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1 (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75
gne directe par les femmes. La veuve de Louis Racine, la bru du grand Racine , vécut fort longtemps et fort avant dans le xviii
t les derniers papiers de famille provenant des deux poètes du nom de Racine , que l’abbé de La Roque, homme instruit et capabl
ncore. M. l’abbé de La Roque, qui est plus en fonds et mieux muni sur Racine fils que sur Racine père, n’a guère fourni de nou
La Roque, qui est plus en fonds et mieux muni sur Racine fils que sur Racine père, n’a guère fourni de nouveau sur le premier
du roi, contrôleur au grenier à sel à La Ferté-Milon. Ces lettres de Racine n’ont rien de remarquable, sinon qu’elles ne le s
es. Le côté brillant et profane a disparu complètement. Cette sœur de Racine semble avoir boudé son illustre frère dans sa glo
, de sollicitudes paternelles, de soins de nourrice ? En effet, quand Racine est marié et père, c’est à La Ferté-Milon ou dans
e, ni un trait d’esprit proprement dit, ni une saillie d’imagination. Racine n’avait pas, comme Mme de Sévigné, de l’imaginati
a fait Athalie le dimanche. Qu’on mette en regard de cette lettre de Racine le moindre billet de ce brillant et libertin céli
Disons tout : il est plus sûr et plus honorable de prendre parti pour Racine  ; mais Voltaire, dans ses Lettres, est autrement
eulement d’esprit, mais de pensées, et de pensées qui nous regardent. Racine s’occupe de la manière dont est tourné le berceau
tion, notre berceau à tous, et il y met la main. Suivez le parallèle. Racine , quoi qu’en dise son biographe filial M. de La Ro
as voir dans cette sage détermination un commencement de philosophie. Racine avait « cent fois plus de goût que de philosophie
oltaire. Comme noble (et cet anoblissement remontait à son bisaïeul), Racine avait des armes ; c’étaient des armes parlantes :
prononçant ce dernier mot entre les dents, faisait tant bien que mal Racine . Ce rat faisait beaucoup souffrir le délicat et h
, au lieu du rat, un sanglier. « Je voudrais bien, disait à ce propos Racine , que ce fût en effet un sanglier, ou la hure d’un
is m’empêcher de faire une remarque. Ce n’était pas du tout logique à Racine de garder le cygne et de supprimer le rat puisque
vait plus de raison d’être. Où veux-je en venir ? Vous l’avez deviné. Racine , à la différence de Shakespeare, n’a fait autre c
ie, et au nom duquel, espérant atteindre le roi, il perçait Polonius, Racine au fond n’en voulait pas, et vous n’en trouvez au
end ses beautés hors de la nature, au-dessus de la nature, tandis que Racine prend les siennes dans la nature et dans le cœur,
rend les siennes dans la nature et dans le cœur, mais en choisissant. Racine est naturel, si on le compare à Corneille, tandis
outes ces choses aussi bien et mieux que nous15, en venir à qualifier Racine de « prince de l’école réaliste. » Fuyons ces vi
sens ; c’en est un ici. Bornons-nous à dire, comme tout le monde, que Racine est le prince de l’école qui a cherché à être nat
lles expressions des passions humaines. II. C’est sur Louis Racine ou Racine fils que l’abbé de La Roque nous apprend le plus
me dira : Qui donc aujourd’hui se soucie de savoir plus de choses sur Racine fils ? — Racine, fi ! comme l’appelait l’abbé Géd
nc aujourd’hui se soucie de savoir plus de choses sur Racine fils ? —  Racine , fi ! comme l’appelait l’abbé Gédoin. Il n’y a qu
’il est par nature et par éducation, de s’intéresser au fils du grand Racine , poète lui-même, versificateur élégant, modeste e
nte. Par exemple, en terminant une Histoire de Port-Royal où le grand Racine aurait rempli toute la place qu’il doit tenir, et
d’Esther on ajouterait quelque chose comme ceci : « Il est un autre Racine que l’on aurait aimé à y joindre, ce Racine fils
ceci : « Il est un autre Racine que l’on aurait aimé à y joindre, ce Racine fils qui n’a pas été tout à fait sans doute le po
souhaité à Port-Royal expiré, mais qui en a eu quelques accents ; ce Racine fils qui offre le modèle de la manière la plus ho
n pesant fardeau, la gloire d’un père n’en est pas un moins grand, et Racine fils n’a cessé de le sentir en même temps qu’il a
le maintenant à demi dans la gloire, etc., etc. » Voilà l’idéal d’un Racine fils. De beaux passages du poème de la Religion,
vue première. Cet esprit arrogant s’est montré tendre pour le fils de Racine , comme l’éminent Montesquieu avait été d’une indu
eurs des Soirées, le Chevalier ayant cité de mémoire quelques vers de Racine fils, le Comte lui répond : « Avant de vous dire
monde et dans les Académies ; mais, dans l’Église, je tiendrais pour Racine … » Ce jour-là, le noble Comte avait oublié toute
nt sa terre de Frênes. Voltaire, de deux ans seulement plus jeune que Racine fils, débutait vers le même temps par les J’ai vu
conquérait d’emblée le beau monde par le succès d’Œdipe. Le bon sujet Racine , poète de la Grâce et non des Grâces, reçu à l’Ac
se, et une lettre du Chancelier à M. de Valincour montre que le jeune Racine , dans son séjour à Frênes, s’était montré doux, f
il y eut à Marseille une grande attente à la nouvelle que le fils de Racine arrivait ; les dames surtout en espéraient beauco
être ; ils avaient des ailes et s’envolaient d’eux-mêmes. Les vers de Racine , au contraire, et son poème de la Grâce, si longt
instant, voilà ce que la société demandait alors avant tout et ce que Racine fils avait moins que personne à lui donner. Il eu
ais j’ai toujours, malgré moi, présent à l’esprit certain Portrait de Racine fils en quelques lignes, que l’abbé de Voisenon a
pas possible d’être plus dénué de toute espèce de grâces que l’était Racine le fils. Il avait l’air d’une grimace, et sa conv
avec lui chez M. de Voltaire, qui nous lisait sa tragédie d’Alzire ; Racine crut y reconnaître un de ses vers, et répétait to
urs biographies de famille. Force nous est bien de les compléter. — «  M. Racine a beau faire, son père sera toujours un grand hom
s les avez une fois entendus, vous restent attachés comme une flèche. Racine fils ayant quitté les emplois de finance revint h
imable et gracieux aux gens d’esprit, mais qui trouvait peut-être que Racine fils n’était pas assez cet homme d’esprit comme i
cadémie française, qui devait être, ce semble, « l’asile naturel d’un Racine  », l’ait repoussé vers le même temps, ou du moins
nde fois : il dut renoncer à l’idée de s’y voir admis. Décidément, si Racine fils savait peu sourire, la fortune non plus ne l
et les regrets qu’il inspira, à faire refleurir la tige poétique des Racine , périt dans un voyage, victime du tremblement de
ifiquement pleuré par lui, par ce futur ami d’André Chénier, le jeune Racine , de qui son père jugeait un peu sévèrement tant q
Bachaumont me gâte tout. À la date du 31 janvier 1763, on y lit : «  M. Racine , dernier du nom, fils du grand Racine, de l’Acadé
janvier 1763, on y lit : « M. Racine, dernier du nom, fils du grand Racine , de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
autrefois trouvé dans son abandon l’infortunée Ariane. III. Assez de Racine fils comme cela. C’est autre part qu’est la vie,
d’ici, des races renées de grands et petits dauphins littéraires, des Racine fils à perpétuité ; mais c’est dans les terrains
aire, l’excellent critique littéraire, qui a dit cela, et à propos de Racine fils. Les choses justes elles-mêmes ont besoin d’
. De même, au point de vue de l’esprit humain, le digne successeur de Racine , c’est Voltaire qui adorait Racine et le proclama
rit humain, le digne successeur de Racine, c’est Voltaire qui adorait Racine et le proclamait poète naturel et divin, une merv
raies suites, les grandes routes et les larges voies. Ceux qui, comme Racine fils, se croient dans la continuation directe, ne
13. Un vol. in-8°, chez Hachette, boulevard Saint-Germain, 77. 14. Racine avait une autre sœur encore dont l’abbé de La Roq
on qu’elle mourut dans de grands sentiments de piété. Dans la famille Racine , le génie n’est pas à vue d’œil comme dans la fam
2 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »
Chapitre IV Racine 1. Thomas Corneille et Quinault. Le romanesque
Quinault. Le romanesque doucereux. L’opéra et le ballet de cour. — 2. Racine  : sa vie et son humeur. — 3. Son œuvre dramatique
é intime du drame : simplicité de l’action et du style. Les femmes de Racine  : variété des caractères. Peinture de l’amour. — 
cine : variété des caractères. Peinture de l’amour. — 4. La poésie de Racine  : La couleur dans ses tragédies. Mithridate, Phèd
Mithridate, Phèdre, Athalie. — 5. Faiblesse de la tragédie autour de Racine , décadence après lui. 1. Thomas Corneille et Q
t de Corneille. Même, toujours attentif à prendre le vent, il fera du Racine , quand il sera avéré que le Racine réussit : il é
ntif à prendre le vent, il fera du Racine, quand il sera avéré que le Racine réussit : il écrira Ariane, tragédie élégiaque, o
jeu d’une grande actrice : et cela fait penser à Voltaire plutôt qu’à Racine . Quinault404 fut, pendant dix ans, le maître de l
4 fut, pendant dix ans, le maître de la tragédie : entre Corneille et Racine , il remplit l’interrègne. Boileau s’est moqué de
trop pour sa gloire. Quinault se retira de la tragédie peu après que Racine y fut entré (1670). Il transporta plus tard son g
ec et glacé, — Benserade est original, unique. 2. Jean Racine «  Racine est-il poète ? est-il chrétien ? » se demandait u
re Jésuite dans un discours latin qui fit quelque scandale. La vie de Racine , sans son œuvre, répond à la seconde question : e
smoulins. C’est elle qui, retirée à Port-Royal, fit recevoir le petit Racine à l’école des Granges, où il acheva son éducation
, qui lui écrivit toute sorte d’adjurations, d’« excommunications » ; Racine prit de l’humeur, et perdit le respect. On l’envo
66), qui eût été suivie d’une autre, sans l’intervention de Boileau : Racine regretta plus tard amèrement cette aigreur de son
enveloppée dans es attaques ; et l’étude des pamphlets dirigés contre Racine n’a qu’un intérêt anecdotique. On imagina, pour c
ux poètes, si le grand Condé ne les avait hautement protégés. Soudain Racine se résolut à renoncer au théâtre. Le dépit, le dé
ble de faire histoire de Louis XIV pour Louis XIV ? À partir de 1677, Racine se partage entre sa petite famille et la cour : i
représentations tapageuses qui démoralisaient Saint-Cyr : l’œuvre de Racine en porta la peine, et fut étouffée à sa naissance
ble au roi. On a bâti là-dessus toute une légende : la vérité est que Racine ne fut jamais en disgrâce ; mais son jansénisme d
de soi jusqu’à ce que la religion l’eût réglé, voilà ce que la vie de Racine nous montre en lui : c’est une âme de poète, vibr
l’explication de son œuvre418. 3. Tragédie passionnée et vraie Racine n’apporte point de formules nouvelles au théâtre 
ériel a de liberté pour se développer. A l’ordinaire, une tragédie de Racine est un fait, abondamment nécessité par les caract
ychologique, et point du tout des ressorts disposés pour la surprise. Racine produit toujours ses caractères en travail, jamai
sité dans le théâtre français, de ne rien montrer qui ne soit action. Racine conçoit toutes les émotions, tous les états passi
blement bonne ou mauvaise. Voilà comment la sensibilité se peint chez Racine non par des effusions lyriques, mais par des vibr
gédie est une suite de coups de théâtre et de révolutions. En un sens Racine resserra le domaine de la tragédie : il ne crut p
édie de caractère, telle que de plus en plus la pratiquait Corneille, Racine substitua donc la tragédie de passion. Peintre de
u l’air de courtisans français, très idéalisés. Mais nous verrons que Racine a beaucoup mieux regardé qu’on ne dit communément
enons le témoignage des contemporains : Quinault les satisfaisait, et Racine leur lit l’effet d’un brutal. Ce Pyrrhus que nous
que nous trouvons coquet, galant, les choquait comme un malappris, et Racine était obligé d’écrire cet avertissement : « Le fi
ouvé Néron même trop méchant ? Il n’était pas assez amant avec Junie. Racine batailla pour obtenir le droit de faire autrement
as « consolante ». Contre la mode, contre les délicatesses mondaines, Racine fit régner la raison, c’est-à-dire la vérité, dan
crimes extraordinaires, c’est la simple, générale, humaine vérité que Racine veut montrer : outre la politique, cela exclut l’
st étonné de certaines affinités qu’on a saisies entre la tragédie de Racine et la comédie de Molière : rien de plus naturel.
t de sublime ; point de mots à effets, de vers à détacher, à retenir. Racine ne fait pas de « pensées », ni de maximes. Le Qui
angez de visage, de Monime, le Sortez d’Hermione, voilà le sublime de Racine , des mots de situation, terribles ou pathétiques
. On serait étonné, si l’on y regardait de près, de ce qu’il y a chez Racine de mots familiers, de locutions de tous les jours
conversation courante qui souvent le remplissent. Les personnages de Racine sont plus près de nous que ceux de Corneille : du
équents que les résistances et les victoires de l’énergie volontaire. Racine a été élevé dans le jansénisme, à croire que la n
tain qu’il y a un parfait accord entre la conception psychologique de Racine et le dogme caractéristique du jansénisme : de là
té avec laquelle Arnauld accepta Phèdre, lorsqu’on voulut réconcilier Racine avec lui, et de là le mot fameux que la reine inc
conflit de la volonté et des passions par la victoire de la volonté, Racine conclut au triomphe des passions : et comme Corne
n domine, le crime et le malheur doivent suivre. Ainsi la tragédie de Racine finit presque toujours mal : seul un miracle myth
ions. Mais voici une conséquence plus importante de la psychologie de Racine  : son théâtre sera féminin, comme celui de Cornei
partout l’affection conduit, jamais l’idée. Telles du moins les voit Racine , et par suite il les pousse au premier plan de sa
me Acomat, à côté d’Hermione, d’Andromaque, de Roxane, de Phèdre ? De Racine date l’empire de la femme dans la littérature : e
partage, où d’elle va partir tout honneur, tout mérite et toute joie. Racine a peint admirablement les âmes féminines, avec un
Corneille qui ait pu rendre l’objet égal à la passion qu’il inspire. Racine se retrouve dans les amants qu’on n’aime pas : Py
lui manque ; et Néron, l’amoureux qui est un maître, et qui le sait. Racine ne s’est pas borné à l’amour, où il voyait, non s
à assez pour nous faire entendre quelle injustice c’était de dire que Racine ne ferait plus de tragédies, quand il ne serait p
seulement montré ce qu’il pouvait faire. 4. La vision poétique de Racine On n’aurait que la moitié de Racine, si l’on n
e. 4. La vision poétique de Racine On n’aurait que la moitié de Racine , si l’on ne regardait que la vérité psychologique
dont il a fait ce que vous savez, du Sophocle habillé à la Quinault. Racine prend ses sujets dans Euripide : Andromaque, Iphi
n, Baronius ou Du Verdier traduisant Paul Diacre, ce lui est tout un. Racine , au contraire (mettons à part Suétone qui lui fou
tone qui lui fournit Bérénice : le sujet n’a pas été choisi par lui), Racine prend Britannicus à Tacite, le plus grand peintre
es passions. S’agit-il de tragédies saintes, Corneille ouvre Surius ; Racine , la Bible. Reste donc Bajazet, le seul sujet qui
e, la Bible. Reste donc Bajazet, le seul sujet qui ait été choisi par Racine pour sa pure valeur dramatique et réaliste. Il es
e. Mais j’ai dit aussi qu’il y a des vers, des couplets de poète dans Racine  ; la traduction serrée de l’idée que commande la
igieux souvenirs. On n’a qu’à feuilleter n’importe quelle tragédie de Racine , et des impressions analogues surgiront en foule.
rmer une représentation sensible du sujet. Nous ne pouvons exiger que Racine nous parle selon nos idées de la Grèce ou de l’As
ductible aux formes actuelles de nos âmes, il faut consentir à ce que Racine nous la montre dans ce qu’elle a d’identique ; l’
nous n’aurons pas de peine à trouver que le réalisme psychologique de Racine se fond dans une vision poétique, d’où résultent
rcher dans la représentation de l’antiquité. Les tragédies sacrées de Racine ont le même caractère. Esther est une élégie pieu
da, et sur le triste, le pauvre fond de notre humanité. Je crains que Racine , comme Bossuet, n’ait été trop poète pour un sièc
faut songer que tous les pseudo-classiques qui s’abritaient derrière Racine , leur en faisaient méconnaître le véritable carac
faisaient méconnaître le véritable caractère. Et surtout la poésie de Racine est tout juste l’opposé de la poésie romantique :
e ; elle est tout objective et impersonnelle. 5. La tragédie après Racine J’ai pu grouper quelques tragiques autour de C
J’ai pu grouper quelques tragiques autour de Corneille : autour de Racine , il n’y a personne. Rien de plus plat que Pradon
use de la tragédie, c’est autour de Corneille qu’il faut la chercher. Racine en a prolongé seul la splendeur, dans une époque
a Convalescence du Roi (1663), puis de la Renommée aux Muses, qui lia Racine avec Boileau. 410. Amasie, refusée aux Marais ;
lière, puis portée à l’Hôtel de Bourgogne, ce qui brouilla Molière et Racine . 413. Visionnaires. Nicole a écrit contre Desma
, Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674), Phèdre (1677). Racine fut reçu à l’Académie le 12 janvier 1673. 415. C
(1677). Racine fut reçu à l’Académie le 12 janvier 1673. 415. Ce que Racine et Boileau écrivirent fut détruit, dit-on, en 172
tre que sous la Régence. 417. Il a écrit une Histoire de Port-Royal. Racine est aussi excellent prosateur que poète. Ses Lett
. in-8 et deux albums. — À consulter : Dolivet, Rem. de grammaire sur Racine , 1738, in-12. M. Souriau, l’Évolution du vers fra
’Évolution du vers français au xviie  siècle. Deltour, les Ennemis de Racine . Sainte-Beuve, Port-Royal, t. VI. Taine, Nouveaux
ître, Impressions de théâtre, t. I, II, IV. P. Robert, la Poétique de Racine , 1890, in-8. P. Monceaux, Racine (Classiques popu
I, II, IV. P. Robert, la Poétique de Racine, 1890, in-8. P. Monceaux, Racine (Classiques populaires), 1892, in-8. L’abbé Delfo
e (Classiques populaires), 1892, in-8. L’abbé Delfosse, la Bible dans Racine , 1893, in-8. 419. Sur la tragédie après Racine,
fosse, la Bible dans Racine, 1893, in-8. 419. Sur la tragédie après Racine , cf. G. Lanson, Nivelle de la Chaussée et la Comé
3 (1908) Jean Racine pp. 1-325
on enfance. — Son éducation Pourquoi vous parlé-je cette année de Racine  ? Tout simplement parce que c’est Racine qu’on m’
vous parlé-je cette année de Racine ? Tout simplement parce que c’est Racine qu’on m’a le plus « demandé », et que, d’ailleurs
n-Jacques Rousseau l’an dernier, j’ai cherché un effet de contraste : Racine , traditionaliste ; Rousseau, révolutionnaire ; Ra
de contraste : Racine, traditionaliste ; Rousseau, révolutionnaire ; Racine , catholique français, monarchiste ; Rousseau, pro
français, monarchiste ; Rousseau, protestant genevois, républicain ; Racine , artiste pur ; Rousseau, philosophe et promoteur
oiqu’il y en ait peut-être entre la Nouvelle Héloïse et le théâtre de Racine , père indirect du roman passionnel). Ce qui est s
ivain du xviie  siècle qui vous paraît peut-être plus intelligent que Racine , ou qui, du moins, a su plus de choses que lui, e
que lui, et qui, en outre, s’est donné des libertés sur des points où Racine s’est contenu et abstenu. Mais, au bout du compte
e caractère de beauté de leurs ouvrages. Oh ! que je suis heureux que Racine n’ait pas été un « esprit fort », ce qu’on appell
alé. » Au xviie  siècle, tout le monde, à la suite de Voltaire, adore Racine , le juge parfait. Vauvenargues l’appelle : « le p
antiques. Ceux-ci exaltent fort justement Corneille : mais ils jugent Racine à travers l’insupportable tragédie pseudo-classiq
cle et de l’Empire, — qui, d’ailleurs, est plutôt cornélienne et dont Racine n’est pas responsable. Aujourd’hui, je le répète,
enne et dont Racine n’est pas responsable. Aujourd’hui, je le répète, Racine est extrêmement en faveur. On l’aime plus que jam
emps, on peut dire que le romantisme, qui méconnaissait si niaisement Racine , nous a cependant aidés à le mieux comprendre et
sme se piquait le plus : pittoresque, vérité hardie, poésie, lyrisme. Racine est, en effet, de ceux que l’on « découvre » touj
Tel encore notre Francisque Sarcey. À ses débuts, Sarcey ne voyait en Racine qu’un orateur harmonieux, assez peu « homme de th
, il le trouve aussi malin que d’Ennery. Nous apportons aussi à aimer Racine un sentiment qui est une sorte de nationalisme li
Romains et les Espagnols, très grand inventeur, mais artiste inégal, Racine , homme de l’Île-de-France, principalement ému par
coup de choses qu’il pouvait dire parfaitement pour la première fois. Racine est le « classique » par excellence, si cette exp
ne, nos deux saintes nourrices. Et voilà pourquoi je vous parlerai de Racine , quoique d’innombrables critiques — et, parmi les
Mais, par cela même que j’« éprouverai », pour ainsi dire, l’œuvre de Racine deux cent huit ans après sa mort, et avec une âme
pour Rousseau, car il est clair que le rapport est moins direct, chez Racine , entre la vie de l’écrivain et son œuvre. Néanmoi
ieuses et quelquefois si délicates et imprévues ! En somme, la vie de Racine rapproche et finalement concilie les mêmes tradit
es traditions que ses tragédies elles-mêmes. Et là-dessus, ayant relu Racine pour la centième fois (à coup sûr je n’exagère pa
leuse de M. Augustin Gazier, je commence cette dix millième étude sur Racine . C’est à la Ferté-Milon, gros bourg de l’Île-de-F
fugiés à la Ferté-Milon chez une famille amie, les Vitart, alliés des Racine . Ces messieurs s’appelaient Lancelot, Singlin, An
mment un objet d’édification et une occasion de bons efforts pour les Racine et les Vitart et les chrétiens sérieux de la peti
vant sa naissance. Mais la Ferté aussi le façonna. Dans une étude sur Racine , Larroumet — docilement, et parce que ces choses-
e que ces choses-là se disent — signalait un accord entre le génie de Racine et le paysage harmonieux et doux de la Ferté-Milo
de la Ferté-Milon. Or, M. Masson-Forestier (qui descend de la sœur de Racine , Marie) m’assure que ce paysage, au xviie  siècle
’âpreté de ce pays et de cette race, et l’âpreté voilée du théâtre de Racine . Mais tout cela n’est peut-être pas bien sérieux.
n’est peut-être pas bien sérieux. Ce que nous retiendrons, c’est que Racine appartient à une famille dont beaucoup de membres
et ne tardèrent point à attirer à eux une grande partie des familles Racine et Vitart. La grand’mère de Jean Racine, Marie De
u’à ce moment, l’école des Granges va être dispersée (1656). Le petit Racine est donc, pendant trois ans (d’après Sainte-Beuve
ux, c’est intense. Port-Royal est, littéralement, la famille du petit Racine . Or, qu’est-ce que Port-Royal ? qu’est-ce que le
e dans une partie de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Le jeune Racine ne sera point un homme d’opposition ; sans renier
necdote. Je ne vois pas en quoi cet aimable homme a mis sa marque sur Racine . Mais je crois qu’il lui apprit très bien le lati
in (aujourd’hui, ils ne savent ni l’un ni l’autre) ; et par suite, si Racine , tout imprégné des Grecs, choisit chez eux la moi
l, les comédies de Térence. Antoine Lemaître prit très fort en amitié Racine adolescent. Il voulait faire de lui un avocat. On
un avocat. On connaît la lettre charmante où il recommande au « petit Racine  » de bien soigner pendant son absence ses onze vo
Antoine Lemaître avait une belle voix et un débit savant. Il donna à Racine d’excellentes leçons de diction, — que Racine rép
ébit savant. Il donna à Racine d’excellentes leçons de diction, — que Racine répéta plus tard à mademoiselle du Parc et à made
lle du Parc et à mademoiselle Champmeslé. Le quatrième professeur de Racine fut M. Hamon, médecin de Port-Royal. Et même, à p
yal. Et même, à partir de mars 1656, les autres solitaires dispersés, Racine n’eut plus d’autre professeur que M. Hamon. M. Ha
s plus singulières qu’on puisse lire. Voilà les quatre professeurs de Racine . Celui qu’il semble avoir aimé et vénéré le plus
 : « Vous pouvez brûler encore celui-ci comme les autres. » Comment Racine avait-il pu se procurer jusqu’à deux exemplaires
était alors à Paris, au collège d’Harcourt. Maintenant, que le petit Racine ait appris Théagène et Chariclée « par cœur », c’
tion d’Amyot, et une seule fois, et en passant beaucoup de pages. Que Racine à seize ans l’ait lu, lui, dans le texte, et au m
pide, encore qu’extrêmement fleurie. Mais il y est question d’amour ; Racine avait seize ans ; et il créait lui-même l’enchant
t ?… Et dans ce même premier livre de Théagène et Chariclée, l’enfant Racine lisait l’histoire — assez brutale — d’un jeune ho
Ce sont des vers d’enfant, et c’est très bien ainsi. Certes le petit Racine jouit vivement du charme des eaux, des arbres, de
rdins, les fleurs, les ombrages. » Mais, n’étant encore qu’un enfant, Racine , comme il est tout naturel, imite dans sa forme l
aillées, de l’esprit et des pointes, et une trop piquante mythologie. Racine , à seize ans, les copie de son mieux dans ses ode
ces « messieurs » n’avaient pu se tenir de louer les vers latins que Racine avait adressés au Christ (ad Christum) pour le su
buts. — Son séjour à Uzès. — Les deux traditions En octobre 1658, Racine , âgé de dix-huit ans et neuf mois, est mis au col
t, intendant du duc de Luynes. Ce Vitart, de quinze ans plus âgé que Racine , était, lui aussi, un ancien élève de Port-Royal
t de littérature, surtout de vers galants et de théâtre. Il fut, pour Racine , un tuteur fort peu gênant. Il lui ouvrait sa bou
acine, un tuteur fort peu gênant. Il lui ouvrait sa bourse au besoin. Racine lui écrira d’Uzès en 1662 : Je vous puis proteste
avec une familiarité gentille, une familiarité de jeune « marraine ». Racine lui écrira d’Uzès, en 1661 et 1662, des lettres d
moiselle de la Croix, Lucrèce, Madelon, Tiennon (l’énumération est de Racine lui-même, 27 mai 1661), à qui l’on faisait la cou
le, qui semble avoir connu toutes les actrices et qui, notamment, mit Racine en rapport avec mademoiselle Roste, comédienne du
trouve un passage à mon avis bien curieux en ce qu’il nous montre un Racine de vingt et un ans, éveillé et excité, mais, je c
hræ prolis habendæ ratione. Cette lecture était convenable à l’âge de Racine , et le devait intéresser par tout le scabreux d’u
r des sujets délicats. Et donc, après avoir loué le latin de Quillet, Racine continue ainsi : Vous vous fâcherez peut-être de
on n’est bon à rien tant que la digestion n’est pas faite. Là-dessus, Racine fait ce commentaire : … Mais il ne m’importe de
 », de l’idée de mariage et d’amour permis me ferait assez croire que Racine , à vingt et un ans, était encore, dans le fond, l
de poésie, — et de gloire. Il veut être célèbre, il veut « arriver ». Racine , à vingt ans, est un jeune « arriviste » ; mon Di
aître. C’est qu’aujourd’hui, vraiment, « ils sont trop ». Au temps de Racine , la proportion entre le nombre des gens occupés d
. » La plus considérable de ces remarques portait sur des Tritons que Racine avait logés dans la Seine, et qui, paraît-il, n’o
a Seine, et qui, paraît-il, n’ont le droit d’habiter que dans la mer. Racine corrigea ; Chapelain parla à Colbert ; et « ce mi
re des images banales, il n’y a plus de mauvaises pointes. Le goût de Racine s’est fort épuré en quatre ans, depuis les sept O
souple, fait vraiment un peu penser aux nymphes de Jean Goujon. Voilà Racine lancé. Nous voyons que, dès septembre 1660, n’aya
ue ; mais qu’ensuite La Roque s’était ravisé : Je ne sais pas, écrit Racine , à quel dessein La Roque montre ce changement… J’
à présent que le galimatias, pourvu qu’il vienne d’un grand auteur. Racine avait d’abord écrit : « du grand auteur ». Il vou
, en effet, le galimatias ne manque point. Il est intéressant de voir Racine se détacher et se différencier si tôt et si compl
mois après (juin 1661 ; il a vingt et un ans et demi), nous trouvons Racine occupé d’une tragédie sur les amours d’Ovide : J
de ses lettres, que si la nature du « bénéfice » obtenu l’eût exigé, Racine se fût résigné à entrer dans les ordres. Il y fût
es, mais sans nulle vocation. Cela ne nous paraît pas bien joli. Mais Racine se conformait à un usage. Il ne fut jamais un rév
trouver le moindre bénéfice, pas même « la plus petite chapelle ». Et Racine rentra à Paris en 1663, sans doute soulagé au fon
rait volontiers à ses amis et connaissances. Les lettres juvéniles de Racine sont élégantes, spirituelles, du tour le plus gra
vieillards et même les hommes mûrs. Comparez, pour voir, la prose de Racine et la prose de Corneille dans ces mêmes années 16
er sa langue. Même dix-sept ans plus tard (en 1679), un ami intime de Racine , Valincour, écrira plus de cent pages de remarque
la critique de la Princesse de Clèves (quatrième conversation). Donc Racine , dans ce lointain Languedoc, craint d’oublier la
ioste et du Tasse, et aussi de Virgile, de Térence et de Cicéron, que Racine transcrit tous par cœur, ces lettres du printemps
ravaille prodigieusement.   Le paysage d’Uzès, et notamment celui que Racine voyait de sa fenêtre, est, paraît-il, admirable.
