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1 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242
ociété sans un langage établi. Serait-il même possible d’inventer une langue sans inventer en même temps l’écriture, et l’inve
ion. Je dis seulement que l’on ne saurait concevoir l’invention d’une langue , sans l’invention au moins simultanée de signes é
nter il faut entrer dans l’hypothèse des partisans de l’invention des langues , hypothèse qui nous présente l’homme, à son origi
n de la parole. Selon quelques archéologues les mots ont eu, dans les langues primitives, une énergie par eux-mêmes, et indépen
à la parole écrite, aux caractères, une partie des prérogatives de la langue parlée. Cela peut être vrai de l’écriture hiérogl
écriture syllabique. Seulement ce qui est incontestable c’est que nos langues dérivées ont perdu un grand nombre des propriétés
rivées ont perdu un grand nombre des propriétés qui distinguèrent les langues primitives, et qui excitent un si profond étonnem
primitives, et qui excitent un si profond étonnement dans l’étude des langues indiennes. Je ne discuterai point, au reste, les
tymologies est encore bien récente : espérons que la connaissance des langues orientales, qui commence à se répandre en Europe,
ulté non moins insurmontable. Smith, qui a traité de la formation des langues , n’hésite point à croire que l’adjectif a dû préc
ne fois quelle suite de siècles il faudrait pour parvenir à faire une langue , chose qui serait déjà si difficile avec toutes l
tion des premières sociétés fut très forte ; elle nous prouve que les langues ont toujours été douées des mêmes formes, et qui
même est si vrai que la faculté de comprendre toute l’économie d’une langue quelconque annonce l’esprit le plus vaste et le p
le plus profond : que serait-ce donc s’il s’agissait d’inventer cette langue ou de créer le langage ? Tout pourrait être succe
s être successif dans la combinaison de ses éléments primordiaux. Les langues se perfectionnent par l’accroissement du nombre d
les expériences sociales ; mais loin que l’homme puisse inventer les langues , il ne peut pas même les perfectionner. C’est la
nu pu exister sans la société. Il est même permis d’affirmer que les langues , au lieu de s’être perfectionnées, se sont dégrad
nes aux autres. Ce que je regarde ici comme une dégénération dans les langues est regardé par Smith comme une simplification, e
trouve que l’abstraction soit nécessaire à la première formation des langues , c’est par l’abstraction encore que les cas et le
rviennent à se simplifier. Mais il avoue en même temps que ce que les langues gagnent ainsi en philosophie et eu métaphysique,
es le perdent du côté de la poésie. Il n’a pas fait attention que les langues ne peuvent pas franchir les limites naturelles fi
distingue entre elles et les sépare à jamais. Quoi qu’il en soit, une langue ne vient à être bien comprise et parfaitement ana
int l’objection, d’ailleurs si forte, de demander, puisque toutes les langues sont fondées sur les mêmes éléments, pourquoi, si
créer de nouvelles, il a dû en résulter naturellement que lorsqu’une langue a été une fois inventée, il a pu se contenter des
a pu se contenter des formes qu’il a trouvées, et qu’alors toutes les langues se sont moulées les unes sur les autres. Je ne co
igence humaine. Enfin si je demandais pourquoi il ne se forme plus de langues , on aurait à me répondre, avec beaucoup de raison
ne recherche-t-il que les applications utiles ? D’ailleurs, quand les langues ne seraient considérées que comme une méthode, n’
en qu’une méthode plus parfaite ? Lorsque Leibniz voulut composer une langue , il ne trouva point d’autres lois que celles qui
lus investigateurs qui aient jamais paru. Au reste, l’invention d’une langue lorsque déjà il en existe, ne prouve rien ; et je
encore de savoir si elles sont fondées sur d’autres éléments que les langues primitives ; et n’est-il pas démontré jusqu’à l’é
utres éléments, mais même que les éléments qui forment la base de nos langues actuelles sont loin d’avoir les mêmes prérogative
avoir été écrites aujourd’hui par des voyageurs qui en arrivent. Les langues auraient donc été faites tout d’une pièce par des
otre intelligence pour jusqu’à la fin du monde ; car certainement les langues étant faites, tous les travaux qu’elle peut accom
Des savants ont établi et prouvé qu’il y avait plusieurs familles de langues , évidemment distinctes dans leurs origines, et qu
cet écrit. Je dois me borner aux résultats. Chez certains peuples, la langue fut toute composée d’onomatopées ; et ces langues
certains peuples, la langue fut toute composée d’onomatopées ; et ces langues qui reposent sur l’imitation par les sons repolis
jugaisons de verbes. On distingue encore deux principales familles de langues , celles où les modifications du substantif et du
de l’adjectif, et des cas par les désinences ou par les articles. Les langues où les cas se marquent par des désinences ont une
ble que ce soit la seule raison de l’introduction de la rime dans les langues qui se refusent absolument à la désinence pour le
ent que ce n’est point l’homme qui a voulu, c’est le génie même de la langue qui a commandé impérieusement. Les synonymes ont
usement. Les synonymes ont dû aussi se multiplier à l’infini dans les langues sans adjectifs ; car si les cas marquent les acci
me objet que cet objet a eu de qualités différentes. Enfin il y a des langues transpositives et des langues analogues : cette d
qualités différentes. Enfin il y a des langues transpositives et des langues analogues : cette différence mérite peu d’attenti
ives, et tiennent à la même loi que les désinences. Il y a encore des langues , comme le chinois, où la langue écrite et la lang
ue les désinences. Il y a encore des langues, comme le chinois, où la langue écrite et la langue parlée sont absolument indépe
l y a encore des langues, comme le chinois, où la langue écrite et la langue parlée sont absolument indépendantes l’une de l’a
indépendantes l’une de l’autre et tellement indépendantes que la même langue écrite peut servir à plusieurs peuples qui parlen
langue écrite peut servir à plusieurs peuples qui parlent chacun une langue différente. Mais ici nous serions ramenés à cette
rions ramenés à cette autre difficulté, déjà signalée par nous, de la langue écrite ; car, même pour les peuples où la langue
alée par nous, de la langue écrite ; car, même pour les peuples où la langue parlée et la langue écrite sont la même, il est c
langue écrite ; car, même pour les peuples où la langue parlée et la langue écrite sont la même, il est certain que la langue
langue parlée et la langue écrite sont la même, il est certain que la langue écrite n’est que par convention, et non point ess
st que par convention, et non point essentiellement la peinture de la langue parlée. M. William Jones et M. Schlegel ont adop
elui d’une origine commune et celui d’une origine différente pour les langues . Ils sont d’accord tous les deux sur ce point, qu
ur les langues. Ils sont d’accord tous les deux sur ce point, que les langues ne se sont pas perfectionnées successivement : Co
e la conséquence, à lui refuser aussi le pouvoir de perfectionner les langues . Au reste, le système de M. Schlegel offre une di
chir d’une difficulté non moins grande, celle d’expliquer comment des langues ont pu changer de nature, se dépouiller, par exem
usceptible d’être contestée. Me pourrait-on pas également dire que la langue primitive, celle qui fut donnée à l’homme par Die
un même père se séparèrent, alors ils se partagèrent l’héritage de la langue commune selon le plus ou moins de faculté d’espri
t été doués ? Ne pourrait-on pas dire que les uns restreignirent leur langue aux onomatopées, les autres aux mots à inflexions
res aux mots sans inflexions ? Ne pourrait-on pas dire que toutes les langues , néanmoins, conservant un certain nombre de tradi
ui sont restées dépositaires des titres de famille ? La confusion des langues à la tour de Babel est un événement historique, o
ment historique. Enfin a-t-on assez réfléchi à cette différence de la langue écrite et de la langue parlée ? Et ici il n’est p
a-t-on assez réfléchi à cette différence de la langue écrite et de la langue parlée ? Et ici il n’est point question du chinoi
ion du chinois ; mais la différence que nous voulons signaler, aucune langue ne peut l’éviter, parce qu’il n’y a pas de signe
du son, même la valeur rigoureuse des signes étant donnée. Dans notre langue , où le signe se rapproche beaucoup plus de la par
où le signe se rapproche beaucoup plus de la parole que dans d’autres langues , combien de signes qui ne sont que pour les yeux,
suffit pour nous donner une idée a-la-fois et de l’union intime de la langue écrite avec la langue parlée et de la séparation
r une idée a-la-fois et de l’union intime de la langue écrite avec la langue parlée et de la séparation de ces deux langues. N
a langue écrite avec la langue parlée et de la séparation de ces deux langues . Nous trouverions de plus, dans cette simple cons
voulu s’adresser à deux sens, celui de l’ouïe et celui de la vue. La langue de l’ouïe et la langue de la vue ont été tantôt t
x sens, celui de l’ouïe et celui de la vue. La langue de l’ouïe et la langue de la vue ont été tantôt très distinctes, tantôt
urni l’une et l’autre des tropes différents qui se sont mêlés dans la langue écrite et dans la langue parlée, et qui les ont e
tropes différents qui se sont mêlés dans la langue écrite et dans la langue parlée, et qui les ont enrichies toutes les deux.
e. Enfin encore, a-t-on assez réfléchi à cette force qui est dans les langues et qui fait la certitude de la science étymologiq
era plus même possible si l’on parvient à déterminer la filiation des langues , parce que alors on ne courra plus le risque d’ap
r les mêmes raisons et les mêmes règles à des familles différentes de langues  ? A-t-on assez réfléchi, enfin, à cette force des
nt pu, avec toute leur science, trouver la raison de la filiation des langues et des transformations des mots lorsqu’ils passen
des langues et des transformations des mots lorsqu’ils passent d’une langue dans une autre ; ils auraient pu, après avoir rem
ique aussi l’accent qui signale les peuples divers et qui anime leurs langues  ; ils auraient pu remarquer qu’il y a des famille
quons ici en passant, à l’occasion des accents qui donnent la vie aux langues et qui sont un trait caractéristique de la physio
de la physionomie des différents peuples, remarquons, dis-je, que la langue française, dépouillée d’accents plus qu’aucune au
e, que la langue française, dépouillée d’accents plus qu’aucune autre langue , en est plus propre à remplir les fonctions de la
qu’aucune autre langue, en est plus propre à remplir les fonctions de langue universelle, dont Dieu lui a imprimé le caractère
ecturale. Déjà il passe pour démontré qu’il y a plusieurs familles de langues comme il y a plusieurs races d’hommes. Nous parvi
à arriver aux généalogies des races humaines par les généalogies des langues . Si les métaphysiciens qui ont attribué à l’homme
du berceau au moins présumé de l’espèce humaine, plus l’on trouve les langues parfaites et fécondes. Le temps use tout. Les lan
l’on trouve les langues parfaites et fécondes. Le temps use tout. Les langues ont subi aussi les épreuves du temps ; elles se s
races royales perdent de leur ascendant et de leurs prérogatives. Les langues qui sont restées immobiles sont celles qui n’ont
ire géologique du globe, et ceux qui pourront servir à l’histoire des langues . Il ne peut manquer de sortir une grande lumière
nce romaine, les Romains négligèrent les livres des Juifs. Lorsque la langue grecque s’introduisit chez ces maîtres impitoyabl
leur eût mieux convenu de rester barbares : lorsque, plus tard, cette langue leur fut devenue familière, ils ne voulurent y pu
ème ; mais il a voulu ensuite faire aussi son roman sur l’origine des langues . Là, il est à la fois ingénieux, éloquent, parfai
me des choses. Il part d’une pensée féconde, la distinction entre les langues domestiques ou de famille, et les langues des hom
e, la distinction entre les langues domestiques ou de famille, et les langues des hommes réunis en corps de tribus ou de nation
aduellement à l’invention du langage. Un enfant, dit-il, n’apprend sa langue maternelle que parce qu’il l’invente, en quelque
mère. Il y a de la vérité dans cette expression. L’enfant invente sa langue dans le sens que l’homme invente la science qui l
ans penser sa parole. « L’homme ne peut décomposer les sons que d’une langue écrite, c’est-à-dire déjà décomposée. « Donc il e
expliqué sur l’invention de l’écriture, et je suis loin d’enfermer la langue écrite et la langue parlée dans les conditions du
tion de l’écriture, et je suis loin d’enfermer la langue écrite et la langue parlée dans les conditions du même problème. J’ai
gne, et que la parole sortait de la puissance même du signe. Ainsi la langue écrite précéderait la langue parlée. Cette conjec
de la puissance même du signe. Ainsi la langue écrite précéderait la langue parlée. Cette conjecture, il faut l’avouer, est f
fortifiée par la considération de quelques-unes des prérogatives des langues de l’Orient. Elle nous mène directement à un dern
sée sans penser sa parole . Euler, plus timide, avait dit : Sans une langue nous ne serions presque pas en état de penser nou
suivi celui que Rousseau a développé dans son Essai sur l’Origine des langues . Le professeur d’analyse de l’entendement n’avait
survécu pour être un signe de convention parmi les hommes. De là les langues sacrées, qui ont été faites lentement, et modelée
s lentement, et modelées sur les formes mêmes de l’esprit humain. Ces langues sacrées n’ont été livrées à la multitude que lors
u reste, si les prêtres de l’Inde ou de l’Egypte ont pu fabriquer des langues avec les chétifs éléments qu’ils avaient, pourquo
’en composerions-nous pas à notre tour avec les éléments comparés des langues de l’Orient et de celles de l’Occident ? Des lang
nts comparés des langues de l’Orient et de celles de l’Occident ? Des langues synthétiques paraissent les premières dans l’hist
ques paraissent les premières dans l’histoire du genre humain, et les langues analytiques sont toutes de formation secondaire.
rque générale que ce savant archéologue applique sans restriction aux langues de l’Asie comme à celles de l’Europe, les langues
ans restriction aux langues de l’Asie comme à celles de l’Europe, les langues analytiques sont nées de la décomposition des lan
e l’Europe, les langues analytiques sont nées de la décomposition des langues synthétiques. Pourquoi n’enfermerions-nous pas, d
des langues synthétiques. Pourquoi n’enfermerions-nous pas, dans une langue nouvelle, et l’abondance des unes et la puissance
des autres ? pourquoi ne donnerions-nous pas en même temps, par cette langue , des ailes à l’imagination et au sentiment, des m
ns d’obstacles dans l’exécution d’un bon dictionnaire de notre propre langue . Ce fait seul devrait nous porter à réfléchir sur
s rendre un peu plus timides dans nos hypothèses sur la formation des langues . Je suis loin de m’étonner des lenteurs qu’apport
est qu’en effet on n’a pas besoin de définitions pour s’entendre. Les langues sont douées d’une force de transmission qui peut
qui va toujours droit à son but, parce que Dieu a fait de toutes les langues le lien sympathique et mystérieux des esprits. Qu
omment pourrait-on parvenir à le créer ? Oui, si l’homme eût fait les langues , il eût fait plus qu’il ne peut comprendre. Les p
par un seul exemple, ce qu’il y aurait à faire pour la perfection des langues , s’il était permis à l’homme de porter la réforme
rter la réforme dans leur construction essentielle. La voici : « Les langues du nord de l’Europe n’avaient à l’origine que deu
le présent et le passé, et elles manquaient de futur ; tandis que les langues de l’Asie occidentale, qui paraissent originaires
M. de Bonald, frappé de cette anomalie qu’il a crue particulière à la langue hébraïque, langue qu’il regarde comme fidèle expr
pé de cette anomalie qu’il a crue particulière à la langue hébraïque, langue qu’il regarde comme fidèle expression de l’homme,
is qu’au passé et au futur. » Mais M. Fabre d’Olivet nie que dans les langues sans présent, surtout dans l’hébreu, le passé et
le passé et le futur fussent des temps aussi déterminés que dans nos langues actuelles. C’était le sentiment de la continuité
e sentiment de la continuité d’existence ait tellement disparu de nos langues . Au reste, si l’idée de Harris pouvait être adopt
jamais quitté le genre humain et qui ne le quittera jamais ; Que les langues sont une révélation continue, toujours subsistant
nt régies, car la parole est le lien des êtres intelligents ; Que les langues sont filles les unes des autres, et que l’homme n
ont filles les unes des autres, et que l’homme ne peut inventer ni sa langue ni ses institutions.
2 (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes
Sur l’harmonie des langues , et en particulier sur celle qu’on croit sentir d
des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes ; et à cette occasion sur la latinité des
nd tous les jours des gens de lettres se récrier sur l’harmonie de la langue grecque et de la langue latine, et sur la supério
ns de lettres se récrier sur l’harmonie de la langue grecque et de la langue latine, et sur la supériorité qu’elles ont à cet
latine, et sur la supériorité qu’elles ont à cet égard au-dessus des langues modernes, sans compter d’autres avantages encore
tages encore plus grands, qui tiennent à la nature et au génie de ces langues . L’admiration pour l’harmonie des langues mortes
a nature et au génie de ces langues. L’admiration pour l’harmonie des langues mortes et savantes, se remarque surtout dans ceux
bien savoir, et les savent en effet aussi bien qu’on peut savoir une langue morte, c’est-à-dire très mal. Cet enthousiasme qu
e assez pardonnable. On s’est donné bien de la peine pour étudier une langue difficile, on ne veut pas avoir perdu son temps,
inois, etc., pensent et parlent de même, et par les mêmes raisons. La langue qu’ils ont apprise est toujours la plus belle, la
t indigne sont honteusement démenties par le public ; au lieu que les langues qu’on appelle savantes étant presque absolument i
endent-ils en le prononçant, et qu’à peine croient-ils parler la même langue  ; tous y trouvent pourtant de l’harmonie ; tous e
euvent-ils être de bonne foi, puisque ce n’est pas proprement la même langue qu’ils prononcent ? et ce s’ensuit-il pas de là q
fixer ce qu’on entend ou ce qu’on doit entendre par l’harmonie d’une langue  ; il faut examiner ensuite en quoi peut consister
iner ensuite en quoi peut consister par rapport à nous l’harmonie des langues mortes, et surtout de la langue latine, qui de to
er par rapport à nous l’harmonie des langues mortes, et surtout de la langue latine, qui de toutes les langues mortes nous est
des langues mortes, et surtout de la langue latine, qui de toutes les langues mortes nous est la plus familière et la plus conn
la plus connue. Observons d’abord que ce qu’on appelle harmonie d’une langue devrait plutôt s’appeler mélodie. Car l’harmonie
sons qu’on entend successivement ; or ce qu’on appelle harmonie d’une langue , est le plaisir qui résulte de la suite des sons
aisir qui résulte de la suite des sons dans un discours fait en cette langue  ; on ferait donc mieux de donner à ce plaisir le
ant plus d’effort pour marquer la double consonne. Voilà pourquoi les langues , comme l’allemand, qui abondent en consonnes mult
tipliées à la suite les unes des autres, sont plus rudes que d’autres langues , ou cette multiplication de consonnes est plus ra
tres langues, ou cette multiplication de consonnes est plus rare. Une langue qui abonderait en voyelles, et surtout en voyelle
agréable, doit non-seulement être douce, mais encore être variée. Une langue qui aurait, comme l’espagnol, un heureux mélange
douces et sonores, serait peut-être la plus harmonieuse de toutes les langues vivantes et modernes. La mélodie du discours a be
vent y être parsemés, mais avec sagesse. Par une raison semblable, la langue la plus harmonieuse sera celle où les mots seront
même quelques-unes de ces dernières devraient être un peu rudes ; la langue la plus dure sera celle dans laquelle les syllabe
abes sourdes ou les syllabes rudes domineront. Il est encore dans une langue une autre source d’harmonie ; c’est celle qui rés
ui résulte de l’arrangement des mots. Celle-là dépend en partie de la langue même, en partie de celui qui l’emploie ; au lieu
oie ; au lieu que l’harmonie qui résulte des mots isolés dépend de la langue seule. Il ne dépend pas de moi de changer les mot
de la langue seule. Il ne dépend pas de moi de changer les mots d’une langue , il dépend de moi, au moins jusqu’à un certain po
er de la manière la plus harmonieuse. Il faut pourtant avouer que les langues se prêtent plus ou moins à cette disposition. Plu
ue les langues se prêtent plus ou moins à cette disposition. Plus une langue a de syllabes rudes ou sourdes, plus il faut d’at
même phrase les mots qui renferment ces sortes de syllabes. Plus une langue a de syllabes douces, et moins elle en a de sonor
’en soit pas trop molle, et pour ainsi dire trop efféminée. Quand une langue a un mélange heureux d’expressions douces et d’ex
expressions sonores, il en devient plus facile de composer dans cette langue des phrases harmonieuses. De même une langue qui
e de composer dans cette langue des phrases harmonieuses. De même une langue qui permet l’inversion, et par conséquent où l’ar
nne certainement plus de facilité pour l’harmonie du discours, qu’une langue où l’inversion n’est pas permise, et par conséque
nt où l’arrangement des mots est forcé. Appliquons ces principes à la langue latine ; nous serons étonnés de voir combien peu
miner en quoi peut consister, par rapport à nous, l’harmonie de cette langue . Nous ignorons absolument comment les Latins pron
ne pouvons guère juger en quoi consistait l’harmonie des mots de leur langue . Nous avons seulement lieu de croire, que l’inver
nciens ; autre source de plaisir perdue pour nous dans l’harmonie des langues mortes et savantes. Il n’y a, ce me semble, dans
est la différence des longues et des brèves, plus sensible dans cette langue que dans la nôtre, et peut-être que dans toutes l
dans cette langue que dans la nôtre, et peut-être que dans toutes les langues modernes, qui cependant ne sont pas à beaucoup pr
aussi quelquefois la différence, et plus souvent même que dans notre langue , quoique nous ayons aussi nos longues et nos brèv
s longues et des brèves doit nous faire trouver dans l’harmonie de la langue latine plus de variété que dans la nôtre, et par
d, etc., trouvent tous jusqu’à un certain point de l’harmonie dans la langue et dans la poésie latine. Mais il faut convenir e
lligible, sur l’espèce de plaisir que nous goûtons par l’harmonie des langues mortes. Mais en savons-nous assez pour distinguer
es sur ce sujet. Si nous voulions l’être par rapport à l’harmonie des langues mortes, nous ferions souvent le même aveu que se
ne, quoi qu’il en eût lu beaucoup, et qu’il crût savoir assez bien la langue . J’ai, répondit l’Italien, les mêmes plaintes à m
me au sujet de la poésie française ; je crois savoir assez bien votre langue  ; j’ai beaucoup lu vos poètes ; cependant les ver
t sûrement presque en entier dans l’usage heureux qu’il faisait de sa langue  ; usage dont la finesse ne saurait être aperçue p
nime des contemporains. Ce que nous venons de dire sur l’harmonie des langues mortes et sur le peu de connaissances que nous en
le-même, qu’on ne peut jamais écrire que très imparfaitement dans une langue morte, que vraisemblablement cette question n’en
ucoup de gens intéressés à soutenir le contraire. Le français est une langue vivante, répandue par toute l’Europe ; il y a des
nnent en foule à Paris ; combien de secours pour s’instruire de cette langue  ? Cependant combien peu d’étrangers qui l’écriven
l’écrivent avec pureté et avec élégance ? Je suppose à présent que la langue française n’existât, comme la langue latine, que
ce ? Je suppose à présent que la langue française n’existât, comme la langue latine, que dans un très petit nombre de bons liv
Il y a même ici une différence au désavantage du latin ; c’est que la langue française est sans inversions, au lieu que la lan
n ; c’est que la langue française est sans inversions, au lieu que la langue latine en fait un usage presque continuel ; or ce
émêler, et par conséquent d’observer dans nos écrits latins. Ainsi la langue latine a tout au moins une difficulté de plus que
Ainsi la langue latine a tout au moins une difficulté de plus que la langue française, pour pouvoir être bien apprise et bien
on ne saurait y parvenir que par des conversations fréquentes dans la langue même, par un usage assidu, et par des réflexions
tude et d’exercice, qu’on peut devenir un bon écrivain dans sa propre langue  ; on sait même combien il est rare encore d’y réu
re encore d’y réussir ; et on veut se flatter de bien écrire dans une langue morte, pour laquelle on n’a pas la millième parti
ins de son temps, sentait bien le ridicule de vouloir écrire dans une langue morte. Il avait fait ou projeté sur ce sujet une
e, qui veut parler français, et, qui pis est, faire des vers en cette langue , et qui se fait siffler par le ridicule des expre
nt que des étrangers peuvent ressusciter le siècle d’Auguste dans une langue qu’ils ne peuvent pas même prononcer. In sylvam n
a fait de ce talent un meilleur usage, que de l’emprisonner dans une langue étrangère ; il a mieux aimé être le modèle des po
ases entières tirées des bons auteurs latins, n’écrivît bien en cette langue . Premièrement, est-il possible qu’on n’emploie ab
licismes ; aucun auteur n’est si riche en tours de phrases propres la langue française ; il est même, pour le dire en passant,
familier. Or voilà ce qu’il me paraît impossible de démêler quand la langue n’est pas vivante. Je dis plus ; il ne serait peu
exemples, qu’un écrivain français, qui pour paraître bien posséder sa langue affecterait dans ses ouvrages beaucoup de gallici
ui de Tacite, et ainsi du reste ; donc nous sommes très au fait de la langue latine, et par conséquent très en état de la parl
e et arrondi d’avec un style coupé ; il suffit pour cela de savoir la langue très imparfaitement. Mais connaîtrons-nous la val
onnaissance absolument essentielle pour bien parler et bien écrire la langue  ? Si nous savons que Cicéron a mieux parlé latin
sentons la différence d’avec le bon latin, quoique le latin soit une langue morte. Autre excellent raisonnement (1) ! C’est c
’est comme si on disait : un étranger très médiocrement versé dans la langue française, s’apercevra aisément que le style de n
les Italiens en conviendraient, que Ménage écrivait très bien en leur langue . Il n’avait jamais été en Italie ; à la bonne heu
avec ces Italiens de fréquentes et de profondes conférences sur leur langue  ; or cela suffisait à la rigueur pour la bien sav
udié l’italien que dans les livres, il n’aurait jamais écrit en cette langue que très imparfaitement. On me permettra même de
rétendent avoir eu le bonheur de posséder ces qualités en parlant une langue morte et étrangère, ne les ont-ils plus retrouvée
facile en latin ? Serait-ce parce que nous savons parfaitement notre langue , et très imparfaitement la langue latine ? Je ne
que nous savons parfaitement notre langue, et très imparfaitement la langue latine ? Je ne sais si les anciens Romains écriva
age, qu’ils pouvaient se flatter de parvenir à bien écrire dans cette langue , qui de leur temps était vivante et fort répandue
e eux se sont appliqués principalement à bien écrire dans leur propre langue  ; imitons-les sur ce point. C’est déjà un assez g
nient pour nous, que d’être obligés d’apprendre, bien ou mal, tant de langues différentes ; bornons notre ambition à bien possé
ntièrement. Les Grecs avaient l’avantage de n’étudier que leur propre langue , aussi nous voyons à quel point de perfection ils
t abondante ; en un mot combien elle avait d’avantages sur toutes les langues anciennes, et sur toutes les nôtres. Néanmoins ce
ériorité n’est pas une raison qui doive nous engager à cultiver cette langue de préférence à la française. J’ai entendu quelqu
outienne pas en français. D’abord on y apprendrait à parler sa propre langue , qu’on sait pour l’ordinaire très mal au sortir d
haiter qu’on n’écrivît jamais des ouvrages de goût que dans sa propre langue , autant il serait utile que les ouvrages de scien
, de physique, de médecine, d’érudition même, ne fussent écrits qu’en langue latine, c’est-à-dire dans une langue qu’il n’est
on même, ne fussent écrits qu’en langue latine, c’est-à-dire dans une langue qu’il n’est pas nécessaire en ces cas-là de parle
, la plupart enfin des Académies de l’Europe, écrivent aujourd’hui en langue vulgaire. Ceux même qui voudraient lutter contre
ants et les corps littéraires qui n’ont pas encore cessé d’écrire, en langue , latine, à ne point perdre cet utile usage. Autre
n géomètre, un médecin, un physicien, fussent instruits de toutes les langues de l’Europe, depuis le russe jusqu’au portugais ;
s, tels que Bayle, Newton, et beaucoup d’autres, ont écrit dans cette langue des ouvrages de science. 6°. De se borner, dans s
ofesseur de l’école militaire, très versé, à ce qu’on assure, dans la langue latine, a prétendu récemment, et même entrepris d
3 (1890) L’avenir de la science « XI »
in que les monuments accomplis des époques de perfection. Le fait des langues classiques n’a d’ailleurs rien d’absolu. Les litt
mais parce qu’elles nous sont imposées par l’histoire. Ce fait d’une langue ancienne, choisie pour servir de base à l’éducati
bitraire, mais bien une des lois les plus générales de l’histoire des langues , loi qui ne tient en rien au caprice ou aux opini
telle époque. C’est en effet mal comprendre le rôle et la nature des langues classiques que de donner à cette dénomination un
les, n’a rien d’arbitraire pour chacun d’eux. L’histoire générale des langues a depuis longtemps amené à constater ce fait rema
pays où s’est produit quelque mouvement intellectuel, deux couches de langues se sont déjà superposées, non pas en se chassant
sensibles transformations de la poussière de la première. Partout une langue ancienne a fait place à un idiome vulgaire, qui n
fait place à un idiome vulgaire, qui ne constitue pas à vrai dire une langue différente, mais plutôt un âge différent de celle
ce que les anciens assemblaient, brisant les mécanismes de l’ancienne langue pour donner à chaque idée et à chaque relation so
ession isolée. Il serait possible, en prenant l’une après l’autre les langues de tous les pays où l’humanité a une histoire, d’
s autres idiomes vulgaires de l’Hindoustan, et deviennent à leur tour langues mortes, savantes et sacrées : le pali dans l’île
écomposition des siècles barbares, que sortent le grec moderne et les langues néo-latines. Les langues sémitiques, quoique bien
barbares, que sortent le grec moderne et les langues néo-latines. Les langues sémitiques, quoique bien moins vivantes que les l
-latines. Les langues sémitiques, quoique bien moins vivantes que les langues indo-germaniques, ont suivi une marche analogue.
es, voit le solécisme devenir de droit commun, et ainsi, à côté de la langue littérale, qui devient le partage exclusif des éc
d’un système plus simple et moins riche en formes grammaticales. Les langues de l’ouest et du centre de l’Asie présenteraient
u chinois moderne, du tibétain ancien et du tibétain moderne ; et les langues malaises, dans cette langue ancienne à laquelle M
n ancien et du tibétain moderne ; et les langues malaises, dans cette langue ancienne à laquelle Marsden et Crawfurd ont donné
Marsden et Crawfurd ont donné le nom de grand polynésien, qui fut la langue de la civilisation de Java, et que Balbi appelle
a, et que Balbi appelle le sanscrit de l’Océanie. Mais que devient la langue ancienne ainsi expulsée de l’usage vulgaire par l
’être l’intermédiaire du commerce habituel de la vie, elle devient la langue savante et presque toujours la langue sacrée du p
tuel de la vie, elle devient la langue savante et presque toujours la langue sacrée du peuple qui l’a décomposée. Fixée d’ordi
ions religieuses et nationales, elle reste le partage des savants, la langue des choses de l’esprit, et il faut d’ordinaire de
e ne tarde jamais à devenir sacré, c’est toujours à la garde de cette langue savante, obscure, à peine connue, que sont confié
eligieux et la liturgie. C’est donc un fait général de l’histoire des langues que chaque peuple trouve sa langue classique dans
un fait général de l’histoire des langues que chaque peuple trouve sa langue classique dans les conditions mêmes de son histoi
es nations peu avancées, tout l’ordre intellectuel est confié à cette langue , et que, chez les peuples où une activité intelle
rgique s’est créé un nouvel instrument mieux adapté à ses besoins, la langue antique conserve un rôle grave et religieux, celu
e l’éducation de la pensée et de l’initier aux choses de l’esprit. La langue moderne, en effet, étant toute composée de débris
table. L’expérience prouve combien est imparfaite la connaissance des langues modernes chez ceux qui n’y donnent point pour bas
ernes chez ceux qui n’y donnent point pour base la connaissance de la langue antique dont chaque idiome moderne est sorti. Le
tique est recherchée à l’exclusion de la raison théorique. On sait sa langue comme l’ouvrier qui emploie les procédés de la gé
comprendre sait la géométrie. Formée, d’ailleurs, par dissolution, la langue moderne ne saurait donner quelque vie aux lambeau
nouvelle unité. De là son incapacité à se constituer par elle-même en langue littéraire, et l’utilité de ces hommes qui durent
on peut le dire, à ses humanités. Sans cette opération nécessaire, la langue vulgaire reste toujours ce qu’elle fut à l’origin
te. Telle est la loi qu’ont suivie dans leur développement toutes les langues modernes. Or, les procédés par lesquels la langue
ppement toutes les langues modernes. Or, les procédés par lesquels la langue vulgaire s’est élevée à la dignité de langue litt
procédés par lesquels la langue vulgaire s’est élevée à la dignité de langue littéraire sont ceux-là mêmes par lesquels on peu
philologique est tracé dans chaque pays par l’éducation qu’a subie la langue vulgaire pour arriver à son ennoblissement. L’uti
r arriver à son ennoblissement. L’utilité historique de l’étude de la langue ancienne ne le cède point à son utilité philologi
raison de tous les actes de la vie civile, politique, religieuse. Les langues classiques sont, à beaucoup d’égards, le livre sa
que pour tout autre peuple. Notre civilisation, nos institutions, nos langues sont construites avec des éléments grecs et latin
e littéraire que par l’étude du grec antique ; de même l’étude de nos langues classiques, inséparables l’une de l’autre, sera t
s pères. L’éducation philologique ne saurait consister à apprendre la langue moderne, l’éducation morale et politique, à se no
4 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »
1. Éléments et développement de la langue . Qu’est-ce donc que cette âme française, cette
t réduite sous la loi de Rome, qu’elle prît les mœurs, la culture, la langue de ses vainqueurs, que l’empire romain et la cult
ent cet obscur travail, d’où sortirent ces deux choses, une race, une langue française. La langue, on la connaît. Nous n’avons
l, d’où sortirent ces deux choses, une race, une langue française. La langue , on la connaît. Nous n’avons ici qu’à nous représ
cteurs de notre race ont mis leur empreinte, bien inégalement, sur la langue . Rome, après la conquête, importe chez nous ses l
ur la langue. Rome, après la conquête, importe chez nous ses lois, sa langue , ou plutôt ses langues : elle installe dans les p
rès la conquête, importe chez nous ses lois, sa langue, ou plutôt ses langues  : elle installe dans les prospères écoles, elle d
le déploie dans l’abondante littérature de la Gaule romaine sa sévère langue classique, ennoblie d’hellénisme, solidement liée
peut mesurer à quel point les habitudes intimes et comme l’âme de la langue celtique s’insinuèrent dans le latin gallo-romain
tout ce qui fermentait et évoluait sous l’immobilité stagnante de la langue artificielle des lettrés est mis à découvert. Dès
téré, réduisant la déclinaison à deux cas. Dans sa forme indigente de langue synthétique dégénérée, l’ancien français envelopp
t représenté par quelques centaines de mots, qu’ils ont jetés dans la langue gallo-romaine. Car, à peine maîtres du pays, ils
nts de Strasbourg (842), la Séquence de sainte Eulalie (vers 880). La langue est faite, et apte à porter la littérature. Créat
éation spontanée du peuple, elle est à son image et pour son besoin : langue de la vie quotidienne, de l’usage pratique et de
la vie quotidienne, de l’usage pratique et de la sensation physique, langue de rudes soldats, de forts paysans, qui ont peu d
vité, à mesure aussi que les lettrés prennent l’habitude d’user de la langue vulgaire, la première provision de mots préparée
le, et ceux-là par l’œil des scribes, de ces deux classes se fera une langue plus riche, plus souple, plus fine, plus intellec
e moderne, les frontières de l’État sont à peu près les limites de la langue , et l’instrument littéraire est le même pour les
nt littéraire est le même pour les Français du nord et du midi. Cette langue nationale unique se superpose aux patois locaux,
nes physiques de la voix, et comme il se ramifia en tout un groupe de langues de plus en plus divergentes, en France aussi ce n
angues de plus en plus divergentes, en France aussi ce ne fut pas une langue qui sortit du latin : mais des Pyrénées à l’Escau
es avec ses voisins et les reliant. Ces dialectes se groupent en deux langues , langue d’or et langue d’oïl, provençal et frança
es voisins et les reliant. Ces dialectes se groupent en deux langues, langue d’or et langue d’oïl, provençal et français, dont
es reliant. Ces dialectes se groupent en deux langues, langue d’or et langue d’oïl, provençal et français, dont les domaines s
littérature française. Nous n’aurons pas à étudier la littérature de langue d’oc, bien qu’elle ait vécu surtout sur le territ
ie provençale ne devra nous arrêter, comme toutes les littératures de langue étrangère, qu’autant qu’elle aura exercé quelque
rôle politique qui échut aux pays où ils étaient parlés. Le français, langue du domaine royal, s’étendit avec lui, et suivit l
ittéraire autant que politique et religieux : elle porta d’un coup la langue française jusqu’aux Pyrénées et jusqu’à la Médite
que les rois rattachaient de nouveaux territoires à leur couronne, la langue française faisait, elle aussi, des conquêtes, dis
ue, tantôt à l’allemand, tantôt à l’italien, et tantôt au basque : de langue officielle et administrative, tendant partout à ê
sque : de langue officielle et administrative, tendant partout à être langue de la littérature et des classes cultivées. Il fa
s, l’Angleterre, l’Italie méridionale et la Sicile appartiennent à la langue d’oïl : une riche littérature de langue française
la Sicile appartiennent à la langue d’oïl : une riche littérature de langue française s’épanouit des deux côtés de la Manche
nte, à Chypre, en Grèce, le Français eut un règne éphémère : et notre langue s’enrichissait en terre byzantine ou sarrasine de
de Villehardouin et les Assises de Jérusalem. Encore aujourd’hui, la langue française déborde les frontières françaises. Elle
développé, à côté de notre littérature nationale, des littératures de langue française aussi, robustes et modestes, qui, dans
s et de journaux français. Les entreprises coloniales portèrent notre langue plus loin encore. Elle s’établit au Canada et pou
t d’une expansion d’un autre genre : celle où la littérature porte la langue avec elle au lieu de la suivre, celle qui résulte
ion de nos idées et de nos écrits fait délaisser à des étrangers leur langue nationale pour la nuire ; le Florentin Brunetto L
Frédéric. Enfin, pour achever de caractériser le développement de la langue française, elle fera incessamment, en France même
5 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »
Chapitre IV La langue française au xviie 1. Les Précieux : leur tr
au xviie 1. Les Précieux : leur travail et leur influence sur la langue . — 2. L’Académie française et le Dictionnaire. Va
nnaire. Vaugelas : le bon usage. Appauvrissement et raffinement de la langue  : langue intellectuelle, scientifique plutôt qu’a
augelas : le bon usage. Appauvrissement et raffinement de la langue : langue intellectuelle, scientifique plutôt qu’artistique
ectuelle, scientifique plutôt qu’artistique. 1. Les précieux et la langue française296 L’intime identité de l’esprit mo
e l’esprit cartésien apparaît sensiblement dans la constitution de la langue . Ce fut avec une incroyable passion que la sociét
ion que la société polie s’appliqua à débrouiller, à perfectionner la langue  : tous nos précieux et nos précieuses, marquis, m
lité du romancier Gomberville. Or, dans cette culture attentive de la langue française, l’idée directrice à laquelle obéissent
es, sans valeur ni caractère indépendamment de leur signification. La langue est une algèbre, il ne s’agit que de rendre les s
comme signes abstraits des idées : et voilà pourquoi, en affinant la langue , ils l’ont rendue plus froide et moins pittoresqu
étaient voisins et semblaient se confondre. Ils enrichirent ainsi la langue en la rendant plus hétérogène, en appliquant à de
es signes ne fit que compenser la notable réduction du matériel de la langue . Pour alléger la phrase, on la débarrassa de l’éc
ctions et locutions conjonctives. Deux causes surtout appauvrirent la langue à l’époque précieuse. Le monde, par raison et par
t de l’utiliser. Puis le monde, par sa composition, fit souveraine la langue de la cour : le vocabulaire du courtisan fut le v
n et par amour de l’esprit. Ils se proposèrent de « dévulgariser » la langue , et — très faussement, très dangereusement — ils
le parler métaphorique sera vite ridicule. Un dernier caractère de la langue des précieux est à remarquer : ils parlent comme
érite littéraire qu’une sélection de gens d’esprit, amateurs de bonne langue et de bons ouvrages. À peine constituée, la nouve
aranguait sur le dessein de l’Académie, et sur le différent génie des langues . Peu à peu l’Académie prit conscience de son rôle
es membres pour en tirer des règles et des exemples de l’emploi de la langue  ; elle fit à Malherbe mort l’honneur d’examiner c
arante personnes pussent faire ensemble pour « l’embellissement de la langue  » : un Dictionnaire. Il en dressa le plan, et l’o
rammaire, retirait à la société polie la direction du mouvement de la langue . Mais elle était en réalité, elle fut pendant tou
d’équivoques démarches : du reste, il n’avait de passion que pour la langue française. Il s’acquit la réputation de la connaî
lliciterons pour lui. » En 1647, Vaugelas donna ses Remarques sur la langue française, qui étaient comme le registre de ses o
en continuateur de Malherbe, lorsqu’il se propose de perfectionner la langue française, « de la rendre vraiment maîtresse chez
ocution : l’usage. Rien de plus rationnel, dès qu’on ne voit dans une langue qu’un système de signes ; la qualité essentielle
erdue de vue : l’usage du peuple (dans les régions de la France où la langue française est indigène ; ainsi, à Paris). Vaugela
nne toute autorité à l’usage des honnêtes gens, puisqu’après tout, la langue ainsi constituée ne doit servir qu’aux honnêtes g
eraineté de l’usage, il est bien clair qu’il n’a pas songé à fixer la langue . Le xviie siècle n’a pas commis l’erreur qu’on l
lui prête trop souvent : Vaugelas a pris soin de l’instruire, qu’une langue vivante est toujours en changement. Aussi Vaugela
vingt-cinq ou trente ans ». Mais s’il ne se flattait pas d’arrêter la langue , il prétendait la régler : et s’il prétendait la
e des principes, disait-il, qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre empire. » Il fermait l’âge des révolutio
des esprits, la lente élaboration, le renouvellement incessant de la langue . Et puis, il y a dans une langue, comme dans un c
n, le renouvellement incessant de la langue. Et puis, il y a dans une langue , comme dans un corps vivant, un point de maturité
er inférieure à la somme des éléments fixes : c’était ce point que la langue avait atteint au xviie  siècle, Vaugelas le compr
tteint au xviie  siècle, Vaugelas le comprenait : et de fait, pour la langue , Victor Hugo est moins loin de Malherbe que Ronsa
llon. Enfin Vaugelas avait très bien déterminé l’élément stable d’une langue , celui que tous les efforts de nos contemporains
nne et classe les mots par racines et dérivés, il ne contenait que la langue de la société polie, les termes d’usage universel
aison en un sens à ceux qui se plaignaient de l’appauvrissement de la langue , il « écorcheuse » Académie, en effet, a conduit
uses. Les gens d’imagination, tels que Fénelon, pourront regretter la langue du xvie  siècle, si riche. Les artistes, tels que
Amyot. Les esprits fins et secs se réjouissaient : le bel ordre de la langue , sa netteté, sa précision qui la rendaient si com
si commode et si claire, les consolaient de toutes les pertes : « La langue , disait le P. Bouhours, type accompli de la délic
intellectuelle et de l’inaptitude artistique de la société polie, la langue s’enrichit parfois en se dépouillant. » De quoi
algébriques, tout ce qui sert à définir la pensée sans la figurer. La langue que l’Académie avait achevé de faire est la langu
ans la figurer. La langue que l’Académie avait achevé de faire est la langue de l’intelligence pure, du raisonnement, de l’abs
action : c’est celle qui servira bientôt à Voltaire, à Condillac, une langue d’analyseurs et d’idéologues. Comme après tout il
itiques, VI ; Bouhours, Entretiens d’Ariste et d’Eugène (Entr. sur la langue française) ; Pellisson et d’Olivet, Hist. de l’Ac
ent Favre, fut chambellan du duc d’Orléans.Éditions :Remarques sur la langue française, in-4, Paris, 1647 ; Quinte-Curce (trad
des Académistes (au t. I de ses Oeuvres) ; Dupleix, la Liberté de la langue française dans sa pureté, in-4, 1651 ; Ménage, Ob
ue française dans sa pureté, in-4, 1651 ; Ménage, Observations sur la langue française, in-12, Paris, 1673 ; Bouhours, Doutes
sur la langue française, in-12, Paris, 1673 ; Bouhours, Doutes sur la langue française, in-12, Paris, 1674 ; Th. Corneille, Ob
6 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167
discours fut mental ; aussi λόγος signifie idée et parole. Une telle langue convenait à des âges religieux (les religions veu
pas entendre ici conforme à la nature des choses, comme dut l’être la langue sainte, enseignée à Adam par Dieu même. La premiè
l’être la langue sainte, enseignée à Adam par Dieu même. La première langue que les hommes se firent eux-mêmes fut toute d’im
langage propre des fables ; les fables étant autant de genres dans la langue de l’imagination (generi fantastici), les formes
moyen de juger du temps où les métaphores furent introduites dans les langues . Toutes les métaphores tirées par analogie des ob
philosophie a commencé à luire ; ce qui le prouve, c’est qu’en toute langue les mots nécessaires aux arts de la civilisation,
es origines agrestes. Il est digne d’observation que, dans toutes les langues , la plus grande partie des expressions relatives
ouverture, dents d’une charrue, d’un râteau, d’une scie, d’un peigne, langue de terre, gorge d’une montagne, une poignée pour
es inanimées. On pourrait tirer d’innombrables exemples de toutes les langues . Nous avons dit dans les axiomes, que l’homme ign
articulier que moissons. L’expression n’indiquait que l’indigence des langues , et les grammairiens y ont cru voir l’effort de l
écouvertes utiles ou nécessaires à la vie humaine), on sentira que la langue poétique peut nous fournir, relativement à ces ca
i la même métamorphose. § IV. Corollaires relatifs à l’origine des langues et des lettres, laquelle doit nous donner celle d
ique qui en résulte, et nous arrivons à la recherche de l’origine des langues et des lettres. Il y a autant d’opinions sur ce s
tous tombés : ils ont regardé comme choses distinctes, l’origine des langues et celle des lettres, que la nature a unies. Pour
dans l’étude des paroles humaines. Avant de rechercher l’origine des langues et des lettres, les philosophes et les philologue
r ce sujet, nous plaçons la tradition égyptienne selon laquelle trois langues se sont parlées, correspondant, pour l’ordre comm
cement du monde, âges des dieux, des héros et des hommes. La première langue avait été la langue hiéroglyphique, ou sacrée, ou
s des dieux, des héros et des hommes. La première langue avait été la langue hiéroglyphique, ou sacrée, ou divine ; la seconde
ens. Nestor, dit Homère, vécut trois âges d’hommes parlant diverses langues . Nestor a dû être un symbole de la chronologie ,
tor a dû être un symbole de la chronologie , déterminée par les trois langues qui correspondaient aux trois âges des Égyptiens.
utre passage, Énée raconte à Achille que des hommes parlant diverses langues commencèrent à habiter Ilion depuis le temps où T
ue aristocratique, ils furent conservés par les Héraclides. — Dans la langue de la jurisprudence romaine, nomen signifie droit
utes les vérités que nous venons d’énoncer nous donnent l’origine des langues et des lettres, dans laquelle se trouve comprise
oms, des armoiries, des médailles, des monnaies, et en général, de la langue que parla, de l’écriture qu’employa, dans son ori
1. Après avoir détruit cette grave erreur, nous reviendrons aux trois langues distinguées par les Égyptiens ; et pour parler d’
, nous remarquerons qu’Homère, dans cinq passages, fait mention d’une langue plus ancienne que la sienne, qui est l’héroïque ;
angue plus ancienne que la sienne, qui est l’héroïque ; il l’appelle langue des dieux . D’abord dans l’Iliade : Les dieux, d
, les dieux l’appellent moly . Chez les Latins, Varron s’occupa de la langue divine ; et les trente mille dieux dont il rassem
re pour eux les premiers hiéroglyphes, les caractères sacrés de cette langue divine dont parlent les Égyptiens. 2. La seconde
crés de cette langue divine dont parlent les Égyptiens. 2. La seconde langue , qui répond à l’âge des héros, se parla par symbo
ages, des similitudes ou comparaisons qui, ayant passé depuis dans la langue articulée, font toute la richesse du style poétiq
du style poétique. Homère est indubitablement le premier auteur de la langue grecque ; et puisque nous tenons des Grecs tout c
paganisme. Si nous passons aux Latins, les premiers monuments de leur langue sont les fragments des vers saliens. Le premier é
urope fut retombée dans la barbarie, et qu’il se forma deux nouvelles langues , la première, que parlèrent les Espagnols, fut la
x nouvelles langues, la première, que parlèrent les Espagnols, fut la langue romane (di romanzo), langue de la poésie héroïque
ière, que parlèrent les Espagnols, fut la langue romane (di romanzo), langue de la poésie héroïque, puisque les romanciers fur
s poètes héroïques du moyen âge. En France, le premier qui écrivit en langue vulgaire fut Arnauld Daniel Pacca, le plus ancien
re sur toute cette grande nation. En effet, chez les Égyptiens, cette langue correspondait à l’âge des hommes ; et ce nom d’ho
et. Les lettres inventées par le Trissin n’ont pas été reçues dans la langue italienne, quelque nécessaires qu’elles fussent.
es dans la langue italienne, quelque nécessaires qu’elles fussent. La langue épistolaire ou vulgaire des Égyptiens dut s’écrir
philologues ont adopté sur parole l’opinion que la signification des langues vulgaires est arbitraire. Leurs origines ayant ét
r signification dut être fondée en nature. On peut l’observer dans la langue vulgaire des Latins, qui a conservé plus de trace
ou leurs effets sensibles. En général, la métaphore fait le fond des langues . Mais les grammairiens, s’épuisant en paroles qui
lique. Il reste cependant une difficulté. Pourquoi y a-t-il autant de langues vulgaires qu’il existe de peuples ? Pour résoudre
la vie humaine, et a produit la diversité des usages, dont celle des langues est résultée. C’est ce que les proverbes prouvent
dité un vocabulaire mental, dont le but serait d’expliquer toutes les langues , en ramenant la multiplicité de leurs expressions
e tout ce qui précède, nous tirerons le corollaire suivant : plus les langues sont riches en locutions héroïques, abrégées par
auxquelles elle peut donner lieu. C’est ce qui doit arriver dans les langues formées d’un mélange de plusieurs idiomes barbare
on.   Maintenant, pour comprendre la formation de ces trois sortes de langues et d’alphabets, nous établirons le principe suiva
ure héroïque mêlée de la divine et de l’humaine. Les trois espèces de langues et d’écritures furent aussi contemporaines dans l
oraines dans leur origine, mais avec trois différences capitales : la langue divine fut très peu articulée, et presque entière
gue divine fut très peu articulée, et presque entièrement muette ; la langue des héros, muette et articulée par un mélange éga
oïques, avec lesquels écrivaient les héros (σήματα, dans Homère) ; la langue des hommes n’eut presque rien de muet, et fut à p
esque rien de muet, et fut à peu près entièrement articulée. Point de langue vulgaire qui ait autant d’expressions que de chos
ne conséquence nécessaire de tout ceci, c’est que, dans l’origine, la langue héroïque fut extrêmement confuse, cause essentiel
extrêmement confuse, cause essentielle de l’obscurité des fables. La langue articulée commença par l’onomatopée, au moyen de
s le premier mouvement des passions violentes, et qui dans toutes les langues sont monosyllabiques. Puis vinrent les pronoms. L
La plupart des pronoms sont des monosyllabes dans presque toutes les langues . On inventa alors les particules, dont les prépos
nosyllabiques dans l’origine. On le voit dans l’allemand, qui est une langue mère, parce que l’Allemagne n’a jamais été occupé
agne n’a jamais été occupée par des conquérants étrangers. Dans cette langue , toutes les racines sont des monosyllabes. Le nom
r naissance, se trouvent environnés de tant de moyens d’apprendre les langues , et dont les organes sont si flexibles, commencen
ui qu’ont suivi Jules Scaliger et François Sanctius relativement à la langue latine : ils raisonnent d’après les principes d’A
rès les principes d’Aristote, comme si les peuples qui trouvèrent les langues avaient dû préalablement aller aux écoles des phi
isodes, du tour, du nombre, du chant et du vers Ainsi se forma la langue poétique, composée d’abord de symboles ou caractè
articulières, comme on l’a démontré, les peuples formèrent ensuite la langue de la prose, en ramenant à un seul mot, comme les
er l’origine des lettres, il fallait chercher en même temps celle des langues  ? Quant au chant et au vers, nous avons dit dans
italienne un grand nombre de retranchements ; dans les origines de la langue latine, on trouve aussi beaucoup de mots qui dure
’ils commençaient tous les mots par hun. Ce qui prouve encore que les langues furent d’abord un chant, c’est ce que nous avons
e pour être chantée. Le premier genre de vers dut être approprié à la langue , à l’âge des héros : tel fut le vers héroïque, le
ablement un spondée à son dernier pied. Plus tard, les esprits et les langues ayant plus de facilité, le dactyle entra dans la
es, qui ne connaissaient point l’écriture, conservèrent leur ancienne langue , en retenant leurs poèmes nationaux jusqu’au temp
èrent en vers héroïques. Nous avons vu que les premiers auteurs de la langue latine furent les poètes sacrés appelés saliens ;
chose du vers héroïque, et qui sont les plus anciens monuments de la langue latine. À Rome, les triomphateurs laissèrent des
t autres. Nous avons vu que les premiers écrivains dans les nouvelles langues de l’Europe, avaient été des versificateurs. Dans
he Peischer, dans son Index de græcæ et germanicæ linguæ analogiâ. La langue latine a aussi laissé des exemples nombreux de ce
e facilité de composition dut être une propriété commune à toutes les langues primitives. Elles se créèrent d’abord des noms, e
les principes de tout ce qu’a écrit Morhof dans ses recherches sur la langue et la poésie allemande62. Nous croyons avoir vic
rigine de la poésie, telle que nous l’avons découverte, l’origine des langues et celle des lettres. § VI. Corollaires relati
ablir en vertu de cette logique poétique relativement à l’origine des langues , nous reconnaissons que c’est avec raison que les
rudence : legibus, non exemplis est judicandum . 48. C’est cette langue naturelle que les hommes ont parlée autrefois, se
pour signifier trois années. — Platon et Jamblique ont dit que cette langue , dont les expressions portaient avec elles leur s
leur sens naturel, s’était parlée autrefois. Ce fut sans doute cette langue atlantique qui, selon les savants, exprimait les
l’usage du langage vulgaire. Il ne nous reste aucune connaissance des langues que parlaient alors les Italiens, les Français, l
ui encore les trois archevêques archichanceliers de l’Empire pour les langues allemande, française et italienne. Une loi anglai
’ordinairement les guerres ont lieu entre des nations qui parlent des langues différentes et qui par conséquent sont muettes l’
équent sont muettes l’une par rapport à l’autre. 56. La plupart des langues ont à peu près trente mille mots. Si l’on peut aj
Si l’on peut ajouter foi aux calculs de Héron dans son ouvrage sur la Langue Anglaise, l’Espagnol en aurait trente mille, le F
Les locutions héroïques conservées et abrégées dans la précision des langues plus récentes, ont bien étonné les commentateurs
z les Allemands, un quatrième chez les Turcs. L’allemand, qui est une langue héroïque, quoique vivante, reçoit tous les mots é
59. Ce qui le prouve, ce sont les diphthongues qui restèrent dans les langues , et qui durent être bien plus nombreuses dans l’o
vec un très petit nombre de signes diversement modifiés, expriment en langue vulgaire leurs cent vingt mille hiéroglyphes, par
les axiomes. Si les savants s’appliquent à trouver les origines de la langue allemande en suivant nos principes, ils y feront
7 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299
es uns à l’égard des autres, et dans les générations successives. Les langues sont donc une révélation générale qui ne quitte j
t-à-dire l’homme. La parole est donc l’homme tout entier ; et dans la langue d’un peuple on doit trouver la raison des mœurs e
par la parole. Dire que l’homme a pu inventer la parole et créer les langues est une haute folie, si ce n’est une impiété. La
t l’objet lui-même. Ainsi les onomatopées sont déjà une décadence des langues , car les sons ne peuvent jamais être assez imitat
supposer nue convention. J’en dirai autant de la musique moderne. Nos langues actuelles sont comme nos noms ; elles n’ont que d
oique effacée par le temps, n’en est pas moins réelle : sans cela nos langues seraient inhabiles à la poésie. L’autre imitation
que comme souvenir de la parole parlée. Voyez, sur la débilité de la langue écrite, Platon et saint Chrysostome, cités par M.
de la poésie et de la prose, chez toutes les nations, dans toutes les langues , reposent sur la ligne naturelle qui fut posée, à
hant, elle n’a plus eu la même antipathie pour la prose. III La langue française, qui est tout analytique, ne laisse poi
é d’or, conseillée par les poètes et les moralistes. L’harmonie de la langue française est une certaine délicatesse de sons, u
e genre qu’on a voulu décorer du nom de poésie française n’est qu’une langue ornée, plus exclusive, qui est loin d’embrasser t
u’une langue ornée, plus exclusive, qui est loin d’embrasser toute la langue poétique. Ce genre renferme des choses qui ne son
e plus bel ouvrage d’orfèvrerie ? Il y a, n’en doutons point, dans la langue libre, c’est-à-dire dans la prose française, une
oint, dans la langue libre, c’est-à-dire dans la prose française, une langue moyenne qui n’est pas dépourvue de nombre, et qui
pas dépourvue de nombre, et qui embrasse une plus grande partie de la langue poétique française ; mais ni la prose ni la versi
rose ni la versification ne peuvent pleinement satisfaire, dans notre langue , le génie de la poésie. La poésie n’est point, po
d’exécution, qui annoncent le travail et non l’inspiration. Enfin la langue française n’est, à proprement parler, qu’une lang
iration. Enfin la langue française n’est, à proprement parler, qu’une langue écrite : c’est la perfection de la langue morte.
à proprement parler, qu’une langue écrite : c’est la perfection de la langue morte. Elle n’a rien de ce qui constitue la parol
ni populaire, ni improvisatrice. Je vais être accusé de déprécier la langue française ; il faut que je me hâte de m’expliquer
e me hâte de m’expliquer. On se rappellera ce que j’ai dit, que notre langue poétique, dans la prose, affectait l’imitation de
que notre langue poétique, dans la prose, affectait l’imitation de la langue grecque, et que, dans la versification, elle affe
cque, et que, dans la versification, elle affectait l’imitation de la langue latine. Cela s’explique par le séjour des Phocéen
oujours dans le fond de notre caractère, nous avons voulu faire notre langue , comme nous voulons à présent faire nos instituti
avons successivement abandonné, sans que rien nous y contraignît, la langue des Troubadours et des Trouvères. Quelle qu’eût é
des Troubadours et des Trouvères. Quelle qu’eût été celle de ces deux langues que nous eussions conservée, elle nous aurait don
utres nations ; puis nous avons voulu introduire de force, dans notre langue des Trouvères, le grec et le latin. Je dis de for
atin. Je dis de force, car, puisque déjà nous avions le sceptre de la langue universelle, la pente naturelle des choses ne com
auteurs du siècle de Louis XIV n’ont paru avoir si bien deviné notre langue , qu’à cause de la connaissance intime qu’ils avai
langue, qu’à cause de la connaissance intime qu’ils avaient des deux langues anciennes ? Corneille n’a jamais pu entrer parfai
nos écrivains dont les sentiments étaient le plus en harmonie avec la langue française. Il avait quelque chose de doux, d’abon
x, d’abondant, de tempéré, qui pouvait se passer des mouvements d’une langue transpositive. Si nous pouvions nous arrêter à de
e celui de Thomas ; tentatives plus ou moins heureuses du génie de la langue française qui s’agitait dans les liens de la pros
prose. Si l’on se rappelle encore ce que j’ai dit sur le partage des langues entre les facultés humaines, on peut présumer que
gues entre les facultés humaines, on peut présumer que le génie de la langue celtique nous est resté malgré nous, et que si le
ngue celtique nous est resté malgré nous, et que si le génie de cette langue est celui qui s’applique à l’intelligence plus qu
plique à l’intelligence plus qu’à l’imagination, il en résulte que la langue française convient éminemment à l’âge actuel de l
de vue historique, que le caractère de l’universalité appartient à la langue française, dès l’origine, et que c’est le coin do
ation. Elle fut, pour ne pas remonter plus haut que le temps où cette langue était partagée entre deux dialectes, celui du Nor
mparer après avoir secouru les Thessaliens. Des Normands portaient la langue d’oïl dans la Sicile et dans la Calabre ; et l’An
n conserve des traces jusque dans ses formules constitutionnelles. La langue française fut parlée dans la principauté de la Mo
de Jérusalem ont eu des lois écrites en français. La francique ou la langue franque, sur les bords de la Méditerranée et de l
iterranée et de la mer Rouge, offre encore des traces profondes de la langue française. M. de Chateaubriand a entendu des sons
français n’a jamais eu à lutter que contre le latin ; à présent cette langue est celle de tous les pays policés, de la bonne c
intaines. Il faut qu’il y ait une énergie particulière attachée à une langue  : ce n’est point par les conquêtes des armes qu’e
nquêtes des armes qu’elle se propage. Nos soldats laissent partout la langue française, et ne rapportent de nulle part les lan
ssent partout la langue française, et ne rapportent de nulle part les langues des pays où ils ont séjourné. Les étrangers ne fo
trangers ne font que passer chez nous, et ils emportent partout notre langue . Les Romains eux-mêmes, qui firent tant de choses
se plaignaient de la résistance que nos pères apportaient à parler la langue du vainqueur. Le fond de notre langue était déjà
s pères apportaient à parler la langue du vainqueur. Le fond de notre langue était déjà la langue celtique. Je ne sais, mais i
parler la langue du vainqueur. Le fond de notre langue était déjà la langue celtique. Je ne sais, mais il me semble que cette
tait déjà la langue celtique. Je ne sais, mais il me semble que cette langue était tenue en réserve pour cette époque-ci, l’âg
que cette époque-ci eût été devancée si nous eussions conservé notre langue sans la modifier contre la force des choses. Nous
e qu’il lui a été imprimé par Dieu même. Rien ne peut ressusciter une langue dont la mission est finie. Nous le voyons pour le
ous les Ptolémée, qui ne peut rien créer à présent quoiqu’il soit une langue vulgaire dans plusieurs contrées ; nous le voyons
dans plusieurs contrées ; nous le voyons pour le latin, qui a été la langue des lettrés dans toute l’Europe, et qui est encor
la Pologne. Le grec et le latin sont des dérivés. Le français est une langue primitive, malgré toutes les modifications qu’ell
aison de son existence, et elle va commencer une nouvelle mission. La langue française est éminemment aristocratique, c’est-à-
’est-à-dire à l’usage des classes cultivées par l’éducation. C’est la langue du tu et du vous ; c’est-à-dire la langue des bie
s par l’éducation. C’est la langue du tu et du vous ; c’est-à-dire la langue des bienséances et des hiérarchies sociales. Le g
placer le principe conservateur de l’ordre dans les mœurs et dans la langue du peuple, qui doit régir l’âge actuel des sociét
ésie, et tantôt intervint pour en voiler l’absence. La rime, dans nos langues modernes de l’Europe, seconda merveilleusement le
eux, la sagesse des anciens. Ils n’écrivaient point les lois dans la langue vulgaire, mais dans une langue qui avait survécu
ls n’écrivaient point les lois dans la langue vulgaire, mais dans une langue qui avait survécu à un grand peuple, langue deven
e vulgaire, mais dans une langue qui avait survécu à un grand peuple, langue devenue sainte et vénérable, où les limites de l’
e reconnaître jusqu’à présent les traductions de l’Écriture sainte en langue vulgaire. Maintenant elle n’y apporte plus que de
conçu de tels sentiments s’il n’eût pas vécu avec ses semblables ? La langue parlée est donc plus pure et plus réservée en tou
ue parlée est donc plus pure et plus réservée en toutes choses que la langue écrite, à cause de l’intensité du sentiment socia
fut introduite, on demeura encore longtemps avec les habitudes de la langue ouïe. Les poètes épiques eux-mêmes étaient peu lu
ciples, et Socrate n’écrivit point. Remarquons enfin que sitôt qu’une langue commence à s’écrire, elle commence à s’altérer ;
e chose d’arbitraire et de conventionnel. Toutes ces vicissitudes des langues , qu’il serait long de suivre, et trop difficile d
’émancipation de la pensée, si toutefois ils y parviennent jamais. La langue hébraïque, quoique perdue pour les Juifs eux-même
8 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »
e garde vis-à-vis des mots étrangers. — Les peuples qui imposent leur langue et les peuples qui subissent les langues étrangèr
Les peuples qui imposent leur langue et les peuples qui subissent les langues étrangères — Peuples et cerveaux bi-lingues. Le
mander à son propre génie. C’est un fait, mais non une nécessité. Les langues une fois formées peuvent se suffire à elles-mêmes
éri au Xe siècle, le français, sans être radicalement différent de la langue que nous parlons aujourd’hui, tout en possédant l
s mots par l’accumulation des suffixes. Sous cette forme supposée, la langue française aurait eu un caractère très original, t
des textes de la seconde et de la troisième latinité ; ou bien notre langue deviendra une sorte de sabir formé, en proportion
e français, d’anglais, de grec, d’allemand, et toutes sortes d’autres langues , selon leur importance, leur utilité, ou leur pop
ligée en grande partie. Aujourd’hui le mot étranger qui entre dans la langue , au lieu de se fondre dans la couleur générale, r
a couleur générale, reste visible comme une tache. L’enseignement des langues étrangères nous a déjà inclinés au respect d’orth
tuait dans les collèges dix ans d’anglais et d’allemand ; si ces deux langues devenaient familières et aux lettrés de ce temps-
chacune des quatre régions frontières ayant choisi de penser dans la langue du peuple voisin, peut-être resterait-il vers le
, les petits-fils de Vercingétorix s’avisèrent que le cette était une langue sans utilité commerciale ; ils apprirent le latin
ule, puisque les Bretons d’aujourd’hui sont des immigrés gallois. Une langue n’a pas d’autre raison de vie que son utilité. Di
a pas d’autre raison de vie que son utilité. Diminuer l’utilité d’une langue , c’est diminuer ses droits à la vie. Lui donner s
iminuer ses droits à la vie. Lui donner sur son propre territoire des langues concurrentes, c’est amoindrir son importance dans
incalculables. Il y a deux sortes de peuples : ceux qui imposent leur langue et ceux qui se laissent imposer une langue étrang
s : ceux qui imposent leur langue et ceux qui se laissent imposer une langue étrangère. La France a été longtemps le peuple de
gère. La France a été longtemps le peuple de l’Europe qui imposait sa langue  ; un Français d’alors, comme un Anglais d’aujourd
s, comme un Anglais d’aujourd’hui, ignorait volontairement les autres langues d’Europe ; tout mot étranger était pour lui du ja
re, par des œuvres ou par des traités, la beauté et l’intégrité de la langue française, et de signaler les écueils vers lesque
quels des mains maladroites dirigent la nef glorieuse. Vilipender les langues étrangères n’est pas mon but, non plus que de dép
ou dans Carlyle. Un homme intelligent et averti peut savoir plusieurs langues sans avoir la tentation d’entremêler leurs vocabu
avec le premier mot qui surgit à leurs lèvres. La connaissance d’une langue étrangère est en général un danger grave pour la
n a récemment insinué qu’un bon moyen pour inculquer aux Français une langue étrangère serait de les envoyer faire leurs étude
Anglais, par des petits Allemands ; ainsi chaque peuple, oubliant sa langue maternelle, irait patoiser chez son voisin : syst
oisin : système excellent, grâce auquel les Européens, sachant toutes langues , n’en sauraient parfaitement aucune. Je résumerai
aucune. Je résumerai en un mot ma pensée : le peuple qui apprend les langues étrangères, les peuples étrangers n’apprennent pl
nd les langues étrangères, les peuples étrangers n’apprennent plus sa langue . Mais ces considérations, sans être absolument en
9 (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »
Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française11 8 novembre 1
ne pas devoir m’adresser tout d’abord aux premières origines de notre langue , de notre littérature, ne pas devoir remonter si
a continuité qu’il nous convient d’étudier cette littérature et cette langue qui sont nôtres depuis près de huit cents ans, et
us d’une question, sans nous demander d’où elles sortent, elles et la langue qui nous y semble parfois si heureusement balbuti
-nous aux résultats, et en tant qu’ils amenèrent le grand mélange des langues , et la décomposition de la langue latine, ce qui
ils amenèrent le grand mélange des langues, et la décomposition de la langue latine, ce qui nous importe ici. Les Alains et le
ns émancipés. Or, maintenant, que peut-on conjecturer de l’état de la langue ou des langues parlées en Gaule à cette époque, e
Or, maintenant, que peut-on conjecturer de l’état de la langue ou des langues parlées en Gaule à cette époque, et de ce qui dut
vait distingué dans la Gaule trois races d’hommes parlant chacune une langue tout à fait diverse, à savoir : l’aquitain, le ce
savoir : l’aquitain, le celtique et le belge ou gaulois. De ces trois langues , il y en a deux qui sont restées à l’état de débr
rsiste cantonné aux extrémités de l’Armorique. — Quant à la troisième langue dont parle César, Fauriel, qui la nomme propremen
qui le complète, il y avait donc trois peuples ou races parlant trois langues principales primitives dans la Gaule antérieureme
nne et la moitié occidentale de la chaîne des Pyrénées) parlaient une langue qui se rapprochait fort de l’ibère ou de l’espagn
bère ou de l’espagnol d’alors ; 2° les Celtes qui parlaient une autre langue très-distincte étaient principalement concentrés
nne et la Seine ; 3° les tribus belges ou gauloises qui parlaient une langue regardée comme distincte par César, mais certaine
la rive droite de la Seine à la rive gauche du Rhin et à l’Océan. La langue latine, en se répandant universellement sur la Ga
érieuse de Rome était d’imposer non seulement son joug, mais aussi sa langue aux peuples soumis ; et comme le lui disait, en l
expresse défendait au préteur de promulguer un décret en aucune autre langue qu’en langue latine. L’intérêt de chaque jour est
ndait au préteur de promulguer un décret en aucune autre langue qu’en langue latine. L’intérêt de chaque jour est le plus puis
ngue latine. L’intérêt de chaque jour est le plus puissant maître des langues . A cette école, les paysans mêmes des Gaules appr
n jour et de plus en plus, s’évertuent à comprendre et à parler notre langue littéraire. Tel d’entre eux qui, avec ses égaux,
ne partie de la Bretagne. Revenons au ve  siècle, terme extrême de la langue latine encore pure. Il y avait aussi dans les vil
ment les altérations que le peuple romain lui-même faisait subir à la langue de Cicéron, et pour nous faire une juste idée du
Romains jusqu’à celle des Barbares, a dit M. de Chevallet, ce fut la langue des hautes classes qui de plus en plus tendit à d
osa rien. Ainsi, à la fin du Ve siècle, il y eut jusqu’à sept ou huit langues différentes dans la Gaule19. Le grec s’y était ma
tant devenu le siège de leur puissance, il s’y introduisit encore une langue nouvelle. La variété des dialectes et (comme dit
ormation ? Il y a des choses qui ne s’écrivent point. Le propre de la langue rustique, vulgaire, populaire, est de se pratique
ent du ixe le latin avait cessé d’être parlé, et n’était plus que la langue du culte, des lois et de l’administration. Enfin,
ne trouve plus, dans les limites de la Gaule, que quatre différentes langues . Le francique était généralement parlé sur la riv
lait. « Dans tout le reste du pays, les Gallo-Romains parlaient une langue en grande partie dérivée du latin, à laquelle les
partie dérivée du latin, à laquelle les historiens donnent le nom de langue romaine rustique, ou simplement de langue romaine
istoriens donnent le nom de langue romaine rustique, ou simplement de langue romaine. C’était, comme nous le reconnaîtrons plu
la dénomination de latin rustique, et qui fut un peu plus tard nommé langue romane, ou roman ; il se divisait en nombreux dia
On prévoit aujourd’hui le moment où la connaissance de cette vieille langue , et de la littérature qu’elle porte avec elle, se
est, une vaillante phalange, composée et des praticiens de la vieille langue , qui y ont été rompus de bonne heure, sans avoir
onne heure, sans avoir toutefois cm égal souci, un soin suffisant des langues savantes, et des plus distingués philologues, hel
artie, le second point de cette première leçon. II J’ai dit que de la langue du xiie  siècle, on était venu sans interruption
i, une défaillance dans les choses de l’esprit, dans les règles de la langue . Ces règles, qui essayaient de se fixer depuis de
uvres, à sa propre gloire pour revenir ainsi en arrière ; il avait sa langue immortelle à épurer, à fixer : il eût craint de s
atois. Qu’ai-je parlé tout à l’heure de baron féodal ? quand règne la langue de la Cour, et que l’urbanité est maîtresse, les
e, le classique érudit, et qui s’occupait pourtant des Origines de la langue , lui en fit une belle querelle21. — Au XVIIIe siè
uam, etc.), ne menaient pas tout droit aux racines et origines de ces langues nouvelles, si recherchées par Sainte-Palaye. L’ét
ucune idée d’une règle, d’une philologie exacte, d’une philosophie de langue . Ce sont des textes tels quels, en gros, qu’ils r
ble, le continuait et le prolongeait. Dans son culte exclusif pour la langue romane du Midi, il ne put la croire sans règles e
ait plutôt, sans cela, inventées. Il inventa réellement l’idéal d’une langue romane intermédiaire, la même et commune chez tou
gue romane intermédiaire, la même et commune chez tous les peuples de langues néo-latines, chez les Français, les Provençaux, l
ugais, et qui se serait interposée, à l’origine, entre le latin et la langue propre à chacun de ces peuples. S’adressant à eux
quer la cause : c’est qu’il a existé, il y a plus de dix siècles, une langue qui, née du latin corrompu, a servi de type commu
més troubadours. » Il imagina donc qu’il y avait eu, au moment où la langue latine expirait, et où naissaient les idiomes mod
latine expirait, et où naissaient les idiomes modernes, une espèce de langue médiatrice, fille (un peu bâtarde) de l’une, mère
eu, à un certain moment, vers le ixe  siècle (et en ce qui est de la langue ), un grand lac commun universel, couvrant toute l
iter la question au sujet qui surtout nous intéresse, on veut que les langues d’oc et d’oïl se soient fort rapprochées à l’orig
Raynouard est donc aujourd’hui ruinée ; il demeure bien prouvé que la langue d’oïl est la sœur, et non la fille de la langue d
re bien prouvé que la langue d’oïl est la sœur, et non la fille de la langue d’oc, et une sœur qui n’est nullement cadette. Ch
e, et qui se marquèrent également aux xiie et xiiie  siècles dans la langue des trouvères. Il a fait voir la conformité des d
s dans la langue des trouvères. Il a fait voir la conformité des deux langues , et leur égale industrie à cet égard, dans ses Ob
er et élégant » Un des plus habiles philologues qui ont Irai té de la langue d’oïl, et qui vient d’essayer, dans une savante G
aiter un peu de haut en bas, bien que tous ceux qui ont écrit sur les langues romanes aient puisé à pleines mains dans ses ouvr
famille, de racine, d’analogie ; nous ouvrons le riche Lexique de la langue des Troubadours, et quatre-vingt-dix-neuf fois su
n de ces questions d’origine ! quelle riche connaissance comparée des langues , quelle analyse ingénieuse et fine des procédés i
ur. Les résultats de renseignement de M. Fauriel sur ces origines des langues modernes, et en tant qu’ils s’appliquaient à la l
origines des langues modernes, et en tant qu’ils s’appliquaient à la langue et à la littérature des trouvères, nous ont été p
nu pour lui de donner, sous le titre d’Histoire de la formation de la Langue française, une espèce de grammaire de la langue d
de la formation de la Langue française, une espèce de grammaire de la langue d’oïl ; c’était un peu tôt, bien que Conrad d’Ore
que lorsqu’on aura une grammaire et un dictionnaire complet de cette langue , si estropiée et simal figurée, même par les copi
l dont personne avant lui ne paraît avoir eu l’idée26. » Il divisa la langue d’oïl et la rangea en trois principaux dialectes,
emier qui essaya de débrouiller le chaos des formes dialectales de la langue des trouvères ; par malheur pour la science, la m
règles grammaticales étaient les mêmes pour tous les dialectes de la langue d’oïl : tous, sans exception, étaient régis par l
plus occupés, dans les dernières années, de ces questions de vieille langue  ; il y portait du savoir, de l’esprit, de la pass
n par patois, par dialectes. En général, Génin, dans ces questions de langue et d’érudition, aimait à prendre quelqu’un à part
r aux vraies méthodes, et qui, « dans tout ce qui tient à l’étude des langues , s’est fait remarquer par de bonnes intentions pl
naître et d’établir des règles de syntaxe qui eussent tiré la vieille langue de cette condition irrégulière propre aux patois.
a presque fait quelqu’un. Mais c’est surtout dans ce qu’il dit de la langue pour les siècles suivants, pour la fin du xive e
ont régulier établi entre la philologie d’outre-Rhin s’appliquant aux langues romanes et la pratique française. Il a, depuis qu
grand choc que les invasions multipliées donnèrent à l’édifice île la langue latine comme à tout le reste, et qui semblait d’a
français, l’italien, l’espagnol, les tendances connexes de ces quatre langues . Toute part faite à la corruption, à l’ignorance,
partient à cette école qui, cherchant dans une exacte comparaison des langues sorties du centre de l’Asie, des langues indo-eur
s une exacte comparaison des langues sorties du centre de l’Asie, des langues indo-européennes, les affinités fondamentales, a
Cette exactitude n’est possible qu’à une condition, c’est que chaque langue aura un système qu’elle suivra, et que les permut
lle suivra, et que les permutations ne seront pas indéterminées d’une langue à une autre. Cela est en effet, et l’expérience l
accent latin a exercé la plus grande influence sur la formation de la langue française : il a constamment déterminé la conserv
as latin : « L’un, qui appartient aux premiers siècles, alors que les langues populaires étaient plus voisines de la source lat
e mine féconde. L’autre, dû aux notaires et aux moines, alors que les langues nouvelles commençaient à s’écrire, est dénué d’im
le terrain de la mutation des lettres et des formes l’étymologie des langues romanes, M. Diez a travaillé à augmenter la préci
et plus que jamais il faudra, dans les investigations qui auront ces langues pour objet, suivre maintenant son exemple31. » F
hs, qui a consacré un livre à l’étude de la transmission du latin aux langues romanes, a mis en avant une opinion, une doctrine
’abord excessive, a trouvé des partisans éclairés. Il pense « que les langues romanes sont une évolution naturelle du latin, qu
nnée M. Littré), on considère toutes les modifications qu’a subies la langue latine pour devenir langue romane comme un produi
re toutes les modifications qu’a subies la langue latine pour devenir langue romane comme un produit régulier de la loi de cha
s en son propre sein, le latin ne s’en serait pas moins transformé en langues romanes avec tous les caractères qu’elles possède
é en langues romanes avec tous les caractères qu’elles possèdent. Ces langues sont pures dans leur transmission ; elles ont sui
arde quelque chose. M. Burguy, le savant auteur de la Grammaire de la Langue d’oïl, s’est rangé (ce qui étonne un peu) à l’opi
l’opinion de Fuchs. Cet habile grammairien pense, comme lui, que les langues romanes sont un développement organique du vieil
latin vulgaire. Pour preuve de l’étroite liaison qui existe entre les langues romanes et ce vieil idiome vulgaire latin dans le
M. Littré, tout en inclinant à la conclusion de M. Burguy, que « les langues romanes doivent être considérées comme un progrès
rées comme un progrès sinon total, du moins partiel, par rapport à la langue latine », n’accueille pas sans de grandes réserve
l’exigence croissante de l’esprit humain : « Ainsi, dit-il, dans ces langues novo-latines33 qu’au premier abord on prend pour
c’est certainement une imperfection réelle ; mais il existe dans les langues romanes, chez qui c’est certainement aussi un per
vez, messieurs, qu’à l’époque la plus brillante et la plus pure de la langue latine, Auguste était tellement préoccupé de la c
pé de la clarté et de la précision qu’il sentait bien que cette noble langue n’avait pas au même degré que la dignité ou la gr
detractae afferunt aliquid obscuritatis, etsi gratiam augent34. » Les langues romanes, le vieux français en particulier, tout e
rant à tant d’égards et en étant si prodigieusement loin de valoir la langue d’Auguste, s’acheminaient du moins à répondre, en
romet de donner, d’ici à un an ou deux, un Dictionnaire complet de la langue française, y compris la vieille langue : le Gloss
un Dictionnaire complet de la langue française, y compris la vieille langue  : le Glossaire de Roquefort n’est qu’une ébauche
t pas, d’un côté, qu’il n’y a, du xie au xiii e siècle, qu’une seule langue française uniforme, de même que, de l’autre côté,
que, de l’autre côté, on ne peut pas vouloir dire qu’il y a autant de langues françaises différentes qu’il y a de manuscrits ou
l’excellent : car, encore une fois, nous sommes ici pour professer la langue , la littérature cultivée, perfectionnée, celle qu
nous parles de Martin. » (Essai philosophique sur la formation de la Langue française, p. 113.) — A si grande distance et dan
urs de prêcher aux populations, de leur traduire les homélies dans la langue du pays, pour que tous pussent comprendre : Ut Ep
à la dégradation du latin parmi les paysans n’a aucun rapport à cette langue . Apulée raconte (Metam., IX, 39) qu’un soldat rom
t tirées de l’ouvrage de M. de Chevallet : Origine et formation de la Langue française. 18. Soit que ce latin rustique (en Ga
aire latin importé autrefois par les conquérants en même temps que la langue savante, et s’émancipant désormais sur tous les p
’émancipant désormais sur tous les points à la fois, — auquel cas les langues romanes seraient elles-mêmes, comme on l’a voulu
jugeait par ce qui est ensuite advenu dans toutes ces contrées de la langue romaine (on voit chez Muratori, que, de 712 à 744
rencontrer un fonds d’importance pour le traité des Origines de notre langue que ce dédaigneux a entrepris. » (De la Lecture d
e, t. VI.) 22. De Brosses s’est occupé de la formation mécanique des langues  ; s’il s’était plus occupé de leur formation hist
an remonte donc au premier barbarisme que les Gaulois ajoutèrent à la langue latine. » (Edélestand Du Méril, Essai philosophiq
e. » (Edélestand Du Méril, Essai philosophique sur la formation de la langue française, 1852, p. 135.) 33. Et non pas néo-lat
10 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109
; mais l’embarras fut extrême, parmi les sçavans, pour décider quelle langue , de la Françoise ou de la Latine, étoit la plus p
plus propre à remplir cet objet important. Les uns étoient pour notre langue , les autres pour celle des Romains. Le célèbre &a
térité les actions des héros, & qu’on célébrât Louis XIV dans une langue qui avoit immortalisé César, Auguste, Tite &
premiers académiciens François, s’étoit déclaré l’apologiste de notre langue . Il avoit écrit qu’elle pouvoit se plier à tous l
eligion, de lui substituer le François. Il mit sur le compte de notre langue les hérésies des derniers temps, & surtout le
mesure que nos grands écrivains parurent & que le génie de notre langue se développa. Elle s’étoit déjà très-enrichie par
rsque l’on mit en délibération si l’on secoueroit enfin le joug de la langue Latine, & si on lui préféreroit la nôtre pour
vec cette chaleur qu’on peut attendre d’une nation passionnée pour sa langue , & glorieuse de la voir se perfectionner chaq
s citoyens. L’académie, établie uniquement dans la vue de donner à la langue toute la perfection dont elle est susceptible, ne
iniroit, Charpentier entreprit de la faire décider en faveur de notre langue . Ce sçavant & laborieux académicien, qui a do
onné la traduction de la Cyropédie, publia, en 1676, sa Défense de la langue Françoise, pour l’inscription de l’arc de triomph
gnoit pas d’être récusé pour juge ni soupçonné dè n’avoir rejetté ces langues que parce qu’il les ignoroit. Son livre répandit
Ce dernier, le vrai Pitaval de son siècle, voulant prouver que notre langue ne céde en rien à celle des Romains, eut l’imbéci
volumes in-12, publiés en 1683 sous ce titre : De l’excellence de la langue Françoise. La matière est traitée, dans cet ouvra
vec assez d’ordre, de lumières & de goût. Les caractères de notre langue y sont bien saisis. On y démontre qu’il n’y a poi
. » Il est certain que les idées de cet académicien, zélé pour notre langue , contribuèrent beaucoup à la faire employer pour
angage de l’univers. On vouloit qu’il eût les avantages de toutes les langues de l’Europe, sans en avoir les défauts : on en fa
gues de l’Europe, sans en avoir les défauts : on en faisoit enfin une langue parfaite. Mais en est-il une dans le monde, qui p
des noms généraux, mille choses qui se divisent à l’infini. Point de langue qui ne soit imparfaite comme nous. La nôtre n’a p
ui donnent une hardiesse, une vigueur, une harmonie, à laquelle notre langue ne sçauroit atteindre. La marche du François est
ement le verbe : le verbe amène après lui son accusatif. S’il y a une langue parfaite, c’est assurément le Grec. C’est la plus
un seul mot, on peut rendre plusieurs idées. Le grand mérite de notre langue , & ce mérite a dû lui suffire pour devenir la
ite de notre langue, & ce mérite a dû lui suffire pour devenir la langue la plus générale de l’Europe, c’est la douceur &a
plus générale de l’Europe, c’est la douceur & la clarté. Point de langue plus propre qu’elle pour la conversation, qui soi
t les graces nobles, simples & naturelles. Les partisans de notre langue vouloient que, pour achever de la mettre en crédi
choisisse seulement un homme de génie, & l’on verra de quoi notre langue est capable. On en a des exemples*. Presque toute
étoit réservé à ce temps-ci de voir rendre totalement justice à notre langue  : du moins on se flatte qu’on n’éternisera que pa
celui de Fontenoy ? Enfin Horace & Virgile ont composé dans leur langue  ; Homère & Anacréon ont écrit en Grec, &
gyptien : un François doit écrire en François, & non pas dans une langue étrangère à tant de monde. Deux amis de l’Arioste
x cardinal de Polignac. *. Ménage fit courir ces vers : La pauvre langue Latiale Alloit être troussée en mâle, Si le bel a
n que l’a fait M. Deodati. Il avance, sans trop de ménagement, que la langue Françoise est pauvre, décharnée & dure. M. de
alent bien tout ce qu’on eut pû dire en Latin. Avons-nous, dans cette langue , beaucoup de choses comparables aux quatre vers d
11 (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)
M. Jacques Chaumié fait cette remarque qu’aucun des grands poètes de langue française (il n’est pas, bien entendu, question d
de ce phénomène, a trouvé celle-ci : qu’il n’y a de grands poètes de langue française que dans les pays de langue française,
qu’il n’y a de grands poètes de langue française que dans les pays de langue française, de langue d’oïl. Il n’y en a pas dans
poètes de langue française que dans les pays de langue française, de langue d’oïl. Il n’y en a pas dans toute la terre de lan
ue française, de langue d’oïl. Il n’y en a pas dans toute la terre de langue d’oc, parce que la race a perdu sa langue, qui ét
pas dans toute la terre de langue d’oc, parce que la race a perdu sa langue , qui était une des plus propres à la poésie que l
t connue : Ce fait d’une répartition si tranchée des grands poètes de langue française nous a semblé tellement intéressant que
dire : 1º Si, comme M. Chaumié, vous ne trouvez aucun grand poète de langue française, — jusqu’en 1880 par exemple — d’origin
ertainement ce n’est pas un hasard ! La musique la plus secrète d’une langue , celle qui se traduit par la poésie, ne se révèle
duit par la poésie, ne se révèle que par celui qui appartient à cette langue tout entier et qui plonge en elle chacune de ses
sommeil… Et durant tout ce temps, le Midi, qui n’a pas chanté dans sa langue , a mal chanté dans celle d’outre-Loire, ou, du mo
ien admettre l’absence, dans toute la terre d’oc, de grands poètes de langue française, en exceptant les vivants de cette cons
ceux que tentait le chant, n’eussent dédaigné l’usage de leur propre langue . L’usage retrouvé ne nous a-t-il pas aussitôt don
nous a-t-il pas aussitôt donné un Mistral et un Aubanel ? Mais, cette langue , depuis sa première grande floraison des xiie et
e, l’intérêt qu’il y aurait, au nom de l’intelligence, à servir cette langue chez elle, à l’exalter justement, à la sauver, au
Pologne, traitaient précisément le polonais. À cet odieux système, la langue d’oïl n’a pas gagné (nous sommes bien d’accord su
bien d’accord sur ce point) un seul grand poète de premier rang et la langue d’oc, en a, certainement, perdu plusieurs. Remerc
e Arnoux Les poètes méridionaux se sont exprimés, au moyen âge, en langue d’oc. Puis ils ont perdu leur instrument et ceux
s autres. Pourquoi n’a-t-elle pas donné davantage de grands poètes de langue française ? C’est parce que le français, dit M. C
française ? C’est parce que le français, dit M. Chaumié, n’est pas sa langue originelle. Effectivement, les Alsaciens-Lorrains
ridionaux voulaient travailler, ils auraient de grands poètes même en langue française. Mais ils se contentent de parler. L’or
st d’appliquer à leurs œuvres leurs belles théories françaises. Or la langue de Ronsard et de Racine n’est pas naturellement p
 : n’y a-t-il pas de grand poète français dont le père ait pu être de langue d’oïl et la mère de langue d’oc, ou inversement ?
