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1 (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »
sujets allemands, et voilà que de ces fomentations délicieuses pour l’ imagination et pour le cœur on entre dans le froid de la nudi
voir, dans son grand ouvrage De la Recherche de la Vérité, médit de l’ imagination avec beaucoup d’imagination, jugement singulier e
De la Recherche de la Vérité, médit de l’imagination avec beaucoup d’ imagination , jugement singulier et faux comme tant d’autres,
t faux comme tant d’autres, car le Père Malebranche, qui a l’espèce d’ imagination qui, pour un philosophe, est une maladie, n’a pas
anche, à part sa valeur philosophique incontestable, n’est, en fait d’ imagination , qu’un Platon éteint ou voilé par un mysticisme d
partient ? Cette école, qui a sa petite cohérence, mettrait-elle de l’ imagination dans ses théories contre l’imagination, et ne les
cohérence, mettrait-elle de l’imagination dans ses théories contre l’ imagination , et ne les dresserait-elle que par précaution con
de matière, elle est la plus indéniable des réalités, s’ils exilent l’ imagination des systèmes d’expression qu’ils préconisent, ce
ts, jamais livre ne fut plus exsangue, plus dépourvu de tout ce que l’ imagination crée, c’est-à-dire d’invention, de combinaison et
rvation vraie et nouvelle, et nous n’en avons pas trouvé davantage. L’ imagination écartée, il semblait pourtant que la faculté qui
nstincts ? Quoiqu’il n’ait point, nous l’avons dit, cette puissance d’ imagination qui n’aurait pas accepté la honte d’une théorie f
qui, dans leur maussade époque, n’en avaient jamais l’occasion, que l’ imagination s’est blasée et qu’il est bien difficile de faire
nous a montré une chimère peut-être, qu’il a rêvée, l’homme de tendre imagination qu’il est ! Il nous a écrit enfin ces deux contes
2 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »
ontré, que la pensée revêt l’une ou l’autre de ces deux formes ; si l’ imagination est pour quelque chose dans la vivacité du phénom
u est une pure conception mathématique de notre entendement, et notre imagination , c’est-à-dire notre souvenir, se refuse à la conf
e présente comme à peu près épuisé désormais. III. La mémoire et l’ imagination  ; part de la reproduction, part de l’innovation d
ent établies par les psychologues. L’ancienne psychologie distingue l’ imagination créatrice et l’imagination reproductrice ou mémoi
logues. L’ancienne psychologie distingue l’imagination créatrice et l’ imagination reproductrice ou mémoire imaginative, qu’il vaudr
tions suivantes : Reproduction avec innovation : — des sensations : imagination proprement dite ou sensible ; — des autres états
tion proprement dite ou sensible ; — des autres états de conscience : imagination psychologique. Reproduction pure et simple, san
la classification des faits psychiques élémentaires, réserver le mot imagination pour les faits qui sont nouveaux à quelque degré2
e rattache, suivant les cas, tantôt à la mémoire sensible, tantôt à l’ imagination sensible. Mais comment les faits qui la composent
deux facultés ? Quelle part de ces faits convient-il d’attribuer à l’ imagination  ? Quelle part à la mémoire ? La chose est assez d
seulement quand on crée de toutes pièces un mot nouveau. En ce cas, l’ imagination , réduite au néologisme intérieur, se rencontrerai
éorique de la création d’une voyelle ou d’une consonne nouvelle, et l’ imagination linguistique n’aurait guère existé qu’aux origine
de vouloir distinguer des faits de pure mémoire et des faits de pure imagination . L’imagination suppose toujours la mémoire ; son
tinguer des faits de pure mémoire et des faits de pure imagination. L’ imagination suppose toujours la mémoire ; son acte est une mo
modification du souvenir ; un souvenir inexact est un souvenir mêlé d’ imagination  ; le moindre changement dans l’ordre des éléments
e changement dans l’ordre des éléments du souvenir est une œuvre de l’ imagination . La mémoire étant la reproduction des faits d’exp
agination. La mémoire étant la reproduction des faits d’expérience, l’ imagination est l’innovation expérimentale ; or le fond de to
fond de toute cette activité novatrice est mémoriel ; en supposant l’ imagination à son maximum et pénétrant les couches les plus p
core, et sur laquelle repose nécessairement l’édifice construit par l’ imagination . D’autres fois, non contente d’être à la base de
ire en a construit elle-même les premiers étages sans le secours de l’ imagination  ; d’autres fois enfin, l’édifice tout entier est
ation ; d’autres fois enfin, l’édifice tout entier est mémoriel, et l’ imagination n’y a aucune part ; il est vrai qu’alors l’édific
doctrine stoïcienne. Un semblable idéal ne saurait être conçu pour l’ imagination , car l’innovation expérimentale ne se suffit pas
i ne sont pas nouveaux et qui se laissent arranger capricieusement. L’ imagination est une puissance toute formelle à laquelle la mé
esprit ; si je dis, avec la psychologie classique, qu’il n’y a pas d’ imagination sans mémoire, c’est que j’ai introduit dans mon a
us fréquents [ch. II, § 5 et § 9 ; ch. III, § 2] ; le plus souvent, l’ imagination s’ajoute à la mémoire, les matériaux fournis par
mer des composés plus ou moins nouveaux. Observons en terminant que l’ imagination est, en pareil cas, dirigée par la pensée, dont e
ations internes, Bossuet comprend bien les souvenirs sensibles et les imaginations sensibles, mais aussi des phénomènes tout différe
nous fournit la langue vulgaire, est équivoque, à cause de son dérivé imagination , dont le sens a été spécialisé, et aussi parce qu
ême déclarée neuve, inventée, sans cause et sans objet ; elle est une imagination . Ces jugements se fondent sur des caractères empi
ur succession ; ce sont ces images qu’on appelle des souvenirs ou des imaginations  ; leur vivacité relative et le contraste qu’elles
ychologie que la pseudo-sensation fournit, outre les souvenirs et les imaginations , au moins une part notable de nos idées propremen
cet anéantissement graduel, l’âme est défendue par l’expérience et l’ imagination , puissances d’innovation et de renouvellement, qu
lement préparé dans ses lignes générales et, par là, rendu facile à l’ imagination . Composée d’habitudes particulières, mais dont l’
en actes particuliers, mais complexes, elle doit appeler à son aide l’ imagination [§ 3] ; celle-ci est nécessaire pour faire franch
sons ici. 234. Dans le chapitre précédent, nous avons employé le mot imagination dans un sens différent. Mais il ne s’agissait pas
l n’y a pas de reconnaissance pour cette poussière de souvenirs que l’ imagination organise à sa fantaisie [voir, sur ce point, chap
3 (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286
ntempler elle-même dans son œuvre bizarre ? IV. Prédominance de l’ imagination On l’a déjà nommée. Tels étant les caractères
iste ? La réponse vient d’elle-même. Cette faculté ne peut être que l’ imagination . Nous l’avions déjà soupçonné, quand nous avons o
chevé de nous en convaincre. Représenter, créer, n’est-ce pas toute l’ imagination  ? Nous l’avons vue enfin, dans l’art décoratif, p
dans la libre fantaisie. Cette fois l’évidence éclatait. Oui, c’est l’ imagination qui est souveraine et dirigeante de l’activité ar
rgile. Maintenant nous commençons à nous l’expliquer. Ils ont assez d’ imagination représentative pour évoquer, par un pur effort de
ure grossière qui n’en reproduit que quelques traits. Ils ont assez d’ imagination inventive pour pouvoir repétrir la forme des chos
figurations très sommaires et à peine reconnaissables pour nous. Leur imagination suffit à leur présenter l’image voulue, sans autr
de la sensibilité. Or n’est-ce pas la sensibilité, plus encore que l’ imagination , qui caractérise l’âme des grands artistes ? Quan
intensité de leurs émotions tient justement à cette prédominance de l’ imagination . Les imaginatifs sentent plus fortement les chose
crois que la sensibilité de l’artiste n’est encore qu’une forme de l’ imagination  : c’est ce que l’on pourrait appeler l’imaginatio
qu’une forme de l’imagination : c’est ce que l’on pourrait appeler l’ imagination sentimentale, c’est-à-dire l’aptitude à évoquer d
la composition ? Ils sont réels, ils sont sincères, mais c’est dans l’ imagination , plutôt encore que dans le cœur, qu’ils ont leur
ague et générale, dont nous ne pouvons nous contenter. Avec une forte imagination , on pourrait devenir aussi bien mime, poète, cont
in il est spécialement artiste. Tout nous porte donc à penser que son imagination est non seulement très développée, mais développé
ment ont trouvé leur meilleur emploi dans l’art. Qu’est-ce donc que l’ imagination de l’artiste ? Est-elle plutôt représentative, ou
au, dans son exécution ? Quel effet produit-elle par contrecoup sur l’ imagination du spectateur ? Comment s’y prend-elle pour reman
ant des généralités, nous en arrivions aux détails. Nous étudierons l’ imagination de l’artiste dans sa double fonction : évocation
ations l’ordre progressif, allant des œuvres qui demandent le moins d’ imagination à celles qui en demandent le plus. Nous assistero
e leur solution, quand le moment en sera venu. Deuxième partie. L’ imagination représentative Chapitre I. La mémoire pittor
i de longues contemplations, une mémoire pittoresque prodigieuse, une imagination prompte à s’émouvoir à l’appel de cette mémoire,
ns une composition future. Sur quelque sujet que l’artiste exerce son imagination , il se trouvera documenté ; de là une aisance et
e7. » C’est toujours la même méthode, appropriée à la même tournure d’ imagination . Mais d’autres artistes protesteront. Ingres s’in
dèlement possible la vision qu’il en avait gardée. Chapitre II. L’ imagination visuelle Notre imagination possède un singuli
il en avait gardée. Chapitre II. L’imagination visuelle Notre imagination possède un singulier pouvoir : celui de projeter
quelque degré, surtout dans l’enfance, nous possédons cette faculté d’ imagination visuelle. Nous allons voir que les arts du dessin
rme est un acte fort complexe où toutes nos facultés interviennent, l’ imagination aussi, et pour la plus grande part. Selon Wundt,
uand nous regardons une figure représentative, il faut bien que notre imagination y mette du sien, pour y reconnaître l’objet repré
yons donné l’illusion voulue. Je ne vois qu’un seul cas où vraiment l’ imagination visuelle ne jouerait aucun rôle dans la perceptio
ites disparaître ainsi, par un rappel à la réalité, tout ce que votre imagination avait ajouté à l’œuvre, si vous essayez de vous f
, quoi que ce soit, et tout cela vous sera aussitôt suggéré par votre imagination  : vous croirez le percevoir, quand vous ne ferez
gulière. Voilà certes qui ne semble pas fait pour parler beaucoup à l’ imagination . Vous est-il arrivé de parcourir un recueil d’orn
réel, pour un peu nous sembleront tout idéales. Tels sont les jeux d’ imagination figurative auxquels nous pouvons nous livrer en c
tifice. La ligne par elle-même, la ligne toute pure, pourra exciter l’ imagination visuelle en lui suggérant des images de mouvement
ut ce qui est présent à votre regard se déroule successivement dans l’ imagination du musicien. Il en est de même de la ligne. Ce n’
ardé l’œuvre d’art du dehors, signalant l’effet qu’elle produit sur l’ imagination du spectateur. Plaçons-nous au point de vue de l’
il se trouvera d’humeur plus ou moins rêveuse. — Supposons l’effort d’ imagination le plus intense que le plus imaginatif des specta
nt une œuvre d’art : cela nous donnera une idée de ce que doit être l’ imagination visuelle de l’artiste. Est-il nécessaire en effet
de l’artiste. Est-il nécessaire en effet d’établir que s’il faut de l’ imagination , et beaucoup, pour percevoir vraiment un tableau,
d’être rendu. Quel exercice de vision mentale ! Chez le spectateur, l’ imagination visuelle se laisse aller à des suggestions : chez
nt un croquis. Il la regarde. Mais déjà, dans ce simple coup d’œil, l’ imagination visuelle intervient. Car il regarde en artiste. C
tableau, on serait tenté de croire que le statuaire a moins besoin d’ imagination visuelle que le peintre. Il faut pourtant que lui
ne figure dans le contour qu’il a tracé ? Devant la statue achevée, l’ imagination visuelle n’a plus que très peu de chose à faire.
Avantages et danger Tout artiste doit donc être doué d’une forte imagination visuelle. S’il en est qui sont en cela moins bien
du relief. Considérons au contraire l’œuvre d’artistes qui aient une imagination visuelle exceptionnellement puissante. Leur dessi
: dans le tableau, elle ne pourra choquer qu’un spectateur dépourvu d’ imagination , et qui ne sait pas voir une figure dans l’espace
lief hallucinant. En sculpture, l’œuvre de l’artiste doué d’une forte imagination représentative se reconnaîtra à des caractères de
elief. Il faut pourtant le reconnaître : l’extrême développement de l’ imagination visuelle a quelques inconvénients. Un peintre ain
ion de ces singularités doit être cherchée ailleurs : dans un excès d’ imagination . Comparant le tableau tel que vous l’avez devant
ous être épargné. On s’explique fort bien qu’un artiste assez riche d’ imagination pour opérer sans effort sensible la transfigurati
vision. Or c’est précisément dans cette période de l’exécution que l’ imagination visuelle atteint son maximum d’énergie. Voyez par
us finie, qui accorderait davantage au regard et exigerait moins de l’ imagination  ! C’est bien l’impression que nous éprouvons deva
ature morte. Nous avons compris le sujet du tableau ; par un effort d’ imagination visuelle, nous avons complété les indications qui
ns la pensée de son auteur et nous rendre mieux compte de ce qu’est l’ imagination d’un véritable artiste. I. Décor Sans autre
r des impressions poétiques. Nous avons déjà vu quels sont les jeux d’ imagination visuelle auxquels il se prête. Si par surcroît le
l besoin de démontrer qu’il n’y pourra réussir, s’il n’a lui-même une imagination de poète ? Comment son œuvre nous donnerait-elle
premier ? À la rigueur un décorateur à l’esprit sec pourra simuler l’ imagination en usant de certaines recettes. Il fera entrer da
de la fleur, se contenter d’un rendu large et sommaire pour obliger l’ imagination à compléter les indications qu’on lui fournit ; n
logie, à la légende, et par là même ne peut manquer de parler à notre imagination , étant déjà comme imprégné de poésie. Voici par e
re d’art pour ce qu’elle est, sans nous mettre devant elle en frais d’ imagination , sans essayer de l’apercevoir à travers un prisme
je dis que même dans cette façon de voir, si positive en apparence, l’ imagination intervient encore. Comment n’obéirait-elle pas au
connaître que dans cette contemplation l’on met au moins un minimum d’ imagination . Mais pourquoi n’en pas mettre davantage ? Pourqu
l’art sont au contraire déterminées. L’effet qu’il produit sur notre imagination est un effet voulu. Toute cette poésie qui s’en d
us n’aurez pas vraiment vu le tableau. — Mais si je m’abandonne à mon imagination , où m’entraînera-t-elle ? Ne risquerai-je pas de
’il avait en lui d’expérience, d’observation patiente de la nature, d’ imagination , de poésie : dites-vous cela, et vous ne craindre
regard distrait, d’y voir trop de choses. Si loin que vous mène votre imagination , elle ne dépassera pas le rêve de l’artiste. Rest
demeure d’opter. Mais peut-on raisonnablement soutenir que lorsque l’ imagination du peintre ou du sculpteur est émue, son talent f
e s’inquiètent pas de prendre conscience des procédés intimes de leur imagination , trouveraient profit à cette recherche. Ils ne fo
ête pour la rendre plus précise. Je n’étudierai d’abord les jeux de l’ imagination symbolique que dans le cas le plus élémentaire qu
tre qui n’aurait pas seulement l’œil juste et la main exercée, mais l’ imagination impressionnable, le pouvoir de se représenter viv
qu’une impression visuelle. Que sont pour l’œil ces objets, que notre imagination s’obstine à nous présenter avec un si riche accom
ez dire. Quand deux sensations ont été fortement associées dans notre imagination , non seulement l’une nous fait penser à l’autre,
a nuance exacte de l’objet qu’il a devant lui, s’en remettant à notre imagination du soin de nous représenter le reste. Non, il ins
ra-t-on se garder des nuances contraires, qui risqueraient d’égarer l’ imagination du spectateur, ou de neutraliser, par des associa
voquera presque toujours en nous des images colorées, parce que notre imagination visuelle est infiniment plus active, plus impress
n visuelle est infiniment plus active, plus impressionnable que notre imagination auditive ; nous ne pouvons rester un instant sans
nt dans notre esprit d’images sonores. En face d’une toile peinte mon imagination auditive, abandonnée à elle-même, resterait passi
arinette. Il faudra donc que l’artiste donne avant tout l’éveil à mon imagination auditive par la nature même des scènes qu’il me m
ui courbent la tête aux sons lointains de l’Angelus. Un tel appel à l’ imagination du spectateur ne peut manquer d’être entendu. Je
la justesse ? Non, sans doute. Elles peuvent frapper directement son imagination sans passer par son entendement. Il n’est même pa
de couleur ? Dans ceux qui certainement sont faits en grande partie d’ imagination . Cela se reconnaît au premier coup d’œil. Si vous
tre les choses les plus subtils rapports, et doué, pour comble, d’une imagination exceptionnelle. Maintenant assistons à ses effort
lus esthétiques, et qui mettent le mieux en évidence la fonction de l’ imagination symbolique. I. Symbolisme par exemple typique
évoque, et grâce à cette sorte de résonance mentale prend dans notre imagination une singulière ampleur, comme dans un violon le p
qui veut que l’on meure seul, tout cela est bien fait pour frapper l’ imagination . Mais bientôt, entraînée par une suggestion irrés
ait le mérite de l’exécution, c’est bien déjà ; mais qu’elle mette l’ imagination en mouvement par sa poésie, qu’elle touche le cœu
ssions effectuer avec cette aisance le rapprochement voulu. Seule une imagination rompue à la pratique du symbolisme devrait, sembl
phrase que nous prononçons, si abstraite qu’elle soit, fait appel à l’ imagination mythique, car le sujet en est toujours plus ou mo
n’attache plus aucun sens à force de les répéter. Que disent à notre imagination ces innombrables effigies qui nous représentent l
se présentent les premières à l’esprit, et se mette un peu en frais d’ imagination . Libre à lui de revenir à l’antique mythologie ;
ique lui-même n’a pas su résister, et qui n’est au fond que paresse d’ imagination . Personnifier les choses, ce ne doit pas être seu
mprenons qu’on l’ait adoré comme un Tout-Puissant. Si l’artiste a une imagination de poète, il pourra rajeunir le symbole le plus u
eur, par son parfum éveille en nous des sentiments spéciaux que notre imagination a une tendance à lui attribuer à elle-même ; elle
le Dante12. Voilà comment, dans des images d’ordre tout différent, l’ imagination peut retrouver une même idée, un même sentiment,
éométrie pourra convenir à l’austère penseur. Pour les détails, votre imagination peut se donner carrière ; mais toujours le ton gé
ments les plus tristes, en leur donnant une sorte de résonance dans l’ imagination . Enfin la dernière chose qu’on puisse lui reproch
i les symbolistes sont obscurs sans le vouloir. Ils peuvent avoir une imagination exceptionnelle, qui dépasse la nôtre au point qu’
rétation parfois excessif, quand il devrait s’adresser avant tout à l’ imagination pour la frapper directement. Certaines allégories
ression esthétique. Un symbolisme trop exact ne donne aucun essor à l’ imagination . Il est sec ; il est prosaïque. Dire exactement c
justement la définition de la prose ? Mieux vaut la poésie, qui met l’ imagination en mouvement puis l’abandonne à ses libres rêveri
uvre composée par un artiste qui a vraiment le sens du symbole, notre imagination entrera en jeu ; et les images qui se présenteron
cette glose. Mais une telle composition ne manquera pas d’émouvoir l’ imagination plus que ne le feraient de simples figures callig
nts prendront en chacun de nous, selon la force et la nature de notre imagination , une intensité particulière, un caractère spécial
contemplation prolongée. Restons  en tête-à-tête avec l’œuvre. Notre imagination va s’éveiller. Elle trouvera plaisir à ces images
pas jusqu’aux couleurs employées qui par leur violence n’ébranlent l’ imagination  : nous voyons passer devant nos yeux des flammes 
elligence abstraite, il nous a rendu tout ce qui frappe les sens et l’ imagination . N’est-ce pas justement cela qu’il y avait vu ? N
e terminer cette étude, d’avoir voulu ramener ces jeux charmants de l’ imagination symbolique à des formules trop précises. L’art ne
poésie sans un peu de trouble et de vertige. Troisième partie. L’ imagination inventive Chapitre I. L’objection réaliste
eine à établir que l’artiste devait être doué au plus haut degré de l’ imagination représentative. Reconnaîtra-t-on aussi volontiers
n seulement l’artiste est dispensé de tout effort d’invention, mais l’ imagination devient une faculté dangereuse, une mauvaise cons
e dos, à la recherche de sites extraordinaires ; pour mieux frapper l’ imagination , ils ont recours à l’exotisme, qui nous donne dan
er quoi que ce soit sans tout gâter. Toutes les transformations que l’ imagination d’un artiste peut faire subir à la forme des obje
toujours à un jeu de situations très monotone. La littérature de pure imagination est la plus creuse de toutes et la moins variée.
ure, elle vous rendra la variété de formes, l’accent individuel que l’ imagination était impuissante à vous fournir ! Qu’une esquiss
suis persuadé qu’en étudiant avec soin une toile quelconque, faite d’ imagination ou même de souvenir, on y découvrirait bien des i
ut pays les arts du dessin, à leur début, n’ont guère été qu’un jeu d’ imagination . L’enfant, le primitif, ne songent guère à copier
aire pleinement. Ainsi de proche en proche toutes les tentatives de l’ imagination pour intervenir sous un prétexte quelconque dans
inatif, mieux il remplira sa mission. Chapitre II. Les droits de l’ imagination Telle est l’objection réaliste. Je ne crois p
mme étude, pour obliger l’artiste à se rendre maître de son métier. L’ imagination est complaisante, elle se prête aux caprices de l
mot, pourquoi lui refuserions-nous cette satisfaction ? Si j’ai de l’ imagination inventive, que veut-on que j’en fasse ? L’art d’i
mais par fécondité, par besoin et par joie de créer, par exubérance d’ imagination . Gardez-vous, nous dit-on, de toucher à la nature
ue son œuvre : qu’il en fasse donc ce qu’il veut. Que cet effort de l’ imagination pour transformer l’image des choses réelles soit
de l’activité artistique. L’artiste qui serait tout à fait dépourvu d’ imagination inventive sera étrangement timoré. Il posera sur
lors même qu’il se trouvera en présence du modèle, l’artiste de peu d’ imagination sera très circonspect. Son dessin se fera maigre,
nouveau. S’il fallait choisir entre un art absolument réaliste, où l’ imagination inventive ne tiendrait aucune place, et un art ab
me. Mais telle n’est pas l’alternative qui se pose. Dans les œuvres d’ imagination , l’imitation a aussi une place. L’aptitude à inve
ui sont à tout le moins une réminiscence de la réalité. Ainsi l’art d’ imagination peut concilier le réalisme avec l’invention. Il e
réaliste qui nous barrait la route. Maintenant étudions le rôle de l’ imagination inventive dans l’art, non plus avec défiance, en
poser les masses. Celui-là donnera quelques détails, et laissera à l’ imagination le soin de concevoir le reste. Celui-là nous fera
nous n’avions déjà une certaine connaissance de l’objet, et si notre imagination n’était toute prête, sur la moindre licitation, à
, ce qui est après tout un principe d’art aussi bon qu’un autre : son imagination s’émancipera. Il inventera pour le plaisir d’inve
is ce ne sera pas assez. Ils voudront le perfectionner. Eux qui ont l’ imagination , le goût, la culture intellectuelle, d’ordinaire
eu, où l’imprévu tient tant de place, qui continuellement stimulent l’ imagination en la mettant aux prises avec le hasard. De nos j
découvertes techniques l’artiste ait besoin d’une grande fécondité d’ imagination . L’essentiel, semble-t-il, n’est pas de trouver q
, qui fait qu’on ne se complaît que dans le nouveau. L’homme de peu d’ imagination se contente des procédés connus. Mais est-il bien
er du génie. Chapitre IV. L’invention plastique Voyons donc l’ imagination inventive au travail dans la composition de l’œuv
ition de l’œuvre d’art. Il est évident que certains artistes ont de l’ imagination dans le même sens et au même degré que les poètes
ore là rien qui suppose une aptitude spéciale et exige une tournure d’ imagination particulière. Il est une autre sorte d’invention,
nt une sorte de progression, depuis les cas où l’activité propre de l’ imagination est moins manifeste jusqu’à ceux où elle est mise
en pleine évidence et devient presque excessive. Au premier degré, l’ imagination s’écarte peu de la nature ; elle en modifie l’asp
mode idéal. Enfin nous entrerons en plein arbitraire. Nous verrons l’ imagination abandonnée à elle-même, pliant la nature à ses co
e l’emprunter simplement à la nature. Ici par conséquent le rôle de l’ imagination pourrait être très réduit, et presque insignifian
spirer dans ses libres créations ; c’est pour nourrir et féconder son imagination , pour la rendre capable d’inventer dans le sens d
lir la forme et donner l’orientation voulue à sa rêverie. Et déjà son imagination commence à fonctionner. Peut-on dire qu’il cherch
de ces existences si différentes de la sienne, tout cela ouvre à son imagination des perspectives illimitées. Il est impossible qu
à se faire animalier doit être surtout accusée chez l’artiste doué d’ imagination plastique. Quelle joie de pétrir ces formes dans
, quel rêve pour un statuaire ! Ici il n’y a pas de doute possible. L’ imagination plastique joue nécessairement un rôle. L’animal n
ire ou sur son album. Sur cette donnée restreinte, il a fallu que son imagination se mît au travail. Il est évident que l’on n’arri
le fourmillement du populaire sur une place de marché peut dessiner d’ imagination ses petits bonshommes avec une justesse suffisant
est significatif : ce dessin réaliste intercalé entre deux dessins d’ imagination donne l’impression que la nature a été pour ainsi
us ou moins loin selon que l’artiste aura plus ou moins d’audace et d’ imagination . Dans tous les cas, nous le voyons, il y a eu mod
ion plastique ? On peut dire que c’est à cela surtout que travaille l’ imagination du sculpteur. Aujourd’hui que l’art est en posses
nous n’avons qu’à choisir, nous avons peine à nous figurer l’effort d’ imagination que requiert l’invention d’une attitude. L’histoi
de de la convention. Il y a chance pour qu’un mouvement, représenté d’ imagination dans une improvisation rapide, ou bien observé su
lle, dans laquelle on sente une âme, c’est peut-être le triomphe de l’ imagination créatrice, mais à coup sûr c’est une sorte de tou
mme considérable de remarques faites sur le vif, mais refondues par l’ imagination , résumées en une image synthétique. Si l’on n’ent
ce qu’elles ont été créées d’un coup ; les plus typiques, parce que l’ imagination ne peut se représenter nettement que des formes t
a conformation psychique de l’artiste. Selon qu’il sera plutôt doué d’ imagination visuelle ou d’imagination motrice, il emploiera d
e l’artiste. Selon qu’il sera plutôt doué d’imagination visuelle ou d’ imagination motrice, il emploiera d’instinct la première méth
e méthode ou la seconde ; s’il est moyennement doué des deux sortes d’ imagination , il emploiera plutôt le procédé mixte. Telle méth
rale à l’égard de son œuvre. On ne trouve pas l’expression à froid. L’ imagination restera stérile, si l’on ne fait pas un effort po
ustesse, sans délicatesse, sans imprévu. Mais si nous nous mettons en imagination à la place de ce personnage, la nature même éveil
que j’aurais si j’étais cet homme, si j’étais ainsi terrifié ; et mon imagination me représentera d’autant mieux le jeu de physiono
d’harmonie, de noblesse et d’expression morale. Dans cet effort de l’ imagination créatrice pour dépasser la nature, on peut distin
on ne fait une statue d’un coup de pouce. Il y a là tout un travail d’ imagination dont il faut se rendre compte, car nul ne peut s’
aration nécessaire Tout d’abord une préparation est nécessaire. L’ imagination de l’artiste n’a pas ici besoin de stimulants : n
us rendre, quand nous risquons de le perdre, le sens de la réalité. L’ imagination de l’artiste, trop longtemps abandonnée à elle-mê
té accomplie, et telle que le goût n’y trouve rien à reprendre, que l’ imagination ne conçoive rien au-delà. On sait avec quel soin
disproportionnée. Oui sans doute, si l’artiste est à ce point dénué d’ imagination plastique qu’il se contente de les copier littéra
i l’artiste, au lieu de juxtaposer ces fragments, les refond dans son imagination pour en composer un ensemble, je ne vois pas ce q
te variété d’études un avantage : c’est de libérer en quelque sorte l’ imagination . Qui n’a sous les yeux qu’un modèle, surtout si c
nt plus s’empêcher de revenir ; c’est comme un pli qu’avait pris leur imagination . Quand, au contraire, on se met devant les yeux d
au contraire, on se met devant les yeux des types très différents, l’ imagination n’a pas de peine, en allant de l’un à l’autre, à
t, aussi vrai, aussi pur que possible. Quand il aura ainsi rempli son imagination de belles images, il peut se mettre au travail. A
gne au plus haut degré de perfection ? On estimera peut-être qu’ici l’ imagination se meut dans un champ bien limité. Quelle est, en
tion, il en comporte un grand nombre et peut-être une infinité. Notre imagination peut se donner carrière. La période d’invention p
humanité même. On peut se demander comment l’idée lui en est venue. L’ imagination des artistes est plutôt concrète et hantée des im
taient l’effigie. Ils le trouvaient déjà conçu et presque fixé dans l’ imagination populaire. Leur tâche était de trouver une formul
terre ? Pour le savoir, il faut nous rendre compte des moyens dont l’ imagination plastique dispose pour figurer le surnaturel. Ses
s le marbre, pétrifiées, solidifiées, sont d’une étrange lourdeur : l’ imagination ne peut plus les accepter. C’est toujours à la fo
r, comme à la plus noble que nous connaissions, et la seule que notre imagination d’hommes puisse prêter aux êtres supérieurs. L’ar
contemplés, une expression puissante, mystérieuse et terrible, dont l’ imagination restera hantée. Leur masse effraie, comme le somm
apitre VII. De la convention à la fantaisie Nous venons de voir l’ imagination appliquée à son œuvre la plus sérieuse. C’était u
itation et se lançant en pleine fantaisie. De cette libre allure de l’ imagination nous trouverons surtout des exemples dans l’art d
art décoratif exige une vocation spéciale, qui suppose une tournure d’ imagination particulière. Le décorateur lui-même se ferait de
impression d’originalité. Ici comme toujours c’est à la réalité que l’ imagination va emprunter ses données premières. Il lui est im
ais forment groupe ; et pour bien montrer que ce n’est là qu’un jeu d’ imagination , les proportions naturelles sont renversées ; c’e
des vaguelettes clapotant autour d’un galet ; ils grandissent dans l’ imagination , prennent l’aspect de vagues furieuses poussées p
IV. Métamorphoses Enfin nous entrons en pleine fantaisie. Voici l’ imagination abandonnée à elle-même, se créant à son usage un
ctateur se prend à voir un monde de choses qui flottent au gré de son imagination  ! » Gustave Moreau possédait aussi cette aptitude
effort pour se redresser ; il ne faut qu’un peu de bonne volonté à l’ imagination pour l’animer et y voir un être bizarre. De même
fantaisie. Quand ces accidents ont été heureusement utilisés, par une imagination souple et ingénieuse, il se produit une curieuse
, par l’effort de la pensée lucide. Le défaut de ce procédé est que l’ imagination , ainsi abandonnée à elle-même, se laisse trop ais
posent aucune fièvre, aucun délire, mais le simple laisser-aller de l’ imagination et de la main. Elles sont le produit de la rêveri
rimaces figées dans la pierre ont quelque chose d’obsédant qui gêne l’ imagination . Si l’on sculpte, au-dessus de notre porte, une f
dans les bas-reliefs de Chaldée et d’Assyrie. De temps immémorial, l’ imagination humaine a spontanément conçu de telles images. Le
pouvons plus y projeter nos songes aussi aisément qu’autrefois. Notre imagination est donc jusqu’à un certain point gênée par la co
e moderne reprend ces vieux thèmes sur lesquels s’est exercée jadis l’ imagination humaine, ne nous ramène-t-il pas, pour mieux nous
la plupart des monstres mythologiques ne sont pas un pur caprice de l’ imagination . Ils ont eu, au moins à l’origine, un sens figuré
onstres traditionnels. Dans cet accouplement de formes hétérogènes, l’ imagination a fait des erreurs. C’est peut-être ici qu’éclate
une sorte de beauté qui se retrouve dans les membres d’un athlète ; l’ imagination est donc disposée à accepter ce jeu de substituti
réussi. Un des sujets classiques sur lesquels s’est le plus exercée l’ imagination des créateurs de monstres, c’est la tentation de
e vraisemblance de structure, c’est un véritable tour de force pour l’ imagination plastique. Quelques artistes y ont réussi. Hokous
ses étonnantes figures de cauchemar ; Gustave Doré, dont l’exubérante imagination a semé en se jouant les êtres de fantaisie ; Gust
r des êtres monstrueux, il y a quelque chose de morbide au fond ; une imagination parfaitement saine devrait se complaire plutôt da
à la dernière limite de l’invention plastique, au point critique où l’ imagination va perdre contact avec la nature : le jeu risque
ultés imaginatives. Entrant alors dans le détail, nous avons étudié l’ imagination dans sa double fonction artistique, qui est de re
leur tendance au symbolisme. Restait à savoir s’il a au même degré l’ imagination créatrice. Écartant le préjugé réaliste en vertu
peinture, de la sculpture ou de l’art décoratif, l’art est fait par l’ imagination et pour l’imagination. Nous donner l’intense visi
ure ou de l’art décoratif, l’art est fait par l’imagination et pour l’ imagination . Nous donner l’intense vision de choses que nous
plus nobles esprits ? Dressant une liste des diverses fonctions de l’ imagination , nous avons été surpris de voir comme dans ces ca
s. Mais nous avons vu aussi que dans certaines œuvres le travail de l’ imagination était porté à une plus haute puissance ; et nous
elque conclusion pratique, quelque règle applicable à la culture de l’ imagination  ? Aucune éducation ne saurait donner de l’imagina
la culture de l’imagination ? Aucune éducation ne saurait donner de l’ imagination à qui en serait naturellement dépourvu. Mais si l
e une fois de plus, car on ne saurait trop appuyer sur cette idée : l’ imagination ne travaille pas à vide. Forcément ses conception
n d’un artiste, je voudrais que quelque chose fût fait pour exalter l’ imagination , pour la porter au mode lyrique. Que l’artiste ne
4 (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358
s gigantesques ! On avait même préparé le logement pour ces amis de l’ imagination et de la couleur singulière, pour ces favoris de
templerons pas, cette fois du moins. Représentants enthousiastes de l’ imagination et des facultés les plus précieuses de l’âme, fût
u’était l’artiste (Lebrun ou David, par exemple) ? Lebrun, érudition, imagination , connaissance du passé, amour du grand. David, ce
émoire, qui reprochait un jour à Théophile Gautier de faire payer son imagination beaucoup plus cher que les services d’un sous-pré
table géant auprès des faiseurs de babioles actuelles. Discrédit de l’ imagination , mépris du grand, amour (non, ce mot est trop bea
rtiste, les raisons principales de son abaissement. Plus on possède d’ imagination , mieux il faut posséder le métier pour accompagne
on métier, moins il faut s’en prévaloir et le montrer, pour laisser l’ imagination briller de tout son éclat. Voilà ce que dit la sa
it encore : Celui qui ne possède que de l’habileté est une bête, et l’ imagination qui veut s’en passer est une folle. Mais si simpl
aire. Et l’enfant gâté, le peintre moderne se dit : « Qu’est-ce que l’ imagination  ? Un danger et une fatigue. Qu’est-ce que la lect
, il comprenait la peinture. L’amour de sa profession avait élevé son imagination . Quel est celui de nos artistes à la mode qui ser
artistes à la mode qui serait digne d’exécuter ce portrait, et dont l’ imagination peut se dire au niveau de celle-là ? II. Le pu
épouillé et arrangé en ragoût. Je ne puis vraiment pas supposer que l’ imagination du peintre soit allée jusqu’à adapter un carquois
insi, croyons simplement qu’ils voulaient dire : « Nous n’avons pas d’ imagination , et nous décrétons que personne n’en aura. » Mys
analyse et suffisamment aptes à faire un résumé peuvent être privés d’ imagination . Elle est cela, et elle n’est pas tout à fait cel
rès-sensibles, trop sensibles peut-être, qui en sont privées. C’est l’ imagination qui a enseigné à l’homme le sens moral de la coul
eux), il est juste qu’elle le gouverne. Que dit-on d’un guerrier sans imagination  ? Qu’il peut faire un excellent soldat, mais que,
t se comparer à celui d’un poëte ou d’un romancier qui enlèverait à l’ imagination le commandement des facultés pour le donner, par
a langue ou à l’observation des faits. Que dit-on d’un diplomate sans imagination  ? Qu’il peut très-bien connaître l’histoire des t
les traités et les alliances contenus dans l’avenir. D’un savant sans imagination  ? Qu’il a appris tout ce qui, ayant été enseigné,
re appris, mais qu’il ne trouvera pas les lois non encore devinées. L’ imagination est la reine du vrai, et le possible est une des
s que la faiblesse de quelques facultés secondaires, excitées par une imagination vigoureuse, est un malheur secondaire. Aucune ne
e ; car, permettez-moi d’aller jusque-là, qu’est-ce que la vertu sans imagination  ? Autant dire la vertu sans la pitié, la vertu sa
estantisme. Malgré tous les magnifiques privilèges que j’attribue à l’ imagination , je ne ferai pas à vos lecteurs l’injure de leur
’il y a de plus fort dans les batailles avec l’idéal, c’est une belle imagination disposant d’un immense magasin d’observations. Ce
tout à l’heure relativement à cette permission de suppléer que doit l’ imagination à son origine divine, je veux vous citer un exemp
antipathique à sa nature. Eh bien, il est un exemple qui prouve que l’ imagination , quoique non servie par la pratique et la connais
mas, qui n’est pas un savant, ne possédait pas heureusement une riche imagination , il n’aurait dit que des sottises ; il a dit des
es et les a bien dites, parce que… (il faut bien achever) parce que l’ imagination , grâce à sa nature suppléante, contient l’esprit
touche, sur quelques-uns de nos peintres. IV. Le gouvernement de l’ imagination Hier soir, après vous avoir envoyé les dernièr
ttre, où j’avais écrit, mais non sans une certaine timidité : Comme l’ imagination a créé le monde, elle le gouverne, je feuilletais
sont la paraphrase justificative de la ligne qui m’inquiétait : « By imagination , I do not simply mean to convey the common notion
d by that much abused word, which is only fancy, but the constructive imagination , which is a much higher function, and which, in a
ch the Creator projects, creates, and upholds his universe. » — « Par imagination , je ne veux pas seulement exprimer l’idée commune
on fait si grand abus, laquelle est simplement fantaisie, mais bien l’ imagination créatrice, qui est une fonction beaucoup plus éle
position dans le sens poétique du mot. Les peintres qui obéissent à l’ imagination cherchent dans leur dictionnaire les éléments qui
leur donnent-ils une physionomie toute nouvelle. Ceux qui n’ont pas d’ imagination copient le dictionnaire. Il en résulte un très-gr
ndant je suis convaincu que c’est là la méthode la plus sûre pour les imaginations riches. Conséquemment, de trop grands écarts fait
’univers visible n’est qu’un magasin d’images et de signes auxquels l’ imagination donnera une place et une valeur relative ; c’est
a une place et une valeur relative ; c’est une espèce de pâture que l’ imagination doit digérer et transformer. Toutes les facultés
r. Toutes les facultés de l’âme humaine doivent être subordonnées à l’ imagination , qui les met en réquisition toutes à la fois. De
composition, et que l’art de la composition lui-même n’implique pas l’ imagination universelle, ainsi un bon peintre peut n’être pas
ntre. Mais un grand peintre est forcément un bon peintre, parce que l’ imagination universelle renferme l’intelligence de tous les m
a scène religieuse jusqu’au plus modeste paysage, toutefois l’homme d’ imagination a dû généralement se produire dans la peinture re
ceux qui se vouent à l’expression de ses actes et de ses sentiments l’ imagination la plus vigoureuse et les efforts les plus tendus
e, l’artiste peut produire un bon tableau de religion, pourvu que son imagination soit apte à s’élever jusque-là. Bien que les pein
plâtreuses sottises, qu’ont été reléguées ces deux modestes toiles. L’ imagination de Delacroix ! Celle-là n’a jamais craint d’escal
et l’étendue de son esprit comprend la religion dans son domaine. Son imagination , ardente comme les chapelles ardentes, brille de
main, sa mémoire et ses yeux pour préparer des armes plus sûres à son imagination , ce génie a trouvé récemment un professeur pour l
mères. Il est impossible qu’un amateur un peu poëte ne sente pas son imagination frappée, non pas d’une impression historique, mai
nous plaît-il davantage ? On pourrait dire que, doué d’une plus riche imagination , il exprime surtout l’intime du cerveau, l’aspect
école des pointus. Ici l’érudition a pour but de déguiser l’absence d’ imagination . La plupart du temps, il ne s’agit dès lors que d
 ! quelle splendeur de soleil couché le nom de cet homme jette dans l’ imagination  ! Si jamais homme sur la terre a ressemblé à la D
ruelle que la blessure de l’ingratitude ! Certainement, cette fois, l’ imagination de M. Gérome a été enlevée ; elle subissait une c
e de moissonneurs, se porta d’abord vers nos troupes d’Afrique, que l’ imagination se figure toujours si prêtes à tout, si industrie
u dans son vin ; mais il peint et il compose toujours avec énergie et imagination . Il y a une fatalité dans les enfants de cette éc
te soit lettré, mais je souffre quand je le vois cherchant à capter l’ imagination par des ressources situées aux extrêmes limites,
s. Sa peinture a le poli du métal et le tranchant du rasoir. Pour son imagination , je ne dirai pas qu’elle est positivement grande,
œuvre une monotonie fatigante. — Ce mot n’a sans doute pas trait à l’ imagination de M. Penguilly, qui est excessivement pittoresqu
 : « En vérité, les poëtes sont de singuliers fous de prétendre que l’ imagination soit nécessaire dans toutes les fonctions de l’ar
oit nécessaire dans toutes les fonctions de l’art. Qu’est-il besoin d’ imagination , par exemple, pour faire un portrait ? Pour peind
atière est, en apparence, positive et solide, et plus la besogne de l’ imagination est subtile et laborieuse. Un portrait ! Quoi de
é, de plus évident et de plus profond ? Si La Bruyère eût été privé d’ imagination , aurait-il pu composer ses Caractères, dont cepen
, quel historien peut se flatter de le peindre et de l’illuminer sans imagination  ? » Le portrait, ce genre en apparence si modeste
ment ressemblants. Parce que je réclame sans cesse l’application de l’ imagination , l’introduction de la poésie dans toutes les fonc
matière végétale ou minérale n’est pas un artiste. Je sais bien que l’ imagination humaine peut, par un effort singulier, concevoir
ur, dans ce culte niais de la nature, non épurée, non expliquée par l’ imagination , je vois un signe évident d’abaissement général.