couleurs et tant d’efforts trop visibles pour voir et pour peindre ! Racine écrit à Vitart, le 13 juin 1662 : La moisson est
édifiante. On dirait une note prise par Stendhal. Évidemment le jeune Racine est plus intéressé par des faits de cet ordre que
rmione et des Roxane à foulard rouge de ce brûlant pays d’Uzès ?   Ce Racine de vingt-deux ans, — qui attend le titre d’abbé e
blié d’apporter avec lui le « démissoire » dont il avait besoin, — ce Racine semble tout entier « en réaction » contre son édu
nt, on ne voit presque, dans ce pays, que des beautés fort communes. ( Racine , au début, les trouvait toutes admirables.) La si
odes où le sexe est sujet, car elle passe pour belle dans la ville. ( Racine voit et dit les choses comme elles sont : c’est u
er agréablement. ») L’exactitude familière des détails ravit le jeune Racine  : Calypso donne à Ulysse un vilebrequin et des c
s ? N’est-ce pas affaire aux poètes de chez nous s’ils le voulaient ? Racine ne songe pas à se le demander ; il accepte, pour
r rien n’est plus impudent qu’un ventre affamé. » Notre langue, dit Racine , ne souffrirait pas, dans un poème épique, cette
ns l’amour du grec qu’il puise cette audace. Tout, dans Homère, ravit Racine  ; nulle familiarité, même nulle crudité ne le cho
le qui porte une cruche d’eau : Il ne se peut rien de plus beau, dit Racine , que la justesse et l’exactitude d’Homère. Il fai
à cette fille, et cette fille lui répond avec naïveté. Ainsi, voilà Racine , à vingt ans, profondément épris de la bonhomie,
  En résumé, de tous les grands écrivains profanes du xviie  siècle, Racine est celui qui a reçu la plus forte éducation chré
étienne. Et de tous les grands écrivains de son temps sans exception, Racine est celui qui a reçu et s’est donné la plus forte
, un enrichissement de la sensibilité. La tradition grecque donnera à Racine la mesure, l’harmonie, la beauté. Elle lui offrir
rnira quelques-uns de ses sujets et quelques-unes de ses héroïnes. Et Racine , souvent, leur prêtera une sensibilité morale ven
ingt-cinq siècles de culture et de sentiment. Chose bien remarquable, Racine avait eu, dès son séjour à Port-Royal, ce souci d
s. Je vous en citerai quelques-uns. Dans la Consolation à Apollonius, Racine a mis le mot « Grâce » en marge d’une phrase qui
tu aies mal vécu, mais fais-toi connaître, amende-toi, repens-toi », Racine a mis : « Confession. » Dans le traité : Qu’il f
ui veulent être sauvés doivent vivre en soignant toujours leur âme », Racine a mis : « Pénitence continuelle » et a ajouté cet
e ces mots : « Il y a dans chacun de nous quelque chose de mauvais », Racine a écrit : « Péché originel ». Notez, quoi que j’a
’âme humaine ! Mais quelle lumière cela jette sur le futur théâtre de Racine  ! Il est bien vrai, comme le remarque Chateaubria
nsibilité qui paraît déjà chrétienne ; oui, mais une sensibilité dont Racine , enfant scrupuleux et qui voulait pouvoir les aim
ni Iphigénie, n’ont fréquenté le catéchisme de ces « messieurs », et Racine a trop le souci du vrai pour les y avoir envoyées
u’« il y a dans chacun de nous quelque chose de mauvais ». Tout cela, Racine peut le croire et nous le suggérer sans déformer
ns souvent constater la vérité soit dans la vie, soit dans l’œuvre de Racine . À l’opposé des romantiques, Racine est un mervei
dans la vie, soit dans l’œuvre de Racine. À l’opposé des romantiques, Racine est un merveilleux conciliateur de traditions, et
Retenons aujourd’hui ceci : — Dès seize ans, à Port-Royal-des-Champs, Racine , écrivant ses notes d’écolier, était déjà, à l’ég
n’oubliez jamais sa gloire et mon amour. Lamartine, au même âge que Racine , et alors qu’il imitait Parny, faisait des vers d
peu moins de symétries. À son retour d’Uzès, nous retrouvons d’abord Racine à l’hôtel de Luynes. Il fait un peu ce qu’il veut
protection du comte de Saint-Aignan et, par lui, l’entrée à la cour. Racine écrit à Le Vasseur en novembre 1663 : Je ne l’ai
bien aise pour lui ; il a été bien aise aussi que j’y fusse présent. Racine est, dès lors, très répandu dans le monde des thé
’ivrogne Poignant, nous avons à peu près tous les amis de jeunesse de Racine . C’est avec eux que, dans ces années-là, Racine v
s amis de jeunesse de Racine. C’est avec eux que, dans ces années-là, Racine vit à l’ordinaire, assez librement, semble-t-il,
raine. Molière, né le 15 janvier 1622, avait dix-huit ans de plus que Racine , né le 20 ou 21 décembre 1639. Molière, en 1664,
ritique, l’Impromptu, et il allait faire le Misanthrope. C’était pour Racine un grand aîné, un maître. Il devait agir sur Raci
ope. C’était pour Racine un grand aîné, un maître. Il devait agir sur Racine de diverses façons. D’abord littérairement, en le
inspirant le goût du naturel et de la vérité. Il dut agir encore sur Racine par sa compagnie même et son contact, par le spec
ir (et souffrit d’ailleurs toute sa vie) dans son orgueil ; et, quand Racine le rencontra, il devait souffrir terriblement dan
outeux » (page 4). Ailleurs, à propos de la brouille de Molière et de Racine , il écrit : J’ai cependant entendu parler à M. Ra
e de Molière et de Racine, il écrit : J’ai cependant entendu parler à M. Racine fort avantageusement de Molière ; et c’est de lui
sé sa rivale. Ces détails sont-ils de ceux que Grimarest dit tenir de Racine  ? Pourquoi non ? Mais quel drame ! et quelle comé
amour non partagé et incurable. D’une partie au moins de ces choses, Racine fut le témoin et sans doute, à certaines heures,
ie à une passion fatale. La Fontaine, lui, a dix-neuf ans de plus que Racine . Mais, à quarante ans passés, il continue d’être
t — au moins momentané — de sa pensée religieuse. Le troisième ami de Racine , et celui qui lui sera le plus cher, et jusqu’au
nt des fantaisies italiennes ? Ce n’est pas moi qui vous le dirai. Si Racine , à cette époque, n’eût connu que Molière, La Font
le désordre. Mais je crois que Boileau le préserva. Boileau fut pour Racine un excellent tuteur. Il fut, dans bien des circon
s ont été légalement confondus.)   Voilà donc les amis et la bande de Racine . Ce qu’était Racine lui-même avant la Thébaïde, n
confondus.)   Voilà donc les amis et la bande de Racine. Ce qu’était Racine lui-même avant la Thébaïde, nous le voyons par le
quatre amis, c’est Polyphile (La Fontaine), Ariste (Boileau), Acante ( Racine ) et Gélaste où l’on a voulu voir Molière, mais où
ceci s’applique bien à La Fontaine lui-même, à Boileau avant 1666, à Racine avant 1664, à Chapelle toujours, mais fort mal à
ces. Et maintenant, comment La Fontaine voit-il son jeune compatriote Racine avant la Thébaïde ? Acante ne manqua pas, selon
rop de pitié au récit que je vous ferais. — Eh bien, repartit Acante ( Racine ), nous pleurerons. Voilà un grand mal pour nous !
est bien Chapelle et non pas Molière. Et c’est Boileau, plus âgé que Racine , c’est Boileau, le critique en titre de la bande,
s la compassion ? — Ce que vous dites est fort vrai, repartit Acante ( Racine ) : mais je vous prie de considérer ce gris-de-lin
voulurent bien pour leur guide. Ainsi, La Fontaine nous montre dans Racine , vers 1663, un jeune homme extrêmement sensible,
que La Fontaine lui-même, — et amoureux de la tragédie. Et, en effet, Racine , en ce temps-là, achevait d’écrire la Thébaïde ou
et qui vont jusqu’au bout. Mais ce sujet, comment le traitera-t-il ? Racine vit familièrement, depuis quelques années, avec M
i va écrire, l’année suivante, le Dialogue des héros de roman (1664). Racine traitera donc son sujet avec une raison étonnante
nault son Astrate, et si l’on y compare la Thébaïde du nouveau venu). Racine , avant de faire sa pièce, a lu (outre les Sept de
’exil, appuyé sur Antigone, et s’en va vers Colone où il doit mourir. Racine , très nettement, écarte presque tout le lyrisme,
ar le décor, à Roméo près de Juliette morte. De l’Antigone de Rotrou, Racine ne garde rien. C’est sur la tragédie d’Euripide q
duite, cette pièce dont Rotrou n’avait guère tiré plus de deux actes, Racine en tire ses cinq actes entiers, et cela, en ne ga
rères chez Jocaste, Antigone, Hémon, Créon. De ce dernier, notamment, Racine développe et l’on peut dire qu’il invente le cara
plus recommencer, il tue tous ses personnages, sans exception. Bref, Racine , à vingt-trois ans, n’a pas encore tout son génie
u théâtre avec cette pureté soutenue. On a dit que, dans la Thébaïde, Racine subissait l’influence de Corneille. Fort peu, je
le compare aux deux Corneille et à Quinault, on est tenté de dire que Racine y invente le « goût ». Racine n’aura qu’à cultive
et à Quinault, on est tenté de dire que Racine y invente le « goût ». Racine n’aura qu’à cultiver et développer en lui ce don
andre ». — Les deux lettres contre Port-Royal Le seconde pièce de Racine , jouée à la fin de 1665, fut Alexandre. Alexandre
ement différent de la Thébaïde. Ce n’est point une tragédie, bien que Racine l’appelle de ce nom et bien qu’un des personnages
’apparaît comme une espèce de glorieux carrousel en vers. Cette fois, Racine a choisi son sujet lui-même Pourquoi a-t-il chois
exalter les imaginations.   Mais pourquoi, nous sommes-nous demandé, Racine choisit-il Alexandre pour héros de sa deuxième pi
il Alexandre pour héros de sa deuxième pièce ? Et qu’en a-t-il fait ? Racine , à vingt-cinq ans, est plein d’un grand désir de
, et fort spirituellement, dans son Dialogue des héros de roman. Mais Racine , cette fois, ne consultera pas Boileau. Et puis,
’est l’idéal du jeune roi. Louis XIV n’a qu’un an et demi de plus que Racine . Depuis la mort de Mazarin (1661), il joue le rôl
uerre rapide, presque pareille à un ballet militaire un peu accentué. Racine l’aime, ce jeune roi (Racine est déjà reçu à la c
e à un ballet militaire un peu accentué. Racine l’aime, ce jeune roi ( Racine est déjà reçu à la cour), et ce jeune roi goûte R
ce jeune roi (Racine est déjà reçu à la cour), et ce jeune roi goûte Racine , à qui il trouve une figure noble et beaucoup d’e
ure noble et beaucoup d’esprit.   Demanderez-vous maintenant pourquoi Racine , se décide à faire une tragédie galante et si peu
érant et le héros par excellence, et qui plaît d’autant plus au jeune Racine , que le jeune Racine, à cette époque, est, lui au
excellence, et qui plaît d’autant plus au jeune Racine, que le jeune Racine , à cette époque, est, lui aussi, un conquérant, u
avec sa trompe, le replaça sur son dos. J’ai le chagrin de dire que Racine , dans sa pièce, n’a point conservé cette couleur,
rbitants qu’il s’arroge et tant de vies humaines sacrifiées, le jeune Racine néglige parfaitement tout cela. Lorsque, au deuxi
teur dans les deux premiers actes, la pièce est aimable et brillante. Racine , pour ses seconds débuts, avait pleinement réussi
nt et ce qu’il allait encore tenter dans ses Pulchérie et ses Suréna. Racine offrait à ses contemporains, aux femmes, au jeune
à sa façon « par-delà le bien et le mal ». Et sur un point sans doute Racine était resté fidèle à ce qui avait été dès le débu
oir par les citations que c’est déjà presque entièrement la langue de Racine .   Le succès de la pièce fut très grand. Racine l
ièrement la langue de Racine.   Le succès de la pièce fut très grand. Racine l’avait fort bien préparé par des lectures dans d
n. Critique sévère, clairvoyante sur presque tous les points, et dont Racine aura l’esprit de profiter, — mais où, enfin, Sain
un observateur. Ce vœu ne devait guère être entendu. Corneille, à qui Racine avait soumis sa tragédie, avait déclaré que le je
un jeune rival ne sont pas non plus faciles à pardonner. Corneille et Racine se sont cordialement détestés, voilà le fait. Nou
’écrire son Dialogue sur les héros de romans. À coup sûr, le héros de Racine devait lui paraître amoureux hors de propos. Mais
cine devait lui paraître amoureux hors de propos. Mais Boileau aimait Racine . Et alors, dans sa satire du Repas ridicule qu’il
lt parlent bien autrement. Comme si, en effet, le défaut du héros de Racine était la rudesse ! L’excellent Boileau, qui ne le
ait le faire croire ; et cela est admirable. Donc, tout réussissait à Racine . À vingt-cinq ans il entrait dans la renommée. Il
ion fâcheuse, puis une très mauvaise action. Voici l’action fâcheuse. Racine trouva que l’Alexandre était fort mal joué, au Pa
présentations, il retira sa pièce et la porta à l’hôtel de Bourgogne. Racine ne violait ni un engagement ni un règlement. Corn
Palais-Royal. Aussi Lagrange, le régisseur de Molière, ne reproche à Racine , dans son registre, qu’un mauvais procédé. Mais a
Querelle, de Subligny. Par la suite, on réconcilia tant bien que mal Racine et Molière, et tous deux eurent l’esprit de se re
inuait à gémir dans Port-Royal sur l’enfant égaré. De temps en temps, Racine recevait de sa tante, la mère Agnès, des lettres
lièrement l’orgueil de l’esprit — étaient si dominantes chez le jeune Racine lui-même, qu’il ne faisait pas bon se mettre en t
rs le même venin dans ceux qui les lisent. Voilà le passage complet. Racine n’y était pas visé personnellement. Quand il l’eû
avait été l’enfant chéri de Port-Royal, l’élève de Nicole, le « petit Racine  » de M. Antoine Lemaître. Dans cette page, d’aill
mort ? On le dit, Mais Pan tout bas s’en moque, et la Sirène en rit. Racine sait bien que, sur ce sujet, Port-Royal ne peut p
sont crimes qu’il porte légèrement. Dans sa réplique à la réponse de Racine , Goibaud du Bois touchera juste quand il lui dira
le laisse le cœur dans le même état où elle le trouve. Pourquoi donc Racine est-il si fort ulcéré ? Relisons le passage de Ni
e est-il si fort ulcéré ? Relisons le passage de Nicole. Ce qui pique Racine au vif et ce qui l’exaspère, ce ne sont point des
pas être dédaigné. C’est, j’en suis persuadé, surtout pour ce mot que Racine écrit sa première réponse. Et c’est, en effet, su
. Deux amis de Port-Royal, Du Bois et Barbier d’Aucour, répondirent à Racine . Du Bois est judicieux, mais lourd ; Barbier d’Au
lourd ; Barbier d’Aucour est ennuyeux et veut trop faire le plaisant. Racine leur répliqua dans une seconde lettre, aussi spir
n’en avais pas une idée si haute, etc… Voilà le ton. Cette prose de Racine est un délice. C’est, de toutes les proses du xvi
uyée, qui plante le trait sans avoir l’air d’y toucher, et qui passe. Racine voulait faire imprimer sa seconde lettre à la sui
mant lui reprochant en pleine Académie sa conduite envers Port-Royal, Racine répondit : « Oui, monsieur, vous avez raison ; c’
on faisait dans les années qui ont immédiatement précédé la pièce de Racine . Ce qu’on joue entre 1660 et 1667, c’est Othon, S
de tragédie qui plut davantage entre le Cid et Andromaque, et ce que Racine veut remplacer. Je ne vous raconterai pas Timocra
mprévue. (Précepte qui regarde le genre de pièces qu’on aimait avant Racine , mais très peu le théâtre de Racine lui-même.) Ce
enre de pièces qu’on aimait avant Racine, mais très peu le théâtre de Racine lui-même.) Ce qui caractérise Timocrate et presqu
enfin, de plus de la moitié des tragédies de Pierre Corneille.   Car Racine (et cela ne nous étonne plus, mais cela fut neuf
nous étonne plus, mais cela fut neuf et extraordinaire à son heure), Racine , ami de Molière qui faisait rentrer la vérité dan
es premières satires, s’insurgeait contre le romanesque et le faux, —  Racine , pour la première fois dans Andromaque, choisit e
l effet de la vérité de ses peintures. Et c’est une des choses par où Racine plut à Louis XIV, homme de bon sens, grand amateu
e deux ans entre la représentation d’Alexandre et celle d’Andromaque. Racine ne s’est pas pressé. Il a de nouveau feuilleté se
s autels paternels… » Cette triste élégie… puis ce coup de couteau… Racine rêve là-dessus ; et c’est de ces vingt vers de Vi
de cette tragédie. »   Je suppose, que vous avez lu les tragédies de Racine . Je ne vous analyserai point l’action d’Andromaqu
ré l’extrême décence (je ne dis pas la timidité) de l’expression dans Racine , — c’est l’amour des sens, et c’est le degré supé
) je crois qu’on ne l’avait vu ni dans les romans ni au théâtre avant Racine . Trois personnages dans Andromaque sont possédés
nt d’autre mari qu’Hector, ni d’autre fils qu’Astyanax. » Ainsi parle Racine dans sa préface. Et il ajoute : « J’ai cru en cel
e peut appliquer à tous les personnages légendaires ou historiques de Racine , et combien cela est raisonnable.) Il continue :
Nisard — d’une coquetterie vertueuse : voilà la trouvaille hardie de Racine . Vous vous rappelez peut-être qu’il y eut, là-des
 : et vous voulez qu’elle « flirte » avec le bourreau de sa famille ? Racine s’est bien gardé d’une idée aussi indécente. » On
de ne pas lui déplaire. Il n’y a pas à aller là contre ; le texte de Racine est plus fort que tout. Cette plainte : Mais il
le pleure par convenance : je dis qu’elle l’aime. Cela ressort (oh ! Racine n’est point timide) d’une scène du cinquième acte
auser tant d’alarmes, Il ne t’en eût coûté peut-être que des larmes… Racine a supprimé, dans l’édition de 1676, cette rentrée
ard, l’ardente figure d’Hermione. C’est une des « femmes damnées » de Racine , les autres étant Roxane, Ériphile et Phèdre. Ell
jà le réfractaire, le révolté aux déclamations frénétiques. Notez que Racine a pris Oreste avant le temps où il venge sur sa m
et de dégénéré et le prendront pour un héros supérieur à l’humanité, Racine , quelque faiblesse secrète qu’il ait peut-être po
age avec ses sens. Bref, le romantisme intégral est quelquefois chez Racine  : mais il y est donné pour ce qu’il est : pour un
hez ces personnages qui sentent et parlent comme des contemporains de Racine et comme nous-mêmes quand nous parlons très bien,
puis deux cents ans, fait quelques découvertes ; et je ne dis pas que Racine se représente le costume, les armes et les casque
depuis les fouilles de Schliemann. Mais, n’allons pas nous y tromper, Racine et, en général, les gens du xviie  siècle, concev
aint-Évremond exagère.) Et le vieux Corneille, et tous les ennemis de Racine lui reprochent régulièrement que ses Grecs, ses R
, ses Romains et ses Turcs ressemblent à des courtisans français ; et Racine se défendra là-dessus dans plusieurs de ses préfa
vait pu contrôler la vérité de la couleur dans Bajazet. Il écrivait à Racine , le 9 juin 1684 : Vos œuvres, plusieurs fois rel
agues avait visité les pays où se passent la plupart des tragédies de Racine , et voici ce qu’il en disait : Dieu me préserve
uve cette lettre admirable de sens critique et de liberté d’esprit. —  Racine , pieux commentateur d’Homère, sait aussi que Pyrr
elle n’est dans le texte grec. La « couleur locale », il en remet ! —  Racine pense, tout au contraire, qu’il importe à notre p
l faut que vous songiez à un autre très grand poète, étranger, et que Racine ne connaissait probablement pas même de nom. Ce q
ses drames, là-bas, sous une autre forme et selon une autre poétique, Racine , à vingt-sept ans, l’a fait chez nous. Rien de mo
ité de seigneurs et de dames. La duchesse d’Orléans l’avait, nous dit Racine , « honorée de ses larmes ». Le jeune roi, d’un si
parodie : la Folle Querelle, de Subligny, que Molière, brouillé avec Racine , — vous vous en souvenez, — joue sur son théâtre.
que c’est, puisque Saint-Évremond ne le sait pas lui-même. En somme, Racine ne dut pas, cette fois, trop souffrir des critiqu
é par le nombre des représentations, concret, retentissant. Au reste, Racine ne s’oublie ni ne s’abandonne. En voilà un qui s’
te d’Olonne se faisaient remarquer parmi les détracteurs de la pièce. Racine , très hardiment, fait courir contre ces deux gran
e était immensément trompé par la sienne. (Voir Bussy-Rabutin). Bref, Racine triomphe. Et il est également heureux dans ses am
1667 et s’est engagée à l’hôtel de Bourgogne pour y jouer Andromaque. Racine , à cette époque, est si content d’être au monde,
s juges ni moi n’avons jamais entendu », et que d’ailleurs il perdit. Racine emprunte aux Guêpes d’Aristophane quelques-uns de
ttait quelques fantaisies. Néanmoins le régime vécut mal et dura peu. Racine a pris dans les Guêpes peu de chose en somme : le
x que ma partie a coupés et qu’il offre de payer au dire d’expert. » Racine se souvint de tout cela. Peut-être songeât-il aus
la première moitié du xviie  siècle et encore un peu par-delà.) Mais Racine s’est surtout servi de Gautier la Gueule, qui ven
voulu corriger les dérèglements de la justice. Mais il fut charmé que Racine traitât sa magistrature comme le gouvernement de
-Germain dans trois carrosses, allèrent porter cette bonne nouvelle à Racine . Trois carrosses après minuit, et dans un lieu où
ux fenêtres ; et comme on vit que les carrosses étaient à la porte de Racine , et qu’il s’agissait des Plaideurs, des bourgeois
rent repris à la ville avec un très grand succès. Les Plaideurs, que Racine avait destinés d’abord au Théâtre-Italien, ne son
dies lyriques et funambulesques. Et je suis désolé, pour ma part, que Racine n’ait point écrit d’autre comédie que les Plaideu
Romains ! » Je suis persuadé qu’une des choses qui ont le plus irrité Racine , ce sont les consultations d’outre-Manche de ce v
nier lieu, avait eu l’aplomb de mettre Attila au-dessus d’Andromaque. Racine songea : « Vous voulez de l’histoire, et notammen
ire romaine ? Eh bien, attendez ! » Mais, naturellement, le réaliste Racine ne choisit pas un sujet à grands sentiments ni à
ion, mais continue, et intense ; Britannicus est une des tragédies de Racine qu’il vaut mieux avoir vu jouer, fût-ce médiocrem
Les personnages les plus étonnants, c’est encore Agrippine et Néron. Racine les a exprimés tout entiers dans le moment où il
irréparables. Visiblement elle a perdu la tête. Voilà les traits dont Racine a formé son Agrippine. Tous y sont, excepté les c
fils — et l’abominable geste d’Agrippine « prête à l’inceste ». Cela, Racine l’a retranché, non par timidité d’esprit, mais pa
ance ! Quelle superbe toile de fond, si je puis dire à la tragédie de Racine  !   Cette « toile de fond » remplace avantageusem
», est beaucoup moins loin de la vérité… Et comme aussi je sais gré à Racine de s’être abstenu de « spectacle » et, par exempl
r pas mis en scène le dîner où Britannicus est empoisonné ! Notez que Racine l’eût pu faire sans manquer gravement à la règle
n en place de Grève. Et puis, les amis de Corneille et les ennemis de Racine avaient décidé que l’auteur d’Andromaque ne pouva
mmé un fond de joie et un fond de tristesse au très humble service de M. Racine . Et nous disons, nous : « Ah ! le brave homme ! 
Il lui arrivait d’être aussi peu définitive que celle d’aujourd’hui. Racine fut ulcéré. Il avait fait un grand effort, et il
e quoi faire récrier tous ces messieurs. Et, à la fin de sa préface, Racine assimilait clairement Corneille au « vieux poète
a plus grande souffrance de Corneille, c’était la gloire naissante de Racine , comme le grand agacement de Racine était l’étern
e, c’était la gloire naissante de Racine, comme le grand agacement de Racine était l’éternelle obstruction qu’on voulait lui f
il laissa dire que, s’il ne dansait plus, c’était à cause des vers de Racine  ; et il est bien probable qu’il le dit quelque jo
vers de Racine ; et il est bien probable qu’il le dit quelque jour à Racine lui-même, avec cette bonne grâce qu’il avait quan
voulait. Je note tout cela : car, songez-y, quels sentiments l’ardent Racine devait-il éprouver pour un roi charmant qui l’ava
remond a donc raison à sa manière. Retenons-en ceci, que ce qui, chez Racine , frappe une bonne partie de ses contemporains, ce
ons. Saint-Évremond était resté un oracle pour ceux de sa génération. Racine voulait « faire vrai » comme on dit aujourd’hui ;
d’« horrible » dans Britannicus ait été une des raisons qui ont amené Racine soit à choisir, soit à accepter le sujet de Bérén
à vous parler de la plus tendre et de la plus simple des tragédies de Racine , — et de la plus farouche et de la plus fortement
IV : la duchesse d’Orléans aurait indiqué séparément à Corneille et à Racine le sujet de Bérénice. M. Gazier a démontré l’an d
eterre ait institué cette sorte de concours secret entre Corneille et Racine . Mais il est moins sûr encore que Racine, comme l
rs secret entre Corneille et Racine. Mais il est moins sûr encore que Racine , comme le veut M. Michaut, ait dérobé son sujet à
us, n’a rien d’invraisemblable. Henriette, duchesse d’Orléans, aimait Racine , et elle était curieuse des choses de l’esprit. R
rléans, aimait Racine, et elle était curieuse des choses de l’esprit. Racine lui avait lu Andromaque en manuscrit et même enco
ent traité Britannicus. Voltaire affirme qu’Henriette, en indiquant à Racine le sujet de Bérénice, se souvenait de sa propre a
nice, se souvenait de sa propre aventure avec le roi, et désirait que Racine s’en souvînt. Cela n’est pas tout à fait impossib
te et du roi son beau-frère. Disons plutôt qu’en proposant ce sujet à Racine , Henriette se souvenait un peu d’elle-même, et da
urs fois à ces rencontres. Il est fort possible qu’elle ait entretenu Racine de ces détails et qu’elle ait ajouté : — Allez, r
mystérieux et mélancolique. Nous savons seulement, par la préface de Racine , que Bérénice eut « le bonheur de ne pas déplaire
connut sans chagrin, et que, dès lors, il y eut donc, entre le roi et Racine , quelque chose de presque intime et confidentiel,
nfiniment douloureux. Mais qui pourrait mieux parler de Bérénice que Racine lui-même ? Ce qui me plut davantage dans mon suj
est souvent approché de la conversation des honnêtes gens. Nulle part Racine ne s’est mieux souvenu du dialogue en vers iambiq
st temps de voir si Bérénice est conforme à la définition qu’en donne Racine dans son ingénieuse préface. Il est temps de voir
scène d’explication entre les deux amants, et la scène du sacrifice. Racine , chose prodigieuse, a eu l’art de reculer la scèn
l’acte suivant, dans l’entretien de Titus et de son confident Paulin, Racine nous expose avec une force et une précision extrê
nées-ci, de dire que Bérénice est la plus racinienne des tragédies de Racine . Oui, si l’on veut. Car d’abord, elle est, de tou
reusement conforme aux deux admirables définitions que nous a données Racine de son système dramatique (dans la préface de Bri
ù l’action est le plus purement intérieure. — Elle est aussi celle où Racine s’est le moins soucié de « couleur locale » ou mê
e et coquette parmi sa grande passion, c’est bien Marie ou Henriette ( Racine avait à ce point oublié que Bérénice est juive, q
si, malgré tout, la « tendresse » est demeurée la marque dominante de Racine aux yeux des générations qui l’ont suivi, Bérénic
devint mon ennui ! Une remarque me vient. Les grandes amoureuses de Racine ne sont certes pas inférieures, par l’ardeur et l
», au sens où nous l’entendons aujourd’hui, de l’homme qu’elle aime ? Racine dit de Bérénice : Je ne l’ai point poussée jusqu
chercher les raisons et les conséquences de cet évident parti pris de Racine . J’allais dire : « C’est peut-être pour cela que
ces femmes aiment si fort ? » Ou bien j’allais parler de la pudeur de Racine . Mais je m’aperçois que dans le théâtre de Cornei
ublic. La pudeur, justifiée ou non, que je me disposais à attribuer à Racine , appartiendrait donc à tout son siècle.   Béréni
sespoir où il ne faudrait qu’à peine de la douleur. (Comme toujours, Racine paraît trop violent à Saint-Évremond.) Et il y eu
qui elle craint les assassins s’il osait épouser une étrangère.   Or, Racine , ayant fait une tragédie si tendre que c’était à
, mais le plus pur, et un amour qui finalement se sacrifie au devoir, Racine se ressouvint, par contraste, de la démence d’Her
assadeur de France à Constantinople. M. de Cézy avait connu, nous dit Racine , « toutes les particularités de la mort de Bajaze
». Et c’est pour cela, paraît-il, qu’il était criblé de dettes. Ainsi Racine put entendre raconter à Nantouillet, d’après Cézy
mmes du harem, et mille particularités secrètes des mœurs turques. Et Racine en put retenir tout ce qu’il lui fallait pour son
ut retenir tout ce qu’il lui fallait pour son dessein. Cézy, nous dit Racine , avait raconté la chose « à quantité de personnes
e intitulée Floridon ou l’Amour imprudent, publiée en 1658, et ce que Racine en fit dans Bajazet. Dans la nouvelle de Segrais,
uire assez exactement Cézy, quant aux faits. Et alors on voit ce que Racine , lui, a inventé : l’admirable vizir Acomat (au li
du troisième acte. C’est dire que l’essentiel de Bajazet est bien de Racine , et aussi que tout ce qu’il a ajouté aux souvenir
r, lorsque Bajazet eut été joué, le mot d’ordre, parmi les ennemis de Racine , fut de dire : « Ce sont des Français sous l’habi
s vagues nouvelles espagnoles du temps. Ce qui est certain, c’est que Racine a très bien profité de Cézy, — et probablement au
le Ciel vous donne la force des lions et la prudence des serpents. » Racine aurait pu se ressouvenir de cette turquerie facil
yle tragique. Je ne crois pas qu’il y ait songé. La couleur locale de Racine reste surtout intérieure. Mais enfin, dès le débu
’on n’en mettait alors à ces choses. Et enfin, si nous ne demandons à Racine que ce qu’il nous annonce dans sa préface, et qui
s élémentaire et la plus brutale des quatre amoureuses meurtrières de Racine .   Bajazet et Atalide, complexes, d’une humanité
lide. Il est évidemment spiritualiste et monogame. Il faut avouer que Racine l’a beaucoup tiré à nous. Mais alors, dira-t-on,
ne vérité particulièrement poignante. Avec cela, elle est délicieuse. Racine a voulu l’opposer fortement à l’esclave Roxane. E
résumé, de même que Bérénice est la plus racinienne des tragédies de Racine parce qu’elle en est la plus tendre, Bajazet est
n est la plus tendre, Bajazet est la plus racinienne des tragédies de Racine parce qu’elle en est la plus féroce, et que nulle
ou l’Abrégé de l’histoire des Turcs de Du Verdier, que la tragédie de Racine était pleine d’erreurs, qu’Amurat s’était défait
et, n’osa plus le faire quand son odieuse fille l’en eut réprimandée. Racine , cette fois, ne répliqua ni ne discuta. Il répond
1672, il ne dit rien. Bajazet n’en a pas moins un très grand succès. Racine sent, à ce moment, toute sa force. Il va entrer à
ns un objet aimé tout nous devient aimable. Je vous avoue que j’aime Racine tout entier et que je ne voudrais rien perdre de
aisons. Andromaque, Bajazet, Phèdre me paraissent les trois drames où Racine est lui-même jusqu’au bout ; où il l’est avec har
les trois drames de la passion totale, qu’on n’avait pas faits avant Racine , et que je doute un peu qu’on ait refaits après l
it de la beauté. Mithridate et Iphigénie sont, parmi les tragédies de Racine , les plus « pompeuses » (je ne donne pas à ce mot
gées par la critique.   Dans ces années de Mithridate et d’Iphigénie, Racine , qui vient d’entrer à l’Académie, le 12 janvier 1
sprit et un bien grand goût ; et les admirateurs les plus déclarés de Racine , c’est le grand Condé, c’est Colbert, c’est le du
ries de Taine, dont c’était la manie de ne voir dans les tragédies de Racine qu’une reproduction de Versailles, par exemple ce
ir parlé de l’Achille grec), mettez en regard le charmant cavalier de Racine , à la vérité un peu fier, de sa race et bouillant
avière, qui va épouser le dauphin de France. Il y a du vrai, un peu. Racine , en faisant parler ou de légendaires héros d’il y
fierté disciplinée, maîtrise de soi ? » Mais, en réalité, il y a dans Racine une harmonieuse fusion de la noblesse et de l’élé
deur héroïques comme elles nous sont présentées dans le théâtre grec. Racine mêle et combine l’humanité supérieure de l’antiqu
ns Mithridate et surtout dans Iphigénie que dans les autres pièces de Racine . Et maintenant, quelques remarques séparées sur c
édies « pompeuses ».   Disons-nous bien que Corneille ne pensait qu’à Racine , et que Racine ne pensait qu’à Corneille, et que
es ».   Disons-nous bien que Corneille ne pensait qu’à Racine, et que Racine ne pensait qu’à Corneille, et que ce n’était pas
convenir, d’ailleurs, qu’il y a autre chose que de la tendresse dans Racine . Racine l’irrite, le scandalise, — et l’attire. S
r, d’ailleurs, qu’il y a autre chose que de la tendresse dans Racine. Racine l’irrite, le scandalise, — et l’attire. S’il pouv
ire parler l’amour. Et je crois que la concurrence du jeune et odieux Racine a pu être pour quelque chose dans ce suprême reno
e chose dans ce suprême renouvellement du vieux poète.   De son côté, Racine ne pense qu’à Corneille. Il sait bien tout ce que
litiques, pour les machines romaines, il n’y a encore que Corneille ! Racine a bien fait Britannicus, mais Britannicus n’est q
un drame privé, et n’a eu, d’ailleurs, presque aucun succès. Et alors Racine cherche… Il veut montrer que, lui aussi, il est c
fait songer tantôt à la Tour de Nesle et tantôt à Lucrèce Borgia. Et Racine finit par rencontrer ce qu’il lui faut : Mithrida
avant la liaison beaucoup plus effective de cette belle personne avec Racine lui-même. On connaît surtout les stances absurdes
impératrice Pulchérie un mari qui n’usera pas de ses droits. Sur quoi Racine se dit : « Je vais leur montrer, moi, ce que peut
ter celle-là, qui n’avait pas encore été peinte dans toute sa vérité. Racine complétait ainsi sa ménagerie de fauves bien disa
ux cœurs et dans de vieilles chairs. Et d’une troisième façon encore Racine pense à Corneille, — pour faire le contraire de c
us dures que Viriathe et Pulchérie : mais elle les fait sans emphase. Racine introduit dans l’héroïsme le goût. (Je pense que
se souviendra de Monime dans la Princesse de Clèves, et des femmes de Racine en général dans la Princesse de Montpensier et, d
n son temps. Le succès de la pièce fut considérable et incontesté, et Racine eut, cette fois, ce que nous appellerions « une t
ellerions « une très bonne presse ». Que va-t-il faire maintenant ?   Racine , qui aime tant les poètes grecs et qui les connaî
lus Corneille qui est en train d’écrire sa dernière tragédie (Suréna. Racine peut faire ce qu’il veut. Évidemment il va reveni
d, brûlée par scrupule. Remarquez ceci. Les autres pièces grecques de Racine , la Thébaïde (sauf l’oracle et le bref sacrifice
s légendes, une mythologie luxuriante. Il semble qu’après Mithridate, Racine , repris par les Grecs, libre de suivre ses prédil
faisons souvent, sans nous en douter, dans l’« incroyable ». D’après Racine lui-même, il est « incroyable et absurde » qu’une
lante d’une jeune fille ait pour effet de faire souffler les vents. —  Racine , un peu plus loin, explique, il est vrai, par cet
ent s’accorde mal. Et cette discordance est unique dans le théâtre de Racine . Car, deux frères qui se haïssent (la Thébaïde),
a vérité très simple qui absout quand il y a lieu, dans le théâtre de Racine , l’union — d’ailleurs savoureuse — de l’horreur d
avait fait d’Iphigénie une jeune fille, d’abord faible, puis exaltée, Racine en fait exclusivement une fille de roi, une princ
r obéissance à son père et par dévouement à la grandeur de sa maison. Racine , cependant, devait être tenté par la seconde part
es enfants, mon hymen, ma gloire. Oui, cela était bien tentant. Mais Racine a résisté. Ni son Iphigénie n’injurie son père co
brassements ? En violent contraste avec cette fille si disciplinée, Racine a mis l’effrénée, la romantique Ériphile, dont le
t royale est d’ailleurs un chef-d’œuvre de composition — et de forme. Racine , je l’ai dit, accorde davantage à la couleur, à l
t joué le 1er janvier 1677, près de deux ans et demi après Iphigénie. Racine avait-il fait autre chose pendant ces deux ans ?
