/ 4127
1 (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VII. De l’esprit de parti. »
Chapitre VII. De l’ esprit de parti. Il faut avoir vécu contemporain d’une
littérature, peuvent donner quelques idées légères de la nature de l’ esprit de parti ; mais il n’existe tout entier, mais il
s les motifs d’enthousiasme ou de haine. On doit d’abord distinguer l’ esprit de parti de l’amour propre, qui fait tenir à l’op
rsement célèbre, M. de Condorcet, avait précisément le caractère de l’ esprit de parti. Ses amis assurent, qu’il aurait écrit c
gueil, l’émulation, la vengeance, la crainte, prennent le masque de l’ esprit de parti, mais cette passion à elle seule est plu
ue dans les intérêts de ce genre, toutes les passions se joignent à l’ esprit de parti, et décident à suivre l’un ou l’autre ét
 siècle, et se font aujourd’hui Aristocrates ou Jacobins. Ce sont des esprits crédules, soit qu’ils se passionnent pour ou cont
specter des préjugés absurdes, alors qu’il embrasse une vérité avec l’ esprit de parti, perd la faculté de raisonner, ainsi que
u’on a vu prêcher l’athéisme avec l’intolérance de la superstition, l’ esprit de parti commande la liberté avec la fureur du de
et de toutes les passions, la plus uniforme dans ses effets, c’est l’ esprit de parti. Elle s’empare de vous comme une espèce
mme une espèce de dictature, qui fait taire toutes les autorités de l’ esprit , de la raison et du sentiment : sous cet asservis
ts. Un triomphe acquis par une condescendance, est une défaite pour l’ esprit de parti. Lorsque les Constitutionnels luttaient
ns perdre l’espoir de se défaire un jour de leurs alliés. Mais dans l’ esprit de parti, l’on aime mieux tomber, en entraînant s
du dogme importe davantage encore que les succès de la cause. Plus l’ esprit de parti est de bonne foi, moins il admet de conc
e sacrifice pour assurer la plus grande victoire. Quel exemple de cet esprit impliable, dans chaque détail comme dans l’ensemb
tes, la vengeance même peut retarder, ou détourner sa marche ; mais l’ esprit de parti est comme les forces aveugles de la natu
as convaincu, ils ne savent plus avoir recours qu’à la persécution. L’ esprit de parti unit les hommes entre eux par l’intérêt
ssions qui sont coupables aux yeux de celui même qui s’y abandonne. L’ esprit de parti n’a point de remords. Son premier caract
bassesse de ses agents ; mais cette affreuse idée était admise par l’ esprit de parti lui seul, et l’on a dit, sans être un as
être un assassin, il y a deux millions d’hommes de trop en France. L’ esprit de parti est exempt de craintes, non pas seulemen
ans application, particulières la révolution de France, distinguent l’ esprit de parti de ceux qui défendent les anciens préjug
’esprit de parti de ceux qui défendent les anciens préjugés, d’avec l’ esprit de parti de ceux qui veulent établir de nouveaux
’esprit de parti de ceux qui veulent établir de nouveaux principes. L’ esprit de parti des premiers est de meilleure foi, celui
fférences cependant, les caractères généraux sont toujours pareils. L’ esprit de parti est une sorte de frénésie de l’âme qui n
à l’action de comparer, de balancer, de modifier, d’excepter, dont l’ esprit de parti délivre entièrement ; les violents exerc
exion aux opinions les plus extrêmes. Jamais il ne peut en coûter à l’ esprit de parti, d’abandonner des avantages individuels
’homme est susceptible. Par cette analyse, on voit que la source de l’ esprit de parti est tout à fait étrangère au sentiment d
nt qui puisse à cet excès borner la pensée et dépraver la moralité. L’ esprit humain ne peut avoir son développement, ne peut f
les routes déjà tracées. Or, quand la pensée est une fois saisie de l’ esprit de parti, ce n’est pas des objets à soi, mais de
ce, et l’œil donne la forme au lieu de recevoir l’image. Les hommes d’ esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à s
peut imaginer de plus fatigant, dès qu’on n’est pas susceptible de l’ esprit de parti ; et l’homme le plus impartial, témoin d
rapport des lumières, sont très longtemps à se relever du fléau de l’ esprit de parti. Les réputations n’ayant plus de rapport
contemporaine, et la renommée elle-même est tellement investie par l’ esprit de parti, que l’homme vertueux et grand peut ne p
un but toujours renaissant ; cette carrière se referme à la voix de l’ esprit de parti, et tous les désirs, comme toutes les cr
la foi les têtes formées pour concevoir, découvrir et juger. Enfin, l’ esprit de parti, doit être de toutes les passions celle
intérêt ne l’éclaire point, quand il est entièrement de bonne foi. L’ esprit de parti arrive souvent à son but par sa constanc
par sa constance et son intrépidité, mais jamais par ses lumières : l’ esprit de parti qui calcule n’est déjà plus, c’est alors
ossible d’expliquer tous les effets par des idées générales, ni sur l’ esprit de parti, ni sur toutes les autres passions humai
cet horrible terme, combien en France, combien dans tous les temps, l’ esprit de parti n’a-t-il pas entraîné d’actions coupable
antages de l’estime, à telle ou telle partie du pouvoir ; mais dans l’ esprit de parti il n’y a rien que d’absolu, parce qu’il
que ce puisse être. Je me sers de l’expression temporel, parce que l’ esprit de parti déifie la cause qu’il adopte, en espéran
érant de son triomphe des effets au-dessus de la nature des choses. L’ esprit de parti est la seule passion qui se fasse une ve
pèce humaine, en préservant les individus de leurs propres fureurs, l’ esprit de parti a trouvé le seul moyen de l’anéantir dan
s entières, sur les races futures, pour le détacher des individus ; l’ esprit de parti efface les traits de sympathie pour y su
’il faut attribuer leurs revers. Après avoir esquisse le tableau de l’ esprit de parti, il entre dans mon sujet de parler du bo
rouvent dans les jeux qui les enivrent de mouvement et de fatigue : l’ esprit de parti peut très bien suppléer à l’usage des li
vresse ; mais quand l’égarement a cessé, l’homme qui se réveille de l’ esprit de parti, est le plus infortuné des êtres. D’abor
ille de l’esprit de parti, est le plus infortuné des êtres. D’abord l’ esprit de parti ne peut jamais obtenir ce qu’il désire ;
s hommes, mais point dans la nature des choses. Jamais il n’existe un esprit de parti, sans qu’il en fasse naître un autre qui
ne finit que par le triomphe de l’opinion intermédiaire. Il faut de l’ esprit de parti pour lutter efficacement contre un autre
Il faut de l’esprit de parti pour lutter efficacement contre un autre esprit de parti contraire, et tout ce que la raison trou
es à celles de ses adversaires ; mais ce n’est point par calcul que l’ esprit de parti prend ainsi des moyens extrêmes, et leur
une puissance toute d’impulsion, et il n’y a que de la guerre dans l’ esprit de parti ; car tous ces principes constitués pour
aires au point juste et possible, la puissance, la considération de l’ esprit de parti est finie, le monde se rassoit sur ses b
s’y sont montrés les plus violents et les plus injustes. Mais quand l’ esprit de parti, dans toute sa bonne foi, rendrait indif
les satisfactions que donnent la puissance, la gloire, mais lorsque l’ esprit de parti triomphe, par cela même il est détruit.
qui fait du rôle d’Oreste le plus déchirant de tous les spectacles, l’ esprit de parti peut la réaliser ; la main de fer du des
celui qui s’y abandonne ; c’est la fatalité, pour ces temps-ci, que l’ esprit de parti, et peu d’hommes sont assez forts pour l
les plus contraires ; celui qu’ils se sont montrés sous le joug de l’ esprit de parti ; celui qu’ils devaient être par les don
2 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »
it commencer l’histoire de la littérature. — § II. Ce que c’est que l’ esprit français. — § III. En quoi l’esprit français diff
ature. — § II. Ce que c’est que l’esprit français. — § III. En quoi l’ esprit français diffère de l’esprit ancien. — § IV. En q
ue l’esprit français. — § III. En quoi l’esprit français diffère de l’ esprit ancien. — § IV. En quoi il diffère de l’esprit de
français diffère de l’esprit ancien. — § IV. En quoi il diffère de l’ esprit de quelques nations modernes. — § V. Comment l’im
quelques nations modernes. — § V. Comment l’image la plus exacte de l’ esprit français est la langue française. — § VI. Des dif
moire et écrire par l’imitation, et dont la connaissance, inutile aux esprits bien faits, pourrait être un piège pour ceux qui
est-à-dire parfaitement conforme au génie du pays qui le parle et à l’ esprit humain ? Et qu’est-ce que cette parfaite conformi
rfaite conformité du langage au génie particulier d’une nation et à l’ esprit humain en général, sinon cet ensemble de qualités
ent immédiatement clair et intelligible pour cette nation et pour les esprits cultivés de toutes les nations ? Ne serait-ce pas
gue à laquelle, depuis bientôt quatre siècles, tout ce qu’il y a eu d’ esprits cultivés en France a invariablement attaché le mê
onfus de l’art antique. A cette lueur qui éclaire ses premiers pas, l’ esprit français marche avec tant de lenteur, qu’il paraî
e succède l’étude même, et bientôt l’intelligence de ses monuments. L’ esprit français conçoit à son tour des idées générales.
a perfection du génie particulier de ce peuple, et la perfection de l’ esprit humain. L’art devient un fruit du sol, fécondé, e
tte littérature ; c’est cette seconde époque où l’art paraît, et où l’ esprit français exprime des idées générales dans un lang
ique ce soit moins une définition exacte, qu’un cri d’enthousiasme. L’ esprit français, ébloui et charmé à la vue de l’antiquit
s, il arrivait lui-même à sa maturité et s’il se reconnaissait dans l’ esprit antique, c’est parce qu’il devenait à son tour l’
issait dans l’esprit antique, c’est parce qu’il devenait à son tour l’ esprit humain. Tout ce qui est antérieur à la Renaissanc
ous reconnaissons, dans toute leur naïveté, les caractères que tire l’ esprit français du sol même de la France, des mœurs loca
c’est là que nous entrevoyons la forme particulière que va recevoir l’ esprit humain représenté par l’esprit français. Une hist
a forme particulière que va recevoir l’esprit humain représenté par l’ esprit français. Une histoire de la littérature français
telle qu’elle se manifeste dans les écrits qui subsistent. C’est cet esprit français qui est une des plus grandes puissances
la chose d’où dépend tout le reste, je veux dire la nature même de l’ esprit de notre pays ? Outre que, par les caractères des
rhétorique, ce qu’il y a de constant, d’essentiel, d’immuable dans l’ esprit français. Après m’en être fait une image distinct
de changeant, de capricieux, d’exotique, à certaines époques, dans l’ esprit français. Mais ce sera pour en garder le lecteur,
peine à nous pourvoir de l’indispensable. § II. Ce que c’est que l’ esprit français. Pour faire l’histoire de l’esprit fr
II. Ce que c’est que l’esprit français. Pour faire l’histoire de l’ esprit français, il faut connaître ce que c’est que cet
histoire de l’esprit français, il faut connaître ce que c’est que cet esprit  ; il faut s’être mis d’accord avec l’opinion qu’o
oire même n’est possible que parce qu’il existe une image claire de l’ esprit français. Seulement, les caprices du goût, dans c
afin de nous y reconnaître de nouveau. Quoiqu’il ne s’agisse que de l’ esprit français dans la littérature, comme tout ce qui e
n près de connaître tout le fonds de sa nation, quand on en connaît l’ esprit dans les œuvres littéraires. Et, de même, on n’es
tromper grossièrement, quand on a des idées vagues ou inexactes sur l’ esprit qu’il a manifesté dans les lettres. L’erreur sur
élevées. Or de quel intérêt n’est-il pas de ne se point tromper sur l’ esprit de son pays, et, par exemple, pour caresser un de
à l’écrivain qui, au lieu de quelque image altérée et mensongère de l’ esprit français, travaillera devant une image véritable,
uoi nous lui ressemblons ? Le meilleur moyen de connaître ce qu’est l’ esprit français, c’est de connaître tout ce qu’il n’est
ses maladies ; ses époques de vigueur, de ses époques de faiblesse. L’ esprit d’une nation comme celui d’un homme en particulie
où quelque désordre de santé l’aura dérangé de même pour apprécier l’ esprit d’une nation, vous ne vous arrêterez pas à quelqu
un jour, dont elle sera revenue le lendemain. Vous n’appellerez pas l’ esprit français, l’esprit de certaines époques où soit à
sera revenue le lendemain. Vous n’appellerez pas l’esprit français, l’ esprit de certaines époques où soit à la suite de conquê
me siècle et du commencement du dix-septième. Vous n’appellerez pas l’ esprit français ces exagérations successives qui ont ren
les hommes de génie sont ceux auxquels le plus de gens ressemblent. L’ esprit français, on l’a dit et je ne l’en caractérise qu
l’a dit et je ne l’en caractérise qu’avec plus de confiance, c’est l’ esprit pratique par excellence. La littérature française
morale ; la connaissance pour arriver au devoir tel est le fonds de l’ esprit français. Une très-petite part est faite à la pur
e fort de n’être qu’une superfluité et un défaut. § III. En quoi l’ esprit français diffère de l’esprit ancien. Mais l’es
fluité et un défaut. § III. En quoi l’esprit français diffère de l’ esprit ancien. Mais l’esprit français, qu’est-il autr
III. En quoi l’esprit français diffère de l’esprit ancien. Mais l’ esprit français, qu’est-il autre chose que l’esprit anci
esprit ancien. Mais l’esprit français, qu’est-il autre chose que l’ esprit ancien ? C’est en effet l’esprit ancien, avec cet
rançais, qu’est-il autre chose que l’esprit ancien ? C’est en effet l’ esprit ancien, avec cette différence, tout à son avantag
ut ce qu’elle ôte de forces capricieuses et factices. Au contraire, l’ esprit français est plus porté pour la discipline que po
sité, l’écrivain est moins libre que chez les anciens de jouir de son esprit . Il est l’organe de tous, plutôt qu’une personne
dit Montaigne, et qu’il nous avertisse de nous-mêmes. Voilà en quoi l’ esprit pratique est de plus étroite obligation dans notr
t il a réduit toutes nos pensées à la pratique en faisant prévaloir l’ esprit de discipline, qui regarde la conduite, sur l’esp
sant prévaloir l’esprit de discipline, qui regarde la conduite, sur l’ esprit de liberté, qui regarde plus particulièrement les
roportion de ce qu’il l’a approfondi ? Le christianisme a fait pour l’ esprit français ces trois choses il en a fortifié la ten
vaste ; enfin, il en a fait une image plus complète et plus pure de l’ esprit humain. § IV. En quoi l’esprit français diffèr
age plus complète et plus pure de l’esprit humain. § IV. En quoi l’ esprit français diffère de l’esprit des autres nations m
e de l’esprit humain. § IV. En quoi l’esprit français diffère de l’ esprit des autres nations modernes. Les différences s
des autres nations modernes. Les différences sont grandes entre l’ esprit français et ce qui paraît de l’esprit des autres
ifférences sont grandes entre l’esprit français et ce qui paraît de l’ esprit des autres nations modernes dans leurs littératur
nations modernes dans leurs littératures. En faisant le portrait de l’ esprit français, j’ai presque fait le portrait de la rai
et d’où nous viennent ces singularités qui sont si antipathiques à l’ esprit français. Notre littérature est comme l’image viv
ure y est donc moins générale qu’individuelle : et dès lors comment l’ esprit de liberté n’y prévaudrait-il pas sur l’esprit de
et dès lors comment l’esprit de liberté n’y prévaudrait-il pas sur l’ esprit de discipline ? Cet esprit même de discipline y e
it de liberté n’y prévaudrait-il pas sur l’esprit de discipline ? Cet esprit même de discipline y est-il seulement connu ? Je
ette passion sérieuse, vitale, qui fait la force des nations, comme l’ esprit de famille fait celle des individus. Je veux parl
l ? Doit-on conclure de ces différences que seuls nous représentons l’ esprit humain ? Non. L’esprit humain est partout ; il es
ces différences que seuls nous représentons l’esprit humain ? Non. L’ esprit humain est partout ; il est dans les grandes litt
N’y a-t-il pas certaines erreurs de Platon qui n’honorent pas moins l’ esprit humain que la raison d’un Descartes et d’un Pasca
l’imagination de Platon. § V. Comment l’image la plus exacte de l’ esprit français est la langue française elle-même. A
ançaise elle-même. A défaut d’une définition précise et directe, l’ esprit français se caractériserait suffisamment par la n
et non une forme complaisante qui l’aide à jouir solitairement de son esprit , à s’entendre lui-même à demi-mot. Elle ne veut ê
de l’ordre naturel ; mais encore, pour s’y reconnaître, faut-il que l’ esprit passe par deux états. Dans le premier, qui est to
trop facilement ! Molière l’a dit : c’est une marque de médiocrité d’ esprit . Les joies de l’art sont rares et austères ; ce n
avaux imposés à la race d’Adam. L’écrivain qui jouit tout seul de son esprit n’est guère plus considéré et estimé qu’un oisif,
n’est guère plus facile de se garder. A qui n’en vient-il pas dans l’ esprit par cette porte de la mémoire, toujours ouverte à
ice, combien qui ne sont que des apparences de la pensée ! Enfin quel esprit cultivé ne sera pas d’accord avec moi sur l’extrê
é, que d’efforts d’attention n’y faut-il pas ? Que de fois la force d’ esprit qui doit tenir toutes ces pièces rangées ne fléch
du discours regardent, non ceux qui ont le don du discours, mais ces esprits , en grand nombre, qui peuvent se perfectionner pa
eraient qu’à la langue ; là, on n’a pas trop de toutes les variétés d’ esprits et de toutes les nouveautés du langage, pour asso
rangers sur la manière dont ils entendent les nobles jouissances de l’ esprit . Partout où l’écrivain est en rapport d’idées ave
ublic se subordonnât-il à l’écrivain, il y a un beau spectacle pour l’ esprit humain. Mais peut-être ce spectacle est-il plus b
hors du pays qui la parle, et qu’à la regarder dans les ouvrages de l’ esprit , l’usage n’en a pas été borné à la France ni à se
lus de cet idéal d’une langue algébrique rêvé autrefois par de grands esprits , pour unir entre elles toutes les intelligences c
minante, chargée pour ainsi dire de faire les affaires générales de l’ esprit humain et d’exprimer les grandes idées qui change
églée, c’est bien la marque qu’elle a le gouvernement des choses de l’ esprit  ; si elle est tenue à tant de clarté, de propriét
§ VII. Plan de cette histoire. L’objet de cette histoire étant l’ esprit français, défini, autant qu’il a été en nous, par
a pas pu être, considéré comme l’idéal de la vie pratique comparé à l’ esprit ancien, distingué de l’esprit des autres nations
l’idéal de la vie pratique comparé à l’esprit ancien, distingué de l’ esprit des autres nations modernes, montré dans le génie
dée successivement dans les images vraies ou prétendues de son propre esprit . Dans les unes, elle ne s’est pas reconnue ; dans
3 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »
eu sur les Gracques. — De ses jugements sans considérants. — § III. L’ Esprit des lois ; comment s’est fait ce livre. — § IV. A
’Esprit des lois ; comment s’est fait ce livre. — § IV. Attraits de l’ Esprit des lois. — Genre de vérités ; beautés de la lang
du style de Montesquieu. Manque de méthode. — § V. De la pensée de l’ Esprit des lois. Fortune de ce livre au dix-huitième siè
s les nouveautés durables. Les mêmes hommes de génie qui ont relevé l’ esprit français d’un commencement de décadence, le souti
de grande conséquence, le dix-huitième siècle y supplée, et rend à l’ esprit humain, avec la liberté, la vérité. Si c’est au c
iblesses, ni leur obéir sans de nécessaires retours d’indépendance. L’ esprit français s’y reconnaît ; mais il est d’autres mod
ire Montesquieu sans avoir besoin de relire Bossuet, ni contenter son esprit sur un des plus grands objets de l’histoire, sans
it voir admirablement avec quel bonheur de première invention et quel esprit de suite on y fait servir la guerre à l’agrandiss
eu s’en faut qu’il ne l’ait développée, à l’enlever à jamais même aux esprits de la force de Montesquieu. Mais ce que Montesqui
main. Il les connut plus tard, et c’est un soulagement de lire dans l’ Esprit des lois ce qu’il dit des maux infinis qui sortir
ire Montesquieu que pour les lumières que j’en reçois, là où ce grand esprit pose la question en me laissant la charge de la r
lire dans ces âmes profondes avec l’œil de Montesquieu ; ni tout cet esprit des Lettres persanes, assaisonnant les vérités le
sses de l’antiquité. » Il faut le noter, non pour trouver un si grand esprit en faute, mais comme un avis donné aux plus habil
ent aux autres, et de parler avec ménagement des anciens. § III. L’ Esprit des lois. — Comment s’est fait ce livre. Si l’
e livre. Si l’on eût demandé à Montesquieu comment il avait fait l’ Esprit des lois, il aurait pu répondre comme Newton : En
ancien, son habitude ; c’est ce sujet de prédilection auquel un grand esprit travaille, même avant d’en avoir tracé le plan et
homme. C’est ce qui sera non seulement son œuvre principale, mais son esprit même, cet esprit qui se forme parmi les distracti
ui sera non seulement son œuvre principale, mais son esprit même, cet esprit qui se forme parmi les distractions, les imitatio
leur compte, et dans ce sens d’Alembert a raison ; mais l’auteur de l’ Esprit des lois pensait plutôt à faire servir les nation
ps en temps sa solitude pour venir à Paris faire des voyages dans les esprits et les cœurs. Une grande dame d’alors qui l’y voy
st pas de volupté qui ne se paye cher, même celle du travail. Enfin l’ Esprit des lois parut, et entre l’éclat de son apparitio
a reconnaissance de ceux qui devaient en profiter. Ainsi s’est fait l’ Esprit des lois, « l’enfant né sans mère », comme Montes
lumière d’une grande époque qui de toutes parts rayonne vers un grand esprit , et qui s’y réfléchit en s’épurant. § IV. Attr
and esprit, et qui s’y réfléchit en s’épurant. § IV. Attraits de l’ Esprit des lois. — Genre de vérités. — Beautés de la lan
és de la langue et du style de Montesquieu. — Manque de méthode. L’ Esprit des lois n’a tout son prix que lu à sa date et da
naît les grands écrivains du dix-septième siècle, ce qui reste dans l’ esprit comme dernier souvenir, c’est comme un portrait g
ème siècle, plein de maximes et de commandements sur la conduite de l’ esprit et de la vie, invité, exhorté par toutes les voix
cle à celles du dix-huitième, des Pensées de Pascal, par exemple, à l’ Esprit des lois de Montesquieu. La morale de l’Esprit de
scal, par exemple, à l’Esprit des lois de Montesquieu. La morale de l’ Esprit des lois ne l’oblige qu’à des vœux généraux d’hum
auvais effet d’une lecture par tant d’autres côtés bienfaisante, si l’ Esprit des lois était lu avant les Pensées, ou si Montes
re ces beautés de la langue renouvelée du grand siècle, il y a dans l’ Esprit des lois les nouveautés du style de Montesquieu.
cité ; elles ont prouvé des panégyristes83. Le manque de méthode de l’ Esprit des bis n’est pas la moindre de ses séductions. L
sages, l’ordre « qui se fait apercevoir dans les grandes parties de l’ Esprit des lois ne règne pas moins dans les détails. Au
ucoup de gré à son panégyriste, de faire en son nom aux lecteurs de l’ Esprit des lois des promesses si semblables à des menace
pour l’avoir voulu lui-même, et cette inquiétude sur la fortune de l’ Esprit des lois était peut-être méritée, pour avoir trop
à soi qu’après tous les autres, composer, c’est-à-dire s’ajuster à l’ esprit d’autrui, sacrifier des idées, ranger celles qu’o
qui songent à se payer de deux façons de l’emploi qu’ils font de leur esprit , par le plaisir qu’ils y prennent et par la gloir
et par la gloire. Du même pays que Montaigne, presque du même tour d’ esprit , il ne s’excepte pas de sa doctrine de l’art pour
bien mérité de prendre sa part de son miel. § V. De la pensée de l’ Esprit des lois. — Fortune de ce livre au dix-huitième s
dix-huitième siècle. — Montaigne et Montesquieu. Si le sujet de l’ Esprit des lois appartient au dix-huitième siècle, la pe
i complaire. J’en crois sa déclaration : « Il n’a pas naturellement l’ esprit désapprobateur. Il n’écrit point pour censurer ce
lus heureux des mortels. » Cette déclaration, par laquelle s’ouvre l’ Esprit des lois, parut au grand nombre une précaution co
ieu, par respect pour sa parole. « Ceux qui ont indécemment attaqué l’ Esprit des lois, dit-il, lui doivent peut-être plus qu’i
contrepoids, par des idées de respect pour les choses existantes, à l’ esprit de censure qui s’attaquait au bien comme au mal,
ntes, à l’esprit de censure qui s’attaquait au bien comme au mal, à l’ esprit de chimère qui venait à sa suite, rêvant, après l
ndéfiniment perfectibles. Depuis lors, cette action bienfaisante de l’ Esprit des lois n’a pas cessé. Aucun livre n’a plus gard
a pas cessé. Aucun livre n’a plus gardé le mérite de l’à-propos. Deux esprits se disputent le gouvernement des sociétés humaine
s. Deux esprits se disputent le gouvernement des sociétés humaines, l’ esprit de conservation et l’esprit de progrès. Les défen
le gouvernement des sociétés humaines, l’esprit de conservation et l’ esprit de progrès. Les défenseurs du premier comme ceux
pas bien avec eux-mêmes. Il y a peut-être plus de mérite à défendre l’ esprit de conservation ; car le présent paraissant plus
La perfection de la raison consisterait à défendre également les deux esprits , avec un peu plus de souci toutefois pour l’espri
galement les deux esprits, avec un peu plus de souci toutefois pour l’ esprit de conservation, comme le plus faible, et pour ma
espectables. C’est là tout à la fois le caractère de la raison dans l’ Esprit des lois et l’histoire de la fortune de ce livre.
éliorer la nôtre. Montaigne et Montesquieu sont plutôt de très grands esprits que des grands hommes. Entre ceux qui conduisent
a voulu. Nul n’a mieux su ce qu’il voulait, et n’y a mieux réussi. L’ Esprit des lois, c’est, dans la science sociale, le flam
, si notre pays était à cette heure en possession de cette sagesse, l’ Esprit des lois n’y aurait pas peu servi. En tout cas, i
e la France ait rendu à la société moderne. § VI. Des erreurs de l’ Esprit des lois et de leur cause principale. Ce servi
Ce service est si grand, qu’on ose à peine parler des erreurs de l’ Esprit des lois. J’en parlerai pourtant, mais avec la ré
érités détournées et profondes si l’on y revient. Ce n’est pas lire l’ Esprit des lois que de s’y donner, dans une rapide lectu
défaut, il est prudent de se souvenir de la qualité. Les erreurs de l’ Esprit des lois sont : ou des faits invraisemblables que
’est qu’il n’a pas eu une connaissance complète de l’homme. Quoi ! un esprit de cette application et de cette force, si profon
uelque chose de l’homme ! Je vais apaiser les admirateurs de ce grand esprit en disant qu’il n’en a ignoré que ce qu’il n’a pa
antes railleries que se sont justement attirées, dans la Défense de l’ Esprit des lois, certains dévots du temps. Plus d’une ré
eur : elle avait un chef. Les Pères ne gouvernaient pas seulement les esprits et les cœurs, ils avaient la charge de la chose p
onuments de l’antiquité chrétienne s’explique un défaut sensible de l’ Esprit des lois : c’est cette sorte d’indifférence où gl
on nous enseigne comment on peut nous y forcer. Il manque encore à l’ Esprit des lois ce que l’antiquité chrétienne pratiquée,
il n’a pas pu, chose singulière, la faire passer de son cœur dans son esprit . L’aspect sévère sous lequel nous la montrent les
e la ressemblance nous invite à nous y regarder ? Il manque aussi à l’ Esprit des lois une théorie de l’autorité. Ai-je besoin
l n’y a pas songé. C’est une occasion perdue pour la France et pour l’ esprit humain, et on le regrette, surtout en nos temps o
ature, et dans les gouvernements que des expédients. Les erreurs de l’ Esprit des lois sont d’ailleurs si peu impérieuses, si p
ire qu’on sorte du commerce de Montesquieu un peu trop content de son esprit  ; mais on en sortira toujours meilleur citoyen.
iverses. 85. Voir plus haut, chap. III, § V. 86. Commentaire sur l’ Esprit des lois, 1777. 87. Livre XXIII, ch. 21. 88. P
4 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »
dée de l‘éloquence, et quelles circonstances marquent ce progrès de l’ esprit français et de la langue. — § II. Prodigieux géni
scartes, et de quels moyens il se sert pour assurer la liberté de son esprit . — § III. Du cartésianisme comme philosophie et c
éraire. — § IV. Du Discours de la méthode. — § V. Comparaison entre l’ esprit du cartésianisme et l’esprit du seizième siècle.
e la méthode. — § V. Comparaison entre l’esprit du cartésianisme et l’ esprit du seizième siècle. — § VI. En quoi Descartes est
dée de l’éloquence, et quelles circonstances marquent ce progrès de l’ esprit français et de la langue. Nous connaissons enf
re déterminée, d’où il résultât un enseignement pour la conduite de l’ esprit et de la vie ; d’autre part, un langage exact et
ne veulent voir que ce qui manque. Pour peu qu’ils aient de sens et d’ esprit , l’ardeur même de la partialité leur donne la sag
allaient suivre, et d’avoir les défauts dont ils devaient purifier l’ esprit français et la langue. Ainsi, avant qu’aucun modè
s une époque où cet à-propos paraisse plus manifestement une loi de l’ esprit français, qu’au lendemain de la gloire de Balzac.
vrages parfaits, c’est-à-dire de ceux qui sont les plus conformes à l’ esprit humain et au génie de notre pays. § II. Prodig
scartes, et de quels moyens il se sert pour assurer la liberté de son esprit . La qualification de génie effrayant, que Chat
Gassendi ne croyait que le railler ; il voulait qu’on l’entendît d’un esprit dépourvu du sens de la réalité ; mais Descartes,
tude par une force de volonté extraordinaire, et par une contention d’ esprit vraiment effrayante. Imaginez, si vous le pouvez
z sans épouvante, un homme au sortir du seizième siècle, après tant d’ esprits qui viennent de recueillir toutes les traditions
tant d’esprits qui viennent de recueillir toutes les traditions de l’ esprit humain, et dont les plus hardis n’ont pensé qu’à
qui le troublassent19 », il arriva, de pensée en pensée, à mettre son esprit tout nu, et à se dépouiller en quelque sorte de l
de découvrir la vérité en toutes choses par les seules forces de son esprit . La recherche des moyens d’y atteindre le jeta da
es son rang, la température lui paraissait troubler la liberté de son esprit , et mêler un peu d’imagination à la méditation de
t mit à fin l’ouvrage étonnant qu’il appela d’abord l’Histoire de son esprit 21. Il s’était fait un régime de vie accommodé à
vivre son âme à part de son corps. Il n’y a pas, dans l’histoire de l’ esprit humain, un second exemple d’un homme s’élevant à
. Ce cartésianisme-là est demeuré intact : c’est la méthode même de l’ esprit français. Les vérités d’évidence, qui ont survécu
osophique, doivent être comptées parmi les plus nobles conquêtes de l’ esprit humain, sous la forme de l’esprit français. Ces v
armi les plus nobles conquêtes de l’esprit humain, sous la forme de l’ esprit français. Ces vérités se rapportent à deux des gr
t ? Après avoir tracé d’une main ferme la ligne de séparation entre l’ esprit et la matière, Descartes pénètre plus avant dans
idées qui ne sont le résultat ni des impressions organiques de notre esprit , ni des déductions de l’expérience, mais qui sort
sées avec un ordre et un enchaînement extraordinaires, frappèrent les esprits d’admiration. Grandes nouveautés quant à la scien
i de grandes nouveautés dans la littérature. Elles en renouvelaient l’ esprit , en même temps qu’elles retrouvaient les fondemen
rs, pour appeler notre mémoire et notre imagination à l’aide de notre esprit , et qui sont comme le connu dont se sert Descarte
s faiblesses de notre nature, la vérité des caractères, la vérité des esprits , la vérité des cœurs ? Que chercheront Pascal, La
véritablement personnelle à chaque homme ; ne rien admettre dans son esprit qui ne soit évident ; bien définir les termes pou
ésianisme littéraire, dont le cachet est empreint sur tous les grands esprits du dix-septième siècle, sauf Corneille, lequel éc
meux Discours de la méthode, le premier de nos ouvrages en prose où l’ esprit français ait atteint sa perfection, et la langue
toutes les distractions extérieures avec la même jalousie et le même esprit de conservation qu’on met à défendre sa vie. Voil
itation, de l’exemple, et rendue à elle-même ; problème dont tous les esprits ont l’instinct, mais auquel la plupart se déroben
voulait préserver l’homme d’une infinité de maladies du corps et de l’ esprit , et peut-être même de l’affaiblissement de la vie
ts. C’est pour cela qu’il pensa d’abord à l’appeler l’Histoire de son esprit . Les événements de cette histoire, ce sont les vé
difice littéraire du dix-septième siècle. § V. Comparaison entre l’ esprit du cartésianisme et l’esprit du seizième siècle.
ième siècle. § V. Comparaison entre l’esprit du cartésianisme et l’ esprit du seizième siècle. Une comparaison entre l’es
tésianisme et l’esprit du seizième siècle. Une comparaison entre l’ esprit du cartésianisme comme méthode générale, et l’esp
paraison entre l’esprit du cartésianisme comme méthode générale, et l’ esprit du seizième siècle, rendra plus sensible la nouve
après le moyen âge ? C’était, de plus, un système, par opposition à l’ esprit d’affirmation des sectes religieuses, et une sage
ion des sectes religieuses, et une sagesse, eu égard aux excès de cet esprit . Le doute à cette époque est ce port dont parle L
t de la vérité ; il la nia pour la faire rentrer victorieuse dans son esprit par la voie légitime, c’est-à-dire par l’évidence
le. La spéculation, pour Montaigne, est comme un doux exercice de son esprit  ; il y fait entrer en leur lieu, à la suite d’aut
quels Descartes s’est attaché uniquement, après avoir déraciné de son esprit toutes ces contradictions, tous ces préjugés, tou
es contradicteurs, outre le faible humain, qui fait que les meilleurs esprits ne peuvent défendre la vérité sans s’opiniâtrer,
u médiocrement touché du sujet ? On n’y échappe que par imbécillité d’ esprit ou paresse. Pour celui qui parvient à s’y attache
en effet la force de cette méthode, telle en est la conformité avec l’ esprit français, qu’il y eut, au temps de Descartes, des
autres hommes est si manifeste, qu’à moins d’une grande médiocrité d’ esprit et de cœur, on éprouve les effets de cette autori
moderne, de cette propriété de la vérité, qui est de susciter dans l’ esprit qui la possède le désir et le devoir d’en faire p
le devoir d’en faire part aux autres. Sitôt qu’elle est apparue à un esprit supérieur, elle cesse de lui appartenir ; il faut
s un certain mélange de raison et de folie, de génie et de débauche d’ esprit , tel qu’on le voit dans Rabelais, il faudra bien
la pensée unie à la plus grande justesse. C’est le laisser-aller d’un esprit qui s’abandonne naïvement à toutes ses idées, se
 : il se passe de l’antiquité. Depuis la Renaissance, les plus grands esprits ne sont que des érudits de génie, et l’esprit fra
sance, les plus grands esprits ne sont que des érudits de génie, et l’ esprit français se forme, se discipline, s’enrichit, à l
l’égard du maître, d’une nation jeune à l’égard du monde ancien, d’un esprit qui se développe à l’égard d’un esprit achevé. Ap
l’égard du monde ancien, d’un esprit qui se développe à l’égard d’un esprit achevé. Après avoir suivi avec curiosité, dans le
ions de l’antiquité qui sont comme les lisières à l’aide desquelles l’ esprit français marche d’un pas de plus en plus assuré,
ns. L’érudition est la cause ou le but de toutes les productions de l’ esprit . Sa diversité excite la pensée, et l’empêche de s
ne. Descartes, par le Discours de la méthode, a mis du premier coup l’ esprit français de pair avec l’esprit ancien. L’éruditio
de la méthode, a mis du premier coup l’esprit français de pair avec l’ esprit ancien. L’érudition a fait son temps. Descartes e
êter ou à se retrancher certains traits, par la subtilité même de son esprit , et par cette curiosité qui se crée un spectacle 
n, de ces nuances dont son style est chargé, ne peuvent passer de son esprit dans l’esprit de ses lecteurs. Je n’admire pourta
ces dont son style est chargé, ne peuvent passer de son esprit dans l’ esprit de ses lecteurs. Je n’admire pourtant pas médiocr
Descartes. Je l’ai dit du reste, on n’imite d’un auteur que le tour d’ esprit ou les défauts de l’individu ; on n’imite pas ce
s sûr d’y découvrir un certain défaut familier, un côté où penche son esprit , faute de force pour se tenir en équilibre ; une
itué la raison juge suprême du vrai et du faux. La même conduite de l’ esprit , dans les écrits de ces grands confesseurs de la
ience séparée de la foi, gardèrent, dans la plus entière soumission d’ esprit sur les choses de la religion, la plus grande ind
sa véritable nature, et, avec l’art de reconnaître et de posséder son esprit , l’art d’en faire le meilleur emploi. Voilà pourq
cette vigueur de déduction, sont des traditions cartésiennes. C’est l’ esprit de Descartes qui souffle dans le chef-d’œuvre d’A
e d’Arnauld et de Nicole, la Logique de Port-Royal. Ce manifeste de l’ esprit moderne contre l’esprit du moyen âge, dans les de
, la Logique de Port-Royal. Ce manifeste de l’esprit moderne contre l’ esprit du moyen âge, dans les deux discours préliminaire
élèbre philosophe de ce siècle, disent-ils, qui a autant de netteté d’ esprit qu’on trouve de confusion dans les autres. » Ce n
eulement un acte d’honnêtes gens ; c’est la preuve que ces excellents esprits préféraient la vérité à l’honneur de l’avoir trou
ent pas celui qu’ils imitent, l’imitation n’étant qu’une médiocrité d’ esprit , mêlée de beaucoup de vanité, qui cache ses empru
hommes de génie. L’un s’en appropria les principes avec la liberté d’ esprit et la mesure admirable qui lui sont propres ; l’a
les sciences ; il distingue, dans nos sensations, les phénomènes de l’ esprit et ceux du corps ; il assigne la même origine à n
scartes, la souveraineté de la raison dans toutes les opérations de l’ esprit , dans l’appréciation du vrai et du faux, dans la
ent fort leur cartésianisme : « Je vous aime trop pour que les petits esprits ne se communiquent pas de moi à vous, et de vous
it un dieu Chez les païens, et qui tient le milieu Entre l’homme et l’ esprit …28 D’autres fables, parmi ses plus belles, port
maître a été d’enseigner à chacun sa véritable nature, de mettre les esprits en possession de toutes leurs forces, en leur dis
scartes à connaître le naturel de leur pays, ce naturel qui fait de l’ esprit français l’image la plus parfaite de l’esprit hum
e naturel qui fait de l’esprit français l’image la plus parfaite de l’ esprit humain dans les temps modernes. Et de même que ch
de même une nation n’acquiert toute sa grandeur, dans les choses de l’ esprit , que le jour où elle a une connaissance exacte de
n même temps que Descartes donnait le premier une image parfaite de l’ esprit français, il portait la langue française à son po
t tout ce qui n’en changera pas et la rendra toujours claire pour les esprits cultivés ; c’est, si je puis parler ainsi, la lan
mière lecture. Peut-être même sont-elles inaccessibles à bon nombre d’ esprits , ou trop peu cultivés ou trop indifférents à ces
es, frères par la ressemblance de la raison, différents par le tour d’ esprit . Mais le premier type pur qui en a été frappé, et
’on m’aille soutenir, après un tel récit, Que les bêtes n’ont point d’ esprit  !
5 (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242
M. Félix Rocquain L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution. [Le Constit
comme la tranquille conscience du talent qu’on a et de la fierté de l’ esprit qu’on se sent… Avec l’effroyable prurit de vanité
i j’avais, sous les meilleurs rapports, connu le nom de son auteur. L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution, quel titre p
aussi ! Et, malheureusement, celui-ci était de ceux-là. L’auteur de L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution n’a point ten
es de son titre. Il nous promettait de nous montrer les origines de l’ esprit révolutionnaire. Du moins, c’est ce que son titre
et à féconder !… Et, en effet, tous ceux qui ont jusqu’ici parlé de l’ esprit révolutionnaire, ne l’ont guères vu avant la Révo
IV. Ils ont cru qu’elle datait de la Régence et de ses libertinages d’ esprit et de sens, du règne de Louis XV qui la surpassa
déjà et s’il y en aura encore ! on en intitulait une, entre toutes, L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution, la tête qui
stoire, et qui, du propre aveu de son titre, se préoccupait plus de l’ esprit révolutionnaire que de la Révolution elle-même, d
me de M. Félix Rocquain, on tombe d’un quatrième étage… L’auteur de L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution, n’a vu, en s
tte histoire est écrite !… Le long de cette histoire, bien entendu, l’ esprit révolutionnaire qui n’en est plus à son origine,
outeille existait ! Et si c’est là ce que M. Félix Rocquain appelle L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution, le penseur e
ue, puisqu’on prétend y avoir regardé, que de dater l’apparition de l’ esprit révolutionnaire dans notre histoire de la fin du
nce par soixante ans de pouvoir absolu. J’aime moins, probablement, l’ esprit révolutionnaire que ne l’aime, au fond, M. Félix
s qu’on pénètre mieux cependant qu’il ne pénètre, lui, l’origine de l’ esprit révolutionnaire. Seulement, je fais plus d’honneu
ionnaire. Seulement, je fais plus d’honneur que M. Félix Rocquain à l’ esprit révolutionnaire. Je ne le fais pas aussi nouveau
ne le regarde pas comme de si moderne roture. Il est plus ancien, cet esprit -là, que M. Félix Rocquain ne le dit. Il est plus
stait bien avant les vers qui ont dévoré son cercueil ! Pour moi, cet esprit qui ne s’est jamais interrompu dans ses destructi
la défendre. Chose amère à dire pour un homme qui aime la royauté ! L’ esprit révolutionnaire d’avant la Révolution, a commencé
ux Sphinx, se regardent dans le blanc des yeux. C’est 1572 et 1789. L’ esprit révolutionnaire d’avant la Révolution est entre c
jet, et il en a ratatiné le cadavre. La lueur qui était passée de son esprit dans son livre, s’est éteinte. Il a donné des cau
ur les choses qu’il raconte ?… Seulement, la critique des œuvres de l’ esprit n’a pas été instituée pour couronner les intentio
renverse. On est ordinairement original à force d’être. L’auteur de L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution l’est, lui, à
rendre qui est le geste du talent et l’assimilation à une âme ou à un esprit qui lui communique de sa force ou de sa lumière.
ition n’a pas assez d’embonpoint pour le venger de la maigreur de son esprit . À cela près de deux ou trois peut-être, j’ai dit
peut-être, j’ai dit toutes les sources dans lesquelles l’auteur de L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution a puisé son l
it plus ou moins parfumée (pour lui) mais empoisonnée (pour moi) de l’ esprit révolutionnaire, — doit en avoir lui-même, de cet
ur moi) de l’esprit révolutionnaire, — doit en avoir lui-même, de cet esprit , dans un degré quelconque ; et quand il ne conclu
ue Voltaire, — il est impossible de ne pas admettre que l’auteur de L’ Esprit révolutionnaire avant la Révolution ne soit animé
animé — non pas animé, il n’est jamais animé ! mais rempli, — de cet esprit révolutionnaire, qui est aussi bien d’après la Ré
n ne tue bien un pouvoir que quand on l’a déshonoré ! Certainement, l’ esprit révolutionnaire dont M. Félix Rocquain fait l’his
des hommes ne transforment pas leur nature. Ils peuvent se fausser l’ esprit tant qu’ils veulent et ils y réussissent très bie
s comme Lavater croyait à la figure humaine. M. Félix Rocquain est un esprit de ce temps, de ce temps sceptique et lassé, qui
n’a pas plus de flamme infernale que de flamme divine ! L’auteur de L’ Esprit révolutionnaire est révolutionnaire, mais modéré,
croit qu’il y a là quelque chose. Je n’ai trouvé dans celui-ci que l’ esprit des autres… que je connaissais. Mais que M. Rocqu
6 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »
le dépoétise et déshonore Sophie Arnould, le Voltaire femelle, pour l’ esprit sur place, dont les de Goncourt font l’histoire c
elle, — du moins à tout ce qu’on en imaginait ; car elle avait tant d’ esprit qu’elle faisait l’effet d’être altière, d’avoir l
prit qu’elle faisait l’effet d’être altière, d’avoir la fierté de cet esprit terrible, et la Correspondance nous apprend qu’au
r elle, aurait été la plus affreuse. Ils ne l’ont pas dégradée de son esprit , ils l’ont proclamée spirituelle jusqu’à sa derni
sants éblouis ont gardé dans les yeux l’impression des éclairs de cet esprit qui en avait tant lancé dans sa vie, et ils croie
eur, leur philosophie en chansons, leur coquetterie à la diable, leur esprit au petit bonheur, leurs charmes à l’aventure, leu
e mets des plus délicats. » Ah ! Montesquieu avait raison, les gens d’ esprit font les livres qu’ils lisent. Dans ces lettres d
cette formidable Sophie Arnould qui faisait tout trembler devant son esprit , devant cette furie de mots coupants et vibrants
vibrants que personne n’eut au même degré qu’elle, dans un temps où l’ esprit dominait le génie et où les hommes de génie étaie
t le génie et où les hommes de génie étaient encore plus des hommes d’ esprit , comme Voltaire et Montesquieu… Allez ! il n’y a
i n’étonne guères dans une courtisane, — mais pourrie jusque dans son esprit même, cet esprit par lequel elle avait bien plus
dans une courtisane, — mais pourrie jusque dans son esprit même, cet esprit par lequel elle avait bien plus régné que par son
es, à la Cour, puis à l’Opéra, où cette voix expressive, cette voix d’ esprit , lutta contre la vraie musique, — la musique de G
ppelée « une bête » et contre laquelle elle se brisa. Ce fut encore l’ esprit qui fit le succès et la beauté de cette voix, don
hme déchanta. Le Rossignol, qui avait charmé, ne plana plus. Ce fut l’ esprit , l’esprit tout seul : L’esprit, l’aigle vengeur
ta. Le Rossignol, qui avait charmé, ne plana plus. Ce fut l’esprit, l’ esprit tout seul : L’esprit, l’aigle vengeur qui plane
avait charmé, ne plana plus. Ce fut l’esprit, l’esprit tout seul : L’ esprit , l’aigle vengeur qui plane sur la vie, comme a d
non moins applaudie, non moins retentissante. Elle fut la Bacchante d’ esprit de toutes les orgies de ce temps d’orgies que fut
le xviiie  siècle. Elle était de force à peloter avec les plus forts esprits de cette époque, où la conversation était adorée.
d d’épaule ! Pendant des années et jusqu’à la Révolution, qui a tué l’ esprit comme elle a tué tant d’autres choses, elle régna
ce de Ligne, Rivarol et Chamfort, ont pu sauvegarder beaucoup de leur esprit , puissancialisé par la causerie et qu’ils ont jet
e jouisseuse en toute chose, et elle laissait perdre la mousse de son esprit comme la mousse du vin de Champagne, sur le pied
uper… Spirituelle, n’étant que spirituelle en tout, cette diablesse d’ esprit n’était pas jolie, et même le portrait qu’en donn
bouche empoisonnée, qui se purifiait peut-être une minute au feu de l’ esprit et de la passion qui y passait. Cette horreur dit
ar ceux qui les ont le plus lâchement subies… Elle était un prodige d’ esprit  : on en a fait un monstre moral et physique. Mais
rtisane, — car Ninon avait sa beauté. III C’est cet empire de l’ esprit seul et réduit à lui-même, exercé si souveraineme
iquer, de tout ce qui n’était pas cet empire. C’est cette gloire de l’ esprit qu’il fallait faire sortir de cette infamie et en
eux, qui sait ? Sophie Arnould n’est peut-être pas que le phénomène d’ esprit que réellement elle était, mais un phénomène bien
respondance. L’opinion, erronée, selon moi, de MM. de Goncourt, sur l’ esprit et le talent de ces lettres, les a empêchés de me
la voir sous les roses de la courtisane et dans les fulgurations d’un esprit qui mit tout son siècle à feu ; mais l’imbécillit
enfin venue, — pouvait-elle échapper à qui aime tant les choses de l’ esprit et se connaît tant aux choses de l’esprit ?… Soph
i aime tant les choses de l’esprit et se connaît tant aux choses de l’ esprit  ?… Sophie Arnould est morte imbécile. Elle est mo
’esprit ?… Sophie Arnould est morte imbécile. Elle est morte ruinée d’ esprit comme de cœur et de corps. Elle est morte en rado
nt l’un des livres les plus brillants qu’ils aient jamais écrits, ces esprits brillants qui aiment tant ce qui brille qu’ils ne
7 (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230
squ’on a ses œuvres pour le juger. Mais l’homme hors de ses livres, l’ esprit de l’homme tel qu’il était sur place, c’est là ce
, — ce qui n’est pas assez, — on n’a trouvé aussi pour caractériser l’ esprit sur place de Gozlan que le mot banal de charmant
e un moment par la mort ! Mais il y avait autre chose en Gozlan qu’un esprit distingué et un causeur distingué, le fût-il jusq
n fait crier le plus fort qu’il peut sa crécelle, Léon Gozlan, un des esprits les plus brillants du siècle, de la race en ligne
ommer, il n’était ni le bateleur ni le montreur des curiosités de son esprit . Il ne tirait pas de feux d’artifices dans un sal
nt avec la différence de la force, de la finesse et de l’éclat de son esprit . Et c’était de l’esprit par traits, par aperçus,
la force, de la finesse et de l’éclat de son esprit. Et c’était de l’ esprit par traits, par aperçus, par monosyllabes, comme
idée sous sa forme la plus concentrée, espèce de cristallisation de l’ esprit d’une rapidité foudroyante. C’est par là qu’il fu
ires, ont donné le goût au malheureux public, — son œuvre, à lui, cet esprit si aristocratiquement artiste, se recommande d’un
artistes littéraires, — c’est-à-dire beaucoup d’âme et encore plus d’ esprit . Il a cela qu’il est passionné, qu’il est éloquen
qui seraient plus haut qu’elle de plain-pied. IV Trois sortes d’ esprits règnent sur le monde, — aussi bien sur le monde d
aussi bien sur le monde de l’Action que sur le monde de la Pensée : l’ esprit religieux, l’esprit social, l’esprit individuel,
nde de l’Action que sur le monde de la Pensée : l’esprit religieux, l’ esprit social, l’esprit individuel, et jamais l’Histoire
ue sur le monde de la Pensée : l’esprit religieux, l’esprit social, l’ esprit individuel, et jamais l’Histoire, qui les reconna
n effet, que, pour la Critique comme pour l’Histoire, les plus grands esprits sont ceux qui se rapprochent le plus de Dieu, idé
ssités, si mystérieusement impérieuses. Il est évident que ce genre d’ esprits , qui entendent, d’ailleurs, presque toujours les
e Dieu impliquant tout le reste, l’emportent, et de beaucoup, sur les esprits qui ne se préoccupent que des problèmes terrestre
r. Comme, à leur tour, ces derniers doivent l’emporter sur les autres esprits qui ne pensent à vivre que dans la conscience de
évident que si un seul homme pouvait réunir en lui ces trois sortes d’ esprits différents qui, isolés, sont de si grandes forces
peut l’être dans ce monde relatif. Or, justement, ce sont ces trois esprits , c’est cette triplicité intellectuelle qu’avait B
dans sa fonction spéciale et son cadre de romancier. Il réunissait l’ esprit religieux, l’esprit social et l’esprit individuel
éciale et son cadre de romancier. Il réunissait l’esprit religieux, l’ esprit social et l’esprit individuel, non dans une quant
de romancier. Il réunissait l’esprit religieux, l’esprit social et l’ esprit individuel, non dans une quantité égale, — il aur
ans le mot terrible : « Ne se repentir jamais », n’en eut pas moins l’ esprit social, profond et acéré. C’est un utilitaire fér
nnue, que de qualités surgissent et apparaissent tout à coup dans cet esprit qui n’est qu’individuel, mais qui l’est avec une
l’Occident-France, — et qui s’appelle dans ce pays-là simplement « l’ esprit  » ! V Car Gozlan, cet artiste raffiné, a pl
ment « l’esprit » ! V Car Gozlan, cet artiste raffiné, a plus d’ esprit que d’art encore, et c’est par l’esprit qu’il viv
cet artiste raffiné, a plus d’esprit que d’art encore, et c’est par l’ esprit qu’il vivra encore plus que par l’art du détail,
me écho dans les cœurs semblables, et enfin les vues inattendues de l’ esprit , incarnées en des mots qui les rendent plus spiri
’ensemble, mais qui, sans manquer de talent, manquaient de génie ou d’ esprit . C’est pour cela que tant d’auteurs vieillissent
tée par Chamfort ou un mot lancé par Rivarol ! Gozlan en avait — de l’ esprit  — presque autant qu’eux, mais plus violemment qu’
e de tigre. Il était la grâce amoureuse furieuse de la force. Homme d’ esprit comme il était artiste, sans bonhomie, sans naïve
vec une ardeur fulgurante, fiévreuse et concentrée, il eut un idéal d’ esprit vers lequel il tendit infatigablement. Il courbai
était toujours heureux. Dans son œuvre, il y a des livres faits par l’ esprit seul. Les Sensations de Polydore Marasquin, livre
tres facultés de l’auteur, à chaque ligne ne se rencontre pas moins l’ esprit , sa faculté première, et quelle que soit la page,
e ! « L’âme se mêle à tout », disait madame de Staël, mais c’est de l’ esprit qu’on peut dire qu’il se mêlait à tout chez Gozla
er ?… C’est qu’il n’en parlait que pour obtenir des effets d’artiste. Esprit individuel toujours, et, je le veux bien, de la p
8 (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200
facile de trouver le lien de parenté qui réunit sous un même nom des esprits si divers. De telles appellations n’ont pas été f
ceux de la logique artificielle. Ces mots désignent des régions de l’ esprit humain entre lesquelles il faut se garder de trac
sciences spéciales que des façons diverses de traiter les choses de l’ esprit . À une époque où l’on demande avant tout au savan
s directement dans la philologie, ne sont-ils pas empreints d’un même esprit , qu’on peut appeler philologique, esprit qu’elle
-ils pas empreints d’un même esprit, qu’on peut appeler philologique, esprit qu’elle porte même dans la poésie et la philosoph
ands avantages, de séparer ainsi un groupe d’idées de l’ensemble de l’ esprit humain, auquel il tient par toutes ses fibres. Aj
même : elle a sa valeur comme condition nécessaire de l’histoire de l’ esprit humain et de l’étude du passé. Sans doute plusieu
utes les sciences, il a pu être utile que la curiosité naturelle de l’ esprit humain ait suppléé à l’esprit philosophique et so
e utile que la curiosité naturelle de l’esprit humain ait suppléé à l’ esprit philosophique et soutenu la patience des chercheu
ience des chercheurs. Bien des gens sont tentés de rire en voyant des esprits sérieux dépenser une prodigieuse activité pour ex
t cela faute d’avoir compris dans un sens assez large l’histoire de l’ esprit humain et l’étude du passé. L’intelligence, après
res sont assez multipliés pour pouvoir être recueillis et comparés, l’ esprit veut avancer avec connaissance de cause, il songe
n’était pas morte apparemment au siècle des Pisistratides, où déjà l’ esprit philologique nous apparaît si caractérisé. Dans l
apparaît si caractérisé. Dans les littératures latine et française, l’ esprit philologique a devancé les grandes époques produc
vail réfléchi, présente dans son déclin des vestiges sensibles de cet esprit de recension, de collection, de rapiécetage, si j
e que son histoire. L’histoire, non pas curieuse mais théorique, de l’ esprit humain, telle est la philosophie du XIXe siècle.
truire l’édifice du passé 71. Il se peut qu’aux yeux de l’avenir, tel esprit lourd et médiocre, mais patient, qui a fourni à c
s, et pourtant ils ont plus fait pour la vraie philosophie que tant d’ esprits creux et systématiques qui ont voulu bâtir en l’a
inappréciable, si on les envisage comme matériaux de l’histoire de l’ esprit humain. Je verrais brûler dix mille volumes de ph
e, deux faces très secondaires sans doute, mais enfin deux faces de l’ esprit humain. Il est facile de jeter le ridicule sur ce
end pas dans toute son étendue et son infinie variété la science de l’ esprit humain. Un savant élève de M. Burnouf, M. Foucaux
et des derniers détails d’érudition, qui n’ont point de sens pour les esprits superficiels et légers. À ce point de vue, il n’y
tices, au lieu que les recherches particulières, même destituées de l’ esprit philosophique, peuvent être du plus grand prix, q
, quand elles sont exactes et conduites suivant une sévère méthode. L’ esprit de la science est cette communauté intellectuelle
e construire la théorie des choses par le jeu des formules vides de l’ esprit , à peu près comme si, en faisant aller la manivel
ppose l’érudit ; et, ne fût-ce qu’en vue de la sévère discipline de l’ esprit , je ferais peu de cas du philosophe qui n’aurait
iennent tant de vues nouvelles sur la marche des littératures et de l’ esprit humain, sur la poésie spontanée, sur les âges pri
aissance a rendu possible la science comparée des développements de l’ esprit humain ? Pourquoi un des plus beaux génies des te
dont il était doué ? À ce point de vue, l’étude même des folies de l’ esprit a son prix pour l’histoire et la psychologie. Plu
ne dévorant des pierres, quelle force ne faudrait-il pas supposer à l’ esprit capable de digérer un tel fatras ? Et pourtant il
ns comparées. Depuis le XVe siècle, les sciences qui ont pour objet l’ esprit humain et ses œuvres n’ont pas fait de découverte
onc une série de résultats essentiels introduits dans le courant de l’ esprit humain par des philologues, des érudits, des homm
ploitée dans tous les sens ? Que sera-ce, quand tous les recoins de l’ esprit humain auront été ainsi explorés et comparés ? Or
tre érudition n’était qu’une lettre pâle et morte, si, comme certains esprits étroits, nous ne cherchions dans la connaissance
e, ayant un but sérieux et élevé ; c’est la science des produits de l’ esprit humain. Je ne crains pas d’exagérer en disant que
ment liée à la critique, est un des éléments les plus essentiels de l’ esprit moderne, que, sans la philologie, le monde modern
Le Moyen Âge travaillait autant que nous, le Moyen Âge a produit des esprits aussi actifs, aussi pénétrants que les nôtres ; l
ifiantes et détachées, ne formant aucun sens et ne constituant pas un esprit . Pétrarque, au contraire, qui n’a pas encore lu H
l’adore sans le comprendre 74, a deviné l’antiquité ; il en possède l’ esprit aussi éminemment qu’aucun savant des siècles qui
siasme pour un idéal qu’il ne peut encore que soupçonner. C’est que l’ esprit philologique fait en lui sa première apparition.
parition. Voilà pourquoi il doit être regardé comme le fondateur de l’ esprit moderne en critique et en littérature. Il est à l
equel on voyait ce vieux monde, auquel on aspirait à se rattacher ? L’ esprit moderne, c’est-à-dire le rationalisme, la critiqu
isme, a été fondé le même jour que la philologie. Les fondateurs de l’ esprit moderne sont des philologues. La philologie cons
e, Aristarque, Aphthonius, Macrobe, comparés à ces fins et excellents esprits , qui sont à un certain point de vue les philosoph
s. Il faut prendre la révolution qu’elle a opérée ; examiner ce que l’ esprit humain était avant la culture philologique, ce qu
dans la manière de voir des modernes. Or, une histoire attentive de l’ esprit humain depuis le XVe siècle démontrerait, ce me s
ique, telle est donc la forme sous laquelle, dans toutes les voies, l’ esprit humain tend à s’exercer ; or, si la critique et l
mmense mission que la philologie a remplie dans le développement de l’ esprit moderne est loin d’être accomplie ; peut-être ne
ysiques ; pour le monde intellectuel, c’est la science des faits de l’ esprit . Or, à cette science je ne trouve d’autre nom que
qui voilent son éclat natif ne sont que des pédants, des oisifs, des esprits lourds qui perdent leur temps et qui, n’étant pas
ité existante. La philologie 83 est la science exacte des choses de l’ esprit . Elle est aux sciences de l’humanité ce que la ph
philosophique des corps. C’est ce que n’a pas suffisamment compris un esprit distingué d’ailleurs par son originalité et son h
autres branches de la connaissance humaine, ait conçu la science de l’ esprit humain et celle de l’humanité de la façon la plus
ion des faits psychologiques et physiologiques, la contemplation de l’ esprit par lui-même, une chimère. La sociologie résume t
de l’humanité est tracée pour lui quand il a essayé de prouver que l’ esprit humain marche de la théologie à la métaphysique e
stème et de ne pas se poser assez largement dans le plein milieu de l’ esprit humain, ouvert à toutes les aires de vents. Pour
umain, ouvert à toutes les aires de vents. Pour faire l’histoire de l’ esprit humain il faut être fort lettré. Les lois étant i
prime le plus), la ténuité des aperçus, le contraire, en un mot, de l’ esprit géométrique. Que dirait M. Comte d’un physicien q
re, qu’il faut seulement étudier l’Europe pour déterminer la loi de l’ esprit humain, puis appliquer cette loi a priori aux aut
dhon, bien qu’ouvert à toute idée, grâce à l’extrême souplesse de son esprit , et capable de comprendre tour à tour les aspects
e l’humanité, l’argumentation logique n’est rien, et que la finesse d’ esprit est tout. L’argumentation n’est possible que dans
rbal. Roger Bacon, en qui se remarquent les premières étincelles de l’ esprit moderne et qui, presque seul, en un espace de dix
ences positives. D’Alembert et l’Encyclopédie caractérisent ce nouvel esprit . 82. Que serait-ce donc, si, à l’expérimentatio
9 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218
l’ai dit, l’histoire littéraire à ses yeux est une construction de l’ esprit  ; elle est un monument de la pensée. C’est ainsi
es siècles, il s’est demandé tout d’abord au début ce que c’est que l’ esprit français ; il s’en est fait préalablement une idé
senté aux lecteurs français un portrait tout à fait satisfaisant de l’ esprit français vu par ses beaux côtés et en ses meilleu
il s’agit de son pays ; il a un désir, un but, et ce but est élevé. L’ esprit français, tel qu’il le voit et qu’il le définit,
s, tel qu’il le voit et qu’il le définit, est encore moins ce que cet esprit a été dans la suite des âges, que ce qu’il a paru
jours. Je ne répondrais pas que, dans un congrès européen où tous les esprits des diverses nations et des diverses littératures
et des diverses littératures seraient représentés, la définition de l’ esprit français par M. Nisard, avec toutes les qualités
uditoire37. » Hâtons-nous de dire que si M. Nisard flatte peut-être l’ esprit français dans la définition générale qu’il en don
jugement de Minos ou de Rhadamanthe, c’est l’âme immortelle, c’est l’ esprit dans ce qu’il a eu de bon, de pur, dans ce qu’il
mmun avec le génie français (une des plus belles représentations de l’ esprit humain), c’est cela seul qui survit, qui se dégag
vers et plus varié qu’il ne semble d’abord, que votre exemplaire de l’ esprit français est multiple, compliqué, et assez élasti
esprit français est multiple, compliqué, et assez élastique comme cet esprit lui-même. Il n’est pas moins vrai que cette Histo
à l’avance : il y a des branches rebelles ; elles sont sacrifiées. L’ esprit français, à l’état d’archétype comme dans Platon,
oint le plus haut d’où l’on puisse regarder en France les choses de l’ esprit (ne serait-ce pas assez de dire, les choses du go
et rangés ensemble, avec un petit nombre, « dans la douce famille des esprits conservateurs ». C’est bien dit. Je ne sais trop
main sûre, et avec des expressions significatives qui restent dans l’ esprit et dont on se souvient ? Pour Jean-Jacques Rousse
’il s’est imposées, parlant au nom d’une société établie, au nom d’un esprit ordonné et constitué, et comme entre les colonnes
gens censée rebattue, il l’a singulièrement rajeunie par le tour et l’ esprit de sa défense même ; il l’a transformée. J’ai sou
les d’école, seraient un livre unique. Voltaire parle des choses de l’ esprit comme on en parle entre honnêtes gens qui songent
définis, et leurs limites plutôt indiquées comme des convenances de l’ esprit humain que jetées en travers des auteurs comme de
rivains. La vérité, au lieu de s’imposer, se donne comme un plaisir d’ esprit dont Voltaire nous invite à essayer. Il y a des p
d goût n’est que le bon sens appliqué au gouvernement des choses de l’ esprit  ; mais il y a un bon sens gouverné par des princi
n sens de Voltaire, et son goût en porte la peine. Les erreurs de cet esprit si juste sont des jugements intéressés, où il a p
tte correspondance de Voltaire avec les lettres de Cicéron, cet autre esprit universel et le grand épistolaire de l’Antiquité,
donnée et plus naïve, dans Voltaire mieux conduite. Tous les genres d’ esprit de la correspondance brillent dans les lettres, s
enres d’esprit de la correspondance brillent dans les lettres, sauf l’ esprit de se faire louer, dont Vollaire donne plus volon
e de goût, si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les choses de l’ esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et c
plus chère à l’homme chez qui la tendresse de cœur se communique à l’ esprit , et qui aime la vérité à la fois comme une lumièr
re et comme un sentiment. — J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit … Il ne serait pas besoin d’avoir beaucoup vu M. 
ié ; son scrupule à ne tirer son impression que de lui, de son propre esprit , et de l’écrivain à qui il a directement affaire,
de l’auteur, — un caractère ami du bien et jaloux du mieux, un de ces esprits comme il y en a peu, fixés et non arrêtés, défend
dus par des principes, et qui restent ouverts aux bonnes raisons ; un esprit qui a en soi son moule distinct, et qui imprime à
it un nom pour rendre l’idée plus sensible, le vrai représentant de l’ esprit français dans ce que j’appelle un congrès europée
ante du Français accompli. Que si on prétendait donner pour type de l’ esprit français tout autre plus sérieux, plus grandiose,
10 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »
De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’ esprit français et sur la langue. De l’influence de c
De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’ esprit français et sur la langue. — § I. Fondation de l’
n de l’Académie française. — § II. Vaugelas. — § III. De l’excès de l’ esprit académique. — Les puristes. — § IV. Port-Royal de
Port-Royal. Après la gloire d’avoir donné les premiers modèles de l’ esprit français et de la langue dans leur perfection, vi
mier lieu d’apprécier. § I. Fondation de l’Académie française. L’ esprit académique a eu tout d’abord dans notre pays un c
a eu tout d’abord dans notre pays un caractère particulier ; c’est un esprit de discipline, de règle, de choix. On voit des pe
mais pour se mettre d’accord sur ce qu’il faut penser des ouvrages d’ esprit , et sur l’art d’en composer de durables. L’instit
gea. C’est dans la petite chambre de Malherbe que naquit le véritable esprit académique, cet esprit de discipline et de choix
te chambre de Malherbe que naquit le véritable esprit académique, cet esprit de discipline et de choix qu’Henri IV appliquait
é à ce sens commun par lequel les hommes, si différents d’humeur et d’ esprit , se ressemblent et se mettent d’accord. Chacun re
e la petite chambre chez Conrart, savant protestant, et compilateur d’ esprit . Ils s’y réunissaient chaque semaine, dans l’aprè
it bon qu’elle reçût à l’avenir52. » Ils y résistèrent d’abord, par l’ esprit d’indépendance propre aux gens de lettres, et par
r autorité, n’entreprenant ni sur la liberté ni sur l’originalité des esprits . Ils ne se donnent des droits que sur les abus, e
nces. L’Académie française, c’était la représentation officielle de l’ esprit français. Les lettres patentes par lesquelles Lou
ne sorte de juridiction nouvelle sur les plus hautes productions de l’ esprit . Tel paraissait être en effet le caractère de cet
-ci vient après les modèles, et chez nous vient avant, en sorte que l’ esprit français semble faire d’avance ses conditions à t
e la seule cause de cette différence soit une idée heureuse venue à l’ esprit du cardinal de Richelieu ? Il agrandit l’institut
chelieu ? Il agrandit l’institution, mais il la trouva toute faite. L’ esprit académique était né avant l’Académie. Le grand mi
e, et que, de même qu’il ne faut rien penser qui ne soit conforme à l’ esprit de la nation, il ne faut rien écrire qui ne soit
adémiques, ces compagnies se sont formées sous l’influence d’un autre esprit . Il ne s’agissait plus d’établir les règles de la
ifs à sa fondation, et ses premiers travaux. On n’y voit percer aucun esprit de domination sur la langue, ni cette prétention
oignage du caractère pratique de notre littérature par le spectacle d’ esprits très divers, presque tous gâtés par les louanges,
divers, presque tous gâtés par les louanges, subordonnant leur tour d’ esprit particulier à l’esprit de la compagnie, et, du sa
tés par les louanges, subordonnant leur tour d’esprit particulier à l’ esprit de la compagnie, et, du sacrifice des vanités ind
on. Il y loue « la solidité des observations, beaucoup de savoir et d’ esprit , sans aucune affectation ni de l’un ni de l’autre
et j’admire la juste mesure qu’elle sut garder entre les droits de l’ esprit français et ceux de l’écrivain. Elle eut à cet ég
s littératures et les langues, je veux dire la mode. Trop souvent cet esprit collectif qui en a fait, à l’origine, un corps im
l’impulsion littéraire. Mais la pensée qui lui a donné naissance et l’ esprit de ses premiers travaux la rendent digne d’avoir
e d’avoir une place parmi les choses qui durent ; cette pensée et cet esprit ont compté parmi les forces de l’esprit français
durent ; cette pensée et cet esprit ont compté parmi les forces de l’ esprit français à cette époque, et même en cessant de le
r, ils n’ont pas cessé de lui être conformes. § II. Vaugelas. L’ esprit de l’Académie naissante se personnifie dans un ho
e second rang : c’est Vaugelas57. Vaugelas est moins une personne, un esprit individuel et original, qu’un esprit, si cela peu
gelas est moins une personne, un esprit individuel et original, qu’un esprit , si cela peut se dire, collectif. Il passa sa vie
ans la conduite, se manifeste par la vertu, et, dans les travaux de l’ esprit , par le goût. « Il y a, dit Pellisson, dans tout
s deux siècles, il n’y a rien à retrancher. § III. De l’excès de l’ esprit académique. — Les puristes. D’autres hommes, d
nu la plume ou pris la parole au nom de l’Académie. Si c’est un jeu d’ esprit de trouver un poète dans l’auteur de la Pucelle 6
percer sous ce portrait, soit vrai de Chapelain poète. Pour Patru, l’ esprit de choix, le goût s’étaient révélés chez lui, com
p de louange donnée au mérite du nombre et de la cadence détourne les esprits des choses, pour les attacher aux mots. Le purism
it devenu le caprice, qui est un mouvement brusque et irréfléchi de l’ esprit . Au lieu de s’établir peu à peu, il s’imposait, d
u plus d’ardeur pour enrichir la langue que pour l’épurer. A côté des esprits timides ou stériles, qui ne songeaient qu’à échap
rt-Royal. Le correctif le plus naturel du purisme était d’appliquer l’ esprit de choix, dont le purisme n’est que l’exagération
tique sans lequel tout ce soin de la langue eût dégénéré en un abus d’ esprit . Port-Royal des Champs était, comme on sait, une
e connaissance profonde de l’antiquité, la passion de la théologie, l’ esprit chrétien si enclin aux spéculations sur l’homme.
e caractère que l’Académie française. Là aussi on avait substitué à l’ esprit particulier un esprit collectif, formé sur une rè
émie française. Là aussi on avait substitué à l’esprit particulier un esprit collectif, formé sur une règle et sur une discipl
sur une règle et sur une discipline consenties. La profonde piété, l’ esprit de détachement qui faisait le fond de la vie des
litaires, leur rendait ce sacrifice de la personne plus facile qu’aux esprits mondains dont se composait l’Académie française.