poète français dont le père ait pu être de langue d’oïl et la mère de langue d’oc, ou inversement ? Ainsi Renan, qui peut bien
aumié était suffisante, s’il ne s’agissait là que d’une question de «  langue  », la musique, qui se rattache à la poésie par l’
ère que par les moyens d’expression, c’est-à-dire, précisément par la langue , échapperait à la loi qu’il formule, et l’on trou
ions été écrasés par les Allemands voici un peu plus d’un lustre : la langue teutonne nous eut été imposée, nous nous serions
 — avec leurs confrères strictement germains. Un peuple qui oublie sa langue ne mérite que l’anéantissement, a dit Mistral ; q
sation fut ainsi anéantie jusque dans son épanouissement suprême : sa langue , cette langue d’oc si miraculeusement belle que s
si anéantie jusque dans son épanouissement suprême : sa langue, cette langue d’oc si miraculeusement belle que ses purs servan
ètes rigoureusement méridionaux honorant les lettres françaises et la langue d’oui (je ne les nommerai pas, je laisse prudemme
partial. Il me semble naturel, puisque les poètes du Midi avaient une langue , qu’ils n’aient pas employé celle de France. Mais
dont il a extrait le métal unique de son Vers. Il a fait rendre à la langue des sons qui n’avaient pas été entendus avant lui
semble irrécusable : le Midi a fleuri en nombreux et riches poètes de langue d’oc ; on n’oserait même décider si Dante et Pétr
i Dante et Pétrarque étaient beaucoup plus toscans que provençaux. En langue d’oïl ou de oui, rien ou à peu près. (Il n’a cess
ète est l’expression sublime du génie de sa terre, par le génie de la langue d’icelle. Le centralisme jacobin étranglant le gé
écrit en français, je ne vois pas leur inaptitude à se servir « d’une langue qui n’est pas la leur ». La même thèse, appliquée
it démentie par l’exemple de Renan et de quelques autres. Enfin si la langue provençale est morte, je ne m’explique pas davant
ls de véritables poètes peuvent accomplir. Mais, cette question de la langue parlée n’a guère d’importance : sans citer les me
ts de la Phynance, du Journalisme, de la Chambre et du Bordel qu’à la langue poétique. Cependant, les Muses ne cessent de chan
u temps de la Croisade albigeoise, ait porté préjudice au génie de la langue d’oc, en bouleversant les institutions, en rompan
dans Les Marges et même ailleurs, qu’aucun des grands poètes de notre langue n’est du midi de la France. André Fontainas
ûr, et cela prouverait-il que Provence et Languedoc, ayant perdu leur langue , ne parviennent, quoique terres ardentes de poési
e, ne parviennent, quoique terres ardentes de poésie, à s’exprimer en langue , non plus d’oc, mais d’oïl ? Qu’entendez-vous, to
sont pas nés, mais à ceux qui, en 1880, n’ont pas produit encore ! La langue perdue se serait-elle, alors, retrouvée ? Et je n
rand, mais qui, néanmoins, n’usent pas déjà si mal, à mon avis, d’une langue qu’ils auraient perdue ! Et pour me réfugier mieu
de 1800 à 1880) la Belgique bilingue, tant wallonne — c’est-à-dire de langue d’oïl — que flamande, bien que le français y soit
e Berry, avaient-ils donc, durant cette période, également perdu leur langue  ? Joachim Gasquet Évidemment… Mais les deux
Joachim Gasquet Évidemment… Mais les deux plus grands écrivains de langue d’oïl, c’est Montaigne et Pascal que je veux dire
ins de langue d’oïl, c’est Montaigne et Pascal que je veux dire, leur langue maternelle était la langue d’oc. Et le tour des
Montaigne et Pascal que je veux dire, leur langue maternelle était la langue d’oc. Et le tour des poètes viendra, Et le tour
rait commencer par s’entendre sur une délimitation exacte des pays de langue d’oïl et des pays de langue d’oc. Parler de pays
e sur une délimitation exacte des pays de langue d’oïl et des pays de langue d’oc. Parler de pays au-dessus et au-dessous de l
qui est l’auteur d’une savante étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl, conclut ainsi une sér
e savante étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl, conclut ainsi une série d’observation fait
rre d’oc commence. En partant de l’Ouest, la limite commune aux deux langues de la France suit le cours de la Gironde, depuis
de tracer est la plus septentrionale où l’on puisse faire remonter la langue d’oc. On comprend que la limite puisse varier sui
limite puisse varier suivant les caractères que l’on attribue à cette langue . Cependant, de l’embouchure de la Gironde jusqu’a
oc, et qui ne donnent déjà point l’impression d’écrire dans une autre langue que la leur ; il y a par exemple Martial de Paris
’elle soit féerique ; au Nord encore les romans bretons ; et c’est en langue d’oïl qu’écrit Marie de France, et c’est en langu
tons ; et c’est en langue d’oïl qu’écrit Marie de France, et c’est en langue d’oïl que nous pouvons lire ce gracieux chef-d’œu
ux chef-d’œuvre de prose et de vers mêlés : Aucassin et Nicolette. La langue d’oc était pourtant bien vivante alors, et littér
spécial à la race — à la race telle que l’a fait évoluer en partie sa langue , d’ailleurs. Nos populations du Midi sont, malgré
ense majorité de ses habitants continuait pour ces motifs à parler la langue d’oc, n’en connaissait pas d’autre ; et l’explica
alors que la bourgeoisie seulement, chez les Flamands, possède notre langue . Mais l’esprit flamand est doué des qualités qu’e
nés à Paris appartenaient à des familles originaires des provinces de langue d’oïl ? Au xvie  siècle déjà, ainsi que de nos jo
remarque de M. Jacques Chaumié paraît juste : les meilleurs poètes de langue française ont été, pour la plupart, élevés dans d
de langue française ont été, pour la plupart, élevés dans des pays de langue d’oïl. Que faut-il en conclure ? Évidemment pas q
nsibles à la poésie que les gens du Nord. Au contraire, les poètes de langue d’oc, soit à l’époque des troubadours, soit depui
s de langue d’oc, soit à l’époque des troubadours, soit depuis que la langue d’oïl a pris le pas sur sa rivale, ont été et son
s une chose d’instinct que de raison, ne peut s’épancher que dans une langue dont les sons, la construction ont été mêlés à no
es célèbres de Gambetta et de Jaurès ? Sans doute les sonorités de la Langue d’oc se prêtent plus à la splendeur verbale, touj
se prêtent plus à la splendeur verbale, toujours un peu vide, que la Langue d’oïl qui comporte une musique des syllabes plus
est bien né dans une province de latitude assez méridionale, mais de langue d’oïl : la Saintonge. Il avoue que Clément Marot
. Il n’y a, dit-il, de grands poètes français que dans les régions de langue d’oïl. Il n’y en a pas dans les régions de langue
dans les régions de langue d’oïl. Il n’y en a pas dans les régions de langue d’oc, parce que la race a perdu son idiome, et qu
. Les poètes du nord de la France n’ont pas eu à leur disposition une langue française toute faite : ce sont eux qui l’ont fix
nte a fixé l’italien. Et ce n’est point parce qu’il n’y avait plus de langue d’oc qu’il n’y a plus eu de grands poètes provenç
raire parce qu’il n’a plus surgi de grands poètes dans le Midi que la langue d’oc a végété et littérairement a disparu, avant
celler. Car enfin il ne faut pas non plus exagérer l’importance de la langue maternelle, et l’on peut, si l’on est doué, écrir
e, et l’on peut, si l’on est doué, écrire de très beaux vers dans une langue d’adoption, ainsi que l’ont prouvé de nos jours u
t poète français. Et enfin, dans les pays d’oc, il est naturel que la langue transligérienne ait été celle de ces grands troub
vençale ont changé leur flûte pour un violon étranger. En oubliant la langue , ils ont oublié le pays, et, en quittant leur vêt
ourquoi les Provençaux, voilà pourquoi les Méridionaux qui, dans leur langue , au moyen âge, avaient conquis en poésie toutes l
12 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »
es. — § V. Comment l’image la plus exacte de l’esprit français est la langue française. — § VI. Des différences générales entr
s est la langue française. — § VI. Des différences générales entre ta langue française et les langues littéraires du midi et d
e. — § VI. Des différences générales entre ta langue française et les langues littéraires du midi et du nord de l’Europe. — § V
ttéraire commence, pour ainsi dire, avec la nation elle-même, avec la langue . Elle ne cesse que le jour où la nation a disparu
ec la langue. Elle ne cesse que le jour où la nation a disparu, où sa langue est devenue une langue morte. Pour la France en p
esse que le jour où la nation a disparu, où sa langue est devenue une langue morte. Pour la France en particulier, si les sava
nt remonter son histoire littéraire aux premiers bégayements de cette langue , qui deviendra la langue française, d’autres la c
littéraire aux premiers bégayements de cette langue, qui deviendra la langue française, d’autres la cherchent bien loin par-de
et dans ce mélange de mots ibériens, celtiques, germaniques, d’où la langue française est sortie. Il n’y a pas de point fixe 
oire littéraire de la France commence le jour où le premier mot de la langue française a été écrit. De même qu’elle n’a pas de
e n’a pas de commencement et qu’elle ne cesse qu’avec la nation et la langue , elle doit embrasser tout ce qui a été écrit. Ce
ittérature. Mais à quelle époque voit-on commencer l’art, et, dans la langue des lettres, que faut-il entendre par l’art ? Auc
onsidéré comme définitif ? Ce serait, par exemple, la partie de notre langue à laquelle, depuis bientôt quatre siècles, tout c
idées particulières et locales, qu’il exprime pour un moment dans une langue qui change tous les jours. Le peu qu’il a d’idées
u qu’il a d’idées générales, il les a apprises et les exprime dans la langue savante, la langue des clercs, le latin. Il ne se
énérales, il les a apprises et les exprime dans la langue savante, la langue des clercs, le latin. Il ne se pense rien de géné
les tentatives de quelques clercs pour communiquer à la foule dans la langue vulgaire ce qu’ils ont appris d’idées générales d
ans la langue vulgaire ce qu’ils ont appris d’idées générales dans la langue savante, et par cet instinct de l’art à venir qui
pour les exprimer, il emprunte des tours et des mots aux deux grandes langues qui ont le plus exprimé de ces sortes d’idées. De
es qui ont le plus exprimé de ces sortes d’idées. De ces emprunts, la langue nationale s’en assimile une partie et rejette le
t ce qui est antérieur à la Renaissance appartient à l’histoire de la langue , de l’instrument qui servira quelque jour à expri
ou superstitieuse pour l’antiquité jusqu’à vouloir appliquer à notre langue la métrique des langues anciennes, ou puriste jus
l’antiquité jusqu’à vouloir appliquer à notre langue la métrique des langues anciennes, ou puriste jusqu’à proscrire, par arrê
giée, la terre des héros, magna parens virum. N’a-t-elle, pas eu deux langues littéraires, et n’est-il pas sorti du sein de la
i et du Nord ; il est jusque dans ces patois qui n’ont pu devenir des langues littéraires ; mais il y est moins complet, il y p
n. § V. Comment l’image la plus exacte de l’esprit français est la langue française elle-même. A défaut d’une définition
rit français se caractériserait suffisamment par la nature même de la langue française, par sa constitution, par ses qualités,
ançaise, par sa constitution, par ses qualités, qui, entre toutes les langues littéraires modernes, la rendent la plus propre à
ditions, en France, on est écrivain, pour se convaincre que c’est une langue toute d’appropriation et de communication. Elle n
c’est par l’accent et l’inversion, ce semble, que se marque, dans une langue , le tempérament particulier d’une nation ; c’en e
u pays ; l’autre dépend du tour d’imagination propre à ce pays. Notre langue coule des lèvres sans contraction et sans effort.
luder certaines difficultés de prononciation, y sont inconnues. Notre langue est unique sous ce rapport, avec quelque langue,
sont inconnues. Notre langue est unique sous ce rapport, avec quelque langue , ancienne ou moderne, qu’on la compare. Je veux b
er l’inversion parmi nous : ces tentatives ont toujours échoué. Notre langue suit l’ordre logique des idées ; et l’ordre logiq
l’arrangement des choses selon la raison. Je sais bien que, dans les langues à inversion, la raison finit le plus souvent par
est tout actif, il substitue à cet arrangement l’ordre logique. Notre langue ne va au but que par un seul chemin, et ce chemin
, ou ceux de nos nationaux qui ne s’accommodent pas du train de notre langue , peuvent y voir un désavantage. Je n’en veux pas
e, l’absence d’inversions soit un des caractères distinctifs de notre langue . Dans les principales conditions de notre langue
distinctifs de notre langue. Dans les principales conditions de notre langue — je veux bien ne pas dire privilèges, pour échap
s laborieux vers la rédaction définitive, nous autorise à dire que la langue française, si complaisante pour le lecteur, est s
mémoire, toujours ouverte à tout ce qui est imitation et mode ? Notre langue ne souffre point ces ombres qui se placent entre
ivé ne sera pas d’accord avec moi sur l’extrême difficulté dans notre langue , de la propriété, de la liaison ? Pour la proprié
la propriété, ce n’est pas assez d’être bien doué ; il faut savoir la langue , et avoir pesé dans les écrits des modèles ce que
par d’autres ; s’il n’est qu’inspiré, il risquera de parler dans une langue qui ne sera comprise que de lui. Quant à la liais
t du génie ; sais-je ce secret ? et qui le sait ? J’indique ce que la langue française veut de quiconque prend la plume ; et c
hommes et, des choses ? § VI. Ces différences générales entre les langues littérales du midi et du nord de l’Europe. Ces
u midi et du nord de l’Europe. Ces qualités fondamentales de notre langue n’ont pas été refusées aux autres langues moderne
lités fondamentales de notre langue n’ont pas été refusées aux autres langues modernes ; on les y reconnaît dans les bons auteu
tout est en faveur de l’écrivain plutôt que de gêner sa liberté, ces langues se condamnent à être éternellement flottantes, et
t flottantes, et à s’accroître à l’infini. On ne distingue pas par la langue les méchants écrivains des bons, et, parmi ceux q
parmi ceux qui sont jugés les meilleurs, on n’en choisit pas dont la langue doive faire autorité. En Allemagne, on n’est pas
d’écrire comme Goethe que comme Jean-Paul Richter. Le critérium de la langue n’est pas plus dans l’un que dans l’autre. De mêm
de langage, à l’imitation des Français ; l’essai n’en réussit pas. La langue anglaise a continué d’être facultative ; s’y moqu
eau. Dans ces deux pays, le public se prête à cette incertitude de la langue  : en Angleterre, parce que la littérature est la
n ne se soucie pas de faire des efforts qui, ne profiteraient qu’à la langue  ; là, on n’a pas trop de toutes les variétés d’es
judiciaires ! Le soin de la propriété n’est d’obligation que là où la langue a des règles fixes, et où les mots étant comme de
Mais que serait-ce, sinon une gêne odieuse pour l’écrivain, là où la langue n’a d’autre règle que le goût des auteurs, et où
appropriation et la communication. Il faut bien en conclure que notre langue a des destinées hors du pays qui la parle, et qu’
si conséquent, ni si ennemi de toute parure et coquetterie que notre langue , ne témoignent-elles pas que nous ne la possédons
es pas que nous ne la possédons pas pour nous seuls, et que c’est une langue à l’usage de tous, dont nous n’avons que le dépôt
tous, dont nous n’avons que le dépôt ? N’est-elle pas, de toutes les langues modernes, celle qui se rapproche le plus de cet i
s langues modernes, celle qui se rapproche le plus de cet idéal d’une langue algébrique rêvé autrefois par de grands esprits,
 ? Jusqu’à ce jour on a vu invariablement, à part de la multitude des langues , dont la diversité même est une des plus grandes
a diversité même est une des plus grandes beautés de la création, une langue privilégiée, dominante, chargée pour ainsi dire d
qui changent la face des sociétés. Il y a trois mille ans, c’était la langue grecque ; il y a deux mille ans, c’était la langu
le ans, c’était la langue grecque ; il y a deux mille ans, c’était la langue latine. Admirons combien l’empire de cette derniè
ien l’empire de cette dernière a duré. Jusqu’au moyen âge elle est la langue de la science et du génie ; elle règne, elle est
loire à Dante du courage qu’il a eu au xiiie siècle, d’oser créer la langue italienne. C’est à présent le tour de la langue f
ècle, d’oser créer la langue italienne. C’est à présent le tour de la langue française. Si cette langue est si sévère, si régl
e italienne. C’est à présent le tour de la langue française. Si cette langue est si sévère, si réglée, c’est bien la marque qu
utes les intelligences saines et cultivées la puissent comprendre. La langue anglaise, si nous comptons les bouches qui la par
ptons les bouches qui la parlent, semble disputer l’universalité à la langue française : mais, regardez-en l’usage, elle n’est
à la langue française : mais, regardez-en l’usage, elle n’est que la langue commerciale du monde ; la nôtre en est la langue
e, elle n’est que la langue commerciale du monde ; la nôtre en est la langue intellectuelle. Née de notre unité territoriale e
promesses pour toutes les nations qui ont de grandes destinées. Notre langue , c’est la parole d’affranchissement et de civilis
s nations modernes, montré dans le génie même et les conditions de la langue française, il reste à savoir qui nous éclairera e
13 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314
Chapitre X Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. §. I. Des Grammaires. C’e
ire, qui est l’Art de bien parler & de bien écrire. De toutes les langues qu’on peut cultiver, celle de notre patrie mérite
n homme judicieux, instruit du génie & de la délicatesse de notre langue , & qui a sçu faire un très-bon usage des ouvr
mais beaucoup plus d’esprit & de finesse dans les Principes de la langue françoise, par l’Abbé Girard, in-12. Deux vol. 17
tinction. Mais si vous deviez vous contenter d’un seul ouvrage sur la langue , je vous conseillerois le Dictionnaire grammatica
ur la langue, je vous conseillerois le Dictionnaire grammatical de la langue françoise, où l’on trouve rangées par ordre alpha
rt de parler. On y voit les raisons de ce qui est commun à toutes les langues  ; on y fait sentir les principales différences qu
tit livre, c’est qu’il fait en particulier beaucoup d’honneur à notre langue , sur laquelle l’auteur fait des remarques aussi u
es, où regne une métaphysique sensible, qui est la clef de toutes les langues . Il étoit digne d’un homme qui écrit aussi bien,
die, les Synonymes, les Tropes. IL y a deux orthographes dans la langue françoise, suivant M. Restaut ; l’orthographe de
remiere, il entend celle qui est fondée sur les principes mêmes de la langue , & dont on peut donner des regles générales,
çoises, des Dictionnaires, & des observations critiques sur notre langue . On doit lui savoir gré d’un travail fort épineux
i font l’objet de son livre ; c’est l’histoire de l’état actuel de la langue écrite qu’il y présente. L’auteur s’éloigne quelq
e de tous les autres. Il est louable de savoir bien écrire sa propre langue  ; mais il ne l’est pas moins, ce semble, de la bi
donné par M. l’Abbé d’Olivet, bien des gens ignorent encore si notre langue a une prosodie. Plusieurs observent, en prononçan
référence aux dernieres éditions revues par l’auteur. Dans toutes les langues , il se trouve plusieurs expressions qui représent
c justesse. Il montre qu’il n’y a point de parfaits synonimes dans la langue françoise. Il découvre à ses lecteurs toutes les
ue françoise. Il découvre à ses lecteurs toutes les finesses de notre langue , & il les emploie lui-même avec beaucoup d’ar
s. Aussi M. de Voltaire a dit que ce Livre sublisteroit autant que la langue & serviroit même à la faire subsister. Mr. Ba
différens sens dans lesquels un même mot peut être pris dans une même langue , par du Marsais. L’auteur expose d’abord dans cet
sentir ce qui distingue les figures des pensées communes à toutes les langues , d’avec les figures de mots, qui sont particuliér
étant point de donner l’intelligence des vieux livres écrits en cette langue , mais d’indiquer l’usage des mots en usage, l’aut
l auroit pu être mieux exécuté. §. III. Des dictionnaires De la Langue Françoise. LE public a été inondé de Dictionn
Langue Françoise. LE public a été inondé de Dictionnaires sur la langue  : dans cette foule, il y en a bien peu de bons. L
ontenant l’explication des mots, plusieurs nouvelles remarques sur la Langue françoise, ses expressions propres, figurées &
; des sciences : le tout tiré de l’usage & des bons auteurs de la langue françoise. Outre les mots & les choses, l’aut
p; les choses, l’auteur y a renfermé des remarques diverses sur notre langue  ; mais la plûpart manquent de justesse. Il y rapp
ve presque tout ce que l’on peut désirer pour l’intelligence de notre langue . On y démêle les différentes propriétés, & le
t cependant essentiel dans un livre fait pour apprendre l’usage de la langue , & pour montrer l’emploi des mots qui la comp
e genre, c’est qu’il renferme généralement tous les mots usités de la langue françoise, & la plûpart de ceux du vieux lang
’ai réservé pour le dernier article celui de tous les ouvrages sur la langue , que j’estime le plus. C’est le Dictionnaire de l
siécles. L’Académie a toujours cru qu’elle devoit se restreindre à la langue commune, telle qu’on la parle dans le monde, &
de figures appartiennent à ceux qui les hazardent, & non pas à la langue . On n’y expose point non plus les significations
e déterminer le vrai sens & la vraie signification des mots de la langue les plus usités. Ses définitions sont justes, cla
s. C’est à cet égard un chef-d’œuvre. § IV. Observations sur la langue . Pour bien parler une langue, il ne suffit pa
vre. § IV. Observations sur la langue. Pour bien parler une langue , il ne suffit pas de consulter les Dictionnaires,
ignala le premier en ce genre fut Vaugelas, dont les Remarques sur la Langue françoise, publiées en 1647. in-4°., ont eu beauc
uve guéres qui puissent arrêter aujourdhui un François instruit de sa langue . On est étonné de voir dans quels embarras l’Acad
. Le Jésuite qui fait cette critique a lui-même écrit beaucoup sur la langue . Le second de ses Entretiens d’Ariste & d’Eug
ement. Nous avons de lui, outre ses Entretiens, 1°. des Doutes sur la Langue françoise, proposés à M. M. de l’Académie, par un
ovince, qu’il fit imprimer en 1674. in-12. ; 2°. des Remarques sur la Langue françoise, qu’il donna en 1675., & dont il pu
, sans que ces attaques puissent être utiles à la perfection de notre langue . Il les juge toujours avec la modestie d’un Jésui
greur de sa censure en considération des services qu’il a rendus à la langue . On sçait que le ridicule utile que son Dictionna
commençoient à s’imaginer, que pour bien écrire, il falloit copier la langue de nos auteurs de ruelles ; ils ont même voulu le
ce auroit été endommagée par des inondations. En un mot, Monsieur, la langue paroît s’altérer tous les jours ; mais le style s
s s’en servir ; car s’il est commode ; s’il est dans l’analogie de la langue  ; s’il abrége le discours ; s’il fait entendre pl
doux sans danger d’équivoque. Revenons aux observations faites sur la langue françoise. L’Abbé d’Olivet dont je vous ai déjà c
e dans ses écrits des observations utiles pour la perfection de notre langue . L’Abbé Desfontaines opposa à cette critique une
rvations qui sont voir un homme de goût, & qui connoît bien notre langue . Mais il y en a d’autres qui sentent trop la chic
“Quel service ne rendroit pas l’Académie françoise aux Lettres, à la langue , & à la nation, dit M. de V., si au lieu de f
ins marquées. L’Europe qui lit ces auteurs, apprendroit par eux notre langue avec sûreté. Sa pureté seroit à jamais fixée. Les
composer une Grammaire, ni d’enseigner aux Gascons les beautés de la langue françoise. Il travaille moins à leur apprendre à
les étymologies peuvent servir beaucoup pour l’intelligence de notre langue . La connoissance de l’origine d’un mot en fait mi
ant entrer ce mot à propos. Il est bon d’ailleurs de savoir de quelle langue nous avons tiré tel ou tel terme, du moins si l’o
breu à fond, crut faire honneur aux François en faisant remonter leur langue jusqu’à sa premiere source. Et enfin du tems de l
i au Président Fauchet, auteur d’un savant Recueil de l’origine de la langue , & poésie françoise, rimes & romans, où l
cette année que parut le Dictionnaire Etymologique, ou origines de la langue françoise, par Gilles Ménage, nouvelle édition, a
ond volume, non moins utile que le premier. C’est un Dictionnaire des langues romance ou provençale, & normande du neuviéme
tes publics ; avec un coup d’œil sur l’origine, sur les progrès de la langue & de la poésie françoise, des fragmens des tr
14 (1805) Mélanges littéraires [posth.]
instituée en 1635 par le cardinal de Richelieu, pour perfectionner sa langue  ; et en général elle a pour objet toutes les mati
tent chacun en une médaille d’or. Elle a publié un dictionnaire de la langue française, qui a déjà eu quatre éditions, et qu’e
mps qu’on emploie dans les collèges à s’instruire des préceptes de la langue latine. Ce temps est d’environ six ans : on y joi
vient enfin à des discours en forme, toujours ou presque toujours en langue latine. On donne à ces discours le nom d’amplific
e mieux employé son temps, avec la connaissance très imparfaite d’une langue morte ; avec des préceptes de rhétorique et des p
collèges. Pourquoi passer six ans à apprendre, tant bien que mal, une langue morte ? Je suis bien éloigné de désapprouver l’ét
une langue morte ? Je suis bien éloigné de désapprouver l’étude d’une langue dans laquelle les Horace et les Tacite ont écrit 
e temps serait bien mieux employé à apprendre par principes sa propre langue , qu’on ignore toujours au sortir du collège, et q
s, est le premier qui ait osé se faire un jargon bien différent de la langue que parlaient autrefois les Hersan, les Marin, le
uraient trop s’éloigner de ses traces. Je sais que le latin étant une langue morte, dont presque toutes les finesses nous écha
échappent, ceux qui passent aujourd’hui pour écrire le mieux en cette langue , écrivent peut-être fort mal : mais du moins les
nité qui nous fait rire ? Certainement un étranger, peu versé dans la langue française, s’apercevrait facilement que la dictio
orcés à se donner tant de peine pour parler fort élégamment uné autre langue que la leur. Ils se trompent, s’ils s’imaginent e
ficulté vaincue : il est plus difficile d’écrire et de parler bien sa langue , que de parler et d’écrire une langue morte ; la
e d’écrire et de parler bien sa langue, que de parler et d’écrire une langue morte ; la preuve en est frappante. Je vois que l
appante. Je vois que les Grecs et les Romains, dans le temps que leur langue était vivante, n’ont pas eu plus de bons écrivain
en français ; on serait obligé d’y parler raison, ou de se taire. Les langues étrangères dans lesquelles nous avons un grand no
ation des collèges ; la plupart seraient plus utiles à savoir que des langues mortes, dont les savants seuls sont à portée de f
t de son propre fonds ; ou d’ignorance soit de la matière, soit de la langue , quand on écrit d’après un autre. Ce défaut est p
s à des faits particuliers, les différentes acceptions des mots de la langue , et une infinité d’autres circonstances peuvent y
ainsi de suite. Pour pouvoir déchiffrer, il faut d’abord connaître la langue  : Viète, il est vrai, a prétendu pouvoir s’en pas
tiné à expliquer les mots es plus usuels et les plus ordinaires d’une langue  ; il est distingué du dictionnaire historique, en
ers aux seuls savants. Nous observerons d’abord qu’un dictionnaire de langue est ou de la langue qu’on parle dans le pays où l
s. Nous observerons d’abord qu’un dictionnaire de langue est ou de la langue qu’on parle dans le pays où le dictionnaire se fa
’on parle dans le pays où le dictionnaire se fait, par exemple, de la langue française à Paris, ou de la langue étrangère viva
nnaire se fait, par exemple, de la langue française à Paris, ou de la langue étrangère vivante, ou de la langue morte. Dictio
langue française à Paris, ou de la langue étrangère vivante, ou de la langue morte. Dictionnaire de la langue française. Nous
langue étrangère vivante, ou de la langue morte. Dictionnaire de la langue française. Nous prenons ces sortes de dictionnair
s prenons ces sortes de dictionnaires pour exemple de dictionnaire de langue du pays ; ce que nous en dirons pourra s’applique
dictionnaires espagnols faits à Madrid, etc. Dans un dictionnaire de langue française, il y a principalement trois choses à c
xpliquer lui-même. De là il s’ensuit d’abord que tout dictionnaire de langue dans lequel chaque mot sans exception sera défini
’ouvrage d’une tête peu philosophique. Mais quels sont ces mots de la langue qui ne peuvent ni ne doivent être définis ? Leur
, le premier objet que doit se proposer l’auteur d’un dictionnaire de langue , c’est de former, autant qu’il sera possible, une
ces sortes de mots, qui seront comme les racines philosophiques de la langue  : je les appelle ainsi pour les distinguer des ra
après avoir fait l’énumération la plus exacte de tous les mots d’une langue , on pourra former des espèces de tables de ceux q
plique ; le mot douleur, par exemple, s’applique également dans notre langue aux peines de l’âme et aux sensations désagréable
quer ce sens métaphorique, qui fait une des principales richesses des langues , et par le moyen duquel, sans multiplier les mots
c leur sens figuré peut aider l’esprit et la mémoire dans l’étude des langues . Je suppose qu’on sache assez de mots d’une langu
dans l’étude des langues. Je suppose qu’on sache assez de mots d’une langue quelconque pour pouvoir entendre à peu près le se
s le sens de chaque phrase dans des livres qui soient écrits en cette langue , et dont la diction soit pure et la syntaxe facil
est certain qu’on pourrait apprendre ainsi beaucoup de mots dans une langue en assez peu de temps. En effet, il n’est point d
ts dans une langue en assez peu de temps. En effet, il n’est point de langue étrangère que nous ne puissions apprendre, comme
nous avons appris la nôtre ; et il est évident qu’en apprenant notre langue maternelle, nous avons deviné le sens d’un grand
ion des synonymes, autre objet très important dans un dictionnaire de langue . L’expérience nous a appris qu’il n’y a pas dans
aire de langue. L’expérience nous a appris qu’il n’y a pas dans notre langue deux mots qui soient parfaitement synonymes, c’es
tement et absolument synonymes seraient sans doute un défaut dans une langue , parce que l’on ne doit point multiplier sans néc
ité les mots non plus que les êtres, et que la première qualité d’une langue est de rendre clairement toutes les idées avec le
’on serait de répéter souvent les mêmes termes, mais encore une telle langue serait nécessairement pauvre et sans aucune fines
qu’on ne pourra jamais employer deux mots l’un pour l’autre dans une langue , il s’ensuivra que le sens de ces deux mots diffé
s différences très marquées et très grossières ; ainsi les mots de la langue n’exprimeront plus ces nuances, et dès-lors la la
les mots de la langue n’exprimeront plus ces nuances, et dès-lors la langue sera pauvre et sans finesse. Les synonymes, en pr
s le sens que nous venons d’expliquer, sont très fréquents dans notre langue . Il faut d’abord, dans un dictionnaire, détermine
age, plutôt que des larmes de rage : ce sont là des bizarreries de la langue , sur lesquelles est fondée en partie la connaissa
que dispersés, ou même quelquefois déplacés, dans un dictionnaire de langue . Néanmoins, pour rendre un ouvrage de cette espèc
lier surtout, c’est de tâcher, autant qu’il est possible, de fixer la langue dans un dictionnaire. Il est vrai qu’une langue v
possible, de fixer la langue dans un dictionnaire. Il est vrai qu’une langue vivante, qui par conséquent change sans cesse, ne
u moins peut-on empêcher qu’elle ne se dénature et ne se dégrade. Une langue se dénature de deux manières, par l’impropriété d
ant de l’impropriété des tours : c’est aux gens de lettres à fixer la langue , parce que leur état est de l’étudier, de la comp
ngue, parce que leur état est de l’étudier, de la comparer aux autres langues , et d’en faire l’usage le plus exact et le plus v
autre. Un bon écrivain, un philosophe qui fait un dictionnaire de la langue , prévoit toutes ces révolutions ; le précieux, l’
le dans les façons de parler nouvelles, ce qui enrichit réellement la langue , d’avec ce qui la rend pauvre et ridicule ; il co
ncluons de tout ce que nous venons de dire, qu’un bon dictionnaire de langue est proprement l’histoire philosophique de son en
de plus : non seulement on saura assez exactement la grammaire de la langue , ce qui est assez rare, mais ce qui est plus rare
à la nature des mots qu’on doit faire entrer dans un dictionnaire de langue . Premièrement on doit en exclure, outre les noms
à, que souvent les figures seront nécessaires dans un dictionnaire de langue  ; car il est dans les sciences et dans les arts u
peu plus haut, tous les autres mots entreront dans un dictionnaire de langue . Il faut y distinguer ceux qui ne sont d’usage qu
ots nouveaux, parce qu’il est l’historien et non le réformateur de la langue  ; cependant il est bon qu’il observe la nécessité
al à propos vieillir, et dont la proscription a énervé et appauvri la langue au lieu de la polir. 11 faut, quand il est questi
pal : c’est le moyen de faciliter aux étrangers la connaissance de la langue . Il faut enfin, pour les prépositions, marquer av
e qui abrégerait beaucoup le discours. Au reste, la prosodie de notre langue n’est pas si décidée et si marquée que celle des
pas comme il s’écrit. C’est ce qui arrive très fréquemment dans notre langue et certainement c’est un défaut considérable : ma
t fort à souhaiter que cette différence fût proscrite dans toutes les langues . Il y a pourtant sur cela plusieurs difficultés à
ssemblent. Je remarquerai à cette occasion, que nous avons dans notre langue trop peu d’accents, et que nous nous servons même
temps aujourd’hui de remédier, vient de deux causes ; de ce que notre langue est un idiome qui a été formé sans règle de plusi
a été formé sans règle de plusieurs idiomes mêlés, et de ce que cette langue ayant commencé par être barbare, on a tâché ensui
hé ensuite de la rendre régulière et douce. Les mots tirés des autres langues ont été défigurés en passant dans la nôtre ; ensu
angues ont été défigurés en passant dans la nôtre ; ensuite, quand la langue s’est formée et qu’on a commencé à l’écrire, on a
e à ces mots, par l’orthographe, une partie de leur analogie avec les langues qui les avaient fournis, analogie qui s’était per
, et ainsi du reste. Quoi qu’il en soit, et quelque réforme que notre langue subisse ou ne subisse pas à cet égard, un bon dic
langue subisse ou ne subisse pas à cet égard, un bon dictionnaire de langue n’en doit pas moins tenir compte de la différence
et les Français apprendraient plus aisément la prononciation de leurs langues réciproques. Mais un tel objet bien rempli suppos
e connaissance exacte et rigoureuse de la prononciation de toutes les langues , ce qui est physiquement impossible ; il supposer
cet alphabet pour indiquer non seulement la prononciation dans notre langue , mais encore dans les autres, en y joignant pourt
aux syllabes ou, u, w, etc., ce caractère particulier, que toutes les langues feraient bien d’adopter. Mais le projet d’un alph
e, est aussi impossible aujourd’hui dans l’exécution, que celui d’une langue et d’une écriture universelles. Les philosophes d
graphe, nous conduit à parler des étymologies. Un bon dictionnaire de langues ne doit pas les négliger, surtout dans les mots q
c ou du latin ; c’est le moyen de rappeler au lecteur les mots de ces langues , et de faire voir comment elles ont servi en part
eurs gens de lettres me semblent avoir faite comme moi ; c’est que la langue française est en général plus analogue dans ses t
langue française est en général plus analogue dans ses tours avec la langue grecque qu’avec la langue latine : supposé ce fai
énéral plus analogue dans ses tours avec la langue grecque qu’avec la langue latine : supposé ce fait vrai, comme je le crois,
rquer cette analogie par des exemples : car ces tours empruntés d’une langue pour passer dans une autre, rentrent, en quelque
s du mot verna, par son dérivé vernacula. Nous avons aussi dans notre langue beaucoup de termes tirés de l’ancienne langue cel
avons aussi dans notre langue beaucoup de termes tirés de l’ancienne langue celtique, dont il est besoin de tenir compte dans
il est besoin de tenir compte dans un dictionnaire ; mais comme cette langue n’existe plus, ces étymologies sont bien inférieu
que de simple curiosité. Indépendamment des racines étrangères d’une langue , et des racines philosophiques dont nous avons pa
rait bon d’insérer aussi dans un dictionnaire les mots radicaux de la langue même, en les indiquant par un caractère particuli
deux espèces : il y en a qui n’ont de racines ni ailleurs, ni dans la langue même, et ce sont là les vrais radicaux ; il y en
à les vrais radicaux ; il y en a qui ont leurs racines dans une autre langue , mais qui sont eux-mêmes dans la leur racines d’u
s mots composés de racines étrangères, sont plus fréquents dans notre langue , que les mots composés de racines même de la lang
quents dans notre langue, que les mots composés de racines même de la langue  ; on trouvera cent composés tirés du grec, contre
ctionnaire. Elles font connaître la nature et l’analogie mutuelle des langues . Il y a quelquefois de l’arbitraire dans le choix
sont les principaux objets qui doivent entrer dans un dictionnaire de langue , lorsqu’on voudra le rendre le plus complet et le
it qu’il sera possible. On peut sans doute faire des dictionnaires de langues , et même des dictionnaires estimables, où quelque
r du tout que de les remplir imparfaitement : mais un dictionnaire de langue , pour ne rien laisser à désirer, doit réunir tous
ttres qui fréquente le grand monde ; d’un homme qui n’a étudié que sa langue , ou de celui qui y a joint l’étude des langues an
e qui n’a étudié que sa langue, ou de celui qui y a joint l’étude des langues anciennes ; d’un homme de lettres seul ou d’une s
mie Française ne soit, sans contredit, notre meilleur dictionnaire de langue , malgré tous les défauts qu’on lui a reprochés, d
de traiter toutes également. Avant de finir sur les dictionnaires de langues , je dirai encore un mot des dictionnaires de rime
e pour mettre la raison et le bon sens à la torture. Dictionnaire de langues étrangères mortes ou vivantes. Après le détail as
nsidérable dans lequel nous sommes entrés sur les dictionnaires de la langue , nous serons beaucoup plus courts sur les autres,
s différences principales qu’il doit y avoir entre un dictionnaire de langue française et un dictionnaire de langue étrangère
avoir entre un dictionnaire de langue française et un dictionnaire de langue étrangère morte ou vivante ; et nous dirons de pl
us ce qui doit être observé dans ces deux espèces de dictionnaires de langues étrangères. En premier lieu, comme il n’est quest
res. En premier lieu, comme il n’est question ici de dictionnaires de langues étrangères qu’en tant que ces dictionnaires serve
angères qu’en tant que ces dictionnaires servent à faire entendre une langue par une autre, tout ce que nous avons dit au comm
mmencement de cet article sur les définitions dans un dictionnaire de langue , n’a pas lieu pour ceux dont il s’agit ; car les
ants, il me semble qu’il faudrait s’y conformer dans les autres ; une langue étrangère en serait plus tôt apprise, et plus exa
t plus tôt apprise, et plus exactement sue. Dans les dictionnaires de langues mortes, il faut remarquer avec soin les auteurs q
et c’est pourtant ce qui peut être le plus utile pour écrire dans une langue morte, lorsqu’on y est obligé, avec autant de pur
y est obligé, avec autant de pureté qu’on peut écrire dans une telle langue . D’ailleurs, il ne faut pas croire qu’un mot lati
me les synonymes, autant qu’il sera possible, dans un dictionnaire de langue morte : par exemple, la différence de vereor et d
e volume.) Dans un dictionnaire latin, on pourra joindre au mot de la langue les étymologies tirées du grec ; on pourra placer
n avancerait beaucoup, et en peu de temps, dans la connaissance de la langue  ; car, avec un peu d’usage et de syntaxe, il reco
je viens de le tracer, on eût une connaissance bien entière d’aucune langue morte. On ne la saura jamais que très imparfaitem
happeront toujours. Quand j’ai parlé plus haut des synonymes dans les langues mortes, je n’ai point voulu parler de ceux qu’on
il est absurde d’en faire faire aux autres. Dans les dictionnaires de langue vivante étrangère, on observera, pour ce qui rega
ui a été prescrit plus haut sur cet article pour les dictionnaires de langue vivante maternelle ; il sera bon de joindre à la
pos de s’en tenir à cette signification, parce que le latin étant une langue que l’on apprend ordinairement dès l’enfance, on
ment dès l’enfance, on y est pour l’ordinaire plus versé que dans une langue étrangère vivante que l’on apprend plus tard et p
mieux d’anglais en latin que d’anglais en français ; par ce moyen la langue latine pourrait devenir en quelque sorte la commu
beaucoup d’égards : néanmoins il faut observer que le latin étant une langue morte, nous ne sommes pas toujours aussi à portée
sens précis et rigoureux de chaque terme, que nous le sommes dans une langue étrangère vivante ; que d’ailleurs il y a une inf
ue le dictionnaire soit l’ouvrage d’un homme très versé dans les deux langues , ce qui n’est ni impossible, ni même fort rare. E
. Enfin il ne faut pas s’imaginer que quand on traduit des mots d’une langue dans l’autre, il soit toujours possible, quelque
re, il soit toujours possible, quelque versé qu’on soit dans les deux langues , d’employer des équivalents exacts et rigoureux ;
t rigoureux ; on n’a souvent que des à peu près. Plusieurs mots d’une langue n’ont point de correspond ans dans une autre, plu
rapport aux tours ; il ne faut pas savoir, même imparfaitement, deux langues , pour en être convaincu : cette différence d’expr
e construction constitue principalement ce qu’on appelle le génie des langues , qui n’est autre chose que la propriété d’exprime
acines est plus difficile et moins nécessaire dans un dictionnaire de langue vivante, que dans un dictionnaire de langue morte
e dans un dictionnaire de langue vivante, que dans un dictionnaire de langue morte ; cependant, comme il n’y a point de langue
un dictionnaire de langue morte ; cependant, comme il n’y a point de langue qui n’ait des mots primitifs et des mots dérivés,
tout prendre, pourrait être utile et abrégerait beaucoup l’étude des langues , par exemple celle de la langue anglaise, qui a t
e et abrégerait beaucoup l’étude des langues, par exemple celle de la langue anglaise, qui a tant de mots composés, et celle d
aut aussi la remarquer exactement, conformément à l’orthographe de la langue dans laquelle on traduit et non de la langue étra
nt à l’orthographe de la langue dans laquelle on traduit et non de la langue étrangère. Par exemple, on sait que l’e en anglai
phaïre. Voilà tout ce que nous avions à dire sur les dictionnaires de langue . Nous n’avons qu’un mot à ajouter sur les diction
langue. Nous n’avons qu’un mot à ajouter sur les dictionnaires de la langue française traduits en langue étrangère, soit mort
ot à ajouter sur les dictionnaires de la langue française traduits en langue étrangère, soit morte soit vivante. L’usage des p
sage des premiers peut faciliter jusqu’à un certain point l’étude des langues mortes ; et à l’égard des autres, ils ne servirai
serviraient, si on s’y bornait, qu’à apprendre très imparfaitement la langue  : l’étude des bons auteurs dans cette langue, et
e très imparfaitement la langue : l’étude des bons auteurs dans cette langue , et le commerce de ceux qui la parlent bien, sont
grès. Mais, en général, le meilleur moyen d’apprendre promptement une langue quelconque, c’est de se mettre d’abord dans la mé
on apprendra la syntaxe par le seul usage, surtout celle de plusieurs langues modernes, qui est fort courte ; et on n’aura guèr
es livres de grammaire, surtout si on ne veut pas écrire ou parler la langue , et qu’on se contente de lire les auteurs ; car,
facile de trouver le sens. Voulez-vous donc apprendre promptement une langue , et avez-vous de la mémoire ? apprenez un diction
isse être, soit d’éloquence, soit de tout autre genre ; l’étude de la langue et l’habitude d’écrire les donnent presque infail
: l’éloquence ne se borne pas à la persuasion. Il y a dans toutes les langues une infinité de morceaux très éloquents, qui ne p
Il résulte de ces principes, que l’on peut être éloquent dans quelque langue que ce soit, parce qu’il n’y a point de langue qu
éloquent dans quelque langue que ce soit, parce qu’il n’y a point de langue qui se refuse à l’expression vive d’un sentiment
’autres morceaux sans nombre seront toujours sublimes dans toutes les langues  : l’expression pourra être plus ou moins vive, pl
ion pourra être plus ou moins vive, plus précise selon le génie de la langue  ; mais la grandeur de l’idée subsistera tout enti
subsistera tout entière. En un mot, on peut être éloquent en quelque langue et en quelque style que ce soit, parce que l’éloc
ns rhéteurs à s’étendre beaucoup sur les règles de l’élocution : leur langue était une espèce de musique susceptible d’une mél
; car l’orateur doit se souvenir qu’il parle pour la multitude. Notre langue , par le défaut de déclinaisons et de conjugaisons
son, sa, ses, et de beaucoup d’autres mots, est plus sujette que les langues anciennes à l’ambiguïté des phrases et des tours.
ection, sinon qu’elle consiste à observer exactement les règles de la langue , mais non avec assez de scrupule pour ne pas s’en
très mal le latin : nous estropions très souvent la prosodie de cette langue  ; nous scandons même les vers à contresens, car n
on harmonie particulière qui la caractérise, la prose dans toutes les langues a aussi la sienne : les anciens l’avaient bien vu
rice en âge. Quoi qu’il en soit, ce sont les poètes qui ont formé les langues  ; c’est aussi l’harmonie de la poésie qui a fait
et sur les Grecs, et même sur les Romains, tant que le grec a été une langue vivante et cultivée ; mais aujourd’hui, quelque s
e son ennemi, enfin l’usage sans doute inimitable qu’il faisait de sa langue pour la propriété des termes et pour le nombre or
urs, devrait s’appeler plus proprement mélodie : car mélodie en notre langue est une suite de sons qui se succèdent agréableme
du discours. Quoique ce qu’il en dit soit principalement relatif à la langue latine, qui était la sienne, on peut néanmoins en
ut néanmoins en tirer des règles générales d’harmonie pour toutes les langues . Nous ne parlerons point ici des figures, sur les
l’usage des mots pris dans un sens figuré, est commun dans toutes les langues . Tant pis pour tout orateur qui fait avec réflexi
15 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »
itre quatrième § I. De ce qui a manqué à l’esprit français et à la langue , du xiie au xvie  siècle. — Qu’entend-on par les
tique ; — § III. De ce que la théologie eh particulier à fait pour la langue . — Sermons de saint Bernard traduits en français.
IV. Si les clercs ont eu plus d’idées générales que les écrivains en langue vulgaire, pourquoi les uns et les autres en ont s
doivent venir. § I. De ce qui a manqué à l’esprit français et à la langue , du XIIe au XVIe  siècle. — Qu’entend-on par les
ui, dans cette période de l’histoire de l’esprit français et de notre langue , ont laissé des noms durables. Il convient d’appr
pprécier d’une manière générale les progrès de cet esprit et de cette langue dans le long espace de temps qui s’est écoulé ent
e et le xvie  siècle, c’est-à-dire entre l’époque où s’est formée la langue française et celle où elle va devenir la plus gra
formée la langue française et celle où elle va devenir la plus grande langue littéraire des temps modernes. A quoi est-on arri
s clairs et intéressants des événements de notre histoire. Quant à la langue , elle suffit à tout ce que l’esprit français, enf
fermé dans ce cercle, lui demande d’exprimer. Et pourtant c’est cette langue chargée de diphthongues épaisses, de consonnances
Canale, traduisant en français une chronique vénitienne, disait « que langue françoise cort parmi le monde, et est la plus del
us delitable à lire et à oïr que nulle autre. » Dante, qui créait une langue , et qui la portait tout à coup à son point de per
les cours étrangères à la rédaction des actes ; on la prenait pour la langue naturelle des hommes : si un sourd-muet, disait-o
a parole, il parlerait le français de Paris. Ce qu’on disait de notre langue à son berceau, quand elle n’avait ni constitution
à du point où nous sommes arrivés, que Charles-Quint la qualifiait de langue d’État. Certes, nous sommes bien ambitieux pour e
que époque féconde qui mette en possession de sa vraie destinée cette langue à laquelle, du nord au midi, l’Europe rendait hom
mage. Qu’est-ce donc qui manque encore à l’esprit français et à notre langue  ? Il leur manque ce qui doit faire de l’un l’espr
rées. Ils n’y peuvent d’ailleurs initier la foule, qui seule fait les langues et les littératures, et ils communiquent entre eu
s langues et les littératures, et ils communiquent entre eux dans une langue qui ne se parle plus. Tel est l’état intellectuel
nnues de l’esprit français, c’est ce que nous indiquent les écrits en langue latine qui ont paru dans cette période. § II.
s de religion qu’il faut chercher jusqu’à quel point les écrivains en langue latine ont eu des idées générales. Si l’idée de l
ond, ni réglé par le goût. Saint Bernard, qui retrouve quelquefois la langue de Cicéron, n’échappe pas à la subtilité et aux p
rfaite du passé leur donnait un avantage immense sur les écrivains en langue vulgaire, et les mettait en quelque sorte sur la
ues plus magnifiques par le temps, l’éloignement et l’ignorance de la langue grecque, satisfaisaient, en le trompant, ce besoi
e, n’ait pas eu une influence féconde sur l’esprit français et sur la langue . Il ne l’est pas non plus que la philosophie scol
curiosité qui s’attache au prestige de la parole. De tant d’écrits en langue latine qui donnent l’illusion d’une fausse maturi
onnent l’illusion d’une fausse maturité, il n’est rien arrivé dans la langue vulgaire, et l’esprit français n’a fait de progrè
La distance qui paraît si grande entre les clercs et les écrivains en langue vulgaire, ainsi qu’entre les deux publics distinc
e au premier abord. Je me méfie des penseurs qui n’ont pas attendu la langue de leur pays, et qui s’expriment dans une langue
n’ont pas attendu la langue de leur pays, et qui s’expriment dans une langue morte. Ils peuvent être grands par cette impatien
s une société qui a des idées générales, à l’expression desquelles la langue nationale suffit. Quand une société n’a pas encor
ge cherchèrent, dans la société ancienne et dans les traditions d’une langue générale, une matière à l’activité de leur esprit
olie ? § III. De ce que la théologie eh particulier à fait pour la langue . — Sermons de saint Bernard traduits en français.
ues sermons de saint Bernard au xiie et au xiiie  siècle, combien la langue vulgaire a tiré peu de ressources de la théologie
i pense avec le tour d’esprit de son pays ; et qui s’exprime dans une langue étrangère. Mais cette langue de la traduction, si
de son pays ; et qui s’exprime dans une langue étrangère. Mais cette langue de la traduction, si rebelle à tout ce que l’espr
n est talis tristitia hypocritarum non incorde, sect in fade est ; la langue française traduit « Telle ne n’est mies li tristè
nt ainzois ley-inesmes, por espardre l’odor de sa propre noméie. » La langue est déjà constituée puisque voilà le tour qui mar
uve de plus que les idées générales font seules faire des progrès aux langues , toutes les fois que saint Bernard exprime ou seu
me ou seulement fait voir à demi une vérité de philosophie morale, la langue de la traduction s’enrichit d’une création nouvel
irs dans le latin, s’obscurcissent encore dans la traduction mais une langue vive naît tout aussitôt pour exprimer tout de qui
rités impénétrables dans ce que Gerson adresse aux grands clercs, une langue nette, expressive, dans ce qu’il dit aux simples
IV. Si les clercs ont eu plus d’idées générales que les écrivains en langue vulgaire, pourquoi les uns et les autres en ont s
nérales de l’ordre littéraire, pour celles qui seules développent les langues , je crois que les grands clercs de cette époque e
e cette époque en ont fort peu fourni. Comparés même aux écrivains en langue vulgaire, ils ont ce désavantage que, ne connaiss
efois reconnu de naïves ébauches dans les premiers monuments de notre langue . Villehardouin en trace quelques-unes d’une main
et il en tire les premiers accents du cœur, éclairé par la raison. La langue , dans tous ces écrits, est claire, et les tours e
conte et qu’elle raille mais elle manque de variété et de couleur. La langue poétique, sauf dans quelques morceaux de Villon e
16 (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)
vaincus comme eux qu’il existe une étroite relation entre l’étude des langues anciennes et la persistance du génie français, no
é qu’il eût le sentiment du péril que courent l’esprit français et la langue française. Et il a paru persuadé qu’un mouvement
1º Avez-vous déjà remarqué autour de vous que l’esprit français et la langue fussent menacés ? Pourriez-vous nous citer quelqu
aine, quatre heures d’histoire et vingt-deux heures de sciences ou de langues vivantes. Les livres de lectures allemandes sembl
qualité de Capoulié du Félibrige représentant le vaste domaine de la langue d’Oc qui, vous le savez bien, est aussi riche et
, vous le savez bien, est aussi riche et aussi étendu que celui de la langue d’Oïl, je ne pourrais vous répondre. Mais, ce que
revenir aux études logiques, à la connaissance des origines de notre langue , de sa lente formation ! Mais c’est la mentalité
assez difficile d’observer les dégradations qui ont été subies par la langue ou l’esprit français, du fait des primaires sans
ci, à savoir l’élite et à savoir la rue. Grâce aux dieux ! Quant à la langue , elle est plus que menacée. La Sorbonne ne s’en s
. Tout cela est également fâcheux, et la prétention ne vaut rien à la langue française, que ce soit la prétention du pédant ou
discours politiques, on doit vite se désintéresser de la pureté de la langue française et ne plus voir dans les agitations exc
xe que de rechercher une arrière-pensée politique dans la défense des langues mortes contre les abus des programmes actuels. Il
’étude du latin qu’il fallait, à son avis, détruire le prestige d’une langue qui est celle de l’Église romaine ! Ce sont là de
vailleurs de se documenter entièrement, faute de connaître toutes les langues étrangères, rend éminemment désirable l’adoption
es les langues étrangères, rend éminemment désirable l’adoption d’une langue scientifique universelle. Est-ce que cette langue
le l’adoption d’une langue scientifique universelle. Est-ce que cette langue n’est pas déjà toute trouvée ? Est-ce qu’un idiom
outes les idées et à tous les faits ? Le latin, hier encore, était la langue de tous les savants. C’est en latin qu’on a tradu
est pas de véritable culture française. Dans l’intérêt vital de notre langue , il est non seulement utile, il est urgent que l’
professeurs inintelligents et brutaux qu’un contact quotidien avec la langue de Virgile devrait cependant rendre aimables. Les
n qui a eu de la chance de se mêler à notre évolution pour devenir la langue de Paul-Louis Courier, au lieu de devenir bêtemen
tion sur ce prétendu danger que l’abandon du latin ferait courir à la langue française. Un des beaux livres qui ont été écrits
français est dangereusement menacé du fait que la connaissance de la langue périclite. 2º Il ne m’était pas venu à l’idée qu’
t cacher une arrière-pensée politique. Élever la voix en faveur d’une langue morte, serait-ce par hasard faire « œuvre de réac
e de réaction » ? « Les curés » auraient-ils, en l’adoptant, rendu la langue de Lucrèce suspecte de cléricalisme ? Mais laisso
Voici ma réponse à votre première question : L’esprit français et la langue sont menacés. Le temps ne me paraît point éloigné
ar des pseudonymes très francisés. Pas de fait significatif : mais la langue , elle, n’est plus menacée, elle est combattue, of
ues. Louis de Gramont 1º Pour constater le péril qui menace la langue française, ne suffit-il pas de lire les journaux 
nseignement du latin est incontestable pour maintenir la pureté de la langue française qui en dérive, qui n’est à l’origine qu
Hélas ! oui, j’ai constaté autour de moi que l’esprit français et la langue française étaient menacés. Dès le temps où nous u
aîtrons que toute notre tendresse instinctive envers la chère vieille langue ne nous assure pas toujours contre les fautes. Qu
pensée politique !… C’est le non-enseignement, systématique, de cette langue , c’est la réforme de 1902, maintenue envers et co
. — De quels attentats vis-à-vis du régime a pu se rendre coupable la langue du doux Virgile, du cinglant Juvénal et du républ
et du républicain Cicéron ? — Serait-ce que le latin fut longtemps la langue universelle et qu’il est resté le langage de l’Ég
même de comprendre la question. Quant à la décadence si rapide de la langue française, depuis que les littératures antiques o
able — emploie couramment et qui n’ont aucune signification en aucune langue . Prenons, par exemple : au-tobus. Ce mot essentie
bit, on est endroit de se demander si la connaissance du latin, cette langue si logique et si intransigeante sur la propriété
d’heure. Hé bien, si c’est être conservateur que de vouloir sauver la langue française, inscrivez-moi comme réactionnaire.
mme réactionnaire. Masson-Forestier Il n’est pas douteux que la langue française est menacée. Elle fut toute-puissante e
t menacée. Elle fut toute-puissante et recherchée quand elle était la langue aristocratique. Aujourd’hui le monde la déclare l
elle était la langue aristocratique. Aujourd’hui le monde la déclare langue peu utile. On ne s’en sert pas en affaires. On s’
matie. Nous, nous lui faisons grand tort en enseignant à outrance les langues vivantes à nos enfants. Le mal est là — là seulem
s enfants. Le mal est là — là seulement. On ne sait bien qu’une seule langue . M. Doumic l’a proclamé et je sais que M. Beljame
ngue. M. Doumic l’a proclamé et je sais que M. Beljame, professeur de langue anglaise réputé, déclarait à son élève favori, qu
roire que nous avions été battus en 1870 parce que nous ignorions les langues étrangères. Nos enfants durant leurs études (j’ai
qui viennent d’achever leurs études) ne sont guère préoccupés que des langues étrangères. Ils leur consacrent le meilleur de le
le meilleur de leurs efforts. Et puis ? Elles ne servent à rien, ces langues , quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent. J’ai prié d
duellement, à quoi avait servi à leurs élèves l’enseignement de cette langue étrangère. La réponse a été celle-ci : proportion
La réponse a été celle-ci : proportion des élèves à qui une des deux langues a servi dans leur existence : 1 ½ % ; — les deux
une des deux langues a servi dans leur existence : 1 ½ % ; — les deux langues  : 0 %. Il faudrait renoncer aux langues étrangère
xistence : 1 ½ % ; — les deux langues : 0 %. Il faudrait renoncer aux langues étrangères. Alors on saurait mieux le français, p
spérer que l’on trouvera le moyen de se passer de l’apprentissage des langues étrangères ? Certes l’espéranto, qui est une lang
pprentissage des langues étrangères ? Certes l’espéranto, qui est une langue de plus, n’est pas la solution. Mais laissez-moi
rte de moyen mécanique de faire interpréter instantanément, en toutes langues , certains signes équivalents, les mêmes pour tous
x minutes un petit vocabulaire de poche, comprennent chacun dans leur langue et traduisent : « Envoyez-moi la semaine prochain
erait ainsi résolu, chaque peuple n’étant plus obligé d’apprendre les langues commerciales, se contenterait de sa langue propre
us obligé d’apprendre les langues commerciales, se contenterait de sa langue propre comme langue usuelle — en y ajoutant le fr
e les langues commerciales, se contenterait de sa langue propre comme langue usuelle — en y ajoutant le français comme langue
langue propre comme langue usuelle — en y ajoutant le français comme langue de culture et d’art. Bref, je crois qu’avant de p
s, seulement je suis convaincu d’instinct que l’esprit français et la langue de France, fils et fille du latin, du latin litté
’est pas latiniste est incapable d’écrire et de parler purement notre langue , car il ne petit connaître le sens profond et la
études latines nous a donné une génération d’hommes qui massacrent la langue et ne savent plus ordonner un discours, un rappor
hélas ! déjà trop restreint, de ceux qui aiment les lettres et notre langue charmante pour elle-même, qui trouvent dans leur
occupe, adoptera la même attitude. Vous parlez de la sauvegarde de la langue française et de l’esprit français à des hommes do
Un trait, dix traits, cent traits significatifs de la crise que notre langue traverse ? Mais ouvrez au hasard les ouvrages qui
: c’est le point de départ. Mais la force romaine, le bras romain, la langue et la pratique romaines sont aussi partout : ç’a
17 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339
s vers françois se trouvera dans le paralelle que je vais faire de la langue latine avec la nôtre, pour montrer l’avantage que
trerai encore par plusieurs raisons que celui qui compose des vers en langue latine a des facilitez pour faire des vers nombre
s nombreux et harmonieux, que n’a point celui qui compose des vers en langue françoise. Le latin est plus court que le françoi
du latin. En premier lieu un traducteur en latin qui sçait mal cette langue ne rencontrant point assez-tôt le mot propre pour
essaires à sa narration, ne peut trouver des mots reciproques dans la langue latine. Comme les romains ne connoissoient pas le
obligé de parler de beaucoup de choses qui n’ont pas de nom en notre langue . Ainsi le latin est toujours plus court que le fr
que le françois dès qu’on écrit sur des sujets pour lesquels les deux langues sont également avantagées de termes propres. Or r
reveiller en nous une belle idée. à cet égard les mots de toutes les langues sont égaux. à cet égard le mot perturbator qui so
ificiels sont les mots articulez dont les hommes qui parlent une même langue sont convenus de se servir pour exprimer certaine
n mot françois n’a de signification que pour ceux qui entendent cette langue . Il ne reveille aucune idée quand on ne la sçait
mé ces sons artificiels, toutes les fois qu’ils ont fait une nouvelle langue , ils ont dû, suivant l’instinct de la nature, fai
doit au hazard ou au caprice de l’instituteur toute son énergie. Les langues qu’on appelle langues meres pour n’être pas dériv
caprice de l’instituteur toute son énergie. Les langues qu’on appelle langues meres pour n’être pas dérivées d’une autre langue
gues qu’on appelle langues meres pour n’être pas dérivées d’une autre langue , mais pour avoir été formées du jargon que s’étoi
, doivent contenir un plus grand nombre de ces mots imitatifs que les langues dérivées. Quand les langues dérivées se forment,
rand nombre de ces mots imitatifs que les langues dérivées. Quand les langues dérivées se forment, le hazard, la condition des
mperature de chaque contrée, la maniere dont se fait le mêlange de la langue qu’ils parloient auparavant avec celle qui entre
nt auparavant avec celle qui entre dans la composition de la nouvelle langue , enfin le genie qui préside à sa naissance, sont
ont ils étoient les signes instituez. Voilà d’où vient l’avantage des langues meres sur les langues dérivées. Voilà pourquoi, p
gnes instituez. Voilà d’où vient l’avantage des langues meres sur les langues dérivées. Voilà pourquoi, par exemple, ceux qui s
ceux qui sçavent l’hebreu sont charmez de l’énergie des mots de cette langue . Or quoique la langue latine soit elle-même une l
reu sont charmez de l’énergie des mots de cette langue. Or quoique la langue latine soit elle-même une langue dérivée du grec
mots de cette langue. Or quoique la langue latine soit elle-même une langue dérivée du grec et du toscan, néanmoins elle est
-même une langue dérivée du grec et du toscan, néanmoins elle est une langue mere à l’égard du françois. La plûpart de ses mot
n. Ainsi quoique les mots latins soient moins énergiques que ceux des langues dont ils sont dérivez, ils doivent encore l’être
ncore l’être plus que les mots françois. D’ailleurs le genie de notre langue est très-timide, et rarement il ose entreprendre
comme de simples sons. C’est ma premiere raison pour soutenir que la langue latine est plus avantageuse à la poësie que la la
soutenir que la langue latine est plus avantageuse à la poësie que la langue françoise. Ma seconde raison est tirée de la synt
ngue françoise. Ma seconde raison est tirée de la syntaxe de ces deux langues . La construction latine permet de renverser l’ord
e phrase françoise. Les inversions peuvent bien avoir lieu dans notre langue en certains cas ; mais c’est avec deux restrictio
ns, ausquelles les latins n’étoient point assujettis. Premierement la langue françoise ne permet que l’inversion des membres d
les transpositions qui sont des licences en françois étoient dans la langue latine l’arrangement ordinaire des mots. Cependan
les phrases latines n’en avoient besoin. Une moitié des mots de notre langue est terminée par des voyelles, et de ces voyelles
ans un hiatus. Cette difficulté ne se presente pas en latin. En cette langue toutes les voyelles font élision l’une contre l’a
on trouve d’opposition entre leurs interests en composant dans cette langue . L’inversion latine sert encore à faire trouver s
a prononciation d’un homme qui profere avec peine certains mots d’une langue étrangere, et qui est obligé à forcer souvent ses
e latine dès l’âge de quinze ans, bien que le latin soit pour eux une langue étrangere, qu’ils n’ont apprise que par méthode ?
e langue étrangere, qu’ils n’ont apprise que par méthode ? Lorsque la langue latine étoit une langue vivante, ceux qui vouloie
ls n’ont apprise que par méthode ? Lorsque la langue latine étoit une langue vivante, ceux qui vouloient faire des vers en cet
étoit une langue vivante, ceux qui vouloient faire des vers en cette langue connoissoient déja par l’usage la quantité : c’es
ien parler latin, comme il faut sçavoir la quantité de syllabes de sa langue naturelle pour la bien parler. Dès qu’on sçavoit
us facile que d’arranger les mots suivant un certain métre dans cette langue où l’on transpose les mots à son gré. La construc
s qui n’ont pas été gênez autant que les nôtres, ont pû tirer de leur langue des agrémens et des beautez qu’il est presque imp
et des beautez qu’il est presque impossible aux nôtres de tirer de la langue françoise. Les latins ont pû, par exemple, parven
ous porte à suppléer par ces sons inarticulez à la stérilité de notre langue ou bien à la lenteur de notre imagination. Ceux q
çois dans le chapitre de ses recherches, où il veut prouver que notre langue françoise n’est moins capable que la latine de be
les temps ont loüez dans les ouvrages des poëtes qui avoient écrit en langue vulgaire. C’est la description d’un assaut qui se
point citer, c’est que je ne connois pas leurs vers. Non-seulement la langue françoise n’est pas aussi susceptible de ces beau
la langue françoise n’est pas aussi susceptible de ces beautez que la langue latine ; mais il se trouve encore que nous n’avon
raison pour prouver que la mécanique de la poësie s’aide mieux de la langue latine que de la langue françoise, c’est que les
la mécanique de la poësie s’aide mieux de la langue latine que de la langue françoise, c’est que les beautez qui résultent de
spect de déclamation, trouve une ressource dans la complaisance de sa langue , pour arrêter néanmoins durant long-temps son aud
rois pas même qu’aucun poëte moderne de ceux qui ont composé dans les langues qui se sont polies depuis trois siécles, ait mis
18 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326
as d’esprit qu’il fût, il s’était parfumé à respirer ce bouquet de la langue d’Hérodote et de la langue du seizième siècle, et
’était parfumé à respirer ce bouquet de la langue d’Hérodote et de la langue du seizième siècle, et l’odeur du thym virginal e
r aujourd’hui. II Elle est leur jonction dans la même œuvre. La langue gauloise du seizième siècle répond si parfaitemen
loise du seizième siècle répond si parfaitement et si exactement à la langue grecque du temps d’Hérodote, qu’il est impossible
rs du seizième siècle, de traduction supérieure à la sienne, non ! La langue qu’écrit l’homme d’un temps l’imprègne et le pénè
t lui communique une saveur que rien, quand on n’écrit pas cette même langue , ne peut remplacer, Notez-le bien : en matière de
t remplacer, Notez-le bien : en matière de traduction, le génie de la langue importe bien plus que le génie individuel dont se
son métier et de son état. Seulement, il savait bien cette magnifique langue du seizième siècle, qui semble avoir été creusée
aïveté ! En effet, le génie personnel d’Hérodote a été doublé par la langue qu’il a parlée. Comme les écrivains les plus admi
s immortels parmi les immortels, Hérodote écrivait à une époque où la langue avait ce degré d’accomplissement dans la jeunesse
à partir d’Hérodote, le temps de la bonhomie dans l’esprit et dans la langue est passé. Sceptique, raisonneur, politique, homm
oire des Lettres grecques, qu’il lui faut, pour être transbordé d’une langue dans une autre, non seulement un naïf pour traduc
ans une autre, non seulement un naïf pour traducteur, mais encore une langue qui soit au même point de naïveté que la sienne.
droite, ingénue, qui était un naïf par l’esprit, mais qui parlait la langue ordonnée et anti-naïve du dix-septième siècle, n’
apper, quand il s’agissait de les reproduire. Dans ce siècle, dont la langue ressemble à une charmille taillée de Versailles,
n’aurait traduit Hérodote qu’à la condition de mettre à ses pieds la langue de son temps et de se servir de cette langue du s
de mettre à ses pieds la langue de son temps et de se servir de cette langue du seizième siècle, qu’il savait parler de par la
as tout le monde. Mais Saliat était le premier venu ! Et, de fait, la langue du seizième siècle allait d’elle-même, faceva da
stoires de rapsodies, a d’autant plus besoin pour sa traduction d’une langue poétique qu’il est plus poète. Or, avant le dix-n
réchauffé dans le giron du seizième, il n’y eut jamais en français de langue poétique que la langue du seizième siècle. Des po
du seizième, il n’y eut jamais en français de langue poétique que la langue du seizième siècle. Des poètes, oui ! nous en avo
gue du seizième siècle. Des poètes, oui ! nous en avons eu ; mais une langue poétique, non ! Il faut remonter au seizième sièc
is une langue poétique, non ! Il faut remonter au seizième siècle. La langue du bon Joinville, l’Hérodote de saint Louis. — un
tes ! autant que le grand naïf grec, — est trop nue. Ce n’est pas une langue encore. Sans l’âme de Joinville, qui s’y montre t
cet homme de goût ! Laissons-lui dire qu’avant Descartes et Pascal la langue française n’était pas fixée, comme si la langue f
escartes et Pascal la langue française n’était pas fixée, comme si la langue fluviale de Rabelais ne valait pas le petit bassi
lères d’ivoire de ses tragédies… Pascal, qui est un des fïxeurs de la langue française, pour parler l’incroyable jargon des pé
officiels, Pascal lui-même imite Montaigne, et c’est en réunissant la langue de Montaigne à son âme à lui, à cette âme si épou
ce monstre, qu’on appelle Pascal ! Jugez par là de ce qu’était cette langue générale du seizième siècle, qu’imitait Pascal, p
it pu l’écrire. Seulement, au lieu de trouver, sous ce style et cette langue , l’âme épicurienne, indolente et bavarde de Monta
19 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452
les grecs. Cette imitation servile des poetes qui ont composé en des langues étrangeres, est le sort des écrivains qui travail
est-à-dire, en suivant comme les autres l’avoient fait le génie de la langue dans laquelle ils composoient, et en prenant comm
être touché de leurs beautez. Elles sont naturelles. En effet, notre langue me paroît être parvenuë depuis soixante et dix an
rs ont suivies. Tout changement raisonnable qui peut arriver dans une langue dès que sa syntaxe est devenuë reguliere, ne sçau
en adoucir la prononciation. Horace a fait l’horoscope de toutes les langues quand il a dit en parlant de la sienne. L’usage e
ès l’esprit. Mais quoique le stile se corrompe, quoiqu’on abuse de la langue , on ne laisse point d’admirer toujours le stile d
Horace, Ciceron et Tite-Live ont été lûs avec admiration tant que la langue latine a été une langue vivante, et les écrivains
-Live ont été lûs avec admiration tant que la langue latine a été une langue vivante, et les écrivains qui ont composé cinq ce
proverbes. Ils ont adopté nos bons ouvrages en les traduisant en leur langue . Malgré la jalousie du bel esprit, presque aussi
ient fatiguans pour le lecteur. Les allemands ont voulu avoir en leur langue beaucoup d’ouvrages des bons poëtes françois, quo
ins necessaires qu’à d’autres, d’autant qu’ils font l’honneur à notre langue de la parler très-communément. Il est même très-o
rivent entr’eux en françois, et plusieurs princes se servent de cette langue pour entretenir la correspondance avec leurs mini
on sçavent parler françois dès leur jeunesse. L’état se sert de cette langue en plusieurs occasions, et il applique même son g
es italiens nos contemporains. Qu’on ne dise point que la vogue où la langue françoise est depuis soixante ans, est la cause d
livres, qui plus qu’aucun autre évenement ont contribué à donner à la langue dans laquelle ils sont écrits un si grand cours,
aquelle ils sont écrits un si grand cours, qu’elle a presque ôté à la langue latine l’avantage d’être cette langue que les nat
urs, qu’elle a presque ôté à la langue latine l’avantage d’être cette langue que les nations apprennent par une convention tac
ntion tacite pour se pouvoir entendre. On peut dire aujourd’hui de la langue françoise ce que Ciceron disoit de la langue greq
t dire aujourd’hui de la langue françoise ce que Ciceron disoit de la langue greque. Lorsqu’un ministre allemand va traiter d’
istre anglois ou un ministre hollandois, il n’est pas question quelle langue ils emploïeront dans leurs conferences. La chose
emps. Ils parlent françois. Les étrangers se plaignent même que notre langue envahisse, pour ainsi dire, les langues vivantes
rs se plaignent même que notre langue envahisse, pour ainsi dire, les langues vivantes en introduisant ses mots et ses phrases
es verbes françois, en parlant hollandois et allemand, corrompt leurs langues comme Ronsard corrompoit le françois par les mots
Ronsard corrompoit le françois par les mots et par les locutions des langues sçavantes qu’il introduisoit dans ses vers. L’exa
rivent en anglois. L’abbé Gravina a fait une pareille plainte pour la langue italienne dans son livre sur la tragédie. On peut
que les écrits des grands hommes de notre nation, promettent à notre langue la destinée de la langue grecque litterale et de
s hommes de notre nation, promettent à notre langue la destinée de la langue grecque litterale et de la langue latine, c’est-à
nt à notre langue la destinée de la langue grecque litterale et de la langue latine, c’est-à-dire, de devenir une langue sçava
recque litterale et de la langue latine, c’est-à-dire, de devenir une langue sçavante, si jamais elle devient une langue morte
st-à-dire, de devenir une langue sçavante, si jamais elle devient une langue morte. Mais, dira-t-on, ne pourra-t-il pas arrive
les nouveaux systêmes que plusieurs personnes enseignoient à Paris en langue vulgaire. On peut bien croire que Moliere qui com
qu’elles soient en bien plus grand nombre. Comme ils ont écrit en des langues qui sont mortes aujourd’hui, et comme bien des ch
20 (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre II. La langue française au xvie siècle »
Chapitre II La langue française au xvie siècle260 Surcharge et con
Surcharge et confusion au début du siècle. Effort pour régulariser la langue . Comment la langue s’éclaircit : exemples tirés d
ion au début du siècle. Effort pour régulariser la langue. Comment la langue s’éclaircit : exemples tirés de Calvin. Retour au
tes qui essayèrent, dans des traductions ou autrement, d’appliquer la langue vulgaire à de hautes pensées, se sentirent fort e
ées, se sentirent fort embarrassés. Habitués au latin, au grec, à des langues mortes dont ils trouvaient les formes fixes, les
ls sont écorchés du latin. Toutefois que, à suivie la propriété de la langue française, elle est si diverse en soi selon les p
voir faute ? » Personne ne s’en fit scrupule : l’enrichissement de la langue était une nécessité liée au développement de l’es
phes, traducteurs, imitateurs, penseurs originaux, se mit à parler en langue vulgaire sur toutes les plus ardues et plus grave
à sa fantaisie : le faux principe de Ronsard que la perfection d’une langue est en proportion du nombre de ses mots, abuse to
on du nombre de ses mots, abuse tout le monde, et par dévouement à la langue nationale, on en vient à perdre tout respect de s
es et de ses façons de parler. De là l’extraordinaire extension de la langue française au xvie  siècle. De là sa merveilleuse
ble, le choisissable, etc. Mais la lutte est surtout entre la vieille langue et le latin. Il reste dans la conjugaison des tra
ées le plus souvent, d’analogie et de régularité, qui bouleversent la langue et jusqu’à l’orthographe. Grammairiens et écrivai
cette régularisation téméraire eurent pour premier effet de rendre la langue plus trouble. Ce n’était plus seulement de ville
construction des phrases, l’allure si nette, si dégagée de la vieille langue se ralentit, s’embarrasse, s’alourdit, les phrase
e synthétique se fait contre le vrai génie et le certain avenir de la langue . Il y a à cet égard un recul visible de Marot et
me de reflux, les nécessités pratiques et vitales font reprendre à la langue son cours naturel : la phrase se dégage et si, j’
1560, et voyons comment en moins de vingt ans, par le seul usage, la langue s’est filtrée et clarifiée. En 1541, Calvin écrit
phrase française : si bien qu’à vrai dire les vestiges de la vieille langue passent à l’état de licences bizarres, et les for
é pâteuse qu’il a plus tard acquise. Et en général le défaut de cette langue de la fin du siècle, entre 1580 et 1620. quand le
orte d’égalité diffuse, sans nerf et sans accent. On sent bien que la langue s’est réglée plutôt par une sorte de lassitude gé
ots nouveaux. Du Perron, dans sa Rhétorique sacrée, parle de fixer la langue . Étienne Pasquier estime que les changements n’on
ngements n’ont pas été toujours de : progrès, conseille de laisser la langue digérer ce qu’elle pourra de latinismes qu’elle a
du siècle suivant263. Ainsi, fixation épuration, mise en valeur de la langue française, voilà les trois : articles de la réfor
réclamée. Ce sera l’œuvre de Malherbe : il resserrera la poésie et la langue qui s’écoulaient et se fondaient. Il les rendra p
vol. in-8, 1881-84 ; Henri Estienne, les Dialogues et Traités sur la langue française ; E. Pasquier, Recherches et Lettres (p
21 (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier
examinerons d’abord les lois de la traduction, eu égard au génie des langues , ensuite relativement au génie des auteurs, enfin
mmunément que l’art de traduire serait le plus facile de tous, si les langues étaient exactement formées les unes sur les autre
gle de traduire littéralement, dans les endroits même ou le génie des langues ne paraît pas s’y opposer, quand la traduction se
et sans harmonie. Quoi qu’il en soit, la différence de caractère des langues ne permet presque jamais les traductions littéral
ut ce qu’elle peut avoir. D’ailleurs, si les finesses de notre propre langue exigent de nous tant d’étude pour être bien connu
nues, combien n’en faut-il pas pour démêler encore les finesses d’une langue étrangère ? et qu’est-ce qu’un traducteur sans ce
e de latinistes modernes, dont la plupart, insipides dans leur propre langue , nous en imposent dans une langue qui n’est plus 
plupart, insipides dans leur propre langue, nous en imposent dans une langue qui n’est plus ; tant il est vrai qu’en fait de l
osent dans une langue qui n’est plus ; tant il est vrai qu’en fait de langues , comme en fait d’auteurs, tout ce qui est mort a
grand droit à nos hommages. Mais est-il bien vrai, dira-t-on, que les langues aient un caractère différent ? Nous n’ignorons pa
ien éloigné de la dicter. Entre les mains d’un homme de génie, chaque langue se prête sans doute à tous les styles ; elle sera
l’écrivain, légère ou pathétique, naïve ou sublime ; en ce sens, les langues n’ont point de caractère qui les distingue : mais
ne même idée : c’est en quoi consiste la diversité de leur génie. Les langues , en conséquence de cette diversité, doivent avoir
, mais chaque nuance d’idées par des termes différents. De toutes les langues modernes cultivées par les gens de lettres, l’ita
usique vocale, qui n’est elle-même qu’une espèce de traduction. Notre langue , au contraire, est la plus sévère de toutes dans
squ’elles n’ont pas le pouvoir de nous délivrer des médiocres. Si les langues ont leur génie, les écrivains ont aussi le leur.
st dans la pensée, sont ceux qui perdent le moins en passant dans une langue étrangère. Corneille doit donc être plus facile à
es sont ceux dont la principale qualité est de manier élégamment leur langue  ; les plus intraitables, ceux dont la manière d’é
es fables de La Fontaine, l’ouvrage peut-être le plus original que la langue française ait produit ; l’Aminte, pastorale plein
pleine de ces détails de galanterie, et de ces riens agréables que la langue italienne est si propre à rendre, et qu’il faut l
andé si les poètes pouvaient être traduits en vers surtout dans notre langue , qui n’admet point, comme l’italien et l’anglais,
utôt qu’à les traduire ? La différence seule d’harmonie dans les deux langues , oppose une difficulté insurmontable aux traducti
ge ceux de nos grands poètes qui ont fait passer avec succès en notre langue quelques beaux endroits de Virgile ou d’Homère :
ont, dit le poète, jeté la vie loin d’eux. Le génie timide de notre langue ne permettait pas d’employer cette image, toute a
t-il donc faire pour bien connaître les poètes qui ont écrit dans une langue étrangère ? Il faut l’apprendre. Que conclure de
es occasions ou la difficulté de traduire ne viendra que du génie des langues  ? chacune a ses lois, qu’il n’est pas permis de c
e. Mais quand on aura lieu de juger que l’auteur aura hasardé dans sa langue une expression de génie, c’est alors qu’on pourra
ngers de beaucoup d’esprit, qui parlent facilement et hardiment notre langue  ; en conversant, ils pensent dans leur langue et
ment et hardiment notre langue ; en conversant, ils pensent dans leur langue et traduisent dans la nôtre, et nous regrettons s
e, est l’image d’une bonne traduction. L’original doit y parler notre langue , non avec cette timidité superstitieuse qu’on a p
notre langue, non avec cette timidité superstitieuse qu’on a pour sa langue naturelle, mais avec cette noble liberté qui sait
ais avec cette noble liberté qui sait emprunter quelques traits d’une langue pour en embellir légèrement une autre. Alors la t
s seraient donc le moyen le plus sûr et le plus prompt d’enrichir les langues . Cet avantage serait, ce me semble, plus réel que
st réfugié ; ce n’est pas au moins faute de modèles dans notre propre langue , qui ne cèdent en rien aux anciens. Pour ne compa
r nous faire connaître les défauts des anciens qu’on les met en notre langue , c’est pour enrichir notre littérature de ce qu’i
ar les choses, ni par le style ? Pourquoi enfin transplanter dans une langue ce qui n’a de grâces que dans une autre, comme le
lutter contre un écrivain tel que Tacite, et le faible secours d’une langue aussi difficile à manier que la nôtre, aussi ingr
s de lettres, qui, par une connaissance approfondie du génie des deux langues , de celui de Tacite et des vrais principes de l’a
22 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »
er à cette révolution. Le premier instrument de l’éloquence, c’est la langue  ; et la nôtre était barbare. Née au dixième siècl
nôtre était barbare. Née au dixième siècle, composée en partie de la langue romaine, qui était le reste du langage de nos pre
aine, qui était le reste du langage de nos premiers vainqueurs, de la langue des Gaulois ou des Celtes, de la langue des ancie
os premiers vainqueurs, de la langue des Gaulois ou des Celtes, de la langue des anciens sauvages des bords du Rhin, de la lan
es Celtes, de la langue des anciens sauvages des bords du Rhin, de la langue des Scandinaves ou des Danois, qui, sous le nom d
’âme et l’oreille par l’expression d’un sentiment doux, qui polit les langues , et les rend souples et harmonieuses. Mais des pe
avaient paru dans les Gaules, ils avaient commencé par y corrompre la langue romaine. Ils l’avaient dénaturée, même en l’adopt
ccéder à des sons éclatants et harmonieux. Ces barbares traitèrent la langue comme d’autres barbares en Italie avaient traité
inthiens, ils construisaient les chaumières destinées à les loger. La langue française conserva pendant plusieurs siècles cett
arbares, et se rapprocha par degrés de l’harmonie : car il en est des langues comme des sables qui roulent dans les rivières et
oins le goût et le besoin de la société que nous. C’était peu pour la langue d’avoir perdu sa rudesse, il fallait encore qu’el
s grandes émigrations, tous les peuples, et par conséquent toutes les langues se mêlèrent. Français, Italiens, Anglais et Allem
ces et des lumières, devaient, nécessairement ajouter aux trésors des langues . Mais ce qui dut contribuer le plus à enrichir la
trésors des langues. Mais ce qui dut contribuer le plus à enrichir la langue française, ce fut le commerce avec Constantinople
temps de Périclès et d’Alexandre, cependant ils parlaient toujours la langue d’Homère et de Platon ; ils cultivaient les arts 
époque, l’empire grec fut presque une province de la France. Alors la langue des vaincus dut enrichir de ses dépouilles celle
que nous avons adoptés ; c’est pour cette raison peut-être que notre langue , qui, dans son origine, a été formée en partie de
angue, qui, dans son origine, a été formée en partie des débris de la langue romaine, a cependant, pour les mouvements et pour
urs, et quelquefois pour la syntaxe, beaucoup plus d’analogie avec la langue de Démosthène et de Sophocle, qu’avec celle de Ci
thènes, nous donnèrent encore un grand nombre de mots empruntés de la langue qu’ils admiraient. Seulement ces mots se déguisèr
issaient parmi les agitations de la liberté et de la guerre. Alors la langue harmonieuse et douce de l’Arioste et du Tasse, la
re. Alors la langue harmonieuse et douce de l’Arioste et du Tasse, la langue forte et précise de Machiavel et du Dante, vint d
rver nos lumières. Ainsi, par la suite des siècles et des hasards, la langue française se formait, s’enrichissait, s’épurait p
de ces grands hommes, et le génie qu’ils ont déployé en maniant leur langue , donna un plus grand caractère à la nôtre. Nous r
ne présidait point encore à ce choix. Nous ignorions alors que chaque langue a son caractère dépendant du climat, des mœurs, d
upations habituelles de chaque peuple. Nous ne savions pas que chaque langue a des principes qui sont une suite nécessaire de
ses besoins. Ce fut là l’époque de la plus grande abondance de notre langue , et c’est l’époque d’Amyot et de Montaigne. Mais,
Amyot et de Montaigne. Mais, entre ces deux écrivains, il y a pour la langue même une différence marquée. Celle de Montaigne,
mots et le caractère des images, a presque partout la physionomie des langues anciennes. Il semble le plus souvent qu’il n’y a
on des mots de français, et que l’usage qu’il en fait appartient à la langue d’Athènes ou de Rome. Le style d’Amyot, avec une
prodigieuse abondance, a beaucoup plus le tour et la marche de notre langue . On peut dire de son temps qu’il avait, pour ains
s les richesses nouvelles, et qu’en conservant l’esprit général de la langue , il en avait fait disparaître les mélanges qui se
crivains, qui tous deux, pour le style même, sont encore célèbres, la langue tendit insensiblement à un nouveau caractère. Ell
’influence que la cour, les femmes et les grands doivent avoir sur la langue dans une monarchie. Alors elle perdit une foule d
IV, et par ce don puissant qu’ont les hommes de génie de féconder les langues , en jetant dans le public une foule d’expressions
ers à la nation. Mais, dans l’époque qui précéda ces deux siècles, la langue perdit de sa richesse, sans gagner beaucoup du cô
u nombre et à l’harmonie de la prose, contribua à perfectionner notre langue , en lui donnant une qualité de plus. Ce mérite le
tarda, au siècle même de Louis XIV, la marche et les progrès de notre langue . On sait que les langues anciennes avaient une fo
Louis XIV, la marche et les progrès de notre langue. On sait que les langues anciennes avaient une foule de mots qui exprimaie
ment et de la souplesse. Des hommes qui avaient plus réfléchi sur les langues des anciens, que sur le caractère de la nôtre, vo
dans sa lenteur n’avait qu’une fausse gravité sans noblesse. Alors la langue se traîna au lieu de marcher : elle fut souvent e
idées ; elle le fut surtout avec le caractère national. Ce système de langue forma une espèce de secte. Vaugelas, d’Ablancourt
taient, prirent une route opposée et plus conforme en même temps à la langue et à la nation. Ils détachèrent les idées ; ils l
ns importuns qui pourraient la gêner. Peu à peu le caractère de notre langue fut connu. L’éloquence même, qui, dans sa marche
ses pas. Tels furent, pendant plusieurs siècles, les obstacles que la langue française eut à vaincre, et une partie des progrè
ie des progrès qu’elle eut à faire. Mais pour créer des orateurs, une langue , même perfectionnée, ne suffit point. L’éloquence
e sans cesse à atténuer, et, pour ainsi dire, assassiner le style, la langue et l’esprit. Surtout leur sensibilité inquiète do
 ; et de la perfection de la société et du goût, jointe à celle de la langue , devait naître peu à peu celle de l’éloquence. Il
e tout était prêt pour cette révolution. Les siècles avaient formé la langue  ; son caractère était connu ; sa marche était fix
23 (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488
de géométrique serait trop sèche pour les matières d’agrément, et nos langues sont trop imparfaites pour s’y prêter, les accept
re les hommes. C’est à ce point de perfection que tout travail sur la langue doit tendre. Rien de ce qui est obscur ne peut sa
logistes qui ont écrit en allemand ou qui ont été traduits43 de cette langue en français. La Minéralogie de Vallerius44, etc.
ammaire générale raisonnée est l’introduction à l’étude de toutes les langues particulières. Quelque variété apparente qu’il y
angues particulières. Quelque variété apparente qu’il y ait entre les langues , si l’on examine leur objet d’être la contre-épre
générales, à quelques différences près, de pure convention, dont une langue par gestes trouverait les équivalents. Le traité
êt à étudier avec intelligence, et à apprendre avec rapidité, quelque langue particulière que ce soit. J’ai placé cette étude
une dialectique peu commune, un maître versé dans presque toutes les langues connues, un Gebelin53 ou quelque autre. Celle de
adémie française. Les Tropes de Dumarsais, quoique restreints à notre langue , sont remplis d’excellentes observations communes
vrage de M. le président de Brosses sur l’Origine et la formation des Langues 55 est d’un excellent esprit. J’en dirais autant
r la grammaire générale raisonnée après l’étude des grammaires et des langues particulières, ou du moins jusqu’au moment où les
culières, ou du moins jusqu’au moment où les élèves posséderaient une langue étrangère ancienne ou moderne, avec laquelle ils
git point d’un objet entièrement nouveau, que nous possédons tous une langue maternelle, que le long exercice de la parole nou
la logique, je la laisse où je l’ai placée. Septième classe. La langue russe et la langue slavonne par principes. A l
aisse où je l’ai placée. Septième classe. La langue russe et la langue slavonne par principes. A l’étude de la gramma
étude de la grammaire générale raisonnée je fais succéder celle de la langue de son pays, car s’il faut écrire et parler corre
a langue de son pays, car s’il faut écrire et parler correctement une langue c’est la sienne. Je ne dirai rien sur ces deux la
orrectement une langue c’est la sienne. Je ne dirai rien sur ces deux langues qui me sont inconnues, pas davantage sur les livr
tionnaires. Je remarquerai seulement que chez toutes les nations, la langue a dû ses progrès aux premiers génies ; c’était le
Si la précision et la clarté sont les deux qualités principales d’une langue , toutes doivent prendre pour modèle la langue fra
lités principales d’une langue, toutes doivent prendre pour modèle la langue française ; si c’est l’énergie, c’est autre chose
ale ; elle s’inscrira quand il lui plaira parmi les protecteurs de la langue russe. Huitième classe. Le grec et le latin,
e où l’on a beaucoup de mémoire et peu de jugement. 2° Si l’étude des langues exige beaucoup de mémoire, elle l’étend encore en
ent aux sciences que je viens de nommer, ce n’est point à l’étude des langues qu’il faudrait accorder la préférence, à moins qu
ce, à moins qu’on ne se proposât de les enseigner comme on apprend la langue maternelle, par usage, par un exercice journalier
une école mêlée de commensaux et d’externes ; que l’enseignement des langues se fait par des rudiments et d’autres livres ; c’
u célèbre Dumarsais, et à tous les articles de grammaire ; que si les langues sont des connaissances instrumentales, ce n’est p
plus qu’en frémissant : d’où je puis conclure, ce me semble, que ces langues savantes propres à si peu, si difficiles pour tou
ns. Mais accordons qu’au sortir des écoles, les enfants possèdent les langues anciennes qu’on leur a montrées : que deviennent
gnement d’une science, quelle qu’elle soit, pouvant être fait dans la langue de la nation, je conçois bien l’inconvénient, mai
parle un latin barbare, comme il est d’usage et de nécessité dans une langue morte à laquelle il manque une infinité de termes
sera pas sans danger pour le goût. Et puis je demanderai : à qui ces langues anciennes sontelles d’une utilité absolue ? J’ose
savoir et de bien écrire le latin, mais ils ignorent le grec ; et la langue de Galien et d’Hippocrate n’est pas plus familièr
etraduits cent fois ? Mais quand je conviendrais de l’avantage de ces langues pour certains états, la question n’en resterait p
gtième, le centième de nos latinistes. De la manière d’étudier les langues anciennes ou modernes. Si je ne suis pas d’acc
ne suis pas d’accord avec l’usage sur le temps de l’enseignement des langues anciennes, je ne le suis pas davantage avec les p
n’ont pas composé, et personne aujourd’hui ne possède, peut-être, les langues grecque et latine comme ils les ont possédées.
est le travail de l’esprit en traduisant ? C’est, de chercher dans la langue qu’on possède, les expressions correspondantes à
langue qu’on possède, les expressions correspondantes à celles de la langue étrangère dont on traduit et qu’on étudie. Et que
est le travail de l’esprit en composant ? C’est de chercher, dans la langue étrangère qu’on apprend, des expressions correspo
rangère qu’on apprend, des expressions correspondantes à celles de la langue qu’on parle, et qu’on sait. Or il est évident que
Or il est évident que, dans cette dernière opération, ce n’est pas la langue qu’on sait, que l’on apprend ; c’est donc celle q
uand on compose on feuilleté à la vérité le dictionnaire de sa propre langue , mais c’est pour y chercher l’expression correspo
angue, mais c’est pour y chercher l’expression correspondante dans la langue étrangère ; c’est cette expression qu’on lit, c’e
lit, c’est cette expression qu’on écrit, c’est à la syntaxe de cette langue étrangère qu’on l’assujettit, ce sont ses règles
renverra au lendemain. — Et d’où vient cette différence entre deux langues qui l’ont occupé l’une si peu et l’autre si longt
Je m’explique : prendre une page traduite d’un bon auteur, ou dans sa langue , ou dans quelque autre langue qu’on sache. Rendre
ge traduite d’un bon auteur, ou dans sa langue, ou dans quelque autre langue qu’on sache. Rendre cette page traduite dans la l
quelque autre langue qu’on sache. Rendre cette page traduite dans la langue de l’auteur, et comparer sa traduction avec le te
si qu’on apprend les mots, la syntaxe, et qu’on saisit l’esprit d’une langue qui s’établit dans la mémoire par la lecture, et
matières et d’après tous les auteurs, sans quoi la connaissance de la langue restera toujours imparfaite. Rien de plus commun
t consommé avec le progrès de nos connaissances l’appauvrissement des langues anciennes. Qu’on m’amène un littérateur et sur-le
sion seule ou par le thème et la version. Auteurs classiques de la langue grecque et de la langue latine. Il y a en lati
me et la version. Auteurs classiques de la langue grecque et de la langue latine. Il y a en latin et en grec une multitu
Sanctius66. Et puis la nuée de ceux qui ont écrit des dialectes de la langue grecque, de ses idiotismes, de ses prépositions,
imprimerie et le commerce de la librairie. Avantage de l’étude des langues grecque et latine. Les Grecs ont été les préce
uère prétendre au titre de littérateur, sans la connaissance de leurs langues . La langue grecque ayant beaucoup influé sur le l
re au titre de littérateur, sans la connaissance de leurs langues. La langue grecque ayant beaucoup influé sur le latin, et la
qu’il médite et qu’il réfléchisse. J’estime donc que l’étude des deux langues doit marcher de front ; celui qui sait le grec, r
version, l’a bientôt oublié s’il ne le cultive sans relâche. Ces deux langues renferment de si grands modèles en tous genres, q
e Platon, d’Euripide, coupé avec celui de Moïse et des prophètes. Les langues grecque et latine ont aussi de particulier, que t
t même de fort beaux, mais on y sent le travail et la composition. La langue de la poésie semble être la langue naturelle d’Ho
t le travail et la composition. La langue de la poésie semble être la langue naturelle d’Homère. Qu’on me pardonne le petit gr
des hommes de goût et de la canaille. Cependant on ne possède pas la langue grecque sans l’avoir lu et relu. Rien de si voisi
ilosophe, qu’il suffit de nommer. Son style est toujours nombreux, sa langue pure, élégante et claire, par conséquent facile à
élégante et claire, par conséquent facile à entendre, autant que les langues à inversions ou transpositions de mots, presque a
rit et qui n’est pas une des moindres raisons de différer l’étude des langues anciennes, c’est l’inversion ; où est l’enfant qu
 ; mais je demande si l’on parle de bonne foi lorsqu’on assure que la langue de ces auteurs, difficiles pour le style, profond
étudié les grands modèles, il s’agit de les imiter ; ils entendent la langue des historiens, des poètes et des orateurs, il s’
eurs, des historiens, de tous les auteurs en tout genre et en quelque langue que ce soit, ancienne ou moderne, nationale ou ét
e Port-Royal. 1754, in-12. 55. Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l’Étymologie. 1765,
s de l’Étymologie. 1765,2 vol. in-12. 56. Les Vrais Principes de la langue française. 1747, 2 vol. in-12. 57. Dont Voltair
. in-12. 57. Dont Voltaire disait qu’ils subsisteraient tant que la langue française durerait. 58. Voyez là-dessus les der
si la proposition de Diderot : Faire un thème, c’est chercher dans la langue qu’on ignore les moyens de rendre les paroles de
er dans la langue qu’on ignore les moyens de rendre les paroles de la langue qu’on sait ; faire une version, c’est employer la
aroles de la langue qu’on sait ; faire une version, c’est employer la langue qu’on sait à s’expliquer celle qu’on ignore. Lequ
accuse de combattre, c’est-à-dire qu’on ne saurait bien connaître une langue étrangère, si l’on ne fait à la fois le thème et
Diderot renvoie sans doute à l’extrait de Chompré : Introduction à la langue latine par la voie de la traduction. Paris, 1757,
on ne l’a pas laissé féminin », LITTRÉ, Dictionnaire historique de la langue française. 71. C’est l’avis de Denys d’Halicarn
24 (1856) Cours familier de littérature. I « IIe entretien » pp. 81-97
ère cette répercussion mystérieuse de la pensée à la pensée ? Par les langues . Que sont les langues ? Les langues sont les sign
mystérieuse de la pensée à la pensée ? Par les langues. Que sont les langues  ? Les langues sont les signes et les sons qui exp
e la pensée à la pensée ? Par les langues. Que sont les langues ? Les langues sont les signes et les sons qui expriment la paro
la parole sans la pensée qui la constitue. L’homme a pu inventer les langues dérivées, qui ne sont que les modifications d’une
parole primitive et révélée ; il a pu construire et reconstruire des langues postérieures et imparfaites, avec les débris de l
truire des langues postérieures et imparfaites, avec les débris de la langue primitive et parfaite qui lui fut sans doute donn
né la pensée, ou le verbe intérieur et extérieur ; mais avoir créé la langue avant la pensée, ou la pensée avant la langue, no
ur ; mais avoir créé la langue avant la pensée, ou la pensée avant la langue , nous semble un effort au-dessus de tout effort h
un miracle de la toute-puissance. La parole contenue dans la première langue a dû être révélée divinement à l’homme le jour où
’elle. « Avec cette révélation probable de la parole parlée, ou de la langue innée, est née aussi la première littérature du g
mme, et qui n’est un homme complet qu’en s’exprimant. La parole ou la langue est donc, selon nous, une des fonctions les plus
u’il s’exprime, parce qu’il accumule, à l’aide de cet instrument, des langues parlées et écrites, des sentiments, des idées, de
main a dû se multiplier dans une proportion presque incalculable. Les langues et les livres écrits dans ces diverses langues so
sque incalculable. Les langues et les livres écrits dans ces diverses langues sont le dépôt de cette littérature universelle. M
s n’échappent pas plus à cette loi que les hommes et les empires. Les langues meurent avec les civilisations et avec les peuple
urent avec les civilisations et avec les peuples qui les parlent. Les langues , comme des urnes brisées dont on transvase la liq
rande partie dans l’oubli ; puis naissent, de la décomposition de ces langues mortes, d’autres langues formées de leurs débris.