n’a été plus poète et plus artiste7, — à faire envie à André Chénier. Racine est parti de l’Hippolyte porte-couronne d’Euripid
de l’Hippolyte de Sénèque. Mais il ne faut point parler d’imitation. Racine est, à mon avis, celui des poètes dramatiques qui
lettre qu’elle écrit à son mari avant de se pendre. La conception de Racine est toute différente, presque contraire : c’est P
mment il l’a vue. Rappelez-vous que les autres grandes passionnées de Racine , Hermione, grande fille orgueilleuse, Roxane, fem
ie, je n’ai pas besoin de dire à quel point ils sont contemporains de Racine . Ils le sont même un peu trop, vraiment : et malg
, je regrette le farouche et beau chasseur d’Euripide. Mais peut-être Racine n’a-t-il pas senti la beauté de la chasteté mascu
es par Euripide ; elle en a dix-huit par Sénèque ; elle en a deux par Racine , et enfin elle est d’hier par tout ce qu’elle nou
et de rêves… Neuvième conférence. Encore « Phèdre ». — Retraite de Racine . « Esther ». — « Athalie » Après Phèdre, Raci
 ». — Retraite de Racine. « Esther ». — « Athalie » Après Phèdre, Racine , à trente-sept ans, renonce au théâtre. Ceci est
e de son espèce dans toute l’histoire de la littérature. Car songez ! Racine était aimé. Il avait la gloire ; il était dans to
ions dans nos entrailles, se taira pour toujours. Ce sacrifice inouï, Racine le fait un peu par dégoût, beaucoup par scrupule,
erez le détail dans le bon vieux livre de M. Deltour : les Ennemis de Racine . Molière fut assurément honni et poursuivi par le
violemment. Il était passé tabou. Corneille n’excita jamais de haine. Racine était sans doute de ceux qu’on aime ou qu’on exèc
on exècre. Il excitait l’envie bien plus naturellement que Corneille. Racine était beau, élégant, brillant, causeur charmant e
gauche, terne, maussade, et vivait à l’écart. Les gens qui haïssaient Racine se donnaient l’air et le mérite facile de protége
n peu sommeillante, ne portait point ombrage aux jeunes auteurs. Mais Racine avait contre lui presque toute la vieille générat
e, mais qui, peut-être à cause de cela même, préférait à la vérité de Racine l’héroïsme et le romanesque de Corneille. Pour Ip
e l’une et de l’autre pièce, afin de faire le vide autour de celle de Racine  ; la guerre de brutales épigrammes qui s’ensuivit
e celle de Racine ; la guerre de brutales épigrammes qui s’ensuivit ; Racine et Boileau menacés de la bastonnade par ce plat d
fois. Valincour (Histoire de l’Académie française) dit avoir vu alors Racine au désespoir. Il affirme que « durant plusieurs j
que « durant plusieurs jours Pradon triompha », et que « la pièce de Racine fut sur le point de tomber ». Je vous avoue que c
voue que cela m’indigne encore au bout de deux cent trente ans ! Oui, Racine dut beaucoup souffrir. Une injustice si atroce, s
s quoi ! si Pradon était peut-être l’homme le plus bête de son temps, Racine en était l’homme le plus sensible. Il disait à so
aissât tranquille. Ce fut aussi, et surtout, par scrupule religieux. Racine , jeune, s’était révolté contre Port-Royal, parce
absolument vraie, — Phèdre est la première étape de la conversion de Racine . Il veut que sa tragédie soit une illustration de
paraît qu’une brute crédule. C’est uniquement pour excuser Phèdre que Racine charge la nourrice. Et si vous cherchez pourquoi
innocente. « Innocente ! » C’est cette impression-là qui a épouvanté Racine après coup. Le poète a si bien atteint son but ;
ainsi, tandis qu’il pensait nous démontrer la nécessité de la grâce, Racine n’est arrivé qu’à nous démontrer la fatalité terr
le lecture de la pièce. Il ne l’avait pas vue. Mais sans doute, quand Racine vit Phèdre sous les espèces de la Champmeslé, il
is, en quelque façon, normal dans son désordre, n’avaient pas suffi à Racine . Il en était venu à décrire avec complaisance des
e et Ériphile n’avaient inspiré que fort peu d’horreur. Qu’avait fait Racine , que rendre intéressants les pires effets de la c
: le souvenir de ses propres péchés. On est tenté de supposer que, si Racine a si bien peint la passion extrême, l’amour-malad
tait lui-même qu’à demi possédé. — En réalité, la vie passionnelle de Racine nous est peu connue. Il semble avoir aimé beaucou
tra. Elle était fort jolie et, vous vous le rappelez, très courtisée. Racine avait eu le plaisir de l’enlever à Molière, et mê
, le plus intéressé, Était à demi trépassé. C’est à n’en pas douter, Racine , qui est désigné ainsi. Son amour pour la Champme
lle était bien faite et avait la voix la plus touchante. Je crois que Racine l’aima surtout à cause de cette voix qui rendait
par son fils Charles, une petite comédienne, et les Despréaux et les Racine avec elle ; ce sont des soupers délicieux, c’est-
c’est-à-dire des diableries. » (À madame de Grignan, 1er avril 1671.) Racine devait être l’amphitryon de ces soupers ; Boileau
épens de qui. » Car Champmeslé, le mari, était de ces « diableries ». Racine avait dans cet amour bien des concurrents, tous h
connaît l’amusante et cynique épigramme, qui est très probablement de Racine  : De six amants contents et non jaloux Qui tour
et que vous donnez à ces mots tout leur sens.) Évidemment l’amour de Racine pour la Champmeslé n’eut rien de tragique. On a d
ndigné de cet : « en passant ». On oubliait, entre autres choses, que Racine écrivait cela à son fils aîné, alors âgé de dix-n
son fils aîné, alors âgé de dix-neuf ans. En somme, les désordres de Racine , tout en étant de ceux qu’un véritable chrétien d
bonne amie depuis quatorze ans, « devait » avoir été empoisonnée par Racine . Voici d’ailleurs, sur ce point, la partie essent
s) : De Gorle (belle-mère de la Du Parc) lui a dit (à la Voisin) que Racine , ayant épousé secrètement la Du Parc, était jalou
use de son extrême jalousie, et que pendant la maladie de la Du Parc, Racine ne partait point du chevet de son lit ; qu’il lui
é à parler, on dit n’importe quoi. — Toutefois, il resterait ceci : — Racine avait empêché la Manon, sage-femme, d’approcher d
D’un autre côté, la Du Parc, d’après Boileau, est morte en couches ; Racine , en suivant son convoi, était à demi trépassé, d’
c serait-elle morte de manœuvres abortives ? Et dans cette hypothèse, Racine aurait-il conseillé — ou seulement toléré — ces m
Bezons, se termine ainsi : « Les ordres du roi pour l’arrêt du sieur Racine vous seront envoyés aussitôt que vous les demande
uter qu’il soit ici question du poète. Il n’y eut pas d’arrestation : Racine avait sans doute pu se justifier auprès du roi et
oxane, les Ériphile et les Phèdre, criminels harmonieux pour qui lui, Racine , avait beaucoup moins sollicité la réprobation du
l’esprit et de la mesure, et qui devait lui plaire, demanda un jour à Racine d’écrire une pièce pour les pensionnaires de cett
re part, quand on avait essayé de leur faire jouer du Corneille et du Racine , elles avaient trop mal joué Cinna et trop bien A
mal joué Cinna et trop bien Andromaque. Madame de Maintenon pria donc Racine « de lui faire, dans ses moments de loisir, quelq
avait de divertir les demoiselles de Saint-Cyr en les instruisant ». Racine ne put résister longtemps au plaisir d’écrire pou
d’une forte saveur et d’une belle férocité. Mais, dans la tragédie de Racine , Esther est une colombe gémissante ; elle se cont
leurs ennemis. On serait néanmoins curieux de savoir ce que pensait Racine de ces égorgements et des démesurées vengeances d
t excellent qu’il en soit ainsi ? Et enfin l’action de la tragédie de Racine s’arrête à la délivrance des Juifs et à la puniti
ommoder. C’est égal, dire que c’est de ce farouche livre d’Esther que Racine a pu tirer ce délicieux poème, où la Muse de la t
e Maintenon, à Louvois, à Port-Royal), et on en découvrait auxquelles Racine n’avait pas pensé. Bossuet assista à la « premièr
ait fermer la porte ». Cette fois, la glace de madame de Sévigné pour Racine se fondit : Je ne puis vous dire l’excès de l’ag
es personnes, si parfait et si complet qu’on n’y souhaite rien, etc. Racine fut repris. Il avait eu de vifs plaisirs pendant
du drame ; le rôle de l’enfant Joas, la terreur religieuse, et ce que Racine appelle, dans Iphigénie, « une sainte horreur qui
reprocha à madame de Maintenon. Et Athalie ne fut jouée, du vivant de Racine , que dans la chambre de cette dame, sans costumes
pour protéger l’innocence des demoiselles de Saint-Cyr que parce que Racine lui était devenu suspect par ses amitiés jansénis
devenu suspect par ses amitiés jansénistes8. Et la preuve, c’est que, Racine écarté, la fameuse éducatrice s’obstina, pendant
s encore, à faire jouer la comédie aux élèves de la sainte maison. De Racine , elle se rabattit tranquillement — et sans bien e
poésie, nous dit son fils Louis, par le malheureux succès d’Athalie, Racine se précipite dans la sainteté. Dixième confér
écipite dans la sainteté. Dixième conférence. Dernières années de Racine . — Conclusion Un véritable malheur, c’est que
sans doute la plus agitée de sa vie (de 1665 à 1687), nous n’avons de Racine que quelques billets insignifiants et, de 1681 à
L’excellent Boileau, dans ses lettres, cherche quelquefois l’esprit. Racine , jamais. Cette correspondance est « unique ». (« 
(« Unique », j’ai déjà appliqué cette épithète à plus d’un ouvrage de Racine  : je ne crois pas l’avoir fait jamais par complai
rofanes, et Esther et Athalie. Et cela veut dire qu’il n’y a pas chez Racine de redites fatigantes et d’imitations de soi-même
as de faire plusieurs fois la même chose, de se répéter commodément.) Racine et Boileau se sont solidement aimés. Pourtant, ap
tinuellement l’un chez l’autre et que Boileau traitait les enfants de Racine comme il eût traité ses propres enfants, ils cont
ur chrétienne ! — Boileau, envoyé par les médecins à Bourbon, écrit à Racine  : L’offre que vous me faites de venir à Bourbon
hante, le même jour (en sorte que les deux lettres se sont croisées), Racine écrivait à Boileau : … Plus je vois décroître le
légamment cyniques de Lord Chesterfield à son bâtard. Les conseils de Racine à Jean-Baptiste sur ses lectures, sur ses diverti
ne et disciplinée. Et cela est d’autant plus beau, que les enfants de Racine paraissent avoir été tous des natures originales
, assez jeunes encore et tout embaumées de piété et de bonnes œuvres… Racine sanglotait à la vêture de ses deux aînées, quoiqu
oses, souvent, révèlent la qualité d’une âme. Un jour (3 avril 1691), Racine , historiographe du roi, ayant assisté à un assaut
double question : Racinius an christianus ? an pœta  ? et conclu que Racine n’était ni chrétien ni poète. À ce sujet Racine é
pœta  ? et conclu que Racine n’était ni chrétien ni poète. À ce sujet Racine écrit à Boileau (4 avril 1696) : … Pour mes trag
it du latin de l’Imitation de Jésus-Christ. Tous deux, Corneille puis Racine , diversement, mais douloureusement désabusés, vie
c’est pourquoi ils traduisent des hymnes et des psaumes. Ce qu’était Racine dans ses dernières années, Saint-Simon, témoin di
t, et d’autant moins suspect qu’il détestait madame de Maintenon dont Racine était l’ami, — Saint-Simon nous le dira : Person
ine rapporte au commencement de ses Mémoires : Ne croyez pas, disait Racine à son fils aîné, que ce soient mes pièces qui m’a
omme de bien. » Saint-Simon aurait pu ajouter : « tout du chrétien ». Racine s’efforçait d’être humble, ce qui est, je crois,
ntes périodes de la prose française au xviie  siècle.) Les ennemis de Racine l’accusaient d’être trop bon courtisan. Et pourta
de la Fête-Dieu. Lorsque le cœur d’Arnauld fut rapporté à Port-Royal, Racine fut, parmi les amis du dehors, le seul qui ne cra
te, veut-il être ministre ? » Madame de Maintenon éplorée, et évitant Racine  ; le rencontrant un jour dans le jardin de Versai
a taxe extraordinaire imposée sur les charges de secrétaires du roi. ( Racine en possédait une, qu’il avait achetée en février
utre, elle ne me paraît nullement invraisemblable.   1° Car, d’abord, Racine n’était point incapable de concevoir et d’écrire
ogrès ». Et Thomas Corneille, venant à l’éloge de Louis XIV, disait à Racine  : « Vous parlerez… de ce zèle ardent et infatigab
ment l’hérésie et à rétablir le culte de Dieu dans toute sa pureté. » Racine , dans sa réponse, ne répondit point à cette invit
e lié personnellement avec quelques hétérodoxes… Cela n’empêcha point Racine de louer le roi avec l’exagération qui était d’us
urs chez le roi, et que le roi s’en montra ravi.   2° En second lieu, Racine pouvait croire qu’il ne risquait rien à soumettre
parentes d’Esther aux malheurs et à l’innocence de Port-Royal. — Puis Racine adorait le roi et croyait être aimé de lui. Ils s
out l’idole ennuyée qu’il devint peu à peu. Au reste, en 1687 encore, Racine écrivait à Boileau : Vous ne sauriez croire comb
son très grand goût, et très sûr, avait toujours été le défenseur de Racine  ; qu’il avait accepté la dédicace d’Alexandre, qu
allusions à un épisode de sa vie sentimentale ; enfin qu’il comblait Racine de ses dons et de ses faveurs. Racine était de to
imentale ; enfin qu’il comblait Racine de ses dons et de ses faveurs. Racine était de tous les Marly ; avait un appartement à
point de ministres chez madame de Maintenon, ils envoyaient chercher Racine pour les amuser. Et d’autres fois le roi le fais
696, pendant une maladie qui lui ôtait le sommeil, il avait voulu que Racine couchât dans sa chambre. Racine avait (nous l’avo
ôtait le sommeil, il avait voulu que Racine couchât dans sa chambre. Racine avait (nous l’avons déjà vu) une conversation cha
e jeta ce récit ; et, au moment que j’écris, je m’imagine voir encore Racine le livre à la main et nous tous consternés autour
pèce de familiarité et d’intimité, même entre un roi et un bourgeois. Racine était vraiment fondé à croire que le roi lui rend
te : « Voilà bien l’esprit janséniste. Ces gens-là critiquent tout ». Racine ne peut s’être mépris tout à fait sur les causes
ait courtisanesque si elle n’était une parole de loyalisme amoureux), Racine , sans renier ses anciens maîtres, se défend surto
enon. Cela ne dura pas. Il ne faut point parler de la « disgrâce » de Racine , mais d’un petit refroidissement passager de la p
un petit refroidissement passager de la part de Louis XIV. Néanmoins, Racine fut profondément peiné ; et, comme il souffrait a
e, je graverais en beaux caractères le mot de madame de Maintenon : «  Racine , qui veut pleurer, viendra à la profession de sœu
Sévigné : « Il aime Dieu comme il aimait ses maîtresses » ; le mot de Racine lui-même, recueilli par La Fontaine : « Eh bien,
ation, le recueille et l’apaise ; mais on peut dire que le théâtre de Racine est la fleur profane et imprévue du grand travail
e et la chrétienne.   Cela fait un merveilleux composé. Le théâtre de Racine est le diamant de notre littérature classique. Ca
Ordre et mouvement Je pourrais vous dire, après beaucoup d’autres : Racine , en abordant le théâtre, trouvait, posée et accep
dre ces fameuses règles dans ce qu’elles avaient de trop formaliste : Racine , nullement. Racine assouplit l’ancien ton trop or
gles dans ce qu’elles avaient de trop formaliste : Racine, nullement. Racine assouplit l’ancien ton trop oratoire. Racine se c
ste : Racine, nullement. Racine assouplit l’ancien ton trop oratoire. Racine se contente du médiocre carré de planches qu’on l
aise est une crise » (Gœthe). Cela est surtout vrai de la tragédie de Racine . « Racine prend son point de départ si près de so
ne crise » (Gœthe). Cela est surtout vrai de la tragédie de Racine. «  Racine prend son point de départ si près de son point d’
e nécessité du système, et en même temps cela est conforme au goût de Racine , qui est lui-même une âme extraordinairement sens
s d’Andromaque et d’Iphigénie — que, dans la plupart des tragédies de Racine , les mœurs et les actions ne semblent pas du même
gisse un sauvage poussé par les forces aveugles des nerfs et du sang. Racine nous présente communément des hommes et des femme
serves de l’instinct et de la passion que les hommes, « le théâtre de Racine sera féminin, comme celui de Corneille était viri
tait viril » (Lanson). « Les femmes sont poussées au premier plan. De Racine date l’empire », qui dure encore aujourd’hui, « d
sait si on a peur de ces femmes ou si on les adore ! Les tragédies de Racine , c’est de l’humanité intense.   2°. Vérité Et c’
it abstraction des noms royaux ou mythologiques, les situations, dans Racine , sont communes et prises dans le train habituel d
on chrétienne, en a fait couler en eux sans le savoir. La tragédie de Racine n’est chrétienne que dans La mesure où peuvent pa
lui était permis de parler de l’homme comme les Pères en ont parlé. Racine aussi, par des voies différentes, étudie et montr
talité foncière et, pêle-mêle, des héroïsmes et d’abominables crimes. Racine , chrétien soumis, est un peintre et un psychologu
s ? Le théâtre du plus chrétien des siècles, et surtout le théâtre de Racine , n’est chrétien que fort indirectement, et de la
iser dans son fonds intime, l’a, en somme, humanisé et élargi. Ce que Racine , ainsi libéré par l’imitation même de l’antiquité
usqu’au plus criminel et au plus morbide, sont, dans les tragédies de Racine , peintes, on peut le croire, une fois pour toutes
veloppée de poésie. D’abord par le lointain des personnages et ce que Racine appelle leur « dignité » (préface de Bajazet). Ch
Racine appelle leur « dignité » (préface de Bajazet). Chose curieuse, Racine nous donne de la dignité esthétique une définitio
fforts. De même, ce qui fait la dignité esthétique des personnages de Racine , c’est qu’ils sont représentatifs, eux aussi ; re
ns, et de plusieurs époques, et de plusieurs civilisations. Et ce que Racine appelle leur « dignité », nous l’appelons leur « 
die, mais un poème. Et cela est toujours plus manifeste, à mesure que Racine avance dans son œuvre ; et c’est pourquoi je suis
ou encore à cause du trop d’esprit qu’on y a mis… Mais la tragédie de Racine , si proche à la fois et si lointaine, ne nous las
ret le sang des neveux d’Érechtée… Et le grand mérite de ce style de Racine , c’est qu’il nous ménage, c’est que ses hardiesse
s dire « raciniens ». Je suis tenté de croire qu’il y a une partie de Racine à jamais inaccessible aux étrangers et qui sait ?
me à ceux qui sont trop du Nord. C’est, un mystère. C’est ce par quoi Racine exprime ce que nous appellerons le génie de notre
re, raison, sentiment mesuré et force sous la grâce. Les tragédies de Racine supposent une très vieille patrie. Dans cette poé
perdu parmi les romantiques L’histoire se passe dans le pays même de Racine , le Valois. Elle sent à chaque page la vieille Fr
t pourtant il me semble qu’on pourrait dire des savantes tragédies de Racine ce que dit Gérard de Nerval des chansons de la te
a battu le cœur de la France. De même, nous dirons des tragédies de Racine , grecques, romaines, bibliques, peu importe : — E
Voltaire, je ne sais qui encore. Et c’est très bien. On n’y a pas mis Racine . C’est très bien aussi ; car il est à part.  
