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1 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »
Chapitre II La jeunesse de Voltaire (1694-1755) Les « années d’apprentissage » de
jeunesse de Voltaire (1694-1755) Les « années d’apprentissage » de Voltaire . — 1. Jeunesse ; prison, exil ; succès mondains e
on, exil ; succès mondains et littéraires. Séjour en Angleterre. — 2. Voltaire à Cirey, à la cour, en Lorraine. — 3. Voltaire en
ur en Angleterre. — 2. Voltaire à Cirey, à la cour, en Lorraine. — 3. Voltaire en Prusse ; dernière expérience. Illusions et déc
3. Voltaire en Prusse ; dernière expérience. Illusions et déceptions. Voltaire arrive au port : achat des Délices. — 4. Philosop
ons. Voltaire arrive au port : achat des Délices. — 4. Philosophie de Voltaire avant 1755 : irréligion, mollesse physique, socia
physique, sociabilité. Liberté de penser. Les Lettres anglaises. — 5. Voltaire historien. Le Siècle de Louis XIV. L’Essai sur le
coupe à peu près par le milieu : or il en est justement de même chez Voltaire . Son établissement aux Délices (1755) partage net
Avant 1755, la littérature pure tient une grande place dans la vie de Voltaire  ; il est alors la gloire poétique de la France, l
es exils, des alertes, des triomphes de salon et des faveurs de cour, Voltaire fait son éducation de philosophe : son séjour aup
nent : il mène l’assaut général de l’Église et de l’ancien régime. Le Voltaire idolâtré des libres penseurs, abhorré des croyant
, à l’ironie diabolique, enfin le légendaire « patriarche », c’est le Voltaire de la seconde période. Étudions donc ici d’abord
littéraire, qui sont en même temps les « années d’apprentissage » de Voltaire (1715-1755). 1. Voltaire avant 1734 M. de Vo
me temps les « années d’apprentissage » de Voltaire (1715-1755). 1. Voltaire avant 1734 M. de Voltaire509 est de son nom Fr
uger de quelle prise la Société saisit les esprits, si l’on songe que Voltaire même gardera toujours des sentiments de respect e
e Châteauneuf, qui réalisa ses premiers rêves : par lui, tout enfant, Voltaire entrevit Ninon, qui s’intéressa, dit-on, à ce spi
rère du parrain, qui représentait la France à la Haye. Par lui enfin, Voltaire fut introduit chez le grand prieur de Vendôme, da
; cela promettait un beau docteur d’irréligion. Chez le grand prieur, Voltaire connut les Sully, les Villars ; on faisait fête à
traient la nuit à Paris dans les fourgons de la marquise de Bernière, Voltaire poussait sa première pointe à la cour, il recevai
nait en s’entendant appeler familièrement par la reine : « mon pauvre Voltaire  ». Une bourgeoise hérédité de sens pratique l’emp
Ces heureux commencements furent interrompus par un fâcheux accident. Voltaire se laissait aller à croire qu’il était à sa place
duc de Sully, chez qui il soupait. Le duc de Sully n’en fit que rire. Voltaire appela le chevalier en duel. Cela parut outrecuid
Bastille. Voilà encore une des expériences décisives qui fournirent à Voltaire ses idées sur le gouvernement de la France. Au bo
a toutes les notions déjà élaborées en lui. L’Angleterre n’a pas créé Voltaire  : elle l’a instruit. Il aimait trop les lettres p
mené au ministère. Quand le duc de Maurepas termina son exil en 1729, Voltaire revint en France tout plein de ce qu’il avait vu,
tres pénétraient dans Paris : le libraire était mis à la Bastille, et Voltaire , contre qui un ordre d’arrestation avait été lanc
tacite du ministère, s’installer à Cirey, chez Mme du Châtelet. 2. Voltaire à Cirey et à la Cour A Cirey, assez près de Pa
ndre alerte, sous la garde despotique et prudente de la belle Émilie, Voltaire va résider pendant dix pleines années, et faire l
quelque temps en 1738. Elle inventorie minutieusement l’intérieur de Voltaire , le luxe de sa chambre, ses porcelaines, ses tabl
, à neuf heures, le souper, que la causerie prolonge jusqu’à minuit : Voltaire y est étincelant. Cirey a un théâtre : on y joue
33 actes, tragédies, opéras, comédies. » Un autre régal, c’est quand Voltaire lit ce qu’il compose : des morceaux du Siècle de
le a un laboratoire, fait des expériences, étudie Newton. Elle oblige Voltaire à faire comme elle ; ils sont lauréats de l’Acadé
s de l’Académie des sciences, elle pour le prix, lui avec la mention. Voltaire parfois se révolte : « Ma foi, dit-il, laissez là
dain. une apologie du luxe, irrespectueuse de la Bible, pour laquelle Voltaire a dû précipitamment aller voir la Hollande en 173
les Desfontaines512 et autres folliculaires. Après dix ans d’absence, Voltaire reparaît à Paris ; et soudain une méchante comédi
là qu’il découvre Lekain, le grand tragédien du temps. A cette date, Voltaire est formé. Le siècle l’avertit de se donner au co
iberté. C’était la dernière expérience qui lui restait à faire. 3. Voltaire en Prusse La première lettre du prince de Prus
3. Voltaire en Prusse La première lettre du prince de Prusse à Voltaire date de 1736. Frédéric vivait à Rheinsberg, dans
i surtout d’être l’héritier à qui il faudrait tout remettre. En 1730, Voltaire est l’auteur de la Henriade, de Zaïre, des Lettre
nt le grand homme, humblement enthousiaste et flatteusement enjôleur. Voltaire est touché : il n’a pas encore été rassasié de l’
pour le lire, met volontiers la philosophie sur le tapis : il donne à Voltaire l’exemple de la libre pensée. Un besoin réel d’ex
ce intellectuel, une sincère admiration pour la belle intelligence de Voltaire animent Frédéric : mais c’est un homme pratique ;
n ; il a pour rien le meilleur maître de langue française qui existe. Voltaire , en quelques années, fera de ce Prussien un de no
e à son fils. Justement on imprimait en ce temps-là, par les soins de Voltaire , une réfutation de Machiavel que le prince avait
r le nouveau roi, il préféra arrêter la publication de l’ouvrage ; et Voltaire , un peu interloqué, s’y employa. Il prit son part
ras d’un nouveau règne, un des premiers soins de Frédéric fut de voir Voltaire  ; un de ses rêves les plus ardents d’ambition fut
ardents d’ambition fut de l’avoir près de lui, à lui. Quand, en 1743, Voltaire vint à Berlin chargé d’une mission officieuse de
ais coûté, le roi prodiguait caresses, offres, promesses pour décider Voltaire à rester, et sous main tâchait de le brouiller av
sible. N’ayant pas réussi, il renouvela ses avances, jusqu’au jour où Voltaire , sentant qu’il ne pouvait plus vivre à Paris, se
. Il n’y a pires sots que les gens d’esprit, quand la vanité s’y met. Voltaire arriva à Potsdam le 10 juillet 1750. D’abord ce f
ns, repas de Platon, société et liberté ! Qui le croirait ? » Ajoutez Voltaire couché dans le lit du maréchal de Saxe, Voltaire
croirait ? » Ajoutez Voltaire couché dans le lit du maréchal de Saxe, Voltaire chambellan du roi, ayant la croix de son ordre, e
urs et des trompettes, pendant que le roi fait parader ses régiments, Voltaire travaille dans un coin. Pour se délasser, il a ce
pudents paradoxes, où rien n’était sacré à la raillerie sceptique, où Voltaire apprit, mieux qu’il n’aurait pu faire ailleurs, d
du siècle. Il y avait aussi la comédie, où l’on jouait les pièces de Voltaire  ; et les acteurs étaient les frères, les sœurs du
cet éblouissement, comment remarquer une ombre qui passe ? Un moment Voltaire sent la piqûre d’un mot du roi, qui dans une ode
lard d’Arnaud était le soleil levant ! Mais d’Arnaud fut renvoyé : et Voltaire s’abandonna à son bonheur. Hélas ! la lune de mie
tait complète ; la brouille n’était plus qu’une question de temps515. Voltaire , tracassier et chipoteur en affaires, eut avec le
rédéric contre lui. Puis on rapporta au roi des mots un peu libres de Voltaire . Frédéric n’était pas en reste, et l’on avertit V
eu libres de Voltaire. Frédéric n’était pas en reste, et l’on avertit Voltaire que le roi avait dit à son sujet : « On presse l’
avalé le jus ». Il y eut ainsi pendant quelque temps entre le roi et Voltaire une sourde guerre de mots aigres, toujours colpor
cadémie de Berlin, comme faussaire, un mathématicien du nom de Kœnig. Voltaire , jaloux de Maupertuis à qui le roi témoignait bea
Et, de plus, il y répondit de sa propre plume, sans ménagements pour Voltaire , qui se vit traité de menteur effronté. Aussi le
qui se vit traité de menteur effronté. Aussi le 1er janvier 1753516, Voltaire renvoya-t-il au roi la clef de chambellan et la c
décider à le lâcher. Une réconciliation fut tentée. Mais, cette fois, Voltaire fut imprenable : il n’avait plus rien à apprendre
du philosophe et l’apothéose du « patriarche ». 4. Les idées de Voltaire avant 1755 Jusqu’à son établissement aux Dé
s de Voltaire avant 1755 Jusqu’à son établissement aux Délices, Voltaire est un poète qui a des sentiments de philosophe.
positive, une terrible école d’irrespect et d’incroyance. Le fond de Voltaire , c’est l’irréligion. Dès Œdipe (1718), il dit :
prit la chose comme il faut. Pour la nouveauté, elle était médiocre : Voltaire ne fait que traduire avec une netteté plus âpre l
oppée dans l’Histoire des oracles de Fontenelle. Mais l’irréligion de Voltaire n’est pas fondée exclusivement — ni même primitiv
nature avide de jouir, et que toutes les défenses de jouir révoltent. Voltaire est d’abord l’héritier de la tradition épicurienn
t des billets de confession, la bigoterie étroite de la secte amusent Voltaire  : il se réjouit de voir se décrier les défenseurs
que l’impose avec le dogme. Aussi le premier dessein philosophique de Voltaire sera-t-il de prendre Pascal corps à corps, et de
corps, et de ruiner le raisonnement janséniste par la raison laïque. Voltaire , l’éternel moribond, est, par sa débile organisat
. Toujours au même ordre d’idées appartiendront ces préoccupations de Voltaire , si neuves alors et si originales chez un homme d
dministration que de glorieuse politique. Un des besoins impérieux de Voltaire , et qui tient aux racines mêmes de son génie, c’e
que ce pouvoir, qui n’a rien empêché, a tout prohibé, on comprend que Voltaire , depuis la Lettre à un premier commis jusqu’au Si
oquaient ses multiples préjugés. Au reste, l’activité scientifique de Voltaire ne fut qu’un court épisode dans sa vie ; et l’asc
on. Ce n’est pas là qu’il faut chercher le libre, le naturel, le vrai Voltaire . Il est, au contraire, authentique et complet dan
boliques », comme il les appelait lui-même. L’Angleterre n’a pas fait Voltaire  ; elle l’a, pour ainsi dire, allumé, et fait part
on du système de Locke : l’abbé de Rothelin, censeur royal, déclara à Voltaire qu’« il donnerait son approbation à toutes les le
bation à toutes les lettres excepté seulement à celle sur M. Locke ». Voltaire , en effet, avait trouvé dans le sensualisme de Lo
contre le catholicisme, furent un accident unique dans la carrière de Voltaire avant 1750. Ayant retourné son sac, il l’avait vi
é terre à terre dérobe l’audacieuse métaphysique. Vers le même temps, Voltaire donnait Nanine (1749) : le public y applaudissait
y a vraiment rien là de bien méchant, et ce n’est pas la peine d’être Voltaire pour faire Nanine. Le séjour en Prusse donna l’es
faire Nanine. Le séjour en Prusse donna l’essor au voltairianisme de Voltaire . De petites pièces, courtes, malignes, dissolvant
. Mais tout cela est négligeable, au prix de deux grandes œuvres, que Voltaire acheva en Prusse, et qui sont les expressions écl
uis XIV (1751) et de l’Abrégé de l’Histoire Universelle (1753). 5. Voltaire historien philosophe L’Histoire de Charles XI
5. Voltaire historien philosophe L’Histoire de Charles XII, que Voltaire publie en 1731, ne procède d’aucune pensé philoso
, le romanesque d’une vie tapageuse et stérile, voilà ce qui a séduit Voltaire dans l’histoire de Charles XII. En revanche, l’ou
l’ouvrage a été solidement préparé, à l’aide des documents originaux. Voltaire débrouille lestement les faits, et nous donne un
bles. Les mêmes qualités se retrouveront dans le Siècle de Louis XIV. Voltaire a utilisé toutes ses relations pour acquérir une
s suffisent pour Faire apprécier la valeur de l’information orale que Voltaire sut se procurer. Il eut entre les mains les mémoi
n moins intelligent, a mis surabondamment dans ses Mémoires : la vie. Voltaire est sec. Il abstrait, il analyse, il condense ; d
dramatique qui fait défaut à cette histoire, malgré la prétention de Voltaire  ; c’est cette sorte de résurrection du passé qui
é qui seule peut le faire connaître. Nous cherchons des sensations où Voltaire ne nous donne guère que des notions. Il épingle s
rités intelligibles, jamais des réalités prochaines. Puis, l’effronté Voltaire s’enveloppe ici de décence, de mesure, de discrét
lité. Il a fallu Saint-Simon pour lever tous les voiles sous lesquels Voltaire avait coulé son vif regard et qu’il avait ensuite
nés. On s’accorde à trouver la composition de l’ouvrage défectueuse : Voltaire nous donne vingt-quatre chapitres d’histoire poli
ision apparaît une des impuissances capitales du xviiie  siècle et de Voltaire  : une analyse impitoyable sépare tous les élément
re tous les éléments de la réalité ; et même un esprit comme celui de Voltaire échoue à rassembler ces fragments, à reconstruire
mière pensée en apparaît dans une lettre de 1732. Dans ces vingt ans, Voltaire a prodigieusement acquis, il a essayé bien des di
base première du livre doit être cherchée dans la sincère passion de Voltaire pour les lettres, les sciences, les arts, pour l’
à ce règne, et l’emplit d’admiration. Mais l’art n’est pas tout pour Voltaire , il ne croit pas que tout aille bien, parce que q
large et philosophique. Cette conception se précisa dans l’esprit de Voltaire sous l’influence des mêmes circonstances qui fire
oètes qui sont l’honneur d’une nation : ce passé jugerait le présent. Voltaire y songea d’autant mieux que depuis quinze ans il
a à la philosophie du livre : dans le progrès de l’esprit humain, que Voltaire se proposait de peindre, il voyait et voulait mon
vey. Voilà sous l’empire de quelles idées, en 1735, en 1737, en 1738, Voltaire travaillait fiévreusement. L’ouvrage s’organisait
n Recueil de pièces fugitives, furent condamnés par arrêt du conseil. Voltaire laissa dormir le Siècle de Louis XIV ; il n’y rev
une grave et déjà ancienne modification de la pensée philosophique de Voltaire . Mme du Châtelet n’aimait pas l’histoire : pour v
Mme du Châtelet n’aimait pas l’histoire : pour vaincre son aversion, Voltaire entreprit de la lui montrer comme une science exp
e en 1745 et 1744. Du moment qu’il entamait une Histoire universelle, Voltaire rencontrait devant lui le fameux discours de Boss
ettait l’histoire à la conduite de la Providence ; le premier soin de Voltaire fut d’éliminer la Providence. Faire éclater l’abs
ce des petites causes, la souveraineté du hasard, voilà le dessein de Voltaire . Cependant il croit au progrès ; il aime la civil
Frédéric. Le xviie  siècle, dans son ensemble, était trop religieux. Voltaire ramena donc le Siècle de Louis XIV à son dessein
IV » ; c’est la religion et l’histoire ecclésiastique. Voilà pourquoi Voltaire développe et rejette cette partie à la fin de son
pitre, et pourtant bien claire, si l’on veut y réfléchir un instant : Voltaire y conte comment un sage empereur expulsa de Chine
emagne jusqu’à nos jours. Après avoir achevé son Siècle de Louis XIV, Voltaire avait repris ses esquisses d’histoire universelle
. A cet égard, par l’impossibilité de sortir de soi et de son siècle, Voltaire n’a pas le sens historique. Il faut pourtant rend
ai d’Histoire universelle. Une vive curiosité y éclate à chaque page. Voltaire pousse des pointes en tout sens, reconnaît des ré
508. Éditions. Pour toutes les éditions partielles ou complètes de Voltaire , cf. l’ouvrage indiqué plus bas de Bengesco. Il s
er, 1877-1883, 50 vol. in-8 ; table, 2 vol. in-8. Lettres inédites de Voltaire à Louis Racine, publiées par Ph. Tamisey de Laroq
. Tamisey de Laroque, Paris, p. in-4, 1893. — A consulter : Bengesco, Voltaire , Bibliographie de ses œuvres, Paris, Perrin, 4 vo
ses œuvres, Paris, Perrin, 4 vol. in-8, 1882-1890. Condorcet, 17e de Voltaire , Genève, in-8, 1787. Lonchamp et Wagniere, Mémoir
e de Voltaire, Genève, in-8, 1787. Lonchamp et Wagniere, Mémoires sur Voltaire et ses ouvrages, 2 vol. in-8, 1823. Colini, Mon s
aire et ses ouvrages, 2 vol. in-8, 1823. Colini, Mon séjour auprès de Voltaire , in-8, 1807. Léouzon-le-Duc, Voltaire et la polic
3. Colini, Mon séjour auprès de Voltaire, in-8, 1807. Léouzon-le-Duc, Voltaire et la police, Paris, 1867. H. Beaune, Voltaire au
1807. Léouzon-le-Duc, Voltaire et la police, Paris, 1867. H. Beaune, Voltaire au collège, 1867. A. Pierron. Voltaire et ses maî
olice, Paris, 1867. H. Beaune, Voltaire au collège, 1867. A. Pierron. Voltaire et ses maîtres, in-12, 1866. G. Desnoiresterres,
A. Pierron. Voltaire et ses maîtres, in-12, 1866. G. Desnoiresterres, Voltaire et la société française au xviiie  siècle, Paris.
ançaise au xviiie  siècle, Paris. 8 vol. in-8, 1867-1876. G. Maugras, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, Paris, in-S, 1886. Pere
ltaire et Jean-Jacques Rousseau, Paris, in-S, 1886. Perey et Maugras, Voltaire aux Délices et à Ferney, in-8, Paris. E. Asse, Le
. E. Asse, Lettres de Mme de Graffigny, etc., sur leur séjour près de Voltaire , Paris, in-18, 1879. E. Bersot, Études sur le xvi
n-8, 1855. Vinet, Hist. de la litt. fr. au xviiie s., D.-F. Strauss, Voltaire , tr. Littré, Paris, in-8, 1876. J. Morley, Voltai
., D.-F. Strauss, Voltaire, tr. Littré, Paris, in-8, 1876. J. Morley, Voltaire , Londres, 1871, in-8. E. Faguet, xviiie  siècle.
historique sur l’avènement de la tolérance, Paris, 1892. E. Champion, Voltaire , in-18, 1892. E. Campardon, Documents inédits sur
Champion, Voltaire, in-18, 1892. E. Campardon, Documents inédits sur Voltaire , Paris, in-4, 1893. 509. Né à Paris, le 21 novem
 ; cette fois, la pièce coupable n’était réellement pas de lui. 512. Voltaire , blessé des critiques de l’abbé Desfonlaincs, lan
u peuple (condamnée en cour de Rome et par arrêt du Conseil, en 1751, Voltaire étant déjà en Prusse). 515. Cf. les Lettres du 2
2 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »
Chapitre IV Le patriarche de Ferney Voltaire en sûreté. — 1. Voltaire et les Encyclopédistes.
Chapitre IV Le patriarche de Ferney Voltaire en sûreté. — 1. Voltaire et les Encyclopédistes. Hardiesse de la critique
ltaire et les Encyclopédistes. Hardiesse de la critique religieuse de Voltaire . Guerre à l’intolérance. Doctrine et méthode prat
Sirven, La Barre, etc. Réformes dans la justice et l’administration. Voltaire journaliste : l’art de lancer les idées et de rem
es et de remuer l’opinion publique. — 2. Les haines et les ennemis de Voltaire . — 3. Les relations de Voltaire ; la Correspondan
ue. — 2. Les haines et les ennemis de Voltaire. — 3. Les relations de Voltaire  ; la Correspondance. Les visiteurs de Ferney ; Vo
relations de Voltaire ; la Correspondance. Les visiteurs de Ferney ; Voltaire chez lui. Idolâtrie et apothéose. — 4. Jugement d
ltaire chez lui. Idolâtrie et apothéose. — 4. Jugement d’ensemble sur Voltaire  : caractère, esprit ; style ; l’ironie voltairien
sel. Ce qu’il y a eu de durable dans son œuvre. Nous avons laissé544 Voltaire s’installant aux Délices (1755). Il y est à peine
eine depuis quelques mois que sa Pucelle s’imprime et court le monde. Voltaire s’effare, écrit à tous ses amis, à l’Académie fra
 ; le maintien de l’austérité morale y était affaire de gouvernement. Voltaire établi aux portes de la cité de Calvin, conviant
scandaliser les rigides calvinistes. Quelques tracasseries décidèrent Voltaire à compléter son système de défense. Il acquit sur
aurait vu installé en terre étrangère. 1. Activité philosophique de Voltaire Alors, n’ayant plus rien à ménager puisqu’il n
, sentant la nécessité de ne pas se laisser distancer par les jeunes, Voltaire s’épanouit, plus fort, plus actif, plus jeune à s
énage ; on s’entendait au moins sur les négations, sur les haines, et Voltaire , mettant son esprit endiablé au service de la cau
ent de la réclame à ses écrits. Le point capital de la philosophie de Voltaire est toujours la guerre à la religion chrétienne.
tte nouvelle manière : dans toute une suite d’ouvrages importants547, Voltaire ne met plus en cause les prêtres ou les croyants,
ue plus scientifique, plus impartiale, qu’elle avait rendue possible. Voltaire ne renonce pas, du reste, à juger la religion par
ettent sous les yeux les conséquences du fanatisme. La philosophie de Voltaire est toute pratique, il poursuit la politique des
gation de la Providence et du miracle, voilà toute la métaphysique de Voltaire  ; ajoutez-y ce fameux dada que de longue date il
ne infinité d’écrits, elle les soutient ou s’y implique. Pareillement Voltaire n’explique pas sa politique par principes générau
sur l’Encyclopédie, qui ramassent dans toute l’œuvre philosophique de Voltaire les pages les plus efficaces sur toutes les matiè
effet des vieux préjugés et de la tradition oppressive ou fanatique. Voltaire s’en empare, non pour en raisonner ; il crée un m
de de l’avenir. Un habitant du pays de Gex a procès contre son curé : Voltaire dit son mot. On condamne un méchant mémoire d’avo
moire d’avocat qui réclamait contre l’excommunication des Comédiens : Voltaire lance une satire contre le féroce préjugé (1761).
avait mieux aimé tuer son propre enfant que de le laisser convertir. Voltaire ramasse un faisceau de pièces originales, d’où l’
ne faible d’esprit, qui, elle aussi, s’était tuée : Calas réhabilité, Voltaire s’occupe de Sirven (1765). Ces affaires lui ont r
en 1766 pour avoir chanté des chansons impies et mutilé un crucifix : Voltaire élève la voix en 1768 ; en 1775 il recueille un d
bruyante publicité qu’il donnait à toutes les erreurs de la justice, Voltaire contribua plus que personne à la réforme de la pr
suppression des douanes qui affamaient son petit pays de Gex (1776). Voltaire est un journaliste de génie : agir sur l’opinion
n forte, c’est tout le système du journalisme contemporain ; et c’est Voltaire qui l’a créé. Il a l’opinion en main ; il en joue
de Ferney. Et il en vient toujours du nouveau, toujours de l’imprévu. Voltaire excelle à mettre en scène ses idées, à les habill
il faudra bien six jours pour faire Olympie. Les moyens ordinaires de Voltaire , c’est ce qu’il appelle les rogatons, les petits
nes marques, ont vite fait de reconnaître « la fabrique de Ferney » : Voltaire nie comme un beau diable ; cela ne trompe personn
pe personne, et amuse tout le monde. La brochure souvent est brûlée ; Voltaire est bien tranquille. Il sait que le gouvernement,
’avouer l’auteur des plus meurtrières brochures. 2. Les ennemis de Voltaire Voltaire mit souvent ce génie et cette puissan
teur des plus meurtrières brochures. 2. Les ennemis de Voltaire Voltaire mit souvent ce génie et cette puissance au servic
président de Brosses551, propriétaire de Tournay, sont une comédie ; Voltaire s’est entêté à ne pas payer quelques voies de boi
aigres, injurieuses ; le président dit avec esprit de dures vérités à Voltaire . Aussi ‘ne fut-il plus qu’« un misérable » ; et p
s drolatiques. C’était encore de la littérature, et de la meilleure : Voltaire se gâtera plus tard, par l’excès d’injure et de v
e : le crime du pauvre homme était de ne pas aimer la philosophie que Voltaire aimait. Pendant vingt ans, c’est son délassement,
de polissons et de maroufles que personne ne connaît. » Le pis pour Voltaire , c’est que ces « polissons » et ces « maroufles »
s du siècle, elle les démolissait à coups d’ironies et d’épigrammes : Voltaire eut la petitesse d’être gêné par la grandeur de M
r la grandeur de Montesquieu. L’écrivain était mort, l’œuvre restait. Voltaire s’y cassa les dents. Un beau jour circulèrent des
e Montesquieu ; il fallait que Condorcet agacé avertit charitablement Voltaire du ridicule de cette comparaison, et qu’il y avai
n, et qu’il y avait des réputations auxquelles on ne pouvait toucher. Voltaire n’eut pas plus de bonheur avec Buffon. Ses petits
Alpes une preuve du séjour des eaux de la mer en des temps reculés ; Voltaire soutenait que les coquillages étaient tombés des
éjeuner. Il ne se rencontra pas, par malheur, dans le siècle un autre Voltaire pour faire sur cette grotesque invention une autr
remières relations furent cordiales : Jean-Jacques s’inclinait devant Voltaire , et Voltaire cajolait Jean-Jacques. Mais l’un ava
tions furent cordiales : Jean-Jacques s’inclinait devant Voltaire, et Voltaire cajolait Jean-Jacques. Mais l’un avait trop de va
avait à se faire pardonner son talent. Il écrivit contre les idées de Voltaire  : il réfuta dans une lettre le Poème sur le désas
voise : il fut pour quelque chose dans les tracasseries qui forcèrent Voltaire de transporter à Ferney son théâtre et son domici
déborder la coupe, c’est qu’il se permit quelque part554 d’écrire que Voltaire était l’auteur du Sermon des Cinquante. Voltaire
part554 d’écrire que Voltaire était l’auteur du Sermon des Cinquante. Voltaire éclata comme si Rousseau eût amassé des fagots po
causes étaient liées, indépendamment de leurs différends personnels. Voltaire perdit plus qu’il ne gagna dans ces polémiques ;
es leurs idées, de mépriser sa personne absolument. 3. Le culte de Voltaire Les écrits imprimés de Voltaire ne nous donnen
onne absolument. 3. Le culte de Voltaire Les écrits imprimés de Voltaire ne nous donnent qu’un des aspects, un des moyens
s années de sa vie. Cette vaste correspondance est le chef-d’œuvre de Voltaire  ; si l’on veut l’avoir tout entier, et toujours l
s un instant refroidir les choses sous sa plume. La correspondance de Voltaire est un des plus immenses répertoires d’idées que
t, de sa condition, de son ressort. Or la liste des correspondants de Voltaire , c’est le monde en raccourci. Anglais, Espagnols,
llection ? il n’y manque même pas un pape. En se faisant tout à tous, Voltaire n’oublie pas ses fins essentielles : il fait serv
ettre par son moyen l’opinion de leur côté ; le public qui croit voir Voltaire traiter d’égal avec les deux grandes puissances d
ommages à Ferney, achève de consacrer la gloire et la souveraineté de Voltaire . On en sort amusé, étourdi, et ravi. Sa personne
vocat général qui requérait contre l’Encyclopédie et les brochures de Voltaire  : des princes souverains, des rois venaient en pè
ui sans daigner s’arrêter. Dans les dernières années, cette gloire de Voltaire tourna en idolâtrie sentimentale ; l’enthousiasme
la dévotion avec laquelle cette jeune femme de vingt ans approcha de Voltaire  : « Jamais, dit-elle, les transports de sainte Th
us la plume de Mme Suard un apôtre attendri, doux et bénin : c’est un Voltaire idéalisé, le Voltaire des âmes sensibles, à mettr
rd un apôtre attendri, doux et bénin : c’est un Voltaire idéalisé, le Voltaire des âmes sensibles, à mettre en face de Rousseau
bles, à mettre en face de Rousseau sur une console. Tel apparut aussi Voltaire aux Parisiens en 1778. La mort de Louis XV avait
n lui mena son petit-fils, qui fut béni par le vieillard. Le 16 mars, Voltaire assista à la sixième représentation de son Irène 
présentation de son Irène : ce fut une apothéose. Pendant trois mois, Voltaire se rassasia de sa gloire : c’était trop pour son
il mourut dans la nuit du 30 au 31 mai. 4. L’esprit et l’oeuvre de Voltaire Rien n’est plus difficile que de porter un jug
Rien n’est plus difficile que de porter un jugement d’ensemble sur Voltaire . Il est tout pétri d’amour-propre ; il en a de to
manité, de bienfaisance, de générosité. Au fond, il y eut toujours en Voltaire un terrible gamin ; il eut infiniment de légèreté
, et le despote bienfaisant était son idéal. Enfin, le don éminent de Voltaire , ce qui enveloppe tout le reste, c’est l’activité
e le xviiie  siècle peut nous le montrer, et, dans le xviiie  siècle, Voltaire . Son style est exactement à la mesure de son inte
’abstraction. Ce style manque d’éloquence, de poésie, de pittoresque. Voltaire a peu de sens : du moins il ne fait pas attention
vivre, à penser ; il ne les prend pas elles-mêmes pour matière d’art. Voltaire est tout nerfs, et toujours agité de passion : ma
à sa conclusion par une suite de propositions constamment évidentes, Voltaire supprime les intermédiaires ; il substitue brusqu
des réductions imprévues à l’évidence ou à l’absurde, que l’ironie de Voltaire fait son effet. Pour la même raison, et par le mê
Voltaire fait son effet. Pour la même raison, et par le même procédé, Voltaire est un charmant conteur. À lui aboutit toute cett
ement traduit les conceptions bourgeoises de la vie et de la morale : Voltaire a élevé à la perfection leurs qualités de malice,
tions seraient les figures : de la réalité copieuse et substantielle, Voltaire ne tire en quelque sorte que des forces abstraite
e vérité ou d’erreur qu’une théorie abstraite dissimule. Voilà par où Voltaire est le maître du conte moral ou philosophique : s
athématique ; tout y fait démonstration. La littérature, à mesure que Voltaire avançait en âge, n’a de plus en plus été pour lui
te et sceptique des actes du pouvoir. Personne n’a plus contribué que Voltaire à mettre au cœur des particuliers l’incurable déf
ucteurs. C’est là surtout qu’il faut chercher l’action et l’esprit de Voltaire . Dans le mouvement intellectuel, la trace princip
t de Voltaire. Dans le mouvement intellectuel, la trace principale de Voltaire est la diffusion de l’incrédulité du haut en bas
semble est restée voltairienne, et le peuple l’est devenu. C’est bien Voltaire qui a tué chez nous la religion : il a révélé à l
critique voltairienne. Mais il faut dire deux choses à la décharge de Voltaire  : d’abord qu’il attaquait, non pas la religion id
’avoir pas compris celle-là en regardant celle-ci. Ensuite, que, sans Voltaire , Renan était impossible. Il a fallu nier avec col
. Par ses indécences, ses injures, ses calomnies, son inintelligence, Voltaire nous a donné notre liberté. 544. Pour la bibli
en 1739 et 1740 (Paris, 1836 : 4e éd. 1885). — À consulter : Foisset, Voltaire et le président de Drosses, Paris, 1885, in-8. 5
èrement un romancier impie, on punit capitalement un vil séditieux ». Voltaire prend le style d’un pasteur fanatique ; mais c’es
3 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »
. — § I. Le Siècle de Louis XIV. — L’idée du Siècle n’appartient qu’à Voltaire . — § II. Ce qu’il faut penser des critiques qu’on
ions. — Qualités et défauts de ce livre. — § VI. La Correspondance de Voltaire . — De quelques traités sur la réforme des lois pé
— § VIII. De la partie de critique littéraire. — § IX. Les lettres de Voltaire et celles de Cicéron. § I. Le Siècle de Louis 
§ I. Le Siècle de Louis XIV. — L’idée du Siècle n’appartient qu’à Voltaire . De toutes les inspirations de Voltaire, la pl
u Siècle n’appartient qu’à Voltaire. De toutes les inspirations de Voltaire , la plus heureuse est le Siècle de Louis XIV. Il
s nos écrivains, nos savants et nos artistes, cette idée-là ne vint à Voltaire ni d’un besoin public, ni d’une invitation de la
e Colbert, puisqu’il avait été malheureux, et malheureux par Colbert. Voltaire lui-même avait eu, dans sa jeunesse, sa part de l
cinquante ans par sa monotonie. Pour écrire le Siècle de Louis XIV, Voltaire avait à se démentir lui-même. Il avait aussi à se
Idée, c’est trop peu dire : écrire le Siècle de Louis XIV était, pour Voltaire , une vocation. L’homme qui a dit de lui : Tous l
, si nous aimons nos prétentions, nous leurs préférons notre plaisir. Voltaire , écrivant le Siècle de Louis XIV, n’a point songé
un de ces cas où la fin justifie les moyens. Mais le moyen qu’a pris Voltaire est-il donc si mauvais ? A un récit complexe et c
ujet, et chaque sujet provoque un genre de curiosité particulière que Voltaire satisfait. Ce plan-là en vaut un autre ; il était
la tradition de la discipline et du courage. Autant de questions que Voltaire s’est posées, et auxquelles il répond. Je n’empêc
nceau. Prenons un second tableau, d’un genre tout différent, celui où Voltaire nous peint la France sortant, sous l’impulsion pu
nt tout ; que va-t-il demander à l’historien de cette époque ? Ce que Voltaire s’est demandé à lui-même, avant d’écrire son chap
arités et le chapitre des Lettres et arts. Comme beaucoup d’écrits de Voltaire , ils tiennent plus que le titre ne promet. Le pre
nos pères par l’esprit, de ces beaux génies qui, selon les paroles de Voltaire , « ont préparé des plaisirs purs et durables aux
motifs. § IV. De ce qui manque au Siècle. Il manque au livre de Voltaire , pour être l’image la plus exacte du grand siècle
eux qui améliorent la condition morale de l’homme. La civilisation de Voltaire est celle d’un épicurien. Le luxe, les arts, les
un besoin de justice générale satisfait. Dans son goût pour le luxe, Voltaire n’oublie pas ce qui en revient aux petits : Le g
ons mieux que cela, même en fait de civilisation purement économique. Voltaire n’est pas allé au-delà. Le Mondain est sa véritab
s, les bals parés ou masqués, les feux d’artifice, tout cela dérobe à Voltaire l’indignité de la maîtresse en titre, étalée, à l
rinces au nom de maximes qu’il ne pratique pas, il y a une morale que Voltaire n’a pas appliquée aux autres, parce qu’il n’en a
es forces, mais il ne connaît pas mon cœur. » On peut de même dire de Voltaire , historien du dix-septième siècle : Il a connu le
accepté à la fois comme science de l’homme et comme règle des mœurs. Voltaire a pourtant parlé de « la gravité chrétienne » au
sacrifice plus agréable à Dieu » ; une vaincue si résignée n’est pour Voltaire qu’« une vieille maîtresse disgraciée qui s’amuse
ecclésiastiques et les querelles religieuses au dix-septième siècle. Voltaire n’a pas senti ce qu’il y avait de sérieux et de r
es personnes des portraits qui les grandissent. Malgré ces défauts où Voltaire est trop de son temps, on a raison de mettre le S
r pays. C’est le meilleur ouvrage et peut-être la meilleure action de Voltaire . Il l’a faite dans le même temps qu’il défendait
nous l’a enseignée le premier il faut beaucoup pardonner. Le livre de Voltaire n’est pas seulement un bon livre, c’est un bienfa
les mœurs et l’esprit des nations. Qualités et défauts de ce livre. —  Voltaire et Frédéric II. On n’en peut pas dire autant d
e y gâte les enseignements du bon. L’idée du livre n’appartient pas à Voltaire . Les mêmes contemporains qui le détournaient d’éc
ait mis à la raison Aristote, puis Homère. Cette fois le temps dicte, Voltaire écrit. C’est ce temps où le doute théologique est
nes il était la plus parfaite. Frédéric, c’est le grand corrupteur de Voltaire . Cette amitié singulière entre le prince et l’écr
du roi, un goût très vif pour les lettres, une admiration vraie pour Voltaire , le besoin d’une main à la fois exercée et discrè
ain à la fois exercée et discrète pour corriger ses vers ; du côté de Voltaire , la vanité chatouillée par un commerce d’esprit a
non les liens, qui firent de ces deux hommes deux amis de tête, et de Voltaire le commensal de Frédéric à Berlin. Ils se convena
ivain. On sait comment ils se quittèrent, le burlesque de la fuite de Voltaire , l’arrestation de sa nièce, la saisie de ses papi
du côté du roi comme envers un sujet rentré en grâce, flatteuse chez Voltaire , qui accepte la condition de ne pas revenir sur l
c’est l’écrivain. Par l’esprit, où Frédéric n’était pas loin d’égaler Voltaire  ; par le caractère, où il lui est supérieur ; par
’écrivain à toutes ses opinions. Dans son poème sur la Loi naturelle, Voltaire avait pris la défense du remords comme preuve de
comme Lamettrie, qu’un préjugé d’éducation. Il critiqua le pas sage. Voltaire , dans une seconde édition, ne défendit plus le re
e de Religion naturelle, donné d’abord au poème, déplaît à Frédéric ; Voltaire essaye d’en atténuer le sens par ses explications
isparaît. Ce n’est plus la Religion, mais la Loi naturelle, et encore Voltaire en réduit-il les prescriptions à être bon père, b
it les hommes à une horde de cerfs dans le parc d’un grand seigneur ; Voltaire , au commencement, l’avait contredit. A la fin, il
ui-même un tableau des sottises humaines. Nous connaissons l’idéal de Voltaire en fait de société humaine. C’est une société lib
les. Tout ce qui n’est pas cet idéal ou ne s’en approche pas est pour Voltaire ridicule et odieux. Il ne veut pas que ce qui a c
naître l’art des Sophocle », comme il le dit avec l’accent du regret. Voltaire n’a pas connu le cœur de la société moderne. Il f
ire. Dans le récit des croisades, ce n’est pas pour les chrétiens que Voltaire penche, fussent-ils Français. Saladin est son hér
anité. » L’éloquence de saint Bernard lui vaut quelque justice ; mais Voltaire s’en rachète bien vite aux yeux de Frédéric, par
sont battues. » Pour saint Louis, auquel il n’a pas nui, aux yeux de Voltaire , d’avoir tenu tête à Rome, il l’admire sincèremen
qui se félicite de voir son pays nettoyé de la présence des barbares. Voltaire ne voit dans le moyen âge ni la condition de la f
la vraisemblance. Par malheur, la vraisemblance est trop souvent pour Voltaire ce qui ressemble au vrai, tel qu’il le veut, et «
au christianisme sa part dans une civilisation supérieure à celle que Voltaire a rêvée. On fait plus que s’intéresser à sa guerr
touché de l’esprit de conservation ou de progrès, ou bien le livre de Voltaire paraît un guide et un aiguillon pour des conquête
ur les mœurs au Siècle de Louis XIV. § VI. De quelques traités de Voltaire sur la réforme des lois pénales. Avant d’arriv
ver à la Correspondance, j’ai plaisir à mentionner quelques écrits de Voltaire qui, pour être des actes encore plus que des ouvr
y rencontre l’éloquence ; il n’y trouve pas du moins la déclamation. Voltaire ne tombe point dans cette philanthropie des gens
, après la sensibilité, est de n’en pas affecter ; et l’on sait gré à Voltaire de n’avoir mis que de la raison émue où d’autres
queries. Ces pages-là vivent encore, quoique les abus dont s’y plaint Voltaire aient été redressés. Elles vivent par ces vérités
Il s’en faut pourtant que tout soit de bon sens dans ces opuscules de Voltaire . Je doute fort qu’en fait de peines proportionnée
élits, on aille jusqu’à condamner l’incendiaire, « qu’on brûlait, dit Voltaire , en cérémonie », à rebâtir la grange incendiée, p
qui la lui inflige ; et quelque progrès qu’on fasse en cette matière, Voltaire y aura sa part. C’est la voie chrétienne, en dépi
tière, Voltaire y aura sa part. C’est la voie chrétienne, en dépit de Voltaire . « Il m’est venu un bien grand souci, écrivait sa
l’Évangile l’y avait amenée sans qu’elle s’en doutât. L’indulgence de Voltaire pour certains délits est moins de l’humanité qu’u
de bienséance ; et quant au viol, il n’est pas possible. La morale de Voltaire est celle de son temps. En demandant une loi péna
y avait du moins du respect pour l’homme. § VII. Correspondance de Voltaire . — Des différentes sortes d’esprit dans la Corres
viens au meilleur, au plus charmant, au moins contesté des titres de Voltaire , sa Correspondance. Voltaire épistolier remplit t
harmant, au moins contesté des titres de Voltaire, sa Correspondance. Voltaire épistolier remplit toute l’idée que nous nous fai
i finement s’exprime, a dit Chénier qui l’avait vu sur les lèvres de Voltaire . C’est cet esprit qui, dans nos premiers conteurs
rt peu dans nos jugements sur nous-mêmes. Personne n’en a eu plus que Voltaire . On a dit de lui : Il y a quelqu’un qui a plus d’
Voltaire. On a dit de lui : Il y a quelqu’un qui a plus d’esprit que Voltaire , c’est tout le monde. Oui, mais cet esprit de tou
i discrète, qu’elle semble comme échappée à l’auteur à son insu. Dans Voltaire , elle est plus près du trait, et le premier qui s
ire, elle est plus près du trait, et le premier qui s’en doute, c’est Voltaire lui-même. Pour goûter la raillerie dans Gil Blas,
n’en a le commun même des gens d’esprit ; pour n’en rien perdre dans Voltaire , à peine est-il nécessaire d’avoir de l’esprit. I
louer n’est pas une vertu héroïque ; mais c’est encore moins un vice. Voltaire y est exquis. Bailler ne lui est pas plus naturel
Voltaire y est exquis. Bailler ne lui est pas plus naturel que louer. Voltaire a un grand art : il nous fait goûter des louanges
sé sur une pente si glissante, et s’y retenir demande tant de vertu ! Voltaire y réussit, et sa vertu ne sent pas la peine. Il n
que de les persuader de leur mérite. Que de louanges ainsi renchéries Voltaire ne s’est-il pas attirées, en se dérobant à des lo
que chose qui ne nous apprend rien et pourtant qui n’est pas de trop. Voltaire est plein de ce « superflu si nécessaire. » Mais
enre d’esprit, il n’est guère plus aisé de trouver celui qui manque à Voltaire que de définir tous ceux qu’il a. Il lui manque l
écieux sans beaucoup d’esprit : témoin les héros du genre au temps de Voltaire , Fontenelle, Marivaux, qui, en y mettant ou plutô
tion, cette rhétorique sans règles d’école, seraient un livre unique. Voltaire parle des choses de l’esprit comme on en parle en
vérité, au lieu de s’imposer, se donne comme un plaisir d’esprit dont Voltaire nous invite à essayer. Il y a des prescriptions,
eux a le droit d’y entrer, fût-ce par la brèche. Cependant le goût de Voltaire n’est pas le grand goût. Le grand goût n’est pour
ui dépend de l’humeur de l’homme. Tel est trop souvent le bon sens de Voltaire , et son goût en porte la peine. Les erreurs de ce
pprendre à lire et à juger les écrivains des deux derniers siècles et Voltaire lui-même. Il a vu tous ses côtés faibles ; et com
aire son procès ; on a les aveux du coupable. § IX. Des lettres de Voltaire et de celles de Cicéron. On ne peut guère lire
t de celles de Cicéron. On ne peut guère lire la Correspondance de Voltaire sans penser au recueil qui y ressemble le plus da
céron. L’amour de la gloire est l’âme de ces deux recueils, et ce que Voltaire fait dire au Cicéron de sa Rome sauvée : Romains
hée à tous les deux, dans Cicéron plus abandonnée et plus naïve, dans Voltaire mieux conduite. Tous les genres d’esprit de la Co
ance brillent dans les Lettres, sauf l’esprit de se faire louer, dont Voltaire donne plus volontiers la commission aux autres, e
lus colorée et plus sonore ; avec plus de finesse et de saillies dans Voltaire . Même critique exquise, et même délicatesse de go
de l’esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et celles de Voltaire de sa faiblesse pour lui-même. Mais l’ancien me s
rité à la fois comme une lumière et comme un sentiment. J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit. Il est vrai qu’il avai
pas que les Lettres de Cicéron valent mieux que la Correspondance de Voltaire , mais qu’un païen qui cherchait sa morale est que
4 (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310
lardot vient de publier sous ce titre piquant : Ménage et Finances de Voltaire , clarifie et fixe l’histoire. Inconnu hier encore
sur un pareil ouvrage, nous pensons trop que le xviiie  siècle, dont Voltaire fut le chef et presque le Dieu, a été l’un des si
tteint enfin cette époque au milieu du cœur, en traversant le cœur de Voltaire . Car, il ne faut pas le cacher ; au contraire ! I
ngée du xviiie  siècle. Oui, une variante du xviiie  siècle, —  moins Voltaire  ! Car, si Voltaire revenait au monde, il ne serai
cle. Oui, une variante du xviiie  siècle, —  moins Voltaire ! Car, si Voltaire revenait au monde, il ne serait pas probablement,
obablement, en raison de sa supériorité même, de l’avis de M. Guizot. Voltaire ne serait pas Voltairien, et nous ne le verrions
aussi précisément à cause de ce nombreux troupeau des admirateurs de Voltaire , c’est à cause de ce qui traîne toujours du xviii
, si c’est bien héros qu’il faut dire. Pour ce biographe intelligent, Voltaire n’est pas un dieu tombé dont il veuille expliquer
s le fond éblouissant de plus d’une grandeur, et justement risqué sur Voltaire une de ces anecdotes cruelles qui firent peut-êtr
te, désavouée dans le temps par une critique superficielle et amie de Voltaire , qui a été l’occasion du livre nouveau que M. Nic
de son anecdote, il a été conduit à des conclusions écrasantes contre Voltaire et contre le siècle dont Voltaire a été l’idole.
à des conclusions écrasantes contre Voltaire et contre le siècle dont Voltaire a été l’idole. « Le xviiie  siècle, — dit M. Nico
te question qui l’aiguillonne, l’auteur du Ménage, avant de toucher à Voltaire , nous retrace le tableau de la société de son tem
ment au-dessus de l’intérêt de curiosité individuelle qui s’attache à Voltaire regarderont comme le morceau capital du livre que
eau immolé par Aristée viennent en respirer la corruption ! Jusqu’ici Voltaire n’avait été vu, il n’avait été contemplé qu’à tra
un voile splendide sur des fronts coupables, avait peint, résolument Voltaire et il l’avait peint si horrible que son portrait,
tasse en grêle coupante, réconciliera certainement les admirateurs de Voltaire avec le foudroyant portrait des Soirées de Saint-
it des Soirées de Saint-Pétersbourg, car il y a pis pour l’honneur de Voltaire que ce supplice en effigie auquel de Maistre l’a
istoire, la passion de la réalité, n’a rien négligé pour montrer dans Voltaire le misérable envers de l’homme opposé à l’endroit
car Boswell avait vécu dans la vie de Johnson et M. Nicolardot n’a vu Voltaire que dans l’histoire, il le suit pas à pas dans ce
parties, l’histoire de la fortune, des dépenses et des libéralités de Voltaire , il le prend tour à tour dans ces trois cadres et
ent inouï, il y a des chapitres intitulés : « Source de la fortune de Voltaire , Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de
tulés : « Source de la fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire , Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme q
fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à
ées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Volt
urs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime
âtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire , Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une
oltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence
ntes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence somptueuse au meil
on et de singe lui permettait de revêtir, et sans quitter sa forme de Voltaire , tous les types de la Comédie : Harpagon, le Ment
t œil pour œil et dent pour dent, et on se tromperait. L’historien de Voltaire a une conscience que Voltaire n’eut pas. Dans le
nt, et on se tromperait. L’historien de Voltaire a une conscience que Voltaire n’eut pas. Dans le livre d’une si effroyable accu
accusation d’improbité et de lésinerie qu’il lance aujourd’hui contre Voltaire , chaque fait, trié par l’examen, porte l’indicati
rage ! Si les influences négatives, anarchiques, impies, laissées par Voltaire , dont on a pu dire, en pensant à ses successeurs,
e cendre froidie, sous la pierre indulgente du tombeau. Mais dégrader Voltaire au plus avant de sa personnalité, lui qui n’eut q
x et ferme, et M. Nicolardot a été cet esprit-là. Il a réalisé contre Voltaire l’idée de Voltaire. Le 26 juin 1765, Voltaire man
icolardot a été cet esprit-là. Il a réalisé contre Voltaire l’idée de Voltaire . Le 26 juin 1765, Voltaire mandait à Helvétius :
là. Il a réalisé contre Voltaire l’idée de Voltaire. Le 26 juin 1765, Voltaire mandait à Helvétius : « Nous aurions besoin d’un
our vous, et vous rendriez service au genre humain. » Eh bien, ce que Voltaire demandait à Helvétius, M. Nicolardot l’offre aujo
ndait à Helvétius, M. Nicolardot l’offre aujourd’hui aux partisans de Voltaire . Ces messieurs sont servis ! Il a, dans son énorm
ces témoignages, qui ne vont à rien moins qu’au déshonneur complet de Voltaire et dont l’auteur du Ménage et finances prend intr
ute, parlera-t-elle ? Les voltairiens, qui croient bien à l’esprit de Voltaire , ne croient pas tout à fait autant à son caractèr
i n’est ni voltairien ni français, de vouloir défendre la moralité de Voltaire  ? Telle est la question. M. Louis Nicolardot n’a
la question. M. Louis Nicolardot n’a vu que cela, lui, la moralité de Voltaire , dans cette biographie qui ne touche pas à son gé
. Il y a plus ; dans cette biographie atroce, mais juste, le génie de Voltaire nous apparaît par des côtés imprévus et presque i
et rayonne cette capacité formidable d’homme d’affaires, qui était en Voltaire à un bien autre degré que tous ses autres talents
ir. Nul n’a mieux vu et n’a mieux fait voir cette qualité d’esprit de Voltaire que M. Nicolardot, et nul n’a mieux conclu, en la
Voltaire que M. Nicolardot, et nul n’a mieux conclu, en la voyant, du Voltaire administrateur rapace, dans sa colonie de Ferney,
reste, qu’on ne s’y méprenne pas ! le livre du Ménage et Finances de Voltaire n’a pas seulement dans la pensée de son auteur le
e curieux appartement qu’on oublie. En effet, il y a dans l’esprit de Voltaire une telle complexité de puissances, qu’on n’arriv
uances et leurs trésors. L’ouvrage de M. Louis Nicolardot, saisissant Voltaire bien plus dans tous les jours de la vie que dans
isir à le revoir, et pardonneront à l’auteur de Ménage et Finances de Voltaire ce que l’esprit de parti, soit qu’il parle, soit
. 9. Ils en ont parlé cependant. L’auteur de Ménage et Finances de Voltaire a eu l’honneur d’être un des hommes les plus insu
5 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126
Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue acadé
pides et définitifs, qui sont partout semés dans la correspondance de Voltaire et dans toutes ses œuvres, et, bien assuré alors
oins embarrassé à parler de l’homme et à le montrer dans ses misères. Voltaire revenait de Berlin où il était allé étourdiment s
s de séjour en Suisse sont marquées par beaucoup de joie, de gaieté ; Voltaire sent qu’il est redevenu libre ; il se mêle à la v
e un commerce de lettres qui ne cessera plus. Cette correspondance de Voltaire avec d’Alembert est essentielle pour avoir la cle
Beuchot où elle est fondue dans la Correspondance générale. La vie de Voltaire est une comédie : la correspondance avec d’Alembe
sses et le fond ; le reste n’est plus ou moins que de l’avant-scène. Voltaire , à peine assis en Suisse, envoie à d’Alembert des
ésus-Christ des ministres protestants, soulève l’opinion à Genève, et Voltaire , qui est sur les lieux, s’en ressent. Il écrit po
entreprise commence à rencontrer à Paris une opposition sérieuse. Ici Voltaire , tandis qu’il mène en Suisse une vie de grand sei
ni enrégimentée : c’est à la mettre sur pied que travaille ardemment Voltaire . Voltaire jeune a été seul, sans partisans, sans
mentée : c’est à la mettre sur pied que travaille ardemment Voltaire. Voltaire jeune a été seul, sans partisans, sans appui ; ce
tre côté, moins pétulant mais plus fixe, jouant sec et serré, retient Voltaire et le maintient ; souvent excité par lui, il l’ex
res, dans le chemin de la vérité ! » C’est le refrain perpétuel. Mais Voltaire , qui y a été pris plus d’une fois, pense à se met
esprit ; il touche très bien l’endroit délicat, et qui fait désirer à Voltaire de n’être pas tout entier à la merci de Genève :
r les monarchies. » À la réponse précise et catégorique du président, Voltaire semble oublier ce qu’il a proposé lui-même ; il r
e liberté. Quand, après quelques débats, le marché fut conclu et que Voltaire eut acheté à vie le château et la terre de Tourne
ir pied en deux endroits : Vous vous trompez, lui répond joyeusement Voltaire , j’ai quatre pattes au lieu de deux : un pied à L
dins des Délices. — Écrivez-moi par la poste, et mettez hardiment : À Voltaire , gentilhomme ordinaire du Roi, au château de Fern
urent après eux. En faisant son marché avec le président de Brosses, Voltaire a stipulé expressément qu’il jouirait de tous les
ourney ; on le voit en ce temps signer quelques-unes de ses lettres : Voltaire , comte de Tourney. Il a deux curés à ses ordres,
l’entreprise ; Palissot va mettre sur la scène les philosophes ; mais Voltaire qui, dès son entrée en possession, a fait bâtir u
le du philosophe disparaît ici et se confond dans l’orgueil du riche. Voltaire a le bonheur insolent. Ce moment est décisif dans
Voltaire a le bonheur insolent. Ce moment est décisif dans la vie de Voltaire , et signale en effet son véritable avènement à la
u procès. J’ai dit qu’après quelques débats sur les termes du marché, Voltaire acheta du président la terre et le château de Tou
en commençant comme de juste par le théâtre. Il avait été stipulé que Voltaire userait de tout en bon usufruitier, et comme fera
faire ; c’était un bail bien enchevêtré. À peine entré en possession, Voltaire commence, sous tous les prétextes, à recourir au
oit, une communauté d’habitants fût incapable de posséder une dîme) ; Voltaire prend feu, il fait appel au président : « Ayez co
n de l’orgueil en lieu et place de l’humaine charité. À côté de cela, Voltaire n’a garde d’oublier quatre mille petits ceps de B
nt dits pour jamais entre nous. Mais les choses ne vont point ainsi. Voltaire ne se laisse point tranquilliser, et il n’est poi
Au moment où les gens d’affaires vont commencer cette reconnaissance, Voltaire coupe court et l’élude. Il propose au président d
sans y faire grande attention, on pourrait dire que cette mobilité de Voltaire est très naturelle à un homme d’esprit et d’imagi
t foncier et les autres franchises maintenues à la terre de Tourney). Voltaire , qui ne veut point payer, affecte de tout confond
honneurs comme tel. Ces honneurs sont une grande affaire. Le jour où Voltaire a fait son entrée seigneuriale en son château de
ans un petit endroit appelé La Perrière, sur le territoire de Genève, Voltaire prétendra que ce lieu de La Perrière ne relève po
qu’au bien d’autrui et ne marchandant pas d’ailleurs son plaisir, que Voltaire fait des siennes dans cette terre de Tourney, et
la plus grosse et à la misérable affaire qui fit la rupture. Lorsque Voltaire prit possession de Tourney (décembre 1758), il y
lieu, marchand de bois de son état, nommé Charlot Baudy. Un jour que Voltaire , causant avec le président, se plaignait de manqu
, et il se chargea lui-même d’en parler à l’homme : de là livraison à Voltaire par ledit Charlot de quatorze moules de bois, mes
oules de bois, mesure du pays. Le bois livré et brûlé, l’envie prit à Voltaire de ne le point payer au marchand et de supposer q
ronner les autres, prit des proportions extrêmes par l’opiniâtreté de Voltaire et la mauvaise foi qu’il mit à défendre son dire.
er et où déjà le président lui avait écrit une lettre polie et ferme, Voltaire , selon un procédé qui lui était habituel, se jeta
! ce mot de curé nous dit tout : ce n’était qu’une autre passion chez Voltaire , qui venait à la traverse, et qui suspendait un m
ir que le jeune homme sortait de chez une femme de mauvaise vie. Mais Voltaire ne voulait pas seulement réparation et justice, i
ent pour cette affaire qui flattait sa passion dominante et sa haine, Voltaire revint à sa passion plus sourde, aux quatorze mou
t de quatorze moules de bois, si ce n’est à un couvent de Capucins. » Voltaire comparé à un couvent de Capucins, au moment où il
r la demande d’arbitrage, le président déclare qu’il n’y a pas lieu : Voltaire doit les quatorze moules de bois au marchand qui
heureuse. Lisez souvent la lettre de M. Haller, elle est très sage. Voltaire avait insinué que le président comptait sur son c
e de M. de Brosses fut écrite en marge même de la lettre insolente de Voltaire auquel il renvoya le tout, et avec ce dernier mot
montra plus juste que généreux. Il me semble que, dans ses lettres à Voltaire , et quand il est question des chances plus ou moi
rès la mort de tous deux, Mme Denis, alors Mme Duvivier, héritière de Voltaire , dut payer au fils de M. de Brosses une somme de
ns et détériorations qu’avait subies la propriété ; ce qui prouve que Voltaire n’avait pas ménagé l’usufruit. Tout cet éclat pas
re n’avait pas ménagé l’usufruit. Tout cet éclat passé et non oublié, Voltaire reste donc propriétaire à vie et usufruitier de T
présenter pour remplacer le président Hénault ; mais ici il retrouve Voltaire . On lui avait dit dans le temps de sa querelle :
est que l’adversaire peut avoir recours au mensonge et à la calomnie. Voltaire ne s’en fit faute. D’Alembert et lui s’étaient de
’étaient de plus en plus ligués et confédérés durant ces neuf années. Voltaire avait réalisé son vœu : Je voudrais que les phil
rûler ou du moins exclure qui je voudrai. » — Au premier vent qu’eut Voltaire de la candidature du président de Brosses, il écr
qu’il avait publié son mémoire sur le culte idolâtrique des Fétiches, Voltaire , se hâtant d’y voir plus que le président n’avait
de tout procédé et de toute justice. D’Alembert s’empresse d’avertir Voltaire que le président compte en effet beaucoup de part
i venait de traduire les Géorgiques : « Si vous ne le prenez pas, dit Voltaire , ne pourriez-vous pas avoir quelque espèce de gra
on seulement d’écarter de Brosses, mais de le dégoûter pour toujours. Voltaire fait jouer toutes ses machines ; on essaie, en so
ralentir et d’intimider le docte Foncemagne, qui pousse le président. Voltaire écrit lettre sur lettre au maréchal de Richelieu,
ir voulu dénoncer. » Trouvant de la résistance à son vœu d’exclusion, Voltaire autorise enfin d’Alembert à dire de sa part tout
rnaud. Le président de Brosses, pour n’avoir pas voulu faire cadeau à Voltaire des quatorze moules de bois livrés par Charlot Ba
e ces odieuses imputations de dol, insinuées avec tant d’impudeur par Voltaire , si la correspondance mise au jour ne montrait ne
dites à l’oreille de tant de gens n’empêchèrent pas, cinq ans après, Voltaire renouant avec M. de Brosses, devenu alors premier
vos bonnes grâces. » Littérairement, de Brosses eut une fois à juger Voltaire  ; c’est à la fin de sa Vie de Salluste, et il le
t aussi d’imiter les deux plus beaux esprits du siècle (Fontenelle et Voltaire ), et qui veulent prendre notamment à ce dernier «
s de se trouver ensemble. Mais celui-ci, s’empresse-t-il d’ajouter de Voltaire , le plus grand coloriste qui fut jamais, le plus
d nombre de faibles copistes ». Si de Brosses accorde beaucoup trop à Voltaire quand il l’appelle le plus grand coloriste du mon
applique indifféremment la même manière à tous les ordres de sujets. Voltaire , en effet, n’a qu’une prose : que ce soit une his
esprits d’un temps plus voisin, à quelques-uns des héritiers mêmes de Voltaire ), ma morale, c’est qu’en ayant tous nos défauts,
entir. « Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal, écrivait Voltaire à Thieriot ; c’est une très grande vertu quand il
’ils le peuvent et autant qu’ils l’osent, ce que se refusaient si peu Voltaire et d’Alembert. Être sincère et de bonne foi, fût-
pour éviter le mal et pour conserver l’honnête homme en nous. Quant à Voltaire , il est impossible, lorsqu’on le connaît bien et
Le souhait n’est pas de Perse, mais de Juvénal (Satire X). 21. [NdA] Voltaire le dit nettement dans une lettre à d’Alembert (19
), j’y trouve des jugements d’une précision définitive et terrible : Voltaire s’est conduit ici en faquin et en fourbe consommé
aquin et en fourbe consommé ; je lui ai dit son fait comme il mérite… Voltaire est le plus méchant fou que j’aie connu de ma vie
me console des regrets que j’ai de son esprit… Croiriez-vous bien que Voltaire , après tous les tours qu’il m’a joués, a fait des
6 (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »
CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire I Voltaire, poëte, historien, philosophe,
CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire I Voltaire , poëte, historien, philosophe, est l’homme le plu
entière se présente à l’imagination du lecteur, et qu’on ne peut dire Voltaire sans que la France apparaisse avec toutes ses gra
fauts, à l’esprit de l’Europe. Ces deux hommes universels, Cicéron et Voltaire , ont d’autant plus de rapports entre eux que l’un
’action. À ce titre, je n’ai jamais pu penser à Cicéron sans penser à Voltaire , et je n’ai jamais pu lire Voltaire sans penser à
pu penser à Cicéron sans penser à Voltaire, et je n’ai jamais pu lire Voltaire sans penser à Cicéron. À un autre titre encore, i
ensée humaine. Cicéron vivant fut égorgé par ses ennemis politiques ; Voltaire mort fut assassiné dans sa mémoire et traîné mill
ité n’est pas venu et ne viendra pas de plusieurs siècles encore pour Voltaire . Essayons de le devancer en présentant ici un por
e Paris, le 20 février 1694. Il ne prit qu’à vingt-cinq ans le nom de Voltaire d’un petit fief de sa mère dans l’Anjou. Son père
vec le sang le don de la grâce, le don le plus naturel de l’esprit de Voltaire . Son génie, en effet, commença par la grâce, ce d
t lié avec la mère du duc de Richelieu, l’ami futur et inséparable de Voltaire . Cette liaison du diplomate italien avec ces deux
par quelques écrivains curieux des indices de parenté indirecte entre Voltaire et le duc de Richelieu. La verve étincelante et f
fréquenter les courtisanes politiques d’Athènes. Il présenta le jeune Voltaire chez la vieille et célèbre Ninon de Lenclos, rest
oëte, n’étaient certainement pas des livres de théologie ou de piété. Voltaire connut chez Ninon l’abbé de la Fare, l’abbé Court
le était la corruption en précepte et en exemple pour un jeune homme. Voltaire s’y souilla l’imagination pendant qu’il s’y forma
bbé de Châteauneuf : l’abbé, pour apaiser la famille, envoya le jeune Voltaire en Hollande, en le recommandant comme une espéran
it plusieurs filles d’une extrême jeunesse et d’une naissante beauté. Voltaire devint éperdument amoureux de l’aînée de mesdemoi
fille partagea la passion du jeune attaché d’ambassade. La figure de Voltaire , séduisante de physionomie, son esprit plus sédui
’âge, la mauvaise renommée de la mère emportèrent ces serments ; mais Voltaire conserva toujours le tendre souvenir de ce premie
on, Camoëns vivent, la Henriade est morte en moins de cent ans ; mais Voltaire vit éternellement, non dans la Henriade, non dans
ns ses tragédies, mais dans l’universalité de son nom. Le monument de Voltaire , c’est lui-même ; son véritable ouvrage, c’est l’
és. Les plaisirs du régent étaient des scandales, la cour une orgie ; Voltaire , tantôt caressé par les complaisances poétiques d
Bolingbroke, l’homme d’État célèbre, retiré en France et avec lequel Voltaire avait été lié précédemment en Touraine, pour son
is excellents, fut évidemment le modèle d’élégance attique sur lequel Voltaire aurait voulu mouler sa vie, si la France eût été
r l’Italie moderne, par l’Espagne ou par la France jusqu’à Corneille. Voltaire , bien qu’il fût violemment choqué par l’étrangeté
courut libéralement à cette souscription en faveur du poëte français. Voltaire plaça les fonds provenant de cette munificence de
ateurs du temps en France. Ces opérations, surveillées au bénéfice de Voltaire par les frères Pâris, ses bienfaiteurs et ses ami
e en même temps de son père et de son frère, fut placée également par Voltaire en spéculations très-lucratives. Résolu à ne pas
t à deux cent mille livres de rente. Cette fortune n’était point pour Voltaire une ostentation de luxe, mais une mesure de prude
ce tragique dont le talent et les charmes avaient séduit la France et Voltaire . On lui avait refusé une sépulture décente en ter
épouille mortelle avait été jetée nuitamment dans une voirie humaine. Voltaire regrettait surtout en elle l’actrice éloquente et
valurent un de ces succès qui se prolongent à travers tout un siècle. Voltaire , à dater de ce poëme, fut sans rival au théâtre.
toutes les révélations. Caché sous le faux nom de l’abbé de Chaulieu, Voltaire échappa à la vengeance de l’Église et du gouverne
uve de la Grande-Bretagne. Il fut le premier après Saint-Évremond, le Voltaire du dix-septième siècle, qui colonisa les idées an
amitié avant sa mort ; mais cette froideur, trop motivée par celle de Voltaire , ne fut dans madame du Châtelet que le juste ress
re, tantôt par les menaces de persécution qui planaient sur le nom de Voltaire , ils résolurent de prévenir le bannissement par u
nifique résidence la capitale rurale des deux provinces. C’est là que Voltaire , dans la plénitude de son génie, passa plusieurs
valle d’études, d’inspirations tragiques, de loisirs et d’amours, que Voltaire conçut et ébaucha le poëme facétieux de la Pucell
é, ni la naïveté d’enfant qui s’amuse lui-même de ses propres contes. Voltaire égratigne, Arioste caresse. On ricane avec l’un,
e avec l’un, on sourit avec l’autre. De plus, l’Arioste est amoureux, Voltaire n’est que libertin dans son poëme ; aussi le succ
eux en poésie, en histoire, en érudition de tout genre, n’empêcha pas Voltaire de grandir en tout sens. Aussi, pendant cette ret
et pas de scruter anecdotiquement les contes sur la mort de l’amie de Voltaire . Entre madame du Châtelet et lui, l’amour était é
, malgré toutes ces qualités très-remarquables du style historique de Voltaire , dans la Vie de Charles XII comme dans le Siècle
cite reflète plus d’éclairs sur l’abîme des caractères. On feuillette Voltaire , on grave Thucydide et Tacite dans sa mémoire. Ma
t eu si peu d’historiens lisibles et véridiques jusque-là qu’on plaça Voltaire au premier rang, parce qu’il avait remplacé, le p
s, ces chefs-d’œuvre des esprits courts et des mauvais cœurs, harcela Voltaire depuis ce moment jusqu’au tombeau. Il affecta la
ttéraire, Fréron, s’acharna à toutes les publications du grand poëte. Voltaire méprisa Piron, il eut le tort de relever par des
up de foudre, la foudre s’éteindrait dans la boue. Un hasard préserva Voltaire de la persécution sollicitée contre lui. XIV
la persécution sollicitée contre lui. XIV Frédéric II, l’ami de Voltaire , venait de monter du cachot au trône ; la France
hot au trône ; la France avait intérêt à l’attirer dans son alliance. Voltaire s’offrit pour porter au jeune roi des paroles sec
taire s’offrit pour porter au jeune roi des paroles secrètes de paix. Voltaire échoua dans sa négociation, mais il y montra un t
avilie et peu sûre à sa cour. Madame de Pompadour elle-même sacrifia Voltaire qu’elle aimait à l’antipathie du roi. Elle protég
ëte tragique Crébillon, talent âpre et sauvage, prétendit l’opposer à Voltaire pour effacer Zaïre, Mérope, Mahomet sous l’ombre
e. Vilain rôle pour une province qui avait enfanté Bossuet et Buffon. Voltaire sentit vivement l’injure. Frédéric saisit l’insta
nt l’injure. Frédéric saisit l’instant du dégoût, l’appela à sa cour. Voltaire y trouverait, indépendamment de l’amitié d’un roi
ans les palais du roi et l’intimité d’un homme supérieur à son trône. Voltaire accepta secrètement ces propositions ; il prit co
made d’aventuriers d’esprit, fuyant leur patrie et cherchant fortune. Voltaire , en arrivant, effaçait de son nom toute cette fou
ssus la tête des peuples, l’étude enfin, ce premier des plaisirs pour Voltaire , remplirent les premières années de cet exil aupr
tteinte, la monotonie, pédantisme allemand, désenchantèrent trop tard Voltaire . Il demanda son congé ; il renvoya, avec des vers
. On se brouilla, on se réconcilia, on se brouilla de nouveau ; enfin Voltaire quitta presque furtivement cette Prusse où il tre
, dans leur auberge, jusqu’à ce que le consul de Prusse eût obtenu de Voltaire la restitution de quelques poésies manuscrites du
d’un poëte couronné envers un poëte désarmé et fugitif firent jeter à Voltaire des cris d’indignation qui retentirent dans toute
ux caresses. Le monde fut initié aux scandales de cette rupture entre Voltaire et Frédéric. Voltaire y perdit en dignité, Frédér
fut initié aux scandales de cette rupture entre Voltaire et Frédéric. Voltaire y perdit en dignité, Frédéric en considération. L
igeste, mais d’un caractère naïf et tolérant, qui plaisait beaucoup à Voltaire . Le poëte et l’homme de cour y mena la vie d’un b
ivoque qui confessait le théiste dans l’œuvre du citoyen : À Dieu par Voltaire . Il y appela de Genève et des villes voisines des
’aurore matinale dans les splendeurs de ce soleil couchant. C’est que Voltaire , il faut le reconnaître, ne vivait pas tant en lu
lles que soient ses erreurs personnelles, on ne peut méconnaître dans Voltaire cette passion désintéressée de la vérité. Sa phil
umière irrité par les ténèbres. C’est peut-être aussi que le génie de Voltaire est le mouvement, que cet excès du mouvement de l
s besoin d’aliment. XX Ce fut donc l’âge de la philosophie pour Voltaire . Le libertinage d’esprit avait dissipé sa jeuness
a entre soixante et soixante-dix ans. Quelle fut cette philosophie de Voltaire  ? Fut-elle, comme on n’a pas cessé de l’écrire, u
tellectuel, et l’aspiration la plus sainte de l’humanité ; en un mot, Voltaire fut-il athée ? Non, ses calomniateurs seuls ont c
les que le néant ; mais ces crimes de la raison contre elle-même dans Voltaire sont de lâches complaisances de plume, de honteus
té que l’on doit à la vérité et même à l’erreur, le vrai caractère de Voltaire philosophe. Ce fut le dernier ou le premier des t
ysique du bon sens de l’esprit, d’ailleurs si juste et si logique, de Voltaire , obscurcissait cette religion de la Providence. V
logique, de Voltaire, obscurcissait cette religion de la Providence. Voltaire admettait cette Providence pour les généralités d
ini. Cette erreur incompréhensible dans la métaphysique religieuse de Voltaire est un vice de raisonnement ou un défaut de réfle
rite aux yeux du sage suprême. Cette aberration de la métaphysique de Voltaire ne détruit pas moins la conscience dans l’homme q
sme selon l’universalité, l’ubiquité et l’infini de Dieu. XXIII Voltaire employa les vingt-cinq dernières années de sa vie
erniser ou pour ajourner les philosophies ou les religions nouvelles. Voltaire ne croyait, à cet égard, qu’à l’histoire ; il ne
ournées contre les restes du polythéisme mourant. Cette résolution de Voltaire , d’éviter à tout prix la persécution et le martyr
gnité et la grandeur du philosophe. Socrate mourant est plus beau que Voltaire riant à l’abri des Alpes et lançant des flèches s
eoisie, le clergé inférieur lui-même étaient les complices secrets de Voltaire dans cette réforme des idées et des institutions
prit déridait tout son siècle. XXIV En politique, au contraire, Voltaire rassurait les rois, les ministres, les cours, par
qui rêvait une égalité niveleuse entre les hommes prédestinés, selon Voltaire , à toutes les inégalités par la nature et par la
la solitude et dans la paix de Ferney. Le clergé, jaloux d’obtenir de Voltaire mourant un désaveu de sa mémorable impiété, obser
ières heures pour lui arracher l’apparence au moins d’un acte de foi. Voltaire ne voulait pas plus de la voirie après sa mort qu
ne ou dans un christianisme philosophique. L’influence alternative de Voltaire sur l’esprit humain a suivi depuis 1778 la destin
s déceptions et les radicalismes sanguinaires de 1793. L’influence de Voltaire reprit son ascendant sous le Directoire jusqu’au
u Christianisme un coup éclatant à la philosophie et à l’influence de Voltaire . Le libéralisme de 1815 à 1830 réveilla ce nom et
lait faire le type de la démocratie parlementaire. Cette influence de Voltaire resta vivante, mais inerte, sous le gouvernement
e et la respectueuse liberté des consciences, enleva à l’influence de Voltaire le point d’appui d’opposition qui la soutenait au
t, atténua en apparence, mais exalta en réalité l’influence future de Voltaire sur l’esprit français. Le monde tend rationnellem
ardemment, sera venue, ce jour-là seulement l’influence définitive de Voltaire sera fixée, et il ne restera de son nom et de son
l’univers, mais il le reproduisit aux regards en l’éclairant. Tel fut Voltaire  ; les esprits français, préoccupés d’un étroit or
7 (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »
illet 1858.] I L’ancien journal d’Arsène Houssaye annonce que le Roi Voltaire 15 est déjà à sa seconde édition, et quoiqu’il fa
enteuse musette, cependant un tel phénomène pourrait être une vérité. Voltaire est bien homme à emporter, sur la croupe de sa gl
de son succès, s’il en a un, comme dit la musette, et l’expliquer par Voltaire lui-même, qui suffit tout seul pour l’expliquer.
ar Voltaire lui-même, qui suffit tout seul pour l’expliquer. Il Voltaire , en effet, suffit seul, — et ceci, entendez-le bi
uent de son nom des livres que sans son nom on ne lirait pas, ni pour Voltaire lui-même, qu’on n’appelle que Roi aujourd’hui, et
ue Roi aujourd’hui, et qu’on appellerait Dieu si l’on avait du cœur ! Voltaire étant donné, avec tout ce qu’il est et tout ce qu
taire étant donné, avec tout ce qu’il est et tout ce que nous sommes, Voltaire , résumant à lui seul tant de choses vivantes qu’i
effraye. Ce n’est pas, croyez-le ! quand on sait embrasser d’un trait Voltaire et le xixe  siècle, que la grandeur de son succès
t homme d’ubiquité, cet homme qu’on retrouve partout et qui s’appelle Voltaire . Il n’a pas compris qu’à part même le talent de l
n s’improvisant une gravité inaccoutumée et en sacrant, sans rire, le roi Voltaire avec un vieux pot de pommade de la marquise de Po
! Comme tous les écrivains actuels qui ont parlé avec enthousiasme de Voltaire (et ils sont nombreux), Houssaye n’a pas dit le m
suprême, l’éloge suprême, auquel strictement, pour ceux qui l’aiment, Voltaire a droit. Qu’on le sache bien ! Il n’y a que deux
droit. Qu’on le sache bien ! Il n’y a que deux manières de parler de Voltaire . Ou l’on est son ennemi, ou on ne l’est pas ; et
gé, son genre de courage. Ne nous y trompons pas ! les admirateurs de Voltaire ne sont, après tout, rien de plus que les exécute
ianisme, qu’il faut conserver et faire fleurir, importe bien plus que Voltaire  ! Sans le voltairianisme et la libre pensée, peut
t-être même les plus badauds parmi les admirateurs à fond de train du Roi Voltaire ne s’abuseraient pas complètement sur le compte d
, en passant par tous les degrés du mépris ! IV Car tel il fut, Voltaire , cet homme qu’on nous vante, et, comme l’a prouvé
e, on lui refait une domination par une admiration rampante et rusée. Voltaire revient, dit-on ; il sort de son tombeau ! Le mot
taire revient, dit-on ; il sort de son tombeau ! Le mot est inexact : Voltaire n’était pas mort ; il n’a jamais été parti. Certe
neurs qui ont trahi leur cause et qui se sont donnés à la Révolution. Voltaire est particulièrement le séducteur des imbéciles,
sse dans le sérail des sept péchés capitaux, voilà surtout l’œuvre de Voltaire  : Hæc facit otia Voltarius ! On a beaucoup parlé,
main ; mais le caractère particulier de l’action et de l’influence de Voltaire , c’est précisément d’avoir, avec de la légèreté e
us le signor Pococurante, dans l’affreux roman de Candide ?… Eh bien, Voltaire a inventé aussi le pococurantisme philosophique,
sots ont été bien reconnaissants ! Ils ont été fidèles à la gloire de Voltaire . Ils ne l’ont pas faite, mais ils l’ont soutenue.
st la meilleure raison de croire à la puissance actuelle et future de Voltaire . Il a les sots ! Avec les corrompus de l’esprit,
parfaitement innocents ! Et c’est pour cela que sur cette question de Voltaire posée hier, posée aujourd’hui, et que, n’en doute
t. Les hommes qui sentent le mieux le mal, l’inépuisable mal que fait Voltaire , répugnent à le traiter comme il le mérite, ce ro
8 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »
novations de Crébillon. — L’homme et le poète. — § III. De l’Œdipe de Voltaire . — Des perfectionnements que lui doit la tragédie
a tragédie. — § IV. Zaïre et Mérope. — § V. Des défauts du théâtre de Voltaire et de leurs causes. — § VI. Du style de Voltaire
éfauts du théâtre de Voltaire et de leurs causes. — § VI. Du style de Voltaire dans ses tragédies. — § VII. De quelques imitateu
le de Voltaire dans ses tragédies. — § VII. De quelques imitateurs de Voltaire . — Tentatives pour régénérer la tragédie. — Ducis
nouveauté durable, n’avaient trouvé qu’un moyen de plus de chagriner Voltaire . Son meilleur ouvrage est un éclatant démenti à s
saient applaudir, à la représentation d’Œdipe, un poète de vingt ans. Voltaire était poète par la jeunesse, par sa vive admirati
prit de cette poétique n’est pas l’application étroite d’une théorie. Voltaire trouve du bon à prendre partout, même dans Shaksp
ir cette reine de l’art, de lui ôter sa couronne, la langue des vers, Voltaire , qui avait du génie, juge qu’il n’y a rien à tent
ur être plus près du réel on ne s’éloignât du beau. Ainsi amendée par Voltaire , la poétique de la tragédie du dix-septième siècl
usé longtemps des tirades et du monologue, la plus longue de toutes ; Voltaire raccourcit la tirade, réduisit le nombre des mono
personnages qui agissent, à des peintures vivantes, comme les voulait Voltaire . Pour ajouter à la vraisemblance par plus de spec
du tonnerre, des éclairs, des comparses pour représenter les foules. Voltaire demanda et obtint tous ces changements. On lui do
ang d’y voir la pièce assis sur des banquettes, et de s’y faire voir. Voltaire y réussit45. Ce sont là des innovations durables
re y réussit45. Ce sont là des innovations durables et à l’honneur de Voltaire . Mais ces libertés données à l’art avaient leur p
on plaisir. On en vit plus d’une preuve au temps même des réformes de Voltaire . Peu de personnes ont lu l’Hypermnestre de Lemier
t fait tomber son Guillaume Tell ; la scène en action le fit réussir. Voltaire lui-même est l’exemple le plus éclatant du péril
étonné l’auteur de ces sublimes créations. La pente était rapide, et Voltaire y était emporté par sa gloire. Il n’en resta pas
conditions de l’ancien théâtre ne prouvaient qu’une chose : c’est que Voltaire cherchait des excuses pour y avoir manqué. Sa cri
e de l’art de ses devanciers n’est qu’une apologie indirecte du sien. Voltaire , qui a eu du génie pour tant de choses, n’avait p
ers ont raison de reprocher au théâtre français. C’est à la scène que Voltaire a tous ses avantages ; il faut le juger en specta
gage ce qu’elle a dans le cœur. La représentation donne au théâtre de Voltaire un dernier avantage ; elle dérobe au parterre les
orique. Il s’en faut que cette seconde épreuve soit aussi favorable à Voltaire . Mais avant de dire par où il pèche, je voudrais
ins puissant ? Il n’y manque pas non plus de ces coups de théâtre que Voltaire veut dans la tragédie. La reconnaissance de Lusig
e maternelle ; j’y cherche vainement l’éloquence d’une mère. L’âme de Voltaire n’était pas assez tendre pour inventer dans un or
st du moins une admirable esquisse. § V. Des défauts du théâtre de Voltaire et de leurs causes. Voltaire n’a rien fait de
se. § V. Des défauts du théâtre de Voltaire et de leurs causes. Voltaire n’a rien fait de meilleur que Zaïre et Mérope. Ce
main ; car les bons vers ne sont que ces choses-là bien exprimées. Or Voltaire lui-même, malgré sa complaisance pour Mérope, n’e
a complaisance pour Mérope, n’eût pas été dupe du compte de la Harpe. Voltaire avait le sentiment de tout ce qu’il perdrait à la
ffre de lui-même aux coups. Pour nous, qui n’avons pas à craindre que Voltaire se moque de nous pour l’avoir cru sur parole, nou
îche que les personnages ont laissée de leurs pas. Dans le théâtre de Voltaire , l’invention n’est le plus souvent qu’une combina
m’étonne pas qu’on ait joué longtemps dans les collèges le théâtre de Voltaire . Des écoliers bien appris pouvaient se tirer agré
etits expédients et de fils dans la main d’un machiniste très habile. Voltaire a pris trop souvent le cœur humain pour un moyen
agités. Je retiens en vain un mot qui veut sortir ; les tragédies de Voltaire semblent toutes des ouvrages de jeunesse. Il n’y
s premiers, mais les premiers parmi leurs pareils. Les personnages de Voltaire ne sont pas nos pareils ; j’en accuse plus d’un d
econnaîtront des frères et des amis. « Une des premières règles, dit Voltaire , est de peindre les héros connus tels qu’ils sont
s de reconnaître Mahomet, Cicéron, César, aux portraits défigurés que Voltaire en a tracés. Il n’y a là ni ce que nous savons de
’antiquité ? Est-ce par quelques vers politiques que lui fait débiter Voltaire  ? Mais ces vers nous font penser à ceux de Cinna,
ssé à Racine Mithridate amoureux ; ne soyons pas plus difficiles pour Voltaire . Mais encore faudrait-il que le reste de la pièce
grippine, Néron, Phèdre, dans Racine. Ils sont égaux à leur renommée. Voltaire a mieux réussi dans les personnages de son invent
volontiers une fois, mais on n’a pas envie de les revoir. Au surplus, Voltaire nous met bien à l’aise avec eux : « C’est de la c
vin il y a la force. Parmi les personnages romanesques du théâtre de Voltaire , quelques-uns ont plus d’un père. Cideville, d’Ar
e la Harpe de juger du même style doctrinal les pièces romanesques de Voltaire et les tragédies de Corneille et de Racine, et d’
à des œuvres de marbre et d’airain ! Et n’est-il pas plaisant de voir Voltaire lui-même, dans ses charmantes lettres, donner des
ritiques et l’excès des louanges, tout cela pouvait tromper un moment Voltaire sur la valeur de son œuvre. Mais le goût reprenai
aire sur la valeur de son œuvre. Mais le goût reprenait le dessus, et Voltaire avait du goût même contre Voltaire. Quand Fréron
is le goût reprenait le dessus, et Voltaire avait du goût même contre Voltaire . Quand Fréron le harcelait de la gloire de Cornei
dont il plaisante ses pièces je sens une généreuse inquiétude. Autant Voltaire regimbe contre la correction qui lui vient d’autr
e. Ce que nous ôterions au poète, par amour de l’art, un historien de Voltaire aurait à le restituer au philosophe. On exposerai
oètes, les caractères restent vrais, en dépit de l’anachronisme. Dans Voltaire l’anachronisme est souvent tout le caractère de s
eul n’est pas du temps. Ce n’est pas le génie tragique qui a manqué à Voltaire  ; c’en est, si je puis parler ainsi, la gravité.
