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1 (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « III »
t dire et ce que nous avons dit. — « La lecture est inutile ». — « Le goût n’existe pas ». — Bouvard et Pécuchet. — Les aute
« Le goût n’existe pas ». — Bouvard et Pécuchet. — Les auteurs et le goût . — Les beautés littéraires. — La physiologie de M
lorsqu’on nous reproche de penser que Pascal et de Retz n’ont pas de goût  !… La question du goût est une de celles où la su
e de penser que Pascal et de Retz n’ont pas de goût !… La question du goût est une de celles où la subtilité du « semeur de
doutes » s’étale avec complaisance. Nous disions qu’il faut avoir du goût pour bien lire et nous donnions une définition du
faut avoir du goût pour bien lire et nous donnions une définition du goût . « Qu’est-ce que le goût ? » nous répond-il, et,
bien lire et nous donnions une définition du goût. « Qu’est-ce que le goût  ? » nous répond-il, et, en nous raillant, il ajou
mais je récite Bouvard et Pécuchet. » Si nous avions ainsi défini le goût , nous mériterions, en effet, ce persiflage. Mais
e de citer notre définition. Nous avons dit textuellement ceci : « Le goût est la faculté de sentir les défauts ou les beaut
on pourrait remplacer la nôtre. Notre critique se refuse à définir le goût , parce que les goûts sont variables. Belle raison
r la nôtre. Notre critique se refuse à définir le goût, parce que les goûts sont variables. Belle raison !… Le goût peut vari
finir le goût, parce que les goûts sont variables. Belle raison !… Le goût peut varier, en effet, et l’on peut changer d’opi
d’un ouvrage ; mais, quels que soient ces beautés ou ces défauts, le goût consiste et consistera toujours dans la faculté d
ujours dans la faculté de les sentir. Quand nous disons : Racine a du goût , nous comprenons ce que cela signifie. Avec nos e
eux nous prêter des phrases de Bouvard et Pécuchet.‌ Qu’est-ce que le goût , cependant ? Il faut bien une réponse. « Rien du
uemque voluptas. Chacun prend son plaisir où il le trouve. » Voilà le goût . En d’autres termes, il n’y a point de goût, il n
il le trouve. » Voilà le goût. En d’autres termes, il n’y a point de goût , il n’y a que des goûts. Les Cafres ont le leur ;
le goût. En d’autres termes, il n’y a point de goût, il n’y a que des goûts . Les Cafres ont le leur ; nous avons le nôtre. Ce
‌ N’en déplaise à tous nos beaux sceptiques, je suis convaincu que le goût existe. La Bruyère l’a dit : « Il y a un bon et u
ère l’a dit : « Il y a un bon et un mauvais goût, et l’on dispute des goûts avec fondement. » Cela veut dire qu’il y a un goû
l’on dispute des goûts avec fondement. » Cela veut dire qu’il y a un goût en soi et ensuite des goûts personnels. Le goût a
c fondement. » Cela veut dire qu’il y a un goût en soi et ensuite des goûts personnels. Le goût a sa mode, et ses entraînemen
eut dire qu’il y a un goût en soi et ensuite des goûts personnels. Le goût a sa mode, et ses entraînements, avec lesquels on
els on a grand tort de le confondre. La Bruyère était homme d’un seul goût , mais il savait que chacun se pique d’en avoir un
sauraient être en trop grand nombre, s’ils sont agréables ; car, les goûts étant différents, on a à choisir. » Nisard lui re
en paix sur leurs défauts. L’art ne consiste pas à contenter tous les goûts , en flattant les uns par ce qui choque les autres
n flattant les uns par ce qui choque les autres, mais à faire que les goûts les plus différents soient d’accord de la justess
que la géométrie ! » comme ils auraient dit : « Quelle blague que le goût  ! quelle blague que les beautés littéraires, le t
vons pas fini avec les paradoxes. Nous disons que la lecture forme le goût . C’est une chose qui n’est contestée par personne
onne. On nous raille pourtant : « Mais, dit-on, comme il faut déjà du goût pour discerner le talent, me voilà enfermé dans u
que la lecture crée de toutes pièces la faculté que nous appelons le goût . Nous disons que la lecture forme, développe, per
2 (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)
nombre de personnes le questionnaire suivant : 1º Que pensez-vous du goût de la société contemporaine pour le théâtre ? — C
ensez-vous du goût de la société contemporaine pour le théâtre ? — Ce goût constitue-t-il, à vos yeux, un indice de développ
de la lecture » ou de l’homme qui a « la passion du théâtre » ? — Le goût du théâtre est-il bien une forme du goût de la li
passion du théâtre » ? — Le goût du théâtre est-il bien une forme du goût de la littérature ? — Préféreriez-vous qu’on eût
t de la littérature ? — Préféreriez-vous qu’on eût gardé chez nous le goût des livres, ou vous trouvez-vous satisfait de voi
ez nous le goût des livres, ou vous trouvez-vous satisfait de voir le goût du théâtre remplacer chaque jour davantage celui-
eut lui offrir des effets faciles et bien dans sa nature, flatter ses goûts personnels, même ses manies. Ce n’est donc pas un
elle qui montrera au monde par son mysticisme sans religion, par son goût de l’inexploré, par son avidité des vérités sauva
drame. Honte aux pièces qu’on lit sans fruit. Maurice Barrès Le goût pour le théâtre, et pour un théâtre qui glisse à
ais jamais les petits ambitieux ni les intrigants futiles n’eurent le goût des livres, et je ne crois pas que celui des théâ
cits qui font rêver les sages, au coin du feu. René Boylesve Le goût du théâtre ne me semble être qu’une manifestation
ût du théâtre ne me semble être qu’une manifestation, entr’autres, du goût de sociabilité qui est si vif chez les Français.
tous les mondes à lire, à avoir lu dans le même temps, un roman ? Le goût du théâtre, à notre époque, est une manifestation
es misères qui ont prise sur le plus grand nombre. Ce qui fait que le goût du théâtre ne peut pas être un indice de développ
délectation incomparable qu’est le style d’un récit. L’affinement, le goût et l’amplitude même de l’intelligence ne sont pos
intelligence ne sont possibles que dans une société qui a conservé le goût de la lecture. Maurice Colrat. Directeur de L’
très bon public. C’est un public innombrable. Il ne lui manque que du goût et de la culture. Mon cher ami, il ne faut pas se
verrais peut-être un signe de décadence. II. Je ne doute point que le goût du théâtre ne soit aussi bien que celui des livre
goût du théâtre ne soit aussi bien que celui des livres une forme du goût pour la littérature ; tout dépend du spectacle ou
certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, d
ler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc. Le goût du théâtre est une forme du goût de la littératur
entre le dîner et le souper, etc. Le goût du théâtre est une forme du goût de la littérature pour une personne à peu près su
t c’est fort bien, car ainsi il y a peu de déçus. On n’a pas perdu le goût des livres ; les romanciers ont perdu, par leur p
des potions. Après quoi elles font figure d’intellectuelles. Mais le goût du théâtre ne peut pas plus remplacer le goût des
ntellectuelles. Mais le goût du théâtre ne peut pas plus remplacer le goût des livres que le goût du foot-ball ne peut rempl
goût du théâtre ne peut pas plus remplacer le goût des livres que le goût du foot-ball ne peut remplacer celui de la philos
du foot-ball ne peut remplacer celui de la philosophie. J’entends par goût du théâtre celui de la distraction brutale. Fa
arfois des merveilles — ne prennent leur pure valeur, pour l’homme de goût , que hors la scène. À la scène seulement le reste
tous, auteur, acteurs, spectateurs agissent en communion, l’homme de goût préférera, absolument, la lecture. Charles-Hen
e vous dirai très franchement que : 1º Je ne considère pas du tout le goût de la société contemporaine pour le théâtre comme
laires de l’histoire du Bas-Empire. 2º Sans contredit, à mon sens, le goût de la lecture est supérieur à celui, tout superfi
suscite tout ce qui touche la scène ne saurait être confondu avec le goût de la littérature. Puisque l’opinion publique est
rtout un art pour peuples en enfance, tout au moins encore jeunes. Le goût des livres est au contraire indice de maturité in
ion. Mais la misère et le désordre intellectuels, la contamination du goût et des mœurs, l’abaissement des caractères sont i
llustrer de ses délicieuses mises en scène. Camille Mauclair Le goût de la société contemporaine pour le théâtre n’exi
en beauté et en enrichissement, et la culture de la sensibilité et du goût implique une dilection simultanée de tous les art
ité et du goût implique une dilection simultanée de tous les arts. Le goût du Théâtre est donc bien une forme du goût de la
tanée de tous les arts. Le goût du Théâtre est donc bien une forme du goût de la Littérature. Mais la planche et l’histrion
qu’aux conséquences posthumes. Je ne crois pas, d’autre part, que le goût de la lecture soit aussi perdu que vous le dites.
faiseur de livres qu’à travers l’imagination du faiseur de pièces. Le goût du théâtre est mieux qu’une forme du goût de la l
on du faiseur de pièces. Le goût du théâtre est mieux qu’une forme du goût de la littérature, c’est une forme aussi du goût
ieux qu’une forme du goût de la littérature, c’est une forme aussi du goût de la musique, de la peinture décorative, de la d
’est pas Shakespeare ou Racine ! Si je préférerais qu’on ait gardé le goût des livres ou qu’on s’adonnât de plus en plus au
on ait gardé le goût des livres ou qu’on s’adonnât de plus en plus au goût du théâtre ? Personnellement je souhaiterais qu’o
ue tout le monde se rassérène et qu’on ne sorte pas à propos de notre goût grandissant pour les planches, les grands mots de
effet, un prodigieux théâtre : c’est celui que nous édifions à notre goût en pensée, où nous nous représentons à nous-mêmes
moins en moins. Et cela se comprend : qui donc aime à s’ennuyer ? Le goût du théâtre est parfois une forme du goût de la li
i donc aime à s’ennuyer ? Le goût du théâtre est parfois une forme du goût de la littérature, et il arrive que le théâtre év
n peuvent les conduire à des études scientifiques. Mais en général le goût du théâtre correspond uniquement à ce besoin surt
nous rendre dans des endroits fréquentés. Il ne pourrait remplacer le goût de la lecture que chez les gens qui lisent pour s
les sports. Rachilde Je pense que la société contemporaine a le goût de l’exhibition poussé au point précis où commenc
dangereux ou il nous assomme. Je connais des enfants qui ont pris le goût du meurtre au guignol du Luxembourg. … Et je sais
de vérité, des œuvres plastiques propres à révolter le bon sens et le goût . Mais au théâtre, le public ne « marche » pas. Il
périeur. Personnellement, je préférerais qu’on eût gardé chez nous le goût des livres. Paul Souday Le goût du théâtre
is qu’on eût gardé chez nous le goût des livres. Paul Souday Le goût du théâtre me semble un sérieux indice de dévelop
out de suite que ce n’est pas vers eux que se porte généralement « le goût de la société contemporaine » et que l’intérêt ma
mpérieusement de ceux qui s’y adonnent du talent, de la technique, du goût et de l’originalité. Au théâtre, tout est en trom
rsonnalité. Les hommes de théâtre ne travaillent qu’à la décadence du goût et favorisent inconsciemment par leur complaisanc
s croissant du théâtre contemporain et elle enquête pour savoir si ce goût est bien une forme du goût littéraire. Elle deman
emporain et elle enquête pour savoir si ce goût est bien une forme du goût littéraire. Elle demande à ses lecteurs s’il n’eû
ses lecteurs s’il n’eût pas été préférable de conserver chez nous le goût des livres. « Cette enquête est fort intéressante
raire, une tribune agréable qui nous instruit en quelques minutes des goûts et des instincts du jour. C’est un instructif cin
e Pawlowski » (Comœdia). Les jours se suivent… « Que pensez-vous du goût de la société contemporaine pour le théâtre ? nou
contemporaine pour le théâtre ? nous demande la revue Les Marges. Ce goût constitue-t-il, à vos yeux, un indice de progrès
ce de progrès intellectuel ou de décadence ? Est-il bien une forme du goût de la Littérature ? Préféreriez-vous qu’on eût ga
forme du goût de la Littérature ? Préféreriez-vous qu’on eût gardé le goût des livres ? etc. » Les Marges posent une questi
ants, d’abord, deux partisans du théâtre : M. Paul Souday, à qui « Le goût du théâtre semble un sérieux indice de développem
de développement intellectuel », et M. Henri Mazel, qui écrit : « Le goût du théâtre est mieux qu’une forme du goût de la l
nri Mazel, qui écrit : « Le goût du théâtre est mieux qu’une forme du goût de la littérature, c’est une forme aussi du goût
ieux qu’une forme du goût de la littérature, c’est une forme aussi du goût de la musique, de la peinture décorative, de la d
tout ce qui touche la scène, et qui ne saurait être confondu avec le goût de la littérature ». Cet intérêt, « l’intérêt exc
en ce sens qu’il désapprend à réfléchir ». Selon Maurice Barrès, « le goût pour le théâtre indique une tendance au moindre e
partager entièrement cette opinion, de même que Ch.-H. Hirsch. « Le goût de la lecture est supérieur à celui, tout superfi
perficiel, de la représentation », d’après M. Vincent d’Indy. Et « le goût du théâtre ne pourrait remplacer le goût de la le
s M. Vincent d’Indy. Et « le goût du théâtre ne pourrait remplacer le goût de la lecture que chez les gens qui lisent pour s
3 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XII. Du principal défaut qu’on reproche, en France, à la littérature du Nord » pp. 270-275
Nord On reproche, en France, à la littérature du Nord de manquer de goût . Les écrivains du Nord répondent que ce goût est
re du Nord de manquer de goût. Les écrivains du Nord répondent que ce goût est une législation purement arbitraire, qui priv
iste, je crois, un point juste entre ces deux opinions. Les règles du goût ne sont point arbitraires ; il ne faut pas confon
peut varier selon les habitudes et les gouvernements des peuples. Le goût , s’il est permis de le comparer à ce qu’il y a de
rmis de le comparer à ce qu’il y a de plus grand parmi les hommes, le goût est fixe aussi dans ses principes généraux. Le go
mi les hommes, le goût est fixe aussi dans ses principes généraux. Le goût national doit être jugé d’après ces principes, et
ces principes, et selon qu’il en diffère ou qu’il s’en rapproche, le goût national est plus près de la vérité. On dit souve
lus près de la vérité. On dit souvent : Faut-il sacrifier le génie au goût  ? Non, sans doute ; mais jamais le goût n’exige l
Faut-il sacrifier le génie au goût ? Non, sans doute ; mais jamais le goût n’exige le sacrifice du génie. Vous trouvez souve
grandes beautés ; et ce qu’il fallait en retrancher, c’est ce que le goût condamne. Il n’existe de connexion nécessaire ent
fs-d’œuvre de l’imagination, ce sont des impressions agréables. Or le goût n’est que l’art de connaître et de prévoir ce qui
ucoup plus loin ces développements ; mais il suffit de prouver que le goût , en littérature, n’exige jamais le sacrifice d’au
contraire, les moyens de les augmenter ; et loin que les principes du goût soient incompatibles avec le génie, c’est en étud
gles de l’art ; elles ont infiniment moins d’importance que celles du goût , parce que les unes prescrivent ce qu’il faut fai
u, il importe peu de s’y être soumis. Mais il n’en est pas de même du goût  ; car se mettre au-dessus de lui, c’est s’écarter
u-dessus d’elle. Ne disons donc pas que Shakespeare a su se passer de goût , et se montrer supérieur à ses lois. Reconnaisson
montrer supérieur à ses lois. Reconnaissons, au contraire, qu’il a du goût quand il est sublime, et qu’il manque de goût qua
u contraire, qu’il a du goût quand il est sublime, et qu’il manque de goût quand son talent faiblit.
4 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442
Chapitre II. Du goût , de l’urbanité des mœurs, et de leur influence li
faire aussi une révolution dans les lettres, et donner aux règles du goût , en tout genre, la plus grande latitude. Rien n’e
ien régime n’ont aucun rapport sans doute avec les vrais principes du goût , toujours conformes à la raison ; mais l’on pouva
sme que les classes aristocratiques de la monarchie exerçaient sur le goût et sur les manières. Il est donc utile de caracté
e de déplaire, altéraient, exagéraient souvent les vrais principes du goût naturel : il y avait le goût de tel jour, celui d
agéraient souvent les vrais principes du goût naturel : il y avait le goût de tel jour, celui de telle classe, enfin celui q
ur on mettait plus de subtilité dans les règles de la politesse et du goût  ; on s’éloignait toujours plus dans les mœurs des
ait souvent oppressé par tous ces liens de convenance. Cette sorte de goût , plutôt efféminé que délicat, qui se blesse d’un
inemment les dernières années de l’ancien régime, après avoir poli le goût , finissait par user la force ; et la littérature
us d’élévation, et aux caractères plus d’énergie, ne pas soumettre le goût aux habitudes élégantes et recherchées des sociét
crits, dans le genre léger, cette grâce de convenance et ce mérite de goût tant admiré dans quelques écrivains français, et
emps passé, toutes les tentatives nouvelles en ce genre corrompent le goût littéraire en France, et nous mettent au-dessous
irent pas ces habitudes de tous les jours, qui font de la grâce et du goût votre propre nature, sans que la réflexion ait be
ns que la réflexion ait besoin de vous les rappeler. Les préceptes du goût , dans leur application à la littérature républica
ne nature plus simple, mais non moins rigoureuse que les préceptes du goût adoptés par les écrivains du siècle de Louis XIV.
s de la société aux sentiments du cœur ; mais dans une république, le goût ne devant consister que dans la connaissance parf
e de tous les rapports vrais et durables, manquer aux principes de ce goût , ce serait ignorer la véritable nature des choses
voiler une opinion nouvelle sous la forme des préjugés reçus ; et le goût qu’il fallait apporter dans ces différentes tourn
point, pour ranimer l’attention, ces grâces maniérées que réprouve le goût naturel. Un tour de force assez difficile, qu’on
s l’ancien régime, c’était l’art d’offenser les mœurs sans blesser le goût , et de jouer avec la morale, en mettant autant de
uel de la plaisanterie ; mais cette réunion suppose une perfection de goût et de délicatesse, un sentiment de sa supériorité
puissance de la douleur, leurs facultés éparses. Il faut consacrer le goût en littérature à l’ornement des idées ; son utili
ntiments les plus nobles ne produisent aucun effet, si des défauts de goût remarquables détournent l’attention, brisent l’en
ent, ou qui vous lisent, à leur amour-propre ; mais si les défauts de goût offrent aux juges, quels qu’ils soient, une occas
t, et ne songent plus ni aux idées, ni aux sentiments de l’auteur. Le goût nécessaire à la littérature républicaine, dans le
ent cette prévention, elle devient une véritable haine. Tout homme de goût et d’une certaine élévation d’âme doit avoir le b
nfluence sur la littérature ; les écrivains sauraient ou retrouver un goût , un esprit national, et pourraient travailler à l
5 (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243
te critique ne naît qu’au xixe  siècle, cela ne tient pas à ce que le goût du xixe  siècle ait été plus éveillé ni plus exer
uralisme : je veux dire un droit égal reconnu à plusieurs systèmes de goût , à plusieurs plans de création. Ce pluralisme a d
à l’admiration de l’élite. Le passage de l’un à l’autre assouplit le goût , l’habitue à réaliser de plus grandes différences
rois racines : corporative (professeurs et journalistes), historique ( goût de l’inventaire), libérale (coexistence de partis
cernent les trois principales fonctions de la critique, à savoir : le goût , qui apprécie les œuvres littéraires ; la constru
dites si elle ne marque pas chez son auteur une élégante sclérose du goût , la démission d’un esprit qui n’a peut-être été m
écessaire, mais pas autre chose. Quand ces hommes ont de l’esprit, du goût et une certaine prétention à passer pour littérai
d’erreurs de jugements qui scandalisent la postérité. Elle exprime le goût du jour, et le goût du jour n’a pas seulement ses
ts qui scandalisent la postérité. Elle exprime le goût du jour, et le goût du jour n’a pas seulement ses caprices et ses fol
e la critique professionnelle, universitaire, en tant que critique de goût et de dogme, cette diminution est, dans une certa
a formulé à un point remarquable la doctrine classique en matière de goût raisonné : aucun de ces brillants esprits n’a fon
l’histoire littéraire, et l’historien de la littérature qui manque de goût critique tombe à plat dans un morne pédantisme. *
n nectar digne des dieux. Mais à la table de l’Hôtel de la Poste, mon goût présent demande du premier et non du second. Et l
morts ». En matière de critique des contemporains, il faut surtout du goût , et du goût vivant, alerte, jeune, pas ce goût to
matière de critique des contemporains, il faut surtout du goût, et du goût vivant, alerte, jeune, pas ce goût tourné vers le
ns, il faut surtout du goût, et du goût vivant, alerte, jeune, pas ce goût tourné vers le passé et vers les morts dont Lemaî
dit-il, est d’apprendre aux hommes à juger souvent contre leur propre goût . La morale et l’éducation elles-mêmes ne consiste
pinion propre. Avoir mauvais goût, dirait Brunetière, c’est avoir son goût propre au lieu du goût de très haute et très puis
uvais goût, dirait Brunetière, c’est avoir son goût propre au lieu du goût de très haute et très puissante dame Critique ; c
u goût de très haute et très puissante dame Critique ; c’est avoir un goût présent, au lieu d’un goût fondé sur la tradition
s puissante dame Critique ; c’est avoir un goût présent, au lieu d’un goût fondé sur la tradition du passé et sur l’autorité
euse assimilation entre la critique et la morale, entre les choses de goût et les choses de discipline. Or on ne saurait com
pline. Or on ne saurait comparer l’éducation morale et l’éducation du goût . Elles fonctionnent sur deux registres tout à fai
deux utiles enseignements ne peuvent être comparés à une éducation du goût . L’éducation du goût consisterait tout simplement
ents ne peuvent être comparés à une éducation du goût. L’éducation du goût consisterait tout simplement à élever en l’enfant
t en combattant sa gourmandise, ce n’est pas faire l’éducation de son goût . Il est beau et bon de lutter contre l’amour et c
morale et non pas la critique qui amènera l’homme à juger contre son goût . Ou bien alors on appellera critique ce qui est m
comme Gorenflot appelait carpe ce qui était volaille. L’éducation du goût , c’est en somme l’éducation d’une aptitude à un p
aisir. Dites que, pour créer un homme complet et sain, l’éducation du goût ne peut pas aller sans une éducation morale, d’ac
à l’une le nom de l’autre. Que la règle morale s’impose à l’homme de goût , comme à tous les hommes, mais qu’elle ne s’impos
mme de goût, comme à tous les hommes, mais qu’elle ne s’impose pas au goût  ! Seulement, cette distinction que nous pouvons f
runetière a même fini cardinal vert. Et dans tout cela la critique de goût devient ce qu’elle peut, n’occupe plus comme Cend
oiselle, lui dit la duègne, qu’on doit savoir juger contre son propre goût … » Cela c’est proprement ordonner, dans les deux
elon « élégante et fine » ? (Quant à Bayle qui manquait totalement de goût , à Rollin, scolaire qui manquait d’originalité, i
un critique en état de démission. On fait d’abord de la critique par goût de ce qui est beau, puis on continue à en faire p
tique est la dixième. » Et il la fait figurer à la porte du Temple du Goût . La critique est d’abord une Muse pareille aux au
nie » ? Cette critique de demi-métamorphose s’oppose à la critique de goût qui est la critique spontanée, et aussi à la crit
ront rentrer mal dans notre ville aux trois quartiers. Jugement et goût Brunetière, formulant les principes de la crit
ce verbe et cette habitude par ce mot : goûter. En critique, ayez le goût , et une partie au moins du reste vous sera donnée
. Sans la charité, dit saint Paul, je ne suis qu’une cymbale. Sans le goût , qu’est-ce qu’un critique ? Quelqu’un disait aux
guère qu’à moitié injuste pour Taine, chez qui la pointe délicate du goût avait été remplacée de bonne heure par de magnifi
(orale ou écrite, car Taine n’était orateur que sur le papier) et un goût aigu, entretenu, éveillé. Les Gargantuas suscepti
ait nécessaire pour opposer, dans une certaine mesure, le jugement au goût . Loin de moi l’idée de défendre à la critique de
éraires, c’est un état particulier de la sensibilité qui s’appelle le goût , Il faut se garder de confondre des réalités auss
es réalités aussi différentes que l’intelligence, la loi morale et le goût . Les lois de l’intelligence sont communes à tous
t, devraient ne pas en être reconnaissants. Mais y a-t-il des lois du goût pareillement communes ? Certes la vie esthétique
e à l’anarchie individuelle, et elle comporte des courants communs de goût , qui peuvent réunir des générations très éloignée
t est ce qu’on pourrait appeler la grande artère, le grand central du goût  : la chaîne classique d’Occident qui va pour nous
ragmentés par les races, les langues, les générations, et l’idée d’un goût esthétique commun, même en droit, à l’humanité en
partis de l’intelligence et de la morale, est une idée chimérique. Le goût occidental et le goût oriental, le goût français
ce et de la morale, est une idée chimérique. Le goût occidental et le goût oriental, le goût français et le goût anglais, le
, est une idée chimérique. Le goût occidental et le goût oriental, le goût français et le goût anglais, le goût classique et
rique. Le goût occidental et le goût oriental, le goût français et le goût anglais, le goût classique et le goût romantique
cidental et le goût oriental, le goût français et le goût anglais, le goût classique et le goût romantique constituent bien
riental, le goût français et le goût anglais, le goût classique et le goût romantique constituent bien des oppositions irréd
ût, de croire à un bon goût et à un mauvais goût, ou plutôt à de bons goûts et à de mauvais goûts. Mais il y a des précaution
goût et à un mauvais goût, ou plutôt à de bons goûts et à de mauvais goûts . Mais il y a des précautions à prendre et des dis
raire français se divisait en deux publics, dont chacun impliquait un goût différent : le public et le goût classiques, le p
x publics, dont chacun impliquait un goût différent : le public et le goût classiques, le public et le goût romantiques, Tai
un goût différent : le public et le goût classiques, le public et le goût romantiques, Taine, que son tempérament portait v
ie, attaché au premier par son éducation normalienne. Pareillement le goût de Brunetière répondait à une partie considérable
illement le goût de Brunetière répondait à une partie considérable du goût universitaire et classique français entre 1870 et
ives, contraires chez des natures d’esprit opposées, une condition du goût actif, utile, vivant. Il y a, dit-il, devant les
Mais les bons et louables esprits sont ceux qui ont dans le passé un goût bien net… Ce sont ceux enfin qui osent avoir une
ure riche et saine ne comporte donc pas une poussière individuelle de goûts comme celle à laquelle aboutirait la critique imp
e aboutirait la critique impressionniste, ni une unité rationnelle de goût , comme celle que voudrait imposer la critique dog