les contrefaçons. (A. Gazier.) 4. Exceptons la forme « treuver » que Racine continue d’employer à cette époque. 5. Il faut s
4 (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »
ue quand on sait quelque chose de particulier et d’un peu nouveau sur Racine , on n’est pas libre de le garder pour soi et qu’o
e plus, parfaitement authentiques, sur les derniers mois de la vie de Racine , sur les circonstances de sa mort et sur ce qui s
t sur ce qui suivit. Une de ces lettres est écrite du cabinet même de Racine , le jour du décès, et tandis que les restes morte
l’importance de ces détails dont la plupart ont passé dans la Vie de Racine écrite par son fils ; mais, si l’on n’y doit rien
part à tous nos lecteurs. Mais auparavant, puisqu’il est question de Racine , je ne puis manquer de recommander la nouvelle éd
te qu’on ait et, je dirai même, la seule vraiment critique jusqu’ici. Racine fils, en effet, si utile et si abondant, n’a pas
té jusqu’à l’aïeul et bisaïeul du coté de père et de mère, il a suivi Racine pas à pas dès sa naissance, dès son enfance, l’a
ontroversées, il a discuté la tradition si courante de la disgrâce de Racine , qui l’aurait frappé à mort. Sans la repousser ni
llut pourtant pas davantage, sans doute, avec la sensibilité qu’avait Racine , pour lui donner cette maladie de foie qui, un pe
oignages peu connus que produit M. Mesnard concernant le caractère de Racine et sa position à la Cour, je citerai le passage s
Gaullieur, nous montrera comment un étranger, homme d’esprit, jugeait Racine , après en avoir causé sans doute avec quelque cou
du ressort principal qui explique les actions et toute la conduite de Racine dans ses dernières années, de son inspiration rel
’ai seulement nommé, — ce « cher monsieur Vuillart » comme l’appelait Racine lui-même ? M. Germain Vuillart était un homme let
n secrétaire. Celui-ci était, à six mois de distance, du même âge que Racine , et il avait tout près de soixante ans quand le g
hui, nous tenir avec l’humble et pieux M. Vuillart dans la chambre de Racine malade où il nous introduit. Il va rendre compte,
ovembre 1698 qu’on a la première nouvelle d’une maladie sérieuse dont Racine relevait à peine. S’excusant de n’avoir pu écrire
’ouvrages du Père Quesnel et d’autres amis, et il ajoute : « Mon ami M. Racine a été longtemps malade. Il me coûtait, de deux jo
Melun et les émotions qu’il y éprouva causèrent bien de la fatigue à Racine . L’apparence de sa guérison ne laissait pas de tr
roi. » Cependant, dans une lettre que l’on connaît d’ailleurs et que Racine écrivait à son fils, alors à Versailles, il lui p
qu’il faut prendre patience sur cela, en attendant le beau temps. » Racine parlait ainsi, le 30 janvier 1699, à la veille d’
ns donc assister à un mariage chrétien, à la dernière joie de cœur de Racine . M. Vuillart est d’autant plus à écouter en cette
particulière qui va vous faire un vrai plaisir : c’est le mariage de Mlle Racine avec le fils du bonhomme99 M. de Moramber. Voici
ramber. Voici ce qui donna lieu à l’idée qui m’en vint. On me dit que M. Racine pensait à marier sa fille. Moi qui savais qu’elle
se de Port-Royal, je doutai d’abord. Pour m’assurer du fait, je dis à M. Racine ce que j’apprenais et le priai de former lui-même
pt heures par jour avec son père. Outre que je lui savais tout ce que M. Racine désirait, je le trouvai de plus si formé et plein
gue du père et de la mère qui m’applaudirent, je fis la proposition à M. Racine . Il l’agréa fort. On a fait ensuite toutes les dé
On est très-content de part et d’autre et des personnes et des biens. M. Racine ne donne que vingt mille écus, mais en très-bon b
avalier vingt-cinq à vingt-six. Chacun les trouve assortis à souhait. M. Racine me nomme le Raphaël de cette alliance, et dit le
et des deux familles. Cet article est un peu long ; mais vous estimez M. Racine et vous aimez M. de Moramber, et vous daignez avo
c l’agrément du curé, car c’est depuis quelques années la paroisse de M. Racine , auparavant de celle de Saint-Séverin sur laquell
auparavant de celle de Saint-Séverin sur laquelle est M. de Moramber. M. Racine donna le dîner des noces. M. le Prince101 lui ava
. de Saint-Séverin sur la bénédiction du lit nuptial qu’il fit. M. et Mme Racine se retirèrent à huit (heures) et demie. Les jeune
, à son style ordinaire auquel vous êtes fait102. Comme il est ami de M. Racine qu’il avait su mon voisin, à la rue des Maçons103
et ce qu’ils pensent un caractère d’éternité. — La joie de la famille Racine dura peu : « Nous passâmes avant-hier l’après-dî
nt elle me fit goûter. » C’est ce que nous lisons dans une lettre de Racine à son fils aîné, alors à Versailles (30 janvier 1
ines après, et il y avait crise. M. Vuillart écrivait le 19 mars : «  M. Racine a été malade à mourir ; il revient des portes de
nelon) qu’il avait apprise de l’abbé Renaudot dans la chambre même de Racine , il continue ainsi : « Il (l’abbé Renaudot) me l
le jeudi) : « Ce 25 mars, vers le soir. — Je sors de chez le pauvre M. Racine . On le trouve toujours en danger, quoique les acc
osphère de religion, d’absolue croyance, au sein de laquelle habitait Racine converti et où vivait comme lui tout ce qui l’app
crois devoir les insérer ici comme à leur place naturelle. 98. Que Racine fût courtisan, qu’il le fût dans les moindres cho
voici un de ces petits faits, — bien petits, — dans lesquels on voit Racine s’appliquer à faire sa cour et s’ingénier à ne ri
isé pour voir là dedans rien qui pût effaroucher Louis XIV. Cependant Racine , qui avait toutes les appréhensions pour l’amour-
au de son omission, et Dangeau répondit que c’était par le conseil de Racine qu’il avait supprimé ces louanges de M. de Louvoi
chaque bureau : Dans le panneau, Dans le panneau Qu’a tendu le dévot Racine , Il a donné comme Dangeau. On se perd dans ces i
et impertinence de tout côté ! » On est fâché d’y voir mêlé le nom de Racine . — (Tiré d’un Recueil manuscrit des plus anciens
ndé. 102. Il s’agit du Père Quesnel, alors retiré à Bruxelles. 103. Racine , qui avait demeuré rue des Maçons-Sorbonne, habit
rez tout à fait fâché d’apprendre l’extrémité de la maladie du pauvre Racine  : il a une grande fièvre continue avec des redoub
5 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »
, Corneille et Molière s’en détachent par plus d’un côté ; Boileau et Racine y appartiennent tout à fait et la décorent, surto
Boileau et Racine y appartiennent tout à fait et la décorent, surtout Racine , le plus merveilleux, le plus accompli en ce genr
ants désormais à force d’être usés, qui mènent au temple en marbre de Racine . Racine, né en 1639, à la Ferté-Milon, fut orphel
ormais à force d’être usés, qui mènent au temple en marbre de Racine. Racine , né en 1639, à la Ferté-Milon, fut orphelin dès l
, durant son absence, ses onze volumes de saint Chrysostome. Le petit Racine en vint rapidement à lire tous les auteurs grecs
ogé dans les fleuves, mais seulement dans la mer. Cette pièce valut à Racine la protection de Chapelain et une gratification d
Ce passage est assez peu connu, et jette assez de jour dans l’âme de Racine , pour devoir être cité tout au long : « Il y a ic
aisser emporter à toutes sortes d’objets. Je commence mon noviciat… » Racine avait alors vingt-trois ans. La naïveté d’impress
nu de Despréaux et de Molière. La Thébaïde suivit de près. Jusque-là, Racine n’avait trouvé sur sa route que des protecteurs e
t ses héros tout d’une pièce, bons ou mauvais de pied en cap ; à quoi Racine répondait fort judicieusement : « Aristote, bien
détester. » J’insiste sur ce point, parce que la grande innovation de Racine et sa plus incontestable originalité dramatique c
plus secrètes nuances du sentiment et de la passion. Ce qui distingue Racine , avant tout, dans la composition du style comme d
nnaître que, même en ceci, tout l’avantage au théâtre soit du côté de Racine  ; mais, lorsqu’il parut, toute la nouveauté était
re, le chef-d’œuvre du genre. Cette pièce de Bérénice fut commandée à Racine par Madame, duchesse d’Orléans, qui soutenait à l
une rival. D’un autre côté, Boileau, ami fidèle et sincère, défendait Racine contre la cohue des auteurs, le relevait de ses d
Molière, à La Fontaine, par exemple ; il ne put être que profitable à Racine , qui, avant de connaître Boileau, et sauf quelque
onc que Boileau avait raison lorsqu’il se glorifiait d’avoir appris à Racine à faire difficilement des vers faciles ; mais il
nt le triomphe est de 1677, dix années s’écoulèrent ; on sait comment Racine les remplit. Animé par la jeunesse et l’amour de
le privilège de la première édition d’Andromaque est accordé au sieur Racine , prieur de l’Épinai. Un régulier lui disputa ce p
prieuré ; un procès s’ensuivit, auquel personne n’entendit rien ; et Racine ennuyé se désista, en se vengeant des juges par l
théâtre, cette confusion de dégoûts, de plaisirs et de gloire, retint Racine jusqu’à l’âge de trente-huit ans, c’est-à-dire ju
naître, ces pompeuses merveilles. C’était donc moins que jamais pour Racine le moment de quitter la scène où retentissait son
îtres, de sa tante religieuse à Port-Royal, avait ressaisi le cœur de Racine  ; et la comparaison involontaire qui s’établissai
» Toutefois, en s’enfonçant davantage dans ses réflexions de réforme, Racine jugea qu’il était plus prudent et plus conséquent
ient de lire sur le caractère, les mœurs et les habitudes d’esprit de Racine , il serait déjà aisé de présumer les qualités et
entraîne comme le courant blanchi d’une belle eau : voilà le drame de Racine . Et si l’on descendait à son style et à l’harmoni
t la situation d’esprit des trois personnages principaux au moment où Racine commence sa pièce. Qu’a-t-il fait ? Il est allé d
t quelqu’un sous Néron ? Mais ce qu’on a droit surtout de reprocher à Racine , c’est d’avoir soustrait aux yeux la scène du fes
dain pour ces circonstances, soit difficulté de les exprimer en vers, Racine les a négligées dans le récit de Burrhus : il se
p souvent, lorsqu’il traduit Tacite comme lorsqu’il traduit la Bible, Racine se fraie une route entre les qualités extrêmes de
cet manu et professoria lingua, generis humani regimen expostulantes. Racine a évidemment reculé devant l’énergique insulte de
e vouloir régenter le monde. En général, tous les défauts du style de Racine proviennent de cette pudeur de goût qu’on a trop
recque et biblique, ce sont là les trois grands titres dramatiques de Racine et sous lesquels viennent se ranger ses autres ch
lle, constituent un fond de réalité qui fixe et repose l’esprit. Chez Racine tout ce qui n’est pas Phèdre et sa passion échapp
des efforts de conciliation ingénieux, mais peu faits pour éclairer : Racine admet d’une part la version de Plutarque, qui sup
Enfers… Dans Euripide, Vénus apparaît en personne et se venge ; dans Racine , Vénus tout entière à sa proie attachée n’est qu’
us tout entière à sa proie attachée n’est qu’une admirable métaphore. Racine a quelquefois laissé à Euripide des détails de co
ceci nous conduirait, si nous l’osions, à conclure avec Corneille que Racine avait un bien plus grand talent pour la poésie en
e difficulté à se contenir ne paraît avoir troublé le long silence de Racine . Il écrivait l’histoire de Port-Royal, celle des
ui demandant une pièce pour Saint-Cyr : de là le réveil en sursaut de Racine , à l’âge de quarante-huit ans ; une nouvelle et i
vus, si différents des autres, ne démentent-ils pas notre opinion sur Racine  ? n’échappent-ils pas aux critiques générales que
pas aux critiques générales que nous avons hasardées sur son œuvre ? Racine , dans les sujets hébreux, est bien autrement à so
ttachait à l’esprit de la loi. Mais d’abord je cherche vainement dans Racine ce temple merveilleux bâti par Salomon, tout en m
ais non pas si complète ni si désespérante qu’on a bien voulu croire. Racine n’y a pas pénétré l’essence même de la poésie héb
ux épisode de la Bible s’encadre entre deux événements étranges, dont Racine se garde de dire un seul mot, à savoir le somptue
n pieuse, me semble le fruit le plus naturel qu’ait porté le génie de Racine . C’est l’épanchement le plus pur, la plainte la p
ns se noyer dans les larmes, et dont madame de Maintenon écrivait : «  Racine , qui veut pleurer, viendra à la profession de la
bre de ses plus beaux ouvrages. Il y en a deux d’après saint Paul que Racine traite comme il a déjà fait Tacite et la Bible, c
communiquait une bonne odeur de mérite et de vertu : c’est le cas de Racine , c’est l’effet que nous cause aujourd’hui la lect
rs, qui vous croiroient devenu un homme de conséquence. » On voit que madame Racine songeait toujours à son fils absent, et que, chaq
ose d’un peu bon sur la table, elle ne pouvait s’empêcher de dire : «  Racine en auroit volontiers mangé. » Un ami qui revenait
e. » L’événement domestique le plus important des dernières années de Racine est la profession que fit à Melun sa fille cadett
plus inquiète de jour en jour, on explique l’effet mortel que causa à Racine le mot de Louis XIV, et ce dernier coup qui le tu
que, les Duché et les Campistron au théâtre, les Jean-Baptiste et les Racine fils dans l’ode et dans le poëme. Depuis ce temps
’au nôtre, et à travers toutes les variations de goût, la renommée de Racine a subsisté sans atteinte et a constamment reçu de
encore inaperçues, du roman de Théagène et Chariclée, dans l’œuvre de Racine . Ainsi, quand Racine a risqué le vers fameux, Br
roman de Théagène et Chariclée, dans l’œuvre de Racine. Ainsi, quand Racine a risqué le vers fameux, Brûlé de plus de feux q
t : je traduis à peu près ; les curieux peuvent chercher le passage : Racine , enfant, avait retenu ce jeu de mots comme une be
était vrai, comme M. Piccolos le croit (page 343), qu’il eût fourni à Racine le germe d’une des plus belles scènes, dans Andro
rés me l’ont rendu comme dans un miroir grossissant. Je reprendrai le Racine chrétien au complet dans mon ouvrage sur Port-Roy
un et spirituel, invisible et qui remplit tout. — Peu de décors dans Racine  ; et il a raison au fond : l’unité du Dieu invisi
en adorant. » 25. Si ce ne fut pas à Port-Royal même que la fille de Racine fit profession, c’est que ce monastère persécuté
6 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »
t, en deux volumes, ses leçons du Collège de France sur le théâtre de Racine . L’ouvrage est d’une lecture extrêmement agréable
ges originales que nous nous arrêterons. I M. Deschanel comprend Racine de la bonne façon : en l’aimant. Mais, puisqu’il
sur son caractère plus que des insinuations, et si malveillantes ? «  Racine semble aujourd’hui un peu dédaigné29. » Encore fa
a est vrai, est-ce que cela compte ? Je ne sache pas, d’ailleurs, que Racine ait été injurié par quelqu’un d’un peu intelligen
ende honorable. Ce qui est vrai, c’est que le XVIIIe siècle a préféré Racine à Corneille ; et ce qui semble vrai, c’est que no
e ; et ce qui semble vrai, c’est que notre siècle préfère Corneille à Racine . Mais c’est un compte difficile à établir, et peu
établir, et peut-être quelques personnes se délectent à la lecture de Racine , qui ne le disent pas, n’en ayant point l’occasio
s, un Northmann, un homme de fer et de glace, un monstre, un barbare. Racine est un Français de France. Il a la grâce, la rais
s génies nationaux aux diverses époques : il me semble que l’œuvre de Racine aurait alors une autre importance et un autre int
u’il soit besoin de demander la permission d’admirer les tragédies de Racine . Et, si l’on aime tant son théâtre, je comprends
sprit de malveillance et de chicane. M. Deschanel reproche durement à Racine ses deux lettres à MM. de Port-Royal, sa brouille
ots. Passons en revue tous ces griefs. Outre que la première faute de Racine (contre ses anciens maîtres) a été effacée par un
t et courageux, n’y trouverait-on pas des circonstances atténuantes ? Racine était fort jeune : après avoir failli mourir d’en
e plus, peut-on soutenir que Nicole n’eût point visé particulièrement Racine en traitant les poètes d’empoisonneurs publics ?
ent Racine en traitant les poètes d’empoisonneurs publics ? Notez que Racine ne s’attaque qu’aux petits ridicules de ses maîtr
tits ridicules de ses maîtres et ne dit rien qui les déshonore. Et si Racine était peut-être le dernier à qui il fût permis d’
vons que la version de Lagrange, et qui n’entend qu’une cloche… Et si Racine enleva la Du Parc à Molière, c’est apparemment qu
nne ne conteste ; mais cela montre peut-être aussi que la conduite de Racine n’avait pas été si noire ni si impardonnable. « L
Mais ici les « petits côtés » sont aussi bien chez Corneille que chez Racine . C’est le vieux poète qui avait commencé, à ce qu
est le vieux poète qui avait commencé, à ce qu’il semble. On dira que Racine devait tenir compte de la vieillesse de Corneille
; mais pourquoi Corneille ne tenait-il point compte de la jeunesse de Racine  ? Racine n’a qu’un mot très froid sur la mort de
urquoi Corneille ne tenait-il point compte de la jeunesse de Racine ? Racine n’a qu’un mot très froid sur la mort de la Champm
aloux » que lui prête l’épigramme de Boileau, songeons qu’en revanche Racine avait l’air « à demi trépassé » à l’enterrement d
ur, sur lesquelles les lumières nous font presque absolument défaut ? Racine fait prendre le voile à quatre de ses filles. « A
eaient plus leurs filles sur un autel ; ils les mettaient au couvent… Racine lui-même ne s’en faisait pas faute… Le père, alla
bilité32. » Cela est fort spirituel ; mais d’abord deux des filles de Racine entrèrent au couvent et non pas quatre, et encore
s deux en sortit. Et puis, quelle raison avons-nous de croire, ou que Racine les ait peu pleurées, où même qu’il y eût lieu de
ur elles comme sur des victimes ? Qu’en savons-nous, je vous prie ? «  Racine , qui avait flatté Mme de Montespan toute-puissant
ore ici d’« ingratitude34 ». Je ne me sens pas entièrement convaincu. Racine a eu tort de flatter Mme de Montespan s’il ne l’a
ait pas mise. On dirait vraiment que quelques-uns en veulent encore à Racine d’avoir fait Esther et Athalie et d’avoir été dév
guillier de sa paroisse, et on ne lui en veut pas. Ce qui fait tort à Racine , c’est que son nom et son œuvre sont intimement l
ots honteux de jansénistes sont presque sympathiques. Mal en a pris à Racine d’avoir eu des torts envers ceux à qui il ne faut
ui ne se pardonnent pas. Pour ma part, j’en passerais bien d’autres à Racine . Tout compte fait et en dépit de ses faiblesses,
us-mêmes. Il faut avoir le cœur bien pur pour marchander son estime à Racine . Les hommes de génie n’ont pas tous été des saint
érité dans cette boutade facile. « Pour parler net, dit M. Deschanel, Racine avait la sensibilité d’imagination ; mais il semb
tout le monde ; et cette dernière, il la refuse, ou peu s’en faut, à Racine . Il faudrait savoir d’abord si la première de ces
t artistes et poètes, s’ils devaient être ainsi moins malheureux ! Si Racine n’a pas trop cruellement souffert dans sa vie si
complexion d’éléments contraires » que nous offrent les tragédies de Racine , et c’est là qu’il voit surtout son originalité.
emme tels que les ont faits la nature et la civilisation39. » Comment Racine a été conduit à opérer ces savants mélanges, voic
?), il ne restait que la tragédie toute pure. Le problème posé devant Racine était donc celui-ci : d’une part, chercher à fair
t d’aborder celle de ses théories qui s’applique à tout le théâtre de Racine , je ne puis m’empêcher de signaler au passage tel
l’amour. L’auteur du Cid avait fait des tragi-comédies en le disant ; Racine en fait sans le dire, et d’autre sorte. Or ce mél
sse faire tour à tour sourire et trembler. Dire que telle tragédie de Racine est une comédie, c’est aussi vrai que de dire que
e la distinction des genres soit légitime ou non, on ne peut nier que Racine , comme Molière, ne l’ait très soigneusement obser
asard », dit M. Deschanel parlant des libertés de la versification de Racine . Mais justement, bien des libertés semblent prise
s du théâtre au XIXe siècle et n’en fait pas grand état. Il loue même Racine d’avoir simplifié Néron selon la méthode classiqu
agère pas un peu la turquerie de la pièce. La « couleur locale » chez Racine est un point sur lequel on reviendra et qui veut
sujet d’Iphigénie de manière à plaire aux Athéniens de son temps, et Racine en le traitant de la façon la plus agréable aux h
elle est composée, ce qu’elle garde d’Euripide et de Sénèque, ce que Racine y a mis du sien. « L’édifice a trois étages, troi
e nuits, conte naïf, sanglant et par endroits sensuel, transformé par Racine en une tragédie élégiaque et pieuse, propre à êtr
surtout M. Deschanel, c’est la complexité des éléments du théâtre de Racine . Chacune de ses pièces nous offre un sujet antiqu
ne à nous représenter et qui différait assez peu de la nôtre pour que Racine ait pu leur prêter le langage et les manières de
Ajoutez que Mithridate a plusieurs fois la pensée de tuer ses fils, Racine a enregistré fidèlement les actes les plus signif
uvait être un roi d’Asie Mineure il y a quelque deux mille ans ? Pour Racine , Mithridate n’est pas seulement un grand homme, m
inement d’esprit et de conscience de la plus troublante des femmes de Racine . Il n’y a pas dans Athalie de contrastes de cette
oce qui se venge en faisant massacrer soixante-quinze mille Persans : Racine l’a transformée en colombe gémissante, et ce vers
ng de tous leurs ennemis. En résumé, dans la moitié des tragédies de Racine , les actions et les mœurs ne sont pas du même tem
chappe à première vue et qu’on se sait gré de le découvrir, parce que Racine peut-être ne s’en doutait pas toujours, et qu’on
tion est réelle, il doit s’ensuivre que la plupart des personnages de Racine sont faux, essentiellement et irrémédiablement fa
le sont ici jusqu’à l’excès. Il faut bien reconnaître qu’au temps de Racine on n’avait pas, au même degré qu’aujourd’hui, l’i
otique, la notion de la variété profonde des types humains. Néanmoins Racine connaît assez bien l’histoire, entrevoit la diffé
ois la distance entre ces deux hommes qui sont en nous. Le théâtre de Racine nous présente des hommes parfaitement élevés et d
e faut point un grand effort pour sympathiser avec les personnages de Racine , que nous nous sentons de plain-pied avec eux ; q
res typiques du drame des passions humaines. L’œuvre si compliquée de Racine offre une autre contradiction apparente. « Nous a
lus claire et plus logique. Mais, outre que la convention adoptée par Racine est assurément légitime, on peut même douter que
iques : La conscience dans le mal68. Pour ces raisons, le théâtre de Racine (toujours au rebours de celui de Corneille) nous
ence désespérée et stérile… Oh ! oui, on les aime, les passionnées de Racine  ; on est pris d’une immense pitié pour ces victim
r ses maîtresses70. Je ne pense pas qu’on ait exagéré la tendresse de Racine . « Mon père était tout cœur71. » « Racine qui aim
ait exagéré la tendresse de Racine. « Mon père était tout cœur71. » «  Racine qui aime pleurer…72. » Il faut répéter ici ce qui
aime pleurer…72. » Il faut répéter ici ce qui a été dit mille fois : Racine est bien le poète de l’amour. En mettant sur la s
leurs est tout d’une pièce n’est point assez femme), nulle part avant Racine nous ne voyons l’amour-fureur, l’amour-possession
es adore, et qu’on voudrait mourir avec elles et pour elles. Oh ! que Racine est bien le poète des femmes, et des plus douces,
caractères, sans aucune intrusion du hasard, voilà tout le théâtre de Racine . Cela semble peu ; mais ce peu, je me demande s’i
es styles connus des pastiches très passables : qu’il essaye d’imiter Racine  ; il fera du Campistron. Nous voilà en train de r
Nous voilà en train de ressasser les lieux communs sur le théâtre de Racine  : mieux vaut le relire. Cette lecture est proprem
du pittoresque, qui change avec le temps, mais le fond du théâtre de Racine est éternel ou, ce qui revient au même, contempor
Bajazet 67. I, p. 115. 68. Baudelaire, Fleurs du mal. 69. Ép. à Racine . 70. Mme de Sévigné. 71. Louis Racine. 72. Mm
7 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »
. De la sensibilité dans les ouvrages de l’esprit. — § III. Débuts de Racine . — Les Frères ennemis et Alexandre. — § VI. Andro
ièce parut une nouveauté. — Différences générales entre le théâtre de Racine et celui de Corneille. — § V. Du rôle d’Andromaqu
rmione. — § VI. De l’importance des rôles de femme dans le théâtre de Racine . — § VII. Des trois passions principales qu’il le
ées. — § VIII. Des caractères d’homme. — § IX. Quelle idée se formait Racine d’une excellente tragédie. — De la simplicité d’a
l penser des trois unités ? — § XI. Athalie. — § XII. De la langue de Racine , et de quelques illusions auxquelles donne lieu l
l’ouvrier. Chaque genre se personnifie dans un nom : la tragédie dans Racine  ; la comédie dans Molière ; la fable dans La Font
suprême au-delà duquel l’esprit humain est condamné à déchoir, c’est Racine qui l’atteignit ; Racine, un de ces génies accomp
’esprit humain est condamné à déchoir, c’est Racine qui l’atteignit ; Racine , un de ces génies accomplis de la famille des Vir
agent. Le charme de ces grands enchanteurs, Virgile, Raphaël, Mozart, Racine , c’est qu’ils ont beaucoup aimé. « Mon père était
de Raphaël, les chants de Mozart, rendent le même témoignage ; comme Racine , le peintre et le musicien ont été tout sentiment
sacrifie au devoir. L’homme dans Corneille s’immole à une idée, dans Racine à sa passion même. C’est cette faiblesse, toujour
ment, lequel s’essaya sur la scène, dans les deux premières pièces de Racine , sous l’image populaire de la tendresse. § II
Racine, sous l’image populaire de la tendresse. § III. Débuts de Racine . — La Thébaïde. — Alexandre. Ce grand homme fi
s, la galanterie mêlée de politique, qu’emprunte à Corneille le jeune Racine . Mais, au lieu de cette force d’invention de Corn
incertaine, ajoutent au froid de l’imitation, dans les deux pièces de Racine . Même les beaux vers que débite Porus, héros corn
ce n’est pas là pourtant que j’aurais deviné le caractère du génie de Racine . Il suffisait du talent de Quinault, pour écrire
s de Boileau17. S’il est un morceau, dans les deux pièces de début de Racine , qui révèle son génie, c’est ce couplet d’Antigon
, Hémon ; vous me verriez aussi18 ! Dans ses deux premiers ouvrages, Racine ne fait qu’obéir docilement à ce qu’on appelait l
e, par la poétique française à une discipline de la poétique grecque. Racine ne vit d’abord dans ces règles que de pures conve
es causes de caprice, et de sacrifier le fond à la forme. Le génie de Racine n’a pas été une certaine précocité extraordinaire
e. § IV. Andromaque. — En quoi cette pièce parut une nouveauté. Racine n’avait que vingt-sept ans, trois ans de moins qu
l devrait être. Nous sommes au sein du vrai. C’est avec nos cœurs que Racine a pétri les cœurs de ses héros. Pyrrhus, Oreste,
s forte que leur raison, et chez qui la représentation d’une pièce de Racine n’éveille quelque souvenir personnel19. Je ne me
souvenir personnel19. Je ne me jetterai pas dans un vain parallèle de Racine et de Corneille ; encore moins me permettrai-je d
n’y a rien au-dessus du génie, et dans la sphère des Corneille et des Racine il y a des égaux, il n’y a pas de rangs. L’esprit
distinguer des degrés dans la perfection. Je pratique plus volontiers Racine , parce que je vois plus d’hommes que de héros ; m
ue de héros ; mais quand j’assiste à une pièce de Corneille, j’oublie Racine lui-même ; et, si j’ai quelque idée de comparaiso
aucun homme de s’élever plus haut. Il ne s’agit donc pas de comparer Racine à Corneille, mais de rechercher ce que le grand a
la vengeance, même légitime. Horace immole sa sœur à sa patrie. Dans Racine , je vois non plus des héros, mais des types humai
humaines, sortent de ses tragédies pleins de vie et heureux. Ceux de Racine , pour y avoir cédé, périssent ou perdent la raiso
la tragédie cornélienne, est plus haute ; elle est plus générale dans Racine , par la raison qu’il y a plus d’hommes que de hér
faiblesses humaines n’arrivent que pour y susciter la suprême vertu. Racine , la reçoit comme un aveu, de la conscience même d
t effort accompli, ils soient épuisés. L’expression de la vérité dans Racine , sublime où il le faut, est variée comme cette na
limes, qui consistent en un rythme simple, formé de quelques accords. Racine , c’est le musicien qui parcourt le domaine infini
ur cela qu’ils raisonnent jusque dans l’enthousiasme et le sentiment. Racine n’a pas de tour de langage particulier : ses pers
dit, ne raisonne pas. Non qu’elle parle sans suite dans le théâtre de Racine  : mais elle n’est pas en présence d’une vérité mo
ssions et toutes les nuances, et où ne domine aucun tour particulier. Racine nous inspire une autre sorte d’admiration que Cor
orneille. Nous admirons Corneille d’avoir une si haute idée de nous ; Racine , de nous connaître si bien. Tous deux étonnent ;
ours. C’est à nous-mêmes que nous nous intéressons dans les pièces de Racine . Chaque parole de ses personnages nous trahit, no
révenait contre toute nouveauté l’admiration pour le vieux Corneille. Racine ne rabaissait pas la tragédie : il la rendait plu
ce qu’il y a de dévouement dans l’épouse, de tendresse dans la mère, Racine en a doué Andromaque. Mais il a voulu en même tem
plus fidèle, une femme d’un esprit plus délicat qu’Andromaque, c’est Racine qui aurait tort. Hermione en use avec Oreste comm
les esprits cultivés. Il rend sensibles deux nouveautés du théâtre de Racine  : la première, que j’ai déjà notée, est le caract
actères et des situations. § VI. Des situations dans le théâtre de Racine . — De l’importance des rôles de femmes. Mais l
tuations font les caractères, ici les caractères font les situations. Racine ne tient aucun personnage pour connu avant le lev
ue, sans que le caractère s’interrompe un moment. Les situations dans Racine sont préparées de plus loin que dans Corneille, p
i l’on se souvient plus des dénoûments de Corneille, de l’action dans Racine . Les coups que frappe le premier sont plus soudai
pièce de Corneille, on sort plus ému et plus instruit d’une pièce de Racine . C’est par cette supériorité dans l’analyse des c
cœur qui lui était propre, et le goût du temps qui l’y poussait, que Racine a donné une si grande part aux femmes dans son th
prême effort n’est le plus souvent que la vie sacrifiée à la passion. Racine , en donnant de grands rôles à toutes les femmes d
l’héroïsme dont les a douées Corneille. N’y eût-il dans le théâtre de Racine que cette vérité des rôles de femme, ce serait as
beauté physique compose l’idéal de la femme ! On reproche pourtant à Racine cet idéal. Il a tort, dit-on, de transporter dans
t de la raison. Demandez aux spectateurs qui assistent à une pièce de Racine , s’ils ne trouvent pas qu’Andromaque en dit trop
que ou toute autre, n’en peut trop dire pour sauver son enfant et que Racine ne lui fait dire que ce qu’il a lu lui-même dans
ur maternel. § VII. Des trois passions principales des femmes dans Racine . Racine a représenté les femmes dans les trois
. § VII. Des trois passions principales des femmes dans Racine. Racine a représenté les femmes dans les trois passions l
ne. Deux de ses pièces seulement, Esther et Athalie, sont sans amour. Racine recherchait les sujets dont cette passion est le
ns la peinture de l’amour est le plus bel effort du poète dramatique. Racine en a eu la gloire. De toutes les passions humaine
lisse pas. Rien ne sent plus son homme de génie que d’y avoir réussi. Racine pouvait confondre l’amour avec la galanterie maje
les plus habiles pouvaient s’y tromper. On le voit par les fadeurs où Racine lui-même est quelquefois tombé. Il était fort à c
rix ; elle commande le meurtre avec une cruauté froide et tranquille. Racine n’a pas moins de variété dans la peinture de l’am
28 ; sœurs par la timidité, par ces sentiments contenus, voilés, dont Racine a eu seul le secret et le langage. Iphigénie et J
timents où se plaisait le grand Corneille. La suite n’appartient qu’à Racine . Monime, une fois sa vertu satisfaite, redevient
ublime, dans cet ordre de pensées délicates et de vérités de cœur, où Racine est sans égal comme sans modèle. Il n’est pas bes
que ces jeunes filles grecques, juives ou romaines, dans la fable de Racine , sont plus de notre pays que du leur, plus contem
quelque chose qui est aux lettres ce que l’étiquette est aux usages. Racine n’a pas su en préserver ses plus aimables créatio
. Mais rien n’a fléchi dans les rôles des mères tels que les a tracés Racine . L’amour maternel échappe à toute étiquette, il e
rnelles, où l’imagination n’a pas d’empire. C’est de cette source que Racine a tiré les deux types les plus pathétiques de la
la grandeur de l’intérêt auquel elle se dévoue. L’ambition, telle que Racine l’a reconnue dans le cœur de la femme, est cet ar
tre craint de le perdre : et malgré l’audace virile que leur a prêtée Racine , malgré l’énergie qui les rend capables de ces cr
oyance qui la livre à ses ennemis. Je sais bien que, dans la pièce de Racine , les rêves d’Athalie se réalisent, et que Dieu aj
Rien dans ces créations de femmes, les plus originales du théâtre de Racine , rien n’excède l’humain. Leurs vertus ne sont pas
Des caractères d’homme. Les caractères d’homme dans le théâtre de Racine sont inférieurs, pour la plupart, aux caractères
génie, sont accablés par les sublimes originaux d’Homère. L’amour que Racine prête à Mithridate l’avilit. Corneille avait été
le génie de la barbarie aux prises avec le génie de la civilisation. Racine y a bien songé, dans le fameux discours de Mithri
ux et par les stratagèmes dont il use pour s’assurer s’il est trompé. Racine a donné de bien bons exemples ; cette fois c’est
sublimes, est-il une œuvre froide. Trois rôles d’homme seulement dans Racine sont de la force de ses plus beaux rôles de femme
comme le portrait, et qu’il n’en soit pas la copie. Ce tour de force, Racine l’a exécuté en créant le caractère de Néron. Néro
plus vraisemblable. C’est là peut-être la création la plus hardie de Racine . La tragédie, d’ordinaire, prend les héros tout f
our, en quelques heures, dans une action qui ne souffre pas de délai, Racine a marqué tous les pas de Néron dans la carrière d
le poussera au parricide. Acomat et Joad sont tout de l’invention de Racine . Pour les personnages d’invention, nous voulons q
é passionnée pour le pupille. Néron est un personnage historique dont Racine a fait une création ; Acomat, Joad, sont des créa
arès, Mathan, Abner. Un souffle de vie immortelle a passé de l’âme de Racine dans chacun de ces personnages. Sous le héros de
neille, sa passion au devoir filial ? § IX. Quelle idée se faisait Racine d’une tragédie parfaite. — De la simplicité d’act
aractères et sont l’effet, souvent artificiel, d’une action complexe. Racine , venu à une époque où les modes d’Espagne perdaie
t des situations, c’est la vérité pour tous, du consentement de tous. Racine reconnut dès l’abord dans cette simplicité d’acti
e simple et profond génie des anciens avait vu dans la vie, et ce que Racine a imité d’eux, comme on imite la vérité, en la tr
te qui passe pour avoir donné le plus de soin aux vers. Que penserait Racine , lui qui ne se souciait que de l’invention, de to
récompensât chacun selon ses actes, voilà où portait tout l’effort de Racine . C’est le travail de l’architecte qui dessine et
ui de l’ouvrier qui le bâtit. En louant les vers dans les ouvrages de Racine , on loue ce qu’il en estimait le moins. Pour le j
t comme la plus solide partie. Alors seulement on connaît le génie de Racine , et l’on s’étonne plus de la force de ses plans q
, et que ce simple canevas me donnait une plus haute idée du génie de Racine que toutes les splendeurs de ses vers ? Est-ce à
 ; et, quand il s’y soustrait, il s’excuse par ses bonnes intentions. Racine ne parle nulle part des trois unités. Il ne les p
sais quelle règle ? Je vous le donne à deviner : c’est Mélite ! Plus Racine produit, plus il se rapproche de l’idéal de l’art
Athalie est une de ces tragédies toutes faites, comme les cherchait Racine . Il n’a rien eu à imaginer, et le peu qu’il y a m
ements de l’Histoire sainte une tragédie aux conditions où la voulait Racine , avec toutes les vraisemblances qui font d’une fa
e, le spectateur voit se réaliser ses pressentiments. C’est ainsi que Racine , en rapprochant de plus en plus l’art de la réali
rons-nous A l’ombre salutaire Du redoutable sanctuaire. Voilà ce que Racine appelait modestement se conformer au goût des anc
t eu la gloire d’inventer. Pour la rendre plus sensible dans Athalie, Racine se passa d’incidents, d’épisodes, de monologues,
’est dupe ni de son ambition ni de ses remords ? Enfin, il semble que Racine , en se passant d’amour dans Athalie, ait voulu ti
u lieu où se passe la scène, ajoute à la vraisemblance ; voilà ce que Racine a fait pour le spectateur38. Quant au lecteur la
l reçoit par l’oreille de l’âme l’harmonie de leurs strophes divines. Racine a-t-il donc pensé à ceux que la maladie, l’éloign
it purifié, calme les douleurs de l’âme39 ! § XII. De la langue de Racine , et de quelques illusions auxquelles donne lieu l
. L’admiration n’a rien laissé à dire d’essentiel sur la langue de Racine . La variété de ce style, qui en est la qualité la
se que la conformité du langage dramatique avec la vie ? La langue de Racine est celle de ses personnages. Il l’a tirée du fon
ui est hors de pair dans les endroits de force, rendait injustes pour Racine . Je les compare à ceux qu’un goût opposé, et égal
uelque chose à perfectionner, et de n’être pas à la fois Corneille et Racine . Mais, si c’est faire du tort à Racine que de lui
tre pas à la fois Corneille et Racine. Mais, si c’est faire du tort à Racine que de lui préférer la force de Corneille, on lui
rement en vers, au temps de Corneille, c’était inventer ; au temps de Racine , c’était suivre. Croire qu’on le met à son rang q
, de Phèdre, d’Hermione ? J’ai peur qu’on n’accorde si libéralement à Racine le privilège d’une qualité dominante, que pour lu
une qualité dominante, que pour lui refuser les autres. L’harmonie de Racine , pas plus que la douceur de Virgile, n’amollit l’
our un exemple bien frappant. Si le récit peut en être à la gloire de Racine , on me pardonnera de citer une anecdote personnel
r les auteurs alors à la mode, on en vint au dix-septième siècle et à Racine . On l’admirait beaucoup ; mais on admirait davant
, parmi tout ce qu’on voulut bien écouter de l’apologie que je fis de Racine , j’insistai sur ce qu’il y avait d’applications à
aissaient fort goûtées, et j’étais heureux de pouvoir faire honneur à Racine d’un silence que n’interrompait aucune remarque.