Se conformer, se proportionner au prochain, n’estimer les dons de son esprit que comme des avantages qui nous sont prêtés d’en
auraient pu penser comme lui, ni l’auteur de ce que lui commandait l’ esprit ou le besoin de la communauté. La tâche terminée,
le travail d’un de ses membres. Nous en sommes venus à mieux aimer l’ esprit que l’emploi qui s’en fait, et l’écrivain que la
me temps que les ouvrages de Vaugelas, et après lui. Et de même que l’ esprit académique se personnifie dans Vaugelas, de même
même que l’esprit académique se personnifie dans Vaugelas, de même l’ esprit de Port-Royal, dans ce que les solitaires ont fai
Port-Royal, dans ce que les solitaires ont fait pour la conduite de l’ esprit français et pour le perfectionnement de la langue
utres qualités qui leur font jeter les hauts cris, la droiture de son esprit , la candeur de son âme, la pureté de ses intentio
ré une vertu admirable, il ne fut exempt ni d’ambition ni de haine. L’ esprit de piété et beaucoup d’honneur en tempérèrent les
science, ne se trahit le caractère de l’homme. Voilà le triomphe de l’ esprit collectif de Port-Royal. Il s’agit en effet non d
collectif de Port-Royal. Il s’agit en effet non de faire briller son esprit dans quelque matière spéculative, simplement curi
ut le monde. On songe moins à arrêter les lecteurs sur la beauté d’un esprit particulier, qu’à raffermir leur conscience troub
ral. On ne voit là aucun de ces artifices de style où ne brille que l’ esprit de la personne. Le premier ouvrage dans lequel Ar
goût des livres qui vont à un but, et qui, au lieu d’être les jeux d’ esprit d’un érudit solitaire, comme la plupart de ceux d
 : voilà les points que touche Nicole, et sur lesquels il n’est pas d’ esprit droit qui ne soit d’accord avec lui. On peut trou
valoir, l’empressement à déférer ; à l’amour-propre selon le monde, l’ esprit de charité chrétienne. Mais personne n’a le droit
ces difficultés mêmes un prétexte ou une excuse pour persister dans l’ esprit de dispute, ni de noter d’utopie une perfection s
ilement d’y atteindre, et il semble à ceux qui lisent ce traité, d’un esprit sincère, qu’ils sont trop engagés pour ses consei
res, et si dupe de soi-même. Il avait souffert plus que personne de l’ esprit de dispute ; et quoiqu’il n’en laisse rien voir d
est de même des vérités très délicates, d’une pratique restreinte aux esprits d’élite, lesquelles échapperaient à une attention
ité très vive, qui intéresse la chair et le sang aux conceptions de l’ esprit . Dans Nicole je ne vois qu’une raison douce qui é
e, mais un langage doux, uni, d’une pureté expressive, qui soutient l’ esprit plutôt qu’il ne le secoue, qui s’insinue plutôt q
i, pour goûter, parmi ces vérités, les vérités de pure foi, il faut l’ esprit de mortification qui reconnaît, avec l’auteur, ta
ans ce qui paraît le mal, toutes les autres sont goûtées par tous les esprits droits, fussent-ils prévenus contre la religion.
pas cette mutilation. Nous lisons les ouvrages avec une disposition d’ esprit particulière, et le mérite de l’auteur est de se
sonnée et la Logique de Port-Royal. Il existe deux ouvrages où cet esprit collectif, ce sacrifice de la personne qui faisai
s-uns ? Pourquoi n’y pas voir ce qui rend ces écrits si admirables, l’ esprit collectif qui dicte, des plumes particulières qui
ons, on les a rapetissées et rendues contestables ; on a persuadé aux esprits légers, qui sont le grand nombre, que parler est
s la clef même avec laquelle nous pénétrons dans l’intérieur de notre esprit  ? C’est l’art de parler qui nous apprend l’art de
, le tempérament particulier. On l’émancipe, pour ainsi dire, selon l’ esprit de Descartes, qui souffle dans toutes les pages d
ut, mener à une mauvaise conclusion, et comment cette corruption de l’ esprit peut se glisser dans le cœur. C’est principalemen
Royal, et la gloire en est d’autant plus pure, que ce n’est point par esprit de curiosité qu’ils y ont pénétré si avant, mais
A partir de cette époque, il fut d’obligation, dans les ouvrages de l’ esprit , d’être vrai, solide, naturel ; de chercher la vé
tions parmi les pécheurs… » Et plus loin : « Il lui donna une force d’ esprit extraordinaire pour entreprendre de graves choses
11 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »
uit à la sincérité du sentiment ; on s’applique à ne pas employer son esprit , afin que le cœur parle tout seul. Ainsi son lang
e malheur est que, quoi qu’on en dise, le cœur ne peut se passer de l’ esprit . On a trop répété le mot de Vauvenargues : « Les
es pensées viennent du cœur ». Mais soyez sûrs que le cœur des gens d’ esprit a seul de ces trouvailles-là. En fait d’idées, le
illes-là. En fait d’idées, le cœur est stérile ou fécond, selon que l’ esprit est riche ou pauvre. Saint Vincent de Paul, saint
Dieu et de la charité qu’on a vus avant et depuis eux, étaient gens d’ esprit , croyez-le bien Beaucoup furent des simples d’esp
, étaient gens d’esprit, croyez-le bien Beaucoup furent des simples d’ esprit  : cela ne veut pas dire des bêtes. Ne les confond
illeux ou loqueteux : être sale pour l’amour de Dieu ne demande pas d’ esprit , il est vrai ; mais il en faut, et du meilleur, p
soif de sacrifice peuvent agrandir, élargir brusquement, violemment l’ esprit , et en faire jaillir quelque soudaine lumière, co
raits surprenants, des inventions ingénieuses d’enfants, de pauvres d’ esprit , d’idiots même, dont un grand amour a peu à peu é
elle nous a appris qu’il fallait les imputer plus souvent à l’homme d’ esprit qui racontait, qu’à homme de cœur qui avait senti
de gloire sur la honte de la monarchie française. Encore un prêtre, d’ esprit délicat, de foi ardente, un roi, brave et d’humeu
e grossière injure pour s’exprimer ! Est-ce la faute du cœur, ou de l’ esprit  ? Le langage naturel de la passion, c’est le cri,
a souvent le moins d’envie de parler. Surtout quand on veut séparer l’ esprit du cœur et ne pas faire appel à son intelligence
en à se dire. » Les cœurs sont restés unis ; mais la vie a séparé les esprits  : ils n’ont plus d’idées communes, partant plus d
les à tous, pour la développer visiblement par le langage, il faut un esprit qui l’analyse ; et plus l’esprit aura d’étendue n
siblement par le langage, il faut un esprit qui l’analyse ; et plus l’ esprit aura d’étendue naturelle, plus il aura acquis de
souffre. Même dans ces purs sanglots dont parle le poète, j’entends l’ esprit qui parle et qui met sans y songer toute sa puiss
eint leur souffrance en traits impérissables : c’est la faute de leur esprit et non pas de leur cœur. Plus de génie, et non pl
it des plaintes non communes. Le langage du cœur donne la mesure de l’ esprit . Pour rendre toute l’intensité du sentiment qu’on
nfin exactement tout ce que l’on sent, comme on le sent, il faut de l’ esprit infiniment, du plus exercé et du plus pénétrant.
le. On ne saurait donc trop se défaire de ce préjugé si commun, que l’ esprit qu’on a nuit aux effusions du cœur, qu’il faut po
et elles ne trouvent rien à dire, rien à écrire. Le remède est dans l’ esprit  : il faut l’élargir, le remplir, lui donner des h
xion active, affiner ses pénétrations, son sens critique. Et, quand l’ esprit sera agile, fin, éveillé, quand l’exercice incess
12 (1842) Discours sur l’esprit positif
idérations fondamentales sur la nature et la destination du véritable esprit Philosophique : appréciation sommaire de l’extrêm
re n’était pas surtout consacré à définir convenablement le véritable esprit fondamental de cette philosophie, dont l’installa
c la vraie situation initiale de notre intelligence, en un temps où l’ esprit humain est encore au-dessous des plus simples pro
près l’intuition immédiate qui les accompagne. Pour bien comprendre l’ esprit , purement théologique, résulté du développement,
isme, trop souvent confondu par les modernes avec l’état précédent, l’ esprit théologique représente nettement la libre prépond
tique, mal appréciée aujourd’hui, qu’il faut principalement étudier l’ esprit théologique, qui s’y développe avec une plénitude
il importe beaucoup de rattacher indissolublement l’état présent de l’ esprit humain à l’ensemble de ses états antérieurs, en r
en harmonie avec nos vrais besoins. Même en un temps où le véritable esprit philosophique avait déjà prévalu envers les plus
rs d’observations convenables, il n’est pas moins incontestable que l’ esprit humain ne pourrait jamais combiner, ni même recue
t, au reste, puissamment secondée par la prédilection originaire de l’ esprit humain pour les questions insolubles que poursuiv
ces astrologiques et alchimiques, dernier vestige scientifique de cet esprit primordial, ont réellement cessé de servir à l’ac
de ce Discours. On peut d’abord pleinement démontrer ainsi combien l’ esprit théologique a dû être longtemps indispensable à l
siques, inhérent au corps correspondant sans se confondre avec lui, l’ esprit peut, à volonté, selon qu’il est plus près de l’é
au lieu d’observer, qui, en tous genres, caractérise habituellement l’ esprit métaphysique, même chez ses plus éminents organes
is rien organiser qui lui soit propre. Radicalement inconséquent, cet esprit équivoque conserve tous les principes fondamentau
titude provisoire à entretenir un certain exercice indispensable de l’ esprit de généralisation, jusqu’à ce qu’il puisse enfin
presque jamais, chez les modernes, au-delà des temps polythéiques, l’ esprit métaphysique doit y sembler à peu près aussi anci
s, l’esprit métaphysique doit y sembler à peu près aussi ancien que l’ esprit théologique lui-même, puisqu’il a nécessairement
s donner lieu à aucune vraie discussion, l’intervention continue de l’ esprit ontologique n’a commencé à devenir pleinement car
ophie initiale. C’est ainsi que, pendant les cinq derniers siècles, l’ esprit métaphysique a secondé négativement l’essor fonda
ale d’une vraie philosophie résulte, en effet, aujourd’hui de ce même esprit qui souvent s’attribue encore le privilège presqu
res à la philosophie initiale, soit théologique, soit métaphysique, l’ esprit humain renonce désormais aux recherches absolues
exactitude partielle. Il importe donc de bien sentir que le véritable esprit positif n’est pas moins éloigné, au fond, de l’em
ationnelle, qui constitue, à tous égards, le principal caractère de l’ esprit positif, comme l’ensemble des études astronomique
nous conduisait pas à le prévoir convenablement. Ainsi, le véritable esprit positif consiste surtout à voir pour prévoir, à é
relations physiques ; mais il est incontestable, au contraire, que l’ esprit humain éprouve, pendant sa longue enfance, un trè
st enfin suffisamment ébauchée, condition maintenant remplie chez les esprits les plus avancés, ce grand principe philosophique
ourvu qu’ils aient une importance convenable. Après avoir considéré l’ esprit positif relativement aux objets extérieurs de nos
ondamental, la philosophie positive comporte nécessairement, chez les esprits bien préparés, une aptitude très supérieure à cel
le que ne le permettra prochainement l’universelle prépondérance de l’ esprit positif, quand il sera enfin étendu habituellemen
s être aucunement pénétré, conformément au caractère fondamental de l’ esprit positif. Mais cette constance effective des liais
us l’empire des fictions théologiques et des entités métaphysiques, l’ esprit humain, en passant à l’état positif, a d’abord te
er maintenant que l’unité d’explication, encore poursuivie par tant d’ esprits sérieux envers chacune d’elles prise à part, nous
de la Nature. Après avoir ainsi caractérisé l’aptitude spontanée de l’ esprit positif à constituer l’unité finale de notre ente
éologues, la tendance systématique que nous venons d’apprécier dans l’ esprit positif acquiert enfin toute son importance, parc
ivilège de la cohérence logique a désormais irrévocablement passé à l’ esprit positif, ce qui ne peut guère être sérieusement c
comporter une telle efficacité sociale. L’aptitude fondamentale de l’ esprit positif étant assez caractérisée désormais par ra
irect d’une sorte d’empire illimité, c’est pourtant à cet égard que l’ esprit humain a dû témoigner d’abord sa prédilection fin
, par le plus heureux résumé, tous les grands caractères du véritable esprit philosophique, aussi bien quant à la rationalité
n’a pu jusqu’ici être convenablement conçue, même chez les meilleurs esprits , par une suite nécessaire de l’insuffisante exten
ve doit être finalement regardée comme le plus heureux privilège de l’ esprit positif, dont aucune autre propriété ne peut auss
’hui d’une aveugle spécialisation. Dans l’évolution préliminaire de l’ esprit positif, il a dû s’attacher partout aux questions
end la vie industrielle si favorable à l’ascendant philosophique de l’ esprit positif lui imprime, sous un autre aspect, une te
darité qui fait involontairement participer depuis longtemps tous les esprits modernes, même les plus grossiers et les plus reb
ainsi conduits à compléter enfin l’appréciation directe du véritable esprit philosophique par une dernière explication qui, q
êmes questions ; c’est ce qui a longtemps permis l’essor partiel de l’ esprit positif malgré l’ascendant général de l’esprit th
s l’essor partiel de l’esprit positif malgré l’ascendant général de l’ esprit théologique, et même, à beaucoup d’égards, sous s
ont eux-mêmes de nature à discréditer tôt ou tard, chez tous les bons esprits , des spéculations qu’on n’écarte que comme étant,
sibles à la raison humaine. En outre, la sage réserve avec laquelle l’ esprit positif procède graduellement envers des sujets t
rès faciles doit faire indirectement apprécier la folle témérité de l’ esprit théologique à l’égard des plus difficiles questio
frant le seul moyen légitime de connaître l’avenir. Il est vrai que l’ esprit positif, parvenu à son entière maturité, tend aus
u’on se trouverait nécessairement conduit pour concilier finalement l’ esprit théologique avec l’esprit positif. Historiquement
irement conduit pour concilier finalement l’esprit théologique avec l’ esprit positif. Historiquement considérée, leur oppositi
le fétichisme, aient d’abord secondé réellement l’essor spontané de l’ esprit d’observation, on doit pourtant reconnaître qu’il
ane, et jamais le véritable agent. Il faut, en effet, remarquer que l’ esprit positif, par suite du défaut de généralité qui de
l office ait dû faire exagérer beaucoup l’importance effective de cet esprit transitoire, il est cependant facile de reconnaît
, quoique son énergie dût décroître avec sa nécessité, à mesure que l’ esprit théologique continuait à déchoir par suite du mêm
régime monothéique qu’a dû s’accomplir l’évolution préliminaire de l’ esprit positif. Mais l’incompatibilité, pour être moins
stacle, en effet, qui ne peut cesser que par l’entière désuétude de l’ esprit théologique, le spectacle journalier de l’ordre r
e graduel de l’autre. Son empire était même essentiellement borné aux esprits cultivés ; car, tant que la foi subsista réelleme
nt des moyens de transition propres au dernier office nécessaire de l’ esprit métaphysique. Enfin, l’incompatibilité nécessaire
tend ensuite à disparaître, non moins nécessairement, à mesure que l’ esprit positif, prenant un caractère de plus en plus sys
ologique. Elle se lie, d’une manière plus intime et plus durable, à l’ esprit , fondamental de la philosophie positive, dans la
pour caractériser ici, sous tous les aspects principaux, le véritable esprit philosophique, qui, après une lente évolution pré
s, même en écartant le sens grossier qui d’abord s’y attache chez les esprits mal cultivés. Mais il importe de noter ici que to
ion au chimérique : sous ce rapport, il convient pleinement au nouvel esprit philosophique, ainsi caractérisé d’après sa const
précis au vague : ce sens rappelle la tendance constante du véritable esprit philosophique à obtenir partout le degré de préci
ignification, en indiquant d’ailleurs une tendance continue du nouvel esprit philosophique, offre aujourd’hui une importance s
ser directement l’une de ses principales différences, non plus avec l’ esprit théologique, qui fut longtemps organique, mais av
s avec l’esprit théologique, qui fut longtemps organique, mais avec l’ esprit métaphysique proprement dit, qui n’a jamais pu êt
ou des diverses créations poétiques ; ce qui n’a nullement empêché l’ esprit humain d’abandonner irrévocablement les dogmes an
r à l’ensemble de sa situation. Le seul caractère essentiel du nouvel esprit philosophique qui ne soit pas encore indiqué dire
nt cette philosophie définitive rappellera désormais, à tous les bons esprits , l’entière combinaison effective de ses diverses
eaucoup de sentir que, sous tous les aspects essentiels, le véritable esprit philosophique consiste surtout dans l’extension s
t doit surtout rester préoccupé de réalité et d’utilité, tandis que l’ esprit spécialement philosophique tend à apprécier davan
aiment rien d’essentiel aux indications résultées, chez tous les bons esprits , d’un simple exercice spontané. Quant à la manièr
les tentatives de ce genre indiquent encore la secrète influence de l’ esprit absolu inhérent au régime théologico-métaphysique
phie et le simple bon sens universel, montre l’origine spontanée de l’ esprit positif, partout résulté, en effet, d’une réactio
onnu. Cette constante impulsion concrète n’y pouvait faire pénétrer l’ esprit positif que suivant un ordre déterminé, conforme
pouvaient alors déterminer directement que le triomphe préalable de l’ esprit métaphysique, destiné, par sa généralité spontané
sif pour l’essor scientifique, qu’il avait jusque-là secondé. Aussi l’ esprit positif n’a-t-il pu manifester suffisamment sa pr
é enfin conduit, par cette oppression, à lutter spécialement contre l’ esprit métaphysique, avec lequel il avait dû longtemps s
orrespondante au polythéisme. Depuis cette crise vraiment décisive, l’ esprit positif, grandissant davantage en deux siècles qu
saires, l’état vraiment normal de la raison humaine, en procurant à l’ esprit positif la plénitude et la rationalité qui lui ma
estées dans un irrationnel isolement, sous la stérile domination de l’ esprit théologico-métaphysique : c’est donc à les amener
ait surtout consister, de nos jours, la dernière épreuve du véritable esprit philosophique, dont l’extension successive à tous
lus une décomposition non moins radicale, pareillement présidée par l’ esprit métaphysique. Ce double mouvement négatif avait p
ors inévitable, conduisit, au contraire, à accorder, spontanément à l’ esprit métaphysique, seul actif pendant ce long préambul
Comme avant la crise, la lutte apparente demeure donc engagée entre l’ esprit théologique, reconnu incompatible avec le progrès
ible avec le progrès, qu’il a été conduit à nier dogmatiquement, et l’ esprit métaphysique, qui, après avoir abouti, en philoso
ute d’une philosophie propre à réaliser cette grande combinaison de l’ esprit d’ordre avec l’esprit de progrès, cette troisième
propre à réaliser cette grande combinaison de l’esprit d’ordre avec l’ esprit de progrès, cette troisième impulsion reste logiq
ité, et même de la possibilité, d’une conciliation permanente entre l’ esprit de conservation et l’esprit d’amélioration, égale
té, d’une conciliation permanente entre l’esprit de conservation et l’ esprit d’amélioration, également propres à l’état normal
lus développé, de l’égale insuffisance sociale qu’offrent désormais l’ esprit théologique et l’esprit métaphysique, qui seuls j
e insuffisance sociale qu’offrent désormais l’esprit théologique et l’ esprit métaphysique, qui seuls jusqu’ici ont activement
que doit se trouver implicitement disposée à accueillir aujourd’hui l’ esprit positif comme l’unique base possible d’une vraie
ilière dans tous les autres cas essentiels. En un sujet quelconque, l’ esprit positif conduit toujours à établir une exacte har
ou de destination. Spécialement considéré ensuite quant à l’ordre, l’ esprit positif lui présente aujourd’hui, dans son extens
uement vers une systématisation décisive, qui ne peut émaner que de l’ esprit positif, enfin convenablement généralisé. Dans se
indre jamais. Cette double indication de l’aptitude fondamentale de l’ esprit positif à systématiser spontanément les saines no
écoles actuelles peut aussi être le plus nettement appréciée. Car, l’ esprit théologique et l’esprit métaphysique sont tous de
ussi être le plus nettement appréciée. Car, l’esprit théologique et l’ esprit métaphysique sont tous deux conduits, par leur na
que celle qu’il reproche justement aujourd’hui, envers lui-même, à l’ esprit révolutionnaire proprement dit. Une véritable exp
re ; aucune d’elles, en effet, n’a suffisamment tenté de l’établir. L’ esprit positif, en vertu de sa nature éminemment relativ
e telle indication des hautes propriétés sociales qui caractérisent l’ esprit positif ne serait point encore assez décisive si
cours spontané de notre civilisation. Si l’ascendant nécessaire de l’ esprit positif ne venait mettre un terme à ces anarchiqu
nie trop partiel s’était borné jusqu’ici à des sujets plus simples. L’ esprit métaphysique, qui a souvent tendu à dissoudre act
taphysique, qui a souvent tendu à dissoudre activement la morale et l’ esprit théologique, qui, dès longtemps, a perdu la force
uelles des diverses écoles monothéiques n’empêcheront pas davantage l’ esprit positif d’achever aujourd’hui, sous les condition
usement préservées de toute hésitation. L’antipathie croissante que l’ esprit théologique inspirait justement à la raison moder
utre cette impuissance croissante pour protéger les règles morales, l’ esprit théologique leur a souvent nui aussi d’une manièr
ellement améliorée, cet heureux résultat ne saurait être attribué à l’ esprit théologique, alors dégénéré, au contraire, en un
eux dissolvant : il est essentiellement dû à l’action croissante de l’ esprit positif, déjà efficace sous sa forme spontanée, c
ger. Ne pouvant empêcher le libre essor de la raison moderne chez les esprits cultivés, on s’est ainsi proposé d’obtenir d’eux,
ésuites, quoiqu’elle constitue le fond essentiel de leur tactique ; l’ esprit protestant lui a aussi imprimé, à sa manière, une
mplot dût embrasser, comme il le faudrait aujourd’hui, la plupart des esprits actifs. Enfin, même en supposant réalisée cette c
ssi admettre la nécessité d’une vraie systématisation morale chez ces esprits émancipés, elle ne pourra dès lors reposer que su
aisser indéfiniment dépourvus de toute doctrine morale la plupart des esprits actifs, comme on le voit trop souvent aujourd’hui
is travailler ardemment à constituer enfin l’ascendant universel de l’ esprit positif, pour remplacer un système déchu qui, tan
ous les divers régimes antérieurs, suivant la tendance ordinaire de l’ esprit positif envers un sujet quelconque. Quand l’astro
imuler et consolider le sentiment du devoir en développant toujours l’ esprit d’ensemble, qui s’y trouve naturellement lié. Ce
’Humanité, ne tende point à moraliser profondément, non seulement les esprits d’élite, mais aussi la masse des intelligences, q
intime et plus étendue, à la fois pratique et théorique, représente l’ esprit positif comme étant, par sa nature, seul suscepti
nécessité est maintenant reconnue, du moins empiriquement, quant à l’ esprit métaphysique proprement dit, qui n’a jamais pu ab
ollective. Ses formules ordinaires ne font que traduire naïvement son esprit fondamental ; pour chacun de ses adeptes, la pens
conforme à l’ensemble de notre nature, intellectuelle et affective. L’ esprit positif, au contraire, est directement social, au
onnaissance de l’homme, pour démontrer la supériorité nécessaire de l’ esprit positif sur l’ancien esprit théologico-métaphysiq
démontrer la supériorité nécessaire de l’esprit positif sur l’ancien esprit théologico-métaphysique, quant à l’essor propre e
rquer l’heureuse corrélation qui s’établit naturellement entre un tel esprit philosophique et les dispositions, sages mais emp
, qu’elle doit trouver d’énergiques résistances chez presque tous les esprits maintenant actifs, par suite même de la difficile
pale élaboration. Si cette inévitable opposition devait se borner aux esprits essentiellement théologiques ou métaphysiques, el
a spécialisation aveugle et dispersive qui caractérise profondément l’ esprit scientifique actuel, d’après sa formation nécessa
donne à un empirisme encore plus oppressif, en sorte que le véritable esprit positif, qui correspond à l’ensemble des divers t
ouvrage cité. Ainsi, la nouvelle philosophie, qui exige directement l’ esprit d’ensemble, et qui fait à jamais prévaloir, sur t
e. Ces études préliminaires, naturellement dominées jusqu’ici par cet esprit de spécialité empirique qui préside aux sciences
d elle sera convenablement développée, devra radicalement améliorer l’ esprit scientifique actuel, en le dépouillant de sa spéc
une exagération philosophique en affirmant qu’il en résulte, pour les esprits populaires, un notable avantage, au lieu d’un inc
en Âge, comme il l’est encore, le principal point d’appui social de l’ esprit métaphysique, soit d’abord contre la théologie, s
après nos explications antérieures, rattache directement le véritable esprit philosophique au bon sens universel, sa première
ue inhérente à la vie industrielle pour développer involontairement l’ esprit positif doit ordinairement se faire mieux sentir
ui, dans chaque intermittence naturelle des travaux obligés, rend à l’ esprit une pleine disponibilité. Le vrai loisir ne doit
nion populaire restera étrangère à ces débats, qui, aux yeux des bons esprits , en augmentant l’instabilité de tous les pouvoirs
connaîtra que cette mutation décisive, qui ne pouvait émaner que de l’ esprit positif, ne peut aujourd’hui trouver un solide ap
plus de facilité à faire pénétrer ce salutaire enseignement chez les esprits populaires que partout ailleurs, soit parce que l
rtout aux classes moyennes, dont elle seconde l’active ambition. Tout esprit méditatif doit ainsi comprendre enfin l’importanc
et des sophistes, qui tendent ensuite spontanément à propager le même esprit , par le triple enseignement émané des journaux, d
Ainsi, l’école positive, résultée d’un actif concours volontaire des esprits vraiment philosophiques, n’aura longtemps à deman
estination fondamentale d’un tel enseignement, comme ranimant ce même esprit métaphysique où elle voit aujourd’hui le principa
t la première touche immédiatement à l’origine spontanée du véritable esprit scientifique, et la dernière à sa destination ess
s plus indépendantes, se confondent presque avec l’élan spontané de l’ esprit positif chez les plus vulgaires intelligences, co
chaque intelligence de renouveler à son gré l’histoire générale de l’ esprit positif, en passant, d’une manière presque insens
ce de la positivité rationnelle, s’obstinent aveuglément, à retenir l’ esprit humain dans, ce degré purement initial du, vérita
eures au système pleinement. positif, sous la stérile domination de l’ esprit théologico-métaphysique ; au fond, les études bio
osophie générale. La terminaison de ce long Discours, où le véritable esprit positif a été caractérisé sous tous les aspects e
pprochements. Dans son essor préliminaire, seul accompli jusqu’ici, l’ esprit positif ayant dû ainsi s’étendre graduellement de
lations, quelconques. Parvenu désormais à sa maturité systématique, l’ esprit positif dissipe à la fois ces deux ordres d’aberr
lente initiation collective, il restera toujours indispensable que l’ esprit positif, développant son régime à mesure qu’il ag
r nature, offrent nécessairement la pleine manifestation du véritable esprit mathématique, dont elles constituent, au fond, la
tout le régime des entités. 2. Sur cette appréciation générale de l’ esprit et de la marche propres à la méthode positive, on
vue où l’auteur s’est placé. 3. Cette empirique prépondérance de l’ esprit de détail chez la plupart des savants actuels, de
ies arriérées, qui, ne convenant qu’à l’élaboration préliminaire de l’ esprit positif, devenaient de plus en plus hostiles à sa
13 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363
roupe particulier auquel il appartient, et dont il est le plus gentil esprit et non pas le moins sérieux. Né à Paris sur la pa
cation, plutôt mondaine que classique, et particulièrement son tour d’ esprit neuf, observateur, et qui prenait la société comm
diesse et une impertinence piquante. Vers l’âge de vingt-six ans, son esprit se forma dans ce petit camp philosophique et y tr
mire fort en revanche son contemporain La Motte, homme d’infiniment d’ esprit , mais qui était, en quelque sorte, privé de plusi
te de plus à Marivaux : « La composition de M. de La Motte tient de l’ esprit pur, dit-il ; c’est un travail du bon sens et de
’après une réflexion fine et délicate, réflexion qui fatigue plus son esprit que son imagination. » Il le félicite d’être parf
ime ; de là vient qu’elle frappe bien plus ceux qui pensent d’après l’ esprit pur, que ceux qui, pour ainsi dire, sentent d’apr
qui, pour ainsi dire, sentent d’après l’imagination. Cette vivacité d’ esprit dont je parle a cela de beau qu’elle éclaire ceux
traits et ses vives images, n’est bon tout au plus qu’à débaucher les esprits . Marivaux met la sagacité de La Motte sur la même
s le monde. Ici il y a une véritable erreur à mon sens, et que tout l’ esprit de Marivaux ne saurait masquer. Que l’observateur
es défauts, il ne se peut rien de plus légitime et de plus digne d’un esprit indépendant et juste : mais qu’on ne voie entre l
qui étudie le genre humain comme une mousse et qui n’entend rien aux esprits d’aigle. Il y a un moment où l’invention, la créa
i Homère ni Molière ». Ne croyez point d’ailleurs que ce soit par pur esprit de chicane que Marivaux ait ainsi maille à partir
onnus de Marivaux, j’ai appris à goûter certains côtés sérieux de son esprit . Dans un petit écrit intitulé Le Miroir et où il
nt, et le miroir ne m’a rien appris là-dessus. Revenant à ces grands esprits de l’Antiquité qu’on cite toujours et qu’on oppos
e qu’aucune époque n’en est déshéritée, que seulement la forme de ces esprits varie dans l’histoire et qu’ils se produisent ave
Moyen Âge et dans ces siècles réputés barbares, il y avait de grands esprits et qui se sont alors montrés comme tels. S’ils n’
encore, « prenez-vous-en, dit-il, aux siècles barbares où ces grands esprits arrivèrent, et à la détestable éducation qu’ils y
, et à la détestable éducation qu’ils y reçurent en fait d’ouvrages d’ esprit . Ils auraient été les premiers esprits d’un autre
y reçurent en fait d’ouvrages d’esprit. Ils auraient été les premiers esprits d’un autre siècle, comme ils furent les premiers
les premiers esprits d’un autre siècle, comme ils furent les premiers esprits du leur ; il ne fallait pas pour cela qu’ils fuss
s, Marivaux ne veut pas toutefois faire entendre qu’un fonds commun d’ esprit manquât dans ces siècles réputés barbares : loin
e l’humanité, par cela seul qu’elle dure et se continue, a un fonds d’ esprit de plus en plus accumulé et amassé : c’est là une
l’abaissement du monde vaincu. Chacun de ces états enfanta un nouvel esprit , et fut une expérience de plus sur la terre. L’e
anta un nouvel esprit, et fut une expérience de plus sur la terre. L’ esprit humain, à un moment donné, est le produit de tout
t humain, à un moment donné, est le produit de tout ce qui reste de l’ esprit des âges antérieurs accumulé comme une sorte de t
le goût peuvent s’altérer ou disparaître, « pendant que le fonds de l’ esprit humain va toujours croissant parmi les hommes ».
la pièce. Et quand nous avons entendu ainsi Marivaux s’exprimer avec esprit et calcul, dans un style perlé et distillé, faire
ques d’alors, qu’il n’écrit pas assez simplement, qu’il court après l’ esprit , et autres reproches qui, au milieu des éloges, v
ntenter de dire : Il me plaît ou il ne me plaît pas ; car plus on a d’ esprit , et plus on voit de choses, et plus on distingue
il naîtrait de beaux ouvrages, s’écrie-t-il, si la plupart des gens d’ esprit qui en sont les juges tâtonnaient un peu avant de
modernes ? S’il est pour les anciens, on lui passera même beaucoup d’ esprit et quelque recherche, et on le déclarera simple.
leur propre façon d’imaginer que la pure imitation de certain goût d’ esprit que quelques critiques de leurs amis avaient déci
t décidé le meilleur. Ainsi nous avons très rarement le portrait de l’ esprit humain dans sa figure naturelle : on ne nous le p
de ces critiques qui reprochent si vite à un auteur de courir après l’ esprit . Ils ont naturellement tous les auteurs plats et
gens économes par nature, sont payés pour croire qu’on court après l’ esprit quand on en a plus qu’eux : « Messieurs, lisez-mo
ment, qui va son grand chemin, qui ne pétille point : et voilà le bon esprit . » Selon Marivaux plaidant dans sa propre cause,
n Marivaux plaidant dans sa propre cause, « il y a un certain degré d’ esprit et de lumières au-delà duquel vous n’êtes plus se
cette objection banale. Par exemple, quand La Rochefoucauld dit : « L’ esprit est souvent la dupe du cœur », ne serait-il pas a
s’écrierait un critique ; pourquoi ne pas se contenter de dire : « L’ esprit est souvent trompé par le cœur ? » ou : « Le cœur
st souvent trompé par le cœur ? » ou : « Le cœur en fait accroire à l’ esprit  ? » Ici, dans une petite dissertation très juste
on possible, et que les équivalents proposés n’y répondent pas : Cet esprit , simplement trompé par le cœur, ne me dit pas qu’
oyance : et cet auteur a voulu nous dire que souvent le cœur tourne l’ esprit comme il veut ; qu’il le fait aisément incliner à
ne fera de lui qu’un singe, et l’obligera de courir vraiment après l’ esprit  ». Il désire donc simplement qu’on se nourrisse d
chez les modernes ou chez les anciens, et qu’ensuite on abandonne son esprit à son geste naturel : « Qu’on me passe ce terme,
 ; à la bonne heure ! c’est donc par sa nature même et par son tour d’ esprit , par la conformation ingénieuse, mais minutieuse
ains, ceux de Lesage, de l’abbé Prévost, de Voltaire, de ces hommes d’ esprit si naturels, ne se sont point, en définitive, mép
je prenne un style ? Il est vrai que dans le monde on m’a trouvé de l’ esprit  ; mais, ma chère, je crois que cet esprit-là n’es
le monde on m’a trouvé de l’esprit ; mais, ma chère, je crois que cet esprit -là n’est bon qu’à être dit, et qu’il ne vaudra ri
mille occasions, en sait plus qu’elle n’en peut dire, et qu’elle a un esprit à part, qui est bien supérieur à l’esprit que j’a
peut dire, et qu’elle a un esprit à part, qui est bien supérieur à l’ esprit que j’ai d’ordinaire. C’est ainsi qu’il raffine
14 (1926) L’esprit contre la raison
Préface de Marie-Paule Berranger 2012 L’ Esprit contre la raison est un texte véhément et inspiré
t ; il n’est pas convaincu en 1924 que « l’activité inconsciente de l’ esprit  » puisse servir de fondation à une redéfinition d
ent qui s’opère. De Valéry aux surréalistes, tous se réclament de « l’ esprit  », mais se trouvent pourtant sur des positions an
», mais se trouvent pourtant sur des positions antagonistes : ainsi L’ Esprit contre la raison peut-il apparaître comme une ten
 c’est bien à la nécessité de mise au clair de la pensée que répond L’ Esprit contre la raison, un peu paradoxalement si l’on e
maîtrise permet l’illustration en acte de la nouvelle définition de l’ esprit qu’il entend poser. Une belle envolée lyrique fai
Un peu plus loin lui est opposée l’image de l’oiseau, métaphore de l’ esprit . Ces représentations très visuelles, voire stéréo
ésentations très visuelles, voire stéréotypées, de l’envol léger de l’ esprit loin de la maison-raison, rustaude et massive, at
; les isotopies métaphoriques jouent sur plusieurs réseaux ; le mot «  esprit  » martelé, de citations en locutions, opposé à « 
e modèle rimbaldien est nettement revendiqué dans cette apologie de l’ esprit survolté, un Rimbaud que les surréalistes placent
reprises et recyclages qui lient les différents ouvrages de Crevel. L’ Esprit contre la Raison associe de courts paragraphes, d
ase par Aragon dans La Révolution surréaliste… À travers l’opposition esprit /raison, Crevel reprend d’un point de vue philosop
r à barbe, la revue Aventure, puis Dés, le Surréalisme d’Yvan Goll. L’ Esprit contre la raison affronte l’enquête de 1919, anté
intelligence pure ? L’essai s’ouvre par une critique de La Crise de l’ esprit de Paul Valéry, un texte publié en revue en 1919,
u politique. Crevel cherche le vice d’origine : l’identification de l’ esprit à la seule intelligence logique, à la raison, la
nfin dans cette écriture véhémente, au-delà de la volonté de sauver l’ Esprit des œillères de la Raison, la volonté de rappeler
erranger Université de Caen Basse-Normandie (LASLAR EA 4256) L’ Esprit contre la raison Dans la première de ses lettr
spoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions de son esprit .j » Or cette méfiance n’est pas un fait simple. L
leur mensonge glorieux ou sournois comme un véritable crime contre l’ esprit .C’est que le confortable, dont la recherche est l
a usé ses jambes et ses heures à chercher le moyen de les épargner. L’ esprit avant sa naissance déjà avait été déclaré bien pa
nes, des maisons de parlements, on prétendit enchaîner les vents de l’ esprit . Des Bourses, des Chambres de députés étaient cam
n’en font la découverte et l’éloge que grâce à la confusion de leurs esprits et prennent leur ignorance d’eux-mêmes et des aut
demande suffit à prouver que si l’être se méfie des prévisions de son esprit , l’esprit à la fin du compte brise ses entraves,
ffit à prouver que si l’être se méfie des prévisions de son esprit, l’ esprit à la fin du compte brise ses entraves, prend son
ohn Perse, revenu des pays du Soleil levantx , des hommes dévoués à l’ esprit et qui ne veulent plus des hochets anecdotiques a
me pourrait devenir un idéal, car dans le divorce de l’être et de son esprit se trouve la garantie contre la corruption du plu
prix mènent sabbat, chantent pouille, s’agitent, parlent de sauver l’ esprit , alors que, sous couvert de raison, ils ne néglig
ui n’ait été éprouvé, convient-il de s’alarmer, au nom justement de l’ esprit , de parler d’une criseab. C’est pourtant parce qu
Où commence-t-elle à devenir mauvaise et où s’arrête la sécurité de l’ esprit  ? Pour l’esprit, la possibilité d’errer n’est-ell
le à devenir mauvaise et où s’arrête la sécurité de l’esprit ? Pour l’ esprit , la possibilité d’errer n’est-elle pas plutôt con
essités de batailles. Dans la grande aventure qu’est toute lutte de l’ esprit pour l’esprit, l’être, s’il veut devenir digne de
ailles. Dans la grande aventure qu’est toute lutte de l’esprit pour l’ esprit , l’être, s’il veut devenir digne de la liberté, s
re à soi-même celui qui osait parler d’un culte du moi, alors que son esprit , insuffisant à ses grands desseins, pour vivre, a
s-Mortes de ses remparts. Donc, son influence fut de lettres et non d’ esprit . L’écho barrésien n’est pas d’un secret bien diff
r, ni de près ni de loin, au subjectivisme idéal, égoïsme ennemi de l’ esprit par roublardise paysanne, accroché à tout ce qu’i
’en pouvoir faire. Barrès, pris comme exemple de cette résistance à l’ esprit , de cette ruse, les symboles par lui choisis (Ven
, mais n’en usa pas moins des plus futiles simulacres. Crime contre l’ esprit et reniement du plus précieux, la pensée devenue
r à parler ainsi d’une bouleversante liberté, de ses miracles. Pour l’ esprit , ce n’est point une malédiction, mais une bénédic
apparences ou des lois que les hommes se sont données à eux-mêmes, l’ esprit , avec ces apparences, ces lois, se confondant, n’
uste d’aller chercher dans une apparence néfaste des raisons contre l’ esprit . Libre donc à Paul Valéry d’évoquer sur le mode l
, ne sauraient être invoqués comme preuves ou causes d’une crise de l’ esprit . Crise de l’esprit ? Le symbole est bien commode,
invoqués comme preuves ou causes d’une crise de l’esprit. Crise de l’ esprit  ? Le symbole est bien commode, mais l’expression
o-réalisme, méritent-ils d’être pris pour les signes d’une crise de l’ esprit . Épreuves utiles, n’est-ce point de leur ensemble
tentations de torpeur, les lâchetés conseillées par la raison ? Que l’ esprit ne soit point d’accord avec le monde extérieur, q
é confinant à la sottise, la vie des chiens. L’activité des meilleurs esprits s’en ressent. La loi du moindre effort finit par
s de ce bric-à-brac et, déjà, nous pouvons affirmer que la crise de l’ esprit ne suit point les oscillations d’une plus ou moin
ntraire mérite de qualifier les minutes, les années, les siècles où l’ esprit croit à sa puissance parce qu’il se traîne à l’ai
iter dans la conscience, voilà qui a rapetissé l’être et corrompu son esprit . Or, s’il n’est guère consolant qu’il ait fallu a
ut cas que celle du commentateur qui voit un mal dans la révolte de l’ esprit , la baptise signe de faiblesse comme si la bonne
civilisation, sous prétexte de progrès, on est parvenu à bannir de l’ esprit tout ce qui se peut taxer à tort ou à raison de s
tre sur le point de reprendre ses droits. Si les profondeurs de notre esprit recèlent d’étranges forces capables d’augmenter c
cile de s’absorber dans des détails, la lutte injuste entre elle et l’ esprit ne cesse de se poursuivre. Tout de même, n’est-ce
t ne cesse de se poursuivre. Tout de même, n’est-ce point déjà pour l’ esprit une victoire magnifique et quasi inespérée que ce
’aventure. Il est un fait que, depuis deux annéesbv, le problème de l’ Esprit et de la Raison, plus nettement que jamais posé p
s efforts ne peuvent manquer de forcer au respect, et la fidélité à l’ esprit a d’autant plus de valeur si on la compare à l’in
e nauséabonds motifs. Voilà par quelle enquête a débuté la lutte de l’ Esprit contre la Raison que devaient poursuivre Dada, l’
, nous rendaient plus dignes du rêve absolu où un Kant put sentir son esprit s’amplifier en plein vertige nouménalcc. Les remp
 : La Révolution la nuit.cf La révolution la nuit. Nous savons que l’ esprit attentif aux contours, docile aux objets, soumis
ivertissements passéeci, qui donc se contenterait des pointes, jeux d’ esprit dont tant n’acceptent le secours qu’à seule fin d
qu’il n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions de son esprit … Le poète, lui, au contraire, ne flatte ni ne rus
article paru dans Les Cahiers du mois n° 21-22 en 1926, repris dans L’ Esprit contre la raison et autres écrits surréalistes, p
l’intelligence », en réponse à la Déclaration de l’indépendance de l’ Esprit , de Romain Rolland ; le débat gagne La NRF où Hen
t pas seulement de tremplin au texte ; la critique de « La Crise de l’ esprit  » est le fil conducteur de la réflexion de Crevel
des prémisses valéryens : la supériorité de l’intellect, assimilé à l’ esprit . j. La phrase citée est légèrement différente d
ntrer en quoi la guerre de 1914-1918 est le symptôme d’une crise de l’ esprit , qu’elle aggrave considérablement. « Personne ne
e triumphet imperator spiritus [vainqueur de l’appétit vorace,/ Que l’ esprit souverain étende loin son triomphe] Mais l’espoir
st que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit . [C’est moi qui souligne] Il suggère que toute co
que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit . Les faits pourtant, sont clairs et impitoyables.
lution, de même que le geyser, qui figure dans la phrase suivante « l’ esprit jaillissant » après avoir été longtemps emprisonn
, dans De la recherche de la vérité. Où l’on traite de la Nature de l’ Esprit de l’homme, & de l’usage qu’il en doit faire
e, il s’en sert plus spécifiquement pour redéfinir le partage entre «  esprit  » et « raison », l’imagination relevant non moins
l’imagination relevant non moins que la raison du fonctionnement de l’ esprit  ; il apparaît ainsi plus solidement établi que l’
onnement de l’esprit ; il apparaît ainsi plus solidement établi que l’ esprit ne peut être assimilé à la seule logique rationne
ps, mais incapable de renoncer aux bénéfices terrestres, il étouffe l’ esprit . La dernière phrase du paragraphe éclaire la visé
’expression claire de la thèse  promise dès le titre : la raison et l’ esprit ne sont pas une même faculté, la première a longt
Aragon. ab. Il s’agit bien ici de contester l’idée de « crise de l’ esprit  » brandie contre les avant-gardes qui ont érigé e
ce. Crevel, dans l’intérêt de sa démonstration lui substitue le mot «  esprit  ». « Acte d’accusation », O.C. t. I éd. cit., p.
Cahiers du mois de juin 1926, Pour la simple honnêteté, repris dans L’ Esprit contre la raison et autres écrits surréalistes, é
mière fois à Berlin par la Galerie Albert Fleichtheim en mars 1928, L’ Esprit contre la raison et autres écrits surréalistes, é
t la démonstration de Crevel chemine dans les paronomases (crime de l’ esprit /crise de l’esprit) et les métaphores. Les « pourr
de Crevel chemine dans les paronomases (crime de l’esprit/crise de l’ esprit ) et les métaphores. Les « pourritures avantageuse
rd, collection Idées, 1972, p. 40-42. bh. Par ce faufilage du mot «  esprit  », sur lequel rebondit la citation de Breton, on
uel rebondit la citation de Breton, on voit comment Crevel oppose à l’ esprit selon Valéry, confondu avec la plate raison, l’es
evel oppose à l’esprit selon Valéry, confondu avec la plate raison, l’ esprit surréaliste. bi. Il s’agit probablement de Rask
le relais de la citation d’Aragon les étapes d’un nouveau statut de l’ esprit cheminant dans le surréalisme, et incidemment de
ndonner ses liens avec la Raison bo. L’opposition entre réalisme et esprit continue de s’implanter discrètement de sorte qu’
nouveau sur ce mot, littéralement martelé, l’idée que la « crise de l’ esprit  » est le fruit des restrictions mentales qui vont
15 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »
notre langue maternelle ; et les pensées qui ne sont plus pour notre esprit exercé ni subtiles ni profondes paraîtraient tell
uel soit nécessaire pour interpréter les mots qui se succèdent dans l’ esprit  ; l’effort mental se concentre sur la remémoratio
neur à notre sagacité ; enfin, l’inspiration et la verve supposent un esprit cultivé et exercé : d’ordinaire, on n’est inspiré
ffe sur des souvenirs, que, dans toute opération un peu complexe de l’ esprit , les mots qui appellent des idées et les idées qu
ensant et deviennent insaisissables à toute observation. À l’âge où l’ esprit est capable de s’observer lui-même, l’intervalle
alyse qui précède. Examinons donc de plus près ce qui se passe dans l’ esprit de l’homme qui cherche l’expression juste de sa p
l’imagination verbales ? Lorsqu’une pensée nouvelle surgit dans notre esprit , elle ne peut avoir, puisqu’elle est nouvelle, d’
ormule parfaite serait celle qui éveillerait nécessairement dans tout esprit exercé l’idée même dont les destinées lui sont co
de plusieurs défauts en même temps, nous était venue tout d’abord à l’ esprit . C’est que la parole intérieure, chez l’adulte, n
ue la parole intérieure, chez l’adulte, n’est jamais en repos quand l’ esprit travaille ; elle est en nous comme une habitude t
sinuosités. Quels qu’ils soient, les mots qui nous viennent alors à l’ esprit ont un sens ; par leur usage et par leur rapproch
mixte, incohérente ; — ou bien elles restent distinctes : c’est que l’ esprit , sous le prétexte de comparer à sa pensée les ter
encore confuse, c’est confondre les deux groupes d’idées que tout bon esprit distingue, celui qui appelait l’expression, et ce
ression a apporté avec elle, la pensée qui est l’œuvre originale de l’ esprit et celle que lui fournissent malgré lui les assoc
rnissent malgré lui les associations de la mémoire verbale. Plus d’un esprit , en effet, subit passivement ce mélange hétérogèn
ception primitive par cet apport importun de l’expérience passée. Ces esprits , chez lesquels les facultés d’attention, de compa
urer. Si les associations antérieures ont toujours été réglées par un esprit juste, rigoureux, soumises à une discrimination a
ents nouveaux supposent nécessairement des concepts préétablis dans l’ esprit  ; mais la réunion de ces concepts, pour être impr
le voit, le travail mental que nous venons de décrire est celui d’un esprit adulte, déjà en possession d’une mémoire verbale
il semble que chez lui la parole précède la pensée et qu’il a dans l’ esprit moins d’idées que de mots. Mais cette parole inte
ccroître par une confusion nouvelle les défauts déjà invétérés de mon esprit . Le langage vaut ce que vaut la pensée, et la pen
idée qui, tandis que ma main trace les caractères, est présente à mon esprit . Mais cette propriété s’affaiblit à la longue : d
eau aux destinées de groupes plus simples solidement enracinés dans l’ esprit , celle qui rattachera l’idée nouvelle aux habitud
veiller une idée élémentaire bien connue, et leur agencement forcer l’ esprit à apercevoir entre ces éléments un rapport plus o
u ; ce rapport est l’invention même à laquelle il s’agit d’ouvrir les esprits rebelles et d’assurer l’avenir. Et, de même, cher
ous ; pour achever ces grandes œuvres de la pensée qui renouvellent l’ esprit humain, deux générations sont-elles donc de trop 
rs ou des écrivains négligés, à la fois obscurs et incorrects, ou des esprits vagues, ou des esprits faciles et superficiels. A
ligés, à la fois obscurs et incorrects, ou des esprits vagues, ou des esprits faciles et superficiels. Alexandre Dumas, dont le
tes et souffrent toujours un certain nombre d’exceptions ; il y a des esprits médiocres qui cherchent leurs mots et ne trouvent
rchent leurs mots et ne trouvent pas ceux qu’il faudrait ; il y a des esprits inventifs qui les trouvent promptement et chez le
s privilégiés ; du moins, en le lisant, on le suppose volontiers ; un esprit étroit et absolu, qui n’a jamais eu qu’un petit n
s lecteurs sur la part de vérité contenue dans ses aphorismes, un tel esprit devait croire à la simultanéité du signe et de l’
armi les écrivains une de ces exceptions qui confirment la règle. Des esprits plus vivants que Bonald sont parfois remarquables
s politiques, son vêtement habituel, tout ce qui constitue pour notre esprit la personnalité de l’anonyme, est synthétiquement
ion : nous discourons avec ardeur, les pensées se pressent dans notre esprit , les paroles sur nos lèvres ; la pensée trop féco
lui viennent pas sur les lèvres parce qu’ils ne lui viennent pas à l’ esprit . Les grandes douleurs sont muettes, dit-on ; sans
pour les énoncer. Les hommes dont on dit qu’ils ont de la présence d’ esprit sont inaccessibles à la distraction, et surtout l
eureuse qualité est un privilège assez rare ; on l’a dit : beaucoup d’ esprits bien faits ne trouvent la formule vraie qu’en des
eur mémoire ; elle servira pour une seconde visite. Tous les hommes d’ esprit ne sont pas des improvisateurs ; il y en a, et ce
en a, et ce ne sont pas les moins naturels en apparence, dont tout l’ esprit du moment consiste à se rappeler à propos259. De
ns autant qu’une critique. Voici le passage entier : Il est certains esprits dont les sombres pensées Sont d’un nuage épais to
nse qu’on trouvera notre description plus exacte. « Que cherche notre esprit quand il cherche une pensée ? le mot qui l’exprim
et pas autre chose. Je veux représenter une certaine disposition de l’ esprit dans la recherche de la vérité ; habileté, curios
e et avec ce qui doit suivre ; je les rejette. Sagacité s’offre à mon esprit  ; ma pensée est trouvée ; elle n’attendait que so
eintre compare son dessin à l’image intérieure qui est présente à son esprit  ; sans cette image, comment reconnaîtrait-il ? De
esprit ; sans cette image, comment reconnaîtrait-il ? De même, notre esprit compare deux idées simultanées. — Dans les Recher
dont j’attends l’expression… ne se montre pas encore pleinement à mon esprit . Les mots vivacité, pénétration, subtilité, s’off
s mots vivacité, pénétration, subtilité, s’offrent à ma mémoire ; mon esprit les rejette, et l’on dirait que l’idée les refuse
re ; et alors seulement, mais à l’instant, elle se manifeste dans mon esprit dans toute sa plénitude… Nous éprouvons tous les
éprouvons tous les jours le besoin qu’un nom, un mot rappelle à notre esprit une personne que nous devons voir, un lieu où nou
. Les gens distraits, et généralement ceux qui manquent de présence d’ esprit , n’ont pas moins d’idées ou d’esprit que les autr
ceux qui manquent de présence d’esprit, n’ont pas moins d’idées ou d’ esprit que les autres, et même assez souvent ils en ont
« Des mots sans suite, sans liaison grammaticale, se succèdent dans l’ esprit , frêles jalons épars et en désordre. » 259. Cf. 
311-312 ; A. Lemoine, p. 175-176 : il distingue les parleurs faciles, esprits médiocres, et les esprits féconds, parleurs malad
75-176 : il distingue les parleurs faciles, esprits médiocres, et les esprits féconds, parleurs maladroits ; « les uns pensent
16 (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »
er nettement le but du cours, c’est-à-dire de déterminer exactement l’ esprit dans lequel seront considérées les diverses branc
s recherches, tracée avec toute la sévérité possible, est, pour notre esprit , un préliminaire particulièrement indispensable d
de jeter d’abord un coup d’œil général sur la marche progressive de l’ esprit humain, envisagée dans son ensemble : car une con
ou abstrait ; l’état scientifique, ou positif. En d’autres termes, l’ esprit humain, par sa nature, emploie successivement dan
ement destinée à servir de transition. (3) Dans l’état théologique, l’ esprit humain, dirigeant essentiellement ses recherches
our chacun l’entité correspondante. (5) Enfin, dans l’état positif, l’ esprit humain reconnaissant l’impossibilité d’obtenir de
e démontrer spécialement cette loi fondamentale du développement de l’ esprit humain, et d’en déduire les conséquences les plus
ibles de ces deux états primitifs. (3) Cette révolution générale de l’ esprit humain peut d’ailleurs être aisément constatée au
ue pour lier les faits, combine avec l’impossibilité évidente, pour l’ esprit humain à son origine, de se former des théories d
ne, de se former des théories d’après les observations. Tous les bons esprits répètent, depuis Bacon, qu’il n’y a de connaissan
a formation de nos connaissances, il n’en est pas moins certain que l’ esprit humain, dans son état primitif, ne pouvait ni ne
sensible, d’un autre côté, que, pour se livrer à l’observation, notre esprit a besoin d’une théorie quelconque. Si, en contemp
des théories quelconques pour se livrer à des observations suivies, l’ esprit humain, à sa naissance, se trouverait enfermé dan
hie théologique avec la nature propre des recherches sur lesquelles l’ esprit humain dans son enfance concentre si éminemment t
de vue pratique la nature des recherches qui occupent primitivement l’ esprit humain. Sous ce rapport, elles offrent à l’homme
ndispensable, sans lequel on ne pourrait certainement concevoir que l’ esprit humain se fût déterminé primitivement à de pénibl
mer une théorie. Mais il ne pouvait en être ainsi dans l’enfance de l’ esprit humain. Sans les attrayantes chimères de l’astrol
la seule possible à l’origine, la seule aussi qui pût offrir à notre esprit naissant un intérêt suffisant. Il est maintenant
passer de cette philosophie provisoire à la philosophie définitive, l’ esprit humain a dû naturellement adopter, comme philosop
é graduellement subtilisées au point de n’être plus, aux yeux de tout esprit droit, que les noms abstraits des phénomènes. Il
i serait déplacée en ce moment, la loi générale du développement de l’ esprit humain, tel que je le conçois, il nous sera maint
dire à ce sujet quelque chose de vraiment rationnel, les plus grands esprits n’ont pu que définir ces deux principes l’un par
té si longtemps regardés comme n’ayant aucun rapport entre eux. Aucun esprit juste ne cherche aujourd’hui à aller plus loin. I
n foule dans toute la durée de ce cours, puisque tel est maintenant l’ esprit qui dirige exclusivement les grandes combinaisons
mais été posées sont traitées dans cet ouvrage, preuve palpable que l’ esprit humain, sans se jeter dans des problèmes inaborda
ssi exactement qu’il m’est permis de faire dans cet aperçu général, l’ esprit de la philosophie positive, que ce cours tout ent
vagation des idées, j’indiquerai celle du grand mouvement imprimé à l’ esprit humain, il y a deux siècles, par l’action combiné
ons de Descartes, et des découvertes de Galilée, comme le moment où l’ esprit de la philosophie positive a commencé à se pronon
a commencé à se prononcer dans le monde en opposition évidente avec l’ esprit théologique et métaphysique. C’est alors, en effe
les autres. Car il serait évidemment contradictoire de supposer que l’ esprit humain, si disposé à l’unité de méthode, conservâ
nsuffisance à cet égard soit déjà pleinement sentie par tous les bons esprits , lassés de ces vaines contestations interminables
pour achever de constituer la philosophie positive. Maintenant que l’ esprit humain a fondé la physique céleste, la physique t
dans ses relations avec le système positif tout entier, et quant à l’ esprit qui la caractérise, c’est-à-dire sous le double r
procéder avec sûreté à l’étude positive des phénomènes sociaux, si l’ esprit n’est d’abord préparé par la considération approf
iaux ? Bien que toutes les sciences fondamentales n’inspirent pas aux esprits vulgaires un égal intérêt, il n’en est aucune qui
envisagée à si juste raison comme tout à fait contraire au véritable esprit de la philosophie positive. Ces considérations au
érations auront d’ailleurs l’avantage plus important de présenter cet esprit sous un nouveau point de vue, propre à achever d’
uels ; toutes les sciences sont cultivées simultanément par les mêmes esprits . Ce mode d’organisation des études humaines, d’ab
remédier au mal, avant qu’il soit devenu plus grave. Craignons que l’ esprit humain ne finisse par se perdre dans les travaux
tte antique confusion des travaux, qui tendrait à faire rétrograder l’ esprit humain, et qui est d’ailleurs aujourd’hui heureus
s sciences positives dans leur état actuel, à déterminer exactement l’ esprit de chacune d’elles, à découvrir leurs relations e
ctement qu’il m’a été possible de le faire, dans ce premier aperçu, l’ esprit général d’un cours de philosophie positive, je cr
ielles en sont convenablement remplies, relativement aux progrès de l’ esprit humain. Je réduirai ce dernier ordre de considéra
eul vrai moyen rationnel de mettre en évidence les lois logiques de l’ esprit humain, qui ont été recherchées jusqu’ici par des
t de vue dynamique, tout se réduit à étudier la marche effective de l’ esprit humain en exercice, par l’examen des procédés rée
tifiques, prétend arriver à la découverte des lois fondamentales de l’ esprit humain, en le contemplant en lui-même, c’est-à-di
elle a pris aujourd’hui, indirectement, un si grand ascendant sur les esprits même qui sont demeurés les plus étrangers à son i
qui prouve clairement que cette prétendue contemplation directe de l’ esprit par lui-même est une pure illusion. On croyait, i
ent ? Il est sensible, en effet, que, par une nécessité invincible, l’ esprit humain peut observer directement tous les phénomè
vous occuper à contempler les opérations qui s’exécuteront dans votre esprit lorsqu’il ne s’y passera plus rien Nos descendant
hode, a été obtenu par des observations effectives sur la marche de l’ esprit humain, auxquelles a dû donner naissance, de temp
érer ; ce sont les diverses grandes applications déjà vérifiées que l’ esprit humain en a faites qu’il convient d’étudier. En u
ou, du moins, ce n’est là qu’une étude morte, incapable de féconder l’ esprit qui s’y livre. Tout ce qu’on en peut dire de réel
efonte générale de notre système d’éducation. En effet, déjà les bons esprits reconnaissent unanimement la nécessité de remplac
métaphysique et littéraire, par une éducation positive, conforme à l’ esprit de notre époque, et adaptée aux besoins de la civ
ut degré sur la manière de les exposer dans l’enseignement. Qu’un bon esprit veuille aujourd’hui étudier les principales branc
toutes les combinaisons humaines ; qui doit, en un mot, constituer l’ esprit général de nos descendants. Pour que la philosoph
es d’un tronc unique, soient réduites d’abord à ce qui constitue leur esprit , c’est-à-dire à leurs méthodes principales et à l
articulièrement remarquer, c’est l’influence exercée à ce sujet sur l’ esprit de Berzélius, comme il en fait lui-même le précie
, dans cette profonde divergence qui existe maintenant entre tous les esprits relativement à toutes les maximes fondamentales d
tions provisoires. Il est également certain que, si cette réunion des esprits dans une même communion de principes peut une foi
vrer qu’à des spéculations illusoires. Cette révolution générale de l’ esprit humain est aujourd’hui presque entièrement accomp
rdre dans la société. La préférence si prononcée que presque tous les esprits , depuis les plus élevés jusqu’aux plus vulgaires,
’explication universelle qu’on voit éclore journellement de la part d’ esprits entièrement étrangers aux méthodes et aux connais
les intelligences les plus compétentes. Je crois que les moyens de l’ esprit humain sont trop faibles, et l’univers trop compl
de déterminer, aussi exactement qu’il a été en mon pouvoir, le but, l’ esprit et l’influence de la philosophie positive. J’ai d
i vaste et aussi élevée. Mais ce qui ne peut être fait ni par un seul esprit , ni en une seule vie, un seul peut le proposer ne
17 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »
la Renaissance et de la Réforme, et de leur première influence sur l’ esprit français. — § II. Quels auteurs en ont été touché
la Renaissance et de la Réforme, et de leur première influence sur l’ esprit français. L’époque dite de la Renaissance se c
La Renaissance a donc paru à nos pères une sorte de résurrection de l’ esprit français. La reconnaissance a imaginé ce mot ; c’
que peu exagéré. En effet, il n’y a pas eu proprement résurrection. L’ esprit français n’était pas resté inactif ; il prenait t
l n’avait pas vécu jusque-là ; qu’il renaissait à la véritable vie. L’ esprit français s’attachant ainsi à l’esprit ancien, c’e
enaissait à la véritable vie. L’esprit français s’attachant ainsi à l’ esprit ancien, c’est Dante conduit par Virgile, son doux
a Divine Comédie. Pendant un certain temps, toute l’ardeur propre à l’ esprit français se tourna vers l’étude des langues ancie
rds qui donnaient l’exemple de l’ardeur pour les nouveautés. Quelques esprits supérieurs, pour rendre plus prompte et plus géné
ient, et ne songeaient guère à nous faire participer à ces biens de l’ esprit dont ils jouissaient tout seuls, ni à nous passer
elle les épura. Ce fut même une preuve glorieuse de l’excellence de l’ esprit catholique, de sa conformité avec l’esprit frança
ieuse de l’excellence de l’esprit catholique, de sa conformité avec l’ esprit français, que ce généreux effort du clergé pour r
ulsion à tout le xvie  siècle et a formé au xviie la perfection de l’ esprit français. La Renaissance et la Réforme ne furent
: Érasme représente la Renaissance unie à la Réforme ; Béda, le vieil esprit de paresse vicieuse et d’ignorance, qui fait la g
conde des deux antiquités, les idées générales entrent à flots dans l’ esprit français, et en étendent tout à coup les limites.
hement du xvie siècle, le moindre écrivain ajoute aux conquêtes de l’ esprit et de la langue. Les traducteurs y sont des homme
t modifiées par cette influence se rapportent à la vie ordinaire, à l’ esprit de société, plutôt qu’à la haute spéculation. Deu
te et Marot ne sont pas des écrivains de génie ; ils perfectionnent l’ esprit français dans le cercle un peu étroit où il est r
qu’elles ont été des nouveautés pour nos pères. Mais ce progrès de l’ esprit français, débarrassé enfin de la rouille du moyen
ne fadeur de la flatterie était alors une image de sentiment. Le doux esprit de cette princesse, ce parfum de délicatesse et d
dition solide dans l’antiquité sacrée ou profane, soit pour le tour d’ esprit du temps, à la fois sensé, galant et enjoué, il e
ns la langue des sentiments du cœur et de la politesse. On sent que l’ esprit de société, le goût des plaisirs de l’intelligenc
is qui toutes se ressemblent par le don d’exprimer leurs pensées avec esprit . Pour le fond des récits, comme pour l’arrangemen
x ce que Marguerite ne doit qu’à elle-même, et qui est une grâce de l’ esprit français. C’est ce fonds de philosophie aimable e
ées. Le plus ordinairement Marguerite n’a que le talent d’écrire d’un esprit bien doué, préparé par beaucoup de culture, mais
u pour mériter le titre d’écrivain de génie, de n’avoir eu que tout l’ esprit et toute la politesse de son temps. L’écrivain de
que manière aux facultés de sa nation. La Renaissance avait formé cet esprit charmant sans le rendre pédantesque. Sa condition
ité. La Réforme, qui la trouva et la laissa catholique, lui inspira l’ esprit de tolérance, né de l’esprit d’examen et perfecti
a et la laissa catholique, lui inspira l’esprit de tolérance, né de l’ esprit d’examen et perfectionna ses sentiments religieux
orgueil, leurs vices, sans oublier leurs faux miracles. Par un tour d’ esprit charmant que rend d’autant plus malin beaucoup de
appartenant à l’ordre des cordeliers. C’est là une de ces grâces où l’ esprit français se reconnaît sans pouvoir les définir. L
ose certaine est aussi la seule qui nous importe. C’est le commerce d’ esprit entre Marot et Marguerite, et la part que dut avo
orme. Comment n’eût-il pas été de ce parti ? C’était celui des gens d’ esprit et des dames. Il lui en arriva malheur. Une venge
aide à son heureux naturel, l’arracha bientôt à ces misérables jeux d’ esprit . Dès 1510, il avait traduit la première églogue d
Jugeant, dit-il39, ses inventions trop basses pour un prince de hault esprit , il les a laissées reposer, et a jeté l’oeil sur
le plaisir de la lecture (si peu que je y comprins) m’ont espris mes esprits , mené ma main, et amusé ma muse. » Marot, comme o
lumière par la Renaissance ceux qui conviennent le mieux à son tour d’ esprit , et de préférence les poésies érotiques, qui sont
Les grandes matières n’allaient ni à son caractère, ni à son tour d’ esprit . Aussi, à l’exception de quelques vers d’un style
ommes plus loin de Marot de plus d’un siècle et demi ; tant le tour d’ esprit et la langue en sont conformes au génie de notre
les bouches, la chose est encore et sera toujours à définir : c’est l’ esprit . L’esprit n’est pas une faculté distincte comme l
s, la chose est encore et sera toujours à définir : c’est l’esprit. L’ esprit n’est pas une faculté distincte comme la sensibil
éparent, sinon par ce don charmant, le plus beau après le génie par l’ esprit  ? C’est cet esprit, formé d’une sensibilité plus
ce don charmant, le plus beau après le génie par l’esprit ? C’est cet esprit , formé d’une sensibilité plus douce que profonde,
e Midi sont rares parmi nous : la galanterie, c’est-à-dire beaucoup d’ esprit avec un peu d’amour, est la mesure du plus grand
s reconnaître la justesse de ce mot d’un contemporain célèbre41 : « L’ esprit sert à tout, mais ne suffit à rien. » Cet esprit
rain célèbre41 : « L’esprit sert à tout, mais ne suffit à rien. » Cet esprit marotique tourne dans un cercle étroit. La langue
que par l’effet d’une conformité profonde et immédiate. Sans doute l’ esprit français a fait un progrès, mais on sent que la p
après avoir aimé dans Marguerite de Valois et Marot l’image même de l’ esprit , nous adorions enfin dans des écrivains plus rare
uchons à ce moment. Les deux grandes sources qui doivent renouveler l’ esprit français vont s’épandre à grands flots. La Renais
e. C’est, dit Marot, épître ii, La dame de cueur Mieulx excusant les esprits et le sens Des escribvains, tant soient-ils innoc
18 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »
. — § IV. De ce qui manque au Siècle, — § V. Essai sur les mœurs et l’ esprit des nations. — Qualités et défauts de ce livre. —
és sur la réforme des lois pénales. — § VII. Les différentes sortes d’ esprit dans la Correspondance. — § VIII. De la partie de
tout le monde l’appellation du Siècle de Louis XIV, de présenter à l’ esprit humain, comme sa plus parfaite image, l’esprit fr
XIV, de présenter à l’esprit humain, comme sa plus parfaite image, l’ esprit français personnifié dans nos écrivains, nos sava
dit de critiques fondées et d’espérances sans limites. Le même tour d’ esprit qui mettait les lumières au-dessus des grands sen
mon âme, devait être l’historien d’une époque où tous les goûts de l’ esprit ont eu leur idéal. § II. Ce qu’il faut penser
, que rien ne nous échappe des rapports de la fortune publique avec l’ esprit général du gouvernement. Nous nous flattons de se
aits d’un dessin aussi juste que brillant, me laisse imprimées dans l’ esprit les deux grandes figures royales du siècle, Louis
s de l’idéal. Il y a là encore des portraits, ceux de nos pères par l’ esprit , de ces beaux génies qui, selon les paroles de Vo
us dans la conduite, ni ce que l’histoire peut tirer de vérités sur l’ esprit français et sur le cœur humain, de ces querelles
ent un bon livre, c’est un bienfait. § V. Essai sur les mœurs et l’ esprit des nations. Qualités et défauts de ce livre. — V
ric II. On n’en peut pas dire autant de l’Essai sur les mœurs et l’ esprit des nations. L’esprit n’en vaut pas l’intention.
t pas dire autant de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations. L’ esprit n’en vaut pas l’intention. Le mauvais esprit phil
l’esprit des nations. L’esprit n’en vaut pas l’intention. Le mauvais esprit philosophique y gâte les enseignements du bon. L’
e nom même d’amitié ne convient guère à cette espèce de coquetterie d’ esprit , par moments caressante, plus souvent inquiète et
ageuse, qui rapprocha et éloigna tour à tour l’un de l’autre ces deux esprits et ces deux hommes. Du côté du roi, un goût très
s vers ; du côté de Voltaire, la vanité chatouillée par un commerce d’ esprit avec un roi et un grand homme : tels étaient les
le plus perdu dans ce commerce entre inégaux, c’est l’écrivain. Par l’ esprit , où Frédéric n’était pas loin d’égaler Voltaire ;
compare lui-même à une multitude de fous destinés à amuser un homme d’ esprit . Insensiblement le beau projet d’une histoire uni
siblement le beau projet d’une histoire universelle des mœurs et de l’ esprit des nations tourne à ce qu’il appelle lui-même un
rable qui a tiré des cœurs le type de l’architecture religieuse, ni l’ esprit de douceur et de charité d’où est sortie l’Imitat
tion n’en vaut pas toujours la méthode, la méthode est la bonne, et l’ esprit humain n’en changera pas. C’est l’histoire fondée
nne. Je ne me dissimule pas d’ailleurs que l’Essai sur les mœurs et l’ esprit des nations ne soit un livre pour lequel l’heure
ncore venue. Viendra-t-elle même jamais ? Selon qu’on est touché de l’ esprit de conservation ou de progrès, ou bien le livre d
s de Voltaire qui, pour être des actes encore plus que des ouvrages d’ esprit , n’en sont pas moins marqués en plus d’un endroit
mme. § VII. Correspondance de Voltaire. — Des différentes sortes d’ esprit dans la Correspondance. Mais c’est assez parle
. Voltaire épistolier remplit toute l’idée que nous nous faisons de l’ esprit . Il a d’abord l’esprit de bon sens, Esprit, rais
emplit toute l’idée que nous nous faisons de l’esprit. Il a d’abord l’ esprit de bon sens, Esprit, raison qui finement s’expri
ue nous nous faisons de l’esprit. Il a d’abord l’esprit de bon sens, Esprit , raison qui finement s’exprime, a dit Chénier qu
, a dit Chénier qui l’avait vu sur les lèvres de Voltaire. C’est cet esprit qui, dans nos premiers conteurs, naît tout formé,
charmante et immortelle de la littérature. Nous avons beaucoup de cet esprit -là dans nos jugements sur les autres, fort peu da
eu plus que Voltaire. On a dit de lui : Il y a quelqu’un qui a plus d’ esprit que Voltaire, c’est tout le monde. Oui, mais cet
qui a plus d’esprit que Voltaire, c’est tout le monde. Oui, mais cet esprit de tout le monde, c’est encore le sien. Il a de G
is plus de finesse et de candeur que n’en a le commun même des gens d’ esprit  ; pour n’en rien perdre dans Voltaire, à peine es
’en rien perdre dans Voltaire, à peine est-il nécessaire d’avoir de l’ esprit . Il y a une autre sorte d’esprit qui fait presque
peine est-il nécessaire d’avoir de l’esprit. Il y a une autre sorte d’ esprit qui fait presque toujours compagnie à la railleri
se dérobant à des louanges ordinaires ! Otez du discours d’un homme d’ esprit ce qui est pensée ou sentiment juste, raillerie f
oi bon énumérer lourdement des choses si légères ? En fait de genre d’ esprit , il n’est guère plus aisé de trouver celui qui ma
i manque à Voltaire que de définir tous ceux qu’il a. Il lui manque l’ esprit précieux ; je dis l’esprit parce qu’on n’est pas
définir tous ceux qu’il a. Il lui manque l’esprit précieux ; je dis l’ esprit parce qu’on n’est pas précieux sans beaucoup d’es
ieux ; je dis l’esprit parce qu’on n’est pas précieux sans beaucoup d’ esprit  : témoin les héros du genre au temps de Voltaire,
arivaux, qui, en y mettant ou plutôt en y gâtant beaucoup de très bon esprit , rendaient le défaut si tentant. Il n’y a pas une
les d’école, seraient un livre unique. Voltaire parle des choses de l’ esprit comme on en parle entre honnêtes gens qui songent
définis, et leurs limites plutôt indiquées comme des convenances de l’ esprit humain que jetées en travers des auteurs comme de
rivains. La vérité, au lieu de s’imposer, se donne comme un plaisir d’ esprit dont Voltaire nous invite à essayer. Il y a des p
n sens de Voltaire, et son goût en porte la peine. Les erreurs de cet esprit si juste sont des jugements intéressés où il a pr
donnée et plus naïve, dans Voltaire mieux conduite. Tous les genres d’ esprit de la Correspondance brillent dans les Lettres, s
enres d’esprit de la Correspondance brillent dans les Lettres, sauf l’ esprit de se faire louer, dont Voltaire donne plus volon
e de goût, si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les choses de l’ esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et c
plus chère à l’homme chez qui la tendresse de cœur se communique à l’ esprit , et qui aime la vérité à la fois comme une lumièr
ière et comme un sentiment. J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit . Il est vrai qu’il avait le droit de l’aimer dans
oie, il ne le hait pas. Il aime la vérité comme une convenance de cet esprit , et quoique la vérité, même rabaissée à la commod
Enfin, ses amis sont-ils autre chose que les hommes d’affaires de son esprit  ? Il les flatte plus qu’il ne les aime, et pour p
19 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336
I Je ne connais rien de plus triste et de plus meurtrier pour l’ esprit que les vocations qui se combattent. C’est, dans
urs quel devoir doit céder à l’autre, et les Inspirés, ces héros de l’ esprit , n’hésitent pas non plus ; car la vocation vérita
r de plus… Au lieu de cela, nous n’avons eu qu’un homme de beaucoup d’ esprit et de ressources, qui a fait toutes sortes de liv
sembla vouloir changer de gloire, et se retourna vers les choses de l’ esprit avec cette furie française qui n’a d’égale que le
mans dialogués plutôt que de drames, — il devint immédiatement un des esprits les plus en vue et dont la Critique espéra davant
ut pour d’autres… Où l’originalité pure, cette tête de Gorgone pour l’ esprit français, n’aurait pas réussi, M. Mérimée, avec d
pas cette particularité : si M. Mérimée ressemblait à la plupart des esprits de son temps (j’excepte Balzac) par le manque d’o
anque d’originalité intrépide, il ne ressemblait nullement aux autres esprits de cette époque ardente, dont l’exubérance était
nt pas à craindre l’embonpoint intellectuel, semblait appliquer à son esprit et à son style les expériences et le système de l
des Deux-Mondes, Gustave Planche, au nom providentiel, qui, en fait d’ esprit , en était une, écrivit sur M. Mérimée ces article
ncier et de conteur qu’il avait été jusque-là, cette évolution de son esprit lui fut, le croira-t-on, une fortune encore. On r
il s’en va… M. Mérimée eut-il conscience de la diminution du sien ?… Esprit ferme et rusé, plein d’entregent et de rétorsion,
re d’une très-remarquable vigueur de main, il n’en était pas moins un esprit privé de toute grande puissance spontanée. Il pou
endhal, il aurait imité quelque autre ! C’est surtout à propos de ces esprits imitateurs qu’il faut rappeler l’incorrecte mais
ession proverbiale : « un de perdu, deux de retrouvés ! » M. Mérimée, esprit excessivement cultivé, talent venu en pot, bien p
es fantaisies de la forme. Il est anti-poëte et anti-rêveur. C’est un esprit français, mais sans les grâces françaises. Il aim
a enfin ce que j’appellerais volontiers les facultés militaires de l’ esprit , qui ne sont nullement les grandes facultés artis
— la personnalité du talent de M. Mérimée. Elle est mince, diront les esprits exigeants. Peut-être, mais elle est. En général,
lités. M. Mérimée, au contraire, par le fait seul de la nature de son esprit , qui conserve toujours la froideur de l’analyse e
ions qui ont la netteté et le mordant du trait, et qui entrent dans l’ esprit comme un canif bien affilé entre dans la chair. J
ture, et il y a plus : comme en condensant, il obéit à la nature d’un esprit qui peut pincer avec des doigts nerveux, mais qui
s qu’elle a plus besoin de se répandre et d’éclater ! IV Ainsi, esprit aride qui promène son aridité sur la planturosité
plus vraie que l’autre lumière, a travers laquelle ils peignent tout. Esprit exact, ne se préoccupant que de matérielle exacti
s de couteau. Or, ce ne sont pas de tels dénoûments qui intéressent l’ esprit , mais ce qui y mène !… Le dénoûment donc, sanglan
térialiste qui abrège, de ce conteur distingué, mais qui sacrifie aux esprits vulgaires… rien n’étant plus vulgaire dans les ch
ux esprits vulgaires… rien n’étant plus vulgaire dans les choses de l’ esprit que la curiosité du dénoûment. C’est là, selon mo
t plus insister sur ce reproche qu’il existe à cette heure beaucoup d’ esprits assez intéressés à proclamer que le sans ornement
istoriens observateurs qui s’occupent de la mystérieuse filiation des esprits , M. Mérimée est un des grands parents de ce que j
. Tous deux ont fait prendre pour de la richesse une pauvreté de leur esprit , et de petits critiques à la suite… de tout succè
omme poëte dramatique, on n’a point la verve profonde de Molière ou l’ esprit étincelant de Beaumarchais. Eh bien ! c’est de ne
et l’art dramatique, composé autrefois de caractères, de passion et d’ esprit — le plus que l’on pouvait en mettre, et on n’en
20 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »
les détails sont fournis par le moment, par les mœurs, par le tour d’ esprit particulier de l’époque. Non que les poëtes ne se
en vers. Il ne faut donc pas chercher dans les poëtes la mesure de l’ esprit français durant cette période ; les auteurs en pr
de d’une double imitation n’ait fait avorter le génie dans des jeux d’ esprit . Quoi qu’il en soit, c’est dans les prosateurs qu
es jeux d’esprit. Quoi qu’il en soit, c’est dans les prosateurs que l’ esprit français se manifeste tout entier, parce que là s
ées anciennes à la société moderne. Mais cette sorte d’éducation de l’ esprit français avait été trop précoce pour n’être pas i
plus puissant et le plus efficace de développer cette éducation de l’ esprit français, de l’assurer, c’était de lui faire voir
ailleurs que le nécessaire. Ainsi, la Renaissance toute seule forma l’ esprit et le talent d’Amyot. Il était également versé da
tre ; de là tant de créations de tours et d’expressions conformes à l’ esprit de notre pays. Amyot eut cette sorte de génie, qu
orte de génie, qu’il sentit avec une admirable justesse tout ce que l’ esprit français développé par cette première culture de
u, éprouvant chaque pensée antique à l’image qu’il s’était faite de l’ esprit français, et chaque tour grec ou latin à sa langu
lèbre, la seule qui ait eu la gloire des ouvrages originaux, il mit l’ esprit français en présence de l’esprit ancien, et notre
ire des ouvrages originaux, il mit l’esprit français en présence de l’ esprit ancien, et notre langue en regard de la plus rich
ux qu’il n’eût fait lui-même par des écrits originaux, quels guides l’ esprit français devait suivre, à quelles sources notre l
aduction d’Amyot mérite l’admiration qu’elle inspirait à d’excellents esprits du xviie  siècle, à Vaugelas, à Huet, à Pellisson
oyaume130. » Huet le loue « d’avoir apporté dans sa traduction tant d’ esprit et tant de bonnes dispositions, tant de subtilité
des matériaux à Montaigne, et contribué ainsi à former cet excellent esprit . Qui ne sait, en effet quel parti Montaigne a tir
seulement ingénieuses, qui abondent en cet auteur et qui éveillent l’ esprit , s’y attachant et se mettant à penser à la suite
d’ancienneté de nos écrivains populaires ; j’entends de ceux dont les esprits cultivés ne se peuvent pas plus aisément défaire
uvre qui sont comme autant d’images complètes, quoique diverses, de l’ esprit français. La Réforme fit peu pour l’éducation de
omme sa substance. Sous ce rapport, il marque un progrès décisif de l’ esprit français. La Renaissance a exercé sur l’esprit fr
n progrès décisif de l’esprit français. La Renaissance a exercé sur l’ esprit français deux influences distinctes. Au commencem
et contenu, même à l’époque où cette ivresse emportait les meilleurs esprits préservé par son caractère, par son rôle, par la
s’était borné au rôle de traducteur, montrant, il est vrai, ce que l’ esprit français pouvait oser avec l’aide et, pour ainsi
nsée qui lui fût propre. Dans la seconde période de la Renaissance, l’ esprit français fait de l’esprit ancien une étude à la f
ans la seconde période de la Renaissance, l’esprit français fait de l’ esprit ancien une étude à la fois plus réglée et plus pr
r, on songe à en tirer des applications pour la conduite de la vie. L’ esprit français se compare à l’esprit antique, et, se re
ications pour la conduite de la vie. L’esprit français se compare à l’ esprit antique, et, se rencontrant avec lui dans les mêm
primer le mieux ce changement : car c’est en lui que se personnifie l’ esprit français, alors qu’à l’imitation de l’antiquité v
Montaigne pense pour son compte ce que l’antiquité a pensé ; il met l’ esprit français de pair avec l’esprit ancien. Ce grand h
ce que l’antiquité a pensé ; il met l’esprit français de pair avec l’ esprit ancien. Ce grand homme marque un autre changement
a préférence que nous donnerons toujours au génie latin. Nous avons l’ esprit pratique de Rome ; nous tenons d’elle ce goût pou
beau mot grec francisé par l’école de Ronsard, caractérise le tour d’ esprit imité des Grecs ; Montaigne et l’école qui s’insp
esprit imité des Grecs ; Montaigne et l’école qui s’inspire du tour d’ esprit latin le remplacent par la Raison, la sagesse, le
’observation ; c’est enfin Montaigne lui-même, un des plus excellents esprits qui aient été, éprouvant à sa conscience, comme à
igne prit pour devise « Que sais-je ? » Admirable leçon donnée par un esprit supérieur et impartial à tant d’esprits communs e
Admirable leçon donnée par un esprit supérieur et impartial à tant d’ esprits communs et violents qui s’arrogeaient la sagesse
a moralité des actions. Cette disposition est commune à tous les bons esprits de ce temps tous, en présence de ces affirmations
persuader les autres que pour entretenir doucement l’activité de son esprit  ; comme il n’est point impatient, n’ayant nulle p
e151 », les poètes ne sont pour lui que des lectures d’amusement. Cet esprit de curiosité l’a rendu injuste pour Cicéron. « Le
aordinaires et malaisées. Le propre d’une mémoire paresseuse, dans un esprit excellent, est de retenir plutôt les choses auxqu
ns un esprit excellent, est de retenir plutôt les choses auxquelles l’ esprit résiste que celles auxquelles il acquiesce tout d
à son humeur un peu gasconne, à un certain désir de faire briller son esprit , que nous retrouverons deux siècles plus tard dan
ns injonction de les suivre ; et les fausses, sans s’inquiéter si les esprits faibles s’y laisseront prendre. Il y a d’ailleurs
uleversements, des révolutions, le règne de la force, qui détache les esprits méditatifs d’une société où personne n’a protecti
a pensée est souvent déterminée par des consonnances de mots, et où l’ esprit , cessant d’agir sur des objets réels, semble tour
, c’est la présence de la raison dans tous les détails d’un ouvrage d’ esprit . Les mêmes causes qui font qu’il n’y en a plus au
ût. Chaque écrivain regarde le vrai comme une vue particulière de son esprit  ; il le traite comme son bien propre ; il n’en a
l’applaudissement universel, Montaigne est à peine connu de quelques esprits de choix152. On le lit et on le goûte en secret ;
de son doute, comme d’une arme légère, contre les mille erreurs de l’ esprit humain. Mais c’est au xviiie  siècle seulement qu
tions, n’est pas le moindre attrait de cette lecture. A combien peu d’ esprits le doute ne plaît-il pas, soit à cause de la faib
condamne au nom, d’une règle établie ? Outre cette complaisance de l’ esprit de doute par laquelle Montaigne se fait tant d’am
ue plus tôt en lui qu’en Montaigne, le moi humain, nous, la foule des esprits capables de se perfectionner par la culture, nous
jusqu’au plus familier, sans attendre que le relevé ait trop tendu l’ esprit du lecteur, ni que le familier l’ait relâché, tou
négligeant les transitions, n’émoussant pas les vives pointes de son esprit dans le travail patient de l’arrangement. Il se p
qui ne l’ont jamais fini. Il a peint admirablement ce caprice de son esprit et cette indifférence pour toute méthode : « Je n
u génie de notre pays, et qui datent de Montaigne. Les ignorants, les esprits dont l’appréhension est molle et lâche, pour parl
pour ainsi dire, les sens aux perceptions de l’intelligence. Tous les esprits cultivés aiment, cet heureux don d’exprimer des c
’exprimer des choses sensées par un tour piquant qui est proprement l’ esprit , si national dans notre pays. La langue de Montai
ans la formation de notre langue littéraire, désormais la langue de l’ esprit moderne, langue maternelle pour nous, langue adop
es lettres, les sciences l’art du gouvernement, dans les travaux de l’ esprit ou de la politique, a laissé ou laissera un nom d
eur propre et la vérité de ses opinions. » 152. Il est vrai que ces esprits ne l’admirent pas médiocrement. Juste Lipse l’app
21 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »
Chapitre quatrième § I. De ce qui a manqué à l’ esprit français et à la langue, du xiie au xvie  siècle
— Qu’entend-on par les idées générales ? — § II. Dans quelle mesure l’ esprit français, au moyen âge, a-t-il eu des idées génér
si peu ; d’où ces idées doivent venir. § I. De ce qui a manqué à l’ esprit français et à la langue, du XIIe au XVIe  siècle
isé la liste des écrivains qui, dans cette période de l’histoire de l’ esprit français et de notre langue, ont laissé des noms
es. Il convient d’apprécier d’une manière générale les progrès de cet esprit et de cette langue dans le long espace de temps q
près plus de trois cents ans de travail ? A une première ébauche de l’ esprit français ; à quelques poésies satiriques, inspiré
nts de notre histoire. Quant à la langue, elle suffit à tout ce que l’ esprit français, enfermé dans ce cercle, lui demande d’e
midi, l’Europe rendait hommage. Qu’est-ce donc qui manque encore à l’ esprit français et à notre langue ? Il leur manque ce qu
ançais et à notre langue ? Il leur manque ce qui doit faire de l’un l’ esprit humain, et rendre l’autre universelle. Ce sont le
t trop au présent pour s’inquiéter de connaître le passé. Si quelques esprits le connaissent, c’est imparfaitement et par des t
es idées et l’idée qui les comprend toutes ont-elles été connues de l’ esprit français, c’est ce que nous indiquent les écrits
latine qui ont paru dans cette période. § II. Dans quelle mesure l’ esprit français, au moyen âge, a-t-il eu des idées génér
à la scolastique ? C’est, si je puis ainsi parler, un expédient de l’ esprit humain, né tout à la fois de l’ignorance qui lui
isaient, en le trompant, ce besoin de principes, éternel honneur de l’ esprit humain. Le maniement de ces axiomes flattait l’am
on y est collé par la glu, quand par la charité on ne fait qu’un seul esprit avec lui27. Ainsi, tout se réduit au redoutable m
de son rôle d’intermédiaire, n’ait pas eu une influence féconde sur l’ esprit français et sur la langue. Il ne l’est pas non pl
e fausse maturité, il n’est rien arrivé dans la langue vulgaire, et l’ esprit français n’a fait de progrès que le jour où il a
l’opinion qu’on en a. Les grands hommes dans l’ordre des choses de l’ esprit ne peuvent naître que dans une société qui a des
un homme supérieur ou bien il se jette dans de folles spéculations d’ esprit , ou bien il s’épuise en efforts ingénieux dans un
es traditions d’une langue générale, une matière à l’activité de leur esprit  ; et la fausse puissance que leur donnait sur que
tion n’ai-je pas confirmé et exalté ta loi ! Et si j’eusse voulu, par esprit , de contradiction et de malice, combien n’aurais-
nt surtout que saint Bernard est un Français qui pense avec le tour d’ esprit de son pays ; et qui s’exprime dans une langue ét
ngère. Mais cette langue de la traduction, si rebelle à tout ce que l’ esprit français ne doit pas s’assimiler, semble naître o
de la traduction s’enrichit d’une création nouvelle. On dirait que l’ esprit français a été touché, et qu’il répond. Je sais q
t sont générales ; mais une mauvaise méthode n’en tire que des jeux d’ esprit aussi particuliers que les humeurs des écrivains.