 ; puis naissent, de la décomposition de ces langues mortes, d’autres langues formées de leurs débris. Des peuples nouveaux rec
à leur tour. Cette diversité, cette instabilité et cette brièveté des langues sont le grand obstacle à la perfectibilité, soi-d
lité indéfinie de l’esprit humain sur cette terre, il aurait créé une langue une et immortelle entre tous les peuples et toute
accumuler et contenir une perfectibilité toujours croissante dans des langues qui ne s’entendent pas l’une l’autre, et qui meur
poète comme Homère apparaît tout à coup avec une perfection divine de langue , de rythme, de goût, de sagesse, aux confins d’un
eul tout un ciel et toute une terre, qu’il n’a pas créé à lui seul sa langue poétique et le chant merveilleusement cadencé de
mmencement. IX Cette distance du temps, cette décomposition des langues , ces morts et ces ensevelissements des empires qu
gues, ces morts et ces ensevelissements des empires qui parlaient ces langues , ont donc fait disparaître, dans le passé reculé
u dans nos bibliothèques en un petit nombre de chefs-d’œuvre en toute langue qui ne dépassent pas les forces de l’attention. C
25 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »
on Il faudrait être insensé pour vouloir dicter des lois dans une langue vivante. Observations de l’Académie française su
à cataloguer les nuances qui donnent une suprématie incontestable de langue à des œuvres entièrement remises à neuf, vers un
mises à neuf, vers un moment où il est convenu que la décadence de la langue latine est déjà très avancée. Jusqu’à ce qu’elles
u’elles aient atteint leur plus haut point de valeur commerciale, les langues littéraires se transforment avec une grande rapid
répand au point de devenir quasi universelle, la transformation de la langue tend à se ralentir, parce que les œuvres écrites
loin de Prudence à Adam de Saint-Victor que de Plaute à Prudence. La langue française, après plusieurs crises dont elle était
ponctuées dans le monde, comme un semis d’oasis. Mais il s’agit de la langue plus que de la littérature, de l’instrument et no
s marques de vitalité et tout un système de feuilles et de fleurs. La langue française, qui ne semble pas destinée à subir pro
ns, est cependant loin de la grande époque de stabilité que certaines langues atteignent avant de mourir. Elle vit, donc elle s
le par quoi nous jugeons des déformations actuelles. L’histoire d’une langue n’est que l’histoire de déformations successives,
e sort que parfois les lettres qui forment leur commune armature ; la langue transporte à volonté l’idée de rouge au mot noir,
age. En l’absence d’une autorité sociale et littéraire à la fois, les langues se modifient si rapidement que le vieillard ne co
nt et de la vie. Mais chez les peuples enrichis d’une littérature, la langue est d’autant plus stable que la littérature est p
tie intellectuelle, au lieu de restreindre la part du nouveau dans la langue , doit au contraire souffler au peuple abruti par
t désormais inapte à imaginer. Un peuple qui ne connaît que sa propre langue et qui l’apprend de sa mère, et non des tristes p
tion obligatoire a fait du français, dans les bas-fonds de Paris, une langue morte, une langue de parade que le peuple ne parl
fait du français, dans les bas-fonds de Paris, une langue morte, une langue de parade que le peuple ne parle jamais et qu’il
seul, en liberté ; il hait le français qui n’est plus pour lui que la langue de ses maîtres et de ses oppresseurs. Cependant c
la vie argotique d’un mot n’est souvent qu’un stage à la porte de la langue littéraire ; quelques-uns des mots les plus « nob
dans les dictionnaires classiques. M. Deschanel trouve donc que « la langue française, si belle, va se corrompant » . C’est a
lus », — plainte qui ne veut rien dire, sinon : le français étant une langue vivante se modifie périodiquement et aujourd’hui,
t que M. Scherer s’est, lui aussi, lamenté sur « la déformation de la langue française », mais la langue française, de son côt
aussi, lamenté sur « la déformation de la langue française », mais la langue française, de son côté, n’a pas toujours eu à se
quelquefois défavorable et quelquefois utile. C’est un moyen dont la langue se sert pour utiliser un mot qui vient de se trou
u’il y a entre eux un rapport nécessaire. La connaissance de quelques langues un peu éloignées suffit à purger l’esprit de cett
r un bon degré de scepticisme sur ce point, d’apprendre résolument la langue française elle-même. Il ne faudrait pas sourire s
ononciation des mots français a beaucoup varié depuis l’origine de la langue  ; on a écrit cette histoire qui n’est pas toujour
l’autorité de M. Emile Deschanel, et un péril pour l’intégrité de la langue qu’il aurait dû signaler avec véhémence, puisqu’i
ar « ce spectacle m’a ému », cela n’a jamais pu, à aucun moment de la langue , se dire par « ce spectacle m’a imprimé ». Malgré
ler, et de tout le groupe des latinismes récemment introduits dans la langue  ? C’est assez douteux, car il ne faut demander di
car il ne faut demander directement au latin, grenier légitime de la langue française, que des mots réellement utiles et que
par exemple, étant des formations orales, apparues à une époque où la langue prononce identiquement in et ain, an et ent, ne p
l’imitation et l’immobilité ? Il reconnaît cependant lui-même que les langues se modifient sans cesse ; mais il ajoute : « Ce n
ements et, si l’on veut, les déformations que l’usage lui impose, une langue reste belle tant qu’elle reste pure. Une langue e
usage lui impose, une langue reste belle tant qu’elle reste pure. Une langue est toujours pure quand elle s’est développée à l
ement toutes les atteintes portées à la beauté et à l’intégrité de la langue française. Elles sont venues de l’anglais  : aprè
sseaux si lourdement chargés de sable et de bois mort ont encombré la langue française : il suffirait de les dessécher ou de l
universel, demain. Vaugelas dit innocemment : « Dans les doutes de la langue , il vaut mieux pour l’ordinaire consulter les fem
s et ceux qui n’ont point étudié que ceux qui sont bien sçavans en la langue Grecque et en la Latine.  » Et Vaugelas, vraiment
rica, le mot le plus déformé est évidemment celui qui a passé dans la langue générale. Sersifis n’est pas plus irrégulier que
ments : 1° de g en c. En beaucoup de mots d’origine commune aux trois langues , le g de l’italien et de l’espagnol est représent
monstres modernes. Lévier. Évier rappelle le lointain moment de la langue où aqua était devenu eve. Dunn, dans son Glossair
langue129. Pariure. Excellent mot qui a plusieurs analogues dans la langue . Pariure, pour pari, est tout aussi légitime que
nteresse et chanteuse pour montrer que, dans cet ordre de finales, la langue se permet toutes ses fantaisies. Corrompeur, rap
ot est un peu moins mauvais ; il rentre dans la logique de la vieille langue , au moins pour sa première syllabe : Constare C
impose aussi cligner, mais clin (d’œil) témoigne qu’à un moment de la langue on a dit cliner. Peigne a d’abord été peine. Mali
las, on disait à la cour preigne et viegne pour prenne et vienne . La langue n’a pas encore choisi un son unique pour cette fi
ù des humanistes ont pris le p dont ils ornèrent ce mot.   L’ancienne langue disait donter, ce qui représente le latin domitar
ellent, de même que mésaventure, mésetime, et d’autres. Perdue. Une langue ressemble à un jardin où il y a des fleurs et des
secoupe. Vous faisez. Ceci représente brutalement la tendance de la langue française à ramener tous ses verbes à la première
moins étranger : cela suffit pour influencer son oreille, ensuite sa langue . Quel rôle cette habitude a-t-elle joué dans la f
antôt substantifs, ici adverbes, et là adjectifs ; et à mesure qu’une langue se dépouille, cela devient plus visible. Les mots
français que celui des grammairiens. 119. Les Déformations de la langue française, par Emile Deschanel (1898). NdA 120.
faisait que répéter Ramus : « Le peuple est souverain seigneur de sa langue , il la tient comme un fief de franc alleu, et n’e
ns français). NdA 124. Au tome II de son Origine et formation de la langue française, Chevallet a montré la permanence des l
infinitif du verbe. NdA 131. Du moins dans la période moderne de la langue . NdA 132. Il y a peut-être à ces pluriels, œils
ot à une signification nouvelle, c’est, en somme, un autre mot. Or la langue ne peut plus à cette heure attribuer à un mot nou
st toujours précieux. On a suivi l’édition de 1662 : Remarques sur la langue française utiles à ceux qui veulent bien parler e
26 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709
osophe ; parce qu’on peut les regarder comme les principales clés des langues  : ce sont la dérivation & la composition. Ell
ù l’on trouve une certaine uniformité usuelle dans les procédés d’une langue , la Grammaire doit la faire remarquer, & en f
mposés. Eclaircissons ces définitions par des exemples tirés de notre langue . Voici deux ordres differens de mots dérivés d’un
sentiment opposé à l’amitié. Il en est de même & dans toute autre langue , de tout mot radical, qui par ses diverses inflex
ier ou lui être associées. Il y a dans ce procédé commun à toutes les langues un art singulier, qui est peut-être la preuve la
tre la preuve la plus complette qu’elles descendent toutes d’une même langue , qui est la souche originelle : cette souche a pr
uite par de nombreuses ramifications. Ce qu’il y a de différent d’une langue à l’autre, vient de leur division même, de leur d
rices soit élémentaires, que l’on retrouve les mêmes dans quantité de langues , qui semblent d’ailleurs avoir entre elles peu d’
entre elles peu d’analogie. Tout le monde sait à cet égard ce que les langues greque, latine, teutone, & celtique, ont four
e les langues greque, latine, teutone, & celtique, ont fourni aux langues modernes de l’Europe, & ce que celles-ci ont
é les unes des autres ; & il est constant que l’on trouve dans la langue des Tartares, dans celle des Perses & des Tur
entre les hommes, il seroit à desirer qu’ils parlassent tous une même langue , & que dans cette langue, la composition &
desirer qu’ils parlassent tous une même langue, & que dans cette langue , la composition & la dérivation, soit philoso
etties à des regles invariables & universelles : l’étude de cette langue se réduiroit alors à celle d’un petit nombre de r
is de la formation, & des regles de la syntaxe. Mais les diverses langues des habitans de la terre sont bien éloignées de c
rité : il y en a cependant qui en approchent plus que les autres. Les langues greque & latine, par exemple, ont un système
ont un système de formation plus méthodique & plus fécond que la langue françoise, qui forme ses dérivés d’une maniere pl
qui tire de son propre fonds moins de mots composés, que de celui des langues greque & latine. Quoi qu’il en soit, ceux qui
’il en soit, ceux qui desirent faire quelque progrès dans l’étude des langues , doivent donner une attention singuliere aux form
gie philosophique des termes, de penétrer jusqu’à la métaphysique des langues , & d’en démêler le caractere & le génie ;
ont soûmises à des lois générales, & ont d’ailleurs, dans la même langue ou dans d’autres, des racines qui expriment fonda
s grand detail appartient plûtôt à un ouvrage sur les analogies de la langue latine, qu’à l’Encyclopédie ; & il est vraiss
nt. Nous disons en second lieu, que ces terminaisons ont dans la même langue , ou dans quelqu’autre, aes racines qui expriment
x qui voudroient, si on peut le dire, étudier l’anatomie comparée des langues , & porter leurs regards jusque sur les langue
tomie comparée des langues, & porter leurs regards jusque sur les langues possibles. (E. R. M.) FREQUENTATIF FREQU
st modifiée par une idée accessoire de répétition ; tels sont dans la langue latine les verbes clamitare, dormitare, dérivés d
tinu, mais coupé & interrompu. Le supin doit être regardé dans la langue latine ; comme le générateur unique & immédia
nt il est question ; car voilà la maniere de procéder dans toutes les langues  ; quand on y crée un mot, on lui donne scrupuleus
f agere. Voyons maintenant si nous avons des fréquentatifs dans notre langue . Robert Etienne dans sa petite grammaire françois
sons, & par celle de leur origine : les uns sont naturels à cette langue , d’autres y ont été faits à l’imitation de l’anal
nt guere que dans le style familier. Les fréquentatifs naturels à la langue françoise lui viennent de son propre fonds, &
atin sputare, nictare, mussitare. Les fréquentatifs étrangers dans la langue françoise lui viennent de la langue latine, &
s fréquentatifs étrangers dans la langue françoise lui viennent de la langue latine, & ont seulement pris un air françois
; fréquentatif, il n’en garde pas toutefois la signification en notre langue  : tellement qu’il a besoin de l’adverbe souvent :
enir, ajoûtée à l’idée principale du verbe. On trouve dans toutes les langues différentes sortes de futur, parce que ce rapport
u, comme relatif, & comme conditionnel. On trouve dans toutes les langues des inflexions équivalentes à celles de la nôtre,
y trouve plus la même unanimité pour le futur ; il n’y a que quelques langues qui ayent un futur absolu, un relatif, & un c
. Laudandus ero. Laudaturus fuero. Laudandus fuero. Comme la langue latine fait un des principaux objets des études o
; par conséquent il appartient au même mode. Les usages de toutes les langues déposent unaniment cette vérité. Consultons la nô
soupé : & qu’enfin son correspondant au subjonctif est dans notre langue le prétérit absolu de ce mode ; on dit également
ue le mérite d’appliquer comme ils ont pû la grammaire latine à notre langue , ont copié presque tous ces défauts. Robert Etien
on ne sauroit être trop en garde, que d’appliquer la grammaire d’une langue à toute autre indistinctement ; chaque langue a l
quer la grammaire d’une langue à toute autre indistinctement ; chaque langue a la sienne, analogue à son génie particulier. Il
fois qu’un grammairien philosophe démêlera ce qui appartient à chaque langue , en suivant toûjours une même route ; il n’est qu
es autres circonstances du tems, & apprendre de l’usage de chaque langue ce qu’il a autorisé ou non, pour exprimer ces com
emand, &c. & c’est par-là que nous allons le fixer dans notre langue . Nous avons en françois un futur absolu, que nous
es auxiliaires nous rendent le même service au subjonctif, mais notre langue n’a aucune inflexion destinée primitivement à mar
’eût fait quand on l’en auroit prié. Quoiqu’il semble que certaines langues n’ayent pas d’expressions propres à déterminer qu
t ; chacune trouve des ressources en elle-même. On le voit dans notre langue par les futurs du subjonctif ; & les latins q
z-le comme fait). Il ne faut pas croire non plus que l’usage d’aucune langue restreigne exclusivement ces futurs à leur destin
fieri poterit, ou fiet ut multos reperias. Tout a sa raison dans les langues , jusqu’aux écarts. (E. R. M.) G G, s. m.
& la septieme de l’alphabet latin que nous avons adopté. Dans les langues orientales & dans la langue greque, elle repr
atin que nous avons adopté. Dans les langues orientales & dans la langue greque, elle représentoit uniquement l’articulati
figue ; & c’est le nom qu’on auroit dû lui donner dans toutes ces langues  : mais les anciens ont eu leurs irrégularités &am
pendant les divers noms que ce caractere a reçus dans les différentes langues anciennes, conservoient du-moins l’articulation d
oir (article C & méth. de P. R.) l’origine du caractere g dans la langue latine ; & la preuve que les Latins ne lui do
vicesimus ou vigesimus, Cneius ou Gneius. Dans quelques mots de notre langue , nous retenons le caractere de l’articulation for
a syllabe précédente n’est point nasale. Il ne paroît pas que dans la langue italienne, dans l’espagnole, & dans la franço
roit bien, malgré toutes les conjectures contraires, leur venir de la langue latine, qui est leur source commune. Dans les tro
enir de la langue latine, qui est leur source commune. Dans les trois langues modernes, on employe ces lettres pour représenter
nne & espagnole : nous ne sortirons point ici des usages de notre langue . Les deux lettres C & G y suivent jusqu’à cer
oignée des lois générales du langage, & exclusivement propre à la langue françoise. Voyez Idiotisme . « Lorsque dans un l
e vient de l’imitation gauche ou déplacée de quelque tour propre à la langue françoise ; qu’un gallicisme en un mot est une es
r anglois n’est anglicisme que quand il est transporté dans une autre langue  ? C’est une erreur manifeste, & que ceux même
onsiste en effet à être un écart de langage exclusivement propre à la langue françoise. Le gallicisme en françois est à sa pla
ce, & il y est ordinairement pour éviter un vice ; dans une autre langue , c’est ou une locution empruntée qui prouve l’aff
angue, c’est ou une locution empruntée qui prouve l’affinité de cette langue avec la nôtre, ou une expression figurée que l’im
pse), pour y mettre le mérite de la brieveté. Un françois qui sait sa langue entend cette phrase aussi clairement & avec p
& des longueurs, une connoissance exacte & réfléchie de notre langue & de ses origines, & une philosophie prof
issance de toute la nation, & une réputation aussi durable que la langue même. Si cette matiere pouvoit entrer dans un dic
en fait de Grammaire, que les principes généraux & raisonnés des langues , ou tout au plus les principes, qui, quoique prop
es langues, ou tout au plus les principes, qui, quoique propres à une langue , sont pourtant du district de la Grammaire généra
nnent plus à la nature de la parole, qu’au génie particulier de cette langue  ; qu’ils constituent ce génie plûtôt qu’ils n’en
u’ils prouvent la fécondité de l’art ; qu’ils peuvent passer dans les langues possibles, & qu’ils étendent les vûes du gram
rammairien. Mais tout détail qui concerne le pur matériel de quel que langue que ce soit, doit être exclu de ce Dictionnaire,
plan ne nous laisse que la liberté de choisir des exemples dans telle langue que nous jugerons convenable. Nos scrupules à cet
indre plus sûrement le but. D’ailleurs, à-moins de bien connoître les langues anciennes & modernes où la nôtre a puisé, il
E. R. M.) GENITIF GENITIF, s. m. c’est le second cas dans les langues qui en ont reçu : son usage universel est de prés
gne de cette analogie ; ce sont des noms grecs auxquels l’usage de la langue latine a conservé leur génitif originel : Androma
s exceptions sont, pour ainsi dire, les restes des incertitudes de la langue naissante. Les cas, & spécialement le génitif
énitif est la racine génératrice d’une infinité de mots, soit dans la langue latine même, soit dans celles qui y ont puisé ; o
; parti-ceps, parti-cipis ; ac-cipio, ac-cipis. Nous avons dans notre langue des mots qui viennent immédiatement d’un génitif
cevons sensiblement la même influence dans les mots composés de notre langue , qui ne sont pour la plûpart que des mots latins
des méthodistes sont fausses & fort éloignées du vrai génie de la langue latine : en second lieu, parce que nous regardons
moyens de suppléer l’ellipse, comme une des principales clés de cette langue . On doit être suffisamment convaincu par tout ce
ur cette détermination. Il faut bien qu’il y en ait d’autres dans les langues dont les noms ne reçoivent pas les inflexions app
elqu’une est spécialement déterminative d’un terme antécédent. Chaque langue a son génie & ses ressources. La langue latin
terme antécédent. Chaque langue a son génie & ses ressources. La langue latine elle-même n’est pas tellement restrainte à
arce qu’il est déterminant d’un nom appellatif. Voyez Apposition . La langue latine a encore une maniere qui lui est propre, d
leur construction méchanique, pour entendre les livres écrits en une langue  ; il faut encore donner une attention particulier
les deux seuls membres de cette distribution dans presque toutes les langues qui en ont fait usage. A s’en tenir donc rigoureu
st en effet sous ce nom que l’on désigne le troisieme genre, dans les langues qui en ont admis trois. Mais il ne faut pas s’ima
un certain point ; la preuve en est sensible. Il y a dans toutes les langues une infinité de noms ou masculins ou féminins, do
gion, les moeurs, & le génie des différens peuples fondateurs des langues , peuvent leur avoir fait appercevoir dans ces obj
Ainsi les Latins, par exemple, dont la religion fut décidée avant la langue , & qui admettoient des dieux & des déesse
genres d’une maniere toute différente ; ce qui sera masculin dans une langue sera féminin dans une autre : mais décidés par de
té des genres attribués à un même nom dans les divers âges de la même langue , & souvent dans le même âge. Alvus en latin a
e masculin ou féminin. Ce seroit donc une peine inutile, dans quelque langue que ce fût, que de vouloir chercher ou établir de
vague des adjectifs aux noms, on leur a donné dans presque toutes les langues les mêmes formes accidentelles qu’aux noms mêmes,
les noms, & sont comm’eux assujettis à des déclinaisons, dans les langues qui admettent cette maniere d’exprimer les rappor
& des adjectifs plus palpable encore, qu’on a introduit dans ces langues la concordance des genres, dont les adjectifs pre
ent, nous voulons, vous voulez, &c. En introduisant donc dans les langues l’usage des genres, on a pû revêtir les verbes de
e conséquence que les Orientaux ont sentie & appliquée dans leurs langues , & dont les Grecs, les Latins, & nous-mêm
e des noms leurs corrélatifs. Ainsi parce qu’il a plu à l’usage de la langue latine, que le nom vir fût du genre masculin, que
Reprenons notre matiere. C’est à la grammaire particuliere de chaque langue , à faire connoître les terminaisons que le bon us
leurs corrélatifs ; & c’est de l’habitude constante de parler une langue qu’il faut attendre la connoissance sûre des genr
mp; en françois loup & louve. Cependant on trouve dans toutes les langues des noms, qui, sous la même terminaison, exprimen
quelquefois neutre. Nous avons également des noms douteux dans notre langue , comme bronze, garde, duché, équivoque, &c. C
choix du genre. L’usage primitif n’introduit rien d’inutile dans les langues  ; & de même qu’il y a lieu de présumer qu’il
emier lieu, que cette confusion est un abus si l’usage constant de la langue ne l’autorise : en second lieu, que les Poëtes sa
qu’ils peuvent à ces distinctions délicates si propres à enrichir une langue & à en caractériser le génie : enfin que malg
n avons donnée plus haut ; & il en résulte très-clairement que la langue françoise n’ayant accordé à ses adjectifs que deu
omme templum, que montagne est masculin comme mons. L’influence de la langue latine sur la nôtre, doit être la même dans tous
oit vrai que la concordance des nombres & celle des cas, dans les langues qui en admettent, auroient suffi pour caractérise
voque. Cet accessoire étoit peut-être plus nécessaire encore dans les langues où la construction n’est assujettie à aucune loi
mais quelle conséquence ultérieure tirera t-on de celle-ci ? Dans les langues qui admettent des cas, il faudra raisonner de la
cinq, les Latins six, & les Arméniens jusqu’à dix, tandis que les langues moderne, du midi de l’Europe n’en ont point. On r
ultés factices, les progrès des étrangers qui veulent apprendre cette langue , ou même tendre des piéges aux nationaux, pour qu
n de la vérité dans cette remarque, & qu’à parler en général, une langue débarrassée de toutes les inflexions qui ne marqu
autre qui a adopté cette maniere ; mais il faut avouer aussi que les langues n’ont point été instituées pour être apprises par
age ; que les fautes des étrangers ne peuvent rien prouver contre une langue , & que les erreurs des naturels sont encore d
d’éducation, ou d’un défaut d’attention : enfin, que reprocher à une langue un procédé qui lui est particulier, c’est reproch
ennent telle ou telle place, suivant l’usage & le génie de chaque langue . Or ce sont les mots indéterminés qui, dans le la
régissent les noms déterminans. Ainsi les méthodes pour apprendre la langue latine disent, que le verbe actif gouverne l’accu
restraindre la signification trop vague des premiers. Dans toutes les langues on trouvera des propositions qui auront leurs suj
ns incomplet exigera un complément, un régime : en un mot, toutes les langues assujettiront indispensablement leur marche aux l
Il doit donc y avoir des principes fondamentaux communs à toutes les langues , dont la verite indestructible est antérieure à t
oge entierement. De-là la possibilité & l’origine des différentes langues qui ont été, qui sont, & qui seront parlees s
ables & généraux de la parole prononcée ou écrite dans toutes les langues . Une Grammaire particuliere est l’art d’appliquer
rononcée ou écrite, les institutions arbitraires & usuelles d’une langue particuliere. La Grammaire générale est une scien
pplication pratique des institutions arbitraires & usuelles d’une langue particuliere aux principes généraux de la parole
role (voyez Art). La science grammaticale est antérieure à toutes les langues , parce que ses principes sont d’une vérité éterne
ne vérité éternelle, & qu’ils ne supposent que la possibilité des langues  : l’art grammatical au contraire est postérieur a
ilité des langues : l’art grammatical au contraire est postérieur aux langues , parce que les usages des langues doivent exister
cal au contraire est postérieur aux langues, parce que les usages des langues doivent exister avant qu’on les rapporte artifici
e notre Grammairien ne pense ici qu’à la Grammaire particuliere d’une langue , à celle qui apprend à parler comme on parle, à c
ns un autre en droit. « Il se trouve essentiellement dans toutes les langues , dit-il, ce que la Philosophie y considere, en le
a mis, par une conséquence infaillible, un ordre nécessaire dans les langues  ». C’est en effet pour cela que dans toutes ou
à ces lois de la Grammaire générale, que les usages particuliers des langues peuvent se conformer ou ne pas se conformer quant
& nécessairement l’esprit. Si l’on trouve donc que l’usage d’une langue autorise quelque pratique contraire à quelqu’un d
ctés par la nature. Eh ! comment pourroit-il se faire que l’usage des langues s’accordât toûjours avec les vûes générales &
ute differente ; & c’est l’origine de la diversité des génies des langues . Les différens résultats des combinaisons infinie
la différence prodigieuse que l’on trouve entre les mots des diverses langues qui expriment la même idée, entre les moyens qu’e
en âge, de jour en jour. De là la diversité des dialectes d’une même langue , suite naturelle de l’égale liberté & de la d
obilité, cette succession de nuances, qui modifie perpétuellement les langues , & les métamorphose insensiblement en d’autre
Rien n’est plus aisé que de se méprendre sur le véritable usage d’une langue . Si elle est morte, on ne peut que conjecturer ;
s de notre systeme grammatical, & la liberté que l’usage de notre langue paroit avoir laissée sur la formation des termes
e dernier chap. de la Grammaire générale : « La Grammaire de quelque langue que ce soit, a deux fondemens, le Vocabulaire &am
Syntaxe ». Mais le Vocabulaire n’est que le catalogue des mots d’une langue , & chaque langue a le sien ; au lieu que ce q
ocabulaire n’est que le catalogue des mots d’une langue, & chaque langue a le sien ; au lieu que ce que nous appellons Lex
, contient sur cet objet des principes raisonnés communs à toutes les langues . I. L’office de la Lexicologie est donc d’expliqu
des formes différentes, telles qu’il plaît aux usages arbitraires des langues de les fixer : de-là les genres, les cas, les nom
oir deux fins différentes. La premiere est de suivre l’analogie d’une langue , pour se mettre en état d’y introduire des mots n
er les principes de la Lexicologie. C’est aux dictionnaires de chaque langue à marquer sur chacun des mots qu’ils renferment,
roposition sont les mots que les besoins de l’énonciation & de la langue que l’on parle y font entrer, pour constituer la
posée. Par rapport à cet objet, la syntaxe est différente dans chaque langue pour les details ; mais toutes ses regles, dans q
chaque langue pour les details ; mais toutes ses regles, dans quelque langue que ce soit, se rapportent à trois chefs généraux
est le sujet, comme quand on dit, ces hommes sont savans. Toutes les langues qui admettent dans les modificatifs des accidens
& Usage Le Régime est le signe que l’usage a établi dans chaque langue , pour indiquer le rapport de determination d’un m
, acquiert un degre de précision qu’il n’a point par lui-même. Chaque langue a ses pratiques différentes pour caractériser le
lle qui doit servir de base à la construction particuliere de quelque langue que ce soit ; elle n’a qu’une maniere de procéder
e où les mots sont rangés dans l’ordre autorisé par l’usage de chaque langue . Elle a differens procédes, à cause de la diversi
ion de la pensée ; quelque conformité que les usages particuliers des langues puissent avoir à ces principes, on trouve cependa
gurée : simple, quand elle suit sans écart le procédé ordinaire de la langue  ; figurée, quand elle admet quelque façon de parl
s au sens. Celles ci sont les diverses altérations que les usages des langues autorisent dans la forme de la proposition. (voy.
-unes de ces figures, que sont fondés les idiotismes particuliers des langues , & c’est en les ramenant à la construction an
atériel des mots, avec les caracteres autorités par l’usage de chaque langue . On considere dans le matériel des mots les éléme
lettres. La liste de toutes les lettres autorisées par l’usage d’une langue , se nomme alphabet ; & on appelle alphabétiqu
ection nécessaire, faire connoître ici les différentes Grammaires des langues savantes & vulgaires. Nous l’aurions souhaité
s du son, & des signes prosodiques qui les caractérisent dans les langues anciennes, & des mêmes caracteres, tels que n
en différentes classes les diverses articulations usitées dans chaque langue  ; & cette distinction se fonde sur sa diversi
les articulations produites par le mouvement ou des levres, ou de la langue , ou de la trachée-artere. L’aspiration n’est autr
en employant h pour f. Les Espagnols ont fait passer ainsi dans leur langue quantité de mots latins, en changeant f en h : pa
ce caractere a passé dans l’alphabet latin, & de-là dans ceux des langues modernes, cela n’est arrivé que par l’indolence d
n réfléchie. Cet usage qu’on appelle moderne est pourtant celui de la langue hébraïque, dont le hé ה, n’est rien autre chose q
e en une consonne, ou la consonne en un esprit, dans le passage d’une langue à une autre ; le ἧρ grec devient ver en latin ; l
n e dans la premiere syllabe du mot latin creo : ce son dans les deux langues est précédé d’une double articulation ; ou, si l’
e peut être trop lû par ceux qui donnent quelque soin à l’étude de la langue françoise. II. Lorsque la lettre h est précédée d
mologique dans plusieurs mots qui nous viennent du grec ou de quelque langue orientale ancienne, parce qu’elle ne sert alors q
sme grec, c’est-à-dire, une façon de parler exclusivement propre à la langue grecque, & éloignée des lois générales du lan
seulement ici que dans tous les livres qui traitent des élémens de la langue latine, l’hellénisme y est mis au nombre des figu
nisme y est mis au nombre des figures de construction propres à cette langue . Voici sur cela quelques observations. 1°. Cette
qu’en latin. Mais ils sont premierement & essentiellement dans la langue grecque, & leur essence consiste à y être en
te à y être en effet un écart de langage exclusivement propre à cette langue . C’est sous ce point de vûe que les hellénismes s
otismes grecs, dans un détail très-utile pour l’intelligence de cette langue . Dans l’édition de Leyde 1742, l’éditeur Henri Ho
°. Ce n’est pas seulement l’hellénisme qui peut passer dans une autre langue , & y devenir une figure de construction ; tou
même sort, & faire la même fortune. Faudra-t-il imaginer dans une langue autant de sortes de figures de construction, qu’i
le principe. 3°. Ce principe est, que ces locutions empruntées d’une langue étrangere, étant figurées même dans cette langue,
ons empruntées d’une langue étrangere, étant figurées même dans cette langue , ne le sont que de la même maniere dans celle qui
à la construction analytique & à l’analogie commune à toutes les langues , si l’on veut en saisir le sens. Voici, par exemp
ici raison de la construction ; & il n’est utile de recourir à la langue grecque, que pour indiquer l’origine de la locuti
est expliquée. Mais les Grammatistes, accoutumés au pur matériel des langues qu’ils n’entendent que par une espece de traditio
xaminer les causes des irrégularités qui se sont introduites dans les langues . Voyez Irrégulier . Pour ce qui concerne les anom
r ce qui concerne les anomaux & les hétéroclites propres à chaque langue , c’est aux grammaires particulieres qui en traite
e terme & le fait qu’il désigne soient exclusivement propres à la langue latine. On trouve plusieurs noms hétérogenes dans
pres à la langue latine. On trouve plusieurs noms hétérogenes dans la langue grecque ; ὁ ἐρετμὸς, remus ; τὰ ἐρετμά, remi ; ὁ
p;c. Voyez le ch. viij. liv. II. de la méthode grecque de P. R. Notre langue elle-même n’est pas sans exemple de cette espece 
le même nom est du genre féminin au pluriel, des délices infinies. La langue italienne a aussi plusieurs noms hétérogenes qui,
l. vij. En un mot, il peut se trouver des hétérogenes dans toutes les langues qui admettent la distinction des genres ; la seul
HIATUS, s. m. (Gramm.) ce mot purement latin a été adopté dans notre langue sans aucun changement, pour signifier l’espece de
Quoique les Latins n’élidassent pas au milieu du mot, l’usage de leur langue avoit cependant égard au vice de l’hiatus ; &
, Quand une autre suit après elle. Ce principe n’est pas propre à la langue latine : inspiré par la nature, & amené néces
il est universel & il influe sur la prononciation dans toutes les langues . Les Grecs y étoient assujettis comme les Latins 
ieme longue comme aimēe, je līe, joīe, je loūe, je nūe, &c. » La langue italienne a une pratique assez semblable ; &
ieme est longue & la derniere breve. Peut-être n’y a-t-il pas une langue qui ne pût fortifier cette objection par quelques
y prenne garde : dans tous les cas que l’on vient de voir, toutes les langues ont pensé à diminuer le vice de l’hiatus ; la pre
C’est pour cela que toute diphthongue réelle est longue, dans quelque langue que ce soit, parce que le son double réunit dans
de, en n’en faisant qu’une de deux sons consécutifs que l’usage de la langue n’avoit pas réunis en une diphthongue (Voy. Synec
amp; qui en laisse pourtant subsister un grand nombre dans toutes les langues , j’ai cru néanmoins pouvoir joindre mes remarques
pprochés, que consiste la grande difficulté de la prononciation de la langue chinoise pour les étrangers. Walton, d’après Alva
cinq choses différentes, ce qui multiplie les mots possibles de leur langue jusqu’à cinq fois 326, ou 1630 ; & que cepend
ne à plusieurs nations voisines de la Chine, quoiqu’elles parlent des langues différentes. Voyez Ecriture chinoise . Or quand o
versité des cinq tons qui varient au même son, doit mettre dans cette langue une difficulté très-grande pour les étrangers qui
le de l’analogie qu’à répandre quelque jour sur les procédés d’aucune langue . J’aurai occasion, dans plusieurs articles de cet
ins dans ce qu’elle présente d’abord à l’esprit de ceux qui savent la langue . Jugeons donc du latin par le latin même, & n
it, ou par la nature même des objets auxquels on l’appliquoit : notre langue a adopté des mots particuliers pour plusieurs de
re , « il ne faut pas s’imaginer que quand on traduit des mots d’une langue dans l’autre, il soit toujours possible, quelque
re, il soit toujours possible, quelque versé qu’on soit dans les deux langues , d’employer des équivalens exacts & rigoureux
; rigoureux ; on n’a souvent que des à-peu-près. Plusieurs mots d’une langue n’ont point de correspondans dans une autre ; plu
mp; βαίνω, eo. Quintilien a donc eu raison de traduire ce mot dans sa langue par verbi transgressio : & ce que l’on nomme
se trouve dans l’ordre des mots qui devroit être commun à toutes les langues , selon l’idée naturelle que nous avons de la cons
inaire, qu’il ne passe pas pour figure, mais pour une propriété de la langue latine. Mais il y a plusieurs especes d’hyperbate
rnes, de distinguer les locutions figurées d’avec les simples dans sa langue naturelle ; & quand le jugement qu’il en port
ison, & peut-être la meilleure espece de raison sur l’usage d’une langue , que nous ne devons plus connoître que par le tém
putée figure, parce qu’elle étoit contraire à l’usage commun de cette langue , où l’on avoit coutume de mettre la préposition a
t de l’ordre naturel ou analytique, autorisé par l’usage commun de la langue latine, & que l’anastrophe est un renversemen
cette lettre est propre à l’alphabet françois, puisque de toutes les langues anciennes que nous connoissons, aucune ne faisoit
soit usage de l’articulation qu’elle représente ; & que parmi les langues modernes, si quelques-unes en font usage, elles l
ires, ou des lois générales du langage, adaptée au génie propre d’une langue particuliere. R. ἴδιος, peculiaris, propre, parti
est un terme général dont on peut faire usage à l’égard de toutes les langues  ; un idiotisme grec, latin, françois, &c. C’e
otisme espagnol, portugais, turc, &c. Mais à l’égard de plusieurs langues , nous avons des mots spécifiques subordonnés à ce
qu’un idiotisme est une façon de parler adaptée au génie propre d’un langue particuliere, c’est pour faire comprendre que c’e
re que c’est plutôt un effet marqué du génie caractéristique de cette langue , qu’une locution incommunicable à tout autre idio
idiome, comme on a coutume de le faire entendre. Les richesses d’une langue peuvent passer aisément dans une autre qui a avec
nt dans une autre qui a avec elle quelque affinité ; & toutes les langues en ont plus ou moins, selon les différens degrés
s. Si l’italien, l’espagnol & le françois sont entés sur une même langue originelle, ces trois langues auront apparemment
amp; le françois sont entés sur une même langue originelle, ces trois langues auront apparemment chacune à part leurs idiotisme
t chacune à part leurs idiotismes particuliers, parce que ce sont des langues différentes ; mais il est difficile qu’elles n’ai
ficile qu’elles n’aient adopté toutes trois quelques idiotismes de la langue qui sera leur source commune, & il ne seroit
raduire du grec que du latin en françois, c’est que le génie de notre langue approche plus de celui de la langue greque que de
çois, c’est que le génie de notre langue approche plus de celui de la langue greque que de celui de la langue latine, & qu
langue approche plus de celui de la langue greque que de celui de la langue latine, & que notre langage est presque un he
isme continuel. Mais une preuve remarquable de la communicabilité des langues qui paroissent avoir entre elles le moins d’affin
ble que notre très, formé du latin tres, n’a été introduit dans notre langue , que comme le symbole de cette triple répétition,
que des locutions vicieuses imitées mal-adroitement de quelque autre langue . Voyez Gallicisme . C’est une erreur que je crois
y découvrir, s’il est possible, les caracteres du génie propre de la langue qui les a introduits. I. Les idiotismes réguliers
’être expliqués littéralement pour être ramenés ensuite au tour de la langue naturelle que l’on parle. Je trouve par exemple q
uisse en désigner l’application à quelque sujet déterminé. Les autres langues doivent exprimer l’attribut avec les caracteres d
il y a latinisme ; car il n’y a rien de si commun dans la plûpart des langues , que de voir l’infinif sujet du verbe substantif,
u’il y ait de reconnoître les caracteres précis du génie propre d’une langue , puisque ce génie ne consiste que dans la réunion
mots considérés en soi & hors de l’élocution : ainsi dans chaque langue , le vocabulaire est comme l’inventaire des sujets
le de l’élocution ; & ses décisions se rapportent dans toutes les langues à trois points généraux. qui sont la concordance,
rdance, le régime & la construction. Si l’usage particulier d’une langue autorise l’altération du sens propre de quelques
es irréguliers. 1°. Lorsqu’un trope est tellement dans le génie d’une langue , qu’il ne peut être rendu littéralement dans une
ttéralement il y exprime un tout autre sens, c’est un idiotisme de la langue originale qui l’a adopté ; & cet idiotisme es
institution des mots. Ainsi le superstitieux euphémisme, qui dans la langue latine a donné le sens de sacrifier au verbe mact
are) ; cet euphémisme, dis-je, est tellement propre au génie de cette langue , que la traduction littérale que l’on en feroit d
z Euphémisme . C’est pareillement un trope qui a introduit dans notre langue ces idiotismes déja remarqués au mot Gallicisme,
ériorité ; & nos phrases rendues littéralement dans quelque autre langue , ou n’y signifieroient rien, ou y signifieroient
ulier, parce qu’elle ne peut être rendue littéralement dans une autre langue , ou que la version littérale qui en seroit faite,
faite, y auroit un autre sens. Ainsi l’usage où nous sommes, dans la langue françoise, d’employer l’adjectif possessif mascul
une voyelle ou par une h muette, est un idiotisme irrégulier de notre langue , un gallicisme ; parce que l’imitation littérale
isme ; parce que l’imitation littérale de cette figure dans une autre langue n’y seroit qu’un solécisme. Nous disons mon ame,
lles, des moyens qui nous sont interdits par la constitution de notre langue , & dont il étoit plus raisonnable de faire us
s ne pouvons pas imiter ce tour, & dire ame ma, opinion ta. Notre langue sacrifie donc ici un principe raisonnable aux agr
iceret. Voici une ellipse qui est devenue une locution propre à notre langue , un gallicisme, parce que l’usage en a prévalu au
ivre en pareil cas la Syntaxe pleine : il ne laisse pas d’agir, notre langue ne laisse pas de se prêter à tous les genres d’éc
rtu en la louant, c’est-à-dire il ne laisse pas le soin d’agir, notre langue ne laisse pas la faculté de se prêter à tous les
nstant qu’elles tiennent toutes, plus ou moins, au génie des diverses langues , qu’elles en sont des émanations, & qu’elles
les entiers comme d’un homme particulier, dit du Tremblay, traité des langues , chap. 22 ; leur langage est la vive expression d
es pensées de leur ame & tous les mouvemens de leur coeur. Chaque langue doit donc nécessairement tenir des perfections &a
diotismes réguliers ou irréguliers, ce que le génie particulier de la langue peut y avoir contribué, la premiere chose essenti
générale. « Je sais bien, dit M. du Marsais, Meth. pour apprendre la langue latine, pag. 14, que cette traduction littérale f
nger à la françoise ; de même la meilleure méthode pour apprendre les langues étrangeres, c’est de s’instruire du tour original
geres. 2°. La traduction littérale fait sentir la différence des deux langues . Plus le tour latin est éloigné du tour françois,
re qu’on l’imite dans le discours. Elle fait connoître le génie de la langue latine ; ensuite l’usage, mieux que le maître, ap
latine ; ensuite l’usage, mieux que le maître, apprend le tour de la langue françoise. » Article de M. de Beauzée. IMPA
, M. l’abbé Régnier a voulu trouver de même dans l’impératif de notre langue , un présent & un futur : dans son système le
que lui. C’est même le seul moyen direct que l’on ait dans plusieurs langues , & spécialement dans la nôtre, d’exprimer le
: le style des réglemens politiques en est la preuve. Puisque dans la langue latine & dans la françoise, on remplace souve
stérieur. Cette conséquence se confirme encore par l’usage des autres langues . Non seulement les Grecs emploient souvent comme
st la racine immédiate de la forme indicative correspondante, dans la langue hébraïque ; & que les Grammairiens hébreux re
ensuite. Opusc. sur la lang. franç. On avoit pourtant l’exemple de la langue greque ; & la facilité que nous avons de la t
z. 2. ayez lû. Je m’arrête principalement à la conjugaison des deux langues , qui doivent être le principal objet de nos étude
que j’ai posés peuvent servir à rectifier les conjugaisons des autres langues , si les Grammairiens s’en sont écartés. Je termin
servations, la premiere, c’est qu’on ne trouve à l’impératif d’aucune langue , de futur proprement dit, qui soit dans l’analogi
er, c’est le simple résultat de la déposition combinée des usages des langues  ; mais j’avoue que ce résultat peut donner lieu à
ur. Ce tems en effet est fort souvent monosyllabe dans la plûpart des langues  : & lors même qu’il n’est pas mono-syllabe, i
lieu de présumer, qu’en comparant les verbes synonymes de toutes les langues par le présent postérieur de l’impératif, on pour
scendent, avec les altérations différentes que les divers besoins des langues leur ont fait subir. (B. E. R. M.) INCHOATIF
doptée bien légèrement, & il ne paroît pas que dans l’usage de la langue latine, les bons écrivains aient supposé dans cet
entes especes de mots, & sur l’unanimité des usages de toutes les langues à cet égard, conduit naturellement à les partager
e classe comprend toutes les especes de mots qui, dans la plûpart des langues , reçoivent des inflexions destinées à désigner le
erbes. La seconde classe comprend les especes de mots qui, en quelque langue que ce soit, gardent dans le discours une forme i
ellement indéclinables ; & si l’unanimité des usages combinés des langues ne nous trompe pas sur ces deux propriétés opposé
mots essentiellement déclinables ne sont pas déclinés dans toutes les langues  ; & dans celles où ils sont déclinés, ils ne
verbe, par exemple, décliné presque par-tout, ne l’est point dans la langue franque, qui ne fait usage que de l’infinitif ; l
amp; nous avons un mode suppositif qui n’est pas dans les deux autres langues . Il y a dans les diverses langues de la terre mil
qui n’est pas dans les deux autres langues. Il y a dans les diverses langues de la terre mille variétés semblables, suites nat
latin & en allemand des nombres & des cas, & que dans nos langues analogues de l’Europe ils n’ayent que des nombres
dans j’obéis au roi, au roi est au datif, c’est introduire dans notre langue un jargon qui lui est étranger, & y supposer
es noms grecs & latins ; comme si la Grammaire particuliere d’une langue ne devoit pas être en quelque sorte le code des d
t pas être en quelque sorte le code des décisions de l’usage de cette langue , plutôt que la copie inconséquente de la Grammair
cette langue, plutôt que la copie inconséquente de la Grammaire d’une langue étrangere. Je ne dois pas répéter ici les raisons
ntés par les cas en grec, en latin, en allemand, & en toute autre langue qu’on voudra, sont suppléés en françois, & da
sens précis & déterminé, les noms avant lesquels l’usage de notre langue les place ; mais ils le font de diverses manieres
ratif . Le suppositif que nous sommes obligés de reconnoître dans nos langues modernes, est direct aussi ; mais il ajoûte à la
t apparemment cette derniere propriété qui est cause que dans quelque langue que ce soit, l’indicatif admet toutes les especes
ndicatif admet toutes les especes de tems qui sont autorisées dans la langue , & qu’il est le seul mode assez communément q
quels sont les tems de l’indicatif, il ne faut que fixer ceux qu’une langue a reçus. Voyez Tems . (B. E. R. M.) INFINITIF
stituent point la nature du verbe ; autrement il faudroit dire que la langue franque, qui est le lien du commerce des Echelles
ette question ne peut se résoudre que d’après les usages combinés des langues . L’observation la plus frappante qui en résulte,
be au sens précis du sujet. Si donc l’infinitif ne reçoit dans aucune langue ni inflexions numériques, ni inflexions personnel
t, parce que tout jugement suppose un sujet déterminé. Les usages des langues nous apprennent que l’infinitif ne fait dans la p
tous les individus auxquels elle peut convenir. Voyez Nom . Dans les langues modernes de l’Europe, cette espece de nom est emp
; sans déguiser la vérité, comme sans déguisement, &c. Quoique la langue grecque ait donné des cas aux autres noms, elle n
dont il est accompagné, de même que tout autre nom neutre de la même langue  ; ainsi les Grecs disent au nominatif & à l’a
e un usage élégant. La différence qu’il y a donc à cet égard entre la langue grecque & la nôtre, c’est que d’une part l’in
avec l’article. Cette différence tient à celle des procédés des deux langues en ce qui concerne les noms. Nous ne faisons usag
ême avant les infinitifs. D’ailleurs l’inversion autorisée dans cette langue , à cause des cas qui y sont admis, exige quelquef
s mots ; & les rapports analytiques, que par les prépositions. La langue latine qui, en admettant aussi l’inversion, n’avo
t faux que dans l’ordre analytique il ait un sujet, que l’usage de la langue latine met à l’accusatif. C’est pourtant la doctr
abiles qui l’avoient précédé dans cette carriere. Puisque dans aucune langue l’infinitif ne reçoit aucune des terminaisons rel
, qui est du genre neutre en grec & en latin, qui dans toutes les langues est employé comme sujet d’un verbe, ou comme comp
position, avec lequel enfin l’adjectif se met en concordance dans les langues où les adjectifs ont des inflexions relatives au
a plus saine Logique. Il n’est pas moins contraire à l’analogie de la langue latine, de dire que le sujet d’un verbe doit se m
une maniere bien palpable, que c’est introduire dans le système de la langue latine deux principes incompatibles & destruc
la Grammaire générale, & qui ne contredise point l’analogie de la langue latine. L’accusatif a deux principaux usages égal
le grand art : l’accusatif artem rentre par-là dans l’analogie de la langue  ; & la phrase, circà artem, est un supplément
ûe la véritable destination de chaque cas, ni l’analogie réelle de la langue . On me demandera peut-être s’il est bien conforme
ivement par M. le Président de Brosses, dans ses observations sur les langues primitives, qu’il a communiquées à l’académie roy
mp; de parler. Les interjections, mêmes telles qu’elles sont dans nos langues formées & articulées, ne s’apprennent pas par
tes ; elles partent du mouvement machinal & tiennent partout à la langue primitive. Ce ne sont pas de simples mots, mais q
’en trouve intérieurement affecté. Toutes sont primitives, en quelque langue que ce soit, parce que toutes tiennent immédiatem
apparence, & les mêmes au fonds, se fussent introduites dans les langues ensuite d’une observation réflechie telle que je
françois voici ou voila, qui sont aussi des interjections dans notre langue . Ces deux mots latins seront, si l’on veut, des i
? Racine. Quoi qu’en disent plusieurs grammairiens, il n’y a dans la langue françoise aucun terme qui soit proprement interro
endre l’application qu’il faudra faire de ce principe dans les autres langues . Combien coûte ce livre ? c’est-à-dire, apprenez
n. 2°. Dans les phrases où il n’y a aucun de ces mots conjonctifs, la langue françoise marque souvent le sens interrogatif par
qu’on avoit toujours regardé comme la regle originelle de toutes les langues  : il déclare directement ordonnées des phrases où
ains qui en tirent des conséquences pratiques relatives à l’étude des langues . Je parle de M. Pluche & de M. Chompré, qui f
r cette base leur système d’enseignement, l’un dans sa Méchanique des langues , & l’autre dans son Introduction à la langue
s sa Méchanique des langues, & l’autre dans son Introduction à la langue latine par la voie de la traduction. L’unanimité
véritablement servir comme de boussole aux procédés grammaticaux des langues . C’est apparemment le plus sûr & même l’uniqu
yen de déterminer en quoi consistent les inversions, quelles sont les langues qui en admettent le plus, quels effets elles y pr
l en faut tirer par rapport à la maniere d’étudier ou d’enseigner les langues . Il y a dans chacune une marche fixée par l’usage
; c’est le premier but de la parole ; c’est le premier objet de toute langue  : les deux autres supposent toujours le premier,
e entendre, & de me servir des moyens établis à cet effet dans la langue qui nous est commune. Ces moyens à la vérité peuv
cipal de la parole est donc l’énonciation de la pensée. Or en quelque langue que ce puisse être, les mots ne peuvent exciter d
le prototype qui décide toutes les lois de la syntaxe dans toutes les langues imaginables. Anéantissez l’ordre analytique, les
vain bruit. Mais cet ordre est immuable, & son influence sur les langues est irrésistible, parce que le principe en est in
êt, si l’on veut, des passions. Voilà le fondement de la division des langues en deux especes générales, que M. l’abbé Girard (
tom. I. pag. 23.) appelle analogues & transpositives. Il appelle langues analogues celles qui ont soumis leur syntaxe à l’
alytique de la pensée qui fixe la succession des mots dans toutes les langues analogues ; & si elles se permettent quelques
és à appercevoir & à rétablir, qu’il est facile de sentir que ces langues ont toujours les yeux sur la même boussole, &
rce que la clarté le rend plus sûr. C’est l’ordinaire dans toutes ces langues que le sujet précede le verbe, parce qu’il est da
ùs est esse quàm sic esse, &c. La correspondance de la marche des langues analogues à cette succession analytique des idées
; d’expérience ; elle est palpable dans la construction usuelle de la langue françoise, de l’italienne, de l’espagnole, de l’a
e, de l’italienne, de l’espagnole, de l’angloise, & de toutes les langues analogues. C’est encore l’ordre analytique de la
analogues. C’est encore l’ordre analytique de la pensée, qui dans les langues transpositives détermine les inflexions accidente
précede & ne le modifie. Il est donc évident que dans toutes les langues la parole ne transmet la pensée qu’autant qu’elle
assigner : mais à travers ces différences considérables du génie des langues , on reconnoît sensiblement l’impression uniforme
st l’ordre naturel qui doit servir de base à la syntaxe de toutes les langues . C’est à des traits pareils que M. Pluche lui-mêm
es traits pareils que M. Pluche lui-même reconnoît la nature dans les langues . « Dans toutes les langues, dit-il dès le commen
che lui-même reconnoît la nature dans les langues. « Dans toutes les langues , dit-il dès le commencement de sa Méchanique, tan
l’est encore aujourd’hui. Mais ce qui provient des hommes dans chaque langue , ce que les événemens y ont occasionné, varie san
e langue, ce que les événemens y ont occasionné, varie sans fin d’une langue à l’autre, & se trouve sans stabilité même da
emens & de vicissitudes, on s’imagineroit que le premier fond des langues , l’ouvrage de la nature, a dû s’anéantir & se
leur conduite, la nature s’y retrouve. Son ouvrage ne peut en aucune langue ni se détruire, ni se cacher ». Je n’ajoûte à un
précis qu’une simple question. Que reste-t-il de commun à toutes les langues , que d’employer les mêmes especes de mots, &
naturel un ordre qui n’est qu’une habitude que le caractere de notre langue nous a fait contracter. Il y a cependant dans le
l’erreur, & que cette erreur est l’effet de l’habitude que notre langue nous a fait contracter. M. l’abbé Batteux, dont v
ntion les notions fondamentales de l’élocution. J’avoue que, comme la langue latine n’est pas aujourd’hui une langue vivante,
cution. J’avoue que, comme la langue latine n’est pas aujourd’hui une langue vivante, & que nous ne la connoissons que dan
portée de tous les hommes sans distinction de tems, de climats, ni de langues  : la raison est de tous les tems, de tous les cli
raison est de tous les tems, de tous les climats & de toutes les langues . Aussi ce que pensent les Grammairiens modernes d
langues. Aussi ce que pensent les Grammairiens modernes de toutes les langues sur l’inversion, est exactement la même chose que
hose que ce qu’en ont pensé les Latins mêmes, que l’habitude d’aucune langue analogue n’avoit séduits. Dans le dialogue de par
e à mon gré, que je sacrifie à l’erreur où m’a jetté l’habitude de ma langue , & qu’il y a cependant dans le françois même,
vainquit, il y auroit inversion & synchise tout à-la fois. Notre langue qui fait son capital de la clarté de l’énonciatio
pour cela qu’il est décliné, contre l’ordinaire des autres mots de la langue . Ce mot est conjonctif par sa nature, & tout
e s’écarte pas, & dont on ne s’écarte que bien peu, même dans les langues transpositives. Quand le mot conjonctif est en mê
sophe moderne, des Grammairiens de profession, dont le latin étoit la langue naturelle, s’expliquent comme nous sur cette mati
assurées de la façon de penser des Latins sur la construction de leur langue . Deux livres de son ouvrage, le XVII & le XVI
j’ai rapporté ci-devant les témoignages, & qui parloient de leur langue en connoissance de cause. Mais voulez-vous que Qu
voient servilement l’ordre analytique de la syntaxe latine ; dans une langue qui avoit admis des cas, pour être les symboles d
à cet ordre successif des idées, c’étoit aller contre le génie de la langue même, que de placer toujours les mots selon cette
es mêmes idées qui sont présentes au sien ; le premier objet de toute langue , est l’expression claire de la pensée : & de-
la conformité de toutes les syntaxes avec cet ordre analytique ; les langues analogues le suivent pié-à-pié ; on ne s’en écart
e s’en écarte que pour en atteindre le but encore plus sûrement ; les langues transpositives n’ont pu se procurer la liberté de
de l’ordre analytique a non-seulement reglé la syntaxe do toutes les langues  ; elle a encore déterminé le langage des Grammair
mmaire, l’ordre naturel ; & c’est par rapport à cet ordre que les langues ont admis ou proserit l’inversion. Cette vérité m
ment grammatical, relatif aux regles établies par le méchanisme de la langue dans laquelle il s’agit de s’exprimer ; qu’il y a
P. du Cerceau se plaint du désordre de la construction usuelle de la langue latine ; & qu’au contraire M. de Fénelon, dan
0. pag. 313. & suiv.), exhorte ses confreres à introduire dans la langue françoise, en faveur de la poësie, un plus grand
la poësie, un plus grand nombre d’inversions qu’il n’y en a. « Notre langue , dit-il, est trop severe sur ce point ; elle ne p
oître quelle est la différence de la structure des mots dans les deux langues , & quelles sont les causes de ce qu’on appell
e mot structure n’est-il pas rigoureusement relatif au méchanisme des langues , & ne signifie-t-il pas la disposition artifi
-t-il pas la disposition artificielle des mots, autorisée dans chaque langue , pour atteindre le but qu’on s’y propose, qui est
ation de la pensée ? N’est-ce pas aussi du méchanisme propre à chaque langue , que naissent les idiotismes ? Voyez Idiotisme .
t de leur système d’enseignement, & de leur méthode d’étudier les langues  ? 2°. S’il y a dans l’esprit un arrangement gramm
ent grammatical, relatif aux regles établies pour le méchanisme de la langue dans laquelle il s’agit de s’exprimer, (ce sont l
mme le résultat des regles arbitraires du méchanisme propre de chaque langue  ; d’où il s’ensuivroit que chaque langue devroit
méchanisme propre de chaque langue ; d’où il s’ensuivroit que chaque langue devroit produire son arrangement grammatical part
’esprit, & qu’il est le fondement des regles méchanique de chaque langue . En cela même je la crois préférable à la premier
dont j’ai ci-devant démontré l’influence sur la syntaxe de toutes les langues , celui qui seul contribue à donner aux mots réuni
simple bruit semblable aux cris inarticulés des animaux. Dans quelle langue se trouve donc l’inversion relative à cet ordre f
cet ordre fondamental ? dans le latin ou dans le françois ? dans les langues transpositives ou dans les analogues ? Je ne dout
 de Condillac ne reconnoissent que le latin, le grec & les autres langues transpositives admettent beaucoup plus d’inversio
oup plus d’inversions de cette espece, que le françois, ni aucune des langues analogues qui se parlent aujourd’hui en Europe. 3
le dise ; vous voilà au vrai principe de l’élocution oratoire dans la langue latine & dans la langue grecque ; & vous
principe de l’élocution oratoire dans la langue latine & dans la langue grecque ; & vous tenez la principale cause qu
; vous tenez la principale cause qui a déterminé le génie de ces deux langues à autoriser les variations des cas, afin de facil
estable des inversions, joint à celui de rendre plus harmonieuses les langues qui ont adopté des inflexions propres à cette fin
iné MM. Pluche & Chompré à défendre aux maîtres qui enseignent la langue latine, de jamais toucher à l’ordre général de la
mais toucher à l’ordre général de la phrase latine. « Car toutes les langues , dit M. Pluche (Méth. p. 115. édit. 1751.) &
lus d’attention, c’est qu’en deshonorant ce récit par la marche de la langue françoise qu’on lui a fait prendre, on a entierem
rte ; & pour avoir égard au génie, ou plutôt à la pauvreté de nos langues vulgaires, on met en pieces le tableau de la natu
ravail des écoles par lire en françois, ou par rapporter nettement en langue vulgaire ce qui sera le sujet de la traduction qu
Le second exercice est de lire, & de rendre fidellement en notre langue le latin dont on a annoncé le contenu ; en un mot
dé est pour mettre les jeunes gens sur la voie du tour propre à notre langue . Mais M. Chompré me tire encore d’embarras, en me
lon ceux du latin ; ils sentent bien que ce n’est pas ainsi que notre langue s’arrange. Un de la troupe dira avec un peu d’aid
si vous l’aimez mieux, que je le rapproche de l’arrangement de notre langue  ? A la bonne heure, je puis le faire, mais votre
s convenez qu’il faut de nécessité y recourir continuellement dans la langue latine, & vous avez raison : mais trouvez bon
parole, & le seul que puisse envisager la Grammaire. Dans aucune langue , on ne parvient à ce but que par la peinture fide
par l’abstraction ; cette peinture est la tâche commune de toutes les langues  : elles ne different entr’elles que par le choix
ue par le choix des couleurs & par l’entente. Ainsi l’etude d’une langue se réduit à deux points qui sont, pour ne pas qui
tient à l’ordre analytique, dont la connoissance seule peut rendre la langue intelligible : ici la marche en est suivie réguli
orti des mains des auteurs qui écrivoient pour des hommes à qui cette langue étoit naturelle ; c’est le contredire que de n’en
la belle latinité de ses vraies parures, la réduire à la pauvreté des langues modernes, & accoutumer l’esprit à se familiar
outumer l’esprit à se familiariser avec la rusticité ». Méchan. des langues , pag. 128. Eh ! que m’importe que l’on détruise u
d’entendre le sens de la phrase ? Vous êtes chargé de m’enseigner la langue latine, & vous venez arrêter la rapidité des
l’intelligence. Dépouillez-vous de vos préjugés contre la marche des langues modernes, & adoucissez les qualifications odi
ar la nature, & suivis d’une façon ou d’une autre dans toutes les langues  ; & il est injuste de les regarder comme pauv
e cette harmonie dont vous m’embarrassez, puisque le latin étoit leur langue naturelle. Vous avez vu cependant qu’ils n’y avoi
que l’on puisse employer pour introduire les commençans à l’étude des langues anciennes. Il faut assûrément faire quelque fonds
re est de son ressort : mais les mener dans les routes obscures d’une langue qui leur est inconnue, sans leur donner le secour
la seule vûe qu’il faille se proposer dans l’étude des élémens d’une langue  ; que l’harmonie, l’élégance, la parure, sont des
est pas, dit-on, une méthode éclairée & raisonnée qui a formé les langues  ; c’est un usage conduit par le sentiment. Cela e
iment ait suggéré la partie radicale des mots qui font le corps d’une langue , cela peut être ; & l’on pourroit l’affirmer
rément un sentiment de la seconde espece, qui a amené dans cette même langue le système plein d’énergie des inflexions & d
Deux conséquences importantes : la premiere, c’est qu’il y a dans les langues beaucoup moins d’irrégularités réelles qu’on n’a
airiens imagine beaucoup plus d’irrégularités qu’il n’y en a dans les langues . Voyez la Minerve de Sanctius, lib. I. cap. ix. v
qui les y assujettissoient. Le système des tems, sur-tout dans notre langue , n’a paru à bien des gens, qu’un amas informe de
iv. il est fâcheux de sentir, malgré soi, diminuer son estime pour la langue françoise, où l’on ne voit presque aucune analogi
analogique de nos tems françois, & même de ceux de bien d’autres langues . C’est peut-être l’un des faits les plus concluan
cluans contre la témérité de ceux qui taxent hardiment les usages des langues de bisarrerie, de caprice, de confusion, d’incons
s lumieres de tous les Grammairiens, que de juger irrégulier dans les langues tout ce dont on ne voit pas la régularité. Il y a
Latins, quem si videbo, id illi dicam. Selon les idees ordinaires, la langue italienne & la langue latine, sont en regles 
illi dicam. Selon les idees ordinaires, la langue italienne & la langue latine, sont en regles ; au lieu que la langue fr
gue italienne & la langue latine, sont en regles ; au lieu que la langue françoise autorise une irrégularité, en admettant
nguale, parce qu’elle est produite par un mouvement particulier de la langue , dont la pointe frappe alors contre le palais, ve
e est par exemple l’opinion de ceux qui prétendent trouver dans notre langue un i consonne différent de j, & qui lui donne
uillé foible. Voyez I. On distingue aussi un l mouillée dans quelques langues modernes de l’Europe ; par exemple, dans le mot f
t cet i qui a trompé les Grammairiens, qui ont cru démêler dans notre langue une consonne qu’ils ont appellée l’i mouillé foib
l’on les croix noires ». Joinville. Dans le passage des mots d’une langue à l’autre, ou même d’une dialecte de la même lang
ge des mots d’une langue à l’autre, ou même d’une dialecte de la même langue à une autre, ou dans les formations des dérivés o
ntent sont toutes trois produites par le mouvement de la pointe de la langue . Dans la production de n, la pointe de la langue
t de la pointe de la langue. Dans la production de n, la pointe de la langue s’appuie contre les dents supérieures, afin de fo
l’air à passer par le nez ; dans la production de l, la pointe de la langue s’éleve plus haut vers le palais ; dans la produc
nt l’une n’étoit que la millieme partie de l’autre. (B. E. R. M.) LANGUE Langue (Grammaire) LANGUE, (Gramm.) ap
it que la millieme partie de l’autre. (B. E. R. M.) LANGUE Langue (Grammaire) LANGUE, (Gramm.) après avoir cens
ie de l’autre. (B. E. R. M.) LANGUE Langue (Grammaire) LANGUE , (Gramm.) après avoir censuré la définition du mo
mmaire) LANGUE, (Gramm.) après avoir censuré la définition du mot langue , donnée par Furetiere, Frain du Tremblay, (Traité
n du mot langue, donnée par Furetiere, Frain du Tremblay, (Traité des langues , ch. ij.) dit que « ce qu’on appelle langue, est
u Tremblay, (Traité des langues, ch. ij.) dit que « ce qu’on appelle langue , est une suite ou un amas de certains sons articu
nous donner une notion précise & complette de ce que c’est qu’une langue . Sa definition n’a ni briéveté, ni clarté. ni vér
en ce qu’elle laisse dans l’esprit sur la nature de ce qu’on appelle langue , une incertitude que l’auteur même a sentie, &
rité, en ce qu’elle présente l’idée d’un vocabulaire plutôt que d’une langue . Un vocabulaire est véritablement la suite ou l’a
uniquer ses pensées. Mais ne faut-il que des mots pour constituer une langue  ; & pour la savoir, suffit-il d’en avoir appr
nchis de la servitude de cette construction ? Tout est usage dans les langues  ; le matériel & la signification des mots, l’
e vérité mal présentée, quand on a dit que l’usage étoit le tyran des langues . L’idée de tyrannie emporte chez nous celle d’une
re à la destination de la parole. L’usage n’est donc pas le tyran des langues , il en est le législateur naturel, nécessaire, &a
es décisions en font l’essence : & je dirois d’après cela, qu’une langue est la totalité des usages propres à une nation p
es propres à une nation pour exprimer les pensées par la voix. Si une langue est parlée par une nation composée de plusieurs p
ges subalternes, également légitimes, constituent les dialectes de la langue nationale. Si, comme les Romains autrefois, &
ns la syntaxe, ou en quelque façon que ce puisse étre, ne fait ni une langue à part, ni une dialecte de la langue nationale ;
e ce puisse étre, ne fait ni une langue à part, ni une dialecte de la langue nationale ; c’est un patois abandonné à la popula
us universelles & les plus communes à tous les hommes ; le nom de langue exprime parfaitement cette idée générale. Mais si
& plus restrainte. La différence que l’on vient d’assigner entre langue & idiome, est encore bien plus considérable e
er entre langue & idiome, est encore bien plus considérable entre langue & langage, quoique ces deux mots paroissent b
ine. C’est le matériel des mots & leur ensemble qui détermine une langue  ; elle n’a rapport qu’aux idées, aux conceptions,
n. hum. II. Part. 1. sect. ch. xv. Ainsi la même nation, avec la même langue , peut, dans des tems différens, tenir des langage
rs, de vues, d’intérêts ; deux nations au contraire, avec différentes langues , peuvent tenir le même langage, si elles ont les
qui le produit. Après avoir ainsi déterminé le véritable sens du mot langue , par la définition la plus exacte qu’il a été pos
l reste à jetter un coup d’oeil philosophique sur ce qui concerne les langues en général : & il me semble que cette théorie
éduire à trois articles principaux, qui traiteront de l’origine de la langue primitive, de la multiplication miraculeuse des l
’origine de la langue primitive, de la multiplication miraculeuse des langues , & enfin, de l’analyse & de la comparaiso
se des langues, & enfin, de l’analyse & de la comparaison des langues envisagées sous les aspects les plus généraux, le
p; par conséquent à l’Encyclopédie. Ce qui peut concerner l’étude des langues , se trouvera répandu dans différens articles de c
particulierement au mot Méthode . Au reste, sur ce qui concerne les langues en général, on peut consulter plusieurs ouvrages
issertations de Thomas Hayne, de linguarum harmoniâ, où il traite des langues en général, & de l’affinité des différens idi
a à-peu-près le même objet, & celui de former de leur mélange une langue universelle ; le trésor de l’histoire des langues
de leur mélange une langue universelle ; le trésor de l’histoire des langues de cet univers de Cl. Duret ; l’harmonie étymolog
des langues de cet univers de Cl. Duret ; l’harmonie étymologique des langues d’Etienne Guichart ; le traité des langues, par F
’harmonie étymologique des langues d’Etienne Guichart ; le traité des langues , par Frain du Tremblay ; les réflexious philosoph
r Frain du Tremblay ; les réflexious philosophiques sur l’origine des langues de M. de Maupertuis, & plusieurs autres obser
s excellens & des vues utiles à cet égard. Art. I. Origine de la langue primitive. Quelques-uns ont pensé que les premier
s choses mêmes qui en étoient les objets, & enfin à se former une langue . C’est l’opinion de Diodore de Sicile & de Vi
séquent ne doit pas prononcer autrement que l’autre sur l’origine des langues . C’est donc s’exposer à contredire sans pudeur &a
e cette chimérique hypothèse, pour expliquer le fait de l’origine des langues  ? Il y a trouvé les difficultés les plus grandes,
s. « La premiere qui se présente, dit-il, est d’imaginer comment les langues purent devenir nécessaires ; car les hommes n’aya
ut pas indispensable. Je dirois bien comme beaucoup d’autres, que les langues sont nées dans le commerce domestique des peres,
lui qui doit faire les plus grands frais de l’invention, & que la langue qu’il emploie doit être en grande partie son prop
tre en grande partie son propre ouvrage ; ce qui multiplie autant les langues qu’il y a d’individus pour les parler, à quoi con
mander telle ou telle chose, cela montre bien comment on enseigne des langues déja formées ; mais cela n’apprend point comment
se qui dut se trouver entre le pur état de nature & le besoin des langues  ; & cherchons, en les supposant necessaires,
ification beaucoup plus étendue que n’ont ceux qu’on emploie dans les langues déja formées, & qu’ignorant la division du di
premiers obstacles qui s’opposent à l’institution conventionnelle des langues , M. Rousseau se fait un terme de comparaison de l
l’invention des seuls substantifs physiques, qui font la partie de la langue la plus facile à trouver pour juger du chemin qui
iplient, & convaincu de l’impossibilité presque démontrée que les langues aient pu naître & s’établir par des moyens pu
été le plus nécessaire, de la société déja liée, à l’institution des langues  ; ou des langues deja inventées, à l’établissemen
ssaire, de la société déja liée, à l’institution des langues ; ou des langues deja inventées, à l’établissement de la société »
oser plus nettement l’impossibilité qu’il y a à déduire l’origine des langues , de l’hypothese révoltante de l’homme supposé sau
il encore quelques pas ? Ayant vu d’une maniere démonstrative que les langues ne peuvent tenir à l’hypothèse de l’homme né sauv
rique & propre à égarer. Mais suivons le simple raisonnement. Une langue est, sans contredit, la totalité des usages propr
pression est le véhicule de la communication des pensées. Ainsi toute langue suppose une société préexistente, qui, comme soci
s déja réitérés, aura fondé les usages qui constituent le corps de sa langue . D’autre part une société formée par les moyens h
ue suit-il de-là ? que si l’on s’obstine à vouloir fonder la premiere langue & la premiere société par des voies humaines,
; renoncer par conséquent à une premiere société & à une premiere langue proprement dites : sentiment absurde en soi, puis
exister sans parler, jamais ils ne parleront. Quand on sait quelques langues , on pourroit aisément en inventer une autre : mai
entale, & lui dirent beccos, & que le roi ayant su que bek en langue phrygienne signifie pain, il en conclut que le la
osition d’un principe erronné qui consistoit à croire qu’il y eût une langue naturelle à l’homme. C’est la pensée de ceux qui
es difficultés du systême que l’on vient d’exam ner sur l’origine des langues , ont cru ne devoir pas prononcer que la premiere
miraculeusement de l’inspiration de Dieu même. Mais s’il y avoit une langue qui tînt à la nature de l’homme, ne seroit-elle p
, ni d’aucunes des autres causes qui occasionnent les différences des langues  ? Les muets de naissance, que nous savons ne l’êt
que faute d’entendre, ne s’aviseroient-ils pas du-moins de parler la langue naturelle, vû sur-tout qu’elle ne seroit étouffée
ler, les chats miauler, &c. ces mots mêmes formés dans toutes les langues par onomatopée, sont des témoignages rendus à la
idées que nous avons des objets extérieurs ; en sorte que chacune des langues que l’homme paile, fournit des expressions au lan
& premiers mouvemens de notre ame, sont les mêmes pour toutes les langues  : nos usages à cet égard ne sont point arbitraire
peut d’ailleurs fournir aucun moyen plausible de former une premiere langue  : la supposer naturelle, est une autre pensée ina
nte qu’il s’impose, lorsqu’il parle de la premiere multiplication des langues  ; evenement miraculeux qui mérite attention, &
art. I. pag. 96. & suiv. Art. II. Multiplication miraculeuse des langues . « Moise tient tout le genre humain rassemblé su
mblé sur l’Euphrate à la ville de Babel, & ne parlant qu’une même langue , environ huit cent ans avant lui. Toute son histo
re tomboit en poussiere devant deux inseriptions antérieures, en deux langues differentes. Un homme qui agit avec cette confian
-à-peu chaque pays en y attachant les habitans que l’usage d’une même langue y avoit réunis, & que le desagrément de n’ent
ues rendent témoignage à l’intention qui a de bonne heure partagé les langues après le déluge. Rien de plus digne de la sagesse
ciés, qu’on quitteroit les uns pour les autres, si l’usage d’une même langue n’étoit pour les habitans des plus mauvais une at
vais une attache propre à les y retenir, & l’ignorance des autres langues un puissant moyen d’aversion pour tout autre pays
e sentir la justesse de ce récit, consiste en ce que la diversité des langues s’accorde avec les dates de Moïse ; cette diversi
Les Grecs enchantés de ce secours, se livrerent à la culture de leur langue , à la Poésie & au Chant ; ils ne prirent goût
sté au conseil du Très-haut. Les uns disent que la multiplication des langues ne s’est point faite subitement, mais qu’elle s’e
èse commence par observer que par toute la terre on ne parloit qu’une langue , & qu’on la parloit de la même maniere : Erat
que vocem proximi sui. N’est-il pas bien clair qu’il n’y avoit qu’une langue jusqu’au moment où Dieu voulut faire échouer l’en
us, v. 8 ; que le moyen qu’il employa pour cela fut la division de la langue commune, confundamus . . . linguam eorum, & q
certain que la progression naturelle des changemens qui arrivent aux langues n’opere & ne peut jamais opérer la confusion
iculiere, par quelqu’une des causes accidentelles qui font varier les langues , vient à passer de bouche en bouche & à se ré
 ; elle acquiert l’autorité de l’usage, elle devient propre à la même langue qui la condamnoit autrefois ; mais alors même on
longue pour que quelques Druïdes vécussent encore aujourd’hui, que la langue fût changée comme elle l’est, ou qu’elle ne le fû
nner l’entreprise de Babel. « Ma pensée, dit du Tremblai, Traité des langues , ch. vj. est que Dieu disposa alors les organes d
nt ils voulurent parler. Ensorte que ceux dont Dieu voulut changer la langue se formerent des mots tout nouveaux, en articulan
maniere nouvelle toutes les fois qu’ils parlerent, ils se firent une langue nouvelle ; car toutes leurs idées se trouverent j
toutes leurs idées se trouverent jointes aux termes de cette nouvelle langue , au lieu qu’elles étoient jointes aux termes de l
te nouvelle langue, au lieu qu’elles étoient jointes aux termes de la langue qu’ils parloient auparavant. Il y a même lieu de
paravant. Il y a même lieu de croire qu’ils oublierent tellement leur langue ancienne, qu’ils ne se souvenoient pas même de l’
ner ses propres imaginations pour des raisons ; la multiplication des langues a pu se faire en tant de manieres, qu’il n’est pa
t. Dieu avoit fait les hommes sociables ; il leur inspira la premiere langue pour être l’instrument de la communication de leu
cation & aux vûes impénétrables de sa providence, il confondit la langue primitive, les força ainsi à se séparer en autant
égions différentes. Tel est le sait de la premiere multiplication des langues  ; & la seule chose qu’il me paroisse permis d
d’y ajoûter raisonnablement, c’est que Dieu opéra subitement dans la langue primitive des changemens analogues à ceux que les
’abord au premier homme & à sa compagne la premiere de toutes les langues pour servir de lien & d’instrument à la socié
par la pente que les hommes ont à l’imitation, ait fait passer cette langue primitive de générations en générations, & qu
faits semble donner lieu à une difficulté réelle. Si la confusion des langues jette la division entre les hommes, n’est-elle pa
te propagation proportionelle de bienveillance, la multiplication des langues est en quelque maniere dans la même proportion, &
e dans l’article suivant. Article III. Analyse & comparaison des langues . Toutes les langues ont un même but, qui est l’én
vant. Article III. Analyse & comparaison des langues. Toutes les langues ont un même but, qui est l’énonciation des pensée
mp; le corps du langage ; or il en est, jusqu’à un certain point, des langues ainsi considérées, comme des hommes qui les parle
ns & des Européens méridionaux. Distinguons pareillement dans les langues l’esprit & le corps, l’objet commun qu’elles
ns en état d’établir des principes raisonnables sur la génération des langues , sur leur mélange, leur affinité & leur mérit
ir dans les mois la même classification. Ainsi il y a dans toutes les langues formées, des mots destinés à exprimer les êtres,
i est arbitraire, & si peu dépendans de l’art de parler & des langues , qu’ils ne manquent pas même aux muets de naissan
de la pensée, & le fondement de l’analyse du discours, en quelque langue qu’il soit énoncé. La parole en effet doit être l
édiat de l’image sensible que la parole doit produire dans toutes les langues  ; & il n’y a que l’ordre analytique qui puiss
qui en est la source & le principe. Son influence sur toutes les langues est aussi nécessaire qu’universelle : sans ce pro
es manieres de peindre le même objet. Les hommes qui parlent une même langue s’entendent entr’eux, parce qu’ils peignent le mê
à peu-prés une même construction, parviennent aisément à entendre la langue les uns des autres, parce que les uns & les a
ytique est donc le lien universel de la communicabilité de toutes les langues & du commerce de pensées, qui est l’ame de la
été : c’est donc le terme où il faut réduire toutes les phrases d’une langue étrangere dans l’intelligence de laquelle on vout
a méthode-pratique que je propose ailleurs (article Méthode) pour la langue latine, qui est le premier objet des études publi
é du principe, peut être appliquée avec un pareil succès à toutes les langues étrangeres, mortes ou vivantes, que l’on se propo
ilà donc ce qui se trouve universellement dans l’esprit de toutes les langues  ; la succession analytique des idées partielles q
elles-mêmes tout à la fois les principaux caracteres du génie de ces langues , & les principales sources des difficultés qu
ction à l’art de la parole. De-là la division la plus universelle des langues en deux especes générales, que M. l’abbé Girard (
’ils me paroissent en caractériser très-bien le génie distinctif. Les langues analogues sont celles dont la syntaxe est soumise
discours y suit la gradation analytique des idées ; la marche de ces langues est effectivement analogue & en quelque sorte
celle de l’esprit même, dont elle suit pas à pas les opérations. Les langues transpositives sont celles qui dans l’élocution d
relle des idées. Le françois, l’italien, l’espagnol, &c. sont des langues analogues ; le grec, le latin, l’allemand, &c
s langues analogues ; le grec, le latin, l’allemand, &c. sont des langues transpositives. Au reste, cette premiere distinct
des langues transpositives. Au reste, cette premiere distinction des langues ne porte pas sur des caracteres exclusifs ; elle
elle n’indique que la maniere de procéder la plus ordinaire : car les langues analogues ne laissent pas d’admettre quelques inv
la plus essentielle de toute énonciation, l’emporte sur le génie des langues analogues & les détourne de la voie analytiqu
e la voie analytique dès qu’elle cesse d’être la plus lumineuse : les langues transpositives au contraire y ramènent leurs proc
les adjectifs déclinables par nature, se déclinent en effet dans les langues transpositives, afin de pouvoir se prêter à toute
aroître les traits fondamentaux de la succession analytique. Dans les langues analogues, ces mêmes especes de mots ne se déclin
ytique, ou s’en écarter si peu, qu’il est toujours reconnoissable. La langue allemande est transpositive, & elle a la décl
nce générale ; c’est que, par rapport à la construction des mots, les langues transpositives peuvent se soudiviser en deux clas
les langues transpositives peuvent se soudiviser en deux classes. Les langues transpositives de la premiere classe sont libres,
on la diversité des circonstances où elle a lieu ; & telle est la langue latine. Les langues transpositives de la seconde
circonstances où elle a lieu ; & telle est la langue latine. Les langues transpositives de la seconde classe sont uniforme
abandonné à la décision du goût ou de l’oreille ; & telle est la langue allemande. Ce que j’ai remarqué sur la premiere d
ois dans l’une quelques traits qui tiennent du génie de l’autre : les langues transpositives libres peuvent avoir certaines con
transpositif des mots supposent des vûes toutes différentes dans les langues qui les ont adoptés pour régler leur syntaxe : ch
t différent. Mais comme il n’y a eu d’abord sur la terre qu’une seule langue , est-il possible d’assigner de quelle espece elle
nalytique étant le prototype invariable des deux especes générales de langues , & le fondement unique de leur communicabilit
r communicabilité respective, il paroît assez naturel que la premiere langue s’y soit attachée scrupuleusement, & qu’elle
’histoire des différens idiomes dont on a fait usage sur la terre. La langue hébraïque, la plus ancienne de toutes celles que
s venus jusqu’à nous, & qui par-là semble tenir de plus près à la langue primitive, est astreinte à une marche analogue ;
t pû faire valoir ceux qui pensent que c’est l’hébreu même qui est la langue primitive. Ce n’est pas que je croye qu’on puisse
, elle prouve du-moins que la construction analytique, suivie dans la langue . la plus ancienne dont nous ayons connoissance, p
t bien avoir été la construction usuclle de la premiere de toutes les langues , conformément à ce qui nous est indiqué par la ra
nt à ce qui nous est indiqué par la raison même. D’où il suit que les langues modernes de l’Europe qui ont adopté la constructi
de l’Europe qui ont adopté la construction analytique, tiennent à la langue primitive de bien plus près que n’y tenoient le g
s par les tems. M. Bullet, dans son grand & savant ouvrage sur la langue celtique, trouve bien des rapports entre cette la
ouvrage sur la langue celtique, trouve bien des rapports entre cette langue & les orientales, notamment l’hébreu. D. le P
s, & consistent dans un grand nombre de racines communes aux deux langues . Mais d’autre part, M. de Grandval, conseiller au
soc. litt. d’Arras, dans son discours historique sur l’origine de la langue françoise (voyez le II. vol. du mercure de Juin,
grande-Bretagne, & peut-être de bien d’autres ? Voilà donc notre langue moderne, l’espagnol & l’anglois, liés par le
on, confirmée par la construction analogue qui caractérise toutes ces langues , est, à mon gré, un indice bien plus sûr de leur
tion, que toutes les étymologies imaginables qui les rapportent à des langues transposititives : car c’est sur-tout dans la syn
siste le génie principal & indestructible de tous les idiomes. La langue italienne, qui est analogue, & que l’on parle
ujourd’hui dans un pays où l’on parloit, il y a quelques siecles, une langue transpositive, savoir le latin, peut faire naître
ection contre la principale preuve de M. de Grandval, qui juge que la langue d’une nation doit toujours subsister, du moins qu
artie de l’Italie, qui en a reçu le nom de Gaule cis-alpine. Ainsi la langue italienne moderne est encore entée sur le même fo
sible autrement, que, supposé la construction analogue usitée dans la langue primitive, il n’est plus possible d’expliquer l’o
la langue primitive, il n’est plus possible d’expliquer l’origine des langues transpositives, sans remonter jusqu’à la division
ces de mots, une même idée spécifique les caracterise dans toutes les langues , parce que cette idée est le résultat nécessaire
ires des circonstances où se sont trouvés les peuples qui parlent ces langues  ; & ces différences constituent un second car
s différences constituent un second caractere distinctif du génie des langues . Un premier point, en quoi elles different à cet
c’est que certaines idées ne sont exprimées par aucun terme dans une langue , quoiqu’elles ayent dans une autre des signes pro
opres & très énergiques. C’est que la nation qui parle une de ces langues , ne s’est point trouvée dans les conjectures prop
noncer ces idées par un terme, nous le prenons matériellement dans la langue ancienne dont il s’agit, en y attachant les notio
ombien au contraire n’avons-nous pas de termes aujourd’hui dans notre langue , qu’il ne seroit pas possible de rendre ni en gre
, &c. & voilà une source prodigieuse de différences entre les langues modernes & les anciennes. Une seconde différe
les langues modernes & les anciennes. Une seconde différence des langues , par rapport aux diverses especes de mots, vient
trouve une seconde source de différences entre les mots des diverses langues . Il y a telle idée principale qui entre dans l’id
s l’idée individuelle de deux mots de même espece, appartenans à deux langues différentes, sans que ces deux mots soient exacte
soient exactement synonymes l’un de l’autre : dans l’une de ces deux langues , cette idée principale peut constituer seule l’id
e sens individuel, quelques idées accessoires qui supposoient dans la langue latine des applications particulieres & des c
esprit libre, &c. Voyez Hypallage . Cette seconde différence des langues est un des grands obstacles que l’on rencontre da
on a si peu réussi à nous donner de bons dictionnaires, soit pour les langues mortes, soit pour les langues vivantes : on n’a p
er de bons dictionnaires, soit pour les langues mortes, soit pour les langues vivantes : on n’a pas assez analysé les différent
de lettres, même les plus modérés. Voyez Dictionnaire . §. Il. Si les langues ont des propriétés communes & des caracteres
vent de caractériser le génie propre de chacun d’eux. Ainsi comme les langues different par la maniere de dessiner l’original c
les sons articulés de la voix. Jettons encore un coup-d’oeil sur les langues considérées sous ce double point de vue, de resse
puisqu’ils se retrouvent au moins à peu près les mêmes dans toutes es langues , & qu’ils ont dû entrer dans le systeme de la
s toutes es langues, & qu’ils ont dû entrer dans le systeme de la langue primitive, ce sont les interjections, effets néce
Ce sont les premiers mots, les plus anciens, les plus originaux de la langue primitive ; ils sont invariables au milieu des va
tive ; ils sont invariables au milieu des variations perpétuelles des langues , parce qu’en conséquence de la conformation humai
e l’organisation ; & c’est pour cela qu’ils tiennent à toutes les langues , mais plus ou moins, selon que le climat rend une
n de ses organes, d’être fortement affectée des objets extérieurs. La langue italienne, par exemple, est plus accentuée que la
nt de tout le corps à la fois. Un second ordre de mots, où toutes les langues ont encore une analogie commune & des ressemb
ne des articulations labiales b, p, v, s ou m. De-là, dans toutes les langues , les syllabes ab, pa, am, ma, sont les premieres
ont répétés avec complaisance, & les ont établis dans toutes les langues même les plus anciennes. On les y retrouve en eff
’est la même idée marquée par l’articulation labiale. Pareillement en langue égyptienne am, ama, en langue syrienne aminis, ré
l’articulation labiale. Pareillement en langue égyptienne am, ama, en langue syrienne aminis, répondent exactement au latin pa
s mots abba, ou baba, ou papa, & celui de mama, qui des anciennes langues d’Orient semblent avoir passé avec de légers chan
de pere & de mere ; il restera à savoir pourquoi dans toutes les langues d’Amérique où ces mots se rencontrent, leur signi
nification s’est conservée sans se croiser ; par quel hasard, dans la langue omogua, par exemple, au centre du continent, ou d
a, pere, mais qu’on y observe constamment le contraire comme dans les langues d’Orient & d’Europe ». Si c’est la nature qu
e sens des deux mots mama & papa est incommutable dans toutes les langues . Si apa & ama, dans la langue égyptienne, sig
a est incommutable dans toutes les langues. Si apa & ama, dans la langue égyptienne, signifient indistinctement ou le pere
mination des objets extérieurs que dans l’ordre de leur mobilité : la langue ne sera mise en jeu qu’après les levres ; elle do
le dictionnaire des mots les plus naturels, les plus nécessaires à la langues primitive, & les plus universels aujourd’hui
sse de mots qui doivent avoir, & qui ont en effet dans toutes les langues les mêmes racines, parce qu’ils sont encore l’ouv
es de l’usage. Voyez Onomatopée . Enfin il y a, sinon dans toutes les langues , du-moins dans la plûpart, une certaine quantité
fondement du-moins apparent dans la nature. Ces mots ont passé d’une langue dans une autre, d’abord comme d’une langue primit
. Ces mots ont passé d’une langue dans une autre, d’abord comme d’une langue primitive dans l’un de ses dialectes, qui par la
mple emprunt, tel que nous en voyons une infinité d’exemples dans nos langues modernes ; & cette transmission universelle s
d’une nécessité générale : le mot sac que l’on trouve dans toutes les langues , doit être de cette espece. 2°. Nonobstant la réu
ir préparé le concours pour amener tous les hommes à ne parler qu’une langue , & dont l’influence est sensible dans la mult
galement irrésistible, qu’elles ont introduit invinciblement dans les langues des différences matérielles, dont il seroit peut-
sont ceux dont chaque peuple fait le plus d’usage dans les mots de sa langue , & de quelle maniere il les emploie. On remar
beaucoup de choses est déterminé par le climat, comme le génie de la langue l’est par le caractere de la nation. L’usage habi
leurs, de ce qu’elle ne fait aucun usage de l’articulation rude r. La langue italienne, dont la plûpart des mots viennent par
mme elle étoit près de la source où elle a puisé, elle est encore des langues modernes qui y ont puisé avec elle, celle qui a c
ervé le plus d’affinité avec l’ancienne, du moins sous cet aspect. La langue latine est franche, ayant des voyelles pures &
es, & n’ayant que peu de diphtongues. Si cette constitution de la langue latine en rend le génie semblable à celui des Rom
hoses qui ne demandent que de l’agrément & des graces légeres. La langue grecque est pleine de diphtongues qui en rendent
dent la prononciation plus allongée, plus sonore, plus gazouillée. La langue françoise pleine de diphtongues & de lettres
pression qui résulte de la différence matérielle des mots dans chaque langue , que l’empereur Charles Quint disoit qu’il parler
en état de discuter les opinions les plus généralement reçues sur les langues . Il en est deux dont la discussion peut encore fo
seront générales ; la premiere concerne la génération successive des langues  ; la seconde regarde leur mérite respectif. 1°. R
érite respectif. 1°. Rien de plus ordinaire que d’entendre parler de Langue mere , terme, dit M. l’abbé Girard, (Princip. dis
nion sur ce point ? Ils n’alleguent d’autre titre de la filiation des langues , que l’étymologie de quelques mots, & les vic
s mots, & les victoires ou établissement du peuple qui parloit la langue matrice, dans le pays ou l’on fait usage de la la
qui parloit la langue matrice, dans le pays ou l’on fait usage de la langue prétendue dérivée. C’est ainsi que l’on donne pou
langue prétendue dérivée. C’est ainsi que l’on donne pour fille à la langue latine, l’espagnole, l’italienne & la françoi
, fait (II. entretien d’Ariste & d’Eug. trois soeurs de ces trois langues , qu’il caractérise ainsi. « Il me semble que la
de ces trois langues, qu’il caractérise ainsi. « Il me semble que la langue espagnole est une orgueilleuse qui le porte haut,
que de grandeur, qui aime le faste & l’excès en toutes choses. La langue italienne est une coquette, toujours parée &
e cherche qu’à plaire, & qui se plaît beaucoup à la bagatelle. La langue françoise est une prude, mais une prude agréable
ouche ». Les caracteres distinctifs du génie de chacune de ces trois langues sont bien rendus dans cette alégogorie : mais je
orie : mais je crois qu’elle peche, en ce qu’elle considere ces trois langues comme des soeurs, filles de la langue latine. « 
ce qu’elle considere ces trois langues comme des soeurs, filles de la langue latine. « Quand on observe, dit encore M. l’abbé
(ibid. pag. 27.), le prodigieux éloignement qu’il y a du génie de ces langues à celui du latin ; quand on fait attention que l’
non l’origine ; quand on sait que les peuples subjugués avoient leurs langues … Lorsqu’enfin on voit aujourd’hui de ses propres
urs langues… Lorsqu’enfin on voit aujourd’hui de ses propres yeux ces langues vivantes ornées d’un article, qu’elles n’ont pu p
es qu’il faut s’arrêter pour connoître l’origine & la parenté des langues  : c’est à leur génie, en suivant pas-à-pas leurs
fortune des nouveaux mots, & la facilité avec laquelle ceux d’une langue passent dans l’autre, sur-tout quand les peuples
se maintient au milieu de l’inconstance des mots, & conserve à la langue le véritable titre de son origine ». Le même aca
 on ne peut regarder comme un acte de légitimation le pillage que des langues étrangeres y ont fait, ni ses dépouilles comme un
héritage maternel. S’il suffit pour l’honneur de ce rang (le rang de langue mere), de ne devoir point à d’autre sa naissance,
nde ; il n’y aura plus dans notre système de la création qu’une seule langue mere ; & qui sera assez téméraire pour oser g
i sera assez téméraire pour oser gratifier de cette antiquité une des langues que nous connoissons ? Si cet avantage dépend uni
clusion ? Qui est capable de mettre dans une juste balance toutes les langues de l’univers ? à peine les plus savans en connois
principes qui doivent nous diriger dans l’examen de la génération des langues  ; ils sont fondés dans la nature du langage &
nos caprices ; nous avons remarqué qu’il peut y avoir dans toutes les langues , ou du-moins dans plusieurs une certaine quantité
e des mots ne peut pas être une preuve suffisante de la filiation des langues , à moins qu’on ne veuille dire que toutes les lan
a filiation des langues, à moins qu’on ne veuille dire que toutes les langues modernes de l’Europe sont respectivement filles &
es vûes nouvelles rend indispensables. L’analogie des mots entre deux langues ne prouve que cette communication, quand ils ne s
t recourir, pour reconnoître l’identité ou la différence du génie des langues , & pour statuer si elles ont quelque affinité
nfirme la filiation de ces idiomes, & que l’un soit reconnu comme langue mere à l’égard de l’autre, ainsi qu’on le remarqu
mme langue mere à l’égard de l’autre, ainsi qu’on le remarque dans la langue russiene, dans la polonoise, & dans l’illyrie
est sensible qu’elles tirent leur origine. Mais s’il n’y a entre deux langues d’autre liaison que celle qui naît de l’analogie
nce de génie ; elles sont étrangeres l’une à l’autre : telles sont la langue espagnole, l’italienne & la françoise à l’éga
cumulées, avec leurs périodes interminables. Mais si la filiation des langues suppose dans celle qui est dérivée la même syntax
e syntaxe, la même construction, en un mot, le même génie que dans la langue matrice, & une analogie marquée entre les ter
s de l’une & de l’autre ; comment peut se faire la génération des langues , & qu’entend-on par une langue nouvelle ? « 
t peut se faire la génération des langues, & qu’entend-on par une langue nouvelle ? « Quelques-uns ont pensé, dit M. de G
voit éprouvé un changement considérable ; de sorte que, selon eux, la langue du tems de François I. doit être regardée comme n
à lui-même dans ses âges différens. D’autres qualifient seulement de langue nouvelle celle dont la forme ancienne n’est plus
explication ; car les personnes peu familiarisées avec leur ancienne langue ne l’entendent point du tout, tandis que ceux qui
u’il falloit remarquer pour fixer les idées. Je dis à mon tour qu’une langue est la même, malgré ses variations, tant qu’on pe
st pas la même personne qu’il étoit dans son enfance. J’ajoute qu’une langue est véritablement la mere ou la source d’une autr
ges ». Ces changemens successifs qui transforment insensiblement une langue en une autre, tiennent à une infinité de causes d
umulés à la longue, produit enfin une différence qui caractérise deux langues sur un même fonds. L’ancienne & la moderne so
férence. Si la construction analogue est leur caractere commun ; la langue moderne, par imitation du langage transpositif de
s qui dans l’ancien idiome auroient été des barbarismes. Si plusieurs langues sont dérivées d’une même, elles peuvent être nuan
c ceux dont le langage a pû opérer ces changemens. Si au contraire la langue primitive & la dérivée sont constituées de ma
t constituées de maniere à devoir suivre une marche transpositive, la langue moderne pourra avoir contracté quelque chose de l
oit sa naissance & sa constitution. C’est ainsi sans doute que la langue allemande, originairement libre dans ses transpos
ans ses transpositions, s’est enfin soumise à toute la contrainte des langues de l’Europe au milieu desquelles elle est établie
sons d’idées en imposent la nécessité, & forcent de recourir à la langue du peuple auquel on est redevable de ces nouvelle
; jus, & norma loquendi. 2°. La question du mérite respectif des langues , & du degré de préférence qu’elles peuvent pr
se trouve, & les différens rapports sous lesquels on envisage les langues . La simple énonciation de la pensée est le premie
on dont il s’agit. Or il est évident qu’à cet égard il n’y a point de langue qui n’ait toute la perfection possible & néce
la perfection possible & nécessaire à la nation qui la parle. Une langue , je l’ai déjà dit, est la totalité des usages pro
connue dans une nation qui ne soit désignée par un mot propre dans la langue de cette nation : & comme tout mot nouveau qu
me. Ainsi tous les hommes qui composent ce peuple, trouvent dans leur langue tout ce qui est nécessaire à l’expression de tout
édiate & la plus forte de la nécessité où chacun est d’étudier sa langue naturelle par préférence à toute autre, parce que
tout le parti que l’art peut tirer de la différente constitution des langues , pour flatter l’oreille, & pour toucher le co
s par les principes mêmes de la constitution propre de chacune de ces langues . L’auteur de la Lettre sur les sourds & muets
es. L’auteur de la Lettre sur les sourds & muets, envisageant les langues sous cet aspect, en porte ainsi son jugement, pag
communication de la pensée étant l’objet principal du langage, notre langue est de toutes les langues la plus châtiée, la plu
ée étant l’objet principal du langage, notre langue est de toutes les langues la plus châtiée, la plus exacte, & la plus es
e expression est conséquente au système de l’auteur sur l’origine des langues  ! mais celui que l’on adopte dans cet article, y
is volontiers que la marche didactique & réglée, à laquelle notre langue est assujettie, la rend plus propre aux sciences 
rsions que le grec, le latin, l’italien, l’anglois se permettent, ces langues sout plus avantageuses pour les lettres. Que nous
re peuple, faire parler l’esprit, & que le bon sens choisiroit la langue françoise ; mais que l’imagination & les pass
is que l’imagination & les passions donneroient la préférence aux langues anciennes, & à celles de nos voisins : qu’il
, latin, anglois, dans les chaires & sur les théâtres ; que notre langue sera celle de la vérité, … & que la greque, l
vérité, … & que la greque, la latine, & les autres seront les langues de la fable & du mensonge. Le françois est fa
ce jugement à sa juste valeur, il faut seulement en conclure que les langues transpositives trouvent dans leur génie plus de r
urces pour toutes les parties de l’art oratoire ; & que celui des langues analogues les rend d’autant plus propres à l’expo
vient de voit. « Y a-t-il quelque caractere, dit l’auteur, que notre langue n’ait pris avec succès ? Elle est folâtre dans Ra
s produira des miracles sous la plume d’un homme de génie. Enquel que langue que ce soit, l’ouvrage que le génie soutient, ne
vrage que le génie soutient, ne tombe jamais ». Si l’on envisage les langues comme des instrumens dont la connoissance peut co
la nature des vues que l’on se propose ou des besoins où l’on est. La langue hébraïque & les autres langues orientales qui
pose ou des besoins où l’on est. La langue hébraïque & les autres langues orientales qui y ont rapport, comme la chaldaïque
est pas-là le seul avantage que l’on puisse attendre de l’étude de la langue hébraïque : c’est encore dans l’original sacré qu
core dans l’original sacré que l’on trouve l’origine des peuples, des langues , de l’idolatrie, de la fable ; en un mot les fond
ée de l’immensité de l’erudition que peut fournir la connoissance des langues orientales. La langue grecque n’est guere moins u
erudition que peut fournir la connoissance des langues orientales. La langue grecque n’est guere moins utile à la Théologie, n
tion de l’Eglise ; mais dans quelle partie la littérature cette belle langue n’est-elle pas d’un usage infini ? Elle fournit d
pertus, video nullis in litteris nos esse aliquid sine graecitate. La langue latine est d’une nécessité indispensable, c’est c
amp; la Médecine : c’est d’ailleurs, & pour cette raison même, la langue commune de tous les savans de l’Europe, & don
genres de la connoissance desquels on est privé, faute d’entendre les langues dans lesquelles ils sont écrits ? En attendant qu
ment l’étude longue, pénible & toujours insuffisante de plusieurs langues étrangeres ; il faut qu’ils aient le courage de s
de qu’ils ont embrassés par goût ou par la necessité de leur état. La langue allemande a quantité de bons ouvrages sur le Droi
nces, sur l’histoire naturelle, principalement sur la Métallurgie. La langue angloise a des richesses immenses en fait de Math
immenses en fait de Mathémathiques, de Physique & de Commerce. La langue italienne offre le champ le plus vaste à la belle
littérature, à l’étude des Arts & à celle de l’Histoire ; mais la langue françoise, malgré les déclamations de de ceux qui
es, des politiques dont les vues honorent l’humanité. Si quelqu’autre langue que la latine devient jamais l’idiome commun des
e la latine devient jamais l’idiome commun des savans de l’Europe, la langue françoise doit avoir l’honneur de cette préférenc
notre articulation r, &c. Les élémens de la voix usités dans une langue , ne sont donc pas toûjours les mêmes que ceux d’u
faire connoître à quelqu’un par écrit, la prononciation exacte d’une langue étrangere, sur-tout s’il est question d’un son ou
out s’il est question d’un son ou d’une articulation inusitée dans la langue de celui à qui l’on parle. Il n’est pas plus poss
ui en font usage, parce que chacun d’eux exprime selon le génie de sa langue , les différentes idées dont il a les symboles sou
ont il a les symboles sous les yeux. Voyez Écriture chinoise . Chaque langue doit donc avoir son corps propre de lettres éléme
ément autant de lettres qu’il y a d’élémens de la voix usités dans la langue  ; que le même élément ne fût pas représenté par d
e ne fût pas chargé de diverses représentations. Mais il n’est aucune langue qui jouisse de cet avantage ; & il faut prend
ici les principes qui peuvent servir de fondement à ce système. Notre langue me paroit avoir admis huit sons fondamentaux qu’o
ieur. Le canal semble se retrécir de plus en plus pour les autres. La langue s’éleve & se porte en avant pour ê ; un peu p
que pour aucun autre. J’ai dit que les autres sons usités dans notre langue dérivent de ceux-là par de legeres variations : c
nt fixer le nombre & l’ordre des articulations usitées dans notre langue , afin de construire la table des consonnes qui po
t dépendre plus particulierement du mouvement ou des levres, ou de la langue , ou de la trachée-artere que le peuple appelle go
a succession des parties organiques ; les levres sont extérieures, la langue est en dedans, & la trachée-artere beaucoup p
articulations. Voilà donc en tout dix-neuf articulations dans notre langue , ce qui exige dans notre alphabet dixneuf consonn
s encore pour exprimer toutes les modifications essentielles de notre langue , au moyen des accents que l’on y ajouteroit, comm
elle dans la formation d’un mot tiré d’un autre mot pris dans la même langue ou dans une langue étrangere, on remplace une let
ion d’un mot tiré d’un autre mot pris dans la même langue ou dans une langue étrangere, on remplace une lettre par une autre.