êt de Néron plus que ne veut Agrippine. » Je fus fâché d’avoir admiré Racine si mal à propos ; mais je retins cette preuve en
8 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441
ature avec les mœurs de la cour en 1677 et 1678. — Boileau en 1677. —  Racine . — Incidents relatifs à Phèdre. — Méprise des écr
e l’assertion que madame de Sévigné protégeait Pradon et n’aimait pas Racine . — Relations de madame de Sévigné avec Molière, L
 Relations de madame de Sévigné avec Molière, La Fontaine, Boileau et Racine . L’ordre des temps exige que nous examinions ic
é produisit sur les trois poêles qui survécurent à Molière : Boileau, Racine et La Fontaine. La mort de Molière n’avait pas se
ontre une autre dame, qu’il soupçonnait d’avoir protégé Pradon contre Racine . Dans cette année 1677, il publia son épître à Ra
é Pradon contre Racine. Dans cette année 1677, il publia son épître à Racine  ; là il marqua fortement le désir de se concilier
ne prend pas sur ce ton les opinions du duc de Montausier. Il écrit à Racine les vers suivants : Et qu’importe à nos vers que
j’offre mes écrits. Boileau, à dater de 1677, époque de son épître à Racine , jusqu’en 1693, temps où parut la satire des Femm
suivi deux tyrans : En vain bruit et l’amour ont partagé mes ans… » Racine , homme plus grave, caractère plus élevé que ses t
aux Romains, il cessa de danser dans les ballets de sa cour, et fit Racine gentilhomme de sa chambre. Il lui donna une charg
i donna une charge de trésorier de France, après Mithridate. En 1675, Racine fit Iphigénie ; le roi le nomma historiographe de
née, à chacun 3 000 fr. de pension. Depuis cette année jusqu’en 1677, Racine ne publia aucun ouvrage, non plus que Boileau. En
rs plein de mépris pour tout ce qui lui rappelait Mazarin, protégeait Racine . Le duc de Nevers avait accueilli dans sa maison
olumes de lettres, pourtant très familières, de madame de Sévigné128. Racine ou Boileau parodièrent ce sonnet contre le duc de
qu’il ne s’y déclarât pas deux partis, l’un pour Pradon, l’autre pour Racine . Aussi cela arriva-t-il. Aujourd’hui des écrivain
it au lit une vie malade et sans espérance ; si, qu’elle était morte. Racine ne peut donc avoir eu à se plaindre des intrigues
assertion qu’on ne connaît d’écrits, où Boileau ait pris à défense de Racine contre Pradon, que son épitre à Racine, qui, comm
Boileau ait pris à défense de Racine contre Pradon, que son épitre à Racine , qui, comme je l’ai dit, parut en 1677 dans la mê
es femmes, dont j’ai parlé aussi, et qui est de 1693. Dans l’épitre à Racine , il se demande : Et qui, voyant un jour la doule
e de Pradon, étaient toutes du parti du prince de Condé protecteur de Racine et de Boileau, contre les Nevers et les Mancini p
n lui a persuadé qu’elle ajouterait par son sonnet à l’humiliation de Racine . Enfin le poète suppose à sa précieuse une docte
ssertion. Mais enfin je me soumets. Un de ces biographes, qui mettent Racine aux prises avec l’hôtel de Rambouillet, nous assu
ame de Sévigné était de la coterie qui soutenait Pradon et dépréciait Racine , de sorte que ce pourrait bien être d’elle que Bo
’il a trouvés établis sur l’opinion de madame de Sévigné à l’égard de Racine . Si l’on en croit La Harpe, qui se fonde sur l’au
qui se fonde sur l’autorité de Voltaire, madame de Sévigné a dit que Racine passerait comme le café. Non seulement madame de
t imputé de l’avoir faite. Voltaire dit seulement : Elle croyait que Racine passerait comme le café 131. Ce n’était là qu’un
lettres de madame de Sévigné où elle met en parallèle Corneille avec Racine , et peut-être encore sur une autre lettre où elle
autre lettre où elle s’exprime peu favorablement sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiographes de Fra
es madame de Sévigné marque une préférence décidée pour Corneille sur Racine  ; mais celait à une époque où celui-ci n’avait pa
s où madame de Sévigné parle du déclin de Corneille et des progrès de Racine . Il avait été frappé du plaisir qu’elle avoue avo
lle dit de Bajazet : La pièce m’a paru belle ; Bajazet est beau, mais Racine n’ira pas plus loin qu’Andromaque. Il n’avait pa
d’Esther, ni remarqué ce sentiment profond des beautés nouvelles que Racine avait puisées dans l’histoire sainte, ni le press
re encore plus parfaite, pressentiment qui fut réalisé par Athalie. «  Racine  », disait-elle, « aura peine à faire jamais quelq
quoique la lecture fasse regretter quelques approbations excessives). Racine a pourtant bien de l’esprit, il faut espérer. »
’un genre n’était pas l’aversion de l’autre. Combien de gens ont aimé Racine et Corneille ! Combien d’esprits du premier ordre
fond, madame de Sévigné était née pour aimer Corneille et pour aimer Racine  ; pour aimer Racine et ; pour aimer Corneille. El
igné était née pour aimer Corneille et pour aimer Racine ; pour aimer Racine et ; pour aimer Corneille. Elle est transportée p
em péchait de se laisser aller au pathétique des premiers ouvrages de Racine , excepté à celui d’Andromaque. L’actrice qui exce
e Sévigné, dont elle dérangeait la fortune, en donnant des soupers où Racine et Boileau se trouvaient. Madame de Sévigné trouv
ans le principe auquel elle attribuait une grande partie du talent de Racine , « Il ne travaille pas, disait-elle, pour les siè
lle qui disposait mal madame de Sévigné pour les premiers ouvrages de Racine  ; Andromaque fut la première de ses pièces qu’ell
ustre, préventions qui n’ont pas été jusqu’à méconnaître le mérite de Racine et à lui préférer Pradon, tenaient à un principe
ame de Sévigné, capable d’écrire et qui a écrit des phrases dignes de Racine par leur tendresse et leur pathétique, était assu
imée dans une lettre confidentielle à son cousin sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiens, Voltaire é
ns, Voltaire était plus capable que personne den sentir la justesse ; Racine et Boileau eux-mêmes, en mettant la main sur la c
finit avec beaucoup de raison par ces mots : Combien de pauvretés ! Racine et Boileau ont toujours ignoré cette anecdote. Ma
érité historique de montrer, non que Molière, La Fontaine, Boileau et Racine affectionnaient mesdames de Sévigné, de La Fayett
9 (1772) Éloge de Racine pp. -
Éloge de Racine Quand Sophocle produisait sur la scène ces ch
endus à l’état dans les places et les professions les plus éminentes. Racine , Boileau, Molière, pouvaient se glorifier, avec r
loge, que sans doute elle n’aurait pas oublié. Tel est celui du grand Racine , de l’écrivain le plus parfait qu’aient produit t
es siècles dans le plus difficile et le plus beau de tous les arts. ô Racine  ! Il y a long-temps que ton éloge était dans mon
si jamais cette vérité fut incontestable, c’est surtout à l’égard de Racine . Il ne fut pas apprécié par son siècle, et il n’y
spécieuse, sur laquelle s’appuient d’abord ceux qui veulent déprécier Racine , c’est qu’il a été créé par Corneille. Pour mieux
emontons à l’origine de la tragédie, et voyons ce qu’elle était avant Racine , et ce qu’elle a été dans ses mains. Ce serait sa
s ces considérations, on peut conclure que l’art des Corneille et des Racine devait être plus étendu, plus varié et plus diffi
ère pour modèle, fit de la tragédie une école d’héroïsme et de vertu. Racine , plus profond dans la connaissance de l’art, s’ou
pouvoir jamais être le détracteur d’un grand homme, oserais-je louer Racine  ? Corneille, s’élevant tout à coup au dessus des
vraiment tragiques qui étincelèrent dans le premier chef-d’oeuvre de Racine , dans Andromaque , n’est-il pas une véritable cr
de Racine, dans Andromaque , n’est-il pas une véritable création ! ô Racine  ! Un homme tel que toi ne pouvait être formé que
uvant pas dans ses premiers ouvrages l’aliment que cherchait son ame, Racine s’interrogea dans le silence de la réflexion. Il
rçut que c’était là des beautés absolument neuves ; mais Corneille et Racine n’en avoient pas encore appris assez à la nation
our qu’elle pût saisir tout ce qu’un pareil ouvrage avait d’étonnant. Racine était dès lors trop au dessus de son siècle et de
e et de réflexions, nous sentons aujourd’hui quel homme ce serait que Racine , quand même il n’aurait fait qu’ Andromaque . Cet
fonde, ce mérite de la difficulté vaincue, où se trouvaient-ils avant Racine  ? Héraclius et Rodogune sont les pièces de C
e l’intrigue. Avouons que ce ne sont pas là des modèles ; avouons que Racine a donné ce modèle qui n’existait pas avant lui ;
, les événemens toujours fondés sur les caractères ; et convenons que Racine est le premier qui ait su assembler avec tant d’a
ité soutenue qui fonde l’illusion du spectateur, qui l’avait appris à Racine  ? Est-ce Corneille, qui pèche à tout moment contr
e ? Non sans doute, ce n’était pas dans les ouvrages de Corneille que Racine avait étudié les convenances. Un esprit juste, et
uménide. Mais Hermione ! Ah ! C’est ici la plus étonnante création de Racine . C’est ici le triomphe d’un art sublime et nouvea
ui ressemble même de loin à cet admirable rôle ? Où avoit-on vu avant Racine ce développement vaste et profond des replis du c
at d’une connaissance approfondie des révolutions du coeur humain. Où Racine avait-il pris tant de beautés si étonnantes et d’
a vengeance. Mais les combats du coeur et les orages des passions, où Racine les avait-il trouvés ? Dans la nature et dans lui
doute assez des siens. Ne cherchons point dans Corneille le germe de Racine  : il n’y est point. Je m’attends à tout ce qu’on
ttends à tout ce qu’on pourra dire. Je sais qu’on dira que l’éloge de Racine ne devait point être la satire de Corneille. Non
e, la vérité est-elle une satire ? Mais pour faire sentir tout ce que Racine n’a dû qu’à lui-même, et tout ce que nous ne devo
e que Racine n’a dû qu’à lui-même, et tout ce que nous ne devons qu’à Racine , ne suis-je pas forcé de rappeler tout ce qui a m
dans l’ame. C’est cette dernière qualité qui paraît prédominante dans Racine , et qui caractérise son talent. C’est chez lui qu
e premier fondement de sa réputation, il l’avait pris aux espagnols. Racine n’avait pris Andromaque à personne ; et quand i
la dernière espèce de création qui caractérise le talent original de Racine , et dont Andromaque fut encore l’époque ; à cel
c’est par les nuances qu’on excelle dans tous les arts d’imitation. Racine eut le premier la science du mot propre, sans leq
ar le bon goût. Rien ne serait si difficile que de refaire un vers de Racine . Nul n’a enrichi notre langue d’un plus grand nom
exible, moins poétique et moins harmonieuse, on croira volontiers que Racine est celui de tous les hommes à qui la nature avai
rait pas Corneille, et qui étaient bien résolus à ne pas souffrir que Racine osât les démentir. Ajoutez à tous ces intérêts qu
e qu’il faut juger. Voilà quels étaient les obstacles qui attendaient Racine après Andromaque  ; et quand Britannicus parut
et profonde, une exécution sûre et sans aucune tache. Les ennemis de Racine , pour se consoler du succès d’ Andromaque , avaie
’un maître. C’est une des productions les plus frappantes du génie de Racine , et une de celles qui prouvent que ce grand homme
l a pu établir ? Cette recherche n’est point étrangère à la gloire de Racine , ni aux objets qui doivent nous occuper dans son
ceux qui répètent, sans connaissance et sans réflexion, que le ton de Racine est toujours le même ; que tous ses sujets ont le
pourra décider dans laquelle de ces deux compositions si différentes Racine est le plus admirable ? Comment peut-on sans inju
onnées. Mais que l’amour de Bérénice est loin de l’amour d’Hermione ! Racine avait déployé dans celle-ci tout ce que la passio
s Bérénice il fait pleurer. Est-ce là se ressembler ? Oui sans doute, Racine a dans toutes ses tragédies un trait de ressembla
moire à côté des héros de ce siècle fameux, combien vous deviez aimer Racine  ! Combien vous deviez chérir l’écrivain qui parai
s, qui avez un besoin continuel d’émotion et d’attendrissement, c’est Racine qui est votre poëte, et qui le sera toujours : c’
souvenir qu’il existe une autre Bérénice que celle de l’inimitable Racine . Que ne puis-je le faire oublier ? Mettre ici les
parut dans l’Olympe, ayant dépouillé tout ce qu’il avait de mortel. Racine avait lutté dans Bérénice contre un sujet qu’il
verser : voilà le tableau absolument neuf qui s’offrait au pinceau de Racine , à ce même pinceau qui avait si supérieurement cr
ol plus haut et plus hardi ; quoi qu’il en soit, depuis Andromaque , Racine , offrant dans chacun de ses drames une création n
t l’on vit éclore successivement deux chefs-d’oeuvre, qui, en élevant Racine au dessus de lui-même, devaient achever sa gloire
as qu’on se souvienne que pendant un moment Pradon parut triompher de Racine  ? Ce moment fut court ; mais qu’il dut être cruel
roche d’être resté au dessous de tes destinées. Mais serait-ce donc à Racine qu’il faut adresser des reproches ? N’est-ce pas
oilà ce qu’a fait l’envie ; et on l’encourage ! Qui retirera le grand Racine de l’oisiveté où il s’endort ? Qui lui fera repre
connue ? Non, c’est pour complaire à celle qui a fondé Saint-Cyr, que Racine va couronner ses travaux par l’ouvrage le plus pa
ler d’ Athalie  : car je ne dis rien d’ Esther , dont le sujet trompa Racine et fit illusion à la cour, mais que la postérité,
plus. Il y a quarante ans que le successeur et le véritable rival de Racine a nommé Athalie le chef-d’oeuvre de la scène. Q
exemple de Sophocle qui se montra dans les choeurs l’égal de Pindare, Racine passe avec tant de facilité et de bonheur à un ge
les yeux de l’envie, attirèrent ceux d’un roi qui ne la croyait pas. Racine reçut de Louis XIV et de son digne ministre Colbe
et la moindre des récompenses ; et tant d’avantages devaient consoler Racine , si quelque chose peut consoler un écrivain du ma
uable dans un sujet, que c’était le monarque qui avait tort. L’ame de Racine était douce et tendre comme ses écrits, ouverte e
parallèle est si fécond, que peut-être l’attend-on du panégyriste de Racine . Mais si je n’avais pas mis le lecteur à portée d
dut avoir pour lui la voix de son siècle dont il était le créateur ; Racine doit avoir celle de la postérité dont il est à ja
titans audacieux qui tombent sous les montagnes qu’ils ont entassées. Racine me paraît le véritable Prométhée qui a ravi le fe
existe-t-il une secte de littérateurs qui font profession de regarder Racine comme un écrivain élégant, mais non pas comme un
récieux. Ses défauts les rapprochent de lui : par où se rapprocher de Racine  ? Quand on a lu une belle page de Corneille, la p
de Corneille, la page suivante peut consoler : comment se consoler de Racine  ? Comment pardonner cette désespérante perfection
s ! Ne vous opposez point à votre gloire, en vous opposant à celle de Racine . L’éloge de ce grand homme doit vous être cher, e
ces législateurs enthousiastes : opposez-leur toujours les anciens et Racine  : opposez-leur ce grand axiome de son digne ami,
us les yeux des exemples de ce beau et de ce vrai, relisez sans cesse Racine . Hélas ! La colonne de ce siècle, celle sur laque
oujours résister aux années ; celui qui pendant quarante ans rendit à Racine une si éclatante justice, parce qu’il était le se
, ce grand tragique qui à ce titre sera seul mis dans la balance avec Racine , et que tant de titres de gloire, que lui seul a
eur, et qui n’a dû qu’à ses longues années cet avantage que n’eut pas Racine , de se voir enfin à son rang ; Voltaire préside
n trophée à sa gloire : faites plus, élevez à ses côtés le trophée de Racine . Réunissez dans les mêmes honneurs ces deux homme
10 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348
Racine , et Pradon. Que le public est souvent injuste &
veur de quelques clefs de meute, que Pradon eut la gloire de balancer Racine , & même de paroître quelque temps avec plus d
tesse m’excusera, c’est que je ne sçais pas la chronologie. Quant à Racine , voici de nouvelles particularités sur sa personn
oit encore l’habit ecclésiastique. Dans le privilège de l’Andromaque, Racine est intitulé, prieur de l’Epinai. Sa réputation s
e voir. Nicole écrivit contre lui, le traita d’empoisonneur des ames. Racine se défendit, & tâcha de ridiculiser, dans une
, qui faisoit tant d’honneur à ses maîtres, réjouissoit les jésuites. Racine en eut du scrupule : il s’en ouvrit à Despréaux,
noblesse poëtique, Il fit un long dénombrement. Mais ne considérons Racine que par les endroits qui l’immortalisent. Voyons,
celui de la fameuse scène d’Agrippine & de Néron ! On reproche à Racine une continuelle uniformité dans l’ordonnance, dan
llon, & le duc de Nevers, qui trouvoient misérables les pièces de Racine . Saint Evremond mettoit Andromaque & Britanni
le stile épistolaire & pour conter agréablement, dit toujours que Racine n’ ira pas loin  : c’est qu’elle le desiroit, ain
à la honte des talens & de la raison humaine, fut très-nombreux. Racine redoutoit cette faction. Il fit longtemps mystère
xécuta. En moins de trois mois sa pièce fut achevée. On joua celle de Racine sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, le premie
ond d’intérêt, de sentiment & de pensées. Chez Pradon, comme chez Racine , Phédre est amoureuse d’Hyppolite. Thésée est abs
une Phédre parfaite, il falloit le plan de Pradon, & les vers de Racine . C’est lorsque ces deux auteurs se rencontrent le
 ; & l’autre, n’est qu’un barbouilleur. On n’est point étonné que Racine ait mis deux ans pour écrire une pièce où il s’es
ssi négligée, & qu’elle ait eu le moindre partisan après celle de Racine . En vain, quelques esprits sans prévention, &
rièrent à l’injustice. En vain, au plus fort de l’orage, élevé contre Racine , son ami Despréaux fit tout ce qu’il put, en géné
eur du poëte qu’il admiroit : lorsque je voulois, disoit-il, défendre Racine contre Pradon, des favoris de Plutus me fermoient
qu’elle verroit. On cherchoit partout à deviner l’auteur. Les amis de Racine les attribuèrent au duc de Nevers, & parodièr
c, dont on a des vers fort agréables, qu’il la rendoit peu lui-même à Racine , dont il n’estimoit point les ouvrages. Mais, dan
Il ne douta point que cette attrocité ne vint de Despréaux & de Racine . Dans son premier transport, il parla de les fair
ment en avoir, sans le prince de Condé, fils du grand Condé, qui prit Racine & Despréaux sous sa protection, leur offrit u
s plus beaux morceaux de le Sueur. L’esprit de cabale, acharné contre Racine , le persécuta jusqu’à la mort. C’est ce même espr
nt Etienne-du-Mont, & placé à côté de la tombe de Pascal. Lorsque Racine fit voir à Corneille sa tragédie d’Alexandre, Cor
l’eût peut-être également immortalisé, à juger du moins par celle que Racine avoit faite de Port-royal & dont la seconde p
11 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23
1. Racine , [Jean] de l’Académie Françoise, né à la Ferté-Mi
, qui, comme un souffle impétueux, avoit tout fait plier devant lui ; Racine ne craignit pas de paroître sur la Scène, &,
s mouvemens sur la nécessité d’agir ; c’est par-là principalement que Racine s’est distingué des autres Tragiques. S’ensuit-il
s l’avoient rejetée, comme indigne de la majesté de Melpomene ; & Racine en a fait le principal ressort de ses Pieces : ce
ources de son génie, pour tout rappeler aux vrais principes. Celui de Racine étoit assez riche pour plaire, & intéresser,
u niveau des hommes ordinaires. Thésée dans Corneille, Alexandre dans Racine , Philoctete dans M. de Voltaire, révoltent plus q
à des intrigues romanesques qui dégradent le Cothurne. Qui doute que Racine ne fût encore plus admirable, si ses Pieces étoie
t du Duc de Bourgogne, que Corneille étoit plus homme de génie, & Racine plus homme d’esprit, « Un Homme de génie, ajoute
avec le secours de l’imitation, maître des richesses d’autrui. Voilà Racine , qui, venant après Sophocle, Euripide, Corneille,
ans ses Tragédies, à prendre le mot de Poëte dans le sens d’Horace *. Racine a réussi dans la Tragédie, la Comédie, l’Ode, l’E
and il est dans un corps bien sain, plus il s’exerce, moins il s’use. Racine n’a point d’inégalité marquée, & la derniere
derniere de ses Pieces, Athalie, est son chef-d’œuvre. On me dira que Racine n’est point parvenu, comme Corneille, jusqu’à une
mais que conclure de là contre ma derniere observation ? Car l’âge où Racine produisit Athalie, répond précisément à l’âge où
r conséquent la vigueur d’esprit subsistoit encore toute entiere dans Racine , quand l’activité du génie commençoit à decliner
ce que j’ai dit, il ne s’ensuit pas que Corneille manque d’esprit, ou Racine de génie : ce sont des qualités inséparables dans
utre dans celui-là. Or il s’agissoit de savoir par où Corneille & Racine devoient être caractérisés ; & après avoir vu
ile ; Sophocle *, d’Euripide ; Démosthene, de Cicéron ; Corneille, de Racine  ; Bourdaloue, de Massillon, &c. On pourroit f
e & le moëlleux, après le vigoureux & le sublime. Le génie de Racine a cela de particulier, qu’il savoit se plier à to
ent d’adoucir ses mécontentemens ; &, par l’entremise de Boileau, Racine supprima une troisieme Lettre qu’il se proposoit
employé son crédit à lui fournir les moyens de développer son génie. Racine , encore jeune & inconnu, avoit fait une Ode s
lyrique, il voulut en connoître l’Auteur. Dès ce moment, il offrit à Racine ses conseils, ses services, & parla si avanta
seroit très-utile pour les jeunes gens de profiter. Par quels moyens Racine devint-il un si excellent Poëte ? Il ne dut ses p
rem. *. Ces deux Poëtes étoient contemporains, comme Corneille & Racine l’ont été parmi nous ; mais Sophocle avoit fait r
12 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »
II Racine fut dramatique sans doute, mais il le fut dans un
j’ai hasardé la mienne ; elle n’a rien d’irrévérent pour le génie de Racine . M. Étienne, dans son discours de réception à l’A
s grand maître de notre scène. Or, est-ce davantage vouloir renverser Racine que de déclarer qu’on préfère chez lui la poésie
e qui nous a surtout confirmé dans notre opinion, c’est le silence de Racine et la disposition d’esprit qu’il marqua durant le
de retraite sont oubliés. Qu’on se figure, par exemple, à la place de Racine , au sein du même loisir, quelqu’un de ces génies
et ses drapeaux déchirés. Voilà les poëtes dramatiques. Dirai-je que Racine ne leur ressembla jamais dans sa retraite ; qu’il
’air. » On a besoin de croire, pour excuser ce ton de sécheresse, que Racine voulait faire indirectement la leçon à son fils,
rs, qui, pour être romantique, à ce qu’on dit, n’en garde pas moins à Racine un respect profond et un sincère amour, a essayé
ettre en lumière notre point de vue critique. LES LARMES DE RACINE. Racine , qui veut pleurer, viendra à la profession de la
iments exprimés dans cette pièce ne furent point étrangers à l’âme de Racine . Dans un très-beau cantique sur la Charité, imité
objecte que cette théorie conjecturale serait admissible peut-être si Racine n’avait pas fait Athalie, mais qu’Athalie seule r
mne, et qu’à mon gré cette magnifique tragédie atteste seulement chez Racine des qualités fortes et puissantes qui couronnaien
ement sa tendresse habituelle. L’examen un peu approfondi du style de Racine nous ramènera involontairement aux mêmes conclusi
nde en traits pareils ; les tragiques grecs en offriraient également. Racine n’en a jamais. Le style de Racine se présente, dè
ues grecs en offriraient également. Racine n’en a jamais. Le style de Racine se présente, dès l’abord, sous une teinte assez u
étails qui nous ramènent à l’aspect humain de cette vie. La poésie de Racine élude les détails, les dédaigne, et quand elle vo
-vizir ! — Monime a voulu s’étrangler avec son bandeau, ou, comme dit Racine , faire un affreux lien d’un sacré diadème ; elle
le petit nombre de vers qu’il croit entachés de prosaïsme. Au reste, Racine a tellement pris garde à ce genre de reproche, qu
iseaux, ni le bruit de la mer ; le silence règne sur l’Euripe. » Dans Racine au contraire, Arcas prend les devants en poésie,
e rompre, jeter à terre ses tablettes et verser un torrent de larmes. Racine fils avoue avec candeur qu’on peut regretter dans
es choses de la vie par leur nom29. Le procédé continu d’analyse dont Racine fait usage, l’élégance merveilleuse dont il revêt
é saisissante et sublime, l’aurait vainement essayé pour les héros de Racine  ; il eût même été coupable de briser la déclamati
des personnages ? Loin de notre pensée un tel blasphème ! Le style de Racine convient à ravir au genre de drame qu’il exprime,
fond et serré ; on ne peut plus en détacher ses yeux. C’est le cas de Racine lorsqu’on vient à lui en quittant Molière ou Shak
ive au langage de chacun ; on saura avec précision jusqu’à quel point Racine est dramatique, et dans quel sens il ne l’est pas
quel point Racine est dramatique, et dans quel sens il ne l’est pas. Racine a fait les Plaideurs ; et, dans cette admirable f
. — C’est que, sans doute, dans la tragédie telle qu’il la concevait, Racine n’avait nullement besoin de ce franc et libre lan
es que combine à son aise la critique après deux siècles. Du temps de Racine , Fénelon, son ami, son admirateur, et qui semble
e plus d’un esprit délicat, de plus d’un académicien de son temps, et Racine lui-même se serait probablement entendu avec lui
, irréprochable, et tout l’éloge qu’on a coutume de faire du style de Racine en général doit s’appliquer sans réserve à sa dic
leur correspondance. En se tenant à un vocabulaire un peu restreint, Racine a multiplié les combinaisons et les ressources. O
dit pour dernier mot, il y aurait injustice, ce me semble, à traiter Racine autrement que tous les vrais poëtes de génie, à l
yons faire preuve d’un respect mieux entendu en déclarant le style de Racine , comme celui de La Fontaine et de Bossuet, digne
approprié à un genre de tragédie qui n’est plus. Janvier 1830 26. Racine se trouvait précisément dans l’église du monastèr
et de ses joies comme chrétien (Fauriel ; Vie de Lope de Vega). Mais Racine ne put que pleurer. 29. Euripide d’ailleurs ne s
13 (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »
Les cinq derniers mois de la vie de Racine . (suite et fin.) Lundi 23 avril 1866. Il y a c
t fin.) Lundi 23 avril 1866. Il y a croyance et croyance. Celle de Racine , je l’ai dit, et de tout ce qui l’environnait éta
seur. Dans une lettre de M. Vuillart du 13 décembre 1698, je lis : «  M. Racine me dit le dernier jour qu’il avait appris à l’arc
de tout, et grande exactitude pour l’authenticité y est observée. » Racine acceptait et rapportait ces faits favorables aux
nissait par un mot presque rassurant : « Ce mercredi 8 avril 1699. —  M. Racine a toujours de la fièvre ; elle est petite à la vé
le fidèle M. Vuillart : « Ce mardi, 21 avril. — C’est du cabinet de M. Racine que j’ai l’honneur d’accuser la réception de votr
t : « Ce dimanche de Quasimodo, 26 avril. — Enfin voilà mon cher ami M. Racine au lieu du repos qu’il a choisi. Je crois avoir e
ait au reste voir un homme plus universellement regretté que ne l’est M. Racine . Les Grands qui étaient tous les jours chez lui d
» Et dans un post-scriptum, M. Vuillart, revenant sur les paroles de Racine qu’il a rapportées, en assure l’exactitude : « J
que je crois qu’ils n’en sortiront jamais. » Le testament publié par Racine fils confirme la fidélité de cette relation de M.
ir cet ordinaire (car j’ai affaire à sortir demain dès le matin), que M. Racine le fils a été très-bien reçu du roi, mais que M. 
de lui dire : « Nous avons bien perdu tous deux en perdant le pauvre Racine . » — « C’était un vrai honnête homme, répliqua M.