. Ce sont des souvenirs du passé, presque toujours plus forts que les esprits qui s’en inspirent ou s’en autorisent. Je n’en pa
ombre, qui ont l’air de naïvetés, à la vieillesse expérimentée et à l’ esprit plus cultivé de Joinville. Froissart en mêle trop
s du théâtre, sont des satires du présent dialoguées. Le mélange de l’ esprit satirique et du romanesque marque toutes les poés
n âge s’avance vers sa fin, plus le romanesque s’affaiblit, et plus l’ esprit satirique devient général. Ce progrès n’a pas été
ls l’ont rendue curieuse du passé ; or c’est par l’effet de ce double esprit qu’elle est devenue capable de concevoir à son to
es écrivains des idées générales. Jusqu’à l’avènement de ces idées, l’ esprit français n’est que l’esprit particulier d’une nat
ales. Jusqu’à l’avènement de ces idées, l’esprit français n’est que l’ esprit particulier d’une nation admirablement douée, mai
ère d’une littérature exclusivement nationale ? Fallait-il donc que l’ esprit français continuât de tourner dans ce cercle du r
s peuples, de même que la littérature n’est que l’effort suprême de l’ esprit particulier de cette nation pour devenir l’esprit
effort suprême de l’esprit particulier de cette nation pour devenir l’ esprit humain ? J’aime l’esprit français, dans l’image n
t particulier de cette nation pour devenir l’esprit humain ? J’aime l’ esprit français, dans l’image naïve que nous en ont donn
l’aimerai-je mieux au xvie , alors que la Renaissance en aura fait l’ esprit humain Vienne donc cette époque désirée où la con
e où la connaissance du passé doit ajouter aux forces naturelles de l’ esprit français une force qui le tirera pour ainsi dire
chrétienne, rendue facile et populaire par l’imprimerie. Le jour où l’ esprit ancien et l’esprit français, mis en contact par l
facile et populaire par l’imprimerie. Le jour où l’esprit ancien et l’ esprit français, mis en contact par les livres, se seron
rançaise ; et, malgré la lenteur des progrès, il sera glorieux pour l’ esprit français de s’être trouvé prêt pour cette reconna
22 (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135
à leurs yeux qu’un bagage inutile, une surcharge embarrassante pour l’ esprit . Malebranche n’a pas été trop sévère pour ces sav
, qui n’ont même pas le mérite d’amuser. Enfin ceux qui pensent que l’ esprit humain ne peut atteindre les hautes vérités et qu
ue ? De menus détails, capables sans doute de piquer la curiosité des esprits actifs et de servir de passe-temps à ceux qui n’o
’au dernier je n’y entendrai rien. La science n’est pas une dispute d’ esprits oisifs sur quelques questions laissées pour servi
ées pour servir d’aliment à leur goût pour la controverse. Quel est l’ esprit élevé qui voudrait consacrer sa vie à cet humble
is affirmer que ses procédés sont directement contraires au véritable esprit scientifique. Dieu me garde de prétendre qu’il n’
cères que je trouverais peut-être le plus d’hommes sympathiques à mon esprit et à mon cœur. Mais, s’il m’était permis de m’ent
i entreprirent cette œuvre, et plus encore la fatalité qui entraîne l’ esprit humain engagé dans les voies du rationalisme à un
nquisiteurs et les philosophes s’en irriter, j’ai résolu de prendre l’ esprit humain pour ce qu’il est et de ne pas me priver d
u rationalisme, et la cause du rationalisme, c’est la cause même de l’ esprit moderne. Maudire le rationalisme, c’est maudire t
ne. Maudire le rationalisme, c’est maudire tout le développement de l’ esprit humain depuis Pétrarque et Boccace, c’est-à-dire
Pétrarque et Boccace, c’est-à-dire depuis la première apparition de l’ esprit critique. C’est en appeler au Moyen Âge ; que dis
ens véritable et sa valeur, d’abord mal comprise dans l’histoire de l’ esprit humain ; puis c’est Homère, l’idole de la philolo
d’un superstitieux hiéroglyphisme, marche courageuse de la lettre à l’ esprit , voilà l’œuvre de la critique moderne ! L’esprit
use de la lettre à l’esprit, voilà l’œuvre de la critique moderne ! L’ esprit moderne, c’est l’intelligence réfléchie. La croya
lui. Mais, si l’on s’élève à un degré supérieur du développement de l’ esprit humain, le supernaturalisme apparaît comme une co
pas encore disparu de l’humanité, c’est la culture moderne. Mettez l’ esprit au niveau de la science, nourrissez-le dans la mé
au-dessus du suprême ! Tous les faits ont pour théâtre l’espace ou l’ esprit . La nature, c’est la raison, c’est l’immuable, c’
magie, au XVIe et au XVIIe siècle. Certes, ces derniers ont rendu à l’ esprit humain un éminent service ; mais leur victoire mê
éveloppement métaphysique le plus puissant peut-être qu’ait réalisé l’ esprit humain, à côté de la mythologie la plus exubérant
a ses charmes ; mais la demi-critique ne sera jamais que pesanteur d’ esprit . Il y a autant de bonhomie et de crédulité, mais
accepter une partie et rejeter l’autre ne peut être que le fait d’un esprit étroit. Rien de moins philosophique que d’appliqu
le ce qui en est le corollaire inséparable, la méthode rationnelle, l’ esprit expérimental, le sens du réel, l’impossibilité de
s hérésies ne tarderont pas à être plus fortes que le Coran, dans des esprits initiés aux méthodes modernes. La cause de cette
lle des Grecs, n’ayant aucun cachet national, est une œuvre pure de l’ esprit humain 34. Il y a, je le sais, dans l’homme des i
bliques 37. La foi sera toujours en raison inverse de la vigueur de l’ esprit et de la culture intellectuelle. Elle est là derr
y en a pas deux qui disent de la même manière 38. Scrupules de petits esprits , incapables de discussion rationnelle et désireux
ne sont qu’apparentes, que sa forme négative n’est qu’apparente. Les esprits rationnels le plus souvent ne se contredisent que
ne sont pas de lourds théorèmes qui viennent poser à plein devant les esprits les plus grossiers. Ce sont de délicats aperçus,
en extraire une théorie dogmatique. Et pourtant Platon représente un esprit  ; Platon est une religion. Un esprit, voilà le mo
Et pourtant Platon représente un esprit ; Platon est une religion. Un esprit , voilà le mot essentiel. L’esprit est tout, le do
sprit ; Platon est une religion. Un esprit, voilà le mot essentiel. L’ esprit est tout, le dogme positif est peu de chose, et c
je ? Il sera nécessairement étroit, s’il ne semble contradictoire. Un esprit ne s’exprime pas par une théorie analytique, où c
ui, ni par Non, qu’il résout les problèmes délicats qu’il se pose. Un esprit s’exprime tout entier à la fois ; il est dans vin
réduire en propositions, Voltaire ne le peut pas. Mais Voltaire a un esprit , une façon de prendre les choses, qui résulte de
à sa guise, et c’est le moins essentiel. Cela démonte fort les petits esprits , qui n’aiment que des formules de deux ou trois l
e tout cela ne coïncide pas, ils entrent dans une grande affliction d’ esprit , et dans de merveilleuses impatiences : « C’est l
symbole fait une fois pour toutes. » Quand je veux initier de jeunes esprits à la philosophie, je commence par n’importe quel
leur expose, je ne cherche même pas à les prouver ; mais j’insinue un esprit , une manière, un tour ; puis, quand je leur ai in
i les expose. Les propositions positives sont l’affaire de chacun ; l’ esprit seul est transmissible. Je le dis en toute franch
eau. Il faut renoncer à l’étroit concept de la scolastique, prenant l’ esprit humain comme une machine parfaitement exacte et a
rs, des physionomies, des aspects, voilà les formes sous lesquelles l’ esprit perçoit les choses 41. La géométrie seule se form
s. Le contresens, aux époques d’autorité, est la revanche que prend l’ esprit humain sur la chaîne qu’on lui impose ; c’est la
ud, la Massore, la Cabale sont les produits étranges de ce que peut l’ esprit humain enchaîné sur un texte. On en compte les le
ux de la Bible, jusqu’à ceux du Coran. Tous sont la protestation de l’ esprit humain contre la lettre asservissante, un effort
ssante, un effort malheureux pour féconder un champ infécond. Quand l’ esprit ne trouve pas un objet proportionné à son activit
né à son activité, il s’en crée un par mille tours de force. Ce que l’ esprit humain fait devant un texte imposé, il le fait de
ve en ligne droite ; gêné, comprimé, il biaise, il gauchit. De même l’ esprit laissé libre s’exerce normalement ; comprimé, il
ce normalement ; comprimé, il subtilise. Je suis persuadé que, si les esprits cultivés par la science rationnelle s’interrogeai
tout des philosophies allemandes. Chaque système est la façon dont un esprit éminent a vu le monde, façon toujours profondémen
s se passent comme s’il en était ainsi 43. Il est impossible que deux esprits bien faits envisageant le même objet en jugent di
que la nullité, qui n’a jamais vécu de la vie de l’intelligence, ou l’ esprit lourd, qui n’a jamais vu qu’une face des choses.
r sceptiques tous ceux qui ne croient point encore à la religion de l’ esprit moderne et qui, s’attardant autour de systèmes us
son, à Dieu). Les autres, par une vue plus profonde de la marche de l’ esprit humain, au-dessous des contradictions apparentes,
ues pédants, qui veulent se donner une façon d’intérêt et de poser en esprits impartiaux et supérieurs, en ont fait un thème d’
t tout se réduit alors à trouver la raison des diverses fictions de l’ esprit humain. L’homme dans cette hypothèse a tout fait
e la patrie et de l’honneur ? Est-ce de trop vivre dans le monde de l’ esprit qui les a rendus inhabiles aux grandes choses ? E
ience et à la grande civilisation purement humaine, et il n’y a qu’un esprit superficiel qui puisse comparer cette grande form
des nationalités que quand la nation opprimée est supérieure selon l’ esprit à celle qui l’opprime. Les partisans absolus de l
rime. Les partisans absolus de la nationalité ne peuvent être que des esprits étroits. La perfection humanitaire est le but. À
la philosophie de l’histoire. Où commence la décadence de Rome ? Les esprits étroits, préoccupés de la conservation des mœurs
les rétrogrades. Il n’y a qu’un moyen de comprendre et de justifier l’ esprit moderne : c’est de l’envisager comme un degré néc
inconnu. C’est le légitime résultat qui sort de toute l’histoire de l’ esprit humain. « L’espérance, dit George Sand, c’est la
que j’attaque est ce quelque chose d’assez équivoque dont les petits esprits s’arrogent la possession exclusive et qu’ils acco
r la science dans la recherche de la vérité. Observez d’abord que les esprits superficiels, qui en appellent sans cesse au bon
lle-même, mais relative quant au point de vue où elle est conçue. Les esprits délicats et fins sont seuls faits pour le vrai da
aits pour le vrai dans les sciences morales et historiques, comme les esprits exacts en mathématiques. Les vérités de la critiq
l’air de paradoxes, elles ne viennent pas poser à plein devant le bon esprit comme des théorèmes de géométrie : ce sont de fug
ommuniquer aux autres. Il ne reste d’autre ressource que d’amener les esprits au même point de vue, afin de leur faire voir les
e irrévérencieuse de traiter la science, de la prendre comme un jeu d’ esprit , bon à délasser d’une vie défleurie ou à faire na
pas purement politiques ; ce que je ne pense pas. Descartes était un esprit absolu, tout à fait dépourvu de critique ; il a b
ien pu croire à plein au christianisme. 32. Cela est si vrai que les esprits à demi critiques ne se résignent à admettre le mi
par exemple, les preuves de l’existence de Dieu de Descartes. Jamais esprit de quelque finesse ne les a prises au sérieux, et
i n’est-il pas parfaitement évident, plus clair que le soleil ? Aucun esprit bien fait ne peut ne pas le comprendre. » Quand u
homme sincère parle sur ce ton, je le crois toujours. Car comment un esprit droit, appliqué sérieusement à son objet, verrait
rt de se disputer ; ils ont raison tous les deux. 45. Le type de cet esprit , c’est bien Joseph de Maistre, un grand seigneur
t les croyants, emportés forcément par le mouvement scientifique de l’ esprit moderne, pour concilier leurs vieilles doctrines
23 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »
Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’ esprit . Nous n’entrons pas ici, comme on pourrait le c
taphysique ; du moins n’y sera-t-il question ni de la matière ni de l’ esprit , considérées comme substances » La « théorie psyc
sprit, considérées comme substances » La « théorie psychologique de l’ esprit et de la matière », qui est le résumé et le résul
ndis, que l’école expérimentale pense que les notions de matière et d’ esprit sont complexes et formées à une époque ultérieure
a matière n’est que la possibilité permanente de nos sensations, et l’ esprit la possibilité permanente de nos états de conscie
tous, sont prouvés par l’expérience. Le premier postulat, c’est que l’ esprit humain est capable d’attente ; en d’autres termes
reste. Par suite, le groupe, considéré comme un tout, se présente à l’ esprit comme permanent, caractère principal qui distingu
s états de conscience. Il n’en est pas moins vrai que notre notion, d’ esprit , comme celle de matière, est la notion de quelque
onscience que nous y rapportons. Ce « permanent » peut n’être, pour l’ esprit comme pour la matière, qu’une possibilité. Je cro
l’esprit comme pour la matière, qu’une possibilité. Je crois que mon esprit existe, même quand il ne sent pas, ne pense pas e
à une possibilité permanente de ces états. Ainsi donc notre idée de l’ esprit , ce n’est rien de plus que l’idée de la série de
uisse m’empêcher de penser qu’il y a d’autres êtres comme moi, dont l’ esprit n’est comme le mien qu’une série de sentiments. C
entends parler, ont des sentiments et des idées, qu’ils possèdent un * esprit  ? Évidemment ce n’est pas par intuition. Je vais
océdé logique ne perd rien de sa légitimité dans l’hypothèse que ni l’ esprit ni la matière ne sont rien autre chose qu’une pos
ne possibilité permanente de sentiment. La théorie psychologique de l’ esprit laisse ma certitude de l’existence de mes semblab
en est de même pour l’existence de Dieu. Supposez que je considère l’ Esprit divin simplement comme la série des pensées divin
nc les objections extrinsèques écartées. Mais la théorie qui résout l’ esprit , en une série de sentiments actuels, avec une bas
effet, le courant de conscience qui constitue la vie phénoménale de l’ esprit se compose non-seulement de sensations présentes,
, il embrasse aussi le passé et l’avenir. « Si donc nous parlons de l’ esprit comme d’une série de sentiments, nous sommes obli
comme future. Et nous sommes réduits à l’alternative de croire que l’ esprit , le moi, est quelque chose de différent d’une sér
l faut le faire avec plus de réserve. » III Cette théorie de l’ esprit et de la matière, qui dépasse à quelques égards l
ifférences entre la théorie psychologique de la matière et celle de l’ esprit . M. Mill donne la première pour complète, mais il
matière à n’être qu’une collection d’attributs ; l’autre réduisant l’ esprit , en apparence au moins, à n’être qu’une collectio
ient l’idéaliste ? Que toute la réalité du monde extérieur est dans l’ esprit qui le connaît, que nous ne savons de la matière.
e soutient guère autre chose. C’est sur la théorie psychologique de l’ esprit que le débat se concentre. Ici les idéalistes nou
une collection de phénomènes sans substratum ; car il reste encore un esprit qui en fait la synthèse et qui lui sert de suppor
esprit qui en fait la synthèse et qui lui sert de support. Mais si l’ esprit est réduit aussi à une collection d’états de cons
voyait dans notre idée de la substance une certaine façon propre à l’ esprit humain de lier et d’agréger les phénomènes : il n
celante, c’est le Moi. Comme tel, je reconnais au Moi, — à mon propre esprit , — une réalité différente de cette existence réel
ue la redoubler ? « M. Mill, outre les faits, admet l’ordre entre les esprits . De plus, il accorde au lien qui unit les états d
24 (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »
Introduction L’ esprit nouveau Mon premier mot aura pour but de dissip
gilance du gouvernement pour maintenir les droits de l’État, et sur l’ esprit nouveau qui l’anime (Applaudissements répétés au
eau qui l’anime (Applaudissements répétés au centre et à droite)… Cet esprit nouveau, c’est l’esprit qui tend, dans une sociét
issements répétés au centre et à droite)… Cet esprit nouveau, c’est l’ esprit qui tend, dans une société aussi profondément tro
société civile, restauration du règne social de Jésus. On le voit, l’ esprit nouveau ainsi compris, n’est, à peu de chose près
is, n’est, à peu de chose près, qu’une tentative de résurrection de l’ esprit ancien. C’est l’esprit de réaction.‌ Le sens que
se près, qu’une tentative de résurrection de l’esprit ancien. C’est l’ esprit de réaction.‌ Le sens que j’attribue à cette form
sens véritable, le seul qu’il puisse, à vrai dire, posséder : c’est l’ esprit qui tend à faire triompher une nouvelle conceptio
mpher une nouvelle conception du monde dans l’humanité occidentale. L’ esprit nouveau, à mes yeux, c’est avant tout l’esprit d’
umanité occidentale. L’esprit nouveau, à mes yeux, c’est avant tout l’ esprit d’action.‌ Il me semble donc impossible qu’un mal
ible qu’un malentendu subsiste à cet égard.   Qu’est-ce au fond que l’ esprit nouveau ? Le monde ancien — je ne dis pas le mond
ce, pour lesquels ce qui avait été l’unique vérité devint l’erreur. L’ esprit nouveau était né ; et les entrailles de l’humanit
-à-dire le réveil du corps, du cœur, du cerveau. En quatre siècles, l’ esprit nouveau s’incarna sous trois formes principales :
e la conception nouvelle ait germé depuis près de cinq siècles dans l’ esprit des penseurs d’élite, il ne s’ensuit nullement qu
vaces les forces de réaction, — après cinq siècles de pensée libre, l’ esprit nouveau n’en est encore qu’aux syllabes premières
né par l’effort chrétien d’annihilation cérébrale, que la nature et l’ esprit de l’homme ont repris contact et renouvelé leur a
sociale ne soit encore qu’un espoir, il n’en est pas moins vrai qu’un esprit nouveau a déterminé l’évolution des cinq derniers
, Edgar Quinet, le clairvoyant philosophe de l’histoire, publiait son Esprit nouveau : et aujourd’hui ses conclusions nous app
banqueroute ou au succès des principes dont nous venons de résumer l’ esprit  : triomphe de la pensée libre, respect de la réal
ur préparer le nouvel avenir, il faut encore travailler à découvrir l’ esprit qui renouvellera toutes choses, dans ce monde don
s, dans ce monde dont nous touchons le seuil. »‌ 1. Edgar Quinet, L’ Esprit nouveau. (NdA)‌ 2. Id. (NdA)‌ 3. Id. (NdA)‌
25 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre V : Rapports du physique et du moral. »
a étudié les rapports du physique et du moral dans son récent livre l’ Esprit et le Corps 189. La question, il l’avoue, est ple
er deux substances inconnues l’une à l’autre, à se demander comment l’ esprit (qu’on ne connaît pas) peut agir sur la matière (
principe immatériel. » On en est donc venu à considérer l’union de l’ esprit et du corps comme de plus en plus intime et à dir
e l’esprit et du corps comme de plus en plus intime et à dire « que l’ esprit et le corps agissent l’un sur l’autre ». Quoique
s : 1° Cette doctrine suppose que nous avons le droit de considérer l’ esprit comme isolé du corps et d’affirmer que, comme tel
r, nous n’avons aucune expérience directe ni aucune connaissance de l’ esprit isolé du corps : il ne nous a jamais été donné de
de l’esprit isolé du corps : il ne nous a jamais été donné de voir un esprit agir indépendamment de son compagnon matériel, 2°
ses ne se passent pas ainsi et lorsque nous parlons d’une action de l’ esprit , nous avons toujours une cause à deux faces ; l’e
avons toujours une cause à deux faces ; l’effet est produit non par l’ esprit seul, mais par l’esprit associé au corps. Par exe
à deux faces ; l’effet est produit non par l’esprit seul, mais par l’ esprit associé au corps. Par exemple, la peur paralyse l
rticulier du cerveau et du système. « Ainsi, il n’y a pas action de l’ esprit sur le corps et du corps sur l’esprit ; il y a l’
Ainsi, il n’y a pas action de l’esprit sur le corps et du corps sur l’ esprit  ; il y a l’esprit et le corps réunis déterminant
s action de l’esprit sur le corps et du corps sur l’esprit ; il y a l’ esprit et le corps réunis déterminant un résultat à la f
alité simple, nous n’en avons aucune. » 3° On dit généralement que l’ esprit se sert du corps comme d’un instrument. Ici encor
it se sert du corps comme d’un instrument. Ici encore on attribue à l’ esprit une existence indépendante, une faculté de vivre
ompte des deux faces. La seule difficulté réelle des rapports entre l’ esprit et le corps, c’est qu’il est impossible, contradi
us la forme de l’étendue (puisqu’il nous est impossible de penser à l’ esprit , sans nous placer en dehors du monde de l’espace)
en reste pour les autres. Telle est la formule de la corrélation de l’ esprit avec les autres forces de la nature. » On peut s
ns des raisons de le supposer. Si on prend pour base la division de l’ esprit généralement reçue en sensibilité, intelligence e
pitre. Il verra que pour l’auteur « les actions les plus élevées de l’ esprit ont essentiellement le même caractère que les act
border193. 189. Bibliothèque scientifique internationale. 190. L’ Esprit et le Corps, ch. vi. 191. Sur ce point voir Herb
iers Principes, §§ 71-72, et Principes de Psychologie, § 47. 192. L’ Esprit et le Corps, ch. v. 193. Outre les ouvrages don
e donc, comme base de l’étude des caractères, la triple division de l’ esprit en volition, émotion, intelligence. 1° La source
26 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »
t le temps a emporté l’intérêt, passionné alors qu’il les écrivait. L’ esprit de Galiani, si à part et si personnel, est plus c
et si personnel, est plus curieux à étudier que ses ouvrages, et cet esprit est surtout dans sa correspondance il y parle bea
e travaux qu’il n’a pas accomplis donnent la mesure et la portée d’un esprit qui tranchait sur les esprits de son temps par la
plis donnent la mesure et la portée d’un esprit qui tranchait sur les esprits de son temps par la pétulante originalité du sien
it du pays de Machiavel. Il avait la netteté positive et profonde des esprits italiens, qui sont, pour moi (preuve l’ancienne R
’intime dans cette Correspondance donnera-t-il une idée complète d’un esprit qui était surtout une personne ?… Catherine II, q
tien et de demander à Dieu sa miséricorde. Heure grave, où le léger d’ esprit qui va, dans une minute, n’être plus qu’un corps
ant sous de la poussière, cesse d’être Arlequin ! II Ce léger d’ esprit , qui se pliait avec la souplesse du chat de Berga
la souplesse du chat de Bergame aux choses les plus antipathiques aux esprits légers, était propre à tout, — aussi bien aux sci
fut forcé de quitter cette société qui était devenue la patrie de son esprit , il la quitta comme on quitte une maîtresse aimée
sque élégiaque dans une nature si peu tournée à l’élégie, mais dont l’ esprit souffre de regret comme un cœur ! Il est bien pro
descendre des hauteurs où lui-même s’était mis, et c’était l’homme d’ esprit tout-puissant, qui n’en disait pas moins en parla
Galiani démontrait, en effet, par la petitesse de sa personne, que l’ esprit n’a pas besoin d’espace comme la matière, et que
vent tenir dans une imperceptibilité… Et c’est bien là la beauté de l’ esprit , sa force et sa gloire ! L’esprit peut être bossu
té… Et c’est bien là la beauté de l’esprit, sa force et sa gloire ! L’ esprit peut être bossu comme Pope, cul-de-jatte comme Sc
eoffrin, qu’il appelait ses trépieds de Sybille et qui avaient plus d’ esprit que lui, disait-il, avait autant de conversation
buste et tonitruant Diderot, et dans ses lettres il montrait autant d’ esprit épistolaire que Voltaire et Madame Du Deffand dan
it amère, et Voltaire heureux, parce qu’il fut heureux était cruel. L’ esprit de Galiani, dans ses lettres, est plus mâle et pl
ne jamais revenir à Paris fut la paille de son joyeux acier… Comme l’ esprit épistolaire d’un homme est toujours l’esprit de s
on joyeux acier… Comme l’esprit épistolaire d’un homme est toujours l’ esprit de sa conversation qu’il a transporté dans ses le
rsation qu’il a transporté dans ses lettres, Galiani a transporté son esprit de conversation dans les siennes, et comme la qua
conversation dans les siennes, et comme la qualité supérieure de cet esprit était la verve, le mouvement, le piétinement féco
i, dans l’ordre physique de l’action, mais charmant dans l’ordre de l’ esprit , l’aventurier Casanova, dont on dit aussi : que n
ois les Calibans de la science et les Ariels de l’imagination et de l’ esprit … Ils réunissent tous les contrastes. Ils sont, co
ivre spécial, comme il se sentait Machiavel dans la conscience de son esprit  ! Antiquaire, il avait trouvé l’épée de César Bor
fait dont l’imagination se souvient le plus. Par le tour hardi de son esprit , qui méprisait la vérité bête et qui la croyait m
27 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »
squieu et Bossuet. Défauts du livre : sa portée philosophique. — 3. L’ Esprit des Lois : collection et chaos d’études, de reche
-peser les Lettres persanes, les Considérations sur les Romains, et l’ Esprit des Lois : il y a là une raison qui sait démolir
it des Lois : il y a là une raison qui sait démolir et construire, un esprit qui peut guider son siècle, quand Voltaire en est
Mille et une Nuits, que Galland donna en 1708, avait déposé dans les esprits toute sorte d’images des mœurs et des coutumes or
je dis tout, sans distinction, pêle-mêle ; et la confusion innée à l’ esprit de l’auteur y trouvera son compte. Les plus super
dans ce léger pamphlet des réflexions qui contiennent en puissance l’ Esprit des Lois. Quand la satire sociale se substitue à
ts de l’histoire. Cette tenue du style nous révèle une des faces de l’ esprit de Montesquieu. Ce Gascon pétillant a eu la passi
e là est sortie, au milieu de la lente et laborieuse préparation de l’ Esprit des Lois, cette analyse profonde et subtile du gé
t de la discipline ; l’ardeur des luttes intestines, qui tiennent les esprits toujours actifs, toujours en haleine, et qui s’ef
é de ses Considérations il fraye la voie aux plus sévères études de l’ Esprit des Lois. 3. « L’esprit des lois » L’Esprit
fraye la voie aux plus sévères études de l’Esprit des Lois. 3. « L’ esprit des lois » L’Esprit des Lois fut publié en 175
sévères études de l’Esprit des Lois. 3. « L’esprit des lois » L’ Esprit des Lois fut publié en 1758. Ce qui s’offre à nou
iales, à propos d’une étude comparative de toutes les législations. L’ Esprit des Lois est pour Montesquieu ce que les Essais s
blement une vie intellectuelle tout entière… » Ce que la lecture de l’ Esprit des Lois permettait à M. Faguet de deviner, la pu
, ici un alinéa, ailleurs un chapitre. Montesquieu a utilisé pour son Esprit des Lois toutes les études partielles qu’il avait
e le signe d’un manque d’unité dans la conception. Montesquieu est un esprit actif qui a toujours étudié, qui, par suite, s’es
ériodes distinctes. Chacune de ces périodes a laissé son dépôt dans l’ Esprit des Lois ; des pensées très hétérogènes, qui appa
Lois ; des pensées très hétérogènes, qui appartiennent à des états d’ esprit inconciliables, y forment comme de : couches supe
a difficulté qu’on éprouve toujours à prendre une vue d’ensemble de l’ Esprit des Lois. C’est un livre presque impossible à dom
ctivité intellectuelle, selon qu’elles affleurent ou s’étalent dans l’ Esprit des Lois. Cette détermination ne pourra se faire
la durée des antiquités grecque et romaine ; les grands ouvrages de l’ esprit , les coups d’héroïsme dans l’action politique ont
imité habituelle. Ce Montesquieu-là n’a pas grand chose à voir dans l’ Esprit des Lois 521 : après s’être répandu en plusieurs
avec érudition sur des matières scabreuses ; il aura plaisir, dans l’ Esprit des Lois, à noter les lois et les coutumes qui bl
s, ces pointes imprévues, qui faisaient dire à Mme du Deffand que cet Esprit des Lois était de l’esprit sur les lois. Cela enc
ui faisaient dire à Mme du Deffand que cet Esprit des Lois était de l’ esprit sur les lois. Cela encore était un appât pour le
une bonne partie de sa vie vint de là, et la forme définitive de son esprit en resta déterminée : Montesquieu sera toujours u
s, ses conceptions philosophiques revêtiront des formes juridiques. L’ Esprit des Lois se terminera par cinq livres qui sont un
olue domination possédée pendant un temps sur son intelligence, par l’ esprit et les principes des sciences physiques et qu’une
héorie développée dans ce curieux opuscule a laissé des traces dans l’ Esprit des Lois, mais des traces éparses et confuses, re
partient un intéressant Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères. Montesquieu y étudie les influ
mpleur, une précision, une portée singulières. Elle ne passera dans l’ Esprit des Lois que mutilée, rétrécie, presque faussée :
eusement tronquée, elle constitua une des plus efficaces parties de l’ Esprit des Lois. En effet, elle faisait faire un grand p
ons. Quand il vient à Paris, il ne va pas seulement faire briller son esprit dans les salons de Mme de Lambert et de Mme de Te
istoriques. Il arrive enfin à ce qui est le fond, et la chimère, de l’ Esprit des Lois. On sait la définition, juste autant que
e de l’ouvrage accuse suffisamment cette étrange inconséquence : De l’ esprit des lois, ou du rapport que les lois doivent avoi
e plaisir d’entendre à demi-mot. Car il y avait dans la doctrine de l’ Esprit des Lois de quoi inquiéter toutes les puissances.
ou manié comme tous les autres par le législateur. Montesquieu est un esprit absolument fermé au sens du divin. De là la sincé
rer la neutralité du pouvoir chique. Il obtint la faveur du public. L’ Esprit des Lois répondait exactement au besoin des intel
tre les autodafés et contre l’esclavage des nègres. La politesse et l’ esprit enveloppaient toute l’œuvre sans lui ôter de sa f
doctrine de Montesquieu qui la première a été mise à l’épreuve, et l’ Esprit des Lois a fourni avant le Contrat Social le modè
de la décadence des Romains, Amsterdam, 1734, in-12 (anonyme) ; De l’ esprit des Lois, Genève, 1748, 2 vol. in-4 (sans nom d’a
jours la même méthode. 523. Montesquieu répondit par sa Défense de l’ Esprit des Lois, 1750. L’Esprit des Lois fut discuté en
23. Montesquieu répondit par sa Défense de l’Esprit des Lois, 1750. L’ Esprit des Lois fut discuté en Sorbonne, dénoncé à l’ass
28 (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421
la décadence grecque et romaine, et en tirent cette conclusion, que l’ esprit moderne, après avoir eu (disent-elles) son époque
M. Thierry et Michelet sont des décadences de Rollin et d’Anquetil. L’ esprit humain n’a pas une marche aussi simple. Expliquez
int Jean Chrysostome, saint Basile sont des génies de l’âge de fer. L’ esprit humain ne voit pâlir une de ses faces que pour fa
de plus éblouissantes merveilles. La décadence n’a lieu que selon les esprits étroits qui se tiennent obstinément à un même poi
ès de Lucrèce ou d’Évhémère. Mais celui qui envisage la totalité de l’ esprit humain ne sait pas ce que c’est que décadence. Le
novation. Il ne s’agit pas de renaître, mais de continuer à vivre : l’ esprit moderne, la civilisation est fondée à jamais, et
la faute des écoles et des institutions, non la faute des Francs ; l’ esprit romain était trop affaibli pour opérer sur-le-cha
t, concevoir la possibilité d’associer la philosophie et la culture d’ esprit à un art mécanique. C’est ce que réalisait mervei
é reviendra un jour à cette belle et vraie conception de la vie, où l’ esprit est tout, où personne ne se définit par son métie
une attention, laisse celui qui l’exerce vivre dans le monde des purs esprits . Pour ma part, j’ai souvent songé que, si l’on m’
euse promenade, et j’aurais le reste du temps pour les exercices de l’ esprit qui excluent toute occupation manuelle. J’acquerr
ecours presque unique de ceux qui, ayant la vocation des travaux de l’ esprit , sont réduits par des nécessités de fortune à pre
 ; or l’enseignement est très préjudiciable aux grandes qualités de l’ esprit  ; l’enseignement absorbe, use, occupe infiniment
ieures, quelle différence ! Plusieurs hommes dévoués aux travaux de l’ esprit s’imposent journellement un nombre d’heures d’exe
at que je rêve, le métier manuel serait la récréation du travail de l’ esprit . Que si l’on m’objecte qu’il n’est aucun métier a
de la société et pour les besoins de l’individu ; le reste serait à l’ esprit . « Si chaque instrument, dit Aristote, pouvait, s
hamps. Il est impossible dans une position où il faut dépenser de son esprit et s’occuper sérieusement de choses mesquines, co
sions n’ont pas produit un seul homme qui marque dans l’histoire de l’ esprit humain. Dieu me garde de croire qu’un tel système
plicable, ni même que, actuellement appliqué, il servît la cause de l’ esprit . Il faut bien se figurer que l’immense majorité d
épassé un certain niveau, ni compris la vraie royauté des hommes de l’ esprit . L’idéal de la vie humaine serait un état où l’ho
ée de sa vie, où toute l’activité humaine en un mot se tournât vers l’ esprit , et où l’homme n’eût plus à vivre que de la vie c
vivre que de la vie céleste. Alors ce serait réellement le règne de l’ esprit , la religion parfaite, le culte du Dieu esprit et
ellement le règne de l’esprit, la religion parfaite, le culte du Dieu esprit et vérité. L’humanité a encore besoin d’un stimul
Mais cet inconvénient est tout relatif Pour nous autres, hommes de l’ esprit , le travail de la vie et les nécessités matériell
elle et noble position, dispensé des soins terrestres et libre pour l’ esprit . La savante organisation de l’humanité ramènera c
, si l’on considère qu’il est la condition de l’affranchissement de l’ esprit . Nul plus que moi n’est opposé à ceux qui ont prê
nse plus à la chair, c’est qu’on vive si énergiquement de la vie de l’ esprit que ces tentations des hommes grossiers n’aient p
ensualité : mais, tout au contraire, c’est par suite des progrès de l’ esprit que ces pratiques sont devenues insignifiantes et
fiantes et surannées. Il faut détruire l’antagonisme du corps et de l’ esprit , non pas en égalant les deux termes, mais en port
t vous ne songerez pas au plaisir. » La sainteté, c’est de vivre de l’ esprit , non du corps. Des esprits grossiers ont pu s’ima
plaisir. » La sainteté, c’est de vivre de l’esprit, non du corps. Des esprits grossiers ont pu s’imaginer qu’en s’interdisant l
interdisant la vie du corps ils se rendaient plus aptes à la vie de l’ esprit . Je me demande même si, un jour, on n’arrivera pa
sorte qu’on est d’abord d’une profession, sauf ensuite à cultiver son esprit s’il reste du temps ou si l’on a ce goût. L’accid
e partie de cette activité est dépensée en pure perte. Élevez-vous en esprit au-dessus de Paris et cherchez à analyser les mob
éveloppement des individualités. Que si ultérieurement la variété des esprits devait disparaître devant une culture plus avancé
se, c’est-à-dire de vue partielle, âge durant lequel la diversité des esprits est nécessaire. Quand Platon voulait que, dans sa
e variété. Bien loin de prêcher le communisme dans l’état actuel de l’ esprit humain, il faudrait prêcher l’individualisme, l’o
st l’éducation, la variété des objets d’étude qui font la variété des esprits , tout ce qui tend à faire passer tous les esprits
font la variété des esprits, tout ce qui tend à faire passer tous les esprits par un moule officiel est préjudiciable au progrè
s les esprits par un moule officiel est préjudiciable au progrès de l’ esprit humain. Les esprits, en effet, diffèrent beaucoup
n moule officiel est préjudiciable au progrès de l’esprit humain. Les esprits , en effet, diffèrent beaucoup plus par ce qu’ils
ourrait aussi les désigner pour les personnes vouées aux travaux de l’ esprit  ; car ce caractère de bassesse devrait correspond
1, 5. (Traduction Barthélemy Saint-Hilaire.) 183. Je me représente l’ esprit comme un arbre dont les branches seraient garnies
voir pendu quelque temps, tombe, et c’est le tour d’un autre. Ainsi l’ esprit , à ses différentes époques, est comme garni d’un
29 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »
rande-Ourse forme une constellation dont l’unité est constituée par l’ esprit qui la contemple ; mais cette constellation n’est
l’identité sentie, en d’autres termes que la matière ne peut devenir esprit . L’âme, considérée en soi, comme chose absolue, n
l’appeler matière que de quelque autre nom, — la substance, l’idée, l’ esprit ou même Dieu, — et le matérialisme se transforme
es contradictions humaines, supposent par là même qu’il y a plusieurs esprits différant les uns des autres. Protagoras disait q
iait la réalité de la matière, admettait expressément l’existence des esprits . Fichte enfin, qui fait tout sortir du moi, démon
l ne peut aller jusqu’à effacer la limite qui sépare radicalement les esprits , à savoir ce caractère essentiel d’être présent à
spiritualisme n’exclut aucune relation, si intime qu’elle soit, de l’ esprit avec la matière. Il n’exclut non plus aucune rela
e. Il n’exclut non plus aucune relation, si intime qu’elle soit, de l’ esprit avec Dieu. Le spiritualisme subsiste, pourvu que
e essayé ici. Maine de Biran a donné à la France une philosophie de l’ esprit  : il ne lui a donné ni une philosophie de la natu
re par là même la substance des corps aussi bien que la substance des esprits  ; c’est ce qu’a fait Spinoza. Si au contraire on
ence. On arrive ainsi à s’écrier avec Fénelon : « Dieu n’est pas plus esprit que corps ; il est tout ce qu’il y a de réel et d
st tout ce qu’il y a de réel et d’effectif dans les corps et dans les esprits . » Dieu ainsi entendu n’est plus que l’être, l’êt
nde a démontré depuis Leibniz jusqu’à Hegel, c’est que la nature et l’ esprit ne sont pas opposés l’un à l’autre comme deux cho
e, à proprement parler, n’a pas de réalité propre : elle est pleine d’ esprit  ; elle n’est, elle ne vit, elle ne respire que pa
pleine d’esprit ; elle n’est, elle ne vit, elle ne respire que par l’ esprit . « Tout est plein des dieux », disait Thalès. Ce
’un substratum mort, c’est le vide ; la force et la loi, c’est déjà l’ esprit , non pas de l’esprit pour soi, comme disent les A
c’est le vide ; la force et la loi, c’est déjà l’esprit, non pas de l’ esprit pour soi, comme disent les Allemands, mais de l’e
, non pas de l’esprit pour soi, comme disent les Allemands, mais de l’ esprit en soi. La matière, dit Schelling, c’est de l’esp
mands, mais de l’esprit en soi. La matière, dit Schelling, c’est de l’ esprit éteint. La matière ne vit donc que par l’esprit o
Schelling, c’est de l’esprit éteint. La matière ne vit donc que par l’ esprit ou pour l’esprit. L’esprit est la vérité de la ma
de l’esprit éteint. La matière ne vit donc que par l’esprit ou pour l’ esprit . L’esprit est la vérité de la matière. Par la mêm
t éteint. La matière ne vit donc que par l’esprit ou pour l’esprit. L’ esprit est la vérité de la matière. Par la même raison,
la vérité de la matière. Par la même raison, Dieu est la vérité de l’ esprit , il est l’esprit en soi, l’esprit absolu. Aussi H
matière. Par la même raison, Dieu est la vérité de l’esprit, il est l’ esprit en soi, l’esprit absolu. Aussi Hegel est-il plus
ême raison, Dieu est la vérité de l’esprit, il est l’esprit en soi, l’ esprit absolu. Aussi Hegel est-il plus hardi que Fénelon
t-il plus hardi que Fénelon, et ne craint-il pas de dire que Dieu est esprit , et que c’est là sa vraie définition. Il est surp
que Hegel n’a jamais bien défini ce qu’il entendait par sujet absolu, esprit absolu, et ce n’est pas le lieu ici de controvers
’est Dieu qui se disperse dans la conscience humaine, il n’y a plus d’ esprit absolu. Nous maintenons fermement la distinction
ymbole le plus pur de l’intériorité divine mêlée à l’intériorité de l’ esprit . Le dogme chrétien de l’incarnation est encore un
saient sur les hommes prouvent bien à quel point il est difficile à l’ esprit humain de distinguer la personne de la chose. Cet
du despotisme n’était pas de se servir de la matière pour opprimer l’ esprit  ! Ces conséquences irrécusables du matérialisme,
i et croit travailler à la cause du droit en combattant la cause de l’ esprit . Notre philosophie, que l’on essaye de discrédite
30 (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »
ut de la psychologie est fixé : elle a pour objet les phénomènes de l’ esprit . Son caractère est déterminé ; elle est (ou peut
ce interne. Il pense qu’il nous faut acquérir notre connaissance de l’ esprit humain, en observant les autres. Comment pouvons-
ents et rien au sujet de l’entendement : au fond, ce reploiement de l’ esprit sur lui-même lui paraît impossible. Il n’est pas
l’expérience ainsi qu’aux écrits des psychologues, comme preuve que l’ esprit peut non-seulement avoir conscience de plus d’une
Hamilton), mais encore y prêter attention ; 2° il aurait pu venir à l’ esprit de M. Comte qu’il est possible d’étudier un fait
successions mentales elles-mêmes. » « Il existe donc une science de l’ Esprit , distincte et séparée. Sans doute on ne doit jama
science avec la physiologie. Il ne faut pas oublier que les lois de l’ esprit peuvent être des lois dérivées des lois de la vie
ources de l’analyse psychologique, et d’édifier ainsi la théorie de l’ esprit sur les seules données que la physiologie peut ac
gie peut actuellement fournir. Si imparfaite que soit la science de l’ esprit , je n’hésiterai pas à affirmer qu’elle est beauco
s théories différentes qu’elles donnent des phénomènes complexes de l’ esprit humain. » L’expérience n’est pas la propriété ex
e l’une des théories considère les phénomènes les plus complexes de l’ esprit , comme étant les produits de l’expérience, tandis
, même le plus élémentaire, il y a un élément qui n’est pas donné à l’ esprit , mais qui est fourni par l’esprit en vertu de ses
un élément qui n’est pas donné à l’esprit, mais qui est fourni par l’ esprit en vertu de ses facultés propres. Le plus simple
assif et fugitif de notre propre être, un objet durable extérieur à l’ esprit . Les notions d’étendue, Solidité, Nombre, Force,
ons faites sur les sens, mais des créations des lois propres de notre esprit mises en action par les sensations. L’expérience,
totype de nos idées, est elle-même un produit des forces propres de l’ esprit , élaborant les impressions que nous recevons du d
es d’impressions faites sur nos sens, mais un produit du travail de l’ esprit , ne considère pas cette production comme le résul
faits plus généraux ; et qu’on peut découvrir le procédé suivi par l’ esprit dans la construction de ces grandes idées, en un
es dériver de l’expérience : ce sont des conceptions nécessaires de l’ esprit . — Le psychologue à posteriori, de son côté, voit
teriori la plus avancée : 1° Que les phénomènes les plus abstrus de l’ esprit sont formés de phénomènes plus simples et plus él
resse incessamment74. Cette manière d’interpréter les phénomènes de l’ esprit , continue M. Mill, a été souvent flétrie comme ma
ions matérielles de nos opérations mentales, toutes les théories de l’ esprit un peu compréhensives peuvent être taxées, en ce
uire la pensée et la vie ; mais nous savons, à n’en pas douter, que l’ esprit emploie un organe matériel. Or cela admis, quel m
onde extérieur, que l’hydrogène et l’oxygène. « Ce n’est que pour les esprits vulgaires qu’un grand et bel objet perd son charm
nvestigations tout aussi nécessaires pour l’étude des phénomènes de l’ esprit que pour celle des phénomènes matériels : la prem
comme science première, la connaissance générale des phénomènes de l’ esprit . Toute science, dès qu’elle est solidement consti
ntrevus. Qui ne comprend cependant que si les lois fondamentales de l’ esprit étaient découvertes, si les circonstances qui les
logie, dit l’auteur, désignant la science des lois fondamentales de l’ esprit , le nom d’éthologie sera celui de la science ulté
roprement les principes moyens, les axiomata media de la science de l’ esprit . Ces principes se distinguent, d’une part, des lo
on et l’expérience, ayant pour objet les phénomènes fondamentaux de l’ esprit humain, — et une science particulière, ayant pour
31 (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326
t fauché du tranchant de ses satires toutes les tiges naissantes de l’ esprit français qui menaçaient de dépasser sa platitude 
tu de nos jours avec la partialité et avec la passion des querelles d’ esprit , que nous allons essayer de juger à notre tour, e
quent au-dessus des amours-propres, des préjugés, des superstitions d’ esprit , des fanatismes nationaux de sa patrie et de son
empêchant, autant qu’il était en eux, ces unions conjugales entre les esprits de différents climats, qui auraient multiplié leu
dans la nature morale comme dans la nature matérielle. Il y a dans l’ esprit humain, comme dans les végétaux, des pensées mâle
toutes ces infériorités relatives avec ces peuples par des qualités d’ esprit , de caractère, et surtout de cœur, qui lui sont p
Français, cet équilibre admirable des facultés qui est la santé de l’ esprit , comme l’équilibre des humeurs est la santé du co
et de la force de résistance, de la chaleur d’âme et du sang-froid d’ esprit , conserve au génie français cette qualité des qua
scernement exquis, irréfléchi, mais pour ainsi dire infaillible, de l’ esprit , qui lui fait dire : ceci est bon, ceci est mauva
ce des choses, ceci n’y est pas. Attrait ou répugnance naturelle de l’ esprit qui le préserve des engouements illogiques et qui
ns. La première qualité qu’il exige, et avec raison, d’une œuvre de l’ esprit et des langues, c’est d’être conforme au bon sens
est-ce que le bon sens ? Le bon sens est : la moyenne rigoureuse de l’ esprit humain dans tout l’univers et dans tous les temps
entre les deux abîmes et qui est le séjour moral habité par les bons esprits . C’est là que le génie français règne par le goût
le génie français règne par le goût, qu’il maintient sa royauté par l’ esprit , cette monnaie du génie à l’usage d’un plus grand
telligences que le génie lui-même. IV Et qu’est-ce encore que l’ esprit  ? L’esprit est la grâce du bon sens. Nous ne pouv
que le génie lui-même. IV Et qu’est-ce encore que l’esprit ? L’ esprit est la grâce du bon sens. Nous ne pouvons pas non
e et plus concise pour le définir. On voit par cette définition que l’ esprit ainsi entendu ne vient pas seulement de l’intelli
écessaires à un peuple ou à un homme pour avoir ce qu’on appelle de l’ esprit . Le méchant n’en a pas, car la méchanceté n’a pas
rne un amant du beau, le Français, lui, est par excellence un homme d’ esprit . Nous avons dit que le bon sens était la moyenne
homme d’esprit. Nous avons dit que le bon sens était la moyenne de l’ esprit humain dans tout l’univers ; nous avons dit que l
moyenne de l’esprit humain dans tout l’univers ; nous avons dit que l’ esprit et le goût étaient les caractères du bon sens fra
nçais en littérature ; nous avons dit que le Français était l’homme d’ esprit entre tous les peuples ; nous ajoutons : la capit
de son nom. Pour le comprendre il fallait comprendre préalablement l’ esprit français contemporain. Boileau n’était certes pas
évation des idées, de la chaleur qui atteste la vie dans l’œuvre de l’ esprit comme celle du cœur atteste la vie dans l’homme d
plus fort que celui des autres mortels. La poésie est l’héroïsme de l’ esprit et de l’âme. Boileau n’avait rien de ces dons ou
pas été boiteux, il n’aurait pas écrit Don Juan, cette vengeance d’un esprit perverti par l’orgueil souffrant contre ceux qui
re. En effet, qu’est-ce que la satire ? C’est la mauvaise humeur de l’ esprit chez les hommes qui, comme Boileau ou Horace, ne
ce genre de littérature qu’à un degré inférieur dans les œuvres de l’ esprit humain. Nous exceptons néanmoins de ce mépris les
e. On n’y sent pas la haine, mais la confidence et la négligence d’un esprit souriant dans sa bonté. Boileau ne pouvait pas pl
pudique, défendait à Boileau ces nudités de la chair, scandales de l’ esprit comme des yeux. Le christianisme avait jeté un vo
ons. La vie des poètes est dans leur cœur ; celui-là n’avait que de l’ esprit . Toute sa vie est dans son bon sens. Il l’avait r
itié ; amateur de tout ce qu’on appelle vertu par probité naturelle d’ esprit et par ce penchant honnête qui est le bon goût de
avait de plus une certaine grâce juvénile et gauloise qui charmait l’ esprit sans doute, mais qui tendait trop à faire tomber
érience et la naïveté vraie de la première, pouvait faire dégénérer l’ esprit français en afféterie, en mignardise, en jeu d’es
ire dégénérer l’esprit français en afféterie, en mignardise, en jeu d’ esprit , toutes choses indignes d’une grande langue et d’
n a dans ses épîtres à Louis XIV, c’est que ce roi était placé dans l’ esprit de ses courtisans hors la loi mortelle et par ses
le molle et facetum , manquaient à la ressemblance, mais le goût, l’ esprit et la langue étaient à l’unisson dans les deux po
te de ne jamais faire rougir ni la pudeur du front, ni la pudeur de l’ esprit , et de conserver toujours, même dans ses débordem
rituels des écrivains en vers, mais les moins véritablement poètes. L’ esprit suffit pour faire un proverbe ; l’imagination et
i que Juvénal, son maître, parlait des indigences et des labeurs de l’ esprit  ; dans ses plus mordantes invectives contre les f
flatterie. La seconde satire est adressée à Molière : Rare et fameux esprit , dont la fertile veine Ignore en écrivant le trav
oileau. Ils délassent de la méchanceté par le charme, ils détendent l’ esprit , comme un air de flûte au milieu d’un aigre conce
insensée Dans les bornes d’un vers enferma la pensée, Et, donnant à l’ esprit une étroite prison, Voulut avec la rime enchaîner
dessous des discours en vers de Voltaire, un des chefs-d’œuvre de cet esprit universel. Celle sur la noblesse est une imprécat
à la fortune ou à la mort. La satire qu’il adresse ironiquement à son esprit , pour le gourmander sur sa manie de médire, est l
est sans pitié et souvent sans justice. Ces beautés sont des crimes d’ esprit qu’on ne peut admirer qu’en les déplorant, crimes
. L’âge lui apportait, comme à Voltaire, ce qu’il emporte souvent aux esprits sans longévité, la flexibilité assouplie et l’hab
ollines de Paris et les délicieux loisirs des champs, savourés par un esprit nonchalant, sont retracés, dans l’épître à M. de 
ont la défend des outrages du nord. C’est là, cher Lamoignon, que mon esprit tranquille Met à profit les jours que la Parque m
…………………………………………… N’est-ce pas, dans la même langue et dans un autre esprit , la pathétique invocation de Phèdre à la fraîcheu
t ce prosaïsme de l’Art poétique qui a le plus diminué Boileau dans l’ esprit de notre siècle ; on se venge de l’ennui qui resp
l badine au lieu de toucher. Aussi est-il par excellence le poète des esprits ingénieux, mais médiocres, qui n’ont pas d’ailes
de l’orgie dans le calice. La corruption du genre entraîne celle de l’ esprit . Le burlesque est la mascarade d’une divinité.
irations qui descendent et qui ne montent pas : le sourire vient de l’ esprit , l’émotion vient de l’âme. Nous l’avons dit et no
’âme. Nous l’avons dit et nous le répétons : ce n’était que l’homme d’ esprit français par excellence. La nature lui avait refu
is s’il avait les légèretés et les élégances trop superficielles de l’ esprit gaulois, il en avait aussi les qualités. C’était
elles de l’esprit gaulois, il en avait aussi les qualités. C’était un esprit probe et droit, c’était de plus un cœur courageux
e étaient pour lui des livres fermés ; il ne pouvait juger ces grands esprits dont il ignorait la langue. XXIV À l’except
hé de Cambrai. » On suit dans ces lettres, avec une certaine pitié d’ esprit , les sollicitudes un peu puériles d’une longue ex
n’est pas créateur, c’est-à-dire poète. On est homme de sens, homme d’ esprit , homme de talent, homme de goût, le premier des c
Ce n’est que juste un siècle après sa mort que la France conçut de l’ esprit nouveau de nouveaux germes poétiques, et qu’elle
e méconnaître l’influence régulatrice et directrice que cet excellent esprit devait avoir sur l’esprit littéraire de sa patrie
régulatrice et directrice que cet excellent esprit devait avoir sur l’ esprit littéraire de sa patrie. Nous ne voulons pas exag
ppelle la critique. Ce n’est certes pas la première des qualités de l’ esprit  ; mais, si elle n’est pas la plus éminente, elle
s, de l’art de penser et d’écrire comme de tous les autres arts que l’ esprit humain a inventés pour exercer les forces de son
nie ne serait qu’une sublime démence. Il ferait, dans le domaine de l’ esprit ou des sens, des choses prodigieuses dans quelque
critique ou la logique des arts n’est donc nullement un caprice ou d’ esprit ou du goût ; elle est la logique absolue et divin
pliquée par le sens commun, ce régulateur sans appel, aux œuvres de l’ esprit , de la langue ou de la main de l’homme. En d’autr
der à toute création de notre intelligence ; sorte de conscience de l’ esprit qui, au lieu de nous dire : Cela est bien, cela e
ance un de ces hommes. Il prouva sa mission par ses œuvres. Il fut un esprit critique, et il fut en même temps, non un poète d
t Voltaire, qui naissait à côté de lui, sur sa trace, et qui, avec un esprit mille fois plus original, plus indépendant et plu
rançaise, au bon sens et au bon goût, rendus en beaux vers par un bon esprit , ne pourraient être méconnus sans injustice ni ou
justice ni oubliés sans ingratitude par la nation du bon sens, du bon esprit et du bon goût comme la France. Boileau a immensé
re et selon le besoin, non pas la supériorité, mais la direction de l’ esprit de l’Europe. Or, cette direction que la France al
chie du goût, qui fut d’abord française, et qui, grâce à l’unité de l’ esprit humain qui se constitue de plus en plus en Europe
32 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »
u xvie siècle. — § II. La satire Ménippée. — § III. Des progrès de l’ esprit français dans les lettres au xvie  siècle, et de
à cet égard, quelques personnes. — § IV. Du caractère général de cet esprit , manifesté par les qualités et les défauts de Mon
ces quatre prosateurs qu’il faut chercher la plus complète image de l’ esprit français au xvie  siècle. Les écrivains secondair
de génie, la gloire de marquer un progrès, de doter d’une conquête l’ esprit humain. Aux écrivains de talent, le mérite de pre
édiaire entre celle que parle le peuple et celle que créent ces rares esprits , pour lesquels il faut réserver le nom d’hommes d
leur perfection dans des ouvrages marqués de toutes les qualités de l’ esprit humain, personnifié lui-même dans l’esprit d’une
e toutes les qualités de l’esprit humain, personnifié lui-même dans l’ esprit d’une grande nation, la plupart des écrivains sec
qui, dans certains ordres de vérités et de connaissances, poussent l’ esprit français et la langue, et complètent les conquête
moires, il faut noter les deux frères Du Bellay, famille d’excellents esprits , vivant dans les grandes affaires de la première
même caractère que les écrits de Marguerite de Valois, un fruit de l’ esprit français touché par le premier souffle de la Rena
 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son
sophie ; sa mort même témoigna de la grandeur de ce service rendu à l’ esprit humain. Pasquier, le plus agréable à lire peut-êt
ai Dieu. Toute cette partie de la Satire Ménippée est un fruit du pur esprit français, tel qu’il paraît dans nos trouvères, da
voit jamais fin de son savoir ni de ses discours165. » C’est encore l’ esprit français, non plus sous les traits de Panurge, ma
du parti de la modération dans notre pays. § III. Des progrès de l’ esprit français dans les lettres au XVIe  siècle, et de
libres spéculations des moralistes, par les vœux, de tolérance, par l’ esprit de réforme civile et politique qui pénétrait dans
e, si cela peut se dire, dont la cause est une certaine disposition d’ esprit propre à notre siècle, et qui lui est commune ave
aimons mieux les idées particulières qui nous donnent la réputation d’ esprit , et qui nous laissent libres de notre conduite. C
ressemblance avec notre siècle, que le xvie siècle plaît si fort aux esprits dont j’ai parlé, et qu’il leur paraît plus riche
d’oublié, rien d’omis, et l’incertitude sur toutes choses offerte aux esprits comme l’ombre de cette liberté dont ils sont si j
t qu’il rend le xviie si nécessaire. Tant d’incertitudes fatiguent l’ esprit , tant de nuances le dispersent. Après cette revue
rdre admirable du xviie  siècle. § IV. Du caractère général de cet esprit , manifesté par les qualités et les défauts de Mon
sembler les traits qui leur sont communs, et en former une image de l’ esprit français à cette époque, pour la comparer avec le
époque, pour la comparer avec le type que nous en avons en nous. Deux esprits contradictoires ont inspiré ces écrivains. Chez l
es de religion. Chez le plus grand nombre, Montaigne en tête, c’est l’ esprit de curiosité et de libre examen. La Réforme avait
’étendirent à toutes les matières, à tout ce qui intéresse l’homme. L’ esprit de curiosité et de libre examen, avec le doute, s
ait se flatter seulement de passer en revue toutes ces richesses de l’ esprit humain, et ces deux antiquités, répandant à la fo
cesser de douter ? Entre les deux penchants les plus marqués de notre esprit , le désir de connaître et le besoin de se fixer,
e, qu’il parvient à tromper le second, et qu’il prend possession de l’ esprit tout entier. Qui nous presse d’affirmer ? semblen
tance excessive donnée à l’individu, la pensée dégénérant en un jeu d’ esprit . Tels sont les défauts des écrivains penseurs du
ns communes agir comme les autres. » Voilà une image saisissante de l’ esprit de Montaigne. C’est par là que s’explique son man
té sur le lecteur. Le doute sur le vrai et le bien ne convient qu’aux esprits très-légers ou exclusivement occupés de leurs com
rès-légers ou exclusivement occupés de leurs commodités présentes. Un esprit qui approfondit, qui peut trouver à s’attacher ho
en de plus digne d’être recherché, le poursuivre ne soit la tâche des esprits les plus généreux et les plus excellents ? C’est
rits les plus généreux et les plus excellents ? C’est aux yeux de ces esprits -là, et de ceux qui, plus sensés que curieux, voie
éclate ce défaut d’autorité, le pire peut-être dans les ouvrages de l’ esprit . Ces vaines caresses qu’on fait à ma liberté me s
sité et cette jalousie de son libre arbitre peut tromper d’excellents esprits . Cette intelligence qui a si peur de servir, qui
ilà qu’un paradoxe sorti de quelque cerveau grec ou latin, un trait d’ esprit , moins encore, un jeu de mots, a l’honneur de la
dées, pourquoi une pointe n’aurait-elle point passé pour une vue de l’ esprit  ? La langue des écrivains en prose du xvie  siècl
e une valeur déterminée. Les images abondent, par cette illusion de l’ esprit qui, n’ayant pas en vue une proposition considéra
quoique si inégaux et si différents, subissent l’influence du tour d’ esprit de leur siècle, lequel met le plus petit hors de
’autre trop peu significatifs pour ce qu’ils ont à dire. De très-bons esprits contemporains de Montaigne, lui en faisaient des
t pour des chrétiens une sagesse de tous les aphorismes des païens. L’ esprit du maître est d’ailleurs empreint sur le disciple
curiosité vient distraire et le doute tenter par ses complaisances un esprit enclin à se fixer et à croire, plus ferme qu’éten
gnorants ou de gens passionnés qui affirment. « Je ne sçai » est d’un esprit sévère, qui voudrait savoir pour enseigner, et qu
nt comme les faces diverses du même objet ; ces images, si chères aux esprits spéculatifs, pour lesquels une demi-vue équivaut
sez complète pour l’imagination. On cherche ce qui fait que le tour d’ esprit de Charron n’a pas la franchise de celui de Monta
is telle est la force de ses peintures, qu’elles ne laissent jamais l’ esprit incertain ni languissant. C’était la première foi
Tour à tour poétique et pittoresque, ingénieux et subtil, il ôte aux esprits les plus difficiles l’envie de remarquer quelques
s’établissaient dans l’État, de les prescrire dans les ouvrages de l’ esprit . L’estime de Henri IV pour Malherbe et François d
it se réfléchir dans les lettres ; et il fournit aux quatre meilleurs esprits du temps, Charron, Malherbe, Régnier, saint Franç
33 (1890) L’avenir de la science « VI »
donc la science, dont les destinées tiennent de si près à celles de l’ esprit humain, est-elle en général si mal comprise ? Pou
l’érudit est-il en France, je ne dis pas l’objet de la raillerie des esprits légers  ce serait pour lui un titre d’honneur — m
lui un titre d’honneur — mais un meuble inutile aux yeux de bien des esprits délicats, quelque chose d’analogue à ces vieux ab
giques, l’Orient, l’Inde surtout, peuvent offrir pour l’histoire de l’ esprit humain les plus précieuses données. Pourquoi donc
plus exaltée le culte des études nouvelles dont ils enrichissaient l’ esprit humain, souffrant les persécutions et la faim pou
ction publique adopté en France est responsable du dépérissement de l’ esprit scientifique. Il semble pourtant que le peu d’imp
iteurs et qui exercent la plus puissante influence sur la culture des esprits , ne contribuent qu’assez peu à répandre l’esprit
sur la culture des esprits, ne contribuent qu’assez peu à répandre l’ esprit scientifique ? Une foule de théories ne peuvent a
erchions à rabaisser ces nobles et utiles fonctions qui préparent des esprits sérieux à toutes les carrières ; mais il convient
philosophie positive que tout a son prix et sa valeur. La légèreté d’ esprit , qui ne comprend pas la science, le pédantisme, q
qui la comprend mal et la rabaisse, viennent également de l’absence d’ esprit philosophique. Il faut s’accoutumer à chercher le
chez aucun savant moderne, Kant peut-être excepté. Il est clair que l’ esprit humain, enchanté de la découverte de ces casiers
izarre, une analyse vraie, quoique un peu vaine, d’une des faces de l’ esprit humain ; de l’autre, des livres profondément insi
ience les airs d’école, nous ne faisons donc point une concession à l’ esprit superficiel, qu’il ne faut jamais ménager. Nous l
t jamais ménager. Nous la rappelons à sa grande et belle forme, que l’ esprit français sait du reste si bien comprendre. Il y a
chez nous, passeraient pour scandaleux. Faut-il l’en féliciter ? Les esprits sérieux excusent volontiers le pédantisme. Ils sa
ration carlovingienne, ni chez ceux de la Renaissance : il faut que l’ esprit humain s’amuse d’abord quelque temps de ses décou
f et absorbé, qui creuse sa mine avec passion, surtout si un puissant esprit ne vient pas animer ses patientes recherches, et
n ne le définit nettement, peut être si mal appliqué, et qui pour les esprits légers est à peu près synonyme de toute recherche
cherche sérieuse et savante, est ainsi devenu un épouvantail pour les esprits fins et délicats, qui ont souvent mieux aimé rest
nous. Ce scrupule a été poussé si loin qu’on a vu des critiques de l’ esprit le plus distingué rendre à dessein leur expressio
cache aucune pensée ou qu’il ne fait que servir de parade à d’étroits esprits , est fade et ridicule. Mais vouloir bannir le sty
ber dans un purisme aussi peu raisonnable. Kant et Hegel, ou même des esprits aussi dégagés de l’école que Herder, Schiller et
s attrayant ? Montaigne, qui à tant d’égards est le type éminent de l’ esprit français, le représente surtout par son horreur p
savant, pour se relever par celles de l’homme de sens et de l’homme d’ esprit , qui caractérise supérieurement l’esprit français
omme de sens et de l’homme d’esprit, qui caractérise supérieurement l’ esprit français, et que Mme de Staël a si finement appel
34 (1890) L’avenir de la science « Sommaire »
t du surnaturel. (En grec dans le texte). Indépendance de la science. Esprit moderne. Il faut le continuer. Œuvre de la critiq
nces utilitaires. Les améliorations matérielles servent la cause de l’ esprit . Du petit esprit d’industrialisme. Mieux vaut le
Les améliorations matérielles servent la cause de l’esprit. Du petit esprit d’industrialisme. Mieux vaut le peuple tel qu’il
a réflexion ramènera la grande originalité. Ne désespérez jamais de l’ esprit humain. La science est une religion. Sacerdoce ra
re qu’elle ait toujours la conscience de son but. Services rendus à l’ esprit humain par des esprits très médiocres. Déperditio
s la conscience de son but. Services rendus à l’esprit humain par des esprits très médiocres. Déperdition de forces par suite d
détails. La philosophie suppose l’érudition. Dans l’état actuel de l’ esprit humain, les travaux spéciaux sont plus urgents qu
’agit pas d’étudier le passé pour le passé. Science des produits de l’ esprit humain. C’est surtout par la philologie et la cri
les temps modernes sont supérieurs au Moyen Âge. Les fondateurs de l’ esprit moderne ont été des philologues. La philologie de
psychologie à combler par la science. 1° Idée d’une embryogénie de l’ esprit humain. Moyens et méthode à suivre. Psychologie p
que l’individu. Idée d’une psychologie de l’humanité. La science de l’ esprit humain, c’est l’histoire de l’esprit humain. La p
e de l’humanité. La science de l’esprit humain, c’est l’histoire de l’ esprit humain. La psychologie n’a pas un objet stable ;
tout qui vît, c’est son histoire. Nécessité d’étudier les œuvres de l’ esprit humain. Rien n’est à négliger. Les états exceptio
les en apparence insignifiantes. Elles n’ont d’intérêt qu’en vue de l’ esprit humain. Les anciennes littératures de l’Orient, q
qui sont incontestablement belles, ne le sont qu’au point de vue de l’ esprit humain. L’humanité seule est belle dans toutes le
s. Étude comparée des religions. Nouvelle manière de les critiquer. L’ esprit humain a tout fait. Combien l’étude des religions
aite serait la synthèse de la connaissance humaine. Trois phases de l’ esprit humain. 1° Syncrétisme primitif : livre sacré ; b
nations antiques, épopée. L’homme du peuple chez nous déshérité de l’ esprit . Cela n’est pas tolérable. Autrefois, quand il y
culture qui fait homme. XVIII Le socialisme est-il conséquence de l’ esprit moderne ? La tendance à laquelle correspond le so
t où le travail matériel deviendrait presque insignifiant. Règne de l’ esprit . Variété individuelle. Ah ! ne nous défendez pas
développe la ploutocratie sont de nulle valeur pour les travaux de l’ esprit . Il ne s’agit pas de faire que tous soient riches
eptique. Il viendra un siècle dogmatique par la science. Du bon petit esprit de Rollin. Ce qu’il faut, c’est la critique. Il y
es. La Grèce. Il n’y a de majesté que celle de l’humanité, celle de l’ esprit . Simplification de mœurs opérée par la bourgeoisi
 : forme poétique du culte de la nature. XXIII Où est la place de l’ esprit  ? Il a tout fait, et il ne paraît pas. Les religi
t fait, et il ne paraît pas. Les religions ont jusqu’ici représenté l’ esprit dans l’humanité. Première vie religieuse, une et
35 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191
ducteur auprès de Ninon que Saint-Évremond. C’est un sage aimable, un esprit de première qualité pour le bon sens, et qui sait
je ne saurais mieux le définir qu’une sorte de Montaigne adouci. Son esprit se distingue à la fois par la fermeté et par la f
Saint-Évremond, et elles nous la font bien connaître par le côté de l’ esprit , le seul par lequel elle a mérité de survivre. Sa
endant une si longue vie, renouvela tant de fois le charme, et dont l’ esprit se perfectionna jusqu’à la fin. Saint-Évremond, n
ause première de son malheur : il s’attacha à elle et l’aima pour son esprit , pour ses qualités solides, autant que pour sa be
se défendre de les aimer. » Et il montre de quelle sorte et dans quel esprit doit être l’entretien ordinaire auprès des femmes
Si rien ne nous mène au secret du cœur, il faut gagner au moins leur esprit par des louanges ; car, au défaut des amants à qu
que les plus fidèles de nos amis. J’en connais qui n’ont pas moins d’ esprit et de discrétion que de charme et de beauté ; mai
harmes et les agréments naturels aux femmes. Cette raison saine, cet esprit sensé, mêlé à l’enjouement et au charme, il l’ava
serait des détails utiles à la connaissance soit du caractère et de l’ esprit français en particulier, soit même de l’esprit hu
t du caractère et de l’esprit français en particulier, soit même de l’ esprit humain en général, car ces particularités se ratt
is, le 15 mai 1616, d’un père gentilhomme, grand duelliste, cabaleur, esprit fort, musicien et homme de plaisir, et d’une mère
très disposée à jouir de sa liberté avec une hardiesse assaisonnée d’ esprit et tempérée de goût, qui allait rappeler l’existe
es. Montaigne et Charron étaient alors les auteurs à la mode, et leur esprit aidait à cette liberté d’opinion. Ninon fut des p
sont capables de penser, et elle, qui resta jeune si longtemps par l’ esprit , elle se trouva mûre par là aussi avant l’âge. Po
n : Ninon eut des amis illustres de toutes les sortes, et eut tant d’ esprit qu’elle se les conserva tous, et qu’elle les tint
s, ni disputes, ni propos de religion ou de gouvernement ; beaucoup d’ esprit et fort orné, des nouvelles anciennes et modernes
er, mesuré, et formait les conversations qu’elle sut soutenir par son esprit , et par tout ce qu’elle savait de faits de tout â
a bienséance et la mode lui défendirent de plus mêler le corps avec l’ esprit … Sa conversation était charmante. Désintéressée,
qu’il en faut pour donner de l’amour, il faut pourtant avouer que son esprit est plus charmant que son visage, et que beaucoup
oir. » Mais, dès qu’elle parlait, on était pris et ravi : c’était son esprit qui achevait sa beauté et qui lui donnait toute s
sans doute, une des personnes du monde la plus charmante, et de qui l’ esprit et l’humeur ont un caractère le plus particulier 
iants, et la physionomie fine, enjouée et fort spirituelle… Pour de l’ esprit , Clarice en a sans doute beaucoup, et elle en a m
able enjouée a toutes les bonnes qualités des mélancoliques qui ont l’ esprit bien fait, car elle a le cœur tendre et sensible,
is de gens qui ne se ressemblent ni en condition, ni en humeur, ni en esprit , ni en intérêts, et qui conviennent pourtant tous
viennent pourtant tous que Clarice est très charmante, qu’elle a de l’ esprit , de la véritable bonté et mille qualités dignes d
 Les précieuses, ce sont les jansénistes de l’amour. » Mais, avec son esprit d’autant plus divers qu’il était plus à elle, ell
oie était le fond de son âme et comme l’expression de la santé de son esprit  ; c’est elle qui a écrit à Saint-Évremond : « La
son esprit ; c’est elle qui a écrit à Saint-Évremond : « La joie de l’ esprit en marque la force. » On a dit d’elle qu’à table,
. Elle est morte avec toute sa raison, et même avec l’agrément de son esprit , qui était le meilleur et le plus aimable que j’a
dans les couvents qui n’eussent voulu changer la tranquillité de leur esprit contre les troubles agréables de votre âme. De to
nt de bonne mine sur votre visage et conservez tant d’agrément dans l’ esprit , que, n’était la délicatesse de votre choix à rec
c vous ! N’est-ce point une grossièreté que le souhait d’un dîner ? L’ esprit a de grands avantages sur le corps : cependant ce
ond manquait de cet amour de la louange et des grandes choses, de cet esprit d’élévation qui inspirait en tout le peuple-roi e
tes bien de l’aimer. La philosophie sied bien avec les agréments de l’ esprit . Ce n’est pas assez d’être sage, il faut plaire ;
as encore laissé accabler. Et c’est ainsi qu’ils se donnaient, par l’ esprit du moins et par une louange délicate, leurs derni
té que Mme de La Fayette, et plus de solidité que cette autre femme d’ esprit de la même date, Mme de La Sablière20. C’était do
tium (Ninon). Toutes les deux en ce temps-là tenaient le sceptre de l’ esprit , et passaient pour les arbitres des élégances… La
te par la nature qu’elle semblait une Vénus pour la beauté, et pour l’ esprit une Minerve. Mais quand Fraguier commença de la c
in, comme on voit. C’est ainsi que, dans la série des temps, quelques esprits font la chaîne. Et maintenant, quand on a parlé d
36 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378
s de toute apparence de grâce dans l’expression et de brillant dans l’ esprit  : peut-être même devaient-ils une partie de leur
ident presque entièrement de la ressemblance ou de la différence de l’ esprit des nations. Le climat peut encore y apporter que
t on ne trouvait réunies les mêmes circonstances qui influaient sur l’ esprit et les mœurs des Français. Dans les monarchies li
emagne, de longues guerres et la fédération des états prolongeaient l’ esprit féodal, et n’offraient point de centre où toutes
ent trop besoin d’inspirer la crainte pour exciter d’aucune manière l’ esprit de leurs sujets ; et le désir de plaire à ses maî
ux femmes, auraient pu approcher à quelques égards les Espagnols de l’ esprit français ; mais les superstitions auxquelles ils
rrêté parmi eux tous les genres de progrès aimables ou sérieux ; et l’ esprit paresseux du Midi a tout abandonné à l’activité d
’ils conservassent, dans leurs rapports avec leur maître, une sorte d’ esprit de chevalerie, qu’ils écrivissent sur leur boucli
avec leur maître : ces rapports exigeaient une grande finesse dans l’ esprit  ; il fallait de la grâce dans le monarque, ou tou
s vertus publiques, dans les monarchies la cour influe sur le genre d’ esprit de la nation, parce qu’on veut imiter généralemen
aveur, tous ceux qui y prétendent doivent avoir assez de calme dans l’ esprit pour être aimables, assez d’habileté pour faire s
ajoutent à l’énergie de l’âme et de la pensée, la sécurité donne à l’ esprit tout le charme de l’aisance et de la facilité. La
les nations de l’Europe, nuisit d’abord à la grâce française ; mais l’ esprit , en s’éclairant, revint nécessairement à la simpl
la louange. La flatterie qui sert à l’ambition exige beaucoup plus d’ esprit et d’art que celle qui ne s’adresse qu’aux femmes
ère politique, à l’énergie des actions ; mais elle développait dans l’ esprit des Français un genre de perspicacité singulièrem
t pour but de montrer que l’on connaissait de la raison tout ce que l’ esprit eu peut savoir, et qu’au besoin on pourrait se mo
a capitale, voulaient y montrer un mérite personnel, un caractère, un esprit à eux ; et les habitants de la capitale conservai
ne idée fine, une nuance délicate, que l’intérêt ne fît découvrir à l’ esprit . Un ouvrage assez piquant d’Agrippa d’Aubigné, di
écessairement très favorable au perfectionnement des jouissances de l’ esprit et de la conversation. Ce n’était ni par le trava
a fortune, de mépris pour les efforts studieux, qui poussait tous les esprits vers l’agrément et le plaisir. Quand l’amusement
l soit combiné ; et il sera bien prouvé alors que ce qu’on appelait l’ esprit français, la grâce française, n’était que l’effet
37 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442
sentiment. Ce que Lycurgue avait produit par ses lois en faveur de l’ esprit républicain, la monarchie française l’avait opéré
’importance qu’on avait acquise parmi ses pareils. Cette contention d’ esprit sur des intérêts frivoles en tout, excepté par l’
e tel jour, celui de telle classe, enfin celui qui devait naître de l’ esprit général créé par de semblables rapports. Il exist
galité ; c’était celle qui met extérieurement au même niveau tous les esprits et tous les caractères : on voulait cette égalité
de prétendre à une réputation à soi. L’art d’éviter les écueils de l’ esprit était le seul usage de l’esprit même, et le vrai
soi. L’art d’éviter les écueils de l’esprit était le seul usage de l’ esprit même, et le vrai talent se sentait souvent oppres
usqu’à l’éloquence dont la nature l’a douée, lorsqu’elle rencontre un esprit moqueur ; l’expression énergique, l’accent abando
ceux qui nous environnent ; une froide plaisanterie peut la glacer. L’ esprit moqueur s’attaque à quiconque met une grande impo
rapport, il n’est pas dépourvu d’une sorte de philosophie ; mais cet esprit décourageant arrête le mouvement de l’âme qui por
que le vice insolent qui soit au-dessus de ses atteintes. En effet, l’ esprit moqueur essaie rarement de l’attaquer ; il est mê
des âmes timides qui répugnent encore à cette avilissante gaieté. Ces esprits forts d’un nouveau genre se vantent de leur honte
able influence politique. L’on est assez généralement convaincu que l’ esprit républicain exige un changement dans le caractère
vraie, mais dans une acception différente de celle qu’on lui donne. L’ esprit républicain exige plus de sévérité dans le bon go
la vie. Montesquieu, Rousseau, Condillac, appartenaient d’avance à l’ esprit républicain, et ils avaient commencé la révolutio
servent aux nations étrangères. Ce qui renouvelait en France le même esprit , c’était le ton, les manières de ce qu’on appelai
oint une société exclusive, consacrée uniquement à la perfection de l’ esprit de société, et réunissant en elle tout l’ascendan
e la fortune et du pouvoir. Or, sans ce tribunal toujours existant, l’ esprit des jeunes gens ne peut se former au tact délicat
allait apporter dans ces différentes tournures exigeait une finesse d’ esprit singulièrement délicate. Mais la parure de la vér
es préjugés ne mettent point de bornes à la carrière de la pensée ; l’ esprit donc, n’ayant plus à lutter contre l’ennui, acqui
en heureusement ne convient moins que ce talent aux vertus, comme à l’ esprit que doivent avoir des républicains. Dès qu’on bri
it la grâce des formes à la dépravation des sentiments, une finesse d’ esprit extraordinaire ; et l’exercice un peu fort de ses
e paraît vraisemblable que les Français ne seront plus cités pour cet esprit aimable, élégant et gai qui faisait le charme de
mbinaisons générales, quand ce genre de vie n’existe plus. Un homme d’ esprit disait : Le bonheur est un état sérieux. On peut
nt des pensées, ou déconcertent la suite d’émotions qui conduit votre esprit à de grands résultats, et votre âme à des impress
e âme à des impressions durables. On se plaindra de la faiblesse de l’ esprit humain qui s’attache à telle expression déplacée,
, quels qu’ils soient, une occasion de montrer, en vous critiquant, l’ esprit qu’ils ont eux-mêmes, ils la saisissent nécessair
ères, et quel doit être le caractère de la politesse qui convient à l’ esprit républicain. Les femmes et les grands hommes, l’a
e, et commandent seules efficacement le respect. Sous la monarchie, l’ esprit chevaleresque, la pompe des rangs, la magnificenc
s, doivent donner une grande importance à tout ce qui peut agir sur l’ esprit ou l’imagination des hommes. Si des faveurs de l’
t en elle-même un poids que les gouvernés ont peine à supporter ; les esprits qui ne sont pas créés pour la servitude, éprouven
arité de leurs formes, révoltaient plus encore que les bornes de leur esprit . Les opinions républicaines se confondaient dans
presque dire que celle des sentiments. Avec une certaine libéralité d’ esprit , l’on peut vivre agréablement au milieu d’une soc
l’effet de la crainte ; mais élever les âmes jusqu’à soi, donner à l’ esprit toute sa valeur, faire naître cette confiance qu’
sur la littérature ; les écrivains sauraient ou retrouver un goût, un esprit national, et pourraient travailler à le peindre e
e de se ressembler par les opinions politiques, si l’on diffère par l’ esprit et les sentiments ? Quel misérable effet des trou
ffaçable ! L’urbanité des mœurs peut seule adoucir les aspérités de l’ esprit de parti ; elle permet de se voir longtemps avant
38 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214
s de dix siècles pendant lesquels l’on croit assez généralement que l’ esprit humain a rétrogradé. Ce serait une forte objectio
ait indispensablement nécessaire à la civilisation et au mélange de l’ esprit du Nord avec les mœurs du Midi. Je crois de plus
objet qu’elles aient été appliquées, ont développé les facultés de l’ esprit pour les sciences, la métaphysique et la morale.
de l’histoire philosophique de la pensée, relativement à l’état de l’ esprit humain dans cette époque même ; et la religion ch
cité, mais un profond mépris pour les lumières, comme affaiblissant l’ esprit guerrier : les femmes étaient plus instruites que
il était dirigé principalement vers les subtilités métaphysiques ; l’ esprit sophistique mettait en doute les vérités du raiso
r la philosophie ? Il était impossible à cette époque d’influer sur l’ esprit humain sans le secours des passions. La raison le
estinée qu’aux peuples du Midi, elle eut pour unique but de relever l’ esprit militaire, en offrant les plaisirs pour récompens
t la paix. L’islamisme fut stationnaire dans ses effets ; il arrêta l’ esprit humain, après l’avoir avancé de quelques pas. La
rendre maître de tels hommes. Les dogmes de la religion chrétienne, l’ esprit exalté de ses premiers sectaires, favorisaient et
traction et de pensée, dont on vit sortir des résultats utiles pour l’ esprit humain. La religion chrétienne a été le lien des
caractère des hommes éclairés, et les hommes éclairés développaient l’ esprit des hommes énergiques. Ce mélange s’est fait lent
e qu’à la tête des hommes sans éducation il se trouve quelquefois des esprits remarquablement éclairés, parce que le siècle où
libre le choisit ; un être libre obéit à ses désirs. Les aperçus de l’ esprit , les nuances senties par le cœur se multiplièrent
nisme ; l’une est fondée sur la force, et l’autre sur la sympathie. L’ esprit militaire, qui doit avoir présidé à l’origine des
fausses interprétations qui en ont été faites, on voit aisément que l’ esprit général de ce livre, c’est la bienfaisance envers
timents de douceur qu’inspirait la religion chrétienne ; mais c’est l’ esprit général de cette religion que je devais examiner 
it ignorées sans elles. Il faut des secousses violentes pour porter l’ esprit humain sur des objets entièrement nouveaux ; ce s
effort intellectuel, qui a singulièrement développé les facultés de l’ esprit . Si l’on ne juge le résultat d’un tel travail que
les pédantesques erreurs des écrivains théologiques. Mais le genre d’ esprit qui rend propre à l’étude des sciences, se formai
l’homme penseur ; ces facultés seules peuvent servir aux progrès de l’ esprit humain. L’imagination, les talents qui en dériven
es à la conception des pensées abstraites ; et la longue contention d’ esprit qu’exigeait l’enchaînement des subtiles conséquen
onnante, on est conduit à croire que, même en faisant fausse route, l’ esprit acquérait des forces qui ont hâté ses pas dans la
nimées par l’avidité du pouvoir et la crainte de la persécution. Si l’ esprit de faction ne s’était pas introduit dans la métap
es n’avaient pas été intéressées dans les discussions abstraites, les esprits ne s’y seraient jamais assez vivement attachés, p
saire pour adoucir la férocité militaire par le culte des femmes et l’ esprit religieux ; mais la chevalerie, comme un ordre, c
qu’on attachait à l’érudition était tel, qu’il absorbait en entier l’ esprit créateur. Tout ce qui concernait les anciens obte
d’un plus grand nombre de peuples, puis au perfectionnement même de l’ esprit humain. Si l’on ne considère cette époque de la r
jusqu’aux mystères catholiques représentés sur le théâtre de Paris, l’ esprit humain, dans la carrière des arts, n’a fait que r
e ancienne, et surtout des derniers philosophes de l’antiquité. Si l’ esprit humain n’avait pas marché pendant les siècles mêm
ières de son siècle, que d’un petit nombre de degrés. L’histoire de l’ esprit humain, pendant les temps qui se sont écoulés ent
ans, l’état actuel des sciences et de la philosophie. Quelle force l’ esprit humain n’a-t-il pas montrée tout à coup au milieu
res, et la littérature ne s’est perfectionnée si vite que parce que l’ esprit était tellement exercé, qu’une fois rentré dans l
ècles, le perfectionnement des langues modernes, la régénération de l’ esprit philosophique, et la création d’une méthode nouve
39 (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »
sme, le scepticisme, non que ces idées soient toujours dénuées dans l’ esprit de toute image visuelle ; mais ces images, quand
n entend l’ensemble des pensées particulières qui se succèdent dans l’ esprit . Aucun philosophe ne croit aujourd’hui à l’existe
l doit reconnaître que la pensée discursive n’est un signe que pour l’ esprit du philosophe, et encore quand l’esprit du philos
ive n’est un signe que pour l’esprit du philosophe, et encore quand l’ esprit du philosophe s’attache à certains problèmes phil
ons, moins étrangers à l’idée, la réveilleront plus sûrement dans les esprits  ; en tout cas, il est incontestable qu’un signe,
tache dans la phrase sur les mots qui les entourent ; ils ont pour l’ esprit à peu près la même valeur que ceux-ci. Il est mêm
instrument de société entre les idées d’un même homme263 ou entre des esprits logés en des corps distincts, que la significatio
me, sans crainte d’être démenti, que l’image de l’homme est dans leur esprit du sexe masculin et adulte, que l’image de la ros
l’individu parfait d’un genre donné se groupent naturellement dans l’ esprit tous les représentants inférieurs du même type ;
re que les images nouvelles et les groupes d’images se forment dans l’ esprit sous l’action combinée de deux lois a priori, la
la perfection esthétique est, elle aussi, un principe directeur de l’ esprit humain, les faits semblent prouver que son énergi
ce de la réflexion ou par la promptitude du génie. Chez le commun des esprits , l’image intérieure de l’homme n’est pas l’ombre
bruit réel soit reproduit dans la phrase pour que l’analogie frappe l’ esprit . ; elle lui plaît, car « toute imitation fait pla
eau271. De deux choses l’une, alors : ou le son houppe éveille dans l’ esprit la seule idée d’une aigrette fabriquée ; il n’est
avec l’idée de l’aigrette fabriquée, celle de l’oiseau huppe, dont l’ esprit n’a que faire pour le moment ; dans ce dernier ca
t muettes (comme les étoiles) ; 2° les idées psychologiques (l’âme, l’ esprit , le désir, etc. ) ; 3° les idées métaphysiques. E
er de leur secours. Par une remarque d’analogie ou de concomitance, l’ esprit attache ses idées nouvelles et encore innommées a
sensible et l’idée nouvelle se confondent ; celle-ci ne vient pas à l’ esprit sans le concours d’images sensibles, sorte de voi
verbe français : Comparaison n’est pas raison, riposte ordinaire de l’ esprit rigoureux qui distingue l’image et l’idée à l’hom
e non-sensible. Ceci nous permet de comprendre ce qu’on entend par un esprit bien fait et par une pensée nette. Ces qualités r
ages hétérogènes, et maintient sa préférence avec persistance. Un tel esprit , en présence d’une métaphore, porte systématiquem
ulle. Ainsi les groupes hétérogènes sont purifiés, simplifiés, par un esprit toujours attentif aux essences, et bientôt, deven
sa ou les sons. De telles idées, imparfaitement générales, trompent l’ esprit qui s’en sert : les éléments généraux et particul
et simultanément conçus forment un tout, et ce tout est entendu par l’ esprit comme une idée générale ; quoi d’étonnant alors s
laquelle l’onomatopée faisait obstacle, pénétrera facilement dans son esprit . En même temps et par les mêmes causes, l’idée de
le plus important et le plus distinct. Une préférence habituelle de l’ esprit peut donner cette prééminence à une image qui, na
ité des idées. Or, plus une pensée est générale, plus l’activité de l’ esprit a eu de part à sa formation ; une pensée absolume
tum de l’expérience, tandis qu’une pensée générale est une œuvre de l’ esprit . Une pensée donnée a donc pour signe donné le plu
intensités inégales ; le plus distinct à la conscience est pour notre esprit le signe de l’ensemble, c’est-à-dire l’élément es
cile et se fait sans effort : l’image qui est la principale pour tout esprit comme pour le nôtre éveille dans l’esprit d’autru
est la principale pour tout esprit comme pour le nôtre éveille dans l’ esprit d’autrui, comme elle ferait dans le nôtre, ses ac
xtérieur, la prééminence ordinaire de l’image visuelle a dû inviter l’ esprit à porter son choix sur cette image. Sans doute, i
ier d’imitation. Mais la création du langage audible ne donne pas à l’ esprit une satisfaction sans mélange. Dans bien des cas
a parole, entendue ou lue, réveille imparfaitement les idées dans les esprits , s’il ne s’y joint une représentation visible des
terminés ; ou du moins nous n’appelons signes certains états et notre esprit ne leur attribue la fonction significative que si
t fort, tantôt faible, mais continu, sans intermittence ; dès lors, l’ esprit prend fatalement l’habitude de l’envisager selon
antes sont peu remarquées : il faudrait un effort pour les saisir ; l’ esprit n’ayant pas l’habitude de voir des ressemblances
d le signe arrive à son tour et complète le groupe, alors seulement l’ esprit se trouve en présence d’un état bien distinct qui
ort et le plus distinct ; il sera noté le premier, le sens ensuite, l’ esprit , dans toutes ses opérations, allant naturellement
rose, et vous la voyez ; à ce moment, le mot rose est conçu par votre esprit comme il l’est par le mien ; les rôles ordinaires
e ; cette prépondérance ne peut que s’accroître avec le temps : car l’ esprit , pressé de passer d’une idée à une autre, est dis
ême temps, les idées générales deviennent plus nombreuses dans chaque esprit , et chacune d’elles, avec les progrès de l’expéri
chaque jour plus utile au fonctionnement logique de la pensée. Un bon esprit , — et tout esprit est en quelque mesure un bon es
tile au fonctionnement logique de la pensée. Un bon esprit, — et tout esprit est en quelque mesure un bon esprit, — comprend s
pensée. Un bon esprit, — et tout esprit est en quelque mesure un bon esprit , — comprend sans se l’expliquer l’harmonie nature
s pour reformer des groupes concrets ; le mot général permettrait à l’ esprit de lutter contre cette tendance et de maintenir l
le de la pensée, pour celles qui doivent compter dans l’histoire de l’ esprit humain ou seulement dans l’histoire économique ou
, surpassent les inconvénients : la métaphore, en effet, réveille les esprits et force à penser ; elle est l’instrument favori
eux ; ralentir le cours de sa pensée pour la mieux connaître est d’un esprit exceptionnel [§ 11] ; la plupart des hommes se hâ
és ; on les comprend sans effort, mais ils ne disent presque rien à l’ esprit  ; associés entre eux suivant des habitudes invété
engourdies, le langage usuel ferait trop peu d’impression. Lui-même, esprit d’initiative et d’analyse, comprend peut-être les
re, moins pour restaurer les langues vieillies que pour réveiller les esprits , remuer les idées, et parce qu’il exige, pour êtr
ttent le néologisme dans leur loi constitutive, font ou supposent des esprits vivants, toujours en travail, tandis que les lang
es juges les plus blasés, suscitera toujours quelque chose dans leurs esprits , jusqu’à l’instant où la monotonie du débit et la
u par B arrive à mes oreilles ; je l’entends sans la comprendre ; mon esprit étant occupé ailleurs, il n’y a là pour moi que d
à son tour ; on se moque de lui ; « J’étais distrait, répond-il ; mon esprit était ailleurs. » La succession de faits que nous
uccession de faits que nous venons de décrire s’est produite dans son esprit  ; le rire de ses compagnons l’a invité à se remém
abstraits : Je crois à la vraisemblance de la thèse idéaliste ; — les esprits les plus subtils ne sont pas les moins crédules.