le que voudrait imposer la critique dogmatique, mais une pluralité de goûts , pluralité qu’il serait généralement possible de
e garderont alors de raison d’être qu’au sein de ces grands partis du goût . Préférer Musset à Victor Hugo n’est pas du tout
une marque de mauvais goût, mais préférer Béranger à Musset marque un goût inférieur. Ce n’est pas de préférer Mistral à Bau
st seul compétent pour les apprécier. Il en est de même en matière de goût . Le goût implique une variété, une culture, une p
ompétent pour les apprécier. Il en est de même en matière de goût. Le goût implique une variété, une culture, une possibilit
qui est très important : il ne faut pas chercher, en ces matières de goût , la précision. Nous devons nous défendre contre l
ndre contre la précision ainsi que contre le plus dangereux ennemi du goût et d’une saine appréciation sur le goût. La préci
e le plus dangereux ennemi du goût et d’une saine appréciation sur le goût . La précision, le besoin et les moyens de la préc
des moyens précis, détermine des états imprécis et complexes. Or, le goût appartient au domaine de l’impression, non au dom
ais pour exprimer un très bon goût nous ne disons jamais que c’est un goût précis, nous l’appelons un goût délicat ou bien u
ût nous ne disons jamais que c’est un goût précis, nous l’appelons un goût délicat ou bien un goût sûr. Quelle différence y
que c’est un goût précis, nous l’appelons un goût délicat ou bien un goût sûr. Quelle différence y a-t-il entre la délicate
tique simple. La précision sert à l’art d’agir. Mais qu’est-ce que le goût  ? Un art de jouir, sans aucune fin utile. Et le p
nous ne le faisons que s’ils demeurent très superficiels. Dès lors le goût n’est pas susceptible de définition, car définiti
armontel, qui vit dans un siècle de définitions et qui a à définir le goût pour l’Encyclopédie, ne peut qu’envelopper dans u
opper dans une apparence de définition le caractère indéfinissable du goût . Il le définit, en effet, « ce tact de l’âme, cet
clarté et de précision, il devient difficile de rien exprimer sur le goût qui ne pèche par excès de précision, et qui ne de
é, corrigé par un point de vue sinon contraire du moins contrasté. Le goût , disions-nous, implique la culture, la possibilit
t au théâtre une belle pièce, nous hésitons à dire que le public a du goût . Il nous semble que le mot ne doive s’appliquer q
es un certain mouvement. Mais, d’autre part, nous sentons bien que le goût ne saurait être indéfiniment élargi, et qu’une cu
e-Beuve, dans le passage que nous citions, signale cette extension du goût comme un des dangers de la critique, ne voit de g
tte extension du goût comme un des dangers de la critique, ne voit de goût bien équilibré que dans des « familles d’esprits 
l’égard d’autres familles ou d’autres nations. Entre le sectarisme du goût et son cosmopolitisme, le vrai goût, le goût déli
s nations. Entre le sectarisme du goût et son cosmopolitisme, le vrai goût , le goût délicat admet un moyen terme qui ne saur
. Entre le sectarisme du goût et son cosmopolitisme, le vrai goût, le goût délicat admet un moyen terme qui ne saurait être
s les unes des autres, couvriraient à elles toutes le champ entier du goût . Mais qu’est-ce que ce champ entier qui ne saurai
iduelle, et qui deviendrait en un individu absence ou indifférence de goût  ? Nous touchons ici au problème philosophique des
e des universaux : n’allons pas plus loin… * * * Autre difficulté. Le goût , disons-nous, étant une manière de jouir de l’œuv
utre chose que l’art de produire, est aussi autre chose que le simple goût . Elle ne se présente pas seulement comme un art d
e que la critique doive chercher, même au risque de blesser un peu le goût , le plus de précision possible. Le critique peut
e n’est pas seulement un art de goûter, mais aussi un art de fixer le goût . Voltaire, Sainte-Beuve, une certaine famille d’e
Beuve, une certaine famille d’esprits critiques, ont, dit-on, fixé le goût en matière de littérature française classique. Un
lais, français, ont, semble-t-il, et dans une moindre mesure, fixé le goût en matière de littérature shakespearienne et roma
ittérature shakespearienne et romantique. Mais qu’est-ce que fixer le goût  ? La critique fixe surtout un goût qui est déjà f
tique. Mais qu’est-ce que fixer le goût ? La critique fixe surtout un goût qui est déjà fixé ; elle ajoute à la fixité les r
formisme extérieur, et c’est dangereux. La critique peut recouvrir le goût , comme une source sous les graviers, et cela non
éférer, et il en est des plaisirs littéraires comme des autres. Notre goût des plaisirs, nous en faisons l’éducation, nous p
nous les cultivons de préférence, nous accroissons la délicatesse du goût avec lequel nous les éprouvons ; et nous mainteno
evient ambition. On ne se contente pas de cultiver et de raffiner son goût , on cherche à le transformer non seulement en goû
et de raffiner son goût, on cherche à le transformer non seulement en goût pour autrui, ce qui est la fin raisonnable de la
ût pour autrui, ce qui est la fin raisonnable de la critique, mais en goût universel, en goût absolu, c’est-à-dire en autori
qui est la fin raisonnable de la critique, mais en goût universel, en goût absolu, c’est-à-dire en autorité. L’autorité, voi
us la placions en nous, dans la sûreté et dans la perfection de notre goût , il n’y aurait que demi-ambition. Un homme intell
, en effet, cette autorité ? Dans une critique impersonnelle, dans un goût impersonnel, où le préfixe négatif ne supprime qu
nd avec sa personne, et elle n’est que la force de rayonnement de son goût . « L’autorité, dit très justement Faguet, est fai
der, c’est pratiquer une discipline, et il y a donc une discipline du goût , une éducation du goût. Il en existe bien une du
e discipline, et il y a donc une discipline du goût, une éducation du goût . Il en existe bien une du goût célébré par Brilla
e discipline du goût, une éducation du goût. Il en existe bien une du goût célébré par Brillat-Savarin, et les dégustateurs
en un jour. Ainsi, partis du plaisir, nous en arrivons, en matière de goût , à la discipline, c’est-à-dire à l’effort. Il n’y
e, l’est encore moins dans sa définition. * * * Au lieu de définir le goût , mieux vaut le montrer, comme Diogène montrait le
s précisément. L’artiste est fait pour créer, et, encore une fois, le goût à lui tout seul ne crée rien. Un artiste de trop
une fois, le goût à lui tout seul ne crée rien. Un artiste de trop de goût risquera même de ne pas oser assez, de ne pas sav
en pleine eau pour nager. La création a d’abord besoin de verve et le goût ne sert que de contrôle à la verve. « La verve, é
une marche qui lui est propre ; elle dédaigne les sentiers connus. Le goût timide et circonspect tourne sans cesse les yeux
iècles et des travaux successifs des hommes. » En d’autres termes, le goût ne s’exerce que sur ce qui est, sur les œuvres ré
s. Dès qu’il s’agit de créer quelque chose de tout à fait nouveau, le goût seul est impuissant. Trouverons-nous donc le goût
à fait nouveau, le goût seul est impuissant. Trouverons-nous donc le goût à l’état pur chez les critiques ? Pas encore. Évi
c le goût à l’état pur chez les critiques ? Pas encore. Évidemment le goût doit faire la part principale de la critique. Mai
onstruire. Il a lui aussi besoin de cette verve que Diderot oppose au goût , et qui constitue l’élément mâle de la création.
ot oppose au goût, et qui constitue l’élément mâle de la création. Le goût à l’état pur, ou presque pur, nous le verrions pe
lle des gens de lettres qui n’écrivent pas, et chez qui l’exercice du goût peut conserver ce sel suprême : le désintéresseme
que ne sauraient sinon parvenir ou du moins demeurer dans cet état de goût désintéressé, dans cette gastronomie supérieure o
plaisir. Comme les peuples heureux n’ont pas d’histoire, ces gens de goût ne font pas de livres, mais il faut bien prendre
nelon loue en Homère, l’aimable simplicité d’un monde naissant, si le goût lui tout seul, lui en entier, a pu faire un jour
t, conscient. Alors, comme le bouquet et le corps, se marient dans le goût le plaisir et la conscience clairvoyante du plais
téraire toute la promesse de bonheur ou tout l’extrait de plaisir. Le goût n’est plus alors qu’un des prénoms du plaisir. Un
e goût n’est plus alors qu’un des prénoms du plaisir. Une critique de goût pur, c’est-à-dire tout esthétique, une critique o
un maire de Bordeaux d’élever à la hauteur de telles dégustations le goût littéraire. La construction en critique Le
dégustations le goût littéraire. La construction en critique Le goût ne se définit pas plus en critique que la ligne d
t de définition, nous voulions marquer un des caractères saillants du goût , nous nous garderions bien de le présenter comme
s’il n’est que géomètre ! Si le jugement procède par coups droits, le goût implique une ligne serpentine, une courbe vivante
ait ou aurait eu bien tort ! La patience et le plaisir, en matière de goût , c’est une qualité et sa récompense, qui marchent
ivilisation and literary taste . Pour nous au contraire l’histoire du goût se sépare de celle de la critique. Nous entendons
ritique, que la construction. Le constructeur, s’il ne possède pas le goût , n’est qu’un maçon. L’homme de goût, s’il ne sait
structeur, s’il ne possède pas le goût, n’est qu’un maçon. L’homme de goût , s’il ne sait pas construire, n’est qu’un amateur
de goût, s’il ne sait pas construire, n’est qu’un amateur. L’homme de goût qui sait construire mérite le nom d’architecte ;
uire mérite le nom d’architecte ; mais précisément ce qui s’ajoute au goût , chez l’architecte, pour donner des œuvres, ne sa
des œuvres, ne saurait être épuisé par le mot de construction. Si le goût d’un grand architecte est constructeur, sa constr
ique à sec sur le rivage, l’emporter vers la haute mer, lui donner le goût du large, des pays et des routes. Le romantisme a
adis. Ce n’est pas la critique qui les a déclassés auprès des gens de goût  : elle n’existait pas. C’est la mode, et c’est au
6 (1757) Réflexions sur le goût
ions sur l’usage et sur l’abus de la philosophie dans les matières de goût L’esprit philosophique, si célébré chez une pa
er nos plaisirs et de soumettre à l’examen tout ce qui est l’objet du goût . Si la sage timidité de la physique moderne a tro
incipalement révolter ceux de nos écrivains qui pensent qu’en fait de goût comme dans des matières plus sérieuses, toute opi
clairés. Un des avantages de la philosophie appliquée aux matières de goût , est de nous guérir ou de nous garantir de la sup
e rendre esclave et timide ? Essayons de répondre à ces questions. Le goût , quoique peu commun, n’est point arbitraire ; cet
traire ; cette vérité est également reconnue de ceux qui réduisent le goût à sentir, et de ceux qui veulent le contraindre à
nre de beautés faites pour le petit nombre, est proprement l’objet du goût , qu’on peut définir le talent de démêler dans les
qui doit plaire aux âmes sensibles et ce qui doit les blesser. Si le goût n’est pas arbitraire, il est donc fondé sur des p
n y portant une vue attentive, des règles générales et invariables de goût , qui seront comme la pierre de touche à l’épreuve
sont hors de nous, doit au contraire, dans tout ce qui est l’objet du goût , nous porter à la discussion. Mais il n’ignore pa
, on peut de même réduire les principes de nos plaisirs en matière de goût , à un petit nombre d’observations incontestables
s’expliquer de la sorte, ne manquer d’aucun des sens qui composent le goût . Dans un ouvrage de poésie, par exemple, on doit
ne suffit pas à un philosophe d’avoir tous les sens qui composent le goût  ; il est encore nécessaire que l’exercice de ces
dans l’organe, qu’on doit attribuer les faux jugements en matière de goût . Le plaisir que nous fait éprouver un ouvrage de
i est plus aisé d’y tomber. Elle consiste à transporter aux objets du goût des principes vrais en eux-mêmes, mais qui n’ont
fait trois pas et qui arrive au quatrième. Ainsi dans les matières de goût , une demi-philosophie nous écarte du vrai, et une
e. Quel écrivain, s’il n’est pas entièrement dépourvu de talent et de goût , n’a pas remarqué que dans la chaleur de la compo
le sentiment est préférable à la discussion pour juger un ouvrage de goût . L’impression est le juge naturel du premier mome
7 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370
ier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherc
, la force au renard, ni la grâce au paysan du Danube. La question du goût est la plus délicate des trois questions particul
ères qui composent la question générale de la critique littéraire. Le goût a ceci d’original, qu’il est subordonné à l’intel
le notion précise de l’intelligence. La brute, l’idiot n’ont point de goût  ; mais le théoricien qui s’est formé certaines id
d’après ces idées, ne porte pas non plus un libre et pur jugement de goût . La véritable personne de goût, c’est cet homme p
s non plus un libre et pur jugement de goût. La véritable personne de goût , c’est cet homme poli ou mieux encore cette femme
igence sans savoir comment, de même qu’elle respire sans y penser. Le goût n’existe donc ni dans une indépendance sauvage, n
’en a point conscience. D’après cela, il est clair que les progrès du goût sont directement en proportion de ceux de l’intel
ux de l’intelligence, et que, plus l’intelligence s’agrandit, plus le goût se perfectionne. Mais voici le point obscur. Que
e point obscur. Que faut-il entendre par ce mot : perfectionnement du goût  ? sans doute, que le goût s’élargit et qu’en même
l entendre par ce mot : perfectionnement du goût ? sans doute, que le goût s’élargit et qu’en même temps il s’épure. L’élarg
le goût s’élargit et qu’en même temps il s’épure. L’élargissement du goût est facile à comprendre ; à mesure que nos préjug
la largeur. N’importe ; il faut admettre qu’en se perfectionnant, le goût ne s’élargit pas seulement, mais aussi qu’il s’ép
mais aussi qu’il s’épure. Il est impossible de préconiser, au nom du goût , une sorte de tolérance universelle et d’admirati
leurs contraires. Quand Goethe déclare que « Klopstock n’avait aucun goût , aucune disposition pour voir, saisir le monde se
e en matière de philosophie. On fera toujours de la critique avec ses goûts personnels ; c’est la plus ancienne manière et la
8 (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767
uieu] Nous joindrons à cet excellent article, le fragment sur le goût , que M. le president de Montesquieu destinoit à l
la postérité, comme les esquisses des grands peintres. Essai sur le goût dans les choses de la nature & de l’art. Dans
Ce sont ces différens plaisirs de notre ame qui forment les objets du goût , comme le beau, le bon, l’agréable, le naïf, le d
ons raison de nos sentimens ; cela pourra contribuer à nous former le goût , qui n’est autre chose que l’avantage de découvri
u corps, parce qu’elle les a toûjours & qu’ils sont les objets du goût  : ainsi nous ne distinguerons point ici les plais
p; de la même maniere & par la même raison, nous distinguerons le goût naturel & le goût acquis. Il est bon de conno
& par la même raison, nous distinguerons le goût naturel & le goût acquis. Il est bon de connoître la source des pla
e goût acquis. Il est bon de connoître la source des plaisirs dont le goût est la mesure : la connoissance des plaisirs natu
s plaisirs naturels & acquis pourra nous servir à rectifier notre goût naturel & notre goût acquis. Il faut partir d
acquis pourra nous servir à rectifier notre goût naturel & notre goût acquis. Il faut partir de l’état où est notre êtr
roit de connoître les diverses sources de nos plaisirs, pour avoir le goût , & que quand on a lu ce que la Philosophie no
; que quand on a lu ce que la Philosophie nous dit là-dessus, on a du goût , & que l’on peut hardiment juger des ouvrages
a du goût, & que l’on peut hardiment juger des ouvrages. Mais le goût naturel n’est pas une connoissance de théorie ; c
ci, & tous les préceptes que nous pourrions donner pour former le goût , ne peuvent regarder que le goût acquis, c’est-à-
nous pourrions donner pour former le goût, ne peuvent regarder que le goût acquis, c’est-à-dire ne peuvent regarder directem
e le goût acquis, c’est-à-dire ne peuvent regarder directement que ce goût acquis, quoiqu’il regarde encore indirectement le
ctement que ce goût acquis, quoiqu’il regarde encore indirectement le goût naturel : car le goût acquis affecte, change, aug
quis, quoiqu’il regarde encore indirectement le goût naturel : car le goût acquis affecte, change, augmente & diminue le
turel : car le goût acquis affecte, change, augmente & diminue le goût naturel, comme le goût naturel affecte, change, a
uis affecte, change, augmente & diminue le goût naturel, comme le goût naturel affecte, change, augmente & diminue l
rel, comme le goût naturel affecte, change, augmente & diminue le goût acquis. La définition la plus générale du goût, s
mente & diminue le goût acquis. La définition la plus générale du goût , sans considérer s’il est bon ou mauvais, juste o
s, le génie, le bon sens, le discernement, la justesse, le talent, le goût . L’esprit consiste à avoir les organes bien const
e rapport à un certain plaisir délicat des gens du monde, il se nomme goût  ; si la chose particuliere est unique chez un peu
élicatesse. Les gens délicats sont ceux qui à chaque idée ou à chaque goût , joignent beaucoup d’idées ou beaucoup de goûts a
haque idée ou à chaque goût, joignent beaucoup d’idées ou beaucoup de goûts accessoires. Les gens grossiers n’ont qu’une sens
connues à nous autres mangeurs vulgaires ; & ceux qui jugent avec goût des ouvrages d’esprit, ont & se sont fait une
9 (1841) Matinées littéraires pp. 3-32
e veulent qu’éclairer leur jugement, orner leur esprit et former leur goût  ; mais le plus grand nombre, dont le jugement, l’
ur goût ; mais le plus grand nombre, dont le jugement, l’esprit et le goût pourraient donner des leçons au lieu d’en recevoi
l est en outre d’une haute importance d’avoir formé son esprit et son goût à l’école des grands écrivains, si l’on ne veut p
it pour nous qu’un délassement et un plaisir. C’est en exerçant notre goût que nous développons notre intelligence. C’est en
reuve trop souvent aux eaux corrompues du vice et de l’impiété, où le goût se perd, où la raison périt. Que faire donc pour
urs qui dominent par la pensée, descendre, par la simplicité de leurs goûts et la bonhomie de leurs caractères, au niveau du
e ? Quel sera ce drapeau ? Quelle doit être cette boussole ! C’est le goût . Qu’est-ce que le goût ? On a dit que le goût éta
u ? Quelle doit être cette boussole ! C’est le goût. Qu’est-ce que le goût  ? On a dit que le goût était la faculté de se pla
tte boussole ! C’est le goût. Qu’est-ce que le goût ? On a dit que le goût était la faculté de se plaire aux beautés de la n
définition ne nous satisfait point complètement ; et pourtant le mot goût a été emprunté à l’un de nos sens, pour indiquer
t le mot goût a été emprunté à l’un de nos sens, pour indiquer que le goût au moral devait être le résultat d’un sentiment i
ation et de leur amour, par le raisonnement. Nous pensons donc que le goût peut être défini : le Sentiment d’accord avec la
développée, selon notre éducation, il s’ensuit que chez les hommes le goût est plus ou moins juste, plus ou moins pur, plus
ités morales et physiques se perfectionnent par l’exercice, que notre goût , comme toutes nos autres facultés, est susceptibl
ceptible de culture et de progrès. Il est donc possible de former son goût . Par quel moyen ? Le voici. Lorsqu’un tableau est
ive le sentiment du vrai beau en peinture ; et ce sentiment, c’est le goût . Supposons maintenant qu’il s’agisse d’un poème,
is d’accord notre sentiment et notre raison ; nous aurons formé notre goût . Le goût, étant une affaire de sentiment et de ra
rd notre sentiment et notre raison ; nous aurons formé notre goût. Le goût , étant une affaire de sentiment et de raison tout
a pureté tient à la raison. Il en résulte que, parmi les personnes de goût , les unes penchent pour la délicatesse, les autre
mporte sur la raison ou la raison sur le sentiment. La délicatesse du goût sent mieux les beautés de la nature ; la pureté d
élicatesse du goût sent mieux les beautés de la nature ; la pureté du goût est plus sensible aux combinaisons de l’art. L’un
l’autre en découvre plus aisément la fausseté. Heureux celui dont le goût réunit la délicatesse à la pureté, le sentiment à
raison Une objection s’élève contre ce que nous venons de dire sur le goût , et nous ne vous en dissimulons point la gravité.
e sur le goût, et nous ne vous en dissimulons point la gravité. Si le goût s’appuie sur le sentiment et la raison, deux chos
raison, deux choses qui semblent immuables, comment se fait-il que le goût change, non-seulement de siècle en siècle, de pay
ée en année, de ville à ville ! À quel signe reconnaître le véritable goût  ? Le goût peut-il être une loi souveraine et univ
e, de ville à ville ! À quel signe reconnaître le véritable goût ? Le goût peut-il être une loi souveraine et universelle qu
les peuples, à tous les âges ! La mode n’est-elle pas une affaire de goût  ? Et qu’y a-t-il de plus changeant que la mode ?
plus changeant que la mode ? Sur quelles bases établir les règles du goût , lorsque depuis les temps anciens jusqu’à nos jou
t inné du grand et du beau, que la raison développe et murit ; oui le goût existe, indépendant des temps et des lieux, et il
hautement qu’une chose est grande et belle, elle l’est réellement. Le goût , c’est la sanction des âges, c’est l’arrêt de l’h
âges, c’est l’arrêt de l’humanité. Disons-le donc avec confiance, le goût n’est pas un principe arbitraire, capricieux et v
et la vérité. Laissons déclamer sur les caprices et l’incertitude du goût , et reconnaissons que le cœur de l’homme a des co
10 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491
er pour tout le monde. Mais les hommes croïent naturellement que leur goût est le bon goût, et par consequent, ils pensent q
udroit faire changer de sentiment sur les choses qui sont purement de goût , ou pour mieux dire, que chacun demeure dans son
ampagne lui fasse plus de plaisir que le vin d’Espagne, de changer de goût , et d’aimer mieux le vin d’Espagne que l’autre. L
poësie preferablement aux autres. Cette prédilection dépend de notre goût , et notre goût dépend de notre organisation, de n
blement aux autres. Cette prédilection dépend de notre goût, et notre goût dépend de notre organisation, de nos inclinations
clinations présentes, et de la situation de notre esprit. Quand notre goût change, ce n’est point parce qu’on nous aura pers
temps des livres assortis à notre humeur présente. Nous changeons de goût aussi-tôt que nous sommes consolez. L’homme, qui
il n’aimera les tragédies de Racine, pour lesquelles il avoit tant de goût , lorsqu’il étoit occupé des passions que ces piec
il étoit occupé des passions que ces pieces nous dépeignent. Mais ces goûts particuliers n’empêchent pas les hommes de rendre
11 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »
I. Le plus inspiré des anciens. — § VII. Le poète qui a eu le plus de goût . — § VIII. Des Contes de La Fontaine et de ses au
n’émeut plus notre parterre ; il rira plutôt d’un jeu de mots dans le goût de notre temps, d’une pointe, de quelque phrase d
donnée, la place qu’il y fait à la description, la perfection de son goût , sa langue, le caractère de sa morale. § II. D
des hommes, soit par cette ressemblance justement remarquée entre les goûts de la vieillesse et ceux de l’enfance. Il est peu
sous le nom générique d’Esope. Ils développaient longuement, dans le goût des compositions poétiques du temps, les sujets v
e ! Il n’est pas d’ouvrages de l’esprit où notre diversité infinie de goûts ne trouve quelque chose à désirer ou à regretter 
de tous les autres, libre mais non capricieux, et distribuée avec un goût exquis. Le premier ouvrage où l’on en vit l’effet
ût d’abord mesuré. Tout a contribué à cet arrangement, l’instinct, le goût délicat et rapide, le dessein, l’humeur, tout, sa
aroucher. Mais où ne réussit pas la morale qui abdique ? Cependant le goût du bien domine dans la morale de La Fontaine. Il
nent à son tour d’esprit, à sa langue, au choix de ses modèles, à son goût , par où il semble avoir quelques avantages même s
avait retenu de l’école de Voiture, qui doit en garder l’honneur, le goût pour la description. Que ce goût lui fût naturel,
re, qui doit en garder l’honneur, le goût pour la description. Que ce goût lui fût naturel, cela n’est pas douteux ; son hum
’apprît pas à l’aimer. Mais Voiture l’avertit peut-être de son propre goût  ; et lui donna l’idée de rendre la nature visible
ture ; un ancien, quand il lit les anciens. C’est au plus fort de son goût pour Voiture que son ami Maucroix et Pintrel son
s amis, plus d’un endroit porte la marque, j’allais dire la livrée du goût du moment. Ce sont comme les formules en musique 
forme de l’amour dans notre pays. § VII. La Fontaine a eu plus de goût que Molière, Racine et Boileau. S’il n’était p
un d’entre eux sur les autres, je dirais que La Fontaine a eu plus de goût que ses trois amis. Comparé, sinon à Molière, che
s trois amis. Comparé, sinon à Molière, chez qui les fautes contre le goût sont si excusables, et dont la fécondité et la fo
à Boileau, qui en avaient fait une sorte de science, La Fontaine a le goût aussi sain, et il l’a plus libéral. Il est sévère
on vrai nom, et cet amour pour toutes choses ajoute à la gloire de ce goût  ; car il n’y a pas peu de mérite, quand on aime t
la perfection, je ne sais quelle aisance qui donne à la pureté de son goût l’air d’un instinct. N’en faut-il pas conclure qu
goût l’air d’un instinct. N’en faut-il pas conclure que le propre du goût est de nous ramener à notre instinct ? L’étude, l
la comparaison, toute cette intervention de la volonté que suppose le goût , ne font que dégager ce que nous sommes réellemen
rriver à sa vraie pensée, pour se trouver lui-même, il fallait que le goût vînt lui donner du doute sur ce qu’il avait écrit
mpêche d’être naturels. Le travail seul fait les écrits durables ; le goût seul nous rend capables de travail. Il y a eu des
les de travail. Il y a eu des hommes doués d’un beau naturel à qui le goût a manqué, et avec le goût la force de découvrir c
des hommes doués d’un beau naturel à qui le goût a manqué, et avec le goût la force de découvrir ce naturel, de s’y attacher
oi qu’il en ait dit, ne pouvait le gâter. Il n’eut à craindre que son goût pour la paresse ; mais Boileau était là, qui l’em
12 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104
tre caractère. Le président de Brosses, avec un esprit prodigieux, un goût vif et fin, et des parties de génie, n’est pas co
ienne France. Partagé jusqu’à la fin entre des fonctions graves et le goût des lettres, dispersé avec originalité dans des é
forme et de l’achèvement par où le talent s’accommode avec bonheur au goût de la société présente, et la ravit ou la domine
ils sa recherche le conduisait, il se disait qu’il tournait le dos au goût du siècle, et peut-être à celui de l’avenir : To
ature comme on l’entendait du temps de Casaubon), n’est plus guère du goût de notre siècle, où l’on semble vouloir mettre à
dineries du chemin. En Italie, il commence par Gênes, par Milan ; son goût pour la peinture et pour les marbres se déclare.