es motifs n’ait été la principale cause de la faiblesse du théâtre de Voltaire . Il en est bien autrement des œuvres de Corneille
ugés du parterre ou faisait du parterre le complaisant de sa vanité ! Voltaire commettait encore la tragédie en se partageant, d
es mémoires de physique, ni assez poète dans ses tragédies. Cependant Voltaire voulait faire bien, et il croyait n’y rien néglig
ssion d’ébauches superposées qu’une œuvre d’art. § VI. Du style de Voltaire dans ses tragédies. Il est plus aisé de dire c
s tragédies. Il est plus aisé de dire ce que n’est pas le style de Voltaire que ce qu’il est. Cette légèreté dans le choix de
n’est guère compatible avec un style. On trouve dans les tragédies de Voltaire des exemples de toutes les qualités du style : fo
ut esprit cultivé s’en fait une idée, et, à la différence de celui de Voltaire , il est plus aisé de dire ce qu’est ce style que
’il donnerait à l’homme de guerre tout ce qu’il ôterait à l’écrivain. Voltaire a des vers simples qui ont la précision et la plé
as à donner à son discours un corps et un caractère. Tous les vers de Voltaire semblent être des expédients. Là où les pensées s
ts sont des beautés, ailleurs, c’est une phraséologie d’emprunt, dont Voltaire se serait moqué dans les ouvrages d’un autre. Pir
erait moqué dans les ouvrages d’un autre. Piron disait d’une pièce de Voltaire qui n’avait pas réussi : « Il voudrait bien que j
me contre le poète tombé et un hommage au goût du critique. En effet, Voltaire désintéressé ne se trompe guère en fait de style.
pour caractériser le style de ses tragédies ; c’est le mot brillant. Voltaire est le père du style brillant. Comme on dit le gr
ATIVE POUR RÉGÉNÉRER LA TRAGÉDIE : DUCIS, LEMERCIER. La tragédie de Voltaire devait avoir beaucoup d’imitateurs. Il ne fallait
ommes donc attirés à la fois par notre vanité et notre paresse. Aussi Voltaire fit-il souche féconde. A peine de tant de tragédi
re, après lesquelles les ténèbres sont plus noires. Les imitateurs de Voltaire , et lui tout le premier, nous ont gâté le vers al
vers ? » disait excellemment Voltaire49. Rien, même avec le talent de Voltaire . Telle est toutefois la difficulté de ce grand ar
aux vers, ne fussent-ils que brillants, que l’œuvre des imitateurs de Voltaire doit être mentionnée avec honneur dans une histoi
rouverait à louer plus d’une beauté dans le Spartacus de Saurin, dont Voltaire trouve les vers duriuscules. Elle ferait une plac
it aussi quelques louanges pour le Siège de Calais de de Belloy, dont Voltaire disait : « Il a besoin d’un succès, il est mon am
de pâles témoignages de la prétention de la Harpe à l’universalité de Voltaire . Le dernier de ses imitateurs, Marie-Joseph Chéni
égénérer la tragédie qui se mourait entre les mains des imitateurs de Voltaire . Ducis voulut remplacer son faux poli par un peu
ges qui ne sont guère plus près de l’idéal que ceux des imitateurs de Voltaire , Ducis est pourtant fort au-dessus d’eux par quel
ucun des ouvrages que je viens de nommer n’égale les bonnes pièces de Voltaire  ; aucun, n’offre une scène à comparer à ses belle
ur la tragédie, et qu’il fallait du génie, même pour n’y tenir, comme Voltaire , que le second rang. Malgré bien des fautes, l’en
ette, représenté en 1772, fut un des derniers chagrins littéraires de Voltaire . C’est à ce propos qu’il écrivait au comte d’Arge
9 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20
ne fois, elle n’est pas moins difficile à conserver. Où en est-on sur Voltaire  ? à combattre encore, à se contredire, à se lance
ble d’esprits partis de points de vue fort différents se sont fait de Voltaire une assez juste idée, mais une idée qui est resté
du refroidissement. Je dis que pendant trois générations successives Voltaire a été sainement apprécié de quelques-uns, bien qu
de Mme Du Deffand, du président Hénault et autres de ce monde-là sur Voltaire , les jugements du président de Brosses, de Frédér
ai donné des échantillons), quiconque ferait cela aurait l’idée d’un Voltaire vrai, non convenu, non idéalisé et ennobli par l’
moins clairvoyants et bien informés se transmit peu. L’éloignement où Voltaire se tint dans ses dernières années, la révérence q
évolution eut fait son œuvre de ruine, bien des anciens adorateurs de Voltaire se détachèrent de son culte plus qu’à demi ; ils
par l’expérience. Marie-Joseph Chénier continuait de tout admirer de Voltaire , et l’épître qu’il lui adressa put devenir le pro
ontanes, par exemple, savaient fort bien concilier ce que méritait en Voltaire l’auteur charmant, et ce qui était dû au satiriqu
au philosophe imprudent, inexcusable. Dans cette seconde génération, Voltaire trouva donc des juges très éclairés, très équitab
’influence de M. de Chateaubriand (juge d’ailleurs assez équitable de Voltaire ), celle de Mme de Staël, c’est-à-dire de Rousseau
agi sur plusieurs d’entre nous, jusque dans nos premières lectures de Voltaire . Quelques-uns étaient tentés de lui trop refuser.
prit en est revenu, sans fléchir sur les points essentiels, à voir en Voltaire ce qu’il convient d’y voir avant tout lorsqu’on l
tions, et elles sont loin d’être épuisées. L’homme et l’écrivain chez Voltaire sont parfaitement définis et connus, ou du moins
onnus, ou du moins peuvent l’être : le combattant et le chef de parti Voltaire continue toujours. Comme un général mort, mais do
ir une fois de plus et de repasser rapidement en idée toute la vie de Voltaire . Elle ne change rien d’ailleurs à ce qu’on connai
illeurs à ce qu’on connaissait, elle n’y ajoute rien d’imprévu ; avec Voltaire , il ne faut plus s’attendre depuis longtemps à de
t la conquête. On est sous la Régence ; les rangs semblent confondus. Voltaire qui représente l’esprit ne conçoit nulle limite à
s succès, et tout en travaillant à ses tragédies, à son poème épique, Voltaire songe à ses affaires de fortune. Par un canal sûr
de je ne sais quelle compagnie ; les capitalistes sont tout trouvés. Voltaire est à Villars ; il s’y oublie un peu ; les gens i
est urgent qu’il revienne à Paris. Il faut voir comme le gentilhomme Voltaire reçoit l’avis de ces messieurs, les hommes d’arge
grand seigneur de l’esprit. Admire qui voudra cette faculté qu’avait Voltaire à vingt-quatre ans de faire des tragédies, un poè
consomme, Et les emplois de feu demandent tout un homme. Le feu chez Voltaire fut toujours rapide. Ce ne fut qu’une flamme souv
ois dans la jeunesse. Ce grand monde et ces salons qui se disputaient Voltaire l’accomplirent à certains égards et firent de lui
à la fleur de fine raillerie et d’urbanité, on se plaît à se figurer Voltaire dans cette demi-retraite, dans ces jouissances de
la conversation et d’une étude communicative et sans contrainte. Mais Voltaire , en étant le dieu d’un tel monde et se modérant a
des poètes de son temps et le chef du parti philosophique, même alors Voltaire avait des regrets et des habitudes d’homme de soc
longue, on prend toujours la ride de son sourire. Quoi qu’il en soit, Voltaire , même au début, avant le rire bouffon et le rire
, Voltaire, même au début, avant le rire bouffon et le rire décharné, Voltaire dans sa fleur de gaieté et de malice était bien,
ais les cercles les plus agréables, cependant, ne suffisaient point à Voltaire et ne pouvaient l’enfermer : il en sortait, à tou
re eux et lui des guerres à mort. Le théâtre, la tragédie, qu’adorait Voltaire et où il excellait selon le goût de son temps, le
respectable du mot, le peintre de son siècle et du siècle précédent. Voltaire s’intéressait à tout ce qui se passait dans le mo
correspondance inédite donne peu de détails nouveaux sur la sortie de Voltaire hors du royaume en 1726 et sur cette retraite en
; elle fut sur lui profonde et indélébile. Cette période de la vie de Voltaire , ces trois années d’étude et de silence, où il en
e il en garda le souvenir. Cet endroit me paraît le seul de la vie de Voltaire qui fasse désirer encore des éclaircissements de
vent, se font et deviennent adultes : l’Angleterre a été ce lieu pour Voltaire . Il en revint définitivement formé, avec un fonds
à la date de 1724, était de 1726, et devait se rapporter au moment où Voltaire venait d’avoir affaire au chevalier de Rohan et s
réparation personnelle par les armes étant dès longtemps abandonnée, Voltaire essaya de réaliser en partie la dernière moitié d
’abord, cette manie de géométrie et de physique qui allait très peu à Voltaire , qui n’était chez lui qu’une imitation de la marq
tre pas une métaphore ; — en troisième lieu, cette impossibilité pour Voltaire , même châtelain, même amoureux, même physicien et
et sur cette géométrie de complaisance dont le goût prit subitement à Voltaire , le nouveau recueil nous fournit quelques lettres
re, en me le commentant, ce passage : Puisque me voilà en train, dit Voltaire en écrivant à un M. Pilot de l’Académie des scien
d’après. Ainsi il est étrange, me dit mon excellent avertisseur, que Voltaire s’étonne de ce que les angles ne sont pas proport
s pour le mesurer. Ce qui est plus étrange encore que l’étonnement de Voltaire , c’est que cet étonnement ait été partagé par l’i
cipes, ceux qui concernent le sinus, avaient déménagé ce matin-là. Et Voltaire , ce même homme qui trébuchait ainsi dans le détai
nde, ils emplissent les cieux… Ainsi cette excursion fort inutile de Voltaire dans les mathématiques, et qui allait devenir une
aussi marqués. — Nous continuerons de parcourir librement la vie de Voltaire , en prenant autant que possibles nos preuves et t
lin, dans un discours prononcé en séance publique (1868), a traité de Voltaire dans ses rapports avec les sciences naturelles. M
du 11 avril 1868 : « Je crois que les travaux scientifiques auxquels Voltaire s’est livré avec tant d’ardeur pendant son séjour
n doit rapporter ce positivisme qui forme le trait caractérislique de Voltaire . Je crois voir, en un mot, dans ces travaux de Vo
térislique de Voltaire. Je crois voir, en un mot, dans ces travaux de Voltaire , sinon le germe, tout au moins un élément très es
u faire, nous ressemblons plus ou moins à ce seigneur Pococurante que Voltaire lui-même a introduit dans Candide. Les critiques
10 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225
Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. Lundi 17 juin 1850. On peut être tran
moment, et aujourd’hui tout à fait passés. Je viens surtout parler de Voltaire , chez qui Mme de Graffigny nous introduit et qu’e
ourrais faire, en compagnie de quelques visiteuses comme Mme Suard, «  Voltaire à Ferney ». Aujourd’hui ce sera « Voltaire à Cire
iteuses comme Mme Suard, « Voltaire à Ferney ». Aujourd’hui ce sera «  Voltaire à Cirey ». Il faut pourtant dire quelque chose de
voulait point paraître trop tendre, riait pour s’empêcher de pleurer. Voltaire fondait bonnement en larmes, « car il n’a pas de
ur d’éclater. Ce soir-là, Mme du Châtelet ne fit point de géométrie ; Voltaire ne ferma point l’œil de la nuit, et il parut pres
Lorraine, et vient demander asile et hospitalité à Mme du Châtelet, à Voltaire . À peine arrivée en ce lieu, dont on racontait ta
ofitons. Mais, avant de l’écouter, sachons un peu comment et pourquoi Voltaire lui-même y est venu. Voltaire, du premier jour qu
ter, sachons un peu comment et pourquoi Voltaire lui-même y est venu. Voltaire , du premier jour qu’il débuta dans le monde et da
quelques privilégiés au-dessus des lois, au-dessus même de l’opinion. Voltaire , malheureux pour la première fois, s’exila en Ang
à cette passion dans un pays libre et en renonçant au sien. Cependant Voltaire n’était pas un pur Descartes, il avait besoin aus
Je ne demande qu’à vivre enseveli dans les montagnes de Cirey. Quand Voltaire écrivait cela, en mars 1735, il venait d’avoir qu
’hospitalité de Mme du Châtelet, il y contribuait largement lui-même. Voltaire avait une très grande fortune pour le temps (quel
telet, la reçoit poliment et assez froidement ; l’idole, c’est-à-dire Voltaire , entre un moment après dans la chambre, « un peti
es jusqu’alors. Elle nous décrit en détail la petite aile qu’habitait Voltaire , les tableaux encadrés dans les lambris, les glac
pour le voir ». Si l’on excepte l’appartement de la dame et celui de Voltaire , le reste de la maison est d’une malpropreté extr
lpropreté extrême, et parfaitement inconfortable, comme nous dirions. Voltaire s’inquiéterait encore de ses hôtes, mais Mme du C
nin. Celle-ci, excellente femme, bien connue par la correspondance de Voltaire , est depuis trois ou quatre ans à Cirey ; « elle
, ce qu’il y a de mieux, et elle n’en est pas plus savante pour cela. Voltaire rit d’elle, il l’appelle « gros chat » ; Mme de C
s vif plaisir. Ces deux esprits puissants, actifs, Mme du Châtelet et Voltaire , sont chacun à son œuvre ; elle aux sciences et à
ut renoncer à rien. Je me suis amusé à recueillir dans les lettres de Voltaire quelques passages qui le peignent au vif dans cet
née de goûts. Pour faire le plus charmant et le plus vrai portrait de Voltaire , il suffirait d’extraire avec choix quelques-unes
uffirait d’extraire avec choix quelques-unes de ses propres paroles ; Voltaire n’est pas homme à se contraindre, même en ce qui
de bonnes fortunes qu’on peut, sans être pourtant trop coquet. Voilà Voltaire pur esprit. Il avait pour principe qu’il faut dév
n joue la comédie, la tragédie, la farce, et jusqu’aux marionnettes ; Voltaire donne la lanterne magique. Quand on s’y met une f
ans ces grands jours et durant ces semaines dramatiques et féeriques, Voltaire est à l’état de pur génie. Cet homme toujours mou
e aiguille. Mais tous les jours ne sont pas si riants ; la gaieté de Voltaire n’est pas, chaque soir, si désintéressée et si lé
toucher à nu, mais sans l’exagérer, et en reconnaissant d’ailleurs à Voltaire ses qualités vives, irrésistibles, et, malgré tou
ibles, et, malgré tout, aimables. L’intimité de Mme du Châtelet et de Voltaire est bien saisie et sans rien d’outré. Le fait est
s nouvelles de son quartier », elle fait la guerre à l’historien dans Voltaire  ; elle lui garde sous clef, par exemple, son hist
che de la terminer. Elle fait pis, elle le tracasse sur ses vers. Ici Voltaire se révolte : c’est une querelle de ménage entre l
entre la géométrie et la poésie. Ma foi ! laissez là Newton, s’écrie Voltaire  : ce sont des rêveries. Vivent les vers ! — Il ai
, nous la contrarions tant que nous pouvons. C’est affreux d’empêcher Voltaire de faire des vers ! Mais le grand événement du s
parfaite sécurité et solitude, elle est bien surprise de voir entrer Voltaire , qui lui dit brusquement « qu’il est perdu et que
ffigny tout le récit de cette scène, à la fois terrible et burlesque. Voltaire pourtant, saisi de quelque compassion pour la pau
ment : « Je le dis à sa louange, ajoute-t-elle, dès le premier moment Voltaire me crut et me demanda aussitôt pardon. » Mais il
pitalière ; il lui fallait demeurer après cet affront. « Enfin le bon Voltaire , dit-elle, vint à midi ; il parut fâché jusqu’aux
casion de voir toute la sensibilité de son âme. » Depuis cet instant, Voltaire fit tout pour qu’elle oubliât la triste scène don
e première quinzaine est déjà loin ! Mme de Graffigny finit par juger Voltaire « le plus malheureux homme du monde » : Il sait
vant, elle ne se doutait pas, en jugeant l’excès de susceptibilité de Voltaire , qu’elle serait un jour elle-même auteur à ce poi
11 (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198
uctif, excellent et nécessaire à connaître pour juger d’un talent que Voltaire s’est amusé à grandir outre mesure, et d’une mora
n ou presque rien de précis sur Vauvenargues. On ne savait que ce que Voltaire en avait dit. Il est vrai qu’il en avait dit des
cepté du roi de Prusse, à l’adoration duquel il y a une contrepartie, Voltaire n’avait parlé ainsi de personne. C’était presque
ssurément, une telle furie d’admiration touchait au délire. Venant de Voltaire , cela ressemblait à une ironie ou à une gageure ;
nt de Voltaire, cela ressemblait à une ironie ou à une gageure ; mais Voltaire , qui a tant ri, ne riait pas. L’immense farceur é
t à l’écart d’eux ; mais entre ces qualités et celles que lui donnait Voltaire , il y avait l’imagination et le caprice de cet es
de son temps, et dont la vigueur n’était pas une fable, n’a pas eu de Voltaire qui l’ait pris dans son vitchoura d’Astrakan comm
a d’Astrakan comme Hercule prenait les Pygmées dans sa peau de lion : Voltaire , le Roi de son époque, a la manie du favoritisme
e, cher aux rhétoriques, du génie de Corneille et du génie de Racine, Voltaire prend feu comme un jeune homme pour cet officier
sage, de la littérature de garnison. Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire , dont la tête ne baissait pas encore (il avait ci
ort a trompée, mais que la vie n’a pas trahie. Il mourut au moment où Voltaire lui disait le mot de Virgile : « Tu seras Marcell
serait mort, sur pied, de son vivant ! II Et ceci est certain : Voltaire se serait dépris. L’engouement eût cessé, et la m
son ami, dans son modèle, des choses qui affligent la philosophie de Voltaire . Il les a notées, ces deux ou trois choses, et, s
u aux idées qu’il exprime dans sa Méditation sur la foi, par exemple, Voltaire eût pensé vite comme le Régent. Il aurait trouvé
squ’ici, qui auraient été les causes de rupture entre Vauvenargues et Voltaire , et c’est ici que la publication qu’il a faite éc
e moralité qui n’était pas du tout la philosophique et la païenne que Voltaire lui avait bâtie comme une pyramide de Rhodope. C’
s un siècle de philosophie et malgré les entortillantes flatteries de Voltaire , d’être nettement un philosophe. Sans être le ver
et le sage des sages, sans réaliser le type de l’Alcibiade-Zénon que Voltaire avait composé, Vauvenargues, ce malheureux offici
n’est pas le stoïque, revêtu des grâces de Platon, de la contrefaçon Voltaire  ; le juste d’Horace, que les ruines frappaient sa
l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire , Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux
t avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres e
 siècle ! Ainsi, au fond de ce griffonneur qui envoyait ses essais à Voltaire , le gentilhomme tenait bon comme le chrétien, et
athée comme d’Holbach ou La Mettrie, ni ennemi de Jésus-Christ comme Voltaire , ni matérialiste comme Diderot, ni déiste raccour
vec sa Méditation sur la foi et les autres passages de ses écrits que Voltaire appelait des « capucinades », en se priant de les
n pareil homme devait, un jour ou l’autre, être à couteaux tirés avec Voltaire , qui n’aimait pas les capucins de Saint-François,
losophie n’en avait pas fait le beau buste de marbre blanc que disait Voltaire , mais il croyait aux hommes et il était ambitieux
pas. Des deux côtés, il a manqué la gloire. La renommée qu’il doit à Voltaire tombera en miettes devant la Critique qui le touc
mme Charlemagne tenait son globe ; mais on s’étonnera des mérites que Voltaire a mis sous ce nom. Pour nous, il en a deux qui so
12 (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »
ctif, excellent et nécessaire à connaître pour juger d’un talent, que Voltaire s’est amusé à grandir outre mesure, et d’une mora
n ou presque rien de précis sur Vauvenargues. On ne savait que ce que Voltaire en avait dit. Il est vrai qu’il en avait dit des
cepté du roi de Prusse, à l’adoration duquel il y a une contrepartie, Voltaire n’avait parlé ainsi de personne. C’était presque
Assurément une telle furie d’admiration touchait au délire. Venant de Voltaire , cela ressemblait à une ironie du à une gageure,
ant de Voltaire, cela ressemblait à une ironie du à une gageure, mais Voltaire , qui a tant ri, ne riait pas. L’immense farceur é
ut à l’écart d’eux, mais entre ces qualités et celles que lui donnait Voltaire , il y avait l’imagination et le caprice de cet es
de son temps et dont la vigueur n’était pas une fable, n’a pas eu de Voltaire qui l’ait pris dans son vitchoura d’Astracan comm
ra d’Astracan comme Hercule prenait les Pygmées dans sa peau de lion. Voltaire , le Roi de son époque, a la manie du favoritisme,
e, cher aux rhétoriques, du génie de Corneille et du génie de Racine, Voltaire prend feu comme un jeune homme pour cet officier
sage, de la littérature de garnison. Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire , dont la tête ne baissait pas encore (il avait ci
ort a trompée, mais que la vie n’a pas trahie. Il mourut au moment où Voltaire lui disait le mot de Virgile : « tu seras Marcell
serait mort, sur pied, de son vivant ! II Et ceci est certain. Voltaire se serait dépris. L’engouement eût cessé, et la m
son ami, dans son modèle, des choses qui affligent la philosophie de Voltaire . Il les a notées, ces deux ou trois choses, et sa
u aux idées qu’il exprime dans sa Méditation sur la foi, par exemple, Voltaire eût pensé vite comme le Régent. Il aurait trouvé
squ’ici, qui auraient été les causes de rupture entre Vauvenargues et Voltaire , et c’est ici que la publication qu’il a faite éc
e moralité qui n’était pas du tout la philosophique et la païenne que Voltaire lui avait bâtie comme une pyramide de Rhodope. C’
s un siècle de philosophie et malgré les entortillantes flatteries de Voltaire , d’être nettement un philosophe. Sans être le ver
et le sage des sages, sans réaliser le type de l’Alcibiade-Zénon que Voltaire avait composé, Vauvenargues, ce malheureux offici
n’est pas le stoïque, revêtu des grâces de Platon, de la contrefaçon Voltaire , le juste d’Horace que les ruines frappaient sans
l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire , Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux
t avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres e
e siècle ! Ainsi, au fond de ce griffonneur qui envoyait ses essais à Voltaire , le gentilhomme tenait bon comme le chrétien, et
athée comme d’Holbach ou La Mettrie, ni ennemi de Jésus-Christ comme Voltaire , ni matérialiste comme Diderot, ni déiste raccour
c sa Méditation sur la foi, et les autres passages de ses écrits, que Voltaire appelait des « capucinades », en se priant de les
n pareil homme devait, un jour ou l’autre, être à couteaux tirés avec Voltaire , qui n’aimait pas les capucins de Saint-François,
losophie n’en avait pas fait le beau buste de marbre blanc que disait Voltaire , mais il croyait aux hommes et il était ambitieux
pas ! Des deux côtés, il a manqué la gloire. La renommée qu’il doit à Voltaire tombera en miettes devant la Critique qui le touc
omme Charlemagne tenait son globe, mais on s’étonnera des mérites que Voltaire a mis sous ce nom. Pour nous, il en a deux qui so
13 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38
Le voyage de Prusse et son essai d’établissement à Berlin furent pour Voltaire une triste campagne, dont il a été assez parlé, e
t où, en achetant à vie la comté de Tourney, du président de Brosses, Voltaire se trouva, à plus de titres encore, le seigneur q
sions qu’on a perdues. Dans tout ceci je m’attacherai à présenter le Voltaire , non pas le plus complet, mais le plus honorable
es mauvaises pièces du vieux tragique. D’Olivet, ancien professeur de Voltaire , s’était mis à étudier Racine en grammairien et y
avait relevé toutes sortes de fautes : Mon cher maître, lui écrivait Voltaire , je vous trouve quelquefois bien sévère avec Raci
d’après lui-même jusqu’à être souvent seul contre tous, Linguet, dont Voltaire a su apprécier les talents et la vigueur d’esprit
fort bien rendues. Linguet veut expliquer à ses contemporains comment Voltaire a pu être et paraître si universel, et par quel e
mais qui n’a pas celle de croire qu’on ait tous les talents. » Quand Voltaire a raison, il n’y a que lui pour avoir la raison s
et si légère. N’allons pas croire, toutefois, que Ferney ait corrigé Voltaire  : il était de ceux qui pensent qu’on ne se donne
i qui domine. On fait plus qu’entrevoir, pourtant, le fond du cœur de Voltaire et sa passion d’homme de parti, lorsque, écrivant
se rencontrent la modération et la sagesse ! Ce même M. Bordes, à qui Voltaire écrivait ainsi, était un ancien ami de Jean-Jacqu
depuis, son réfutateur et son adversaire. En lui parlant de Rousseau, Voltaire s’abandonne à toute son antipathie contre cet ému
fléchir sur la faiblesse du cœur humain chez les plus grands esprits. Voltaire vient d’écrire à la duchesse de Saxe-Gotha au suj
ligé de se réfugier à Ferney, et que si on avait dit tout d’un coup à Voltaire à table, en train de se déchaîner contre lui : « 
qui entre ! il est dans la cour du château, il vous demande asile », Voltaire n’aurait plus dit : Le misérable ! il se serait é
contre Rousseau, il ne faudrait point voir cependant de la jalousie. Voltaire n’était point jaloux ; il était passionné, injust
’asile qu’elle vous a donné. » Toute l’explication du mépris léger de Voltaire pour Rousseau est dans ces mots-là. Il ne comprit
un grotesque, par-ci par-là éloquent. Ce n’était pas un démocrate que Voltaire , et il n’est pas mauvais de le rappeler à ceux qu
de loin, et pour le besoin de leurs systèmes, veulent nous donner un Voltaire accommodé à la Jean-Jacques ; quand on aime à étu
s statues symbolisées dont on menace de faire les idoles de l’avenir. Voltaire est contre les majorités et les méprise ; en fait
quels il faut un joug, un aiguillon et du foin. Malheureuse parole ! Voltaire se moque quelque part du bruit qui avait couru qu
erney en marquisat : « Le marquis Crébillon, le marquis Marmontel, le marquis Voltaire , ne seraient bons qu’à être montrés à la foire av
tout s’oubliera. Il faut que ce soit un Français aussi Français que Voltaire qui dise de ces choses à sa nation d’alors et d’a
ses appréciations piquantes et sagaces, mais qui sentent la boutade, Voltaire oubliait ou ne prévoyait pas un adoucissement gra
s servi dans mon étude sur la margrave de Baireuth, ont fait dire que Voltaire , si habile à ménager et à nouer une négociation,
ne négociation, aurait pu faire un ministre. Il faut bien s’entendre. Voltaire avait certainement tout l’esprit nécessaire pour
ble et si irrésistible, est le contraire du tempérament politique. Si Voltaire avait été ministre, il y a des jours où Mme Denis
sous clef et de le cacher, pour qu’il ne parût pas un enfant. Ce que Voltaire aimait mieux que d’être ministre, c’était d’être
des amis solides pour le reste de sa vie. En s’installant à Ferney, Voltaire s’était donc emporté tout entier lui-même, avec s
comme il l’appelait, se ménager la protection du chancelier Maupeou. Voltaire n’avait point d’aversion pour ce ministère Maupeo
s espérances auxquelles l’avénement de Louis XVI ouvrit carrière, que Voltaire , philosophe et berger, manufacturier et laboureur
ent : « Nous sommes dans l’âge d’or jusqu’au cou. » Il était arrivé à Voltaire ce qui arrive naturellement à toute grande renomm
toute faite, on est plus aisément impartial et qu’on se doit à tous. Voltaire , disons-le, dans les dernières années de sa vie,
aison du roi, et surtout à la vérité, me force de vous écrire ainsi… Voltaire , absent de Paris depuis des années, et qui depuis
jamais autant écrit qu’alors et que jamais on n’avait écrit plus mal. Voltaire , homme de goût, était impitoyable pour le siècle
lus mal. Voltaire, homme de goût, était impitoyable pour le siècle de Voltaire . Mais patience ! moins d’un mois après cette lett
l n’a eu qu’à montrer son rayon, et le voyageur a quitté son manteau. Voltaire , retiré en Suisse depuis plus de vingt ans, n’ava
on ; qu’il est douteux que l’ami qui servait de lien entre Diderot et Voltaire (tome ii, page 519) fût Thieriot, et qu’il est bi
par son tour preste et dégagé, d’ouvrir cette lecture des lettres de Voltaire . 3. [NdA] Une espèce de revue littéraire que pu
de Ligne, qui, de son côté, raconte ce qui suit d’une conversation de Voltaire , à Ferney : Je n’aime pas, disait Voltaire, les
uit d’une conversation de Voltaire, à Ferney : Je n’aime pas, disait Voltaire , les gens de mauvaise foi et qui se contredisent.
 ; tout ce que j’ai est à lui. » Il en résulte bien certainement que Voltaire a dû dire quelque chose d’approchant. 5. [NdA]
14 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285
Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. Lundi 8 juillet 1850. Je dois, en com
ncore bon, la prose surtout s’y retrouvait excellente quand c’étaient Voltaire et ses proches voisins qui causaient ou qui écriv
je n’ai garde de dissimuler. Aujourd’hui, je continuerai de parler de Voltaire et de son amie Mme du Châtelet, qui s’offre à nou
de son temps de sourire que de le lui disputer. L’amour, l’amitié que Voltaire eut pour elle était fondée sur l’admiration même,
admiration qui ne s’est démentie à aucune époque ; et un homme comme Voltaire n’était jamais assez amoureux pour que l’esprit c
de son nom Mlle de Breteuil, née en 1706, de douze ans plus jeune que Voltaire . Elle eut une éducation forte, et apprit le latin
de Richelieu put l’inscrire sur la liste de ses brillantes conquêtes. Voltaire , qui l’avait rencontrée de tout temps, ne se lia
vingt-sept. Leurs esprits se convinrent et s’éprirent. La mission de Voltaire , à ce moment, était de naturaliser en France les
avec Clairaut, elle y fit des progrès remarquables et dépassa bientôt Voltaire , qui se contentait de l’admirer sans pouvoir la s
ée si au naturel, mais si en laid, l’arrivée de Mme du Châtelet et de Voltaire , un soir chez la duchesse du Maine, au château d’
ion à tout amusement, et persiste à ne se montrer qu’à la nuit close. Voltaire a fait des vers galants qui réparent un peu le ma
tites vues où se consumaient autour d’elle des esprits si distingués. Voltaire se trompait peut-être et avait le bandeau sur les
Dès les premiers temps de l’étroite liaison de Mme du Châtelet et de Voltaire (1734), celui-ci, ayant pris l’alarme sur un avis
nace pourrait bien avoir été un coup monté contre elle, pour effrayer Voltaire , pour l’éloigner et déconcerter leur bonheur. On
ait, pour le coup, ces vers charmants du bonhomme, qui vont si bien à Voltaire et à toute la race : Puis fiez-vous à rimeur qui
recommander, par d’Argental, la sagesse et l’incognito. L’incognito à Voltaire , cet homme, cet enfant amoureux de la célébrité !
l, nous retrouvons la Mme du Châtelet passionnée et tendre, celle que Voltaire nous a si bien peinte en deux mots, « un peu phil
elle s’exagère les périls ; son imagination va jusqu’à se représenter Voltaire peu en sûreté même en Hollande : « Je ne sais, éc
n bien, et qui craint à tout moment qu’on ne le jette dans la mer. » Voltaire continue en Hollande de faire des imprudences et
avenir comme femme, à un homme de lettres, aussi homme de lettres que Voltaire , à un poète aussi poète, et à la merci, chaque ma
ulance. À propos de ces perpétuels dérangements que les incartades de Voltaire apportaient dans l’existence de Mme du Châtelet,
de toutes les maisons qu’elle loue, la clause de toutes les folies de Voltaire . Véritablement, il est incroyable que l’on soit s
se donne encore le temps de choisir, écoutez un conseil : n’aimez ni Voltaire , ni Jean-Jacques, ni Goethe, ni Chateaubriand, si
la vie ne se règlent pas en si parfaite mesure. Mme du Châtelet aime Voltaire , et, en se rendant compte de tout à elle-même, el
point par où manqua finalement cette liaison de Mme du Châtelet et de Voltaire  : celui-ci fut plus homme de lettres qu’amant. Au
t de Voltaire : celui-ci fut plus homme de lettres qu’amant. Au fond, Voltaire n’était pas et ne pouvait être un véritable amant
es années elle s’y montra constante et fidèle. Ce furent les torts de Voltaire , et, si je puis dire, ses infidélités littéraires
s. En 1738, par exemple, au moment où Mme de Graffigny tomba à Cirey, Voltaire était dans une de ces crises et de ces quintes li
ur qu’ils font à Bruxelles à l’occasion du procès de Mme du Châtelet, Voltaire lui échappe complètement pour la politique. Il s’
s purent s’adoucir et se recouvrir durant les années suivantes, quand Voltaire , son premier caprice épuisé, parut être rentré da
était, elle pouvait se croire au port, lorsqu’étant allée passer avec Voltaire une partie des années 1747 et 1748 à Commercy et
celles que nous avons vues, et où elle s’inquiétait si activement de Voltaire . Au souffle d’une passion imprévue, on dirait que
et le lança brillamment dans le monde. L’impression de cette mort sur Voltaire fut vive et fait honneur à sa sensibilité. Son se
le renfermait était celui de M. de Saint-Lambert : « Ô ciel ! s’écrie Voltaire en levant et joignant les deux mains, voilà bien
ses de ce monde. » Mme du Châtelet avait à peine fermé les yeux, que Voltaire écrivait à Mme Du Deffand, avant toute autre pers
ir s’adressait bien ! La mort de Mme du Châtelet brisa l’existence de Voltaire et la remit en question. Privé de l’amie qui le f
15 (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387
désolent. À cet égard, — comme à plusieurs autres, — les tragédies de Voltaire sont autant au-dessus de celles de Crébillon ou d
retenue par quelque crainte du ridicule, et mêlée dans la tragédie de Voltaire à d’autres nouveautés, et d’un autre ordre, c’est
parce qu’il ne connaît que quelques attributs de la matière ? » [Cf.  Voltaire , édition Beuchot, t. 37, p. 41, 46]. C’est en ces
Voltaire, édition Beuchot, t. 37, p. 41, 46]. C’est en ces termes que Voltaire argumente contre Pascal ; et en effet toutes ces
Pascal ; et en effet toutes ces questions ne l’intéressent plus, lui, Voltaire , ni ses contemporains. Il croit savoir de l’homme
n, ses passions, ses instincts ; et ils ne s’attachent en tout, comme Voltaire , qu’à la peinture des mœurs. Qu’ils écrivent pour
t d’atteindre, le fond, qu’elle suppose en tout et partout identique. Voltaire le dit en propres termes : « La nature est partou
emèdes qu’il croit propres à les guérir ? C’est un peu ce que croyait Voltaire  ; c’est ce qu’il voulait dire, quand il reprochai
e dans le sanctuaire de la routine : on veut dire en Sorbonne. Si les Voltaire et les Montesquieu ne l’ont pas eux-mêmes nommée
r avantage de leur nouveauté » [Cf. Esprit des lois, XXVI, ch. 2], ou Voltaire , quand il se faisait toute une affaire avec son M
? Mais ce que nous ne craindrons pas d’affirmer, c’est qu’il avait lu Voltaire et Montesquieu, si même il ne s’inspirait d’eux,
les mœurs. Il en traduit encore plus manifestement l’esprit même, si Voltaire n’a conçu son Essai sur les mœurs qu’à dessein de
était une Histoire physique de la terre. On faisait cas de l’Essai de Voltaire sur la Nature du feu, et de ses Doutes sur la mes
e 1734, qui est celle de la publication des Lettres philosophiques de Voltaire . Nous savons d’autre part que Voltaire, dès 1726,
des Lettres philosophiques de Voltaire. Nous savons d’autre part que Voltaire , dès 1726, Montesquieu en 1729, Prévost vers le m
penser, et leur profond mépris pour les fadaises de l’école. » C’est Voltaire qui écrivait en ces termes à Helvétius, en oublia
vue, c’est la diversité de nature qui distingue les hommes entre eux. Voltaire en est un bon exemple, qui reproche à Racine que
à-dessus qu’il n’y ait pas ombre de psychologie dans les tragédies de Voltaire , dans sa Sémiramis, dans son Orphelin, dans son T
dirons-nous de la langue. On connaît le Commentaire sur Corneille, de Voltaire , et on sait de quelle timidité de goût ce Comment
, d’Alembert, la société du baron d’Holbach et celle de Mme d’Épinay, Voltaire lui-même, à dater de la Lettre sur les spectacles
ent que celle de Rousseau. Dix ou douze ans lui ont suffi pour égaler Voltaire même dans l’estime de son temps ; et l’opinion ne
 sujet de conversation » ! mais quelle victoire pour la philosophie ! Voltaire en a tressailli d’allégresse ; et d’Alembert y vo
u 12 août 1762]. Ce n’est pas au moins de lui, ni de Diderot, mais de Voltaire qu’il parle en ces termes. Le commencement de l’a
u droit criminel de France en est remis en question. Encore ici c’est Voltaire qui mène la campagne, et le Traité de la toléranc
s ennemis des beaux-arts » [Cf. Grimm, Correspondance, octobre 1767]. Voltaire écrit contre eux L’Homme aux quarante écus, qui n
grâce au patriarche ; car en vérité, si ce n’était l’intervention de Voltaire dans toutes ces affaires, elles n’appartiendraien
s la question du « produit net » et du « despotisme légal » qu’il est Voltaire  ; et il ne le serait pas s’il n’était devenu le d
appartiennent à l’histoire de la littérature. Ils ont dégagé le vrai Voltaire de lui-même. Ils lui ont fait entendre à lui-même
doctrine encyclopédique se réduit d’elle-même aux termes du déisme de Voltaire . Le Parlement condamne bien le Système de la natu
dans son Arrêt le réquisitoire de l’avocat général Séguier, et c’est Voltaire qui entreprend de combattre et de réfuter le livr
Voltaire qui entreprend de combattre et de réfuter le livre. Le même Voltaire revient à la charge quand paraît en 1773 l’ouvrag
esprit de société, leur goût pour la toilette », et leur littérature. Voltaire écrit : « Quelques Français transportent chez nou
ian. Les Géorgiques de l’abbé Delille, en 1769, ont fait événement et Voltaire les a déclarées, — avec les Saisons de Saint-Lamb
u’en revanche, après ces Mémoires dont la verve excite la jalousie de Voltaire , — et auxquels, pour être classiques, il ne manqu
éciser la nature ? Laissant toujours à part les derniers pamphlets de Voltaire et les derniers volumes de l’Histoire naturelle d
comme on dit, accouplés ensemble, un Fontenelle fanatisé. Disciple de Voltaire et ami très particulier de Turgot, membre de l’Ac
ge du Président de Montesquieu », 1755, au t. V de l’Encyclopédie ; —  Voltaire , Siècle de Louis XIV, au Catalogue des Écrivains,
x de sa plaisanterie ; — insuffisance ou légèreté de sa critique [Cf.  Voltaire dans son Commentaire]. — De quelques erreurs qu’i
aris, chez Prault, 1761-1762. V. — La première époque de la vie de Voltaire [1694-1750] 1º Les Sources. — Voltaire, lui-m
emière époque de la vie de Voltaire [1694-1750] 1º Les Sources. —  Voltaire , lui-même et d’abord, dans ses Œuvres complètes,
orrespondance, édition Moland, Paris, 1878-1882 ; — Condorcet, Vie de Voltaire , 1787 ; — G. Desnoiresterres, Voltaire et la soci
878-1882 ; — Condorcet, Vie de Voltaire, 1787 ; — G. Desnoiresterres, Voltaire et la société française au xviiie  siècle, deuxiè
mes, Paris, 1871-1876 ; — et G. Bengesco, Bibliographie des œuvres de Voltaire , quatre volumes, Paris, 1882-1890. L’ouvrage de D
uxquels ils renvoient Nous y ajouterons cependant, afin qu’on ait sur Voltaire l’opinion de l’étranger ; John Morley, Voltaire,
t, afin qu’on ait sur Voltaire l’opinion de l’étranger ; John Morley, Voltaire , Londres, 1874 ; — J. F. Strauss, Voltaire, six c
l’étranger ; John Morley, Voltaire, Londres, 1874 ; — J. F. Strauss, Voltaire , six conférences, traduit de l’allemand sur la tr
emand sur la troisième édition, Paris, 1876 ; — James Parton, Life of Voltaire , Londres, 1881 ; — et W. Kreiten, S. J., Voltaire
mes Parton, Life of Voltaire, Londres, 1881 ; — et W. Kreiten, S. J., Voltaire , ein Characterbild, 2e édition, Fribourg-en-Brisg
aracterbild, 2e édition, Fribourg-en-Brisgau, 1885. 2º La Jeunesse de Voltaire . — Sa famille et ses origines bourgeoises [Cf. ci
remier grand succès d’Arouet ; — qui prend à cette occasion le nom de Voltaire . — De l’importance d’un succès de théâtre à cette
ès de théâtre à cette époque ; — et des liaisons que son Œdipe vaut à Voltaire  ; — liaisons d’honneur [les Villars, les Richelie
er Hogguers et les frères Pâris]. — L’homme d’affaires s’éveille dans Voltaire  ; — ses intrigues auprès de Dubois pour entrer da
omatie ; — et son goût pour les missions secrètes. — Second voyage de Voltaire en Hollande. — L’Épître à Uranie, 1722 ; — et pou
ière publication de la Henriade, 1723 ; — Marianne, 1724. — Succès de Voltaire auprès de la marquise de Prie. — L’affaire du che
— et l’exil en Angleterre [2 mai 1726]. Les premières impressions de Voltaire en Angleterre [Cf. Beuchot, t. XXXVII] ; — et, à
t, Histoire de M. de Montcal, et J. Churton Collins, Bolingbroke… and Voltaire in England, Londres, 1886]. — Liaisons de Voltair
, Bolingbroke… and Voltaire in England, Londres, 1886]. — Liaisons de Voltaire avec Bolingbroke, que d’ailleurs il connaissait d
res, 2e édit., 1881] ; — et qu’en tenant compte de leur influence sur Voltaire , — il faut se rappeler combien ils doivent à Bayl
e, — il faut se rappeler combien ils doivent à Bayle. — Du profit que Voltaire a tiré de son séjour en Angleterre [Cf. John Morl
fit que Voltaire a tiré de son séjour en Angleterre [Cf. John Morley, Voltaire ] ; — et qu’il se pourrait qu’on l’eût un peu exag
Charles XII, 1731, et les Lettres philosophiques. — D’où est venue à Voltaire l’idée d’écrire l’histoire de Charles XII ? — et
e de l’œuvre ; — et qu’en la concevant à la manière d’une tragédie, —  Voltaire n’a rien négligé pour en faire une œuvre historiq
et, à ce propos, du mélange curieux d’admiration et d’indignation que Voltaire éprouve pour son héros. — Zaïre, 1732. — La publi
lettres [18, 19, 20, 21, 22, 23, 24]. — De quelques idées communes à Voltaire et à Montesquieu : — sur la grandeur de l’institu
Lettres philosophiques [juin 1734]. Le séjour de Cirey. — Liaison de Voltaire avec Mme du Châtelet ; — et son installation à Ci
es Lettres de Mme du Châtelet, Paris, 1882]. — Variété des travaux de Voltaire  : — son Alzire, 1736 ; — Le Mondain, 1736 ; — et
primée l’idée de progrès. — La comédie de L’Enfant prodigue, 1736 ; —  Voltaire entre en correspondance avec le prince royal de P
 l’Essai sur la nature du feu, 1737 [Cf. Émile Saigey, La Physique de Voltaire , Paris, 1873] ; — les Discours sur l’homme, 1738 
Newton, 1738 ; — Querelle avec Desfontaines, 1738-1740 [Cf. Maynard, Voltaire , sa vie et ses œuvres, Paris, 1867, t. I ; et Nis
, sa vie et ses œuvres, Paris, 1867, t. I ; et Nisard, Les Ennemis de Voltaire , Paris, 1853] ; — Zulime, 1740 ; — Doutes sur la
rces motrices, 1741 ; — Mahomet, 1742 ; — Mérope, 1743. Du Théâtre de Voltaire . — [Cf. Geoffroy, Cours de littérature dramatique
rs de littérature dramatique, t. III ; Émile Deschanel, Le Théâtre de Voltaire , Paris, 1886 ; et H. Lion, Les Tragédies de Volta
l, Le Théâtre de Voltaire, Paris, 1886 ; et H. Lion, Les Tragédies de Voltaire , Paris, 1896.] — Passion de Voltaire pour le théâ
6 ; et H. Lion, Les Tragédies de Voltaire, Paris, 1896.] — Passion de Voltaire pour le théâtre ; — et réalité, souplesse, variét
du vieux Crébillon ; — de Shakespeare sur la conception dramatique de Voltaire . — Zaïre, 1732 ; — et si Voltaire s’y est souvenu
are sur la conception dramatique de Voltaire. — Zaïre, 1732 ; — et si Voltaire s’y est souvenu davantage de Bajazet ou d’Othello
la tragédie « sans amour ». — De quelques nouveautés introduites par Voltaire au théâtre français. — Les sujets de pure inventi
xviiie  siècle. — L’abus des procédés romanesques dans la tragédie de Voltaire  ; méprises et reconnaissances [Cf. à cet égard en
[Cf. à cet égard encore le théâtre de Crébillon]. — Du pathétique de Voltaire  ; — et s’il mérite les éloges qu’on en a faits [C
aits [Cf. Vinet, Littérature française au xviiie  siècle] ? — Comment Voltaire a compromis ses qualités d’invention dramatique ;
s personnages. — Que, pour toutes ces raisons, l’examen du théâtre de Voltaire peut s’arrêter à sa Sémiramis, 1748 ; — et qu’à d
es premiers essais. — Quelques mots sur la médiocrité des comédies de Voltaire . Voltaire à la cour. — Ses relations avec Mme de
essais. — Quelques mots sur la médiocrité des comédies de Voltaire. Voltaire à la cour. — Ses relations avec Mme de Châteaurou
oy, 1745, et Le Temple de la Gloire, 1745. — Élection et réception de Voltaire à l’Académie française [mai 1746]. — Il est nommé
nommé gentilhomme ordinaire du roi [décembre 1746]. — Imprudences de Voltaire . — Il fatigue le roi de ses flagorneries ; — Mme 
e à Sceaux, chez la duchesse du Maine, 1747. — Les premiers contes de Voltaire  : Le Monde comme il va, Cosi Sancta, Zadig, Micro
mégas, 1747 ; — sa brouillerie avec la duchesse du Maine. — Départ de Voltaire pour Cirey ; — et séjour à la cour de Lorraine. —
s de Saint-Lambert ; — mort de Mme du Châtelet, 1749 ; — et retour de Voltaire à Paris. — Difficultés de sa situation ; — comme
— Frédéric lui propose de venir s’établir à Berlin. — Hésitations de Voltaire [Cf. Marmontel, dans ses Mémoires]. — Les coquett
de son enthousiasme pour Frédéric ; — et, à ce propos, du profit que Voltaire devait tirer de son séjour en Prusse ; — si l’ami
isons dangereuses. — La palinodie de Gresset, 1759 ; — et les vers de Voltaire  : Gresset se trompe, il n’est pas si coupable……
e La Bruyère ; — 2º de ses Dialogues ; — 3º de sa Correspondance avec Voltaire , Fauries de Saint-Vincent, et le marquis de Mirab
ires et Correspondances du temps, et notamment : la Correspondance de Voltaire  ; — les Mémoires de D’Argenson ; — de Barbier ; —
Diderot, édition Assézat et Maurice Tourneux, Paris, 1875-1877 ; — de Voltaire , édition Beuchot, et plus particulièrement les Mé
rer, Diderot, étude, Paris, 1880. Pour la seconde époque de la vie de Voltaire , et en plus des sources indiquées ci-dessus, p. 2
Lescure, Paris, 1865 ; — Lucien Perey et G. Maugras, La Vie intime de Voltaire aux Délices, Paris, 1885 ; — G. Maugras, Voltaire
s, La Vie intime de Voltaire aux Délices, Paris, 1885 ; — G. Maugras, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, Paris, 1886. Pour d’Ale
yclopédie ? [Cf. Diderot, Lettre au P. Berthier, t. XIII des Œuvres ; Voltaire , Le Tombeau de la Sorbonne, t. XXXIX ; et d’Alemb
ncyclopédie. — L’abbé de Prades, exilé de Paris, part pour Berlin ; —  Voltaire s’emploie pour lui auprès de Frédéric ; — et à ce
d’être loués de leur tendance au « socinianisme ». — Intervention de Voltaire et de Rousseau dans la querelle ; — Rousseau écri
 ; — et défection de Rousseau. V. — La seconde époque de la vie de Voltaire [1750-1762] Le séjour de Voltaire à Berlin, 17
— La seconde époque de la vie de Voltaire [1750-1762] Le séjour de Voltaire à Berlin, 1750-1753 ; — et s’il a trouvé dans Fré
 L’affaire du juif Hirschel [Cf. Desnoiresterres, t. IV ; et Strauss, Voltaire ]. — Liberté du langage et des allures de Voltaire
t. IV ; et Strauss, Voltaire]. — Liberté du langage et des allures de Voltaire à l’égard de Frédéric. — Ses querelles avec Lessi
phlet par la main du bourreau. — Colère, humiliation et soumission de Voltaire [Cf. Correspondance, édition Preuss, 1752-1753] ;
rédéric s’empresse de le lui accorder ; — et accepte la démission que Voltaire donne de son titre de « chambellan du roi de Prus
re donne de son titre de « chambellan du roi de Prusse ». — Départ de Voltaire , 26 mars 1753. — L’aventure de Francfort. — Il s’
ssivement à Strasbourg, Colmar, Lyon et Genève. L’Œuvre historique de Voltaire . — À cette époque de la vie de Voltaire appartien
Genève. L’Œuvre historique de Voltaire. — À cette époque de la vie de Voltaire appartiennent ses deux grandes œuvres historiques
ropéenne une nouvelle manière d’écrire l’histoire. Entre les mains de Voltaire l’histoire est d’abord devenue, de purement annal
’est comme si l’on disait qu’en second lieu, d’érudite ou de savante, Voltaire a rendu l’histoire proprement littéraire, ce qui
licitation à penser. — Et enfin, d’indifférente à son propre contenu, Voltaire a rendu l’histoire philosophique, ce qui implique
nité. Inconvénients de cette manière d’entendre l’histoire ; — et que Voltaire n’y a pas lui-même échappé. En ce qu’elle a de ph
de son succès ; — tous ces défauts ont réduit les autres histoires de Voltaire , — comme par exemple, son Histoire du Parlement,
rtout, d’avoir fait époque dans la manière d’écrire l’histoire ; — et Voltaire lui-même d’avoir exercé sur la direction des étud
non peut-être plus considérable, qu’au théâtre même. Établissement de Voltaire aux Délices, 1755. — Publication des Poèmes sur l
56 ; — Rousseau lui adresse la Lettre sur la Providence. — Démêlés de Voltaire avec les Genevois. — Il suggère à d’Alembert l’ar
, 1760 ; — et, à ce propos, de Fréron [Cf. Ch. Nisard, Les Ennemis de Voltaire ]. — Voltaire compose entre temps ses Mémoires pou
, à ce propos, de Fréron [Cf. Ch. Nisard, Les Ennemis de Voltaire]. —  Voltaire compose entre temps ses Mémoires pour servir à l’
fallut de bien peu que Fréron, nommément et grossièrement insulté par Voltaire , — ne fût empêché de lui répondre dans son Année
mpli. — Il s’essaie ensuite dans la poésie ; — et soumet ses essais à Voltaire  ; — qui les encourage en lui rappelant qu’Atticus
ques Rousseau et le Pasteur de Montmollin, 1884 ; — de M. G. Maugras, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, 1886 ; — de M. P. J. Mö
littérature française au xviiie  siècle, 1828-1840 ; — Lord Brougham, Voltaire et Rousseau, 1845 ; — Louis Blanc, Révolution fra
yrique. — Opinion mélangée des critiques sur La Nouvelle Héloïse [Cf.  Voltaire , Lettres sur la Nouvelle Héloïse, dans ses Mélang
er comme définitive, ou qui soit seulement comparable aux éditions de Voltaire données par les éditeurs de Kehl [Decroix et Cond
primé, mais non représenté. III. — La dernière époque de la vie de Voltaire [1762-1778] 1º Les Sources. — [Cf. ci-dessus :
1º Les Sources. — [Cf. ci-dessus : La première époque de la vie de Voltaire ]. 2º La royauté de Ferney ; — et que cette expre
e Ferney [Cf. Correspondance, 24 décembre 1758] ; — les relations que Voltaire a su s’assurer tant avec le roi de Prusse qu’avec
a Barre [Cf. Cruppi, L’Avocat Linguet, Paris, 1895 ; et Édouard Herz, Voltaire und die Strafrechtspflege, Stuttgart, 1887] ; — e
vouement. — Ses relations avec Turgot, 1776. — Les derniers écrits de Voltaire . — Son Commentaire sur l’Esprit des lois, 1777, e
8 ; — et arrive à Paris le 10 du même mois. L’Œuvre philosophique de Voltaire  ; — et que sans vouloir en exagérer l’importance,
 ; — si d’ailleurs ce mot de « respect » ne jurait avec la manière de Voltaire . Mais sa philosophie n’en est pas moins une philo
intérêts ; — c’est ce qui explique la violence de leurs disputes ; —  Voltaire ayant toujours vu la condition des seuls progrès
olingbroke, et dix autres pamphlets]. — Mais après cela, comme il est Voltaire , — c’est-à-dire trop perspicace pour ne pas savoi
ient fortement établi les Bossuet et les Pascal ; — que pour ce motif Voltaire a tant combattus, sans les avoir toujours compris
ects superficiels et la ressemblance extérieure des grandes choses, —  Voltaire n’a jamais eu la force de méditation ; — il ne s’
picurisme intellectuel nous y a de tout temps inclinés. — Le génie de Voltaire est d’avoir incarné cette disposition ; — comme p
plus qu’à rappeler brièvement les circonstances du dernier séjour de Voltaire à Paris [Cf. Desnoiresterres, Voltaire et la soci
onstances du dernier séjour de Voltaire à Paris [Cf. Desnoiresterres, Voltaire et la société française, etc., t. VIII]. — Arrivé
adémie ; — et la sixième représentation d’Irène. — Le couronnement de Voltaire . — Il s’occupe de faire à Paris un établissement
II, p. 305-307]. — La séance du 29 avril à l’Académie des sciences. —  Voltaire et Franklin. — La séance du 7 mai à l’Académie fr
le Projet du Dictionnaire historique. — Fatigues, maladie, et mort de Voltaire [30 mai 1778]. — La lettre de Tronchin, sur les d
[30 mai 1778]. — La lettre de Tronchin, sur les derniers instants de Voltaire [Cf. Desnoiresterres, VIII, p. 364-366] ; et s’il
tirer le parti qu’on en a tiré. — Légendes qui courent sur la mort de Voltaire  ; — et qu’il semble bien qu’elles ne soient que d
n qu’elles ne soient que des légendes. 3º Les Œuvres. — Les Œuvres de Voltaire se composent de : 1º Ses Poésies, comprenant de t
e complète. Tous les jours en effet on publie de nouvelles lettres de Voltaire . Nous savons où il y en a des centaines d’inédite
ou plutôt les seules Lettres de Mme de Sévigné, la Correspondance de Voltaire est un monument unique dans notre littérature ; e
es 1º Les Sources. — Grimm, dans sa Correspondance littéraire ; —  Voltaire , dans l’Homme aux quarante écus ; — Mme du Hausse
que n’ont pas généralement les Diderot ou les d’Alembert ; — ni même Voltaire  ; — et, jusqu’à la chute de Turgot, c’est l’expli
n séjour à Hambourg ; — son retour en France ; — ses deux lettres sur Voltaire et Jésus-Christ, 1799 ; — et sa mort. 3º Les Œuvr
2º La Concurrence des Espèces. — Influence dominante et souveraine de Voltaire sur le théâtre tragique de son temps ; — raisons
édie, — et du théâtre. La tragédie nationale ; — et que c’est encore Voltaire , avec sa Henriade, et sa Zaïre, — que l’on retrou
nde, 1782 ; — et que toutes ces inventions ne procèdent encore que de Voltaire , de son Alzire et de son Orphelin de la Chine. L
tres sont celles où s’engagera bientôt le romantisme ; — c’est donc à Voltaire qu’il en faut savoir gré. 3º Les Œuvres. — Il ne
leau ou d’un Malherbe inspirés ; — mais d’un Ronsard, — qui aurait lu Voltaire , Montesquieu, Buffon ; — Buffon surtout peut-être
éjà le poète de la « concurrence vitale ». — Il y eût expliqué, comme Voltaire et comme Condorcet, l’origine des religions ; — e
Pensées et son Éloge de Pascal, 1776, ainsi que sa grande édition de Voltaire , — dite édition de Kehl, et dont Beaumarchais éta
oge de Blaise Pascal ; — sa Vie de M. Turgot ; — et ses Notes pour le Voltaire de l’édition de Kehl, reproduites pour la plus gr
16 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205
its, dans sa correspondance, principalement dans celle qu’il eut avec Voltaire , on reconnaît, ce me semble, un fait avec évidenc
l et il avait vingt-quatre ans quand il entama la correspondance avec Voltaire (1736). Voltaire vivait alors à Cirey, auprès de
gt-quatre ans quand il entama la correspondance avec Voltaire (1736). Voltaire vivait alors à Cirey, auprès de Mme Du Châtelet.
laquelle Frédéric mêle son admiration pour Wolff à celle qu’il a pour Voltaire , et où il parle à celui-ci au nom de la douceur e
s lettres de Frédéric, la plus noble pensée se fait jour. Considérant Voltaire de loin et d’après ses seuls ouvrages, l’embrassa
e… » Ce sentiment éclate dans toute cette phase de la correspondance. Voltaire est charmé, Voltaire est flatteur ; il remercie,
ate dans toute cette phase de la correspondance. Voltaire est charmé, Voltaire est flatteur ; il remercie, il loue, il enchante 
e les autres hommes, et moins capables d’une action entière. Un jour, Voltaire a le front de lui dire que lui, Frédéric, écrit m
d’un cas le digne secrétaire de Louis XIV. Ici encore Frédéric arrête Voltaire et lui donne une leçon de tact : Louis XIV, dit-
. Frédéric ne trouve rien de plus gracieux que d’envoyer en présent à Voltaire un buste de Socrate, le sage patient par excellen
et, de là, plus d’une allusion équivoque et hasardeuse, dans laquelle Voltaire d’ailleurs ne dédaigne pas d’entrer. Tout cela se
ossède et manie sa prose française de manière à tenir tête vraiment à Voltaire . Quant aux vers, il faut en désespérer avec lui :
ace pour l’appeler Cotin par derrière. « Cet homme-là, disait un jour Voltaire en montrant un tas de paperasses du roi, voyez-vo
, quand on le voit prodiguer le titre de Thucydide à Rollin ou même à Voltaire , on est forcé d’avouer qu’il ne paraît pas se dou
le pratique et à l’application sociale ; en cela il se rapprochait de Voltaire , qui était aussi pratique lui-même qu’un écrivain
dement à l’imitation et presque au pastiche. Dans son admiration pour Voltaire , il y avait une part de vérité et de justice, et
cette espèce d’attrait, de don lumineux et jaillissant particulier à Voltaire . Vers la fin, et tout en lui souhaitant des senti
i bien senti que justement exprimé. Mais quand Frédéric admirait dans Voltaire le grand poète par excellence, quand il voyait da
vive. Il pensa toujours de même, et tout le secret de sa passion pour Voltaire est là. Cette passion (c’est bien le mot) fut d’a
est là. Cette passion (c’est bien le mot) fut d’ailleurs réciproque : Voltaire ne peut le dissimuler ; lui-même, la grande coque
dit de part et d’autre des vérités, et (chose rare) on les supporte. Voltaire en dit quelques-unes au roi, et Frédéric les lui
ui rend : « Vous avez eu les plus grands torts envers moi, écrit-il à Voltaire … Je vous ai tout pardonné, et même je veux tout o
tiez pas homme. Qu’on dise à présent si celui qui sentait à ce degré Voltaire , et qui trouvait de ces façons françaises pour lu
l’homme de son temps qui avait le plus d’esprit à côté et en face de Voltaire  ! Quand on a lu certain portrait de Voltaire par
rit à côté et en face de Voltaire ! Quand on a lu certain portrait de Voltaire par Frédéric (1756), portrait tracé de main de ma
temps qu’il combat les instincts toujours irascibles et colériques de Voltaire vieilli, Frédéric exalte et favorise tant qu’il p
araisons qu’il établit entre eux deux, toujours il donne l’avantage à Voltaire , et d’un ton senti dont la sincérité n’est pas su
monde. Quoique je sois venu trop tôt, je ne le regrette pas : j’ai vu Voltaire  ; et, si je ne le vois plus, je le lis et il m’éc
ore la plus profonde et la plus fondamentale chez Frédéric, celle que Voltaire vivant personnifiait à ses yeux : « Ma dernière p
déric avec d’Alembert fut d’une tout autre nature que sa liaison avec Voltaire  ; elle ne fut jamais aussi vive, mais elle eut du
lembert. Le temps n’était plus des soupers brillants de Potsdam, dont Voltaire avait vu et avait fait les derniers beaux jours :
23. [NdA] Il paraît prouvé aujourd’hui que ce remarquable portrait de Voltaire , trouvé dans les papiers de Frédéric, n’est pas d
17 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »
ature ni vérité. Crébillon ; la tragédie romanesque et horrible. — 2. Voltaire  : justesse de la conception, faiblesse de l’exécu
— 2. Voltaire : justesse de la conception, faiblesse de l’exécution. Voltaire et Shakespeare : inventions et artifices qui modi
tragédie. Le théâtre philosophique. — 3. Rien autour ni à la suite de Voltaire . Le xviiie  siècle a fait effort pour ranimer la
mais que devient la tragédie, ainsi pratiquée ? 2. La tragédie de Voltaire Voltaire employa souvent ces artifices : mais
vient la tragédie, ainsi pratiquée ? 2. La tragédie de Voltaire Voltaire employa souvent ces artifices : mais il essaya so
es monologues, les récits, les unités, et le vers. Le grand mérite de Voltaire , d’où découle son incomparable supériorité sur to
ués, qui sont la réalité courante, se trouvent contenus. Voilà ce que Voltaire aperçut nettement, et ne cessa de répéter pendant
ervente ; Zaïre, l’amour passionné aux prises avec le respect filial. Voltaire s’était très bien rendu compte aussi de l’affadis
herie de surprendre les yeux au lieu de captiver l’âme. Le malheur de Voltaire fut de n’avoir pas assez de génie pour exécuter s
s’il y a un bon acteur pour compléter l’esquisse tracée par le poète. Voltaire eut surtout l’entente de la scène. Il se rendait
ffets sûrs, unie au défaut d’invention psychologique, a été cause que Voltaire n’a pu, malgré ses bonnes intentions, se passer d
ent d’être frère et sœur. Asservi donc aux timidités du goût mondain, Voltaire ne pouvait pas non plus mettre dans ses pièces l’
es sont représentés dans son théâtre. On y voit même des spectres, et Voltaire croit avoir fait du Shakespeare ou de l’Eschyle p
able dans l’Orphelin de la Chine, voilà les inventions par lesquelles Voltaire remédie à la froideur de la tragédie. Il interpré
ise en scène flatte les yeux et amuse la frivolité du public mondain. Voltaire a subi, lui aussi, dès sa jeunesse, sous la Régen
ter d’ingénieuses applications des règles. En dépit des inventions de Voltaire , elle se vidait d’idées. Il sentit plus ou moins
orte-parole du poète, nous refroidissent aujourd’hui les tragédies de Voltaire . Ils en firent alors le succès, en leur donnant u
ls en firent alors le succès, en leur donnant une brûlante actualité. Voltaire n’eut pas tort de vouloir exprimer sa conception
traduire dramatiquement cette conception. 3. Fin de la tragédie Voltaire , c’est toute la tragédie du xviiie  siècle : hors
etc. Il mourut en 1762. Dans sa vieillesse, on chercha à l’opposer à Voltaire  ; Mme de Pompadour, brouillée avec celui-ci, se d
18 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III
Théâtre-Français Voltaire Œdipe I 23 prairial an X [12 juin 180
ure n’offre point d’exemple d’une entrée aussi brillante que celle de Voltaire dans la carrière dramatique ; c’est dommage qu’un
ussi supérieur aux Frères ennemis que Racine lui-même est supérieur à Voltaire . « Quelques personnes ont écrit, dit La Harpe, qu
œuvre, serait-il fâché d’avoir au moins ce trait de ressemblance avec Voltaire  ? Si on veut se donner la peine d’établir une com
affirmer avec une légèreté peu digne d’un littérateur, que l’Œdipe de Voltaire est supérieur à celui de Sophocle, la prééminence
sseur du Lycée s’accorde un peu plus avec lui-même : certainement, ou Voltaire dans son Œdipe n’a pas surpassé Sophocle, ou cet
t être bien persuadé, c’est qu’aujourd’hui l’Œdipe est la tragédie de Voltaire qu’on écoute avec plus d’intérêt, et que l’on app
une représentation de Mérope, qu’on regarde comme le chef-d’œuvre de Voltaire  ; il s’en faut beaucoup qu’elle ait produit le mê
naître la différence de notre théâtre et de celui des Grecs : à peine Voltaire a-t-il trouvé dans Sophocle de quoi faire deux ac
’intervalle qui sépare l’épisode misérable de Philoctète, imaginé par Voltaire , et les traits admirables que Sophocle lui a four
ocle lui a fournis. Ce qui fonde la préférence que La Harpe accorde à Voltaire , dans les endroits même où il n’est qu’imitateur,
et du style et ces lieux communs ambitieux, ces tirades que le jeune Voltaire appliqua comme une broderie de clinquant sur le r
double confidence entre Œdipe et Jocaste, que la magie du coloris de Voltaire fascine les yeux du grave Aristarque, au point de
poètes. Non erat hic locus. Les belles tirades et les sentences de Voltaire , dans cette scène, sont des défauts brillants tan
t qu’on voudra, mais toujours des défauts ; je ne contesterai point à Voltaire ce genre de supériorité sur Sophocle. II 9 t
s du père Porée . Quant aux leçons du père Porée, je n’en doute pas ; Voltaire fut certainement un excellent écolier, un écolier
aut allemand, et qu’il composa son Œdipe sur la traduction de Dacier. Voltaire ne savait point le grec, et savait médiocrement l
iens pour juger que Racine les aime et les connaît à fond, tandis que Voltaire s’en moque ou n’en parle que par ouï-dire. Dix an
e que par ouï-dire. Dix ans après la première représentation d’Œdipe, Voltaire , âgé de trente-cinq ans, envoya au père Porée, so
sénistes ne devaient pas être très flattés. Au reste, cette lettre de Voltaire au père Porée est vraiment une lettre d’écolier q
mbien ils étaient eux-mêmes fidèles observa leurs de leurs principes. Voltaire prêchant contre la cabale et les querelles littér
laisanterie où elle n’est pas, souvent on ne la voit pas où elle est. Voltaire , par exemple, ne voyait pas combien c’était un sp
circonstances ! Faut-il être étonné qu’un courtisan aussi galant que Voltaire ait oublié le père Porée pour madame de Pompadour
lant que Voltaire ait oublié le père Porée pour madame de Pompadour ? Voltaire n’eut pas plus de reconnaissance pour Sophocle qu
sont peut-être le plus beau triomphe des anciens : le premier soin de Voltaire , enivré d’orgueil, fut d’oublier ou plutôt de déc
e : les premiers actes de la pièce française sont aux derniers ce que Voltaire est à Sophocle. Il était fort jeune quand il comp
e Racine, sans doute) : leurs ouvrages sont ou ignorés ou méprisés . Voltaire nous donne là une belle idée du goût de ses conte
les plus monstrueuses et à toute l’atrocité du pathétique anglais. Si Voltaire n’avait pas osé, cinquante ans auparavant, risque
s tragiques, que du temps de Corneille, de Racine, de Crébillon et de Voltaire  ? Est-ce au contraire un sarcasme qu’il s’est per
M. de La Harpe, le champion des bons principes, semblait reprocher à Voltaire la sagesse de son goût, et proposait de montrer a
mpha du père de la tragédie, du créateur de notre théâtre. L’Œdipe de Voltaire fit disparaître de la scène l’Œdipe de Corneille 
le lui répond : Je vous ai déjà dit, seigneur, qu’il n’est pas roi. Voltaire n’a pas fait grâce à Corneille ; cela devait être
s qu’on admire dans ses bons ouvrages. Il y a une foule de scènes que Voltaire n’était capable ni d’imaginer ni d’écrire, et dan
destie de nos poètes modernes. Après le succès éclatant de l’Œdipe de Voltaire , Lamotte, homme très modeste dans son langage, ne
de sa tragédie qu’il croyait avoir corrigé Sophocle et son imitateur Voltaire . Ce qui lui déplaît dans ce sujet, c’est la fatal
eureux baptême, T’arracher aux enfers et te rendre à toi-même. Ainsi Voltaire , en combattant la religion chrétienne, a délustré
an VIII [23 juillet 1800] Zaïre est une pièce du meilleur temps de Voltaire . Il était alors dans toute la fleur de son imagin
ntre autres choses, ce qui assure à Racine une grande supériorité sur Voltaire . III 8 fructidor an IX [26 août 1809] Je l’
convenir qu’à un vieux mari, jaloux sans amour ; que les disciples de Voltaire , au lieu de m’injurier, prouvent le contraire. Vo
disciples de Voltaire, au lieu de m’injurier, prouvent le contraire. Voltaire a la modestie de nous apprendre lui-même qu’il fi
ception d’Esther et d’Athalie, à l’âge de trente-sept ans, tandis que Voltaire , à cet âge, ne comptait encore d’autre succès que
e celui d’Œdipe ; Racine mettait deux ans à composer une tragédie, et Voltaire se vante d’en faire une en vingt-deux jours ! Il
tons un coup d’œil sur ce style enchanteur, sur ce coloris magique de Voltaire  : Vous ne me parlez plus de ces belles contrées
ne a fait usage du mot gêner dans le sens de tourmenter ; du temps de Voltaire il n’était plus permis de l’employer. Combien no
té élevés : croirons-nous que ce soit Dieu lui-même qui ait effacé en Voltaire les premiers caractères que les jésuites de la ru
i seule adressés. À moi seule adressés est une redondance oiseuse. Voltaire semble avoir adopté le mot superbe ; à chaque ins
ntrer combien de fautes entraînent la précipitation et la négligence. Voltaire est un mauvais modèle pour les jeunes gens : très
és d’avoir ses talents, ils n’imitent que ses défauts ; la lecture de Voltaire les accoutume à écrire d’une manière lâche et vag
nts d’eux-mêmes, à châtier leur style avec une impitoyable sévérité : Voltaire ne peut leur apprendre qu’à s’aimer, qu’à travail
t sont honorables pour un auteur ; ceux d’un particulier l’humilient. Voltaire était riche : en dédiant sa pièce à un négociant
si funeste. Un esprit aussi frivole et aussi superficiel que celui de Voltaire , n’était pas capable de saisir la différence qu’i
x, je ne sais pas trop ce que serait devenu notre empire de l’esprit. Voltaire regarde le mélange des deux sexes comme formant e
sont peu répandues dans le monde, et ne vivent point avec les hommes. Voltaire , dans son enthousiasme galant, déclare insociable
n petit-maître en philosophie comme en littérature. C’est en cela que Voltaire est inférieur à Fontenelle, qui dans sa coquetter
pensées les plus fortes d’un vernis de négligence et de familiarité : Voltaire n’emploie l’élégance et l’agrément du style qu’à
us des miracles quand on sait comment ils l’opèrent. Les tragédies de Voltaire perdent tout leur charme quand on est instruit de
mpe, puisque votre bonheur est d’être trompées ; craignez de regarder Voltaire dans son cabinet, préparant avec un sourire malin
eaucoup de combats et d’orages du cœur. En voyant dans les lettres de Voltaire tout l’échafaudage de cette pièce turco-chrétienn
is, qui outre toutes les maximes de la galanterie parisienne. Écoutez Voltaire  : rien n’est plus franc, plus généreux qu’Orosman
… Ah ! la parjure ! Quand de sa trahison j’ai la preuve en ma main ! Voltaire avait senti cette faute énorme ; ses amis lui en
vec Zaïre, à qui il a toujours envie de tout montrer. Ces paroles de Voltaire sont bien faites pour humilier l’orgueil de l’esp
des mains ; je rougissais, je me cachais. » VI 12 mars 1807 Voltaire dit dans sa préface de Rome sauvée : « Cette trag
tout ce passage. Ce qui dégoûte aujourd’hui beaucoup des ouvrages de Voltaire , c’est qu’à l’exception de cette espèce de philos
dmiration pour les anciens Romains s’épuise bientôt. Quelle erreur ! Voltaire , en écrivant cela, comptait sur le succès de sa c
 ! la misérable antithèse ! Qu’elle est indigne d’un écrivain tel que Voltaire  ! Eh ! n’est-ce pas le cœur qui admire le vieil H
ne signifie rien du tout ; c’est dommage, en vérité. Dans le temps où Voltaire composait cette préface, en 1752, tout le monde c
, tout le monde conspirait déjà contre les anciennes institutions, et Voltaire était à la tête des conspirateurs. La conspiratio
vé, et chacun en a ressenti les éclaboussures. Près d’un siècle avant Voltaire , le bon La Fontaine avait déjà dit : Amour est m
: Nous n’en avons ici ni vent ni voie. Personne n’aimait du temps de Voltaire  ; tout le monde raisonnait et déraisonnait ; l’es
 ; on a voulu même en faire des crimes d’état ; tant les disciples de Voltaire pratiquent bien la doctrine de leur maître ! tant
sont doux, humains, tolérants ! Je n’ai jamais dit que les pièces de Voltaire restées au théâtre fussent de mauvaises tragédies
Zaïre, Mahomet, Alzire, qui me paraissent les quatre chefs-d’œuvre de Voltaire . Il y a dans ces pièces des caractères brillants,
et très distingué. Telle a toujours été mon opinion sur le théâtre de Voltaire  : si, dans l’examen que j’ai fait de plusieurs de
-delà même de leur mérite ; c’est que l’enthousiasme des partisans de Voltaire s’efforçait de combler l’intervalle qui le sépare
perfides, qui ont dénaturé mes intentions. J’ai révolté les amants de Voltaire , en leur montrant les défauts de l’objet aimé. Ma
ir d’une injuste satire ? Peut-être ai-je été séduit par l’exemple de Voltaire lui-même, qui, dans son Commentaire sur Corneille
il caractère commande le respect : il s’en faut beaucoup que celui de Voltaire soit aussi noble, aussi imposant, quand on se rap
es sont la plupart des invraisemblances qui déparent les tragédies de Voltaire  : l’invention a manqué totalement à cet écrivain,
s passions, du choc des caractères ; je m’afflige qu’un homme tel que Voltaire , capable de faire de si belles tragédies, ait mie
entiment noble et d’une conduite héroïque. De toutes les tragédies de Voltaire , je n’en connais point dont la contexture soit pl
issent pas le temps de réfléchir. Cependant, d’après les principes de Voltaire lui-même, un ouvrage dont les beautés n’ont pas u
solide ne peut être placé au premier rang : je ne fais qu’appliquer à Voltaire les réflexions qu’il a faites sur Corneille, et s
’il a faites sur Corneille, et son Commentaire pourrait être intitulé Voltaire jugé par lui-même. II 3 germinal an XII [24
nous gâtent ; voilà les deux Zoïles qui se déchaînent le plus contre Voltaire , et, si on continue à les écouter, les tragédies
t Racine occupent l’esprit, nourrissent l’âme, plaisent à la raison ; Voltaire cherche à frapper l’imagination par des prestiges
à l’assassin, et, quoique Espagnol, lui cède sa femme. Il fallait que Voltaire fût sorcier et qu’il eût le diable au corps, pour
avec le zèle le plus courageux, par un prêtre, par un évêque, et que Voltaire n’a été que l’écho d’un dominicain espagnol : le
deux cents ans auparavant, avec l’onction d’un sentiment vrai, ce que Voltaire rimait avec prétention et avec emphase en 1736. L
36. Le philosophe du dix-huitième siècle ne disait donc rien de neuf. Voltaire s’est tellement mépris, il savait si peu ce qu’il
près Zaïre, fut sifflée et bafouée d’un bout à l’autre, au rapport de Voltaire lui-même, historien fidèle. En 1765, les comédien
accueillie avec enthousiasme, et alla, comme on dit, jusqu’aux nues. Voltaire se moque, à son ordinaire, de cette inconstance d
n n’avait pas, comme en 1765, un Le Kain pour jouer Vendôme. En 1734, Voltaire n’était encore que l’auteur d’Œdipe, de Brutus et
. II 20 thermidor an X [8 août 1802] Enivré du succès de Zaïre, Voltaire avait besoin de la disgrâce d’Adélaïde pour recou
ici un conte, une anecdote satirique ; c’est un fait incontestable ; Voltaire était de la fête ; il en fut le témoin fidèle ; i
s cérémonies avec une gaîté très philosophique, quoiqu’un peu forcée. Voltaire était homme d’esprit ; il était même calculateur
tion nouvelle, qui ne ressemblait en rien à la génération précédente. Voltaire , qui avait alors soixante-onze ans, se sentit raj
fut précisément ce qu’on applaudit le plus. Puisque des tragédies de Voltaire , qu’on avait d’abord trouvées mauvaises, ont réus
issent avec les passions et les préjugés qui leur ont donné la vogue. Voltaire avait plus de motifs que personne pour ne pas tro
s à perdre qu’à gagner à cette doctrine. « Vous savez, dit très bien Voltaire , ce que j’entends par le public ; ce n’est pas l’
d’environ onze ou douze cents, s’il s’agit d’une pièce de théâtre. » Voltaire est ici vraiment philosophe ; il apprécie les cho
, maintenant, suez, graves auteurs, etc. Après cet éclair de raison, Voltaire , aveuglé par l’amour-propre, retombe aussitôt dan
arce qu’ils ne savent pas si le public à la longue jugera comme eux . Voltaire suppose que le dernier jugement du public est tou
élicat et plus sûr de cette espèce de convenance. « Pour moi, ajoute Voltaire , s’il m’est permis de me mettre au nombre de mes
rter à l’excès d’une passion effrénée. » Que devient donc l’esprit de Voltaire quand son orgueil est en jeu ? Il est bien questi
our l’y égorger à son aise, et lui ravir sa femme. Il était réservé à Voltaire de peindre une horreur et une bassesse de cette n
sesse. Il y a d’autres raisons du peu d’intérêt que Vendôme inspire ; Voltaire ne les dissimule pas, et la plus forte de toutes,
t qu’on ne prend pas un intérêt bien tendre au succès de cet amour. » Voltaire devrait bien nous expliquer comment ce Vendôme et
i bas, a pu devenir un héros tragique : c’est peut-être, comme le dit Voltaire , parce que le sieur Dufresne avait joué le rôle
re les deux premiers peuples de l’univers, les Grecs et les Romains ; Voltaire , pour varier la scène et nourrir la curiosité, no
ment une tragédie chinoise, traduite en français par un père jésuite. Voltaire trouva plaisant de nous montrer cette production
phie sur la force, et des lettres sur la barbarie, déroba aux yeux de Voltaire le défaut d’intérêt et tous les vices d’un pareil
Idamé, en bonne citoyenne, doit le croire pour l’honneur de son pays. Voltaire , qui n’était pas Chinois, avait l’air de le croir
peuple ignorant situé à deux mille lieues de nous. La prédilection de Voltaire pour les Chinois était fondée sur de puissants mo
on, le ciel ; ils pourraient dans un besoin passer pour athées ; mais Voltaire les justifie, et prétend que le Tien désigne l’Êt
de Montesquieu, on ne goûte pas beaucoup ces prodiges d’héroïsme que Voltaire attribue à des Chinois ; un peuple gouverné par l
piré par l’orgueil. Il n’y a que l’aveugle tendresse de La Harpe pour Voltaire qui puisse excuser une décision aussi peu digne d
fils ? Mais elle devait, s’en tenir là ; ce n’est plus Idamé, c’est Voltaire qui parle, lorsqu’elle ajoute : Hélas ! grands e
apologiste de ce fatras philosophique, il n’augmente pas la gloire de Voltaire , mais il nuit beaucoup à la sienne. L’intérêt, dé
dire dans le même sens, et relativement à la très longue carrière que Voltaire a parcourue, qu’il n’avait que soixante ans, et q
ait protégé par madame de Pompadour ; il inspirait un grand intérêt : Voltaire craignait qu’on ne l’accusât de vouloir braver Cr
ie ! « C’est bien assez que mes trois magots vous aient plu, écrivait Voltaire à madame de Fontaine ; mais ils pourraient déplai
ix mille lieues d’ici, font la satire de celles qui vivent à Paris. » Voltaire se croyait déjà perdu à la cour, et il voyait Cré
mée qu’ils achètent au prix de leur repos. » Pour comble de malheur, Voltaire n’était pas content de ses magots chinois et de s
faut pas qu’il paraisse ; sa vue ne peut faire qu’un mauvais effet. » Voltaire devait ajouter qu’un fameux conquérant, qui, le j
éflexions sur la nécessité de traiter en trois actes un pareil sujet, Voltaire fut à la fin obligé d’en faire cinq, et, par cons
II 28 thermidor an XI [16 août 1803] Pour le succès de ses magots, Voltaire comptait avec raison sur le talent des excellents
Lanoue, dans le rôle de Zamti, contribua aussi à soutenir la pièce : Voltaire parle honnêtement des deux premiers, mais il se m
plaisanterie est ici poussée jusqu’à l’indécence la plus grossière : Voltaire , reprochant à Lanoue d’avoir l’air d’un magot, im
ue devait être tout fier d’avoir au moins ce trait de conformité avec Voltaire . Quant au regret que le poète fait paraître que L
u naturel Zamti, qui possède la plus fidèle des femmes. Je ne sais si Voltaire lui-même est toujours un bon juge des acteurs ; s
l’acteur manque à la première loi de son art. Au reste, ce passage de Voltaire sur Le Kain est extrêmement curieux. Il est vrai
s grandes explosions pour chasser au-dehors l’ardeur qui le dévorait. Voltaire aurait dû remarquer que dans l’âge mûr, Le Kain é
ructidor an XI [9 septembre 1803] Voici ce que d’Alembert écrivait à Voltaire au mois de mai 1773 : « Votre Childebrand (car je
coupable d’un si noir attentat : c’est le maréchal de Richelieu, que Voltaire avait choisi pour son héros. D’Alembert, très sca
t, Qui, de tant de héros, va choisir Childebrand ! C’est en vain que Voltaire lui représentait que ce Childebrand avait été Ado
ent entre eux un argot comme la troupe de Cartouche. Les facéties que Voltaire publiait contre la religion étaient les marrons q
tirer les marrons. Le maréchal de Richelieu s’amusait de l’esprit de Voltaire , mais sa philosophie lui paraissait dangereuse :
rdait ces farces impies en homme d’état, en politique ; d’Alembert et Voltaire , ou, si l’on veut, Bertrand et Raton, ne songeaie
le Clairon, douairière de la philosophie, trompette de la renommée de Voltaire , et qui, à ce titre, prétendait bien, malgré sa p
haineux et le plus vindicatif des hommes : il était aussi supérieur à Voltaire en intrigue et en méchanceté qu’il lui était infé
s amis, pour se livrer entre les mains des sophistes et des traîtres. Voltaire pouvait avoir quelques sujets de plaintes contre
t le payait comme un grand seigneur de ce temps-là payait ses dettes. Voltaire disait lui-même de son héros : Il a passé sa vie
ns et la rage de d’Alembert, n’ont jamais pu détruire dans le cœur de Voltaire un attachement de cinquante ans ; il a respecté c
l’idée est emprunté d’Horace et de Boileau, mais le tour appartient à Voltaire . « On dira peut-être qu’au pied des Alpes, et vis
rsqu’il a placé dans les enfers ceux qui avaient attenté à leur vie ; Voltaire , qui a traduit ce passage de l’Énéide, aurait dû
[25 novembre 1804] La pièce commence par ces vers, qu’il semble que Voltaire ait dérobés à Chapelain : Se peut-il qu’en ce te
superflus, à des sens éperdus. La plupart des vers de Corneille, que Voltaire a si cruellement parodiés dans son commentaire cr
evable et souverain du cœur. C’est bien là le style d’un écolier ; et Voltaire , lorsqu’il était vraiment écolier, écrivait beauc
ut simplement à Gengis : Je bannis sans regret cette lâche pensée2. Voltaire s’est bien trompé, s’il a cru pouvoir prêter à un
at les flancs. Il a fallu un Le Kain, avec la prodigieuse renommée de Voltaire , pour faire passer cet étrange personnage de Geng
nnage de Gengiskan. Le Kain rapporte lui-même, dans ses mémoires, que Voltaire , étant aux Délices, lui dit ces propres paroles,
i, en caressant sa femelle, lui enfonce les griffes dans les reins. » Voltaire n’a pas fait ce qu’il voulait ; Gengiskan n’est p
tigres ne connurent jamais. Il paraît que Le Kain, d’après l’idée que Voltaire lui avait donnée de Gengiskan, le joua en tigre,
gigantesque. Quelque temps après il se rendit à Ferney, et instruisit Voltaire de l’effet des premières représentations de L’Orp
toute l’énergie tartarienne, comme il le dit lui-même ; mais à peine Voltaire eut-il entendu quelques tirades, que l’indignatio
raissait furieux ; enfin, n’y pouvant plus tenir : Arrêtez ! s’écria Voltaire  ; arrêtez !… le malheureux ! il me tue, il m’assa
u’à partir, et cependant poussa la politesse jusqu’à faire demander à Voltaire un moment d’entretien. Qu’il vienne s’il veut ,
et paraît désirer recevoir des conseils : ces derniers mots apaisent Voltaire , qui ne demandait pas mieux que d’en donner ; il
te vérité. Quant à l’idolâtrie voltairienne et aux louanges données à Voltaire comme comédien, on peut s’en méfier : tout le mon
ait fait. Mahomet I 27 vendémiaire an X [19 octobre 1801] Voltaire demandait un jour à Fontenelle comment il trouvai
t. « Je le trouve horriblement beau ! » répondit le vieux philosophe. Voltaire , en effet, dans cette pièce, a passé le but. Je
e sensible à des émotions plus faibles, et s’endort au vrai tragique. Voltaire n’a pas trouvé dans son génie assez de ressources
postérité, sacrifiaient à la perfection de l’art la gloire du moment. Voltaire ne s’est pas cru assez fort pour corriger son siè
flatter. Mahomet n’est autre chose que Tartuffe les armes à la main. Voltaire n’a pas eu le goût assez fin ou le génie assez vi
ridicules en elles-mêmes, ont toujours été agrandies par leur objet. Voltaire a calomnié le prophète ; il ne peut le dissimuler
stances où ils se trouvent. Qui jamais eut moins cette intention que Voltaire , dont le dialogue est si peu naturel, et qui parl
asardées, qui n’ont d’autre garantie que l’autorité des sectateurs de Voltaire , il est certain que la pièce fut jouée à Paris le
nclusion qu’il en tire n’est pas plus ingénieuse. Je n’ignore pas que Voltaire , sur cet article, n’a pas moins de prétentions qu
e des uns et la fureur des autres ? » Ceux qui ont lu les lettres de Voltaire , où il désire se voir à la tête de cent mille hom
inutiles, dans un temps où l’on commençait à ne plus croire en Dieu, Voltaire , avec sa loyauté accoutumée, prétend qu’il y avai
vennes, mais je suis aussi scandalisé que surpris de l’intolérance de Voltaire à l’égard de ces prophètes ; car il a toujours de
Ce qui peut faire douter du succès, c’est que toutes les tragédies de Voltaire qui respirent la bienfaisance, l’humanité, la tol
nnaires étaient particulièrement imbus de la morale et des maximes de Voltaire  : c’était leur chef, leur apôtre ; ils étaient se
laves. III 14 ventôse an X [5 mars 1802] Mahomet excita contre Voltaire un violent orage : il sut le conjurer avec une ra
ertini occupait alors le trône pontifical, sous le nom de Benoît XIV. Voltaire composa un distique latin pour mettre au bas de s
oins bon, que celui pour lequel il était fait l’eut trouvé excellent. Voltaire envoya à Benoît XIV sa tragédie, avec le distique
ontradictions de l’esprit humain qui ont leur source dans l’égoïsme : Voltaire aux pieds du pape est une caricature plaisante. L
omaine d’accepter une pareille dédicace de la part d’un homme tel que Voltaire . Il ne voit que le distique ; il s’étend avec com
mour-propre en ne prenant pas la peine de le déguiser. La réplique de Voltaire est encore plus flatteuse, plus spirituelle que s
ssaisonner la flatterie. IV 29 messidor an XI [18 juillet 1803] Voltaire écrivait au comte d’Argental : Je crois qu’il fa
ient un goût trop vif pour cet amusement profane. Zulime, dit encore Voltaire , est la pièce des femmes ; Mahomet sera la pièce
eur pièce, et Zulime est une des plus grandes pauvretés du théâtre de Voltaire  ; quant aux hommes, ils n’approuvèrent pas tous é
tirer des griffes d’un pareil ennemi. Si cette pièce fameuse, en qui Voltaire avait mis ses complaisances , et qu’il regardait
l ne soit indigné du scandaleux triomphe d’un scélérat ; mais il loue Voltaire d’avoir porté sur un second personnage un intérê
rreur et étonnement que Mahomet inspire . Il n’était guère possible à Voltaire de faire sa tragédie avec Mahomet tout seul ; dès
cès était sûr. Il eût été difficile de mal faire une pareille scène : Voltaire , il est vrai, l’a traitée avec une grande supério
ruit devant un ennemi. La scène est assurément une des meilleures que Voltaire ait jamais faites ; c’est la meilleure de la trag
re du Théâtre-Français. On y retrouve toujours ce défaut essentiel de Voltaire qui parle par la bouche de tous ses personnages :
ersonnages : Mahomet, dans cette fameuse scène, est aussi savant, que Voltaire en géographie, en histoire, en théologie ; il par
n roman dialogué, joliment écrit en vers de dix syllabes, rythme dont Voltaire connaissait toutes les grâces ; Nanine est un rom
e est un roman de Richardson, un roman très inférieur à Clarisse, que Voltaire méprisait tant : et comment un homme qui faisait
ois (de Neufchâteau), sans compter l’opéra bouffon de La Bonne Fille. Voltaire est le seul qui ait fait du moins un ouvrage qu’o
ener un bon mot de Piron. Après la première représentation de Nanine, Voltaire demanda à Piron ce qu’il pensait de sa pièce. « J
it Piron, que vous voudriez bien que je l’eusse faite. — Mais, reprit Voltaire , on n’a pas si sifflé. — Ah ! je le crois bien :
eut-on siffler quand on bâille ? » L’anecdote est évidemment fausse : Voltaire n’eût jamais fait une pareille question à Piron ;
erté. II 4 brumaire an XII [27 octobre 1803] Il est évident que Voltaire n’a voulu faire une comédie de Paméla que pour av
oins le premier des fous. Il est étrange qu’un homme d’esprit tel que Voltaire méprise assez le public pour lui débiter ces sott
des originaux, des brouillons, des extravagants, de mauvaises têtes. Voltaire , qui méprise tant les singes, est ici le singe de
a conduite des plus grands philosophes de l’antiquité. La doctrine de Voltaire ne peut qu’infecter la société de novateurs, de f
els s’imaginent trancher toute la question des drames avec un vers de Voltaire  : Tous les genres sont bons, hors le genre ennuy
uestion. Ce vers leur paraît un des plus jolis et des plus sensés que Voltaire ait faits dans sa vieillesse : c’est outrager la
ltaire ait faits dans sa vieillesse : c’est outrager la vieillesse de Voltaire . On sait que le propre du fanatisme est de flétri
 » Ces messieurs de même, pour faire l’apologie du drame, font dire à Voltaire  ; « Hon ! un bon drame est bon. » Voltaire n’étai
ogie du drame, font dire à Voltaire ; « Hon ! un bon drame est bon. » Voltaire n’était pas capable d’une pareille niaiserie, et
st très mauvais : il vaut encore mieux ennuyer que corrompre. Ce même Voltaire , cité comme un oracle, a dit, dans son bon temps,
ut devoir appeler un monstre dramatique. « J’ai fait cet enfant, dit Voltaire , pour répondre à une partie des impertinentes épî
omédie. » Les comédies de Rousseau ne sont pas bonnes, mais celles de Voltaire ne valent pas beaucoup mieux : un bossu ne doit p
Harpe n’ôtent rien au mérite de son Cours de littérature ; tandis que Voltaire , malgré ses succès au théâtre, expose souvent dan
ue la comédie pouvait fort bien réunir l’intéressant et le plaisant. Voltaire est donc bien éloigné d’avoir atteint son but ; c
est lui-même une preuve de la bonté des principes du docteur flamand. Voltaire n’avait donc pas raison de s’applaudir de cette r
dont je n’excuse pas d’ailleurs la licence, que dans les comédies de Voltaire . Si l’on comparait, d’après les règles de la sain
la saine philosophie, le mal qu’a fait Rousseau avec celui qu’a fait Voltaire , je ne sais pas lequel serait le méchant ; il est
je ne sais pas lequel serait le méchant ; il est du moins certain que Voltaire n’est ni gai ni plaisant dans ses comédies, et qu
’enfant prodigue jouât dans la pièce un plus grand rôle que son père. Voltaire n’eut point d’égard à cette critique très raisonn
es droits de la nature. II 26 messidor an XII [15 juillet 1804] Voltaire a fait une préface pour justifier sa pièce. On sa
art, d’ailleurs écrites avec, beaucoup d’art et de finesse. Celles de Voltaire ne sont pas moins élégantes, sans être aussi adro
s une foule de convenances à garder ? C’est ce malheureux sophisme de Voltaire qui a fourni aux auteurs un prétexte pour exposer
er supplice, dans son opéra du Déserteur ; mais il ne convenait pas à Voltaire de donner un si mauvais exemple : la même person
smes de Lamotte sont bien plus séduisants. Les admirables raisons que Voltaire vient d’exposer sont appuyées d’un conte qui vaut
nir l’agréable et l’utile, et d’égayer la raison par la plaisanterie. Voltaire nous raconte donc que la maréchale de Noailles, é
che, et lui dit : Madame, les gendres en sont-ils ? Si l’on en croit Voltaire , le désespoir de la maréchale ne tint pas contre
, et que la maladie de madame de Gondrin était une maladie pour rire. Voltaire prend cette petite aventure pour une règle d’Aris
aujourd’hui cette infamie littéraire, c’est le respect pour le nom de Voltaire , qui s’est couvert d’un éternel opprobre par cett
ncer les malheureux et les proscrits. Or, depuis que les disciples de Voltaire , et les plus ardents zélateurs de sa doctrine, on
t l’honneur de cette attaque courageuse, et sa politique à l’égard de Voltaire lui fit un tort irréparable auprès des honnêtes g
il commit une bévue bien grossière, en se flattant de pouvoir séparer Voltaire des philosophes dont il était le chef. Ses flatte
e les deux causes. Palissot confond une secte ennemie de la société ; Voltaire insulte un homme de lettres qui n’a d’autre crime
la nation d’affreux principes, une doctrine désolante et meurtrière ; Voltaire , n’ayant rien à reprocher à celui qu’il outrage,
policés : Palissot se nomme, comme le doit tout accusateur honnête ; Voltaire se cache comme un lâche calomniateur, comme un vi
sans autre consolation que sa conscience, me paraît bien supérieur à Voltaire applaudi, triomphant, célébrant sa victoire au mi
t. Il leur serait difficile de nier cette haine après l’aveu naïf que Voltaire en a fait en mille endroits de sa correspondance,
t de démence. Ce sont cependant de tels héros et de tels malheurs que Voltaire nous présente dans Zaïre et dans Tancrède ; c’est
dans sa destinée. Pour dépayser ses lecteurs et masquer ses emprunts, Voltaire a jugé à propos de prendre une route diamétraleme
broglio dont le bon sens murmure et qui avilissent la scène tragique. Voltaire a vécu des restes de Racine ; il a mis à profit l
tragédie de Zaïre m’inspire de dégoût et d’ennui ; c’est dommage que Voltaire n’ait pas eu la tête assez forte pour imaginer un
II 30 messidor an XI [19 juillet 1803] En vérité, les lettres de Voltaire valent beaucoup mieux que ses comédies, et même q
e valent beaucoup mieux que ses comédies, et même que ses tragédies : Voltaire en déshabillé me plaît davantage que Voltaire en
ême que ses tragédies : Voltaire en déshabillé me plaît davantage que Voltaire en habit de théâtre : c’est dans ses lettres qu’i
poli avec les gens du monde, mais qui ne se gêne pas avec ses valets. Voltaire n’était pas né pour le genre sérieux ; il paraît
turlupinades, dans les lettres surtout, c’est un homme divin ; c’est Voltaire qu’on trouve dans son talent naturel et vrai : c’
on ne laisse apercevoir que la scène, et encore d’assez loin. Dès que Voltaire avait choisi un sujet de tragédie, incapable de l
ouverain que toutes les minuties relatives au tripot (c’est ainsi que Voltaire appelle la Comédie-Française) ne s’agitaient dans
sont les grands effets par les petites causes. Mais il faut rendre à Voltaire la justice qu’il mérite ; il riait dans son âme d
fréquent usage des mœurs, des usages et du caractère des chevaliers. Voltaire , pressé de jouir, n’attendit pas les corrections
joua lui-même le rôle d’Argire ; et Clairon-Denis, celui d’Aménaïde. Voltaire regardait sa nièce comme une actrice beaucoup plu
philosophie un masque comique. Au reste, il ne faut pas s’étonner si Voltaire traite si lestement son petit théâtre ; il n’a pa
ù l’on fit l’essai de Tancrède : « Il est bien petit, je l’avoue, dit Voltaire  ; mais, mon divin ange, nous y tînmes hier, neuf
Luc dont il est question dans le récit est une anagramme infâme, dont Voltaire se servait pour désigner le monarque philosophe.