ouvante ; elle parle à l’oreille et au cœur plus qu’elle ne parle à l’ esprit  ; la part de conscience qui revient à la pensée e
sa part à renforcer le sentiment qu’éveille l’ensemble du morceau, l’ esprit ne lui demande pas autre chose : les heures consa
re, c’est que des idées, semblables pour la conscience, soient pour l’ esprit , c’est-à-dire encore, semble-t-il, pour la consci
on : comment la conscience peut être économisée sans détriment pour l’ esprit . Deux explications nous paraissent propres à l
nscience, peuvent être alors suffisamment distincts pour satisfaire l’ esprit et lui permettre de passer sans remords à une aut
cette idée, si quelque autre se trouve par erreur à la même place, l’ esprit se sent mécontent, gêné, et il reprend avec plus
bles pour l’observation psychologique peuvent être différentes pour l’ esprit , nous entendons par là qu’indiscernables, si on l
ons ; l’autre engendre le trouble et l’inquiétude ; à cause d’elle, l’ esprit s’arrête dans sa marche spéculative et revient en
l’on voudra, pourvu qu’il soit positif. Deux idées différentes pour l’ esprit sont deux idées qui témoignent leurs différences
et des sentiments qu’elles provoquent ; mais cette différence pour l’ esprit suppose une différence préalable pour la conscien
rs de la remémoration, ils ne sont pas des souvenirs, du moment que l’ esprit qui se répète ignore qu’il se répète ; le second
est l’image du premier, image complète et, de plus, ravivée ; mais l’ esprit ne retrouve même pas dans le second tout le premi
les plus usuelles ; on s’explique ainsi comment elles gardent pour l’ esprit toute leur valeur logique bien qu’elles soient si
fications différentes : pour qu’il n’en éveille qu’une, il faut que l’ esprit ait été préparé à choisir ; et l’équivoque peut,
, puis à en retrouver quelques traces dans le souvenir. Ce qu’alors l’ esprit fait, avec méthode et réflexion, il nous semble q
nt de se faire avec une parfaite rigueur logique ; la possession d’un esprit par lui-même n’implique pas la possession actuell
que instant le combustible nécessaire à l’entretien du feu sacré. Les esprits les mieux faits sont ceux chez lesquels les actio
r tous les moments de la pensée. XI. Corollaire : l’éducation de l’ esprit au moyen des mots Cet effort de l’attention su
lective du milieu qui nous entoure. Beaucoup d’idées entrent dans nos esprits presque à notre insu [ch. V, § 2 et 3], parce qu’
, tel est le remède au prestige paresseux de la mode et du préjugé. L’ esprit d’analyse et l’esprit d’examen ne sont que des va
prestige paresseux de la mode et du préjugé. L’esprit d’analyse et l’ esprit d’examen ne sont que des variétés de l’esprit d’i
L’esprit d’analyse et l’esprit d’examen ne sont que des variétés de l’ esprit d’invention : pour confirmer le bon sens, il faut
rovisoirement admises sur la foi d’autrui, voilà le premier acte d’un esprit fait pour l’indépendance ; bien comprendre, c’est
able et du vrai, viendront à leur heure, si les germes déposés dans l’ esprit par ses premiers efforts ne sont pas ensuite étou
ffés par la paresse ou la peur. Qui sait d’ailleurs si, pour certains esprits et dans certains ordres d’études, — en philosophi
me sans profit. Toute règle imposée à l’invention est une gêne pour l’ esprit  ; mais, en l’acceptant, il s’affermit, et bientôt
odique, est condamnée d’avance à manquer le but qu’elle poursuivra. L’ esprit faux est celui qui invente par lui-même avant d’a
hores vides de sens. C’est pourquoi toute bonne pédagogie demande à l’ esprit encore enfant, non pas d’écouter beaucoup et de t
n étudiée, la version, est l’agent par excellence de l’éducation de l’ esprit , parce qu’elle fait appel à l’invention et à l’ex
es idées ne peuvent jamais être séparées du langage ; mais, lorsqu’un esprit possède pour une même pensée deux expressions équ
r, prennent les mots comme moyen, les idées comme but ; ils forment l’ esprit à aimer ses idées, à les surveiller, à les regard
pandent les phrases à la mode, cette lutte n’a pas lieu dans tous les esprits  ; les esprits lourds, paresseux, dénués d’initiat
rases à la mode, cette lutte n’a pas lieu dans tous les esprits ; les esprits lourds, paresseux, dénués d’initiative, et les es
esprits ; les esprits lourds, paresseux, dénués d’initiative, et les esprits légers, inconstants, superficiels, qui suivent la
aves insouciants, forment partout la grande majorité 303; partout les esprits actifs, les esprits réfléchis, les esprits critiq
rment partout la grande majorité 303; partout les esprits actifs, les esprits réfléchis, les esprits critiques sont l’exception
majorité 303; partout les esprits actifs, les esprits réfléchis, les esprits critiques sont l’exception. Chez ceux-là mêmes, l
ngé. Il est d’ailleurs à peu près impossible que la réflexion, chez l’ esprit le mieux fait et le plus ouvert, s’exerce égaleme
également dans toutes les directions ; la plupart des inventeurs des esprits critiques, des libres penseurs de toute nature on
ture ont chacun leur domaine propre, hors duquel la personnalité de l’ esprit fait place à une docilité plus ou moins complète
out individualisme, à toute indépendance intérieure ; la liberté de l’ esprit ne s’est alors exercée qu’une fois, et sur une se
ous rapprocher de l’idéal. Après avoir créé le langage à son usage, l’ esprit doit lutter pour la vie contre le langage. Et, en
s une image matérielle, plus ou moins lumineuse, se dressant dans son esprit simultanément avec sa pensée et éclairant celle-c
e sur la scène, ou on la raconte quand elle est accomplie (v. 179). L’ esprit est moins vivement touché de ce qui lui est trans
’idée est alors parfaite, c’est-à-dire conforme à la généralité que l’ esprit attribue à son concept. Enfin, 5° l’harmonie imit
aire de l’expression directe et simple qu’elle poursuit avant tout. L’ esprit critique s’en défend plus rigoureusement : elle e
ngères dans l’article de Mme de Staël en janvier 1816 à Milan (« De l’ esprit des traductions ») et de l’utilité qu’elles garde
tel langage est un mauvais instrument pour la première éducation de l’ esprit , et ses avantages ne peuvent être réels que pour
et sans effort ; — et, en fait, la langue chinoise a-t-elle fait des esprits plus vivants que la langue grecque ? Voir sur cet
arqué par quelques penseurs. Ainsi Joubert (Pensées, p. 49) : « Notre esprit a plus de pensées que notre mémoire ne peut en re
dissout au milieu de l’eau. Une grande dissipation et divagation de l’ esprit apporte mille pensées qui se dérobent à nous en m
t. La disposition opposée, je veux dire une véhémente occupation de l’ esprit d’un côté, fait échapper ce qui s’insinue par l’a
. 297. Le même phénomène, amplifié et plus saillant, se passe dans l’ esprit d’un bon écolier qui, ayant fait le mot à mot d’u
aible révélé par un suscitant fort ; cela tient sans doute à ce que l’ esprit qui réfléchit et qui observe va plus volontiers d
e lecture ; mais elles étaient déjà données en gros avec le texte ; l’ esprit de l’élève n’a pas été obligé de les deviner, mai
au développement des idées (version)… L’enfant qui annonce le plus d’ esprit … doit donc réussir dans la version mieux que dans
mposition, ne faisant qu’un avec son expression, et, s’ils invitent l’ esprit soit à chercher la meilleure expression de sa pen
n doive suivre ; et le monde n’est quasi composé que de deux sortes d’ esprits auquels il ne convient aucunement. A savoir, de c
40 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70
uffisamment analysé les causes morales et politiques, qui modifient l’ esprit de la littérature. Il me semble que l’on n’a pas
ai essayé de rendre compte de la marche lente, mais continuelle, de l’ esprit humain dans la philosophie, et de ses succès rapi
de chaque pays et de chaque siècle. Que ne puis-je rappeler tous les esprits éclairés à la jouissance des méditations philosop
. Néanmoins ils doivent se ranimer en observant, dans l’histoire de l’ esprit humain, qu’il n’a existé ni une pensée utile, ni
mmes enfin dont le souvenir et l’image ne peuvent se retracer à notre esprit . Mais, hélas ! si l’on en excepte quelques amis i
e. Quand on a voulu donner une idée de la vie à venir, on a dit que l’ esprit de l’homme retournerait dans le sein de son Créat
des vérités délaissées ; et le talent commandant en maître à tous les esprits , rendrait à la morale un peu de ce qu’il a reçu d
eur se détermine pour celle qui rappelle l’idée la plus délicate, son esprit choisit entre ces expressions, comme son âme devr
aussi sûre que les principes réfléchis. On est honteux de justifier l’ esprit , tant il paraît évident, au premier aperçu, que c
antage. Néanmoins on s’est plu quelquefois, par une sorte d’abus de l’ esprit même, à nous tracer ses inconvénients. Une équivo
a seule donné quelque apparence de raison à ce paradoxe. Le véritable esprit n’est autre chose que la faculté de bien voir ; l
que la faculté de bien voir ; le sens commun est beaucoup plutôt de l’ esprit que les idées fausses. Plus de bon sens, c’est pl
tôt de l’esprit que les idées fausses. Plus de bon sens, c’est plus d’ esprit  ; le génie, c’est le bon sens appliqué aux idées
qui diverge enfin, doit être uniquement considéré comme un défaut. L’ esprit donc ainsi assimilé, sous tous les rapports, à la
à la raison supérieure, ne peut pas plus nuire qu’elle. Encourager l’ esprit dans une nation, appeler aux emplois publics les
dans une nation, appeler aux emplois publics les hommes qui ont de l’ esprit , c’est faire prospérer la morale. On attribue sou
de l’esprit, c’est faire prospérer la morale. On attribue souvent à l’ esprit toutes les fautes qui viennent de n’avoir pas ass
vent à l’esprit toutes les fautes qui viennent de n’avoir pas assez d’ esprit . Les demi-réflexions, les demi-aperçus troublent
ément. Les ouvrages gais sont, en général, un simple délassement de l’ esprit , dont il conserve très peu de souvenir. La nature
re les hommes. Nous sortirions par degré du plus affreux période de l’ esprit public, l’égoïsme de l’état de nature combiné ave
te sorte de désabusé, maladie de quelques hommes supérieurs, dont les esprits bornés se croient atteints alors que, tout occupé
incapable de toute espèce de sentiment vif ; il lui reste une sorte d’ esprit de dénigrement, qui le porte, à tout hasard, à se
t parcourir ; mais lorsqu’elle se sent rétrograder, le petit nombre d’ esprits supérieurs qui échappent à sa décadence, lui semb
s, que le pays qu’ils asservissent soit enrichi de tous les dons de l’ esprit humain. Je ne sais si la puissance de la pensée d
ommes appelés à diriger l’état n’ont point le secret de persuader les esprits , la nation ne s’éclaire point, et les individus c
une usurpation de plus. Des institutions nouvelles doivent former un esprit nouveau dans les pays qu’on veut rendre libres. M
ts. L’activité nécessaire à toutes les nations libres, s’exerce par l’ esprit de faction, si l’accroissement des lumières n’est
le repos et la liberté de tous. Parmi les divers développements de l’ esprit humain, c’est la littérature philosophique, c’est
sujets tels que les tyrans les désirent. Les arts peuvent distraire l’ esprit par les plaisirs de chaque jour, de toute pensée
les occupations sérieuses, l’amour de la gloire détournent souvent l’ esprit des jouissances même des beaux-arts. La seule pui
tutions et toutes les opinions humaines. L’influence trop grande de l’ esprit militaire, est aussi un imminent danger pour les
e peut prévenir un tel péril que par les progrès des lumières et de l’ esprit philosophique. Ce qui permet aux guerriers de jet
ne bannit toute espèce d’opinion parmi les troupes. À cet égard, leur esprit de corps a quelques rapports avec celui des prêtr
r dans l’intérieur les principes de cette liberté même, il faut que l’ esprit militaire s’efface ; il faut que la pensée, réuni
en eux lorsqu’ils ont vu pendant longtemps le triomphe de la force. L’ esprit militaire est le même dans tous les siècles et da
; quelques réflexions sur les conséquences qui sont résultées, pour l’ esprit humain, des invasions des peuples du Nord, de l’é
après les rapports qui existent entre l’état politique d’un pays et l’ esprit dominant de la littérature. J’essaierai de montre
ées de morale que telle ou telle croyance religieuse développe dans l’ esprit humain, les effets d’imagination qui sont produit
ineuses, comme dans les siècles de ténèbres, la marche graduelle de l’ esprit humain n’a point été interrompue. Ce système est
soi-même, en aucune circonstance, des lois positives de la justice. L’ esprit humain ne pouvant jamais connaître l’avenir avec
on des idées fécondes en résultats heureux. Dans quel découragement l’ esprit ne tomberait-il pas, s’il cessait d’espérer que c
inspirer un grand sentiment d’élévation ; et je le demande à tous les esprits d’un certain ordre, y a-t-il au monde une plus pu
faut craindre, ce sont tous les défauts qu’entraîne la pauvreté de l’ esprit ou de l’âme. 11. L’on m’a demandé quelle défini
ne sont pas uniquement le produit de l’imagination, du cœur, ou de l’ esprit . 12. Les idées philosophiques donnent lieu souv
e, ce que j’entends par la perfectibilité de l’espèce humaine et de l’ esprit humain.
41 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82
historique de Montesquieu le discours même de Bossuet. La nature de l’ esprit de Montesquieu est tellement de raisonner sur l’h
faisaient la guerre plus loin de Rome, sentaient s’affaiblir en eux l’ esprit du citoyen, il dira : « Les soldats commencèrent
tants, échapper à toute autre puissance. » Il le redira jusque dans L’ Esprit des lois, à propos de ce qu’on appelait vertu che
de ses œuvres. Gardons-nous de cette méthode qui tire à soi un grand esprit et qui le détourne de sa large et propre voie. Ma
Montesquieu n’est pas assez convaincu de cette vérité. Au début de L’ Esprit des lois, il va jusqu’à dire que les premiers hom
rres. Cette critique est fondamentale et porte, selon moi, sur tout L’ Esprit des lois. Montesquieu accorde trop non seulement
nu et des cambrures. Montesquieu avait soixante ans quand il publia L’ Esprit des lois (fin de 1748). Dans les années qui précé
qui le juge très bien à cette date, disait : Comme il a infiniment d’ esprit , il fait un usage charmant de ce qu’il sait ; mai
prit, il fait un usage charmant de ce qu’il sait ; mais il met plus d’ esprit dans ses livres que dans sa conversation, parce q
nt on devrait rédiger les lois et les entendre… Je lui connais tout l’ esprit possible ; il a acquis les connaissances les plus
dées profondes, de pensées neuves, d’images frappantes, de saillies d’ esprit et de génie, et une multitude de faits curieux, d
 : ce sont des monuments. Le mot de Mme Du Deffand : « Ce n’est pas L’ Esprit des lois, c’est de l’esprit sur les lois », est u
mot de Mme Du Deffand : « Ce n’est pas L’Esprit des lois, c’est de l’ esprit sur les lois », est un mot qui pouvait être vrai
oints, et il se prête à l’impulsion qu’il en reçoit. C’est de ce même Esprit des lois que le studieux Gibbon disait, en parlan
ppris la moitié autant de tout ce que j’ai jamais lu. Il y a autant d’ esprit que de connaissances pratiques. » Ce dernier poin
ais c’est là la destinée de presque tout ouvrage qui a fait marcher l’ esprit humain. Montesquieu, aux abords de sa publication
lois civiles en France, ce qui forme les quatre derniers livres de L’ Esprit des lois, ne lui vint que tout à la fin : J’ai p
e de son second volume et comme à mi-chemin (la première édition de L’ Esprit des lois se fit à Genève en deux volumes), il ava
e carrière ; je suis accablé de tristesse et d’ennui. Mettez dans mon esprit ce charme et cette douceur que je sentais autrefo
onsentit. On n’attend pas que je me donne ici les airs de critiquer L’ Esprit des lois : il y faudrait plusieurs volumes et le
ir s’y assujettir ni la maîtriser. On prend, en lisant, une note avec esprit , avec saillie, et ensuite, en composant, on se do
qu’en peut-on raisonnablement conclure ? Les fréquentes coupures de L’ Esprit des lois, le morcellement des chapitres, composés
sujets sont toujours coupés et recoupés, je m’en tire assez bien. » L’ Esprit des lois s’offre bien souvent à nous coupé et rec
e monde de l’histoire. On sent à tout moment en Montesquieu un de ces esprits rapides et perçants qui remuent les premiers tout
réformable en elle-même : « Je n’ai point naturellement, disait-il, l’ esprit désapprobateur » ; tant il était loin de l’avoir
araison qu’il présentait aux imaginations de ses compatriotes. Dans L’ Esprit des lois, Montesquieu paraît trop oublier que les
tout corriger, et combien il faut être attentif à ne point changer l’ esprit général d’une nation16 ; il rapproche les Françai
uis pas moi-même un homme d’État. » Le premier mot et le dernier de L’ Esprit des lois devrait être : « La politique ne s’appre
 : « La politique ne s’apprend point par les livres. » Que nous tous, esprits qui formons le commun du monde, nous tombions dan
e : mais Montesquieu, qui n’en veut pas, est-il prévoyant ? Prenons L’ Esprit des lois pour ce qu’il est, pour une œuvre de pen
r l’idée dans l’étude du cabinet et devant les bustes des anciens. L’ Esprit des lois est un livre qui n’a plus guère d’autre
n’a plus guère d’autre usage que ce noble usage perpétuel de porter l’ esprit dans la haute sphère historique et de faire naîtr
’un certain ordre annoncé par lui, et non l’éternelle vicissitude. L’ Esprit des lois, à peine publié, excita de grandes clame
dans les idées. Le succès d’abord ne se décida que parmi l’élite des esprits . « J’entends, disait l’illustre auteur, quelques
de donner plus d’étendue et de profondeur à quelques endroits de mon Esprit , j’en suis devenu incapable ; mes lectures m’ont
onversation de Montesquieu : dans une Défense qu’il daigna faire de L’ Esprit des lois et où il répondait à la gazette jansénis
Pensées : « J’aime les maisons où je puis me tirer d’affaire avec mon esprit de tous les jours. » Voilà pour la duchesse de Ch
fait hasarder bien des négligences qui m’auraient embarrassé. » Cet esprit supérieur et qui, sans le vouloir, a donné naissa
re, me paraît suspecte. M. Dupin dit, dans sa préface, que, dès que L’ Esprit des lois parut, deux de ses amis et lui se mirent
42 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »
Édouard Fournier L’ Esprit dans l’histoire ; Le Vieux-neuf ; L’Esprit des au
Édouard Fournier L’Esprit dans l’histoire ; Le Vieux-neuf ; L’ Esprit des autres. [Le Pays, 13 mars 1860.] I C’es
ges d’Édouard Fournier, et particulièrement celui-là qu’il intitule l’ Esprit dans l’histoire 20. L’intention qui rayonne dans
nait bousculer l’erreur accréditée et solidement assise dans tous les esprits . Il reprenait l’opinion en sous-œuvre et la chapi
es idées faites ; car l’homme n’aime pas plus à être dérangé dans son esprit que dans son corps. Non ! au contraire, il avait
age, comme les Russes disent rouge pour beau. Et ce n’est pas tout. L’ esprit mêlé à cette érudition est de la même taille. Il
st pas violent, il n’est pas vibrant, il n’est pas éclatant. C’est un esprit doux. C’est du Charles Nodier qui rate. Du Charle
le petit regrattage de choses et de mots historiques qu’il appelle l’ Esprit de l’histoire… L’Esprit de l’histoire ! un esprit
choses et de mots historiques qu’il appelle l’Esprit de l’histoire… L’ Esprit de l’histoire ! un esprit qu’il n’y mettait pas,
ues qu’il appelle l’Esprit de l’histoire… L’Esprit de l’histoire ! un esprit qu’il n’y mettait pas, — dans l’histoire, — mais
oduit sur nous Fournier, ce singulier racleur de mots, cet effaceur d’ esprit , qui semble suspendu sur une planchette d’éruditi
resque en tête du livre qu’il publie sous le titre un peu gascon de l’ Esprit dans l’histoire : « Je me donne là, — dit-il avec
peu d’importance et je comprends mieux le sous-titre de ce livre de l’ Esprit dans l’histoire : L’Esprit dans l’histoire, ou re
rends mieux le sous-titre de ce livre de l’Esprit dans l’histoire : L’ Esprit dans l’histoire, ou recherches et curiosités sur
ots historiques par ce grand critique désintéressé qui veut chasser l’ esprit de l’histoire ? Prenez, par exemple, la lettre d’
t à Fournier ! Il n’a nul égard à l’accord parfait du caractère, de l’ esprit , de la vie tout entière de celui à qui il est imp
bsolument, dans sa tendance générale et dans sa portée, le livre de l’ Esprit dans l’histoire de Fournier, qui en arracherait l
l’Esprit dans l’histoire de Fournier, qui en arracherait l’âme avec l’ esprit , si l’esprit et l’âme dépendaient des pinces d’un
l’histoire de Fournier, qui en arracherait l’âme avec l’esprit, si l’ esprit et l’âme dépendaient des pinces d’un entomologist
epté le divertissement qui vient de toute nouveauté pour la masse des esprits ennuyés et superficiels, heureux et surpris de tr
des enfants et des femmes qui a fait son succès, je ne vois rien en l’ Esprit dans l’histoire qui le recommande aux esprits seu
ès, je ne vois rien en l’Esprit dans l’histoire qui le recommande aux esprits seulement curieux. Ce Petit Poucet de l’érudition
les noms : le Vieux-neuf 21 (j’aimerais mieux du Vieux-Sèvres !) ou l’ Esprit des autres 22. L’Esprit des autres ressemble inf
21 (j’aimerais mieux du Vieux-Sèvres !) ou l’Esprit des autres 22. L’ Esprit des autres ressemble infiniment à l’esprit de Fou
l’Esprit des autres 22. L’Esprit des autres ressemble infiniment à l’ esprit de Fournier, qui doit être un petit neveu de l’ab
43 (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184
la première. Elles diffèrent assez, cependant, pour caractériser des esprits de hauteurs très inégales. Si l’invention se trou
sation nouvelle d’un certain nombre d’éléments psychiques. Par elle l’ esprit s’adapte à des circonstances encore inexpérimenté
elle répare une imperfection, elle achève un système. Elle est pour l’ esprit un germe d’unité plus ou moins fécond, et parfois
à une façon inusitée de penser, un nouvel équilibre s’établit dans l’ esprit , comment un ensemble de phénomènes : idées, image
dans l’invention. Il en est au moins presque toujours l’occasion. Un esprit parfait, entièrement coordonné, n’inventerait plu
t réellement. Il lui arrive fréquemment de s’éparpiller sur plusieurs esprits contemporains ou même d’époques différentes. Si d
mais que l’importance relative des deux phases varie assez selon les esprits pour que la prédominance de chacune d’elles nous
inaison nouvelle d’éléments existant déjà, au moins en partie, dans l’ esprit . Souvent un élément nouveau est l’occasion et par
onc préparée, et ne saurait naître de rien. Elle est la réaction d’un esprit en des circonstances données et dépend de la natu
’un esprit en des circonstances données et dépend de la nature de cet esprit , c’est-à-dire des tendances qui le constituent, e
dre telle ou telle forme, sont ce que nous appelons les qualités de l’ esprit . Une intelligence riche en souvenirs, en images,
vent formées avec la catégorie dominante des images et des idées ; un esprit où vivent surtout des idées abstraites inventera
ici avec la force et la ténacité du désir qui impose obstinément à l’ esprit les idées sur lesquelles il compte pour se procur
eau qui se présente engagé dans la perception (ou dans l’idée) d’où l’ esprit saura l’abstraire, et détermine la synthèse nouve
que qui rattache les unes aux autres les idées qu’il associe dans son esprit . Alors il étudie les plantes et les animaux à l’é
. La part du hasard y est seulement un peu plus grande. La tâche de l’ esprit est, au dernier moment, facilitée, non annulée. L
uer ; ce sont simplement les habitudes et les qualités générales de l’ esprit de M. Daudet, son amour de l’observation, son imp
art du hasard ne disparaît pas pour cela, car il y a du hasard dans l’ esprit , moins il est vrai que dans le monde. Je prendrai
la Répétition universelle. En somme il y a eu, ce moment-là, dans mon esprit une rencontre qui s’explique facilement par mes l
rce utile ou nécessaire ; elle est le coup de fouet qui fait partir l’ esprit . Cet effet dynamogénique se constate souvent. Mai
u phénomène, la forme concrète qui est une incarnation d’elle-même. L’ esprit agit en quelque sorte ici à peu près comme lorsqu
ou simplement par l’excitation nerveuse qu’ils provoquent, mettent l’ esprit en mouvement et suscitent en nous des représentat
es différentes créations d’un même auteur. Tantôt elles apportent à l’ esprit un véritable aliment intellectuel, tantôt elles s
ne paraît pas rare chez les musiciens. De même, on voit chez d’autres esprits , par une opération semblable et inverse, l’excita
-même qui venait enrichir le système imparfait qui l’attendait dans l’ esprit , et l’achever ou même le susciter, maintenant les
lque sorte, comme la résonance propre, comme l’émanation logique de l’ esprit , de la tendance qui la produit et qui vibre selon
ntact, chaque perception nouvelle est en somme une invention de notre esprit faite exactement d’après le procédé que nous cons
exactement d’après le procédé que nous constations tout à l’heure. L’ esprit tire parti de la nature extérieure et des excitat
nté. Nous n’en conclurons pas que tout est invention dans la vie de l’ esprit , mais seulement qu’il y a de l’invention partout,
les inventions procèdent de tendances intellectuelles, de désirs de l’ esprit souvent très forts. De plus, par cela même que l’
nexpérimenté, encore mal associé avec tous les autres phénomènes de l’ esprit , elle est particulièrement susceptible d’être pré
mes ? Mon indifférence pour la chose eût glacé ma plume et abruti mon esprit . On s’imaginait que je pourrais écrire par métier
a-t-il une tendance à voir les femmes à travers les créations de son esprit , à les trouver semblables au type idéal qu’il s’e
ielles ou littéraires. En fait toutes les idées qui se présentent à l’ esprit de chacun de nous, en tant qu’elles ne sont pas d
rêveurs préoccupés d’imaginer des scènes de bonheur, ou, s’ils sont d’ esprit plus pratique, soucieux de trouver des moyens de
sentiments, des idées, des autres habitudes qu’elle rencontre dans l’ esprit . Entrons un peu plus dans le détail des phénomène
e. Nous comprendrons ainsi certains caractères de l’invention et de l’ esprit créateur qui dérivent de ce fait. Il ne faut pas
’esprit créateur qui dérivent de ce fait. Il ne faut pas croire que l’ esprit invente par le seul développement spontané des id
es idées et des images, de tous les petits systèmes qui vivent dans l’ esprit . Ce jeu fait naître continuellement, ou il isole
vient déterminer la nature de l’ensemble, et fixer l’orientation de l’ esprit . Au début la tendance intellectuelle reste vague,
œuvre. Au reste tout cela varie considérablement selon les différents esprits , chacun a ses aptitudes propres et ses manières d
que nous avons déjà mangé avec plaisir vient fixer l’orientation de l’ esprit et donner à la tendance une forme concrète, qu’el
on ont pour point d’origine visible des faits concrets qui frappent l’ esprit , tandis que le premier germe d’une œuvre littérai
ns les deux cas, le fond reste le même. Cette idée abstraite, dans un esprit tourné vers le concret, se traduit souvent ; elle
pontanée de la question et ne dépend même pas de la même portion de l’ esprit . La question posée peut attendre longtemps sa rép
n drame. Après coup on est aisément porté à donner aux démarches de l’ esprit beaucoup plus de régularité et de rectitude qu’el
vent à celle d’une machine à compter. Et s’il n’en était pas ainsi, l’ esprit n’inventerait plus rien, ou presque plus rien, pa
e indépendance, quoique contrôlés et maintenus par l’orientation de l’ esprit suivant une idée générale qui les empêche de trop
s affinités propres, conformément aux lois connues de l’activité de l’ esprit , jusqu’à ce que l’idée ou l’image susceptible de
ompant les associations logiques habituelles, si la coordination de l’ esprit était trop serrée et trop raide, trop uniformémen
s les rapports ordinaires de la tendance logique et régulière et de l’ esprit inventif. Certes, on peut être à la fois un grand
profonde peut-être, mais plus continuelle, chez certains imaginatifs, esprits primesautiers, un peu changeants et mal équilibré
lure régulière et très pondérées. Cela ne s’applique pas toujours aux esprits supérieurs, mais semble bien se réaliser souvent
faut tenir compte de ceci, qui ne se voit pas toujours, c’est que les esprits supérieurs les plus logiques au fond et les plus
ont reconnus comme pouvant être logiquement utilisés. Au contraire un esprit médiocre les laissera voir au fur et à mesure de
a routine, imposés par le milieu. Cela est devenu banal. D’une part l’ esprit ne peut travailler que sur ce qu’il trouve en lui
es par tout ce qu’ils tiennent d’eux. On peut ainsi retrouver dans un esprit créateur, dans une œuvre originale, le dépôt lais
Pascal. Chaque idée, dans sa réalité concrète, est une création de l’ esprit en qui elle est née, et, telle quelle, elle ne tr
et abstraite. Si les résultats sont si différents, c’est que tous les esprits n’ont pas la même force de coordination, la même
ortée, ni la même fécondité. Toutes les qualités si diverses de leurs esprits modifient du tout au tout, selon les individus, l
ui-même et que nous constations de si profondes différences entre les esprits . Tous les hommes ont des muscles aux bras, mais l
gaire que des originaux assez inutiles. On trouve chez de très grands esprits des côtés très ordinaires. Mais lorsqu’ils s’écar
sont aussi, comme l’invention, des synthèses et des adaptations de l’ esprit . Elles aussi supposent des tendances générales et
ganisé et déterminé par une circonstance particulière. Partout dans l’ esprit le même procédé triomphe, et l’on peut le reconna
elle n’est qu’une simple condition de l’invention, car sans routine l’ esprit créateur ne saurait où se prendre, ou, plutôt, il
extérieures. L’imitation, au contraire, suppose l’introduction dans l’ esprit d’une idée étrangère, elle est une ébauche de cré
té de la synthèse t’en tant que réalisée pour la première fois dans l’ esprit de l’imitateur. Seulement la facilité des communi
t de l’imitateur. Seulement la facilité des communications entre deux esprits rend l’apparition de la synthèse nouvelle imitati
ain effort n’est pas également à la portée de tous ; d’autre part les esprits créateurs eux-mêmes, à l’époque où leur développe
éé ce qu’il va subir. Il n’est pas surprenant que dans une vie où les esprits sont aussi rapprochés que dans la nôtre, les même
es d’une doctrine, en modifient d’autres et parfois en transforment l’ esprit général ; c’est, à un degré moindre, le cas du vu
, donner au système dont il était l’ébauche sa forme définitive. Et l’ esprit reste souvent incertain ou impuissant devant l’ac
d’autres fois c’est une impression plus forte qui vient bouleverser l’ esprit pour le réorganiser sur un nouveau plan ; parfois
nstance donnée, peut être efficace. Pour un motif ou pour un autre, l’ esprit impuissant jusque-là, s’est ressaisi, et il s’est
u dans une volition, cela dépend de l’accueil qui lui sera fait par l’ esprit , des autres éléments qui viendront s’adapter à el
ne la font pas toujours prévoir, et peuvent laisser aux caprices de l’ esprit un champ soudain rétréci par des circonstances no
sortira n’a rien de bien original ; c’est une idée assez banale que l’ esprit , après l’avoir recueillie, transformera peu à peu
complète peu à peu. Jusque-là elle paraît subsister en parasite sur l’ esprit qui la nourrit, elle ne vit pas encore de sa vie
ne certaine mesure, à caractériser diverses intelligences. Il est des esprits qui ont l’invention prompte, vive et fréquente, i
écise, un centre de coordination s’établit, le sens de la marche de l’ esprit s’est affirmé. Puis les nouvelles inventions vien
t en petit ce que, en certains cas, la fixation de l’orientation de l’ esprit a été en grand. Elles aussi déterminent une orien
ordonnée et plus restreinte, elles aussi fixent le sens dans lequel l’ esprit va se diriger et, sur un point secondaire, rétréc
orie de la sélection naturelle marque le moment où l’orientation de l’ esprit se détermine le plus nettement. Mais déjà, d’une
es vivantes et d’autres espèces éteintes, indiquait déjà une voie à l’ esprit , elle était déjà un germe d’invention. De même, l
mp des suppositions, et fixait avec plus de précision le chemin que l’ esprit devait parcourir. Pendant des années il se produi
u, en éliminant le perroquet, qui s’était tout d’abord présenté à son esprit . Poë passe ensuite au sujet. Il s’impose égalemen
car « le fait est, dit Poë, que l’originalité (excepté dans quelques esprits d’une force tout à fait insolite) n’est nullement
n qu’elle soit un mérite positif du rang le plus élevé, c’est moins l’ esprit d’invention que l’esprit de négation qui nous per
positif du rang le plus élevé, c’est moins l’esprit d’invention que l’ esprit de négation qui nous permet de l’atteindre », et
as tenu une place essentielle sont aisément éliminés et oubliés par l’ esprit . Prenons-les cependant comme représentant un des
en unissant davantage ce qui était organisé déjà, tout en fermant à l’ esprit quelques-unes des voies où il pouvait s’engager,
fet l’invention renouvelant la vie, et la routine s’installant dans l’ esprit et régularisant les inventions. Si les espèces so
te idée d’Edgar Poë que l’originalité est due pour une bonne part à l’ esprit de négation. Mais il faut aller plus loin ; le ra
nt tend à produire l’invention parce que les idées qu’il présente à l’ esprit tendent naturellement, conformément à la loi de l
abituel, au moins pour une bonne part, et l’organisation acquise de l’ esprit ne laisse place qu’à une seule réponse. Si on nou
d’une idée et sa nouveauté sont des choses tout à fait distinctes. Un esprit très systématisé en son genre, et dont les idées
former. Chez tous ceux-là l’invention même a relativement, plus que l’ esprit qui la produit, le caractère de l’originalité. Il
e de l’originalité. Il n’en est pas de même chez les autres, chez les esprits à tendances originales fortement organisées à l’é
idées fait illusion sur leur nouveauté psychologique et relative à l’ esprit même de l’inventeur. Les tendances dominantes, le
d des circonstances et la merveilleuse organisation d’une partie de l’ esprit . « On a souvent remarqué, écrit M. Legouvé, que
précède avec des images, des émotions, des idées existant déjà dans l’ esprit . Ici les tâtonnements ont disparu, ou paraissent
araît assez fréquent, ce qui est peut-être même la règle, c’est que l’ esprit ne sait pas à l’avance ce que va donner, au moins
r là les circonstances extérieures à l’homme, qui apporteraient à son esprit des matériaux imprévus ou lui présenteraient d’in
ns que ce contact soit déterminé à l’avance par la seule logique de l’ esprit considéré comme un ensemble. Les divers éléments
que de l’esprit considéré comme un ensemble. Les divers éléments de l’ esprit , les différents systèmes qui s’y ébauchent, s’y a
u’on leur rend que des bienfaits qu’on reçoit d’eux » peut, selon les esprits , rester une simple maxime, s’allonger en roman, s
doit profiter et qu’il s’assimilera ne sont pas tout préparés dans l’ esprit ou ne se présentent pas au bon moment. Il ne se p
bien s’il entend parler, des séries d’idées étrangères envahissent l’ esprit . On sent bien nettement en tout cela le procédé p
les idées selon le mode de l’association systématique en imposant à l’ esprit , par la répétition, celles qui doivent rester et
s et des problèmes d’Edgar Poë ou de M. Sardou, la question faite à l’ esprit est seulement présentée d’une façon un peu différ
ue des éléments parasites ne viennent prendre la place de celui que l’ esprit désire, pour éviter des séries d’intrus qui se fa
’idée et le sentiment dominant peuvent profiler des acquisitions de l’ esprit . J’ai rapproché jadis de cette évolution la genès
pas spontanément. Toujours une circonstance antérieure jette dans son esprit la semence qui devra mûrir lentement et ne donner
nous à retenir comme un fait que les constructions qui se font dans l’ esprit sont souvent réversibles. Nous pouvons remonter d
nous montre ses progrès sur un point spécial et pour une partie de l’ esprit , pour une sorte d’organisme psychique relativemen
r une part la direction du développement. Un auteur chez qui domine l’ esprit littéraire ne composera pas un traité philosophiq
fille sans éducation arrivée d’instinct, par naturelle supériorité d’ esprit , à la plus profonde critique, et lui prenant la m
loppement. Ainsi c’est parce qu’il y a quelque chose de stable dans l’ esprit que quelque chose s’y transforme ; ce qui détermi
éveloppement de l’invention. Mais on peut s’attendre à ce que chez un esprit normal elle reste souvent légère ; trop grave et
les œuvres littéraires en sont une forme fréquente et les plus hauts esprits y sont parfois les plus exposés. Hugo en fourmill
que parfois, peuvent déterminer une déviation. On en trouve, chez les esprits les plus originaux, qui sont dues à la lutte de l
es taches, les manques de logique qui déparent souvent les œuvres des esprits originaux puissants et plus souvent encore peut-ê
. Il arrive aussi, d’autres fois, que, dans les premières œuvres d’un esprit original, ce sont les tendances novatrices encore
, à leur incohérence, au développement exagéré de l’un d’entre eux. L’ esprit est encore mal formé, la tendance directrice trop
utais : “Quelle misère que la nôtre ! Voir des chefs-d’œuvre dans son esprit , les contempler, les rendre parfaits par les yeux
es et incohérentes auxquelles elle l’oblige à s’adapter, imposent à l’ esprit . Il est possible aussi que la vieillesse physiolo
e et la mort prêtent à des considérations analogues. II Quand l’ esprit est faible, quand la tendance directrice reste sa
assez fort, si elle n’est pas produite plusieurs fois de suite dans l’ esprit par une combinaison de circonstances favorables,
r ou extérieur, disparaissent sans laisser de trace appréciable. Si l’ esprit est souple et vigoureux, si la tendance directric
chargée du butin qu’elle peut utiliser, par la tendance directrice. L’ esprit , pour profiter de la déviation, peut la faire tou
de la conscience sans qu’on puisse trouver un lien entre les deux. L’ esprit passe d’un sujet à un autre par un mécanisme asse
vrage et même plusieurs ouvrages à la fois64. » L’autre façon dont l’ esprit peut profiter de la déviation pour développer ses
édés mnémotechniques, etc. Il s’agit, avec tout cela, de fixer dans l’ esprit une idée qui ne s’y accroche pas d’emblée, et qu’
és ou mis en activité. On supplée par un artifice à la faiblesse de l’ esprit en général ou à celle de l’état de conscience que
viation, on peut conclure à la fréquence des cas où la faiblesse de l’ esprit est utilisée par lui et tourne à son avantage, où
, peut être en moi spontanée ou voulue. « Spontanée, elle assiège mon esprit dès qu’il est occupé : lecture, travail, réflexio
nt produites par mes rêveries… Chaque fois que je cherche à fixer mon esprit , je suis excessivement gêné par ces rêveries para
aînées par le développement anormal de tel ou tel élément, écartent l’ esprit du sujet de ses réflexions, puis l’y laissent rev
e ce procédé, c’est de transporter pour ainsi dire à l’intérieur de l’ esprit les combinaisons fortuites qui se présentent au d
et des perceptions. Nous avons reconnu que le hasard fournissait à l’ esprit des éléments, qui, saisis par l’idée directrice,
s moins un fait profondément vrai. Mais il y a du hasard aussi dans l’ esprit , c’est-à-dire des séries de faits qui ne sont pas
r intérêt à ce que les séries mal systématisées se multiplient dans l’ esprit pour que l’idée directrice finisse par trouver da
ation, c’est l’avortement des germes. Parfois une idée pousse dans un esprit — ou dans un peuple, — puis languit et meurt sans
on et la déviation amenaient souvent de ces morts d’idées. Il est des esprits chez qui elles sont singulièrement fréquentes. Il
ont sans cesse remplacées par d’autres que le hasard suscite et que l’ esprit laisse encore disparaître, sorte de pluie d’étinc
— parfois suivie d’une résurrection — peut se remarquer dans tous les esprits . Et ce que nous appelons le développement d’une i
proportion de ces formes de développement ne varie beaucoup selon les esprits et aussi selon les cas, et qu’il n’en résulte, da
re autres raisons, cette mesure n’est pas la même pour les différents esprits . Nous en connaissons tous qui n’ont pu donner leu
s maigres et chétives et n’ont pu porter leurs fruits que lorsque des esprits mieux pourvus — et parfois moins originaux — les
elle d’autres seraient écrasés. C’est un fait aussi que chez certains esprits originaux les idées neuves semblent pouvoir vivre
a fois de l’excès et du défaut de l’imitation et de la routine. Aucun esprit ne doit pouvoir pousser à bout ses idées, parce q
on invention la forme parfaite qu’il rêve. Inversement il n’est aucun esprit dont l’originalité ne soit quelque peu diminuée p
re la réponse à la question doit être compliquée et multiple ; chaque esprit devrait être traité d’une manière spéciale. Mais
ssité de la routine et de l’imitation, en quantité variable selon les esprits , pour que l’invention puisse naître et prospérer.
’évolution régulière. En tant qu’il y a de l’invention partout dans l’ esprit on peut conclure que la déviation et la transform
nt insisté sur la création de l’œuvre par la spontanéité vivante de l’ esprit , par l’harmonie qu’imposent et que développent l’
e à lui ; elle est bien l’expression de la tendance harmonisante de l’ esprit , mais elle n’est pas seulement cela, elle ne le s
, nous distinguons toujours l’essentielle activité organisatrice de l’ esprit , mais nous trouvons aussi généralement l’activité
génie est une maladie, une névrose, disent certains, et, ajoutent des esprits plus amis de la précision, une névrose de la natu
festation de la santé la plus haute et de la plus grande vigueur de l’ esprit . Il ne me semble pas impossible, en examinant les
econnaît pour conditions très favorables un certain déséquilibre de l’ esprit et aussi un équilibre très fort soit de l’esprit
in déséquilibre de l’esprit et aussi un équilibre très fort soit de l’ esprit en général soit de certaines tendances. Comme ell
t, à la nouveauté des phénomènes qui se produisent. Réciproquement un esprit inventeur présentant naturellement, au moins sur
al. Donc d’une part la folie, les névroses, tout ce qui désorganise l’ esprit peut, dans certaines conditions, donner à l’intel
ans certaines conditions, donner à l’intelligence des caractères de l’ esprit inventeur, et en simuler ou, dans les cas favorab
t en simuler ou, dans les cas favorables, en reproduire le type. Si l’ esprit , en effet, réunit en lui les autres conditions du
nvention, en créations intellectuelles plus ou moins fécondes. Un bon esprit doit profiter de ses aberrations mêmes et de ses
rrations mêmes et de ses folies momentanées ou partielles, car un bon esprit peut en avoir. Un esprit déséquilibré, mais avec
folies momentanées ou partielles, car un bon esprit peut en avoir. Un esprit déséquilibré, mais avec certaines parties puissan
des cas où la folie et le génie sont intimement mêlés. D’autre part l’ esprit inventif est facilement porté, par sa nature même
l’originalité en transformant le caractère général des éléments de l’ esprit , en leur imprimant le cachet de l’alcoolisme, par
ui indique nettement ce phénomène. Autre fait : les idées fausses des esprits féconds et forts sont plus nombreuses et poussées
nds et forts sont plus nombreuses et poussées plus loin que celle des esprits pauvres et sans vigueur, elles attirent parfois l
t point l’aspect troublé, papillotant, et l’apparence incohérente des esprits qu’une raison plus large et moins fixée conduit d
s extérieures de la vie et les conditions intérieures de notre propre esprit mettent à notre disposition. Chacun de nous est u
e un drame ou comme une théorie. Tout n’est donc pas invention dans l’ esprit , et il s’en faut, mais il est une qualité des phé
ards, à des lois absolues de finalité. Les rapports des éléments de l’ esprit montrent parfois de l’incohérence, et le mot hasa
le un désordre considérable, car elle ne modifie pas d’un coup tout l’ esprit , elle n’arrive pas à créer subitement l’automatis
eau. Aussi très souvent une invention, bien qu’elle tende à unifier l’ esprit , lui est, dans le présent, une occasion d’illogis
arriver au moment où l’invention est déjà préparée, où le monde, où l’ esprit de l’inventeur lui-même sont tout prêts à la rece
ention à laquelle ils n’ont pas su s’adapter. L’idée fausse parfois l’ esprit qui la créa. Darwin n’a jamais bien vu les conséq
ivre une bonne partie de ses idées de détail. Auguste Comte, l’un des esprits les plus puissamment systématiques, cependant, qu
p tôt, là elle est poussée trop loin. À cette cause d’illogisme que l’ esprit porte en lui, il s’en ajoute une autre : ses rapp
es rapports avec le monde extérieur. Tous les éléments sur lesquels l’ esprit travaille ont des conditions médiates ou immédiat
immédiates dans le monde, et ce que le monde apporte directement à l’ esprit tient dans la vie mentale une place qui varie ave
extérieures et des circonstances de la vie, la nécessité d’adapter l’ esprit à des séries discordantes de phénomènes et spécia
asse possédante résiste aux tentatives qui menacent de la ruiner. Les esprits qui savent ne pas s’adapter à l’expérience conser
tant que la contradiction n’éclate pas, et que la pression des autres esprits ne vient pas les obliger à se transformer, à se r
vie indépendante des éléments est une condition de la fécondité de l’ esprit , mais elle lui inspire des divagations et des abe
es sentiments sains. Le hasard qu’on a introduit plus ou moins dans l’ esprit est un principe d’invention, mais, pour les mêmes
ont déjà que d’en donner de justes à ceux qui n’en ont pas. Quand un esprit adopte une théorie, généralement il détruit quelq
indifférent71. Et le monde extérieur paraît bien composé, comme notre esprit , de parties qui, considérées en elles-mêmes, sont
est le cas, par exemple, lorsqu’un événement imprévu en détraquant un esprit , lui inspire des conceptions nouvelles mais fauss
us de désordre. Elle apparaît ainsi comme l’acte initial par lequel l’ esprit prépare, bien ou mal, l’introduction d’une nouvel
ée, par sa diffusion dans les masses, par sa réfraction à travers des esprits de densités diverses. Les tendances directrices d
de produire quand on l’a éprouvé avec des cerveaux d’ignorants et des esprits bas ou vulgaires. Déjà l’homme instruit, intellig
x, physiques ou psychiques représentés plus ou moins nettement dans l’ esprit . Cela se voit plus aisément chez certains grands
tement dans l’esprit. Cela se voit plus aisément chez certains grands esprits qui sont à certains égards une sorte d’écho synth
Préface de Cromwell. 7. Dans L’Activité mentale et les éléments de l’ esprit . 8. Voir Ch. Richet, Les Poisons de l’intelligen
es de ces actions, Maurice de Fleury, Introduction à la médecine de l’ esprit , p. 247 et suiv. 9. Revue Bleue, 22 mai 1886.
question des rapports de l’intelligence et des tendances actives dans Esprits logiques et esprits faux. 41. Histoires grotesq
s de l’intelligence et des tendances actives dans Esprits logiques et esprits faux. 41. Histoires grotesques et sérieuses. « 
44 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »
Chapitre troisième Restauration de l’ esprit français et de la langue par le génie et la tradi
et de la langue par le génie et la tradition. — Le bon et le mauvais esprit philosophique. — § I. Montesquieu, les Lettres pe
terre. — § IV. Lesage, Gil Blas. — § V. Rollin, Traité des études. L’ esprit français se relève par le génie et la tradition ;
est pas juste de faire à Voltaire tout seul l’honneur d’avoir sauvé l’ esprit français du péril que lui fit courir le retour au
s dans des proportions inégales, le génie et la tradition, ont tiré l’ esprit français de cette décadence précoce où l’achemina
ité du langage. J’en vois d’autres encore, dans cette douce famille d’ esprits conservateurs, qui seraient plus comptés si nos r
de ne pas signifier la même chose pour tout le monde. Il s’appelle l’ esprit philosophique. Il faut dire tout de suite le bon,
ts ; ou plutôt ils ne sont que cette raison elle-même, qui invite les esprits à passer de la spéculation à la pratique, Le prop
es esprits à passer de la spéculation à la pratique, Le propre du bon esprit philosophique est de ne vouloir que des réformes
nt. Il ne sait pas juger le passé ; il le méprise. Son vrai nom est l’ esprit de révolution. Le bon esprit philosophique a insp
assé ; il le méprise. Son vrai nom est l’esprit de révolution. Le bon esprit philosophique a inspiré tout ce que la littératur
leur impose toutes les vertus dont l’individu s’exempte lui-même ; l’ esprit de critique et l’esprit de chimère, les ruines et
vertus dont l’individu s’exempte lui-même ; l’esprit de critique et l’ esprit de chimère, les ruines et les rêves ; enfin, avec
mélange de bien et de mal, en lisant le premier ouvrage de génie où l’ esprit français soit remonté à la hauteur du dix-septièm
, les Lettres persanes. Œuvre supérieure et singulière, où le mauvais esprit philosophique côtoie sans cesse le bon, mais où l
emières vérités de la science sociale. Toutes les questions nées de l’ esprit d’analyse et du besoin d’application, qui furent
ète, avec un art qui concilie aux nouveautés les plus audacieuses les esprits les plus timides, aux changements les plus menaça
les certitudes. Mais ces questions et ces doutes agitent utilement l’ esprit humain, par les recherches qu’elles provoquent et
ifient les qualités nouvelles et comme les facultés dont s’augmente l’ esprit français. C’est plus qu’un homme de génie qui tro
lui l’avantage de relever dans ce roman ce qui appartient au mauvais esprit philosophique, les caresses aux mœurs de la régen
t resté que sévère, et de ses légèretés contre le christianisme que l’ Esprit des lois a vengé des Lettres persanes. Justice a
autres hommes par son cœur, qu’au-dessus des gens de lettres par son esprit . » Cette phrase doit être du même temps que les L
ugés de son temps. On n’est que médiocrement fâché de voir les grands esprits faillir aux mauvaises œuvres. Ce ne sont pas les
Voltaire. Histoire de Charles XII. Le second ouvrage de génie où l’ esprit français rentre dans son naturel et sa vérité, c’
t l’Histoire de Charles XII. On y voit l’histoire telle que la veut l’ esprit moderne, avec la vérité prouvée par des pièces, e
qu’Auguste accommodé d’un Tite-Live, mais par une loi des choses de l’ esprit , qui faisait naître le génie de l’érudition avant
s cause. Ils laissent l’éblouissement dans les yeux et le vide dans l’ esprit . On y croit parce que l’on a foi en la véracité d
ublic lettré admirait dans Charles XII l’histoire réformée par le bon esprit philosophique, et, parmi toutes les grâces du réc
que Voltaire mettait à la mode Locke, Dont la main courageuse A de l’ esprit humain posé la borne heureuse… ce qui veut dire 
t humain posé la borne heureuse… ce qui veut dire : qui a appris à l’ esprit humain à ne pas nier que la matière soit capable
fon ne s’en fie qu’à sa propre pensée, à ce qu’il appelle la vue de l’ esprit . Descartes avait dit : « Je pense, donc je suis. 
ensées des autres hommes ? De cet excès de confiance dans la vue de l’ esprit est résulté ce mélange de systèmes faux et de thé
e avec Descartes qui, lui aussi, dans le même temps qu’il ouvrait à l’ esprit humain les grandes voies, perdait sa propre route
ment les vallées et les plateaux que Buffon y avait vus de l’œil de l’ esprit , et permettent aux géologues d’en constater l’heu
e à la propagation rapide des idées comme à l’attention distraite des esprits , soit ; Buffon est pompeux. Il l’est encore, parc
Rollin, en ne leur donnant pour toute part, dans la restauration de l’ esprit français et la réparation de la langue au commenc
es précieuses du dix-septième siècle n’y avaient cherché qu’un tour d’ esprit à imiter ; l’abbé de Lyonne y montrait à Lesage l
ite, l’inventeur, c’est le dernier. Voilà les origines de Gil Blas. L’ esprit philosophique n’y est pour rien. Réformer le mond
ain. Il n’est pas impossible, d’ailleurs, qu’en parlant des bureaux d’ esprit il ait songé au salon de la marquise de Lambert :
e grâce ce qu’il a pris de trop. Gil Blas est Français par ce genre d’ esprit finement moqueur dont nous jugeons tout ce qui n’
issé le champ libre à la nature, me sauvèrent par ce moyen. » Voilà l’ esprit dont le roman de Lesage est plein. Il est tout un
mieux, au besoin, n’être pas vu que de se trop montrer. Il donne de l’ esprit à ses lecteurs, si peu qu’ils s’y prêtent ; il le
êtent ; il leur ôte du moins l’envie d’en faire, la première marque d’ esprit après l’esprit. Gil Blas en ce point passe un peu
ôte du moins l’envie d’en faire, la première marque d’esprit après l’ esprit . Gil Blas en ce point passe un peu la moyenne ; m
it. Gil Blas en ce point passe un peu la moyenne ; mais s’il a plus d’ esprit que nous, il n’en a que du nôtre. Ses compagnons
i en ont plutôt le goût que le génie, capable d’une certaine fierté d’ esprit qui empêche son caractère de tomber aussi bas que
imer, dans la langue qu’on y parlait, ce qu’ont pensé tous ses grands esprits sur le meilleur régime d’éducation publique dans
d l’instruction dans l’antiquité païenne, et la rend chrétienne par l’ esprit . Ce régime, d’une application difficile et délica
combien elle s’élève au-dessus. » Bossuet avait indiqué le véritable esprit de l’éducation moderne ; il restait à développer
même titre, son Traité du choix et de la méthode des études. Heureux esprit , Fleury fut toujours, et dès sa jeunesse, aux mei
ndes au sein des deux antiquités, c’est de ce commerce avec de grands esprits et de grands cœurs que sortit un livre excellent,
s et de grands cœurs que sortit un livre excellent, tout savoir, tout esprit , le premier dans cet ordre d’idées, si Rollin n’a
latins, discours, qui sont comme autant de labours donnés aux jeunes esprits , me rappelle les descriptions des Géorgiques. Cha
chaque règle pourvoit à un besoin ou satisfait à une convenance de l’ esprit . Après le plus humble de ces exercices, tout enfa
çoit, et il fait sien le précepte commun. Sa traduction s’adresse à l’ esprit , non aux yeux ni aux oreilles ; il tient plus à f
ncore leur interprète, quand il met son âme où ils n’ont mis que leur esprit . Les infidélités de Rollin sont dans l’accent du
le sentiment ; c’est le précepte rendu plus pénétrant, échauffé par l’ esprit de charité, christianisé, si cela peut se dire. O
e manquez pas une occasion d’éclairer, d’aider, d’encourager un jeune esprit . J’aime jusqu’à cette fin de phrase, quoique traî
ez mal instruit de son devoir pour omettre l’âme dans la culture de l’ esprit . Le Traité des études ne laisse rien à inventer d
Nous voilà bien avertis qu’il ne faut pas lire de tels livres avec l’ esprit tout seul. L’image d’une abeille est la seule en
pour l’introduction des mots nouveaux dans la langue : peu, et dans l’ esprit de ce qui est établi. Le Traité des études n’est
y donne du goût est toute une morale. C’est une de ces vérités dont l’ esprit ne peut pas être instruit sans que le cœur soit t
ans Raphaël. » D’Alembert, à son tour, du droit que s’était arrogé l’ esprit philosophique d’analyser tous nos plaisirs, décid
est pas nommé. Le neuf, le pensé, l’avaient fait oublier. Un homme d’ esprit de la fin du siècle a dit le mot de l’époque : « 
ennuyeux ; maxime qui mènera loin, qui fera craindre à l’auteur de l’ Esprit des lois d’être trop sérieux, à Buffon d’être tro
ns les sentir, ni sentir sans que la conscience soit de moitié avec l’ esprit . Le livre de Rollin développe sa définition, si c
e respectée, et qui sont jusqu’à la fin de la vie des voluptés pour l’ esprit et des forces pour l’âme. Dans le même livre, où
in tout ce que la parole d’un maître doit avoir de gravité douce, son esprit de justesse, son savoir de solidité, sa conscienc
Lyonne. Il faut croire qu’il avait aussi du bon, puisqu’il avait de l’ esprit et des lettres ; que de toutes ses dettes celle q
45 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »
, celui du sens individuel. Influence de la victoire de Bossuet sur l’ esprit français et la langue. — § XVIII. Correspondance
nos écrivains en prose, en qui se résument toutes les grandeurs de l’ esprit français avec le moindre mélange de défauts ; enc
il n’y a pas, pour me servir d’une expression familière à Bossuet, d’ esprit dont la cime soit plus haute. Aucun écrivain, au
mplètement que Bossuet représenté l’union des deux antiquités et de l’ esprit moderne. Pascal néglige les poètes et se prive de
ires, sans s’emporter d’aucun côté, avec une fermeté et une liberté d’ esprit dont l’histoire des lettres, dans aucun pays, n’o
l’habitude de douter de toutes choses, qui est une marque d’étendue d’ esprit plutôt que de justesse, l’imagination a trop de p
oire. Descartes s’était donné l’impossible tâche de retrancher de son esprit tout ce qui y était entré sur la foi des siècles,
la révélation. Il n’en voulut devoir les preuves qu’à la force de son esprit , comme Descartes avait fait pour Dieu et pour l’e
e la religion, il se préserva des deux périls du sujet, le doute et l’ esprit d’ascétisme. Le doute, comment pouvait-il en être
t il s’endormit du dernier sommeil en les méditant. L’autre danger, l’ esprit d’ascétisme, était peut-être plus à craindre. De
tendrit sur les grâces de la duchesse d’Orléans, sur ces charmes de l’ esprit et du cœur, sur cette fleur sitôt desséchée ; c’e
cet éloge de la sagesse des Egyptiens, de la valeur des Perses, de l’ esprit des Grecs, de la politique des Romains, sont d’un
s pour leurs faiblesses. Le bon sens de Bossuet, à cet égard, c’est l’ esprit même du christianisme véritable et bien entendu.
t à Dieu ; mais rien de plus grand par rapport au monde. Animé de cet esprit , Bossuet ne craint pas de le représenter dans sa
urs moindres mouvements, et craignaient, comme une tentation du malin esprit , l’activité bornée et monotone de la vie du cloît
par les efforts de réflexion et de pénétration qu’elle fait faire à l’ esprit , par la hauteur où elle le porte. Il est vrai qu’
s. Les hommes les plus passionnés y sont devenus subtils et secs, les esprits les plus clairs s’y sont embrouillés. Luther, dan
nt dans sa bonté115. De même, quand le mystère passe la portée de son esprit , ou que ses adversaires signalent dans les livres
es, les exagèrent et les dénaturent pour les accommoder à leur tour d’ esprit habituel, et qui se guindent par la crainte de pe
t pas le choix des sujets. Il s’inquiète peu si sa matière mettra son esprit dans le plus beau jour. Jamais écrivain plus élev
ou Descartes, à faire du discours un tissu qui prouve la puissance d’ esprit de l’écrivain, mais qui excède la force d’attenti
ions trop tendues, ni de ces examens trop scrupuleux qui échauffent l’ esprit et s’égarent. Il recommande la simplicité du cœur
t pas cet artifice qui accommode une matière au plus grand nombre des esprits . Les autres, pour la plupart, n’avaient pas même
priant. Bossuet avait le grand art qui ne dissipe pas les forces de l’ esprit sur l’accessoire et l’arrangement ; c’est pour ce
ion qui rendent le génie populaire, et des ouvertures que donnent aux esprits les plus riches de leur fonds la vie en public et
du génie français, je l’ai trop dit peut-être, est dans l’union de l’ esprit ancien et de l’esprit national. Nous n’avons fait
l’ai trop dit peut-être, est dans l’union de l’esprit ancien et de l’ esprit national. Nous n’avons fait de grands pas que le
mps seuls, ou sans autre guide qu’une tradition lointaine et altérée, esprits légers et agréables, fins satiriques, peuple chev
main des anciens et nous les avons suivis dans les hautes voies de l’ esprit . Il manquait aux écrits de Bossuet, alors âgé de
ionner ce qu’on sait que de l’enseigner. En cherchant les avenues des esprits dont on a le soin, on s’éclaire, on s’avertit, on
on a le soin, on s’éclaire, on s’avertit, on s’éprouve sur son propre esprit . On sent jusqu’où l’on peut être hardi sans être
Bossuet, dans ce sublime chapitre où il a tracé la suite, et résumé l’ esprit des huit premiers siècles de Rome, mettant en rel
ires. La première laisse quelque étourdissement. Il est donné à peu d’ esprits d’avoir cette force de regard qui saisit au passa
n autre des ouvrages de Bossuet le penseur n’a montré plus de force d’ esprit , et l’écrivain n’a déployé plus de qualités. Mass
ulièrement dans cette troisième partie, la plus haute expression de l’ esprit français dans la prose, que Bossuet est le plus o
ile. Là, nul système, nul écart, nul transport ; en toutes choses, un esprit aussi prudent et circonspect à induire que hardi
cte ; lui interdisant de décider ; réduisant son bon usage à rendre l’ esprit attentif ; déclarant que, comme elle suit simplem
air que, pour faire un habile homme, il faut de l’imagination et de l’ esprit , dans ce tempérament il faut que l’intelligence e
faut faire à l’imagination et à l’entendement dans les ouvrages de l’ esprit , si l’on veut « que la raison préside toujours. »
logique ; on ajoutera au nombre et aux noms des facultés ; mais tout esprit assez sage pour se contenter, dans l’ignorance où
a pu suffire à un si grand homme. Cette philosophie qui fait de tout esprit sain et de bonne volonté un philosophe, Bossuet l
ire sur soi-même, et à l’aide de réflexions qui n’excèdent la force d’ esprit de personne. Tout s’explique et tout se lie dans
ies. Le moins qui reste du traité de Bossuet à ceux qui l’ont lu d’un esprit sincère, c’est une prévention favorable et durabl
i même ce doute n’est pas plutôt un dernier besoin de lumière dans un esprit qui ne peut plus s’accommoder de l’incrédulité. A
es se laisse aider par la rhétorique des écrivains qui n’ont que de l’ esprit . Cette remarque est vraie de plus d’un passage de
e qu’ils sont un défaut, c’est qu’ils ont été imités. Avec beaucoup d’ esprit , un écrivain du second ordre y peut réussir, témo
éussir, témoin Fléchier, tandis que ce n’est pas assez d’infiniment d’ esprit pour trouver le secret de ces mouvements que Boss
intéressait le sol lui-même à la victoire du protestantisme. Ainsi, l’ esprit de nouveauté religieuse, son orgueil, sa mobilité
a suite de l’établissement du protestantisme, l’ont empêché de voir l’ esprit d’indépendance des peuples, non seulement en face
ogrès lent, mais sûr et durable, que faisaient, sous l’influence de l’ esprit d’examen, la science des gouvernements et la civi
ur d’eux. N’est-il pas étrange que Leibniz et Bossuet, deux si grands esprits , en correspondance sur un projet de réunion des d
t pas de le toucher. Je ne m’étonne pas que de grands ou d’excellents esprits , Turenne, Dangeau, lord Perth et autres, aient ab
x yeux des catholiques sages, la doctrine protestante, et leur ôter l’ esprit de tolérance et de respect que Dieu lui-même leur
ables de celles que suscite, pour un moment, l’impatience de certains esprits auxquels tout ce qui dure plus d’un jour est insu
tes. On y voit tous les genres de caractères, toutes les nuances de l’ esprit sectaire : les novateurs hardis, emportés, sans s
tude que liberté, autant indocilité que prévoyance et sagesse, autant esprit de révolte et d’indépendance que zèle du bien pub
e plus haut : la gloire au dehors et l’unité au dedans. Tous les bons esprits de ce temps-là n’imaginaient rien de meilleur que
publique, pouvoir pondéré ou absolu, à quelle forme de gouvernement l’ esprit de liberté le plus jaloux peut-il faire des condi
us un étalage de spiritualité les plus honteux désordres, mais par un esprit supérieur et presque un saint, par Fénelon. Il ne
y a la lutte des caractères et des passions ; il y a enfin un tour d’ esprit , une méthode, par où les contendants ont exercé s
tour d’esprit, une méthode, par où les contendants ont exercé sur les esprits une influence générale. Dans un pays comme la Fra
t-il que de si nombreux écrits sortissent de telles plumes sans que l’ esprit français en fût touché, sans que l’art et la lang
e. Il en résulterait cette vérité que, si toutes ont servi à former l’ esprit français, il a été néanmoins d’un intérêt capital
un intérêt capital, pour la conduite générale et la perfection de cet esprit , que la victoire soit demeurée successivement à D
n que ces deux principes se disputassent à qui donnerait sa forme à l’ esprit français, il importait néanmoins que la disciplin
iétude et de suspicion contre la puissance publique affaiblissaient l’ esprit d’unité qui fait la force de notre nation. Les qu
le de ses défenseurs, le jansénisme, fussent vaincus par le véritable esprit de la nation, représenté plus ou moins bien et dé
surtout pour la nation que le spectacle n’en était pas sans fruit : l’ esprit français s’enrichissait des qualités de tous. Cel
nner que celui-ci, un si beau génie, et, dans ses autres ouvrages, un esprit si français, se soit égaré dans des subtilités an
ique tradition a consacrés. Cependant, pour faire la part de quelques esprits plus relevés, les héros du christianisme, l’Eglis
e Fénelon, et révolter Bossuet. Dès leurs premières années, le tour d’ esprit de ces deux grands hommes et la direction de leur
ttaché que Bossuet au fond de la doctrine catholique, mais né avec un esprit ardent et subtil, qu’attirait toute recherche des
s choses douteuses ou indifférentes, avait pour maxime de laisser aux esprits la liberté d’opinion, il s’était attaché de préfé
nce aux écrits des saints solitaires. Leur génie subtil ouvrait à son esprit des horizons infinis, et leur vertu même devenait
. § XV. Fénelon et Madame Guyon. C’est dans cette disposition d’ esprit qu’étant précepteur du duc de Bourgogne, il renco
ontra la fameuse Mme Guyon. Cette dame avait de la beauté, beaucoup d’ esprit , et ce tour de piété que Fénelon admirait dans le
la délace. La grâce du dedans passant jusqu’au dehors, Du bassin de l’ esprit regorge dans le corps. Elle en déchirerait jusqu’
r. Mme de Maintenon, qui d’abord avait goûté Mme Guyon à cause de son esprit et de la pureté de ses mœurs, la sacrifia non pas
il, en tremblant, craignant à chaque pas des chutes après celles d’un esprit si lumineux137. A mesure que les entretiens, en s
ut à fait. Il fallait, répétait-il sans cesse, examiner, éprouver les esprits selon le précepte de saint Paul. Où Bossuet voula
e des beaux esprits de son royaume. » Le chimérique dominait dans cet esprit , d’ailleurs si lumineux et si net. C’est le chimé
s deux doctrines sont près de se toucher. Si ce n’était pas trop de l’ esprit de Fénelon pour se jouer sur cette lame, ce n’éta
à Fénelon, pour y raffiner tout à l’aise, l’imagination ardente et l’ esprit curieux et mal assuré d’une femme140 ? Et de même
ne femme140 ? Et de même qu’il avait besoin d’une force prodigieuse d’ esprit pour se tenir suspendu sur l’abîme du quiétisme,
’est-à-dire de l’universel, devait repousser une doctrine à l’usage d’ esprits de choix, d’âmes placées dans un certain état, la
me du christianisme, qui est d’être la religion de tout le monde, des esprits de toute nature et de tout état. L’amour pur subs
bbé de Chanterac, qui était du clergé et des amis de Fénelon, homme d’ esprit et de vertu d’ailleurs, écrivait que le crime de
lles-lettres143. » C’est à l’abbé Nicaise que Mlle de Scudéry, dont l’ esprit valait beaucoup mieux que les livres, écrivait ce
savaient… Tant qu’il n’a été question que du dogme, il partageait les esprits  ; mais l’histoire et les faits l’ont accablé. » I
ois prévenu de bonne foi ; il n’y a donc plus d’espérance. » Les bons esprits ne doutaient pas plus de la bonne foi de Fénelon,
arracher au saint-siège une prompte condamnation. Dans les débats des esprits supérieurs, ceux de leurs amis qui ne les peuvent
inintelligibles, même pour le temps. « Je ne puis, disait M. Tronson, esprit profond et grave théologien, je ne puis qu’estime
gie reconnaît, dans les doctrines défendues par Bossuet, le cœur et l’ esprit de l’homme mieux compris, et, dans l’art qu’il me
ques en français. Quatre lettres de Fénelon, pleines de vivacité et d’ esprit , mirent d’abord le public de son côté. Il y attén
it de la grâce sur les arides formules du livre des Maximes. Tous les esprits cultivés qu’il conviait, par de si agréables avan
Le succès de ces lettres fit dire à Bossuet : « Qui lui conteste de l’ esprit  ? Il en a jusqu’à en faire peur, et son malheur e
il vous plaira, divertissez la ville et la cour, faites admirer votre esprit et votre éloquence, et ranimez les grâces des Pro
t partagées, tant de raffinements nés de cette mauvaise fertilité des esprits subtils, comme l’appelle Bossuet, lui donnèrent l
d’un intérêt plus grand pour la faire céder ; mais la bonne foi d’un esprit subtil et chimérique lasserait la raison du genre
une question de dogme, mais un prince de l’Eglise, un archevêque, un esprit supérieur, devenu le sectaire d’une femme que les
on n’avait pas permis qu’il fût coupable ; mais la supériorité de son esprit ne put faire qu’il ne parût ridicule. En tous cas
ns individuel. — Effets de la victoire de Bossuet en ce qui regarde l’ esprit français et la langue. Tout en reconnaissant q
rs, les conséquences générales de ces principes pour la conduite de l’ esprit , enfin le côté par lequel une lutte entre deux de
mun et de la tradition, d’où naît l’ordre, la règle, la hiérarchie, l’ esprit de conservation, si nécessaire pour contrebalance
de conservation, si nécessaire pour contrebalancer et pour contenir l’ esprit d’invention. C’est pour ce grand combat que la Pr
de Rancé. Il importait donc qu’il fût vaincu ; il l’importait pour l’ esprit français comme pour la religion. Orthodoxe dans l
obéi en toute simplicité, il entrait volontiers dans les besoins des esprits qui cherchent un commerce plus intime avec Dieu ;
ticulier de ses écrits. On y voit tous les mouvements d’un homme d’un esprit extraordinaire, qui défend, non une vérité transm
s : ce sont les protestations de docilité, de soumission absolue. Son esprit en varie les tours à l’infini : offres de tout qu
suspecter dans toute espèce d’écrits, et il fortifia le penchant de l’ esprit français à n’admettre et à n’estimer que ce qui e
fense du sens propre. Il voulait faire sortir du concours de certains esprits de choix, s’appliquant à revoir et à refondre tou
sons ingénieuses qui font suspecter la bonne foi. Aux subtilités de l’ esprit d’examen, il opposa l’antique consentement de l’E
ésistible logique, qui, une fois ce concile mis à bas, pousserait les esprits hardis à remonter aux conciles antérieurs, et de
, il est beau de voir comment s’abordent et se tâtent ces deux grands esprits . Peu à peu la dispute devient plus serrée, sans p
et dégagent ses mystères des seules obscurités qu’il soit permis à l’ esprit de l’homme de dissiper. Bossuet ne va pas plus lo
dre les pensées des hommes. » Quel sujet d’édification qu’un si grand esprit avouant à de simples religieuses l’insuffisance d
iment qu’il accommodait aux loisirs inquiets du couvent. Intéresser l’ esprit de pieuses filles à tout ce qui dans la religion
es que de la pratique sans lumière qui les avilit. C’est dans le même esprit que sont écrites toutes ses lettres spirituelles,
t, ce serait une preuve que je n’en aurais pas dit assez. Il y a deux esprits français, ou plutôt deux faces distinctes de cet
Il y a deux esprits français, ou plutôt deux faces distinctes de cet esprit . L’une regarde les hautes vérités de la métaphysi
ui peuvent pousser un homme à toutes les témérités de l’invention, un esprit hardi, fécond, dominateur, une subtilité à embarr
n’en fut pas tenté un moment. C’était en ce temps-là l’écueil de tout esprit supérieur faisant de sa foi son travail : Pascal
u bien des jours perdus dans ces deux précieuses vies, pour étonner l’ esprit humain de ce qu’il peut avoir d’audace et d’impui
on. Quelle variété pourtant, et quel intérêt de lecture, même pour un esprit indifférent, pour peu qu’il ne le soit pas au spe
l’obéissance à quelque principe supérieur, que par les caprices d’un esprit qui ne croit qu’à lui-même et qui s’estime plus q
ue, tempérée par des lois fondamentales. La faiblesse des plus grands esprits , c’est de vouloir être prophètes. Bossuet n’y a p
46 (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544
rémir. Avec une âme juste et ferme, j’ai désiré que mon enfant eût un esprit droit, éclairé, étendu. Je me suis demandé commen
Je me suis demandé comment on rectifiait, on éclairait, on étendait l’ esprit de l’homme, et je me suis répondu : On le rectifi
s et les désavantages d’une action, est encore un maître de morale. L’ esprit géométrique et l’esprit juste, c’est le même espr
une action, est encore un maître de morale. L’esprit géométrique et l’ esprit juste, c’est le même esprit. Mais, dira-t-on, rie
ître de morale. L’esprit géométrique et l’esprit juste, c’est le même esprit . Mais, dira-t-on, rien n’est moins rare qu’un géo
esprit. Mais, dira-t-on, rien n’est moins rare qu’un géomètre qui a l’ esprit faux. D’accord ; c’est alors un vice de la nature
ètre, on ne s’étonnerait pas de n’y en point trouver116. On éclaire l’ esprit par l’usage des sens le plus étendu, et par les c
es de son état, il faut les avoir toutes et les avoir bien. Étendre l’ esprit est, à mon sens, un des points les plus important
et la durée sont les premiers éléments sur lesquels il faut exercer l’ esprit  ; et je ne connais pas encore la limite de ce que
cuper sans effort et sans négliger les petites. La vraie étendue de l’ esprit dérive originairement de l’esprit d’ordre. Les bo
les petites. La vraie étendue de l’esprit dérive originairement de l’ esprit d’ordre. Les bons maîtres sont rares, parce qu’il
issances acquises, que les vertus ; et infiniment plus l’étendue de l’ esprit , que les connaissances acquises. Celles-ci s’effa
que les connaissances acquises. Celles-ci s’effacent ; l’étendue de l’ esprit reste. Il y a, entre l’esprit étendu et l’esprit
. Celles-ci s’effacent ; l’étendue de l’esprit reste. Il y a, entre l’ esprit étendu et l’esprit cultivé, la différence de l’ho
ent ; l’étendue de l’esprit reste. Il y a, entre l’esprit étendu et l’ esprit cultivé, la différence de l’homme et de son coffr
rence de l’homme et de son coffre-fort. On est honnête homme ; on a l’ esprit étendu ; mais on manque de goût : et je ne veux p
sublime, du décent, de l’honnête dans les mœurs, dans les ouvrages d’ esprit , dans l’imitation ou l’emploi des productions de
s sa tête avant que de parler, et de cette habitude, la justesse de l’ esprit . Je ne sais ce que c’est que l’éducation libéral
47 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77
apparition des plus grandes œuvres et dans le voisinage des meilleurs esprits comme des plus aimables, la délicatesse était ext
avoir tenu en quelque chose de son aïeul et pour le courage et pour l’ esprit . Mme de Caylus elle-même ne fut pas sans tenir de
grand aïeul : sous sa grâce de femme et sous son air d’ange, elle a l’ esprit acéré, vif et mordant. C’est un Hamilton en femme
; mais n’allez pas croire avoir affaire en elle à une femmelette. Son esprit est net et ferme, observateur et sensé ; il est,
lle en pense. Le sait-elle bien elle-même ? Comme Mme de Sévigné, son esprit , son naturel l’emportent ; la vérité lui apparaît
rlant, jamais une fraîcheur pareille, jamais tant de grâces ni plus d’ esprit , jamais tant de gaieté et d’amusement, jamais de
us dit : Les Jeux et les Ris brillaient à l’envi autour d’elle : son esprit était encore plus aimable que son visage ; on n’a
ître Esther, qui en respira le premier parfum et en pénétra si bien l’ esprit , qu’elle semblait, par l’émotion de sa voix, y aj
sser rien à désirer. Par ses saillies railleuses, par ses vivacités d’ esprit et de cœur, par sa liaison avec le duc de Villero
lle se consola d’abord en vivant à Paris dans la compagnie des gens d’ esprit qui s’y trouvaient ; elle y connut La Fare, qui f
lle avait pris pour directeur le père de La Tour, homme de beaucoup d’ esprit , sans complaisance, et qui est bien connu comme g
ins de treize ans, dit-on, qu’elle n’avait vu le roi. Mais, à force d’ esprit , d’agrément et d’adresse, elle répara tout, et la
avants, et mêlant ensemble la dévotion, les bienséances, la liberté d’ esprit et les grâces de la société, dans cette parfaite
raillerie se joue aisément, de beaux yeux où éclatent l’agrément et l’ esprit  : en tout la grâce et la distinction même. Que di
volonté, Esther ou Célimène 5. Quant aux témoignages directs de son esprit , on les trouve dans le volume de sa correspondanc
erner toujours le roi parce qu’elle se croyait supérieure à lui par l’ esprit . Voyons comme Mme de Caylus réduit en deux mots c
s, les choses et les personnes. Il avait bien plus que sa maîtresse l’ esprit qui donne de l’avantage sur les autres. Jamais pr
 XIV, et comment il tenait encore son rang de roi dans ce siècle de l’ esprit . Ajoutez à cette page de Mme de Caylus une Conver
côté du faux, surtout lorsqu’on vit en même temps avec des gens de l’ esprit et du caractère de Mme de Montespan, à qui les mo
er une passion comme on parle de quitter un habit. » Cette fille sans esprit était dans ce moment éclairée par son cœur. Ce qu
amille des Nogent dont était madame sa mère : vive, hardie, et tout l’ esprit qu’il faut pour plaire aux hommes sans être belle
vait de quoi être méchante », a dit Saint-Simon de Mme de Caylus. Les esprits pénétrants et vrais sont bien embarrassés de leur
Mme de Caylus, me refuser de dire ici une pensée qui me vient dans l’ esprit  : il me semble qu’on voit encore dans le caractèr
aut-il la chercher encore ailleurs ? Un abbé, homme savant et homme d’ esprit , l’abbé Gédoyn, le même qui a traduit Quintilien,
ui n’était pas seulement dans le parler et dans l’accent, mais dans l’ esprit , dans la manière et dans tout l’air des personnes
ncore, et à ne pas signifier seulement une qualité du langage et de l’ esprit , mais aussi une sorte de vertu et de qualité soci
personne, c’est ne prêcher, n’injurier personne au nom des mœurs. Les esprits durs, rustiques, sauvages et fanatiques, sont exc
ité ; le critique acariâtre, fût-il exact, n’y saurait prétendre. Les esprits tristes eux-mêmes n’y sont pas admis, car il y a
on et ailleurs, particulièrement dans Quintilien, a remarqué un grand esprit (Bolingbroke), les soins, les peines, l’applicati
On l’y voit belle longtemps, agréable toujours, unissant aux fleurs d’ esprit d’une Mme de La Sablière la solidité de fonds d’u
et après sa jeunesse, et que tout s’y rapporte à l’enchantement de l’ esprit . C’est ainsi qu’il faut entendre cet autre passag
s du peintre platonique ne sont que pour mieux rendre cette joie de l’ esprit et cette pure ivresse de la grâce qu’on ressentai
s conditions de l’urbanité, mais tout cela n’est rien sans un certain esprit de joie et de bonté qui anime l’ensemble : « c’es
tante, pour l’amuser et l’égayer. Mme de Maintenon, si agréable par l’ esprit , avait un fonds sérieux, triste et même austère ;
nne sa quenouille en l’envoyant : Que n’ai-je toutes les grâces d’un esprit léger pour introduire dans votre solitude la plus
uand vous n’y êtes pas. » Vers la fin elle est si bien entrée dans l’ esprit de sa tante, qu’elle en est venue à ne faire qu’u
. Que ce fût un petit mouvement du cœur ou seulement un goût vif de l’ esprit , elle avait pour cette nièce-là un faible qu’elle
ons : « Elle n’a rien de fardé, et est d’ailleurs aussi aimable par l’ esprit que par la figure… Vous trouveriez en elle des re
s trouveriez en elle des ressources infinies, personne n’ayant plus d’ esprit , et n’étant plus amusante sans aucune malice. » M
48 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IV. Des femmes qui cultivent les lettres » pp. 463-479
incertaine sous beaucoup de rapports. Le désir de plaire excite leur esprit  ; la raison leur conseille l’obscurité ; et tout
èrent en elles la dégradation du cœur en faveur de la médiocrité de l’ esprit  ; tandis que l’honnêteté la plus parfaite pourrai
n leur suppose en général pour premier motif le désir de montrer de l’ esprit , le public leur accorde difficilement son suffrag
nent diverses circonstances particulières à la monarchie française. L’ esprit de chevalerie qui subsistait encore s’opposait, s
que les hommes même cultivassent trop assidûment les lettres. Ce même esprit devait inspirer plus d’éloignement encore pour le
n a dirigé l’éducation des femmes, dans tous les pays libres, selon l’ esprit de la constitution qui y était établie. À Sparte,
e, il serait très raisonnable d’encourager les femmes à cultiver leur esprit , afin que les hommes pussent s’entretenir avec el
leur ont adressé qu’un misérable langage sans délicatesse comme sans esprit  ; elles n’ont plus eu de motifs pour développer l
implicité des premiers âges ; il en est seulement résulté que moins d’ esprit a conduit à moins de délicatesse, à moins de resp
est arrivé ce qui s’applique à tout dans la disposition actuelle des esprits  : on croit toujours que ce sont les lumières qui
eraient très bien de préférer de telles qualités à tous les dons d’un esprit éclatant ; mais ce qu’ils pourraient obtenir de l
re empire, cet empire était l’ouvrage des femmes distinguées par leur esprit et leur caractère : on citait souvent leur éloque
ociété ne peut être ni agréable ni piquante ; et les femmes privées d’ esprit , ou de cette grâce de conversation qui suppose l’
rité des femmes, à celle même des hommes, à l’amour-propre des gens d’ esprit , à l’ambition des héros, à l’imprudence des âmes
les autorités de famille ou celle des gouvernements. Les femmes sans esprit de conversation ou de littérature, ont ordinairem
es on veut assurer un fondement durable. L’on ne pourrait craindre l’ esprit des femmes que par une inquiétude délicate sur le
c’est à l’amélioration de leur sort, et non à la dégradation de leur esprit , qu’il faut travailler. Il est utile aux lumières
et au bonheur de la société que les femmes développent avec soin leur esprit et leur raison. Une seule chance véritablement ma
ne supériorité. S’il existait une femme séduite par la célébrité de l’ esprit , et qui voulût chercher à l’obtenir, combien il s
ant une sorte d’atteinte à la perfection de la modestie. Les hommes d’ esprit , étonnés de rencontrer des rivaux parmi les femme
ence d’une femme dont le nom est célèbre et la carrière obscure. Si l’ esprit vain de tel homme excite la dérision, si le carac
pur et de délicat, bientôt flétri par les regards même du public : l’ esprit , les talents, une âme passionnée, peuvent les fai
dégager les hommes de tous les devoirs envers une femme à laquelle un esprit supérieur serait reconnu : on peut être ingrat, p
49 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »
he de législateur de la poésie française. — § VI. Caractère et tour d’ esprit de ce poète. — § VII. Principes de sa poétique. —
e. Boileau est la plus exacte personnification, dans notre pays, de l’ esprit de discipline et de choix, de la règle qui nous e
haut degré de généralité à nos pensées. C’est à quoi tous les grands esprits ont travaillé depuis le commencement du dix-septi
t-ils fait autre chose, que de chercher cette règle des ouvrages de l’ esprit  ? Seulement ils l’ont prescrite en l’appliquant,
ne souffrent point d’infractions. Cette règle marque la grandeur de l’ esprit français ; car n’est-ce pas dans l’intérêt du gen
u pour un lieu. Boileau a sans cesse revendiqué cette grandeur pour l’ esprit français et pour notre langue ; voilà ce qui le r
auts vont d’ordinaire ensemble. C’est en négligeant les pensées que l’ esprit se repose de l’effort que lui a coûté le travail
e l’Italie, dont ni quelques vers gracieux de Charles d’Orléans, ni l’ esprit de Marot, ni ce que Malherbe y met quelquefois de
es et ses puérilités charmaient les courtisans et les grands, et, par esprit d’imitation, toute la société polie, provoquaient
i restait à faire en France, pour que désormais, dans les œuvres de l’ esprit , la raison et la vérité fussent maîtresses. La mo
se disputer à qui l’aurait pour hôte, la France lettrée s’associait d’ esprit à un enthousiasme dont le retentissement arrivait
s, et dont il était le convive le plus recherché. Henri IV aimait son esprit  ; il prenait un vif plaisir aux anecdotes que lui
e l’Italie. Telle avait été en effet la marche de ce singulier tour d’ esprit , qui durant tout un siècle, formé de la dernière
race avait porté, dès le siècle précédent, les deux pays et les deux esprits l’un vers l’autre. Mais l’imitation italienne ne
tes, depuis celles qui portent des noms de genres, jusqu’à ces jeux d’ esprit , sans nom et sans nombre, qui sont aux vraies œuv
ux d’esprit, sans nom et sans nombre, qui sont aux vraies œuvres de l’ esprit ce que sont au travail fécond de l’ouvrier vigour
a moins d’art que d’artifice, moins de choses que de figures, et où l’ esprit , faute d’avoir à s’employer au service de la rais
et des Cervantes. « Les conceptos, dit-il, sont la vie du discours, l’ esprit de la parole ; ils ont d’autant plus de perfectio
ui s’y jetaient, en pleine illusion, par médiocrité et frivolité, des esprits supérieurs, de grands poètes, qui avaient goûté d
tends pas. Qui croirait qu’après avoir raillé les novateurs avec cet esprit , et s’être engagé avec cet éclat contre la mode,
de la littérature espagnole, un nom qui se présente tout d’abord à l’ esprit quand on pense à faire une première liste et comm
ne latine, Les rires, les délicatesses, les malins propos, Les jeux d’ esprit et les gentillesses, Et tout ce qu’il y eut jamai
bon, et personne n’aime à faire cet aveu-là. Aussi en dépit du nouvel esprit qui allait chasser de notre poésie toutes ces fau
althazar Gracian, nos Français savaient mettre jusque dans des jeux d’ esprit qui semblent l’exclure. Un autre produit moins ai