t superlatives, qui lui sont échappées : « À mesure qu’on se forme le goût , on devient plus difficile. » Il ne regarde pas s
dans la conversation, et qui ne perdaient pas tout sur le papier. Son goût n’a rien d’exclusif et se prend à quoi que ce soi
aque jour de jouissance en jouissance et achève de se former au grand goût , dont elle offre seule l’entier modèle. S’il a pu
à la postérité d’une manière durable son nom, sa magnificence et son goût . Ce genre de vanité n’est-il pas mieux entendu qu
e Sixtine, sur Raphaël et les Chambres du Vatican, sont de l’homme de goût que la nature a doué avant tout d’organes délicat
u coloris de nos peintres français qui aurait contribué à jeter notre goût dans l’excès opposé ? » Il propose lui-même une m
ommis de Colbert ; mais il y portait plus de science et un plus grand goût que Perrault. Je joindrai ici quelques-uns de ses
uelques-uns de ses jugements divers qui ont particulièrement trait au goût français : sur la musique, par exemple, — il juge
rochent qu’en France, dans les choses de mode, nous redonnons dans le goût gothique ; que nos cheminées, nos boîtes d’or, no
rnier baroque : cela est vrai. Il y voit aussi lui-même un retour au goût gothique, lequel « étant petit, délicat et détail
détaillé, peut convenir aux petits objets, et jamais aux grands ». Ce goût gothique, il ne l’a pas étudié, et il ne le sent
 ; tout en le saluant, il ne lui passe point sa furie d’anatomie, son goût outré et féroce : « Il muscle ses femmes comme de
naturel ! On ne peut pas écrire avec plus de facilité, de grâce et de goût . Consolez-moi dans mon affliction, j’en ai grand
tyle laisse à désirer pour un certain poli, nul plus que lui n’eut le goût fin et délicat des arts, la sensibilité italienne
13 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297
uence directe, précise et comme soudaine ; il ne rompit point avec le goût antérieur, il ne s’aperçut point qu’un goût nouve
l ne rompit point avec le goût antérieur, il ne s’aperçut point qu’un goût nouveau, ou plutôt qu’une réforme neuve et en acc
oût nouveau, ou plutôt qu’une réforme neuve et en accord avec le vrai goût ancien, s’inaugurait, et qu’on entrait décidément
és non moins essentielles que la pureté et l’élégance. Il tient de ce goût antérieur et un peu compassé de Pélisson, de Mlle
envoyé par Proserpine pour être définitivement jugé par-devant le Bon Goût , on se met en marche du côté où l’on suppose qu’h
Ce voyage à la recherche du bon goût rappelle forcément Le Temple du goût de Voltaire : les sujets ou du moins les noms son
se son plan et la marche qu’il faut suivre pour arriver au susdit Bon Goût  ; il donne à l’avance la carte du pays environnan
j’espère y réussir. À son issue se rencontre le pays qu’habite le Bon  Goût et qu’on appelle les Plaines allégoriques : c’est
’est la carte du royaume de Tendre transportée dans la description du goût . — Et puis, quand on est embarqué sur le fleuve d
s douaniers ; et plus loin, quand on a pénétré dans le cabinet du Bon  Goût , l’attitude et l’accoutrement baroque de ce bon s
s deux jeunes enfants qui sont à ses pieds, aux pieds du seigneur Bon  Goût , et qui le tirent chacun tant qu’ils peuvent par
aine pièce nommée Athalie ; voilà le mot décisif qui juge à jamais le goût de Sénecé et qui le classe, lui l’agréable auteur
eaucoup d’esprit, mais pas le meilleur en tout ce qui touche au grand goût ou au goût solide. Pour eux Despréaux n’est jamai
sprit, mais pas le meilleur en tout ce qui touche au grand goût ou au goût solide. Pour eux Despréaux n’est jamais venu. Sén
du Cerceau, cet homme agréable de collège, comme tenant le sceptre du goût . Le volume est précédé d’une dissertation beaucou
amme à sa première source la plus classique : il n’a en rien le grand goût , pas même le grand goût dans l’épigramme ; mais l
e la plus classique : il n’a en rien le grand goût, pas même le grand goût dans l’épigramme ; mais le joli et le spirituel,
t, frappe, étonne ; Mais il s’émousse, et devient monotone ; Et si le goût ne le place avec choix, Si d’un sel pur grâce ne
lant : « Un peu de critique, disait-il, exerce l’esprit et raffine le goût , et j’en use ainsi pour ma propre instruction dan
14 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »
ésistible attraction du riche répertoire de sa comedia nationale. Nos goûts romanesques trouvèrent aussi à se satisfaire dans
en France nombre de grands seigneurs eut pour résultat le triomphe du goût français après la Restauration. La littérature du
rsés : elles nous empruntent et nous imitent. l’Italie échappe par le goût français aux fadeurs et aux affectations du marin
Le pamphlet de J. Collier583, le Spectateur d’Addison encouragent le goût de moralisation par lequel l’esprit laïque cherch
théâtre anglais : Shakespeare peu à peu force les barrières de notre goût  ; Voltaire, l’abbé Leblanc, Laplace, Letourneur,
ble influence sur Diderot, Saurin et d’autres : il donne l’idée et le goût d’effets plus intenses, plus brutaux, d’un pathét
Thomson, Young, Macpherson586 : les Saisons de Thomson réveillent le goût de la nature chez nos mondains ; et nos spirituel
riginalités individuelles, les raisons essentielles de l’évolution du goût et des formes littéraires. Notre xviiie  siècle s
, Diderot et Rousseau nous font passer de Boileau à Chateaubriand, du goût classique au romantique, sans peine, sans heurt e
a philosophie, et les mœurs françaises s’imprégnent des usages et des goûts de nos voisins : on importe d’outre-Manche les co
he589, pour les idylles de Gessner. Il y a harmonie parfaite entre le goût Louis XVI et la sensibilité allemande. Mais le mo
de Ligne, le prince de Nassau, Stedingk, Fersen sont tout Français de goûts , de langue, d’intelligence : Garaccioli est déses
ins du siècle, Frédéric II et Catherine II, se distinguèrent par leur goût pour les productions de l’esprit français. Frédér
), et 1755 (L. Racine). 587. À consulter : L. Crouslé, Lessing et le goût français en Allemagne, in-8, 1863. Joret. Essai s
15 (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190
ent de l’admiration, & celui du désespoir de les imiter ; mais le goût naissoit à mesure qu’ils les étudioient. La langu
r leur beauté, leur richesse & leur énergie, que par le génie, le goût , le naturel & le sublime, qui brillent dans l
, tout-à-fait ignorée des Romains. Les Gaulois leur en inspirèrent le goût . Toute la Littérature se bornoit alors à la Rhéto
livres & détruisant les monumens qui auroient pu faire revivre le goût & le génie. Les Gaulois, accablés sous le jou
es retirés du monde, consacrés à la retraite par choix, à l’étude par goût , au travail par devoir, animés du même esprit &am
ce, ou plutôt ce mépris pour les bons modèles, porta la corruption du goût à un tel excès, qu’il sembloit que les ouvrages d
que pour nous conduire, & ne leur a servi que pour les égarer. Le goût de la vérité, l’amour de la sagesse, voilà la vra
mêlé d’un Latin corrompu. Aussi quels écrits vit-on éclore ? Comme le goût tient à la vérité, & qu’il étoit perdu depuis
l’instruction ? Quiconque est sans principes, est nécessairement sans goût , sans sagesse & sans vertu. Séduit par ses se
s de la conservation des Lettres. On ne la cultive pas sans un peu de goût & de génie. Quelque ignorant ou malheureux qu
furent favorables à la Poësie, étant presque tous écrits en vers. Ce goût pour la poësie est naturel aux François : on a mê
sées qui l’agitent ou qu’il produit, le jugement qui le conseille, le goût qui le guide, l’imagination qui l’embellit en agr
, qui nous paroissent avec raison si ridicules & si contraires au goût , n’étoient pas tels aux yeux de nos Ancêtres. Aus
ilité. Il étoit donc nécessaire de recourir aux véritables sources du goût & du génie. Notre langue devoit à la fin s’ép
; le raisonnement acquéroit plus de force & de solidité ; mais le goût manquoit encore.   Le goût, ce sentiment exquis
plus de force & de solidité ; mais le goût manquoit encore.   Le goût , ce sentiment exquis de l’ame, ce tact si délicat
sans doute à l’Eloquence, & nous blâmons avec raison ce défaut de goût  ; mais convenons qu’alors, la plus grande partie
’en firent sentir que la douceur & les beautés.   Les tempsoù le goût devoit naître étoient arrivés. Tout annonçoit l’é
l’ouvrir & de la frayer.   Il ne s’agissoit plus que d’épurer le goût , & de réfléchir sur les beautés qu’offrent en
’on ne connoissoit ni l’art de l’Orateur, ni la manière d’écrire avec goût , ni le goût même.   Cependant la langue François
issoit ni l’art de l’Orateur, ni la manière d’écrire avec goût, ni le goût même.   Cependant la langue Françoise acquit sou
a piété. Ils formoient entre eux une société de Savans, où régnoit le goût de la bonne Littérature & de la saine Philoso
des Muses, & que c’est en méditant dans le silence les oracles du goût , qu’on parvient à les imiter, & à les égaler.
enue par une imagination vive & brillante, toujours guidée par le goût , elle peignoit avec des traits de feu leurs vertu
oppa ses talens ; c’est là qu’il puisa dans l’étude de l’Antiquité ce goût , cette élégance, cette pureté, cette correction q
sit l’amour pour être l’ame de ses Tragédies, il suivoit à la fois le goût qui dominoit alors, & le penchant de son cœur
exprimés dans toutes ses Tragédies. Les mœurs influèrent donc sur le goût de ces deux grands hommes, & imprimèrent à le
ins fières avoient laissé usurper au beau sexe le souverain empire du goût , qu’étoit donc devenue la sensibilité qui lui est
 ! Il semble que la nature l’ait fait naître exprès dans le siècle du goût , pour en enseigner le culte, le préserver de la c
s leurs ouvrages. En effet, parcourez leurs Ecrits, tout y respire le goût , tout y porte l’empreinte du génie, tout y rappel
t jamais lire ni goûter les siens(*). C’est ainsi que la décadence du goût suivit le beau siècle d’Auguste ; c’est ainsi que
tiers sont trop battus : à force de le répéter, on le croit, & le goût se perd. Quoi ! les ouvrages de ces génies immort
nt les connoissances, conduisent directement aux sources premières du goût , ajoutent enfin un plus haut prix au mérite perso
voyoit avec plaisir l’esprit se développer, le jugement se former, le goût devenir pur & solide. Le cours des études fin
e la supériorité, prend le ton, prononce & décide en maître ; son goût est toujours ou faux, ou bizarre, ou frivole : es
uns, il semble qu’on se ligue aujourd’hui, pour ôter à la jeunesse le goût de la seule étude qui lui convienne, en ne l’occu
, quand nous sommes forcés d’avouer que c’est aux dépens du génie, du goût & de l’imagination ! Etrange Philosophie ! do
r. O Athéniens ! Peuple avide de gloire, dont les Arts annonçoient le goût , les Sciences le génie, & la gaïeté le caract
nous être étonnés de la disette des bons ouvrages, de la décadence du goût , & de la frivolité des productions de notre s
ritée, & quelquefois les hurlemens affreux de la calomnie !   Le goût de la Littérature & des Arts éprouva la même
s, échafaudés sur des fables triviales, mal conçues, sans génie, sans goût , sans vraisemblance, sans chaleur & sans styl
Ververt & de la Chartreuse n’a pas moins mérité les suffrages du goût , lorsqu’il a mis sur le Théâtre sa Comédie du Méc
tre flatté, lorsque, sans le prévoir, ni l’avoir recherché, malgré le goût des Fredons d’Italie qui commençoit à dominer, il
 ? Protéger, n’est-ce pas jouer un personnage, s’ériger en arbitre du goût , en dispensateur de la gloire, en juge des talens
apporter comme une preuve certaine d’esprit, de discernement & de goût , les éloges qu’ils ont prodigués aux beautés de s
ofiter des avis, ou recevoir les suffrages légitimes de la raison, du goût & de la vérité. Ainsi se conduisoit Racine :
le craindre. Que tout y respire les bonnes mœurs, la raison & le goût  ; anoblissons nos travaux & nos veilles, en l
n’annoncent que trop la décadence des Lettres & la corruption du goût .   Depuis que, mécontens de nous-mêmes, nous nou
hique, qui tue le génie, fait fermenter les esprits, & produit ce goût anti-national, dont les ravages ne sont que trop
tout altéré, tout détruit. Nous abandonnons les véritables sources du goût , pour en chercher de nouvelles ; & devenus st
re, qui cherchent à nous ramener aux Anciens, & à réveiller notre goût pour eux. Homère, Eschyle, Aristote, Virgile, Tér
r dit le Cardinal, dès qu’il les vit, les François n’auront jamais de goût pour les belles choses, ils n’ont point été charm
16 (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206
ult, les Fontenelle et les Perrault : mais — et c’est plus grave — le goût public suivait Boileau précisément jusqu’où il po
représentants les plus éminents, des indices qui font croire que son goût , sans s’opposer formellement à celui de Despréaux
lie du temps de Louis XIV, qui n’est plus précieuse, cette société de goût exquis et pur, pour laquelle Boileau, Racine, La 
la société précieuse : elle en a dépouillé les ridicules, redressé le goût , mais elle garde sa marque d’origine. Dieu me gar
les et solides beautés du poème. On trouverait la juste expression du goût moyen et général de la bonne société, pendant le
le franchit pas, pour donner satisfaction à son instinct secret et au goût de son siècle. Lié avec Mme de Scudéry, tenant pa
son esprit. Le critique selon le cœur de Bussy, et qui représente le goût — et rien de plus — de la société polie, c’est le
avaient de lui. Ce n’étaient pas les doctrines de Boileau, c’était le goût français, qu’on cherchait dans l’Art poétique : a
son code. L’étranger n’a donc adopté Boileau que comme expression du goût français, qui faisait prime et loi, et dans la me
t prime et loi, et dans la mesure même où il a été l’expression de ce goût . Nous pouvons donc rentrer en France, et y regard
adapter à son usage : et sous le nom de Boileau, ce fut lui-même, son goût personnel, ses secrètes tendances, qu’il déifia.
que barbarie, inconvenance et fausseté en dehors de la conformité aux goûts , aux bienséances et aux modes de Paris. Sans dout
ises de l’esprit et aux élégances de la diction, ils élèvent moins le goût moderne qu’ils n’y rabaissent l’art ancien. Rhéto
ù consiste la perfection de la distinction mondaine. Les questions de goût et de bienséance prennent le pas sur la vérité de
Boileau la Henriade, sujet chrétien et moderne, tout à fait selon le goût de Desmarets et de Perrault. Restent les épigramm
épigrammes et les chansons, qui souvent, je crois, eussent été de son goût . À la fin du xviiie  siècle, en vérité, on se tro
fonde, ils représentent les exigences fondamentales et permanentes du goût français. Depuis deux siècles, dans notre littéra
gers et nourriture des intelligences actives, voilà ce que réclame le goût français ; et voilà pourquoi il y aura longtemps
17 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354
Réponse de Lysidas au Chevalier. Chapitre premier. — Critique du goût Quel dénouement pourrait-on trouver à ceci ? C
r fondé la critique littéraire sur quelque chose en la fondant sur le goût , avant d’exposer mes nouveaux principes, j’ai à s
thode comme chimérique. Insignifiance de la critique fondée sur le goût Et d’abord, je voudrais bien savoir quelles so
Uranie » révéler par un exemple effectif la merveilleuse vertu de ce goût qui suffit à la critique. Ce petit morceau est ag
resté économe d’exemples. Il a protesté que la critique fondée sur le goût n’était pas simplement une variation habile sur c
ignotum pro magnifico habetur. Si nous voulons savoir ce que vaut ce goût qu’il vante sans nous le faire connaître, nous n’
générales de cette force, on a fini ses études ; on a du jugement, du goût  ; on est absolument incapable d’émettre une propo
ssière sur l’aile des grands poètes, les petits maîtres de l’école du goût ressemblent à des enfants ou à des dames s’amusan
. N’a-t-il pas eu le front d’attribuer au principe de sa critique, au goût , un esprit de sympathique largeur et d’intelligen
le à son principe, c’est ce que je nie absolument. Qui ne sait que le goût , par l’étroitesse native de ses vues et par son i
? Je m’abstiendrai de la déclamation d’usage sur la contradiction des goûts nationaux. Elle est devenue trop banale. Parmi le
ur échapper à la terrible loi du relatif, que cette contradiction des goûts nationaux proclame avec une évidence accablante.