ma manie, je veux dire aux regrets que j’éprouve de voir la part de l’ imagination dans le paysage de plus en plus réduite. Çà et là
e comme lui que l’excès en tout vaut mieux que la mesquinerie. Oui, l’ imagination fait le paysage. Je comprends qu’un esprit appliq
contenues dans les spectacles de la nature présente ; mais pourquoi l’ imagination fuit-elle l’atelier du paysagiste ? Peut-être les
e revois, que je reconnais ce que je n’ai jamais vu. Grâce à lui, mon imagination fouettée s’est promenée à travers trente-huit pay
istes que des talents sages ou petits, avec une très-grande paresse d’ imagination . Je n’ai pas vu chez eux, chez tous, du moins, le
té surnaturelle des paysages de Delacroix, non plus que la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor Hugo, comme
uses surprises ; car des trois matières excellentes qui s’offrent à l’ imagination pour remplir le rêve sculptural, bronze, terre cu
l est le rôle divin de la sculpture. Qui peut douter qu’une puissante imagination ne soit nécessaire pour remplir un si magnifique
e d’expression et la richesse de sentiment, résultat inévitable d’une imagination profonde qui chez nous maintenant fait trop souve
choses, surtout quand il s’agit d’œuvres où d’ailleurs on trouve de l’ imagination et de l’ingéniosité, et, si j’en parle, c’est par
aibles en qui l’enseignement positif et minutieux de Rude a détruit l’ imagination ), et qui, vue en face, présente au spectateur un
ients ne sauraient suppléer le goût du grand et la sainte fureur de l’ imagination . On s’est amusé, depuis quelques années, à critiq
, pour servir de thème à la critique. Je m’étais imposé de chercher l’ imagination à travers le Salon, et, l’ayant rarement trouvée,
5 (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète
constituer intégralement. Dans la rêverie, il n’en est pas de même. L’ imagination ne s’en tient plus aux souvenirs ; elle s’émancip
ous avons plutôt une tendance à le dramatiser. Nous nous replaçons en imagination devant les mêmes objets, dans la même situation ;
ra un tout suivi, plus il sera vraisemblable qu’elle est l’œuvre de l’ imagination pure, comme ces drames soi-disant historiques où
dents. Si donc nous y songeons pendant des heures, il faut bien que l’ imagination créatrice fasse presque tous les frais de nos rep
est de même pour l’adulte, quand il s’abandonne au jeu spontané de l’ imagination . Nos rêveries sont plus jeunes que nous ; elles g
un état d’abjecte ignorance. Si la mémoire est abolie, en revanche l’ imagination prend une aisance surprenante ; on invente consta
parce que quelque événement ou quelque vision nous a émus, que notre imagination est ébranlée et se met en mouvement. Les images q
Par cela même que notre intelligence est engourdie et l’activité de l’ imagination dominante, tous nos sentiments tendront plutôt à
elque mollesse ; ils tendraient plutôt à désigner un état faible de l’ imagination et du cœur qu’un état fort et actif : en les pron
blement dessiné et peint, mais dont le sujet ne parlerait en rien à l’ imagination  ? Sans aucun doute. L’œuvre poétique, étant de ca
rop laid, il nous serait très difficile de le trouver poétique, notre imagination se refusant en sa présence à évoquer des images d
vers le dehors. Elle sera très forte chez les personnes douées d’une imagination active, d’une vive sensibilité, qui vivent surtou
métaphores qui prouvent que, pendant que l’intelligence fonctionne, l’ imagination ne reste pas pour cela inactive. On dirait même q
dans l’effort que nous faisons pour concevoir les idées abstraites, l’ imagination s’inquiète, s’agite, cherche à comprendre les cho
rêvons tout le jour. Il n’y a aucune raison pour que l’activité de l’ imagination soit moindre pendant la veille que pendant le som
croît d’activité, quelque chose qui s’ajoute à ce travail latent de l’ imagination mais ne l’interrompt pas. Dans cette conception,
on ne peut hasarder à ce sujet que des hypothèses. Si ce mouvement d’ imagination se continue à l’état de veille, il s’abaisse sans
e ballon libre, où le vent la pousse. Quand on parle d’un libre jeu d’ imagination , on suppose que j’appelle ou repousse, que je com
le font parce qu’ils y trouvent un plaisir particulier, soit que leur imagination exubérante éprouve le besoin de se dépenser en re
lus bizarres que vraiment artistiques. Les édifices que fait surgir l’ imagination pure, ce sont ces palais de l’Orlando furioso, pr
es plus typiques que l’on puisse citer de ces produits spontanés de l’ imagination idéaliste, c’est ce personnage étrange qui hanta
i me plut particulièrement et son existence, en se déroulant dans mon imagination (je n’oserais dire par l’effet de ma volonté, tan
i complète parfois que j’en étais comme ravie hors du monde réel. » L’ imagination de l’enfant s’exalte ; elle dresse un autel à l’o
ature plus ou moins esthétique des images primitives sur lesquelles l’ imagination opère, et qui sont comme la matière qu’elle met e
us les yeux des spectacles de misère, de laideur, de vulgarité, notre imagination , hantée de ces images, aura peine à en extraire d
s la réalité s’oublie ; notre représentation l’épure. De tout temps l’ imagination poétique s’est complu à diviniser la nature, à la
s mythes dont ils s’inspiraient, et ce qu’ils y mettaient eux-mêmes d’ imagination en les développant. S’ils avaient pris cette lége
l’illusion d’y croire, c’était pour trouver plus d’intérêt à ce jeu d’ imagination . De même, quand le poète moderne personnifie les
tions de ce genre, on peut constater une tendance presque fatale de l’ imagination à l’anthropomorphisme. Animer la nature, ce sera
tout l’Orient féerique des Mille et une Nuits, avait dressé dans mon imagination des enfilades de galeries découpées en ogives, de
aisons. Il est seulement des objets qui plus que les autres mettent l’ imagination en mouvement ; qui nous rappellent des souvenirs
moins poétique que la diligence ; le steamer ne parle pas encore à l’ imagination comme l’antique navire à voiles. Les premières ch
qui devrait éveiller tant de sympathies, parlerait-elle moins à notre imagination que la nature inanimée ? Ce qu’il y a de plus poé
atue ; si loin que soit poussée l’imitation, elle laisse toujours à l’ imagination quelque chose à faire ; elle est toujours convent
guer quelle est la part de perception réelle, quelle est la part de l’ imagination . Croyons-nous voir ce que nous ne faisons qu’imag
ons à volonté porter dans un sens ou dans l’autre par un simple jeu d’ imagination . Quand bien même l’objet représenté serait de ceu
nous trouvons vulgaires et prosaïques parce qu’ils ne disent rien à l’ imagination , le seul fait qu’il nous apparaisse ici dans un m
rêveuse ; elle nous donne des heures d’ivresse, dans lesquelles notre imagination , exaltée jusqu’au lyrisme, donne à toutes nos sen
mage transfigurée, toute pénétrée de poésie, qui parlera plus à notre imagination que n’a jamais fait la réalité. Nous étions froid
e de poésie. Cette poésie, d’ordinaire, ne se dégage que lentement. L’ imagination se met progressivement en activité. Essayons de m
nt pour une si grande part dans notre sentiment de la nature. Enfin l’ imagination , continuant à fonctionner de la sorte et se compl
t les rêveries. Nous avons indiqué la marche typique, dans laquelle l’ imagination atteint par degrés son plein développement. Elle
ous ne nous détacherons de l’œuvre qui commence à mettre en jeu notre imagination qu’après en avoir relire tout ce qu’elle peut nou
nous trouverons des suggestions de même ordre, un semblable appel à l’ imagination  ; et toujours le caractère poétique de l’œuvre se
ar des indications sommaires, que nous soyons obligés de compléter en imagination . Ce sont précisément les sous-entendus de l’exécu
e par des symboles, il est plus qu’un autre obligé de faire appel à l’ imagination . L’effet poétique d’une œuvre d’art pourra tenir
lui-même créateur de mythes et de symboles, l’artiste agira sur notre imagination  ; et son œuvre sera poétique dans la mesure où el
rêve et nous transportant par simple contemplation dans ce monde de l’ imagination pure, je citerai certaines compositions de Bœckli
nes compositions de Bœcklin. D’autres peintres feront travailler leur imagination sur un thème littéraire, comme Burne Jones dans s
tave Moreau, ils reprendront les mythes qui ont autrefois passé par l’ imagination humaine où ils se sont chargés de poésie, et s’in
expressifs leur conception de la vie humaine. Ce sont là des œuvres d’ imagination , mais qui ont été composées, sinon à froid, du mo
ile, avec l’étrangeté radicale qui caractérise les purs produits de l’ imagination , et qui est comme leur marque de fabrique. Pour a
magination, et qui est comme leur marque de fabrique. Pour agir sur l’ imagination , l’art dramatique dispose de moyens exceptionnels
endrait sans concurrence possible le premier rang. Il peut agir sur l’ imagination et même sur les nerfs avec plus d’énergie que ne
tions lyriques ; il leur fera dire les mots magiques qui enchantent l’ imagination . Tout dans son œuvre, situations, caractères, lan
, pourra être de pure poésie. Il est des drames où vraiment déborde l’ imagination lyrique : pour en évoquer des exemples saisissant
scénique. Et cette préoccupation tendra à limiter son inspiration. L’ imagination du dramaturge est donc moins libre que celle du p
idement à une sorte d’extase et d’ivresse lyrique dans laquelle notre imagination est prête à réagir d’une manière intense à toute
fs. Elle nous suggérera, par le moyen des sons, des images sonores. L’ imagination auditive en effet joue un certain rôle dans la pe
gne par laquelle le dessinateur représente une image visuelle ; notre imagination complète cette figure schématique, la remplit de
ter des images de deuil. Le timbre de certains instruments agit sur l’ imagination visuelle d’une manière spéciale. « Les masses d’i
, de banquets magnifiques inondés de lumière, ou qui transporte notre imagination dans le monde gracieux de la féerie18. » Le cor e
nature des suggestions qu’il veut nous donner. Il s’est transporté en imagination , comme fait le poète, au sein de la nature ; il a
trouver un sens. D’elle-même la pente de la rêverie entraînera notre imagination dans le sens voulu. Les images qui spontanément n
ibilité, comment n’exercerait-elle pas indirectement une action sur l’ imagination  ? Comment, nous trouvant dans cet état de détente
fiterons de cette occasion qui nous est donnée de mettre en jeu notre imagination . Nous irons au-devant des suggestions, loin de le
n d’une machine, récit d’un fait historique, etc.), je me sers de mon imagination pour me figurer les choses dans leur réalité. Jus
e ; et ce moment précis, que l’on pourrait marquer dans toute œuvre d’ imagination , est celui où le lecteur éprouve, pour un des per
verses sur lesquelles nous aurons à revenir, la prose peut ébranler l’ imagination plus fortement encore que le vers. La lecture d’u
s les images apparaissent, en suggèrent d’autres, qui ouvrent à notre imagination des perspectives illimitées. Les beaux vers ne pe
terminer enfin avec quelle force une œuvre littéraire doit agir sur l’ imagination pour produire l’effet le plus poétique. Entre les
rer que notre thèse jusqu’ici ne donne pas prise à la critique. Que l’ imagination joue en poésie un rôle prépondérant, le fait ne s
se rythmée. On conçoit fort bien une poésie qui ne mette en jeu que l’ imagination , on n’en conçoit pas qui exerce l’intelligence se
idée étant tout au plus de luxe. Avec une intelligence moyenne et une imagination vive, on peut être poète ; avec l’intelligence la
’intelligence la plus lucide et la plus forte, si l’on est dépourvu d’ imagination , on devra renoncer à écrire un vers. Nous pouvons
est rien, que l’image est tout. Non seulement la poésie s’adresse à l’ imagination de préférence, mais elle est toute dans l’effet q
de préférence, mais elle est toute dans l’effet qu’elle produit sur l’ imagination . Elle est pure rêverie. Cette thèse semblera peut
vous votre admiration pour le poète incomplet, déséquilibré, en qui l’ imagination s’est démesurément développée aux dépens de l’int
ns que la poésie ne s’adresse pas à l’intelligence mais seulement à l’ imagination , on comprendra que ce qu’il y a de vraiment poéti
r à le reconnaître. Je sais de très beaux vers qui ne disent rien à l’ imagination  ; ils valent par la beauté même de l’idée : mais
on voit bien d’une façon générale que la poésie agit davantage sur l’ imagination  ; mais qu’elle consiste exclusivement dans l’effe
tion ; mais qu’elle consiste exclusivement dans l’effet produit sur l’ imagination , cela paraît paradoxal et inadmissible. Quand au
c en toute rigueur notre théorie, affirmant que la poésie est faite d’ imagination , et non de pensée. Les idées peuvent être très be
me d’introduction à la poésie, quand elles sont de nature à frapper l’ imagination et à déterminer un courant de représentations con
on concrète. Dans presque toute œuvre littéraire, l’intelligence et l’ imagination travaillent en synergie24. Il est très rare que l
métaphores inhérentes au langage, qui prouvent une intervention de l’ imagination  ; et d’autre part, dans l’interprétation de la ph
aut qu’il nous présente une œuvre vivante et passionnée, qui frappe l’ imagination en touchant le cœur ; il n’y réussira pas, s’il e
e de cœur une intelligence souveraine, une extraordinaire puissance d’ imagination , il pourrait encore écrire de très beaux vers, ma
re, le plus délicat, n’est poétique que par son retentissement dans l’ imagination  ; et c’est précisément la fonction du poète, de d
des sentiments exprimés ; il est très vrai que parfois, me mettant en imagination à la place du personnage romanesque, je finis par
cture des poèmes et des romans, car c’est dans de telles œuvres que l’ imagination sentimentale trouve le plus d’occasion de s’exerc
squels nous entrons volontiers. Quand par exemple, lisant une œuvre d’ imagination , nous y trouvons exprimés des sentiments qui sont
tère égoïste ou désintéressé, le rôle plus ou moins actif qu’y joue l’ imagination , cela est secondaire ; cela n’a d’importance qu’a
re compte de l’effet qu’elle produit au cours de la lecture sur notre imagination . Essayons de l’étudier du dedans, au cours de son
conditions les plus favorables à la formation spontanée des images. L’ imagination ne peut rien tirer du néant. Dans ses productions
rver celles qui sont le plus utilisables. Tant que l’on sentira que l’ imagination s’oriente dans le sens voulu, on se gardera d’int
l le faut pour stimuler et utiliser au mieux le travail spontané de l’ imagination . Il reste cependant que ce travail est tout spont
improvisation dont après coup seulement on contrôle les résultats. L’ imagination propose, l’intelligence et le goût disposent. C’e
t pas à un travail de combinaison intellectuelle, mais se livre à son imagination , compose dans l’allégresse. Écrit-il des vers ? D
plus en plus lugubre. La réflexion n’avait pas à intervenir. C’est l’ imagination , stimulée par une émotion intense, qui a tout fai
lème, qui pour l’intelligence lucide serait insoluble, ne sera pour l’ imagination qu’un jeu. Le romancier, le dramaturge s’efforcer
éthode imaginative, c’est pour n’avoir pas fait un suffisant effort d’ imagination . Il ne s’est pas assez identifié à ses personnage
ment, dans l’élaboration de l’œuvre poétique, où l’on devra laisser l’ imagination fonctionner d’elle-même, conformément à ses propr
nt disposés à ne lui en accorder aucun. « Le génie doit créer comme l’ imagination travaille, obéissant à une loi, poursuivant un bu
ort de dévier ; l’idée principale se perd sous les idées parasites. L’ imagination a vite fait d’entraîner l’auteur loin de son suje
es digressions dont s’encombre l’œuvre des conteurs ou des poètes à l’ imagination trop féconde36. On ne peut donc abandonner tout à
’imagination trop féconde36. On ne peut donc abandonner tout à fait l’ imagination à elle-même. Une œuvre poétique, qui prétend à pr
avail qui semblerait au premier abord ne mettre en exercice que notre imagination , nous n’aurons pas de peine à saisir en nous-même
C’est en partie un effort d’inhibition. Il s’agit, chaque fois que l’ imagination part sur de fausses pistes, de couper court à ces
géométrie, une ars combinatoria, où tout se fait dans l’abstrait39. L’ imagination représentative n’a pas à intervenir, si ce n’est
architectural, une certaine symétrie. Mais ce n’est pas là le mode d’ imagination que l’on mettra en œuvre au cours de la compositi
ervenir pour forcer en quelque sorte l’inspiration. Il faut obliger l’ imagination à remplir ce programme ; il faut la faire travail
rs, une phrase peut-être, mais non tout un développement. Une œuvre d’ imagination ne peut croître que par développement progressif.
eux composé d’idées et d’images. Il est même des écrivains chez qui l’ imagination est à ce point dominante que leur pensée s’envelo
our obtenir le moins ; il faut que de gré ou de force elles mettent l’ imagination en mouvement. Le poète usera plus fréquemment que
e intuition actuelle, nous devient presque intolérable. Il faut que l’ imagination fonctionne, elle aussi. Elle fait ce qu’elle peut
ente au contraire en dernier lieu le terme qui doit le plus frapper l’ imagination , il y a progression ; nous prenons plaisir à voir
y a progression ; nous prenons plaisir à voir la pensée s’enrichir, l’ imagination entrer en jeu, s’exalter, devenir dominante : la
préjugé, en vertu duquel on attribue aux productions spontanées de l’ imagination une supériorité littéraire. Un chef-d’œuvre ne se
nsmettre intégralement la pensée qu’il a dans l’esprit qu’à frapper l’ imagination . Que la conception qu’il nous suggère soit un peu
l effet esthétique, n’est-ce pas par la vertu qu’ils ont d’agir sur l’ imagination , par la splendeur des visions qu’ils nous suggère
rer, chez J.-J. Rousseau même, la prostration qui suit ces élans de l’ imagination . La rêverie, à ce degré, est une sorte d’ivresse
r qu’elle ne le déplace, en le reportant tout entier dans notre vie d’ imagination . 7. C’est à cette intervention des phosphènes da
chez les philosophes la profondeur de la pensée n’exclut nullement l’ imagination . Il y aurait une étude spéciale à faire de la poé
re de la poésie des philosophes. Quelques-uns ont eu une merveilleuse imagination  ; il y a peu de choses plus poétiques dans la lit
he. V. Alcan, 1896, derniers vers. 26. Th. Ribot a bien montré que l’ imagination inventive doit toujours être stimulée par quelque
toujours être stimulée par quelque émotion. « Toutes les formes de l’ imagination créatrice impliquent des éléments affectifs. Tout
dispositions affectives quelles qu’elles soient peuvent influer sur l’ imagination créatrice. » Essai sur l’imagination créatrice. F
les soient peuvent influer sur l’imagination créatrice. » Essai sur l’ imagination créatrice. F. Alcan, 1900, p. 27 et 28. 27. Voir
le même, selon qu’il s’agit d’une œuvre didactique, ou d’une œuvre d’ imagination . Si l’on compose un livre de science, un livre d’
fin de le rendre plus compréhensible et plus assimilable. Une œuvre d’ imagination est surtout composée pour l’effet. Il résulte de
6 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512
Chapitre V. Des ouvrages d’ imagination Il est facile de signaler les défauts que le bo
; mais il ne l’est pas également d’indiquer quelle est la route que l’ imagination doit se tracer à l’avenir pour produire de nouvea
ressources nouvelles qui peuvent encore se découvrir. Les ouvrages d’ imagination agissent sur les hommes de deux manières : en leu
non pas de leurs institutions. Leur religion poétique enchaînait leur imagination  ; ils étaient toujours gouvernés, ou par une auto
r vers la haute comédie, le plus philosophique de tous les ouvrages d’ imagination , et celui qui suppose l’étude la plus approfondie
sée, et c’est ce qu’il peut y avoir de plus contraire aux effets de l’ imagination . La splendeur de la puissance, le respect qu’elle
s imposant pour la pensée, c’est la vertu, et ce qui frappe le plus l’ imagination , c’est le malheur. Je ne sais si la gloire même,
goût des écrivains du Nord. La philosophie s’étend à tous les arts d’ imagination , comme à tous les ouvrages de raisonnement ; et l
uels qu’ils soient, au plus noble mouvement de leur vie. La poésie d’ imagination ne fera plus de progrès en France : l’on mettra d
eux, comme j’ai tâché de le prouver, avec les idées philosophiques. L’ imagination , dans notre siècle, ne peut s’aider d’aucune illu
succèdent rapidement aux jours les plus calmes, s’unissent dans notre imagination avec le retour de Paul et Virginie revenant ensem
idées, un but d’utilité doit se faire sentir dans tous les ouvrages d’ imagination . On ne veut plus de mérite relatif, on ne met plu
ont éprouver l’éloquence, les beaux-arts, tous les chefs-d’œuvre de l’ imagination , dit que ce plaisir tient au besoin de reculer le
ur ou l’homme sensible se soumet avec effort aux lois de la vie, et l’ imagination mélancolique rend heureux un moment, en faisant r
t se peint. Chez les anciens, on était d’autant meilleur poète, que l’ imagination s’enchantait plus facilement. De nos jours, l’ima
oète, que l’imagination s’enchantait plus facilement. De nos jours, l’ imagination doit être aussi détrompée de l’espérance que la r
aussi détrompée de l’espérance que la raison : c’est ainsi que cette imagination philosophe peut encore produire de grands effets.
u’on ne peut produire aucun effet très remarquable par les ouvrages d’ imagination , si ce n’est en les dirigeant dans le sens de l’e
ne les a pas encore fait triompher. Pour réussir par les ouvrages d’ imagination , il faut peut-être présenter une morale facile au
ptible d’une application plus particulière à notre siècle. Tant que l’ imagination d’un peuple est tournée vers les fictions, toutes
bizarres de la rêverie ; mais quand toute la puissance qui reste à l’ imagination consiste dans l’art d’animer, par des sentiments
7 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269
résultats. Mais l’ébranlement que les chants ossianiques causent à l’ imagination , dispose la pensée aux méditations les plus profo
que ces tableaux même devaient faire naître ; mais ils ont conservé l’ imagination du Nord, celle qui plaît sur le bord de la mer, a
vers l’avenir, vers un autre monde, l’âme fatiguée de sa destinée. L’ imagination des hommes du Nord s’élance au-delà de cette terr
s du Nord sont moins occupés des plaisirs que de la douleur ; et leur imagination n’en est que plus féconde. Le spectacle de la nat
ucun de ses effets n’a besoin de superstitions locales pour frapper l’ imagination . Un enthousiasme réfléchi, une exaltation pure, p
s doit son essor au besoin d’échapper aux bornes qui circonscrivent l’ imagination . L’héroïsme de la morale, l’enthousiasme de l’élo
varié de plusieurs manières les tableaux de la campagne ; néanmoins l’ imagination septentrionale conservant toujours à peu près le
, est assez rapprochée du pur déisme, a fait disparaître ce cortège d’ imagination qui environnait l’homme aux portes du tombeau. La
ons, des spectres, d’une sorte de superstition analogue à leur sombre imagination  ; mais quelque profonde que soit la terreur qu’on
d’un remords solitaire, les fantômes effrayants qui doivent frapper l’ imagination . Le merveilleux étonne ; mais de quelque manière
i les fables des Grecs étaient le seul moyen de varier les ouvrages d’ imagination  ; car plus ces fables sont dignes d’admiration da
fficile à nos poètes de s’en servir. L’on est bien vite fatigué d’une imagination qui s’exerce sur un sujet dans lequel il ne lui e
8 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562
on plus ou moins complète de ces moyens d’influer sur le sentiment, l’ imagination ou le jugement, que nous pouvons apprécier le mér
ppellent en rien les mouvements du cœur de l’homme, et dessèchent son imagination , ne conviennent pas davantage à cette nature univ
qui peuvent être offertes sous le double aspect du sentiment et de l’ imagination , sont des pensées premières dans l’ordre moral ;
vous servir à la fois de toutes les facultés de l’homme, la raison, l’ imagination et le sentiment ; facultés qui toutes concourent
usqu’où l’on pourra porter cette puissance d’analyse, qui, réunie à l’ imagination , loin de rien détruire, donne à tout une nouvelle
u’on doive bannir absolument les ouvrages de pensée qui sont privés d’ imagination dans le style, ou les livres d’imagination dépour
e pensée qui sont privés d’imagination dans le style, ou les livres d’ imagination dépourvus de pensée ? Il ne faut rien exclure ; m
vres philosophiques qui n’en appellent jamais ni au sentiment, ni à l’ imagination , servent d’une manière beaucoup moins utile à la
ements. On n’a plus besoin de lutter contre les distractions, quand l’ imagination qui les donne est captivée, et sert elle-même à l
rement un argument vrai ; la plus légère nuance déroute entièrement l’ imagination prête à vous suivre ; une obscurité de rédaction
r avec de l’esprit, c’est soi, c’est l’empreinte de soi. Les hommes à imagination , en se transportant dans le rôle d’un autre, ont
la puissance du langage ; cette manière de s’exprimer agissait sur l’ imagination du peuple, caractérisait les motifs des actions d
équences. J’oserai dire qu’il en est de même de tout ce qui tient à l’ imagination , quoique sa marche soit moins assujettie. Ce que
faut étudier avec le soin le plus délicat tout ce qui peut agir sur l’ imagination des hommes. On pourrait composer un traité sur le
9 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212
sonnages allegoriques sont des êtres qui n’existent point, mais que l’ imagination des peintres a conçus et qu’elle a enfantez en le
des faunes et toutes les divinitez fabuleuses, nobles chimeres dont l’ imagination des poëtes peupla les eaux et les forêts, et enri
nce, mais l’homme de son tems né avec la conception la plus vive et l’ imagination la plus brillante. Le prince dont je parle faisoi
lissemens. Mais le défaut d’aimer trop à faire usage du brillant de l’ imagination qu’on appelle communement l’esprit, est un défaut
e propos, que le desir de se faire applaudir sur la subtilité de leur imagination , c’est-à-dire sur leur esprit. Au lieu de s’attac
à l’imitation des passions, ils se sont plûs à donner l’essort à une imagination capricieuse et à forger des chimeres dont l’alleg
x-mêmes, et dont les expressions proportionnées à la vivacité de leur imagination , ne sont point à la portée du reste des hommes. A
un tableau allegorique sont souvent muets pour les spectateurs dont l’ imagination n’est point du même étage que celle du peintre. C
être des enigmes, et le but de la peinture n’est pas d’exercer notre imagination en lui donnant des sujets embrouillez à deviner.
dogmes qu’elle enseigne, sont des sujets où il n’est point permis à l’ imagination de s’égayer. Des veritez, ausquelles nous ne sçau
poësie sont de l’essence de la peinture ? Vous voulez éteindre dans l’ imagination des peintres ce feu qui merite qu’on les traite q
ien qui ne doit point orner ses recits de circonstances tirées de son imagination , qui n’invente pas des situations pour rendre les
meilleure preuve de l’abondance de sa veine et de la sublimité de son imagination , que l’invention des allegories du prologue de la
ntion des allegories du prologue de la toison d’or. Il faut avoir une imagination plus féconde, et plus juste, pour imaginer et pou
es intarissables de pareils colifichets, au lieu qu’il faut avoir une imagination fertile et qui soit guidée encore par une intelli
age qu’on répresente agité d’une certaine passion. Il faut donc que l’ imagination de l’ouvrier supplée à tout ce qu’il y a de plus
10 (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307
n. Ce morceau serait le supplice de celui qui aurait bien présent à l’ imagination le style noble et grand des Raphaëls, des Poussin
vrai goût s’attache à un ou deux caractères et abandonne le reste à l’ imagination  ; les détails sont petits, ingénieux et puérils.
avec l’ensemble des précédentes, il me force soit à n’avoir dans mon imagination qu’une figure incorrecte, soit à retoucher ma fig
l m’annonce. Un trait seul, un grand trait, abandonnez le reste à mon imagination  ; voilà le vrai goût, voilà le grand goût. Ovide
prodigieux mouvement ! Quelle prodigieuse étendue ! Quelle figure ! L’ imagination qui ne connaît presque point de limites, la saisi
eux bouts de son colosse, et leur distance est la seule chose que mon imagination saisisse. Quand il aurait ajouté que ses deux bra
la voie lactée ; alors j’aurais eu un module ; d’après ce module, mon imagination confondue aurait inutilement cherché à achever la
à de la capacité de ma tête. Je dirai donc aux poëtes : ma tête, mon imagination ne peuvent embrasser qu’une certaine étendue, au-
ût placées dans un ordre différent, plus d’image, rien qui parlât à l’ imagination , nul effet. Mais si l’effet tient au choix et à l
sons pleins et vigoureux des mots brachia, … etc. ne laissent pas à l’ imagination la liberté de donner à Amphitrite des bras maigre
ête est énorme lorsqu’elle touche le ciel, il en faut convenir ; et l’ imagination a passé, malgré qu’elle en ait, de l’image d’un e
tte partie exagérée par un module qui épuise toute la capacité de mon imagination  ; un choix d’expression, un rythme, une harmonie
11 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »
lme ; c’est que nous pensons pour nous seuls, sans passion comme sans imagination . Si la passion entre en jeu, la parole intérieure
le langage intérieur se montrent alors plus que jamais. L’éveil de l’ imagination produit à peu près les mêmes effets. Si je m’imag
premiers, doivent se retrouver dans la parole intérieure de l’homme d’ imagination , car il croit entendre sa propre voix telle qu’el
être clairement entendue et d’entraîner la conviction. Enfin, comme l’ imagination d’un ou de plusieurs auditeurs est la circonstanc
ssance de la parole intérieure est-elle plus fréquente chez l’homme d’ imagination que chez le méditatif, toujours à la recherche de
aient, sous ce rapport, un privilège. Une parole intérieure vive par imagination n’exclut nullement la vision distincte : on peut
rbante ; mais, dans le repos le plus complet de la passion comme de l’ imagination , on peut être tout à ses pensées. Pour que la par
née du but qu’elle s’est fixé par l’éveil subit de la passion ou de l’ imagination , puissances de caprice et de distraction. IV.
ité ; cette illusion que l’âme passionnée subit, que l’âme en verve d’ imagination se donne à elle-même, serait incomplète sans la p
les analyses qui précèdent, nous avons distingué avec soin l’homme d’ imagination et l’homme de passion. On peut critiquer cette di
rdinaire, la passion ne s’éveille pas sans susciter à quelque degré l’ imagination , et, réciproquement, il n’est pas d’imagination s
ter à quelque degré l’imagination, et, réciproquement, il n’est pas d’ imagination sans quelque passion. Mais la proportion de ces d
as cérémonieux. Ces formes de langage indiquent qu’un certain degré d’ imagination accompagne les jugements de la raison pratique :
greffé son ironie sur celle du maître, les mythes que lui dictait son imagination sur les mythes de l’enseignement socratique ; ce
s avec soin dans les textes ce qui doit être attribué, d’une part à l’ imagination de Platon, et d’autre part à ses souvenirs et à c
eu apparent ou caché en est l’imitation consacrée dans les ouvrages d’ imagination (drame, épopée, roman) ; la prosopopée remplit le
parole intérieure devient vive sous l’influence de la passion et de l’ imagination . Si l’excitation intérieure continue à croître, l
’âme envahie par un sentiment violent ou par une conception vive de l’ imagination n’a plus de conscience pour le milieu qui l’entou
observés sur le vif ; d’autres, que nous emprunterons à des œuvres d’ imagination , nous paraissent représenter assez fidèlement la
des imaginaires : « M. Joyeuse était un homme de féconde, d’étonnante imagination … Au bureau, les chiffres le fixaient encore… ; ma
einte comprime des forces inemployées, des facultés héroïques. » Leur imagination se donne carrière dans le rêve. « De ces visions,
tre, pour fêter cet heureux jour », etc223. M. Joyeuse est un homme d’ imagination  : quand la parole intérieure devient vive en lui,
e mobile caché, l’inspiration secrète de tous les drames qu’invente l’ imagination féconde de M. Joyeuse ; mais sa passion s’exprime
hose peut étonner, c’est que le rêve reste si longtemps silencieux. L’ imagination est essentiellement objective ; il semble qu’elle
ate, il oublie la pudeur, mais il obéit à la logique. Si donc c’est l’ imagination qui exalte la parole intérieure ou suscite à sa p
e extérieure, il n’y a d’étrange dans ces phénomènes que l’éveil de l’ imagination à une heure et dans des circonstances où, chez la
et à externer la parole intérieure normale ; mais presque toujours l’ imagination se joint à la passion et concourt à produire les
effets. Nous venons de citer des exemples types : dans le premier, l’ imagination domine évidemment ; dans les trois autres, la pas
mais rarement la passion s’éveille sans éveiller en quelque mesure l’ imagination  ; la raison en est que rarement l’objet de la pas
presse de répliquer. La passion a besoin d’une certaine activité de l’ imagination  ; les images lui donnent un commencement, une omb
ion, et ces réponses sont plus ou moins riches et variées selon que l’ imagination a plus ou moins de fécondité naturelle et d’exerc
ation a plus ou moins de fécondité naturelle et d’exercice. Parfois l’ imagination développe à sa manière le thème fourni par la pas
ésistance. Voici quelques exemples de cette collaboration intime de l’ imagination et de la passion : Dans l’Andromaque de Racine, H
Le cas le plus fréquent de la parole intérieure vive nous présente l’ imagination et la passion réduites chacune à un minimum ; l’u
mêle sa voix à la mienne ; et, si je suis à quelque degré un homme d’ imagination , un véritable dialogue s’engage de nouveau entre
e doute moi-même. » Diderot, homme de passion exubérante et d’ardente imagination , a donné le tour du dialogue à des essais, à des
idées ; causeur infatigable, discuteur acharné, il avait toujours en imagination un interlocuteur devant lui ; passionné pour le d
deux autres variétés vives en disant que la passion morale implique l’ imagination plus ou moins nette d’un conseiller, tout au moin
ans la Parole intérieure sur le personnage de M. Joyeuse, l’« homme d’ imagination  » et les rêves de l’homme éveillé.] 224. « Provo
as ridicule. 225. Sans parler ici de l’ivresse, tous ces effets de l’ imagination et de la passion se retrouvent à un plus haut deg
12 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323
Chapitre XV. De l’ imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans
s, et la faculté de sentir et de peindre la nature sont deux genres d’ imagination absolument distincts : l’une appartient plus part
il me reste à examiner maintenant, c’est le caractère particulier à l’ imagination poétique des Anglais. Ils n’ont point été invente
s soient : lorsque les poètes s’attachent à revêtir des couleurs de l’ imagination les pensées philosophiques et les sentiments pass
losophie que celle de l’Essai sur l’Homme ! Peut-on élever l’âme et l’ imagination à une plus grande hauteur que dans le Paradis per
poète a eu recours aux plus terribles tableaux qui puissent frapper l’ imagination . Avant de donner une forme à Satan, il l’avait co
de la destinée des deux sexes sont peintes comme la philosophie et l’ imagination devaient les caractériser52. Le Cimetière de Gra
vie ? une guerre, une éternelle guerre avec le malheur. Cette sombre imagination , quoique plus prononcée dans Young, est cependant
is qui sont heureux par leur gouvernement et par leurs mœurs, ont une imagination beaucoup plus mélancolique que ne l’était celle d
e la nature, et non comme ceux de l’art. Il est un genre d’ouvrages d’ imagination , dans lequel les Anglais ont une grande prééminen
i le merveilleux des événements n’étaient nécessaires pour captiver l’ imagination , et qu’il y avait dans la puissance d’aimer de qu
des deux n’embrasse-t-il pas, dans l’objet qu’il aime, tout ce que l’ imagination peut se créer, tout ce qu’un cœur abandonne à l’e
13 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »
ut pour le bonheur, et présentons d’abord ses principaux avantages. L’ imagination est la plus indomptable des puissances morales de
t pour expier du sang ou des pleurs ? Une dévotion ardente suffit à l’ imagination exaltée des criminels repentants, et dans ces sol
eur enfance, au fanatisme religieux, ont enseveli dans les cloîtres l’ imagination qui bouleverse les Empires. Ces réflexions ne suf
Dans la classe de la société qui est livrée aux travaux matériels, l’ imagination est encore la faculté dont il faut le plus craind
ns croire être séparés par elle, ne pas reculer devant cet abyme où l’ imagination frémit de tout ce qu’elle invente, et moins lassé
tre agrandie pour lui, et avoir emprunté quelque chose des rêves de l’ imagination  ; roi de vingt-cinq millions d’hommes, tous leurs
nthousiaste comme elle, des pensées qui, comme elle aussi, dominent l’ imagination , servent de recours aux esprits qui n’ont pas eu
istence, en réalisant ce qui restait dans le vague, en asservissant l’ imagination par l’incompréhensible. Les esprits ardents n’ont
aturel, il n’y a plus de bornes à cette création que les besoins de l’ imagination , et, s’exaltant elle-même, elle n’a de repos que
épendante de notre volonté, puisqu’elle nous soumet et à notre propre imagination , et à celle de tous ceux dont la sainte autorité
14 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94
branches de la littérature, il faut distinguer ce qui appartient à l’ imagination , de ce qui appartient à la pensée : il est donc n
e perfectibilité qu’aux progrès des idées, et non aux merveilles de l’ imagination . On peut marquer un terme aux progrès des arts ;
érature. Les beaux-arts ne sont pas perfectibles à l’infini ; aussi l’ imagination , qui leur donna naissance, est-elle beaucoup plus
eux, transportés pour la première fois dans la poésie, présentent à l’ imagination les peintures les plus énergiques, et les opposit
ssives le dernier pas est le plus étonnant de tous, la puissance de l’ imagination est d’autant plus vive que l’exercice de cette pu
cette puissance est plus nouveau. Les anciens étaient animés par une imagination enthousiaste, dont la méditation n’avait point an
règles les rendait, pour ainsi dire, immobiles sous les rapports de l’ imagination  ; les Égyptiens n’avaient point servi de modèles
civilisation et de la philosophie rectifient toutes les erreurs de l’ imagination . On a beaucoup dit que les beaux-arts, que la poé
Mais l’origine de la poésie, mais le poëme le plus remarquable par l’ imagination , celui d’Homère, est d’un temps renommé pour la s
s entre les divers pays, plus le récit des faits se grossissait par l’ imagination  ; les brigands et les animaux féroces qui infesta
inaison dans leurs écrits ; la chaleur du climat, la vivacité de leur imagination , les louanges continuelles qu’ils recevaient, tou
enfer, tout, dans la mythologie des Grecs, semblait la création d’une imagination libre dans son choix. On eût dit que les peintres
15 (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »
e temps. Il y a une trentaine d’années, une école littéraire pleine d’ imagination et de talent, mais dont on connaît les désordres
de rapidité dans les conceptions, plus d’élan, de spontanéité dans l’ imagination , plus d’originalité dans le tour de la pensée, da
de vivacité dans les souvenirs, d’audace dans les élucubrations de l’ imagination , et aussi plus d’énergie, d’entraînement dans les
l crée, comme dans la poésie, ne fait que réaliser, par le moyen de l’ imagination , l’idée que son entendement a conçue. Le propre d
1° La plus grande partie des faits cités sont des faits de mémoire, d’ imagination ou de sensation. Tantôt ce sont les sens qui pren
vent reproduit dans les grandes épidémies convulsives. Tantôt c’est l’ imagination qui s’exalte, qui a besoin de chants et de musiqu
partie de l’Intelligence qui est excitée : les sens, la mémoire et l’ imagination représentative. Ces facultés fournissent des maté
st le génie. Un homme peut avoir une mémoire prodigieuse, et même une imagination très vive, et être destitué complètement d’intell
aurait amené un développement extraordinaire d’intelligence, et où l’ imagination serait devenue créatrice. Mais il resterait à sav
certain, c’est l’impuissance des fous à produire rien qui vaille par imagination . Que l’on nous cite la moindre œuvre remarquable
gination. Que l’on nous cite la moindre œuvre remarquable sortie de l’ imagination et de la pensée d’un fou. Ce devait être pourtant
, peut bien produire accidentellement un réveil de la mémoire et de l’ imagination mécanique, qui simulera l’inspiration spontanée,
e l’enthousiasme : « De même qu’en s’exaltant outre mesure, dit-il, l’ imagination touche au délire ; l’attention, par sa tension ex
d’attention, il est subjugué par les idées qui l’occupent et par son imagination  ; il ne peut changer les rapports de ces idées en
16 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229
craignaient les Eucharis du théâtre pour ce Télémaque en plein feu d’ imagination et de jeunesse… La grande littérature du milieu d
feuilleton dramatique qu’ils avaient transformé en y introduisant une imagination inconnue, quand, tout à coup, entre eux surgit et
sa pureté de soleil ! Cela ne pâlit point. Cela fut inextinguible. L’ imagination , dans l’auteur de tant d’éblouissants feuilletons
son livre. On n’y sent pas l’insupportable oppression des notes, et l’ imagination , qui n’a pas ce plomb sur la gaze de ses ailes, l
aze de ses ailes, les y étend de toute leur longueur, III Car l’ imagination , c’est la grande puissance de Saint-Victor, c’est
étroit, par un homme de ce temps qui, comme Saint-Victor, unissait l’ imagination à une érudition peut-être supérieure encore à la
, écrit particulièrement par le savant qui étouffait en lui l’homme d’ imagination et d’esprit, mais qui ne put jamais le tuer, tant
un livre d’érudition microscopiquement pointillée plus qu’un livre d’ imagination vivifiante, tandis que Les Deux Masques, de Saint
ue Les Deux Masques, de Saint-Victor, sont absolument le contraire. L’ imagination y verse à flots une vie nouvelle sur des chefs-d’
17 (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120
t le reproche si souvent adressé à Boileau, de n’avoir point fait à l’ imagination sa part dans l’œuvre poétique. Voilà un poète, di
t : être bien raisonnable, bien sage, bien obéissant aux règles. De l’ imagination pas un mot, ou, s’il y pense, ce n’est que pour l
endre incapable de bouger. Et l’on rappelle que Boileau n’avait pas d’ imagination  ; c’est donc pour cela qu’il défend aux autres d’
a règle de l’art. S’il est vrai — et c’est vrai — qu’il se défie de l’ imagination et lui trace rigoureusement sa voie, nous verrons
é créatrice que donne « l’influence secrète du ciel », n’est-ce pas l’ imagination  ? Mais alors, loin de s’en passer, personne ne l’
sine qua non de la poésie. Il distingue même les formes variées de l’ imagination , qui correspondent à la diversité des genres : te
e et toute la patience du monde, ne fera rien qui vaille. Mais alors, imagination , génie, don du ciel, de quelque nom qu’on veuille
mots abstraits de raison et de vérité, ce n’est pas la froideur de l’ imagination ni la sécheresse scientifique que Boileau prescri
ces préceptes, où l’on ne voulait voir que de mortels éteignoirs de l’ imagination , un effort antipoétique pour réduire le beau à la
rétexte et non le sujet de leur peinture. Les feux d’artifice de leur imagination aveuglaient si bien le lecteur, qu’il ne voyait p
’y tenir. On devine maintenant pourquoi il est si attentif à brider l’ imagination . Il est dans la situation de nos naturalistes qui
n pouvait faire autrefois d’un romancier, était de dire : « Il a de l’ imagination . » Aujourd’hui cet éloge serait presque regardé c
 » Aujourd’hui cet éloge serait presque regardé comme une critique… L’ imagination de Balzac, cette imagination déréglée qui se jeta
it presque regardé comme une critique… L’imagination de Balzac, cette imagination déréglée qui se jetait dans toutes les exagératio
it-on pas que ceci vise Scudéry ou, si l’on veut, Corneille ?), cette imagination m’irrite plus qu’elle ne m’attire… Voyez nos gran
poétique, et dans cette doctrine, comme dans tout art naturaliste, l’ imagination n’est qu’une opération de synthèse qui rétablit e
vue, autant qu’il semble, le sens ordinaire et familier du mot. Car l’ imagination est chose essentiellement subjective et variable 
18 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -
n’ont point, certes, perdu le rang qu’elles ont toujours tenu dans l’ imagination ou la raison des hommes, et il est évident qu’ell
, qui peuvent rappeler en quoi que ce puisse être, ces créations de l’ Imagination et de l’Observation tout ensemble, qui commencent
e, et le roman crève… sous ce soufflet endiablé ! Ce n’est donc pas l’ Imagination , — cette fée qui nous a dévidé au Moyen-Age un si
si long fuseau de Fables, de Fabliaux et de Contes, — ce n’est pas l’ Imagination qui a manqué à cette féconde époque pour inventer
tude exacte et détaillée des sentiments et des choses qui apporte à l’ Imagination concentrée les matériaux sur lesquels elle va tra
e Roman ne peut pousser qu’assez tard sur l’arbre des littératures. L’ Imagination tout d’abord n’est pas réfléchie. Elle ne tient p
ces caractères, ces situations sont des découvertes dans l’ordre de l’ imagination et de l’observation combinées ; ce sont des faits
19 (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339
tait un livre de parti, disaient les uns ; c’était un livre de trop d’ imagination , disaient les autres. Quoi qu’il en fût, le livre
oient, c’est le fait, c’est le livre, c’est le personnage que, sans l’ imagination nécessaire à l’historien comme au poète, on n’eut
storien comme au poète, on n’eut pas certainement lire du tombeau ! L’ imagination dans l’histoire ! Il est des gens (et ce sont ceu
’un tel mot ferait cabrer, si, pour se cabrer, il ne fallait pas de l’ imagination et… des jarrets. Mais l’imagination n’est pas app
se cabrer, il ne fallait pas de l’imagination et… des jarrets. Mais l’ imagination n’est pas apparemment la faculté de faire exclusi
vrais, au moins par un côté, pour être bons. Eh bien ! sans ce trop d’ imagination que des pédants secs, renards sans queue, ont rep
de pas ! Qu’il ne se corrige jamais du défaut, comme ils disent, de l’ imagination dans l’histoire ! Il nous a donné depuis sa Marie
odernes, malgré les amitiés d’idées et les prétentions candides d’une imagination bien assez poétique pour s’égarer, M. Dargaud est
agrandie jusqu’à l’absolu, sont les deux plus grandes prodigalités d’ imagination , d’attendrissement et même de talent qu’il y ait
lupart, jusqu’à ce jour, il y en avait ! Qui ne sait les faiblesses d’ imagination du plus grand génie de notre temps pour Catherine
e, ni celle de Lamennais, ni même celle de M. Michelet, ce haïsseur d’ imagination , cette grêle couleuvre après tous ces boas, qui a
20 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849
s ; une forte passion, un danger pressant, appellent tout-d’un-coup l’ imagination  : ainsi un capitaine des premiers califes voyant
eindre singulierement, n’est point celui de Malebranche, qui est de l’ imagination avec de la profondeur. Quand on dit qu’un homme a
ature, la fable, l’histoire présentes à la mémoire, fournissent à une imagination heureuse des traits qu’elle employe à-propos. Il
nct un mauvais exemple établi. L’intempérance & l’incohérance des imaginations orientales, est un faux goût ; mais c’est plûtôt
autant plus faciles qu’ils ont en effet été composés sans travail : l’ imagination alors conçoit & enfante aisément. Il n’en est
isie (Grammaire) FANTAISIE, s. f. (Gramm.) signifioit autrefois l’ imagination , & on ne se servoit guere de ce mot que pour
, & qui les défigurent quand les métaphores ne sont pas justes. L’ imagination ardente, la passion, le desir souvent trompé de p
partent des vastes côtes de la mémoire, s’embarquent sur la mer de l’ imagination , arrivent au port de l’esprit pour être enregistr
s, les métaphores, & dire avec simplicité ce qu’on a inventé avec imagination . Platon a plus d’allégories encore que de figures
c’est-là que le style figuré fait un très-grand effet en ébranlant l’ imagination , & en se gravant dans la mémoire. Pythagore d
r signifier un homme qui possede une littérature legere, & dont l’ imagination est riante. Un discours fleuri est rempli de pens
lques descriptions où le coeur n’a point de part, & qui amusent l’ imagination avant que l’ame soit touchée ou occupée. Le style
froids quand ils sont exprimés en termes trop communs, & dénués d’ imagination . C’est ce qui fait que l’amour qui est si vif dan
que parce qu’il est vif à contre-tems, peut corriger ce défaut d’une imagination trop abondante. Mais celui qui est froid parce qu
, & n’exige nulle philosophie ; il consiste principalement dans l’ imagination brillante, dans les agrémens de la conversation,
hologie des Grecs. Comme cette mythologie varia toujours tantôt par l’ imagination des Poëtes, qui en furent les theologiens, tantôt
ie ancienne est toûjours celle des Poëtes, parce que c’est celle de l’ imagination . On a crû cette petite observation nécessaire. H
Le climat heureux, est celui que la nature favorise : ainsi sont les imaginations heureuses, ainsi est l’heureux génie, c’est-à-dir
re. Voyez Oracles, Religion, Superstition, Sacrifices, Temples IMAGINATION Imagination, imaginer (Logique | Beaux-Art
Religion, Superstition, Sacrifices, Temples IMAGINATION Imagination , imaginer (Logique | Beaux-Arts | Métaphysique | 
ion, imaginer (Logique | Beaux-Arts | Métaphysique | Littérature) IMAGINATION , IMAGINER, (Logique, Métaphys. Litterat. & Be
ins ; ces perceptions entrent par les sens, la mémoire les retient, l’ imagination les compose ; voilà pourquoi les anciens Grecs ap
ui nous a faits, & non dans la nôtre. Peut-être ce don de Dieu, l’ imagination , est-il le seul instrument avec lequel nous compo
s êtes aveugle. Vous ne pouvez penser au triangle en général si votre imagination ne se figure, au moins confusément, quelque trian
juste est-elle autre chose que ces faits confusément mêlés dans votre imagination  ? Le fini est-il dans votre esprit autre chose q
tendre, à la rectifier. Le célebre Adisson dans ses onze essais sur l’ imagination , dont il a enrichi les feuilles du spectateur, di
’abord que le sens de la vûe est celui qui fournit seul les idées à l’ imagination  ; cependant, il faut avouer que les autres sens y
ue les autres sens y contribuent aussi. Un aveugle né entend dans son imagination l’harmonie que ne frappe plus son oreille ; il es
er qui s’étend jusqu’aux étoiles, son immense étendue enrichit plus l’ imagination que tous les autres sens ensemble. Il y a deux so
l’imagination que tous les autres sens ensemble. Il y a deux sortes d’ imagination , l’une qui consiste à retenir une simple impressi
çues, & les combine en mille manieres. La premiere a été appellee imagination passive, la seconde active ; la passive ne va pas
r, car les songes ne sont jamais des images fidelles ; cette espece d’ imagination compose les objets, mais ce n’est point en elle l
n elle l’entendement qui agit, c’est la mémoire qui se méprend. Cette imagination passive n’a pas certainement besoin du secours de
est-il plus commun que d’entendre dire, on n’est pas le maître de son imagination . C’est ici qu’on doit s’étonner & se convainc
t au sabat, parce qu’on leur disoit qu’ils y alloient. Cette espece d’ imagination servile, partage ordinaire du peuple ignorant, a
vile, partage ordinaire du peuple ignorant, a été l’instrument dont l’ imagination forte de certains hommes s’est servie pour domine
orte de certains hommes s’est servie pour dominer. C’est encore cette imagination passive des cerveaux aisés à ébranler, qui fait q
si frappans, qu’il démentiroit ses yeux s’il en doutoit ; cet effet d’ imagination n’est guere explicable, mais aucun autre effet ne
y a l’infini entre nous & les premiers ressorts de notre être. L’ imagination active est celle qui joint la réflexion, la combi
é à l’homme de se faire des idées, il ne peut que les modifier. Cette imagination active est donc au fond une faculté aussi indépen
active est donc au fond une faculté aussi indépendante de nous que l’ imagination passive ; & une preuve qu’elle ne dépend pas
connu quelque chose d’inspiré & de divin. Ce don de la nature est imagination d’invention dans les arts, dans l’ordonnance d’un
vû qu’on soulevoit une grosse pierre que la main ne pouvoit remuer, l’ imagination active inventa les leviers, & ensuite les for
ines & leurs effets pour les exécuter. Ce n’est pas cette sorte d’ imagination que le vulgaire appelle, ainsi que la mémoire, l’
rige ses erreurs, elle éleve tous ses édifices avec ordre. Il y a une imagination étonnante dans la mathématique pratique, & Ar
ans la mathématique pratique, & Archimede avoit au moins autant d’ imagination qu’Homere. C’est par elle qu’un poëte crée ses pe
; en même tems le plus fin. Il faut un très-grand art dans toutes ces imaginations d’invention, & même dans les romans ; ceux qu
’Esope ; elles seront toûjours les délices des nations. Il y a plus d’ imagination dans les contes des fées ; mais ces imaginations
ations. Il y a plus d’imagination dans les contes des fées ; mais ces imaginations fantastiques, toûjours dépourvues d’ordre & d
r foiblesse, & on les condamne par raison. La seconde partie de l’ imagination active est celle de détail, & c’est elle qu’o
ctive est celle de détail, & c’est elle qu’on appelle communément imagination dans le monde. C’est elle qui fait le charme de l
té. L’homme est tellement machine, que le vin donne quelquefois cette imagination , que l’oisiveté anéantit ; il y a là de quoi s’hu
onnera des idées brillantes ? C’est sur-tout dans la Poésie que cette imagination de détail & d’expression doit régner ; elle e
arler, dit ; Mon arc, mes javelots, mon char, tout m’importune. Ces imaginations ne doivent jamais être forcées, empoulées, gigant
onne aux grands poëtes ; ils servent à rendre les autres ridicules. L’ imagination active qui fait les poëtes leur donne l’enthousia
mon ame éperdue ; Mes yeux ne voyoient plus, je ne pouvois parler. L’ imagination alors ardente & sage, n’entasse point de figu
arts de son ame, Songea plûtôt au fourreau qu’à la lame. Il y a de l’ imagination dans ces vers ; mais elle est grossiere, elle est
un vaisseau est entré dans le port à bride abattue. On permet moins l’ imagination dans l’éloquence que dans la poésie ; la raison e
us relevée : le poëte a pour base de son ouvrage la fiction ; ainsi l’ imagination est l’essence de son art ; elle n’est que l’acces
n art ; elle n’est que l’accessoire dans l’orateur. Certains traits d’ imagination ont ajouté, dit-on, de grandes beautés à la Peint
, & la complaisance dont elle envisage cet enfant. En général les imaginations des Peintres, quand elles ne sont qu’ingénieuses,
de la main qui fait le prix des tableaux. Dans tous les arts la belle imagination est toûjours naturelle ; la fausse est celle qui
p; dont les deux parties se rejoignent incontinent, &c. . . . . L’ imagination forte approfondit les objets, la foible les effle
s le faux. Si la mémoire nourrie & exercée est la source de toute imagination , cette même mémoire surchargée la fait périr ; ai
hommes occupés de calculs ou d’affaires épineuses, ont d’ordinaire l’ imagination stérile. Quand elle est trop ardente, trop tumult
aladie des organes du cerveau est bien plus souvent le partage de ces imaginations passives, bornée à recevoir la profonde empreinte
sives, bornée à recevoir la profonde empreinte des objets, que de ces imaginations actives & laborieuses qui assemblent & co
& laborieuses qui assemblent & combinent des idées, car cette imagination active a toûjours besoin du jugement ; l’autre en
nutile d’ajoûter à cet article, que par ces mots perception, mémoire, imagination , jugement, on n’entend point des organes distinct
21 (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »
a motion dans le raisonnement. Induction. Déduction. Analogie. — V. L’ imagination . I Rôle de l’appétition et de la motion dans l
ient. Nous voulons tel mouvement et, sous l’influence médiatrice de l’ imagination , qui traduit pour ainsi dire dans le langage de l
 Un animal voit un éclair, dit-on, l’idée du tonnerre surgit dans son imagination , en vertu de l’association des idées ; cette seco
as parler écarte sa main du feu, s’il en est près, ou accomplit par l’ imagination ce mouvement, s’il en est loin. Quand il sait par
on. Juger que la table est carrée, c’est commencer à se mouvoir par l’ imagination jusqu’au centre de cette table pour se donner la
ps, qui sont comme la pluralité devenue sensible et répandue devant l’ imagination  ; quand nous voyons une chose dans l’espace, nous
de général, conséquemment d’indéterminé, ni dans les sens, ni dans l’ imagination , ni dans la pensée même, pas plus que dans la nat
en saisir le fond intuitif et vivant. V Action constructive de l’ imagination L’analyse que nous avons faite des opérations
ence de ses représentations et de leurs liaisons. Il en résulte que l’ imagination se confond avec l’activité même de l’esprit, en t
cience immédiate et représentation, en d’autres termes, conscience et imagination . L’imagination reproductrice ne se distingue pas
e et représentation, en d’autres termes, conscience et imagination. L’ imagination reproductrice ne se distingue pas de la mémoire ;
et plus mobiles. Avec les pieds, nous ne pouvons que marcher, avec l’ imagination nous volons : l’imagination dispose de l’espace.