M. Despréaux n’avait paru à la Cour à cause de sa surdité, et c’était M. Racine qui le déchargeait et se chargeait de tout pour l
iothèque. Toujours est-il qu’il eut, sans plus tarder, le fauteuil de Racine à l’Académie française, et sa réception donna lie
 J’ai de petits paralipomènes à vous faire, monsieur, sur le sujet de M. Racine  : je les tire d’une lettre que m’a écrite une per
s. » Dans cette même lettre, les bontés de Louis XIV pour la famille Racine nous sont confirmées par le menu : « Depuis quel
ui n’est certes pas sans prix sur les cinq derniers mois de la vie de Racine . Il ressort surabondamment de tous ces témoignage
vait plus rien du poëte, presque plus rien de l’homme de lettres dans Racine mourant : le chrétien seul, et le chrétien selon
émie, avait justifié ce choix par un fort bon discours, — un éloge de Racine fort délicat et fort poli. Il avait été reçu par
iemment à une convenance. Il affecta, dans un discours tout rempli de Racine et des mérites du nouvel académicien, de ne souff
a fait le jour de sa réception à l’Académie française en la place de M. Racine est très-beau… La réponse du directeur de l’Acadé
s finances de La Rochelle, est ce directeur. Il parle dignement et de M. Racine et de M. de Valincour, son successeur non-seuleme
rt à lui-même sur pareil cas qu’on a sujet de croire que l’aurait été M. Racine . M. Despréaux est droit d’esprit et de cœur, plei
le vis, et peut-être plus encore les prières de son incomparable ami M. Racine  ; car, comme il avait le cœur fort pénitent depui
confiance ! On ose à peine se permettre un sourire. L’intercession de Racine , apparemment, servit de peu. Ce qu’il y a de bien
s Œuvres de Boileau, parce qu’elle est faible et assez peu piquante : Racine , en sa saison profane, l’eût faite plus méchante.
i finit cette petite guerre, peu digne des funérailles littéraires de Racine . Quant à ce qui est de cette différence d’humeur
e se déguise ou elle se trahit. Il était assez naturel, en effet, que Racine sensible, tendre, ouvert aux passions, timide en
davantage lui-même jusqu’à la fin ; il était une nature plus fixe que Racine . On ne saurait se le dissimuler, en effet, il y a
fet, il y avait quelque faiblesse de caractère ou de tempérament dans Racine . Le chrétien étant donné, cette faiblesse de sa p
on parti et avait quitté Versailles pour n’y plus remettre les pieds. Racine ne put jamais s’y décider ; il se donnait pour ex
ois être honteux de n’avoir pas, à mon âge, le courage de l’imiter. » Racine était de cette famille d’esprits distingués et de
rait, et cette simplicité, cette vertu, cette prud’homie touchante de Racine , couronnée d’une belle et douce mort, est-ce donc
. Eustace, qu’il n’y ait là une légère pointe, une allusion au nom de Racine . 109. M. Boileau, chanoine de la Sainte-Chapelle
14 (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80
XIIIe entretien. Racine . — Athalie I Nous avons dit, en commença
ilà la vérité. Jamais ce mot ne fut plus visiblement vérifié que dans Racine et dans les cinq ou six grands poètes ou grands é
sez ; elle était devenue honneur selon le monde. Un mot historique de Racine dans une de ses lettres à madame de Maintenon car
Quels plus riches matériaux de langue un grand poète éclectique comme Racine pouvait-il trouver sous la main pour construire à
coïncidence de bonnes fortunes littéraires qui vit et qui fit naître Racine , c’est-à-dire la perfection incarnée de la langue
ec, du latin, de l’hébreu, de l’italien et surtout de l’espagnol, que Racine a su, avec un art sévère, corriger et exclure de
mme dans Molière, la langue poétique moderne s’était faite homme dans Racine . Athalie allait tomber de son génie, comme le fru
une saison de choix. V Nous ne voulons pas écrire ici la vie de Racine , malgré la corrélation intime qui, pour le regard
leur science et pour leur persécution. La famille maternelle du jeune Racine fut particulièrement édifiée de la piété de ces s
encore une fois calmée devant la résignation de ces pieux solitaires. Racine y acheva sous eux ses études d’antiquité et de th
de ses maîtres. L’étude attentive de ces premières poésies révèle le Racine futur tout entier, un fils de l’antiquité, non un
elle et suprême du beau, celle de Phidias, celle de Raphaël, celle de Racine  ? Passons : VIII Le roi et la cour avaient
op d’attrait pour être innocente. Ils se hâtèrent d’éloigner le jeune Racine de la scène de ses premiers succès, de peur qu’il
gner un à son neveu aussitôt que ce neveu serait entré dans l’Église. Racine se prêta pendant quelque temps, en apparence, à l
de Molière, génie jusque-là inconnu et avili par la mauvaise fortune. Racine se fit recommander à lui. Molière, incapable de j
eune protégé, l’estima assez pour y faire de sa main des corrections. Racine devint, par Molière, le disciple favori et l’ami
cousus d’Eschyle, d’Euripide et de Sénèque, qui avaient traité avant Racine le même sujet, ne fut excusée qu’à cause des beau
ant ses faibles muscles pour rappeler l’hercule du théâtre. Le nom de Racine se répandit par ce premier essai : cependant rien
l était né au poète vieilli du Cid. IX L’année suivante, 1665, Racine donna au théâtre la tragédie d’Alexandre le Grand
était loin de mériter par lui-même. Tout le génie grec et tragique de Racine n’éclata dans sa plénitude que dans Andromaque. L
rent l’occasion de ses dernières et de ses meilleures œuvres. X Racine , il faut le dire, puisque c’est la vérité de son
ître souverain de l’art à un jeune homme, avait irrité et comme défié Racine . Il avait eu le tort de vouloir éclipser, en l’im
orneille cependant avait raison selon nous ; et en assignant au jeune Racine le rôle de poète épique, il ne lui assignait cert
r, non pas en génie, mais en genre et en charme au poète de théâtre ? Racine avait donc tort d’être humilié du mot de Corneill
a gloire de son protégé deviendrait la fortune de sa scène. Cependant Racine n’ayant pas été satisfait dans sa vanité de la ma
y eut de plus cruel pour le pauvre Molière dans ce procédé, c’est que Racine lui enleva, en même temps que sa pièce, la meille
t la popularité d’une comédienne accomplie. L’amitié entre Molière et Racine fut à jamais rompue par cette défection. Molière,
d’une profonde affliction et d’un amer souvenir. Il ne parla plus de Racine qu’avec peine, en louant toujours son génie, mais
sque paternel, et pour ainsi dire, le berceau de l’âme et du génie de Racine . Les vénérables religieux de cette maison considé
, qui les corrige ou les supprime. Ils s’affligèrent de voir le jeune Racine , leur élève bien-aimé, prêter son talent de poète
se à Port-Royal, écrivit à son neveu dans le même temps, fit croire à Racine que la réprobation générale de Nicole s’adressait
e, et à moi en vous la faisant, puisque votre salut m’est si cher. » Racine , pour toute réponse à ses torts de piété et de te
rovinciales pour répondre ; on étouffa la querelle, heureusement pour Racine . Pascal, l’hercule de la polémique, aurait écrasé
de vaine gloire qu’il ne trouvait pas assez dans son caractère. Mais Racine était déjà tellement corrompu par l’esprit des co
ses témoins parmi les poètes, ces échos éternels du temps. La vie de Racine , depuis cette faveur ainsi consolidée par ses cha
leur rigorisme au milieu de la prostration de l’Église et du siècle. Racine , entraîné vers eux par son estime, retenu à la co
oètes, aurait pu être historien ; cela ne fut donné ni à Boileau ni à Racine . Ils ne furent qu’historiographes, c’est-à-dire l
notes pour la postérité. Mais la postérité ne les lit pas. XIV Racine ne se montra pas, dans ses essais de discours, pl
r appartînt déjà à Mme de Maintenon. Ce fut à une de ces lectures que Racine et Boileau s’aperçurent, pour la première fois, d
ur la première fois, du déclin de l’une et de l’ascendant de l’autre. Racine le fils, sur le récit de son père, raconte ainsi
Boileau ; mais quel est l’homme à qui il n’échappe une sottise ? ” » Racine n’avait pas, comme on le voit, la rudesse étourdi
e Maintenon, qui ne renonçait pas à son plan d’amuser le roi, supplia Racine de composer exprès pour Saint-Cyr quelques-uns de
ui dormait sous les cendres de sa pénitence. L’occasion était unique, Racine pouvait enfin consacrer à la religion un talent q
miracles de la volonté et du génie. Ce furent là les inspirations de Racine  ; le monde seul ne lui en aurait pas donné de par
c’est la Bible et le christianisme. Le hasard découvrit ce mystère à Racine  ; il avait été jusque-là Sophocle, Euripide, Sénè
été jusque-là Sophocle, Euripide, Sénèque ; mais de ce jour-là il fut Racine . Ce sont ses imitations qui l’avaient fait homme
e qu’on respire, c’est de la sainteté. Voilà l’immense originalité de Racine à dater d’Esther et d’Athalie ; le génie n’est pl
ouer, et cet aveu n’est pas cette fois à la gloire du poète chrétien, Racine voulait que son sujet même, tout biblique qu’il é
ces impiétés du cœur qui dégradent l’âme en relevant le talent. Mais Racine était malheureusement aussi courtisan qu’il était
Mme de Montespan, entraînait tout dans le parti de Mme de Maintenon. Racine trouvait donc son excuse dans sa piété, excuse sa
e, il ne l’absout pas. XVII Avant de choisir le sujet d’Esther, Racine , qui était resté toujours plein de déférence pour
roit qui n’avait foi que dans la routine. L’inspiration souveraine de Racine n’en fut point ébranlée. Il sortit de la chambre
ci c’était non seulement une idylle héroïque, mais une idylle sainte. Racine , sans y penser, avait inventé un genre. Ce genre
s qui devaient la représenter devant le moderne Assuérus. XVIII Racine toutefois, avant de se lancer à plein génie dans
lieu de consulter l’infaillibilité de leur propre cœur. XIX «  Racine , dit Mme de Caylus, une des jeunes actrices de Sa
ylus, une des jeunes actrices de Saint-Cyr qui joua le rôle d’Esther, Racine ne fut pas longtemps sans apporter à Mme de Maint
histoire d’Esther convenait parfaitement à Saint-Cyr. Les chœurs, que Racine , à l’imitation des Grecs, avait toujours en vue d
ait attention au lieu, au temps et aux circonstances, on trouvera que Racine n’a pas moins marqué d’esprit en cette occasion q
usse y représenter un rôle ; mais me trouvant présente aux récits que M. Racine venait faire à Mme de Maintenon de chaque scène à
s composait, j’en retenais des vers ; et comme j’en récitai un jour à M. Racine , il en fut si content qu’il demanda en grâce à Mm
mations de Mme de Sévigné, qui jusque-là, n’avait pas été favorable à Racine  : « Toutes les personnes de la cour, écrit-elle
r personne la dernière représentation. Enfin c’est le chef-d’œuvre de Racine . Il s’est surpassé : il aime Dieu comme il aimait
ue parce qu’elle est la première inspiration originale et biblique de Racine , et le premier prélude à son style sacré. Le prol
première épouse ennemie des Juifs et disgraciée pour son orgueil. Ici Racine a faussé l’histoire par esprit d’adulation à Mme 
e nom d’Esther, fût justifiée, il fallait que sa rivale fût coupable. Racine sacrifie sans hésiter l’histoire et l’innocence à
t de plus ridiculement dénoué ! Mais ce n’était pas, dans l’esprit de Racine , une tragédie : c’était une idylle simple à la po
iel d’Oreb sur la langue des femmes et des enfants d’une autre Sion ! Racine se transfigure complètement en David français. Il
15 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254
ent remarques à ce sujet sur quelques tragedies de Corneille et de Racine . je crois donc qu’un poëte tragique va contre so
nt peu connus. Par exemple, ce seroit une pedanterie que de reprendre M. Racine d’avoir fait dire à Narcisse, dans Britannicus, q
ne condamnerois pas de même celui qui reprendroit dans cette piéce de Racine beaucoup de choses pleinement démenties par ce qu
ris contre lui par le meurtre de sa mere. D’ailleurs le caractere que M. Racine s’est plû à donner à cette Junia Calvina est bien
frere, pour lequel elle avoit été exilée sous le regne de ce prince. Racine rapporte une partie du passage de Seneque d’une m
ne de son tems la plus enjouée ; festivissimam omnium puellarum. Mais Racine ne nous dit pas ce qu’ajoute Seneque : que Junia
e n’ignore que Junon étoit à la fois la soeur et la femme de Jupiter. M. Racine suppose dans sa préface que l’âge seul de Junia C
de la vie de Junia Calvina. Je ne pense pas aussi qu’il fut permis à M. Racine de ressusciter Narcisse, personnage aussi fameux
oser ; mais il y en a encore davantage dans la tragedie de Berenice. M. Racine y fait agrandir, par Titus, les états de cette re
les filles des rois a eu cours dans plusieurs païs et même en France. Racine suppose que son Antiochus, celui qui fut blessé d
. Je ne voudrois donc pas accuser de pedanterie celui qui censureroit M. Racine d’avoir fait un si grand nombre de fautes contre
ithridate, en partant des environs d’Asaph et du détroit de Caffa, où Racine établit la scene de sa piece, avoit près de 300 l
ient se promettre de faire cette route en moins de huit ou dix jours. M. Racine , sans craindre d’ôter le merveilleux de l’entrepr
. Monsieur Corneille est souvent tombé dans la même inattention, que M. Racine . Je n’en citerai qu’un exemple, ce que dit Nicome
16 (1903) Propos de théâtre. Première série
hilosophes. Déjà M. Janet avait tiré de la lecture de Corneille et de Racine , deux ou trois études psychologiques singulièreme
conçu aujourd’hui, ou demain, par l’un de nous. Après tout, c’est du Racine . Racine ne faisait pas autrement. Il habillait de
ujourd’hui, ou demain, par l’un de nous. Après tout, c’est du Racine. Racine ne faisait pas autrement. Il habillait des poèmes
te, n’est-ce pas ? — il a été chanté par Sophocle, par Virgile et par Racine , sans parler des seigneurs de moindre importance.
scure clarté des étoiles » de Corneille, ou « l’ombre des forêts » de Racine  ; elle entre dans le drame de tous les côtés à la
toujours, selon l’usage traditionnel, à la manière de Corneille et de Racine . S’il n’a pas « indiqué de source » pour Zaïre, c
l ne faudrait gémir de ce que les Anglais goûtent plus Shakspeare que Racine . Chaque peuple comprend le génie d’un autre ; et
ce titre de tragédie psychologique qu’on s’obstine à réserver au seul Racine . Mais, comment donc ! s’écrie M. Lanson, mais il
t l’insupportable, odieux et funeste autant que fatal parallèle entre Racine et Corneille. Parce que Racine fut psychologue, i
neste autant que fatal parallèle entre Racine et Corneille. Parce que Racine fut psychologue, il faut absolument que Corneille
uelque commencement d’intelligence, a pris bien garde de n’accorder à Racine aucune qualité qu’il n’accordât aussi, plus ou mo
eille, parce que c’était la vérité, et qui a dit avec insistance : «  Racine … à qui le grand et le merveilleux n’ont pas même
e remarque pas dans Porus, Mithridate et Burrhus ?… » Certes, oui, si Racine n’existait pas, on dirait que la seule tragédie p
n au milieu, mais à la fin ; et il fait déjà, exactement, ce que fera Racine  ; il resserre en un acte les deux derniers actes
de mélodrames. Comme tous les Français du reste, exactement, excepté Racine , qui décidément, encore qu’il charpente sa pièce
r-là, interdit à la postérité de décréter, sans réserve au moins, que Racine est l’inventeur de la tragédie psychologique. Que
ns aller plus loin, je crois que c’est une opinion assez répandue que Racine est le seul tragique psychologue de notre théâtre
eurs, les étudiants et les professeurs une excellente ressource. Racine La Poétique de Racine, étude sur le système
rofesseurs une excellente ressource. Racine La Poétique de Racine , étude sur le système dramatique de Racine et la
acine La Poétique de Racine, étude sur le système dramatique de Racine et la constitution de la tragédie française, par
irement écrit, ne contient rien de très nouveau ni sur la poétique de Racine , ni sur le système dramatique de Racine, ni sur l
nouveau ni sur la poétique de Racine, ni sur le système dramatique de Racine , ni sur la constitution de la tragédie française.
bon style, ce qu’on a dit de plus pertinent et de plus judicieux sur Racine , son influence, ses disciples, ses ennemis et ses
loin de ces chemins périlleux et de ces tentations mauvaises. Il aime Racine  ; et il dit qu’il aime Racine. Il admire Racine,
et de ces tentations mauvaises. Il aime Racine ; et il dit qu’il aime Racine . Il admire Racine, et il dit qu’il admire Racine 
ns mauvaises. Il aime Racine ; et il dit qu’il aime Racine. Il admire Racine , et il dit qu’il admire Racine : Je l’en félicite
et il dit qu’il aime Racine. Il admire Racine, et il dit qu’il admire Racine  : Je l’en félicite de tout mon cœur, et si, quand
re Racine : Je l’en félicite de tout mon cœur, et si, quand on admire Racine , il y a moins de choses nouvelles à en dire (et e
u nouveau à prendre ainsi le chemin droit. M. Pierre Robert a dit que Racine était un novateur, un inventeur, un homme qui app
n homme qui apportait avec lui un théâtre tout nouveau ; il a dit que Racine était un psychologue expert et pénétrant, un mora
rofondeur et d’une sûreté, d’une exactitude étonnantes ; il a dit que Racine était un « homme de théâtre », un ingénieur et un
on génie. Il a dit tout cela, et c’est ce qu’on a dit beaucoup depuis Racine jusqu’à nos jours, et il ne restait qu’à le dire
obert ne laisse pas de réussir quelquefois. Mais il a dit de plus que Racine était un poète, et vraiment, voilà ce que depuis
penser. En vérité, j’en ai quelquefois assez de ces observations sur Racine où je ne vois que « art suprême dans la conduite
e, il me semble que c’est d’être un poète, et voilà ce qu’à propos de Racine il est rare qu’on songe à dire. Racine est le plu
te, et voilà ce qu’à propos de Racine il est rare qu’on songe à dire. Racine est le plus grand homme de théâtre du xviie  sièc
Burgraves. Je ne vois guère dans les temps modernes que Shakspeare et Racine , et chez nous que le seul Racine qui, aux grandes
les temps modernes que Shakspeare et Racine, et chez nous que le seul Racine qui, aux grandes qualités : 1º de psychologue et
ents et de combinaisons d’événements ; tandis que quand vous dites de Racine que c’est un poète, vous entendez un peu cela, ma
un peu cela, mais surtout tout autre chose ? Corneille est un poète, Racine est poète ; et voilà précisément la différence. S
temps il est poète. Vous voyez très précisément ce que je veux dire. Racine est poète, et il l’est, ce me semble, de toutes l
e et s’amuse éperdument sa libre et capricieuse imagination de poète. Racine , lui, a peu aimé l’histoire et a adoré la mytholo
ils sont, je ne dis pas démesurés, ce n’est pas ce qui en plairait à Racine , mais ils sont à la mesure que le poète veut leur
Minotaure, les flots brillants de la mer de Crète, voilà la féerie de Racine . Voilà où il habite par la pensée, par la lecture
et immense fait historique qui est l’établissement du christianisme ; Racine fait Athalie, c’est-à-dire il a la vision, et com
t le prophète hébreu. Quand son sujet n’est pas poétique en lui-même, Racine le prend par le côté poétique. D’une intrigue de
te incursion aux secrets mystères du sérail et du harem. Certainement Racine a un fond solide de psychologie humaine, de psych
ufler. Elle surélève, simplement, comme un mirage. Ces personnages de Racine sont grands en gardant leurs proportions et leurs
cu » de Mithridate. C’est tout simplement ce que les contemporains de Racine appelaient « la noblesse » et quelquefois « la po
et la mauvaise impression qu’ils ont produite plus tard a fait tort à Racine lui-même. Mais les contemporains avaient raison c
illustrés, et illuminés par un poète ; et ce que les contemporains de Racine appelaient la « noblesse » était tout simplement
était tout simplement la poésie. Et je ne m’étendrai pas beaucoup sur Racine poète par sa manière de dire les choses, poète da
lemment, et, non pas le plus grand mérite, mais le mérite éclatant de Racine , le mérite particulier et unique de Racine, est d
mais le mérite éclatant de Racine, le mérite particulier et unique de Racine , est d’avoir dans une mesure juste et avec un sen
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. Mais en général, avant Racine , les vers du poème dramatique sont une prose robu
agédies de Montchrétien n’étaient pas des tragédies. Les tragédies de Racine sont des tragédies, et elles sont écrites en styl
erait absolument contraire aux lois du genre. Mais les personnages de Racine sont des hommes qui sont capables de s’exprimer e
xalte et les échauffe, et ils n’y manquent jamais. Les personnages de Racine sont des hommes qui ne s’expriment pas en poètes
ion sera excitée par une passion vive. C’est ainsi que la tragédie de Racine n’est nullement une élégie ; mais que l’élégie, c
mais enfin l’élégie éclate, au moment où il faut, dans la tragédie de Racine , et y jette ses mots puissants et évocateurs, ses
illeux de grâce, d’éclat et d’harmonie, où non pas seulement l’art de Racine s’exprime, mais aussi l’âme de Bérénice, son ravi
our vous donner des exemples de ce que j’appelle le style poétique de Racine  ? Car, à mesure qu’il avançait, il osait davantag
ment dite et de l’imagination, que de plus en plus il inclinait. Oui, Racine est un grand dramatiste, mais c’est d’abord, c’es
-être, un grand poète qui s’est trouvé avoir le goût du théâtre. Oui, Racine est poète avant toutes choses ; c’est avec La Fon
lez) le plus grand poète du xviie  siècle. Je hasarde ce paradoxe que Racine est un poète. C’est que, avec toutes ces disserta
C’est que, avec toutes ces dissertations sur le sens psychologique de Racine ou sur la technique de Racine, en vérité, c’est d
sertations sur le sens psychologique de Racine ou sur la technique de Racine , en vérité, c’est dire que Racine est un poète qu
ue de Racine ou sur la technique de Racine, en vérité, c’est dire que Racine est un poète qui recommence à devenir nouveau. Je
comme sujet de thèse ce propos singulier, ou au moins inaccoutumé : «  Racine considéré comme poète. » Je me trompe, cette thès
; et peut-être eût-ce été la vraie manière de renouveler le sujet. Racine cornélien 2 septembre 1901. M. Martinenche a
on moi, de cornélien, et par conséquent d’espagnol dans le théâtre de Racine , que je conviens, du reste, qui n’est presque pas
neur, le pundonor, comme ils disent. Or, le pundonor se retrouve dans Racine , çà et là, mais très nettement, comme il était as
le « généreux » et la « généreuse » se retrouvent dans le théâtre de Racine assez fréquemment et ne laissent pas de faire que
e c’est la veuve d’Hector qui est la plus cornélienne des héroïnes de Racine . C’est la Cornélie de Racine. Et comment n’a-t-on
on jamais, à ma connaissance, fait ce rapprochement et montré combien Racine devait à La Mort de Pompée pour son Andromaque ?
le marque assez, n’agit que par passion, comme toutes les héroïnes de Racine  ; mais elle croit agir par devoir et se plaît à l
reste est une métaphore trop bien suivie. Andromaque est une fille de Racine qui se prend de temps en temps pour une fille de
’est Hermione qui fait ce même effort. Je n’ai pas besoin de dire que Racine n’est cornélien que quelques instants, et redevie
e dire que Racine n’est cornélien que quelques instants, et redevient Racine assez vite. Tout le reste du couplet n’est nullem
d pas cela du tout ; « Pyrrhus n’avait pas lu nos romans », comme dit Racine . Pyrrhus n’avait pas lu Corneille ; mais Andromaq
et à la pusillanimité de Néron. C’est que Burrhus, dans la pensée de Racine , n’est nullement ni un héros, ni un pédant. C’est
git de ménager, de ne point blesser. Il y a une scène cornélienne que Racine ne fait pas ; mais qu’il s’excuse de ne point fai
sont en lui. C’est le généreux de 1640 par excellence. Voyez… D’abord Racine vous prévient que le rôle d’Antiochus est dramati
cor ! Bérénice ! Titus !… Vous n’êtes pas forcés d’être de l’avis de Racine . Mais encore faut-il bien faire attention à l’opi
s de Racine. Mais encore faut-il bien faire attention à l’opinion que Racine exprime ainsi relativement au rôle d’Antiochus. Q
n’avaient point passé par là. Et enfin, dans ses dernières tragédies, Racine retient encore quelque chose du goût de 1640 ; ma
ue je reconnaîtrai très bien qui est la pièce la moins cornélienne de Racine , il y a du cornélianisme dans le rôle d’Aricie, e
ainsi. Cela en fait presque une cousine d’Armande. Mais elle y tient. Racine y a tenu, je ne sais pourquoi. C’est un phénomène
moins de gloire aux yeux qui l’ont dompté. Ah ! la petite pimbêche ! Racine la ferait haïr avec ce malencontreux souvenir du
rvivance » était à signaler. Voilà ce que je trouve de cornélien dans Racine . Et c’est peu ; mais c’est quelque chose. Mit
mais à propos desquelles on avait répété les reproches ordinaires : «  Racine ne sait peindre que les femmes… Le tendre Racine…
oches ordinaires : « Racine ne sait peindre que les femmes… Le tendre Racine … Le langoureux Racine… Corneille a une bien autre
acine ne sait peindre que les femmes… Le tendre Racine… Le langoureux Racine … Corneille a une bien autre vigueur et un plus mâ
eille a une bien autre vigueur et un plus mâle génie. » Il semble que Racine ait voulu écrire son Nicomède. Il alla choisir un
sfait, puisque ses derniers regards ont vu fuir les Romains. II Racine dans Mithridate s’est montré bon moraliste, comme
son mélange de grandeur et de faiblesse, d’héroïsme et de duplicité. Racine se rend bien compte de la complexité, si intéress
dissimulation, et enfin cette jalousie qui lui était si naturelle. » Racine a bien raison, et, en effet, tout cela se trouve
présentées à nos yeux. III J’ai dit qu’en composant Mithridate, Racine avait rêvé un drame, et qu’en chemin, il en avait
à chaque instant, selon le penchant personnel, on est près de crier à Racine  : « Laissez les Romains ; le drame, c’est un sult
t précisément le drame ! — À la bonne heure ! Et l’on peut croire que Racine l’a bien compris, et on va le voir. Mais la matiè
Je suis vaincu. » — « Je vais à Rome » ; et, quelque soin qu’ait pris Racine d’insister, et de ralentir le mouvement toutes le
d’un peu fragile, et presque d’artificiel. Il en faut tenir compte à Racine , et se souvenir que son habileté de composition e
torius. Les Plaideurs Les Plaideurs sont un divertissement de Racine jeune et gai, et de Racine qui n’eût pas été fâch
Les Plaideurs sont un divertissement de Racine jeune et gai, et de Racine qui n’eût pas été fâché d’inquiéter Molière, avec
fâché d’inquiéter Molière, avec qui, à ce moment, il était brouillé. Racine avait du génie comique. Il avait l’esprit d’épigr
naturellement appropriée. Le départ de l’illustre Scaramouche fit que Racine , d’abord abandonna sa pièce, ensuite la remania p
e l’année 1668. Elle n’eut aucun succès d’abord. On ne sait pourquoi. Racine prétend qu’on se fit scrupule de rire pour trop p
édiens qui, revenant de Versailles au milieu de la nuit, réveillèrent Racine pour lui apprendre que le roi avait daigné s’amus
 », « procès », « galères », crurent que les exempts venaient enlever Racine pour avoir mal parlé de la magistrature. Les, com
cision royale. Il applaudit. La pièce se releva. Bien des gens, comme Racine le dit malignement, qui auparavant se piquaient d
st restée depuis au théâtre et y est toujours accueillie avec faveur. Racine se félicita de ce succès sans y attacher une très
théâtre, que Molière à qui cette violente épigramme pût s’appliquer. Racine en sa période d’ardeur juvénile ne savait guère p
apparent mais très médité, très préparé et très surveillé. Ce style, Racine l’a attrapé du premier coup, en a usé mieux même
ait qu’une fantaisie ou une coquetterie d’érudition ; car au temps de Racine , on ignorait complètement la littérature du moyen
ps de Racine, on ignorait complètement la littérature du moyen âge et Racine n’a nullement songé à ressusciter le genre littér
les théories dramatiques de Diderot. Diderot, un siècle environ après Racine et Molière, s’est avisé d’une méthode ou d’un pro
grimace contractée, en un mot, d’une manie. C’est précisément ce que Racine a fait, et avec grande raison, dans sa comédie de
rolstein. Athalie c [1888.] En 1677, après l’échec de Phèdre, Racine quitte le théâtre. On peut quitter le théâtre. Qu
re. Quand on est né poète dramatique, on n’abandonne jamais le drame. Racine mûrit, vieillit, il est mari, père, homme de foye
du poète, demeurer le secret de sa tombe. Mais, en 1689, on demande à Racine un divertissement de pensionnaires. Il apporte Es
à autre chose. Un homme à réflexions aurait pu dire : « Oui, c’est le Racine d’autrefois, avec moins de flamme et de passion,
passion, et moins de profondeur psychologique ; mais c’est un nouveau Racine aussi qui semble poindre, un Racine lyrique. L’ef
hologique ; mais c’est un nouveau Racine aussi qui semble poindre, un Racine lyrique. L’effusion élégiaque, très sensible déjà
I. Conception générale À toute sa conception première du théâtre, Racine dans Athalie a ajouté toute son âme d’homme mûr,
étique où la sensibilité a si grande part ? Qu’un sujet s’y prête, et Racine peindra un enfant et une mère, et en tirera des t
tachement et dans une prière. — Prions… » Mme de Maintenon demanda à Racine une tragédie religieuse, en laissant au poète tou
tion. Le poème rêvé fut écrit. II. Le sujet Dans la poétique de Racine telle qu’elle nous est apparue jusqu’à présent, l
e. Dans Corneille, le sujet est toujours beau. Il part du sujet. Dans Racine , le sujet est beau selon que les caractères le co
e tout autre sujet de l’auteur. Une critique complaisamment hostile à Racine pourrait dire avec un certain air de vérité que R
ment hostile à Racine pourrait dire avec un certain air de vérité que Racine amoindrit ses sujets quand ils se trouvent, de so
n palais mettant en présence deux âmes diversement avides du pouvoir. Racine n’a pas changé sa poétique. Mais dans Britannicus
oir comme grandeur de conception. III. L’action Le grand art de Racine dans la conduite d’une pièce, c’est de ne point c
Agrippine juive, ayant beaucoup de rapport avec l’Agrippine romaine. Racine a repris son caractère d’Agrippine, l’a étudié à
» a dit Tacite d’Agrippine, et c’est sur ce grand coup de pinceau que Racine a copié toute une partie de ce caractère. Athalie
es fureurs, soit par ses craintes, soit par la secousse de ses nerfs. Racine s’est plu à dessiner près d’elle, au second plan,
bleau. Elle repose les yeux. Certains prétendus hors-d’œuvre, et dans Racine et ailleurs, s’expliquent ainsi, quand on ne se c
st vulgaire et bas. Il ne faut pas se lasser de dire que « le noble » Racine n’est constamment noble que dans son style, et en
dans la bouche des conseillers de ses despotes, on les retrouve dans Racine . Mathan dénonce Joad, dénonce Abner, dénonce et m
tée et frémissante, de Joad, il pâlit, se trouble, s’enfuit éperdu. —  Racine n’a pas dédaigné de peindre avec une vérité saisi
ntipathique, l’odieux de sa conduite devant alors rejaillir sur Joad. Racine , qui, ne l’oublions pas, a des ressources très in
as, soit des paravents décoratifs, soit des instruments. L’adresse de Racine a été d’en faire un conspirateur sans le savoir,
pleine candeur. Cette ingénuité dans la trahison, il s’agissait pour Racine de la soutenir jusqu’au bout du rôle sans qu’elle
uvernement, dont les circonstances ont fait un conspirateur. L’art de Racine dans la composition du rôle a été de soutenir tou
conspirateur très nouveau et original, complexe, et pourtant, grâce à Racine , très clair. Joad conspire en prophète, et conspi
 ! Soldats du Dieu vivant, défendez votre roi ! V. Le lyrisme Racine , très peu poète lyrique, mais très lettré, très a
t toujours rêvé de tragédie lyrique. On peut même dire que c’est avec Racine que la question de la tragédie lyrique en France
s, Corneille en condamna l’usage dans ses Réflexions sur la Tragédie. Racine apporta à la France un genre de tragédie, comme n
anime. Et cependant il faut remarquer encore que, d’Esther à Athalie, Racine a restreint, non pas l’importance dramatique du c
, qui est un drame très violent, après ce cinquième acte si terrible, Racine a bien compris qu’il n’y avait plus qu’à laisser
ignés, fond et forme. Ceux d’Esther sont incomparablement supérieurs. Racine , si sûr de lui-même à l’ordinaire, ici a hésité.