mable de l’école italo-hispanique, Saint-Amant, en imitait les jeux d’ esprit avec la furie française, et n’était pas toujours
reconnais la recherche dans la négligence, et le mauvais emploi de l’ esprit qui choque surtout chez ceux qui en ont. Quelques
mêle à de froides extravagances : au fond, ce ne sont que des jeux d’ esprit d’imitation étrangère sur des inventions communes
oujours payé du plus pur de notre naturel le tort de copier le tour d’ esprit de nos voisins. § IV. Conditions et mœurs des
es et trop souvent leur caractère étaient conformes à ces habitudes d’ esprit . Sauf très peu d’exceptions, ils avaient des mœur
’exceptions, ils avaient des mœurs misérables. Voiture, assez homme d’ esprit pour se faire respecter, souffrait qu’on le bernâ
vait peut-être goûté chez les Précieuses. Malgré les vives lumières d’ esprit dont le loue Bossuet, il osait à peine se prononc
lait pas jusqu’à ne les point trouver admirables. Mme de Sévigné, cet esprit si naturel, admirait les Précieuses, et quelquefo
ses paroles, la cause de la raison contre la rime, c’est-à-dire de l’ esprit français contre une mauvaise école de poésie, et
tait par des madrigaux ; il prenait Chapelain, « qui enfin avait de l’ esprit  », dit le cardinal de Retz, pour juge de ses prem
irecte avec Louis XIV, qui avaient pu jouir de la conversation de cet esprit si droit, si naturel, donnaient, comme Mascaron,
» On sent à quel point les écrivains devaient être dupes d’un tour d’ esprit auquel les ministres et les politiques payaient t
M. de Pompone fût, par exemple, l’unique profession de Benserade. Les esprits médiocres, qui ne sont que les esclaves de la mod
, et qui purent hésiter un jour, jour de grand péril, entre le tour d’ esprit d’une époque et le génie même de la nation, dont
s invention, sans style, où manque même le gros sel pour tenir lieu d’ esprit , et que, faute de termes entre le mauvais et le p
s’il y avait avantage quelque part, c’était plutôt du côté du tour d’ esprit personnifié dans les poètes en possession, que du
maître, et l’État est assuré. Ainsi pour les lettres, entre le tour d’ esprit du moment et le génie national, Boileau se range
re difficilement des vers faciles. Il faut songer à l’influence qu’un esprit excellent, ferme, sans complaisance, supérieur pa
celle que Boileau allait exercer, à son tour, sur ses illustres amis, esprits plus rares, génies plus heureux, qui lui fourniss
éclatante de son génie dans les lettres. § VI. Caractère et tour d’ esprit de Boileau. On peut le dire de Boileau, avec n
te candeur « qui a fait tous ses vices », il rappelle le temps où son esprit A tout le genre humain sut faire le procès, Et s
tournât contre ceux qui s’y livraient sans génie. Cette disposition d’ esprit et cette humeur semblaient faire de Boileau l’enn
dommage à apprendre107. La connaissance qu’il eut de la nature de son esprit m’explique l’infaillibilité de ses jugements sur
s jugements sur ses contemporains. Quiconque se fait illusion sur son esprit s’exagère ou rabaisse l’esprit des autres. L’erre
ns. Quiconque se fait illusion sur son esprit s’exagère ou rabaisse l’ esprit des autres. L’erreur où il est sur lui-même le su
e telle sûreté de jugement dans un auteur qui apprécie les ouvrages d’ esprit de son époque. Rien ne troubla la main qui pesait
raine en toutes les choses de la vie, comme en tous les ouvrages de l’ esprit , c’est la raison. Aucun poète de son temps n’en a
nts, et les approprie, selon les temps et les lieux, aux besoins de l’ esprit humain. C’était à d’autres à donner les grands ex
ait parler les cœurs. Boileau avait à établir des règles, à fixer des esprits incertains, à réparer la poésie, à relever la con
trouvent dans ses notes critiques. Outre la difficulté, même pour un esprit supérieur, de voir toute la portée de ses pensées
nnaient un prix de convention à des galanteries, à un vain badinage d’ esprit , n’était-il pas temps qu’elle prît enfin son rang
t-il pas temps qu’elle prît enfin son rang parmi les productions de l’ esprit qui prétendent à l’empire des âmes, et qu’elle de
son ; mais il fut glorieux pour Boileau d’introduire dans la poésie l’ esprit du Discours de la méthode. Ce jour-là il n’y eut
il borné le nombre, lui qui admet quelques genres morts avec le vieil esprit gaulois ? Le rondeau, la ballade, le madrigal n’e
tion, cet homme qu’on a accusé d’avoir voulu borner la puissance de l’ esprit humain121 il leur ouvre tous les trésors et toute
n fait un grammairien timide, blâmant en autrui les hardiesses où son esprit ne pouvait s’élever. A la vérité, invention, genr
z clairement pour les gens qui en manquent, et il savait que les bons esprits la sentent assez pour n’avoir pas besoin qu’on la
e sommairement, tantôt par leurs limites, tantôt par la disposition d’ esprit à laquelle ils répondent, faisant voir par là qu’
res, consacrés par leur antiquité, que les convenances mêmes de notre esprit . Quand le poète mêle les genres et confond leurs
raison pour chaque genre, consiste à se conformer à la disposition d’ esprit particulière qui y répond ; le vrai, c’est tout c
: l’empire appartient à celui qui connaît toutes les avenues de notre esprit , non à celui qui les évite ou qui les confond. Bo
ni nécessaire à une époque où l’on avait foi aux grands exemples de l’ esprit humain dans les lettres, comme à la tradition en
au sens. C’est à cette rime-là qu’il a déclaré la guerre : Quand son esprit , poussé d’un courroux légitime, Vint devant la ra
licité même de ses doctrines en faisait l’autorité. A tous ces jeux d’ esprit , où s’évertuait alors tout ce qui tenait une plum
présentes. Les rappeler à propos, en réveiller les images au fond des esprits , c’est une création. Boileau n’avait pas à faire
vérités, raison, vrai, langue, perfection ; mots de ralliement pour l’ esprit humain, aux époques où il oublie ses propres lois
époque, il le doit à ce que cet à-propos se renouvelle sans cesse, l’ esprit humain, comme un vaisseau qui chasse sur ses ancr
de poétiques images des règles de la poésie, sont présents à tous les esprits cultivés. Juges des ouvrages d’autrui, nous nous
-on citer un, même chez les nations étrangères, pour peu que tous les esprits cultivés soient d’accord de sa beauté, dont les d
Les mauvais poètes, « nation farouche qui prend feu si aisément, ces esprits si gourmands de louanges135 », y ripostent par to
st sortie de sa plume. C’est le moment d’affermir les conquêtes que l’ esprit français vient de faire sur le tour d’esprit cont
rmir les conquêtes que l’esprit français vient de faire sur le tour d’ esprit contemporain, et de donner des lois à la poésie r
uels nous avons à demander le secret de leur empire sur tous les bons esprits de notre pays, ont été écrits de vingt-quatre à c
uatre à cinquante ans. Ils portent la marque des trois dispositions d’ esprit qui forment comme autant d’époques dans sa vie. C
et quand il raconte, parce qu’il n’y faut que de l’enjouement et de l’ esprit , avec une raison ordinaire. Mais pour sentir les
e ses ouvrages, c’est le vrai d’un excellent plaidoyer en faveur de l’ esprit français contre le tour d’imagination qui, au dix
oyer va plus loin que le temps et l’ennemi présents. Boileau défend l’ esprit français contre ses deux ennemis éternels, la mod
 ; contre tous les défauts de langage attachés au mauvais emploi de l’ esprit , et en particulier contre la froide épithète, qui
s résume tous155. Changez les noms des poètes immolés par Boileau à l’ esprit français, sous d’autres noms je vois les mêmes dé
ient en eux sont éternels. Tel novateur n’est qu’un vieil ennemi de l’ esprit français : il y a deux siècles, on le nommait Pra
ommait Pradon. Mais le Boileau des satires littéraires n’est-il pas l’ esprit français lui-même, tour à tour lecteur, critique
, il ne peut se plaire à lui-même161. Il ne manque à cette image de l’ esprit français ni la franchise qui nomme toute chose pa
celui des satires littéraires. Seulement, au lieu d’une défense de l’ esprit français, plaidant sa cause par la bouche de Boil
s, plaidant sa cause par la bouche de Boileau, c’est un retour de cet esprit sur lui-même, après sa victoire. Alors il considè
e, après sa victoire. Alors il considère sa nature, il se compare à l’ esprit humain tel que l’ont peint les grands poètes, il
s dont l’idéal est le vrai. C’est ce qui m’explique pourquoi tous les esprits excellents en tous genres dans notre pays sont d’
ance. Pourvu que l’Art poétique forme de bons juges des ouvrages de l’ esprit , qu’importe qu’il n’ait pas la vertu de faire des
ce en lisant leurs devanciers. L’Art poétique exprime l’instinct de l’ esprit français en ce qui touche les choses de l’art ; i
énéraux dont chaque lecteur, selon l’étendue ou la délicatesse de son esprit , tire des conséquences qui forment ce qu’on a, de
singulières leçons, d’Alembert de sensibilité, Marmontel de finesse d’ esprit . Vous semble-t-il que Boileau n’ait pas eu l’âme
orisme proverbial de l’Art poétique, exprimant une loi éternelle de l’ esprit humain. Le vrai des satires morales et des épître
s souvent du vrai de Pascal que du vrai de Montaigne, du vrai selon l’ esprit chrétien, qui est moins l’expression de ce qui se
y travaillait encore, et il disait à son jardinier : Oh ! que de mon esprit triste et mal ordonné, Ainsi que de ce champ par
de nous deux saura le plus bravement arracher les épines, moi de mon esprit , toi de ton champ, et lequel vaut le mieux d’Hora
s167, — mais de celles qu’il s’était avisé le premier d’exprimer. « L’ esprit de l’homme, dit-il, est naturellement plein d’un
ées avant lui, certaines prescriptions communes à tous les ouvrages d’ esprit , et laisser volontairement son code incomplet, po
je suis un plagiaire de vertu ? Il en est de même pour les ouvrages d’ esprit . L’écrivain moderne crée dans sa langue ce que, d
’existe pas entre écrivains de génie ; je ne la reconnais que chez un esprit médiocre qui fait des emprunts à un esprit excell
e la reconnais que chez un esprit médiocre qui fait des emprunts à un esprit excellent. Regardez bien l’endroit imité. Je suis
ire des mœurs des gens d’église, cette gaieté maligne, c’est le vieil esprit français, c’est la veine des fabliaux, du Roman d
id. On pense à la peine que Boileau s’y est donnée. On regrette qu’un esprit si viril, qui a enseigné l’art de travailler lent
a langue des vers, ne doit l’appliquer qu’à des pensées qui mettent l’ esprit dans un haut état, et qui le disposent à entendre
il s’est servi des vers pour exprimer ce que concevait de meilleur un esprit excellent, conduit par un cœur droit176. Les véri
toujours à sentir vivement en prose, et il semble qu’il s’y détende l’ esprit , après les nobles fatigues de la poésie. Voltaire
dit. Or, à moins de croire qu’il n’y a rien de poétique à défendre l’ esprit français contre certains défauts, non moins étern
 ; à moins de prétendre que ni les lois qui président aux œuvres de l’ esprit et immortalisent des choses qui sont de l’homme18
86. Poésies LXIV, édition Lalanne. 87. Poésies LVIII. 88. Ce tour d’ esprit reçut le nom dû euphuisme d’un ouvrage qui parut
iture, n’ont voulu voir dans cette berne et cette lettre, qu’un peu d’ esprit . Il est impossible de s’y méprendre. 95. C’est
37. « En même temps (1711) mourut Boileau Despréaux, si connu par son esprit , ses ouvrages, et surtout par ses satires. Il se
i.) 156. Sentiez-vous, dites-moi, ces violents transports Qui d’un esprit divin font mouvoir les ressorts ? (Sat. II.) 15
Retouchant un endroit, effaçant une page. (Ibid.) 160. Mais mon esprit , tremblant sur le choix de ses mots. (Ibid.) 1
hique, art. Poétique. 176. Et que mon cœur, toujours conduisant mon esprit , Ne dit rien au lecteur qu’à soi-même il n’ait di
50 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »
e Sévigné — § III. Caractère de Mme de Sévigné. — Du précieux et de l’ esprit dans ses lettres. — Jugement de Napoléon Ier sur
t de valeur, le Français à une époque où la France a été si grande. L’ esprit français, dans les monuments que je viens d’appré
esprit français, dans les monuments que je viens d’apprécier, c’est l’ esprit humain sous la forme française ; il restait à le
à qui écrirait le mieux une lettre sans objet, un médecin philosophe, esprit piquant, satirique, peu ami des puissances, sauf
et catarrhes, et de la pratique pour les médecins176 » ; un type de l’ esprit d’opposition dans notre pays qui sait beaucoup mi
ites, non plus à des indifférents pour leur faire les honneurs de son esprit , mais à des amis pour le plaisir de s’épancher, p
st marqué de ces qualités qui font lire pour eux-mêmes les ouvrages d’ esprit  : ce sont les Lettres de Mme de Sévigné. Parmi le
st le dix-septième siècle dans une correspondance entre deux femmes d’ esprit qui n’y connaissent rien de plus important que le
e comme on écrit une harangue. Aussi que de soins pour faire voir son esprit et pour cacher son âme ! Ces jeux-là réussissent
à réussissent rarement. On ne montre pas quoiqu’on le veuille, tout l’ esprit qu’on a, et on en montre qu’on n’a pas. C’est le
e moi. § III. Caractère de Madame de Sévigné ; du précieux et de l’ esprit dans ses lettres. — Jugement de Napoléon Ier et d
n usage conservé de l’hôtel de Rambouillet l’entretint dans ce tour d’ esprit , même après qu’elle eut admiré dans les écrits de
nt communiquées : on en faisait circuler des copies. On aimait tant l’ esprit , qu’il n’était permis à personne de n’en avoir qu
ttre où sa mère parlait de sa beauté comme eût fait un amant, et de l’ esprit de sa fille comme on parlait du sien. Mme de Sévi
mêmes de sa tendresse maternelle, par cette variété qui rappelle aux esprits prévenus la diversité laborieuse des formules de
élégante. Peut-être jouissait-elle de son cœur comme d’autres de leur esprit . Les douceurs qu’elle dit à sa fille sont comme l
te, avec Mme de Sévigné il faut s’accoutumer à voir tout passer par l’ esprit . Cet esprit, c’est autre chose encore que l’art d
 de Sévigné il faut s’accoutumer à voir tout passer par l’esprit. Cet esprit , c’est autre chose encore que l’art de donner un
e don de choisir parmi les pensées justes celles qui le sont pour les esprits les plus exquis ; de saisir des vérités qui échap
voir un naturel à soi, que les autres reconnaissent par le leur ; cet esprit , qui est celui des personnes cultivées dans notre
ne peut pas être tendre sans être ingénieuse ; c’est même la femme d’ esprit qui a fait suspecter la mère. Nous voudrions que
er tout bonnement. Mais quoi ? Fallait-il que Mme de Sévigné eût de l’ esprit pour tout le monde excepté pour sa fille, et en t
sied pas à l’amour maternel ? Il est vrai qu’elle fait tout avec son esprit  ; c’est son langage, son air, sa physionomie, mai
mais ce n’est pas tout son fonds. On ne se défie pas du moins de cet esprit dans ces charmants récits ou le siècle de Louis X
ppe toujours comme un sourd184 » ; les discussions sur les ouvrages d’ esprit  ; les partisans de Corneille aux prises avec ceux
es impressions plus durables ; mais le tout demeure à la surface de l’ esprit . « Ce sont, a dit Napoléon Ier, des œufs à la nei
ilité pour attirer la fortune, et que Mme de Sévigné parlait de « son esprit aimable et merveilleusement droit186. » Elles ont
ont courtes, sèches, sans épanchement. C’est d’un cœur fermé, et d’un esprit qui n’a pas connu l’abandon. On y voit la femme d
s conseils, à parler de l’économie d’une maison, et qui n’estime de l’ esprit que le profit qu’on en tire. Aussi, pour le rang
rapporte plus volontiers à un autre juge excellent des ouvrages de l’ esprit , Royer-Collard, lequel, sur la fin de sa belle vi
ue lettre de Mme de Sévigné. Outre le plaisir qu’elle fait à tous les esprits délicats, il l’aimait à cause du dix-septième siè
s ; il l’aimait pour son aimable langue qu’il pratiquait, et pour son esprit dont il avait le tour, étant lui-même, aux yeux d
lettrés du dix-septième siècle. Le plus près de Bossuet par le tour d’ esprit , la nourriture chrétienne, la fougue, l’abondance
s les passions comme de tous les mécontentements qui offusquent notre esprit , et qui nous préviennent même contre les choses i
nd Corneille, l’intelligence des choses admirables. Où la plupart des esprits ne voient que les mauvais côtés, soit manque d’él
Saint-Simon nie ou critique ; il n’admire pas. Vrai type d’un certain esprit d’opposition, il est mécontent de tout ce qui se
remède au mal, il ne sait proposer qu’une utopie. Il dit le bien par esprit de justice et le mal par passion. S’il y a tant d
étail Fénelon, à cause des faiblesses qui gâtent ce bel original. Son esprit pénétrant, subtil, amer, est comme l’instrument n
nnêtes gens vraiment vérifiés, combien d’intelligences supérieures, d’ esprits fermes ou délicats ! Que de raison, de sens, d’in
force de discours ! Quelle science d’eux-mêmes et des autres ! Que d’ esprit , de ressources, de stratégie, dans ces guerres d’
énitude ; un premier travail la tire en quelque sorte du fond de leur esprit , et la leur montre, incertaine encore, dans une s
à l’approche du but. Il en est d’autres chez qui la promptitude de l’ esprit est un effet de la chaleur du sang. Si la pensée
défaire d’écrire rapidement. » Cette vivacité d’impression, ce feu d’ esprit n’est guère compatible avec le travail de la corr
n est du dix-septième siècle, avec les nuances que j’ai marquées, son esprit à beaucoup d’égards est déjà du dix-huitième. Sai
dale, et inclinant au jansénisme. Mais ce n’est pas seulement par cet esprit d’opposition au gouvernement de Louis XIV qu’ils
51 (1694) Des ouvrages de l’esprit
Des ouvrages de l’ esprit . Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis
de faire un livre, comme de faire une pendule ; il faut plus que de l’ esprit pour être auteur. Un Magistrat allait par son mér
suis détrompé. L’on n’a guère vu jusques à présent un chef-d’œuvre d’ esprit qui soit l’ouvrage de plusieurs : Homère a fait l
oût parmi les hommes ; ou pour mieux dire, il y a peu d’hommes dont l’ esprit soit accompagné d’un goût sûr et d’une critique j
: ce sont les faits qui louent, et la manière de les raconter. Tout l’ esprit d’un auteur consiste à bien définir et à bien pei
ut ce qui ne l’est point est faible, et ne satisfait point un homme d’ esprit qui veut se faire entendre. Un bon auteur, et qui
xpressions et les termes qu’ils ont le plus aimés. La même justesse d’ esprit qui nous fait écrire de bonnes choses, nous fait
réhender qu’elles ne le soient pas assez pour mériter d’être lues. Un esprit médiocre croit écrire divinement ; un bon esprit
iter d’être lues. Un esprit médiocre croit écrire divinement ; un bon esprit croit écrire raisonnablement. L’on m’a engagé, di
es conceptions d’autrui : personne presque, par la disposition de son esprit , de son cœur et de sa fortune, n’est en état de s
s demande pas, Zélotes , de vous récrier, C’est un chef-d’œuvre de l’ esprit  ; l’humanité ne va pas plus loin : c’est jusqu’où
qu’il est ami de Fulvie et de Mélanie. Arsène , du plus haut de son esprit , contemple les hommes, et dans l’éloignement d’où
ser, savent écrire, doivent écrire ; il n’y a point d’autre ouvrage d’ esprit si bien reçu dans le monde, et si universellement
qui l’approuvent ? Un auteur sérieux n’est pas obligé de remplir son esprit de toutes les extravagances, de toutes les saleté
r servent souvent qu’à leur faire rencontrer une sottise. Si certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore t
qui ont tenté vainement de le détruire ; il a réuni en sa faveur des esprits toujours partagés d’opinions et de sentiments ; l
ites sur aucun sujet est celle du Cid. Quand une lecture vous élève l’ esprit , et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et
il. Le philosophe consume sa vie à observer les hommes, et il use ses esprits à en démêler les vices et le ridicule ; s’il donn
’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’ esprit  ; mais il leur renvoie tous leurs éloges, qu’il n
re meilleurs. Les sots lisent un livre, et ne l’entendent point ; les esprits médiocres croient l’entendre parfaitement ; les g
 ; les esprits médiocres croient l’entendre parfaitement ; les grands esprits ne l’entendent quelquefois pas tout entier : ils
Les sots admirent quelquefois, mais ce sont des sots. Les personnes d’ esprit ont en eux les semences de toutes les vérités et
vent. Je ne sais si l’on pourra jamais mettre dans des lettres plus d’ esprit , plus de tour, plus d’agrément et plus de style q
est moins vieux que Voiture, mais si ce dernier, pour le tour, pour l’ esprit et pour le naturel ; n’est pas moderne, et ne res
il en faut aux Opéras, et le propre de ce spectacle est de tenir les esprits , les yeux et les oreilles dans un égal enchanteme
e que l’on soit la dupe ? Mais sans citer les personnes graves ou les esprits forts qui trouvent du faible dans un ris excessif
en un si grand homme. Ce qu’il y a eu en lui de plus éminent, c’est l’ esprit , qu’il avait sublime, auquel il a été redevable d
l’éloquence un don de l’âme, lequel nous rend maîtres du cœur et de l’ esprit des autres ; qui fait que nous leur inspirons ou
d’une vérité. L’hyperbole exprime au-delà de la vérité pour ramener l’ esprit à la mieux connaître. Le sublime ne peint que la
 ; il est l’expression, ou l’image la plus digne de cette vérité. Les esprits médiocres ne trouvent point l’unique expression,
nes gens sont éblouis de l’éclat de l’antithèse, et s’en servent. Les esprits justes, et qui aiment à faire des images qui soie
cises, donnent naturellement dans la comparaison et la métaphore. Les esprits vifs, pleins de feu, et qu’une vaste imagination
eté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’ esprit . Il y a des artisans ou des habiles dont l’esprit
ent à y mettre de l’esprit. Il y a des artisans ou des habiles dont l’ esprit est aussi vaste que l’art et la science qu’ils pr
succès des avantages que l’on tire quelquefois de l’irrégularité. Les esprits justes, doux, modérés, non seulement ne les attei
emiers d’une seconde classe, et exceller dans le médiocre. Il y a des esprits , si je l’ose dire, inférieurs et subalternes, qui
’est pas une science, c’est un métier, où il faut plus de santé que d’ esprit , plus de travail que de capacité, plus d’habitude
e choisir pour exemplaires que ces sortes d’ouvrages où il entre de l’ esprit , de l’imagination, ou même de l’érudition : s’il
52 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »
bé Trublet. Recette pour faire du bon le beau. — § III. Les bureaux d’ esprit aux deux époques du précieux. Le galant. Lamotte
ond du précieux, et ce fond est aussi indestructible parmi nous que l’ esprit de société, par lequel nous aimons mieux réussir,
le précieux mitigé se personnifie, aux deux époques, en deux hommes d’ esprit dupes et intéressés tout ensemble, complaisants d
l’avoir trop sévère. Bouhours est en littérature un amateur, sorte d’ esprit dont le propre est de n’aimer rien simplement. La
pas toujours légère. Homme du monde avant tout, hanteur des bureaux d’ esprit , précepteur de cour, jésuite de l’école des accom
cœurs. Bouhours, fort répandu dans les ruelles, représente ce tour d’ esprit , qu’il contribuait de sa personne et de ses succè
mandait, sans y mettre la périlleuse condition de l’orner. Les grands esprits d’alors savaient que s’attacher aux ornements, c’
ien que vrai, ne suppose pas que l’homme qui le porte soit un homme d’ esprit … C’est faire acte d’homme d’esprit que de préfére
homme qui le porte soit un homme d’esprit… C’est faire acte d’homme d’ esprit que de préférer, même à tort, Sénèque à Cicéron e
s en ragoût le mènerait à dire que le goût pour le faux marque plus d’ esprit que la préférence pour le vrai. En poussant un pe
ieux du dix-septième siècle et celui du dix-huitième. — Les bureaux d’ esprit . — Le galant. — Lamotte et la duchesse du Maine.
siècle et au commencement du dix-huitième, il y a celle des bureaux d’ esprit aux deux époques. Au dix-huitième siècle, l’hôtel
« qu’elles ont tiré une passion toute sensible (l’amour) du cœur à l’ esprit , et converti des mouvements en idées17. » Le mot
là cherchent l’énigme. Le même travers s’était aggravé de l’abus de l’ esprit d’analyse, la gloire et le faible de cette époque
certs ; un théâtre magnifique où tout ce qui frappe les yeux étonne l’ esprit et glace la voix ; une école toute céleste où les
eux étonne l’esprit et glace la voix ; une école toute céleste où les esprits , de quelque étage qu’ils soient, peuvent, en y ar
alité ; le sanctuaire et la famille des Muses ; une si haute région d’ esprit , que l’on en perd la pensée, comme, quand on est
e du précieux dans le Petit Carême de Massillon. — Danger que court l’ esprit français au commencement du dix-huitième siècle.
eur ; et je ne fais peut-être pas si mal de m’émouvoir d’un travers d’ esprit qui s’était glissé jusque dans la chaire, et qui
nd, Grimm, pensant, quarante ans après, au mal qu’aurait pu faire à l’ esprit français, qu’il aimait comme le bien du genre hum
et d’Eugène, 1671. 13. La Manière de bien penser dans les ouvrages d’ esprit , 1687. 14. L’abbé Trublet avait alors la rage D
blet avait alors la rage D’être à Paris un petit personnage. Au peu d’ esprit que le bonhomme avait L’esprit d’autrui par suppl
à Paris un petit personnage. Au peu d’esprit que le bonhomme avait L’ esprit d’autrui par supplément servait. Il entassait ada
rvait. Il entassait adage sur adage. 15. Épître à Huet. 16. De l’ Esprit , t. III. 17. Le Cercle. 18. Éloge de Lamotte.
53 (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »
dre, un tel problème, malgré tout ce qu’il a inspiré dernièrement aux esprits les plus opposés, n’était cependant pas arrivé à
nous brassons la renommée ; moitié aigle et moitié colombe, c’est un esprit si haut et si chaste dans la solitude de sa provi
qui donnaient du moins la puissance de jet et le plein cintre de cet esprit qui s’élançait, et que plus tard il s’élevait d’u
nnet a ajouté la vigueur de l’idée chrétienne aux forces vives de son esprit  ; et c’est ainsi qu’il est arrivé, non à la vérit
ce littéraire, et de l’autre, le danger auquel ils exposent de jeunes esprits qui prennent leurs premiers plis et reçoivent les
uart d’heure de savoir si c’est le métaphysicien qui éveille en lui l’ esprit politique ou si c’est l’esprit politique, effrayé
le métaphysicien qui éveille en lui l’esprit politique ou si c’est l’ esprit politique, effrayé des tempêtes qui dorment sous
qui est visible jusqu’à la splendeur, c’est que le métaphysicien et l’ esprit politique, dont l’union fait un homme presque aus
société. Seulement, plus frappé que personne, en vertu de son tour d’ esprit , de l’inutilité des charges à fond exécutées par
les défaillances. Terrifiante et majestueuse peinture ! Le propre des esprits véritablement supérieurs est d’élever jusqu’à eux
de ces questions soulevées. M. Saint-Bonnet a prouvé à quelle race d’ esprits il appartenait, en donnant pour base à une questi
on a affaire… Nous avons nommé la Raison. Mais, comme tous les grands esprits philosophiques qui savent que les mots représente
e n’y manqua pas. Elle la brisa. Pour cela, la philosophie pesa sur l’ esprit de l’homme de deux manières, par les sciences qui
l’homme de deux manières, par les sciences qui ne s’adressent qu’à l’ esprit et qui finissent par lui donner le vertige de sa
de jeunes âmes, qui ne semble être qu’une question de rhétorique aux esprits superficiels, mais qui est, pour les esprits prof
estion de rhétorique aux esprits superficiels, mais qui est, pour les esprits profonds, une question de philosophie, de gouvern
une question de philosophie, de gouvernement, d’avenir du monde. Les esprits superficiels…, nous savons ce qu’ils sont dans un
ns ne sont pas nouvelles. Elles ont été exprimées déjà par beaucoup d’ esprits dans la discussion dont nous parlions plus haut a
conclusions et dont il les impose. Livre de circonstance pensé par un esprit d’une originalité perçante, l’Affaiblissement, no
forme, soit dans le fond, lequel ne déconcerte pas trop la niasse des esprits qui se mêlent de les juger. Quand on n’a pas ce b
point de vue de l’information historique, ne peut infirmer dans notre esprit la portée des raisons que M. Saint-Bonnet a signa
ne, c’est-à-dire de l’époque à laquelle ils se sont produits, et de l’ esprit qui l’animait. Membre de cette illustre compagnie
France étaient chrétiennes, comme, hélas ! elles ne le sont plus, aux esprits sévères qui croient aujourd’hui la foi et la civi
dans l’état effrayant de la pensée européenne et dans la nature de l’ esprit humain. Et nous le répétons en finissant : il n’y
54 (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »
és du génie de Calvin. — § VI. Mauvais côtés et défauts, et comment l’ esprit du calvinisme est un schisme dans la littérature
semble les deux Renaissances dont l’union seule a fait la beauté de l’ esprit moderne ? Au seizième siècle la philosophie chrét
 siècle, il faudra l’entendre de cette profondeur particulière que l’ esprit chrétien donne à tous les écrits supérieurs sans
a philosophie chrétienne ? La Réforme ne fut donc pas moins utile à l’ esprit français que la Renaissance, puisque la philosoph
catholiques du seizième siècle, secoués par le mouvement général des esprits , et réveillés par cette renaissance des lettres e
n, qui forma des espérances sur ce qu’il appelait la courbure 64 de l’ esprit de Calvin. Courbure au sens propre, est-ce malice
ent pas de douter que Wolmar ne l’entendit d’une certaine souplesse d’ esprit , qui ne regarde pas le moral. Le maître décida so
transaction ; le système de Calvin fut un changement radical. Tout l’ esprit du protestantisme avait été dans son premier acte
subsister de l’ancienne Église, soit comme n’étant pas contraire à l’ esprit de la nouvelle, soit comme indifférent, marquait
nt, marquait moins l’intention d’abolir les œuvres que d’en changer l’ esprit . Volontairement ou à son insu, Luther transigeait
qui a imprimé son cachet à ses écrits. Il fit de prodigieux efforts d’ esprit pour la faire prévaloir. Aucune objection ne le t
exténué, où la vie ne se révélait que dans le regard, représentant l’ esprit de discipline jusqu’au point où il devient tyrann
qu’au point où il devient tyrannie, de même que Rabelais représente l’ esprit de liberté jusqu’au point où il devient licence.
t licence. Ces contrastes si frappants, ces caractères et ces tours d’ esprit si opposés, qui se produisent à la même époque et
sonnification et une double tradition des deux grands caractères de l’ esprit français, la rigueur logique, et cette liberté ai
 ? A ne regarder dans Calvin et Rabelais que les excès de leur tour d’ esprit particulier, on ne comprendrait pas que la perfec
r d’esprit particulier, on ne comprendrait pas que la perfection de l’ esprit français dût être le fruit d’une contradiction si
e que leur raison, qu’on reconnaît une première image complète de cet esprit français, le plus libre et le plus discipliné qui
annoncée dès le premier jour de son ministère, avec telle force de l’ esprit de Dieu, que jamais méchant ne le put ouïr sans t
le plus de marques de la suite de sa vie et des développements de son esprit  ; c’est à la fois son système religieux, sa condu
ue de rapports généraux, qui n’avaient point encore pris place dans l’ esprit français ; et quelle nouveauté que cette forme sé
ons, qui, pour le plus grand nombre, sont définitives. L’image de cet esprit pénétrant et audacieux par lequel Calvin s’éleva
de puissance et comment il l’a tirée de sa parfaite conformité avec l’ esprit français. Par une autre conformité non moins marq
’esprit français. Par une autre conformité non moins marquée avec cet esprit , tandis que Rabelais se modelait sur les Grecs, C
vivre Calvin, comme écrivain français ; voilà les beaux côtés de cet esprit , auxquels répondent, dans le caractère, cette fer
e courage, ces vertus privées, ce sacrifice de la chair à la vie de l’ esprit , qui l’ont rendu digne de gouverner les hommes. C
e bien a produit ses fruits ; il s’est incorporé en quelque façon à l’ esprit français dont il fait partie. Il faut d’autant pl
ait eu la tentation de le devenir tant ce génie sérieux, logique, cet esprit de discipline, cette gravité sont conformes à l’e
, logique, cet esprit de discipline, cette gravité sont conformes à l’ esprit de notre pays ! Mais je m’étonne encore moins qu’
le tyran de Genève. ` § VI. Mauvais côtés et défauts, et comment l’ esprit du calvinisme est un schisme dans la littérature
puissance sur les autres, est non moins propre à notre nation que cet esprit logique, dont il n’est que l’exagération. La clar
a passion persuadée que parce qu’elle raisonne, elle est la raison. L’ esprit du radicalisme, dans les autres pays, paraît être
ffrent, et les emporte au-delà des bornes ; en France, ce n’est que l’ esprit logique poussé jusqu’à l’absurde. Les radicaux, p
, pour ne parler que des spéculatifs, ne sont le plus souvent que des esprits étroits qui raisonnent bien. Là est le mauvais cô
des esprits étroits qui raisonnent bien. Là est le mauvais côté de l’ esprit de Calvin. Cette force de logique lui donne des f
renait aucun souci de s’ennoblir. J’attribue surtout à cet excès de l’ esprit de logique l’habitude de l’injure, qui déshonore
l’habitude de l’injure, qui déshonore la polémique de Calvin. Dans un esprit médiocre, le penchant à l’injure vient d’intempér
le penchant à l’injure vient d’intempérance et de faiblesse, dans un esprit supérieur, c’est le plus souvent la marque de l’e
ison, par laquelle nous croyons avoir conquis l’impartialité des purs esprits , parce que nous avons dépouillé tout sentiment hu
que de couleur et d’onction. C’est sans doute un des beaux côtés de l’ esprit français et de la langue, mais ce n’est pas le pl
mable où Calvin l’avait rendu si terrible. Plus tard, d’autres grands esprits réuniront la logique de Calvin et l’onction de Fr
55 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142
e sujet, la querelle des anciens et des modernes, qui occupa tant les esprits dans la seconde moitié du xviie  siècle et au com
on est tenté de dire de soi et de son temps bien du mal, mais pour l’ esprit on ne prétend pas céder, et on a toutes sortes de
tableau complet d’un des épisodes les plus curieux de l’histoire de l’ esprit . Ce livre, dans sa forme actuelle où il n’y a plu
eux pointes, dont l’auteur en définitive, tout à la riposte et armé d’ esprit comme il esth, n’aura pas à s’effrayer ni à se pl
ait pas d’une seule vue et avec netteté. C’est par les sciences que l’ esprit moderne est arrivé à se distinguer nettement de l
y avait des matières où l’érudition n’était qu’un embarras, et que l’ esprit humain, pour procéder avec sûreté, n’avait qu’à s
s’armer de méthodes propres à lui, exactes et nouvelles. Dès lors cet esprit moderne s’est senti émancipé ; il a jeté son baga
dater de Desmarets de Saint-Sorlin, vers 1670 ; les manifestes de cet esprit un peu extravagant, et qui mêlait quelques bonnes
M. Rigault avait à remplir, et sur lequel il a semé avec infiniment d’ esprit toutes les variétés d’une érudition curieuse et p
oits, et, au point de vue de la composition, j’aurais préféré que cet esprit si littéraire de M. Rigault, laissant tous ces gr
on vers l’avenir… C’est après tout une noble ambition, l’ambition des esprits jeunes, même quand ils sont le plus modérés. Y eu
de l’empire, au sein de cette unité puissante qui avait engendré des esprits universels comme elle-même, au temps des Sénèque,
ur obéis point, j’opine comme eux. » Il y avait, à côté de ces libres esprits , ouverts dès lors à toutes les perspectives, d’hu
réliminaires. Que voulez-vous ? c’est la richesse d’un vif et fertile esprit dans un premier ouvrage où l’on ne veut rien sacr
té trop continue, et en tout cas il se dessine moins nettement dans l’ esprit après qu’on en a terminé la lecturei. Classique à
Motte, contempteurs de l’Antiquité qu’ils ne comprenaient pas, et les esprits philosophiques qui la combattaient par système, a
ient avec des amis communs devant une galerie attirée par le nom et l’ esprit des causeurs. Le café Procope a entendu lancer bi
onner bien haut les grands mots d’indépendance et d’émancipation de l’ esprit humain. À l’entendre, Homère n’est qu’une vieille
’était pas si ridicule de vouloir paraître philosophe, car il avait l’ esprit naturellement philosophique ; et s’il s’est tromp
le en vaut la peine. M. Rigault n’y a vu qu’un grotesque : pourquoi l’ esprit serait-il si rigoureux contre l’esprit ? g. [1r
u qu’un grotesque : pourquoi l’esprit serait-il si rigoureux contre l’ esprit  ? g. [1re éd.] Pour la thèse latine il avait ch
nsidéré à un point de vue assez particulier h. [1re éd.] tout armé d’ esprit qu'il est i. [1re éd.] et en tout cas il se dess
est i. [1re éd.] et en tout cas il se dessine moins nettement dans l’ esprit du lecteur après qu’on l'a terminé.
56 (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »
éprochable, qui, dégagé de tout alliage, sonne l’or pur de son propre esprit  ! Ces nouvelles lettres, qui vont de 1811 à 1817,
changements qu’on puisse constater ou suivre, comme beaucoup d’autres esprits , qui se transforment devant nous dans l’action mê
ormais d’une seule ligne l’empreinte maintenant creusée dans tous les esprits par cette physionomie d’écrivain, aussi facile à
omme, qui va du génie à la plus grande âme, de la plus grande àme à l’ esprit le plus séduisant, et chez qui toutes les qualité
eries de cette délicieuse Artificielle, de cette caillette, non pas d’ esprit , mais de cœur, qui s’appelle madame de Sévigné !
e que j’appelle, moi, une sainteté, et qui fut toujours si piquante d’ esprit quand elle était le plus touchante de résignation
lle était le plus touchante de résignation, — on me dit que j’ai de l’ esprit , mais je ne puis cependant pas faire avec de l’es
t que j’ai de l’esprit, mais je ne puis cependant pas faire avec de l’ esprit une berline ! » Ce Job de la diplomatie savait te
oi, justement révoltées, et qui, armées de toutes les puissances de l’ esprit , savaient s’en servir d’une manière charmante ou
s pour le savoir. Jamais on ne se douterait à distance des dépenses d’ esprit , d’art, de délicatesses infinies qu’il a faites,
pouvez prendre les plus spirituels parmi les plus spirituels quand l’ esprit est aimable, vous pouvez prendre Hamilton, Rivaro
es torts qu’on a envers lui avec ceux-là mêmes qui les ont ! Jamais l’ esprit , cet esprit qui est toujours un peu diable, n’est
on a envers lui avec ceux-là mêmes qui les ont ! Jamais l’esprit, cet esprit qui est toujours un peu diable, n’est-ce pas ? ne
été doublée. C’est que Joseph de Maistre a encore plus le génie de l’ esprit que l’esprit du génie. Il a beau avoir de la gran
C’est que Joseph de Maistre a encore plus le génie de l’esprit que l’ esprit du génie. Il a beau avoir de la grandeur de tête
u avoir de la grandeur de tête et de la vertu, Joseph de Maistre a un esprit du diable, comme on dit dans le pays des gens d’e
e Maistre a un esprit du diable, comme on dit dans le pays des gens d’ esprit , mais c’est le diable avant sa chute, dans le tem
seph de Maistre, et s’y teindre des idées et des couleurs de ce grand esprit éclatant ! Quel envers à l’histoire de Thiers sur
trouverait (à part les arrangements d’Albert Blanc, bien entendu). L’ esprit le plus absolu, mais aussi le plus élevé qu’ait p
parable à l’impression que doit causer le ton d’un livre écrit par un esprit qui passait pour violent, — ce qui n’était peut-ê
à force de vertus, voilà pour nous la grande affaire. Être doué d’un esprit prodigieux dans le sens le plus leste et le plus
le sens le plus leste et le plus brillamment impertinent de ce mot d’ esprit , qui souvent dominait chez Joseph de Maistre tout
57 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »
ucoup moins facile d’enserrer dans des formules qui les contiennent l’ esprit ondoyant et brillant et les opinions multiples de
ravi, ébloui : mais on est aussi déconcerté, ahuri, abasourdi. Tant d’ esprit , de verve, d’imagination drolatique ! Tant de phi
ue, d’abord, doit avoir ou se donner les sentiments, la disposition d’ esprit de la majorité des « honnêtes gens » et des lettr
is surtout, s’il est vrai qu’il ne puisse appliquer aux ouvrages de l’ esprit une autre mesure que la sienne, il faut du moins
d’en diminuer par là le piquant. M. Weiss a tout ce qu’on voudra : l’ esprit , la sagacité, la profondeur ; mais, par-dessus to
ent « la merveille unique entre toutes »  On sait que Perrault fut un esprit curieux et original, et nous goûtons tous la grâc
seul défaut saillant d’un siècle où bien décidément le caractère et l’ esprit français ont atteint leur point de perfection et
ce sont des rapprochements de noms et d’idées propres à troubler les esprits timides  « On pourrait admirer, au troisième acte
ier brûlé. III Rien de plus vivant que cette critique. C’est un esprit qui se livre. La véhémence de ses affirmations n’
comme elle est !… Je ne sais si personne de notre temps a eu plus d’ esprit que M. Weiss. Et il a les deux sortes d’esprit :
otre temps a eu plus d’esprit que M. Weiss. Et il a les deux sortes d’ esprit  : celui qui est comme la fleur du bon sens et cel
es, et celui qui réside dans l’imprévu abondant des images. Il a de l’ esprit comme Voltaire et comme Henri Heine, et il en a c
udrais la voir, une fois, jouer l’École des femmes et la Chercheuse d’ esprit . » Parmi toutes ses autres originalités, M. Weis
n ont exprimé l’âme, le Paris d’à présent et ceux qui en traduisent l’ esprit . Il se pique de connaître Paris dans ses recoins 
ssi perspicaces qu’elles paraissent effrénées : on ne saurait unir un esprit plus aigu à un délire plus abondant. Mais, si son
ère et étudiée, pour certaines formes particulièrement élégantes de l’ esprit français et pour les périodes où cet esprit a mon
ulièrement élégantes de l’esprit français et pour les périodes où cet esprit a montré le plus de finesse et de grâce et aussi
sse et de grâce et aussi le plus de générosité. M. Weiss veut que cet esprit ait sa poésie, égale ou supérieure à toutes les a
éfinissait l’ivresse : une courte folie. Écoute ceci, et dis-moi si l’ esprit , le pur esprit, l’esprit tempéré et fin, l’esprit
resse : une courte folie. Écoute ceci, et dis-moi si l’esprit, le pur esprit , l’esprit tempéré et fin, l’esprit qui se contien
e courte folie. Écoute ceci, et dis-moi si l’esprit, le pur esprit, l’ esprit tempéré et fin, l’esprit qui se contient et se go
ci, et dis-moi si l’esprit, le pur esprit, l’esprit tempéré et fin, l’ esprit qui se contient et se gouverne, la plus intime es
’objecter qu’entre la sauvage hypocondrie d’un vieux poète saxon et l’ esprit de Regnard il y a de la place ; que vraiment on p
Au reste, M. Weiss adore, je crois, non seulement cette poésie et cet esprit , mais la société où ils ont fleuri délicieusement
s’y trompe pas, est un fougueux idéaliste. Il n’aime pas seulement l’ esprit , qui est, de toutes les façons de voir et d’expri
e, l’héroïque, l’impossible. Et l’on découvre aussi parfois, dans son esprit si lucide, une ombre de songerie germanique. Je s
lles elle s’exerce. La comédie que nous donnait toutes les semaines l’ esprit de M. Weiss valait mieux, neuf fois sur dix, que
re critiquée et de son critique. Il saisit un reflet du monde dans un esprit , et de cet esprit dans un autre. Il voit comment
son critique. Il saisit un reflet du monde dans un esprit, et de cet esprit dans un autre. Il voit comment un homme qui a vu
ns seulement en donnent une tout à fait originale et qu’on retient. L’ esprit de M. J.-J. Weiss est au premier rang de ceux-là 
58 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »
deux premiers tiers du dix-neuvième siècle ont vu naître d’ouvrages d’ esprit , je ne m’en sens pas l’autorité. Nul n’est impart
ou contre les personnes, peut rester témoin véridique des œuvres ; un esprit capable de regarder la gloire elle-même, comme l’
otre temps est venue ajouter les complaisances et les injustices de l’ esprit de parti. Il n’y a pas, pour l’esprit de parti, d
aisances et les injustices de l’esprit de parti. Il n’y a pas, pour l’ esprit de parti, de méchant écrivain qui ne soit bon, ni
utes ces causes d’erreur, pour oser juger en historien les ouvrages d’ esprit de mon temps. Mais comme il ne me plairait point
rigine des sociétés humaines et sur les formes des gouvernements, les esprits touchés d’idéologie. Ceux qui cherchent dans les
s esprits touchés d’idéologie. Ceux qui cherchent dans les ouvrages d’ esprit des lumières sur les choses plus près d’eux, ou s
aucoup de pensées fécondes, par les perspectives qu’il ouvre devant l’ esprit français, ce livre a été une influence, la premiè
dans les tristesses de l’exil, et embellie par l’orgueil paternel. L’ esprit chrétien peut seul expliquer comment tant de sévé
ilie avec tant de tendresse dans les sentiments. Il y a deux sortes d’ esprits absolus : les absolus du sens propre, et les abso
eure même où j’écris, l’éclatante fortune de faire réfléchir bien des esprits et de remuer bien des consciences, et sa théorie
it qu’ils emportent le royaume de Dieu ; Lamennais, à la façon de ces esprits sans mesure qui, après avoir accablé tout le mond
, ils ne prendront pas place parmi les grands écrivains et les grands esprits , avec cette différence que de Maistre paraîtra to
différence que de Maistre paraîtra toujours plus près d’être un grand esprit , et Lamennais un grand écrivain. § II. La poés
les auteurs s’étaient comme ajustés, par la conformité de leur tour d’ esprit avec le genre choisi par eux. Rester sévèrement r
ins éminente de leurs qualités que, travaillant pour l’éducation de l’ esprit humain, aucun d’eux ne sente son docteur. Au dix-
i resplendissent comme des rayons, et de ses défauts qui pèsent sur l’ esprit comme des ombres134. Si j’ai une secrète préféren
Un mot en dira plus que tout ce détail : tout y vient du cœur, même l’ esprit , qui chez tant d’autres vient de la tête ; à plus
rables. Une seule chose est de source dans Casimir Delavigne, c’est l’ esprit  ; et cet esprit, joint à un rare talent de versif
e chose est de source dans Casimir Delavigne, c’est l’esprit ; et cet esprit , joint à un rare talent de versification et au do
r le tard, à un cœur où s’est conservée la sensibilité première, à un esprit mûr qui a gardé la jeunesse. § III. L’histoire
générales d’erreur sur les écrivains contemporains les illusions de l’ esprit de parti, en revanche elle a apporté dans l’histo
lement intéressé et éclairé : on est conduit137. D’autres habitudes d’ esprit , un autre génie développé par les luttes de la tr
assentiment extraordinaire des bons juges et de la foule. Si quelques esprits restés fidèles à l’ancien type historique, et jus
oule pour admirer cette facilité, cette lumière universelle qui, de l’ esprit de l’écrivain, se répand sur tous les sujets qu’i
ces qu’excite et les séductions qu’exerce le faux progrès : tel est l’ esprit de ce bel ouvrage, et c’est par là qu’il prend un
nouvelle et essentielle de l’histoire générale. Les révolutions de l’ esprit , les changements du goût, les chefs-d’œuvre en so
ivers que les visages. Elle est moins touchée des lois générales de l’ esprit que de ses diversités individuelles. Pour le fond
tirer des lettres un enseignement pratique, songer moins à conduire l’ esprit que le cœur, prendre plus de souci de la morale q
e plus d’un traité ; elle a la prétention de régler les plaisirs de l’ esprit , de soustraire les ouvrages à la tyrannie du chac
hacun son goût, d’être une science exacte, plus jalouse de conduire l’ esprit que de lui plaire. Elle s’est fait un idéal de l’
de conduire l’esprit que de lui plaire. Elle s’est fait un idéal de l’ esprit humain dans les livres ; elle s’en est fait un du
voilà le mauvais. Si son objet est élevé, si elle ne fait tort ni à l’ esprit humain, qu’elle étudie dans son imposante unité,
écrivains. S’il n’avait pas suffi, pour l’inventer, de la justesse d’ esprit et de la candeur d’âme dans un homme de bien, je
ique à l’histoire de la philosophie. C’étaient de belles fêtes pour l’ esprit que ces leçons où l’exposition la plus lucide met
notre nature morale s’élever et s’améliorer par les mêmes plaisirs d’ esprit qui formaient notre goût. Ces leçons, devenues de
-neuvième siècle. — Dernière impression. Parmi tous les ouvrages d’ esprit , il n’en est pas où les contemporains soient plus
raye les pièces de théâtre, c’est le travers du jour, c’est le tour d’ esprit du jour, c’est le langage du jour. Une mode vient
du jour, c’est le langage du jour. Une mode vient-elle à tourner les esprits d’un autre côté, tout ce bruit cesse, et voilà de
ée que la comédie. On parle des auteurs de comédies comme d’agréables esprits qui ont fait passer de bons moments à leurs conte
nts à leurs contemporains ; on parle des auteurs de tragédies comme d’ esprits fourvoyés qui ont eu le travers de viser au génie
is de la comédie légère s’est personnifié dans un homme d’un charmant esprit , Scribe, qui, dans la fécondité du théâtre contem
emporaine, au tour et au vers cornéliens, telle comédie étincelante d’ esprit , de caprice et de style, qui témoigne, avec éclat
criptions, tout dans ses livres est revêtu de cette beauté suprême. L’ esprit se sent élevé par ces pures créations de l’art, a
and siècle. Je pourrais même affirmer que le nom lui en restera, si l’ esprit français resserre son union, un moment relâchée,
tres voies. Là est la force du génie français, et la valeur de chaque esprit sera toujours proportionnée à la part qu’il aura
59 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513
on ait vues, et comme il s’en produit quelquefois en France quand les esprits sont reposés et qu’on n’a rien de mieux à faire.
rs ; c’était le même régime qui se continuait en apparence. De jeunes esprits impatients, plus légers ou plus hardis, trouvaien
y que la duchesse de Bourgogne guidait au jeu et au plaisir, ou à ces esprits ingénieux et froids que Fontenelle initiait à la
que Fontenelle initiait à la philosophie. La Motte, qui croyait que l’ esprit supplée au talent et qui s’était mis à faire des
ur, d’une certaine précision ingénieuse et fine qu’ils avaient dans l’ esprit et qui prévaudra au xviiie  siècle : eux aussi, i
ral, il se dit bien de bonnes choses, et justes : La Motte, à force d’ esprit et de sagacité, devina quelques-unes des objectio
autres autant qu’elle le voudrait. La Motte est sceptique ; c’est un esprit froid, fin, sagace, qui pratique la maxime de Fon
ait en être susceptible ; il n’a rien à faire de son loisir et de son esprit qu’à l’appliquer indifféremment à toutes sortes d
alement tous les hommes, tout le reste a diverses faces qu’un homme d’ esprit sait exposer comme il lui plaît ; et il peut touj
l et mince. Tous deux ont cet avantage de si bien raisonner en gens d’ esprit qui décomposent leur sujet et le traitent à faux
mpatientent, vous irritent et vous forcent, pour peu que vous ayez un esprit franc, à mieux raisonner, ou du moins à conclure
uctions solides de l’ancienne critique française, et où il y a plus d’ esprit qu’on ne pense : La douleur, dit-elle en commenç
ue qui ne laisse pas la liberté des jugements en matière d’ouvrages d’ esprit  ; elle croit que l’admiration religieuse des anci
ant on lui prête serment de fidélité à cet égard. Ce n’est point là l’ esprit d’une assemblée de gens de lettres, et l’Académie
oit voir, dit-elle, un enterrement à sa paroisse. » Mais ces traits d’ esprit , que Mme Dacier oppose à ceux de l’adversaire, se
é de Pons, comme Marivaux ; il y avait ceux qui ne riaient pas et les esprits rectilignes comme l’abbé Terrasson, membre de l’A
rdre intellectuel. Selon lui, Descartes a renouvelé pour ainsi dire l’ esprit humain, en substituant la raison à la prévention.
nir lieu de l’expérience dans les sujets de physique ; et le même bon esprit , qui fait employer l’expérience dans l’un, fera t
et les autres à un principe commun, et ce principe n’est autre que l’ esprit de philosophie. Dès l’abord, il avait défini cet
autre que l’esprit de philosophie. Dès l’abord, il avait défini cet esprit de philosophie comme il l’entendait, « une supéri
ette dispute, disait-il un peu magnifiquement, a achevé de rendre à l’ esprit humain toute sa dignité, en l’affranchissant auss
ue chez tout autre peuple : « La philosophie fait, pour ainsi dire, l’ esprit général répandu dans l’air, auquel tout le monde
oncluait en ces termes : Caton le Censeur connaissait parfaitement l’ esprit général des Grecs, et combien ils donnaient au so
ur achever le parallèle, qu’aux vrais modernes elle sort du fond de l’ esprit et de la raison. Jamais on n’a exprimé la confia
e, qu’il proclamait d’ailleurs le chef-d’œuvre le plus ingénieux de l’ esprit humain en son genre ; il venait donc révéler à to
accord dans l’essentiel, à savoir, « qu’Homère est un des plus grands esprits du monde, et qu’il a fait le premier une sorte de
ic rit et applaudit à M. de La Motte ; car il faut convenir qu’il a l’ esprit aimable et léger : son dernier ouvrage a plu infi
emarque Voltaire, que l’ouvrage de M. de La Motte était d’une femme d’ esprit , et celui de Mme Dacier d’un homme savant… La Mot
d. La Motte, en s’exprimant ainsi, parlait comme un homme froid et d’ esprit dégagé, qui n’a pas la chaleur d’une conviction,
n nouveau peuple. Si l’on souffre que de faux principes leur gâtent l’ esprit et le jugement, il n’y a plus de ressource. La j
abinet ou avec des savants ; partout ailleurs simple, unie, avec de l’ esprit , agréable dans la conversation, où on ne se serai
60 (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461
je le supplie de juger ce livre, non par une page isolée, mais par l’ esprit général. Un esprit ne peut s’exprimer que par l’e
uger ce livre, non par une page isolée, mais par l’esprit général. Un esprit ne peut s’exprimer que par l’esquisse successive
nce ». Je sais qu’aux yeux de plusieurs cette foi à la science et à l’ esprit humain semblera un bien lourd béotisme et qu’elle
er au critérium plus facile des intérêts et du bon ton 191. Le tour d’ esprit est seul prisé ; la considération intrinsèque des
mencer par Montaigne et Pascal, nos sceptiques ont été, ou des gens d’ esprit , ou des croyants, deux scepticismes très voisins
and le scepticisme est devenu de mode, il ne suppose ni pénétration d’ esprit ni finesse de critique, mais bien plutôt hébétude
nous empêche de saisir la vérité pour une pénétration merveilleuse d’ esprit , qui nous révèle des motifs de doute inconnus et
lédiction, l’ironie : malédiction contre tout ce qui a fait marcher l’ esprit humain et brisé la vieille chaîne. Obligés de haï
main et brisé la vieille chaîne. Obligés de haïr tout ce qui a aidé l’ esprit moderne à sortir du catholicisme, ces frénétiques
é centrale de la France, travaillait si efficacement au triomphe de l’ esprit moderne, comme Luther, la science comme l’esprit
ent au triomphe de l’esprit moderne, comme Luther, la science comme l’ esprit industriel, l’humanité en un mot. Ils croient fai
e de la Bible, parce qu’il n’a pas le sens des œuvres primitives de l’ esprit humain. Il se serait moqué de même des Védas et a
courage pour résister à la réaction que ces fats provoquent chez les esprits droits. C’est trop de condescendance que de se ré
s modernes 195. Quand on parle de sérieux, on se reporte au bon petit esprit de Rollin, qui n’est certainement pas ce qu’il no
plète, à la fois élevée et savante, indulgente et impitoyable. Le bon esprit étroit est en France très dangereux, par le soupç
t, du moment que l’on associe à la morale quelque idée de pesanteur d’ esprit , c’est assez pour qu’on la tienne en suspicion. D
nne en suspicion. De là l’extrême rabais où est tombé le titre de bon esprit . Ce titre, qui devrait être le plus beau des élog
i devrait être le plus beau des éloges, est devenu presque synonyme d’ esprit faible et est accordé avec une étrange libéralité
ient pas pour soi-même, et on pense qu’en accordant aux autres le bon esprit on fera entendre qu’on est soi-même un grand ou b
e bon esprit on fera entendre qu’on est soi-même un grand ou brillant esprit . Nous craignons tant de nous laisser jouer que no
s assez les passions et ressemblerait au scepticisme. Cette largeur d’ esprit , qui éliminerait dans son affirmation toute limit
rait folie. La tête tourne quand on s’approche trop de l’identité ; l’ esprit humain ne s’exerce qu’à la condition d’un cadre f
croient par nature et n’ont pas aperçu les motifs de douter  Quand l’ esprit , longtemps bercé dans cette foi naïve, commence à
sonnable, mais sans profondeur (Socrate, Th. Reid)  Plus de vigueur d’ esprit montre bientôt le peu de fondement de cette nouve
ime scepticisme (Kant, Jouffroy, Pascal)  Enfin, la vue complète de l’ esprit humain, la considération de l’humanité aspirant a
e ce siècle. La politique alors a mené le train du monde ; les gens d’ esprit qui aspiraient à autre chose qu’à amuser leurs co
de l’intrigue et où le grand intérêt s’est porté sur les hommes de l’ esprit . Soit, par exemple, le XVIIIe siècle ; qui a tenu
Pacte de famille, comparés comme événements au Contrat social ou à l’ Esprit des Lois ? Les affaires étaient entre les mains d
istoriques du temps sont des écrivains, des philosophes, des hommes d’ esprit ou de génie. Et ces penseurs se mettent-ils activ
es de lettres dans la politique active signale l’affaiblissement de l’ esprit politique chez une nation. C’est une erreur ; cel
ez une nation. C’est une erreur ; cela prouve un affaiblissement de l’ esprit philosophique, de la spéculation, de la littératu
a dignité de l’intelligence, puisqu’elle ne suffit plus à occuper les esprits distingués ; cela prouve enfin que le règne a pas
les esprits distingués ; cela prouve enfin que le règne a passé de l’ esprit et de la doctrine à l’intrigue et à la petite act
mmes de pensée et de sentiment, et on laissera ce vulgaire labeur aux esprits inquiets, et toutes les âmes nobles et élevées, a
extravagances ; elles n’arrivent à une grande puissance que quand des esprits philosophiques leur ont donné la forme. Qui sait
ots que Voltaire savait de Locke ont fait plus pour la direction de l’ esprit humain que le livre de Locke. Les quelques bribes
eprend trois ou quatre mots d’un système, suffisants pour indiquer un esprit  ; on devine le reste, et cela va son chemin. L’hu
en des choses ont été (passez-moi le mot) bâclées dans la marche de l’ esprit humain. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que s
aute s’ils sont laids ; c’est une façon de vivre. » Il est d’un petit esprit , me disais-je, de moraliser la nature et de lui i
61 (1890) L’avenir de la science « XXI »
de la Perse et les médailles des rois Sassanides. Mais, en prenant l’ esprit humain dans son ensemble, en évaluant le progrès
nnaît qu’une révolution de trois jours fait plus pour le progrès de l’ esprit humain qu’une génération de l’Académie des inscri
c’est que le temps des révolutions est peu favorable au travail de l’ esprit , que la littérature, pour produire des chefs-d’œu
ons troublées. De tous les siècles, le XVIe est sans doute celui où l’ esprit humain a déployé le plus d’énergie et d’activité
hies. Eh bien ! ce siècle admirable, où se constitue définitivement l’ esprit moderne, est le siècle de la lutte de tous contre
e la terreur ? je ne sais quelle timidité s’est emparée chez nous des esprits . Sitôt que le moindre nuage paraît à l’horizon, c
aux nous ont faits ce que nous sommes eussent raisonné de la sorte, l’ esprit humain serait resté éternellement stérile. Montai
égulièrement organisée ; la paix nous a semblé le milieu naturel de l’ esprit humain, la lutte ne s’est montrée à nous que sous
volutions, c’est la passion développée par le combat. Le travail de l’ esprit ne serait sérieusement menacé que le jour où l’hu
qui, durant plus de deux siècles, a aiguisé et tenu en éveil tous les esprits de l’Europe civilisée ; je regrette le temps où L
que de grandes luttes, plus d’intrigues que de grandes passions. » L’ esprit humain a infiniment plus travaillé sous les année
ime qui réalisa l’idéal de l’éclectisme passera, dans l’histoire de l’ esprit humain, pour une période assez inféconde. Au cont
et Schammaï ? Il faut s’attendre à tout dans ces grandes crises de l’ esprit humain, aux sublimités comme aux folies. Il n’y a
ist, non plus probablement représentés par des individus, mais par un esprit nouveau, qui surgira spontanément, sans peut-être
gèrent si fort en un sens qu’ils passent presque sous la loi d’autres esprits et aperçoivent des mondes inconnus. Ces êtres ont
r. La foi nouvelle ne naîtra que sous d’effroyables orages et quand l’ esprit humain aura été maté, déraillé, si j’ose le dire,
ent lui-même. La règle existait bien à l’origine, mais vivifiée par l’ esprit , à peu près comme les cérémonies chrétiennes, dev
onsidérations de bourse ou de boutique, arrêtassent le mouvement de l’ esprit , le vrai mouvement religieux. L’état le plus dang
sacrifieraient l’humanité et la patrie, auraient le droit de dire à l’ esprit  : « Tu n’iras pas plus loin ; n’enseigne pas ceci
as pas plus loin ; n’enseigne pas ceci ; car cela pourrait remuer les esprits et faire tort à notre commerce ! » La seule porti
les conservateurs intelligents ont tentée sans y réussir : arrêter l’ esprit humain, assoupir l’activité intellectuelle, persu
trefois vous aimiez ; blâmez donc aussi la Renaissance, blâmez tout l’ esprit moderne, blâmez l’esprit humain, blâmez la fatali
mez donc aussi la Renaissance, blâmez tout l’esprit moderne, blâmez l’ esprit humain, blâmez la fatalité. Maudissez, sceptiques
e vous fassiez, je vous défie de croire ; je vous défie d’engourdir l’ esprit humain sous un charme éternel, je vous défie de l
n’en est donc pas aux événements qui auraient dû plutôt éveiller les esprits et exciter la pensée ; elle est tout entière à la
onner l’éveil à l’humanité n’est perdu pour le progrès véritable de l’ esprit  ; jamais la pensée philosophique n’est plus libre
62 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »
scination singulière, qui a obligé à le regarder. Le caractère de cet esprit , faux ou sincère (et pour nous il manquait de sin
se en son terrible langage, est le signe de l’impénitence finale de l’ esprit . Mais ce matérialiste avait vu la guerre, la gran
ur de la poudre qu’il avait respirée avait préservé la vigueur de son esprit , sinon de son âme, des dernières pourritures de l
, lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs ! Esprit de demi-jour et même quelquefois de ténèbres, cet
même d’être trouvé beau. Ainsi que tous les Tartuffes qui possèdent l’ esprit de leur vice et la majorité des hommes doublés d’
ins ?… Il a l’attrait du mystère et du mensonge, l’attrait d’un grand esprit masqué, ce qui est bien plus qu’une belle femme m
e plus, et la spontanéité est perdue ! La tyrannie des habitudes de l’ esprit crée une sincérité de seconde main pour remplacer
erg, où le prince danois a été élevé. Stendhal, malgré l’énergie d’un esprit dont la principale qualité est la vigueur, a subi
i les peint ou les juge, n’est pas changé. C’est toujours cet étrange esprit qui ressemble au serpent, qui en a le repli, le d
ective, en dehors de la donnée correcte et maintenant acceptée de cet esprit , monté en bronze de sa propre main. Dans cette co
velle ! pas de naturel véritable dans les lettres de cet homme dont l’ esprit n’ondoie point, ne se contredit point, et qui aim
spondance, et cependant, malgré cela, malgré la déception, malgré cet esprit connu et d’autant plus connu qu’il se distingue p
erti et pervers. Nous avons voulu nous expliquer cette puissance d’un esprit si particulier, souillé par une détestable philos
e à Dieu et au Ciel, ni aucune de ces qualités qui rendent les grands esprits irrésistibles. Tout en aimant d’un goût involonta
t de Tracy, et par Bentham en économie sociale, quand cet homme, de l’ esprit le plus mystificateur, semble se mystifier lui-mê
nion et les superficialités d’aperçu ne manquent pas à cet homme de l’ esprit le plus retors depuis Voltaire et qui a vu Napolé
qui dégoûtent, ne détruisent pas l’empire exercé par Stendhal sur les esprits un peu fortement organisés, signe certain qu’il y
qui recherchait la veille encore les luxuriances et les débauches des esprits outrés et malades, devait trouver le genre de tal
grands mots. Depuis que cette Correspondance est publiée, beaucoup d’ esprits ont travaillé à la gloire de Stendhal. Dans une n
la gloire de Stendhal ne sera guères saluée dans l’avenir que par les esprits plus ou moins analogues au sien par la force. L’é
ance montre combien son caractère rayonnait dans le même sens que son esprit . Elle confirme par les confidences de l’intimité
s, aveuglé qu’il était par son athéisme, le crime irrémissible de son esprit . Ses lettres prouvent par ce qu’elles contiennent
is il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’ esprit de Stendhal en fait de morale, il s’agit seulemen
la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit qui, naturellement, savait oser. Dans la biograph
chrétien, c’est-à-dire ce qu’aucune intelligence moderne, ce qu’aucun esprit de ce côté du temps ne peut se dispenser d’être s
la matière, ferme, pénétrant, aiguisé et brillant comme elle, et son esprit finissait par n’être plus qu’un admirable outil d
63 (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59
fascination singulière qui oblige à le regarder. Le caractère de cet esprit faux ou sincère (et, pour nous, il manquait de si
se et son terrible langage, est le signe de l’impénitence finale de l’ esprit . Mais ce matérialiste avait vu la guerre, la gran
ur de la poudre qu’il avait respirée avait préservé la vigueur de son esprit , sinon de son âme, des dernières pourritures de l
à lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs ! Esprit de demi-jour et même quelquefois de ténèbres, cet
même d’être trouvé beau. Ainsi que tous les tartuffes qui possèdent l’ esprit de leur vice, et la majorité des hommes doublés d
ins ?… Il a l’attrait du mystère et du mensonge, l’attrait d’un grand esprit masqué, ce qui est bien plus qu’une belle femme m
e plus, et la spontanéité est perdue ! La tyrannie des habitudes de l’ esprit crée une sincérité de seconde main pour remplacer
erg, où le prince danois a été élevé. Stendhal, malgré l’énergie d’un esprit dont la principale qualité est la vigueur, a subi
i les peint ou les juge, n’est pas changé. C’est toujours cet étrange esprit qui ressemble au serpent, qui en a le repli, le d
tive, en dehors de la donnée correcte, et maintenant acceptée, de cet esprit , moulé en bronze de sa propre main. Dans cette Co
elle ! pas de naturel véritable dans les lettres de cet homme, dont l’ esprit n’ondoie point, ne se contredit point, et qui aim
ces ; et cependant, malgré tout cela, malgré la déception, malgré cet esprit connu, et d’autant plus connu qu’il se distingue
erti et pervers. Nous avons voulu nous expliquer cette puissance d’un esprit si particulier, souillé par une détestable philos
à Dieu et au ciel), ni aucune de ces qualités qui rendent les grands esprits irrésistibles. Tout en aimant d’un goût involonta
de Tracy, et par Bentham en économie sociale ; quand cet homme, de l’ esprit le plus mystificateur, semble se mystifier lui-mê
ion et les superficialités d’aperçu ne manquent pas à cet homme, de l’ esprit le plus retors depuis Voltaire, et qui a vu Napol
i dégoûtent, ne détruisent point l’empire exercé par Stendhal sur les esprits un peu fortement organisés, signe certain qu’il y
fet, qui recherchait hier encore les luxuriances et les débauches des esprits outrés et malades, doit trouver le genre de talen
grands mots. Depuis que cette Correspondance est publiée, beaucoup d’ esprits ont travaillé à la gloire de Stendhal. Dans une n
la gloire de Stendhal ne sera guère saluée dans l’avenir que par les esprits plus ou moins analogues au sien par la force. L’é
blie montre combien son caractère rayonnait dans le même sens que son esprit . Elle confirme par les confidences de l’intimité
s, aveuglé qu’il était par son athéisme, le crime irrémissible de son esprit . Ses lettres prouvent, par ce qu’elles contiennen
is il ne s’agit pas ici du fond des choses et du mutisme radical de l’ esprit de Stendhal, en fait de morale, il s’agit seuleme
la fermeté d’un caractère dont la force augmentait encore celle d’un esprit , qui, naturellement, savait oser. Dans la biograp
chrétien, c’est-à-dire ce qu’aucune intelligence moderne, ce qu’aucun esprit de ce côté du temps ne peut se dispenser d’être,
la matière, ferme, pénétrant, aiguisé et brillant comme elle, et son esprit finissait par n’être plus qu’un admirable outil d
64 (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »
te conférence est « L’âme et le corps », c’est-à-dire la matière et l’ esprit , c’est-à-dire tout ce qui existe et même, s’il fa
ondir la nature de la matière, pas plus d’ailleurs que la nature de l’ esprit . On peut distinguer deux choses l’une de l’autre,
réant à nouveau elle-même, c’est le « moi », c’est l’« âme », c’est l’ esprit — l’esprit étant précisément une force qui peut t
veau elle-même, c’est le « moi », c’est l’« âme », c’est l’esprit — l’ esprit étant précisément une force qui peut tirer d’elle
convolutions précises du cerveau certaines fonctions déterminées de l’ esprit , comme la faculté, dont vous parliez tout à l’heu
ngue. La mémoire même, dont vous faites une fonction essentielle de l’ esprit , a pu être localisée en partie : au pied de la tr
au corps et ne s’élargit pas. Arrivons au temps. Vous prétendez que l’ esprit embrasse le passé, tandis que le corps est confin
out au moins une intuition vague de ce que peut être l’insertion de l’ esprit dans la matière, la relation du corps à l’âme. Ce
antage par l’étude de la structure, des fonctions et des lésions de l’ esprit . Non, cette hypothèse avait été tout naturellemen
ts s’étendra. Je vous dirai donc qu’un examen attentif de la vie de l’ esprit et de son accompagnement physiologique m’amène à
, celui-là saurait sans doute quelque chose de ce qui se passe dans l’ esprit , mais il n’en saurait que peu de chose. Il en con
s qui indiquent symboliquement toutes les directions successives de l’ esprit . Remarquez que la pensée réelle, concrète, vivant
n des mots sont simplement les représentations qui surgiraient dans l’ esprit à chaque instant du mouvement de la pensée si la
xprimer métaphoriquement, en quelque sorte, les allées et venues de l’ esprit . De ces mouvements esquissés, ou même simplement
che est une certaine correspondance entre les allées et venues de son esprit et celles de son discours, correspondance si parf
us rien que le sens mouvant qui traverse les mots, plus rien que deux esprits qui semblent vibrer directement, sans intermédiai
ntomime, et de pantomime seulement. Son rôle est de mimer la vie de l’ esprit , de mimer aussi les situations extérieures auxque
e de l’esprit, de mimer aussi les situations extérieures auxquelles l’ esprit doit s’adapter. L’activité cérébrale est à l’acti
ie dépasse de tous côtés les mouvements qui la scandent ; la vie de l’ esprit déborde de même la vie cérébrale. Mais le cerveau
ébrale. Mais le cerveau, justement parce qu’il extrait de la vie de l’ esprit tout ce qu’elle a de jouable en mouvement et de m
able, justement parce qu’il constitue ainsi le point d’insertion de l’ esprit dans la matière, assure à tout instant l’adaptati
de l’esprit dans la matière, assure à tout instant l’adaptation de l’ esprit aux circonstances, maintient sans cesse l’esprit
nt l’adaptation de l’esprit aux circonstances, maintient sans cesse l’ esprit en contact avec des réalités. Il n’est donc pas,
uffira d’une légère modification de la substance cérébrale pour que l’ esprit tout entier paraisse atteint. Nous parlions de l’
e de la maladie cérébrale sur la vie mentale. En pareil cas, est-ce l’ esprit même qui est dérangé, ou ne serait-ce pas plutôt
dérangé, ou ne serait-ce pas plutôt le mécanisme de l’insertion de l’ esprit dans les choses ? Quand un fou déraisonne, son ra
même légère de la substance cérébrale tout entière pourra faire que l’ esprit , perdant contact avec l’ensemble des choses matér
relâchement de la tension, ou plutôt de l’attention, avec laquelle l’ esprit se fixait sur la partie du monde matériel à laque
bral — le cerveau étant l’ensemble des dispositifs qui permettent à l’ esprit de répondre à l’action des choses par des réactio
lement naissantes, dont la justesse assure la parfaite insertion de l’ esprit dans la réalité. Telle serait donc, en gros, la r
’esprit dans la réalité. Telle serait donc, en gros, la relation de l’ esprit au corps. Il m’est impossible d’énumérer ici les
s seraient logés, et je dirai alors tout bonnement qu’ils sont dans l’ esprit . Je ne fais pas d’hypothèse, je n’évoque pas une
diatement donné, rien de plus évidemment réel que la conscience, et l’ esprit humain est la conscience même. Or, conscience sig
À vrai dire, quand j’articule le mot « causerie », j’ai présents à l’ esprit non seulement le commencement, le milieu et la fi
e passé peut l’aider à éclairer et à préparer l’avenir. Vivre, pour l’ esprit , c’est essentiellement se concentrer sur l’acte à
ratiquement utile. Et tel est aussi le rôle du cerveau vis-à-vis de l’ esprit en général. Dégageant de l’esprit ce qui est exté
i le rôle du cerveau vis-à-vis de l’esprit en général. Dégageant de l’ esprit ce qui est extériorisable en mouvement, insérant
ageant de l’esprit ce qui est extériorisable en mouvement, insérant l’ esprit dans ce cadre moteur, il l’amène à limiter le plu
sa vision, mais aussi à rendre son action efficace. C’est dire que l’ esprit déborde le cerveau de toutes parts, et que l’acti
partie de l’activité mentale.   Mais c’est dire aussi que la vie de l’ esprit ne peut pas être un effet de la vie du corps, que
e passe au contraire comme si le corps était simplement utilisé par l’ esprit , et que dès lors nous n’avons aucune raison de su
que dès lors nous n’avons aucune raison de supposer que le corps et l’ esprit soient inséparablement liés l’un à l’autre. Vous
65 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIV. De la plaisanterie anglaise » pp. 296-306
ue d’un succès national, elle est soumise comme tout ce qui tient à l’ esprit , au jugement du bon goût universel. Il faut une g
ion du goût et du génie, la gaieté produite par les combinaisons de l’ esprit , et la gaieté que les Anglais appellent humour, n
rien dans le talent qui fait écrire des ouvrages gais. La gaieté de l’ esprit est facile à tous les hommes qui ont de l’esprit 
gais. La gaieté de l’esprit est facile à tous les hommes qui ont de l’ esprit  ; mais c’est le génie d’un homme et le bon goût d
nui ; et c’est par cette raison même que les amusements délicats de l’ esprit ne leur suffisent pas. Il faut des secousses fort
nfluence, l’ambition délaisse ce dont l’ambition n’a pas besoin, et l’ esprit ne s’exerce point à saisir ce qui est fugitif qua
t prendre la vie plus en masse. Il y a quelquefois dans Congrève de l’ esprit subtil et des plaisanteries fortes ; mais aucun s
lus délicate. M. Shéridan a composé en anglais quelques comédies où l’ esprit le plus brillant et le plus original se montre pr
ux considérations générales, il faut encore distinguer la gaieté de l’ esprit , du talent dont Molière est le modèle. Dans tous
e ne la produit pas ; c’est une sorte d’électricité communiquée par l’ esprit général de la nation. La gaieté et l’éloquence on
en écrivant ou en parlant, à la perfection de l’une et de l’autre. L’ esprit de ceux qui vous entourent, de la nation où vous
l’éloquence ne sont point les simples résultats des combinaisons de l’ esprit  ; il faut être ébranlé, modifié par l’émotion qui
e des choses. Les allusions, les allégories, toutes les fictions de l’ esprit , tous les déguisements qu’il emprunte, sont des c
cette gaieté qui est une disposition du sang presque autant que de l’ esprit  ; elle tient à la nature du climat et aux mœurs n
auteur51. Les Anglais ont très rarement admis sur la scène le genre d’ esprit qu’ils nomment humour ; son effet ne serait point
éprouve la satiété très vite. Il y a rarement de la finesse dans les esprits qui s’appliquent toujours à des résultats positif
 : mais lorsque l’autorité dépend de la confiance générale, lorsque l’ esprit public en est le principal ressort, le talent et
66 (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451
le, dont il a su faire le tableau. Ces pensées qui se pressent dans l’ esprit sans qu’on puisse les changer en acte de la volon
lui de désirs ardents mais vagues, de pensées qui se pressent dans l’ esprit sans qu’on puisse les réaliser en actes, parce qu
tant d’autres écrivains de notre temps plus ou moins atteints de cet esprit général de doute et de désespoir, nous n’hésition
vec les ardentes passions de son cœur et les doutes effrayants de son esprit , en butte à la morale pédante de l’aristocratie e
si dire, chez lui, nous découvrions aussi plus manifestement en lui l’ esprit immortel qui, à travers le tombeau, retrouvera la
se mais désordonnée. Ou plutôt c’est toute la marche progressive de l’ esprit humain qu’il nous faudrait condamner comme une ch
is Béranger a continué dans l’art, comme avec un dessein prémédité, l’ esprit du Dix-Huitième Siècle et de la Révolution. Sa ch
de poète, de philosophe et d’homme d’État. Il a su faire converger l’ esprit de la comédie et de la satire à l’inspiration de
Byron, poésie ironique et désolante, qui soulève des abîmes où notre esprit se perd, et qui, comme les harpies, salit, à l’in
elle, c’est-à-dire de l’état d’anarchie, de doute et de désordre où l’ esprit humain est aujourd’hui plongé par suite de la des
 : Je suis vaincu du temps, je cède à son outrage. Ils ont cédé à l’ esprit du siècle, ils ont rendu les armes, ils ont jeté
ut le fond de la littérature européenne est teint de cette couleur. L’ esprit qui inspira Werther à Goethe a soufflé partout. O
c’est qu’ils sont, comme je l’ai dit, profondément empreints du même esprit qui s’est développé plus tard. La Révolution inte
lus tard. La Révolution interrompit pendant trente ans la marche de l’ esprit poétique ; la rêverie ne put pas avoir cours au m
lumière : au lieu de la Providence qui enfante les chefs-d’œuvre de l’ esprit humain, on ne découvre plus que le hasard des cau
Allemagne dont nous parlions tout à l’heure ; c’est la lutte dans son esprit de deux puissants génies, venus l’un du Midi, l’a
prit de deux puissants génies, venus l’un du Midi, l’autre du Nord. L’ esprit de la Réforme du Seizième Siècle contenait deux t
la Réforme du Seizième Siècle contenait deux tendance différentes, un esprit de liberté et d’examen, un esprit d’enthousiasme
enait deux tendance différentes, un esprit de liberté et d’examen, un esprit d’enthousiasme et de foi religieuse. La France et
d avec tant de complaisance sur la réaction que produisirent dans son esprit les livres athées et antipoétiques du Dix-Huitièm
écrits de la France ; Goethe, dis-je, appartient par mille liens à l’ esprit général de la France et du Dix-Huitième Siècle. M
up, et qui, s’étant fait protestant, était resté chrétien. Au fond, l’ esprit de la Réforme, soit qu’il conduisît à l’incréduli
l’incrédulité, soit qu’il s’arrêtât dans certaines limites, était un esprit sublime, un esprit d’enthousiasme et de foi. Il y
t qu’il s’arrêtât dans certaines limites, était un esprit sublime, un esprit d’enthousiasme et de foi. Il y a de l’enthousiasm
ssance aux plus désolantes doctrines du Dix-Huitième Siècle. Mais cet esprit novateur, cet esprit qui renverse toute tradition
antes doctrines du Dix-Huitième Siècle. Mais cet esprit novateur, cet esprit qui renverse toute tradition, toute autorité, et
tradition, toute autorité, et qui cherche, devient nécessairement un esprit de doute et de scepticisme, aussitôt qu’il a pass
eut plus connaître de point d’arrêt ; et il devient nécessairement un esprit d’athéisme, s’il poursuit encore longtemps sa cou
athée. Impuissance donc des deux côtés, c’est-à-dire impuissance de l’ esprit de la Réforme limité où il s’était limité en Alle
forme limité où il s’était limité en Allemagne, et impuissance de cet esprit lancé dans la voie où il s’était lancé en France.
e cet esprit lancé dans la voie où il s’était lancé en France. Non, l’ esprit de l’Allemagne, l’esprit religieux du Protestanti
a voie où il s’était lancé en France. Non, l’esprit de l’Allemagne, l’ esprit religieux du Protestantisme, abandonné à lui-même
’avouer, un autre ciel, une autre terre. Mais, réciproquement, non, l’ esprit de la France, l’esprit irréligieux de la philosop
une autre terre. Mais, réciproquement, non, l’esprit de la France, l’ esprit irréligieux de la philosophie, livré à lui-même,
terrible antithèse, la Messiade et la Guerre des Dieux. D’un côté, l’ esprit du matérialisme le pénètre : il est disciple de V
derot, de Buffon, de tout le Dix-Huitième Siècle ; d’un autre côté, l’ esprit mystique qui séduit Lavater, qui illumine Swedenb
es destinées générales. Goethe, entravé, comme je l’ai indiqué, par l’ esprit retardataire de son pays, est très inférieur sur
u’une lacune ; rien d’hostile aux tendances les plus généreuses que l’ esprit humain ait conçues n’y perce jamais. Seulement il
ente Gœtz de Berlichingen. Ces trois ouvrages, qui se pressent dans l’ esprit de Goethe âgé de vingt-cinq ans à peine, montrent
alors son âme en deux, c’est-à-dire idéalisant en deux personnages l’ esprit du bien et l’esprit du mal, l’esprit qui en lui c
ux, c’est-à-dire idéalisant en deux personnages l’esprit du bien et l’ esprit du mal, l’esprit qui en lui cherche l’avenir et l
idéalisant en deux personnages l’esprit du bien et l’esprit du mal, l’ esprit qui en lui cherche l’avenir et l’esprit qui lui d
du bien et l’esprit du mal, l’esprit qui en lui cherche l’avenir et l’ esprit qui lui dit que ses espérances sont des rêves, l’
l’avenir et l’esprit qui lui dit que ses espérances sont des rêves, l’ esprit qui souffre et qui aime et l’esprit qui n’aime pa
ses espérances sont des rêves, l’esprit qui souffre et qui aime et l’ esprit qui n’aime pas, il place Méphistophélès à côté de
67 (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216
ce n’a pas un style, elle en a mille ; de là aussi sa puissance sur l’ esprit humain, l’universalité. II Après le siècle
ec toutes ses misères, ses imperfections, ses vices et ses qualités d’ esprit dans un seul homme ; en sorte que notre goût, ou
irituel, multiple de la France est une espèce de patriotisme de notre esprit , qui contemple et qui aime sa patrie intellectuel
hassa l’ennui, ce fléau des livres. Le mouvement et le courant de son esprit empêchèrent l’ennui de germer dans les eaux vives
t pensée, moins elle pèse ! Les styles pesants sont le témoignage des esprits lourds qui ne peuvent se débarrasser de la lourde
sance moderne de la multiplication de l’intelligence d’un seul dans l’ esprit de tous ; il créa le dialogue universel, incessan
dans l’esprit de tous ; il créa le dialogue universel, incessant de l’ esprit humain. Sans la langue de Voltaire, le journalism
uvent du poète, enthousiaste toujours pour le grand monétisateur de l’ esprit humain. IV Voltaire était un écrivain origi
ger des Alpes. V La France commençait à s’épuiser de génie et d’ esprit français après les siècles de Louis XIV et de Vol
chaleur qui vient du cœur ; il suffisait de la clarté qui vient de l’ esprit . Buffon y ajoutait le coloris qui vient de l’imag
létait rapidement la langue destinée à remuer par toutes ses fibres l’ esprit de l’Europe moderne. Une institution nouvelle, l’
lligence, une sorte d’église laïque, trois choses bien contraires à l’ esprit de Richelieu, de Louis XIV et de la monarchie. Il
u de la médiocrité commune ; il abdique son génie, il lui substitue l’ esprit de corps : ce n’est qu’à cette condition qu’il y
nature ne crée pas quarante ou mille supériorités de la même taille d’ esprit dans une nation ou dans un siècle, et que dans un
corps, qu’il soit composé de mille ou qu’il soit composé de quarante esprits éminents, la supériorité culminante est toujours
démie change d’aspect et mérite la plus sérieuse considération dans l’ esprit public. On ne peut se dissimuler en effet que cet
effet que cette institution purement disciplinaire des lettres dans l’ esprit de son fondateur, le cardinal de Richelieu, n’ait
que l’écrivain, le savant, l’artiste de tous les genres de culture d’ esprit , après avoir consacré onéreusement sa vie à l’uti
plus ou moins aventurés, plus ou moins solides qui se sont disputé l’ esprit humain ; on a eu raison. L’idée, considérée dans
demander à l’autorité. On sent ce qu’une pareille révolution dans les esprits portait en elle de révolutions dans les philosoph
re, de philosophie, d’arts, de sciences, de métiers réunis en un seul esprit , dont chaque membre eût été un maître de l’esprit
s réunis en un seul esprit, dont chaque membre eût été un maître de l’ esprit humain. Un siècle ne fournit pas à lui tout seul,
ul, encore moins une nation, une telle collection de supériorités ; l’ esprit de secte s’empara du monument, et le ravala aux p
ions de raison et de liberté, premières conditions de vérité dans les esprits et dans les choses. XII Ainsi la philosophi
tumulte d’une réforme. Il nous est difficile de comprendre comment un esprit d’un si grand sang-froid, et comment un coup d’œi
leurs noms aux monnaies, mais ce sont ses écrivains qui donnent leur esprit aux règnes. Il y a une république dans cette mona
ait en soi qu’une révolte, mais point de lumière et peu de liberté. L’ esprit des parlements n’est à nos yeux qu’un esprit de c
ère et peu de liberté. L’esprit des parlements n’est à nos yeux qu’un esprit de corps qui bornait son indépendance à lui-même.