connais point de personnage aussi intéressant dans aucune tragédie de Voltaire  ; et peut-être ce qu’il y a de mieux dans tout so
lle : Et son dernier soupir est un soupir illustre. Trois ans après Voltaire disait de lui, avec beaucoup de vérité, dans une
de leurs principes, mademoiselle Clairon avait demandé sérieusement à Voltaire , pour le troisième acte de Tancrède, un échafaud,
e ambition de l’emporter sur la tenture noire et sur le cadavre. Mais Voltaire avait plus de goût que ses disciples ; il sentit
rts, sans mériter pour cela qu’on les félicite. Il faut avouer, dit Voltaire dans la même lettre, que jusqu’ici la scène n’a p
Comment ! dans les pièces de Corneille, de Racine, de Crébillon, de Voltaire lui-même, la scène n’est pas assez agissante ? Qu
ène, nous ne ferions que la dégrader et la dénaturer. Il est vrai que Voltaire ajoute, pour réparer son indiscrétion et corriger
eulement elle est pédante et raisonneuse comme toutes les héroïnes de Voltaire  ; mais c’est une tricoteuse de Robespierre, qui v
démagogue et l’âme d’un grenadier. Telles étaient les princesses que Voltaire imaginait à soixante ans. …………………………… Tancrède n
I [25 juillet 1804] Cette tragédie est dédiée à madame de Pompadour. Voltaire s’est cruellement moqué de Corneille pour avoir d
Montauron en lui dédiant un chef-d’œuvre de poésie dramatique ; mais Voltaire n’en a pas fait beaucoup à madame de Pompadour, e
a que de la simplicité et de la franchise dans son procédé ; celui de Voltaire est le résultat de l’ambition, de l’intrigue. L’a
lui imputait avec quelque raison tous ses malheurs. Il faut plaindre Voltaire , s’il avait reçu des bienfaits d’une source aussi
rise, et qui n’est pas même estimée du vil courtisan qu’elle protège. Voltaire avait-il donc oublié ces vers de Zaïre : Seigneu
servi autrefois avec succès de cette sultane pour opposer Crébillon à Voltaire . Les faveurs de la marquise avaient ranimé le vie
argent, par-dessus des tuniques de toile d’or, enrichies de diamants. Voltaire s’en souvenait, et, bien loin d’en conserver une
ame de Pompadour eut ensuite la dédicace de Tancrède. C’est ainsi que Voltaire , en bon citoyen, partageait ses hommages entre le
Pompadour plus harmonieux que celui de madame Le Normant d’Estiolles. Voltaire , dans son épître dédicatoire, commence par averti
jections auxquelles on ne peut répondre, et un homme d’esprit tel que Voltaire me paraît en manquer beaucoup, lorsqu’il dit à sa
oilà une singulière manière de penser et une étrange liaison d’idées. Voltaire , au reste, ne se contente pas de justifier ses pr
presque sauvage, n’avait pas besoin d’un répondant aussi suspect que Voltaire  ; il se défendait assez par son caractère, par so
ces à la favorite d’avoir retiré des ténèbres un homme oublié . Pour Voltaire , connu pour être le flatteur officiel de tous les
nsi que s’exprime la reconnaissance. Si quelque chose pouvait dérober Voltaire au soupçon de flatterie, ce seraient les maladres
Calchas une tête innocente. L’auteur des notes sur les tragédies de Voltaire , que l’on dit être Condorcet, fait à ce sujet les
is, dans cette comparaison, ce n’est point Racine qui est inférieur à Voltaire  ; c’est l’art qui a fait des progrès. Pour rendre
ère auquel on a soin d’initier tous les prosélytes, consiste à mettre Voltaire au-dessus de Racine, sans que cela paraisse, et s
orceaux, et pas une seule tragédie, il a très adroitement insinué que Voltaire avait été plus loin que Racine ; et c’était lui d
cine de ses ouvrages. Il n’a garde de dire que Racine est inférieur à Voltaire  ; il n’oserait en apparence proférer un tel blasp
que depuis Racine l’art a fait beaucoup de progrès. Ce n’est donc pas Voltaire qui vaut mieux que Racine ; ce sont les tragédies
ne ; ce sont les tragédies de Racine qui sont inférieures à celles de Voltaire , parce que du temps de Racine, l’art n’était pas
is aient attaqué la foi littéraire. Cette perfection dont on gratifie Voltaire , et qui l’élève fort au-dessus de Racine, est don
rpe, et les auteurs tragiques actuels, doivent être fort supérieurs à Voltaire  ; car depuis soixante ans l’art a fait des progrè
s. Il paraît que, d’après le conseil de Condorcet, les disciples de à Voltaire se sont particulièrement attaches à étudier ses f
utes, car ils ont réussi à les bien imiter ; et ce sont les fautes de Voltaire qui font leurs beautés : de pareilles assertions
peut excuser dans un homme aussi philosophe ce fanatisme à froid pour Voltaire , lequel avait trop d’esprit pour ne pas se moquer
derniers temps, on ait essayé de porter la lumière sur les défauts de Voltaire , et d’examiner avec quelque sévérité le plan et l
r madame la comtesse de Fontaine. Plusieurs années avant qu’il parût, Voltaire en avait sans doute entendu la lecture car en 171
Givri, son père, avait favorisé leur établissement dans cette ville. Voltaire , en faisant son épître, souhaite que la comtesse
trois romans, et taxe quatre synagogues . Ce vœu est assez prudent. Voltaire pensait dès lors qu’il ne suffisait pas de faire
sant et théâtral : c’est pour mettre cette situation sur la scène que Voltaire a multiplié les invraisemblances et bâti un roman
rmidor an X [20 juillet 1802] Dans la première fleur de la jeunesse, Voltaire sut imiter heureusement Sophocle ; dans la pleine
s l’Oreste, au contraire, on ne trouve presque rien qui soit digne de Voltaire , rien qui lui appartienne en propre : les situati
ques de cette pièce ne sont que des répétitions ou des réminiscences. Voltaire a mis à contribution Sophocle et son imitateur Lo
s celui-là même qui vient lui annoncer sa mort. Que reste-t-il donc à Voltaire , que des déclamations dans un style qui n’est plu
de Mahomet ? Dans le parallèle établi par La Harpe entre Crébillon et Voltaire , le critique insiste avec beaucoup de fiel et d’a
ève avec le sujet, tandis qu’on citerait à peine, dans la tragédie de Voltaire , une tirade de vingt vers où l’on ne trouve pas d
Lagrange-Chancel, de Lamotte ou de Piron. Les premières tragédies de Voltaire sont en général les mieux versifiées : il est vra
rité, donnait bien moins de prise à la vieillesse que le clinquant de Voltaire . Le système tragique des Grecs est si différent d
eut en quelque sorte juger que ce qu’il n’a pas fat était impossible. Voltaire nous apprend que l’Œdipe de Sophocle lui fourniss
endres d’Oreste, et il charge son gouverneur d’aller l’annoncer. Dans Voltaire , tout le premier acte se passe en vaines lamentat
on comme un tyran. Cette seule scène vaut mieux que toute la pièce de Voltaire  : son Égisthe est un personnage aussi odieux qu’i
point mes lecteurs sans leur présenter un bouquet de quelques vers de Voltaire  : Et nous, sur le tyran nous suspendons des coup
itié de la pièce. Mérope I 17 floréal an X [30 avril 1802] Voltaire avait plus de quarante ans lorsqu’il composa Méro
tenté une foule d’auteurs ; c’est sur une demi-douzaine de Mérope que Voltaire a fabriqué la sienne : celle de Maffei lui a plus
l ne s’agissait que de polir. C’était bien ce qu’il lui fallait ; car Voltaire avait éminemment le goût et l’élégance. Il a fait
arquis ; c’était plus qu’il n’en fallait pour s’attirer de la part de Voltaire une épître charmante, où les louanges sont prodig
qu’on se formait de l’original pouvait nuire à la gloire de la copie. Voltaire sentit le danger, et se hâta d’y remédier en habi
style en est assez déguisé pour qu’on n’y reconnaisse pas la plume de Voltaire . Dans cette lettre, on le gronde très sérieusemen
fait en le pillant beaucoup d’honneur. Pour rendre la farce complète, Voltaire répondit à ce La Lindelle, pour le grondera son t
pathétiques. La Harpe lui-même, malgré son aveugle enthousiasme pour Voltaire , est forcé de convenir que ce procédé n’est pas t
plutôt de son panégyrique de Mérope (car ses examens des tragédies de Voltaire ne sont pas autre chose), il ne soit lui-même un
méraire, dont La Harpe n’a probablement pas senti toute la portée : «  Voltaire a été imitateur dans Mérope et Oreste, comme Raci
a que le fanatisme qui puisse excuser cette incongruité d’expression. Voltaire a donc une supériorité infinie sur Sophocle, qu’i
ce et de maladresse, il se trouve que cet Oreste, où l’on prétend que Voltaire a surpassé infiniment Sophocle, est fort inférieu
a sécheresse et à la pâleur du style. Ainsi, au jugement de La Harpe, Voltaire , déjà sur le retour et au-dessous de lui-même, su
pre fond puisse balancer ce qu’il emprunte. Il s’en faut beaucoup que Voltaire même, en corrigeant Maffei, ait évité tous les dé
es larmes sont les meilleurs juges de la bonté d’un poème dramatique, Voltaire lui-même se trouvera fort au-dessous des auteurs
; celui-ci le communiqua au père Tournemine. Élevé chez les jésuites, Voltaire semblait avoir conservé pour eux quelque sentimen
us distinguées de la cour. On a imprimé dans le recueil des œuvres de Voltaire une lettre du père Tournemine au père Brumoy, où
ans le Cours de littérature de La Harpe : on y fait un grand mérite à Voltaire d’avoir imité la simplicité antique ; mais cette
is a longtemps joui du plus grand succès : très inférieure à celle de Voltaire pour le style et les tirades, elle ne lui cède po
et malheur dans le monde ! La même situation a parfaitement réussi à Voltaire . II 6 mars 1806 Quel dommage que nous ayo
phonte d’Euripide ! Nous verrions si c’est à juste titre qu’on loue à Voltaire d’avoir composé sa pièce dans le goût antique. Pe
r composé sa pièce dans le goût antique. Personne n’a moins connu que Voltaire le goût des anciens : ce poète est éminemment mod
ernier siècle est fort éloigné de l’antique. Le seul éloge que mérite Voltaire à cet égard, c’est de n’avoir pas défiguré son su
s ignorons quel caractère Euripide avait donné à sa Mérope ; celle de Voltaire n’en a point : tantôt elle est douce, généreuse,
up plus qu’elles ne touchent. C’est le vice habituel de la manière de Voltaire  : il ne sait point varier les situations ; il ign
, Du meilleur de nos rois disputer l’héritage. J’ai déjà observé que Voltaire avait une facilité verbeuse : il entasse les mots
yle bien fleuri pour un soldat tel que Polyphonte. C’est une malice à Voltaire d’avoir dit que les appas de Mérope étaient encor
noms démonstratifs produisent rarement un bon effet à la fin du vers. Voltaire avait cependant l’habitude commode de les employe
…………… Pour m’arracher des biens plus méprisables qu’eux. En général, Voltaire n’a point connu l’élégance continue ; son style v
eille : Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! Il semble que Voltaire , en composant cet autre vers : Il jouit en paix
e. Ceux qui vaillent sans cesse l’harmonie et la douceur du style de Voltaire , oublient sans doute qu’on trouve très fréquemmen
’un autre article. III 8 mars 1806 Il y a quatre tragédies de Voltaire qui enlèvent la paille , comme le disait madame
érope passe pour la plus belle : c’est à elle du moins que l’école de Voltaire donne la pomme ; je ne vois pas trop à quel titre
ais, je le répète, ce Polyphonte n’est pas plus fort en politique que Voltaire en tragédies : tous les deux sont des hommes à gr
récits de Racine sont plus beaux à la lecture qu’au théâtre ; ceux de Voltaire perdent beaucoup à être lus : ils ont besoin du p
Mais, après avoir employé cette figure, Racine n’y revient pas, comme Voltaire , quelques vers après ; car une pareille répétitio
evient…………………………… ……………………………………………………… On s’écrie…………………………………………… Voltaire avait sans doute en vue les flots tumultueux du p
é ; mais, quand on l’examine, il est prolixe et traînant. Le style de Voltaire est bien éloigné d’avoir, comme on le dit, l’impé
mpide. Ce style est de l’eau claire : voilà pourquoi les partisans de Voltaire vantent prodigieusement sa clarté. Cependant, de
es observations n’empêchent pas que Mérope ne soit le chef-d’œuvre de Voltaire . La Mort de César I 7 messidor an IX [
e, peu digne du théâtre : ce fut un des fruits du goût particulier de Voltaire pour la littérature anglaise ; il avait déjà puis
eût pu disposer les cœurs au spectacle du plus atroce des parricides. Voltaire avait enlevé tous les suffrages en prêtant son co
l. Il serait injuste de condamner, d’après ces principes, la pièce de Voltaire  ; une tragédie n’est pas une discussion politique
écution forment le nœud et produisent l’intérêt : dans la tragédie de Voltaire , qui n’a que trois actes, la conspiration ne se f
arement : Le Kain disait qu’il n’avait jamais pu réchauffer son rôle. Voltaire avait travaillé d’après Shakespeare ; il était al
bit d’Arménien pour se faire montrer au doigt par les petits enfants. Voltaire , à cette époque, ne cessait de vanter, aux dépens
ment opposée à cet esprit philosophique qui distingue les ouvrages de Voltaire  : il semble qu’il ait voulu expier ses fréquentes
ramis n’a pas la même excuse, et rien, dans cet ouvrage, n’autorisait Voltaire à calomnier les dieux ; sa superstition n’est pas
up vanté le mélange des remords et de la fierté dans le caractère que Voltaire a donné à Sémiramis : on a même voulu le faire pa
des sifflets que par le respect dû à la majesté royale. Les héros de Voltaire , en général, sont tous boursoufflés. Quoique né s
sconne en un auteur gascon. II 21 ventôse an XI [12 mars 1803] Voltaire avait dédié son Mahomet à un pape ; il offrit sa
compliments et en formules d’éloges : les prélats romains accablaient Voltaire des plus fastueuses épithètes ; ils épuisaient, p
arricide pour punir le meurtre, ils ne savent pas encore leur métier. Voltaire , qui voyait tout, n’a pas vu que sa Sémiramis n’é
heur, ce cardinal était poète, et, en cette qualité, il reconnaissait Voltaire pour son supérieur et son chef ; il l’avait même
igieuse, et non pas des déclamations philosophiques. Quelle joie pour Voltaire de voir dans les chefs de l’Église romaine ce goû
e de son rang, le plaisir qu’il trouvait à danser sur le théâtre. Que Voltaire ait passé sa vie à faire le baladin et à jouer la
sophie : un pareil oubli des bienséances ne pouvait être loué que par Voltaire . III 26 prairial an XI [15 juin 1803] J’ai
n illustre père, c’est-à-dire, dans l’édition colossale des œuvres de Voltaire  : ce fatras dramatique, mal accueilli en 1732, pa
-elle été forcée de céder la place à la reine de Babylone ? C’est que Voltaire était bien plus fort vers la fin de 1748 qu’au co
logue, c’est la médiocrité et la faiblesse du style. Il me semble que Voltaire , plaidant en vers sa propre cause au tribunal du
-il possible que jamais le devoir d’un juge soit d’être séduit ? Delà Voltaire entre dans le détail des différents genres de poé
est des traits de flamme. Si de tels vers ne portaient pas le nom de Voltaire , on les croirait de Pradon : quelle misérable opp
endre service à la société et à la patrie. Si toutes les tragédies de Voltaire avaient été accueillies comme Mariamne, Adélaïde
ures du gouvernement, et opposait à sa prudente sévérité à l’égard de Voltaire , des applaudissements factieux, le public ne sava
prestiges que dans le nouvel opéra-comique intitulé La Séduction, et Voltaire est bien un autre magicien que Cagliostro. Il est
grave, c’est que le caractère de Sémiramis est absolument défiguré : Voltaire a fait de cette fameuse reine de Babylone, à qui
a pas fait une bonne tragédie, il a du moins tracé un beau caractère. Voltaire a bien senti lui-même qu’il dégradait sa Sémirami
’étonner de ce que depuis elle a été applaudie. Quand on l’a sifflée, Voltaire n’était encore qu’un poète et un homme ; il n’éta
l’idée de cette pièce à Lachaussée : elle l’avait d’abord proposée à Voltaire , qui n’en tira aucun parti. Ainsi, c’est cette ac
it un homme du monde, un homme riche, une espèce de financier : aussi Voltaire , toujours plein d’égards et de respect pour la fi
depuis de si vifs regrets. C’était alors un disciple, un adorateur de Voltaire  ; mais depuis il fut cruellement puni par son maî
i règle les dieux ? On reconnaît le langage d’Alzire et les leçons de Voltaire dans ces autres vers : Suit-il (le ciel) dans se
re ? Ce fatras extravagant est le caractère distinctif de l’école de Voltaire . J’avoue que j’aime mieux la simplicité des Grecs
rmi les amants de la scène ; et s’il n’est pas si forcené que ceux de Voltaire , il est presque aussi tendre que ceux de Racine ;
ux amours de Henri et de Gabrielle dans La Henriade, et il reproche à Voltaire d’avoir peint une jouissance plutôt qu’une passio
jouissance plutôt qu’une passion. Il introduit Thiriot, le prôneur de Voltaire , sous le nom de M. Prône-vers, qui dit à la Folie
tique. Didon est un personnage bien autrement touchant que Gabrielle. Voltaire n’a fait qu’une description voluptueuse ; Virgile
 ; mais la scène est glaciale. Malheureusement madame Denis, nièce de Voltaire , et la première actrice du théâtre de Ferney, n’a
l ne se faisait pas un scrupule de jouer un pareil tour à la nièce de Voltaire  ! À qui se fier désormais ? Est-il étonnant que l
caractère, il excite alors quelque intérêt. Vendôme, dans la pièce de Voltaire , n’a pas, à beaucoup près, les mêmes droits sur A
e ; c’est le seul crime qui ne peut être expié, même par les remords. Voltaire , séduit par la belle situation du coup de canon,
ouvrage les principaux vices de la nouvelle école tragique fondée par Voltaire  : ces vices sont des déclamations hypocrites, un
er, effrayer le spectateur. Du Belloi était peut-être plus savant que Voltaire lui-même dans l’art des coups de théâtre et dans
abile architecte, aussi bon machiniste, plus grand dessinateur ; mais Voltaire était meilleur coloriste. La critique s’est décha
ances de du Belloi, quand il en admirait de beaucoup plus fortes dans Voltaire  ? et par quelle injustice exigeait-il du disciple
sme pareil à celui qu’excita Le Siège de Calais dans toute la France. Voltaire n’avait jamais reçu tant d’honneur : le vieillard
atisme servile d’esclaves pour leur maître : c’était donc en vain que Voltaire avait combattu le despotisme, si du Belloi le con
irateur ; il avait le cœur français, et n’avait puisé dans l’école de Voltaire que ses principes littéraires et dramatiques ; ma
t et de profondeur que dans la plupart des prétendus chefs-d’œuvre de Voltaire , qui n’ont que l’avantage d’une décoration plus é
ion plus élégante et d’un vernis plus brillant. La Harpe, créature de Voltaire , nous apprend lui-même, dans son Cours de littéra
ais était un des reproches qui venait le plus souvent à la bouche de Voltaire , et l’un des souvenirs qui lui donnaient le plus
t énergumène. « Quant à l’apothéose de M. du Belloi, dit-il, tant que Voltaire n’aura pas vingt statues en bronze et autant en m
ore que la première. L’ouvrage a sans doute les défauts de l’école de Voltaire , la complication des incidents, l’abus de la pant
qué les causes de la haine que portaient à du Belloi les disciples de Voltaire . M. de La Harpe, le plus ardent et le moins adroi
ge de Calais était un des souvenirs qui donnaient le plus d’humeur à Voltaire . L’auteur de Zaïre était injuste, ingrat, jaloux
art des chefs-d’œuvre de nos grands maîtres ne furent jamais honorés, Voltaire avait fort approuvé ce caprice : tout lui avait p
de fureur qu’il n’avait jamais applaudi les meilleures productions de Voltaire , on peut, juger à quel point Voltaire dut en être
i les meilleures productions de Voltaire, on peut, juger à quel point Voltaire dut en être scandalisé. Dès ce moment la guerre f
oubliait dans ce moment les circonstances révolutionnaires auxquelles Voltaire devait une grande partie de sa gloire. Connaissa
talent pour faire les meilleures tragédies que l’on connaisse depuis Voltaire , il n’eut pas assez d’esprit pour faire valoir ce
valoir ce talent-là, pour le faire servir à sa fortune. Adorateur de Voltaire , il n’a pas su s’attirer les faveurs de son idole
e pareille critique est à faire rire. Mais il fallait faire la cour à Voltaire , venger la secte, et punir l’auteur du Siège de C
elle enseigne qu’une passion dont on triomphe est une passion faible. Voltaire croyait qu’il n’y avait de passions fortes que ce
sur cet article important de nouvelles lumières aux gens de lettres. Voltaire , le plus grand des philosophes, fut dans son temp
néral, avait peut-être plus d’aptitude pour les petits détails ; mais Voltaire voyait plus en grand, et ses plans de finance val
ujets excellents : madame Favart était l’idole de Paris, au point que Voltaire était jaloux de sa gloire : l’enthousiasme pour u
liaison fort intime avec les chefs de la secte. Frédéric trouva dans Voltaire un homme qui flattait singulièrement sa passion p
ucteur. » Assertion presque aussi forte que la supériorité infinie de Voltaire sur Sophocle. Rien n’affaiblit la vérité comme ce
ilosophique, et bien plus philosophique que tous les chefs-d’œuvre de Voltaire . Le bon Lemierre n’était pas philosophe à demi ;
des marionnettes, et les spectateurs sont des dupes ou des compères. Voltaire a donné à son Mahomet un double titre : Mahomet,
ahomet un double titre : Mahomet, ou Le Fanatisme. Humble disciple de Voltaire , le fervent Lemierre crut devoir imiter son maîtr
L’auteur, M. Blin de Sainmore, fit pour mademoiselle Raucourt ce que Voltaire avait fait pour mademoiselle Gaussin : il lui adr
ces avec d’autres pièces : où n’en trouve-t-on pas ? Les tragédies de Voltaire , surtout, ne sont-elles pas pleines de réminiscen
es de Voltaire, surtout, ne sont-elles pas pleines de réminiscences ? Voltaire a pillé continuellement Corneille, Racine et tout
ntré à sa bienséance. Pourquoi M. Blin de Sainmore n’eût-il pas pillé Voltaire  ? L’essentiel est de dérober habilement, et de fa
Dezède en a mis partout. Ce grand Frédéric, cet illustre disciple de Voltaire , qui prit quelquefois la liberté de corriger son
dommage que son berceau se soit trouvé placé au milieu de l’école de Voltaire  ; il puisa dans son éducation une foule d’erreurs
même composés depuis sa conversion. S’il fut le disciple bien-aimé de Voltaire , il fut aussi le plus fidèle et le plus constant
s, qui touchent de si près à l’ordre et à la sûreté du corps social : Voltaire , par des plaisanteries très indiscrètes et très d
scène ; mais aussi leurs scènes disent toujours quelque chose. Quand Voltaire voulut traiter le sujet d’Œdipe, à peine trouva-t
où le style élevé ajoute à l’effet théâtral. (Note de l’Éditeur.) 3. Voltaire disait en parlant du maréchal de Richelieu : « Il
l’autre. » Geoffroy me semble avoir rempli le même rôle à l’égard de Voltaire . (Note de l’Éditeur.) 4. Ce que je dis des coméd
19 (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66
a disgrâce cessa, qu’un rayon de faveur reparut, et Bernis écrivait à Voltaire  : (Au Plessis, près Senlis, le 16 janvier.) Le r
miers temps de son séjour à Rome, on a une correspondance de lui avec Voltaire , qui a été publiée pour la première fois, en 1799
, il ne faut pas oublier la position respective des deux personnages. Voltaire avait connu Bernis poète et galant ; il l’avait b
à une familiarité de bon goût et dont la limite était assez indécise. Voltaire , quand il vit Bernis devenu cardinal, archevêque,
vient de les lire dans leur ensemble. La première lettre qu’on ait de Voltaire à Bernis est du temps même du ministère de ce der
it de Voltaire à Bernis est du temps même du ministère de ce dernier. Voltaire le complimente au moment où il apprend qu’il va ê
ne ancienne habitude en 1761. Bernis ne rabat pas moins de ce que dit Voltaire sur l’article des deux cent mille livres de rente
sible par la réflexion, et que son humeur ne jure pas avec son désir. Voltaire envoie à Bernis quelques-uns de ses écrits avant
c conscience et sincérité. Cassandre avait été faite en six jours, et Voltaire s’en vantait, l’appelant l’« œuvre des six jours 
plaisanteries plus ou moins vives sur toutes sortes de sujets. Quand Voltaire y fait intervenir de la politique, Bernis l’élude
gréablement. Le nom de Richelieu revient quelquefois sous la plume de Voltaire comme une flatterie indirecte : « Ah ! que de gen
uché pourtant d’une manière plus juste, il répond et le fait à ravir. Voltaire , le voyant toujours dans cette inaction de la vie
repos et dans la réflexion, en présence de lui-même, il est modeste. Voltaire , en cela moins humain qu’il ne convient, se met à
s un plaisir infini… » Bernis n’est point fier du tout de ce rôle que Voltaire lui attribue : Nous parlerons quelque jour du gr
on ne peut mieux sentir que Bernis tout l’esprit et la supériorité de Voltaire là où il fait bien : « Écrivez-moi de temps en te
toute la journée, et je connais le prix d’un jour. » La manière dont Voltaire reçoit ses critiques littéraires et en tient comp
timide et si amolli qu’on le croirait d’après ses vers. Consulté par Voltaire sur la tragédie du Triumvirat, il lui fait une bo
sur des raisons historiques, et qui n’est point du tout fade. Un jour Voltaire lui envoie le Jules César de Shakespeare et l’Hér
ues médiocres. Ce n’était point tout à fait dans cette intention que Voltaire les lui avait envoyées, et la vraie leçon littéra
qui ne se laisse pas entamer. Je lis dans les Tables de l’édition de Voltaire dressées par Miger pour l’estimable Beuchot : « B
aire dressées par Miger pour l’estimable Beuchot : « Bernis propose à Voltaire de traduire en vers les Psaumes de David. » Fi do
s de David. » Fi donc ! Bernis avait trop de tact pour jamais faire à Voltaire une proposition de ce genre. Mais Voltaire est te
e tact pour jamais faire à Voltaire une proposition de ce genre. Mais Voltaire est tenté, à tout moment, d’envoyer à Bernis autr
avant : mais il y a loin, on le voit, de ce vœu délicat à proposer à Voltaire une traduction des Psaumes. Il y a un bel endroit
y a un bel endroit, et du côté de Bernis, dans cette correspondance. Voltaire , un jour, a un peu trop ricané : il a écrit au ca
re, c’est ce qui me rend peut-être trop difficile. » Puis il félicite Voltaire de ce talent que Dieu lui a donné, de corriger le
ulent descendre des souverains. » Il finit surtout par un conseil que Voltaire a trop peu suivi, et qui, au lieu de cette ricane
ns ce passage l’esprit et le sens de la correspondance de Bernis avec Voltaire , et que ce vœu principal rachète les concessions
ut lui qui fit le pape Clément XIV, et qui forma son Conseil », a dit Voltaire . Rien de moins exact qu’une semblable assertion.
la fameuse société. Quand elle fut supprimée en France, il écrivait à Voltaire  : « Je ne crois pas que la destruction des Jésuit
20 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122
mbre 1851. La vie de ce premier lieutenant de Voltaire, qui appelait Voltaire papa, que Voltaire appelait mon fils, et qui, en
de ce premier lieutenant de Voltaire, qui appelait Voltaire papa, que Voltaire appelait mon fils, et qui, en mourant converti, s
ntions. Petit de taille et même exigu, « haut comme Ragotin », disait Voltaire , ses ennemis l’avaient surnommé Bébé, en lui appl
t-quatre ans. En publiant sa pièce, il la fit précéder d’une Lettre à Voltaire , dans laquelle il discourait et discutait même de
t que nous confirmer les précoces inclinations critiques de La Harpe. Voltaire lui répondit par des éloges. Il disait, et je ne
sa personne ne se communiquait en rien à sa poésie. Dans sa Lettre à Voltaire , La Harpe se plaignait d’avoir des ennemis : « Il
d’être haï par une foule de personnes qu’on n’a jamais vues. » À quoi Voltaire répliquait : « Il y a eu de tout temps des Fréron
dans des poèmes tels que Tangu et Félime, genre de poésie dans lequel Voltaire est à la fois, chez nous, le seul maître et le se
e musette ! et en cela il me paraît encore se hasarder beaucoup trop. Voltaire avait adressé une Épître à Horace dont tout le mo
idées de métier et de tracasserie littéraire, et le rayon qu’avait eu Voltaire en finissant lui a manqué. C’est comme journalist
mpêcher, cela est plus fort que moi. » Voilà le critique, celui à qui Voltaire n’avait pas besoin de crier Macte animo , comme
n nous le montre tout jeune, à l’âge de vingt-sept ans, installé chez Voltaire à Ferney, où il passa toute une année (La Harpe y
uait la comédie). Eh bien ! La Harpe à Ferney, tout jeune, critiquait Voltaire , relevait ses vers faibles dans les pièces où il
il jouait un rôle, les lui corrigeait quelquefois sans l’en avertir. Voltaire le plus souvent cédait et criait de sa place, en
aison ; c’est mieux comme cela. » Tel il était jeune à Ferney près de Voltaire , tel près de Chateaubriand à la fin de sa carrièr
, à travers tous ses écarts, est son titre respectable ; qui fait que Voltaire a pu l’appeler à un certain moment « un jeune hom
e quelque chose des épreuves et tribulations qu’il eut à y supporter. Voltaire venait de mourir à Paris (30 mai), et la foule de
s indécentes, avait désiré que les journaux gardassent le silence sur Voltaire , lorsque, cinq semaines environ après sa mort, La
les défauts, il en montrait les beautés toutefois, et remarquait que Voltaire , qui s’était essayé sur un sujet à peu près sembl
Racine n’a pas très bien fait. » Que La Harpe, lié comme il était à Voltaire par les liens d’une reconnaissance presque filial
à Voltaire par les liens d’une reconnaissance presque filiale ; à qui Voltaire écrivait : « Mes entrailles paternelles s’émeuven
t pu choisir un autre moment et une autre circonstance pour parler de Voltaire dans cette trêve de silence qui s’observait depui
it une émotion violente ; il s’excuse, il se justifie ; il a parlé de Voltaire , dit-il, comme il eût parlé d’un classique, d’un
lecture comme par la qualité de sa parole, il justifie bien ce mot de Voltaire  : « Vous avez toujours été fait pour le noble et
ection, et dont il était devenu l’exemplaire accompli La Harpe, après Voltaire , les entendait et les sentait plus que personne,
animé. Il étend, il développe et il applique les principes de goût de Voltaire  ; et sans avoir de son imprévu ni de son piquant,
ambeau vivant de la tradition, et il justifia le premier pronostic de Voltaire à son égard : « Quelque chose qui arrive, je vous
21 (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire
eu, suivie d’une étude sur Rousseau à laquelle s’ajoute une étude sur Voltaire . C’est une manière de cours de politique, incompl
on, je demande son avis successivement à Montesquieu, à Rousseau et à Voltaire . Je suis cet ordre, parce que Montesquieu est le
cet ordre, parce que Montesquieu est le premier en date, et parce que Voltaire s’est occupé de politique quand depuis longtemps
e il est naturel d’après ce qui précède, il y aura sans doute plus de Voltaire , de Montesquieu et de Rousseau que de moi dans ce
question à étudier est donc celle-ci : comment Montesquieu, Rousseau, Voltaire concevaient-ils la patrie ; comment l’aimaient-il
ur et celui de la République est la vertu. De quelques railleries que Voltaire ait poursuivi cette idée et de quelques commentai
; par ce mot de vertu, Montesquieu, il l’a dit vingt fois, encore que Voltaire n’ait jamais voulu l’entendre, entend la « vertu
et à Chambéry. Ses colères, moitié naïves, moitié concertées, contre Voltaire corrupteur de Genève, sont d’un cabotin contre un
ourra sourire ; mais c’est du patriotisme sans aucun doute. III Voltaire n’a aucun patriotisme et n’a aucunement l’idée de
je vais citer la lettre sur Rosbach. Je vais la citer pour disculper Voltaire et pour le défendre sur ce point ; car rien ne m’
osbach a été interprétée et exploitée sottement ou perfidement contre Voltaire . Sans doute la lettre sur Rosbach n’est point une
e. Sans doute la lettre sur Rosbach n’est point une page patriotique. Voltaire était incapable d’en écrire une. Mais c’est une p
st singulier ; mais cela est vrai et connu de tout le monde… » A quoi Voltaire répond gaillardement : Héros du Nord, je savais
el, ni même d’odieux. C’est ailleurs qu’on est bien forcé de voir que Voltaire n’avait pas l’idée de ce que peut être patrie, ni
lut qu’on ne peut pas être patriote sans être méchant homme. En 1742, Voltaire écrit à Frédéric : « Je suis si bon cosmopolite q
lle, je vous réponds que d’Etallonde vous servirait bien… » En un mot Voltaire n’a jamais été français ni voulu l’être, et je ne
hique et suivre avec attention ce qu’il dit du partage de la Pologne. Voltaire est un peu naïf de s’étonner de la froideur subit
ne, le roi de Prusse et moi, qui a un peu augmenté mes possessions. » Voltaire se plaint un peu, non pas de ce qu’on ait partagé
te cette affaire de Pologne on croit sentir deux choses : d’abord que Voltaire n’aime pas les gens qui aiment leur pays et qui r
ent le contraire de la politique de Choiseul. On comprend, encore que Voltaire ne le comprenne pas, que Choiseul se fût refroidi
aire ne le comprenne pas, que Choiseul se fût refroidi à l’endroit de Voltaire , Ce peu de goût que Voltaire a pour les gens qui
Choiseul se fût refroidi à l’endroit de Voltaire, Ce peu de goût que Voltaire a pour les gens qui défendent leur droit contre l
sa patrie et peu de goût pour les gens qui aiment la leur, c’est tout Voltaire relativement à cette question de l’idée de Patrie
affole ; Rousseau patriote comme un Genevois ou comme un provincial ; Voltaire complètement dénué de patriotisme pour son compte
licaine, n’était pas précisément un pays de liberté au XVIIIe siècle. Voltaire s’en aperçut. Il lui fut impossible d’acheter une
résidence même était interdite aux catholiques dans certains cantons. Voltaire écrit à M. Servan en 1772 : « Vous dites que votr
xcellent ; car « la volonté générale est toujours droite. » III Voltaire n’est ni égalitaire, ni républicain, mais il est
politique abstraite sont ce qu’il y a de plus étranger à l’esprit do Voltaire , et l’on voit, dans son Commentaire sur Montesqui
goût. Pour ce qui.est de la liberté de penser, de parler et d’écrire, Voltaire a toujours trois idées : la première qu’elle est
oient vengés Par l’empreinte des lis qu’il a tant outragés. Ailleurs Voltaire soutient sans aucune restriction que les livres n
prison de tout homme qui écrirait quoi que ce soit contre lui ; mais Voltaire ne se pique point d’une logique rigoureuse. — Ail
 ; et telle a été souvent la jurisprudence romaine.  » Enfin ailleurs Voltaire remercie le roi de Danemark d’avoir établi la lib
avait accordée dans ses Etats ; mais, à en juger par la manière dont Voltaire l’en félicite, elle devait être relative : 15 Tu
le, c’est une contradiction fondamentale, dont je ne sais pas comment Voltaire se tire pour son compte et dont ce n’est pas à mo
t toujours retirées à demi et d’autre part contradictoires. En résumé Voltaire est pour la liberté de la presse, très restreinte
ces sages limites il est passionnément pour la liberté de la presse. Voltaire ne s’est jamais posé la question de la liberté d’
ipale conquête de la Révolution, c’est une aggravation du despotisme. Voltaire , en qui nous trouverons plus loin un partisan déc
reux de nos premières années ?…  » Il faut remarquer que ce faible de Voltaire pour les R. P. Jésuites persista jusqu’au moment
édéric répond par des raisons sérieuses qui sont inattaquables et que Voltaire ne réfute pas. D’un autre côté Dalembert, lui rep
le supplie d’écrire un livre sur la destruction des Jésuites, ce que Voltaire se garde bien de faire. Mais c’est au plus fort d
t chercher à surprendre l’opinion précise, s’il en eut jamais une, de Voltaire sur la liberté d’enseignement. C’est en 1762 que,
 ? c’est un grand problème…  » La raison de celle faveur relative de, Voltaire pour la Compagnie de Jésus n’a rien de mystérieux
qu’ils ne soient des républicains. Louis XIV ne s’y trompe nullement. Voltaire non plus. Les Jésuites sont avant tout des monarc
nt attachés à l’institution monarchique. Louis XIV ne s’y trompe pas. Voltaire non plus. Les Parlements non plus. Et c’est par e
t d’indépendance et d’opposition que les Parlements sont jansénistes. Voltaire a pour les Jansénistes et pour les parlementaires
igieuses. Pour ce qui est de la liberté de conscience, il en est chez Voltaire comme de la liberté de penser, de parler et d’écr
imitations et de correctifs que la liberté de conscience codifiée par Voltaire serait une liberté de conscience extrêmement entr
l ; donc ils se soulèveront quand je leur ferai du bien.  » Ici c’est Voltaire qui raisonne mal. Les hommes ne se soulèvent pas
?  » Mais dans l’application et dans le détail on s’aperçoit bien que Voltaire est trop intelligent pour ne pas voir qu’une reli
cle ou limite au despotisme ne peut pas être vu d’un très bon œil par Voltaire . Aussi, quand il s’agit, non plus de prêcher la l
s de prêcher la liberté de conscience, mais de l’établir dans l’Etat, Voltaire devient tout aussitôt très, réservé. Ce qu’il dem
ux qui sont de la religion dominante. En Angleterre (et l’on a vu que Voltaire demande pour les protestants en France le traitem
eu flottantes, quelque effort qu’il fasse quelquefois à les fixer, de Voltaire sur la tolérance et la liberté de conscience. Dan
ce et la liberté de conscience. Dans toutes ces questions de liberté, Voltaire a des instincts de libéral très vifs, qui sont co
Montesquieu et que l’Esprit des Lois empêchait de dormir Rousseau et Voltaire  ; ensuite parce que des mêmes principes Montesqui
t, comme on l’a vu, àceux qui se donneront comme étant lui. III Voltaire n’est pas si éloigné de Rousseau en politique qu’
n politique qu’on le croit et qu’il l’a cru. Rousseau est despotiste. Voltaire est despotiste. Seulement Rousseau est pour le de
st despotiste. Seulement Rousseau est pour le despotisme du peuple et Voltaire est pour le despotisme du roi. Le monarchisme abs
ur le despotisme du roi. Le monarchisme absolu, c’est le fond même de Voltaire , et toutes ses opinions politiques, religieuses e
royale. On le voit bien quand on suit attentivement le commentaire de Voltaire sur l’Esprit des lois.Tout ce commentaire peut êt
n seul mot : c’est Louis XIV défendu contre Montesquieu. Tout d’abord Voltaire repousse comme ne la comprenant pas la différence
entre la monarchie constitutionnelle et le despotisme. Mais c’est où Voltaire n’entre pas, parce qu’il n’y veut point entrer. M
l n’y veut point entrer. Montesquieu avait raison quand il disait : «  Voltaire a trop d’esprit pour me comprendre. Quand il lit
it un livre il le refait, et puis, ce qu’il a fait, il le critique. » Voltaire n’établit aucune différence entre la monarchie et
un mot il sortait du despotisme pour entrer dans la monarchie ; mais Voltaire insiste sur ce que le gouvernement russe retient
non à établir des corps intermédiaires et à diminuer son autorité.  » Voltaire n’est pas moins opposé aux idées démocratiques de
les nouveaux Grecs de faire autant de sottises que leurs ancêtres.  » Voltaire se montre assez favorable au gouvernement populai
queues obéit à une seule tête qui veut tout dévorer. [Peu clair. Dans Voltaire , c’est bien surprenant.] La démocratie ne semble
n’y aura point de guerres civiles. Mais — sur quoi nous reviendrons — Voltaire croit qu’il n’y a jamais que les prêtres qui déch
l’oppression ; et le passage est important et curieux. Il marque que Voltaire , adversaire de tous les droits de l’homme, prenai
connu ; car on s’est pieusement efforcé de démontrer que Montesquieu, Voltaire et Rousseau avaient tous pensé : de même ; et ce
ient tous pensé : de même ; et ce passage étant à peu près le seul où Voltaire se rapproche, non point du tout de Rousseau, mais
issent ils aux Indes et ne réussissent-ils pas à Rome ? » On voit que Voltaire n’est rien moins que systématique dans ses idées
la sagesse. » — Un Louis XIV philosophe, c’est toute la politique de Voltaire . Notez que c’en est une, et qui peut se soutenir.
r lui est une chimère. Il est étrange que de Montesquieu, Rousseau et Voltaire ce soit Voltaire, qui se trouve ici le plus chimé
mère. Il est étrange que de Montesquieu, Rousseau et Voltaire ce soit Voltaire , qui se trouve ici le plus chimérique. Chapit
t davantage que celle du socialisme. Il est antisocialiste autant que Voltaire et de la même façon, et par les mêmes arguments d
Lettres persanes il expose, mais avec beaucoup plus de profondeur que Voltaire , ce qu’on appellera plus tard la « philosophie du
it au collectivisme, soit au partagisme, soit à l’anarchie. III Voltaire est nettement anti-socialiste, de quelque sorte q
aison…  » Tout cela est parfaitement exact et très intéressant ; mais Voltaire ne nous dit point ce qu’il en pense. Il se borne
ites. » — Rien de plus que cette épigramme. On ne saura jamais ce que Voltaire a pensé du seul gouvernement collectiviste qui ai
pensée de Pascal : « Sans doute que l’égalité des biens est juste… » Voltaire ne peut contenir son indignation : « L’Egalité de
de dire que le socialisme latent du Discours sur l’Inégalité a irrité Voltaire bien plus encore que celui de Pascal : « Le grand
i très souvent sont fort mauvaises, mais dont on ne peut se passer. » Voltaire revient à ce passage, qui lui tient au cœur, dans
ou ce qui est plus probable, de la force. Sans remonter aux origines, Voltaire est pour le droit : « Le Bachelier : Çà, dites-mo
s le vôtre m’apprend qu’il n’y a pas d’autre esprit des lois. » Enfin Voltaire s’est trouvé un jour en face du collectivisme pro
terres et les administrant selon son gré. C’est le collectivisme pur. Voltaire proteste : « J’ai lu une grande partie de l’Ordre
ble.  » On multiplierait sans profit les citations sur cette affaire. Voltaire sur ce point a peu étudié, peu creusé et a toujou
xistaient pas. Sur ce dernier article qui est l’extrémité du système, Voltaire , grand propriétaire, ne l’oublions pas, — et je n
it assaini, fécondé, enrichi et peuplé, et en tirât des conclusions — Voltaire , donc, est très formel, très décisif et de plus e
ans cette théorie de l’utilité des grandes fortunes et du grand luxe. Voltaire lui avait envoyé la Défense du Mondain avec prièr
érament et de demi-mesure très analogues aux idées de Frédéric II ; —  Voltaire pur et simple individualiste et pur et simple pro
ur cette dernière affaire que tous les écrivains politiques — excepté Voltaire —, ont porté le plus grand effort de leur attenti
ée ; jamais il n’est entré, à cet égard, dans aucun détail. III Voltaire ne s’est même pas posé la question de décentralis
 Pour ce qui est de la centralisation législalive, un des honneurs de Voltaire est de l’avoir réclamée avec insistance pendant t
ministration, ce n’est pas précisément une centralisation que demande Voltaire , c’est une simplification. Il voudrait, et avec r
provinces, Etats provinciaux, conseils généraux, conseil municipaux, Voltaire ne s’est jamais occupé de cette question. Il est
e. On sait qu’elle était la seule nation d’Europe dans ce cas, ce que Voltaire rappelle sans cesse, pour lui en faire honte. Cel
t j’examine brièvement une, parce qu’elle a été relevée vertement par Voltaire  : «  La vénalité des charges est bonne dans les E
r de famille ce qu’on ne voudrait pas entreprendre par la vertu.  » — Voltaire s’indigne : «  La fonction divine de rendre la ju
e les traditions sont une jurisprudence. — « De quelle raison, ajoute Voltaire , l’ingénieux auteur soutient-il une thèse si indi
parlons d’une monarchie. » — Montesquieu donne un autre argument que Voltaire ne rapporte point et qui est plus topique : «  Da
ont condamné Calas et Sirven ont obéi, tout le monde, à commencer par Voltaire , l’a reconnu, aux passions « unanimes » de la pop
pour qu’il y ait lieu de faire autre chose que la signaler. III Voltaire a été partisan très décidé de la magistrature nom
fit trancher la tête. » C’est là le principal motif de l’animosité de Voltaire contre le Parlement de Paris et les Parlements de
ement de Paris et brûlées par la main du bourreau. Ce sont choses que Voltaire pardonnait peu, et l’hostilité de Voltaire contre
urreau. Ce sont choses que Voltaire pardonnait peu, et l’hostilité de Voltaire contre les Parlements est bien antérieure aux aff
nts de province étaient anti-ultramontains, ce qui aurait dû désarmer Voltaire  ; mais ils étaient jansénistes, ce que Voltaire e
ui aurait dû désarmer Voltaire ; mais ils étaient jansénistes, ce que Voltaire exécrait plus que tout au monde. Pour toutes ces
ue Voltaire exécrait plus que tout au monde. Pour toutes ces raisons, Voltaire attaqua les Parlements pendant à peu près toute s
un pur pamphlet, comme le Siècle de Louis XIV est un pur panégyrique. Voltaire y insiste sur les cruautés des Parlements à l’éga
e particulièrement aux commissaires et tous autres de passer outre… » Voltaire enregistre avec satisfaction l’enregistrement par
endus haut et court, comme suspects, sans la moindre forme de procès. Voltaire insiste encore sur les hésitations que le Parleme
ces dispositions que les affaires Calas, Sirven, La Barre, trouvèrent Voltaire . Il est incontestable que dans toutes ces affaire
ouvèrent Voltaire. Il est incontestable que dans toutes ces affaires, Voltaire fut très sincère et très convaincu ; mais il faut
affaires Calas, Sirven et La Barre sont un épisode de la campagne de Voltaire contre les Parlements, et c’est moins parce qu’il
que ce soit un peu moins apparent ; La Barre l’était certainement, et Voltaire ne le conteste pas ; seulement, avec raison, il l
ans la vérité. On ne connaît rien de ces affaires quand on n’a lu que Voltaire , bien entendu, et c’est toujours le mot de l’avou
thèse de Doctorat en droit, La législation criminelle dans l’œuvre de Voltaire , pour être sûr au moins que : ni Calas fils ne s’
euses et politiques dans ces affaires, qui ne sont pas si claires que Voltaire les a faites. Quoi qu’il en soit, et, du reste, é
aites. Quoi qu’il en soit, et, du reste, évidemment convaincu, ce que Voltaire a poursuivi dans ces campagnes, c’est moins la ré
rètement de la vilaine affaire de M. de Morangiès. » — « Il n’y a que Voltaire , écrit Mme du Deffand à Walpole, qui ait un bon s
r son procès contre des gens aussi fripons que lui.  » A qui en avait Voltaire  ? Mais d’abord, l’ancien clerc de procureur était
me dira que le Parlement de 1773 n’est plus le Parlement détesté par Voltaire . Aussi n’est-ce point le Parlement qu’attaque Vol
nt détesté par Voltaire. Aussi n’est-ce point le Parlement qu’attaque Voltaire dans l’affaire Morangiès, mais le Bailliage du Pa
du Palais a condamné Morangiès le 23 mai 1773. C’est ce Bailliage que Voltaire crible de ses épigrammes en en appelant au Parlem
fait, le Parlement royal et ministériel donna raison à Morangiès et à Voltaire le 3 septembre 1773. Ce fut presque son chant du
et à Voltaire le 3 septembre 1773. Ce fut presque son chant du cygne. Voltaire célébra cette victoire en style lyrique, flétriss
qui peuvent être bonnes, le roi avait dicté l’arrêt du Parlement, et Voltaire , tant il est convaincu que les juges ne doivent e
tre un mot de la procédure. Ce fut une courte période de bonheur pour Voltaire que cette judicature du Parlement Maupeou, qui al
ulème qui « ne vouloit pas enregistrer », obtient l’enregistrement et Voltaire fait connaître à Paris ce service rendu. — Il’écr
manifeste officieux et qui fut remaniée de concert par Maupeou et par Voltaire , celui-ci sent bien que l’opinion est effrayée de
ette pièce et la fierté de la seconde. Il y a surtout une erreur dont Voltaire n’est pas dupe, car elle est évidemment volontair
Le nouveau Parlement, du reste, déçut un peu les belles espérances de Voltaire . Il acquitta, il est vrai, Morangiès, et ce ne fu
les Mémoires de Beaumarchais, qui ne contribuèrent pas peu à le tuer. Voltaire fut navré de cet accident, tout en étant émerveil
Parlement] est ébouriffé ! » — Quand l’ancien Parlement fut rappelé, Voltaire ne dit mot, ou à peu près. Il sentait l’opinion c
ou de l’autre. Le parti gallican était évidemment le plus nombreux et Voltaire exagère seulement en disant que « la France était
aire, ou au moins utile, du pouvoir arbitraire. On comprend aussi que Voltaire , royaliste intransigeant ; ennemi des corps inter
es. Il faut dire aussi, pour être complet, et on ne l’est jamais avec Voltaire que quand on l’a suivi dans ses variations, qu’il
ns la bouche…  » Comme les raisonnements des hommes sont singuliers ! Voltaire est persuadé que Te jury n’aurait pas condamné Ca
é de Calas et que tous les Calas eussent été condamnés à l’unanimité. Voltaire est convaincu que le jury n’aurait pas condamné L
 ; à la condition qu’on ajoute que les jurés jugent avec les leurs. —  Voltaire , du reste, s’est très rarement prononcé pour le j
dépende du peuple et qui soit tenue de lui obéir ou de lui plaire ; —  Voltaire , partisan d’une magistrature qui ne soit que l’ag
ontesquieu a placé sa fameuse épigramme sur le magicien de Rome, dont Voltaire s’est si souvent souvenu et qu’il a si souvent ci
nt accumulés tous les griefs contre l’Église catholique, au point que Voltaire n’aura rien à y ajouter. L’Église catholique pous
de rapprocher cette consultation de celle que Frédéric II a donnée à Voltaire au sujet de l’affaire La Barre. Frédéric est moin
ici aussi qu’est la plus considérable divergence entre Montesquieu et Voltaire , celui-ci, comme nous le verrons plus tard, consi
e.  » La comparaison est radicalement fausse ; mais l’idée est juste. Voltaire n’a pas eu assez de railleries contre cette idée,
ent médité. Il l’expose une première fois, en 1756, dans une lettre à Voltaire  : « Tout gouvernement humain se borne par sa natu
de Calvin à Genève. III Il n’y a de différence, au fond, entre Voltaire et Rousseau, pour ce qui est des questions religi
euses, sinon que Rousseau est partisan du despotisme populaire et que Voltaire est partisan du despotisme royal. La haine pour l
dont l’antiquité a compris la religion est la même. Dans les idées de Voltaire l’histoire universelle se distribue ainsi : Antiq
solu, spirituel et temporel, de l’Etat, ordre, tranquillité, bonheur. Voltaire a un peu varié en toutes choses. Sur ces trois po
consommation des siècles en sera retardée. » — « Misérable ! s’écrie Voltaire , dans un magnifique élan de Bonapartisme mystique
lien avoue qu’on regardait les chrétiens comme des factieux. Sur quoi Voltaire triomphe. Vous voyez bien que ce n’est pas comme
ersécutions contre les chrétiens. On peut seulement faire remarquer à Voltaire que c’est comme factieux et non comme protestants
ement aussi tolérants les uns que les autres. La vérité encore, selon Voltaire , c’est que, pendant ces fameuses persécutions des
s les plus injustes. » (Dieu et les hommes ; XLII.) J’ignore pourquoi Voltaire n’a pas raisonné de la même façon pour accuser le
ît avoir été mal démêlée, mais entrevue, cependant, par Rousseau, que Voltaire aurait pu mieux lire : « Ce fut dans ces circonst
rsécutions. » Ah ! ah ! Cela est, entre nous, un peu plus fort que du Voltaire  ; et je crois que nous sommes au point. Laissons
es persécutions aient eu lieu qui est invraisemblable, comme le croit Voltaire , c’est qu’elles n’eussent pas eu lieu qui le sera
uguste Comte de parler quelquefois. Précisément ce que voit très bien Voltaire , comme les Romains, comme son cher Julien (voir l
ns, comme son cher Julien (voir le Discours de l’empereur Julien, par Voltaire ), c’est que le polythéisme est éminemment favorab
ons attaquait le polythéisme lui-même et son principe. — Bossuet, que Voltaire a trop méprisé et n’a pas assez lu, a vu ces chos
XVIIIe siècle, de l’antiquité païenne en face du christianisme. Pour Voltaire , qui pense autrement, l’antiquité païenne n’a jam
en avoir tout l’esprit et par être horriblement persécuteur lui-même. Voltaire , à ce titre, le déteste furieusement. Voltaire a
persécuteur lui-même. Voltaire, à ce titre, le déteste furieusement. Voltaire a détesté les Juifs à ce point qu’un lecteur supe
. Le premier est faux, je ne sais pourquoi, et dans le chapitre XIII, Voltaire ne parle que de ceci que les Juifs ne croyaient p
pas à l’immortalité de l’âme. Le second est une espèce d’a fortiori. Voltaire donne, dans ce chapitre xii, une multitude d’exem
lgence paternelle. Partout ailleurs il n’est formule d’exécration que Voltaire ne prodigue à ce peuple sauvage, cruel, et cruel
n de dire que je n’ai rapporté que la millième partie des passages où Voltaire déclare et étale son horreur pour le peuple juif.
ure quotidienne d’un livre plein de Dieu, de fureurs et de massacres. Voltaire a partiellement raison quand il attribue à la Bib
comme vous et pour le venger de leurs offenses. Le curé, signalé par Voltaire , qui voulait baigner ses mains dans le sang des J
e héréditaire ? Et je ne sais pas s’il y a là une simple coïncidence. Voltaire a donc raison partiellement. En quoi il a tort, c
tres du cardinal d’Ossat.) Voilà, sans doute, qui n’est pas biblique. Voltaire sait donc qu’il y a, cependant, quelque différenc
qui peut limiter ou tempérer le pouvoir absolu du roi, du chef civil, Voltaire en vient, et c’est chose piquante, à abandonner s
u’ils étaient dangereux.  » Dans toute cette question des hérétiques, Voltaire est parfaitement hostile aux mesures de rigueur,
ranquille. » Mais c’est encore en vers, comme il sied à un poète, que Voltaire a exprimé le plus précisément sa doctrine sur les
laient, au Champ de Mars, Le bonnet de pontife au bandeau des Césars. Voltaire est tellement partisan du roi-pape qu’il en vient
, sagement gouvernés, Ne sont plus conquérants et sont plus fortunés. Voltaire partisan du pouvoir temporel des Papes, c’est une
est une chose un peu inattendue ; mais elle est logique. A quoi tient Voltaire , c’est à ce qu’il n’y ait qu’un pouvoir dans une
c’est à ce qu’il n’y ait qu’un pouvoir dans une nation ; à quoi tient Voltaire , c’est à l’absolutisme, quel qu’il soit, mais il
n qu’il faudra croire et pratiquer, sous peine d’être exilé ou pendu. Voltaire , ennemi des deux puissances, comme de tout ce qui
e questions d’éducation dans un grand détail, non plus, du reste, que Voltaire . Il se contente de dire que dans les monarchies t
moins la mettre à un prix que les pauvres puissent payer. » III Voltaire n’a jamais parlé d’éducation que pour dire, comme
I Sur les rapports de l’Etat et de l’armée, il n’y a rien dans Voltaire que quelques déclamations sur la guerre dont se m
ur nous résumer, en ce qui est des relations de l’armée et de l’Etat, Voltaire ne s’en est pas occupé : Rousseau et Montesquieu
ie de ses œuvres, aux réformes de législation et d’administration que Voltaire s’est appliqué avec ardeur. Les principales réfor
ues droits seigneuriaux. Pour ce qui est de la perception des impôts, Voltaire n’a eu qu’à développer, et il l’a fait très brill
istoire des monarchies est pleine des maux faits par les traitants. » Voltaire a répété cela pendant une vingtaine d’années, ave
écus, et le petit poème intitulé les Finances.On sait, du reste, que Voltaire , bienfaiteur une fois de plus du pays qu’il habit
en France, « dans un véritable chaos ». — « Vous y ferez voir, écrit Voltaire à M. Servan, combien la jurisprudence est incerta
n commence par confisquer son bien… » Dans la législation criminelle, Voltaire réclama avant tout la proportion des peines aux d
car le Traité des délits et des peines est antérieur aux campagne de Voltaire sur ce sujet. Il faut songer qu’à cette époque la
faudrait mettre quelque différence dans la peine. » (Esprit, VI, 16.) Voltaire demanda sans cesse un adoucissement du code pénal
es hommes.  » La procédure criminelle surtout a appelé l’attention de Voltaire , et il a signalé tout ce qu’elle avait d’arbitrai
-ci soit obligé, au moins, de le faire juger dans un délai déterminé. Voltaire proteste : « La loi qui permettrait d’emprisonner
naire en temps de paix. » Ensuite l’accusé est interrogé secrètement. Voltaire proteste : « Chez les Romains tous les procès s’i
. » Est-ce tout ? Non. Les témoins aussi sont interrogés secrètement. Voltaire proteste : « Chez les Romains les témoins étaient
s les supplices comme dans la loi. Ces pratiques sont considérées par Voltaire comme monstrueuses. « La loi, dit-il, n’a pas enc
droit grec dans le droit romain que les modernes en ont hérité ; mais Voltaire ne peut pas se figurer qu’il y ait eu des coutume
ion, tandis que l’innocent débile y succombe. » Il n’y a qu’un cas où Voltaire admet la torture et la question ordinaire et extr
ublicains. « La torture, écrit-il dans sa lettre du 11 octobre 1777 à Voltaire , nous l’avons abolie et il y a plus de trente ans
que le bien public voudrait qu’on donnât la question au délinquant. » Voltaire , bien avant cette lettre, a toujours été de l’avi
lut de tout l’Etat… » On objectera que toutes les raisons données par Voltaire contre la torture en cas ordinaire s’appliquent a
ents qu’en torturant les complices présumés de La Barre ou de Martin. Voltaire est trop intelligent pour n’avoir pas vu la contr
res idées que le prince ; et cela est tout à fait dans les maximes de Voltaire , de la royauté et, du reste, de tout gouvernement
rannique, meurtrière d’innocents, doit être abolie. Remarquez, ce que Voltaire ne remarque point, parce cela le conduirait à des
outes choses qui sont dans les vues ordinaires des gouvernants. Enfin Voltaire , sans insister beaucoup sur ce point, a réclamé q
plié en morceaux sur une roue de charrette.  » Il n’y a qu’un cas où Voltaire réclame éloquemment la peine de mort : c’est le c
vil séditieux.  » — Le gouvernement de philosophes qu’a toujours rêvé Voltaire aurait certainement aboli la peine de mort, en la
ains qui auraient critiqué ses actes, ce qui n’a rien que de naturel. Voltaire a résumé, en quelque sorte, toutes ses campagnes
à des travaux utiles une personne coupable d’un forfait si énorme.  » Voltaire n’a pas été moins bien inspiré en réclamant l’ins
réformes, dans l’ordre administratif et dans l’ordre judiciaire, que Voltaire a préconisées. Ajoutons, puisque cette question a
une très grande importance aux débuts de la Révolution française, que Voltaire a dit un mot sur le droit de chasse : « Vous n’en
octrine libérale ; Rousseau, la doctrine du despotisme démocratique ; Voltaire , la doctrine du despotisme royal. En second lieu,
elle que Calvin a pu, non pas seulement l’appliquer, mais la rêver. —  Voltaire représente la doctrine de la religion d’État temp
un souverain qui n’y croirait pas. En, troisième lieu Montesquieu et Voltaire sont partisans de la propriété individuelle et de
libéraux. — Rousseau est le chef des démocrates et des socialistes. —  Voltaire est le chef des Césariens pacifiques, et c’est un
ar leurs passions ou leurs intérêts. Ainsi, on retrouve les traces de Voltaire , de Montesquieu ou de Rousseau dans tous les gran
et dans tous les grands textes officiels de la Révolution française. Voltaire c’est les Cahiers de 1789. — Voltaire ne demandai
els de la Révolution française. Voltaire c’est les Cahiers de 1789. —  Voltaire ne demandait pas une Révolution, et tant s’en fau
t 1804, Napoléon et le code Napoléon. C’est juste ce qu’avait demandé Voltaire . Il avait demandé autre chose, notamment en relig
a, et c’est cela que les Cahiers de 1789 ont réclamé avec insistance. Voltaire , en tant que réformiste législatif, administratif
1793). — C’est du Montesquieu. Il est juste d’ajouter qu’il y a du Voltaire et de l’Encyclopédie, sur les points où Voltaire
ajouter qu’il y a du Voltaire et de l’Encyclopédie, sur les points où Voltaire et les Encyclopédistes sont dans le même esprit q
ns le même esprit que Montesquieu, dans les deux Déclarations. Ce que Voltaire et l’Encyclopédie pourraient revendiquer au même
qui avaient fait leur éducation politique pêle-mêle dans Montesquieu, Voltaire et Rousseau, n’ont pas suffisamment pris garde qu
et « discontinues », comme dit très bien M. Henri Ouvré en parlant de Voltaire lui-même, ont été voltairiens. Ils n’étaient pas
, tout en maintenant la religion, puisque, et c’est un mot textuel de Voltaire , «  il faut une religion pour le peuple ». — Ce g
ifféremment pour Louis-Philippe ou pour l’Empire, ne craignant, comme Voltaire , que Charles X ou la République. — Le fond de leu
rt qu’ils se sentaient incapables de faire eux-mêmes. Du reste, comme Voltaire , ils ne s’opposaient nullement à l’existence d’un
a France est gouvernée depuis environ un demi-siècle par la pensée de Voltaire , comme elle l’avait été assez précisément en 1788
les libertés, peuvent très bien provenir d’une monarchie absolue ; et Voltaire pourrait dire : Moi, royaliste absolutiste, je su
uspicion naturelle et éternelle. Pour toutes ces raisons, le rêve de Voltaire , le vrai, la monarchie absolue, sous un titre ou
française, c’en sera le dernier. C’était la philosophie politique de Voltaire . Elle sera réalisée. L’avenir appartient au roi V
hie politique de Voltaire. Elle sera réalisée. L’avenir appartient au roi Voltaire . Il appartient aussi au roi de Voltaire. 1.
e dans sa lettre à Linguet du 15 mars 1767. 7. Il est vrai que quand Voltaire parle de Pascal, il ne daigne jamais raisonner. I
n, mais elles sont uniques et nous ôtent la racine de la diversité », Voltaire répond : a Cet article a encore plus besoin d’exp
Parlement de Paris (lettres du 7 Auguste 1766 et du 13 Auguste 1766 à Voltaire ). « s’étonnera sans doute que nous ayons pu murmu
te et qui est le moins tiré de l’Ecriture Sainte. Il est probable que Voltaire n’en a lu que le titre. 15. Il y a à signaler au
e. Il contient, comme épisode, tout un traité contre la torture. 22. Voltaire , dans le Prix de la justice et de l’humanité, fei
22 (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »
Mémoires sur Voltaire et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, s
es, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires5. 9 février 1826. Si Voltaire a beaucoup écrit, on a écrit sur lui encore davan
sa vie, l’autre sollicitant votre indignation contre les héritiers de Voltaire , qui pourtant lui sont, dit-il, aussi étrangers
ment. Les circonstances y sont pour beaucoup ; car, grâce à un parti, Voltaire n’a pas cessé d’être, ou, pour mieux dire, il est
s brisées du dernier siècle. Qu’on ne s’étonne donc pas que le nom de Voltaire et des autres reste des cris de ralliement, et qu
s chefs, nos contemporains : Blaise Pascal l’est bien aussi ; comment Voltaire ne le serait-il pas ? Revenons à MM. Longchamp et
livre. Longchamp fut attaché à la marquise du Châtelet et par suite à Voltaire , comme maître d’hôtel ; en outre, il servait au b
femme de chambre à l’une, et de copiste à l’autre. Il fut renvoyé par Voltaire , lors du voyage de Prusse, soupçonné de tirer deu
uvenirs qu’on nous donne. Ils se rapportent à la marquise autant qu’à Voltaire lui-même, et, comme cette partie de sa vie qu’ils
aires. Il n’en est pas ainsi de ceux de Wagnière : Suisse honnête que Voltaire appelait son fidèle Achate, copiste en titre, sac
’on les parcoure, et, anecdotes pour anecdotes, celles qui concernent Voltaire ne sauraient être les moins intéressantes. 5.
oltaire ne sauraient être les moins intéressantes. 5. Mémoires sur Voltaire et sur ses ouvrages, par P.-G. Longchamp et J.-L.