sa voisine. N’en parlons pas, et causons un peu des misères de notre goût français. En l’année 17.., le goût français, semb
ausons un peu des misères de notre goût français. En l’année 17.., le goût français, semblable au rat de la fable, sortant p
, de son peu de penchant à la volupté et de son prénom de Nicolas. Le goût français était alors un petit vieillard froid, ra
. Il faut la capitale d’un grand royaume pour y établir la demeure du goût  ; encore n’est-il le partage que d’un petit nombr
n peu et me console de celle d’ici… » Ainsi voyageait notre homme de goût . Poursuivant ses observations, il passa en Anglet
urope ! Académiciens de tous les pays ! Hommes bien élevés, hommes de goût dans tous les états337 ! J’ai entendu un soldat d
uence la plus noble et la plus sage, et plus d’un grand seigneur a le goût fait comme celui du peuple340. Et puis, il y a un
on a sacrifié au diable345. » Ici, je prends congé de notre homme de goût . Car je suppose que le Chevalier n’a pas envie de
ée et si longue que parce que c’était une lutte de frères ennemis. Le goût des anciens et le goût des modernes était le même
ce que c’était une lutte de frères ennemis. Le goût des anciens et le goût des modernes était le même au fond. Les uns et le
s Dante. Les Français du dix-neuvième siècle se vantent de leur grand goût . Ils n’ont pas tout à fait tort. Sans parler des
itié. Il faut que l’artiste soit incorrect, immoral et fou. Jadis, le goût était classique et ne comprenait ni les brusques
usques fiertés, ni la vérité nue de la nature libre ; aujourd’hui, le goût est romantique et ne comprend ni la proportion, n
le, indéterminé et transitoire C’est une faculté pourtant. J’ai un goût , le Chevalier a un goût, et quand nous nous renco
itoire C’est une faculté pourtant. J’ai un goût, le Chevalier a un goût , et quand nous nous rencontrons dans un salon, no
qui ont un système, mais comme des personnes bien élevées qui ont du goût . Nous nous épanchons sur la beauté d’un vers, sur
neuvième siècle, en France, le plus grand maître de la critique et du goût admirerait les froides plaisanteries des musicien
oir justifié par des raisons inverses toutes les prétendues fautes de goût de Shakespeare, dédaignera de blâmer les plus mau
Uranie se défie sagement des premiers mouvements d’antipathie de son goût dans les choses nouvelles pour elle de l’art et d
river jusque-là ! Pour moi, je crois qu’il faut être tolérant pour le goût des Hottentots ; mais je ne crois pas qu’il soit
urs une vaine prétention que celle d’établir le despotisme en fait de goût , et aucune nation ne pourra jamais imposer à tout
ubler le plaisir de ses lecteurs, si je puis expliquer cette faute de goût si choquante du comique latin, peut-être aurai-je
une critique utile ? Je suis sûr que si la critique était faite avec goût et par un homme de goût, l’artiste en profiterait
suis sûr que si la critique était faite avec goût et par un homme de goût , l’artiste en profiterait, car il y a du bon dans
oire Réponse à mon Étude, et déjà transparents dans voire Critique du goût  ! Qu’on a bien raison de dire qu’un homme vaut to
pour mon propre plaisir, je commencerais par oublier quelques-uns des goûts de ma patrie, notre amour pour les idées générale
’a pas la maladresse d’étaler une poétique hors de propos420. Il a du goût , il a du tact. Voilà l’honnête homme, œuvre de la
tout entière n’était pas une littérature de moralistes ! comme si le goût de la petite monnaie philosophique n’était pas un
l’affectation succédant à l’esprit et la pédanterie à la science ; le goût des questions et l’ardeur des querelles religieus
comédies sans portée, il se serait peut-être livré avec succès à son goût naturel pour la tragédie ou pour la philosophie ;
rent de faire pénétrer dans tous les rangs de la société française le goût des choses de l’esprit430. Quand la troupe de Mol
ère devant le grand public. Elles sont très sévèrement blâmées par le goût éclairé et ferme de nos théoriciens littéraires43
tâchait de s’échapper à lui-même par le travail, la lecture, par son goût pour la philosophie et pour les arts, ou par la c
e brouillant pour un pot de potage, semble bien indigne d’un homme de goût . La pie margot caquet bon bec est encore pire. Vo
ans la langue française. 327. Dictionnaire philosophique ; article Goût . 328. « Si Boileau avait vécu alors (à l’époque
l n’y a point de singe en Afrique, point de babouin qui n’ait plus de goût que Shakespeare… Rymer a eu bien raison de dire q
e l’allusion. 463. Édouard Fournier, Le Roman de Molière. Pour les goûts d’artiste de Molière, voir Eud. Soulié, Recherche
18 (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250
e de démontrer qu’elle est mauvaise, et qu’une autre est meilleure au goût , d’après l’idée de la sauce en général. Quant à n
Lysidas. Étude nouvelle par Dorante (suite et fin). Chapitre II. — Le goût Laissons-nous aller de bonne foi aux choses qu
cela, mais qu’ils offensent trop le sens moral pour ne pas choquer le goût . Elle n’a ni parti pris, ni engouement, ni préven
ritable tact littéraire. Uranie, c’est la critique308. Problème du goût Par quel don de la nature, ou par quel fruit d
rtient à l’humanité. Elle se souvient du temps où elle n’avait pas de goût pour Molière, où les farces vulgaires qui plaisen
fruit, une défiance sage des premiers mouvements d’antipathie de son goût , dans les choses nouvelles pour elle de l’art et
à cet idéal encore obscur pour elle, et les premières erreurs de son goût ont-elles été l’effet de cette aperception confus
rop ce plaisir-là pour remettre jamais sous le joug la liberté de son goût . En lisant un drame comique ou tragique, elle ne
fet immédiat de ces œuvres sur sa sensibilité310 : il s’ensuit que le goût d’Uranie est libre vis-à-vis des dogmes littérair
els M. Lysidas voudrait l’assujettir. Mais il ne s’ensuit pas que son goût soit libre absolument, libre vis-à-vis de toute e
s. Le fait de cette dépendance est la solution de tout le problème du goût . Il explique les variations, les défaillances et
ence de son âge et l’énergie de conviction naturelle aux jugements de goût , que le reste était ennuyeux et laid. Plus tard,
ue l’éducation lui avait acquises, afin de purifier, d’affranchir son goût , de le rendre à l’état de nature, et de pouvoir l
es idées ? Pas le moins du monde. Cette prétendue pureté naturelle du goût n’est qu’une supposition chimérique. Le goût est
ndue pureté naturelle du goût n’est qu’une supposition chimérique. Le goût est nécessairement mêlé, subordonné aux idées, et
erfectionnant sa culture ; et, dès lors, loin d’être jalouse pour son goût d’une indépendance qui n’existe pas et qui n’est
deste. Elle doute, elle se demande si elle a suffisamment cultivé son goût par l’étude et la comparaison des beautés de l’es
t le défaut de cette dépendance logique, qui rend nécessaire pour son goût la souveraineté douce et libérale de l’intelligen
iques 315. C’est d’après ces exemplaires éternels qu’Uranie forme son goût . Si elle n’en sent pas d’abord la beauté, elle le
arguments d’Uranie, elle doit disputer avec ces sages, parce que son goût pour Molière, sans avoir de fondement logique, es
ssez oublier ce que vous avez écrit dans vos livres, qu’en matière de goût physique, il ne faut point disputer. Et si, la co
oses n’est indifférent ou funeste moralement qu’aux critiques dont le goût est faussé par l’esprit de système. Pour ceux qui
a la plus salutaire influence morale. Suivre la nature, en matière de goût , c’est obéir au mouvement instinctif par lequel e
de l’admiration du genre humain, Uranie sait qu’elle doit dompter son goût ou son dégoût, parce qu’il est impossible que le
ce d’intelligence et de science ; car j’ose dire que ce n’est plus un goût naturel, et si l’on représentait aujourd’hui ses
nc, si cela vous plaît davantage, la critique qui a pour principe le goût . 309. Un jugement de goût exige de chacun la m
age, la critique qui a pour principe le goût. 309. Un jugement de goût exige de chacun la même satisfaction sans se fond
vantent, il pourra commencer à douter s’il a suffisamment cultivé son goût pour la connaissance d’un nombre suffisant d’obje
st difficile de l’apprécier. 314. Par cela même que le jugement de goût ne peut être déterminé par des concepts et des pr
de goût ne peut être déterminé par des concepts et des préceptes, le goût est précisément de toutes les facultés et de tous
. Critique du Jugement, § xxxii. 316. C’est l’intelligible que le goût a en vue. Dans cette faculté le jugement se voit
’on appelle humaniora. Mais la véritable propédeutique pour fonder le goût est le développement des idées morales et la cult
19 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »
ur ainsi dire la maladie de la nation. Heureusement l’éloquence et le goût s’étaient formés. Au défaut de la fierté du carac
oucir un peu plus tôt que chez d’autres nations, qui avaient moins le goût et le besoin de la société que nous. C’était peu
rtie des hommes qui pense, tandis que l’autre se déchire, s’occupa de goût , lorsque ailleurs on s’occupait de carnage. On se
s ajoutâmes à la fécondité des mots, la fécondité des tours ; mais le goût ne présidait point encore à ce choix. Nous ignori
n, elle fut moins riche et plus soignée, elle acquit en même temps du goût , de la réserve et de la noblesse. Dans la suite,
urtout dans son Aristippe et dans son Prince, à travers des fautes de goût , a semé une foule de vérités de tous les pays et
première admiration pour Athènes et pour Rome, dans un temps où notre goût n’était pas encore formé, purent nous égarer. Ces
e désir de copier la grandeur grecque et romaine avait corrompu notre goût  : le désir d’imiter ces mêmes peuples dans la par
t sur les autres, ont, en général, plus d’esprit et de délicatesse de goût , que de passions et de force de caractère ; ils d
lors on prodiguait tout, et on faisait étalage de tout ; tel était le goût des orateurs sacrés sous Henri IV et sous Louis X
rie, n’a pas encore eu le temps de parvenir à ce point qu’on nomme le goût , où le peuple qui, par une pente non moins nécess
rateurs. Les spectacles peut-être y ont aussi contribué en formant le goût . Ces impulsions rapides qu’on reçoit au théâtre e
ent d’abord un instinct obscur et vague, et conduisent peu à peu à un goût réfléchi. Bientôt ce goût se répand ; alors l’élo
scur et vague, et conduisent peu à peu à un goût réfléchi. Bientôt ce goût se répand ; alors l’éloquence et le langage réfor
éloquence et le langage réforment ce qu’ils ont encore de barbare. Le goût punit par le ridicule ceux qui s’écartent de ses
inguées par leur esprit, et puisaient dans leur société une pureté de goût et de langage, que peut-être ils n’auraient pas t
encore parvenue à cet excès ; et de la perfection de la société et du goût , jointe à celle de la langue, devait naître peu à
la précision et la force. Les grands modèles étaient approfondis ; le goût général était épuré ; l’imagination des peuples s
20 (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79
t sur l’architecture] Mais que signifient tous ces principes, si le goût est une chose de caprice, et s’il n’y a aucune rè
rice, et s’il n’y a aucune règle éternelle, immuable, du beau ? Si le goût est une chose de caprice, s’il n’y a aucune règle
ide ou froid ; peu de chose à l’homme ignorant. Qu’est-ce donc que le goût  ? Une facilité acquise par des expériences réitér
s qui déterminent le jugement sont présentes à la mémoire, on aura le goût éclairé. Si la mémoire en est passée, et qu’il n’
sance, la vertu, par le seul intérêt bien entendu, par l’esprit et le goût de l’ordre, sans en éprouver le délice et la volu
e, sans en éprouver le délice et la volupté, il peut y avoir aussi du goût sans sensibilité, de même que de la sensibilité s
ir aussi du goût sans sensibilité, de même que de la sensibilité sans goût . La sensibilité, quand elle est extrême ne discer
21 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »
e qu’on appelle à tort ou à raison le sens commun. M. Nisard, par son goût pour la raison générale, a un peu trop oublié ce
tes et Pascal un démenti donné à sa théorie de la discipline et à son goût de la règle. Ici l’une de ses deux théories est m
e. Ici l’une de ses deux théories est mise en échec par l’autre : son goût naturel, si sûr et si droit, s’est affranchi du j
tre poésie classique, et il a bien fait. C’est une des choses dont le goût public doit lui savoir le plus de gré ; mais ici
re théâtre une noblesse tout extérieure qui avait son origine dans le goût du temps ; mais ce n’est là qu’un goût accessoire
qui avait son origine dans le goût du temps ; mais ce n’est là qu’un goût accessoire et insignifiant, auquel on a donné à t
gne d’elle ; et, malgré nos préjugés, malgré les corruptions de notre goût , malgré quelques défauts inséparables du génie hu
ique, que ce soit là le chef-d’œuvre de Boileau ? Non sans doute, son goût naturel et pur sait bien que ce n’est pas dans la
J’accorderai que Racine a pu devoir une partie de sa noblesse, de son goût exquis et délicat, et sa connaissance des passion
ue Louis XIV et sa cour aient pu avoir quelque action heureuse sur le goût , je ne me refuse pas à l’admettre. Toutefois, apr
l’on me dît en même temps ce qu’elle a pu avoir de fâcheux, ce que le goût du roi, noble sans doute, mais sec et froid, a pu
à froid. Dans Versailles, je vois précisément l’amour du factice, le goût du despotisme exercé jusque sur une nature inerte
scipline représentée par l’Académie était ennuyeuse, médiocre et sans goût  ; la raison représentée par Boileau était alors u
t la passion de M. Nisard. J’avoue que je partage assez volontiers ce goût suranné ; seulement, je fais deux parts dans Boil
, ayant jeté aux orties le froc de la basoche, mais ayant conservé le goût des mœurs solides et des sérieuses pensées, le bo
ar sa passion du vrai, par son horreur du faux, Boileau a instruit le goût public, et, s’il n’a pas formé les grands poètes
s la controverse ? N’avait-il pas, lui aussi, le besoin de régner, le goût du pouvoir absolu, une involontaire répulsion con
22 (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »
ans de tels termes, qu’il est impossible aux gens d’humble sens et de goût , dont notre pays n’a pas jusqu’ici manqué, de tai
nnaître, lui, mais non pour nous faire connaître, nous. Il était d’un goût incertain, équivoque, en ce qui nous concernait ;
s de tempérance, au nom de la morale sans doute, mais aussi au nom du goût . Le goût, il faut bien le dire, n’est pas tout à
érance, au nom de la morale sans doute, mais aussi au nom du goût. Le goût , il faut bien le dire, n’est pas tout à fait la m
le, établie d’une façon stricte, peut être quelquefois en méfiance du goût et le faire taire ; si difficile et si dédaigneux
hèdre, et la ceinture de Vénus et les jardins d’Armide, oh ! alors le goût peut intervenir en son nom et faire valoir ses mo
a un écueil, un faux idéal tout à fait à éviter pour l’art et pour le goût . Qu’on s’imagine une littérature qui serait de na
ce jour-là la société aura gagné beaucoup en tout autre point que le goût . Cette espèce de littérature, qui sera un symptôm
son genre, une manière de grossièreté qui vaut (en fait d’offense au goût et à la vraie décence) tout ce qu’il impute à cet
formes qui auraient attrait et fraîcheur, servirait plus la cause du goût et de la morale délicate que toutes ces discussio
23 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215
ce. L’auteur est certainement un homme d’esprit, qui ne manque pas de goût  ; mais il n’est pas assez difficile. L’Histoire d
de l’Hélicon ? Quoi qu’il en soit, en blâmant, à quelques égards, le goût de l’auteur, on ne peut que louer sa belle ame. L
les beautés, d’indiquer quelques taches légeres, d’après les gens de goût . Ils trouvent en général dans ce Poëme plus d’esp
au premier jour une édition avec des remarques critiques, pleines de goût & de finesse. La Colombiade est d’une Dame qu
toujours vêcu loin de Paris, n’a pas assez consulté, en écrivant, le goût de la langue, ni la clarté de la construction ; &
trop au-dessous de lui-même. Aussi on le représente dans le temple du goût . … Sacrifiant sans foiblesse Tous ses enfans inf
e ; ouvrage écrit sensément & rempli de réfléxions dictées par le goût . Plus pur, plus élégant, plus tendre, Et parlant
ce de Virgile. Un grand mérite de cet illustre Ecrivain, c’est que le goût est chez lui le guide du génie. Jamais de sublime
favorables à l’attendrissement, & qu’elles sont proscrites par le goût . Mais elles sont allusion à la multitude, qui n’e
agique. M. de la Dixmerie, en comparant les efforts du génie & du goût dans les Lettres sous Louis XIV. & Louis XV.,
ans les Lettres sous Louis XIV. & Louis XV., fait dire au Dieu du goût “que notre siécle avoit vu faire quelque pas de p
é des chefs-d’œuvre de nos grands maîtres, on a cherché à ranimer son goût par de nouveaux genres. M. de la Chaussée s’est f
de saillies heureuses. Les Comédies de M. de Boissi sont encore d’un goût nouveau. Il s’est moins appliqué à peindre les mœ
ules passagers, nos modes nouvelles, enfin ces défauts éphémeres, ces goûts légers & bizarres que le même mois voit naîtr
rit aussi correctement que Boileau, & par-tout on voit l’homme de goût & l’écrivain aussi délicat qu’élégant. Quina
ui ont été courues, & dont plusieurs morceaux font honneur à leur goût . Vadé, que nous venons de citer, fut long-tems l
répétition d’un langage naïf, mais grossier, fatigue ceux qui ont le goût délicat. §. VI. Poëtes bucoliques. T Ro
vue les Pastorales de Fontenelle, qui ne sont à la vérité ni dans le goût de Théocrite, ni dans celui de Virgile. Mais il n
premier Poëte françois qui ait composé des Satyres, dont les gens de goût puissent soutenir la lecture, met beaucoup de for
emier qui connut le génie de sa langue. Il sçut la manier en homme de goût . Il la débarrassa de tout le fatras gothique dont
pere de notre Poésie. Ses Odes étoient le seul modèle, qu’un homme de goût pût imiter avant le milieu du dernier siécle. Ro
es frappent par leur vérité. Elles sont également propres à former le goût & les mœurs. M. de Voltaire a choisi dans ses
ssentent de cette qualité, qui lorsqu’elle n’est point dirigée par le goût , peut devenir un défaut. Il joint toujours l’espr
oûte le public de ce genre qui demande une ame très-sensible & un goût très-délicat. “Un écolier à peine échappé à la fé
able que son père, un ancien ami de Chapelle, plein d’esprit & de goût , l’Abbé Courtin, & d’autres bons juges des ou
parcourt un cercle plus étroit. Ses poésies respirent la paresse, le goût de la solitude & des plaisirs tranquilles. Se
vu de M. le Duc de Nivernois est marqué au coin de l’esprit & du goût . Sa prose est énergique & ses vers sont délic
24 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218
ien des périodes, bien des successions d’écoles et des révolutions de goût , depuis la fin du xviie  siècle jusques et y comp
les choses de l’esprit (ne serait-ce pas assez de dire, les choses du goût  ?), l’auteur, en arbitre et presque en syndic dés
ujours d’accord ? Y a-t-il deux hommes, j’entends même deux hommes de goût , qui puissent l’être absolument, surtout quand l’
prit humain que jetées en travers des auteurs comme des barrières. Le goût n’est pas une doctrine, encore moins une science 
a des prescriptions, des conseils, car il faut bien que le temple du goût ait une enceinte sacrée ; mais quiconque sait n’ê
s ennuyeux a le droit d’y entrer, fût-ce par la brèche. Cependant, le goût de Voltaire n’est pas le grand goût. Je ne parle
t-ce par la brèche. Cependant, le goût de Voltaire n’est pas le grand goût . Je ne parle pas d’une sorte de religion littérai
littéraire, qui aurait ses dogmes et aussi son intolérance. Le grand goût n’est que le bon sens appliqué au gouvernement de
meur de l’homme. Tel est trop souvent le bon sens de Voltaire, et son goût en porte la peine. Les erreurs de cet esprit si j
e saillie dans Voltaire. Même critique exquise et même délicatesse de goût , si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les c
ue didactique et moral qui y domine, comme une protestation contre le goût du temps, il en est à la fois un témoignage, et i
25 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263
viennent trop souvent dans le monde qu’après les choses de tact et de goût , car elles tiennent à l’âme et au caractère. Je v
a-t-il écrit dans une page célèbre des Confessions, à ceux qui ont du goût et qui sont sensibles : Allez à Vevey, visitez le
t les hivers de 1756, 1757 et 1758 ; il y trouvait avec étonnement un goût pour l’esprit qu’il contribuait à développer enco
nt ; et comme, dans ce pays de la Suisse française, il règne un grand goût pour l’enseignement et l’éducation, on imagina de
lle est lancée29. Elle se sent aussitôt transplantée et dépaysée. Son goût de l’esprit y trouve son compte, ses besoins de c
sse sur elle, sur sa santé, sur ses habitudes chéries, sur ses autres goûts  : Je dois à cette occasion vous faire un aveu, é
renoncer lui eût trop coûté ; son mérite est d’avoir su concilier ce goût extrême pour l’esprit avec l’intégrité de ses pri
’une femme élevée à l’école des arts, formée à l’école du monde. Sans goût dans sa parure, sans aisance dans son maintien, s
risible, si l’on n’avait pas su qu’elle était ingénue. En matière de goût , Mme Necker, peu sûre d’elle-même et ne jugeant q
age de ce pays, écrivait-elle après un an de séjour, est de former le goût , mais c’est aux dépens du génie ; on tourne une p
e l’idée par tous ses rapports… » Et elle crut atteindre elle-même au goût en faisant subir à ses idées cette sorte d’épreuv
sée. Ainsi elle dira : « Vouloir contenir le génie dans les bornes du goût n’est pas une chose impossible. Voyez les Holland
ais elle n’est nullement en harmonie avec l’idée qu’éveille le mot de goût  ; une telle comparaison déroute l’esprit, loin d’
r de s’amuser toute sa vie. » Si elle est un peu trop atteinte par le goût de l’esprit et de l’analyse, qui est la maladie d
n détache par une inspiration plus haute et qui domine les erreurs du goût  : « L’instant présent et Chacun pour soi, voilà,
et les ressources de l’âge mûr sont toutes préparées : Ayant eu des goûts extrêmement différents, dans ma jeunesse, de ceux
ter d’être jeté seul dans cette plage inconnue de la vieillesse ? Nos goûts sont changés, nos pensées sont affaiblies, le tém
26 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »
it, pour Voltaire, une vocation. L’homme qui a dit de lui : Tous les goûts à la fois sont entrés dans mon âme, devait être
ntrés dans mon âme, devait être l’historien d’une époque où tous les goûts de l’esprit ont eu leur idéal. § II. Ce qu’il
er sans études, c’est la société et l’État. Il y a de plus un certain goût de la perfection qui nous rend injustes. Par exem
t, chose qu’on recherche plus que l’instruction, on a loué son propre goût en critiquant un grand écrivain. Ceux qui demande
cun doit à l’État et de ce que l’État doit à tous, le patriotisme, le goût du grand, qui est l’utile sous sa forme la plus é
ris, j’en conviens, un besoin de justice générale satisfait. Dans son goût pour le luxe, Voltaire n’oublie pas ce qui en rev
our le luxe, Voltaire n’oublie pas ce qui en revient aux petits : Le goût du luxe entre dans tous les rangs ; Le pauvre y v
un de l’autre ces deux esprits et ces deux hommes. Du côté du roi, un goût très vif pour les lettres, une admiration vraie p
rop pervers ; les lettres, les théâtres, et, pour tout dire, tous ses goûts satisfaits, toutes ses gênes supprimées ; une soc
er et où l’on ne craint pas dans les gens qu’on loue les scrupules du goût . § VIII. De la critique littéraire dans la Cor
prit humain que jetées en travers des auteurs comme des barrières. Le goût n’est pas une doctrine, encore moins une science 
a des prescriptions, des conseils, car il faut bien que le temple du goût ait une enceinte sacrée ; mais quiconque sait n’ê
as ennuyeux a le droit d’y entrer, fût-ce par la brèche. Cependant le goût de Voltaire n’est pas le grand goût. Le grand goû
ût-ce par la brèche. Cependant le goût de Voltaire n’est pas le grand goût . Le grand goût n’est pourtant que le bon sens, ma
èche. Cependant le goût de Voltaire n’est pas le grand goût. Le grand goût n’est pourtant que le bon sens, mais le bon sens
meur de l’homme. Tel est trop souvent le bon sens de Voltaire, et son goût en porte la peine. Les erreurs de cet esprit si j
trop parler d’eux. Cependant, nul n’a plus admiré leurs qualités. Son goût leur rend alors plus que son humeur ne leur a ôté
saillies dans Voltaire. Même critique exquise, et même délicatesse de goût , si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les c
27 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »
que la vie de société reprit son cours, jamais l’ancienne tyrannie du goût des gens du monde ne fut rétablie : même sous la
rtout par et pour des hommes. Avec le monde, la Révolution emporta le goût classique. Ce n’est pas parce que les collèges, c
les salons, furent fermés : on les rouvrit. Mais ce qui soutenait le goût classique, c’était le monde, une aristocratie de
plus tout à fait au point où elle était en 1789 : plus affranchie du goût mondain, de l’esprit, de l’analyse, de la finesse
rcé le courant artistique qui, dès le temps de Louis XVI, ramenait le goût antique dans la peinture comme dans les lettres.
e véritable héritier de la puissance des salons, pour la direction du goût littéraire. Voici un second et plus grave effet d
ittéraire, en France et à l’étranger. Par la Décade se propageront le goût et la connaissance des littératures anglaise et a
d’influence dans la formation du courant romantique, qui apportera un goût si contraire à ceux de ses rédacteurs ordinaires.
re, et là, comme en politique, il représenta surtout les opinions, le goût , les aspirations de la classe bourgeoise. Il fut
28 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93
ces abus, on aime les Poëtes, & je suis bien éloigné de blâmer ce goût . Il n’est question que de le contenir dans ses bo
trop dénué d’ornemens, ou du moins il y en a peu qui soient de notre goût . Sa morale ne leur plaît pas davantage, & en
s font autant d’honneur à son érudition, que sa version en fait à son goût . Longe-pierreen publia trois ans après une autre
de bien ne lui ont pas plus su de gré de son travail, que les gens de goût . “Il ne lui restoit plus, dit-il, entre les mains
tableau de la vie bourgeoise, tableau où les objets sont choisis avec goût , disposés avec art, & peints avec des graces
est dans une danse sacrée, toujours craignant la censure des gens de goût . On lui reproche de n’avoir pas assez de force co
ge pas seulement si on le trompe. L’Enéide passe auprès des gens de goût pour le plus parfait des poëmes épiques. Le plan
te par-tout l’empreinte du génie sublime, de l’esprit juste, & du goût délicat ; & si quelques parties de ce poëme n
céron en prose. C’est en le lisant sans cesse qu’on peut se former un goût parfait & se préserver de la contagion du fau
raducteur. La traduction du P. Fabre (*) est peu capable de former le goût de la jeunesse ; elle est lâche & prolixe, &a
tillées la poésie de Virgile. L’Abbé des Fontaines qui avoit plus de goût que l’Abbé de St. Remi, a mis plus de feu dans sa
onné les six premiers Livres en vers burlesques. Quelques hommes d’un goût bizarre trouvent cette momerie fort plaisante. De
e. Ce tendre ami de Virgile, l’est aussi de tous les lecteurs d’un goût délicat. Les autres chefs-d’œuvre de l’antiquité,
que retrace les regles essentielles de la poésie ; c’est une école de goût pour le Poëte & même pour l’Orateur ; une Rhé
amp; avec agrément. Dans tous ses écrits il inspire à ses lecteurs le goût du beau, du simple & du naturel ; dans son Ar
du naturel ; dans son Art Poétique, il donne des leçons pour avoir ce goût . Plus de vingt Ecrivains ont traduit ou travesti
égler l’activité de son imagination. Du reste, il y a de l’esprit, du goût & de la délicatesse dans sa traduction &
Ovide, mises en rondeau par le doucereux Benserade ? Tous les gens de goût en ont dit du mal. On ne s’est accordé qu’à louer
la prose que par la rime, sur-tout ceux qu’il appelle vers libres. Le goût romanesque qui regne dans l’ouvrage de la Chapell
rançois, d’une partie des poésies de Properce. Et comme c’est le même goût qui regne dans ces deux ouvrages, vous pouvez app
ia sa version en 1689. in-12. Ce Jésuite a mieux aimé s’accommoder au goût du siécle, que de représenter le Poëte absolument
chose de ses pensées, il a assez heureusement exprimé son génie, son goût , son caractère ; le style du traducteur est aisé,
ression. C’étoit un homme de génie, mais sans regle, sans frein, sans goût . Il faut donc lire la Pharsale, tant pour la Poés
aucune bonne traduction en françois. Mais si vous voulez connoître le goût , le génie, le caractère de la plûpart de ces Trag
ossiers libertins, qui se ruinent par des débauches folles & sans goût , mais pour un homme d’un luxe délicat & rafin
s qu’il est d’un jeune homme effréné qui a de l’esprit ; mais dont le goût n’est pas encore formé, qui fait tantôt des vers
x plus délicates, & qui est lui-même l’exemple de la décadence du goût dont il se plaint ? La clef qu’on a donnée de Pet
er. Martial, Ecrivain épigrammatique, prouva par son style combien le goût du vrai beau en Littérature, avoit déjà dégénéré
s, il épura leurs mœurs, mais il ne put parvenir à perfectionner leur goût . Il ne nous reste des premiers siécles de l’Eglis
-12. §. IV. Poëtes latins modernes. LA plûpart des gens de goût sont prévenus contre ceux qui font des vers dans
de Polignac ne seroit désavouée ni par Descartes, ni par Virgile. Le goût ne s’y fait pas moins sentir que le raisonnement.