ieds, nous ne pouvons que marcher, avec l’imagination nous volons : l’ imagination dispose de l’espace. Elle est aussi le grand moye
ions obligés d’avoir toujours les objets présents devant nos sens ? L’ imagination rend l’induction et la prévision possibles. En un
éagir par des mouvements musculaires de translation effective. Mais l’ imagination ne reste pas purement reproductive ; elle devient
bitrairement ses représentations, comme dans le rêve et la rêverie, l’ imagination peut s’efforcer de reproduire les associations ré
action, où la force des idées devient manifeste. Dans la géométrie, l’ imagination combine et invente les figures, objets des défini
qui réalisent le cercle, le triangle dans le cerveau même. De plus, l’ imagination sert à la solution des problèmes en inventant les
e même, le physicien ne peut interpréter la nature que s’il a assez d’ imagination pour construire des expériences ou des hypothèses
rces des objets dans le Cosmos. Le psychologue, lui aussi, a besoin d’ imagination pour se représenter les combinaisons d’états inté
mme l’observation interne ou la réflexion n’est le plus souvent que l’ imagination se représentant et analysant des états de conscie
Quant aux métaphysiciens, poètes à leur manière, ils ont besoin d’une imagination encore plus puissante pour reconstruire le monde
ore plus puissante pour reconstruire le monde entier par la pensée. L’ imagination , au lieu de se représenter directement un objet,
alogue. Si j’imagine une femme à queue de poisson, comme la sirène, l’ imagination est purement constructive ; si je me sers de cett
our exprimer le caractère à la fois séduisant et bas de la volupté, l’ imagination devient expressive. L’expression a divers degrés,
le signe. Tels sont les signes conventionnels de l’algèbre. C’est à l’ imagination qu’est due la production des langues, qui étaient
i de l’intelligence, de toutes les opérations intellectuelles et de l’ imagination où elles se résument. Son effet, nous l’avons vu,
r excellence : il enveloppe en soi l’indestructible désir du mieux. L’ imagination peut représenter l’idéal par des formes, par des
22 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »
ns heureux de tout l’ouvrage. » (Note 35.) II Avant d’aborder l’ imagination et la mémoire qui sembleraient devoir suivre immé
nt de ce qui est primitif, de cette époque lointaine ou les sens et l’ imagination prédominaient, et ou l’âme ne saisissait que les
hilologie, nous rentrons dans l’analyse purement psychologique avec l’ imagination et la mémoire. La conscience est le nom de nos se
mémoire. La conscience est le nom de nos sentiments pris un à un ; l’ imagination est le nom d’une suite de sentiments ou idées. «
après les principes de l’Association. » Dugald Stewart a donné au mot imagination un sens technique, sans qu’on en puisse retirer a
restreint au cas où l’esprit crée, forme de nouvelles combinaisons. L’ imagination consiste donc en une suite d’idées ; mais grande
s entre elles par l’association. Mais la même chose se produit dans l’ imagination où il y a aussi des idées liées entre elles par l
l’association. Et cependant la mémoire n’est pas la même chose que l’ imagination . Il y a donc dans la mémoire tout ce qu’il y a da
e l’imagination. Il y a donc dans la mémoire tout ce qu’il y a dans l’ imagination , avec quelque chose de plus. Quel est cet élément
t nous apparaît comme passé, et par suite que la mémoire diffère de l’ imagination . Tout se réduit donc à une association d’idées, p
malheureusement elle n’est pas sans difficulté. La différence entre l’ imagination et la mémoire continuera probablement, dit M. Joh
tions que nous avons d’un objet particulier, nous joignons dans notre imagination une cause, à ces diverses causes nous joignons un
23 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227
esprit général de la littérature chez les modernes Ce ne fut pas l’ imagination , ce fut la pensée qui dut acquérir de nouveaux tr
’œuvre en littérature un charme qu’on ne peut attribuer seulement à l’ imagination poétique, et qui en augmente singulièrement l’eff
s écrivains des derniers siècles sur les anciens, dans les ouvrages d’ imagination , c’est le talent d’exprimer une sensibilité plus
tion des pays libres, a néanmoins acquis, par la philosophie et par l’ imagination mélancolique, un caractère nouveau dont l’effet e
rrésistible que quand la mélancolie sait aussi bien généraliser que l’ imagination a su peindre. Les modernes ont dû réunir à cette
s ! comment éloigner le douloureux contraste qui frappe si vivement l’ imagination  ! Un crime retentissait pendant une longue suite
sion ; et quand la souffrance est devenue l’état habituel de l’âme, l’ imagination perd jusqu’au besoin de peindre ce qu’elle éprouv
24 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230
nt toutes les connaissances, et comme elles étaient chez eux toutes d’ imagination , ils placèrent dans la tête la mémoire, dont les
a tête la mémoire, dont les Latins employaient le nom pour désigner l’ imagination . Dans le retour de la barbarie au moyen âge, on d
l’imagination. Dans le retour de la barbarie au moyen âge, on disait imagination pour génie, esprit. [Le biographe contemporain de
Rienzi l’appelle uomo fantastico pour uomo d’ingegno.] En effet, l’ imagination n’est que le résultat des souvenirs ; le génie ne
poètes théologiens dirent que la mémoire (qu’ils confondaient avec l’ imagination ) était la mère des muses, c’est-à-dire des arts.
miers hommes ayant peu ou point de raison, et étant au contraire tout imagination , rapportaient les fonctions externes de l’âme aux
egré grossiers et farouches, d’un entendement très borné, d’une vaste imagination , agités des passions les plus violentes ; ils éta
25 (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »
le déjà enivrée. Comme à une abeille, il lui faut peu pour s’enivrer. Imagination qui va, les ailes ouvertes et avec des frémisseme
s lettres : « la Mer ! » évoque tout à coup tant de spectacles dans l’ imagination remuée et par là rendue difficile. Je parle pour
ont grande et sensible. Pour les autres, c’est-à-dire pour ces gens d’ imagination moyenne qui est l’imagination publique, il ne fau
es autres, c’est-à-dire pour ces gens d’imagination moyenne qui est l’ imagination publique, il ne faut ni de trop grands titres, ni
ni de trop grands titres, ni de trop grands sujets. En France, cette imagination -là est une femme, et ce que les femmes préfèrent
gluantes et désagréables à toucher, même pour cette grande dégoûtée d’ imagination qui est la faculté, de toutes nos facultés, la pl
bens dans sa Pêche miraculeuse, je ne puis croire qu’il raccommodât l’ imagination avec le sujet qu’il a pris. Dans l’Oiseau, il ava
la cervelle que nous ne puissions très bien admettre des livres où l’ imagination étend sa couleur inspirée sur les notions exactes
austères que la science, mais non pas cependant frivoles parce que l’ imagination y ajoute son charme. Seulement, c’est là une ques
veut se montrer à toute force, ne balance pas comme il le faudrait l’ imagination qu’on y trouve. Toutes les notions que l’écrivain
nt un Dieu dans tout cela. Mais qui peut répondre de cette tête que l’ imagination a si vite enivrée ? Le trait a bientôt pesé, la c
publique. Il continuera d’être ce qu’il a toujours été, — un talent d’ imagination qui se surexcite jusqu’à la folie, et non pas jus
26 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33
premiers peintres n’ont songé peut-être qu’à flater nos sens et notre imagination , et c’est en travaillant pour cela qu’ils ont tro
Le massacre des innocens a dû laisser des idées bien funestes dans l’ imagination de ceux qui virent réellement les soldats effrene
stes qu’un pareil spectacle ne manqueroit pas d’empreindre dans notre imagination . La tragedie de Racine qui nous présente l’imitat
a poësie, que la raison ne pouvoit plus reprendre ses droits sur leur imagination égarée. On sçait l’avanture des habitans d’Abdere
eurent jamais d’autre patrie que les estampes et les tapisseries. Son imagination alterée lui fit faire des extravagances semblable
é entée sur les chimeres dont la lecture de l’Astrée avoit rempli son imagination . Car pour l’avanture d’Abdere, le fait, comme il
27 (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128
a haine et de l’envie sur ses pas, il devint ombrageux lui-même ; son imagination lui fit soupçonner l’inimitié dans tous les cœurs
malédiction de la fortune ; nous conviendrons plutôt que les grandes imaginations , quand elles ne sont pas en équilibre parfait ave
e quelques degrés à celle de leurs semblables. Les hommes à puissante imagination , tels que le Tasse, sont au nombre de ces victime
rs facultés ; si la sensibilité était contrebalancée par la raison, l’ imagination par la justesse, l’enthousiasme par le bon sens,
s, législateurs, hommes d’État, orateurs, artistes, chez lesquels une imagination grandiose était en rapport exact avec une infaill
furent carrés égaux sur leurs quatre faces, offrant la même étendue d’ imagination , de raison, de force et de résistance à la vie. S
préjugé est né assez naturellement, dans le monde, de l’opinion que l’ imagination prédomine exclusivement dans les poètes, et que c
édomine exclusivement dans les poètes, et que cette prédominance de l’ imagination seule les prédispose à l’égarement d’esprit. Cela
es mauvais poètes, qui n’ont pas cultivé leur raison à l’égal de leur imagination  ; cela est souverainement faux des bons poètes, q
sont la raison transcendante et créatrice, vivifiée et colorée par l’ imagination , l’harmonie suprême de l’intelligence, et qui son
les plus raisonnables des hommes. Dans le Tasse, la sensibilité et l’ imagination seules étaient supérieures ; la raison, qui ne ma
e. Ne sont-ce pas là toutes les ombres qui flottèrent plus tard sur l’ imagination malade de J.-J. Rousseau, et qui lui firent jeter
ère ». La paix, la solitude, l’amitié, ne suffirent pas à apaiser son imagination inquiète à Bello Sguardo. Il voulut, comme s’il s
e des terreurs du fer, du poison, de la damnation, qui obsédaient son imagination , s’évada de ses appartements dans la nuit du 30 j
de son berceau, égale en poésie et en pathétique les plus touchantes imaginations de son poème. Il y a au fond du cœur des hommes n
, évoqués tout à coup par un puissant souvenir, se lèvent devant leur imagination avec une telle réalité et une telle attraction du
tâtons dans sa lente marche ; c’est là qu’il retrouvait d’avance, en imagination , sa liberté, sa raison, sa santé, ses tendresses
tion, sa liberté, sa raison, sa santé, ses tendresses de famille. Son imagination ne le trompait pas dans ce doux rêve ; il y aurai
es montagnes, le climat, l’horizon, la mer, achevaient le prodige ; l’ imagination se guérissait par les belles et douces images de
r de rien un infortuné comme le Tasse et comme J.-J. Rousseau, dont l’ imagination égare le cœur. Plût à Dieu que le crime du Tasse
28 (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »
e combine les possibles ; son premier caractère est la puissance de l’ imagination . — Son second caractère est la puissance du senti
; par conséquent enfin, il en fait une société nouvelle ajoutée par l’ imagination à la société où nous vivons réellement. Comme la
, n’existeront peut-être, jamais. Ces types-là sont une création de l’ imagination humaine, au même titre que tel corps qui n’exista
elle. La première caractéristique du génie est donc la puissance de l’ imagination . Le poète créateur est proprement un voyant, qui
8. » Aussi, pour le poète, rien de purement subjectif : le monde de l’ imagination est, à sa façon, un monde réel ; le monde intérie
hagrin ; excusez ma faiblesse : mon vieux cerveau est troublé… »20. L’ imagination ne fonctionne et n’organise les images en un tout
ès tout la vie qu’en empruntant à son propre fonds ; l’artiste doué d’ imagination puissante doit donc posséder une vie assez intens
nies objectifs et des génies subjectifs revient à la distinction de l’ imagination et de la sensibilité ; chez les uns l’imagination
la distinction de l’imagination et de la sensibilité ; chez les uns l’ imagination , domine, chez les autres la sensibilité, nous ne
caractéristique du vrai génie, c’est précisément la pénétration de l’ imagination par la sensibilité, et par la sensibilité aimante
par la sensibilité aimante, expansive, féconde ; les talents de pure imagination sont faux, la couleur ou la forme sans le sentime
harmonieux de toutes les facultés, surtout des facultés synthétiques ( imagination et amour), qui produisent l’invention, soit par l
d’une manière générale dans les poètes bibliques et dans leur forme d’ imagination  ; la nature orientale se peint dans l’exubérance
urnée : ce matin George Sand, ce soir Balzac. Nous sommes un peuple à imagination vive et à sympathie facile, un peuple éminemment
e à son premier stade, maintenue dans le domaine de la pensée et de l’ imagination . Les génies d’art ne meuvent pas les corps, mais
nombre des gens dont il réalisera la vérité subjective, les idées, l’ imagination . » (Hennequin, la Critique scientifique.) 35. Da
29 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255
route qu’ils avaient ouverte. La poésie et les beaux-arts enivrent l’ imagination en Italie, par leurs charmes inimitables ; mais l
des Italiens, il faut revenir au charme enchanteur de leur brillante imagination . C’est une époque digne de remarque dans la litté
s. Dans l’Orient, le despotisme tourna les esprits vers les jeux de l’ imagination  ; on était contraint à ne risquer aucune vérité m
éfugier dans un monde chimérique ; et comme le soleil du Midi anime l’ imagination , les contes arabes sont infiniment plus variés et
ature plus remarquable que celle des Italiens ; ils devaient réunir l’ imagination du Nord et celle du Midi, la grandeur chevaleresq
chevaleresque. Aucun mélange n’eût été plus favorable aux ouvrages d’ imagination , si la littérature eût pu se développer en Espagn
e leur théologie ; les tableaux et l’invention poétique dérivent de l’ imagination orientale. Ces deux différents caractères s’aperç
us charmant modèle de ce genre national. Le Tasse emprunte aussi de l’ imagination orientale ses tableaux les plus brillants ; mais
alisent les poètes italiens appartiennent à la langue, au climat, à l’ imagination , à des circonstances de tout genre qui ne peuvent
hilosophie n’était point cultivée en Italie. Lorsque la littérature d’ imagination a atteint dans une langue le plus haut degré de p
èrement de celles qu’inspire le climat du Nord, et, en second lieu, l’ imagination religieuse des Juifs n’a pas le moindre rapport a
30 (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »
—  Importance de la façon d’imaginer. II. Lucidité et intensité de l’ imagination chez Dickens. —  Audace et véhémence de sa fantai
—  Un Voyage en diligence. IV. Véhémence des émotions que ce genre d’ imagination doit produire. —  Son pathétique. —  L’ouvrier St
La réponse définit d’avance tout son talent ; car dans un romancier l’ imagination est la faculté maîtresse ; l’art de composer, le
mière : puis la plus épaisse et la plus profonde obscurité1333. » Une imagination aussi lucide et aussi énergique doit animer sans
source de cette description, comme de toutes celles de Dickens, est l’ imagination pure. Il ne décrit point, comme Walter Scott, pou
it comme s’il pleurait1335. » — Jusqu’ici vous ne reconnaissiez que l’ imagination sombre d’un homme du nord. Un peu plus loin, vous
chez Dickens, prennent la couleur des pensées de ses personnages. Son imagination est si vive, qu’elle entraîne tout avec elle dans
lle ; Dickens ne cherche pas les bizarreries, il les rencontre. Cette imagination excessive est comme une corde trop tendue : elle
faculté nous porte à la gloire ou nous jette dans un cabanon. C’est l’ imagination visionnaire qui forge les fantômes du fou et qui
et les classifications qui servent à l’un peuvent servir à l’autre. L’ imagination de Dickens ressemble à celle des monomanes. S’enf
lus l’arracher de son souvenir, ce sont là les grands traits de cette imagination et de ce style. En cela, David Copperfield est un
été si longtemps accoutumé à tremper dans son thé le Pecksniff de son imagination , à l’étendre sur son pain, à le savourer avec sa
p d’œil, mais si vrais, qu’au fond ils sont horribles. Il fallait une imagination comme la sienne, déréglée, excessive, capable d’i
en mesurant la lucidité, l’étrangeté, l’exaltation, la violence de l’ imagination qui a enfanté de telles créatures, qui les a port
n produisant leur déraison. À quoi peut s’appliquer cette force ? Les imaginations diffèrent, non-seulement par leur nature, mais en
s n’aperçoit pas les choses grandes : ceci est le second trait de son imagination . L’enthousiasme le prend à propos de tout, partic
une tragédie grecque. Ces gentillesses de cuisine et ces mièvreries d’ imagination font penser (par contraste) aux tableaux d’intéri
pose dans ses contrastes naturels et bizarres toutes les parties de l’ imagination de Dickens. On aura son portrait en se figurant u
II Le lecteur prévoit déjà quelles violentes émotions ce genre d’ imagination va produire. La manière de concevoir règle en l’h
s dont le nez est plus gros que le corps. Ce comique outré vient de l’ imagination excessive. Dickens emploie partout le même ressor
du caractère anglais, c’est le manque de bonheur. L’ardente et tenace imagination de Dickens se prend trop fortement aux choses pou
st inconnue1341. Si l’on veut maintenant se figurer d’un regard cette imagination si lucide, si violente, si passionnément fixée su
xclu. Le roman ainsi conçu est une plaidoirie en faveur du cœur, de l’ imagination , de l’enthousiasme et de la nature ; mais il est
et que, comme lui, il habite le pays de la pure logique et de la pure imagination . Nous sommes bien changés depuis le seizième sièc
et vous n’êtes pas assez curieux. D’autre part, la ténacité de votre imagination , la violence et la fixité avec laquelle vous enfo
outes les parties d’une âme et d’en sonder la profondeur. Vous avez l’ imagination trop vive, et vous ne l’avez pas assez vaste. Voi
nts et des fous. L’excès de cette disposition est la destruction de l’ imagination et de la sensibilité. On devient une machine à sp
ections désintéressées, les émotions religieuses, l’enthousiasme de l’ imagination , tout ce qu’il y a de beau dans l’homme. Ils oppr
31 (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »
mique ne nous renseignerait-elle pas sur les procédés de travail de l’ imagination humaine, et plus particulièrement de l’imaginatio
és de travail de l’imagination humaine, et plus particulièrement de l’ imagination sociale, collective, populaire ? Issue de la vie
intéresser à tout ce qui se dit et à tout ce qui se fait, agissez, en imagination , avec ceux qui agissent, sentez avec ceux qui sen
quelle que soit la doctrine à laquelle notre raison se rallie, notre imagination a sa philosophie bien arrêtée : dans toute forme
u vivant, voilà une croix où il faut s’arrêter, image centrale d’où l’ imagination rayonne dans des directions divergentes. Quelles
e le vêtement nous paraît faire corps avec ceux qui le portent. Notre imagination ne l’en détache pas. L’idée ne nous vient plus d’
sis dans sa voiture. Mal lavé ! un visage noir serait donc pour notre imagination un visage barbouillé d’encre ou de suie. Et, cons
partie de mon corps », est absurde aux yeux de la raison. Néanmoins l’ imagination la tient pour vraie. « Un nez rouge est un nez pe
ur la raison qui raisonne, mais vérités très certaines pour la simple imagination . Il y a donc une logique de l’imagination qui n’e
ès certaines pour la simple imagination. Il y a donc une logique de l’ imagination qui n’est pas la logique de la raison, qui s’y op
asard. Elle obéit à des lois, ou plutôt à des habitudes, qui sont à l’ imagination ce que la logique est à la pensée. Suivons donc c
on ce que la logique est à la pensée. Suivons donc cette logique de l’ imagination dans le cas particulier qui nous occupe. Un homme
auquel l’usage les attache, elles perdent cette gravité dès que notre imagination les en isole. De sorte qu’il suffit, pour qu’une
ns sa matérialité pour ne penser qu’à sa vitalité, vitalité que notre imagination attribue au principe même de la vie intellectuell
l sur le physique, c’est la même impression qui est transmise à notre imagination dans les deux cas ; c’est, dans les deux cas, le
ons voulu suivre fidèlement une direction naturelle du mouvement de l’ imagination . Cette direction, on s’en souvient, était la seco
uggestion que les deux artistes avaient graduellement enfoncée dans l’ imagination des spectateurs : « Nous allons devenir, nous som
certains dispositifs de rythme, de rime et d’assonance, bercer notre imagination , la ramener du même au même en un balancement rég
si l’image fuyante d’une poupée ne traverserait pas le champ de votre imagination  : … Plus, il doit à maints particuliers La somme
32 (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280
éciles. —  Caliban, Ajax, Cloten, Polonius, la nourrice. —  Comment l’ imagination machinale peut précéder la raison ou lui survivre
ises extrêmes et le manque de conscience sont le domaine naturel de l’ imagination passionnée. VIII. Les grands personnages. —  Les
nnée. VIII. Les grands personnages. —  Les excès et les maladies de l’ imagination . —  Lear, Othello, Cléopatre, Coriolan, Macbeth,
e celle des tragiques français. IX. La fantaisie. —  Concordance de l’ imagination et de l’observation chez Shakspeare. —  Intérêt d
rte du théâtre178. En tout cas, il a goûté la misère et senti, non en imagination , mais de sa personne, les pointes aiguës de l’anx
es encore, dont la chaude et licencieuse adolescence chatouillait son imagination et ses sens par l’exemple des voluptés et des élé
res et les collines semblent de l’or bruni191. » Admirable débauche d’ imagination et de verve, inquiétante pourtant ; un pareil tem
ntente aussi leur cerveau, et que toutes les puissances de l’homme, l’ imagination comme le reste, trouvent en lui leur concentratio
nversation était prompt, ingénieux et agile, sa gaieté brillante, son imagination facile et si abondante, qu’au dire de ses camarad
x supposer, comme l’indique sa pleine et solide tête213, qu’à force d’ imagination ondoyante il a, comme Gœthe, échappé aux périls d
ce d’imagination ondoyante il a, comme Gœthe, échappé aux périls de l’ imagination ondoyante ; qu’en se figurant la passion, il parv
acieux et inspiré qu’il n’attendait pas. Il faut bien qu’une pareille imagination soit violente. Toute métaphore est une secousse.
re, parce que son génie est tout l’opposé. Sa faculté dominante est l’ imagination passionnée délivrée des entraves de la raison et
de ce théâtre. Elles sont sans frein comme celles du temps et comme l’ imagination du poëte. Copier les actions plates de la vie jou
la brutalité, la férocité de la nature primitive, voilà l’œuvre de l’ imagination libre et nue. Copier ces laideurs et ces excès av
e chaque personnage une civilisation tout entière, voilà l’œuvre de l’ imagination concentrée et toute-puissante. Cette nature des m
ans le même espace. Vous mesurez la concentration et la vélocité de l’ imagination qui crée ainsi. Ces personnages sont tous de la m
à tous un même genre d’esprit, qui est le sien. Il en fait des gens d’ imagination dépourvus de volonté et de raison, machines passi
rtraits. Au plus bas sont les êtres stupides, radoteurs ou brutaux. L’ imagination existe déjà là où la raison n’est pas née encore 
façon de juger l’amour en poissarde, achèvent le portrait. V L’ imagination machinale fait les personnages bêtes de Shakspear
L’imagination machinale fait les personnages bêtes de Shakspeare ; l’ imagination rapide, hasardeuse, éblouissante, tourmentée, fai
are aux conversations de notre théâtre ce petit poëme, « enfant d’une imagination vaine, aussi légère que l’air, plus inconstante q
s’occupe à faire des raisonnements ou à noter des ridicules, et de l’ imagination qui se divertit à imaginer. Falstaff a les passio
on qui se divertit à imaginer. Falstaff a les passions des bêtes et l’ imagination des gens d’esprit. Il n’est point de caractère qu
ns sur une couche de terre grasse et pourrie. Il ment encore plus par imagination et par nature que par intérêt et nécessité. On s’
e, elle s’abandonnera aux effusions folles de la joie, aux rêves de l’ imagination ambitieuse252, et prouvera une fois de plus que l
es de l’imagination ambitieuse252, et prouvera une fois de plus que l’ imagination passionnée de Shakspeare a laissé sa ressemblance
re dans les grands personnages qui portent tout le poids du drame ! L’ imagination effrayante, la vélocité furieuse des idées multip
arde où il se rassoit brisé : création étonnante, suprême effort de l’ imagination pure, maladie de la raison que la raison n’eût ja
alors de fantômes grandioses et terribles, que n’eût point enfantés l’ imagination d’un meurtrier vulgaire, dont la poésie indique u
e récit d’un empoisonnement moral. Hamlet est une âme délicate, d’une imagination passionnée comme celle de Shakspeare. Il a vécu h
a fera rire297. » Lorsqu’on en est là, on n’a plus qu’à mourir. Cette imagination exaltée, qui explique sa maladie nerveuse et son
ciel. Il a cru le frapper le jour où il a frappé Polonius. Ce que son imagination lui ôte, c’est le sang-froid et la force d’aller
ui dicte ; il ne peut pas méditer le meurtre, il doit l’improviser. L’ imagination trop vive épuise la volonté par l’énergie des ima
et du poëte, ayant la verve pour esprit, la sensibilité pour vertu, l’ imagination pour ressort et pour guide, et conduite au hasard
aboutit naturellement au fantastique. Là est le plus haut degré de l’ imagination déraisonnable et créatrice. Rejetant la logique o
plaisir de voir cette succession de sentiments et de figures ? Votre imagination est-elle si pesante, qu’il faille le mécanisme pu
moraliste réformateur ; c’est une âme malade et fatiguée de vivre. L’ imagination passionnée mène vite au dégoût. Pareille à l’opiu
dépourvues de volonté et de raison, gouvernées par le tempérament, l’ imagination ou la passion pure, privées des facultés qui sont
ci, le troupeau des brutes, des radoteurs et des commères, composés d’ imagination machinale ; plus loin, la compagnie des gens d’es
on machinale ; plus loin, la compagnie des gens d’esprit agités par l’ imagination gaie et folle ; là-bas, le charmant essaim de jeu
e ; là-bas, le charmant essaim de jeunes femmes que soulève si haut l’ imagination délicate et qu’emporte si loin l’amour abandonné 
isemblable et l’invraisemblable, sans autre lien que le caprice d’une imagination qui s’amuse, décousue et romanesque à plaisir, op
e chose de lui. Agile, impétueux, passionné, délicat, son génie est l’ imagination pure, touchée plus fortement et par de plus petit
ez encore dans Timon, et surtout dans Hotspur, l’exemple parfait de l’ imagination véhémente et déraisonnable. 263. CORIOLANUS. By
e contraste d’un misanthrope par raisonnement et d’un misanthrope par imagination . 307. JACQUES. Rosalind is your love’s name ? O
33 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »
Dans ses paysages ou riants ou sublimes, elle réveille à chaque pas l’ imagination par quelque objet que l’imagination n’attend pas.
mes, elle réveille à chaque pas l’imagination par quelque objet que l’ imagination n’attend pas. Mais l’homme a plus de monotonie et
oin de la surprise. Le premier devoir d’un écrivain est de devancer l’ imagination de ses lecteurs, qui marche toujours. S’il reste
de là à une troisième. On remarque et l’on sent tous les repos de son imagination  : au lieu que les discours de son rival, et peut-
es, et qui ne dépare point les grandes ; il n’étonne presque jamais l’ imagination , mais il la fixe : il emprunte quelquefois de la
l’art d’Isocrate, de la tournure ingénieuse de Pline, de la brillante imagination d’un poète, et d’une certaine lenteur imposante q
plus de mouvement et d’activité à son âme ; son style s’échauffe, son imagination s’élève, ses images prennent une teinte de grande
inceau, et Fléchier ne l’avait pas. Son éloquence était plus dans son imagination que dans son âme, et par ses mœurs même il était
34 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
éclaire ; il fatigue l’esprit pour avoir trop raffiné le plaisir de l’ imagination  ; le cerveau se lasse plus vite à cet exercice ;
au public. On signale partout des libres penseurs, des audaces et des imaginations effrénées. Allons au fond de cette liberté, de ce
le génie original ? S’il suffisait, pour faire germer dans un pays l’ imagination créatrice, de déblayer le sol de toutes les conve
le soleil de la raison. Les œuvres de la poésie sont engendrées par l’ imagination  ; mais elles ne peuvent être conservées que par l
it dit de l’influence extraordinaire exercée dans l’antiquité sur les imaginations , et sur l’organisme lui-même, par certaines mélod
ont parfois de grandes aptitudes musicales ; la musique suffit à leur imagination pour tout aliment idéal ; elle les laisse en deho
doctrine au lieu d’offrir un amusement, que, malgré les grâces de son imagination , les charmes de son langage, dont la douceur atti
les cœurs, la simplicité et le sérieux dans les habitudes. Lorsqu’une imagination prompte et brillante manque à ces hommes littérai
Ce fut au milieu d’un tel cercle d’amis que Ballanche essaya sa jeune imagination . Le souvenir s’est transmis jusqu’à nous d’une In
à la suite d’Eschyle et de Platon, sa nature tendre et gracieuse, son imagination curieuse d’avenir, tiendront surtout de Virgile,
Si, d’un autre côté, le peintre virgilien d’Antigone et d’Eurydice, l’ imagination rêveuse et charmante, l’irréprochable écrivain, l
e la philosophie au profit de la seule raison, du même coup la grande imagination fut chassée de la poésie : le siècle de Louis XIV
Chaque sorte de génie a son nom et ses lois spéciales. C’est du mot d’ imagination qu’on désigne plus particulièrement le génie du p
nôtre en termes philosophiques, distingue nettement ces deux sortes d’ imaginations . L’imagination de l’artiste diffère essentielleme
philosophiques, distingue nettement ces deux sortes d’imaginations. L’ imagination de l’artiste diffère essentiellement de la simple
elle est active, elle est créatrice. Tous les esprits sont doués de l’ imagination passive ; tout homme a la faculté de saisir les i
raint ces objets à exprimer sa propre pensée, entre ces deux genres d’ imagination il y a un abîme. Les préjugés communs et la vieil
hétorique n’ont jamais su les distinguer ; de là tant d’erreurs sur l’ imagination en général, passées à l’état de chose jugée. On a
à cette noble faculté tous les dérèglements et tous les mensonges : l’ imagination nous trompe, l’imagination nous emporte ; elle es
les dérèglements et tous les mensonges : l’imagination nous trompe, l’ imagination nous emporte ; elle est hostile par nature au bon
nte en jaillira, et l’athlète s’en réveillera tout armé. Sans doute l’ imagination passive, la capacité de recevoir avec leur suite
ainsi dans notre âme à travers les plus bizarres métamorphoses, cette imagination qui ne porte avec elle ni sa limite ni son frein,
gence créatrice, ne se révoltent pas de ces anathèmes lancés contre l’ imagination . Leur imagination à eux, leur robuste et fertile
e se révoltent pas de ces anathèmes lancés contre l’imagination. Leur imagination à eux, leur robuste et fertile activité, n’a rien
n’a rien de commun que le nom avec cette énervante maladie. Ces deux imaginations se ressemblent par l’analogie des contraires, et
toutes ses impressions, toutes ses idées, sans y coopérer en rien, l’ imagination poétique est l’acte vigoureux d’un esprit qui sor
e la nature. Si peu contraire au droit sens, au lucide jugement est l’ imagination de l’artiste, que la moindre œuvre d’art suppose
l’artiste subit un instant l’empire de la sensation révoltée et de l’ imagination mécanique, s’il se laisse imposer par ses nerfs u
L’artiste être inférieur en raison à la multitude, aux géomètres ! L’ imagination vigoureuse suppose le faible jugement ! Mais la l
sur le cœur humain que la folie du roi Lear ? On oppose aux hommes d’ imagination la suprême sagesse des savants, des géomètres. Qu
nnement, c’est toujours, dans son premier germe, un jet spontané de l’ imagination . N’abaissez donc plus la raison de l’artiste deva
on de l’artiste devant celle du savant sous prétexte des erreurs de l’ imagination . Serait-ce d’aventure par le sens pratique, par l
e signifie donc cet appel si souvent interjeté par les sophistes de l’ imagination au bon sens ? À quoi se réduit ce devoir si souve
amé par la vieille rhétorique de régenter, de contenir, de refréner l’ imagination  ? Cette faculté, chez le poète, est la faculté cr
tiellement la notion de l’harmonie, de la convenance, de la mesure. L’ imagination est comme la fleur, la quintessence de la raison 
iècles fut exquise de bon sens ; on n’y découvre nulle trace de cette imagination fébrile et désordonnée qui n’est pas celle de l’a
intense et plus chaude, cette énergie créatrice, en un mot, la grande imagination poétique ? Il est à croire que les théoriciens et
n sens s’ils avaient eu sous les yeux plus d’exemples de la véritable imagination . Nous avons assisté, de nos jours, aux fâcheux ef
x effets d’une erreur en sens contraire. L’ancienne critique tenait l’ imagination pour suspecte, parce qu’elle attribuait à la facu
ntiments. Les vrais poètes avaient eux-mêmes trop laissé croire que l’ imagination était chez eux un pouvoir effréné, une force tyra
n dangereuse en France ; notre génération l’a vue naître et mourir. L’ imagination , parmi nous, a d’autres ennemis à redouter que se
le ridicule. L’ennemi de la poésie en France, ce n’est pas la fausse imagination , c’est le faux bel esprit ; c’est, par-dessus tou
t pas ». Ce talent si national est dans son essence le contraire de l’ imagination poétique. L’imagination consiste à saisir, à expr
tional est dans son essence le contraire de l’imagination poétique. L’ imagination consiste à saisir, à exprimer des rapports, parfo
se fait-il qu’on ait tant abusé de ce mot, non pas seulement contre l’ imagination du poète, mais contre le jugement lui-même et la
raison ? V C’est toujours en France au nom du goût que la haute imagination et les créations originales ont été attaquées. Qu
e de Descartes et de Malebranche, malgré sa sévérité à l’endroit de l’ imagination , emploie modérément ce mot de goût. Boileau lui-m
e les traditions du dix-huitième siècle ? Tout ce qu’il y a de grande imagination , d’originale poésie dans les œuvres de notre temp
puissent présenter aux grands tragiques grecs. Pour conclure entre l’ imagination et le goût, laissons une large action à la facult
ais n’oublions pas que cette sorte de critique est plus exposée que l’ imagination elle-même à se mêler des caprices et des préjugés
temps avec plus de défiance encore que son propre génie. Les écarts d’ imagination d’un homme de génie conservent une certaine logiq
u poète dont nous réclamons l’indépendance sous son nom particulier d’ imagination , est une faculté tout d’une pièce, un principe en
que par une suite d’hypothèses, comme l’âme elle-même. Mais quoique l’ imagination se produise essentiellement dans un acte indivisi
qu’elle ne quitte jamais et l’examiner pièce à pièce. Il en est de l’ imagination et de toute faculté primordiale comme du fait ins
deviennent le sang humain et la matière inerte un organisme vivant. L’ imagination est avant tout un principe sui generis, actif par
grands faits vitaux dans l’homme et dans la nature. Ce principe de l’ imagination , c’est la force divine elle-même, aussi libre, au
s. Au-dessous de l’agent primordial inexplicable, apparaissent dans l’ imagination trois éléments bien distincts : 1º une faculté qu
le a de plus abstrait, de plus dégagé de toute circonstance locale. L’ imagination du poète suppose une forte intuition de l’absolu.
quant à la forme sous laquelle l’idée nous apparaît. Car le rôle de l’ imagination se borne à révéler à notre esprit la raison et l’
nd nous prouve que ce n’est pas seulement en France que l’on a tenu l’ imagination pour une faculté folle et livrée au caprice, et p
e diffère chez le philosophe et chez le poète, le second élément de l’ imagination de l’artiste est un don particulier pour saisir l
avenu ; pour l’intelligence des enfants, des sauvages, pour l’inculte imagination de la foule, la sphère de l’idée pure n’existe pa
L’artiste reste souverain maître des formes qui se succèdent dans son imagination  ; il ne subit pas docilement comme la foule la ty
rovoquer le retour d’un hôte devenu familier ? L’inspiration, comme l’ imagination qu’elle met en jeu, a deux éléments distincts : u
dans l’âme avec l’idée mère, avec le sujet spontanément germé dans l’ imagination de l’artiste. Mais la question se présente sous u
tout épanouis, tout vivants, tout organisés, pour ainsi dire, dans l’ imagination du poète, sans cause appréciable, sans concours d
rent ces grands souvenirs, où la poésie et l’histoire ouvrirent à mon imagination les champs d’Athènes, de Sparte et d’Argos, ma pe
ait pas dans les fourmilières humaines de ce pays sans passé ; et mon imagination donnerait cette terre promise de l’utopie, depuis
qui m’emprisonne ; que le nom de la Grèce soit prononcé, et voilà mon imagination partie : je vogue sur la mer Ionienne, je débarqu
it le salut et la vérité religieuse, il n’en est pas de plus cher à l’ imagination que celui qui la ramène à ce berceau de la raison
omme l’héroïsme, c’est la poésie des Grecs. Il n’est pas possible à l’ imagination de l’artiste d’entrer dans la région du vrai beau
et les immortelles sculptures de Phidias se déroulent devant vous. L’ imagination ne saurait rien ajouter à cet ensemble qui n’en r
herchent sincèrement le beau : « Ne vous mettez pas à la suite de ces imaginations déréglées qui se donnent comme puissamment créatr
et idéal dégagé d’intérêt et de calcul qu’il aperçut au réveil de son imagination et de son cœur : nos inspirations les plus droite
n’y avait pas moyen de parler en lui séparément à l’intelligence, à l’ imagination ou au cœur ; il fallait, pour agir sur lui, s’adr
itive sollicitait l’homme par toutes ses facultés à la fois ; par son imagination , par ses sens, en même temps que par le pur enten
nstituer une parole concrète qui saisissait l’homme à la fois par son imagination , par son intelligence et par ses sens. Dès l’orig
les ressources extérieures qu’elle possédait autrefois pour frapper l’ imagination et la sensibilité, la poésie écrite n’a plus gard
’elles émeuvent les sens, celles qui ne saisissent qu’indirectement l’ imagination . Telle qu’elle est, pourtant, réduite à ces lois
secret de la puissance qu’exerce le vers sur notre mémoire, sur notre imagination . La prose elle-même n’est-elle pas assujettie à u
l perd ses propriétés essentielles, et n’a plus autant de prise sur l’ imagination et la mémoire. V La poésie est, dans son es
qu’elle soit animée par une inspiration morale et par le souffle de l’ imagination , il existe un rythme toujours présent, quoiqu’on
’esprit humain. Dans l’antiquité classique on ne trouve pas d’œuvre d’ imagination écrite en prose. Deux ou trois romans grecs de la
ption à cette loi. Au moyen âge, non seulement il n’y a pas d’œuvre d’ imagination , de poèmes en prose, mais l’histoire elle-même s’
ore en vers. Ce n’est que dans les siècles tout à fait modernes que l’ imagination a envahi la prose et brisé la forme des anciens r
poésie n’abandonnera jamais entièrement l’usage du vers ; les grandes imaginations seront toujours portées vers cette forme plus har
moins de prise et sur les sens, et sur le cœur de l’homme, et sur son imagination , et sur ses désirs. Le langage poétique a pour qu
prose n’en est pas moins le langage mathématique qui ne parle ni à l’ imagination ni au cœur, et qui s’adresse à l’intelligence tou
e, n’a de commerce qu’avec les sens des hommes et non point avec leur imagination . L’esprit seul agit sur l’esprit ; les objets ext
e de la prose de nous présenter les objets sous l’aspect qui saisit l’ imagination . La poésie les envisage précisément sous cet aspe
les impressions faites sur nos sens ; c’est par là qu’elle éveille l’ imagination . La poésie vise à toucher le cœur. Or l’imaginati
qu’elle éveille l’imagination. La poésie vise à toucher le cœur. Or l’ imagination est plus voisine du cœur que le pur entendement.