cause prochaine, quoiqu’accidentelle ; communément c’est que dans la langue qui emprunte, l’organe joint à la prononciation d
t peuvent se prendre l’un pour l’autre dans le système usuel de notre langue  : l’une & l’autre avec s peuvent aussi être c
atériel des mots, avec les caracteres autorisés par l’usage de chaque langue . On peut voir à l’article Grammaire , l’étymolog
maire) Linguale, adj. f. (Gram.) Ce mot vient du latin lingua la langue , lingual, qui appartient à la langue, qui en dépe
Ce mot vient du latin lingua la langue, lingual, qui appartient à la langue , qui en dépend. Il y a trois classes générales d’
inguales, sont celles qui dépendent principalement du mouvement de la langue  ; & les consonnes linguales sont les lettres
uales sont les lettres qui représentent ces articulations. Dans notre langue , comme dans toutes les autres, les articulations
ns & les lettres linguales sont les plus nombreuses, parce que la langue est la principale des parties organiques, nécessa
es celles qui me paroissent exiger d’une maniere plus marquée, que la langue s’appuie contre les dents pour les produire : &am
épellation. Les trois premieres, n, d, t, exigent que la pointe de la langue se porte vers les dents supérieures, comme pour r
le degré d’explosion plus ou moins fort, que reçoit le son, quand la langue se sépare des dents supérieures vers lesquelles e
érent des trois premieres, en ce qu’elles exigent que la pointe de la langue s’appuie contre les dents inférieures, quoique le
férieures, quoique le mouvement explosif s’opere vers la racine de la langue . Ce lieu du mouvement organique a fait regarder c
& en augmentant la vîtesse par la résistance, & d’appuyer la langue contre les dents ; ce qui semble leur assurer plu
représentées par l & r : la premiere s’opere d’un seul coup de la langue vers le palais ; la seconde est l’effet d’un trém
s le palais ; la seconde est l’effet d’un trémoussement réitéré de la langue . Le titre de la dénomination qui leur est commune
rifices de la justesse qui décide du choix des synonymes ? Dans notre langue même, où les lois de l’harmonie ne sont pas à bea
de l’harmonie ne sont pas à beaucoup près si impérieuses que dans la langue latine, combien de fois les meilleurs écrivains n
a métaphore ne seroit pas réguliere. Nous avons déja remarqué que les langues n’ont pas autant de mots que nous avons d’idées ;
le supplée par les images & les idées accessoires aux mots que la langue peut lui fournir ; & il arrive même, comme no
opre du sens par lequel nous recevons les impressions des saveurs. La langue est l’organe du goût. Avoir le goût dépravé, c’es
oint envie à une si heureuse prolixité ? L’auteur d’un dictonnaire de langues ne peut pas lire cet article de la métaphore sans
, de leurs chaudes haleines, Ont fondu l’écorce des eaux. 6°. Chaque langue a des métaphores particulieres qui ne sont point
s métaphores particulieres qui ne sont point en usage dans les autres langues  : par exemple, les Latins disoient d’une armée, d
disons, l’aile droite & l’aile gauche. Il est si vrai que chaque langue a ses métaphores propres & consacrées par l’u
a métaphore assujettie aux lois que la raison & l’usage de chaque langue lui prescrivent, est non seulement le plus beau &
n but par la voie la plus convenable : appliquez ce mot à l’étude des langues  ; c’est l’art d’y introduire les commençans par l
ode, donné à plusieurs des livres élémentaires destinés à l’étude des langues . Tout le monde connoît les méthodes estimées de P
out le monde connoît les méthodes estimées de P. R. pour apprendre la langue grecque, la latine, l’italienne, & l’espagnol
e la méthode que les maîtres doivent employer dans l’enseignement des langues , il me semble qu’il est essentiel de distinguer 1
langues, il me semble qu’il est essentiel de distinguer 1°. entre les langues vivantes & les langues mortes ; 2°. entre les
est essentiel de distinguer 1°. entre les langues vivantes & les langues mortes ; 2°. entre les langues analogues & le
. entre les langues vivantes & les langues mortes ; 2°. entre les langues analogues & les langues transpositives. I. 1°
& les langues mortes ; 2°. entre les langues analogues & les langues transpositives. I. 1°. Les langues vivantes, comm
re les langues analogues & les langues transpositives. I. 1°. Les langues vivantes, comme le françois, l’italien, l’espagno
ce qu’elles en sont les idiomes naturels ; des livres écrits dans ces langues , & des interpretes sûrs qui nous en distingue
ec certitude l’excellent, le bon, le médiocre, & le mauvais : ces langues peuvent nous entrer dans la tête par les oreilles
eux tout-à-la-fois. Voilà le fondement de la méthode qui convient aux langues vivantes, décidé d’une maniere indubitable. Preno
principes les plus généraux du méchanisme & de l’analogie de leur langue  ; qu’ils nous la parlent ensuite & nous la fa
cales, & la lecture raisonnée des meilleurs livres écrits dans la langue que nous étudions. La raison de ce procédé est si
la langue que nous étudions. La raison de ce procédé est simple : les langues vivantes s’apprennent pour être parlées, puisqu’o
’apprend à le bien faire, qu’en suivant l’usage, qui, par rapport aux langues vivantes, ne peut se constater que par deux témoi
& leur état sont justement présumés les mieux instruits dans leur langue , & les écrits des auteurs que l’unanimité des
actérise comme les plus distingués. 2°. Il en est tout autrement des langues mortes, comme l’hébreu, l’ancien grec, le latin.
breu, l’ancien grec, le latin. Aucune nation ne parle aujourd’hui ces langues  ; & nous n’avons, pour les apprendre, que les
Ces livres même ne peuvent pas nous être aussi utiles que ceux d’une langue vivante ; parce que, nous n’avons pas, pour nous
. Est-il donc raisonnable d’employer ici la même méthode que pour les langues vivantes ? Après l’étude des principes généraux d
’étude des principes généraux du méchanisme & de l’analogie d’une langue morte, débuterons nous par composer en cette lang
l’analogie d’une langue morte, débuterons nous par composer en cette langue , soit de vive voix, soit par écrit ? Ce procédé e
rit ? Ce procédé est d’une absurdité évidente : à quoi bon parler une langue qu’on ne parle plus ? Et comment prétend-on venir
pal, & presque son unique moyen. Voyez Etude , & la Méch. des langues , liv. II. §. j. C’est aussi par-là que l’on peut
hommes & femmes, magistrats & artisans ne parleroient que la langue latine. Qu’avons-nous affaire de savoir parler ce
nt que la langue latine. Qu’avons-nous affaire de savoir parler cette langue  ? Est-ce à la parler que doivent tendre nos étude
e à la parler que doivent tendre nos études ? Quand je m’occupe de la langue italienne, ou de telle autre qui est actuellement
hébreu, de grec, de latin, ce ne peut ni ne doit être pour parler ces langues , puisqu’on ne les parle plus ; c’est pour étudier
e la Religion, est mon objet : & si je m’applique alors à quelque langue morte, c’est qu’elle est la clé nécessaire pour e
herche dans les grammaires, dans les lexiques, l’intelligence de leur langue , pour parvenir à celle de leurs pensées. On doit
gue, pour parvenir à celle de leurs pensées. On doit donc étudier les langues vivantes, comme fin, si je puis parler ainsi ; &a
les langues vivantes, comme fin, si je puis parler ainsi ; & les langues mortes, comme moyen. Ce n’est pas au reste que je
es mortes, comme moyen. Ce n’est pas au reste que je prétende que les langues vivantes ne puissent ou ne doivent être regardées
ieres plus importantes : je m’en suis expliqué tout autrement au mot Langue  ; & quiconque n’a pas à voyager chez les étr
je veux dire que la considération des secours que nous avons pour ces langues doit en diriger l’étude, comme si l’on ne se prop
rler ; parce que cela est possible, que personne n’entend si bien une langue que ceux qui la savent parler, & qu’on ne sau
ntraire nous n’avons pas assez de secours pour apprendre à parler les langues mortes dans toutes les occasions ; le langage qui
s proposerions de lire, parce que nous n’y parlerions guere que notre langue avec les mots de la langue morte ; par conséquent
ce que nous n’y parlerions guere que notre langue avec les mots de la langue morte ; par conséquent nos efforts seroient en pu
re perte pour la seule fin que l’on doit se proposer dans l’étude des langues anciennes. Il. De la distinction des langues en a
roposer dans l’étude des langues anciennes. Il. De la distinction des langues en analogues & transpositives, il doit naître
la méthode de les enseigner, aussi marquées que celle du’génie de ces langues . 1°. Les langues analogues suivent, ou exactement
enseigner, aussi marquées que celle du’génie de ces langues. 1°. Les langues analogues suivent, ou exactement ou de fort près,
alytique, qui est, comme je l’ai dit ailleurs, (voyez Inversion & Langue ) le lien naturel, & le seul lien commun de to
ez tous les hommes, a donc déja bien avancé l’ouvrage par rapport aux langues analogues, puisqu’il n’y a en quelque sorte à app
es à suppléer. Le degré de facilité est bien plus grand encore, si la langue naturelle de celui qui commence cette étude, est
est elle-même analogue. Quelle est donc la méthode qui convient à ces langues  ? Mettez dans la tête de vos éleves une connoissa
ne connoissance suffisante des principes grammaticaux propres à cette langue , qui se réduisent à-peu-près à la distinction des
erbes. Parlez-leur ensuite sans délai, & faites-les parler, si la langue que vous leur enseignez est vivante ; faites-leur
ez est vivante ; faites-leur traduire beaucoup, premierement de votre langue dans la leur, puis de la leur dans la vôtre : c’e
s, vos anomalies, vos licences, vos idiotismes de toute espece. Si la langue analogue que vous leur enseignez, est une langue
toute espece. Si la langue analogue que vous leur enseignez, est une langue morte, comme l’hébreu, votre provision de princip
des idiotismes, où gissent toûjours les plus grandes difficultés des langues . Mais renoncez à tout desir de parler ou de faire
nuisible, que vous épargnerez à votre éleve. 2°. Pour ce qui est des langues transpositives, la méthode de les enseigner doit
oivent y ajoûter quelque difficulté, pour ceux principalement dont la langue naturelle est analogue : car c’est autre chose à
ment transpositif ; la difficulté qui peut naître de ce caractere des langues est beaucoup moindre, & peut-être nulle à leu
ioient le grec, quoique M. Pluche ait jugé qu’il n’y avoit entre leur langue & celle d’Athènes aucune affinité. « Il étoi
étoit cependant naturel, dit-il dans la préface de la Méchanique des Langues , page vij. qu’il en coûtât davantage aux Romains
s pour apprendre le grec, qu’à nous pour apprendre le latin : car nos langues françoise, italienne, espagnole, & toutes cel
pe, étant sorties, comme elles le sont pour la plûpart, de l’ancienne langue romaine ; nous y retrouvons bien des traits de ce
le qui leur a donné naissance : la latine au contraire ne tenoit à la langue d’Athènes par aucun degré de parenté ou de ressem
latif est un cas propre aux Romains, nouvellement introduit dans leur langue , & placé pour cette raison après tous les aut
r à Latinis inventus, vetustati reliquorum casuum concessit. Ainsi la langue latine au berceau avoit précisément les mêmes cas
si la langue latine au berceau avoit précisément les mêmes cas que la langue grecque ; & peut-être l’ablatif ne s’est-il i
des articles de ce livre avec ceux du Dictionnaire étymologique de la langue françoise par Ménage, il s’ensuivroit qu’à cet ég
re le latin, qu’aux Romains pour apprendre le grec : car outre que la langue de Rome trouvoit dans celle d’Athènes les radicau
mêmes principes ; & d’ailleurs le grec étoit pour les Romains une langue vivante qui pouvoit leur être inculquée & par
e la parole, & par la lecture des bons ouvrages. Au contraire nos langues , françoise, italienne, espagnole, &c. ne tien
es qu’elles y ont empruntées ; mais elles n’ont au surplus avec cette langue ancienne aucune affinité qui leur en rende l’accè
quée dans leurs détails ; & d’ailleurs le latin est pour nous une langue morte, pour laquelle nous n’avons pas autant de s
us raisonnable, & le plus autorisé par les auteurs mêmes à qui la langue latine étoit naturelle, c’est de ramener la phras
me portent à croire la meilleure que l’on puisse suivre à l’égard des langues transpositives ; je ne la propose cependant au pu
ttérale à une traduction raisonnable & conforme au génie de notre langue , il faut l’y préparer par quelques remarques. Par
que ne, & que nous le devons, tant pour suivre le génie de notre langue , que pour nous rapprocher davantage de l’original
ssent enfin qu’à la structure méchanique d’un jargon qui n’est pas la langue que l’on vouloit apprendre ; parsque, comme l’obs
méthode analyrique aux ouvrages qui nous restent du bon siecle de la langue latine, est uniforme & par conséquent sans em
l’enfantement ; enfin, que tendant directement à l’intelligence de la langue telle qu’on l’écrivoit, elle nous mene sans détou
ous avons besoin. 1°. Elémens de la grammaire générale appliquée à la langue françoise. Il ne s’agit pas de grossir ce volume
des mots déclinables, les genres, les nombres, les cas pour certaines langues , & tout ce qui appartient aux déclinaisons ;
s autres particulieres, qui dépendent uniquement des usages de chaque langue . Le champ de ce troisieme traité est plus vaste q
que ces élémens de la grammaire générale doivent être appliqués à la langue françoise ; c’est que j’ecris principalement pour
our mes compatriotes : je dirois à Rome qu’il faut les appliquer à la langue italienne ; à Madrid, j’indiquerois la langue esp
faut les appliquer à la langue italienne ; à Madrid, j’indiquerois la langue espagnole ; à Lisbonne, la portugaise ; à Vienne,
tugaise ; à Vienne, l’allemande ; à Londres, l’angloise ; partout, la langue maternelle des enfans. C’est que les généralités
mettre dans la tête des enfans les principes raisonnés de leur propre langue , la langue qu’il leur importe le plus de savoir,
la tête des enfans les principes raisonnés de leur propre langue, la langue qu’il leur importe le plus de savoir, & que c
i essentielle ; 2°. celui de préparer les jeunes éleves à l’étude des langues étrangeres, par la connoissance des principes qui
ls passeront pour cela au second livre élémentaire. 2°. Elémens de la langue latine. Ce second volume supposera toutes les not
comprises dans le premier, & se bornera à ce qui est propre à la langue latine. Ces différences propres naissent du génie
la langue latine. Ces différences propres naissent du génie de cette langue , qui a admis trois genres, & dont la construc
la grammaire générale : mais on en prendra les exemples dans les deux langues . Le traité des métaplasmes sera très-court, Voyez
s ; & sur l’ellipse en particulier, qui est la principale clé des langues , mais surtout du latin ; il faut consulter avec s
commencer les premieres applications de ces derniers principes sur la langue maternelle, & peut-être d’avoir pour le latin
mettre en état d’entendre les bons ouvrages qui nous restent en cette langue , c’est le seul but où doivent tendre tous nos eff
tre le sujet des premieres applications de la Grammaire générale à la langue françoise : cette traduction n’en seroit que plus
rrespondance en seroit plûtôt sentie ; & les différences des deux langues en seroient saisies & justifiées plus aisémen
truction analytique ni la construction usuelle du latin ou de quelque langue que ce soit, n’autorisent ni ne peuvent autoriser
ipes solides & avoués par la raison & par l’usage connu de la langue latine. C’est donc le moyen le plus sûr pour sais
hez Mouchet, 2 volumes in-12) un ouvrage intitulé : Recherches sur la langue latine, principalement par rapport au verbe, &
mples de pareils écarts, & c’est par système qu’il défigure notre langue  : il en fait une profession expresse dès la page
rs mots par caprice, qui sont bien françois & nécessaires dans la langue , au mot improuver ; & il a pour ce système, s
it la méthode analytique, je ramene ensuite le tout au génie de notre langue , par le secours des observations qui conviennent
es premiers voyant sans cesse la raison de tous les procédés des deux langues , la méthode analytique est pour eux une logique u
n’appartient pas à la méthode méchanique d’étudier ou d’enseigner les langues , qui est le seul objet de cet article. Il n’en es
inct aveugle : ce qu’ils connoissent par l’usage non raisonné de leur langue maternelle me suffit pour fonder tout l’édifice d
ais veut encore qu’ils acquiérent un certain usage non raisonné de la langue latine, & il veut qu’on les retienne dans cet
rechercher la nature des modes dans l’usage que l’on en fait dans les langues , que de s’amuser à des généralités vagues, incert
lités vagues, incertaines & stériles. Or, I. On remarque dans les langues deux especes générales de modes, les uns personne
est (res est ita ut) arbitrarentur, &c. Ce mode est usité dans la langue italienne, dans l’espagnole & dans l’allemand
concerne les modes impersonnels, il n’y en a que deux dans toutes les langues qui conjuguent les verbes ; mais il y en a deux,
aucune terminaison personnelle, parce qu’il ne constitue dans aucune langue la proposition que l’on veut exprimer : il est to
mp; qui paroissent fondamentaux, puisqu’on les trouve dans toutes les langues qui ont reçu la conjugaison des verbes. Il n’en e
tif : le suppositif n’est point en grec ni en latin ; le latin ni les langues modernes ne connoissent point l’optatif ; l’impér
troisieme personne chez nous, tandis qu’il en a dans ces deux autres langues  ; qu’enfin il n’a point en latin de prétérit post
de prétérit postérieur, quoiqu’il ait ce tems en grec & dans nos langues modernes. C’est que ces modes ne tiennent point à
accordent point sur le nombre de ceux qu’il faut reconnoître dans une langue , ce qui indique, au gré de ce grammairien, que la
trouve sous toutes les formes du verbe ; & c’est pourquoi dans la langue hébraïque la frequence de l’action sert de fondem
e intelligence, faudroit-il renoncer à ce que les usages constans des langues nous en indiquent clairement & de la maniere
ion des modes, décidée d’ailleurs par l’usage universel de toutes les langues qui conjuguent leurs verbes. (B.E.R.M.) MOT
rmation, Onomatopée, Métaplasme avec ses especes, Euphonie, Racine, Langue . article iij. S 22. &c. Pour ce qui concer
n les éprouve ; on les voit, on les observe. Les différens usages des langues sont donc, en quelque maniere, les phénomenes gra
mp; aux notions universelles. Or le premier coup-d’oeil jetté sur les langues , montre sensiblement que le coeur & l’esprit
Nombre . C’est celle qui est la plus universellement adoptée dans les langues , & la plus constamment admise dans toutes les
La distinction des cas n’est pas d’un usage universel dans toutes les langues , mais elle est possible dans toutes, puisqu’elle
especes de mots déclinables reçoivent les inflexions des cas dans les langues qui les admettent, ce qui indique dans les quatre
ue le complément de cette préposition est assujetti par l’usage de la langue latine à se revêtir de cette terminaison ; les no
venerant, & que le nominatif est le cas destiné par l’usage de la langue latine à designer ce rapport à l’ordre analytique
e des genres & dénominations qu’on leur a données dans toutes les langues qui les ont reçus, indiquent assez clairement que
p; sans être apostrophé. Voyez Personne . Or les usages de toutes les langues déposent unanimement que l’une de ces trois relat
connus. Une singularité frappante, unanimement admise dans toutes les langues , c’est que l’adjectif n’a reçu aucune variation r
ne sont qu’adjectifs, que les participes, ont reçu, du-moins dans les langues qui les comportent, des inflexions relatives aux
& la source de toutes les métamorphoses auxquelles les usages des langues ont assujetti cette espece de mots, puisqu’elle e
peut envisager dans la durée. Il paroît par les usages de toutes les langues qui ont admis des tems, que c’est une espece de v
es différens usages de ces mots. 1°. Les prépositions dans toutes les langues , exigent à leur suite un complément, sans lequel
ervation essentielle sur l’usage des prépositions, c’est que dans les langues dont les noms ne se déclinent point, on désigne p
adverbes, c’est une observation importante, que l’on trouve dans une langue plusieurs adverbes qui n’ont dans une autre langu
on trouve dans une langue plusieurs adverbes qui n’ont dans une autre langue aucun équivalent sous la même forme, mais qui s’y
, &c. on peut même regarder souvent comme synonymes dans une même langue les deux expressions, par l’adverbe & par la
endus : mais on se persuade au contraire que, puisqu’on parle la même langue que ceux avec qui l’on traite, on attache aux mot
modes de la signification objective, qui s’expriment en effet dans la langue latine communément par l’ablatif du nom abstrait
ter dans le discours que l’idée principale, & qu’il n’y a dans la langue aucun mot qui l’exprime seule avec abstraction de
t par le même mot en d’autres occurrences : mais s’il y avoit dans la langue un mot qui signifiât l’idée principale seule &
nce que nous avons déja vû appartenir à d’autres mots pris dans notre langue  ; en outre, ils présentent également à l’esprit d
s l’espece du mot ; & formes accidentelles, que l’usage de chaque langue a fixées relativement aux vûes de la syntaxe, &am
e dis qu’un mot est une totalité de sons ; parce que, dans toutes les langues , il y a des mots d’une & de plusieurs syllabe
les signes ; & c’est ce qui cause cette diversité prodigieuse de langues  : s’il y avoit un langage naturel, il seroit conn
exposée en détail & que je crois avoir bien établie à l’article Langue (art. I. sub fin.). Mais si les mots ne signifie
er les dérivations & les déclinaisons ? Personne n’ignore que les langues ne se sont pas formées ainsi. La premiere a été i
x premiers auteurs du genre humain : & c’est probablement la même langue que nous parlons tous, & que l’on parlera toû
« ce qui fait, ajoute-t-il, cette grande différence qui est entre les langues . Ce que les Latins appellent fenestra, les Espagn
t-à-dire, que ces trois idiômes ont emprunté beaucoup de mots dans la langue latine, & c’est tout :) « mais les Espagnols
i paroissent venir de la même racine, ont un fondement ancien dans la langue latine. Les Grecs ont fait usage de la même racin
paroît trop hasardée, n’ayant d’autre fondement que la priorité de la langue grecque sur la latine. J’ajoute qu’il pourroit bi
l est naturel. Ma, mê, mé, mi, meu, mo, mu, mou, sont dans toutes les langues les premieres syllabes articulées, parce que m es
es, parce que m est la plus facile de toutes les articulations (voyez Langue , art. III. S. ij. n. 1.) ; ces syllabes doivent
la parole. Il est vraissemblable que les premiers instituteurs de la langue allemande l’envisagerent à-peu-près de même, puis
appellées muettes. « Les Grammairiens ont accoutumé dans toutes les langues de faire plusieurs divisions & subdivisions d
sions des consonnes ; & la division la plus commune à l’égard des langues modernes, est qu’ils en distinguent les consonnes
mbre de mots, afin qu’on sentît mieux la relation de ces mots avec la langue latine » ; [ou même par un motif moins louable,
vons des lettres muettes qu’elle pourroit supprimer sans défigurer la langue , & sans en détruire l’économie. Telles sont c
s qu’elle ne soit finale ; pratique singuliere qui avoit lieu dans la langue latine aussi constamment que dans la françoise. I
asale : linguale, parce qu’elle dépend d’un mouvement déterminé de la langue , le même précisement que pour l’articulation D ;
ation D ; dentale, parce que pour opérer ce mouvement particulier, la langue doit s’appuyer contre les dents supérieures, comm
amp; T ; & enfin nasale, parce qu’une position particuliere de la langue , pendant ce mouvement, fait refluer par le nez un
ece, & principalement avec celles qui exigent que la pointe de la langue se porte vers les dents supérieures, savoir d &am
L & R, qu’avec les autres linguales, parce que le mouvement de la langue est à-peu-près le même dans la production des liq
n des liquides, que dans celle de N. Voyez L & Linguale . Dans la langue françoise la lettre N a quatre usages différens,
is, d’où immortalis pour inmortalis. Nous avons transporté dans notre langue les mots privatifs grecs & latins, avec les p
gue les mots privatifs grecs & latins, avec les particules de ces langues  ; nous disons anomal, abime, indigne, indécent, i
position. A l’égard de nos négations, non & ne, il y a dans notre langue quelques usages qui lui sont propres, & dont
ir cet article ; mais je l’ai déjà dit, ce qui est propre à certaines langues , n’est nullement encyclopédique : & je ne pui
par le même usage qui est reconnu pour législateur exclusif dans les langues , relativement au choix des mots, au sens qui doit
u reste, c’est se faire illusion que de croire que l’honneur de notre langue soit intéressé au succès de toutes les réformes q
on géométrique ; & l’anglois qui est pourtant en quelque sorte la langue des Géometres, en a plus qu’aucune autre. Par que
es, en a plus qu’aucune autre. Par quelle fatalité l’honneur de notre langue seroit-il plus compromis par les inconséquences d
autés ; semblable en cela à tous les autres idiomes, parce que chaque langue est la totalité des usages propres à la nation qu
la nation qui la parle, pour exprimer les pensées par la voix. Voyez Langue , (B. E. R. M.) NÉOLOGIQUE NÉOLOGIQUE, ad
ces dictionnaires deviendroit comme le mémorial des révolutions de la langue , puisqu’on y verroit le tems où les locutions se
hui du bel usage : & il n’y a qu’à comparer l’usage présent de la langue , avec les remarques du P. Bouhours sur les écrits
ter, qui veut dire ni l’un ni l’autre : en le transportant dans notre langue avec un léger changement dans la terminaison, nou
e, & il y est employé dans deux sens différens. I. Dans plusieurs langues , comme le grec, le latin, l’allemand, qui ont adm
autres vûes & d’autres principes ont fixé sur cela les usages des langues , & il faut s’y conformer sans réserve, voyez
ons, & de parcourir les immenses régions du pur possible. Or, les langues sont faites pour rendre les opérations de notre i
tablement neutre, & on en trouve plusieurs autres dans toutes les langues , dont on peut porter le même jugement, parce qu’i
il est assez singulier qu’un espagnol, pour qui le latin n’est qu’une langue morie, prétende mieux juger du degré de faute qu’
isme. Car enfin si l’on trouve quelques pléonasmes autorisés dans les langues sous le nom de figure, l’usage de la nôtre n’a-t-
st pas plus recevable en ce cas, que si le latin eût été pour lui une langue morte. J’ai remarqué un peu plus haut que c’étoit
rence des accidens de leur conjugaison. S’il est important dans notre langue de distinguer ces différentes especes, il me semb
r l’idée de leur nature ; il semble qu’il ne devroit y avoir dans les langues que des noms propres, pour déterminer les êtres p
plus hors de cette sphere. Si l’on ne vouloit donc admettre dans les langues que des noms propres, il faudroit admettre autant
dans les langues que des noms propres, il faudroit admettre autant de langues différentes que de sociétés particulieres ; chaqu
autant de langues différentes que de sociétés particulieres ; chaque langue seroit bien pauvre, parce que la somme des connoi
tit de la somme des connoissances individuelles possibles ; & une langue n’auroit avec une autre aucun moyen de communicat
annoncé comme tel par les signes autorisés dans la syntaxe de chaque langue , la loi de Moïse en françois, lex Mosis en latin,
Mosché en hébreu, comme si l’on disoit en latin legis Moïses ; chaque langue a ses idiotismes : 7°. par une proposition incide
as un seul nom propre dont on puisse assigner l’origine, dans quelque langue que ce soit, que l’on n’y retrouve une significat
de leur naissance, &c. Il y a tant de noms de famille dans notre langue qui ont une signification appellative, que l’on n
cultés insurmontables, & se convaincre de l’impossibilité que les langues ayent pû naître & s’établir par des moyens pu
nir les objections de toute espece, est celui que j’ai établi au mot Langue (article j.) que Dieu donna tout-à-la-fois à nos
na tout-à-la-fois à nos premiers petes la faculté de parler & une langue toute faite. D’où il suit qu’il n’y a aucune prio
on désigne ici plusieurs individus de la même espece. Il y a quelques langues , comme l’hébreu, le grec, le polonois, qui ont ad
é. Il semble qu’il y ait plus de précision dans le système des autres langues . Car si l’on accorde à la dualité une inflexion p
muler sans besoin & sans aucune compensation, les difficultés des langues , on doit appliquer au duel le même principe : &am
é qui se trouve effectivement, sans le secours de ce nombre, dans les langues qui ne l’ont point admis, prouve assez qu’il suff
de P. R. liv. II. ch. j. le duel, δυϊκὸς, n’est venu que tard dans la langue , & y est fort peu usité ; de sorte qu’au lieu
ion caractéristique. Quoi qu’il en soit des systèmes particuliers des langues , par rapport aux nombres, c’est une chose attesté
voir des terminaisons numériques de toutes les especes reçues dans la langue  : en françois, par exemple, ils doivent avoir des
& de plusieurs autres mots qui n’ont point de pluriel dans aucune langue , à moins qu’ils ne soient pris dans un sens figur
out-à-la-fois. Au reste, c’est aux grammaires particulieres de chaque langue à faire connoître les terminaisons numériques de
que deux observations de syntaxe qui peuvent appartenir à toutes les langues . La premiere c’est qu’un verbe se met souvent au
’autorité de l’usage qui est libre & très libre. L’usage de notre langue ne nous permet pas de dire, le peuple romain &
; fais la guerre aux peuples de l’ancien Latium ; & l’usage de la langue latine a permis à Tite Live, & à toute la nat
s, des verbes & des adverbes numéraux ; & dans la plûpart des langues , on donne le nom de nombres cardinaux aux adjecti
Ce sont les seuls adjectifs multiplicatifs numéraux usités dans notre langue , & il y en a même quelques-uns qui ne le sont
es paroissiales en deux églises desservies par le même curé. 4. Notre langue reconnoît le système entier des adverbes ordinaux
On auroit pû étendre ou restreindre davantage le système numéral des langues  ; chacune a été déterminée par son génie propre,
combattre. (B. E. R. M.) NOMINATIF NOMINATIF, s. m. Dans les langues qui ont admis des cas, c’est le premier de tous,
sont différentiées entre elles par une disposition particuliere de la langue , les levres étant dans le même état pour chacune
ie, écuménique, sans o ; & le nom OEdippe est étranger dans notre langue . O’ apostrophé devant les noms de famille, est e
pposé à direct ; on s’en sert pour caractériser certains cas dans les langues transpositives, & dans toutes pour distinguer
; Incidente . Tels sont le subjonctif qui est presque dans toutes les langues , & l’optatif qui n’appartient guere qu’aux Gr
cette heureuse disposition que la tradition des usages nationnaux des langues se conserve & passe de générations en générat
a plûpart de ces choses ont des noms radicalement semblables dans les langues les plus éloignées les unes des autres, soit par
tes, liquides ou mouillées, voyez Lettres  ; & le mouvement de la langue est plus sensible ou vers sa pointe, ou vers son
n peut trouver l’explication de l’analogie que l’on remarque dans les langues entre plusieurs noms des choses que l’on peut cla
que comme des faits constans : il en donne plusieurs exemples dans sa langue . Mais quelle en pourroit être la cause ? Celle qu
t, comme on le sent par l’articulation r, qui tient à la racine de la langue . « N, la plus liquide de toutes les lettres, est
t dilabi vel labi cùm recessu : il en cite plusieurs exemples dans sa langue , auxquels on peut joindre en anglois slide, slink
umiere ; ventana en Espagne désigne le passage des vents ; janella en langue portugaise, marque une petite porte ; croisée en
ouver des termes de figure & de signification semblables dans les langues de peuples fort différens les uns des autres, qui
même maître, & d’ailleurs tous les idiomes descendent d’une même langue primitive, voyez Langue . C’est assez pour établi
lleurs tous les idiomes descendent d’une même langue primitive, voyez Langue . C’est assez pour établir des radicaux communs à
z Langue . C’est assez pour établir des radicaux communs à toutes les langues postérieures, mais ce n’est pas assez pour en con
ire grecque, pour désigner un mode qui est propre aux verbes de cette langue . L’optatif est un mode personnel & oblique,
ences de tems que le subjonctif. Quelques auteurs de rudimens pour la langue latine, avoient cru autrefois qu’à l’imitation de
s pour la langue latine, avoient cru autrefois qu’à l’imitation de la langue grecque, il falloit y admettre un optatif, &
, & d’indiquer les caracteres qui le rendent reconnoissable ? Une langue est la totalité des usages propres à une nation p
notion la plus précise & la plus vraie que l’on puisse donner des langues , parce que l’usage seul en est le législateur nat
seul en est le législateur naturel, nécessaire & exclusif. Voyez Langue , au comm. D’où vient cette nécessité, de ne reco
gue , au comm. D’où vient cette nécessité, de ne reconnoître dans les langues que les décisions de l’usage ? C’est qu’on ne par
par le grand nombre. Vous imitez celui qui viendroit vous parler une langue que vous n’entendriez pas, sous prétexte qu’elle
. Que feriez-vous ? Vous ririez d’abord ; puis vous lui diriez qu’une langue que vous n’entendez pas n’a pour vous nulle perfe
l’on doit regarder les articulations comme la partie essentielle des langues , & les consonnes comme la partie essentielle
es. L’Encyclopédie ne doit se charger d’aucun détail propre à quelque langue que ce soit en particulier, fût-ce même à la nôtr
dique . Sur les ponctuations, comme la chose est commune à toutes les langues , on trouvera à l’article Ponctuation tout ce qu
qu’on la désigne plûtôt par le nom pe, avec un e muet. Les anciennes langues orientales ne paroissent pas avoir fait usage de
s sous ce point de vûe. Je les rapporterai sur-tout aux élémens de la langue latine ; & l’on en sent bien la raison. 1. Dé
r nominativo, &c. comme si les commençans avoient déja entendu la langue dans laquelle on prétendoit pourtant les initier
; il est singulier qu’on se soit avisé si tard d’employer leur propre langue pour les instruire. Une autre méprise, c’est d’av
vient de prendre le P. Giraudeau jésuite, dans son Introduction à la langue grecque. A plus forte raison doit-on supprimer ce
les plus propres à fixer les lois usuelles de la Grammaire de chaque langue . Or tous les tems d’un même mode sont soumis aux
détail qui précede. Il est aisé d’appliquer aux paradigmes de quelque langue que ce soit, ce que je viens de dire de ceux de l
de quelque langue que ce soit, ce que je viens de dire de ceux de la langue latine, en observant ce que le génie propre de ch
ux de la langue latine, en observant ce que le génie propre de chaque langue exige de particulier, soit en plus, soit en moins
eur passage d’un idiome dans un autre, & quelquefois dans la même langue . (M.E.R.M.) PARENTHESE PARENTHESE, s. f.
aucune terminaison personnelle, parce qu’il ne constitue dans aucune langue la proposition principale : il n’exprime qu’un ju
de oratione) : sur quoi je ferai quatre observations. 1°. Que dans la langue hébraïque il y a presque à chaque personne des va
tre qu’il en a la nature fondamentale, il en conserve dans toutes les langues les propriétés usuelles. Nous disons en françois,
cependant comme on pourroit l’appliquer aux participes de toutes les langues , j’en farai voir le foible, en rappellant un prin
otre syntaxe à cet égard n’est pas aussi simple que celle de ces deux langues , parce qu’il me semble qu’on n’y a pas démêlé ave
on système grammatical m’ont fait adopter. Voyez les opuscules sur la langue françoise, & les remarques de M. Duclos sur l
s cas de l’infinitif (voyez Gérondif) ; & l’infinitif, dans cette langue & dans toutes les autres, est un véritable no
ielle à tout adjectif ; & c’est pour cela que dans la plûpart des langues il reçoit les mêmes terminaisons que les adjectif
du gérondif & du participe doivent être les mêmes dans toutes les langues , ou les Grammairiens doivent changer leur langage
tifs, quoiqu’ils gardent constamment la même forme : les verbes de la langue franque ne laissent pas d’etre des verbes, quoiqu
s par la loi de la concordance. C’est encore la même chose dans notre langue  ; & outre les différences qui distinguent ess
insi demeurer pour constant que le supin est un vrai prétérit dans la langue latine. Il en est de même dans notre langue ; &am
un vrai prétérit dans la langue latine. Il en est de même dans notre langue  ; & c’est pour cela que ceux de nos verbes qu
nterpréter les gallicismes, ayent été autorisées par l’usage de cette langue  : il suffit que chacun des mots que l’on y emploi
mp; du participe passif, dont le matériel est si semblable dans notre langue , qu’ils auront peine à croire que l’usage ait pré
as ; ce dont nous avons retenu tout ce que comporte le génie de notre langue . La difficulté n’est pas encore levée, elle n’est
; il faut toujours en venir à l’origine de cette ressemblance dans la langue latine. Or il y a grande apparence que le partici
re quelque locution nouvelle ou étrangere, & qu’il n’y a dans les langues de raisonnable que ce qui vient de la nature. Mai
eulement que ce tour est un peu plus éloigné du génie propre de notre langue , parce qu’il y a un hyperbate, qui peut nuire à l
e paroit si capable, que des regles générales, de faire honneur à une langue savante & polie. Car supposé, dit-il ailleurs
res mots d’origine semblable, c’est qu’ils se sont introduits dans la langue en d’autres tems, & qu’étant d’un usage moins
enmancher, enménager, enmener. In est une particule qui a dans notre langue , ainsi qu’elle avoit en latin, deux usages très-d
Lugd. Bat. 1644, pag. 75. explique celle des noms patronymiques de la langue latine. Il faut observer que les noms patronymiqu
p; construits d’après ou contre les regles établies par l’usage de la langue  : une proposition au contraire est bonne ou mauva
t indubitable, dit M. de Vaugelas, Rem. préf. § IX. p. 64. que chaque langue a ses phrases, & que l’essence, la richesse &
rases, & que l’essence, la richesse & la beauté de toutes les langues & de l’élocution consistent principalement à
dire aussi élever les yeux vers le ciel, & pensent enrichir notre langue d’une nouvelle phrase. Mais au lieu de l’enrichir
lié, mais seulement prié. Je soutiens avec teus ceux qui savent notre langue , que supplier Dieu n’est point parler françois, &
me chose ; & ainsi d’une infinité d’autres, ou plutôt de toute la langue dont on sapperoit les fondemens, si cette façon d
able. Qu’on ne m’allegue pas, dit ailleurs Vaugelas, Rem. 125. qu’aux langues vivantes, non plus qu’aux mortes, il n’est pas pe
éral qu’on n’a vu jusqu’ici, pour désigner le génie particulier d’une langue dans l’expression des pensées. C’est dans ce sens
e répandu dans les colleges de certaines provinces, les délices de la langue latine ; celui de Mercier, intitulé le manuel des
que les premieres  ». Le pléonasme d’énergie est très-commun dans la langue hébraïque, & il semble en faire un caractere
e l’adjectif ou de l’adverbe ; mais c’est un pléonasme adopté dans la langue hébraïque, pour remplacer ce qu’on appelle dans l
diversité des coutumes & des manieres de donner. C’est dans notre langue un hébraïsme. 5°. Si le même nom est répété de su
& dans l’ame du lecteur. 6°. C’est un usage très-ordinaire de la langue hébraïque de mettre l’infinitif du verbe avant le
e à croire qu’une phrase essentiellement vicieuse ait pû être dans la langue sainte d’un usage si fréquent sans aucune nécessi
n simple fournissoit la même idée. Qu’on y prenne garde ; l’usage des langues est beaucoup moins aveugle qu’on ne le pense, &am
universelle, qu’elle supplée à quelque formation que l’analogie de la langue ne donne point, comme sont nos tems composés par
ons ni emphase, ni énergie. Dans ce cas, il faut distinguer entre les langues mortes & les langues vivantes, & soudisti
e. Dans ce cas, il faut distinguer entre les langues mortes & les langues vivantes, & soudistinguer encore entre les la
rtes & les langues vivantes, & soudistinguer encore entre les langues mortes dont il nous reste peu de monumens, comme
mortes dont il nous reste peu de monumens, comme l’hébreu, & les langues mortes dont nous avons conservé assez d’écrits po
libilité du S. Esprit qui en est le principal auteur. Pour les autres langues mortes, il est encore bien des cas où nous devons
fautes : osons croire une fois, que Virgile n’entendoit pas mieux sa langue , & n’étoit pas plus châtié dans son style que
mp; le z qu’une s foible ; c’est ce qui leur donne souvent dans notre langue , le même usage qu’à l’s  ». C’est assigner vérit
aisons. Je finirai donc par une remarque de syntaxe. Dans toutes les langues il arrive souvent qu’on emploie un nom singulier
gnoient guere que les consonnes, parce que l’usage très-connu de leur langue fixoit chez eux les principes de la lecture de ma
cipes de la lecture de maniere à ne s’y pas méprendre. Depuis que ces langues ont cessé d’être vivantes, on a cherché à en fixe
retardent prodigieusement les progrès de ceux qui veulent étudier la langue sainte. Après avoir examiné en détail toutes les
peines qu’il en avoit couté aux érudits pour être initiés dans cette langue , & il leur sembloit ridicule de vouloir y int
iere dispersion dans toutes les parties de la terre, & lorsque la langue sainte devenue une langue morte eut besoin de sec
s les parties de la terre, & lorsque la langue sainte devenue une langue morte eut besoin de secours extraordinaires pour
y avoit qu’une bonne métaphysique qui pût éclaircir les principes des langues , qu’il fait continuellement les frais d’aller la
uation construit sur de solides fondemens, n’est pas plus propre à la langue françoise qu’à toute autre langue. C’est une part
ndemens, n’est pas plus propre à la langue françoise qu’à toute autre langue . C’est une partie de l’objet de la Grammaire géné
aliserai davantage : c’est qu’il seroit à souhaiter que, dans quelque langue que fussent écrits les livres que l’on imprime au
rs y introduisissent le système de ponctuation qui est usité dans nos langues vivantes de l’Europe. Outre que l’on diminueroit
rsonnes auxquelles est relative cette dépendance. Dans la plûpart des langues , il n’y a qu’un adjectif possessif pour chacune d
n nom déja exprimé auquel il se rapporte. C’est la même chose dans la langue allemande. Les possessifs de la premiere espece s
une des plus mauvaises façons de parler qu’il y ait dans toute notre langue . On dit aussi, les plus beaux & les plus magn
ous les grammairiens françois & allemans reconnoissent dans leurs langues les deux classes de possessifs que j’ai distingué
, au sens des grammairiens allemans, que dans l’usage présent de leur langue & de la nôtre ; & que ces mêmes mots étoi
à détailler les différens usages de ces adjectifs par rapport à notre langue  ; c’est à nos grammaires françoises à discuter ce
s je m’arrêterai à deux points particuliers, dont l’un concerne notre langue , & l’autre la langue allemande. L’examen du p
oints particuliers, dont l’un concerne notre langue, & l’autre la langue allemande. L’examen du premier point peut servir
fet d’aucune importance s’il ne s’agit que de connoître l’usage de la langue & de s’y conformer : mais cela ne peut être i
p; il décide, dans sa note sur cette remarque, que cet usage de notre langue n’autorise pas à dire que mon, ton, son, sont du
re à l’article Gallicisme . Je passe à l’observation qui concerne la langue allemande : c’est que l’usage y a introduit deux
feminin ihrer (d’elle). On peut concevoir, par cette propriété de la langue allemande, combien l’usage a de ressources pour e
a langue allemande, combien l’usage a de ressources pour enrichir les langues , pour y mettre de la clarté, de la précision, de
natifs des adverbes prudemment, courageusement, noblement. Il y a des langues , comme le grec, le latin, l’allemand, l’arménien,
Génitif, Cas , & chacun des cas en particulier. Il y a d’autres langues , comme l’hébreu, le françois, l’italien, l’espagn
dans la construction usuelle, ou par des prépositions. Mais dans les langues mêmes qui ont admis des cas, on est forcé de reco
avec fidélité tous les rapports désignés par des cas dans les autres langues  ; d’autres idiomes auroient pu adopter quelque sy
ar la construction ou par des prépositions : de maniere que comme nos langues modernes de l’Europe sont sans cas, celles-là aur
s latins en six est naturelle & doit être la même dans toutes les langues  : quoniam hoec casuum partitio naturalis est, in
e Galenus, théatin ; & parmi les grammairiens qui ont écrit de la langue lappone, il y en a qui y comptent jusqu’à quatorz
hypothèse sans réalité, de discuter ici les avantages respectifs des langues , selon qu’elles seroient ou sans cas ou sans prép
moins aux deux systèmes. Mais j’ai dû remarquer la possibilité d’une langue sans prépositions, afin de faire connoître jusqu’
variété ne consiste que dans les sons : l’éloignement que toutes les Langues ont naturellement pour une synonymie entiere, qui
ou un maître ou un tyran auquel il faut toujours obéir en matiere de langue . Je crois que cette maxime n’est pas vraie sans r
rts que chaque préposition peut exprimer en vertu de l’usage de notre langue . Ce détail ne peut convenir qu’à une grammaire fr
mération que j’ai faite des nôtres est moins un hommage rendu à notre langue , qu’un essai sur la maniere de reconnoître la nat
ion marque des rapports différens, ce qui est déja un défaut dans une langue  ; mais elle en marque d’opposés, ce qui est un vi
e : de quelque bisarrerie qu’on accuse l’usage, ce prétendu tyran des langues , j’ai reconnu dans un si grand nombre de ses déci
ystème des prépositions aussi inconséquent qu’on l’imagine dans notre langue , & qu’il le seroit en effet dans toutes, si l
s : mais je ne dois pas montrer ici jusqu’à quel point les usages des langues particulieres s’y conforment ou s’en écartent. Il
sens que les Grammairiens entendent ce terme, quand ils parlent d’une langue primitive, d’un mot primitif. La langue primitive
erme, quand ils parlent d’une langue primitive, d’un mot primitif. La langue primitive est non seulement celle que parlerent l
elque sorte que diverses réproductions sous différentes formes. Voyez Langue . Un mot primitif, est un mot dont d’autres sont
n mot primitif, est un mot dont d’autres sont formés, ou dans la même langue , ou dans des langues différentes. Par exemple, pr
un mot dont d’autres sont formés, ou dans la même langue, ou dans des langues différentes. Par exemple, primitif vient de primu
des noms monosyllabes de plusieurs êtres physiques, sur-tout dans les langues anciennes. Mais à prendre la chose en rigueur, ce
Or une définition du pronom qui ne convient pas à ceux de toutes les langues , & qui n’exprime pas le fondement de toutes l
’espece des pronoms : au contraire les nombres & les cas dans les langues qui les admettent sont également propres aux deux
sion que je viens d’établir, il y a quelque différence entre les deux langues sur le nombre des pronoms. I. Sur cet objet-là mê
eux langues sur le nombre des pronoms. I. Sur cet objet-là même notre langue ne suit pas les mêmes erremens qu’à l’égard des n
s cas du même pronom ; & c’est par analogie avec la grammaire des langues qui admettent des déclinaisons, que je m’exprime
tain que les usages modernes des patois sont les usages anciens de la langue nationale, comme les différences des patois vienn
fonde cette conjecture sur deux raisons. 1. Sur ce que dans quelques langues étrangeres, comme en italien, en allemand & e
ur cela qu’ils en aient conservé le sens & la nature ; toutes les langues prouvent en mille manieres que des mots de divers
en apparence, où je viens d’entrer sur les prétendus pronoms de notre langue , n’a pas uniquement pour objet notre grammaire ;
re grammaire ; j’y ai envisagé la grammaire générale & toutes les langues . La plûpart des grammaires particulieres regarden
seul est soumis en qualité de sujet aux lois de la syntaxe de chaque langue  ; ce même mot, avec l’addition qui le rend comple
t de la proposition. Au reste quoique l’on dise communément que notre langue n’est guere elliptique ; il est pourtant certain
t languir l’élocution ; & l’usage autorise alors, dans toutes les langues , l’ellipse de tout ce qui peut aisément se devine
te : Antonium Augustus vicit. Voyez Inversion, Hyperbate . Il y a des langues où l’usage autorise presque également ces trois s
es articulations ; on emploie encore dans l’orthographe de toutes les langues , des caracteres que j’appelle prosodiques ; plusi
t la foible répond au γ des Grecs, au ב des Hébreux : la pointe de la langue s’appuie contre les dents insérieures, & la r
j. §. 20.) Mais comme l’instrument qui opere ces articulations est la langue appuyée contre les dents insérieures ; je crois q
ssyllabe au datif. Il faisoit très-bien de s’en tenir à l’usage de sa langue  ; mais en y obéissant, il auroit pu & dû l’ap
syllabes ne suffit pas, ajoute-t-il un peu plus loin : car il y a des langues plus longues, & des breves plus breves les un
même dans une autre progression : & ceux qui parlent le mieux une langue , sont ceux qui se conforment le plus exactement à
n, qui en est l’ame, ni longueur, ni briéveté. Il y a dans toutes les langues un plus grand nombre de longues ou de breves usue
longues ou de breves usuelles qu’il n’y en a de naturelles. Dans les langues qui admettent la versification métrique & le
uvoir juger des différens metres des Grecs & des Latins. Dans nos langues modernes, l’usage est le meilleur & le plus s
uale & liquide, qui est l’effet d’un trémoussement fort vif de la langue dans toute sa longueur. Je dis dans toute sa long
par la maniere dont prononcent certaines gens qui ont le filet de la langue beaucoup trop court ; on entend une explosion gut
ne explosion gutturale, c’est-à-dire qui s’opere vers la racine de la langue , parce que le mouvement n’en devient sensible que
ficile d’opérer assez promptement ces vibrations longitudinales de la langue , en élevent d’abord la pointe vers les dents supé
p; r sont aussi commuables entre elles, parce que pour commencer r la langue se dispose comme pour le sifflement s ; elle n’a
lettre r est souvent muette dans la prononciation ordinaire de notre langue  : 1°. à la fin des infinitifs en er & en ir,
amp; des autres ; & ils different entr’eux, comme dans toutes les langues à cas, & comme l’exige leur dénomination comm
&c. Mais l’usage n’introduit guere de choses superflues dans les langues  ; & les pronoms réfléchis des deux premieres
(Suppl. page 256) ; & j’avoue qu’elle peut être vraie dans notre langue  : car quoique nos adverbes admettent des compléme
e que c’est le seul qui soit assujetti par les lois de la syntaxe des langues qui admettent la déclinaison, à prendre telle ou
incipalement pour ceux qui adopteroient la méthode d’introduction aux langues , que j’ai proposée au mot Méthode. Si l’on veut e
établit une regle, dont l’usage ne s’écarte que peu ou point dans les langues particulieres, pour peu qu’elles fassent cas de l
le, & qui est à-peu-près la boussolle des usages particuliers des langues analogues, la relation d’un complément au mot qu’
le, que les deux termes sont plus rapprochés, & sur-tout dans les langues où la diversité des terminaisons ne peut caractér
a peut-être pas une regle de syntaxe plus importante, surtout pour la langue françoise, que celle qui vient d’être exposée &am
ue, qui constitue véritablement le nombre & l’harmonie dans notre langue . Cependant, de tous nos Grammairiens, je ne vois
ivre quand on fait la construction d’une phrase, ou l’ordre usuel des langues analogues comme la nôtre. Car pour le langues tra
e, ou l’ordre usuel des langues analogues comme la nôtre. Car pour le langues transpositives, où la terminaison des mots sert à
n’existe plus au même degré. Art. II. Du Régime . Les grammaires des langues modernes se sont formées d’après celle du latin,
être à l’accusatif ; l’accusatif est le cas destiné par l’usage de la langue latine, à marquer que le nom ou le pronom qui en
délibérer sur la forme du mot ; en vertu de la syntaxe usuelle de la langue il doit prendre telle terminaison : que l’aspect
ctions dont il peut être chargé dans la phrase ? Il n’existe en cette langue aucun mot consideré dans cet état d’abstraction,
ort aux noms & aux pronoms, dans les grammaires particulieres des langues analogues qui ne déclinent point, comme le franço
u rapport particulier sous lequel il est alors envisagé : or dans les langues qui ne declinent point, les mots paroissent const
nt maintenir dans notre grammaire, sous prétexte que l’usage de notre langue fixe du-moins la place de chaque complément ; &am
es, quoique la construction y soit différente. Si par rapport à notre langue on persistoit à vouloir regarder comme régime, la
proposition. Cependant si l’on avoit à exprimer la même pensée en une langue transpositive ; par exemple, en latin, il ne sero
conde personne, par exemple audi ou esto attentus, parce que dans les langues , comme par-tout ailleurs, rien ne se fait sans ca
e l’analyse, qui est le lien unique de la communication de toutes les langues , est la même dans tous les idiomes, & y opere
algré ses déclarations réitérées de ne consulter que l’usage de notre langue , & de parler le langage propre de notre gramm
dent est quelquefois sous-entendu & non exprimé, sur-tout dans la langue latine, comme on l’a fait voir dans la nouvelle m
ue latine, comme on l’a fait voir dans la nouvelle méthode pour cette langue . La seconde chose que le relatif a de propre, &am
e qui, quae, quod des Latins, & son correspondant dans toutes les langues , est démonstratif & conjonctif dans toutes le
iculieres. La premiere est une façon de parler fort ordinaire dans la langue hébraïque, qui est que lorsque le relatif n’est p
ectif que l’on nomme communément pronom relatif, est, dans toutes les langues qui le déclinent, adjectif démonstratif & con
énomination même, le principe justificatif de tous les usages que les langues en ont faits. Cependant comme il y a d’autres adj
uvent quelquefois venir de la facilité que le génie particulier d’une langue peut fournir pour y conserver la clarté de l’énon
des terminaisons ou de la répétition de l’antécédent, comme dans les langues transpositives : ainsi, la concordance du genre &
nt de la regle proposée par Vaugelas (rem. 369.) comme propre à notre langue , que le pronom relatif (c’est-à-dire l’adjectif c
sonne qui puisse accuser quelqu’un, & d’ailleurs l’usage de notre langue est, en cas d’ellipse, de n’employer qui qu’avec
que je viens d’expliquer. Ce que je viens de dire par rapport à notre langue est essentiellement vrai dans toutes les autres,
taphysique font tourner la tête, & qui veulent qu’on apprenne les langues comme ils ont appris le latin : semblables à arle
utre sorte de mots conjonctifs, & que l’on trouve dans toutes les langues  ; ce sont des adverbes. Les uns sont équivalens à
tion qu’aux tours particuliers qu’autorisent les différens génies des langues , sans penser à les comparer à la regle commune, q
n analytique. Quoique l’on soit assez généralement persuadé que notre langue n’est que peu ou point elliptique, on doit pourta
on que ressemble assez par l’universalité de ses usages, à l’ut de la langue latine, & suppose, comme elle, tantôt un anté
ore assez examiné & reconnu tous les usages de l’ellipse dans les langues  : elle mérite pourtant l’attention des Grammairie
ammairiens ; c’est l’une des clés les plus importantes de l’étude des langues , & la plus nécessaire à la construction analy
, qui est le seul moyen de réussir dans cette étude. Voyez Inversion, Langue , Méthode (E. R. M. B.) S S, s. f. (Gramm
ant qu’il n’a considéré les choses que d’après le système vocal de sa langue . Il convient lui-même que la langue est nécessair
ue d’après le système vocal de sa langue. Il convient lui-même que la langue est nécessaire à cette articulation, habitus fort
linguae figurantur ; & il ajoute que l’expérience démontre que la langue se meut pour cette opération en cinq manieres dif
sée dans cette classe par l’un des cinq mouvemens qu’il attribue à la langue , tumor ; & il avoit posé, sans y prendre gard
ipe étymologique qui semble propre à la lettre s relativement à notre langue , c’est que dans la plûpart des mots que nous avon
ngue, c’est que dans la plûpart des mots que nous avons empruntés des langues étrangeres, & qui commencent par la lettre s
uel, spacieux, & autres semblables, se sont introduits dans notre langue , ou dans un autre tems, ou par des moyens plus he
e de ce changement ? Les détails des usages de la lettre s dans notre langue occupent assez de place dans la grammaire françoi
s de famille, qui ne sont pas, rigoureusement parlant, du corps de la langue . Pour ce qui concerne notre maniere de prononcer
er dans un dictionnaire, ainsi que dans la traduction littérale d’une langue en une autre ; mais quelquefois le mot est pris a
r exemple, qu’un rudiment est un livre qui contient les élémens de la langue latine, choisis avec sagesse, disposés avec intel
igne primitif de chacun de ces objets, que l’on ne désigne dans notre langue par aucun autre nom. Chacune de ces acceptions es
autres dont il est susceptible. Il ne laisse pas d’y avoir dans notre langue , & apparemment dans toutes les autres, bien d
ons distinctives qui se présentent sans équivoque à quiconque sait la langue françoise, & que, par cette raison même, je m
conserve pas dans la traduction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figur
ction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figurées qui lui sont particuli
omplaisant, lui obéir… ainsi quand il s’agit de traduire en une autre langue quelque expression figurée, le traducteur trouve
angue quelque expression figurée, le traducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale ;
raducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale ; alors il doit avoir recours à quelqu’
il doit avoir recours à quelqu’autre expression figurée de sa propre langue , qui réponde, s’il est possible, à celle de son a
à la lettre, & parler comme l’auteur lui-même auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit, avoit été sa langue
auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit, avoit été sa langue naturelle ; mais quand il s’agit de faire entendr
été sa langue naturelle ; mais quand il s’agit de faire entendre une langue étrangere, on doit alors traduire littéralement,
ire littéralement, afin de faire comprendre le tour original de cette langue . Nos dictionnaires, §. 5. n’ont point assez remar
les divers sens que l’on donne par figure à un même mot dans une même langue , & les différentes significations que celui q
se sert plus de ferre pour rendre ces façons de parler en latin ; la langue latine a ses expressions particulieres pour les e
e littéralement ; mais quand il s’agit de donner l’intelligence d’une langue , ce qui est le but des dictionnaires, on doit tra
nt, afin de faire entendre le sens figuré qui est en usage dans cette langue à l’égard d’un certain mot ; autrement c’est tout
une expression figurée, un sens, une pensée que nous rendons en notre langue par une image différente de celle qui étoit en us
que les mots excitent d’abord dans l’esprit de ceux qui entendent une langue  ; c’est le sens qui se présente naturellement à l
é, présentent naturellement à l’esprit de ceux qui entendent bien une langue  ; c’est un sens littéral figuré : par exemple, qu
parlé, & qu’elles excitent dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
m de Bacchus, nous nous servons d’une façon de parler usitée en notre langue , & personne n’est assez dépourvu de sens pour
paroles excitent naturellement dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
ïsmes & des hellénismes, c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque & de la langue grecque. Lorsque les
c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque & de la langue grecque. Lorsque les interpretes traduisent à la
in fabri thesauro, ont trouvé une image des révolutions arrivées à la langue latine, dans la statue que Nabuchodonosor vit en
ls trouvent dans ce songe une allegorie de ce qui devoit arriver à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement gra
à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement grande ; la langue latine n’étoit-elle pas répandue presque par-tout
tout ? La tête de cette statue étoit d’or, c’est le siecle d’or de la langue latine ; c’est le tems de Térence, de César, de C
s bras de la statue étoient d’argent ; c’est le siecle d’argent de la langue latine ; c’est depuis la mort d’Auguste jusqu’à l
uisses de la statue étoient d’airain ; c’est le siecle d’airain de la langue latine, qui comprend depuis la mort de Trajan, ju
és partie de fer & partie de terre ; c’est le siecle de fer de la langue latine, pendant le quel les différentes incursion
arbares plongerent les hommes dans une extrème ignorance ; à-peine la langue latine se conser va-t-elle dans le langage de l’E
le langage de l’Eglise. Enfin une pierre abattit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est
ierre abattit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est ainsi qu’on rapporte tout aux idée
es à faire concevoir qu’il est nécessaire d’apporter dans l’étude des langues , autre chose que des oreilles, pour entendre ce q
urvu, & qui pourtant est bien rare. L’usage a autorisé dans notre langue une maniere de parler qui mérite d’être remarquée
r dire priver de l’honneur du vous. Ce mot méritoit de rester dans la langue , & il devroit y rentrer en concurrence avec t
vouseroit par manque d’égards, ou par mépris. Au reste, il y a peu de langues modernes où l’urbanité n’ait donné lieu à quelque
ens général, pour désigner toute espece de faute contre l’usage de la langue  ; & il étoit d’abord synonyme de barbarisme.
& conséquent ce génie supérieur qui dirige secretement toutes les langues , que de croire qu’il puisse suggérer des locution
t venerim . Mais ne m’objectera-t-on point que c’est innover dans la langue latine, que d’y imaginer des supplémens de cette
pons, 1°. que ces supplémens ne sont pas tout-à-fait inconnus dans la langue latine, & qu’on en trouvera des exemples, &am
’on ne donne point ces supplémens comme des locutions usitées dans la langue , mais comme des développemens analytiques, des ph
d même on n’en auroit aucun modele dans la construction usuelle de la langue . Personne apparemment ne s’est encore avisé de di
iel que nous ayons bientôt la paix ! C’est une regle générale dans la langue françoise, & qui peut-être n’a pas encore été
onséquent non nécessaire dans la conjugaison ; c’est pour cela que la langue hébraïque ne l’a point admis ; & il est évide
ue le mot être, ce qui seroit, je pense, une autre absurdité. Dans la langue latine qui admet trois genres, on peut statuer, d
ls la supposent nécessairement. C’est pour cela 2°. que l’usage de la langue latine a pu autoriser l’ellipse de la préposition
p; le seul peut-être auquel il ait été fait attention dans toutes les langues . De-là viennent 1°. ces locutions fréquentes, où
stion, c’est une vérité attestée par bien des preuves de fait. 1°. La langue hébraïque & ses dialectes n’ont point admis c
ela, & mille autres exemples, démontre assez que l’usage de cette langue attachoit un sens véritablement ampliatif, sur-to
atins, de qui ils paroissent l’avoir emprunté ; mais il n’a dans leur langue que le sens ampliatif que nous rendons par très :
utres par très ou fort, &c. n’ont pas manqué d’établir dans notre langue deux superlatifs, parce que la grammaire latine,
de la grammaire latine, adaptés sans examen aux grammaires des autres langues , a jetté sur cette matiere une obscurité qui peut
re qui l’exprime, parce qu’on retrouve les mêmes sens dans toutes les langues , quoique les formes y soient fort différentes. D’
ne reste donc plus qu’à reconnoître comment ils sont rendus dans les langues . De toutes les manieres d’adapter les sens gradue
de quelques mots empruntés du latin sans égard à l’analogie de notre langue , comme meilleur, pire, moindre, mieux, moins, pis
οφὸς, sapiens, sapiente, prudente, qui tous signifient sage. Dans les langues orientales anciennes, le sens ampliatif se marque
matérielle du positif ; & ce tour qui est propre au génie de ces langues , a quelquefois été imité dans d’autres idiomes ;
ons aussi d’autres adverbes, & c’est la maniere de la plûpart des langues qui n’ont point adopté de terminaisons ampliative
, tristiculus, & en espagnol tristezico. 3°. Je ne connois aucune langue où le comparatif d’égalité soit exprimé autrement
e les Latins de sapiens forment sapientior. Comme c’est dans ces deux langues le seul des trois sens comparatifs qui y ait reçu
périorité, quelquefois individuelle & quelquefois universelle. La langue allemande, & peut-être ses dialectes, a deux
rimé par l’adverbe qui marque l’infériorité, du-moins dans toutes les langues dont j’ai connoissance : les Grecs disent, ἧσσον
le. Cela se justifie d’ailleurs par plusieurs usages particuliers des langues . 1°. La voix active & la voix passive des Lat
ampliatif : « la préposition per, dit l’auteur des recherches sur la langue latine (ch. xxv. p. 328.) est dans tous les verbe
is ici la méthode de Masclef pour la lecture des mots hébreux. 3°. La langue laponne, que nous ne soupçonnons peut-être pas de
Wailly aux auteurs de ces mémoires, sur quelques expressions de notre langue , laquelle peut donner lieu à quelques observation
ndépendamment de la doctrine des cas, qui est insoutenable dans notre langue (voyez Cas), il est notoirement faux que tout adj
’article avant le mot comparatif, vient du choix que l’usage de notre langue en a fait pour désigner la supériorité universell
aut, & qui se rapproche beaucoup de celle qu’exige le génie de la langue latine, elle se réduit à celle-ci : le Luxembourg
p; il y a encore à remarquer que le supin & le participe, dans la langue allemande, ont tous deux la particule prépositive
sur la nature du supin, ni sur la réalité de son existence dans notre langue & dans celles qui ont des procédés pareils à
i universellement sentie, qu’il a influé sur la syntaxe de toutes les langues  : point de langues sans ellipses, & même sans
entie, qu’il a influé sur la syntaxe de toutes les langues : point de langues sans ellipses, & même sans de fréquentes elli
rticuliers, ni même que quelques exemples autorisés par l’usage d’une langue puissent y fonder une loi générale d’analogie : l
e fait, si l’exception devenoit générale. L’usage, par exemple, de la langue latine, permet de dire elliptiquement, vivere Rom
ce que je ne l’ai pas vu, &c. Partout enfin ceux qui entendent la langue , reconnoissent à quelque marque infaillible ce qu
is-je, est fondée évidemment sur ce qu’il faut apprendre à parler une langue comme on la parle, & que cela ne peut se fair
urs, le plus qu’il est possible, de l’analogie & des usages de la langue dont il est question : c’est le sens de la second
fendu par Horace, & par le simple bon sens, qui est de toutes les langues  : que d’ailleurs, si au défaut des exemples &
battologie : ce qui est détruire plutôt qu’approfondir l’esprit de la langue . J’ai déja répondu ailleurs (voyez Subjonctif , à
ensable de les reconnoître & de les assigner, quand on étudie une langue étrangere, parce qu’il est impossible d’en concev
airien étranger qui l’ait appliquée aux conjugaisons des verbes de sa langue  ; & par rapport à la nôtre, il n’y a que M. l
e tant d’autres, d’une application gauche de la grammaire latine à la langue françoise ; dans les cas où nous disons je ferois
fisse, j’eusse fait ; & comme ils n’ont pas osé imaginer que nos langues modernes pussent avoir d’autres modes ou d’autres
lu : or il n’est pas possible qu’un seul & unique mot d’une autre langue , réponde à deux significations si différentes ent
différentes entre elles dans la nôtre, à moins qu’on ne suppose cette langue absolument barbare & informe. Je sais bien qu
les cas semblables ? Dom Lancelot, dans sa méthode pour apprendre la langue latine, connue sous le nom de Port-Royal, (traité
que de connoître & d’avoir présens à l’esprit tous les mots de la langue qu’on voudroit épeller. Mais d’ailleurs s’il n’y
il ne suffiroit pas de consulter les usages particuliers d’une seule langue , il faudroit consulter tous les usages de toutes
une seule langue, il faudroit consulter tous les usages de toutes les langues anciennes & modernes ; & cela même seroit
emiere à cause de la seconde. Cette pratique est commune à toutes les langues , parce que c’est une suite nécessaire du méchanis
ent apperçu & évité de propos délibéré l’inconvénient ; dans leur langue , tous les mots sont mono-syllabes, ils commencent
t les quatre syllabes physiques te-rom-peu-re. Il y a dans toutes les langues des mots qui ont des syllabes physiques & des
n seul coup de voix. Il me semble que l’usage universel de toutes les langues nous porte à ne reconnoître en effet pour syllabe
nq à trente syllabes physiques. Toute syllabe physique usitée dans la langue en est aussi une syllabe usuelle, parce qu’elle e
que de l’original. Les petites maisons de bergers : l’usage de notre langue a attaché à petites maisons, quand il n’y a point
enre, & qui peut être rendu fidélement sans forcer le génie de la langue dans laquelle on le traduit. L’ombre d’un ruisse
nter cette généralité de l’original. Il me semble aussi, que si notre langue ne nous permet pas de conserver la synecdoque de
de trois cuirs. Cette façon de parler ne seroit pas entendue en notre langue . Mais il ne faut pas croire qu’il soit permis de
ur exprimer affirmativement un fait. C’est un tour ordinaire de notre langue , qui n’est inconnu à aucun homme de lettres : ain
tte matiere, dont la premiere édition étoit intitulée, justesse de la langue françoise, à Paris, chez d’Houry 1718, & dont
aractérisent le choix qu’ils ont fait & dû faire des mots de leur langue  ! Combien par conséquent ne perdons-nous pas de s
us-mêmes à constater dans le plus grand détail l’état actuel de notre langue , & à en assurer l’intelligence aux siecles à
de la différence réelle qu’il y a entre plusieurs synonymes de notre langue . Le p. Bouhours, dans ses remarques nouvelles sur
de notre langue. Le p. Bouhours, dans ses remarques nouvelles sur la langue françoise, en a caractérisé plusieurs qui pourroi
de Choisy, que M. l’abbé d’Olivet a inséré dans les opuscules sur la langue françoise, on trouve l’examen exprès des différen
rien moins qu’arbitraire ; qu’il est fondé sur le bon usage de notre langue  ; & qu’il ne s’agit, pour en établir les déci
l’usage & l’abus de plusieurs termes & façons de parler de la langue allemande : elles sont dit M. Roux (annales typog
0. bell. lett. n. clviij.), dans le goût de celles de Vaugelas sur la langue françoise, & on en trouve plusieurs qui resse
cipe général qu’il n’y a point de mots tout-à-fait synonymes dans les langues , principe qu’il a exprimé très-clairement & t
e circonspection on doit étudier la propriété des termes, & de la langue dont on veut traduire, & de celle dans laquel
e sujet : tels sont le P. Vavasseur, jésuite, dans ses Remarq. sur la langue latine ; Scioppius, Henri Etienne, de latinitate
autres ». Je puis ajouter à ces auteurs, celui des Recherches sur la langue latine. (2 vol. in-12. Paris, chez Mouchet 1750.)
n’y a point d’expressions tout-à-fait synonymes entre elles, dans la langue latine. Au reste, ce qui se prouve dans chaque la
elles, dans la langue latine. Au reste, ce qui se prouve dans chaque langue , par l’autorité des bons écrivains dont la manier
n même ; & par conséquent il doit en être de même dans toutes les langues formées & polies. « S’il y avoit des synonym
parfaits, dit encore M. du Marsais, (ibid. p. 308.) il y auroit deux langues dans une même langue. Quand on a trouvé le signe
M. du Marsais, (ibid. p. 308.) il y auroit deux langues dans une même langue . Quand on a trouvé le signe exact d’une idée, on
cherche pas un autre. Les mots anciens & les mots nouveaux d’une langue sont synonymes : maints est synonyme de plusieurs
’il a rejetté l’autre comme inutile. L’usage, ce [prétendu] tyran des langues , y opere souvent des merveilles, que l’autorité d
e l’abondance. J’avoue que la pluralité des mots fait la richesse des langues  ; mais ce n’est pas la pluralité purement numéral
es qu’on souhaite d’exprimer » ? On doit juger de la richesse d’une langue , dit M. du Marsais, (Trop. pag. 309.) par le nomb
cause originelle de l’institution. Cette variété de mots met dans les langues beaucoup d’embarras & de richesses : elle est
sentir la propriété des termes, leur énergie, & la finesse de la langue . » (E. R. M. B.) SYNTAXE SYNTAXE, s. f.
de la grammaire qui donne la connoissance des signes établis dans une langue pour exciter un sens dans l’esprit. On voit que c
le : c’est un défaut qui lui est commun avec les usages de toutes les langues , & qui par conséquent, ne nous rend pas plus
il ne s’agira plus que de les reconnoître dans les usages connus des langues , soit en les considérant d’une maniere générale,
scours est transmis, soit de vive voix soit par écrit ; autrement une langue ancienne seroit, si je puis le dire, intraduisibl
la production de la parole. C’est en effet celui qui, dans toutes les langues , sert de dernier terme à toutes les relations de
II. Conformité du système méthaphysique des Tems avec les usages des langues . On conviendra peut-être que le systeme que je pr
rement idéale, & d’avoir assez peu d’analogie avec les usages des langues . La raison, j’en conviens, autorise ce soupçon ;
er les hypothèses. §. 1. Système des Présens justifié par l’usage des langues . Prenons donc la voie de l’analyse ; & pour n
sum, je suis, laudo, je loue, miror, j’admire, &c. Il a dans les langues qui l’admettent, tous les caracteres d’un présent
bstituer à je loue ; & cette observation est commune à toutes les langues dont les verbes se conjuguent par tems. La conséq
juguent par tems. La conséquence est facile à tirer : c’est qu’aucune langue ne reconnoit dans les verbes de présent actuel pr
ntérieurs ; l’un, dont on trouve des exemples dans presque toutes les langues , eram, j’étois, laudabam, je louois, mirabar, j’a
ois, mirabar, j’admirois ; l’autre, qui n’est connu que dans quelques langues modernes de l’Europe, l’italien, l’espagnol &
mp; jugeons de la véritable destination de ce tems par les usages des langues qui l’admettent, plutôt que par les dénominations
ur le suffrage d’un grand peuple, & trouver un fondement dans une langue plus ancienne que les nôtres. La langue allemande
trouver un fondement dans une langue plus ancienne que les nôtres. La langue allemande, qui n’a point de présent antérieur pér
de parler des Allemands qui ne sont pas encore assez maîtres de notre langue  : presque par-tout où nous employons le présent a
sulter l’usage, à qui seul appartient la législation grammati ale. La langue angloise est encore dans le même cas que l’allema
a déja dit un homme d’esprit, versé dans la connoissance de plusieurs langues , que je vais faire des présens de tous les tems d
le retracte. §. 2. Système des Prétérits justifié par les usages des langues . Comme nous avons reconnu quatre présens dans not
sages des langues. Comme nous avons reconnu quatre présens dans notre langue , quoiqu’on n’en trouve que trois dans la plûpart
ns y reconnoître pareillement quatre prétérits, tandis que les autres langues n’en admettent au plus que trois. I. Le premier,
livre est antérieure au moment même où je parle. Il y a plus ; aucune langue n’a établi dans ses verbes un prétérit actuel pro
trouve encore un prétérit antérieur périodique, qui est propre à ces langues , & qui differe du précédent par le terme de c
a pas de mal écrire, ou de ne pas sentir la force des termes de notre langue  ; c’est M. Pluche. « Si le tombeau, dit-il (spec
ue postérieure. §. 3. Système des futurs, justifié par les usages des langues . L’idée de simultanéïté, celle d’antériorité, &am
ole. Art. III. Conformité du système des tems avec les analogies des langues . Quil me soit permis de retourner en quelques sor
omberont sur l’analogie de la formation des tems, & dans une même langue , & dans des langues différentes ; des analogi
de la formation des tems, & dans une même langue, & dans des langues différentes ; des analogies adoptées avec une cer
répandre beaucoup de jour sur la génération des tems dans toutes les langues . Voici ses paroles, & elles sont remarquables
l vient de nous présenter. Remarquons d’abord que dans la plûpart des langues , il y a des tems simples & des tems composés.
arbitrium est & jus & norma loquendi. Hor. art. poët. 72. Les langues modernes de l’Europe font bien plus d’usage des v
nes de l’Europe font bien plus d’usage des verbes auxiliaires que les langues anciennes ; mais les unes & les autres sont é
par le même esprit d’analogie. §. I. Analogies des tems dans quelques langues modernes de l’Europe. Commençons par reconnoître
rope. Commençons par reconnoître cet esprit d’analogie dans les trois langues modernes que nous avons déja comparées, la franço
rançoise, l’italienne & l’espagnole. 1°. On trouve dans ces trois langues les mêmes tems simples ; & dans l’une, comme
nce, j’ai formé la classe des prétérits, sont composés dans les trois langues  ; dans toutes trois, c’est communément le verbe q
3°. Les futurs ont encore leur analogie distinctive dans les trois langues , quoiqu’il y ait quelque différence de l’une à l’
mer) ; je crois cependant qu’il y a quelque différence, parce que les langues n’admettent ni mots, ni phrases synonymes, &
viére louer. lodare. dealabar. §. 2. Analogies des tems dans la langue latine. La langue latine, dont le génie paroît d’
odare. dealabar. §. 2. Analogies des tems dans la langue latine. La langue latine, dont le génie paroît d’ailleurs si différ
tine, dont le génie paroît d’ailleurs si différent de celui des trois langues modernes, nous conduit encore aux mêmes conclusio
térieur. ero. ero. II. Nous trouvons dans les verbes de la même langue une autre espece d’analogie, qui semble entrer en
r sont en effet des especes de présens, comme je l’ai avancé. III. La langue latine est dans l’usage de n’employer dans les co
erbe auxiliaire. Toutes les especes d’analogies, prises dans diverses langues , ramenent donc constamment les tems du verbe à la
a signification de ces formes. Ceux qui connoissent, dans l’étude des langues , le prix de l’analogie, sentent toute la force qu
si heureusement des analogies si précises & si marquées, dans des langues d’ailleurs très-différentes ? Il est bien plus ra
éside à l’art de la parole, qui dirige l’esprit particulier de chaque langue , & qui, en abandonnant au gré des nations les
l’original ; & je ne doute pas qu’on ne retrouve dans telle autre langue formée, où l’on en voudra faire l’épreuve, les mê
présentent naturellement, il faut en convenir, les censeurs de notre langue en jugent raisonnablement ; & en examinant le
que j’ai données des tems sont un moyen sûr de conciliation entre les langues , qui, pour exprimer la même chose, emploient cons
Italiens se le trovero, glie lo dirò. Selon les idées ordinaires, la langue italienne est en regle, & la langue françoise
elon les idées ordinaires, la langue italienne est en regle, & la langue françoise autorise une faute contre les principes
t en évidence la témérité de ceux qui taxent hardiment les usages des langues de bisarrerie, de caprice, de confusion, d’incons
égularité. Art. V. De quelques divisions des tems, particulieres à la langue françoise. Si je bornois ici mes réflexions sur l
-peu-près examiné ceux qui sont d’un usage plus universel. Mais notre langue en a adopté quelques-uns qui lui sont propres, &a
ils nous appartiennent, que parce que la réalité de ces tems dans une langue en prouve la possibilité dans toutes, & que l
détermination la précision numérique ; ce seroit introduire dans les langues une multitude infinie de formes, plus embarrassan
s lire, je devrai être long-tems sans lire. Je ne sache pas qu’aucune langue ait admis des formes exclusivement propres à expr
 : jamjam lecturus sum, jamjam lecturus eram, jamjam lecturus ero. La langue françoise qui paroît n’avoir tenu aucun compte de
bé Fontanini ; mais l’autorité de l’usage l’a enfin consacrée dans la langue italienne ; & la voilà pourvue, comme la nôtr
tre, j’allois louer, j’allois admirer, &c. Quand je dis que notre langue n’a point admis de tems éloignés, ni de futurs po
comparatifs. Pour ne rien omettre de tout ce qui peut appartenir à la langue françoise, il me reste encore à examiner quelques
remiers grammairiens qui les ait observés & nommés. Opusc. sur la langue franç. page 177. 178. Il les appelle tems surcomp
est la marque la plus certaine qu’elles sont dans l’analogie de notre langue . Si elles ne sont pas encore dans le langage écri
de cette précision philosophique, qui est un des caracteres de notre langue  ; & ceux mêmes de la langue, qu’on ne sauroit
e, qui est un des caracteres de notre langue ; & ceux mêmes de la langue , qu’on ne sauroit trop enrichir dès qu’on peut le
ompliquée ; ceux qui m’auront entendu, & qui connoîtront d’autres langues , sauront bien y appliquer mon système, & reco
ul mode qui admette toutes les especes de tems autorisées dans chaque langue . Ainsi il ne s’agit, pour faire connoître au lect
i dans les cas réellement semblables, établit toujours les usages des langues sur les mêmes principes, nous porte à ranger ces
s d’envisager les tems ; rien n’y répugne. Cependant l’usage de notre langue n’a admis qu’une seule forme pour chacune des esp
étendue, si l’on veut être en état de traduire bien exactement d’une langue dans une autre, & de rendre selon les usages
nter ici le système entier des tems du participe, par rapport à notre langue . SYSTEME DES TEMS DU PARTICIPE. I. II. III.