èce de toutes les institutions du moyen âge et la reconstruction de l’ esprit humain sur un plan neuf et raisonné. Sous le moye
t, pour employer le mot des juristes, à la grande sécularisation de l’ esprit humain. Elle voulait agir sur la pensée humaine p
e vanités réciproques au moyen desquelles tout ce grand mouvement des esprits et des âmes se serait apaisé comme une mauvaise h
stratifs de la France, que vous n’auriez pas apaisé la commotion de l’ esprit moderne, auquel la littérature et la philosophie
ssé les frontières de France. Les intérêts ne les passent pas, mais l’ esprit passe par-dessus les fleuves et les montagnes. L’
t pas, mais l’esprit passe par-dessus les fleuves et les montagnes. L’ esprit de la révolution française les avait franchis dan
sionnée, ne fut plus en Europe, mais à Paris ; c’est que chaque grand esprit de chaque nation étrangère, Fox, Burke, Pitt lui-
dissiper les ténèbres épaissies depuis des siècles de barbarie sur l’ esprit humain ? Est-ce que ces écrivains, ces orateurs,
e de sonner les heures de la rénovation des idées par la liberté de l’ esprit . XVI Quoi qu’il en soit, cette révolution,
la littérature dans ses académies, lui avaient préparé les élus de l’ esprit du siècle. Tous ces grands talents s’élurent pour
e donner la parole, non pour la France, répétons-le bien, mais pour l’ esprit humain. Le génie littéraire et oratoire de la Fra
re était l’affaire de la raison générale, la cause de l’homme et de l’ esprit humain. L’éloquence raisonnée ne va pas plus haut
nce. XVII Après de telles explosions de raison et de génie, les esprits s’affaissent. Un peuple ne vit pas plus longtemps
veurs, enivrés d’utopies antisociales, vinrent achever la terreur des esprits faibles en lançant des axiomes contre la propriét
ateurs, parurent des partis menaçants quand ce n’était que des jeux d’ esprit sans idée, des puérilités ou des débauches de chi
’est la mode, c’est la grâce du style, c’est l’affectation de force d’ esprit , ou c’est la faiblesse de conscience aujourd’hui
i sang-froid, ni loisir, ni attention dans les âmes pour ce luxe de l’ esprit qu’on appelle les lettres. Il était sorti seuleme
68 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »
érature du dix-huitième siècle. S’il est vrai que la perfection de l’ esprit français au dix-septième siècle ait consisté dans
et chrétienne, le jour où cette union sera rompue, ce jour-là verra l’ esprit français déchoir, et le temps sera passé des œuvr
ue se préparait contre les deux antiquités une double insurrection. L’ esprit de réhabilitation, qui est une des justices et pe
ontroverse théologique. Dans l’un comme dans l’autre genre, le tour d’ esprit du temps plutôt que le génie l’avait décidé. Il a
à titre de préjugés littéraires propres à une époque, et de travers d’ esprit intermittents. Ce qui manque aux anciens, selon D
ts n’étaient pas de son avis sur les anciens. Huet, qui le qualifie d’ esprit merveilleusement doué pour la poésie, et qui trou
Ainsi le premier adversaire de l’antiquité classique est un homme d’ esprit qui parle des anciens sans les connaître, et s’ig
chose est sérieuse dans la polémique de Perrault, c’est ce travers d’ esprit , propre à son temps, et qui, depuis le glorieux a
ces dans les temps modernes, a pris les proportions d’un travers de l’ esprit humain ; je veux parler de la prétention des sava
vinciales, s’il y a de l’admiration pour Pascal, il y a encore plus d’ esprit de parti. A ses yeux Démosthènes « a la taille tr
tout au plus bonne dans les bois et dans la solitude. C’est en gens d’ esprit qu’il fallait les faire parler. Ovide s’y entend
pas ceux de Térence ; ils ne parlent ni selon la nature, ni en gens d’ esprit . Nestor intervenant entre Agamemnon et Achille, e
ché à Boileau et à Perrault le véritable Achille. Tous les deux ont l’ esprit touché d’un idéal de héros qu’ils ont trouvé, Per
uver bien partagé ! Au fond Perrault n’est que Desmarets, avec plus d’ esprit et soufflé par Fontenelle. C’est une copie du mêm
ûre De l’utile beau, du parfait. Homère m’a laissé la muse, Et si mon esprit ne m’abuse, Je vais faire ce qu’il eût fait. On
contre le préjugé d’une époque puissante et brillante, de l’avis de l’ esprit humain. Le Discours de Lamotte sur Homère n’est q
mœurs de la fin du dix-septième siècle, la raison de Fontenelle et l’ esprit de la cour de Sceaux. Il faut, pour bien juger Ho
viait tous les poètes, comme à la source de toute création durable, l’ esprit chrétien avait fait, de cette connaissance, la pl
e fonds où elles se forment, elle apprenait aux juges des choses de l’ esprit à reconnaître, sous les traits changeants d’une é
des mœurs et des coutumes. C’est pour cela que les plus pénétrés de l’ esprit chrétien, au dix-septième siècle, ont été les plu
ment n’en peut administrer aucune, elle le nie. Née d’une révolte des esprits contre l’autorité, elle se défie de l’admiration
me une sorte de royauté devenue légitime par la longue obéissance des esprits . Elle prétend découvrir les lois de l’enthousiasm
mal raisonné d’aucun de ces genres, il crut avoir réussi dans tous. L’ esprit d’analyse appliqué aux lettres et aux arts produi
alité. Se jouer entre le vrai et le faux n’est pas un bel emploi de l’ esprit  ; mais à côtoyer ainsi le vrai, on a la chance d’
rd’hui elle les recommande encore aux indulgents amis des choses de l’ esprit . Il a une manière d’avoir tort qui le rend digne
ose les vers de Mithridate, essayé de l’ode sans vers. Ce qu’il y a d’ esprit véritable derrière son savoir-faire, et de l’honn
rets, Perrault et Lamotte ; c’est l’ignorance de soi-même. Beaucoup d’ esprit peut servir également à se connaître et à s’ignor
et à s’ignorer. Il suffit d’un peu de vanité pour faire d’un homme d’ esprit un sot. Desmarets et Perrault fabriquant des épop
ce qu’on pourrait appeler les beautés douteuses de ce grand homme, l’ esprit et les artifices, là où le génie a fait défaut au
sujet au génie. Lui qui ne savait rien de mieux à dire d’une chose d’ esprit , sinon que « Cela est vu », n’estimait dans les o
emple de mépriser la poésie tout en faisant des vers. Inconséquence d’ esprit , non de conduite, dans un temps où les mœurs cons
t où la philosophie commençait à l’attaquer comme un vain emploi de l’ esprit . Fontenelle flattait deux modes à la fois, faisan
éories antipoétiques pour ceux qui n’y croyaient plus. Le malheur des esprits fins, c’est qu’on leur prête encore plus de fines
n’attribue au poète que le talent, et qu’il met au-dessus du talent l’ esprit . Lamotte l’a répété après Fontenelle ; tous les d
touchée par des doigts divins. Vieilles images, j’en conviens, dont l’ esprit de géométrie a sujet de ne se pas contenter ; mai
qui ont besoin d’être défendus par des paradoxes. C’est, avec plus d’ esprit encore que Lamotte, avec plus de lumières et de p
é du mauvais il y a un bon, et que le bon a certainement plus servi l’ esprit français que le mauvais n’a nui aux anciens. Le
expressions plus grandes, mais non plus vives, pour graver dans notre esprit les deux plus grandes idées, après celle de Dieu,
liore incessamment la condition matérielle de l’homme. Il fallait cet esprit curieux de tout, juge excellent de tant de choses
avec sa vraie voie, toutes les convenances de son caractère et de son esprit , un poste d’où il voyait des premiers les choses
s choses par le doute qui n’est que de la vanité déguisée : tel est l’ esprit du Fontenelle d’alors. Dans les Éloges des savant
bdiquer dans la foi ; tantôt se présente comme un état suspensif de l’ esprit , en face de toutes les affirmations contradictoir
es opinions superbes du récit de leurs contradictions, et apaiser les esprits par l’histoire des excès où l’on tombe en abondan
urs, est pour lui comme un festin délicat auquel il convie les gens d’ esprit , attirés tout à la fois par la variété des mets e
t que l’un cherche à plaire aux sages, L’autre veut plaire aux gens d’ esprit . Il leur plaisait jusqu’à leur faire lire sans d
’une première tentation du doute. Ajoutez à cette séduction du tour d’ esprit de l’homme, le charme d’un langage sain, naturel,
les ravages que dut faire ce doute, plus semblable à une volupté de l’ esprit qu’à une opinion. Telles sont, au dix-septième si
hypocrites, et qui, à tous les maux des sociétés humaines, a ajouté l’ esprit de chimère et le scandale de professer ce qu’on n
ouvernement de son pays, se sont là autant de conquêtes où ces hardis esprits ont mené nos pères, avec des plumes acérées comme
ans la science de la nature. Je me figure avec quel profit les jeunes esprits à qui saint Basile recommandait la lecture des po
étant le point le plus haut d’où l’on puisse regarder les choses de l’ esprit en France, c’est de cette hauteur, où l’on respir
69 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369
les tours & dans les images une variété ingénieuse qui frappe les esprits les moins attentifs. Les Essais de Morale, de Nic
dit, mais il ne sçait pas toujours ce qu’il va dire. Mais il a tant d’ esprit , de bon sens, de naïveté, de finesse, de génie, q
foi ; mais il voyoit à travers son bandeau, comme l’a dit un homme d’ esprit . Les bons livres de morale ont toujours beaucoup
s. Il y a beaucoup à profiter dans ce livre pour le cœur & pour l’ esprit . Il a été cependant goûté médiocrement par ceux q
d’en rapporter le titre. Il seroit peut-être à souhaiter qu’on fit l’ esprit de M. Diderot, comme on a fait celui de M. Rousse
és bien développées, de moralités solides, & de quelques traits d’ esprit . Mais il y a des lecteurs difficiles qui n’aiment
on traité de l’Amitié, ses Avis à son fils, à sa fille, sont pleins d’ esprit & de délicatesse. Le vrai y est exposé avec c
é avec cette aimable liberté qui sied si bien dans les ouvrages, où l’ esprit ne fait que suivre les sentimens du cœur. Les tra
sont les productions d’un philosophe & d’un homme de bien, dont l’ esprit étoit solide & orné ; mais qui a peu de style
& orné ; mais qui a peu de style, & qui manque de nerf dans l’ esprit . Nous avons un grand nombre de Dialogues des mort
ens de goût ; le Nouveau Spectateur, par M. de Bastide qui, avec de l’ esprit , n’a pas pu égaler l’ancien ; le Monde, par le mê
utile sous le titre de Philosophie applicable à tous les objets de l’ esprit & de la raison. Il y a plusieurs choses bien
ervi à étendre la morale dans son Introduction à la connoissance de l’ esprit humain. Un esprit supérieur, une raison éclairée,
morale dans son Introduction à la connoissance de l’esprit humain. Un esprit supérieur, une raison éclairée, un jugement exqui
du Dictionnaire philosophique ou introduction à la connoissance de l’ esprit humain, 1766. in-8°., & celui des Passions &a
loisirs, qu’on a lus avec plaisir ; ce sont les loisirs d’un homme d’ esprit & d’un philosophe aimable. Enfin M. Marchand
morales de M. l’Abbé Coyer méritent le même éloge. Ils sont pleins d’ esprit & de finesse ; mais le ton en est un peu mono
es lettres où il examine des sujets intéressans, il fait paroître cet esprit philosophique qui sait tout apprécier & tout
tie leur origine à cette idée. L’auteur est sans contredit un homme d’ esprit  ; mais il s’abandonne trop à la loquacité provenç
itations des Lettres Persanes. Les Lettres Peruviennes sont pleines d’ esprit , de feu & d’intérêt ; mais Madame Grafigni, à
70 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Les dîners littéraires »
pour ressusciter, dans sa jolie gloire, ce qu’on appelait autrefois l’ esprit français. Une autre différence encore qu’il faut
a fonction de dîner chez Véfour pour ranimer, dans leurs personnes, l’ esprit français, manifestement défaillant. II Cert
ls n’ont pas manqué de dire : « Eh ! pourquoi des gens de talent et d’ esprit , fatigués d’écrire, appesantis, ne dîneraient-ils
simplement de signaler. III Et la première, c’est la mort de l’ esprit en France, ou du moins sa longue léthargie, pour
petit garçon de Sganarelle. De leur aveu, et c’est le nôtre aussi, l’ esprit français n’est plus qu’une tradition perdue. Gauc
neur, la littérature de l’individualisme et de l’indépendance a tué l’ esprit , qui, comme la mousse des vins pétillants, est to
résultat d’une compression. Le Romantisme, qui n’eut jamais de gens d’ esprit à son service (il n’eut que des gens de talent),
tte intelligence de plus charmant, de plus fin et de plus sonore, — l’ esprit , ce chant et ce coup de bec du colibri ! — n’exis
auquel ne croient pas les Écossais, ni lui non plus, tous les gens d’ esprit de France et de Navarre qui l’entendent, cette re
onnaît son temps et sait jouer du vice de son temps. C’est un homme d’ esprit , qui sait ce qu’il veut faire et qui réussit. Ce
 foule de satellites dont il serait le soleil ! — sous prétexte que l’ esprit français ne bougeait plus et qu’il fallait le ran
su de ces repas friands et voilés, entre quelques grands et charmants esprits , si la main toute-puissante et indiscrète de la g
duire intellectuellement d’autres perles et relever victorieusement l’ esprit français sur la pointe de leurs fourchettes ! Lai
is dans un but un peu coquet, peut-être un peu fat, de dévouement à l’ esprit français, ont-ils abouti… littérairement ? Puisqu
tinuer ? N’y a-t-il plus d’espérance ? Les dîners pour le réveil de l’ esprit français seront-ils moins heureux que les dîners
, et déjeuner peut-être le lendemain ? À ce compte-là, ce n’est pas l’ esprit qui y gagnerait, mais le restaurant ! Ce qui est
71 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »
hapitre premier § I. Du mot qui sert à caractériser le besoin de l’ esprit français au commencement du dix-septième siècle,
res de Voiture. § I. Du mot qui sert à caractériser le besoin de l’ esprit français au commencement du dix-septième siècle,
François de Sales, mais loin d’eux, de bons écrivains continuent cet esprit de méthode et ce commencement de choix dans les i
feteau, évêque de Marseille, rendaient ce progrès sensible à tous les esprits par des ouvrages bien faits et d’une lecture faci
ns les choses : choisir pour appliquer. On avait reconnu un état de l’ esprit meilleur que la curiosité, cet appétit un peu gro
ût sur le caprice individuel. Pour caractériser cette disposition des esprits et pour la rendre plus générale, il manquait un m
acquis et par tout ce qu’il promettait ; signe de ralliement pour les esprits , déjà en très grand nombre, qui, en s’occupant de
noble des arts. Ce mot remplissait les imaginations et contentait les esprits les plus sévères. On ne savait rien au-delà. Eloq
e prouver une vérité, n’était plus distincte de l’idée des ouvrages d’ esprit . Ecrire était une façon d’agir ; l’éloquence, un
style ni retenu l’impétuosité de son naturel… Plus une personne a d’ esprit , ajoute-t-il, et plus infailliblement elle est co
ands hommes de l’antiquité, admirera la candeur et l’ingénuité de cet esprit élevé au-dessus du commun, quoique les hommes jal
es qualités du caractère, non moins nécessaires que les qualités de l’ esprit pour former les écrivains excellents. Cet éloge c
es deux je remarque un jugement plus ferme et plus sûr qu’étendu ; un esprit net et droit plutôt que vaste ; trop peu de cette
remuée, mais beaucoup de facilité à prendre feu sur les ouvrages de l’ esprit . Tous les deux ont été d’excellents précepteurs p
r exemple ceux de Descartes. J’ai dit quelle était la disposition des esprits au commencement du dix-septième siècle. Entre tan
i peut le nier ? mais avec un accord qui prouve combien tous les bons esprits appelaient ce progrès, le dernier à faire avant d
es plus ordinaires Sont rares quand il les écrit, Et la clarté de son esprit Rend les mystères populaires. La douceur et la ma
tôt que l’éloquence elle-même. Mais cette première image charmait les esprits  ; chacun, pour parler comme Sirmond, aimait cette
même sur un homme de génie ; avec combien plus de raison sur tous les esprits cultivés de l’époque ! La composition, c’est-à-di
es ? Au seizième siècle, le manque de composition ne frappait pas les esprits , parce qu’on était plus pressé de savoir que de c
la composition naît du besoin de persuader. C’est pour s’emparer de l’ esprit des autres qu’un auteur fait faire un si violent
es écrits est comme un plan d’attaque dans la guerre : on enferme les esprits dans un cercle, on leur ôte toute communication a
cision, qui devient sitôt insupportable, après avoir flatté d’abord l’ esprit d’une fausse idée de son étendue. N’en ayant pas
public lettré comprit toutes les conditions des écrits durables, et l’ esprit français prit une plus haute idée de lui-même. On
er. Les lettres de Balzac touchaient à tout ce qui occupait alors les esprits  : à l’érudition, qui s’était plutôt réglée que ra
que ralentie ; à la morale générale ; aux matières de foi, vues d’un esprit plus libre ; à la politique, nouveauté si attraya
ordinaire le corrompt. Ces lettres étaient comme la conversation d’un esprit sérieux et élevé, tirant quelque vérité morale de
ne souhaiteriez vous-même11. » Est-ce à cause de cette indépendance d’ esprit , ou de cet éclat qui le rendait si visible, que B
tenu la plume. Goulu, quoiqu’il n’y fût que nommé, s’en irrita. Soit esprit de corps, soit que le jeune feuillant n’eût été q
lleurs, il fait voler de malheureux tronçons avortés par force de son esprit , que je juge incapable de produire jamais un ouvr
oute la vérité, mais d’une bien moindre affection que sa réputation d’ esprit . Le défaut général de ces traités, qui furent sui
sans sujet. Il y avait pourtant alors un sujet ; mais il y fallait un esprit plus politique que littéraire, un autre Machiavel
était Voiture. Ces misères de la gloire littéraire firent tourner son esprit à la dévotion. Ses dernières années furent d’un c
-il, lui paraissait une des plus rares choses de ce siècle, comme son esprit est un des plus grands ornements de la cour17. »
la cour, « devrait être conservé dans du sucre. » Voiture, doué d’un esprit vif et ingénieux, très goûté des princes et des g
et les princes de son époque, Voiture aurait pu employer sa finesse d’ esprit à pénétrer le fond de tant d’intrigues politiques
dire de Voiture, avec bien plus de vérité que de Balzac, que tout cet esprit et ce talent ont eu le tort d’être sans sujet. Du
cupassent la moitié du monde. Soit frivolité, soit plus de justesse d’ esprit , il parut n’abonder dans les fautes de son temps
ire à l’aimable précieuse, il ajoute : « Il me vient de tomber dans l’ esprit que vous imaginerez que tout cela est faux, et qu
e grand personnage ; elles étaient écrites à propos, pour un besoin d’ esprit ou de cœur, pour causer de loin, pour le simple p
é. » Dans cette lettre, Balzac rappelle à Descartes L’Histoire de son esprit . C’est le titre que Descartes donna d’abord au Di
72 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »
st encore, pour traduire cette idée dans le langage de notre temps, l’ esprit de liberté opposé à l’esprit de discipline, le pr
e idée dans le langage de notre temps, l’esprit de liberté opposé à l’ esprit de discipline, le premier plus cher aux hommes do
emier ou le seul écrivain du dix-septième siècle chez qui se montre l’ esprit de liberté ? Ce serait faire injure à tout le siè
Louis XIV ; mais il est contenu, réglé, et comme contre-balancé par l’ esprit de discipline. L’opposition est toujours mêlée de
jours mêlée de déférence et de respect. Dans la société, comme dans l’ esprit de chacun, il s’est établi à cette époque, à la f
en et fait trouver dans l’obéissance de la douceur et de l’honneur. L’ esprit de liberté perce dans les écrits de Port-Royal, d
du monde, des vérités qui quelque jour les renverseront. Cependant l’ esprit de discipline a le dessus ; la raison domine en t
ctif de Fénelon n’est donc point d’avoir été inspiré le premier par l’ esprit de liberté, mais d’avoir le premier rompu l’équil
sprit de liberté, mais d’avoir le premier rompu l’équilibre entre cet esprit et l’esprit de discipline. S’il est vrai que ce c
erté, mais d’avoir le premier rompu l’équilibre entre cet esprit et l’ esprit de discipline. S’il est vrai que ce caractère lui
erra tout à l’heure qu’il l’a jeté dans des erreurs pour lesquelles l’ esprit de liberté même doit le désavouer. Chez lui, l’op
où la poursuite acharnée de l’incompréhensible a fait tomber quelques esprits sublimes. Ces erreurs-là font une partie de la gl
es esprits sublimes. Ces erreurs-là font une partie de la gloire de l’ esprit humain, et provoquent incessamment la curiosité,
ésout pas les problèmes, les pose du moins avec tant d’autorité que l’ esprit humain, même en désespérant de les résoudre, n’en
ens, admirable en tant d’endroits, faillit où ne se tromperait pas un esprit ordinaire. Cette doctrine des parfaits, cet impos
appelé le gallicanisme, qui n’est que le christianisme approprié à l’ esprit français, contre la nature elle-même, que Fénelon
compte, les titres du monde moderne, les privilèges particuliers de l’ esprit français, et les droits mêmes de la raison. La te
usage dans la pratique. C’était, disait-il, une curiosité de quelques esprits délicats qu’il fallait satisfaire en l’éclairant 
clairant ; c’était, selon ses amis, de la piété distinguée. Quoi ! un esprit si pénétrant ne pas sentir qu’en religion, ainsi
pe, écrivez dans vos livres que l’adhésion est un effet grossier de l’ esprit d’imitation, que différer est la marque d’un espr
fet grossier de l’esprit d’imitation, que différer est la marque d’un esprit indépendant et rare : vous autorisez, vous consti
é que pour Salente ? Non. Cette chimère des classes, si contraire à l’ esprit d’égalité du christianisme, n’est pas un détail d
urais devinée à cette prétention de tout régler ; c’est la marque des esprits absolus. Fénelon lui-même l’a reprochée à Louis X
sser de toute contradiction et de jouir tranquillement de l’empire. L’ esprit absolu de Fénelon se trahit dans la précision sèc
e après s’être donnée elle se reprend et se reconquiert elle-même. Un esprit vraiment libéral est plus tendre pour la liberté
t le trait caractéristique de Fénelon. Bossuet, selon la foule, est l’ esprit absolu et dominateur. En religion, beaucoup lui f
s le souverain, ni tant d’obéissance dans les sujets. Pourquoi donc l’ esprit de liberté le tient-il pour suspect, et, au contr
sa puissance, et peut-être de ses vertus pour sa faveur ; et quand l’ esprit de domination, qui lui fit désirer jusqu’au derni
avenir y aient plus de part que la hardiesse calme et impartiale d’un esprit prévoyant, et qu’on y sente encore le chimérique
: il s’y borne à des prescriptions générales et sommaires, à ce qu’un esprit d’une capacité ordinaire peut oublier ou ne pas v
’essentiel réglé, il ne lui paraisse ni d’une bonne morale, ni dans l’ esprit de la charité chrétienne, de forcer les suppositi
hercher dans la conduite du duc de Bourgogne l’influence de ce tour d’ esprit de Fénelon, et s’il n’y a pas la même justice à m
solutions stériles ; livré à des amusements puérils qui rapetissent l’ esprit , affaiblissent le cœur et avilissent l’homme. » Q
Goliath ; agissez continuellement dans la dépendance continuelle de l’ esprit de grâce. Soyez fidèle à lire et à prier dans les
si justement Fénelon. Ce n’est pas forcer la vérité que d’imputer à l’ esprit qui dressait, dans l’Examen, un acte d’accusation
tieuses, une impossible pratique du pur amour, telle est la part de l’ esprit chimérique dans les autres écrits de direction de
ictime. Ce personnage paraît avoir été, comme le duc de Bourgogne, un esprit timoré, écrasé de petits soins et embarrassé de m
Au reste, nul homme n’était moins propre à diriger et à soutenir les esprits dans une voie simple que celui qui s’est peint ai
te langue contre la mobilité des caprices populaires. Ces deux grands esprits avaient senti qu’en matière de langage la liberté
aque mot occupe dans la phrase, « ce qui exclut toute suspension de l’ esprit , toute attention, toute surprise, toute variété,
s suspendu, et demandé le langage direct. Une singulière inquiétude d’ esprit empêchait Fénelon de reconnaître que le génie des
lités originelles ; et rien n’est si rapide que cette corruption, les esprits ne pouvant s’attacher à la chimère du mieux sans
bien à la médiocrité. Dans un homme de génie, c’est une inquiétude d’ esprit de mauvais exemple, et une sorte d’impiété envers
s choses ; par tant de mobilité et d’inquiétude ; par ce mélange de l’ esprit de domination et de l’esprit de liberté, Fénelon
té et d’inquiétude ; par ce mélange de l’esprit de domination et de l’ esprit de liberté, Fénelon appartient au dix-huitième si
s et si indiscrètes du gouvernement de Louis XIV, sinon ce formidable esprit d’analyse qui va discuter tout le passé, et qui d
propre, l’expérience personnelle, dont Fénelon est l’organe, sinon l’ esprit même de la philosophie ? Voici le premier auteur
qui n’engage personne, plutôt qu’imposante comme une loi qui oblige l’ esprit humain. Elle plaît, mais elle n’inspire pas l’obé
dans ses vues les plus justes ; et il semble que la vérité, pour cet esprit supérieur, soit moins cet idéal dont la recherche
y a la part des réalités, des vérités pratiques et bienfait santés. L’ esprit de discipline avait tout dit dans Bossuet ; il fa
L’esprit de discipline avait tout dit dans Bossuet ; il fallait que l’ esprit de liberté parlât à son tour, et c’est par la plu
elon qu’il a revendiqué ses droits, non moins légitimes que ceux de l’ esprit de discipline. La plus solide de toutes les nouve
it de discipline. La plus solide de toutes les nouveautés de ce grand esprit est d’avoir indiqué au dix-huitième siècle sa tâc
sens propre ; l’accord du caractère et des écrits, par où les grands esprits de ce siècle en sont aussi les plus honnêtes gens
é qui le rend plus aimable. Dans cet homme, à qui Bossuet trouve de l’ esprit à faire peur, vous n’en surprenez jamais l’affect
lon, c’est la vivacité et la variété de son goût pour les choses de l’ esprit , et la liberté pleine de candeur avec laquelle il
ture de la jeune fille ; mais on l’y voit du même œil et dans le même esprit que Fénelon lui-même. Ses peintures instruisent e
ges du traité de l’Existence de Dieu est d’une autre sorte. Quoique l’ esprit chrétien y domine, et que ce soit le prêtre de la
e effort pour aller jusqu’au bout. Le sujet ne se développe pas, et l’ esprit de l’auteur s’épuise. Après avoir donné toutes le
qu’indiqués, mais d’une main si légère et si sûre, qu’ils flattent l’ esprit en même temps qu’ils le règlent. L’ouvrage est pl
ein de vues ingénieuses sur les qualités et les effets des ouvrages d’ esprit , et de jugements délicats et profonds sur les mod
peinture qui ne fait pas aimer le beau ou haïr le laid, un ouvrage d’ esprit où l’écrivain ne communique pas avec le lecteur p
role. Sa vertu n’est pas une moindre gloire pour notre nation que son esprit . Je ne remarquerai donc pas que la fameuse lettre
s dieux, comme Raphaël l’ineffable beauté de ses Vierges, au fond des esprits et des cœurs de leurs contemporains. Les dieux do
ites pour discerner tous les genres de convenance dans les ouvrages d’ esprit . Elles seules peuvent s’offenser de voir les vive
ue n’est-il guère lu, quoiqu’il soit plein de beautés appropriées aux esprits mûrs. Pour l’estimer à son prix, il serait besoin
au ciel de la Grèce, c’était tout ensemble graver plus avant dans son esprit les beautés de ces grands poètes, et lui enseigne
cents de la lyre d’Orphée. Ce bonheur, fort grossier, est plus dans l’ esprit du paganisme que les douces joies de la contempla
trop au vif, c’était risquer de faire sortir le mal du remède même. L’ esprit infini de Fénelon, et ce tact admirable que donne
e est brillant, fier, passionné, solide. S’il a plus de délicatesse d’ esprit et de sentiment que les héros d’Homère, on ne lui
nt vraisemblable certains exemples de la sagesse antique, reçoit de l’ esprit chrétien, habilement caché sous une mise en scène
laint de l’appauvrissement de la langue au chapitre Des ouvrages de l’ esprit . 170. Fénelon avait pris ses observations au cou
73 (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238
résultats 90. Et d’abord, elle s’est généralement bornée à étudier l’ esprit humain dans son complet développement et tel qu’i
hénomènes et les fonctions de l’âme, il y aurait une embryogénie de l’ esprit humain, qui étudierait l’apparition et le premier
a suivie l’humanité tout entière, et la série des développements de l’ esprit humain est exactement parallèle au progrès de la
e en rapport avec ces temps reculés : ce sont les produits mêmes de l’ esprit humain à ses différents âges, les monuments où il
, le problème de ses origines est identique à celui des origines de l’ esprit humain, et, grâce à lui, nous sommes vis-à-vis de
créer une psychologie primitive présentant le tableau des faits de l’ esprit humain à son réveil, des influences par lesquelle
iers degrés de l’échelle animale ; ainsi les facultés spontanées de l’ esprit humain vivent dans les faits de l’instinct, mais
ais amoindries et presque étouffées par la raison réfléchie ; ainsi l’ esprit créateur du langage se retrouve dans celui qui pr
e pourra de même combler que par l’étude philologique des œuvres de l’ esprit humain, c’est de ne s’appliquer qu’à l’individu e
nt pas moins la raison de son mouvement. Il y a donc une science de l’ esprit humain qui n’est pas seulement l’analyse des roua
des rouages de l’âme individuelle, mais qui est l’histoire même de l’ esprit humain. L’histoire est la forme nécessaire de la
, c’est l’histoire des littératures et des religions. La science de l’ esprit humain, c’est l’histoire de l’esprit humain. Voul
t des religions. La science de l’esprit humain, c’est l’histoire de l’ esprit humain. Vouloir saisir un moment dans ces existen
eur nature. Car elles ne sont pas un moment, elles se font. Tel est l’ esprit humain. De quel droit, pour en dresser la théorie
tendons. La théologie et le surnaturel n’occupent aucune place dans l’ esprit de ce peuple, et Confucius n’a fait que se confor
ans l’esprit de ce peuple, et Confucius n’a fait que se conformer à l’ esprit de sa nation en détournant ses disciples de l’étu
sique comme des formules d’une rigueur absolue : mais le progrès de l’ esprit scientifique ne tarde pas à modifier ce premier c
mpulsion secrète qui ne permet point à l’homme et aux produits de son esprit de rester stationnaires. La psychologie, de même,
uelle, c’est l’histoire de l’âme individuelle, et que la science de l’ esprit humain, c’est l’histoire de l’esprit humain. Le g
viduelle, et que la science de l’esprit humain, c’est l’histoire de l’ esprit humain. Le grand progrès de la réflexion moderne
e grecque, qui vit et se meut. Or, comment constituer l’histoire de l’ esprit humain sans la plus vaste érudition et sans l’étu
eh bien ! j’affirme qu’on ne saurait avoir une idée de ce que peut l’ esprit humain déraillé des voies du bon sens si l’on n’a
’intérêt : aucune étude ne fait mieux comprendre l’état médiocre de l’ esprit humain. Or la médiocrité naturelle et naïve est u
re savante de ce temps ; et cependant peut-on dire que l’on connaît l’ esprit humain, si l’on ne connaît les rêves qui l’occupè
rieuses absurdités qui se retrouvent à chaque page de l’histoire de l’ esprit humain. L’esprit philosophique sait tirer philoso
s qui se retrouvent à chaque page de l’histoire de l’esprit humain. L’ esprit philosophique sait tirer philosophie de toute cho
ette insignifiante étude quelques traits curieux pour l’histoire de l’ esprit humain ; on y verra en présence deux esprits prof
ieux pour l’histoire de l’esprit humain ; on y verra en présence deux esprits profondément divers et incapables de se pénétrer
dont la connaissance servira à dresser plus exactement la carte de l’ esprit sémitique et de l’esprit indo-germanique. Ce sera
vira à dresser plus exactement la carte de l’esprit sémitique et de l’ esprit indo-germanique. Ce serait certes une œuvre qui a
t le XVIIIe siècle. Ainsi, à ce large point de vue de la science de l’ esprit humain, les œuvres les plus importantes peuvent ê
bsolument aucune valeur intrinsèque, peut offrir pour l’histoire de l’ esprit humain des résultats plus curieux que n’importe q
des résultats bien plus décisifs encore, si elle était faite par des esprits vraiment philosophiques. De même que le plus mauv
rer un texte difficile sans qu’il fût admirable. D’un autre côté, les esprits superficiels se pâment en voyant des hommes série
a est absurde, cela est magnifique » ; il faut dire : « Cela est de l’ esprit humain, donc cela a son prix. » Il est trop clair
ux qui y consacrent leurs veilles ou de les regarder comme de faibles esprits , incapables d’autre chose. En général, les littér
ent sont faibles et ne mériteraient pas pour elles-mêmes d’occuper un esprit sérieux 102. Mais elles acquièrent un grand prix
-t-elle du moins une valeur propre et indépendante de l’histoire de l’ esprit humain ? Je l’avoue, il y a dans ces vieilles pro
uquel appartiennent ces monuments, de nous placer dans le milieu de l’ esprit humain, d’envisager tout cela comme l’éternelle v
me l’éternelle végétation de la force cachée. C’est pour cela que les esprits étroits et peu flexibles, qui jugent ces antiques
e vrai sens de ces beautés exotiques, il faut s’être identifié avec l’ esprit humain ; il faut sentir, vivre avec lui, pour le
le vrai de l’humanité, et non pas la lettre. Je suppose qu’un homme d’ esprit (c’est presque le cas d’Apollonius de Rhodes) pût
inistrum fulminis alitem. C’est donc uniquement au point de vue de l’ esprit humain, en se plongeant dans son histoire, non pa
ut saisir la grande beauté des choses qui voit en tout une forme de l’ esprit , un pas vers Dieu. Car, il faut le dire, l’humani
upe pas, et là pourtant est le grand principe moteur. L’histoire de l’ esprit humain est faite en général d’une manière beaucou
nnoblir. Il ne reste donc qu’à y voir la condition de la science de l’ esprit humain, la science des produits de l’esprit humai
dition de la science de l’esprit humain, la science des produits de l’ esprit humain. Le vulgaire et le savant admirent égalem
s littératures régulières, qui sont dans l’ordre des productions de l’ esprit ce que les grands animaux classiques sont dans l’
e animale, ne sauraient arriver à concevoir largement la science de l’ esprit humain 107. Ils ne voient que le côté littéraire
voient pas la force divine qui végète dans toutes les créations de l’ esprit humain. Aussi que sont les ouvrages de littératur
ous en rapporterons les perles primitives. Tout ce qui est œuvre de l’ esprit humain est divin, et d’autant plus divin qu’il es
açon lourde et abstraite, qui n’a nul avantage, d’exprimer ce que les esprits fins ont senti bien avant que les théoriciens ne
i ces défiances incurables ? Dugald Stewart, dans sa Philosophie de l’ esprit humain (1827), croit encore que le sanscrit est u
74 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »
passé. Rollin. Daguesseau. Faiblesse de la résistance. Diffusion de l’ esprit philosophique. Le marquis de Mirabeau. Vauvenargu
ilosophie la matière de tous les livres, la préoccupation de tous les esprits . Diderot, Rousseau, Condillac, Buffon paraissent 
ce sont des caractères, ce sont deux grands honnêtes gens, avec leur esprit étroit et obstiné ; ils savent souffrir pour le b
r une résistance aux philosophes : je ne trouve rien. Tout ce qui a l’ esprit ouvert et généreux est entamé par leurs doctrines
éralisme de sa théorie de l’impôt. Un autre témoin des tendances de l’ esprit public nous instruit combien dès la première moit
és, sous des formes plus âpres ou plus doucereuses, même étroitesse d’ esprit , même inintelligence des besoins intellectuels du
aient de la défense de l’Eglise, coquetaient avec ses ennemis, dont l’ esprit amusait leur esprit, tandis que d’autres ne songe
de l’Eglise, coquetaient avec ses ennemis, dont l’esprit amusait leur esprit , tandis que d’autres ne songeaient qu’à jouir de
nts particuliers, sans avoir d’influence sur le mouvement général des esprits . Desfontaines, dans ses Observations, Fréron, dan
’accrochèrent presque au seul Voltaire, y usèrent ce qu’ils avaient d’ esprit , de sens, d’honnêteté même, sans autre résultat q
littéraire qui n’est pas encore oublié : il n’eut aucune prise sur l’ esprit public. Palissot, médiocre auteur et assez plat p
nt occupé les hommes, … de former un tableau général des efforts de l’ esprit humain dans tous les genres et dans tous les sièc
ielle de l’humanité, ce fut une irrésistible machine dressée contre l’ esprit , les croyances, es institutions du passé. Au fond
de la littérature. C’est le cas de Dalembert mathématicien illustre, esprit indépendant, au-dessus de l’ambition et de l’inté
rmi les cercles les plus distingués de ce siècle intelligent : corps, esprit , moralité, tout est solide, massif, insuffisammen
royait à la toute-puissance de l’éducation : il estimait que tous les esprits sont ù peu près égaux, et que toutes les différen
dillac535 est le philosophe des philosophes. C’est un grand et lucide esprit qui ne prit point de part aux polémiques violente
de Descartes au xviie  siècle, est l’expression philosophique du même esprit qui a produit la littérature du temps. Il évite,
t seulement dériver toutes les idées des sensations, sur lesquelles l’ esprit travaille, qu’il clarifie, compare, abstrait, sim
es. On saisit dans sa méthode à la fois la force et la faiblesse de l’ esprit du xviiie siècle, si exclusivement adonné à l’an
es qu’elles soient, et de quelque façon qu’elles aient pénétré dans l’ esprit de l’homme. Et c’est précisément le défaut généra
idéaux : nulle part on n’aperçoit mieux que chez Condillac pourquoi l’ esprit français au xviiie  siècle élimine de sa pensée t
fut le fondateur de l’école économique, à laquelle se rattachent des esprits aussi divers que le marquis de Mirabeau et Turgot
, qui avait voué un culte à Quesnay. Turgot538 fut un des plus nobles esprits du temps. Il renonça à l’assurance d’une grande f
inances, industrie, commerce, éducation, il avait tout étudié avec un esprit philosophique, sans rechercher la nouveauté ni re
s, Paris, 1823, 2 vol. in-8. 526. Le marquis d’Argenson (1694-1757), esprit original et libéral, a écrit des Considérations s
us (1715-1771), fermier général, et maître d’hôtel de la reine : De l’ esprit , 1758, in-4 ; De l’homme, 1772, 2 vol. in-8. 533
se tenait caché, l’Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’ esprit humain. — Éditions : Œuvres, 1847-19, 10 vol. in-
75 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601
nt les occupations intellectuelles comme une sorte d’imbécillité de l’ esprit , et ne considèrent que les facultés qui s’appliqu
qu’elle pût être, a permis à l’homme de penser. Comment donc forcer l’ esprit humain à rétrograder, et lors même qu’on aurait o
echerches de la pensée ne seront-elles pas précisément celles que les esprits ardents voudront franchir ? Si vous portez une na
nité ; c’est sur l’impossibilité de contraindre le cours naturel de l’ esprit humain, sans accabler les hommes de maux bien plu
quelles elle ne prononce point ? Les vérités philosophiques ont sur l’ esprit éclairé qui les admet le même empire que la vertu
ur combiner ensemble tous les pouvoirs de l’âme, au lieu de réduire l’ esprit à combattre contre son propre développement, d’en
st le besoin exalté de l’estime ; l’exercice des hautes facultés de l’ esprit , c’est le bonheur des hommes qu’il a pour but ; c
ères, les lumières et la morale s’entraident mutuellement. Plus votre esprit s’élève, plus vous avez honte d’avoir cru qu’il e
’invoquer tous ceux des autres, pour répéter aux hommes, qu’étendue d’ esprit et profondeur de morale, sont deux qualités insép
ont la meilleure garantie de la morale. On se trompe sans cesse sur l’ esprit dans ses rapports avec les grandes conceptions po
ans ses rapports avec les grandes conceptions politiques. Est-ce de l’ esprit que l’art de tromper ? est-ce de l’esprit que l’a
ons politiques. Est-ce de l’esprit que l’art de tromper ? est-ce de l’ esprit que l’art de tourmenter les individus et les nati
it que l’art de tourmenter les individus et les nations ? est-ce de l’ esprit que de gouverner sa fortune selon les intérêts d’
? Souvent des revers et toujours du malheur au dedans de soi ; mais l’ esprit vraiment remarquable, mais une intelligence éclai
s croyaient à la vertu ; c’est à ces signes qu’on peut reconnaître un esprit transcendant ; et pour former cet esprit, il faut
es qu’on peut reconnaître un esprit transcendant ; et pour former cet esprit , il faut la plus imposante des réunions, les lumi
’action nécessaire de ces progrès, et par conséquent engager les bons esprits à diriger cette force irrésistible, dont la cause
heurs que j’ai secourus de toute la puissance que peut avoir encore l’ esprit sans adresse, et l’âme sans déguisement. D’autres
les approfondir par l’analyse, ni les animer par l’expression. Plus l’ esprit est naturel, plus il est incapable de conserver a
ous excitent à réfléchir, ce sont elles qui peuvent seules donner à l’ esprit une pénétration rapide et profonde. Les affection
ue seuls ils ont ému toutes les puissances morales de notre être. Les esprits froids voudraient qu’on ne leur représentât que l
76 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »
on trouve en ces deux volumes, formidablement gros à l’œil, mais, à l’ esprit , pas lourds ! Et on en est d’autant plus surpris
té X toute sa vie, car il avait le goût exquis de l’obscurité, est un esprit de la race de Joubert, de ce délicieux Joubert dé
(c’en était un ce jour-là !), et il le recommence. Il en a le genre d’ esprit et presque le genre de destinée. Il a, avec moins
eux comme précepteur, et qui tombèrent bientôt sous le charme de cet esprit à qui les bégueules de la politique ne résistaien
e tempe à l’autre de son beau front. C’est bien plus vrai de certains esprits que de Catherine II, qui aurait été très attrapée
e si elle n’avait eu que cet empire-là… Doudan était justement de ces esprits qui ont leur empire dans leur front, et qui sont
enu cent fois, et toujours adorablement, à cette idiosyncrasie de son esprit . Et c’est le moment et le cas de dire que, dans s
st bien plus intéressant que s’il y avait tout le monde !… Il est des esprits qui raffoleront de ses lettres et qui n’auront pa
e oublier, en lisant ses lettres, les erreurs et les débilités de son esprit , — et c’est ici que la Critique va prendre son cœ
ec éclat. Il était un critique, et sans la voluptueuse paresse de son esprit , il aurait pu être un grand critique. Il tire de
e encore dans beaucoup de ses résonnances, malgré le paganisme de son esprit , est un instrument désaccordé. Les sentiments et
n vu du tout de ce qu’il aurait dû y voir ! Par quoi donc a-t-il eu l’ esprit bouché, cet homme d’esprit pourtant, cet homme qu
rait dû y voir ! Par quoi donc a-t-il eu l’esprit bouché, cet homme d’ esprit pourtant, cet homme qui n’avait pas attendu, comm
nsée, comment a-t-il traité de Maistre et Bonald, les deux plus forts esprits du siècle certainement ? Dans ses lettres, il y a
a plus petitement spirituelle superficialité. C’est une pitié que cet esprit -là ! Balzac, dans ce temps, émergeait de l’horizo
sième grand poète de l’époque, et d’un idéal qui aurait dû attirer un esprit qui ne parle que d’idéal, est traité de poète « m
aime le docteur Chalmers comme tous les benêts du xixe , Doudan, cet esprit trop frais, trop léger et trop badin pour n’être
est regardée comme le but suprême où doit, en France, viser le grand esprit humain ; et on s’y étonnait que Doudan, aimé de c
mpressions de Doudan sur ces événements. Les impressions d’un homme d’ esprit sont toujours intéressantes ; car, nous qui ne so
ur un homme d’État, ni pour un homme de lettres, mais pour un homme d’ esprit qui, comme un jeune chat, a joué toute sa vie ave
77 (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »
mps où les mandarins des instituts s’imaginent diriger et gouverner l’ Esprit humain, voici un livre qui aurait dû avoir leurs
de cuistres officiels, des questions plus ou moins impertinentes aux esprits assez modestes et assez souples pour les accepter
les accepter docilement et pour y répondre ; car il y a encore de ces esprits — et même ils sont nombreux — qui se plaisent à c
anarchie contemporaine, c’est toute l’histoire contemporaine. C’est l’ Esprit des lois, mais à la renverse, et pour lequel il f
Montesquieu, attendu qu’il est assurément plus facile de discerner l’ esprit des lois, qui les a faites, que l’esprit qui trou
t plus facile de discerner l’esprit des lois, qui les a faites, que l’ esprit qui trouble ces lois, qui les méconnaît et qui le
ainsi, malgré les bouffées de métaphysique qui offusquent parfois son esprit , et qui embrouillent un livre qui pouvait être fo
’Être social n’a pas d’autre verre, pour boire la certitude dont tout esprit a soif, que le verre vide de l’espérance, — Je mê
de l’Être social, au titre d’une grandeur trahie, écrit par un de ces esprits modernes qui n’est sûr de rien, et qui est adress
e passé. Il a l’inconséquence des croyances fatales, plus forte que l’ esprit humain… Son livre, sous sa forme froide, didactiq
incertain qu’on ne saurait affirmer quand on est un peu de ces hardis esprits qui mettent leur honneur à n’oser pas affirmer le
et il n’a pourtant forgé aucune des erreurs dont il rapporte sur son esprit la vile poussière. Tenez ! il a écrit, sans que l
l’écritoire, — la dispute philosophique est le privilège de quelques esprits , jusqu’aux temps où ils pourront ouvrir à l’human
cience totale, n’est que la nécessité du moment. Et c’est ainsi qu’un esprit fait pour dire ce qu’il voit dans les réalités hu
e encore devenir autre chose ; mais pour cela il faudrait retirer son esprit de la métaphysique des autres, comme on retirerai
oinçon de Chamfort. Mais la fureur de l’au-delà a perdu Armand Hayem. Esprit très élevé et très cultivé, heureux et fier dans
a été la victime de la culture de son époque et de la culture de son esprit . C’est le xixe  siècle qui lui a imposé ses métap
de plus triste que cet amollissant travail des métaphysiques sur des esprits qui, sans elles, auraient été vigoureux. Et d’aut
Ce ne sont plus les rudes métaphysiques d’autrefois. Gymnastiques des esprits robustes, les métaphysiques n’en sont pas moins,
78 (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59
très réfléchi et très sain. Certes, ce qui le caractérise n’est ni l’ esprit anticlérical, ni l’esprit sceptique ou ironique,
n. Certes, ce qui le caractérise n’est ni l’esprit anticlérical, ni l’ esprit sceptique ou ironique, c’est l’esprit scientifiqu
ni l’esprit anticlérical, ni l’esprit sceptique ou ironique, c’est l’ esprit scientifique. Avant tout M. Renan est un savant,
sé, de capitaliser en même temps pour l’avenir. La science a libéré l’ esprit de Renan de sa discipline d’enfance ; elle lui a
histoire, parce que ne peut être scientifiquement établie. L’état des esprits sous Louis VI, comment sous son règne on vivait,
robabilité. On peut cerner, au moins de loin, la vérité. Il y faut un esprit désintéressé. M. Séailles ne l’a pas apporté. Son
lles autrement à des personnes non prévenues ? Elles reconnaissent un esprit intelligent et travailleur, un esprit probe qui n
venues ? Elles reconnaissent un esprit intelligent et travailleur, un esprit probe qui ne veut pas se laisser imposer de vérit
probe qui ne veut pas se laisser imposer de vérité du dehors, soit un esprit cartésien : sur le doute provisoire, que bâtir ?
Pour deux raisons, qu’il désavouera. 1º M. Séailles s’estime un libre esprit , c’est tout de même un professeur de l’école, et
lgré l’adresse de certaines parenthèses plutôt anticléricales) est un esprit empreint de religiosité. L’apostasie loyale de Re
t M. Séailles complimenté par les petits jeunes du Bock Idéal et de l’ Esprit nouveau, qui sont au juste des calotins. Bref, l’
ons qu’elle-même se pose. Une page de M. Séailles, c’est un duel d’un esprit généreux avec lui-même. Rien n’est plus « prenant
d’un esprit généreux avec lui-même. Rien n’est plus « prenant ». Les esprits sans résistance seront heureux de se laisser pren
79 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »
fin d’été radieuse, pour une production nouvelle de mûrs et brillants esprits . La Bruyère et Fénelon parurent et achevèrent, pa
d’autant plus difficile de rien ajouter. L’air qui circulait dans les esprits , si l’on peut ainsi dire, était alors d’une merve
ance enfin des astres et de la saison, avaient amené l’atmosphère des esprits à un état tellement limpide et lumineux, que du p
public, dit-il, perdit bientôt après (1696) un homme illustre par son esprit , par son style et par la connoissance des hommes 
voit fait aussi agréable qu’il a envie de l’être. Du reste, il a de l’ esprit , du savoir et du mérite. » Nous reviendrons sur c
es, un de ceux en qui volontiers l’on trouve que l’envie d’avoir de l’ esprit après nous, et autrement que nous, est plus grand
, si audacieux, qu’on avoit peine à s’accoutumer à lui. Il avoit de l’ esprit , de la lecture, des restes d’une excellente éduca
ue chose tenant du chasseur ou du sanglier. Du temps de La Bruyère, l’ esprit y conservait une grande part ; car, comme dit enc
qui l’aimoit le mieux, et des assauts continuels avec lui de pièces d’ esprit en prose et en vers, et de toutes sortes d’amusem
d’avoir à leur service des gens qui les égalent par le cœur et par l’ esprit , et qui les passent quelquefois. » Les réflexions
es bien des fois auparavant. Et ces Grands, rapides connaisseurs de l’ esprit  ! et Chantilly, écueil des mauvais ouvrages ! et
tre est gagnée. Ceux qui, par une certaine disposition trop rare de l’ esprit et du cœur, sont en état, comme il dit, de se liv
a cru que son conseil à un auteur né copiste (chap. des Ouvrages de l’ Esprit ), qui ne se trouvait pas dans les premières éditi
me libre, avait-il observé, et qui n’a point de femme, s’il a quelque esprit , peut s’élever au-dessus de sa fortune, se mêler
cœur se déclare énergiquement à travers la science inexorable de son esprit  : « Il faut des saisies de terre, des enlèvements
spiritualisme fermement raisonné, comme en fait foi son chapitre des Esprits forts ; qui, venu le dernier, répond tout ensembl
a magie, je serais tenté plutôt de soupçonner La Bruyère de liberté d’ esprit que du contraire. Né chrétien et Français, il se
onde d’un mot, mais il faut qu’aussitôt il s’en retire. Il est de ces esprits qui auraient eu peu à faire (s’ils ne l’ont pas f
ittéralement l’illustre auteur, qui devait âtre partagée de plus d’un esprit classique à la fin du xviie et au commencement du
de Boileau à Racine. D’Olivet trouve à La Bruyère trop d’art, trop d’ esprit , quelque abus de métaphores : « Quant au style pr
omme tous les vrais grands. Il est obligé d’alléguer son chapitre des Esprits forts et de supposer à l’ordre de ses matières un
r Victorin Fabre (1810). On apprend d’un morceau qui se trouve dans l’ Esprit des Journaux (févr. 1782), et où l’auteur anonyme
appartenir à un écrivain qui participe à la fois de la sage étendue d’ esprit de Locke, de la pensée originale de Montesquieu,
’art d’écrire, s’il montrait toujours autant de goût qu’il prodigue d’ esprit et de talent 152. C’est la première fois qu’à pro
eté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’ esprit . » Cet esprit, que La Bruyère ne trouvait pas ass
t capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. » Cet esprit , que La Bruyère ne trouvait pas assez avant lui d
nt, etc., il nous dit, dans cet admirable chapitre des Ouvrages de l’ Esprit , qui est son Art poétique à lui et sa Rhétorique 
out ce qui ne l’est point est foible et ne satisfait point un homme d’ esprit qui veut se faire entendre. » On sent combien la
trement, de varier et de rajeunir la forme, a pu naître dans un grand esprit  ; elle deviendra bientôt chez d’autres un tourmen
aimerait à vivre. » — « Il me semble que l’on dépend des lieux pour l’ esprit , l’humeur, la passion, le goût et les sentiments.
iné ou simplement encadré au chapitre des Jugements : Il disoit que l’ esprit dans cette belle personne étroit un diamant bien
ion ; mais Voltaire ne paraît pas s’en être soucié. Il convenait à un esprit calme et fin comme l’était Suard, de réparer cett
le feuille blanche de riches papillons étendus. « L’homme du meilleur esprit , dit-il, est inégal… ; il entre en verve, mais il
inture et qui est l’affaire d’un pouce encore habile même alors que l’ esprit demeure absent. Ce qu’il y a de chique dans les p
abrogé et n’a plus d’usage, la lecture du chapitre des Ouvrages de l’ Esprit serait encore chaque matin, pour les esprits crit
hapitre des Ouvrages de l’Esprit serait encore chaque matin, pour les esprits critiques, ce que la lecture d’un chapitre de l’I
s le portrait de cette duchesse du Maine qui contenait en elle tout l’ esprit et le caprice de cette race des Condés : « Elle,
te race des Condés : « Elle, a fait dire à une personne de beaucoup d’ esprit que les Princes étoient en morale ce que les mons
fet Nicole comme étant celui que désigne ce trait : Des Ouvrages de l’ Esprit  : Deux écrivains dans leurs ouvrages, etc., etc. 
80 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130
lleures et qui terminent noblement son livre des Considérations sur l’ esprit et les mœurs. L’amour de la gloire et la vertu, q
ambitieux, un ambitieux incomplet, puisqu’il était paresseux et sans esprit de suite ; mais, comme les gens de beaucoup d’esp
aresseux et sans esprit de suite ; mais, comme les gens de beaucoup d’ esprit que l’ambition soulève, il voyait bien de loin, e
ouvements d’une multitude agitée, pressaient de tous côtés l’âme et l’ esprit , les élevaient au dernier degré de puissance et d
vices et de folies qu’il entraîne. L’ouvrage des Considérations sur l’ esprit et les mœurs est bien composé ; il l’est en appar
uissants du siècle, et même plus qu’eux : Ils n’agissent que sur les esprits , et j’ai le cœur et les sens de plus dans mon dom
rtraits, il en est d’achevés, tel que celui d’Elmire ou la femme d’un esprit supérieur, qui n’est autre que la duchesse de Cha
lie femme il y a vingt ans sans beauté, comme on se constitue homme d’ esprit sans esprit, avec un peu d’art et beaucoup de har
y a vingt ans sans beauté, comme on se constitue homme d’esprit sans esprit , avec un peu d’art et beaucoup de hardiesse » ; —
l’autre en échec, et qui n’aime mystérieusement qu’un seul homme sans esprit , sans figure, qui n’est plus jeune, qui se porte
, sont les véritables auteurs de la Révolution ; ils ont enflammé les esprits dans la capitale et les provinces par leur exempl
ratie avait fait alors ; ç’a été la même répétition, et selon le même esprit , à un autre étage. M. de Meilhan, qu’on a vu appr
Il reconnaît que « la Révolution de la France semble être celle de l’ esprit humain » ; et il cherche en quoi cette Révolution
’était une passion ; celui qui éclate en ce moment a sa racine dans l’ esprit , il est raisonné et systématique. Les anciens peu
é l’enfant ; et Salem, au contraire, a été doué par la bonne fée d’un esprit médiocre et actif, d’un caractère patient et d’un
adin continua : « Quand tous les hommes essaieront les forces de leur esprit , le nombre des bons ouvrages sera infini. » — « C
avoir et de connaître ; la morale a surtout un grand attrait pour son esprit vif et observateur ; il en voudrait posséder la c
geons des êtres mobiles… ! » C’en est assez pour indiquer la veine d’ esprit et de philosophie qui circule dans ce joli conte
illy parle d’ailleurs de lui avec aversion, sans rendre justice à son esprit et en ne voyant que les ridicules. L’ouvrage que
ce, elle a, par son excès même, paralysé les moyens : « La légèreté d’ esprit dans les classes supérieures a commencé la Révolu
meilleure production de M. de Meilhan, après ses Considérations sur l’ esprit et les mœurs, et comme pouvant se joindre à titre
outenir le système vers lequel entraînait l’effervescence de quelques esprits hardis. Mais ce ne sont point les auteurs que j’a
Brienne), dans lesquels il y a des traits exacts et neufs, bien de l’ esprit et même du talent29. Pendant l’émigration, et dan
tait déjà sensible dans quelques passages de ses Considérations sur l’ esprit et les mœurs ; cet homme d’esprit et de conceptio
assages de ses Considérations sur l’esprit et les mœurs ; cet homme d’ esprit et de conception, qui n’a pas seulement de la fin
montrer, soit à se dérober, on peut encore saisir les défauts : Mon esprit est un terrain très inégal ; il est de plusieurs
à la conscience bien exacte de ce qui me manque. Ce qui distingue mon esprit , c’est son premier élan, c’est la facilité d’atte
onversation est très variée, parce que rien ne remplit en général mon esprit et ne me porte à m’appesantir sur les objets. Ils
et le soir vous n’y pensez plus. Vous êtes un vantard d’égoïsme et un esprit fort d’insensibilité. Je vous ai fait pleurer pou
d’amertume. C’étaient deux débris politiques qui se consolaient par l’ esprit , et dont le moins caduc, le plus ferme et le plus
penseur, comme à la Chine, à moitié administrateur. En mettant votre esprit juste, élevé et profond sur une plus grande échel
nant un rang élevé parmi les moralistes pour ses Considérations sur l’ esprit et les mœurs (1787), et, parmi les politiques, po
r à nos yeux toute une classe et une race de gens du monde, de gens d’ esprit et d’administrateurs distingués, qui existaient t
81 (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263
urtes visites qu’elle fit à quelques-uns de ses parents à Lausanne, l’ esprit , la beauté et l’érudition de Mlle Curchod furent
ideur grotesque qui s’est développée depuis, et qui joignait déjà « l’ esprit le plus brillant et le plus varié au plus doux et
squ’à la pudeur. Témoin perpétuel de la tendresse de mon mari, de son esprit et de son enjouement, admirateur zélé de l’opulen
il était si curieux et si digne, lui qui ne vivait que de la vie de l’ esprit . Mlle Curchod, âgée de dix-huit ans, était donc,
ns des femmes du genre de Claire ; j’entends par là un certain tour d’ esprit mêlé de sérieux et de gaieté, naturel et travaill
t et de charme. Mlle Suzanne Curchod, dans sa nuance, était un de ces esprits compliqués et ingénus, mais qui sont loin de dépl
de 1756, 1757 et 1758 ; il y trouvait avec étonnement un goût pour l’ esprit qu’il contribuait à développer encore, mais qu’il
ons. Il était resté quelque chose de ces souvenirs de Lausanne dans l’ esprit de Voltaire, lorsque, dix ans plus tard, il écriv
ncée29. Elle se sent aussitôt transplantée et dépaysée. Son goût de l’ esprit y trouve son compte, ses besoins de cœur commence
venances. Mme Necker s’était formé une idée des auteurs et des gens d’ esprit de Paris uniquement par les livres, et elle vit q
que les lettres étaient la clef de tout, qu’un homme ne cultivait son esprit que par les livres, et n’était grand que par le s
orais même la langue. Obligée, par mon état de femme, de captiver les esprits , j’ignorais toutes les nuances de l’amour-propre,
’en excepte la partie des mœurs, mais j’ai été obligée de refaire mon esprit tout à neuf pour les caractères, pour les circons
çoit le travail et l’effort de renouvellement qui dut se faire dans l’ esprit de Mme Necker en présence de ce monde tout nouvea
au passage un travers ou un ridicule. Cet homme grave avait ce tour d’ esprit persifleur et fin qui était bien à lui, et il l’a
vec les Necker, goûtait fort le mari et reconnaissait à la femme de l’ esprit et du mérite ; elle disait de lui pourtant qu’au
us agréable, « une certaine facilité qui donne, pour ainsi dire, de l’ esprit à ceux avec qui l’on cause ; il n’aide point à dé
’autres ». On ne saurait mieux définir l’effet que produit ce genre d’ esprit à part, élevé, isolé et peu sympathique, l’esprit
produit ce genre d’esprit à part, élevé, isolé et peu sympathique, l’ esprit doctrinaire, pour l’appeler par son nom, dont M. 
op coûté ; son mérite est d’avoir su concilier ce goût extrême pour l’ esprit avec l’intégrité de ses principes dans un si péri
i se croisaient en elle et qui la caractérisent, la complication de l’ esprit et la rectitude du cœur : Étrangère aux mœurs de
, sans aisance dans son maintien, sans attrait dans sa politesse, son esprit , comme sa contenance, était trop ajusté pour avoi
on pas, comme elle le dit, se refaire tout à neuf, mais combiner deux esprits , marier en quelque manière l’esprit de son canton
tout à neuf, mais combiner deux esprits, marier en quelque manière l’ esprit de son canton avec le nôtre. Par malheur la greff
s. Un peu plus loin, je lis cette autre pensée : Je connais quelques esprits métaphysiques auxquels je ne parlerai jamais des
ées intermédiaires qui lient les sensations avec les pensées, et leur esprit s’occupe trop d’abstractions pour qu’on puisse le
ec l’idée qu’éveille le mot de goût ; une telle comparaison déroute l’ esprit , loin d’éclaircir la pensée. Ce genre de désaccor
n mot, on sent beaucoup trop que les comparaisons, chez cette femme d’ esprit , ne s’offrent point d’elles-mêmes, qu’elles ne na
ser toute sa vie. » Si elle est un peu trop atteinte par le goût de l’ esprit et de l’analyse, qui est la maladie du temps, ell
rès de ceux mêmes qui se sont montrés le plus sévères pour le genre d’ esprit de Mme Necker, je veux parler de ses Réflexions s
. Entrée dans la société de Paris avec le ferme propos d’être femme d’ esprit et en rapport avec les beaux esprits, elle a su p
ée à retrouver en d’autres membres de leur descendance, et la forme d’ esprit de Mme Necker, adoucie, assouplie après la premiè
x peuvent chercher des considérations très fines sur ces rapports des esprits et du pays, au tome second, p. 1191, de l’ouvrage
82 (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108
les interrompant, et les fit complètes, on pensait tout tenir de cet esprit puissant, qui s’était concentré, dans une époque
Pour moi, je crois bien qu’il n’y a qu’une seule loi qui gouverne ces esprits de premier ordre qu’on appelle des hommes de géni
er et faire l’unité et la puissance de leur vie intellectuelle, à ces esprits étonnants qui ne changent pas, mais se développen
ffet, c’est tout Joseph de Maistre ! L’unité, voilà le concept de son esprit , qu’il portait fièrement et impérieusement sur to
homme. III Et de fait, il n’eut jamais que celle-là. Beaucoup d’ esprits , qui se mettent en colère pour lui, ont regardé c
s, et c’est sur ce point que la Critique qui étudie les origines de l’ esprit d’un homme doit visiblement insister. De Maistre
stre, dont on a fait un utopiste de surnaturalité religieuse, comme l’ esprit qui a le plus développé et approfondi dans ses œu
avec la hardiesse d’un grand seigneur et la plaisanterie d’un homme d’ esprit qui n’est point pédant. Ils ne s’aperçurent même
au leur, un homme majestueux d’unité et de vérité en toute chose, — l’ esprit le plus appuyé sur la conscience la plus droite q
s sur la Russie, dans toute la pureté, la beauté et la douceur de son esprit  ; car il faut en finir avec les vieilles vulgarit
: — puisque l’on ne conteste plus que Joseph de Maistre soit un grand esprit chrétien, il doit avoir la douceur, la douceur de
stre, n’était pas entièrement plein de sang de tigre. Je parle de son esprit même, de cet esprit que des lettrés superficiels,
tièrement plein de sang de tigre. Je parle de son esprit même, de cet esprit que des lettrés superficiels, convertis à sa tend
non moins réelle que la tendresse de son âme, continuent d’appeler un esprit absolu et dur parce qu’il ne croit pas que la vér
on donc cruel pour dire cela, ou l’est-on pour s’y résigner ? Non ! l’ esprit cruel entré dans une doctrine cruelle, comme il a
rive toujours, — car nos doctrines sont faites par la nature de notre esprit , — c’est Calvin, le froid, le raide, l’étroit Cal
servé qu’on peut tout dire aux Français ; la manière fait tout. » Les esprits absolus et cruels se soucient bien de la manière 
quoi se bornent, en vérité, les cruautés du comte de Maistre, de cet esprit sublime et aimable dont les idées et les sentimen
s s’accordaient comme les cordes de la lyre, qui avait le cœur de son esprit autant que les sentiments de son cœur. Cruel ?… D
ue les sentiments de son cœur. Cruel ?… Dans un temps où la Lâcheté d’ esprit , devenue sybarite, tremble devant son pli de rose
que et qui ne peut s’empêcher de faire de la métaphysique, — un grand esprit pratique, ne perdant jamais terre, politique même
, la politique, à sa généralité la plus vaste. Il est de la famille d’ esprits dont était Machiavel. Seulement, c’est un Machiav
lamée, et il est curieux de connaître sur quels faits produits par un esprit de cet ordre le gouvernement russe a passé. C’est
e par Joseph de Maistre en ces quelques pages qu’on pourra juger de l’ esprit absolu de cet absolutiste tout d’une pièce, que n
te tout d’une pièce, que nous maintenons, nous, malgré sa renommée, l’ esprit le plus large, le plus prudent, le plus flexible,
du reste, notez bien que ces principes ne sont jamais, pour ce solide esprit , appelé paradoxal par les esprits fragiles, que d
cipes ne sont jamais, pour ce solide esprit, appelé paradoxal par les esprits fragiles, que des conclusions historiques, des em
ez-le, cet homme du fait et de l’expérience, calomnié jusque dans son esprit  : « Si l’affranchissement » — (dit-il, en finissa
la Correspondance diplomatique, vont faire de cette tête de bronze un esprit immortellement vivant, qui ne s’est pas mis lui-m
dans cette publication d’un fils qui tient à l’honneur intégral de l’ esprit de son père, ce serait assez pour, de tout notre
83 (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »
e, d’honnêteté, de scrupule et d’ingénuité dans l’érudition et dans l’ esprit du digne auteur ! — Enfin on a publié depuis lors
u (ce qui revient au même) auxquelles il ne voulait pas entendre. Les esprits curieux et libres, les esprits délicats et fins,
uelles il ne voulait pas entendre. Les esprits curieux et libres, les esprits délicats et fins, sont enclins à ne pas goûter Bo
nduite, sur ses discours officiels en toute circonstance, cet homme d’ esprit disait il y a plus de trente ans : « Après tout,
erse avec Leibnitz, que Bossuet n’était entré, à aucun moment, dans l’ esprit même de cet essai de conciliation chrétienne supé
s délicats « qui trouvent à Bossuet l’imagination d’Homère et point d’ esprit  ». Le mot est lâché, et c’est M. de Rémusat qui l
étroite, la recherche éternelle de la vérité. Du temps de Bossuet, un esprit des plus fins, M. de Tréville, jugeait assez sévè
t ce qui se tentait pour faire faire, soit au christianisme, soit à l’ esprit philosophique, un pas de plus, une évolution, et
XIV et de Mme de Montespan : le cœur humain lui avait joué un tour, l’ esprit humain lui en joua un autre. Bossuet meurt en com
siècle. Voilà l’Ombre de Bossuet bien étonnée. L’éducation, le tour d’ esprit , la forme de talent de Bossuet, expliquent suffis
fisamment cette manière de penser et d’agir. Je ne sais qui a dit : l’ esprit d’un homme, en définitive, ne fait jamais que ce
truire l’entendement humain de fond en comble, appartient surtout aux esprits tournés en dedans, à parole rentrée et difficile
ui se retrouvent dans toute sa vie ; sa parole était de feu, mais son esprit , sa conduite furent toujours sages. Pendant que s
ps aux difficultés particulières qu’il rencontrait, il en respirait l’ esprit général, il en suivait les nombreux courants et l
n Moïse ; il a d’un David pour la poétique ivresse. Bossuet, c’est un esprit hiérarchique, c’est le prêtre et le grand prêtre
sine des funérailles. La première oraison funèbre se dessine dans son esprit . Il suit ses cours de philosophie à la maison de
joute qu’il aimait pourtant à en entendre discourir ; j’en doute. Son esprit est d’une autre sphère et d’un autre monde ; c’ét
it est d’une autre sphère et d’un autre monde ; c’était avant tout un esprit de doctrine, d’ordonnance et d’exposition logique
e de Champagne aurait été ce pinceau-là. Tout hébraïque qu’il était d’ esprit et de vocation précoce pour le Temple, Bossuet ne
« On prend dans les écrits de toutes les langues le tour qui en est l’ esprit , — surtout dans la latine dont le génie n’est pas
portant, avec Bossuet, est de bien saisir la forme particulière à son esprit , à cette intelligence si vaste d’ailleurs et si c
rçus, et la réfléchir dans son plein. Bossuet, dirai-je donc, c’est l’ esprit qui embrasse le mieux, le plus lumineusement, le
nef les tonnerres d’un orgue immense ; — mais en même temps, c’est un esprit qui n’en sort pas, de cette nef, de cette sphère
effet à s’y loger et à s’y verser. Bossuet, dirai-je encore, c’est l’ esprit le plus naturellement religieux et sacré, le plus
84 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »
lier la longueur totale du chemin. Il ne suffit pas ici de voir par l’ esprit les parties et le progrès de l’œuvre que l’on com
importante, où l’écriture enfin ne sépare point visiblement ce que l’ esprit sépare idéalement, est insupportable ; la clarté
essein de l’auteur demeure obscur ; il ne peut faire impression sur l’ esprit du lecteur, il ne peut même se faire sentir que p
ou bien le lecteur. Ainsi Montesquieu n’a pas l’haleine longue : son Esprit des lois est coupé en beaucoup de livres, chaque
éas de quelques lignes. Les lecteurs du xviiie  siècle, d’autre part, esprits légers, mondains, incapables d’une attention long
idées, la peine qu’on éprouve à se retrancher, à repousser un trait d’ esprit ou une pensée originale, font qu’on manque sans c
mination rigoureuse sont nécessaires. Ne croyez pas que tout ce que l’ esprit dans sa première et rapide inspiration a saisi, s
saisi, soit bon. Ge butin est très mêlé, il faut le trier. D’abord l’ esprit , dans la ferveur de l’invention, ne se pique pas
t osciller de l’une à l’autre. Surtout gardez-vous de cette lâcheté d’ esprit , qui se dispense d’affirmer en admettant tous les
ent qui n’est qu’ornement, une beauté qui n’est que belle, un trait d’ esprit qui n’est mis que pour être spirituel, tout cela
n’est pas indispensable, est à rejeter. Il n’y a point de beauté ou d’ esprit qui tienne : le premier mérite, le mérite fondame
e jaillissent ni de la situation ni des caractères, qui, saisissant l’ esprit et la mémoire du spectateur, le divertissent de l
ppent. Ce n’est pas Corneille qui fait de l’héroïsme, ni Molière de l’ esprit . Que valent ces traits : Rodrigue, as-tu du cœur
ou comique de dialogue, anecdotes amusantes, plaisanteries, traits d’ esprit , il n’est rien qui ne pousse en avant le raisonne
les exprimer, vous ne vous obligez pas à ne point les évoquer dans l’ esprit de votre lecteur. Vous pourrez disposer ou rendre
e ne point tout dépenser à fabriquer son ouvrage. Un écrit qui vide l’ esprit de son auteur est, à l’ordinaire, étriqué et stér
suggestif, il ne fait pas penser. Au contraire, on sent vite quand l’ esprit et la science de l’écrivain débordent son œuvre,
font pénétrer dans la pensée inexprimée de l’auteur et poussent notre esprit dans une féconde recherche. Il me semble qu’un li
vre la direction et de sonder la richesse de la veine intérieure de l’ esprit . Si l’on ne pense que ce qu’on écrit, on est sec 
out ce qu’on pense, on est prolixe. Enfin il faut prendre garde que l’ esprit , dans l’activité de l’invention, ne se rend pas t
grandes armées. Aussi leur abondance n’est-elle qu’une apparence : l’ esprit trouve peu son compte auprès d’eux, et se lasse v
diverses, pour la faire mieux saisir du public et l’enfoncer dans les esprits . J’entends qu’on peut être amené à évoquer en div
coup plus grand. Ce sont des artifices indignes le plus souvent d’un esprit sérieux. On peut suspendre l’intérêt pour l’accro
it et imaginaire triomphe de l’amour-propre enfonce les choses dans l’ esprit .
