contemporaine de
pparemment nul ne peut être absolument nul en réalité s’applique à la parole intérieure aussi bien qu’à la parole extérieure.
t nul en réalité s’applique à la parole intérieure aussi bien qu’à la parole extérieure. Sur ce point, comme dans toute sa thé
en même temps, nous était venue tout d’abord à l’esprit. C’est que la parole intérieure, chez l’adulte, n’est jamais en repos
e, moins on a les moyens d’être inspiré ; plus on est jeune, moins la parole peut aider la pensée, plus on cherche ses mots, m
ge de l’enfant nous fait souvent illusion ; il semble que chez lui la parole précède la pensée et qu’il a dans l’esprit moins
pensée et qu’il a dans l’esprit moins d’idées que de mots. Mais cette parole intempérante remplit plutôt les lacunes de sa pen
se tait, il médite, il cherche ses mots, et, sans nul doute, alors sa parole intérieure exprime sa pensée par des à peu près ;
 ; et, quand il se hasarde à parler après un silence, bien souvent sa parole trahit sa pensée, il ne parvient pas à se faire c
n plus riches, nettes et cohérentes ; et, à la longue, l’accord de la parole et de la pensée devient si étroit que l’enfant de
llé aucune pensée ; la signification qu’elle contenait a succédé à la parole intérieure ou extérieure que suscitait la vue des
ort. VII. Nouveaux faits à l’appui. Conclusion. Les faits où la parole et la pensée paraissent successives et bien disti
ots prouvent qu’un intervalle existe également entre sa pensée et ses paroles . Tels sont les enfants ; tels sont en général les
iscourons avec ardeur, les pensées se pressent dans notre esprit, les paroles sur nos lèvres ; la pensée trop féconde devance l
sprit, les paroles sur nos lèvres ; la pensée trop féconde devance la parole , elle change d’objet avant d’avoir achevé de s’ex
llées s’embarrassent de lapsus256. Ces accidents peuvent arriver à la parole intérieure comme à la parole extérieure, dans les
s256. Ces accidents peuvent arriver à la parole intérieure comme à la parole extérieure, dans les mêmes conditions ; ils sont
e257. La timidité ne fait d’ordinaire obstacle qu’à l’expansion de la parole au dehors ; elle la retarde ou la paralyse entièr
tarde ou la paralyse entièrement. Mais une vive émotion peut gêner la parole intérieure elle-même ; l’homme troublé balbutie e
, dit-on ; sans doute elles sont muettes même pour la conscience ; la parole intérieure ne fait que balbutier des monosyllabes
peler à propos259. De même que l’écriture précède ou suit toujours la parole intérieure ou extérieure, de même que la parole e
e ou suit toujours la parole intérieure ou extérieure, de même que la parole extérieure précède ou suit toujours la parole int
érieure, de même que la parole extérieure précède ou suit toujours la parole intérieure ou la pensée, de même la parole intéri
récède ou suit toujours la parole intérieure ou la pensée, de même la parole intérieure précède ou suit la pensée ; seulement
s parler intérieurement, comme à parler tout haut, comme à écrire. La parole intérieure ne fait pas exception à la règle génér
arole intérieure ne fait pas exception à la règle générale ; comme la parole extérieure et l’écriture, elle est un signe, elle
ée par la réflexion. 245. Cf. A. Lemoine, De la physionomie et de la parole , p. 173-176 ; Charma, Essai sur le langage, 2e éd
mémoire verbale la puissance (conservation) et l’acte (reproduction, parole intérieure) ; puis la parole est pour lui le but,
(conservation) et l’acte (reproduction, parole intérieure) ; puis la parole est pour lui le but, et la pensée le moyen : ce f
et les esprits féconds, parleurs maladroits ; « les uns pensent leur parole , les autres parlent leur pensée… C’est la perfect
10 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178
ancipation, celle de la pensée par l’affranchissement des liens de la parole . Comme le genre humain ne doit rien perdre de ce
rigine du pouvoir est évidemment la même que celle de l’origine de la parole . Ainsi nous ne pouvons pas éviter d’en venir à ex
ils ne connaissent point, ils ne peuvent penser sans le secours de la parole . En un mot, la parole est nécessaire à l’homme po
nt, ils ne peuvent penser sans le secours de la parole. En un mot, la parole est nécessaire à l’homme pour penser, et alors l’
nécessaire à l’homme pour penser, et alors l’homme n’a pu inventer la parole  ; car on ne peut supposer un temps où il ait été
té sans pensée, et on ne peut expliquer comment il aurait pu créer la parole , sans laquelle il ne pouvait penser ; ou la parol
aurait pu créer la parole, sans laquelle il ne pouvait penser ; ou la parole n’est pas nécessaire à l’homme pour penser, et al
ire à l’homme pour penser, et alors il a pu graduellement inventer la parole . Admettons, quant à présent, et sans examen, ces
e : l’une sera composée de tous ceux qui ne peuvent penser qu’avec la parole  ; l’autre sera composée de tous ceux qui ont la f
mposée de tous ceux qui ont la faculté de penser indépendamment de la parole . Je suis loin, sans doute, d’admettre, quant à mo
e suis loin, sans doute, d’admettre, quant à moi, la séparation de la parole et de la pensée ; mais il ne s’agit point de mes
celui qui s’avance hors des rangs : Où est ta mission ? Pour eux, la parole sera toujours une chose immuable et sacrée qui co
appeler les archéophiles. Les autres, n’étant point enchaînés par la parole , sont plus accessibles aux idées nouvelles ; ils
Helvétius politiques. La classe des hommes qui ne pensent qu’avec la parole a longtemps été la plus nombreuse ; elle existait
e que la musique s’est retirée de la poésie ; ensuite à mesure que la parole écrite s’est répandue : et maintenant cette secon
indépendance à dû nuire immensément à la religion. Le discrédit de la parole traditionnelle a dû amener le discrédit des doctr
pu voir déjà que cette théorie de la séparation de la pensée et de la parole , admise par moi comme moyen d’explication de plus
nent à l’existence actuelle de la société. En un mot, les liens de la parole ont été jusqu’à présent une des limites de la lib
et l’émancipation de la pensée par l’affranchissement des liens de la parole est une des prérogatives de l’âge présent de l’es
enus, que de prouver que si, à présent, l’union de la pensée et de la parole n’a plus cette sorte de simultanéité qui lui est
u moment même où les traditions nous échappent. Comme l’origine de la parole et l’origine de la société sont absolument la mêm
même question, il en résulte que les deux systèmes relativement à la parole s’appliquent aussi à la société, et peuvent se ré
nt a pénétré dans le sanctuaire même de la pensée. Ils croient que la parole a eu une mission qui maintenant est accomplie. Ce
reste, qu’il me soit permis de dire d’avance que si la mission de la parole est finie dans le monde intellectuel, elle n’est
gieux. Dans l’ordre politique nous sentons encore les bienfaits de la parole , car c’est elle qui a organisé primitivement la s
11 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242
Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société Je viens d’esquisser l’histoi
e la parole et de la société Je viens d’esquisser l’histoire de la parole  ; essayons maintenant de l’étudier sous le rappor
ué d’un sens intellectuel, que j’appellerai le sens social : c’est la parole . Un philosophe matérialiste a prétendu que la nat
il en résulte qu’il a été, dès l’origine, doué du sens social, de la parole  : car la parole est nécessaire pour la société, e
u’il a été, dès l’origine, doué du sens social, de la parole : car la parole est nécessaire pour la société, et l’homme n’a ja
a été nécessairement dans la société. Ce n’est point assez encore. La parole , qui est le sens social, et qui a dû être, dès l’
sée. Ainsi l’homme ne peut être ce que Dieu a voulu qu’il fût sans la parole  ; il ne peut avoir de pensée sans elle : la parol
qu’il fût sans la parole ; il ne peut avoir de pensée sans elle : la parole lui sert donc non seulement à la manifestation de
ce, pour prendre rang parmi les faits historiques. La nécessité de la parole est donc un fait eu quelque sorte physiologique,
les deux autres. Les règles de la conscience sont primitives, mais la parole est primitive aussi. Ainsi les règles de la consc
logie et organisation, en parlant du sens intellectuel et moral de la parole , c’est pour me faire mieux comprendre, pour rendr
saints placent toujours la prérogative essentielle de l’homme dans la parole  ; en désignant les animaux dépourvus d’intelligen
ont pas fait attention qu’en fondant la doctrine de l’invention de la parole ils ont fait de l’homme un animal muet lorsqu’il
les éléments de la philosophie hermétique, fait de la pensée et de la parole une émanation directe de Dieu. Nous pourrions, à
l est plus facile de comprendre comment l’homme a pu ensuite fixer la parole par l’écriture : les difficultés ne sont rien lor
que je fais en ce moment ne porte toujours que sur l’invention de la parole . Selon quelques archéologues les mots ont eu, dan
ont allés plus loin encore, car ils sont allés jusqu’à attribuer à la parole écrite, aux caractères, une partie des prérogativ
de l’intelligence et de tous les sentiments moraux, puisque le verbe, parole par excellence, lien merveilleux de tout discours
inventé le langage que la société, il en résulte qu’il est né avec la parole , ou que la parole lui a été enseignée. Je suis do
que la société, il en résulte qu’il est né avec la parole, ou que la parole lui a été enseignée. Je suis donc obligé d’admett
ée. Je suis donc obligé d’admettre nécessairement la révélation de la parole . On me dira ce qui a été déjà dit plusieurs fois,
bord je ne vois pas pourquoi Dieu n’aurait pas donné immédiatement la parole à l’homme, dans l’origine, comme il lui a donné s
st certain qu’il faut en venir là si vous écartez la révélation de la parole . L’homme alors aurait fait successivement ses org
aurait fait successivement ses organes et ses sens ; et le sens de la parole , le plus parfait de tous, serait venu le dernier.
l’esprit. Tous conviennent que si Dieu n’a pas donné immédiatement la parole à l’homme, du moins il l’a doué d’une intelligenc
et non l’homme qui les élabore. Or la société n’a pu exister sans la parole  ; et l’homme nu pu exister sans la société. Il es
s sortes de besoins qui auraient commandé les premiers l’emploi de la parole . Il faut avouer que les hommes qui ont inventé le
me, car elles n’excluent point les autres éléments constitutifs de la parole  : or c’est toujours là qu’est toute la difficulté
ire. Il est étonnant qu’ayant refusé à l’homme le pouvoir de créer la parole , ce dernier N4ait pas été conduit, par la rigueur
nnée. Dans notre langue, où le signe se rapproche beaucoup plus de la parole que dans d’autres langues, combien de signes qui
cette démonstration : ils auraient pu tirer de là l’induction que la parole est le sens intellectuel et moral, le sixième sen
certain temps, et que l’homme avait existé, au commencement, sans la parole . La faculté que nous avons de recevoir la transmi
a parole. La faculté que nous avons de recevoir la transmission de la parole est une faculté assez inexplicable en soi pour qu
ant à moi, je ne puis comprendre la communication de la pensée par la parole qu’en attribuant à la parole l’énergie primitive,
dre la communication de la pensée par la parole qu’en attribuant à la parole l’énergie primitive, ou un reste de cette énergie
i de Physiologie, examine ce que l’homme a pu être avant qu’il eût la parole . Cette supposition absurde est comme un voile jet
rando croit qu’il suffit que l’homme ait été doué de la faculté de la parole pour qu’il ait pu s’élever successivement et grad
r les pensées et pour les sentiments ne prouve que la puissance de la parole . L’enfant reçoit la parole, et se l’approprie, co
entiments ne prouve que la puissance de la parole. L’enfant reçoit la parole , et se l’approprie, comme le pistil d’une fleur r
e Dissertation, qui avait pour objet de prouver le don primitif de la parole , était un développement nécessaire des premières
la discussion des systèmes opposés, la théorie du don primitif de la parole . Je suis fâché, pour le dire en passant, qu’un li
de M. de Bonald : « L’homme ne peut parler sa pensée sans penser sa parole . « L’homme ne peut décomposer les sons que d’une
oir trouvé que l’institution du langage remontait au signe, et que la parole sortait de la puissance même du signe. Ainsi la l
on de M. de Bonald : L’homme ne peut parler sa pensée sans penser sa parole . Euler, plus timide, avait dit : Sans une langu
es . Rousseau s’était servi de ces mots si souvent cités depuis : La parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’u
La parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’usage de la parole . Il est étonnant que M. de Bonald, qui a suivi p
ité des conditions. Ce professeur s’exprimait ainsi, à l’occasion des paroles de Rousseau que nous venons de rapporter : « Il v
r l’homme. J’oserai donc à présent dire avec plus de confiance que la parole est une révélation qui n’a jamais quitté le genre
s humaines, et par laquelle les sociétés humaines sont régies, car la parole est le lien des êtres intelligents ; Que les lang
12 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314
nu nécessaire de les constater. On peut dire aussi que la cause de la parole n’a été défendue que lorsque cette cause a été at
que la vérité est toujours la vérité, parce que le don primitif de la parole n’a pas cessé d’être l’origine de nos connaissanc
perpétuer ; et les espèces continuent leur vie immortelle. De même la parole fut douée, au commencement, d’une puissance et d’
renouveler à chaque instant les miracles de la première création. La parole a répandu dans le monde toutes les idées qu’elle
intelligents subsiste par les idées morales et intellectuelles que la parole y a semées. Ne voyez-vous pas le papillon mourir
x arbres des forêts les œufs qui contiennent sa postérité future ? La parole s’étant successivement matérialisée, comme nous l
te liberté dont elle jouissait lorsqu’elle était intimement unie à la parole . À mesure que la parole, séparée de la pensée, s’
issait lorsqu’elle était intimement unie à la parole. À mesure que la parole , séparée de la pensée, s’est plus fixée dans une
blions pas que si nous pouvons à présent nous passer du secours de la parole pour penser, c’est parce que originairement la pa
u secours de la parole pour penser, c’est parce que originairement la parole nous a donné nos pensées. L’esprit humain a contr
habitudes, s’est fait des méthodes, enfin a pris une direction que la parole seule a pu lui imprimer. Mais si la parole a cess
pris une direction que la parole seule a pu lui imprimer. Mais si la parole a cessé de régner, elle est restée premier minist
n’est, pour ainsi dire, qu’une image, s’agitait dans les liens de la parole pour les rendre moins pesants. J’arrive donc enfi
s limites de la liberté morale par l’affranchissement des liens de la parole est une seconde émancipation, dans l’ordre intell
in de raison n’ait pas été le simple corollaire du don primitif de la parole . Il ne faut plus se plaindre lorsqu’on voit un ho
dans nos langues modernes. Alors l’union intime de la pensée et de la parole ne pouvait plus subsister comme dans les premiers
rons-nous, s’il est vrai que jusqu’à présent Dieu se soit servi de la parole pour diriger les destinées du genre humain, si la
servi de la parole pour diriger les destinées du genre humain, si la parole enfin a été jusqu’à présent une révélation toujou
’opinion peut, au reste, fort bien être considérée comme une sorte de parole vivante, qui se renouvelle continuellement sans p
13 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240
a vivacité et l’imprévu des mouvements, par l’éclat et l’ardeur de la parole , par l’imagination et même la poésie qui s’y mêle
ire ; je ne l’ai jamais revu ni entendu depuis sans être touché de sa parole , sans être pénétré de son accent. Je voudrais auj
and don de gloire vient à éclater, quand l’éloquence, par exemple, la parole de feu descend, elle trouve de quoi la porter et
, toujours à Dijon, il commença à se distinguer par un talent réel de parole dans des conférences qu’avaient établies entre eu
qu’il domptât cette matière ingrate, elle ne le satisfaisait pas. Sa parole s’y exerçait et y faisait sa gymnastique ; mais e
’avait pas dépensé son trésor, une faculté puissante et un souffle de parole ardente qui cherchait son jour et qui ne le trouv
vant la Chambre des pairs (septembre 1831), l’abbé Lacordaire prit la parole . Il était l’un des trois accusés qui avaient essa
ù la jeunesse s’étonna d’entendre pour la première fois en chaire une parole vive et jeune comme elle, svelte et hardie, abord
ité politique, l’autorité universitaire. Il y a quelque chose dans la parole de M. Lacordaire qui effraie aisément, quand on e
il ne cessera jamais d’être, se sentit en plein dans son élément. Sa parole , semblable à ces oiseaux de haut vol qui ne sont
usion semblables aux nôtres, l’Église alors appelle à son secours une parole qu’il serait difficile de définir par des caractè
ssées à ses pieds, et à qui il dit : « Vous qui venez ici entendre la parole divine avec un cœur enflé et comme des juges ! »
le saisit mieux et lui accorde davantage, si lui-même il sent que sa parole entre et pénètre ! L’abbé Lacordaire est du siècl
s la sincérité de sa direction et dans la plénitude de sa nature, une parole qui a cru entendre son mot d’ordre d’en haut : « 
 ; allez comme va la foudre de Celui qui vous envoie, comme allait la parole créatrice qui porta la vie dans le chaos, comme v
lquefois lui-même il s’arrête comme étonné devant les témérités de sa parole  ; mais il la reprend, la répare aussitôt, ou seul
t. Il a du clairon dans la voix, et l’éclair du glaive brille dans sa parole . Il possède l’éloquence militante appropriée à de
et le plus de cœurs à ce qu’il croit la vérité, il s’était dit : « Ma parole est utile ; pourquoi ne serait-elle pas perpétuel
de Janson cherchait une carrière à son zèle, un champ pour y semer la parole , et n’osant songer à la France, alors muette, il
de discuter ici ce sentiment, et de voir s’il n’introduit pas dans la parole sacrée, au milieu de beaucoup d’émotion et d’écla
de œuvre commune de reconstruction il y aurait lieu quelquefois à une parole religieuse extra-parlementaire. Mais, après l’inv
Une de ces récentes homélies a paru exhaler contre la bourgeoisie des paroles imprudentes. J’en ai entendu une autre dans laque
nce, même dans les fausses interprétations auxquelles prêteraient ses paroles . Quand la paille sèche jonche les rues et tourbil
réelles beautés ; cet orateur au vêtement blanc, à l’air jeune, à la parole vibrante, aux prunelles de feu, et dont les lèvre
de feu, et dont les lèvres, faites pour s’ouvrir et laisser courir la parole , expriment à la fois l’ardeur et la bonté. Je veu
se dévouer à l’erreur ou à la vérité, donner à l’une ou à l’autre sa parole , sa gloire et son sang, ce bonhomme eut le courag
14 (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381
pour cause initiative, pour impulsion originaire, la révélation de la parole , ont toujours été mal compris, ou se sont mal exp
n leur prête la conception, j’oserai dire ridicule, d’admettre que la parole ait été enseignée à l’homme par des notions gramm
pensée : c’est dans tout cela que j’avais cherché les éléments de la parole  ; c’est cet ensemble que j’avais signalé comme ét
voulu induire, et non prouver, c’était l’identité de l’homme et de la parole  ; c’était le moi humain s’éveillant en présence d
us mes lecteurs cependant ne se sont pas trompés sur ma théorie de la parole . Plusieurs ont compris qu’il s’agissait de savoir
aissance ni l’appréciation de cette haute faculté que nous nommons la parole . Mon ancien contradicteur, esprit très distingué,
u l’intuition, ou la forme primitive de l’intelligence humaine, ou la parole , sont ce que j’appelais la révélation. Les vieux
ère, puis, de là conclure pour toute langue, pour l’institution de la parole , identique à l’homme social et à l’homme individu
oppe, la pensée va s’affranchissant, de plus en plus, des liens de la parole  : tel est, en effet, le résumé de ma théorie de l
pensée devient esclave des signes oraux et vocaux, c’est-à-dire de la parole , moins nous avons de pensées sans employer cet or
pendant les différentes époques successives du perfectionnement de la parole , on pense souvent avec des images ; un grand nomb
ont des idées, des pensées réelles, qui demeurent indépendantes de la parole , faute de mots pour les rendre concrètes, les fix
idées, les pensées (liaisons d’idées), passent dans le domaine de la parole , se fixent dans l’ordre des signes vocaux ; « Et
es vocaux ; « Et la pensée devient, de plus en plus, dépendante de la parole . « La pensée alors n’est plus évoquée que par cet
nt que j’aurais pris pour l’émancipation de la pensée des liens de la parole . Si j’eusse dit, toujours dans cette hypothèse,
ent se fait-il alors qu’il ait professé la formation successive de la parole , la coordination graduelle des éléments dont tout
’Olivet avait dit ailleurs : « Il n’y a rien de conventionnel dans la parole . » Oui ; mais une loi existe, et il s’agit de sa
15 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262
i-même ; il devint l’enfant et bientôt l’homme de l’Écriture et de la parole sainte. Les facultés merveilleuses qu’il avait re
avec une grande abondance de cœur et une appropriation vive de chaque parole à son auditoire, c’était d’être touchants, d’ouvr
nez comme il vous plaît, et nous ne pouvons résister au charme de vos paroles . » Je ne m’explique tout à fait bien que depuis q
qu’il ne veut renoncer en effet ce jour-là qu’aux pompes et non à la parole , et à tout ce qu’elle avait de salutaire et d’eff
d’efficace dans sa bouche de pasteur. Bossuet aimait mieux prêcher la parole de Dieu toute simple et toute nue que de prononce
célébrer les grandes fêtes avec son peuple et lui annoncer la sainte parole . » Dans ces circonstances, « on voyait un père, e
it tous les genres d’éloquence ; et cette facilité merveilleuse d’une parole née de source et si nourrie d’étude et de doctrin
ves, en français ou en latin indifféremment, sans s’astreindre ni aux paroles , ni au tour de l’expression, ni aux figures : aut
té en chaire, et dans la prononciation, il suivait l’impression de sa parole sur son auditoire, et soudain, effaçant volontair
que fois ; il ne pouvait souffrir dans l’orateur sacré que toutes ses paroles et ses mouvements fussent à l’avance réglés et fi
casions. » Il ne se considérait que comme un organe et un canal de la parole , heureux s’il en profitait tout le premier et aus
ordinaire de ce mot ; ayant de bonne heure connu ces triomphes de la parole qui ne laissent rien à désirer en satisfactions i
r le Télémaque. Bossuet, en un mot, reste de tout temps l’homme de la parole de Dieu ; il l’aime, il n’aime qu’elle essentiell
alors dans l’ordre catholique et gallican, et partout où prévalait la parole  ; et cette parole nous a été transmise presque da
catholique et gallican, et partout où prévalait la parole ; et cette parole nous a été transmise presque dans toute sa beauté
16 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310
ours ; il a pensé que la personne même donnait un intérêt de plus aux paroles , qu’elles n’avaient tout leur sens et tout leur a
onnaissent savaient déjà bien des traits. M. Guizot a pris ensuite la parole , et, dès les premiers mots, on a senti vibrer l’a
nt assis là sur le même banc, tout prêts à écouter et à applaudir une parole élevée, à jouir d’un noble talent ; si bien des p
t. En retraçant avec cette netteté vigoureuse qui est le cachet de sa parole les traits du caractère scientifique de M. Biot,
rs sincère, et dont la plume conserve la vivacité et le coulant de la parole . Il a été trop bien loué dans les deux discours q
eux et de trop flatteur, il s’interrompit en ajoutant cette touchante parole  : « Je m’arrête, car vous pourriez croire que je
e M. Guizot a dit en terminant, cette sorte d’appel où il invoque une parole du sermon de la montagne nous transporte ailleurs
eu d’accord entre eux. Ne confondons pas les sphères, et laissons les paroles , les promesses du Christ dans toute leur portée s
17 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »
Chapitre VI.La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs
tinction de l’image-signe et des images constitutives de l’idée La parole intérieure est un signe et une image ; ce que nou
ns par l’exposer : Malgré l’intimité si remarquable de leur union, la parole intérieure paraît n’être en nous que le vêtement
cun artifice ne saurait la dégager. Par exemple, si le son cheval, en parole intérieure ou extérieure, est le signe le plus ap
ne indépendance du mélange ci-dessus décrit261 ; il y a ainsi sous la parole intérieure ou extérieure une sorte d’écriture idé
e vêtement : le premier qu’aperçoit la réflexion est sonore, c’est la parole intérieure ; un degré de plus dans la réflexion f
actement un son particulier ; mais la voix humaine et, à sa suite, la parole intérieure, ne peuvent que simuler imparfaitement
aire durer et à répandre au loin l’élite des pensées exprimées par la parole . Ce qui a subsisté, ce qui subsistera toujours de
e en lumière la signification psychologique : ils veulent dire que la parole , entendue ou lue, réveille imparfaitement les idé
t vivante qui est au poème épique ce qu’un dessin explicatif est à la parole  ; comme il répond à un besoin réel et spécial de
ourné de son but et qui perd sa raison d’être originelle. Une fois la parole intérieure constituée à l’état d’habitude positiv
grande que ne put jamais l’être celle des images visuelles ; quand la parole intérieure devient un état vif (parole imaginaire
es images visuelles ; quand la parole intérieure devient un état vif ( parole imaginaire), cette indépendance grandit encore ;
role imaginaire), cette indépendance grandit encore ; enfin, quand la parole est matériellement externée et devient audible, l
ité du signe et celle de la pensée. Et cette intensité relative de la parole intérieure, d’où résulte son indépendance, est to
défendue contre l’habitude négative, tantôt par des intermittences de parole imaginaire ou de parole extérieure, tantôt, quand
de négative, tantôt par des intermittences de parole imaginaire ou de parole extérieure, tantôt, quand la parole intérieure pr
tences de parole imaginaire ou de parole extérieure, tantôt, quand la parole intérieure proprement dite persiste longtemps san
toute spéciale que nous lui accordons. Enfin, comme les idées que la parole exprime sont des idées générales, et que, la plup
e se compose n’ont avec les idées que des rapports conventionnels, la parole intérieure est presque toujours indépendante, non
lité assure son indépendance. Ajoutons enfin que l’indépendance de la parole intérieure dans l’état de veille explique jusqu’à
ncohérence dans l’état de sommeil et dans la distraction [§ 9]. Si la parole intérieure n’avait pas déjà, dans l’état psychiqu
as déjà, dans l’état psychique normal, une sorte de vie propre, si la parole intérieure et la pensée ne formaient pas dans l’â
ndépendance à l’impartialité, s’accomplit simultanément pour les deux paroles , car elles ont le même vocabulaire. Actuellement,
ections sont à peu près annulées par leur caractère exceptionnel : la parole est intérieure ou extérieure, mais toujours actue
la fleur est une sensation, un état fort, tandis que son nom est une parole intérieure, un état notablement plus faible ; voi
nes qui lui soit hétérogène. Une intelligence subitement privée de la parole intérieure ne serait pas pour cela réduite à l’im
ns, un sens déterminé ; l’intensité minimum des idées que provoque la parole , intérieure ou extérieure, est toujours positive,
e leurs idées. La distraction [ch. V, § 7] s’impose en pareil cas, la parole ou la remémoration muette étant comme une machine
soi, et elle s’accompagne, si la distraction est à son comble, d’une parole intérieure également correcte, qui lui correspond
icile à bien constater, nous retrouvons les rapports ordinaires de la parole et de la pensée durant l’état de veille ; et, dan
e devient absolument nulle que lorsque cette nouvelle série a pris la parole à son tour et rétabli ainsi, dans la succession d
e contient toujours une série de pensées correspondant à une série de paroles  ; la parole est forte, moyenne ou faible ; la pen
ujours une série de pensées correspondant à une série de paroles ; la parole est forte, moyenne ou faible ; la pensée est faib
le n’atteint pas. Que l’intensité moyenne des idées provoquées par la parole intérieure ou extérieure soit très faible, le fai
hacun de nous a pu observer sur lui-même le montre avec évidence : la parole intérieure et la pensée se trouvent alors, en que
r que le sens d’une phrase est à la conscience fort peu de chose ; la parole intérieure fait dix ou vingt fois plus de bruit d
idées ; il n’en résulte aucune difficulté pour comprendre aisément la parole soit extérieure, soit intérieure. D’où proviendra
chaque instant d’une manière instinctive dans l’interprétation de la parole intérieure ou extérieure, c’est-à-dire dans la su
comme un poids trop lourd que l’attention ne peut plus soulever ; la parole reste vive, mais la signification en est émoussée
jours plus épaisse ? Qu’est-ce, en d’autres termes, sinon replacer la parole à son rang de serviteur et de héraut de la pensée
nel. 262. Voir Descartes, au commencement du traité du Monde : « Les paroles , n’ayant aucune ressemblance avec les choses qu’e
, 1877, p. 77.] — De Cardaillac, lui aussi, exagère l’influence de la parole sur la mémoire ; mais, en vrai psychologue, il ex
langage, — opinion très bien discutée par de Cardaillac (t. II, De la parole , ch. 10, p. 377-391 ; cf. p. 276-296), au moyen d
) ; — et cf. Tonnellé, ouvr. cité, p. 81. 290. Durant le sommeil, la parole intérieure est incohérente, et quand elle nous pa
ée, soit que nous nous imaginions entendre une voix étrangère ; si la parole du dormeur devient extérieure (délire), elle rest
e la Faculté des lettres de Bordeaux, juillet 1879. — Ajoutons que la parole d’autrui, entendue pendant l’état de sommeil, est
iter des cas où la distraction reproduit exactement l’incohérence des paroles du rêve ; mais, alors même, la distraction se dis
actes, auxquels nous sommes attentifs, sont cohérents, tandis que la parole intérieure est incohérente ; durant la veille, mê
de nous est toujours cohérent ; dans le sommeil, l’incohérence de la parole n’est qu’un cas particulier d’une loi qui s’appli
guæ sont des faits de distraction ; or l’auteur du lapsus comprend sa parole de travers, puisque, celle-ci étant absurde, sa p
l’homme éveillé, tandis que, pendant le sommeil, la série entière des paroles est incohérente ; on pourrait dire que la parole
a série entière des paroles est incohérente ; on pourrait dire que la parole du dormeur présente le lapsus à l’état continu.