issimi. Voss. Anal. III. xiij. Ce que dit ici Vossius à l’égard de la langue latine, peut s’appliquer avec trop de fondement à
ard de la langue latine, peut s’appliquer avec trop de fondement à la langue françoise, dont le fond est si peu connu de la pl
rouve même des gens de lettres, qui osent s’élever contre leur propre langue , la taxer d’anomalie, de caprice, de bisarrerie,
3.) il est facheux de sentir, malgré soi, diminuer son estime pour la langue françoise, où l’on ne voit presque aucune analogi
la grammaire françoise inspire un peu la tentation de mépriser notre langue  ». Je pourrois sans doute détruire cette calomni
d’observations victorieuses, pour faire avec succès l’apologie d’une langue , déjà assez vengée des nationaux qui ont la malad
monie analogique des tems, telle que nous l’avons observée dans notre langue  : tous les présens y sont simples ; les prétérits
ire aller : & cette analogie est vraie dans tous les verbes de la langue , & dans tous les modes de chaque verbe. Ce qu
me on l’a vû en son lieu. Mais ne sera-t-il tenu aucun compte à notre langue de cette foule de prétérits & de futurs, igno
e langue de cette foule de prétérits & de futurs, ignorés dans la langue latine, au prix de laquelle on la regarde comme p
duites par un luxe aveugle & inutile aux vues de l’élocution ? La langue italienne, en imitant à la lettre nos prétérits p
ie ? J’avouerai cependant à l’abbé des Fontaines, qu’à juger de notre langue par la maniere dont le systeme est exposé dans no
ofondi dans un détail suffisant le méchanisme & le génie de notre langue . Comment peut-on lui voir produire tant de mervei
du monde l’exactitude de nos Grammairiens, mais invectiver contre la langue même de la maniere la plus indécente & la plu
ordinaire, au catalogue reçu, & à l’ordre commun des tems, notre langue n’est pas la seule à laquelle on puisse reprocher
de déterminer précisément le vrai sens de chaque tems dans une seule langue . J’ouvre la Méthode grecque de P. R. à la page 12
onobstant les raisons les plus pressantes de ne les regarder dans les langues que comme un superflu embarrassant & contrair
férencient, à-peu-près comme je l’ai fait à l’égard des tems de notre langue . Mais cette méthode, la seule qui puisse conserve
essif, plus énergique. La fidélité de la transmission des idées d’une langue en une autre, la facilité du systême des conjugai
ndée sur une analogie admirable & universelle, l’introduction aux langues débarrassée par-là d’une foule d’embarras & d
roire que ce systême puisse s’accorder en tout avec le méchanisme des langues connues. Il m’est venu à ce sujet beaucoup de réf
oire que mon système puisse s’accorder en tout avec le méchanisme des langues connues ; je n’en suis point surpris, puisque je
de l’allemand & de l’anglois : il fait decouvrir dans toutes ces langues , une analogie bien plus étendue & plus réguli
ai, parce que plus on trouvera de ressemblance dans les principes des langues qui paroissent diviser les hommes, plus on facili
elle ici aoriste, ou prétérit indéfini, se prend quelquefois, dans la langue italienne, en parlant du jour même où nous sommes
, & enfin λυσόμενος, soluturus. L’investigation du thême, dans la langue hébraïque, est aussi une sorte d’analyse, par laq
mot thême, est pour exprimer la position de quelque discours dans la langue naturelle, qui doit être traduit en latin, en gre
naturelle, qui doit être traduit en latin, en grec, ou en telle autre langue que l’on étudie. Commencer l’étude du latin ou du
oir de nouveau (& sous un autre aspect) la réciprocation des deux langues , & qu’elle exerce les jeunes gens à faire l’a
uparavant savoir les mots, les phrases, & les propriétés de cette langue , & que les écoliers ne peuvent les savoir qu’
nt les savoir qu’après avoir fait quelque lecture des livres où cette langue a été déposée, pour être comme un dictionnaire vi
) On entend également par ces deux mots la copie qui se fait dans une langue d’un discours premierement énoncé dans une autre,
version est plus littérale, plus attachée aux procédés propres de la langue originale, & plus asservie dans ses moyens au
ttentive à les présenter sous la forme qui peut leur convenir dans la langue nouvelle, & plus assujettie dans ses expressi
sujettie dans ses expressions aux tours & aux idiotismes de cette langue . Delà vient que nous disons la version vulgate, &
’intégrité du texte original seroit compromise. Rendons cela en notre langue , en disant, les juifs lui envoyerent de Jérusalem
urons une version françoise du même texte : adaptons le tour de notre langue à la même pensée, & disons, les juifs lui env
n analytique, qui lui sert à lui faire remarquer les idiotismes de la langue originale, & à lui en donner l’intelligence,
ux découvertes de la version littérale, le tour propre du génie de la langue dans laquelle elle prétend s’expliquer : elle n’e
dans le second idiome, si on l’avoit conçue, sans la puiser dans une langue étrangere. Il n’en faut rien retrancher, il n’y f
e belles-lettres, III. part. jv. sect.) de représenter dans une autre langue les choses, les pensées, les expressions, les tou
ord les avoir bien sentis, ensuite maîtriser à un point peu commun la langue que l’on veut enrichir de dépouilles étrangères.
am.) M. l’abbé Girard (Princip. disc. I. tom. I. pag. 23.) divise les langues en deux especes générales, qu’il nomme analogues
ces générales, qu’il nomme analogues & transpositives. Il appelle langues analogues, celles dont la syntaxe & la constr
n des mots dans le discours y suit la gradation des idées. Il appelle langues transpositives, celles qui dans l’élocution donne
entierement indépendante de la succession naturelle des idées. Voyez Langue , art. iij. §. 1. (B. E. R. M.) TRÉMA TR
du Marsais, en traitant de la catachrèse, part. I. art. j. dit que la langue , qui est le principal organe de la parole, a donn
se sert pour marquer les idiomes, le langage des différentes nations, langue latine, langue françoise ; & il donne cet usa
rquer les idiomes, le langage des différentes nations, langue latine, langue françoise ; & il donne cet usage du mot langu
ns, langue latine, langue françoise ; & il donne cet usage du mot langue , comme un exemple de la catachrèse. Voilà donc un
oyée par nécessité pour tenir lieu d’un mot propre qui manque dans la langue . D’où je conclus que la catachrèse est moins un t
toutes les trois du domaine de la catachrèse, quand la disette de la langue s’en fait une ressource inévitable : mais, sous c
ologie, peut-être les deux sources qui ont fourni le plus de mots aux langues  : ni l’un ni l’autre ne sont des tropes.] II. De
lairs, que les mots propres ne le seroient pas davantage. Aussi notre langue , qui aime la clarté & la naïveté, donne toute
ch. j.) le troisieme est très-foible, & les regles exactes de la langue ne sont point observées dans le quatrieme : il fa
ntraires à la modestie ». 6°. « Enfin les tropes enrichissent une langue , en multipliant l’usage d’un même mot ; ils donne
& par ressemblance, pour suppléer aux termes qui manquent dans la langue  ». [On peut donc dire des tropes en général, ce
principal usage des tropes ait été de completter la nomenclature des langues . Cette assertion est hasardée, ou bien l’auteur n
s mots jusqu’à leur source, nous ne trouvassions que, dans toutes les langues , les mots qu’on emploie pour signifier des choses
e l’ancienneté & la nécessité des tropes dans la nomenclature des langues . « En langue latine, dit ce savant magistrat, ca
& la nécessité des tropes dans la nomenclature des langues. « En langue latine, dit ce savant magistrat, calamitas &
pas fait ici les expressions & les idées des hommes ! En la même langue incolumis, sain & sauf, (qui est sine columnâ
« Remarquez en général, dit-il, qu’il n’est pas possible, dans aucune langue , de citer aucun terme moral dont la racine ne soi
le mot desir, syncopé du latin desiderium, qui, signifiant dans cette langue plus encore le regret de la perte que le souhait
idence se fait appercevoir par-tout où la vue peut s’étendre. Quelque langue que l’on veuille parcourir, on y trouvera dans la
mots, le même procedé dont je viens de donner des exemples pris de la langue françoise ». Qu’est-ce autre chose que des trope
i ancien & ne vienne de la même source que le langage même. Voyez Langue . Nous pouvons donc croire que les tropes doivent
terminatif ; il peut, selon les vûes plus ou moins précises de chaque langue , se revêtir de toutes les formes accidentelles qu
e concordance exacte de tous les accidens, il est arrivé que bien des langues n’ont pas admis dans leurs verbes toutes les infl
les inflexions imaginables relatives au sujet. Dans les verbes de la langue françoise, les genres ne sont admis qu’au partici
angue françoise, les genres ne sont admis qu’au participe passif ; la langue latine & la langue grecque les ont admis au p
nres ne sont admis qu’au participe passif ; la langue latine & la langue grecque les ont admis au participe actif ; la lan
latine & la langue grecque les ont admis au participe actif ; la langue hébraïque étend cette distinction aux secondes &a
s personnes des modes personnels. Si l’on excepte le chinois & la langue franque, où le verbe n’a qu’une seule forme immua
où le verbe n’a qu’une seule forme immuable à tous égards, les autres langues se sont moins permis à l’egard des nombres &
négation qui doit être exprimée. C’est pour cela même que dans aucune langue , il n’y a aucun mot destiné à donner aux autres m
nt il la perd & devient nom, principalement en grec & dans la langue vulgaire, comme quand on dit… je veux boire, volo
ns de l’existence à une époque. Voyez Tems . De-là vient que dans les langues qui ont admis la déclinaison effective, il n’y a
ent la nature spécifique du verbe ; autrement il faudroit dire que la langue franque, la langue chinoise, & apparemment bi
fique du verbe ; autrement il faudroit dire que la langue franque, la langue chinoise, & apparemment bien d’autres, sont d
; peut-être nos seules pensées ; il n’est pas possible d’admettre des langues sans verbes, à moins de dire que ce sont des lang
e d’admettre des langues sans verbes, à moins de dire que ce sont des langues avec lesquelles on ne sauroit parler. La vérité e
dans le nom que les grammairiens allemands ont donné au verbe en leur langue , il y aura assez de justesse : ils l’appellent da
pour cela que les philosophes enseignent qu’on auroit pu, dans chaque langue , n’employer que ce seul verbe, le seul en effet q
du verbe étre, ce verbe essentiellement fondamental dans toutes les langues  ? Il y a près de deux cens ans que Robert Etienne
rante, qu’elle porte sur un usage universel & commun à toutes les langues connues & cultivées, & qu’on ne s’est avi
verbe. (B. E. R. M.) VOCATIF VOCATIF, s. m. (Gram.) dans les langues qui ont admis des cas pour les noms, les pronoms
ore vrai de bien des noms au singulier, dans l’une & dans l’autre langue . C’est que la principale fonction de ces deux cas
res consonnes. Cependant l’auteur anonyme d’un traité des sons de la langue françoise (Paris 160. in 8°.) se plaint au contra
ur les trous de la flûte ; & les consonnes répondent aux coups de langue qui précedent ces tons. Plusieurs notes coulées s
e suivent immédiatement ; mais si ces notes sont frappées de coups de langue , elles ressemblent à des voyelles entremêlées de
onsonnes qui les représentent. J’ai observé (art. Lettres.) que notre langue paroît avoir admis huit sons fondamentaux, qu’on
’en faire entrer l’influence dans ce qui constitue le bon usage d’une langue  ; & l’on a raison : voyez Usage . On peut dir
taux qui en sont susceptibles, ont multiplié les sons usuels de notre langue jusqu’à dix-sept bien sensibles, conformément au
la prononciation & l’orthographe, & au traité des sons de la langue françoise, dont j’ai parlé ci-dessus. (B. E. K. M
une expression reçue en un tems est rejettée en un autre dans la même langue , ou que deux constructions différentes des mêmes
mp;. Tout cela démontre assez qu’il y a bien de l’arbitraire dans les langues , que les mots & les phrases n’y ont que des s
Ce moyen unique de se mettre au fait des locutions qui constituent la langue , c’est l’usage. « Tout est usage dans les langu
qui constituent la langue, c’est l’usage. « Tout est usage dans les langues (Voyez Langue, init.) ; le matériel est la signif
la langue, c’est l’usage. « Tout est usage dans les langues (Voyez Langue , init.) ; le matériel est la signification des mo
rbarisme des ensembles ». C’est pourquoi j’ai cru devoir définir une langue , la totalité des usages propres à une nation pour
lus rare de se former une idée exacte, que de l’usage par rapport aux langues . » Ce n’est pas précisément de l’usage des langu
e par rapport aux langues. » Ce n’est pas précisément de l’usage des langues qu’il est difficile & rare de se former une i
t des caracteres du bon usage & de l’étendue de ses droits sur la langue . Les recherches mêmes du p. Buffier en sont la pr
Si ce n’est autre chose, dit M. de Vaugelas en parlant de l’usage des langues (Remarq. pref. art. ij. n. 1.), si ce n’est autre
ge de leurs nourrices & de leurs domestiques, pour bien parler la langue du pays . . . . . Mais cette opinion choque telle
s voix ; & c’est véritablement celui que l’on nomme le maître des langues , celui qui faut suivre pour bien parler & &am
abandonner la fixation au gré de ceux qui auroient des doutes sur la langue . Or il est constant que c’est la voix publique de
décide celui qui est douteux. Dans une nation où l’on parle une même langue (Buffier, n. 30. 31.) & où il y a néanmoins p
s Toscans ayant fait diverses réflexions & divers ouvrages sur la langue italienne, & en particulier un dictionnaire q
ne. » Ceci prouve de plus en plus combien est grande sur l’usage des langues , l’autorité des gens de lettres distingués : c’es
graphisme, qui sont les ennemis les plus dangereux du bon usage de la langue nationale : c’est aux habiles écrivains à mainten
rentrer dans l’oubli. Voyez Néologique, Néologisme . Par rapport aux langues mortes, l’usage ne peut plus s’en fixer que par l
. C’est à ces titres que l’on regarde comme le plus beau siecle de la langue latine, le siecle d’Auguste illustré par les Cicé
les T. Live, les Lucrece, les Horace, les Virgile, &c. Dans les langues vivantes, le bon usage est douteux ou déclaré. L’
arler en ce point-là même. Du reste, il n’est homme si versé dans une langue , à qui cela n’arrive ». [Mais on ne doit jamais
rire, & particuliere ment ceux où l’on fait des recherches sur la langue  ; comme les remarques, les grammaires & les d
alogie qu’il consulte est vraiment commune à tous les verbes de notre langue  ; & il est plus raisonnable, en cas de partag
je crois que c’est pécher en effet contre le fondement de toutes les langues , que d’opposer à l’usage général les raisonnemens
ême les plus vraissemblables & les plus plausibles ; parce qu’une langue est en effet la totalité des usages propres à une
ges propres à une nation pour exprimer la pensée par la parole, voyez Langue , & non pas le résultat des conventions réflé
elques grammairiens ; c’est que j’ai attention à distinguer ce que la langue a de réel, de ce que l’imagination y suppose par
premieres qui ne sont point terminées par un e muet, c’est dans notre langue une regle invariable ; l’usage de son aveu, a var
’universalité. Mais cet usage, dont l’autorité est si absolue sur les langues , contre lequel on ne permet pas même à la raison
verselle pour tous les tems, du-moins à bien des égards. « Quand une langue , dit Vaugelas (Praef. art. x. n. 2.) a nombre &am
raef. art. x. n. 2.) a nombre & cadence en ses périodes, comme la langue françoise l’a maintenant, elle est en sa perfecti
de Séneque on ne parlât plus comme au siecle de Cicéron, & que la langue fût extrémement déchue. » J’ajouterai qu’il subs
iste toujours deux sources inépuisables de changement par rapport aux langues , qui ne changent en effet que la superficie du bo
veau, fassent une fortune suffisante pour être enfin reconnus dans la langue  ; je réponds hardiment, ou qu’insensiblement ils
ommencement que d’un très petit nombre de noms propres, empruntés des langues étrangeres, & il faut l’y prononcer avec sa v
l y avoit deu-z-hommes, au-z-enfans, mé-z-amis, vo-z-honneurs. Notre langue & l’angloise sont les seules où la lettre z s
27 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »
Origines des mots français. — Les doublets. — Le vieux français et la langue scolastique. — Le latin réservoir naturel du fran
établir l’origine et la filiation de presque tous les vocables de la langue française. Mais on conçoit très bien, et il y a u
reté de leur forme. Pureté  : voilà le déterminatif 1. Il y a dans la langue française et dans toutes les langues novolatines,
le déterminatif 1. Il y a dans la langue française et dans toutes les langues novolatines, trois sortes de mots  : les mots de
gale valeur qui se partagent les pages du vocabulaire français. Notre langue serait pure si tous ses mots appartenaient au pre
gers, sont d’une laideur intolérable et demeureront la honte de notre langue si l’usure ou l’instinct populaire ne parviennent
il faut respecter la plupart des mots latins qui sont entrés dans la langue sans passer par le gosier populaire, ce terrible
e peuple les avait connus et parlés ; on les jeta brutalement dans la langue , sans écouter aucun des conseils de l’analogie et
émotion est beaucoup moins évidente, et l’on ne voit pas bien que la langue qui avait émouvoir ait fait, en acceptant émotion
ndre, porter jusqu’à dix ou douze sens différents. C’est ainsi que la langue ayant tiré du latin capitale la forme cheptel a f
t pas moins, sauf le dernier, fort estimables ; leur présence dans la langue est devenue presque un ornement en même temps qu’
trouvèrent réunies aux mains des lettrés ; les hommes qui savent deux langues empruntent nécessairement, quand ils écrivent la
osophie et toutes les sciences adjacentes s’écrivent toujours dans la langue de Raymond Lulle. Identité, priorité, actualité s
lois et c’est pour ne pas les avoir observées qu’on a si fort gâté la langue française. Il n’est pas bien certain, en effet, q
si dénué qu’on l’a cru : si les innovateurs avaient connu leur propre langue aussi bien qu’ils connaissaient le latin, auraien
les temps qu’ils se différenciaient mieux de la foule en parlant une langue fermée à la foule. Dans l’histoire du français il
un vers. Ces mots, et une quantité d’autres, appartiennent moins à la langue française qu’à des langues particulières qui ne s
quantité d’autres, appartiennent moins à la langue française qu’à des langues particulières qui ne se haussent que fort raremen
n mot nouveau, s’il voulait bien, à ce prix, oublier qu’il existe des langues étrangères, oublier surtout le chemin du trop fam
s grecques . Le mal que ce petit livre a fait depuis deux siècles aux langues novo-latines est incalculable et peut-être irrépa
28 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »
ots nouveaux une facilité vraiment excessive. Au lieu d’interroger la langue française, d’étudier le jeu de ses suffixes, le m
et simple, soit par un ensemble de mots ayant un sens évident dans la langue que l’on parle. L’abondance des termes distincts
énorme et disparate de vases de terre presque entièrement vides. Les langues viriles maniées par de solides intelligences tend
niques, il s’agit de ne pas traduire en grec les mots légitimes de la langue française et de ne pas appeler céphalalgie 17 le
mal de tête 18. Le français, tout aussi bien que le grec et certaines langues modernes, se prête volontiers aux mots composés ;
djectif ; elle est infiniment vieille et sans doute contemporaine des langues les plus lointaines que nous connaissions. On peu
le second terme passe définitivement à ridée générale de rapidité, la langue , pour exprimer l’idée de cheval, lui substitue un
gue, pour exprimer l’idée de cheval, lui substitue un autre mot ; les langues bien vivantes ne sont jamais embarrassées pour si
atif21 singulier ou un substantif verbal ; cette méthode a enrichi la langue française depuis l’origine : coupe-gorge, tire-la
Cinézootrope appartient au grec industriel et commercial : c’est une langue fort répandue, qui se parle au Marais et qui s’éc
s sont assez fugitifs, mais il en demeure assez pour infecter même la langue commerciale qu’on aurait pu croire à l’abri du de
s médicaux tirés du grec. Peu à peu ils se mirent à divaguer dans une langue qu’ils croyaient celle d’Hippocrate et qui n’est
rdes, métissées de grec et de latin, dans les cas où le fond de notre langue suffirait amplement » ; et il cite le mot excelle
n qu’ils meurent assez rapidement. Rien ne se fane plus vite dans une langue que les mots sans racines vivantes : ils sont des
faire de oreille par exemple, ou de œil ? Mais du mot œil l’ancienne langue a été œillet, œillade, œillère 33 ; de oreille, e
n véritable français, viorne, du latin viburnum, il n’y a pas dans la langue et dans les dialectes moins d’une centaine de nom
gueil de remplacer ? Elle est singulière la légendaire pauvreté d’une langue où l’on pourrait dans l’écriture d’un paysage nom
trente fois une plante sans répéter deux fois le même nom ! Mais une langue est toujours pauvre pour les demi-savants36. Que
relle s’est glorifiée, comme la botanique, d’un mépris complet pourla langue populaire et raisonnable : l’espadon est promu à
e de tels sons39, volontairement ?), l’histoire naturelle possède une langue générale dont elle a malheureusement imposé l’usa
l’homme tout un volume, encore scientifiquement valable, et dans une langue qu’un enfant de douze ans comprend à la première
Cléopâtre, Thèbes, qu’on a voulu réformer plus tard et arracher de la langue en les écrivant Troiè, Odysseus, Hélénè, Akhilleu
ine ; là, on pourra peut-être innover, mais en se souvenant que notre langue est latine et que la transcription latine de [mot
r à la fois le grec et le français. 16. Callery, Dictionnaire de la langue chinoise. Spécimen, 1842. NdA 17. Céphalalgie.
e tête, en composition. Cerveau, cervelle, trop clairs, de trop bonne langue , sont remplacés par encéphale, en composition, en
te opulence imaginative ou verbale, qui témoigne de la vitalité d’une langue , avec l’indigente richesse dont on a parlé plus h
s. Cette liste montrera l’étendue et la gravité du mal qui opprime la langue française. Nodier disait déjà, en 1828 : « La lan
l qui opprime la langue française. Nodier disait déjà, en 1828 : « La langue des sciences est devenue une espèce d’argot moiti
29 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »
çais des Anglais et l’anglais des Français. — Les noms des jeux. — La langue de la marine. Il est indifférent que des mots ét
ots étrangers figurent dans le vocabulaire s’ils sont naturalisés. La langue française est pleine de tels mots : quelques-uns
i une nomenclature très abrégée des principaux emprunts directs de la langue française aux parlers les plus divers. Outre les
orange, civette, café  ; le turc : estaminet ; le cafre : zèbre ; les langues de l’lnde : bambou, cornac, mousson ; les langues
cafre : zèbre ; les langues de l’lnde : bambou, cornac, mousson ; les langues américaines : tabac, ouragan  ; le chinois : thé.
er aucun reproche ; ils sont presque tous entrés anciennement dans la langue , et c’est ce qui explique la parité de leurs form
nçais que l’on comprendra le mieux les dommages que peut causer à une langue devenue respectueuse, un vocabulaire étranger. L’
is nous a fourni un grand nombre de mots qui se comportent dans notre langue selon des modes assez différents. Les uns, en pet
res assemblages de syllabes, sont de véritables îlots anglais dans la langue française. Il est inadmissible qu’on me demande d
verbale qui doit les faire entièrement mépriser de quiconque aime la langue française. Coaching, yachting, quel parler ! Des
cercle qu’ils baptisèrent Artistic cycle-club ; ont-ils honte de leur langue ou redoutent-ils de ne pas la connaître assez pou
çais joue chez les autres peuples, y compris l’Angleterre, le rôle de langue sacrée que nous avons dévolu à l’anglais. Il y a
s, dont la liste est inépuisable, n’ont même l’excuse d’avoir pris la langue française au dépourvu ; aucun qui ne pût trouver
tesque th. Autant avouer que nous ne savons plus nous servir de notre langue et qu’à force d’apprendre celles des autres peupl
au pour voir ces jeux innocents faire leur entrée dans le monde82. La langue de la marine s’est fort gâtée en ces derniers tem
gue de la marine s’est fort gâtée en ces derniers temps, j’entends la langue écrite par certains romanciers, car la langue ora
ers temps, j’entends la langue écrite par certains romanciers, car la langue orale a dû se maintenir intacte. M. Jules Verne m
og, skipper, sans compter dining-room et smoking-room, qui sont de la langue générale. Nul lexique cependant n’est plus pittor
s, laisser en pantenne, haler en douceur ; voici deux lignes de vraie langue marine83 : « On cargue la brigantine, on assure l
arins appartiennent au français d’origine ; ils ont été empruntés aux langues germaniques et scandinaves, au provençal, à l’ita
t presque tous peuvent servir de modèle pour le traitement auquel une langue jalouse de son intégrité doit soumettre les mots
30 (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332
s monuments si nombreux, et la plupart mal connus, cette confusion de langues et de civilisations, ces lacunes et cette abondan
se répandre dans des canaux nouveaux comme elle ; que des races, des langues étaient prêtes pour la recevoir, qu’alors seuleme
rphose du monde romain serait manifeste, serait entière. Tant que les langues grecque et latine sont là vivantes, bien que tout
e races nouvelles avec les variétés de leurs physionomies et de leurs langues  ; c’est le chaos renaissant au milieu de cette un
l’Espagne, dont les provinces limitrophes ont longtemps parlé la même langue que notre Midi ; enfin l’Italie, voilà tout ce qu
Tous ces sujets se tiennent, et n’en forment qu’un seul ; toutes ces langues , excepté l’anglais qui, secouant la conquête et l
reverdit de bonne heure sur sa vieille souche teutonique, toutes ces langues sont sœurs ; elles sont nées toutes de la même co
de la même corruption ; elles ont toutes germé dans les ruines de la langue latine. Ainsi, marquons d’abord ce grand résultat
l avait conquis, et longtemps possédés, porte ses lois, ses mœurs, sa langue  ; puis vient la religion plus puissante que l’emp
e de merveilleux, de prédestiné, dans cette puissante diffusion de la langue romaine. À ses yeux, c’est le moyen providentiel
toutes les Espagnes, et nécessairement l’Italie entière, parlaient la langue latine au quatrième, au cinquième siècle. Sans do
oi parlait latin, la guerre parlait latin ; partout le latin était la langue que le vainqueur imposait au vaincu. Pour traiter
remise de l’impôt, pour prier dans le temple, toujours il fallait la langue latine. Aussi, cette grande transmutation des vai
it-il s’arrêter progressivement ? À quelle époque, du milieu de cette langue romaine, universellement répandue, naquirent les
lieu de cette langue romaine, universellement répandue, naquirent les langues nouvelles, et avec elles une manifestation plus c
es nouveaux de race et d’esprit, s’ils prennent l’usage d’une vieille langue , perdront quelque chose de leur caractère natif,
s se mêlent, elles ne formeront un peuple que lorsqu’elles auront une langue commune et nouvelle. Ces questions, plus ou moins
ord tout le midi de l’Europe soumis par les Romains, et adoptant leur langue et leurs mœurs. C’est le sceau de la victoire ; c
ne s’agissait pas d’une harangue celtique, mais d’un discours dans la langue latine des Gaules. Dans les siècles antérieurs, S
tial, ont cent fois parlé des jeux littéraires et des déclamations en langue latine usitées à Lyon, à Vienne, à Bordeaux, dans
ttestent, dans les assemblées provinciales des Gaules, l’emploi de la langue latine pour rédiger les actes, exposer les plaint
ets gaulois, et même quelquefois accuser le préfet romain. C’était en langue latine que se produisait tout l’esprit du pays. I
es. Qu’arriva-t-il alors ? De même que Rome civilisée avait imposé sa langue à tous les peuples qu’elle soumettait par ses arm
nait d’être élevée dans les Gaules, et mirent-ils leurs mœurs et leur langue à la place de celles que les Romains avaient en p
force de la civilisation. Un savant célèbre, dans un ouvrage sur les langues ouigour, a ingénieusement établi que, dans la lan
ouvrage sur les langues ouigour, a ingénieusement établi que, dans la langue d’un peuple formé par des agrégations diverses, o
’équilibre dans le contingent que chacun apporte à la formation de la langue nouvelle, est rompu ; les lumières l’emportent su
oins nombreux que les Gaulois. Ils n’en firent pas moins adopter leur langue parce qu’ils imposaient leurs lois et leur religi
pporté avec eux un culte nouveau, l’ancienne civilisation, l’ancienne langue eût été vaincue par la nouvelle, aidée de la forc
reçurent la religion des évêques gaulois. Ils laissèrent subsister la langue que parlait cette religion. Ils apprirent eux-mêm
igion. Ils apprirent eux-mêmes les idiomes populaires entés sur cette langue progressivement altérée dans les Gaules, et à la
us éclairé qu’ils avaient conquis. L’ancien esprit romain, l’ancienne langue romaine corrompue successivement, prévalurent dan
romaine corrompue successivement, prévalurent dans les Gaules sur la langue des conquérants nouveaux. L’examen de ces faits,
avoue. Lorsque nous aurons admis qu’à dater du septième siècle, trois langues avaient cours dans les Gaules, la langue latine e
r du septième siècle, trois langues avaient cours dans les Gaules, la langue latine encore officielle et ecclésiastique, une l
les Gaules, la langue latine encore officielle et ecclésiastique, une langue vulgaire uniformément altérée du latin, une langu
cclésiastique, une langue vulgaire uniformément altérée du latin, une langue allemande que les vainqueurs avaient apportée ave
us s’il est naturel de supposer que, dès le septième siècle, une même langue corrompue du romain avait uniformément soumis à s
rait en doute cette espèce d’universalité qu’il paraît accorder à une langue romane uniforme, sonore, méridionale, et cependan
qu’il a savamment retrouvé, expliqué, analysé les monuments de cette langue qui, la plupart, n’étaient pas publiés ; qu’il a,
e ces monuments, découvert et régularisé les éléments primitifs d’une langue mal connue jusque-là, et qui a été sinon le seul,
seulement des livres, mais tout un idiome. Quoi qu’il en soit, qu’une langue romane uniforme ait étendu son empire sur un si v
du son empire sur un si vaste territoire, ou que, dès l’origine, deux langues romanes plus ou moins marquées des accents du Nor
aitant avec son frère, roi teutonique. Le serment est traduit dans la langue vulgaire des deux nations. La langue des Francs n
. Le serment est traduit dans la langue vulgaire des deux nations. La langue des Francs naturalisés et dominateurs en France,
mblable au roman. Le serment, au contraire, du roi de Germanie est en langue théotisque, dans la langue qu’avait parlée Charle
t, au contraire, du roi de Germanie est en langue théotisque, dans la langue qu’avait parlée Charlemagne, mais qui, sous ses s
e de France, avait cédé à un idiome nouveau, dégénéré du latin. Cette langue , nommée roman rustique, était-elle identique dans
me siècle, immédiatement issue du latin, et tout à fait distincte des langues germaniques. Mais combien de temps s’écoula-t-il
es germaniques. Mais combien de temps s’écoula-t-il, avant que cette langue rustique, grossière, que l’on n’écrivait pas, dev
mmaire. Entre deux conquêtes, il avait fait rédiger une syntaxe de la langue théotisque qui, avec le latin, était alors la lan
ne syntaxe de la langue théotisque qui, avec le latin, était alors la langue de la cour et des affaires ; et il avait établi d
ajouta dans l’usage vulgaire les noms des mois de l’année, pris de sa langue maternelle, c’est-à-dire pris de la langue allema
ois de l’année, pris de sa langue maternelle, c’est-à-dire pris de la langue allemande. Cette innovation même atteste l’existe
Cette innovation même atteste l’existence distincte et complète de la langue romane dans la Gaule du Nord. Lorsqu’une fois les
ngés de la Gaule furent en possession d’un idiome nouveau sorti de la langue latine, et où se replaçaient quelques débris du l
incontestable vérité, l’intérêt le plus vif et le plus nouveau. Cette langue romane, dont il avait indiqué la naissance collec
a négligés l’histoire. Les causes de ce développement prématuré de la langue provençale se rattachent, comme toujours, à l’éta
rs frivoles, dont je ne veux pas une seconde fois prononcer le nom en langue vulgaire, ont été recueillis par un savant magist
, animés par leur nature musicale de Méridionaux, favorisés par cette langue sonore et métallique, et redisant avec verve la p
nte grammaire et de ses lumineuses explications sur le génie de cette langue , à la fois savante et simple, on parvienne à lire
ute une nation. À la fin du onzième siècle, tout était changé dans la langue des peuples de l’Europe latine. La date précise d
conquis à grand’peine un peuple, lui imposant mœurs, coutumes, lois, langue nouvelle, finit cependant par se confondre avec l
se, autrement téméraire. Quelle que fût la conformité primitive de la langue romane du Midi et de celle du Nord, la séparation
de celle du Nord, la séparation au douzième siècle était visible ; la langue des trouvères et la langue des troubadours offren
tion au douzième siècle était visible ; la langue des trouvères et la langue des troubadours offrent alors de grandes et curie
ne sorte de vivacité moqueuse, de raillerie satirique, anime aussi la langue des trouvères ; mais au lieu d’éclater par des im
s de l’Académie des inscriptions, vous reconnaissez dans ses vers, en langue déjà française, un tour libre, hardi, naïf, une h
image heureuse de l’esprit d’alors ; ce n’est pas une œuvre créée. La langue des troubadours, plus répandue que celle des trou
plus que tout autre, la trace puissante de la domination romaine ; la langue latine avait dû s’y corrompre plus lentement et p
le Dante. Rien ne l’annonce. D’où vient-il ? Comment tout à coup une langue est-elle formée, à l’instant où il est né ? Cinqu
, à l’instant où il est né ? Cinquante ans auparavant, où était cette langue  ? Elle n’a pas laissé de monuments ; il faut diss
faut disserter, conjecturer, pour croire qu’il existait dès lors une langue italienne. De savants hommes estiment qu’elle n’é
talienne. De savants hommes estiment qu’elle n’était pas autre que la langue romane. On peut difficilement les convaincre d’er
s avec l’Orient ; de grands et nouveaux spectacles l’ont frappé ; les langues et les dominations chrétiennes ont été portées da
s animé du moyen âge, en même temps qu’il est la souche antique de la langue italienne et la première source de grande poésie
présente le quatorzième siècle de l’Italie, avec son éclat, sa belle langue , son harmonie, que le Dante lui-même avait imitée
t ; Charles d’Orléans, qui fit des vers avec tant de grâce dans notre langue et dans celle des vainqueurs ; voilà ce que le go
us ; ils se sont tus avant la fin du quatorzième siècle. Bientôt leur langue n’a plus été qu’un patois provincial. Le Dante le
n’en parlait plus au quinzième siècle. C’est dans l’Espagne, dont la langue conservait tant de rapports avec celle des trouba
roniques et les romances espagnoles que l’on voit bien tout ce que la langue nationale met de vérité dans la peinture du moyen
se percer les mouvements de l’idiome vulgaire. Les vieux monuments en langue espagnole montrent seuls à nu et avec une admirab
— Recherches philologiques. — Premières causes de corruption pour la langue latine. — Innovations grammaticales d’Auguste. — 
— Tendance progressive des idiomes. — Réfutation de l’opinion que la langue italienne soit un ancien patois du latin. — Cause
e multiple ; doutes soumis à M. Raynouard. — Premiers monuments de la langue romane. Messieurs, Je ne veux pas mêler de polé
ez-moi par le motif. Constatons d’abord un premier fait, c’est que la langue latine était par sa nature, par ses formes savant
et complexes, promptement exposée à subir de graves altérations. Une langue synthétique, comme l’appelle M. Schlegel, une lan
altérations. Une langue synthétique, comme l’appelle M. Schlegel, une langue qui ne procède point par des moyens simples, anal
des, des inversions prolongées, une syntaxe artistement combinée, une langue ainsi faite, à son plus beau période, est suscept
dérange ou se brise sous des nains grossières et maladroites ! Que la langue latine, comme la langue grecque, ait été difficil
des nains grossières et maladroites ! Que la langue latine, comme la langue grecque, ait été difficile pour ceux même qui la
foule des inscriptions recueillies par Gruter et d’autres savants. La langue latine y paraît fort différente de ce que vous la
étiennes, à des erreurs que faisait naître la complication même de la langue . Quant aux archaïsmes, en fait de style et d’orth
us, latinistes exercés, vous auriez quelque peine à reconnaître cette langue qui vous est familière. Ainsi, la langue latine é
ue peine à reconnaître cette langue qui vous est familière. Ainsi, la langue latine était, en quelque sorte, de son vivant, ex
perfection même de sa contexture primitive. De plus, il y a dans les langues et dans l’esprit de l’homme un travail continu qu
e. De là vient ce que M. Schlegel appelle le caractère analytique des langues . À ce sujet, il explique comment même des idiomes
qu’il en soit, il paraît qu’au milieu de la perfection savante de la langue synthétique des Latins, il se préparait déjà quel
d’Auguste, dont vous voyez que nous faisons aujourd’hui un maître de langue . Voici ce que rapporte Suétone de sa manière d’éc
e. » Ainsi, aux yeux des Latins eux-mêmes, quelques procédés de leur langue étaient des causes d’obscurité ; et un esprit aus
ne plus grande clarté dans le langage. Gardons-nous de croire que les langues soient toujours simples, en proportion de leur an
ieurs, premier point que nous venons d’établir un peu longuement : la langue latine oratoire, à l’époque où elle était la plus
cédés qui se rapprochent de la marche plus précise et plus simple des langues analytiques. Cela peut-il conduire à croire, avec
ait, sous la forme de patois populaire, d’idiome local, une espèce de langue italienne ? On met de l’amour-propre à tout, et l
peuples, comme les individus. Les Italiens, non contents d’avoir une langue bien évidemment issue de la langue latine, veulen
Italiens, non contents d’avoir une langue bien évidemment issue de la langue latine, veulent qu’elle en ait été un dialecte co
révolutions de la société et des mœurs, dans ces transmutations d’une langue dans une autre, les éléments qui prédominent ne s
ux que l’on connaissait le mieux. Sans doute, en Italie, à côté de la langue citadine, à côté de l’urbanité romaine, dont parl
ne, à côté de l’urbanité romaine, dont parle Cicéron, il existait une langue latine un peu moins correcte, où se retrouvaient
uvaient des locutions villageoises, locales, et quelques restes de la langue des nations vaincues. Plusieurs mots de cet idiom
pulée se sont servis de ces mots ou surannés, ou provinciaux, que nos langues ont adoptés. Saint Augustin remarque aussi que, d
e nos langues ont adoptés. Saint Augustin remarque aussi que, dans la langue militaire et populaire, on prenait le mot parente
locutions populaires avaient dormi pendant l’éclat et la gloire de la langue latine ; conservés dans quelque coin, ou ressusci
ticuliers de langage, à l’identité que l’on a voulu supposer entre la langue moderne et je ne sais quel patois antique, contem
tout à fait distinct de celui des orateurs, qu’il fût enfin une autre langue . Lorsqu’il allait causer avec les paysans voisins
ne formaient pas un idiome populaire uniforme, voisin et séparé de la langue latine. Voilà ma conclusion. Mais comment se fait
e fait-il que plusieurs de ces mots, qui n’étaient pas restés dans la langue littéraire, aient passé dans les langues modernes
n’étaient pas restés dans la langue littéraire, aient passé dans les langues modernes ? Par une raison très simple, qui s’est
ne raison très simple, qui s’est reproduite en beaucoup de lieux. Les langues se conservent de deux façons. Elles se conservent
talie, à force de travail et d’imitations étrangères, ont altéré leur langue , il y a tel village, voisin de Florence, où se re
ils avaient gardé, par tradition domestique, les formes de l’ancienne langue  ; et la curiosité philologique profitait de leur
uand on parle de grammaire), deux faits principaux : difficulté de la langue latine pour les Latins eux-mêmes, et complication
existence de quelques variations populaires qui ne formaient pas une langue complète, ni surtout analogue à la langue italien
es qui ne formaient pas une langue complète, ni surtout analogue à la langue italienne, mais d’où plusieurs mots étrangers au
eurs mots étrangers au latin écrit sont passés par tradition dans les langues modernes. Ce qui nous reste à constater maintenan
us reste à constater maintenant, c’est la prodigieuse extension de la langue latine, c’est sa promulgation européenne, si l’on
igion des peuples, voulait cependant les assimiler aux Romains par la langue et les mœurs. Cette civilisation communiquée, dit
s les proclamations, tous les avis des gouverneurs fussent rédigés en langue latine. Des récompenses, des honneurs, des droits
té, offerts à l’ambition des provinciaux, les invitaient à étudier la langue romaine. Les plus rebelles même ne s’y dérobaient
entiam mox concupiscerent : « Ceux qui avaient d’abord repoussé notre langue , bientôt ambitionnèrent même notre éloquence. » J
ent même notre éloquence. » Juvénal indique ces mêmes conquêtes de la langue et des lettres romaines : Gallia causidicos docu
bel esprit de Lyon, de Poitiers, de Bordeaux, de Toulouse, parlait la langue latine élégamment ; il se faisait envoyer en miss
te la classe noble, parmi les peuples vaincus, apprit correctement la langue latine, et oublia presque la sienne. Le grand nom
, puisque les ordres du maître étaient toujours promulgués dans cette langue . Cependant il gardait quelque souvenir de la sien
nt il gardait quelque souvenir de la sienne ; ou, quand il parlait la langue latine, il l’altérait à sa manière. Je vais vous
s asinum illum ? Le soldat fait un solécisme ; et il est compris. Une langue belle et savante, comme le latin, voulait marquer
, les vainqueurs faisaient un solécisme. Ce solécisme passait dans la langue . On oubliait la fine distinction de quò et d’ubì 
quelqu’un de plus délicat qui prononce où ; et vous êtes parvenu à la langue moderne ; vous êtes en France. Je conclus, de ce
empire un travail à peu près semblable devait s’opérer pour mettre la langue conquérante, la langue romaine à la portée des ig
près semblable devait s’opérer pour mettre la langue conquérante, la langue romaine à la portée des ignorants et des étranger
langue romaine à la portée des ignorants et des étrangers, que cette langue se simplifiait, pour être apprise ; que, pour se
mpait, et, par cette décadence progressive, tendait vers la forme des langues modernes. Une autre puissance que la conquête mil
que la conquête militaire vint aider à la prodigieuse extension de la langue latine, et concourut à la modifier ; car ces deux
cet apostolat perpétuel et multiple. Ainsi, avec le christianisme, la langue latine, qui, dans l’Occident, était seule la lang
christianisme, la langue latine, qui, dans l’Occident, était seule la langue des prédicateurs, dut rapidement s’affermir et s’
ude grammaticale ? Nul doute. Mais prouvons d’abord l’extension de la langue latine parmi les chrétiens. Saint Augustin, parla
répandu, et compris à la fois par ceux qui avaient oublié leur propre langue , et par ceux qui la savaient encore. Les prédicat
’Hippone. Ailleurs, il se plaint que les chants du peuple gâtaient la langue latine. « Je ne puis obtenir, dit-il, qu’ils ne d
s populaires introduisaient bien d’autres altérations dans l’ancienne langue . Il y avait des rhéteurs païens qui attaquaient l
scrupules ; et il avoue qu’en effet le christianisme doit changer la langue , comme tout le reste. Ainsi, messieurs, immense e
angue, comme tout le reste. Ainsi, messieurs, immense extension de la langue latine ; altération de cette langue par son exten
essieurs, immense extension de la langue latine ; altération de cette langue par son extension même ; influence du christianis
se faisant servir par le reste des vaincus. Il semble que l’ancienne langue , l’ancienne civilisation auraient dû céder à ces
un si grand nombre de populations barbares et cruelles, le fond de la langue antique a été conservé par la religion, malgré l’
leur religion et de leur supériorité morale, conservèrent aussi leur langue . Ils la firent même adopter par leurs maîtres nou
me les maîtres ont toujours raison par quelque côté, il entra dans la langue latine de nombreuses altérations, apportées du No
latinisait le mot favori de son maître ; il répétait guerra. Ainsi la langue latine s’enrichissait d’une façon singulière. Une
ce qui compose en partie le Glossaire de Ducange. Ainsi, avant que la langue latine fit place aux idiomes modernes, elle reçut
x idiomes modernes, elle reçut et s’appropria beaucoup d’éléments des langues barbares. Souvent un mot barbare a été latinisé,
t barbare a été latinisé, puis romanisé, c’est-à-dire employé dans la langue rustique, pour arriver à nos idiomes modernes. Le
idiomes modernes. Les barbares, apprenant et gâtant tout ensemble la langue latine, lui empruntaient, surtout les mots qui ré
atin, recevait d’eux un emploi familier aujourd’hui conservé dans les langues méridionales. Il y avait une sorte de sympathie p
Mais, en Italie, l’Église restait en général aussi correcte dans sa langue , qu’elle était constante dans ses antiques usages
uer comment il est si difficile de trouver des traces anciennes de la langue vulgaire en Italie. Elle se forma plus tard que l
la langue vulgaire en Italie. Elle se forma plus tard que les autres langues issues du latin. Le latin résista plus longtemps
. Vivat Carolus, Augustus, imperator. Il semble que, si des mots en langue vulgaire eussent été prononcés par le peuple, la
ccordait toujours aux prêtres de l’Église latine, de leur parler leur langue . Quand vous voyez plus tard le pape Étienne IV ve
bonnaire, les historiens ont soin de dire que les saluts se firent en langue latine. Le latin était toujours la langue vivante
que les saluts se firent en langue latine. Le latin était toujours la langue vivante de l’Église, et par cela seul il dominait
Muratori. Il ne doute pas qu’il n’ait existé, au neuvième siècle, une langue vulgaire. Il en trouve la preuve dans bien des mo
ocuit populos eloguio triplici. Mais il ajoute : « Quelle fut cette langue vulgaire italienne dans les huitième, neuvième et
de mes plus ardents désirs était de trouver quelque échantillon de la langue italienne parmi les vieilles chartes. Nous pouvon
es entendait. En outre, si les marchands et d’autres gens ignorant la langue latine avaient à écrire des lettres, et à tenir l
ir leurs comptes, peut-on penser qu’ils ne fissent pas usage de cette langue vulgaire, puisqu’ils ne savaient pas la langue la
ent pas usage de cette langue vulgaire, puisqu’ils ne savaient pas la langue latine ? J’avais donc l’espérance de découvrir qu
vais donc l’espérance de découvrir quelque fragment de cette ancienne langue des Italiens ; mais en vain j’y ai mis tous mes s
e, où, parmi un fort grossier latin, se trouvent quelques mélanges de langue vulgaire, mais non pas encore la langue vulgaire
trouvent quelques mélanges de langue vulgaire, mais non pas encore la langue vulgaire effective. » (Muratori, Dissertat. 32.)
ueilli beaucoup de parcelles, et, pour ainsi dire, d’indices de cette langue vulgaire, dont il n’a pu découvrir aucun monument
des articles, des substantifs modernes, mêlés dans de vieux titres en langue latine. En Italie, comme dans le reste de l’Europ
n soutien pour l’intelligence, quelques procédés et quelques mots des langues modernes. Ainsi, faute de savoir bien marquer les
isait des particules, des affixes, qui sont comme les béquilles de la langue  : Donabo ad conjux. Donatio de omnia bona. Merca
promptement encore dans les Gaules. Saint Jérôme avait observé que la langue latine changeait incessamment par les temps et pa
rfs enlevés à la guerre. Il convoquait en latin le concile d’Orléans. Langue allemande, langue du vainqueur, mais non employée
uerre. Il convoquait en latin le concile d’Orléans. Langue allemande, langue du vainqueur, mais non employée par lui dans le g
lui dans le gouvernement, ni imposée aux vaincus gaulois et romains ; langue latine, langue de l’Église, langue des affaires :
vernement, ni imposée aux vaincus gaulois et romains ; langue latine, langue de l’Église, langue des affaires : voilà ce que v
e aux vaincus gaulois et romains ; langue latine, langue de l’Église, langue des affaires : voilà ce que vous apercevez en Gau
e auquel nous avons rendu tant d’hommages, faut-il supposer que cette langue , naissant chaque jour du latin, s’étendait unifor
eux, allègue des raisons ingénieuses. « Les premières traces de cette langue semblent identiques dans toutes ces contrées ; la
ces de cette langue semblent identiques dans toutes ces contrées ; la langue romane existe encore aux îles Baléares. Des anecd
talien s’entendaient au sixième siècle. Le plus ancien monument de la langue romane parlée dans la France du Nord, appartient
nt de la langue romane parlée dans la France du Nord, appartient à la langue romane du Midi. » La réponse que nous soumettons
que, puis technique et minutieuse. En général, il est à croire qu’une langue savante, travaillée en tous sens par la barbarie,
ode même, dont l’absence est attestée par la corruption de l’ancienne langue . On conçoit très bien qu’un idiome écrit et litté
ésent ou reconnaissable. On le regarde, et on l’imite. Mais quand une langue n’est que parlée, comment est-il possible qu’elle
r un instinct d’ignorance et de nécessité, à déconstruire cette belle langue latine, abrégeant les mots, supprimant les désine
faits particuliers. Vous supposez cette universalité primitive de la langue romane, comme intermédiaire entre le latin et les
gue romane, comme intermédiaire entre le latin et les trois ou quatre langues qui se partagent aujourd’hui l’Europe latine. Les
ue nous reste-t-il pour discuter ? Il nous reste l’état actuel de ces langues . Si une de ces langues est encore maintenant plus
discuter ? Il nous reste l’état actuel de ces langues. Si une de ces langues est encore maintenant plus près de la langue lati
langues. Si une de ces langues est encore maintenant plus près de la langue latine que ne l’est cette langue romane, j’en con
st encore maintenant plus près de la langue latine que ne l’est cette langue romane, j’en conclus quelle n’a point passé par e
langue romane, j’en conclus quelle n’a point passé par elle ; car les langues ne remontent pas, quand elles ont commencé à s’al
? Si vous prenez beaucoup d’autres mots, vous trouverez que, dans les langues espagnole et italienne, ils n’ont subi qu’un lége
t, parcè detorta, et se sont conservés plus près du latin que dans la langue romane ; ce qui prouve qu’elle ne leur a pas serv
mane produit des faits curieux, qui semblent justifier l’identité des langues vulgaires de la Provence, de l’Espagne et de l’It
parce que, dit la Chronique, ce prêtre étant Italien, connaissait la langue de l’Espagnol. Le malade guérit. Mais il ne s’agi
pagnol pourraient se comprendre, malgré le divorce bien réel des deux langues  ; que cette facilité devait être plus grande à un
ien que je sois gêné quelquefois en écrivant, par l’habitude de notre langue vulgaire, qui est voisine du latin. » Mais cela p
du latin. » Mais cela prouve, ce que l’on sait, une corruption de la langue romane, une langue vulgaire enfin, mais non qu’el
ela prouve, ce que l’on sait, une corruption de la langue romane, une langue vulgaire enfin, mais non qu’elle fût la même en I
 Raynouard. Ce qui paraît certain, c’est que, dans la décadence de la langue latine et le mélange des peuples, la régularité d
la France septentrionale. En effet, le monument le plus antique d’une langue moderne parlée dans la France du Nord, les sermen
dans ses ruines de nouveaux idiomes. Voici ce court échantillon de la langue vulgaire, qui était entendue des troupes de Charl
int pois, in nulla ajudha contra Lodhuwig nun li iver1. » Est-ce une langue déjà faite, messieurs ? N’est-ce pas un essai inf
s les noms, et il n’y a pas encore d’articles. Cependant la forme des langues modernes perce déjà tout entière dans ce roman ;
rt, à la place des désinences et des articles ? Même chose dans notre langue  : Fête-Dieu, hôtel-Dieu, sont de vieilles locutio
lais, avec le même procédé d’inversion qu’offre l’idiome roman. Cette langue ne tarda pas à se polir. Elle eut alors des règle
près les serments de 842, le plus ancien monument un peu étendu de la langue romane, c’est un poëme sur Boëce, publié par l’ac
vé non seulement parmi les lettrés, mais dans le peuple : ce poëme en langue vulgaire l’atteste. Un autre monument, non moins
usage des Vaudois. On peut y découvrir avec d’anciens rudiments de la langue romane, les premiers indices de quelque indépenda
religieuse, depuis la grande invasion du pouvoir pontifical. C’est en langue vulgaire que commence à se manifester l’esprit de
laires et des idées nouvelles. En Espagne, la même révolution dans la langue avait dû s’accomplir. Les traces en sont rares, e
qui, touchant aux provinces méridionales de la France, en parlait la langue . Le plus ancien monument de la langue espagnole,
les de la France, en parlait la langue. Le plus ancien monument de la langue espagnole, c’est une ordonnance d’un roi more, re
tte pièce, écrite en latin barbare, sont mêlés plusieurs termes de la langue romane. Chose singulière ! c’est dans la charte d
oi more, amené du fond de l’Afrique, pour régner à Tolède, donnait en langue latine à des vaincus de race cantabre, que vous r
ne idée du travail de l’esprit humain, dans la première formation des langues de l’Europe latine. J’avoue que ces développement
ons. Ici, l’esprit ecclésiastique officiel et dominateur qui parle la langue latine ; là, l’esprit jeune, nouveau, hardi, chev
ne ; là, l’esprit jeune, nouveau, hardi, chevaleresque, qui parle les langues nées d’hier. Pour arriver à ce premier point, il
e premier point, il fallait étudier la décomposition pénible de cette langue latine qui avait autrefois conquis l’Europe, et q
ait traverser. Troisième leçon Innovations grammaticales de la langue vulgaire. — Les articles ; l’emploi des verbes au
cet égard. — Littérature latine contemporaine du développement de la langue romane. — Caractères de ces deux civilisations, p
il n’est pas permis d’oublier dans l’histoire des antiquités de notre langue . Je tâche seulement de distribuer nos études en c
x. Aujourd’hui, quelques mots encore sur plusieurs des éléments de la langue nouvelle. Nous marquerons, dans ceux même qui sem
ns ceux même qui semblent le plus modernes, un rapport intime avec la langue latine ; et leur uniformité, dérivant de la même
tané des dialectes du Midi, pour se développer sous l’influence de la langue et des souvenirs romains. Parlons d’abord de l’ar
roman est dérivé du mot latin, et quel rôle il devait jouer dans les langues modernes. Que l’article roman, dans ses variétés,
iel els, elhs, los, li, las, conservés ou légèrement altérés dans nos langues du Midi, viennent directement du pronom latin ill
construite la place du nom, cette anticipation sur les formes de nos langues se retrouve dans le style du plus grand et du plu
phatique. C’était un acheminement vers l’emploi qu’il a pris dans nos langues modernes, et qui se lie naturellement à ce besoin
s qu’il a été plus nettement caractérisé, et qu’il est entré dans les langues modernes. Ces chartes, ces contrats, dont je vous
chose de plus important que l’article et un attribut particulier des langues modernes, c’est l’emploi du verbe être et du verb
, cependant, que le principe ne s’en trouve dans la forme même de ces langues antiques. Non seulement le verbe avoir, mais l’ac
nt le verbe avoir, mais l’acception singulière qu’il a prise dans nos langues modernes, dérive du latin ; elle y était rare, pe
récisément la même place et la même force que le verbe avoir dans nos langues modernes. « Urbem quam parte captam, parte diruta
ase, sa force primitive, et a pris un sens accessoire, comme dans nos langues modernes. Ce n’est pas tout. Une singularité qui
erbe avoir au verbe être. On en trouve aussi la trace dans la vieille langue latine. Ouvrez Plaute, témoin d’autant plus impor
nt plus important, que son langage familier a dû se conserver dans la langue populaire ; vous y voyez : « Quis istìc habet ? Q
be latin habere, semblable à notre tournure impersonnelle, il y a. La langue romane offrit d’abord ces types, qu’elle recevait
orme, et son acception comme auxiliaire appartiennent à cette vieille langue du Nord qui remonte jusqu’aux Scythes, et qui off
es avec le sanscrit et le grec. Quand Ovide exilé nous parle de cette langue gétique et sarmate, qu’il avait si bien apprise,
e ce roi, qui était poëte lui-même ; quand il rappelle que dans cette langue barbare, mais anciennement cultivée, on trouve de
angue barbare, mais anciennement cultivée, on trouve des traces de la langue grecque, altérées par la rudesse de la prononciat
rbara facta sono ; peut-on douter du commerce primitif de toutes ces langues  ? Peut-on s’étonner que le gothique ait eu ancien
nt l’usage auxiliaire que ce terme avait plus souvent dans la vieille langue teutonique a prédominé dans la formation de nos i
rbe, les diverses modifications du verbe être. C’est le procédé de la langue romane, et le nôtre. Cette méthode amena bientôt
e cet enfant ; ils altéraient, ils suppléaient, ils raccommodaient la langue latine par des ressources à peu près semblables.
st devenu plus sévère et plus délicat ; que la pratique même de cette langue , maniée par eux, a servi à l’épurer et à l’assoup
ué du double emploi du second, on l’a remplacé par le verbe avoir. La langue romane offrit d’abord, dans la conjugaison de ses
grand travail de l’esprit humain. Relativement à l’extension de cette langue dans la France du Nord, on ne peut contester l’au
nce du Nord, on ne peut contester l’autorité des serments de 842 ; la langue de cet antique document se rapproche tout à fait
nçais du Midi et du Nord ; peut-être aussi doit-on y voir, comment la langue méridionale était altérée dans le Nord, où cepend
détails. Mais d’abord cet art, ce génie nouveau qui s’élève avec une langue nouvelle, pouvons-nous le considérer en lui seul,
nt à l’époque où naissait et se développait le génie moderne dans une langue vulgaire. Vers les dixième et onzième siècles, la
rne dans une langue vulgaire. Vers les dixième et onzième siècles, la langue latine, dès longtemps bannie de l’usage vulgaire,
re aux actes publics, et souvent même à la prédication, était devenue langue savante, mais pourtant familière, et, pour ainsi
t souvent défectueuses, mêlées de termes qui n’appartiennent pas à la langue latine. Mais au dixième et au onzième siècle, vou
iècle, vous voyez des moines, des religieuses, des évêques parler une langue qui n’est pas la langue latine du siècle d’August
ines, des religieuses, des évêques parler une langue qui n’est pas la langue latine du siècle d’Auguste, qui a son originalité
féodale, mais offrant cependant le modèle d’une pensée forte et d’une langue généralement expressive et naturelle. Ce phénomèn
tiens, imite avec assez d’art de style de Térence. Enfin, quand cette langue latine, conservée comme un instrument savant, tom
lques monuments ; mais il en a presque l’éloquence. Il est là dans sa langue naturelle ; il s’en sert pour écrire à des femmes
ans une partie des contrées de l’Europe. Le français fut étudié comme langue morte, et parlé comme langue familière et vivante
e l’Europe. Le français fut étudié comme langue morte, et parlé comme langue familière et vivante. Frédéric, Walpole écrivaien
e. Frédéric, Walpole écrivaient le français avec invention, comme une langue vivante, et avec pureté, parce qu’ils l’avaient a
quelques savants hommes. C’est surtout à l’empire de l’Église que la langue latine avait servi d’interprète. C’est dans les g
Lorsque la passion n’est pas là, pour animer cette lettre morte d’une langue ancienne, lorsque ces écrivains font des vers et
yriques, ils peuvent rester corrects, et employer grammaticalement la langue latine, mais ils semblent frappés de mort ; il n’
ontroverse qui leur rende ce qu’on souhaite, ce qu’on trouve dans une langue actuelle. Mais pour faire apprécier quelques-uns
nt une action populaire. Ce fait, qui prouve qu’au douzième siècle la langue latine était encore fort répandue et à demi vulga
ue intellectuelle et invisible qui tenait à l’antiquité et parlait sa langue , et on l’appelait omnis latinitas, comme on dit a
ne peut douter cependant que saint Bernard n’ait aussi prêché dans la langue du pays, dans le roman wallon, déjà fort distinct
peuple. Il est à croire, messieurs, que le premier grand emploi de la langue moderne, la première action puissamment populaire
imer les esprits, les enhardir et les forcer à la parole publique, en langue vulgaire, c’est sans doute cet enrôlement univers
ur, c’est-à-dire souvent à deux ignorants ensemble. Qu’aurait fait la langue latine entre ce baron qui ne savait pas lire, et
t à l’état de jongleur. Dans la biographie des troubadours, écrite en langue romane, et plus facile à entendre que leurs vers,
la foule des talents. Les arts sont cultivés dans un pays ; c’est la langue commune. Arrive l’homme de génie ; il a une langu
un pays ; c’est la langue commune. Arrive l’homme de génie ; il a une langue à lui. Quand vous lisez tous ces troubadours, vou
ccent guerrier, et que l’on peut nommer le Tyrtée du moyen âge. Cette langue qu’il parlait, et qui portait le nom de langue li
ée du moyen âge. Cette langue qu’il parlait, et qui portait le nom de langue limosine, de provençale, de catalane, était alors
on plus haut degré de perfection poétique, naturelle, forte. C’est la langue qu’ont étudiée Pétrarque et le Dante. Dans cette
rte. C’est la langue qu’ont étudiée Pétrarque et le Dante. Dans cette langue , nous avons à considérer encore plus d’un poëte c
lement rigoureux, que nul souvenir classique ne parvînt aux poëtes en langue vulgaire ? M. Ginguené le croit, il a dit que l’o
avait beaucoup écrit en latin dans sa jeunesse, et avait composé, en langue romane, un chant qu’il appelait les Visions du Pa
l’homme qui parle de la littérature orientale, sans savoir un mot de langue arabe, ressemble à celui même où se trouvaient so
alcanassor, un pauvre pêcheur chantait alternativement en arabe et en langue vulgaire une complainte sur le sort de cette malh
merce fréquent des deux peuples avaient répandu la connaissance de la langue arabe parmi les chrétiens ; et l’on ne peut doute
l’on ne peut douter que les Arabes, à leur tour, n’eussent appris la langue vulgaire du peuple conquis. Or, cette langue vulg
our, n’eussent appris la langue vulgaire du peuple conquis. Or, cette langue vulgaire, dans la Catalogue, n’était autre que la
s. Or, cette langue vulgaire, dans la Catalogue, n’était autre que la langue provençale, qui recevait ainsi naturellement les
t, nous le croyons et nous le prouverons, distinct et séparé de notre langue romane. Mais, né du latin comme elle, en ayant mê
ve mystique des Allemands, chez qui le premier modèle d’éloquence, en langue vulgaire, fut la version de la Bible par Luther.
étaient, comme les troubadours, poëtes et guerriers. Ils savaient les langues des chrétiens méridionaux ; et plus d’une fois le
concevra comment une semblable question a pu rester indécise pour une langue dont la prononciation est perdue, et où les voyel
ssemble nullement aux poésies des trouvères, et à d’autres essais des langues naissantes. Vous trouverez dans la poésie provenç
araître alors empruntée de la poésie vulgaire. Les chants d’église en langue latine en avaient, bien des siècles auparavant, c
igoureuse, matérielle, remettez des sons cadencés et touchants, cette langue mélodieuse et sonore du Midi, une musique express
la Catalogne, la haute Italie, en tant que les poëtes y parlaient la langue provençale, ont produit plus de cent poëtes, célè
badours de la Provence et de l’Auvergne ; il parlait et chantait leur langue . Quand il devint roi d’Angleterre, il fut suivi à
erai qu’une remarque philologique. Cette chanson existe dans les deux langues , celle des troubadours et celle des trouvères. Av
ette chanson de Richard, et de plus, voulant citer un couplet dans la langue originale, a mêlé les deux textes. Ce n’est pas m
, a parfaitement éclairci l’histoire de cette littérature et de cette langue , que ne savaient pas distinguer d’un autre dialec
il est à croire que Richard la composa dans le dialecte qui était la langue favorite de la poésie, et pour ainsi dire le tosc
nous considérerons d’autres monuments historiques et poétiques de la langue romane, au milieu de la croisade sanglante contre
calamité. — Innocent III. — Hérésie des Albigeois ; leurs prières en langue vulgaire. — Causes de la croisade contre les Albi
Ce poëte, c’est Sordello, né dans l’Italie du Nord, mais poëte de la langue provençale. Le Dante a cru lui devoir cet insigne
nds, des preux, des troubadours, des jongleurs. Sans cesse les autres langues de l’Europe, qui commencent à se former, viennent
qui suppose une communauté, une affinité perpétuelle entre plusieurs langues . C’est ce qu’on appelle le discort. Ce sont des s
ntiments de dépit, d’inquiétude, d’espérance, exprimés dans plusieurs langues à la fois. On faisait une pièce de vers en italie
te, ce n’était pas seulement de strophe en strophe qu’il changeait de langue , c’était de vers en vers. Il y a plusieurs pièces
On les trouve répandus dès le huitième siècle. C’est dans la première langue du moyen âge, dans cet idiome roman, dont les déb
ières. Après les serments de 842, un des plus anciens monuments de la langue romane, c’est la Noble leçon des Vaudois, pieuse
s sévères, cette morale pure, cette religion simple et s’exprimant en langue vulgaire, étaient communes à un grand nombre d’ha
rtie : les temples des Albigeois étaient fréquentés ; leurs hymnes en langue vulgaire retentissaient librement ; et leur foi v
suit des prêches particuliers, qui fait habituellement ses prières en langue romane, et semble ainsi renier la suprématie de l
en langue romane, et semble ainsi renier la suprématie de la vieille langue religieuse et politique de Rome. On ne disait pas
ui nous occupent, sont liées à une vérité historique : un peuple, une langue  ; une langue, un peuple. Si la Provence fût demeu
ent, sont liées à une vérité historique : un peuple, une langue ; une langue , un peuple. Si la Provence fût demeurée indépenda
rée indépendante, c’était un peuple du Midi de plus, avec son nom, sa langue , ses arts, son génie propre. Cet accident d’une h
ce Limousin, voyaient naître tant de poëtes ingénieux, tandis qu’une langue sonore et flexible se pliait, avec un art savant,
ord, comme dans le midi de la Gaule, il n’y eût très anciennement une langue vulgaire, formée du latin corrompu ; nul doute au
ul doute aussi, je crois, qu’au septième et au huitième siècle, cette langue , touchant à son origine, sortant à peine des type
ire déjà dans les mots de nombreuses diversités. L’existence de cette langue vulgaire est souvent rappelée dans les écrits lat
-champ l’usage de la voix, si bien que non seulement il put parler la langue vulgaire, mais qu’il apprit les lettres latines e
qu’il apprit les lettres latines et devint clerc. Il y avait donc une langue vulgaire. Voilà le seul fait qui résulte pour nou
dira-t-on, le dialecte teutonique ne devait-il pas dominer dans cette langue vulgaire de la France septentrionale ? C’était un
nde qui l’avait agrandie, en la transférant ; peut-on supposer que la langue des vainqueurs et des maîtres n’eût pas profondém
ilisation gallo-romane étant fort supérieure à celle des Germains, la langue de ceux-ci exerça peu d’empire ; ou plutôt elle e
e Reims prescrivait aux ecclésiastiques, lorsqu’ils avaient prêché en langue latine, de répéter leurs homélies en langue roman
squ’ils avaient prêché en langue latine, de répéter leurs homélies en langue romane rustique, ou en langue théotisque : In ro
ue latine, de répéter leurs homélies en langue romane rustique, ou en langue théotisque : In romanam rusticam linguam aut the
dans toute la France, il y avait des hommes qui n’entendaient que la langue allemande. C’étaient les vainqueurs, les colonies
rèrent dans les mœurs gallo-romanes ; ils prirent les habitudes et la langue du peuple indigène. Leur politique ne vit pas vol
nombreux et plus civilisé que ses vainqueurs, résistait et gardait sa langue et ses mœurs. Puis l’influence de la cour conquér
oman méridional ; il est également héritier direct et universel de la langue latine. Mais nul monument de quelque étendue, nul
ine et arrivaient jusqu’à Paris sur des navires nommés bargas dans la langue du lieu : navibus, quas nostrales bargas vocant
de Reims, parle de dispositions militaires, qui s’appellent scaras en langue vulgaire : Bellatorum acies, quas vulgari sermon
une investigation microscopique, n’a découvert, comme monument de la langue française septentrionale vers les huitième, neuvi
t général sur de si faibles échantillons ? Comment supposer que cette langue ne fût pas écrite, puisqu’elle était certainement
ici devenir une certitude. Cependant il est manifeste que dans cette langue de la France centrale, dans ce roman wallon du ne
t inintelligible ; il vous paraîtrait peut-être plus éloigné de notre langue que l’italien. Ce ne serait pas seulement la pron
constructions, la forme savante des phrases, tous les procédés de la langue enfin qui vous feraient obstacle, à moins d’une é
mand du douzième siècle, les germes et les formes primitives de notre langue actuelle. Il est donc manifeste, quelle que soit
842, une scission, me différence très forte s’était marquée entre la langue romane du Midi et celle du Nord. Quelle a pu être
conçoit qu’avec de pareilles habitudes, avec cette persistance de la langue latine, appliquée à tous les actes de la vie civi
civile, et employée même à l’expression des sentiments populaires, la langue usuelle ne devait être qu’un idiome rarement écri
t marqué la première conquête allemande. Les vainqueurs adoptèrent la langue des vaincus ; mais ils y mirent quelque empreinte
s. Il y avait des écoles nombreuses où l’on enseignait le latin et la langue vulgaire, le roman, qu’on appelait aussi le norma
au milieu de leurs nouveaux sujets, dont ils prennent la religion, la langue et les mœurs. Cette influence fut si rapide, qu’à
, qu’à Rouen, capitale des nouveaux conquérants, on ne parlait que la langue romane. Le successeur de Rollon, Guillaume Ier, v
eur de Rollon, Guillaume Ier, voulant que son fils n’ignorât point la langue danoise, fut obligé, ainsi qu’il le dit, de l’env
u’ils adoptaient. Si, jusque-là, les syllabes sonores empruntées à la langue latine, avaient gardé beaucoup de place dans le r
n des e aux a, d’une voyelle sourde à une voyelle éclatante. Quand la langue latine était morte, et qu’on s’était partagé ses
sensible chaque jour, mais visible au bout de quelques années dans la langue wallonne ; sons durs qui prédominent, syllabes so
e portèrent en Italie, en Angleterre, en Grèce. Plus tard, cette même langue fut parlée dans les assises de Jérusalem. Guillau
, maître de l’Angleterre, eut la politique des Romains ; il imposa la langue franco-normande à ses gens d’affaires et à ses tr
is. Le français devint, pour ainsi dire, le latin de l’Angleterre, la langue savante qu’il fallait étudier pour toutes les tra
ne pouvez douter que cette importance donnée par le conquérant à une langue qui, de l’autre côté de la mer, était vulgaire et
mer, était vulgaire et dédaignée, ne servit au développement de cette langue . C’est par là que l’on s’explique comment nos plu
un crédit, une autorité qu’il n’avait pas même à Paris ; il était la langue des maîtres et des savants. Quand il s’agira des
il s’agira des premiers écrivains français, de ceux qui ont bégayé la langue que vous parlez, vous me demanderez pourquoi je v
elligible à cet auditoire. Vous allez reconnaître distinctement votre langue . Je choisirai quelques détails du grand exploit q
férez. » Ce n’est plus là, messieurs, du roman ou du provençal ; la langue française est trouvée. Le progrès et l’influence
rdèrent aux chants des trouvères, et ce soin empressé d’introduire la langue française dans les tribunaux. La trace s’en conse
ntre son frère Guillaume Ier, refusa, par la raison qu’il ignorait la langue française, qui était nécessaire à la cour : quæ
rre un peuple mixte, qui tient à la race teutonique par le fond de sa langue et de son génie, mais qui conserve encore plusieu
é qui fait que l’Angleterre, presque allemande par les origines de sa langue , est beaucoup plus française qu’allemande par les
dours, et qui cependant parle un anglais entièrement éloigné de notre langue  : il a pris nos idées, mais il a gardé le vieil i
que d’excellents esprits ont, sans motif, allégué le contraire, notre langue est de race latine, et nullement de race teutoniq
e, et nullement de race teutonique. Le savant Ginguené a écrit que la langue théotisque est la source de la nôtre, et il cite
sont encore aujourd’hui allemands ou anglais, mais étrangers à notre langue . Nous avons constaté un premier fait historique :
ses formes, et offrant déjà l’analogie la plus remarquable avec notre langue du quinzième, du seizième et du dix-septième sièc
du dix-septième siècle. Nous n’avons pu suivre la naissance de cette langue nationale, mais nous avons marqué son premier âge
et son originalité ? Non, sans doute ; mais il le renfermait dans la langue latine. Un Abélard, un saint Bernard, ces hommes
heureux, auraient été de beaux génies durables, ne se servaient de la langue vulgaire ni dans leurs lettres ni dans leurs disc
paroles metro et rhythmo, n’étaient pas applicables à des chansons en langue vulgaire, et désignaient des vers latins, ou mesu
et cela même expliquerait la longue infériorité et la disgrâce de la langue vulgaire. Ainsi donc, avant ces auteurs anglo-nor
vrages et de poëmes narratifs. Ils abondent, au contraire, dans cette langue plus rude et moins heureuse de la France septentr
alerie venait de s’ouvrir. Ces Normands, qui, devenus Français par la langue et les mœurs, allaient conquérir l’Angleterre, av
analyse, il faudra tantôt y chercher le caractère et le progrès de la langue , tantôt l’esprit du temps, tantôt l’œuvre du tale
poëmes. — Commencements de la prose française. — Ville-Hardouin ; sa langue et son style. Messieurs, La littérature romane
les médailles, sans intérêt pour le goût. C’est vers ce temps, que la langue se dérouille, qu’elle se démêle tout à fait de l’
cette dureté anglo-normande des premiers poëtes qui avaient écrit en langue française, de Robert Wace et de l’auteur du Roman
e l’auteur du Roman du Brut. Elle commence à prendre son caractère de langue française, sans garder toute l’aspérité d’une lan
son caractère de langue française, sans garder toute l’aspérité d’une langue du Nord. Le règne de saint Louis est une date mém
xpression du développement national, se caractérise et fait entrer la langue et les productions françaises dans le trésor comm
irs historiques à des détails de grammaire ? Chercherons-nous dans la langue les traces de cette révolution ? Qu’il nous suffi
es de Saint-Denis commencent les monuments de l’histoire nationale en langue vulgaire ; monuments beaucoup plus vrais que les
rançaise. Sous ce rapport seul, il serait digne d’un haut intérêt. La langue s’y reconnaît mieux que dans les rimes alignées d
us occuper sous plusieurs rapports. Veut-on s’attacher à l’état de la langue , à la forme de l’idiome, il offre beaucoup d’anal
du peuple grec. Constantinople, sous ses maîtres grossiers, garda sa langue et sa théologie. Seuls, ils s’étaient réservé les
séance prochaine : elle se rattachera naturellement au progrès de la langue nationale sous saint Louis. Nous suivrons en même
plus besoin d’être pour vous un interprète, et de vous traduire votre langue . Joinville et Thibaut vous mettront au milieu de
sy. On peut les étudier dans le texte original, sous le rapport de la langue et même du style, à la fois grossier et malin ; o
te de nos poëtes. Mais comment ce qui était rude et grossier dans une langue , a-t-il été porté dans une autre, presque contemp
e contemporaine, à ce haut point de perfection élégante ? Pourquoi la langue italienne est-elle comme fixée dès le commencemen
composés par des hommes de génie ; et l’homme de génie seul fixe une langue , en la personnifiant par son style. Tant qu’il n’
s ont servi, comme les vers du Dante, à fixer une grande époque de la langue et du génie moderne. Pour énumérer tous les titr
s ouvrages cependant furent aussi fort nombreux. La facilité de cette langue qui avait peu de règles, et de cette poésie qui n
imaginait. Chose remarquable ! l’usage si fréquent alors d’écrire en langue latine n’appauvrissait nullement la littérature e
d’écrire en langue latine n’appauvrissait nullement la littérature en langue vulgaire. Le nombre de manuscrits qui nous resten
re d’ouvrages à publier, pour constater le mouvement progressif de la langue française : ce serait en même temps servir à l’in
ails, intéressant par la naïveté et quelquefois par le pathétique. La langue en serait difficilement comprise, à moins d’une é
t, et cherchons ce qui peut nous aider à mieux connaître l’état de la langue et des mœurs, le caractère des idées du temps, et
cours et les villes avaient développée. Cette plainte des poëtes, en langue vulgaire, s’explique d’ailleurs. Tous les avantag
ui procurait les prébendes et les abbayes, tandis que l’éloquence, en langue vulgaire, l’art de conter et de faire des vers, n
s qui le montre à nu et jusqu’au fond de l’âme. Sous le rapport de la langue et de la diction, ce que l’on peut remarquer dans
aient pas surpassé, et qui est sorti cette fois de l’âme du poëte. La langue était encore loin d’avoir un caractère fixe et du
lle changeait sans cesse. On travaille maintenant beaucoup cette même langue  ; on l’altère en tout sens. Cependant les écrivai
gibles pour nous. Au contraire, du douzième au quatorzième siècle, la langue subit une grande métamorphose. Sous Louis XII, Vi
euses que le poëte du quinzième siècle a faites, en voulant parler la langue déjà surannée du treizième. Tout cela nous averti
ème. Tout cela nous avertit d’être circonspects dans nos remarques de langue et de goût sur ces vieux monuments, déjà mal inte
écrites dans cet idiome septentrional de France, fort distinct de la langue du Midi, et où paraît déjà la forme française ave
n y retrouve cependant une empreinte, un reflet des troubadours. Leur langue était celle de la passion délicate, la langue des
t des troubadours. Leur langue était celle de la passion délicate, la langue des fêtes et des chants. De plus, Thibaut, comte
idi, et il mêla dans ses vers les génies des deux nations et des deux langues . À l’époque même que l’auteur du roman du châtela
gle, mais il la devine et s’en sert à propos. Malgré la rudesse de la langue d’oil, quelques-unes de ses chansonnettes ont une
evant vous sembleraient appartenir à une époque plus avancée de notre langue  : J’aloie, l’autre ier, errant,      Sans compai
vient d’enfance. Voilà donc au commencement du treizième siècle, la langue française toute faite et semblable à la nôtre. De
que, dès le treizième siècle, l’alliance du génie méridional et de la langue des trouvères donnait aux chansons d’un comte de
ux chansons d’un comte de Champagne, roi de Navarre. Ce progrès de la langue , à une époque si reculée, est remarquable dans la
ature ; mais c’est par la prose que la littérature se fixe, et que la langue se décide. Cette même époque qui vit naître Thiba
r parmi les rois, vit naître le premier narrateur éloquent et naïf en langue vulgaire, Joinville. Plus d’un motif m’autorise à
des temps, le récit de Joinville est le premier monument de génie en langue française. J’entends par génie un haut degré d’or
essivement, au moyen âge, dans les copies nouvelles des manuscrits en langue vulgaire. Parmi ces variantes, nous ne choisirons
pour ainsi dire, anticiper d’un demi-siècle le progrès naturel de la langue , en lui donnant tout d’abord les expressions qui
nie. Messieurs, Nous avions choisi comme dernière expression de la langue et de l’esprit français, au treizième siècle, Thi
sans cesse occupé de guerres et d’études, parlant presque toutes les langues de l’Orient et de l’Europe occidentale, poëte, ph
us d’abondance encore ; et de plus, il produisit force traductions en langue vulgaire, et même des traités scientifiques. Les
rdent rien ; et l’on peut étudier, de cette manière, le progrès de la langue et le raffinement successif des esprits retravail
ques et de ces fabliaux, œuvre originale, mais assez grossière, d’une langue naissante ; nous assistions à ces débats scolasti
là le créateur de la poésie moderne, l’homme qui imprime à sa propre langue l’originalité, la pureté, la durée. Il n’est pas
nte. D’où vient-il ? Comment cette nation, qui naguère n’avait pas de langue écrite y a-t-elle tout à coup tant de génie ? Voi
st sorti. Il a les idées de tous les hommes de son temps ; c’est leur langue qu’il parle ; il l’élève à je ne sais quelle subl
ée de son exil, un ouvrage sur l’éloquence vulgaire, ou plutôt sur la langue vulgaire. Cet ouvrage, nous le séparons en ce mom
me, à cause de son droit de prééminence. Puis il se demande en quelle langue Dieu a parlé à l’homme. Il résout ainsi le problè
uses à l’Europe moderne, il distingue très bien la grande famille des langues slaves, et celle des langues de race latine. « El
istingue très bien la grande famille des langues slaves, et celle des langues de race latine. « Elles n’en font qu’une, dit-il,
rançais, et les Italiens. La preuve de l’origine commune de ces trois langues est dans le grand nombre de mots semblables qu’el
ites géographiques de ces idiomes, il en définit les caractères. « La langue d’oil, à cause de son agrément et de sa facilité,
connue dans le siècle du Dante, et par le Dante lui-même ? Quant à la langue de si, aux yeux du Dante, elle se divise en quato
tte multitude même de langages nous expliquera, je crois, pourquoi la langue italienne fut si tardive à se fixer, à se constat
tait tenté de choisir, non pas un de ces patois de l’Italie, mais une langue durable, vivace : il écrivait en langue latine. C
patois de l’Italie, mais une langue durable, vivace : il écrivait en langue latine. Ce n’est pas tout. Lorsque le souffle du
, en Italie, sentirent en eux quelque talent poétique, pour rendre en langue vulgaire les émotions du cœur, cherchèrent un aut
é qu’ils ne trouvaient pas en Italie. Le-provençal devint pour eux la langue littéraire. Cette influence que la langue des tro
rovençal devint pour eux la langue littéraire. Cette influence que la langue des trouvères obtenait en Angleterre par la conqu
tenait en Angleterre par la conquête et l’envahissement politique, la langue des troubadours l’exerça sur l’Italie du Nord, pa
France méridionale ; mais beaucoup d’autres qui ont parlé cette même langue romane étaient des Italiens de Gênes, de Milan, d
de Milan, de Mantoue, de Modène. Ce n’est pas que le provençal fût la langue vulgaire autour d’eux, mais la multitude des dial
s qui se partageaient l’Italie engageait les poëtes à s’emparer d’une langue plus fixe, plus durable, pour lui confier leurs c
nt cour et donnaient quelque fête, les jongleurs qui s’entendaient en langue provençale accoururent là, venaient tous à lui, e
ens, qu’il nomme dans un ordre assez confus, ce sont les poëtes de la langue provençale. Le Dante avait beaucoup étudié les an
cours d’Italie ; influence de cette poésie sur les premiers essais en langue italienne, voilà deux faits d’abord reconnus. Mai
sant de l’Italie. À Vérone, à Pise, à Mantoue, on s’était lassé de la langue provençale. Plusieurs hommes de talent commençaie
ude attentive ne puisse apercevoir, dans ces premiers rudiments d’une langue qui se forme et d’un génie qui se prépare, de pré
nte appelle un parler cardinal, illustre, aulique. C’est une sorte de langue littéraire, extraite de la langue commune. De nos
lustre, aulique. C’est une sorte de langue littéraire, extraite de la langue commune. De nos jours, en Italie, sous quelques r
a langue commune. De nos jours, en Italie, sous quelques rapports, la langue écrite est une langue morte que l’on étudie dans
os jours, en Italie, sous quelques rapports, la langue écrite est une langue morte que l’on étudie dans les livres, inconvénie
t la naïveté du langage. Mais au temps du Dante, et pour le Dante, la langue écrite, quoique évidemment distincte de la foule
iait, non dans les livres, mais dans les hommes. Elle était à la fois langue savante et langue vivante, choisie et naturelle,
livres, mais dans les hommes. Elle était à la fois langue savante et langue vivante, choisie et naturelle, privilégiée et pop
à un roi de Bohême de faire traduire les livres de l’Écriture dans la langue vulgaire du pays, de peur que les vérités saintes
et de Saint-François ne s’enferment plus dans l’usage exclusif d’une langue savante, chaque jour moins comprise du peuple. On
uple. On les voit emprunter, pour la prédication et les cantiques, la langue usuelle du pays, et ressusciter ainsi l’action po
Italie, s’étendit si rapidement, contribua beaucoup aux progrès de la langue et de la poésie italienne. Il substitua souvent a
substitua souvent aux hymnes latines de l’Église des chants pieux en langue vulgaire. Un peuple immense se réunissait pour re
prières, animées par des voix jeunes et harmonieuses, donnaient à la langue vulgaire toute l’autorité du zèle religieux. Au s
du poëte. Le Dante avait d’abord voulu composer son grand ouvrage en langue latine ; on cite même quelques vers de ce premier
s’étonnèrent d’abord que de si hautes pensées fussent abaissées à la langue commune. Dans un ingénieux morceau de critique su
la cause. Je répondis que j’étais surpris qu’il eût chanté dans cette langue , parce qu’il me paraissait chose difficile, ou pl
ient deux sociétés réunies. L’une était là morte et gisante ; mais sa langue , ses lois, ses livres demeuraient à l’usage d’une
gardez le langage, c’est un style détendu et simple, puisque c’est la langue vulgaire dans laquelle conversent les femmes. »
ie l’idiome italien. Mais comment interpréter et reproduire, dans une langue étrangère, cette perfection si vivement goûtée pa
les nationaux ? Nous ferons quelque essai de traduction littérale. La langue italienne du Dante avait de grandes affinités ave
ent nos études diverses sur le moyen âge. Le style du Dante, c’est la langue du génie, parmi ces idiomes contemporains que nou
croire à la puissance d’un génie, dont les expressions deviennent la langue d’un pays. Nous n’insisterons pas davantage sur l
ns rien ajouter à son style. Je tâche de rendre les expressions de sa langue forte et jeune, emportée vers les plus grandes ha
ont les vers sublimes et naturels ne s’oublieront jamais, tant que la langue italienne sera conservée, tant que la poésie sera
tole. — Rienzi. — Travaux et influence de Pétrarque. — Ses poésies en langue vulgaire. Messieurs, Dans nos recherches de li
qu’elle produisit au quatorzième siècle. Je ne dois montrer de cette langue et de cette poésie, que leur affinité avec le rom
vices ecclésiastiques. Il les attaquait sans cesse dans des rimes en langue vulgaire, d’un style assez grossier. C’était une
et l’excommunication. Je garde la blessure que tu m’as faite avec ta langue fourchue ; touche-la de même avec ta langue, et g
que tu m’as faite avec ta langue fourchue ; touche-la de même avec ta langue , et guéris-la. Cette blessure ne peut être guérie
vec les Vénitiens, ils cherchent l’homme le plus savant, qui parle la langue latine avec le plus d’élégance, et l’envoient au
ts pleins de grâce et de douceur sont une innovation heureuse dans la langue italienne, que le Dante avait laissée si âpre et
ar les cardinaux graves ou profanes d’Avignon, et faisant des vers en langue vulgaire sur les incidents de sa passion idéale.