23 (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »
s de vaudevilles, joués au théâtre de la Foire et qui lui valurent de Voltaire le sobriquet de Gilles Piron, avaient titre opéra
uise de Mimeure en qualité de Bourguignon, il y rencontra quelquefois Voltaire  ; mais par une vocation et comme une pente nature
Voltaire ; mais par une vocation et comme une pente naturelle, quand Voltaire faisait sa cour à la dame, Piron s’en prenait à l
lement insipides et d’un ennui uniforme. La distance les a égalisées. Voltaire , moins impartial que Grimm et moins en position d
efusait ensuite aux corrections et observations des comédiens. — Mais Voltaire , lui disait-on, s’y prête bien et corrige. — « Il
re histoire idéalisée, embellie, c’est la Piromanie, comme l’appelait Voltaire . On a dit qu’il avait voulu tourner celui-ci en r
à mieux, et quelques-unes de ses meilleures épigrammes s’adressent à Voltaire lui-même. On a beau chercher pourquoi Piron et Vo
s’adressent à Voltaire lui-même. On a beau chercher pourquoi Piron et Voltaire ne s’aimaient pas, il n’v a qu’une bonne raison à
 ; mais je crois en discerner de plus vraies raisons encore. Au fond, Voltaire dédaignait et méprisait Piron, et le lui faisait
sentir ; Piron, de son côté, sentait à merveille certains faibles de Voltaire , et il lui lançait sa pointe à ces endroits, à ce
ut de suite la meilleure des épigrammes que Piron ait décochée contre Voltaire  ; bien lue, elle va tout nous dire : Son enseign
y a deux choses : Piron, homme du métier, sentait bien l’incomplet de Voltaire , l’inachevé de ses œuvres d’art et ses à peu près
nt, paresseux, nullement philosophe, n’entendait rien aux lumières de Voltaire et à cette universalité de goûts, d’études et de
réables ou sérieuses, qui font sa gloire : « Mon cher ami », écrivait Voltaire à Cideville (février 1737), « il faut donner à so
er : qui donc avait plus contribué à ce progrès et à ce mouvement que Voltaire  ? Mais si l’on avait parlé à Piron de ces service
ts pour y laisser entrer autre chose. Quand il se trouvait en face de Voltaire , lui grand, robuste, un colosse de verve et de ga
aise, suffit si elle est roide et prompte, il avait ses avantages, et Voltaire le craignait avec raison ; hors de là, Voltaire m
ait ses avantages, et Voltaire le craignait avec raison ; hors de là, Voltaire méprisait, et il en avait bien un peu le droit, u
oin d’en sortir. Du fond de son cabinet, il ne comptait pas avec lui. Voltaire , prenant d’emblée son vol auprès des grands, eut
ebleau, quand la Cour y était dans l’automne de 1732, Piron rencontra Voltaire  ; c’est toute une petite scène de comédie encore.
d-là, l’air assez suisse, et je regardais encore hier fort à mon aise Voltaire roulant comme un petit pois vert à travers les fl
vidence a confinées ici, écrit-il (22 juillet 1740), il y a Rousseau, Voltaire et moi : ce n’est pas là un trio de baudets, non
ans un bonnet. Nous logeons tous les trois porte à porte. Je fus voir Voltaire dès que je le sus arrivé ; on le cela ; mais, un
Toutes les lettres qui se succèdent sont pleines de médisances contre Voltaire , de méchancetés même, et aussi, on va le voir, de
il dit que de plusieurs côtés on a envoyé savoir de ses nouvelles : «  Voltaire , avec tant d’autres, a envoyé régulièrement chez
pique de n’en jamais prendre, et il a en pitié cette frêle machine de Voltaire , ce peu de tempérament, et toujours échauffé, qui
t Piron était : « plus que Crébillon en sa vie n’a fumé de pipes, que Voltaire n’a pris de lavements, et que Piron n’a bu de bou
inqueur du vainqueur de la terre, Binbin qui mit à bas l’invincible Voltaire . Rapportez-vous-en bien à moi. Si le sort des ar
a turpitude comme je me jacte. Mais ma défaite n’était pas possible ; Voltaire est le plus grand pygmée du monde. Je lui ai scié
terre ; le marquis Arioste, Italien, de la famille du divin Arioste ; Voltaire , etc., etc. Vous voyez que les spectateurs valaie
u général, qui sont sans nombre, se sont changés en vins de Nazareth. Voltaire en est devenu butor ; je n’ai plus lâché ma proie
. Rousseau, fâché comme tout94, l’a mandé à nombre de gens à Paris. «  Voltaire , dit-il dans ses lettres, est venu perdre ici la
e : Piron fait bien de noter complaisamment ses triomphes d’un soir ; Voltaire tient le haut bout auprès des neveux ; il le gard
de ses contemporains qu’il put, sans paraître ridicule, se comparer à Voltaire , qui lui était pourtant si supérieur, et se poser
ent et par une image qu’il n’eût point démentie : « Comme il était le Voltaire du moment, on l’excusait de se mettre en parallèl
e Voltaire du moment, on l’excusait de se mettre en parallèle avec le Voltaire des siècles. L’éclat de son esprit faisait alors
lles, après le café, était de savoir si Piron avait plus d’esprit que Voltaire  ? Et l’amphitryon chez qui l’on avait dîné, s’éve
é est toujours un homme de goût, et il s’en pique. Le parallèle entre Voltaire et Piron était donc à l’ordre du jour parmi les c
er. Leur libertinage diffère comme leur irréligion. Le libertinage de Voltaire est raffiné, délicat, élégant, perfide ; il recou
sies diverses de Piron (Londres, 1779) on a mis les Trois Manières de Voltaire , et autres contes de la même veine, on a fait un
n de ce pêle-mêle, le chatouilleux vieillard aurait bondi et réclamé. Voltaire , je l’ai dit, avait très-peu de considération pou
nconnu. » Piron, en 1740, n’était point « absolument inconnu » ; mais Voltaire a complètement raison lorsque, dans une lettre de
rt plus content. » On touche du doigt maintenant comment et pourquoi Voltaire et Piron ne purent jamais s’entendre, et comment
prendre en grippe d’une façon obstinée et très-peu digne. La haine de Voltaire était devenue un des tics de Piron. Après cela, o
enu un jour lui annoncer brusquement la fausse nouvelle de la mort de Voltaire , Piron se trouva presque mal de saisissement et q
eau vient déchirer le nom ; Que pour le prix de cette insulte obscure Voltaire élève au ciel ce mirmidon ; Expliquez-nous qui de
a souillé son pinceau : Ou la Harpie, en déchirant Rousseau, Ou bien Voltaire en louant la Harpie ? Oui, fort bien ! Mais si v
ait à mort à Marmontel et à La Harpe, comme aux deux aides de camp de Voltaire . Ce n’est pas à nous de redire toutes ses épigram
mots au nez d’un chacun. La dent qu’il avait eue toute sa vie contre Voltaire ne lui tomba jamais. Il avait faibli en tout, hor
, il avait complètement perdu la bataille. Tout se rangeait sous « le roi Voltaire  », reconnu désormais de tous et devenu légitime a
ie, il s’agissait de brouillerie, d’impudence, de lucre et de manège. Voltaire leva son régiment et se rendit maître de la campa
is, description à part, n’y cherchez pas le sens commun ; il parle de Voltaire comme on ferait d’un Attila ou du roi des Vandale
sparu. Un de ses grands regrets, en mourant, fut de ne pas survivre à Voltaire , de ne l’avoir pas enterré, comme on dit. Plus âg
soupir, il se réveilla comme d’un long sommeil et tint ce propos : «  Voltaire , tant que j’ai vécu, n’a presque pas osé m’attaqu
es novissima verba de Piron devaient être une diatribe à l’adresse de Voltaire . Le critique du temps qui a le mieux parlé de Pir
. Ce vilain coloris (du busie) irait comme de cire sur le portrait de Voltaire , qui ne se nourrit et ne s’abreuve de haut en bas
d’explications ; le lecteur supplée ou accorde bien des choses. 92. Voltaire , une momie ! On ne s’attendait pas à celle-là !
spect ; Rousseau ne doit pas être fâché, mais charmé de la défaite de Voltaire . M. Bonhomme m’assure que le mot y est bien. Si c
24 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I
l’amertume qu’on remarque dans tous les articles qu’il dirigea contre Voltaire , Chénier, Fabre d’Églantine, Beaumarchais, et mêm
quelle il s’efforce de découvrir les moindres fautes des tragédies de Voltaire . Nous avons déjà expliqué les motifs de la haine
iques et surtout au nouveau rôle qu’il jouait, celui d’antagoniste de Voltaire et d’ennemi de la philosophie ? Cependant si les
y semblaient ne plus exciter la même curiosité, et où la question sur Voltaire paraissait épuisée, on imagina pour la réveiller
hait à renverser les doctrines de Geoffroy et à prendre la défense de Voltaire . Geoffroy, qui croyait avoir réduit au silence to
in de penser que les moyens qu’on lui fournissait pour mieux attaquer Voltaire , partaient précisément d’un hôtel bâti sur le qua
étrangers à la littérature ont excité l’injustice de Geoffroy envers Voltaire  ; mais les critiques passionnées n’ont fait qu’au
étrangement si l’on pouvait penser que Geoffroy ait prétendu exclure Voltaire de la place qui lui est assignée sur le Parnasse.
ans un feuilleton sur Alzire. « Je n’ai jamais dit que les pièces de Voltaire restées au théâtre fussent de mauvaises tragédies
Zaïre, Mahomet, Alzire, qui me paraissent les quatre chefs-d’œuvre de Voltaire . Il y a dans ces pièces des caractères brillants,
et très distingué. Telle a toujours été mon opinion sur le théâtre de Voltaire , etc. » Il nous importait de mettre sous les yeu
ndue, que les critiques du feuilleton ont pu nuire à la réputation de Voltaire , ensuite parce que nous n’eussions point rédigé u
Journal de l’Empire, si la publication de ce livre pouvait arracher à Voltaire la place qu’il occupe sur le Parnasse français. B
tériser le plus beau génie qui ait illustré le dernier siècle ; et si Voltaire , attaqué pendant quinze années de suite par le pl
us ignorons encore si leur réputation ne serait pas ébranlée. Quant à Voltaire , son génie est un de ces corps solides qui brisen
es armes du poète, et ce fut dans la brillante épître qu’il adressa à Voltaire , qu’il voulut faire subir l’immortalité à l’Arist
ervices rendus autrefois, dans cette partie de notre littérature, par Voltaire , La Harpe, Marmontel, Chénier ; et de nos jours,
ierre) Le Cid I 26 floréal an 10 (16 mai 1802) Autrefois Voltaire régnait presque seul sur la scène : semblable à c
lcul de l’amour-propre. Du Belloi, Lemierre, Ducis, étaient auprès de Voltaire ce qu’est une vieille suivante auprès d’une jeune
s parallèles dont on grossit sans nécessité des cours de littérature. Voltaire , ainsi rapproché de ses maîtres, sera mieux jugé
filiale l’emporte sur l’amour sans lui rien faire perdre de sa force. Voltaire n’a pas fait les doses si justes : Zaïre est bien
us des Romains n’eussent encore plus flatté son génie mâle et sévère. Voltaire a essayé ce genre dans Tancrède : il a étalé le s
17 vendémiaire an 12 (10 octobre 1803) Le commentateur de Corneille, Voltaire , fait une singulière remarque sur le soufflet que
re de Sosie est comique, Amphitryon est très sérieusement affligé. » Voltaire a la démangeaison de faire le savant, et personne
nts de son génie pour orner la vertu que pour couvrir des absurdités. Voltaire , d’ailleurs, bien moins naïf que Corneille, s’exp
es gaîtés, venir nous rabâcher que le théâtre est une école de vertu. Voltaire confirme en prose ce qu’il vient de dire en vers 
ou comme les passions qu’il représente et qu’il se propose d’exciter. Voltaire n’a eu garde de placer de telles idées dans son C
décent et moral, mais de ce qui est intéressant et pathétique : aussi Voltaire n’a-t-il pas manqué de relever sur cet article l’
II 17 vendémiaire an 13 (9 octobre 1804) Tous les critiques, et Voltaire à leur tête, se sont récriés contre l’irrégularit
mort de Camille, et le procès d’Horace . Quelle abondance de biens ! Voltaire en prend droit de reprocher à Corneille d’imiter
idoyers du cinquième acte ; il regarde même Sabine comme inutile : et Voltaire , qui n’est pas un critique fort tendre, ose être
elle est en proie à des alarmes plus cruelles que la mort. Cependant Voltaire , ce philosophe si humain, qui s’est d’abord montr
ant parler quand on ne meurt point. Je crois que si on eût demandé à Voltaire ce qu’il aurait voulu que fît Sabine pour être in
rait répondu : Qu’elle mourût. Le résultat de toutes les remarques de Voltaire , c’est que le sujet d’Horace est mal choisi, qu’i
ctoire de son mari, qui lui enlève ses trois frères et sa belle-sœur. Voltaire trouve que tout cela n’est pas tragique, et que c
attant pour son pays ; mais on craint qu’il soit conduit au supplice. Voltaire est persuadé qu’on ne peut pas le craindre, que l
ie du supplice le vainqueur des Curiaces. III 13 janvier 1814 Voltaire , quelquefois trop avare d’éloges à l’égard de Cor
n d’y trouver du sublime, n’y trouve pas même d’esprit. Il semble que Voltaire ne puisse jamais louer les modernes qu’aux dépens
mes des poètes, orateurs et historiens grecs. Je ne sais pas pourquoi Voltaire imagine qu’il n’y a aucun de ces traits sublimes
t pathétique, sans être ce qu’on appelle sublime. Il fallait donc que Voltaire se contentât de louer Corneille, sans déprimer ni
Enfin, dans ce passage où tous les anciens sont immolés à Corneille, Voltaire a trouvé le secret de répandre quelques gouttes d
’artifice merveilleux de son oncle, et l’on a lieu de se plaindre que Voltaire , son commentateur, n’ait pas insisté davantage su
exions auraient été plus intéressantes pour le public, plus dignes de Voltaire , que ce triste catalogue de vétilles grammaticale
e ; elle en a fait un commentaire un peu plus instructif que celui de Voltaire . L’époque que Cinna nous présente a bien une autr
e philosophe, c’est assurément l’auteur de Cinna : tout le théâtre de Voltaire , réuni et pressé, ne donnerait pas autant de suc
eur, félicite Corneille d’avoir fait de Cinna un honnête homme  ; et Voltaire observe avec raison qu’on regardait alors Cinna c
mme empereur ? Octave était odieux ; Auguste est vénérable. Je laisse Voltaire s’amuser aux vétilles scolastiques, observer doct
intéressante. » On conçoit avec peine que la passion ait pu aveugler Voltaire au point de brouiller toutes ses idées en littéra
une tragédie intéressante, sont indignes du nom qu’ils se donnent, et Voltaire , en paraissant les approuver, déshonore son jugem
ti fuisse. (Pline le jeune, Panégyr. de Trajan.) Les observations de Voltaire , sur les instances que Cinna fait à Auguste pour
is avec beaucoup de sagesse et de modération les fausses critiques de Voltaire , passe ici condamnation et abandonne Corneille. I
lle. Il rend les armes en disant froidement : Nous pensons ici comme Voltaire . Je ne suis cependant pas terrassé par ces deux
oint de vue : Corneille a voulu peindre le fanatisme politique, comme Voltaire le fanatisme religieux dans Mahomet. Il nous mont
inna, plus je découvre la faiblesse des critiques que le grand nom de Voltaire avait fait adopter à la plupart des littérateurs,
ables, bien soutenus ; celui qui a élevé jusqu’aux nues les romans de Voltaire était digne de ravaler les sublimes conceptions d
ces grandes questions littéraires, qui devraient être décidées, quand Voltaire et La Harpe ont prononcé, et qui cependant ne le
rans ne soit plus exposé : S’il eût puni Sylla, César eût moins osé. Voltaire nous assure qu’il a vu des lecteurs de goût et d
comme supérieure, pour l’énergie des idées et du style, à tout ce que Voltaire a fait de meilleur en ce genre. Le critique voudr
en paraisse touché que dans l’acte suivant. Plus rigoureux encore que Voltaire , La Harpe n’est pas seulement scandalisé de la le
ême et je n’ai fait que développer son apologie. Lorsque Maxime, dont Voltaire et La Harpe se sont rendus les échos, dit à Cinna
n jusque-là possédée, S’attache aveuglément à sa première idée, etc. Voltaire réfute par une subtilité sophistique cette répons
Je pense que Corneille connaissait beaucoup mieux le cœur humain que Voltaire et La Harpe : j’examinerai une autre fois l’objec
n. Le style de l’épître n’est ni élégant ni léger. Il a dû déplaire à Voltaire , qui, dans son commerce avec les grands et les ri
t-être n’est-il pas aussi honorable pour le cœur que pour l’esprit de Voltaire qu’il ait été si bon flatteur, et qu’il ait su as
pensé leurs travaux quand ils les ont honorés d’une louange stérile . Voltaire a voulu donner mal à propos à Corneille un ridicu
ridicule qu’il n’a point : si malheureusement il en avait eu un réel, Voltaire , en fils respectueux, aurait dû couvrir la nudité
œuvre plus précieux que les cinquante mille écus de rente amassés par Voltaire pour ses héritiers. VI 19 thermidor an 12 (7
nspiré contre un des ouvrages qui font le plus d’honneur à la nation. Voltaire et La Harpe ont accumulé les plus mauvais raisonn
our la monarchie. Cinna est la meilleure réfutation des diatribes de Voltaire contre Auguste. Tout ce qu’on peut reprocher à ce
Cinna, avec leurs déclamations républicaines, s’éclipsent devant lui. Voltaire est étonné qu’ on admire encore le gouvernement d
ts positifs, voilà le témoignage d’un auteur presque contemporain. Si Voltaire ne voit pas qu’Auguste ait pardonné à un seul de
pitié qu’à exciter l’admiration. Ce genre est réprouvé de l’école de Voltaire , parce qu’on ne peut s’y soutenir que par une for
qu’on ne peut s’y soutenir que par une force extraordinaire de génie. Voltaire et d’Alembert faisaient peu de cas de Cinna, qu’i
s elle est consignée très clairement dans leur correspondance intime. Voltaire avait essayé sans aucun succès le genre de Cornei
temps que le philosophe Tacite a réfuté les invectives du déclamateur Voltaire contre Auguste. Au premier livre de ses Annales,
e, un historien, ou tout au plus un faiseur de dialogues politiques ! Voltaire a senti ce qu’un pareil langage pouvait avoir de
ssance par les talents les plus distingués . Cet homme, apprenant que Voltaire préparait un commentaire sur les ouvrages de Corn
en devenant un autre que lui-même. Quelle devait être la conduite de Voltaire , si véritablement il avait reçu, comme il le dit,
rdité, en disant : Je ne puis m’empêcher de citer ici , etc. Comment Voltaire ne pouvait-il s’empêcher de citer la sottise d’au
par les talents les plus distingués , n’était pas un homme de paille, Voltaire l’eût nommé, comme il nomme souvent le marquis de
d’insinuer et de glisser impunément un dogme faux et ridicule auquel Voltaire ne croyait pas lui-même, mais qu’il n’était pas f
ante, ce n’est point un bel ouvrage . Pendant près d’un demi-siècle, Voltaire et ses sectateurs n’ont cessé de conspirer contre
’il ignorait l’art d’émouvoir les cœurs, etc., etc. Le Commentaire de Voltaire semble n’avoir été composé que pour établir et fi
int, qu’il n’est point pathétique, et que ses intrigues sont froides. Voltaire , en passant, a toujours soin de mettre en princip
plus théâtral des poètes dramatiques. X 29 avril 1810 Lorsque Voltaire soumit à l’examen de l’Académie ses Commentaires
de son maître, et son disciple le plus dévoué, d’Alembert fit part à Voltaire du scandale de l’Académie : « Il nous a semblé, l
droitement déguisé le chagrin que lui causait la gloire de Corneille. Voltaire reçut assez lestement les avis de d’Alembert ; il
vie de se corriger : « Je n’ai pas été assez poli, je le sais bien. » Voltaire aurait dû savoir qu’il n’avait été ni assez éclai
à la plus horrible ingratitude. » À quinze ans, il était possible que Voltaire n’eût pas une grande connaissance du cœur humain,
de préférer Métastase à Corneille : ce sont là des indiscrétions que Voltaire aurait dû soigneusement éviter. « Il ne s’agit pa
le ; il faut dire la vérité. » Mais il s’agit de savoir si ce que dit Voltaire est la vérité. Il faut rendre justice à d’Alember
rit et connaissait bien le monde ; il donnait d’excellents conseils à Voltaire , en homme qui fait peu de cas du fond des choses,
occupé que de la forme. il se moquait de Corneille, de Racine, et de Voltaire lui-même, qu’il flattait assez grossièrement aux
ssez grossièrement aux dépens des deux autres. Ce qu’il révérait dans Voltaire , ce n’était pas le poète, le bel-esprit ; c’était
les esprits du vulgaire, et d’accélérer la réforme générale des abus. Voltaire n’était pas à beaucoup près si fort : la gloriole
se foi et d’injustice : du reste, il faisait tout bas sa confession à Voltaire . Corneille, et même Racine, étaient pour lui des
; il n’y avait rien de chaud, rien d’intéressant que les tragédies de Voltaire  ; mais il exigeait que ces vérités fussent tenues
t-être aujourd’hui le seul de mon opinion ; mais je suis persuadé que Voltaire , dans son Commentaire de Corneille, était de meil
des qualités diamétralement opposées au goût, au ton, à la manière de Voltaire , où l’on sent l’apprêt, l’affectation, l’envie de
aisons, une grandeur mesquine qui n’a que le faux éclat de l’oripeau. Voltaire s’était forgé des principes ou plutôt des préjugé
i solides, et si bien affermie par plus d’un siècle d’admiration, que Voltaire aurait dû y regarder à deux fois avant de l’attaq
ureurs des grandes passions et le faste imposant des vertus romaines. Voltaire , au contraire, haïssait dans Polyeucte le héros c
asme sublime pour les vérités nouvelles dont il vient d’être éclairé. Voltaire n’en pense pas ainsi. « Il est vrai, dit-il, que
ui a ensorcelé un jeune imprudent. » Il est vrai que dans le temps où Voltaire écrivait son Commentaire, le nombre des esprits p
ommettre dans les temples chrétiens les mêmes désordres pour lesquels Voltaire témoigne un si profond mépris. Aux yeux du vrai p
, et qui n’en sont pas plus estimables ; presque tous les amoureux de Voltaire sont des convulsionnaires ensorcelés par quelque
, tout admirable qu’elle est, n’a pu échapper aux sarcasmes malins de Voltaire  ; cet impitoyable censeur, en haine de saint Poly
omédien Genet, qui n’est pas un père de l’Église, y répond assez mal. Voltaire , dans son Commentaire, cite avec complaisance les
nsavoir jamais étudié, te voilà devenu aussi savant que moi. » Mettez Voltaire à la place du docteur Sangrado, et supposez au li
n m’aurait mis en poudre, on m’aurait mis en cendre, Avant que, etc. Voltaire s’exprime ainsi sur la nature de l’intérêt qu’ins
oujours le parti du héros amant contre le mari qui n’est pas héros. » Voltaire a raison de dire que les amants intéressent plus
r ; le droit de l’hymen n’est que le droit du plus fort. Mais le même Voltaire se trompe, ou veut nous tromper, lorsqu’il dit qu
dre de l’épuiser. Le mari de Pauline n’est point un héros aux yeux de Voltaire  ; il lui paraît même ridicule et bourgeois lorsqu
us difficile de vaincre l’amour que de triompher de l’ambition : mais Voltaire était accoutumé à des héros de coulisse, pour qui
e la sphère commune pour sentir l’espèce d’héroïsme de Polyeucte ; et Voltaire , avec tout son esprit, n’avait point cette âme-là
e qui fait une si sainte mort. L’envie de rabaisser Corneille aveugle Voltaire au point de lui faire oublier qu’il a lui-même im
i comme à Pauline, et qu’il est même odieux. » Je pourrais ici dire à Voltaire  : Ex ore tuo te judico  : vous venez de prononce
Jupiter, qui a mis dans la main des rois le sceptre et la puissance. Voltaire nous dit qu’on applaudissait beaucoup cette maxim
avec transport. Sans doute c’était dans le temps où les disciples de Voltaire dominaient au théâtre ; mais il est bon d’observe
ns ses autres ouvrages, et qu’il a su rendre héroïques dans celui-ci. Voltaire a pris sérieusement la plaisanterie de madame la
aimait point son mari, ce serait un bien mauvais rôle tragique ; mais Voltaire sans doute ne connaissait pas d’autre amour que c
que l’autre avait par inclination. « Rien ne paraît plus neuf, dit Voltaire , plus singulier, et d’une nuance plus délicate :
inaire du caractère de Pauline. » Si on ne connaissait la légèreté de Voltaire , on serait étonné, d’après un tel aveu, de l’ente
s noble que celui qu’un fol amour inspire. Le quoi qu’on en dise de Voltaire ne signifie absolument rien : les moralistes les
de Pauline ni pour femme ni pour maîtresse , ont dit, quoi qu’en dise Voltaire , un très méchant mot : ces gens-là étaient bien d
rs et dissipé ma haine. Voilà cette Pauline, objet des railleries de Voltaire dans plusieurs endroits de son Commentaire, quoiq
its de son Commentaire, quoique dans d’autres il la trouve admirable. Voltaire est un ingrat, car il doit à cette Pauline son Id
e d’un athée, au lieu que Pauline a pour époux un chrétien, crime que Voltaire n’a jamais pu lui pardonner. Corneille dédia sa t
point indigne de Corneille ; mais il n’a pu trouver grâce aux yeux de Voltaire , qui déclare que Corneille n’était point fait po
ersiflage de courtisan. C’était au contraire le talent particulier de Voltaire  : aussi regarde-t-il comme bien meilleurs, et d’u
dévote, donna dans cette occasion un rare exemple de tolérance, dont Voltaire ne lui sait aucun gré, et qu’il ne daigne pas mêm
u’à la vérité ce grand poète ne faisait pas si bien des madrigaux que Voltaire  ; mais, en récompense, il faisait beaucoup mieux
 ; il est le créateur de sa fable, et il a l’honneur d’avoir fourni à Voltaire la moitié du plan de son Orphelin de la Chine. A
écepte d’Horace ; ils se sont défiés des forces de leur imagination : Voltaire , qui cependant ne brille pas du côté de l’inventi
s de Corneille, n’est jamais que l’esclave de l’honneur et du devoir. Voltaire prétend que cela n’est pas tragique : tant pis po
tant pis pour la tragédie ; cela vaut beaucoup mieux pour les mœurs. Voltaire a fait sur cette pièce un commentaire insipide, h
maticales. Corneille a fait beaucoup de fautes contre la langue, mais Voltaire n’a jamais fait des vers comme lui : le commentat
poudre, qui n’était employé que pour rimer à foudre. » Pourquoi donc Voltaire n’a-t-il pas évité lui-même ce lieu commun ? pour
19 ventôse an 11 (10 mars 1803) Dans son Commentaire de Corneille, Voltaire se hâte de passer sur les beautés comme sur des é
, un commentateur exempt de passions et de préjugés ; c’est parce que Voltaire est du métier qu’il est souvent injuste à l’égard
éros digne de figurer sur le théâtre de Melpomène. Pourquoi donc, dit Voltaire , Corneille, dédaignant d’établir sur l’amour l’in
efs-d’œuvre refroidi ni déshonoré par la galanterie, comme le prétend Voltaire . Corneille, j’en conviens, ne parle pas d’amour a
r dramatique ; et si nous avions un Baron pour débiter ces scènes que Voltaire trouve froides, on serait même surpris de l’effet
ui le dégrade et l’entraîne au crime, c’est alors que le héros, selon Voltaire , excite la pitié tragique ; pour moi, je pense qu
e, les Adélaïde, les Aménaïde, etc. On gémit de voir un homme tel que Voltaire s’amuser à relever quelques naïvetés aujourd’hui
r, circule dans toutes les veines des bonnes tragédies de Corneille ; Voltaire semble ignorer que ces négligences, ces familiari
ges : si on mettait dans la balance d’un côté toutes les tragédies de Voltaire , de l’autre le seul Cinna de Corneille, il est pl
us de traits sublimes qu’on n’en peut trouver dans tout le théâtre de Voltaire . Pour mettre sa pensée dans un plus grand jour, L
qu’il se rend ridicule lui-même au lieu de faire rire les autres  ? Voltaire répète souvent : « Les défauts de Corneille sont
des fautes d’orthographe. » Si ces aveux sont sincères, pourquoi donc Voltaire est-il continuellement à l’affût de ces fautes d’
me respectable, parce qu’il n’est pas vêtu à la mode. Je voudrais que Voltaire eût une fois observé combien les grands caractère
Pompée n’est pas une tragédie, disent les grands critiques La Harpe, Voltaire  : Pompée n’est pas une tragédie, répètent les pet
ée n’est point une véritable tragédie , comme le déclare formellement Voltaire , si ce n’est qu’une tentative de Corneille pour
t les arrachent à leur état ordinaire d’anéantissement et de stupeur. Voltaire se moque beaucoup de Cléopâtre, parce qu’elle a l
le plus tragique de l’Énéide, dans les plaintes de Didon trahie, que Voltaire regarde lui-même comme très pathétique, Virgile p
onsolable de n’avoir pas eu d’enfant d’un infidèle qui la quitte ; et Voltaire appelle Cléopâtre une femme abandonnée, parce qu’
parlaient de son temps. C’est une faute contre les convenances ; mais Voltaire , qui a fait parler et agir un Scythe comme un pet
e avec la galanterie fut longtemps dans le goût espagnol et français. Voltaire approuve lui-même ces vers du Cid : Paraissez, N
aire hommage à sa maîtresse ? V 19 ventôse an 13 (10 mars 1805) Voltaire trouve trois tragédies dans Horace, et n’en trouv
Quel auteur n’eût pas été écrasé sous le poids d’un tel personnage ? Voltaire lui-même, avec toute la souplesse et l’éclat de s
ne admirable. Les convenances sont une des premières lois du théâtre. Voltaire trouve du faste dans les sentiments de Cornélie ;
ouflé ses héroïnes de la manière la plus gigantesque mais on sait que Voltaire ne voyait pas les défauts qu’il avait, et qu’il v
ng distingué parmi les chefs-d’œuvre de son auteur. Quoi qu’en disent Voltaire et son écho La Harpe, dans cette tragédie, fort i
homme qui les écrasait de tout le poids du génie. Auprès de ce géant, Voltaire lui-même est petit ; La Harpe, par conséquent, n’
i-même est petit ; La Harpe, par conséquent, n’est qu’un atome ; mais Voltaire étant pris pour mesure de la grandeur poétique et
pieds de hauteur. Faut-il être surpris s’il est panégyriste outré de Voltaire , et censeur impitoyable de Corneille ? Cependant
oire que la malice et l’envie n’ont pas toujours dicté les satires de Voltaire et de La Harpe contre le père de notre théâtre. I
s préjugés du moment : en général, et sans qu’il soit ici question de Voltaire et de La Harpe, les esprits vulgaires sont aiséme
eux vulgaires, puisqu’elle s’est même dérobée aux regards perçants de Voltaire et de M. de La Harpe ; mais ce n’est pas la faute
ire et de M. de La Harpe ; mais ce n’est pas la faute de Corneille si Voltaire et M. de La Harpe ont eu des yeux pour ne pas voi
nteur de Corneille, il en a fait un vil coquin. Il y a peut-être, dit Voltaire , plus d’intérêt dans le poète italien, en ce que
e le sublime Corneille est-il encore un modèle du bon style comique ? Voltaire fait un éloge extraordinaire du morceau suivant :
’il fait largesse. « Molière n’a point de tirade plus parfaite, dit Voltaire  ; Térence n’a rien écrit de plus pur que ce morce
acteurs ne s’illustrent guère sous leur nom véritable ; et peut-être Voltaire n’eût-il pas eu tant de vogue, s’il n’eût pas cha
changé le nom sec et rude d’Arouet contre le nom sonore et pompeux de Voltaire  ; Arouet était bon pour un notaire, Voltaire étai
nom sonore et pompeux de Voltaire ; Arouet était bon pour un notaire, Voltaire était un beau nom de poète. Pierre Messier, dit B
place dans l’histoire de l’esprit humain. V 14 septembre 1811 Voltaire ne parle jamais qu’avec une sorte de pitié du tem
Gilbert est encore problématique : Fontenelle l’accuse formellement, Voltaire le justifie. L’accusateur produit en preuve la re
n expliqué son plan et se soit trompé en quelque chose. L’apologie de Voltaire est bien moins fondée en raison que l’accusation
La gloire du théâtre est-elle donc si peu de chose au jugement de Voltaire  ? Le cardinal de Richelieu, revêtu d’un emploi p
un crime suffisamment expié : c’est ainsi que s’explique son silence. Voltaire voudrait le faire valoir en faveur de Gilbert. D’
e faire valoir en faveur de Gilbert. D’où vient ce tendre intérêt que Voltaire affecte de prendre à l’honneur d’un plagiaire ? I
ridicule pour une bagatelle ; mais n’est-il pas bien plus étrange que Voltaire , revêtu des dignités les plus éminentes, Voltaire
en plus étrange que Voltaire, revêtu des dignités les plus éminentes, Voltaire , souverain pontife de la philosophie, monarque su
il ne s’agit ici que de sa conduite à l’égard du père de la tragédie. Voltaire adopte une parente de Corneille, et dans le même
ement de la malice et du faste de la bienfaisance ! Le Commentaire de Voltaire est un composé bizarre de vues solides et de minu
aucun lecteur, et dont on ne peut accuser que la barbarie du siècle : Voltaire nous répète sans cesse que son exactitude à relev
ers, et plus de respect pour un poète qui est l’honneur de la nation. Voltaire s’est arrangé pour ne trouver dans Rodogune rien
x et sensibles, et qui cependant ont chacun un caractère particulier. Voltaire , accoutumé à des caricatures tragiques, à des fig
semblent conjurer autour d’eux pour les rendre coupables et féroces ? Voltaire a réuni toutes les forces de sa critique contre l
able que Rodogune fait à ses amants. La Harpe s’est rangé du parti de Voltaire , et il a très nettement déclaré que Corneille n’a
avait pas le sens commun, sans considérer à quels dangers il exposait Voltaire , son héros, si on procédait contre lui avec la mê
nnaît la vertu, d’assassiner leur mère ? » Il y a peu de tragédies de Voltaire sur lesquelles on ne puisse établir une question
11 (22 novembre 1802) Si l’on pouvait douter encore dans quel esprit Voltaire a composé son Commentaire sur Corneille, le doute
ssage d’une lettre de Bertrand à Raton, c’est-à-dire, de d’Alembert à Voltaire  ; car ces deux grands hommes se connaissaient ass
. Il me semble cependant que celui de Bertrand aurait mieux convenu à Voltaire , par la raison que le singe, non moins malin, non
Raton. D’Alembert savait bien à qui il parlait, quand il reprochait à Voltaire de n’en avoir pas assez dit contre Corneille, et
vre du père de notre théâtre à des églises gothiques ; c’était dire à Voltaire que ses tragédies étaient des temples d’une archi
avait rassemblé une foule immense : les petites chapelles bâties par Voltaire ne sont pas honorées d’un si nombreux concours ;
dogune à toutes ses tragédies : c’est peut-être pour cette raison que Voltaire a tourné contre cet ouvrage immortel tous les tra
ité. Toutes les petites chicanes, toutes les misérables subtilités de Voltaire et de son disciple La Harpe, peuvent-elles seulem
i assassinera Rodogune, est-elle raisonnable ? Quelle est la scène de Voltaire qui ne s’évanouisse à une pareille question ? On
t être vraisemblable dans une tragédie , s’écrie le sage et judicieux Voltaire . Quel arrêt terrible il prononce contre lui-même 
e ; c’est ce que je dis aussi moi-même, en examinant les tragédies de Voltaire  ; et c’est parce que la vraisemblance y est violé
rtes raisons de croire qu’elles seront adoptées ? Est-il possible que Voltaire , qui doit connaître le théâtre, ne sache pas que,
que la proposition soit parfaitement dans la vraisemblance théâtrale. Voltaire insiste : Je dis plus, il faut que ces choses ho
ais rétorquer les arguments, et ce n’est pas répondre ; les fautes de Voltaire ne justifient pas Corneille : je dis donc que pou
t les profondes inventions du génie : c’est précisément l’aventure de Voltaire . Le commentateur n’aperçoit dans toute la fable d
ne soient qu’un tissu d’absurdités, ainsi qu’ont essayé de le prouver Voltaire et son fidèle La Harpe, plus injuste encore que l
rdinairement tragique, par l’embarras où elle jette les deux princes. Voltaire s’est fait un plaisir d’entasser des subtilités e
arement compte de son plaisir. » C’est sa propre cause que plaide ici Voltaire  ; mais cette apologie, très favorable et très néc
rien n’est moins clair. Ce qui est évident, c’est que la critique de Voltaire est aussi fausse que dure : il pousse la chicane
pourvu que je me venge ! Voilà son raisonnement, voilà sa politique. Voltaire était-il fait pour ne pas sentir que Cléopâtre ag
s, s’excuse par les mêmes motifs que la conduite de Cléopâtre. Quoi ! Voltaire , possédé du démon de l’orgueil et de la jalousie,
passion ! On s’est étrangement mépris sur le caractère de Rodogune : Voltaire et La Harpe veulent absolument nous la donner com
premiers qui aient accrédité cette calomnie, c’est Lamotte-Houdard : Voltaire l’a répétée d’après lui ; il l’a tournée et retou
eut-être plus injuste envers l’auteur de Rodogune que le commentateur Voltaire , a déclamé contre les prétendues absurdités de la
ante ! Le bon sens peut-il supporter une pareille supposition ? C’est Voltaire et son écho La Harpe qui s’emportent à cet excès
ien d’incroyable dans de telles représailles ; et si les tragédies de Voltaire ne faisaient pas à la raison de plus grands outra
t à son auteur autant que Rodogune, et même plus, s’il faut en croire Voltaire , qui prétend que Corneille a puisé cette tragédie
isé cette tragédie dans un ancien roman de Rodogune : il est vrai que Voltaire n’a jamais vu cet ancien roman, et qu’il ne conna
qu’il ne connaît que le nom du libraire12. Il est très étrange, selon Voltaire , que Corneille, dans l’examen assez étendu qu’il
s passions, les tendresses de l’amour et de l’amitié  ; on dirait que Voltaire a pris un malin plaisir à déchirer cet objet des
es par les disciples de Loyola, que ne l’ont été par les disciples de Voltaire les propositions de Cléopâtre et de Rodogune aux
rales, et il s’en faut de beaucoup qu’elles soient aussi absurdes que Voltaire affecte de le croire. Tout doit être vraisembla
théâtre que ce qui est contraire à la marche du cœur et des passions. Voltaire s’est donc exprimé durement et du ton de la malve
ic par eux-mêmes, et du mérite de Corneille d’après le Commentaire de Voltaire  ; mais, quoi qu’en disent de petits auteurs, le p
vous avez parlé ; Votre langue nous perd, les critiques se récrient. Voltaire est étrangement scandalisé d’une telle familiarit
e ne sont pas des poètes, mais des hommes et des femmes qui parlent ? Voltaire n’est occupé, dans son Commentaire de Corneille,
’expérience et par l’effet théâtral. Il y a dans toute la doctrine de Voltaire , relativement à Corneille, un vice radical. Je ne
nces et des vaines déclamations. Pourquoi la plupart des tragédies de Voltaire ne produisent-elles aujourd’hui aucun effet au th
tragique : c’est à peu près le résultat du jugement de Louis Racine. Voltaire a daigné discuter ce jugement ; mais il l’a dénat
qu’Héraclius lui paraît un mauvais ouvrage. Je ne conçois pas comment Voltaire a voulu défigurer, par une fausse interprétation,
d il se trouve des acteurs convenables au rôle. Ne dirait-on pas que Voltaire n’aperçoit ni ne sent ces beautés, et qu’il n’y a
’art d’enchanter les cœurs et les esprits, avait balancé Corneille . Voltaire et son panégyriste M. de La Harpe n’ont pas su te
et que ses décisions n’avaient pas la même conséquence que celles de Voltaire . Le commentateur de Corneille était obligé de se
n dans Polyeucte, l’auteur du Cours de littérature s’exprime ainsi : Voltaire , qu’on accuse de relever trop minutieusement de p
mme. Au reste, M. de La Harpe a glorieusement réparé les omissions de Voltaire  : son zèle officieux n’a rien passé à Corneille ;
s académiques que pour le faire tomber en sacrifice sur les autels de Voltaire , son idole. Voilà ce qui rend toute la partie de
atériaux pour celui qui voudra faire un ouvrage sur le même sujet. Ni Voltaire ni M. de La Harpe n’ont osé dire crûment que Corn
ival, mais de les détrôner tous deux, l’un après l’autre, pour élever Voltaire . Les petits rimeurs de l’école voltairienne ont t
est partout celui d’un homme intimement persuadé de la supériorité de Voltaire sur Racine et Corneille. Si cet habile littérateu
e foi : il avait été nourri dans le respect et dans l’admiration pour Voltaire  ; il était la créature de Voltaire, dans toute l’
respect et dans l’admiration pour Voltaire ; il était la créature de Voltaire , dans toute l’exactitude du terme ; il lui devait
on très sérieuse, formée par les principaux disciples et partisans de Voltaire , pour détrôner Corneille et Racine, et mettre leu
vous parle net sur la pièce et sur vos remarques (écrit d’Alembert à Voltaire , « au sujet de son commentaire sur Cinna, le 10 o
les progrès d’une mauvaise école, la prédilection des comédiens pour Voltaire , et la prodigieuse influence de son parti. Aujour
a chance est tournée : il n’y a presque personne à quelques pièces de Voltaire , médiocrement à quelques autres ; Œdipe est la se
e Corneille et de Racine, et qui va chercher tout cela dans celles de Voltaire  : ou plutôt, que dirons-nous de Voltaire lui-même
her tout cela dans celles de Voltaire : ou plutôt, que dirons-nous de Voltaire lui-même ? Ce chef des incrédules paraît doué de
empêcher de rire lorsqu’on entend le philosophe d’Alembert demander à Voltaire cette misérable et soporifique Olympie, cette œuv
il proposait à un vieillard de soixante-sept ans, tel qu’était alors Voltaire , et déjà incapable de produire quelque chose qui
avoir à quoi nous en tenir sur le goût et les principes de l’école de Voltaire , et sur son respect pour les grands hommes qui on
d’Alembert sur l’aveuglement de la nation et sur son engouement pour Voltaire  : cet auteur en effet pouvait tout risquer impuné
on des catholiques romains pour les reliques. Les petits pamphlets de Voltaire ressemblaient assez aux petits sachets du grand L
lembert s’est cependant trompé sur le sort des dernières tragédies de Voltaire . Il est à peu près le seul qui ait admiré les Scy
me autrefois Virgile tirait de l’or et des perles du fumier d’Ennius. Voltaire , qui aime à citer de grands noms, fait retentir c
u procès sur l’invention du sujet d’Héraclius ; il envoya seulement à Voltaire un exemplaire de l’Héraclius de Calderon, mais sa
lige et dédaigne souvent, il substitue de grands intérêts politiques. Voltaire ne cesse de répéter que la politique est froide e
politique est sublime, admirable, et même plus touchante que l’amour. Voltaire , malgré son antipathie pour la politique, convien
génie de Corneille. Nicomède est une tragédie unique en son espèce : Voltaire veut que ce ne soit qu’une comédie, parce qu’il n
faire de parti ? Croit-on que sa chute importe à l’honneur du goût de Voltaire  ? et faut-il sacrifier Corneille pour donner rais
t faut-il sacrifier Corneille pour donner raison à son commentateur ? Voltaire enseigne partout que la tragédie ne peut se passe
es héros forcenés : le succès de Nicomède démentirait cette doctrine, Voltaire aurait tort ; et cela tiré à conséquence. Ainsi,
ire aurait tort ; et cela tiré à conséquence. Ainsi, tous les amis de Voltaire vont criant que la pièce est ennuyeuse, triviale,
actère d’un personnage ; et cette faute est bien moins excusable dans Voltaire que dans Corneille, parce qu’il est naturel qu’un
ssesse. III 3 germinal an 13 (24 mars 1805) Cette pièce , dit Voltaire , est peut-être une des plus fortes preuves du gén
e une vigueur extraordinaire de talent et d’éloquence. Qu’entend donc Voltaire par un sujet pathétique  ? Il me semble que le d
re regardé comme un grand tableau. Quant aux fureurs des passions que Voltaire regrette de ne pas trouver dans Nicomède, ces fur
de Zaïre, sont attendris jusqu’aux larmes par la clémence d’Auguste. Voltaire avait ce malheureux préjugé, que les hommes ne pe
ce que ce trouble de l’âme que l’admiration ne peut causer, suivant Voltaire  ? Ce trouble est-il un effet dont la poésie puiss
dans la société ? faut-il encore qu’on aille les puiser au théâtre ? Voltaire aura beau exalter ces transports qu’excitent les
ousses aussi violentes à l’âme, qu’une séance dans une maison de jeu. Voltaire n’est pas fort adroit lorsqu’il cite, en faveur d
it un railleur et un goguenard, qui maniait l’ironie encore mieux que Voltaire . L’admiration est de tous les sentiments celui q
st de tous les sentiments celui qui se refroidit le plus tôt  ; c’est Voltaire qui nous l’assure ; mais comment se fait-il que,
de remplissage, tant de froid ? Quintilien a dit du pathétique ce que Voltaire dit de l’admiration : selon ce maître de l’éloque
gune, eût été un chef-d’œuvre. C’est dommage que ce chef-d’œuvre que Voltaire eût désiré soit presque impossible : une intrigue
les. Corneille parle de lui-même avec plus de sens et de justesse que Voltaire , et surtout de bien meilleure foi. Ce héros de m
miration est plus utile aux mœurs que le trouble et les transports de Voltaire . Dans l’admiration qu’on a pour la vertu de Nic
est un grand scandale pour tous les docteurs de l’école pathétique de Voltaire . Comment, disent-ils, sans terreur, sans pitié, a
inspirent que le mépris. Lequel de ces deux héros est le plus grand ? Voltaire a observé que c’était injustement qu’on reprochai
l’amour. Si l’on excepte Chimène, la seule de ses tragédies où, selon Voltaire , il attaque le cœur, toutes les autres sont fondé
t l’amour qui amène tous les incidents et forme le principal intérêt. Voltaire s’est donc trompé quand il a dit que Corneille do
ressort essentiel : c’est encore bien pis dans quelques tragédies de Voltaire , particulièrement dans Zaïre, Alzire, Adélaïde du
isées sur notre scène. « Il faut émouvoir les âmes, ne cesse de crier Voltaire  ; il faut troubler les cœurs, il faut que les lar
iminel. » Cette doctrine, dont le fond est vrai, ne donne pas droit à Voltaire de mépriser Corneille et de trouver ses chefs-d’œ
traîné au crime, malgré ses remords, par la passion qui le subjugue ! Voltaire , ce grand orateur des passions et des faiblesses,
était étranger aux Romains ; mais c’est une faute légère sur laquelle Voltaire a beaucoup trop insiste. Il n’y a véritablement p
lla qui a commandé le divorce, mais Pompée a eu la faiblesse d’obéir. Voltaire prétend qu’il est avili ; non, mais l’exemple de
er que leur esprit. Sertorius est l’un des ouvrages de Corneille que Voltaire a le plus honorés par l’amertume de sa critique.
té de ce genre héroïque dont Corneille est le créateur. On dirait que Voltaire a voulu dégoûter le public de ce genre, parce que
r l’amour de la patrie et de la liberté. « L’abbé d’Aubignac, observe Voltaire , condamne durement ce commercerampant, et je croi
mercerampant, et je crois qu’il a raison. » Il est triste de voir ici Voltaire devenu l’écho de l’abbé d’Aubignac, ce Zoïle de C
Aubignac est excellent, et le critique n’en a pas moins tort, quoique Voltaire lui donne raison. Ce qui est fort singulier, c’es
vicieuses, ce commerce rampant de soupirs et de flammes  ? Peut-être Voltaire a-t-il pris de l’humeur contre ce vers, parce que
mpant de soupirs et de flammes, qu’il faut laisser aux petites âmes. Voltaire souhaiterait aussi qu’il y eût plus de force, pl
pas ? ………… Il me faut un époux, etc. C’est ce qui devait commander à Voltaire plus de réserve et d’égards. Mais je serais tenté
peuvent être appréciés que par ceux qui sont capables de les imiter. Voltaire s’imagine que Pompée est avili, parce qu’il a été
sance et la fortune de Sylla, maître de la république ? On dirait que Voltaire n’a pas aperçu cette situation ; il ne la trouve
lime de Sertorius et de Viriate au quatrième acte. Cette scène , dit Voltaire , remplie d’ironie et de coquetterie, semble bien
oici un exemple de ces sentiments et de ces vers qui paraissent à Voltaire si contraints  : Je ne veux point d’amant, mais
t l’abdication de Sylla et la mort d’Émilie, seconde femme de Pompée. Voltaire , devrait bien être indulgent pour les lettres, ca
lution dans l’empire romain n’a rien de tragique ! Que faut-il donc à Voltaire  ? Il me semble que des événements aussi étonnants
Zaïre a un amant. Il faut de la probité dans le commerce littéraire : Voltaire n’aurait pas dû supprimer, et pour ainsi dire int
e des bagatelles et des contes de commères. Aristie , dit froidement Voltaire , apprend par un exprès, que la seconde femme de P
ettres : est-ce donc là avoir de la conscience ? Point de milieu : ou Voltaire , offusqué par les rayons de la gloire de Corneill
es beautés de Corneille étaient tellement supérieures aux lumières de Voltaire qu’il prenait le sublime pour du comique, et la n
s sentiments intéressent souvent plus que la faiblesse et la lâcheté. Voltaire assure que la politique est toujours froide au th
’âme, tandis que les passions amoureuses ne servent qu’à la dégrader. Voltaire voudrait nous faire accroire que, depuis le Cid,
Vous prenez donc Tacite et Tite-Live pour des poètes tragiques ? et Voltaire adopte ce ridicule jugement ; il regarde les trag
aissent aujourd’hui ridicules, ont reçu autant d’applaudissements que Voltaire  ; et cependant, sous Louis XIII, et dans la minor
x céleste, cette ville habitée par la mort dévorante. » (On croit que Voltaire a puisé dans cette lettre les premiers vers de so
t pas l’examen : on a beaucoup vanté la première scène de Venceslas ; Voltaire même en fait un grand éloge ; et cependant cette
s, et que le fanatisme du théâtre n’accélère sa décadence. Médée, dit Voltaire , est une malhonnête femme qui se venge d’un malho
ne émanation du pouvoir de la divinité. « Une magicienne, dit encore Voltaire , ne nous paraît pas un sujet propre à la tragédie
e la vérité, il faut bannir également les apparitions et la magie. » Voltaire , qui avait son ombre de Ninus à défendre, proscri
pièce Ariane est au désespoir ; les larmes ont le temps de se tarir. Voltaire trouve ce sujet plus heureux et plus intéressant
ur la forme quelques grimaces qu’on ne peut pas appeler des remords ? Voltaire désirerait que Phèdre eût de plus grands combats
: on y apprend que les grandes passions justifient les grands crimes. Voltaire entendait à merveille ce charlatanisme de la scèn
deux personnages. Thomas Corneille était presque aussi expéditif que Voltaire . On dit qu’il composa son Ariane en dix-sept jour
’existerait pas un monument, pas un établissement utile à l’humanité. Voltaire est fort scandalisé de trouver l’enfer dans une c
ais je te le donne pour l’amour de l’humanité. « Cette scène, ajoute Voltaire , dont tout ce récit est tiré, convenable au carac
entrerait vainqueur dans Rouen, et qu’il saurait bien l’en empêcher. Voltaire , qui raconte cette anecdote, observe très judicie
dont l’âge et le grand nez n’avaient pas de puissants charmes  ; mais Voltaire , tout judicieux qu’il est, oublie que, dans ces c
rits vers un régime plus doux. Je lis ces paroles dans le jugement de Voltaire sur l’École des Maris : « On a dit que l’École de
e Rome, que le reproche d’avoir dérobé sa pièce. » Cette réflexion de Voltaire , et le style dans lequel elle est énoncée, me fer
ages de Molière, placés à la suite de sa vie, ne sont pas vraiment de Voltaire , quoique imprimés dans toutes les éditions de ses
ues, et ce n’était pas là le bon goût. « Mais les Adelphes, continue Voltaire , ont fourni tout au plus l’idée de l’École des Ma
« Il n’y a presque point d’intrigue dans les Adelphes (c’est encore Voltaire qui parle) ; celle de l’École des Maris est fine,
chez qui les femmes font les délices de la société. Ce qui scandalise Voltaire , c’est qu’une jeune personne qui, selon lui, devr
nage le plus intéressant. On se doute bien, malgré la plaisanterie de Voltaire , qu’elle n’accouche pas sur le théâtre ; il est m
e acte ; ainsi ce personnage paraît de bon compte dans six scènes, et Voltaire prétend qu’il ne paraît que dans une seule : c’es
par conséquent qui n’ont pu avoir ni esprit, ni goût, ni sens commun. Voltaire ne peut cependant refuser à ce Plaute quelque est
hismes insensés ont bouleversé le monde. III 1er février 1812 Voltaire , dans ses jugements sur les comédies de Molière,
tre de rois, que les grands seigneurs veulent être princes. » Comment Voltaire , qui connaissait si bien l’esprit des cours et de
d’après des arrangements politiques émanés d’une autorité compétente. Voltaire , qui avait si longtemps vécu à la cour de Frédéri
cela est un peu plus criminel qu’un madrigal et un sonnet ridicules. Voltaire blâme hautement le procédé de Molière, et je suis
n’était pas proportionnée au délit. Il est assez plaisant d’entendre Voltaire reprocher à Molière ce genre de personnalités, ta
-même, dans l’Écossaise, une liberté bien plus condamnable ; mais, si Voltaire fut plus coupable par l’intention, il a fait réel
e qui, pour avoir fait de très mauvaises études dans les pamphlets de Voltaire et les paradoxes de Rousseau, se prétend un philo
t heurtée en chemin, il n’eût pas manqué de la briser comme un verre. Voltaire , qui lui-même n’était pas exempt de pédantisme su
ont été des personnages marquants par leur état et par leur fortune. Voltaire , dans ses lettres, appelle toujours Rousseau de G
e trois écrivains de la plus haute importance, Montesquieu, Buffon et Voltaire , composaient ces ouvrages sublimes qui faisaient
gredin Rousseau, s’il m’est permis de lui donner ici l’épithète dont Voltaire le gratifie continuellement, n’a pas acquis dans
tres grands seigneurs dans leurs châteaux ; mais il faut convenir que Voltaire , patriarche de la littérature et de la philosophi
s les uns des autres, je trouve, par le dépouillement du scrutin, que Voltaire était un charlatan, et Rousseau un fou ; que Mont
rands poètes. Molière ne savait pas le grec, et il se moque du grec ; Voltaire ne savait pas le grec, et il en fait le plus gran
ique que les hommes aient jamais parlée. Mais les vers de Racine, que Voltaire entendait parfaitement, devaient être bien meille
s la littérature grecques. On s’aperçoit, au style et à la manière de Voltaire , qu’il était absolument dépourvu du goût et du se
de Paris . Voilà les faits les plus exacts et les plus authentiques. Voltaire a dit du Malade imaginaire : C’est une de ces fa
ives de l’ordre social. IV 16 février 1806 On demande , dit Voltaire , pourquoi, Molière ayant autant de réputation que
précipitation et à la négligence de l’auteur : et qu’il ne va plus . Voltaire , en écrivant cela, avait oublié le pourquoi sur
ne va plus. Je ne relève pas cette bagatelle pour en faire un crime à Voltaire  ; je sais mieux que personne combien il est diffi
imeur. Ce n’est donc pas une mauvaise chicane que je prétends faire à Voltaire , c’est un droit à l’indulgence que je veux ménage
faire, malgré le renom de l’actrice, que six cents francs de recette. Voltaire répond ainsi à sa propre demande : C’est que la
s d’esprit et de goût aiment sur toutes choses le naturel et le vrai. Voltaire a tort de dire la peinture de nos passions  ; ca
de beaux-esprits le prennent pour de la bêtise. Il me semble donc que Voltaire n’a pas bien répondu à sa propre question ; car s
ic a perdu le goût de la bonne comédie, ce n’est pas parce que, selon Voltaire , la peinture des passions touche plus que le port
beaucoup contribué à rendre ce changement plus prompt et plus fatal, Voltaire , qui n’avait pas envie de s’accuser lui-même, s’e
rel et vrai, l’amour de la déclamation et du pathos. L’esprit , dit Voltaire , se lasse des plaisanteries ; le cœur est inépui
25 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »
 ; et, malgré ses fureurs de misogallo, Alfieri leur doit, ainsi qu’à Voltaire , plus qu’aux Grecs. Molière offre à Goldoni l’idé
ie de son pays. Enfin l’esprit de nos philosophes, de Montesquieu, de Voltaire , imprègne ces vives intelligences italiennes ; un
e anglais : Shakespeare peu à peu force les barrières de notre goût ; Voltaire , l’abbé Leblanc, Laplace, Letourneur, Ducis le fo
es de pensée indépendante, de doute curieux et libre. Locke fournit à Voltaire son dada métaphysique, la possibilité pour un Die
i dit quelle impression la vie anglaise tout entière avait laissée en Voltaire . Montesquieu n’est pas loin de voir dans la const
e. Lessing combat Gottsched : mais les maîtres de Lessing sont Bayle, Voltaire et Diderot. Diderot est le véritable créateur du
théâtre allemand : les théories et les drames de Lessing en viennent. Voltaire est celui qui révèle Shakespeare à Lessing588. Wi
n a vu avec quelles ruses et quelle opiniâtreté il a fini par enlever Voltaire . Il est vrai qu’il ne peut ni ne veut le retenir.
it venir Diderot à Pétersbourg ; elle correspond avec Galiani, Grimm, Voltaire . Sans doute elle n’oublie jamais son rôle et ses
ublie jamais son rôle et ses intérêts d’impératrice ; elle se sert de Voltaire pour tromper le monde. Pourtant elle est profondé
n, d’ordre, de progrès économique. Elle aime les idées de Diderot, de Voltaire , leur esprit, leur style. Elle marque la mort de
Diderot, de Voltaire, leur esprit, leur style. Elle marque la mort de Voltaire comme un malheur public et un chagrin personnel :
et un chagrin personnel : par ses soins, les papiers de Diderot et de Voltaire sont expédiés à Pétersbourg. Ainsi par la littéra
c Il est un grand écrivain : le mot n’a rien d’excessif. A l’école de Voltaire , il s’est formé, dépouillé de ses germanismes d’e
che. Cf. Texte, ouvr. cité. 582. Addison, Prior viennent en France. Voltaire , Montesquieu vont en Angleterre. Le Suisse Murait
sp., publ. p. le Chev. d’Arneth, Vienne. 1869. — Cf. dans la Corr. de Voltaire les lettres de l’Impératrice. 593. Le prince de
it contre les économistes ses Dialogues sur les blés qui enchantaient Voltaire . Correspondance avec Mme d’Epinay, Mme Necker, et
26 (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »
eare. Ailleurs La Harpe dit : « Shakespeare sacrifie à la canaille. » Voltaire , bien entendu, reproche l’antithèse à Shakespeare
se à Shakespeare ; c’est bien. Et La Beaumelle reproche l’antithèse à Voltaire  ; c’est mieux. Voltaire, quand il s’agit de lui,
bien. Et La Beaumelle reproche l’antithèse à Voltaire ; c’est mieux. Voltaire , quand il s’agit de lui, pro domo sua, se fâche.
laira, une belle chose qui ne soit pas une image ou une antithèse ! » Voltaire se coupe à sa critique. Il blesse et est blessé.
uis, M. de Créqui, vient à Ferney et écrit avec supériorité : J’ai vu Voltaire , ce vieux enfant. Que l’injustice ait un contre-c
njustice ait un contre-coup sur l’injuste, rien de plus équitable, et Voltaire a ce qu’il a mérité. Mais la pierre jetée aux gén
e une autre. — Corneille exagère, Shakespeare extravague, dit ce même Voltaire qu’il faut toujours combattre et toujours défendr
. D’Alembert fait coup double sur Calderon et Shakespeare. Il écrit à Voltaire (lettre CV) : « J’ai annoncé à l’Académie votre H
t pas, et pour qui Henri IV était trop bon ; Diderot était libertin ; Voltaire était avare ; Milton était vénal ; il a reçu mill
s une sacoche ne nuit pas. Quand Roy, poëte de la cour, rimait contre Voltaire  : Dis-moi, stoïque téméraire, etc., la place de t
onsieur de Voltaire ? — C’est que ça se vend, répond La Beaumelle. Et Voltaire , informé de la demande et de la réponse, conclut 
ur du roi Stanislas : — « Mon cher Pampan, Atys étant éloigné (Usez : Voltaire étant banni), la police fait pulluler contre lui
9, si cela ne plaisait au roi. » Desfontaines, cet autre insulteur de Voltaire , lequel l’avait tiré de Bicêtre, disait à l’abbé
sinistres fosses. Parmi les écrivains abhorrés pour avoir été utiles, Voltaire et Rousseau sont au premier rang. Ils ont été déc
t et comptée sur les états de service des sbires de lettres. Une fois Voltaire insulté, on était cuistre de droit. Les hommes du
iques s’est ruée sur ces deux illustres esprits, et bourdonne encore. Voltaire est le plus haï, étant le plus grand. Tout était
t, au centre d’une couronne de lauriers, cette inscription : Au grand Voltaire , raya de l’ongle les trois dernières lettres, ne
ssant subsister que Au grand Volta. Il y a particulièrement autour de Voltaire un cordon sanitaire de prêtres, l’abbé Desfontain
uoique laïque, faisant de la critique de prêtre, est de cette chaîne. Voltaire débuta à la Bastille. Sa cellule était voisine du
tus provisoirement de bois peint en marbre, ces deux noms : Rousseau, Voltaire , dans le crépuscule, et le bras portant un flambe
e Cromwell ; la restauration des Bourbons ne pouvait faire moins pour Voltaire . En mai 1814, une nuit, vers deux heures du matin
plein d’ossements. C’étaient, pêle-mêle, les os de Jean-Jacques et de Voltaire qu’on venait de retirer du Panthéon. On approcha
a. Quand cela fut fini, quand on eut secoué le sac, quand on eut vidé Voltaire et Rousseau dans ce trou, un fossoyeur saisit une
27 (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106
ceux qui l’ignoraient que La Beaumelle (ce La Beaumelle tant honni de Voltaire et resté en si mauvais renom comme éditeur) avait
fondé. La Beaumelle, qui eut le malheur d’être un de ces ennemis que Voltaire passa vingt-cinq ans de sa vie à stigmatiser, éta
et publia un volume de Pensées, dont une, légère de ton, alla blesser Voltaire . Il s’en aperçut à son passage à Berlin, en 1751 
ut pas dire qu’il ait eu le dessous dans ses écrits polémiques contre Voltaire . Il opposait à de perpétuelles injures des raille
upériorité déguisée sous l’agrément, et, pour se venger du procédé de Voltaire , il en eut un impardonnable à son égard, et que l
même. Je me manquai au point, disait-il plus tard dans ses lettres à Voltaire , de parler de vous avec cette hauteur qui n’est p
ut-être aussi le chagrin m’arracha quelques remarques injustes, et le Voltaire qui m’avait nui auprès du roi de Prusse, me gâta
s, et le Voltaire qui m’avait nui auprès du roi de Prusse, me gâta le Voltaire que je lisais. Je me dégoûtai bientôt de ce trava
usable, et qu’il avait eu les premiers torts avec M. de Voltaire. » —  Voltaire outré répondit (1753) par son Supplément au Siècl
a Harpe, le meilleur ouvrage polémique qu’on ait jamais publié contre Voltaire  : « Elles sont pleines d’esprit et de sel. Il n’a
yeux. Mais si ces beaux yeux avaient le regard du basilic ?… » Comme Voltaire l’avait dénoncé d’emblée aux puissances et signal
ron allemand de ses amis, qui s’indigne de l’espèce de défi porté par Voltaire , dans son enthousiasme pour le règne de Louis XIV
l nous fait sourire quand, prenant un ton de maître et de régent avec Voltaire , il lui dit : Pour remplir votre objet, il falla
d’Annales, peint l’univers… Cela veut dire qu’il ne fallait pas être Voltaire  ; mais Voltaire, qui était lui et pas un autre, a
l’univers… Cela veut dire qu’il ne fallait pas être Voltaire ; mais Voltaire , qui était lui et pas un autre, a peint à sa mani
é d’écrire, est la Vie de Maupertuis, une autre victime immortelle de Voltaire . La Vie proprement dite est agréablement traitée,
à cet endroit, est de son cru. La Beaumelle a reproché quelque part à Voltaire une réponse que celui-ci aurait faite au père de
de la grande querelle de 1753, on y voit Frédéric entre Maupertuis et Voltaire , les jugeant tous deux, mais, dans sa juste balan
risait lui-même ; il le lui redit sur tous les tons : (8 mars 1753). Voltaire vous traite plus doucement que ne me traitent les
représentant que, lui roi, il n’est pas plus épargné qu’un autre par Voltaire  : C’est le sort des personnes publiques de servi
ise : il avait pour lui sa gloire, ses actions, son monument de roi : Voltaire pouvait en salir un peu la base et en tacher quel
, et Meyrueis, rue ïronchet, 2 15. [NdA] Frédéric lui-même rappelait Voltaire à l’ordre sur ce point, dans une lettre du 19 avr
 avril 1753, écrite dans le temps que s’imprimait cette réfutation où Voltaire , tout en se vengeant, n’était pas fâché de se don
tre à l’abbé Le Blanc, du 23 juin 1750.) — « Maupertuis me marque que Voltaire doit rester en Prusse, et que c’est une grande ac
autant de talent et de goût. Entre nous, je crois que la présence de Voltaire plaira moins à Maupertuis qu’à tout autre ; ces d
28 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405
diesses sans conséquence pour l’auteur, et, en second lieu, parce que Voltaire , le premier homme qui ait popularisé la philosoph
ssent jamais d’une telle situation. Aucun homme ne pouvait, mieux que Voltaire , profiter de cette disposition des nobles de Fran
antiques bases. C’est avec la plaisanterie et l’arme du ridicule que Voltaire affaiblissait par degrés l’importance de quelques
, pouvait recourir aux idées purement naturelles. Mais la destinée de Voltaire était le chef-d’œuvre de la société, des beaux-ar
ue cet écrivain développe. Mais quelques-uns des ouvrages en prose de Voltaire sont déjà comme les Lettres provinciales : on en
squ’alors d’instruire et d’amuser. La plaisanterie était, du temps de Voltaire , comme les apologues dans l’Orient, une manière a
s ses Lettres persanes ; mais il n’avait point la gaieté naturelle de Voltaire  ; et c’est à force d’esprit qu’il y suppléa. Des
l’homme tout entier par les vertus comme par les vices de sa nature. Voltaire a rempli à lui seul cette époque de la philosophi
nt d’examiner les objets de front ; puis enfin de s’en rendre maître. Voltaire , Montesquieu, Rousseau, ont parcouru ces diverses
dies, dans les contes, dans tous les écrits même de pur agrément ; et Voltaire , unissant la grâce du siècle précédent à la philo
tes les vérités dont on ne croyait pas encore l’application possible. Voltaire a fait faire des progrès à l’art dramatique, quoi
humaine, et la sienne propre. L’émotion produite par les tragédies de Voltaire est donc plus forte, quoiqu’on admire davantage c
celles de Racine. Les sentiments, les situations, les caractères que Voltaire nous présente, tiennent de plus près à nos souven
ous ce point de vue que les réflexions philosophiques introduites par Voltaire dans ses tragédies, lorsque ces réflexions ne son
rapprochées de l’imitation de la nature ; mais on ne saurait nier que Voltaire n’ait fait faire un pas de plus, sous ce rapport,
sant ce qu’il aura écrit, ce qu’il aura dit dans un tel moment, comme Voltaire en entendant déclamer ses vers : « Non, ce n’est
29 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »
le. La science politique et sociale dans Montesquieu, l’histoire dans Voltaire , l’exposition éloquente des découvertes scientifi
’émancipe, ne sont que bizarres. J’entre volontiers dans la colère de Voltaire s’écriant : « Quel faux dans les sujets, et quell
ième siècle, et il mérite à peine les louanges modérées que lui donne Voltaire , plus près de bien juger le poète par cela seul q
Henriade de Voltaire. Discours en vers ; Êpîtres ; Poésies légères. Voltaire aurait été bien surpris si, dans un de ses moment
sécurité. Divers préjugés avaient fait la fortune de la Henriade, et Voltaire , comme le plus intéressé, n’avait eu que la plus
Elle était l’œuvre d’un poète déjà populaire, et les vers épiques de Voltaire valent ceux qu’on avait applaudis dans Œdipe. Il
preuves que ce qu’il en suffit pour donner raison à la vérité contre Voltaire , sans toucher à sa gloire. Oui, nous voulons bien
y sont observées, et, sur ce point, nous donnerons volontiers acte à Voltaire d’avoir respecté l’épopée plus qu’aucune autre au
ait une épopée ? On lisait la Henriade, il y a un siècle, les amis de Voltaire pour le plaisir qu’ils y prenaient, ses ennemis p
iade, on en prend connaissance. Tout en a passé de mode, la gloire de Voltaire y aidant du reste, car, dans son œuvre prodigieus
me des règles de goût. Quand la Harpe, d’accord avec les critiques de Voltaire sur le défaut d’invention de la Henriade, y vante
la Henriade, parce qu’il est tracé de main d’écrivain. Une rancune de Voltaire a mis dans la Henriade Mornay, au lieu de Sully,
voudrait, et peut-être en fait on quelquefois crédit à la renommée de Voltaire . Si l’invention dans le poète épique est le don d
e de la vie des personnages qu’il a créés, nul n’était moins fait que Voltaire pour la gloire de l’épopée, parce que nul ne s’es
ettrais au troisième rang les Discours en vers sur l’homme, parce que Voltaire y prêche. C’est encore sa personne, mais sur un t
dit un ange, car c’en est un. Pour en venir là, comme il a fallu que Voltaire sortît de lui-même ! Il y rentre dans la partie m
urs sur l’envie, c’est qu’il ne faisait pas bon critiquer les vers de Voltaire . Il en a bien pris à Voltaire de quitter ces airs
e faisait pas bon critiquer les vers de Voltaire. Il en a bien pris à Voltaire de quitter ces airs de prédicateur et cette mise
toutes les grâces du langage poli dans la patrie de la société, comme Voltaire appelle Paris : c’est la France elle-même en coqu
es les nations civilisées. Quand on lit les Épîtres et les Satires de Voltaire , on pense à Horace qui, dans la même morale, est
, tire ses plus beaux vers de sa fidélité à cette morale ; on pense à Voltaire lui-même, qui, dans ses poésies légères, dira plu
ien de meilleur et l’on ne regrette rien. C’est un genre charmant, et Voltaire en est le modèle. Que dire encore ? Ce qu’est la
re en est le modèle. Que dire encore ? Ce qu’est la Correspondance de Voltaire à ses ouvrages en prose, ses Poésies légères le s
d’écrire en vers même comme Louis Racine ; témoin la Loi naturelle de Voltaire , fort au-dessous de la Religion de Louis Racine.
fût-ce une seule fois, met un nom à part, et toutes les railleries de Voltaire ont fait moins de mal à le Franc de Pompignan que
bert, noble auteur dont la muse pédante Fait des vers fort vantés par Voltaire qu’il vante, Qui, du nom de poème ornant de plats
30 (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261
eau, et eut de lui une dédicace ; qui se fit craindre et respecter de Voltaire  ; qui fut bien à Versailles avec la maîtresse fav
e à lui, qu’il imposa partout où il fut. Les relations qu’il eut avec Voltaire les peignent l’un et l’autre. Ou a vu Voltaire tr
lations qu’il eut avec Voltaire les peignent l’un et l’autre. Ou a vu Voltaire très vif en compliments à la première lecture du
ait sur quelques points le trop d’esprit. Ce n’était pas le compte de Voltaire , qui prétendait, et avec raison, peindre, animer
e vous voudrez, mais gardez-vous bien de m’en soupçonner. » C’était à Voltaire , lorsque celui-ci se démit de sa charge, que Ducl
arge, que Duclos avait succédé comme historiographe en titre (1750) : Voltaire s’estimait assez peu remplacé. Comme Duclos, aprè
ie  siècle, une espèce de répétition de ses Confessions du comte de…, Voltaire qui trouvait ce genre de romans détestable, et qu
d’autre ressource que celle de bien faire. » Ce qui n’empêche pas que Voltaire n’estime le livre des Considérations comme étant
n’oublie pas de s’en prévaloir ensuite auprès de Duclos. Directement, Voltaire le ménage toujours et compte avec lui. On l’avait
ré. Je vous demande en grâce, mon cher et grand philosophe, écrivait Voltaire à d’Alembert (13 février 1758), de me dire pourqu
ataillon carré ! ils ne demandent pas justice ! Et à Duclos lui-même Voltaire , quelque temps après, écrivait : « Il est triste
in et homme public. Dans la correspondance qu’il entretient avec lui, Voltaire le tâte souvent, et essaye de l’engager ; en 1760
e Pompignan, et dans ce moment le plus vif de la mêlée philosophique, Voltaire voudrait que Duclos s’entendît avec les amis et s
cyclopédique, pourrait coopérer très utilement, s’offre à l’esprit de Voltaire comme prétexte et moyen efficace : Ne pourriez-v
ligne générale de conduite fut plus prudente et plus indépendante que Voltaire n’aurait voulu. Voltaire avait beau lui écrire, t
e fut plus prudente et plus indépendante que Voltaire n’aurait voulu. Voltaire avait beau lui écrire, toujours en cette même ann
s toutes littéraires concernant les Commentaires de Corneille, et que Voltaire adressait à l’Académie sous le couvert de Duclos.
tent. Aussi, à la mort de Duclos, et pour toute expression de regret, Voltaire , dans une lettre à La Harpe, faisant allusion à c
vait l’orgueil de sa bonne santé et de son tempérament robuste, comme Voltaire avait la coquetterie d’être et de se faire maling
31 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »
e tous les esprits. Diderot, Rousseau, Condillac, Buffon paraissent ; Voltaire , un Voltaire épanoui et libéré, revient de Prusse
prits. Diderot, Rousseau, Condillac, Buffon paraissent ; Voltaire, un Voltaire épanoui et libéré, revient de Prusse. Tous, direc
t prise sur eux. Vauvenargues fut un homme de son temps : il eut pour Voltaire une admiration qui toucha profondément le philoso
t découvrant peu à peu toute la noblesse de cette âme. Plus jeune que Voltaire de vingt ans, Vauvenargues lui imposa le respect.