18 (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328
mélodieux et sonore une créature vivante qui abuse artistement de la parole , au lieu de l’écouter comme un pur instrument de
e nous avons pour elle. Triste chose, au fond, que cette fureur de la parole pour elle-même, que cette espèce de sensualisme i
homme ! Quand on ne sait plus agir, on se met à parler et on adore la parole . Le P. Lacordaire, en sa qualité, non de prêtre,
soit pas perdu et me soit une raison pour reprendre en sous-œuvre la parole sans alliage du prédicateur, la parole froidie, c
our reprendre en sous-œuvre la parole sans alliage du prédicateur, la parole froidie, corrigée, écrite, hors les lèvres qui l’
it Buffon, en parlant de l’éloquence, et pour rechercher ce que cette parole réduite à elle seule, avec la force muette de son
gme qui emporte les opiniâtres les plus rebelles, et refait, avec une parole , ce coup de foudre du chemin de Damas qu’on appel
dépendamment de ce que l’âme et la foi du prédicateur versent dans sa parole de chaleur, de mouvement et de vie, il y a toujou
discours éteint, fumant, évaporé, le livre, qui condense la vie de la parole et qui la force à reparaître et à rester là pour
et cette double éducation de la pensée a communiqué à la voix et à la parole du P. Lacordaire un caractère irrésistible et tou
re catholique, à aucune époque de son retentissement, ait entendu des paroles plus étrangement profondes et plus hardies sur la
19 (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »
n sénateur. Tous les honnêtes gens doivent protester contre de telles paroles . De toutes parts. Assurément. « M. le comte de G
. « (Plusieurs membres se lèvent et semblent se disposer à prendre la parole .) « M. Suin. Nous demandons qu’on revienne à la
i donc point inventé à plaisir une personnalité : elle était dans les paroles de M. de Ségur. J’aurais pu, en effet, faire semb
serais autorisé à faire entendre ma voix à mon tour et à mon rang de parole . Près de trois mois se passèrent durant lesquels
rnée et fixée pour la séance du mardi 25 juin, M. Sainte-Beuve eut la parole au début et prononça le discours suivant :   Mes
me il convient quelques-unes de ses violences et de ses extrémités de parole  : penseur ardent et opiniâtre, dialecticien puiss
essieurs, j’ai abusé de votre patience, mais j’ai fini. De toutes les paroles qui m’ont assailli dans une autre circonstance et
e vous l’avouerai, m’est restée sur le cœur. Un homme, qu’après cette parole proférée, puis consignée au Moniteur, je ne crois
Oui, monsieur Lacaze, vous avez dit et vous n’avez pas rétracté cette parole que, par respect pour le lieu où nous sommes, je
lement, veuillez-vous en abstenir. M. Lacaze. Je ne rétracte pas ces paroles du tout… Je trouve que vous les relevez bien tard
mis, en général, savent les choses de la pensée, de la plume et de la parole , ce qui ne veut pas dire qu’ils soient moins ferm
ectables, au nom de la liberté de penser », vous m’avez adressé cette parole , imprimée au Moniteur : « Vous n’êtes pas ici pou
eur : « Vous n’êtes pas ici pour cela. » « Au milieu de tant d’autres paroles , insérées également au Moniteur, et qui firent ex
e vous l’eussiez prononcé, plusieurs sénateurs, à l’occasion de cette parole de vous, que je réfutais et qui m’avait blessé, p
e à ce renversement de rôles. « C’est vous qui le premier avez dit la parole offensante qui domine tout le débat. Elle m’a rév
rapport personnel ; jamais nous n’avions eu l’occasion d’échanger une parole  ; jamais même nous ne nous étions rencontrés ni v
parmi ceux qui « savent les choses de la pensée, de la plume et de la parole . » Mais je ne suis pas plus que lui un docteur de
ile fasque esse. » (Suétone, Vesp., IX.) — « Il ne faut point dire de parole mal sonnante à un sénateur ; mais s’il en dit une
20 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585
es louanges inspirées par la terreur ont tout révoqué en doute, et la parole errante frappe l’air sans but et sans effet. Quan
s idées morales, la crainte de la mort peut seule remuer les âmes. La parole conserve encore la puissance d’une arme meurtrièr
et des discours, des pages nombreuses, dans lesquelles on verrait la parole marcher sans la pensée, sans le sentiment, sans l
, ampoulés ou grossiers ? Comment arriver à l’âme endurcie contre les paroles par tant d’expressions mensongères ? Comment conv
ce seule décide entre les partis, ce qu’ils y adjoignent de moyens de parole , de ressources de discussion, perd l’éloquence et
entiments vertueux : et dans quels cœurs retentiraient maintenant des paroles généreuses ? Après dix ans de révolution, qui s’é
? Voulez-vous du moins faire entendre aux caractères haineux quelques paroles de bienveillance : vous serez également repoussé.
ion où l’expression de la vérité devient si facile, où l’image, où la parole énergique qui peut la peindre se présentent aisém
lativement à l’éloquence. Frappé de tous les abus qu’on a faits de la parole depuis la révolution, l’on déclame contre l’éloqu
a fait commettre d’horribles excès, en remuant les assemblées par des paroles incendiaires ; mais c’était la fausseté du raison
usseté du raisonnement, et non le mouvement de l’âme, qui rendait ces paroles funestes. Ce qui est éloquent dans le fanatisme
s sentiments sont ceux du plus grand nombre, et c’est au talent de la parole que l’on a dû toutes les résolutions nobles et in
21 (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »
t à la vénération la mieux conçue en ce qui regarde la mission et les paroles du maître. Ce serait moins que jamais aujourd’hui
écits originaux qui nous ont conservé la suite de ses actes et de ses paroles . Ce qui me frappe dans l’Évangile selon saint Mat
y a bien des obscurités mêlées aux douces lumières qui sortent de ces paroles . Qu’est-ce que ces pauvres d’esprit ? Sont-ce sim
mme Jésus les a pris ; je ne m’attache qu’au souffle général dans ces paroles plus ou moins complètement recueillies : qui pour
housiasme ont pu y mêler en surplus, existe et palpite sous de telles paroles  ? Quelle démonstration plus sensible de la beauté
es mêmes. Ce qui caractérise le Discours de la montagne et les autres paroles et paraboles de Jésus, ce n’est pas cette charité
les lis des champs… etc. » Nous savons tous dès l’enfance ces belles paroles , nous sommes nourris de ces innocentes et virgina
orale, d’abandon et de sacrifice continuel de soi, respirant dans les paroles et se vérifiant dans la personne et la vie du Chr
Évangiles, je rappellerai l’excellente remarque de Pascal jugeant des paroles et discours de Jésus : « Jésus-Christ a dit les c
y peut relever ne sont que dans le détail. Ceux qui ont transmis les paroles du maître, à commencer par saint Matthieu le publ
s. Il ressuscite les morts et guérit toutes sortes de maladies par la parole ou par l’attouchement. Sa taille est grande et bi
Jean-Jacques en son Vicaire savoyard. — Et maintenant, comment cette parole du Christ, cette manne première qui tombait et pl
du ton primitif. Quel rapport y a-t-il, je vous le demande, entre la parole de Jésus et l’art romain sous Léon X ? Remonter,
22 (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »
langage et le cerveau La question des rapports du cerveau et de la parole a beaucoup agité le monde médical dans ces dernie
émie de médecine ; car, dans la plupart des cas cités, la perte de la parole est compliquée d’autres désordres plus ou moins i
un coup de sang huit jours auparavant ; il avait perdu depuis lors la parole , mais il n’avait perdu que cela. Il écrivait, don
respondance comme par le passé ; il n’était donc aphasique que par la parole , mais il ne l’était ni par l’écriture ni par les
» Dans la plupart des cas cités, où plusieurs des signes artificiels parole , écriture, dessin57 sont plus ou moins altérés, i
une passion très-vive, on voit l’aphasique retrouver momentanément la parole . — M. Rufz cite l’observation d’une femme qui rec
t la parole. — M. Rufz cite l’observation d’une femme qui recouvra la parole dans un accès de jalousie et la reperdit immédiat
. Broca, est la plus précise de toutes. Il affirme que le siège de la parole réside dans la troisième circonvolution frontale
elle de M. Broca : c’est de fixer à gauche le siège du désordre de la parole . Il s’ensuivrait que nous parlons à gauche, ce qu
e cerveau gauche66. N’est-il pas possible qu’il en soit de même de la parole  ? On peut même en donner une raison anatomique. S
23 (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »
t l’esprit, pour continuer son travail du Ring ». Ce sont les propres paroles du maître à M. Franz Millier, un très ancien ami
tème de philosophie. Tout au plus citerons-nous comme commentaire les paroles de Wagner, un jour qu’il jouait à une amie le sec
riation entre les différentes scènes, il y a comme une lutte entre la parole et la musique ; Siegfried est l’œuvre d’équilibre
vre classique par excellence de Wagner ; dans la Gœtterdaemmerung, la parole n’apparaît que deux ou trois fois, la musique s’é
sion des sentiments à exprimer. — Un peu plus loin, nous trouvons les paroles que j’ai déjà citées : « Mir erkoren, etc. »88. C
n trouvera dans ce premier acte un troisième genre de précision de la parole  : c’est dans les récits d’Isolde, qui nous racont
relie-t-elle au monde de la pensée. Or, grâce à la combinaison de la parole et de la musique nous pouvons suivre et revivre e
est l’organe. « La musique, dit Wagner, exprime précisément ce que la parole ne peut exprimer, ce que la raison humaine dénomm
mier et le troisième duo. Tristan et Isolde chantent fort souvent des paroles différentes, en même temps ; c’est la règle. Or,
ention de l’auteur est que nous ne comprenions que tort vaguement les paroles , que nous ne saisissions que des fragments de phr
antés simultanément, mais avec un tel fortissimo à l’orchestre que la parole est complètement noyée. — Un exemple frappant d’a
ole est complètement noyée. — Un exemple frappant d’atténuation de la parole par ces divers moyens et aussi le dernier chant d
, le merveilleux agencement des rapports réciproques entre musique et paroles . Ceci est un point si essentiel dans toute l’œuvr
s toutes les variations, depuis la domination presque exclusive de la parole , jusqu’à la domination presque exclusive de la mu
t à un seul but, qui est la cause de tous les malentendus. Lorsque la parole domine, elle se rapprochera de la « littérature »
Je crois avoir suffisamment indiqué ses perfections. L’unité entre la parole et la musique est vraiment merveilleuse ; je ne c
ception de quelques scènes une vaste symphonie ; elle s’étaie sur des paroles disparates qui ne sont, au fond, qu’un matériel p
de la musique, c’est précisément le manque de toute affinité entre la parole et la musique. On peut dire qu’ici aussi la parol
affinité entre la parole et la musique. On peut dire qu’ici aussi la parole concourt au but : ses heurts avec la musique nous
ent d’angoisse. Combien différents sont les rapports entre musique et paroles dans Tristan ! Ici l’unité est absolue. Il n’y a
démontré clairement qu’on n’a nullement le droit d’en conclure que la parole est reléguée à une place inférieure. J’ai dit que
ce, n’ait pu être obtenue à un semblable degré que pour l’union de la parole et de la musique, sur la scène. C’est à peine si
t à l’épuisement du sujet, personne ne douta plus aujourd’hui que les paroles , servantes de la logique, ne sauraient jamais nou
e à celle de ces lois ». Wagner a créé une œuvre qui satisfait par la parole aux exigences logiques que manifeste une partie d
conscience et souvenir lors de notre retour au jour… » C’est par ces paroles que Wagner termine sa lettre sur Parsifal. Nous a
evant le calice dans la lumière, du haut de la coupole descendent les paroles  : Hoechsten Heiles Wunde ! Erlæsung dem Erlæser !
24 (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »
Lamennais, Paroles d'un croyant Un jour Nicole, fatigué des tracas
au, murmurant déjà la suivante. Il appela ce volume de prédilection :  Paroles d’un Croyant, et, ayant ainsi achevé sa pensée de
nais dans l’ordre purement ecclésiastique. Nous regretterions que les  Paroles d’un Croyant n’y fussent pas acceptées ou tolérée
d’un Croyant n’y fussent pas acceptées ou tolérées, comme une de ces paroles libres de prêtre, qui ont toujours eu le droit de
s, c’est au peuple en un mot qu’il s’adresse pour le régénérer par la parole et l’épurer. La méthode de liberté a remplacé che
é et leur absolue résistance à l’esprit. À cet aspect repoussant, les paroles de Samuel ont redoublé sur ses lèvres, mais les p
poussant, les paroles de Samuel ont redoublé sur ses lèvres, mais les paroles d’un Samuel qui se sent pour le reste des hommes
des misères du pauvre et des iniquités qu’il subit. Quelques droites paroles mettent au défi tous les sophismes des législateu
lucet ; cela brûle plutôt que cela ne luit. En comparant le style des  Paroles d’un Croyant avec celui de la Vision d’Hébal, on
25 (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224
sophie est la pensée du cœur humain, dont la littérature n’est que la parole  ; la pensée est le fond de l’homme, la littératur
de Dieu, ou supérieures et préexistantes à toute démonstration par la parole , comme la conscience. Ce sont des vérités innées 
u’il est né, et qu’il vivra jusqu’à son dernier jour. Nous vivons sur parole  : respectons donc la parole, quand Dieu la met su
jusqu’à son dernier jour. Nous vivons sur parole : respectons donc la parole , quand Dieu la met sur les lèvres des grands phil
s qu’ils annonçaient aux hommes ? N’était-ce pas plutôt parce que les paroles , une fois écrites, deviennent mortes et froides c
es hommes faits, qui cherchent les idées, et qui se lassent de vaines paroles . Ce mode suppose dans les disciples, ou dans les
mentation est railleur, goguenard, ironique ; il tend des embûches de paroles à ses auditeurs ; il jouit de les voir s’y prendr
est lent, verbeux, diffus ; il emploie inutilement cent fois plus de paroles que la vérité n’a besoin d’en employer pour se ma
t qu’on a l’esprit véritablement assourdi par ce roulis d’un océan de paroles pour dire la vérité philosophique la plus usuelle
imes d’idées de leurs sophistes, pour perdre tant de temps et tant de paroles à écouter ce Socrate ou à lire ce Platon ! Et, en
ont aux voix et déclarent Socrate coupable. Impassible, il reprend la parole  : « Le jugement que vous venez de prononcer, Ath
nd avec la même indifférence : « Dans ma défense, ce ne sont pas les paroles qui m’ont manqué, Athéniens, mais l’impudeur. Je
e, la bonté ; Le Dieu créateur de la nature ; Le Verbe, la Pensée, la Parole divine, en grec le Logos, modèle ou type de cette
Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu (le Logos, la pensée, la parole , le type des choses) ; tout a été fait par lui, e
ès aux Hébreux : « Dieu a créé les siècles par son Fils, le Verbe, la parole divine, la lumière, la vie ! » Peut-on méconnaît
même », répond Phédon. Et il raconte minutieusement, heure par heure, parole par parole, la suprême journée du philosophe. Ce
ond Phédon. Et il raconte minutieusement, heure par heure, parole par parole , la suprême journée du philosophe. Ce récit a dan
é de ton d’une leçon de philosophie. C’est, selon moi, l’apogée de la parole humaine ; on est à la fois, dans ce dialogue, sur
mmes ? car j’ai toujours entendu dire qu’il faut mourir sur de bonnes paroles . » XXVIII « Cependant Socrate, qui se pr
, car il était couvert : « Criton, dit-il, et ce furent ses dernières paroles , nous devons un coq à Esculape3 ; n’oublie pas d’
nt de l’expression de la physionomie et du ton de plaisanterie que la parole écrite ne peut rendre dans le dialogue de Platon,
i devaient donner leur véritable signification un peu railleuse à ces paroles du sage, il convient de se souvenir que Socrate n
le dialogue de Phédon, elle se résume, à travers un trop long flux de paroles et un trop grand appareil de questions, de répons
26 (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176
e, tombe, mais il tombe sous les coups d’un assassin. Gerson prend la parole devant le peuple assemblé ; il s’indigne de l’ass
outer ce que Dieu vous dit en vous-même. Les hommes font résonner les paroles , mais vous seul, mon Dieu, vous donnez l’intellig
r beaucoup de fruits par la patience. Souvenez-vous, mon fils, de ces paroles  ! Si vous cherchez du repos en cette vie, comment
ut. Tous, à la vérité, désirent le bien et se le proposent dans leurs paroles ou dans leurs actions ; c’est ce qui fait que plu
es gains sur la terre, s’attriste d’une perte, s’irrite de la moindre parole injurieuse ; mais la grâce envisage les biens éte
ne se trouble point des plus grandes pertes, et ne s’irrite point des paroles les plus dures, parce qu’elle met son trésor et s
nous semble une des plus hautes expressions de l’esprit humain par la parole écrite. Nous ne savons pas si le Verbe du ciel au
ction ; la vérité, qui est la force ; l’onction, qui est la grâce des paroles . Donnons-en quelques exemples : La multitude de
grâce des paroles. Donnons-en quelques exemples : La multitude des paroles ne rassasie point l’âme. Ne vous élevez point en
ux celui que la vérité instruit elle-même, non par des figures et des paroles qui passent, mais en se montrant telle qu’elle es
en des opinions. Tout vient de ce Verbe unique : de lui procède toute parole , il en est le principe, et c’est lui qui parle au
le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de sa bouche la parole de consolation ! Heureuses les oreilles toujours
…… XXII La vérité parle au-dedans de nous sans aucun bruit de parole   Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur éc
telligence, afin que je sache votre témoignage. Inclinez mon cœur aux paroles de votre bouche ; qu’elles tombent sur lui comme
rité ; et sans vous ils ne pourraient rien. Ils peuvent prononcer les paroles , mais non les rendre efficaces. Leur langage est
. Ils arrosent intérieurement ; mais vous donnez la fécondité. Leurs paroles frappent l’oreille ; mais vous ouvrez l’intellige
urement embrasé ; de peur que je ne trouve ma condamnation dans votre parole entendue sans être accomplie, comme sans être aim
-moi donc, Seigneur, parce que votre serviteur écoute : vous avez les paroles de la vie éternelle. Parlez-moi pour consoler un
ils. Seigneur, il est vrai. Qu’il me soit fait, de grâce, selon votre parole . Que votre vérité m’instruise, qu’elle me défende
œur ; aussi était-il partout dans la maison. C’était l’ubiquité de la parole de Dieu dans l’humble famille. Voyant le caractèr
en sais rien, mais je consulte mon cœur ignorant, et j’affirme sur la parole muette de ma conscience. Et je me sens convaincu,
son ; elle ne dit pas vérité, mais elle dit charité selon ses propres paroles , charité envers tous nos frères, et d’abord enver
27 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197
lumière. De geste et de ton, il tient d’un Moïse ; il y mêle dans la parole des actions du Prophète-Roi, des mouvements d’un
ères qu’il est unique pour nous, et que, quel que soit l’emploi de sa parole , il reste le modèle de l’éloquence la plus haute
t, etc. » M. de Lamartine, qui a si bien senti les grands côtés de la parole et du talent de Bossuet, a étudié un peu trop lég
aime mieux aller s’aguerrir et se tremper en portant les armes de la parole là où est le devoir et le danger, sur les frontiè
autres contrées de la Palestine par lesquelles il allait prêchant la parole de vie ; et sachant très bien que telle était la
re Père. Après avoir apostrophé en face l’hérétique Marcion (avec les paroles de Tertulliend) : « Tu ne t’éloignes pas tant de
nt tous les oppressés : Pertransiit benefaciendo… Ô Dieu ! les belles paroles et bien dignes de mon Sauveur ! Et il développe
les et bien dignes de mon Sauveur ! Et il développe la beauté de ces paroles dans une paraphrase ou strophe pleine d’allégress
et de forts ! » Ce sont les mots de mon texte ; et y a-t-il une seule parole qui ne semble y avoir été mise pour dépeindre cet
ses lèvres frémissaient souvent sans parler comme sous le vent d’une parole intérieure que la modestie réprimait devant les h
nt sérieux qui promettait le grand homme simple, tout esprit et toute parole  ? Eh quoi ! ne le sentez-vous pas ? il y a ici un
28 (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »
ables de prononcer spontanément un mot, se remémorent sans erreur les paroles d’une mélodie quand ils la chantent 7. Ou bien en
, parce que cet exemple est le plus compréhensif de tous. Entendre la parole , en effet, c’est d’abord en reconnaître le son, c
ement conservé intact le sens de l’ouïe, mais il ne comprend rien aux paroles qu’il entend prononcer, et souvent même n’arrive
usculaires naissantes, ce que nous appellerons le schème moteur de la parole entendue. Former son oreille aux éléments d’une l
e le corps l’a compris. C’est ainsi qu’un accompagnement moteur de la parole entendue romprait la continuité de cette masse so
sonore. Reste à savoir en quoi cet accompagnement consiste. Est-ce la parole même, reproduite intérieurement ? Mais l’enfant s
ici l’observation journalière. On peut encore suivre et comprendre la parole alors qu’on est devenu incapable de parler. L’aph
urdité verbale. C’est que le schème, au moyen duquel nous scandons la parole entendue, en marque seulement les contours sailla
ole entendue, en marque seulement les contours saillants. Il est à la parole même ce que le croquis est au tableau achevé. Aut
avec les causes, quelles qu’elles soient, qui les actionnent dans la parole volontaire, il y a des faits qui mettent hors de
e correction ce qu’on lui disait 44. D’autre part, dans des cas où la parole spontanée est intacte, mais où la surdité verbale
ne comprenant plus rien de ce qu’on lui dit, la faculté de répéter la parole d’autrui peut encore être entièrement conservée 4
. lei le sujet répète machinalement, et peut-être inconsciemment, les paroles entendues, comme si les sensations auditives se c
lierait un centre acoustique des mots à un centre articulatoire de la paroles  51. La vérité paraît être intermédiaire entre ces
état normal, par une répétition intérieure des traits saillants de la parole entendue. Or, notre schème moteur n’est pas autre
rer et à les distinguer. Tel autre malade déclarera qu’il perçoit les paroles de la conversation, mais comme un bruit confus 55
e un bruit confus 55. Enfin le sujet qui a perdu l’intelligence de la parole entendue la récupère si on lui répète le mot à pl
ricker 57 a été de croire à une répétition intérieure intégrale de la parole entendue. Sa thèse serait déjà réfutée par ce sim
dentifier ensemble, et par conséquent suivre avec le même schème, des paroles semblables prononcées à des hauteurs différentes
vre un calcul, c’est le refaire pour son propre compte. Comprendre la parole d’autrui consisterait de même à reconstituer inte
otre conscience. Demandons-lui ce qui se passe quand nous écoutons la parole d’autrui avec l’idée de la comprendre. Attendons-
nel », relié, par des voies transcorticales, aux divers centres de la parole . Mais ce centre des idées s’est bien vite dissous
entiellement discontinue, puisqu’elle procède par mots juxtaposés, la parole ne fait que jalonner de loin en loin les principa
étapes du mouvement de la pensée. C’est pourquoi je comprendrai votre parole si je pars d’une pensée analogue à la vôtre pour
nes les cas si singuliers de surdité verbale ou le malade comprend la parole d’autrui, mais ne comprend plus la sienne. (Voir
Progrès médical, 21 juillet 1883). 25. KUSSMAUL, Les troubles de la parole , Paris, 1884, p. 233 ; — Allen STARR, Apraxia and
f the Brain, London, 1861, p. 505. 50. KUSSMAUL, Les troubles de la parole , Paris, 1884, p. 69 et suiv. 51. ARNAUD, Contri
n of speech (Brain, 1879, p. 494). 71. KUSSMAUL, Les troubles de la parole , Paris, 1884, p. 234. 72. LICHTHEIM, On Aphasia
29 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91
x dernières années le classent définitivement parmi les maîtres de la parole . En regard de tant d’autres talents qui se dissip
non pas seulement la vibration et l’éclat, mais le sens de ses nobles paroles . Il a cessé de voir les questions par un seul asp
a commencé de bonne heure et presque adolescent à se produire par la parole . Sa longue jeunesse, à laquelle on est accoutumé
sa bonne grâce et son aisance, la netteté élégante et incisive de sa parole et de sa diction, on oubliait naturellement, et l
eut le droit de tout dire, de tout oser, moyennant cette élégance de parole et de débit qui ne l’abandonne jamais. Il put y f
rder, comme le lui dit un jour M. Guizot, les immenses libertés de sa parole . Ici on me permettra quelques remarques qu’il m’a
cte, personnelle, prophétique. On a souvent dit de la puissance de la parole qu’elle transporte ; jamais le mot ne fut plus ap
e accentuation montante qui ne messied pas, qui fait tomber certaines paroles de plus haut et les fait porter plus loin. Je dem
t le premier, on l’a dit4, le plus sûr des maîtres pour façonner à la parole . Enhardi bientôt, il s’est mis à parler sur de si
30 (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311
t pas de sa boutique. Don Diego, sans me répondre, alla rapporter mes paroles à Francesco, qui en eut tant de peine qu’il ne sa
avais eu en prison, où je vis un homme qui m’écrivit sur le front des paroles importantes, et me recommanda, pendant trois fois
l dit que cette entreprise était trop considérable ; alors je pris la parole , et je dis : « “Je suis sûr d’achever cet ouvrage
crus que le maître de la poste me rendrait ma selle à force de douces paroles , et je ne craignais rien avec mon excellente arqu
ez, vous voyez cette pique et cette arquebuse, vous êtes mort ! « Ces paroles firent approcher un vieux gentilhomme qui venait
r, n’ayant rien autre chose à manger, j’ai fais gras à mon dîner. Ces paroles inattendues nous firent beaucoup rire, quoique no
bon prince m’écouta avec beaucoup d’attention, et me répondit par des paroles bienveillantes et dignes de lui. Il prit ensuite
n me disant que quelque jour je me ferais tuer. Enfin, après bien des paroles et des plaisanteries, nous soupâmes aussi gaiemen
aut mieux que celle dont il sort. À peine eus-je entendu ces malignes paroles , que la fièvre s’empara de moi ; je dis la fièvre
n de sa mort. Et toi, Miceri, repris-je en italien, si tu ajoutes une parole , tu es mort ! » Le Jupiter étant terminé, le roi
etenir, je voulus parler ; mais le roi, qui s’en aperçut, me coupa la parole , en me disant : Taisez-vous ; vous aurez plus de