e, qu’il contrefaisait en latin, et qu’il égalait, sans le savoir, en langue vulgaire. La réputation de son éloquence était dè
le pontificale, comme il le répétait dans ses lettres ; car jamais la langue latine ne lui donne d’expressions assez emphatiqu
s, une pensée poétique l’occupa sans cesse ; et par elle, il polit la langue italienne. Le Dante avait beaucoup fait pour cett
it la langue italienne. Le Dante avait beaucoup fait pour cette belle langue  ; mais il lui restait à gagner en perfection. Pou
ureté. Pétrarque a dit quelque part : « Si j’avais su que mes vers en langue vulgaire seraient tellement chéris du peuple, je
ien moins de génie que le Dante, fut comme lui un des créateurs de la langue italienne. Si vous cherchiez les causes qui ont p
Si vous cherchiez les causes qui ont pu rendre le développement de la langue latine si précoce et si brillant à la fois, peut-
ardi, osant tout, forçant et créant à la fois tous les ressorts de sa langue , et dans un vaste poëme, qui admet tous les tons,
nement littéraire devait avoir une haute importance. L’histoire de la langue est tellement liée à la pensée de tout un peuple 
Italien qu’on ne peut le dépayser sans le détruire. Lisez-le dans sa langue  ; si vous essayez de toucher une expression, de l
is pour objet de sa poésie, s’est communiqué à tous ses vers. Dans la langue originale, lors même que la mélodie des sons n’es
lointain et faux de la plus délicieuse mélodie. Mais écoutez dans la langue originale les accents qui sont la musique de ces
dre sur le fait, en dresser procès-verbal, la traduire dans une autre langue , et vous dire : La voilà. Pétrarque est le plus i
ination, que les mots qui les composent n’ont pu s’oublier, et que la langue a été fixée par l’admiration pour le poëte. Il y
cessaire du sentiment, l’expression qui ne peut périr, que lorsque la langue se détruira tout entière. Après cela, Pétrarque é
nfermé sa gloire. S’il avait voulu, à l’imitation du Dante, écrire en langue vulgaire un grand poëme, il est à croire qu’il n’
umilité. Personne ne reproduit avec autant de naturel et de force, en langue vulgaire, le double patriotisme d’un Italien lett
les ; ses vicissitudes. — Travaux érudits de Boccace. — Ses écrits en langue vulgaire. Messieurs, Nous avons vu la poésie i
rder Bossuet, Pascal, Montesquieu comme les hommes éloquents de notre langue , nous sommes tout étonnés d’apprendre qu’en Itali
apelain Donizon sur la comtesse Mathilde. Mais, là comme ailleurs, la langue latine ôte à ces monuments quelque chose de la vé
des physionomies italiennes ; elle paraît avec les premiers récits en langue vulgaire ; elle y est vive et complète. Nos chron
t, Villani. Cet homme est le contemporain de Froissart ; il parle une langue à peu près aussi simple ; et cependant sa manière
ir beaucoup imités. Nul doute au moins qu’il n’ait parfaitement su la langue des trouvères, et qu’il n’ait pu, dans la suite,
Cette heureuse influence se montrait surtout lorsqu’ils parlaient en langue vulgaire, et sur des sujets modernes. Pétrarque n
sonnets italiens. Boccace n’a point de génie quand il écrit, même en langue vulgaire, son poëme grec de la Théséide. Son érud
avant, le plus naïf, le plus gracieux que l’on eût encore vu dans nos langues modernes. Savez-vous qu’il y a du Cicéron dans Bo
re âge, à l’époque où vous avez écrit cet ouvrage, par le style et la langue , par la frivolité des sujets et des lecteurs1. »
Dans un écrit dangereux pour les mœurs, il semble que l’emploi de la langue vulgaire n’était qu’un tort de plus. Aussi, quand
Romanzo espagnol, comment dérivé du latin. — Longue influence de la langue latine en Espagne. — Vieux monuments de la poésie
s monuments et tous les souvenirs du génie romain, et où dès lors une langue nouvelle avait dû commencer plus tard, et se perf
que nous avons annoncé, il faut nous occuper aussi d’un pays dont la langue n’est pas moins immédiatement dérivée du latin, q
’études que nous avons tracé. Partout se montre l’étroite parenté des langues de l’Europe méridionale ; et mille rapprochements
artout ; que ses usages militaires et civils, ses lois, ses mœurs, sa langue avaient pris, à la longue, possession du pays. De
s cantons une tradition de l’idiome punique. Mais dans les villes, la langue latine avait prévalu. Ainsi, messieurs, aux derni
messieurs, aux derniers temps de l’empire, vers le sixième siècle, la langue et la civilisation romaines dominaient exclusivem
ue de cet établissement des Goths qu’il faut reporter l’origine de la langue espagnole ? Doit-on supposer, avec un savant célè
angue espagnole ? Doit-on supposer, avec un savant célèbre, que cette langue dérive d’une langue romane, uniformément parlée d
it-on supposer, avec un savant célèbre, que cette langue dérive d’une langue romane, uniformément parlée dans l’Europe du Midi
t-il pas croire plutôt qu’elle naquit de la lutte et du mélange de la langue latine, anciennement naturalisée en Espagne, avec
naturalisée en Espagne, avec quelques restes d’anciens idiomes, et la langue des nouveaux envahisseurs ? Cette seconde hypothè
rance. Il est visible que, les éléments barbares qui se mêlaient à la langue romaine étant divers, l’altération ne devait pas
n se défendît longtemps, et laissât de très fortes empreintes dans la langue nouvelle. Encore aujourd’hui, en espagnol, comme
re plusieurs lignes qui seraient à la fois latines et modernes. Si la langue espagnole a conservé fréquemment les mots et les
e les barons et les grands vassaux de Charlemagne : le latin était la langue unique de l’Église. Or, plus l’homme qui parlait
se permanente de domination pour le latin, et qu’enfin, lorsque cette langue s’altéra, ses types durent laisser une trace prof
langue s’altéra, ses types durent laisser une trace profonde dans la langue nouvelle. Un monument remarquable de cette interv
s prêtres, elle dut même les rattacher, dans quelques provinces, à la langue latine, comme à une langue sacrée, dans laquelle
s rattacher, dans quelques provinces, à la langue latine, comme à une langue sacrée, dans laquelle les vaincus pouvaient plus
les rois mores d’Espagne, au huitième siècle, empruntèrent souvent la langue latine, dans les ordonnances et les actes publics
, tantôt confondues, couvrirent à la fois le sol de l’Espagne. Quelle langue prédominait dans ce chaos ? Un auteur du dixième
me siècle, Liutprand nous dit que, « vers l’année 728, il y avait dix langues en Espagne : 1o le vieil espagnol ; 2o le cantabr
rent naissance à un romanzo vulgaire, devenu le castillan. Quant à la langue arabe, il paraît que d’abord elle envahit une gra
las ! Ô douleur ! les chrétiens ne savent plus leur loi3. » Enfin les langues valencienne et catalane étaient évidemment identi
gues valencienne et catalane étaient évidemment identiques avec notre langue provençale. Mais que cette langue ait été commune
nt évidemment identiques avec notre langue provençale. Mais que cette langue ait été commune à toutes les parties de l’Espagne
ns un admirable travail philosophique, dans sa Grammaire comparée des langues du Midi, a ramené sous un petit nombre de règles
it nombre de règles faciles et claires les diverses altérations de la langue latine dans les différents idiomes. C’est une cle
ode, une étude de quelques mois suffit à donner l’intelligence de ces langues , dans leurs monuments les plus anciens. La langue
ntelligence de ces langues, dans leurs monuments les plus anciens. La langue catalane ou provençale était parlée dans la Catal
omme un jeune rameau, sur cette souche antique ? Quand cette nouvelle langue eut-elle une poésie distincte de celle des Catala
originalité native des esprits. On s’étudiait à parler et à écrire la langue des vainqueurs. Encore aujourd’hui, la bibliothèq
insi dire, à la science et à la poésie orientale. Ils avaient pour la langue arabe cet attrait curieux qu’inspire la supériori
ériorité des connaissances. Il paraît même que l’arabe était la belle langue à la cour de plusieurs de ces petits rois de Cast
ique : tout peuple conquérant qui impose sa religion, impose aussi sa langue , et absorbe dans son unité la nation qu’il a soum
nation qu’il a soumise ; mais si le peuple conquérant n’impose que sa langue , tôt ou tard le peuple vaincu reparaîtra. Quoi qu
 : cependant il ne semble pas qu’il se soit conservé de monuments, en langue vulgaire, tout à fait contemporains du Cid. Le po
soit, c’est de ce prince et de son règne que datent les progrès de la langue espagnole vulgaire, du roman espagnol ; car remar
as l’unité de formes, mais l’unité d’origine, s’applique à toutes les langues du Midi. En 1220, Jacques Ier, prince de Catalogn
Catalogne, avait défendu à ses sujets la lecture des livres saints en langue romane : « Ne quis libros veteris vel novi testam
o habeat. » Alphonse le Sage, au contraire, fit traduire la Bible en langue romane, c’est-à-dire en castillan ; car le même m
ci deux dialectes fort différents. Du reste, si ce travail prouve une langue régulière, il ne paraît pas que cette langue eût
si ce travail prouve une langue régulière, il ne paraît pas que cette langue eût encore de véritable poésie. Le Romancero, cet
e poëme du Cid est un des monuments les plus curieux du moyen âge. La langue dans laquelle il est écrit, facilement intelligib
lani et à Froissart les premiers essais des chroniqueurs espagnols en langue vulgaire. Le plus ancien monument de cette poésie
c’est l’heure de donner au comte Lozano le châtiment que méritent sa langue si infâme et sa main.” Déterminé, le Cid va ; et
lassement des travaux de la guerre, par lequel s’étaient signalés, en langue limousine, beaucoup de nobles esprits de la Catal
aint pour les Juifs. Quoi qu’il en soit, don Santo Rabby fut poëte en langue vulgaire. On cite des fragments d’une allégorie m
ans sa littérature. Dès l’origine et dans la rudesse de notre vieille langue , vous trouvez déjà le badinage, le tour léger, l’
Espagne indigène comme la valeur. On compte parmi les monuments de la langue castillane, au treizième et au quatorzième siècle
pieuses légendes et des romances populaires. S’il existe en effet, en langue castillane, de plus longs poëmes, écrits au quato
gne du quatorzième siècle, ce qui commence à marquer le progrès de la langue et des esprits, ce sont quelques écrits solides e
rès de civilisation, que lorsqu’il possède sa propre histoire dans sa langue vulgaire. Joinville et Froissart ont marqué cette
uité. — Sa manière de peindre. Messieurs, Le talent historique, en langue vulgaire, qui signale au quatorzième siècle l’Ita
s et des historiens. Ce n’est qu’au milieu du quinzième siècle que la langue et l’esprit de la nation sont assez fixés pour qu
et passionné ! Pourquoi la France en était-elle si loin, elle dont la langue , dont la poésie semblaient d’abord plus hâtives q
dont la langue, dont la poésie semblaient d’abord plus hâtives que la langue et la poésie italiennes ? Nous retrouvons ici la
it pas de l’antiquité, et qui, dans son style gaulois, dérivait de la langue latine, sans le savoir. Remarquez-le, messieurs :
r faire prévaloir l’idiome français en Angleterre. — Résistance de la langue nationale. — Monuments de cette langue au douzièm
Angleterre. — Résistance de la langue nationale. — Monuments de cette langue au douzième siècle. — Poésies des ménestrels. — C
n jamais deux pays, se détestant davantage, plus intimement unis ? La langue , les lois, les usages, les familles françaises oc
e long intervalle et cette lutte opiniâtre qui change de terrain, les langues indigènes des deux pays se sont mêlées ; le franç
es des deux pays se sont mêlées ; le français a d’abord prévalu comme langue du vainqueur, et comme langue savante ; puis le v
s ; le français a d’abord prévalu comme langue du vainqueur, et comme langue savante ; puis le vieil idiome anglais a refleuri
s le cinquième siècle ; et on pourrait supposer que toute trace de la langue et de la civilisation romaine disparut en même te
mme elle par les Romains, et depuis conquis par elle, a gardé dans sa langue une nationalité si distincte et si fortement marq
variante de la première conquête. Là commence la seconde époque de la langue , le danish-saxo, dans lequel furent écrits les ou
de toutes les provinces de France, et se confondaient avec eux par la langue et les usages. De là date une troisième époque da
par la langue et les usages. De là date une troisième époque dans la langue de la Grande-Bretagne, le normand-saxo, principe
dans la langue de la Grande-Bretagne, le normand-saxo, principe de la langue actuelle. Vous le voyez, l’Angleterre fut sans c
ujours. Voilà, pour nous réduire à la question littéraire, comment la langue anglaise est encore aujourd’hui une langue tout à
ion littéraire, comment la langue anglaise est encore aujourd’hui une langue tout à fait teutonique, malgré ce que la conquête
Charlemagne, Alfred avait lui-même cultivé les lettres, et traduit en langue vulgaire Paul Orose et Boèce, les deux auteurs fa
offriraient plus d’une marque de cette vérité. Mais ils ont écrit en langue latine ; et c’est surtout dans la langue vulgaire
érité. Mais ils ont écrit en langue latine ; et c’est surtout dans la langue vulgaire que nous cherchons à constater les trava
l’intelligence. C’est là qu’elle nous paraît indigène et moderne. La langue vulgaire anglaise, telle que la conquête la trouv
et celle des races. Le sang anglais a prévalu, puisque aujourd’hui la langue anglaise est seule restée maîtresse. La grammaire
rcer sur lui. Malgré tous les efforts du vainqueur pour décréditer la langue anglaise, elle prévalut. Un évêque, savant et pie
s des couvents étaient donnés à des Français qui avaient importé leur langue , et exigeaient qu’on la parlât autour d’eux. Tant
nt à la cour de Londres des trouvères qui entretenaient le goût de la langue et de la poésie romane. La conquête de la Normand
ge de toutes les autres nations, sont forcés d’abandonner leur propre langue , et de dire leurs leçons, et tout ce qui les occu
ir, et que les enfants des Anglais peuvent apprendre à lire dans leur langue . Il faut que l’instinct national soit bien fort p
te domination si longue d’un idiome étranger n’ait pas laissé dans la langue anglaise des traces plus nombreuses. Il est vrai,
é dans la langue anglaise des traces plus nombreuses. Il est vrai, la langue nationale, chassée des écoles publiques, avait co
pugna si longtemps au pouvoir des Normands ne s’attachât à la vieille langue du pays, comme au symbole même de sa liberté et d
, il subsiste peu de ces monuments originaux, de ces protestations en langue nationale contre l’invasion étrangère ; je n’en c
r de ses édits pour proscrire l’idiome national, il faisait servir la langue anglaise même à sa politique. Voici comment. Trav
race normande, il chargeait sans doute quelque ménestrel de faire en langue anglaise des vers moqueurs contre les moines, et
dans un festin public, à la cour de Guillaume. Quoi qu’il en soit, la langue de ce conte est le british-saxo, légèrement modif
ur et le rival, tandis qu’il paraissait au contraire négliger fort la langue et la poésie du peuple anglais. Cependant ce prin
sa vie, que se manifestent les premiers signes du talent poétique en langue anglaise. Au commencement du douzième siècle, lor
peuple, et les récits d’aventures, les romans, se multiplier dans la langue du pays. Je vois alors un grand nombre de romans
ificat, il entendit un vers qu’il fit répéter au clerc dans sa propre langue  ; car il ne savait pas ce qu’on chantait en latin
, étaient les seuls ouvrages de quelque importance qu’eût produits la langue anglaise ; mais, la poésie en était fort rude et
son tour original. Mais il est fort difficile à traduire, ou pour la langue ou pour la bienséance. Il a de plus beaucoup écri
Italies, et a devant lui plusieurs modèles. Chaucer savait à fond la langue latine, et l’écrivait avec goût ; il traduisit la
veloppement de la poésie anglaise. Le français n’est plus pour lui la langue de la conquête, mais une langue littéraire. C’est
e. Le français n’est plus pour lui la langue de la conquête, mais une langue littéraire. C’est ainsi qu’il a traduit en vers l
l’Église de Rome retenait les vérités chrétiennes sous le voile de la langue latine, et ne permettait pas qu’elles fussent exp
e la langue latine, et ne permettait pas qu’elles fussent exposées en langue vulgaire, le premier signe, le premier effort de
t le monde ; et la popularité de la religion accrut ainsi celle de la langue . De même que la traduction de la Bible par Luther
s disciples n’aient hâté le perfectionnement et étendu l’action de la langue anglaise. Chaucer se fit le poëte de cette réform
oésie ; Clotilde de Surville, Messieurs, Au quatorzième siècle, la langue française, importée par les Normands, se conserva
me, on jugera sans peine à quel point l’ancienne naturalisation de la langue française en Angleterre pouvait favoriser l’envah
uinzième siècle, les actes du parlement britannique furent rédigés en langue française, et comment, aujourd’hui même, c’est en
ait pas le français de Paris. » Quoi qu’il en soit, un progrès de la langue anglaise suivit cette longue influence de la nôtr
bliaux. Non seulement, il imite avec art plusieurs tournures de notre langue  ; souvent, par une bigarrure moins heureuse, il i
strats et les savants, en Angleterre, étudiaient et employaient notre langue , presque comme le latin. On lit dans un vieux règ
us les poëtes anglais du quatorzième siècle savaient assez bien notre langue , pour l’écrire. Le principal rival de Chaucer, Go
ière en anglais. Le livre est d’ailleurs fort ennuyeux dans les trois langues . C’est de la poésie scolastique, comme toute la p
nal. Les philologues anglais peuvent étudier, pour l’histoire de leur langue , les poëmes de Lygdate, pleins d’imitations itali
et le premier de tous, Charles d’Orléans, ont fait des vers en cette langue . Si on avait parlé français à la cour de Guillaum
omme vainqueurs, était toujours d’affecter l’habitude familière de la langue française. Du reste, les mêmes événements étaient
nt point de date, et qui, étant toujours vraies, ne passent pas de la langue et de la mémoire d’un peuple. Sans doute quelques
-grandement, etc., etc. » N’est-on pas surpris de trouver dans cette langue rude et nouvelle un si facile et si ingénieux emp
résistent le plus à la poésie. Cette manière d’assouplir gaiement la langue de la chancellerie, de parodier les édits royaux,
que toutes ces poésies, le monument le plus gracieux de notre vieille langue , sont très frivoles par le sujet. Je ne parle pas
d philologue comme M. Raynouard, ne puisse noter, dans cette œuvre en langue morte, des erreurs grammaticales, des anachronism
les, ne se faisait pas sentir dans les idées, hormis en Italie, où la langue avait été subitement perfectionnée par trois homm
ne peut faire non plus sous un faux nom. Que chaque siècle écrive la langue qu’il parle. Une époque de raffinement ne doit pa
s avons rarement fait mention des ouvrages de cette époque, écrits en langue latine, parce que le vrai caractère des peuples n
le vrai caractère des peuples ne se montre que dans l’emploi de leur langue vulgaire. Leurs impressions, leurs idées sont tou
es sont toujours altérées par l’usage nécessairement artificiel d’une langue morte. On ne peut les bien connaître qu’en les éc
elques essais qui aient préparé la renaissance de l’art dramatique en langue vulgaire. Nous avons déjà nommé Hroswithe, cette
érence ; et, sur ce modèle, elle eut la pensée d’écrire, dans la même langue , de petits drames, consacrés à des sujets religie
ais ces tentatives obscures, enfermées dans un cloître, bornées à une langue morte, ne pouvaient avoir qu’une faible influence
orce et toute vérité. Il ne paraît pas d’ailleurs que cette pièce, en langue morte, ait été jouée sur un théâtre. Voulons-nous
ion quand, pour la première fois, cette représentation d’une pièce en langue vulgaire, cette action matérielle et morale d’un
nçal, sous le titre d’Hérésie des prêtres. Mais le restaurateur de la langue et de la poésie romanes, M. Raynouard, a prouvé q
le, sans trouver aucune trace évidente de compositions dramatiques en langue vulgaire. À cette époque, cependant, toutes les f
selon toute apparence, la plus ancienne analyse d’un drame moderne en langue vulgaire. Ces représentations allèrent se perfect
bouffonnerie sacrilège. Cependant il est fâcheux qu’à cette époque la langue n’ait pas été mieux faite, et qu’il ne se soit pa
ne, avec des additions et des variantes, les drames de la Passion. La langue changeait souvent, précisément parce qu’elle étai
nelet berger, lequel, discourant son fait et son lourdois, et prenant langue de Pathelin, se faict aussi grand maistre que luy
ochons du terme, et que nous entrevoyons la lumière des arts. Déjà la langue , si confuse et si variable pendant plusieurs sièc
des écrivains français. On s’écarte aujourd’hui du caractère de notre langue , par recherche et par ignorance. L’acception prim
est altérée, s’est effacée. On innove, non pas dans le génie de notre langue , mais contre son génie toujours clair et précis.
heureuse dans sa négligence, et pleine de saillies ; un progrès de la langue et de l’art des vers. Nous ne nommons pas tous le
s friponneries ; quelques-uns de ses vers même sont en style d’argot, langue qui a vieilli comme l’autre. Marot, qui, par l’or
on premier âge d’inspiration et de poésie ; au temps où notre vieille langue commence à s’animer d’un instinct poétique, l’Ita
émigraient en Italie. Leur influence fut utile : ils enseignaient la langue de leurs aïeux ; ils faisaient connaître leurs gr
ion. On conçoit avec quel zèle ils répandirent l’étude de cette belle langue grecque, qui n’avait pas cessé pour eux d’être un
cette belle langue grecque, qui n’avait pas cessé pour eux d’être une langue vivante. Quelques années plus tard, un jeune Ital
maine. Dans le nombre était Platina, écrivain énergique et correct en langue latine. Il fut mis à la torture, et s’en est souv
r Boccace, elle ne parlait plus italien. L’érudition dédaignait cette langue trouvée d’hier, et déjà si belle. On n’écrivait p
t en latin qu’on faisait des épigrammes ou des diatribes : tant cette langue était populaire ! L’influence de la littérature s
t cette langue était populaire ! L’influence de la littérature sur la langue nationale fut donc indirecte, et comme insensible
ale fut donc indirecte, et comme insensible. C’est en passant par une langue morte ressuscitée, c’est en la parlant avec plus
Florence, dont il élève les enfants, prend la parole. Poëte habile en langue vulgaire, Politien donnait ses leçons en langue l
role. Poëte habile en langue vulgaire, Politien donnait ses leçons en langue latine. Il commence l’explication d’Homère ou la
… Nilne sallt lævâ sub parte mamillæ ? Oui, messieurs, il y avait en langue vulgaire une poésie ingénieuse, élégante, adulatr
re méridionale au moyen âge. — Portugal. — Origine et caractère de sa langue . — Rapport intime des poëtes portugais avec les t
’avoir pas recherché plus tôt l’origine et les premiers progrès de sa langue . Séparé de l’Espagne par un étroit filet d’eau, l
siècles de notre ère, la province entière de Lusitanie avait parlé la langue latine, sauf peut-être quelques districts de mont
t où M.  Raynouard a le regret de ne point retrouver les formes de sa langue chérie. Ce morceau semble se rapporter à l’époque
as au pouvoir des Arabes. Nul doute, messieurs, qu’à cette époque, la langue portugaise ne fût, sous tous les rapports, et mal
orts, et malgré l’indépendance du pays, un dialecte, une annexe de la langue espagnole. Elle se confondait surtout avec le gal
avait aussi un grand nombre de formes et de mots en commun avec notre langue romane. Elle a conservé cette nuance distinctive
la conformité d’intention poétique, entre les plus vieux débris de la langue portugaise et les monuments de la poésie provença
s à un Anglais la plus curieuse publication des vieux monuments de la langue portugaise. Sir Charles Stuart, le même diplomate
ignage qui prouve et l’origine commune et l’étroite communication des langues provençale et portugaise ; sans cesse dans les ve
lie moderne, gagnèrent en Portugal. Des universités s’établirent ; la langue latine fut écrite avec art. La langue castillane
s universités s’établirent ; la langue latine fut écrite avec art. La langue castillane était aussi, pour les Portugais, un id
, plein de ces souvenirs alors récents, module des pastorales dans sa langue harmonieuse, qu’il fasse dire à ses bergers leur
— Influence que dut avoir la constitution républicaine de l’Aragon. —  Langue catalane. — Chronique de Ramon Muntaner. — Littér
mencer nos recherches, un peu longues et pourtant incomplètes, sur la langue romane, nous rappellerons que cette langue, à la
urtant incomplètes, sur la langue romane, nous rappellerons que cette langue , à la fois savante et populaire, était parlée dan
ord voulu naturaliser la poésie des troubadours, dans un pays où leur langue était parlée. C’était lui qui avait fondé, à Sara
e science. Il mettait un grand zèle à rassembler des livres en toutes langues . Il écrivait en vers et en prose. Il fit les même
mêmes efforts en Castille qu’en Aragon. Il voulait y porter aussi la langue et la poésie des troubadours. Mais cette tentativ
s, dans leur idiome encore rude, pour simuler les belles formes de la langue latine. Il en résulte que le plus grand charme de
ngue latine. Il en résulte que le plus grand charme des chroniques en langue vulgaire, l’unité du style et des faits, manque à
Un d’eux n’était pas même Espagnol de naissance ; il se servit de la langue castillane, comme du premier instrument qu’il tro
servé, en traduisant, ces idiotismes qui marquent l’affinité des deux langues . 6. Un homme de talent, M. Chasles, avait déjà
aynouard cite deux poëmes chevaleresques et un roman en prose dans la langue des troubadours. Enfin, un des hommes les plus sa
t-on, recueilli plusieurs autres romans de chevalerie dans cette même langue . 9. La proue. 10. Fu questo poeta di maravigli
31 (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159
des poètes, à élever ce monument auquel aspirent vainement toutes les langues et qu’on appelle un poème épique. Homère lui-même
faut éclaircir ; notre métaphysique n’est que du bon sens exprimé en langue vulgaire. Vous nous accuserez peut-être de vous p
r l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue , la divinité de la parole ; puis des grandeurs et
y laissent, en refluant vers l’Espagne, des colonies, des mœurs, des langues , des imaginations orientales. Le Gaulois propreme
France elle-même n’est plus qu’une grande mêlée de races, de sang, de langues , de mœurs, de législations, de cultes, qui fond t
on. Comment y aurait-il eu une littérature ? il n’y avait pas même de langue . On parlait latin, cette, normand, italien, espag
nol, arabe, allemand, breton, provençal, languedocien ; de toutes ces langues mal comprises et mal fondues se formait un patois
gique et de véhicule à une pensée littéraire. Si les pensées font les langues , comme nous l’avons dit au commencement, les lang
pensées font les langues, comme nous l’avons dit au commencement, les langues aussi font les pensées. Là où il n’y a pas de mot
entaient un peu plus fortement que les autres ne savaient dans quelle langue parler. Les prédicateurs prêchaient en latin, les
prêchaient en latin, les premiers poètes chantaient en italien ou en langue romane, patois italien ; ou en languedocien, pato
omane, patois italien ; ou en languedocien, patois méridional ; ou en langue celtique corrompue, patois des deux Bretagnes ou
, sans nous y arrêter, les premiers romans en vers de ces poètes sans langues , dont on a voulu faire des Homères et des Tasses
é, mais il n’y avait point de génie. Le génie ne naît point avant les langues . On dit qu’il les fait, cela est faux ; ce sont l
dit qu’il les fait, cela est faux ; ce sont les peuples qui font les langues , ce sont les hommes de génie qui les consacrent e
vit son poème toscan en Italie, soyez sûrs que Florence avait fait sa langue avant son poète. XIV Le malheur de la litté
alheur de la littérature française fut précisément cette diversité de langues ou plutôt de patois entre lesquels elle avait à c
la littérature française), quand il fallut choisir définitivement sa langue , au moment où, sous les Valois, la nation fut ass
; car, en se décidant pour le latin et pour le grec, beaux modèles de langues sans doute, elle se décida du même coup pour l’im
ut se dissimuler que l’imitation d’abord puérile, puis libre, de deux langues aussi bien construites, aussi rationnelles, aussi
esque en entier elles-mêmes du sanscrit, la source indienne de toutes langues ) ; on ne peut se dissimuler, disons-nous, que cet
ès perdu pour nos écrivains et nos poètes, mais très utile pour notre langue française elle-même ; on ne peut méconnaître qu’e
nnaître qu’en se calquant sur ce grec, sur ce latin, sur ce sanscrit, langues toutes faites et presque parfaites, la langue fra
atin, sur ce sanscrit, langues toutes faites et presque parfaites, la langue française n’y ait contracté une rigueur de constr
s de ces deux ou trois siècles qui ont perdu leur temps à calquer des langues et des littératures mortes. Ces littératures mort
s belles choses dont puisse se composer une littérature parfaite, les langues anciennes et la pensée moderne. Nos poètes et nos
tes et nos écrivains ont perdu leur temps, mais la nation a gagné une langue  ; c’est à nous et à nos neveux de rendre à cette
n a gagné une langue ; c’est à nous et à nos neveux de rendre à cette langue le caractère d’originalité, non plus puérile, mai
-même. L’infâme cynique Rabelais, cet Aristophane gaulois, créait une langue avec de la boue, comme l’antiquité avait créé une
nes et de Rome. Ces prosateurs et ces poètes faillirent imprimer à la langue , aux idées, aux vers, ce caractère d’originalité
it sans doute des chefs-d’œuvre de grâce, de finesse, de câlinerie de langue , si l’on peut se servir de ce mot ; mais cette la
de câlinerie de langue, si l’on peut se servir de ce mot ; mais cette langue et ce style seraient restés entachés et comme nou
rtant il imite en maître, c’est-à-dire en transformant. Il fait de la langue poétique de la France une musique où le sens, l’i
u son, au son le sentiment du mot. Imitateur dans les sujets, dans la langue il est créateur : la poésie et lui s’incarnent da
parallèle avec toutes les épopées et tous les drames, avec toutes les langues de l’Inde, de la Grèce et de Rome. Athalie est le
suet imite les prophètes hébraïques. Prophète lui-même, il donne à sa langue la hauteur, l’autorité, l’antiquité et quelquefoi
et ses âpres images passent avec lui dans le français, et en fait une langue d’airain. Il la façonne à son insu pour la grande
fruste, sur le génie incorrect et démesuré de ce Michel-Ange de notre langue . XVIII Fénelon imite Homère, Virgile et Pla
imagination, la mélancolie de son cœur. Il effémine avec grâce cette langue trop durcie par la trempe de Bossuet ; il la rend
e pas de ces cris d’horreur, de ces agonies du néant qui sont dans la langue de Pascal. Il se place à l’extrême bord des mystè
nd le vertige, et il se parle à lui-même presque par monosyllabes. Sa langue n’est qu’une logique désespérée, un radicalisme d
’anéantit dans la foi. Algébriste lui-même, il abrège sa pensée et sa langue pour la convertir en formules : les mots lui sont
rdre, sa vigueur et sa rigueur de termes, sa foudroyante brièveté. La langue lui doit en précision sentie tout ce qu’il fait p
uand il délire ! Mais qui voudrait retrancher Pascal et Gilbert de la langue française ? XIX La Fontaine, selon nous, e
morale de l’enfance et les cœurs de la jeunesse, a bien mérité de la langue en lui restituant quelques-uns de ces tours gaulo
s prophètes raisonneurs de l’Église devenue littéraire ont donné à la langue , avec la période de Cicéron, la gravité, la majes
cent qui manquaient, jusqu’à eux, au génie gaulois de leur patrie. La langue s’est faite dans les livres, elle s’est polie dan
Rome, ni les nations de l’Europe moderne, n’ont un pareil monument de langue et d’histoire. Ce n’est plus le récit, c’est le d
vertueux par dégoût. Tacite et Juvénal dans la même page, il crée une langue à la vigueur de ses aversions et de ses amours. S
de ses lecteurs dans le débordement de ses impressions. Après lui, la langue historique est faite, mais elle est en poussière.
masser les morceaux, et à en recomposer la structure pour en faire la langue la plus historique, c’est-à-dire la plus lapidair
issemblables dans le fond, quoique se ressemblant en apparence par la langue rythmée et rimée ? Nous essayerons de résoudre ce
la pensée et un peu Théophraste dans la brièveté, mais il fortifie la langue en la resserrant, comme on fortifie la corde trop
r la science. Or le français était destiné à devenir aussi un jour la langue de la science, de l’industrie et de l’économie po
Mais le plus incontestable des écrivains originaux qui donnèrent une langue propre à la France et une langue au cœur plus enc
crivains originaux qui donnèrent une langue propre à la France et une langue au cœur plus encore qu’à l’esprit, c’est une femm
ais, trop majestueux et trop tendu par les efforts des imitateurs des langues classiques, la détente, l’élasticité et la volubi
ais était devenu, sous la main virile des écrivains de son siècle, la langue des chaires sacrées, des affaires d’État et des l
sacrées, des affaires d’État et des livres ; elle devait en faire la langue par excellence de la conversation et de la famili
la langue par excellence de la conversation et de la familiarité. Les langues ne servent pas seulement à écrire, elles servent
’entretien est une de leurs fonctions les plus usuelles. Elle créa la langue de l’entretien. L’entretien avec les personnes ab
vigné, dont on retrouve à chaque instant l’esprit et la forme dans la langue de la France depuis la publication de ses volumes
éléments dont se compose le style. Nul ne les réunit jamais dans une langue écrite, dans une telle harmonie que madame de Sév
pas un livre, c’est une vie. XXVII Ainsi une femme achevait la langue de Bossuet et préparait celle de Voltaire. On dir
ittérature française. Nous avons été injuste quelquefois envers cette langue dans notre jeunesse, en l’accusant d’être trop re
çais ! XXVIII Nous ne pouvons terminer cet aperçu rapide sur la langue du siècle de Louis XIV, sans nous arrêter un mome
Il éleva le premier l’oraison funèbre à la hauteur des prophètes. Sa langue , jusque-là heurtée par la pensée, et hâtée par la
s d’une voix qui tombe et d’une ardeur qui s’éteint. » XXX La langue française prit dans cette bouche un accent qu’ell
helon du génie humain ? N’y a-t-il pas là aussi de quoi imprimer à la langue une ampleur, une dignité, une force, une sublimit
leur intelligence et leur oreille se façonnassent insensiblement à la langue , aux idées, à l’art de ces harangues sacrées, et
; car le peuple lit peu, mais il écoute. Ce furent ses deux écoles de langue et de littérature. L’invention des journaux devai
32 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105
r génie a manqué d’indépendance et de liberté, qu’ils ont imposé à la langue et à la littérature nationale des entraves dont e
e était d’être classique, parce que le caractère particulier de notre langue était d’être soumise aux lois rigoureuses de l’an
e l’analogie ; c’est là, sans autre commentaire, ce qui a rendu notre langue universelle, et ce qui a fait de notre littératur
littérature la littérature de l’Europe. Notre versification était une langue ornée, une langue de choix, et non point une lang
térature de l’Europe. Notre versification était une langue ornée, une langue de choix, et non point une langue différente de l
ication était une langue ornée, une langue de choix, et non point une langue différente de la prose : voilà encore, sans autre
re aussi, pourquoi notre poésie n’était pas toute contenue dans notre langue versifiée. Soyons de bonne foi : uniquement parce
ise a voulu s’exprimer en prose, elle a dû affecter l’imitation de la langue grecque ; lorsqu’elle a voulu s’exprimer en vers,
elle a voulu s’exprimer en vers, elle a dû affecter l’imitation de la langue latine. Ainsi Horace, Virgile, Boileau, et Racine
ne, sont, en quelque sorte, contemporains, et parlent presque la même langue . Les rapports ne sont pas aussi frappants pour la
telles qu’elles ont été posées par les premiers législateurs de notre langue , prouve que nous ne nous tendons pas compte de la
erminer d’une manière admirable toutes les traditions de notre double langue classique dont le règne va finir : ce qu’il y a d
re classique ; nous appelions auteurs classiques ceux qui ont fixé la langue , et qui font autorisé sous ce rapport ; ensuite,
nom de classiques aux auteurs qui sont restés fidèles au génie de la langue et à toutes les convenances de notre littérature
ture classique celle qui est fondée sur l’étude et les traditions des langues anciennes, celle qui a puisé ses règles dans l’an
qui a puisé ses règles dans l’analyse des chefs-d’œuvre de ces mêmes langues , celle enfin qui s’astreint à l’imitation de ces
d’abord que la littérature romantique a pris naissance au sein d’une langue qui est encore, pour ainsi dire, dans le travail
st encore, pour ainsi dire, dans le travail de l’évolution ; c’est la langue allemande que je veux désigner. Remarquons, de pl
ements de cette littérature ont commencé chez nous à une époque où la langue était fixée, et, qu’il me soit libre de le dire,
ascendant de la pensée se sont réellement trouvés à l’étroit dans une langue où les limites de l’expression ne sont point asse
uccès et bien des revers. Un phénomène si nouveau dans l’histoire des langues sera expliqué plus tard. Mais, ce qu’il est permi
ol : ainsi l’Italie a son Virgile et son Tasse ; mais c’est dans deux langues différentes. Il est possible que nous soyons dest
au, celui de deux siècles littéraires sur le même sol et dans la même langue . Alors aussi, et par suite du mouvement général d
pas facile d’apercevoir encore les éléments épars. Je dis que la même langue n’a jamais eu deux siècles littéraires ; car, san
spectacle de deux siècles littéraires sur le même sol et dans la même langue  ; mais il serait facile de démontrer combien doiv
produire l’effet qu’il devait produire ? Lisez Pindare, même dans la langue harmonieuse qui lui inspira ses beaux vers ; vous
quelque chose de rude et de heurté d’un fier génie pour qui la faible langue des hommes est une condescendance de la pensée, c
e à la fois si audacieuse et si naturelle. Ne dirait-on pas que notre langue , remuée par lui avec tant de puissance, est ensui
33 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »
Chapitre deuxième § I. Où commence l’histoire de la langue . — Caractères généraux des premiers écrits en pro
Mémoires de Philippe de Comines. § I. Où commence l’histoire de la langue . — Caractères généraux. — Des premiers écrits en
its où l’esprit français se soit reconnu à des traits certains, où la langue des ouvrages durables se soit révélée ? Il faut c
nts où l’on voit poindre cet esprit et naître, pour ainsi dire, cette langue . Ce sont certains actes publics, écrits en roman,
fait voir ce travail de décomposition du latin, d’où est sortie notre langue . Mais ces actes ne sont pas assez caractéristique
es pour servir de dates dans l’histoire de l’esprit français et de la langue littéraire. Ce doit être le privilège des premier
ue littéraire. Ce doit être le privilège des premiers monuments où la langue générale s’est enrichie des créations de quelque
le voit naître un certain nombre d’écrits que rien ne distingue de la langue générale, et qui sont signés sans être personnels
xcitée par la juste curiosité qui s’attache aux origines d’une grande langue , en a exhumé dans ces derniers temps, a confirmé,
mière image de l’esprit français, et marque une première époque de la langue littéraire, se borner à caractériser ce fonds com
ls la France se soit reconnue. On paraît d’accord sur l’origine de la langue française, sur la division en dialectes normand,
es dialectes ont avec celui de l’Ile-de-France, lequel devait être la langue française, des rapports de vassalité, semblables
vassalité, semblables à ceux qui liaient les seigneurs au roi. Notre langue suit la destinée de la nation. Elle est d’abord f
cte de l’Ile-de-France absorbera tous les autres ; il n’y aura qu’une langue , comme il n’y aura qu’une nation. Le caractère co
tion. Le caractère commun des écrits, dans ces commencements de notre langue , c’est l’imitation non du latin littéraire, mais
la nature. Ce n’est pas d’ailleurs la seule liberté que prenne notre langue avec un idiome qui tirait sa puissance de la conq
version ne tardera pas à disparaître ainsi, même aux époques où notre langue l’a subie, elle a su l’accommoder à ce besoin de
de l’esprit français. Tout d’ailleurs est nerf dans cette ébauche de langue . Le discours s’y réduit aux deux termes par excel
ait, soit d’un sentiment. L’obligation d’être clair et net dans notre langue remonte jusqu’à cette époque. Quand on lit les au
oppé. Ainsi, à près de quatre siècles de l’époque où cette ébauche de langue sera la plus grande langue du monde moderne une p
re siècles de l’époque où cette ébauche de langue sera la plus grande langue du monde moderne une partie déjà en est mûre, et
able d’ailleurs que les tours qui sont comme la partie indigène de la langue sont plus mûrs que les mots que nous tirons des a
ie ; c’est sous cette forme que l’esprit humain se manifestera par la langue française. En ce qui regarde les tours, notre lan
nifestera par la langue française. En ce qui regarde les tours, notre langue est formée dès le berceau : presque aucun n’a pér
ulement est suranné. Ces qualités pour ainsi dire organiques de notre langue ne se montrent d’ailleurs que dans les récits. Au
notre langue ne se montrent d’ailleurs que dans les récits. Autant la langue y est vive, claire, le tour franc et rapide, auta
sont languissantes et obscures, les tours équivoques et traînants. La langue des spéculations de l’esprit y est encore tout en
épier les premiers mouvements de l’esprit français, et reconnaître sa langue naissante. Les premiers écrivains qui ont laissé
ation Jesu-Christ mil deux cent et sept ans2. » Il n’a péri de cette langue que la vieille orthographe gauloise. Pour le tour
lui », est une de ces vérités universelles qui trouvent même dans une langue au berceau des formes déjà parfaites, et qui ne c
que en petit nombre, dans ces mémoires. Aux plus beaux temps de notre langue , on n’aurait pas su exprimer en moins de mots plu
mps exprimée dans un langage définitif. Ces exemples prouvent que les langues tiennent au sol du pays par d’antique racines, et
ait été marqué des qualités qui font durer les livres. L’esprit et la langue en sont si conformes au génie de notre pays, que
nt de changements survenus dans la syntaxe et le vocabulaire de notre langue depuis plus de cinq cents ans. II. — Le sire d
inville en représente d’autres. Tous deux marquent deux âges de notre langue . La vie de Joinville est inconnue jusqu’à l’époqu
nouveauté admirable, à cette époque de notre littérature et de notre langue que cette courte et frappante description du Nil 
ions ? Et n’est-ce pas la considération même du temps que mettent les langues à se former, qui devrait les rendre respectables,
nt de nouveaux traits de l’esprit français, de nouveaux progrès de la langue . C’est à dessein que je donne le titre de mémoire
e certaine délicatesse, plus de choix dans les mots transportés d’une langue . dans l’autre, annonce un esprit plus poli un cer
que donne le spectacle des agitations d’un peuple libre, ni, dans la langue nationale, un maître comme Dante ; et, quoique cl
ion. Nous avons remarqué, dans les premiers monuments écrits de notre langue , une sorte de maturité précoce pour le récit ; il
s et variées d’une main habile, et dont aucune n’éblouit. De même, la langue française se reconnaît à cette netteté de l’expre
marqué de ces expressions de génie qui sont comme des pas que fait la langue vers sa perfection, c’est que la source unique de
ppartient qu’au grand art de l’histoire de faire faire ce progrès aux langues  ; or, n’oublions pas, malgré la faveur de mode do
algré la faveur de mode dont jouissent les monuments de notre vieille langue , que les chroniques de Froissart ne sont pas de l
xal de vouloir la remettre en honneur. Elle aussi marque un âge de la langue  : c’est, il est vrai, un âge sans caractère, sans
ctère, sans physionomie, mais où la science remarque le travail d’une langue qui va se renouveler et s’étendre. Christine de P
à Christine de Pisan. Ce livre qui appartient plus à l’histoire de la langue qu’à l’histoire politique, à cause de son caractè
es, et de faire parler l’esprit français comme l’esprit humain. Cette langue est surchargée d’épithètes et de synonymes. Le pl
sans goût et si mélangée, après la perfection bornée et stérile de la langue de Froissart. J’aime ces noms mal orthographiés d
ents de la littérature latine à des idées à peine dégrossies et à une langue qui se cherchait encore. Ils perdirent le secret
vant leur a été mortel et cette incertitude de leurs idées et de leur langue , cette invention grossière et excessive dans les
r l’érudition que d’un instinct sur et profond des analogies des deux langues , leur ont été comptées comme des fautes que ne ra
s il y aurait ingratitude à dire que les ambitieux ne servent pas les langues aux époques de formation, et qu’en particulier Ch
pensait qu’à mettre des notes sur le papier. Un progrès de plus de la langue , et on s’imaginerait lire Bossuet montrant le doi
eulement parce qu’il y manque une dernière et suprême convenance, une langue mûre pour les choses de l’art. La langue de Comin
e et suprême convenance, une langue mûre pour les choses de l’art. La langue de Comines n’est pas mûre, parce que toutes ces p
claire et exprimées pleinement. Admirons, cependant, quels progrès la langue a faits depuis Froissart, en clarté, en précision
plus de variété dans la phrase. Mais voici la grande différence : la langue de Froissart est presque exclusivement descriptiv
lyser les effets intérieurs. L’autre tire les nuances délicates de sa langue des profondeurs de la réflexion et du raisonnemen
s de sa langue des profondeurs de la réflexion et du raisonnement. La langue de Froissart est la langue des faits ; celle de C
urs de la réflexion et du raisonnement. La langue de Froissart est la langue des faits ; celle de Comines est la langue des id
langue de Froissart est la langue des faits ; celle de Comines est la langue des idées. Comines, en cent endroits, fait touche
34 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »
s d’insister à mon tour sur un point et un moment de l’histoire de la langue qu’un studieux magistrat n’a pas craint de signal
dans son emphase. Tous deux avaient inauguré une ère nouvelle pour la langue . Il était évident désormais, à voir ces deux colo
on et en résumant son rôle d’une manière pittoresque et sommaire : La langue française avait fait une année de rhétorique bril
ropres membres et dirige l’attention des lettrés sur les questions de langue et de bonne élocution. Il n’y avait point, à cett
pète, ne rendit en ce temps un plus réel et plus signalé service à la langue que ce grammairien médiocrement philosophe, excel
uvé bien d’agréables et de curieux détails, de piquantes anecdotes de langue , et surtout la fidèle image de cet état de croiss
a de plus, par l’exemple d’un des oracles académiques du jour, que la langue avait encore passablement à faire pour se polir.
iriens. III. Le livre de Vaugelas qui parut en 1647, Remarques sur la Langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler
e une erreur, non pas précisément d’avoir pensé que, pour enrichir la langue , il ne fallait rejeter aucune des locutions popul
est bien vrai qu’en s’en tenant au fait et à ce qui a prévalu dans la langue du xviie  siècle et même du xviiie , c’est bien,
tinction qui a pris le dessus. Le français est devenu et est resté la langue des salons, la langue diplomatique par excellence
dessus. Le français est devenu et est resté la langue des salons, la langue diplomatique par excellence. Mais la Cour, selon
ue tout ensemble. » Amyot, c’est là son trait d’union avec la vieille langue , c’est le nœud par où il s’y rattache. Il n’est n
our, « d’avoir fait dès sa tendre jeunesse son apprentissage en notre langue auprès du grand cardinal Du Perron et de M. Coëff
el. Si chacun s’émancipait de son côté, on ferait bientôt retomber la langue dans l’ancienne barbarie. Il fait allusion en tou
que l’usage étendu et transporté du connu au moins connu. Toute notre langue n’est fondée que sur l’usage ou l’analogie, « laq
de Port-Royal essayeront de porter le plus de raison possible dans la langue  : Vaugelas se borne à constater le fait existant,
un empirique de tact, de bon lieu, et élégant. « C’est la beauté des langues , dit-il, que ces façons de parler qui semblent êt
lherbe et que Platon qui, lui aussi, appelait le peuple son maître de langue , s’il se confine trop au ton des salons, il tâche
« Je réponds, et j’avoue, dit-il, que c’est la destinée de toutes les langues vivantes d’être sujettes au changement ; mais ce
n’est pas si notable que les auteurs qui excellent aujourd’hui en la langue ne soient encore infiniment estimés d’ici à vingt
d changement dans le langage ! Quelle obligation ne lui a point notre langue , n’y ayant jamais eu personne qui en ait mieux su
e que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre Empire. » Que vous en semble ? le greff
n’hésite pas à dire que l’heure solennelle qui l’annonce a sonné. La langue française, déclare-t-il, est arrivée à sa perfect
et manifeste à tous ; que tous ceux qui étudiaient et pratiquaient la langue ont eu conscience de sa formation définitive, de
de tracer le programme d’un nouvel ouvrage qui serait à faire sur la langue , et que le sien n’a pas la prétention de suppléer
’excellence de la parole en général, de tracer un historique de notre langue en particulier, de la suivre dans ses progrès et
s auteurs, s’il ne les ont surpassés. « Il ne faut plus accuser notre langue , dit-il, mais notre génie ou plutôt notre paresse
ous ne faisons rien de semblable à ces chefs-d’œuvre. » En un mot, la langue est faite, il ne s’agit plus que de s’en servir e
e talent. Allez, volez de vos propres ailes. » A force d’aimer cette langue qu’il possède si bien et d’en parler avec tendres
décrit : « Il eut encore fait voir, dit-il, qu’il n’y a jamais eu de langue où l’on ait écrit plus purement et plus” nettemen
e la nôtre, en quoi consiste la véritable marque de la perfection des langues . » Mais celui qui fera cette démonstration désir
ait voir, non plus par ses préceptes, mais par son exemple, que notre langue possédait en effet tous ces mérites d’élégance, d
est pas un médiocre honneur pour Vaugelas d’avoir préparé à Racine sa langue , de lui avoir aplani les voies d’élégance et de d
du plus parfait écrivain. Entendons-nous bien : je ne parle pas de la langue de Molière, plus riche, plus ample et plus divers
continu. Il était pressenti à l’avance et préparé. On lui faisait sa langue , on lui en ôtait les ronces, on lui sablait les c
35 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298
Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères § I. Trois espèces de langue
. Trois espèces de langues et de caractères § I. Trois espèces de langues Langue divine mentale, dont les signes sont
es de langues et de caractères § I. Trois espèces de langues Langue divine mentale, dont les signes sont des cérémoni
gitima, qui accompagnaient toutes les transactions civiles. Une telle langue convient aux religions pour la raison que nous av
c’est qu’elles ont plus besoin d’être révérées que raisonnées. Cette langue fut nécessaire aux premiers âges, où les hommes n
remiers âges, où les hommes ne pouvaient encore articuler. La seconde langue fut celle des signes héroïques ; c’est le langage
les conseils des sages96. Les caractères vulgaires parurent avec les langues vulgaires. Les langues vulgaires se composent de
96. Les caractères vulgaires parurent avec les langues vulgaires. Les langues vulgaires se composent de paroles qui sont comme
es relativement aux expressions particulières dont se composaient les langues héroïques97. Les lettres remplacèrent aussi les h
rd’hui, on substitua les lettres si peu nombreuses de l’alphabet. Ces langues , ces lettres peuvent être appelées vulgaires, pui
elles une sorte de souveraineté. Le pouvoir absolu du peuple sur les langues s’étend sous un rapport à la législation : le peu
Les monarques ne peuvent ôter aux peuples cette souveraineté sur les langues  ; mais elle est utile à leur puissance même. Les
la phrase héroïque, le sang me bout dans le cœur, fut résumée dans la langue vulgaire par ce mot abstrait et général, je suis
36 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »
s institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue . De l’influence de certaines institutions sur
s institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue . — § I. Fondation de l’Académie française. — § II
oire d’avoir donné les premiers modèles de l’esprit français et de la langue dans leur perfection, vient l’honneur d’avoir, pa
squelles Malherbe avait condamné presque tous ses devanciers. Pour la langue , on ne l’imaginait pas, on la tirait du peuple mê
euple même ; le plus habile était celui qui se servait le mieux de la langue de tous. Après la mort de Malherbe, quelques-uns
Richelieu, ajoute-t-il, qui aimait les grandes choses, et surtout la langue française, en laquelle il écrivait lui-même fort
onrart le germe d’une grande institution, et un moyen de gouverner la langue par un conseil régulièrement établi. Il lui fit o
ils déterminent leurs fonctions par l’idée même qu’ils se font de la langue française, « laquelle, disent-ils, plus parfaite
française, « laquelle, disent-ils, plus parfaite déjà que pas une des langues vivantes, pourrait bien enfin succéder à la latin
taient, de Paris, par exemple, en eût dit trop peu. Paris, en fait de langue , c’est plus que les provinces ; mais la France, c
s. Ils allaient plus loin que Malherbe qui s’était borné à opposer la langue de Paris au patois des provinces. L’Académie fran
pline a prévenu la liberté. Nos écrivains ont été bien avertis que la langue n’est point leur propriété particulière, et que,
esprit de la nation, il ne faut rien écrire qui ne soit conforme à sa langue . Le génie dans notre pays c’est la réunion, dans
n seul homme, de tout ce qu’il y a de bon sens répandu dans tous ; la langue écrite de génie, c’est celle que parle chacun de
e d’un autre esprit. Il ne s’agissait plus d’établir les règles de la langue  ; on les avait reçues des écrivains supérieurs :
seul écrivain de génie de ce pays, le Camoens, dont elle défendit la langue contre l’influence de la littérature espagnole en
remiers travaux. On n’y voit percer aucun esprit de domination sur la langue , ni cette prétention de tout régenter, que lui re
nir une académie ; le soin de se réduire à la fonction de nettoyer la langue des défauts qui la gâtaient ; l’adoption du titre
es époques, de complicité avec ce qui détruit les littératures et les langues , je veux dire la mode. Trop souvent cet esprit co
i. Depuis son enfance, il avait montré un goût extraordinaire pour la langue française. Ses auteurs de prédilection étaient Du
Vaugelas se considérait comme un simple témoin du grand travail de la langue . Il se défendait de toute prétention de la réform
olir des mots ou d’en faire ; et il avait intitulé son ouvrage sur la langue , Remarques, et non Décisions, afin d’éloigner tou
a partie saine de la cour, des bons auteurs et des gens savants en la langue . Où l’unanimité manquait, Vaugelas s’en rapportai
ait à la majorité : par exemple, si la cour et les gens savants en la langue s’accordaient à laisser mourir quelque mot employ
iture, pour qui les idées n’étaient qu’un commerce de civilité, et la langue qu’une affaire de mode, raillait Vaugelas de ses
e que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre empire. Quand on changera quelque chose
oportion qu’il indique, entre ce qui demeure et ce qui change dans la langue , pendant vingt-cinq ou trente ans, n’a pas varié
hangement n’est pas arrivé à la millième partie de ce qui demeure. La langue française n’a pas donné de démenti au plus grand
t à se produire, sentant bien qu’ils étaient conformes au génie de la langue . « Pour exactitude, dit-il naïvement dans ses Rem
lle part meilleur écrivain que là où il combat les Remarques, dans la langue épurée dont Vaugelas donnait les règles. On ne pu
l ne fut guère moins versé que Vaugelas dans la connaissance de notre langue . Son Remercîment à l’Académie française, après so
de faire l’Art poétique. L’idée que ces hommes se faisaient de notre langue est loin d’en embrasser toute la grandeur. Ils co
i Vaugelas faisait consister la véritable marque de la perfection des langues . Si je goûte beaucoup ce qu’il dit de la répugnan
’Italie, je n’aime pas qu’il la loue d’observer, plus que toute autre langue , le nombre et la cadence dans les périodes. On re
tition d’alors pour Cicéron et pour Quintilien, grands précepteurs de langue parlée, mais qui ne font pas, que je sache, à la
récepteurs de langue parlée, mais qui ne font pas, que je sache, à la langue écrite une obligation si étroite de cette complai
oisir les termes, et s’il n’y avait eu plus d’ardeur pour enrichir la langue que pour l’épurer. A côté des esprits timides ou
rent aux lettres ce caractère pratique sans lequel tout ce soin de la langue eût dégénéré en un abus d’esprit. Port-Royal des
staient comme les qualités distinctes d’un être collectif. Ainsi, une langue générale appropriée à des matières qui intéressen
ur la conduite de l’esprit français et pour le perfectionnement de la langue , se personnifie dans Arnauld et Nicole. § V. A
’appelle Bayle, une des plus belles plumes de l’Europe. C’est la même langue , la même méthode ; la personne n’y paraît pas plu
connaître la marque d’Arnauld à une certaine impétuosité de style. La langue de ce traité, c’est la langue générale écrite ave
à une certaine impétuosité de style. La langue de ce traité, c’est la langue générale écrite avec une correction qui en faisai
lques hardiesses qui s’en détachent nous paraissent aujourd’hui de la langue générale, faute d’en connaître la date. A cette é
s la protection d’un pour ainsi dire. Pourquoi cette perfection de la langue générale n’est-elle pas ce style dont on a dit qu
? Y avait-il donc moyen de dire les mêmes choses que Nicole, dans une langue plus originale, et de donner au même fonds plus d
pouvait dire d’autres choses, non les mêmes choses autrement, tant la langue y convient aux idées, et les idées à la langue. M
ses autrement, tant la langue y convient aux idées, et les idées à la langue . Mais le style n’est original qu’à proportion de
ées dans un langage qui les rende toujours sensibles et présentes, la langue générale n’y suffit pas. Il faut une langue indiv
ensibles et présentes, la langue générale n’y suffit pas. Il faut une langue individuelle, et comme le don n’en a été accordé
imer leurs pensées. Les observations n’en sont pas particulières à la langue française. Port-Royal a regardé au-delà du bon et
regardé au-delà du bon et du mauvais usage propres à notre pays. Les langues ont été comparées dans leurs ressemblances plutôt
ptième siècle. Dès 1660, l’Académie française, par ses travaux sur la langue , Port-Royal, par son enseignement, avaient fort a
par son enseignement, avaient fort avancé la double tâche de fixer la langue et de faire l’éducation du public. A partir de ce
hristianisme ; à l’Académie française, la foi dans l’excellence de la langue dont ils s’appelaient les ouvriers, « travaillant
ges excellents, la traduction de Quinte-Curce et les Remarques sur la langue française, l’avaient désigné au choix de l’Académ
Histoire de l’Académie française. 59. Préface des Remarques sur la langue française. 60. Boileau, Réflexions critiques sur
, Réflexions critiques sur Longin. 61. Préface des Remarques sur la langue française. 62. Ibid. 63. Histoire de l’Acadé
Chapelain, l’homme et le Français. 65. Préface des Remarques sur la langue française. 66. Remarques sur la langue français
Préface des Remarques sur la langue française. 66. Remarques sur la langue française. 67. Lettre à Antoine Arnauld. 68. Ép
37 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere » pp. 347-350
Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les
e langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere Une preuve sans contestation de la su
ils affectent plus que les vers françois, les françois qui sçavent la langue latine. Cependant l’impression que les expression
nt la langue latine. Cependant l’impression que les expressions d’une langue étrangere font sur nous, est bien plus foible que
us foible que l’impression que font sur nous les expressions de notre langue naturelle. Dès que les vers latins font plus d’im
fet du caprice ou du hazard. Par exemple, on a pu attacher dans notre langue l’idée du cheval au mot soliveau, et l’idée de la
ce dans notre memoire. Il arrive même que lorsque nous apprenons une langue étrangere après que nous sommes parvenus à un cer
nous ne rapportions point immediatement à leur idée les mots de cette langue étrangere, mais bien aux mots de notre langue nat
idée les mots de cette langue étrangere, mais bien aux mots de notre langue naturelle, qui sont associés avec ces idées là. A
la chose est ainsi. Un françois qui ne sçait l’espagnol que comme une langue étrangere, n’est pas affecté par le mot querer, c
n ne sçauroit recuser le témoignage des étrangers à qui l’usage de la langue françoise est beaucoup plus familier aujourd’hui
ue françoise est beaucoup plus familier aujourd’hui que l’usage de la langue latine. Ils disent tous que les vers françois leu
latin pour entendre facilement les poëtes qui ont composé dans cette langue , sont de leur avis. En supposant que le poëte fra
fin les françois et les étrangers, je parle de ceux qui sçavent notre langue aussi bien que nous-mêmes, et qui ont été élevez
38 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174
De la langue Françoise. La première contestation sur le stil
ur le stile François consiste à sçavoir si, pour bien écrire en notre langue , il faut s’être exercé longtemps à écrire en Lati
n Latin & en François. Les ouvrages qu’il nous a laissés, dans la langue des Romains, comme son Poëme sur la Passion divis
our extraire les beautés originales & les faire passer dans notre langue , lui ont fait imaginer qu’il falloit tenir la mêm
n peut y apprendre la marche, les beautés & le génie de sa propre langue , & mieux encore que dans ce labyrinthe où nou
e absolument. La raison qu’ils en apportent, est que l’étude de cette langue fait contracter à l’esprit une certaine roideur &
rticulière, & qu’on avoit fait commencer par l’étude de sa propre langue , le félicitoit de n’être pas au collège, parce qu
pteurs de la latinité n’est vrai que jusqu’à un certain point : cette langue mérite certainement d’être cultivée. Quelle diffé
en, sont une lumière qui nous guide toujours pour écrire dans quelque langue que ce soit. Et, quant au mauvais françois, au st
le Latin, au point de croire ridiculement qu’il faille donner à cette langue les plus belles années de sa vie, y être consommé
ous ce titre : le grand Dictionnaire des précieuses, ou la Clef de la langue des ruelles : mais cette démence n’avoit pas enco
d’un journaliste. Ce seroit un Argus qui veilleroit à la pureté de la langue , qui avertiroit des tentatives de ses ennemis. Un
ur cet abus. Il ne croit pas qu’il y ait rien de plus funeste à notre langue que le stile Marotique ; qu’un genre moitié série
uestion, s’il ne seroit pas convenable, nécessaire même, de fixer une langue vivante comme les langues mortes. M. de Montcrif,
as convenable, nécessaire même, de fixer une langue vivante comme les langues mortes. M. de Montcrif, auteur de plus d’un ouvra
mie Françoise. Il prétend qu’on ne peut, ni qu’on ne doit fixer cette langue . Sa raison est que l’exécution d’une telle idée d
t affreux d’imaginer qu’il faudra qu’un jour des François étudient la langue de Despréaux, de la Fontaine, & de Racine. Si
& estimable, s’est fait toute sa vie une étude du génie de notre langue encore naissante, informe & barbare. Il s’est
Françoise, il invite ses nouveaux confrères à tâcher d’établir sur la langue un point fixe auquel l’Europe puisse s’en tenir,
i. On ne feroit que conserver le tour, le goût & les usages de la langue , consignés dans les grands modèles. Les disputes
vantage d’être fixé : car l’Italien a ses auteurs qui font loi. Cette langue n’a presque point changé depuis Pétrarque ; elle
croiroit. Fixer la Grammaire, ce n’est pas la même chose que fixer la langue . Si l’on peut empêcher que des mots ne vieillisse
39 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314
s intellectuelles. Il a voulu, par exemple, appliquer à l’étude de la langue des Mexicains le même génie d’observation qui lui
e sorte de cosmogonie intellectuelle et morale qui est toute dans les langues . M. W. Schlegel surtout, en prouvant que la quest
tention a été fixée un instant sur un phénomène bien singulier de nos langues actuelles, qui manquent, avons-nous dit, du senti
s mots ou des propositions, puisqu’il jaillissait du génie même de la langue , si fortement empreint du sentiment de la continu
si fortement empreint du sentiment de la continuité d’existence. Nos langues actuelles, au contraire, étant dépourvues de ce s
épuiser. Notre éducation se perfectionnant par l’étude de différentes langues , il en résultait, dans notre intelligence, un tra
ique inaperçu, pour comparer les procédés et les expressions de notre langue maternelle avec les procédés et les expressions d
s de notre langue maternelle avec les procédés et les expressions des langues acquises par une éducation postérieure. Cette com
d’idées, bientôt même des catégories entières d’idées, que soit notre langue maternelle, soit les autres langues acquises étai
s entières d’idées, que soit notre langue maternelle, soit les autres langues acquises étaient inhabiles à rendre. Notre esprit
ction faite de l’expression ; et il en venait à s’exercer même sur la langue maternelle comme si c’eût été une langue étrangèr
nait à s’exercer même sur la langue maternelle comme si c’eût été une langue étrangère, c’est-à-dire qu’il venait à traduire s
’entendement, l’analyse resserrait de plus en plus les limites de nos langues  : les mots consacrés par elles avaient subi tant
e dans le travail douloureux de la crise. Nous avons remarqué que les langues différentes ont été affectées de diverses préroga
voir la métaphysique tout entière, en quelque sorte, déposée dans les langues , à l’insu de ceux qui les ont créées et perfectio
ans la réalité, ils n’ont fait que découvrir ce qui reposait dans les langues , et révéler aux yeux de l’âme surprise les trésor
claire, précise et complète du problème, non pas de la formation des langues , mais de leur existence. Il est étonnant que ce p
parce qu’il explique parfaitement ma pensée sur les fonctions que les langues ont à remplir. Au reste, M. de Bonald et M. Ancil
voient l’un et l’autre la métaphysique tout entière déposée dans les langues  ; sous le rapport qu’ils pensent l’un et l’autre
 Ancillon lui-même, n’ont fait que découvrir ce qui reposait dans les langues . M. Ancillon s’est donc arrêté à une cause second
me, la pensée ne trouvait que des expressions approximatives dans nos langues modernes. Alors l’union intime de la pensée et de
analogie avec le genre de perfectionnement dont parle Smith pour les langues . N’est-il pas permis de présumer qu’à l’époque où
40 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »
ce poète dans l’art d’écrire en vers. — § VI. Perfectionnement de la langue et de la versification. — § VII. Des exemples don
rer sur chacun d’eux fera voir en quoi cette retenue a été utile à la langue poétique. Mais n’est-ce pas sortir du plan de cet
lic pour les hommes de génie. Ainsi, dans les premiers temps de notre langue , les chroniqueurs rhétoriciens ; ainsi les deux d
dû remuer beaucoup de mots, Desportes vint faire un choix, dégager la langue poétique de ce pêle-mêle de toutes les langues, d
re un choix, dégager la langue poétique de ce pêle-mêle de toutes les langues , donner des règles enfin, sinon la règle même du
uisit les Psaumes. Sa traduction vaut mieux que celle de Marot, et la langue en est moins au-dessous des beautés de l’original
que ; pour l’onction chrétienne de certains passages, et parce que la langue en est forte et saine. Il n’est pas lu pourtant,
ir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. Par ce sage écrivain la langue réparée N’offrit plus rien de rude à l’oreille ép
de l’imitation matérielle ; il en copia les formes, il en francisa la langue autant qu’il put, sinon autant qu’il voulut. L’im
talie un tribut de sept cents sonnets. Quant aux moyens d’enrichir la langue , outre les mots d’origine grecque ou latine, la t
de la noblesse, il avait fait appel à tous les patois pour former la langue française, à peu près comme un politique qui eût
e des modernes, de Pindare que de Pétrarque. Il fallait instituer une langue générale, dont le centre fût au siège même de la
ments de l’art ; trouver, pour un pays encore partagé en classes, une langue qui ne fût ni au-dessous de la délicatesse des cl
des classes élevées, ni au-dessus de l’intelligence de la foule, une langue commune à la cour, à la ville et au peuple. Après
s’imite pas. Ils avaient transporté l’Olympe tout entier dans la même langue poétique qui s’essayait à traduire les Psaumes, e
ersonnifications modernes et des divinités païennes. De même, dans la langue , cette école avait choisi, parmi les tours et les
vait choisi, parmi les tours et les combinaisons de mots, propres aux langues anciennes, ce qui s’en peut le moins imiter, et q
nt, et parce qu’aucune analogie ni ressemblance quelconque avec notre langue ne l’exposait à être compris de la foule. Malherb
it fait le succès de Dubartas, dont le poëme, traduit dans toutes les langues , eût pu donner de l’envié à Ronsard lui-même121.
le fond même de la poésie, répondirent autant de changements dans la langue . La ruine de la poésie savante entraînait la ruin
ns la langue. La ruine de la poésie savante entraînait la ruine de la langue gréco-latine de Ronsard ; la guerre à l’imitation
point capital fut la proscription des patois. Malherbe en nettoya la langue poétique. Il se moquait du vendômois de Ronsard.
, le gascon était venu à la suite de Henri IV. Il disait que la bonne langue se parlait sur la place Saint-Jean expression exa
périeur et son esprit agressif et normand. Où est, en effet, la bonne langue française, si ce n’est au centre de la France, à
e change pas, et qui est ce qu’il y a de plus français en France ? La langue du peuple n’est pas sujette aux variations de la
s sujette aux variations de la mode ; elle est dans tous les temps la langue naturelle des passions. Malherbe voulut l’unité d
es temps la langue naturelle des passions. Malherbe voulut l’unité de langue dans un pays qui avait conquis l’unité politique 
de l’antiquité, mais gardant son indépendance et sa physionomie ; la langue française sur la place Saint-Jean, là où elle est
ordre bouleversé par Ronsard. § VI. Changements de détails dans la langue , et perfectionnement de la versification. Il s
son idéal dans l’esprit français, formé par l’antiquité et parlant la langue du peuple de Paris ; surtout en joignant, comme i
sans jugement. » D’une autre : « Sot et lourd. » D’un latinisme « La langue latine se sert de cette épithète mais la françois
ent combien la rude main de Malherbe était nécessaire pour réparer la langue , selon la belle expression de Boileau. Comment la
r réparer la langue, selon la belle expression de Boileau. Comment la langue de toute cette galanterie n’eût-elle pas été prof
erait illusion même à des esprits cultivés, parce que les vices de sa langue viennent le plus souvent du mauvais emploi qu’il
d’arrangement ou de mécanisme auxquelles la mode attache du prix. La langue suit ces deux dispositions du poëte tantôt relâch
La guerre que fit Malherbe à toute cette corruption prématurée de la langue fut impitoyable. Il n’en laissa rien échapper. Il
dans la faiblesse de la conception les causes des imperfections de la langue . Épithètes méchantes, pensées incomplètes, contra
pparente des pensées, rien ne trouva grâce devant le réparateur de la langue . L’histoire de la littérature ne nous offre pas d
n donnait le modèle après avoir, reconnu le premier le génie de notre langue , et l’avoir défendu contre l’imitation du génie é
ouveautés, parce que ce sont les seules choses éternelles. Quant à la langue des vers, il fit voir où en était la véritable no
ëte a faite du cheval, par quelques détails techniques empruntés à la langue du palefrenier. Malherbe décrivit et n’analysa pa
tes bien doués étaient forcés d’accommoder leur naturel, il fit de la langue des vers la langue même des sentiments les plus p
ent forcés d’accommoder leur naturel, il fit de la langue des vers la langue même des sentiments les plus personnels au poëte.
aujourd’hui, l’esprit français entrant enfin dans sa virilité, et une langue poétique conforme à sa nature et à ses destinées.
41 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »
Chapitre XI. De l’ignorance de la langue . — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dis
d’une des causes les plus actives du mauvais style, l’ignorance de la langue . Je ne sais s’il y a aucun obstacle qui s’oppose
s mots eux-mêmes à sa disposition, on se laisse aller à croire que la langue ne peut pas rendre ce qu’on ne sait pas lui faire
pas de ces néologismes nécessaires, qui manifestent la vie même de la langue et lui font suivre par son incessante transformat
os grands écrivains, et qui sont l’image sensible du génie même de la langue . On aime aujourd’hui à défaire ses phrases, à ne
irconstance, destinées à vivre un jour ou un an, que Joubert appelait langue historique, qui cessent d’être entendues dès qu’e
oubert, ne doit en user qu’avec une extrême sobriété. » C’est dans la langue commune, héréditaire, vraiment nationale, langue
été. » C’est dans la langue commune, héréditaire, vraiment nationale, langue de nos pères qui sera la langue de nos fils, dans
une, héréditaire, vraiment nationale, langue de nos pères qui sera la langue de nos fils, dans cette partie immuable du vocabu
ui soient de toutes les époques. Mais il faudrait la connaître, cette langue permanente et nationale, pour s’en servir, et ce
fère souvent l’argot des salons, des boulevards et des journaux, à la langue de La Bruyère et de Mme de Sévigné. Une classe de
les termes qu’on forge pour remplacer les locutions composées dont la langue autrefois se contentait. La recherche d’une brièv
este fermeté, il faut lutter contre ces influences corruptrices de la langue  ; il faut tâcher de la conserver, par un emploi j
. La conclusion de tout ce que je viens de dire est que l’étude de la langue , du vocabulaire est une partie essentielle de l’a
e est extrêmement féconde en résultats, pour cette connaissance de la langue que je veux aussi approfondie, aussi vaste que po
ces fines et presque imperceptibles : rien ne fait mieux connaître la langue française que la comparaison scrupuleuse et le di
on devra exprimer ses propres pensées. Il faut posséder assez bien sa langue , avoir dans le cerveau un dictionnaire assez comp
42 (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »
ratique, érudite, grave, laborieuse. La Défense et Illustration de la langue française. — 2. Introduction des genres anciens.
enres anciens. Restauration de l’alexandrin. — 3. Élargissement de la langue  : procédés de Ronsard. — 4. Aspiration à la beaut
uche de l’esprit de la Pléiade. 1. La défense et illustration de la langue française Un jeune gentilhomme vendomois, Pier
coup renouveler les thèmes poétiques, changer les genres, refaire la langue . Nous apercevons déjà un caractère de cette révol
nspiration : Du Bellay lança en 1549 sa Défense et Illustration de la langue française, qui est tout à la fois un pamphlet, un
re ceux-ci, ils soutiennent qu’on ne peut égaler les anciens en leurs langues  : il faut voir de quelle verve ils invectivent ce
« grécaniseurs » qui ont appris « en l’école à coups de verges » les langues anciennes, et croient avoir fait merveille d’« av
, et leur inspirèrent la passion de perfectionner l’instrument que la langue et l’usage mettaient à leur disposition. Du Bella
t batterie aux vers ». « Les alexandrins tiennent la place en notre langue , telle que les vers héroïques entre les Grecs et
trois siècles au moins donné la haute poésie à l’alexandrin. 3. La langue Pour la langue, les Romains se faisant d’après
oins donné la haute poésie à l’alexandrin. 3. La langue Pour la langue , les Romains se faisant d’après les Grecs un voca
le la méthode à suivre : et l’on voit tout de suite le danger. Car la langue littéraire de Rome est une création artificielle,
une idée erronée les poussait encore dans le même sens : c’est qu’une langue est d’autant plus parfaite qu’elle a plus de mots
eu d’excès, contre cette doctrine ; mais vers 1550, dans l’état de la langue , l’erreur était et nécessaire et bienfaisante. Bi
t et nécessaire et bienfaisante. Bien des mots manquaient encore à la langue  ; quand l’esprit se gonflait de tant d’idées, il
er beaucoup dans l’expression. Il fallait jeter bien des mots dans la langue  ; les meilleurs resteraient, élus par l’usage ; u
dés indiqués par Du Bellay et par Ronsard pour l’enrichissement de la langue  : 1° On peut emprunter aux Latins ou aux Grecs le
l indique est bien français ; mais s’il n’eût subi la fascination des langues anciennes, il se fût aperçu que notre langue ne c
subi la fascination des langues anciennes, il se fût aperçu que notre langue ne compose ainsi que des substantifs : pourquoi u
et picard, lequel nous reste par tant de siècles l’exemple naïf de la langue française ». Cela ne vaut-il pas le gascon de Mon
e ». Cela ne vaut-il pas le gascon de Montaigne ? Et l’histoire de la langue ne nous fait-elle pas voir dans de nombreux cas c
reux cas cette pénétration de notre pur français par les dialectes de langue d’oïl qu’il a supplantés et relégués au fond des
ien en soi de très déraisonnable, ni de très contraire au génie de la langue . Son grand tort est d’être un système : mais, je
ser les innovations, et d’en faire des acquisitions définitives de la langue . Il ne donne en somme au poète qu’un droit de pro
c’est un poète qui a l’idée, le sens de la forme : il a travaillé la langue , comme il a travaillé le vers, et il travaillera
phrase. C’est qu’alors il n’y a pas seulement faute de façon en notre langue  : quand il commence d’écrire, dix ans avant les V
43 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »
. — § II. Manifeste d’une nouvelle école poétique. Illustration de la langue française, par Joachim du Bellay. — § III. Ronsar
uels n’avaient songé qu’à perfectionner, sous le rapport du mètre, la langue poétique de Jean de Meung et de Villon. Virgile,
-Gelais en s’accompagnant du luth. On ne voyait dans la poésie que la langue de la galanterie, et de cet esprit de société qui
avait armé Calvin de son invincible méthode, après avoir renouvelé la langue de la prose, allait renouveler la langue de la po
de, après avoir renouvelé la langue de la prose, allait renouveler la langue de la poésie. Ces jeunes gens, épris d’Homère et
§ II. Manifeste d’une nouvelle école poétique. Illustration de la langue française, par Joachim du Bellay. Celui qui le
Estienne ; ainsi les Marot et les Saint-Gelais. L’Illustration de la Langue françoyse, par Joachim Du Bellay, fut le manifest
xagération de jeunesse, quelques contradictions, trop peu d’ordre, la langue est ferme, le tour vif et naturel les expressions
y confond dans une proscription commune et ceux qui par dédain de la langue vulgaire écrivaient en latin, et ceux qui écrivai
le grec, quoiqu’il ne fût pas plus suspect d’estimer médiocrement la langue grecque, que Du Bellay, défendant le français, n’
ay, défendant le français, n’était suspect de n’estimer pas assez les langues anciennes. Pour les poètes, il disait des chevale
yaux, chansons et aultres episseries qui corrompent le goust denostre langue , et ne servent sinon à porter tesmoignage de nost
it-il, que celui sera veritablement le poète que je cherche en nostre langue , qui me fera indigner, apayser, esjouyr, douloir,
le secret de cette poésie du cœur et de la raison ? Qui donnera à la langue vulgaire des formes qui égalent ces grandes pensé
ion des Grecz et des Romains, dit-il, nous ne pouvons donner à nostre langue l’excellence et lumière des aultres plus fameuses
ouvait enrichir, et, selon l’expression de Du Bellay, amplifier notre langue . Mais ce point particulier demandait une délicate
critique au-dessus de son temps. C’était beaucoup d’avoir défendu la langue vulgaire contre ceux qui l’estimaient trop basse
n’imite pas, mais que chaque grande nation exprime à son tour dans la langue de son pays. Il n’en est pas ainsi des auteurs ét
ait nous faire plus Grecs que Français. Dans son enthousiasme pour la langue grecque, il y voyait toutes sortes de conformités
e ces grandes idées sur les nouvelles destinées de la poésie et de la langue , le manifeste de Du Bellay remettait en honneur l
la première édition de ses Odes, m’est tant odieuse, d’autant que la langue est encores en son enfance, que pour cette raison
les genres, en donnait la poétique. Il eut une noble ambition pour la langue française, « qu’il vouloit pousser, disait-il, da
le plus souvent qu’une traduction si éprise de son original, qu’où la langue de la traduction fait défaut, elle se borne à don
’est surtout dans ce que Ronsard imagina pour enrichir et ennoblir la langue que se faisait voir cette confusion qui est le pr
upant la Franciade sur le patron de l’Enéide, il voulut calquer notre langue sur les langues anciennes et particulièrement sur
ade sur le patron de l’Enéide, il voulut calquer notre langue sur les langues anciennes et particulièrement sur la langue grecq
uer notre langue sur les langues anciennes et particulièrement sur la langue grecque. Prenant en outre les patois de l’ancienn
e illusion fit prescrire l’emploi de mots composés à la manière de la langue grecque, et ce qu’il appelait le provignement des
stablir en son lieu99. » On sait jusqu’où il imita la hardiesse de la langue grecque dans la formation des mots composés. Bacc
ronien ! Certes, je les dirois du sang valerien100. Pour enrichir la langue poétique, ce n’était pas assez des emprunts faits
it engagée d’honneur à prouver aux cicéroniens et aux Italiens que la langue française égalait le latin et l’italien ; et pour
stienne Pasquier, s’échauffant à prouver l’égalité du français et des langues anciennes. De quoi loue-t-il les nouveaux poëtes 
our la richesse des mots. Défendre théoriquement la précellence de la langue française contre les Italiens, comme fit Henri Es
l’ambition de Ronsard et de son école. Tous ces moyens d’enrichir la langue sont matériels. Il s’agit de multiplier les mots 
ncore par des moyens matériels qu’il pensait rendre harmonieuse cette langue que les cicéroniens et les Italiens trouvaient ba
n ne peut nier que le principe n’en fût excellent. En désirant que la langue poétique fût riche, noble, harmonieuse, Ronsard a
x mots ce que les choses seules peuvent donner. Il ne vit pas que les langues ne s’enrichissent que par les pensées ; que le se
e propriété de noblesse, de clarté. Le rapport intime qui, dans notre langue , lie entre elles la prose et la langue poétique,
rapport intime qui, dans notre langue, lie entre elles la prose et la langue poétique, lui échappa ; et, venu après Rabelais e
alvin, il ne prit pas dans leurs beaux endroits l’exemple de tirer sa langue de sa raison et de sa sensibilité, plutôt que de
plutôt que de sa mémoire. De là ce langage si singulier, amalgame de langues savantes et de patois provinciaux, bariolé d’ital
’elle est sans défaillances : Les vers qu’il m’a plu de dire Sur les langues de ma lyre Vivront, et, superieurs Du temps on le
libre de sa mémoire, où étaient entassées et où fermentaient tant de langues et de sciences diverses, et nous donne comme les
plus distingué ? C’est que presque aucune n’est originale, et que la langue et les idées de Ronsard, même aux meilleurs endro
génieux, des perfectionnements matériels que Ronsard a opérés dans la langue poétique. C’est à ce poëte qu’on doit notamment l
44 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171
Réfutation de Mme Dacier. — Discussion avec du Cerceau. — Système des langues . — Premiers symptômes d’idéologie.   L’abbé de
nt le grec. Tel se croit un Homère, parce qu’il entend Homère dans la langue originale. Le divin poète, impénétrable aux autre
si longtemps servi cette même illusion… Combien peu de gens savent la langue grecque ! La divine Iliade n’était entendue que d
inal est plus vif, plus animé ; expressif, magnifique, harmonieux. La langue française est impuissante à rendre toutes les bea
La langue française est impuissante à rendre toutes les beautés de la langue grecque. » Ils répondaient : « Peu nous importe »
’on le peut entendre aujourd’hui ; elle sait beaucoup mieux encore la langue française ; elle a rendu le plus élégamment qu’el
française ; elle a rendu le plus élégamment qu’elle a pu, dans notre langue , ce qu’elle a vu, pensé et senti en lisant le gre
’il pouvait réclamer, il s’agissait bien de cela ! de ces mérites des langues vieilles et rationnellement perfectionnées ! il s
Homère des qualités vives, brillantes, harmonieuses et musicales des langues adolescentes. Souffle, véhémence, torrent, abonda
onnaient pas : On ne saurait dire, prétendait l’abbé de Pons, qu’une langue soit moins propre qu’une autre à la vraie peintur
ou pensé, on peut l’exprimer avec une élégance égale dans toutes les langues  ; et chaque langue vous fournira les expressions
’exprimer avec une élégance égale dans toutes les langues ; et chaque langue vous fournira les expressions uniques pour caract
er le degré de vivacité ou de noblesse. L’abbé de Pons avait sur les langues une théorie qu’il développera ailleurs ; il aimai
elle un caprice arbitraire des nations n’était pas si arbitraire. Les langues sont nées de la race, et de tout ce qui affectait
ons qui les composent. « Est-il bien vrai, se demandait-il, que notre langue soit inférieure à la langue grecque ? Est-il bien
-il bien vrai, se demandait-il, que notre langue soit inférieure à la langue grecque ? Est-il bien vrai que la langue français
langue soit inférieure à la langue grecque ? Est-il bien vrai que la langue française ne suffise pas à rendre parfaitement le
des races, se servant de la plus variée et de la plus euphonique des langues , et que sous des conditions uniques il en était s
générer. C’est là que parurent successivement sa Dissertation sur les langues en général, et sur la langue française en particu
successivement sa Dissertation sur les langues en général, et sur la langue française en particulier, en tête du numéro de ma
il l’étendit en la changeant de terrain, dans sa Dissertation sur les langues en général, et sur la nôtre en particulier. Il s’
tement conséquent. Il est, par principe, un grand admirateur de notre langue , de sa perfection au point de vue de la clarté et
abbé de Pons quand il dira dans son Discours sur l’universalité de la langue française : Le français, par un privilège unique
est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue . Ce qui n’est pas clair, n’est pas français ; ce
n, (allemand,) grec ou latin. » L’abbé de Pons n’admet point que les langues soient autre chose que des systèmes de signes arb
utiler l’homme. Il n’y a, selon lui, aucun rapport entre les mots des langues et les pensées dont ces mots sont les signes. Un
ression amène et nécessite l’éloquence. L’abbé de Pons s’explique les langues comme s’il les composait dans son cabinet ; il tr
s naissants et dans leur origine l’explication qui conviendrait à une langue finale, créée de toutes pièces par un Sicard ou p
à sa date, mais incomplet et faux par un côté. Ces riches rameaux des langues , venus et mûris sous tant de soleils, ont eu natu
e cette démonstration sensible en réponse à ceux qui raisonnaient des langues comme si les hommes étaient nés sourds. Qu’on rel
auvenargues sortirait très bien de cette école particulière. Mais les langues , toujours par l’effet d’un système, n’y tiennent
sique, que le précepteur se dit : Mon disciple parle excellemment sa langue naturelle ; sa mémoire est ornée de tous nos meil
: cela est bon, mais cela ne lui suffit pas, nous allons apprendre la langue latine. J’ose assurer que nous ferons plus de pro
ut le long cours des humanités. L’abbé de Pons ne songe même pas aux langues étrangères vivantes, et il en laisse passer le vr
on. 24. [NdA] Supériorité, pris dans le sens absolu ; c’est déjà la langue du xviiie  siècle et du nôtre ; ce n’est plus cel
45 (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381
l’investigation de tant de faits importants consistait en ce que les langues avaient été considérées comme peintures, comme ex
indépendante de l’infini, c’est par mes études sur les origines de la langue latine ; en d’autres termes, par le sentiment des
role, sont ce que j’appelais la révélation. Les vieux monuments de la langue latine, sous ce rapport, nous raconteront, plus t
l’intime conviction, toute étude approfondie et consciencieuse d’une langue ancienne, n’importe laquelle, sera toujours adéqu
r perfectionner sa faculté d’intuition pour l’appliquer ensuite à une langue particulière, puis, de là conclure pour toute lan
er ensuite à une langue particulière, puis, de là conclure pour toute langue , pour l’institution de la parole, identique à l’h
des analogiques. « Tant que l’on conserve, comme cela a lieu dans les langues primitives, la double intelligence du sens physiq
intellectuel, les mots restent des peintures à double fonction ; les langues sont figurées et poétiques. Avant la création de
e confondent ensemble, sont simultanément perçus. « En Europe, où nos langues ne sont que des langues dérivées, la valeur des m
ont simultanément perçus. « En Europe, où nos langues ne sont que des langues dérivées, la valeur des mots qui peignent à la fo
s’est presque totalement perdue. Cet événement avait eu lieu dans les langues primitives ; mais il est bien plus promptement su
ngues primitives ; mais il est bien plus promptement survenu dans les langues dérivées. Non seulement nous n’avons plus de pens
e l’abstrait se dégage du concret, et que chacun est tenu de faire sa langue pour la conformer à sa pensée ? « D’ailleurs, aj
ion sur les mots et les expressions considérés en eux-mêmes, dans nos langues dérivées, l’on parvient souvent et facilement à e
de la parole, la coordination graduelle des éléments dont toutes les langues se composent ? comme si l’intelligence humaine n’
tée dès l’origine : j’apporterai en preuve le système contenu dans la langue latine, où j’ai trouvé, ainsi qu’on le verra, le
ste général, et qui témoigne de l’infini, lieu primitif de toutes les langues  ? Qui a fait que la langue latine, par exemple, c
de l’infini, lieu primitif de toutes les langues ? Qui a fait que la langue latine, par exemple, contient toute une psycholog
hostis des xii Tables désigne une sorte d’existence sans nom dans nos langues modernes : c’est l’individu frappé d’une incapaci
les deux concurrents couronnés. M. Fabre d’Olivet a voulu montrer une langue dérivée tout entière du signe : c’est là l’objet
est arrivé à un tel résultat, il faudrait discuter ses idées sur les langues en général, sur la langue sacrée des Égyptiens en
at, il faudrait discuter ses idées sur les langues en général, sur la langue sacrée des Égyptiens en particulier, sur le génie
46 (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »
le moins favorisé, et c’est justice. Sa Défense et Illustration de la Langue française a été réimprimée une première fois, en
-1850 ; nouvelle preuve de l’intérêt que les pays circonvoisins et de langue française mettaient à ce genre de questions, qu’o
t dans la versification, soit dans le vocabulaire poétique et dans la langue . Il était nécessaire pour cela que les critiques
leur revient à juste titre dans la syntaxe et le vocabulaire de notre langue poétique et dans notre prosodie. Déjà un essai to
ar eux sur une table de dissection, comme une nature morte, comme une langue morte. Ils ont beau vouloir se familiariser avec
thode rigide, est mieux qualifié pour cette sorte d’anatomie de notre langue dans des parties qui sont encore à demi vivantes
et la part légitime qui lui appartient dans la constitution de notre langue et dans le développement de notre littérature » ;
néralement adoptés, et qui se sont si complètement incorporés à notre langue , qu’on serait tenté de croire qu’ils remontent à
uctifier à souhait par une greffe heureuse, afin qu’on pût dire de la langue française, à son tour, en toute vérité : Nec lon
et sonna le premier de la trompette, soit que son Illustration de la Langue ait paru en effet au commencement de 1549, soit q
j’ai autrefois posé quelques questions. A tous ceux qui s’occupent de langue , qui ont à cœur le style, l’élévation, l’éclat, l
tie judicieuse et tout à fait généreuse Défense et Illustration de la Langue françoise, cette éloquente plaidoirie pour notre
des dépouilles des Anciens. Ce petit livre représente un moment de la langue . Pour ma part j’aime à le rapprocher, malgré les
ant et en vis-à-vis avec le brillant discours de l’universalité de la Langue française de Rivarol, couronné, en 1784, par l’Ac
’ouvrage est divisé en deux livres : le premier, plus général, sur la langue française et ses ressources, le second, plus part
lesquels le savant maître félicitait Du Bellay de son apologie de la langue française ([mots en grec]). Pourquoi cette félici
e poète : il n’y a pas de plus grand honneur que de combattre pour la langue de la patrie. Aussi, Du Bellay, de même que tes a
avoir défendu la terre de la patrie, de même, toi qui plaides pour la langue paternelle, tu auras à jamais un renom aussi comm
effet, que Du Bellay a sinon inventé, du moins propagé ce mot dans la langue , et l’un de ses adversaires, Charles Fontaine, le
ines du langage, on le conçoit aisément, et sur les origines de notre langue en particulier. Il cherche à venger les Gaulois d
bares ; il n’insiste nullement sur le caractère gallo-romain de notre langue et sur une filiation qui paraît lui avoir échappé
ts et, s’il faut ainsi parler, des plumes d’autrui. » Il ignore notre langue romane française du xiiie  siècle, de laquelle Ri
uelle Rivarol, par un instinct remarquable, disait : « Il faut qu’une langue s’agite jusqu’à ce qu’elle se repose dans son pro
un fait assez extraordinaire, c’est qu’aux xiiie et xive  siècles la langue française était plus près d’une certaine perfecti
d’une certaine perfection qu’elle ne le fut au xvie . » Combien cette langue du xiiie siècle, et presque européenne alors, av
les imita avec une servilité qui n’avait rien de glorieux. La vieille langue nationale elle-même ne fut pas sacrée pour les ma
ellay, qui nous fait assister à un moment décisif et critique pour la langue et la littérature françaises, je sens le besoin d
, avait rempli toutes ses conditions et s’était suffi à elle-même, la langue , la littérature française qui était née dans l’in
t montré dans un immortel exemple ce qu’était, ce que pouvait être la langue française poétique entre Philippe-Auguste et sain
’idée d’un Homère, faute d’un poète supérieur qui pût, sinon fixer la langue , du moins la montrer et l’attester à jamais par u
était point décidément sorti de la fausse voie qui avait ramené notre langue poétique à une sorte d’enfance et qui semblait co
ssamment à déblayer le terrain, à faire le champ net et à remettre la langue et la littérature dans une large voie classique,
use, d’en vouloir verser la sève et comme transfuser le sang dans une langue moderne qui, certes, à cette date (je ne parle ni
st la première étape marquée dans cette marche recommençante de notre langue  ; les petits traités, si prisés, d’Henri Estienne
47 (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »
de ces luttes et de cette mêlée des esprits ; et, en ce qui est de la langue en particulier, nous assistons à l’effort de Du B
nner la trempe et l’éclat. Tout d’abord Du Bellay a sur l’origine des langues une idée fausse, abstraite, rationnelle : « Les l
l’origine des langues une idée fausse, abstraite, rationnelle : « Les langues , dit-il, ne sont nées d’elles-mêmes en façon d’he
voit l’erreur ; c’est déjà la doctrine du rationalisme appliquée aux langues . Les estimant toutes de même valeur à l’origine,
cet. C’est précisément le contraire qui est vrai historiquement : les langues sont nées comme plantes et herbes, avec toutes so
n tour. Il est faible et presque nul sur les origines gauloises de la langue . Peut-on s’en étonner ? Il ne sait pas ce qu’on n
croit savoir, c’est que la négligence de nos ancêtres a laissé notre langue « si pauvre et si nue, qu’elle a besoin présentem
Il ignore ce que nos jeunes savants appellent aujourd’hui « la belle langue du xiiie  siècle », cette langue si délitable, si
nts appellent aujourd’hui « la belle langue du xiiie  siècle », cette langue si délitable, si en usage et en faveur dans tout
plus voisine d’une certaine perfection dans son genre que cette même langue , remise en mouvement et en fusion, ne l’était au
er de ces « rameaux francs et domestiques, magistralement tirés de la langue grecque ». On abuse bien aujourd’hui de ce mot ma
er, le règne du français en Europe, la monarchie universelle de notre langue . Il décerne à François Ier tous les éloges qui lu
ables qu’elles soient, n’offrent qu’un moyen incomplet de dresser une langue  : il faut en venir aux imitations, à ces imitatio
: Que les traductions ne sont suffisantes pour donner perfection à la langue françoise, est fort beau. C’est élevé, soutenu, s
juste et lumineuse idée chez les traducteurs ? Vous qui lisez en leur langue Homère et Démosthène, Cicéron et Virgile, essayez
il faut oser plus et s’inspirer de l’esprit pour « faire tant qu’une langue , encore rampante à terre, puisse hausser la tête
ert et à Paul-Louis Courier. Il ne veut pas qu’on imite dans une même langue , ni qu’on s’adresse à un auteur d’hier (fût-ce un
ingénieux de nos jours, M. Nisard, ne veut même pas qu’on imite d’une langue moderne à une autre langue moderne : c’est le moy
Nisard, ne veut même pas qu’on imite d’une langue moderne à une autre langue moderne : c’est le moyen de prendre avant tout le
où il présume un peu trop, c’est de croire toujours qu’on traite les langues à volonté ; que l’on peut, par exemple, leur conf
rt, je l’ai dit, de cette idée rationnelle et bien française, que les langues sont toutes égales à l’origine et de même valeur 
iendra même à dire qu’il serait à désirer qu’on arrivât un jour à une langue commune, universelle. Par cette part considérable
part considérable qu’il fait à la volonté, à la raison en matière de langue , il est bien de la nation dont seront Descartes e
e plus d’idées qu’il n’en achève. En ce qui est du français, de cette langue qui n’est ni ronflante, ni étranglée, ni fredonné
nnement, c’est une garantie de plus pour la force et la durée ; si la langue française a été plus lente à mûrir, elle en sera
des mots, il est loin (tant s’en faut !) de détourner de l’étude des langues anciennes ; mais il est pour l’abréviation de cet
réviation de cette étude et pour la divulgation de la vérité en toute langue . Il le souhaite en dépit des docteurs de toute ro
raie gloire bien moins en composant en latin qu’en écrivant dans leur langue . La vraie immortalité est de ce côté ; tous ces f
’on disait, au xvie  siècle, contre l’aptitude et la suffisance de la langue française à traiter de certaines matières, on le
ter de certaines matières, on le disait du temps de Cicéron contre la langue latine104. Et il convient, pense-t-il, d’y répond
Ce qui est certain, c’est que, s’il était « sergent de bande en notre langue françoise », comme il dit, il est nombre de ces p
oète d’introduire de ces mots, de ces locutions non vulgaires dans la langue générale. Les Grecs et les Romains ont toujours c
ançaise, où il se plaint de la gêne et de l’appauvrissement que notre langue a subis depuis cent ans environ, et où il ose pro
c, dont les façons de parler, dit-il, sont fort approchantes de notre langue vulgaire, plus approchantes même parfois que les
48 (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216
pendant cette imitation servile lui avait profité pour construire une langue littéraire plus régulière et plus lucide que la l
construire une langue littéraire plus régulière et plus lucide que la langue un peu puérile de son enfance ; comment, après av
e jusqu’à madame de Sévigné, avaient apporté à la littérature et à la langue de la France une des qualités de leur génie diver
tion d’un côté, grâce à l’originalité de l’autre, s’était façonné une langue littéraire, propre à tous les usages de son unive
vers, mais en prose. Il ne donna pas de chef-d’œuvre littéraire à la langue , excepté dans le badinage, mais il lui donna la l
inage, mais il lui donna la liberté de style, et avec la liberté, dix langues pour une. Il lui donna l’instrument de la polémiq
ers : Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux. Il créa la langue improvisée, rapide, concise du journalisme, et av
créa la langue improvisée, rapide, concise du journalisme, et avec la langue du journalisme il créa cette puissance moderne de
il créa le dialogue universel, incessant de l’esprit humain. Sans la langue de Voltaire, le journalisme n’aurait pas pu naîtr
it l’écho qui répercute partout les idées. Ce seul service rendu à la langue française ferait aussi de lui un grand inventeur.
romans ; mais il l’enivre en même temps du plus beau style qu’aucune langue ait jamais parlé depuis les Dialogues de Platon.
e autre mission presque parallèle : c’était la mission de façonner la langue littéraire à la science. La science et l’industri
ns couleur se borne à décrire. La France doit à ce grand coloriste sa langue littéraire mise au service de la science de la na
n vérité descriptive, en pittoresque, et surtout en sentiment dans la langue de la science, par deux étrangers de nos jours, H
e et d’amour universel. Mais c’est que Buffon leur avait préparé leur langue dans un autre idiome. Ils ont sur lui l’avantage
és. VII Ainsi la littérature française complétait rapidement la langue destinée à remuer par toutes ses fibres l’esprit
ur, sinon à créer (car ce ne sont pas les grammairiens qui créent les langues , ce sont les ignorants), du moins à conserver et
ys des lettres. Mais poursuivons ce coup d’œil sur la formation de la langue et de la littérature de la France. XI Ce n’
daient en Europe la connaissance, le goût et la passion même de notre langue  ; cette littérature et cette langue contenaient l
goût et la passion même de notre langue ; cette littérature et cette langue contenaient l’idée moderne, l’idée française. On
XII Ainsi la philosophie, ce résumé des littératures et ce suc des langues , disséminait la langue française dans tout l’univ
hie, ce résumé des littératures et ce suc des langues, disséminait la langue française dans tout l’univers lettré. Cette langu
es, disséminait la langue française dans tout l’univers lettré. Cette langue était acceptée partout comme celle de ce qu’on ap
e celle de ce qu’on appelait l’idée ; elle l’était également comme la langue de la diplomatie à cause de sa clarté qui se refu
filiation littéraire slave et grecque, et adopter le français pour sa langue aristocratique, en laissant au vulgaire sa langue
le français pour sa langue aristocratique, en laissant au vulgaire sa langue russe plus riche et plus harmonieuse cependant ?