Vauvenargues lui imposa le respect. En revanche, son hommage fut pour Voltaire la première aurore de cette popularité qui abouti
tion sur ses contemporains, dont trois ou quatre seulement, Mirabeau, Voltaire , Marmontel, l’ont connu529. Mais, tel que ses écr
nguet, les Montillet, ne pesaient pas, à eux tous, le poids des seuls Voltaire et Rousseau. Le Parlement n’avait guère plus de f
res de cachet envoyaient à la Bastille, à Vincennes, au For-l’Évêque, Voltaire , Diderot, Marmontel, Morellet, Beaumarchais : dou
, il était rare que les philosophes n’eussent pas quelqu’un avec eux. Voltaire avait la joie de voir des Actes du clergé, qui le
iste contre les Jésuites. Un peu plus tard, les Parlements trouvaient Voltaire contre eux du côté du ministère. Nombre de prélat
ns, Fréron, dans son Année littéraire, s’accrochèrent presque au seul Voltaire , y usèrent ce qu’ils avaient d’esprit, de sens, d
s le camp philosophique : mais Palissot avait eu l’adresse de cajoler Voltaire , et le dangereux railleur vit avec indulgence les
Dalembert, ami de son repos, s’effrayait, se retirait ; ni Diderot ni Voltaire ne pouvaient le faire revenir sur sa décision. Di
ot fit appel à toutes les bonnes volontés, à toutes les compétences : Voltaire , Montesquieu, Buffon, Condillac, Duclos, Marmonte
voyèrent des articles. Ce fut un incroyable fatras, une Babel, disait Voltaire  ; il y eut d’excellentes choses à côté de dégoûta
dans leurs œuvres personnelles. Nous devrons nous arrêtera Diderot, à Voltaire , à Buffon. Il y a quelques-uns de leurs contempor
du même esprit qui a produit la littérature du temps. Il évite, comme Voltaire , les négations extrêmes : il ne professe ni athéi
bach, Condillac, Turgot, Condorcet : nous sortons d’eux autant que de Voltaire , de Diderot, de Rousseau, de Buffon. Mais la vale
s et les Mémoires du temps ; Mémoires de Marmontel, Correspondance de Voltaire , etc. 531. J.-F. Marmontel (1723-1799). Œuvres c
s de Pascal (1776), auteur d’une Vie de Turgot (1786) et d’une Vie de Voltaire (1787), membre de l’Assemblée législative, puis d
32 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre V. La Henriade »
pas : il faut encore une action héroïque et surnaturelle. Et comment Voltaire eût-il fait un usage heureux du merveilleux du ch
é, transporté à l’Épopée, est peut-être un contresens. Ainsi, lorsque Voltaire s’écrie, dans l’invocation de son poème : Descend
ble pour la poésie épique ; époque qu’il faut toujours choisir, comme Voltaire l’avait fait, à la fin d’un âge, et à la naissanc
e beaux vers qui servent à développer les principes philosophiques de Voltaire  ; mais représentent-ils bien les guerriers tels q
ne connaissait le malheureux système qui glaçait le génie poétique de Voltaire , on ne comprendrait pas comment il a préféré des
rétien, des cantiques, Jéhovah, enfin le mens divinior, la religion ? Voltaire a donc brisé lui-même la corde la plus harmonieus
onne ? Des critiques judicieux ont observé qu’il y a deux hommes dans Voltaire  : l’un plein de goût, de savoir, de raison ; l’au
nous pouvons n’est pas toujours la mesure de ce que nous faisons. Si Voltaire eût été animé par la religion comme l’auteur d’At
rbanité de leur grand siècle. C’était une telle école qu’il fallait à Voltaire . Il est bien à plaindre d’avoir eu ce double géni
le qui doit à jamais effrayer quiconque suit la carrière des lettres. Voltaire n’a flotté parmi tant d’erreurs, tant d’inégalité
aussi invoqué la Vérité, nous répondrions qu’il ne l’a pas fait comme Voltaire . La Vérité du Tasse est une Muse, un Ange, je ne
33 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431
ême ? C’est peu après ce temps que la margrave songea à se servir de Voltaire pour une tentative du même genre et qui avait le
her à la précédente. Elle n’avait cessé d’être en de bons termes avec Voltaire et de correspondre avec lui avant et depuis sa di
sait la sœur Wilhelmine ou la sœur Guillemette, de la même abbaye que frère Voltaire . Je ne réponds pas du goût parfait de toutes les
t un peu de son pays. Elle s’en doute bien elle-même, et voudrait que Voltaire vint donner à sa petite société un dernier tour,
écisif, après la perte de la bataille de Kolin, à profiter du zèle de Voltaire et de son désir de réparer ses torts envers Frédé
 ; Elle s’ouvrit à lui par lettres vers le mois d’août 1757. L’ami de Voltaire , le maréchal de Richelieu, arrivait en Allemagne
que, si malheur lui arrivait, elle aurait plus tard à s’en repentir. Voltaire se mit aussitôt à l’œuvre avec une activité que q
es lettres récemment publiées viennent de mettre en pleine lumière66. Voltaire alors en Suisse, aux Délices, et très lié avec le
mportune, Las de ployer dans l’infortune, etc. Il l’allait redire à Voltaire , dans les meilleurs vers qu’il ait faits : Pour
ssitôt (15 septembre) : Votre lettre et celle que vous avez écrite à Voltaire , mon cher frère, m’ont presque donné la mort. Que
énie comme le vôtre trouve des ressources quand même tout est perdu… Voltaire écrivait à Frédéric dans le même sens, et racheta
de courage patriotique et civil : Les Caton et les Othon, lui disait Voltaire , dont Votre Majesté trouve la mort belle, n’avaie
t à imiter son sort : « Je suis dans un état affreux, écrivait-elle à Voltaire (le 19 août), et ne survivrai pas à la destructio
nous ne serons pas déshonorés. » Dans sa joie la margrave adressait à Voltaire un bulletin détaillé ; elle y joignait l’assuranc
point par là qu’il la ferait vivre. Pour plus de sûreté il écrivit à Voltaire en lui recommandant celle qui n’était plus : N’e
la vérité, vous trouverez la matière la plus ample et la plus belle. Voltaire répondit par une lettre en vers comme il savait l
qu’elle est digne de l’immortalité ; et c’est à vous de l’y placer. Voltaire , malgré ses merveilleux talents, n’avait point, o
rréparable ; nous-mêmes nous y serons demain. Pleurons en silence ! » Voltaire qui n’était pas précisément épicurien, mais que l
mais encore trop large pour elle. Trahissant ses faiblesses secrètes, Voltaire ne put s’empêcher, en publiant d’abord son ode, d
34 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218
écrivains maîtres et rois du siècle, sur Montesquieu, sur Buffon, sur Voltaire , toutes les parts n’y sont-elles pas faites d’un
fois bien pensé, simple et courant. Il s’agit de la correspondance de Voltaire , et des jugements ou des préceptes littéraires qu
tion, cette rhétorique sans règles d’école, seraient un livre unique. Voltaire parle des choses de l’esprit comme on en parle en
vérité, au lieu de s’imposer, se donne comme un plaisir d’esprit dont Voltaire nous invite à essayer. Il y a des prescriptions,
ux a le droit d’y entrer, fût-ce par la brèche. Cependant, le goût de Voltaire n’est pas le grand goût. Je ne parle pas d’une so
ui dépend de l’humeur de l’homme. Tel est trop souvent le bon sens de Voltaire , et son goût en porte la peine. Les erreurs de ce
a pris sa commodité pour règle… Et comparant cette correspondance de Voltaire avec les lettres de Cicéron, cet autre esprit uni
ira : L’amour de la gloire est l’âme de ces deux recueils, et ce que Voltaire fait dire au Cicéron de sa Rome sauvée : Romains,
prochée à tous deux, dans Cicéron plus abandonnée et plus naïve, dans Voltaire mieux conduite. Tous les genres d’esprit de la co
plus colorée et plus sonore ; avec plus de finesse et de saillie dans Voltaire . Même critique exquise et même délicatesse de goû
de l’esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et celles de Voltaire de sa faiblesse pour lui-même. Mais l’ancien me s
té à la fois comme une lumière et comme un sentiment. — J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit… Il ne serait pas beso
de l’esprit français dans ce que j’appelle un congrès européen serait Voltaire . Goethe l’a vu et l’a exprimé avec sa supériorité
e modèle. — Et c’est ainsi, ajoute-t-il, que la nature produisit dans Voltaire l’homme le plus éminemment doué de toutes les qua
35 (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372
mmense oubliée ?… Fréron, le vil folliculaire Fréron, comme rappelait Voltaire , qui n’était pas vil, lui, comme on sait ! a écri
filet du lion, se portât fort, pour Fréron contre cet énorme démon de Voltaire , c’était vraiment là de l’inattendu et du frappan
par ce rude toucheur qui était de force à les rompre, qu’en faveur de Voltaire . Et elle était bien due, cette exception, à l’aut
L’Écossaise et des infamies du Pauvre Diable ; elle était bien due à Voltaire , la nature la plus scélérate qui fût parmi les sc
deur du reptile en l’atteignant, et que Fréron tant de fois lança sur Voltaire avec le calme et la sérénité d’un Dieu. Il a cité
a cité l’ingénieuse Lettre sur Saadi à M. de Voltaire, qui raconte à Voltaire , sous le nom de Saadi, sa propre histoire ; et en
, sous le nom de Saadi, sa propre histoire ; et enfin le jugement sur Voltaire , qui n’a pas bougé depuis qu’il fut écrit, et que
, qui n’a pas bougé depuis qu’il fut écrit, et que les admirateurs de Voltaire lui-même sont obligés d’accepter comme le dernier
endre frauduleusement pour un génie. Car Fréron, qui a été cruel pour Voltaire en disant simplement ce qu’il était sans déclamat
insulté. Aux injures, ils ajoutèrent les plus monstrueuses calomnies. Voltaire pour sa part, ce singe-tigre, comme disait Alfier
ançais de 93, fit de lui un embrigadeur de coupe-jarrets littéraires. Voltaire écrivit gravement, comme si ç’avait été un point
tradition. Il avait été l’élève de Desfontaines, une des victimes de Voltaire , de cet égorgeur dans la boue ; et son maître ne
e de l’oubli. On ne le connut guère que par les outrages immortels de Voltaire , mais la Gloire, qu’il méritait, resta comme pris
36 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »
vrai, à cette heure, nulle part. La France possédait encore le maigre Voltaire , plus maigre, comme génie dramatique, que sa stat
de Bouhours, de l’abbé d’Aubignac, de Dacier, de Corneille et même de Voltaire , sont des catapultes hors de service, tout aussi
e, où on ne l’entend que là… Il était le seul qui pût se mesurer avec Voltaire et que Voltaire ne faisait pas trembler. Et il l’
tend que là… Il était le seul qui pût se mesurer avec Voltaire et que Voltaire ne faisait pas trembler. Et il l’a bien prouvé da
morceaux de ces pièces et de ces préfaces tout cet affreux plaqué que Voltaire , qui ne travaillait qu’en plaqué dans l’art drama
té d’un fouet qui cingle sans appuyer et qui passe, aurait démoralisé Voltaire . Mais, heureusement pour lui, il ne savait pas l’
gal avec lui ! Du reste, cette plaisanterie voltairienne, appliquée à Voltaire , ne cachait pas dans Lessing l’ignorance, la supe
lus infernal amour-propre qui fut jamais ! Lessing savait bien ce que Voltaire ne savait qu’à peu près ou mal… Linguiste immense
près ou mal… Linguiste immense, fort dans les langues anciennes, dont Voltaire avait seulement éraflé le dictionnaire, Lessing l
gue tous les théâtres de l’Europe moderne, et encore par là il tenait Voltaire , ce menteur et ce pickpocket de Voltaire, qui aur
, et encore par là il tenait Voltaire, ce menteur et ce pickpocket de Voltaire , qui aurait si bien escroqué la gloire d’autrui,
ing n’a point d’autres ennemis que les idées. Excepté son ironie avec Voltaire , et qui n’a nullement le caractère sagittaire et
37 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »
i gagna la cause des vers, et fit perdre la partie à La Motte, ce fut Voltaire . Voici un des plus beaux cas de l’influence de l’
cilité brillante de versificateur, et l’éclat de ses premiers poèmes, Voltaire réduisit les théories de La Motte à passer pour d
rs, de bons morceaux de prose. Les odes de Jean-Baptiste Rousseau, de Voltaire , de Thomas, de Lefranc de Pompignan, de Lebrun —
er de l’épopée ? La Henriade irait rejoindre Alaric et la Pucelle, si Voltaire n’avait entouré son poème, truqué et fardé, de no
nnuyeux Racine ou de l’innocent Delille : les Discours sur l’homme de Voltaire , en s’enveloppant de la dignité du vers, ont perd
s hommes, et sa raillerie s’est abattue, précise, lourde, assommante. Voltaire est exquis, quand il lâche la bride à sa verve et
d’idée, une ombre de sentiment, c’en est assez, et toute la nature de Voltaire se répand dans ces petites pièces. En ce genre, i
ant que les mots de bonne foi où il se mettait sans rire au-dessus de Voltaire . Voltaire, même dans la poésie légère, reste infi
s mots de bonne foi où il se mettait sans rire au-dessus de Voltaire. Voltaire , même dans la poésie légère, reste infiniment sup
d’une bouffonnerie saisissante avec un grain de fantaisie délicieux : Voltaire y porte une justesse aiguë de pensée et d’express
, 1811, in-8, 4 vol. — Thomas. Œuvres complètes, 1773, 4 vol. in-8. —  Voltaire , la Henriade (la Ligue, Genève [Rouen], 1723, in-
38 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »
Chapitre VI. Voltaire historien. « Voltaire, a dit Montesquieu, n’éc
Chapitre VI. Voltaire historien. «  Voltaire , a dit Montesquieu, n’écrira jamais une bonne his
pas pour le sujet qu’ils traitent, mais pour la gloire de leur ordre. Voltaire écrit pour son couvent. » Ce jugement, appliqué
faute, et n’apprêta un plus grand triomphe au christianisme. Comment Voltaire , avec tant de goût et un esprit si juste, ne comp
’un grand homme. » Dans ce portrait, d’ailleurs si élégamment écrit, Voltaire , en parlant d’anachorète, a-t-il cherché à rabais
loquence que les anciens nous aient laissé. Nous ne doutons point que Voltaire , s’il avait été religieux, n’eût excellé en histo
s Bossuet, le premier historien de la France. 172. Un mot échappé à Voltaire , dans sa Correspondance, montre avec quelle vérit
39 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131
embre 1856. Villars au repos ; — à l’Académie. — Une lettre de lui à Voltaire . — Maréchal général, envoyé en Italie. — Sa derni
chal de Villars à nos yeux, c’est assurément son amitié déclarée pour Voltaire . On sait qu’à l’une des premières représentations
u’on nous peint si jaloux, ne paraît pas avoir été du tout inquiet de Voltaire . Pendant ces années 1718-1724, le château de Vill
en a la preuve assez piquante dans une lettre inédite du maréchal16. Voltaire lui avait adressé une pièce de vers pour s’excuse
ort… Mais vous et moi, c’est bien différent, continuait agréablement Voltaire  : si, en l’une de vos belles journées, un coup de
ance, plus importante, où l’on retrouve le témoignage du maréchal sur Voltaire  ; c’est à l’occasion de sa fâcheuse affaire avec
oit allé la chercher dans Villars : Dans le même temps (avril 1726), Voltaire fut mis à la Bastille, séjour qui ne lui était pa
Rohan. Sur des propos très offensants, celui-ci lui montra sa canne. Voltaire voulut mettre l’épée à la main. Le chevalier étai
il prit le parti de faire donner, en plein jour, des coups de bâton à Voltaire , lequel, au lieu de prendre la voie de la justice
, trouva, pour cette fois avec raison, que tout le monde avait tort : Voltaire , d’avoir offensé le chevalier de Rohan ; celui-ci
mettre le battu à la Bastille pour tranquilliser le batteur. Quant à Voltaire , il a toujours convenablement parlé de Villars. I
40 (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336
dans le pays de Rabelais et de Montaigne, de Racine et de Bossuet, de Voltaire et de Montesquieu, « que l’instinct construit les
tution même de la famille, de la société, de l’État ; et qu’enfin, si Voltaire écrit autrement que Bossuet, ce n’est pas seuleme
ltaire écrit autrement que Bossuet, ce n’est pas seulement qu’il soit Voltaire , c’est que de l’un à l’autre tout a changé, c’est
lité, mais ce sont précisément les écrivains du xviiie  siècle, c’est Voltaire trop souvent, ce sont les Diderot et les Rousseau
inations », et qui traiteraient volontiers les Pensées, à la façon de Voltaire et de Condorcet, comme le rêve d’un malade. D’aut
une sévérité d’expression plus forte encore, par Vauvenargues et par Voltaire , peut-être qu’elles ne sont pas si mal fondées qu
aquer, dans l’espérance qu’on se donnera la peine de leur répondre ». Voltaire lui-même n’a pas été plus harcelé des Nonotte et
. Chose curieuse, et d’ailleurs au plus haut degré significative, que Voltaire soit tenté de reprocher à Racine cet excès de sim
u’il appelait d’ailleurs un peu cavalièrement « la du Châtelet » ; et Voltaire maudissait par avance les grandes affaires, les s
’art ignoble de la flatterie136 ». Qui sut en effet mieux flatter que Voltaire , plus hardiment et plus ingénieusement à la fois 
ts plus pénétrants ni des traits d’une éloquence plus persuasive, que Voltaire pour célébrer le « Trajan » qui régnait à Versail
rois, ni à toutes les impératrices d’avoir dans leur jeu politique un Voltaire  : ceux-ci du moins, « Luc et Catau », comme il le
aïre ou Charles XII, mais la diversité, l’ubiquité, l’universalité de Voltaire . « Je doute, lui écrivait-il, s’il y a un Voltair
l’universalité de Voltaire. « Je doute, lui écrivait-il, s’il y a un Voltaire dans le monde : j’ai fait un système pour nier so
es Thucydide, et l’ouvrage de cette académie se publie sous le nom de Voltaire , comme l’action de toute une armée s’attribue au
ande-Bretagne et d’Irlande139. Et en effet, quel genre n’a pas abordé Voltaire  ? Quelle tâche n’a pas entreprise et menée jusqu’
tant d’aspects contradictoires, il n’est enfin et toujours qu’un seul Voltaire en scène. C’est comme un premier moment de surpri
e des anciens les modernes ne puissent opposer un seul poète épique ? Voltaire compose la Henriade, et prend la peine lui-même d
e, d’abord, tout le profit qu’on en pouvait tirer. Le chef-d’œuvre de Voltaire , c’est peut-être encore sa vie. I « Je ne d
de là, de ce premier embastillement, que date pour nous l’histoire de Voltaire . De nombreux auteurs ont pris assez inutilement l
y. Mais c’est peut-être une plaisanterie que d’écrire à l’occasion de Voltaire une biographie du P. Tournemine. Je ne vois même
ecroix, Condorcet, Beaumarchais. Ils mirent donc une note aux vers de Voltaire , comme quoi « Fontenelle et Lamotte avaient loué
naturelle sous cette mensongère excuse ? Mais le vrai, c’est que pour Voltaire le soin de sa dignité ne venait qu’après celui de
ple, également facile, également agile dans le vers et dans la prose. Voltaire a donc écrit quelquefois pour la postérité. Chose
. Car c’est bien là que, sont les chefs-d’œuvre du talent poétique de Voltaire , et plutôt que dans la Henriade, ou dans les Épît
pas le dire trop haut, ni se moquer trop bruyamment de la tragédie de Voltaire , quand on est soi-même, ou qu’on sera, l’auteur d
mis plus d’un quart de siècle à élucubrer160 ! C’est bien ici le vrai Voltaire , le Voltaire tout en nerfs et tout en vanité, jal
quart de siècle à élucubrer160 ! C’est bien ici le vrai Voltaire, le Voltaire tout en nerfs et tout en vanité, jaloux de tous l
vanité, jaloux de tous les applaudissements qui ne vont pas à lui, le Voltaire que la popularité de Jean-Jacques empêchera de do
le Voltaire que la popularité de Jean-Jacques empêchera de dormir, le Voltaire qui n’oubliera jamais l’inquiétude que lui avait
sticité du grand seigneur et dans la clientèle du financier. Et puis, Voltaire a aimé l’argent, non pour l’argent, ni même pour
’est que, quant aux moyens qu’il prit d’édifier cette grosse fortune, Voltaire fut bien l’homme qu’il était en tout, tirant lui-
ministre qui parle ainsi167, — n’est-il pas plaisant d’apprendre que Voltaire en a sa part de responsabilité ? Bien plus, l’aut
de parti pris n’insistent guère que sur ce chapitre des opérations de Voltaire . Mais le capital que plaçait ainsi le grand homme
art Figaro : faire à la fois le bien public et le bien particulier. » Voltaire a décidément excellé dans cet art délicat. Je che
losophie, et moins d’amour certainement pour Émilie que de politique. Voltaire savait le monde, il connaissait la vie, il avait
staller à Cirey. II Ce sont de singulières amours que celles de Voltaire et de la marquise du Châtelet, amours du xviiie  
mutilées : « Voici des fleurs et des épines que je vous envoie, écrit Voltaire en 1736. Je suis comme saint Pacôme, qui, récitan
ns le meilleur ton du xviiie  siècle et dans la manière accoutumée de Voltaire . L’abbé de Voisenon, qui connaissait les huit gro
me du Châtelet avait pris un plaisir de femme à réunir les lettres de Voltaire amoureux, nous apprend qu’elles contenaient « plu
On le dit ; et il est vrai que pendant longues années, au seul nom de Voltaire , les expressions ardentes et passionnées s’échapp
posé son Catéchisme universel que pour avoir enlevé Mme du Châtelet à Voltaire et prévenu la passion de Jean-Jacques pour Mme d’
rs de Mlle de Lespinasse et de d’Alembert, telles aussi les amours de Voltaire et de Mme du Châtelet. Quoi qu’il en soit, rien n
eureuse ou même glorieuse dans la vie, dans l’histoire des travaux de Voltaire . Et d’abord il trouvait à Cirey cet asile sûr et
, comme elle faisait les dépenses du commun ménage : avec parcimonie. Voltaire , en effet, jusqu’alors, n’avait guère travaillé q
flottant et de vague encore à ce moment de sa vie, dans la pensée de Voltaire . Ce fut vraiment l’élève de Clairaut, de Kœnig, d
ce mondain en apôtre des idées nouvelles. En effet, c’est à Cirey que Voltaire composa tous ses écrits scientifiques, dont quelq
ntre à cette galerie de tableaux si brillants. C’est qu’il manquait à Voltaire quelques-unes des parties de l’historien. Sa crit
r lesquels il faut avouer que Montesquieu n’est pas mieux informé que Voltaire , ou plutôt, et à bien des égards, le plus léger d
ssai sur les mœurs, mais celui de l’Esprit des Lois. Malheureusement, Voltaire était Voltaire : il avait une tendance à rabaisse
urs, mais celui de l’Esprit des Lois. Malheureusement, Voltaire était Voltaire  : il avait une tendance à rabaisser, à dégrader l
de Versailles ; tant d’occupations si diverses ne laissaient guère à Voltaire le loisir des œuvres fortes. Et puis, il regretta
rches du luxe et des mille inventions de ce superflu, si nécessaire à Voltaire  ; en vain elle enveloppait le dieu de tous les so
’affluer et venaient brûler leur encens sur l’autel181 : la pensée de Voltaire , à tire d’aile, s’envolait toujours vers Paris, e
elait quelquefois, se ferait honneur et plaisir de ménager la paix de Voltaire avec Nestor, Nestor, le dispensateur des grâces,
urope ne sait rien encore, se croira-t-il lié par la parole du père ? Voltaire saisit avidement l’occasion ; il écrit au cardina
a France187 » ; et Nestor enfin se laisse gagner comme les autres, et Voltaire montre ou plutôt colporte dans Paris une lettre d
tte aux Desfontaines, aux Fréron, aux La Beaumelle d’écrire contre un Voltaire . Aussi, quand il briguera l’entrée de l’Académie
vons l’aveu naïf au plus naïfs des biographes : j’ai nommé Condorcet. Voltaire était certainement dans une passe heureuse. La mo
Fontenoy. Pourtant, ne disons pas, avec de certains apologistes, que Voltaire paya la faveur royale en la même monnaie de cour
ffrages attachés par l’étiquette et les mœurs à toute charge de cour, Voltaire ne méprisait pas l’argent. De plus, on le mettait
 du Châtelet, à la cour de Berlin. Déjà, depuis dix ans, pour attirer Voltaire dans cette caserne enchantée de Potsdam, Frédéric
s, comme d’inventer en soupant quelque noirceur capable d’interdire à Voltaire tout espoir de retour à Paris et de séjour en Fra
iseur de bons mots, mettait à sa plume la bride sur le cou. Deux fois Voltaire avait failli céder aux instances du roi bel espri
ine195. » Il serait facile aujourd’hui d’incriminer les relations de Voltaire et de Frédéric. Dépouiller phrase par phrase leur
our-propre national même le moins susceptible, exploiter enfin contre Voltaire , à grand renfort de mots injurieux, l’irritation
accusation déloyale. Oui, sans doute, on aimerait, pour la dignité de Voltaire et son patriotisme, qu’il eût eu le courage d’opp
tations du roi de Prusse que Gresset et que d’Alembert196. Mais enfin Voltaire , ici, n’est pas le seul coupable ou du moins le s
squ’il partit on cria dans les rues de Paris une caricature : « Voici Voltaire , le fameux Prussien ! Le voyez-vous avec son bonn
e, à cette date, était complice de l’admiration, de l’enthousiasme de Voltaire pour le roi de Prusse, pour le vainqueur de Molwi
c les ennemis de sa puissance et de sa gloire199. Ici, comme partout, Voltaire ne fit donc que se laisser aller à l’irrésistible
, qu’il avait insultée grossièrement, et Louis XV, qu’il avait joué ; Voltaire avait tout pardonné. Jamais cependant fierté n’av
pour s’affermir dans son mépris de l’espèce humaine, mesurer ce qu’un Voltaire était capable de supporter en silence, pour l’hon
uitta régulièrement au poète, à l’historien, au publiciste de Ferney. Voltaire emboursa tout. Non qu’il ne connût pourtant de lo
des leçons qu’il avait déjà reçues. Toutes les fois, par exemple, que Voltaire avait essayé de sortir de son rôle de bel esprit
e sa réponse aux sollicitations parfois indiscrètes que lui adressait Voltaire , et Voltaire ne soufflait mot. Un autre jour, il
aux sollicitations parfois indiscrètes que lui adressait Voltaire, et Voltaire ne soufflait mot. Un autre jour, il le chargeait
s les gazettes203 ». C’était par les « gazettes » aussi que répondait Voltaire , en y faisant imprimer un « sommaire des droits d
rie. On a peine à comprendre que, instruit par de telles expériences, Voltaire ait osé s’aller établir à Berlin. Ne prévoyait-il
pas dire, avec le docteur Strauss, que la faute en fut entièrement à Voltaire , et que Frédéric « l’aurait supporté et choyé ave
n ami205 ». Non ! le siège de Frédéric était fait. Il avait besoin de Voltaire « pour l’étude de l’élocution française » ; c’est
et la chandelle207. Il voulut apprendre au rabais « l’élocution » de Voltaire . Et s’il le choya, ce fut comme on fait une pièce
t comme on supporte un animal favori. Mais il faut convenir aussi que Voltaire , de son côté, ne faillit pas à commettre une seul
t patience ; et peu s’en fallut que, dans les premiers jours de 1751, Voltaire ne fût chassé de Berlin comme un serviteur infidè
Paris, il voulait qu’à Versailles surtout, on crût qu’il vivait, lui, Voltaire , dans la confidence d’un roi, qu’il jouissait à B
s’était sottement privé ? Voilà ce qu’il est difficile de pardonner à Voltaire , voilà quand et comment il a manqué de patriotism
ntre l’arbitraire par l’éclat de la réputation, comme Frédéric traita Voltaire  ? Et qui des deux eut à subir le plus de honteuse
utrageux brûlé dans les carrefours de Berlin par la main du bourreau, Voltaire se confondant en dénégations d’abord, puis en pro
dont Frédéric promettait de faire le temple des grands hommes ? et le Voltaire de jadis, cette âme fière, « qui n’avait pu plier
faire la cour au cardinal Fleury » ? Tout était fini pour cette fois. Voltaire signa, la rage au cœur ; et comment ne pas signer
nissait pour hâter le départ du poète : le 26 mars 1753, à la parade, Voltaire prenait congé de Frédéric pour ne plus le revoir.
vengea brutalement. On sait assez comment il fit arrêter à Francfort Voltaire et Mme Denis, qui venait de rejoindre son oncle.
aire et Mme Denis, qui venait de rejoindre son oncle. Les Mémoires de Voltaire , un des plus merveilleux pamphlets qu’il ait écri
he n’excuse pas le procédé de son gracieux maître. Les trois ans que Voltaire venait de passer auprès de Frédéric lui avaient d
e cette intimité royale, dont il avait payé si chèrement le prestige, Voltaire ne sortait pas sans profit, puisqu’il en sortait
jours agissant, dont l’Histoire de mon temps est un excellent modèle. Voltaire se mit à son école, et, du droit du génie, s’appr
rarement de Luc, parce que je ne pense plus à lui, écrivait plus tard Voltaire à d’Alembert ; cependant s’il était capable de vi
infâme214. » Il fallait avant tout se remettre de tant de secousses. Voltaire hésita quelque temps sur le choix d’une résidence
aible, l’opinion publique assez forte pour qu’un écrivain du renom de Voltaire , approchant de la soixantaine, et cruellement épr
dique à n’être plus, selon le mot de Mme du Deffand, que la livrée de Voltaire , il y fallut toute son incomparable adresse à fla
dente personne à la responsabilité de ses actes. III Depuis que Voltaire avait quitté la France, dans le court espace de q
lèbres discours : ici commence l’histoire d’une France nouvelle. Mais Voltaire était alors à Berlin, mettant la dernière main à
firent pourtant que suivre le mouvement, ils ne le créèrent pas. Mais Voltaire fut le dernier d’eux tous à prendre son parti. Au
chimérique où l’intelligence eût été l’unique mesure des hommes. Mais Voltaire  ? à qui les débuts avaient-ils été plus faciles ?
slier et le Sermon des Cinquante sont les deux premières brochures où Voltaire , selon l’expression de Condorcet, « attaqua de fr
que des attaques indirectes219 ». On ne saurait vraiment souhaiter à Voltaire un plus maladroit ami que Condorcet : c’est lui q
naçait de s’égarer sur Jean-Jacques. Le succès de l’Émile importunait Voltaire  ; moins jaloux de toute renommée, peut-être eût-i
anger. La publication de ces deux brochures marque dans l’histoire de Voltaire la dernière transformation de l’incomparable comé
faut pas s’y tromper : jusqu’au dernier jour, c’est un rôle que joue Voltaire . Le plus aristocrate et le plus arrogant de nos g
illée de toutes les hontes qui déshonorent une femme220. Qu’importe à Voltaire  ? Ne sont-ils pas rois, cardinaux, ducs et duches
s, à ses contradicteurs ? Point. Mais un nommé Clément a prétendu que Voltaire était le neveu du pâtissier Mignot ; il a même os
bé Mignot, conseiller de grand’chambre au parlement Maupeou, neveu de Voltaire , était le petit-fils de ce même pâtissier ; et vo
lus brutale que le sarcasme ou le rire, plus dangereuse et plus sûre, Voltaire n’a garde d’y manquer. Il était bien jeune encore
assion et de la mauvaise foi ? Telle était la liberté selon le vœu de Voltaire , telle sa haine de toute contrainte et son horreu
ncore, qui peuvent servir de conclusion à la philosophie politique de Voltaire  : « Bénissons cette heureuse révolution qui s’est
l’éloquence de l’émotion, l’emportèrent sur la prudence habituelle de Voltaire  ; quoiqu’à vrai dire, si l’on mesure le courage a
qu’à vrai dire, si l’on mesure le courage aux dangers qu’on affronte, Voltaire ne risquât rien, pas même sa tranquillité, à pren
rre ; et quoiqu’on ait d’autre part singulièrement exagéré le rôle de Voltaire , passionnément dénaturé le caractère du premier t
squ’alors, en effet, c’était, comme on dit, d’un air assez dégagé que Voltaire avait louché cette question de la tolérance. « Je
triste nouvelle soulève l’indignation de la grande cité protestante. Voltaire voit « tous les étrangers indignés, tous les offi
mais la foi religieuse de Calas n’était pas en question. Qu’importe à Voltaire  ? Il lui suffit que l’occasion se présente et qu’
37 ». Sans doute, la procédure de réhabilitation une fois introduite, Voltaire se donnera tout entier, se dévouera corps et âme
essera toute l’Europe », car Paris et la France retentiront du nom de Voltaire , car l’applaudissement universel et l’admiration
ison ? C’est dommage, ô Diderot, que vous n’ayez pas lu la lettre que Voltaire adressait, le 30 janvier 1763, à M. Thiroux de Cr
que nous avons toute l’Europe derrière nous. Voilà ce qui intéressait Voltaire pour les Calas, et voilà ce qui l’intéressera pou
des choses. L’erreur des juges de Toulouse leur était personnelle, et Voltaire se fût soucié médiocrement des Calas ou des Sirve
avait pu retenir de la Pucelle d’Orléans, livre attribué au sieur de Voltaire , et de l’Épître à Uranie, ne croyant pas que cela
nt pas que cela pût tirer à conséquence242 ». Le premier mouvement de Voltaire , conformément à sa nature, est de prendre peur. «
lgaire probité, nous les excuserons. Mais quand on a travaillé, comme Voltaire , pendant soixante ans, à jouer un rôle sur la scè
nous appartient, et qui nous appartient tout entier. On ne divise pas Voltaire . Il faut prendre parti : l’applaudir, si vraiment
éfauts, soit vraiment l’homme de son siècle et de sa race, à coup sûr Voltaire fut cet homme. Honneur bien rare, gloire singuliè
jaloux de Molière et jaloux de Racine, il ne put que se recommencer. Voltaire , à quatre-vingt-quatre ans, conservait encore tou
forme, que l’émotion et la sincérité du sentiment aient fait défaut à Voltaire , d’autres les ont possédées, dans l’histoire de n
ce, d’autres à qui n’a manqué presque aucune des qualités du génie de Voltaire , mais qui, par un accord heureux, n’ont oublié d’
Dans le siècle précédent, un grand homme a représenté son temps comme Voltaire a fait le sien, et résumé pour ainsi dire en lui,
oindres qualités de ses illustres contemporains : j’ai nommé Bossuet. Voltaire et Bossuet se ressemblent par plus d’un point : s
nnent du prix à la société des hommes : religion, autorité, respect ; Voltaire , saut deux ou trois fois peut-être, n’est interve
ui. Au foyer de la Comédie-Française, on voit une admirable statue de Voltaire . C’est le Voltaire de Ferney, chargé d’années, ex
er et lancer tout le corps d’une seule détente. C’est bien là le vrai Voltaire , imparfaite ébauche de sa personne peut-être, mai
ient. L’honnête Boileau nommait un chat un chat ; Molière et Regnard, Voltaire et Diderot ont nommé par leur nom beaucoup de cho
sentants. Nul siècle n’a été plus complètement dénué de poésie : dans Voltaire lui-même, combien trouvera-t-on de vers qui parte
d’en équilibrer les parties, il semble qu’on en ait perdu le secret. Voltaire le premier se montre inhabile aux œuvres de longu
mme eux tenir un personnage dans le monde. Il fait fortune, d’abord : Voltaire entend les affaires comme Pâris-Montmartel ; Beau
erney. L’un et l’autre s’efforcent de prendre pied dans la politique. Voltaire négocie des alliances, et Beaumarchais renverse u
qui peut-être n’a de comparable dans notre histoire que celle du seul Voltaire . On ne lui disputera pas la gloire d’avoir été, c
rouvons la prose de Racine un peu maigre, et même parfois la prose de Voltaire . Balzac déclame, mais nous déclamons comme lui, e
et va tenir dans l’opinion le rang qu’ils y ont occupé jusqu’à ce que Voltaire arrive, qui lui-même, nous le verrons, reculera p
homme qui représente peut-être avec Racine dans le genre tragique, et Voltaire dans le genre familier, la perfection classique d
ux habitudes et à la pente de la conversation et de la vie mondaines. Voltaire et les siens, dans le siècle suivant, en sont un
rappeler ce qu’ils ont tous dirigé de critiques, et sans en excepter Voltaire , contre le style de Molière ? N’est-ce pas encore
epter Voltaire, contre le style de Molière ? N’est-ce pas encore lui, Voltaire , qui trouve le style de Racine trop simple, trop
lait je ne sais où Le héron au long bec emmanché d’un long cou ? Que Voltaire ait tort, que Voltaire ait raison, ce n’est pas c
éron au long bec emmanché d’un long cou ? Que Voltaire ait tort, que Voltaire ait raison, ce n’est pas ce que j’examine. Je sui
s voyez ici, c’est l’opposition que je vous signalais tout à l’heure. Voltaire lui-même, assez naturaliste, ou assez naturel pou
uplet épique. 20. Expression du docteur Strauss, dans son livre sur Voltaire . 21. Un assez grand nombre des Chansons de gest
le lieu. 32. Saint-Marc Girardin, traitant un jour de la Pucelle de Voltaire , ajoutait en terminant : « Je voudrais pouvoir di
littérature, que c’est une mauvaise pensée qui a travers l’esprit de Voltaire , mais que la nature et le caractère de l’esprit f
de l’esprit français. » Rien de plus vrai : « l’épopée honteuse » de Voltaire vient en droite ligne de la veine où les trouvère
rimm, édition Tourneux. Paris, 1878. Garnier. 135. Desnoiresterres, Voltaire et la société au xviiie  siècle, 8 vol. Paris, 2e
complètes de Frédéric le Grand, t. XXI, p. 266. 139. D. F. Strauss, Voltaire , six conférences. 140. Correspondance de madame
la détention-des philosophes, II, p. 22. Dans la liste des objets que Voltaire demande qu’on lui fasse parvenir à la Bastille et
e poète Gabriel Triaquero passe pour avoir été tracé sur le modèle de Voltaire , que Lesage ne semble pas avoir jamais beaucoup a
s lettres à Cideville, t. LII, pp. 81, 82. 159. Lettres inédites de Voltaire , publiées par M. de Cayrol, t. I, p. 375. 160.
, t. I, p. 22. Il n’y a pas la moindre ironie dans l’éloge qu’en fait Voltaire . 162. L’un de ses biographes, Duvernet (Vie de
qu’en fait Voltaire. 162. L’un de ses biographes, Duvernet (Vie de Voltaire , édit. de 1797, p. 81), fait à ce propos une réfl
p. 81), fait à ce propos une réflexion qui doit venir en droiture de Voltaire lui-même : « Si Socrate eût été riche, dit-il, et
trouvera ces détails et d’autres semblables dans la Correspondance de Voltaire , telle qu’elle figure dans les Œuvres complètes ;
s chercher plutôt dans le livre de M. Courtat : Les vraies lettres de Voltaire à l’abbé Moussinot. Paris, 1815. A. Lainé. M. Des
complètes, t. XII, p. 141. Maintenant cette ode est-elle vraiment de Voltaire  ? C’est peut-être ce qu’on ne saurait positivemen
tivement affirmer. Beuchot fait remarquer qu’elle ne figure au nom de Voltaire que depuis 1807, sur un témoignage d’une valeur d
nage d’une valeur douteuse. Je la rappelle donc sans faire l’injure à Voltaire d’en citer une strophe. 165. Lettres de Voltair
s faire l’injure à Voltaire d’en citer une strophe. 165. Lettres de Voltaire au président de Brosses, p. 61. Foisset, Voltaire
. 165. Lettres de Voltaire au président de Brosses, p. 61. Foisset, Voltaire et le président de Brosses. Paris, 1858. Didier.
s vers est malheureusement trop caractérisé par cet autre quatrain où Voltaire s’appelle lui-même « le bâtard de Rochebrune » (Œ
snoiresterres « un aimable chansonnier ». 172. Lettres inédites de Voltaire , publiées par M. de Cayrol, t. I, p. 100. 173.
re, publiées par M. de Cayrol, t. I, p. 100. 173. Condorcet, Vie de Voltaire . 174. Œuvres complètes, t. LII, p. 376. 175. D
t. LIX, p. 14. 178. Voir sur ce point Edgar Saveney, la Physique de Voltaire . 179. Œuvres complètes, t. XXVI, p. 295. — Dict
ui faire sa cour à sa toilette, en lui découvrant sa gorge : Eh bien, Voltaire , que feriez-vous de mes tétons si vous en étiez l
Œuvres complètes, t. XXXVIII, p. 539 et p. 530. 192. Bien entendu, Voltaire ne déboursa rien, mais il emboursa quand il quitt
Œuvres complètes de Frédéric le Grand, t. LV, p. 438. 205. Strauss, Voltaire , six conférences, trad. franç. 206. Œuvres comp
207. Voyez le détail de ces histoires dans Desnoiresterres, t. IV, Voltaire et Frédéric, et, pour les tripotages de Voltaire
noiresterres, t. IV, Voltaire et Frédéric, et, pour les tripotages de Voltaire à Berlin, Desnoiresterres, même vol., et Strauss,
ni dans l’édition de Kehl, ni dans l’édition Beuchot. 211. Strauss, Voltaire . 212. Œuvres complètes, t. LX, p. 333. 213. Œ
. 222. Œuvres complètes, t. LXVIII, p. 397. 223. Desnoiresterres, Voltaire et la société au xviiie  siècle, t. I, p. 176, 17
il n’y aurait plus de famille en sûreté. Il s’agissait de l’asile que Voltaire venait de donner à Mlle Corneille, et Fréron avai
te publication, qui contient un certain nombre de lettres inédites de Voltaire , donnée par M. Foisset : Voltaire et le président
rtain nombre de lettres inédites de Voltaire, donnée par M. Foisset : Voltaire et le président de Brosses. L’origine de cette in
intraitable rancune était que le président n’avait pas voulu faire à Voltaire le cadeau de quatorze moules de bois. 227. Œuvr
tion Assézat et Tourneux, t. XVIII, p. 97. 239. Œuvres complètes de Voltaire , t. LX, p. 531. 240. Œuvres complètes, t. LXI,
 LXIII, p. 177, à M. d’Alembert, 13 juin 1766. 242. Desnoiresterres, Voltaire , etc., t. VI, p. 486, d’après les Arch. nationale
41 (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146
, Th. de Banville et Monselet, tous reçoivent sur la tête le buste de Voltaire . — Ils se contentent d’abord de s’étonner, puis f
i-gît la littérature de 1825… En avant, mes amis. Sus au romantisme ! Voltaire et l’École normale ! » Sarcey de Suttières.
que les Réalistes ! Vous vous croisez pour Racine, l’École normale et Voltaire , qui sont en très mauvais termes avec M. Champfle
ès mal, vous avez fait vœu d’aller toujours à l’amble du bon sens, et Voltaire , que vous encensez exclusivement, n’aime pas le p
censez exclusivement, n’aime pas le parfum acre et violent de l’ode. Voltaire  ! vous l’associez étrangement à vos antipathies.
n, dans les jambes du romantisme ? J’en doute. Soyez persuadé que, si Voltaire vivait de notre temps, Hugo et lui se tireraient
ndraient l’un l’autre en grande estime. — S’il vivait de notre temps, Voltaire écrirait l’Histoire de Charles XII et le Siècle d
u crépuscule. Croyez-moi, Monsieur, ne soyons pas exclusifs. Saluons Voltaire bien bas, mais rangeons-nous respectueusement sur
’écrivain un outil aussi solide et aussi merveilleux que la langue de Voltaire  ? Et cet outil, êtes-vous autorisé à le jeter par
e du Romantisme ! Il serait tout aussi raisonnable de faire Racine et Voltaire responsables de Pagès (du Tarn) ; c’est comme si
ais, Balzac, Hugo, Musset, George Sand, Lamartine : comme si, hors de Voltaire , il n’y avait pas de salut littéraire possible !
anarchique de notre temps ! Il jurait si agréablement par la canne de Voltaire qu’il ne reconnaîtrait jamais le nouvel état de c
ui demanda de quel droit il publiait des Odes funambulesques, puisque Voltaire ne s’était jamais permis de rien faire sous ce ti
angage : “ Qui vous a permis de faire des contes romains ? Est-ce que Voltaire , lui, a jamais fait des contes romains ?… L’imagi
d’obélisques. Je vous demande un peu s’il est jamais venu à l’idée de Voltaire de décorer de sphinx en granit rose le péristyle
t vous savez que c’est aux Français seuls qu’il est interdit — de par Voltaire  — de rêver, d’être mélancoliques et de faire de l
42 (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série
éfiant » ; et il y a longtemps qu’en pareille matière l’admiration de Voltaire ou celle même de Bossuet ne commandent, n’engagen
mières sont de 1624 ; — et je ne dis rien de Montaigne, ou de Calvin. Voltaire parle mieux, quand il veut qu’on rapporte aux Pro
qualités, plus d’éloquence, comme Bossuet, et autant d’esprit, comme Voltaire — qui sont avec Pascal les maîtres de la prose fr
en propres termes, que je ne suis point de Port-Royal. » Quand c’est Voltaire qui retourne ainsi leurs propres armes contre ses
ie  siècle n’a jamais eu l’idée de les faire servir. Mieux que cela : Voltaire lui-même, à ce que l’on conte, n’a-t-il pas faill
mproprement, aurait alors suscité une nouvelle littérature : celle de Voltaire et de Montesquieu, de Diderot et de Rousseau, de
nces, plus ou moins conscientes, sont déjà les tendances du siècle de Voltaire , la génération des Perrault et des Fontenelle, — 
e — « de grands talents bien plus que de lumières », ainsi qu’un jour Voltaire l’appellera, mais qui n’en est pas moins le siècl
me. Pourquoi, par exemple, dès 1728, dans ses Lettres philosophiques, Voltaire a-t-il pris Pascal à partie, ou pourquoi, dans le
scal en un halluciné ? « Va, va, Pascal, laisse-moi faire — écrivait Voltaire dans une lettre bien connue à son ami d’Argental,
public de la religion qu’il ne devait revêtir que beaucoup plus tard, Voltaire , servi par son instinct, avait compris que l’on n
origines, nouveaux ou étrangers dans leur propre patrie. Au regard de Voltaire lui-même — en qui, comme l’on sait, quelque timid
suffirait au besoin de noter la place qu’elle occupe dans l’œuvre de Voltaire , qui, de tous les écrivains du temps, lui est san
ns doute non pas le plus hostile, mais au moins le plus récalcitrant. Voltaire , pour croire au progrès, et surtout au progrès mo
res de l’idée de progrès, ceux qui l’ont répandue dans le monde. Mais Voltaire , lui, pense, à l’égard de la « canaille », qu’ell
e Mondain jusqu’à l’Essai sur les mœurs, voyez comme les instincts de Voltaire et les traditions qu’il a héritées du siècle préc
a religion. Par la place que l’idée du progrès occupe dans l’œuvre de Voltaire , on peut juger de celle qu’elle tient dans l’œuvr
et par définition, ne saurait être de sa compétence ? L’homme tel que Voltaire lui-même, Diderot, Montesquieu, Buffon, Rousseau,
n pu renoncer aux « tourbillons » de Descartes, et les traiter, comme Voltaire , avec presque autant de dédain que la « vision en
rentissage que le sien. Mais bourgeois de Paris, comme Boileau, comme Voltaire — et petit bourgeois, fils de Jean Poquelin, marc
vous se faisant gloire d’avoir ouvertement attaqué la religion ? Mais Voltaire même, au siècle suivant, ne posera qu’à peine ; e
’est nous, critiques dramatiques et conférenciers de l’Odéon, fils de Voltaire et du xviie  siècle — qui n’usons de la religion,
netteté. Mais, en attendant, c’est, assez si l’on se rend compte que Voltaire et Diderot, par exemple, ont bien là leurs vraies
nes. Je ne parle point de Rousseau : Rousseau vient d’ailleurs ; mais Voltaire et Diderot y sont bien tout entiers. Si je l’ai d
redire : avec une sûreté de coup d’œil singulière, c’est à Pascal que Voltaire , dès 1728, s’en est pris tout d’abord, et c’est d
ait au nom des « honnêtes gens » en effet, qu’il écrivait aussi, lui, Voltaire , dans ses Remarques sur les Pensées de Pascal :
nature, pour ainsi dire, ce n’en est pas l’apothéose, ni la religion. Voltaire , à bien des égards, est toujours du xviie  siècle
; et, cette religion de la nature qui n’était encore enveloppée, chez Voltaire et chez Molière, que comme une conséquence lointa
c’est ce que je n’oserais dire, mais c’est ce qui n’importe guère. Ni Voltaire , ni Diderot non plus n’ont prévu, ni sans doute v
tout doucement, et, presque insensiblement, passe-t-on de lui-même à Voltaire et à Diderot. Il est de la famille ; et sans essa
lettres. On l’eût fâché, blessé même de le comparer à Fontenelle ou à Voltaire . Je ne dis rien des autres, les Duclos, les Jean-
omme du monde, qui a un état et une condition. Qu’est-ce que seraient Voltaire ou Fontenelle, s’ils n’étaient les auteurs de leu
 ce qui sans doute est dit d’une manière galante, — et il déclare que Voltaire ne fera jamais « une bonne histoire ». A-t-il écr
e propre de gravité qui persiste sous l’affectation, et ce mot est de Voltaire  : « C’est faire le goguenard, disait-il, dans un
e que faisaient, vers le même temps que Montesquieu, pour l’histoire, Voltaire , dans son Essai sur les mœurs, et pour la science
érudite avec les Bénédictins, polémique avec Bossuet, narrative avec Voltaire , l’histoire, avec l’Esprit des lois, devient phil
e cinq ou six cents autres », quand on l’eut vu, on ne l’oublia plus. Voltaire même, autant qu’il le pouvait, se mit à l’école d
ndispensable à l’intelligence entière de ses œuvres, c’est assurément Voltaire  ; — et on en voit aisément les raisons. Il a d’ab
de Rousseau, pour la connaissance du caractère ou de la politique de Voltaire , et pour l’histoire même du mouvement philosophiq
littérature française en nous donnant une Bibliographie des œuvres de Voltaire , dont l’intérêt, pour être autre et moins piquant
u premier abord, n’est cependant pas moindre que celui des Études sur Voltaire de M. Gustave Desnoiresterres, ou des précieux co
ondorcet jusqu’à M. Desnoiresterres presque toutes les biographies de Voltaire participent de l’intérêt de sa vie — ce qu’on ne
sa vie — ce qu’on ne pourrait pas dire des biographies de Rousseau, — Voltaire ne l’aura pas été moins en fait de bibliographe.
été moins en fait de bibliographe. On peut diviser l’œuvre entière de Voltaire en trois parts d’inégal volume, d’inégale importa
ait la lire, car il y faut, quelque apprentissage, on y retrouve tout Voltaire , et les plus fameux de ses contemporains avec lui
ir et mesurer la nature, la grandeur, et la direction de l’action que Voltaire a exercée sur son siècle. La tâche en est d’aille
ucoup moins fatigante, et plus profitable aussi qu’on ne le croit. Si Voltaire est en effet souvent superficiel, il ne l’est pas
la Bibliographie des œuvres dramatiques, poétiques, et historiques de Voltaire . Il a consacré le second aux Mélanges. Enfin, dan
et l’examen des nombreux écrits plus ou moins faussement attribués à Voltaire . Mais nous nous reprocherions d’attendre pour par
re auraient exercée sur la formation ou le développement des idées de Voltaire . Si l’on en croyait effectivement la plupart des
ds, les Anglais aussi, M. John Churton Collins, par exemple, dans son Voltaire en Angleterre (1886), ou M. Édouard Herz dans son
, dans son Voltaire en Angleterre (1886), ou M. Édouard Herz dans son Voltaire et la procédure criminelle au xviiie  siècle (188
c’est à Newton et à Clarke, c’est à Collins, à Toland, à Woolston que Voltaire devrait les principes au moins de sa philosophie,
du génie de sa race. Sans aller jusque-là, les biographes français de Voltaire , avec cette singulière manie que nous avons d’en
sur nous, une paraissent pourtant avoir beaucoup exagéré la dette de Voltaire envers les philosophes et les libres penseurs ang
Entre Spinoza, que le xviie  siècle a d’ailleurs assez mal connu, et Voltaire , dont nous parlons, Bayle a été, non seulement en
mpelle intrare, dont le titre même ressemble à celui d’un pamphlet de Voltaire . Avant que Collins eût composé ses Discours sur l
où l’on apprenait pour ainsi dire à lire, et l’arsenal dialectique où Voltaire devait toujours puiser plus tard de préférence au
es sociétés qu’il fréquentait. On oublie trop, en vérité, que lorsque Voltaire débarqua pour la première fois en Angleterre, au
ces idées que Bayle avait insinuées sous le couvert de son érudition, Voltaire les avait entendu soutenir et discuter, il les av
ait mieux cette autre manière de dire la même chose : avant qu’il fût Voltaire , il avait déjà trouvé, dans la France du temps de
ter et achever la preuve. On peut lire, en effet, dans les Poésies de Voltaire , une pièce intitulée, selon les éditions : Épître
ain qu’elle courait manuscrite en 1731. Il y avait alors deux ans que Voltaire était revenu d’Angleterre. Mais, d’autre part, on
èce encore plus hardie, qui n’a pas été recueillie dans les œuvres de Voltaire . Et dans l’un comme dans l’autre cas, une telle p
elle est antérieure de quatre ou cinq ans pour le moins au départ de Voltaire pour l’Angleterre. Avant d’avoir lu ni Toland ni
d’avoir lu ni Toland ni Collins, avant même de connaître Bolingbroke, Voltaire était donc en possession des principaux arguments
l’avons dit, sont uniquement consacrées aux Mélanges. Les Mélanges de Voltaire , si l’on veut se faire une idée du contenu des qu
nfin, parmi ces questions, à dater de 1760, il en est surtout deux ou Voltaire ne se lasse pas de revenir, sans autrement se sou
t ; et si, pour la première période, nous n’avons plus les lettres de Voltaire à Mme du Châtelet, ni l’espérance qu’on les retro
ouve un jour, on publiera sans doute les six ou sept cents lettres de Voltaire au banquier Tronchin, mais elles ne sont pas enco
soin, maintenant, que nous l’aidions à son tour. Oui, dès l’époque où Voltaire écrivait l’Épître à Uranie, si ses idées n’étaien
aussi le jeune homme avait commencé. En effet, le dernier ouvrage de Voltaire est une suite de Remarques sur les Pensées de Pas
Pascal. Autre preuve, en passant, que la polémique antireligieuse de Voltaire , pour être d’un goût généralement douteux, n’est
e qu’il ressentait pour Armand Arouet, son « janséniste de frère », — Voltaire a bien pu n’opposer que de médiocres raisons à l’
écarter, pour arriver au but qu’il entrevoyait. La « philosophie » de Voltaire ne pouvait s’établir que sur les débris de celle
le, adversaire ou allié de sa cause, n’a discerné plus clairement que Voltaire , ni surtout avant lui. Cependant, après le premie
la chaleur. Nous pouvons ajouter que, sans ses travaux scientifiques, Voltaire , quelques années plus tard, n’aurait jamais exerc
de se haïr et de se combattre, le pouvoir s’est efforcé de conquérir Voltaire , et Voltaire d’embrigader avec lui, si je puis ai
t de se combattre, le pouvoir s’est efforcé de conquérir Voltaire, et Voltaire d’embrigader avec lui, si je puis ainsi dire, un
prendre tous les moyens qu’il eût fallu, d’absorber la réputation de Voltaire au profit de la gloire du règne ; et Voltaire s’e
sorber la réputation de Voltaire au profit de la gloire du règne ; et Voltaire s’est flatté que par le moyen des maîtresses, don
son grand Frédéric ou dans sa grande Catherine. Joignez enfin que, si Voltaire aimait à parler et à écrire librement, il y avait
berté : c’était la popularité. Jamais homme n’a été plus soucieux que Voltaire , d’être en intime et perpétuel contact avec l’opi
aladroite surtout, dont ils allaient être victimes. Et voilà pourquoi Voltaire , avant de se ranger de leur bord, attendit qu’ils
importantes que soulève naturellement une Bibliographie des Œuvres de Voltaire . Ai-je besoin de dire qu’il y en a bien d’autres
’autres encore ? Je ne parle pas ici des moindres, comme de savoir si Voltaire est effectivement l’auteur des Anecdotes sur Frér
x, qui peuvent nous apprendre beaucoup de faits nouveaux de la vie de Voltaire , ne changeront rien, ou bien peu de chose, à ce q
pas beaucoup le jugement définitif à porter sur la Correspondance de Voltaire . Imprimée pour la première fois, dans son ensembl
 — on sait peut-être que, pour diverses raisons, la Correspondance de Voltaire ne l’a pas été très fidèlement, avec le scrupule
des originaux permettra de rétablir dans son authenticité le texte de Voltaire , nous nous féliciterons qu’on le fasse. Mais, apr
ue de mieux connaître l’histoire du « ménage » et des « finances » de Voltaire , — ne croyons pas que sur la plus diverse, sur la
our, mais nous possédons aujourd’hui plusieurs milliers de lettres de Voltaire , dont il me suffirait qu’une centaine fussent aut
rencontrait un, de nous donner quelque jour, de la Correspondance de Voltaire , une édition plus complète, plus authentique, et
aint-Simon de M. de Boislisle ferait aisément de la Correspondance de Voltaire  ; — je me trompe, il ne le ferait pas aisément ; 
ais de qui et de quoi n’est-il pas question dans la Correspondance de Voltaire  ? et en hommes ou en femmes, depuis le grand Fréd
esoin des complices. Une édition bien annotée de la Correspondance de Voltaire formerait un tableau de l’histoire du xviiie  siè
co a dressé la liste de toutes les lettres qui nous sont parvenues de Voltaire , en indiquant pour chacune où l’on en retrouverai
re édition. À mesure donc que l’on découvrira de nouvelles lettres de Voltaire — et comme le disait Beuchot, on en découvrira ju
nous la donne peut-être lui-même, c’est la trame d’une biographie de Voltaire plus complète et surtout plus exacte qu’aucune de
onc trop recommander, en terminant, cette Bibliographie des œuvres de Voltaire à tous ceux qui s’intéressent à Voltaire, en part
Bibliographie des œuvres de Voltaire à tous ceux qui s’intéressent à Voltaire , en particulier, et, plus généralement, à l’histo
de tous nos grands écrivains, comme nous le disions en commençant, si Voltaire est peut-être celui dont la bibliographie est le
novembre 1889. II Il y a de cela cent cinquante ans passés, et Voltaire en avait trente-sept. La Bastille et l’exil avaie
», mais d’ailleurs un assez vilain homme, et qui se croyait l’égal de Voltaire pour quelques farces de la Foire — à moins que ce
uler tant de larmes. Mais en dépit des médisants, les dames, pour qui Voltaire l’avait écrite, n’en continuèrent pas moins d’app
 pour ne pas dire un maître. Telle fut l’opinion des contemporains de Voltaire , et telle était encore, cinquante ans plus tard,
e Zaïre !… Mais prétendrais-je retracer un tableau fait de la main de Voltaire avec les crayons de Melpomène ? » Ainsi s’exprime
rayons de Melpomène ? » Ainsi s’exprimera La Harpe, dans son Éloge de Voltaire , en 1780. Et Condorcet, à son tour, quelques anné
orcet, à son tour, quelques années plus tard, en 1789, dans sa Vie de Voltaire  : « Cette pièce est la première où, quittant les
ce est la première où, quittant les traces de Corneille et de Racine, Voltaire ait montré un art, un talent et un style qui n’ét
mblable, suivie d’une sanglante « méprise », je puis même ajouter que Voltaire n’a pas la gloire d’en avoir inventé les ressorts
ais aussi qu’en même temps que de Crébillon ou d’Houdart de la Motte, Voltaire , dans Zaïre, s’est inspiré de Racine, de Molière,
lade imaginaire. Et je sais enfin ce que l’on peut penser du style de Voltaire , de sa phraséologie pompeuse et sentimentale, de
mon avis. Il y court, il y pleure, des dames mêmes s’y évanouissent. Voltaire en eût-t-il demandé davantage ? Et ce qui nous fa
bien d’autres mérites, et l’intérêt en est fait d’abord de celui que Voltaire y a pris. Rien de moins commun en tout temps, on
Tyran ? C’est ainsi que ni son Œdipe, ni sa Mariamne, ni son Brutus, Voltaire n’avait traité ces sujets lointains pour eux-même
our mettre Zaïre fort au-dessus de la plupart des autres tragédies de Voltaire . Elle est vivante ; et elle l’est parce que, si j
amoureux ? N’ayant pas encore d’état de maison ni de domicile à lui, Voltaire , en 1732, logeait au Palais-Royal, chez Mme de Fo
pas chez Mme de Fontaine-Martel que se serait nouée « l’affaire » de Voltaire et de Mme du Châtelet, dont les « commencements »
est encore trop du monde, presque honteusement ; plus librement avec Voltaire  ; hardiment enfin chez Prévost, il semble, à ce m
qu’il y avait de « galanterie » dans son Œdipe ou dans son Ériphyle, Voltaire l’avait imité de Corneille, et surtout de Quinaul
œuvres vivement senties, pour ainsi parler. Amoureux lui-même ou non, Voltaire , en écrivant Zaïre, a vivement senti, vivement ex
la croyance en conflit avec la passion, et la religion avec l’amour, Voltaire a eu le bonheur de porter à la scène un de ces « 
temps, le moment historique, les circonstances et les personnages que Voltaire dans sa Zaïre. Car il n’y a pas jusqu’aux traits
ient compris qu’en même temps que, sur les époques de l’irréligion de Voltaire , ils se trompaient sur l’effet réel de la tragédi
aire, ils se trompaient sur l’effet réel de la tragédie. Si peut-être Voltaire ne l’a pas très bien vu, ni surtout très heureuse
rdites au drame ou au roman. À cet égard même, quoiqu’elles soient de Voltaire , Zaïre et Alzire ne sont pas tellement éloignées,
nous disions, il prenait sans doute un malicieux plaisir à louer dans Voltaire ce qu’il y trouvait de moins « voltairien », mais
aire. Dans ce livre célèbre, n’est-ce pas, en effet, aussi lui, comme Voltaire , le sentiment, l’imagination, les sens mêmes qu’i
est rare dans la tragédie. J’y retrouve encore celle « humanité » que Voltaire appelle quelque part le « premier caractère d’un
evait parler alors, et dans ces vers galants, faibles, et harmonieux, Voltaire a fait passer le sourire heureux et aimable, les
même de la politesse des mœurs, du plaisir et de la joie de vivre que Voltaire , dans Zaïre, a fixé pour toujours. Et ce mérite,
taire lui-même ! Et c’est pour ces raisons, qu’unique dans l’œuvre de Voltaire , Zaïre l’est aussi dans son genre, et, marquant u
ut le profit que j’en ai tiré. Mais en attendant, puisque l’Étude sur Voltaire semble avoir fait — je ne sais pourquoi — plus de
t que, si je ne partage pas de tous points l’opinion de M. Faguet sur Voltaire , je partage encore bien moins celle de ses contra
x nous l’avons payé. On nous répète, en effet, tous les jours que, si Voltaire et quelques autres n’avaient pas écrit, « notre m
il s’agit de savoir ce que nous leur devons, et, comme dans le cas de Voltaire , si les charges de l’hérédité n’en passeraient po
d’avoir rendu « le métier d’écrire plus facile », au lieu d’en louer Voltaire , il se pourrait que l’on dût l’en blâmer. De même
de Pologne, je ne vois pas qu’il y ait lieu d’être si reconnaissant à Voltaire de nous en avoir enseigné la manière ; — ou plutô
i de trop aisées, depuis cent ans, aux Gaudissart et aux Homais. Mais Voltaire ne s’est pas contenté de leur rendre le métier pl
? Ce que M. Émile Faguet s’est en effet efforcé de montrer, c’est que Voltaire fut l’homme du siècle, le courtisan de l’opinion
é est surtout d’en avoir manqué. Je ne sache pas du moins une idée de Voltaire qui lui appartienne, qui soit sa découverte ou so
rotestants qu’aux catholiques du siècle précédent. En 1755 encore, et Voltaire ayant déjà passé la soixantaine, on sait que les
essentiellement l’indifférence en matière de religion. Qu’est-ce que Voltaire a fait pour le triomphe de l’idée de Tolérance ?
nt général des mœurs autour de lui. Si le Traité de la Tolérance, que Voltaire écrivit en faveur des Calas, est de 1763, le Dict
hique sur le Compelle intrare est de 1687, c’est-à-dire d’un temps où Voltaire n’était pas encore né. Or, puisque je crains bien
c : le maître des esprits au xviiie  siècle, celui de Bolingbroke, de Voltaire et de Lessing, ç’a été Bayle ; — et la philosophi
ke, de Voltaire et de Lessing, ç’a été Bayle ; — et la philosophie de Voltaire , notamment, on la retrouve dans Bayle tout entièr
s Lettres philosophiques ; et parlons alors, mais alors seulement, de Voltaire . Faut-il préciser son rôle encore davantage ? Aus
sécution obscure qu’ils aient été les victimes ou plutôt les martyrs, Voltaire ne s’en est pas ému. « Qu’on pende le prédicant R
quand le retentissement s’en fut étendu à l’Europe entière, et quand Voltaire eut vu quelle incomparable occasion c’était de ra
’Émile, dont le succès grandissant importunait bien des oreilles ; et Voltaire reprit ou reconquit sur l’opinion publique l’asce
ideuses tortures. Nature délicate, impressionnable et nerveuse, quand Voltaire se représentait le supplice de Jean Calas ou celu
il m’a paru que, si l’honneur, si la gloire, si la part originale de Voltaire dans l’œuvre du xviiie  siècle étaient vraiment q
e, c’est « pour l’amour de l’humanité ». Si l’on ne peut pas dire que Voltaire ait aimé les hommes, il a aimé l’humanité. Son ir
utre : c’est celle de la grandeur, et — s’il ne s’agissait pas ici de Voltaire , — je dirais, c’est celle de la sainteté de l’Ins
leurs maux, ce que les hommes ont encore inventé de mieux aux yeux de Voltaire , c’est de les mettre en commun, et la société seu
pour parler la langue d’aujourd’hui, rien n’a paru plus scandaleux à Voltaire que la prétention d’un Rousseau voulant refondre
suis bien obligé de dire, cependant, que si nous devons savoir gré à Voltaire d’avoir défendu contre les encyclopédistes et con
été le plus doux et le plus facile, sinon le plus glorieux, de vivre, Voltaire a senti vivement le prix de la civilisation ; et
esquieu, lui tout seul, n’était pas incapable d’en faire la fortune ? Voltaire , pour sa part, l’a plutôt obscurcie de tous les p
voltairiens. Il est temps, en effet, d’y venir ; et si l’on accorde à Voltaire d’avoir été parmi nous le propagateur de ces idée
usqu’au bout des ongles, l’institution sociale n’a d’autre objet pour Voltaire que d’aider les honnêtes gens à « cultiver les ar
ndition de ne pas s’expliquer, on peut donc bien être reconnaissant à Voltaire d’avoir défendu l’Institution sociale : il est pe
use et que je n’oserais pas décider. Mais de vouloir la fonder, comme Voltaire , sur l’utilité générale considérée comme adéquate
ue ce ne soit bien profondément mépriser ses semblables. Je crois que Voltaire les méprisait et s’en moquait à la fois. Exigera-
es heureux effets. Aussi longtemps qu’il y aura des hommes, le nom de Voltaire sera certainement attaché au souvenir de l’abolit
rture ou sur l’esclavage. Comme la plupart des Français de son temps, Voltaire avait le cœur sec ; sa sensibilité, très vive, ma
 fanatisme » des maux qui tiennent à la condition même de l’humanité, Voltaire ment et il sait qu’il ment. Il sait parfaitement
veux dire en plaçant dans cette vie même le but et la fin de la vie, Voltaire a renouvelé parmi nous cette crainte de la mort q
r. En apprenant aux hommes à respecter la vie de leurs semblables, si Voltaire leur a surtout appris à respecter la leur, on ne
conclure ; et, sans doute, on ne peut pas ne pas être reconnaissant à Voltaire de nous avoir rendu la « vie plus douce », mais s
as se garder d’en atteindre le principe ? C’est ici le grand crime de Voltaire , ou si l’on aime mieux, c’est ici que nous toucho
bon de remettre ces textes sous les yeux des lecteurs. Non seulement Voltaire n’a pas rendu justice au christianisme — ce qui s
ndition présente en transportant l’esprit dans une région supérieure. Voltaire est venu la ridiculiser. Exigera-t-on encore que
le temps de le lire ; et, à ceux qui l’ont lu, on leur demande ce que Voltaire leur a fait, pour le traiter comme ils le font ?
a première était de marquer deux époques très distinctes de la vie de Voltaire . Il y a un Voltaire bourgeois et presque gentilho
marquer deux époques très distinctes de la vie de Voltaire. Il y a un Voltaire bourgeois et presque gentilhomme, l’auteur de Zaï
nie s’enveloppe encore de politesse ou, au besoin, de courtoisie ; un Voltaire « tout à l’ambre », paré et fardé, dont les allur
ey, le chambellan de Frédéric et l’amuseur de la grande Catherine, un Voltaire insolent et cynique, l’auteur du Dîner du comte d
e des Lettres sur la Nouvelle Héloïse ou des Anecdotes sur Fréron, le Voltaire dont la facile audace n’a d’égale que la grossièr
eté : c’est celui qu’on ne lit plus guère — et on a bien raison, — le Voltaire des Mélanges, mais c’est, celui qui a pourtant ag
rtant agi. On ne saurait trop le redire : jusqu’aux environs de 1750, Voltaire n’a passé parmi ses contemporains que pour « un b
l’histoire des familles naturelles d’esprit, de bien savoir quel fut Voltaire . Or, ni Rousseau, ni Buffon, ni Montesquieu n’ont
Rousseau, ni Buffon, ni Montesquieu n’ont eu la brillante facilité de Voltaire , cette rapidité d’assimilation et d’improvisation
’est-ce pas comme si l’on disait que le voltairianisme existait avant Voltaire  ? Et le fait est qu’en lui vous aurez beau cherch
son temps de son espèce, autre en nature, et non pas seulement comme Voltaire en degré. C’est pourquoi l’on peut dire de lui qu
u. Mais, parce que nous ne pouvons pas dire quelles sont les idées de Voltaire , et parce que d’ailleurs il n’y a pas une idée de
eau lui-même, quand Rousseau les eut jetées dans la circulation — que Voltaire n’ait supérieurement exprimée, c’est pour cela qu
leur troupe — ne faut-il pas confondre le trompette avec le général. Voltaire n’a été que le trompette ou le clairon retentissa
mmes, les plus portés à l’ironie : Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Voltaire , d’Alembert, Grimm encore, si l’on veut, Marmonte
a raison, et il dit vrai quant au fond. Du jour au lendemain, ce que Voltaire lui-même, en quarante ans de labeur acharné, n’ét
hèdre ; c’étaient des confrères qui venaient on ce temps-là d’obliger Voltaire à partir pour Berlin ; c’étaient naturellement de
ue devait exaspérer le bruit étourdissant du succès de Rousseau, — et Voltaire tout le premier. On sait comment il a parlé de la
ons de la « grande boutique encyclopédique », suivirent le signal que Voltaire donnait du fond de sa retraite. Si bien qu’en mêm
isième chez le baron d’Holbach, un autre, chez Mlle de Lespinasse, et Voltaire même, tout absent qu’il était, chez Mme du Deffan
il n’y en avait pas vingt, comme ceux d’Arioste, ou d’Addison, ou de Voltaire  ; — et oui, si généralement, le génie consistant,
t unique, dans l’œuvre de Rousseau, les romans, selon l’expression de Voltaire , après comme avant l’Héloïse, avaient continué « 
ment les mœurs de leur temps, c’est le moindre souci de Prévost on de Voltaire lui-même. Le roman, au xviiie  siècle, est consid
même. À peine osait-on s’avouer romancier. Voyez plutôt la façon dont Voltaire parle toujours de son Candide, et lisez la préfac
le malheur d’exaspérer un M. Mahrenholtz, qui se croit des droits sur Voltaire pour avoir compilé et traduit en allemand les not
43 (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »
gt ans, navrant spectacle ! siffler dans la clef forée et rouillée de Voltaire , avec des lèvres lumineuses, plus dignes que cell
ui fut poète, philosophe, historien et critique, encyclopédique comme Voltaire , triste et gai comme Sterne, et sceptique comme l
, qu’on ne lit pas sans attendrissement ou sans cette belle colère de Voltaire , qui disait : « Je donnerais toute une hécatombe
bon débarras cela nous ferait ! IV Je viens d’écrire le nom de Voltaire . Voltaire surgit naturellement à la pensée dès qu
ras cela nous ferait ! IV Je viens d’écrire le nom de Voltaire. Voltaire surgit naturellement à la pensée dès qu’on parle
si différent du xviiie , — Heine est l’esprit qui ressemble le plus à Voltaire . Il le savait bien, du reste, et un jour il s’en
et tu es toute empoisonnée ! » Nature et cœur, est-ce assez inconnu à Voltaire  ? Ah ! Voltaire ! Auscultez-le ! Allez au fond !
mpoisonnée ! » Nature et cœur, est-ce assez inconnu à Voltaire ? Ah ! Voltaire  ! Auscultez-le ! Allez au fond ! Il n’était, aprè
ques, moqueuses et charmantes, et malheureusement impies, écrites par Voltaire , auraient pu l’être par Henri Heine ! Mais aussi
adorables de sentiment et de peinture, écrites par Henri Heine et que Voltaire aurait été dans l’impossibilité absolue d’écrire.
ux yeux de la plupart des hommes, ces grossiers ! est moins grand que Voltaire parce qu’il a fait moins de train dans le monde,
onde, mais ce train ne tenait qu’à l’heure qui sonnait sur la tête de Voltaire . Il tenait aux circonstances et aux passions d’un
este rêverie que, depuis, nous avons appris à connaître… La gloire de Voltaire , c’est le bruit de toutes les ruines qu’il a fait
r l’esprit même à cette impiété qui finit par dégoûter de l’esprit de Voltaire et qui l’a englouti et fait disparaître dans sa b
taient bien trouvèrent la chose insolente et lui en firent la guerre. Voltaire était-il de son avis ? Mais, né malingre, il prét
bile, dans ce réservoir de fiel toujours plein, qui servait de cœur à Voltaire , lui tombait dans le ventre et y versait ses âcre
onhomie ou d’une hypocrisie comique… Mais ces maux qui ne tuèrent pas Voltaire , tandis que Henri Heine est mort des siens, sont
érente de la poésie du grand poète allemand, lequel reste supérieur à Voltaire autant par la beauté de son génie poétique que pa
44 (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »
anger ! Après ces paroles de Pope, on ne comprend guère à quel propos Voltaire , ahuri de Shakespeare, écrit : « Shakespeare, que
florissait à peu près dans le temps de Lopez (Lope, s’il vous plaît, Voltaire ) de Vega. » Voltaire ajoute : « Vous n’ignorez pa
s dans le temps de Lopez (Lope, s’il vous plaît, Voltaire) de Vega. » Voltaire ajoute : « Vous n’ignorez pas que dans Hamlet des
que Shakespeare « a perdu le théâtre anglais ». Marmontel vient voir Voltaire à Ferney. Voltaire était au lit, il tenait le liv
a perdu le théâtre anglais ». Marmontel vient voir Voltaire à Ferney. Voltaire était au lit, il tenait le livre à la main, tout
pas mon Shakespeare du tout, répond Marmontel. Shakespeare était pour Voltaire une occasion de montrer son adresse au tir. Volta
peare était pour Voltaire une occasion de montrer son adresse au tir. Voltaire le manquait rarement. Voltaire tirait à Shakespea
ccasion de montrer son adresse au tir. Voltaire le manquait rarement. Voltaire tirait à Shakespeare comme les paysans tirent à l
ltaire tirait à Shakespeare comme les paysans tirent à l’oie. C’était Voltaire qui en France avait commencé le feu contre ce bar
Shakespeare ! Libera nos, Domine. » L’attitude de Fréron vis-à-vis de Voltaire a, devant la postérité, pour circonstance atténua
re a, devant la postérité, pour circonstance atténuante l’attitude de Voltaire vis-à-vis de Shakespeare. Du reste, pendant tout
-à-vis de Shakespeare. Du reste, pendant tout le dix-huitième siècle, Voltaire fait loi. Du moment où Voltaire bafoue Shakespear
pendant tout le dix-huitième siècle, Voltaire fait loi. Du moment où Voltaire bafoue Shakespeare, les anglais d’esprit, tels qu
nce et la vulgarité de Shakespeare. Frédéric II s’en mêle. Il écrit à Voltaire à propos de Jules César : « Vous avez bien fait d
orme de cet anglais. » Voilà où en est Shakespeare au siècle dernier. Voltaire l’insulte ; La Harpe le protège : « Shakespeare l
trouve moyen de raconter l’histoire de Calas sans prononcer le nom de Voltaire , et que les gouvernements, sachant ce qu’ils font
t. Les exils des écrivains commencent à Eschyle et ne finissent pas à Voltaire . Chaque siècle a son anneau de cette chaîne. Mais
Shakespeare se verse toute la nature, la boit, et vous la fait boire. Voltaire lui a reproché son ivrognerie, et a bien fait. Po
45 (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle
mmencement de voir les choses sous leurs divers aspects, c’est, comme Voltaire , d’un volume à l’autre, ce qui est être limité da
rrons, mais en majorité, sous l’impulsion vigoureuse et multipliée de Voltaire . Celui-ci n’était pas novateur le moins du monde.
tion prise par son petit côté. Ce que, surtout au théâtre, l’école de Voltaire nous donna, ce fut une « imitation » des « modèle
et très impuissant. Le petit vaux mieux. L’école de 1715, nonobstant Voltaire , avait laissé quelque chose derrière elle. Les pr
même il n’en a pas été longtemps ; et il a fondé une école lui-même. Voltaire a fait trop de tragédies ; mais il a essayé un Es
inand Brunetière, et particulièrement ses Le Sage, Marivaux, Prévost, Voltaire et Rousseau, dans le volume intitulé Études criti
ermé à la grande poésie, et même à toute poésie, qu’il soit possible. Voltaire aura le goût plus large et plus élevé que lui. — 
oit qu’au petit fait et aux grandes conséquences du petit fait, comme Voltaire  ; il a comme Voltaire, une sorte de positivisme h
t aux grandes conséquences du petit fait, comme Voltaire ; il a comme Voltaire , une sorte de positivisme historique, et là où no
conduite. Savez-vous où est, à peu près, le sommaire de la Pucelle de Voltaire  ? Dans un passage de Haillan, amoureusement trans
a assommé Dieu modifié en dix mille Prussiens), ces plaisanteries de Voltaire ne sont pas de Voltaire ; elles sont de Bayle, ou
en dix mille Prussiens), ces plaisanteries de Voltaire ne sont pas de Voltaire  ; elles sont de Bayle, ou plutôt elles ont commen
lement qu’il n’est pas un fou. Entre les Diderot, les Rousseau et les Voltaire , il eût été comme effaré, et se serait demandé qu
ui animait les religions antiques. Il laisse ce panégyrique à faire à Voltaire . Il sait, lui, qu’il est difficile à une doctrine
x de Diderot ; bien plus aussi le déisme administratif et policier de Voltaire , qui tient à Dieu sans y croire, ou y croit sans
és un peu. Un seul se rapproche de lui par beaucoup de points : c’est Voltaire , parce que Voltaire, en son fond, est ultra-conse
e rapproche de lui par beaucoup de points : c’est Voltaire, parce que Voltaire , en son fond, est ultra-conservateur, ultra-monar
teur, ultra-monarchiste et parfaitement aristocrate ; aussi parce que Voltaire , s’il est intolérant, est partisan de la toléranc
est partisan de la douceur. Ils ont des traits communs. Quand on lit Voltaire , on se prend à dire souvent : « Un Bayle bilieux.
ence. Aussi emporté et âpre que Bayle était tranquille et débonnaire, Voltaire , avec tout le fond d’idées de Bayle, a voulu remu
aient fort éloignées de ses penchants propres, si bien qu’il y a dans Voltaire une foule de courants parfaitement contradictoire
dans Voltaire une foule de courants parfaitement contradictoires ; et Voltaire , dans ses colères, ses haines et ses représailles
istianisme, et presque une histoire complète des philosophies ; et ni Voltaire , quand il travaille à son Dictionnaire philosophi
C’est là qu’est la différence, et pourquoi il ne faut pas dire comme Voltaire  : « C’était une âme divine. » Mais c’était une âm
açons dont on peut l’être. Il y a en lui du Voiture, du Le Sage et du Voltaire . Là encore il est arriéré et bel esprit de provin
fréquemment, et même du temps qui va venir. Ses Lettres Galantes, que Voltaire ne peut pas souffrir, sont le plus souvent, en ef
phrase rapide et cinglante, qui va être si redoutable aux mains d’un Voltaire . Ailleurs c’est l’épigramme émoussée, la malice s
r entre nous et Saturne ; et tout le xviiie  siècle, et Diderot comme Voltaire , vont agiter avec véhémence cet argument du sixiè
t sans bruit ni éclat, il avait soulevé les plus graves questions que Voltaire et l’Encyclopédie devaient remuer plus tard. Il l
peut reconnaître, sans être très méchant, Lamotte, Fontenelle, un peu Voltaire , et certainement Marivaux, qu’il poursuit de ses
œurs ; et dans Duclos il en sera de même, et aussi dans les romans de Voltaire , et c’est bien là qu’est la différence entre les
connaît tous les sentiers du cœur et il en ignore la grande route » ; Voltaire a raison ; mais on pouvait répondre : « Là où per
non plus à la Fontenelle, indirect et voilé, mais acéré et rude, à la Voltaire  : « Il y a un autre magicien plus fort… c’est le
is par les arguments du Mondain et par « l’homme à quatre pattes » de Voltaire  : Les arts engendrent le luxe, qui alimente le tr
mmes, et dont il les peint. Ces Lettres Persanes sont significatives. Voltaire a raison, cela est « facile à faire », j’entends
a raison, cela est « facile à faire », j’entends pour un homme comme Voltaire . Sauf quelques-unes, dont nous reparlerons, il es
s d’actualités bien saisies au vol. Dans La Bruyère il y a, comme dit Voltaire , « des choses qui sont de tous les temps et de to
Il est pour la vénalité des charges de magistrature, ce qui arrache à Voltaire , si peu démocrate pourtant, un cri d’indignation4
peut pas être sociologue sans un peu d’optimisme. C’est pour cela que Voltaire n’a pas été sociologue. On ne saurait écrire une
rencontre. « Il annonce plus qu’il ne développe », dit admirablement Voltaire . Et encore on sent bien qu’il y a là insuffisance
ramides, et il les a mesurées toutes, et surtout les plus hautes. Voltaire I. L’homme Je suppose en 1817 un vieil ém
comte de Tournay. » — Le propos est injurieux ; mais il y a du vrai. Voltaire est avant tout un bourgeois gentilhomme français
qui distingue d’abord le bourgeois, c’est qu’il n’est pas un artiste. Voltaire n’a pas été artiste pour une obole. Ce qui distin
’est qu’il n’est pas philosophe. Les hautes spéculations le rebutent. Voltaire n’a aucune profondeur ni élévation philosophique,
rque encore, sans doute, le bourgeois, c’est qu’il est peu militaire. Voltaire a une peur naturelle des coups, et n’a rien d’un
achève de peindre le bourgeois, c’est qu’il est éminemment pratique. Voltaire est un homme d’affaires de génie, et le sens du r
et le plus sûr, en quoi est une partie de sa valeur, qui est grande. Voltaire est un bourgeois qui a vingt ans en 1715, qui est
si ce n’est merci ? — Mme du Deffand lit Fréron avec délices et daube Voltaire avec complaisance. Mais une marquise, et qui reço
xilé, se promène dans Paris la tête haute. Jugez s’il est protégé ! » Voltaire n’insiste plus. Il n’a point pardonné Mais il s’a
e ; il est si facile d’être catholique ! » ; ce sont là des jeux pour Voltaire . — Ce ne lui sont pas même des jeux. C’est sans e
pour Voltaire. — Ce ne lui sont pas même des jeux. C’est sans effort. Voltaire ment comme l’eau coule. Il est menteur à ce point
us plaît, disait Royer-Collard, dites un peu de considération ». Pour Voltaire , ç’a été l’inverse. Ne nous y trompons point. Il
ne s’en est pas fait respecter. Cette « royauté intellectuelle », de Voltaire , n’est qu’une jolie phrase. Ses contemporains l’a
a jusqu’à surprendre. Quant à Frédéric, il ne semble tenir à écrire à Voltaire et lui dire des douceurs, que pour en prendre le
rra que c’est pour les mêmes motifs, et qu’entre l’Arétin à Venise et Voltaire à Ferney il y a des analogies. C’était un homme t
de là ? Un grand ambitieux ou un grand curieux, ou les deux ensemble. Voltaire a été l’un et l’autre. — De l’ambitieux qui voulu
ur curieux, éternel et universel curieux, c’est la définition même de Voltaire . D’autres ont un génie de persuasion, un génie d’
, un génie d’exaltation ou de mélancolie, ou de vérité ou de logique. Voltaire a un génie de curiosité. Ce qu’il veut, après tou
remière condition est le détachement, le renoncement, l’oubli de soi. Voltaire est superficiel parce qu’il est incapable de dévo
ité délicieusement oubliée et détruite ; — et ce sont ces moments que Voltaire n’a jamais connus. La curiosité n’y suffit point,
très haute distinction. Il y faut davantage ; et c’est à ce degré que Voltaire ne s’est pas élevé. Il s’éprend des idées avec av
l’un certainement va me répondre oui, l’autre non, selon le livre de Voltaire , Mondain ou Candide, qui l’aura le plus frappé. V
le livre de Voltaire, Mondain ou Candide, qui l’aura le plus frappé. Voltaire trouve le monde mauvais (Candide), et la société
perverti par l’état de société, et corrompu par ses gouvernements, et Voltaire va écrire l’Inégalité parmi les hommes. — Et c’es
’y a ni peine ni récompense par-delà le tombeau ? Qu’importe, reprend Voltaire  : « On chantait publiquement sur le théâtre de Ro
nait, tout allait à l’ordinaire…. » — Il importe infiniment, réplique Voltaire , et dans le même ouvrage (Dictionnaire philosophi
t-il point ? Ici c’est l’affirmative qui saute aux yeux d’abord, dans Voltaire , et, tout compte fait, c’est à elle qu’il a toujo
us y reportez et vous la trouvez athéistique. Cela revient à dire que Voltaire n’a pas l’idée de Dieu présente à son esprit d’un
en Dieu que tant qu’il l’enseigne. L’idée de Dieu, d’autre part, dans Voltaire , est toute disciplinaire. Il tient à un Dieu « ré
un mensonge utile. Mille athées ont pris immédiatement l’argument de Voltaire pour prouver l’absence réelle de Dieu ; et il est
ire qu’on l’invente. C’est dire qu’on l’invente, surtout quand, comme Voltaire , on écrit cent volumes où rien ne mène à lui, ni
stoire, du monde et de l’âme. — C’est ce qui me faisait dire que chez Voltaire l’idée de Dieu est « en l’air » et ne tient à rie
 Par où on revient bien à dire que, comme presque toutes les idées de Voltaire , l’idée de Dieu est une idée qu’il croit avoir, e
ferait à peu près l’esprit, aurait l’air du moins d’être raisonné, si Voltaire se donnait pour un homme qui connaît son impuissa
s nions qui existent. — Point de loi morale. — Si ! il y en a une, et Voltaire fait une exception en sa faveur. Pour elle, il su
où le meurtre, le vol et l’injustice soient honorés ! — Fort bien, et Voltaire répète cela mille fois ; mais jamais il ne va plu
ice, la morale commence à la charité. — Or c’est où elle commence que Voltaire n’atteint pas ; et voilà qu’après l’avoir niée pa
la proclamer, il se trouve enfin qu’il ne l’a pas connue. En histoire Voltaire est-il fataliste, providentialiste ou spiritualis
clairée ? Pour ce qui est du providentialisme, la réponse est aisée : Voltaire le repousse absolument. C’est contre « l’homme s’
crit l’Essai sur les mœurs, plus les vingt ou trente petits livres où Voltaire a indéfiniment et cruellement réédité l’Essai sur
er le surnaturel de l’histoire, c’est l’effort tellement incessant de Voltaire qu’on peut quelquefois le prendre pour toute son
ui tombe, d’un nez trop court, d’un grain de sable, — et c’est ce que Voltaire a aimé à faire. Il se rencontre ici avec Pascal,
, là où Pascal n’en est qu’à la première partie de son argumentation. Voltaire est donc radicalement hostile à toute idée de pro
ine et la matière de la volonté de quelques-uns. Idée importante dans Voltaire . Nous la retrouverons dans ses goûts politiques.