otre Persée puisse venir en bronze ; l’art ne vous le permet pas. Ces paroles me piquèrent, et je lui répondis : Je vois, Monse
effet dont il est susceptible.” « Cette lettre était accompagnée des paroles les plus aimables pour moi, et je l’avais montrée
ntre lui. Étant donc à Rome, j’allai voir Altoviti, qui me répéta les paroles de Michel-Ange, et chez lequel j’avais placé quel
Puisque Michel-Ange ne veut pas venir, tant pis pour lui ! Après ces paroles , je pris congé de Son Excellence. » XII L
t de faire de grandes figures ou d’en faire de petites ; et, avec des paroles pleines de fiel et de mensonges, il tâchait de me
ique, et laissé en France le fruit de quatre ans de travail. Avec ces paroles , je coupai court à leurs cérémonies, et je les re
ant, je me disposai à aller voir le duc, qui m’adressa ces gracieuses paroles  : Mon cher Benvenuto, vous avez satisfait moi et
car il me tuerait, si je l’oubliais. M. Sforza me répéta ces propres paroles , en portant presque envie à la faveur dont je jou
é toute la faveur du duc par mes travaux désintéressés, j’entrai, aux paroles insolentes de ce vilain homme, dans une si grande
, si je ne m’étais attendu qu’à ce prix. Le Guidi me répondit par des paroles plus sottes encore, que je repoussai outrageuseme
der avec le duc, et que je m’en reposasse sur elle. Je répondis à ces paroles obligeantes que je n’avais jamais demandé, pour p
lle écus d’or. M. Alamanni Salviati, qui était présent, me répéta ces paroles , et se moqua de moi en disant que je n’avais que
ure qu’il en arriverait ; de sorte que j’en vins avec lui aux grosses paroles  ; mais bientôt il mourut, et il m’est redû cinq c
z donnée ; car je ne veux plus y rentrer, ni rester à Florence. À ces paroles pleines de courroux, il me dit avec plus de colèr
31 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463
e rassemble, et qu’elle emploïe avec art pour augmenter l’énergie des paroles qu’elle met en chant, doivent donc les rendre plu
à sont nées les chansons ; et l’observation qu’on aura faite, que les paroles de ces chansons avoient bien une autre énergie lo
s sons qui sont propres naturellement aux sentimens contenus dans les paroles . La même verité peut se trouver dans l’harmonie e
e sçauroit leur inspirer ces sentimens en se servant du pouvoir de la parole . Les peuples civilisez, ont toûjours fait usage d
ergie de la musique ancienne. Faut-il s’étonner, c’est le sens de ses paroles , que notre musique ne fasse point les effets que
rouver de la vrai-semblance dans la supposition qui va leur prêter la parole . Il paroît croïable qu’un bruit approchant de cel
e bien le bruit qu’il doit imiter, ou s’il est convenable au sens des paroles ausquelles il est adapté. Elles n’éxigent point d
ien, qu’il assortisse sa mélodie avec les sentimens contenus dans les paroles qu’il met en chant. Elles se contentent que ses c
32 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121
re pays et que vous aurez de ce faire plaisance et loisir. » De cette parole je fus tout réjoui et répondis : « Grand merci. »
un grand blanc coursier », exhalait son ardeur et n’épargnait pas les paroles pour piquer les siens : « Entre vous, disait-il,
Clermont, maréchal de France, et, se rencontrant, ils se prennent de paroles comme deux héros d’Homère. Mais si les paroles so
nt, ils se prennent de paroles comme deux héros d’Homère. Mais si les paroles sont un peu grosses et « moult félonnesses », si
paroles sont un peu grosses et « moult félonnesses », si ce sont des paroles peut-être antiques de crudité, le motif est bien
qu’il vît porter sa devise à messire Jean Chandos… De là les grosses paroles des deux héros qui en viendraient aux coups, n’ét
des Français, et renvoyé même avec colère. En passant, il reporte ces paroles au prince de Galles, qu’il contribue par là à enf
ée. Jean de Clermont, maréchal de France, le même qui s’était pris de paroles la veille avec Jean Chandos, y est tué des premie
vaillamment ; et quelques-uns même voulurent dire que ce fut pour ses paroles outrageuses de la veille. Messire Arnoul d’Audreh
’hui retourner, mais toujours chevaucher avant. » En reproduisant ces paroles après cinq siècles, je n’oublie point pourtant qu
aroles après cinq siècles, je n’oublie point pourtant que ce sont des paroles d’adversaire dans une journée qui fut de grand de
e : Celui-ci fit bien, et celui-ci fit mieux ; car trop y faudroit de paroles . » Une part spéciale est faite pourtant, et elle
comme décerné à eux deux l’honneur ! Et Froissart l’a bien senti. Ces paroles du prince de Galles au roi Jean peuvent rappeler
esprit de Froissart ; elle semble comme négligemment touchée dans les paroles qui concluent le récit, et, qu’il l’ait eue ou no
33 (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224
la confusion de cette mêlée ; chacun prenait la plume, ou du moins la parole , pour ou contre Pascal. Il était décidément à l’o
randes théories ! Revoyons de près nos maîtres, restituons leur vraie parole , faisons, ne rougissons pas de faire pendant quel
’il y a toujours profit à citer, M inet, avait proféré à ce sujet des paroles qui, si on les avait mieux lues ici, auraient fai
de le désigner autrement), il me fut répondu par quelques-unes de ces paroles énergiques, impatientes, puissamment familières,
ins et criant : Je crois, presque au même moment où il lâche d’autres paroles qui feraient craindre le contraire. Lutte du cœur
il a sa vraie grandeur. Quelle manie de la lui ôter ! » Mais dans ces paroles mêmes si vives, si poignantes, il y a encore trop
lu munir le cœur de la place d’un inexpugnable rempart. » Cette belle parole , qui exprime si bien un des mystères de la vie ch
, assurer où il faut, et se soumettre où il faut, » a-t-il dit en une parole déjà connue. Il avait écrit d’abord avec plus de
ns ses actions dont quelques-unes ont échappé au mystère, et dans ses paroles où reviennent si souvent des accents d’humanité e
ienne ou moderne. » Au moment où elle profère les nobles et clémentes paroles , Diane, qui s’aperçoit qu’Hippolyte va trépasser,
t compatible avec son essence divine ; mais il y a néanmoins dans ses paroles je ne sais quelle empreinte d’une sérénité célest
de la misère humaine aussi bien que le fondement de toute grâce ; les paroles magnifiques et précises qu’il emploie ne sauraien
lier, 1845), se méprend et abonde dans son sens quand il attribue ces paroles à M ousin ; elles sont de M e Chateaubriand. 66.
ontemplation, voit Jésus-Christ présent, converse avec lui, entend sa parole et lui répond : « On croirait lire, dit M augère,
34 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
s ; nous n’avons pas cherché à leur donner ici un autre caractère. La parole didactique, destinée surtout à s’emparer de la ra
tion. C’est en s’éloignant chaque jour davantage des conditions de la parole oratoire pour subir celles du langage imprimé que
s répétitions, la simplicité, l’abondance, la logique nécessaire à la parole enseignante, nous défendraient du style découpé,
sion à la portée des gens qui n’ont rien à dire ; tout ce qui rend la parole facile à ceux qui ne pensent pas ; en un mot, tou
vesti d’une sorte d’électorat dans les matières morales ; une fois la parole prise, avec ou sans éloquence, il s’agit de voter
xagéré de la supériorité de la poésie sur la peinture. Les arts de la parole régnaient alors si souverainement et éclipsaient
lus diverses d’exprimer le beau par le pinceau, par la lyre ou par la parole . La poésie surtout s’était privée de quelques res
la prétention d’émettre leurs idées dans les mêmes conditions que la parole , la peinture et la musique, sorties aussi de leur
lation de la vie et de la lumière, il exprime cette révélation par la parole . Au commencement, l’art souverain est nécessairem
par la parole. Au commencement, l’art souverain est nécessairement la parole , la parole religieuse primitive, c’est-à-dire la
le. Au commencement, l’art souverain est nécessairement la parole, la parole religieuse primitive, c’est-à-dire la parole poét
ssairement la parole, la parole religieuse primitive, c’est-à-dire la parole poétique. Les arts figuratifs ne se développeront
une expression moins spontanée, moins prompte, moins immédiate que la parole . L’art des temps primitifs, c’est donc, bien avan
fs, c’est donc, bien avant toute architecture, l’art d’édifier par la parole , c’est-à-dire la poésie. Chez tous les peuples, l
vement et la vie intérieure, et dont l’art supérieur qui nécessite la parole humaine s’était fait le centre. La poésie, en un
’était fait le centre. La poésie, en un mot, existait en dehors de la parole et du chant liturgique qui se produisaient au mil
comme l’architecture s’empare de l’espace ; enfin, construite avec la parole , cette substance intellectuelle, cette émanation
les exploits des souverains ou les actions des dieux. Il y a plus, la parole qui s’élevait dans ces sanctuaires ne s’est jamai
s eu de libres chanteurs, de dramaturges laïques ; aucun indice de la parole égyptienne ne subsiste qui ne soit sorti de la bo
nne ne subsiste qui ne soit sorti de la bouche d’un prêtre ; et cette parole , cette poésie, est restée adhérente à l’architect
appée au joug des prêtres de l’Orient. Aussi l’affranchissement de la parole , comme celui de l’individualité, signale-t-il l’a
signale-t-il l’avènement de la Grèce. Aussi chez elle les arts de la parole , réunis sous le nom de musique, ont-ils dès l’abo
rire les rapsodies, inaugurait une ère nouvelle dans l’histoire de la parole et des arts. À l’époque même où l’épopée existait
les nations sont, pour ainsi dire, muettes autour du sacerdoce, où la parole n’a pas atteint son premier degré d’affranchissem
Tous les arts sont spiritualistes. Qu’il émane de la pierre ou de la parole , le beau est intellectuel. Phidias est aussi spir
rte dans un mouvement parallèle les arts plastiques et les arts de la parole , les destinées de la poésie, considérées dans son
gré l’éclat que jettent les arts plastiques, la gloire des arts de la parole , et surtout de la poésie, qui en est le type, écl
eligieuses. La musique n’était dans le principe que la servante de la parole , un accessoire de la poésie. La pensée, à l’origi
avec le vers comme inhérent aux rythmes, à la prosodie primitive. La parole , aujourd’hui, dans ses rapports avec la musique,
aigné de la phrase musicale : la symphonie se suffit à elle-même sans parole , et le vrai sentiment musical se passe de toute é
m’apparaît sous cette forme : une symphonie à mille instruments, sans paroles , exécutée sous un dôme de verre. Le temple, aux é
res arts sous la suprême direction de l’art enseignant et moral de la parole , de la poésie. Dans les constructions immatériell
s par l’enthousiasme du beau le foyer de la vie morale, et, selon les paroles du divin Platon, il fait croître dans notre âme l
és d’en haut par une voix dont le poète ne fait que nous traduire les paroles . Aussi avons-nous fait un nom mystérieux pour dis
ire qui met sur les lèvres du poète comme sur celles des sibylles des paroles si pleines de l’esprit des choses, que celui qui
es différences parmi les ouvriers sacrés entre qui les semences de la parole divine furent partagées, pour être répandues sur
t sa langue. Les autres, partant de cette vérité que la société et la parole sont aussi anciennes que l’homme, et dérivent d’u
oué dès son apparition en ce monde du sens social, c’est-à-dire de la parole  ; qu’il y a donc une forme de société primitiveme
avoir moins bien compris que Ballanche la nature et les lois de cette parole primitive que MM. de Maistre et de Bonald n’ont p
itimité des idées et des institutions modernes. Dans leur système, la parole primitive révélée à l’homme serait identique au l
arbitraire que les autres attribuent à l’homme. D’après Ballanche, la parole dans l’origine n’était pas seulement le signe de
explique les transformations successives, les démembrements de cette parole originelle. À mesure que le langage primitif perd
langue n’a pu être écrite. La première diminution de puissance de la parole traditionnelle coïncide avec l’apparition de l’éc
pontanéité dont elle jouissait lorsqu’elle a été intimement unie à la parole . À mesure que la parole séparée de la pensée s’es
issait lorsqu’elle a été intimement unie à la parole. À mesure que la parole séparée de la pensée s’est fixée davantage dans u
plus pesantes, et nous sommes arrivés à nous passer du secours de la parole pour penser. L’esprit a pu se séparer complètemen
mplètement de la lettre. C’est l’ère des lois écrites en dehors de la parole traditionnelle, c’est aussi l’âge où l’intelligen
hors de la lettre, et que l’homme puisse penser sans le secours de la parole , c’est-à-dire de la tradition, fut conduit à nier
dix-huitième siècle que l’homme a été créé dans la société et avec la parole , et que par conséquent il n’a pu inventer ni l’un
ocial. Par le mélange de la discussion et des poétiques ornements, sa parole nous rappelle les grâces sévères des dialogues de
cessaires pour accomplir sa destinée ; il l’a mis en possession de la parole , qui renferme toute la révélation, toute la scien
qui renferme toute la révélation, toute la science primitive ; de la parole , qui est la plus haute expression de la puissance
e de spontanéité dévolue à l’homme nouveau sur la terre. Le don de la parole est identique à la première initiation de la race
et par conséquent en castes, ce don de l’initiation primitive, de la parole , a dû être réparti inégalement entre les diverses
, capables de porter le même degré d’initiation. La répartition de la parole primitive est identique avec la répartition de la
historique de faire disparaître cette inégalité de répartition de la parole primitive et par conséquent des droits et des apt
ptitudes entre les hommes. Ainsi, de cette distribution inégale de la parole , de la révélation primitive entre les castes huma
iration plus puissante que l’écrivain. Sa muse grave et sereine, à la parole harmonieuse et fleurie, s’est assise autrefois su
ueux de passions ou d’idées s’y modérait ; la gracieuse lenteur de sa parole contribuait elle-même à cet apaisement. Sa tête s
ur du paisible philosophe et que l’on subissait même sans entendre sa parole . Dans le milieu qui se forme autour de certaines
ge du sens commun à celui qui sait incarner dans le marbre ou dans la parole la moindre parcelle de vérité ou de beauté, à cel
re la volonté. Il étudie dans la physionomie, dans le geste, dans les paroles , dans toutes les actions des hommes, l’expression
que les bruits mêmes de la grande nue. Vous montiez pour consulter la parole intime que vous avez cru n’être qu’un écho de l’u
Vous écoutez en vain ; la voix désirée, la voix divine qui profère la parole créatrice restera muette en vous, muette même en
spotisme ; et la plus grande époque de l’histoire restera celle où la parole libre, éclatant dans l’Agora d’Athènes, fit inter
lisme chrétien. Le génie grec a rempli dans le monde, vis-à-vis de la parole du Christ, ce ministère de précurseur que Jean-Ba
ς immortel qui est le Dieu réel de la Grèce. Chez qui respirait cette parole libre et vivante, avant de jaillir des lèvres d’o
maine ce rayonnement de l’idéal ? Oui, c’est à la beauté morale, à la parole immatérielle qui se dégage de ses statues, que la
é substituée au fatalisme oriental, sur l’action de l’esprit et de la parole devenus des forces distinctes au sein des forces
be humain, c’est-à-dire imparfait, mais qui prépare les nations à une parole plus pure ; c’est l’enveloppe corporelle, mais dé
ossession du vrai, du bien et du beau, tout ce qui ne vient pas de la parole même de Jésus-Christ, tout cela dérive, par une i
e maître de la philosophie au dix-neuvième siècle écrivait ces belles paroles  : « N’écoutez pas ces esprits superficiels qui se
erveilleuse histoire et vraiment universelle ; c’est l’histoire de la parole elle-même, des révolutions qu’elle a subies dans
son énergie intime et dans ses propriétés extérieures ; depuis cette parole vivante dont la domination fut si puissante sur l
ssante sur l’humanité première et sur les peuples enfants, jusqu’à la parole abstraite de nos jours, qui, par la presse, l’éle
ues heures à plusieurs millions d’hommes. Cette grande histoire de la parole attend un rare génie. Essayons un simple chapitre
mple chapitre de l’histoire du langage. Le langage est distinct de la parole  ; il est à la parole ce que les phénomènes sont à
stoire du langage. Le langage est distinct de la parole ; il est à la parole ce que les phénomènes sont à la substance, ce que
est à la parole ce que les phénomènes sont à la substance, ce que la parole elle-même est à l’esprit qui le conçoit. Si la pa
ance, ce que la parole elle-même est à l’esprit qui le conçoit. Si la parole est une incarnation de la pensée, le langage en e
la même espèce ; le langage est, en un mot, ^extérieur variable de la parole , comme la parole est elle-même l’extérieur de l’i
le langage est, en un mot, ^extérieur variable de la parole, comme la parole est elle-même l’extérieur de l’idée. Quoique le f
a pensée ? Toute différence un peu profonde dans les conditions de la parole n’implique-t-elle pas une différence dans les con
Avec Ballanche, avec J. de Maistre, avec Bonald, nous croyons que la parole n’a pas été laborieusement inventée, que l’homme
n pleine possession du langage aussi bien que de la vie ; qu’ainsi la parole est contemporaine de la pensée, qu’elle est néces
ellent de tous les arts ; il se fait d’une substance immatérielle, la parole  ; il participe à toutes les vertus de cette subst
ertus de cette substance. Si étroitement lié que le langage soit à la parole et à la pensée, il s’en distingue cependant comme
s idées, il a ses crises décisives. L’étude des diverses formes de la parole implique le tableau des révolutions qu’elle a sub
s conditions de rythme et de mouvement, de sonorité et de couleur, la parole humaine se manifesta-t-elle dans les anciens jour
ait pour s’exprimer devant la foule celui qui avait reçu le don de la parole à l’époque primitive ? L’homme n’a pas été créé d
toutes ses facultés à la fois. C’était là le don merveilleux de cette parole primitive que la tradition nous présente comme do
civilisatrice. Le langage primitif était donc tout autre chose que la parole abstraite et analytique de nos jours qui s’adress
de nos jours qui s’adresse uniquement à l’esprit. Sans aucun doute la parole primitive sollicitait l’homme par toutes ses facu
aîtrons comme distinctives du langage poétique. Il y a plus, quand la parole émanait d’un homme ou d’un pouvoir social, quand
t dans sa forme la plus haute, la forme religieuse, dans le culte, la parole sociale n’était pas seulement identique à la poés
indare ; elles contribuaient, avec le langage parlé, à constituer une parole concrète qui saisissait l’homme à la fois par son
ent des mots qu’on appelle le vers. Les plus antiques monuments de la parole que l’histoire nous ait conservés sont écrits en
rèce qui représente plus que tout autre pays cette révolution dans la parole  ; c’est en Grèce que la substitution de la prose
ielle, celui du vulgaire, c’est-à-dire de la prose. Cette forme de la parole qu’on appelle le vers est-elle une invention arbi
aractères du langage primitif préjugent une partie de la question, La parole primitive, avons-nous dit, renfermait toutes les
nvisibles comme celles de la nature, lois que suivait spontanément la parole des hommes inspirés, par cela même qu’elle était
ié par tout ce que la sympathie donne en puissance communicative à la parole de l’homme, aurait ainsi constitué la plus haute
plus naturelle du langage ; c’est le langage par excellence, c’est la parole elle-même. La poésie, c’est-à-dire la parole, fut
par excellence, c’est la parole elle-même. La poésie, c’est-à-dire la parole , fut donc le premier des arts et il renferma d’ab
ait qu’entonner le commencement de l’hymne, prenait plusieurs fois la parole . Les versets qu’il disait seul sont ceux où le pe
isolée des autres arts, après la période religieuse, et réduite à la parole chantée, a vu son action s’amoindrir encore à l’é
ui dont tous les autres tirent leur origine ; car la poésie, c’est la parole elle-même à sa plus haute puissance ; et la parol
a poésie, c’est la parole elle-même à sa plus haute puissance ; et la parole est le premier, le plus ancien des arts. Que la p
ssance ; et la parole est le premier, le plus ancien des arts. Que la parole soit d’invention humaine ou de révélation divine,
divine, l’homme n’a possédé les autres arts qu’après avoir acquis la parole  ; il a réglé tous les autres arts d’après ce qu’i
le ; il a réglé tous les autres arts d’après ce qu’il possédait de la parole . Chez tous les peuples, la perfection des arts a
nnée à celle de la langue. Le plus parfait des arts après celui de la parole , après l’art qui bâtit l’édifice des idées, c’est
La versification est l’introduction du rythme dans l’arrangement des paroles , comme l’architecture est l’introduction du rythm
hme ; et la possession du rythme communique une grande puissance à la parole . La pensée qui se produit sous une expression ryt
la qualité la plus nécessaire pour assurer la durée aux œuvres de la parole . La nécessité de la mesure réagit sur la nature m
couleurs, sont, avec le nombre, la mesure, la cadence, inhérents à la parole poétique. Le style figuré donne aux vers sur la p
donc la figure, l’expression symbolique avec l’expression directe, la parole synthétique et concrète avec la parole abstraite
avec l’expression directe, la parole synthétique et concrète avec la parole abstraite et analytique ? Qu’est-ce que la figure
etit nombre des qualités de ce langage divin. Entre tous les arts, la parole est l’art essentiellement créateur : la poésie es
e, elle l’exprime avec des signes colorés, harmonieux, vivants. Cette parole de la nature, cette démonstration d’un monde, d’u
a pas plus de poésie absolue que de prose absolue. Il est rare que la parole humaine soit tellement dénuée de couleur et d’har
ulement pour se manifester, mais pour être créée, pour exister, de la parole , du langage ; il faut une langue à la science. La
intelligence, c’est le type de la prose. Dans toutes les œuvres de la parole humaine, la prose, comme la poésie, se trouve sou
ne autre âme, à une idée. Pour que l’art soit ce qu’il doit être, une parole adressée à notre âme, il faut qu’il mette en jeu
e plus vivant que celui de la prose, et pour donner ainsi la vie à sa parole , le poète emploiera le rythme et la figure, le mo
dans son langage l’élément sensible à l’élément intellectuel ; et la parole poétique aura pour type la nature elle-même, qui
e du langage est une œuvre sociale en même temps qu’individuelle ; la parole suppose la tradition, c’est-à-dire la société. Pr
ue et morale. Quand l’Éternel a fait don aux hommes du langage, de la parole , source de tous les développements ultérieurs, ce
ement de la liberté morale, certaines races ont laissé le langage, la parole sociale, c’est-à-dire la civilisation tout entièr
ère, au point de tomber dans un état voisin de celui des animaux sans parole et sans liberté. Avec les puissantes facultés que
dans les civilisations primitives était désigné par ce seul mot : la parole . À l’origine, la poésie et la parole étaient donc
ait désigné par ce seul mot : la parole. À l’origine, la poésie et la parole étaient donc identiques. Ce fut des classes d’où
la parole étaient donc identiques. Ce fut des classes d’où émanait la parole qu’émanait aussi la poésie. L’histoire nous montr
d’ironie. La poésie est née au sein des classes conservatrices de la parole sociale. Dans l’Inde et dans la Grèce, les deux p
à toute la civilisation occidentale, nous voyons la poésie, comme la parole , comme la civilisation, émaner d’abord du sacerdo
rs fonctions, laissent la tradition se dégrader entre leurs mains, la parole sociale s’affaiblir sur leurs lèvres, cette tradi
a parole sociale s’affaiblir sur leurs lèvres, cette tradition, cette parole sont saisies par les classes émancipées ; mais c’
sit des acteurs au-dessous de l’humanité ; les animaux investis de la parole , devinrent les organes du prosaïque bon sens, des
sentiellement dans les classes supérieures. Aux époques primitives la parole se transmettait de la caste sacerdotale à toutes
et le joug que les idées et les termes nobles faisaient peser sur la parole sera complètement brisé, et l’argot jouera dans l
titudes l’initiative de tous les grands faits sociaux. Mais, comme la parole , comme la poésie, comme toute organisation politi
e est entré en révolte contre les principes supérieurs. Au sein de la parole il y a révolte du bas langage contre le langage é
ligence et même de son sens moral. L’homme destiné au ministère de la parole reçoit son style dès le berceau avec le langage d
ute et la raillerie sont aussi anciens sur la terre que les premières paroles du serpent. C’est en Grèce néanmoins que se place
a le rire de la gaieté, qui n’est pas celui de l’ironie ; il y a des paroles qui ne sont ni railleuses, ni sceptiques, et qui
monuments dans lesquels une société exprime son génie à l’aide de la parole , toute littérature affecte deux formes différente
de l’humanité. Il y a dans l’art l’idée et la forme ; il y a dans la parole la pensée et le langage ; il y a dans la société
on active, tout ce qui tient à l’ordre du fini, tout cela, d’après la parole de l’Évangile, ne dérive d’elle que par surcroît.
s les plus contraires. Il semble que nous ayons fait notre devise des paroles de saint Remi au Sicambre notre aïeul ; nous ne c
du siècle est marqué d’un caractère d’ordre et de majesté. La grande parole , la grande pensée qui domine dans ce concert des
de nobles voix soient étouffées une à une. Après les maîtres dont la parole combat depuis trente ans pour le spiritualisme da
contemplative. Mais l’esprit français éprouvait sans doute, de cette parole enthousiaste et solennelle, une vague lassitude ;
35 (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108
pas de ces traits par lesquels il sait si bien relever le poli de ses paroles . Je ne sais qui l’a remarqué : « Villemain polit
politique, il a trouvé souvent des épigrammes piquantes, ou bien des paroles lucides pour des expositions d’affaires qu’il ent
urel chez lui dans tout cela, c’est son esprit, c’est la beauté de sa parole . Villemain est le critique progressif et évasif p
is, doués ainsi diversement, mais au plus haut degré, du talent de la parole , ils ont possédé moins également celui d’écrire.