85 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462
l’émulation Parmi les moyens de perfectionner les productions de l’ esprit humain, il faut compter pour beaucoup la nature e
ir son pays et d’influer sur la destinée de ses concitoyens. Quelques esprits s’alimentent du seul plaisir de découvrir des idé
ées, ne soit bien plus contraire au développement des talents et de l’ esprit que la plupart des époques de l’histoire. Mais je
lièrement nécessaire à l’émulation philosophique, on verra pourquoi l’ esprit révolutionnaire, pendant qu’il agit, est tout à f
égale à celle qu’éprouvaient les anciens défenseurs des préjugés. Les esprits violents se servent des hommes éclairés quand ils
ssier pour la raison ; ils répandent sourdement que les facultés de l’ esprit , que les idées philosophiques ne peuvent apparten
faculté de juger. Les hommes violents ne peuvent s’allier qu’avec les esprits bornés ; eux seuls se soumettent ou se soulèvent
elles tendent nécessairement à perfectionner la moralité générale. L’ esprit révolutionnaire se trace une route, se fait un la
alousies, les calculs de l’ambition, tout se réunit pour éloigner les esprits supérieurs des luttes révolutionnaires : les homm
de plus républicain au monde, l’amour des lumières et de la vertu. L’ esprit sauvage lutte contre la philosophie, se défie de
ontre plus indulgent pour les vices du cœur que pour les talents de l’ esprit . Si cet état se prolongeait, l’on ne posséderait
, lorsqu’elle prendrait enfin son véritable caractère ? La force de l’ esprit ne se développe tout entière qu’en attaquant la p
a vérité, ses bornes en tout genre lui sont prescrites. Il faut que l’ esprit se replie sans cesse sur lui-même. À peine est-il
res supposassent presque toujours l’absence des talents politiques. L’ esprit d’affaires ne peut se faire connaître par des sig
diocres sont intéressés à persuader qu’ils possèdent seuls ce genre d’ esprit  ; et pour se l’attribuer, ils se fondent uniqueme
rnement, afin que l’importante et froide médiocrité puisse écarter un esprit supérieur, et le déclarer incapable de combinaiso
qui ont répandu leur éclat sur les nations, étaient en même temps des esprits très éclairés en philosophie. Ce sont leurs lumiè
ur but que d’amuser les loisirs de la vie, et de remplir le vide de l’ esprit . Une telle occupation rend incapable du moindre e
our l’espèce humaine. Il ne faut pas prétendre, en apportant le vieil esprit des cours dans la république nouvelle, qu’il y ai
ostituer la pensée : mais la raison se changerait en sophisme, et les esprits deviendraient d’autant plus subtils, que les cara
ager les lumières. La raison n’a rien à craindre de la raison, et les esprits philosophiques fondent leur force sur leurs parei
86 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »
r ; car cet homme, qui a tant de complices dans nos cœurs et dans nos esprits , ne nous les prend pas à moitié. Positivement, il
les possède, ce n’est plus Roi qu’il faut l’appeler : qui dit Roi des Esprits dit Dieu même ; et alors on peut demander pourquo
s dit Dieu même ; et alors on peut demander pourquoi donc ce Dieu des Esprits souille encore de ses restes une église chrétienn
ncs rougira d’avoir eu le goût… autrefois, n’en a pas moins mis sur l’ esprit du temps qui a suivi le sien une empreinte qu’une
lette diabolique, toute cette race de béliers à qui l’admiration de l’ esprit fort sert d’esprit ?… S’il ne plaisait qu’aux spi
oute cette race de béliers à qui l’admiration de l’esprit fort sert d’ esprit  ?… S’il ne plaisait qu’aux spirituels ! Mais ce g
nt le séducteur des imbéciles, l’empoisonneur des gens malsains, et l’ Esprit Saint de la canaille. Si les coquins ont un parti
s chanté les phraseurs, de l’activité imprimée par la philosophie à l’ esprit humain ; mais le caractère particulier de l’actio
d’avoir, avec de la légèreté et de l’ironie, dispensé à tout jamais l’ esprit humain d’activité et de recherche. Vous rappelez-
Il y a bien dans l’arche de cette gloire, çà et là, quelques hommes d’ esprit , pour les orner, aux encoignures, mais ceux qui e
tuelle et future de Voltaire. Il a les sots ! Avec les corrompus de l’ esprit , il a les innocents de la bêtise, — s’il y a, dan
t que, n’en doutez pas ! on posera encore d’ici longtemps, les gens d’ esprit , qui voient de plus haut que leur esprit même, do
d’ici longtemps, les gens d’esprit, qui voient de plus haut que leur esprit même, doivent se montrer implacables, inexorables
me il le mérite, ce roi des élégances empestées. Le cœur, non, mais l’ esprit — l’esprit qui fait de si mauvaises choses quand
rite, ce roi des élégances empestées. Le cœur, non, mais l’esprit — l’ esprit qui fait de si mauvaises choses quand il est seul
87 (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle
ttéraire l’examen d’un tel ensemble de témoignages sur la marche de l’ esprit humain, au moment même où cette marche était deve
i l’avait renversé. Il importait donc de montrer que la direction des esprits n’avait pas été une circonstance accidentelle qu’
d’une manière tout aussi frivole et mille fois plus inique. Tel est l’ esprit dans lequel fut conçu cet ouvrage. L’auteur était
t de prestige. Un homme, quelque profonde intelligence qu’il ait de l’ esprit de son temps, quelque habileté qu’il déploie à s’
vé, n’en imposant par aucun prestige ? Dans une telle disposition des esprits , le système des pouvoirs pourra-t-il triompher de
crainte, mais moins encore que l’état de la France, la lassitude des esprits , et le goût superstitieux de l’égalité si favorab
nt point mal réussi. Malgré des vacillations plus fatigantes pour les esprits prévoyants que pour les masses populaires, la Fra
est pas encore venue animer notre nouvelle machine politique. Que les esprits éclairés, qu’une certaine élite de la nation se l
ris de jouir. La littérature vient encore ici témoigner de l’état des esprits . Elle attend qu’une impulsion nouvelle lui soit d
oit parcourir, Elle n’a plus pour guide que les règles immuables de l’ esprit humain ; toutes les observances de détail ont per
noble tâche. L’intelligence du temps présent, la connaissance de son esprit et de ses tendances a toujours constitué, et cons
ont tort ou raison ? Quelles sont ces autorités qui croient vaincre l’ esprit de révolte, en lui annonçant d’avance qu’il doit
tout par la marche des opinions humaines, et par les productions de l’ esprit , qu’il avait été remarquable. Les contemporains e
orains eux-mêmes s’étaient fort enorgueillis de ce développement de l’ esprit humain, et en avaient fait le principal caractère
tée. Parmi les accusateurs, quelques-uns, se laissant emporter par un esprit d’exagération et d’animosité, sont tombés, ce nou
mme si un siècle pouvait transmettre à son successeur l’héritage de l’ esprit humain tel qu’il l’a reçu de son devancier. Mais
i, lorsqu’on a une fois commencé à blâmer l’état où se trouvaient les esprits des hommes à un certain moment, le blâme, remonta
de l’effet à la cause, ne peut jamais s’arrêter. Il semble donc que l’ esprit humain soit soumis en quelque sorte à l’empire de
où les opinions généralement adoptées, où la disposition de tous les esprits se trouvent discordantes avec les institutions ac
tempête s’apaise et le calme se rétablit. Le besoin du repos rend les esprits plus dociles ; ils perdent la certitude et la van
blie, chacun, dans son chagrin, a cherché la cause des maux passés. L’ esprit de parti, reste des habitudes de faction, est ven
omme l’expression de la société, ainsi que l’ont définie d’excellents esprits . Appliquant cette idée au dix-huitième siècle, il
es en dépendent immédiatement, et qu’on ne peut changer la forme ou l’ esprit d’un gouvernement, les habitudes de la société, e
che non pas seulement par le cours des ans, mais aussi par celui de l’ esprit humain. Depuis le seizième siècle, où de longues
s plus éclairée et plus régulière, mais elle avait jeté dans quelques esprits des doutes sur les dogmes. Cependant les lettres
lettrés vivaient dans la solitude et dans l’inaction du cabinet. Leur esprit n’habitait pas le monde réel et ne quittait guère
nt peu à peu dans la langue vulgaire, occupaient chaque jour quelques esprits de plus, mais restaient étrangères aux affaires d
d’indiscipline devait nécessairement avoir laissé des traces dans les esprits , et devait leur avoir appris à ne plus respecter
De la dignité et de la grâce ; de la gravité et de la politesse ; un esprit éminemment despotique, mais par instinct, sans vi
de leurs ancêtres. Des exils et des bienfaits firent disparaître cet esprit d’opposition, qui ne s’appliquait plus qu’à de pe
is quand on se borne à obéir au pouvoir sans chercher à lui plaire, l’ esprit conserve la plus grande part de sa liberté. La vi
d’une cour qui avait soumis et même séduit la nation, tournèrent les esprits d’un autre côté. Tous se firent une gloire de con
gissait point enfin de porter publiquement le joug d’une femme dont l’ esprit et le caractère convenaient pour gouverner un cou
nnêtes. Il répandit une certaine indifférence pour les principes ; un esprit de doute sur des opinions que les hommes avaient
par une sorte d’âpreté et de terreur qui subjuguent et terrassent les esprits . Massillon ne s’empare point de la persuasion par
chement aux devoirs sévères de la magistrature le tinrent écarté de l’ esprit qui commençait à régner dans les lettres, comme d
. La cour de Louis XIV était déjà changée ; elle avait déjà adopté un esprit et des principes nouveaux, quand les lettres marc
et Dancourt représentaient avec une grande verve de plaisanterie et d’ esprit , parfois même avec profondeur, les mœurs corrompu
nce du duc d’Orléans. Ce fut presque une transition insensible pour l’ esprit de la nation. Mais la différence fut grande et fa
avant, Mézeray, dans sa négligence naïve, avait bien mieux conservé l’ esprit et le caractère national. Vertot, quoique peu exa
endant au-dehors de la France étaient plusieurs écrivains animés d’un esprit particulier. C’étaient les réformés, exilés par l
gion catholique. Leurs écrits, en pénétrant en France, trouvaient des esprits disposés au mécontentement, aigris par les malheu
parfait entre toutes les opinions. Rien ne fait pencher la balance. L’ esprit de parti, les préjugés, l’influence de l’éloquenc
ir résoudre. Ce qui a fait le supplice épouvantable de tant de grands esprits , de tant d’âmes élevées, est une sorte de jeu pou
cet équilibre entre les opinions peut séduire, il est vrai, quelques esprits qui croient y voir de la supériorité. Mais le dou
er aux passions une expression forte et sombre qui frappe et étonne l’ esprit sans émouvoir le fond du cœur. Il s’écarta entièr
es modernes. La cause que Perrault avait soutenue sans savoir et sans esprit , contre Racine et Boileau, fut embrassée par Lamo
s pour imprimer un mouvement décisif. D’ailleurs quand les mœurs et l’ esprit d’une nation sont encore dans un état de crise et
aire des plus étonnantes facultés ; sans doute, une telle puissance d’ esprit n’a pas été entièrement le résultat de l’éducatio
r phénomène d’un homme le plus souvent dépourvu de cette faculté de l’ esprit qu’on nomme réflexion, et en même temps doué, au
ait sans cesse, et tout l’encourageait à répandre dans ses écrits cet esprit qui réussissait si bien auprès du public, qui l’a
fois libre et stable, où régnaient ensemble l’amour de la patrie et l’ esprit de liberté, sans nuire à la morale et à la tranqu
t pour un Français, qui voyait dans son pays un peuple frondeur, sans esprit public, et un gouvernement sans considération, pr
oltaire tel qu’il aurait dû être. Qu’on se figure un vieillard dont l’ esprit avait embrassé tant de choses, et presque toujour
réflexions profondément sensées, une juste appréciation du misérable esprit qui régnait autour de lui. C’est alors qu’on regr
ouanges et de la mode. Lui seul, armé de toutes les puissances de son esprit , pouvait retarder un peu le cours des opinions me
ublic, ils ont rencontré en même temps des détracteurs obstinés, et l’ esprit de parti a sans cesse présidé au jugement qui en
les plus gracieuses de la volupté et les saillies les plus vives de l’ esprit . Maintenant c’est tout au plus si une foule de dé
aleur et d’intérêt. On exige des détails sur le commerce, les arts, l’ esprit du gouvernement, et l’on se plaint de voir les co
etrouvera quelque chose de dramatique qui frappera et attachera notre esprit . C’est Voltaire qui donna les premiers exemples m
te par le changement des mœurs, des relations sociales et de l’ancien esprit de notre constitution. C’est au coloris brillant
ecte et la poésie devenue régulière. Ces avantages si précieux dans l’ esprit d’un littérateur l’empêchaient de remarquer que l
en outre un blâme plus grave ; on y retrouve toutes les traces de cet esprit de secte, adopté par Voltaire dans les derniers t
sont plus utiles et plus faciles à lire. Il nous reste à parler de l’ esprit qu’il apporta dans la philosophie, c’est-à-dire,
conforme à l’idée grave qu’on se fait d’un philosophe, que le genre d’ esprit et de talent de Voltaire. Qu’il ait eu le projet
ns considération, et qui ne faisait rien pour les obtenir : il eut un esprit d’indépendance et d’opposition. Voilà quelle fut
ui attestent à la fois la vivacité, la puissance et l’imprudence de l’ esprit . La religion n’y est pas ménagée davantage. Sous
ération, et qui enseignait à substituer l’exagération à la force d’un esprit profondément convaincu. Il s’écarta de cette carr
la culture des lettres, à cette noble et pure occupation de l’âme, l’ esprit étroit d’une profession occupée sans cesse de la
qui règne dans la région idéale de la philosophie ; en même temps, un esprit applicable se montre toujours à travers l’éclat d
le sentiment qui s’indigne : voilà ce qui anime d’un bout à l’autre L’ Esprit des Lois, et ce qui lui assure à jamais l’amour e
a méprise d’autant plus qu’elle résulte d’un avilissement général des esprits , qui n’ont plus la conscience de leur honte ni de
Montesquieu se laisse entraîner à les présenter sous cet aspect. Son esprit avait un penchant invincible vers les pensées bri
de Lysimaque, il a pu allier heureusement les deux caractères de son esprit . L’imagination poétique a rarement produit quelqu
illité ; il était loin des révolutions et de tous ces mouvements où l’ esprit des peuples et des hommes prend un nouveau caract
la philosophie avait faits depuis cinquante ans, on peut rapprocher L’ Esprit des Lois du Traité des Lois que Domat avait mis à
vait mis à la tête de son livre. Alors on pourra distinguer combien l’ esprit d’examen avait pris d’étendue ; comment les quest
ue, qu’on juge de la progression plus rapide qu’avaient dû suivre les esprits légers et inconsidérés. Nous avons suivi jusqu’à
ent sans cesse. Mais lorsqu’un succès constant a servi d’exemple, les esprits d’un ordre inférieur s’empressent d’imiter, et pe
ement le germe de tout ce qui va donner bientôt un aspect nouveau à l’ esprit humain. Le siècle n’a pas encore pris son caractè
marchent dans des routes nouvelles, et montrent dans leurs écrits un esprit différent de tout ce qui les avait précédés. Le s
t de rassembler les écrivains, où l’on cherchait l’art d’exciter leur esprit pour en jouir à chaque moment, où l’on exaltait l
a réflexion et le travail ; où ils se créaient, par le charme de leur esprit , un rang et un pouvoir facilement acquis et impru
du monde, un sanctuaire interdit au vulgaire et à la frivolité, où l’ esprit allait chercher le travail et la distraction, va
ception du caractère principal. Peut-être aurait-il dû montrer à quel esprit de vanité et d’émulation les vices de Cléon doive
laquelle on ne puisse l’appliquer ; dans toutes, on aurait pu voir l’ esprit d’égalité croissant rapidement avec la civilisati
lacé presque au même niveau le pouvoir suprême et la supériorité de l’ esprit , sans songer que ces deux despotismes ne pourraie
e devait donc encourager les auteurs à apporter dans leur doctrine un esprit de sagesse et de modération qu’on ne goûtait pas
table but. Après avoir parlé d’une manière générale du caractère de l’ esprit philosophique à cette époque, et des circonstance
nces humaines, les envisagea sous un point de vue nouveau, et dans un esprit qui fit changer de caractère à presque toutes les
subtilités, on flétrit du titre de rêveries les travaux de ces grands esprits . On se jeta dans la science des sensations, espér
ivé à l’absurde, c’est qu’apparemment on s’était trompé. Un véritable esprit d’observation fut apporté dans l’étude des faits
fort bien de la métaphysique des sensations ; peut-être est-ce à leur esprit qu’elle doit la naissance ; du moins est-il vrai
La démonstration est sans doute un grand moyen de contentement pour l’ esprit humain. Elle n’est pourtant, si l’on peut ainsi p
flexion et toute comparaison. Si chacune des directions où s’exerce l’ esprit de l’homme va se rattacher à un fait primitif de
nisme physique ont pu donner naissance à telle ou telle tendance de l’ esprit humain. De la sorte, elle prend l’habitude de con
er que tout sentiment religieux était une rêverie et un désordre de l’ esprit humain. C’est de l’époque de l’Encyclopédie que d
lgaire. On retrouve souvent encore les traces de leur influence sur l’ esprit grossier des hommes d’une condition inférieure. L
ivent leur naissance qu’à des abstractions faites par un travail de l’ esprit humain. Ainsi l’algèbre est le langage qui convie
e siècle, il en est un qui, en suivant la même marche, fut animé d’un esprit tout différent. Charles Bonnet s’appliqua plus qu
re, les habitudes antiques et fortes, ce mouvement ne répandait pas l’ esprit de doute et de légèreté, et n’attaquait en rien l
it les vrais sages, à établir l’harmonie entre les occupations de son esprit et les affections de son âme. Après avoir exposé
n de la poésie pour chercher à y atteindre ; mais il fit voir que son esprit s’appliquait mal aux matières littéraires. Il n’e
ne application entière. S’il eût embrassé une carrière unique, si son esprit bouillant eût marché dans un sens déterminé, au l
tion, mais les assertions devaient varier beaucoup dans leur forme. L’ Esprit est un livre composé avec ces conversations ; sin
t de détruire. Le vide qui résulte du défaut de croyance, accable les esprits sérieux et méditatifs ; ils éprouvent un vif beso
posés. On peut les juger, les comparer, les discuter. Ils offrent à l’ esprit matière à réfléchir longtemps, et, même en les re
énétrer au fond de l’âme, qui pût s’accorder avec les réflexions d’un esprit vaste et profond. Il n’était pas assez métaphysiq
de l’imagination, des sens, des actions, sait aussi s’élever avec les esprits amoureux des choses abstraites et générales. Elle
et à en diriger l’emploi. Comme le mouvement qui avait développé les esprits était dû, en grande partie, aux livres des ancien
t des écrivains vivant au milieu d’une société frivole, animés de son esprit , organes de ses opinions ; excitant et partageant
s et de l’exemple ! La philosophie du dix-huitième siècle est donc un esprit universel de la nation, qui se retrouve dans les
Conformément à celle idée, nous nous sommes plus occupé de chercher l’ esprit général des écrivains que d’entrer dans le détail
trant que les auteurs, loin de diriger le mouvement des mœurs et de l’ esprit de société, y obéissaient au contraire, on ne les
 : il vaudrait mieux, pour le bonheur d’une nation, qu’il y régnât un esprit plus réservé, même quand on y devrait perdre un p
e l’éloignement pour leurs principes. Ne retrouve-t-on pas en lui cet esprit de vanité et d’indépendance ; ce dédain pour les
sidérations sur les mœurs étant un ouvrage entièrement conçu dans cet esprit , il en complète l’ensemble : ce n’est pas un livr
mais il n’est guère possible de mieux peindre toutes les nuances de l’ esprit de société, de mieux caractériser leurs causes et
sur l’histoire de France : l’abbé de Mably se refuse à entrer dans l’ esprit de nos anciennes mœurs et de nos formes de gouver
ations attachaient à cette science, continuèrent à se pénétrer de son esprit . Quelques érudits dirigèrent leurs recherches de
e époque, Boulainvilliers s’était consacré tout entier à rechercher l’ esprit et le détail de nos institutions. Aucun auteur n’
miers. On retrouve, ce semble, dans cette double école de politique l’ esprit qui s’est montré au commencement de la révolution
es dans le public, s’efforçaient de lui plaire en se conformant à son esprit , Rousseau ressentait tous ces effets d’une autre
out l’ensemble d’un monde où il n’était pour rien, Rousseau conçut un esprit de révolte, une fierté intérieure qui s’exaltèren
mmes, tout ce qui venait d’eux ne pouvait l’adoucir ; il était de ces esprits dont l’orgueil est tellement insatiable, qu’au be
tion. Soit, comme on l’a prétendu, qu’il se fût fait d’abord un jeu d’ esprit de soutenir des opinions qu’il embrassa ensuite a
à lui de voir si son repos lui est plus cher que son intérêt. De cet esprit peuvent résulter des situations diverses ; le sou
t entre cette perfection et un désordre complet. Tel est à peu près l’ esprit des anciens gouvernements européens, qui s’est co
x tous leurs contemporains. Le spectacle de la nature peut affecter l’ esprit de l’homme de deux manières bien différentes : il
echerche des idées générales indépendantes de chaque individu. De cet esprit naquirent les sciences naturelles ; leur principe
lier. On voit par là que le savant change la direction primitive de l’ esprit humain, porte son activité sur la recherche des c
a puissance, l’homme porte alors dans l’explication des phénomènes un esprit fécond et impatient, qui, ne pouvant s’astreindre
de faits unis entre eux par des liens artificiels. La chaleur de son esprit s’appliqua à pénétrer tout d’un coup dans les pri
noble ambition de la connaître ; mais ce qui avait surtout agité son esprit , c’était la liaison de la nature morale à la natu
la nature physique. On s’était lassé de vouloir aller plus haut ; les esprits avaient pris un autre cours ; on était parvenu à
int toujours éloigné d’un pareil sujet, et, malgré la grandeur de son esprit , ne se montra point animé du désir de s’en occupe
aussi le moyen de les lier entre eux. Si donc on décrie sans cesse l’ esprit de théorie, si l’on est armé de ridicule et de mé
fils qui conduisent à travers le labyrinthe des faits observés ; les esprits perdront peu à peu une curiosité qui n’espérera p
manipulateurs destinés à aider la pratique des arts mécaniques, et l’ esprit humain verra se dessécher aussi cette branche d’a
Presque aucun n’a survécu ; et s’ils n’étaient pas un témoignage de l’ esprit du temps, il ne faudrait pas les rappeler. Un aut
re. Il n’avait pas assez de force pour concevoir un vaste sujet ; son esprit n’était point frappé de l’ensemble des objets. Le
de nombreuses années, des effets semblables ; qui veut frapper notre esprit par des paroles grandes et profondes lorsque rien
actérise les différentes formes dont se revêtent les productions de l’ esprit  ; il rechercha les causes qui peuvent influer sur
milieu de leur marche et de leur langage technique, n’apportaient à l’ esprit aucune espèce de plaisir, Marmontel sut retracer
a plus vive éloquence pour dépeindre l’effet que produisaient sur son esprit les beautés et les défauts littéraires. Mais il r
aines, furent les guides de sa critique. Le peu de flexibilité de son esprit nuisit aussi beaucoup à la finesse et à la profon
nt, en un mot de tout ce qui est l’âme et le principe des œuvres de l’ esprit . C’est au contraire dans ce dernier système qu’éc
histoire pendant le dix-huitième siècle furent très nombreux ; mais l’ esprit de la philosophie française s’accordait mal avec
ce approfondie des témoignages écrits. Ils doivent se dépouiller de l’ esprit de leur siècle, se transporter par l’érudition da
moyen de laisser apercevoir, dans des sommaires à peine ébauchés, un esprit plus vif et plus fort que les autres historiens s
et non pas ses récits. Condillac écrivit de nombreux volumes dans cet esprit , et nul ne peut mieux en faire sentir tous les dé
ts qui se livraient à ces études conservait quelque chose de l’ancien esprit des littérateurs. Leur science seulement les occu
qu’un discours académique. Pour combattre ce penchant malheureux des esprits , il eût fallu des orateurs remplis de chaleur et
nsi les prédicateurs du dix-huitième siècle ressentaient l’effet de l’ esprit général. C’était avec une sorte de crainte et de
étrangère. Le gouvernement contribuait à donner au barreau ce nouvel esprit , et faisait, sans le savoir, tout ce qu’il fallai
l’autorité de la religion, de quelques mensonges historiques, et de l’ esprit tranchant et irréfléchi des courtisans militaires
présent, est une des causes qui ont le plus puissamment influé sur l’ esprit des avocats ; en leur donnant une grande habitude
évation de leur éloquence. M. de la Chalotais participa davantage à l’ esprit qui régnait dans le monde, et s’appuya sur les do
r à leurs adversaires ; les autres ne devaient leur sincérité qu’à un esprit médiocre et borné, qui combat ce qu’il ne peut ju
bientôt renoncer à ces essais qui préparaient une facile victoire à l’ esprit dominant. Nous voici maintenant parvenus à la der
ans leur détail. On ne sera plus obligé de chercher dans des livres l’ esprit général de la nation ; il est devenu plus actif,
gé de plus en plus dans une vie dégradée ; il avait mis, dit-on, de l’ esprit à démêler la situation des choses, et de l’amour-
ncère et plus constante de vivre pour le bonheur du peuple ; mais son esprit et son caractère étaient trop faibles pour avoir
était nécessaire, et qui ne savait comment l’opérer, avait dirigé les esprits avec plus de force encore vers cette pensée ; tou
s’armer ; être un écrivain, c’était occuper un rang dans l’État, et l’ esprit était devenu une puissance à laquelle toutes les
s d’un corps usé, et présager quelque violente maladie. En effet, cet esprit public tendait de plus en plus au changement, san
mposé à la fin du dix-huitième siècle. Sans doute elle devinera qu’un esprit amoureux de la solitude et de la méditation, insp
être, étaient encore mieux en harmonie avec l’occupation générale des esprits . Quelques hommes d’état donnaient à des matières
d’élévation, de gravité et de douceur. Revenons à la disposition des esprits au moment où éclata la révolution. Les mouvements
est d’autres révolutions qui dépendent d’un mouvement général dans l’ esprit des nations. Par le cours des opinions les citoye
totalité ; une ardeur, une activité nouvelle, s’emparent de tous les esprits . Chacun est impatient de la place qui lui est ass
anciennes à un ordre tout nouveau. Ce sont des époques critiques de l’ esprit humain, qui proviennent de ce qu’il a perdu son a
ses pères ne sont plus soldat ? L’armée et ses chefs ont-ils le même esprit et la même discipline, après un long repos, qu’ap
tières ; et si nous reconnaissons que dans une telle disposition, les esprits sont susceptibles d’erreur et d’illusion, peut-êt
théories, que le commerce des hommes n’avait pas modifiées dans leur esprit . Ils y trouvaient de quoi revêtir de noms honorab
e cette nouvelle composition n’a pas encore combinés entièrement. Les esprits ne changent pas aussi rapidement que les événemen
la marche que nous avons suivie dans nos réflexions sur le cours de l’ esprit humain pendant le dix-huitième siècle. La fin du
; ceux qui la cultivent n’ont pas non plus les mêmes mœurs et le même esprit que leurs devanciers. Bientôt ces changements dev
ces changements deviennent plus marqués ; les lettres participent à l’ esprit de licence de la société. Un génie ardent s’asser
ses ouvrages ont tous la même direction ; ils attestent le goût et l’ esprit des contemporains. Un autre écrivain, plus grave
écorce plus secrète, une grande conformité avec le cours général des esprits  ; il dirige l’attention publique sur les matières
sent pas des opinions arrêtées et uniformes, mais qui, animés du même esprit , tendent à produire le même effet. Dans cette sec
. Un homme profond dans les sciences exactes en montre la marche et l’ esprit , les envisage d’un coup d’œil philosophique, et t
taphysique aide à tous ces succès ; elle est entièrement conforme à l’ esprit des sciences de faits et de démonstration abstrai
e. Pendant ce temps, les lettres déclinent, il n’apparaît plus de ces esprits pleins de force qui leur impriment un mouvement n
s vertueux et éclairés pour le bien de leur pays : mais les meilleurs esprits s’égarent en de vaines illusions ; jamais on n’a
arrive un nouvel état de choses qui, après quelques incertitudes de l’ esprit humain, lui imprimera une direction que l’on ne p
rappellent aucun souvenir dans la mémoire des hommes. La marche de l’ esprit humain, le but où il est parvenu y ont été si rem
les hommes ; mais ce qui domine avant tout dans ce discours, c’est l’ esprit français, l’amour de la patrie ; on sent que le m
es peuples libres. Ce patriotisme de sentiments et d’idées fortifie l’ esprit public et donne au talent d’écrire une puissance
inant à la carrière de l’administration, il a pris de bonne heure cet esprit de justice et de discernement qui convient surtou
t qu’il ne croit pas à l’influence de l’action, et qu’avec beaucoup d’ esprit il dit pourtant comme l’ermite de Prague, dans Sh
es si rares, où le talent n’est pas seulement consacré à satisfaire l’ esprit , mais où, se produisant sur le théâtre de la vie
quoi offenser les hommes les plus désintéressés, de quoi effrayer les esprits les plus sages. Les intentions du roi, quelque po
thétique qui devait terminer son discours. Louis XVI avait raison ; l’ esprit de vertige qui dominait l’Assemblée ne laissait p
lle-même. Rien ne donne mieux l’idée de la terreur et du désordre des esprits que les discours et les votes des membres de la C
pérons avoir atteint le dénouement. Ce qu’ont désiré tant de généreux esprits , tant d’hommes éclairés, ce que souhaita Louis XV
prompte ; lorsque la fièvre de la gloire et de l’ambition enivre les esprits , ce n’est pas alors que peuvent s’établir et se c
n et dans les mœurs. Au sein du repos, les lumières se répandent, les esprits se dégagent des préjugés de parti, et recouvrent
88 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512
simplifiez les institutions, plus vous effacez les contrastes dont l’ esprit philosophique sait faire ressortir des opposition
it être et ce qui était, la pédanterie des formes et la frivolité des esprits , l’austérité des dogmes religieux et les mœurs fa
ances pour l’objet de ses plaisanteries, couvrait de ridicule par son esprit ce qu’elle encensait par ses formes, affectait de
la religion de l’espérance. Il existe sans doute, dans les ouvrages d’ esprit , un autre genre de gaieté que celle qui tient pre
fet théâtral, quelque piquante que soit la tournure habituelle de son esprit . Il reste donc à examiner quels sont les sujets d
n état libre, ne peuvent être blessées que par les défauts réels de l’ esprit ou du caractère. Souvent il fallait, sous la mona
nre de gaieté légère dans un gouvernement fondé sur la raison, et les esprits doivent plutôt se tourner vers la haute comédie,
se retirent pour être personnels en paix, ou perfides avec décence. L’ esprit républicain exige des vertus positives, des vertu
c talent que l’immoralité du cœur est aussi la preuve des bornes de l’ esprit  ; il faut qu’elle parvienne à mettre en souffranc
imables ; mais ce qui est désirable aujourd’hui, c’est de consacrer l’ esprit à tout rétablir dans le sens vrai de la nature, à
s et leurs bassesses comme des grâces de plus, dont la prétention à l’ esprit est telle qu’ils se vanteraient presque à vous-mê
ar leur scélératesse, se flattant que l’on ne découvrira jamais qu’un esprit si fort contre la morale universelle est si faibl
le besoin de faire effet d’une manière quelconque, et surtout par son esprit . Quand les qualités qu’on possède ne suffisent pa
nce. La comédie doit le ranger parmi les faiblesses du plus misérable esprit . La littérature des pays libres a été, comme je l
sable. Néanmoins elle est modifiée, comme toutes les productions de l’ esprit humain, par les institutions sociales et les mœur
’a pas des exemples analogues dans son propre pays ; mais néanmoins l’ esprit philosophique qui doit résulter à la longue des i
er à la longue des institutions libres et de l’égalité politique, cet esprit diminue tous les jours la puissance des illusions
le malheur. Je ne sais si la gloire même, seule pompe de la vie que l’ esprit philosophique puisse honorer, je ne sais si le ta
pondent à tout notre être par leur analogie avec la nature humaine. L’ esprit philosophique qui généralise les idées, et le sys
l faut donc tenter, avec la mesure de la raison, avec la sagesse de l’ esprit , de se servir plus souvent des moyens dramatiques
r la douleur est un des plus puissants moyens de développement pour l’ esprit humain. La vie s’écoule, pour ainsi dire, inaperç
vers des idées philosophiques, ou des sentiments passionnés ; mais l’ esprit humain est arrivé, dans notre siècle, à ce degré
nthousiasme qui crée des tableaux et des fables propres à frapper les esprits . Le génie français n’a jamais été très remarquabl
la vieillesse : le poète peut se permettre toutes les créations d’un esprit en délire ; mais il faut que vous puissiez croire
ellir ce que le sentiment seul suffisait pour animer. Le travail de l’ esprit se fait toujours apercevoir, avec quelque habilet
même aux difficultés vaincues, lorsqu’elles ne font avancer en rien l’ esprit humain. Il faut analyser l’homme, ou le perfectio
fictions, les vers qui n’auraient que de la grâce, fatigueraient les esprits avides, avant tout, des découvertes que l’on peut
vés à une période qui ressemble, sous quelques rapports, à l’état des esprits au moment de la chute de l’empire romain, et de l
d’avance. L’époque du retour à la vertu n’est pas éloignée, et déjà l’ esprit est avide des sentiments honnêtes, si la raison n
able source, peut féconder tous les arts, toutes les productions de l’ esprit , et réunir à la fois dans un même sujet, dans un
us inutiles, et par conséquent, à la longue, les plus fatigantes de l’ esprit humain. Ce sont des espèces de contes de fées, un
89 (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449
livre, qui doit forcer l’attention et la soutenir longuement. Mais l’ esprit s’assimile avec plus de facilité et de sûreté les
on large rayonnement ; il éblouit plus qu’il n’éclaire ; il fatigue l’ esprit pour avoir trop raffiné le plaisir de l’imaginati
ur les classes cultivées ; en un mot, le triomphe de la matière sur l’ esprit , de la fatalité sur la liberté morale. Sans cherc
si fort pour affranchi de la routine, pour maître et souverain de son esprit . Mais combien sont-ils qui sachent rester franche
es questions d’art. Si l’absence de respect ne suffit pas à prouver l’ esprit indépendant, l’absence de règle, la fantaisie san
l’outil sur la pensée, de l’ouvrier sur le maître, de l’organe sur l’ esprit , implique sans doute une plus grande perfection d
arent. En étudiant ces rapports dans la logique et dans l’histoire, l’ esprit s’élève jusqu’aux lois supérieures qui règlent to
re concourir à une fin plus solide que la satisfaction passagère de l’ esprit ou des sens. Malgré donc que le beau semble, au p
s dérivent elles-mêmes des lois générales de toute manifestation de l’ esprit par la forme sensible, c’est-à-dire des lois du b
ue où la peinture tiendrait plus de place dans les préoccupations des esprits cultivés, et serait relevée de l’espèce de mépris
e. Ce mouvement de réaction en faveur des arts se sentait un peu de l’ esprit matérialiste de l’époque qui le vit naître. Les t
bizarre des hiéroglyphes, en restant aussi indéchiffrables pour notre esprit . Tels de nos musiciens ont imaginé tout à la fois
s les autres dans notre intelligence ; toutes les opérations de notre esprit se rapportent en définitive à cette idée absolue
ar la pensée, le caractère, et, s’étant bien fixé ce caractère dans l’ esprit , s’en faire comme un modèle invisible. À l’aide d
es, ont donc leur source à la fois dans l’univers lui-même, et dans l’ esprit humain, qui éprouve de tant de manières différent
n des arts. C’est toujours aux impressions faites par l’univers sur l’ esprit des différents peuples et des différents artistes
. V À l’origine des sociétés comme dans l’enfance des hommes, l’ esprit humain sent d’abord la nature dans une synthèse c
on faite entre l’univers et la force créatrice, entre la matière et l’ esprit . Les arts plastiques restèrent plus particulièrem
is la poésie, issue dans son indépendance de ce premier triomphe de l’ esprit sur la forme matérielle, de l’homme sur la nature
s politiques et religieuses, est un abrégé complet de l’histoire de l’ esprit humain en dehors de la tradition chrétienne. Un e
rimitive dont l’ode conservait jusqu’à un certain point la forme et l’ esprit , un autre élément de cette poésie qui avait été p
tiste, une observation plus minutieuse et en même temps une liberté d’ esprit plus complète pour prendre son sujet partout où i
L’architecture reste le corps, la forme extérieure de cet art, dont l’ esprit intime est la prière. Un premier morcellement dég
dont l’esprit intime est la prière. Un premier morcellement dégage l’ esprit du corps, la poésie de l’architecture ; ensuite,
ge, sentit les rayons dérobés à l’antiquité allumer, dans son sein, l’ esprit des temps modernes. Sous Auguste et sous Louis XI
e ont remis en question toutes les croyances, et morcelé à l’infini l’ esprit humain. Dans ces siècles de grandeur intellectuel
s siècles de la poésie, de ceux qui fondent les modèles éternels de l’ esprit humain, c’est donc une intelligence indépendante,
romper lui-même en rêvant des voluptés sur la limite des sens et de l’ esprit , dans un temps où les aspirations sans portée pré
oral. Il ne suppose l’intervention d’aucune idée qui ne donnerait à l’ esprit , à la volonté un objet fixe, une détermination pr
’oreille est aussi fréquente parmi les géomètres que la justesse de l’ esprit est rare chez eux. Fermés à la poésie, peu capabl
seront longtemps l’homme et le génie de l’ère nouvelle. À de pareils esprits , l’art se présente comme un délassement, comme un
erie, la fantaisie, le sensualisme, dans la sphère ou régnait jadis l’ esprit d’enseignement et l’autorité religieuse. La révol
quand le vulgaire ébahi proclame devant cette toile le triomphe de l’ esprit humain, n’est-ce pas en réalité l’agonie de la pe
e désordonné, et le désordre est le contraire de l’art. Le monde de l’ esprit est, au contraire, celui des lois fixes, des règl
édés par un être invisible, comme s’ils avaient pour hôte familier un esprit supérieur à l’esprit humain. Ainsi plus une créat
sible, comme s’ils avaient pour hôte familier un esprit supérieur à l’ esprit humain. Ainsi plus une création est originale et
tendance également significative, nous aimons à nous représenter ces esprits puissants et lumineux comme des cœurs chaleureux
es du poète comme sur celles des sibylles des paroles si pleines de l’ esprit des choses, que celui qui les profère ignore parf
a vie ; l’isolement est souvent funeste aux penseurs, et engendre cet esprit exclusif qu’on pourrait appeler l’égoïsme de l’in
vre de l’intelligence devrait s’offrir comme un fruit nécessaire de l’ esprit qui l’a conçue ; le livre devrait témoigner que l
la région sereine où l’inspiration les guide, prêts à introduire les esprits attentifs dans ce sanctuaire, mais refusant de de
anathème le plus irrémissible jeté sur un écrivain. Pour plaire à des esprits ainsi disposés, il faut se préoccuper de leurs id
, mais solide, qui se fonde sur l’admiration du petit nombre des bons esprits . Il ne voulut donner à plusieurs de ses ouvrages,
la délicatesse de perception des organes intérieurs. À l’époque où l’ esprit prend ses habitudes, cet état constant de maladie
tat des organes extérieurs, augmentent peut-être la clairvoyance de l’ esprit , l’étendue et la finesse des conceptions. Dans le
s grands problèmes historiques une faculté particulière qui rend leur esprit contemporain des temps écoulés, indépendamment mê
rénovation sociale, agit d’une façon déterminante sur la direction d’ esprit du jeune Ballanche ; il a dû ses premières, ses p
énie, que la tradition au sein de laquelle il a été élevé. Les grands esprits qui défendent aujourd’hui avec le plus de puissan
tous, pour qu’il ne soit pas permis d’y voir un constant apanage de l’ esprit lyonnais. Un spiritualisme élevé, un sentiment re
la première fois à Paris. Le Génie du christianisme occupait tous les esprits  ; c’étaient dans leur magnifique éclosion les idé
ochement qu’il serait intéressant de poursuivre naît tout d’abord à l’ esprit à propos de l’Antigone : ce poème en prose rappel
s sommes arrivés à nous passer du secours de la parole pour penser. L’ esprit a pu se séparer complètement de la lettre. C’est
l’intelligence peut posséder la lettre des choses sans en posséder l’ esprit . M. de Bonald, qui n’admet point que l’esprit pui
oses sans en posséder l’esprit. M. de Bonald, qui n’admet point que l’ esprit puisse exister en dehors de la lettre, et que l’h
ppées sous forme de synthèse poétique, et ce fut là, de même que leur esprit impartial et conciliateur, un puissant obstacle à
les âges, il était loin de se tenir, comme il arrive trop souvent aux esprits de la même nature, dans l’indifférence pour les f
s populaire, autant peut-être que la nature trop philosophique de son esprit . Le parti opposé, qui s’était rendu maître de l’o
e ses œuvres n’étaient que provisoires, il voulait consulter les bons esprits avant la publication définitive, non pas, comme q
te et la plus saine érudition. Car telle est la nature bien rare de l’ esprit de Ballanche, que, si ses grandes vues historique
eurs antiquités, lui avaient donné l’initiation historique ; mais son esprit était plus particulièrement attiré vers l’Italie
que procèdent naturellement les génies synthétiques et poétiques. Les esprits analytiques n’aperçoivent d’abord les questions q
, et les étudient seulement d’après les données de l’expérience ; les esprits synthétiques ne sont frappés par un problème qu’à
er la valeur philosophique à toute idée éclose synthétiquement dans l’ esprit et formulée dans une expression concrète et poéti
ait prévu ces objections des philosophes de l’école ; aussi, pour les esprits didactiques, écrivait-il une foule de notes raiso
atomie de sa pensée qu’il voulait présenter. Car il comprenait bien l’ esprit moderne, et surtout l’esprit français, ennemi du
lait présenter. Car il comprenait bien l’esprit moderne, et surtout l’ esprit français, ennemi du symbolisme, et qui ne voit de
t sa valeur, a nui à son succès ; car c’était là une innovation que l’ esprit français acceptera difficilement. IX Après
de contrat social ; que l’existence des vérités fondamentales dans l’ esprit de l’homme a précédé toute réflexion, toute spécu
trines, dont l’influence se transmet nécessairement d’âge en âge et d’ esprits en esprits. Cette transmission d’une doctrine pri
t l’influence se transmet nécessairement d’âge en âge et d’esprits en esprits . Cette transmission d’une doctrine primitive, ant
la ville des expiations pacifiques, des épreuves par le sœur et par l’ esprit . Le grand devoir des hommes de notre temps est do
i se fait assez comprendre et qui est aussi une révélation de Dieu. L’ esprit rénovateur qui souffle sur le monde n’est pas un
on de Dieu. L’esprit rénovateur qui souffle sur le monde n’est pas un esprit différent de celui qui le créa et qui le meut dès
t que la floraison progressive et naturelle de l’ancien monde. Dans l’ esprit de l’illustre théosophe, ce règne à venir de la c
le plus studieux à la clairvoyance, à l’inspiration du vates antique. Esprit vaste et vraiment universel, il avait néanmoins u
en, il resta pourtant étranger à la polémique quotidienne des partis. Esprit charmant et facile sous sa lenteur apparente, aya
e supérieur ce renom d’universalité qui a tenté souvent les meilleurs esprits . Des goûts et des travaux qui n’ont eu pour confi
t grand des découvertes industrielles de notre époque. Comme tous les esprits élevés, il voyait dans ce qui semble un triomphe
riomphe de la matière une des manifestations les plus puissantes de l’ esprit  ; aussi se préoccupait-il vivement de toutes les
faire mention pour donner une idée complète de l’étendue de ce grand esprit . La science n’a pu encore se prononcer sur leur v
leurs résultats, la coexistence d’aptitudes si diverses dans un même esprit n’en est pas moins un fait psychologique très rem
rtement possédé de l’idée d’une nouvelle ère scientifique, où le même esprit de synthèse, où la même méthode religieuse et ins
Déjà de nombreux symptômes se manifestent de cette résurrection de l’ esprit synthétique et organisateur. En même temps que la
iomphe de l’homme sur la matière, fût une victoire remportée contre l’ esprit et contre Dieu. Il y avait divorce entre la philo
nts populaires. Plus la profondeur d’un écrivain réduit le nombre des esprits d’élite qui peuvent le suivre, plus il a droit d’
xpérience que l’expérience profite le plus ; elle ne vaut que selon l’ esprit qui l’acquiert. Il fallait avoir demandé conseil
olution progressive des âmes vers Dieu fut aussi inébranlable que son esprit de charité. L’idée chrétienne est le point fixe a
curité des villes ; on se trouvait meilleur auprès de lui. Les grands esprits , les saintes consciences, sont ainsi environnés d
véler, de manifester la lumière. Quel que soit son tempérament et son esprit , chaque être humain possède les forces nécessaire
qui n’est que le frein, l’étendue dans ce qui n’est que la limite, l’ esprit , en un mot, dans la matière, et la vie dans le né
 ; Homère et Shakespeare les ont ignorées. La poésie n’émane pas d’un esprit qui a beaucoup étudié, mais d’une âme qui n’a pas
de Paul ? Ils ont vécu comme leur grand cœur les y poussait, comme l’ esprit d’en haut leur enseignait à vivre, comme la grâce
une facilité d’exécution tout à fait indépendante de la vigueur de l’ esprit , et qui s’applique aux plus grandes comme aux plu
issement de l’âme entière, un accroissement général des énergies de l’ esprit et du cœur ; ce n’est la plupart du temps qu’une
ste ; il suppose une puissance répandue dans toutes les facultés de l’ esprit  ; il agrandit, il ennoblit tout l’être moral. On
yance qui nous fait chercher de grands cœurs où nous voyons de grands esprits  ! juste condamnation de tous ceux qui, doués de c
u la vieille législation du Parnasse eut acquis sa pleine autorité, l’ esprit , le talent, la facilité, foisonnèrent dans les le
e ; mais ce mot, dans la langue usuelle, s’applique à deux états de l’ esprit qu’il faut bien se garder de confondre. La langue
e rappeler des images ; elle est active, elle est créatrice. Tous les esprits sont doués de l’imagination passive ; tout homme
Les idées ne se combinent indépendamment de toute figure que dans les esprits cultivés. Entre la soumission des intelligences n
ence et qui la domine. Sitôt qu’une image vient s’offrir à de pareils esprits , elle éveille inévitablement toutes celles que l’
ent fatal, toutes les impressions provoquées par l’image primitive. L’ esprit se met alors en mouvement comme une mécanique don
omme une place publique où les passants se croisent en sens divers. L’ esprit n’est plus l’auteur du drame confus qui se joue e
y coopérer en rien, l’imagination poétique est l’acte vigoureux d’un esprit qui sort pour ainsi dire de lui-même et va s’empa
’il y a production, enfantement d’une œuvre, le hasard est exclu de l’ esprit de l’homme comme il est exclu de la nature. Si pe
t pareille chez l’artiste à ce qu’elle est dans le Créateur, dans cet esprit qui ne saurait rien concevoir en dehors des lois
il suffisait, pour se dire poète, d’avoir le sens commun et un peu d’ esprit  ; on se proclamait artiste, il y a vingt ans, par
e qui, pour être le plus commun, n’est pas pour cela le bon sens. Cet esprit français dont nous sommes si fiers et qui nous a
es des substances. Transporté du monde moral des sens dans celui de l’ esprit , il ne saura désigner que le don de percevoir des
xiste au monde de plus mortel à la poésie, à la mode. Les plus fermes esprits paient quelquefois tribut à cette éphémère et cap
des préjugés de la mode, et qu’un vrai poète doit surveiller en lui l’ esprit de son temps avec plus de défiance encore que son
riger une erreur accréditée ; l’adoption d’une erreur vulgaire par un esprit éminent peut la rendre éternelle. Ce qu’il faut,
u’un procès-verbal exact, qu’un inventaire scrupuleux des réalités. L’ esprit de l’artiste, malgré le sentiment très vif des pl
sentiment très vif des plus minces particularités de la forme, est un esprit essentiellement généralisateur. La forme lui appa
ous apparaît. Car le rôle de l’imagination se borne à révéler à notre esprit la raison et l’essence des choses, non dans un pr
e sur tout ce qui peut frapper les yeux et les oreilles, grave dans l’ esprit les images variées des choses, une mémoire qui co
nu tout ce qui peut ébranler fortement l’âme humaine. Il faut que son esprit et son cœur aient été profondément saisis et remu
egard plonge alternativement dans la nature et dans l’idéal. Pour les esprits ordinaires, ces deux régions sont nettement sépar
e imagination de la foule, la sphère de l’idée pure n’existe pas. Les esprits cultivés, mais sans être doués si faiblement que
fait qu’avec l’idée son image naturelle se présente spontanément à l’ esprit de l’artiste. Dans cette sorte d’impossibilité où
oi sans une incarnation vivante. Tout dans la nature est à la fois un esprit et un corps, une force cachée et un phénomène app
e autre forme : dans quelles conditions le sujet doit-il s’offrir à l’ esprit du poète pour apporter avec lui l’inspiration ? T
t à travers nos débiles organes produire la beauté véritable, c’est l’ esprit créateur par excellence, c’est l’esprit de Dieu.
la beauté véritable, c’est l’esprit créateur par excellence, c’est l’ esprit de Dieu. Reportons-nous à cette poésie sincère et
ur temps. Grâce aux préjugés de l’école, nous avons transporté dans l’ esprit convaincu d’Homère et des poètes primitifs cette
iques doit être prise à la lettre pour être saisie dans son véritable esprit . N’en déplaise encore sur ce point à la vieille c
t des divinités de convention, si nous sommes agités de nouveau par l’ esprit du Dieu réel, pourquoi ne confesserions-nous pas
enthousiasmes, de toutes les hautes aspirations, il puisse offrir à l’ esprit créateur une demeure si pure et si belle que l’hô
privilège d’exciter la curiosité des plus nobles intelligences, et l’ esprit des nations modernes ne cessera jamais d’interrog
lie. Mais que j’entende parler de l’Égypte ou de l’Inde, aussitôt mon esprit s’agite pour franchir l’horizon qui m’emprisonne 
ue ce monde enchanté de l’histoire et de l’art grecs a été ouvert à l’ esprit des nations modernes, il est impossible d’en arra
es-uns alla jusqu’à proclamer le disciple de Socrate illuminé du même esprit qui avait inspiré David et Isaïe. En restreignant
n peut attribuer ainsi à la sagesse des Grecs le pouvoir d’arracher l’ esprit à la domination de la nature et aux grossières id
aire, nous ne cesserons de proclamer l’éternelle reconnaissance que l’ esprit humain doit rendre à l’antiquité hellénique. Dans
rritoriale des pasteurs ; mais c’est la Grèce qui a créé l’unité de l’ esprit humain, c’est elle qui a préparé dans le troupeau
dée de la liberté substituée au fatalisme oriental, sur l’action de l’ esprit et de la parole devenus des forces distinctes au
x principes chrétiens, elle a été l’initiatrice qui devait conduire l’ esprit humain jusque sur le seuil de l’Église. Cette ini
sein que l’antiquité païenne et ses traditions semblent constituer un esprit permanent d’opposition à la foi ? Mais l’Orient n
e : elle pressent, elle prépare, elle annonce la religion du Verbe. L’ esprit humain, livré à lui-même, ne pouvait rien ajouter
tions de source divine qui circulaient en Orient, si l’on admet que l’ esprit humain est par lui-même incapable de s’emparer d’
au premier ancêtre illustre duquel datent les titres de noblesse de l’ esprit humain. Athènes est une patrie pour tous ceux qui
à leur tête pour conquérir l’Asie, emportant dans une cassette d’or l’ esprit et le plan de ses guerres, le conseil de ses dieu
llénique ; et, comme si sa mort devait témoigner, comme sa vie, que l’ esprit de conquête aurait été, une fois et dans l’âme d’
ances. Cette division faite entre la Grèce et Rome de la royauté de l’ esprit et de l’empire matériel, confessée par Virgile lu
ne philosophie. Dans le monde où règnent la fantaisie individuelle, l’ esprit de système et d’école, ou le caprice de la mode,
et la tragédie grecques ont dressé la statue de l’homme éternel. Aux esprits tourmentés de notre âge qui se plaignent du calme
ne se contentent d’être beaux ; et la lumière du beau peut éclairer l’ esprit à toutes les heures, sans l’éblouir et l’aveugler
nts de l’hallucination, l’instinct même de la conservation pousse mon esprit à chercher une atmosphère moins subtile et à desc
e l’intelligence mûre, mais la nourriture même que doit s’assimiler l’ esprit naissant, l’hygiène et la gymnastique qui doivent
ie et sans rythme ! Je ne sais pas si, en donnant pour atmosphère à l’ esprit du jeune homme la sublimité moderne au lieu de la
, de proportion et de symétrie, offre quelque chose de douloureux à l’ esprit . Ce besoin d’ordre, de clarté, de précision, ce s
sentiment, nous la percevons dans la sphère immuable et sereine de l’ esprit . Ce mélange de souffrance et de mélancolie qui ac
dix-neuvième siècle écrivait ces belles paroles : « N’écoutez pas ces esprits superficiels qui se donnent comme de profonds pen
iècle a réalisé dans la juste et difficile mesure cette alliance de l’ esprit moderne et de la forme antique, imposée à toute œ
clairvoyant n’aperçoit pas vivants et agissants l’âme chrétienne et l’ esprit chevaleresque ? Le dix-septième siècle reste le g
époques, ont contribué à faire d’elles les deux moments suprêmes de l’ esprit humain sous le paganisme et sous la religion chré
orité et des traditions s’allie encore avec la liberté naissante de l’ esprit . Or il n’y a pas d’art sans liberté, pas plus que
s durables. La Grèce elle-même apparaissant à la vie à ce moment où l’ esprit humain, écrasé sous le sentiment religieux au sei
housiasmes de vingt ans. V. De la hiérarchie dans les œuvres de l’ esprit . — En quoi la poésie diffère de la prose — I
es phénomènes sont à la substance, ce que la parole elle-même est à l’ esprit qui le conçoit. Si la parole est une incarnation
és de la nature humaine n’était pas faite en lui ; ses instincts, son esprit , ses énergies morales, n’étaient pas séparées et
ole abstraite et analytique de nos jours qui s’adresse uniquement à l’ esprit . Sans aucun doute la parole primitive sollicitait
rdonné à l’idée de musique, régissaient en même temps les œuvres de l’ esprit que nous classons dans la science, l’astronomie,
nité primitive qui marquait l’ouverture d’une des grandes phases de l’ esprit humain. C’est la Grèce qui représente plus que to
mais aussi jusqu’à un certain point à la produire ; il communique à l’ esprit un mouvement, une cadence qui entretiennent l’ins
ndamment sans cette ouverture. La versification est un secours pour l’ esprit plus souvent qu’une, difficulté. C’est une grande
e la forme rythmée ne paraîtraient pas sans doute évidents à tous les esprits  ; il faudrait entrer ici pour les démontrer dans
us parfait suivant la perfection du rythme auquel il est assujetti. L’ esprit humain ne pense, Dieu lui-même n’a créé que suiva
ile ainsi à nous que par une profonde analogie avec les lois de notre esprit , avec les lois de la raison éternelle. Si donc no
hmée est supérieure, c’est qu’elle a des rapports plus intimes avec l’ esprit humain et avec la nature des choses. L’ordre qui
pèces ; mais elles ont toutes cela de commun, qu’elles rappellent à l’ esprit un être matériel, vivant, animé, comme signe d’un
l y en a d’autres qui ne sont évidemment destinées qu’à la vie de son esprit , qui ne sont d’aucune nécessité physique, qui n’o
me symbole d’une grande idée qu’une belle image frappe vivement notre esprit . Par l’expression figurée, la pensée devient plus
ue ; elle exerce une action sur les sens, mais elle n’en a plus sur l’ esprit . Une réunion d’images sans valeur symbolique ne f
-être, en supposant l’homme doué d’une sensibilité plus exquise, d’un esprit analytique plus pénétrant, parviendra-t-il à joui
f ; il semble se lier à une révolution qui s’opère aujourd’hui dans l’ esprit humain. Dans l’antiquité classique on ne trouve p
vec ces objets. La poésie est donc à la fois un état particulier de l’ esprit , une manière d’être des objets extérieurs, une ce
ni. L’homme plonge d’un côté dans la nature et de l’autre dans le pur esprit  ; il est à la fois visible et invisible ; il touc
il aspire à le posséder. C’est par les sens et par les facultés de l’ esprit , sur lesquelles les sens agissent le plus directe
existe en elle une région intellectuelle et une région affective : l’ esprit et le cœur. Toutes les impressions que reçoit l’â
ent, d’exclure l’émotion. VIII La science, comme tout acte de l’ esprit humain, et plus encore que toutes les autres fonc
la beauté, perfection de la vie, splendeur de la perfection morale. L’ esprit , sans être aidé du sentiment, ne peut pas juger d
a une signification morale. La nature ne saurait être belle que par l’ esprit dont elle est animée. L’esprit n’est perçu par l’
nature ne saurait être belle que par l’esprit dont elle est animée. L’ esprit n’est perçu par l’homme dans la nature qu’à trave
rce qu’avec les sens des hommes et non point avec leur imagination. L’ esprit seul agit sur l’esprit ; les objets extérieurs ne
s hommes et non point avec leur imagination. L’esprit seul agit sur l’ esprit  ; les objets extérieurs ne parlent à notre âme qu
t être, une parole adressée à notre âme, il faut qu’il mette en jeu l’ esprit des choses, leur caractère moral. Tous les objets
ercevrait les idées sans intermédiaire. Mais dans la nature humaine l’ esprit est enchaîné aux sens, les sentiments les plus él
fini, vers Dieu qu’elle gravite. Placée en face de la nature, c’est l’ esprit qu’elle cherche à percevoir à travers la nature e
deur et le vice. L’habitude d’observer exclusivement le mal dénote un esprit peu profond ; toute âme qui creuse le grand probl
nnes. La fable, la comédie, la satire, dérivent des tendances et de l’ esprit des classes inférieures, originellement des class
erdotal. Pour peindre les difformités et les vices, pour introduire l’ esprit de critique, de négation, de révolte, on n’osa pa
s, et, il faut le dire aussi, des justes griefs de la race esclave. L’ esprit d’ironie devait un jour se poser en dominateur, s
iative semble avoir passé des classes autrefois prépondérantes et des esprits éclairés aux multitudes. Ce n’est plus de la pens
use de la poésie légère, comme elle divise les âmes enthousiastes des esprits ironiques. Un abîme les sépare ; mais dans la sai
’exalter elle-même en abaissant tout ce qui est élevé ; mais les bons esprits ont jugé la science actuelle. L’ère des véritable
dont la gravité est le moins contestée. Un des plus grands vices de l’ esprit de ce temps, c’est de vouloir déplacer toutes les
stinct, la négation de toute hiérarchie, la révolte des sens contre l’ esprit , les théories d’égalité et d’identité absolue, vo
tous, c’est le niveau de la civilisation, c’est la grandeur même de l’ esprit humain. VI. Du respect comme élément d’inspir
lte de l’idéal, du beau rationnel ; et l’idéal ne se manifeste qu’aux esprits sérieux, sincères, respectueux. II Les sièc
ent de l’art et du style, dans une époque qui doit sa célébrité à son esprit de réformes positives, aux graves débats qu’elle
ige et gouverne tous ces phénomènes ; il y a, en un mot, des âmes, un esprit , cachés et révélés pourtant par tous les objets a
outes les grandes philosophies. Sentir et croire qu’il y a partout un esprit vivant derrière la forme, que nulle forme n’exist
ses de l’histoire de la religion. IV Outre l’état religieux des esprits , il y a un état général de la société plus ou moi
opposé de l’ironie. L’ironie, le contraire du respect, est l’état des esprits subversifs et des époques où règne l’esprit de de
respect, est l’état des esprits subversifs et des époques où règne l’ esprit de destruction, Quand les pouvoirs, la hiérarchie
ons pas que l’ironie soit un indice d’indépendance véritable dans les esprits , ou même de liberté dans l’État ; c’est là une er
rs portés à l’ironie sont tout le contraire des cœurs héroïques ; les esprits vraiment fiers, nobles, énergiques ne pratiquent
telle à la poésie comme à la religion. Lors donc qu’en interrogeant l’ esprit d’une époque nous trouvons qu’elle a, pour premie
complètement privées du respect, elles se distinguent si bien par un esprit d’agression contre tout ce que le genre humain a
nt elle est étrangère à tout ce qui n’est pas la guerre au passé et l’ esprit de réforme ; ses vers et sa prose ne relèvent pas
e. On peut néanmoins étudier, et on a toujours étudié les œuvres de l’ esprit en séparant la critique du style de celle de la p
faut une certaine conséquence avec soi-même que ne possèdent pas les esprits déréglés et incapables de se subordonner à ces pr
ribuer à l’avance à une époque qui se vante à la fois de sa liberté d’ esprit et de son respect pour la seule raison. Or, si no
V, où le respect des modèles, où des principes fixes règnent dans les esprits , combien nous trouvons de richesse et de personna
politique et religieuse, sans lui faire un mérite ou un crime de son esprit de réforme et de propagande, en ne l’appréciant q
le, et c’est là sa seule originalité, a créé la langue, le style et l’ esprit scientifiques. Non pas qu’il ait découvert la mét
des qualités abstraites, des qualités générales, communes à tous les esprits . Le raisonnement seul est universel ; l’imaginati
positives et pratiques ; il a créé, enfin, ce que nous appellerons l’ esprit scientifique moderne. Par là il a préparé le gran
es et qui nous inspire tant d’orgueil. Nous n’avons pas à juger ici l’ esprit scientifique moderne, mais à cause de l’influence
Sans essayer de le définir, distinguons-le soigneusement du véritable esprit philosophique. La philosophie comprend toutes les
les arts grandissent toutes les fois qu’ils se rapprochent d’elle. L’ esprit scientifique moderne, puisque nous n’avons à l’ap
ux lettres, et déjà il a diminué considérablement, dans notre pays, l’ esprit littéraire qui faisait notre gloire, et qui const
e de l’être intelligent et moral. De quelque façon qu’on le juge, cet esprit scientifique, devenu l’esprit industriel, n’en es
al. De quelque façon qu’on le juge, cet esprit scientifique, devenu l’ esprit industriel, n’en est pas moins le fait capital de
ns le nouveau régime fait à l’instruction publique, les hommes dont l’ esprit , resté libre durant les débats, ne se préoccupe q
les anciens vices de l’éducation scolaire ont été respectés. Bien des esprits cherchent vainement quelle peut être la différenc
st la conscience des hommes qui ont réfléchi sur l’éducation, avec un esprit indépendant et sainement conservateur. Entre les
ires de l’enseignement laïque ont-ils paru s’apercevoir que, malgré l’ esprit religieux qui les anime, le même levain révolutio
ines littéraires exactement semblables dans les deux enseignements, l’ esprit d’ironie s’empare de l’enfance, faite pour l’admi
espect. C’est à la recherche complaisante du laid et du ridicule, à l’ esprit de moquerie que sont dressées les jeunes âmes par
oir du maître de combattre avant tout la tendance trop naturelle de l’ esprit français à la légèreté et à l’ironie, d’écarter p
euse, la méthode littéraire que l’on conserve est en désaccord avec l’ esprit religieux, et que le système d’éducation et d’étu
e la santé et de la beauté corporelle était inséparable de celle de l’ esprit , où le génie fut toujours ce qu’il doit être, une
la volonté jusqu’à en rompre le ressort, établir la prédominance de l’ esprit sur les organes physiques, jusqu’à leur atrophie,
mme. Fières des conquêtes que leur doit l’industrie, et s’aidant de l’ esprit d’un siècle à la fois mercantile et révolutionnai
. Elles ont oublié d’abord une chose, c’est que, dans l’histoire de l’ esprit humain, l’étude du monde matériel est postérieure
ondérance des mathématiques dans l’éducation, comment, en habituant l’ esprit à raisonner, on arriverait à fausser le jugement.
ent. On peut lui répondre que cela se fait précisément en habituant l’ esprit à raisonner, comme on raisonne dans les sciences
objets ne sont que de pures abstractions, des points de vue de notre esprit , des entités idéales, mais qui n’ont pas d’existe
me ou dix plantes, et vous êtes théologien ou poète. Tandis que votre esprit est entraîné à travers les mille jugements divers
’homme de sens que l’éducation doit développer avant tout, suppose un esprit autrement souple, autrement habitué à tenir compt
le peintre, plus de sagacité, de justesse d’observation, de liberté d’ esprit , de jugement droit, de bon sens en un mot, qu’un
e classique. L’étude des bonnes lettres est seule capable de créer un esprit libre, c’est-à-dire un esprit qui possède la cons
s lettres est seule capable de créer un esprit libre, c’est-à-dire un esprit qui possède la conscience et la domination de lui
ant de parler à toutes les intelligences cultivées, à tous les grands esprits . Si l’on dispute de l’âge entre ces langues et no
ngues ; mais il est l’idiome analytique d’une époque de maturité de l’ esprit humain ; il n’a pas cette sonorité, cet éclat, et
que l’habitude de réfléchir soit devenue l’habitude prédominante de l’ esprit . Notre admiration de l’antique n’est donc pas l’a
Nous nous sommes élevé, à propos de l’éducation littéraire, contre l’ esprit d’ironie ; mais, si nous demandons qu’en dressant
iques est donc celui qu’on doit chercher à travers tout exercice de l’ esprit et du cœur, à travers toute éducation, à savoir l
industriels. Ce n’est rien de plus qu’un des mille déguisements de l’ esprit révolutionnaire, qu’un des épisodes de la guerre
ossible au plus médiocre de tous, abolissons toute haute culture de l’ esprit , établissons le niveau là seulement où il peut ex
qui n’en ont pas besoin. Mais si vous pouvez accroître la famille des esprits , sérieusement, sainement nourris des bonnes lettr
t qu’Homère, Sophocle, Platon, Virgile, charmeront encore de nombreux esprits , tant que le jugement et le goût, qui est une des
ent de l’ordre et de l’harmonie. Comme ce génie a été le recours de l’ esprit humain et de la civilisation moderne contre les d
plus noble victime de la raillerie. En passant de l’Attique à Rome, l’ esprit satirique devait se fortifier de toute la rudesse
n intérêt étranger. Dans la satire, telle que Rome nous l’a léguée, l’ esprit ironique a trouvé sa plus simple et sa plus direc
e christianisme et le génie gaulois ont introduites dans la poésie. L’ esprit railleur et narquois sont un vieil apanage de not
out en donnant une force plus grande à l’antagonisme du corps et de l’ esprit , des instincts inférieurs et des sentiments élevé
r, la poésie en un mot, ne peut jamais être complètement absente de l’ esprit d’un poète, l’élément ironique marche côte à côte
Dans les poèmes chevaleresques, expression des classes nobles et de l’ esprit féodal, l’ironie ne prend pas la forme railleuse 
s’y manifeste le principe d’ironie. L’antagonisme entre la chair et l’ esprit , entre la prose et la poésie, est ici franc et dé
me œuvre le grotesque au sublime, innovation foncièrement opposée à l’ esprit de l’art grec. À mesure que périt le moyen âge, q
le était à Rome, une accusation directe, une invective continue que l’ esprit assaisonne de son sel, si l’imagination ne la rev
qui par un côté de son cœur ne touche à l’amour et au respect ; pas d’ esprit si gonflé de haine que sa haine elle-même ne s’ap
se rattachent les autres, comme à la souche mère, c’est la comédie. L’ esprit français y excelle particulièrement. Quel que soi
e de l’éloge qu’elle se décerne ; elle caresse des penchants de notre esprit pour lesquels nous sommes indulgents, des penchan
délicates de l’âme perçoivent seules la beauté morale, comme pour un esprit capable d’enthousiasme il y en a mille capables d
de corriger quelquefois les ridicules. Or qu’est-ce que le monde et l’ esprit comique appellent un ridicule ? Loin d’être un vi
ice, comme la haine du mal, elle se manifeste comme la cause, comme l’ esprit même du mal, car c’est au bien, au bien suprême q
nthousiasme. Il faut faire à l’ironie une part strictement limitée. L’ esprit de négation et de moquerie est, comme tout égoïsm
et l’énerve ; il appartient aux époques où les mœurs sont pures, où l’ esprit trouve le calme dans une foi, où l’horizon n’est
te gaieté, cette bonhomie du rire n’a pas de plus mortel ennemi que l’ esprit de négation et de sceptique ironie. V Les a
r ; elle est un état de notre âme avant de devenir une œuvre de notre esprit . Depuis le rire le plus inoffensif et le plus lég
ance de la nature humaine et de la nature bestiale, la confusion de l’ esprit et de la chair, ce mélange du fini et de l’infini
ence du mal dans le monde, l’ironie a donc des bases légitimes dans l’ esprit humain ; elle s’appuie sur la faculté de discerne
pour remonter jusqu’aux objets les plus sacrés. Il y a deux ordres d’ esprits et de poèmes satiriques : les uns semant le rire
n langage âpre et violent porte plus irrécusablement l’empreinte d’un esprit convaincu, d’une âme noble, désintéressée, enthou
ar des peintures fines et moqueuses ? Quoi de plus séduisant pour les esprits légers que le rire ? Quelques-uns le confondent a
doctrines, la seule différence du rire à la sérieuse tristesse, de l’ esprit railleur au génie mélancolique, met entre deux œu
ts pour croire, une tension si énergique de la volonté pour retenir l’ esprit dans la tradition, que la critique est obligée de
développé dans le monde moral par le christianisme ; mais le rire, l’ esprit moqueur, la comédie enfin est un legs évident du
raire, un produit tout à fait caractéristique du génie grec ; c’est l’ esprit analytique des Grecs qui a opéré dans l’art la di
remarque si judicieusement M. Victor Hugo, toutes les créations de l’ esprit antique qui s’écartent de la beauté physique la p
le plus sacrilège des blasphèmes. L’artiste qui peint le mal avec un esprit railleur, l’homme qui l’accueille par le rire, pr
voir conduire ni à l’un ni à l’autre, siège, enfermé dans lui-même, l’ esprit infécond et destructeur par excellence, l’esprit
rmé dans lui-même, l’esprit infécond et destructeur par excellence, l’ esprit de moquerie. Le comique des anciens ne dépasse ja
de l’art classique. Chez tous les poètes inspirés du moyen âge, de l’ esprit chrétien et moderne, ce qui est chez les autres d
ton, des dramatiques espagnols, souvent même des poètes touchés par l’ esprit de la renaissance, tels qu’Arioste et Cervantes.
c’est à nos yeux une richesse peu honorable du génie national que cet esprit gaulois dont on évoque le prestige, toutes les fo
e pour la critique, ils jouent un joie immense dans la formation de l’ esprit public. Il ne faut pas oublier que depuis soixant
nt de l’honneur doivent rester désarmés ? Les âmes enthousiastes, les esprits convaincus, ont aussi leurs instruments de guerre
, qu’on oublie, à le voir, ce qui n’est pas lui. C’est là l’œuvre des esprits et des principes contraires aux principes d’ironi
matière, à périr, les fruits de la pensée pure sont immortels comme l’ esprit qui les a conçus. La littérature est donc la plus
ellement humain dans sa pensée, et pour le transmettre à celui dont l’ esprit est différent. De là enfin l’éminente faculté de
et prennent volontiers en main la cause de celui qu’on opprime. » L’ esprit français n’est spécialement ni l’esprit religieux
de celui qu’on opprime. » L’esprit français n’est spécialement ni l’ esprit religieux, ni l’esprit des arts, ni l’esprit poét
. » L’esprit français n’est spécialement ni l’esprit religieux, ni l’ esprit des arts, ni l’esprit poétique, ni l’esprit utili
n’est spécialement ni l’esprit religieux, ni l’esprit des arts, ni l’ esprit poétique, ni l’esprit utilitaire ; c’est par exce
l’esprit religieux, ni l’esprit des arts, ni l’esprit poétique, ni l’ esprit utilitaire ; c’est par excellence l’esprit humain
ni l’esprit poétique, ni l’esprit utilitaire ; c’est par excellence l’ esprit humain. Mais quoique la race française ne provien
l’humanité, et l’humanité vit de la tradition. Chaque situation de l’ esprit humain est née d’une situation antérieure. L’époq
ie pratique et le génie du droit, enfin la puissance assimilatrice. L’ esprit français excelle à s’emparer d’une idée confuse e
’esprit français excelle à s’emparer d’une idée confuse encore dans l’ esprit d’un autre peuple, à la dépouiller de son envelop
erté et d’humanité, qui s’est développé avec tant de puissance dans l’ esprit français, était contenu en germe dans la Grèce ;
nte croyance au dogme de la fraternité, la sympathie universelle et l’ esprit de dévouement. Le génie d’un peuple, avons-nous d
des mots, la France, en façonnant sa langue, a complètement changé l’ esprit et les formes essentielles, le caractère intime d
a domine, le génie lui-même est souvent dominé par elle. Voilà pour l’ esprit de la langue française ; si nous considérons main
il y a dans la vie de l’homme la méditation et l’action ; toujours l’ esprit à côté de la matière, le fini à côté de l’infini.
et qui l’élève au-dessus de la prose de toute la hauteur qui sépare l’ esprit vivant de la lettre morte. Chacune de ces formes
ion propre ; celle de la prose s’agrandit chaque jour dans l’âge de l’ esprit humain que nous traversons. Toute idée qui vise à
raire de la France. La philosophie sera merveilleusement servie par l’ esprit analytique, le positivisme et la clarté de notre
prédominance des prosateurs devient surtout manifeste au moment où l’ esprit français exerce sur le monde son action la plus p
écrivains en eux-mêmes, chercher les caractères communs à tous, et l’ esprit général de notre littérature pendant les deux siè
chez nous du mysticisme chrétien tout comme du panthéisme oriental. L’ esprit français défend avec énergie sa liberté ; il ne v
aboutit à des actes positifs ; aussi agissent-ils plus souvent sur l’ esprit que sur le cœur. Car c’est par des échappées du c
s son entier, lorsqu’il s’agit de se juger elle-même, cette liberté d’ esprit qu’elle porte dans l’examen de toutes les questio
e a-t-on pu accuser de nos jours une école littéraire de dénigrer par esprit de système les écrivains des deux siècles précéde
ces ne donne pas un génie national capable de se renouveler ainsi ? L’ esprit français ne pouvait attester d’une manière plus é
dustrie, cette grande découverte du matérialisme et de la stérilité d’ esprit , est elle-même aussi vieille que la première hach
t de notre poésie avant Chateaubriand et Lamartine, c’est ce qu’aucun esprit poétique ne saurait un moment nier. Cette corde d
ée morale. L’industrie a donc toujours tenu sa place relative dans l’ esprit des poètes, et si cette place n’a pas été plus co
saurait être l’objet essentiel ni même un objet important de ce que l’ esprit humain a toujours nommé la poésie ; elle devient,
dre du goût à un travail, a besoin de s’y sentir dans la liberté d’un esprit qui crée. Il faut que ce soit l’intelligence, l’i
rêt, de l’envie, de la vanité, de l’indifférence pour les choses de l’ esprit  ; je voudrais découvrir quelque chose de plus poé
elque chose d’analogue à la poésie puisse naître d’un pareil état des esprits  ? Si quelque poésie fermente au contact de l’indu
ue poésie fermente au contact de l’industrie moderne, au souffle de l’ esprit qu’elle a créé, c’est la poésie ardente et sombre
git pour eux de substituer le mouvement de la matière à l’action de l’ esprit , et, à la place de ces ressorts usés, — la religi
même genre, en matière d’art et de morale, ont suscité dans quelques esprits agités et confus l’invention d’une poésie de la s
se qu’une erreur d’esthétique, qu’une rêverie aventureuse de quelques esprits stériles en quête de nouveauté, il y a un symptôm
faîte, pour dominer, de là, plus sûrement la société tout entière. L’ esprit humain, l’initiative de la liberté humaine, passe
ontenter d’être seulement réhabilitée et mise sur un pied égal avec l’ esprit  ; il faut qu’elle obéisse ou qu’elle commande ; o
, si ce n’est sous l’influence d’un patricien de la naissance ou de l’ esprit , prévaricateur par lâcheté ou par orgueil, et don
’est-à-dire une œuvre matérielle. Chez les nations saines et dans les esprits sensés, elle continuera à être tenue, non pas pou
aire, elle se passera des applaudissements et du bruit, voilà tout. L’ esprit qui gravite incessamment vers le beau et connaît
pris, mais certainement sans désir de la popularité. XI. Les deux esprits français I La littérature française nous
I La littérature française nous saisit d’abord par l’unité de son esprit . Nos poètes et nos penseurs concourent tous au mê
 ; celle de Descartes, de Corneille et de Voltaire doit davantage à l’ esprit national. L’unité et le développement logique dis
et d’inconséquence dont nous avons étonné le monde. Mais l’unité de l’ esprit français m’apparaît même dans cette perpétuelle s
i ces deux principes en notant la part de chacun dans les œuvres de l’ esprit français. Quels que soient le nom, l’origine et l
ur perpétuelle coexistence dans notre littérature. C’est par là que l’ esprit français est si excellemment l’esprit humain. L’h
littérature. C’est par là que l’esprit français est si excellemment l’ esprit humain. L’homme est formé de sublimes inconséquen
partout sans doute ; mais nulle part, ailleurs qu’en France, les deux esprits qui les animent n’apparaissent dans un antagonism
t de merveilleux édifices, monastères et cathédrales ; et ce sont des esprits français qui les ont proclamés des œuvres de barb
is lui aussi, en qui se résument nos qualités les plus brillantes, un esprit dont la sagacité devient souvent de l’éloquence,
Selon que les doctrines chrétiennes sont plus ou moins puissantes, l’ esprit héroïque ou l’esprit moqueur, l’émotion sérieuse
nes chrétiennes sont plus ou moins puissantes, l’esprit héroïque ou l’ esprit moqueur, l’émotion sérieuse ou la légèreté cyniqu
tout du clergé et de la noblesse. L’idée vitale du moyen âge, c’est l’ esprit chevaleresque, c’est là d’abord l’inspiration de
le sensualisme des fabliaux, s’attachera à célébrer le contraire de l’ esprit chevaleresque, la ruse, la fourberie, la bassesse
an de Meung, l’audacieux pédant Clopinel, nous marchons déjà en plein esprit révolutionnaire. Il esquisse dans le personnage d
nsemble, le seizième siècle est par-dessus tout une réaction contre l’ esprit du moyen âge, et par conséquent une époque de cri
use, quoique passagèrement attendrie, parfois même éloquente. Le même esprit , transporté des cabarets de la basoche à la cour
s et deviennent les représentants les plus illustres du mouvement des esprits . Rabelais et Montaigne, malgré leur dissemblance,
voir que les triviales bouffonneries, les prodigieuses témérités de l’ esprit critique, on est tenté de juger Rabelais comme le
te malgré ses souillures un des monuments les plus considérables de l’ esprit français et peut-être de l’esprit humain. À ce mo
numents les plus considérables de l’esprit français et peut-être de l’ esprit humain. À ce moment de la Réforme, où tant de fan
s par le siècle qui les a suivis, et sans doute à la nature même de l’ esprit français, ils ont obtenu sur les intelligences un
ré ni Corneille, ni Racine, ni aucun autre de nos poètes héroïques. L’ esprit de nos vieux fabliaux, la véritable humeur gauloi
x mêmes origines gauloises que celles de La Fontaine. Mais chez lui l’ esprit satirique est plus réfléchi, plus chagrin, plus r
tant de choses vénérables. Dans le siècle de Louis XIV on compte les esprits qui se dérobent à la loi du respect, aux saines c
suivant, le respect et la foi deviennent une rare exception. Dans les esprits les plus solides, dans les cœurs les plus ardents
ns qui les gênent, c’est tout ce qui tient aux croyances élevées, à l’ esprit religieux et libéral, aux formes diverses de la p
uxiliaires. Et d’abord la popularité banale, l’universel suffrage des esprits vulgaires ne saurait faire défaut à ceux qui rien
ge des esprits vulgaires ne saurait faire défaut à ceux qui rient des esprits élevés et des choses délicates. Rien de plus faci
langage a dû se colorer et s’accentuer plus vivement. Si le fond des esprits railleurs est aujourd’hui plus pauvre et plus fad
et de l’enthousiasme irrités est la plus impérissable tradition de l’ esprit français. XII. Discours de réception à l’Acad
uérir à la fois les âmes ardentes qui vivent par l’imagination et ces esprits qui aiment à trouver dans de beaux vers des auxil
ec le poète ceux qui ont rendu sa gloire plus facile en renouvelant l’ esprit littéraire et le goût de la poésie ? Quand parut
et de l’expérience politique, l’histoire nous enseignait à la fois l’ esprit de conservation et l’esprit de liberté ; interprè
e, l’histoire nous enseignait à la fois l’esprit de conservation et l’ esprit de liberté ; interprète des grands souvenirs, ell
vènement de la muse lyrique avec les Méditations et les Harmonies. Un esprit tout différent, mais d’un souffle égal, s’était c
plus grave, elle était volontiers religieuse et contemplative. Mais l’ esprit français éprouvait sans doute, de cette parole en
te autre qualité toute française, et pourtant alors un peu oubliée, l’ esprit qu’il venait réconcilier avec la poésie nouvelle.