s une tête élue ; mais elle existe ; et désormais elle va embarrasser Voltaire presque autant que l’autre. Son fond d’aristocrat
, le monothéisme historique remplacé par un polythéisme historique. —  Voltaire a été, j’avais tort de dire embarrassé, il ne l’e
en soulager un. Pour dire tout un peu courtement, mais assez juste, Voltaire ne s’est pas appliqué à la politique. Il y entrai
ude, ici comme partout, mais surtout moitié ignorance, moitié mépris. Voltaire en science politique n’a absolument rien à nous a
t claire, c’est une idée générale qui est précise, chose si rare dans Voltaire . Cela se tient, cela fait corps ; Victor Hugo en
la qui est monstrueux. Et ce n’est pas monstrueux, parce que c’est de Voltaire . Il est trop léger pour être cruel. Il dit des ch
ès inintelligible. Cette inaptitude radicale à sortir de soi est tout Voltaire . Elle fait son caractère, elle fait sa conduite,
ais à rien voir dans le monde qu’il ne suppose constitué comme lui. —  Voltaire lui-même a bien spirituellement indiqué cette ten
aractère et l’intelligence est là plus, intimement plus, qu’ailleurs. Voltaire , extrêmement personnel, est anthropomorphiste ess
pareils à ce que nous les voyons, et à ce que nous sommes nous-mêmes. Voltaire a dans son personnalisme cette source d’erreurs.
chrétiens persécutant ceux qui ne pensent pas comme eux qui est pour Voltaire un scandale de la raison, et par conséquent une i
universelle. Le polythéisme a été tolérant et doux. Qu’on ne parle à Voltaire ni des sacrifices humains de Salamine, ni de la l
feu… ! » Entendez-vous l’accent de M. Homais ? — Qu’on ne parle pas à Voltaire des persécutions subies par les chrétiens pendant
ompe. A ne voir ainsi que l’homme de son temps, c’est sur l’homme que Voltaire se trompe. Il ne peut atteindre jusqu’à cette idé
oin. Elle s’applique à l’histoire naturelle comme à l’histoire. Comme Voltaire est incapable de sortir des idées de son temps po
iste, infirmité essentielle de tout homme, je l’ai accordé, mais chez Voltaire plus grave que chez d’autres, que se rattache tou
irs encore de leurs profits. Je vois deux évolutions de ce genre dans Voltaire . Voltaire est un épicurien brillant du temps de l
de leurs profits. Je vois deux évolutions de ce genre dans Voltaire. Voltaire est un épicurien brillant du temps de la Régence,
e répandre. Et de là viendra un premier développement de la pensée de Voltaire . Ce siècle est antireligieux, curieux de sciences
e tout cela c’est l’impiété qui s’ajuste le mieux au tour d’esprit de Voltaire , et c’est ce que, à partir de 1750 environ, il ex
son monde, Newton démêle le monde, le pèse, le calcule et l’explique. Voltaire , qui a plus de pénétration que d’imagination, est
, et quelque estime infiniment faible que je fasse de la politique de Voltaire , je le remercie presque d’avoir été un théoricien
de dont il eût été à souhaiter que le xviiie  siècle se pénétrât. Ici Voltaire est inattaquable et vénérable. C’est le bon sens
et ordre d’idées, est un chef-d’œuvre. Je vois une autre évolution de Voltaire , celle-là intérieure (ou à peu près), intime, et
malheureux dans le pays et qu’il serait facile qu’il n’y en eût pas. Voltaire , l’âge aidant, du reste, en est certainement arri
. Oui, sans doute, on en a fait trop de fracas. On dirait parfois que Voltaire a consacré ses soixante-dix ans d’activité intell
ularité. On sent trop, à la place que prennent ces trois campagnes de Voltaire dans certaines biographies, que le biographe est
e bienfaisance. Oui sans doute, encore, cette pitié se concilie chez Voltaire , et au même moment, et dans la même phrase, avec
n, La Barre et Lally, beaucoup de cet esprit processif qui était chez Voltaire et tradition de famille et forme de sa « combativ
développement, dans une heureuse direction, de ses instincts intimes, Voltaire , par certaines échappées, s’est dépassé, ce qui v
n Ier. Et ce système est un système. C’est celui de Hobbes. Seulement Voltaire est trop léger pour avoir en soi, ou pour atteind
d mystère que toute téméraire affirmation, puisqu’elle le proclame. —  Voltaire , lui, ne s’humilie point, croit savoir (le plus s
e à sa propre éternité. — Cette conception est absolument inconnue de Voltaire  ; il est monarchiste sans être dynastique, il est
erner ses affaires, et que, par conséquent, il faut se dévouer à lui. Voltaire a le mépris sans avoir le dévouement. Il n’a que
rdées même si son père s’en fût servi quelquefois pour le fustiger. —  Voltaire n’a point ce genre de piété. Il est homme nouveau
très justes, très vraies, très pratiques, et excellentes à suivre. Le Voltaire négatif, le Voltaire prohibitif, le Voltaire qui
ies, très pratiques, et excellentes à suivre. Le Voltaire négatif, le Voltaire prohibitif, le Voltaire qui dit : « Ne faites don
excellentes à suivre. Le Voltaire négatif, le Voltaire prohibitif, le Voltaire qui dit : « Ne faites donc pas cela », est admira
de civilisation est peu engageant. Le monde, s’il avait été créé par Voltaire , serait glacé et triste. Il lui manquerait une âm
à notre homme. IV. Ses idées littéraires Il en est des idées de Voltaire sur l’art comme de ses autres idées. Elles parais
e, a surtout des qualités de belle composition et d’ordonnance. Bref, Voltaire est un classique qui ne comprend à peu près rien
puissamment, le plus complètement, le sens de l’antiquité. C’est que Voltaire , en cela comme en toute chose, n’a pas le fond. C
ec justesse et sûreté, mais ne pas soupçonner le fond ; et c’est tout Voltaire critique. Un certain modèle de bon ton, de justes
losophe, il est grand créateur d’âmes, il est grand poète lyrique, et Voltaire s’en est peu aperçu. De l’antiquité latine ne res
grand poète, peut-être, du xviie  siècle. Où le critérium adopté par Voltaire a des effets bien curieux, c’est dans les questio
et de bienséance. Le grand défaut des auteurs du xviie  siècle, pour Voltaire , est d’avoir trop souvent manqué de noblesse. Bos
sont absolument insupportables dans une tragédie. Ah ! quel dommage ! Voltaire n’a pas cessé d’avoir de ces singulières délicate
e dans les qualités de forme infiniment préférées au fond. Le goût de Voltaire c’est le goût de Boileau devenu beaucoup plus étr
ez-la pour l’art lui-même ; ayez cette illusion ; vous aurez celle de Voltaire , et l’explication, du même coup, de ce qu’il y a,
ement, d’artificiel, de sec, d’inconsistant et de creux dans l’art de Voltaire et de son groupe. Et aussi ce soutien et cet appu
ect de l’art poétique et un autre secret de la façon de travailler de Voltaire  ; et vous arrivez, par tout chemin, à vous convai
fond de l’art. Est-ce là tout ce qui constitue le goût littéraire de Voltaire  ? Non pas ! N’oublions jamais, en parlant d’un ho
îtresse, petite ou grande, qui fait son originalité. L’originalité de Voltaire , c’est son instinct de curiosité. C’est par là qu
côtés, il échappe à ses faiblesses. Une partie du rôle littéraire de Voltaire , c’est d’avoir résisté à la réaction contre le xv
rois gigots de mouton dans une marmite ?… » — « Eh ! mon Dieu, répond Voltaire , c’est que vous n’avez rien vu. Charles XII a fai
travers toutes les littératures à peu près, et toutes les histoires, Voltaire a rapporté de quoi tempérer quelquefois ce que so
est un artiste. V. Son art littéraire J’ai commencé l’étude de Voltaire artiste par l’étude de Voltaire critique. Ce n’es
ittéraire J’ai commencé l’étude de Voltaire artiste par l’étude de Voltaire critique. Ce n’est pas sans raison. Je crois en e
critique. Ce n’est pas sans raison. Je crois en effet que l’art dans Voltaire n’est guère que de la critique qui se développe,
tous les genres. Tels Marmontel, Laharpe, à cent degrés plus haut tel Voltaire . — Seulement Voltaire, outre ce talent ou plutôt
Marmontel, Laharpe, à cent degrés plus haut tel Voltaire. — Seulement Voltaire , outre ce talent ou plutôt cette souplesse à tran
les caractères essentiels de tous les grands ouvrages artistiques de Voltaire . De quoi est née la Henriade ? Du traité sur le p
oyez-en sûrs. Le traité a été fait après ; mais il a été pensé avant. Voltaire s’est dit : « Homère brillant, mais diffus et enf
est la mesure juste du sens critique, et l’invention juge la théorie. Voltaire se trompe, encore ici, sur le fond des choses, qu
’allusion à une foule d’événements, et en lisant surtout les notes de Voltaire , qui éclairent les allusions et complètent le cou
ination. On y voit presque toute l’histoire de France, surtout ce que Voltaire en aime, dans la belle lumière d’un jour clair et
Henri IV et ce cher siècle de Louis XIV prolongé quelque peu jusqu’à Voltaire lui-même. La curiosité a dicté ces pages, a dicté
t en parlant de la Pucelle ? N’importe ; je dirai que c’est parce que Voltaire manque de psychologie. Ce ne sont point les avent
froidement lubriques du temps ; et pour ce qui est de comprendre que Voltaire ait pu les entasser, par poignées, pendant à peu
qui sont placés en tête de chaque chant. Il y en a de très jolis. Le Voltaire des petits vers et des petites lettres s’y retrou
e. C’est dans ses tragédies qu’on voit le mieux à quel point l’art de Voltaire est une critique qui cherche à se transformer en
ne critique qui cherche à se transformer en invention. La tragédie de Voltaire est sortie de la théorie de Voltaire sur la tragé
mer en invention. La tragédie de Voltaire est sortie de la théorie de Voltaire sur la tragédie. C’est une date importante pour l
une date importante pour l’étude de la critique dramatique en France. Voltaire admire les Grecs, leur préfère Corneille, lui pré
t de la réponse qu’il y croit pouvoir faire, que toute la tragédie de Voltaire est née, à bien peu près. Il manque à Racine de l
ue à Racine du spectacle. Deux pièces hantent sans cesse la pensée de Voltaire  : Rodogune et Athalie. L’action de Rodogune ajout
on de Rodogune ajoutée au théâtre de Racine, voilà la perfection ; et Voltaire l’atteindra, et il l’a atteinte, comme tous ses c
mbert et de Bernis, en sont persuadés. Au fond, cela voulait dire que Voltaire ne comprenait pas le théâtre de Racine. Malgré so
lgré son adoration pour Racine et ses superbes mépris pour Corneille, Voltaire , qui se croit novateur, est beaucoup plus rapproc
ts, suicides et « grandes tueries » et folies furieuses ; ces propos, Voltaire les prend pour des madrigaux et de langoureuses f
dies françaises sont trop longues » : voilà le dessein et l’effort de Voltaire . Or remplacer le détail psychologique, qui est to
méprises, de surprises et de reconnaissances. C’est ce théâtre-là que Voltaire a inventé. Sauf vers la fin de sa vie, et dans sa
bile, pouvant être vaincu en habileté. — Tant y a que c’est là ce que Voltaire a fait, avec une application soutenue et une hono
thalie (avec un peu d’Hamlet rudimentaire). Joad y est réduit à rien. Voltaire n’a pas compris que Joad est le caractère le plus
irs, il saura faire toute une pièce, et que c’est son art même. — Que Voltaire est plus prudent ! Ce n’est qu’après trois actes
ridate ; mais tirer de la jalousie seule cinq actes de tragédie, pour Voltaire ce n’est pas du théâtre. Que Zaïre ait perdu son
e revienne tout-puissant, voilà une « situation piquante », comme dit Voltaire . Mais elle n’est pas assez piquante. Il y faut pl
é des agitations de son cœur. — Seulement, cela, c’eût été du Racine. Voltaire ne peut qu’indiquer d’un mot ce dont Racine fait
d’une page de Racine. Irène c’est le Cid ; mais, comme dans Mérope, Voltaire n’aborde la véritable tragédie qu’au troisième ac
chant que le drame est dans ce qu’ils pourront se dire, et se taire ; Voltaire , prudemment, les empêche le plus possible de se p
les personnages font des efforts inouïs pour prolonger. Les héros de Voltaire sont des hommes chargés par lui de ne se point co
du vaudeville s’ajuster de leur mieux au quiproquo. Les tragédies de Voltaire ont déjà très nettement ce caractère. Combien le
uo. » Il y avait déjà quelque chose de cela dans don Sanche d’Aragon. Voltaire est un élève de ce Corneille inférieur à lui-même
que la même chose en d’autres termes, d’optimisme relatif, qui porte Voltaire à ne pas présenter les héros tragiques ni comme t
ceptée le plus souvent par Corneille, et que Racine, quoi qu’en pense Voltaire , n’a nullement (ce serait peut-être le contraire)
ent, Racine toujours, entendent bien ce que c’est qu’une, tragédie. —  Voltaire l’entend aussi ; mais il aime à adoucir les chose
aussi ; mais il aime à adoucir les choses. L’épicurien reparaît ici. Voltaire n’a rien de féroce. Il n’est pas « Crébillon le b
, et ensuite en ce qu’il contribue à expliquer la dernière manière de Voltaire tragique, ou plutôt une manière que, sans abandon
oltaire tragique, ou plutôt une manière que, sans abandonner l’autre, Voltaire a prise souvent vers la fin de sa carrière. — Rec
fin de sa carrière. — Reconnaissons que, vers la fin, assez souvent, Voltaire n’imite plus. Il invente. Il imagine des romans p
’une vieille maison. Cette transformation de la manière dramatique de Voltaire est due à deux causes. D’abord elle est, comme je
conscience de lui-même, a grandi, et a brisé sa chrysalide ; ensuite Voltaire a suivi son temps. Autour du lui le mélodrame, to
développé, avec La Chaussée, plus tard avec Diderot et avec Sedaine. Voltaire a d’abord raillé ce genre de tout son cœur ; puis
indifférente. C’est une langue de convention. Elle n’est pas plus de Voltaire que de Du Belloy ; elle est de ceux qui font des
étonnant, même, à quel point elle ne rappelle aucunement la langue de Voltaire . Elle n’est pas vive, elle n’est pas alerte, elle
voilà ce qu’elle nous présente. L’ennui qu’inspirent les tragédies de Voltaire vient surtout de là. On souhaite passionnément, e
lontaires de Corneille, ou un de ces prosaïsmes voulus de Racine, que Voltaire lui reproche. On souhaite un écart au moins, ou u
Celle de Luzignan dans Zaïre est célèbre. Elle est justement célèbre. Voltaire est incapable de poésie ; il n’est pas incapable
quelquefois dans les Discours sur l’homme, qui sont décidément ce que Voltaire a fait de mieux en vers. Voltaire est capable de
l’homme, qui sont décidément ce que Voltaire a fait de mieux en vers. Voltaire est capable de s’éprendre d’une idée générale jus
e qui donne le mouvement à son style, et avec éclat. Les tragédies de Voltaire sont des mélodrames entrecoupés de « Discours sur
n tout prêt pour les « morceaux choisis » ; et c’est bien le péché de Voltaire , d’avoir, dans ses œuvres d’art, travaillé pour l
pour les morceaux choisis, et peut-être avec intention. On a félicité Voltaire d’avoir « agrandi la géographie théâtrale », c’es
oduire tantôt des turcs et tantôt des mandarins. — Le reproche fait à Voltaire d’avoir manqué de couleur locale me touche infini
j’en connais vingt. Voilà la mesure. Il n’y a donc pas à en vouloir à Voltaire de n’avoir point fait des Assyriens vraiment Assy
géographie pour la suivre ; mais l’impression première était utile. —  Voltaire , avec moins de talent, a fait de même, et il a eu
es noms véritables… Cela seul en France eût fait tomber sa pièce. » — Voltaire n’a point élargi le domaine tragique, il a tout s
âtre romantique. Les drames romantiques de 1830 sont des tragédies de Voltaire enluminées de métaphores. Et si ce n’est pas un t
ernani, c’en est un de n’en être pas resté a Manlius. Les comédies de Voltaire ressemblent à ses tragédies de la dernière manièr
en dialogue, en alexandrins, c’est, le plus souvent, une tragédie de Voltaire  ; un conte déduit lentement, en dialogue, en vers
éduit lentement, en dialogue, en vers de dix syllabes, une comédie du Voltaire n’est jamais autre chose. Pour faire lire et un p
jamais autre chose. Pour faire lire et un peu goûter les tragédies de Voltaire , je dis quelquefois : « Sachez les lire en prose.
, la forme dialoguée elle-même, ce semble, sont un peu des gênes pour Voltaire , et il court moins lestement que dans un conte pr
’engrener, et se froisser de plein contact. Dans un Tartufe écrit par Voltaire , Tartufe serait hypocrite de son côté, et Orgon c
ule du sien. Ils ne se rencontreraient point. Dans un Avare écrit par Voltaire , Harpagon sérait avare en a parte, et Frosine int
un mot, chose plus facile à sentir qu’à définir ; cela fait défaut à Voltaire bien plus dans ses comédies que dans ses tragédie
. — C’est dans son théâtre comique que l’impuissance psychologique de Voltaire et son impuissance à créer des êtres vivants écla
pénétrant sont le fond de l’art. Toutes les grandes formes de l’art, Voltaire s’y est donc essayé, toujours avec un demi-succès
au. C’est cette puissance de s’arracher à soi qui a toujours manqué à Voltaire , soit comme penseur, soit comme poète, et c’est p
spirituel, ce qui suffit aux genres dits secondaires, et c’est ce que Voltaire a été, et c’est dans ces genres qu’il a excellé.
es qu’il a excellé. VI. Son art dans les « genres secondaires » Voltaire est agilité d’esprit, par soif et véritable besoi
ience enregistrés, trouvent indéfiniment leur place dans ces volumes. Voltaire aime cette enquête sur le monde, qu’il s’est prop
ions générales, je pourrais bien dire qu’ici encore la pénétration de Voltaire a ses limites ordinaires ; que, si bien informé d
sa gloire littéraire et artistique. Il n’y a de patriotisme, en tout Voltaire , que dans le Siècle de Louis XIV ; mais vraiment,
s XIV ; mais vraiment, ici, il y en a. — Et, peut-être on me dira que Voltaire est bien adroit, et que le Siècle de Louis XIV éc
âtiant, de l’avoir quittée. On lira toujours les livres d’histoire de Voltaire , parce que la qualité maîtresse de l’historien, c
i est celle d’un Montesquieu, et qui suppose l’esprit philosophique — Voltaire a toutes les lumières, toutes les agilités, toute
rs, parce que le mérite essentiel de l’histoire est la clarté, et que Voltaire est souverainement clair et limpide. — On saura t
u rétablir la ligne générale et le dessin. C’est le défaut suprême de Voltaire , comme aussi de tout son siècle. Jusqu’à Rousseau
une autre. On devrait les grouper toutes deux autour du médaillon de Voltaire . Voltaire est un éternel désir de plaire parce qu
. On devrait les grouper toutes deux autour du médaillon de Voltaire. Voltaire est un éternel désir de plaire parce qu’il est un
l’auteur de ne pas cesser de songer à soi. C’est dans ces genres que Voltaire a eu tout son jeu et tout son succès. Il a été ex
te, où il vous reçoit avec mille grâces. — Qu’est-ce qu’un conte pour Voltaire  ? Une causerie où le principal personnage est l’a
flexions, les digressions, les intentions et les malices. On sait que Voltaire n’aime pas les romans anglais, ni en général les
qu’était cet homme et quelle était sa manière de penser et de sentir. Voltaire n’a point un tel goût d’observateur. Ce qu’il aim
ctères, non pas même mitoyens, comme celui d’un Gil Blas. Un roman de Voltaire est une idée de Voltaire se promenant à travers d
yens, comme celui d’un Gil Blas. Un roman de Voltaire est une idée de Voltaire se promenant à travers des aventures divertissant
ticle du Dictionnaire philosophique conté, au lieu d’être déduit, par Voltaire . — Et c’est pour cela qu’il est exquis ; c’est Vo
e déduit, par Voltaire. — Et c’est pour cela qu’il est exquis ; c’est Voltaire lui-même, mais moins âpre et moins irascible, au
petits livres, on n’a vécu ni avec Zadig, ni avec Candide, mais avec Voltaire , dans une demi-intimité très piquante, qui a quel
e. Voyez comme c’est bien la coquetterie qui est la région moyenne où Voltaire se trouve le plus à l’aise. Dans l’attaque il est
t je plains un peu ceux qui prennent dans celle partie des papiers de Voltaire l’idée qu’ils se font de l’esprit. — Et d’autre p
d’un instant, un très grand penseur. C’est l’erreur, précisément, de Voltaire , je dis la plus noble, la plus généreuse, et fort
, celle ou ses passions n’ont point eu de part. VII. Conclusion Voltaire a eu la plus grande fortune littéraire, avant et
en définitive, ont le plus aimé, c’est qu’elle était irréligieuse, et Voltaire était irréligieux, et il est sorti triomphant d’u
un peu ignorante, ont attaqué la littérature classique française, et Voltaire , qui en était l’héritier un peu indigne, s’en est
excès du Romantisme se sont, pendant longtemps, tournés au profit de Voltaire , plus que de Racine. Et ainsi Voltaire a traversé
ongtemps, tournés au profit de Voltaire, plus que de Racine. Et ainsi Voltaire a traversé toute la période de la Restauration et
tites causes ne sont pas sans une grande importance en cette affaire. Voltaire n’avait qu’à moitié raison quand il disait spirit
s, et résolues ! » — Il en faut rabattre. Quand on a lu vraiment tout Voltaire , on sait qu’il y a relativement peu d’idées et pe
yclopédie. Il y en a plus dans Diderot et beaucoup dans Sainte-Beuve. Voltaire est l’homme qui s’est le plus répété. Il n’est gu
l’esprit de corps, et dans ce beau mot de « royauté intellectuelle de Voltaire  » il n’est pas impossible que le souvenir de ses
exclusif qu’à cause de la supériorité, ils ne nous ressemblent guère. Voltaire , lui, nous ressemble. L’esprit moyen de la France
ourvu qu’il ait le plaisir d’être irrespectueux, c’est un Français. —  Voltaire est léger, décisif et batailleur : c’est un Franç
i par lui faire tort, c’étaient ses disciples. A force de ne pas lire Voltaire et de l’adorer, certains en étaient tellement dev
imbéciles. Mais ces élèves compromettants disparaissent. La gloire de Voltaire a longtemps, même après sa mort, ressemblé à une
lle passe pour un peu étroite. Mais ils savent qu’on lira toujours un Voltaire en dix volumes qui est une merveille de bonne hum
excellemment. Montesquieu est le parlementaire, Rousseau le plébéien, Voltaire le grand bourgeois, riche, somptueux et orgueille
qu’avec toute sa fougue, il est informe. Il est très savant, plus que Voltaire , qui l’est beaucoup, infiniment plus que Rousseau
de tout le savoir humain. En cette affaire, comme en presque toutes, Voltaire suit la même voie, mais est en retard. Il en est
aider autant qu’exciter le savant dans ses recherches, faisaient rire Voltaire . Elles faisaient réfléchir Diderot, ébranlaient f
d. Il le savait comme personne au monde, mieux que Le Sage, mieux que Voltaire , aussi vivement et fortement que Mérimée, avec pl
Scaliger, avec Dacier, avec l’abbé d’Aubignac, avec Marmontel et avec Voltaire . Il n’est guère, du xvie  siècle au xixe , de thé
les leçons sur la tolérance, que la morale procède dans le théâtre de Voltaire par tirade. C’est sa méthode perpétuelle dans le
rfaite. Comparez rapidement avec une anecdote de Crébillon fils ou de Voltaire  : vous sentirez ce que je veux dire mieux que je
plus qu’un autre, plus que Rabelais et Montaigne, infiniment plus que Voltaire , plus que Rousseau, la revanche de la « nature »
songe à l’idée vraiment candide, et peut-être pire, que se faisaient Voltaire et Diderot, ou qu’ils affectaient d’avoir, relati
a épanché naïvement, complaisamment, j’ajouterai, si l’on veut, avec Voltaire , un peu longuement. C’est que Rousseau, dans cet
igueur, mais qui a son sens, son utilité et son prix. Les mémoires de Voltaire n’étaient pas à écrire, nul homme n’ayant été plu
runte une autorité nouvelle. Elle n’est ni plus ni moins que celle de Voltaire , sauf peut-être que celle de Voltaire est décidém
t ni plus ni moins que celle de Voltaire, sauf peut-être que celle de Voltaire est décidément trop quelque chose dont il n’a bes
arisien, homme d’ordre et partisan du « respect », sera convaincu par Voltaire , avant même de l’avoir lu ; et la femme sensible
elque consolation et quelque espérance ; et ce minimum est le même où Voltaire trouve un frein pour les autres sans contrainte p
uelque chose. De ses deux aspects elle séduisit le monde d’alors, par Voltaire les gens pratiques, par Rousseau les gens de sent
que cependant. Comme, encore que revenant au même, la « religion » de Voltaire et « la religion » de Rousseau partent de sentime
idées de Rousseau sur la question religieuse s’écartent de celles de Voltaire . Il y a une certaine générosité de cœur dans Rous
aressé seulement par lui. Même religion celle de Rousseau et celle de Voltaire  ; mais pourtant deux écoles très différentes, au
nt de vue de la question religieuse, sortent de l’un ou de l’autre. A Voltaire se rattachent ceux qui, allant du reste plus loin
onc pas beaucoup Rousseau. Il s’en explique, dans sa fameuse lettre à Voltaire sur le désastre de Lisbonne, à laquelle Candide e
une maladie d’homme heureux. Il est singulier, dit-il, que ce soit un Voltaire , avec ses cent mille livres de rente, qui se plai
s dans ses traités philosophiques, rares et courts du reste (Lettre à Voltaire sur le désastre de Lisbonne. — Lettres à M. l’abb
, par traits, par maximes et par épigrammes. Fontanelle, Montesquieu, Voltaire , avec de très grandes différences entre eux, du r
au est le révolutionnaire par excellence, et c’est bien pour cela que Voltaire , qui ne s’y trompe pas, le déteste si fort. Il te
érieur, ses rêveries d’une grande âme douce et blessée. Auprès de lui Voltaire ne laisse pas de paraître parfois un étudiant spi
u moins, plus original. Ce Buffon est très singulier. Contemporain de Voltaire , de Diderot et de Rousseau, homme du xviiie  sièc
et leurs gaietés, Montesquieu lui-même, moins vulgaires que celles de Voltaire ou de Diderot ; mais assez libres et relâchées en
rateur comme Rousseau, pamphlétaire, polémiste et improvisateur comme Voltaire , et ouvrier de librairie comme Prevost ; c’est bi
 siècle, et avec un certain degré de candeur qui aurait fait sourire Voltaire  : « Croyons que si l’on excepte les accidents, su
en comprendre, c’est Fontenelle, Montesquieu, Crébillon père ou fils, Voltaire , Marivaux, Diderot surtout, Rousseau lui-même, et
ille ce qu’on ne voudrait pas entreprendre pour la vertu…. » (vi. 1). Voltaire s’écrie : « La fonction divine de rendre la justi
46 (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »
littérature et les auteurs célèbres : c’est notre gibier, à nous. I. Voltaire nous appelle d’abord. Marais le suit dès ses débu
destinée. — Voici le premier endroit où il est question, chez lui, de Voltaire (juin 1720) : « Arouet, poète, auteur du nouvel
pu guérir son fils de la poésie. Le fils a changé de nom et s’appelle Voltaire à présent. Il travaille à un poëme épique sur Hen
s continuera d’être très attentif et très vigilant sur le chapitre de Voltaire , et il aura l’honneur de le bien comprendre, au m
pétulances de langage. « (Juillet 1722) — Le poète Arouet, à présent Voltaire , a été arrêté dans sa chaise, au pont de Sèvres,
t : « Il est plus facile de trouver des Voiture que des Richelieu. » Voltaire bien loin de Voiture ! mais songez que c’était au
début. Si on recueillait un a un ces premiers jugements de Marais sur Voltaire , il y aurait sans cesse à corriger ; il n’est pas
rien parce qu’il croit tout savoir. » À quelques années de là, quand Voltaire a grandi et s’est déjà mis hors de pair, on lit d
Rohan ; il est bon d’avoir la version de Marais (6 février 1726) : «  Voltaire a eu des coups de bâton. Voici le fait. Le cheval
vanouie ; on la secourt ; la querelle cesse. Le chevalier fait dire à Voltaire , à deux ou trois jours de là, que le duc de Sully
à deux ou trois jours de là, que le duc de Sully l’attendait à dîner. Voltaire y va, ne croyant point que le message vînt du che
le : « C’est pis que des coups de bâton. On ne parle plus de ceux de Voltaire , il les garde : on s’est souvenu du mot de M. le
és par crainte du bâton à être sages et à se contenter de plaire). » Voltaire faisait mieux alors que de se montrer, il chercha
galant homme, et celui-ci le faisait emprisonner : « (3 mai 1726) — Voltaire a été enfin mis à la Bastille ; il avait toujours
o à la Bastille : Mme de Tencin, l’abbé Margon (un fou satirique), et Voltaire . » Telle était alors la condition des écrivains
porte de lui-même ou qu’il répète sur les ouvrages de la jeunesse de Voltaire , nous représente très bien la moyenne de l’opinio
amour : que c’est un grand recommenceur. Le dernier mot de Marais sur Voltaire , le sentiment qu’il partage avec le président Bou
le jugement n’y répond point. » La faculté judicieuse et la raison de Voltaire ne commencèrent à se dégager et à se dessiner net
dire, fut sous la Régence et dans les années qui suivirent, avant que Voltaire philosophe et historien se fût tout à fait déclar
47 (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75
royant contre les préjugés, si infatigable jusqu’au dernier soupir, —  Voltaire , — on aura une idée des deux natures d’hommes, de
il est plus sûr et plus honorable de prendre parti pour Racine ; mais Voltaire , dans ses Lettres, est autrement amusant à lire.
anière dont est tourné le berceau de Louis Racine : c’est estimable ; Voltaire s’inquiète de la manière dont tournera la civilis
avait « cent fois plus de goût que de philosophie. » Qui a dit cela ? Voltaire . Comme noble (et cet anoblissement remontait à so
, s’il vous plaît, que je vous félicite d’avoir lu Louis Racine avant Voltaire . Sa muse, héritière (je ne dis pas universelle) d
ncelier Daguesseau, alors en disgrâce et habitant sa terre de Frênes. Voltaire , de deux ans seulement plus jeune que Racine fils
ers tout édifiants, bien plus de difficultés que le charmant libertin Voltaire à débiter les siens si profanes : pour leur donne
débiter les siens si profanes : pour leur donner la clef des champs, Voltaire n’avait qu’à entr’ouvrir sa fenêtre ; ils avaient
lien, l’anglais, citant à propos ses auteurs, et justifiant le mot de Voltaire qui le définit quelque part « un homme laborieux,
beau faire, son père sera toujours un grand homme. » C’est un mot de Voltaire , et ces mots-là, quand vous les avez une fois ent
u par un romantisme anticipé, à être un peu plus tôt, et à la face de Voltaire vieillissant, quelque chose de ce qu’André Chénie
urs d’idées, des Staël, des Lessing, des Diderot, des Hegel comme des Voltaire  : ici le mot d’ordre, c’est que le mouvement, que
ie encore court risque de passer pour un écolier déclamateur. » C’est Voltaire , l’excellent critique littéraire, qui a dit cela,
point de vue de l’esprit humain, le digne successeur de Racine, c’est Voltaire qui adorait Racine et le proclamait poète naturel
yant, lui, bien autre chose encore que du goût. Le vrai successeur de Voltaire , ç’a été cette pléiade d’historiens et de critiqu
48 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II
mand, qui, sur les bords de la Propontide, lavait , si l’on en croit Voltaire , les écuelles d’un petit prince, lequel avait tr
oiqu’il fût capable de produire Rodogune, qui parut l’année suivante. Voltaire eut une grande affection pour Mariamne, pour Érip
ène on punit sa famille, Faites chercher à Sparte Hermione sa fille. Voltaire se récrie sur ce propos, et il accuse Clytemnestr
se marier avec un joueur de flûte. Je ne veux défendre que la vérité. Voltaire en agit à l’égard de Clytemnestre à peu près comm
pas Iphigénie sa nièce qui soit punie ? » Clytemnestre a raison ; et Voltaire , trop plein de ses grands principes d’humanité, a
é dans ses idées ; ils le reléguaient au cabinet, et prétendaient que Voltaire devait régner seul au théâtre. III 9 ventôse
d’esprit philosophique ; voilà ce qu’on peut appeler le bréviaire de Voltaire , et certes la société n’a pas beaucoup à s’applau
caractère, les arts et les artistes. Bérénice 9 février 1807 Voltaire et La Harpe disent que Bérénice n’est pas une tra
ice fait pleurer : si c’était une tragédie, que ferait-elle de plus ? Voltaire va plus loin. Toutes les fois , dit-il, qu’il s
conviennent également qu’elle excite la pitié ? Il lui manque, selon Voltaire , des fureurs, des folies, du sang, des crimes. L
emble fait que pour la comédie, pour la pastorale ou pour l’églogue. Voltaire est un peu comme cette femme qui ne voulait pas c
oulait pas croire à l’amour de son amant, à moins qu’il ne se pendît. Voltaire ne croit pas qu’un amour soit tragique, quand les
qui constitue le vrai tragique, est diamétralement opposée à celle de Voltaire  ; c’est là le point essentiel qui divise leurs éc
action marche toujours, tout est en mouvement : dans les tragédies de Voltaire l’intrigue languit, les tirades seules sont animé
mieux croire que les préjugés de son éducation, et l’admiration pour Voltaire , qu’il a sucée avec le lait, ont égaré son jugeme
t de tort à son goût que son aveugle partialité pour les tragédies de Voltaire . Bajazet n’est pas la meilleure tragédie de Racin
de celui de Bajazet ; faiblesse nécessaire, et que le sujet commande. Voltaire pense qu’on pouvait donner à ce personnage un col
messidor an 11 (29 juin 1803) C’est dans la tragédie de Bajazet que Voltaire a pris le nom si doux de sa Zaïre. Lorsque Racine
ucoup de mépris pour la virginité, et une peur effroyable du martyre. Voltaire se serait bien aussi emparé du nom de Zatime, con
e ; et pour l’effet, c’est la même chose : quant à la partie galante, Voltaire en est l’inventeur. On peut observer ici que Volt
partie galante, Voltaire en est l’inventeur. On peut observer ici que Voltaire , pour déguiser les grandes obligations qu’il avai
Atalide, Roxane et Phèdre, voilà les originaux des héros amoureux de Voltaire  : vous ne remarquerez pas dans Orosmane, dans Zam
nt le modèle ne se retrouve dans le langage des amoureuses de Racine. Voltaire , moins fidèle à la nature, a fait sa cour aux fem
Que vois-je ? Qu’avez-vous ? Vous pleurez !…. Il faut convenir que Voltaire a déterré avec beaucoup d’esprit et d’adresse ce
t, ont le privilège de la folie, Racine est l’homme éminemment sage : Voltaire est un étourdi brillant qui a des saillies très h
que, à Mithridate ; mais il est supérieur aux meilleures tragédies de Voltaire , que cependant le même critique n’hésite pas à pr
e n’est qu’un salmi romanesque, un réchauffé d’Othello et de Bajazet. Voltaire a mis encore Bajazet à contribution, mais beaucou
le carnage ont fait entendre leurs cris sur les tours de Constantin. Voltaire trouve cela sublime : il faisait beaucoup de ce s
ait sur la scène qu’un galimatias ridicule. « On a beau dire, ajoute Voltaire , que ces beautés de diction sont des beautés épiq
le style d’Homère. » Je suis toujours tenté de rire, quand j’entends Voltaire parler d’Homère, de Sophocle et d’Euripide : rien
Par malheur, ceux qui ne savent que cela ne savent pas grand-chose ; Voltaire lui-même, qui parle ainsi, ne savait pas qu’Homèr
sister le sublime dans cette espèce de phébus admiré du petit peuple. Voltaire ne savait pas aussi que Sophocle et Euripide, imi
mple de sublime ou comme modèle de galimatias la comparaison que fait Voltaire des morceaux épiques dans une tragédie, avec les
eux pour une lettre ; mais il faut observer, pour la justification de Voltaire , qu’il écrivait à un comédien, à un acteur et poè
er, et dans les narrations qui terminent la plupart de ses tragédies. Voltaire , dans ses plus beaux moments, lorsqu’il étale ses
il mêle avec beaucoup d’art avec les siennes : et c’est ce Racine que Voltaire accuse de timidité et même de platitude ; mais, e
point vainement l’un et l’autre ; Roxane n’est pas loin, etc. C’est Voltaire lui-même qui a recueilli çà et là ces vers sans s
moins de lignes plus d’erreurs, plus d’artifice et de mauvaise foi : Voltaire lui-même convient, dans une autre lettre, qu’un v
s’embellit de ceux qui l’environnent : par quelle aveugle partialité Voltaire isole-t-il les vers de Racine, pour se donner le
en faut pour confondre l’injustice de Corneille et la mauvaise foi de Voltaire  : l’homme qui mettait Boursault à côté de Racine
, et que la plupart de ses héros ne sont que des courtisans français. Voltaire fut un de ceux qui accrédita le plus ce préjugé ;
xemple, monsieur Britannicus ; il n’est pas si doux et si discret que Voltaire voudrait nous le persuader. Il confond l’empereur
l’amour élève son âme, et lui donne une énergie au-dessus de son âge. Voltaire eût voulu sans doute que Britannicus se fût jeté
a mort pour rester fidèle à sa maîtresse, cela n’est pas Français, et Voltaire se moque de nous quand il nous donne de tels pers
filiale ; c’est un personnage digne de figurer à côté de Monime, dont Voltaire lui-même trouve le caractère admirable. Xipharès,
ieur ; et voilà comme on juge, voilà comme les erreurs s’accréditent. Voltaire , qui ne cesse de crier contré la barbarie des Vel
trois déclarations ; celles d’Antiochus, de Xipharès et d’Hippolyte. Voltaire se moque de ces déclarations : Ces morceaux , di
vert de gloire Euripide : Dacier et sa femme n’ont fait que fournir à Voltaire et à Lamotte des épigrammes contre Homère et Soph
thènes de n’avoir pas eu nos préjugés, notre galanterie, notre luxe : Voltaire m’a plus étonné que les autres, parce que j’atten
rsiflage qu’ils avaient coutume de prendre en parlant de l’antiquité. Voltaire , dans le temps de ses prospérités, fut un littéra
talent et du nom des deux fameux moines Fa-Molto et Fa-Presto 3, dont Voltaire fait une mention si honorable dans un de ses peti
dramatiques, le bon sens et la raison doivent tenir le premier rang : Voltaire , en vingt endroits de ses discussions littéraires
t quelquefois trop communs, trop naturels dans leurs héros tragiques. Voltaire nous crie sans cesse qu’il faut sur la scène des
ine ne pouvoir jamais trop secouer la multitude engourdie et blasée : Voltaire est le poète du peuple ; Racine est celui des âme
iculier, qui se compose du naturel, de la vérité et de la bienséance. Voltaire regardait à peine comme des personnages tragiques
core du nom d’amour, ne me touche point du tout dans les tragédies de Voltaire et de Ducis ; ce qui ne m’empêche pas d’admirer l
ert cette tache dans le soleil. Mais que penser de la mauvaise foi de Voltaire , qui ne tient point compte à M. de Lamotte de sa
fie-t-il pas que Lamotte a voulu le cacher, et qu’il est du devoir de Voltaire de le dire ? Au reste, Voltaire fut enchanté de l
le cacher, et qu’il est du devoir de Voltaire de le dire ? Au reste, Voltaire fut enchanté de la critique, de quelque part qu’e
poète, quand ils peuvent le trouver en défaut. « Cette réflexion, dit Voltaire , me parut très judicieuse, ainsi qu’à M. de La Fa
cette occasion. » Je crois qu’ils devaient se défier de leur tête, et Voltaire surtout devait se défier du plaisir de trouver da
fameuse critique de Lamotte et du marquis, la réflexion judicieuse de Voltaire , de M. de La Faye et des autres convives, n’était
e par humeur contre cet éclat et cette gloire importune d’Esther, que Voltaire a si fort maltraité cette tragédie : il a prononc
principes de l’art. II 20 frimaire an 14 (11 décembre 1805) Que Voltaire se moque d’Esther par suite de sa rancune contre
publia son Cours de Littérature, adopte et commente les sarcasmes de Voltaire , cela est un peu plus extraordinaire ; cependant
ais pu oublier qu’il était le nourrisson, le disciple, la créature de Voltaire  : tout en admirant Racine dans un éloge académiqu
tout en admirant Racine dans un éloge académique, il s’était fait de Voltaire une idole particulière selon son cœur ; il reconn
odiguait l’encens sur les autels de Baal. Son aveugle partialité pour Voltaire , et les contradictions grossières où l’entraîne c
e Corneille n’est qu’une satire qui sert de pendant au commentaire de Voltaire , ou plutôt qui n’en est que la paraphrase. Ses ob
t de critiques injustes. Deux gros volumes consacrés aux tragédies de Voltaire ne présentent qu’un fade panégyrique du patron qu
bien au-dessus de tous les confidens et confidentes des tragédies de Voltaire . Mais le comble de l’injustice et de la partialit
e dont il prépare le supplice ? Cherchez dans toutes les tragédies de Voltaire un coup de théâtre aussi frappant. M. de La Harpe
s émouvoir le cœur ; mais il entrait dans les principes de l’école de Voltaire , il était de l’honneur du maître, que la Bible, é
du symbole littéraire, qu’Athalie est la plus parfaite des tragédies. Voltaire lui-même, ce mécréant qui aurait pu être tenté de
de lui pervertir l’esprit. La France se glorifie d’Athalie, écrivait Voltaire au marquis de Maffei, en lui dédiant sa Mérope ;
e de notre théâtre, c’est celui de la poésie. Un autre témoignage de Voltaire est peut-être plus énergique, puisqu’il semble êt
à débuter au Théâtre-Français, sous la protection et les auspices de Voltaire , voulut faire devant son maître un essai de ses m
un essai de ses moyens, et s’offrit à lui débiter le rôle de Gustave. Voltaire , qui n’aimait point Piron et n’estimait pas son s
le candidat proposa le rôle d’Abner dans la première scène d’Athalie. Voltaire l’écouta ; mais bientôt, emporté par l’enthousias
te de même : ah ! monsieur, quel homme que Racine ! Il est vrai que Voltaire n’a pas toujours tenu ce langage. Quand il parlai
n vieux poète fort ridicule. Voici le fait tel qu’il est rapporté par Voltaire  : « On a imprimé, avec quelque fondement, que Ra
uve le fond dans plusieurs endroits de l’Écriture. » Jusqu’ici c’est Voltaire qui a parlé : la fin de ce passage est fort raiso
on acquiert un droit à la pensée ; le style en vers est une création. Voltaire , abusé par ses secrétaires et ses copistes, a mêl
térature sont pleins des mêmes mensonges accrédités par l’autorité de Voltaire  : il importe donc de les réfuter. Premièrement, P
ue les tragédies de Mathieu ne sont pas faciles à lire, et assurément Voltaire ne les avait pas lues quand il a dit que Mathieu
de Mathieu. Je suis bien éloigné de vouloir donner a cette méprise de Voltaire plus d’importance qu’elle n’en mérite : il n’y a
crire est bien plus rare et bien plus précieux que l’art de compiler. Voltaire avait des nègres qui lui fournissaient des matéri
des recherches infidèles ! Rien n’est plus suspect que l’érudition de Voltaire  : ce n’est pas chez lui qu’il faut chercher la vé
gréable à l’utile ! Il peut se flatter d’avoir atteint la perfection. Voltaire , qui ne porta jamais son ambition si loin, s’est
cette tragédie du Triomphe de la Ligue, non pas tout à fait tels que Voltaire les a cités : il semble que ce poète ne pouvait p
dées, pénibles et glaciales. C’est une des opinions les plus fixes de Voltaire , que le dix-huitième siècle n’a fait que gâter le
e une impertinence qui est d’un ennui mortel. » Veut-on savoir ce que Voltaire pensait du théâtre du dix-huitième siècle ? Voici
dais pas que le théâtre de Paris mourrait avant moi. » Ainsi, d’après Voltaire , la scène française et le théâtre de Paris étaien
la révolution. Que sont-ils donc aujourd’hui en 1810, et qu’en dirait Voltaire  ? Toutes les préfaces et toute la correspondance
n dirait Voltaire ? Toutes les préfaces et toute la correspondance de Voltaire sont remplies des plaintes et des sarcasmes de ce
il y a quarante ans qu’il faisait ces exclamations. Les disciples de Voltaire ont vivement accusé certain critique d’aujourd’hu
sévères n’étaient que des panégyriques, en comparaison des satires de Voltaire contre le dix-huitième siècle. J’ose à peine répé
e plus substantielle qu’un long discours académique, et dans laquelle Voltaire , avec une singulière énergie et une vigoureuse pr
uand je considère qu’un corps littéraire qui fait profession d’adorer Voltaire comme le chef de notre école moderne, n’a pas cra
’honneur de ce triste composé des excréments du dix-septième siècle ? Voltaire est peut-être excusable d’avoir donné une préfére
nût ni la langue française, ni Corneille, ni Racine, ni Crébillon, ni Voltaire  ? Les contemporains de Molière, et Molière lui-mê
res de la littérature ? Je vais opposer à leurs sifflets l’opinion de Voltaire sur le Grondeur. Voltaire ne peut être soupçonné
vais opposer à leurs sifflets l’opinion de Voltaire sur le Grondeur. Voltaire ne peut être soupçonné de trop d’indulgence pour
vous ayez beaucoup d’esprit et de goût, vous n’en avez pas autant que Voltaire . Je crains bien cependant que vous ne fassiez men
ards pour le parterre qui paie, qui applaudit et qui siffle, que pour Voltaire dont ils n’attendent rien. Il y aura longtemps un
superficie couvre de son éclat les vices du fond : voilà le talent de Voltaire . C’est ce prestige de l’élocution, cette audace,
x qu’ils n’ont pu et dû parler. Lamotte est précisément l’antipode de Voltaire  ; il conçoit bien, il combine sagement ; partout
élégant, si délicat en prose, et qui, dans ce genre, ne le cède pas à Voltaire lui-même, devient-il tout à coup gothique, grossi
poids de sa chaîne et veut recouvrer sa liberté. Il disait un jour à Voltaire , en lui parlant de son Œdipe : « C’est un très be
sujet ; il faut que je le mette en prose. — Faites cela, lui répondit Voltaire , et je mettrai votre Inès en vers. » Il lui aurai
ès en vers. » Il lui aurait rendu un grand service : Inès, écrite par Voltaire , serait une pièce supérieure à Zaïre, parce qu’el
rtionnés, mais il ignore l’art de les revêtir d’une belle carnation : Voltaire ne construit souvent que des bamboches, mais il l
et la tête ; l’âme ne prenait aucune part à ses fonctions poétiques : Voltaire raisonnait et combinait peu ; il sentait et imagi
uosité de son âme. Du sage et timide Lamotte, de l’ardent et fougueux Voltaire , on aurait pu faire un grand poète. Le cinquième
l’Oreste de Voltaire ; mais mademoiselle Clairon, cette bonne amie de Voltaire , se donna tant de mouvement, que l’Oreste prévalu
Hélène et Cléopâtre aient jamais été belles. Il est assez étrange que Voltaire , sans nécessité, sans l’appui et l’autorisation d
rie. Sémiramis n’est autre chose que Clytemnestre tuée par son fils : Voltaire , pour aider à la lettre, a seulement ajouté à son
ête et vertueux, et même comme une espèce de philosophe. Cependant ni Voltaire , ni aucun de ceux qui ont traité le sujet d’Orest
une autre. Il en est de même de l’Oreste de Crébillon et de celui de Voltaire  : tous les deux n’ont aucune intention de tuer le
dir. J’avoue que la représentation des deux pièces de Crébillon et de Voltaire ne produit pas sur moi une impression comparable
e mettre de l’amour dans Œdipe. Dix ans après l’Électre de Crébillon, Voltaire , pour son coup d’essai, luttant contre l’Œdipe de
te. C’est depuis que l’amour est passé de mode, et surtout depuis que Voltaire a fait un Oreste sans amour, qu’on a fait un crim
êmement poli et respectueux à l’égard des anciens, si on le compare à Voltaire  : ce jeune poète, après avoir imité l’Œdipe de So
la substance de plusieurs lettres imprimées à la suite de l’Œdipe de Voltaire , et qui sont d’un bout à l’autre un chef-d’œuvre
à l’autre un chef-d’œuvre de fatuité, de présomption et d’insolence. Voltaire , trop peu philosophe pour se mettre au-dessus des
le. Vers le milieu du dix-huitième siècle, il y eut entre Sophocle et Voltaire non seulement une trêve, mais une réconciliation
homme, un génie supérieur, le modèle des poètes tragiques, parce que Voltaire eut alors besoin de Sophocle. Hélas ! la littérat
omme dans le monde, c’est l’intérêt personnel qui règle les opinions. Voltaire avait, déjà triomphé de la Sémiramis de Crébillon
ossession du théâtre, paraissait plus digne d’enflammer l’ambition de Voltaire . Pour chasser cette Électre, il entreprit de comp
nesques, ne laissa à son rival que la ressource des beautés antiques. Voltaire sentit bien qu’il ne pouvait combattre son advers
Cependant cette imitation de l’Électre du poète grec ne réussit pas à Voltaire aussi bien que celle de l’Œdipe ; mais l’imitateu
e et décoloré. Ce fut là l’époque du déchaînement de toute l’école de Voltaire contre Crébillon et contre son Électre. Une grand
lectre. Une grande partie du public se plaisait à opposer Crébillon à Voltaire  : la littérature était divisée en deux factions ;
rmait dans la sphère du théâtre, et n’était autre chose qu’un auteur. Voltaire , inquiet, ardent, altéré de célébrité et de renom
ette audace alarmait une partie de la nation ; et comme les succès de Voltaire étaient un puissant véhicule pour sa doctrine, to
fut donc, en apparence, entre les tragédies de Crébillon et celles de Voltaire , entre l’Électre et l’Oreste ; mais, dans le fait
nouveaux systèmes. Telle est l’explication des diverses fortunes que Voltaire a éprouvées dans sa longue et brillante carrière 
outes les beautés de Sophocle, et même cette fameuse scène de l’urne. Voltaire , autant qu’il lui était possible, a suivi les tra
III 23 août 1808 L’Électre de Crébillon n’a pas été inutile à Voltaire  ; bien longtemps avant qu’il eût conçu l’idée de
et de comparer ces deux morceaux, pourront aisément s’en convaincre. Voltaire a l’avantage du style, mais Crébillon a l’honneur
l rappela sa vie. C’est absolument le même fond, le même cadre ; et Voltaire n’a pas même ici l’avantage du style : le discour
et Aristarque. Crébillon n’a pas ce prestige enchanteur du coloris de Voltaire  ; il n’a pas sa pompe, sa morgue philosophique, e
lquefois un peu fade ; mais ses plans sont mieux combinés que ceux de Voltaire , ses fables mieux construites, ses caractères plu
la société, et non pas le poison des mœurs, s’aperçurent aisément que Voltaire ne regardait sa réputation littéraire que comme l
on a fait plus de mal à la société que le fanatisme pour les idées de Voltaire  : peut-être peut-on rire aujourd’hui du premier ;
oir qu’il n’était pas aisé de rire du second, et que les tragédies de Voltaire étaient bien moins tragiques que celles qui ont é
isse ; la multitude des productions brillantes et philosophiques dont Voltaire occupait sans cesse le théâtre et le monde, euren
frissonner, sans le secours de cette pantomime puérile si familière à Voltaire , et qui n’a souvent d’autre effet que de refroidi
premier de ses sujets. Les débats se sont ouverts entre Crébillon et Voltaire . Quelques littérateurs, amis de la symétrie et de
pprochements ingénieux, n’offrent que des idées fausses. Crébillon et Voltaire sont inférieurs à Corneille et à Racine : c’est u
ne : c’est un point qui n’est pas contesté. Lequel de Crébillon ou de Voltaire approche le plus de Corneille et de Racine ? voil
pproche le plus de Corneille et de Racine ? voilà la grande querelle. Voltaire a plus d’éclat et de pompe ; il est plus harmonie
ses personnages d’une manière conforme à leur situation. supérieur à Voltaire pour l’invention, la contexture des pièces où tou
quinze ans, la littérature a été déchirée par ces vaines dissensions. Voltaire est enfin resté maître du champ de bataille : che
’écraser et d’anéantir un pauvre ermite littéraire tel que Crébillon. Voltaire donnait des leçons d’impiété à tous les grands se
évangile, c’est comme régénérateur et restaurateur de l’Occident, que Voltaire s’est emparé de notre théâtre, a fait adorer ses
s la religion à la mode, l’habitude maintient encore la possession de Voltaire , et Crébillon est toujours exclu du théâtre : son
plus théâtrale ; mais on ne la risquera pas sur la scène. On sait que Voltaire , par une animosité puérile, se piqua de refaire p
plus douce, ils valaient mieux pour lui que les vers mêmes de Racine. Voltaire , tout incrédule qu’il était, paraît avoir beaucou
des défauts bien choquants. On doit être surpris qu’un homme tel que Voltaire , qui prêche souvent avec une éloquence si touchan
lequel assurément n’aimait pas Crébillon : il prend sa défense contre Voltaire , ce qui prouve à quel point Voltaire avait tort.
lon : il prend sa défense contre Voltaire, ce qui prouve à quel point Voltaire avait tort. Du reste, M. de La Harpe se déclare a
r coup de pied à l’auteur d’Électre et de Rhadamiste. Leur patriarche Voltaire a dit, avec sa légèreté et sa suffisance ordinair
rage reçu depuis vingt ans. Eh bien ! il y a plus de quarante ans que Voltaire s’est cru offensé par la comparaison, qu’on osait
st celle qu’on joue le plus souvent, et du Belloi était de l’école de Voltaire . Mon avis est que ce sujet ne convenait ni à nos
ée : c’est un héros tragique plus ferme, plus profond, mieux soutenu. Voltaire a rapetissé Mahomet, Crébillon a beaucoup agrandi
ui charme les connaisseurs : c’est en tout l’opposé des caractères de Voltaire , qui presque tous sont faux, boursouflés, moins p
ils commençaient à s’affranchir de son temps. Aucune des tragédies de Voltaire ne pourrait soutenir un pareil examen ; cependant
nt encore, par une suite de l’habitude qu’ils avaient contractée sous Voltaire , sont bien faibles, bien efflanqués en comparaiso
général moins coulants, moins faciles et moins brillants que ceux de Voltaire , sont plus nourris, plus forts, plus satisfaisant
en est pas plus poétique. Un des traits les plus puérils de la vie de Voltaire , c’est son acharnement contre un homme dont il se
plus fort, puisque c’était celui des honnêtes gens. Ce fut alors que Voltaire , dans un dépit d’enfant, jura de refaire les trag
ns de ces deux hommes sous le rapport littéraire : il est certain que Voltaire , par la masse de ses ouvrages, par l’éclat répand
ntièrement Crébillon. À ne les considérer que comme poètes tragiques, Voltaire a été bien plus adroit et plus heureux dans le ch
p plus de ce qui ressemble au génie, que dans toutes les tragédies de Voltaire . En comparant ces deux hommes sous le rapport mor
on et de leur destinée. Crébillon était doux, paresseux et paisible ; Voltaire actif, ardent, infatigable, ennemi du repos : Cré
nt, infatigable, ennemi du repos : Crébillon était fier et sensible ; Voltaire vain et irascible. L’obscurité de la retraite pla
la gloire, le désir de dominer embrasèrent continuellement le cœur de Voltaire . Crébillon n’avait point de manège, vivait en sau
t de manège, vivait en sauvage, ignorait l’art d’aider à ses succès : Voltaire faisait des pensions à plusieurs petits auteurs p
inconnu, sans autre appui que son talent et ses ouvrages, tandis que Voltaire a été un grand seigneur, un grand conquérant qui
a quatrième fois sur le Théâtre-Français. En vérité, les disciples de Voltaire devraient bien s’accorder un peu mieux avec leur
poète, un plus grand écrivain qu’aucun des chefs-d’œuvre tragiques de Voltaire  : je crois que tout bon littérateur en conviendra
telier où l’on a dû forger les poignards de Melpomène. Pourquoi donc Voltaire n’a-t-il forgé dans cet atelier ni Zaïre, ni Méro
r Thyeste ; on tremble, on frémit, on espère. Je ne vois pas pourquoi Voltaire veut absolument qu’Atrée soit touchant ; c’est Th
jet que l’extérieur et les usages communs de la société est d’un fou. Voltaire a très bien dit en parlant de la mode : Je me co
Qui ne sait compatir aux maux qu’il a soufferts ! C’est un vers de Voltaire que je prends la liberté de corriger ; car on lit
nspirateurs, qui avait pour auxiliaires toutes les passions humaines. Voltaire maniait beaucoup mieux que Destouches l’arme du r
plus célèbres ont courbé leur tête superbe sous le joug du mariage : Voltaire et d’Alembert sont presque les seuls que cette ch
ent. Le Glorieux I 28 fructidor an 11 (15 septembre 1803) Voltaire , étant à Lunéville en 1747, écrivait à M. le comt
if secret a pu dicter un éloge aussi peu mesuré d’un écrivain tel que Voltaire , qui, faisant lui-même commerce de louanges, conn
es, et des épigrammes innocentes contre la nouvelle philosophie, dont Voltaire était l’apôtre le plus zélé : il n’y avait rien d
atterie aussi bien conditionnée. Opposons à cette sentence rendue par Voltaire , en 1747, un autre arrêt fort différent prononcé
ui n’a été faite que pour les acteurs, fait-elle un extrême plaisir à Voltaire , lors même qu’elle est massacrée à Lunéville par
mœurs, et supérieure à presque tous pour l’intrigue ? Par les mœurs, Voltaire n’entend pas, sans doute, les bonnes mœurs ; le t
grossier et brutal, ce qui, dans un tel caractère, est un contresens. Voltaire lui-même a dit, dans un autre endroit de ses lett
us habile peintre des vices et des ridicules. Quant au témoignage que Voltaire se rend à lui-même, de ne pas travailler pour les
trompe pas sur son mérite et sur celui des autres ? Je ne dirai pas à Voltaire , comme cet avocat vénitien aux juges qui venaient
e goût : mais, encore une fois, où est l’homme qui ne se trompe pas ? Voltaire , qui ne croyait pas à l’infaillibilité du pape, n
pas sans doute être lui-même infaillible. Ce qui a pu faire croire à Voltaire que Destouches avait fait le Glorieux pour les ac
pas cessé de leur lancer sur la scène les plus cruels sarcasmes ; et Voltaire , en 1749, disait encore au théâtre, dans son dram
re public, parce que ces honnêtes gens n’avaient pas tout admiré dans Voltaire , et qu’ils avaient jugé M. d’Alembert plus propre
a justice ? où est la bonne foi ? Quoi ! vous, petit écolier du grand Voltaire , atome imperceptible devant son trône pontifical,
son trône pontifical, vous osez déclamer contre la satire ; et votre maître Voltaire a été le plus violent, le plus virulent, le plus
itua son caractère, il démentit son rôle en faisant des compliments à Voltaire , qui n’en devint à son égard que plus insolent. C
en devint à son égard que plus insolent. C’est encore une question si Voltaire fut plus grand poète que Rousseau ne fut grand or
nne ne doute que Rousseau n’ait été plus poli. Quand un homme tel que Voltaire , après avoir épuisé contre le philosophe genevois
ser la main ; quand on se rappelle ; les grossièretés abominables que Voltaire n’a cessé de vomir contre Desfontaines, contre J.
s dans un article dont la fin est un éloge brillant de l’Écossaise de Voltaire  ; satire infâme, qui n’a déshonoré que son auteur
ommes intrépides, déterminés à périr ou à se venger. Les disciples de Voltaire n’aiment point Manlius, parce que leur maître a e
mblé de gloire l’illustre débutant. C’est dans cette circonstance que Voltaire , qui commençait à décliner, envoya de Berlin à Pa
de César qui refuse d’y prendre part. Il est assez curieux d’entendre Voltaire parler de sa Zaïre avec plus d’irrévérence que je
après la lettre est absurde. Cependant, malgré son mépris pour Zaïre, Voltaire en connaissait bien le véritable mérite, et perso
es libertins de l’un et de l’autre sexe. D’après la haute opinion que Voltaire avait conçue de sa Rome sauvée, on juge qu’il dut
beautés dans un tragédie et s’il y a de grandes beautés dans Manlius, Voltaire est un grand menteur dans le mal qu’il en dit. Se
ion dans le gouvernement, n’est pas assez terrible ? On voit bien que Voltaire ne savait pas ce que c’est qu’une révolution ; et
donner le caractère qu’il a voulu. Catilina était trop connu pour que Voltaire pût en faire autre chose qu’un odieux brigand. Da
pièce. Les plus belles scènes ne trouvent point de grâce aux yeux de Voltaire , qui ne voit que sa Rome sauvée. La faiblesse de
toute cette critique est un tissu d’injustice, de contradictions ; et Voltaire en conclut, comme de raison, que sa Rome sauvée e
eur à Rome sauvée, mais je n’oserais dire combien il y a de pièces de Voltaire qui lui sont inférieures, même pour le style. Cep
est souvent dénué de l’harmonie et de la couleur poétique : celui de Voltaire est plus élégant, plus doux, plus brillant ; mais
ation, intéresse peu : on ne s’attache qu’aux individus. Crébillon et Voltaire ont également échoué en traitant le sujet de Cati
de ce qui pouvait répandre de l’éclat et de l’intérêt sur Catilina : Voltaire a pris pour son héros Cicéron, bon citoyen, bon o
en, bon orateur, mais personnage fort peu tragique. La Rome sauvée de Voltaire est une pièce mieux faite, mieux pensée, mieux éc
u’une pensée vague ou fausse. Saurin est un de ces petits auteurs que Voltaire se faisait un plaisir malin d’enivrer d’éloges pe
elui de Maxime dans Cinna. On ne peut pas soupçonner un homme tel que Voltaire d’avoir voulu insinuer que Spartacus valait mieux
et de tromper son ami Saurin ; il faut même convenir, à l’avantage de Voltaire , que la vérité perce malgré lui à travers ses fla
ette époque. (Note de l’Éditeur.) 2. Voyez au tome III l’article de Voltaire . (Note de l’éditeur.) 3. Fa-Molto, qui fait bea
re. (Note de l’éditeur.) e. Geoffroy, malgré son irascibilité contre Voltaire , avoue ici le goût de Voltaire pour les lettres,
offroy, malgré son irascibilité contre Voltaire, avoue ici le goût de Voltaire pour les lettres, et sa sagacité dans ses écrits
49 (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »
nuyée, et ne m’ont pas entendue ; il n’y avait que mon bon protecteur Voltaire . Savez-vous que c’est lui qui m’a mise à la mode 
l m’a appris bien des choses en m’amusant”. » Sa Correspondance avec Voltaire , relue aujourd’hui, est à son avantage. Elle appe
, relue aujourd’hui, est à son avantage. Elle appelle, en commençant, Voltaire « le premier moteur de son goût et de son plus ch
que de l’esprit une fois produit, et qui n’en donne pas : l’esprit de Voltaire est un boute-en-train. Elle ne mord pas, dès le d
la Grèce et fait des siennes dans l’Archipel et dans les mers d’Asie, Voltaire voudrait plus encore ; il voudrait voir l’Impérat
n faubourg qu’un incendie a ruiné ce printemps. » Dans les lettres de Voltaire à l’Impératrice, il fait un peu trop le poëte, le
s, de nous en plaindre ; mais évidemment elle a son but ; elle soigne Voltaire comme la voix de la renommée et comme une trompet
ouper. » C’est ce souper de Paris qu’elle se donnait par lettres avec Voltaire , et il y a des moments où ils ont l’air en effet
dégrisement. On dit qu’à la Révolution, elle fit retirer le buste de Voltaire qui était dans sa galerie, et qu’on le mit à quel
pour les émigrés français, nobles ou prêtres, qui étaient ses hôtes. Voltaire eût pensé comme elle, s’il avait vu la Révolution
50 (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360
s complète. Bailly, premier élève de Buffon et digne correspondant de Voltaire , tel est à peu près mon sujet d’aujourd’hui. Sylv
auraient été que des héritiers plus ou moins incomplets et ignorants. Voltaire de son côté, qui recevait le premier volume de l’
rdé l’ancienne dynastie des brachmanes comme cette nation primitive. Voltaire en revenait à ses moutons, à sa prédilection pour
le plus ancien et sans nom. Bailly s’en expliqua par lettre auprès de Voltaire , lequel répliqua à son tour et résista par toutes
taine et fille de sa conjecture et de sa fantaisie. Il adressa donc à Voltaire des Lettres sur l’origine des sciences et sur cel
euples de l’Asie ; ce volume, en tête duquel on lisait les lettres de Voltaire à l’auteur, parut en 1777. N’ayant pas cru faire
enne histoire de l’Asie, qui ne parurent qu’en 1779, après la mort de Voltaire , mais qui lui étaient également adressées comme s
à adopté si magnifiquement par Buffon, de devenir le correspondant de Voltaire , et d’entreprendre publiquement de le convertir à
arsenal de Dupuis où s’arma Volney ; Bailly, plaidant entre Buffon et Voltaire , ne songeait qu’à défendre avec agrément et vrais
chant que ce n’étaient que des emblèmes, absolument comme du temps de Voltaire ou de Lucien ; et ce serait ensuite la grossièret
Lettre : Est-ce donc une chose si facile, monsieur (c’est toujours à Voltaire qu’il s’adresse), que la communication des idées 
détours, Bailly arrive, et cherche à amener avec lui son lecteur, ou Voltaire qui le représente, à sa pensée favorite d’un peup
ors considérablement refroidi, ainsi que le veulent Buffon et Mairan. Voltaire , qui se sentait ainsi conduit et promené d’hypoth
51 (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337
férences qui sont bien celles de leur caractère, de leur physionomie. Voltaire est le premier, et il demeure incomparable : vif,
des images brusques. Ce n’est point un improvisateur perpétuel comme Voltaire , ni un coquet sérieux, un limeur et un polisseur
irais qu’il est le contraire des Marot, des Sarrasin, des Voiture, de Voltaire dans le genre léger. Il est de niveau avec les gr
à bride abattue, et de tous les instants, comme Mme de Sévigné, comme Voltaire  ; ou se donner du temps et prendre du soin, écrir
eux qu’en passant. Rien de Fontenelle ; peu de chose sur Montesquieu. Voltaire est jugé à trois moments : d’abord comme « un trè
, à l’heure de la réconciliation (novembre 1774), il y a une lettre à Voltaire qui est à la fois d’une haute emphase et d’une ex
tout de sa propre substance : « Il n’existera jamais, lui dit-il, de Voltaire second » ; c’était une réplique au compliment de
dit-il, de Voltaire second » ; c’était une réplique au compliment de Voltaire qui avait appelé Archimède de Syracuse Archimède
ut produire que par imitation et d’après la matière. » Cette lettre à Voltaire , comme plus tard celles qui seront adressées à l’
Shakespeare. Buffon reste impassible là où Montesquieu se pique et où Voltaire enrage, et ils se valent à peu près tous les troi
en met partout. » Pour en revenir à ses jugements littéraires, après Voltaire poète, Buffon ne paraît guère estimer qu’un autre
ion, mais trouvez-moi dans le siècle un jugement de plus de bon sens. Voltaire , cet homme de goût, s’est trompé du tout au tout
ugements, n’obéit en rien à la mode. Lui qui rend si pleine justice à Voltaire , il reste fidèle à ses connaissances et à ses adm
52 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230
I Lundi, 15 juillet 1861. Encore un peu de Voltaire , encore un peu de Rousseau ! Il fut un temps où c
sent le goût ; il n’était pas jusqu’à Beuchot, l’éditeur passionné de Voltaire , qui, sur la fin, lorsqu’on lui apportait des let
e et ne répondit : « Assez, j’en ai assez ! » Pourtant les lettres de Voltaire ne ressemblent jamais à celles d’un autre. Ce nou
chesse de Saxe-Gotha, l’une de ces princesses, amies de l’esprit, que Voltaire avait conquises dans son séjour en Allemagne et q
et aurait répondu : « Madame, on ne paye pas l’esprit, on l’honore. » Voltaire a dit la même chose, mais que c’est différemment 
ment donnée par MM. de Cayrol et Alphonse François, nous montreraient Voltaire sous ses vingt autres aspects dès longtemps connu
d’autres endroits du volume, et avec d’autres correspondants c’est le Voltaire de la fin, le patriarche de Ferney, qui, toujours
obles) de ses dernières années. Ce qui plaît toujours quand on rouvre Voltaire et ce qui fait qu’on s’intéresse, c’est (avec cet
accès et verve. Il y avait le Démon de Socrate, il y a les démons de Voltaire . Tous à la fois on les retrouve, ou du moins on r
il nous offre des échantillons et des memento de toutes les sortes de Voltaire . Avec Rousseau il reste beaucoup plus à faire, et
53 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413
ue son frère, en causant, n’était en reste de mots excellents ni avec Voltaire , ni avec personne ; mais à la lecture, et eu égar
qui, jusque dans le fort de la guerre de Sept Ans, écrivait à ce même Voltaire , en lui parlant des Français, alors adversaires d
se, l’œuvre ne lui parut couronnée que lorsque, dix ans après, il eut Voltaire . Il paya cher, on le sait, cette courte satisfact
eut Voltaire. Il paya cher, on le sait, cette courte satisfaction, et Voltaire aussi. La manière dont Frédéric parle de lui à sa
des autres beaux esprits en toute vérité et sincérité, est piquante. Voltaire , dans ce fameux séjour, ne se brouilla finalement
u’il avait introduit la guerre civile dans l’Académie : L’affaire de Voltaire (un procès avec le juif Hirschel) n’est pas encor
e toujours. C’est la première fois que j’entends faire ce reproche à Voltaire causeur, de dogmatiser toujours ; je ne m’étonne
ui aient fait : c’est que bien peu étaient en mesure de le lui faire. Voltaire devenu célèbre n’avait plus son égal ; chacun en
t qu’une habitude et une égalité d’entretiens. Séduit par l’esprit de Voltaire , Frédéric tient bon tant qu’il peut contre les tr
Je ne donne ici que la moralité que tire Frédéric de ce démêlé avec Voltaire  : quant à ses jugements sur l’homme, ils sont tro
té, elle rit et elle fut désarmée. Elle était bien Française en cela. Voltaire , reconnaissant de son procédé et de tout ce qu’el
es décentes et nobles, et réparer les désagréables63. » L’aventure de Voltaire rendit Frédéric plus circonspect. La margrave s’é
s eu tous vos amis. » 63. [NdA] On lit dans les Lettres inédites de Voltaire récemment publiées par M. Alphonse François, dans
d’un bout à l’autre, a l’air d’un rêve. En écrivant ainsi à Moncrif, Voltaire comptait bien que son récit courrait la ville et
54 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248
vait servi également, grand amateur du beau sexe, épousa une nièce de Voltaire . Cet oncle passait un été à Ferney, et le petit F
y alla voir, il a très bien raconté ce premier voyage (juillet 1765). Voltaire fut enchanté de sa gentillesse, de ses grands yeu
e baptisa du premier jour Florianet, nom qui était tout un horoscope. Voltaire se montra si aimable pour lui, qu’il fut bientôt,
regardaient et l’écoutaient, Lope (c’est le nom qu’il donne partout à Voltaire dans le léger déguisement de ses Mémoires) se pla
son sabre de bois, des héros troyens. J’allais oublier les thèmes que Voltaire l’aidait à faire sous main, et qu’ensuite le père
rouvait excellents. Le père Adam les montrait comme un chef-d’œuvre à Voltaire , qui disait, en souriant, que ce n’était pas mal
chanta ensuite avec sa bergère une chanson en dialogue, composée par Voltaire en l’honneur de Mlle Clairon : Je suis à peine à
une vie qui se dessine ? Il a commencé par entendre, de la bouche de Voltaire , une fable de La Fontaine : cette leçon fructifie
uement des générations naissantes. Même en étant là avec Florian chez Voltaire , on sent que Rousseau est venu. Le petit Florian
ée de Florian ; il arrêta à temps en lui ce que la seule influence de Voltaire et celle de tout le siècle auraient pu y produire
taire, qu’on appelait par confusion et par ricochet un petit-neveu de Voltaire , ne pouvait que trouver faveur à sa suite et au l
ndera ; mais ici c’est bien Florianet au complet, tel que l’a baptisé Voltaire et que l’a adopté le duc de Penthièvre, c’est lui
même comme porté jusque dans le sanctuaire académique par les amis de Voltaire  : « Ainsi quelquefois de vaillants capitaines élè
il proclamait son maître et son ami. Gessner, le duc de Penthièvre et Voltaire , le nom de Florian trouvait moyen d’associer tout
55 (1929) La société des grands esprits
yrrhon. Il combattit la divination et les dieux. C’était une sorte de Voltaire ou de Lucien, Il s’attaqua au théisme même, deman
barbarie par un Molière, un Racine, un La Bruyère, un Montesquieu, un Voltaire , un Jean-Jacques Rousseau. On s’étonne seulement
us sommes beaucoup plus intelligents que Racine, Molière, La Bruyère, Voltaire , Montesquieu et même Jean-Jacques Rousseau. Ils o
bibliothèque de Louis XIV, mais n’ont commencé d’être lues que quand Voltaire s’en est mêlé ; il n’en est pas moins vrai que Da
ment indiquée par Sainte-Beuve dans une Causerie du Lundi de 1854. Si Voltaire a traité Dante un peu légèrement, c’est qu’il par
iple de Boileau. On sait que novateur en philosophie et en politique, Voltaire ne l’était guère en littérature ; et Sainte-Beuve
les éditions. On peut dire que Rabelais est le premier voltairien, et Voltaire le continue en tout, jusque dans ses plaisanterie
ême des rois ; puis le maître direct de Molière, de La Fontaine et de Voltaire , il a été de nos jours exalté par l’auteur de Wil
oi, pour la voir misérable et accablée ». Précurseur des Bayle et des Voltaire , il a été l’apôtre de la liberté de conscience et
, et les vieux et les nouveaux ». Cet unique moderne, c’était Pascal. Voltaire s’incline devant son génie tout en combattant ses
journaux. Mais oui ! l’auteur des Provinciales est un journaliste. Et Voltaire en est un autre. Nous avons ainsi quelques confrè
omantisme ne feront pas mieux. N’exagère-t-il pas ? C’était l’avis de Voltaire , que partagera tout critique de sang froid. « L’h
ont pour Pascal les deux dogmes essentiels et tout le fonds chrétien. Voltaire objecte qu’il ne suffit pas qu’une religion expli
reconnue jusqu’ici par les plus déterminés adversaires de ses idées, Voltaire compris. Il y a bien aussi un abbé Calvet, d’aprè
édictions. Le dix-huitième siècle répara cette injustice. À vrai dire Voltaire fait bon marché de sa métaphysique, comme de tout
parlant tout bas, Mais je pense, entre nous, que vous n’existez pas. Voltaire défend la personne de Spinoza contre les calomnie
en que rabbins désigne ici les théologiens de toutes les orthodoxies. Voltaire sait gré à Spinoza de n’avoir cru ni aux prophéti
es contemporains de Spinoza, et malgré les piquantes plaisanteries de Voltaire . Le véritable athée, c’est Lucrèce, du reste gran
méprise l’intelligence, gagnerait à s’en inspirer. Février 1927. Voltaire démiurge Les « mélanges » de Voltaire Un
nspirer. Février 1927. Voltaire démiurge Les « mélanges » de Voltaire Un grand écrivain se laisse difficilement résu
n grand écrivain se laisse difficilement résumer dans une formule, et Voltaire y résiste plus que tout autre, à première vue. À
e, on les imite même au besoin. C’est excellent. Cependant, même pour Voltaire prosateur, l’injustice continue. Depuis un siècle
s brûlots, mais toujours irrésistibles et foudroyants. Les ennemis de Voltaire , je veux dire le fanatisme et la sottise, se défe
érature française ? C’est pourtant la vérité. Il faut bien accorder à Voltaire son chapitre, raconter sa vie et sa gloire : on s
de s’éteindre. Combien de fois, achevant de parcourir des études sur Voltaire , parues séparément ou dans des ouvrages d’ensembl
geant les ouvrages anciens. Bien entendu, on n’effacera pas le nom de Voltaire , et le monde saura éternellement que c’était quel
pas si difficile pratiquement de reléguer toute une part du meilleur Voltaire aux oubliettes. C’est à quoi s’emploient une foul
Faguet, qui avait beaucoup d’intelligence et de verve, mais qui prit Voltaire en grippe par amour de la contradiction, à une ép
e rire un peu, tout en s’instruisant beaucoup. Cette gaieté a diminué Voltaire aux yeux des pontifes et des jocrisses. Ne m’adre
morceaux les plus gais, qui me paraissent aussi les plus sérieux. Voltaire et Frédéric Les Mémoires pour servir à la vie
rte aucune preuve. Gustave Desnoiresterres, dont le grand ouvrage sur Voltaire et la société du xviiie  siècle fait autorité, co
oints essentiels. M. Pierre Calmettes, dans son livre sur Choiseul et Voltaire , a démontré cette véracité quant au rôle d’interm
ar le philosophe entre Frédéric II et le ministre de Louis XV. Ce que Voltaire raconte, avec une crudité caustique, des mœurs de
rien, même vertueux et adorateur résolu de l’éternel féminin. Quant à Voltaire , il usait largement de certaines feintes dans son
ent crédule, et de pareils suffrages peuvent suffire à d’autres, mais Voltaire était trop aristocrate pour s’en contenter. Il a
es Mémoires, composés en 1759, n’ont été imprimés qu’après la mort de Voltaire , mais avant celle de Frédéric. Celui-ci se tint c
véla dès la seconde entrevue, en novembre 1740. Frédéric convient que Voltaire est charmant, mais ajoute qu’il est cher. Le poèt
ujours aussi bien fournie que la mienne. » Pure calomnie, attendu que Voltaire était riche et ne vivait nullement aux crochets d
la divine Émilie mourut en couches. Ce n’est qu’après cette mort que Voltaire accepta de se fixer à la cour du roi de Prusse, o
éric fut un pis-aller, assez agréable encore. Son insistance à capter Voltaire est évidemment plus intelligente que la superbe d
en était un, et d’une belle envergure, philosophe aussi affranchi que Voltaire , et l’un de ses meilleurs disciples, passionné po
nes n’abondaient pas. Ses débuts à Molwitz, malignement rapportés par Voltaire , ne furent pas brillants. Par la suite il fit pre
ans (1756-1763), mais jamais coalition ne fut moins unie. D’ailleurs Voltaire n’aimait pas la guerre, ni les guerriers. Mais il
Frédéric en avait beaucoup, et d’abord assez pour comprendre celui de Voltaire , que Louis XV n’appréciait pas. Avant de partir p
iait pas. Avant de partir pour Potsdam, où il arriva en juillet 1750, Voltaire avait passé par Compiègne afin de « demander au p
ie, il y renonça par peur du Saint-Office. D’où venait ce penchant de Voltaire pour les têtes couronnées ? De sa vanité ? Sans d
it sut traiter d’égal à égal avec ceux de la terre. On admet donc que Voltaire n’était pas détaché du monde. Ce grand homme étai
ur d’ivoire de Vigny, encore moins le tonneau de Diogène. D’ailleurs, Voltaire ne cherchait pas seulement chez les grands des di
s idées ? Quel homme éclairé n’eût souhaité d’entrer en rapports avec Voltaire  ? Les autres princes profitaient des facilités qu
de ses affectueuses protestations et de ses dithyrambes. Quels motifs Voltaire aurait-il pu avoir de n’y point céder ? On a parl
u’il se trouve encore des critiques pour incriminer le patriotisme de Voltaire et l’insulter à ce propos. Apparemment ces censeu
çais, savait à peine l’allemand et le méprisait de toutes ses forces. Voltaire mandait de Berlin à sa nièce, Mme Denis : « La la
u’on rend à notre patrie, à trois cents lieues de Paris. » Avouez que Voltaire ne pouvait prévoir le pangermanisme et la galloph
la guerre de Sept ans, qui ne commença qu’environ trois ans après que Voltaire avait quitté Berlin. Il est faux que les philosop
ncipaux adversaires. L’opinion publique y était généralement hostile. Voltaire fut au contraire favorable à l’alliance autrichie
sa fortune par le coup d’éclat de Rosbach. Et nos censeurs d’accabler Voltaire à cause des petits vers fameux sur « les derrière
ansonner Soubise. La vérité est que cette victoire de Frédéric désola Voltaire , dont c’est précisément le chagrin qui s’exhale e
selon son tour d’esprit. La plaisanterie était le langage naturel de Voltaire , qui ne lui servait pas seulement à exprimer la g
e et le gouvernement responsable de ce choix que visent les traits de Voltaire , et peu de Français ont ressenti aussi profondéme
ls n’applaudirent. Le maréchal de Belle-Isle le constate avec regret. Voltaire , toujours bien renseigné, écrit : « On se moque b
s émigrés de la révocation de l’édit de Nantes avaient peuplé Berlin. Voltaire n’était pas inaccessible à ces considérations, qu
la lettre du 21 décembre 1751 où, révolté de certaines clabauderies, Voltaire déclarait hautement : « Je ne suis point naturali
’obéit pas à un mot d’ordre, la cause est entendue. Le patriotisme de Voltaire est non seulement très réel et très vif, mais trè
son élévation au rôle de critérium, c’est une des idées maîtresses de Voltaire . L’a-t-il inventée ? Il est presque toujours diff
te pour s’imposer au roi de Prusse et à quiconque pensait en Europe ? Voltaire s’installa donc à Potsdam en juillet 1750, et les
ort et qui eut raison ? La plupart des historiens allemands accablent Voltaire , cela va de soi, et certains Français font chorus
culard d’Arnaud : ce Baculard se conduisit de façon si odieuse envers Voltaire que Frédéric consentit à le disgracier, mais pour
rédéric consentit à le disgracier, mais pour en faire bientôt grief à Voltaire . Il y eut le procès avec le juif Hirsch ou Hirsch
y eut le procès avec le juif Hirsch ou Hirschell. Un peu légèrement, Voltaire l’employait pour une spéculation interdite par le
ais couramment pratiquée. Hirsch abusa de la situation pour escroquer Voltaire , croyant le faire chanter. Le poète ne chanta poi
grossiers et offensants. Il y eut les potins : La Mettrie rapporta à Voltaire que le roi aurait dit : « Laissez faire, on press
’écorce quand on a avalé le jus. » En revanche, on raconta au roi que Voltaire se serait écrié, à propos des manuscrits que Fréd
voter contre le président, qui tenait leur situation dans ses mains. Voltaire avait d’excellentes raisons de partir en guerre.