akspeare) ; il s’est formé depuis au style écrit par l’habitude de la parole , et l’usage, le maniement si continuel et si déci
and style d’autrefois et qui jouerait le plus spécieusement, plume ou parole en main, la majestueuse simplicité du siècle de L
36 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »
a vapeur de l’encens, le son mesuré des voix, la douceur poétique des paroles et par-dessus tout l’enthousiasme des âmes, la vé
ius, patriarche de Jérusalem. Mais la véritable inspiration de telles paroles , c’était la foi même de la foule, et ce sentiment
les lampes s’allument ? Nous ne pouvons le dire. Le peuple répète des paroles antiques, et jamais on ne soupçonne d’impiété ces
au qui la conserve, pareil procédé ne va pas aux œuvres divines de la parole humaine. On ne peut ainsi les transposer, car en
lamme du bûcher s’en détache et revient s’y réunir ; non pas comme la parole s’élance de l’esprit, et pourtant y demeure ; non
ut202 ! car de quel autre nom est-il permis de te saluer ? Comment la parole le louera-t-elle, toi qui es ineffable ? Comment
intelligence. Tu es seul inexprimable, toi qui as créé tout ce que la parole exprime ; tu es seul impossible à connaître, toi
de et la consolation de la foi, sous l’obscurité et l’impuissance des paroles . Cet hymne toutefois, en lents hexamètres, peut n
r infligées ou souffertes. Dans sa fidélité à la rigueur du dogme, la parole du poëte n’en était que plus puissante sur ces fo
borieux des villes que saint Basile nous montre si intelligents de la parole sainte et si curieux des merveilles de la nature,
vois tout, mon humble prière ; accorde à ton serviteur la grâce de la parole céleste. Il peut porter ses pas jusqu’aux sentier
tenant, chrétien ! et, dans ce livre saint et pur, nourris ton âme de paroles inspirées ; car là tu entendras les ministres de
n-aimé ! je te désire ; je ne le nierai pas, toi la génération de mes paroles , peuple de ma chère Anastasie, qui ressuscitas so
is éteinte par des instructions meurtrières ! toi du milieu de qui ma parole jaillissait comme une étincelle illuminant toutes
res peut-être obsèdent mes enfants, me les dérobent par d’insidieuses paroles . Oh ! si la force me revenait comme jadis, Trinit
innocentes pensées, j’offrirai à Dieu mon silence, comme autrefois ma parole . C’est Grégoire qui le dit, celui qu’avait nourri
s désaveu secret, pour le brillant orateur si touché des grâces de la parole et si puissant par elles. À quelques égards, et d
lus disparates. Tout en invoquant la Trinité sainte, Dieu le Père, la parole divine et l’Esprit-Saint, le poëte semble tenir à
pour lui. Quelques autres de ses hymnes en portent le témoignage. Sa parole se teignit davantage de l’empreinte des livres sa
âte vers la céleste route, révélez-moi les vertus et les mystères des paroles sacrées ! » 195. Affirmabant hanc fuisse summ
37 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280
ut avoir de biographie. Qu’a-t-il fait durant sa vie ? Il a prêché la parole sainte, il a été l’homme du verbe évangélique ; i
orateur, a disparu dans la plénitude et l’excellence ordinaire de sa parole , ou plutôt il y est passé et s’y est produit tout
re sein une bonne mesure qui sera pressée, entassée, comblée. » Cette parole de l’Évangéliste, qu’il cite dès son premier serm
iverses villes de province, et y avoir achevé son apprentissage de la parole publique, Bourdaloue revint à Paris en 1669, et y
avait l’action, le feu, la rapidité, et, en déroulant ce fleuve de la parole qui chez lui, à la lecture, nous paraît volontier
era sur l’hérésie bien plus d’impression que nos raisonnements et nos paroles  ». En terminant cette oraison funèbre, genre de d
res années ; il l’entendit, à l’heure de la mort, proférer ces nobles paroles , répétées par Vauvenargues : « Oui, nous verrons
a plu, Seigneur, de les exaucer, et j’ai en la consolation de voir ma parole accomplie. Ce prince, qui m’avait écouté, a depui
e fondement. On retrouve encore cependant le héros dans les dernières paroles que l’orateur en rapporte ; et cet orateur est un
er toute sa tête jusqu’au dernier instant, et qui rapporte les fortes paroles de ce vieillard courageux, insiste moins sur la p
présence d’esprit du Grand Condé : seulement il en rappelle quelques paroles , et cite une lettre au roi où le prince reparaît
38 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198
ais dire quelque chose de Napoléon écrivain et l’un des maîtres de la parole . Toute âme forte et grande, aux moments où elle s
et grande, aux moments où elle s’anime, peut se dire maîtresse de la parole , et il serait bien étrange qu’il n’en fût pas ain
rri à l’ombre du cabinet, qui, en jugeant Napoléon pour son talent de parole , en étaient restés sur cette première impression 
re l’écrivain moderne duquel se rapproche le plus, pour la trempe, la parole de Napoléon, quand celui-ci est tout entier lui-m
poléon. Il y avait de la géométrie chez l’un comme chez l’autre. Leur parole , à tous deux, se grave à la pointe du compas, et,
ne se doutait pas qu’il y aurait là, plus tard, matière à admirer la parole même. Aujourd’hui que l’action est plus éloignée,
la parole même. Aujourd’hui que l’action est plus éloignée, et que la parole reste, celle-ci se montre avec ses qualités propr
re, ne serait qu’un trait heureux, devient ici un éclair sublime. Les paroles empruntent de celui qui les dit une portée extrao
ntons émus, et peu s’en faut que nous ne trouvions sublimes ce peu de paroles , parce qu’elles ont pour commentaire et pour cort
oléon trouva celui-là. Chacun de ses pas désormais est marqué par une parole , par un de ces mots historiques qu’on retient par
mourir comme moi au champ des braves. » En ajoutant de sa main cette parole , le captif de Sainte-Hélène faisait évidemment un
39 (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402
ce qu’il pense, quiconque a tenté de concilier dans l’arrangement des paroles l’élévation et la simplicité, de dire ce qu’il ve
vers lui suffisent pour composer un tableau complet. Il n’y a pas une parole oiseuse, pas un trait qui n’ajoute une vigueur no
rite de cette chanson consiste précisément dans sa simplicité. Chaque parole semble inspirée par la bonhomie la plus inoffensi
au de fête, Demain nous aurons du pain noir. Il y a dans ces simples paroles le cœur tout entier du vieux ménétrier. Son violo
f ans quand il fut témoin de la prise de la Bastille ; il raconte les paroles qu’il a recueillies de la bouche d’un vieillard,
s que jamais l’imagination du poète semble gênée par le retour de ces paroles prévues. Le refrain, loin d’enchaîner l’essor de
e peuple, c’est son propre cœur qu’il a interrogé avant de prendre la parole . S’il a étudié avec un soin persévérant les trois
es chansons de Béranger, ce n’est pas l’abondance, mais la vérité des paroles  ; elle ne compte pas les pensées, elle se demande
pourtant toute la littérature qui se fait autour de nous donne à mes paroles une importance que je voudrais voir s’amoindrir.
es, des sentiments généreux ; c’est encore pour n’avoir jamais mis sa parole au service de pensées absentes, de sentiments fic
ante, il devait à son pays les conseils de son expérience. Toutes ses paroles auraient été écoutées avec respect. Sa voix eût c
es émotions qui ont troublé sa jeunesse, confier au public toutes les paroles ardentes qui se sont échappées de ses lèvres, tou
lus sacrées que les aveux d’un cœur qui a battu sur le nôtre, que les paroles apportées sur nos lèvres par des lèvres ardentes 
attent, qui lui prodiguent l’encens, qui applaudissent chacune de ses paroles , qui le placent, sans hésiter, non pas seulement
Vainement voudrait-on soutenir que les moindres actions, les moindres paroles , les moindres pensées d’un homme illustre intéres
rfois l’héroïne de Procida oublie son origine, et laisse échapper des paroles empreintes d’un caractère un peu trop pastoral ;
aison sévère et la tendresse profonde qui se révèlent dans toutes ses paroles , l’union inexpliquée de cette intelligence qui n’
s’exclure ? comment a-t-il amené sur les lèvres de la même femme des paroles tour à tour dérobées au Système du Monde et aux p
l’ivresse de leurs aveux, qu’ils ne se lassent pas de renouveler, ces paroles d’amour qui ne changent jamais, qu’ils entendent
ignore ; nous écoutons avec ivresse, avec attendrissement, toutes les paroles qui s’échappent de cette bouche frémissante, et q
l’enclume ; jamais sa langue paralysée par l’émotion ne balbutie des paroles incohérentes, inachevées. Belle et pâle comme une
t impose-t-elle silence à ces vœux ardents, à ces prières dont chaque parole est un danger ? Est-ce au nom du devoir ? Mais Ju
ne : c’est l’avis des médecins. Quel amant ne reculerait devant cette parole menaçante ! Raphaël renonce à la possession de Ju
ante ne suffit pas toujours pour deviner le sens caché au fond de ses paroles . L’esprit du lecteur a beau interroger l’image, i
justice, il s’abuse étrangement, s’il croit que le seul charme de sa parole enchaînera longtemps l’attention publique. S’il p
telligences mesquines, qui font du savoir la première condition de la parole , il faut les renvoyer à l’école d’où ils sont sor
es, s’il ne mesurait pas le développement de sa pensée, l’éclat de sa parole , la délicatesse de l’analyse et la splendeur des
ujet qu’il fallait traiter : tout le reste n’est qu’un entassement de paroles inutiles, mais, pour laisser à l’héroïsme de Gene
é personnelle, loin d’éveiller la sympathie, répandent sur toutes ses paroles une singulière monotonie. Cette profusion de beau
urcils, l’épaisseur des lèvres, c’est une puérilité, un gaspillage de paroles que nous ne pouvons lui pardonner. La beauté même
arle de sa mère ou de ses sœurs, il n’a jamais sur les lèvres que des paroles d’admiration et d’extase. Toute sa famille forme
çoit encore plus difficilement. Toutefois je ne veux pas donner à mes paroles un sens trop absolu. Il y a, dans ce premier livr
semblance dès que le nombre des pensées ne justifie pas le nombre des paroles . Une pareille contradiction ne se rencontre pas c
nt religieux que les morts nous inspirent ne se concilie pas avec les paroles ardentes qui s’échappent de la bouche des amants.
ux tresses dénouées de Clotilde, l’admiration qui enflamme toutes ses paroles , conviendraient mieux à l’amour qu’à l’amitié. Le
quittées, ne peut jamais se rendre coupable d’indiscrétion. Ainsi la parole recueillie par des milliers d’oreilles est une pa
étion. Ainsi la parole recueillie par des milliers d’oreilles est une parole morte, une parole adressée aux vagues de l’Océan,
role recueillie par des milliers d’oreilles est une parole morte, une parole adressée aux vagues de l’Océan, que le vent empor
le adressée aux vagues de l’Océan, que le vent emporte et balaie, une parole sans écho ; se confesser devant la foule, c’est c
s, et il parle sans rougir devant la France, devant l’Europe ! Que sa parole soit portée aux quatre coins du monde, plus elle
nce qu’il se trouvât. Il encourageait lui-même cette croyance par ses paroles . Il leur disait du haut de la chaire, en promenan
ieutenants écoutent ses ordres avec soumission. Cependant, à quelques paroles qui leur échappent et que Toussaint n’entend pas,
. Comment M. de Lamartine, qui a souvent célébré la foi chrétienne en paroles si magnifiques, a-t-il pu descendre jusqu’à inven
it de juste parce qu’il dit de trop, il nous tiendrait suspendus à sa parole . Le père lutte longtemps, trop longtemps, contre
ié ; l’abondance est devenue prolixité. Je ne crains pas qu’une telle parole dans ma bouche puisse être accusée d’amertume. L’
préoccupation littéraire, vivre et sentir sans songer au parti qu’une parole habile pourrait tirer de la tristesse ou de la jo
ndustrie littéraire, s’il ne consistait pas tout entier à trouver des paroles nombreuses et bien ordonnées pour des idées absen
ule ou aux esprits qui ne connaissent pas la valeur commerciale de la parole . L’expression d’une pensée vraie, d’une émotion s
a concision antique, se recommande cependant par une rare économie de paroles . Or, il est impossible de nier que cette qualité,
intime de l’antiquité se chargent de répondre ; qu’ils disent si les paroles , en se multipliant, accroissent l’évidence et la
és dans une commune pensée, c’est qu’une même inspiration a dicté les paroles qui s’échappent de leurs bouches, sans que l’un d
mblent réglés par une harpe invisible, soupirs plus émouvants que les paroles les plus tendres, sommeil visité par les rêves, l
’il essaie de peindre, tous ses efforts viendraient échouer contre la parole rebelle ; ému, passionné, les mots s’échappent de
et la volupté ; il trouve pour l’ivresse, pour l’extase des sens, des paroles ardentes dont la splendeur n’a jamais été dépassé
nale, l’épanouissement de la jeunesse sous le souffle de l’amour, des paroles d’une ineffable tendresse. Il est impossible de l
; les pensées naissent sans efforts et s’ordonnent d’elles-mêmes ; la parole obéissante saisit l’idée à peine éclose et la rev
ressant au Christ, lui parle du télescope d’Herschell et lui dit : Ta parole a semé dans le monde moral plus de vérités que no
a pièce dont je parle : malheureusement M. de Lamartine, enivré de sa parole , n’a pas su s’arrêter à temps ; il ternit à plais
ne habitude, Dans les Méditations, il est bien rare de rencontrer des paroles inutiles, des paroles qui fassent double emploi ;
Méditations, il est bien rare de rencontrer des paroles inutiles, des paroles qui fassent double emploi ; dans les Harmonies, a
ultés, il ne se donne pas la peine de prévoir ou même d’entrevoir les paroles qui vont s’échapper de ses lèvres ; il livre à to
une stance parasite, une stance qu’on voulût retrancher ; toutes les paroles portent coup, tous les sentiments trouvent un éch
ecteurs. Pour ceux qui écoutent et n’ont pas le loisir de songer, les paroles qui s’échappent en flots pressés des lèvres du po
modèle de sagesse, de prévoyance ; qu’il ne s’est jamais enivré de sa parole , qu’il a respiré impunément l’encens brûlé à ses
ne et soyez son amant. Et pour concevoir, pour prononcer ces étranges paroles , il lui a suffi d’entendre son laquais parler à u
sité que pour se donner le cruel plaisir de mépriser, à l’office, les paroles qu’il aura recueillies dans la salle à manger. L’
apprendre. La reine se cache derrière une tapisserie pour écouter les paroles prononcées par Ruy Blas dans le conseil ; lorsqu’
nisent mutuellement, échangent des prières, au lieu de s’adresser des paroles de tendresse, et n’émeuvent personne. Le retour i
reux, il avait compris la nécessité d’idéaliser les sentiments et les paroles de ses personnages. En écrivant Ruy Blas, il a tr
de lui-même comme dans une citadelle. Il a nommé sincères toutes les paroles qui exprimaient pour lui une admiration sans born
pour lui une admiration sans bornes ; il a nommé méchantes toutes les paroles qui signifiaient le doute et la défiance. Les pré
es, dans ses odes et dans ses préfaces, la jalousie de ses juges, ses paroles seront comme non avenues ; car tout le monde se s
teurs de Ruy Blas un homme assez hardi pour ne pas croire M. Hugo sur parole , l’auteur pousse la condescendance jusqu’à choisi
les yeux fixés sur la scène ; s’il oublie son héros pour arranger des paroles sonores, ou des images coquettes, il est puni par
i à nous montrer des hommes de la famille humaine. Il a transformé sa parole , il n’a pu transformer sa personnalité. Il avait
montrer les relations qui unissent la vie à la pensée, la pensée à la parole , relations évidentes pour tous les esprits sérieu
fficile à comprendre, car il a entendu, je ne fais que transcrire ses paroles , il a entendu les larmes de la foule tomber comme
ent pas selon la mesure de mon ambition ne méritent pas d’entendre ma parole , M. Hugo s’est souvenu fort à propos de la ruse e
re, l’ont mené, par une pente insensible, à croire que chacune de ses paroles avait nécessairement une valeur infinie, et que l
ander, à la poésie aussi bien qu’à la science, l’idée cachée sous les paroles qu’elle prononce. Cet avis, qui porte avec lui-mê
ui-même ou sur les tragédies auxquelles il assiste ? Qu’est-ce que la parole qui se réduit à ébranler l’air, à frapper l’oreil
’Automne, l’idée se montre sous l’image. Si amoureux qu’il soit de la parole , M. Hugo ne peut abolir en lui-même la faculté de
évérante de la méthode qu’il a créée, et qui consiste à considérer la parole comme vivant par elle-même et pouvant se suffire
ser, il trouvera pour toutes ses émotions, pour toutes ses idées, des paroles empressées et fidèles. En se résignant à vivre da
in, pour échapper au reproche d’inconséquence, est demeuré fidèle aux paroles , aux idées qu’il avait depuis longtemps abandonné
-Beuve, dans les Poésies mêmes de Joseph Delorme, tout en modelant sa parole sur la parole des maîtres, a toujours su garder s
es Poésies mêmes de Joseph Delorme, tout en modelant sa parole sur la parole des maîtres, a toujours su garder son caractère p
s du xvie  siècle, si ingénieux et si habiles dans le maniement de la parole , se laissent trop souvent distraire de la pensée
a trouvé, pour la fuite des heures que l’âme voudrait enchaîner, des paroles empreintes d’un regret profond, et qui rachètent
èmes. Je lui pardonne tout le mal qu’il a dit de lui-même, toutes les paroles impies qu’il a prononcées sur le néant de l’amour
religieux. Toutefois M. Sainte-Beuve avait le droit de le croire sur parole sans discuter, sans contrôler son témoignage, et
rme ou la couleur. » M. Sainte-Beuve a trouvé pour ces sentiments des paroles magnifiques, pleines à la fois de force et d’onct
tre interlocuteur, il a mesuré ses forces et pesé mûrement toutes les paroles qu’il allait lui adresser. Aussi voyez comme la s
du texte original. Puis, le récit achevé, le poète français prend la parole à son tour et suit librement sa rêverie. Je ne ve
de l’art d’écrire ne l’a pas conduit comme tant d’autres à séparer la parole de la pensée, à mettre sa parole au service d’une
uit comme tant d’autres à séparer la parole de la pensée, à mettre sa parole au service d’une pensée quelconque ; c’est pourta
regarder face à face, sans aller au-devant de lui, sans hasarder une parole qui engage son cœur, qui enchaîne sa volonté. Ce
la passion ; elle accueille, elle aspire comme un parfum enivrant les paroles ardentes d’Amaury. Sans bannir de sa mémoire l’im
Un jour, ces trois femmes se trouvent réunies, et, sans échanger une parole , éclairées par un instinct tout-puissant, elles c
écit de cette scène, a su concilier l’abondance et la simplicité. Les paroles se pressent sur les lèvres de l’amant désespéré,
n jusqu’au moment de l’éclosion, pour se méprendre sur le sens de mes paroles . Il n’a pas toujours dit très nettement ce qu’il
mander la louange, et l’auteur a plus d’une fois traduit la vérité en paroles éloquentes. Ainsi le mérite de la forme s’ajoute
je n’en doute pas, pour l’exposition des doctrines cartésiennes, des paroles vives et colorées, et, sans déroger à l’austérité
la relever. La plupart des lecteurs sont habitués à respecter, comme parole d’Évangile, le jugement de Boileau, et ne songent
on, il a prodigué toutes les richesses du vocabulaire. Sans doute, sa parole était l’image fidèle de sa pensée. À peine Chatea
es pairs et de tous ceux qui, depuis vingt ans, aiment à respecter sa parole . a. [NdE] Orthographié Shakspeare. b. [NdE]
40 (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »
ement la besogne à faire. Dieu ! qu’ils sont nombreux les vendeurs de paroles fardées, les ignobles marchands de sourires. Et q
flatteur « vit aux dépens de celui qui l’écoute » mais ne dit aucune parole intéressante pour des oreilles sages ; que le tal
res. Dans ses livres inégaux d’autrefois ce qu’elle faisait entendre, parole ou balbutiement, chant ou sanglot, était noble et
« trace des cercles dans les cendres du bout de son bâton ». Et « ses paroles saccadées volent sur ses lèvres flétries : il dit
 ». Il croit maintenant apercevoir les lèvres qui le donneraient. Ses paroles de flamme caressent l’impossible beauté. Il lui v
elqu’un a encore de l’estime pour Silvestre, je le prie d’excuser les paroles que ma conscience va me dicter. En lisant les ver
ce qui lui passe par la tête, le bavard incohérent prononce quelques paroles assez justes, encore que trop vagues ; « Ils chan
, et sur les enfants de leurs enfants ! Mais le poète lui adresse des paroles apaisantes et lui recommande de ne pas ensevelir
n, les hommes meilleurs. Le Christ lui répond : Il n’y a qu’une seule Parole . Je l’ai dite, voici bien des siècles. Quand vous
contradictoires. Il faut les écouter pour le charme qui émane de leur parole . Leur devoir c’est d’être des chanteurs mélodieux
ouleur entre ses deux bras nus. Je t’apprendrai le sens secret de mes paroles Et quand, dans le sommeil, nos lèvres s’uniront,
, celui qui peut dire avec « l’accent des certitudes » et sans que sa parole sonne faux : Ma vie et sa ferveur, mon geste et
franc-comtois est un espagnol à la tête droite, au regard franc, à la parole grandiloquente jusque dans le concept. Sur le fon
voici des joies sensuelles relevées de sourires ironiques et de fines paroles . Pour délicat que soit le bouquet et pétillante l
latonicien, c’est comme on le fut à Alexandrie ; mais beaucoup de ses paroles et de ses gestes et de ses rires scandaliseraient
41 (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155
murmures des honnêtes gens, ce sont des vers comme ceux-ci : Et ces paroles qui menacent, Ces paroles dont l’éclair luit, Ser
s, ce sont des vers comme ceux-ci : Et ces paroles qui menacent, Ces paroles dont l’éclair luit, Seront comme des mains qui pa
magnifiques Leurs attentais bénis, heureux, inexpiés. De splendides paroles font presque imaginer le mystère de l’immortalité
ue l’on observe que les Châtiments sont l’ironique antiparaphrase des paroles officielles placées en épigraphes, qu’il n’est pr
go, dont nous avons déjà passé les approches, à examiner non plus les paroles , mais leur sens, non la rhétorique mais la matièr
oble opulence de l’expression. Il arrive que sous l’impérieux flux de paroles l’on découvre le cours mince et lent de la pensée
et meurt d’une façon rectiligne, répète les mêmes actes et les mêmes paroles , fait les mêmes gestes et porte les mêmes mines d
es vieilles et puériles lois latines psalmodiées par le greffier, les paroles surhumainement graves, adressées par le juge, une
a pensée, ou si celle-ci s’interdit toute activité dépensée en belles paroles . Le grossissement est joint à la simplicité soit
tandis que le contraire semble vrai. L’opinion commune sur les gens à parole facile, les improvisateurs, les avocats, les bava
des facultés orales de M. Hugo(car la psychologie ne distingue pas la parole prononcée de la parole écrite) que nous allons pa
M. Hugo(car la psychologie ne distingue pas la parole prononcée de la parole écrite) que nous allons partir, quitte à revenir
a clair. Un esprit présentant cette anomalie de ne penser guère qu’en paroles , devra s’exprimer en antithèses et en images, dev
ée, rie pourra s’empêcher de voir les choses aussi démesurées que les paroles qui les magnifient. Pour lui, nécessairement, les
ette localisation qui paraît juste pour le mécanisme musculaire de la parole , ne peut-être celle du langage. L’alliance des mo
42 (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440
poésie ou à l’éloquence, arts immatériels qui n’ont besoin que d’une parole ou d’une plume, il faut un matériel à tous les ar
is ans, sur les genoux de son père ou de sa mère, des airs au lieu de paroles  ; la musique joue avec lui sur tous les instrumen
la table de cuisine. Son brutal protecteur l’injurie grossièrement de parole et de geste ; il est mis à la porte par les épaul
ne de ses servantes, à qui elle fait chanter un air allemand dont les paroles signifient : « J’aime un homme du pays d’Italie.