ic, ce Denys héroïque et pédantesque de la Prusse, rougir de sa belle langue natale, écrire, parler, rimer, causer, correspond
e tous ceux qui avaient influé, depuis l’origine de la nation, sur sa langue , allait faire faire à la littérature française un
française une explosion dans le monde, comparable à l’explosion de la langue grecque quand elle répandit les premières rumeurs
oupçonnât en France, ce qu’elle portait de rénovation d’idées dans sa langue et dans sa main. Je ne voudrais d’autre preuve de
pour laquelle la France depuis deux siècles semblait avoir façonné sa langue claire, forte, polémique, oratoire, se concentra
Mirabeau en fut la voix ; l’univers entier en fut l’auditoire. Notre langue porta notre philosophie politique d’oreille en or
ope. Chaque vérité proclamée ou décrétée devenait un morceau de notre langue . Le décalogue de la raison moderne et de la liber
ogue de la raison moderne et de la liberté fut écrit en français : la langue ainsi devint monumentale en même temps qu’elle de
les plus mesquines. La France, hier si grande d’idées, de cœur et de langue , ne fut plus que l’ombre d’elle-même. Il en est t
la monnaie, cette invention presque divine de la civilisation, cette langue universelle du commerce, et le retour à la barbar
vérité sur la Convention. Quelle influence pouvait-elle avoir sur la langue et sur la littérature française ? L’influence du
aissant des victimes ; elle eut tout cela, mais ce n’était plus de la langue  : c’était des hoquets et des sanglotements d’agon
semblée Constituante pour notre philosophie, notre littérature, notre langue , notre révolution, vit la France, saisie tout à c
t en pitié, puis en terreur, puis en horreur. Elle répudia du cœur la langue , les idées, la littérature d’un peuple dont le go
traversent les ifs ou les cyprès des cimetières, elles donnèrent à la langue poétique, et même à la prose française d’après la
remières notes de cette mélancolie tragique, inconnues jusque-là à la langue . C’était une corde nouvelle, corde trempée de san
à moi peut-être à mon insu. La tristesse fait maintenant partie de la langue  ; c’est un don de la mort trouvé sur tant de tomb
49 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533
iginaux, s’en doivent former Quant à ceux qui n’entendent point les langues dans lesquelles les poëtes, les orateurs et même
aut qu’ils la prennent sur le rapport des personnes qui entendent ces langues et qui les ont entendues. Les hommes ne sçauroien
qu’après l’avoir entendu. Or le poëme dont nous n’entendons point la langue , ne sçauroit nous être connu par le rapport du se
ie, avec ceux qui ont eu la fiévre, de même celui qui ne sçait pas la langue dans laquelle un poëte a écrit, ne doit pas être
r des raisonnemens métaphisiques. Dès que ceux qui n’entendent pas la langue dont un poëte s’est servi, ne sont point capables
rgile lui-même ne pourroit pas les y transplanter, d’autant que notre langue n’est pas susceptible de ces beautez, autant que
que notre langue n’est pas susceptible de ces beautez, autant que la langue latine, comme nous l’avons exposé dans la premier
le plus simple, principalement quand cet écrivain a composé dans une langue plus favorable pour les expressions fortes et pré
langue plus favorable pour les expressions fortes et précises que la langue dans laquelle on entreprend de le traduire. Il es
ger les figures et d’en substituer d’autres qui sont en usage dans sa langue , à la place de celles dont son auteur s’est servi
l est très-rare que les figures qu’on regarde comme rélatives en deux langues , y puissent avoir précisément la même valeur. Il
ator. Un mot qui aura précisément la même signification dans les deux langues , ne peut-il pas encore, quand il est consideré en
ment de l’idée, laquelle y est attachée, se trouver plus noble en une langue qu’en une autre langue, de maniere qu’on rencontr
e y est attachée, se trouver plus noble en une langue qu’en une autre langue , de maniere qu’on rencontrera un mot bas dans une
Titus ne sonne-t-il pas mieux que Tite  ? Les mots traduits d’une langue en une autre langue peuvent encore y devenir moin
il pas mieux que Tite  ? Les mots traduits d’une langue en une autre langue peuvent encore y devenir moins nobles et y souffr
’effet d’une figure tiennent si bien, pour ainsi dire, aux mots de la langue dans laquelle on a inventé et composé, qu’ils ne
oquence perdent toujours quelque chose quand on les transplante de la langue en laquelle ils sont nez. Nous avons des traducti
Ma reflexion est d’autant plus vraïe, qu’on ne sçauroit apprendre une langue sans apprendre en même-temps plusieurs choses des
ivrée, charme avec raison tous les françois qui sçavent assez bien la langue italienne pour entendre les originaux sans peine.
r un autre énerve la vigueur d’une phrase, qui même ne sort pas de la langue où elle a été composée, lisent le vingt-troisiéme
ttre dans leur copie. Ils se laissent abbatre enfin au génie de notre langue , et ils se soumettent à la destinée des traductio
idée d’un poëme sur ce que les personnes capables de l’entendre en sa langue , déposent unanimement concernant l’impression qu’
50 (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25
aptitude particulière de chacun de ses grands ouvriers, saluons notre langue maternelle. La langue française n’offre pas, me d
de chacun de ses grands ouvriers, saluons notre langue maternelle. La langue française n’offre pas, me dira-t-on, la simplicit
nalité consiste exclusivement dans la pensée et le tour d’esprit : la langue que parlent ces hommes ingénieux est peu variée,
rté, de la netteté chez nous traditionnelles. Nous savons bien qu’une langue ne sera jamais fixée ; mais pourtant nous paraît-
ions de la philosophie germanique, « dans un éternel devenir ». Notre langue n’a rien à perdre pour se sentir plus arrêtée dan
on définitive de la pensée, sans s’attarder en mille détours comme la langue allemande, embarrassée d’incises, d’inversions et
prosateurs, s’avance en spirale comme Thésée dans le labyrinthe ; la langue française, comme la Camille de Virgile, court sur
idiomes arrêtent et retiennent suffisamment l’idée, si dans ces deux langues la facilité toute spontanée de la musique ne se d
s-d’œuvre contemporains. Encore me prendrais-je à contester que notre langue ne soit pas, sinon au même degré que l’espagnol e
degré que l’espagnol et l’italien, au moins à un très haut peint, une langue musicale en dépit de certaines assonances trop lo
ne langue musicale en dépit de certaines assonances trop lourdes, une langue réellement douée de sonorité rythmique et de mélo
trou, de Molière, de Victor Hugo ? Demandez-vous au contraire à notre langue française la cadence et la suavité de l’italien ?
n’a versé plus d’enchantement dans une parole humaine. » Ainsi cette langue française, musicale, sonore, claire jusqu’à paraî
les plus largement libéraux de notre époque, M. E. Bersot : « Notre langue est bien française… elle mérite bien qu’on la rec
il est, s’empreint de son génie et de sa passion ; elle est à la fois langue de Racine et de Corneille, de La Rochefoucauld et
te beauté, de cette richesse, de cette excellence, attributs de notre langue , se déduisent la supériorité de notre prose et la
écrivains diserts bien inférieurs à tous ces génies créant chacun une langue dans la langue française. Les Prosateurs du seizi
ts bien inférieurs à tous ces génies créant chacun une langue dans la langue française. Les Prosateurs du seizième siècle vien
e, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue , mais produisant aussi dans la presse et à la tri
nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle. Quelle est la nation de l’Europe qui po
gés. On s’est plaint très souvent des difficultés rebutantes de notre langue poétique, de l’indigence de nos ressources en fai
s qui ne savent pas user des ressources infinies que le clavier de la langue poétique française met à leur disposition, « ce c
autres peuples : sous la forme lyrique dans le dialecte provençal, la langue d’oc ; sous la forme épique, dans le dialecte qui
sous la forme épique, dans le dialecte qui est devenu le français, la langue d’oïl. Je vous ai montré, l’an dernier, l’émulati
estent bien des manuscrits découverts, était dans l’Italie du Nord la langue littéraire et classique : on a retrouvé dans les
carolingiens écrits en vers français. Si bien que chez nos voisins la langue nationale a beau prendre son essor, la tradition
51 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349
les peuples une éloquence parlementaire inconnue jusqu’à présent. La langue de l’improvisation poétique nous a été refusée, c
perfectionnera : elle est, au reste, plus conforme au génie de notre langue , qui, elle-même, ainsi que nous l’avons fait rema
ains, chez les Anglais : il y a, dans la contexture et le génie de la langue française, une raison invincible, une logique néc
nt être très favorables à la discussion calme, solennelle, animée. La langue et les institutions marchent en même temps : l’un
est pas, une chose qui n’est pas déjà de la poésie. La poésie est une langue , et non point une forme d’une langue ; la poésie
de la poésie. La poésie est une langue, et non point une forme d’une langue  ; la poésie est universelle, et non point locale 
ire les derniers vestiges de cette idolâtrie de l’imagination ; et la langue française, docile surtout aux règles du goût, com
s, de plus, exigé des vers pour reconnaître la poésie, comme si cette langue triée, à laquelle nous ajoutions la rime, constit
u moins de la poésie française, celle qui affectait l’imitation de la langue grecque, qui trouvait mieux à s’exprimer en prose
ique de la Grèce, dont les préceptes furent appliqués par Horace à la langue latine, et par Boileau à la langue française, ce
s furent appliqués par Horace à la langue latine, et par Boileau à la langue française, ce génie est maintenant épuisé : nous
qui nous a portés à nous contenter d’une littérature d’imitation. La langue latine n’a plus rien à nous apprendre : tous les
nts moraux qu’elle devait nous transmettre sont acclimatés dans notre langue  ; elle n’a plus de pensée nouvelle à nous révéler
ès à présent le latin de la première éducation : les trésors de cette langue seront bien vite ouverts au jeune homme, à l’inst
r à introduire dans les premiers rudiments de l’éducation l’étude des langues orientales, de se former de nouvelles traditions
poussée vient d’arrière, un grand bouleversement sera inévitable. Les langues orientales contiennent des trésors que nous comme
encore d’apprécier toutes les révélations que nous devons recevoir de langues dont les racines primitives sont des manifestatio
tériels. Il est impossible de prévoir ce que nous devons apprendre de langues dont les unes sont faites pour l’ouïe, et les aut
fécondée par la religion, ainsi que nous l’avons dit ; et l’étude des langues où sont enfermées comme dans une arche voilée aux
ons. Ce n’est plus un fait dont on puisse douter que la filiation des langues de l’Orient et des langues de l’Occident ; mais i
dont on puisse douter que la filiation des langues de l’Orient et des langues de l’Occident ; mais il ne nous suffit point de c
et connue. Ainsi la poésie doit avoir un nouveau point de départ. La langue française qui, seule, entre toutes les autres n’e
d’abandon où nous avons laissé jusqu’à présent les monuments de notre langue romance tient à cet inconcevable dédain de nos pr
elles serviront encore à lier les unes aux autres les traditions des langues . M. d’Agincourt a consacré sa longue et honorable
52 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »
ées particulières retardaient d’ailleurs et gênaient le travail de la langue , si difficile à fixer, et qui ne peut recevoir sa
rose n’avait plus guère à acquérir quant à la matière ; et quant à la langue elle-même, elle ne demandait plus que des perfect
inct ce qui avait échappé aux poètes réformateurs, comprenait que les langues ne s’enrichissent que par les idées, et versait p
oir, comme en un abrégé, l’antiquité elle-même se révélant dans notre langue . C’est ce que fit Amyot, en traduisant les écrits
t Plutarque d’après les manuscrits du Vatican. Le latin lui était une langue plus familière que le français, et son génie de t
sûre, et cette pratique pour ainsi dire journalière des analogies des langues anciennes avec la nôtre ; de là tant de créations
e cet ordre, il s’arrêta toujours au point juste où le génie de notre langue aurait résisté. Il est à la fois hardi et retenu,
s’était faite de l’esprit français, et chaque tour grec ou latin à sa langue  ; hardi jusqu’où l’analogie peut le suivre, jusqu
nalogie manqué, et que l’exactitude serait un inutile sacrifice de la langue traduite à la langue de l’original. Son admirable
e l’exactitude serait un inutile sacrifice de la langue traduite à la langue de l’original. Son admirable aptitude pour la pro
utre que, dans la traduction des poëtes grecs, les analogies des deux langues étant beaucoup plus rares, il lui arrive plus sou
ui arrive plus souvent d’éteindre l’original que d’enrichir sa propre langue . Amyot n’excella que dans la prose, et n’écrivit
e marque singulière de sa vocation. Dans un temps où le progrès de la langue était l’ambition de tous les écrivains, où beauco
a raison antique, et de faire parler l’antiquité elle-même dans notre langue . Ce fut la tâche d’Amyot. Dans cette traduction c
ux, il mit l’esprit français en présence de l’esprit ancien, et notre langue en regard de la plus riche des deux langues de l’
l’esprit ancien, et notre langue en regard de la plus riche des deux langues de l’antiquité. Par cette comparaison saisissante
quels guides l’esprit français devait suivre, à quelles sources notre langue pouvait puiser des richesses durables. La traduct
aient avec plus de vivacité tout ce qu’il y a de créations dans cette langue dont l’usage a rendu certaines beautés vulgaires,
tudié comme un modèle. Sainte-Marthe disait qu’Amyot, « en portant la langue au plus haut point de pureté dont elle semblait c
langue131. » — « Quelle obligation dit Vaugelas, ne lui a point notre langue , n’y ayant jamais eu personne qui en ait mieux su
atières qui peuvent recevoir la forme littéraire et perfectionner les langues . Or, aucun auteur de l’antiquité n’a plus exprimé
ions d’un monde qui touchait à sa fin. C’est de cette sagesse. que la langue d’Amyot nous mit en possession au xvie  siècle, e
faveur publique, tenait à des causes générales. Le grec avait été la langue de l’hérésie ; or, l’hérésie ayant eu le dessous,
riétés et les contradictions de la conduite. Quant au caractère de sa langue , les latinismes lui sont en effet maternels. Il n
me, il ne réussit pas toujours à les faire entrer dans le corps de la langue . § IV. Le sujet des Essais. La matière du l
’est dans Montaigne, dit-on avec raison, qu’il faut aller rajeunir la langue par des innovations, ou plutôt par des restaurati
é, toutes les formes du discours appelant toutes les ressources de la langue . Y a-t-il une méthode dans cette sorte de journal
iel ; mais une nation avide de gloire littéraire, et qui attendait sa langue de ses grands écrivains. Sans grammaires, sans rè
par l’analogie, il osa tout pour exprimer sa pensée, et il traita la langue non comme l’héritage de tous, mais comme sa propr
sa propriété personnelle. Ainsi en usent les hommes de génie avec des langues qui ne sont pas encore formées ; ils imitent les
s ; ils imitent les gens du peuple, toujours enfants même au sein des langues perfectionnées, lesquels, ayant plus d’idées que
parler comme ils sentent, et se faisant dans la chaleur du moment une langue incorrecte mais vive expressive et colorée. La la
r du moment une langue incorrecte mais vive expressive et colorée. La langue de Montaigne n’est pas une des moindres séduction
piquant qui est proprement l’esprit, si national dans notre pays. La langue de Montaigne a les grâces et la liberté de celle
xvie  siècle a mis de science et de génie dans la formation de notre langue littéraire, désormais la langue de l’esprit moder
t de génie dans la formation de notre langue littéraire, désormais la langue de l’esprit moderne, langue maternelle pour nous,
de notre langue littéraire, désormais la langue de l’esprit moderne, langue maternelle pour nous, langue adoptive pour quicon
désormais la langue de l’esprit moderne, langue maternelle pour nous, langue adoptive pour quiconque en Europe, dans les lettr
tom. III, pag. 113. 131. Ibid. 132. Préface des Remarques sur la langue française. 133. Essais, liv. II, chap. iv. 134
53 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »
Chapitre IV La langue française et la Révolution. — Le jargon du systèm
gue française et la Révolution. — Le jargon du système métrique. — La langue traditionnelle des poids et mesures. — La langue
stème métrique. — La langue traditionnelle des poids et mesures. — La langue des métiers : la maréchalerie, le bâtiment, etc.
angue des métiers : la maréchalerie, le bâtiment, etc. — Beauté de la langue des métiers, dont l’étude pourrait remplacer cell
termes usuels que le système métrique ait réussi à introduire dans la langue , puisque litre sous cette forme et sous celle de
tantôt à un mot latin, car tout est bon aux barbares qui méprisent la langue française, il donna une quantité de termes inutil
t ont assez bien résisté, opposant au pédantisme la richesse de leurs langues spéciales créées bien avant la vulgarisation du g
rop gai pour sa signification ? La vénerie et le blason possèdent des langues entièrement pures et d’une beauté parfaite ; mais
les outils, tous les travaux de tous ces ouvriers ont trouvé dans la langue française des syllabes capables de les désigner c
apables de les désigner clairement. La lente organisation d’une telle langue fut un travail admirable auquel tous les siècles
du contre-fer ; il semble nouveau dans cette signification47, mais la langue des métiers toujours vivante et si inconnue est e
s, peut-être prendraient-ils plus de goût et quelque respect pour une langue dont ils sentiraient la chaleur, les mouvements,
u beau nom d’hypomoclion. » Marty-Laveaux, De l’enseignement de notre langue (1872). — On se souvient des conseils donnés par
54 (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »
La métaphore Les bêtes et les fleurs Dans l’état actuel des langues européennes, presque tous les mots sont des métap
uffise, car on ne peut invoquer ni la phonétique, ni, sans doute, une langue antérieure où toutes les langues auraient puisé,
ni la phonétique, ni, sans doute, une langue antérieure où toutes les langues auraient puisé, ni les communications interlingui
e cas de roitelet était unique ou rare ; si l’on ne trouvait dans les langues européennes que trois ou quatre exemples de cette
e, qu’il s’agisse de lézard ou de souris, au cours des siècles et des langues  ! M. Bréal, lui-même, la signale, en grec moderne
dérivés dont le sens, tout métaphorique, est identique en beaucoup de langues . Un animal qui a échappé à la métamorphose en mac
gnols et les Portugais disent petit chat, gatillo, gatilho ; dans les langues non latines, le chien de fusil est un coq ; allem
. Elle serait bizarre, si la même image ne se retrouvait en plusieurs langues ou dialectes et si le français du xvie  siècle ne
hardon). L’idée de cette relation se retrouve dans presque toutes les langues de l’Europe et dans les deux langues classiques :
retrouve dans presque toutes les langues de l’Europe et dans les deux langues classiques : [mot en caractères grecs]161, cardue
ert d’aiglants (aculenta), de piquants. Je n’ai pu retrouver dans les langues européennes de formesanalogues, comme pour broche
des vagues sont des brebis en italien, pecorelle ; et dans toutes les langues , depuis le grec, la machine de guerre à heurter l
u à la plus curieuse dissertation sémantique. Dans presque toutes les langues son nom est une antiphrase. C’est une bête fort r
en allemand et en hollandais par sonnenwende et zonnewende ; ces deux langues possèdent, en effet, les formes sonnenblume et zo
anois, solsikke ; l’anglais, sunflower ; le polonais, slonecznie. Les langues sémitiques ont des expressions pareilles : en ara
et l’on y rencontre cocks head, cock’s comb, cockrose (écossais). Les langues germaniques se contentent en général de l’express
re. La renoncule, connue sous le nom de bouton d’or, a reçu dans les langues et les dialectes d’Europe179 deux séries de noms 
œuds) en anglais, knot-grass ; en flamand, knoopgras ; tandis que les langues scandinaves la dénomment herbe du chemin (danois 
ais) ; on trouve en allemand Schwarz kümmel, (le carvi noir) mais les langues modernes ont surtout baptisé la nielle d’après sa
egatella ; en catalan, l’erba fetgera ; en espagnol, la higadela. Les langues germaniques, scandinaves et slaves constatent la
albispina), la blanche épine, porte ce même nom en presque toutes les langues , depuis l’italien biancospino jusqu’au danois hvi
n a peut-être été de même pour le rouge-gorge. Dans toutes les autres langues , de l’italien, pettirosso, à l’allemand, rothkehl
a trouvaille rouge-gorge ou rodkielke soit spontanée dans chacune des langues où on la rencontre. Le vieux français disait : ru
fourmillon. Comme l’idée de fourmi-lion se retrouve dans beaucoup de langues d’Europe, son absurdité doit sans doute être mise
nd et avec le danois : contare et contar ont, dans les deux premières langues , la double signification de nos deux mots ; en al
ter ; il l’a perdue en partie, quand le mot account est entré dans la langue  ; mais account a gardé, en partie, un peu du sens
n entre dessin et dessein sans s’apercevoir, les pauvres gens, que la langue , incorrigible, recommençait exactement avec le mo
édois avec utkast, en italien avec disegno et dans presque toutes les langues . Bien d’autres mots seraient à noter que les dict
ns, c’est de rendre invisible la métaphore et ainsi d’engrisailler la langue . Séparé de l’idée qu’il représente, dessein n’est
s le jour qu’elles sont nées et destinées à disparaître bien avant la langue dont elles ont fait partie. L’abstraction est une
lations n’en sont pas moins assez régulières et que la différence des langues n’implique pas une différence de marche ou de mét
certitude par la coexistence des mêmes combinaisons d’images dans des langues très différentes ; pour les contes, cela est fort
pas, une partie de sa nomenclature, dialectes étrangers et « petites langues  », est souvent inutilisable dans un travail de sé
des interpositions sont fort possibles, surtout dans une région de la langue où la transmission des sons n’a jamais été fixée
lonais ; enfin le suédois, le danois, l’espagnol et le portugais. Les langues sont nommées dans l’ordre de la fréquence de leur
55 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »
l’éloquence. — 2. Desseins et théories de Malherbe : la réforme de la langue . La réforme de la poésie. Il a sauvé l’art. Malhe
igence telle qu’était celle du président du Vair. 2. Réforme de la langue et de la poésie. Avec une très claire conscien
rammairien autant que poète ; il se donna pour mission de réformer la langue et le vers, et d’enseigner aux poètes à manier ce
minutieux, formaliste, il s’attache passionnément à perfectionner la langue . Dans sa chambre de l’hôtel de Bellegarde, dont l
voisins l’un de l’autre, et jaloux de leurs frontières. Ce docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que depuis tant
des participes ? » Malherbe s’était donné pour tâche de nettoyer la langue française : il voulait mettre dehors les archaïsm
t ce dont l’ambition du siècle précédent avait surchargé, encombré la langue . Il voulait la réduire aux mots purement français
ssait celles que l’usage avait condamnées : il n’appauvrissait pas la langue , il la débarrassait. La langue qu’il mit à nu, da
condamnées : il n’appauvrissait pas la langue, il la débarrassait. La langue qu’il mit à nu, dans sa beauté nerveuse, c’était
réalité. Le « courtisan », c’était sans doute la forme exquise de la langue que le peuple de Paris offrait à l’état brut et n
Malherbe extrait de ce qu’il estime être la fonction littéraire de la langue  : il veut qu’on satisfasse à la raison, ainsi qu’
somme l’enseignement de Malherbe. Il tend visiblement à constituer la langue comme une sorte d’algèbre, à donner à la phrase u
s raisonnables, c’est-à-dire universellement intelligibles. C’est une langue symbolique, où les termes ont des valeurs fixes,
ogiques. Faut-il imputer aussi à Malherbe la fatale distinction d’une langue et d’un style nobles ? Il a eu certaines idées, p
lus ordinaire pratique, on se persuadera qu’il ne reconnaît point une langue poétique plus noble que la langue épurée du bon u
uadera qu’il ne reconnaît point une langue poétique plus noble que la langue épurée du bon usage : il distingue très sensément
le que la langue épurée du bon usage : il distingue très sensément la langue commune des langues techniques, et pour la clarté
urée du bon usage : il distingue très sensément la langue commune des langues techniques, et pour la clarté, il se réduit à cel
56 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124
que lui. Le projet de ces hommes systêmatiques étoit de rendre notre langue plus belle, plus facile à lire &, surtout, à
urs vécu dans les meilleures compagnies, qui possédât parfaitement sa langue , qui la parlât sans laisser entrevoir le moindre
dicieux Du Marsais, un des hommes qui a le mieux entendu le génie des langues , & qui a porté plus loin l’esprit de discussi
ntre l’orthographe, & la prononciation. Il ne bornoit pas à notre langue la réforme qu’il méditoit de faire, il vouloit qu
me qu’il méditoit de faire, il vouloit qu’elle s’étendit à toutes les langues de l’Europe. Dans son livre de la Taille réelle,
même de l’état ; que l’orthographe intéressoit la grammaire & la langue  ; qu’il falloit apporter autant de soin pour orth
écessité de conserver l’étymologie des mots ; de faire porter à notre langue , dérivée de celle des anciens Romains, les glorie
aime ; sur la multitude de dialectes qui s’introduiroient dans notre langue , le Normand, le Picard, le Bourguignon, le Proven
aphe & notre prononciation, se faisoit encore plus sentir dans la langue Angloise. Il est vrai que de toutes les langues c
re plus sentir dans la langue Angloise. Il est vrai que de toutes les langues connues, c’est celle où ce défaut est le plus con
les, comme les autres nations. Un François qui ne sçauroit point leur langue , & qui liroit en présence d’un d’eux, par exe
ndu. L’Anglois croiroit qu’il n’y a point de mot pareil dans toute sa langue . Cette difficulté extrême d’articuler le son prop
de chaque voyelle, de connoître toute la variété des accens de cette langue , de saisir certains sifflemens de syllabes finale
is & le collège Royal. De serviles compilateurs de phrases, d’une langue qu’on a bien de la peine à entendre, plus amateur
isputes des jésuites & de l’université sur la prononciation de la langue Grecque qui ont été fort loin, & qui ne sont
ort loin, & qui ne sont pas encore finies. La prononciation de la langue Françoise à causé un plus grand nombre de contest
57 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56
e nous dire, après cela, qu’il est impossible de bien écrire dans une Langue morte, parce que nous sommes hors d’état d’en con
ître le mécanisme & toutes les finesses ! Comment ont appris leur Langue M. de Voltaire, le propagateur de ce paradoxe, &a
tes à une étude constante, ne sont-elles pas capables de vivifier une Langue qui n’est morte que pour ceux qui la négligent ?
ci, les Desbillons, les Brotier, &c. sont parvenus à se rendre la Langue Latine familiere, à se pénétrer de son génie, &am
é de l’écrire avec succès. D’ailleurs, quelque vivante que soit notre Langue pour la plupart de nos mauvais Ecrivains, le gran
uctions ? Preuve qu’il est indifférent pour les Esprits bornés qu’une Langue soit vivante, comme il l’est pour les vrais Génie
ve fort supérieurs aux Vers François que nous avons de cet Auteur. La Langue Italienne étoit néanmoins pour Ménage une Langue
ns de cet Auteur. La Langue Italienne étoit néanmoins pour Ménage une Langue aussi morte que la Grecque & la Latine, dans
-on pas plusieurs parmi ceux qui écrivent assez correctement dans ces Langues étrangeres, en convenant eux-mêmes qu’il leur ser
pin a joint celui d’écrire avec pureté & avec goût dans sa propre Langue . Ses Réflexions sur l’Eloquence, celles sur la Po
François. Ses Vers Italiens sont estimés même en Italie, & notre Langue doit beaucoup à ses recherches. Il étoit savant e
58 (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »
dique une descendance réelle, une parenté par le sang. Or l’étude des langues et de l’histoire ne conduit pas aux mêmes divisio
lace en histoire ni en philologie. Dans le groupe humain qui créa les langues et la discipline aryennes, il y avait déjà des br
lichocéphales. Il en faut dire autant du groupe primitif qui créa les langues et l’institution dites sémitiques. En d’autres te
II. — Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue . La langue invite à se réunir ; elle n’y force
e nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. Les État
is et l’Angleterre, l’Amérique espagnole et l’Espagne parlent la même langue et ne forment pas une seule nation. Au contraire,
par l’assentiment de ses différentes parties, compte trois ou quatre langues . Il y a dans l’homme quelque chose de supérieur à
u quatre langues. Il y a dans l’homme quelque chose de supérieur à la langue  : c’est la volonté. La volonté de la Suisse d’êtr
r la France, c’est qu’elle n’a jamais cherché à obtenir l’unité de la langue par des mesures de coercition. Ne peut-on pas avo
i en altérerait la sérénité. L’importance politique qu’on attache aux langues vient de ce qu’on les regarde comme des signes de
; les exemples sont innombrables. Même aux origines, la similitude de langue n’entraînait pas la similitude de race. Prenons l
ou proto-sémite ; il s’y trouvait des esclaves, qui parlaient la même langue que leurs maîtres ; or l’esclave était alors bien
ace différente de celle de son maître. Répétons-le : ces divisions de langues indo-européennes, sémitiques et autres, créées av
omparée, ne coïncident Pas avec les divisions de l’anthropologie. Les langues sont des formations historiques, qui indiquent pe
unit pour la vie et pour la mort. Cette considération exclusive de la langue a, comme l’attention trop forte donnée à la race,
un être raisonnable et moral, avant d’être parqué dans telle ou telle langue , avant d’être un membre de telle ou telle race, u
ce qui ne suffit pas à créer un tel principe spirituel : la race, la langue , les intérêts, l’affinité religieuse, la géograph
ent dans la France, à l’époque où elle possédait l’Alsace et Metz. La langue germanique a dominé dans les îles Britanniques, u
59 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »
biques. — La race fait la beauté d’un mot. — Le patois européen et la langue de l’avenir. Une académie serait utile, composée
ngt — ayant à la fois le sens phonétique111 et le sens poétique de la langue . Au lieu de rendre des arrêts par prétention, au
ui de la dérivation. Son rôle serait, non pas d’entraver la vie de la langue , mais de la nourrir au contraire, de la fortifier
à elles-mêmes, soustraites aux influences étrangères ou savantes, les langues ne peuvent se déformer, si on donne à ce mot un s
lot pour bimbelot ne sont des accidents graves dans l’évolution d’une langue . Je suis même moins choqué par le populaire de l’
veux le dire encore en achevant ce tableau des mauvaises mœurs de la langue française et des dangers où la jettent le servili
ct d’une indigence heureusement simulée. Il n’est pas possible qu’une langue littérairement aussi vivante ait perdu sa vieille
nécessaire d’écrire ; mais si l’on écrit il faut que cela soit en une langue véridique et de bonne couleur. Ou bien résignons-
de la moitié des mots ne sont pas français. C’est un avant-goût de la langue de l’avenir. 111. On voudra bien remarquer que
ette chimérique assemblée, il serait à souhaiter qu’un Bulletin de la langue française fût publié selon ces principes, et répa
t. NdA 114. Comme le fait M. Emile Deschanel, les Déformations de la langue française (1898). Les deux mots sont excellents,
60 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 36, de la rime » pp. 340-346
arbares et presque sans lettres lorsque leur poësie s’est formée. Les langues qu’ils parloient n’étoient pas susceptibles d’une
é, quand ces nations se sont cultivées par une étude judicieuse de la langue grecque et de la langue latine ; on a bien poli e
sont cultivées par une étude judicieuse de la langue grecque et de la langue latine ; on a bien poli et rectifié ces usages, m
formation qui avoit son fondement dans la nature et dans le génie des langues modernes. Les tentatives que des poëtes sçavans o
ent dans les Gaules et dans d’autres provinces de l’empire. Comme les langues dans lesquelles ces poëtes sans étude composoient
n dominante ont prévalu en plusieurs choses et principalement dans la langue commune, qui s’est formée de celle que parloient
bitans, et de celle que parloient les nouveaux venus. Par exemple, la langue qui se forma dans les Gaules où les anciens habit
ablir, ne conserva que des mots dérivez du latin. La syntaxe de cette langue se forma entierement differente de la syntaxe de
e de cette langue se forma entierement differente de la syntaxe de la langue latine, ainsi que nous l’avons dit déja. En un mo
xe de la langue latine, ainsi que nous l’avons dit déja. En un mot la langue naissante se vit asservie à rimer ses vers, et la
sante se vit asservie à rimer ses vers, et la rime passa même dans la langue latine dont l’usage s’étoit conservé parmi un cer
61 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187
propos de dire avec quelque précision quel était en 1660 l’état de la langue et de la littérature française. Il résulte, je cr
, de ce qui précède, qu’on peut regarder la révolution opérée dans la langue comme l’ouvrage de deux sociétés distinctes qui s
ubitable pour moi qu’elles ont puissamment concouru aux progrès de la langue , à son enrichissement, même à son épuration par l
par l’émulation de plaire ! Quelle académie a pu jamais faire pour la langue ce que fit cette ardeur générale de conversation 
r le travail de tous pour se faire un langage commun. Il en fut de la langue comme il en serait de la monnaie, si tout le mond
re avec convenance, sera bientôt mis au rebut. Voilà l’histoire de la langue dans les académies des précieuses. Je passe au se
de bon goût. Balzac, Pascal et Corneille avaient à peu près fixé la langue . Une langue est fixée quand elle se prête à tous
. Balzac, Pascal et Corneille avaient à peu près fixé la langue. Une langue est fixée quand elle se prête à tous les langages
nt, que toute obscurité du discours est une faute qualifiée confie la langue . La langue, ai-je dit, était à peu près fixée ; m
te obscurité du discours est une faute qualifiée confie la langue. La langue , ai-je dit, était à peu près fixée ; mais les ton
par leur appropriement aux choses, aux temps, aux personnes. Alors la langue suffisait à tout. Oui, avant 1661, avant les beau
ait de fréquents accès d’anarchie. Revenons à l’état historique de la langue et des lettres à la fin de la 6e période du xviie
années à les écrire, nous dit en peu de mots quel était l’état de la langue au milieu du siècle, à l’époque des Provinciales
l. « L’on est, dit-il, esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et
7. » Ce n’est pas sans raison que La Bruyère dit : L’on a enrichi la langue de nouveaux mots. Les curieux qui font des recher
62 (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190
it pour rendre leurs propres pensées, soit pour faire passer dans une langue , encore au berceau, les beautés de deux langues,
faire passer dans une langue, encore au berceau, les beautés de deux langues , dont le sort étoit fixé, & la supériorité re
les imiter ; mais le goût naissoit à mesure qu’ils les étudioient. La langue Françoise, timide, grossière, embarrassée, n’osoi
sard, ou emporter aux caprices de la fantaisie, avec quelle fierté la langue Françoise ne brisa-t-elle pas ses entraves ? Enri
nt été faites de leur temps ? Par conséquent, quelles richesses leurs langues n’auroient-elles pas acquises ? Plus les connoiss
& se multiplient. La variété, l’abondance & la richesse d’une langue dépendent donc des connoissances plus ou moins ét
donc des connoissances plus ou moins étendues que nous possédons. La langue est nécessairement pauvre chez un peuple sauvage,
Poëtes, Orateurs, Historiens, Philosophes, tous trouvoient dans leur langue abondante, énergique, harmonieuse & sonore, l
le étoit en tout genre le pinceau du génie. Il s’en faut bien que la langue Latine ait eu le même avantage. Les foibles comme
oibles commencemens de la République Romaine ne permirent pas à cette langue d’atteindre d’abord à la perfection. Il importoit
emières mœurs n’admettoit ni jeux, ni spectacles publics ; & leur langue se ressentit long-temps de cette austérité. Les i
onc entrer, dans le plan de l’éducation de la jeunesse, l’étude de la langue Grecque, & cette étude étoit la première de t
ne souffroit pas qu’on le parlât publiquement. Il étoit juste que la langue Latine eût la préférence, puisqu’elle étoit la la
it juste que la langue Latine eût la préférence, puisqu’elle étoit la langue de la nation. Cette préférence, loin de lui nuire
cation que l’on mit à étudier les principes de l’une & de l’autre langue à la fois. Cette étude n’étoit pas seulement cell
s & des Arts ; source de l’abondance & de la richesse de leur langue , dont nous ignorons l’origine & l’accroisseme
depuis ; au lieu qu’on ne peut fixer l’époque de la perfection de la langue Latine, qu’au siècle d’Auguste. Avant cette époqu
olie & voluptueuse sut y répandre ; car les mœurs influent sur la langue , autant que le génie, témoin l’Atticisme & le
ù l’on ne cultivoit que les vertus du plus austère patriotisme.   La langue Latine n’a donc pu se perfectionner que lentement
tés. Ces difficultés proviennent, suivant Quintilien(*), de ce que la langue Latine, peu riche & peu féconde, est obligée
ute cet excellent Rhéteur, qui ont une dénomination, la disette de la langue est si grande, qu’elle ramène souvent les mêmes t
érens les uns des autres. Tels sont les défauts qu’on reprochoit à la langue Latine ; aussi les Ecrivains, pour les éviter, se
vent bien la supériorité des Grecs & des Romains ; & si leurs langues sont devenues celles du monde savant, c’est moins
mortels que ces grands hommes nous ont laissés. Disons plus, ces deux langues ont été conservées de préférence à celles de tant
vines Ecritures, & à devenir l’une & l’autre par ce moyen, la langue universelle de toutes les Nations éclairées par l
ser aux vaincus la nécessité d’apprendre, de parler & d’écrire la langue des vainqueurs ; car leur politique étoit d’étend
e des vainqueurs ; car leur politique étoit d’étendre l’usage de leur langue aussi loin que leurs conquêtes : politique néglig
urs conquêtes : politique négligée par les Grecs, & à laquelle la langue Latine est redevable de la gloire d’être constamm
ngue Latine est redevable de la gloire d’être constamment demeurée la langue vulgaire de tous les gens de Lettres ; tandis que
meurée la langue vulgaire de tous les gens de Lettres ; tandis que la langue Grecque n’est aujourd’hui bien connue que d’un pe
irent de nouvelles connoissances à celles qu’ils avoient acquises. La langue Latine, dans laquelle ils se perfectionnèrent, ju
onnus ! Il étoit donc de l’intérêt des Gaulois d’étudier avec soin la langue Latine, puisque, sans cette étude, leur éloquence
t un autre d’émulation ; ils étoient assurés, en possédant bien cette langue , de devenir membres de la République, & par c
passé de siècle en siècle jusqu’à nous. L’Eglise qui avoit adopté les langues Grecque & Latine, les parla toujours ; &
oient dans la plus honteuse ignorance. Un jargon barbare succéda à la langue divine des Homère & des Virgile, des Démosthè
astique, qui la recevoient. On avoit entièrement oublié l’usage de la langue Latine, & l’on ne parloit, on n’écrivoit plus
de la langue Latine, & l’on ne parloit, on n’écrivoit plus qu’en langue Romance, ou rustique ; c’est-à-dire, dans un idio
iers, pour oser les faire passer, soit Grecs, soit Latins, dans notre langue , toute barbare qu’elle étoit encore. Quelque impa
riller sous une forme plus élégante & plus belle.   Cependant la langue Françoise ne triomphoit point encore de sa rudess
fectionnée tout-à-coup, peut-être alors auroit-elle nui à l’étude des langues d’Athènes & de Rome. Ses défauts au contraire
soient restés de ces temps-là sont-ils écrits dans l’une de ces deux langues  ; preuve évidente que les Ecrivains ne pouvoient
rimer dans la leur. Une autre raison décisive pour faire usage de ces langues anciennes, c’est qu’il falloit s’instruire, &
aire de recourir aux véritables sources du goût & du génie. Notre langue devoit à la fin s’épurer, mais c’étoit l’affaire
est pas que quelques Auteurs ne cherchassent les moyens d’enrichir la langue Françoise, & de lui donner une certaine harmo
plicité des mœurs ne contribua pas peu à la lenteur des progrès de la langue . La lumière croissoit toujours, & répandoit
rmé l’abus par un abus plus grand, en perdant entièrement l’usage des langues savantes.   Quoi qu’il en soit, la langue Franço
t entièrement l’usage des langues savantes.   Quoi qu’il en soit, la langue Françoise surmontoit, lentement à la vérité, les
ants, pleins d’une harmonie nouvelle, triomphèrent de la dureté de la langue , & n’en firent sentir que la douceur & le
sentit la nécessité de s’occuper particulièrement du soin de polir la langue Françoise & de la perfectionner ; passionnée
r, ni la manière d’écrire avec goût, ni le goût même.   Cependant la langue Françoise acquit sous ces nouveaux maîtres, plus
s caractères & la force de la versification. Corneille parut : la langue Françoise étoit avant lui dénuée de graces &
concourir à sa gloire, le génie commença d’abord par perfectionner la langue destinée à transmettre à la postérité les merveil
lairoient. Ce sont eux, qui par leurs Ecrits ont fixé les premiers la langue Françoise, & l’ont soumise à des règles invar
elui de leurs ouvrages, auquel on attribue sur-tout la fixation de la langue , sont ces Lettres immortelles que le génie dicta,
oëte de toutes les ames sensibles, qui, dans ses ouvrages, a porté la langue Françoise au dernier degré de perfection & de
jugé, malheureusement trop établi, que notre méthode d’éducation. Les langues Grecque & Latine y tiennent si peu de place,
it mieux autrefois des avantages réels & de l’utilité de ces deux langues  ! Il est vrai qu’alors l’institution de la jeunes
’établir ; & défendit la pureté, l’élégance & la clarté de la langue des Fénélon, des Racine & des Boileau. Jamais
lus d’Eloquence, plus de Poësie, plus de Musique. Celle de toutes les Langues qui approche le plus de la langue Grecque, la lan
us de Musique. Celle de toutes les Langues qui approche le plus de la langue Grecque, la langue Françoise, adoptée par toutes
e de toutes les Langues qui approche le plus de la langue Grecque, la langue Françoise, adoptée par toutes les Nations, claire
mp; d’harmonie, susceptible des plus grands effets, n’est plus qu’une langue sourde & monotone, peu propre aux chants de P
ujours. Ce sont des Etrangers, incapables d’apprécier, de juger notre langue , qui ont semé les premiers parmi nous ces singuli
ueillis, soutenus & autorisés !   Oui, sans doute, à juger notre langue d’après quelques ouvrages & quelques Drames m
e voluerunt, illorum id nominibus exornent ». Id. Ibid. (*). Aucune langue des anciens peuples ne subsiste. Elles sont toute
mêmes, après leur longue captivité à Babylone, oublièrent leur propre langue , & apprirent le Chaldéen, dont le génie étoit
itures ne nous ont été transmises qu’en Grec ou en Latin ; les seules langues que l’Eglise ait adoptées. (*). Hist. Litt. de l
63 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »
er de son tombeau. Quelques fragments de ce grand poète, qui est à la langue poétique moderne ce que Rabelais est à la langue
poète, qui est à la langue poétique moderne ce que Rabelais est à la langue de la prose, avaient suffi, en 1830, pour que la
poète, par un grammairien. Révolte démocratique déjà ! La plantureuse langue poétique que parle Ronsard, avait, à son aurore,
Ressuscité qui ne mourra plus, que Ronsard ! Il durera autant que la langue française qui a cru l’avoir fait tuer par son lic
a langue française qui a cru l’avoir fait tuer par son licteur, cette langue française dont il est la jeunesse, avec tous les
est avec les tremblements de tête d’une adorable vieille émue, que la langue française se retournera encore vers Ronsard, son
. Poète-phénomène que ce Ronsard, dont la poésie jaillit avant que la langue , qui se forme lentement, fût formée, et qui, avan
formée, et qui, avant la lettre, créa la lettre, — la lettre de cette langue qu’à la distance d’une seule génération parla Mat
a poésie est d’autant plus charmante et quelquefois plus belle que sa langue n’est pas encore une langue venue, à contours ple
harmante et quelquefois plus belle que sa langue n’est pas encore une langue venue, à contours pleins, arrêtés et purs. Les fe
inée. Poétiquement, il domina tout son siècle, qui ne parlait pas une langue plus avancée que la sienne. Mais cette langue, qu
qui ne parlait pas une langue plus avancée que la sienne. Mais cette langue , qui marchait toujours, le laissa assis et isolé
oire, sur son socle de marbre froid et sous son laurier incompris. La langue , grandie et devenue forte comme les petits de la
e j’ai signalé au commencement de ce chapitre, où le poète, malgré la langue qu’il avait parlée, à force de Poésie, ressuscita
d… Victor Hugo, c’est Ronsard, en effet, mais après Ronsard, dans une langue toute faite ; — tandis que Ronsard était, dans un
d, dans une langue toute faite ; — tandis que Ronsard était, dans une langue qui n’était pas faite, un Victor Hugo avant Victo
64 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -
repose sur la sagesse du passé conservée dans les religions, dans les langues et dans l’histoire, sur cette sagesse vulgaire, m
testants, et par conséquent recommandait l’étude de l’histoire et des langues . Les sciences qui, au moyen âge, s’étaient réfugi
qui rapprocherait l’une de l’autre l’histoire des faits et celle des langues , en les éclairant toutes deux par une critique no
e libraire, en 1668, reçut l’éducation du temps ; c’était l’étude des langues anciennes, de la scholastique, de la théologie et
Dante, aux limpides ruisseaux de Pétrarque. On cultivait même peu la langue latine. Les sciences, les lettres étaient égaleme
sagesse de la jurisprudence romaine, et celle qu’il découvre dans la langue des anciens Italiens, au génie des jurisconsultes
es deux sur l’histoire des faits, vrais ou fabuleux, et sur celle des langues . » La lecture de Grotius fixa ses idées et déter
  Dans cette variété infinie d’actions et de pensées, de mœurs et de langues que nous présente l’histoire de l’homme, nous ret
n ; la philologie observe le réel ; c’est la science des faits et des langues . La philosophie doit appuyer ses théories sur la
La philologie, science du réel, science des faits historiques et des langues , fournira les matériaux à la science du vrai, à l
social. Cette sagesse est une sous la double forme des actions et des langues , quelque variées qu’elles puissent être par l’inf
temps obscur, fabuleux, historique. C’est surtout dans l’histoire des langues que l’exactitude de cette classification est mani
tion est manifeste. Celle que nous parlons a dû être précédée par une langue métaphorique et poétique et celle-ci par une lang
précédée par une langue métaphorique et poétique et celle-ci par une langue hiéroglyphique ou sacrée. Nous nous occuperons pr
i avancé que le nôtre, lorsque les esprits ont acquis par l’usage des langues , de l’écriture et du calcul, une habitude invinci
ions multiplièrent les signes de Jupiter, et leur réunion composa une langue mystérieuse, par laquelle il daignait faire conna
nait faire connaître aux hommes ses volontés. L’intelligence de cette langue devint une science, sous les noms de divination,
ils la montraient de la main ; plus tard ils dirent Neptune. C’est la langue des dieux dont parle Homère. Les noms des trente
formaient le vocabulaire divin de ces deux peuples. Originairement la langue divine ne pouvant se parler que par actions, pres
ansactions civiles. Les hiéroglyphes furent l’écriture propre à cette langue imparfaite, loin qu’ils aient été inventés par le
les se formassent un meilleur système de langage et d’écriture. Cette langue muette convenait à un âge où dominaient les relig
ulent être respectées, plutôt que raisonnées. Dans l’âge héroïque, la langue divine subsistait encore, la langue humaine ou ar
isonnées. Dans l’âge héroïque, la langue divine subsistait encore, la langue humaine ou articulée commençait ; mais cet âge en
e de signes qui n’ont qu’un rapport indirect à la pensée. C’est cette langue que parlent les armes des héros ; elle est restée
elle est restée celle de la discipline militaire. Transportée dans la langue articulée, elle dut donner naissance aux comparai
aisons, aux métaphores, etc. En général la métaphore fait le fond des langues . Le premier principe qui doit nous guider dans la
age ont dû suivre cet ordre. Ce principe étymologique suffit pour les langues indigènes, pour celles des pays barbares qui rest
ombien les philologues ont eu tort d’établir que la signification des langues est arbitraire. Leur origine fut naturelle, leur
ication doit être fondée en nature. On peut l’observer dans le latin, langue plus héroïque, moins raffinée que le grec ; tous
s les mots y sont tirés par figures d’objets agrestes et sauvages. La langue héroïque employa pour noms communs des noms propr
s expressions générales ; aux noms propres, qui, dans l’indigence des langues , lui avaient servi à désigner les caractères, ell
humain de la poésie.   L’origine de la religion, de la poésie et des langues étant découverte, nous connaissons celle de la so
oire fabuleuse des Grecs ; en effet Rome ayant été fondée lorsque les langues vulgaires du Latium avaient fait de grands progrè
sme romain jeune encore, au milieu de peuples déjà mûrs, s’exprima en langue vulgaire, tandis que celui des Grecs s’était expr
ima en langue vulgaire, tandis que celui des Grecs s’était exprimé en langue héroïque. Le commencement de la religion fut celu
vainqueurs et les vaincus ne s’entendaient point ; nulle écriture en langue vulgaire. Les signes hiéroglyphiques furent emplo
cupait à l’université de Naples, qu’en donnant chez lui des leçons de langue latine. Au moment même où il achevait La Science
l devait éclairer l’étude de la jurisprudence romaine par celle de la langue latine. » Il nous a fait connaître la marche de
cience qui ne servait de rien à la philosophie de l’homme, et dont la langue était barbare ». Comme Aristote et Platon tirent
une carrière toute indépendante ! Voyant qu’on négligeait surtout la langue latine, il se détermina à en faire un des princip
re le français. Il croyait avoir remarqué que ceux qui savent tant de langues , n’en possèdent jamais une parfaitement. Il aband
ctionnaires. Les premiers n’arrivent guère à sentir les beautés d’une langue étrangère, par l’habitude qu’ils ont de chercher
itude qu’ils ont de chercher toujours les défauts. La décadence de la langue latine date de l’époque où commencèrent à paraîtr
ique, non dans les fables des poètes, mais dans les étymologies de la langue latine, comme Platon les avait cherchés dans cell
e la langue latine, comme Platon les avait cherchés dans celles de la langue grecque (Voy. le Cratyle). Ce travail devait avoi
r la signification identique des mots verum et factum dans l’ancienne langue latine, sur le sens d’intelligere, cogitare, divi
ce prodigieux Aulisio, professeur de droit, à Naples, qui savait neuf langues , et qui écrivit sur la médecine, sur l’art milita
tin. La vigueur et l’originalité avec lesquelles il écrivait en cette langue eût fait la gloire d’un savant ordinaire. 1696. P
e traitais des principes des idées, en les séparant des principes des langues , qui sont naturellement unis entre eux. Je parlai
nouvelle, en la séparant des principes des idées et des principes des langues . » Additions à une préface de la Science nouvelle
65 (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »
aphe : et en cela cependant il n’est que logique et conséquent. Notre langue française vient en très grande partie du latin. C
les philologues et critiques qui se sont occupés de l’histoire de la langue et qui ont étudié la naissance de la Romane, d’où
se subordonner et par supplanter les autres ; lui seul est devenu la langue , les autres sont restés ou redevenus des patois58
autres sont restés ou redevenus des patois58. Quand je dis que cette langue romane des xie et xiie  siècles est sortie du la
 : il en naquit comme par voie de végétation, vers le xe  siècle, une langue heureuse, assez riche déjà, bien formée, toute un
e poindre, éclore et s’épanouir, sont presque tentés de préférer à la langue plus savante et plus forte, mais plus compliquée
autre et faits de toute pièce, tout roides et tout neufs, d’après une langue savante et morte, que l’on ne comprend que par le
ue par les yeux et plus du tout par l’oreille. À ce vieux fonds de la langue française il y a peu à réformer pour l’orthograph
lettres doubles et de syllabes hérissées. Ces mêmes historiens de la langue et qui l’admirent surtout aux xiie et xiiie  siè
i elle ne formait pas, elle aussi, un des âges, une des saisons de la langue . M. Auguste Brochet, qui n’est nullement favorabl
Bellay le savait bien, lui qui dans son Illustration et Défense de la Langue , où il proposait en 1549 tant d’innovations litté
a fait un seul mot qui se comporte comme tout autre substantif de la langue , et l’on écrit : un aparté, des apartés. — C’est
rder, afin surtout, disait-il, de faciliter la prononciation de notre langue aux étrangers. Ces idées et vues de Corneille, ex
e, « qui s’attache superstitieusement à toutes les lettres tirées des langues dont la nôtre a pris ses mots » ; il propose un j
qui fassent de cette publication nouvelle une date et une étape de la langue . C’est à quoi cependant il faut viser. Ne nous le
s l’usage a triomphé de bien d’autres résistances, et les Caton de la langue peuvent eux-mêmes avoir tort, sinon endroit, du m
r parlant du haut de la tribune ne sera pas en droit de dire dans une langue parfaitement congrue et correcte : « Mon argument
sens un peu technique, dans un sens administratif, plutôt que dans la langue littéraire ? Le verbe capitaliser ne se trouve pa
mplément. C’est un tort. Quoiqu’il semble appartenir tout entier à la langue économique et financière (ce qui est déjà quelque
i est déjà quelque chose), il peut trouver son emploi heureux dans la langue littéraire. Ainsi M. Viguier, cet esprit distingu
émie. Car, selon la remarque de l’abbé de Choisy, ces disputes sur la langue et l’orthographe ne finissent point ; et il ajout
Académie est dans la bonne voie.65 57. Grammaire historique de la Langue française, par M. Auguste Brachet ; 1 vol. in-18,
66 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »
t bien que mal assemblés, plus ou moins écorchés. De même, dans toute langue , et dans notre français, à côté des mots de l’usa
des termes de sciences, d’arts, de métiers, qui sont comme autant de langues dans la langue, et qui font aux profanes le même
ciences, d’arts, de métiers, qui sont comme autant de langues dans la langue , et qui font aux profanes le même effet que le la
ce, d’art, d’industrie, peuvent et doivent ainsi être rédigés dans la langue spéciale de ces lecteurs, et donner à chaque obje
e sa pensée avec toute l’exactitude possible, au moyen des mots de la langue commune à tous les métiers, à toutes les classes.
Mais avec du talent, de la conscience, une connaissance solide de la langue , on se tire avec honneur de la difficulté. Pascal
ignorants de la théologie, et qu’aurait épouvantés la barbarie de la langue théologique. Fontenelle disait de ses Entretiens
. N’avons-nous pas vu M. Sully-Prudhomme expliquer, mieux que dans la langue commune, dans la langue de la poésie, certaines d
 Sully-Prudhomme expliquer, mieux que dans la langue commune, dans la langue de la poésie, certaines doctrines philosophiques,
iples initiés, dans un langage hérissé de locutions scolastiques ? La langue que tout le monde parle emprunte aux langues spéc
cutions scolastiques ? La langue que tout le monde parle emprunte aux langues spéciales des sciences et des métiers un certain
67 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74
ns, historiens, critiques, lesquels s’occupent de la connaissance des langues et des faits (tant des faits intérieurs de l’hist
ables causes qui, à travers les siècles, à travers les changements de langues et d’usages, nous sont arrivées déguisées par l’e
es plus graves sur les usages nationaux des temps où se formèrent les langues . 18. Une langue ancienne qui est restée en usage,
r les usages nationaux des temps où se formèrent les langues. 18. Une langue ancienne qui est restée en usage, doit, considéré
ance de ce droit. Ces preuves pourront aussi être recherchées dans la langue allemande qui partage cette propriété avec l’anci
dans la langue allemande qui partage cette propriété avec l’ancienne langue romaine. 19. Si les lois des douze tables furent
Varron le temps obscur des Romains ; les Romains conservèrent dans la langue vulgaire leur histoire héroïque, qui s’étend depu
u monde. La civilisation romaine partit de ce principe ; et comme les langues vulgaires du Latium avaient fait de grands progrè
ait de grands progrès, il dut arriver que les Romains expliquèrent en langue vulgaire les affaires de la vie civile, tandis qu
aires de la vie civile, tandis que les Grecs les avaient exprimées en langue héroïque. Voilà aussi pourquoi les Romains furent
la grandeur de Rome. 22. Il existe nécessairement dans la nature une langue intellectuelle commune à toutes les nations ; tou
pression elles aient suivi la diversité des manières de voir. — Cette langue appartient à la science nouvelle ; guidés par ell
ues pourront se faire un vocabulaire intellectuel commun à toutes les langues mortes et vivantes. 23-114. Axiomes particuli
eux, âge des héros, âge des hommes ; 2º Pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphiq
º Pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou hé
angues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire ou épisto
rent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire ou épistolaire, celle dans laquelle les
es de la vie. 29. Homère parle dans cinq passages de ses poèmes d’une langue plus ancienne que l’héroïque dont il se servait,
ngue plus ancienne que l’héroïque dont il se servait, et il l’appelle langue des dieux. (Voy. livre 2, chap. 6.) 30. Varron a
et les Latins, les premiers écrivains qui firent usage des nouvelles langues de l’Europe, lorsque la barbarie antique reparut
s avec les idées qu’ils veulent faire entendre. C’est le principe des langues hiéroglyphiques, en usage chez toutes les nations
ns confus avec une espèce de chant. Les bègues ne peuvent délier leur langue qu’en chantant. 59. Les grandes passions se soula
seules les arracher à ce silence, et qu’ils formèrent leurs premières langues en chantant.   60. Les langues durent commencer
, et qu’ils formèrent leurs premières langues en chantant.   60. Les langues durent commencer par des monosyllabes. Maintenant
peuvent nous faire conjecturer que le développement des idées et des langues fut correspondant. Les sept axiomes précédents do
rincipe universel d’étymologie ; nous voyons en effet dans toutes les langues les choses de l’âme et de l’intelligence exprimée
s. — Autre grand principe étymologique, d’après lequel l’histoire des langues indigènes doit suivre cette série de changements
re cette série de changements que subissent les choses. Ainsi dans la langue latine, nous pouvons observer que tous les mots o
dé un comptoir. Ensuite elle s’appela Parthenope, d’un mot grec de la langue héroïque, et enfin Neapolis dans la langue grecqu
enope, d’un mot grec de la langue héroïque, et enfin Neapolis dans la langue grecque vulgaire ; ce qui prouve que les Grecs s’
ex dura est, sed scripta est , s’exprimerait plus élégamment selon la langue et selon la jurisprudence, par les mots : lex dur
prématuré de la barbarie aux sciences les plus subtiles, a donné à la langue française une délicatesse supérieure à celle de t
la langue française une délicatesse supérieure à celle de toutes les langues vivantes ; c’est elle qui reproduit le mieux l’at
s ; c’est elle qui reproduit le mieux l’atticisme des Grecs. Comme la langue grecque, elle est aussi éminemment propre à trait
68 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Préface »
Préface Esthétique de la langue française, cela veut dire : examen des conditions
française, cela veut dire : examen des conditions dans lesquelles la langue française doit évoluer pour maintenir sa beauté,
Ayant constaté, il y a déjà bien des années, le tort que fait à notre langue l’emploi inconsidéré des mots exotiques ou grecs,
t du moins ajouter un nouveau principe à ceux qui guident l’étude des langues , le principe esthétique. Voilà toute la première
indication : il dira la possibilité d’un dictionnaire sémantique des langues de civilisation européenne. L’excuse de sa longue
justifie encore l’aridité d’une nomenclature empruntée à différentes langues étrangères. Je pense d’ailleurs qu’il ne faut jam
lors je n’oublierais pas M. Antoine Thomas, qui aime passionnément la langue française et qui l’a suivie jusqu’en ses plus mys
 : voilà ce que je jette au hasard dans la grande cuve où fermente la langue de demain. R. G. 23 mars 1899.
69 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »
s pensées égales à celles que contiennent les monuments du passé, une langue assez formée pour exprimer celles qui étaient le
toute l’ardeur propre à l’esprit français se tourna vers l’étude des langues anciennes. Toute sa force créatrice fut employée
du passé, qu’ils pensaient, sentaient, aimaient, haïssaient, dans des langues mortes. Des hommes qui s’étaient fait une célébri
r vie, et allaient en cheveux blancs aux écoles où l’on enseignait la langue d’Homère et celle de Cicéron. Les vieillards fais
uquel nous allions bientôt appeler toute l’Europe occidentale dans la langue la plus communicative du monde moderne. La Réform
siècle, le moindre écrivain ajoute aux conquêtes de l’esprit et de la langue . Les traducteurs y sont des hommes de génie, parc
. Les traducteurs y sont des hommes de génie, parce qu’ils égalent la langue française aux conceptions exprimées dans les lang
qu’ils égalent la langue française aux conceptions exprimées dans les langues anciennes. C’est l’ère de la littérature français
ésentes. Un grand nombre, à notre insu, nous plaît par l’époque de la langue et par l’idée qu’elles ont été des nouveautés pou
, débarrassé enfin de la rouille du moyen âge, et cet état même de la langue , assurent à Marguerite de Valois et à Marot une p
es disaient dans leurs sermons. « On a trouvé depuis peu une nouvelle langue qu’on appelle grecque. Il faut s’en garder avec s
e langue qu’on appelle grecque. Il faut s’en garder avec soin : cette langue enfante toutes les hérésies. » Un évêque de Mayen
êque de Mayence interdisait, sous peine d’amende, toute traduction en langue vulgaire d’une partie quelconque des livres sacré
de mœurs contemporaines. Le tour en est vif, les détails piquants, la langue facile et claire c’est toujours ce don du récit,
es, exprimées avec grâce, et beaucoup de créations charmantes dans la langue des sentiments du cœur et de la politesse. On sen
, qu’on y réfléchit plus, qu’on se regarde et s’analyse davantage. La langue , jusque-là un peu monotone et lourde, se mouvant
nuation qu’on admire dans les discours de dame Oysille. C’est la même langue , abondante, facile, sans expressions fortes, sans
; les choses surannées y sont l’exception. Après trois siècles, notre langue n’aurait pas d’autres mots pour les mêmes pensées
ne du noble poète Ovide, il a voulu faire sçavoir à ceux qui n’ont la langue latine, de quelle sorte Ovide escrivoit, et quell
s, sa traduction trahit l’infériorité des modernes à cette époque. La langue du meilleur poëte d’alors tâche vainement de s’él
lquefois égalé dans l’épigramme. La jeunesse même et la naïveté de la langue ajoutent au sel du genre. En général, il choisit
in de Marot de plus d’un siècle et demi ; tant le tour d’esprit et la langue en sont conformes au génie de notre pays. C’est u
uffit à rien. » Cet esprit marotique tourne dans un cercle étroit. La langue , proportionnée aux idées, et toujours juste n’est
e aux idées, et toujours juste n’est ni forte, ni colorée ; et, comme langue poétique, elle ne diffère encore de la prose fami
70 (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »
Chapitre III Les traducteurs 1. Travaux sur la langue et traductions. La Boétie. — 2. Amyol. Valeur de
Plutarque : enrichissement de l’esprit français, élargissement de la langue . 1. Les traducteurs. La Boétie. Pendant que
à deux ordres de travaux érudits qui intéressent particulièrement la langue et la littérature. D’abord on commence à s’occupe
nt la langue et la littérature. D’abord on commence à s’occuper de la langue elle-même, à la prendre comme objet de science, p
r appartient : la souveraineté de l’usage. Plus utiles ouvriers de la langue sont les traducteurs, en même temps que par leur
ciens. Leur effort surtout est fécond pour les auteurs grecs, dont la langue reste même alors accessible à peu de personnes :
voient de l’homme en France. Enfin, le service qu’Amyot a rendu à la langue est inestimable. Montaigne loue en lui « la naïve
édie, et l’on comprendra quel exercice cette traduction a été pour la langue , combien elle s’en est trouvée assouplie et enric
ique, ou sont entrés ou bien ont été définitivement implantés dans la langue française190. En somme, venant après le Pantagrue
n, le Plutarque d’Amyot est le plus considérable effort fourni par la langue française dans sa tentative d’égaler les langues
effort fourni par la langue française dans sa tentative d’égaler les langues anciennes : il rend Montaigne possible. Mieux mêm
lus complet et copieux répertoire des tours, locutions et mots que la langue du xvie  siècle a mis à la disposition de la pens
71 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »
Lundi 28 décembre 1863. I. Du temps de Vaugelas, il y avait plusieurs langues encore distinctes et séparées, celle de la Cour,
. L’influence des femmes se fait notablement sentir à ce moment de la langue , et l’on voit à quel point Vaugelas dut compter a
uvert avec toute la Cour pour satisfaire à l’usage qui, en matière de langue , l’emporte toujours par-dessus la raison. » Sur
re en aide à la Cour (sauf quelques cas revêches) pour mettre dans la langue plus de facilité usuelle et de coulant. Ainsi, au
e moitié à vérifier et confirmer cette remarque de Vaugelas : « Notre langue se perfectionne tous les jours ; elle cherche une
bien des incidents et des vicissitudes de mots, à cette époque où la langue muait et où elle était en train de revêtir son de
éritable suffrage universel. C’est le suffrage universel qui fait les langues , même du temps où la Cour paraît être tout. Il n’
bien reçu. On n’en avait point d’autre qui pût le suppléer dans notre langue  ; car déserteur et fugitif sont autre chose : « o
tres mots plus lents, qui ont eu une peine infinie à pénétrer dans la langue et qui y sont pourtant entrés à la longue : par e
tc. Et encore peut-on dire aujourd’hui qu’Insidieux est entré dans la langue littéraire plutôt qu’il n’est passé dans l’usage
, n’est bien saisi que des latinistes, et qu’il n’a trouvé dans notre langue aucun mot déjà établi, approchant et de sa famill
squé alors par un écrivain de frontière, n’avait pas eu cours dans la langue et n’était pas entré dans la circulation. Il fall
s, ne s’est vu accueilli que plus tard ; il n’est entré au cœur de la langue que par voie un peu détournée et sous le couvert
esseur. Une autre règle pratique qu’il suivait dans ses doutes sur la langue et qu’il pose en principe général, c’est qu’en pa
s et ceux qui n’ont point étudié que ceux qui sont bien savants en la langue grecque et en la latine. » Ces derniers, en effet
enirs, oubliant trop « qu’il n’y a point de conséquence à tirer d’une langue à l’autre. » Ainsi Erreur est masculin en latin,
appelait poliment, et d’après le grec, ceux qui ne savaient que leur langue . Vaugelas faisait le plus grand cas, au contraire
lait Courier ; il imitait en cela Cicéron qui, dans ses doutes sur la langue , consultait sa femme et sa fille, de préférence à
uis que je ne me rende à cette raison invincible, qui veut que chaque langue soit maîtresse chez soi, surtout dans un empire f
des reposons, comme en ont celles de ces deux grands maîtres de notre langue , Amyot et Coëffeteau. » Reposoir est fort joli. N
e française, mais de ceux qu’on appelait relâchés sur l’article de la langue , publia en 1647 quatre Lettres adressées à son am
sées à son ami Gabriel Naudé, touchant les nouvelles Remarques sur la Langue française. Il avait publié précédemment, en 1638,
beaucoup d’honneur, maintenant et défendant l’usage des citations en langue latine (il y est intéressé) dans tout discours qu
va d’imprimer, le 14 avril 1651, son in-quarto intitulé Liberté de la Langue française dans sa pureté. Ce bonhomme était un in
it un grand présent en m’envoyant le livre de vos Remarques sur notre langue  ; mais il y a fort peu de jours que je l’ai reçu
’y croire. Dans une table générale et monumentale des écrivains de la langue , de ceux qui ont compté et concouru le jour ou la
les ateliers, pour la curiosité de la diction, pour les questions de langue bien résolues. On aime à bien dire, argute loqui,
, me semble bien près de laisser tomber de ses mains le sceptre de la langue que lui déférait la nation. Je le lui ai assez di
72 (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »
aucoup en français, et des étrangers même employaient à dessein cette langue . Brunetto Latini, maître du Dante, écrivait en fr
n… Même avant Descartes, il a pu y avoir des essais de philosophie en langue française, dans le genre des traductions et comme
nt votre attention sur ce qui pourrait éclairer les origines de notre langue , et la culture qui s’est développée dans les dive
comprend la naissance, le premier emploi et le premier éclat de notre langue vulgaire, jusqu’à l’époque tout à fait moderne. I
n prix tout particulier aux grammaires, glossaires, et traités sur la langue , composés dans ces siècles, si vous en découvriez
e littéraire, peuvent s’y rattacher par quelque point. Des traités en langue vulgaire sur les divers arts et métiers, sur dive
nt devenir précieux pour l’histoire des origines et des progrès de la langue , par leur date, par leur terminologie, La littéra
antes relatives au fond ou à la forme de certaines compositions, à la langue dans laquelle elles parurent d’abord, etc. Les an
riage, etc., contiennent des mots ou même des portions de dialogue en langue vulgaire dont il faudrait faire le relevé. On ne
raire commun de ces temps, mais aussi à l’étude philologique de notre langue , beaucoup de mots français, d’expressions françai
ur forme de basse latinité. Les manuscrits de poèmes ou chroniques en langue romane provençale ne sont nullement exclus de vot
sont désormais maîtres reconnus en pareille matière. Les ouvrages en langue trouvère qui ont été composés dans un dialecte pr
es traditions poétiques, des récits superstitieux, des chants même en langue du pays, altérés sans doute, mais évidemment tran
es restes du passé avant que la civilisation moderne et l’usage de la langue générale les aient fait disparaître. Mais votre r
73 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »
c’est la question ! peut-être au temps des neiges d’antan, — dans les langues quelconques, par les premiers gens d’esprit qui l
gens d’esprit qui les parlèrent ; des idées qui adhèrent encore à ces langues , malgré les coups de hache et les coups de lime d
— en quelques mots simples et précis, et laissées dans le torrent des langues qui ont coulé et écumé par-dessus et qui les ont
pas de manière cependant à ce qu’on ne trouve pas, dans le lit de ces langues accrues ou taries, de ces vieilles médailles inte
ait des fouilles, non dans la vile argile, mais dans l’histoire et la langue , — et encore non dans l’histoire écrite, mais dan
arol, qui avait eu un prix à l’Académie de Berlin sur une question de langue française, n’en était pas moins compétent en mati
us individuelles de Rivarol lui-même ne passeront pas un jour dans la langue française et ne feront pas corps avec elle, comme
en chassant aux proverbes et aux locutions proverbiales à travers les langues et les littératures — à nous donner des curiosité
— « qu’il avait d’abord conçu son Dictionnaire de manière à suivre la langue proverbiale des troubadours jusqu’à nos jours et
iales, pourquoi affiche-t-il un si vertueux mépris pour l’argot cette langue populaire, sinistre et masquée, aux effroyables b
froyables beautés, mais aux beautés réelles, qui a déjà versé dans la langue du xixe  siècle, sous la plume de quelques maître
erait là un livre délicieux, à nous défrayer tous, nous qui aimons la langue et les vieilles coutumes du passé, si parfumées d
ue pour l’histoire. Si, comme je le crois, l’histoire des patois, ces langues roulantes qui ont précédé les langues assises et
ois, l’histoire des patois, ces langues roulantes qui ont précédé les langues assises et sont à ces dernières ce que sont les t
74 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »
ils furent en tout les disciples, les admirateurs et les tyrans. Leur langue , formée du vieux toscan, composée de sons âpres e
pres et rudes, n’eut d’abord ni variété, ni précision, ni douceur. La langue est le tableau de la vie ; c’est l’assemblage de
n frappant légèrement les sens, passent dans l’âme, et de là dans les langues qu’elles enrichissent. Ignorant ce qu’on appelle
C’est le concours des philosophes et des poètes qui perfectionne les langues  ; c’est aux philosophes qu’elles doivent cette un
hilosophes qu’elles doivent cette universalité de signes qui rend une langue le tableau de l’univers ; cette justesse qui marq
a même loi. Mais, d’un autre côté, ce sont les poètes qui donnent aux langues l’éclat, le mouvement et la vie ; ce sont eux qui
les sens. Ainsi ce serait aux philosophes à construire l’édifice des langues , à en jeter les fondements, à en fixer les propor
ntres. C’est ce concours des poètes et des philosophes qui donna à la langue des Grecs sa perfection et sa beauté. Leurs artis
donc pas s’étonner si l’éloquence, qui tient tant à la perfection des langues , et qui chez les Grecs même est née après tous le
pour éloquent ; peu même eurent le mérite de parler avec pureté leur langue . La grandeur de cet empire, qui s’étend sans cess
’Europe et l’Afrique ; tout cela était autant d’obstacles à ce que la langue romaine prît ou conservât une certaine unité de c
ains de puiser chez les Grecs tout ce qui manquait au système de leur langue ou de leurs idées, retarda leur industrie, et con
et contribua à n’en faire qu’un peuple imitateur : ils traitèrent la langue et les arts comme un objet de conquête, usurpant
mme un objet de conquête, usurpant tout sans rien créer. Cependant la langue d’un peuple guerrier tendait à la fierté et à la
énergiques et fortes, à l’énergie et à la vigueur : et lorsque cette langue fut enrichie de toutes les dépouilles des Grecs,
s dieux sous des toits de chaume ; ils célébraient les héros dans une langue de laboureurs et de soldats. Dès les premiers tem
75 (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331
ous avons peine à ne pas voir plutôt un avantage dans cette espèce de langue , non pas artificielle, mais supérieure à la langu
ns cette espèce de langue, non pas artificielle, mais supérieure à la langue usuelle et d’un ordre plus élevé, d’un ordre à pa
chose ? et croit-on que Virgile et Homère parlassent en vers la même langue que le commun peuple de Rome ? On pourrait, je cr
e de Rome ? On pourrait, je crois, en dire presque autant de la belle langue attique chez les Grecs, laquelle était certaineme
au ton et au goût du peuple d’Athènes, tout comme en Italie la belle langue aime à se réclamer du peuple de Florence. En fran
dessus de la prose. De nos jours on a essayé de rendre à la poésie sa langue propre, son style, ses images, ses priviléges, ma
quelques-uns sont si évidemment supérieurs, nous ne parlons que de la langue même dans laquelle ils ont écrit et des condition
subir. Les poëtes anciens (et peut-être en est-il ainsi dans quelques langues modernes autres que la française) ont eu à manier
76 (1887) Discours et conférences « Préface »
de prendre les gens à la gorge et de leur dire : « Tu parles la même langue que nous, donc tu nous appartiens », ces façons-l
peau de moutons, finira par s’en lasser. L’homme n’appartient ni à sa langue , ni à sa race : il n’appartient qu’à lui-même, ca
faire changer de religion ; les persécuter pour leur faire changer de langue ou de patrie nous paraît tout aussi mal. Nous pen
t aussi mal. Nous pensons qu’on peut sentir noblement dans toutes les langues et, en parlant des idiomes divers, poursuivre le
parlant des idiomes divers, poursuivre le même idéal. Au-dessus de la langue , de la race, des frontières naturelles, de la géo
ie, nous plaçons le consentement des populations, quels que soit leur langue , leur race, leur culte. La Suisse est peut-être l
s légitimement composée. Or elle compte dans son sein trois ou quatre langues , deux ou trois religions et Dieu sait combien de
ensemble. Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir au même groupe ethnographique, c’
77 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754
tre de l’Alphabet, en latin, en françois, & en presque toutes les Langues de l’Europe. On peut considérer ce caractere, ou
oir que la prononciation des lettres est sujette à variation dans les Langues mortes, comme elle l’est dans les Langues vivante
ujette à variation dans les Langues mortes, comme elle l’est dans les Langues vivantes. Car il est constant, selon M. Masclef &
dans le point dont il s’agit des hommes qui, &c. Dans les autres Langues on dit plus simplement, des hommes sont, qui, &am
C’est aussi par imitation que l’on dit, la raison a des bornes. Notre Langue n’a point de cas, la Logique a quatre parties, &a
discernement que lui donne la connoissance & l’usage de sa propre Langue . Rapport de cause, rapport d’effet, d’instrument,
qui sont équivalentes à des prépositions Latines, ou de quelqu’autre Langue . A jamais, à toûjours. A l’encontre. Tour à tou
e dire à les, nous changeons l en u, ce qui arrive souvent dans notre Langue , & nous disons aux, soit que le nom commence
t que Pierre. Varron l’appelle cas latin, parce qu’il est propre à la Langue Latine. Les Grecs n’ont point de terminaison part
latif latin. Il n’y a point d’ablatif en François, ni dans les autres Langues vulgaires, parce que dans ces Langues les noms n’
en François, ni dans les autres Langues vulgaires, parce que dans ces Langues les noms n’ont point de cas. Les rapports ou vûes
ent qu’un nom est à l’ablatif, ils ne le disent que par analogie à la Langue latine ; je veux dire, par l’habitude qu’ils ont
lente au sens de la préposition Latine. On peut encore ajoûter que la Langue Françoise s’étant formée de la Latine, & les
que prononcé avec toutes les modifications établies par l’usage de la Langue que l’on parle. Chaque nation, chaque peuple, cha
n disoit aux Réfugiés : vous tâcherez de vous former aux accens d’une langue étrangere. Cette espece de modulation dans les di
Traité de la Prosodie, appelle accent national. Pour bien parler une langue vivante, il faudroit avoir le même accent, la mêm
éral accent. Premierement, il faut observer que les syllabes en toute langue , ne sont pas prononcées du même ton. Il y a diver
rés les uns des autres, j’ai bien de la peine à croire que lorsqu’une langue a eu acquis un certain degré de perfection, lorsq
Greque de P. R. (pag. 546.) observe que la bonne prononciation de la langue Greque étant naturelle aux Grecs, il leur étoit i
en faire usage que lorsque les Romains, curieux de s’instruire de la langue Greque, envoyerent leurs enfans étudier à Athenes
sans accens. En effet, il est certain qu’on ne prononce les mots des langues mortes que selon les inflexions de la langue viva
e prononce les mots des langues mortes que selon les inflexions de la langue vivante ; nous ne faisons sentir la quantité du g
effet de ce concours de circonstances, qui forment insensiblement une langue nouvelle, nos Peres nous ont transmis trois sons
sque chacun des trois sons de l’e est devenu un son particulier de la langue , on auroit dû donner à chacun un signe propre dan
vé. Un mot est primitif, lorsqu’il n’est tiré d’aucun autre mot de la Langue dans laquelle il est en usage. Ainsi en François
différentes dans les infinitifs. Or M. l’Abbé Regnier observe que la Langue Françoise a jusqu’à vingt-quatre terminaisons dif
s, à, de, dans, avec, &c. sur quoi il faut observer qu’il y a des Langues qui énoncent en un seul mot ces vûes de l’esprit,
l’espece primitive, parce qu’ils ne viennent d’aucun autre mot de la Langue . Au lieu que justement, sensément, poliment, abso
de Grammaire ; c’est ainsi qu’on appelle le 4e cas des noms dans les Langues qui ont des déclinaisons, c’est-à-dire, dans les
oms dans les Langues qui ont des déclinaisons, c’est-à-dire, dans les Langues dont les noms ont des terminaisons particulieres
’est de terminer une de ces prépositions qu’un usage arbitraire de la Langue Latine détermine par l’accusatif. Une préposition
le sujet de la proposition. Il y a en François & dans toutes les langues un grand nombre d’exemples pareils ; on en doit f
océdé peut faire la construction en François, & dans quelqu’autre Langue que ce puisse être. Il, illud, à savoir d’être le
un verbe actif ; c’est donc par l’idiotisme de l’une & de l’autre Langue qu’il faut expliquer ces facons de parler, &
t en Latin & en Grec ; car en François, & dans la plûpart des Langues vulgaires, les verbes n’ont que la voix active ;
e destiné à marquer les noms de cette classe. Enfin y a-t-il dans une Langue une maniere établie pour marquer les rapports ou
être séparé du substantif par d’autres mots : je répons que dans les Langues qui ont des cas, c’est-à-dire, qui marquent par d
destination de la terminaison, elle seule a ce privilége. Et dans ces Langues on consulte seulement l’oreille pour la position
e peut être séparé de son substantif par d’autres mots. Mais dans les Langues qui n’ont point de cas, comme le François, l’adje
e qualificatif de liber. Au reste, il ne faut pas croire que dans les Langues qui ont des cas, il soit nécessaire de séparer l’
rendre ; & ce sont-là de ces finesses qui nous échappent dans les langues mortes, & qui étoient sans doute très-sensibl
& qui étoient sans doute très-sensibles à ceux qui parloient ces langues dans le tems qu’elles étoient vivantes. La poësie
au singulier, nous formons le plurier, bon, bons. (Acheminement à la Langue Françoise par Jean Masset.) Le même Auteur observ
e, & regardés comme formant un ensemble, sont ce qu’on appelle la langue de cette société. C’est le concours d’un grand no
un grand nombre de circonstances différentes qui a formé ces diverses langues  : le climat, l’air, le sol, les alimens, les vois
tat ; toutes ces circonstances ont eu leur part dans la formation des langues , & en ont fait la variété. C’étoit beaucoup q
l’art d’écrire fut porté à un certain point, on représenta en chaque langue dans une table separée les sons particuliers qui
les sons particuliers qui entrent dans la formation des mots de cette langue , & cette table ou liste est ce qu’on appelle
gue, & cette table ou liste est ce qu’on appelle l’alphabet d’une langue . Ce nom est formé des deux premieres lettres Greq
le beth des Hébreux n’a jamais eu ce son-là. Ainsi par alphabet d’une langue , on entend la table ou liste des caracteres, qui
s sons particuliers qui entrent dans la composition des mots de cette langue . Toutes les nations qui écrivent leur langue, ont
sition des mots de cette langue. Toutes les nations qui écrivent leur langue , ont un alphabet qui leur est propre, ou qu’elles
alphabet qui leur est propre, ou qu’elles ont adopté de quelque autre langue plus ancienne. Il seroit à souhaiter que chacun d
niere de prononcer, & l’on apprendroit plus facilement à lire les langues étrangeres : mais dans le tems de la naissance de
e ne m’arrêterai point à faire l’examen des alphabets des principales langues . J’observerai seulement : I. Que l’alphabet Grec
nt de caracteres particuliers, qu’il y a de sons différens dans notre langue  ; par exemple, les trois e devroient avoir chacun
eront vaincus, & alors Pyrrhus remportera la victoire. Quoique la langue Françoise s’énonce communément dans un ordre qui
-là des façons de parler propres & particulieres à chacune de ces langues . Mais il y a de l’analogie entre notre on dit &am
point analogue au tour, à la maniere de parler de ceux qui savent la langue . Dans la plûpart des Auteurs modernes qui ont écr
ou en Latin, on trouve des phrases qui sont analogues au tour de leur langue naturelle, mais qui ne sont pas conformes au tour
langue naturelle, mais qui ne sont pas conformes au tour propre à la langue originale qu’ils ont voulu imiter. Voyez ce que d
(Gramm.) idiotisme Anglois, c’est-à-dire, façon de parler propre à la langue Angloise : par exemple, si l’on disoit en Françoi
phrase seroit exprimée suivant le tour, le génie & l’usage de la langue Angloise. Ce qu’on dit ici de l’anglicisme, se di
gloise. Ce qu’on dit ici de l’anglicisme, se dit aussi de toute autre langue  ; car on dit un gallicisme, un latinisme, un hell
le dans les tems & dans les modes qu’il a. Il y a dans toutes les langues des verbes anomaux, & des défectifs, aussi-bi
ue des inflexions de mots qui ne suivent pas les regles communes. Les langues se sont formées par un usage conduit par le senti
e éclairée & raisonnée. La Grammaire n’est venue qu’après que les langues ont été établies. (F) ANOMALIE Anomali
 : mais chacune de ces manieres doit être conforme à l’analogie de la langue . Ainsi l’on trouve urbs Roma par la raison de l’i
l’usage, & si nous pouvons en rendre raison par l’analogie de la langue . Enfin entre les différentes manieres de parler a
s Grammairiens appellent articles, n’ont pas toûjours dans les autres langues des équivalens qui y ayent le même usage ; les Gr
Nous ne mettons point l’article devant ces mots-là ; enfin il y a des langues qui ont des articles, & d’autres qui n’en ont
littéralement la valeur de ces deux mots Latins, selon le génie de la langue Greque, il faudroit traduire hoec musa, αὕτη ἡ μο
veretur. (Virg. Ecl. 111. v. 4.) elle craint. Dans presque toutes les langues vulgaires, les peuples soit à l’exemple des Grecs
lier, la reine, la nuit. 3°. La lettre s, qui, selon l’analogie de la langue , marque le pluriel quand elle est ajoûtée au sing
uet de l’article simple le, & le changement assez commun en notre langue de l en u, comme mal, maux ; cheval, chevaux : al
tif. Mais n’est-il pas plus simple & plus analogue au procédé des langues , dont les noms ne changent point leur derniere sy
dmettre ni cas ni déclinaison, & d’observer seulement comment ces langues énoncent les mêmes vûes de l’esprit, que les Lati
di, a, da, ont ce privilége ? C’est qu’il suffisoit d’égaler dans la langue vulgaire le nombre des six cas de la grammaire la
avec son complément à l’ablatif, pourquoi ce même de passant dans la langue Françoise avec un pareil complément, se trouveroi
rapports particuliers que l’usage les a chargés de marquer, sauf à la langue Latine à exprimer autrement ces mêmes rapports. A
ard une jeune fille. Donat qui a commenté Térence dans le tems que la langue latine étoit encore une langue vivante, dit sur c
a commenté Térence dans le tems que la langue latine étoit encore une langue vivante, dit sur ce passage que Térence a parlé s
poursuit-il, par une raison qui fait la plûpart des irrégularités des langues , qui est la cacophonie ; ainsi, dit-il, selon la
ses ennemis ; le soleil est levé. Dans chacun de ces trois cas, notre langue nous fournit un prénom destiné à chacune de ces v
it souvent l’on, comme on dit l’homme, si l’on. Dans plusieurs autres langues , le mot qui signifie homme, se prend aussi en un
moyen de la préposition de. Rien vient de rem accusatif de res : les langues qui se sont formées du Latin, ont souvent pris de
, il n’a pas le sou, il n’a plus un sou de l’argent qu’il avoit ; les langues ne sont point des sciences, on ne coupe point des
e, medecine, congé, part à ce qui arrive à quelqu’un, conseil, terre, langue , jour, leçon. Rendre service, amour pour amour,
ns. Il a recueilli des préceptes pour Recueil de préceptes pour la la langue & pour la mora-langue & pour la morale. l
chap. X.) Cet auteur paroît la restraindre à l’usage présent de notre langue  ; cependant de la maniere que je la conçois, je l
cependant de la maniere que je la conçois, je la crois de toutes les langues & de tous les tems. En toute langue & en
, je la crois de toutes les langues & de tous les tems. En toute langue & en toute construction, il y a une justesse
décomposant l’adverbe, cum eâ atrocitate ut ou quoe, &c. Comme la langue Latine est presque toute elliptique, il arrive so
mitte servum, ou puerum, ou aliquem. Il n’en est pas de même dans la langue Françoise ; ainsi je crois que le sens de la regl
la précision que nous demandons dans ceux qui veulent écrire en notre langue , & même dans ceux qui la parlent. Ainsi on di
u’il veut lui remettre, &c. ou prendre quelqu’autre tour. Si les langues qui ont des articles, ont un avantage sur celles
les, ont un avantage sur celles qui n’en ont point. La perfection des langues consiste principalement en deux points. 1°. A avo
 ; au lieu qu’en françois nous avons royaume, & de plus regne. La langue françoise n’a pas toujours de pareils avantages s
rançoise n’a pas toujours de pareils avantages sur la latine. 2°. Une langue est plus parfaite lorsqu’elle a plus de moyens po
à de pareils usages en françois. Selon ces principes il paroît qu’une langue qui a une sorte de mots de plus qu’une autre, doi
yen de plus pour exprimer quelque vûe fine de l’esprit ; qu’ainsi les langues qui ont des articles ou prépositifs, doivent s’én
nt, quand ils seroient noms d’especes. N’est-ce pas un avantage de la langue Françoise, de ne pouvoir employer ces trois mots
ent nos expressions moins fortes & moins serrées que celles de la langue Latine ; le défaut de force & de précision es
& de précision est le défaut de l’écrivain, & non celui de la langue . Je conviens que quand l’article ne sert point à
uefois une si grande différence de sens, qu’on ne peut douter que les langues qui admettent l’article, n’ayent un grand avantag
les langues qui admettent l’article, n’ayent un grand avantage sur la langue Latine, pour exprimer nettement & clairement
c signifier ayant un pié nud, ou ayant les piés nuds ; & alors la langue , faute d’articles, manque de précision, & don
rit des autres une pensée précisément telle qu’on la conçoit ; or les langues qui ont des articles, ont un instrument de plus p
n, comme il l’est encore en Latin, & dans plusieurs mots de notre langue . On partagea ce signe en deux parties qu’on arron
il faut observer que quand nous voulons prononcer un mot d’une autre langue que la nôtre, nous forçons les organes de la paro
s la grammaire Greque, devroit aussi être appliqué à la grammaire des langues Orientales où cet augment a lieu. Il se fait auss
es langues Orientales où cet augment a lieu. Il se fait aussi dans la langue Latine des augmentations de l’une & de l’autr
même en Espagnol, en Italien, en Allemand & dans plusieurs autres langues vulgaires. Ainsi quoiqu’on dise en Latin, en un s
a nature des mots, que relativement au service qu’ils rendent dans la langue où ils sont en usage, & non par rapport à que
la langue où ils sont en usage, & non par rapport à quelqu’autre langue , dont ils sont l’équivalent ; ainsi ce n’est que
le mot de verbe auxiliaire : c’est ainsi qu’en voulant assujettir les langues modernes à la méthode Latine, ils les ont embarra
s, de déclinaisons & autres termes qui ne conviennent point à ces langues , & qui n’y auroient jamais été reçûs si les G
té reçûs si les Grammairiens n’avoient pas commencé par l’étude de la langue Latine. Ils ont assujetti de simples équivalens à
des regles étrangeres : mais on ne doit pas régler la Grammaire d’une langue par les formules de la Grammaire d’une autre lang
a Grammaire d’une langue par les formules de la Grammaire d’une autre langue . Les regles d’unc langue ne doivent se tirer que
par les formules de la Grammaire d’une autre langue. Les regles d’unc langue ne doivent se tirer que de cette langue même. Les
utre langue. Les regles d’unc langue ne doivent se tirer que de cette langue même. Les langues ont précédé les Grammaires, &am
regles d’unc langue ne doivent se tirer que de cette langue même. Les langues ont précédé les Grammaires, & celles-ci ne do
vent être formées que d’observations justes tirées du bon usage de la langue particuliere dont elles traitent. (F) B B
m. (Gramm.) c’est la seconde lettre de l’alphabet dans la plûpart des langues , & la premiere des consonnes. Dans l’alphabet
la plus naturelle pour montrer à lire facilement en toutes sortes de langues  ; parce qu’on ne s’arrête point au nom particulie
sage d’une voyelle à l’autre. C’est ce qui a fait que dans toutes les langues , le méchanisme de la parole a introduit ou l’elis
prononciation, le méchanisme de la parole a introduit dans toutes les langues , outre l’élision, l’usage des lettres euphoniques
espece de barbarisme ; c’est lorsqu’à la vérité le mot est bien de la langue , mais qu’il est pris dans un sens qui n’est pas a
’il est pris dans un sens qui n’est pas autorisé par l’usage de cette langue , ensorte que les naturels du pays sont étonnés de
pris en ce sens, sont un barbarisme, parce que selon l’usage de notre langue nous ne prenons jamais ces mots dans le sens figu
solécisme est une faute contre la régularité de la construction d’une langue  ; faute que les naturels du pays peuvent faire pa
des noms ou qu’ils font quelqu’autre faute contre la syntaxe de leur langue . Ainsi on fait un barbarisme, 1°. en disant un mo
arbarisme, 1°. en disant un mot qui n’est point du dictionnaire de la langue . 2°. En prenant un mot dans un sens différent de
e certaines façons de parler, qui ne sont en usage que dans une autre langue . Au lieu que le solécisme regarde les déclinaison
me regarde les déclinaisons, les conjugaisons, & la syntaxe d’une langue , 1°. les déclinaisons, par exemple, les émails au
David, Lingua mea calamus scriboe velociter scribentis. Ps. 44. « Ma langue est comme la plume d’un écrivain qui écrit vîte  
tial, la main de ces scribes sera encore plus prompte : à peine votre langue finit-elle de parler, que leur main a déjà tout é
uliere de chaque consonne regarde la Grammaire particuliere de chaque langue . Parmi nous, le C sur les monnoies est la marque
en société, qu’ils sentirent le besoin qu’ils avoient d’inventer une langue pour se communiquer leurs pensées. Cette langue n
voient d’inventer une langue pour se communiquer leurs pensées. Cette langue ne consista sans doute d’abord qu’à désigner par
pece d’écriture, qui a du naître à-peu-près dans le même tems que les langues . Voyez Ecriture . Mais on dût bientôt sentir l’in
ce contribua-t-elle à faire mieux sentir l’inperfection des premieres langues . Voyez Langue . Les hommes qui avoient la facilit
elle à faire mieux sentir l’inperfection des premieres langues. Voyez Langue . Les hommes qui avoient la facilité de se parler
es, comme par des gestes, à ce qui pouvoit manquer d’ailleurs à cette langue  ; c’est ainsi qu’un muet fait entendre sa pensée
ins nombreux, des formules d’abréviation, formant comme une espece de langue à l’usage de ceux qui étoient initiés dans la sci
bord qu’une société unique, & qui n’avoient par conséquent qu’une langue & qu’un alphabet, s’étant extrémement multipl
e commun entr’elles. Ces circonstances occasionnerent les différentes langues & les différens alphabets qui se sont si fort
qui pussent être universels, & que chaque nation pût lire dans sa langue . On voit bien qu’en ce cas, ces sortes de caracte
hacun de ces peuples entend de la même maniere dans leurs différentes langues , quoiqu’ils le prononcent avec des sons ou des mo
us considérables que l’on ait fait en Europe pour l’institution d’une langue universelle ou philosophique, sont ceux de l’évêq
ficacement à cette étude, il a eu la complaisance de publier en cette langue quelques-unes de ses découvertes. M. Leibnitz dit
sées humaines, & même qu’il y travailloit, afin de parvenir à une langue philosophique : mais la mort de ce grand philosop
une énumération de tous les sons ou lettres simples, usités dans une langue quelconque ; moyennant quoi, on auroit été en éta
té en état de prononcer promptement & exactement toutes sortes de langues  ; & de décrire, en les entendant simplement p
écrire, en les entendant simplement prononcer, la prononciation d’une langue quelconque, que l’on auroit articulée ; de manier
n auroit articulée ; de maniere que les personnes accoûtumées à cette langue , quoiqu’elles ne l’eussent jamais entendu prononc
uroit servi comme d’étalon ou de modele pour perpétuer les sons d’une langue quelconque. Dans le journal littéraire de l’année
Grec . Les médailles latines conserverent leurs caracteres & leur langue jusqu’à la translation du siége de l’empire à Con
ece d’écriture hiéroglyphique & mystérieuse ; c’est proprement la langue sacrée de la Chimie : mais depuis qu’on en a dres
f ; & l’on ne diroit ni l’un ni l’autre, si les autres mots de la langue Latine étoient également indéclinables. Je fais c
e qu’il n’y a point de cas, ni par conséquent de déclinaison dans les langues où les noms gardent toûjours la terminaison de le
i est à considérer dans les cas, c’est l’usage qu’on en fait dans les langues qui ont des cas. Ainsi il faut bien observer la d
a entendre ce que je veux dire. Les cas ne sont en usage que dans les langues où les mots sont transposés, soit par la raison d
donc le sens que relativement à cet ordre ; & voilà pourquoi les langues , dont la syntaxe suit cet ordre, & ne s’en éc
eres aisées à appercevoir, & que l’esprit rétablit aisément ; ces langues , dis-je, n’ont point de cas ; ils y seroient inut