ui devaient faire leur chemin, mais beaucoup de paradoxes burlesques. Voltaire entreprit de l’exécuter, et il y réussit à mervei
atteinte à sa propre autorité. Il écrivit lui-même un libelle contre Voltaire et fit brûler la Diatribe du Docteur Akakia sur l
n du bourreau. Acte étrange d’un protecteur de la liberté de penser ! Voltaire avait peu à peu découvert à ses dépens que ce roi
éraires de la cour de Frédéric. » Pour ce qui touche particulièrement Voltaire , le roi souffrait, en outre, d’une jalousie inavo
e Frédéric a mal tourné. Il craignit certainement qu’on n’attribuât à Voltaire une trop grande part de collaboration dans ses ou
à ce point d’un confrère. Même aujourd’hui je ne m’y exposerais pas. Voltaire partit, avec un congé aussi sec que l’avait été c
ès l’équipée de Francfort, et une longue rancune, assez justifiée, de Voltaire , la correspondance reprit, mais ils ne se reviren
trouveront dans la Rôtisserie de la Reine Pédauque ? La juvénilité de Voltaire n’était pas seulement allègre, elle devenait furi
et nous a ramenés à la lumière. Joie ! Joie ! Rires de joie ! Grâce à Voltaire , on respire, on vit. Il avait toujours été incroy
. l’inf. (Écrasons l’infâme.) Ce qui caractérise cette controverse de Voltaire , c’est qu’aux arguments purement rationnels il jo
trée en scène avec le terrible Tractatus theologico-politicus (1670). Voltaire réunit en lui seul Lucrèce, Celse, Lucien, Saint-
était un fait rigoureusement exact. Sous l’influence prépondérante de Voltaire , l’irréligion se répandit partout, dans les class
ême devait rester jusqu’au bout un parfait voltairien. Que reprochait Voltaire au christianisme ? Avant tout d’être faux, de rep
i a fait périr en dix-sept cents ans près de dix millions d’hommes. À Voltaire on oppose quelquefois Renan, et Renan lui-même, a
te que pour l’essentiel ils étaient d’accord, que lui-même continuait Voltaire beaucoup plus qu’il ne le rectifiait, et il a dit
Lucien fut la première apparition de cette forme du génie humain dont Voltaire a été la complète incarnation et qui, à beaucoup
lète incarnation et qui, à beaucoup d’égards, est la vérité. » Depuis Voltaire , les apologistes ont dû généralement se réfugier
me à la Chateaubriand. Renan concilie, si l’on veut, Chateaubriand et Voltaire . Il est sensible à la poésie du christianisme, ma
e pure forme, et licence que lui permettait le progrès acquis grâce à Voltaire . Au dix-huitième siècle, Renan eût milité comme l
sens historique, tout cela s’arrange à merveille, et les remarques de Voltaire subsistent. On lui a reproché d’expliquer les rel
on jusque dans la période évangélique. Il n’est pas facile de prendre Voltaire en défaut. Il ne croit pas beaucoup plus à la mét
odité du discours et Renan ne s’y refusait pas non plus. Mais surtout Voltaire a travaillé à en mettre dans l’humanité, que le C
état de nature, qu’il croit une idylle et qui n’est qu’une barbarie. Voltaire veut le progrès de la culture intellectuelle, des
les, et risque par ce biais encore de nous ramener à un état barbare. Voltaire , comme les Grecs, veut régir, subordonner, amélio
re une idole, ni un Moloch. Dans le Sermon des Cinquante et ailleurs, Voltaire déclare nettement qu’il n’est pas si incapable, e
de l’élite, et descend dans les masses peu à peu. Nietzsche a dit de Voltaire , dans Humain, trop humain, qu’« il fut le dernier
magogique. Et ce sont les Grecs qui ont inventé la raison, mais c’est Voltaire qui en a fait une réalité efficiente et la base d
éalité efficiente et la base d’une ère nouvelle. Si l’on avait écouté Voltaire en tout, la violence eût été évitée : Robespierre
prit libre et non-démagogue, n’a plus fidèlement exprimé la pensée de Voltaire que lorsque il a déclaré au bon Eckermann : « Je
éry, voilà quelques-uns de ceux sur qui l’influence intellectuelle de Voltaire s’est le plus puissamment exercée. La Révolution
vie sociales depuis un siècle et demi est la réalisation des idées de Voltaire et le produit de son immense action. Le monde mod
connu les bûchers ni les Bastilles, est un monde sorti du cerveau de Voltaire , qui n’a créé et gouverné que par l’esprit. Volta
ti du cerveau de Voltaire, qui n’a créé et gouverné que par l’esprit. Voltaire est plus qu’un grand écrivain, c’est un démiurge.
nts littéraires sont également contestables. Certains, qui concernent Voltaire , Diderot, et les encyclopédistes, ne semblent pas
pas qu’on ne peut être vertueux sans religion ? Ne haïssait-il point Voltaire  ? Ne voyait-on pas — suivant un très juste aveu d
de la Révolution ! » disait Bonaparte, et il avait raison, encore que Voltaire et les autres philosophes y eussent bien travaill
s passions, plus directement touché les points sensibles de la masse. Voltaire et Rousseau ! Ces deux noms furent inséparables p
ique chanson de Gavroche : Je suis tombé par terre, C’est la faute à Voltaire  ! Le nez dans le ruisseau, C’est la faute à Rouss
poids — se donne pour un fidèle disciple de Socrate, de Franklin, de Voltaire , de Béranger, et du Vicaire savoyard. Il y a des
dules que de croyants. Jean-Jacques doit donc être maintenu à côté de Voltaire parmi les maîtres de la Révolution française et d
ion française et de la pensée moderne. Mais on a le droit de préférer Voltaire . Le point faible de Rousseau, c’est sa méthode. M
is Courier. À plus forte raison ne peut-on les comparer en ce genre à Voltaire , le plus grand et le plus ensorcelant des épistol
France n’était pas d’avoir produit avec Montaigne, Pascal, Descartes, Voltaire , une philosophie qui doit être également entendue
éputation légitime de grand épistolier : encore une ressemblance avec Voltaire  ! D’autres étaient restées inédites et n’ont été
tait un parfait mécréant, peut-être déiste tout au plus à la façon de Voltaire et de Rousseau, souvent négateur plus radical enc
phin, Bossuet ne consacre à la Pucelle que trois lignes dédaigneuses. Voltaire , dans l’Essai sur les mœurs et l’esprit des natio
oyens. Il ne comprend pas le Don Juan de Molière, ni le Candide de ce Voltaire que pourtant il adore. Mais il y a dans le génie
t, et rudement. Il n’oublie pourtant pas que Jean-Jacques reste, avec Voltaire , l’artisan direct de la Révolution. Et c’est égal
s. Avec quelle ferveur il parle d’un Shakespeare, d’un Rabelais, d’un Voltaire , d’un Goethe, d’un Victor Hugo ! Quelle promptitu
rs appelés les philosophes français du dix-huitième siècle, non pas à Voltaire , il est vrai, et l’on s’en étonne, mais à Montesq
dité en Espagne même. M. Hauvette a tort de se déclarer stupéfait que Voltaire ait « osé » s’occuper de Dante. Voltaire a dit :
de se déclarer stupéfait que Voltaire ait « osé » s’occuper de Dante. Voltaire a dit : « Il y a (dans la Divine Comédie) des ver
e des lettres, et les littérateurs cultivaient volontiers la science. Voltaire faisait de la géométrie avec Mme du Châtelet et c
56 (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »
n Rohan, quasi prince, duc ne daigne, Rohan suis, essaye d’assassiner Voltaire à coups de bâton, Descartes est chassé de France
re. Avant qu’un peu de terre, etc. Ce peu de terre a également grandi Voltaire . Voltaire, si grand au dix-huitième siècle, est p
qu’un peu de terre, etc. Ce peu de terre a également grandi Voltaire. Voltaire , si grand au dix-huitième siècle, est plus grand
ée sur un homme, crible son nom, et ne laisse sortir ce nom qu’épuré. Voltaire a perdu de sa gloire le faux, et gardé le vrai. P
de sa gloire le faux, et gardé le vrai. Perdre du faux, c’est gagner. Voltaire n’est ni un poëte lyrique, ni un poëte comique, n
éformateur clément des mœurs ; il est l’homme qui adoucit les hommes. Voltaire , diminué comme poëte, a monté comme apôtre. Il a
au, ceux qui, comme Dante et Shakespeare, ont fait le beau, dépassent Voltaire  ; mais au-dessous du poëte, la place du philosoph
au-dessous du poëte, la place du philosophe est encore très haute, et Voltaire est le philosophe. Voltaire, c’est du bon sens à
e du philosophe est encore très haute, et Voltaire est le philosophe. Voltaire , c’est du bon sens à jet continu. Excepté en litt
sens à jet continu. Excepté en littérature, il est bon juge en tout. Voltaire a été, en dépit de ses insulteurs, presque adoré
e. Frédéric II, qui le raillait volontiers, écrivait à d’Alembert : «  Voltaire bouffonne. Ce siècle ressemble aux vieilles cours
méprisable. Passons. Coïncidence à noter, le négateur de Shakespeare, Voltaire , est aussi l’insulteur de Jeanne d’Arc. Mais qu’e
taire, est aussi l’insulteur de Jeanne d’Arc. Mais qu’est-ce donc que Voltaire  ? Voltaire, disons-le avec joie et avec tristesse
aussi l’insulteur de Jeanne d’Arc. Mais qu’est-ce donc que Voltaire ? Voltaire , disons-le avec joie et avec tristesse, c’est l’e
Il représente de plus en plus Paris, la ville cœur du monde. Quant à Voltaire , il demeure ce qu’il est, l’homme de l’avenir, ma
57 (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »
l’innombrable armée de ses broussailles et de ses basses plantes, par Voltaire , Montesquieu, Rousseau, Diderot, d’Alembert et Bu
sur la Pluralité des mondes, le personnage central est une marquise. Voltaire compose sa Métaphysique et son Essai sur les mœur
es, on les suit à la trace, de salon en salon, de château en château, Voltaire à Cirey chez Mme du Châtelet, puis chez lui à Fer
oges de Fontenelle, le Philosophe ignorant et le Principe d’action de Voltaire , la Lettre à M. de Beaumont et le Vicaire savoyar
ette à pleines mains, comme en un jour d’orgie. À toutes les pages de Voltaire , ils craquent sous la dent, comme autant de grain
es Montagnards, Saint-Just, on a un poème aussi lubrique que celui de Voltaire , et le plus noble des Girondins, Mme Roland, a la
tout l’agrément. IV. Art et procédés des maîtres. — Montesquieu. —  Voltaire . — Diderot. — Rousseau. — Le Mariage de Figaro.
aro. À cet égard, quatre d’entre eux sont supérieurs, Montesquieu, Voltaire , Diderot et Rousseau. Il semble qu’il suffise de
qu’elle pénètre à toute profondeur et dans tous les terrains : c’est Voltaire  « J’ai fait plus en mon temps, dit-il quelque pa
dition qu’elle pèse rigoureusement toutes les substances ; ainsi fait Voltaire , involontairement, par besoin d’esprit et pour lu
de naturaliste hardi, tantôt avec un geste preste de singe polisson, Voltaire écarte la draperie sérieuse ou solennelle, et nou
oici la seconde, où l’équilibre mental n’est plus exact. Diderot, dit Voltaire , est « un four trop chaud qui brûle tout ce qu’il
gue intérieure de prudence sociale qui, chez Montesquieu et même chez Voltaire , barre la voie aux débordements. Tout déborde che
on, d’une improvisation, non pas en petits jets multipliés comme chez Voltaire , mais en larges coulées qui roulent aveuglément s
n son temps. Si alertes et si brillants que soient les personnages de Voltaire , ce sont toujours des mannequins ; leur mouvement
rot est un si grand conteur, un maître du dialogue, en ceci l’égal de Voltaire , et, par un talent tout opposé, croyant tout ce q
e de se tuer, mais on est bien puissant. Rousseau l’a été, autant que Voltaire , et l’on peut dire que la seconde moitié du siècl
montel, Mably, Florian, Dupaty, Mercier, Mme de Staël ; au-dessous de Voltaire , les gens d’esprit vif et piquant, Duclos, Piron,
a, depuis le commencement jusqu’à la fin du siècle, depuis l’Œdipe de Voltaire jusqu’au Tarare de Beaumarchais. Il semble qu’il
Burke, Reflexions on the French revolution, 1790.) 452. L’ Œdipe de Voltaire est de 1718, et ses Lettres sur les Anglais , de
58 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328
r tous les hommes du xviiie  siècle, Fontenelle, Montesquieu, Buffon, Voltaire , Jean-Jacques, Duclos, etc. ? En l’interrogeant l
prit, l’emportaient déjà sous la Régence, et allaient faire école, si Voltaire n’était venu à temps pour remettre le naturel en
e « le modeste et humble sceptique est presque toujours en silence ». Voltaire n’est nulle part mieux défini dans ses œuvres et
signés dans Grimm. Il y a des pages (telles que celles sur la mort de Voltaire ) qui me paraissent trop emphatiques pour être de
ent à cent autres pages. Grimm explique très bien comment et pourquoi Voltaire n’est point comique dans ses comédies, dans L’Éco
c’est ce dernier qui est le vrai comique. Les qualités qui manquent à Voltaire pour être un historien véritable, il les sent éga
i-partis et dont l’incrédulité, du moins, n’est point inconséquente : Voltaire , au contraire, s’arrête à mi-chemin et, en contin
s comme un joli enfant qu’il est. » À partir de Tancrède, tout ce que Voltaire produit pour le théâtre lui paraît marqué du sign
ime très bien le sentiment de la décadence littéraire que, selon lui, Voltaire retardait, et qui va précipiter son cours : « Dep
taire retardait, et qui va précipiter son cours : « Depuis la mort de Voltaire , un vaste silence règne dans ces contrées, et nou
losophes de génie : tels sont M. de Montesquieu, M. de Buffon, etc. » Voltaire est le seul des littérateurs purs et des poètes q
lors il essaye de la poésie didactique et philosophique à la suite de Voltaire  ; mais le vent tourne encore, et L’Esprit des loi
cas : À la suite du prince héréditaire de Darmstadt, écrivait-elle à Voltaire (septembre 1773), j’ai eu le plaisir de voir arri
rois, celui de prendre et de donner ! » En fait de flatterie exquise, Voltaire n’eût pas mieux dit. Un biographe nous raconte qu
59 (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211
remué par la plume de tant d’écrivains et en particulier par celle de Voltaire . Car c’est lui, c’est Voltaire, et lui plus que p
rivains et en particulier par celle de Voltaire. Car c’est lui, c’est Voltaire , et lui plus que personne, qui est la cause de la
rétique, qui pouvait fausser pendant longtemps le sens de l’histoire. Voltaire seul, venu beaucoup plus tard, a eu l’effroyable
es chansons : Cela vaut mieux qu’un livre, et court tout l’univers, Voltaire , qui n’était ni protestant, ni royaliste, ni conv
aire, qui n’était ni protestant, ni royaliste, ni convaincu de rien ; Voltaire , une vraie âme de son temps, une âme de la Régenc
rien ; Voltaire, une vraie âme de son temps, une âme de la Régence ! Voltaire , courtisan et philosophe, acheva et condensa, en
ur peu qu’ils missent le bout des lèvres dans la coupe de ses écrits, Voltaire , sur cette question de la Ligue comme sur tant d’
ur les faits, et ne cacheront plus le vrai des choses, l’influence de Voltaire déshonorée se retrouvera encore dans une foule de
s de la Henriade et peuvent très justement s’appeler les ruminants de Voltaire  ! Et de fait, quand on s’attaque à cette race mo
e chanson à boire de lansquenets ivres, va s’achever dans le poème de Voltaire , qui n’a d’ivresse que celle de l’ennui ! Pour no
60 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »
prit philosophique. — § I. Montesquieu, les Lettres persanes. — § II. Voltaire , Histoire de Charles XII. — § III. Buffon, Théori
relève par le génie et la tradition ; par le génie dans Montesquieu, Voltaire et Buffon ; par la tradition dans Lesage et Rolli
par la tradition dans Lesage et Rollin. Il n’est pas juste de faire à Voltaire tout seul l’honneur d’avoir sauvé l’esprit frança
prit. Ces deux forces réparatrices se personnifient dans Montesquieu, Voltaire et Buffon, chez qui la tradition est continuée et
u’on a fait quelque règlement qui allait au bien commun ? » § II. Voltaire . Histoire de Charles XII. Le second ouvrage de
a vérité dont elle garde et ne prend pas la place, tel est l’objet de Voltaire . Il tient pour téméraire, et en certains cas pour
la superstition. Il y a dans Charles XII un bel exemple du respect de Voltaire pour la vérité. La première édition présentait le
de sa conduite en y ajoutant la perfidie. » Dans la dernière édition, Voltaire a fait disparaître ce passage. Est-ce par ménagem
t l’homme d’après les témoignages. Le primat étant un homme d’église, Voltaire ne demande pas mieux que de le déconsidérer ; mai
ste, sévèrement jugé en 1731, est presque innocent en 1750, c’est que Voltaire tient à n’être pas mal avec son fils, le maréchal
e Voltaire tient à n’être pas mal avec son fils, le maréchal de Saxe. Voltaire aimait la vérité, il n’a pas toujours craint le p
e il en échappe à Tacite, à Machiavel, à Montesquieu. Les conseils de Voltaire ne montent pas jusqu’à ces hauteurs où l’on est p
de s’approuver de son entreprise. Il dut être fort désappointé ; car Voltaire n’avait pas songé à faire de la topographie milit
on entendait caractériser par là plus vivement le tour dramatique que Voltaire lui a donné, et le genre de plaisir qu’on y prend
e d’un homme de lettres, dénote la prétention et inspire la défiance. Voltaire a l’imagination, non celle qui met la fable à la
ieux à mesure que la nôtre s’écoule ; mais aucun n’a possédé plus que Voltaire le don de peindre et d’être expressif en restant
e précieux, était plus tranchant que le ridicule. Et quel mérite pour Voltaire de s’en être si parfaitement défendu dans le temp
s démentis donnés à la philosophie de la sensation, dans le temps que Voltaire mettait à la mode Locke, Dont la main courageuse
turelle « qui n’est pas déjà si naturelle », comme disait malignement Voltaire , dans sa première inquiétude sur cette réputation
n’est pas tout leur mérite. De même qu’il y a dans Montesquieu, dans Voltaire , dans Buffon, la part de la tradition, dans Lesag
plus beau moment du retour au précieux. On a voulu aussi reconnaître Voltaire dans Gabriel Triaquero. Voltaire est-il donc le s
écieux. On a voulu aussi reconnaître Voltaire dans Gabriel Triaquero. Voltaire est-il donc le seul auteur de tragédies dont les
nion avec le corps, plaisirs fondés sur les préjugés ou la malignité. Voltaire , quelques années plus tard, définissait le goût «
t. » C’est plus près du vrai que les subtilités de Montesquieu ; mais Voltaire ne fait-il pas tort au goût en le louant dans la
llo savourant les plats fins que lui sert Gil Blas ? Sans compter que Voltaire s’est plus d’une fois trompé à la qualité des pla
61 (1880) Goethe et Diderot « Diderot »
ncyclopédie pourtant ! — ne l’avait pas mis. Jean-Jacques Rousseau et Voltaire — ces mange-tout — avaient dévoré tout ce que le
cription prudhommesque : « au flambeau du genre humain !  » C’étaient Voltaire et Rousseau, mais le troisième, ce n’était pas Di
as beaucoup et ils faisaient les échevelés. Ils opposèrent au rire de Voltaire l’enthousiasme de Diderot. Janin l’exalta et l’im
urgeois dépaysé, dans les mêmes flatteries et les mêmes fourrures que Voltaire , qui, du moins, savait les porter. Toujours il re
Crispin, ou Scapin. Diderot, pas plus que Rousseau, ne ressemblait à Voltaire , si ce n’est par la haine qu’ils portaient tous t
férence entre la nature de ces pacants et la nature aristocratique de Voltaire  ! Voltaire haïssait Dieu et riait contre lui, com
re la nature de ces pacants et la nature aristocratique de Voltaire ! Voltaire haïssait Dieu et riait contre lui, comme Satan, q
ssaient Dieu sans pouvoir rire, sérieux, lourds, pesamment insolents. Voltaire a beau être fils de tabellion, il est grand seign
de toutes les forces de son esprit, qu’elle outrageait. Il était trop Voltaire pour mourir comme Chénier. Mais, s’il n’avait pas
e les mettre dans son pot. Diderot est à peu près en tout l’opposé de Voltaire , et il le fait aimer ; premier crime. Le second e
crime. Le second est plus grand. Quand l’esprit français mourait avec Voltaire , l’esprit allemand commençait avec Diderot. Par l
nimée et plus profonde. Il n’y a pas touché avec la légèreté ailée de Voltaire , qui n’appuyait sur rien, comme la flamme sur les
la main de l’endoctrinant et du pédant que malheureusement il avait. Voltaire est poète, et Diderot n’est qu’un prosateur. Il a
Il a un lobe de moins au cerveau. Mais, s’il n’a pas la puissance de Voltaire , il en a la passion, qui fut celle de leur abomin
qui ne battait même pas pour Phidias et pour Jupiter ! Diderot, après Voltaire , bien entendu, est certainement supérieur à tous
e d’Alembert, d’Helvétius, de Galiani, de d’Holbach, de Morellet, que Voltaire appelait le brave mords-les ! de Rousseau, ce sen
d’œuvres complètes avant d’être mis en statue de place publique comme Voltaire , doit être examiné et mis à sa place juste dans l
derot roulera toujours dans le torrent du siècle impur qui commence à Voltaire , l’auteur de la Pucelle, passe par Piron, le poèt
rot étale — il faut bien en convenir — la plus ambitieuse médiocrité. Voltaire , cet amoureux de la clarté, qui la pervertissait,
bsolu. On a accusé justement Rousseau d’être cynique. « Il a — disait Voltaire — ramassé au coin des rues les douvelles pourries
plus purs, le cynisme de son tempérament. Il n’est pas cynique comme Voltaire , le nerveux et bilieux Voltaire, qui n’en a pas m
mpérament. Il n’est pas cynique comme Voltaire, le nerveux et bilieux Voltaire , qui n’en a pas moins créé la mademoiselle Cunégo
ime, s’est permis un effet de fantasmagorie indigne de son érudition. Voltaire , seul, se doutait de quelque chose : « Mes frères
e l’heure présente, et l’auteur de la Princesse de Clèves, vantée par Voltaire , en littérature n’est réellement pas quelqu’un..
entrer plus avant dans les esprits et dans les cœurs. C’est ainsi que Voltaire écrivit Candide, — ce livre scélérat, qui faisait
se et qui l’accomplit eût valu plus que lui… Il a touché à tout comme Voltaire , mais il n’avait pas plus la main ailée de Voltai
uché à tout comme Voltaire, mais il n’avait pas plus la main ailée de Voltaire qu’il n’avait la main fine et languissante de Ste
de Diderot a embourgeoisé tout. Il a embourgeoisé Rabelais, Sterne et Voltaire , en les imitant ; Sterne, Voltaire et Rabelais, d
a embourgeoisé Rabelais, Sterne et Voltaire, en les imitant ; Sterne, Voltaire et Rabelais, des bourgeois comme lui de naissance
, mais de race de tête différente. Tout grand artiste, en effet, — et Voltaire , malgré l’infériorité qu’il dut aux passions de s
e ses Contes, je ne lui vois aucune espèce d’originalité. On a dit de Voltaire qu’il fut le second dans tous les genres et ne fu
me du xviiie  siècle, car le Romantisme n’a jamais eu grand goût pour Voltaire , lui donna, en le faisant jouer, cette marque de
hardiment montrées. En général, imitations jalouses et maladroites de Voltaire , ces poésies de Diderot, libertines et quelquefoi
avoir l’étendue, l’influence, l’immensité de rayonnement de celle de Voltaire , qui régna sur son temps aussi bien par ses lettr
ue par ses autres écrits. Diderot n’était pas, il ne fut jamais comme Voltaire , qui écrivait à toute l’Europe de cette plume qui
ailleurs, dans ce long travail : il embourgeoisea Rabelais, Sterne et Voltaire , ces esprits de haute race, quand il voulut les i
erot comme le xviiie  siècle, qui n’avait la bouche pleine que de son Voltaire et de son Rousseau, n’en avait jamais parlé. Enfi
62 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »
rès Bourdaloue et Massillon. Ce préjugé date de loin. L’admiration de Voltaire pour le Petit Carême, et plus tard le jugement de
ces rangs sont définitifs. En parlant de Massillon, je dirai comment Voltaire aurait pu moins admirer le Petit Carême sans cess
ver. Il y aurait presque autant d’injustice à donner aux tragédies de Voltaire le prix sur celles de Corneille, qu’à mettre les
mons y sont plus courts ? Est-ce sur la foi de l’estime qu’en faisait Voltaire qui le copia, dit-on, plusieurs fois de sa main,
iserait d’ailleurs de ne pas trouver bons des sermons recommandés par Voltaire  ? Massillon gagnerait, ce semble, à ce que le Pet
e, à ce que le Petit Carême ne passât point pour son plus beau titre. Voltaire , bien que d’un goût si sûr, ne voit pas toujours
lant d’esprit75? » Il y a bien de la rhétorique dans les tragédies de Voltaire . La prédilection pour le Petit Carême ne trahit-e
ique morale ? On a de lui une méditation sur la foi et une prière que Voltaire veut lui faire supprimer comme « affligeant sa ph
des passions, c’est un peu la morale du plaisir, ou du bonheur, comme Voltaire appelait honnêtement le plaisir, professée par un
oulait ramener les esprits vers les écrivains du dix-septième siècle, Voltaire avait déjà, dans le Temple du goût, dit son mot s
convaincre ni le passionner. Dans le Temple du goût, d’ailleurs, dont Voltaire est le dieu, le goût c’est le petit, et celui de
l’expression, considérée comme une qualité de génie chez les poètes ! Voltaire , pour le dire en passant, n’était pas de cet avis
les confondre. Personne ne lui a appris Racine ; mais il a fallu que Voltaire lui apprît Corneille. Encore ne l’admire-t-il que
es jugements sur Pascal et Fénelon, il en dit beaucoup trop au gré de Voltaire . La première édition du Temple du goût contenait
spotiquement l’ascendant », — de la vérité ! oh ! avait écrit en note Voltaire . Vauvenargues lit la note et maintient sa phrase,
auvenargues lit la note et maintient sa phrase, n’approuvant pas plus Voltaire dans ce qu’il veut ôter à Bossuet, que dans ce qu
énelon. Je touche à ce qui fut l’honneur commun de Vauvenargues et de Voltaire  : c’est cette amitié qui lia un moment le jeune o
faveur publique. Des deux côtés elle fut vraie. Vauvenargues devait à Voltaire ces premiers encouragements qui versent dans le c
emiers rayons de l’aurore, ne sont pas le premier coup d’œil que jeta Voltaire étonné et charmé sur les Réflexions critiques du
ire étonné et charmé sur les Réflexions critiques du jeune écrivain ? Voltaire avait trouvé en Vauvenargues un de ces rares admi
me que toutes les amitiés sincères, celle-ci fut utile aux deux amis. Voltaire ramena Vauvenargues à Corneille et à Molière ; Va
re ramena Vauvenargues à Corneille et à Molière ; Vauvenargues rendit Voltaire plus juste envers Pascal et Fénelon. Si le plus j
Si le plus jeune eût vécu, qu’elle eût été son influence sur l’aîné ? Voltaire avait-il trouvé son Quintilius Varus, ou l’ami « 
s tôt, écrivit-il à Vauvenargues, mes ouvrages en vaudraient mieux », Voltaire était-il sincère ? Je le crois. S’il aima les lou
63 (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326
et M. Taine par esprit de système. Mais, dans le Siècle de Louis XIV, Voltaire a cru s’acquitter de tout ce qu’il lui devait, en
estées au théâtre ; ce n’est pas même une tragédie. » Ainsi s’exprime Voltaire au terme de l’examen qu’il a fait de Bérénice. Il
ience, il ne serait pas Racine, et ses tragédies vaudraient celles de Voltaire . Car Voltaire, en vérité, comme on dit, nous la d
erait pas Racine, et ses tragédies vaudraient celles de Voltaire. Car Voltaire , en vérité, comme on dit, nous la donne belle là-
sie revêt une autre forme, de la porter une fois de plus à la scène ? Voltaire , comme toujours, plaide ici sa propre cause. Il c
e que, même en acceptant cette étroite définition de l’art classique, Voltaire , puisque les modèles sont dans la nature et chez
urait pas pu y en ajouter une douzième. La preuve d’ailleurs que pour Voltaire changer n’eût pas été dégénérer, c’est qu’il n’a
e de famille est tout au long déjà dans les préfaces des tragédies de Voltaire . Si Voltaire copia plutôt qu’il n’imita, dans le
est tout au long déjà dans les préfaces des tragédies de Voltaire. Si Voltaire copia plutôt qu’il n’imita, dans le sens classiqu
e s’il nous avait démontré que, homme pour homme et poète pour poète, Voltaire valait Racine. Mais l’a-t-il démontré, par hasard
Tel est cependant le paralogisme impliqué dans ses raisonnements : si Voltaire , avec tout son esprit et toute sa connaissance du
ourne en cent façons. Véritablement, Racine et Boileau, La Bruyère et Voltaire , Descartes et Buffon ne sont plus pour lui des in
t naître Racine au xviie  siècle ; la malignité du hasard a voulu que Voltaire vécût au xviiie  siècle. Contemporain de Boileau,
Pélopides. Pour moi, je crois plus volontiers que le vrai malheur de Voltaire , en la circonstance, a été de ne pas être un Raci
é l’esprit des contemporains de Bossuet et celui des contemporains de Voltaire . Je ne crois pas qu’il fallût beaucoup pousser l’
et se flatter de les avoir comprises, mais ni Bossuet, ni Fénelon, ni Voltaire , ni Rousseau ne s’expédient aussi promptement. En
idées, quoique souvent bizarres, que l’auteur de ces huit volumes sur Voltaire et la Société au xviiie  siècle. Cependant, si no
isons ! C’est que l’histoire de la vie et des œuvres de Bossuet ou de Voltaire , quand M. Floquet et M. Desnoiresterres s’y miren
rs, pour sa perfection dans la simplicité, au-dessus même du style de Voltaire , si ce n’était, comme nous le verrons, un air d’a
is il y en a pourtant deux ou trois : Mme de Sévigné, par exemple, ou Voltaire , de qui le naturel ne sent pas, comme le sien, le
moitié du xviiie  siècle, son droit de cité littéraire. Montesquieu, Voltaire , Diderot, Rousseau, qui en écriront, ne continuer
le badinage de Voiture, ou le « baladinage », comme disait nettement Voltaire . Voici maintenant le tour, déjà le style, et la s
t sur ce point la force de la tradition que, cinquante ans plus tard, Voltaire sera presque tenté de faire un reproche à l’auteu
la passion de l’amour. Ne doutons pas, après cela, que ce que le même Voltaire a raillé dans les « comédies métaphysiques » de M
pour faire des passions de l’amour les plus dramatiques, en dépit de Voltaire , et les plus romanesques de toutes. Quand les pas
rrer ? Nous ajouterons seulement que, de leur temps, au témoignage de Voltaire , le roman n’étant guère considéré que comme « la
on soutenue du langage et l’abus impatientant de l’esprit. Le Sage et Voltaire , Grimm et Diderot, La Harpe et Marmontel, tous en
u près son Horace ; et, tout contemporain qu’il soit de Le Sage et de Voltaire , s’il lui manque assurément quelque chose d’un ho
enfermé. Quelques détails surtout font peine. Une fois il s’adresse à Voltaire , qu’en ce moment même on attaque un peu de tous c
e de corps, obtenu contre lui par son tailleur et son tapissier. Mais Voltaire est à Bruxelles, gêné lui-même, nous le savons, e
s La Fontaine et des Molière jusqu’à l’avènement des Montesquieu, des Voltaire , des Rousseau. De 1680 ou 1690, en effet, jusqu’à
effets. Si vous cherchez ce qu’il y a de commun entre la tragédie de Voltaire , pour laquelle nous ne professons pas l’aveugle a
nant, si je puis ainsi dire, à la lumière de la rampe. La tragédie de Voltaire a le défaut de n’être qu’une assez pâle et trop s
e défauts ne s’y accorde pas mal avec l’absence des grandes qualités. Voltaire aimait à dire que les tragédies de Campistron son
les Œuvres de Prévost ne tiennent pas plus de place que les Œuvres de Voltaire . Défions-nous de ces formules qui courent les tra
ans sa préciosité, s’éloigne trop du commun usage. Février 1885. Voltaire et J.-J. Rousseau27 Il me paraît utile, et m
a Correspondance, et aux quelque dix mille qui nous sont parvenues de Voltaire . Évidemment, M. Maugras croit que tout le monde a
ui, non seulement toutes les lettres, mais aussi toutes les œuvres de Voltaire et de Rousseau ; non seulement toutes leurs œuvre
oulu traiter. Les autres savent que la difficulté, quand il s’agit de Voltaire ou de Rousseau, n’est pas de donner ou de trouver
s doute curieux aussi, pour les mêmes raisons, de tout ce qui regarde Voltaire  ; et les travaux relatifs à l’histoire de ses œuv
e. On a d’ailleurs une excellente édition et de bonnes biographies de Voltaire  : on n’en a pas encore de Rousseau. La meilleure
Félicitons M. Maugras d’avoir eu ce courage, car, dans ce volume sur Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, passant un peu les prom
t, et, par-dessus tous les autres, précisément les deux plus grands : Voltaire et Jean-Jacques, deux « puissants dieux », et deu
ux vilains sires. Quand je pense à l’un, je préfère toujours l’autre. Voltaire était plus pervers, Jean-Jacques était plus ombra
iance, l’envie ou la haine ; et on n’était pas impunément l’ennemi de Voltaire , mais cela valait presque mieux que d’être l’ami
toute la raison, toute la modération, toute la générosité du côté de Voltaire , et tous les torts du côté de Rousseau. M. Maugra
s ouvrages en faisait pour lui des rivaux de gloire et de popularité, Voltaire s’est attaqué, l’un après l’autre, aux moindres c
éloïse et le scandale de l’Émile, Rousseau eût été vainement l’ami de Voltaire , et Voltaire — sous le pseudonyme de M. de la Rou
scandale de l’Émile, Rousseau eût été vainement l’ami de Voltaire, et Voltaire — sous le pseudonyme de M. de la Roupillière ou d
l’en eût pas moins cruellement raillé. M. Maugras est si partial pour Voltaire que non seulement il oublie tout cela, mais en re
fameux Discours de Rousseau, comme dans sa Lettre sur les spectacles, Voltaire eut le droit de voir une attaque directe et perso
citoyen de Genève. Car ces théâtres, dit-il, que Rousseau attaquait, Voltaire n’en était-il pas, depuis trente ans, le soutien,
e penser sur le théâtre autrement que l’auteur de Zaïre. Et parce que Voltaire voulait établir à Genève un théâtre, aucun Genevo
e Rousseau, bien connue, celle qui contient le défi de Jean-Jacques à Voltaire  : « Je ne vous aime point, monsieur, vous m’avez
t, je veux dire impertinente, — la plus impertinente, selon le mot de Voltaire , que fanatique ait jamais griffonnée. Mais M. Mau
, sut-il se garder de descendre aux basses injures que lui prodiguait Voltaire et que, jusqu’à son dernier jour, cet irritable p
ue M. Maugras retouchera son livre, il pourra garder ses sympathies à Voltaire , et même les laisser ouvertement paraître ; il fe
eux fonder, si je puis dire ; et de gagner sur lui, tout en préférant Voltaire , d’être plus équitable à Rousseau. J’aurais aussi
pendant hors de cause, comme il dit, le « talent » et le « génie » de Voltaire et de Rousseau, pour n’étudier en eux que leur se
l est question d’un homme qui s’est peint si vivement lui-même, comme Voltaire , sans le vouloir ni le savoir, dans dix lignes de
u livre de M. Maugras. Parce qu’il n’a étudié que le « caractère » de Voltaire et de Rousseau, j’étais tenté en le lisant de rép
, en effet, on ne voit pas, on ne verrait pas, si l’on ne connaissait Voltaire et Rousseau par ailleurs, quelles raisons nous av
du choc de deux vanités adverses. Non sans doute qu’à mon tour, tout Voltaire et Rousseau qu’ils soient, je veuille les abstrai
tiers. Par exemple, si Rousseau n’envie pas précisément la fortune de Voltaire , ses châteaux et ses rentes, il lui envie certain
ale, et sinon son argent, tout au moins ce genre de considération que Voltaire doit à son argent. Et, de son coté, ce que Voltai
considération que Voltaire doit à son argent. Et, de son coté, ce que Voltaire ne peut digérer, c’est qu’on lui compare, à lui,
s a bien mis en lumière ces petites raisons. Ainsi, l’installation de Voltaire aux portes de Genève en est une pour Jean-Jacques
r sur les prédicants de la Rome protestante est une autre raison pour Voltaire . On le trouble dans ses plaisirs, on l’empêche de
re M. Maupas. Et, si la persuasion où est Rousseau qu’il ne doit qu’à Voltaire le brûlement de l’Émile à Genève, comme aussi l’i
ltaire le brûlement de l’Émile à Genève, comme aussi l’indignation de Voltaire quand il apprend les manœuvres dont l’accuse Rous
e Beaumont, les Lettres de la montagne, il est impossible d’abord que Voltaire ne comprît pas que ce nouveau venu lui dérobait u
ut de moins nouveau dans l’Émile et dans la Nouvelle Héloïse. En vain Voltaire , dans des Lettres qu’il fit endosser au marquis d
e me suis quelquefois demandé ce qu’il serait advenu de la royauté de Voltaire  ; et je ne puis le croire si naïf, quand il vit l
révolution. Or, cette révolution commençait par renverser tout ce que Voltaire , depuis tantôt un demi-siècle, avait cru, dit et
ur en tout, comme on l’a si bien dit, sauf en religion, non seulement Voltaire avait docilement subi toutes les entraves de la t
sentiments est perdue. » Qui ne conviendra qu’avec de telles idées, Voltaire ne pouvait pas plus approuver la forme que le fon
ni plus scandalisé quand il vit réussir les tragédies de Racine, que Voltaire en voyant le succès des écrits du citoyen de Genè
i l’expression, parce qu’il s’agissait d’autre chose, en effet, entre Voltaire et Rousseau, que de belles-lettres ou de bon goût
ogie ne le sont pas toujours. Dans l’édition Beuchot, les Mélanges de Voltaire , qui comprennent toutes ses feuilles volantes, ne
i renferment l’œuvre polémique du patriarche à peu près tout entière. Voltaire n’a pas été d’abord un « philosophe », mais très
que Condorcet a mis au Sermon des Cinquante, pour nous apprendre que Voltaire , « un peu jaloux du courage de Rousseau », ne com
trument, ou, si l’on veut, l’ouvrier de la dernière transformation de Voltaire . Il se piqua, dit Condorcet, de surpasser Roussea
surpassait en génie. À mesure que Rousseau développait ses principes, Voltaire leur opposait les siens ; — si différents et si c
ura marié le Grand Turc avec la république de Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau. En effet, il n’y eut jamais d’oppo
u « rémunérateur et vengeur » ; c’est toute la philosophie sociale de Voltaire , et son idéal ne s’est jamais élevé plus haut. Na
Rousseau. Je demande s’il en est un qui diffère davantage de celui de Voltaire . Autant celui de Voltaire est étroitement lié au
en est un qui diffère davantage de celui de Voltaire. Autant celui de Voltaire est étroitement lié au maintien de la civilisatio
Rousseau est lié au bouleversement de cette civilisation même. Selon Voltaire , l’homme se perfectionne à mesure qu’il s’éloigne
avation de l’injustice et de l’inégalité. Étonnons-nous là-dessus que Voltaire et Rousseau ne se soient pas entendus, et d’autan
tout blâmer et à tout critiquer », s’avisa de prendre en main contre Voltaire la cause de la Providence, passablement malmenée,
et celui de Candide, c’est ici le moment d’en ajouter une dernière : Voltaire est un aristocrate, s’il en fut ; mais, avec Rous
la Providence, où il compare à sa pauvreté la fastueuse abondance de Voltaire . Et de même que la misère il a connu les misérabl
ance de Voltaire. Et de même que la misère il a connu les misérables. Voltaire n’a jamais su ce qui se passe dans l’âme d’un pay
pour le grossir et le gonfler, dans le torrent de son éloquence ; et Voltaire non plus ne l’a pas dit, mais il l’a bien senti,
n’ont pas reconnu ce que ce plébéien leur apportait dans ses livres, Voltaire , plus aristocrate, et aussi plus intelligent, l’a
ssance allait être de renverser, dès qu’elle le pourrait, tout ce que Voltaire avait aimé. Est-ce à dire, comme Rousseau l’a cru
e que Voltaire avait aimé. Est-ce à dire, comme Rousseau l’a cru, que Voltaire l’ait persécuté, qu’il ait manœuvré contre lui, q
de leurs querelles intestines au xviiie  siècle ! Je consens donc que Voltaire , en toute cette affaire, n’ait poursuivi Rousseau
mble y croire bien aisément. Jamais personne au monde n’a menti comme Voltaire . Quand il publiait contre Rousseau cette Lettre a
que Beuchot n’a pas cru devoir insérer dans son édition des Œuvres de Voltaire , mais qui n’en est pas moins du patriarche, non c
is qui n’en est pas moins du patriarche, non content de la désavouer, Voltaire ne l’attribuait-il pas lui-même à l’abbé Coyer, d
que Rousseau se trompe quand « il se pose en victime des intrigues de Voltaire  », et donnons acte à M. Maugras d’avoir démontré
ignifie l’étrange acharnement que l’on met à le prendre en défaut sur Voltaire , sur Diderot, sur Grimm, sur Mme d’Épinay ? Est-c
dre, et, pour s’entendre, que de distinguer. Assurément, pas plus que Voltaire , ni Diderot, ni d’Alembert ni Grimm et encore bie
lons de Paris, comme en l’absence de Rousseau lui-même, de Buffon, de Voltaire , ils avaient des façons de grands hommes et une a
d’y présenter son apologie contre ses calomniateurs, ou quand encore Voltaire s’indignait, à grands cris, que l’on tolérât la p
rs son décret de prise de corps, — que veut-on que Rousseau pensât de Voltaire et de Mme d’Épinay ? Après cela, je ne nie point
ngue querelle et dans l’histoire du xviiie  siècle, la supériorité de Voltaire . Rien ne concourt, et les persécutions elles-même
rt, et les persécutions elles-mêmes, qu’à irriter, exciter et exalter Voltaire , et rien ne sert, au contraire, même ses courtes
, si peu de critiques ou d’historiens aient accepté la chose. Lorsque Voltaire traitait Rousseau de « fou » et de « vilain fou »
enfin et quoi que l’on en dise, elle ne s’occuperait seulement pas de Voltaire et de Rousseau, s’ils n’étaient les auteurs de le
’Épinay. Cette aimable femme était un peu « caillette », comme disait Voltaire , et elle avait les plus beaux yeux noirs, mais pe
ourd’hui l’Essai sur les mœurs pour quelques fragments des lettres de Voltaire à Mme du Châtelet ? ou le Contrat social avec la
quels auteurs : Scudéri qui critique le Cid, ou Rotrou qui le venge ? Voltaire qui se moque de la Nouvelle Héloïse, ou Fréron qu
es plus indifférentes. Est-ce à dire que l’agile et correct crayon de Voltaire soit supérieur au fougueux pinceau de Saint-Simon
la tragédie française. Inversement, en France, c’est inutilement que Voltaire s’est flatté, dans cette incessante recherche du
ro du roman de Gil Blas soit un nom sous lequel Le Sage s’en prenne à Voltaire , c’est lui-même Le Sage, qui a fait une note pour
lustrée. Sa passion pour Baron était devenue la fable de la ville, et Voltaire nous en a conservé le souvenir dans les vers que
lait par des voies moins détournées. 27. Querelles de philosophes : Voltaire et J.-J. Rousseau, par M. Gaston Maugras. Paris,
64 (1880) Goethe et Diderot « Introduction »
ncer sa gloire, il est impossible de ne pas penser à Diderot, qui eut Voltaire à côté de lui pour tuer, par la comparaison, la s
Diderot, avait bien préparé la gloire de Gœthe avec la sienne ; mais Voltaire , le seul homme du xviiie  siècle chez qui l’imbéc
’imbécille philosophie n’avait pas enniaisé l’esprit, resté français, Voltaire , qui méprisait Diderot, s’il avait vécu jusqu’au
ranquille immortalité. Phénomène digne d’être observé et même étudié. Voltaire , qui vécut aussi quatre-vingts ans, Voltaire, l’h
observé et même étudié. Voltaire, qui vécut aussi quatre-vingts ans, Voltaire , l’heureux Voltaire, mais moins heureux que l’heu
dié. Voltaire, qui vécut aussi quatre-vingts ans, Voltaire, l’heureux Voltaire , mais moins heureux que l’heureux Gœthe, eut assu
rituelle que le sentimental coup de pistolet de Werther, et cependant Voltaire ne régna pas toujours du même empire sur l’opinio
ant de l’être (ce qui est la même chose, puisqu’il s’exila lui-même), Voltaire fut intellectuellement un guerroyant qui eut quel
65 (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334
fallait prononcer un nom qu’il n’a pas prononcé assez haut, celui de Voltaire , car c’est bien Voltaire qui reprit contre les La
qu’il n’a pas prononcé assez haut, celui de Voltaire, car c’est bien Voltaire qui reprit contre les Lamotte, les Fontenelle, le
tenelle, les Moncrif le combat de Molière et de l’auteur des Satires. Voltaire n’a jamais parlé de l’hôtel de Rambouillet que po
n funèbre de Turenne ne suffiraient pas pour en déprécier la valeur : Voltaire pensait, non sans raison, que le style de Balzac
n de Rabelais. Son plus grand crime est d’avoir inspiré la Pucelle de Voltaire . L’esprit précieux, c’est un esprit de mesure et
t de la grossièreté gauloise que l’on ait combattu. Molière, Boileau, Voltaire (je m’en tiens à ces trois noms, parce qu’il me f
fussent alors dans l’Église, — j’emprunte les propres expressions de Voltaire , — on ne saurait parler d’elle sans prendre inévi
nt a porté des conséquences. Il n’y a rien de si plaisant aux yeux de Voltaire et de sa séquelle, que de voir deux prélats s’ent
ité naturelle, autant d’aisance, autant de laisser-aller apparent que Voltaire , mais plus de profondeur, plus de sensibilité, pl
phes et l’archevêque de Cambrai ; c’est la raison des sympathies d’un Voltaire , ou d’un d’Alembert même, pour Massillon, que je
et posons un premier point d’interrogation. Ne serait-ce pas ici que Voltaire sentait l’homme d’esprit 39 dans les sermons de M
si sincèrement, si naïvement admirées dans les sermons de Massillon. Voltaire s’écrie de bonne foi quelque part : « Vous avez f
aité du même vice dans un sermon Sur l’enfant prodigue. Soyez sûr que Voltaire ici n’a rien retrouvé de ce qui le choquait si fo
ncore, et décidément, cela sent l’homme de cour. Le mot est encore de Voltaire  ; ici, M. Nisard l’a dit admirablement : le rhéte
t admirablement : le rhéteur a reconnu le rhéteur. Comment, en effet, Voltaire n’admirerait-il pas chez Massillon cette préoccup
dité, les plus puériles exigences ? Et son siècle pense comme lui. Si Voltaire trouve Bourdaloue presque grossier, d’Alembert tr
— de l’espèce du baron d’Holbach, ou de M. Naigeon, par exemple, — ni Voltaire ni d’Alembert n’ont déraison de nier un « Dieu ré
prêtre du Dieu qui naquit dans une crèche ! Sans doute, c’est ici que Voltaire , en vous lisant, tressaillait d’aise ! Car a-t-il
de sainte Madeleine, si joli, c’est-à-dire d’un style si mondain, que Voltaire , Voltaire lui-même, en a rougi pour Massillon ! M
Madeleine, si joli, c’est-à-dire d’un style si mondain, que Voltaire, Voltaire lui-même, en a rougi pour Massillon ! Massillon,
ose même dire plus : il n’est pas de son style. » Il est probable que Voltaire mentait, comme à son ordinaire, car, dans les édi
que lui prête l’auteur du roman. Mais en est-il moins curieux de voir Voltaire si jaloux de la gloire de Massillon qu’il mente p
ile que celle de Bossuet ou de Bourdaloue. On a vu ce qu’en pensaient Voltaire et d’Alembert. Thomas encore, dans son Essai sur
guerre quelques mots qu’en passant, Massillon, deux ou trois fois, —  Voltaire a bien compté, — s’est assez complaisamment étend
ent qu’il y eût voulu croire. Et n’est-ce pas un grave préjugé que ni Voltaire , ni tous ceux qui juraient alors sur la parole de
ugé que ni Voltaire, ni tous ceux qui juraient alors sur la parole de Voltaire , ne s’y soient trompés ? Assurément, je vois l’in
ent qu’un genre s’épuise. Massillon s’est trouvé dans le même cas que Voltaire . La tragédie classique avait fourni sa carrière q
as que Voltaire. La tragédie classique avait fourni sa carrière quand Voltaire s’en empara. Cependant, comme il était Voltaire,
rni sa carrière quand Voltaire s’en empara. Cependant, comme il était Voltaire , il put écrire encore Zaïre, Mérope et Tancrède.
r l’éloquence de la chaire une révolution morale ; et ni Massillon ni Voltaire n’étaient de force à l’entreprendre. Elle s’est f
r sur la loi de la moindre action ! L’amour, pour d’Alembert, et pour Voltaire aussi108, quand il parle avec humeur des « comédi
le connaître. Il y suffit presque de feuilleter la Correspondance de Voltaire ou les Confessions de Rousseau. Mais leur conditi
et de titres le démontre péremptoirement. Comptez plutôt : — en 1750, Voltaire vient à peine de partir pour Berlin ; d’Alembert
paru, on l’a supprimée derechef, et la voilà cependant qui s’achève ; Voltaire enfin a pris possession, pour ne le plus quitter
des apprentis, jusqu’au pouvoir d’arrêter sous la presse la pensée de Voltaire et de Diderot, les plus minces détails de la surv
e l’on chercherait en vain sur ces registres l’Essai sur les mœurs de Voltaire ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques et cela fa
abbé Trublet, le fameux archidiacre de Saint-Malo, celui-là même dont Voltaire a tracé le portrait si connu : L’abbé Trublet av
lus cher. Ce malheureux Fréron, que l’on se représente, sur la foi de Voltaire , comme le défenseur soudoyé du parti de la cour,
re, telles que les réponses de Lefranc de Pompignan aux railleries de Voltaire . Exceptons aussi les ouvrages qui sortaient des p
qu’aucun directeur de la librairie eût été si naïf que de demander à Voltaire ce qu’il fallait penser d’un livre ou d’un journa
r à Voltaire ce qu’il fallait penser d’un livre ou d’un journal, mais Voltaire se passait bien qu’on le lui demandât, et, lorsqu
ne tarderons pas à retrouver les plus grands noms du xviiie  siècle : Voltaire , Diderot et Rousseau. II L’une de ces affai
oins qu’il n’aime mieux s’en tenir au portrait quoique trop noir, que Voltaire a tracé de Saint-Pouange dans son roman de l’Ingé
de quelle époque datent les premières relations de Malesherbes et de Voltaire . Ils avaient sans doute, par les Grimod de la Rey
universelle, — c’est l’Essai sur les mœurs, — donnée contre le gré de Voltaire par le libraire Jean Néaulme, à la fin de l’année
é de Voltaire par le libraire Jean Néaulme, à la fin de l’année 1753. Voltaire en demandait la suppression, et fidèle à sa manie
ons pas pu retrouver, lui en marqua peut-être quelque mécontentement. Voltaire , avec sa prestesse accoutumée, changea de batteri
tait alors partagée de presque tout le monde en France. La royauté de Voltaire a été lente à se fonder126. Tel il était parti po
audacieusement impudent, on n’est pas plus spirituellement menteur ; Voltaire , inimitable en tant de choses, ne l’est en rien p
ont on disait que, parmi les divers préposés aux diverses affaires de Voltaire , il avait le département des vilenies, a volé (c’
apiers de la dame, dont il est ou fut un peu l’amant, un manuscrit de Voltaire . C’est l’Histoire de la guerre de 1741, — dans l’
qui laisse Malesherbes insensible ; elle le supplie de ne pas croire Voltaire « capable d’actions indignes de son cœur », comme
ident Hénault en même temps qu’à lui ; que d’Argental, le factotum de Voltaire , fait jouer toute sorte de ressorts ; que Voltair
al, le factotum de Voltaire, fait jouer toute sorte de ressorts ; que Voltaire lui-même se plaint à tous les échos et sur tous l
1 comme il en était l’an dernier de l’Histoire universelle ; c’est de Voltaire incontestablement que Le Prieur tient le manuscri
Voltaire incontestablement que Le Prieur tient le manuscrit, et c’est Voltaire qui fait imprimer. La preuve en est fournie par u
i avec ce billet129. Et comme La Morlière, qui rendait fréquemment à Voltaire de ces services douteux, en ce temps-là même, de
re que le manuscrit de l’Histoire de la guerre de 1741 venait bien de Voltaire . On demandera peut-être où tendaient toutes ces m
ulte ainsi soulevé autour de lui, le chef-d’œuvre de la diplomatie de Voltaire était qu’il demandait qu’on arrêtât le débit de s
Malesherbes, n’est ni approuvé ni susceptible d’approbation, de quoi Voltaire , comme bien on pense, ne doute pas. Le problème e
la police, mais sous la protection de la police même. C’est pourquoi Voltaire , tandis que Le Prieur imprime à Paris, fait impri
t à ce moment que Mme Denis entre en scène et que les lamentations de Voltaire viennent retentir jusque dans le cabinet de Males
vente ; et le livre s’écoule à la faveur d’une permission tacite que Voltaire n’a pas demandée, ou même dont il aurait l’air de
i j’essaie d’attirer ici l’attention, ce n’est pas tant le procédé de Voltaire , mais plutôt l’empressement avec lequel un lieute
r référé, pour la forme, à l’intendant de Lyon, satisfait au désir de Voltaire . M. de Seynas et M. de La Michodière savent parfa
ontinuent d’agir. À mesure qu’ils avancent, ils s’aperçoivent que, si Voltaire demande la suppression de l’Épître du diable, c’e
répond à M. de Seynas « qu’il a bien fait de se rendre aux désirs de Voltaire et de faire les recherches qu’il souhaitait ». Et
n personnage qu’elles recouvrent, que Malesherbes parle maintenant de Voltaire . En effet, comme nous l’avons dit, nous sommes en
u le reproche, comme on le voudra prendre, en revient pour une part à Voltaire et pour une part à Rousseau, mais peut-être pour
, et une autre forme de l’intolérance, mais intolérance, toujours. Si Voltaire et Rousseau n’avaient pas été là, d’Alembert et D
xcuses que l’on trouve en abondance dès qu’il s’agit des perfidies de Voltaire ou des malhonnêtetés de Diderot. À tout le moins
de l’État que l’on ébranle. De même il n’entre pas dans la pensée de Voltaire , et tandis qu’avec une liberté souveraine il s’en
es avec Fréron. III De même que nous jugeons encore aujourd’hui Voltaire sur le témoignage de sa Correspondance, et Rousse
nt parmi ses adversaires. Fréron n’a parlé de personne, jamais, comme Voltaire a parlé de Rousseau dans ses Lettres sur la Nouve
llera « le rédacteur de l’Année littéraire » ; comme si vous appeliez Voltaire « l’auteur de Candide et de Zadig », pour ne pas
emps ? et, précisément, pour complaire à quelque protecteur ou ami de Voltaire . « Monsieur, lui écrivait le malheureux critique,
, lui écrivait le malheureux critique, si vous saviez tout le mal que Voltaire m’a fait, tout ce qu’il a voulu me faire ! » C’es
’est ici, dans sa simplicité, l’accent profond, et qui ne trompe pas. Voltaire était alors à Berlin, et c’était juste parmi les
u une vache qui galope ». Seulement, il n’y a pas dans les Lettres de Voltaire un mot d’éloge qui tempère l’amertume de la criti
44. En tout cas, ce que nous pouvons affirmer, c’est que la lettre de Voltaire ne se retrouve point parmi les papiers de Maleshe
pres, écrit-il à Malesherbes, qui font la moitié des plaisanteries de Voltaire  ; si l’on avait ôté les noms propres des satires
n ne touche pas de la sorte à M. Diderot149. Et mieux encore, lorsque Voltaire , dans-son Écossaise, aura publiquement insulté Fr
cette jolie page. Quoi donc ! s’il était vrai que Fréron eût parlé de Voltaire seulement comme Voltaire avait parlé de Fréron, n
nc ! s’il était vrai que Fréron eût parlé de Voltaire seulement comme Voltaire avait parlé de Fréron, n’est-il pas assez monstru
l conviendrait de se souvenir que Fréron ne fait que retourner contre Voltaire les mots mêmes dont Voltaire, dans l’Histoire du
que Fréron ne fait que retourner contre Voltaire les mots mêmes dont Voltaire , dans l’Histoire du docteur Akakia, s’était servi
nsemble contre lui. Fréron les connaît admirablement : il possède son Voltaire par cœur ; la facilité de son style n’a d’égale q
n parle, il a su juger de Shakespeare beaucoup plus équitablement que Voltaire , et, si c’est du futur, il a su louer en Rousseau
du futur, il a su louer en Rousseau presque toutes les nouveautés où Voltaire n’a rien compris. Après cela, s’il ne voit pas ju
ation et de ses débuts dans la vie, ex-jésuite et petit abbé, puisque Voltaire lui en fait un crime, comme si Marmontel n’avait
à plus forte raison, la bassesse du caractère. Tel est bien le cas de Voltaire . Si dangereux qu’il lui fût d’écrire, on ne peut
sur les autres. Le cas de Diderot ne diffère pas beaucoup de celui de Voltaire . Une grande partie de la vie de Diderot s’est éco
e courage de d’Alembert ? où le courage de Diderot ? où le courage de Voltaire  ? En vérité, parmi tout ce monde encyclopédique,
squ’ils écrivent « pococurante » le nom de ce sénateur de la façon de Voltaire , c’est par mégarde, assurément. Ils citent quelqu
ls citent quelque part, au tome I, page 503, une lettre à Diderot, où Voltaire aurait dit qu’il fallait que Platon et Molière se
’elle n’emploie pas, et qu’on n’emploierait pas impunément avec elle. Voltaire lui-même, ce Voltaire à qui sa vieille amitié, — 
t qu’on n’emploierait pas impunément avec elle. Voltaire lui-même, ce Voltaire à qui sa vieille amitié, — si tant est qu’il n’y
et, de cette « vogue prodigieuse », où sont les témoignages ? On cite Voltaire , on cite d’Alembert, on cite Grimm, on cite Dider
’esprit de l’abbé. Au commencement de 1770, Mme du Deffand écrivait à Voltaire  : « Quel est donc l’ouvrage qui est actuellement
ut cas, peu lui importe qu’ils soient à la mode, et c’est en vain que Voltaire les lui recommande ; ni la mode ni Voltaire même,
ode, et c’est en vain que Voltaire les lui recommande ; ni la mode ni Voltaire même, pour cette fois, n’y feront rien ; certaine
le est l’histoire vraie de cet « immense succès » ? La légende, c’est Voltaire , c’est Diderot, c’est Grimm qui l’ont faite. L’hi
ète de Böhmischbroda, conquis son droit de cité française, et reçu de Voltaire ses lettres de naturalisation ; d’ailleurs on est
se montra presque blessée d’une restriction légèrement railleuse que Voltaire mit à la louange, en parlant des Dialogues, à l’a
es indécences incroyables, a dit Sainte-Beuve, même dans le siècle de Voltaire et de Diderot, et qui n’ont de précédent que chez
Rubens et de Rembrandt. À la vérité, si Pantophile, comme l’appelait Voltaire , ne vous apprend rien de tout cela, ni ne se souc
us haut dans l’histoire et de montrer, brièvement, dans le théâtre de Voltaire et dans les théories dramatiques de Diderot, les
je chancelle, … je tombe, … je me meurs170… » Quant à l’influence de Voltaire , la voici, dès les premiers jours, aisément recon
mpête, n’imagine pas qu’il y ait à faire autre chose que de continuer Voltaire tant bien que mal, et plutôt mal que bien. Le mél
ment grec, comme dans les Lettres persanes, ou comme dans un conte de Voltaire . Mais l’imitation est trop Fidèle, et le pastiche
Mais l’imitation est trop Fidèle, et le pastiche trop consciencieux. Voltaire en dit trop quand il dit que « Télémaque a l’air
ien marquer sa place dans notre histoire littéraire, entre Bossuet et Voltaire . III C’est ce que l’on verra mieux si, du r
« romans » et des fables ? Soyons bien convaincus au moins que, pour Voltaire , Fénelon ne serait pas Fénelon, s’il n’était pas
elon, c’est le principal adversaire de Bossuet et de Pascal. Là, pour Voltaire , par exemple, est son titre de gloire. Les deux g
par exemple, est son titre de gloire. Les deux grands écrivains dont Voltaire a soixante ans combattu l’influence, et tâché par
auvais riche. 38. Sur l’humanité des grands envers le peuple. 39. Voltaire , Siècle de Louis XIV, au catalogue des écrivains,
Massillon, Sur l’enfant prodigue. 53. Sur le mauvais riche. 54. Voltaire , Dictionnaire philosophique, au mot Guerre. 55.
heur et la mort du juste. 67. D’Alembert, Éloge de Massillon. 68. Voltaire , Dictionnaire philosophique, au mot Morale. 69.
lon. 75. Sur le respect que les grands doivent à la religion. 76. Voltaire , Dictionnaire philosophique, au mot Marie Madelei
bert a mises à son Éloge de Marivaux. 108. Il est sans exemple que Voltaire ait oublié de se venger. Or Marivaux avait failli
taire ait oublié de se venger. Or Marivaux avait failli écrire contre Voltaire , et Voltaire, candidat à l’Académie française, av
lié de se venger. Or Marivaux avait failli écrire contre Voltaire, et Voltaire , candidat à l’Académie française, avait échoué co
sur la librairie, de Malesherbes lui-même. 124. Œuvres complètes de Voltaire , éd. Moland, t. XXXVIII, lettre 2702. 125. Bibl
30. Les journaux hollandais, datés du temps même des réclamations de Voltaire , et annonçant son livre, sont joints au dossier d
mis pour sa Lettre sur les aveugles. 134. Il avait peut-être, comme Voltaire , déclaré que, « si Fréron était le dernier des ho
eproduire l’orthographe de la maréchale que celle de Mme Denis, ou de Voltaire lui-même. 139. Bibl. nat., Mss fonds français,
66 (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »
vres, mais encore ils touchent les choses et les faits. Non seulement Voltaire expose, l’un des premiers, l’optique et l’astrono
ngement aux sciences physiques. III. Transformation de l’histoire   Voltaire  La critique et les vues d’ensemble  Montesquieu
pare le Discours de Bossuet sur l’Histoire universelle, et l’Essai de Voltaire sur les mœurs, on verra tout de suite combien ces
De cette maxime naît l’exégèse biblique, non seulement celle que fait Voltaire , mais encore celle qu’on fera plus tard. En atten
e de d’Alembert. 332. Philosophe de Newton, 1738, et Physique, par Voltaire . — Cf. Bois-Raymond, Voltaire physicien (Revue de
sophe de Newton, 1738, et Physique, par Voltaire. — Cf. Bois-Raymond, Voltaire physicien (Revue des cours scientifiques, V, 539)
en (Revue des cours scientifiques, V, 539), et Saigey, la Physique de Voltaire . — « Voltaire, écrit lord Brougham, en continuant
cours scientifiques, V, 539), et Saigey, la Physique de Voltaire. — «  Voltaire , écrit lord Brougham, en continuant de s’occuper
t de raisonner. 334. Pour l’exposition populaire de ces idées, voir Voltaire , passim, surtout Micromégas et les Oreilles du co
ne, la convenance morale ne peut jamais être une raison physique. » — Voltaire , Candide : « Quand Sa Hautesse envoie un vaisseau
est qu’il doit se ranger lui-même dans la classe des animaux. » 338. Voltaire , Philosophie, Du principe d’action : « Que tous l
67 (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246
hesterfield, naquit à Londres le 22 septembre 1694, la même année que Voltaire . Issu d’une race illustre, il en savait le prix,
et de Bolingbroke, l’introducteur en Angleterre de Montesquieu et de Voltaire , le correspondant de Fontenelle et de Mme de Tenc
s n’élèverez jamais de barrières. » Lord Chesterfield goûtait certes Voltaire  ; il disait à propos du Siècle de Louis XIV : « L
 : « Lord Bolingbroke m’avait appris comment on doit lire l’histoire, Voltaire m’apprend comment il faut l’écrire. » Mais en mêm
ns d’esprit de l’autre côté du détroit, il sentait les imprudences de Voltaire et les désapprouvait. Déjà vieux et tout à fait r
une dame française : Vos bons auteurs sont ma principale ressource ; Voltaire surtout me charme, à son impiété près, dont il ne
ant et singulier confident en fait de morale. Il s’agissait encore de Voltaire , au sujet de sa tragédie de Mahomet et des hardie
en parlant ainsi, ne se méprenait pas sur la grande inconséquence de Voltaire . Cette inconséquence, en deux mots, la voici : c’
oltaire. Cette inconséquence, en deux mots, la voici : c’est que lui, Voltaire , qui considérait volontiers les hommes comme des
homme ». Toute sa morale, à cet égard, se résumerait dans ce vers de Voltaire  : Il n’est jamais de mal en bonne compagnie. C’
s que nous sommes morts, mais nous n’avons pas voulu qu’on le sût. » Voltaire qui, avec la prétention d’être toujours mourant,
omme dont le nom se rattache de si près aux noms de Montesquieu et de Voltaire  ; qui, plus qu’aucun de ses compatriotes en son t
68 (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »
lus attirés que l’Esprit des Lois et le Dictionnaire philosophique de Voltaire . De là des jugements qui, pour avoir leur part de
elle, dans l’idée de l’Encyclopédie, dans la monarchie universelle de Voltaire  ; mais ce sont les abstraits qui jugeraient ainsi
Saint-Pierre, c’est le grand legs du xviiie  siècle au xixe . » — «  Voltaire est immortel : Diderot n’est que célèbre. Pourquo
 » — «  Voltaire est immortel : Diderot n’est que célèbre. Pourquoi ? Voltaire a enterré le poème épique, le conte, le petit ver
est pas moi qui retirerai jamais rien à Diderot ; mais on conçoit que Voltaire soit immortel ; il ne l’a certes pas volé ! Il y
l y a une chose qu’oublient trop MM. de Goncourt : ils ne voient dans Voltaire que l’auteur dramatique, le poëte ; mais le philo
sens charmant, multiple, alerte, infatigable, vraiment diabolique en Voltaire , c’est ce bon sens, cet esprit philosophique s’ap
e encore du nôtre ; il faudrait désespérer de la France si l’œuvre de Voltaire était considérée comme épuisée. Diderot et lui, p
e récente114 : « Cherchons le cœur du xviiie  siècle, il est double : Voltaire , Diderot. » Pour moi, je ne considérerai la moyen
e en France et la raison comme bien assise, même à Paris, que lorsque Voltaire aura sa statue, non pas dans le vestibule ou dans
l, et l’on verra que sur cette question, tant agitée, de la statue de Voltaire , j’avais pris les devants, du moins en théorie 1
69 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143
s distingués et les plus divers se sont honorés en s’occupant de lui. Voltaire , le premier, l’avait dénoncé au monde avec un sen
ent leur cœur. » Il n’avait rien publié encore lorsqu’il s’annonça à Voltaire par une lettre écrite de Nancy (avril 1743), dans
mparés de Corneille et de Racine. Rien n’honore le goût et le cœur de Voltaire comme la promptitude avec laquelle il discerna au
à l’hôtel de Tours, rue du Paon (près celle de l’École-de-Médecine). Voltaire , tantôt à Paris, tantôt à Versailles, était alors
ublic à l’intérêt propre est le sceau éternel du vice. Il nie contre Voltaire cette fois, contre l’auteur du Mondain, que le vi
hautes beautés, sur Molière dont il ne sent pas la puissance comique, Voltaire le redresse avec raison, avec une adresse de cons
ant dans la sincérité de sa pensée une expression nette et lumineuse. Voltaire lui-même, si clair et si limpide, n’a pas à ce de
ort « avec la constance et les sentiments d’un chrétien philosophe ». Voltaire , lui écrivant sur une première lecture de son liv
e je n’osais espérer. » Ces choses qui affligeaient la philosophie de Voltaire sont la Méditation sur la foi et la Prière qui la
yant pu l’attirer lui-même, essayèrent depuis d’entraîner sa mémoire. Voltaire et même M. Suard ont été, après sa mort, infidèle
, les ont mis sur la route de l’erreur ». Il écrivait cela en face de Voltaire et à la veille de Jean-Jacques Rousseau. Dans l’o
70 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153
mpagne du monde de Paris, d’Alembert, La Condamine, Condillac, etc. ; Voltaire y alla au printemps de 1750. Il aimait les conver
ux qu’il a lus sont plus sûrs et ont beaucoup de prix à nos yeux. Sur Voltaire , par exemple, il est à écouter plus que personne 
mployer, pour le mettre en lumière et en valeur. La correspondance de Voltaire avec lui est pleine de chaleur et d’intérêt, et d
rassembler les nombreux articles de d’Argenson où il est question de Voltaire , car ils se complètent et se corrigent les uns le
il pas dit : On n’a jamais été aussi ingrat que tous les lecteurs de Voltaire le sont à son égard ; j’ai vu de ces lecteurs tra
er (d’Aguesseau), qu’il se damnait sans y penser, par sa haine contre Voltaire . À la date d’avril 1752, après une lecture du Si
l style noble et élevé ! peu de fautes, beauconp de grandes vérités ; Voltaire sait tout, parle de tout en expert. Je n’ai à le
le sublime. Chacun abonde et verse dans son sens : le brillant séduit Voltaire  ; le commun n’est jamais ce qui effraie d’Argenso
ffit à lui d’être commun avec originalité. C’était vers ce moment que Voltaire revenait de Berlin et de la cour de Frédéric, où
ait fort baissé dans cet ouvrage, et véritablement il devrait l’être, Voltaire ayant soixante ans et son corps ayant été le théâ
e. On a là au vrai le jugement d’un ami impartial et clairvoyant sur Voltaire homme et écrivain, à cette époque déjà si avancée
ue le courage spirituel est très distinct du courage corporel, et que Voltaire , qui a dans l’âme beaucoup de hardiesse et même d
71 (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »
e foule composée « d’imbéciles » et parsemée de cuistres, il y a, dit Voltaire , « un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonn
Bruyère, un chercheur hardi qui ouvre une source nouvelle, sauf chez Voltaire , un démon incarné qui, dans ses écrits anonymes o
uzée et de Girard, par les Remarques de Duclos, par le Commentaire de Voltaire sur Corneille, par le Lycée de Laharpe361, par l’
omère, ni Dante, ni Shakespeare367 ; lisez le monologue d’Hamlet dans Voltaire , et voyez ce qu’il en reste, une déclamation abst
depuis Descartes jusqu’à Condillac, depuis Bossuet jusqu’à Buffon et Voltaire , depuis Pascal jusqu’à Rousseau et Beaumarchais,
les petites esquisses brochées en passant et comme en contrebande par Voltaire , le baron de Thundertentrunck, mylord Whatthen, l
et Collé nous donnent l’extrait mortuaire, même les bonnes pièces de Voltaire et de Crébillon, plus tard celles des auteurs qui
nsuffisance dans l’histoire ! À part Charles XII, un contemporain que Voltaire ranime grâce aux récits de témoins oculaires, à p
 ; pour y démêler quelque chose, il me faut recourir à ce merveilleux Voltaire qui, lorsqu’il a mis bas le grand habit classique
la durée de son règne et par l’universalité de son ascendant. 348. Voltaire , Dictionnaire philosophique, article Langues . «
morales, second traité de la charité et de l’amour-propre, 142. 353. Voltaire , Dialogues, L’intendant des menus et l’abbé Griz
oire de ce style, cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, 2e éd., I, 515. 365. Voltaire , Essai sur le poème épique [‘légère’]. « Notre
pompe et de tous les ornements dont notre langue est capable. » 369. Voltaire , Essai sur le poème épique [‘polies,’], 290. « 
72 (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274
antes. Il avait le contraire de ce qui insinue ou de ce qui autorise. Voltaire , en quatre pages intitulées : Ce gu’on ne fait pa
rre en ses trente volumes. Dans ces mêmes pages (il faut être juste), Voltaire lui attribue pourtant l’honneur d’avoir fait subs
e quelques lettres d’intendants de province qui font foi à cet égard. Voltaire aime à prêter à l’abbé de Saint-Pierre ; il en pa
pensées sous son nom. Être lu et traduit par un homme d’esprit comme Voltaire , c’est tout profit pour l’abbé ; il devient alors
même pratiques, et c’est en ce sens qu’il a pu influer indirectement. Voltaire l’a rencontré une fois en face et a eu affaire à
mémoires ou Annales politiques de l’abbé « n’ont rien de curieux, dit Voltaire , que la bonne foi grossière avec laquelle cet hom
ué. » — Âgé de quatre-vingt-cinq ans et près de sa fin, il répondit à Voltaire qui lui demandait comment il considérait ce passa
la fin du tome xxxviii de l’édition Beuchot. 48. [NdA] Ainsi, quand Voltaire dit : « Toute guerre européenne est une guerre ci
73 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »
aint-Pierre, devient décidément individualiste : faut-il rappeler que Voltaire même, dans sa forme classique, est constamment ty
e a le goût incurable cependant : son intelligence n’est ouverte qu’à Voltaire . La vie seule l’a renouvelée et guérie. Elle a se
sang-froid d’intelligence, de son sec, conscient et critique langage. Voltaire est resté d’un bout à l’autre du siècle le grand,
ue Rousseau enfièvre, tous sont unanimes à répéter avec Mirabeau : «  Voltaire fut au théâtre un génie de premier ordre, dans to
on du inonde, bien qu’en contradiction avec ses secrètes aspirations. Voltaire mort et devenu l’intangible idéal, l’abbé Delille
es drames de Shakespeare avec d’impitoyables ciseaux sur le patron de Voltaire  : il y a retaillé des tragédies à la française, c
son fils, s’adresse à Roméo, son fils adoptif sous le nom de Dolvedo. Voltaire ici est dépassé. Voici lady Macbeth : elle s’appe
ostumes de la Comédie française, album in-fol., 1884. 606. Lettre de Voltaire au comte de Caylus sur Bouchardon ; correspondanc
74 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441
de Racine. Si l’on en croit La Harpe, qui se fonde sur l’autorité de Voltaire , madame de Sévigné a dit que Racine passerait com
fait cette prédiction doublement ridicule, mais il n’est pas vrai que Voltaire lui ait imputé de l’avoir faite. Voltaire dit seu
mais il n’est pas vrai que Voltaire lui ait imputé de l’avoir faite. Voltaire dit seulement : Elle croyait que Racine passerai
cine passerait comme le café 131. Ce n’était là qu’une conjecture de Voltaire  ; et sur quoi se fondait cette conjecture ? sur d
une époque où celui-ci n’avait pas encore fait ni son Iphigénie, que Voltaire regardait comme son chef-d’œuvre, ni Phèdre, ni A
ue Voltaire regardait comme son chef-d’œuvre, ni Phèdre, ni Athalie ; Voltaire a lu ces deux lettres et n’a probablement pas lu
ont aimé Racine et Corneille ! Combien d’esprits du premier ordre, et Voltaire en tête, les ont alternativement préférés ! combi
arme dans cette pièce. La Champmeslé y aurait fait mal au cœur. » Si Voltaire avait eu le loisir de lire madame de Sévigné, ave
in sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiens, Voltaire était plus capable que personne den sentir la jus
oi, il en est qui ne sont pas au-dessous des charmantes cajoleries de Voltaire pour le grand Frédéric132. Madame de Sévigné cite
75 (1905) Propos de théâtre. Deuxième série
ille a écrit Agésilas en vers irréguliers et surtout en vers croisés. Voltaire l’en loue, avec raison, selon moi ; mais il a si
une très grande satisfaction ? S’il n’est pas fâché de constater que Voltaire , avec un répertoire si étendu, n’atteint que 3 95
par mentir lui-même plus que son maître Tout cela est vraiment joli. Voltaire , qui n’a pas toujours tort, préférait La Suite du
it de cette pièce un chef-d’œuvre. » Je suis absolument de l’avis de Voltaire sur ce point. Eh bien ! l’on peut dire que La Sui
Elle n’a eu aucun succès en sa nouveauté (1644), comme le constatent Voltaire et Corneille lui-même dans son Examen, ce qui veu
on me cite le mot fameux : « Il y a quelqu’un qui a plus d’esprit que Voltaire , c’est tout le monde », je ne manque jamais de di
e sais pas qui a dit cela le premier ; mais, à coup sûr, ce n’est pas Voltaire . » Ensuite viennent Les Femmes savantes, Les Four
ds dramatistes du dix-septième siècle, même à Molière. Pour celui-ci, Voltaire le constate. Il écrit à M. de Soumarekof, le 26 f
enus proverbes… » La raison ne me paraît pas en être celle que donne Voltaire . Il n’est rien qu’on aime tant à entendre jouer q
ue les pièces qu’on connaît à fond. Mais le fait est là, consigné par Voltaire , en 1769. Il l’est encore par la statistique dres
nt perdu. Et par quoi Corneille et Racine étaient-ils remplacés ? Par Voltaire  ! Et par quoi Molière ? Par Nivelle de La Chaussé
rpoint espagnol, un haut de chausses à crevés et une toque à plumes. ( Voltaire , Commentaires sur Corneille, Polyeucte, acte V.)