musicien nous-même, et nous ne pouvons pas chanter assez aux yeux nos paroles pour suivre la partition de Don Juan, et pour vou
ans la théorie des beaux-arts, dit avec raison M. Scudo en citant ces paroles si justes ; c’est la doctrine pratiquée par Phidi
au contraire que la musique ne fût que la traduction littérale de la parole … Le principe de Gluck, qui est celui de la France
a marche pesante et cadencée. Il serait impossible d’exprimer par des paroles l’agitation fiévreuse qui règne dans l’orchestre
ur de libretti, poète de commande chargé de fournir des drames ou des paroles aux musiciens. Il fait une certaine fortune à ce
s les terminer d’une voix de componction et d’attendrissement par ces paroles des psaumes : « “Seigneur, congédiez maintenant v
laquelle des musiques nous préférons, de celle qui chante seule sans parole , ou de celle que le dialogue accompagne des parol
chante seule sans parole, ou de celle que le dialogue accompagne des paroles sur la scène, nous n’hésitons pas à préférer la m
h bien, c’est là précisément ce que fait le musicien, ce parleur sans parole de la langue des sens, quand il s’associe au poèt
urdes, à moins qu’un orchestre immense ne lui fasse du bruit, que des paroles ne lui interprètent des notes, et qu’une tragédie
ne lui interprètent des notes, et qu’une tragédie ne lui traduise ces paroles et ces notes par ses gestes, par son accent et pa
ces sentiments qui meurent sur ses lèvres ou sous la plume, faute de paroles assez indéfinies pour les rendre ? Est-ce qu’on n
usiasme, dans la prière, par l’impossibilité de produire au dehors en paroles l’impression qui vous oppresse ? Est-ce que le so
e que tous les orchestres d’opéra ? Et cela, pourquoi ? Parce que les paroles , bien qu’en expliquant la musique pour le vulgair
ique pour le cœur et pour l’imagination de l’homme bien organisé : la parole , c’est le fini ; la musique, c’est l’infini : voi
c’est le fini ; la musique, c’est l’infini : voilà son domaine ! Les paroles sont un poids de plomb que le musicien est obligé
43 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19
ure ces grâces de l’esprit et de la personne, ces dons naturels de la parole et de la persuasion qui ont distingué tant d’homm
solide ou du moins le plus sévère de ses ouvrages. La vocation de la parole était désormais trop manifeste en lui pour qu’il
s dans l’économie du discours religieux, et d’attendrir légèrement la parole sacrée sans l’amollir encore. C’est là l’effet qu
et de douceur qui lui fait aimer jusqu’à la surabondance de certaines paroles . Il plaira à ceux qui n’ont point les impatiences
de cette diversité même d’expressions sur chaque point, la nuance de parole qui lui convenait, l’écho qui répondait à son cœu
c lenteur, grossissait en se déroulant, et, ainsi qu’on l’a dit de la parole antique, tombait enfin comme des neiges. L’action
sermon Sur les afflictions, par exemple6. On y lit, dès le début, des paroles bien touchantes sur la souffrance universelle, ap
es des rois venaient au pied de son trône ! quelle précision dans ses paroles  ! quelle majesté dans ses réponses ! Nous les rec
ent à nous, et, s’il m’est permis de le dire, qu’il ménageât trop ses paroles à des sujets qui lui prodiguaient leur sang et le
ns Massillon celui à qui Louis XIV avait adressé quelques-unes de ces paroles si justes, si flatteuses, si parfaites, et qui, a
44 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43
nte de son glaive, et n’a point de bouclier. A tout moment, de belles paroles , des paroles élevées, pénétrantes, en même temps
aive, et n’a point de bouclier. A tout moment, de belles paroles, des paroles élevées, pénétrantes, en même temps que suaves, l
tone qu’on l’a dit) avec si peu de bon sens pratique. Voulez-vous des paroles grandes et magnifiques ? — En voulez-vous de ravi
ut. » A Mme de Senfft encore, au moment où il agitait de publier les Paroles d’un Croyant (19 février 1834) : « Vous allez en
nêtres du Vatican. Il a, dans tous les cas, de bien grandes et fortes paroles sur le silence dont là-bas on l’accueille, sur le
son avec personne. L’expression est souvent sublime. Le Lamennais des Paroles d’un Croyant sortit un jour de cette lutte intéri
est moi-même qui me suis trouvé chargé par Lamennais du manuscrit des Paroles d’un Croyant pour en procurer la publication, com
lu, me dit-il ; vous changerez ce qu’il vous plaira. » C’était là une parole de confiance dont j’entendais bien ne pas user. L
uteur ne m’a jamais parlé de cette suppression. Cette publication des Paroles d’un Croyant rompit toute incertitude sur les pen
core à publier, corrigeront heureusement ce que ses derniers excès de parole en 1848 avaient pu laisser de trop défavorable da
45 (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168
ors que ceux-là s’y pâment comme devant un évangile nouveau où chaque parole est grosse de révélations et mettent à les défend
on pour le gain, mais par amour de cet art ? Il savait rendre, par sa parole animée, les maillots d’actrice un sujet digne de
ares ». Laurent Tailhade s’extasie également sur ce miraculeux don de parole  : Jamais causeur plus exquis, plus varié, plus f
es ? Comment expliquer ce sortilège ? Est-ce par la seule magie de sa parole qui provoquait chez ses auditeurs « une sorte de
d de Goncourt qui le rapporte dans son journal : « Le livre, c’est la parole sous la figure du silence » et encore : « Un poèm
magina de substituer à la musique des instruments, la musique de la «  parole intellectuelle à son apogée ». L’excellence de s
d’ivoire et d’élargir son horizon. Autre chose est de se murmurer des paroles à soi-même dans la solitude, au coin du feu, ou d
nanimité se rompt des disciples de Mallarmé lorsque, affranchis de sa parole et désenvoûtés de sa présence, ils ne l’écoutent
’heure à dénoncer d’abord le divorce qu’il y a entre l’écriture et la parole de Mallarmé et ensuite l’originalité contestable
e espèce, distribuée en amas, en traînées, en systèmes, coexistait la Parole  ! « Ne trouvez-vous pas, avait dit Mallarmé à M
46 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265
uand il avait le dessous, qu’il usait de ces dons flatteurs et de ces paroles de miel dont la nature a pourvu cette race pruden
bien, il a l’air de Buckingham. » S’il se permit, en effet, une telle parole , il ne savait pas prédire si juste. Tant que vécu
er le secret, comme je le garderai de mon côté religieusement. » Ces paroles étaient formelles ; mais Beringhen marqua qu’il d
ui son expérience de l’espèce humaine arracha un jour cette mémorable parole  : « Que très peu d’hommes doivent devenir premier
hent combien les hommes sont méchants. » On pourrait appliquer cette parole à Mazarin lui-même, sauf le mot excellent homme q
e son naturel, qu’il n’avait jamais dit jusqu’à cette occasion aucune parole de vérité ; mais, en celle-ci, la complaisance cé
er sans regret ?… Je ne les verrai plus où je vais ! » J’entendis ces paroles très distinctement ; elles me touchèrent peut-êtr
ux que j’ai tant aimés, et qui m’ont tant coûté ! » En entendant ces paroles , en voyant cette mise en scène si dramatique et s
sorte de balancement machinal, et il murmurait, tout en dormant, des paroles inintelligibles. Brienne eut peur qu’il ne tombât
réchapper ! Guénaud l’a dit ! Guénaud l’a dit ! » C’étaient les mêmes paroles qu’il prononçait machinalement en dormant, et que
47 (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »
s, qui peuvent à l’occasion, sans titre ni facilités, distribuer leur parole .‌ Chiffre bien faible, mais dans toute la France,
vos belles liturgies. Mais nous avons la Croix du Calvaire et puis la Parole . »‌ Approchons-nous, écoutons, tâchons de saisir
st tellement attiré par ceux qui sont au premier rang ! Il trouve les paroles les plus délicates pour les blessés, de la tendre
ribuer au bien de ceux qui aiment Dieu et qui veulent le réaliser. La parole , Son âme bénit l’Eternel, explique le genre de sa
s. Je te prie pour eux tous. (Cité par M. le pasteur John Vienot dans Paroles françaises 10).‌ Cette prière, d’une grandeur pa
ncien élève de l’École des Chartes, envoie à sa famille ses dernières paroles  :‌ Je vis le plus beau jour de ma vie. Je ne reg
ps est court ; les occasions qui me sont offertes de vous annoncer la Parole de Dieu sont d’autant plus précieuses qu’elles so
48 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VI. Utilité possible de la conversation »
cé se conçoit plus clairement, et s’énoncera mieux une autre fois. La parole est ainsi la meilleure épreuve de l’idée, qu’elle
ement, chacun songe à ce qu’il va dire et épie le moment de saisir la parole . Une conversation souvent donne l’idée d’un étran
i, c’est ce qui plaît ; le bon, c’est ce qu’on aime. On accepte toute parole de ceux qu’on aime, et on n’en limite point la po
tudes, la disposition physique font échec à la vérité ; on prendra la parole qu’on entend pour le signe de l’âme qu’on ne voit
49 (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419
s même des mots, l’acception la plus naturelle, la plus légitime, des paroles auxquelles le poète a confié l’expression de sa p
t ne s’est échappé de sa bouche : mais cet aveu n’avait pas besoin de paroles pour arriver jusqu’au cœur de son amant. En pâlis
être pour lui une source de joie et de bonheur ; car un sourire, une parole affectueuse, un serrement de main de la part d’un
tent, à bon droit, la colère de l’amant et amènent sur ses lèvres des paroles sévères. C’est en s’admirant sans relâche que Lau
la main qui tenait la mienne ? s’écrie le poète éploré. Au son de ses paroles compatissantes ; peu s’en est fallu que je ne res
sentiments une délicatesse, une simplicité pleines de charme ; chaque parole ressemble à une caresse. Peu à peu la tendresse p
chaque vers respire la sincérité la plus parfaite. Quoique toutes les paroles soient choisies avec un art infini, il semble que
e. S’obstiner à vouloir les convaincre serait perdre son temps et ses paroles . Quant à ceux qui se laissent aller naïvement à l
urtant, tout en accusant l’insuffisance ou plutôt l’impuissance de la parole , tout en demandant pardon pour sa témérité, il cé
loquemment ? Quel poète a jamais trouvé pour l’objet de son amour des paroles plus pures et plus ferventes ? L’amour, qui a ten
et je t’ai dit maintenant tout ce que je pouvais te dire en si peu de paroles . Quand ses pieds furent mis en mouvement : Ne cra
is autour du cœur me plaisait, et le beau nom que tu me fais avec tes paroles me plaît aussi. En nous les flammes amoureuses fu
oile ne fut-il pas déchiré quand seule, toi présent, j’accueillis tes paroles en chantant : Notre amour n’ose en dire davantage
ons croire que Pétrarque n’aurait pas mis dans la bouche de Laure ces paroles empreintes d’une ineffable tendresse, s’il n’eût
ant nettement l’impression que j’ai reçue, je ne crois pas perdre mes paroles . Qui sait si l’exemple de Giusti, trop vanté lors
ains, ne servira pas d’avertissement à plus d’un poète fourvoyé ? Une parole de M. de Lamartine a fourni au poète toscan le su
rtine avait appelé l’Italie la terre des morts. Giusti répond à cette parole avec une ironie qui va souvent jusqu’à l’amertume
évéler tout entier ; si ma trop grande hardiesse éloigne le frein, la parole ne me manque pas : permets que, dans ma petite ba
vu ce que je ne puis redire, moi, libre ami de la vérité, sans que ma parole ne devienne pour moi un sujet de chagrin ou de re
e songe-t-il pas même au vent qui emporte chaque jour le bruit de nos paroles  ? À mon avis, ce n’est de sa part ni modestie ni
iveté, le dévouement à l’égoïsme, le bonheur à l’ennui, et quoique sa parole n’attaque jamais le vice à la manière de Juvénal,
l’enseignement qu’il se propose. Il n’y a pas dans ses vers une seule parole qu’on puisse accuser de rudesse, pas une image qu
voir la limite qui sépare la vulgarité de la familiarité. La première parole qui se présente, pourvu qu’elle s’accorde avec le
lle s’accorde avec le rythme ou fournisse la rime, est à ses yeux une parole poétique. Aussi ne faut-il pas s’étonner que les
; c’est se conduire comme si l’on avait pris pour règle de sa vie les paroles de Ponce Pilate ; c’est dire en face de toute cho
en lave les mains ! Ou la responsabilité n’est qu’un vain mot, ou les paroles de Ponce Pilate sont un blasphème contre la loi m
sont soumis à notre jugement, et nous sommes réduit à les admirer sur parole . Placé dans cette condition singulière, ayant à c
dont il ne connaît pas les œuvres, ni d’applaudir l’orateur dont les paroles n’arrivent pas jusqu’à lui. L’auteur a beau nous
on devoir était d’établir ce caractère par des actions et non par des paroles . Il s’agissait de mettre en pratique les principe
ssir, c’est de se faire aimer. S’il n’efface pas, par le charme de sa parole , par l’élégance de ses manières, par la fraîcheur
e génie. Nous sommes donc obligé, cette fois encore, de le croire sur parole . Il est vrai que, pour caractériser la médiocrité
urent par l’éclat de son regard, par la finesse, par l’élégance de sa parole , par ses railleries bienveillantes, sans jamais r
messe qu’elle s’est faite. Elle se croit à l’abri du danger, mais une parole sincère, prononcée d’une voix émue, suffit pour é
ge de résister, si elle ne voyait clairement, dans les regards et les paroles de l’homme qu’elle aime, que les rôles sont désor
nt à la montrer. Le mariage est rompu ; Florence adresse à Ernest des paroles insultantes, et le poète orateur dédaigne de se j
nt pas. Personne en France n’adresse à son interlocuteur des belles paroles . Quand une femme fait une promenade à cheval en c
es d’Eschyle, d’Euripide, de Simonide, et transcrire correctement les paroles françaises et italiennes prononcées par les perso
ut entier se réduit à la vanterie. Il parle, et il n’agit pas ; et sa parole est de si mauvais ton, ses maximes d’immoralité s
faire que de mettre l’épée à la main. Quelle que soit la légèreté des paroles de Lauzun, Bragelone devrait se souvenir qu’il pa
ns-nous à l’œuvre. Certes, un pareil langage ne ressemble en rien aux paroles adressées par don Salluste à Ruy Blas. Quant à Cl
en mesure de faire valoir les idées les plus banales, de rajeunir les paroles les plus décrépites. Il y a dix ans, il trouvait
s une chaumière, elle ne cessera jamais de le chérir. Rassuré par ces paroles , Claude Melnotte se pardonne le mensonge auquel i
. Quant à Mengs, c’est un rhéteur qui trouve pour tous les sujets des paroles abondantes, et je ne comprends pas que M. Guizot
ture peut aborder tous les sujets, que la couleur peut lutter avec la parole . C’est à l’histoire qu’il appartient d’éprouver c
and il nous parle de Raphaël, nous devinons sans peine que toutes ses paroles sont puisées dans les livres. Il ne dit rien qui
hait sur un terrain qui ne lui était pas connu, et la souplesse de sa parole ne pouvait masquer son ignorance. Sa passion pour
crites depuis trois siècles sur un tel sujet, le désir de trouver des paroles nouvelles mène au paradoxe par une pente rapide.
r le fruit de ses études sans ostentation. Je ne veux pas rappeler la parole de Montesquieu : « Le génie abrège tout parce qu’
spagnol, a très nettement caractérisé le mérite d’Othello. Toutes ses paroles révèlent la connaissance profonde du sujet qu’il
s sentons, en l’écoutant, qu’il ne dit rien au hasard. Chacune de ses paroles repose sur un fait contrôlé avec soin, et la conf
transformé Giraldi Cintio. Il a pris dans le conteur le thème de ses paroles , mais ses paroles lui appartiennent tout entières
i Cintio. Il a pris dans le conteur le thème de ses paroles, mais ses paroles lui appartiennent tout entières, et personne n’ai
r donner un conseil inutile, je leur dirais de lire et de méditer les paroles de M. Guizot. Ils trouveraient, dans les pages co
es pages où M. Guizot discute cette question. Il n’y a pas une de ses paroles qui ne s’applique, avec une précision mathématiqu
les plus prosaïques. En nous parlant de poésie, il ne trouve pas une parole poétique ; il oublie constamment que la critique,
d’esprits ignorants, et que, parmi ceux qui écoutent et qui lisent sa parole , il se trouve plus d’un juge familiarisé avec les
victoire ou la répression de l’injustice, ne lui arrachent jamais une parole d’enthousiasme ou d’affliction. Pour les esprits
lecteur, adresse et maladresse. L’auteur a beau protester en quelques paroles sévères contre la défaite du droit, le lecteur ou
droit qu’il s’arroge. Il disserte parfois au lieu de discuter, et sa parole est recueillie avidement comme si elle contenait
oquence. Pendant dix-huit ans, M. Guizot, malgré le ton hautain de sa parole , a remporté à la tribune des victoires nombreuses
souhaiter plus de sobriété dans l’argumentation, plus d’éclat dans la parole  ; les auditeurs familiarisés avec les luttes du P
grandeur à la grandeur même, et ceux qui se résignent à jurer sur sa parole prennent volontiers l’ombre de la vérité pour la
dres commis par les évêques, il maudit l’Évangile. Il ne voit dans la parole du Christ qu’un instrument de servitude ; il oubl
l’histoire, dit Quintilien, pour raconter et non pour prouver. » Ces paroles ont été, il y a quelques années, détournées de le
trée dans l’esprit de Quintilien. Un écrivain habile, à l’abri de ces paroles ainsi interprétées, a transcrit ou paraphrasé Fro
ne puis expliquer par la réflexion. Et, qu’on ne s’y trompe pas, les paroles que j’écris sont des paroles sérieuses. Je ne veu
lexion. Et, qu’on ne s’y trompe pas, les paroles que j’écris sont des paroles sérieuses. Je ne veux pas railler M. Michelet. Je
emparé de nous. Tout en rendant justice au maniement ingénieux de la parole , tout en admirant la splendeur et la variété des
demande, pour persévérer dans son amour, qu’un mot d’explication, une parole de repentir, ou plutôt une parole de franchise. Q
amour, qu’un mot d’explication, une parole de repentir, ou plutôt une parole de franchise. Que Claudie lui avoue sa faute, qu’
ts : « Qui de vous osera lui jeter la première pierre ? » pourquoi la parole du Christ impose-t-elle silence aux juges les plu
son dédain ; puis, comme saisi de l’esprit prophétique, il exprime en paroles sévères, que Denis seul peut comprendre, son mépr
s’élève au-dessus de sa condition, la colère amène sur ses lèvres des paroles enflammées qui frappent son auditoire d’étonnemen
onneurs s’interrogent du regard et cherchent à deviner le sens de ces paroles étranges, inattendues, Remy s’évanouit. Ce premie
de lui donner son nom, de la prendre pour femme ; mais, aux premières paroles qu’il lui adresse, elle le repousse bien loin, et
qui attend ; il redit ce qu’il a déjà dit plusieurs fois, comme si sa parole , au lieu de passer par la bouche des personnages,
a pas besoin d’être expliquée. Puisqu’une foule avide a recueilli les paroles du père Remy et du père Fauveau, de Sylvain et de
poussera tous deux avec le même dédain. Clinias devine, aux premières paroles de la jeune esclave, le sort réservé à ses deux a
is ce que j’ai souffert pour avoir préféré la passion au devoir ; ses paroles ne respirent pas une affection assez ardente, une
te qu’il a tenue jusqu’ici, il ne veut pas avoir perdu ses pas et ses paroles . Il a rêvé la possession de Gabrielle, il a reçu
ne rachètent pas ce qu’il y a d’étrange dans cette scène. Toutes les paroles que prononce Julien, très bien placées dans la bo
mais aussi bien que le mari ; car je ne puis donner un autre sens aux paroles de Gabrielle : « Ô père de famille ! ô poète ! je
mais qu’un puéril caprice. Quoique M. Augier ait biffé prudemment les paroles que je souligne, il n’est pas inutile d’en tenir
au point de ne pas revoir, de ne pas modifier, de ne pas corriger les paroles inexactes, les images obscures, les locutions vic
la langue d’Agnès ou d’Horace, mettre dans la bouche de Clitandre les paroles de Chrysale ou de Martine, c’est un caprice que l
habitudes, qu’il n’essaie pas d’étonner l’auditoire en prononçant des paroles qui n’ont jamais dû passer par ses lèvres. C’est
mais. Il dit très bien et très nettement tout ce qu’il veut dire ; sa parole ne bronche pas et traduit fidèlement sa rêverie o
ut traiter, c’est se présenter au combat avec une moitié d’armure. La parole la plus abondante ne remplacera jamais la justess
nommée. Dès à présent, quoi que veuille dire l’auteur de la Ciguë, la parole lui obéit ; le rythme et la rime se plient à tous
ne puisse avouer. Reste la difficulté de mettre dans leur bouche des paroles que l’histoire ne désavoue pas. Le triumvirat de
s railleur, plus puissant qu’en face du danger. Il ne choisit par ses paroles , il ne passe pas son temps à les trier, il ne rel
qui vient jouer près d’elle, amènent sur les lèvres de l’héroïne des paroles attendrissantes ; mais je renoncerais de grand cœ
pouvante. Je n’ai rien à dire du meurtre de Marat ; l’attitude et les paroles de Charlotte, après l’accomplissement de sa résol
admirateurs de Robespierre et de Danton, il s’abuse étrangement. Les paroles hardies placées dans la bouche des Montagnards ne
rades mêmes n’expient pas, aux yeux des Girondins de notre temps, les paroles prononcées par Danton et Robespierre. Je laisse M
e entre la maîtresse et l’amant, en effaçant le nom d’Horace. Quelles paroles mettre dans la bouche du poète romain ? Inventer,
l’intelligence par l’accent presque toujours juste qu’elle donne aux paroles de son rôle ; mais elle vise trop au détail, et l
énéreuse, et le souvenir de Pauline et de Camille, loin de prêter aux paroles d’Adrienne un accent plus poétique, leur donne vo
promet de la sauver. Les deux femmes échangent dans l’ombre quelques paroles inquiètes ; sans se deviner mutuellement, elles p
vale, en lui lançant, comme autant de traits empoisonnés, chacune des paroles de cet admirable morceau. Elle n’est pas une de c
s et de larmes. Avant de les jeter au feu, elle leur adresse quelques paroles empreintes d’un sentiment vrai, mais dont la form
lui rendant le bonheur qu’elle croyait perdu sans retour. Toutes ces paroles de tendresse sont impuissantes ; le poison circul
acte ; car, sans cette clef, le troisième acte serait impossible. Les paroles échangées dans l’ombre entre Adrienne et la duche
elle demande conseil à ses souvenirs. Si parfois son cœur trouve des paroles ardentes, plus souvent encore sa mémoire évoque d
laudi, que nous apprend-il d’imprévu, d’inattendu ? Le sens prêté aux paroles de Phèdre par Adrienne Lecouvreur peut-il d’aille
poir des accents d’une puissance, d’une vérité toute nouvelle, si les paroles placées dans sa bouche eussent été elles-mêmes em
reste pour moi ce qu’elle était. Elle dit très habilement toutes les paroles qui expriment les passions violentes, la colère,
 ; elle ne croira jamais que ce que je voudrai. » Déconcertés par ces paroles hautaines, les ennemis de la philosophie, que Mar
andide et de Zadig comme le comte de Rantzau. Ne lui demandez pas une parole , une pensée, un sentiment qui appartienne au pays
ttre un poète comique, Pour moi, je n’hésite pas à placer cette belle parole de Charles-Quint sur la même ligne que le fameux
Mars, ne rappelle pas la Contat, ce serait gaspiller le temps et les paroles . J’aime mieux dire franchement à la débutante ce
le rôle d’Hermione ; c’est le cœur qui dicte à l’amante dédaignée des paroles furieuses. Je n’ai rien à dire de la manière dont
nt et se lamentent, et Prométhée ne répond à leurs larmes que par des paroles d’espérance et de courage. L’Océan sort de son li
inutile. Sûr de lui-même et de son courage, il entend sans frémir les paroles furieuses qu’il avait prévues, et qui ne peuvent
ertain d’avoir accompli sa tâche, et ne s’épuise pas à rassembler des paroles sonores pour des idées absentes. Ce mérite si ban
énéfices du silence. Le public ne vous tient pas compte seulement des paroles sensées que vous avez signées, mais des paroles v
compte seulement des paroles sensées que vous avez signées, mais des paroles vides que vous n’avez pas dites. Aujourd’hui tout
ation des romans dont les journaux sont inondés depuis vingt ans. Les paroles vides et inutiles ne sont plus considérées comme
uvrages conçus dans le mépris de toute théorie ? à quoi bon semer vos paroles au vent ? Cette objection ne me réduit pas au sil
ute sympathie intellectuelle et morale. Pour estimer la vérité de mes paroles , je prie le lecteur d’interroger sa mémoire, et d
bouts-rimés, et la foule, un instant égarée, dédaigne avec raison ces paroles sonores dont le bruit ne saurait dissimuler l’abs
l’oreille soit satisfaite. Cependant je ne puis consentir à mettre la parole sur la même ligne que le violon et la flûte. Parl
, et le néant de la pensée a tenté de se dérober sous les flots d’une parole intarissable. Je ne crois pas sans intérêt d’étud
a copie, une alliance si étroite entre l’expression et la pensée, les paroles sont comptées d’une main si avare, qu’après avoir
rieux, quand il voit des écrivains habiles traiter le maniement de la parole comme un divertissement, et rien de plus ? Si que
’amples dédommagements ; l’approbation de quelques hommes pour qui la parole n’est pas un instrument de déception, qui respect
la franchise avec la méchanceté, si la foule ignorante les croit sur parole , à quoi bon prêcher la vérité ? Il y a deux maniè
qui relève de lui-même, et de lui-même seulement, qui ne jure sur la parole d’aucun maître, mérite que la discussion vienne à
s de justes limites. Depuis trente ans, on a trop souvent abusé d’une parole prononcée par Châteaubriand, et dont peut-être il
omaine des vérités générales, il a trouvé pour rendre ses pensées des paroles abondantes et fidèles ; dès qu’il a déserté le ch
mâle dans la conception, n’a jamais rencontré dans le maniement de la parole la même grâce, la même spontanéité, la même harmo
50 (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300
esoin d’intervenir et d’expliquer à la foule le sens et la valeur des paroles du poète. L’auteur de la Curée, de l’Idole et de
la lâcheté impudique des femmes qui s’offraient à leurs baisers, des paroles qui sont gravées dans toutes les mémoires, mais q
oits, au sacrifice des intérêts généraux ; sans effacer ses premières paroles , il eût écrit sur la corruption un ïambe digne de
mmes, nous ne pouvons méconnaître la monotonie de ces deux pièces. La parole de Juvénal étincelle et retentit comme le fer sur
lui inflige. La satire ainsi comprise devient un emploi élégant de la parole , un délassement de lettrés ; mais elle arrive dif
effet, en détachant l’âme des choses de la terre, donne à toutes les paroles qui s’échappent de nos lèvres une ardeur, une sér
s obéissantes ; tout entier à la forme de sa pensée, il discipline la parole et la conduit aussi loin qu’il veut. Je sais très
e distraction ; mais le poète satirique, réduit au seul secours de la parole , risquerait de n’être pas entendu, s’il négligeai
ente, il n’y a plus pour elle ni trêve ni repos ; elle s’enivre de sa parole , et chaque fois qu’elle ouvre la bouche, c’est po
un grand bonheur pour le poète de trouver des cœurs qui attendent sa parole , et qui la reçoivent comme une rosée fécondante ;
sont de la même famille que les premiers chants virgiliens. Entre les paroles du pêcheur et celles de Salvator il y a pourtant
’amour profané. M. Barbier a trouvé pour l’abaissement de Venise, des paroles pleines de tristesse et d’éloquence. Amené, par u
pusillanimité ; mais il a trouvé pour les idées les plus hardies des paroles graves et chastes, qui forcent à l’attention les
aleur nouvelle. Comme il n’y a dans cette plainte mélancolique aucune parole inutile, chaque parole porte coup. La concision,
l n’y a dans cette plainte mélancolique aucune parole inutile, chaque parole porte coup. La concision, ainsi comprise, n’a rie
t et de Roméo n’a été loué en termes plus magnifiques ; jamais aucune parole humaine n’a célébré plus dignement l’inaltérable
ue, comment serait-il reçu à parler philosophie ? Le bégayement de sa parole n’est que l’écho du bégaiement de sa pensée. Obsc
s éclairé, et un homme crédule, mais intègre, peuvent ajouter foi aux paroles de Latréaumont. À coup sûr, si Latréaumont a trou
ent vers aucun but déterminé. Plus tard, il est vrai, le souvenir des paroles échangées à Fontainebleau expliquera clairement l
ent d’une façon vulgaire. Le lecteur reconnaît avec surprise dans les paroles prononcées par une fille d’honneur de la reine, p
omettre les hautaines railleries du patient. Je ne pense pas que ces paroles servent à dessiner le caractère de Latréaumont, e
iait entièrement le sujet principal de son livre. Avant d’arriver aux paroles prononcées par Maurice, qui vont changer la desti
expression qui n’a jamais signifié qu’une pensée contemporaine de la parole . Ainsi, par exemple, il lui arrive de dire, en pa
e de France et enfin la préface. Les discours sont un bel exercice de parole , une amplification harmonieuse, un compromis ingé
et surtout homme de poésie et d’éloquence et que, par la beauté de sa parole , il dominait les chambres et la diplomatie. L’hom
’antiquité grecque dont se servent les écoliers paresseux, et que les paroles françaises alignées par lui en regard des vers de
norance et à la paresse. Sans doute il est possible, en ordonnant ces paroles , de construire des phrases raisonnables ; mais po
ins qui ont fait de la langue une étude sérieuse, qui, à l’aide de la parole , ont accompli des œuvres élégantes ou sévères. L’
ar M. Guizot, en abandonnant le terrain de la pensée pour celui de la parole , n’avait pas prévu les dangers qui l’attendaient.