29 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »
en Allemagne ; mais ces écoles étaient bien loin d’être des écoles de goût . Alphonse, en Espagne, fut astronome, et réforma
’était un mélange de plusieurs idiomes corrompus, sans harmonie, sans goût , et qui n’avaient encore été façonnés par aucun d
mi du Trissino et du Bembo, celui qui cultiva les lettres en homme de goût , et sut les protéger en souverain, mérita l’honne
. Cependant, on peut dire qu’elle eut moins de grandes vertus, que le goût des grandes choses, et qu’elle inspira plutôt l’é
s pays, et était assez indifférente sur le sien. Elle sépara trop ses goûts de ses devoirs ; et, destinée à régner, elle eut
mais froid, et surtout jamais servile. Ce n’est que par degrés que le goût vient les polir ; et quand ce goût est arrivé, il
le. Ce n’est que par degrés que le goût vient les polir ; et quand ce goût est arrivé, ils ont déjà assez de connaissances e
en est pas de même, quand, chez un peuple, l’esprit d’imitation et un goût puisé chez les modèles, succèdent tout à coup et
 : alors les écrivains n’ont ni la vigueur originale et brute dont ce goût d’imitation les éloigne, ni les beautés solides e
e langage, et d’adopter, autant qu’il est possible, les passions, les goûts , et pour ainsi dire les idées religieuses, politi
30 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222
ançoises, latines & grecques ; & pour former plus sûrement le goût des jeunes gens, l’auteur fait la comparaison des
renferme. La poétique de M. Marmontel est pleine de finesse & de goût , mais l’ordre que l’auteur a suivi n’étant pas as
sme & d’affectation. L’Art de sentir & de juger en matiere de goût , par M. l’Abbé Seran de la Tour, en deux volumes
es a donné en 1770. à Paris en trois vol. in-8°. Ce lexique fait avec goût & avec méthode, présente d’une maniére claire
est fait avec intelligence. Il y a de la méthode, du travail & du goût . Le rédacteur connu lui-même par un bon livre int
; relus, contribuent plus à former le sentiment, le jugement & le goût que tous les écrits didactiques. Ainsi il faut li
31 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478
iscours paroît me conduire naturellement à parler de la difference du goût des italiens, et du goût des françois sur la musi
e naturellement à parler de la difference du goût des italiens, et du goût des françois sur la musique. Je parle du goût des
oût des italiens, et du goût des françois sur la musique. Je parle du goût des italiens d’aujourd’hui beaucoup plus éloigné
Je parle du goût des italiens d’aujourd’hui beaucoup plus éloigné du goût des françois, qu’il ne l’étoit sous le pontificat
uoiqu’il semble par consequent que la musique ne dût point changer de goût , elle en change néanmoins en Italie depuis un tem
ntir. Aussi déplaît-elle autant à ceux qui ont de la justesse dans le goût , qu’elle plaît à ceux qui ne sont point d’accord
e beaucoup d’esprit, qui soûtient en reprochant à ses compatriotes le goût que beaucoup d’eux croïent avoir pour les opera d
32 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408
t presque tous avec beaucoup de sensibilité pour la peinture, et leur goût naturel a encore des occasions fréquentes de se n
dans ces contrées-là que dans des païs froids et humides, rendent le goût pour la peinture si general à Rome, qu’il est ord
veut, la plûpart des connoisseurs médiocres, mais du moins ils ont un goût de comparaison qui empêche les gens du métier de
. Generalement parlant, on n’acquiert pas ici aussi-bien qu’à Rome le goût de comparaison. Ce goût se forme en nous-mêmes et
on n’acquiert pas ici aussi-bien qu’à Rome le goût de comparaison. Ce goût se forme en nous-mêmes et sans que nous y pension
re, frappe tous ceux qui ne sont pas stupides. Mais pour acquerir ce goût de comparaison qui fait juger du tableau présent
vons vû en France plus de poëtes excellens que de grands peintres, le goût naturel pour la poësie a eu plus d’occasions de s
t naturel pour la poësie a eu plus d’occasions de s’y cultiver que le goût naturel pour la peinture. Si les beaux tableaux s
33 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 390-393
rement l’esprit d’analyse, le génie de la traduction, les finesses du goût , pour pouvoir être facilement égalé par des Litté
amp; Racine ont sans doute puisé dans Sophocle & dans Euripide le goût des vraies beautés théatrales ; mais, quoique Dis
Il est vrai que son Poëme des Passions n’est pas tout à fait dans le goût des Poésies du beau siecle d’Auguste. Il a préfér
tails, à cette sage sobriété, à ce style moëlleux & facile que le goût inspiroit lui-même aux Virgile & aux Horace.
ubstitués aux sujets de la Fable. Son Ovide Chrétien est dans le même goût  ; tout y change de face : les Héroïdes sont des L
34 (1694) Des ouvrages de l’esprit
nt à penser et à parler juste, sans vouloir amener les autres à notre goût et à nos sentiments ; c’est une trop grande entre
é ou de maturité dans la nature, celui qui le sent et qui l’aime a le goût parfait ; celui qui ne le sent pas, et qui aime e
fait ; celui qui ne le sent pas, et qui aime en deçà ou au-delà, a le goût défectueux. Il y a donc un bon et un mauvais goût
éfectueux. Il y a donc un bon et un mauvais goût, et l’on dispute des goûts avec fondement. Il y a beaucoup plus de vivacité
ute des goûts avec fondement. Il y a beaucoup plus de vivacité que de goût parmi les hommes ; ou pour mieux dire, il y a peu
ur mieux dire, il y a peu d’hommes dont l’esprit soit accompagné d’un goût sûr et d’une critique judicieuse. La vie des héro
que les hommes dans les sciences et dans les arts aient pu revenir au goût des anciens, et reprendre enfin le simple et le n
n deux manières, par raison et par exemple : il tire la raison de son goût particulier, et l’exemple de ses ouvrages. Il avo
ent juger en leur propre cause, tant leurs ouvrages sont faits sur le goût de l’antiquité : on les récuse. L’on devrait aime
jusqu’où la parole humaine peut s’élever : on ne jugera à l’avenir du goût de quelqu’un qu’à proportion qu’il en aura pour c
par un sot livre qu’il y a de sottise à l’acheter : c’est ignorer le goût du peuple que de ne pas hasarder quelquefois de g
enfin de ses dénouements ; car il ne s’est pas toujours assujetti au goût des Grecs et à leur grande simplicité ; il a aimé
elui-là des maximes, des règles, des préceptes ; et dans celui-ci, du goût et des sentiments : l’on est plus occupé aux pièc
s’en servir ou à les entendre. Celui qui n’a égard en écrivant qu’au goût de son siècle, songe plus à sa personne qu’à ses
faut point mettre un ridicule où il n’y en a point, c’est se gâter le goût , c’est corrompre son jugement et celui des autres
35 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518
cenes, l’autorité même, sont de foibles remparts contre les traits du goût & de la raison offensés. Denis a beau s’armer
de relever des défauts de poésie, de versification, de style & de goût  ; de se plaindre d’une langueur & d’une monot
tera les Loix, vengera la Religion, rappellera les mœurs, défendra le goût , sera assuré de voir protéger ses travaux, &
d’en faire connoître les défauts, de donner d’excellens préceptes de goût , tous fondés sur la nature & la raison, M. Cl
us avons rendu à la sagacité de son jugement & à la sûreté de son goût . Ceux qui s’intéressent au succès de ses travaux,
bre de Lecteurs, & contribueroit plus efficacement au triomphe du goût & à l’amour des vrais principes. C’est beauco
36 (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »
lez de rien, ils n’entendent rien et vous arrêtent au premier mot. Le goût  ? Qu’est-ce que le goût ? Celui des Cafres n’est
dent rien et vous arrêtent au premier mot. Le goût ? Qu’est-ce que le goût  ? Celui des Cafres n’est pas le nôtre, celui de R
butin. Mais ceci n’est qu’une forme de l’horreur du lieu commun et du goût que M. de Gourmont connaît bien — il l’a analysé
a casuistique des jésuites ; d’être faisandé quelque peu ; de nier le goût et ses preuves ; de déclarer incorrects, et aussi
s esthètes de sa suite, qui n’ont d’ailleurs ni idées ni style ! — Un goût  ? Il y a donc un goût ? — Des règles ? Il y a don
, qui n’ont d’ailleurs ni idées ni style ! — Un goût ? Il y a donc un goût  ? — Des règles ? Il y a donc des règles ? — Oui,
a donc des règles ? — Oui, certes, et c’est par la connaissance de ce goût , par la pratique de ces règles que le style — mêm
er leur pensée puissante et leur style génial, de se pénétrer de leur goût impeccable, on arrive à développer ses qualités p
37 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »
éréglée qui ne plaît qu’à certains esprits, manquent de l’ordre et du goût qui rendent les écrits populaires. Les bons gouve
n eux bien avant que Louis XIV fût roi et que la nation eût connu son goût . Mais jusqu’au moment où se révéla l’autorité de
e faits connus des applications nouvelles, la hardiesse réglée par le goût , l’esprit d’ordre et d’unité, telles sont les qua
tous ne sont-ils pas marqués des mêmes qualités, création, hardiesse, goût , ordre, unité ? Les livres sont l’image la plus f
moins connus : Ce monarque, dont l’âme aux grandes qualités Joint un goût délicat des savantes beautés, Qui, séparant le bo
ntions personnelles. La perfection des qualités de l’esprit, c’est le goût , comme la perfection des qualités de la personne,
onc pas qu’un prince que Molière qualifie de roi judicieux 203 eût du goût , le goût n’étant que la plus grande délicatesse d
u’un prince que Molière qualifie de roi judicieux 203 eût du goût, le goût n’étant que la plus grande délicatesse du jugemen
pour Mme de Maintenon, qu’il soupçonnait d’être une précieuse, et son goût trop vif quand il la vit si sensée et si naturell
goût trop vif quand il la vit si sensée et si naturelle. C’est par le goût qu’il apercevait les travers aussi vite que Moliè
d’en avoir usé quand on le lui offrait, mais de l’avoir recherché. Le goût de la vérité, le don de l’attirer par la douceur
ui sans gêne paraît dans ces libres imitations de l’art antique ; son goût est marqué dans la beauté de l’exécution. La maje
s le naturel, la faculté d’emprunter sans imitation, la perfection du goût , je ne sache pas un écrit durable de cette époque
l’exemple de Louis XIV, et se défendre des défauts qui choquaient son goût . La Bruyère l’a dit, dans une réflexion sur ce go
ui choquaient son goût. La Bruyère l’a dit, dans une réflexion sur ce goût de comparaison qu’ont les princes, sans autre sci
ire, depuis la fin de son âge mûr jusqu’à sa mort, après avoir été un goût sérieux dans ses plus belles années. Le théâtre n
encore tout frémissant d’un premier amour qu’il avait dû vaincre. Le goût du devoir, une affection d’estime pour la reine,
le. L’honnête homme dans le roi avait protégé le Tartufe ; l’homme de goût releva le Bourgeois gentilhomme, accablé à la pre
ut ce qui restait de bel esprit dans ce siècle du naturel et du grand goût . Quand le roi hésitait sur une pièce, qu’il n’en
e époque, presque autant que le tour de son génie, lui avait donné le goût des sujets héroïques et lui fournissait des resse
fût au-dessus ou le poète au-dessous du nom et de la chose ; mais le goût personnel ne pouvait pas être plus fort que les r
ion publique ; mais les meilleurs n’y suffisent pas. Ils éveillent le goût par les comparaisons, ils le détachent peu à peu
rtie de la tâche de Boileau et le sujet de l’Art poétique. Ce code du goût , comme l’appelèrent les contemporains, eut pour p
avant Boileau, avait inspiré à Horace l’idée de donner des règles de goût et de tracer à sa façon, en se jouant plutôt qu’a
XIV eut-il du poète l’idée que s’en font aujourd’hui tous les gens de goût , et l’estima-t-il jamais à son prix ? Au temps de
nt sa plume et n’honorent pas le roi, ne trahissent-ils pas le peu de goût qu’il a pour les gloires si coûteuses de la guerr
plus le droit de donner son nom à son siècle. Il aima Boileau par le goût qu’il avait pour les hommes distingués, par la pr
tesse, la mesure et, ce qu’on pourrait appeler chez un législateur du goût , l’esprit d’autorité. Mais ce que Louis XIV dut g
otre faiblesse, faisait passer le repentir avant l’innocence même. Le goût de Louis XIV pour les enseignements de la chaire
s un devoir de religion et le plus noble des plaisirs de l’esprit. Le goût s’y perfectionnait par les mêmes choses qui affer
élève259. L’effet de ces études renouvelées fut de perfectionner son goût , de régler cette force qui, dans ses premiers ser
ment de toutes les matières où il y avait lieu de décider, avait pris goût aux ouvrages de théologie. Il lut ces fameux écri
mœurs abandonnées du bonhomme. Peut-être aussi, par la même erreur de goût qui lui faisait dire d’une pièce décorée de peint
38 (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253
ennemis nécessaires : j’en suis bien revenu ; et même alors, tant mon goût pour la guerre était violent, je m’étais arrangé
Je me répétais sans cesse : Rose et Fabert ont ainsi commencé 34. Ce goût du jeune prince de Ligne pour les armes est quelq
e vous rangez pas sous ses étendards. Ne dites point que vous avez du goût pour notre état : embrassez-en un autre, si cette
prince de Ligne parlant de ces choses de guerre avec rapidité et avec goût . Si l’on allait plus au fond, même sans prétendre
lieu de l’écrire. Lacy et Laudon sont bien plutôt les généraux de son goût et de son admiration : il est glorieux et fier de
mêle encore un peu trop d’autels, de statues et d’allégories selon le goût du temps ; mais il y a, dans les jolis dessins où
e veut pas qu’on abuse, mais que toutefois il accorde, tribut payé au goût du temps : Avec tout cela, dit-il, et un haha 36
ans sa composition des jardins, un grand souvenir de la société et un goût de l’y réunir et de la retrouver. Il est de l’avi
ien là l’esprit de société tel qu’il se mêlait, au xviiie  siècle, au goût des jardins. On a fait un pas depuis dans le cult
travail comme pour le reste de ces Œuvres, un homme d’attention et de goût (non pas un éditeur empressé et indifférent) pût
ulés ou désolés ; mais les amateurs restés gens du monde, les gens de goût , et d’un noble goût, touchés en effet de la natur
is les amateurs restés gens du monde, les gens de goût, et d’un noble goût , touchés en effet de la nature, et ne la voulant
resques novateurs, les voulait concilier avec les traditions de notre goût et avec les inclinations de notre nature. Je parl
39 (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »
partout, même, il paraît, dans la politique  Il y en a qui gardent le goût des femmes, voire des petites femmes, jusque dans
ar leur grand âge ! Ne dites pas non plus : « L’Académie maintient le goût . »    Quel goût ? Le sien apparemment. Mais peut-
e ! Ne dites pas non plus : « L’Académie maintient le goût. »    Quel goût  ? Le sien apparemment. Mais peut-elle en avoir un
ement plusieurs ? Et de quel droit, à quel titre définirait-elle « le goût  » ? Je crois volontiers à la compétence de tel ou
Et j’avais tort de prétendre tout à l’heure qu’elle ne peut avoir un goût collectif et qui soit le goût académique. Seuleme
tout à l’heure qu’elle ne peut avoir un goût collectif et qui soit le goût académique. Seulement, ce goût ne saurait être qu
avoir un goût collectif et qui soit le goût académique. Seulement, ce goût ne saurait être qu’un goût moyen, entendez un goû
qui soit le goût académique. Seulement, ce goût ne saurait être qu’un goût moyen, entendez un goût médiocre. Et ce goût moye
que. Seulement, ce goût ne saurait être qu’un goût moyen, entendez un goût médiocre. Et ce goût moyen, ce goût bourgeois et
ût ne saurait être qu’un goût moyen, entendez un goût médiocre. Et ce goût moyen, ce goût bourgeois et lâche, qui n’est peut
tre qu’un goût moyen, entendez un goût médiocre. Et ce goût moyen, ce goût bourgeois et lâche, qui n’est peut-être pas celui
’excessif et à l’ignoble, comme moi qui dois à cette vieille bête mon goût du contourné, de l’exaspéré, ma sculpture en sacs
engagé. Je ne prétends même pas que tant de protestations soient d’un goût très distingué. J’irai même plus loin : je crois
40 (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier
e et naturel, l’empreinte du génie de l’original, et en même temps ce goût de terroir que la teinture étrangère doit lui don
quefois injuste des modernes1. « Les Français, disait-il, manquent de goût  ; il n’y a que le goût ancien qui puisse former p
ernes1. « Les Français, disait-il, manquent de goût ; il n’y a que le goût ancien qui puisse former parmi nous des auteurs e
auteurs et des connaisseurs ; et de bonnes traductions donneraient ce goût précieux à ceux qui ne seraient pas en état de li
ne seraient pas en état de lire les originaux. » Si nous manquons de goût , j’ignore où il s’est réfugié ; ce n’est pas au m
des peuples ; elles feront apercevoir les nuances qui distinguent le goût universel et absolu du goût national. La troisièm
apercevoir les nuances qui distinguent le goût universel et absolu du goût national. La troisième loi arbitraire que les tra
plusieurs écrivains, et dont les auteurs, s’ils avaient eu autant de goût que d’esprit, effaceraient ceux du premier rang.
contient de bon, de médiocre et même de mauvais ; et grâces au peu de goût de la plupart des maîtres, les vraies beautés son
s ; ils auraient enfin l’avantage d’orner leur esprit en formant leur goût . Un tel recueil, s’il était fait avec choix, pour
la fois la froideur et la négligence du style dans quelque ouvrage de goût que ce puisse être, il est nécessaire et d’écrire
41 (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Pensées »
tout bas me l’insinuait, et la Nature aujourd’hui me le rappelle. Nos goûts vicieux et dépravés ne sont le plus souvent que d
es plaisirs. XII Chaque jour je change ; les années se succèdent, mes goûts de l’autre saison ne sont déjà plus ceux de la sa
e. XXI Il y a lieu plus que jamais aux jugements qui tiennent au vrai goût , mais il ne s’agit plus de venir porter des jugem
joli au point où il sait atteindre lui-même. XXVII La bonne chère, le goût et le choix qu’on y porte, est souvent un signe d
choix qu’on y porte, est souvent un signe de délicatesse au moral. Le goût s’applique volontiers aux deux ordres ; l’abbé Gé
ontiers aux deux ordres ; l’abbé Gédoyn l’a très-bien remarqué : « Le goût , à proprement parler, emporte l’idée de je ne sai
s a une acception plus étendue et un peu plus abstraite que notre mot goût . — Les gens d’esprit qui, à table, mangent au has
sonneurs et de hautes intelligences, mais ils ne sont pas des gens de goût . XXVIII Je ferai aux hommes politiques de l’École
42 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »
s, à entreprendre, sans passion personnelle, pour de pures raisons de goût , de démolir ou d’élever les réputations littérair
ce sont les maîtres de la littérature précieuse, leurs genres et leur goût  : les froides épopées avec Chapelain et Scudéry,
valeur exacte des Satires : elles l’aidèrent à débrouiller son propre goût , elles en hâtèrent la maturité et en fixèrent l’o
partie intégrante de leur définition, il exposa les principes de son goût dans son Art poétique, auquel la neuvième Épître
en 1660, il arrêtait le mouvement, loin d’y aider. Par indécision de goût , par complaisance d’homme du monde, il couvrait d
oétique préjuge une grande question : y a-t-il une beauté, partant un goût absolus ? Boileau n’en doute pas, et n’estime pas
tion vraie, à l’exclusion de toutes les autres. Quelque étroitesse de goût résulte nécessairement de ce rigorisme dogmatique
ogue précisément le manque de réalité : cédant trop complaisamment au goût mondain, il a préféré la « mignardise » de Térenc
mitation n’a pas d’autre limite que l’identité avec l’objet. Mais son goût a refréné son tempérament. Sous l’influence de ce
ance qu’elle y soit, si tant d’individus si différents de mœurs et de goût l’y ont vue. L’imitation des anciens fournit à Bo
on aussi, mais surtout par sentiment de leur importance actuelle, par goût personnel et conscience du goût commun de son siè
ment de leur importance actuelle, par goût personnel et conscience du goût commun de son siècle. Il demande à la tragédie la
poétique. Le poème eut un très grand succès. Le siècle y reconnut son goût , un peu parce qu’il n’y remarqua que ce qui était
goût, un peu parce qu’il n’y remarqua que ce qui était adéquat à son goût . La querelle des anciens et des modernes, dont no
43 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84
Le père de Rivarol, homme instruit, dit-on, et qui même aurait eu le goût d’écrire, manquait de fortune ; il eut seize enfa
pour ainsi dire, voyager dans les langues, et, après avoir savouré le goût des plus célèbres, se renfermer dans la sienne. »
. Lui-même, dans des pages excellentes, en définissant l’esprit et le goût , il n’a pu s’empêcher de définir son propre goût,
ssant l’esprit et le goût, il n’a pu s’empêcher de définir son propre goût , son propre esprit ; on ne prend jamais, après to
sens moral et sympathique ne l’avertissait pas. Sur tout le reste son goût était fin, vif, pénétrant, et, bien qu’il ne rési
re qu’il avait en littérature « plus de volupté que d’ambition ». Son goût pourtant était trop sensible et trop amoureux pou
ugement, a-t-il dit, se contente d’approuver et de condamner, mais le goût jouit et souffre. Il est au jugement ce que l’hon
ses et sacrées. L’honneur est tendre et se blesse de peu : tel est le goût  ; et, tandis que le jugement se mesure avec son o
t se mesure avec son objet, ou le pèse dans la balance, il ne faut au goût qu’un coup d’œil pour décider son suffrage ou sa
dignation, tant il est sensible, exquis et prompt ! Aussi les gens de goût sont-ils les hauts justiciers de la littérature.
t de critique est un esprit d’ordre ; il connaît des délits contre le goût et les porte au tribunal du ridicule ; car le rir
la colère, et ceux qui le blâment ne songent pas assez que l’homme de goût a reçu vingt blessures avant d’en faire une. On d
quarante têtes incorruptibles qui se taisent ; ce silence des gens de goût sert de conscience aux mauvais écrivains et les t
nue qu’il lui adressa se terminait ainsi : Ayez toujours pour moi du goût comme un bon fruit,        Et de l’esprit comme u
44 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441
eption à l’Académie française, en 1684. La Fontaine, entraîné par son goût pour le plaisir, suivait le torrent ; et cependan
ent à un principe moral d’une nature fort supérieure aux préceptes du goût en littérature. Il n’aurait pas dit qu’elle manqu
eptes du goût en littérature. Il n’aurait pas dit qu’elle manquait de goût , car il a laissé échapper ce mot dans les notes q
de tant de lettres charmantes, et à ce sujet il a mis en avant que le goût qui juge est différent de celui qui crée, distinc
Harpe est un exemple lui-même, car il a beaucoup et bien jugé, et son goût stérile n’a rien produit ; mais il ne faut pas co
stérile n’a rien produit ; mais il ne faut pas conclure de ce que le goût qui juge ne prouve pas celui créé, que le goût qu
conclure de ce que le goût qui juge ne prouve pas celui créé, que le goût qui crée ne comprend pas celui qui juge, car le g
lui créé, que le goût qui crée ne comprend pas celui qui juge, car le goût qui juge bien de ce qui doit entrer dans ses comp
 ; de sorte qu’il est absurde de dire que madame de Sévigné, douée du goût qui crée, pouvait bien être privée du goût qui ju
adame de Sévigné, douée du goût qui crée, pouvait bien être privée du goût qui juge. Madame de Sévigné, capable d’écrire et
elque chose de leur talent, beaucoup de la sagesse de leur esprit, un goût aussi pur en littérature, seulement plus délicat
rale. Leurs intérêts et ceux de madame de Sévigné étaient liés, leurs goûts étaient communs. Pourquoi auraient-ils été en gue
45 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »
a dérogé à cette réserve qui lui était habituelle et qui tenait à son goût même ; la publication présente semble s’être fait
u sa promptitude à s’effaroucher, sa fuite du monde, sa rétivité, son goût absolu de l’indépendance, sa délicatesse extrême
armes avant le combat14. Il n’eut pas non plus tout le courage de ses goûts . Parmi les auteurs grecs dont il fit choix de bon
’inclination et qui aimait fort les érotiques, avait pris d’emblée du goût , on le conçoit, pour Aristénète : c’était un gibi
. Il n’en est pas autrement en littérature : on y porte volontiers le goût de ce qu’on préfère dans la vie et de ce qu’on pr
l’élégance sans trop d’exiguïté. J’ai ouï dire que jeune il avait le goût des cannes élégantes, — badines encore plus que c
ans le genre du modèle. V. M. Boissonade travaillait avec beaucoup de goût , sans beaucoup de suite. Il n’était pas propre au
et revenait. Tout ce qui n’était pas sentiment immédiat, aperçu d’un goût rapide, n’était pas son propre. Du moment que la
acrés à la culture des fleurs et au jardinage pour lequel il avait un goût de prédilection. Il avait fait des rapprochements
prisait du bout des doigts, à sa façon, et ne faisait qu’obéir à son goût . Un vieil érudit gaulois, assez parent de Boisson
es états, Que la science éclaire et ne surcharge pas, Qui badine avec goût et raisonne avec grâce. » C’est flatteur et c’es
, surtout de l’imprévu : je ne saurais y trouver la preuve d’un grand goût . La ressemblance même y étant, il y a trop de dis
et Mérimée, cela jure. Rien non plus ne saurait me faire trouver d’un goût excellent et simple tous les travestissements que
Voltaire dans l’Enfant prodigue, etc. Ce sont là des amusements d’un goût douteux. Il semble qu’un homme d’autant d’esprit
et pour se préserver du trop d’excès, un si bon juge, un témoin d’un goût sain et sévère. L’honneur du maître n’en eût poin
46 (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes
s y rien changer d’ailleurs, on entremêlait avec intelligence et avec goût les noires et les blanches, et s’il résultait de
e, à celui que le même air ferait éprouver, s’il était chanté dans le goût et l’esprit qui lui conviennent, et surtout exécu
t de Lucain. Je ne parle ici que de l’harmonie ; je ne parle point du goût qui différencie ces auteurs, et qui étant du ress
isaient réciproquement un Français et un Italien, tous deux hommes de goût , d’esprit, et surtout de bonne foi, qui discourai
e récrient sans aucune connaissance de cause. Un philosophe, homme de goût , rira donc souvent des admirateurs, sans respecte
inversion avait sans doute ses lois, ses délicatesses, ses règles de goût , qu’il nous est impossible de démêler, et par con
iqu’il soit vivant, vaut pour le moins celle de Boileau en matière de goût , pense absolument de même. Voici comme il s’expri
ortables ! Que faut-il pour faire un bon poète ? De l’imagination, du goût , de l’oreille ; pourquoi des Français, qui préten
quarante ans3. (2) Ce même professeur a fait quelques épîtres dans le goût de celles d’Horace, où il paraît aussi, toujours
s autant qu’il nous est possible d’en juger, avoir assez bien pris le goût et la manière de ce poète. Or je voudrais que ce
s autant il serait à souhaiter qu’on n’écrivît jamais des ouvrages de goût que dans sa propre langue, autant il serait utile
5°. De ne pas appeler (page 171) l’Imitation de J.-C. un ouvrage de goût  ; de ne pas croire (page 173) qu’il faille du go
C. un ouvrage de goût  ; de ne pas croire (page 173) qu’il faille du goût pour être érudit ; et de ne pas conclure (page 16
conclure (page 169) qu’on fait bien d’écrire en latin des ouvrages de goût , parce que de grands hommes, tels que Bayle, Newt
même les autres harangues prononcées par ce professeur, sont dans ce goût de latinité. Voyez le recueil intitulé : Selectæ
47 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55
Antiquité latine qu’on le croirait, mais qui manquait de mesure et de goût , confondit les rangs et les ordres : Ovide y fut
d, M. de Rémusat disait : « S’il tient de nos classiques la pureté du goût , la propriété des termes, la variété des tours, l
le bon sens, la raison qui fait tout, Vertu, génie, esprit, talent et goût . Qu’est-ce vertu ? raison mise en pratique ; Tal
son produite avec éclat ; Esprit ? raison qui finement s’exprime ; Le goût n’est rien qu’un bon sens délicat ; Et le génie e
agit véritablement de rien sacrifier, de rien déprécier. Le temple du goût , je le crois, est à refaire ; mais, en le rebâtis
s Indous, et le Firdousi des Persans : il est bon, dans le domaine du goût , de savoir du moins que de tels hommes existent e
son groupe préféré. Car il faut choisir, et la première condition du goût , après avoir tout compris, est de ne pas voyager
s’asseoir une fois et de se fixer. Rien ne blase et n’éteint plus le goût que les voyages sans fin ; l’esprit poétique n’es
e voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité. C’est alors que ce mot de class
classique prend son vrai sens, et qu’il se définit pour tout homme de goût par un choix de prédilection et irrésistible. Le
r tout homme de goût par un choix de prédilection et irrésistible. Le goût est fait alors, il est formé et définitif ; le bo
48 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »
ècle y ait pris, avec plus de libéralité envers le génie étranger, le goût des ombres de l’esthétique allemande, par beaucou
cile d’écrire avec correction des choses passionnées, et de mettre du goût dans la déclamation. Les écrits de Lamennais ne s
échafaud. Otez ce que l’expression a de trop violent, et ce singulier goût pour les expiations sanglantes, il n’y a plus là
e est allé le prendre hors de cette élite jalouse de mots auxquels un goût de cour, timide et circonspect comme l’étiquette,
t renfermé dans les limites et les caractères du genre, c’était là le goût . Il semble qu’ils se soient plus étudiés à trouve
ujours des scrupules à l’admiration pour le grand poète coloriste. Le goût français fera aussi des réserves sur ses défauts.