yrisme moderne, celui que Shakspeare a versé à flots dans ses drames. Racine en a eu, en plein xviie  siècle français, l’idée
’en est la couleur biblique, c’en est l’inspiration rare et nouvelle. Racine n’est pas naïf. Ses audaces ne lui échappent pas.
atifs ; une tragédie politique et religieuse en a plus encore besoin. Racine a fortement accusé ce caractère de l’art nouveau,
s deux ? Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ? Le goût de Racine pour le drame où tout est bien lié, et procède sa
cupé la critique relativement aux pièces grecques. Selon les besoins, Racine s’arrange de manière à tenir le chœur tantôt prés
oitié d’Athalie est ainsi conçue. Dans les deux premiers actes, c’est Racine qui est le « machiniste » ; dans les trois dernie
grand tragédien dans tout chef d’empire, surtout avant son avènement. Racine a compris que Joad devait avoir l’imagination thé
s. Deux choses peuvent paraître lui manquer : l’élévation morale, que Racine , à tout prendre, n’a jamais eue, qui n’est point
de vraie poésie sont rares. Athalie est écrite du style ordinaire de Racine , net, clair, juste, ingénieux, un peu sec et un p
te inspiré. C’est bien le style qui convenait aux autres tragédies de Racine . Mais à Athalie il fallait plus ; l’image sobre,
et vigoureuse, le souffle large des orateurs de Corneille. Le jour où Racine a rencontré une grande conception poétique du thé
mots de la fortune d’Athalie en France. Athalie avait été demandée à Racine par Mme de Maintenon pour Saint-Cyr. Des considér
La pièce ne fut pas jouée à Paris dans sa nouveauté, ni du vivant de Racine , ni même du vivant de Louis XIV. Elle fut imprimé
. Mais il s’entendait assez bien au théâtre ; il adorait Sophocle, et Racine était l’ami de son esprit et de son cœur. Boileau
l’école de 1820 a cru avoir besoin d’exciter, a porté surtout contre Racine . Mais il est à remarquer que c’est plutôt contre
out contre Racine. Mais il est à remarquer que c’est plutôt contre le Racine des Iphigénie et des Bérénice qu’elle s’est élevé
ine des Iphigénie et des Bérénice qu’elle s’est élevée, que contre le Racine religieux. Athalie est restée, ce me semble, en d
eurs doctrines, et sur ce point être contre Boileau c’était être avec Racine  ; ils ne pouvaient guère attaquer la tragédie thé
consoler de leurs échecs les hommes de génie, et quelques autres. Racine et Sarcey 19 août 1901. J’ai promis de reveni
t classique, qui contient les sentiments de Sarcey sur Corneille, sur Racine et sur Shakspeare. J’ai parlé des opinions et réf
Corneille. Je le suivrai aujourd’hui dans ses commentaires relatifs à Racine . Je le suivrai est le mot juste ; car c’est toute
Pour bien lire, et avec fruit, ces cent cinquante pages de Sarcey sur Racine , il ne faut pas les lire dans l’ordre, assez arbi
tion apparaît, ou si tous voulez l’éducation de Sarcey relativement à Racine , ou si vous préférez, la lente et progressive ini
, ou si vous préférez, la lente et progressive initiation de Sarcey à Racine . C’est très curieux et c’est excellent aussi pour
ement littéraire. Sarcey commence par être parfaitement convaincu que Racine n’est absolument pas, n’est à aucun degré un homm
Corneille était considéré comme le plus grand tragique français et où Racine n’était guère qualifié que de longo proximus int
uère à la tragédie et non pas plus à celle de Corneille qu’à celle de Racine . Il a fallu, comme toujours, comme du temps de Ra
n y jouait la tragédie. Mais vous concevez bien que de cette disgrâce Racine pâtissait plus encore que Corneille. Dans Corneil
ncore son effet et arrachait un peu le public à sa torpeur. Mais avec Racine il n’y a poumon qui tienne, il n’y a rien à faire
est pas de poumon qu’il s’agit, mais de talent ; et donc Corneille et Racine , de 1855 à 1865, étaient en disgrâce ; mais Racin
donc Corneille et Racine, de 1855 à 1865, étaient en disgrâce ; mais Racine y était beaucoup plus encore que Corneille. Et ce
amatique, posait comme une vérité dont personne ne pouvait douter que Racine n’entendait rien au théâtre. Son article de 1864
esoin d’en parler. C’est le théâtre fait homme… Mais les tragédies de Racine ne sont pas faites pour le théâtre ; on y sent, m
es et de les presser ensemble vers une situation capitale… Décidément Racine n’avait pas le génie de la scène. Il eût mieux fa
imbécile. » Sarcey, après s’être ennuyé à La Thébaïde, aurait dit que Racine n’entendait rien et n’avait jamais rien entendu a
ice : « Titus aime Bérénice. Que ne l’épouse-t-il ? La raison d’État… Racine s’est renfermé étroitement dans cette donnée et e
ermé étroitement dans cette donnée et en a tiré cinq actes. C’est que Racine n’était pas, à vrai dire, un écrivain dramatique…
relu avec plaisir ; oui, et avec plus de plaisir que la Bérénice, de Racine . » — Allons, le préjugé, ou plutôt l’aversion est
orte. Lire la Bérénice de Corneille avec plus de plaisir que celle de Racine  ! Faites l’expérience ; oui, je vous en prie, ess
er de l’art dramatique, c’est une des pièces les moins bien faites de Racine . Les trois premiers actes sont presque vides d’ac
trouve Sarcey, c’est-à-dire en face de la plus moderne des pièces de Racine et de la plus dramatique, selon l’avis à peu près
prenait Andromaque en comédie, c’est qu’il commençait à se prendre à Racine . Il commençait à l’entendre, à l’entendre à sa ma
is il se déclare satisfait tout de même. Voilà Sarcey réconcilié avec Racine . 1879. C’est une grande date de notre histoire ;
ous passons en 1884, il ne reste plus trace de l’ancien détracteur de Racine . Racine a complètement partie gagnée. Et notez qu
ons en 1884, il ne reste plus trace de l’ancien détracteur de Racine. Racine a complètement partie gagnée. Et notez que c’est
ouer sans restriction ; mais c’est peut-être, de tous les ouvrages de Racine , celui où il a mis le plus de son génie propre, o
sa tendresse pour un autre ! Quand on reprend en main la tragédie de Racine et qu’on se la lit à soi-même, on sent tout ce qu
l est désagréable à jouer à la ville. Et vous comprenez admirablement Racine . Ce qu’il a voulu, avec son rôle d’Antiochus, c’e
t surtout — il le dit lui-même — pour n’avoir pas l’air d’avoir pillé Racine . Et il reste que le dénouement de Racine est le s
voir pas l’air d’avoir pillé Racine. Et il reste que le dénouement de Racine est le seul logique et presque nécessaire et que
faire traiter par elle comme le dernier des gredins. Eh bien encore, Racine a raison ! Il a raison, parce que, si Pyrrhus doi
est la fatalité inéluctable de la scène à faire. — Oh ! du moment que Racine a compris la théorie de la scène à faire ! Du mom
é des théories de Sarcey sur la scène à faire, vous entendez bien que Racine a cause gagnée. Enfin, Racine a compris Sarcey !
a scène à faire, vous entendez bien que Racine a cause gagnée. Enfin, Racine a compris Sarcey ! Il n’y a plus à s’étonner que
ine a compris Sarcey ! Il n’y a plus à s’étonner que Sarcey comprenne Racine . Dernier terme de l’évolution ; 1898 ; conférence
ique : « Cette pièce passe, non pas peut-être pour la plus géniale de Racine , mais assurément pour la mieux faite, pour celle
de théâtre si cela se pouvait apprendre. Et puis il termine ainsi : «  Racine a construit et développé son Iphigénie avec une i
ligne, une des dernières que Sarcey ait écrites, c’est l’apothéose de Racine . Voilà le chemin parcouru en trente-cinq ans. D’h
parcouru en trente-cinq ans. D’homme qui n’entendait rien au théâtre, Racine est devenu peu à peu l’égal de Scribe. Racine a g
endait rien au théâtre, Racine est devenu peu à peu l’égal de Scribe. Racine a grandi peu à peu, d’un progrès sûr, dans l’espr
uait ; à l’influence aussi des deux grands tragédiens qui ont rendu à Racine la vie et qui l’ont transfiguré en le ranimant :
unet-Sully et Mme Sarah Bernhardt. Enfin et surtout c’est la grâce de Racine lui-même qui a opéré. Racine ni ne se comprend ni
ardt. Enfin et surtout c’est la grâce de Racine lui-même qui a opéré. Racine ni ne se comprend ni surtout ne pénètre jusqu’au
venez de le voir, surtout quand on n’a pas été élevé dans le culte de Racine , quand on n’a pas « été pris tout petit », comme
mme dit Augier, il faut toute une vie de pratique du théâtre pour que Racine prenne dans votre être intellectuel la place à la
de le voir aussi. L’histoire des variations de Sarcey relativement à Racine est infiniment instructive. Le rôle d’Andromaq
précisément comme cela qu’on doit jouer la tragédie, surtout celle de Racine , et un phénomène singulier s’est produit. Quand M
eulement le livre, qui reste excellent, de M. Deltour, Les Ennemis de Racine ) n’ont pas vu la moindre coquetterie dans Androma
que, comme il a passé sa vie à refaire les pièces de Corneille et de Racine , c’est Andromaque qu’il a voulu refaire dans Méro
en est le père. Feuilleton du 27 août 1803 : « Chez les Grecs… ; chez Racine , Andromaque est une grande princesse, l’ornement
aque, si ce n’est ceci qu’il trouve qu’elle est mal rimée, comme tout Racine (ce qui est très-juste. Racine rime aussi mal que
ouve qu’elle est mal rimée, comme tout Racine (ce qui est très-juste. Racine rime aussi mal que La Fontaine) : « Les rimes so
ce qu’il y a de dévouement dans l’épouse, de tendresse dans la mère, Racine en a doué Andromaque. Mais il a voulu en même tem
le ne le soit pas, puisque la situation veut qu’elle le soit ; et que Racine serait le « dernier des crétins » s’il n’avait pa
onclure pour cela qu’Andromaque est une coquette ; car il se peut que Racine soit un crétin, c’est-à-dire n’ait pas compris An
ette dans ce rôle ; et ensuite, si on la trouve coquette, applaudir à Racine  ; et si on trouve qu’elle ne l’est pas, déplorer
plaudir à Racine ; et si on trouve qu’elle ne l’est pas, déplorer que Racine ait raté son Andromaque. Or, moi, quand je lis le
e couplet d’Andromaque pour un compliment. D’où l’on peut induire que Racine ne l’a pas écrit comme tel. La suite de la scène 
es personnages d’Andromaque jugent Andromaque, pour comprendre ce que Racine a voulu qu’elle fût. Andromaque a des ennemis dan
ne sotte. Elle l’est radicalement, foncièrement et constamment. Donc, Racine ne sait pas son métier ; donc, Racine « est le de
cièrement et constamment. Donc, Racine ne sait pas son métier ; donc, Racine « est le dernier des crétins », Il donne à un per
timents contraires à ce qu’en exige la situation. » Il faudrait voir. Racine , tout simplement, n’a pas voulu qu’Andromaque fût
très généreux soldat, roi et amant ! — Parfaitement ! Mais c’est que Racine sait son métier et sait son public. Il a vu l’écu
Hector comme s’il vivait : Pardonne, cher Hector, à ma crédulité. «  Racine , d’ordinaire, évite l’apostrophe. Mais, ici, il f
s’ils n’étaient pas. » Et c’est précisément une des raisons pourquoi Racine a fait Andromaque plus amoureuse que mère, tout c
ie n’est pas exprimée dans la pièce. Il me semble que l’art exquis de Racine a su concilier la pureté, la candeur du rôle d’An
it le rôle tragique. Ne serait-ce pas pour la même raison que le même Racine prête, non pas à Phèdre, mais à Œnone, l’idée de
ne de considération. Je préfère, et de beaucoup, ses observations sur Racine à celles de l’abbé d’Olivet… Mais laissons parler
mort en 1807. Cet honnête homme composa un commentaire des œuvres de Racine pour Pierre-Joseph Luneau de Boisjermain. En effe
rsaire de l’Encyclopédie, etc., etc., publia, en 1768, une édition de Racine en sept volumes avec un commentaire qui est dû à
de cette coquetterie qui est le fond même du rôle d’Andromaque et que Racine a voulu marquer non seulement dans les entretiens
tterie d’Andromaque… Je ne suis pas un érudit, mais, arrière-neveu de Racine , j’ai assez pioché certains coins de l’homme que
temps ? Voici en quoi se fonderait cette opinion nouvelle. « D’abord, Racine a sucé la moelle d’Homère, qu’il a souvent commen
pensable du personnage de veuve noble. Donc, première raison pour que Racine nous compose une veuve qui aura les dehors d’une
, même mourir quand le mari meurt (les bûchers de l’Inde). « De plus, Racine , qui a donné à ses héros des idées de son temps,
y a mesure à tout. C’est ce que dit La Rochefoucauld un an avant que Racine ne se mette à écrire Andromaque (La Rochefoucauld
se mette à écrire Andromaque (La Rochefoucauld, Maximes, 240). Donc, Racine sait, ainsi que le lui a dit le grand seigneur qu
apôtres lui accordent un caractère sacerdotal. Et les jansénistes, —  Racine est un janséniste qui se cache, — avec leur rigid
omaque est moins héroïque ; mais sont-ils bien héroïques les héros de Racine  ? Il semble bien que l’auteur lui-même annonce le
ulatrice qui joue la comédie officielle de la douleur des veuves ; 2º Racine ne pouvait peindre une femme héroïque, méprisant
à avoir la même impression que lui. C’est tout ce que j’ai à dire. 2º Racine a pu n’avoir aucune tendresse pour les femmes et
qui règne sur ton cœur, Tu sauves à la fois ton fils et ton honneur. Racine , en nous peignant ta tendresse profonde, Tes ver
qu’elle le fût, mais qu’elle ne l’est aucunement dans la tragédie de Racine . Or, après mon cours, je vois que vous avez l’apl
dans la tombe s’est éteinte !” Sans doute, M. Durand-Duval oublie que Racine traduisait ainsi Virgile faisant dire à Didon : “
car ces vers ne sont qu’une variante de 1668. Dans l’édition de 1667, Racine avait écrit : “Que feriez-vous, hélas ! d’un cœur
fait observer que “les pleurs sont l’office des yeux et non du cœur”, Racine corrigea l’expression ; mais sans prévoir que cet
éduction et font partie de son instrumentum regni. Il semble bien que Racine ne se le figure pas non plus… « Vous avez donc pl
Du reste, ne résulte-t-il pas d’une phrase de la deuxième préface que Racine a voulu représenter une Andromaque qui fût, “selo
, est une des leçons les plus pénétrantes et les plus vigoureuses sur Racine que je connaisse. Je félicite les élèves de M. Lu
pourront puiser non sans profit pour tout le monde. La semaine de Racine 1er mai 1899. Ç’a été la semaine de Jean Raci
le jour des Précieuses ridicules, pour Corneille le jour du Cid, pour Racine le jour d’Andromaque, pour Montesquieu le jour de
ires de l’humanité. C’est ce qui a eu lieu, cette semaine, pour notre Racine . On a fort bien fait les choses. Il y a peut-être
lus élégante justesse ce qui est resté dans l’âme et dans le génie de Racine de l’éducation de Port-Royal. C’est ce qu’on appe
un talent qui décourage. À la Comédie-Française, on a voulu donner à Racine le regret de n’avoir pas vécu deux cent trente an
on de M. de Valincour à l’Académie française, c’est-à-dire l’Éloge de Racine par son successeur. Ce Valincour nous a laissé un
ettre bien curieuse et bien instructive sur la vie et le caractère de Racine , lettre dont Racine fils a eu le grand tort de se
et bien instructive sur la vie et le caractère de Racine, lettre dont Racine fils a eu le grand tort de se plaindre comme étan
le caractère d’authenticité et de première source que les Mémoires de Racine le fils. Elle est, du reste, précisément parce qu
nous le plus grand prix. Le discours de Valincour comme successeur de Racine , à titre de pièce officielle, est beaucoup moins
liment », un « remerciement ». Il faut bien savoir que le discours de Racine pour la réception de Thomas Corneille, qui, lui,
faire l’éloge de Pierre Corneille, qui à Thomas succédait, et c’était M. Racine qui était chargé de ce soin. Il était indiqué qu’
soin. Il était indiqué qu’il fallait qu’on connût toute la pensée de Racine sur Corneille. Mais ce fut une exception, autoris
ne sont pas sans beaucoup de mérite, et dont la rapide biographie de Racine , contenue dans la lettre à d’Oliver, est inestima
grand poète. Peut-être n’a-t-il pas eu tort, ayant à faire l’éloge de Racine , de se tenir un peu dans les généralités. Tout co
voilà pour un siècle. Dans cent ans, quoi bien ? Goûtera-t-on encore Racine  ? Goûtera-t-on encore la poésie ? Se souciera-t-o
nt le besoin. Il n’est pas sûr du tout que le troisième centenaire de Racine soit célébré. Si Racine tient à Port-Royal, il ti
as sûr du tout que le troisième centenaire de Racine soit célébré. Si Racine tient à Port-Royal, il tient encore plus à toute
pas répondre qu’elle soit très florissante dans cent années, et dont Racine est si pénétré que, elle disparue, lui-même ne se
u dans cent années. — Non, il n’est pas tout à fait sûr qu’on célèbre Racine l’avant-dernière année du siècle prochain. C’étai
e affaire dans le très agréable volume de M. Deltour : Les Ennemis de Racine . 4. Voir notre volume intitulé Madame de Mainten
17 (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »
au dix-huitième siècle. — Les premiers imitateurs de Corneille et de Racine . — Le Manlius de Lafosse. — L’Ariane de Thomas Co
au dix-huitième siècle. — Les premiers imitateurs de Corneille et de Racine . La tragédie après Corneille et Racine ne fut
itateurs de Corneille et de Racine. La tragédie après Corneille et Racine ne fut d’abord qu’une imitation ; et comme on n’i
nnements et de l’intrigue de Corneille, tantôt la galanterie noble de Racine . Racine, comme venu le dernier, fut le plus imité
et de l’intrigue de Corneille, tantôt la galanterie noble de Racine. Racine , comme venu le dernier, fut le plus imité. On cru
en évitant les vers durs. Telle fut l’illusion des premiers qui après Racine osèrent donner des tragédies, Campistron, Lagrang
oésie, une main plus sûre, et telle scène de l’Ariane serait digne de Racine . J’aime mieux Ariane que Manlius de toute la préf
elle est la tragédie dans les mains des imitateurs de Corneille et de Racine . Il n’en faudrait même pas parler si, dans cet ar
gne et comme la fatalité du génie. Il ne se fera pas reprocher, comme Racine , ses qualités d’homme de ménage. Il est le premie
nrichir : c’est à peine s’ils parvinrent à le faire vivre. Corneille, Racine , Molière, les deux derniers surtout, avaient été
squ’en le fixant sur le papier, il n’a pas su voir par où il péchait. Racine disait : « Je n’ai plus que les vers à faire. » P
les maîtres de notre théâtre. Le Cid, Polyeucte, Cinna, presque tout Racine , sont en dehors de la théorie de Crébillon. Est-c
ssés. Ceux de Crébillon semblent partis de la main de Corneille et de Racine . Ce sont des pièces du même or, frappées et mises
r de barbare. Mais ses modèles les plus proches, ce sont Corneille et Racine . Tandis que Lamotte, qui n’avait que de l’esprit,
pas d’autres modèles de la tragédie que les pièces de Corneille et de Racine , c’est sous la réserve de les imiter librement. I
les bons acteurs par la secrète vertu de leurs beautés. Je doute que Racine en eût plus appris à Talma sur la manière de joue
ses pièces, que Talma n’en apprenait tout seul dans la méditation de Racine , en ce temps si cher à nos souvenirs, où le grand
se choque du prosaïsme de notre poésie, et qui extrait du théâtre de Racine quinze ou vingt vers médiocres pour s’autoriser à
ses excellents jugements sur ses prédécesseurs, ses exclamations sur Racine , lussent tout en l’honneur de la tragédie lue. Il
Il est même remarquable que, tout en préférant, jusqu’à l’injustice, Racine à Corneille, il ait plus imité les intrigues comp
angue de Corneille que la pureté et la hardiesse contenue de celle de Racine . Quand il juge l’art de ses prédécesseurs, il ne
ssez pour créer Zaïre. Il fallait le génie profond et la tendresse de Racine pour faire parler un cœur de mère. Enfin, pour ép
à de vieilles connaissances, comme les personnages de Corneille et de Racine , ou ceux de ce Shakspeare, le père de tant d’immo
Auguste, dans Corneille ; Mithridate, Agrippine, Néron, Phèdre, dans Racine . Ils sont égaux à leur renommée. Voltaire a mieux
es pièces romanesques de Voltaire et les tragédies de Corneille et de Racine , et d’appliquer la même critique à d’aimables jeu
e Voltaire. Quand Fréron le harcelait de la gloire de Corneille et de Racine , je comprends que par dépit il fût tenté de dimin
hilosophe. On exposerait, d’ailleurs, à des représailles Corneille et Racine , qui, eux aussi, accommodent l’histoire à leur te
e de Voltaire. Il en est bien autrement des œuvres de Corneille et de Racine . Leur solidité s’explique par le choix libre et s
olidité s’explique par le choix libre et savant de leurs sujets. Pour Racine en particulier, c’est dans la méditation des hist
y cherche un style. Quand on parle du style de Corneille, du style de Racine , tout esprit cultivé s’en fait une idée, et, à la
eille sont des vers sublimes. Avec plus de sensibilité que Corneille, Racine avait, non pas plus d’esprit, mais un sentiment p
t, non pas plus d’esprit, mais un sentiment plus juste de la réalité. Racine voit tout, le grand où il se présente, les qualit
même justice qui a donné à Corneille le nom de grand a dit le tendre Racine , non pour le réduire au mérite d’avoir bien expri
sa qualité dominante. Si ce titre n’en dit pas assez pour tout ce que Racine a fait, il en a un second, c’est celui de grand p
ente son poète ? Je ne m’aventurerai pas à le définir. Le grand poète Racine dit tout cela. Le trait caractéristique du style
e ceux de Corneille ; il en a de tendres, il en a de poétiques, comme Racine . C’est même une de ses mille qualités d’avoir su
rillant. Comme on dit le grand Corneille, le tendre et le grand poète Racine , on dit le brillant auteur de la Henriade et de Z
18 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »
Au milieu de l’ensemble si magnifique et si harmonieux de l’œuvre de Racine , Bérénice a droit de compter pour beaucoup. Certe
viennent se ranger. Un homme de talent qui a particulièrement étudié Racine , et qui s’y connaît à fond en matière dramatique,
semble tout à fait dans le goût secret et selon la pente naturelle de Racine  ; c’est du Racine pur, un peu faible si l’on veut
dans le goût secret et selon la pente naturelle de Racine ; c’est du Racine pur, un peu faible si l’on veut, du Racine qui s’
relle de Racine ; c’est du Racine pur, un peu faible si l’on veut, du Racine qui s’abandonne, qui oublie Boileau, qui pense su
musique pour cette douce voix. On raconte que Boileau, apprenant que Racine s’était engagé à traiter ce sujet sur la demande
l’aurais bien empêché de donner sa parole. » Mais on assure aussi que Racine aimait mieux cette pièce que ses autres tragédies
t la veine secrète, la veine du milieu. On a quelquefois regretté que Racine n’eût pas fait d’élégies ; mais qu’est-ce donc da
peut être dite une charmante et mélodieuse faiblesse dans l’œuvre de Racine , comme la Champmeslé le fut dans sa vie. Il ne fa
quer à ses fables et lui faire porter ses plus beaux fruits. Ainsi de Racine lui-même qui, au sortir des douceurs premières, s
té à Naples et un hiver à Saint-Pétersbourg, de même, quand on aborde Racine , il faut aller franchement jusqu’à Bérénice. La p
dote de son origine, l’ordre de Madame, ce duel poétique et galant de Racine et de Corneille, la défaite de ce dernier. Mais i
r succès, et sur lesquelles nous reviendrons, il faut reconnaître que Racine a su tirer d’un sujet si simple une pièce d’un in
« Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis XIV, dit-il, voulut que Racine et Corneille fissent chacun une tragédie des adie
ent autour d’elle, et à s’enchanter du récit de ce qu’elle inspirait. Racine , un peu plus que Corneille sans doute, dut pénétr
Princesse de Clèves. Dans l’exquise préface qu’il a mise à sa pièce, Racine rapproche son héroïne de Didon et voit de la ress
reux ; que, s’il l’était davantage, il céderait peut-être. Mais non : Racine , revenant ici, dans le dernier acte, à l’inspirat
me semble, doit suffire ; on ne sent jamais d’intervalle ni de pause. Racine a eu droit de rappeler en sa préface que la vérit
ions d’une scène qui élève et ennoblit. Si redonner de la nouveauté à Racine était une conquête, il ne fallait pas craindre d’
y avait à se loger encore plus au cœur : Bérénice, quand il s’agit de Racine , c’est comme la maison de plaisance favorite du m
s de ce temps-là. 15 janvier 1844 Pour compléter ces jugements sur Racine , on peut chercher ce que j’en ai dit plus tard da
19 (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43
sinon la croyance, du moins le zèle, qui ait manqué alors à Boileau : Racine ne nous dit-il pas, en 1698, que la dévotion de s
ssion d’avocat, où MM. de Port-Royal voulaient pousser en ce temps-là Racine , leur disciple chéri. En réalité, le droit répugn
jamais rien des libraires que ses œuvres enrichissaient. Il excusait Racine de recevoir des droits d’auteur, mais il n’osa pa
de frère, des amis : Furetière d’abord, esprit mordant et sensé, puis Racine , attiré vers l’homme par la pénétrante justesse d
: sa distraction égayait les réunions quand sommeillait sa fantaisie. Racine et Boileau étaient dans la première jeunesse, l’u
beau-frère, pour fournir quelques plaisantes scènes aux Plaideurs de Racine . Faut-il rappeler cette espièglerie de rapin, don
laideurs de Racine. Faut-il rappeler cette espièglerie de rapin, dont Racine et Boileau s’avisèrent un jour, quand après les p
ine et Boileau s’avisèrent un jour, quand après les premières Satires Racine mena son ami chez l’illustre Chapelain, à qui il
ux bailli s’échauffa sur l’éloge de Molière : il allait se trahir, si Racine ne l’eût emmené, juste à point pour n’être pas re
ualifiés au cabaret, ou chez les comédiennes, près desquelles son ami Racine l’avait introduit. Et notons-le, pour saisir la p
eslé et chez Ninon de Lenclos. Il n’y va pas pour le même intérêt que Racine  : nulle fougue des sens, nulle ivresse du cœur ne
ois il venait boire le champagne chez la Champmeslé, entre le mari et Racine , qui faisait les frais de la fête : ou bien il pr
aisait les frais de la fête : ou bien il présidait une partie carrée, Racine avec la Champmeslé, le jeune Sévigné avec Ninon :
avec une fourche, empêchoit sept ou huit méchans poètes d’approcher. Racine était auprès de Despréaux, et un peu plus loin La
s mène à faire une observation intéressante. Il est singulier que, de Racine et de Boileau, Mme de Montespan, la maîtresse sen
e et discrète personne, qui préfère la poésie tendre et troublante de Racine . On s’attendrait au contraire : mais ces préféren
e Scarron », devant le roi et Mme de Maintenon, au grand désespoir de Racine , qui était infiniment plus courtisan, et menaçait
ssentielles de Despréaux. En 1677, Louis XIV lui commanda, ainsi qu’à Racine , de « tout quitter » pour se consacrer à écrire s
ous ne savons ce qu’aurait été le règne de Louis le Grand raconté par Racine et Boileau : leur manuscrit, inachevé, périt en 1
science, de critique et de détachement pour en bien faire le métier. Racine et Boileau firent de leur mieux. Ils se faisaient
yages, en Alsace et en Flandre ; puis il se tint en repos, laissant à Racine la principale part de travail, comme aussi des li
veur déclarée du roi, notre poète ne fut jamais autant de la cour que Racine . Plus froid et moins souple, de jour en jour auss
jour aussi moins valide, il s’en retira peu à peu : après la mort de Racine , il n’y vint plus qu’une seule fois. Il y avait l
ssa Boileau manifester ouvertement son attachement au grand Arnauld ; Racine se demandait comment son ami prenait impunément d
arti sur le fond de la dispute des Provinciales, et dans une lettre à Racine il se moque également de la grâce augustinienne e
e à sa correspondance : de 1687 à 1699 s’étend la correspondance avec Racine , et précisément en 1699, quand celle-ci cesse, no
e Boileau n’ont pas le charme ni l’esprit qu’on trouve dans celles de Racine et de Fénelon. Une chose lui manque, et lui a tou
ui se traduiront plus tard par tels vers exquis des Fables. Même avec Racine , qu’il aime tendrement, Boileau ne se livre pas :
ue. La tendresse est en-dessous, dans la pensée et non dans les mots. Racine , ici, n’est pas plus vif que Boileau, c’est un tr
it avec joie. Il aimait la société et recevait de nombreuses visites. Racine appelait la maison d’Auteuil une « hôtellerie »,
Mais celui qu’on vit le plus souvent à Auteuil jusqu’en 1699, ce fut Racine . Il y venait dîner avec des amis communs et cause
ant causer. Il remplaça même le père mort, comme ce jour où la pieuse Mme Racine le chargea de sermonner le petit Lionval, coupabl
20 (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159
XIVe entretien. Racine . — Athalie (suite) I Nous disions, à la f
première de ces représentations à Versailles, à laquelle assistaient Racine et Louis XIV. Mais permettez-moi d’abord, pour bi
cette représentation unique, dont Talma était le grand intérêt après Racine , permettez-moi de vous raconter comment, et par q
tragédie biblique, intitulée Saül, pastiche, assez bien versifié, de Racine et d’Alfieri. Je les ai encore ; elles restent li
ober quelquefois, et autant qu’il convient à ma faiblesse, le style à Racine . Je désire ardemment la soumettre à votre jugemen
armonie et de la pureté des vers. « On voit que vous avez beaucoup lu Racine , peut-être trop », me dit-il à la fin de la scène
garantir un grand applaudissement au théâtre ; mais entre Corneille, Racine et ce siècle-ci, il est né une autre tragédie, d’
n ! ce Shakespeare a révolutionné la scène. Corneille est l’héroïsme, Racine est la poésie, Shakespeare est le drame. C’est pa
essaillir le temple de Jérusalem ! « — C’en est fait », lui dis-je, «  Racine vous attendait pour être interprété selon son esp
cette grandeur nationale de sa maison à la nation par tous ses sens. Racine , selon lui, faisait partie de la dynastie de Loui
lon lui, faisait partie de la dynastie de Louis XIV ; en popularisant Racine il repopularisait son ancêtre. Il chercha quelle
ine il repopularisait son ancêtre. Il chercha quelle était l’œuvre de Racine dans laquelle le génie du poète, la majesté de la
ation. C’était l’apothéose du siècle de Louis XIV sous l’apothéose de Racine . La France entière se pressa et se recueillit pou
ier accent, le premier vers des acteurs ; on ne se souvenait plus que Racine avait retrouvé un jour, pour écrire Athalie, les
mple de Sion, ni à la hauteur des grands lyriques sacrés ou profanes. Racine s’était trop épuisé de génie dans ce premier acte
s la salle. L’Opéra n’était plus un théâtre ; c’était un sanctuaire : Racine et Talma l’avaient purifié. XIX Le second a
e, la protection de Dieu sur les siens, sa vengeance sur ses ennemis. Racine s’y rapproche, autant que les temps et la langue
e à son confident les voies par lesquelles il est parvenu au pouvoir. Racine ici fait parler Machiavel dans la langue de Tacit
pour davantage dans la rancune cachée de Louis XIV et dans la mort de Racine que son obscur Mémoire sur quelques vices de l’ad
t lentement au silence transi du cœur et se partagent entre la Bible, Racine et le grand interprète qui vient de leur prêter s
son apogée. La mort le cueillit avant son déclin. XXIII Quant à Racine , son sort fut celui de tous les hommes plus grand
la cour, par les moqueries de la critique, par l’indifférence du roi. Racine ne protesta pas ; à quoi bon ? Il renonça pour ja
u renfermer quelques allusions irrévérencieuses à sa royale divinité, Racine s’attacha de plus en plus à madame de Maintenon.