oubliée, l’esprit qu’il venait réconcilier avec la poésie nouvelle. L’ esprit éclatait dans ses premières pages ; il s’unissait
tiennent trop, par le fond moral, à des inspirations étrangères à son esprit délicat. Dans ce mouvement littéraire où M. de Mu
u christianisme, au livre de l’Allemagne et aux Méditations. Certains esprits avaient rêvé d’imposer au style des formes exclus
ne par cet éclat de la nature et de la vie qui semble mettre certains esprits comme certains visages à l’abri du temps, et donn
où le roman jetait son éclat le plus littéraire et pouvait tenter les esprits délicats ; Alfred de Musset écrivit alors la Conf
ette prose souple et piquante, à prouver tous les heureux dons de cet esprit si dégagé sous les parures les plus diverses ? Je
un rempart nécessaire pour préserver la clairvoyance et la liberté d’ esprit  ? Cependant, lorsqu’il répondait dans ses alertes
n tel besoin d’idéal et d’infini ? Avec combien de lucide fermeté cet esprit , si ébloui d’abord par le vertige de la jeunesse,
pleuré. Ainsi, dans sa première effervescence, ce libre et charmant esprit a choisi pour son domaine la fantaisie et la pass
s du siècle dernier, et l’incertitude pleine d’espoir d’où s’élance l’ esprit contemporain. Le vieux scepticisme avec ses froid
90 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48
ines absolues en toute chose ont rencontré leurs limites, et les bons esprits commencent à s’éclairer par l’expérience. La libe
a France avec lui. L’Opéra-Comique représente ce genre moyen cher à l’ esprit français, dans lequel la musique se mêle au drame
ation ; mais dans l’ordre délicat, en ce qui touche les intérêts de l’ esprit , les ruines une fois faites, par le temps qui cou
user de ces grands organes, de ces foyers électriques d’action sur l’ esprit public, ne pas assurer une existence régulière à
aître les habitudes et les exigences de notre nation, le ressort de l’ esprit français lui-même. Qu’on ne s’y trompe pas : à tr
les bigarrures qui se succèdent et qui déguisent souvent le fond, cet esprit français subsiste ; il subsistera tant qu’il y au
une France, et il faut espérer que ce sera bien longtemps encore. Cet esprit qu’on croyait inhérent à l’ancienne société a tri
, trop tard pour se corriger. Le Mariage de Figaro avait enflammé les esprits et allumé une gaieté folle, inextinguible, mais q
ulle institution ne contribua plus directement à la restauration de l’ esprit public et du goût. Après 1814, la Comédie-Françai
de voir et de juger ; on se passa volontiers de la Cour en matière d’ esprit . On n’avait pas encore le régime de la liberté, o
rs du dernier régime a été de croire qu’on ne dirige pas l’opinion, l’ esprit littéraire, et de laisser tout courir au hasard d
Combien faut-il de sots pour composer un public ? » disait un homme d’ esprit ironique. Je suis persuadé que cet homme d’esprit
» disait un homme d’esprit ironique. Je suis persuadé que cet homme d’ esprit avait tort, qu’il disait une chose piquante et fa
acieuses esquisses, les charmantes bluettes des petits théâtres, où l’ esprit tourne trop souvent au, jargon ? Les salons propr
e paraît impossible de ne pas admettre dans une loi qui veut durer. L’ esprit des auteurs n’en souffrirait pas, et y gagnerait
t plutôt. Que les plus exigeants se tranquillisent. Un homme de grand esprit , l’abbé Galiani, parlant de la liberté de la pres
ossière, à détruire le goût, à abâtardir l’éloquence et toute sorte d’ esprit . Savez-vous ma définition du sublime oratoire ? C
t la contrainte de la presse ont été les causes de la perfection de l’ esprit , du goût, de la tournure chez les Français. Garde
abbé, mais seulement quelques-unes. Elle a trouvé un correctif dans l’ esprit français lui-même, qui, tout en s’émancipant, s’e
enue dont la loi, à la rigueur, l’affranchit. Cette presse y gagne en esprit et en trait. Nous sommes en voie peut-être, sur t
ne pas abolir toute garantie, tout contrôle, et d’être persuadé que l’ esprit français, dans le dramatique, ne s’en trouverait
mêmes devoirs ; qu’il se tromperait en abdiquant toute direction de l’ esprit public, en n’usant pas des organes légitimes d’ac
91 (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »
uns, des meilleurs, à ce qui nous fait sentir à sa source la vie de l’ esprit . Heureux si on peut le rencontrer non loin de soi
érature. Tout ce qui a vécu d’une vie sociale un peu compliquée à son esprit à soi, son génie léger, qui disparaît avec les gr
ossède mieux, qu’on a la tradition de leur manière et la clef de leur esprit , plutôt que le premier venu qui en parlera avec a
commun. A dix-huit ans il était le plus précoce et le plus formé des esprits sérieux, et il se retrouve le plus jeune à cinqua
soleil de l’Empire, « à cette époque, nous dit-il, où l’on avait de l’ esprit , mais où l’on ne pensait pas. » Penser, en effet
ment amusée. Les plus délicats se rejettent sur les distractions de l’ esprit  ; mais du fond des choses, il en est question aus
études, le jeune homme, on le pense bien, ne s’y astreignait pas. Son esprit sortait du cadre et se jouait à droite et à gauch
ait sans contrainte ; tout en acquérant un solide fonds d’études, son esprit se tenait au-dessus et s’émancipait. Mais il a dû
ivers systèmes des anciens sur le principe du droit, et témoigne d’un esprit devenu maître en ces questions, et qui s’entend a
és, qui représentent une image, qui forment un vers, lui viennent à l’ esprit , et bientôt rappellent un air qui les relève et l
ient apparemment de la musique, et qui donne à un divertissement de l’ esprit la vivacité d’un plaisir des sens. Peut-être l’im
r, à la fin de 1815, vint faire une révolution dans l’art et dans son esprit  : « Je ne crois pas, nous dit M. de Rémusat, qu’a
sprit : « Je ne crois pas, nous dit M. de Rémusat, qu’aucun ouvrage d’ esprit m’ait causé une émotion plus vive que la chanson
er et remuer une époque, il arrive d’ordinaire, qu’au début plus d’un esprit distingué se reconnaît en lui, et s’écrie, et le
’en parlerai plus. J’ai cru devoir insister sur ce premier coin de l’ esprit de M. de Rémusat. Chacun plus ou moins a son défa
c, avoué, et son talent confidentiel, intime, lequel, chez les gens d’ esprit , n’est jamais le moins piquant, ni surtout le moi
de gaieté, n’ont vu que le personnage et n’ont pas su tout l’homme. L’ esprit de M. de Rémusat se manifeste sans doute avec bie
trahir une partie de ce qui se dérobe, et de hâter l’heure où ce rare esprit se verra forcé de se livrer à tous dans tout son
solide et uni il a, depuis, brodé toutes sortes de délicatesses ; un esprit comme le sien ne saurait s’en passer. Mais dès qu
mancipation intellectuelle : « C’est pour cela, dit-il avec ce tour d’ esprit qui est le sien et où le sérieux et la raillerie
fois instinct d’un goût délicat, ennemi du commun, et sentiment d’un esprit équitable, qui lient compte des choses. Aussi, en
aient autant de ressouvenirs de ce qu’il venait de quitter. L’homme d’ esprit et l’homme du monde gardaient encore à vue le thé
vaient deux hommes qu’il ne saurait avoir été indifférent à aucun bon esprit d’avoir connus et pratiqués dès la jeunesse. Ceux
e l’avoir considéré dans leur exemple, ce que c’est que la justesse d’ esprit en elle-même, cette faculté modérée, prudente, vr
able dans la jeunesse que d’apprendre à faire cas du jugement et de l’ esprit de ceux dont on ne partage pas les opinions, rien
de cette consolation en vivant dans la société de M. de Barante. Cet esprit élevé et fin, et qui a droit d’être difficile sur
livre, tout l’homme en lui se sentit achevé. Nous avons affaire à un esprit de nature très-complexe, et dans laquelle est ent
ais l’exemple n’en a que plus de valeur ; ce qui a pu exciter dans un esprit naturellement distingué tant d’idées saines, tant
nquera pas, à coup sûr, de les propager dans un grand nombre d’autres esprits . Ces sentiments et ces idées forment déjà notre a
ut fait question, où tout se discute, s’analyse, se généralise ; où l’ esprit n’a pas trop de tous ses replis, ni l’entendement
erme se restreignait primitivement à une élite, presque à une secte d’ esprits éminents qui ne se pouvaient confondre avec les p
ticulièrement encore avec M. Guizot, dont il se plaît à dire qu’aucun esprit n’a plus agi sur le sien, M. de Rémusat garda, co
dre de pousser jusqu’au bout l’étude ? Et d’ailleurs, sous l’œil d’un esprit si clairvoyant, n’est-ce pas le seul digne hommag
rain était miné sous les pieds, et, quoique l’atmosphère générale des esprits fût alors fort calmée et presque libre d’orages,
ivilisation, qui, suspendant le cours des passions violentes, force l’ esprit à se replier sur lui-même, à scruter ses propres
la première puissance de cette époque. Les livres qui flattaient son esprit furent donc accueillis avec empressement. Tel qui
r convenance. » On ne saurait mieux dire ni rendre plus fidèlement l’ esprit d’un siècle. L’auteur rapporte à M. Turgot l’honn
d’éblouir par la gloire, il jugea qu’il fallait encore s’adresser à l’ esprit des hommes et le séduire ; il se mit à plaider lu
êves, avec un faux imprévu qui déjoue. Lorsqu’on est jeune, qu’on a l’ esprit élevé comme le cœur, et qu’on croit à la raison u
e des masses. Ce n’est pas pour la forme, c’est en conscience que cet esprit d’élite fait appel au vœu des majorités, qu’il le
agé ou perverti ; le sien a tenu bon et a gardé de sa flamme. Chez un esprit de cette qualité, c’est une sorte de phénomène. O
comme une garantie ce qu’ils ambitionneraient comme une conquête ; l’ esprit de conservation sollicite chez nous ce que réclam
’esprit de conservation sollicite chez nous ce que réclame ailleurs l’ esprit de nouveauté. La liberté politique n’est plus pou
ions, elle les pacifie… Encouragée par cette disposition générale des esprits , la pensée individuelle se sent à l’aise et ne cr
l’ homme d’État se réduisait désormais à celui de législateur , des esprits éclairés tinrent-ils assez de compte de toute cet
ctère abstrait et scientifique, y jure un peu avec ce que cet élégant esprit a naturellement de souple et de dispos jusque dan
ajouter : « Ce sont, dit-il en demandant pardon de l’expression, des esprits retirés, qui ne produisent et n’acquièrent plus ;
l et neuf. Il est curieux de suivre tout ce dont est capable un grand esprit piqué au jeu, et de voir, en désespoir de cause,
’idées se sont usés en peu d’espace. Il a fallu de la sorte, pour les esprits infatigables, comme une suite de relais successif
partout ; le pour et le contre sollicitent chaque matin ; à ce jeu, l’ esprit s’aiguise vite, en même temps que les convictions
que certaine surface, on pourrait se croire arrivé, dans l’ordre des esprits , à un carnaval de Venise universel. Non pas tout
ui elle partait et qui ne la prodigue pas. C’est ici le goût vif de l’ esprit pour l’esprit, qui se déclare, car on peut certes
t et qui ne la prodigue pas. C’est ici le goût vif de l’esprit pour l’ esprit , qui se déclare, car on peut certes avoir de l’es
l’esprit pour l’esprit, qui se déclare, car on peut certes avoir de l’ esprit autrement, et sous bien des formes différentes, e
’est pas d’homme en France qui, d’emblée et à tout propos, ait plus d’ esprit que ces deux-là. Joignez-y M. Cousin. Dans cette
t, ainsi formée, de M. Thiers à M. de Rémusat, indépendamment du seul esprit , il y avait encore un sentiment public élevé, une
me, portent sur l’époque présente et ouvrent des jours sur l’état des esprits . Dans son Introduction, comme dans son Essai fina
du jugement considéré à la fois comme opération et comme faculté de l’ esprit , est bien technique, mais je dois dire qu’il a pa
s sortes de démonstrations et de questions concernant la matière et l’ esprit  ? M. de Rémusat a beau faire, sa curiosité se por
incipes et le caractère ; la digue est ferme, élevée ; qu’importe ? l’ esprit trouve encore moyen de passer par-dessus. L’ouvra
dans quelque figure historique connue, dans un homme célèbre en qui l’ esprit , supérieur au caractère, aurait eu à lutter et co
; à côté du maître, de celui qui cherche l’émancipation sérieuse de l’ esprit , il y a ceux qui préludent à la légère et en gaus
nsons déjà, comme, trois siècles plus tard, en fera Villon, et dont l’ esprit , même aux instants sérieux, a l’air (passez-moi l
Elle l’a aussi précédé, si nous nous en souvenons bien, au sein de l’ esprit de M. de Rémusat. Et tandis que l’écolier liberti
nue dans l’opinion. Le lieu qu’il tient est au premier rang parmi les esprits de cet âge ; il l’étend chaque jour, et, pour l’a
n’avait pas craint de faire le premier essai d’une production de son esprit  ; mais, pour le morceau politique sur Mme de Staë
et en communication parfaite, profonde. Camille Jordan n’était pas un esprit aussi sérieux, c’était plutôt un homme charmant e
92 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »
a curiosité et ne la lassant pas ; car Madame Du Deffand n’est pas un esprit dont on puisse se blaser jamais, quoique ce soit
’est pas un esprit dont on puisse se blaser jamais, quoique ce soit l’ esprit le plus blasé qui se soit jamais dégoûté jusque d
fut plus intéressant et plus charmant que cette vieille, son égale en esprit et en grâce, dont l’ennui si intéressant pour nou
i singulier qu’elle, nous l’avaient montrée. C’est la perfection de l’ esprit dans l’ennui, et l’ennui dans la perfection. Walp
ui, et l’ennui dans la perfection. Walpole, malgré tous ses mérites d’ esprit qui sont très grands, était un excentrique adouci
it dû rendre cet ennui impossible, et malgré tous les efforts que cet esprit ravissant, si fin et si souple, ne cessa de faire
e on pourrait le croire à son obstination, une maladie chronique de l’ esprit ou une attraction native et cachée des organes co
de la destinée. » Elle avait trouvé dans le sien cette doctrine. Son esprit , qui n’était pas du génie pour en avoir les trist
’était pas du génie pour en avoir les tristesses, était gai comme les esprits qui sentent leur vigueur. « La gaieté de l’esprit
tait gai comme les esprits qui sentent leur vigueur. « La gaieté de l’ esprit prouve sa force », prétendait cette rieuse de Nin
et cette gaieté, elle la garda toujours. Seulement, cette brise de l’ esprit finit par ne plus rafraîchir son âme, quoiqu’elle
laquelle elle régna sans être jamais détrônée, dans sa jeunesse par l’ esprit et par la beauté, dans la vieillesse par l’esprit
s sa jeunesse par l’esprit et par la beauté, dans la vieillesse par l’ esprit redoublé et multiplié de toutes les expériences d
quatre fins de l’homme et où l’on oubliait les trois autres », un des esprits les plus teintés de ce rouge audacieux que les fe
ée, ce ton qu’à son époque on appelait le bel air, était odieux à son esprit comme un ennemi personnel : « Je ne le peux souff
nd, notre ancienne connaissance, lui est de beaucoup supérieure par l’ esprit , le naturel, l’abandon, le tour original, et enfi
tenelle en femme. Les réputations sont si bêtes, et parfois à force d’ esprit  ! Elle n’a rien de sa vieille amie, bien plus jeu
es solennelles sornettes là ! M. de Saint-Aulaire, qui est un homme d’ esprit pénétrant, dans sa Notice, et un chrétien… peut-ê
ule, mais elle se moqua des philosophes et resta grande dame, ayant l’ esprit de son état, quand toutes les grandes dames de so
93 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84
fin prématurée doit disposer à quelque indulgence pour un homme d’un esprit ferme et brillant, que la société avait beaucoup
tant, qui éveille l’écho et qui s’accorde bien avec la qualité de son esprit . Il fit ses études dans le Midi sans doute et peu
ombre d’aperçus justes et fins exprimés en images heureuses. C’est un esprit fait et déjà mûr qui développe ses réflexions, et
On peut penser qu’il eut de l’influence sur la direction de Rivarol. Esprit à la fois philosophique et littéraire, il se voua
son éloquence. Lui-même, dans des pages excellentes, en définissant l’ esprit et le goût, il n’a pu s’empêcher de définir son p
le goût, il n’a pu s’empêcher de définir son propre goût, son propre esprit  ; on ne prend jamais, après tout, son idéal bien
rit ; on ne prend jamais, après tout, son idéal bien loin de soi : L’ esprit , dit-il, est en général cette faculté qui voit vi
ation, et tantôt à des inspirations soudaines. Mais, dans le monde, l’ esprit est toujours improvisateur ; il ne demande ni dél
oloniste, chez un talent spécial, se pardonne moins dans l’ordre de l’ esprit . Cette parole aux mains d’un seul semble bientôt
lait d’abord et partout dans toute la splendeur et l’insolence de son esprit . Le sens moral et sympathique ne l’avertissait pa
i les gens de goût sont-ils les hauts justiciers de la littérature. L’ esprit de critique est un esprit d’ordre ; il connaît de
s les hauts justiciers de la littérature. L’esprit de critique est un esprit d’ordre ; il connaît des délits contre le goût et
t a reçu vingt blessures avant d’en faire une. On dit qu’un homme a l’ esprit de critique, lorsqu’il a reçu du ciel non seuleme
ées avant le temps par le malheur des circonstances, et surtout par l’ esprit du siècle dans lequel Rivarol vécut trop et plong
rop et plongea trop profondément pour pouvoir ensuite, même à force d’ esprit , s’en affranchir. Rivarol n’a été qu’un homme de
orace, de Virgile, de Lucain, attestaient jusque dans la polémique un esprit éminemment orné : Rivarol, même en donnant des co
nt bien vite de caractère dans cette mobilité, une fois soulevée, des esprits  : « Ceux qui élèvent des questions publiques devr
les villes, et les paysans dans les campagnes. Il montre les gens d’ esprit , les gens riches trouvant la noblesse insupportab
t vrai que les conjurations soient quelquefois tracées par des gens d’ esprit , elles sont toujours exécutées par des bêtes féro
 : Ayez toujours pour moi du goût comme un bon fruit,        Et de l’ esprit comme une rose. Je parle de Manette parce que c’
s compter les distractions mondaines, voilà tout ce que je veux dire. Esprit tout littéraire, la nécessité l’avait fait triomp
itique. Il considère la parole comme « la physique expérimentale de l’ esprit  », et il en prend occasion d’analyser l’esprit, l
que expérimentale de l’esprit », et il en prend occasion d’analyser l’ esprit , l’entendement, et tout l’être humain dans ses él
d’entrer avec Rivarol dans l’analyse à la Condillac qu’il tente de l’ esprit humain. Je me bornerai à dire à ceux (comme j’en
emple des langues, que la métaphore et l’image sont si naturelles à l’ esprit humain, que l’esprit même le plus sec et le plus
e la métaphore et l’image sont si naturelles à l’esprit humain, que l’ esprit même le plus sec et le plus frugal ne peut parler
sauve du chaos et de l’anarchie de mes idées… Son idée délivre notre esprit de ses longs tourments, et notre cœur de sa vaste
e un cri de la civilisation perdue, l’angoisse d’un puissant et noble esprit qui croit sentir échapper toute la conquête socia
radical de la philosophie, c’est de ne pouvoir parler au cœur. Or, l’ esprit est le côté partiel de l’homme ; le cœur est tout
losophie, parce qu’elle ne dit pas à l’homme d’aimer Dieu de tout son esprit , mais de tout son cœur : elle nous prend par ce c
ividus, et non par le côté raisonneur, inégal et borné, qu’on appelle esprit . N’est-ce pas là un croyant qui parle ? et se pe
arol n’était point un homme de génie, mais c’était plus qu’un homme d’ esprit  : il réalisait tout à fait l’idéal de l’homme de
94 (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes
’arrêter. Je vois à la philosophie de Kant deux grands antécédens : l’ esprit général, le mouvement universel de l’Europe, puis
cédens : l’esprit général, le mouvement universel de l’Europe, puis l’ esprit particulier de l’Allemagne. L’esprit général de l
nt universel de l’Europe, puis l’esprit particulier de l’Allemagne. L’ esprit général de l’Europe, à la fin du xviiie  siècle,
encemens jusqu’à l’époque où Kant a paru, afin de faire bien saisir l’ esprit fondamental et permanent de la grande nation à la
se secrète, et tantôt le faîte de ces trois grands développemens de l’ esprit , et leur expression la plus pure et la plus élevé
ont l’existence subit assez peu les influences des peuples voisins. L’ esprit commun qui unit entre elles ces nombreuses popula
e de gouvernement, une religion, une poésie qui leur est propre. Leur esprit politique consiste à ne reconnaître en général qu
des lois grossières, mais religieusement observées, et surtout dans l’ esprit électif qui n’était point alors un vain simulacre
ne unité religieuse qui trouvait dans tous les cœurs et dans tous les esprits une croyance absolue, fait alors de l’Allemagne u
, elle est populaire encore en ce sens qu’elle est en harmonie avec l’ esprit général du temps ; en effet, elle est accueillie
deux grands hommes, en détruisant une forme qui ne convenait plus à l’ esprit général, ne la remplacèrent par aucune forme nouv
étruit l’influence de Rome dans une grande partie de l’Allemagne, les  esprits une fois sortis de la vieille autorité, n’en sure
méthode et dans ses directions générales. Ce système, ou du moins son esprit , se répandit parmi les plus beaux génies du siècl
n un système régulier ; mais Wolf reproduisit plutôt les formes que l’ esprit de la philosophie leibnitzienne. Ceux qui vinrent
 siècle on ne trouve en Allemagne aucun système qui domine assez les esprits pour paraître une véritable philosophie allemande
trie et du marquis d’Argens ; et l’ancienne théologie recula devant l’ esprit de la philosophie nouvelle. Ainsi donc, nulle loi
tiques soudoyant des sophistes étrangers pour la destruction du vieil esprit germanique ; une théologie fléchissant sous l’inc
re de cette poésie nouvelle ? Avec le sentiment patriotique reparut l’ esprit religieux, le génie rêveur et mélancolique de l’a
d peu lu et presque inaperçu, puis, pénétrant peu à peu dans quelques esprits d’élite, produisit, au bout de huit ou dix ans, u
d’abord signaler son caractère le plus général et son rapport avec l’ esprit de la civilisation dont elle émane. I Je ne
al écrit ; ce qui ne veut pas dire qu’il n’y eût souvent infiniment d’ esprit dans les détails, et même de temps en temps d’adm
toujours à la place où elle devrait être pour entrer aisément dans l’ esprit du lecteur. Ajoutez à ce défaut celui de la langu
ui des dogmatiques ; après le despotisme est venue l’anarchie, et cet esprit de rébellion appelé le scepticisme. Dans ces dern
es vieilles certitudes sont décriées ; mais ce n’est pas à dire que l’ esprit humain renonce à la certitude. Il y aspire toujou
ion. Ces propositions, ramenées à leurs principes, sont des lois de l’ esprit humain, lois auxquelles il est soumis toutes les
xquelles il est soumis toutes les fois qu’il raisonne. La nature de l’ esprit humain ne variant pas, ses lois ne sauraient vari
, qui n’existent pas dans la nature, et qui sont des conceptions de l’ esprit , de la raison, agissant d’après les lois qui lui
e future, sont des objets qui provoquent sans cesse la curiosité de l’ esprit humain, et auxquels il revient sans cesse, car no
s cesse, car notre nature se sent dégradée lorsqu’elle les néglige. L’ esprit humain a eu beau vouloir se condamner et se résig
ement la partie invariable et constante, c’est-à-dire la partie que l’ esprit humain met dans toutes ses connaissances. Les loi
t la certitude de ces sciences, ne sont autre chose que des lois de l’ esprit humain lui-même ; c’est donc, rigoureusement parl
in lui-même ; c’est donc, rigoureusement parlant, dans la nature de l’ esprit humain, indépendamment de toute application et de
seul pouvait en fonder la certitude, c’est-à-dire la nature même de l’ esprit humain et de ses lois considérées indépendamment
pliquent. On s’est occupé des objets de nos connaissances et non de l’ esprit qui connaît ; on a demandé ce que c’était que Die
sophes qui aient considéré les connaissances dans leur rapport avec l’ esprit humain. C’était là cependant le seul moyen d’arri
e autour des objets, fit tourner les objets autour de l’homme. Otez l’ esprit de l’homme et sa constitution nécessaire, il ne v
nement une certitude qui la fuit toujours. Si au contraire, prenant l’ esprit humain pour point de départ, on s’attache à déter
ne viennent pas de l’expérience. A cette question, Kant répond avec l’ esprit de son siècle entier que toutes nos connaissances
ose un meurtrier. Si l’expérience n’avait jamais montré de meurtre, l’ esprit n’aurait jamais eu l’idée d’un meurtrier ; c’est
car il est démontré que l’expérience d’aucun fait ne peut donner à l’ esprit humain la notion de cause. L’esprit humain recher
e d’aucun fait ne peut donner à l’esprit humain la notion de cause. L’ esprit humain recherche des causes, parce que telle est
), n’en dérivent pas et nous sont données par la seule puissance de l’ esprit . Et il ne faut point ici d’équivoque. Je juge, di
mais il renferme la notion de changement, à l’occasion de laquelle l’ esprit conçoit la notion de cause, et cette notion de ch
premier pas il se hâte de nous avertir que tout cela se passe dans l’ esprit , dans la raison, dans le sujet, qu’il faut bien s
bservation : observer, classer, généraliser, voilà toute la part de l’ esprit dans leur formation. L’histoire naturelle des ani
sissons leur égalité nous fait illusion sur le véritable procédé de l’ esprit  ; mais quand nous voulons réunir plusieurs grands
sitions analytiques ? C’est qu’on a moins considéré les procédés de l’ esprit dans la formation de ses connaissances que ces co
es en elles-mêmes, relativement à leurs objets et indépendamment de l’ esprit . Comme sept plus cinq et douze sont en effet des
sique, conséquence extrême, qui peut-être aurait retenu cet excellent esprit sur la pente du scepticisme. Puisque les jugemens
ssible ? Si par métaphysique on entend une disposition naturelle de l’ esprit humain à se poser et à résoudre un certain nombre
ques vérités comme par hasard, il ne lui vient pas une seule fois à l’ esprit que les auteurs de ces systèmes, ce sont des homm
Kant était le plus modeste et le plus circonspect des hommes ; mais l’ esprit de son temps était en lui. Et puis on ne fait pas
95 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »
e réalise ce qui paraît impossible à l’ignorance étonnée. Par elle, l’ esprit découvre une planète que les sens n’ont jamais vu
eulement pour les philosophes et pour les savants, mais pour tous les esprits éclairés, que de voir un des maîtres de la scienc
le, nous faire assister avec ingénuité à toutes les opérations de son esprit , nous apprendre comment les erreurs mêmes peuvent
les Fragments de Lesage, de Genève20, personnage original, doué d’un esprit méditatif et profond, connu surtout comme l’auteu
echerches. Dugald Stewart dans ses Éléments de la philosophie et de l’ esprit humain, M. le docteur Whewell dans son Histoire d
 Duhamel sur la Méthode dans les sciences de raisonnement, œuvre d’un esprit serré et philosophique auquel je ne reprocherai q
end hommage à l’influence heureuse de la logique de Condillac sur son esprit , on trouvera encore chez les chimistes de nos jou
poques, se plaire à recueillir leurs idées sur les opérations de leur esprit , à expliquer les procédés qui leur ont réussi, à
sirait à se former ce que j’appellerai volontiers la psychologie de l’ esprit scientifique. On arriverait ainsi à comprendre ce
rit scientifique. On arriverait ainsi à comprendre ce que c’est que l’ esprit du savant, de quel point de vue il considère les
urrait tirer de là de grandes conséquences pour l’éducation même de l’ esprit humain ; mais laissons là ces vues ambitieuses, e
uve et à peine éprouvée était le renouvellement de la science et de l’ esprit humain ? Descartes sans doute était un homme de g
présente ici qu’incidemment, et je sais que M. Claude Bernard, dont l’ esprit est très-bien fait, et qui tient beaucoup moins à
i un peu plus qu’une question d’histoire. C’est la question même de l’ esprit philosophique qui est en jeu. Il s’agit de savoir
conde, si elle n’est pas stimulée et guidée par une anticipation de l’ esprit , que faire des expériences sans idée et sans théo
t stérile. Quant à l’idée elle-même, comment vient-elle naître dans l’ esprit  ? C’est ici que les règles sont insuffisantes, et
sont insuffisantes, et qu’il faut avoir recours à la spontanéité de l’ esprit . M. Claude Bernard nous décrit avec vivacité, et
ention ou le génie de chacun. Il est des faits qui ne disent rien à l’ esprit du plus grand nombre, tandis qu’ils sont lumineux
t chapitre de Dugald Stewart dans ses Éléments de la philosophie de l’ esprit humain, où se trouve rassemblé tout ce que l’on p
ant, venant à défendre le droit de l’idée, c’est-à-dire le droit de l’ esprit , dans l’interprétation de la nature, mérite parti
t, pour le dire en passant, combien il est difficile d’admettre que l’ esprit ne soit qu’un produit mécanique de la nature, mêm
pendule qui décrit des oscillations égales dans des temps égaux. Cet esprit qui dans le phénomène aperçoit la loi, et dans le
elle-même. Le doute, en un mot, n’est autre chose que la liberté de l’ esprit . Rien de plus excellent et de plus solide que ces
le-même, le premier ne doute que des conceptions arbitraires de notre esprit . 15. Ce travail a été publié dans la Revue des
6. Descartes, Discours de la Méthode. — Règles pour la direction de l’ esprit . 17. Pascal, De l’esprit géométrique. — De l’art
la Méthode. — Règles pour la direction de l’esprit. 17. Pascal, De l’ esprit géométrique. — De l’art de persuader. 18. Newton
96 (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »
ses grandeurs littéraires, tous ses talents et tous ses défauts, à l’ esprit de l’Europe. Ces deux hommes universels, Cicéron
des choses romaines par l’éloquence, l’autre au grand mouvement de l’ esprit humain par la littérature et par la philosophie a
therine Daumart de son nom, était une femme d’une grande beauté, d’un esprit délicat et cultivé, centre d’une société choisie
nt reçut avec le sang le don de la grâce, le don le plus naturel de l’ esprit de Voltaire. Son génie, en effet, commença par la
effet, commença par la grâce, ce don féminin qui est la jeunesse de l’ esprit . Sa mère, à l’époque de la naissance de ce fils,
es chuchotements de salon qui sont les vengeances de l’envie contre l’ esprit et la beauté des femmes célèbres. On trouvera de
spirituelles, élégantes et licencieuses qui furent le berceau de leur esprit . L’enfant reçut une éducation soignée dans le col
la vieille et célèbre Ninon de Lenclos, reste de beauté, de vice et d’ esprit qu’un siècle transmettait à l’autre comme un scan
’inspiratrice de Bossuet. Ninon sourit à la figure et à la vivacité d’ esprit de l’élève de l’abbé de Châteauneuf, elle lui lég
V avait refoulés. Cette école de philosophie du plaisir entretenait l’ esprit d’opposition dans le désordre des mœurs et dans l
 ; mais c’était en même temps l’école de toutes les délicatesses de l’ esprit et de toutes les grâces nues de la poésie, magist
le talent. Ses premiers vers furent des sacrifices à ces indécences d’ esprit . Son père s’en alarma, il s’en plaignit à l’abbé
hé d’ambassade. La figure de Voltaire, séduisante de physionomie, son esprit plus séduisant encore que sa figure, les vers qu’
monument de Voltaire, c’est lui-même ; son véritable ouvrage, c’est l’ esprit humain étendu, reclassé, modifié par son génie.
intolérance sénile et dévote de la fin du règne de Louis XIV jetait l’ esprit dans le désordre des mœurs et dans l’indépendance
s deux ans en Angleterre. VI Il comprenait que l’indépendance d’ esprit a pour condition dans tous les pays l’indépendanc
contre les opinions populaires en matière de divinité. Cette audace d’ esprit fort devint le symbole de l’impiété théologique c
es, ces publications, ces représentations théâtrales, ces activités d’ esprit dans tous les sens, ces correspondances s’associa
défigurer pour se consoler d’une supériorité de cœur, de charmes et d’ esprit qu’on ne pouvait atteindre. Ses lettres, récemmen
ahomet comme l’histoire, reproduira un des plus beaux phénomènes de l’ esprit humain, une foi sincère dans une âme héroïque, br
nie, et qui ne faisait plus que des épigrammes, ces chefs-d’œuvre des esprits courts et des mauvais cœurs, harcela Voltaire dep
une philosophie. Il n’adressa jamais la parole à son chambellan ; son esprit tout sensuel ne s’élevait pas à la hauteur d’une
son rang, réunissait autour de lui une société nomade d’aventuriers d’ esprit , fuyant leur patrie et cherchant fortune. Voltair
a santé toujours souffrante, quoique pleine de cette éternelle séve d’ esprit qui est la vie sous la forme de l’activité morale
s conversations et dans toutes ses lettres. Son intarissable gaieté d’ esprit attestait la constante sérénité de son cœur ; c’é
spondance enfin, cette véritable encyclopédie du cœur, de l’âme, de l’ esprit , du bon sens, de l’amitié, du charme, des passion
e génie de Voltaire est le mouvement, que cet excès du mouvement de l’ esprit donnait quelquefois le vertige et l’ivresse à sa
Ce fut donc l’âge de la philosophie pour Voltaire. Le libertinage d’ esprit avait dissipé sa jeunesse ; la passion de la gloi
religieuses. Il n’est que trop vrai qu’un petit nombre de boutades d’ esprit , éparses çà et là dans ses lettres au roi de Prus
adressées. Il les flattait dans leurs systèmes et dans leurs vices d’ esprit pour les captiver dans son parti philosophique ;
au fond de l’abîme, s’il y a un abîme !… » Comment la calomnie de l’ esprit de parti religieux a-t-elle pu taxer d’athéisme l
r déplorable et inexplicable dans cette métaphysique du bon sens de l’ esprit , d’ailleurs si juste et si logique, de Voltaire,
mbre, ni grandeur, ni petitesse, ni ensemble, ni détail, ni fatigue d’ esprit pour tout créer, tout voir, tout gouverner ; chaq
éconnaissait pas l’influence considérable de la lâcheté humaine sur l’ esprit humain ; il savait combien l’épée a fait apostasi
tait les impies, tandis que son théisme édifiait les sages et que son esprit déridait tout son siècle. XXIV En politique
ocrate d’idées comme il l’était de mœurs. Il méprisait profondément l’ esprit démocratique de son antagoniste J.-J. Rousseau, q
el, de Montesquieu, du grand Frédéric. Il ne voulait affranchir que l’ esprit humain ; il jugeait les peuples en masse incapabl
tte royauté du génie multiple, en France, au moment où cet astre de l’ esprit humain allait disparaître sous l’horizon de la fi
hristianisme philosophique. L’influence alternative de Voltaire sur l’ esprit humain a suivi depuis 1778 la destinée de ce cerc
pparence, mais exalta en réalité l’influence future de Voltaire sur l’ esprit français. Le monde tend rationnellement à une ind
hommes ou sur les erreurs de l’humanité, le plus grand dériseur de l’ esprit humain qui ait jamais vécu ! Enfin, le plus puiss
Aristote parmi les hommes. Il n’a rien créé, mais il a tout éclairé : esprit et lumière, luire sur toute chose fut sa création
il le reproduisit aux regards en l’éclairant. Tel fut Voltaire ; les esprits français, préoccupés d’un étroit orgueil national
esse, par sa grâce, par son éclat, par sa légèreté dans le sérieux, l’ esprit le plus français qui ait brillé dans le monde ; l
sérieux, l’esprit le plus français qui ait brillé dans le monde ; les esprits européens avoueront avec une plus haute appréciat
rits européens avoueront avec une plus haute appréciation qu’il fut l’ esprit le plus universel. Cet aveu n’est pas une médiocr
97 (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107
e dans l’expression la netteté première, à débarrasser la langue et l’ esprit français du pathos et de l’emphase, de la fausse
ement de forme chez nous, elle constitue le fond de la langue et de l’ esprit de notre nation ; elle en a été la disposition et
et les restes de barbarie, la disposition et le tour particulier à l’ esprit français ne laissaient pas de se faire jour, et l
cal. Mais ce qu’avait fait d’abord un homme de génie, ce que d’autres esprits supérieurs rompus au monde, les La Rochefoucauld,
oderne dans lequel la netteté de l’expression veut se combiner avec l’ esprit proprement dit, et ne peut absolument s’en passer
aliani, le baron de Besenval, le prince de Ligne, posséder ou jouer l’ esprit français à merveille ; mais pour Hamilton, c’est
n degré qui ne permet plus qu’on y distingue autre chose ; il est cet esprit même. Nourri de bonne heure en France, ayant vécu
esse de Grammont, des premiers seigneurs d’Écosse, braves et pleins d’ esprit , fidèles. Ceux-là, par leur sœur, étaient fort mê
it heureux par-ci par-là. Comment se fait-il que, dans les ouvrages d’ esprit qui ont plu en naissant à de bons juges, il entre
ie avec le temps et qui passe ? Il y a du Voiture dans chaque homme d’ esprit qui n’est que cela ; j’appelle Voiture cet esprit
dans chaque homme d’esprit qui n’est que cela ; j’appelle Voiture cet esprit de mode qui n’a qu’une saison et qu’un souffle fa
lton. Il a celle de son temps dans le badinage ; il sait la dose de l’ esprit français à cette date : Quels que soient leurs or
ieux (et Bussy l’était), tout en reconnaissant au comte de Grammont l’ esprit galant et délicat, ajoutaient que « ses mines et
troussé n’était pas le moindre ornement d’un visage tout aimable… Son esprit était à peu près comme sa figure. Ce n’était poin
lton. Il n’y a qu’un âge aussi pour certaines œuvres heureuses. Qu’un esprit doux et poli, pénétrant et fin, répandant sur les
choses et sur le prochain une raillerie légère universelle, qu’un tel esprit vienne à naître, cela ne suffit pas. Il faut qu’a
le monde, et le plus beau monde, en tout temps fourmille, une élite d’ esprits assortis se recueille, se rassemble dans un coin,
ion prit le dessus, et un certain faux montant devint nécessaire. Des esprits dans la mesure d’Hamilton auraient été moins goût
le ton pour être sentis. Au train dont y va le monde, l’espèce de ces esprits rares se perdra-t-elle ? Non pas absolument, je n
moins beau jour. Il y aura de plus en plus de quoi souffrir pour ces esprits -là, surtout s’ils venaient à être dépaysés et dép
utefois l’abbé Prévost lui-même n’a pas cru perdre entièrement dans l’ esprit du lecteur son chevalier Des Grieux en lui prêtan
gères, et n’est moqueur qu’à demi-voix. Il est de ces vifs et heureux esprits qui ornent doucement le début du siècle, bien ava
t qu’elle en rappelait l’auteur pour les agréments et la qualité de l’ esprit . Hamilton mourut à Saint-Germain le 21 avril 1720
98 (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I
livrer sans obstacle aux inspirations de leur génie. Le mouvement des esprits fut d’autant plus vif, qu’il succédait à une immo
soit qu’on l’envisage purement et simplement comme l’expression de l’ esprit français pendant cette période, soit qu’on y cher
ont été plongés ; car il y a une respiration intellectuelle pour les esprits comme il y a une respiration physique pour les co
Par suite d’une réunion de circonstances difficile à rencontrer, les esprits sont, en général, disposés à chercher la vérité s
pris de ce qui est purement matériel, dans la culture des choses de l’ esprit . Ils se sont pris alors à respecter mutuellement,
s un livre d’histoire et dans un ouvrage littéraire, les ardeurs d’un esprit polémique. Il a jugé les écrivains et les livres
mêle à ce qu’on a appelé la Renaissance, c’est-à-dire au réveil de l’ esprit des grandes civilisations païennes, et lutte cont
ntisme se sécularise ; il s’élève à sa seconde puissance et devient l’ esprit d’examen sans contrôle, sans règle comme sans lim
produit ou ne soit appelée à produire aucun progrès. Les plus grands esprits du catholicisme n’ont pas fait difficulté de reco
une de ses origines. On comprend quelle impression produisit sur les esprits , après 1793, l’étrange et douloureux dénoûment de
nge et douloureux dénoûment de tant d’efforts et de tant d’espoirs. L’ esprit humain réalisant la fable antique des Titans, don
oulevées contre le ciel. Cette société si fière d’elle-même, dont les esprits les plus éminents avaient travaillé à bannir la r
e. Toutes ces doctrines de liberté sans limites dont on avait bercé l’ esprit de cette génération, aboutissaient au despotisme
arquèrent d’une manière éclatante la réaction qui se faisait dans les esprits , et exercèrent une grande influence sur le mouvem
long effort pour détrôner le christianisme dans les cœurs et dans les esprits . Ce moqueur impitoyable avait renouvelé envers la
. Toutes les idées et tous les sentiments dont on avait ensemencé les esprits et les cœurs dans l’âge philosophique, devaient p
ion du 21 janvier. Après cette terrible expérience, un grand nombre d’ esprits , désenchantés de ces utopies démenties par les fa
ée : le Génie du christianisme. Il fallait, avant tout, réconcilier l’ esprit français avec la religion chrétienne, lui réappre
rtenant par les traditions de sa famille au passé, à l’avenir par son esprit , homme nouveau issu des temps anciens, voyageur a
hristianisme offre de touchant pour le cœur et de satisfaisant pour l’ esprit dans ses mystères et dans ses dogmes ; ce que l’e
faisant pour l’esprit dans ses mystères et dans ses dogmes ; ce que l’ esprit lui doit de jouissances, ce que la société lui do
un épisode marqué d’un caractère de nouveauté qui devait frapper les esprits  ; Atala, comme la Colombe biblique, se détacha gr
lités de l’auteur, devait lui assurer un grand succès ; il enrôlait l’ esprit moderne au service des idées chrétiennes. Il ouvr
ait complètement enlevée. Il diminuait en même temps l’influence de l’ esprit antique, et rapprochait notre littérature de ses
eurs opinions. On trouve là des révélations précieuses sur l’état des esprits et sur la situation des choses. Un des rapporteur
re », et lui reproche d’avoir manqué d’égards envers la convention, d’ esprit de conciliation et de « délicatesse dans son lang
rs empruntées à Bernardin de Saint-Pierre, et qui a dû son succès à l’ esprit de parti. L’abbé Sicard, égaré dans ce monde phil
bé Sicard, égaré dans ce monde philosophique, rappelait avec autant d’ esprit que d’à-propos à ces critiques malveillants la le
ment de ce siècle, les influences rivales qui se heurtaient, les deux esprits qui se trouvaient en présence. Le rationalisme ph
présence. Le rationalisme philosophique du dix-huitième siècle, et l’ esprit chrétien renaissant en France après une longue éc
ire de l’humanité finira en même temps que celle de ce long duel de l’ esprit de libre examen poussé jusqu’à l’abus, contre les
e fois en 1796 ; mais quoique ce livre fit une vive sensation sur les esprits élevés qui le connurent, « la grande explosion de
mis ; mais il aime la France, il est Français par le cœur comme par l’ esprit , il ne désespère jamais d’elle ; il l’attend avec
voirs légitimes, on retrouve la trace de cette heureuse alliance : un esprit libre, réglé par un cœur soumis. C’est avec cette
s des précipices que des symptômes non équivoques révélaient déjà aux esprits clairvoyants. Né en 1754, le comte de Maistre ava
nce annuelle de la rentrée du sénat : « Le siècle se distingue par un esprit destructeur qui n’a rien épargné : lois, coutumes
écessaire à l’avenir du monde. Il s’explique, avec la même sérénité d’ esprit et avec la même autorité de raison, l’ascendant m
s révolutionnaires. Il ne fallait point avoir une fermeté ordinaire d’ esprit pour estimer si bas, dès 1796, des hommes qui ava
es scélérats firent périr quelques scélérats. » Quelquefois ce grand esprit cherche des rapprochements curieux ; il cède à ce
es débris. Pour bien comprendre l’impression que produisirent sur les esprits élevés ces nouveautés hardies, il faut se rappele
qui avait épuisé l’arbitraire sans pouvoir arriver à l’autorité. Les esprits étaient profondément désenchantés. L’expérience a
1791, constate, avec un grand sens, cette disposition universelle des esprits . Les événements avaient marché depuis ; ce vaste
dans une formule arbitraire, dont le moule idéal n’existe que dans l’ esprit des constituants. Il publia plus tard, en 1809, u
ils travaillent en particulier. Les idées n’expriment que l’état des esprits , ou même de certains esprits, dans un moment donn
er. Les idées n’expriment que l’état des esprits, ou même de certains esprits , dans un moment donné, et les constitutions devra
vues de la Providence, mais qu’il est dangereux de réhabiliter dans l’ esprit des hommes ? Les conquérants et les exterminateur
e. Le philosophe catholique poursuit cette enquête solennelle avec un esprit ferme et avec un cœur humble et soumis ; avec le
n même temps avec la ferme résolution d’incliner l’impuissance de son esprit devant la toute-puissance de l’intelligence et de
intellectuel aussi bien que dans l’ordre naturel, on peut dire que l’ esprit de M. de Bonald était de la famille de l’esprit d
l, on peut dire que l’esprit de M. de Bonald était de la famille de l’ esprit de Joseph de Maistre plutôt que de la famille de
amille de l’esprit de Joseph de Maistre plutôt que de la famille de l’ esprit de Chateaubriand. Cet illustre philosophe a écrit
Génie du christianisme, ces lignes qui indiquent les tendances de son esprit et la nature de son talent : « Les personnes qui
posés sous la même inspiration ; mais on comprend aussi l’effort d’un esprit élevé, pour donner à des travaux d’un intérêt dur
entre la philosophie de l’histoire et les vaines pronostications des esprits curieux : « La raison consiste à juger la nécessi
e combattre. « La philosophie moderne, dit-il, confond dans l’homme l’ esprit avec les organes ; dans la société, le souverain
e Bonald attaque révèle d’avance celle qu’il enseigne. Il distingue l’ esprit de l’homme de ses organes, les souverains des suj
’homme à la société et de la société à Dieu. On peut contester, et un esprit éminent12 a contesté non sans raison, la parfaite
dans une définition d’un spiritualisme un peu excessif. Les meilleurs esprits ne peuvent échapper à cette influence de répulsio
rigoureusement démontrée par la considération des opérations de notre esprit , combinée avec le jeu de nos organes. Il faut des
s’exercent simultanément. De là ces passages de J. J. Rousseau : « L’ esprit ne marche qu’à l’aide du discours…, et la parole
t abandonnées, apprendre à penser à l’aide de mots que fournit à leur esprit , avant même que leur bouche puisse les articuler,
aux lois de l’État et soumis à l’Église, mais bien dangereux dans des esprits moins droits et des cœurs moins purs qui, après a
n peu loin eux-mêmes en décidant que, sans le secours de la parole, l’ esprit s’élève à l’idée de l’être, de ses modifications
r se les former, de sorte que toutes les idées seraient formées par l’ esprit agissant sur les sensations, indépendamment de la
e ces objets dont les sens ne sauraient transmettre aucun fantôme à l’ esprit , tels que la notion de Dieu, celle de la spiritua
gage et qui, par le geste ou la parole, facilitent le travail de leur esprit , en leur apprenant à représenter les objets par d
le qui, faisant tout venir de l’homme, dominait sans contestation les esprits en France, depuis la dernière révolution. Il a bi
que contient la société, sans entreprendre de changer en un jour son esprit , et sans vouloir jeter toutes les nations dans le
ontés. Même avec des lois, on ne gouverne point une nation contre son esprit  ; hélas ! c’est le roi qui avait fait la plus tri
égislation primitive est plutôt un idéal qu’il faut avoir présent à l’ esprit pour s’en rapprocher, en tenant compte du génie p
es les sociétés. Qu’il y ait donc quelque chose de trop absolu dans l’ esprit de M. de Bonald ; que, cédant à cette tentation à
ces défauts ne détruisent pas ses rares qualités, l’élévation de son esprit , la pénétration de son regard, la fermeté de sa r
voir, d’une manière claire et précise, quelle était la situation des esprits quand la restauration commença, et l’influence qu
t dans les faits, et cette lutte intellectuelle qui avait partagé les esprits , naguère presque exclusivement dominés par le phi
mique sur le gouvernement. Il faut dire que la lassitude générale des esprits les disposait à accepter un pouvoir de conquête e
une lampe à la main, dans les profondeurs sociales, en entraînant les esprits à sa suite, avait ébranlé toutes les bases, sous
ilieu d’hommes agenouillés ou inclinés, c’était le dernier effort des esprits fermes et des cœurs intrépides, effort assez rare
te ; la plupart croyaient en outre à la fortune de l’empereur, et les esprits sagaces, qui conservaient en secret quelque incré
e camp du philosophisme, soit dans le camp opposé. C’étaient quelques esprits comme le sien, à convictions roides et fortes, ou
u’un ne put s’empêcher d’ajouter : « Pas du temps des empereurs ! » L’ esprit est, de toutes les libertés, la dernière qui péri
nsée, vient se placer naturellement le nom de madame de Staël, dont l’ esprit indépendant et le talent peu fait à la discipline
s d’écrivains aussi heureusement associés à une œuvre commune. Un des esprits les plus ingénieux de ce petit bataillon intellec
n littérature, longtemps proclamées, régnaient audacieusement sur les esprits ignorants ou subjugués. Le vrai seul dans tous le
és des mauvaises doctrines, éclairés par leurs tristes résultats, les esprits accueillirent avec intérêt celles qui les ramenai
e et en politique. » Deux autres plumes plus finement taillées, deux esprits de provenance royaliste, M. de Féletz et M. Hoffm
mouraient pas étaient les plus malheureux. Il ne mourut point, et cet esprit délicat, qui joignait à la politesse d’un homme d
empereur se trouva plus d’une fois dans une assez grande perplexité d’ esprit . Il aimait les idées d’ordre, les principes de st
l’avait rétabli pour son usage personnel. Il avait trouvé un homme d’ esprit assez confiant en lui-même pour oser penser avant
devant des proscriptions, les lettres durent se borner à apporter aux esprits une récréation intellectuelle, dans les entr’acte
, du grand maître de l’université impériale, le mouvement général des esprits reflété dans les œuvres de cet esprit délicat, et
iale, le mouvement général des esprits reflété dans les œuvres de cet esprit délicat, et la transition de la littérature du di
t frappé dans la journée, la pensée philosophique qui avait saisi son esprit . D’autres fois, l’élégant admirateur de l’antiqui
rs à chanter, dans un grand poême, la Grèce, cette patrie de tous les esprits cultivés, et il préludait ainsi à un mouvement à
rces : c’est l’élève d’Homère, de Virgile et d’Horace, avec un tour d’ esprit et de phrase qui ne sent pas l’imitation ; c’est
rapports de M. de Fontanes avec Napoléon dataient de loin. L’homme d’ esprit , dans une lettre publiée par un journal sous le d
out à fait opposés de sorte que cette université, destinée à former l’ esprit de la jeunesse, et par conséquent à exercer une p
térature comme sur la destinée de l’avenir, est dominée par un double esprit . Le grand maître y fait entrer le plus de chrétie
r Joseph de Maistre, Bonald et Chateaubriand. La lutte entre les deux esprits et les deux principes continuait. En même temps i
s remuaient dans leurs recherches les questions fondamentales avec un esprit d’examen : c’était assez pour qu’un pouvoir, peu
amen : c’était assez pour qu’un pouvoir, peu favorable d’ailleurs à l’ esprit d’examen, les craignît. En outre, il faut se rapp
pension de l’enseignement philosophique, il se fit chez plusieurs des esprits les plus élevés de l’école sensualiste un travail
urait. Mais ces travaux n’arrivaient point encore à la généralité des esprits , qui étaient toujours sous l’empire de la philoso
iasme les espérances de progrès et même de régénération dont tous les esprits étaient alors charmés. Il était né d’une famille
le de ne pas être frappé. Il a lui-même signalé cette tendance de son esprit à l’opposition : « On est heureux de trouver étab
up d’État. Le déréglement de la révolution avait fini par choquer cet esprit ami de la règle ; tant de déraison ne pouvait con
partir de ce moment, il cessa sa correspondance avec Louis XVIII. Son esprit abandonna la politique où il ne pouvait réaliser
on, averti par la renommée de ce penseur solitaire, autour duquel les esprits d’élite commençaient à se grouper, alla le cherch
ue-là, de travaux spéciaux sur les sciences philosophiques ; mais son esprit pénétrant et porté aux méditations transcendantes
de vérités dans le domaine des sciences naturelles, et d’abandonner l’ esprit de système, cette source inépuisable d’erreurs, a
entra toute la puissance de cet enseignement et toute la force de son esprit sur une seule question, l’origine de nos idées, q
vantage de rencontrer, sur le terrain de ce problème, tous les grands esprits des époques précédentes, Descartes, Malebranche,
le monde extérieur, une révélation de ce monde se produit dans notre esprit , l’opération intellectuelle de la perception s’ac
tièrement. Or, nous avons le pouvoir d’observer ce qui est dans notre esprit  ; la connaissance que nous avons du monde extérie
alyse faite, il reste à rechercher par quels différents pouvoirs de l’ esprit ces notions nous sont données. Comment y parvenir
eption, elle s’appliquerait de la même manière à tout autre fait de l’ esprit humain. Elle est donc un instrument propre à tout
e avec une scrupuleuse attention, il analyse avec cette pénétration d’ esprit qu’il portait dans tous les sujets, et puis, quan
s cesse, et toutes les fois qu’il arrive à une de ces frontières de l’ esprit humain, auxquelles les sages s’arrêtent avec resp
inexplicables ? n’y aspire-t-il pas nécessairement ? La science de l’ esprit humain aura été portée au plus haut degré de perf
à un fait aussi certain qu’aucun autre dans l’histoire naturelle de l’ esprit humain. Cependant je n’ai pas l’intuition immédia
es proscrire, mais pour les régler, jettent fréquemment les meilleurs esprits dans une espèce d’ivresse qui rappelle l’état de
eureux encore quand, leur cœur demeurant innocent des erreurs de leur esprit , ils restent soumis à la religion, cette loi des
les plus essentielles, ce qui mettait en suspicion devant lui-même l’ esprit humain, accusé d’avoir été si léger à croire, et
ience ne nous rend témoignage que des opérations intérieures de notre esprit . S’il ne le vit pas, d’autres le virent. Malebran
dernières conséquences. Locke va le pousser aussi loin, à l’égard des esprits , que Malebranche l’a poussé à l’égard des corps.
losophe anglais, « nous ne pouvons pas plus connaître qu’il y ait des esprits finis réellement existants, par les idées que nou
de preuves Locke nous proposera-t-il donc de croire à l’existence des esprits finis, c’est-à-dire de croire à l’existence de no
ière : la révélation ; Locke, qu’un motif de croire à l’existence des esprits  : la révélation. Mais qui ne comprend que la cert
ées à douter de l’évidence en doutant à la fois de la matière et de l’ esprit  ? La voie est frayée, le terrain est préparé, et
-Collard s’écrie, avec une éloquente tristesse : « Voilà où conduit l’ esprit de système. Ah ! que l’orgueil est peu fait pour
ire des opinions philosophiques est fatigante, et que ce tableau de l’ esprit humain est humiliant37 ! » Aussi triste qu’humili
e deux hôtes trop oubliés par elle, le sentiment de la faiblesse de l’ esprit humain, et le sens commun. Aux intelligences four
rême dont on ne se rend pas raison et qui, au lieu de se proposer à l’ esprit , s’impose. Il reconnaissait ainsi les grandes loi
règles, qui expliquent tout et que rien n’explique, les mystères de l’ esprit humain, si l’on peut s’exprimer ainsi, qu’on ne s
spéculatives ; car la philosophie régnante n’affecte pas seulement l’ esprit des savants qui en font profession, elle a, de pr
e sens commun et qui affirmait les évidences naturelles. Les nombreux esprits que la grande réaction philosophique et religieus
par les liens d’une étroite et respectueuse amitié, et M. Villemain, esprit de la même famille que M. de Fontanes, auquel il
it être supérieur par l’étendue de l’érudition et la pénétration de l’ esprit , étaient déjà maîtres à une époque de la vie où l
 Fontanes professeur d’histoire moderne, montra la même disposition d’ esprit . Il était d’usage, lorsqu’un nouveau professeur m
re qu’à l’étudier ou à récrire. Pendant que M. Guizot manifestait cet esprit d’indépendance, M. Villemain se laissait aller à
M. de Narbonne, qui avait d’excellentes raisons pour aimer les gens d’ esprit , M. Villemain recevait souvent de lui la mission
ivait à Paris. C’était tout un nouveau monde qui s’ouvrait devant cet esprit vif et curieux ; ce mouvement, cette vie des affa
mmission du budget ; M. Villemain, c’était l’agréable, le brillant, l’ esprit dans ce qu’il a de plus fin et de plus élevé, mai
pas d’un usage aussi courant sous le gouvernement représentatif que l’ esprit des affaires. Bédoch, c’était la prose de l’intel
el dont nous avons essayé d’indiquer les tendances, ne tenait pas à l’ esprit de parti : l’idée rendait à l’épée les sentiments
conquérants. C’est la querelle des deux puissances, la puissance de l’ esprit et celle du glaive ; or, l’empereur dont le sens
lque chose. Il n’y a que deux puissances dans le monde, le sabre et l’ esprit . J’entends par l’esprit les institutions civiles
deux puissances dans le monde, le sabre et l’esprit. J’entends par l’ esprit les institutions civiles et religieuses. — À la l
iles et religieuses. — À la longue, le sabre est toujours battu par l’ esprit . » La philosophie, l’histoire, la littérature, qu
la littérature, qui ont la prétention de tenir par quelques liens à l’ esprit , se trouvaient par là même assez mal disposées po
ue Chateaubriand, Joseph de Maistre et Bonald avaient jetées dans les esprits ont germé : un moissonneur sacré se présente pour
té des idées philosophiques du dix-huitième siècle se révélait à leur esprit par leurs conséquences. Malgré les menaces de pro
et dans des entretiens approfondis qui, combinant les forces de deux esprits éminents, mais divers, leur permettaient à tous d
ns et au tempérament du malade. Or, telle est la maladie actuelle des esprits , qu’on ne peut opérer leur guérison qu’en suivant
r à la religion révélée, il consacra les premières années à initier l’ esprit de ses auditeurs à une philosophie spiritualiste
e M. Royer-Collard, qui devient un symptôme remarquable de l’état des esprits . Dans l’été de 1806, l’enceinte de la chapelle de
d, qui ont donné, quinze ans plus tôt, l’impulsion à ce mouvement des esprits et des lettres, vont le représenter à des degrés
ournal des Débats a publié plusieurs travaux remarquables de ce grand esprit . Pour faire entrer l’auteur de la Législation pri
Mille fois j’ai parlé à ta mère du plaisir que j’aurais de former ton esprit  ; je n’ai pas de rêve plus charmant, et quoique j
n comprendre ces ouvrages, de chercher quelle influence exerça, sur l’ esprit de l’auteur, la vie qu’il mena, et ce grand spect
é, à cause de la vivacité, de la pénétration et de l’élévation de son esprit , jointes à une sérénité bienveillante de caractèr
rées de Saint-Pétersbourg. Les questions se lèvent une à une dans son esprit et sa correspondance. La vie intellectuelle n’éta
res qui se passent de son temps, non seulement avec la curiosité d’un esprit supérieur, d’un politique expérimenté, d’un philo
nce ! Cette idée, toujours repoussée, se présente plus d’une fois à l’ esprit du comte de Maistre dans cette longue période de
tour de MM. de Maistre, de Bonald, de Chateaubriand, Frayssinous, des esprits éminents qui marchent dans la même voie, mais ave
èrent à cette enfance déshéritée de cette douce lumière qui éclaire l’ esprit et échauffe le cœur. Ses premières années révèlen
cole du dix-huitième siècle est prête à relever sa bannière. Quelques esprits appartenant à cette école se sont maintenus, sous
régime qui vient de finir ; plusieurs ont fait partie du bureau de l’ esprit public, placé sous la direction de Fouché. Ce son
prit public, placé sous la direction de Fouché. Ce sont cependant des esprits de ce genre, résignés la veille à l’absolutisme p
contre lesquels on veuille maintenir l’indépendance orgueilleuse d’un esprit rebelle, qui, par une de ces mille contradictions
tionnaire, mais on ne veut pas se soumettre à l’autorité qui oblige l’ esprit au respect. Dans cette phalange littéraire venue
re et l’union font sa force. Mais, dès le début, on voit poindre deux esprits plus neufs et plus vigoureux, qui doivent se déta
é sur le seuil de la porte, ricanait tout bas, comme il convient à un esprit fort ; lorsque tout à coup la foudre, tombant à c
ire de littérature, et elle trouve, autour d’eux, une élite de jeunes esprits , spiritualistes en philosophie, préparés par de f
4, comme suspect de résistance à la politique de Robespierre ; et son esprit , plein de répugnance pour le despotisme militaire
dans saseptième année, quand il perdit son père ; sa mère, femme d’un esprit remarquable, alla chercher à Genève, pour ses deu
e, et ce fut cette étude qui lui révéla à lui-même la tournure de son esprit , une grande confiance dans l’autorité de la raiso
que choquer l’austérité génevoise d’un jeune homme au cœur pur et à l’ esprit solide et ardent. Des relations nouées avec M. St
ondation d’un journal, le Publiciste, un aliment pour l’activité d’un esprit remarquablement doué et des ressources pour sa fa
coup le monde dans ces salons brillants où se rencontrait l’élite des esprits , ceux qui venaient du passé, comme ceux qui allai
s précédents intellectuels de M. Guizot, jusqu’à la restauration. Son esprit se trouvait, on le voit, favorablement disposé à
des cent-jours, s’est rapproché du camp de la littérature impériale. Esprit plus vif que sûr, M. Benjamin Constant s’est déjà
ellectuelles qui vont se heurter, et essayé de classer par familles d’ esprits les écrivains en présence desquels la restauratio
changement allait donner une importance inaccoutumée aux travaux de l’ esprit . La littérature, en la prenant dans son acception
u dix-huitième siècle ou à la religion que devait échoir l’empire des esprits et des cœurs ? Ou bien une nouvelle philosophie n
enir compte de quelques grands faits de nature à frapper vivement les esprits , et à les frapper en sens divers, selon les prédi
onvénients : si la vérité pouvait trouver une force dans la presse, l’ esprit de parti pouvait y dresser ses embuscades. Ce qui
ole matérialiste et révolutionnaire pouvaient avoir de passionner les esprits , c’est qu’à l’improviste, sans préparation aucune
n extérieure, rien, dans la situation intérieure, n’avait préparé les esprits à ce rapprochement qui pouvait devenir un choc. D
n vient à songer que c’était au milieu de ces intérêts divers, de ces esprits d’origine et de provenance contraires, de ces pas
cette apparition, qu’une réaction devait se faire peu à peu dans les esprits . De même qu’à la fin de l’empire les souffrances
ids de la statue, pouvait, à l’aide du mirage qui se faisait dans les esprits à la voix des poëtes, être amenée à ne plus voir
ne laisse voir que les proportions du monument. Cette disposition des esprits pouvait avoir de graves conséquences que les écri
isait une espèce d’illusion d’optique éminemment propre à tromper les esprits dans l’histoire comme dans la politique. Cette gr
aire de l’Allemagne, et de frayer avec ses grands écrivains59. Un des esprits philosophiques les plus distingués de la restaura
il avait fait l’honneur de personnifier en elle cette puissance de l’ esprit , objet de ses appréhensions ; l’influence d’un sa
nitive, profiter à l’influence du génie allemand sur le mouvement des esprits dans notre pays. Ce livre pourrait être comparé à
cueillie avec un empressement sympathique, dû à la supériorité de son esprit et à ses malheurs, en relation d’amitié avec tous
des sources intellectuelles et morales où sont puisés les formes et l’ esprit de cette littérature. On rencontre dans cet ouvra
e et le genre classique, c’est là une exagération qui put séduire les esprits au début d’une nouvelle expérience littéraire, ma
oreilles au retentissement de ces noms nouveaux ; elle préparait les esprits à ces théories, en monnayant dans un style couran
l advenait un jour qu’un de ces penseurs éloquents qui exercent sur l’ esprit de leur siècle l’ascendant de la parole et de l’i
. Déjà, dans les dernières années de l’ancienne monarchie, Ducis, cet esprit vigoureux, avait imité le théâtre de Shakspeare s
par son jeu une partie de ce que le traducteur lui ôtait. En outre un esprit fin spirituel, indépendant, que nous avons rencon
convénients : l’idéal de la France était désormais en Angleterre. Les esprits les plus actifs de notre pays allaient se trouver
qu’en donnant le goût des romans historiques et en excitant quelques esprits distingués à s’essayer dans ce genre : c’est peut
r les romans de Walter Scott qu’on devra le Cinq-Mars de M. de Vigny, esprit original qui marchera dans la même voie sans l’im
a vie qu’il menait dans cette contrée était pleine d’attraits pour un esprit tel que le sien ; il était dans la patrie de la c
ait pas propre, à cette époque, à réconcilier avec le genre humain un esprit naturellement porté à la misanthropie ; aussi les
e de supériorité à la portée des hommes les plus vulgaires, c’est cet esprit de dénigrement contre la société dont les poésies
uvrages eurent une influence fâcheuse ; ils contribuèrent à jeter les esprits dans le culte de la liberté idéale qui peut deven
t dans tous ses plans et dans ses passions en faisant apparaître, aux esprits amoureux de leurs grandeurs présumées, tous ces N
me eux, mais avec des opinions différentes, un tour dogmatique dans l’ esprit et le style, appartient presque à la même époque.
que, pendant les cent-jours, et M. Odilon Barrot, né en juillet 1790, esprit méditatif, enseveli dans l’étude de la jurisprude
M. Lainé, déjà célèbre par sa résistance à l’empereur ; M. Serre, cet esprit libéral venu de l’émigration et de l’armée de Con
côtoie l’apologie du pouvoir absolu, a déjà donné des preuves de cet esprit applicable, de cette élocution noble, facile et n
profondément opposées, appartenant à des écoles ennemies, mus par des esprits différents ou contraires, philosophes, écrivains
e réveil de la poésie, à cette époque, a quelque chose du réveil de l’ esprit de liberté, avec lequel il coïncide ; plus la com
yen de gouvernement, et où le compas du géomètre prétendait mesurer l’ esprit et le cœur de l’homme, assez vastes pour contenir
ur la mort accomplie et déjà froide de cette mystérieuse faculté de l’ esprit humain qu’on appelle la poésie. C’était l’époque
ir à l’oppression du genre humain ou à sa délivrance, au meurtre de l’ esprit ou à son émancipation, le chef militaire de cette
s rancunes, en révélant la violence de la compression exercée sur les esprits de cette génération, expliquent en même temps l’é
esquels on peut suivre les courants intellectuels qui emportaient les esprits  : MM. de Lamartine, Casimir Delavigne, Victor Hug
s auteurs du paganisme, dont les œuvres sont comme les monuments de l’ esprit humain, ne pouvait admettre que cette religion, q
, ce matériel et ce personnel de la théogonie antique, choquaient son esprit aussi conséquent que religieux. L’impudique Vénus
ée par des poëtes chrétiens. Loin de partager cette folie de quelques esprits du moyen âge qui, fous d’hellénisme, ivres de l’é
u contraire, convertir la poésie à la forme catholique et enlever à l’ esprit antique la dernière position qu’il eût gardée au
ntérieur qui me dévorait, courant sur les bruyères comme porté par un esprit qui empêchait mes pieds de toucher le sol ; tantô
si ondoyant qui se retrouve dans ces poésies avec la mobilité de son esprit et les variations de son cœur, et qui reconnaît d
ntiments religieux : voilà les caractères de son talent poétique. Son esprit a quelque chose de rêveur et d’indéterminé qui co
ibune était échue la mission d’intéresser la France. Un écrivain d’un esprit aussi délicat que pénétrant, pour qui ces souveni
lligentes, son goût à la fois enthousiaste et délicat des choses de l’ esprit . On a parlé, dans la langue politique, de la pres
si l’on peut se servir de ce terme, la parenté littéraire de tous les esprits élevés qui conduisent le chœur des intelligences.
ées de la philosophie la plus noble et la plus pure qu’ait enfantée l’ esprit humain. « Si la mort de Socrate fut celle du plus
s cesse puisqu’il faut le combattre sans fin. Dans les angoisses de l’ esprit du poëte, on entend comme un retentissement loint
nt et notre grandeur, ne trouve point sa satisfaction ici-bas ; notre esprit y est assiégé de doutes, et les grands problèmes
prit y est assiégé de doutes, et les grands problèmes qui ont agité l’ esprit humain dans tous les âges viennent tourmenter not
re le lendemain du jour où il les a acceptées, les hésitations de son esprit se traduiront inévitablement dans les hésitations
aît confusément dans les incarnations successives où le poëte salue l’ esprit de Dieu, et dans celle où il le supplie de se man
e pressentiment de l’anéantissement de tout ce qui a peuplé la terre, esprits et corps. Cette pièce, qui offre d’ailleurs des b
sement : « Je demande grâce pour les imperfections de style, dont les esprits délicats seront peut-être blessés. Ce que l’on se
spérances des premiers temps de la restauration s’effacent et que les esprits sont frappés de sinistres pressentiments. Quelque
nt aplani le chemin, car la restauration n’avait point la faiblesse d’ esprit de croire que les intelligences ouvertes par l’ét
ntérêt plus immédiat que vous négligeriez ces nobles productions de l’ esprit  ? J’espère pour l’honneur des lettres qu’il n’en
racieux et de l’atroce, qui annonce que, dès lors, s’agitaient dans l’ esprit de M. Hugo les idées qui devaient plus tard se co
ideuses figures de damnés se tordre non loin des formes aériennes des esprits angéliques. La recherche des contrastes commence
ute une jeunesse qui éprouvait un goût passionné pour les choses de l’ esprit . Dès cette époque, on commençait à s’entretenir,
de donner une direction à la littérature. On ne produisait pas sur l’ esprit public tout l’effet qu’on aurait voulu produire,
sque-là, inspiré son talent ; il a même l’intuition des dangers que l’ esprit de l’antiquité peut apporter dans une société chr
ociété chrétienne, quand il domine la littérature, à l’exclusion de l’ esprit chrétien. Voici les principaux passages de ce pre
ipaux passages de ce premier manifeste, qui indique la situation de l’ esprit de M. Victor Hugo en 1824, et le point où en étai
es choses qu’elle n’ait déplacé, nul changement n’apparaissait dans l’ esprit et le caractère d’un peuple, n’est-ce pas alors q
uines récentes. Ce n’est pas un besoin de nouveauté qui tourmente les esprits , c’est un besoin de vérité, et il est immense. Ce
pureté de la rime, on ne saurait trop répéter que là doit s’arrêter l’ esprit de perfectionnement. Toute innovation contraire à
un siècle, à chasser des cœurs une religion qui n’était plus dans les esprits . C’est surtout à réparer le mal fait par les soph
y avait, on l’a vu, des sources d’inspirations très diverses, et les esprits , suivant leur pente, devaient se laisser entraîne
ngt-deux ans. Les premières Messéniennes ne furent point l’œuvre de l’ esprit de parti ; c’était le gémissement de la France qu
besoin de s’unir après le départ des étrangers, sont animées du même esprit , quoiqu’il y ait une différence à faire entre ces
ému, il faut le dire, à l’honneur de la noblesse intellectuelle de l’ esprit français, des immenses sacrifices d’argent imposé
du littérateur plein des souvenirs de l’antiquité ont dominé, dans l’ esprit du poëte, les émotions naturelles du Français, et
remplacer les beautés naturelles par ces splendeurs de reflet que les esprits cultivés et familiarisés avec l’étude de l’antiqu
a voix de l’orgueil national blessé, et la modération de ses idées, l’ esprit conciliant dont ses premiers vers étaient animés,
ependant son titre principal ; c’est là qu’il a montré le plus de cet esprit d’invention qui assure surtout aux œuvres littéra
ets, le poëte traita successivement les questions qui passionnèrent l’ esprit public, et cette habileté à se préparer des sympa
on est convenu d’appeler la vogue, les mobiles qui agissaient sur les esprits étaient très complexes, et, chez plusieurs, la fi
ns aucun mélange de calcul, plus d’un calcul s’y mêlait chez d’autres esprits qui en faisaient un thème d’opposition contre les
ouvenirs. Les poëtes français qui chantèrent la Grèce et excitèrent l’ esprit public en sa faveur, la connaissaient peu. Leur e
imir Delavigne sur ce sujet, comme l’a fait observer un critique d’un esprit fin et ingénieux108, furent loin d’être à l’abri
t à cette date aussi qu’il faut placer le mouvement qui se fit dans l’ esprit de M. Casimir Delavigne vers les idées d’oppositi
, des faveurs plus enviées et des exigences souvent plus injustes ? L’ esprit humain est habile à se tromper lui-même, et, tout
genre de servitude. Ce fut un peu le cas de M. Casimir Delavigne. Son esprit cédait comme une voile docile, tendue du côté d’o
simir Delavigne ne choisissait pas toujours entre les impulsions de l’ esprit du moment ; il les suivait d’aussi près que le lu
t d’aussi près que le lui permettaient la modération naturelle de son esprit et la prudence de son caractère, qui repoussait t
que, et il y avait là un puissant élément de succès ; le vulgaire des esprits lisait avec un enthousiasme mêlé d’une sorte de r
ieuse étude littéraire et en même temps une indication précieuse de l’ esprit du temps. La forme est empruntée à Shakspeare, ce
on de la charte, sentiments légitimes en 1825, quoique exagérés par l’ esprit de parti, mais transportés, par un anachronisme p
le voyage qu’il fit à Rome pour sa santé, il évoque partout le vieil esprit républicain de l’antiquité, lieu commun de poésie
poésies la tonique de l’opposition. L’exagération, peu habituelle à l’ esprit naturellement modéré de M. Delavigne, s’y glisse 
ies lyriques de M. Delavigne, au point de vue de leur influence sur l’ esprit du temps, c’est donc ce perpétuel usage de mots s
omme lord Byron qui fut en cela son modèle, il entretenait les jeunes esprits dans ce culte vague et indécis de la liberté, qu’
e, si national, finit par se laisser entraîner dans les sentiers de l’ esprit de parti, et par toucher du pied la lave révoluti
et par toucher du pied la lave révolutionnaire. La modération de son esprit et la douceur native de son caractère le retinren
ppelait le retour du fanatisme, et il avait toutes les faiblesses des esprits forts. Ainsi, il insistait, plus particulièrement
s dents : Chansons que tout cela ! Et ils eussent ainsi fait preuve d’ esprit autant que de justice ! » Cette observation était
couplets. L’Encyclopédie entre, bon gré mal gré, en refrains dans les esprits où elle n’avait pu pénétrer sous la forme dogmati
ouffonnes les idées les plus hautes et les plus sublimes auxquelles l’ esprit humain puisse atteindre ; triste mérite que les m
ent et un désordre dont les conséquences subsistent, et les meilleurs esprits avoueront qu’après la lecture de pareils ouvrages
tés, non seulement sans vérité, mais sans gaieté et sans sel, que les esprits forts des cabarets auraient presque honte de ress
erver un critique peu suspect de sévérité envers lui, il a poussé cet esprit de dénigrement et de parodie jusqu’à compromettre
lant à toutes les passions, à tous les partis, à toutes les natures d’ esprit , répandues par les commis voyageurs qui servirent
nt fort remarquable, quoiqu’il ait été surfait par la connivence de l’ esprit de parti ? Si l’on croit les événements encore tr
y a rien là qui puisse surprendre ceux qui ont lu ses poésies avec un esprit critique. Béranger n’a-t-il pas chanté la morale
sectaires, jusqu’à leur orgueil. Il faudrait une grande simplicité d’ esprit pour se laisser prendre à la modestie étalée dans
qu’il la changera en auréole. La vanité, qui est la bêtise des gens d’ esprit , lui donnera jusqu’à cette autre manie des sectai
au milieu desquels il parut, dans l’influence que dut exercer sur son esprit une éducation manquée, et dans les passions conte
l’art avec lequel il ciselle sa pensée dans des vers qui saisissent l’ esprit et restent dans la mémoire. Sans doute il faut fa
omptement au sentiment public. Il arriva plus d’une fois à ces quatre esprits , tout séparés qu’ils fussent, de se rencontrer da
tés réelles, commencent en même temps à paraître. M. Alfred de Vigny, esprit plein de distinction, dont la nature et le talent
ilitaire. Élevé dans un château de la Beauce, par son vieux père, son esprit s’est ouvert à la pensée en écoutant des récits h
pplaudissements des salons, ses contes et ses dialogues assaisonnés d’ esprit , d’enjouement et de finesse, et inspirés par cett
e de cœur se révèlent toujours par quelques mots échappés à l’homme d’ esprit . Baour-Lormian, Parseval-Grandmaison, Campenon, d
er de côté la presse et la tribune, ces deux formes sous lesquelles l’ esprit humain se manifesta avec tant d’éclat pendant cet
naux. On n’aurait donc qu’une notion incomplète du développement de l’ esprit humain à cette époque, si où ne le suivait point
ittérature politique, comme dans toutes les sphères où se développa l’ esprit humain, arrivèrent à leur plus haute expression,
ilité, de l’éclat dans l’expression, de la finesse et une politesse d’ esprit qui se révélait dans le tour donné à la pensée et
rase avait quelquefois les allures dédaigneuses de la supériorité ; l’ esprit de critique et d’analyse s’y faisait surtout sent
constances peu favorable. Cette lassitude d’obéissance qu’éprouvait l’ esprit humain en France, à la fin de l’empire, ce besoin
une forme plus française aux garanties que réclamaient avec raison l’ esprit moderne et les intérêts généraux, et d’organiser
moins à l’anglaise les institutions représentatives, c’est ce que des esprits éminents ont pensé. Mais, quoi qu’il en fût, le s
ipaux en analysant son grand ouvrage de la Législation primitive. Cet esprit élevé et inflexible s’était enfermé dans un certa
e en deux et diminuaient par conséquent sa puissance d’action sur les esprits . Exclue des affaires, elle se trouva en outre ame
i le principe hiérarchique était maintenu dans les élections, et si l’ esprit local venait à renaître à la faveur d’institution
de noms éclatants. Ce fut cependant un spectacle dangereux donné aux esprits que cette espèce de guerre civile d’idées allumée
ble pour eux quand ils auraient à gouverner. Il y a, en effet, dans l’ esprit humain, un sentiment d’équité qui a produit la lo
ses politiques qu’on voulait former eussent acquis cette modération d’ esprit , cette tenue, cette patience, ce respect du droit
ui me confond, ce qui me plonge dans la stupeur, c’est que des gens d’ esprit appellent cela un gouvernement ! Depuis longtemps
la bataille des élections, victoire due uniquement au zèle et au bon esprit des royalistes, aidés jusqu’à un certain point pa
essant à suivre qu’un duel de paroles entre M. Benjamin Constant, cet esprit matois, caustique, nu, plein de malignité et M. d
de sa renommée. M. Lainé n’était ni méchant ni factieux : c’était un esprit fier et un cœur tendre. Sa fierté avait vivement
s deux qualités distinctives de son éminente nature, l’élévation de l’ esprit , la tendresse du cœur. Il aima à la fois la royau
était-elle donc la liberté de l’injure envers la monarchie ? Tous les esprits étaient sous le poids de ces réflexions, lorsqu’à
initié par ses études aux modèles d’éloquence de Rome et d’Athènes ; esprit exalté, orateur excessif qui s’enivrait des appla
des libertés nouvelles, emporté quelquefois au-delà des bornes par l’ esprit d’opposition, dont le regard n’était pas étendu e
ue l’exercice du pouvoir eût corrigé le tour un peu chimérique de son esprit . On comprend la vive impulsion que donnaient aux
, religieuses, philosophiques, internationales, qui préoccupaient les esprits . Les âmes s’élevaient dans une sphère plus haute,
onnel devint l’expression la plus prudente et la plus vulgaire de cet esprit profondément malveillant. Le dix-huitième siècle
le Constitutionnel en histoire ; en politique, il s’engageait avec un esprit de défiance et de dénigrement contre le principe
 Jay, Étienne et leurs collaborateurs ne manquaient point de malice d’ esprit et avaient de la littérature ; mais ils manquaien
sables, quand l’élévation du cœur ne répond point à la puissance de l’ esprit . À l’époque de la seconde restauration, Benjamin
d’intelligences indisciplinées et indisciplinables. C’était un de ces esprits chagrins et mécontents pour qui l’approbation est
ie dans des souvenirs de famille : son père, riche bourgeois, homme d’ esprit et de littérature, avait été obligé de quitter Pa
up plus occupé de l’art de bien dire que du devoir de bien faire ; un esprit choisi, délicat sur les mots et indifférent sur l
risé137 ! » Ce fragment donne une idée assez exacte de la tournure d’ esprit et de style de Courier. Dans son meilleur temps,
es bizarreries. Cette source, c’était l’orgueil, autre qualité de ces esprits inapplicables et nés pour une négation éternelle.
il s’était posé en philosophe ami de l’humanité, quoiqu’il eût dans l’ esprit une malignité et une sécheresse exclusive de la s
e caractère. La liberté de la presse ouvrait une belle carrière à son esprit naturellement chagrin et mécontent ; il devait êt
ntraînait à l’opposition qui lui offrait l’emploi des qualités de son esprit et des défauts de son caractère. La première circ
e de vertus. Ces caractères chagrins qui mettent obstacle à tout, ces esprits querelleurs qui intentent des procès au premier v
altier des hommes, comme on peut le voir dans la lettre étincelante d’ esprit et de méchanceté qu’il écrivit à cette Académie a
e le pamphlétaire faisait assister tout entière à ce prône. Comme cet esprit d’opposition savait admirablement arranger les ch
la pensée ; elle peint l’homme tout entier et, en même temps, tout l’ esprit révolutionnaire dont il est la personnification,
ontre l’homme en carrosse ? Eh bien ! agrandissez cette disposition d’ esprit et faites-en une habitude permanente, et vous aur
semblance. C’était la même haine de toute supériorité, le même tour d’ esprit aigu et tranchant, la même acidité d’expression,
aurait pu croire que Voltaire s’était dédoublé pour enfanter ces deux esprits qui eurent tant d’analogie avec le chef du philos
, et ces deux écrivains pas plus que Voltaire, n’ont de gaieté dans l’ esprit  ; ils n’ont que de la malice. Le sourire à demi f
n considère le mal qu’il a fait, soit que l’on envisage les trésors d’ esprit et de malignité qu’il a dépensés pour le faire. Q
és pour le faire. Quant à Lucien, on connaît les vives allures de cet esprit satirique et hardi, dont la phrase audacieuse all
upériorité sociale n’existant, il ne demeurât que cette supériorité d’ esprit et d’épigrammes qu’il se reconnaissait. Il souffr
t toujours tout ce qui leur ressemble. Cette singulière disposition d’ esprit éclate dans tous ses pamphlets ; cette haine de t
us mauvaises raisons du monde, développées dans un style étincelant d’ esprit et tout pétillant de malice. Le voyez-vous, le gr
ique. Il n’a pas fallu moins que les passions du temps, le prodigieux esprit de l’auteur et la forme littéraire qui couvre ses
ulté toute une classe de Français, enflammé les passions, troublé les esprits  ? Il a fait un beau morceau de littérature ; il a
u de la vie et du talent de ce grand pamphlétaire qui fut un si petit esprit . La guerre que Courier avait déclarée à la sociét
çon pleine d’une grave et funèbre ironie donnée à toute une famille d’ esprits superbes sur un seul cercueil. Encore une fois, c
xercèrent, avec l’éloquence de la tribune, la haute influence sur les esprits . Les trois écoles qui se disputaient la direction
épigramme, avec ce tour vif, imprévu et prime-sautier que lui donne l’ esprit français. Un soir, M. de Laborde, député et écriv
it été si belle, qu’on ne s’aperçut qu’elle était pleine de sens et d’ esprit que lorsque le premier éclat de cette merveilleus
à Paris, sauf à y rencontrer son bienveillant critique, M. de Félelz, esprit charmant, qui causait encore mieux dans un salon
bérales un concours puissant, mais inespéré. 1. Leibnitz, un des esprits les plus élevés qui aient honoré la nature humain
it : « Je trouve que certaines opinions, s’insinuant peu à peu dans l’ esprit des hommes du grand monde, qui règlent les autres
oit amusée à tendre deux cordes aussi parfaitement d’accord que votre esprit et le mien. Si jamais on imprime certaines choses
a dix fois plus d’abonnés, on y remarque des articles dirigés dans un esprit tout favorable aux Bourbons, et constamment dans
ter mille autres articles du Journal des Débats faits dans un mauvais esprit . Il n’y a pas d’autres moyens de donner de la val
été du Journal des Débats que de le mettre entre les mains d’hommes d’ esprit attachés au gouvernement. Toutes les fois qu’il p
à de Louis XIV. Il est de la plus grande importance de s’assurer de l’ esprit dans lequel écriront les continuateurs. La jeunes
examiner consiste à savoir s’il a le talent nécessaire, s’il a un bon esprit , et si l’on peut compter sur les sentiments qui g
on ; sans cela il ferait son éducation lui-même, c’est-à-dire que son esprit prendrait au hasard des impressions bonnes ou mau
i grandes choses succédèrent au dehors, qu’il était difficile que les esprits les plus enclins à la réflexion se détachassent c
les laissent froids comme elles ; ils ne se rassurent point avec ces esprits légers qui, dans l’impossibilité de résoudre ce t
nt brisés ; Il faut un nouveau culte à cette ardeur nouvelle Dont les esprits sont embrasés. Vainement contre lui l’ignorance c
es du lecteur qui ne caractérisent ni l’auteur ni le sujet. C’est son esprit et sa raison qu’il doit chercher à agrandir ; il
de Rohan, armé de toutes pièces, doué par le ciel ou par l’enfer d’un esprit comme il n’en exista jamais, placé en face d’un m
ntiment, l’un avec les pompes brillantes et l’éclat un peu froid d’un esprit païen et lettré, l’autre avec un accent de sensib
grand mystère continua à planer sur cette mort pendant cinq ans, et l’ esprit de parti, qui est implacable, ne manqua point de
99 (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »
notre ressort, il est une maîtrise, Monsieur, où notre pratique de l’ esprit humain nous donne le droit d’émettre un avis. Il
vérité. Parmi ceux qui s’adonnent aux autres parties du travail de l’ esprit , qui peut avoir la même assurance ? M. de Maistre
r. Chez M. Littré, le tempérament était tout à fait calme ; c’était l’ esprit qui était révolutionnaire ; aussi ne recula-t-il
. Ils avaient changé les bases de la vie ; mais leur confiance dans l’ esprit humain était absolue. C’étaient des croisés, à le
les propositions de fonctions rémunérées qui lui furent faites dans l’ esprit le plus libéral, Littré répondit par un refus. Un
morée. Ses apparentes négations n’étaient que la réserve extrême d’un esprit qui redoute les affirmations hasardées. Il avait
nel idéal que les téméraires solutions qui satisfont tout d’abord les esprits superficiels ! La vérité est une grande coquette,
m comme un drapeau. Avec l’habitude que je peux avoir des choses de l’ esprit humain, je suis amené à croire que M. Comte sera
u’à deux choses qui, nous l’espérons, seront éternelles en France : l’ esprit et le génie. Nous respectons toutes les formes do
un cas où l’idée se soit produite sans matière ; je ne connais pas d’ esprit pur ni d’œuvre d’esprit pur. L’œuvre divine s’acc
t produite sans matière ; je ne connais pas d’esprit pur ni d’œuvre d’ esprit pur. L’œuvre divine s’accomplit par la tendance i
n, Monsieur, quand vous mettez au-dessus de tout pour le progrès de l’ esprit humain le savant, qui fait des expériences et cré
nces ; mais vraiment il n’en pouvait pas faire ; son champ, c’était l’ esprit humain, on ne fait pas d’expériences sur l’esprit
on champ, c’était l’esprit humain, on ne fait pas d’expériences sur l’ esprit humain, sur l’histoire. La méthode scientifique,
cussion historique retrouve tous ses droits. Ce que Pascal a dit de l’ esprit de finesse et de l’esprit géométrique reste la lo
e tous ses droits. Ce que Pascal a dit de l’esprit de finesse et de l’ esprit géométrique reste la loi suprême de ces discussio
ais de côté et comme du coin de l’œil, il faut la culture variée de l’ esprit , la connaissance de l’humanité, de ses états, div
ent pour voir que ce sont des vanités ; — il faut, par-dessus tout, l’ esprit , la gaieté, la bonne santé intellectuelle d’un Lu
t que rarement ils peuvent vous fournir. Or il n’est pas conforme à l’ esprit scientifique d’admettre un ordre de faits qui n’e
Croyez-moi, Monsieur, la critique historique a ses bonnes parties. L’ esprit humain ne serait pas ce qu’il est sans elle, et j
tions apparentes qui n’excluent pas au fond la similitude. Il y a des esprits qu’il est aussi impossible de ramener l’un à l’au
lossale, puisée aux sources les plus diverses, par la sagacité de son esprit et son ardent besoin de vérité, Littré a été à so
e globe et de l’humanité. Mais sa haute vie l’a mis en rapport avec l’ esprit éternel qui agit et se continue à travers les siè
conseiller, le modérateur de ses compagnons de lutte, si bien que les esprits superficiels cessèrent de le comprendre, et peu s
souffrances… Cette véridique histoire m’est revenue bien souvent en l’ esprit , sans que je prémédite rien de semblable à la rés
Sous cette influence, il s’est produit un vaste déchirement dans les esprits . Il est bien vrai qu’une masse considérable est r
ainte mémoire. Vous trouverez à nos séances un délassement pour votre esprit toujours préoccupé de découvertes nouvelles. Cett
en une même compagnie de toutes les opinions et de tous les genres d’ esprit vous plaira : ici le rire charmant de la comédie,
de l’observation morale, l’analyse la plus exquise des ouvrages de l’ esprit , le sens profond de l’histoire. Tout cela n’ébran
frivoles, vous arriverez à penser que le doute discret, le sourire, l’ esprit de finesse dont parle Pascal, ont bien aussi leur
100 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333
t qui jettent la plus grande lumière, et sur ses actes mêmes et sur l’ esprit qui y a présidé. Un soir, en 1714, le vieux roi p
ole des brochures politiques était lue par tout le monde, et bien des esprits distingués et sérieux ne s’inquiétaient pas même
été fort négligée, avait reçu cette instruction bien supérieure qu’un esprit juste et droit et qu’un cœur élevé puisent dans l
jeune homme avait saisis aussitôt mieux que n’auraient fait bien des esprits réputés plus cultivés et plus fins. Mazarin avait
ette première éducation intérieure qui s’opéra graduellement dans son esprit , ses premiers doutes en vue des difficultés, ses
j’oserai ici contredire et réfuter, a dit de Louis XIV : Né avec un esprit au-dessous du médiocre, mais un esprit capable de
dit de Louis XIV : Né avec un esprit au-dessous du médiocre, mais un esprit capable de se former, de se limer, de se raffiner
il revient plusieurs fois sur cette idée, que Louis XIV n’avait qu’un esprit au-dessous du médiocre, mais qu’il était très cap
les troubles de la Fronde avaient laissé dégrader et dépérir dans les esprits , et que Mazarin, même dans la restauration du pou
les abeilles ». Les qualités solides, l’application laborieuse de son esprit , et les sentiments de son cœur, répondirent à ce
e. Saint-Simon, qui est venu sur la fin du règne et à une époque où l’ esprit d’opposition reparaissait, n’a pas assez distingu
nsulte ; puis il se décide par lui-même : « la décision a besoin d’un esprit de maître ». Ce dernier point fut toujours la gra
se, il me semble que Louis XIV échappe à ce reproche. La forme de son esprit est d’être judicieux et raisonneur : c’est un esp
La forme de son esprit est d’être judicieux et raisonneur : c’est un esprit positif, qui aime les affaires, qui y trouve de l
s aussitôt il se ravise, et il estime qu’il est profitable à tout bon esprit d’être mis en garde à l’avance et prémuni contre
ments que le monde a produits en divers siècles, étant digérée par un esprit solide et agissant, peut servir à fortifier la ra
la raison dans toutes les délibérations importantes ». Notez bien cet esprit solide et agissant, revêtez-le d’éclat et de maje
. » Quelques-unes de ces pages premières annoncent des dispositions d’ esprit plus étendues et plus variées qu’il n’a su les te
r. » Lui, il aspire à mieux, il veut être de ceux qui suffisent par l’ esprit à des situations diverses et même opposées. « Car
’écueil où son orgueil, plus tard, ira échouer. Il n’était pas de ces esprits qui embrassent le renouvellement des temps, et sa
analogues : il lui conseille de retourner un plan vingt fois dans son esprit avant de l’exécuter ; il veut lui apprendre à tro
apprécier dans tous. La connaissance des hommes, le discernement des esprits , et l’application de chacun à l’emploi auquel il
çaise, et, en vieillissant, il en vint à n’être plus en accord avec l’ esprit public de la nation. Pourtant il ne l’entendait p
anquer à la sagesse même. La pensée religieuse qui s’y joint dans son esprit ajoute plutôt qu’elle n’ôte à ce que cette maxime
e ne l’enseignent ; une certaine justesse et une certaine hardiesse d’ esprit les font toujours trouver, sans comparaison plus
tions à personne. Une certaine justesse et une certaine hardiesse d’ esprit  : n’admirez-vous pas le choix excellent et la ren
que Louis XIV n’a plus. Le pitoyable Louis XV, qui ne manquait pas d’ esprit et dont on cite quelques mots piquants, avait dan
triomphe de toutes les critiques et de toutes les restrictions qu’un esprit juste est en droit d’y apporter. Et, puisqu’il es
XIV le laissant faire, on peut très bien distinguer les éléments et l’ esprit de la littérature qui aurait prévalu : ç’aurait é
que tous les nôtres. 55. [NdA] « Il avait l’âme plus grande que l’ esprit  », a dit Montesquieu. 56. [NdA] Depuis que ceci
/ 4127