faires. La pratique du gouvernement de discussion en a fait naître le goût dans notre pays. Paix, guerres, expéditions, négo
, et ce sera une sorte de gloire à laquelle contribueront les gens de goût , même en y résistant142. Il a paru, en ces dernie
l’histoire générale. Les révolutions de l’esprit, les changements du goût , les chefs-d’œuvre en sont les événements ; les é
rangs, mais pour faire profiter de ces rapprochements la vérité et le goût  ; elle y ajoute ses propres pensées, et de ce tra
s de l’esprit, de soustraire les ouvrages à la tyrannie du chacun son goût , d’être une science exacte, plus jalouse de condu
er et s’améliorer par les mêmes plaisirs d’esprit qui formaient notre goût . Ces leçons, devenues des livres, ont gardé dans
ujourd’hui ; encore y faut-il un acteur, né tout exprès, un retour du goût passager qui les a fait réussir, une pénurie mome
ue Corneille et Molière ont fait parler, et où sa langue, hardie avec goût , neuve sans néologismes, est plutôt un heureux ac
foule brillante de nos romanciers. Je craindrais moins les retours du goût pour les bons romans de Balzac si les mœurs en ét
vait fait épargne dans ses autres romans. L’émotion y est sincère. Le goût , sans timidité ni sécheresse, semble un tact heur
tentive de l’écrivain emprunte à de moins riches que lui. Les gens de goût ont fait parmi ses œuvres un choix de quelques ro
49 (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »
uste. L’un avait trouvé le point juste où la grandeur se mêle avec le goût  ; le second eut les excès de la force, le troisiè
us basse ; c’est ce qui acheva de dénaturer les arts et d’anéantir le goût . Cette révolution s’était faite lentement et par
, au bout de trois siècles, produire sur la poésie, l’éloquence et le goût . Il fallait sans cesse forcer l’expression, pour
es d’une foule de Romains. Leur commerce y porta cette culture, et ce goût qui naît d’abord dans les capitales, parce que le
culture, et ce goût qui naît d’abord dans les capitales, parce que le goût n’est que le résultat d’une multitude d’idées com
uence, du style, de l’harmonie, mais nulle philosophie et très peu de goût . Le troisième, dont on ne connaît pas l’auteur, e
alais. Il fut choisi pour ranimer dans Autun, qui était sa patrie, le goût de l’éloquence et des arts. Les deux empereurs51
50 (1824) Épître aux muses sur les romantiques
S’indigne des liens qu’au langage des dieux Imposa trop longtemps un goût injurieux. Que la raison, fuyant aux accords de m
ébuleux limpide, De ces mots qu’à Ronsard inspirait Apollon. C’est le goût de mon siècle, et qui paie a raison. Je veux que
sente l’Énéïde, L’Homère, l’Arioste, ou le chantre d’Armide. Le vieux goût les infecte ; ils ont trop de raison, Je ne veux
 ? C’est en extravaguant qu’on est vraiment épique ; Et moins on a de goût , plus on est romantique.      Pour toi, douce Era
nard ; Mais notre romantisme a brisé ces barrières, Confondu tous les goûts , les styles, les manières. Nos comiques du jour v
le cœur. Lachaussée, auprès d’eux, était un vrai farceur ; Et, si le goût anglais envahit notre scène, Nous irons quelque j
s instigatrices d’un genre de littérature que repousse la sévérité du goût français.
51 (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »
exalte comme des chefs-d’œuvre littéraires, ah ! c’est différent ; le goût se révolte ou se rebute : on se rejette ailleurs,
fadeur, d’une insipidité écœurante. Un critique littéraire, homme de goût et qui d’ordinaire est sobre d’éloges (M. Géruzez
si elles ne servent à vous former ni le jugement, ni la langue, ni le goût . Il y a tant d’autres manières d’employer son tem
omposé des Mémoires, mais il paraît avoir de bonne heure ensuite pris goût à la mode des Maximes, inaugurées par Mme de Sabl
te d’une édition de La Rochefoucauld, c’est donner à juger son propre goût  : c’est l’étaler et l’encadrer d’une manière fâch
t écrivain88. Je ne voudrais à aucun prix décourager les amateurs. Le goût des lettres, à quelque degré et sous quelque form
à quelque degré et sous quelque forme qu’il se produise, est un noble goût , ou tout au moins un goût innocent. Un père me di
elque forme qu’il se produise, est un noble goût, ou tout au moins un goût innocent. Un père me disait un jour, en voyant so
s est devenu depuis un bibliophile féroce) : « Au moins il a un noble goût . » Un galant marquis, âme ardente, qui avait conn
ir commencer par là ; mais alors pourquoi ne pas s’en tenir au simple goût d’amateur ? pourquoi mettre tous les six mois le
Je demande pardon à mes maîtres de leur résister ainsi en matière de goût . Si M. Cousin daignait un jour revenir sur un pre
es et en essayait. M. de La Rochefoucauld fit les siennes ; il y prit goût  ; il eut l’idée d’y mettre en entier les résultat
52 (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340
tout, en même temps qu’un homme d’humeur, c’est un homme d’art et de goût  ; c’est un habile et, par endroits, un exquis écr
x autres, donnent de tout des idées fausses, et choquent également le goût et l’érudition. La science et l’éloquence sont pe
être incompatibles… Ici l’on saisit le témoignage net et hardi de ce goût pur qui ne transige pas, de ce goût exclusif comm
le témoignage net et hardi de ce goût pur qui ne transige pas, de ce goût exclusif comme tous les goûts très sincères et tr
e ce goût pur qui ne transige pas, de ce goût exclusif comme tous les goûts très sincères et très sentis. Courier l’eut tel d
phorismes littéraires de Courier que comme les saillies extrêmes d’un goût excellent ; c’est au jugement de chacun ensuite à
« le plus savant peut-être dans l’art de massacrer », il ne prend nul goût à s’instruire sous ce maître ; il a l’air de conf
lle histoire ne peuvent valoir quelque chose qu’avec les ornements du goût . Avec tout le respect que l’on doit à l’un des c
 ; il voudrait, comme André Chénier, traiter un sujet moderne dans le goût antique ; et pour cela il ne faut pas que le suje
vier (juin 1805) : Un morceau qui plairait, je crois, traité dans le goût antique, ce serait l’expédition d’Égypte. Il y a
n’ignorez pas, monsieur, que je m’occupe de ces études uniquement par goût , ou, pour mieux dire, par boutades et quand je n’
diesse à se produire et à tenir tête au monde ; car, en ce qui est du goût , Gray a plus de hardiesse que Courier. 44. [NdA]
53 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »
nd. — 3. Obstacles au renouvellement de la littérature : le monde, le goût , la langue. Exemple de Ducis. Bernardin de Saint
utes parts, elle est en contradiction avec l’esprit qui l’emploie. Un goût singulier de représentation des choses sensibles,
, les architectes ; les uns et les autres font échange de pensées, de goût , d’idéal606 Les littérateurs même seront au premi
tragédie à la représentation de sa personne, de son ménage et de ses goûts  ? Nous avons vu avec Diderot, avec Rousseau, les
opres du romantisme, l’infini des aspirations et des lamentations, le goût des larmes, des ruines, de la tristesse et de la
ecouée par instants et réveillée au contact de Shakespeare, elle a le goût incurable cependant : son intelligence n’est ouve
constitution d’un art nouveau ? Ces obstacles, c’étaient le monde, le goût , la langue. Le monde ne peut subsister sans les c
t, si l’on y arrive, ce sera la défaite, même la fin du « monde ». Le goût est fixé par des règles traditionnelles, qui sont
fin du xviiie  siècle, nous aide à mesurer de quel poids le monde, le goût et la langue pesaient sur les esprits. Jamais gén
54 (1864) De la critique littéraire pp. 1-13
de prudence qu’il est inutile de détailler, vous avez cru flatter mes goûts en me proposant une place dans la critique littér
le sentiment échauffe la raison, et de cet heureux accord se forme le goût que Voltaire définit justement « la suite d’un se
e le souffle pur de l’antiquité. C’est une vérité d’expérience que le goût ne se forme pas tout seul. Un écolier qui se prom
sants pour des escarboucles, et les Chinois qui se piquent d’avoir le goût bon, font des magots bien singuliers. Cette image
is, un air qu’on se donne. Dans leur commerce, le critique puisera la goût de la simplicité et du naturel. Il y trouvera l’é
-elle retirée des débats ? L’assemblée ? Elle perd de jour en jour le goût de l’art ; non seulement elle ne le comprend plus
mi mes juges, des complices parmi mes accusateurs. Ils justifient mes goûts , effacent mes scrupules, endorment mes remords. J
oris. Une fois engagés dans cette voie, ils y persistent, les uns par goût , un plus grand nombre pour n’en pouvoir sortir. C
s ou la décadence. Et quand, à force d’impartialité, de science et de goût , elle a exprimé son opinion dans un bon langage,
55 (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544
fort. On est honnête homme ; on a l’esprit étendu ; mais on manque de goût  : et je ne veux pas qu’Alexandre fasse rire ceux
broient les couleurs dans l’atelier d’Apelle. Comment donnerai-je du goût à mon enfant ? me suis-je dit ; et je me suis rép
je du goût à mon enfant ? me suis-je dit ; et je me suis répondu : Le goût est le sentiment du vrai, du beau, du grand, du s
On a de la vertu, de la probité, des connaissances, du génie, même du goût , et l’on ne plaît pas. Cependant il faut plaire.
sans réserve ; et comptez que cette seule vertu amènera avec elle le goût de toutes les autres. Cultiver en lui tous les ta
élicité ; et j’ai pensé que je pourrais bien avoir de la raison et du goût , puisque de moi-même j’avais tiré les vraies cons
56 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142
t que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies Comme le goût de faire mouvoir par l’amour les ressorts des tra
e faire mouvoir par l’amour les ressorts des tragedies n’a pas été le goût des anciens ; comme ce goût n’est pas fondé sur l
les ressorts des tragedies n’a pas été le goût des anciens ; comme ce goût n’est pas fondé sur la verité, et qu’il fait une
presque continuelle à la vraisemblance, il ne sera point peut-être le goût de nos neveux. La posterité pourra donc blâmer l’
lerie et ses infantes ont laissé dans l’esprit de quelques nations le goût qui leur fait aimer à retrouver par tout un amour
de chevalerie et de bergerie ont encore fomenté chez les françois le goût qui leur fait demander de l’amour par tout. Voilà
57 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173
ajoute, qu’il n’entend point dire qu’il faille leur faire prendre le goût de la musique, qui de son temps regnoit sur la sc
ure outrée. Du moins est-il certain que cet orateur déclamoit dans un goût entierement opposé à celui qu’il reprend ici, et
ssité n’avoit pas même encore enseigné à la mesurer en l’écrivant. Le goût a bien changé depuis, et la progression de nos ch
ment des airs caracterisez ceux dont le chant et le rithme imitent le goût d’une musique particuliere, et qu’on imagine avoi
expriment bien la même chose que les autres airs, mais c’est dans un goût particulier et conforme à ce caractere, que j’app
e vouloir le rendre élegant. Les personnes qui tiennent pour l’ancien goût alleguent ordinairement les excez où tombent les
isans qui outrent ce qu’ils font, lorsqu’elles veulent prouver que le goût nouveau est vicieux. Mais le public qui sçait dis
à la nouvelle danse de théatre, qu’il trouveroit fade aujourd’hui le goût de danse, lequel y regnoit il y a soixante ans. C
58 (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21
odés, par quelque trait final qui n’est pas toujours sans aigreur, au goût de la Revue catholique et royaliste sous couleur
e le respect, la vénération, le sérieux, la crainte du rire ! Il a un goût marqué pour l’époque sacerdotale rétrospective de
ittéraire est dans ce double point de départ et d’arrivée. L’homme de goût n’est pas son fait. « L’homme de goût par excelle
départ et d’arrivée. L’homme de goût n’est pas son fait. « L’homme de goût par excellence est celui qui n’a jamais rien admi
qui n’a jamais rien admiré. » C’est ce qu’il ose dire, il en veut au goût de ce que son nom est emprunté au moins noble de
ue c’est, au contraire, en vertu d’une analogie exquise que ce mot de goût a prévalu chez nous sur celui de jugement. Le jug
is des esprits qui l’ont très-bon, et qui, en même temps, manquent de goût , parce que le goût exprime ce qu’il y a de plus f
l’ont très-bon, et qui, en même temps, manquent de goût, parce que le goût exprime ce qu’il y a de plus fin et de plus insti
ie prompte et vive, parce qu’on est blessé à chaque pas. « L’homme de goût , disait Rivarol, a reçu vingt blessures avant d’e
t d’en faire une. » Quant à M. de Laprade, qui n’aime pas les gens de goût , sa plus grande peur est du côté de la raillerie 
59 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »
 : individualisme, lyrisme, sentiment et pittoresque ; destruction du goût , des règles, des genres : refonte générale de la
laires, et, pour la plupart des hommes, les sensations d’odorat et de goût  : ces dernières, les romantiques en abandonneront
l’unité du type sur la diversité des tempéraments ; les préceptes du goût , qui limitaient l’artiste dans le choix des objet
on et éliminent l’originalité : en brisant les genres, les règles, le goût , la langue, le vers, il remettait la littérature
nt librement les lois d’une reconstitution des genres, des règles, du goût , de la langue, du vers. En deux mots, le romantis
e. Nous avons saisi, sous la superstition des règles et la routine du goût , des curiosités, des tentatives qui ne se rapport
les types ethniques, à s’inquiéter d’une couleur locale. Il porte ce goût dans des sujets plus lointains, et la vérité fami
veraine autorité qu’ils exerçaient depuis près de deux siècles sur le goût et le style. Il faut noter aussi les conséquences
ssi, par opposition aux disciples du xviiie  siècle, qui, retenant le goût de Voltaire ou de Condorcet, en professaient les
devenait un retour à la vérité, à la vie. Il démolissait les lois du goût , les règles des genres, leur division surtout et
60 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 493-499
espece, qui ont toujours trouvé des contradicteurs parmi les gens de goût . Leurs Tragi-Comédies, leurs Comédies héroïques n
accord bizarre, ce personnage n’en sera que plus ridicule aux yeux du goût & de la raison. N’est-ce pas se jouer en quel
on parvient à cet heureux effet. Nous répondrons que la corruption du goût , le renversement des idées, l’amour de la nouveau
en peut rien conclure en faveur du genre. L’homme éclairé, l’homme de goût , le sage Littérateur ne se laisse point entraîner
e frénésie. C’est en vain qu’on abuse ; les regles développées par le goût , sont appuyées sur des principes invariables. La
61 (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »
ême sent la gêne et l’école, et semble ne pas appeler la poésie. « Le goût et la raison, la littérature et les sciences, con
nouard docte et brusque, ni Auger instruit et aigre, ni Andrieux d’un goût fin mais sans souffle, ni Arnault caustique et sa
. La théorie qui y préside et qui n’est autre que celle de l’école du goût , de l’école d’Horace, de Despréaux et de Voltaire
che (1841). M. Andrieux, qui succéda à M. Auger en 1830, suivit ; par goût et par passion la même voie dogmatique étroite, e
solues, étroites, toujours sur le qui-vive et la défensive : l’ancien goût est satisfait par de justes réserves, mais l’insp
ous M. Villemain, l’Académie peut avoir des omissions, elle a trop de goût pour avoir des exclusions formelles et des anathè
ort vrai avec une société qui change. La France, quels que soient son goût et ses vœux pour la liberté, est un pays où l’aut
udé, en revanche, le péril de dire son sentiment dans les matières de goût . Ou, si elle l’a fait, ce n’a guère été qu’indire
oirac, qui faisait d’agréables contes en vers, est resté fidèle à ses goûts et a comme voulu les ennoblir et les consacrer en
raduire en vers les élégiaques latins, est également parti de ce même goût personnel pour léguer à l’Académie une rente de 1
oir l’œil à l’état présent des Lettres, aux variations incessantes du goût , au déclin, à la naissance et au développement de
ou en éloquence. La plus haute impartialité en pareil cas serait d’un goût suprême, et je ne vois pas ce que le littérateur
amiliarité ; un entier oubli de sa gloire, mais qui n’excluait pas le goût de la louange ; une habitude de distractions touj
l’abandon, mais d’où s’échappaient des éclairs de génie. » C’était le goût d’alors, tout en nuances : on ne saurait moins ap
178. Misère et infirmité de l’esprit humain ! cet homme d’ordre, de goût classique, ce défenseur des règles, ce champion r
62 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335
a Bruyère ; et à travers ce Fontenelle primitif, à l’esprit mince, au goût détestable, il y en a un autre qui s’annonce de b
que M. Flourens nous a offert, tout éclairci, tout épuré de son faux goût , et dont il a comme inauguré le buste. M. Flouren
ingénieux et subtils, puis des vers français très galants, n’ayant de goût que pour les choses de l’intelligence et de la pe
s. On ne connaît pas le premier Fontenelle, ce qu’il était en fait de goût originel et instinctif, quand on n’a pas lu ces l
nelle ce mot de Vauvenargues : « Il faut avoir de l’âme pour avoir du goût . » Fontenelle manque de goût avec tout l’esprit d
: « Il faut avoir de l’âme pour avoir du goût. » Fontenelle manque de goût avec tout l’esprit du monde, parce que le cœur et
et l’affectus (comme diraient les anciens) ne lui parlent jamais. Le goût , une espèce de goût, ne lui viendra que tard, à f
e diraient les anciens) ne lui parlent jamais. Le goût, une espèce de goût , ne lui viendra que tard, à force de finesse et d
t sévère qu’il semble, porte en plein dans le vrai pour ce qui est du goût . Ces appréciations diverses ne se contredisent po
position qui le rendait tout propre pour les vérités exactes, avec le goût qu’il avait pour les manières de dire agréables e
raison éclairée et saine avait fini par triompher chez elle-même d’un goût qui était si malsain à l’origine, et par en tirer
Grimm a très bien remarqué que Voltaire avait toutes les qualités de goût opposées précisément aux défauts de Fontenelle, l
63 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328
il en a la susceptibilité vive, passionnée, irritable, en matière de goût . Sa sévérité est en raison de sa faculté d’admira
nir, déclare-t-il, peut prendre son parti sur ses plaisirs et sur ses goûts  ; il ne sera jamais vivement affecté par ce qui e
chanté du beau. Il est donc faux de dire qu’il ne faut point avoir de goût exclusif, si l’on entend par là qu’il faut suppor
s musiciens, devient générale dans le public, c’est une marque que le goût est absolument perdu… Les gens qui admirent si ai
sur des idées étrangères, qu’ils retournent et qu’ils accommodent au goût du moment ; rien n’est plus rare que cette vivaci
dirent utilement dans la société de son temps : son style et son faux goût littéraire faillirent produire un mal durable. Lu
précision louche et ces beautés mesquines, auxquels des copistes sans goût avaient procuré une vogue passagère. Buffon et R
u : ce sont là des pages de critique littéraire fermes, senties, d’un goût incorruptible, de cœur et de main de maître. Sur
ré : Quand ce siècle est passé, les génies manquent ; mais, comme le goût des arts subsiste dans la nation, les hommes veul
est le seul des littérateurs purs et des poètes qui soutienne le vrai goût par ses grâces., son imagination et sa fertilité
contente le plus souvent de les montrer défectueux au point de vue du goût ou de l’originalité ; il ne trouve d’ailleurs auc
gerait bien mieux, ajoute-t-il, par l’esprit de notre théâtre, par le goût de nos romans, par le ton de nos sociétés, par no
64 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »
de cent ans d’intervalle ; et, quelque vive sympathie de talent et de goût qu’on suppose entre eux et lui, une si parfaite e
son dédain absolu pour le passé, n’était guère propre à réveiller le goût des curiosités gauloises, et on ne le retrouve un
enre de Malherbe, mais il s’en dégoûta vite ; puis galants et dans le goût de Voiture, et il y réussit mieux. Malheureusemen
1664, c’est-à-dire depuis les débuts de Boileau et de Racine, plus de goût , de correction, de maturité, et parut adopter com
ulgence sur la fadeur galante, la morale lubrique, les restes de faux goût et les négligences nombreuses du charmant poëte20
cine avaient de bonne heure cessé de se voir ; Chapelle, adonné à des goûts crapuleux, était perdu pour ses amis, et La Fonta
ans une lettre de lui à Racine (1686), on lit : Ronsard est dur, sans goût , sans choix, etc. ; et il lui oppose Racan, si él
La Fontaine était de cette famille un peu antérieure au pur et grand goût de Louis XIV.