roient inutiles, puisqu’ils ne servent qu’à indiquer un ordre que ces langues suivent ; ce seroit un double emploi. Ainsi si je
ple : mais comme je sai par l’usage l’analogie & la syntaxe de ma langue , la simple position de ces mots me fait connoître
rt. Mais reprenons la suite de nos réflexions sur les cas. Il y a des langues qui ont plus de six cas, & d’autres qui en on
ré plusieurs années chez les Arméniens, dit qu’il y a dix cas dans la langue Arménienne. Les Arabes n’en ont que trois. Nous a
nne. Les Arabes n’en ont que trois. Nous avons dit qu’il y a dans une langue & en chaque déclinaison autant de cas, que de
ont pas indiqués par des cas en Grec, en Latin, & dans les autres langues qui ont des cas, ces rapports, dis-je, sont suppl
comparatifs en un seul mot que meilleur, pire & moindre. « Notre langue , dit le P. Bouhours, n’a point pris de superlatif
France en Italie, si nous en croyons M. de Balzac  ». Doutes sur la langue Françoise. p. 60. Nous avons emprunté des Italie
a, très belle ; buonissimo, très-bon ; buonissima, très-bonne. Chaque langue a sur ces points ses usages, qui sont expliqués d
des mots, dictionum accidentia ; tels sont le genre, le cas (dans les langues qui ont des cas), le nombre & la personne, c’
& les autres signes que la Grammaire a trouvés établis en chaque langue , ne sont que des signes du rapport que l’esprit c
it. Il en est de même du genre, de la personne, & du cas dans les langues qui ont des cas. Tel est l’effet du rapport d’ide
nt une espece de milieu entre l’actif & le passif : mais comme la langue Greque est une langue morte, peut-être ne connoît
u entre l’actif & le passif : mais comme la langue Greque est une langue morte, peut-être ne connoît-on pas aussi-bien qu’
le subjonctif, l’impératif, & l’infinitif, auxquels en certaines langues on ajoûte l’optatif. L’indicatif énonce l’action
ils ajoûtent la particule de desir utinam, plût-à-Dieu que. Dans les langues où l’optatif n’a point de terminaisons qui lui so
ns le tems. Ces rapports de l’action au tems sont marqués en quelques langues par des particules ajoûtées au verbe. Ces particu
njugare, quand il est question des verbes. Les Grammairiens de chaque langue ont observé qu’il y avoit des verbes qui énonçoie
nes, par certaines terminaisons, & que d’autres verbes de la même langue avoient des terminaisons toutes différentes, pour
tato, & le troisieme du latin ire. S’il eût été possible que les langues eussent été le résultat d’une assemblée générale
 ; il est vraissemblable qu’il y auroit eu plus d’uniformité dans les langues . Il n’y auroit eu par exemple, qu’une seule conju
eule conjugaison, & un seul paradigme, pour tous les verbes d’une langue . Mais comme les langues n’ont été formées que par
un seul paradigme, pour tous les verbes d’une langue. Mais comme les langues n’ont été formées que par une sorte de métaphysiq
sortes de terminaisons auxquelles les verbes sont assujettis dans une langue , qui font les différentes conjugaisons, comme nou
différentes conjugaisons, comme nous l’avons déja observé. Il y a des langues où les différentes vûes de l’esprit sont marquées
stinctions ? Parmi les auteurs qui ont composé des grammaires pour la langue hébraïque, les uns comptent sept conjugaisons, d’
u masculin qu’au feminin ; on pourroit dire aussi que dans les autres langues telles que le Grec, le Latin, le François, &c
autant de participes particuliers pour chacun de ces tems-là. Dans la langue Allemande, tous les verbes sont terminés, en en à
expriment ce sentiment, de servir de paradigme en presque toutes les langues  : on doit ensuite avoir des listes de tous les ve
. A l’égard de l’Anglois, la maniere de conjuguer les verbes de cette langue n’est point analogue à celle des autres langues :
er les verbes de cette langue n’est point analogue à celle des autres langues  : je ne sçai si elle est aussi facile qu’on le di
onjugaison qui fait, dit-il, une si grande difficulté dans les autres langues , est dans la sienne une affaire très aisée, &
amm. ling. Angl. ch. viij. de verbo. C’est à ceux qui étudient cette langue à décider cette question par eux-mêmes. Chaque ve
nt pas par des changemens de terminaison, comme les verbes des autres langues  ; la terminaison de ces infinitifs ne change que
, que l’on doit tirer la différence des idiotismes & du génie des langues . C’est avec l’infinitif & avec les deux noms
ui est pourtant le point que cherchent ceux qui veulent apprendre une langue étrangere ; par exemple, i do dine, on traduit je
ont il s’agit, i am loved, je suis aimé. Pour se familiariser avec la langue Angloise, on doit lire souvent les listes des ver
ieres ; je n’ai voulu que donner ici une idée du génie de chacune des langues dont je parle par rapport à la conjugaison. Les
consonnances sont fort autorisées parmi nous dans les proverbes : qui langue a à Rome va : à bon chat ; bon rat : quand il fai
e supérieure & intérieure de la bouche, les dents, les levres, la langue , & même ces deux ouvertures qui sont au fond
lqu’un des organes de la parole sur quelque autre organe, comme de la langue sur le palais ou sur les dents, d’où résulte une
mentanée & spontanée] de quelque organe de la parole, comme de la langue , des levres, &c. ensorte que si j’ai comparé
re le be ou le pe ; si vous ne redoublez point le trémoussement de la langue qui a produit le re, on n’entendra plus ces conso
orps qui les agitent : or l’action des levres ou les agitations de la langue , donnent à l’air qui sort de la bouche la modific
ble. Ces réflexions font voir que l’e muet foible est dans toutes les langues . Recueillons de ce que nous avons dit, que la voy
role. C’est relativement à chacun de ces organes, que dans toutes les langues on divise les lettres en certaines classes où ell
la suite il a passé dans l’alphabet latin, & de-là dans ceux des langues modernes, cela n’est arrivé que par l’indolence d
diversité des climats cause des différences dans la prononciation des langues . Il y a des peuples qui mettent en action certain
re raison des changements arrivés à certains mots qui ont passé d’une langue dans une autre. Voyez la dissertation de M. Falco
proposa une maniere d’apprendre à lire facilement en toutes sortes de langues . I. part. chap. vj. Cette maniere consiste à nomm
. Comme je ne cherche que les sons propres de chaque lettre de notre langue , désignés par un seul caractere incommunicable à
s ici n’ont d’autre but, que de tâcher de découvrir les sons de notre langue . Je ne cherche que le fait. D’ailleurs je respect
rduin est entré à ce sujet dans un détail fort exact par rapport à la langue françoise ; & il observe que, quoique nous éc
quand les mots d’une phrase ne sont pas arrangés selon l’usage d’une langue . On dit qu’une construction est greque ou latine,
sont rangés dans un ordre conforme à l’usage, au tour, au génie de la langue greque, ou à celui de la langue latine. Construc
me à l’usage, au tour, au génie de la langue greque, ou à celui de la langue latine. Construction louche ; c’est lorsque les
esprit le même sens, j’ai reçu votre lettre. Or ce qui fait en chaque langue , que les mots excitent le sens que l’on veut fair
e sens que l’on veut faire naître dans l’esprit de ceux qui savent la langue , c’est ce qu’on appelle syntaxe. La syntaxe est d
de la Grammaire qui donne la connoissance des signes établis dans une langue pour exciter un sens dans l’esprit. Ces signes, q
lons, & dont il connoît la destination par usage. Il y a en toute langue trois sortes de constructions qu’il faut bien rem
rit, sans aucun égard à l’énonciation, n’a besoin ni de bouche, ni de langue , ni du son des syllabes ; elle n’est ni hébraïque
de la division de la pensée. C’est de-là que vient la différence des langues & celle des idiotismes ; parce que les hommes
art que la nature même enseigne. Ainsi je trouve que dans toutes les langues du monde, il n’y a qu’une même maniere nécessaire
ur l’appeller naturel. Il est vrai qu’il y a des différences dans les langues  ; différence dans le vocabulaire ou la nomenclatu
pensée, par la nécessité de l’élocution, & selon l’analogie de la langue en laquelle on a à s’énoncer. 2°. En second lieu
iner précede celui qui le modifie ou le détermine. 3°. Enfin dans les langues où les mots ont des terminaisons qui sont les sig
on de la valeur relative de ces trois derniers mots. Tel est dans ces langues le service & la destination des terminaisons 
jours indiqué, mais rarement observé dans la construction usuelle des langues dont les noms ont des cas, c’est-à-dire des termi
minatifs ordinaires ? Il en est de même en latin, & en toutes les langues . Je me contenterai de ces deux exemples. 1°. La p
comme les auteurs latins employent souvent cette figure, & que la langue latine est pour ainsi dire toute elliptique, il n
Vaugelas, tome I. page 291. édit. de 1738.) sont fréquentes en notre langue comme en toutes les autres. Cependant elles y so
ndant elles y sont bien moins ordinaires qu’elles ne le sont dans les langues qui ont des cas ; parce que dans celles-ci le rap
par une terminaison relative ; au lieu qu’en françois & dans les langues , dont les mots gardent toûjours leur terminaison
ellipses. Or cette condition est bien plus facile à remplir dans les langues qui ont des cas : ce qui est sensible dans l’exem
d’une façon de parler qui n’est plus aujourd’hui en usage dans notre langue , mais qu’on trouve dans les livres mêmes du siecl
ond. L’usage de cette sorte de zeugma est souffert en latin ; mais la langue Françoise est plus délicate & plus difficile
naisons font aisément rapprocher l’un de l’autre à ceux qui savent la langue  : mais nous ne serions pas entendus en françois,
ativement à cet ordre, que lorsqu’il n’est pas suivi, on dit en toute langue qu’ily a inversion, & non par rapport à un pr
e sorte de figure, c’est l’imitation de quelque façon de parler d’une langue étrangere, ou même de la langue qu’on parle. Le c
tion de quelque façon de parler d’une langue étrangere, ou même de la langue qu’on parle. Le commerce & les relations qu’u
qu’une nation a avec les autres peuples, font souvent passer dans une langue non seulement des mots, mais encore des façons de
arler, qui ne sont pas conformes à la construction ordinaire de cette langue . C’est ainsi que dans les meilleurs auteurs Latin
p; à l’analogie ordinaire. Cette figure est aussi usitée dans la même langue , sur-tout quand on passe du sens propre au sens f
Grecs, mais parce qu’on en trouve aussi des exemples dans les autres langues , j’en fais ici une figure particuliere. Pour bien
elques grammairiens, que ce soit par cette maniere simple que quelque langue ait jamais été formée ; ç’a été après des assembl
de l’expérience, & de l’exercice. Rien de plus irrégulier qu’une langue qui se forme ou qui se perd. Ainsi, quoique dans
langue qui se forme ou qui se perd. Ainsi, quoique dans l’état d’une langue formée, la construction dont nous parlons soit la
la dépendance, la suite, & les rapports des mots ; cependant les langues n’ont pas eu d’abord cette premiere sorte de cons
ysique d’instinct & de sentiment qui a présidé à la formation des langues  ; surquoi les Grammairiens ont fait ensuite leurs
e ordinaire de parler des honnêtes gens de la nation dont on parle la langue , soit que les expressions dont on se sert se trou
exactement les rapports que les mots ont entr’eux selon l’usage de la langue dont il s’agit. Des parties de la proposition &a
un sens total, & qui sont équivalens à un nom. Il n’y a point de langue qui ait un assez grand nombre de mots, pour suffi
ots pour énoncer un sens total, que parce qu’on ne trouve pas dans la langue un nom substantif destiné à l’exprimer. Ainsi les
alyse de la pensée sont énoncées. Je suppose qu’un lecteur entende sa langue  ; qu’il soit en état de démêler ce qui est sujet
construction usuelle, ces sortes de pronoms précedent le verbe. Notre langue a conservé beaucoup plus d’inversions latines qu’
nombre & la même personne que le sujet indique ; & il y a des langues , tel est l’hébreu, où le verbe indique même le ge
avec une autre idée ; ce qui se fait par les signes établis en chaque langue , pour étendre ou restreindre les idées & en f
e secours de la préposition de : la gloire de Dieu. La syntaxe d’une langue ne consiste que dans les signes de ces différente
l’usage & la destination de ces signes, on sait la syntaxe de la langue  : j’entens la syntaxe nécessaire, car la syntaxe
and un nom détermine un verbe, il faut suivre l’usage établi dans une langue pour marquer cette détermination. Un verbe doit ê
vidis ; mais ici il est employé comme nom hébreu, qui passant dans la langue latine sans en prendre les inflexions, est consid
cipes métaphysiques de la construction sont les mêmes dans toutes les langues . Je vais en faire l’application sur une ydile de
cer. Cette transposition du pronom n’est pas en usage dans toutes les langues . Les Anglois disent, I dress my self ; mot à mot,
raison ce mot est après le verbe. Cette position est dans toutes les langues , selon l’ordre de l’énonciation & de l’analys
ais lorsque cet ordre est interrompu par des transpositions, dans les langues qui ont des cas, il est indiqué par une terminais
la forme d’une proposition ; ce qui est fort ordinaire en toutes les langues . Je ne sai qui a fait cela, nescio quis fecit ; q
uction des mots de cette idylle. Il n’y a point d’ouvrage, en quelque langue que ce puisse être, qu’on ne pût réduire aux prin
ser, pourvû que l’on connût les signes des rapports des mots en cette langue , & ce qu’il y a d’arbitraire qui la distingue
nsée, a donné lieu aux contractions & à l’ellipse dans toutes les Langues . Le mot générique de contraction suffit, ce me se
suite du discours, un synonyme, une explication, un mot en une autre langue , & autres semblables. On appelle aussi croche
se forment dans la bouche par un mouvement à-peu-près semblable de la langue vers les dents : le d est la foible du t, & l
F, s. m. (Grammaire.) Le datif est le troisieme cas des noms dans les langues qui ont des déclinaisons, & par conséquent de
i ont des déclinaisons, & par conséquent des cas ; telles sont la langue greque & la langue latine. Dans ces langues l
& par conséquent des cas ; telles sont la langue greque & la langue latine. Dans ces langues les différentes sortes d
s cas ; telles sont la langue greque & la langue latine. Dans ces langues les différentes sortes de vûes de l’esprit sous l
as moins un véritable datif, quoiqu’il soit pour à te. Comme dans la langue françoise, dans l’italienne, &c. la terminais
dans l’italienne, &c. la terminaison des noms ne varie point, ces langues n’ont ni cas, ni déclinaisons, ni par conséquent
uel le mot est considéré ; ensuite l’usage & l’analogie de chaque langue destinent des signes particuliers pour chacun de
is est là à l’ablatif, favete à linguis : soyez-nous favorables de la langue , soit en gardant le silence, soit en ne disant qu
yser le même fonds de pensée ; & l’on doit se conformer en chaque langue à ce que l’analogie demande à l’égard de chaque m
premier Tome au mot Ablatif ; ce mot n’est pas même connu dans leur langue . Cependant quelques personnes m’ont opposé le cha
énoncé ainsi en Latin avec une préposition, est rendu dans les autres langues , & souvent même en latin, par des équivalens,
 ; car on sait bien qu’il doit y avoir en grec, & dans toutes les langues , des équivalens qui répondent au sens que les lat
nous parlons, ne perd ni la valeur ni la dénomination qu’il a dans sa langue originale. C’est ainsi que lorsque pour rendre co
dénomination déjà donnée à chacune des désinances des noms, dans les langues qui ont des cas. Ainsi puisque l’on convient que
sitionis ; ce qui met, disent-ils, une merveilleuse analogie entre la langue greque & la latine. Si ce raisonnement est bo
t de même des autres prépositions, avec, sur, à, de, &c. Dans les langues où les noms n’ont point de cas, on met simplement
point de cas, on met simplement le nom après la préposition. Dans les langues qui ont des cas, l’usage a affecté certains cas à
ion de ces terminaisons entre les prépositions, a été faite en chaque langue au gré de l’usage. Or il est arrivé en latin seul
rendent la valeur de l’ablatif latin par la maniere établie dans leur langue , formâ carent, non vi ; & cette maniere est u
f, ou au datif, ou à l’accusatif, suivant l’usage arbitraire de cette langue , dont les noms ont cinq cas, & pas davantage,
Grecs apporterent en Occident des connoissances plus détaillées de la langue greque & de la grammaire de cette langue, ils
es plus détaillées de la langue greque & de la grammaire de cette langue , ils ne firent aucune mention de l’ablatif ; &
el en vertu d’une ellipse : tout cela est purement arbitraire. « Les langues , dit un philosophe, ont été formées d’une maniere
and nombre de terminaisons différentes, on diroit avec raison que ces langues ont un plus grand nombre de cas : la langue armén
roit avec raison que ces langues ont un plus grand nombre de cas : la langue arménienne en a jusqu’à dix, selon le témoignage
ifférentes vûes de l’esprit peuvent être réduites à six en toutes les langues  : mais cette observation n’est pas exacte, &
préjugé ; je veux dire qu’accoûtumé dans l’enfance aux six cas de la langue latine, il a cru que les autres langues n’en devo
ns l’enfance aux six cas de la langue latine, il a cru que les autres langues n’en devoient avoir ni plus ni moins que six. Il
ajustées de la maniere qu’il plaît à l’usage & à l’analogie de la langue latine, suffisent pour exprimer les différentes v
es cinq terminaisons des noms grecs, disposées selon la syntaxe de la langue greque ; car ce n’est que la disposition ou combi
la disposition ou combinaison des mots entre eux, selon l’usage d’une langue , qui fait que celui qui parle excite dans l’espri
i qui l’écoute la pensée qu’il a dessein d’y faire naître. Dans telle langue les mots ont plus ou moins de terminaisons que da
lus ou moins de terminaisons que dans telle autre ; l’usage de chaque langue ajuste tout cela, & y regle le service &
ix. Un Chinois doit connoître la valeur des inflexions des mots de sa langue , & savoir autant qu’il lui est possible le no
mp; l’usage de ces inflexions, aussi bien que des autres signes de sa langue . Enfin ceux qui parlent une langue telle que la n
i bien que des autres signes de sa langue. Enfin ceux qui parlent une langue telle que la nôtre où les noms ne changent point
s en vertu desquelles les mots forment des sons particuliers dans ces langues , sans se mettre en peine des six différences d’of
uire les expressions des différentes vûes de l’esprit dans toutes les langues . Dans les verbes hébreux il y a à observer, comme
logie pour trouver quelque chose de pareil dans les verbes des autres langues  ? Il me paroît que l’on tombe dans la même faute,
a même faute, lorsque pour trouver je ne sai quelle analogie entre la langue greque & la langue latine, on croit voir un a
our trouver je ne sai quelle analogie entre la langue greque & la langue latine, on croit voir un ablatif en grec. Qu’il m
effet d’un grammairien latin qui, pour trouver de l’analogie entre la langue greque & la langue latine, nous diroit que lo
latin qui, pour trouver de l’analogie entre la langue greque & la langue latine, nous diroit que lorsqu’un prétérit latin
arbitraire que l’usage fait alors de la terminaison du nom, dans les langues qui ont des cas, car dans celles qui n’en ont poi
n ne doit point dire alors que le nom est à un tel cas, parce que ces langues n’ont point de cas ; elles ont chacune leur manie
cs & ceux des Latins ; c’est aux Grammairiens qui traitent de ces langues à expliquer les différentes manieres en vertu des
ertu desquelles les mots combinés font des sens particuliers dans ces langues . Il est vrai, comme la méthode greque l’a remarqu
gues. Il est vrai, comme la méthode greque l’a remarqué, que dans les langues vulgaires même les Grammairiens disent qu’un nom
qu’ils ont l’imagination accoûtumée dès l’enfance à la pratique de la langue latine ; ainsi comme lorsqu’on dit en latin pieta
iens & leur a fait donner six cas & cinq déclinaisons à notre langue , qui n’a ni cas ni déclinaisons. De ce que Pierre
t celui de Paul. Ainsi le grammairien philosophe doit raisonner de la langue particuliere dont il traite, relativement à ce qu
de la langue particuliere dont il traite, relativement à ce que cette langue est en elle-même, & non par rapport à une aut
que cette langue est en elle-même, & non par rapport à une autre langue . Il n’y a que certaines analogies générales qui c
n’y a que certaines analogies générales qui conviennent à toutes les langues , comme il n’y a que certaines propriétés de l’hum
re, à Paul, & à tous les autres hommes. Encore un coup, en chaque langue particuliere les différentes vûes de l’esprit son
l’esprit sont désignées de la maniere qu’il plaît à l’usage de chaque langue de les désigner. En françois si nous voulons fair
à Dios, temer à los hombres ; hè visto al rey y à la reyna. Dans les langues qui ont des cas, on donne alors au nom une termin
pelle accusatif dans les rudimens latins. Mais si selon l’usage de la langue latine nous mettons ce mot patrem après certaines
nner après ce verbe ou après cette préposition, suivant l’usage de la langue dans laquelle on parle ? Si nous disons pro patre
r de la même maniere à l’égard du grec ? pourquoi imaginer dans cette langue un plus grand nombre de cas qu’elle n’a de termin
blatif, comme nous l’avons déjà remarqué, est un cas particulier à la langue latine, pourquoi en transporter le nom au datif d
ier à la langue latine, pourquoi en transporter le nom au datif de la langue greque, quand ce datif est précédé d’une préposit
? Transportons-nous en esprit au milieu d’Athenes dans le tems que la langue greque, qui n’est plus aujourd’hui que dans les l
que, qui n’est plus aujourd’hui que dans les livres, étoit encore une langue vivante. Un Athénien qui ignore la langue & l
es livres, étoit encore une langue vivante. Un Athénien qui ignore la langue & la grammaire latine, conversant avec nous,
ls sont à l’ablatif à cause de la préposition παρὰ, ce qui rend votre langue plus analogue à la langue latine. L’Athenien nous
e de la préposition παρὰ, ce qui rend votre langue plus analogue à la langue latine. L’Athenien nous réplique qu’il sait sa la
s analogue à la langue latine. L’Athenien nous réplique qu’il sait sa langue  ; que la préposition παρὰ se joint à trois cas, a
onnoît pas notre ablatif, & qu’il se met fort peu en peine que sa langue ait de l’analogie avec la langue latine : c’est p
u’il se met fort peu en peine que sa langue ait de l’analogie avec la langue latine : c’est plutôt aux Latins, ajoûte-t-il, à
est plutôt aux Latins, ajoûte-t-il, à chercher à faire honneur à leur langue , en découvrant dans le latin quelques façons de p
latin quelques façons de parler imitées du grec. En un mot, dans les langues qui ont des cas, ce n’est que par rapport à la te
 ; j’ai écrit ou j’écrivis, scripsi. Supposons pour un moment que la langue françoise fût la langue ancienne, & que la la
is, scripsi. Supposons pour un moment que la langue françoise fût la langue ancienne, & que la langue latine fût la moder
n moment que la langue françoise fût la langue ancienne, & que la langue latine fût la moderne, l’auteur de la méthode de
ction entre ce même mot, on fait voir un rapport merveilleux entre la langue françoise & la langue latine. Mais de pareill
n fait voir un rapport merveilleux entre la langue françoise & la langue latine. Mais de pareilles analogies, d’une langue
françoise & la langue latine. Mais de pareilles analogies, d’une langue à une autre, ne sont pas justes : chaque langue a
lles analogies, d’une langue à une autre, ne sont pas justes : chaque langue a sa maniere particuliere, qu’il ne faut point tr
à l’occasion de raisonner par analogie, parce qu’il s’agit de la même langue  ; qu’ainsi puisqu’on dit en latin à l’ablatif à p
latif, domino étant considéré sous le même point de vûe, dans la même langue , doit être regardé par analogie comme étant un ab
ison, parce que les mots déclinables ont cette terminaison dans cette langue  ; au lieu qu’on ne sauroit parler ainsi dans une
on dans cette langue ; au lieu qu’on ne sauroit parler ainsi dans une langue où cette terminaison n’est pas connue, & où i
si à l’ablatif. Je répons que Cicéron a parlé selon l’analogie de sa langue , ce qui ne peut pas donner un ablatif à la langue
on l’analogie de sa langue, ce qui ne peut pas donner un ablatif à la langue greque. Quand on employe dans sa propre langue qu
donner un ablatif à la langue greque. Quand on employe dans sa propre langue quelque mot d’une langue étrangere, chacun le con
ngue greque. Quand on employe dans sa propre langue quelque mot d’une langue étrangere, chacun le construit selon l’analogie d
ot d’une langue étrangere, chacun le construit selon l’analogie de la langue qu’il parle, sans qu’on en puisse raisonnablement
e raisonnablement rien inférer par rapport à l’état de ce nom dans la langue d’où il est tiré. C’est ainsi que nous dirions qu
rammairien compare l’idée de ceux qui croient voir un ablatif dans la langue greque, à l’imagination de certains grammairiens
siste donc à croire qu’on ne doit point reconnoître d’ablatif dans la langue greque, & je me réduis à observer que la prép
NABLE DECLINABLE, adj. m. & f. terme de Grammaire. Il y a des langues où l’usage a établi que l’on pût changer la termi
st-à-dire qu’ils changent de terminaison selon l’usage établi dans la langue . Il y a des noms dont la terminaison ne varie poi
après que toute la phrase est lûe ou énoncée, l’esprit accoutumé à la langue , se prête à considérer les mots dans l’arrangemen
ue mot signifie. Ensuite on doit étudier les signes établis en chaque langue , pour indiquer les rapports que celui qui parle m
quando continet imber. Virg. Géorg. l. I. v. 259. Quand on entend la langue , on voit par la terminaison de frigidus, que ce m
correlatif du mot. Il en est de même en grec & en quelques autres langues . Or la liste ou suite de ces diverses terminaison
ions ou désinances des noms, selon les divers ordres établis dans une langue . On compte en latin cinq différens ordres de term
e qui regarde les déclinaisons, dans les grammaires particulieres des langues qui ont des cas, c’est-à-dire dont les noms chang
int admettre le mode optatif en latin ni en françois, parce qu’en ces langues l’optatif n’a point de terminaison particuliere q
ions, qu’à parler exactement il n’y a ni cas ni déclinaisons dans les langues , où les noms gardent toûjours la même terminaison
r, de sur ou de dans, &c. Ainsi en françois & dans les autres langues dont les noms ne se déclinent point, la suite des
Grammairiens ont commencé d’apprendre la Grammaire relativement à la Langue latine, il n’est pas étonnant que par un effet du
effet du préjugé de l’enfance, ils ayent voulu adapter à leur propre langue les notions qu’ils avoient prises de cette Gramma
ire, sans considérer que hors certains principes communs à toutes les langues , chacune a d’ailleurs ses idiotismes & sa Gra
s en chaque nombre la même terminaison, il ne doit y avoir dans notre langue ni cas ni déclinaisons. La connoissance du rappor
ou par d’autres figures, ces pratiques ne sont autorisées dans notre langue , que lorsque l’esprit, après avoir entendu toute
s terminaisons d’un nom selon l’ordre des cas ; ordre établi dans les langues où les noms changent de terminaison. Voyez Cas, D
le dit de certaines lettres qui se prononcent par un mouvement de la langue vers les dents. Toutes les langues ont cinq sorte
e prononcent par un mouvement de la langue vers les dents. Toutes les langues ont cinq sortes de lettres ; les labiales, les li
ples sont dans Priscien : le tour passif est plus dans le génie de la langue latine que l’actif ; au contraire, l’actif est pl
latine que l’actif ; au contraire, l’actif est plus analogue à notre langue  ; ce qui fait que nous aurions bien de la peine à
liés qui font que les descendans viennent enfin à ne plus entendre la langue de leurs peres, & à s’en faire une toute diff
ne toute différente : ainsi le même peuple passe insensiblement d’une langue à une autre. (F) DÉRIVATION Dérivation
est pas tout-à-fait le même, ou qui se prononce autrement que dans la langue commune. Par exemple, le mot fille se prononce da
s la langue commune. Par exemple, le mot fille se prononce dans notre langue commune en mouillant l’l, mais le peuple de Paris
ce sont autant de langages particuliers dont le françois n’est pas la langue commune, comme il l’est en Normandie, en Picardie
différences particulieres qu’il y a entre les mots, relativement à la langue commune ou principale. Par exemple, selon la lang
relativement à la langue commune ou principale. Par exemple, selon la langue commune on dit ἐγὼ, les Attiques disoient ἔγωγε ;
aticus, de dialectis. L’usage de ces dialectes étoit autorisé dans la langue commune, & étoit d’un grand service pour le n
dans un seul vers les quatre dialectes différentes, & de plus la langue commune, Les quatre dialectes sont l’attique, qui
par les Latins. On trouve dans Homere ces quatre dialectes, & la langue commune : l’attique est plus particulierement dan
igure qui se fait lorsque par une liberté autorisée par l’usage d’une langue , un poëte qui a besoin d’une syllabe de plus pour
ue les poëtes latins font à leur gré, ou voyelles ou consonnes. Notre langue n’est pas si facile à l’égard de nos poëtes, elle
Espagnols sont plus riches que nous en diminutifs ; il semble que la langue françoise n’aime point à être riche en babioles &
n’ont rien négligé en leur tems pour introduire ces termes dans notre langue . Ronsard en a parsemé ses vers, la Noue en a remp
s, & elle s’en déclare hautement la protectrice ; cependant notre langue n’a point reçu ces diminutifs ; ou si elle les re
; prononciation qui se conserve encore, non-seulement dans les autres langues vulgaires, mais même dans quelques unes de nos pr
s avons de la versification françoise. Au reste, qu’il y ait en notre langue plus ou moins de diphthongues que je n’en ai marq
dit sur ce point le P. Giraudeau jésuite, dans son introduction à la langue greque ; ouvrage très méthodique & très-propr
uvrage très méthodique & très-propre à faciliter l’étude de cette langue savante, dont l’intelligence est si nécessaire à
lle est encore essentielle pour l’ordre & l’oeconomie de toute la langue greque ». En latin, & dans la plûpart des la
mie de toute la langue greque ». En latin, & dans la plûpart des langues , l’e est prononcé comme notre e ouvert commun au
le son é, &c. C’est ce que nous voyons encore aujourd’hui dans la langue greque, dans la latine, & même dans l’italien
dans l’italienne & dans l’espagnole ; ces deux dernieres, quoique langues vivantes, sont moins sujettes aux variations que
iere destination des caracteres ; ainsi il y a eu alors parmi nous la langue qui parle à l’oreille, & qui seule est la vér
ous la langue qui parle à l’oreille, & qui seule est la véritable langue , & il y a eu la maniere de la représenter aux
e très-ouvert. I. L’e ouvert commun : c’est l’e de presque toutes les langues  ; c’est l’e que nous prononçons dans les premiere
foible, tel qu’il est dans mener, demander, se trouve dans toutes les langues , toutes les fois qu’une consonne est suivie imméd
a des maîtres persuadés que pour faire apprendre aux jeunes gens une langue morte, le latin, par exemple, ou le grec, il ne f
uérir les connoissances qui ont rapport à cet objet : telles sont les Langues , la Géométrie, les Fortifications, la science des
retranchement est en usage dans la construction usuelle de toutes les langues  ; il abrege le discours, & le rend plus vif &
st-à-dire qu’il y a quelque mot de sous-entendu dans cette phrase. La langue latine est presque toute elliptique, c’est-à-dire
inaison du mot exprimé dans la phrase elliptique : au contraire notre langue ne fait pas un usage aussi fréquent de l’ellipse,
du rapport particulier qu’il doit indiquer, selon l’institution de la langue  ; qu’ainsi l’infinitif n’est jamais que l’infinit
inflexions qui étoient en usage quand le grec ancien étoit encore une langue vivante. Sur quoi il est échappé à la méthode de
tant bien de la différence, par rapport à la prononciation, entre une langue vivante & une langue morte depuis plusieurs s
e, par rapport à la prononciation, entre une langue vivante & une langue morte depuis plusieurs siecles. (F) EPANADIPL
tre ou même une syllabe au milieu d’un mot : c’est une liberté que la langue latine accordoit à ses poëtes, soit pour allonger
ger une voyelle, soit pour donner une syllabe de plus à un mot. Notre langue est plus difficile. Ainsi Lucrece ayant besoin de
mp;c. Ce service des lettres euphoniques est en usage dans toutes les langues , parce qu’il est une suite naturelle du méchanism
mais ils ont deux services. 1°. Nous avons remarqué ailleurs que les langues se sont formées par usage & comme par une esp
e ; ainsi quand certaines façons de parler ont été autorisées par une langue pratique, & qu’elles sont reçues parmi les ho
c’est la sixieme lettre de l’alphabet latin, & de ceux des autres langues qui suivent l’ordre de cet alphabet. Le f est aus
posset, irridet. Quand les Latins conservoient le mot grec dans leur langue , ils le prononçoient à la greque, & l’écrivoi
avons d’abord donnée de la figurative ; les personnes qui étudient la langue greque, apprendront plus de détail sur ce point d
ont plus de détail sur ce point dans les livres élémentaires de cette langue , & sur-tout dans la pratique de l’explication
aëris sitit. L’ellipse & l’hyperbate sont fort en usage dans les langues où les mots changent de terminaisons, parce que c
ports des mots, & par-là font appercevoir l’ordre ; mais dans les langues qui n’ont point de cas, ces figures ne peuvent êt
e des tours & des façons de parler qui ne sont pas analogues à la langue qui les adopte ; c’est ainsi que dans les auteurs
doit pourtant toûjours réduire à la construction pleine de toutes les langues . Voyez Construction . VI. L’attraction : le mécha
a un mode pour un autre mode qui devoit y être selon l’analogie de la langue , s’il y a un tems pour un autre, ou un genre pour
er dans un dictionnaire, ainsi que dans la traduction littérale d’une langue en une autre ; mais quelquefois le mot est pris a
r exemple, qu’un rudiment est un livre qui contient les élémens de la langue latine, choisis avec sagesse, disposés avec intel
igne primitif de chacun de ces objets, que l’on ne désigne dans notre langue par aucun autre nom. Chacune de ces acceptions es
autres dont il est susceptible. Il ne laisse pas d’y avoir dans notre langue , & apparemment dans toutes les autres, bien d
ons distinctives qui se présentent sans équivoque à quiconque sait la langue françoise, & que, par cette raison même, je m
conserve pas dans la traduction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figur
ction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figurées qui lui sont particuli
omplaisant, lui obéir… ainsi quand il s’agit de traduire en une autre langue quelque expression figurée, le traducteur trouve
angue quelque expression figurée, le traducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale ;
raducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale ; alors il doit avoir recours à quelqu’
il doit avoir recours à quelqu’autre expression figurée de sa propre langue , qui réponde, s’il est possible, à celle de son a
à la lettre, & parler comme l’auteur lui-même auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit, avoit été sa langue
auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit, avoit été sa langue naturelle ; mais quand il s’agit de faire entendr
été sa langue naturelle ; mais quand il s’agit de faire entendre une langue étrangere, on doit alors traduire littéralement,
ire littéralement, afin de faire comprendre le tour original de cette langue . Nos dictionnaires, §. 5. n’ont point assez remar
les divers sens que l’on donne par figure à un même mot dans une même langue , & les différentes significations que celui q
se sert plus de ferre pour rendre ces façons de parler en latin ; la langue latine a ses expressions particulieres pour les e
e littéralement ; mais quand il s’agit de donner l’intelligence d’une langue , ce qui est le but des dictionnaires, on doit tra
nt, afin de faire entendre le sens figuré qui est en usage dans cette langue à l’égard d’un certain mot ; autrement c’est tout
une expression figurée, un sens, une pensée que nous rendons en notre langue par une image différente de celle qui étoit en us
que les mots excitent d’abord dans l’esprit de ceux qui entendent une langue  ; c’est le sens qui se présente naturellement à l
é, présentent naturellement à l’esprit de ceux qui entendent bien une langue  ; c’est un sens littéral figuré : par exemple, qu
parlé, & qu’elles excitent dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
m de Bacchus, nous nous servons d’une façon de parler usitée en notre langue , & personne n’est assez dépourvu de sens pour
paroles excitent naturellement dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
ïsmes & des hellénismes, c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque & de la langue grecque. Lorsque les
c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque & de la langue grecque. Lorsque les interpretes traduisent à la
in fabri thesauro, ont trouvé une image des révolutions arrivées à la langue latine, dans la statue que Nabuchodonosor vit en
ls trouvent dans ce songe une allegorie de ce qui devoit arriver à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement gra
à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement grande ; la langue latine n’étoit-elle pas répandue presque par-tout
tout ? La tête de cette statue étoit d’or, c’est le siecle d’or de la langue latine ; c’est le tems de Térence, de César, de C
s bras de la statue étoient d’argent ; c’est le siecle d’argent de la langue latine ; c’est depuis la mort d’Auguste jusqu’à l
uisses de la statue étoient d’airain ; c’est le siecle d’airain de la langue latine, qui comprend depuis la mort de Trajan, ju
és partie de fer & partie de terre ; c’est le siecle de fer de la langue latine, pendant le quel les différentes incursion
arbares plongerent les hommes dans une extrème ignorance ; à-peine la langue latine se conser va-t-elle dans le langage de l’E
le langage de l’Eglise. Enfin une pierre abattit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est
ierre abattit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est ainsi qu’on rapporte tout aux idée
e en moindre quantité & plus grossiers sur le palais & sur la langue , les particules odorantes ne sont pas assez forte
& salines se détachent des autres corps, & s’arrêtent sur la langue pour produire la sensation qu’on appelle le goût,
que de l’original. Les petites maisons de bergers : l’usage de notre langue a attaché à petites maisons, quand il n’y a point
enre, & qui peut être rendu fidélement sans forcer le génie de la langue dans laquelle on le traduit. L’ombre d’un ruisse
nter cette généralité de l’original. Il me semble aussi, que si notre langue ne nous permet pas de conserver la synecdoque de
de trois cuirs. Cette façon de parler ne seroit pas entendue en notre langue . Mais il ne faut pas croire qu’il soit permis de
ur exprimer affirmativement un fait. C’est un tour ordinaire de notre langue , qui n’est inconnu à aucun homme de lettres : ain
78 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »
peu de goût la formation savante serait maniable sans danger pour la langue . Enfin tous les vocabulaires techniques ont trouv
peuple le soin de l’amollir et de le vaincre. Asthme figure dans la langue depuis plusieurs siècles, ainsi que la phthisie (
t encore popularisé apoplexie, paralysie, épilepsie, anthrax, mais la langue ne les avait admis qu’avec des modifications cons
maladroites préconisées par les « fonétistes » . Il faut accepter la langue sous l’aspect que lui ont donné quatre siècles d’
al vulgarise depuis cinquante ans. Nul ne peut consentir, qui aime la langue française, à écrire fam, ten, cor, om, pour femme
mais non scientifique52. Une analyse un peu minutieuse des sons de la langue française ne pourrait s’établir à moins d’une cen
t impossible, comme le veulent les phonétistes, de le supprimer de la langue française. L’orthographe ne doit pas plus se conf
rthographe. 49. Etique, déformation de hectique, est resté dans la langue . On trouve aussi tisie. Hadrianus Junius traduit
79 (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32
et connus. Vue hors de France, et pourtant en pays français encore de langue et de littérature, cette littérature française es
ct que celui d’une province en France. Au moyen âge, la culture et la langue romanes, qui remontaient par le Rhône, furent cel
matique, vive de couleur et de poésie1. Au xvie  siècle, époque où la langue française, dès auparavant régnante, achève de pre
ourut. On a de lui une préface2, où il se prononce en défenseur de la langue vulgaire sans mélange de mots étrangers : on y se
el il discute les avantages qu’il y aurait à étudier et à analyser la langue et la littérature maternelles comme on étudie les
analyser la langue et la littérature maternelles comme on étudie les langues anciennes, est tout d’abord propre à faire ressor
pas oublier sa situation précise. Il est Français de littérature, de langue  ; il ne l’est pas de nation, et il professe en pa
la Suisse française, il aurait encore affaire au français comme à une langue qui, bien qu’elle soit la sienne, doit toujours l
ment les qualités de la Suisse française, et, en même temps, il a une langue en général excellente, attique à sa manière, et q
cette difficile perfection : « Il s’agit, dit-il14, d’apprendre notre langue à fond, d’en pénétrer le génie, d’en connaître le
audoise) que le français est pour nous, jusqu’à un certain point, une langue étrangère ? Éloignés des lieux où cette langue es
un certain point, une langue étrangère ? Éloignés des lieux où cette langue est intimement sentie et parlée dans toute sa pur
onnaires, dont je ne prétends point contester la nécessité, sont à la langue vivante ce qu’un herbier est à la nature. La plan
s pour qui la nature la faisait vivre, et qui vivaient pour elle ? La langue française est répandue dans les classiques, comme
ais celui qui a le plus analysé les modèles, décomposé et dénombré la langue , recherché ses limites et son centre, noté ses va
lyse la plus abstraite de la grammaire ! Quand il nous signale en une langue les divers systèmes de mots qui disparaissent ou
ges mobiles qui se retire avec le temps, laissant à la vérité dans la langue , dit-il, des allusions et des métaphores qui ne p
honorés dans un emploi familier, et qu’il fallut expulser alors de la langue de choix : « C’est le cheval de parade, dit-il, q
ne dévore jamais : rien chez lui ne rappelle Rousseau. Sa science de langue , de synonymie et de cœur, va souvent à l’éloquenc
t d’usage habituel dans le canton de Vaud ; la lecture de la Bible en langue vulgaire maintient en circulation beaucoup de ces
iquer la rigueur des principes, etc., etc. 18. Ne permettez pas à la langue de s’ankiloser ; — (en parlant de Quinault) c’est
nkiloser ; — (en parlant de Quinault) c’est bien lui qui a désossé la langue française, etc. 19. En rencontrant ces bouts de
ges. — Au xvie  siècle sans doute, et même auparavant, il y avait une langue de cour et du centre, qui se piquait d’être la bo
80 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41
fait valoir, pour soutenir qu’il est impossible de composer, en notre Langue , un bon Poëme de cette espece. Nous ne sommes pas
égard de plusieurs Ecrivains. Seroit-il possible, en effet, que notre Langue fût privée d’une faculté commune à toutes les aut
que notre Langue fût privée d’une faculté commune à toutes les autres Langues  ? Non seulement un Poëme didactique n’offre point
rempli son objet. De plus, on a vu des Poëmes dans presque toutes les Langues , avoir un succès général, quoique l’intelligence
ré le fond des matieres, au dessus du commun des Lecteurs ; malgré la Langue dans laquelle ils sont écrits, dont la connoissan
aitable * un Poëme sur l’Agriculture, dit M. Clément, c’est que notre Langue est absolument seche, peu nombreuse en expression
défauts pour rendre les choses rustiques** ». La stérilité de notre Langue n’est-elle pas ici trop exagérée ? Avant que Balz
xagérée ? Avant que Balzac parût, on ne se seroit pas douté que cette Langue fût capable de devenir pleine d’harmonie & de
urageux pour secouer le préjugé, & assez habile pour subjuguer la Langue , en ennoblissant des expressions qui seroient bas
eux. Id.ABCD Qu’on se récrie, après cela, sur la bizarrerie de la Langue Françoise ! qu’on l’accuse d’une délicatesse outr
nvaincantes que le Poëme didactique est autant le patrimoine de notre Langue , que celui de toute autre. Faites un Poëme sur la
s Poëtes, qui, après son pere, a le mieux connu le mécanisme de notre Langue , se fût abandonné à son génie, dans le Poëme de l
81 (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »
l’abord une possible confusion. Exactitude n’est pas, en matière de langue médicale, synonyme obligé de néologisme. Un mot p
, remarque finement Rémy de Gourmont en sa lumineuse Esthétique de la langue français.89, les nôtres parlent grec. C’est une r
médicaux tirés du grec. Peu à peu, ils se mirent à divaguer dans une langue qu’ils croyaient celle d’Hippocrate et qui n’est
rdes, métissées de grec et de latin, dans les cas où le fond de notre langue suffirait amplement. » Et il cite le mot excellen
ilieu du siècle, avait signalé l’abus de cette méthode qui torture la langue grecque et entasse les savants solécismes. « On p
niques, il s’agit de ne pas traduire en grec les mots légitimes de la langue française et de ne pas appeler céphalalgie le mal
phalalgie le mal de tête. »92 … « Rien ne se fane plus vite dans une langue que les mots sans racine vivante : ils sont des c
e, rigoureux et juste. Avec Huysmans s’accentue et se perfectionne la langue médico-littéraire. Les termes spéciaux — parfois
puissant mais peu exact. 88. V. Rémy de Gourmont, Esthétique de la langue française, p. 14. 89. 2e édit. du Mercure France
e. 97. La Faustin. 98. P. Boissière, Dictionnaire analogique de la langue française. Répertoire complet des mots par les id
82 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »
t comment Calvin en exprime pour la première fois les vérités dans la langue vulgaire. — § II. Détails biographiques. Calvin f
t comment Calvin en exprime pour la première fois les vérités dans la langue vulgaire. Les vérités apportées au monde par l
alement vrai que le premier qui ait popularisé en France, non dans la langue des savants, comme Érasme, mais dans la langue de
en France, non dans la langue des savants, comme Érasme, mais dans la langue de tous, les premières vérités de la philosophie
offrait trois grandes nouveautés : la matière même, la méthode, et la langue . La matière, c’est bien moins le système de Calvi
il sait exagérer sans déclamation. Voilà ce qui était nouveau dans la langue française, et ce qui méritera toujours qu’on l’ai
nce de François Ier, qui le consultait sur la fondation de chaires de langues savantes, que ces langues enfanteraient des hérés
e consultait sur la fondation de chaires de langues savantes, que ces langues enfanteraient des hérésies71. Voilà ce qui fit un
aisonnement. L’Institution chrétienne est le premier ouvrage de notre langue qui offre un plan suivi, une matière ordonnée, un
la gloire de la Réforme, sans prononcer son nom ! La nouveauté de la langue dans Calvin résultait naturellement de la nouveau
, au-dessus de Luther, reluit dans la hardiesse et la subtilité de sa langue . Mais que pourrais-je dire de la langue de Calvin
rdiesse et la subtilité de sa langue. Mais que pourrais-je dire de la langue de Calvin qui ne dût être froid, après le bel élo
it en latin qu’homme de son siècle, celle d’avoir excellé à parler la langue de son pays73 ? Calvin ne perfectionna pas seulem
n pays73 ? Calvin ne perfectionna pas seulement en l’enrichissant, la langue générale ; il créa une langue particulière dont l
nna pas seulement en l’enrichissant, la langue générale ; il créa une langue particulière dont les formes très-diversement app
t d’abord les plus conformes au génie de notre pays, je veux dire, la langue de la polémique. C’est ce style de la discussion
ndis que Rabelais se modelait sur les Grecs, Calvin se formait sur la langue latine, et en naturalisait parmi nous bon nombre
tours et d’expressions qui y sont demeurés. Outre la gloire d’être la langue du culte chrétien, la langue dans laquelle toute
sont demeurés. Outre la gloire d’être la langue du culte chrétien, la langue dans laquelle toute l’Europe du moyen âge avait p
modèles dans la littérature latine, il prouva qu’il sentait mieux sa langue que Rabelais. Voilà ce qui fait vivre Calvin, com
rit logique, dont il n’est que l’exagération. La clarté même de notre langue , cet enchaînement dans les idées, dont on nous lo
on. C’est sans doute un des beaux côtés de l’esprit français et de la langue , mais ce n’est pas le plus beau. Le calvinisme, s
83 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »
elles circonstances marquent ce progrès de l’esprit français et de la langue . — § II. Prodigieux génie de Descartes, et de que
. Influence littéraire du cartésianisme. — § VIII. Descartes porte la langue française à sa perfection. § I. Comment Descar
elles circonstances marquent ce progrès de l’esprit français et de la langue . Nous connaissons enfin le caractère fondament
’avoir les défauts dont ils devaient purifier l’esprit français et la langue . Ainsi, avant qu’aucun modèle eût paru, on savait
vrages en prose où l’esprit français ait atteint sa perfection, et la langue son point de maturité. Les autres écrits de Desca
sur quelques points la pensée française à celle de l’antiquité, notre langue aux deux langues universelles. Mais personne n’a
nts la pensée française à celle de l’antiquité, notre langue aux deux langues universelles. Mais personne n’a marché seul ; per
aire l’objet de réflexions particulières, il quitte les pensées et la langue du seizième siècle, et entre le premier dans la g
pour éclaircir ses pensées ; auquel ses amis reprochent d’épaissir sa langue , comme on reprocherait à un peintre d’empâter ses
e égale estime de toutes ses pensées, qui professe la doctrine que la langue de son pays en doit être la servante, et qu’où el
sera jamais remplacé par un meilleur. § VIII. Descartes a porté la langue française à sa perfection. En même temps que D
ait le premier une image parfaite de l’esprit français, il portait la langue française à son point de perfection. La première
urs impliquait la seconde ; car comment concevoir la perfection d’une langue sans la parfaite conformité des idées qu’elle exp
e avec le génie du pays qui la parle ? Ce n’est pourtant pas toute la langue , mais c’est tout ce qui n’en changera pas et la r
claire pour les esprits cultivés ; c’est, si je puis parler ainsi, la langue générale. Toutes les qualités d’appropriation y s
le. Toutes les qualités d’appropriation y sont réunies. L’usage d’une langue étant de rendre universelle la communication des
, mais par leurs ressemblances, dont la principale est la raison, une langue est arrivée à sa perfection quand elle est confor
e est conforme à ce que nous avons de commun, la raison. Telle est la langue de Descartes. Les choses n’y peuvent toujours êtr
ifférents à ces grandes matières : mais la faute n’en est jamais à la langue . Jamais le rapport des mots aux choses n’y est in
. Jamais le rapport des mots aux choses n’y est incertain ; jamais la langue n’y reste en deçà ou ne s’emporte au-delà des idé
ination s’est ingérée dans le travail de sa raison. Il ne manque à la langue de Descartes que ce qui n’y était pas nécessaire 
es que ce qui n’y était pas nécessaire : et c’est une beauté de cette langue que de s’être privée des beautés qui n’appartenai
et. Je reconnais là pour la première fois le goût, ce sentiment de la langue de chaque sujet, commun aux écrivains du dix-sept
par ce qu’ils y reçoivent. Descartes a donné le premier modèle de la langue de la prose, mais il ne lui a pas posé de limites
a raison approuve. C’est dans ce sens-là que le premier qui par la la langue de la raison donna le modèle de la langue françai
ue le premier qui par la la langue de la raison donna le modèle de la langue française. Mais sous l’empire de cette règle, qui
nts de la variété des sujets et du génie propre de chaque auteur. Les langues sont comme l’humanité, qui, tout entière en chacu
e nous, s’y personnifie néanmoins par des traits individuels. La même langue , parlée par deux hommes avec la même exactitude,
le français s’enrichir à la fois de la diversité des genres et de la langue personnelle de chacun des grands hommes qui vont
84 (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395
s est devenue presque semblable à ce que serait pour nos oreilles une langue étrangère que nous ne comprendrions pas. — Elle s
’invention est si vive chez l’enfant, que, s’il apprend de nous notre langue , nous apprenons de lui la sienne. Oua-oua. — Ce
és par lui sont des gestes vocaux naturels. — Au total, il apprend la langue faite, comme un vrai musicien apprend le contre-p
us, prolongés, monotones ; c’étaient, pour ainsi dire, les sons d’une langue nouvelle ; cette langue, très différente du cri p
 ; c’étaient, pour ainsi dire, les sons d’une langue nouvelle ; cette langue , très différente du cri primitif, ne traduisait p
art d’heure de suite, avec une étonnante variété d’intonations. Cette langue s’est nuancée de plus en plus et traduit aujourd’
ase nouvelle, comme un musicien de génie. — En effet, la fixité de la langue , la régularité et le retour exact des mêmes sons
de « former et de manier ces concepts généraux ». « Il n’y a pas de langue , même parmi les sauvages les plus dégradés, dans
ande majorité des mots ne soit rationnelle. Nous n’entendons pas, par langue rationnelle, une langue possédant des termes auss
e soit rationnelle. Nous n’entendons pas, par langue rationnelle, une langue possédant des termes aussi abstraits que blancheu
termes aussi abstraits que blancheur, bonté, avoir, être, mais toute langue dans laquelle les mots les : plus concrets eux-mê
dérivés de racines qui expriment concepts généraux. Il y a dans toute langue une couche de mots qui peuvent être appelés purem
ais, si nous défalquons cette couche inorganique, tout le reste de la langue , soit chez nous, soit chez les derniers des sauva
soit illimité, le nombre de celles qui subsistent et sont dans chaque langue les nourrices effectives du reste est d’environ 1
un mode de connaissance propre à l’homme. Car, de même qu’il y a deux langues , l’une émotionnelle, commune à l’homme et aux ani
production sous deux aspects. « Prenez n’importe quel mot dans toute langue qui a un passé, et, invariablement, vous trouvere
immense végétation d’un vocabulaire complet. Ainsi constituée, chaque langue a parcouru trois étapes. La première184 qu’on peu
tymologique et deviennent les signes d’une dérivation ou d’un cas, la langue entre dans la seconde époque. — Cette seconde épo
terminaison. Le meilleur représentant de cet état est la famille des langues touraniennes ; les langues qu’elle comprend ont,
eprésentant de cet état est la famille des langues touraniennes ; les langues qu’elle comprend ont, en général, été nommées agg
qu’aucune d’elles ne garde son indépendance substantive. » Toutes les langues rentrent dans l’une de ces trois catégories, et t
tes les langues rentrent dans l’une de ces trois catégories, et toute langue doit au préalable traverser la première pour arri
e plus exigeant peut demander. Car d’une part l’analyse de toutes les langues connues nous ramène aux racines, et d’autre part
ne quantité de mots en sanscrit, en grec, en latin et dans les autres langues aryennes. En sanscrit, nous trouvons patati, il v
la connaissance conceptuelle, c’est-à-dire dans les racines de chaque langue , il découvre la véritable barrière qui sépare l’h
of Language, 6e édit., t. I, lecture 7e, p. 309 : « Les racines d’une langue sont au nombre de 400 ou 500 et se divisent en de
rit, 600 pour le gothique, 250 pour l’allemand moderne, 1605 pour les langues slaves. 182. Nous avons expliqué (p. 44) pourquo
85 (1829) De la poésie de style pp. 324-338
ent d’accord que les innovations dans le style doivent avoir, pour la langue elle-même, des conséquences heureuses ou fatales,
ogne ; car il ne s’agit de rien moins que de refaire ou de défaire la langue française ; et ce projet mérite attention. Nous p
’opinion de M. Delécluze, nous croyons comme lui que le sort de notre langue est intéressé dans cette question. Mais nous avon
ui auraient amené cette révolution dans le style et par suite dans la langue . M. Delécluze n’y voit que le résultat de la fréq
. L’importation d’idiotismes anglais ou germains aurait tout fait. La langue française, dit-il, est d’origine latine, elle est
e française, dit-il, est d’origine latine, elle est de la famille des langues du midi, et c’est la méconnaître que de la greffe
arrêté que les écrivains du Dix-Septième Siècle avaient donné à notre langue , et montré qu’ainsi faite elle répugnait à la poé
procédé de style de Shakespeare et des poètes du nord ? comment notre langue , si philosophique, si exacte, si précise, a-t-ell
que. Or, cela étant, supposez qu’il s’introduise tout à coup dans une langue une figure qui permette de substituer continuelle
ra. C’est précisément ce qui est arrivé par l’introduction dans notre langue d’une forme de style que nous appellerions volont
ngtemps regardés comme ce que nous avions de plus biblique dans notre langue . On les cite comme modèle d’un style figuré et pl
’auteur de René et d’Atala introduisait presque le premier dans notre langue avec tant d’audace et de magnificence ? Les criti
s d’une autre vie. Mais ces fragments mêmes du symbole fécondaient la langue , en nous familiarisant avec des métaphores nouvel
tion du Romantisme, quant au style poétique, à l’introduction dans la langue d’un trope, non pas nouveau, mais presque inusité
uleurs. Ainsi ce grand changement dans le style, et par suite dans la langue , n’est pas dû à une puérile imitation, mais à des
ymbole ; et voilà pourquoi elle passait pour intraduisible dans notre langue . Quant à Byron, sans parler de quelques beaux sym
t le regarder comme une création qui n’avait pas de modèle dans notre langue . Pour saisir la différence qui existe entre la ma
ublic, ses adeptes, ses fidèles, presque comme s’il écrivait dans une langue inconnue. 1. Le Globe, 29 mars et 8 avril 18
86 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 424-428
re Poëte Gascon, dont les Ouvrages subsisteront tant qu’on parlera la Langue dans laquelle ils sont écrits, & qui serviron
ous doutons qu’il eût également réussi, s’il avoit écrit en François, Langue pauvre & timide en comparaison de celle qu’on
s, ni images basses, parce que le Peuple y donne le ton, & qu’une Langue qui n’est point sujette au caprice des Cours &
nérer*. Bayle, Doujat, Pelisson, le P. Vaniere, Campistron, à qui la Langue de Goudelin n’étoit point étrangere, faisoient be
on Compatriote.   *. L’idiome Languedocien n’est autre chose que la Langue Romance ou Romaine, que parloient les François av
es fils de Louis le Débonnaire, rapporte plusieurs passages écrits en Langue Romance, qui ne different en rien du langage usit
ent des Troubadours ou Trouveyres, en sont une nouvelle preuve. Cette Langue fut, dans la suite, appelée Provençale, du nom de
87 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »
part de création. — § III. Des progrès que Rabelais a fait faire à la langue littéraire. § IV. Quel rang doit occuper Rabelais
x jeunes moines d’un couvent du bas Poitou étudiaient avec ardeur les langues anciennes, et particulièrement le grec la langue
ent avec ardeur les langues anciennes, et particulièrement le grec la langue défendue en ce temps-là, et qui n’en était que pl
. Écrivant à Rabelais lui-même, Budé le loue de son habileté dans les langues grecque et latine, et lui demande pardon d’imiter
s que Gargantua propose à son fils Pantagruel, il lui recommande « la langue hébraïque, pour les sainctes lettres. » Plus loin
eux. L’espagnol et l’italien sont aux étages supérieurs ; ce sont les langues à la mode : qui donc regarderait à monter quelque
lection pour le grec, un double attrait l’y portait. Le grec était la langue défendue : c’était une grâce de plus pour un espr
rit de Rabelais que la sévérité du latin, outre que le latin était la langue de la discipline et des interdictions. Quatre écr
la pensée. Tant de savoir dans des ordres d’idées si divers, tant de langues mêlées ensemble, tout cet amalgame de l’ancien et
n, à la beauté des formes, à la généralité des expressions, que notre langue est devenue celle de l’esprit humain. Cette gloir
s sa perfection. § III. Des progrès que Rabelais a fait faire a la langue littéraire. A toutes ces nouveautés dans tous
dées, répondent des développements et des progrès corrélatifs dans la langue . La langue de Rabelais est une langue de génie. L
dent des développements et des progrès corrélatifs dans la langue. La langue de Rabelais est une langue de génie. Le premier d
des progrès corrélatifs dans la langue. La langue de Rabelais est une langue de génie. Le premier de nos grands écrivains, il
, il représente en l’étendant l’esprit de son pays, et il enrichit la langue nationale des beautés de la sienne. Une des quali
langue nationale des beautés de la sienne. Une des qualités de cette langue , parmi tant d’autres qui méritent d’être étudiées
is, dans cette gamme plus grossière, j’admire la même harmonie. Cette langue merveilleuse ne se guinde pas pour exprimer de ha
l’effort pour orner ce qui ne doit pas être orné, ni l’embarras d’une langue rustique qui exprimerait gauchement des pensées p
es mots n’en sont pas perdus, si ce n’est pour les ignorants, dont la langue date toujours de la veille. Seulement ils sont ho
e. Seulement ils sont hors de la circulation, et ils forment dans les langues comme une portion consacrée, qui ne peut ni être
mots forgés, parmi lesquels il balbutie quelques paroles d’or, d’une langue qui semble épaissie par le vin. Quoi qu’il en soi
re temps Paul-Louis Courier. Peu d’écrivains ont plus fait pour notre langue que Rabelais. Il y a versé une foule d’expression
terie des érudits dont il s’est moqué, soit qu’il eût besoin de trois langues à la fois pour l’incroyable richesse de ses idées
88 (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »
i est bien loin, comme celui d’Italie, d’avoir tout rendu. Quant à la langue , à la philologie, les considérations se pressent,
descendants d’une grande famille ruinée, mais qui, fiers de parler la langue de leur nourrice, la langue de leur maison, s’y t
ille ruinée, mais qui, fiers de parler la langue de leur nourrice, la langue de leur maison, s’y tiennent et négligent les aut
donner raisonnablement pour l’écho fidèle de la plus harmonieuse des langues . L’ancienne Université y tenait pourtant par prin
ion. Et à qui donc devrait-on l’introduction, la naturalisation de la langue grecque en Occident, sinon à ces savants des xive
ire dans la Grèce moderne ne date que du xve  siècle ; depuis lors la langue , en tombant à la merci du simple peuple, s’est am
el et de plus aisé que de ressaisir le sens et le génie de l’ancienne langue . Dans une foule de cas, ils n’ont qu’à se ressouv
grecque pour mettre la dernière main à son érudition et se polir à la langue jusque dans son ménage, on peut se dire que, du m
a une pensée supérieure qui doit dominer. Une telle école d’art et de langue instituée à Athènes serait avant tout un germe ;
89 (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286
sme et dans celui de la périphrase. Enfin les tropes enrichissent une langue en multipliant l’usage d’un même mot, ils donent
ion et par ressemblance, pour supléer aux termes qui manquent dans la langue . Mais il ne faut pas croire avec quelques savans
conserve pas dans la traduction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figur
ction tous les sens figurés qu’il a dans la langue originale : chaque langue a des expressions figurées qui lui sont particuli
terlineaire aprendra. Ainsi, quand il s’agit de traduire en une autre langue quelque expression figurée, le traducteur trouve
angue quelque expression figurée, le traducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale,
raducteur trouve souvent que sa langue n’adopte point la figure de la langue originale, alors il doit avoir recours à quelque
il doit avoir recours à quelque autre expression figurée de sa propre langue , qui réponde, s’il est possible, à celle de son a
non à la lettre, et parler come l’auteur lui même auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit avoit été sa langue n
e auroit parlé, si la langue dans laquelle on le traduit avoit été sa langue naturèle. Mais quand il s’agit de faire entendre
it été sa langue naturèle. Mais quand il s’agit de faire entendre une langue étrangère, on doit alors traduire litéralement, a
uire litéralement, afin de faire comprendre le tour original de cette langue . Observation sur les dictionaires latins-fra
les divers sens que l’on done par figure à un même mot dans une même langue  ; et les diférentes significations que celui qui
se sert plus de ferre pour rendre ces façons de parler en latin : la langue latine a ses expressions particuliéres pour les e
ire litéralement ; mais quand il s’agit de doner l’intelligence d’une langue , ce qui est le but des dictionaires, on doit trad
ment, afin de faire entendre le sens figuré qui est en usage en cette langue à l’égard d’un certain mot ; autrement c’est tout
z au feu pour aider à l’éteindre. Ainsi quand il s’agit d’aprendre la langue d’un auteur, il faut d’abord doner à un mot sa si
nière dont on rend le même fonds de pensée, selon l’usage d’une autre langue . (…) etc. Chassez les larmes de Créüse, c’est-à-d
une expression figurée, un sens, une pensée que nous rendons en notre langue , par une image diférente de celle qui étoit en us
eine. Au reste, il est évident que ces diverses significations qu’une langue done à un même mot d’une autre langue, sont étran
diverses significations qu’une langue done à un même mot d’une autre langue , sont étrangères à ce mot dans la langue original
ne à un même mot d’une autre langue, sont étrangères à ce mot dans la langue originale ; ainsi elles ne sont point de mon suje
ement ici des diférens sens que l’on done à un même mot dans une même langue , et non pas des diférentes images dont on peut se
articulier La catachrese abus, extension, ou imitation. les langues les plus riches n’ont point un assez grand nombre
 ; le talc se léve par feuilles ; les feuilles d’un paravent, etc. La langue , qui est le principal organe de la parole, a doné
se sert pour marquer les idiomes, le langage des diférentes nations : langue latine, langue françoise. glace, dans le sens pro
rquer les idiomes, le langage des diférentes nations : langue latine, langue françoise. glace, dans le sens propre, c’est de l
lieu du 14 siécle : une armée florissante, un empire florissant. " la langue grèque, dit Madame Dacier, se maintint encore ass
…). Ces sortes d’extensions doivent être autorisées par l’usage d’une langue , et ne sont pas toujours réciproques dans une aut
sage d’une langue, et ne sont pas toujours réciproques dans une autre langue  ; c’est-à-dire que le mot françois ou alemand, qu
our exprimer les sons précisément de la même manière ; enfin come les langues ne sont point assez fécondes pour fournir à chaqu
yant bien que cette façon de parler ne seroit point entendue en notre langue , il en ajoute l’explication : lors fut des vaisse
émie à diférentes assemblées de savans qui s’apliquent à cultiver les langues , les sciences, ou les beaux arts. Robert Sorbon,
fer, se dit d’un home apliqué sans relâche, et encore d’un entêté. la langue , qui est le principal organe de la parole, se pre
pal organe de la parole, se prend pour la parole : c’est une méchante langue , c’est-à-dire, c’est un médisant avoir la langue
: c’est une méchante langue, c’est-à-dire, c’est un médisant avoir la langue bien pendue, c’est avoir le talent de la parole,
de trois cuirs. Cette façon de parler ne seroit pas entendue en notre langue . Mais il ne faut pas croire qu’il soit permis de
a métaphore ne seroit pas régulière. Nous avons dèja remarqué que les langues n’ont pas autant de mots que nous avons d’idées ;
le suplée par les images et par les idées accessoires aux mots que la langue ne peut lui fournir, et il arive même, come nous
opre du sens par lequel nous recevons les impressions des saveurs. La langue est l’organe du gout ; avoir le gout dépravé, c’e
es sont fondues, il s’exprime de cette sorte : l’hiver, etc. Chaque langue a des métaphores particulières qui ne sont point
s métaphores particulières qui ne sont point en usage dans les autres langues  ; par exemple : les latins disoient d’une armée (
nous disons l’aile droite et l’aile gauche. Il est si vrai que chaque langue a ses métaphores propres et consacrées par l’usag
une remarque, à propos de l’allusion : c’est que nous avons en notre langue un grand nombre de chansons, dont le sens litéral
uoique Madame Dacier nous dise que nous n’avons point de mot en notre langue qui puisse exprimer la force de ce (…), je crois
peu honètes : au lieu que come nous somes acoutumés aux mots de notre langue , l’esprit n’est pas partagé à les entendre : ains
e de plus près. Mais dans le tems que le latin et le grec étoient des langues vivantes, et que les grecs et les romains eurent
r, de ne dire que de bones paroles, (…), enfin d’être favorable de la langue , (…) ; et de garder plutot le silence, que de pro
rt de périphrase par nécessité, quand il s’agit de traduire et que la langue du traducteur n’a point d’expression propre qui r
a langue du traducteur n’a point d’expression propre qui réponde à la langue originale, par exemple, pour exprimer en latin un
dans la classe des idiotismes ou façons de parler particulières à la langue latine : mais j’ai cru qu’il n’étoit pas inutile
me pensée ; c’est un manque d’exactitude dans les modernes ; mais les langues anciènes autorisent souvent ces transpositions ;
t parler que pour être entendu par ceux qui conoissent le génie d’une langue . Ainsi quand la construction est équivoque, ou qu
que quand on ne suit point dans les mots l’arangement établi dans une langue  ; mais il ne faut point juger de l’arangement et
aut point juger de l’arangement et de la signification des mots d’une langue par l’usage établi en une autre langue pour expri
a signification des mots d’une langue par l’usage établi en une autre langue pour exprimer la même pensée. Nous disons en fran
ins dans ce qu’elle présente d’abord à l’esprit de ceux qui savent la langue . Jugeons donc du latin par le latin même, et nous
noms de plusieurs animaux sont tirés de leurs cris, surtout dans les langues originales. upupa, etc. Cette figure n’est point
cessoires, et par conséquent des tropes. Il y a eu des tropes dans la langue des caldéens, dans celle des egyptiens, dans cell
à fendre du bois : coin est encore un terme de manège, etc. de quelle langue voulez-vous vous servir avec moi ? dit le docteur
ervir avec moi ? dit le docteur Pancrace, parlant à Sganarèle : de la langue que j’ai dans ma bouche, répond Sganarèle : où vo
gue que j’ai dans ma bouche, répond Sganarèle : où vous voyez que par langue l’un entend langage, idiome ; et l’autre entend,
e l’un entend langage, idiome ; et l’autre entend, come il le dit, la langue que nous avons dans la bouche. Dans la suite d’un
que les mots excitent d’abord dans l’esprit de ceux qui entendent une langue  ; c’est le sens qui se présente naturèlement à l’
rlé présentent naturèlement à l’esprit de ceux qui entendent bien une langue , c’est un sens litéral-figuré ; par exemple, quan
a parlé, et qu’elles excitent dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
paroles excitent naturèlement dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage
vi, il faut encore bien entendre les façons de parler usitées dans la langue de cet auteur ; sans quoi, ou l’on n’entendra poi
braïsmes et des hellénismes, c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque et de la langue grèque. Lorsque les int
s, c’est-à-dire, des façons de parler de la langue hébraïque et de la langue grèque. Lorsque les interprètes traduisent à la r
s. Quelques auteurs ont trouvé une image des révolutions arivées à la langue latine, dans la statue que Nabuchodonosor vit en
ils trouvent dans ce songe une allégorie de ce qui devoit ariver à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement gra
à la langue latine. Cette statue étoit extraordinairement grande ; la langue latine n’étoit-elle pas répandue presque par tout
tout. La tête de cette statue étoit d’or, c’est le siècle d’or de la langue latine ; c’est le tems de Térence, de César, de C
s bras de la statue étoient d’argent ; c’est le siècle d’argent de la langue latine ; c’est depuis la mort d’Auguste jusqu’à l
uisses de la statue étoient d’airain ; c’est le siècle d’airain de la langue latine, qui comprend depuis la mort de Trajan jus
piés partie de fer et partie de terre ; c’est le siècle de fer de la langue latine, pendant lequel les diférentes incursions
barbares plongèrent les homes dans une extrème ignorance ; à peine la langue latine se conserva-t-elle dans le langage de l’eg
le langage de l’eglise. Enfin une pierre abatit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est
pierre abatit la statue ; c’est la langue latine qui cessa d’être une langue vivante. C’est ainsi qu’on raporte tout aux idées
préliminaire qu’il a mis à la tête de son traité de la justesse de la langue françoise. Je ne ferai guère ici qu’un extrait de
vir souvent de ses termes ; me contentant de tirer mes exemples de la langue latine. Le lecteur trouvera dans le livre de m. L
nservant toujours l’idée principale et en aïant égard à l’usage de la langue  ; mais ce qui fait voir qu’à parler exactement ce
me sujet, tels sont le p. Vavasseur jésuite dans ses remarques sur la langue latine, Sciopius, Henri Etiène, (…), et plusieurs
de sentir la propriété des termes, leur énergie, et la finesse de la langue , come je l’ai remarqué ailleurs. lucus veut dire
imes parfaits. S’il y avoit des synonimes parfaits, il y auroit deux langues dans une même langue. Quand on a trouvé le signe
avoit des synonimes parfaits, il y auroit deux langues dans une même langue . Quand on a trouvé le signe éxact d’une idée, on
en cherche pas un autre. Les mots anciens, et les mots nouveaux d’une langue sont synonimes : maints est synonime de plusieurs
termes, et qu’il a rejeté l’autre come inutile. L’usage, ce tiran des langues , y opère souvent des merveilles que l’autorité de
ui ont quelque raport entre elles. On doit juger de la richesse d’une langue par le nombre des pensées qu’elle peut exprimer,
peut exprimer, et non par le nombre des articulations de la voix. Une langue sera véritablement riche, si elle a des termes po
fet de la finesse de l’esprit, et supose une grande conoissance de la langue .
90 (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »
ar l’heureuse ignorance d’un jardinier. C’est ainsi qu’il faut que la langue dévore tous les mots étrangers qui lui sont néces
Ce lirlie peut servir de type des mots étrangers qui entrent dans une langue à la fois par la parole et par l’écriture. Dans c
aysan ou un ouvrier tout à fait étranger à l’anglais ou à telle autre langue . Je formulerais donc volontiers ainsi les mots su
réciproque106, est beaucoup moins profonde qu’on ne le croit et notre langue garde, au-delà des mers, avec sa force d’expansio
qu’elle a empruntés à l’anglais, les uns, demeurés à la surface de la langue , ont conservé leur forme étrangère ; les autres,
a, il pourrait dire patinoir110 ? C’est un devoir strict envers notre langue de n’ouvrir les portes sévères de son vocabulaire
tionnaires donnent : bifteck et romsteck, formes qui ne sont d’aucune langue . — Romestèque est entré pour la première fois en
aussi sans doute d’apprendre au moins la prononciation de toutes les langues du globe. Cet estimable savant ne prend pas garde
91 (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »
llet 1865. III. Je ne dirai que peu de chose d’un autre poëte dont la langue m’échappe, M. Luzel, qui vient de publier un recu
ture provençale et dans le Midi de la France. On sait que cette belle langue , si florissante au xiie  siècle et qui balançait
en parlant d’elle qu’il m’est arrivé de dire que le patois est « une langue qui a eu des malheurs. » Mais ce patois de la lan
patois est « une langue qui a eu des malheurs. » Mais ce patois de la langue provençale ainsi réduite était encore le plus ric
de les fusionner dans une sorte de dialecte commun ou composite et de langue littéraire poétique. Qui donc a pu avoir une pare
il n’y a pas eu le même passé, des antécédents semblables, une belle langue romane autrefois régnante, entendue et applaudie
le Rhône jusqu’aux Pyrénées. Si j’ai défini le patois du Midi, « une langue qui a eu des malheurs », je me contenterai de déf
urs », je me contenterai de définir le patois de Franche-Comté, « une langue qui est restée à l’état rustique et qui n’a pas f
Moyen Age, une époque intermédiaire, confuse, où il n’y avait pas de langue et où il n’y avait partout que des patois, des ja
u à peu centralisé ces divers patois, les ont fait passer à l’état de langue  : mais cela n’empêche pas qu’il ne soit resté des
eu près ce qu’ils étaient à l’origine, qui ne sont jamais devenus des langues  ; ces patois restés paysans n’ont pas éprouvé de
it-il dans sa préface, nous avons l’avantage précieux de posséder une langue à nous : je dis langue et je repousse vigoureusem
nous avons l’avantage précieux de posséder une langue à nous : je dis langue et je repousse vigoureusement le mot flétrissant
u nom breton soient encore des transfuges de cette patrie ou de cette langue primitive, Chateaubriand, Lamennais, Renan, je ti
rop persuadé que son pays est, à tous égards, le premier du monde, sa langue , la plus belle de toutes : en prose, cela s’appel
92 (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42
erte de ses biens et de son indépendance. « Partout où se parle cette langue toscane, on m’a vu errer et mendier ; j’ai mangé
t aux questions qui agitaient les esprits ; écrit d’ailleurs dans une langue au berceau, qui prenait entre les mains de Dante
es des Troubadours. En Italie, on ne faisait rien d’important dans la langue du peuple ; tout s’écrivait en latin. Mais Dante
t sa nation5, prit ses matériaux où il les trouva : il fit parler une langue qui avait bégayé jusqu’alors, et les mots extraor
es expressions les plus basses : rien ne lui paraît méprisable, et la langue française, chaste et timorée, s’effarouche à chaq
isé les ressources de la vengeance divine ; comment il a pu, dans une langue naissante, les peindre avec des couleurs si chaud
is, ce qu’il n’est pas permis de croire, notre théologie devenait une langue morte, et s’il arrivait qu’elle obtînt, comme la
vir également à la gloire du poëte qu’on traduit, et au progrès de la langue dans laquelle on traduit ; et ce n’est pourtant p
mais on peut assurer qu’elles perfectionnent le langage. En effet, la langue française ne recevra toute sa perfection qu’en al
remier levain, et en cherchant les limites qui la séparent des autres langues . La traduction seule lui rendra de tels services.
en tous les sens : bientôt il sait tout ce que peut ou ne peut pas sa langue  ; il épuise ses ressources, mais il augmente ses
la construction grammaticale, et donnent des ailes au langage. Notre langue n’étant qu’un métal d’alliage, il faut la dompter
peut-être un jour s’approcher de la souplesse et de l’abondance de la langue italienne, qui traduit avec tant de bonheur. Quan
e de la langue italienne, qui traduit avec tant de bonheur. Quand une langue a reçu toute sa perfection, les traductions y son
s Italiens, la mente informa il corpo. Elle est peu usitée dans notre langue  ; et cependant J.-J.  Rousseau dit quelque part :
93 (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309
s héroïques ; elle n’inspirera plus de vertus sociales ; parce que la langue sacrée, même dans la prévision d’un germe latent
ont prouvé que la force et la hauteur de leur génie individuel ; leur langue et leurs conceptions sont barbares. La sculpture
e outre mesure, n’en était venue à un tel paroxisme de divagation. La langue poétique n’a plus ici d’analogue que le latin bar
l’étude et l’initiation. Ces épreuves expiatoires une fois subies, la langue poétique une fois assainie, les spéculations de l
ronées, ils seront non avenus ; car le mérite ou l’insuffisance de la langue et du style dépend expressément de la conception
ive malheureuse, où l’abondance, la force, l’élévation, l’éclat d’une langue merveilleuse ont disparu sous des formes pénibles
et ordonnées, toujours dépendantes de la conception précises et de la langue . Or, ce cauchemar sublime ponte partout l’emprein
ns, et toute pleine qu’elle est d’énergie, de verve et de couleur, la langue de Dante est à peine faite. Shakspeare a produit
t la démocratie contemporaine, qu’une seule agglomération parlant une langue identique, ayant des intérêts sociaux et politiqu
es Ioniens et les Latins possédaient deux idiomes bien supérieurs aux langues modernes en richesse, en clarté et en précision.
festés dans son sein n’ont point vécu de sa vie, n’ont point parlé la langue qu’il comprend. Ils appartiennent à une famille s
e surabonde nécessairement dans l’œuvre d’un vrai poète, maître de sa langue et de son instrument. Il voit du premier coup d’œ
s’inquiéter du silence ou des clameurs du vulgaire et pour mettre la langue sacrée au service des conceptions viles. Le clair
x. Sans trop de culture littéraire, mais habiles à exprimer, dans une langue spontanément éloquente et colorée, les traditions
vue de la puissance intellectuelle, du sentiment de la nature, de la langue , du style et de l’entente spéciale du vers, dons
exigence de sa popularité. Manquant de souffle et d’élan, parlant une langue sénile, terne et prosaïque, se servant avec une i
kangel au cap de Bonne-Espérance, sur la face du globe, partout où la langue française est comprise ou traduite, il n’est qu’u
n sont de trois sortes : les idées appartiennent au fonds commun ; la langue dans laquelle elles sont exprimées n’a point de c
ement continu une telle absence de virilité et d’ardeur réelle, cette langue est tellement molle, efféminée et incorrecte, le
’un Ange. Les lacunes, les négligences de style, les incorrections de langue y abondent, car les forces de l’artiste ne suffis
triomphe aux littératures étrangères, l’écrivain qui a rendu à notre langue rhythmée la vigueur, la souplesse et l’éclat dont
que guère, pour être équitables, que de bien connaître le génie de la langue qu’elles entendent parler. Il faut réduire à ce q
mais la difficulté subsiste, puisque cette émotion s’exprime dans la langue sacrée qui ne vous est ni sympathique ni familièr
ofonds et virils par excellence, ni même la certitude constante de la langue , la solidité du vers et la précision vigoureuse d
ait ici peut-être une plus grande liberté d’allure, mais parce que la langue rhythmée, bien que moins assurée, appelle un sent
puissance de généraliser, l’emportement lyrique et la certitude de la langue  ; si le vers est de trempe solide, habile, voulu,
également remarquable par l’originalité de ses conceptions et par la langue précise, neuve et brillante qu’il s’est faite, bi
oyance, la plupart des qualités qu’il déploie dans le maniement de la langue poétique, on reconnaîtra que beaucoup de choses e
tellectuel latin. Puis, les races vivent, luttent, vieillissent ; les langues se modifient, se corrompent, se désagrègent ; d’a
es étudie et les imite ; elle invente des rythmes charmants ; mais sa langue n’est pas faite, le temps d’accomplir sa tâche lu
péter incessamment le même ensemble d’idées et de sentiments dans une langue de plus en plus affaiblie, banale et décolorée. E
écrivains du dix-huitième siècle avaient déjà répandu en Europe notre langue et leurs idées émancipatrices ; ils nous avaient
premiers essais datés de 1822, Victor Hugo transforma complètement sa langue , son style et la facture de son vers dans ses sec
ges si neuves et si hardies, ce mouvement lyrique irrésistible, cette langue précise et sonore. Ce fut comme une immense et br
admirables vers, d’une solidité et d’une puissance sans égales, d’une langue à la fois éblouissante et correcte, comme tout ce
al du nôtre celui de la science universelle, bien que l’histoire, les langues , les mœurs, les théogonies des peuples anciens no
re encore, Victor Hugo avait révélé dans ses drames une action et une langue théâtrales nouvelles. Quand ces vers d’or sonnère
e du vers leur manque, l’ampleur de la composition, la richesse d’une langue originale, énergique et brillante, la création de
les, l’assaut épique de la vieille cathédrale par les Truands ? Cette langue si neuve, si riche et si précise, ces figures, ce
ormand, Champmathieu et l’immortel Gavroche ! Traduit dans toutes les langues , répandu dans le monde entier, si plein, si compl
e cette merveilleuse vision du grand Poète ? L’infinie richesse de la langue , le charme exquis, la délicatesse féerique des nu
94 (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »
ge, toute trace fut interrompue. À la renaissance du xvie  siècle, la langue et la littérature grecques rentrèrent presque vio
es plus grands érudits, a fait un petit traité de la conformité de la langue française et de la langue grecque : il a relevé u
fait un petit traité de la conformité de la langue française et de la langue grecque : il a relevé une grande quantité de locu
ntité de locutions, de tours de phrase, d’idiotismes communs aux deux langues , et qui semblent indiquer bien moins une communic
’avis de Henri Estienne, et croit à la ressemblance du génie des deux langues . Pourtant, il faut le dire, toute cette renaissan
du caractère latin, quelque chose de clair, de précis, de concis, une langue d’affaires, de politique, de prose ; Corneille, M
travaux qui précèdent, dans ce volume même, sur les Origines de notre langue et de notre littérature, et qui ont pour point de
95 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »
les lettres de Balzac, et des progrès que fait faire cet auteur à la langue française. — § IV. Des défauts de Balzac et de se
prit de méthode et ce commencement de choix dans les idées et dans la langue . Deux, entre autres, alors fort goûtés, le cardin
de certains défauts et d’avoir perfectionné certaines qualités de la langue littéraire courante. Ils avaient su faire un choi
oint vers le premier quart du dix-septième siècle. On voulait dans la langue ce qu’on voulait dans les choses : choisir pour a
oses, le discernement des choses indispensables et certaines. Dans la langue on demandait des règles, un triage entre tant de
gie, qui en avait le privilège exclusif. Il fallait d’ailleurs que la langue y fût comprise, et que le même mot s’étendît aux
prits, déjà en très grand nombre, qui, en s’occupant de lettres et de langue , croyaient fonder un grand et glorieux établissem
grandes ressemblances entre ces deux hommes, destinés à constituer la langue française dans ses deux formes, la poésie et la p
e qui était le bien, le vrai : on avait soif d’être persuadé. Pour la langue , on y voulait des changements conformes : plus de
les lettres de Balzac, et des progrès que fait faire cet auteur a la langue française. Les lettres de Balzac sont des réfl
harmonie, cette pureté de l’élocution, après ce mélange de toutes les langues et de tous les tons dans un discours dont les par
u’on le lit encore, ou pour quelques-uns des charmants caprices de la langue de son maître, conservés dans la sienne, et pour
bulaire ; on assistait, comme à un tournoi, à cette lutte entre notre langue et les langues anciennes et modernes, à qui aurai
ssistait, comme à un tournoi, à cette lutte entre notre langue et les langues anciennes et modernes, à qui aurait l’avantage de
cela les illusions de l’analogie, et ces conquêtes téméraires sur les langues anciennes et modernes, où l’on ne distinguait pas
e se charger en chemin de nuances, d’épithètes, d’emprunts aux autres langues , que le discours, n’ayant à aller nulle part, n’é
’impatience du public sur ce qui lui paraissait être le progrès de la langue . Il y procédait comme en toute espèce de changeme
n esprit est un des plus grands ornements de la cour17. » Quant à la langue , les services que Balzac lui a rendus suffiraient
a rien été changé depuis lors, qu’au prix de l’altération même de la langue française et du génie de notre pays. Cette langue
tération même de la langue française et du génie de notre pays. Cette langue devait recevoir des développements infinis de la
ller chercher quelques tours heureux et neufs, qui manquaient à notre langue et y sont demeurés, dans cette multitude de lettr
96 (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »
V. — 4. L’éloquence : son caractère ecclésiastique. La prédication en langue vulgaire. Gerson. 1. Caractères généraux des x
sans signification, où rien n’est réel, solide et viable, pas même la langue  : car ce n’est pas encore la langue moderne, et c
el, solide et viable, pas même la langue : car ce n’est pas encore la langue moderne, et ce n’est plus la langue du moyen âge.
ngue : car ce n’est pas encore la langue moderne, et ce n’est plus la langue du moyen âge. Le siècle, évidemment, n’est pas po
pré sa culture superficielle et ses étranges bévues, il a étudié ; sa langue est fortement imprégnée de mots latins. Si bien q
 ; il y a de l’ampleur et de la passion oratoire dans ses libelles en langue vulgaire. Le profit que la littérature française
s surtout par Charles V, de studieux esprits s’appliquent à mettre en langue vulgaire les œuvres latines. Bersuire traduit Tit
les élargissent, assouplissent, affermissent à la fois le style et la langue . La phrase s’étoffe, prend du poids, s’essaie à l
gaiements de la prose éloquente. Pareils effets se constatent dans la langue . Souvent l’écrivain hésite entre un gallicisme et
n. L’œuvre d’Oresme est un témoin curieux de la crise que traverse la langue à cette époque. Elle perd ses flexions. Il n’y a
ral » et « vertus morales ». Mais le caractère le plus saillant de sa langue , et il en est de même chez tous les savants et le
dits, dès lors, comme plus tard au xvie siècle, les jetaient dans la langue avec une facilité un peu téméraire, effrayés et c
çais remonte aux origines mêmes de notre langue109. Le latin était la langue de l’Église : aussi prêchait-on en latin aux cler
urs et de Reims ordonnent aux prêtres d’instruire le peuple ! dans la langue du peuple. Il le fallait bien pour être compris.
tre compris. Il y eut certainement au xiie  siècle une prédication en langue vulgaire, active, vivante, puissante, qui entraîn
rruption du siècle ne déconcertait l’audace de leur pensée ou de leur langue . Au xiiie  siècle encore, avec l’expansion des de
ore de beaux jours. Cependant il n’est presque point resté dans notre langue de monuments qui en représentent l’éclat pendant
qu’on les préparait, en latin qu’on les conservait, le latin étant la langue naturelle des auteurs, et celle aussi du public p
and la vulgarité pittoresque du français résistait à la gravité de la langue savante, le rédacteur ou traducteur insérait au m
En somme, outre quelques sermons du xiiie  siècle, la prédication en langue vulgaire n’est représentée que par deux recueils
é oratoire des prêtres de son diocèse : ils n’avaient qu’à réciter en langue vulgaire les homélies dont il leur fournissait le
Français en français, de dire à tous la vérité et leur devoir dans la langue de tous. Il écrivit ; surtout il « sermonna ». Un
tte dureté qui se fond en espérance et tendresse. Pour le style et la langue , Gerson est un contemporain des Oresme et des Jea
aient tenus par leur règle d’avoir quelques collèges pour l’étude des langues grecque, hébraïque, arabe. — À consulter : C. Dou
97 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511
qui a touché toutes les generations passées qui ont pû le lire en sa langue originale. Il n’entre qu’une supposition dans ce
ar consequent il doit plaire toujours à ceux qui l’entendront dans sa langue . La prévention, repliquera-t-on, est presque auss
encore permis d’user de cette expression, qu’un livre de college. La langue dans laquelle l’éneïde étoit écrite, étoit la lan
e de college. La langue dans laquelle l’éneïde étoit écrite, étoit la langue vulgaire. Les femmes comme les hommes, les ignora
cens ans après Virgile et dans un siecle où le latin étoit encore la langue vulgaire, on parloit de ce poëte avec autant de v
ient été démentis par tout le monde, puisque le latin étoit encore la langue vulgaire de ceux pour qui Servius et Macrobe écri
anciens qui ont publié leurs commentaires quand on parloit encore la langue de l’auteur grec ou latin, l’objet de leurs veill
e l’avoient prise. Ces peuples si differens les uns des autres par la langue , par la religion et par les moeurs, se sont réuni
me des autres poëtes célebres de l’antiquité. Ils ont composé dans la langue vulgaire de leur païs, et leurs premiers approbat
aux ouvrages de ces poëtes anciens, les poëmes composez en sa propre langue . Toutes les personnes qui entendent les poësies d
n sont plus touchez et plus épris que des poësies composées dans leur langue naturelle. Voudroit-on supposer que tous les habi
lus capables aujourd’hui de remarquer. Ces ouvrages étoient écrits en langue vulgaire, et ces compatriotes sçavoient une infin
98 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178
oisir entre deux systèmes : ou l’homme a reçu le pouvoir de créer les langues , ou cette faculté lui a été refusée. Dans le prem
la forme même, si l’on peut parler ainsi, de notre intelligence : les langues seraient alors comme un ensemble de signes conven
s se seraient fait sentir. Dans le second cas, l’homme aurait reçu sa langue d’une tradition obscure et mystérieuse, qui remon
dépositaire. Ceux qui attribuent à l’homme le pouvoir de se faire sa langue ne disent autre chose sinon que la pensée naît d’
Ceux, au contraire, qui refusent à l’homme la faculté de se faire sa langue ne disent autre chose sinon que, par l’habitude d
nt pas entre eux, cela vient de ce qu’ils ont cessé de parler la même langue  ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parle
a même langue ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et no
’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et non point de ce qu’ils ont cessé d’
sentiment religieux survivra, n’en doutons point, à la confusion des langues . Il en est résulté néanmoins un grand trouble dan
vérité qui va être admise, que l’homme n’a pas le pouvoir de créer sa langue . Voilà pourquoi leurs opinions ressemblent quelqu
’on doive toujours remonter à un pacte primitif. Ainsi, de ce que les langues sont considérées comme les signes de nos pensées,
odes, il ne faut pas croire que l’homme ait eu le pouvoir de faire sa langue dans l’origine. Ainsi, de ce que toutes nos tradi
99 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »
ccroupies dans leur dernière fange ! Il sera possible dans toutes les langues et quelle que soit celle dans laquelle il chante,
s et quelle que soit celle dans laquelle il chante, — que ce soit une langue qu’on ne parle plus ou une langue qu’on parle mal
quelle il chante, — que ce soit une langue qu’on ne parle plus ou une langue qu’on parle mal encore, — que ce soit un idiome i
reste, au lieu d’être en vers provençaux, le poème de Mirèio était en langue française, la grandeur dont il brille empêcherait
est privé. Les Lettrés, en effet, affirment qu’il faut de rigueur une langue à un poète, et, disent-ils, le provençal n’en est
ait une question plus importante et plus élevée que la question de la langue provençale et du succès actuel de Mirèio qui peut
était hardi et convenable ici de poser. Les Lettrés qui demandent des langues toutes venues et complètes, pour que le Génie pui
abiter avec elles, se rendent-ils bien compte de ce qui constitue une langue et de ce qui fait un patois ? Quelle différence a
ingrats ? Enfin, est-ce qu’il y a eu quelque part dans l’histoire des langues et des littératures autre chose que des patois, a
patois, il y a donc eu aussi des poètes qui n’ont pas eu besoin d’une langue toute faite pour être poètes, — et ce ne sont pas
100 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84
e l’empêchait pas de creuser solitairement sa pensée. Il étudiait les langues , il réfléchissait sur les principes et les instru
de l’Enfer de Dante (1783), et son Discours sur l’universalité de la langue française, couronné par l’Académie de Berlin (178
par son vrai nom, est un styliste ; il veut enrichir et renouveler la langue française, même après Buffon, même après Jean-Jac
desses bizarres, qu’il espère faire preuve de ressources et forcer la langue française à s’ingénier en tout sens. « Il n’est p
en tous les sens : bientôt il sait tout ce que peut ou ne peut pas sa langue  ; il épuise ses ressources, mais il augmente ses
jet de prix la réponse à ces questions : « — Qu’est-ce qui a rendu la langue française universelle ? — Pourquoi mérite-t-elle
écrivain qui les exprime. Insistant sur la qualité essentielle de la langue française, qui est la clarté, tellement que, quan
de la langue française, qui est la clarté, tellement que, quand cette langue traduit un auteur, elle l’explique véritablement,
it : Si on ne lui trouve pas les diminutifs et les mignardises de la langue italienne, son allure est plus mâle. Dégagée de t
de tous les âges ; et, puisqu’il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie
té attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine. Ce remarquab
re, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine. Ce remarquable Discours, qui dépassait
fois philosophique et littéraire, il se voua dès lors à l’analyse des langues et de la sienne en particulier. « Il est bon, ava
de vêtements à sa pensée ; il faut, pour ainsi dire, voyager dans les langues , et, après avoir savouré le goût des plus célèbre
fondir, et, dès ce temps, il conçut le projet d’un Dictionnaire de la langue française, qu’il caressa toujours en secret à tra
dant son séjour à Hambourg à la composition de son Dictionnaire de la langue française, dont le Discours préliminaire parut en
agination et le jugement. Il nous prouve très bien, par l’exemple des langues , que la métaphore et l’image sont si naturelles à
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