plus élevés et les plus purs ne sauraient se rendre indépendants de l’ imagination , et l’imagination elle-même est soumise aux besoi
plus purs ne sauraient se rendre indépendants de l’imagination, et l’ imagination elle-même est soumise aux besoins et aux émotions
e tout son être, c’est-à-dire jusqu’à son cœur, il faut traverser son imagination , il faut s’emparer de ses sens. C’est à l’être to
ogue renfermait en germe tous les autres genres ironiques. Or à qui l’ imagination des Grecs, d’après les traditions orientales, att
s, à travers bien des écoles et bien des fantaisies d’artistes dont l’ imagination se croit fort indépendante de la politique, le la
ait devenir la vivante harmonie qui suscite la vie morale à travers l’ imagination . Tous ces désordres ont le même point de départ,
e vive encore et bouillonnante, sait déjà se juger et se contenir ; l’ imagination commence à subir le frein de la critique et du go
nt de la poésie. Sans parler des conditions qui peuvent influer sur l’ imagination proprement dite, c’est-à-dire le climat, l’âge et
e qui a sa source dans le tempérament plutôt que dans le cœur, dans l’ imagination sensible plutôt que dans l’entendement, mais enfi
beauté convenue, ou plutôt d’un idéal supérieur qui doit planer sur l’ imagination du poète et le rappeler de sa libre fantaisie à l
sparence de cristal, toute sonorité trop vive, tout ce qui vient de l’ imagination et tout ce qui s’adresse à elle. À cette langue,
, communes à tous les esprits. Le raisonnement seul est universel ; l’ imagination , le caractère sont individuels. Le dix-huitième s
me siècle, en faisant disparaître de la langue toutes les traces de l’ imagination , du caractère, favorisait beaucoup l’étude et le
e coloris, d’accent et de relief, il rendait impossible toute œuvre d’ imagination . C’est ce qui est arrivé, en effet ; depuis Volta
uvelé la langue, il n’y a pas eu dans le style la moindre puissance d’ imagination et de poésie. Ce n’est pas seulement en leur créa
instrument complètement muet entre les mains d’un poète, d’un homme d’ imagination . Il n’a pas cessé depuis sa naissance de faire la
ie, né sous le ciel de la Grèce, allait renouveler le trésor de notre imagination en puisant dans cette source éternelle du beau qu
oses. Nous mettre en défiance contre tout ce qui porte le sceau d’une imagination hardie, d’une inspiration profonde, contre tout c
torique surannée par un enseignement littéraire plus vivifiant pour l’ imagination et pour le cœur. Si la voie nouvelle est difficil
r de l’homme que la géométrie et la physique. Notre conscience, notre imagination , notre volonté trouveront-elles à mieux s’éclaire
iscuter. Il serait tout aussi superflu de démontrer leur action sur l’ imagination , sur le sens du beau, cette noble faculté, la sou
la poésie, d’éveiller dans l’âme le sentiment du beau et d’agrandir l’ imagination  ; nous n’avons pas l’injustice de méconnaître que
nnaissance de Dieu. Insister trop sur la part qui doit être faite à l’ imagination et au cœur dans la vie de l’intelligence, c’est s
qui pensent que la raison se fortifie de tout ce qu’on retranche à l’ imagination . Prenons la question dans les mêmes termes que le
que chacun les croit à sa portée, tandis que tout le monde sent que l’ imagination nous est donnée ou refusée, et qu’elle vient d’en
raires s’adressent à l’âme tout entière ; il n’est pas un recoin de l’ imagination , de la raison et du cœur où elles ne portent le f
iments rend le fond plus difficile à saisir par de jeunes et fraîches imaginations . Tout ce qui provient du génie des anciens, langu
reparu au milieu de nous comme la raison se redressant au sein d’une imagination déréglée ; il est venu, comme elle, nous enseigne
ecte, une invective continue que l’esprit assaisonne de son sel, si l’ imagination ne la revêt plus de ses couleurs. Aussi, l’ironie
lités les plus antipathiques et de donner aux produits variables de l’ imagination la forme immuable de la raison. Parmi tous les pe
conscience de la liberté morale, la prépondérance de la raison sur l’ imagination , la puissance assimilatrice ; enfin par le sentim
comme elle abonde en règles conventionnelles, elle servirait mal une imagination sans culture. Nulle intelligence ne la façonne à
ue, où l’élément rationnel domine à un si haut degré l’influence de l’ imagination . Toutes les fois qu’une idée devra descendre des
er à l’universalité. Une langue mieux douée que la nôtre du côté de l’ imagination et du pittoresque ne saurait aussi bien faire acc
énie de notre langue comme le génie de la nation, par cela même que l’ imagination y est moins riche, que l’élément analytique et ab
privilège d’universalité qui est l’apanage de la raison. Tandis que l’ imagination est plus individuelle, qu’elle revêt dans chaque
mais il appartient toujours à la région que fréquente de préférence l’ imagination nationale. Dans notre littérature des deux dernie
vre avant tout le résultat pratique ; ils tiennent peu de compte de l’ imagination et des facultés spéculatives ; ils s’adressent sa
nt tout notre littérature. Nos philosophes et nos poètes dédaignent l’ imagination pure et la pure spéculation ; ils se préoccupent
ns trop à faire d’enregistrer toutes les promesses que prodigue à nos imaginations surexcitées ce mysticisme nouveau, le mysticisme
euilles d’Automne. Les grands poètes contemporains ont ouvert à notre imagination un monde qui lui était fermé ; ils nous ont enric
mité et l’automatisme des mouvements, elle ne laisse aucune place à l’ imagination , à l’initiative personnelle. L’homme condamné, po
ofessionnel disparaît. Autrefois chaque métier pouvait s’emparer de l’ imagination et devenir un art ; aujourd’hui tout métier tend
que les machines lui ont réservé une besogne purement mécanique, sans imagination , sans poésie, tranchons le mot, abrutissante. L’h
a liberté d’un esprit qui crée. Il faut que ce soit l’intelligence, l’ imagination de l’ouvrier qui dirige l’outil dont il se sert,
s orateurs, pour convaincre. Dociles à d’autres lois qu’à celles de l’ imagination et de l’art pur, ils s’inspirent de l’opinion plu
satire, tantôt gaie, tantôt sombre, y coudoient l’héroïsme, la grande imagination , la tendresse, la passion, la fantaisie. Mais en
e la tragédie. Malherbe n’a fait qu’émonder ce qu’avaient produit des imaginations plus puissantes et plus poétiques que la sienne.
sens et de grâce, et dont ne peuvent sérieusement s’offusquer ni les imaginations de poète, ni les caractères héroïques, ni les âme
nt de bon sens, tant de modération, tant de saine philosophie, tant d’ imagination poétique s’amalgament à tant de monstrueuses fant
sans chaleur et sans couleur des contemporains de Voltaire. À force d’ imagination , de verve et de profondeur, Rabelais atteint dans
oi et de respect semblent s’y grouper autour de la foi monarchique. L’ imagination elle-même est alors si fortement disciplinée, que
Musset, était à peine notre aîné. Quand sur les bancs des écoles nos imaginations s’enivraient de sa première sève, et plus tard, q
ier bonheur de conquérir à la fois les âmes ardentes qui vivent par l’ imagination et ces esprits qui aiment à trouver dans de beaux
us éclatante, c’était la poésie. Déjà Chateaubriand avait rouvert aux imaginations la sphère divine du christianisme et leur avait m
clatures sous le nom de descriptions, avaient tenu lieu de poésie aux imaginations desséchées. La France accueillit comme une révéla
ans ses premières pages ; il s’unissait dans sa témérité piquante à l’ imagination ravivée, et l’on pouvait se demander qui l’emport
ance ; à peine aboli par le raisonnement, il tendait à renaître par l’ imagination . Dans le domaine du cœur une revanche toute parei
s toutes frappées et tirées pour lui seul des plus rares trésors de l’ imagination et du langage. De plus en plus variée et maîtress
i-même, le siècle avait mieux commencé. Au sortir de nos désastres, l’ imagination , la première, avait relevé le monde moral. Cette
nsi tant d’origines différentes ! La force active, la flamme de cette imagination transforme et renouvelle tout ce qu’elle a reçu ;
t Racine ? Ne retrouveront-elles jamais ce merveilleux équilibre de l’ imagination et du goût, des inspirations enthousiastes et de
35 (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80
isser échapper sous toutes les formes les chefs-d’œuvre légers de son imagination  ; des odes, des sonnets, des bergeries, des pièce
té de leurs facultés diverses, et qui savent tantôt se servir de leur imagination , tantôt la dompter pour la réduire à son rôle dan
nement ou l’amusement de l’existence. Mais il se sentait trop riche d’ imagination et de poésie pour en gaspiller les trésors en men
s espèces de Mille et Une Nuits occidentales, récits merveilleux de l’ imagination des harems, des cours et des camps, auxquels on n
oïque, comme il le fit lui-même. La nature attique et délicate de son imagination , la nature élégante et raffinée de la cour de Fer
tudieuse et solitaire à écrire le Roland furieux, le dernier mot de l’ imagination humaine ! Nous avons partagé longtemps l’espèce d
alien est le seul peuple antique ou moderne qui ait à la fois assez d’ imagination pour s’enthousiasmer du merveilleux, et assez d’e
caractère de l’Italien moderne : il imagine, et il rit de ses propres imaginations  ; c’est aussi le caractère de la vieillesse dans
ou j’entendis lire pour la première fois cette féerie du cœur et de l’ imagination qu’on appelle le Roland furieux. Le lieu, la sais
le golfe de Naples, qui m’a fait revoir mille fois plus vraie dans l’ imagination la comtesse Léna, que tous les portraits et toute
ros et des femmes adorables qui sont de bien bonne compagnie pour une imagination poétique de dix-neuf ans ; pourquoi les lui inter
nt tout lire ou tout écouter sans qu’il monte une image scabreuse à l’ imagination du jeune homme, ou une rougeur au front de l’inno
entures et les plus poétiques badinages qui soient jamais sortis de l’ imagination d’une créature de Dieu. » Nous promîmes tous de r
la sensibilité quelquefois, de la crapule ou de la grimace jamais. L’ imagination ne se salit pas avec lui, elle s’enjoue, si le se
complaît à décrire une des scènes pastorales de cette nature dont les imaginations poétiques sont le miroir complaisant, et qui rafr
dorent, s’évanouissent pour reparaître encore comme des fantômes de l’ imagination dans une nuit semée de feux follets, mais tous da
renouer et se rompre encore. L’Arioste abuse de la complaisance de l’ imagination qui le possède, et risque d’impatienter la compla
i arrivés au cinquième chant ; c’est, selon, moi le chef-d’œuvre de l’ imagination de l’Arioste. — Pourquoi cela ? dit la belle comt
qu’un grand poète jouait, pour ainsi dire, de son âme neuve et de son imagination encore endormie ; à lui seul ce visage était un p
est l’amour qui a tenu sa plume ici, ce n’est plus seulement sa belle imagination . Et voulez-vous que j’achève toute ma pensée ? Je
t vous laisser ces charmants bocages et ces charmants fantômes dans l’ imagination pour enchanter cette nuit vos rêves de quinze ans
e telle illusion et se confondait tellement dans mes yeux et dans mon imagination avec les stances de l’Arioste, encore vibrantes à
36 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »
tératures étrangères, et qui affecte des privilèges extraordinaires d’ imagination et de sensibilité, dans un pays où les hommes de
blons le plus aux autres hommes, gouvernant en maîtresse souveraine l’ imagination et les sens, par lesquels nous en différons le pl
toutes les facultés par la raison. On y voit l’homme tout entier, son imagination , ses sens, sa raison ; car, où l’une de ces chose
’y a point de vie mais la raison gouverne. Elle reçoit des idées de l’ imagination et des sens, elle en contrôle la valeur, elle en
ment l’expression. Plus indépendante du corps que la sensibilité et l’ imagination , elle ne souffre pas que la nature entreprenne su
périeure rendue assez forte, par l’amour de la vérité, pour dominer l’ imagination et les sens, et pour tirer d’admirables secours d
ds écrivains, y est à chaque instant rompu. C’est tantôt le tour de l’ imagination , tantôt celui de la sensibilité, de faire prédomi
e en quelque sorte sur elle-même, là elle s’exalte et se répand par l’ imagination et les sens. Dans les littératures du Midi, presq
ie solide, propre aux grands poëtes du Nord ; une certaine richesse d’ imagination , propre à ceux du Midi. Notre imagination, à forc
d ; une certaine richesse d’imagination, propre à ceux du Midi. Notre imagination , à force d’être subordonnée, est quelquefois timi
le regretter, ni surtout vouloir nous compléter par l’éducation. Si l’ imagination , dans notre pays, changeait de rôle, et si d’auxi
ns la raison de Descartes et de Pascal, sans acquérir les grâces de l’ imagination de Platon. § V. Comment l’image la plus exacte
minée par la constitution physique du pays ; l’autre dépend du tour d’ imagination propre à ce pays. Notre langue coule des lèvres s
artifice de l’inversion. L’inversion sied bien aux peuples chez qui l’ imagination et la sensibilité dominent la raison. Elle flatte
qui est le lien commun de tous les hommes, est estimée au-dessus de l’ imagination , qui les disperse et les isole à l’infini. Tout,
37 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »
entre le plaisir des sens et le plaisir de l’esprit, le plaisir de l’ imagination et le plaisir du cœur, le plaisir de quelques-uns
rivains, que, si une certaine raison est le fond des œuvres belles, l’ imagination avec ses mille couleurs en est l’inséparable orne
la liberté. Ils se sont surtout appliqués à défendre les droits de l’ imagination et l’initiative du génie. On ne voit pas que le g
passagères, les vérités du bon sens de préférence aux hardiesses de l’ imagination , des modèles et des règles plutôt que des curiosi
principes que tout ce qui est mode, caprice, tournure particulière d’ imagination , esprit d’un temps, imitation factice, que tous c
re pourrait-on lui reprocher de ne pas faire la part assez grande à l’ imagination dans les ouvrages d’esprit. Il ne faut point oubl
par des formes sensibles, en un mot de parler au cœur, aux sens, à l’ imagination en même temps qu’à l’esprit. L’imagination (et j’
ler au cœur, aux sens, à l’imagination en même temps qu’à l’esprit. L’ imagination (et j’entends par là tout mouvement donné à la pe
38 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 33, de la poësie du stile dans laquelle les mots sont regardez en tant que les signes de nos idées, que c’est la poësie du stile qui fait la destinée des poëmes » pp. 275-287
s être répresenté sous des images qui forment des tableaux dans notre imagination . J’excepterai de cette regle generale les recits
rits dans les vers, que nous ne puissions les entendre sans que notre imagination soit continuellement remplie des tableaux qui s’y
et fuis la gloire aisée… etc. Ces vers tracent cinq tableaux dans l’ imagination . Un homme qui nous diroit simplement : je mourrai
nous aïons eu, le pere Mallebranche, a écrit contre la contagion des imaginations fortes, dont le charme pour nous séduire consiste
es. Ce discours est rempli d’images et de peintures, et c’est à notre imagination qu’il parle contre l’abus de l’imagination. La po
eintures, et c’est à notre imagination qu’il parle contre l’abus de l’ imagination . La poësie du stile fait la plus grande differenc
39 (1864) Études sur Shakespeare
eille ; qu’un récit animé, un spectacle vivant viennent provoquer ces imaginations paresseuses, ces sensibilités engourdies, et elle
’est seulement en sortant de la vie et des intérêts individuels que l’ imagination s’exalte, que l’âme s’agrandit, que les plaisirs
es diverses conditions sociales, plus d’ardeur que de fixité dans les imaginations , plus de mouvement dans les âmes que dans les exi
lle manières au joug d’un despotisme encore incomplet ou novice, et l’ imagination s’élançait de toutes parts dans les routes ouvert
venue à l’âge du développement ; âge des folies et des miracles, où l’ imagination se déploie dans ses plus puérils comme dans ses p
par Aubrey ne permet guère d’en douter, et révèle en même temps cette imagination déjà incapable de s’assujettir à de vils emplois
rent ces pompeux spectacles. Quel ébranlement n’en dut pas recevoir l’ imagination de Shakespeare ! Cependant les premières années d
vient se placer entre lui et le succès que lui a promis sa fougueuse imagination . En vain le sort lui a départi les plus nobles do
de ses loisirs ne lui offraient rien qui pût saisir et absorber cette imagination dont la puissance commençait à ébranler son être.
dotes plus insignifiantes ; et tout concourt à nous représenter cette imagination riante et facile se jouant avec complaisance au m
scène, sous le nom du juge Shallow, s’était sans doute fixé dans son imagination moins comme un objet d’humeur que comme une plais
nous supposons aveugle parce que nous le sommes nous-mêmes, et notre imagination se réjouit à l’idée d’une force irraisonnable pré
eux qu’on les suppose, prouvent du moins combien étaient présents à l’ imagination des peuples l’art et la profession du ménestrel.
hapsodes, et plus tard, dans leurs théâtres ouverts, pour livrer leur imagination aux charmes des récits naïfs ou des pathétiques t
s et générales que l’effet du spectacle pourra répondre aux efforts d’ imagination et de travail qu’il aura coûté. L’Angleterre, com
us la condition de s’adapter aux sentiments, aux habitudes, au tour d’ imagination de ce peuple formé au goût de la poésie par ses p
objets qu’ils sont obligés de se représenter parle seul secours de l’ imagination . Ainsi Tamerlan (Tamburlaine) paraissait traîné d
mulaient alors sur le théâtre les moindres productions dramatiques, l’ imagination de Shakespeare vit sans doute s’ouvrir devant ell
e cette surprise poétique qu’excite la vue d’objets inconnus dans une imagination capable de s’en émouvoir. Peut-être en doit-on co
barbares s’adressent à leurs yeux avant de prétendre à ébranler leur imagination par le secours de la poésie. Le goût des Anglais
gement de lieu ou d’un laps de temps écoulé, et transporter ainsi son imagination partout où une scène nouvelle demande sa présence
de surprise. La première œuvre dramatique qu’ait vraiment enfantée l’ imagination de Shakespeare a été une comédie ; d’autres coméd
as encore pénétré jusqu’aux régions idéales que parcourra un jour son imagination . Shakespeare est déjà poëte ; l’imitation n’asser
eproduire. Qu’Aristophane attaque, avec la plus fantastique liberté d’ imagination , les vices ou les folies des Athéniens ; que Moli
civiles y agitèrent la vie de l’homme sans porter le trouble dans son imagination , sans combattre ni déranger le cours naturel et f
cissitudes, à tous les efforts d’une destinée humble et violente. Des imaginations grossières devinaient facilement les trivialités
de ces amusantes invraisemblances que, dans sa paresse ou sa folie, l’ imagination se plaît à réunir par un fil léger, pour en forme
commençait à s’introduire en Angleterre, fournissait à ces jeux de l’ imagination des cadres nombreux et de séduisants modèles ; ap
tiré d’abord les regards de Shakespeare ? Doit-on s’étonner que cette imagination jeune et brillante se soit empressée d’errer à so
apide ! Quelle variété de formes et d’effets ! Quel éclat d’esprit, d’ imagination , de poésie, employé à faire oublier la monotonie
s prêter complaisamment à ses caprices, et n’aurions-nous plus dans l’ imagination assez de vivacité, et dans les sentiments assez d
ion admise, rien dans l’ouvrage ne choque le jugement et ne trouble l’ imagination par l’incohérence des effets. Dans le système de
é, ni des causes diverses et multipliées qui ont pu y concourir ; son imagination ne lui demandera pas un tableau exact des temps,
il le voudrait. Ainsi le coup d’œil du philosophe éclaire et dirige l’ imagination du poëte ; ainsi l’homme n’apparaît à Shakespeare
ntiments familiers à son âme qui s’émeuvent au moindre contact de son imagination . Les femmes, les enfants, les vieillards, qui les
ette âme toujours ouverte où nos sentiments ont déjà retenti, à cette imagination toujours prête où s’empreint l’éclat du soleil d’
u’ils en forment. La vue du poëte embrassait un champ immense, et son imagination , le parcourant avec une rapidité merveilleuse, sa
n buisson, doit signifier le clair de la lune, ne demandaient pas à l’ imagination des spectateurs beaucoup plus de complaisance qu’
ne liberté sans frein, une latitude indéfinie laissée aux écarts de l’ imagination comme à la course du génie. Si le système romanti
peinture. S’il s’agissait d’en imposer à la raison et d’imprimer à l’ imagination une secousse assez forte pour pervertir le jugeme
pect de ce que nous serions capables d’éprouver, nous y livrons notre imagination sans avoir rien à demander à notre volonté. Perso
plus nettement la situation où on lui demande de se transporter. Des imaginations plus susceptibles que délicates, plus faciles à é
te illusion devient à la fois plus difficile et plus nécessaire à des imaginations moins promptement séduites, à des esprits moins a
ous avancerons dans la situation où elle nous a placés. Il faut que l’ imagination se prête par degrés à cette situation étrangère,
ffort qu’il faut effacer la trace d’un travail déjà affaibli. Alors l’ imagination est refroidie et troublée ; le spectateur se refu
e privent souvent d’une partie de ses richesses. La mobilité de notre imagination , la variété de nos intérêts, l’inconstance de nos
suit ; elles s’annoncent et s’attirent l’une l’autre, forçant ainsi l’ imagination de marcher en avant, pleine de trouble et d’atten
es événements ; aucune hâte ne nous coûte pour arriver à ce que notre imagination dévore d’avance ; les intervalles s’évanouissent
n grand événement accompli dans l’espace de quelques heures, saisit l’ imagination et emporte l’âme d’un mouvement auquel elle se li
l’armée est en route, c’est vers Macbeth que le poëte rappelle notre imagination  ; c’est avec lui que nous nous préparons à l’appr
par cet instinct qui est la science du génie, le poëte sait que notre imagination parcourra sans effort avec lui le temps et l’espa
n’est pas seulement à des spectateurs d’un goût plus difficile, d’une imagination plus distraite et plus paresseuse, qu’aurait affa
même le veut. Il faut que la raison soit contente en même temps que l’ imagination sera occupée. Il faut que les progrès du goût, de
40 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226
leur, mais sans aucune délicatesse, sans aucune nuance et sans aucune imagination dans le style, ce Boccace à revers… Ah ! Boccace,
ers… Ah ! Boccace, l’autre Boccace, c’est-à-dire le vrai, est, lui, l’ imagination la plus italienne qui ait jamais existé parmi les
gination la plus italienne qui ait jamais existé parmi les plus fines imaginations d’Italie, ces rosés de l’Arno ! Fleur intarissabl
aîcheur et de parfum, dont La Fontaine fut l’abeille, Boccace est une imagination d’une telle légèreté, dans le sens de l’air et de
complications. Ajouter des faits à des faits, ce n’est pas plus de l’ imagination que d’ajouter des zéros à des zéros. Le premier v
exquis de ce roi des conteurs dont le style tient de la musique et l’ imagination de l’arc-en-ciel. M. Charles Didier est un conteu
ais il n’a jamais eu, ce prosateur, d’étoffe ferme et étoffée, dans l’ imagination ou dans le style, ni les enchantements passionnés
41 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre V. Observations philosophiques devant servir à la découverte du véritable Homère » pp. 268-273
facultés presque divines qu’en étendant les idées particulières par l’ imagination . C’est pour cela peut-être que dans les poètes gr
éflexion, furent tout sentiment pour sentir les particularités, toute imagination pour les saisir et les agrandir, toute invention
et les agrandir, toute invention pour les rapporter aux genres que l’ imagination avait créés (generi fantastici), enfin toute mémo
leur origine et leur vigueur. Chez les Latins, mémoire est synonyme d’ imagination (memorabile, imaginable, dans Térence) ; ils dise
asia se prend de même pour ingegno. La mémoire rappelle les objets, l’ imagination en imite et en altère la forme réelle, le génie o
42 (1887) George Sand
ante torture du doute ! c’était en une seule conscience, en une seule imagination , une partie d’une génération qui se tourmentait v
aisirons là, en même temps, les sources mystérieuses d’où jaillit son imagination naissante. La première de ces sources, c’est à so
fois toujours très sincèrement, mais un peu au hasard. Cependant, son imagination travaillait sans cesse, silencieusement et active
n naissante dans les souvenirs les plus lointains de sa vie. La vie d’ imagination , disait-elle, avait été toute sa vie d’enfant. El
a peint en traits expressifs ce premier travail tout intérieur de son imagination . De son propre mouvement, dans cette période de s
ont l’étrange faculté de voir par les yeux du corps tout ce que leur imagination leur représente. » C’est là qu’elle s’essayait de
éussir à être complètement dupe d’elle-même ; mais l’ébranlement de l’ imagination et des nerfs persistait ; elle en ressentait une
saisir chez des populations qui ne semblent pouvoir réagir que par l’ imagination contre la rude misère de leur vie matérielle. Le
un nom, tout cela au gré de la sensation présente ou du caprice de l’ imagination . Mais elle augmentait rapidement son capital de c
nds de souffrances très réelles, bien qu’exagérées sans doute par une imagination forte, d’émotions intimes et d’agitations religie
erpétuelle d’erreurs et de malentendus dans son existence ; enfin une imagination inépuisable dont elle avait suivi en secret, avec
ommencements merveilleux. On comprend comment cette spontanéité d’une imagination dont j’ai essayé de retracer les origines troublé
nd la prédisposait à subir le despotisme des convictions âpres et des imaginations fortes. Fanatique du bien absolu ou, à son défaut
t le côté intime était précieux à explorer, et à travers lesquels son imagination se promenait avec une émotion croissante, à mesur
ce long voyage enfin, le plus ravissant et le plus fantastique que l’ imagination puisse rêver ! Et plus tard, quand, aux prises av
ême époque où le rêve humanitaire obsédait si cruellement cette belle imagination , il s’était fait en elle plus d’une révolte sourd
ilà tout ; ce n’est rien, et ce rien restera dans notre littérature d’ imagination parmi les œuvres accomplies, nées sous un rayon p
l’insurrection terrible de Juin pour rompre le charme et affranchir l’ imagination devenue captive. « C’est à la suite de ces néfas
ui, éprouve le besoin impérieux de détourner la vue et de distraire l’ imagination , en se reportant vers un idéal de calme, d’innoce
t les Visions de la nuit dans les campagnes, piquante fantaisie d’une imagination qui aime à traduire les naïves terreurs, les supe
s avaient été comme un spectacle idéal que Mme Sand avait donné à son imagination . Dans sa studieuse retraite de Nohant, sa récréat
aussi vif et pénétrant. Combien y en a-t-il, parmi les œuvres de pure imagination , qui résistent à l’épreuve d’une seconde journée
mp, toutes les variétés des Contes d’une grand’mère, où se montre une imagination intarissable ; soit qu’elle écrivît d’une plume n
rigoureux du mot, il n’y a pas de doctrine chez Mme Sand : c’est une imagination puissante qui s’épanche en liberté, ce n’est pas
x, en conscience, accorder à Jacques. « Je n’ai jamais travaillé mon imagination , dit-il, pour allumer ou ranimer en moi le sentim
gereuse et trop longtemps décrite quelque chose de si irritant pour l’ imagination , que je n’hésite pas à juger Pulchérie, la prêtre
le monde des romans de Mme Sand. Elle se plaît, dans les jeux de son imagination , à rapprocher les conditions et à préparer (elle
ois quelques témoignages, cette idée de Mme Sand séduirait beaucoup l’ imagination des femmes. Il y a, en effet, dans le cœur de cha
s de la société ou de la fortune. Quelle âme féminine résisterait, en imagination au moins, au plaisir de relever une grande intell
, ce sera un fort galant homme ; ou que la dernière Aldini laisse son imagination d’abord, son cœur ensuite, s’éprendre de Lélio :
, dans les intervalles de la thèse qui déclame, peuplent encore notre imagination et sont comme le charme immortel de notre souveni
iste, si facile à recevoir les impressions fortes, et jeté cette vive imagination dans les chimériques violences de leurs doctrines
nte et sainte tant qu’elle n’avait pas essayé de régner en dehors des imaginations et des cœurs, et qu’elle n’avait pas encore tenté
ai qu’en fait d’art et d’œuvre humaine. Quant à moi, soit que j’aie l’ imagination paresseuse à l’ordinaire, soit que Dieu ait plus
i-même. » Le trait propre de Mme Sand, c’est précisément d’avoir une imagination qui ne précède pas son regard, qui ne déflore pas
é. On pourrait dire qu’elle apporte plus de mémoire imaginative que d’ imagination dans ses souvenirs et ses visions de la réalité.
r le paysage entrevu, quand il voulait le peindre, c’était encore son imagination qui travaillait autant que sa mémoire. Sa peintur
s que l’éclat des couleurs et la beauté des formes s’insinuent dans l’ imagination . » La nature tout entière passe dans l’homme ; e
rs. Mais elle y transportera aussi quelques-unes des illusions de son imagination  ; elle n’y verra bien souvent que des types embel
ce qui survivra dans son œuvre. Quelle part Mme Sand fait-elle à l’ imagination et quelle part à l’observation ? Comment se combi
contraires en littérature, comme on se plaît à le répéter, celle de l’ imagination ou l’idéalisme, celle de l’observation ou le réal
ments différents, organisés plus spécialement pour l’observation ou l’ imagination  : les uns plus sensibles à l’exactitude du détail
observée, et que ce n’est que dans la suite et sous la pression d’une imagination qui ne se contient plus que les caractères s’altè
eine la destinée de cet invraisemblable amour s’est-elle accomplie, l’ imagination du prince Karoll s’excite sur toutes les circonst
’appui, qu’elle quitte aussitôt pour revenir au rêve intérieur de son imagination … Il y a dans ces romans une partie romanesque et
exagérations de caractères ou de détails qui étonnent ou révoltent l’ imagination la plus docile et la plus crédule. Que la ravissa
. Et de là une des plus incroyables folies qui puissent traverser une imagination exaltée, cette scène capitale de la nuit de noces
isemblances ou des mauvaises raisons de ces faits que le torrent de l’ imagination a poussés devant lui, au mépris des obstacles de
nt observé. C’est là que se révélerait le grand défaut de cette belle imagination créatrice. Elle ne sait pas composer une œuvre ;
vra arriver le lendemain ? Il en était de même dans le domaine de son imagination . Elle ne savait pas la veille ce qui arriverait d
us chers d’un jour. Elle avait usé et comme consumé par le feu de son imagination les plus beaux enfants de son rêve ; elle les rep
oduit chez elle des œuvres exquises et qui est un jeu enchanté de son imagination . Pour bien marquer cette nuance, deux noms suffis
ndes défaillances, et le retour dans sa famille, où il rapportera une imagination plus calme, une âme plus indulgente et le souveni
ade dans les Mille et une Nuits, mais pour satisfaire à son caprice d’ imagination et non pas à celui d’un sultan féroce, elle s’amu
oduit. Elle en a été heureuse, comme du succès d’un fils chéri de son imagination . On peut sourire de ce facile bonheur qu’elle s’e
merveilleux ; il proclamera que, grâce à cette richesse inépuisable d’ imagination et ce don expressif du style, George Sand est res
que de proscrire cet idéal de la vie factice qui se joue devant notre imagination , comme on le proscrit avec tant de soin de la vie
ant, nous aspirerons toujours à sortir de nous-mêmes ; toujours notre imagination fera son charme et son ivresse de ce breuvage dél
encontre, dont elle illumine un instant le personnage des feux de son imagination , dont elle partage ou subit l’aventureuse hospita
appliqué et détourné de son but. C’était une âme bourgeoise avec une imagination byronienne. Ce qu’il y a de constant, dans sa cor
guère. Comment expliquer avec précision ce fait extraordinaire d’une imagination qui s’éprend avec ardeur de ses propres créations
et de sa vigueur saine d’esprit. Qu’il s’abandonne un peu plus à son imagination naturelle ; qu’il la tourmente moins au risque de
sorte, des événements d’idée ou autres, où l’a jetée la fougue de son imagination , enfin de ses chimères qui, en un temps, sont all
bien, elle est très capable de faire de la bonne critique. Quant à l’ imagination , si elle n’en a pas, aucun conseil ne lui en donn
43 (1846) Études de littérature ancienne et étrangère
uire réciproquement ; ce n’est pas le même naturel, ni le même tour d’ imagination . Les mots répétés dans Hérodote, les phrases simp
ce de Ferrare : si quelquefois dans ces vives intelligences, dans ces imaginations enthousiastes qui ont le plus honoré l’humanité,
s les chants d’Homère et les incrédulités philosophiques d’Athènes. L’ imagination de Lucrèce, frappée à la fois de ces deux impress
raille ces doctrines, si saintement philosophiques, et si chères à l’ imagination comme à la vertu, qui promettent une autre vie et
e seul endroit de son poème où il n’ait pas renié tous ces dieux de l’ imagination et de la poésie, sa sublime et gracieuse invocati
e la nature matérielle, son épicuréisme lui laissait cette vivacité d’ imagination dont le poète ne peut se défaire ; mais quand il
nt de plus magnifique spectacle que ce temps inconnu, dont leur seule imagination a créé tous les événements. » Notice sur Cicé
ateur que nous lisons avec le plus d’intérêt. On y sent une chaleur d’ imagination , une audace mêlée de prudence et même d’adresse,
’empereur contre Germanicus, était résolu de les produire au sénat. L’ imagination , qui aime le dramatique dans l’histoire, se figur
e son grand-père Lamprias, dont il admirait l’éloquence, la brillante imagination et la gaieté, le verre à la main, dans un petit c
s, avec tous ses caractères de naïveté, d’élégance et de force, car l’ imagination de Plutarque est contemporaine de tout ce qu’il r
ui cette manière pittoresque et hardie de peindre ses idées, et cette imagination de style que peu de poètes même ont eue comme Mon
-il pas au contraire au plus haut degré l’expression pittoresque et l’ imagination de style ? Quels plus grands tableaux, quelles pe
ère d’éloquence et de vérité qui l’a rendu si puissant sur toutes les imaginations vives. En faut-il un autre exemple que Shakspeare
ssant à l’heureux choix des plus grands sujets qui puissent occuper l’ imagination et la pensée, explique assez le prodigieux intérê
ous Auguste. Il y avait encore de l’élévation dans les esprits ; et l’ imagination se complaisait sans péril aux souvenirs du passé.
de souffrir quelques souvenirs patriotiques, quelques nobles élans d’ imagination vers le passé, au lieu d’avoir à redouter des har
au lieu d’être froidement pervers, s’emportait en frénésie barbare, l’ imagination des écrivains prit quelque chose de cette folie d
se avait été élevée dans les pratiques de la secte de Pythagore ; son imagination était faite pour sentir l’éclat des grandes actio
l’être. Chose étrange, Vespasien continua l’ouvrage de Néron ; déjà l’ imagination , flétrie par tant de tyrannie, avait cessé de pro
donnés à la vertu de Thraséas et d’Helvidius furent punis de mort. L’ imagination ne pouvait plus être libre, qu’à condition de s’é
ctacle et digne de l’antiquité30 ! » Dans ces joies enfantines d’une imagination républicaine, on surprend le secret que tout Roma
Byzance plus que partout ailleurs ; il ne manquait à ce travail que l’ imagination et la force, c’est-à-dire la jeunesse et la viril
et des poètes. Le docte Huet, en attribuant l’origine des romans à l’ imagination des peuples asiatiques, suppose qu’ils furent imp
induction trop exclusive. Peut-on supposer en effet qu’aucun genre d’ imagination , qu’aucune forme de l’esprit ait été étrangère au
le polythéisme ingénieux des Grecs. Cette croyance devait suffire aux imaginations les plus vives ; elle satisfaisait ce besoin de f
ffet, que la lointaine expédition d’Alexandre, étant venue saisir ces imaginations si longtemps fécondes, et qui commençaient à se l
lle imitation de la nature, mais quelquefois un mouvement singulier d’ imagination . Ce n’est pas le roman tel qu’il est entré dans l
té. On conçoit la vive impression que cette lecture avait faite sur l’ imagination du plus tendre de nos poètes, de Racine, dans sa
p à nos prolixes romans du xviie  siècle, où l’on faisait consister l’ imagination à ne rien peindre suivant la nature. Ainsi Héliod
mblait, pour ainsi dire, que ce système fût lié à tout mouvement de l’ imagination , et que l’esprit ne pût se jouer sans retomber da
un charme infini dont la peinture souvent essayée plaira toujours à l’ imagination . C’est le charme qui se retrouve dans le Premier
rtout, et fait de son ouvrage l’une des plus charmantes rêveries de l’ imagination moderne. Cette supériorité ne tient pas seulement
que inséparable de la parole même. Mais les vers, accent naturel de l’ imagination inspirée, ne sont rien par eux-mêmes, quand l’ima
aturel de l’imagination inspirée, ne sont rien par eux-mêmes, quand l’ imagination est éteinte : ils n’ont pas une vertu magique qui
t le couronnement du moyen âge, qui en reproduit avec tant de force l’ imagination et la barbarie, devait gagner à cette disposition
religieuse, qu’un grand mouvement avait été donné aux esprits, que l’ imagination l’était échauffée, et que la controverse avait ré
e plus écrire pour le peuple de ses contemporains. D’autres sources d’ imagination étaient ouvertes, d’autres matériaux de poésie ét
génies, étaient une croyance encore toute vive et toute-puissante. L’ imagination toujours mélancolique des Anglais retenait ces fa
les superstitions populaires, se formaient mille perspectives pour l’ imagination  ; et, sans approfondir davantage l’opinion des éc
and roi, il y avait quelque pose qui suscitait particulièrement cette imagination sérieuse, âme de la tragédie. Peut-être aussi les
ntations dramatiques avait été tout religieux ; là, comme ailleurs, l’ imagination rude et crédule avait commencé par ces mystères q
faire le pathétique d’un semblable sujet, la fièvre du doute dans une imagination superstitieuse, l’audace de l’impiété dans un cœu
ramas de tableaux hideux, tels que pourrait à peine les rassembler l’ imagination artificielle d’une littérature blasée. Marlowe se
un poème de Vénus et Adonis, appelle cet ouvrage le premier-né de son imagination , soit qu’il attachât peu de prix à sa part de tra
ers inspirés. Alors toi, dans l’étourdissement dont tu frappais notre imagination , tu nous as rendus marbre par trop d’effort pour
t homme extraordinaire pour comprendre sa prodigieuse influence sur l’ imagination de ses compatriotes ; et cette même étude y fait
e. Le théâtre de Shakspeare, malgré ses défauts, est le travail d’une imagination vigoureuse, qui laisse d’ineffaçables empreintes,
stème : ils suivaient le goût de leur temps. Mais Shakspeare, plein d’ imagination , d’originalité, d’éloquence, jetait dans ces cadr
ble talent de quelques-uns d’entre eux, ils n’auraient pas subjugué l’ imagination de leurs compatriotes et de l’avenir. Leur art dr
de son siècle, seule chose qu’il étudia. Ce siècle, si favorable à l’ imagination et si poétique, gardait en partie l’empreinte de
aux bienséances de notre théâtre ; il imite de sang-froid un délire d’ imagination italienne. Que dans un poème dramatique, rempli d
ces du goût, a, pour sa nation, un intérêt inexprimable. Il donne à l’ imagination anglaise des plaisirs qui ne vieillissent pas : i
rêveur et fantastique Hamlet, sont des êtres réels, qui vivent dans l’ imagination , et dont l’empreinte ne s’efface plus. Comme tous
tempérance de métaphores et d’expressions figurées, la même chaleur d’ imagination éblouissante et sublime ; mais les incohérences d
s, Shakspeare réussit à créer des situations neuves. Il remplit par l’ imagination ces lacunes que laisse l’histoire la plus fidèle,
. Enfin il est d’autres pièces qui sont comme les Saturnales de cette imagination si désordonnée et si libre. On admire beaucoup en
Les comédies de Shakspeare n’ont point de but moral : elles amusent l’ imagination , elles piquent la curiosité, elles divertissent,
génie. Quoi qu’il en soit, ces productions si diverses, ces efforts d’ imagination si variés, témoignent de la richesse du génie de
Ses peintures fortes et familières, son énergie souvent triviale, son imagination excessive et sans frein sont restées le caractère
liberté de son allure, tout ce qu’il a de grand et d’inattendu pour l’ imagination . Les caractères monstrueux qu’il invente n’ont pl
à présenter en modèle aux autres peuples les plus belles formes de l’ imagination  ; elle n’offre pas cette beauté idéale que les Gr
es courts loisirs d’une société libre et puissante, les plaisirs de l’ imagination et de la pensée prendront plus de place, l’autori
vue. Il suivit avec éclat les cours de l’université de Cambridge ; l’ imagination de l’auteur du Paradis perdu s’annonçait par des
des arts, et toute retentissante de la gloire du Tasse, charmaient l’ imagination du jeune Anglais. Il visita deux fois Rome, où la
emblaient une imitation de l’éloquence et de la liberté romaines. Son imagination rêvait l’affranchissement de la Grèce71 par les a
ur du trône et des libertés de l’Angleterre. On peut croire que cette imagination ardente, mystique, élevée, étrangère au monde, fu
une et de son caractère, était un héros assorti, pour ainsi dire, à l’ imagination sublime et bizarre de Milton. Il devait à la fois
ons arbitraires de l’Écriture, avaient achevé d’ôter tout frein à son imagination , et lui donnaient quelque chose d’impétueux et d’
jamais le génie original de Milton. Il est certain que Milton, dont l’ imagination était nourrie par une immense lecture, a jeté dan
me et nouveau. Ainsi considéré, ce sujet paraîtra le plus grand que l’ imagination ait eu jamais à choisir : il a pour premier carac
ou d’un peuple, mais de l’humanité entière ; sorte de grandeur que l’ imagination ne trouve dans aucune autre épopée. Addison a tor
e monde mystérieux, il faut que tout ce qu’il raconte soit créé par l’ imagination et soutenu par elle. Le travail de son esprit, da
ilton fait jaillir son originalité. Il est d’autant plus neuf que son imagination chargée de connaissances a fermenté par l’étude,
al sur le modèle vivant de la nature, pour être ensuite élevées par l’ imagination jusqu’à l’idéal : il décrit d’après les livres. C
d’Adam et d’Ève sortant des mains du créateur ; il arrête lentement l’ imagination charmée sur ce premier amour naissant avec la vie
discours une admirable éloquence et une vérité relative, telle que l’ imagination peut la concevoir. Satan est un des chefs-d’œuvre
ndre le séjour infernal, sont au rang des plus étonnants efforts de l’ imagination humaine. Un critique anglais a dit que Milton ava
r éclipsée d’un archange. Jamais poète n’a osé, dès l’abord, saisir l’ imagination par de si grandes fictions. Cet enthousiasme anim
premiers chants, si ces ailes de feu soutenaient toujours le poète, l’ imagination n’aurait rien produit de plus grand que le Paradi
nent à la nature par des accès d’humeur, s’ils ont les caprices d’une imagination froissée par le monde, alors un intérêt de surpri
années, s’élever un des hommes qui ont exercé le plus d’empire par l’ imagination et le talent des vers. Cet homme est Byron. Jamai
t le scepticisme par la mélancolie, et la philosophie sensuelle par l’ imagination . De ce mélange d’impressions et de qualités diver
les cimes azurées des montagnes, ne furent pas sans influence sur son imagination naissante. Son cœur ne fut pas moins précoce. Il
u’avait tué jadis le vieux lord, dont il était lui-même l’héritier. L’ imagination de Byron n’était nullement attristée par ce souve
ncroyables violences, d’amères ironies et de noirs soupçons dans deux imaginations également irritables. Un jour, après une vive que
u agitée, n’avaient produit que des singularités sans puissance sur l’ imagination des autres hommes. Tel était Woodsworth, et le su
a France. L’Angleterre avait encore la première gloire et la première imagination de Walter Scott, non cette imagination inventive
première gloire et la première imagination de Walter Scott, non cette imagination inventive et fidèle, dramatique et morale, qu’il
ue et morale, qu’il a prodiguée dans ses beaux romans, mais une antre imagination érudite et laborieuse, qu’il faisait servir à la
ie politique ; mais dans la partie la plus élevée des lettres, dans l’ imagination et la poésie, le nouvel âge britannique n’avait e
ament poétique s’était fortifié dans cette course de deux aimées. Son imagination s’était hâlée au soleil d’Orient. En même temps q
ées où les poètes sceptiques et leurs amis se troublaient à plaisir l’ imagination par des contes de revenants, et croyaient au diab
ts. Un autre Anglais, Lewis, vint mêler à ces entretiens sa fantasque imagination et sa littérature de sorcellerie. Fort instruit d
tout quelques extraits cosmogoniques de Moïse de Chorène ramenaient l’ imagination du jeune poète à ces problèmes religieux, dont so
contre des croyances auxquelles il semblait quelquefois ramené par l’ imagination , comme s’en plaignait l’incrédule Shelley. Il rep
âme. Bien ne prouve dans sa vie que son cœur fût corrompu : mais son imagination l’était à quelques égards. Il n’a pas fait ce qu’
reconnaître là moins les aveux d’une vie coupable que les jeux d’une imagination mal réglée, qui se fait parfois des châteaux en E
puissante d’intérêt et de monotonie. On a vu de grands poètes, dont l’ imagination a toujours travaillé, hors d’eux-mêmes et du cerc
os tragiques, Corneille, Racine. C’est là, quoi qu’on dise, la grande imagination . Elle crée ce qu’elle n’a pas vu ; elle entre par
sublimes. Voilà le poète au plus haut degré. Il est une autre sorte d’ imagination plus restreinte et plus physique, pour ainsi dire
a souffrance. C’est le génie de quelques élégiaques : c’est le tour d’ imagination rêveur, égoïste, douloureux, qui a coloré de si v
et de bernardin de Saint-Pierre. Byron appartient à cette école. Son imagination est inépuisable à le peindre lui-même, à découvri
lamation de Lucain. Comme lui, il exagère et il a cette emphase que l’ imagination trop jeune prend pour de la force. Mais il peint
erie, c’est le chef-d’œuvre et le symbole de Byron. Ailleurs, que son imagination soit frappée de la mort et des obsèques militaire
icencieuse de Voltaire ; mais on y trouve, avec moins de cynisme, une imagination plus amusante et une plus vive gaieté. De la dive
me avec tant d’éclat et de pureté. Sa trace est encore partout dans l’ imagination de notre siècle ; et il a pu beaucoup perdre de l
44 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »
jettent sur nos contes familiers un peu de ce fantastique et de cette imagination mystérieuse qui respire dans les légendes et cont
re au foyer domestique et autour d’un berceau ; sa sensibilité et son imagination n’avaient jamais été éveillées de ce côté. De tou
re de Perrault est bien française. Ses Contes ne sont pas à l’usage d’ imaginations effrénées. C’est assez que, dans sa rédaction par
quelque part qu’elle vienne, qu’elle ne périsse jamais cette fleur d’ imagination première, cette image de l’enfance du monde, reco
u’un immense gazouillis universel. Plus tard, vers cinq ans, avec son imagination crédule et féconde, il inventerait les légendes,
aturel et naïf, l’homme crédule et enfant. Qu’il y ait au fond de son imagination un horizon d’or, l’âge féerique, homérique, légen
passé, une réminiscence de l’âge d’or et des premiers printemps de l’ imagination humaine, dût-il ensuite devenir positif, polytech
ns pas non plus par désabuser systématiquement et par dessécher toute imagination naissante et croyante. La mesure de Perrault, enc
e petit esprit fort ! il n’est pas bien sûr que ce soit sa maman. Son imagination et sa raison se combattent ; c’est l’heure du cré
45 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349
ue les hommes qui se sont arrogé le domaine de l’intelligence ou de l’ imagination , et qui ont renoncé en même temps à l’inspiration
semble des choses. Les temps où régna la parole furent les temps de l’ imagination  ; ceux où régna la pensée indépendante doivent êt
ins et des hommes du nord, mais les croisades n’ont pu féconder notre imagination . La voix de nos Troubadours et de nos Trouvères a
our achever de détruire les derniers vestiges de cette idolâtrie de l’ imagination  ; et la langue française, docile surtout aux règl
sur nous, et qu’une nouvelle dynastie va se placer sur le trône de l’ imagination , qui est vacant. Le sceptre de Boileau est brisé
; mais nous ne pouvons plus rentrer dans cette partie du domaine de l’ imagination ou nous devions trouver nos propres origines, nos
l’heure, le règne du fatalisme va finir aussi dans les royaumes de l’ imagination , et cela seul change beaucoup toutes les données
usé comme toutes les autres traditions. Il a jeté dans l’empire de l’ imagination toutes les idées et tous les sentiments qu’il dev
cher mystérieux va renaître de ses cendres immortelles. Les arts de l’ imagination doivent rester la noble décoration de la société.