. Or, la langue de l’histoire n’est pas celle de la philosophie ; les paroles qui suffisent à exprimer les faits ne suffisent p
’il est l’expression absolue de la sagesse ; c’est que chacune de ses paroles contient un enseignement ; c’est que toutes les p
nous avons entendu, en révélant la vérité cachée sous la pompe de la parole  ; et c’est avec plaisir que nous accomplissons ce
nous pouvions douter un seul instant du sens que nous attribuons aux paroles de M. Guizot, une phrase de son discours suffirai
il ajoute : N’y renoncez jamais ! comme s’il voulait, par ces simples paroles , nous rassurer sur l’avenir de la France, et nous
oncentrer sur soi l’attention publique, d’occuper chaque jour, de ses paroles et de ses projets, les conversations de la France
fois, en écoutant son panégyriste, M. Guizot a dû se demander si les paroles prononcées par M. de Ségur n’étaient pas une crue
, et condamné l’historien homme d’État à entendre de ses oreilles ces paroles mémorables et toutes bibliques : « Vous leur avez
s qui se proposent une tâche plus difficile. Quand un écrivain met sa parole au service de la réflexion et poursuit dans l’ana
ligible tantôt en exagérant, tantôt en effaçant certaines parties, la parole , en se proposant une tâche analogue, ne peut se s
et la toile ne sont pas dispensés d’inventer en imitant le modèle, la parole n’a pas le privilège d’atteindre à la poésie par
aincus. Les poètes réalistes auront beau s’évertuer et reproduire les paroles , les regards et le geste des hommes que la passio
om de prudence et d’habileté, il ne faut pas un regard moins sûr, une parole moins puissante, que pour compter les blessures d
aut rapporter l’harmonie constante, l’élégance soutenue de toutes les paroles qu’ils prononcent. Comme ils ne songent jamais à
omplexe ? La seule condition légitime que nous puissions imposer à la parole de ces personnages, c’est de ramener tous les ray
les hommes qui produisent des œuvres d’imagination ont eu pour leurs paroles et leurs pensées une admiration persévérante et o
esure qu’il accomplit sa pensée, il entend résonner à son oreille des paroles d’encouragement et de bienveillance. Dans l’émoti
. Toutefois, ce serait se méprendre singulièrement sur le sens de nos paroles que de nous accuser de prédilection pour la réfle
autes destinées, le critique, sans révoquer en doute la sincérité des paroles qu’il entend, ne se laisse pourtant pas aveugler.
n publique va se concentrer sur chacune de ses œuvres. Chacune de ses paroles , une fois prononcée, sera pour lui une occasion d
poète son enfant gâté. Tout ce qu’il dit est bien dit. Chacune de ses paroles est une révélation : chacun de ses projets est un
cles évanouis, puisque l’admiration est acquise d’avance à toutes les paroles qui s’échapperont de la bouche du poète ? Pourquo
éveil un troupeau d’auditeurs ébahis préparés à recueillir toutes ses paroles comme autant d’oracles ; qui le complimentent sur
Comment franchir les rangs pressés d’admirateurs qui se partagent la parole du maître comme la manne céleste ? L’amitié, en p
is sous la dictée de ma mémoire. Ceux qui doutent de la vérité de mes paroles , de la fidélité de mon récit, n’ont jamais étudié
lus les mêmes droits et les mêmes devoirs, l’amitié n’est plus qu’une parole vide, qu’un nom sonore et menteur. Le critique, e
germe d’une trahison ? Ne sera-t-il pas forcé de reconnaître dans les paroles qu’il entendra les pensées qu’autrefois il exprim
me son avis, le poète se tiendra pour offensé ; il cherchera dans les paroles les plus paisibles une intention injurieuse. Il f
on juge que le calme et la sérénité. Le critique, sans s’émouvoir des paroles furieuses qui lui sont rapportées chaque jour, sa
sa tâche laborieuse, et ne s’inquiète pas de l’injuste colère que ses paroles éveilleront. Il ne renie pas les enseignements du
51 (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232
main, comme un cornet, et qu’il en restera marqué toute sa vie8. Ces paroles me donnèrent tant d’aversion pour ce Torrigiani,
emps vécu et travaillé ensemble à Florence ; mais il fut si piqué des paroles de son maître, qu’il dit qu’il ne me connaissait
on travail n’aura pas besoin de toi pour témoigner qui je suis. À ces paroles , le maître, qui était un homme franc et loyal, se
mmandés, je saurai me servir de mon épée pour me les faire payer. Ces paroles furent entendues par Antoine de Saint-Marin, le p
rder dessiner ce jeune homme, qui est aussi bon qu’il est beau. « Ces paroles me firent un peu rougir, mais me donnèrent la har
éanmoins de le contenter, tant pour mon propre plaisir que pour tenir parole à mon père. Nous nous y préparâmes huit jours à l
à le payer qu’il en a mis à le faire. « Je fus très mécontent de ces paroles , et je maudis toute l’Espagne et tous ceux qui lu
ient criaient : Tuez, tuez ces scélérats, et nous vous aiderons ! Ces paroles effrayèrent tellement le reste de la troupe, qu’e
colère et mes craintes étant passées, je lui portai son vase, sur la parole de quelques gentilshommes, et avec la certitude q
squ’à lui. Comme Espagnol qu’il était, il me balbutia encore quelques paroles impertinentes ; mais je le regardai en levant la
ui causait peut-être le souvenir de ses malheurs passés, prononça ces paroles  : Benvenuto, je crois ce que tu me dis, et t’abso
ils venait de lui dire. Le pape, gonflé de colère, ne prononça aucune parole . « Il faut que je m’explique, dit Benvenuto, sur
vre Benvenuto, que leur avez-vous fait ? « Le lieu où j’étais, et les paroles de cet homme, m’annonçaient assez ce qui devait m
de l’empêcher de revenir à Rome ; et elle s’en alla en murmurant des paroles fort aigres. « La femme de Pier Luigi alla soudai
aux, lui dit tant de choses qu’elle le fit rougir, et lui arracha ces paroles  : — Je lui fais grâce pour l’amour de vous, et d’
ainsi, parce qu’il était devant ces cardinaux qui avaient entendu les paroles hardies de cette dame généreuse. En attendant, j’
heure de la nuit, que le barrigel revint avec ses gens, et, avec des paroles plus douces, me fit reporter avec beaucoup de mén
encore, tout m’est indifférent dans ce monde. Ce pauvre homme, à ces paroles , s’écria : Hélas ! il ne se soucie ni de vivre ni
 : Malheureux homme ! quelle fin ont eue ses talents admirables ! Ces paroles me réveillèrent, et je le vis avec un prêtre à cô
and bruit ; et vous ne daignez pas nous regarder ! Voyant bien, à ces paroles , qu’ils venaient pour accroître mes maux, mais pr
ropos, puisque j’étais la cause de sa mort. Le châtelain ayant su ces paroles du pape, par son fils Pier Luigi : Le pape veut d
52 (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507
donnons, c’est-à-dire comme une opinion personnelle, non à croire sur parole , mais à examiner. L’étrangeté de ces opinions, au
ateur. Job a la langue du plus grand poète qui ait jamais articulé la parole humaine. C’est l’éloquence et la poésie fondues d
contre lui-même ; il dit : « C’est bien ! » C’est le Prométhée de la parole , élevé au ciel tout criant et tout saignant dans
enser et s’exprimer avec cet accent, est vraiment digne d’échanger sa parole avec la parole surnaturelle et de converser avec
imer avec cet accent, est vraiment digne d’échanger sa parole avec la parole surnaturelle et de converser avec son Créateur. V
fortunes surpasserait celui des sables de la mer ! Voilà pourquoi mes paroles sont grosses de gémissements. Croyez-vous donc qu
t de parler leur langage, afin qu’on ne puisse pas le prendre par ses paroles . Sa philosophie est irréprochable, mais elle est
l’homme sur le malheur. « Et moi aussi j’ai déjà entendu souvent ces paroles  ! » leur dit-il. « Allez, vos consolations me pès
dez-vous donc gourmander ? Est-ce Celui qui vous a donné la vie et la parole  ? Devant la pensée, les ténèbres de la mort palpi
e, blasphème, et le poète lui-même, sous la majesté foudroyante de la parole intérieure qui gronde dans le sein de Job. Les ho
place dans l’esprit du poète arabe, à la voix de Dieu dont sa propre parole est l’écho. La douleur crie, l’orgueil murmure, l
le doigt sur la bouche ! « Les principaux du peuple retenaient leurs paroles , et leur langue adhérait à leur palais ! » VI
ière ? « Jusques à quand parleras-tu ainsi ? lui disent-ils ; et les paroles sortiront-elles de ta bouche comme un vent qui so
izon ? « Crois-tu que l’homme qui parle toujours sera justifié par sa parole  ? « Nous regardes-tu comme des brutes ? « Ne faud
pensée ; « Car j’espérais que l’âge, qui a le droit d’être prolixe de paroles , parlerait à ma place, et que le grand nombre des
que l’homme. « Tu te plains de ce qu’il ne réplique pas à toutes tes paroles  : « Sache que Dieu ne parle qu’une fois, et qu’il
ce silence et dans ce recueillement qu’il ouvre leurs oreilles à ses paroles , et qu’il leur enseigne ses lois dans la conscien
uis égaré ; redressez-moi ! Si j’ai mal parlé, je n’ajouterai pas une parole à ma faute ! « Lève les yeux au ciel et regarde,
fession générale, non de ma vie, mais de mon âme. Mais à quoi sert la parole écrite, si ce n’est à révéler sa pensée ? À quoi
53 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300
m ». En un mot, en ne faisant que traduire et paraphraser à peine les paroles de saint Luc sur les Pharisiens, Bourdaloue esqui
il y en avait déjà bon nombre alors) qui faisaient les rigoristes en parole , prenaient parti en matière de dogme, et ne plaça
es un bon mot a toujours raison, se sont autorisées quelquefois d’une parole de Mme Cornuel sur Bourdaloue ; elle disait : « L
écriait-il, tandis que vous me confierez le ministère de votre sainte parole , je prêcherai ces deux vérités sans les séparer j
ourdaloue, étudié dans le détail, offrirait le plus bel exemple de la parole chrétienne édifiante et convaincante, appliquée à
tre effet qu’à celui du bien. Mais il avait une trop haute idée de la parole chrétienne pour ne pas la préparer toujours à l’a
vit à ses supérieurs pour être déchargé par eux de ce ministère de la parole publique dont il commençait à sentir le poids, et
ir les éclatants débuts de Massillon, et il les avait salués de cette parole prononcée pour la première fois par saint Jean-Ba
cette parole prononcée pour la première fois par saint Jean-Baptiste, parole de précurseur où le vieil athlète vaincu disparaî
issant prédicateur, dont il ne faut pas faire un talent triste et une parole terne, avait, en effet, la finesse, la pénétratio
54 (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »
s lassons pas de le revoir de près, cet homme le plus puissant par la parole , le plus véritablement éloquent que nous ayons eu
obligé et mis en demeure de faire. Bossuet, doué par la nature d’une parole puissante, abondante, qui se verse d’elle-même et
e fond en comble, appartient surtout aux esprits tournés en dedans, à parole rentrée et difficile comme Hegel, à parole rare e
prits tournés en dedans, à parole rentrée et difficile comme Hegel, à parole rare et dense comme Sieyès ou Spinoza. Bossuet n’
r une douceur et une sagesse qui se retrouvent dans toute sa vie ; sa parole était de feu, mais son esprit, sa conduite furent
porte la toge. Ce latinisme intime et si sensible de Bossuet dans sa parole française me paraît plus qu’un accident, qu’un tr
haire, assis, debout, il a cru et raisonné, jusque dans ses orages de parole , d’une manière tranquille, auguste, et en command
tant d’essor et d’aventure même (pour peu qu’il l’eût voulu) dans la parole , tant de sagesse et de régularité dans le conseil
55 (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »
able à moi m’apparaît inférieur. » C’est l’inverse, on le voit, de la parole du personnage de Térence : Homo sum… L’individual
œuvres étrangères !! Ne les trouvez-vous pas savoureuses, ces naïves paroles , dans la bouche d’un homme chargé de diriger l’in
nce, que nous ne soyons pas la conscience du monde ? » C’est avec des paroles aussi françaises qu’on se console d’ignorer ce qu
Lemaître, l’ironiste bien connu, qui n’a pas craint de prononcer les paroles suivantes : « Ce qui ressort de cet exposé52 auss
société française actuelle. Il y a là évidemment un symptôme. Si des paroles aussi graves avaient été prononcées par tels autr
par expérience les conséquences inévitables ».56. Que signifient ces paroles mémorables ? Elles signifient que l’unique voie d
èreté si connue. Ils se laissent facilement surprendre. » Cette amère parole de Moltke, (en élargissant son application), vaut
M. P. Foncin, l’auteur des Géographies scolaires, d’aussi véridiques paroles  : « Si nous voulons, nous, Français, conserver un
56 (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »
t d’y répandre la lumière qui est inséparable de sa plume comme de sa parole  ; il n’a pu sans doute rendre à ces premiers cane
e des portions subséquentes de son enseignement. C’est qu’alors toute parole portait coup, et entrait pour ainsi dire dans le
faire tige à son tour. Dès le premier jour, et lors même que la jeune parole n’aspire encore qu’à continuer celle du grave pré
u règne de Descartes, dans ce Discours où éclatent à tout instant une parole et un souffle plus larges que la méthode même qui
ris que soulève toute idée nouvelle, l’éclectisme, servi par la belle parole et l’infatigable activité de son promoteur, a fai
véritablement littéraires. Aussi cet esprit de feu qui avait animé sa parole publique ne lui a pas fait défaut dans la solitud
triomphes de l’orateur, il y a de plus en plus aguerri et assoupli sa parole  : cette netteté, ce nerf, cette décision de pensé
57 (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »
ntit. Il s’y serait bien opposé, si Gêrnôt ne l’avait attaqué par des paroles injurieuses. Lui rappelant Sîfrit, l’époux de Kri
t être le voyage dans le pays d’Etzel. L’autre femme des eaux prit la parole , elle s’appelait Siglint: « Hagene, fils d’Aldriâ
s une terrible colère quand il vit Hagene, et, furieux, il adressa la parole au héros: « Il est possible que votre nom soit Am
unther, voyant couler le long du bateau le sang encore chaud, prit la parole : « Dites-moi, sire Hagene, qu’est-il advenu du ba
lain du Roi vit Hagene briser le navire, il lui adressa de nouveau la parole de l’autre rive: « Assassin sans loyauté, que vou
l connaît les chemins et les sentiers. » Avant qu’on n’eût achevé ces paroles , on vit debout et bien armé le rapide joueur de v
e vous soyez tellement le bien-venu pour moi ? « — Que signifient ces paroles  ? répondit Hagene ; est-ce que les guerriers doiv
tué Sîfrit, le héros au bras puissant. Ah ! comme il a payé cher les paroles injurieuses que dame Kriemhilt a adressées à la b
ce discours l’affligeait. Le noble prince ne répondit rien, mais ces paroles troublèrent son âme et assombrirent son humeur. L
t être plus funeste pour les guerriers de Kriemhilt. Hagene reprit la parole : « — Je m’étonne grandement de ce que ces Hiunen
perbes guerriers l’accompagnèrent. Le noble margrave Ruedigêr prit la parole : « Si quelqu’un de plus parmi ceux qui sont prêts
ourrions-nous résister dans cette mêlée ? » Le jeune Gîselher prit la parole : « Ô ma très-charmante sœur, je m’attendais bien
s le ferons bien sentir, je vous le dis en vérité. » La Reine prit la parole : « Vous, guerriers adroits, approchez-vous des de
mber sur nous sa colère d’une façon effroyable ! » L’un d’eux prit la parole : « Nous devons succomber ; à quoi nous servent ma
ir tête. » Ainsi parla Hagene. Dietrîch et Hildebrant entendirent ces paroles . Le chef alla trouver les deux guerriers, qui se
rre son bon bouclier. Plein de douleur et de soucis, Dietrîch prit la parole : « Pourquoi avez-vous agi ainsi, Gunther, roi pui
ne voit personne que le seul Hildebrant. » Maître Hildebrant prit la parole : « Dieu sait, seigneur Hagene, que cette paix que
. Je serai toujours prête à t’obliger. » Le seigneur Dietrîch prit la parole : « Il faut le laisser vivre, noble reine, et il s
de. » — « Que Dieu vous récompense, Kriemhilt, si vous m’adressez ces paroles avec sincérité, dit Gunther. « Je m’inclinerais d
ne et à moi que de très-funestes saluts. » Le héros de Vérone prit la parole : « Femme du très-noble roi, jamais prisonniers ne
58 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51
mélodieux de Fénelon, lorsqu’il charme notre exil par les plus douces paroles qui se soient trouvées jamais sur les lèvres d’un
e philosophe profond dont il partageait volontiers la doctrine sur la parole , qu’il allait surtout visiter ; lui-même, dans un
èrent bientôt dans le portrait intime de la fille d’Œdipe : ainsi les paroles de la consécration d’Antigone par son père mouran
il avait vu, et il n’avait pu dire tout ce qu’il avait senti ; car la parole successive est impuissante pour une telle instant
dans l’avenir. Il montra avec M. de Bonald et les catholiques que la parole n’a pu être inventée primordialement, qu’elle a é
eu à l’homme naturellement social ; mais, en arrivant aux temps de la parole écrite et imprimée, il montrait avec les autres p
osophes la pensée humaine s’affranchissant peu à peu du joug de cette parole devenue plus matérielle et plus pesante, brisant
t voyager devant nous à l’horizon ; il ne protestait pas moins en ces paroles contre l’absorption dernière de l’individu dans l
indigner. Il appelait impatiemment son tour et avait hâte de dire une parole de justice. Son tour arriva ; il s’élança à la tr
es premiers mots, puis des menaces ; il se troubla, et par degrés ses paroles changèrent de sens, jusqu’à ce qu’enfin, comme à
hangèrent de sens, jusqu’à ce qu’enfin, comme à l’Homme sans nom, une parole inconnue, une parole qui n’était pas la sienne, v
squ’à ce qu’enfin, comme à l’Homme sans nom, une parole inconnue, une parole qui n’était pas la sienne, vint se placer sur ses
ico ont passé intégralement dans leur langage ; et tout à côté de ces paroles anticipées, ce sont des chants qui appartiennent
e toujours lointaine ou passagère, suffiraient à justifier les naïves paroles dans lesquelles le poëte se rend témoignage à lui
connue. Je remarque seulement dans les Prolégomènes le magisme de la parole , le magisme de l’homme sur la nature, expressions
essayé de le faire parler), ses refus calculés de prononcer une seule parole qui donnât tort aux violents, m’apprirent qu’il n
du soleil. Depuis ce moment, il fut sa propriété. Jamais il n’eut une parole ni une pensée pour rien demander en retour de son
59 (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »
ment, par quelque bizarre incident, les musiques accompagnatrices des paroles et des mimiques se soient tues, alors le philosop
alors le philosophe, n’ayant plus en son esprit que la sensation des paroles récitées et donnant à ces paroles toute l’attenti
en son esprit que la sensation des paroles récitées et donnant à ces paroles toute l’attention de son esprit auparavant divisé
feu dans la hutte, parmi la famille assemblée, une voix exprimant en paroles longues et parfois précipitées l’intelligence de
rite chrétien, les mélodies religieuses intimement liées au sens des paroles qu’elles accompagnaient, devinrent expressives de
accompagnaient, devinrent expressives des émotions suggérées par ces paroles  ; les chansons populaires au moyen-âge devinrent
ter en nous de puissantes impressions, donc complément admirable à la parole et au geste pour former le drame ; la musique, do
ée de Wagner, faire des œuvres de pure musique avec le commentaire de paroles et de gestes, tardivement est-il arrivé à la cons
nce que le décor est posé musicalement et toute mimique inutile ? les paroles y chantées : vagues, sans précision littéraire, p
ablie) que parce que le musicien voulait faire chanter à ses voix des paroles articulées. Le troisième acte montre plus évident
exprime. Dans les seules scènes se rapportant directement à Wotan, la parole apparaît de nouveau et évoque devant nous la visi
mique ; n’espionnez pas Gurnemanz s’il exprime par un geste ce que sa parole n’a pas dit et rougissez de vous être intéressé a
ferment les yeux, et songent en ces musiques ! J’essaierai si par des paroles le Parsifal se peut enseigner l’œuvre accomplie d
uries d’être, annonciatrices de celle qui devait venir ; Kundry ; des paroles ultérieurement survenues ; « vie et joie te salue
arition, en l’attente des convalescences. Et l’âme, un jour, dira ces paroles  : « J’ai vu qu’elles se fanaient, — ces fleurs de
Mystère, voulut qu’à intervalles une plus grande lumière illuminât sa parole  ; et il permit des prophètes et des apôtres. Dans
e. Et vinrent ensuite, au travers des siècles, les renouveleurs de la parole , depuis les Pères de l’Église jusqu’à ces vénérab
60 (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »
ristesse elle-même et qui ne se déride jamais. On sent, en lisant ces paroles unies et en s’approchant de près du personnage, c
r les traces des faiblesses d’hier. En général, Rancé coupe court aux paroles  ; il va au fait, et le fait pour lui, c’est l’éte
nquam oves occisionis. » A côté de ces austères et presque sanglantes paroles , on ne peut qu’être d’autant plus sensible aux té
ela donne sujet du moins à son austère ami de moraliser en ces hautes paroles  : « Les hommes, lui écrit Rancé à cette occasion,
ieux qu’ils puissent être, ne donnent ni rehaussement ni valeur ? Ces paroles du plus excellent de tous les livres après l’Écri
Sur quoi l’abbé Nicaise, en vrai littérateur qu’il est, s’empare des paroles mêmes de Rancé pour en faire un nouvel enrichisse
e homme. C’est ainsi que Balzac, si l’on s’en souvient, profitait des paroles de Saint-Cyran. Mais il y a mieux : le même Nicai
61 (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286
duite des apôtres ? « on nous maudit, etc. » quoiqu’il y ait dans ces paroles de la simplicité, de la naïveté, et qu’elles ne s
: blasphèmes à priéres. Il n’y a rien de plus comun que d’adresser la parole à ceux à qui l’on parle, et de leur faire des rep
t « conduites d’armées, etc. » il me semble qu’il n’y a rien dans ces paroles qui s’éloigne du langage militaire le plus simple
ce que ce n’est que dans l’apostrophe qu’on adresse tout d’un coup la parole à quelque persone présente, ou absente, etc. Ce n
au contraire, les figures de mots sont telles que si vous changez les paroles , la figure s’évanouit ; par exemple, lorsque parl
es qu’on se forme des mots ; elles servent à démêler le vrai sens des paroles , à rendre raison du discours, et donent de la pré
etc. ? » outre l’apostrophe, figure de pensée, qui se trouve dans ces paroles , les tropes en font le principal ornement : tombe
ens propre par ferre : mais quand nous disons porter envie, porter la parole , se porter bien ou mal, etc., on ne se sert plus
lles d’un paravent, etc. La langue, qui est le principal organe de la parole , a doné son nom par métonymie et par extension au
pour marquer le tems, (…), après que ces mots furent dits, après ces paroles . (…) n’alâtes-vous pas sur le champ gronder votre
exactement les mêmes mots et les mêmes sons, et que les organes de la parole n’ont pas dans tous les homes une conformation as
a été ensuite le comentateur de ce poète, fait cette remarque sur ces paroles de la première satire : etc. Aujourd’hui on a d’a
, et encore d’un entêté. la langue, qui est le principal organe de la parole , se prend pour la parole : c’est une méchante lan
la langue, qui est le principal organe de la parole, se prend pour la parole  : c’est une méchante langue, c’est-à-dire, c’est
un médisant avoir la langue bien pendue, c’est avoir le talent de la parole , c’est parler facilement. Le nom du maitre de l
et d’horreur, je ne vois que des femmes épouvantées ; au lieu que les paroles d’Horace me font voir une mére atendrie : ainsi j
amin, faisant allusion au fils bien aimé de Jacob. Comunication, paroles Les rhéteurs parlent d’une figure apelée simpl
ménage par ces expressions l’amour propre de ceux à qui on adresse la parole , en paroissant partager avec eux le blame de ce q
uveau sens. Je voudrois que l’on put doner cette interprétation à ces paroles d’Horace : (…). La métaphore est très ordinaire :
ages, ni les préserver de ce qui peut leur nuire, leur adresseroit la parole , et se plaindroit à elles de son impuissance : ma
intilien, tout païen qu’il étoit, veut que non seulement on évite les paroles obscènes, mais encore tout ce qui peut réveiller
r de celui qui parle, servent plus à faire conoitre l’ironie, que les paroles dont on se sert. Un home s’écrie, oh le bel espri
le ? C’est une ironie. Ainsi l’ironie fait une satire, avec les mêmes paroles dont le discours ordinaire fait un éloge. Tout le
t la seule prononciation pouvoit atirer quelque malheur : come si les paroles , qui ne sont qu’un air mis en mouvement, pouvoien
cer aucun mot qui put atirer quelque malheur, de ne dire que de bones paroles , (…), enfin d’être favorable de la langue, (…) ;
é, et qu’ils ont beni Dieu dans leur coeur. C’est ainsi que dans ces paroles de Virgile etc. On peut encore raporter à l’euphé
u circonlocution est un assemblage de mots qui expriment en plusieurs paroles ce qu’on auroit pu dire en moins et souvent en un
aucune cruauté dans la vile de Rome, il s’agit de la combinaison des paroles qui ne paroissent pas liées entre elles come elle
ot du foureau que de l’épée. Ovide comence ses métamorphoses par ces paroles , (…). Mon génie me porte à raconter les formes ch
ervius et la plupart des comentateurs trouvent une hypallage dans ces paroles de Virgile. Le même poète parlant d’Enée et de la
e d’une langue. Ainsi quand la construction est équivoque, ou que les paroles expriment un sens contraire à ce que l’auteur a v
come la suite de l’ode le done nécessairement à entendre. Ce sont les paroles du p. Sanadon, qui trouve dans cette façon de par
juger du latin par le françois, que de trouver une hypallage dans ces paroles d’Horace (…). On comence par atacher à (…) la mêm
dont le corps étoit une aurore qui aporte le jour au monde, avec ces paroles (…), je péris en donant le jour. Pour marquer l’h
la tendresse paternèle, le roi vainquit le pére : (…). Ces dernières paroles sont dans un sens divisé : Agamemnon se regardant
nt, c’est la prendre au pié de la lettre. (…) ; c’est le sens que les paroles signifient immédiatement, (…). le sens spirituel,
Si vous vous atachez simplement à la lettre, vous ne verrez dans ces paroles qu’une simple avanture arivée à deux animaux : ma
lquefois la tête n’est pas propre pour le ciel : le vrai sens que ces paroles présentent naturèlement à l’esprit, c’est que ceu
la main ou l’oeil qui est un sujet de scandale ; il faut entendre ces paroles de la même manière qu’on entend toutes les expres
sse. On dit de certaines persones, c’est un fou, c’est une fole : ces paroles ne marquent pas toujours que la persone dont on p
entendre, et de profiter des avis qu’on lui done. Dans l’ironie, les paroles ne se prènent point dans le sens litéral propreme
ome : mais il ne faut pas légérement doner des sens desavantageux aux paroles de ceux qui ne pensent pas en tout come nous ; il
ste, je viens d’observer que le sens litéral-figuré est celui que les paroles excitent naturèlement dans l’esprit de ceux qui e
t le passage, ou l’on tombera dans des contre-sens. En françois doner parole veut dire promettre ; en latin etc. Il n’est pas
nouriture ; voilà le sens litéral ; celui qu’on done comunément à ces paroles , n’est qu’un sens moral. division du sens spiritu
r pour être sauvés. Du sens adapté Quelquefois on se sert des paroles de l’ecriture sainte ou de quelque auteur profane
oulé et recherché, que (…) : il jète, il fait sortir de sa bouche des paroles enflées et des mots d’un pié et demi. Cependant c
trui. « je suis home, répond tranquilement Chrémès ; etc. » voici les paroles de Cicéron : (…). J’ajouterai un passage de Sénèq
un passage de Sénèque, qui est un comentaire encore plus clair de ces paroles de Térence. Sénèque, ce philosophe païen, expliqu
orter un passage come une autorité qui prouve, ou simplement come des paroles conues, ausquelles on done un sens nouveau qui co
écessaire pour rapeler le souvenir de l’original dont on emprunte les paroles . L’idée de cet original et l’aplication qu’on en
62 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69
ire littéraire et morale du xviie  siècle, je n’ai rencontré d’autres paroles attribuées à madame de Rambouillet que celles-ci 
irs de l’âme et de l’esprit qu’à tout autre. Au défaut d’écrits ou de paroles attribués à la marquise de Rambouillet, j’ai fait
pas que les sages passent le temps comme le vulgaire. Le commerce des paroles doit être leur plus douce occupation. Il a recher
re sous les empereurs, mais elles parurent seules, car la majesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte l
jesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ce
pporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ces paroles , madame, sont les dernières que prononça la répub
63 (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140
eur personnalité.   Si nous appelons génie l’instinct que traduit une parole spontanée et nouvelle et talent la faculté d’ordo
lice d’écrire et la facilité inconsciente à modeler les courbes de la Parole ont suffi, dans une âme attirée vers le songe, po
us approché du définitif ; ses vers s’arrêtent lorsqu’il sied, chaque parole comme chaque strophe s’incline vers ses limites n
par une clarté diaphane en laquelle il se dissout, ne laissant de la parole envolée qu’un rythme et le souvenir de l’émotion
a des vers libres et l’autre des vers inégaux ; plutôt parce que leur parole écrite fut sincère et fidèle, — et plus encore pa
gers fleuris. Avant lui, M. Paul Verlaine avait compris la saveur des paroles et des tours populaires et maints poèmes furent e
nt mis sur ses cheveux la lourde couronne de la pensée ; désormais sa parole est virile : il s’adresse à l’homme ainsi qu’au f
riffin, arc-bouté déjà et prêt au corps à corps, exalte l’énergie, la parole qu’affirme ou remplace le geste. Les Cygnes comme
ester, insistante, impérieuse. On devine aussi que ces lèvres ont des paroles à proférer et qu’elles les articuleront malgré to
raît avoir été choisi par un devin subtil pour signifier à jamais les paroles qu’il devait dire ensuite : motifs de légende et
monnier, qui le pratique avec maîtrise, en a rappelé par d’éloquentes paroles la puissance trop souvent oubliée. Mais outre ce
64 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »
onies du culte, aux solennités funèbres et à tous les triomphes de la parole chrétienne, ait fait tort, même auprès des imagin
oëte consistent principalement dans le nombre, dans l’arrangement des paroles  ». Il s’extasie, au début de la première olympiqu
s inspirés ; car, si quelqu’un dit quelque chose en beaux vers, cette parole , une fois proférée, chemine toujours vivante ; et
te, que les premiers pères de l’Église l’accusaient d’avoir dérobé la parole de Dieu, comme Israël les vases d’Égypte, et que
semblerait parfois image vulgaire brille toujours nouveau sous leurs paroles de feu. Pindare avait de plus pour lui les cieux
nt à l’ordre de leur génie ; et c’est leur voix qu’on entend dans ces paroles de Bossuet. Ces exemples pourraient être multipli
me temps que, d’instinct et sans hausser la voix, elle s’égale par la parole à tout ce qui est sublime dans la nature, ou dans
citation tronquée que donne Montesquieu, il eût considéré les fermes paroles du texte original, qu’on doit traduire exactement
ble sur les origines de cette colonie dorienne, il profère ces graves paroles , dont la vérité littérale appartient à tous les t
odieuse éloquence s’élevait déjà entourée d’un cortège de flatteuses paroles , armée de ruses et faisant le mal par l’insulte.