65 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »
ssez en crédit pour que Voltaire lui fît une place dans le Temple du, Goût . Il est vrai qu’il l’y montre, derrière Pascal et
t encore des partisans en 1730, et que Bouhours passait pour avoir du goût , puisqu’on lui reprochait de l’avoir trop sévère.
ouvrage de Bouhours12, son estime pour le vrai est plus tiède et son goût pour l’ornement moins dissimulé. On en était enco
uite. Bouhours voulait concilier Voiture et Boileau, c’est-à-dire son goût et son intérêt ; Trublet, à son exemple, veut con
té, délicatesse. Trublet a aussi ses images familières, de moins haut goût que celles de Bouhours. Le vrai, dans Bouhours, c
ctrine du vrai orné et du bon mis en ragoût le mènerait à dire que le goût pour le faux marque plus d’esprit que la préféren
nts, au lieu de ce grand langage qui élève l’âme en perfectionnant le goût , d’ingénieuses obscurités qui gâtaient le goût et
e en perfectionnant le goût, d’ingénieuses obscurités qui gâtaient le goût et laissaient l’âme froide. Le danger que courut
66 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264
composer une Bibliothèque. Il est vrai que ce ne seroit pas celle du goût . Il faut pourtant convenir que dans la Clelie de
s négligé pour le style, fait encore les délices de plusieurs gens de goût . C’est l’Astrée d’Urfé. Cette pastorale est, dit-
celle qui se signala le plus en ce genre. Ses Romans firent perdre le goût des ouvrages de galanterie volumineux ; mais ils
ien dire. Madame de la Fayette donna un modèle des Romans, faits avec goût & écrits avec décence, dans Zaïde & la Pr
cieuse, & des réfléxions mieux amenées & moins fréquentes. Le goût pour les Romans s’étoit ralenti pendant quelque t
respecté la vertu dans son Sopha, dans son Tanzaï ; & les gens de goût voudroient plus d’action & de variété dans se
r le cœur. Il y a quelques années qu’on étoit rassasié de Romans ; ce goût semble reprendre le dessus depuis peu ; parce qu’
igantesques & puériles, qui sous le nom de Romans, infectoient le goût & bouleversoient les cervelles en Espagne. Il
67 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183
s-je ? il se serait écroulé lui-même. Il n’aurait plus été l’homme de goût , l’homme de tradition, le professeur d’humanités
avec sa grande expression et son large rire, — mais une gloire de fin goût , une gloire qui a un schiboleth que tout le monde
e non par le faste altier du cynisme, comme Mirabeau, mais à force de goût  ! Le goût est la faculté supérieure d’Horace ; ma
le faste altier du cynisme, comme Mirabeau, mais à force de goût ! Le goût est la faculté supérieure d’Horace ; mais, ne l’o
’est le bon sens dans les choses petites. Partout, si ce n’est par le goût , il n’était point inférieur, il était médiocre, m
pérance et font ainsi de leur pauvreté une vertu. Hélas ! souvent les goûts que nous avons sont une mesure. Pourquoi les volu
it l’effet d’une espèce de Ronsard romain, mais avec beaucoup plus de goût , de mesure, de tact que le Ronsard français, et a
mme. Il était un bibliophile, — un amateur d’elzévirs gaufrés. Par le goût , c’était un horatien, s’il n’avait pas eu l’âme s
68 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIV. De la plaisanterie anglaise » pp. 296-306
les autres. La gaieté, qu’on doit pour ainsi dire à l’inspiration du goût et du génie, la gaieté produite par les combinais
raisons les Français pouvaient seuls atteindre à cette perfection de goût , de grâce, de finesse et d’observation du cœur hu
usses fortes à cette espèce d’abattement, et les auteurs partagent le goût des spectateurs à cet égard, ou s’y conforment. L
et espace frivole de la vie que se forment cependant la finesse et le goût . Les rapports politiques des hommes entre eux eff
s hommes livrés au plaisir se fatiguent bien plus promptement » et le goût très exercé éprouve la satiété très vite. Il y a
avons parlé des malheurs qui sont résultés pour les Athéniens de leur goût immodéré pour la plaisanterie ; et la France nous
69 (1890) L’avenir de la science « XX »
me qui soumet l’art, et plus ou moins la littérature ou la poésie, au goût des individus. Dans l’ordre des productions de l’
réglant plus ou moins la production littéraire et artistique par son goût suffisamment connu, et ce goût étant généralement
ction littéraire et artistique par son goût suffisamment connu, et ce goût étant généralement (il y a de nobles exceptions)
’un tel état de choses avilît la littérature, l’art et la science. Le goût du riche, en effet, faisant le prix des choses, u
nt le prix des choses, un jockey, une danseuse qui correspondent à ce goût sont des personnages de plus de valeur que le sav
rligner en s’occupant de littérature. Les riches ont généralement des goûts grossiers et attachent l’idée de bon ton à des ch
70 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119
racent d’avance la route qu’il faut suivre. Mais cette délicatesse de goût , cette philosophie supérieure, que Molière a mont
le de Périclès, comment il se peut que les Grecs aient montré tant de goût dans les beaux-arts, et une grossièreté si rebuta
je l’ai déjà dit, d’une fête religieuse. D’ailleurs ce ne sont ni les goûts ni les lumières du peuple qu’il faut consulter po
itudes. Les principes de la moralité servent communément de règles de goût aux dernières classes de la société, et ces princ
s elle-même a dû son asservissement à cet abus du genre comique, à ce goût désordonné pour les plaisanteries qu’excitait cha
71 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »
nt. D’Aubigné, je le sais, est du xvie  siècle par le génie et par le goût  : mais, précisément, son originalité et sa caract
st-à-dire très déréglée avec beaucoup d’artifice et de rhétorique. Ni goût , ni composition, ni mesure, ni netteté, ni correc
pendant, quelque chose du moyen âge passera dans le roman moderne. ce goût d’aventures héroïques, extraordinaires, qui dans
e frivole, ou tout au moins de moyen, la littérature prit au monde le goût d’une simplicité brillante, très cherchée et très
ature du xviie  siècle. Car tous les écrivains durent compter avec le goût mondain, que la plupart au reste portaient en eux
lusieurs courants, plusieurs directions, et comme plusieurs étages de goût et d’idées : il y a communication, juxtaposition,
salon, n’est en somme que la forme charmante, étroite, inférieure, du goût classique : c’est au-dessus de lui, bien que souv
ens et sans exception, le culte obstiné de la rareté qui surprend. Ce goût eut pour premier effet de soumettre de nouveau la
on les règles. L’Espagne vint renforcer l’Italie : elle avait le même goût , l’ayant eue pour maîtresse. C’était l’Italie qui
e est peut-être le seul de nos poètes qui soit sensiblement teinté de goût espagnol. Je parle des genres sérieux de poésie :
e et de gravité hautaine même dans la facétie. En revanche, jamais le goût des Espagnols n’a fait loi ; et dans le temps mêm
277. Au total, l’Espagne, comme l’Italie, recommandait à la France le goût effréné de l’esprit, le culte des formes les plus
mme que deux disciples, Maynard et Racan. Encore tiennent-ils plus du goût général que j’ai tâché de définir dans la littéra
sa tragédie de Pyrame et Thisbé (probablement 1625) date le règne du goût précieux dans la poésie. Malherbe est vaincu : sa
s il suffira ici de nous arrêter à l’homme qui incarne à bon droit le goût précieux, à celui qui a qualité pour représenter
Voltaire : son Épître au prince de Condé revenant d’Allemagne sort du goût précieux, et réalise déjà l’urbanité de la fin du
mplacer les coups d’épée des Cyrus et des Aronce, Scarron met à notre goût un peu trop de coups de pied ; mais son récit off
ns du tempérament ; elles substituèrent peu à peu des plaisirs et des goûts intellectuels aux passions et aux jouissances bru
72 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223
plus sérieux, et qui préludait à son rôle de critique et d’arbitre du goût , saluait Barthélemy par une épître qui commence e
D’Athène et de Paris la bonne compagnie A formé dès longtemps votre goût et vos mœurs… Le succès enfin, sauf quelques pro
en effet ailleurs : Barthélemy a été conduit ici à faire une faute de goût par érudition. Si vous voulez faire parler Platon
suivit, nos poètes français imitèrent les Grecs sans sobriété et sans goût  ; ils manquèrent les grandes parties par l’excès
ans songer à copier ni à inventer, et par une simplicité naturelle de goût , a retrouvé sous sa plume et recommencé facilemen
r la bouche des admirateurs, on avait, à la fin du xviiie  siècle, un goût croissant et plus ou moins bien entendu pour l’an
oût croissant et plus ou moins bien entendu pour l’antique : c’est ce goût et presque cette mode que le Voyage du jeune Anac
in, à cette étude favorite avec quelque chose de ce renouvellement de goût que tout vieillard retrouve volontiers pour les p
plus distingués et tout à fait flatteur ; mais il n’eut pas le grand goût , ni même cet autre goût qui n’est pas le plus sim
à fait flatteur ; mais il n’eut pas le grand goût, ni même cet autre goût qui n’est pas le plus simple ni le plus pur, mais
73 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »
re. Outre la part du génie et de la tradition dans le réveil du grand goût et dans la réparation de la langue, il y eut ce q
ai dans le moment où il trouvait du cœur à Fontenelle. Ces erreurs de goût sont la punition de ses premières complaisances p
rtie du mal que font les mauvais livres, et elle l’avertit d’avoir le goût honnête, s’il veut qu’on écrive pour lui des livr
place grande dans les modestes régions du savoir, de la raison et du goût , moins on a de scrupule à lui refuser du génie. I
ens, et sans qu’il en coûte à la vérité pour accommoder les pièces au goût de ceux qui les jouent. Ce fut l’abbé de Lyonne,
tion24. Il lui fit lire les auteurs espagnols. Lesage les lut avec un goût formé par Molière. Les précieux et les précieuses
fiante des lettres, que ressentent même les gens qui en ont plutôt le goût que le génie, capable d’une certaine fierté d’esp
n’est pas un hors-d’œuvre ; elle . est l’action au moment même où le goût du lecteur la voulait sous cette forme. Elle a un
aître, au collège de Clermont, un homme qui savait avec profondeur et goût tous les bons maîtres sacrés et profanes, et d’un
e n’en sais pas de plus pratique. La définition que Rollin y donne du goût est toute une morale. C’est une de ces vérités do
l’esprit ne peut pas être instruit sans que le cœur soit touché. « Le goût , dit-il, est un discernement délicat, vif, net et
abbé Trublet. Oui, ce n’est que cela ; hors de cela, il n’y a que les goûts particuliers, aussi divers que les humeurs, il n’
définitions capricieuses que le dix-huitième siècle allait donner du goût . Dès 172634, Montesquieu avait écrit que « le goû
e allait donner du goût. Dès 172634, Montesquieu avait écrit que « le goût n’est que l’avantage de découvrir avec finesse et
ou la malignité. Voltaire, quelques années plus tard, définissait le goût « un discernement prompt comme celui de la langue
les subtilités de Montesquieu ; mais Voltaire ne fait-il pas tort au goût en le louant dans la langue du licencié Sedillo s
ique d’analyser tous nos plaisirs, décidait vers le même temps que le goût est proprement « le talent de démêler dans les ou
! Vient enfin Marmontel, définisseur par profession, qui voit dans le goût « un sentiment vif et prompt des finesses de l’ar
ue les philosophes du dix-huitième siècle, en mettant le vrai hors du goût , mettent le goût hors de l’homme, la définition d
s du dix-huitième siècle, en mettant le vrai hors du goût, mettent le goût hors de l’homme, la définition de Rollin met tout
mettent le goût hors de l’homme, la définition de Rollin met tout le goût dans le discernement du vrai, et le restitue à l’
74 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453
apprécia de bonne heure l’utilité dont il pouvait être, d’avoir pris goût à cette nature parfaitement droite, sincère, qui,
esté au fond l’homme de ses débuts, de ses études premières et de ses goûts littéraires variés. On me fait remarquer qu’à cet
u nombreuses, et non publiquement reconnues, où l’on s’assemblait par goût et avant tout règlement. On appelait cela l’âge d
eux. Et la lettre de M. Daru se terminait par de jolis vers dans le goût de ceux de son correspondant99. Puisque j’ai nomm
d’Andrieux et de ses dociles émules. En reconnaissant des défauts de goût et peut-être de caractère chez Alexandre Duval, i
ourd’hui et même de son temps, mais d’un certain mérite et d’assez de goût , qui avait fourni à Picard plus d’un trait pour s
pérée. M. de Larnac avait quelque emploi qui ne convenait point à ses goûts , et qu’il ne pouvait concilier avec son ambition
s, et de s’astreindre à des occupations qui ne sont point selon leurs goûts . C’est l’inconvénient qui dérive de l’insuffisanc
. En dehors de lui et de ses amis, et dans une certaine opposition de goût et de doctrines, je trouve un autre groupe, celui
agination en causant, et de la paresse dans le cabinet. Il était d’un goût fin, bien autrement impatient et dédaigneux ; il
uait pourtant par des idées moins absolues et plus pratiques, par des goûts littéraires moins tranchés, moins exclusifs et d’
75 (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55
laissé de souvenir, le marquis de Saint-Georges, un sage, un homme de goût , un philosophe pratique comme il y en avait alors
vois point ce qui vous choque : j’y vois, au contraire, le centre du goût , du monde, de la politesse, le cœur, la tête de l
ler le principal de ces obstacles) qui l’empêchent de se livrer à ses goûts et d’aller se fixer à Paris pour y étudier, y cul
Je ne vous cacherai point que je n’ai ni la santé, ni le génie, ni le goût qu’il faut avoir pour écrire ; que le public n’a
ation ; son esprit déborde son cœur, le fixe et le rassasie ; il a le goût de la raison et de la simplicité, tout cela se tr
science et d’honneurs ; moi, je suis faible, inquiet, farouche, sans goût pour les biens communs, opiniâtre, singulier, et
vie heureuse et toute privée, sur cette félicité tempérée et dans le goût d’Horace, qu’il se promet trop complaisamment. Il
Mais, cette gloire que vous aimiez (pourrait-on vous dire), dont le goût était né avec vous, l’a-t-on dépouillée de ses ch
ons dans leur cœur : la musique et la poésie ne flattent pas tous les goûts , ni la gloire ; mais cela n’empêche pas qu’elle n
re ; mais cela n’empêche pas qu’elle ne soit réelle… Je crains que le goût de la littérature n’arrête trop vos pensées. Et
lée des grands écrivains : « Je songe quelquefois à Voltaire, dont le goût est si vif, si brillant, si étendu, et que je voi
76 (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »
ent pas, on ne perçoit pas de la sorte quand on n’a rien à rendre. Ce goût , cette sensibilité si éveillée, si soudaine, supp
chez les poètes un vrai génie n’est jamais que rare, de même le vrai goût est rarement le lot des critiques ; les uns et le
es fautes, et de louer avec plaisir le mérite d’un ennemi ; doué d’un goût exact et large à la fois, de la double connaissan
on, que cette tentative de régularité et cette exacte codification du goût  : « En France, disait-il, la nation y est accoutu
y a bouquet et bouquet ; ce bouquet en soi est peu de chose, mais au goût il est tout. II. Je n’ai pas dessein, on le pense
st fort supérieur à Boileau pour l’étendue des idées, et aussi par le goût du pittoresque ; mais on lui a fait quelques-uns
e sédentaire et ne pouvant voyager vers les grands sites, il avait le goût de la nature champêtre, telle qu’elle s’offrait r
ux, d’une nuance infinie, et il n’a pas pris garde qu’il érigeait son goût et son talent personnel en loi et en théorie géné
e d’eux tous à ravir, et il touche le point vif de chaque talent avec goût et impartialité. Pour apprécier le Pope de la cau
emble, une part suffisante et proportionnée dans cette renaissance du goût naturel, de l’expression réelle et poétique. Les
hew Arnold. On y trouvera sur la traduction de Pope le dernier mot du goût . 22. Je profite, en ce moment, d’une intéressant
77 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153
déclaré d’abord. Auparavant ses conclusions allaient à n’admettre nul goût et nui génie, ni presque ressources d’aucun genre
c’est notre excès de bonté et de docilité qui bannit de chez nous le goût et le génie tous les jours davantage ; nous somme
nt noble et d’un feu qui les élèverait, et rétablirait le génie et le goût comme dans le beau siècle de Louis XIV, et peut-ê
à cause qu’il idolâtre les arts, étant poète, bel esprit et homme de goût  ; il n’est pas fait pour se ravaler aux choses co
vec de parfaitement beaux tableaux qui l’ornaient, mais avec choix et goût . Il a dit de Montaigne : Jamais Montaigne n’est
era naturel, quand on juge si sévèrement Mme de Sévigné, qu’on ait un goût marqué pour l’abbé Terrasson. Pour Saint-Évremond
us important qu’on ne le croirait. À côté de Saint-Évremond, dans son goût et son estime, il place pourtant une femme, Mme d
u’un autre, écrivant à huis clos ; mais il fallait encore en avoir le goût et l’allure. Quand à son style, il l’a défini lui
il se la prédisait sous une forme indirecte dans un portrait intitulé Goûts d’un vieux philosophe, et qui est de juin ou juil
de juin ou juillet 1755 : Le vieux Damon m’a dit avoir conservé ses goûts sans passions en plus grand nombre et le plus lon
l me faut, bon gré mal gré, abréger un peu sur ce point le détail des goûts médiocrement platoniques du vieux Damon)… Avec ce
la prévenance est sur les lèvres. 22. [NdA] Une fois cependant les goûts de race et d’antique noblesse semblent lui reveni
78 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378
çaise était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté La gaieté française, le bon goût
be dans tous les pays de l’Europe, et l’on attribuait généralement ce goût et cette gaieté au caractère national ; mais qu’e
u tout au moins dans les dépositaires de sa puissance ; il fallait du goût et de la délicatesse dans le choix des faveurs et
ver ensuite avec un nouveau plaisir ; et la plus grande perfection du goût et de la gaieté devait naître de ce désir de plai
echerche dans les idées et les sentiments, qui vint d’Italie gâter le goût de toutes les nations de l’Europe, nuisit d’abord
obtenir les places éminentes du pouvoir. Non seulement la grâce et le goût servaient en France aux intérêts les plus grands,
79 (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381
els, le siècle de Louis XIV n’a pas existé ; elle se continue avec le goût Louis XIII et de la première Régence, et finit à
indévot : par leur liberté de pensée en morale non moins que par leur goût en poésie, ils devaient être antipathiques à Desp
en poésie, ils devaient être antipathiques à Despréaux, à Racine. Le goût élevé, exclusif, de ceux-ci, se combinait au fond
upe, paraît avoir le mieux compris la position fausse où l’esprit, le goût libertins, allaient se trouver sous Louis XIV, pa
la première place parmi les femmes poëtes, et ce n’est que devant un goût plus nouveau et dédaigneux que sa renommée est ve
trer dans son grand Dictionnaire sous le nom de Dioclée. Son ton, son goût s’était fixé dès lors, et, à la différence de Mme
es compagnies lettrées ; il était d’autant mieux resté sur le premier goût de sa jeunesse. Il correspondait à ses loisirs av
, de vraies naïvetés enchantées. Mme Des Houlières en a juste dans ce goût , dans cette même coupe déjà ancienne alors, et qu
quand il est désintéressé, nous indique du doigt, dans son Temple du Goût , « le doux mais faible Pavillon, faisant sa cour
ir. Et combien n’y a-t-il pas, en effet, de Mme Des Houlières dans le goût comme dans les idées de cette spirituelle Launay,
magination et bien moins d’esprit que chez Mme Des Houlières. Mais le goût d’un jour, la manière, est-elle pour cela absente
bergeries. C’est ainsi, à la distance d’un siècle, que les défauts de goût , en quelque sorte, se transposent. Un rapport ent
chez ma mère, pour laquelle il avoit beaucoup de considération, et au goût de qui il avoit assez de confiance pour la consul
80 (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)
qui suppose d’incessantes lectures, un esprit toujours en éveil et le goût de la justice. On s’aperçoit aujourd’hui du vide
ances pour que ses « impressions » soient intéressantes, et s’il a ce goût naturel qui est la première et la plus nécessaire
i, par négligence coupable, ils se font complices d’un abaissement du goût , dont eux-mêmes sont victimes. — Il n’est qu’une
bri des tentations, son caractère l’élève au-dessus de son temps, son goût est entretenu par la seule lecture des maîtres. M
t-ce pas déjà de la partialité ? — Le critique est un homme, il a des goûts , des passions, un tempérament, des préjugés, voir
ses choix et de trouver, sur les œuvres qu’il n’a ni le temps, ni le goût de lire, une opinion bien motivée et digne d’être
ristiques de sa personnalité, etc. Pour l’instant, l’indépendance, le goût de l’art sans pédanterie, s’opposent heureusement
3º N’importe lequel, s’il est de bonne foi et s’il ne remplace pas le goût par un critérium. Fagus — Ces soirs nous o
aissait aujourd’hui, tout à fait hors de l’actualité. Le magistère du goût exercé par Sainte-Beuve était possible et souhait
a critique du livre du jour… Puisque vous voulez bien me demander mes goûts personnels, j’ajouterai que, si mes préférences s
critique, écrit M. René Gillouin, ne peut plus être un « magistère du goût  ». Opinion qui, apparemment, rallie tous les suff
st du choc, écrit M. Deffoux, entre le dogmatisme universitaire et le goût de l’art indépendant que naît la meilleure critiq
de son étiquette, « s’il est de bonne foi et s’il ne remplace pas le goût par un critérium ». MM. Marius-Ary Leblond, qui n
81 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511
iècle peut le plus justement se désigner à beaucoup d’égards, pour le goût , pour le genre universellement régnant alors dans
la musique parfaitement, elle chante avec toute la gaieté et tout le goût possible, sait cent chansons, joue la comédie à É
r affaire à un tel homme. On voit que, dans une chose quelconque, son goût apathique le porte du côté où il y a le moins d’e
la forêt de Sénart, témoin des premières entrevues. Bernis, fidèle au goût du temps, loin de trouver dans cet amour royal ri
on reconnaît qu’il y a du vrai dans cette manière de voir, et que le goût même du xviiie  siècle s’y retrouve au naturel. M
porte je ne sais quoi des sentiments bourgeois, des affections et des goûts de la vie privée jusque dans les scandales brilla
ne sont là que des singularités, dira-t-on ; mais elles attestent le goût et la passion des lettres chez cette femme « qui
e de L’Esprit des lois, La Henriade et le Pastor fido, témoignage des goûts à la fois sérieux et tendres de la reine de ces l
onts. Tout dans la physionomie, dans l’attitude, exprime la grâce, le goût suprême, l’affabilité et l’aménité plutôt que la
e gracieuse femme rajeunit la Cour, en y apportant la vivacité de ses goûts bien français, de ses goûts parisiens. Comme maît
a Cour, en y apportant la vivacité de ses goûts bien français, de ses goûts parisiens. Comme maîtresse et amie du prince, com
hapitre de l’art et des artistes du xviiie  siècle au point de vue du goût Pompadour, je ne puis que rappeler une quantité d
a désignation et l’emploi des sommes, présente un tableau complet des goûts variés de la marquise et ne fait pas trop de désh
82 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141
p; chrétiennes ; ces jeux de mots & ces concetti puériles, que le goût du siécle avoit arraché au Poëte. Il n’y a en vér
e ; tantôt il supprimoit entiérement tout ce qui n’étoit point de son goût , & tantôt il changeoit, ornoit, étendoit ou r
uet. Guarini. L’Aminte du Tasse inspira aux Poëtes italiens le goût de la Pastorale. Jean-Baptiste Guarini, gentilhom
l’Abbé Goujet, exacte à rendre les pensées de l’auteur & même son goût , son génie, ses expressions autant qu’une traduct
principalement célébre par sa Méxope. On sent dans cette Tragédie le goût d’un Écrivain qui s’est formé sur la majestueuse
en 4. volumes in-12. 1770. Cet ouvrage est fait avec beaucoup plus de goût que celui de le Sage ; il y a un bien plus grand
vrages, sont autant de voies qui nous ont facilité la connoissance du goût & du génie de leur poésie. Leurs versificateu
ue ces suppressions fussent du nombre de ces morceaux que les gens de goût pouvoient regretter ; on s’étoit pourtant trompé
udibras a trouvé le secret d’être fort au-dessous de Dom-Quichote. Le goût , la naïveté, l’art de narrer, celui de bien entre
ès-beau, mais en général on trouve dans ce Poëme plus d’esprit que de goût . Il a été traduit en françois en 1737. in-12., &a
dans le noble. Mais un de ses défauts les plus remarquables, est son goût pour les jeux de mots. Il n’y a rien qu’il ne sac
s coquettes & les petits maîtres, en quatre Chants, & dans le goût de la Boucle enlevée de Pope. La Gazette littérai
ittéraire, dirigée par deux hommes d’un sçavoir très-varié & d’un goût très-délicat, renferme divers morceaux, traduits
83 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48
ançais et les Italiens. Ce sont des théâtres de luxe ou des écoles de goût . Je ne dis rien de l’Opéra-Italien, plante exotiq
st et demeure, à travers toutes les vicissitudes, une grande école de goût , de bon langage, un monument vivant où la traditi
mes de génie, suivis eux-mêmes et assistés d’une infinité d’hommes de goût . Ces hommes-là, ces grands artisans de la civilis
contribua plus directement à la restauration de l’esprit public et du goût . Après 1814, la Comédie-Française eut à peine un
plus ou moins mélangés. Tout cela pourtant est voué par devoir et par goût à la parole et à l’éloquence. Où se former en se
n ne contribue davantage à rendre une nation grossière, à détruire le goût , à abâtardir l’éloquence et toute sorte d’esprit.