46 (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444
mme qui, né avec une puissante sensibilité pour sentir, une puissante imagination pour concevoir, et une puissante raison pour régl
concevoir, et une puissante raison pour régler sa sensibilité et son imagination , se séquestre complétement lui-même de toutes les
tinément toutes les carrières de la vie active. Ma sensibilité et mon imagination , qui me poussaient violemment à l’action sous tou
que. Si j’avais concentré toutes les forces de ma sensibilité, de mon imagination , de ma raison, dans la seule faculté poétique ; s
pose. Là, ce n’est plus la mémoire seulement, c’est l’intelligence, l’ imagination et le goût qui entrent en jeu. Je commençai à tro
harme dans ces leçons, parce que j’y trouvais l’exercice de ma propre imagination et de mon propre discernement. La poésie d’Homère
ocrite, de Virgile, de Gessner, les images connues et embellies par l’ imagination de ces poètes. Et, à ce sujet, je ne puis m’empêc
ollège attestent bien que ces vers furent un des premiers jeux de mon imagination . Je vous demande indulgence pour les rimes et pou
ence, en troublant mes sens, avait inquiété, attendri et attristé mon imagination , une mélancolie un peu sauvage avait jeté comme u
mes, les chants, l’encens, les fleurs, la musique, exerçaient sur des imaginations d’enfants ou d’adolescents de vives séductions. L
èrent pas à agir avec la toute-puissance de leur enseignement sur une imagination de quinze ans. Je retrouvai insensiblement auprès
tage en moi ces pressentiments de poète. Une croissance rapide et une imagination qui croissait en proportion plus accélérée encore
l’éternel sillon succédant à un sillon semblable, semblent refouler l’ imagination de l’homme en lui-même et lui faire creuser l’inf
nq heures dans ce beau pays, avant-scène des Alpes me remplissaient l’ imagination d’images d’autant plus imprimées en moi que le si
it un poème, s’offrit avec ses magiques pinceaux. Il fit un prodige d’ imagination , il éblouit et il enchanta le monde avec son livr
ue l’homme est la pensée manifestée de Dieu, et que l’univers est son imagination rendue sensible. Ceux qui ont admis la beauté de
livres sur lesquels nous nous précipitâmes comme sur la proie de nos imaginations à la fin de nos études, en rentrant dans les bibl
e style, ce que René et Atala, les Martyrs donnèrent de délires à mon imagination  ; mais je dois dire aussi que, dès ces premières
était devenue du pathétique. Ces vers avaient coulé, non plus de son imagination , mais de son cœur, avec ses larmes. Voilà le secr
……… ……………………………………………………… C’est ainsi que d’abord la nature, puis l’ imagination , puis la piété, puis l’amour me donnèrent les pre
47 (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332
s avec les Mores avaient attachés plus vivement à leur foi, et qu’une imagination ardente passionnait pour les pompes et les fêtes
singulier de voir la témérité avec laquelle, dans ces temps que notre imagination se figure si soumis, si respectueux, non seulemen
les convaincre d’erreur. Il semble que le Dante ait tellement saisi l’ imagination de ses contemporains, quand il a paru, qu’aussitô
pendant cette immense révolution, ce n’est pas le sujet qui a saisi l’ imagination poétique du Dante. Il y avait, dans l’état intéri
ui apparurent à l’âme du Dante. À trois siècles de distance, la belle imagination du Tasse, dans les délices de la cour de Ferrare,
it humain qui avaient paru à la fin du onzième siècle, et ébranlé les imaginations par leurs entreprises et leurs victoires : ce ser
lable chose, elle dut être répétée, commentée, grossie, altérée par l’ imagination populaire, et, dans son cours, se chargeant de mi
finesse, Froissart, poëte ingénieux de l’école des troubadours par l’ imagination , et de l’école des trouvères par la malice ; Char
que jamais dans le quinzième siècle ; ils seront, pour ainsi dire, l’ imagination publique du temps ; on les comptera par centaines
s troubadours, que nous pourrions chercher un reflet prolongé de leur imagination . Mais le dialecte castillan commençait à y domine
ueillir et s’animer. Après le Cid, un grand mouvement avait gagné les imaginations , sans qu’un poëte se fût détaché de la foule. Le
ns avec joie dans ces mines d’Orient, où se cachent tant de trésors d’ imagination et de poésie. Mais, ignorant que nous sommes, nou
entrevoir cette ingénieuse littérature du Midi, ce premier éclat de l’ imagination provençale, qui contraste avec l’esprit tout clér
tait la vie antique. Ils ne quittaient pas leur cellule pour errer es imagination au milieu des tournois et des fêtes du moyen âge 
s philosophiques, morales, littéraires, en commun avec Cicéron. Par l’ imagination et la pensée, il ressemblait bien plus à ces gran
nce et même l’impiété se mêlent sans cesse à la vivacité naïve et à l’ imagination piquante des écrivains. Je sais que les arts n’on
t ne peuvent avoir la sévérité que prescrit la morale ; je sais que l’ imagination et le goût ne s’effrayent pas de tout ce qui peut
le procès-verbal d’un roman ; mais vous voyez bien vite tout ce que l’ imagination riante et poétique du douzième et du treizième si
le époque pour l’esprit humain, au moins dans les arts ingénieux de l’ imagination et du goût ? Je le croirais. Une chose m’embarras
le des Arabes. — Splendeur des Mores d’Espagne : leur ascendant sur l’ imagination des Méridionaux ; détails à cet égard. — Caractèr
croire que l’antiquité classique n’avait pas impunément existé pour l’ imagination des Provençaux, et que, soit par tradition, soit
ie pastorale toujours la même dans l’immense étendue du désert, cette imagination colorée des feux du soleil, et qui reproduit, san
eurs de la création, vous êtes au milieu des sites, des mœurs et de l’ imagination arabes ; vous êtes dans le désert et sous la tent
idien, cette poésie des prières du matin et du soir, agissaient sur l’ imagination des Européens, et devaient leur donner quelque ch
nt leur donner quelque chose de hardi, de vif, que n’avait pas même l’ imagination grecque et latine. Ainsi, première influence, inf
latine. Ainsi, première influence, influence pieuse et canonique de l’ imagination orientale, passant par le christianisme, et allan
remiers siècles, nées de la Bible et du génie oriental, agitaient les imaginations grossières et engourdies des barbares occidentaux
ormes ; elle n’était ni ingénieuse, ni savante ; elle s’adressait à l’ imagination mystique, et non pas à la pensée multiple et vari
sclavage. Cette littérature, dans tout ce qui n’était pas le jeu de l’ imagination , manquait de grandeur et d’énergie ; mais elle ét
flet de l’imitation populaire. C’est de là surtout qu’elle agit sur l’ imagination de nos Méridionaux, avec d’autant plus de puissan
it. C’était donc une expérience déjà faite, que toutes les fois que l’ imagination asiatique venait toucher l’imagination méridional
ite, que toutes les fois que l’imagination asiatique venait toucher l’ imagination méridionale de l’Europe, elle lui communiquait qu
dies et capricieuses, toutes ses pompes devaient puissamment saisir l’ imagination des peuples vaincus ; et les Arabes, à certains é
rtes, si difficile à constater ; c’est surtout le mouvement donné à l’ imagination , l’action sur la pensée poétique, sur le développ
e arabe, un fragment des Mille et une Nuits, lié naturellement, par l’ imagination des contemporains, au souvenir de cet homme qui é
yen dramatique, un instrument de terreur et de remords, qui trouble l’ imagination d’une jeune femme, il a parfaitement senti ce que
age, la communication des cours, le mélange des peuples ; reflet de l’ imagination et de la poésie arabe parmi les chrétiens du Midi
lle un germe destructif : une servile terreur s’y mêle aux élans de l’ imagination . Du reste, calculez par la pensée ce que l’éclat
tte poésie. Mme de Staël, d’un esprit si élevé et si fin, avoue que l’ imagination agissant par l’harmonie, avait sur elle une telle
’esprit, au lieu d’être une action. Il est encore un trait commun à l’ imagination arabe qu’on y retrouve également. C’est l’emploi
la double influence du christianisme et du platonisme, alors que les imaginations savantes et agitées étaient saisies d’une fièvre
ade. La croisade a été, pour ainsi dire, une merveille au-dessus de l’ imagination des hommes qui l’ont vue, qui en ont été les acte
; il la renouvela sans doute à sa manière, avec un charme singulier d’ imagination et de riant coloris, mais non pas avec la puissan
garda le souvenir de cette poésie provençale, et la cultiva. Si votre imagination se reporte aux grands exploits de Richard, malgré
roubadours, inférieure à la poésie amoureuse. — Vie heureuse et douce imagination du Midi troublées tout à coup par une horrible ca
ont de curieux éléments pour l’histoire, et non des spectacles pour l’ imagination . Aussi, messieurs, en parcourant cette littératur
immédiats de la poésie populaire, lors même qu’ils ne satisfont pas l’ imagination et le goût, ont toute la vivacité, ou plutôt tout
uitième siècle, dans quelques cantons de la Grèce asservie. Un tour d’ imagination semblable se retrouve dans les vers de Sordello ;
s ces quatre ou cinq poésies qui font l’enchantement éternel de notre imagination , on s’arrête cependant avec plaisir sur elle, et
n, ils gardèrent leur foi, et y mêlèrent seulement quelque chose de l’ imagination orientale. Avec les mahométans ils passèrent en E
violée, l’épouvantail des peuples et des rois attaqué par un crime. L’ imagination froide de nos temps ne peut se figurer l’horreur
nté par la guerre ; les tournois, les fêtes avaient disparu. Enfin, l’ imagination des hommes n’était plus la même ; elle avait été
quoi ! direz-vous, tout ce qu’il y a de sacré et de puissant sur les imaginations était attaqué avec plus d’amertume et de violence
éparer les recherches techniques des souvenirs qui flatteraient votre imagination . D’abord entraînés vers le Midi, nous avons suivi
ionale. C’est là que nous trouvons la grande création du moyen âge, l’ imagination du moyen âge personnifiée, la chevalerie. Ici nos
que grand événement, quelque spectacle extraordinaire avait agité les imaginations humaines, pour les porter à ce rêve de la chevale
te première influence. Songez, en effet, combien les hommes avaient l’ imagination vive et facile à ébranler, dans ces temps du moye
tez-vous que, du vivant de ce héros et lorsqu’il fut mort, toutes les imaginations et des reclus et des laïques n’aient incessamment
a terre sainte en Irlande. Je ne doute pas que la surprise donnée aux imaginations par cette puissance extraordinaire de Charlemagne
nne, quelques grands noms grecs ou romains qui avaient surnagé dans l’ imagination confuse du moyen âge, deviennent les sujets de ro
e pas ; on est difficilement poëte. Mais à certaines époques, c’est l’ imagination publique, courante, qui est poëte ; et personne e
nople. Ils étaient Charlemagne à eux tous ; ils ébranlaient de même l’ imagination  ; ils avaient également offert au monde européen
e fables, vraiment ingénieuses, qui sort de cette secousse donnée à l’ imagination humaine par les grands exploits des Normands. Ces
eux le monde de la nature et de l’histoire. Cette illusion naïve des imaginations explique une foule de faits singuliers qui rempli
de la mythologie du moyen âge. Nous avons expliqué cette puissance d’ imagination , qui n’était, pour ainsi dire, qu’une puissance d
vraie que fabuleuse. Mais sous ces histoires extravagantes, sous ces imaginations singulières qui remplissent tant de romans versif
n’invente que l’idéal des événements ou des croyances de son temps. L’ imagination n’est qu’un souvenir plus vif ; parfois elle imit
re sainte d’Orient lui ouvrait le plus vaste champ, et permettait à l’ imagination de tout rêver dans ces lointains et merveilleux p
nt les usages de la chevalerie et les souvenirs des croisades : nulle imagination poétique, nulle harmonie, nul talent ; mais une b
iété ne l’avait nullement dompté, mais seulement épuré. Tout ce que l’ imagination peut réunir, peut supposer de plus grand, se retr
trouvères, au douzième et au treizième siècles, a mis en mouvement l’ imagination italienne, si féconde dans l’âge suivant. Sans do
selidis, où la plus parfaite pureté morale est développée avec tant d’ imagination et de grâce. Boccace a jeté son style et son géni
la personnifiant par son style. Tant qu’il n’y a, pour ainsi dire, d’ imagination que dans la foule, dans le peuple d’un pays, l’id
mer agitée, où l’on ne peut élever aucune construction. Mais quand l’ imagination supérieure d’un homme maîtrise toutes les autres,
la langue et des mœurs, le caractère des idées du temps, et le tour d’ imagination particulier à l’auteur anonyme de cet ouvrage. Dè
souvenirs de la croisade et du roi Richard, tout cela plaît fort à l’ imagination  ; mais le style de l’écrivain n’a point cherché à
aint Louis contre les blasphémateurs n’atteignirent pas les jeux de l’ imagination poétique. À cet égard, la France du Nord, mieux f
pressives et les plus courtes. Il en est ainsi de Joinville ; la vive imagination et en même temps l’imagination ignorante de cet i
Il en est ainsi de Joinville ; la vive imagination et en même temps l’ imagination ignorante de cet ingénieux chevalier lui a donné
poque ; mouvement général des esprits. — Influence de la France sur l’ imagination  ; trois mythologies nouvelles. — Paris, rendez-vo
Mais ces exemples ne suffisent pas pour indiquer le grand travail des imaginations à cette époque, et l’influence que dès lors la Fr
, poëte, philosophe, naturaliste, déployant avec plus de rudesse et d’ imagination , comme il sied au moyen âge, cette activité, cett
rticulière d’un homme de génie qui éclate dans ce travail ; c’est une imagination collective, semblable à celle qui créa les belles
enchanteurs, ces fées, ces géants, ces nains, ces animaux magiques. L’ imagination , entourée de tant d’êtres fabuleux, ne tarda pas
ent. Les dogmes du christianisme une fois déposés dans les esprits, l’ imagination ne s’était pas arrêtée ; on se racontait les rêve
partie burlesque du merveilleux chrétien. Voilà ce qu’avait inventé l’ imagination du moyen âge, et ce qui, dès le treizième siècle,
du moyen âge11. Mais, après ces modèles inégaux, jetés pêle-mêle à l’ imagination du Dante, il admirait surtout les troubadours, Be
ses États. Les chansons et les bienfaits de Frédéric II éveillèrent l’ imagination des Siciliens. « L’empereur Frédéric, nous dit un
des écoles, par les débats théologiques, par le réveil spontané de l’ imagination , sous un beau ciel et dans une riche nature, un g
nsidérer, était tout à fait de son temps ; et c’est dans le travail d’ imagination , qui portait à leur plus haute puissance des croy
nie et lui donne sa forme ; vie agitée, errante, malheureuse, comme l’ imagination et la théorie cherchent de nos jours à la rêver p
ssé confusément quelques traits de lui-même, je les laisse dans votre imagination , pour qu’elle les achève. Onzième leçon Es
à la naïveté primitive. — Éléments poétiques de cette même époque. —  Imagination du Dante. — Sa Vita nuova. — Considérations sur l
s à une première époque de jeunesse et de candeur, à une puberté de l’ imagination dans les peuples, qui, une fois passée, ne se ret
poëme épique, est-ce autre chose que le monument le plus complet de l’ imagination et des croyances d’un peuple ? Sous ce rapport, l
mporains, et élève tout ce qu’ils pensent à la plus haute puissance d’ imagination et de génie ; cet homme, qui avait manqué au mond
caractère de candeur primitive, d’originalité féconde, mais bornée, d’ imagination épuisant tout un monde contemporain, et ne sachan
se souvînt de ce vieil empire romain, qui avait préexisté, et que son imagination fût remplie de César, d’Auguste, de Constantin, d
du monde, la résurrection, étaient les idées les plus familières à l’ imagination des hommes. Il paraît que, par la fausse interpré
ont échappé à sa première jeunesse, on n’aperçoit pas les traces de l’ imagination faite pour tracer cette œuvre infernale et célest
de Sénèque : Nullum est magnum ingenium sine mixturâ dementiæ. Une imagination puissante, une sensibilité vive, ces deux âmes de
s diverses et horribles à voir, qui me disaient : « Tu es mort. » Mon imagination ayant commencé à errer, j’en vins à ce point de n
ai à pleurer d’une façon déchirante ; et non seulement je pleurais en imagination  ; mais je pleurais de mes yeux, et je les mouilla
r le corps où avait habité cette âme noble et bienheureuse ; et cette imagination trompée, qui me montrait ma dame morte, fut si fo
ndre dire : « Je vois le principe de la souveraine paix. » Dans cette imagination , j’appelais la mort, en lui disant : « Mort chère
u fastidieux pour l’avenir qui remplissent ses chants. Il fallait des imaginations bien occupées de l’enfer, pour qu’on leur en offr
te difficulté. L’écueil du sujet se montre davantage dans la suite. L’ imagination humaine est moins puissante à peindre la félicité
unité de sa Trilogie. Souvenirs de l’antiquité, science théologique, imagination , passion : voilà les caractères du Dante, et les
’il a été composé ; il ne la perd pas de vue dans ses plus fantasques imaginations . Lorsque, voyageant, avec Virgile, dans ce pays i
e liberté, qui dément toutes les idées ordinaires sur le moyen âge. L’ imagination de quelques publicistes modernes, en regrettant l
orêt, tandis que Béatrix demeure au pied de l’arbre de la science ; l’ imagination des contemporains aimait à travailler sur ces all
r et nouveau. Quand il soulève cette robe doctorale du moyen âge, son imagination invente, comme on inventait aux premiers jours du
milieu de quoi est-elle jetée ? parmi les rêves les plus hardis de l’ imagination poétique. Dans les poëtes qui ont voulu peindre l
ucifer transporte les deux poëtes hors de l’abîme. Vous avez encore l’ imagination tout effrayée du tableau de l’enfer, et de cette
e âme poétique. Dans le hardi mythologue du christianisme, dans cette imagination qui a créé tout un monde d’anges, vous voyez le c
semble devancer la réforme, et d’une foi respectueuse et vive, d’une imagination qui invente au-delà du christianisme, et d’une do
es. On sent chez lui cette mystique ferveur qui tourmentait alors les imaginations vives, et qui pouvait aisément devenir du génie p
arreries d’une verve grossière ; mais nulle trace de cette vivacité d’ imagination , de cette hauteur de génie, de ces fictions plus
vers ? Comment traduire la mélodie ? Comment faire sentir une forme d’ imagination si étrangère à notre temps, à nos mœurs, et peut-
la translation de la cour pontificale dans le comtat d’Avignon. Notre imagination , qui toujours reporte sur le passé les systèmes d
Attique ou de la Morée un souvenir de l’ancienne Grèce, un héroïsme d’ imagination , quelquefois puéril, mais qui servit à la liberté
de pouvoir impérial que de pape. L’Empire n’était pas alors ce que l’ imagination le suppose aujourd’hui. Retenus par les divisions
ans un vaste poëme, qui admet tous les tons, réunissant tout ce que l’ imagination peut offrir de plus hardi, de plus singulier et d
e sous ce ciel d’Italie, dans cette vie oisive et musicale, parmi ces imaginations si naturellement vives, quelques vers de Pétrarqu
on. Rien n’a vieilli dans son langage. Ses vers ont tellement saisi l’ imagination , que les mots qui les composent n’ont pu s’oublie
arque était-il grand poëte dans toute l’étendue de l’expression ? Son imagination embrassait-elle fortement autre chose que ce qui
vec soin ce réveil matinal du génie italien. Mais l’état précoce de l’ imagination et du goût suppose tout un ordre de civilisation
e siècle. Un tel historien n’aura pas toujours cette candeur et cette imagination qui vous plaisent dans Froissart ; il ne sera pas
cle, l’Italie n’était pas seulement plus inventive, plus puissante en imagination que les autres pays de l’Europe ; elle était plus
bmergeait pas dans de vieux souvenirs, toujours moins puissants sur l’ imagination que les choses présentes ; mais elle préparait le
gieuse, les guerres étrangères et civiles, doivent agiter, enhardir l’ imagination , rien de tout cela ne manquait à la Castille. Cep
’il charge tout à coup de venger sa cause, voilà un grand spectacle d’ imagination ou d’histoire. Nous croirions le fait historique 
emier abord, une étude plus faite pour exciter l’intérêt et ranimer l’ imagination , que cette histoire toute poétique de l’Espagne,
s de cette époque ne répondront pas à toute l’attente éveillée dans l’ imagination par le nom de cette époque même ? C’est que, pour
siècle, une foule d’inventions heureuses, une abondance inépuisable d’ imagination caractérisent ces provinces, dont le nom, à force
de l’Europe, elle est plus indigène, plus locale, plus historique. L’ imagination poétique de ce peuple semble avoir été, pendant p
e poésie espagnole, que j’appelle une suite d’annales, retenues par l’ imagination populaire, c’est la Romance du roi Rodrigue. Je l
i longtemps l’esprit de l’Europe, et qui n’ont pu être tués que par l’ imagination plus forte et la raison moqueuse de Cervantes, ce
êlé une élégance germanique du dix-huitième siècle, un tour factice d’ imagination , à la rudesse de ces chants, à leurs répétitions,
ue dans les Asturies, dans la Castille, dans le royaume de Valence, l’ imagination populaire chantait les exploits du Cid, et que de
t mes fiancées. » Il y a, je crois, dans le poëte anglais Young, une imagination semblable, la Mort qui, parée de diamants, vient
s se compose de leçons allégoriques et de sentences, comme les aime l’ imagination d’Orient. C’est, avec d’autres circonstances, la
qu’il le peut. Le docteur arabe lui répond une lettre empreinte de l’ imagination et de la gravité orientale, pleine, au fond, de l
and événement qui se passait dans ces états est comme indifférent à l’ imagination de l’historien ; il disparaît, à ses yeux, devant
nue et simple : en France, la vivacité du coloris, l’enjouement de l’ imagination anime le récit historique ; Froissart a commencé
devises, les champs de bataille et les cours, tout ce qui frappait l’ imagination et les yeux. Il ne donne pas la statistique du ca
s légendes étaient toujours de race saxonne, de bonne vieille race. L’ imagination du pauvre peuple semblait les invoquer contre les
, dont l’histoire a été de nos jours habilement restaurée par la vive imagination de M. Thierry, était un homme de race anglaise, q
qui la consacre ; ainsi, n’en doutez pas. Voilà quelques essais de l’ imagination du peuple conquis. Longtemps les vainqueurs en fi
gleterre, fut l’homme dont les exploits remuèrent le plus fortement l’ imagination des Normands et des Anglais. Il força deux peuple
elle idée. Depuis le roi Richard, je vois le goût de la chevalerie, l’ imagination chevaleresque se répandre, s’étendre à toutes les
te. Elle n’a pas le caractère élevé, la grandeur de patriotisme que l’ imagination moderne se plaît à y supposer. C’est tout simplem
intrépide, bientôt voleur entreprenant, Robin Hood fut célébré par l’ imagination populaire de toute la Grande-Bretagne. Son nom re
de saisir ces nuances diverses, ces variantes de la situation et de l’ imagination des personnages. Toute la poésie normande et pica
t sur les braconniers anglais du treizième siècle. Ce n’est plus ni l’ imagination chevaleresque, ni la galanterie provençale, ni la
corrections de siècle en siècle, et a été plus ou moins refaite par l’ imagination qui la chantait, mais dont le fond est bien angla
il a son caractère propre de liberté politique et religieuse ; et son imagination savante est nourrie de fables orientales, comme d
ique, la protestation de la saine raison et du goût contre ce genre d’ imagination stérile à force d’être extravagant. Son sir Thopa
prêtre anglais du quinzième siècle, Ces poésies offraient beaucoup d’ imagination et une vive sensibilité : les formes, les constru
stol, et vient à Londres avec ses vieilles poésies, et une vivacité d’ imagination qui s’intéresse à toutes les querelles politiques
poésie le plus original du quinzième siècle, le premier ouvrage où l’ imagination soit correcte et naïve, où le style offre une élé
e qu’il sent lui-même par les choses qu’il imagine, ou plutôt par les imaginations toutes faites qu’il emprunte. L’allégorie était d
chrétienne. Il méritait cet anathème. Impudique à un degré que notre imagination moderne ne peut concevoir, ce théâtre devait révo
nne : c’étaient des mimes, des bateleurs qui figuraient tout ce que l’ imagination impure peut rêver de plus déshonnête. Cependant l
dogmes, devant des spectateurs convaincus ; puis un poëte d’une forte imagination , pouvant user librement de toutes ces grandes cho
ait fort mal étudié, dont la vie fut misérable, déshonorée, et dont l’ imagination fut abaissée souvent à ce qu’il y a de plus vil,
du caractère qui seul pourrait justifier une telle préférence, cette imagination naïve accordée à certaines époques où l’imitation
, ce soin trop visible, cet art trop régulier ; on se plaint que leur imagination s’occupe trop peu des objets réels et familiers d
nt spirituelle. Il y a, ce qui plaît et ce qui est rare, un mélange d’ imagination et de vérité morale, ce que Wieland a tant cherch
quinzième siècle, comme à un écrivain original, qui, dans un temps d’ imagination vive et légère, peint avec la verve réfléchie de
me le seizième siècle de l’Italie, pour réunir également le goût et l’ imagination , la science des formes, et l’originalité. L’expli
e nouveau, ce sang rajeuni et mélangé des fortes races du Nord, cette imagination populaire répandue dans un idiome naissant, cet e
Sans lui, nous aurions peine à concevoir ces leçons qui charmaient l’ imagination des Italiens et semblaient, à leurs yeux, une sou
romanes dont je vous ai tant parlé, il y a trois mois. C’est la même imagination galante et mystique ; c’est la même abondance de
époque où nous sommes renfermés, il y a plutôt un mouvement général d’ imagination qu’une prééminence de génie ; il n’y a rien surto
tastrophes, des combats de passion qui devaient intéresser vivement l’ imagination , et éveiller le talent. Tout le monde connaît la
ette lugubre apothéose de l’amour conjugal est sans doute le rêve des imaginations émues par le souvenir d’Inès. Il n’y a rien de te
e douleur de don Pèdre était un thème tout préparé, dont s’emparait l’ imagination des poëtes. Quant au caractère langoureux et tend
re des Espagnols, et cette fierté qui craint de s’attendrir, et cette imagination pompeuse qui exagère et manque le sentiment. Non 
les trésors, toutes les merveilles de ces riches contrées. Camoëns, l’ imagination remplie de la poésie antique, a négligé les table
au temps qui nous occupe, et cherchons les premiers exemples de cette imagination descriptive, innée dans le Portugal, et fortifiée
la prose originale, ne reconnaissez-vous pas un tour d’élégance et d’ imagination mélancolique, qui semble prématuré, au quinzième
qui, marqué d’un caractère distinct, aurait montré une grande force d’ imagination , même sans écrire. Il semble que, chez les Espagn
et faire abroger par les cortès cet article de la loi fondamentale. L’ imagination pittoresque du moyen âge et de l’Espagne marqua c
ces maîtres étrangers, n’auraient pas dû moins heureusement animer l’ imagination espagnole. Quel sujet de chant triomphal pour les
se bornait pas à reproduire les grâces un peu fardées et le luxe de l’ imagination arabe : elle se proposait aussi d’autres modèles,
e de plus que, même dans la science, les grandes choses se font par l’ imagination et l’enthousiasme. C’est en mêlant la hardiesse e
r atteindre au grand. Colomb, plus que Kepler encore, avait ce tour d’ imagination sublime et mystique, ce goût du merveilleux porté
48 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857
in, plus vrai, plus pur, plus élégant : l’un a l’avantage que donne l’ imagination qui n’est captivée ni par les regles de l’art ni
travers la flame. Mais ni ces exagérations forcées, ni une licence d’ imagination qui viole toutes les regles, ni un raffinement de
à la plus heureuse sagacité dans le choix des caracteres, une force d’ imagination que le grand Corneille admiroit lui-même. C’est d
de son siecle, un discernement juste & prompt, & une force d’ imagination qui réunisse sous un seul point de vûe les traits
s dont personne ne doute ; ces physiciens romanciers qui prenant leur imagination pour le livre de la nature, érigent leurs visions
e constituera le juge. Le critique supérieur doit donc avoir dans son imagination autant de modeles différens qu’il y a de genres.
d’étendue dans l’esprit, de sensibilité dans l’ame, de chaleur dans l’ imagination , qui marque les degrés de perfection entre les mo
s réunies dans une égale proportion ; dans les uns l’organe décide, l’ imagination dans les autres, le sentiment dans la plûpart ; &
elles ; mais dès qu’on a voulu joindre la décoration à la solidité, l’ imagination a créé les formes, & l’oeil en a fixé le choi
caractere à l’Harmonie, au jugement de l’oreille se joint celui de l’ imagination , du sentiment, de l’esprit lui-même. La Musique d
n’ose se fier aux modeles que sa mémoire a recueillis, & que son imagination lui retrace ; il a cent fois recours à la nature
eu ferme dans ses principes, il chancelle dans les conséquences ; son imagination trop féconde, étoit pour sa raison ce qu’est pour
la nature se joignent dans un plus haut degré que dans la comédie, l’ imagination & le sentiment ; & ce dernier y domine. C
ins cependant que rempli d’un grand nombre de modeles particuliers, l’ imagination & le sentiment n’en généralisent en nous l’id
i ce n’est celui qui l’éprouve ? Est-ce à la froide raison à guider l’ imagination dans son ivresse ? Le goût timide & tranquill
dies, & sur-tout dans une ame vivement pénétrée du beau, dans une imagination assez active & assez hardie pour parcourir la
u qui a si peu imaginé, auroit-il été un bon juge dans la partie de l’ imagination  ? Comment auroit-il été un vrai connoisseur dans
genre de ses oeuvres n’en étoit pas susceptible. Le sentiment & l’ imagination favent bien s’épancher quand ils abondent dans l’
l’imagination favent bien s’épancher quand ils abondent dans l’ame. L’ imagination qui dominoit dans Malebranche, l’a entraîné malgr
emens ou par la surprise qu’ils causent : parlez à l’ame, peignez à l’ imagination  ; pénétrez-vous pour nous toucher ». Il ne vous
t, ils ont laborieusement écrit des volumes sur quelques lignes que l’ imagination des poëtes a créées en se jouant. Qu’on ne soit d
donc plus surpris, si à mesure que le goût devient plus difficile, l’ imagination devient plus timide & plus froide, & si p
is en état de la corriger. L’étude de l’histoire & des ouvrages d’ imagination , est pour lui ce qu’elle est pour le peintre &
ele aux yeux, mais ils en offrent à l’esprit : ils donnent le ton à l’ imagination & au sentiment ; l’imagination & le senti
l’esprit : ils donnent le ton à l’imagination & au sentiment ; l’ imagination & le sentiment le donnent aux organes. L’actr
bien que son propre rôle ; celui qui joint à l’ame l’intelligence, l’ imagination & l’étude, s’affecte & se pénetre de tous
imiter ; jamais le même, & toûjours ressemblant : ainsi l’ame, l’ imagination , l’intelligence & l’étude, doivent concourir
eur ou de pitié : c’est que la vigueur de l’ame & la chaleur de l’ imagination ne sont pas au même degré dans le caractere de to
 : la passion en sait plus que les regles. Il est des tableaux dont l’ imagination est émûe, & dont les yeux seroient blessés :
s capable de charmer les yeux, devient triste & effrayante pour l’ imagination , dès qu’elle met les acteurs en danger ; ce qui d
d’un second ordre qui sembloit se perdre dans le ceintre, & que l’ imagination achevoit ; ce qui prêtoit à ce péristyle une élév
e donné. C’est dans tous les arts un grand principe, que de laisser l’ imagination en liberté : on perd toûjours à lui circonscrire
l’action ; ce que les yeux voyent, devient à chaque instant ce que l’ imagination se peint. Cinna rend compte à Emilie de sa conjur
sprit un incommode voisin. Ainsi le poëte qui n’avoit autrefois que l’ imagination à séduire, a de plus aujourd’hui la réflexion à s
ne fable ridicule & bisarre, il n’est pas moins une vérité pour l’ imagination séduite par l’illusion & échauffée par l’inté
ous les dieux, tous les hommes qu’il fait parler, sont des gens d’une imagination vive & délicate. Ne reconnoît-on pas d’abord
r, partagent toute l’attention & tout l’intérêt des bergers ; une imagination riante, mais timide, un sentiment délicat, mais i
Il y a peu de tableaux champêtres plus forts, plus intéressans pour l’ imagination & pour l’ame, que ceux que la Fontaine nous a
é touchante & noble, réunit tout ce que la Poésie a de charmes, l’ imagination & le sentiment ; c’est cependant, depuis la r
nt domine dans le genre passionné, c’est le caractere de Properce ; l’ imagination domine dans le gracieux, c’est le caractere d’Ovi
omine dans le gracieux, c’est le caractere d’Ovide. Dans le premier l’ imagination modeste & soûmise ne se joint au sentiment qu
rque. Dans le second le sentiment humble & docile ne se joint à l’ imagination que pour l’animer, & se laisse couvrir des fl
regne dans l’élégie tendre, a besoin d’être nourri sans cesse par une imagination vive & féconde. Qu’on se figure une personne
: telle est dans l’élégie tendre la situation de l’ame à l’égard de l’ imagination . Quels tableaux ne se fait-on pas dans ces douces
endre, le sentiment doit être sans cesse animé par les tableaux que l’ imagination lui présente. Il n’en est pas de même de l’élégie
ce mot-là signifie moins châtié, ou plus diffus, ou trop livré à son imagination , trop amoureux de son bel esprit, nimiùm amator i
s l’élégie gracieuse, l’ont ornée comme lui de tous les thrésors de l’ imagination . Dans Tibulle, le portrait d’Apollon qu’il voit e
les élégies tendres. Sans ce libertinage d’esprit, cette abondance d’ imagination qui refroidit presque par-tout le sentiment dans
us l’effort ». Mais le malheur qui émousse l’esprit, qui affaisse l’ imagination , & qui énerve les idées, semble devoir attend
héroïdes. Pourquoi ? parce que la chaleur de son génie étoit dans son imagination , & qu’il s’est peint les malheurs des autres
mer la douleur d’un autre, ce n’est plus dans son ame, c’est dans son imagination qu’il en puise les couleurs : il ne prend plus so
les héroïdes, qu’il n’est Ovide dans les tristes. Toutefois autant l’ imagination dissipe & affoiblit dans le poëte le sentimen
mieux réussi à la rendre, s’il l’eût copiée d’après un autre, ou si l’ imagination & la mémoire lui en avoient rappellé les trai
s inspiroit, de redoubler par l’attention qu’on donne à le peindre. L’ imagination est le siége de l’amour : c’est-là que ses feux s
ils soient plus tendres, à proportion qu’ils s’échauffent davantage l’ imagination sur l’objet de leur tendresse, & plus sensibl
douleur que chaque instant, que chaque objet reproduit, & dont l’ imagination n’est ni le siége ni la source. Il faut donc, si
en assauts & en batailles ; tableaux qui ne frappent guere que l’ imagination , & dont l’intérêt ne va jamais jusqu’à l’ame.
nche de la Pharsale les hyperboles & les longueurs, défauts d’une imagination vive & féconde, correction qui n’exige qu’un
fangeuse l’astre qu’il y voyoit réfléchi. On peut nous opposer que l’ imagination ne raisonne point ; que le merveilleux l’enivre ;
à leur aise, conservent dans leur style cette liante facilité ; leur imagination donne à leur plume le loisir d’être élégante. Du
Mais le soin qu’on prend de polir le style ne peut-il pas refroidir l’ imagination & rallentir la pensée ? Non, lorsque le poëte
’a point de regles. Le coloris du style est une suite du coloris de l’ imagination  ; & comme il en est inséparable, nous avons c
mp; on les appelle images. Les descriptions exigent non-seulement une imagination vive, forte & étendue, pour saisir à-la-fois
faut, dit-on, des peintures simples & familieres pour préparer l’ imagination à se prêter au merveilleux ; oui sans doute : mai
elle-même  ». Croiroit-on de bonne-foi trouver dans ses lecteurs une imagination assez vive pour suppléer aux détails qui font de
ment dans le tour naturel & facile des vers, dans le coloris de l’ imagination , dans le contraste & la vérité des caracteres
x maximes outrées des fanatiques & des enthousiastes, parce que l’ imagination étonnée ou éblouie en fait une espece d’hommes à
ition, son éloquence, sa philosophie, sa politique, tout ce qu’il a d’ imagination , de mémoire, & de sentiment, il met tout en o
naturel ? d’où vient que don Jugement, dame Mémoire, & demoiselle Imagination , quoique très-bien caractérisés, sont si déplacés
naïveté : par exemple, si on avoit élevé des autels au Jugement, à l’ Imagination , à la Mémoire, comme à la Paix, à la Sagesse, à l
ne affectation à dire, le dieu Jugement, la déesse Mémoire, la nymphe Imagination  ; mais le premier qui s’avise de réaliser, de car
oris, les graces, & si l’on veut le caprice & les écarts de l’ imagination . Or peut-on se persuader que ce soit un homme naï
& non d’entraîner le consentement ; de rendre enfin sensible à l’ imagination ce qui est évident à la raison : mais pour cela i
production des Arts qui n’a point de modele complet dans la nature. L’ imagination compose & ne crée point : ses tableaux les pl
tableau si parfait dans la disposition naturelle des choses, auquel l’ imagination n’ait encore à retoucher. La nature dans ses opér
s, & jusqu’ici peu connues, où la fiction peut s’étendre, & l’ imagination s’enrichir. Voyez Epopée . Il est des arts sur-to
e. Il faut que les difficultés méchaniques de la Peinture donnent à l’ imagination des entraves bien gênantes, pour l’avoir retenue
se & sa vraissemblance ; mais il a aussi ses difficultés, & l’ imagination n’y est pas affranchie des regles des proportions
égularité spécifique, & formât de plus avec l’autre un tout que l’ imagination pût réaliser sans déranger les lois du mouvement
homme ou celle du cheval étoit plus forte ou plus foible, l’oeil ni l’ imagination ne s’y reposeroit pas avec cette satisfaction ple
maître. Pour passer du monstrueux au fantastique, le déréglement de l’ imagination , ou, si l’on veut, la débauche du génie n’a eu qu
u funeste comme lui, suivant ses effets pernicieux ou salutaires. Les imaginations vives n’en ont vû l’explosion que comme un dévelo
iens. Ils avoient raison : sans un esprit droit & une ame pure, l’ imagination n’est qu’une Circé, & l’harmonie qu’une siren
nt la gloire qu’il a méritée, leurs neveux l’en dédommagent ; car son imagination le rend présent à la postérité. C’est un beau son
mêler du physique au moral dans l’idée de la grandeur, vient 1°. de l’ imagination qui veut des mesures sensibles ; 2°. de l’épreuve
réduite encore à sa pureté philosophique. La raison est esclave de l’ imagination , & l’imagination est esclave des sens. Celle-
pureté philosophique. La raison est esclave de l’imagination, & l’ imagination est esclave des sens. Celle-ci mesure les causes
49 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163
ns un corps d’hommes choisis, tandis qu’il suffit des ressources de l’ imagination pour émouvoir la multitude rassemblée. Excepté Xé
de l’homme d’état, que les écrivains grecs cédaient davantage à leur imagination , et que les écrivains latins prenaient pour règle
ure grecque, les premiers essais de l’esprit humain ont appartenu à l’ imagination . Les comédies de Plaute et de Térence ne sont que
un tout autre caractère, un tout autre objet, que dans les pays où l’ imagination se réveille la première. Un goût plus sévère que
les spectateurs de Rome, comme une fiction de plus dans un ouvrage d’ imagination  ; et néanmoins Térence conservait dans ces sujets
xtrêmement sensibles, depuis Cicéron jusqu’à Tacite. La littérature d’ imagination a suivi une marche inégale ; mais la connaissance
la liberté ; mais ce respect qui agit sur la pensée, qui écarte de l’ imagination jusqu’à la possibilité des actions interdites, ce
nius, le meilleur des trois, est un poète incorrect, obscur, et d’une imagination peu poétique. Cette opinion, fondée sur les fragm
ts ans avant Solon, un siècle avant Lycurgue ; et le premier art de l’ imagination , la poésie, avait presque atteint en Grèce le plu
beaucoup de siècles éclairés l’eussent précédé, tandis que c’est à l’ imagination seule du poète et au merveilleux des temps héroïq
50 (1887) Essais sur l’école romantique
oins élevés, sur des fantaisies où il n’atteint la grâce qu’à force d’ imagination , l’abandon et le naturel qu’à force d’esprit et d
son sens, qu’il ait foi en l’avenir d’une poésie toute de verve et d’ imagination , qu’il y voie même une question de vie et de mort
 ? L’esprit des poésies de M. Hugo, c’est la hardiesse, il écoute son imagination , il s’en laisse mener au hasard : tant mieux s’il
on habituelle, gracieux, léger, mélancolique ; mais, comme toutes les imaginations fécondes, il rencontre la légèreté, la grâce, la
en Asie, c’est sur les rives du Bosphore, là où la pensée n’est que l’ imagination , où tout profite à la poésie, même l’esclavage, p
ale qu’il pare de poésie, une anecdote qu’il raconte, une fantaisie d’ imagination qui lui est venue au bord de la mer, à la vue d’u
au bord de la mer, à la vue d’une belle et gracieuse frégate. Ainsi l’ imagination poétique, ce don de Dieu, ne trouve jamais dans s
nts nouveaux pour la dernière âme de poète. Vienne, vienne une grande imagination interroger notre nature, si vieille et si usée qu
bien prévenus pour nos jeunes poètes. On les juge communément doués d’ imagination , de hardiesse, de talent ; on les sait instruits,
vous le rencontrez. « Eh bien, votre idée ? — Charmant recueil ; de l’ imagination , de la grâce, une heureuse nature de poète ! Quel
e le ciel de M. de Vigny rappelle le monde d’anges sorti de la grande imagination de Milton, et que les amours d’Éloa fassent relir
et l’intelligence satisfaite, et de s’appeler nouvelle école. Mais l’ imagination et la science étant données, il serait bien étran
oué qu’innocent ; mais, malgré lui, sa jeunesse fleurie et sa fraîche imagination le trahissent, et j’ai bien peur que ce maître li
tte sorte de souffrance vague et de fatigue d’esprit, qui accable les imaginations rêveuses, dans une société où il n’y a plus de pl
s beaucoup gagné à être libres, perdant à la fois, avec les maux de l’ imagination , ses biens, qui sont ses rêveries, et tous les en
s de la terre sainte, et que ce cadavre serait le sien. Depuis, cette imagination malade a senti qu’elle se jouait d’elle-même, et,
eautés purement littéraires de la Bible. Elles frappent si vivement l’ imagination et elles prennent tant d’empire, par leur étrange
à tous les amours, le seul qui n’use pas le cœur et ne flétrit pas l’ imagination  ; le seul qui ne laisse point de dégoût, parce qu
où les âmes qui sont préparées pourront seules suivre le poète ; une imagination biblique, qui chante le Jéhovah des prophètes sur
de mouvements, de murmures, de mélodies ; il puise sans fin dans une imagination qui déborde toujours. S’il s’approche des choses
ou bien, si ténus et si vaporeux, qu’ils n’ont de réalité que dans l’ imagination du poète. L’inconvénient d’une immense abondance,
habitués. Chez eux, le bon sens est toujours présent à ce que fait l’ imagination  ; il ne se laisse guère surprendre, soit par des
du genre ennuyeux ? Notre-Dame de Paris est un roman de fantaisie, d’ imagination si vous aimez mieux, de poésie, d’art ; car je ti
trophe, et tous les autres moyens d’intérêt que lui fournissaient une imagination puissante et une grande expérience des compositio
te et méthodique recomposition de l’architecte, reçoivent la vie de l’ imagination du poète ; ce qui est du passé pour celui-là est
I14 12 décembre 1831. Ce recueil présente un nouveau côté de l’ imagination du poète ; c’est aussi un progrès de son talent.