e la faveur de Dieu envoie d’en haut une prospérité supérieure. Cette parole va bien aux royales filles de Cadmus : elles souf
65 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398
pas sans faire de grandes réserves, sans adresser au gouvernement des paroles sévères et pleines d’émotion au sujet des trouble
a terre ? Messieurs, c’est avec un profond regret que je prononce ces paroles . Je sais que je marche sur des charbons ardents.
e condition qu’on ne prétendra pas me contraindre à approuver par mes paroles , à tolérer par mon silence, à sceller du sang de
, adore ce que tu as brûlé ! En citant ces éloquentes et généreuses paroles , loin de moi la pensée de mettre un noble esprit
ibérations du Sénat, car on parle devant une assemblée de sages. » Sa parole était bien celle, en tout, qui convenait en prése
mémoire, il lui suffit d’une très courte préparation pour donner à sa parole improvisée tout l’air d’un discours médité ; il n
dait ses promesses plus sûres, ses garanties plus significatives ; sa parole était de celles dont, même en diplomatie, on ne d
courageux, il n’hésita pas. On a dit qu’on sentait ce jour-là dans sa parole l’accent d’un homme de bien irrité ; et, en effet
gure avec joie, nous en embrassons avidement l’espérance. De telles paroles dans une autre bouche eussent fait sourire : on s
mpatriote à l’Assemblée législative. Il n’y a point pris jusqu’ici la parole , et il doit s’y sentir par moments un peu dépaysé
66 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286
me en effet, à cette date, à se consacrer purement au ministère de la parole chrétienne : il n’avait ni assez de foi ni assez
ques rendait inévitable, toute la tactique de l’abbé Maury prenant la parole dans la séance du 28 novembre 1790 consistait à s
il personnellement Mirabeau et lui jeta-t-il vingt fois le gant de la parole  ; au moindre mouvement d’impatience qui s’élevait
Alexandre Lameth avec un sang-froid désespérant, je vous ai promis la parole , je vous la maintiendrai. » Et, se tournant vers
rs les interrupteurs : « Messieurs, écoutez M. l’abbé Maury : il a la parole  ; je ne souffrirai pas qu’on l’interrompe. » Aya
quatre. » S’il disait là ce qu’il ne fallait pas dire, en revanche sa parole agressive, provocante, irritante, arrachait bien
e contexture spécieuse, l’ordre, l’ampleur, la marche imposante d’une parole exercée et toujours prête, tout cela avait conqui
e, un si grand nombre de propositions hasardées, irréfléchies, de ces paroles en l’air et de ces légèretés robustes qui retombe
une lettre. Et un moment après, voulant citer en latin les dernières paroles de Ganganelli expirant, le cardinal Maury lâcha u
mme et l’orateur, l’homme et l’auteur, et, si vous préférez à tout la parole de Bourdaloue, d’y joindre ce qui en est le princ
67 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321
s sont, et qui ne se laissent pas dissoudre. M. Lebrun, en prenant la parole pour répondre à M. Augier, a voulu d’abord rendre
tous ces titres et fait preuve des qualités qu’on estime en lui. Les paroles qu’il a prononcées sur l’exécrable forfait du 145
qu’elle présente plus de garanties à l’ordre français et européen », paroles qui correspondaient à d’autres, non moins énergiq
e ne pas laisser passer un tel acte infernal sans qu’on distinguât sa parole d’indignation entre toutes celles qui s’élèvent.
68 (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64
r l’imagination et la pensée, et en dehors de lui par l’art et par la parole , l’univers matériel et l’univers moral au sein du
s à l’homme de feindre en reflétant l’autre dans sa pensée et dans sa parole  ; un verbe inférieur, mais un verbe véritable, qu
de cette création ou de cette poésie, c’est le don d’exprimer par la parole ce que nous voyons et ce que nous sentons en nous
ue en dedans, de peindre avec les mots, de donner pour ainsi dire aux paroles la couleur, l’impression, le mouvement, la palpit
ne condition de la langue poétique ? je vous répondrai : Parce que la parole chantée est plus belle que la parole simplement p
je vous répondrai : Parce que la parole chantée est plus belle que la parole simplement parlée. Mais si vous allez plus loin,
e. Mais si vous allez plus loin, et si vous me demandez : Pourquoi la parole chantée est-elle plus belle que la parole parlée 
s me demandez : Pourquoi la parole chantée est-elle plus belle que la parole parlée ? je vous répondrai que je n’en sais rien,
de la nature qui constituent la souveraine beauté ou l’ordre dans la parole . Les sphères elles-mêmes se meuvent aux mesures d
69 (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159
t, à première vue, avoir un très grand poids. Je lui répondis que ses paroles m’impressionnaient vivement, et que je les jugeai
accepter le plan de concordat tracé par le gouvernement français. Les paroles de Sa Sainteté confirmèrent l’ambassadeur dans l’
je lui dis que nul mieux que lui ne pouvait attester la vérité de mes paroles  ; que j’étais très étonné du silence étudié que j
un ton embarrassé, il balbutia qu’il ne pouvait nier la vérité de mes paroles et la différence des concordats qu’on proposait à
séance allait être levée. « Le frère du premier consul prit alors la parole . Il s’efforça de la manière la plus pressante d’a
premier consul. Il me regarda très fixement, et à la véhémence de ses paroles je répondis, en profitant de son étonnement, que
 Ce discours du comte de Cobenzel fut accompagné de beaucoup d’autres paroles sortant très réellement de la bouche d’un véritab
changements.” Et là-dessus il nous tourna les épaules. « Quoique ces paroles de Bonaparte fussent en contradiction avec elles-
mplir ses devoirs, besoin qui l’emportait sur tout le reste. « Peu de paroles suffiront relativement à ce sujet, c’est-à-dire à
t. « Il serait trop long de rapporter tout ce que nous échangeâmes de paroles dans cette conversation interminable, qui me coût
l Mattei, je leur racontai ce que m’avait dit le ministre Fouché. Mes paroles , tout en augmentant la tristesse commune, ne modi
e religieux dans la chapelle des Tuileries. « On avait espéré que les paroles de Fouché à Saint-Cloud auraient ébranlé les trei
espectueusement, — que l’empereur, du haut de son trône, adressant la parole , tantôt à l’impératrice, tantôt aux dignitaires e
mité. « Toujours s’enflammant de plus en plus dans l’irritation de sa parole et dans la violence des expressions, il accumula
inel serait intenté à quelques-uns. « Quand il eut terminé je pris la parole , et je répondis que nous étions accusés à tort de
arranger l’affaire, ils avouèrent que si l’Empereur avait entendu ces paroles , on pourrait espérer qu’il écouterait la voix de
de leur confesser que nous ne nous souvenions pas très bien de leurs paroles , puisque l’un de nous avait commis la faute d’en
70 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172
Golgao commence à figurer et à se distinguer déjà par l’émotion de la parole un noble et enthousiaste militaire, qui revenait
e traduit volontiers et le paraphrase plutôt que de le citer dans ses paroles textuelles, brusques, incisives, saccadées, impér
reur Alexandre, il l’applique un peu trop uniformément en général aux paroles de Napoléon ; il en a tant lu et vu de curieux éc
me, dût le papier en être déchiré quelquefois. J’ai sous les yeux des paroles vraies de Napoléon telles qu’elles ont été pronon
es hommes qui ont le plus traduit et livré leur propre nature par des paroles . On aimerait plus souvent à entendre ces paroles
ropre nature par des paroles. On aimerait plus souvent à entendre ces paroles telles qu’elles furent, telles qu’elles jailliren
e toutes parts, à droite et à gauche de la rive, se réfléchir dans sa parole limpide comme dans un ruisseau, elles ne m’ont ja
eur dont il ne veut pas, il le dissipe de la sorte, il le prodigue en paroles , en saillies et en images mêmes qui vaudraient so
71 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »
lus tard, revêtant le système de toute la force et de la fierté de sa parole , et lui donnant tout son décorum. Entre ces deux
ndité de l’esprit ; La promptitude de résolution ; La puissance de la parole  ; L’intelligence sympathique des idées générales
ossédé au suprême degré la quatrième des qualités, la puissance de la parole  ; il n’a pas eu l’intelligence sympathique des id
ut brillant et des mieux conduits : d’un côté, tous les princes de la parole , tous les chefs de file des nuances de l’oppositi
ar moi avec curiosité et sur le temps même, ces diverses phases de sa parole publique. Mais c’est de lui qu’on aimerait à les
mple le plus éclatant de ce genre d’illusion que crée le talent de la parole porté à ce degré. Pascal avait bien raison d’appe
cette illusion. En présence des grandes questions de gouvernement, la parole est à la fois puissante et très insuffisante ; el
orte de polygamie politique » ; du maréchal Lobau, soldat franc, à la parole brusque et brève « comme s’il eût été pressé de n
72 (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »
et ce naturel étrange, même quand on prête l’oreille de très près aux paroles de Fénelon, si l’on n’avait en face ce formidable
né de ses excès et de ses fougues : malgré son chagrin, il sourit des paroles extravagantes qui lut ont échappé. Mais quel moye
ain un char de triomphe, et de l’autre lui présente une couronne. Les paroles sont prises d’Horace : Non sine Dis animosus infa
onstrueux, par où finit le corps de ce bel enfant. Au bas, on lit ces paroles , qui, comme vous savez, sont aussi d’Horace ; Tur
térité extrême, du frein et de l’éperon, et plus souvent encore d’une parole douce, d’un toucher de main délicat. Un jour que
charme ; mais, revenant un peu à lui et se ravisant, il prononce ces paroles pleines de jalousie et d’indignation : « Virgile,
(car on ne peut l’appeler autrement), arrive à l’improviste dans une parole de colère. Et une autre fois, pendant une bonne v
mmage qu’on n’ait pas le journal d’une telle éducation héroïque ! Les paroles de neige de Nestor, les tendresses de nourrice de
73 (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210
nt, dans une société comme la nôtre, les applications publiques de la parole  : à la bonne heure ! l’Académie est un salon ; po
e bien plus nettement encore. Les habitudes, les applications de leur parole , ou sobre et proportionnée, ou abondante et fécon
et l’autre pourtant, à l’aide ou des saillies ou des nuances de cette parole , l’un et l’autre de plus ou moins loin et tous le
l dit, lui ont manqué. « Vous, les maîtres de l’art d’écrire et de la parole , la chaîne des temps n’a pas été interrompue pour
l’école des choses. Il ne lui en est resté, dans le style et dans la parole , que l’indispensable. Son expression comme orateu
il a trouvé sa veine à part. Ces joutes brillantes des princes de la parole ne sont-elles pas un pur jeu et en pure perte ? d
et là. On a fort applaudi et l’on goûte de nouveau à la lecture cette parole de moraliste sur l’indulgence : « Pour moi, je le
e tous les styles modernes sont dans ce cas, plus ou moins gravés. La parole lisse, unie, polie, quand on la retrouve, en tire
74 (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »
istoire de la maladie : Le premier symptôme noté est l’embarras de la parole … « depuis quelque temps et cela est plus marqué t
son enfance, quelque chose de doux et de charmant d’écouter sa petite parole trébuchant contre ces deux consonnes, et ses colè
plus suivie. État actuel. — Troubles organiques : À l’embarras de la parole viennent s’ajouter les mouvements incertains décr
e, alors ses lèvres jettent avec effort des sons qui ne sont plus des paroles , des murmures, des bruissements douloureux qui ne
taches toutes frissonnantes. Serait-ce, mon Dieu, une paralysie de la parole  ?… Cela se calme un peu, au bout d’une heure, san
se calme un peu, au bout d’une heure, sans qu’il puisse dire d’autres paroles que des oui et des non avec des yeux troubles qui
remière crise, il ne put que proférer des sons qui n’étaient plus des paroles . Fou d’inquiétude, je lui demandai s’il ne me rec
Pélagie près du lit de mon pauvre et cher frère qui n’a pas repris la parole , qui n’a pas repris connaissance depuis jeudi à d
75 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »
gnage. Elle se ramène aussi à l’association. En effet, je remonte des paroles (écrites ou parlées) de mes semblables aux faits
tion : cependant, comme mon idée est dérivée non de l’objet, mais des paroles d’une autre personne, mon idée n’est pas une copi
-mi — fils de nous pi-dy — fils de vous pi-zy — fils d’eux   bera-i — parole de moi (je parle). berct-d — parole de toi bera-s
ous pi-zy — fils d’eux   bera-i — parole de moi (je parle). berct-d — parole de toi bera-s — parole de lui bera-my — parole de
  bera-i — parole de moi (je parle). berct-d — parole de toi bera-s — parole de lui bera-my — parole de nous bera-dy — parole
(je parle). berct-d — parole de toi bera-s — parole de lui bera-my — parole de nous bera-dy — parole de vous bera-zy — parole
role de toi bera-s — parole de lui bera-my — parole de nous bera-dy — parole de vous bera-zy — parole d’eux. 31. Chap. vii.
le de lui bera-my — parole de nous bera-dy — parole de vous bera-zy — parole d’eux. 31. Chap. vii. 32. Chap. x. 33. Chap.
76 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »
s et émus ; le Moniteur, où j’écrivais alors, insère le lendemain les paroles qui sont l’éloge du mort ; si d’autres feuilles,
des plus anciens amis du docteur Paulin, a prononcé sur la tombe les paroles suivantes : « Messieurs, vous avez désiré que no
s une circonstance où le silence ému est encore la plus éloquente des paroles . Ce qu’était Armand Paulin qui nous est si soudai
s mots comme dans une classe ? Le docteur Joulin ne veut pas de cette parole jetée en avant tout d’abord : « sans lui adresser
aller à la première ; et quittassions eût été une faute de goût, une parole choquante. Que dire encore ? ce docteur qui tranc
77 (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »
son suzerain lui commande. — « Tu es sans pitié et plein d’audace… Ta parole est aussi dure que ton visage… Cette tâche, que n
ôt dissipé sa crainte. Du tourbillon ailé qui l’approche, sortent des paroles qui sont des caresses, un murmure fraternel et te
ierre » ; elles essayent de l’incliner à la soumission. Mais à chaque parole de prudence, il se raidit dans son défi opiniâtre
te dans son esprit inaccessible aux tortures. — « Ni incantations, ni paroles de miel, ni violences ne me fléchiront. Je ne lui
du Rédempteur à venir. Lorsqu’il prononça pour la première fois cette parole sur le théâtre d’Athènes, l’écho lointain d’une c
oi aux pensées nouvelles. Nous avons tous un nouveau maître ; plus de paroles acerbes, de traits acérés ; Zeus les entendrait,
remuement de chaînes irritées. — « Prométhée, ne sais-tu pas que les paroles sont les médecins de cette maladie, la colère ? »
s voltigeaient dans ma chambre virginale, et me murmuraient de douces paroles  ». — « Ô bienheureuse jeune fille, pourquoi si lo
souffle de rage m’arrache de moi-même. Ma langue se révolte contre la parole  ! Mes cris confus se heurtent aux flots de mon ma
’Olympien assis et buvant à sa table d’or, frémit un éclair. C’est la parole du poète ou du philosophe, cette langue de feu qu
il les annonce ; ambassadeur aérien, il porte leurs messages et leurs paroles aux mortels. Le trait d’union étincelant de son v
s l’ombre du visage que fera l’avare en trouvant sa cachette vide. La parole est l’échange suprême, et l’interprète des dieux
retournent, c’est le patient qui condamne à mort ses bourreaux. « Ta parole arrogante est bien celle qui convient à l’esclave
rance future du Titan. Mais la pensée du poète déborde étonnamment sa parole  ; elle a des réticences qui mordent sa lèvre, des
est un horoscope, et qu’elle observe des astres au lieu d’épeler des paroles . La Libyca déploie, de ses beaux bras nus, l’enve
u’il avait ravi au soleil, il a dégagé l’étincelle qui fait courir la parole d’une extrémité de la terre à l’autre, aussi vite
vers un monde de métamorphoses douloureuses. Les poètes commentent sa parole tragique comme un des textes inépuisables de l’âm
che d’Hermès au Titan rebelle. Il ne pouvait rétracter ni parjurer sa parole  ; un dieu bienveillant se trouva pour remplir la
78 (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223
illeuses facultés de l’âme était celle de s’exprimer elle-même par la parole écrite ou parlée, autrement dit par la littératur
’instinct de s’exprimer, selon la nature de ses sensations, tantôt en paroles , tantôt en chant. L’instinct de chanter est aussi
l’âme émue, que l’instinct de parler. De là la musique, ce chant sans paroles , qui s’écrit en notes intraduisibles dans aucune
e plus de choses, et des choses plus douces et plus fortes, qu’aucune parole articulée n’en peut exprimer. De là aussi la poés
’âme se chante à elle-même ou chante aux autres âmes ce que la simple parole parlée ou écrite lui semble insuffisante à révéle
, qui la porte à chanter quand elle déborde de sensations et quand la parole devient impuissante à évaporer ce qu’elle sent en
ccentuée et plus rapprochée nous permettait de saisir à l’oreille ses paroles confuses et désordonnées. Ces paroles étaient à s
ttait de saisir à l’oreille ses paroles confuses et désordonnées. Ces paroles étaient à son insu une ode ou un dithyrambe. J’en
écoutez-moi, et taisez-vous ! « Silence ! ruisseaux qui me coupez la parole en tombant de l’écluse ! « Silence ! roue du moul
aient sur le front de son amant, le rappelèrent à la vie. La première parole du toucheur de bœufs fut le nom de la Jumelle. « 
clavier de son instrument d’artiste, composant tantôt l’air avant les paroles , tantôt les paroles avant l’air, et les associant
ument d’artiste, composant tantôt l’air avant les paroles, tantôt les paroles avant l’air, et les associant tellement dans sa p
79 (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »
une aventure ; or, un scénario enseigne l’aventure aux auditeurs, les paroles que les interprètes chantent en français notent l
ande si, tandis que la musique déroule les émotions d’où naissent les paroles , nous avions devant les yeux, en une correspondan
fermés ou les yeux ouverts, pendant que chante la musique et que les paroles résonnent portées par des voix aussi absolument a
raites que les instruments de l’orchestre, volontiers nous localisons paroles et musiques, et, bien aisément, spontanément, nou
onde de l’homme, de la nature, et le Divin. Dans une époque où chaque parole demeure incomprise parcs qu’elle ne résulte plus
combien il importe que maintenant cet art Chrétien et Aryen prenne la parole en France ; nous comprendrons aussi combien il im
du drame qui tout d’abord s’offre à eux, s’ils ne comprennent pas les paroles par lesquelles les personnes du drame unissent da
rime dans l’œuvre d’art vivante du drame, du drame musical. C’est une parole qui doit être chantée purement et prononcée préci
ée précisément, parce que pureté et précision sont l’essence de cette parole . Cette parole dit à travers le monde : que la lum
, parce que pureté et précision sont l’essence de cette parole. Cette parole dit à travers le monde : que la lumière soit ! ma
ous sommes capables, puisqu’un maître de l’art nous a donné la grande parole  ; et rappelons-nous ces mots de ses écrits posthu
ne le 20 et 21 avril, une audition du 3e acte de Parsifal et des Sept paroles de Schütz. La partie orchestrale de Parsifal sera
80 (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »
le quatrième jour, le jeudi, M. Le Roy de Saint-Arnaud, qui avait la parole à l’ouverture de la séance, ayant, dans un discou
le ne fut point mise aux voix. M. le président ayant alors accordé la parole aux orateurs inscrits dont le tour était venu, tr
ent être entendus. M. le vice-amiral Bouel-Willaumez avait demandé la parole  ; ce serait à lui à la prendre, d’après la liste
ouel-Willaumez. Pour les mêmes motifs que M. Rouland, je renonce à la parole , d’autant plus que je voulais parler dans le même
dans le même sens que l’éloquent ministre d’État. M. le Président. La parole est à M. Larabit. M. Larabit. J’y renonce égaleme
eurs sénateurs . Alors, votons. M. le Président. M. Sainte-Beuve a la parole . M. Sainte-Beuve, de sa place. Je sens que c’est
es inscrits pour  ; mais la vérité est que j’avais d’abord demandé la parole pour parler sur la loi : car mes réserves à son s
le besoin de remercier notre bienveillant rapporteur pour les bonnes paroles qu’il a prononcées : « Supprimer une peine, a-t-i
Messieurs, qu’elle ne le soit jamais ! Que la magistrature entende la parole qui emprunte au caractère élevé de M. le présiden
e, même pour les membres placés au pied de la tribune, l’audition des paroles de l’orateur.) M. le baron de Heeckeren. Messieur
ront jusqu’au bout, de même que j’ai mon public. Si l’on me retire la parole , on me la retirera. M. le comte de Nieuwerkerke
81 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »
time pour nous sauver ! Comme il baise ses traces ! comme il boit ses paroles  ! Jean, le disciple bien-aimé, n’eut pas plus d’a
se refuse à la décrire, non par la vaine crainte de ne pas égaler les paroles aux choses, mais parce que son cœur n’en peut pas
ucifié, et épargnez-moi la peine de vous décrire ce qu’aussi bien mes paroles ne sont pas capables de vous faire entendre. Cont
cœur par la foi et le génie, que le prédicateur par la beauté de ses paroles , l’artiste par les grâces de son pinceau, ont su
ssuet, des impressions de leur commerce. Elle est vraie de lui, cette parole du Christ à ses disciples : « Je demeure en vous,
génie sortant du recueillement où il a préparé son âme plutôt que ses paroles , et jetant de fougue sur le papier des pensées do
un livre inanimé, ne pouvons plus sentir que la muette éloquence des paroles écrites, nous n’en donnerons pas moins la premièr
chève d’expliquer son succès, un des plus éclatants qu’ait obtenus la parole humaine. Le dogme s’impose à nous sans nous consu
t-être plus de société assez forte pour entendre impunément une telle parole . Il fait beau voir comme il traite les grands, le
e dehors de la piété et du recueillement. Quelle devait être, sous la parole révélatrice de Bourdaloue, l’attente de tous et l
angeait comme des pièces, qui achevait les peintures ébauchées par la parole . Combien ne s’est-il pas perdu de cet accent et d
plus vigoureux que celui de Bourdaloue. Il s’en faut en effet que sa parole soit aussi hardie que son sentiment. Ses peinture
utiles à son propos, il ne voulait pas avouer, en les ornant, que des paroles utiles peuvent n’être pas assez belles. Dans les
à le suivre, à le toucher. Loin d’imiter l’affectueuse familiarité de paroles où, plus rassuré par l’homme qu’intimidé par le D
e poids des idées, trop souvent par le nombre et le son des mots. Les paroles suscitent les choses, à peu près comme dans certa
ères souffrances avait dû achever d’épurer sa belle âme, s’il y a des paroles douces, vertueuses, généreuses, il n’y en a pas d
82 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »
gue naturelle des hommes : si un sourd-muet, disait-on, recouvrait la parole , il parlerait le français de Paris. Ce qu’on disa
ne réalité ou un nom, une abstraction réalisée ou une commodité de la parole . J’y vois l’humanité opposée à la socratité, à la
e moins sur cette cime élevée où il se tient, égalant quelquefois ses paroles aux paroles sacrées, que je ne m’étonne de le voi
cette cime élevée où il se tient, égalant quelquefois ses paroles aux paroles sacrées, que je ne m’étonne de le voir si indiffé
n’avait-il donc pas indiqué cette voie au christianisme, par tant de paroles à la fois pleines d’une connaissance infinie de l
té infinie du Créateur et de la créature. De temps en temps, quelques paroles soutiennent contre le désespoir celui qui n’est q
sement stérile, et la vaine curiosité qui s’attache au prestige de la parole . De tant d’écrits en langue latine qui donnent l’
es raisons encore pour l’affaiblir et la rabaisser ! » A ces étranges paroles , raconte Mathieu Paris28, il perdit tout à coup l
83 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478
il ne commettait jamais la moindre erreur en accordant ou refusant la parole . Si la discussion était interrompue par l’arrivée
and on s’est familiarisé avec lui, à reconnaître quelques-unes de ces paroles , la plupart dignes d’être retenues. C’est ainsi q
qu’il faut étudier les opérations de l’esprit dans les langues : « La parole est la physique expérimentale de l’esprit. » Je n
sais si Portalis s’était fait relire cet épisode avant de prendre la parole pour ses naufragés, mais ce même sentiment de pié
s, jusqu’à un certain point, de se ressembler à lui-même. Ces belles paroles , à en bien pénétrer le sens, expriment toute la p
ar lequel il nous soit permis de l’envisager ici. Mais, en lisant ces paroles si ménagées, ne sentons-nous pas l’esprit de Port
et dans sa manière de dire ? Il n’était pas de ceux qui affectent une parole brève, sentencieuse et courte, et il accusait pré
a récompense des caractères modérés et des bons esprits. Ces simples paroles qu’il a replacées depuis dans un discours public,
84 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258
ne. Dans le grand monde, tant de gens ont le désir de parler, tant de paroles attendent avec impatience le moment et l’occasion