inte de la presse ont été les causes de la perfection de l’esprit, du goût , de la tournure chez les Français. Gardez l’une e
et de prêter la main, en un mot, à tout ce qui s’est appelé jusqu’ici goût , politesse, culture, civilisation. Quelles que so
84 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420
ques modernes parmi eux, ajoute-t-il, ont introduit des héros dans le goût du Titus & de l’Alexandre de Racine ; mais il
d’Oreste. Ils lui demandent combien de fois il a gémi de sacrifier au goût de la nation, de ne pouvoir pas déployer toutes l
cques. La nature leur parut vengée. Ils tâchèrent de communiquer leur goût & de maintenir, par des dissertations, la sim
. de Voltaire : « Vouloir de l’amour dans toutes les tragédies est un goût efféminé, l’en proscrire toujours est une mauvais
ies deviendront toutes des romans dialogués : on abandonnera l’ancien goût , par la facilité & l’abondance du nouveau. Ai
osât se déclarer pour le renversement des loix, pour l’extinction du goût , pour l’avilissement du tragique, pour une usurpa
le, lorsqu’on donna l’Enfant prodigue, pièce excellente & dans le goût nouveau, composée de scènes pathétiques, & de
titre seul prévenoit & leur attiroit des spectateurs en foule. Le goût du public parut si décidé pour elles, que les cri
nre d’amusement. La parodie dramatique, chez les Grecs, étoit dans le goût de celle de nos jours. Les Hégemon, les Rhinton é
reste que des fragmens des leurs & de toutes celles des Grecs. Le goût de la parodie & du burlesque a été singulière
icule intitulée : La Passion de notre-seigneur en vers burlesques. Ce goût tomba vers l’an 1660 ; mais on l’a relevé depuis,
lques expressions ; ou bien celles de ces poëmes faits exprès dans le goût sublime sur un sujet qui ne l’est pas. La Batrach
on la prit pour réelle, & l’on s’enhardit à le traiter selon son goût . On parodia ses Fables ; on réfuta son Discours
des situations comiques & applaudies ; qu’on divertit des gens de goût , en mettant, dans la bouche des bourgeois & d
s-ci, que je voudrois qu’on réformât les autres. » Quelle idée ! quel goût  ! Il dit, dans un autre endroit : « Je proteste q
helieu a fait bâtir la salle du palais royal ; Mazarin a eu les mêmes goûts . Il y avoit toujours aux spectacles de la cour, u
; des brutes a du être le censeur de l’école de la politesse & du goût . Il se plaint de n’être plus, de ne présenter que
85 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433
illa de bonne heure dans ce genre d’exercice, et en garda toujours le goût . S’il fallait définir l’académicien modèle dans l
ieux de direction et le sens dont il y fait preuve. Il paye tribut au goût du moment, à la mode des Almanachs des Muses et d
pargnait pas à son ancien élève les conseils du sage et de l’homme de goût  : Voulez-vous que je tous parle franchement, mon
eçons d’histoire à nos pensionnaires : ce qui est plus analogue à mon goût , et, je l’ose dire, à mon talent. Cependant mon t
à mesure que j’avance, soit que l’âge me glace le sang, soit que mon goût s’épure à force d’approfondir ; une page de tradu
ller : un voleur honnête ne s’adresse qu’aux riches. » On voit que le goût du père Lefebvre, comme celui des Oratoriens en g
éral, était quelque peu orné et fleuri ; c’était un compromis avec le goût du siècle92. Il y a plaisir pourtant à rencontrer
composant cette Épître, Daru avait voulu faire quelque chose dans le goût de celles d’Horace qu’il était en ce moment occup
Notre Lycée républicain n’a qu’un cri après vous. Venez y ranimer le goût des beaux vers en nous lisant les vôtres… Nos pro
s Casti, le conte est plus développé, et il y a des hardiesses que le goût français eût supportées moins aisément. Daru, en
instruits ou désirant l’être, qui, après la Révolution, revenaient au goût des choses littéraires et de la poésie comme dans
86 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37
ablement variés et bien suivis Il fut fort en estime même des gens du goût le plus exquis17 ». On peut ajouter aujourd’hui q
cette société. Il est fort présumable que le Ier volume, qui était du goût de tout Paris et du goût de Henri IV lui-même, to
t présumable que le Ier volume, qui était du goût de tout Paris et du goût de Henri IV lui-même, tout éloigné qu’était ce pr
duire à l’impuissance de nuire. Du fait seul que telle chose était du goût de l’adversaire qui a succombé, elle doit être ré
maîtres nouveaux dont les productions étouffent ce qui peut rester de goût et de sens dans la nation. C’est là ce que nous a
87 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76
radoxe qui me paraît blesser tout ensemble la vérité, la morale et le goût . C’est que où la vertu règne, la bienséance est i
à tous les cœurs bien nés. La bienséance du langage serait une loi du goût , quand elle ne serait pas une règle de morale, et
où la corruption des mœurs est portée au dernier excès. La pureté du goût est une qualité de l’esprit ; c’est un tact qui p
du bon goût et des bonnes mœurs est plus ordinaire que l’existence du goût sans mœurs, ou des mœurs sans goût. Nous reviendr
plus ordinaire que l’existence du goût sans mœurs, ou des mœurs sans goût . Nous reviendrons sur ce sujet dans la quatrième
88 (1864) Études sur Shakespeare
lle est bien plus en mesure de les imposer comme des lois. Elle a des goûts plutôt que des besoins ; elle porte rarement dans
d’un public plus large et plus simple, de quoi se défendre contre les goûts hautains d’une coterie d’élite, s’il ne peut s’ar
, se verra assujetti au petit nombre, et celui qui devrait diriger le goût des peuples deviendra l’esclave de la mode. Telle
ène. La littérature ne prospère que lorsque, intimement unie avec les goûts , les habitudes, toute la vie d’un peuple, elle es
’Élisabeth et celui de son successeur suffirent à peine à dépenser ce goût d’aisance et de repos qu’avaient amassé de longue
es réformés, Élisabeth avait, en commun avec le clergé catholique, le goût de la pompe et de l’autorité. Aussi tels furent s
ieuse, les querelles littéraires et les controverses théologiques, le goût des fêtes et le fanatisme des austérités, la phil
ce qu’on sait des amusements de sa jeunesse n’a rien qui rappelle les goûts et les plaisirs d’une vie littéraire. Nous vivons
e a été familière à ses premiers regards ; elle a pu être son premier goût , sa première passion quand le mouvement des passi
rtance qui appelle les chefs-d’œuvres. Nulle part sur le continent le goût de la poésie n’a été aussi constant et aussi popu
t des scènes dialoguées. Cependant les ménestrels formèrent plutôt le goût national, porté ensuite au théâtre, que le théâtr
bandonna l’usage. Le clergé anglais était plus intimement associé aux goûts , aux habitudes, aux divertissements du peuple. L’
tées de Londres. Loin de combattre ou même de chercher à dénaturer le goût du peuple pour les représentations théâtrales, le
entiments, aux habitudes, au tour d’imagination de ce peuple formé au goût de la poésie par ses propres fêtes et par les cha
a sévérité religieuse et d’ambition pour la pédanterie littéraire. Le goût national se vit attaqué presque en même temps par
btenir un succès décisif, c’était trop d’avoir à dompter à la fois le goût national et celui de la cour. La cour d’Élisabeth
de dame de savoir lire le grec et distiller des eaux spiritueuses. Le goût connu de la reine y avait joint les galanteries d
s qui pussent donner de l’autorité à ses habitudes et du crédit à ses goûts , se groupa, se forma, pour ainsi dire, autour de
s’enracinent que lorsqu’elles ont su s’accorder et se fondre avec le goût national. La cour elle-même affectait bien quelqu
s. Le théâtre demeurait donc soumis, à peu près sans contestation, au goût général ; la science n’y tentait que de timides i
nt sa préférence. Lord Buckhurst lui-même n’exerça d’influence sur le goût dominant qu’en lui demeurant fidèle. Son Miroir d
sité d’une augmentation considérable dans le nombre des mariniers. Un goût si universel et si vif ne se repaîtra pas longtem
prétendre à ébranler leur imagination par le secours de la poésie. Le goût des Anglais pour ces représentations muettes (pag
l’ensemble de l’ordre social, à l’état des esprits, aux instincts du goût public qui se fût choqué de les voir violées, qui
sur la scène ce qui remplissait le spectacle habituel de la vie ? Le goût ne se montrait pas plus difficile que les mœurs.
la tragédie et la comédie ne s’y séparèrent point. La prédominance du goût populaire y poussa quelquefois la représentation
les mélanges et les contrastes qui s’y rencontraient, et sans que le goût public fût tenté de s’en plaindre. Le comique, ce
sement sans conséquence. La contexture des pièces espagnoles, dont le goût commençait à s’introduire en Angleterre, fourniss
Marchand de Venise, ont échappé, en partie du moins, à l’influence du goût romanesque. On s’étonnera peut-être de voir ce mé
n de la faveur populaire ; Shakespeare ne se dégagea que lentement du goût de son siècle ; toujours plus grand, toujours plu
me s’il eût senti en lui-même une supériorité qui, pour se confier au goût de la multitude, avait besoin d’une caution vulga
ui n’est due au contraire qu’à l’absence du travail. Accoutumé par le goût de son siècle à réunir souvent les idées et les e
a qualité de spectateurs de Black-Friars regardée comme le signe d’un goût plus élégant et plus dédaigneux. Mais de telles d
quel point l’euphuisme, l’exagération du langage poétique et le faux goût du temps ont pu donner à lord Southampton les tra
ires, et ce caractère général du xviiie  siècle asservi à ses propres goûts , et inhabile à comprendre ce qui n’entrait pas da
ets. Les besoins de la curiosité l’emportent trop souvent sur ceux du goût , et le plaisir d’aller encore admirer Shakespeare
mps de Shakespeare, il n’osait prétendre à partager. Les triomphes du goût classique se bornèrent pour lui aux éloges unanim
poëtes de l’école de Shakespeare s’appliquaient aussi à satisfaire le goût du public pour le genre de plaisir auquel il l’av
ins heureux, mais soutenus avec une grande activité, entretenaient ce goût pour le théâtre qui survit aux époques de ses che
amusement de ce genre. La Restauration amena ensuite en Angleterre un goût étranger, que ne partageait pas toute la nation,
1765, Johnson déjà plus hardi, encouragé par l’aurore d’un retour au goût national, défend vigoureusement les libertés roma
vrages dramatiques, devint dans les siens un simple accessoire que le goût de son temps ne lui permettait pas de retrancher,
s ne lui permettait pas de retrancher, dont peut-être même son propre goût ne lui demandait pas le sacrifice, mais qu’il réd
ssamment à l’effet général, deviendraient impossibles ! Accommodez au goût de plaisanterie de notre temps la scène du portie
s, même d’un talent supérieur, ont essayé de faire des pièces dans le goût de Shakespeare, sans s’apercevoir qu’il leur manq
hardis essais du génie. Ce n’est pas seulement à des spectateurs d’un goût plus difficile, d’une imagination plus distraite
même temps que l’imagination sera occupée. Il faut que les progrès du goût , des lumières de la société et de l’homme, serven
89 (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »
rté une curiosité d’examen, un intérêt et une finesse d’attention, un goût délié, une clarté et une élégance d’exposition qu
’y mît pas d’obstacle, il naissait presque de toute nécessité avec le goût des livres et déjà lettré. Le père de M. Magnin é
à s’en servir très suffisamment comme homme d’esprit, comme homme de goût et de lettres, non à en user familièrement dans l
isant : « Explique-moi cela ? » Mais alors, durant l’explication, son goût s’exerçait et jouissait à son aise ; son esprit j
ucoup de peine ; mais, aidé et averti, il s’en rendait compte, et son goût surtout (car il faut en revenir là), son intellig
, d’applications et d’aptitudes, précieux et rare. Voyons un peu : Le goût et la connaissance du Théâtre-Français d’abord ;
t rejugé à sa guise, et M. Vitet l’a fait mieux que personne, avec le goût et la supériorité qu’on lui connaît. Eh bien, il
duelles et en décrivait les manières successives avec une science, un goût , une précision qui supposaient vraiment une longu
te voie ; je ne lui trouve de vocation un peu déterminée que dans son goût pour le théâtre, pour les origines et les applica
ttire et l’amuse ; son dilettantisme commence. S’il n’avait pas eu ce goût d’instinct pour le théâtre et ses jeux les plus d
reteur curieux et de l’archéologue au jugement littéraire direct. Son goût , mis en demeure de se prononcer, n’a pas de ces p
il a introduit dans ces matières d’apparence ingrate le sentiment du goût et une critique déliée, avisée, exacte et légère.
e de marcher avec le secours et l’appui des antres. Par nature et par goût , je n’aurais jamais été de ceux qui ont défriché
s remarques n’en sont pas moins fines et justes en tout ce qui est du goût . Il nous fait apprécier comme la perle du genre d
90 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382
t plus dentelé qu’arrondi)74 ; il ne le détruit pas. Goethe, sans son goût pour la Grèce qui corrige et fixe son indifférenc
quoi s’y renouveler aussi, de quoi y modifier sa manière de servir le goût et de défendre la tradition. Je prendrai pour exe
bien de diminuer l’importance et l’utilité incontestable. On a eu le goût des sources ; on a voulu connaître toutes choses
s que donnait la seule lecture de leurs œuvres publiques. Les gens de goût d’autrefois, dans leur appréciation littéraire de
la maîtrise au talent, à la méditation, au jugement, à la raison, au goût . J’estime fort, par exemple, ces thèses que l’on
u tel personnage d’après des documents inédits, je me défie un peu du goût et de la parfaite justesse des conclusionsad ; je
d’enquête toujours ouverts, conservons, s’il se peut, la légèreté du goût , son impression délicate et prompte ; en présence
édemment, y reprend du moins de la vie et de la fraîcheur. L’homme de goût , quand même il n’est pas destiné à enseigner, et
rations légitimes, une certaine latitude à laisser à la diversité des goûts , des esprits et des âges. Je m’oublie, messieurs 
gtemps autorisés à cette manière de discourir librement des choses du goût . Croyez bien que si j’ai fait passer, pour cette
le talent, le professeur de maintenir la tradition et de conserver le goût . 70. [NdA] M. Nisard. 71. [NdA] Et pourquoi pas
este bien des chose à souhaiter… ad. [1re éd.] je me méfie un peu du goût et de la parfaite justesse des conclusions
91 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »
fut un des lieux où la préciosité s’épura en politesse. Tournant son goût de fine subtilité vers les solides réalités du cœ
portraits. Non par une nécessité seulement de son sujet, mais par un goût qui fut celui de toute sa génération, Retz se com
fait vraiment pendant aux grandes scènes politiques de Corneille. Le goût des portraits, Retz l’a pris aussi à son monde ;
rutal, esprit fin, souple et sec, sans fantaisie et sans flamme, d’un goût sûr plutôt que large, d’un style net et propre en
ature avec un complet abandon, libertin de mœurs et de croyance, d’un goût original, à la fois Louis XIII et Régence sans ri
audira Perrault. Ce public est à distance des chefs-d’œuvre ; il a un goût capable de les comprendre, de les aimer, distinct
un goût capable de les comprendre, de les aimer, distinct pourtant du goût qui les crée, et surtout inférieur. La théorie li
s livres : elle est passionnée de comprendre et de penser. Elle a des goûts de précieuse, d’exquise mais authentique précieus
tellectuelle. Au fond, elle saisit mieux les idées que la poésie. Ses goûts vérifient en somme ce que je disais à propos de B
vieillesse. Là seulement, et quand elle s’occupe d’elles, s’efface ce goût de tristesse amère, de lassitude accablée, d’ennu
st pas là encore la passion sans épithète et sans restriction. Par le goût , ce roman exquis, malgré sa date, est antérieur a
u temps emploieront à la description des mœurs et à la satire du faux goût . 5. Les érudits bénédictins La plus grande
92 (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »
e siècle contribuèrent à établir les communications, à généraliser le goût dans ses applications diverses : Diderot, par sa
de costumes espagnols, de travestissements. Il eut de bonne heure le goût , le sentiment du costume et du travestissement ;
venteur de modes et de costumes ; je le devrais pourtant, car il a le goût , le génie, l’invention en ce genre. « Personne, m
il apporta un luxe d’élégance et de comme il faut, qui était dans ses goûts , mais qui dépassait ceux du public. Il y mettait
rès le bassin d’Auteuil. Voilà une image du premier Gavarni, dont le goût naturel eût été du côté de l’élégance et peut-êtr
é de l’élégance et peut-être du sentiment. Il est bon qu’il ait eu ce goût en lui, et en même temps que ce goût ait été comb
ment. Il est bon qu’il ait eu ce goût en lui, et en même temps que ce goût ait été combattu par celui du public et des entre
l’artiste, — je dis un peu et pas trop. II. Il dut donc sacrifier au goût du public lorsqu’il travailla pour le Charivari,
ui est sur le tapis. Chacun en juge à sa guise et en décide selon ses goûts  : — « La beauté, c’est, ma mie, a dit l’écolier,
il est expert et passé maître, Balzac pourtant s’emporte et manque de goût à tout moment ; il s’enivre du vin qu’il verse et
et rigoureuse vicissitude des choses. Ce qui est vrai, c’est que son goût primitif l’eût peut-être tourné davantage vers le
93 (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »
e ne plus s’en tenir exclusivement à ce qu’on appelait la critique du goût , de creuser plus avant qu’on n’avait fait encore
itaire devenu professeur libre, il s’est trouvé avoir un talent et un goût tout particuliers pour ce genre d’enseignement ra
nomade, il faut quelque condescendance parfois, quelque concession au goût du jour et à Celui des lieux où l’on passe ; mais
deux : ni anges ni démons. Mais M. Deschanel, en célébrant, selon le goût du siècle, qui en cela va un peu loin, l’amour et
le secret du génie, et en voulant suppléer au sens indéfinissable du goût . Je suis à table, je goûte d’un mets, je goûte un
t soi-même de le servir et de le présenter aux autres. En. un mot, le goût seul ne suffit plus désormais, et il est bon qu’i
pas et ne déprécie rien, mais on a bien fait de ne pas se tenir à ce goût -là si vite contenté, si promptement dégoûté. Je m
el de les suivre, Nous avons vu, dans la personne de M. Villemain, le goût même à l’œuvre sur Cromwell, sur Milton. A-t-il t
sur Milton. A-t-il tout dit, a-t-il pénétré jusqu’aux entrailles ? Le goût seul ne dispense pas des méthodes armées et préci
e ce qu’il en faut pour s’y délecter et s’y complaire ! Épicurisme du goût , à jamais perdu, je le crains, interdit désormais
schanel, quand il va de ville en ville et de pays en pays propager le goût des conférences, n’est l’envoyé de personne et ne
94 (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63
sse se passa un peu au hasard dans diverses garnisons du Piémont. Les goûts littéraires dominaient-ils en lui et remplissaien
souriante et sensible de Charles Lamb. On surprend les lectures, les goûts du jeune officier, son âme candide, naturelle, mo
le, on en conviendra, est maniérée ; il y a très-peu de ces fautes de goût chez M. Xavier de Maistre ; son frère, dans sa ma
ngers écrivant en français et non venus à Paris, c’est précisément le goût simple. Par là il ressemble à Mme de Charrière :
Et qu’on ne s’étonne pas si j’allie ainsi l’idée de la simplicité du goût avec celle du centre le plus raffiné. C’est un fa
par où l’on devrait commencer. » Ainsi Hamilton est aisé et simple de goût , comme l’est Voltaire. Le comte Xavier s’en est p
plus savoureuse sous cet accent, comme le pain des montagnes sous son goût de sel ou de noix. Lorsque la Savoie fut réunie à
sté sur ce singulier petit essai, s’il n’y avait une leçon directe de goût à en tirer, si l’on n’y trouvait surtout les trac
on que les cieux. Peut-être un jour dans la campagne, Conduit par tes goûts inconstants, Tu rencontreras deux enfants Qu’une
ges, un mouvement remarquable qui peut encore, ce semble, rassurer le goût . On l’a peu affiché, on l’a peu vanté dans les jo
ncorrection sont presque aussi rares chez M. de Maistre que celles du goût . J’en note, pour acquit de conscience, quelques p
95 (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »
ait sans fin de ses jugements, de ses impressions : ce n’était pas un goût simplement délicat et pur que le sien, un goût co
ns : ce n’était pas un goût simplement délicat et pur que le sien, un goût correctif et négatif de Quintilius et de Patru ;
lument au jury des seuls confrères, ou soi-disant tels, en matière de goût . L’alliance offensive et défensive de tous les ge
ans un monde qu’ils charmaient, comme le plus original de ces gens de goût finissants, et parmi ces conseillers et ces juges
ardi d’élan et plus excentrique de rayons, que cet excellent homme de goût . La vie de M. Joubert compte moins par les faits
temps que dans d’autres. » Il devint un admirable juge du style et du goût français, mais avec des hauteurs du côté de l’ant
ployés par le vrai poëte, pour les yeux un certain phosphore, pour le goût un certain nectar, pour l’attention une ambroisie
igaments l’ont uni aux plus mauvais muscles du monde. Cela me rend le goût très-difficile et la fatigue insupportable. Cela
r modération décente ! « On parle de leur imagination : c’est de leur goût qu’il faut parler ; lui seul réglait toutes leurs
le. « Leurs philosophes même n’étaient que de beaux écrivains dont le goût était plus austère. » Paul-Louis Courier les juge
ts et le juge, car lui-même est un homme de par-delà, plus antique de goût  : « La facilité est opposée au sublime. Voyez Cic
96 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205
ement, c’était encore homme de lettres, dilettante, virtuose, avec le goût vif des arts, avec la passion et le culte surtout
el est le rôle du grand Frédéric dans l’histoire ; mais, au fond, ses goûts secrets ou même très peu secrets, ses réelles dél
es manies, ne fit invasion dans un de ses devoirs. Au point de vue du goût , il y aurait bien des choses à remarquer. La natu
usqu’à la fin il rimera. Il composait également de la musique dans le goût italien, des solos par centaines, et il jouait, d
, et on en a tiré des conséquences sur la nature et la qualité de ses goûts . De ce qu’il appelle dans ses lettres d’Alembert
s subtilités de commentateurs. Il suffit, pour être informé des vrais goûts intellectuels de Frédéric, de l’entendre lui-même
a première moitié. Toute illusion a cessé, et il ne reste plus que ce goût vif de l’esprit qui se manifeste encore. D’ailleu
ature. Jamais aucun auteur avant vous n’a eu le tact aussi fin, ni le goût aussi sûr, aussi délicat que vous l’avez. Vous êt
si vive, mais elle eut durée et solidité. Ce n’était pas seulement un goût naturel qui portait Frédéric vers d’Alembert : « 
s de Frédéric qui se ferait à l’usage des bons esprits et des gens de goût , pour ne pas tomber dans le fatras dont le voisin
97 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380
uelles gens on la fait dîner : « J’étais née, dit-elle, pour avoir du goût  » ; et elle entre à l’instant dans ce cercle d’él
e cela ici, et comme je l’ai déjà dit, si je n’avais pas eu un peu de goût naturel, un peu de sentiment, j’aurais pu m’y mép
sasié du plaisir de m’aimer, pour en avoir trop pris d’abord. Mais le goût lui en reviendra : c’est pour se reposer qu’il s’
moi, je suis trop vieux », donnant à entendre qu’en vieillissant, le goût , comme le palais, devient plus difficile. Cependa
lecteur est homme aussi : mais c’est alors un homme en repos qui a du goût , qui est délicat, qui s’attend qu’on fera rire so
jamais dépassé les bornes. Voltaire, qui le raille volontiers sur le goût , aurait pu prendre exemple de lui pour la morale.
e la marquise entend se choquer, notez-le bien : « Mais quand on a le goût faux, lui dit-elle, c’est une triste qualité que
creusée assez avant ; on y voit du moins le faible de l’auteur et son goût pour ce genre de serviteurs officieux, voisins de
et de se survivre. D’autres embarras s’y mêlèrent. Marivaux avait les goûts recherchés que l’on conçoit de la part d’une orga
98 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248
ue rien ne commandait dans la libre et capricieuse application de ses goûts  ! Sa destinée est à faire envie à ceux (et ils so
des : « Tu produiras toujours, tu produiras à heure fixe, et, que tes goûts t’appellent ici ou là, tu iras où est la borne, e
ellement à la Vénus Arsinoé. C’est à ces questions qu’il songeait par goût et se délectait depuis des années, dans l’interva
e leur production. Fauriel, si on l’eût abandonné à lui-même et à ses goûts , eût été trop tenté de faire comme Guillaume Favr
un effet instantané, et c’est la chose pour laquelle j’ai le moins de goût . Les journaux de Paris vous auront quelquefois ra
tournent que contre lui, tant elles décèlent une absence complète de goût et de sentiment français ! Qui a fait de ces vers
dans la galerie de La Grange et chez un hôte qui lui eût rappelé les goûts et les entretiens mitigés de son ami le président
la campagne en été, celui d’une grande ville en hiver, ayant quelque goût pour la littérature et les beaux-arts, usant de t
ient pas. Toutes les fois qu’on voudra citer les hommes qui ont eu le goût passionné de la lecture, de l’étude, de la critiq
99 (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »
, sur des images riantes. L’éditeur, M. Hetzel, y a mis le soin et le goût qu’il apporte à ces sortes de publications ; il s
it être cependant rejetée très-bas dans les âges de décadence, car un goût fin y a présidé. La composition est divisée en qu
voulait se donner le spectacle de l’incertitude et de la fragilité du goût , même chez les plus savants hommes, et même en ce
ait traduit le livre dans sa jeunesse, de celui même qui, en homme de goût , relisait son Théocrite une fois chaque année, au
t l’épisode de la courtisane Lvcénion, si choquant sous le rapport du goût , fait disparaître la moitié du charme. Un merveil
ent lu et admiré, dit Gœthe, où l’on trouve l’intelligence, l’art, le goût portés au plus haut degré, et qui fait un peu des
t le docte évêque d’Avranches ! C’est en effet toute une éducation du goût , dans ces matières de l’art antique, qu’il avait
trésor trouvé près d’un dauphin pourri sur le rivage de la mer. Et un goût , une perfection, une délicatesse de sentiment com
ns son genre : Bernardin de Saint-Pierre, ce Grec d’imagination et de goût , s’est inspiré de l’une pour faire l’autre, et la
100 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18
laisir que je ne puis analyser, et qui se décuple à cette analyse. Le goût , bien ou mal satisfait, de lire, conduit presque
, l’amusement coïncide avec l’estime. C’est en ce sens qu’un homme de goût déclarait qu’aux soirs de gaîté, quand l’envie le
qu’il jugerait médiocre ferait bien de renoncer à toute critique son goût est mauvais, ou son jugement faux, et sa critique
concède moins unanimement la nécessité de cette autre inclination le goût du jugement. Une querelle s’éleva, voici quelques
te besogne d’appréciateur, d’expert, de « gourmet », il doit avoir le goût du jugement. Tant vaudra son jugement, tant vaudr
page de lecture. Je porte à un degré extrême, et presque ridicule, ce goût du jugement exact. Non seulement je ne saurais li
u sujet de livres. Je sais que cette causerie contente des esprits de goûts analogues, mais moins enclins, moins entrainés à
lyriques, voire que les conteurs scatologiques, est permis. Tous les goûts , même antinaturels, sont dans la nature. Seulemen
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