nt artiste que le jeune poète dont je parle, lui qui a reçu du ciel l’ imagination qui conçoit et la fécondité qui multiplie, lui do
ays des hommes qui sont de pierre et qui ne discutent plus, pays où l’ imagination doit être si ouverte et si heureuse, les sens si
t ce vague désir de voyages, et ce combat quelquefois douloureux de l’ imagination et de la raison, l’une rêvant les courses lointai
le, mais qu’ils me sont venus naturellement, et au moment même où mon imagination (je voudrais trouver un mot plus modeste pour qua
uleur qu’on broie sur des mots sans idées, et des images qu’on a sans imagination  ; je lus les grands écrivains, et je vis que tout
d’avoir gâté de belles facultés poétiques, jeté hors de leur voie des imaginations de solitude et de silence, couvert les harmonies
pour les hommes qui se dévouent à en recueillir. Pour les écrivains d’ imagination , il les use horriblement sans les estimer, il en
amme, et allant promener le long des grands fleuves de l’Amérique une imagination qui n’a jamais été mieux inspirée que par la libe
pant l’Europe sans la conquérir, — toutes idées si remuantes, — à des imaginations préoccupées d’adultères légitimes, de séductions
me Dorval ont été les marraines de ce chétif et grossier enfant d’une imagination épuisée ; elles l’ont fait agréer au public. Ce p
maigre et si peu étoffé, cette stérilité de cœur, cette sensualité d’ imagination , substituée au sentiment, cette philosophie scept
quoique trop enfant pour tirer de ces voyages un profit réfléchi, son imagination se teignit des couleurs de ces différentes contré
émoire se remplit de formes merveilleuses, d’horizons, de paysages. L’ imagination fut donc la première faculté qui s’éveilla en lui
famille régulière, leur raison naissait en quelque manière avant leur imagination , et, moins attirés par les spectacles extérieurs,
du poète est belle et ouverte ; son front large, en effet, annonce l’ imagination et la mémoire. Son œil est doux, beaucoup moins c
ages, celui des prix d’Académie. Il n’y a rien de bon à augurer d’une imagination disponible à l’heure fixe, ni de ce précoce besoi
; une certaine facilité à développer les lieux communs, et beaucoup d’ imagination , deux choses qui n’attendent pas les années, et q
ui n’a que la mémoire heureuse et vive de ce qu’il a lu et entendu. L’ imagination , fécondée par une grande mémoire, c’est là tout l
où il n’y a point d’exemple d’un grand écrivain qui n’ait eu que de l’ imagination  ; c’est par là qu’il a fait beaucoup de bruit, qu
l a remué les jeunes gens, qu’il a acquis une gloire tumultueuse. Une imagination à la fois exacte et abondante, sans mélange de se
ture essentiellement pratique et sensée, un écrivain qui n’a que de l’ imagination , fût-elle de l’espèce la plus rare, ne peut être
utes les qualités secondaires, de l’instinct et de l’expérience, de l’ imagination et du goût, de hardies conceptions et d’exécution
s, de toutes les défaillances de l’inspiration première. Chez nous, l’ imagination , même dans les ouvrages qui sont qualifiés propre
on, même dans les ouvrages qui sont qualifiés proprement d’ouvrages d’ imagination , est une qualité d’ornement qui pare les composit
, qu’on a si ridiculement voulu entourer, de nuages et de mystères, l’ imagination , au lieu d’être écoutée et obéie aveuglément, est
réalités. Toutes les facultés marchent, pour ainsi dire, en ligne : l’ imagination , la raison, le goût, le sens critique ; toutes se
écrivain notable en se laissant aller librement et paresseusement à l’ imagination , cette muse si commode, qui réduit l’art d’écrire
leurs si distingués, de M. Victor Hugo. Chez lui, nous le répétons, l’ imagination tient lieu de tout ; l’imagination seule conçoit
ugo. Chez lui, nous le répétons, l’imagination tient lieu de tout ; l’ imagination seule conçoit et exécute : c’est une reine qui go
ui leur fait un mérite éminent de ne l’avoir pas. C’est donc avec son imagination toute seule, sans frein, sans contrôle, sans inte
troisième ordre, qu’un sujet très incomplet, qui n’a qu’un peu plus d’ imagination et de mémoire que le commun de ses contemporains,
s de l’écrivain, mais parce que l’écrivain lui-même, borné à sa seule imagination , cette faculté par laquelle les hommes diffèrent
té positif de l’homme, mais par le côté de l’écrivain que possède son imagination , ayant une sensibilité de cerveau et des passions
que lointaine consanguinité avec la vraie figure humaine. C’est que l’ imagination , même quand elle marche seule, a pourtant cette s
bilité, la passion, la raison elle-même. Un écrivain qui n’a que de l’ imagination et de la mémoire fera une scène suffisamment pass
périence, qu’on appelle la raison. Les plus notables enfants de cette imagination qui marche ainsi à l’aveugle, toute seule, avec l
ui adoucit les aspérités, retranche les longueurs, efface les excès d’ imagination , et substitue à des figures toujours un peu outré
d’une lecture lointaine. Tel est l’effet ordinaire des ouvrages où l’ imagination et la mémoire tiennent lieu de tout ; telle est l
Hugo. Le contraire arrive pour ces livres que la raison, animée par l’ imagination , a immortalisés. À la lecture, on les trouve enco
ssous de sa cause. II C’est par cette domination exclusive de l’ imagination et de la mémoire dans les ouvrages de M. Victor H
à-dire ceux qui à un grand fond de raison et de bon sens joignent une imagination dirigée et contenue, ces écrivains-là ont toujour
toutes les choses qui s’y disent, et reproduisant ces choses avec son imagination  ; saisissant une mode, une fantaisie, un goût éph
t héraut des idées du moment. Par la mémoire, il retient tout ; par l’ imagination , il peut prendre tous les tons et toutes les opin
de très belles. Les muses de l’ode ne sont-elles pas la mémoire et l’ imagination  ? Un peu plus tard, à la mode des imprécations et
la popularité des romans historiques de Walter Scott. La mémoire et l’ imagination en ont fait tous les frais. C’est le fruit d’une
re, mais çà et là éloquent, le Dernier Jour d’un condamné, rêve d’une imagination qui se suppose condamnée à mort, et qui met des c
as d’emblème plus ingénieux et plus exact d’un poète qui n’a que de l’ imagination et de la mémoire, que le verre sur lequel toute c
alité de M. Victor Hugo ; la description, fille de la mémoire et de l’ imagination  ; de la mémoire, qui dispose les objets par plans
magination ; de la mémoire, qui dispose les objets par plans, et de l’ imagination , qui les colore. Ce n’est pas la description que
en plutôt de faire rêver l’âme que de déployer des panoramas devant l’ imagination  ; c’est la description des littératures en décade
c’est le tour. C’est là que l’infirmité naturelle du poète réduit à l’ imagination et à la mémoire est le moins sensible ; car l’ode
est que le poète ne représente pas un caractère, un homme : c’est une imagination qui flotte à tous les vents, et qui se teint de t
es sont plus nombreux que les fous, ne peut pas faire amitié avec une imagination et une mémoire. Ce n’est point par la tête, c’est
vieilles sociétés ; il faut être ou lord Byron ou Béranger. Avec de l’ imagination et de la mémoire seulement, on n’est appelé ni au
. Ce qui fait les enfants de génie, c’est une mémoire heureuse et une imagination précoce, dons rares, si, au lieu d’être des fruit
du la première vivacité de sa mémoire et la première fraîcheur de son imagination . Réduit à son rôle de cristal et d’écho sonore, c
ire en voyageant, et remeubler cette lanterne magique qu’on appelle l’ imagination , en variant ses spectacles et ses points de vue,
thènes et de Jérusalem. Chez ces esprits merveilleux, la mémoire et l’ imagination étaient les humbles ministres de la raison : la m
leur remettait sous les yeux la longue suite de leurs expériences ; l’ imagination leur fournissait les agréments qui rendent la rai
omme par droit d’invention, à l’homme de génie qui les a exprimées. L’ imagination s’use et use vite l’écrivain qui n’a pour tout fo
aissance, des pages pleines de sens, qui brillent du doux éclat d’une imagination rassise. Le vieux Malherbe, qui n’était qu’un hom
t qu’éblouissantes, où toutes les qualités du grand écrivain, raison, imagination , goût, mémoire, s’équilibrent dans un admirable a
geuses, qui instruira les fils à mépriser les pères, et soulèvera nos imaginations contre nos meilleurs instincts ? Quant à moi, non
rennes jusque dans les pensions de jeunes filles, idéal de toutes les imaginations qui sont mélancoliques, soit naturellement, soit
qui semble plus appartenir à la spéculation qu’à la pratique, et à l’ imagination qu’à la raison. Rapportons-y toutes ces idées sur
vérités, quoiqu’elles ne soient point proprement pratiques, et que l’ imagination qui s’en nourrit leur communique sa mobilité et s
éternelles sont par là même des certitudes ; et, s’il est vrai que l’ imagination en soit plus occupée que la raison, celle-ci, loi
fantaisies ou de modes littéraires qui passent, et la proie de cette imagination qui change à toutes les époques, et qui devient l
ers sur les dieux et les héros de la commune patrie. Le poète, dans l’ imagination des peuples, était l’homme à qui les dieux avaien
out son cœur dans ses vers : ce poète fut M. de Lamartine. Toutes les imaginations se tournèrent du côté d’un jeune homme qui faisai
commencement du siècle, mais surtout depuis la chute de l’Empire, les imaginations étaient préparées pour ce genre de poésie. Werthe
écrit la maladie de René, devenue bientôt contagieuse, et rouvert aux imaginations le chemin de la foi. Madame de Staël avait analys
des penchants sérieux de notre époque, mais encore de ses caprices d’ imagination et de ses fantaisies littéraires. Les Méditations
er pour tous les temps et pour tout le monde, pensent pour toutes les imaginations avides de leur époque. Seulement, il en est parmi
ittéraire, à toutes les époques, est inégalement mêlée de raison et d’ imagination  ; mais l’intervention de la raison dans les plais
ne fait point de prosélytes. La raison n’est pas contagieuse comme l’ imagination . C’est par celle-ci seulement que nous sommes sai
ces littéraires. Je voudrais bien n’être point forcé de définir cette imagination , dont on n’avait une idée si nette au dix-septièm
soutenir les choses ; il a de plus à rappeler le sens des mots. Cette imagination sera donc, au point de vue littéraire, cette facu
nt les coteries littéraires. Qu’est-il besoin de dire que c’est cette imagination , qui, outre ses infirmités propres, varie non seu
vrage, la plus forte partie s’adresse à la raison ou à cette espèce d’ imagination , à la faculté immuable ou à la faculté changeante
rt de la raison n’a pas été faite, eût-il ravi d’ailleurs toutes  les imaginations et toutes les coteries, est un ouvrage mort-né. L
ait de cette idée une certitude. Comptons les renommées fondées sur l’ imagination des contemporains. Combien y en a-t-il qui ne son
cause du succès de ces poètes a été celle de leur chute. C’est cette imagination contemporaine qu’ils ont captivée un moment, mais
siècle, et qui n’était qu’une grossière erreur en poésie. Sitôt que l’ imagination du public devint plus exigeante, Lamothe-Houdard
Homère, a assez à faire de se soutenir lui-même contre des retours d’ imagination qui ont mis à nu ses côtés périssables. Delille,
liste, après avoir contenté, avec un rare talent, cet autre caprice d’ imagination qui a fait tant admirer à nos pères l’art de la p
ge de notre poésie. Vous allez voir, jusque dans les chefs-d’œuvre, l’ imagination tuer tout ce qu’elle touche, immortaliser tout ce
t pleurer tout le monde. D’où vient cela ? N’est-ce point parce que l’ imagination contemporaine n’était sensible qu’à l’amour, ou p
orce n’aurait pas cette pensée, si, aux exemples des ouvrages à qui l’ imagination des contemporains a fait une fortune éphémère, j’
e que ces écrivains n’avaient pas assez accommodé leur beau génie à l’ imagination contemporaine ; si j’énumérais toutes ces renommé
us montre-t-il pas du respect à nous-mêmes, en soulevant contre notre imagination , laquelle égale nos pensées à des modes de coiffu
vérité de l’application. Mais, comme j’ai eu ma part dans la faveur d’ imagination qui a porté si haut M. de Lamartine, je tâcherai
qui imitent en cela comme en tout autre chose, et qui aiment par leur imagination , ils ne manqueront pas d’avoir une langue de l’am
emporaine ! Je viens de distinguer, parmi les goûts et les caprices d’ imagination qui ont inspiré nos poètes, et le plus illustre e
perd plus de ses qualités naturelles que dans les choses données à l’ imagination contemporaine. La raison en est toute simple. Un
uelquefois poète de ruelle, et lâché çà et là de tours précieux que l’ imagination contemporaine imposait à son goût vigoureux, Moli
Boileau, dans les pièces beaucoup moins applaudies où il couvre cette imagination de ridicule. Boileau, que je viens de nommer, n’e
dire, que parce que ayant déclaré la guerre à tous les caprices de l’ imagination contemporaine, il fit de toutes les qualités qu’e
mes étaient les confesseurs et les censeurs de toutes les folies de l’ imagination contemporaine ? Par quel privilège M. de Lamartin
niverselle. Ces matériaux en sont les résumés les plus sommaires. Son imagination sommeillait pendant que son esprit parcourait la
re où il n’est pas besoin, pour les rendre, que la raison s’aide de l’ imagination . Appliquer à toutes choses uniformément une certa
fauts ; or notre temps en a deux caractéristiques : la prétention à l’ imagination de style, et l’abus de ces mots excessifs qui son
ophe et se plaint de trop penser. Le tour d’esprit s’appelle encore l’ imagination , de même que l’esprit humain peut s’appeler le cœ
nature : c’est la part du tour d’esprit ; ce sont les ruines de notre imagination . Parmi les écrivains, — je ne parle que des émine
en sont, ils s’en disent les échos. Leur faculté principale, c’est l’ imagination . Prenons-les au mot : ne se qualifient-ils pas ex
ons-les au mot : ne se qualifient-ils pas exclusivement d’écrivains d’ imagination  ? Or imagination, tour d’esprit, c’est tout un. J
ne se qualifient-ils pas exclusivement d’écrivains d’imagination ? Or imagination , tour d’esprit, c’est tout un. Je ne m’étonne don
s la raison, notre dernier guide. Les talents même que des ouvrages d’ imagination ont rendus célèbres, recherchent les succès du sa
cès du savoir et de l’utile. Ils pensent qu’ils ont fait assez pour l’ imagination , et qu’après nous avoir amusés, émus, troublés pe
ndeurs de ses récits et de ses harangues. L’auteur d’un roman plein d’ imagination et de poëmes où brillent les vers charmants sur u
’archéologie. Nous verrons peut-être d’autres désertions du camp de l’ imagination dans celui de l’utile ; mais je ne sache pas que
llie sur les lèvres des personnages. C’est du drame pour intéresser l’ imagination aux enseignements de l’histoire. Telle paraît êtr
des changements dans la coupe des habits. Et pourtant que d’esprit, d’ imagination , de style, se dépense pour bercer, par des pages
des contes de fée ! Mettons à part, et bien haut, quelques ouvrages d’ imagination qui ont eu à la fois les plus douces faveurs du t
enfant, ses lectures favorites avaient été des récits de voyages. Son imagination l’avait presque détaché de son pays, avant qu’il
s ou se battait sur le continent. Ce travail ingénieux contentait des imaginations absorbées et comme épuisées par le spectacle de l
érieur de ses héros, il n’avait pas moins consulté son miroir que son imagination , et qu’il avait très bien fait. Bien des gens n’a
s propres traits pour donner à ses héros toute la beauté que rêvait l’ imagination des femmes de son pays ! Je ne dois pas oublier l
ons et des contes de l’Orient, l’Angleterre épuisée et saignante. Les imaginations étaient partagées entre l’incendie de la flotte d
t sur sa tête : exemple unique peut-être d’un pays où, tandis que les imaginations sont sous le charme du poëte, les mœurs se révolt
d pas de la nature de ses talents, mais de l’usage qu’il en fait. Une imagination puissante et sans frein est l’auteur et l’artisan
ux inévitables attachés à cette vive susceptibilité de sentiment et d’ imagination propre aux natures poétiques ; mais le dispensate
gance du génie, que le poëte lui-même réglât et domptât le feu de son imagination , et qu’il descendît de lui-même des hauteurs où e
ter le doute, et suffisent certainement pour entretenir le respect. L’ imagination à laquelle s’adresse cet art ingénieux n’est sans
dée seule du mystère et qui fait quelquefois des fanatiques ; c’est l’ imagination d’un peuple essentiellement pratique, qui veut se
ngers à ce qui le touche, et où il semble qu’il va jouir enfin de son imagination un moment désintéressée, il se jette tout à coup
ma faiblesse, j’avais en défiance tout ce qui voulait intéresser mon imagination à ce que n’approuvait pas ma raison ; je préférai
51 (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle
d’inspiration toute subjective, pour ainsi parler, une littérature d’ imagination et de sentiment, et encore mettant au service du
et de sentiment, et encore mettant au service du sentiment beaucoup d’ imagination , a jeté un éclat extraordinaire et laissé dans no
inverse des autres, c’est la sensibilité chez lui qui l’emporte sur l’ imagination , appartenant bien encore à cette génération, cepe
, comme son maître, Théophile Gautier. Enfin, né de la littérature d’ imagination , marchant longtemps dans le même chemin, s’en dét
George Sand, Mérimée, Balzac. Tous les trois ont un mélange d’art d’ imagination et de science du réel. Seulement Mérimée, très av
le, ce qui a été une de ses qualités, a commencé par la littérature d’ imagination pure et purement romanesque, a touché quelque tem
 ; Rousseau, dont il délestait les idées et dont il adorait le tour d’ imagination  ; Bernardin de Saint-Pierre, qui, pour lui, est u
plaisirs de mon âge, je ne voyais rien de mieux dans l’avenir, et mon imagination ardente me privait encore du peu que je possédais
chemin de Pascal. — Donc point de véritable obstacle ; un vif élan d’ imagination séduite vers une beauté entrevue ; le ragoût du p
doute de rien, hors de l’existence de Dieu. » Même dans ses œuvres d’ imagination il poursuit son ennemi. Un orateur des Martyrs (L
aire entendre, c’est que Chateaubriand, même comme chrétien, a plus d’ imagination brillante, que de pensée profonde et vigoureuse.
ais garde beaucoup de traces de sa personne. Dans tous ses ouvrages d’ imagination , Atala, René, Martyrs, Natchez, Itinéraire, Mémoi
erne, par le tour de son génie et l’influence qu’il a exercée sur les imaginations , il a ouvert plus de chemins encore, et encore ag
randi l’empire de l’art. V. Son génie §1. Sensibilité et imagination , c’est de quoi se compose au poète. Une seule suf
sonne artistique. — Chateaubriand a une vive sensibilité et une vaste imagination . Il a plus d’imagination que de sensibilité. Enfi
aubriand a une vive sensibilité et une vaste imagination. Il a plus d’ imagination que de sensibilité. Enfin sa sensibilité est égoï
agination que de sensibilité. Enfin sa sensibilité est égoïste et son imagination est expansive. Il est sensible, et très vivement.
e grandeur simple et sobre, qui impose, mais qui, pour un homme d’une imagination si opulente, et souvent si fastueuse, est de la s
bilité il est tourné tout entier vers le dedans de lui-même ; par son imagination ce n’est pas trop de dire qu’il rayonne sur le mo
ires ; ensuite parce qu’entre une sensibilité très personnelle et une imagination très expansive, il n’y a pas même de contrariété.
lité peu absorbée, peu retenue même par les personnes, a laissé à son imagination tout loisir de se répandre avec complaisance et a
âme solitaire, et volontairement solitaire, qui se tourne lui-même en imagination avide d’épuiser la nature, en désir ardent de se
re ! » (Mémoires.) Cette richesse, cette variété, cette souplesse d’ imagination l’a rendu propre à sentir merveilleusement les œu
 ; il l’est davantage dans Atala ; il l’est dans les Natchez ; mais l’ imagination sous mille formes est si royalement prodiguée ici
’aurait pas détesté ce rapprochement. Au contraire, dans les œuvres d’ imagination , personne n’a eu plus que lui le sentiment de la
a fois, on peut se risquer à dire qu’il est l’homme qui a renouvelé l’ imagination française. Lamartine I. Sa vie et son ca
rsé les orages de la Révolution, et peut-être d’autres, qui eut sur l’ imagination naissante de Lamartine une grande influence, et q
s’applique la définition de Sainte-Beuve : « un épicurien qui avait l’ imagination catholique. » Un jeune chasseur d’éducation et d’
que. » Un jeune chasseur d’éducation et d’instinct religieux, ayant l’ imagination épicurienne. Il dit très bien de lui-même : « J’é
le ou violent, mais toujours libre et sans entrave, de ses facultés d’ imagination . Il fait une Harmonie, comme il se laisse aller à
venait bien à la suite d’essais et surtout de désirs qui occupaient l’ imagination française depuis longtemps ; mais il ne se rattac
lement aucun des anciens, que du reste il ignorait. Un certain tour d’ imagination platonicienne et de rêverie mélancolique que l’on
dans ses œuvres. Epanchement large abondant, souvent magnifique d’une imagination facile et d’une âme heureuse. Rien de personnel,
……. De tels essais montrèrent au poète le but. À partir de 1830, son imagination est sollicitée par la muse philosophique. Lui, si
égende des siècles spiritualiste. Cette immense épopée s’impose à son imagination , et il en dresse le plan, qui est très original e
ut le reconnaître. Ses tableaux de la société primitive, œuvres d’une imagination très vive et fraîche, sans doute, se répètent tro
de, le don de voir dans un sujet ce qu’il contient d’émotion noble, l’ imagination qui agrandit et anime ces émotions ; tout cela tr
Chateaubriand dans un empire plus vaste. Chateaubriand a renouvelé l’ imagination française Lamartine a retrouvé les sources de la
dont les désolés sont pleins ordinairement, le caractère et le tour d’ imagination de cet homme, qui a été sincèrement, et presque s
a moitié du génie, à la condition qu’on ait l’autre. Uni à une grande imagination , il est même un ferment très puissant ; car il n’
contemporains. Mais chez un homme de grande intelligence et de forte imagination , le pessimisme n’est point plaisant. Il est d’une
don de l’idée poétique. Une idée poétique est une idée qui parle à l’ imagination , et qui fait que la raison devient l’auxiliaire d
à l’imagination, et qui fait que la raison devient l’auxiliaire de l’ imagination , ou sa complice, ou sa dupe. La fatalité gouverne
grand et de l’incomplet. — Ce qui lui a manqué, ce n’est certes pas l’ imagination , c’est une certaine richesse et une certaine soup
’imagination, c’est une certaine richesse et une certaine souplesse d’ imagination . Je dis une certaine richesse d’imagination : j’e
une certaine souplesse d’imagination. Je dis une certaine richesse d’ imagination  : j’entends par là que Vigny est un incomparable
nu ou très peu. Je crois que cela tient au caractère solitaire de son imagination . Nul n’a eu si peu de rapports avec le monde exté
onde extérieur qu’Alfred de Vigny. Or il ne faut jamais oublier que l’ imagination n’est pas une mine ; elle est un moule et une for
quand il veut. Je dis aussi qu’il lui manque une certaine souplesse d’ imagination , ce qui est plus difficile à bien montrer. Cela s
ste point en bon sens vif aiguisé de malice, mais en tour inattendu d’ imagination bouffonne. Il est la gaîté de l’imagination, comm
mais en tour inattendu d’imagination bouffonne. Il est la gaîté de l’ imagination , comme l’autre est la gaîté de la raison. Il cons
ans cette âme ainsi faite, quelle intelligence s’est formée et quelle imagination s’est épanouie ; dans cet homme quel penseur est
détails infimes mis sur le même plan que des choses importantes, des imaginations brillantes, des puérilités, des antithèses prises
o renouvelle les thèmes qu’il accepte, par le tour particulier de son imagination . Il y a des gens qui vivifient un lieu commun en
s tous, c’est faire passer en eux une partie de son âme — ici c’est l’ imagination — et dès lors ils peuvent être de très belles œuv
malgré lui, il a été pris aux entrailles. Hugo en sort encore par son imagination . Non seulement elle lui sert à illuminer ses lieu
ture, évocation de couleur locale, narration, tableau réel, tableau d’ imagination créatrice, sensation matérielle exactement saisie
physionomie d’une époque, invention facile, narration large et forte, imagination aisée de détails vrais et frappants, et ce je ne
les voyages au sur naturel et à l’insondable, où, du même mouvement d’ imagination , il aime à s’enfoncer, trop romanesque alors et a
t quelques-uns même ont été renouvelés par le tour particulier de son imagination . IX. L’expression dans Hugo. « Les idées de
dans notre propre idiome, une langue morte, et qui n’émeut en rien l’ imagination . Pour l’émouvoir que faudrait-il ? Créer de nouve
qu’à cette coordination vivante de symboles qui se fait accepter de l’ imagination échauffée comme une réalité, c’est-à-dire jusqu’a
venir. C’est pour cela que ses comparaisons sont si puissantes sur l’ imagination . C’est que souvent elles ne sont pas autre chose
ni même aux sentiments et qui ne veulent être qu’un enchantement de l’ imagination et de l’oreille. Mais là où la pensée est plus fo
iration, ce n’est point, remarquez-le, les incartades étranges de son imagination ivre et fumeuse, mais ces vives lueurs de moralis
’aventures du cœur. Pur élégiaque ou pur novelliste, la littérature d’ imagination brillante ou de forme curieuse lui paraît sonner
e genre, à dépouiller la sensation du luxe des voiles éclatants que l’ imagination jette sur elle ; il est devenu l’amoureux de Mano
it assez bien définir Musset un grand poète qui n’a pas eu beaucoup d’ imagination . Le fond d’un grand poète est d’apporter une nouv
profonde sensibilité, la force de pensée qui la féconde et la force d’ imagination qui l’illustre. Une certaine force de pensée et u
l’illustre. Une certaine force de pensée et une certaine puissance d’ imagination , c’est ce qui a manqué à Musset. Il était admirab
n éclat, sa richesse et sa force d’impression sur les hommes dans une imagination puissante, originale, perpétuellement créatrice.
par une sorte de disproportion qu’il y a entre sa sensibilité et son imagination , ou entre sa grâce naturelle et la vigueur factic
ilaine aventure, mais aux pensées du Mont des Oliviers. Son manque d’ imagination , relatif, bien entendu, produit les mêmes effets.
er. Si au même temps il donne dans le bizarre (Suzôn), c’est manque d’ imagination  : il n’est que d’être ignorant pour s’occuper de
par un certain manque de force dans la pensée et de puissance dans l’ imagination . Sous la réserve de cette première remarque, qui
distingués du siècle. A défaut de puissance, il avait une fraîcheur d’ imagination charmante, très originale, le goût et le don de l
était bien neuve aussi en France, dans ce ton et dans cette mesure. L’ imagination de Musset, la vraie, celle qu’il ne se donne pas,
coup d’une émotion violente, c’est la fantaisie. La fantaisie est à l’ imagination ce que l’adolescence est à la jeunesse, c’est l’a
r et la puissance de sa sensibilité, comme d’autres par la force de l’ imagination . Il n’y a atteint que rarement, et la raison en e
ar le spectre de la débauche le regarde, l’attire, le tue — voilà une imagination magnifique, qui va très loin et très profondément
ses de douleurs ; un génie singulier, où, sans une grande puissance d’ imagination , les inquiétudes ardentes, les élans et les chute
e, intermédiaire entre le ton de la comédie prosaïque et de la grande imagination shakespearienne, de même, entre la prose et la po
, et très impérieusement réclamée par l’oreille, dans les poèmes où ! imagination descriptive domine, n’est point à sa place, ou to
ez bon ton aujourd’hui de le traiter légèrement, de lui refuser toute imagination , ce qui est beaucoup trop dire, de trouver qu’il
it.. Théophile Gautier130 I. Sa pensée, sa sensibilité, son imagination . On dirait une gageure. Un homme dépourvu d’id
On dirait une gageure. Un homme dépourvu d’idées, de sensibilité, d’ imagination , et qui n’aime pas le lieu commun, se mêle d’écri
es œuvre « un mot qui sente, je ne dis pas l’amour vrai, ni l’amour d’ imagination , ni le désir d’aimer, mais même la volupté tendre
e prouverait ; ce ne serait pas très difficile. Il n’avait pas plus d’ imagination que de sensibilité. Je sais bien que, sur ce poin
leur dire. Rien ne montre mieux la différence entre la fantaisie et l’ imagination . La fantaisie fournit de matière à un article, à
marbres, tableaux » où « tout est clair-obscur et reflet », voilà son imagination à lui, et sa pensée, et presque tout son cœur. Il
herchant de vrais sujets poétiques. Là il fut arrêté par son manque d’ imagination . Cela se voit à l’étrangeté laborieuse de ses con
macabre encore. Gœthe venait de mourir ; Faust sollicitait toutes les imaginations . Gautier va interroger les tombeaux (Comédie de l
l de Velours135. » Dans ses romans même, il a besoin d’une œuvre de l’ imagination d’autrui pour soutenir son imagination et pour pr
, il a besoin d’une œuvre de l’imagination d’autrui pour soutenir son imagination et pour prendre conscience de sa pensée. Le sens
on des Espagnols du xvie  siècle, et abandonner le dénouement à notre imagination (Arsène Guiliot, Partie de Trictrac), sont de ses
ion, ni l’abandon, ni l’attendrissement, ni l’illusion, ni beaucoup l’ imagination , car l’imagination est duperie encore ; cela deva
ni l’attendrissement, ni l’illusion, ni beaucoup l’imagination, car l’ imagination est duperie encore ; cela devait un peu gêner Mér
distingue d’abord à ce qu’il n’est pas l’air du métier. Mais encore l’ imagination , l’abandon, l’émotion ? — De l’imagination il en
r du métier. Mais encore l’imagination, l’abandon, l’émotion ? — De l’ imagination il en a d’une certaine sorte ; de l’abandon un pe
’abandon un peu, mais très surveillé ; de ! émotion, jamais. Il a une imagination toute psychologique, et qui semble ne rien devoir
vision brusque et violente qu’il a eue qu’il faut rapporter. Toute l’ imagination de Mérimée est employée à évoquer des états d’âme
jamais daigné faire un choix entre les idées qui se présentent à son imagination , n’en écarte aucune et souvent les jette pêle-mêl
cédé, du « romanesque », une « intrigue triviale », c’est-à-dire de l’ imagination qui a déjà servi : voilà justement ce qu’il ne pe
abrégées » 161 ? Tels il aime les autres, tel il est lui-même. Il a l’ imagination qui sait choisir. Il en faut autant pour éliminer
une situation : il y avait dans Carmen la matière de cinq volumes. L’ imagination de Mérimée consiste, au contraire, à trouver le t
outes les fois que ses yeux le rencontrent. Il n’y a que les hommes d’ imagination qui s’avisent de ces choses si simples : tels le
les : tels le Cachet rouge, la Canne de jonc d’Alfred de Vigny. Cette imagination est soutenue dans Mérimée par un goût de vérité e
t à cela : il aurait peur, en s’efforçant à trop creuser, de mettre l’ imagination au bout de l’observation, et d’écrire le roman du
omba doit être ce qu’elle est, parce qu’elle est une paysanne ayant l’ imagination d’un poète et le sang d’une Corse ; parce qu’elle
rai. Que faire ? Il en est qui font une part au réel et une autre à l’ imagination libre : mais c’est l’unité de l’œuvre d’art qui e
leur prêtons. II. Ses goûts d’artiste. Il entre déjà beaucoup d’ imagination dans ce genre de sensibilité. Le mystique est un
aime d’autant plus qu’il aime à travers son rêve, et son rêve même. L’ imagination de Michelet est un prisme dont sa sensibilité rec
s, comme ceux qui les font : il a cette intelligence toujours mêlée d’ imagination qui crée à mesure qu’elle comprend, et ne compren
voir de grandes choses, il agrandit ce qu’il touche pour donner à son imagination une plus grande fête ; poussant la pitié et l’amo
l y a eu dans Michelet un homme de cœur profond et tendre, un poète d’ imagination puissante et exquise, et, aussi, un garde nationa
olument incapable d’ennuyer, parce que sa sensibilité nerveuse et son imagination flambante ne le quittent jamais ; décevant bien d
e de Michelet sont bien faciles à prévoir. Tantôt il donnera trop à l’ imagination , se laissera aller au rêve ; tantôt sa sensibilit
que, Geoffroy Saint-Hilaire, Oken, etc.181. » Ailleurs ce n’est pas l’ imagination de l’artiste, c’est l’imagination de l’homme de c
etc.181. » Ailleurs ce n’est pas l’imagination de l’artiste, c’est l’ imagination de l’homme de combat qui emporte l’historien loin
s ne voyez pas avec ses yeux185. Il trahit lui-même ces écarts ou son imagination le jette par les contradictions continuelles où i
bre-penseur » ; il ravit ceux qui lisent l’histoire comme une œuvre d’ imagination , et qui n’ont pas un trop ardent souci de la véri
puisse rendre, c’est sans doute de la faire aimer. V. Les œuvres d’ imagination Il est probable que vers 1850 un lettré, un ar
d’un jeu libre et hardi parcourant de grands espaces, des mondes ; l’ imagination puissante, mais de peu de suite, embrassant l’esp
res de ce genre, qu il ne craigne point les chicanes et les réserves. Imagination , amour, bonté, grâce tendre, harmonie, où il n’a
t toujours ramené à cette impression générale. : sensibilité exquise, imagination d’une richesse et d’une souplesse infinie, poète
oints, dans un discours qui n’est point en vers203. Dans ces œuvres d’ imagination pure, sa pensée plus sereine, ses sentiments plus
st resté à une très haute place. On admire en lui une des plus belles imaginations et un des plus grands talents décrire de toute no
u’elle a toujours adorées. D’un tempérament solide et calme, et d’une imagination ardente (deux traits qu’il ne faut pas oublier),
« faculté maîtresse. » Elle n’a point de force dominante. Une grande imagination , et toujours en acte, et cependant un très solide
ité dans l’amitié : une exaltation, moitié factice, moitié sincère, d’ imagination , et une tête romanesque, par où elle rappelle bie
homme qui serait très sensible, sans être dominé par ses nerfs ; son imagination d’une femme qui avec l’aptitude indéfinie à se cr
dresse et de cette intelligence vive sans profondeur, soutenues d’une imagination alerte et jaillissante sans concentration, le goû
le a le droit de procéder ainsi, et, grâce à l’aisance aimable de son imagination , c’est très agréable. Pour ce qui est des caractè
t un roman dans le style dont userait un paysan, s’il était né avec l’ imagination d’un poète, semble une gageure. Elle l’a gagnée,
infiniment clairvoyant et profond. Sa platitude confond, et aussi son imagination . Il a des intuitions de génie, et des réflexions
est ainsi que quand il croit raisonner. Quand le poète se réveille, l’ imagination exaltée suppléa à l’impuissance de la pensée ; et
, il y avait un artiste dans ce basochien de petite ville. Il avait l’ imagination d’abord, et la vraie, non pas celle qui s’exerce
parisiennes. Il avait un sentiment de la réalité incomparable, et son imagination lourdement fantasque le poussait à se jeter dans
endant quelque temps le « romantisme », c’est-à-dire la littérature d’ imagination , avait eu le sort de toutes les écoles littéraire
ond dans le fantastique nous surprend et altère tout noire plaisir. L’ imagination vulgaire a tout à coup pris le dessus. C’est le p
on, quand il se laissait aller ainsi aux écarts ou aux prestiges de l’ imagination romanesque. Le fond de sa complexion consistait à
vrirent, les magnificences du monde et de l’histoire se révélèrent, l’ imagination française se réveilla, et reçut une impulsion pui
çaise se réveilla, et reçut une impulsion puissante Une littérature d’ imagination se forma, qui régna quarante années en France. Le
surtout chez nous) qu’à une grande secousse et à un grand essor de l’ imagination , succède le besoin de reprendre terre, de ressais
très bon aloi souvent, était gâté par le voisinage presque constant d’ imaginations étranges qui soit ce qu’il y a de moins réaliste.
us souvent. La principale difficulté, c’est qu’à procéder ainsi, ni l’ imagination n’a un jeu libre, ni l’observation toute la matiè
l’observation toute la matière à laquelle elle adroit. Il faut que l’ imagination suive une ligne droite et inflexible, non seuleme
inconvénients, ou de son système ou de sa nature, une force double d’ imagination , et. à défaut de largeur, une intensité double d’
onner une image qui paraît complète, tant elle est riche. De même son imagination suit en effet la ligne droite tracée par son dess
a été pour quelque chose dans sa rupture avec la littérature de pure imagination , et dans son retour au simple et au naturel, qui
ez nous, n’est guère qu’un repos et une trêve, une convalescence de l’ imagination , après les grands transports et les grandes fièvr
, et que le réalisme bien entendu est le soutien solide et ferme où l’ imagination doit s’appuyer avant de partir, et pour mieux par
126. Premières poésies. — Chanson. 127. Comme il est certain que l’ imagination de Musset est une exaltation de sa sensibilité !
52 (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »
.] I Hippolyte Castille, qui avait débuté dans les lettres par l’ imagination et par la fantaisie, a passé depuis longtemps à l
ent moral, de tempérament l’auteur des Soixante ans est un écrivain d’ imagination , qui est peut-être entré dans l’histoire encore p
re quand on ne sait pas inventer. Eh bien, en sa qualité d’écrivain d’ imagination , Hippolyte Castille adore la force et voudrait bi
ra toujours bien ! Castille a les opinions politiques de son genre d’ imagination , et cette imagination, sauf erreur, doit être du
stille a les opinions politiques de son genre d’imagination, et cette imagination , sauf erreur, doit être du midi, du pays où l’on
incelante, que la musique du roi remplissait d’harmonie, exaltèrent l’ imagination des jeunes militaires, déjà disposés à l’enthousi
en restant dans la littérature non politique et dans le domaine de l’ imagination avouée. Il ne l’a pas voulu. Il s’est préféré aut
53 (1890) Dramaturges et romanciers
l est vrai, — une somme de talent égale à celle de ses devancières. L’ imagination n’est pas éteinte, ni le don de sentir paralysé c
les sciences et l’exploration du monde physique. Notre littérature d’ imagination depuis dix ans est peut-être une des plus pauvres
français. Prenez les œuvres les plus remarquables de la littérature d’ imagination pendant ces dernières années, et vous verrez qu’à
s de noms appartenant à une autre génération que celle qui s’élève. L’ imagination des jeunes contemporains a une tournure analytiqu
euse, trop impressionnable, trop susceptible pour être féconde. Cette imagination qui vibre au moindre souffle, en laquelle les sen
n créer ; voilà notre faiblesse et notre infirmité. Notre fébrilité d’ imagination n’est donc pas favorable à l’éclosion des œuvres
les qu’ont jamais connues nos devanciers, avec notre susceptibilité d’ imagination , notre multiplicité d’idées, notre puissance pass
, si l’on avait bien voulu réfléchir à ce fait : que la littérature d’ imagination est une fleur extrêmement rare, et qui s’épanouit
c’est de considérer la littérature, et spécialement la littérature d’ imagination , comme existant par elle-même, comme possédant en
s habits, ses logements. Il n’y a rien de plus faux. La littérature d’ imagination n’existe pas par elle-même et n’est pas maîtresse
ne saurait se passer ? Il faut donc, pour qu’une grande littérature d’ imagination se produise, un concours de circonstances qui se
avail latent. Tels sont les deux cas dans lesquels les littératures d’ imagination peuvent se produire ; mais, dans l’un et l’autre
ares chez les divers peuples les époques qui ont eu une littérature d’ imagination , et combien rapide a été la vie de cette littérat
et de Jacques Ier, la France sous Louis XIV ont eu des littératures d’ imagination . En dehors de ces époques privilégiées, il peut y
la grande poésie ait élevé sa voix et qu’on ait eu une littérature d’ imagination digne de ce nom. Nous ne sommes donc pas de ceux
s de ceux qui croient à la résurrection prochaine de la littérature d’ imagination , et qui se figurent qu’ils la ressusciteront en c
uèbres et aux Atrides. Cependant, tant qu’il y aura une littérature d’ imagination telle quelle, notre devoir est de la surveiller e
ouvent saisissante. Ce qui manque avant tout à nos jeunes écrivains d’ imagination , c’est, ainsi que nous l’avons dit, la faculté qu
le hasard. Quoi qu’il en soit, ce qui domine dans notre littérature d’ imagination comme dans la critique moderne, comme dans la sci
l’âme, de la coïncidence de certaines circonstances extérieures que l’ imagination n’a pas coutume d’associer ; mais chacune de ces
pas cette poétique curiosité de surprise et d’étonnement qui saisit l’ imagination par l’attrait de l’inconnu, mais cette curiosité
errot, non pas à tous les lecteurs indifféremment, mais à ceux dont l’ imagination est assez émoussée pour demander le nouveau avant
impression charmante ou douloureuse que nous avons ressentie alors. L’ imagination docilement ardente, passivement curieuse du jeune
effacer en lui ce qu’elles ont eu de bienfaisant ; il a voulu que son imagination fût soumise sans être esclave, et libre sans être
té (c’est sa gloire et son malheur) essentiellement une littérature d’ imagination et désireuse avant tout de parler à l’imagination
t une littérature d’imagination et désireuse avant tout de parler à l’ imagination  ; elle n’appelait la collaboration et les sympath
’une telle littérature. Si l’on est désireux de parler avant tout à l’ imagination , il faut se placer en dehors du possible et accep
nt la principale préoccupation de l’auteur est toujours de parler à l’ imagination du lecteur. Il essaye d’introduire l’imprévu dans
yriques, recherches de langage, force passionnée, désir de parler à l’ imagination , emploi et abus du romanesque, voilà donc ce que
est d’avoir essayé de transporter toute la poésie d’une littérature d’ imagination dans la vie calme et modeste, d’avoir voulu faire
s que son bon sens lui disait que ce n’étaient là que des folies, son imagination délicate, accessible aux impressions poétiques, a
nos contemporains était déjà guéri des folies romantiques, et où leur imagination les regrettait encore ? J’abandonne, pour n’y plu
u mal qu’il n’est pas besoin de y nommer, comment les curiosités de l’ imagination se guérissent sans avoir besoin d’être satisfaite
tes, comment les tentations sont satisfaites par le seul secours de l’ imagination . Les héros et les héroïnes de M. Feuillet pèchent
dans une passion fatale et s’arrête au moment précis où les désirs d’ imagination , ne pouvant aller plus loin, doivent être suivis
stique amoureuse et matrimoniale, Octave Feuillet est bien lui-même : imagination plus distinguée qu’hyperbolique, esprit plus subt
ue la fantaisie errante de son esprit lui a présenté un sujet que son imagination peut exploiter. Ce défaut capital de Bellah est d
est peut-être pas suffisamment préoccupé des exigences légitimes de l’ imagination . Il a cru que celle du lecteur reculerait devant
impression de confiance et d’espoir. Je crois qu’il s’est trompé ; l’ imagination est une faculté épicurienne, qui ne demande pas m
. M. Feuillet ne l’a pas voulu ; la lutte est terminée au moment où l’ imagination du lecteur croit qu’elle va commencer sérieusemen
fois faites, nous conviendrons que, si le romancier a voulu placer l’ imagination du lecteur sous une impression heureuse, il y a r
ou n’ait pas vécu, ait été pris dans la vie réelle ou soit sorti de l’ imagination de l’auteur. Pour savoir s’il est vrai, il suffit
expression d’ironie, que vous aimez ce qui est beau, ce qui parle à l’ imagination et à l’âme : la nature, la verdure, les bruyères,
ime et peu conforme aux véritables lois du goût. Les conceptions de l’ imagination ne se prêtent pas indifféremment à toutes les for
ient choquante à la scène, lorsqu’elle éclate brusquement, sans que l’ imagination du spectateur ait été préparée à l’accepter par l
cevoir : il a cherché à unir les dangereux et puissants plaisirs de l’ imagination aux vertus paisibles de la vie de famille, et a v
s sont pleins. L’orage qui foudroie a des beautés contre lesquelles l’ imagination voudrait en vain se défendre ; M. Feuillet fait p
nobles pensées y naissent de bonne heure, tant les combinaisons de l’ imagination y sont inattendues, subtiles et hardies. Qui n’a
En même temps que nos yeux parcourent tant d’objets disparates, notre imagination effleure sans les approfondir les sensations que
difficile de trouver dans la littérature qui relève directement de l’ imagination de nombreux exemples de la tentative qu’a osée M.
naissance à M. de Camors se rencontre rarement dans les domaines de l’ imagination , elle se rencontre habituellement au contraire da
me rare autant que dangereuse, dont la nature est tout entière dans l’ imagination , et qui mesure ce qu’elle est en droit d’exiger d
e ; puis, abordant résolument les sophismes du cœur et les vices de l’ imagination , il nous a donné des peintures énergiques de la n
serait vraiment originale, car ce qui manque dans notre littérature d’ imagination , c’est précisément l’expression de cette grande n
rni à elle seule la presque totalité des éléments de la littérature d’ imagination jusqu’à notre époque. Je sais bien que le genre a
lui aussi, comme le poète italien : Non son che io era. Avec un peu d’ imagination et de bonne volonté, il serait facile de lire que
s ces détails, une fois reçus par la mémoire, sont fondus au feu de l’ imagination à l’insu même de l’artiste, et de cette fusion d’
e religieuse de toutes les beautés que vous offre le monde, un jour l’ imagination vous les représentera transformées de manière à v
tation énergique, Rien n’est funeste à l’intelligence des arts et à l’ imagination de l’artiste comme cette croyance que les personn
un grand artiste au contraire, en même temps qu’il s’offrira à notre imagination emprisonné dans les circonstances les plus précis
tre âge moderne impose et imposera de plus en plus à la littérature d’ imagination . Et nous aussi, il nous faudra faire la même déli
ence que les personnages de Léonard de Vinci, si nous voulons que nos imaginations portent les mêmes fleurs dont les imaginations de
i nous voulons que nos imaginations portent les mêmes fleurs dont les imaginations des siècles passés se couvraient spontanément au
pourrons faire reverdir ces puissances aujourd’hui languissantes de l’ imagination et de la passion, ce n’est que par une excessive
été résolue d’une manière satisfaisante. Trop de savoir est fatal à l’ imagination , et le poète qui se charge d’une trop lourde érud
s sans doute, mais qui sont essentiellement contraires à celles que l’ imagination aime à choisir pour ses auxiliaires. L’ignorance
oir littéraire que les conditions de notre temps exigent des hommes d’ imagination est un appui plus qu’un obstacle, et servira dans
alité que celle qui veut qu’elle le meuble ; car le savoir enrichit l’ imagination , non comme une collection d’objets mobiliers enri
ses ; ils croyaient avoir compté pour toujours les inspiratrices de l’ imagination et de l’intelligence humaines, et depuis eux le m
oses, elle est née obscurément, sans que personne pût se douter que l’ imagination humaine allait trouver la plus puissante inspirat
che littérature allemande, la dernière-née des grandes littératures d’ imagination , sinon sur la critique ? Qu’y a-t-il au fond de n
z lui aussi évidente et aussi directe que possible. Critique, c’est l’ imagination qu’il a choisie pour conseillère et pour guide. I
sir, tantôt lente comme la rêverie. Il a eu la sagacité de croire à l’ imagination lorsque tout jeune elle lui a murmuré à l’oreille
d peintre de batailles qui ait existé. » M. Cherbuliez a donc cru à l’ imagination , et tous ceux qui ont lu les Causeries athénienne
n sa confiance a été récompensée. La critique a rendu à son heure à l’ imagination les secours que celle-ci lui avait d’abord prêtés
de l’apprentissage et pensent que trop savoir nuit à la liberté de l’ imagination , d’en résumer les phases principales. M. Victor C
elle le plus admirablement situé pour créer des esprits libres et des imaginations cosmopolites. C’est peut-être le lieu du monde qu
direz-vous, pour arriver il produire quelques œuvres intéressantes d’ imagination , et nous avons peine à croire que ces œuvres n’eu
ce roman les traces des grands poètes qui successivement ont hanté l’ imagination de M. Cherbuliez. C’est Shakespeare, c’est Goethe
çaise. Le Comte Kostia est, à mon avis, une des plus belles œuvres d’ imagination qui aient paru en France depuis plusieurs années 
du mystère, dont l’action, quelque logique qu’elle soit, permet tl l’ imagination de la suivre sans plus d’hésitation que n’en épro
xemple que M. Victor Cherbuliez a trouvé le seul genre de roman que l’ imagination aime à rêver pour la scène où il l’a placé, et le
pages éloquentes, entre autres celles où sont décrits les plaisirs d’ imagination qu’ont connus les hommes du moyen âge, et celles
ujours davantage le champ de son observation, désireux d’ouvrir à son imagination des horizons toujours plus vastes et de donner à
elque mélancolie, l’affaiblissement progressif de notre littérature d’ imagination . Que les hommes distingués dont les noms sont pla
si nous réservons ce titre de littérature aux produits exclusifs de l’ imagination et de la pensée pure, nous verrons cette richesse
changer en une courte aisance assez voisine d’une médiocrité dorée. L’ imagination française tient cependant pour le quart d’heure b
de ceux qui partaient. Dans cette vaste province de la littérature d’ imagination que le romantisme avait couverte de ses châteaux
ème modeste, mais fort, de pédagogie poétique pour la discipline de l’ imagination . De même aujourd’hui, les grandes doctrines qui o
eurs que le romancier puise ses sujets, quitte à demander ensuite à l’ imagination et à la pensée les ciments destinés à en unir les
le scandale sans séduction, le vice sans charmes et sans ressources d’ imagination . Les cœurs coupables n’y ont pas encore appris l’
le qu’ils lui ont faite. Les œuvres littéraires, surtout les œuvres d’ imagination , peuvent se diviser en deux grandes catégories ré
e bien haute place lui est destinée dans notre nouvelle littérature d’ imagination  ; mais cette place, il serait peut-être téméraire
aux idéal mis au monde par elle, c’est avec les ressources mêmes de l’ imagination qu’il a peint les vices et les erreurs de l’imagi
es mêmes de l’imagination qu’il a peint les vices et les erreurs de l’ imagination . Cette portée puissante, qui ne pouvait s’apercev
éature humaine que cette petite bourgeoise de province affligée d’une imagination chaude et fausse et de sens riches et faibles ; e
avait pas su employer cet art des gradations, qui est aux œuvres de l’ imagination et du sentiment ce que la déduction logique est a
s épisodes les plus dramatiques qu’il y ait dans aucune littérature d’ imagination  — était bien fait pour marquer ce point culminant
s que les tintements lugubres de la sacoche fantastique préparent son imagination à la catastrophe qui approche. Celui qui a su con
es de mouche à Dora De toutes les branches de notre littérature d’ imagination à l’heure qu’il est, la moins fertile, celle qui
cit, et, en un mot, se tient toujours prêt à aider les enfants de son imagination de toutes les ressources de son esprit. Il peut s
es d’aigle, à corps de lion et à queue de serpent dont s’est amusée l’ imagination des anciens poètes. Deux tiers de comédie, une sc
ées des tableaux hollandais, d’associer en un mot assez étroitement l’ imagination au triomphe du bon sens pour que ce soit elle qui
e, de fougue dans la grâce, de verve dans le caprice qui manque à son imagination sans fébrilité et sans spontanéité ; sa nature, s
e l’oubli, et dans les visions radieuses évoquées par le caprice leur imagination trouve un leurre bienfaisant qui les dédommage en
e, si l’on veut encore, lequel nous donne pour ainsi dire la clé de l’ imagination de l’auteur et nous permet de reconnaître quel ét
t brillant et fait pour séduire. Ce personnage idéal,, ce favori de l’ imagination juvénile du poète, c’est un libertin ayant passé
sonnage a des ancêtres de plus d’une sorte, car dans la littérature d’ imagination son grand-père, il y a cent ans, s’appelait le co
eux choses l’une : ou bien il se dévoue, par caprice, par fantaisie d’ imagination , ou bien il se dévoue par instinct machinal et in
54 (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476
ous sculptent pas des images éternelles qui restent debout dans votre imagination comme sur leur piédestal ? Est-ce que les archite
objets, hommes ou paysages, qu’elle a d’abord délinéés dans sa propre imagination  ; puis elle colorie, en imitant les artifices et
rielle. Le beau, en un mot, c’est le rêve de l’artiste achevant par l’ imagination l’œuvre de Dieu. Tout art véritable a pour objet
oquence ou dans la poésie est le maître de la raison, du cœur ou de l’ imagination des hommes ; celui qui en approche le plus dans l
force à surexciter et à concentrer assez les puissances vitales de l’ imagination des hommes pour leur faire produire ces monuments
est toujours lui. Le lieu de sa naissance se représente souvent à mon imagination  : l’âme des lieux se retrouve toujours plus ou mo
cette profession d’un honnête et laborieux égoïsme ; il avait trop d’ imagination pour aimer le chiffre, qui n’exprime que des quan
l’avaient précédé, c’était l’Italie. L’Italie s’était emparée de son imagination  : ses yeux étaient le miroir de cette terre de la
rs en blanc la figure de l’improvisatrice, ne trouvant rien, dans son imagination éminemment vraie, naturelle, sérieuse, de cet ent
mmes sont dans leurs cœurs ; Léopold ne pouvait transporter dans leur imagination ce qu’il ne voyait que dans leur âme. Corinne, po
vent nous-même alors, laissait dans le souvenir, dans l’œil et dans l’ imagination un pittoresque de nature humaine qui ne s’efface
cette époque à son pinceau comme une couleur indélébile. Mais, si son imagination s’y dessina, s’y modela, s’y colora sur ces beaux
lui. Cette scène-là, il l’a vue cent fois ; elle est entrée dans son imagination avec la lumière des plages de Terracine, avec le
her pour y grouper ses auditeurs, voilà tout ; les deux éléments de l’ imagination et l’infini, le ciel et la mer, se présentent seu
guitare pour accompagner sa psalmodie ; il cherche de l’œil, dans son imagination ou dans sa mémoire, les aventures ou les vers qu’
du peintre. Comme il s’agit, pour ces auditeurs, d’un plaisir oisif d’ imagination et de cœur, le peintre les a tous choisis dans l’
imagination et de cœur, le peintre les a tous choisis dans l’âge de l’ imagination ou de l’amour. La poésie lettrée ou illettrée est
s livres tels que Paul et Virginie ou Atala auraient pu faire sur les imaginations . Chaque tableau de Léopold Robert est un livre en
t-il pas sans une funeste influence et sans une fatale analogie sur l’ imagination de Léopold Robert. Le hasard nous a fait connaîtr
55 (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416
sages ; ils ne se livrèrent jamais aux séduisantes idéalités de leur imagination pour éblouir et fasciner les hommes par des persp
uples, ils font des poèmes ; leurs plans de sociétés sont l’opium des imaginations malades des peuples ; l’accès de délire qu’ils do
é en folie et en fureur pour avoir trop bu l’idéal dans la coupe de l’ imagination . Esprit et cœur, sa République est en tout le par
s moururent le plus tôt. Fénelon, presque seul, trop séductible par l’ imagination et par le cœur, popularisa dans son Télémaque ces
ouver simplement des lecteurs qui se complaisent au bercement de leur imagination par ses rêves, cet écrivain trouve des sectaires
ropagande ; pourquoi ? Parce qu’au lieu d’écrire comme Platon, avec l’ imagination seule ; comme Morus et Vico, avec l’érudition seu
t éloquent et pieux, mais il y devint aussi rêveur. La nature donne l’ imagination , mais les hommes seuls donnent le bon sens. Rouss
et sans choix, de lectures qui donnent le vertige à ses yeux et à son imagination  ; il devient incapable d’aucun emploi honnête et
te dans l’image et dans le tendre accueil de la charmante femme ; son imagination est souillée par les sordides exemples de débauch
e, le milieu de la vie déjà passé, que Rousseau chercha dans sa seule imagination le fantôme de cet amour que son cœur ne lui avait
ette passion qui brûle dans les phrases et qui gèle dans le cœur. Son imagination allumée pour Julie, l’amante pédantesque de son d
osité, d’humeur, bagatelles prenant l’importance de crimes devant une imagination ombrageuse et grossissante, dégénérèrent en inimi
t un succès de style et un effet d’éloquence qui passionna toutes les imaginations pour l’écrivain. On déifia l’amour dans l’auteur.