nt avec impatience le moment et l’occasion de se placer entre tant de paroles , qu’on fait taire ceux qui parlent longuement ou
xpressions réputées nobles et élégantes, que l’ignorance parfaite des paroles et des locutions grossières, qui ont pris naissan
à la cour, finit par imiter à la longue sa réserve dans l’usage de la parole , son ignorance des locutions liasses, ainsi que s
85 (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pichat, Laurent = Laurent-Pichat, Léon (1823-1886) »
rs, poésies, en collaboration avec Léon Chevreau (1844). — Les Libres Paroles (1847). — Les Chroniques rimées (1850). — Cartes
ainte-Beuve M. Laurent Pichat s’est fait remarquer par ses Libres Paroles (1847), où il a trouvé, pour l’expression de ses
st dans la poésie mâle et sobre, élégante et lamartinienne des Libres Paroles , des Chroniques rimées, d’Avant le jour. Poète de
86 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320
uses ou de personnes, et s’observaient avec un respect scrupuleux des paroles . Des jugements divins resta ce qu’on appelait la
paroles. Des jugements divins resta ce qu’on appelait la religion des paroles , religio verborum ; généralement les choses divin
: uti linguâ nuncupassit, ita jus esto . Ce respect inflexible de la parole dans les temps héroïques montre bien qu’Agamemnon
nnu le dessein de la Providence [qui voulut qu’aux temps héroïques la parole fût considérée comme irrévocable] que Lucrèce pro
rbares, on doit trouver une jurisprudence rigoureusement attachée aux paroles  ; c’est proprement le droit des gens, fas gentium
87 (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160
préparer ma couche ! » Le prêtre tremblant se retire à ces cruelles paroles , et « marche en silence sur la grève de la mer so
t par ses cheveux blonds, mais il laisse déborder au moins sa rage en paroles  : « Misérable ivrogne ! toi qui as tout à la fois
en moi le plus intrépide des Grecs ! » Nestor alors, vieillard à la parole persuasive, orateur éloquent de Pylos, Nestor qui
; mais, aussitôt que sa voix harmonieuse s’échappait de son sein, ses paroles se précipitaient semblables à d’innombrable floco
l’aimer encore pour sa seule beauté. Pâris l’attendrit par de douces paroles . « Jamais, dit-il, tant de désirs n’ont enivré mo
la terre amoncelée couvre mon corps sans vie avant que j’entende ces paroles et que je te sache enlevée de ce palais ! » À ce
seau ! Surveille les ouvrages de tes suivantes ! ” « En achevant ces paroles , Hector reprend son casque ombragé d’une crinière
arente comme les vagues et comme l’éther dont il est entouré dans ses paroles rythmées, l’ordre logique des idées, le nœud puis
s éclatant. « Ainsi parle Hector, et les Troyens applaudissent à ses paroles par une grande clameur. Aussitôt ils soulagent du
utomédon, les presse du fouet rapide, les encourage par de flatteuses paroles ou les intimide par des reproches ; ils ne veulen
des politiques, des philosophes et des poètes. C’est le Phidias de la parole , sept siècles avant le Phidias du ciseau. XXVI
s parents vivants le repousse de sa table en l’offensant par d’amères paroles . Va-t-en, lui dit-il ; ton père ne nous convie pl
a main du meurtrier de mon fils ! ” » À ces éloquentes et plaintives paroles , Achille s’attendrit au souvenir de son père ; il
èbre tu ne m’as pas tendu ta main, tu ne m’as point dit les dernières paroles , dont je me serais souvenue sans cesse, et les jo
lène elle-même, la cause de tous ces deuils, achève ce panégyrique en paroles entrecoupées de ses gémissements : « Hector ! de
x, que j’ai perdu ma patrie, et jamais je n’entendis de ta bouche une parole outrageante ou même dure ; au contraire, si une d
imandant avec bonté, tu les adoucissais par tes douces et indulgentes paroles . Aussi dans mon cœur amer je pleure à la fois sur
t tantôt en larmes, tantôt en sang, mais toujours dans une musique de paroles ravissantes à l’imagination des hommes ? Les Grec
infaillible du vieillard dans les conseils des peuples : méditez les paroles de Nestor ! Voulez-vous l’excès de l’infortune hu
88 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279
brasser la prêtrise, il voulut être un des fruits de cette excellente parole de Bossuet. Toute sa vie, on peut dire qu’il le s
uence sacrée, Bossuet étant de ceux qui y veulent à chaque instant la parole vive, et Massillon au contraire disant, quand on
rs invétérés de la lutte. Bossuet avait en lui, dans sa mâle et ferme parole et jusque dans ses fortes tendresses, quelque cho
tranche avoir été toute sa vie un parfait hypocrite », ce sont de ces paroles regrettables qui peuvent échapper dans le laisser
este, le même abbé Le Dieu les rétractera pour sa part ces messéantes paroles , autant qu’il sera en lui ; car Bossuet mort, et
le stance. Qui trouverait plaisir à surprendre la plus magnifique des paroles humaines à l’instant où elle balbutie ? Un mot en
jamais eu aucun doute », repartit Bossuet ; et la sincérité de cette parole éclate à nos yeux dans tout ce que nous lisons au
89 (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410
. » « Si nous étions obligés, disent-ils encore, de croire en tout la parole de Dieu, nous serions les plus misérables des hom
à comment ils vivent dans une extrême superstition, sans connaître la parole de Dieu, ne croyant ni à la résurrection de la ch
comparés aux Allemands, ce sont tout à fait des gens cloîtrés. » Ces paroles si dures languissent auprès des faits321. Trahiso
re l’homme et Dieu, où il n’y a que deux choses agissantes, la propre parole de Dieu, telle qu’elle est transmise par l’Écritu
ise par l’Écriture, et les émotions du cœur de l’homme, telles que la parole de Dieu les excite et les entretient330. Écartons
s sentant l’hérésie, sorcellerie, ivrognerie, médisance, diffamation, paroles impatientes, promesses rompues, mensonge, manque
tientes, promesses rompues, mensonge, manque d’assistance à l’église, paroles irrévérentieuses à propos des saints, non-payemen
fondre sa chair. De tels spectacles ne s’oublient pas ; les dernières paroles prononcées sur les fagots, les appels suprêmes à
tion de l’Antéchrist par Luther, mais surtout quelques portions de la parole de Dieu, que Tyndal vient de traduire. Tel a cach
es tours et ses mensonges…, sachant bien que si le clair soleil de la parole de Dieu apparaissait dans la chaleur du jour, il
age clair, qu’on les modère et qu’on les lie346. La grave et vibrante parole les ébranle du premier coup ; ils l’entendent par
angage. Désormais ils ont trouvé leur roi, ils vont le suivre ; nulle parole laïque ou ecclésiastique ne prévaudra contre sa p
suivre ; nulle parole laïque ou ecclésiastique ne prévaudra contre sa parole  ; ils lui ont soumis leur conduite, ils exposeron
longtemps que vous vivrez tous les deux352 ? » Ce sont là les vraies paroles de la loyauté et de la conscience. Nulle langueur
l’esprit inquiet et vide, aux funérailles de ses proches, les fortes paroles du livre le retrouveront sensible ; car elles son
élopée virile et pourtant douce, sans contredire ni faire oublier les paroles qu’il accompagne ; ces paroles sont les psaumes35
, sans contredire ni faire oublier les paroles qu’il accompagne ; ces paroles sont les psaumes355 traduits en vers et encore au
pour les rappeler à leurs devoirs. Peu d’hommes, par leur vie et leur parole , ont mieux que celui-ci mérité des hommes. C’étai
yant connu le monde et pensé par lui-même, il commença « à flairer la parole de Dieu et à abandonner les docteurs d’école et l
gage. Figurez-vous l’ascendant des Écritures commentées par une telle parole , jusqu’à quelles couches du peuple elle peut desc
ouvriers, des domestiques ; considérez encore que l’autorité de cette parole est doublée par le courage, l’indépendance, l’int
ont dignes de respect et d’obéissance, qu’il ne faut pas sacrifier la parole intérieure, par laquelle Dieu touche notre intell
parole intérieure, par laquelle Dieu touche notre intelligence, à la parole extérieure, par laquelle Dieu touche nos sens ; q
age franc, tout geste hardi, toute fougue et tout élan d’action ou de parole  ; nous sommes scandalisés des gros mots de Luther
part sans fouler les os d’un mort379. » Ainsi roulent ces puissantes paroles , sublimes comme le motet d’un orgue ; cet univers
dans l’idée de la justice éternelle, et l’implore avec une ampleur de paroles qui fait de la prière un hymne en prose aussi bea
blesse de mon service et la force de mes passions, la témérité de mes paroles , la vanité et le mal de mes actions. Ô juste et b
finition et les textes à l’appui. Ils lisent et pèsent chacune de ces paroles . —  « Abomination. L’abomination devant Dieu, ce
ils charnels que nous avions tenus avec notre sagesse, et non avec la parole du Seigneur396. » Là-dessus, ils résolurent de me
et à franchir une grande distance pour avoir le bonheur d’entendre la parole de Dieu. —  Il n’y avait point de maisons de jeu,
r sans mettre un juron devant et un derrière pour donner crédit à mes paroles , maintenant sans jurons je parlais mieux et plus
 ; on y boit en faisant tout. On n’a pas eu le temps de se dire trois paroles dans les visites, qu’on est tout étonné de voir v
4. Lettre de Henri VIII à Cranmer. Froude, IV, 484. « Faire usage des paroles d’une langue étrangère, avec un simple sentiment
di, il aura aidé Joseph dans son état de charpentier. » (Tischreden.) Paroles à Carlostad : « Tu crois apparemment que l’ivrogn
l’ivrogne Christ, ayant trop bu à souper, a étourdi ses disciples de paroles superflues. » 377. « The unknown country. » 37
90 (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »
et deux font quatre. Et à ce sujet, je suis tenté de revenir sur des paroles prononcées à cette tribune par le préopinant et q
’orateur. Ceux de MM. les sénateurs qui désireront répondre auront la parole . M. Rouland. Continuez, monsieur Sainte-Beuve, pa
de parler un peu plus lentement ? nous avons de la peine à suivre vos paroles  : c’est dans votre intérêt même que je me permets
publics qui représentent l’État, il ne tombât plus invariablement des paroles de blâme, de réprobation et de mésestime pour cet
de discussions et de conflits, ce serait, si je m’en rapportais à une parole de Napoléon Ier 61, une sorte d’incrédulité supér
ns s’être coalisées, faisaient nombre, où chacun prenait au hasard la parole , M. Sée, ferme et impassible, attendait que le mo
aire entendre, a dit (et je redirai, pour m’en être bien informé, ses paroles mêmes dans leurs propres termes ou très-approchan
une sensation profonde. Une grande Faculté s’est sentie atteinte. Les paroles bienveillantes de M. le rapporteur, entremêlées q
qué selon l’esprit le vrai christianisme, M. Joubert, a dit une belle parole  : « Les vieilles religions ressemblent à ces vieu
, mais qui n’enflamment plus la tête. » Combien je voudrais que cette parole se vérifiât parmi nous ! Mais les démentis sont t
autres. On s’en sert comme d’une chose reçue. On est spiritualiste en paroles , en public ; on ne croirait pas être un homme com
probation .) M. Sainte-Beuve. L’honorable M. Dumas n’a pas entendu la parole que je viens de prononcer ; je reconnais M. Ferdi
ion de recueillir, dans les Lettres à la Princesse (27 mai 1868), les paroles adressées quelques jours après par M. Sainte-Beuv
91 (1889) Ægri somnia : pensées et caractères
s la poche de son gilet, remuant des pièces d’or comme caution de ses paroles . Depuis quelque temps, le vide du personnage me d
s Chambres commence et finit, en France, la fête des Saturnales de la parole . J’y voudrais envoyer tous les sourds-muets, pour
rlant d’autre langue, ils y acquièrent une facilité, une abondance de paroles , qui les mettent en crédit dans notre pauvre pays
oles, qui les mettent en crédit dans notre pauvre pays si amoureux de paroles , et persuadent à ceux qui consacrent toutes leurs
affaires : oui ou non. L’éloquence et les avocats politiques La parole qui tombe de la tribune française est comme la pi
eul qui a pétri le cœur de l’homme sait jusqu’à quelle profondeur une parole éloquente va remuer la mer humaine. De là, pour l
er l’applaudissement de ces espérances, que du devoir de gouverner sa parole . 1869. * Bien parler est un don divin. J’y songe
r, a le sien, d’ailleurs fort respectable. Chaque fois qu’il prend la parole , son premier mot est : « Mon Dieu ! » et l’audito
e et si vile, que qui plus en a n’en vault à l’aventure que moins. » Paroles admirables qu’il faudrait inscrire en lettres d’o
s choses à l’excès. Mais il est très vrai qu’il y eut, dans la grande parole de Berryer, du canorum illud et profluens d’Hater
enfler sans déclamer ; un geste qui colorait, fortifiait, achevait la parole , et qui, par sa variété expressive, était comme u
à la tribune il paraissait très grand, alors qu’enlevé du soi par ses paroles , comme par des ailes puissantes, il semblait plan
nflées et bleuâtres, dont une légère écume blanchissait les coins, sa parole roulant comme un flot qui ne connaît pas de rivag
ute occasion un discours. Don précieux dans notre pays si amoureux de paroles , où c’est assez, pour compter dans une assemblée,
r de la poudre donne aux soldats l’envie de se battre, le bruit de la parole vous poussait à parler ? Enfin, le meilleur de l’
ut témoigner que ni l’écho de votre voix, ni vos gestes, ni ce que la parole publique fait monter de fumée aux cerveaux les pl
ous teniez plus près de votre vraie pensée, et, moins défiante, votre parole était plus expressive. Vous aviez même des hardie
on de l’esprit. Qu’importe après tout ? En fait d’enseignement par la parole , le moyen, pas plus que le temps, ne fait rien à
ir des gens qui lui échappaient, ce qu’il y dépensa de sourires et de paroles caressantes, je n’y puis penser sans pitié. Il y
ue les artistes de la politique admirent dans les gouvernements de la parole , de là à prendre parti dans ces tournois où des o
trôle, ils l’exercent, directement et en personne, par tant de libres paroles que le vent porte, de tous les points du territoi
omme au lieu le plus commode pour me donner audience. A mes premières paroles  : — Attendez, me dit-il, j’ai des raisons pour éc
nie comme inexactes, ou il omet comme n’ayant pas été prononcées, les paroles les plus authentiques. Il faut voir dans l’Histoi
s. Je n’y fus pas des moins charmés de la prodigieuse dextérité de sa parole , la goûtant toujours, y croyant rarement. Attaché
it de la gloire ; après avoir donné à la France le premier rôle et la parole décisive dans les conseils de l’Europe, celui-là
oire de deux personnes, cette présence de mémoire et ces richesses de parole qui avaient fasciné de grandes assemblées, entran
lus maître de sa langue, moins le geste par lequel il semble jeter sa parole à des auditeurs du dehors par-dessus la tête de c
culier, là était son cœur. Engagé dans la politique par son talent de parole , son inclination était restée fidèle aux affaires
e de vivre. Je savais que son oncle avait écouté avec faveur quelques paroles de lui sur ma candidature éventuelle. Au lieu don
e témoigner plus d’estime par des confidences sur sa vie, que par des paroles de civilité bienveillante sur mes livres. J’admir
conduite à tenir en conséquence, rien n’y avait manqué. Cependant ses paroles ne sentaient pas l’orgueil. C’est ainsi, pensais-
ur moi. Je m’amusai à l’inquiéter pour donner plus de prix aux bonnes paroles par lesquelles je devais finir : — N’êtes-vous pa
dans les élections précédentes. Nous avions à peine échangé quelques paroles , mon visiteur et moi — mon visiteur pour s’excuse
ture, par sa gravité douce, par l’accent particulier que prennent les paroles dans la bouche d’un homme de bien. Ayant à sortir
r un moment qu’on ne commît une lâcheté ! » Ailleurs, après quelques paroles de généreuse protestation contre l’épithète de cr
ce temps passé, je devinais à son air plutôt que je n’augurais de ses paroles , qu’il avait fait un pas de plus vers le but, et
te de plus. Cette joie du savant, tout intérieure, sans éclat et sans paroles , me faisait faire des comparaisons entre la condi
la cause première et l’affirmer. Il semblait surveiller sa pensée, sa parole et sa plume, soit pour ne pas se donner le change
ui, vieux, languissant, incapable de le détendre ni du bras, ni de la parole , ni de la plume, il faut que je le voie ravagé pa
dre du jour du général Ducrot aux troupes du champ d’Avor, ces belles paroles  : « Le courage qui, dans un élan généreux, fait
re, il n’y a plus personne pour confesser en mourant la vérité de ces paroles . Le niveau de l’humanité a baissé. Guerre et paix
Marchant à petits pas, nous devisions de notre fin politique sans une parole de regret — je le dis pour sa noble mémoire comme
istinguer sa situation de la nôtre, il prit congé de nous. Au lieu de paroles , nous échangeâmes, Claude Bernard et moi, sur le
ère si je ne vous donne pas le bon conseil. Le jeune homme répéta les paroles de son frère en y enchérissant. Je ne laissai pas
92 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »
it, se rétracta ; puis, se relevant aussitôt, il lança ses admirables Paroles d’un croyant, qui firent une sensation profonde.
t des idées claires et prenaient plaisir à suivre les exercices de la parole  : la Chambre des pairs était, par définition même
Charte. Il mettait au service de son irréductible individualisme une parole incisive, nerveuse, volontiers insolente, dissolv
de développement qui saisissait les esprits ; et parfois son austère parole était illuminée de sobres images. Il ne remuait p
tait plus bel orateur, jamais son raisonnement n’a été plus serré, sa parole plus animée, que lorsqu’il allait superbement con
illant, sans originalité ni profondeur, et Berryer702, un avocat à la parole chaude, amplement déclamateur, et sincèrement élo
it du reste bien de l’habileté et de la finesse sous les éclats de sa parole . Sans s’être classé dans aucun parti, et siégeant
et théâtralement machinée, soutenait des combats fréquents contre la parole unie et savante de Montalembert. 3. Orateurs u
ur les contemporains l’idéal de l’orateur universitaire : il avait la parole vivante et brillante, la phrase ample et facile,
essant, solidement instruit, et qui a l’intelligence de son temps. Sa parole claire, nerveuse, chaude, s’adapte finement à l’é
nal que lui offrait Léon XII ; en 1832, Grégoire XVI le condamna. Les Paroles d’un croyant furent écrites en 1833, en quelques
i sur l’indifférence en matière de religion, 4 vol. in-8, 1817-1823 ; Paroles d’un croyant, 1834, in-8 ; Affaires de Rome, 1836
93 (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »
ches professionnels : un pareil tas d’immondices est au-dessous de la parole . Mais, dans le bataillon même des sauveteurs, un
aire ferma les yeux, terrifié par la belle lumière antisociale que la Parole venait de faire en lui et autour de lui ; il s’ex
t’inclines donc, pensée lâche, devant la justice des juges ; et leurs paroles , même quand plus rien de matériel ne les sanction
os de l’ange et transformé en ronron endormeur le rythme vivant de sa parole . Je ne vous pardonne point vos périphrases à long
s noble, des instruments fragiles mais nobles. Tout en secouant à vos paroles enthousiastes une tête sceptique, j’aime votre pe
nt que d’écrire ou d’agir, le classique apprend à penser, et geste ou parole lui semblent beaux qui expriment directement et c
volontiers à notre époque « son absence totale d’aristocratie ». Ses paroles pardonnent presque à la guerre d’autrefois et, au
et de toutes les organisations oppressives. Au lieu de délivrer d’une parole vaillante et juste l’Individu prisonnier apparent
94 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350
ton pied te conduira au bonheur. Ne t’endors pas ! tu as le don de la parole , tu as de la jeunesse, tu sais conter un récit hé
radis, celui qui fait de la terre un paradis par l’enchantement de sa parole . Pendant les premières années, le poète vit se ré
oi y prenne un conseil, qu’il connaisse dorénavant la puissance de la parole , qu’il réfléchisse sur l’avis que lui donne un vi
nt mille pièces d’or qu’il lui devait, avec une robe d’honneur et des paroles d’excuse. Mais, comme pour le Tasse, ce tardif ho
n, et, regardant son vieux père avec tendresse, il lui dit ces belles paroles  : Ô Roi ! pense à l’instabilité de la vie qui do
je me suis souvent mordu la lèvre à cause de toi. » Il y a une belle parole du Sage : « Ne parle pas d’hommes devant les femm
s l’Iran qui ait des épaules et des bras comme toi. En entendant ces paroles qui semblent sortir d’une âme amie, le cœur de So
eprise téméraire : Pendant bien des jours je leur ai donné de belles paroles , je leur ai donné l’espoir de tout obtenir ; car
95 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342
l n’est pas menteur, et sur un point de déclaration aussi formelle sa parole compte. Un fait demeure bien constant : L’Hôpital
tent davantage qui commencent de plus bas lieu. On retrouve dans ces paroles et dans cette sollicitude de d’Aubigné le vieux c
’O, à la tête de plusieurs gentilshommes catholiques, vient porter la parole et sommer en quelque sorte Henri IV, en recueilla
s trois heures sont-elles évanouies, avec la révérence qu’on doit aux paroles d’un ami mourant ?… Il n’est pas possible que tou
que les Suisses venaient prêter leur serment mirent fin aux fâcheuses paroles , et Henri IV, coupant court à ceux qui hésitaient
avant tout d’être un peintre, et de ce don énergique et coloré de la parole par lequel elle est mise en vive communication av
96 (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79
favorables. Le mariage fut donc convenu et l’on échangea sa foi et sa parole . Mais il arriva que des affaires importantes obli
ure au capitan qu’il le servira dans son amour. Le capitan accepte sa parole . Il se donne à Pantalon pour envoyé par ses ennem
’Ortensia à Pantalon. Mais, satisfait de la fidélité de Flaminio à sa parole , il renonce à la jeune fille et la cède à son ami
mange une partie des provisions de Burattino. Ayant fini, il prend la parole , et attirant toute l’attention de Burattino qui l
s. Burattino, revenu de l’étourdissement que lui a causé leur flux de paroles , se met en devoir de manger, mais ne trouve plus
é que la plus chaste comédie italienne est cent fois plus dépravée de paroles et d’actions qu’aucune des nôtres. » Bornons-nous
97 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »
oup ! Où vous transporte-t-il ? Quel est celui qui parle, et à qui la parole est-elle adressée ? Le mouvement suit le mouvemen
é, ils jettent follement leurs racines. Ces cailloux, qui prennent la parole , offrent de plus une sorte de personnification pr
les anciens l’excitaient à continuer (car ils étaient charmés de ses paroles ), Ulysse s’enveloppait la tête de nouveau, et rec
our lui prouver qu’il est son père : Joseph n’a pas besoin de tant de paroles avec les fils de Jacob. Il les appelle auprès de
c. « Nestor, cet orateur des Pyliens, cette bouche éloquente dont les paroles étaient plus douces que le miel, se leva au milie
et la rendre propre à recevoir les dons précieux de Cérès, ainsi les paroles de Ruth, comme une pluie féconde, attendrirent le
98 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105
ue je le crois de la plus grande importance, c’est le discrédit de la parole et la confusion du langage. Je préviens, au reste
u reste, qu’ici, comme dans toute la suite de cet écrit, je prends la parole dans le sens le plus général et le plus étendu. C
où l’imitation étend son domaine, où la pensée fait effort contre la parole fixée, la parole écrite ; où les sujets sont tiré
tend son domaine, où la pensée fait effort contre la parole fixée, la parole écrite ; où les sujets sont tirés des traditions
l’assemblée imposante devant laquelle il parlait, et l’autorité de sa parole , fortifiée par le caractère auguste dont il était
devenu comme le contemporain de ces textes sacrés qui se mêlent à ses paroles d’une manière à la fois si audacieuse et si natur
99 (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »
si son éducation, ses idées et ses actes, qui ne sont encore que des paroles et des déclarations brillantes de loyauté, ne bri
sont la négation explicite ; et non seulement il a cité en détail ces paroles , qui sont déjà des actes, mais il a prouvé qu’ave
é, à sa manière, le cordonnier Simon sur l’esprit du duc de Bordeaux. Parole effroyable, mais qui, pour celui qui l’a écrite,
e-même que Bonald constate cet état lamentable. Il cite (page 99) les paroles mélancoliques et familières que Pie IX prononça u
est allé de son royaume avant que son peuple ne l’en ait chassé… Les paroles du pontife ont été une prophétie. De telles plain
100 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478
encore plus de mal que lui de la musique italienne. Voici ses propres paroles . corre per gli theatri… etc. c’est-à-dire. La mus
ets que celle des anciens. Au lieu d’imiter et d’exprimer le sens des paroles , elle ne sert qu’à l’énerver, qu’à l’anéantir. Au
eux qui ne sont point d’accord avec la raison. En effet, le chant des paroles doit imiter le langage naturel des passions humai
nt de que Roland Lassé a pris à la tête de plusieurs oeuvres dont les paroles sont latines, le surplus d’Orlandus Lassus , en l
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