et surmontée d’un large chapeau avec deux rangs de plumes rouges ». ( Voltaire , Commentaires sur Corneille, Cinna, acte II.) Mai
, Andromaque, Zaïre, Mérope et peut-être quelques autres tragédies de Voltaire . Car, par parenthèse, le secret est là, et non ai
Car, par parenthèse, le secret est là, et non ailleurs, des succès de Voltaire au théâtre. Il savait à fond la dramaturgie du mé
abreuvoir est public et qui veut vient y boire. » L’Ambigu peut jouer Voltaire , le théâtre du Château-d’Eau Corneille, la Porte
cine, Cluny, Molière. Et personne ne joue ni Corneille, ni Racine, ni Voltaire , ni Molière ! Et ça ne leur coûterait rien ! Pas
elle est alléchante, ce me semble. Eh bien, aucun théâtre ne joue ni Voltaire , ni Molière, ni Corneille, ni Racine. L’Ambigu, l
n’est que tous ces théâtres savent que Corneille, Racine, Molière et Voltaire « ne feraient pas le sou » ? On a essayé, vous sa
haine est d’une grandeur tragique incomparable ; c’est de l’Eschyle. Voltaire , qui comprenait Eschyle à peu près comme il compr
re ; et il n’y a pas eu d’homme qui ait été plus homme de théâtre que Voltaire  ; mais encore elles sont assez faibles. Il dira p
ils se soucient du trône comme d’une figue. Ces choses-là sont rares. Voltaire ajoute : « Je dis plus, — et, en effet, ce qu’il
re que le Parthe est éloigné, qu’elle est sans aucun danger… » Voilà Voltaire qui, comme la Rochefoucauld, croit que les hommes
e boulevard. C’est ce que j’appelle ne rien comprendre à la tragédie. Voltaire a pourtant assez lu la Bible. Il devrait savoir c
opâtre ne me paraît pas si « déraisonnable ». De même, pour Rodogune, Voltaire nous dit : « Il est vrai que tous les lecteurs so
a reine ? — Il est probable. » Cela était suffisant, mais nécessaire. Voltaire a donc raison au point de vue de la construction
ui sera plus facile de tuer Cléopâtre. Antiochus, plus perspicace que Voltaire , le sent très bien, et c’est pour cela qu’au cinq
atique ; mais le quatrième est plus réellement dramatique encore. Ici Voltaire ne pouvait pas se tromper, et il ne s’est pas tro
e théâtre de Rodogune elle-même, de Rodogune commandant le parricide, Voltaire ne peut pas s’empêcher de reconnaître que « cette
’âme même du mélodrame ; c’est le tout du mélodrame. Comme mélodrame, Voltaire est contraint d’admirer Rodogune. Il y est si bie
s manquer de mémoire. Vous savez les vers charmants où, bien entendu, Voltaire trouve un solécisme et qu’il juge « maxime » et d
ou le drame en pleine famille. C’est toujours une famille au temps de Voltaire qu’il a l’air de nous peindre. Seulement il ne no
ter cet esprit général du temps. Et, en effet, de même qu’on a dit de Voltaire  : « conservateur en tout, sauf en religion », de
lement par de Jaucourt, compilateur qui ne fait guère que découper du Voltaire , du Batteux et du Mallet ; et par Marmontel, très
e était tout étoffée et presque toute faite. Ce sont ici les idées de Voltaire qui reparaissent dans son disciple dévot : « Nou
e. Il y a bien, si l’on veut, au xviiie  siècle, la lutte tragique de Voltaire contre Crébillon. Mais quand on la connaît un peu
quelque chose que cela. Gresset a souffert un peu des railleries que Voltaire lui a adressées. Si on répète, sans savoir qu’ils
t en sachant très bien qu’ils sont à l’adresse de Gresset les vers de Voltaire  : Gresset, doué du double privilège D’être au co
est tout entier d’une lecture extrêmement instructive et agréable. Voltaire et ses comédiens 7 janvier 1901. M. Jean-Jacq
e, a consacré un certain nombre de veilles à vivre dans l’intimité de Voltaire et de ses interprètes du Tripot comique. Le sujet
eux de M. Henri Lion sur Les Tragédies et les théories dramatiques de Voltaire . Il nous présente Voltaire dans son véritable cad
s Tragédies et les théories dramatiques de Voltaire. Il nous présente Voltaire dans son véritable cadre et dans son pays de préd
enri Lion, lors de sa soutenance en Sorbonne, disait de son héros : «  Voltaire est né pour le théâtre, il a vécu pour le théâtre
is le temps ! » Il est vrai ; mais M. Lion avait raison tout de même. Voltaire était né « cabotin » de la tête aux pieds. Il ava
s dans mes bras et je lui dirais : « Vous êtes chez vous. » Parbleu ! Voltaire ne manque pas de générosité et, surtout, il a vu,
vu la scène à faire et l’estampe qui la reproduira : « Rousseau chez Voltaire . » Il n’y a pas de rancune qui tienne contre un b
dramatique qui est pour moitié dans l’affaire. Dans ces occasions-là, Voltaire se joue à lui-même une pièce où il est auteur, ac
en psychologue et je ne parle point en moraliste. Toujours est-il que Voltaire a joué la comédie toute sa vie, que ses régals le
us étalée en place d’honneur dans la Maison de Molière, soit celle de Voltaire . Ce n’est pas très juste, en effet, et plus d’une
Ça, c’est Americ Vespuce » ; mais après tout, cela peut se défendre : Voltaire a un peu moins honoré le théâtre français que Cor
’une passion de jeunesse ; Molière maudit quelquefois ses comédiens ; Voltaire adora le métier, les outils et les compagnons, ex
on cœur fut tout ici. Vous comprenez donc assez combien un livre sur Voltaire et ses comédiens, — les comédiens ordinaires du r
vre sur Voltaire et ses comédiens, — les comédiens ordinaires du roi… Voltaire , — est forcément intéressant d’un bout à l’autre.
celui de M. J.-J. Olivier mieux écrit, parce que, quand on écrit sur Voltaire , il faut écrire bien ; je le voudrais aussi un pe
e qu’il n’avait pas été fait jusqu’à présent. De tous les acteurs que Voltaire a contribué à former, c’est lui-même qui intéress
ui intéresse sans doute le plus, et l’on voudrait bien savoir comment Voltaire jouait la comédie lui-même sur son théâtre de Fer
ue j’avais parfaitement raison de penser ainsi. Ceux qui ont vu jouer Voltaire , ou ont été éblouis par la gloire de cet acteur e
ants. Il semble, à les recueillir et interpréter sans parti pris, que Voltaire jouait avec feu et avec quelque emphase. Il jouai
ne sais pas trop si ce fut un délice que de voir la comédie à Ferney. Voltaire dut recevoir plus de compliments qu’il ne recueil
sincérité de l’admirateur ? — En tout cas, on ne saura jamais bien si Voltaire fut bon acteur, et il y a quelque lieu de croire
sseur au Conservatoire, c’est une autre affaire, et il est acquis que Voltaire fut un professeur admirable. C’est Lekain lui-mêm
du théâtre, et presque aussitôt, on le prie de jouer son rôle devant Voltaire , Mme Denis et quelques amis. Écoutons la « Semain
touchantes que celles de sa colère avaient été impétueuses… » Voilà Voltaire professeur. C’était un professeur assez rude ; ma
et de ces éclats aux répétitions et souvent sans avoir l’autorité de Voltaire . Racine lui-même à Saint-Cyr fit pleurer de beaux
e la scène. Lui aussi trouvait qu’on l’assassinait. Pour en revenir à Voltaire , on voit que Lekain fut parfaitement converti et
illuminé par sa leçon de déclamation. Notez qu’en cette circonstance Voltaire professeur eut gain de cause, non seulement auprè
nts simples, nobles, terribles et passionnés. C’était bien, comme dit Voltaire , le lion caressant sa femelle en lui enfonçant se
s applaudit. À la fin, ils vous ont reconnu. » — À une de ses pièces, Voltaire se penchait sur le bord de sa loge en criant : « 
ait pu, ce soir-là, crier au parterre : « Applaudissez donc. C’est du Voltaire . » Ce qu’il fut avec Lekain, Voltaire le fut, plu
: « Applaudissez donc. C’est du Voltaire. » Ce qu’il fut avec Lekain, Voltaire le fut, plus ou moins, avec tous ses acteurs et a
’entremise de son « ange », c’est-à-dire de son messager, d’Argental, Voltaire prodigue les leçons, les indications non seulemen
ce sont ceux-là qu’il a le plus vivement harcelés. Il est certain que Voltaire a été partisan d’une certaine « noblesse » et d’u
un progrès sur la cantilène en honneur au temps des commencements de Voltaire . La noblesse de Voltaire est quelque chose comme
ène en honneur au temps des commencements de Voltaire. La noblesse de Voltaire est quelque chose comme le « familier noble » de
éfinir le familier noble de Marmontel. Pour ce qui est de la mimique, Voltaire a été plus loin que pour ce qui est de la diction
lairon, c’est Lekain qui ont absolument changé tout cela ; mais c’est Voltaire qui les y a poussés, les unes et l’autre, de tout
a toujours d’un peu artificiel. Il me semble bien que c’est ainsi que Voltaire entendait les choses, et il me semble qu’il les e
bliée. Elle a été un inventeur. Si elle s’est si bien rencontrée avec Voltaire c’est que, en 1740, près d’un siècle avant les Ge
ment. C’était dans sa nature. Elle ne s’en doutait pas d’abord ; mais Voltaire la révéla à elle-même. C’est à elle que Voltaire
t pas d’abord ; mais Voltaire la révéla à elle-même. C’est à elle que Voltaire dit le fameux mot qui a fait fortune. Comme elle
u ton que vous voulez me faire prendre. — Eh ! vraiment oui, répliqua Voltaire  ; c’est le diable au corps qu’il faut avoir pour
hi la tragédie. Elle y avait jeté les libertés du mélodrame. Et comme Voltaire apportait précisément avec lui cette nouveauté ou
n’est pas étonnant qu’ils se soient si bien entendus. Pour revenir à Voltaire et à ses idées sur la pantomime, encore une citat
ures vivantes. » — On voit bien maintenant quel était l’idéal même de Voltaire en matière d’art théâtral : une déclamation poéti
esne dégelé. À la bonne heure ! » Je puis me tromper sur les idées de Voltaire relativement à l’art du comédien ; mais, en tout
ue je n’ai de son livre retenu pour cette causerie qu’un seul point : Voltaire professeur au Conservatoire. Le livre de M. Olivi
rs et de toutes les actrices célèbres qui ont joué dans les pièces de Voltaire , quand bien même ils n’ont pas eu avec Voltaire d
ué dans les pièces de Voltaire, quand bien même ils n’ont pas eu avec Voltaire de rapports étroits. C’est Mlle Desmares ; c’est
a rive. C’est Bellecour, c’est Molé, qui, du reste, à peine, a connu Voltaire . Virgilium vidi tantum. — Et des anecdotes et d
reste je déplore. Et avec quel plaisir d’amour-propre satisfait ! Car Voltaire mettait très haut l’art du comédien. Il disait :
s extérieurs de l’art oratoire. » — Je demande, moi, que la statue de Voltaire soit placée dans la cour du Conservatoire, avec c
n, à un certain égard : « Les lettres que nous avons d’elle, nous dit Voltaire , sont un monument bien plus précieux qu’on ne pen
e national, pour l’histoire de France mise sur la scène (invention de Voltaire , ne l’oublions pas, que Dumas père exploita magis
montante des idées nouvelles ; il y a l’Amérique ; il y a Franklin et Voltaire , et le petit-fils de Franklin béni par le patriar
 Les poux sont suffisants pour faire vaquer la dictature de Sylla. » Voltaire a soutenu toute sa vie, on le sait assez, que les
ivent de causes imperceptibles, et il me semble que, comme historien, Voltaire peut compter. Doudan n’a pas soutenu une autre do
liste de grands esprits qu’il faut lire ainsi : « Montaigne, Pascal, Voltaire  ; Scribe, Doudan, Tolstoï, Seignobos. » Quand on
e, Doudan, Tolstoï, Seignobos. » Quand on répète Montaigne, Pascal et Voltaire  ; quand on inspire, évidemment, Doudan, Tolstoï e
ce du théâtre sur les mœurs. Vous savez assez comme Diderot, Sedaine, Voltaire y croyaient ferme. « Qu’est-ce, s’écriait Voltair
Diderot, Sedaine, Voltaire y croyaient ferme. « Qu’est-ce, s’écriait Voltaire , qu’est-ce, en effet, que la bonne comédie ? C’es
les pièces nouvelles. Elle expurgeait avec soin le théâtre classique, Voltaire lui-même. C’est ainsi que dans son Brutus Voltair
76 (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253
re ; ils y préludaient volontiers autrefois. Cette année, le prix sur Voltaire a été accordé à M. Harel, écrivain d’environ cinq
enu à la littérature par quelques comédies, et enfin par cet Éloge de Voltaire . Le côté habile, les procédés de direction et d’e
oitation d’esprit public, le chef de parti et l’homme d’affaires dans Voltaire y sont très-bien démêlés, assure-t-on, autant qu’
et ce n’est pas un mauvais point de vue peut-être quand il s’agit de Voltaire et que l’espace vous empêche de tout dire. Un tra
ire et que l’espace vous empêche de tout dire. Un travail complet sur Voltaire serait au reste l’histoire du xviiiie  siècle lui
77 (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216
produit, se concentre et se manifeste tout à coup dans un seul homme, Voltaire . Voltaire, philosophe, historien, critique, érudi
e concentre et se manifeste tout à coup dans un seul homme, Voltaire. Voltaire , philosophe, historien, critique, érudit, comment
ue et scandaleux, poète léger et rival en grâce d’Horace son maître ; Voltaire surtout, correspondant de l’univers et répandant
rtout si peu lyrique, si peu éloquent, si peu enthousiaste. C’est que Voltaire est plus qu’un écrivain et plus qu’un poète à nos
uelle dans ce représentant presque universel de la nation littéraire. Voltaire est la médaille de son pays. III Dire que V
littéraire. Voltaire est la médaille de son pays. III Dire que Voltaire fut la France de son époque, c’est dire assez qu’
ébarrasser de la lourdeur des mots. Le génie ne pèse pas, il soulève. Voltaire serait un grand créateur en style, ne fût-ce que
e dialogue universel, incessant de l’esprit humain. Sans la langue de Voltaire , le journalisme n’aurait pas pu naître, le monde
aste toujours pour le grand monétisateur de l’esprit humain. IV Voltaire était un écrivain original par étude ; Jean-Jacqu
er de génie et d’esprit français après les siècles de Louis XIV et de Voltaire  ; elle sentait le besoin d’une sève étrangère, pl
rop brusque dans Bossuet, trop pompeuse dans Buffon, trop légère dans Voltaire , prend une vigueur, une gravité mâle, une majesté
e la littérature de la France. XI Ce n’était pas impunément que Voltaire , Rousseau, Buffon, et les disciples éminents de c
; il y aurait fallu un atelier de Bacon, de Descartes, de Fénelon, de Voltaire , de Rousseau, de Montesquieu, de Franklin, de tou
on lit la correspondance de l’impératrice Catherine II de Russie avec Voltaire , Diderot, d’Alembert ? quand on voit le vaste emp
78 (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »
cle. Bien avant De Maistre et ses exagérations sublimes, il disait de Voltaire  : « Voltaire a, comme le singe, les mouvements ch
nt De Maistre et ses exagérations sublimes, il disait de Voltaire : «  Voltaire a, comme le singe, les mouvements charmants et le
a, comme le singe, les mouvements charmants et les traits hideux. » «  Voltaire avait l’âme d’un singe et l’esprit d’un ange. » «
ideux. » « Voltaire avait l’âme d’un singe et l’esprit d’un ange. » «  Voltaire est l’esprit le plus débauché, et ce qu’il y a de
a de pire, c’est qu’on se débauche avec lui. » « Il y a toujours dans Voltaire , au bout d’une habile main, un laid visage. » « V
oujours dans Voltaire, au bout d’une habile main, un laid visage. » «  Voltaire connut la clarté, et se joua dans la lumière, mai
Je ne me lasserais pas de citer ; et pour le style, pour la poésie de Voltaire , il n’est pas plus dupe que pour le caractère de
e, il n’est pas plus dupe que pour le caractère de sa philosophie : «  Voltaire entre souvent dans la poésie, mais il en sort aus
hise au caractère. « On peut l’aimer, mais on ne doit pas l’exiger. «  Voltaire l’avait, les anciens ne l’avaient pas. » Le style
on a feuilleté. » Ceci s’adresse en arrière à l’école de La Harpe, au Voltaire délayé, et, en général, le péril n’est pas aujour
ues et perpétuel d’images. Cicéron surtout lui revient souvent, comme Voltaire  ; il le comprend par tous les aspects et le juge,
79 (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359
es et neuves, notamment la correspondance avec Turgot, des lettres de Voltaire , du grand Frédéric, de Mlle de Lespinasse. Le pre
mieux ; mais il abhorrait et détestait M. Necker, au point d’écrire à Voltaire (25 octobre 1776) : « Vous savez, mon illustre ma
ne banqueroute et le finit par de la fausse monnaie. » Le bon sens de Voltaire se révolte pourtant à une telle injustice, et il
ochement. On a fort loué, dans cette correspondance de Condorcet avec Voltaire , quelques témoignages de véracité et de franchise
urtout l’espèce d’adresse avec laquelle Condorcet, très mécontent que Voltaire ait fait des vers pour Mme Necker, cherche à exci
es chefs-d’œuvre… » Ce n’était pas si maladroit d’agacer la colère de Voltaire par cet endroit-là, le sachant plus irritable en
économie politique. Une analyse bien faite des lettres de Condorcet à Voltaire et à Turgot dégagerait de plus en plus cette vein
ns le peuple. » — « Ce discours est très vrai », écrivait Condorcet à Voltaire à cette date, en lui rapportant le mot de Louis X
de qui Condorcet lui-même était censé dire dans une épître en vers de Voltaire  : Quand un Sully renaît, espère un Henri quatre,
ienne chevalerie et de l’ancienne vertu dont l’avait un jour qualifié Voltaire , en osant le mettre au-dessus de Pascal. Voltaire
it un jour qualifié Voltaire, en osant le mettre au-dessus de Pascal. Voltaire lui avait dit encore, en lui pronostiquant le plu
80 (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »
sait les épines, ennuyé à la fin de n’entendre parler de Fréron chez Voltaire que comme d’un âne, d’un ivrogne et de pis encore
au jeu et piqué jusqu’au sang, traduit en personne sur le théâtre par Voltaire , et gêné d’ailleurs ou du moins contenu dans ses
 : c’est toujours une mauvaise marque pour un critique. Sa lutte avec Voltaire , j’en conviens, semble aujourd’hui, et à la voir
Fréron, même quand il eût été plus prudent, plus mesuré à l’égard de Voltaire , n’aurait pas trouvé grâce sans doute auprès de l
iblissement d’éloges et s’indigne du silence même comme d’un outrage. Voltaire n’était pas un voisin commode ni possible pour qu
it l’amour-propre insolent, intolérant, tyrannique. Mais les torts de Voltaire , si grands qu’ils soient, ne peuvent aller jusqu’
auraient justifier l’appel ni faire casser l’arrêt. C’est encore dans Voltaire qu’il faut chercher la vraie et vive critique lit
; Linguet le paradoxal, si éloquent lorsqu’il a raison ; celui de qui Voltaire écrivait dans une lettre à Condorcet (24 novembre
u. Avis aux bibliographes futurs. 16. Collé lui-même, qui n’aime pas Voltaire , et, au moment où, dans son Journal, il s’indigne
81 (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24
u pour but de faire une poétique. J’ai dit, dès la première page, que Voltaire , Marmontel et La Harpe ne laissaient rien à désir
n’existe pas de création, soit dans les pensées, soit dans le style. Voltaire , qui succédait au siècle de Louis XIV, chercha da
lorsqu’une gloire consacrée la place au-dessus de leurs efforts ? 3. Voltaire aurait désavoué, je crois, cette phrase du Mercur
ne s’est si fort accrue, en Angleterre même, que depuis les Éloges de Voltaire . » Addison, Dryden, les auteurs les plus célèbres
nglaise, ont vanté Shakespeare avec enthousiasme, longtemps avant que Voltaire en eût parlé. 4. J’ai soutenu que, dans les bons
out ce qui tient à la sensibilité ; et l’on verra de même que Racine, Voltaire , Pope, Rousseau, Goethe, etc. ont peint l’amour a
n littérateur de nos jours, que ce soit la charmante pièce de vers de Voltaire , intitulée Le Mondain, qui ait donné l’idée de la
82 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167
e dans la première partie de sa vie furent les pièces qu’il adressa à Voltaire et à Buffon. Le Brun, nommé secrétaire des comman
on peut dire qu’il la découvrit, puisque ce fut lui qui la signala à Voltaire , et qui commença tout cet éclat dont on a vu les
permettait d’évoquer l’Ombre de Corneille, et de la mettre en face de Voltaire . Il le fit dans des strophes inégales, mais senti
senties, animées d’un souffle généreux et d’une assez belle emphase. Voltaire , ainsi interpellé, tressaillit et vibra : il appe
n. Il avait fait imprimer son ode (1760), en y joignant ses lettres à Voltaire et la réponse. Fréron, dans L’Année littéraire, n
se, en lui indiquant l’adresse du professeur. Quant à ce qui était de Voltaire et de son entourage : « Il faut avouer, concluait
neille va tomber en de bonnes mains. » Je laisse de côté la colère de Voltaire sur ce propos qu’il jugeait digne du carcan ; mai
démonétiser l’adversaire : « Ne serait-il pas heureux, écrivait-il à Voltaire , de venger à la fois le bon goût qu’il offense, e
njustes ; mais il y marquait un ressentiment outré, et il s’attira de Voltaire lui-même, si bon juge dès qu’il s’agissait d’un a
orrible !……… ……………… Et c’était le même qui, dans des vers adressés à Voltaire lors de son dernier voyage à Paris (1778), avait
83 (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343
gne de ce nom, inaugurée par Corneille et continuée par Racine et par Voltaire . Né à Dreux en 1609, Rotrou, doué d’une facilité
— Deuxième édition des œuvres de Pierre Corneille, donnée en dot par Voltaire à la petite-nièce de l’auteur du Cid. — Thomas Co
et enfin d’une façon assez brillante par Mairet. La Grange-Chancel et Voltaire ont également fait leur tragédie de Sophonisme. C
plus de 5, 000 francs. Longtemps après, il parut une ode de Lebrun à Voltaire , pour appeler l’attention de ce poëte riche, géné
et courant après la gloire, sur la fille du petit-neveu de Corneille. Voltaire maria et dota cette jeune personne. La dot fut le
le prix d’une belle édition des œuvres de l’auteur des Horaces, dont Voltaire voulut être lui-même l’éditeur et qui se fit par
mme poëte tragique. — Notice sur cet auteur. — La Cour des Comptes. —  Voltaire venge Quinault des satires de Boileau. — Nature d
ue qu’à Quinault. On connaît les vers de l’épître sur la calomnie, de Voltaire  : Ô dur Boileau, dont la muse sévère, Au doux Qu
trouve de beaux vers, ceux que nous allons citer, entre autres, dont Voltaire a pris la pensée pour son Alzire : A ma religio
s les œuvres de Corneille, de Racine, de Crébillon, et, plus tard, de Voltaire , comprend encore les comédies : du Jaloux désabus
ureur, de nos jours, sur les scènes des boulevards. X. De Racine à Voltaire . De la fin du dix-septième siècle à 1718. Époq
u dix-septième siècle à 1718. Époque de transition entre Racine et Voltaire . — De la fin du dix-septième siècle à 1718. — Laf
réthuse (1701). — Bon mot. — Achille et Deidamie (1735). — Bon mot de Voltaire . — Duché de Vancy. — Son aventure avec le ministr
— Jugement partial de Boileau. — Sémiramis (1717). — Epigramme contre Voltaire , à propos de la tragédie de Sémiramis. — Pyrrhus
on vit paraître deux talents approchant du sien, Crébillon d’abord et Voltaire ensuite. L’espace qui s’écoule entre Racine et Cr
, par Lafosse, Danchet, Duché, Pellegrin et Nadal. Entre Crébillon et Voltaire , nous ne trouvons que Château-Brun. Il est clair
Achille et Deidamie (1735). L’âge avancé des deux auteurs fit dire à Voltaire  : « Peste, ce ne sont pas là des jeux d’enfants !
e de Desfontaines, en 1637, ne fut pas la dernière sur le même sujet. Voltaire en fit jouer une autre en 1748, dont nous parlero
e refaire en moins d’une semaine. Le poëte Roy fut plus violent pour Voltaire  : Si Quinault vivait encor, Loin d’oser toucher
funèbre. Il avait été admis à l’Académie en 1731. Entre Crébillon et Voltaire , les deux plus grands poëtes tragiques du dix-hui
public les avantages résultant de cette disposition nouvelle. XI. Voltaire . De 1718 à 1773. Voltaire. — Il résume tous le
nt de cette disposition nouvelle. XI. Voltaire. De 1718 à 1773. Voltaire . — Il résume tous les genres dramatiques. — Son c
cette tragédie. — Anecdotes. — Épigramme. — Origine des différends de Voltaire et de Rousseau. — Brutus et Éryphile (1730 et 173
— Comédie de l’Enfant prodigue (1736). — Zulime (1740). — Jugement de Voltaire sur cette tragédie. — La Mort de César (1741). — 
César (1741). — Mahomet (1742). — Anecdotes. — Apogée des succès pour Voltaire . — Le Temple de la Gloire, opéra (1743). Joli mot
cythes (1767), et les Triumvirs (1764). — Anecdotes. — Mot piquant de Voltaire à une actrice. Le 30 novembre 1694, dix ans apr
ins le nom de Poëte-Roi, nom que la postérité lui a conservé. Lorsque Voltaire entra dans la carrière dramatique, tous les genre
ur la scène. On s’était borné à jeter l’odieux sur les grands crimes, Voltaire fit plus, il rendit la vertu aimable. Chacun de s
les nombreuses anecdotes qui se rattachent aux œuvres dramatiques de Voltaire , nous constaterons chez lui une tendance fâcheuse
roché par ses contemporains, on le trouva peu digne d’un grand génie. Voltaire n’aimait pas à perdre le fruit de son travail. Lo
rêne. Après le succès de Zaïre, des corrections ayant été indiquées à Voltaire , corrections sages et qui ne pouvaient que donner
i étaient demandées. Dufrêne refusa net de les apprendre. Chaque jour Voltaire était à la porte de l’acteur pour le supplier de
couverts des fatales corrections. Dufrêne n’y avait nul égard. Alors Voltaire eut recours à un expédient de bon goût et fort or
temps que Zaïre devait une partie de son succès à un pâté de perdrix. Voltaire , qui fournit à la scène française tant de bonnes
a voir, et il en fut si charmé qu’il rendit la liberté au prisonnier. Voltaire vint sur-le-champ remercier le prince, qui lui di
ourriture. » Le Régent s’amusa beaucoup de cette spirituelle saillie. Voltaire n’eut pas moins d’esprit dans deux autres circons
ndre des larmes. » — « Ils s’en vengeront sur bien d’autres, répliqua Voltaire . » Œdipe eut beaucoup de peine à être reçu des
nom pour être admis sans peine. Un auteur de mérite, contemporain de Voltaire , et dont nous parlerons plus loin, La Motte, qui
se : que la prose pouvait s’élever aux idées poëtiques, dit un jour à Voltaire  : « Œdipe est le plus beau sujet du monde, il fau
monde, il faut que je le mette en prose. » — « Faites cela, répondit Voltaire , et je mettrai votre Inès en vers. La seconde tr
ouvelle ? » cria un autre quidam. Ce mot décida la chute de Marianne. Voltaire ne voulut pas en avoir le démenti ; sans se rebut
s épigrammes et les parodies ne furent pas épargnées à la tragédie de Voltaire . Dans une pièce de l’Opéra-Comique, Momus censeur
ut furieusement. » Une copie de cette épître tomba entre les mains de Voltaire  ; ce fut la source de ses querelles avec Rousseau
mains de Voltaire ; ce fut la source de ses querelles avec Rousseau. Voltaire , voulant s’essayer à la comédie, fit la jolie pet
rutus. Tous deux restèrent sur le carreau. L’abbé Desfontaines, à qui Voltaire avait lu Éryphile, lui avait prédit son sort. Vol
ntaines, à qui Voltaire avait lu Éryphile, lui avait prédit son sort. Voltaire traita Desfontaines d’âne, d’ignorant, d’homme sa
ore de sa vie littéraire : Zaïre parut et conquit tous les suffrages. Voltaire , très-vain de sa nature, publia qu’il ne lui avai
Zaïre fut l’époque de la grande réputation de mademoiselle Gaussin. Voltaire lui adressa des vers charmants pour la remercier
l’a fait pleurer. Alzire, en 1736, deux ans après Adélaïde, vengea Voltaire du peu de succès de cette dernière pièce. Alzire
deux bons poëtes au lieu d’un. » Alzire donna lieu à un conflit entre Voltaire et Le Franc de Pompignan, qui prétendit avoir rem
ir remis cette tragédie entièrement faite entre les mains du premier. Voltaire écrivit dans le même sens pour se plaindre de ce
er tort ni raison à l’un ou à l’autre, nous rappellerons que le grand Voltaire avait le naturel littéraire assez pillard. Voici
e foi chrétienne en sa fin, Lègue à son assassin, Sa veuve. En 1736, Voltaire fit jouer la comédie de l’Enfant prodigue, en cin
ir une pièce à siffler, ils en auront deux, etc. » Jusqu’alors, chez Voltaire , une bonne tragédie en avait appelé une mauvaise 
rébillon était censeur de la police. Il avait refusé son approbation. Voltaire , par son crédit, ayant obtenu une lettre du cardi
Le 3 juin 1751, neuf années après sa première apparition au théâtre, Voltaire tenta de la faire reprendre. Cette seconde fois e
ut avec éclat et continua à rester au répertoire du Théâtre-Français. Voltaire demandait un jour au vieux Fontenelle ce qu’il pe
er un opéra dont Rameau fil la musique, le Temple de la Gloire, 1743. Voltaire voulait être universel et régner en despote dans
allé, répondit l’abbé, elle n’y était pas ; je me suis fait inscrire. Voltaire reconnut sa méprise : « J’ai fait une grande sott
ffirma qu’il avait fait représenter une tragédie semblable à celle de Voltaire , et du nom de Mérope ; que Voltaire avait usé de
une tragédie semblable à celle de Voltaire, et du nom de Mérope ; que Voltaire avait usé de manége pour empêcher qu’on ne la jou
voir entendu Mérope, entra au café Procope en disant : — « En vérité, Voltaire est le roi des poëtes. — Et moi, dit en se levant
el fut applaudi. Un nouvel acteur de la Comédie-Française, protégé de Voltaire , obtint l’honneur insigne d’avoir un rôle dans Mé
i avez-vous donné le rôle d’un usurpateur à ce jeune homme ? dit-on à Voltaire . — C’est, répondit-il, un tyran que j’élève à la
ntation, où de grands applaudissements avaient été donnés à sa pièce, Voltaire dit à Piron : Qu’en pensez-vous ? — Je pense, rép
us voudriez bien que ce fût Piron qui l’eût faite. — Pourquoi, reprit Voltaire , on n’a pas sifflé. — Peut-on siffler quand on bâ
ifiaient difficilement un bon mot. La Sémiramis est une des pièces de Voltaire qui, depuis son apparition au théâtre, a le plus
ns étaient prêts à donner, à Fontainebleau, une parodie de Sémiramis. Voltaire l’apprit, en témoigna le chagrin le plus vif, et
cher la représentation. Oreste fut l’objet d’une plaisante anecdote. Voltaire voulait lutter contre l’Électre de Crébillon ; il
 : J’en jurerais bien, sans doute ; Mais je ne parierai pas. Dès que Voltaire connut la suppression des banquettes qui obstruai
fut de même d’Olympie, tragédie représentée en 1764. Bien évidemment, Voltaire était au déclin de son talent ; il imitait Cornei
e poëte qui avait composé Œdipe, Zaïre, Mahomet, etc. Maladroitement, Voltaire se vanta d’avoir écrit les Scythes en douze jours
es de nos petits théâtres. Sous le péristyle de la Comédie-Française, Voltaire rencontre une actrice fort maigre et qui venait d
selle, quel pathétique ! (patte étique..) » XII. Pendant et après Voltaire . Depuis 1718. Principaux tragiques contemporai
après Voltaire. Depuis 1718. Principaux tragiques contemporains de Voltaire . — Piron. — Ses tragédies. — Callisthène (1730).
— La Coquette corrigée (1756). — Vers sur lui. — Vers que lui adresse Voltaire à propos de la tragédie de Mahomet II. — Marmonte
ns dites gratis. — Anecdotes. Les poëtes tragiques contemporains de Voltaire sont nombreux, et il y aurait parmi eux un grand
ssible ! s’écria avec assez peu de modestie le spirituel Piron ; mais Voltaire travaille en marqueterie, moi je jette en bronze.
ux tragédies, celles de Didon et de Zoraïde, vivait en même temps que Voltaire . En lisant ses œuvres dramatiques, on reconnaît q
dre à ce sublime honneur : Et le premier des rois fut un usurpateur. Voltaire , qui avait connaissance de ces vers, et qui chapa
des auteurs tragiques les plus singuliers parmi les contemporains de Voltaire , fut Lamotte-Houdard, qui débuta au théâtre par l
rt polie du reste et des plus convenables, s’engagea entre Lamotte et Voltaire à propos du projet d’introduire au théâtre des tr
cor mieux un ouvrage. Lorsque La Noue eut fait jouer son Mahomet II, Voltaire , qui avait traité le même sujet, lui écrivit : M
filou, dévot, brigand, Faites-en l’aumônier du vôtre. A l’époque où Voltaire faisait voir le jour à Œdipe, sa première tragédi
ndant en héroïques actions. Ni Corneille, ni Racine, ni Crébillon, ni Voltaire n’avaient pensé à consacrer leurs veilles à la gl
84 (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -
inconnus. Après Montaigne, Pascal, La Bruyère, Bossuet, Montesquieu, Voltaire , J.-J. Rousseau, etc. tous ces beaux génies, si d
re, parce que (le théâtre excepté) le siècle de Louis XIV et celui de Voltaire ne sont pas, à beaucoup près, aussi grands ni aus
uels monuments impérissables nous ont laissés nos poètes classiques : Voltaire se présente avec ses épîtres philosophiques, un p
les plus justement cités par les rhétoriques de collège. Au surplus, Voltaire a vécu au milieu d’une civilisation trop avancée
a prose à la poésie. Racine écrivait en prose avec une rare élégance. Voltaire est parti d’Œdipe pour se lancer dans son admirab
e pareil entre eux, et c’est pourquoi ils peuvent se traiter d’égaux. Voltaire , après eux, jeta son drame pathétique et brûlant
il est assis. L’innovation est toujours le seul moyen de gloire. Mais Voltaire , si inventif dans ses conceptions, si intéressant
t. Il est juste toutefois d’excepter les caractères de chevaliers que Voltaire a tracés avec beaucoup de charme et une fidélité
lité de style qui contraste trop souvent avec la hardiesse des idées, Voltaire a dû produire tout l’effet qu’il a produit, et il
ne n’ont rien fait de complet par eux-mêmes dans les sujets modernes. Voltaire , en se tenant toujours dans le style pompeux, s’e
craindre. Dans l’empire des arts, il y a un trône pour chaque génie : Voltaire n’a fait aucun tort à Corneille ni à Racine, il n
itateurs ; de même Shakespeare ne fera de mal qu’aux continuateurs de Voltaire . On peut donc être bien tranquille. Quant aux vie
nts jeunes premiers de Racine, et ces vieilles amours de Jocaste, que Voltaire se reprochait tant. Nous venons à une époque où l
s négligences ou des distractions ? Rien ; à moins qu’il ne dise avec Voltaire  : « Qui n’aime pas les vers a l’esprit sec et lo
85 (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »
La Fontaine. Mais il n’aime pas sa morale, je vous ai parlé de cela. Voltaire . Je vous étonnerais bien si je vous disais que Vo
arlé de cela. Voltaire. Je vous étonnerais bien si je vous disais que Voltaire n’a eu qu’une opinion sur La Fontaine ; car je cr
aine ; car je crois qu’il n’y a pas un objet de méditation sur lequel Voltaire n’ait eu qu’une opinion. Voltaire est continuelle
s un objet de méditation sur lequel Voltaire n’ait eu qu’une opinion. Voltaire est continuellement contradictoire, comme vous le
dée seulement sur La Fontaine. On pourrait, sur deux colonnes, mettre Voltaire pour La Fontaine, Voltaire contre La Fontaine. Je
ne. On pourrait, sur deux colonnes, mettre Voltaire pour La Fontaine, Voltaire contre La Fontaine. Je reconnais que la colonne c
que la colonne contre serait un peu plus longue que la colonne pour. Voltaire a dit qu’il était ridicule de comparer La Fontain
is pu vous apporter les sept ou huit volumes où l’on trouve ici et là Voltaire parlant de La Fontaine, j’y ai pensé, mais j’ai s
il a bien raison  c’est-à-dire de cette spontanéité poétique qui, dit Voltaire , à tort, ne semble devoir rien à l’art et qui est
ses vers. Ailleurs encore, et voilà le contre, il faut bien y venir   Voltaire y a insisté beaucoup  il s’alourdit sur deux accu
trivialité nous apparaît absolument ridicule. Une autre accusation de Voltaire , et il a raison cette fois, c’est l’invraisemblan
blances au point de vue de l’histoire naturelle. Ce qui fit réfléchir Voltaire et ce qui adoucit beaucoup son ton, c’est le char
célèbres eussent tous, pour commentateur, un homme comme Chamfort. Et Voltaire qui, pour ce qui était querelles littéraires, n’y
ne tenait pas beaucoup, dans ce genre de discussions, à son opinion, Voltaire sourit, félicite Chamfort et s’excuse auprès de l
86 (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)
e », ont violemment ému d’admiration ou de pitié les contemporains de Voltaire et de Rousseau. Que dis-je ? Il n’y a pas jusqu’a
il passé, par exemple, entre Corneille et Racine ? ou entre Racine et Voltaire  ? quel changement des mœurs, ou du goût public, o
aire autrement que Racine a-t-il pesé sur la conception dramatique de Voltaire  ? de quel poids l’ambition de faire autrement que
matique de Voltaire ? de quel poids l’ambition de faire autrement que Voltaire sur la conception dramatique d’Hugo ? Quels et qu
sur la conception dramatique d’Hugo ? Quels et qui furent enfin Hugo, Voltaire , Racine, Corneille ? Et par eux, grâce à eux, que
trouverez plus trace dans Rodogune de ce mélange de tons qui choquait Voltaire dans Polyeucte. L’allure est ici constamment trag
re comment ils s’y sont pris l’un et l’autre. Croirons-nous donc avec Voltaire que les « caractères » s’épuisent ? qu’il n’y en
temps Pour son séjour a choisi les couvents… Ces vers sont encore de Voltaire  ; et peut-être penserez-vous qu’ils expriment ass
les de Corneille plutôt que de Racine, va chercher, avec Crébillon et Voltaire , dans un pathétique nouveau, des ressources nouve
sité des caractères humains, — bien loin de se borner comme le croira Voltaire , à cinq ou six exemplaires identiques, — était in
u sang. Il le sera bientôt, dans la France du xviiie  siècle, grâce à Voltaire et grâce à Rousseau, par le pouvoir de l’esprit.
us ne l’ignorez pas, étaient alors un peu les maîtres des auteurs, et Voltaire même, Voltaire, chargé de gloire et d’années, n’e
pas, étaient alors un peu les maîtres des auteurs, et Voltaire même, Voltaire , chargé de gloire et d’années, n’en fera pas tout
trouvait à nommer, entre Racine, qui avait cessé d’écrire en 1677, et Voltaire , dont la première tragédie, son Œdipe, est de 171
ar rapport, je ne dis pas, Messieurs, à Corneille ou à Racine, mais à Voltaire . Et si par hasard, à la faveur d’un engouement pa
te ou s’en échauffe assez naturellement du désir d’être désagréable à Voltaire . Aussitôt que Voltaire sera mort, beaucoup de gen
ez naturellement du désir d’être désagréable à Voltaire. Aussitôt que Voltaire sera mort, beaucoup de gens trouveront Crébillon
besoin d’être ému qui allait devenir la sensibilité de Marivaux et de Voltaire , la sensiblerie de Prévost et de Diderot, la sent
aison d’être au xviiie  siècle. — La sensibilité : Marivaux, Prévost, Voltaire . — Que toutes ces causes ont détourné Marivaux d’
l’est surtout des écrivains du xviiie  siècle, d’un Crébillon ou d’un Voltaire , formés à l’école de la tragédie classique et de
nsibilité fût à fleur de peau ; mais cependant, pas plus que celle de Voltaire ou de leurs contemporains à tous deux, — excepton
auser que celui d’écrire — et que, pour cette raison, ses rivaux, les Voltaire , les Gresset, les Piron s’imaginaient posséder co
1. — Caractère composite et artificiel de Zaïre. — De la valeur de Voltaire comme auteur dramatique. — Pourquoi n’a-t-il pas
 L’incapacité de s’aliéner de soi-même. — II. Mérites de Zaïre. — Que Voltaire s’est lui-même laissé prendre à son sujet. — Comm
r et Maurice de Saxe. — Mademoiselle Aïssé et le chevalier d’Aydie. —  Voltaire lui-même et madame du Châtelet. — » IV. Les mœurs
ge de Chateaubriand sur Zaïre. — V. La nouveauté du « pathétique » de Voltaire . — L’idée du prix de la vie humaine. — Comment Za
umaine. — Comment Zaïre rentre par là dans la philosophie générale de Voltaire . — Intérêt encore actuel et présent de Zaïre.
t, circulant parmi tout cela, le petit rire moqueur et sarcastique de Voltaire , — Mesdames et Messieurs, c’est Zaïre ; et malgré
 et, je ne suis pas fâché d’en faire la remarque, — c’est surtout que Voltaire est vraiment un auteur dramatique. On lui en a tr
rdit quelquefois de penser ; et ce que je sais, d’ailleurs, c’est que Voltaire a aimé passionnément le théâtre. Il l’a aimé pour
t Lusignan dans Zaïre ; et, sans doute, il faisait beau le voir, lui, Voltaire , le patriarche de l’impiété, lever au ciel ses br
ualités. On ne saurait le nier : tout en imitant, et tout en copiant, Voltaire n’en a pas moins été, — dans le sens, il est vrai
se. Autant qu’il a la conception rapide, et comme instantanée, autant Voltaire a l’exécution… foudroyante, si je puis ainsi dire
ons du discrédit légitime où sont tombées la plupart des tragédies de Voltaire , c’est, Messieurs, ce que ses contemporains en on
s parlant de Rhadamiste. Comme le théâtre de Crébillon, le théâtre de Voltaire est décidément trop romanesque, je veux dire trop
l’Orphelin de la Chine, dans Tancrède. Mais surtout, une licence dont Voltaire abuse, vous l’allez voir dans Zaïre même, c’est c
aisse-t-on publiquement étaler ? Ne cherchez pas ailleurs ! c’est que Voltaire en avait besoin pour que Lusignan pût reconnaître
la « cantonade » ? Je vais vous le dire : c’est qu’il embarrasserait Voltaire , s’il vivait davantage. Et comment se fait-il enc
us traiter en enfants, et le théâtre comme un jeu ? Puisque cependant Voltaire ne se moque pas de nous, nous dirons donc, Messie
procuraient à son goût naturel du romanesque et de l’invraisemblable… Voltaire , lui, dans Zaïre, s’est pris au contraire, si je
, ce que le sujet de Zaïre comportait d’intérêt général, voilà ce que Voltaire a vu ; et c’est pourquoi longtemps encore, si je
Il est certain que pendant les trois ans de son séjour en Angleterre, Voltaire avait appris à connaître, à goûter Shakespeare, e
Racine ? et en fait de « turquerie », Bajazet n’en est-il pas une que Voltaire , admirateur encore bien plus ardent de Racine que
ide105. III Aussi bien, Mesdames, entre toutes les tragédies de Voltaire , si Zaïre est la plus passionnée, je croirais, pl
ce refus de sépulture avait fait scandale dans le Paris d’alors ; et Voltaire , sincèrement indigné, avait écrit une pièce assez
ses augustes mains, De vénérer, d’aimer un héros que j’admire108… Si Voltaire a modelé en quelque sorte les sentiments amoureux
savez sans doute, pour nos gens de lettres du xviiie  siècle, — pour Voltaire , en particulier, et pour Montesquieu, — si quelqu
uation de Zaïre vis à vis d’Orosmane ? Cette douceur langoureuse dont Voltaire a paré sa Zaïre, cet aimable naturel, cette grâce
e l’abbé Prévost, ou les Lettres de Mlle Aïssé à Mme Calandrini, dont Voltaire sera, sinon l’éditeur, au moins le premier annota
ne serait-ce pas le sort d’Aïssé qui en aurait suggéré l’idée même à Voltaire  ? Deux ans plus tard, — nous le savons bien, puis
même à Voltaire ? Deux ans plus tard, — nous le savons bien, puisque Voltaire nous l’apprend lui-même, — n’est-ce pas encore su
lus vifs, ou plus profondément sentis qu’il n’appartient d’habitude à Voltaire  : Zaïre, que jamais la vengeance céleste Ne donn
cère, et, comme on dit, de plus vécu que dans aucune des tragédies de Voltaire , pourquoi ne croirions-nous pas que c’est parce q
e Zaïre ; — et elle faisait des mathématiques ! Mais elle a bien aimé Voltaire . Elle l’a réconcilié, avec ce grand monde qu’il b
ntôt une personne avec qui elle compte passer sa vie ». Et lui aussi, Voltaire , il l’a sincèrement aimée ; et puisque c’est sans
109 ? Car le succès fut grand, l’un des plus grands qu’ait remportés Voltaire , avec je ne sais quoi de personnel, si je puis ai
a dit si faussement, à ce propos, de Corneille ou de Racine, c’est de Voltaire qu’on peut, qu’il faut le dire. Les Chimène et le
s seulement quelques traits d’Othello, c’en est quelques-uns aussi de Voltaire lui-même, et du chevalier d’Aydie, et du comte de
efois, pas souvent, — mais l’honneur était sauf. Les contemporains de Voltaire ont sans doute goûté dans ses tragédies cette ima
lle exprime en raccourci, si je puis ainsi parler, tout le théâtre de Voltaire  ; grâce auxquels elle s’insère comme une date mém
ux romantiques, n’est pas du tout de leur invention, mais de celle de Voltaire . Non qu’elle fasse absolument défaut dans le théâ
me du costume, pour ainsi parler, et fine turquerie du décor, c’est à Voltaire , c’est à l’auteur de Zaïre et d’Alzire, de Mahome
r les séductions, mais aussi le trompe-l’œil du coloris, voilà ce que Voltaire a fait et voilà ce qui était nouveau… Et voilà co
 nationale ». Mais, en tout cas, vous le voyez, il n’a pas dépendu de Voltaire qu’il en fut autrement. Si l’idée d’une tragédie
ne ; et le jour où nous aurons une tragédie « nationale », c’est lui, Voltaire , qu’il en faudra nommer presque pour le premier a
ristianisme, et, dans un tout autre sens qu’on ne le dit d’ordinaire, Voltaire est vraiment un précurseur de Chateaubriand. Ce q
ar conséquent, esthétique, dans le christianisme, je ne dirai pas que Voltaire l’ait reconnu le premier, puisque enfin c’était a
esseurs, dans l’emploi du « merveilleux chrétien », il l’a fait, lui, Voltaire , et Chateaubriand s’est donné le plaisir malicieu
Messieurs, Chateaubriand, qui croit ici faire une ingénieuse malice à Voltaire , n’est-il pas peut-être la dupe de ce diable d’ho
e à cette question, c’est dégager un dernier mérite de la tragédie de Voltaire , si c’est, comme je le crois, en définir le pathé
en les plaignant, nous ne les plaignons qu’à moitié. Les héroïnes de Voltaire , au contraire, à commencer justement par Zaïre, n
mort, il trouve cela trop facile, vulgaire, et quelque peu grossier. Voltaire cependant, et depuis lui le drame, c’est au contr
isérablement, c’était survivre à la défaite de sa volonté. Mais, avec Voltaire , pour toute sorte de raisons, le prix de la vie h
ns qu’elle a d’être ! C’est par là que Chateaubriand a été la dupe de Voltaire , car c’est par là que Zaïre, qui semblait d’abord
n excepter, rendre tout naturellement dans la philosophie générale de Voltaire . Voltaire spécule sur l’émotion dont nous remuera
, rendre tout naturellement dans la philosophie générale de Voltaire. Voltaire spécule sur l’émotion dont nous remuera la mort d
chons le mot : Zaïre n’excite notre pitié que comme victime de ce que Voltaire appelle le « fanatisme » ; et je m’étonne, en vér
xistences humaines. « On trouvera dans tous mes écrits — dira bientôt Voltaire , en 1736, quatre ans seulement plus tard, dans la
» Je n’ai pas, Messieurs, à m’expliquer ici sur cette philosophie de Voltaire … C’est en effet non seulement la philosophie de Z
ulement la philosophie de Zaïre ou d’Alzire, mais c’est bien celle de Voltaire lui-même, et, mieux encore que cela, c’est celle
très vif et très réel intérêt de Zaïre ; ce que les contemporains de Voltaire en ont justement applaudi ; que, sous des formes
r, cette forme nouvelle, il n’y a plus qu’à dépouiller la tragédie de Voltaire de ce qu’elle conserve encore d’une tradition qui
du temps, l’Esprit des lois de Montesquieu, l’Essai sur les mœurs de Voltaire , l’Histoire naturelle de Buffon, offrent je ne sa
re, au sens plein du mot. C’est ce qui les distingue des tragédies de Voltaire , lesquelles, hélas ! sont mortes avec lui, quand
le roman de Prévost, dans la comédie de Marivaux, dans la tragédie de Voltaire . À leur suite et sur leurs traces, — après un peu
e, dans la vie, le rire succède aux larmes, ou les larmes au rire, et Voltaire lui-même y consent111. Mais, s’il y a des scènes
es privées, un mariage malheureux, une banqueroute, une séduction. Et Voltaire a beau se débattre ; il a beau traiter cette trag
intention de satire, comme il y en aura toujours dans les comédies de Voltaire , par exemple dans son Écossaise. L’émotion du spe
ait nos dramaturges modernes115 ? Malheureusement, et au contraire de Voltaire , ce qui manquait le plus à Diderot, c’était le do
s les conditions ? Quand on a peur, tout orgueil s’humanise, disait Voltaire , mais bien plus encore quand on a besoin d’argent
me s’anéantir entre leurs mains la meilleure part de l’héritage. Même Voltaire , vous le savez, c’était pour d’autres œuvres qu’i
’avidité des courtisans ; et les prétentions des diplomates ?… Ce que Voltaire et les encyclopédistes n’avaient eux-mêmes attaqu
ité. En effet, ce n’était pas encore l’habitude en son temps ; et les Voltaire , les Racine, les Molière, n’ont mis d’eux-mêmes d
, de nécessaire et d’inévitable. Il ne faut pas faire tort non plus à Voltaire et à Rousseau, à Diderot et à Montesquieu, de ce
venus d’au-delà des monts ? Et au xviiie  siècle encore, n’est-ce pas Voltaire qui nous a fait connaître Bacon, Locke et Newton 
et des races, les moyens de renouveler l’art classique épuisé, c’est Voltaire , vous l’avez vu, c’est l’auteur de Zaïre et d’Alz
-mêmes n’ont pas osé s’avancer aussi loin que certains successeurs de Voltaire  ; et, pour vous le prouver, permettez-moi de vous
enrichies, chemin faisant, de tout ce que les exemples de Racine, de Voltaire , de Diderot ou de Beaumarchais avaient apporté de
o de Lemercier, le décor ne changeait pas d’acte en acte ? Est-ce que Voltaire dans Zaïre, ou Racine dans Athalie ne s’étaient p
e chose de cela, tout récemment, quand nous avons parlé du théâtre de Voltaire , et si vous voulez bien vous le rappeler, j’en av
inconvénients de l’« état monarchique » et de l’« état populaire » ; Voltaire , sur « le fanatisme » ou sur « la tolérance » ; H
et, après eux, dans leur Zaïre ou dans leurs Fausses Confidences, les Voltaire et les Marivaux. Ils y ajoutent l’émotion, cette
eille, Paris, 1895, Hetzel. 16. Voir, à cet égard, le Commentaire de Voltaire . 17. Voir là-dessus F. Bouquet : les Points obsc
races de comique dans l’œuvre entière de Corneille, le Commentaire de Voltaire . 22. C’est Sainte-Beuve, je crois, qui s’est av
res. 36. Je crois devoir ici donner quelques exemples, et justifier Voltaire , dont il est devenu trop banal de redire que, dan
era ailleurs autant d’exemples que l’on voudra dans le Commentaire de Voltaire  ; — et Voltaire n’a pas tout relevé. 37. Je veu
ant d’exemples que l’on voudra dans le Commentaire de Voltaire ; — et Voltaire n’a pas tout relevé. 37. Je veux dire par là, —
us de temps barbares et grossiers. De même et pour les mêmes raisons, Voltaire , cent ans plus tard, s’étonnait, en ricanant, que
i je m’étonne qu’un éditeur moderne se soit étonné de l’étonnement de Voltaire . Je le renvoie donc à Labiche, dont la moitié du
n quels termes, soixante ans plus tard, dans son Siècle de Louis XIV, Voltaire parlait encore de Quinault. « Quinault, dans un g
’hier Servilius est arrivé chez moi. Voyez sur Manlius une lettre de Voltaire à d’Argental, datée du mois de juillet 1751. 9
nocent instrument à la cabale qu’irritaient les succès dramatiques de Voltaire . L’admiration de commande que la cour même affect
Catilina du vieil homme fut une des nombreuses raisons qui décidèrent Voltaire à s’expatrier, en 1750, et à s’en aller demander
104. On ne saurait expliquer autrement la médiocrité des comédies de Voltaire  : l’Enfant prodigue, ou Nanine. Cet homme de tant
’influence que son séjour en Angleterre avait exercée sur l’esprit de Voltaire , et je n’ai pas nié cette influence ; mais il m’a
qu’on ne laissait pas de l’exagérer ; qu’on ne songeait pas assez que Voltaire , né en 1694, n’était plus un enfant quand il déba
rop ce que l’Angleterre de ce temps-là devait elle-même à Bayle, dont Voltaire était nourri. 106. Voyez dans les Causeries du l
Mme de Graffigny, publiées par le même éditeur. La première lettre de Voltaire où il soit question de Mme du Châtelet n’est daté
ophie de l’art ; et Eugène Fromentin : les Maîtres d’autrefois. 111. Voltaire acceptait l’idée du mélange ou de l’alternance de
us il n’oublie qu’un point, c’est qu’en 1773, il y a soixante ans que Voltaire a commencé d’écrire. Mais lui, c’est dans le même
Paméla, de Clarisse, de Grandisson… ». Et dans une note reprochant à Voltaire de ne s’être nulle part expliqué sur Paméla ni Cl
87 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42
ent rire, et donne une gaîté vive et délicieuse. Tel est le secret de Voltaire dans sa diatribe du docteur Akakia, et dans ses a
’en ai, voudra bien se rappeler ce volume charmant de leur édition de Voltaire , intitulé Facéties, et dont je rencontre souvent
nt je rencontre souvent dans le Miroir des imitations fort agréables. Voltaire porta au théâtre cette habitude de mettre dans la
ques d’un pamphlet, et leur donner la vie. N’est-il pas singulier que Voltaire , si plaisant dans la satire et dans le roman phil
ait trop de naturel, ainsi que Sédaine ; il leur manquait l’esprit de Voltaire , qui, en ce genre, n’avait que de l’esprit. Les c
ans les plaisanteries les plus gaies de Candide et de Zadig. Le riche Voltaire se plaît à clouer nos regards sur la vue des malh
88 (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »
nuyeux ». Personne dans son temps, dans aucun temps, personne, fût-ce Voltaire , qui ne s’ennuya jamais, lui, ne fut plus intéres
itié ? Elle était fausse comme le monde, mais pas plus. Elle a flatté Voltaire dans ses lettres, elle s’y vante d’être son amie,
la familiarité la choquait ; car ôtez la familiarité et l’insolence à Voltaire , et dites-moi ce qu’il en resterait ! En dehors d
ole comme tout ce siècle écervelé, où les hommes comme Montesquieu et Voltaire ont dans le génie quelque chose d’ineffablement é
opédistes qui entraînaient l’opinion, elles les appelait la Livrée de Voltaire . Elle les traitait comme des laquais. Diderot dev
s, qui l’empêcha de chavirer dans la philosophie, au fond de laquelle Voltaire , le flatteur et l’irrésistible, la poussait avec
89 (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312
, deux dames peu orthodoxes qui reparaîtront de compagnie au temps de Voltaire et de Rousseau. Voici le pape qui nous apparaît s
otre crédulité fait toute leur science, disait déjà, dans l’Œdipe de Voltaire débutant, un personnage qui n’est visiblement que
me et la tolérance. « Les meilleurs prédicateurs de l’Empire, disait Voltaire , sont les auteurs dramatiques. » Mais il faut ajo
i : « On n’éclaire pas les esprits avec des bûchers ». Les lettres de Voltaire sur l’Angleterre, où il vulgarise les idées de Lo
de brillant, de vigueur, de sobriété aussi. « Les jansénistes, disait Voltaire , ont la phrase longue ». Or, qualités et défauts
ible même dans le catholicisme, malgré sa prétention d’être immuable. Voltaire disait109 : « Si Dieu nous a faits à son image, n
elle a souvent opéré sur la foi comme un acide dissolvant. On prête à Voltaire ces paroles : « Je m’ennuie d’entendre dire que d
oncés. Mais il est certain qu’ils résument la campagne entreprise par Voltaire et menée par lui durant sa vie entière avec une i
n religieuse en France s’annonce par un nouvel écrasement posthume de Voltaire et de ses compagnons d’armes. En ces moments où l
ran ou les maximes de Confucius, témoin les écrits de Montesquieu, de Voltaire , du marquis d’Argens, ont eu parmi les philosophe
90 (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle
factice s’est écroulée depuis ; et, malgré la constante haine contre Voltaire , que deux ou trois générations de critiques se so
llu qu’il ne lui ait imposé son nom. Sans doute, la nature avait doué Voltaire des plus étonnantes facultés ; sans doute, une te
r et de plaire, premier mobile de presque tous les écrivains, a guidé Voltaire dans tous les moments de sa vie ? Mais aussi pers
donner dans d’autres circonstances, a multiplié les contradictions de Voltaire , l’a écarté souvent de la justice et de la raison
e jugement, la comparaison et l’expérience. Si les premiers succès de Voltaire eussent été moins éclatants, s’ils ne l’avaient p
avec une apparence de justesse et de raison. Cependant les succès de Voltaire allaient toujours s’accumulant, son importance cr
oujours quelques-uns d’entre eux le protègent. C’est ainsi qu’on voit Voltaire seulement exaspéré par des exils, par la condamna
tous les droits du despotisme sans pouvoir réprimer la licence. Pour Voltaire et quelques-uns de ceux qui l’ont suivi, louer l’
’admiration pour l’Angleterre, avant de se montrer dans les livres de Voltaire , avait déjà été professée hautement par le Régent
r, elle avait plus d’inconvénient que sous la plume d’un auteur. Plus Voltaire avançait dans la carrière, plus il s’y voyait ent
se portent la curiosité et l’attention des hommes. Il est triste que Voltaire n’ait pas senti combien il pouvait ennoblir et il
bleau, l’imagination aime à s’en tracer un autre, et à se représenter Voltaire tel qu’il aurait dû être. Qu’on se figure un viei
l’Europe, dont l’élite venait visiter sa retraite : voilà le rôle que Voltaire aurait pu jouer. Il lui était tellement indiqué p
qui en était porté. Un demi-siècle s’est écoulé, et la réputation de Voltaire est encore, comme le cadavre de Patrocle, disputé
à l’attaquer. Dans ce conflit si longuement prolongé, la renommée de Voltaire n’a pas sans doute conservé tout l’éclat dont ell
les efforts de ceux qui travaillent à ternir entièrement la gloire de Voltaire . Un assez long espace de temps s’est écoulé, pour
e la postérité comme prononcé. C’est d’abord comme poète tragique que Voltaire se présente à nos yeux, accoutumés à placer les c
nsé par le succès. Après Œdipe, où il avait été soutenu par Sophocle, Voltaire ne put obtenir de triomphe complet. Rien ne l’enc
uts tant reprochés, et ses beautés qui les font oublier. C’est là que Voltaire a imprimé le caractère de son talent tragique. Ce
aute imagination et la simplicité de Corneille. Et pourtant il est en Voltaire quelque chose qui ne se trouve pas dans les autre
de force, de facilité et de grâce, qui distingue la muse tragique de Voltaire . D’autres chefs-d’œuvre succédèrent à Zaïre, tous
même genre de beautés et de défauts. On doit remarquer cependant que Voltaire , étant devenu plus qu’un poète, voulût donner à s
la source d’un défaut que les critiques remarquent ; non sans raison. Voltaire dut à cette erreur le ton déclamatoire et emphati
en voulu ne pas reprocher à Corneille, aussi coupable à cet égard que Voltaire . Au reste, il a laissé un monument plus complet e
emble ne mérite pas les mêmes reproches. C’est comme poète épique que Voltaire a le plus déchu de sa renommée. En vain il s’étai
’intérêt. Mais si Virgile avait fui l’influence de la cour d’Auguste, Voltaire fut, au contraire, loin d’éviter l’influence de l
t pathétique. On ne conteste guère l’attrait des poésies fugitives de Voltaire . Un de leurs principaux mérites, qui augmente sur
n vain arrangement de mots ! On suit ainsi le cours des sentiments de Voltaire , depuis son enfance jusqu’aux derniers jours de s
on s’est plu longtemps à regarder comme un des plus grands titres que Voltaire ait eus à la gloire, ce qui prouve qu’il s’était
de bonne foi. Elle ne ressemble pas au persiflage et à la raillerie. Voltaire , historien, a souffert aussi des attaques portées
ns les faits. Il n’y avait qu’à peindre, et c’était un des talents de Voltaire . Tracer le tableau du règne de Louis XIV était un
que chose de dramatique qui frappera et attachera notre esprit. C’est Voltaire qui donna les premiers exemples marquants de cett
ns ce genre d’histoire ; et même en admettant qu’il soit le meilleur, Voltaire mériterait encore bien des critiques. Le peu de p
roches qui lui ont été faits ; on pourrait en ajouter de plus graves. Voltaire , dans le règne de Louis XIV, n’a vu que l’éclat d
e l’ancien esprit de notre constitution. C’est au coloris brillant de Voltaire que nous devons cette admiration sans réservé pou
provinrent. L’on en gardait un ressentiment profond et même exagéré. Voltaire fut un des premiers qui contribua à affaiblir les
ais pour Henri IV fut renouvelé par les louanges que lui a prodiguées Voltaire . Aucun ouvrage du règne de Louis XIV n’offre l’ad
 ; on y retrouve toutes les traces de cet esprit de secte, adopté par Voltaire dans les derniers temps de sa vie. Sa haine de la
honneur et de la félicité des peuples. Mais qui voudrait trouver dans Voltaire un système de philosophie, des principes liés, un
qu’on se fait d’un philosophe, que le genre d’esprit et de talent de Voltaire . Qu’il ait eu le projet de plaire à son siècle, d
s d’abord aperçus, et se refuse à la destruction de la ville. Tel fut Voltaire . Il voulait qu’il lui fût permis de juger légèrem
truire Persépolis. Montesquieu, le plus illustre des contemporains de Voltaire , et qui marcha son égal parmi ceux qui ont contri
e dire que la raillerie de Montesquieu a plus d’amertume que celle de Voltaire , et pourrait produire plus d’effet ; car elle dir
ner quel aspect offrait dans son ensemble la littérature au moment où Voltaire et Montesquieu y occupaient le rang suprême. C’es
une noble émulation. La littérature étrangère se faisait jour aussi. Voltaire en avait donné le goût, et chaque jour voyait écl
ésie, l’école du siècle de Louis XIV avait conservé plus d’autorité ; Voltaire n’avait pas encore acquis cette renommée qui le p
loin de ratifier les jugements du public. Sans cesse ils opposaient à Voltaire la génération précédente : ils le plaçaient loin
discussion sur des succès que quelques-uns croyaient passagers. Ainsi Voltaire ne servait pas encore de modèle. Ce n’était pas l
uccéder à Rousseau ; et malgré l’anathème de ridicule dont un vers de Voltaire a frappé ses poésies sacrées, on y peut découvrir
un très grand nombre de strophes remarquables. Sur la scène tragique, Voltaire n’avait pas de rival : peu d’années ont fait disp
de en révolutions subites. Quelques auteurs, prenant déjà exemple sur Voltaire , s’essayaient à tracer une action rapide et varié
les poésies de Gresset ont moins d’attrait que les ouvrages légers de Voltaire . Les douces et innocentes plaisanteries contre le
u apprécier complètement Racine. On remarque que c’est un disciple de Voltaire , nourri de ses conversations journalières, qui a
e lui une foule de littérateurs français, et avait fini par y attirer Voltaire  ; il avait placé presque au même niveau le pouvoi
rivant par la nécessité de produire, sache porter ses propres fruits. Voltaire avait essayé les sciences exactes pour être unive
et les partis, n’étaient plus de ce temps-là. Quelle différence entre Voltaire trafiquant de louanges avec tous les écrivains de
r de ces hommes du premier ordre qui font la gloire de leur siècle. À Voltaire , à Montesquieu, à Rousseau, on doit associer Buff
mes de génie qui illustrent leur pays et leur temps. La vieillesse de Voltaire , de Buffon, de Rousseau, ne vit rien s’élever qui
emps où il écrivait on avait un grand goût pour le faste des paroles. Voltaire lui-même n’avait pas toujours préservé ses héros
ptée pour écrire l’histoire, et que nous avons examinée en parlant de Voltaire . Mais ils ne trouvèrent point d’émules en France.
91 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125
me a mêlés à ses épigrammes, par restitue de Montausier, par celle de Voltaire , et surtout par leurs œuvres. C’est en parlant de
nté de tous les beaux esprits, qu’en tous lieux on vantât ses écrits. Voltaire aussi le déclare mauvais poète, mais homme fort
ète, mais homme fort savant, et, ce qui est étonnant, bon critique. Voltaire s’exprime ainsi sur Cottin : Non moins plat poète
s satires, bien qu’ils ne lui eusse ni donné aucun sujet de plainte . Voltaire ne tenait donc pas l’hôtel de Rambouillet pour dé
contre Boileau qui avait accablé Chapelain et Cottin par ses satires. Voltaire est évidemment dans l’erreur : c’est seulement en
s jours d’une femme de 82 ans. C’est pourtant sur cet anachronisme de Voltaire que se sont établis les principaux détracteurs de
92 (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »
lons essayer de dire aujourd’hui. Nous ne voulons imiter personne, ni Voltaire , dont les remarques sur Pascal ne sont qu’un verr
ouvelles, dont il méconnut la portée, ce qui lui mérita peut-être que Voltaire le mît, comme géomètre, très au-dessous de Condor
t un poëte incompréhensible aux pousseurs d’alexandrins de tragédie ! Voltaire , Voltaire, qui se croyait avec raison plus philos
incompréhensible aux pousseurs d’alexandrins de tragédie ! Voltaire, Voltaire , qui se croyait avec raison plus philosophe que p
M. Royer-Collard et cette folie-là, avec ses trois quarts de raison, Voltaire ne l’avait pas ! Devant la Postérité et cette par
Postérité et cette partie de la Postérité qui aime les grands poëtes, Voltaire n’aura jamais l’honneur d’avoir été, en toute sa
93 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82
ndé, dix-sept ans. Boileau trouvait ses élégies d’un agrément infini, Voltaire la cite dans Le Siècle de Louis XIV comme célèbre
, mais obséquieux. On les appelait, il y a soixante ans, des espèces. Voltaire avait son P. Adam, qui n’était pas le premier hom
estime de Montausier pour lui persuade qu’il n’était pas sans mérite. Voltaire , qui le déclare mauvais poète et prédicateur plat
s tard lui étaient nécessaires pour vivre. (Biographie.) 34. Note de Voltaire , sur son épître à Boileau.
94 (1894) Critique de combat
appliquées à la France moderne. Un troisième démontrait doctement que Voltaire fut un sot, un M. Jourdain double d’un M. Homais,
est cousin de Frère Jean des Entommeures et de Pangloss. Rabelais et Voltaire ont contribué à lui donner sa verve intarissable,
e ses désirs sont plus aisés à satisfaire, je me rappelle ce conte de Voltaire où les envoyés d’un prince, qui doit être guéri p
rer d’anciennes connaissances.   Mais, puisqu’il nous fait repenser à Voltaire et à Rabelais, son œuvre ne serait-elle pas, comm
din, moqueur ; mais qu’il est loin d’en avoir la portée ! Un conte de Voltaire ou de Diderot avait un but, une idée maîtresse ;
s, tu boudois, etc. Elles avaient une raison excellente : cet affreux Voltaire n’avait-il pas, sa vie durant, réclamé cette mesu
le jour où le peuple n’a plus compté sur le bonheur de l’autre monde… Voltaire a beaucoup nui aux propriétaires, voyez-vous ! —
ntenaire », et le trait est bien lancé ; il définit l’intelligence de Voltaire « un chaos d’idées claires », et c’est une spirit
ls écrivent. On est étonné après cela d’entendre dire à M. Faguet que Voltaire incarna « l’esprit moyen de la France », que Dide
oiqu’ils ne fussent ni Européens ni Français. J’ose penser encore que Voltaire ne manque ni de bon sens ni de générosité, quand
sans le vouloir. Est-ce que M. Faguet se contredirait parfois, comme Voltaire  ? Il se pourrait en outre que les plus acharnés d
l’époque eussent voulu conserver certaines parties du christianisme. Voltaire écrivait bien un jour à d’Alembert : « Détruisez,
remplacerez-vous la religion chrétienne, si vous la supprimez ? » Et Voltaire aurait répondu : « On vous délivre d’une bête fér
ternel lien de toutes les sociétés. » Ce n’est pas encore assez dire. Voltaire gardait pour le Christ un sentiment fait de vénér
es princes d’Europe fassent une convention pour émanciper les nègres. Voltaire refuse aux conquérants le droit de s’annexer un p
ris le christianisme : est-ce assez pour prouver qu’elle fut un mal ? Voltaire ébranla tant qu’il put l’Église, telle qu’elle ét
e fanatisme et l’intolérance engendrent la haine de la religion ; que Voltaire n’est en somme que le fils légitime de Bossuet. M
vertir de ne pas s’avilir à imiter les animaux10. » C’était l’avis de Voltaire  ; c’est l’avis de bien d’autres qui ne veulent pa
s ce sincère et fidèle miroir Peuvent apprendre et lire leur devoir. Voltaire aussi compose la Mort de César et Brutus, tragédi
i dû relever chez M. Faguet, il les a condensées dans son article sur Voltaire ou plutôt contre Voltaire. Il faut y insister ; c
t, il les a condensées dans son article sur Voltaire ou plutôt contre Voltaire . Il faut y insister ; cette exécution est, dans l
ire aux bonnes gens : « Voyez donc comme l’auteur est fort ! Il tombe Voltaire . » Joseph de Maistre a dû en tressaillir au fond
la main du bourreau. Quel excès d’honneur pour ce chétif personnage ! Voltaire , aux yeux de M. Faguet, n’est qu’un bourgeois-gen
sans peine ! Il y a tant de gens qui préféreraient ainsi un bon petit Voltaire de poche, revu, corrigé et considérablement dimin
t frappez-vous la poitrine ; humiliez-vous, race futile et légère ! «  Voltaire nous ressemble. L’esprit moyen de la France est e
rd le parti pris dans toute sa beauté ? M. Faguet, pour mieux écraser Voltaire , a (c’était indiqué) grandi démesurément quelques
contredit : « Quel esprit vaste sachant embrasser les contraires ! » Voltaire n’est pas d’accord avec lui-même sur la nature de
-même sur la nature de l’âme : « Quelle inconsistance, quel chaos ! » Voltaire , n’ayant point la vocation du martyre, prend ses
ne compagnie. » On est dispensé de ménagements, de justice même, avec Voltaire . On peut impunément supprimer des opinions qu’il
morale prescrit le dévouement, qu’elle commence à la charité, et que Voltaire n’atteint pas où elle commence. Ainsi donc la mor
que Voltaire n’atteint pas où elle commence. Ainsi donc la morale de Voltaire aurait été purement négative. La question est fac
près une lecture « récente, attentive et complète19 » des ouvrages de Voltaire  ? Ou bien il les connaissait, et alors… J’aime mi
’aime mieux ne pas conclure. Mettons qu’il les a oubliés. C’est égal, Voltaire n’a pas du commettre beaucoup de légèretés plus f
our séparer les choses des causes qui les expliquent ? Il insinue que Voltaire fut un lâche, en disant que « tous ses ouvrages s
ou brûlés, prouve que le pouvoir ne s’en tenait pas aux menaces. Que Voltaire , comme Montesquieu d’ailleurs ou Diderot, ait dû
ordinaire. Peut-être aussi qu’il aurait trouvé les contradictions de Voltaire moins énormes et plus explicables, en les rattach
de rigueur et peut embarrasser les naïfs. Il s’écrie, par exemple : «  Voltaire est-il optimiste ? Est-il pessimiste ? Croit-il a
deux extrêmes ? Et, si par hasard c’était là le fond de la pensée de Voltaire , serait-il si coupable ? Or il existe dans son gr
e il va ; car, dit-il, « si tout n’est pas bien, tout est passable. » Voltaire a dit encore : Tout est bien aujourd’hui, voilà
é ! » C’est-à-dire que vous écrirez Candide, si vous avez la plume de Voltaire , cela s’entend. M. Faguet sait aussi bien que moi
auses et les effets ! Il aurait pu faire l’histoire des variations de Voltaire , ce qui eût été intéressant : il n’en a fait que
ût été intéressant : il n’en a fait que la satire. Second dilemme : «  Voltaire croit-il au libre arbitre ou à la fatalité ? » —
pourtant. Car le dilemme prend un peu plus loin cette autre forme : «  Voltaire est-il déterministe ou croit-il au libre arbitre 
confusion est fâcheuse ; mais, cette réserve faite, je reconnais que Voltaire fut d’abord le champion du libre arbitre et qu’un
cuse de n’avoir point soupçonné qu’il y eût dans le monde un mystère, Voltaire se moque de la fatuité qui croit pouvoir déchiffr
le lui reproche ; après quoi il lui reproche d’être une girouette. «  Voltaire est admirable pour se contredire », écrit-il. Je
ou sentiments) qui sont des forces aussi naturelles que les autres ! Voltaire aperçoit dans l’histoire de grands courants qui e
qui ne laisse pas de nous surprendre, que « la vie intellectuelle de Voltaire n’a pas eu d’idée maîtresse. » On se demande, en
sse, qu’il faut vraiment fermer les yeux pour ne la point apercevoir. Voltaire jeune disait un jour : « Je m’ennuie d’entendre d
nne ; il me prend envie de montrer qu’un seul suffit à la détruire. » Voltaire vieux, jetant un coup d’œil rétrospectif sur sa l
catholique. Ah ! vous cherchez l’esprit de suite dans la conduite de Voltaire et vous ne le trouvez pas ! Qu’est-ce donc que la
ne fut pas seulement dominante, elle fut impérieuse, tyrannique chez Voltaire . Elle l’exposa vingt fois à l’exil et à la prison
comme le moyen âge ; elle lui valut cette critique de Montesquieu ; «  Voltaire est comme les moines ; il n’écrit que pour son co
t pas trompés, la postérité non plus. Demandez à n’importe qui ce que Voltaire représente et l’on vous répondra : La libre pensé
utable et presque excessive unité à la vie si active et si remplie de Voltaire . Il s’avise bien quelque part que « la guerre au
ses raisons d’être, dans ses résultats, quand on se mêle de parler de Voltaire . Sinon, c’est enlever de son œuvre ce qui en est
adversaire de mon Église. » Mais qu’on vienne dire avec sérénité : «  Voltaire  ! est-ce qu’il a jamais eu une idée directrice ? 
u grand moqueur, il a pu écrire et répéter cette phrase étonnante : «  Voltaire fut conservateur en toutes choses. » Musset disai
te : « Voltaire fut conservateur en toutes choses. » Musset disait : Voltaire jette à bas tout ce qu’il voit debout. C’était e
à bas tout ce qu’il voit debout. C’était excessif. Mais transformer Voltaire en pieux défenseur de toutes les traditions et pa
nt plus singulière que M. Faguet s’attache à prouver que le déisme de Voltaire équivaut à l’athéisme, attendu qu’il « n’avait pa
moins que le jugement d’ensemble, et, par dessus tout, l’article sur Voltaire , laissent l’impression d’un pamphlet attardé.
r le parti pris et qu’il a même risqué le mot de génie à propos de ce Voltaire si proprement accommodé par lui. Mais je doute qu
tes les convictions ! J’admets donc sans peine que M. Faguet parle de Voltaire en professeur d’Université catholique ; qu’il soi
tre « foncièrement démocratique », à ces « tristes sires » qui furent Voltaire et Rousseau, à tous ceux qui peu ou prou ont manq
95 (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235
u président Hénault ; les jugements sur son compte sont assez divers. Voltaire , qui l’a plus loué que personne, a retiré, à la f
Hénault, fameux par vos soupés Et par votre chronologie, etc., a dit Voltaire par un mot qui résume tout, et qui insinue le cor
bien, au reste, se garder de prendre à la lettre tous les éloges que Voltaire donne au président en ces années où il croyait av
enri VI. Je ne puis vous exprimer quel effet m’ont fait ces pièces… » Voltaire eut toute une discussion avec le président au suj
eu de cette hardiesse et de cette liberté anglaise qui nous manque », Voltaire promettait au François II de valoir mieux que tou
lques égards de l’école littéraire de Fontenelle plus que de celle de Voltaire et de Despréaux : il y avait des commencements de
et digne de respect. Un jour, âgé de quatre-vingts ans, il écrivit à Voltaire une lettre fort belle de sens et d’intention ; il
sir toutes sortes de choses respectables. Le président écrivit donc à Voltaire , et après avoir loué en lui avec effusion le tale
mblé, par une vérilable gloire qui n’aura point de fin !… Sans doute Voltaire data du jour où il avait reçu cette lettre l’affa
96 (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103
usseau, que Piron, ses aînés, il n’avait l’esprit sérieux, tandis que Voltaire l’avait jusqu’en ses saillies ; et c’est ce qui e
ois, l’Histoire naturelle, l’Encyclopédie, l’Emile et tant d’autres ; Voltaire embrasse et remplit les deux périodes, Rousseau n
holasticus comme Pline le dit en bonne part du rhéteur Isée, et comme Voltaire l’a dit moins bénignement de lui dans ces vers si
joie, et voyait déjà dans le nouveau-venu un rival et un vainqueur de Voltaire  : « Je viens de relire votre divine Épître (celle
la diction surtout du Méchant est excellente ; on en peut dire ce que Voltaire disait de la satire des Disputes, que ce sont des
xcès ; mais à quoi bon les proclamer ? et que cela donnait beau jeu à Voltaire de s’écrier dans le Pauvre Diable, qui est justem
ésars croyaient ressentir à Rome (proprium quemdam gustum urbis), que Voltaire recommandait si fort aux poëtes trop absents de P
se retirant au bout du monde, on emporte des préservatifs avec soi : Voltaire se fit un Paris et un Versailles partout où il al
elopper, en l’adoucissant convenablement, l’opinion qu’avait exprimée Voltaire avec un bon sens malin et intéressé, je l’avoue,
97 (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40
yer d’une tragédie en prose. Ils savent par cœur Racine, Corneille et Voltaire , ils accourent au théâtre pour y retrouver éterne
sûre d’exciter les émotions les plus vives. Il est vrai que Racine et Voltaire lui-même doivent à l’amour leurs plus sublimes co
re lui-même doivent à l’amour leurs plus sublimes compositions ; mais Voltaire et l’auteur de Britannicus ont senti quelquefois
poser Shakespeare et Schiller, pour qu’il ne soit plus parlé enfin de Voltaire , Racine, Molière et Corneille. Il se pourrait néa
e Cid a ouvert avec éclat un long et glorieux âge, où après Racine et Voltaire , Ducis, Chénier et leurs successeurs ont brillé e
omposition dramatique et dans la peinture des passions, que Racine et Voltaire ont assuré la prééminence du théâtre français. Qu
complet du matériel. C’est là, je crois, l’état de la question entre Voltaire et Schiller, s’il peut y avoir en effet une quest
véritables mœurs d’un peuple et d’un siècle. Zaïre n’a été fournie à Voltaire par aucune chronique : quelques noms à peine ont
and elle ne l’est pas. Or il est certain, comme l’avait si bien prévu Voltaire , que le tableau des mœurs anciennes ou étrangères
profond pour que leurs invectives ne le réveillent point. Je sais que Voltaire a daigné employer de pareils prestiges, et je ser
cette instruction, occupé qu’il est de faire le procès à Racine et à Voltaire  ; madame de Staël nous enseigne au moins qu’il y
98 (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209
es écrivains et des poètes célèbres, à Horace, à Catulle, à Lucien, à Voltaire , à Delille, à d’autres encore. Essayons un peu de
à la négligence même. Après cela il faut dire de Voiture ce qu’a dit Voltaire  : « On a de lui de très jolis vers, mais en petit
is la poésie véritablement légère. Il devance donc à quelques égards Voltaire , et leurs noms se peuvent rapprocher ; mais ce n’
rocher ; mais ce n’est qu’en un ou deux points qu’est leur rencontre. Voltaire sérieux sous ses badinages, ou du moins passionné
e et d’indifférence. Son ambition était du côté des femmes ; celle de Voltaire était partout ailleurs. Avec les princes et les g
ue d’abord excellent à s’y produire et à gagner une faveur brillante, Voltaire excédait tôt ou tard la mesure et s’attirait de f
ions d’alentour étant si changées, me décider à faire de lui un autre Voltaire . Seulement, le bruit de ses succès charmants eût
ment, le bruit de ses succès charmants eût quelquefois de loin alarmé Voltaire . Il m’est arrivé autrefois de rapprocher la desti
99 (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »
divorce entre la vertu et les grâces se marquait dès le premier jour. Voltaire , que l’auteur de la nouvelle Vie de Marie Leckzin
vanté de lui avoir… (Mais il faut toujours sauter un peu en citant du Voltaire ). La reine fait très bonne mine, quoique sa mine
de variété ; après quoi le roi alla se préparer à faire un dauphin, Voltaire , en voyant tout et en peignant tout si gaiement,
a ri à l’Indiscret ; elle me parle souvent, elle m’appelle mon pauvre Voltaire . Un sot se contenterait de tout cela ; mais malhe
mait assez les Lettres ; elle allait un peu vite en appelant d’emblée Voltaire son pauvre Voltaire ; elle eut bientôt, parmi les
es ; elle allait un peu vite en appelant d’emblée Voltaire son pauvre Voltaire  ; elle eut bientôt, parmi les gens d’esprit d’alo
pleura. C’étaient les premiers pleurs, le premier démêlé domestique. Voltaire était encore à Versailles, et il nous a rendu cet
ne parurent tomber dès ce moment ; d’autres observateurs encore que ; Voltaire , et très attentifs à tous les changements d’air d
100 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »
n peu gourmé d’institutrice protestante, chez Mme Suard, la dévote de Voltaire . Mais le plus célèbre et le plus influent des sal
e l’influence encyclopédique et voltairienne ; Mme du Deffand écrit à Voltaire  : « Il n’y a que votre esprit qui me satisfasse »
La plupart des esprits mêlent confusément, sans distinguer, Diderot, Voltaire , Rousseau, et se font un amalgame d’idées hétérog
la nourriture, l’espérance ; elles donnent une raison de vivre ; ici, Voltaire perd, et Rousseau gagne. C’est Rousseau qui est l
n de caresser les goûts philosophiques du public. Le sujet manqué par Voltaire dans Nanine est venu très justement s’appliquer s
profonde tendresse qu’il inspirait à une septuagénaire. Elle eut avec Voltaire , qui redoutait son esprit, et dont elle aimait l’
éfense de leurs intérêts. Il est à la tête de l’édition des œuvres de Voltaire qui se publie à Kehl. Il se charge, avec l’assent
r trompé ; Favart, Ninette et la cour, Marivaux, la Fausse Suivante ; Voltaire , le Droit du Seigneur, etc. (cf. Lintilhac).
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