e au moins d’un asile en Suisse. XXVI Un nouveau caprice de son imagination le rejette à Paris. Son costume d’Arménien le fai
se passer de leur enthousiasme. Énigme vivante, dont le seul mot est imagination malade. Homme qu’il faut plaindre, qu’il faut adm
aristocratiques, qui lui permettaient les équivoques adorations de l’ imagination pour leur beauté, ne voulant pas être amantes, ma
lus tumultueuse des passions, qui attente à toutes les chastetés de l’ imagination pour former une épouse chaste, et qui déclare à s
r ? Le prestige du style, l’éloquence des sophismes, la rêverie de l’ imagination , l’orgueil du paradoxe, la prétention à la nouvea
56 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452
e faire entrer dans le cadre de son apologie quelques tableaux pour l’ imagination , a voulu dénoncer cette espèce de vice nouveau, e
là comme pour la forme, on retrouve en M. de Chateaubriand tantôt une imagination sombre et sinistre comme celle d’Hamlet, et qui p
amlet, et qui porte le doute, la désolation autour d’elle, tantôt une imagination épicurienne et toute grecque, qui se complaît aux
sonnelle, de toute prétention, et n’avoir point en partage une de ces imaginations impérieuses, toutes-puissantes, qui, bon gré mal
s, à la sensibilité, au jugement, et même à la mémoire. Or, une telle imagination est précisément le don et la gloire de M. de Chat
 ; il surcharge. Ce sont les gestes d’un jeune homme et les retours d’ imagination d’un vieillard, ou, s’il n’était pas vieillard al
me. Mais bientôt une des deux choses vient barrer le plaisir : ou une imagination bizarre et sans goût, ou une énorme et puérile va
au sortir d’un mot digne de Sophocle, on a tiré phrase à la Cyrano. L’ imagination aussi vient trop fréquemment chez lui gâter le pl
mment chez lui gâter le plaisir, celui même qu’elle nous a fait ; une imagination imprévue, bizarre, exorbitante, grandiose certes
e la nature. M. de Chateaubriand est seulement le premier écrivain d’ imagination qui ouvre le xixe  siècle ; à ce titre, il reste
57 (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326
e, Saint-Simon, etc., ce poëme auquel on ne peut refuser élévation et imagination , réunit en lui toutes les difficultés conjurées d
rti on peut tirer de Napoléon. Il faut avouer d’abord que le tour des imaginations est plus favorable en ce qui concerne Napoléon qu
ents de la Révolution et de l’Empire, a semblé acquérir, du côté de l’ imagination et du penchant au merveilleux, une faculté nouvel
Mais mon objection est celle-ci : pour Napoléon, de pareils essais d’ imagination populaire ne doivent-ils pas toujours rester à l’
brutalisé l’intelligence98. Du reste, dans cette épopée, la partie d’ imagination populaire serait remise à sa place ; elle pourrai
aussi bien que le Napoléon de la chaumière champenoise. Ce mélange d’ imagination et d’histoire, d’enthousiasme et de sévérité, de
ure intime, avec la vie habituelle, avec le tour de la pensée et de l’ imagination . Une individualité qui se peint dans ce poëme, pe
front éclairé et noyé de nobles lueurs, à la poitrine palpitante, à l’ imagination inépuisable ? Je vois en lui un neveu errant et q
manité, familier avec les idées des Niebühr et des Gœrres, épris de l’ imagination pittoresque de l’auteur de l’Itinéraire, il abord
58 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256
mme un être tout particulier, dont la démence peut vivement frapper l’ imagination des autres, & tourner les têtes. Platon, qui
ais il n’aimoit que les sciences abstraites, quoiqu’il eût beaucoup d’ imagination . Il composa ses élémens de mathématiques dans un
uelquefois à la vue. Rien, ajoutoit-on, de ce qui est du ressort de l’ imagination ne devra être souffert dans un état, parce qu’ell
aisoit aux poëtes fut représentée vivement. On les jugeoit tous par l’ imagination déréglée de quelques-uns. Cela rappelle une réfle
e de son propre fonds, assez abondante par elle-même pour fournir à l’ imagination , à l’enthousiasme, à ce feu rapide & divin qu
le génie. Fleuri, Bossuet, Nicole, Pélisson, étoient de cet avis. Les imaginations fabuleuses, ce merveilleux répandu dans la poësie
s de sa jeunesse. Enchanté de ce merveilleux qu’elles offroient à son imagination échauffée, il écrivit & combattit pour elles,
ivre avec eux. Sa frivolité, son amour pour le plaisir, le feu de son imagination , le rendoient incapable de toute étude serieuse &
59 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »
dans un climat doux et voluptueux, livrée à tout ce qui peut amuser l’ imagination et enchanter les sens, s’occupe plutôt à jouir de
tomime qui anime tous leurs discours, ils semblent surtout parler à l’ imagination et aux sens. On peut dire que leur éloquence part
en connaissons plusieurs de Maupertuis. Ce philosophe, né avec plus d’ imagination que de profondeur, et qui peut-être avait plus d’
ouvoir trouve un culte. En Angleterre, rarement le pouvoir impose à l’ imagination  ; souvent il est suspect, et ceux qui l’exercent,
uent peut-être avec moins de délicatesse et plus d’enthousiasme. Leur imagination solitaire et forte agrandit les hommes et les cho
yran après sa mort. On a de lui un éloge funèbre de Cromwell, plein d’ imagination et de grandeur : le même homme loua ensuite Charl
noblesse ; si de grands succès continuent à frapper, à réveiller les imaginations , et que l’idée de la gloire nationale fasse naîtr
s sur le trône, descendra peu à peu sur l’empire ; et les arts même d’ imagination , transplantés dans ces climats, pourront peut-êtr
60 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217
é Vigny, avec une finesse un peu courte Mérimée, avec sa verve et son imagination sans loisir de regarder Victor Hugo, l’Hugo charm
ravail historique, c’est le scrupule de l’exactitude, la crainte de l’ imagination sacrilège de la vérité. Dès lors, quelle meilleur
érité. Dès lors, quelle meilleure détente que de laisser courir cette imagination , avec la sécurité que les paysages et les figures
à combiner seront tout de même de bon aloi historique, puisque cette imagination vagabonde est encore une imagination de savant. C
n aloi historique, puisque cette imagination vagabonde est encore une imagination de savant. Cependant c’est la meilleure publicité
ande dénouée de leurs danses, M. Lemaître est fâcheusement dépourvu d’ imagination . Il a donc fait son canevas d’un fait divers rete
Europe centrale a été éclaboussée l’autre année ; et j’aime mieux les imaginations successives qui m’expliquent, suivant le gré de l
61 (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »
destinées de son pays, et dans cet esprit doué si merveilleusement d’ imagination philosophique et historique, cette horreur du « b
es administrés qu’il rencontre, s’est pris en revanche d’une amitié d’ imagination pour un certain type d’Anglo-Saxon qu’il s’est co
u travail, ne relevant que de soi-même.‌ Cette espèce d’homme, dans l’ imagination du philosophe, joue le même rôle que joue l’artis
magination du philosophe, joue le même rôle que joue l’artiste dans l’ imagination d’Emma Bovary, ou l’Oriental noble et rêveur dans
ans l’imagination d’Emma Bovary, ou l’Oriental noble et rêveur dans l’ imagination d’un Lamartine. Le poète romantique, la jeune fem
62 (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »
bohème amateur, le bohème fantaisiste, le bohème dilettante. Homme d’ imagination plus savante que dévorante, il aimait les choses
à-brac des civilisations lointaines et disparues, qui donnaient à son imagination l’élan fécond qu’elle n’avait pas naturellement.
Houssaye (qui en fut un autre). Il a de la poussière d’eux tous sur l’ imagination . Il s’est imprégné d’eux tous, et s’ils l’ont tan
es talents solitaires ! Il s’associait encore par le souvenir, et son imagination était surtout de la mémoire. Prenez ses œuvres d’
, et son imagination était surtout de la mémoire. Prenez ses œuvres d’ imagination  : Les Filles de feu, Loreley, La Bohème galante,
Poe, le tempérament américain, le puffiste immense dans l’ordre de l’ imagination , le visionnaire qui fit entrer dans les construct
63 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VI. De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité »
ne nuance particulière, et affectera différemment la sensibilité ou l’ imagination . Et de même, à la proposition affirmative qui éno
lligence n’arrive pas à se mettre au même pas que la sensibilité et l’ imagination  : alors la figure qui traduira le désir ou la pas
que la fin dernière du discours est la représentation d’un état de l’ imagination ou de l’âme : toutes les métaphores alors, toutes
es sont bonnes, du moment qu’elles font connaître cet état d’âme ou d’ imagination au lecteur ou le suscitent en lui. Quand Chimène
mmer le monde aux éclairs de son épée, et, par ces hyperboles que son imagination enfante, il conserve son amour-propre dans la dou
64 (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60
. Le nombre et la cadence chatouillent l’oreille ; la fiction flate l’ imagination  ; et les passions sont excitées par les figures.
t au bien et au mal. Il est vrai que comme cet art demande beaucoup d’ imagination , et que c’est ce caractére d’esprit qui détermine
point aux poëtes un jugement sûr, qui ne se rencontre gueres avec une imagination dominante. En effet les beautés les plus fréquent
leur humeur particuliére leur en a fait juger le plus agréable. Les imaginations tranquilles et touchées des agrémens de la vie ch
es agrémens de la vie champêtre, ont inventé la poësie pastorale. Les imaginations vives et turbulentes qui ont trouvé de la grandeu
de toutes les idées poëtiques ; en un mot, comme des chef-d’oeuvres d’ imagination , remplis de saillies heureuses et d’une éloquence
et c’est un terme qu’on applique aux poëtes, par comparaison de leur imagination échauffée avec la fureur des prêtres, lorsque leu
Voilà donc précisément l’idée de l’enthousiasme : c’est une chaleur d’ imagination qu’on excite en soi, et à laquelle on s’abandonne
chauffé se rappelle souvent à soi, pour juger sainement de ce que son imagination lui offre. Un enthousiasme trop dominant ressembl
s vapeurs, qui ne portent qu’assez d’esprits au cerveau pour rendre l’ imagination féconde, et qui laissent toujours le jugement en
ux qui osent ne les pas entendre. Voilà pourtant tout le mystére, une imagination échauffée. Si elle l’est avec excès, on extravagu
est qu’à de pareilles images qu’il appartient d’étonner et d’élever l’ imagination . Pour les sentimens, on peut bien être touché des
emplies de tour et d’élégance, il attendoit les momens heureux de son imagination , et ne faisoit proprement qu’obéir à son génie. L
65 (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »
un fait déterminé de l’Histoire. C’était toute l’Histoire ouverte à l’ imagination du poète, qui plane sur tout, s’abat sur tout, et
Victor Hugo a tout cela à son service, mais ce qu’il n’a pas, c’est l’ imagination qui sait faire de cette tradition sa servante, la
or Hugo est certainement plus érudit encore qu’il n’est poète. Il a l’ imagination du mot plus que de la chose, et ce qui le prouve,
recommencent pas trait pour trait ici, mais moins appuyés, et toute l’ imagination des mots dont le poète a la puissance nous illusi
eds imprimés si fortement dans la première, c’est qu’il n’avait pas l’ imagination des choses autant que celle des mots. On voit qu’
ait du chemin à côté. Mais je l’ai dit, la distinction entre les deux imaginations devait être faite : Hugo n’a presque exclusivemen
Hugo, on le trouverait peut-être noyé dans des mots. Seulement, cette imagination verbale, qu’il possède à un si étonnant degré, es
t à mal et à vice. Il s’abandonne à elle et elle le perd. C’est cette imagination , devenue funeste, qui lui fait, à toute page, ent
ots sur les mots et sur les idées que ces mots étouffent. C’est cette imagination qui lui fait allonger démesurément ces fatigantes
ffirme donc avec sécurité, voilà le défaut de cette cuirasse d’or : l’ imagination dans les choses ne s’équilibrant pas avec l’imagi
asse d’or : l’imagination dans les choses ne s’équilibrant pas avec l’ imagination dans les mots. Et c’est par ce manque d’équilibre
trop ce qu’elle a trop adoré, n’est explicable que par le dépit de l’ imagination trompée. On a été universellement pris à ce titre
Cromwell : Au soleil couchant, Toi qui va cherchant Fortune… etc. l’ imagination se bercera voluptueusement dans l’idée d’un chef-
66 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201
talent ne manque point à MM. de Goncourt, pensions-nous. Ils ont une imagination colorée et émue. Ils la plaquent de rouge, cette
e imagination colorée et émue. Ils la plaquent de rouge, cette pauvre imagination , qui est née très-fraîche, et ils la flétriront,
e, malgré toutes les mauvaises influences qui ont joué sur elle. De l’ imagination et de la sensibilité, c’est la moitié d’un romanc
s ressemblances morales avec le dix-huitième siècle, attire le plus l’ imagination de MM. de Goncourt. Cependant, il faut bien l’avo
lzac atteigne à une telle élévation ou à une telle profondeur que les imaginations qui ne peuvent le suivre l’accusent de manquer de
ntrer partout, mais surtout là, où ils nous lavent et nous essuyent l’ imagination des figures inventées par MM. de Goncourt, en mép
67 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96
t froide ne recommande pas son théâtre au goût de la France, et que l’ imagination et la gaieté en font seules tous les frais, Legra
de dans ses principes et dans ses conclusions, dont l’auteur, homme d’ imagination d’ailleurs et parfois de jugement, se serait appu
faudrait que je cessasse de prendre au sérieux mon sujet, et que mon imagination se jouât librement des critiques et des théories
faculté immense d’inventer ; c’est la gaieté la plus franche unie à l’ imagination la plus libre, et c’est là ce qui distingue essen
voir réjoui le lecteur A coûté bien souvent des larmes à l’auteur. L’ imagination , de son côté, est toujours soumise, dans la nouve
es, Horace et Arnolphe se rencontrent trois fois à la même place22. L’ imagination et la gaieté d’Aristophane sont libres de toute c
es sont de très mauvais critiques, et les fous ne valent pas mieux. L’ imagination a ses lois propres. Une œuvre d’imagination a sa
us ne valent pas mieux. L’imagination a ses lois propres. Une œuvre d’ imagination a sa raison et sa logique intérieure qui ne lui e
, qui prétend substituer les pesantes allures de la prose au vol de l’ imagination , et introduire les convenances et les gênes de la
ec un art savant. C’est une fantaisie poétique qui passe devant notre imagination et disparaît, nous laissant le souvenir d’une bri
et qu’il a enrichi des traits de son esprit et des fantaisies de son imagination un fond de caractères et de situations insignifia
de psychologie et d’histoire ; ce n’est pas l’œuvre sans modèle d’une imagination libre et toute-puissante40. L’auteur n’a eu qu’à
er avec exactitude est devenu la faculté comique par excellence, et l’ imagination n’a plus qu’un emploi subalterne. « Ô vie humaine
rbitraire45, j’entends par là les inventions gaies qui procèdent de l’ imagination libre du poète, les situations impossibles, les f
il pas dans une bonne pièce de ce genre ! Quoi de plus amusant pour l’ imagination que cette multiplicité d’incidents bizarres, cett
ne farce ! « De tout temps il s’est glissé parmi les hommes de belles imaginations que nous venons à croire, parce qu’elles nous fla
, que ce n’est point à notre conscience qu’il s’adresse, mais à notre imagination et à notre esprit. Notre conscience est un mentor
pas indifférents ou même contraires à tous les élans de la véritable imagination , ils ne dédaigneraient pas une petite pièce dont
émocratique ; on s’y résignait à l’anarchie, plutôt que d’enchaîner l’ imagination du poète, relativement aux desseins et à la condu
tion de l’auteur comique ne peut plus être l’œuvre sans modèle de son imagination  : il faut qu’elle soit vraisemblable, c’est-à-dir
t qu’on descend sur la terre, dès qu’on même aux fictions idéals de l’ imagination l’imitation prosaïque de la vie réelle, ce n’est
68 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »
’ailleurs, se sont marqués les rapides contrecoups de la France sur l’ imagination et la pensée des hommes : d’abord, l’action des l
ination étrangère, dans sa ville natale, l’illustre Manzoni ; homme d’ imagination et de foi, généreux patriote et chrétien résigné,
elques regards à jeter sur le monde actuel et ce qu’il offre encore d’ imagination élevée et d’enthousiasme, au-delà du cercle d’or
les légendes héroïques de l’Empire ouvrirent une source nouvelle aux imaginations françaises ; et, sans partialité contemporaine, i
, à ce travail artificiel qui marque les époques un peu tardives de l’ imagination , les retours et les arrière-saisons des lettres.
ux vicissitudes de la vie privée, allaient se mêler, pour cette forte imagination , les grands spectacles de la fortune et les derni
rop réitérées, combien avaient été souvent heureuses les hardiesses d’ imagination de ce talent jeune et libre, alors qu’on le voyai
’où le pardon descend. À travers ces revanches du sentiment moral, l’ imagination de nos poëtes servait à l’apothéose de la force :
invoquait la main d’un Sylla et bénissait cette sanglante tutelle. L’ imagination sait rarement se modérer dans sa confiance ou dan
e, à la lumière de l’Andalousie, l’honneur d’avoir éveillé cette vive imagination et suscité une seconde gloire digne de la leur. L
69 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119
vre) exigent moins de connaissance du cœur humain que les comédies, l’ imagination suffit pour peindre ce qui s’offre naturellement
es plaisanteries. C’est qu’ils avaient le bon goût qui appartient à l’ imagination , et non celui qui naît de la moralité des sentime
malheur, la puissance, la religion, le génie, tout ce qui frappait l’ imagination des Athéniens excitait en eux une sorte de fanati
ux. L’émotion fait tout adopter, tout concevoir ; mais à la comédie l’ imagination du spectateur est tranquille ; elle ne prête poin
70 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405
signes arbitraires. Il faut ensuite que ces idées s’arrangent dans l’ imagination , et qu’elles y forment ces tableaux qui nous touc
réveillent en nous les idées, et ces idées forment ensuite dans notre imagination le tableau où nous voïons l’amour dépêcher ce tra
t mal aux desseins, et il est rare que l’idée d’un bâtiment que notre imagination aura formée, même sur le rapport des gens du méti
quand nous voïons ce bâtiment dans la suite, de reconnoître que notre imagination avoit conçu une chimere. Il en est de même des en
livres les plus méthodiques qui traitent de ces sortes de choses. L’ imagination la plus sage forge souvent des fantômes lorsqu’el
71 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223
tait dans les séances publiques des fragments applaudis du poème de L’ Imagination , et le jeune Anacharsis surtout entrait à toutes
ée par une plume habile et polie, plutôt qu’un tableau embrassé par l’ imagination , ou vivement saisi d’après nature. C’est de l’Iso
a de vrai souvenir que celui qui vit. Il faut, a-t-on dit, une part d’ imagination et de création même pour le souvenir. Je reviens
ance, remplissez-vous de son esprit et de ses formes ; et alors, si l’ imagination vous le dit, parlez de source et en toute abondan
émoire des centons cousus ensemble de ses pensées. Chez Barthélemy, l’ imagination (s’il en avait) est toujours « tenue en lisière p
qui n’est bon que dans les dictionnaires de poésie. Il n’y a pas là d’ imagination véritable ; la métaphore, chez lui, ne naît jamai
courant et moderne, le plus sûr encore est d’avoir du talent et de l’ imagination en français. Si l’abbé Barthélemy avait eu plus d
de l’autre, c’est-à-dire en partie dans le roman. Il n’a pas assez d’ imagination pour revenir, par une évocation heureuse, à la vé
72 (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66
rtenait de donner le code des lois qui régissent encore l’empire de l’ imagination . Les peuples, les institutions, les monuments, to
étuer les souvenirs brillants de la gloire ou les rêves aimables de l’ imagination . Ne disons point, au reste, qu’une telle peinture
i, chaque peuple a sa mission. Les uns lèguent au monde les arts de l’ imagination , les autres lui donnent les sciences exactes, d’a
dévouement. Cette pensée, trop grande pour germer toute seule dans l’ imagination de l’homme, ne put qu’être inspirée d’en haut. Il
int aujourd’hui à voir pour la première fois de tels égarements d’une imagination vive et railleuse, qui se joue en même temps et d
la puissance des armes et par les conquêtes pacifiques des arts de l’ imagination , et qui, divisée en une foule de petits états, es
qu’il y a des dynasties dans le monde intellectuel et dans celui de l’ imagination , aussi bien que dans le gouvernement des sociétés
piration par laquelle ces chefs de dynasties ont saisi le sceptre des imaginations et des esprits. Représentez-vous le vieillard de
73 (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »
cteur ne se soucie pas de respirer. Ainsi qu’on fait l’éducation de l’ imagination publique à peu près comme on fait l’éducation d’u
t rétrospectif et passionné, et qui ont relevé et réchauffé dans leur imagination le symbolisme tombé et refroidi de cette mytholog
n serait pas moins, aujourd’hui même, un écrivain très spirituel, une imagination très cultivée et un homme de lettres (ajoutons ce
t est son maître plus qu’il n’est le maître de son esprit. Écrivain d’ imagination , romancier qui a fait plus que de nous donner des
lards qu’elle joue ; mais cette devineresse par éclairs n’est point l’ imagination du critique, qui, comme une lampe entretenue d’hu
as tout, enfin, que d’avoir expliqué Balzac par une faculté unique, l’ imagination , — comme on pourrait expliquer Shakespeare, — et
toujours heureux de le prendre pour ce qu’il est. C’est un écrivain d’ imagination pénétrante et inventive qui vient d’écrire ces Le
Lettres, satiriques parce qu’il y a plus, dans la satire, du genre d’ imagination qui invente que de celui qui simplement réverbère
74 (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »
e, ou du moins méridionale. La primauté de l’Orient pour les choses d’ imagination semble si naturelle qu’elle fut longtemps exclusi
n, par la controverse et la lecture de la Bible, l’Orient a possédé l’ imagination anglaise, mais tout cela, sous une première loi d
guerrière, entre le fanatisme de la religion et celui de l’honneur, l’ imagination savante n’avait, en étudiant Pindare, réussi qu’à
le lyrisme ne parut plus qu’une forme de poésie affectée de droit à l’ imagination anglaise. Jamais ce goût hardi, qui, sur d’autres
a connut également, dans ses langues, son architecture, ses arts, son imagination et ses ruines : et de cette étude si vaste, si va
les de Ravenne ou des orages de l’Épire quelque rajeunissement pour l’ imagination . Il n’a pas eu non plus cette glorieuse fin de By
dans ses allusions au combat de Salamine. Cette forme admirable de l’ imagination , l’enthousiasme mêlé au récit, la brièveté tout à
sous la langueur de la prose, cette ode célèbre qui fit tressaillir l’ imagination anglaise, et qui suffit, depuis un siècle, à la g
75 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112
ur utilité politique ; mais comme l’idée de la mort fait éprouver à l’ imagination des modernes une impression plus forte et plus se
’importuner par la plainte, comme si l’infortune, dans les tableaux d’ imagination , pouvait encore fatiguer l’égoïsme. Le malheur, c
ont transporté sur leur théâtre tout ce qu’il y avait de beau dans l’ imagination des poètes, dans les caractères antiques, dans le
ue rend plus sévère sur l’emploi du temps ; et loin que les peuples à imagination exigent de la rapidité dans les tableaux qu’on le
du hasard. L’histoire, les mœurs, les contes populaires même aident l’ imagination des écrivains. Sophocle n’eût point trouvé dans s
té. Les grands désastres sont dramatiques ; ils ébranlent fortement l’ imagination  : or ce n’est pas ainsi qu’on détruit un préjugé,
76 (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280
mps où l’inétanchable besoin de merveilleux fait accepter à la pauvre imagination publique, qui semble tombée en enfance, les abjec
l n’est pas vrai que Swedenborg ait l’éclat et la beauté fulgurante d’ imagination qu’on lui reconnaît à distance et M. Matter lui-m
n compliment. Toute cette plastiqué connue suffit aux exigences d’une imagination bien sage, qui se contente de peu, comme les sage
homme littéraire ; mais enfin Balzac a fait une œuvre transcendante d’ imagination inspirée par Swedenborg, et, de plus, dans cette
té, au milieu des hallucinations qui supposent — le croirait-on ? — l’ imagination la plus échevelée et la plus lyrique. Et c’est ic
notre ressort, — c’est sa valeur poétique, sa valeur d’effet sur les imaginations littéraires. Presque tous les mystiques cachent d
77 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279
t. C’est là une faute, une faute immense. Il ne faut jamais tromper l’ imagination , car elle s’en venge toujours d’une manière cruel
e l’horreur ? Eh bien ! elle y a attrapé son génie et sa gloire, et l’ imagination qu’elle a trompée ne lui a jamais pardonné ! Je s
niquement un conteur fantastique qui veut à tout prix impressionner l’ imagination par le Surnaturel et par le Mystère. Il relève de
magnifique enrichissement pour toutes les facultés de l’esprit ; et l’ imagination , comme les autres, a le droit, et je dirais presq
wen, et l’émotion qu’ils produisent est d’un tout autre pouvoir sur l’ imagination et sur le souvenir… Et c’est cette facilité d’inv
uence physiologique qui pleut sur nos têtes, avec l’empoignement de l’ Imagination publique par ces questions de magnétisme contre l
78 (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »
Angleterre. I. Ses bizarreries, ses obscurités, ses violences. —  Son imagination , ses enthousiasmes. —  Ses crudités, ses bouffonn
nuit orageuse et de la terreur qui secoue les êtres mortels. Les deux imaginations ont la même grandeur douloureuse, les mêmes rayon
nos oreilles ne s’y accommodent pas. Il écrit selon les caprices de l’ imagination , avec tous les soubresauts de l’invention ; tant
ut rentre dans la solennité habituelle. —  Ajoutez enfin les éclats d’ imagination imprévus. L’humoriste renferme un poëte ; tout d’
l’on n’est heureux que par le spectacle des formes harmonieuses, où l’ imagination est réglée, où la volupté semble naturelle. Carly
inconnues, ce déchaînement d’une férocité, d’un enthousiasme et d’une imagination désordonnés et irréfrénables, qui a paru chez eux
iolente, si enthousiaste et si sauvage, si abandonnée aux folies de l’ imagination , si dépourvue de goût, d’ordre et de mesure, ne s
torique de toute espèce de fiction quelle qu’elle soit. La fiction, l’ imagination , la poésie imaginative, quand elles ne sont pas l
grandes révolutions de l’âme. Il est presque Allemand par sa force d’ imagination , par sa perspicacité d’antiquaire, par ses larges
additions incertaines et agréables que la curiosité scientifique et l’ imagination romanesque y accumulent. Il écarte cette végétati
au-delà, ou plutôt il est emporté au-delà. Les faits saisis par cette imagination véhémente s’y fondent comme dans une flamme. Sous
philosophies de nos deux premiers siècles. Partout le même état de l’ imagination a produit la même doctrine. Les puritains, qui so
endement est ta fenêtre ; tu ne peux pas la rendre trop nette, mais l’ imagination est ton œil. —  L’imagination est l’organe par le
e peux pas la rendre trop nette, mais l’imagination est ton œil. —  L’ imagination est l’organe par lequel nous percevons le divin14
reconstruire, possesseurs d’érudition et de méthodes, conduits vers l’ imagination par l’art et l’étude, incapables de créer des êtr
usqu’au lendemain matin. Le public européen s’étonnait de voir tant d’ imagination et si peu de bon sens, des prétentions si ambitie
toutes les nuances d’émotion que leur style a notées, avec le genre d’ imagination que leur siècle leur a imposé, parmi les paysages
ent ; il embrasse les ensembles par la lucidité et la vélocité de son imagination créatrice ; il découvre l’unité d’un groupe par l
ns pratique et l’intuition positive ; enfin, dans un recoin écarté, l’ imagination sympathique et poétique, ce sont là les quatre ro
r représenter quelque idée et l’incarner extérieurement. Est-ce que l’ imagination n’est pas obligée de tisser des vêtements, des co
prit crée, et par lesquels il se dupe lui-même. Si vous avez un peu d’ imagination , vous ferez de cette force un être distinct, situ
hoses sensibles. Voilà un être métaphysique. Ajoutez un degré à votre imagination et à votre enthousiasme, vous direz que cet espri
que les sens n’atteignent point, que la raison ne peut définir, que l’ imagination figure comme un roi et comme une personne, c’est
sées1443. » Elles ne sont pas une imposture de charlatans ni un jeu d’ imaginations poétiques. Elles sont une vie plus ou moins troub
veut réduire le cœur de l’homme au sentiment anglais du devoir, et l’ imagination de l’homme au sentiment anglais du respect. La mo
ur religions que l’adoration de la force dévergondée et l’extase de l’ imagination grandiose, ou bien encore l’admiration de la form
es, quel est son degré, sa source, son effet, comment il transforme l’ imagination , l’entendement, les inclinations ordinaires, quel
y of pig’s-wash ; perfect fulfilment of one’s wishes, so that the pig imagination could not outrun reality : a fable, an impossibil
ee the poorest historical fact from all fiction whatsoever. Fiction, “ imagination , imaginative poetry,” etc., etc., except as the v
79 (1803) Littérature et critique pp. 133-288
les mouvements de notre cœur. Il faut laisser des aliments sains à l’ imagination humaine si on ne veut pas qu’elle se nourrisse de
rang, et que ses mains avaient affranchie. Quel Français, doué d’une imagination sensible, ne se rappelle avec transport le premie
te perfectibilité, dont elle se fait l’apôtre, n’est qu’un jeu de son imagination , qu’une idée d’emprunt, ou du moins qu’une affair
sions plus d’énergie, au sentiment plus de secrets et de délices, à l’ imagination plus d’enchantements. Elle vante l’héroïsme des v
séquent d’écrire en faveur de ces doctrines qui dessèchent l’âme et l’ imagination . Il ne faut pas surtout exalter les sciences aux
chaque instant les opinions de madame de Staël. On est fâché que son imagination ait pris la peine de reproduire et d’embellir les
hilosophe de Kœnigsberg lui-même, qui ont pris quelques saillies de l’ imagination brillante de Voltaire pour les vérités les plus p
la philosophie, et que chez les Grecs tout n’avait commencé que par l’ imagination . Je ne crois pas qu’on puisse avancer une proposi
la liberté ; mais ce respect qui agit sur la pensée, qui écarte de l’ imagination jusqu’à la possibilité des actions interdites, ce
ourné leurs regards vers la Grèce comme vers leur patrie naturelle. L’ imagination des poètes, ainsi que celle des artistes, aimait
ées et son style dans les ouvrages de raisonnement, fatigue bientôt l’ imagination mobile des femmes ; elles seraient peut-être moin
causes de leur supériorité pour les arts qui demandent l’accord d’une imagination et d’une âme sensibles. Madame de Staël, qui ne v
ler toute l’énergie. En effet, la parole est toujours bornée ; mais l’ imagination qui est infinie attache aux signes, aux gestes, a
eilleux qui plaît à l’âme et à la pensée, eu même temps qu’il amuse l’ imagination  ; c’est le premier de tous, c’est le seul dont l’
i la nécessité d’apprendre les faits avant d’établir des systèmes ? L’ imagination et l’esprit ne peuvent ici remplacer l’étude et l
. Je conçois que les chants attribués au fils de Fingal plaisent aux imaginations sensibles. Le début des élégies d’Ossian, car on
rveilleux assez triste et bientôt épuisé. Il peut amuser un instant l’ imagination , mais il ne la nourrit point ; il ne lui offre au
va retrouver tout ce qu’il regrettait. Du fond de la solitude où son imagination s’était réfugiée, il entendait naguère la chute d
aux combinaisons vulgaires, qu’on ne devrait point s’étonner que des imaginations fortement religieuses crussent de semblables dess
est mystérieuse, et plus elle est conforme à la nature humaine. Notre imagination aime surtout ce qu’elle devine, et croit découvri
travers la sainte obscurité de ses mystères, frappe si puissamment l’ imagination , quels effets ne doit-il pas encore aux pompes de
   Somnus, et incerto somnia nigra pede. Nous avons vu les jeux de l’ imagination de Tibulle ; voyons maintenant les graves tableau
rale leur importance et leur gravité. Ils affectent de craindre que l’ imagination ne répande à la fois ses enchantements et ses err
nisme n’ont pas besoin de relever son prix et son éclat aux yeux de l’ imagination , il est facile d’attirer l’attention et le respec
ace qui a précédé. « Les écrivains de la nouvelle école flétrissent l’ imagination avec je ne sais quelle vérité qui n’est point la
érité. Le style de ces hommes est sec, l’expression sans franchise, l’ imagination sans amour et sans flamme ; ils n’ont nulle oncti
etc. » Il y a dans ces remarques, si je ne me trompe, un mélange d’ imagination , de sentiment et de finesse, qu’il est bien rare
ntre pourtant jusqu’à quel point la majesté des livres saints élève l’ imagination poétique. Mais est-ce assez pour justifier l’opin
e leurs récits favorise singulièrement l’essor et l’indépendance de l’ imagination . Ces Dieux qu’elle enfanta se prêtent à tous ses
s à la mythologie, et l’on ne dira pas qu’il la condamne par défaut d’ imagination , car il en prodigue toutes les richesses dans le
ternelles. Des Sylvains et des Naïades peuvent frapper agréablement l’ imagination , pourvu qu’ils ne soient pas sans cesse reproduit
délices du genre humain. M. de Chateaubriand a trop de sentiment et d’ imagination pour briser l’urne d’Inachus, et pour ne pas aime
es. Ses écrits portent à la fois l’empreinte d’une âme fière et d’une imagination élevée. Il est vrai qu’en général cette imaginati
me fière et d’une imagination élevée. Il est vrai qu’en général cette imagination a plus de force que de souplesse, et plus de gran
ont les plus sûrs moyens d’émouvoir le cœur, et de frapper vivement l’ imagination . Quand Fléchier, quand Bossuet montaient dans la
er dans la description de la bataille de Fontenoy. Il me semble que l’ imagination de l’orateur est bien moins riche que le sujet.
e. L’une ne choque jamais le goût, l’autre ne laisse jamais reposer l’ imagination . Enfin l’une, même en peignant les passions les p
a une sorte d’éclat éblouissant qui subjugue les esprits et attache l’ imagination , surtout dans la jeunesse, âge où le premier beso
e les juge. » Comment, après avoir si bien senti les effets de cette imagination impétueuse et mobile, qui entraîne Voltaire et le
de notre gloire, l’esprit s’élève et le goût s’épure. Les plus riches imaginations s’enrichissent encore à l’aspect de cet illustre
tour à tour dans son style les grâces et l’urbanité de son siècle, l’ imagination des poètes grecs, et l’enthousiasme des prophètes
80 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »
rt était né dans les plus beaux siècles de la Grèce, et convenait à l’ imagination ardente et légère d’un peuple que le sentiment et
it de s’affecter avec rapidité de tous les sujets, devaient avoir une imagination vive et un esprit enthousiaste ; l’un, nommé par
champ avec éloquence sur toutes sortes de sujets ? Cet art, outre une imagination très vive et prompte à s’enflammer, supposait enc
e assidue des poètes, parce que les poètes ébranlent plus fortement l’ imagination , et qu’ils pouvaient servir à couvrir le petit no
avait la disposition rapide de toutes ses richesses pour servir leur imagination  ; l’exercice habituel de la parole, d’où devait n
autrefois se mêlait à de grandes choses, s’amusait des petites, et l’ imagination de ses citoyens, impuissante et active, leur donn
81 (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle
ence à l’intérêt personnel ; fournir emploi à l’activité, aliment à l’ imagination  ; rassurer les méfiances ; convaincre l’ignorance
s nous avoir domptés par la force, après avoir réduit et subjugué les imaginations , brisera les volontés, énervera les sentiments, e
mouvement toute une génération, à outrer son activité, à enivrer son imagination , à lui donner le désir d’acquérir plus que celui
a liberté. La vie des littérateurs était studieuse et solitaire. Leur imagination s’allumait par le spectacle des grands événements
rofond parce qu’on étalait tout le travail de l’observation, et que l’ imagination avait perdu le pouvoir de reproduire la nature vi
parti, les préjugés, l’influence de l’éloquence, les séductions de l’ imagination , rien ne touche Bayle, rien ne peut le déterminer
opres sensations, ses sentiments, les peintures que s’est tracées son imagination . Nous avons bien voulu nous prêter à entendre Ach
par la finesse ingénieuse et par l’impartialité. Il n’eut ni verve ni imagination comme poète, et point d’invention comme savant. I
e la jeunesse en partageant ses égarements ! Au lieu de ce tableau, l’ imagination aime à s’en tracer un autre, et à se représenter
ces gradations infinies du sentiment ; ce n’est pas non plus la haute imagination et la simplicité de Corneille. Et pourtant il est
que des vers tels que les siens ont dû être produits par l’homme de l’ imagination la plus ardente ; si quelque chose peut donner l’
ans le même sens que tous ses autres ouvrages : Rien ne nuit tant à l’ imagination que de lui donner un but ; de la soumettre à un s
duit un tel ouvrage. Il faut, pour la poésie épique, la vive et libre imagination des premiers âges ; il faut que les lumières n’ai
n récit, des divinités qui constituent le poème épique, mais bien une imagination élevée, solennelle, et surtout simple et vraie, q
tel ouvrage. Quant à son ensemble, bien qu’on y puisse remarquer une imagination plus poétique que dans La Henriade, l’auteur est
ions et des caractères. Elle est moins dramatique, et parle moins à l’ imagination . On pourrait dire que, plus une nation se civilis
ourront seuls donner des sensations de même nature, et agir sur notre imagination . Du moins on y retrouvera quelque chose de dramat
et solides, il fut toujours aussi remarquable par la richesse de son imagination que par la profondeur de ses méditations. Ses liv
que, il a pu allier heureusement les deux caractères de son esprit. L’ imagination poétique a rarement produit quelque chose de plus
lus entrer complètement dans ce système de vertu et de prudence que l’ imagination de Montesquieu a cru voir présider, de siècle en
s ; mais il leur reste la vérité de leurs propres sentiments, de leur imagination . Il suffit qu’ils fassent partager aux spectateur
la morale, de la politique, de l’éloquence, de la poésie, des arts d’ imagination , n’existeraient pas s’ils prenaient leur source s
ion publique, ce sont des conseils qui la guident. Pour les arts de l’ imagination , ils furent, aux yeux de la nouvelle métaphysique
réfléchir longtemps, et, même en les rejetant, ils laissent admirer l’ imagination forte et ingénieuse qui les a créés. Communément,
it satisfaire les besoins des sages. Tout brillant qu’il était pour l’ imagination , il n’avait rien qui pût pénétrer au fond de l’âm
ins habituels de la vie ; dont les dogmes et le culte s’emparent de l’ imagination , des sens, des actions, sait aussi s’élever avec
de la conversation, et, bornant à cet emploi la vivacité d’une belle imagination , ne laisser aucun résultat après eux : tant était
n’a pas soumis sa conduite aux règles prescrites, c’est en vain que l’ imagination est enflammée de zèle pour tout ce qui est noble
s ressentent avec une merveilleuse vivacité la passion du bien ; leur imagination ne voit rien que de pur, ne connaît rien de mauva
qui pénètre et qui entraîne. Celui dont la vertu n’existe que dans l’ imagination s’échauffe davantage ; il s’enivre de ses paroles
e de l’âme sur elle-même, lorsque, sur les ailes des passions et de l’ imagination , elle prend son essor loin des choses réelles et
e qu’on a appelé la religion naturelle, tout cela est du domaine de l’ imagination . On peut être sans cesse agité par ces nobles pen
ns cesse trompées et sans cesse renaissantes, de ces jouissances de l’ imagination , de ces romans de vertu et de bonheur, toujours d
ce d’impressions variées, qui agissent sur son âme, qui parlent à son imagination , qui excitent en lui des sentiments. Tel est le t
leur paraissait un amas de merveilles terribles ou imposantes ; leur imagination seule en était frappée. Ils ne le voyaient que so
ont encore à leur naissance, soit que, doué d’une plus grande force d’ imagination , il en cherche emploi ; soit qu’enchanté du nouve
un rapport avec celui qui animait ces philosophes de la Grèce, dont l’ imagination était si vive et si hardie. Il s’indigna contre c
et d’horreur nous saisit entièrement. Jamais peintre ne montra plus d’ imagination que Buffon. Son langage, où quelques personnes ne
si l’on est armé de ridicule et de mépris contre celui qui exerce son imagination en même temps que sa faculté d’observer, on détru
pas que le principe du talent de Buffon était une puissante et riche imagination  ; il s’efforça d’y suppléer en prodiguant des orn
dence se faisait le plus sentir ; elle exige plus que toute autre une imagination vive et des sentiments vrais. Le travail, la réfl
ctif qui donne à l’auteur la faculté de peindre les personnages par l’ imagination et non par la théorie. Quand on fait des tragédie
mble des objets. Le sentiment, exalté par la passion ou agrandi par l’ imagination , n’était pas la source de son inspiration. Alors
agina de mettre en scène l’éloge de Marc-Aurèle ; il transporte notre imagination au lieu même et au temps où se passait l’action.
lle ; ils s’étaient occupés du sentiment auquel on doit les arts de l’ imagination , et non point des détails de leur pratique. L’abb
ire naître le talent, il enseigna à sentir, à admirer les œuvres de l’ imagination , et non point à les comparer froidement avec le m
t à publier des collections précieuses pour notre droit public : leur imagination aussi ne demeura pas insensible aux souvenirs de
les relations directes avec les hommes. Elle sortait du domaine de l’ imagination , pour se confondre entièrement avec le caractère,
la parole humaine n’a été aussi grande, et nous ne pensons pas que l’ imagination puisse se créer un plus sublime spectacle. Mais l
s purement humains, les moyens que fournit la religion pour frapper l’ imagination et pour émouvoir les âmes ? Ce style orné et mond
ette peinture est aussi animée que si elle était le fruit de la seule imagination . Le long travail nécessaire pour en préparer les
éloquence hypocrite ; et alors même que, par un aveuglement fatal, l’ imagination a pu acquérir un certain degré de chaleur et de v
se le prononce à lui-même avec délice. La vieille France parle à son imagination  ; la France de Louis XIV satisfait sa fierté ; la
n’est plus seulement une expression de la pensée, un instrument de l’ imagination  : elle s’élève à toute la dignité de l’action ; e
nes sanglantes de la Révolution ne savent guère se transporter, par l’ imagination , au milieu de tant d’angoisses et de douleurs. He
ous précédèrent sur la scène du monde : c’est là ce qui parle à notre imagination , ce qui ressuscite pour nous la vie du passé, ce
olution. Leur mort se rattache à la sienne, et il se présente à notre imagination comme le chef de cette légion de martyrs qui ont
82 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542
e résultat de l’instruction, et par conséquent du désir général. Si l’ imagination , justement frappée des crimes dont nous avons été
emplation du passé. Il y avait dans la philosophie des anciens plus d’ imagination et moins de méthode que dans la philosophie des m
jusqu’à leur terme indéfini. Locke et Condillac ont beaucoup moins d’ imagination que Platon ; mais ils sont entrés dans la route d
la marche ultérieure de la raison de faire concorder ce qui frappe l’ imagination et ce qui persuade l’entendement. Il s’agit seule
pports factices dont l’apparente vérité lui plaît et l’exalte ; car l’ imagination est saisie par ce qui est abstrait, tout aussi fo
quelquefois leur esprit. Il en est de même de tous les fanatismes ; l’ imagination a peur du réveil de la raison, comme d’un ennemi
ces, en retranchant de leur calcul les souffrances, les sentiments, l’ imagination , croyaient le simplifier ; ils ne se faisaient nu
ngue de l’égoïsme le plus éclairé, quel effet produirait-il ? C’est l’ imagination , pourrait-on dire, qui fait préférer ce genre d’e
83 (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154
infiniment variés que tel ou tel aspect de la nature produit sur les imaginations , que telles ou telles conditions atmosphériques e
tas et d’Atala. Si l’on me demandait la ville qui parlait le plus à l’ imagination de nos romantiques, je serais embarrassé : car il
. Nul n’ignore de quelle épouvante l’approche de l’an 1000 frappa les imaginations . Il peut se produire aussi un changement momentan
ué. Partout où l’homme domine la nature, la raison prend le pas sur l’ imagination , la science sur la fantaisie exaltée. Partout, au
s un amoncellement de neige, de rocs, de débris, a développé en eux l’ imagination aux dépens de la pensée. Pour la France, ainsi qu
es intelligents, ce qui est probable. Sentez-vous quel choc donné aux imaginations , quel élan imprimé à la poésie, quel champ ouvert
’a bien rendu aux voyages. Elle en a répandu le goût en éveillant les imaginations , en faisant briller devant, elles le mirage de l’
otre siècle a marqué fortement l’action des récits de voyages sur une imagination vive de femme qui s’ennuie. C’est Flaubert que je
84 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »
individuel, anormal, et à cause de cela d’autant plus mordant sur les imaginations communes, plonge-t-il sa racine dans quelque somb
qui ne l’applique qu’aux choses pratiques, géométriques et tangibles. Imagination emportée vers le merveilleux, le surnaturel, le f
inouïs, pour en bien comprendre le sortilège et savoir à quel point l’ imagination , cette folle sublime, peut fouler aux pieds la ra
s de tout : au lieu de se confier, il se défie, et il en appelle de l’ Imagination qui croit à la Raison qui glose et explique. Sans
ue, même ces nuées dissipées sous le souffle raccourci du bon sens, l’ imagination en rêve les couleurs encore ! Dans l’Aéronaute ho
sée, vient de paraître. Quoiqu’il soit toujours dangereux de dire à l’ Imagination  : « Écoute-moi, je vais t’étonner ! » ces Histoir
bas-côtés de son génie. Ce qu’après une pareille entrée en matière l’ imagination était impatiente de connaître, c’était le poète d
e tambour idiot et donnant la même note que nous rebat incessamment l’ imagination contemporaine ? Edgar Poe, avec la force d’un esp
e vigoureusement avec les chiffres et transporte dans le domaine de l’ imagination étonnée une aptitude mathématique qui aurait dive
st plus érudit que poète et plus écolier qu’érudit. S’il avait plus d’ imagination , il ne chausserait pas l’appareil de la technolog
r. C’était, de nature, un vrai poète, une incontestable supériorité d’ imagination , faite pour aller ravir l’inspiration aux plus gr
nfants qui se croient des hommes — n’a qu’une prise d’un moment sur l’ imagination du lecteur, et manque, comme impression d’Art, de
sombrement étrange et si cruelle, a mordu avec une telle force sur l’ imagination contemporaine, blasée de tout et devenue impuissa
e son talent. Il est le Spallanzani poétique qui galvanise encore les imaginations mortes ou qui vont mourir… Lui et son traducteur
t l’Œdipe d’énigmes qui ne pouvaient intéresser et passionner que des imaginations inférieures. Le spiritualiste, le platonicien, se
85 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70
st pas de même des beautés poétiques qui appartiennent uniquement à l’ imagination . En observant les différences caractéristiques qu
-dire, renfermant en elle les écrits philosophiques et les ouvrages d’ imagination , tout ce qui concerne enfin l’exercice de la pens
nêtes. Les bizarreries, inventées ou naturelles, étonnent un moment l’ imagination  ; mais la pensée ne se repose que dans l’ordre. Q
d un caractère de fixité quand on lui présente à juger des tableaux d’ imagination . La critique littéraire est bien souvent un trait
uerre ; mais avant ce jour, c’est encore elle, c’est l’éloquence et l’ imagination , c’est la philosophie même qui relèvent l’importa
rcherait plutôt à convaincre par le raisonnement qu’à entraîner par l’ imagination . La poésie a été plus souvent consacrée à louer q
pendant de la justice de la cause qu’ils soutiennent. Ce qui frappe l’ imagination , c’est la décision de la fortune, c’est le succès
se trouve d’accord avec ces nobles sentiments, avec les vertus que l’ imagination même a choisies, lorsqu’elle a voulu tracer un mo
elle croyance religieuse développe dans l’esprit humain, les effets d’ imagination qui sont produits par la crédulité des peuples, l
flexion ou à l’analyse, et qui ne sont pas uniquement le produit de l’ imagination , du cœur, ou de l’esprit. 12. Les idées philoso
86 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155
t le tableau de son ame & la trempe de son caractere. On y voit l’ imagination la plus vive & la plus féconde, un esprit fle
amme avec promptitude, & mon esprit se plie aisément à tout ; mon imagination abonde en ressources, & les argumens se prése
s pédantesques. Du côté du style, un tissu séduisant de tout ce que l’ imagination a de plus brillant & de plus riche, de tout c
J. Rousseau, un Auteur doué d’un génie fécond, mais versatil ; d’une imagination brillante, mais exaltée ; d’une ame sensible, mai
s des choses, les inintelligibles systêmes qu’ils ont bâtis dans leur imagination . Du reste, renversant, détruisant, foulant aux pi
87 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92
ois cette espece d’agrément à leurs ouvrages. étoit ce la stérilité d’ imagination qui contraignoit Corneille et La Fontaine d’empru
dire, en regardant son ouvrage et saisissant sa maniere, c’est dans l’ imagination qu’il remporte son butin. Quant aux avis des pers
aractere de leur génie, et convenable pour exprimer les idées de leur imagination , ils s’égarent en choisissant des sujets qui ne c
ieillesse affoiblissant les organes, sa main tremblante se refuse à l’ imagination encore vigoureuse. Le génie est dans les hommes,
in avoit été jusques à la fin de sa vie un jeune peintre du côté de l’ imagination . Son mérite avoit survécu à la dextérité de sa ma
88 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »
ssances, les intérêts de ce qu’on aime, n’ont de terme que dans notre imagination . Ah ! qu’il est heureux le jour où l’on expose sa
trait d’une figure séduisante, cette espèce d’avantage qui permet à l’ imagination de supposer à tous les traits qui la captivent, l
semblable à ce qu’on croit être, et que le temps, l’inconstance de l’ imagination , qui détache même le cœur, un autre objet, moins
ttachement, où la moralité ne resserre pas les nœuds qu’un écart de l’ imagination pouvait relâcher ; les liens indissolubles s’oppo
e renouvelle : il y a des intervalles dans tout ce qui appartient à l’ imagination , et si la moralité ne les remplit pas, dans l’un
mmes ; car là où le cœur ne s’est point fait de devoir, il faut que l’ imagination soit excitée par l’inquiétude, et les hommes sont
à cette époque, chaque instant y rattache le souvenir des femmes ; l’ imagination des hommes a tout conquis en étant aimé ; le cœur
89 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »
roiture de jugement, en possession de sa faculté de critique devant l’ imagination la plus dérangeante, la plus emportante et la plu
lus dérangeante, la plus emportante et la plus ensorcelante. Et cette imagination , c’est Lawrence Sterne, l’auteur du Tristram Shan
, sans diminuer le côté frivole ou passionné d’un homme emporté par l’ imagination qui « gouvernait sa plume » et sa vie, a vengé St
i se moquèrent le plus de Sterne et qui ne durent rien comprendre à l’ imagination de l’auteur du Tristram Shandy et du Voyage senti
ns dont il parle. Il donne à Don Quichotte une ampleur et une force d’ imagination qu’assurément il exagère ; Cervantes est comme sa
le style et le talent de Sterne, et le passage sur les deux espèces d’ imagination chez les hommes de génie : celle qui éjacule et c
es tableaux. Et c’est de là, c’est de cette hauteur de mosquée, que l’ Imagination , enlevée par un mot, culbute et retombe dans les
90 (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »
s lui manque, il est vrai. Fénelon n’avait pas assez d’énergie dans l’ imagination pour exercer sur ses pensées cette pression du st
isciple égal au maître. C’est un jeu de l’esprit, un déguisement de l’ imagination moderne, sous des fictions et sous des vêtements
iége, il le portait en lui-même : c’était sa belle âme et sa poétique imagination . Il y avait alors à Paris une jeune, belle et ric
e d’une beauté rêveuse et mélancolique, d’une âme passionnée et d’une imagination qui cherchait l’amour jusque dans le ciel. L’évêq
communauté de séjour et de piété, s’était exaltée jusqu’à l’extase. L’ imagination enflammée de la femme avait bientôt dépassé celle
Dieu à Grenoble. Enfin, espérant trouver de l’autre côté des Alpes l’ imagination italienne plus inflammable au feu de ses nouvelle
gré de l’avidité des lecteurs. Ce fut en peu de mois l’évangile de l’ imagination moderne : il fut classique en naissant. Le bruit
narque. La témérité, la noirceur et l’ingratitude furent imputées à l’ imagination d’un poëte, qui n’avait d’autre tort que d’avoir
sublimes et les plus douces qui emportaient à la fois son âme et son imagination . Ainsi vécut et mourut Fénelon. Son nom est resté
91 (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »
e saints. — 3. Caractère de Joinville. Comment il a vu saint Louis. L’ imagination de Joinville ; le don de sympathie. L’histoire
action littéraire, n’avaient point subi la préparation par laquelle l’ imagination populaire forme l’épopée. C’est pour les croisade
les événements avant toute déformation, tels que ses yeux, et non son imagination , les lui donnent : enfin, de la même épopée qui a
uin est contemporain de Chrétien de Troyes : aussi a-t-il son grain d’ imagination . Aucune grande pensée ne le mène, lui ni ceux qui
ens, depuis que le monde fut créé. » Ne sent-on pas ici la joie de l’ imagination que l’« aventure » ravit, avec cette excitation p
our édifier les sujets les plus amusants et qui parlaient le plus à l’ imagination . Une littérature religieuse ainsi se forma, en pa
a vaisselle de Joinville avec une baliste, pendant qu’il dîne. Il a l’ imagination vive et les sens éveillés : tout ce qu’on lui dit
stera devant les yeux. C’est cette puissance naturelle de vision et d’ imagination qui fait le charme de Joinville. Par là, si infér
d’un pathétique plus sobre et plus saisissant. C’est qu’à ce don de l’ imagination , Joinville joint celui de la sympathie : il sent
92 (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124
comme celle des esprits cultivés de nos jours, mais de sentiment et d’ imagination , telle que pouvaient la concevoir ces premiers ho
pouvaient la concevoir ces premiers hommes, qui n’étaient que sens et imagination sans raisonnement. La métaphysique dont je parle,
issants de leur ignorance, créaient à leur manière par la force d’une imagination , si je puis dire, toute matérielle. Plus elle éta
ien dans l’esprit. Comment pourrions-nous nous replacer dans la vaste imagination de ces premiers hommes dont l’esprit étranger à t
irement Jupiter fut en poésie un caractère divin, un genre créé par l’ imagination plutôt que par l’intelligence (universale fantast
nt pas cette crainte les uns aux autres ; ils la durent à leur propre imagination (ce qui répond à l’axiome : les fausses religions
93 (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340
able instrument de destruction morale qui eût jamais été inventé. Son imagination , ingénieusement sombre, avait même trouvé une exp
des désirs qui lui étaient inconnus. Je vous fais grâce de toutes les imaginations bizarres, saugrenues ou meurtrières, qui traverse
nture, s’est adressé aux dépravations des sens et aux curiosités de l’ imagination  ; mais une statue et un dessin impudiques ne trom
aisément encore. Une ombre l’intimide, un souffle la glace, une vaine imagination la paralyse et la tarit. Nous marchons à travers
es ne seront plus que le partage d’une rare élite de privilégiés de l’ imagination et de l’enthousiasme. Cependant, parmi ces riches
comme son âme, sont, parmi toutes les chimères qui hantèrent la forte imagination de l’Espagne, les seules dont nos rêveries aiment
gts lui démanger plus d’une fois à mesure que se déroulent devant son imagination les aventures du chevaleresque hidalgo et de son
ges de dessins trahirait chez son propriétaire une étrange langueur d’ imagination . On peut lire ou contempler les plus belles chose
s grands poètes, ont, je crois, le privilège d’éveiller, excite notre imagination à se représenter matériellement les figures des d
t réduit au rôle de comparse. Ce type est tellement caractérisé que l’ imagination a peine à l’écarter, même momentanément, pour reg
Don Quichotte est un personnage très considérable dans le monde de l’ imagination , cela est vrai ; cependant ce nombre de dessins s
re. Il a oublié de choisir parmi les représentations diverses que son imagination s’est créées de la personne de don Quichotte. Au
oureuse de l’artificieuse Altisidore. Parmi tous ces don Quichotte, l’ imagination du lecteur choisira celui qu’elle voudra : le des
rentes, à celles qui frappent les yeux et s’offrent d’elles-mêmes à l’ imagination la moins subtile. Elles sont encore très diverses
liers félons et ne rencontre que des rustres pour adversaires, dont l’ imagination vit familièrement avec les héros de tous les temp
esprit de Cervantes, la figure de son talent, la forme visible de son imagination , une des plus étranges qu’il y ait eu au monde. P
ion, une des plus étranges qu’il y ait eu au monde. Pour former cette imagination , le génie héroïque et le génie picaresque de l’Es
e la fortune et les jeux du hasard. Née forte, sensée et noble, cette imagination est sortie des mains de la fortune martelée, boss
ns une mascarade historique. Pour se figurer exactement cette forme d’ imagination , il est nécessaire d’unir en un seul personnage l
. Voilà, décrite aussi exactement qu’il nous est possible, la forme d’ imagination de Cervantes et l’impression qu’elle fait sur nou
mbrables coups de bâton qu’il reçoit. Ce don Quichotte, portrait de l’ imagination de Cervantes, est aussi le miroir de son cœur. C’
ur l’Europe entière. Les personnages qui faisaient les délices de son imagination avaient vécu pendant les générations qui avaient
fférents ; mais, que la chimère secrète vienne à nous démanger, notre imagination la grattera avec frénésie, et alors adieu le bon
Pourtant ce rustre n’est pas soumis en vain à l’influence de la forte imagination et de la nature morale élevée de don Quichotte :
nt humain et à l’oubli des générations. Ce sont les héros créés par l’ imagination des grands poètes ; ils ont pris possession de la
songe mille fois interrompu et mille fois repris, leur tour favori d’ imagination , leur disposition d’âme habituelle. Le grand poèt
mmortalité aux choses les plus fugitives qui existent, les modes de l’ imagination . Toutes les œuvres poétiques peuvent ainsi être c
une oasis de verdure. Le cimetière apparaît aussi très facilement à l’ imagination  : un terrain argileux, stérile, une pauvre lande
robable ; il l’aura fidèlement reproduit, car il est impossible que l’ imagination arrive d’elle seule à cette perfection dans l’ina
magination arrive d’elle seule à cette perfection dans l’inachevé ; l’ imagination , comme la logique, veut conclure, et le personnag
eine, femme et mère. Il y a donc un type de faux Hamlet qui hante nos imaginations  ; nous avons fait un Hamlet à notre image, un Ham
e de Shakespeare. La disposition d’âme d’Hamlet n’est point un fait d’ imagination  ; elle fut à un certain moment celle de tous les
sent encore à leurs côtés ; les fantômes du passé hantent encore leur imagination , leur donnent de funèbres messages, et arment leu
ûtant successivement de chacune et en augmentant les exigences de nos imaginations . Ils affectent même jusqu’au tempérament, et donn
vec les poèmes de Byron. Les héros de Byron n’ont jamais plu qu’à mon imagination . Il m’est impossible de reconnaître en eux des ty
éveillé et lui tient toujours l’œil ouvert sur lui-même. Sa terrible imagination complique encore la douleur de cette situation, e
Parmi les personnages de Goethe, il n’en est pas de plus familier à l’ imagination de la foule que le personnage de Marguerite. C’es
ivre les pauvres chimères sans corps enfantées laborieusement par son imagination . Tous les personnages les plus vrais, les plus sy
deux figures sont les seules que les habitudes contractées par notre imagination et pour ainsi dire les mœurs contractées par notr
duquel on flaire une vague odeur de crime, suffisent pour ouvrir à l’ imagination l’empire des rêves. C’est le hasard qui a mis ces
lui-même en un mot, présentera un spectacle harmonieux, sur lequel l’ imagination se reposera avec plaisir. Voyez Philine par exemp
. Voyez Philine par exemple. Est-il un caractère plus sympathique à l’ imagination du lecteur ? en est-il un qui reste mieux gravé d
mener, elle n’excite pas l’intérêt, et, après avoir péniblement ému l’ imagination , elle ne lui laisse aucun souvenir. Son épisode t
contrer une chose qui vaille la peine qu’on s’échauffe outre mesure l’ imagination et qu’on embouche en son honneur la trompette lyr
es, développera et nourrira les muscles de leur esprit, assagira leur imagination . Il est une autre classe de personnes qui liront
issa pas trahir par la nature son orgueil déjà trahi par le destin. L’ imagination se la représente bien plus volontiers s’avançant
tient compte que de la variété de l’invention et de la fertilité de l’ imagination , Shakespeare, ne sort jamais du monde des conting
eux et incertains de l’induction logique ou aux visions confuses de l’ imagination , car non seulement leur génie reproduit les condi
viduelle n’a pas à sa disposition les symboles familiers à toutes les imaginations . Goethe n’est religieux que pour les hommes d’une
ellence. Même dans ses moments les plus profanes, lorsqu’il promène l’ imagination de son lecteur sur des tableaux voluptueux, son g
peignent ! Lorsque Dante veut faire apparaître un objet aux yeux de l’ imagination , la réalité même de cet objet n’ajouterait rien à
ges. Nous ne pouvons juger par ses œuvres que son intelligence et son imagination , tandis que par la Divine Comédie nous pouvons ju
maire serait un personnage titré. Les souvenirs littéraires aidant, l’ imagination doucement sollicitée fait passer devant les yeux
la nature, en d’autres termes, que la nature était toujours ce que l’ imagination voulait qu’elle fût. Je ne sais jusqu’à quel poin
d’Ézéchiel ou de l’Apocalypse traduit d’une manière enfantine par une imagination enfantine. Comme nous revenions, nous aperçûmes s
s, de n’accuser que nous-mêmes, notre distraction ou notre pauvreté d’ imagination . Le monde n’a pas cessé d’être merveilleux, la vi
essant, quelque prince étranger au visage asiatique, imposent à notre imagination la croyance à ce miracle devant lequel nous passo
sournoise dont l’expression étonne et fait rêver si singulièrement l’ imagination . Pas un trait ne manquait à ce visage, pas une nu
en apparence pour vous reporter vers le passé et pour émouvoir votre imagination autrement que par son incomparable exécution, qui
ns modernes était bien une maladie réelle, et n’était pas un jeu de l’ imagination , une attitude choisie pour attirer les regards du
e pas, peut-être pourras-tu faire sortir de ce fatras quelque œuvre d’ imagination , drame ou roman ; si le temps te manque, tu pourr
s idées et n’empiètent-ils pas à chaque instant sur les domaines de l’ imagination et de la vie comme ces excentriques manuscrits. J
r, et qu’une cause absurde puisse engendrer un chagrin profond. Votre imagination dans ses excentricités les plus hardies n’oserait
aite pour réjouir ses mânes, et il vous sera facile de suppléer par l’ imagination à l’inexpérience et à l’insuffisance de mon récit
vait, comme une citadelle, un nez charnu, gigantesque, un nez comme l’ imagination n’en a jamais rêvé dans ses caprices les plus har
ux matériaux que la réalité lui offre, et ne se met-il pas en frais d’ imagination pour exploiter les secrets qu’il a surpris. Par s
94 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109
est capable, si sa main ne se perfectionne pas en même-temps que son imagination . Il ne suffit pas aux peintres de concevoir des i
rentes, pour se trouver capable de tirer avec justesse la ligne que l’ imagination lui demande. Nous ne sçaurions faire rien de bien
grouppe fera dans le tableau, après que le tableau sera colorié. Si l’ imagination n’a pas à sa disposition une main et un oeil capa
seconder à son gré, il ne résulte des plus belles idées qu’enfante l’ imagination , qu’un tableau grossier, et que dédaigne l’artisa
mposition. L’ame livrée toute entiere aux idées qui s’excitent dans l’ imagination échauffée, ne sent pas les efforts qu’elle fait p
95 (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »
cité. « Il avait — dit excellemment Feuillet — du pittoresque dans l’ imagination et dans la pensée ; il ne lui en resta pas pour l
e, cet Homère naïf d’une civilisation qui ne l’était pas, cette seule imagination capricieuse de toute une littérature tracée au co
tes d’un vieil enfant, que les enfants sentiront peut-être, avec leur imagination vierge et le velouté sensible de leur ignorance,
ont le monde féerique est la base, ce monde qui n’existe que pour les imaginations à leur aurore, que ce soient des enfants de peupl
ront cet Arioste du coin du feu et à leur usage garderont, dans cette imagination qui se souvient toujours des premiers baisers qu’
96 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559
e abaissé à des Ouvrages, qui, pour le plus grand nombre, captivent l’ imagination pour l’égarer, parlent à l’esprit sans le rendre
œur sans le corriger & le former ; ce seroient l’art singulier, l’ imagination vive & féconde, le sentiment tendre & pro
eront toujours regardés, par les Connoisseurs, comme les fruits d’une imagination étonnante par la diversité des tableaux qu’elle y
97 (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160
t mystique comme l’enfant dépaysé du Gange ; il s’enivre de sa propre imagination , il aime le surnaturel, il se délecte dans les tr
mille européenne, c’est l’emploi de leur génie ; ils jouent avec leur imagination comme des enfants avec leurs jouets. Au lieu de l
allemand par l’analyse du Faust de Goethe, drame qui contient, dans l’ imagination d’un poète aussi philosophe que Voltaire, aussi m
prédispositions de l’enfant à la rêverie, maladie féconde des grandes imaginations , dans la description de la chambre haute où son p
ne en la regardant s’en aller, car, lorsqu’elle était devant moi, mon imagination était fascinée par ses yeux si purs et si calmes
Frédérique. Rappelé dans sa famille par son père, Goethe, chez qui l’ imagination dominait le sentiment, s’attacha passionnément à
érature européenne qui a bouleversé pendant plus d’un demi-siècle les imaginations jeunes et fortes de l’Occident. La Corinne de Mme
as d’exemple d’une commotion pareille imprimée par quelques pages à l’ imagination du monde. Pourquoi ? On ne saurait le dire aujour
énie, acquérait tout à coup une puissance irrésistible de corrompre l’ imagination , d’énerver l’âme et de tuer des milliers de vies 
ttend pas son succès une heure : il est l’étincelle sur la poudre des imaginations  ; dans le second cas il paraît comme s’il n’avait
e, pendant que le livre incendiait le monde l’auteur resta froid. Son imagination seule s’était échauffée en le composant ; son cœu
passible bon sens siégeait ainsi dans sa tête au-dessus de la féconde imagination , comme dans l’œuvre de la Providence l’homme trav
amusé plus tard les âges suivants. C’est un magnifique thème pour une imagination à la fois passionnée et métaphysique. Oui, ce suj
érilité poétique grotesque de détails, qui n’est propre qu’à amuser l’ imagination d’enfants ou de la populace dans un conte de fée.
un conte de fée. Les esprits sérieux se détournent de ces débauches d’ imagination , qui ne servent qu’à détruire la belle illusion d
98 (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I
ntrer quelques exemplaires des effets produits par la science sur des imaginations et des sensibilités diverses. — J’ai pu, à l’occa
ironiques à demi, à demi plaintifs. Des stances de lui poursuivent l’ imagination , qu’elles inquiètent, avec une obsession qui fait
u sang, s’établit chez le libertin qui ne connaît plus l’ivresse. Son imagination s’exalte. Il rêve de souffrir alors, et de faire
es de sensibilité que des écrivains célèbres de nos jours offrent à l’ imagination des jeunes gens qui cherchent à se connaître eux-
facultés pour cette œuvre de création. Car découvrir, c’est créer. L’ imagination entre en branle, partant l’arrière-fond du tempér
ion entre en branle, partant l’arrière-fond du tempérament dont cette imagination est le raccourci. Un exemple, emprunté aux scienc
psychologue reconnaît dans cette divergence l’effet de deux sortes d’ imaginations  : l’une, qui se représente plutôt des raisonnemen
ocuments, en dernier ressort, servent seulement d’auxiliaires à notre imagination . Ils n’en transforment pas l’essence. Quand des t
érudits de M. Renan que de distinguer dans son œuvre cette part de l’ imagination sentimentale, grâce à laquelle il a compris que l
qu’une sensibilité toute religieuse a conduit l’écrivain, et que son imagination doit être surtout morale et tournée vers les émot
res, confirment aussitôt cette première hypothèse. Elles révèlent une imagination spéciale, dans laquelle ressuscitent naturellemen
it de se rappeler que M. Renan est Breton, pour reconnaître que cette imagination lui vient de sa race, et il a donné lui-même la f
ertations de l’exégèse ou les douteux arguments de la métaphysique. L’ imagination d’un écrivain se manifeste plus particulièrement
, incomparable et porté à son excès par un atavisme inexpliqué. Cette imagination de la vie morale se révèle encore, non pas davant
de la noter avec une fidélité scrupuleuse, dans laquelle le don de l’ imagination héréditaire apparaît de nouveau, comme il est app
sa naissance suppose-t-elle un élément mâle et un élément femelle. L’ imagination celtique serait, dans ce cas-là, le principe fémi
iter leurs incertitudes d’intelligence au profit des caprices de leur imagination . Mais la sève créatrice coule encore à flots trop
e religieuse et de l’inquiétude morale. Il a pu ainsi agenouiller son imagination devant plusieurs autels, respirer l’arôme de bien
sibilité religieuse. N’a-t-il pas tout simplement interprété avec son imagination de la vie morale une des idées allemandes les plu
de l’Idée ; soudain, il se détache de Hegel. Il redevient le Celte à imagination toute morale, et il définit cette essence divine
’auteur lui-même a prétendu y mettre. Mais reconnaissons qu’une telle imagination décèle un froissement inguérissable de tout le cœ
ants et leur physionomie, le tout éclairé par l’ardente lumière d’une imagination chauffée au feu de la science. La seconde méthode
e leurs négations. En s’abandonnant aux rêveries complaisantes de son imagination philosophique, il a propagé la plus récente des m
t les défaillances d’une sensibilité trop vive, les froissements de l’ imagination trop délicate, les souffrances de l’affection qui
’il est libre, il semble qu’un jeune homme de talent doive épuiser en imagination et par avance toutes les possibilités de la vie.
notre songe de la vie humaine, et, en un certain sens, tout ouvrage d’ imagination est une autobiographie, sinon strictement matérie
ut et relut les poètes nouveaux et s’intoxiqua pour toujours de leurs imaginations extraordinaires et dangereuses. Un premier caract
t plus ardemment admiré, grâce à l’attrait de la nouveauté, l’étrange imagination germanique, si différente de notre imagination tr
a nouveauté, l’étrange imagination germanique, si différente de notre imagination traditionnelle. De cette expérience, multipliée e
près 1815 et leur inexprimable malaise, — détresse et malaise que les imaginations désordonnées du romantisme consolèrent à peine. A
un lecteur à la taille de leur fantaisie, comme il trouva en eux des imaginations à la taille de sa sensibilité. L’effervescence de
l’analyse et pour la logique, la tête française est d’une pauvreté d’ imagination qui étonne, si on la compare aux têtes du Nord et
assurément de joindre ce pouvoir d’analyse au pouvoir de poésie. Son imagination , à propos d’un événement à venir, lui permet de s
il éprouve un désir inné de plaire. C’est la fatalité des personnes à imagination psychologique. A se figurer trop complètement les
c deux groupes bien divers d’images, et deux sortes correspondantes d’ imagination . La plupart des esprits ne sont pas également apt
à évoquer ces deux groupes d’images et ne possèdent ces deux sortes d’ imagination qu’à des degrés inégaux Flaubert possédait évidem
d’imagination qu’à des degrés inégaux Flaubert possédait évidemment l’ imagination du monde extérieur d’une façon très remarquable.
ment l’imagination du monde extérieur d’une façon très remarquable. L’ imagination du monde intérieur était chez lui moins puissante
nt effort pour choisir. Aussi ses personnages sont-ils doués de cette imagination -là plus que de l’autre. Mais chez Flaubert l’obse
défaut de l’initiateur. Ils ont méconnu l’existence des deux sortes d’ imaginations . Au lieu de constituer leurs personnages par une
s, ils ont presque uniquement peint ces personnages comme des êtres d’ imagination physique. C’est ainsi que, s’appliquant surtout à
ué souvent que l’obsession du bourgeois fut la torture constante de l’ imagination de Flaubert. La vie de province, avec ses heurts
de l’âme moderne, le romantisme ne se ramène-t-il pas à concevoir par imagination des cadres compliqués et divers à des passions ex
aire, mais aussi le thème des œuvres de sa cinquantième. Il eut peu d’ imaginations , mais ces imaginations, il les porta, il les roul
me des œuvres de sa cinquantième. Il eut peu d’imaginations, mais ces imaginations , il les porta, il les roula en lui toute sa vie.
la conversation de Flaubert, lorsqu’il parlait de littérature. Dans l’ imagination de cet écrivain, tout naturellement la phrase se
nouveaux de l’univers changeant, invité par ta voix qui murmure à une imagination nostalgique : Il est au monde, il est des specta
prendre le génie d’un peintre il faut décrire son œil. L’élément de l’ imagination primitive et originale une fois donné, le reste s
rte et d’élaborer des formules de cette espèce. A les poursuivre, son imagination entre en branle. Cette formule, en effet, vous pa
es. Peu d’écrivains ont, plus que M. Taine, subi la tyrannie de cette imagination singulière. C’est elle qui le force à ne voir dan
laise, et la Révolution. Elle est si implacablement souveraine, cette imagination , qu’après lui avoir imposé sa méthode d’analyse,
ère à tableaux, et pour le poète matière à rêveries. A chaque sorte d’ imagination correspond une sorte de sensibilité. Nous ne joui
solitude absolue de l’intelligence et du cœur. De même pourtant que l’ imagination philosophique est la maîtresse pièce de son intel
ctuelle. M. Taine a laissé encore tomber cet aveu : « Pour les gens d’ imagination , à vingt ans, la philosophie est une toute-puissa
ts ! Pour une âme ainsi douée de la sensibilité philosophique et de l’ imagination qui lui correspond, la sincérité n’est plus même
iences expérimentales à l’heure où il travaille, et il y conforme son imagination d’inventeur d’idées. D’autre part, ce philosophe
atière à mettre en œuvre la société a fournie aux tentatives de cette imagination philosophique dont il était doué. Il, a eu ses vi
il n’y ait pas eu d’autres politiciens, d’autres artistes en œuvres d’ imagination , d’autres penseurs, et qu’ils n’aient valu ceux d
ratrices. Dans un écrivain, comme dans un général, ce sera le genre d’ imagination . Le génie de Michelet découle tout entier de la l
core qui soient plus haut placés dans la hiérarchie des causes. Cette imagination particulière à l’homme est due à l’hérédité. Dans
jour le moindre petit fait, et derrière chacun de ces petits faits l’ imagination du songeur aperçoit des files indéfinies d’événem
ties du talent était la condition de la réussite du reste. Cette même imagination de la sensibilité, qui a servi d’instrument divin
taigne ni Bonaparte Les qualités de son style dérivent aussi de cette imagination et lui imposent ses défauts. A me pénétrer de cet
rité, je suis bien près de ne plus admirer dans l’historien que cette imagination toute-puissante, et comme cette puissance se mani
e scrupule d’exactitude, — ce souci de doubler la soie brillante de l’ imagination avec l’étoffe solide de la science. La critique a
ement une histoire de la Terreur. Le caractère volontiers sombre de l’ imagination de M. Taine le rendait plus capable qu’un autre d
ces de théâtre, les romans, les recueils de vers, toutes les œuvres d’ imagination qui propagent par la mode les plus récentes façon
orée qu’elle se veut psychologique. L’homme ressuscite au regard de l’ imagination qui songe, et, avec lui, les trois ou quatre gran
’Italie ? J’en ai eu trois ou quatre qui, même finies, ont occupé mon imagination comme un roman… » Et aussitôt qu’un congé lui per
elaisienne jusqu’au cynisme. Mais ce tempérament s’accompagnait d’une imagination toute psychologique, c’est-à-dire très bien outil
là un parti pris de rhétorique ; il définit lui-même le genre de son imagination lorsque, parlant de ses procédés de style, il dit
e dans mon coeur. » Rapprochez ce mot des confidences d’un écrivain d’ imagination physique, Théophile Gautier par exemple, ou Gusta
un saphir en une émeraude ? Chez Stendhal, la rencontre si rare d’une imagination psychologique et d’un tempérament violent se comp
rendit un peu de vie morale… » Et encore, à un ami : « J’ai besoin d’ imagination  ; achète-moi, je t’en prie, les Martyrs de M. de 
ur de père ! se répétait-il l’âme navrée… » Des férocités pareilles d’ imagination prouvent à quelle profondeur l’enfant a été meurt
’analyse qui lui démontra l’inutilité des luttes à la Byron. Mais son imagination conçut ce que de telles idées pouvaient introduir
ner un de ces artistes composites, en qui le critique et l’écrivain d’ imagination s’unissent étroitement, et j’ai rencontré, chez c
it lui-même quand il redevenait de sang-froid. Voyons-y l’effet d’une imagination qui s’exalte en se racontant ; mais reconnaissons
99 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »
uoi les poëtes ne sont pas des penseurs ; ils emploient les dons de l’ imagination à exprimer, sinon à exagérer ce qui plaît à leur
tif, si naturel aux Grecs ; mais s’il spécule, c’est sur le réel. Son imagination , plus libre que hardie, ne s’évertue jamais hors
belais et de Calvin, qui sont emportés à chaque instant, l’un par son imagination , l’autre par les illusions du raisonnement, vers
t comme au centre de la sienne. Il dégage sans cesse sa raison de son imagination et de ses passions ; il s’attache à la recherche
doute, la raison, trop souvent découragée, laisse le champ libre à l’ imagination . De là, dans les écrivains des deux époques, tant
e là, dans les écrivains des deux époques, tant de choses données à l’ imagination tournée vers l’étude de l’homme intérieur, et je
eux-mêmes, sans règles, sans croyance, favorise la prépondérance de l’ imagination , et la porte, tantôt par les raffinements du trav
naissance. Le goût est un fruit de l’âge mûr des nations, alors que l’ imagination et la sensibilité, après avoir été maîtresses, se
u temps ; aussi n’a-t-elle pas été sujette aux retours. La faveur des imaginations n’y a été pour rien. A côté de Ronsard, qui vit e
plaideresque. » C’est là, en effet, le style de Montaigne. Doué d’une imagination vive et poétique, qui se représentait les idées c
parler comme lui, et qui ne reçoivent rien dans leur raison que par l’ imagination , sont éblouis de ces vives couleurs qui peignent
100 (1888) Poètes et romanciers
la plus juste et la plus aimable mesure, le mélange si difficile de l’ imagination et de l’histoire. L’Épisode de la Terreur, sans d
nt compris, et qui restera parmi les tentatives les plus hardies de l’ imagination moderne. Il appartient à la philosophie religieus
eron. Ce ne sont pas là des jeux de style, des accès de sensibilité d’ imagination  ; ce sont de vraies douleurs qu’il ressent, de vr
ves. C’est la même personne, mais plus libre de ses passions, la même imagination , mais lavée, par l’air vif et pur, des souillures
n entre ciel et terre. La curiosité excitée par un essor si nouveau d’ imagination a pu le suivre jusque-là. À coup sûr, l’émotion n
n, c’est l’évidence, c’est la lumière. Ce mol ennui du poète, c’est l’ imagination malade se tourmentant dans les ténèbres, s’abatta
fi à la pauvre et chétive raison. Que dans ce perpétuel travail d’une imagination qui se torture et se hausse aux grands effets, il
on du poète, à saisir fortement l’âme du lecteur par la surprise de l’ imagination ou des sens. J’appelle procédé toute recherche ex
he lui apparaît énorme, disproportionné. C’est l’ordinaire effet de l’ imagination . Là où elle domine, elle absorbe tout. Elle empêc
ent du dehors, il n’aperçoit plus que des ombres et des reflets que l’ imagination fantasque agrandit à son gré. Un des résultats le
; des animaux et des arbres, et semble se complaire dans ce jeu d’une imagination bizarre, qui répand la pensée et le sentiment dan
ons ne pas nous occuper plus longtemps de cette effroyable débauche d’ imagination . Mais cela ne ferait pas le compte du poète. Il e
us avons vu ce que M. Victor Hugo a fait de la nature et de Dieu. Son imagination lugubre lui fait apparaître la nature comme un ba
douleur, tout ne nous plaît pas également, et il arrive souvent que l’ imagination égare le désespoir. Mais qui donc pourrait avoir
s une grande partie de sa dernière œuvre, et la puissance même de son imagination n’a servi qu’à projeter plus loin sa fantaisie st
asard. De vingt-six à trente ans, il s’élève en eux un combat entre l’ imagination , exaltée par les sens, et la raison, éclairée par
us voluptueux des poètes ? C’est tout le contraire qui est le vrai. L’ imagination seule du poète est voluptueuse, et si vous ne m’e
les rapports où on la considère. Reste à savoir par quel caprice son imagination a pu se complaire en des peintures si libres, com
il y aurait injustice à ne pas marquer nettement ce contraste de son imagination avec sa vie. C’est un épicurien, sans doute, mais
. Béranger s’aperçut à temps qu’il pourrait être un homme de style, d’ imagination même, mais qu’il ne serait pas un écrivain dramat
e volupté toute factice qui chante dans ses refrains étudiés. C’est l’ imagination seule qui compose ses tableaux, le cœur n’y est q
issue. Il arrive ainsi à rendre la politique responsable des écarts d’ imagination de sa première jeunesse. C’est une de ces excuses
les Dernières chansons portent presque à chaque page la marque d’une imagination sénile et fatiguée ? En voilà d’assez belles preu
humaine encore. Le talent a baissé dans les œuvres qui relèvent de l’ imagination et de l’art. Là, n’étant plus soutenue par l’émot
dans quelques rimes riches et insignifiantes un beau vers, un trait d’ imagination ou de sentiment sur lequel s’arrêtera l’attention
ns la science par où elle agit profondément sur le sentiment et sur l’ imagination , et c’est par ce côté qu’elle appartient à la poé
. Qu’y a-t-il de plus propre à remuer l’âme d’un poète, à exciter son imagination , à le tirer hors des réalités plates et vulgaires
i est aussi parmi les plus grands des philosophes et des poètes : « L’ imagination se lassera plus tôt de concevoir que la nature de
le domaine de l’impossible, il y a là des trésors inépuisables pour l’ imagination  : le danger est qu’elle en soit accablée. Enfin,
d’abondantes moissons, s’ils ne trouvent ailleurs que les restes des imaginations souveraines et des fantaisies superbes qui ont ép
II En attendant qu’un André Chénier plus moderne, joignant la même imagination aux connaissances les plus vastes et les plus pré
es naturalistes de cette école, l’histoire avant l’histoire. Avec son imagination savante, quels riches tableaux il aurait pu trace
ons à nous ouvrir, de ce côté de l’humanité passée qui prête tant à l’ imagination , et certes de pareils sujets étaient dignes de te
ssi sans lutte, ce qui est rare en ce monde et surtout en ce temps. L’ imagination et le cœur des femmes ont été les complices de ce
e qui est plus dangereux encore, s’il est secrètement caressé par une imagination complice, peut s’aggraver, et la passion, qui est
s ses gaietés, l’originalité à la fois puissante et déréglée de cette imagination , que toute réalité privée ou sociale, que toute s
ment rare dans ces régions élevées de la vie sociale où se complaît l’ imagination de M. Feuillet. À cela, il y a bien des raisons.
ris à la lettre. Il faut du temps à la passion, telle que l’a faite l’ imagination moderne, pour naître dans la rêverie solitaire, p
nde, que le tourbillon emporte. Comme d’autres, ils peuvent avoir une imagination amie du rêve et impatiente d’idéaliser tous ses s
ières ses fines expériences sur la vie mondaine ; il enrichissait son imagination de types et de caractères nouveaux au contact de
’ils le voulaient bien, de décrire exactement le travail par lequel l’ imagination de l’artiste a transformé les matériaux vivants d
, l’écrivain et le public se renouvellent. L’auteur ne surmène ni son imagination , ni ses lecteurs. Il sait se faire d’heureux lois
d’un talent trop complaisant pour lui-même. Quand je lis ces œuvres d’ imaginations créatrices qui ont été l’émotion d’un jour, et do
it vigoureux s’agitant lourdement dans des fantaisies colossales, une imagination sans règle et sans goût, énorme dans la significa
omnie où le cerveau trop tendu éclatait en visions fantastiques, où l’ imagination surmenée se débattait dans la fièvre, où l’inspir
en cause la richesse des dons naturels, la fécondité ou la force des imaginations créatrices. Je n’examine que les diverses manière
aspects ; il a échappé bien vite à cette première ivresse qui livre l’ imagination au prestige d’une conception naissante ; il en es
que avant d’éclore, ce qui est fatal particulièrement au travail de l’ imagination , lequel ne se conçoit pas sans un certain degré d
veloppant une pensée hautement morale, sans pédantisme, servi par une imagination heureuse qui a répandu dans toute cette histoire
délicat et poétique crayon. J’ai relu l’adorable poème surtout par l’ imagination , en suivant la série des dessins, des figures et
remière heure et de la première lecture. Refaisons-nous enfant, par l’ imagination , si nous pouvons. On ne pourrait mieux comparer l
é ; mais le sentiment en est vrai, et cela suffit pour que les jeunes imaginations le consacrent par leur enthousiasme et par leurs
vivre quelques heures à l’Ile de France. On emporte, gravés dans son imagination , en caractères ineffaçables, tous les traits du t
vre causera bien, dans ses premières parties, quelques déceptions aux imaginations affolées, qui avaient rêvé une sœur orientale de
enfouis les produits et les tributs du monde. Voilà ce qui a tenté l’ imagination de M. Flaubert, et ce n’est pas seulement dans la
e sais quelle grandeur et quelle simplicité biblique qui saisissent l’ imagination . D’autres préféreront, sans doute, le drame rapid
sa dernière œuvre, de l’école de M. Michelet : il aime à irriter les imaginations . Je ferai cependant une distinction entre ces deu
op. Le goût réclame par ses répugnances contre de pareilles audaces d’ imagination . Je ne vais pas jusqu’à dire que de telles scènes
de M. Michelet est là pour le prouver. Mais devant ces aberrations d’ imagination sans frein ou ces entraînements de curiosité mals
t des hommages, en faisant à ses œuvres des emprunts avoués ou non. L’ imagination appauvrie de nos auteurs dramatiques ne se lasse
? D’où tient-il ce singulier prestige, qui, pour un si grand nombre d’ imaginations , est un charme en même temps qu’un péril certain 
lations bizarres, d’ingénieuses absurdités, de rêveries colossales, d’ imaginations superstitieuses qui sont devenues l’inépuisable t
de pythonisses et de somnambules, curieuse et inoffensive folie d’une imagination affamée d’or ; de là aussi ces luttes célèbres de
ment encombré d’un luxe bizarre. Dans les jours malheureux, c’était l’ imagination qui faisait l’intérim de la fortune absente, et d
de la destinée ! Balzac aspira toujours, de toutes les forces de son imagination et de son tempérament, à la vie la plus large, la
exerce, le mystère dont elle s’enveloppe, tout cela, exagéré par une imagination dramatique, préoccupa constamment Balzac, comme,
Walter Scott, et, comme tant d’autres, Balzac subit son prestige. Une imagination avide d’émotions l’y prédisposait. En imitant Hof
e Sand, Sainte-Beuve, Mérimée, Alfred de Musset, qui représentaient l’ imagination affranchie sous ses formes les plus brillantes et
très prononcé pour le détail physiologique, un libertinage immodéré d’ imagination , et vous comprendrez comment a pu naître, à côté
yser les sentiments les plus délicats de l’âme humaine, d’enchanter l’ imagination de ses contemporains, de consoler par d’aimables
n animée et vivante d’une métaphysique nouvelle. Et nous verrons deux imaginations puissantes, créées avec des facultés exceptionnel
et si incomplet. Nous verrons à l’œuvre une des plus extraordinaires imaginations dont la littérature nous ait jamais donné l’exemp
est dans Les Parents pauvres que Balzac a donné pleine carrière à son imagination . Le type abominable de ce genre de criminels que
lupté, réalisa sa chimère dans le monde des roués, et amusa ainsi son imagination malade, s’il ne la guérit pas. C’est là qu’il rép
i. Il finit toujours par la livrer de quelque manière au jeu de notre imagination . Relisez, pour vous convaincre, un portrait de fe
e l’anatomie conjurée ! Tant de détails accumulés obscurcissent notre imagination , au lieu de l’éclairer. Pas une figure de femme,
manières de parler où se révèlent, dans leur intrépide impudeur, des imaginations effrénées. Mme de Beauséant a pressenti dans son
ouvent pousser aussi loin l’esprit d’aventure et les fantaisies d’une imagination amoureuse du péril ? Et quand elle s’est horrible
. Presque toutes ses grandes dames ont des côtés impurs, honteux, des imaginations et des artifices inouïs, des curiosités de déprav
rs ont senti d’eux-mêmes la disproportion manifeste qu’il y a entre l’ imagination et l’art dans La Comédie humaine. La variété d’in
orme se trouve dans une juste proportion avec son objet, l’art avec l’ imagination . La peinture effrayante de deux passions, celle d
t sans règle, la force dans le chaos. On dirait parfois les jeux de l’ imagination d’un Titan ivre. Parfois aussi tels fragments nou
presque infini, que de marquer dans chaque œuvre le point juste où l’ imagination se dérègle, où le type s’exagère, où la situation
cieuse, rapide, indiquée en quelques traits énergiques qui prennent l’ imagination . Par malheur, l’effet ne dure pas. La simplicité
s, tout ce qui flotte à la surface de l’esprit, tout ce qu’entraîne l’ imagination répandue sur les deux rives, roulant pêle-mêle l’
quivoque ? Quelle influence est-elle appelée à exercer encore sur les imaginations et sur les esprits de notre temps ? Nous répondro
saine d’influence. Balzac est, à mes yeux, le plus grand corrupteur d’ imaginations qu’ait produit le demi-siècle littéraire qui s’ac
unesse la fièvre de l’or, Balzac n’irrite pas moins vivement dans les imaginations la fièvre de la volupté. Il a comme un secret fat
is il en est, à coup sûr, le plus sensuel. Tout est sensuel en lui, l’ imagination et le style. Il a une manière de tracer le portra
alors désigner avec précision cette maladie des nerfs qui envahit son imagination tout entière et l’agite convulsivement. C’est une
l art perfidement voluptueux cette chaste duchesse irrite à la fois l’ imagination de Montriveau, son amant malheureux, et celle de
aillir refusées par la volonté de l’héroïne, mais recherchées par son imagination et par celle du lecteur. Ses courtisanes de la ba
e mysticisme voluptueux qui devient comme un attrait de plus pour les imaginations curieuses et un excitant pour le goût blasé. On v
est tout entière dans la nature des impressions que Balzac impose à l’ imagination de ses lecteurs, soit dans l’étrange perturbation
l restera comme un phénomène littéraire étonnant, mais incomplet. Une imagination extraordinaire, une faculté incomparable d’observ
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