u. XXIV On a révoqué en doute la cause de la mort prématurée de Racine et l’ingratitude de madame de Maintenon. Son prop
e et l’ingratitude de madame de Maintenon. Son propre fils, le second Racine , ne laisse aucun doute à cet égard dans le récit
t égard dans le récit qu’il fait des derniers moments de son père. «  Racine était déjà abattu par le mauvais succès d’Athalie
ié : c’est la loi des grands hommes. XXV Quant à Athalie, c’est Racine tout entier. Il revivra éternellement dans cette
est que leurs tragédies ne sont que des œuvres d’art, et que celle de Racine est une inspiration de foi. Ils sont des poètes p
Racine est une inspiration de foi. Ils sont des poètes profanes, mais Racine ici est un poète sacré. Mais l’art y est aussi pa
peuple, Et que la terre enfante son sauveur, selon l’expression de Racine . Comme intérêt, le poète ne va pas chercher l’int
XXVI On a affecté, dans ces dernières années, de subalterniser Racine et de lui préférer Shakespeare et ses imitateurs
prouve à l’aspect du géant du drame moderne. Il est la grandeur, mais Racine est la beauté. La masse, quelque étonnante qu’ell
s dans les abîmes tantôt sublimes, tantôt vertigineux du cœur humain. Racine , lui, prend l’homme dans ses mains sanctifiées pa
on et du beau. Voilà pourquoi Shakespeare est leur idole, et pourquoi Racine est notre orgueil. Quand nous ne voudrons qu’être
s de l’émotion par le beau, nous irons assister à Athalie, écrite par Racine , récitée par Talma ou par Mlle Rachel. Ajoutons q
le beau qui émeut l’esprit, c’est le divin qui pénètre le cœur. Ainsi Racine , pour qui Athalie fut un acte de foi plus qu’une
’âme. Glorifions-nous donc à jamais d’être d’une nation qui a produit Racine , et de parler une langue où l’on a pu écrire Atha
21 (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343
lus tard, en 1601, la Guisarde ou le triomphe de la Ligue, à laquelle Racine , dans Athalie, emprunta plus d’une pensée. Jacqu
t littéraires qui doivent aboutir aux grandes écoles de Corneille, de Racine et de Molière. Nous avons dit que les Confrères d
t ne pas oublier que Garnier vivait sous Henri II et sous Charles IX, Racine sous Louis XIV. Les principales productions drama
pâture aux jeunes passereaux, etc. Évidemment c’est cette pensée que Racine reproduit dans un langage plus élevé et plus nobl
la tragédie digne de ce nom, inaugurée par Corneille et continuée par Racine et par Voltaire. Né à Dreux en 1609, Rotrou, doué
u joueur. Rotrou, comme les maîtres qui vinrent après lui, Corneille, Racine , Molière, puisa aux sources pures des Grecs et de
montel, Regnard, en 1705, se servit de ses Ménechmes, joués en 1632 ; Racine utilisa, dans sa Thébaïde, l’Antigone représentée
plaire, en osant innover. Il est temps que les mânes de Corneille, de Racine et de Molière viennent contempler les changements
s médiocres, après les grandes et belles productions de Corneille, de Racine , de Molière, avaient fait tomber leur théâtre dan
parurent sur la scène française les héros de Rotrou, de Corneille, de Racine . Le Cid et Cinna eurent pour interprètes des acte
avait une couronne de laurier par dessus sa perruque à la Louis XIV. Racine avait plusieurs fois senti le ridicule de l’habil
mais aucun n’a encore, dans le genre tragique, atteint à sa hauteur. Racine peut être préféré par beaucoup d’hommes de mérite
’un. Corneille se montra très-choqué d’une innocente plaisanterie de Racine qui, parodiant le vers de Don Diègue, avait mis à
l de Bourgogne, qui commençaient à préférer le talent jeune et pur de Racine au sien qui semblait fatigué. Il donna donc sa tr
cette manifestation spontanée, à cette véritable ovation. A sa mort, Racine et l’abbé Delaveau se disputèrent l’honneur de lu
Puisque Corneille est mort, qui nous donnait du pain, Faut vivre de Racine , ou bien mourir de faim. En 1750, près de soixan
e et en cuirasse un rabot à la main. A l’instigation de Boileau et de Racine , Thomas Corneille essaya de composer des opéras p
on s’inscrive en faux, nous ajouterons qu’au temps des Corneille, des Racine , des Molière, l’acteur était fait pour les pièces
de ses contemporains par l’amour-propre le plus excessif. Boileau et Racine se sont, on peut dire, acharnés après les ouvrage
mme nouvellement arrivé à Paris. La pièce fut généralement applaudie. Racine même, le plus grand fléau de Boyer, se déclara po
Académie Française. — Sa modestie. — Iphigénie (1645). — Épigramme de Racine . — Magnon. — Sa vanité présomptueuse. — Son livre
t mes deux yeux dans ta tête. La scène française, après Corneille et Racine , s’est enrichie de trop de chefs-d’œuvre pour que
t révoltantes, pour adopter franchement le langage noble et élevé que Racine allait bientôt polir encore, en lui faisant attei
, ami de Leclerc, en revendiqua la collaboration, ce qui donna lieu à Racine de lancer cette charmante épigramme : Entre Lecl
décida à faire paraître une tragédie d’Hippolyte à laquelle plus tard Racine ne dédaigna pas de faire quelques emprunts. Ainsi
qui se sont souillés d’incestes, d’adultères ; Ceux-là te recevront. Racine fait dire aux deux mêmes personnages : HIPPOLYTE
humeur me change, etc. Montauban, ami de Boileau, de Chapelle et de Racine , et que l’on prétend même avoir travaillé aux Pla
sager, si l’on veut rendre hommage à son véritable talent15. VIII. Racine . De 1666 à 1690. Racine. — Parallèle avec Corn
hommage à son véritable talent15. VIII. Racine. De 1666 à 1690. Racine . — Parallèle avec Corneille. — Talent comparé de
Corneille. — Talent comparé de ces deux grands poëtes. — Qualités de Racine . — Notice. — Sa tragédie de la Thébaïde, en 1664.
édie de la Thébaïde, en 1664. — Anecdote. — Jugement de Corneille sur Racine . — Tragédie d’Alexandre (1666). — Son peu de succ
e à ce sujet. — Le Dialogue des Morts, de Boileau, et l’Alexandre, de Racine . — Andromaque (1667). — La Champmeslé et la Desœi
ouis XIV. — Boutade d’un spectateur. — Première parodie. — Chagrin de Racine . — Les Plaideurs (1668). — Histoire anecdotique d
sentinelle et de Mlle Gaussin. — Vers à ce sujet. — Bajazet (1672). —  Racine , poëte satirique, de par Boileau. — Mithridate (1
. — Phèdre (1677). — Ce qui donna l’idée première de cette tragédie à Racine . — La Champmeslé. — Cabale contre cette pièce. — 
e duc de Nevers. — Les trois sonnets. — Grande querelle. — Frayeur de Racine et de Boileau. — Le fils du Grand Condé les rassu
du Grand Condé les rassure. — Les tribulations essuyées par le tendre Racine , à propos de cette tragédie, le font renoncer au
intenon la fait jouer en présence du roi. — En 1702, après la mort de Racine , Louis XIV la fait représenter à Versailles. — Le
âtre. — Le public commence enfin à admirer ce dernier chef-d’œuvre de Racine . — Succès de cette pièce. — Son actualité pendant
ique pût égaler le maître ; c’est cependant ce qui arriva quand parut Racine . Plus heureux que Corneille, Racine sut s’arrêter
pendant ce qui arriva quand parut Racine. Plus heureux que Corneille, Racine sut s’arrêter dans un âge et à un moment où sa ré
orneille, comme celui de Sophocle, brille par la vigueur des pensées. Racine , comme Euripide, a su donner au sien la tendresse
grossit avec violence et brise ses digues pour faire une irruption ; Racine , c’est le fleuve majestueux qui, dans son paisibl
dans les lieux qu’il arrose. Corneille enfin va au cœur par l’esprit, Racine trouve le chemin de l’esprit par le cœur. Ils mar
rendre le sublime. Boileau disait : le pompeux Corneille et le tendre Racine , et il avait raison. Conduit par un goût qui ne f
avait raison. Conduit par un goût qui ne faisait jamais fausse route, Racine choisissait avec un tact parfait tous les sujets
timent si naturel de l’amour. Dans ses belles et suaves compositions, Racine intéresse et fait passer l’âme du spectateur ou d
ance dont rien jusqu’à lui n’avait donné l’idée. On peut affirmer que Racine est le poëte de l’intelligence ; car l’oreille, l
639, à la Ferté-Milon, où son père était contrôleur du grenier à sel, Racine fut trésorier en la généralité de Moulins, secrét
célèbre critique, qu’à l’étude des préceptes d’Horace et d’Aristote. Racine fit son entrée dans le monde des lettres par la t
la ville, Qui jamais, de Lucain, n’a distingué Virgile. Les amis de Racine ne furent pas de l’avis de Corneille ; ils trouvè
qui sachent l’interpréter ; faites-la jouer à l’Hôtel de Bourgogne. » Racine adopta l’idée, et son Alexandre eut un succès imm
a à l’Hôtel de Bourgogne. Molière en fut mortifié, et cela jeta entre Racine et lui un froid qui subsista toujours depuis, quo
ant d’épouvantables contorsions et répétant sans cesse ces mots : « Ô Racine  ! ô Racine ! » — Mon Dieu, lui dit un de ses amis
antables contorsions et répétant sans cesse ces mots : « Ô Racine ! ô Racine  ! » — Mon Dieu, lui dit un de ses amis, l’abbé, q
i dit un de ses amis, l’abbé, qu’avez-vous donc à prononcer le nom de Racine  ? — Eh ! mon cher, répondit l’autre, vous ne voye
ourreau le débite comme les acteurs de Molière ont débité la pièce de Racine  ; si je l’avais donné à un autre, mon sermon eût
sermon eût eu le succès qu’a eu l’Alexandre à l’Hôtel de Bourgogne. Racine disait à Boileau, en lui parlant de cette pièce,
quelques-uns des vers doucereux mis dans la bouche du conquérant par Racine , au milieu de ce dialogue. Voici le morceau tel q
donc au plus vite. Boileau vantait le portrait d’Alexandre, fait par Racine dans les vers suivants : Quelle étrange valeur,
it toute la terre. En 1667 parut Andromaque, un des chefs-d’œuvre de Racine . Cette tragédie eut un succès immense, mademoisel
et le jouait mal. Un des spectateurs du parterre, grand admirateur de Racine , souffrait d’entendre estropier les vers de son p
attribua à Molière, ce qui brouilla encore davantage les cartes entre Racine et lui. De cette parodie date en France ce genre
de la grande pièce en vogue. Ce qui peut paraître étonnant, c’est que Racine se montra très-affecté de la Folle querelle. Au l
èce, le grand poëte ressentit de cette aventure un chagrin véritable. Racine , qui ne pardonnait pas l’innocente plaisanterie d
de son ordre, sous la condition expresse qu’il en prendrait l’habit. Racine accepta le bénéfice, mais ne se pressa pas de se
fut à l’avantage du religieux, et ce n’était que justice. Un jour que Racine , en compagnie de Despréaux, de Lafontaine, de Cha
uture, pour laquelle un conseiller au Parlement, de Brilhac, apprit à Racine les termes de la chicane. Cette jolie pièce, si s
remières représentations. Molière, alors en assez mauvais termes avec Racine , ne se trompa point sur la valeur de l’ouvrage, e
res, à onze heures du soir, et viennent porter cette bonne nouvelle à Racine . Tout le quartier est réveillé par le bruit des c
s davantage pour que la nouvelle se répande que l’on est venu enlever Racine et le conduire en prison, parce qu’il a mal parlé
mot du fait, est une allusion à une anecdote du palais, du temps de Racine . Un avocat, chargé de plaider pour un homme sur l
à le fait. » Enfin, la femme du lieutenant-criminel d’alors fournit à Racine le caractère de la femme de Perrin-Dandin. C’est
Les Plaideurs sont un hors-d’œuvre dans les compositions sérieuses de Racine . En 1669, il continua le cours de ses études dram
e, il la supprima. Boileau lui-même, l’ami sincère et l’admirateur de Racine , critiquait le dénouement de Britannicus. Il trou
donnait, trop tard déjà, le théâtre. Le sujet de Bérénice fut donné à Racine par Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis X
on aux sentiments qu’elle et Louis XIV avaient eus l’un pour l’autre. Racine fut courtisan, s’engagea, et fit une admirable pi
gea, et fit une admirable pièce que l’on parodia avec assez d’esprit. Racine avait une grande susceptibilité de sentiments ; i
j’acceptai l’Empire, Quand j’acceptai l’Empire, on me vit empereur. Racine fut encore plus sensible au mot de Chapelle. Tous
gardait le silence. « Dites-moi franchement votre sentiment, lui dit Racine . Que pensez-vous de Bérénice ? — Ce que je pense,
n partant : « Vous m’aimez, vous êtes roi, vous pleurez et je pars. » Racine s’est souvenu de ces mots pour Bérénice : Vous m
ns savoir comment. » Le grand Condé fit un compliment très-délicat à Racine , à propos de cette pièce. On lui demandait son av
é de sa fuite soudaine, Lui répondait : Partez et ne revenez plus : Ô Racine , ombre révérée, De quel ravissement ne dois-tu pa
, Que tu n’en sus prêter aux pleurs de cette reine. Les tragédies de Racine se succédaient pour ainsi dire régulièrement, soi
s qui daignent le nourrir ; concluait, disons-nous, de ces vers, que Racine avait, plus encore que lui, le génie satirique. L
. La belle tragédie de Mithridate, donnée en 1673, marque l’époque où Racine est dans toute la splendeur de son immense talent
hérie d’une chute complète. De ce jour on vit s’accroître le parti de Racine et s’affaiblir celui de Corneille. Ce jour-là, ce
nqueur fit choix, pour y être représentée, d’une tragédie nouvelle de Racine , Iphigénie, jouée pour la première fois en 1674,
ifice, et que la musique expressive dont Lully accompagna les vers de Racine , lui fit dresser les cheveux sur la tête. En 1718
qu’à la représentation du 9 septembre, on verrait dans Iphigénie, de M. Racine , quelque chose d’extraordinaire. Tout Paris couru
iècle que ce tableau est dans ma famille, et il n’y a pas dix ans que M. Racine a fait sa tragédie ! » Phèdre, qui parut en 167
s grands crimes et même inspirer de la compassion pour les criminels. Racine , en soutenant cette thèse, ajoutait avec feu qu’i
passions. Celui de Phèdre parut parfaitement convenable pour cela, et Racine le traça de façon à faire valoir les rares qualit
e une bien autre et bien triste portée ; elle causa tant de chagrin à Racine , qu’elle le détermina à abandonner le théâtre. En
revenons à Phèdre et à la cabale qu’elle engendra. Lorsqu’on sut que Racine travaillait à cette tragédie et allait la faire p
paraître, la célèbre madame Deshoulières, qui n’aimait ni Boileau, ni Racine , noua une intrigue pour faire éprouver une chute
avait trop d’esprit pour ne pas sentir la supériorité de la pièce de Racine sur celle de Pradon, revint cependant de l’Hôtel
é, en faisant, avec Pradon, des gorges-chaudes sur le chef-d’œuvre de Racine . Pendant tout le temps du souper, il ne fut quest
ux rats, Vient, en se confessant, mourir sur le théâtre. Les amis de Racine attribuèrent cette satire, fort méchante, mais sp
nt on attribuait la paternité au duc de Nevers. Tout le monde désigna Racine et Boileau comme en étant les auteurs. Or, comme
ffrayer encore davantage, cassa les vitres par un troisième sonnet : Racine et Despréaux, l’un triste et l’autre blême, Vienn
t aussi répandre le bruit qu’il avait donné ordre de chercher partout Racine et Boileau pour les faire assassiner. Or, comme l
s ses vers, et il eut raison de ne pas pousser les choses plus loin ; Racine et Boileau étaient déjà fort bien en Cour, le gra
ous sa protection. Le public, mieux encore que le grand Condé, vengea Racine . Sa Phèdre fut comprise. On l’admira, on l’applau
pables de faire rechercher la Phèdre de Pradon et abandonner celle de Racine . » Malgré tout cela, l’auteur de tant de chefs-d
Peut-être est-ce une grande perte pour la littérature française, car Racine n’avait alors que trente-huit ans ; peut-être aus
sa mort, en 1689, et après avoir laissé dormir douze années sa muse, Racine , mu par un sentiment religieux et par la reconnai
e avec laquelle on leur avait laissé jouer Andromaque. Elle pria donc Racine de lui composer un poëme moral ou historique, don
en enlevant du drame le sentiment le plus dramatique, parut d’abord à Racine un tour de force dont il ne se sentait pas capabl
Esther fut donc représentée à Saint-Cyr pendant le carnaval de 1689. Racine se chargea de former lui-même à la déclamation le
ésentations théâtrales et les défendit. On a pensé que les ennemis de Racine étaient pour quelque chose dans cette défense ; l
e récit, produisit sur Louis XIV, fut des plus vives, et cela valut à Racine la charge de gentilhomme ordinaire de la chambre.
société, de lire tout seul le premier acte de la dernière tragédie de Racine . Il se récria contre la sévérité de la punition ;
’ouvrage qu’on avait traité avec tant de mépris fut trouvé admirable. Racine ne croyait pas cette tragédie supérieure à ses au
ie est un chef-d’œuvre. » Ce fut en 1716, longtemps après la mort de Racine , que la tragédie d’Athalie fut mise à la scène. L
cet enfant tout Israël réside, ……………. Nous allons grouper autour de Racine , comme nous avons groupé autour de Corneille, les
ous aborderons ensuite la comédie avant, pendant et après Molière. «  Racine , dit un homme d’esprit, forma, sans le savoir, un
Raphaël qui ne fit point de Jules Romain. » IX. Contemporains de Racine . Examen anecdotique des contemporains de Racin
. Contemporains de Racine. Examen anecdotique des contemporains de Racine . — Pradon. — Son genre de talent. — Starita. — An
pigrammatique de cette tragédie. — La Chapelle. — Il cherche à imiter Racine . — Ses tragédies de Zaïde, de Cléopâtre, de Télép
phonte et d’Ajax, de 1681 à 1684. — Anecdotes. — Campistron, élève de Racine . — Auteur fécond. — Son genre de talent. — Virgin
Épitaphe d’Abeille. — Épigramme. — Lagrange-Chancel, dernier élève de Racine . — Sa prodigieuse facilité. — Sa première pièce f
es. — Ferrier, Genest, Longepierre, Riuperoux autres contemporains de Racine . — Leurs tragédies. — Anecdotes. — Boursault. — S
ce sens qu’on n’avait fait l’honneur à personne de le comparer à lui. Racine en eut plusieurs. Cela provenait sans doute de ce
u être sérieuse, et qui, aujourd’hui, ne semble que ridicule. Lorsque Racine parut, au contraire, la route était déblayée, tra
n, ou plutôt la coterie, posèrent au dix-septième siècle en rivaux de Racine , ne peut soutenir le moindre parallèle avec lui.
est sans appel. Commençons l’examen anecdotique des contemporains de Racine , par ceux que les passions de l’époque lui firent
t perdu par la vanité ridicule avec laquelle il a voulu se comparer à Racine . Si Pradon eût été un poëte modeste, il eût eu la
entée en 1679, fut parodiée de la manière suivante, dans un sonnet de Racine  : D’un crêpe noir, Hécube embéguinée, Lamente, p
st vrai de dire que le pauvre auteur de la Phèdre, rivale de celle de Racine , s’était donné bien maladroitement deux rudes adv
vit poindre l’inévitable épigramme. Elle était encore de la façon de Racine  : Que je plains le destin du grand Germanicus !
n. » Un jour, l’auteur de tant de tragédies sifflées, le plastron de Racine et de Boileau, le but de tant d’épigrammes, l’obj
i madame Deshoulières ne s’était déclarée assez maladroitement contre Racine et n’avait été l’âme de la cabale à la suite de l
ie fut en outre le sujet de cette analyse épigrammatique, attribuée à Racine  : La jeune Eudoxe est une bonne enfant, La vieil
Académie française, né à Bourges, en 1655, ne se posa pas en rival de Racine , mais il chercha à l’imiter. Il fut de son école.
liers devint fou par la suite. Voici maintenant un élève véritable de Racine , car Racine guida ses pas dans la carrière des le
fou par la suite. Voici maintenant un élève véritable de Racine, car Racine guida ses pas dans la carrière des lettres, Campi
e la France, alors déjà le centre des beaux-arts. Il chercha à imiter Racine , son maître, et s’il est loin de lui pour les bea
versification, il s’en approche du moins pour la conduite des pièces. Racine fut non-seulement le guide, mais le bienfaiteur d
. Campistron commença sa carrière dramatique à peu près à l’époque où Racine finit la sienne. Sa première pièce, Virginie, par
rance. « Veux-tu ma bague, dit-il à Campistron, je te l’ai gardée. » Racine avait fait Esther et Athalie, Campistron à son to
ont été le plus souvent réimprimés, après les œuvres de Corneille, de Racine , de Crébillon, et, plus tard, de Voltaire, compre
Les uns ont prétendu qu’il avait seul pu faire oublier la retraite de Racine  ; les autres ont trouvé détestables les vers les
aire des épigrammes sur lui. En voici une fort jolie qu’on attribue à Racine  : Abeille, arrivant à Paris, D’abord, pour vivre
rits. Un poëte dramatique, que l’on peut appeler le dernier élève de Racine , Lagrange-Chancel, est un des hommes de cette épo
te pièce, représentée en 1694, dans les dernières années de la vie de Racine  : « Quand je crus avoir mis la dernière main à
ez de choses dignes de son attention pour envoyer chercher le célèbre Racine et le prier, avec bonté, de lire cet essai d’un g
qui était son page, pour lui en dire son avis sans aucun déguisement. Racine garda la pièce huit jours, après lesquels il se r
s du théâtre, en disant que mon âge fermerait la bouche aux censeurs. Racine , à qui la dévotion ou la politique ne permettait
posa Oreste et Pilade, en 1697, tragédie à laquelle on a prétendu que Racine avait travaillé à la prière de la princesse de Co
a, imitation du Festin de Pierre. En outre, Louis XIV ayant demandé à Racine , à Quinault et à Molière, une pièce dans laquelle
été amené à composer Orphée, parce qu’il avait entendu dire souvent à Racine que c’était le sujet le plus apte à un grand spec
r, Genest, Longepierre, Boursault, Riuperoux, autres contemporains de Racine , ont donné à la scène française quelques pièces d
épas, Pour des vérités immortelles Qu’eux-mêmes ne comprenaient pas. Racine qui, cependant, avait quelques obligations à Long
n parallèle entre lui et Corneille, lui avait donné de grands éloges, Racine lui-même fit, à propos du Sésostris, l’épigramme
suite applaudi et devint la cause d’un grand froid entre Corneille et Racine , le premier ayant laissé échapper ce jugement à l
’Académie, sur la pièce de Boursault : Il ne lui manque que le nom de M. Racine pour être achevée. Marie Stuart, moins applaudie,
n. Quoique Fontenelle ne soit pas précisément un des contemporains de Racine , puisqu’il vécut bien longtemps encore après le g
oduire au théâtre, en 1680, par la tragédie d’Aspar, qui réussit peu. Racine fit, à propos de cette pièce, la charmante épigra
idèle), C’est à l’Aspar du sieur de Fontenelle. On attribue encore à Racine quelques couplets sur cette pièce. En voici deux.
invita à dîner avec les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, et avec Racine . A la fin du repas, il lui poussa quelques critiq
t les convives du parti de l’auteur de l’Art poétique, et en sortant, Racine s’écria : « Le brave homme que vous êtes, Achille
ui font fureur, de nos jours, sur les scènes des boulevards. X. De Racine à Voltaire. De la fin du dix-septième siècle à 17
e la fin du dix-septième siècle à 1718. Époque de transition entre Racine et Voltaire. — De la fin du dix-septième siècle à
La nature n’enfante pas coup sur coup des hommes comme Corneille et Racine . Après ce dernier poëte dramatique, quelques anné
aucun auteur d’un mérite transcendant vînt occuper la scène tragique. Racine avait cessé en 1689 de travailler pour le théâtre
n, Crébillon d’abord et Voltaire ensuite. L’espace qui s’écoule entre Racine et Crébillon est occupé, pour le genre dramatique
la gloire. Du reste, le poëte parut dans de favorables circonstances, Racine avait cessé de travailler, Campistron venait de s
enez d’en faire. » Pour tenter de marcher de pair avec Corneille et Racine , de s’élever jusqu’à ces deux grands poëtes, il f
aient si terribles. « Corneille, répondit-il, a brillé dans le grand, Racine dans le tendre, je n’avais que l’horrible à chois
lévation de celui de Corneille, n’a pas l’élégante pureté de celui de Racine , mais il est nerveux. Les images, il les sacrifie
entation, Boileau dit que cette pièce semblait avoir été composée par Racine ivre. Nous avons dit à dessein qu’Idoménée avait
qu’on avait entendu jusqu’alors à la scène, surtout depuis l’école de Racine , que le parterre s’en fut sans oser siffler ni ap
bre 1694, dix ans après la mort de Corneille, cinq ans avant celle de Racine , naquit à Paris Arouet de Voltaire, l’écrivain, l
nt portés à leur apogée : le sublime pour Corneille, le touchant pour Racine , le terrible pour Crébillon. Il fallait donc se f
, qui n’avait pas su quitter à temps la scène, ainsi que l’avait fait Racine . Les Scythes, 1767, les Triumvirs, 1764, furent
e. — Les Machabées (1721). — Succès de cette pièce. — On l’attribue à Racine . — Anecdote. — Romulus (1722). — Inès de Castro (
s beautés, les caractères y sont fort habilement tracés. Imitateur de Racine , il parvint, au moment où Crébillon se faisait ap
ié, l’amour, sont les moyens qu’il emploie, vengeant ainsi l’immortel Racine de ceux qui, pendant le règne de Crébillon, le po
des Machabées, en 1721, qui fut assez remarquable pour être imputée à Racine . L’auteur ayant gardé l’incognito, on prétendit p
oût des spectateurs, De leur offrir quatorze acteurs Que Corneille ou Racine auraient réduits à quatre. Œdipe, quatrième tra
bie, toutes deux en prose. Lamotte, qui est loin des Corneille et des Racine , ne manquait cependant pas de mérite. Il a essayé
e France, si fertile cependant en héroïques actions. Ni Corneille, ni Racine , ni Crébillon, ni Voltaire n’avaient pensé à cons
22 (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II
nt immota locis………… Virgil., Æn., lib. iii. Théâtre-Français Racine Andromaque I 10 messidor an 10 (29 ju
Racine Andromaque I 10 messidor an 10 (29 juin 1802) Racine a des pièces plus parfaites qu’Andromaque, aucune
milieu des crimes de l’amour. Où sont ces sophistes qui disaient que Racine n’était pas théâtral ? Il est vrai que ce poète n
double couche de vernis philosophique, vulgairement appelé coloris : Racine n’a pas travaillé pour les sots ; et pendant sa v
manesques, quelques vers d’un faux goût, faible et dernier tribut que Racine payait à son siècle, annoncent la jeunesse de l’a
avons une Andromaque d’Euripide, qui n’a rien de commun avec celle de Racine que le titre : ce beau caractère d’Andromaque ne
ferment toute la théorie de l’amour malheureux ; c’est un magasin que Racine a ouvert à tous les poètes qui l’ont suivi ; c’es
ndresse ? Ce galimatias d’un faux bel-esprit est le plus bel éloge de Racine  : on y voit un fanatique de Corneille qui cherche
ublime. Le caractère de Pyrrhus essuya des critiques plus spécieuses. Racine répondit qu’à la vérité Pyrrhus n’était pas un Cé
’esprit de la chevalerie est l’esprit dominant de notre littérature ? Racine , en accommodant à nos mœurs Andromaque, a laissé
’un effort plus sublime ? Il y en avait bien moins encore du temps de Racine . N’est-il pas plaisant de trouver, quand on entr
pide est une femme plus philosophe et même plus héroïque que celle de Racine , si la philosophie et le vrai courage consistent
à l’amour de Pyrrhus, que Cornélie pour braver la victoire de César. Racine ne pouvait et ne devait pas faire une Romaine d’u
examiner les critiques qu’on fit autrefois du caractère de Pyrrhus ; Racine en profita, si nous en croyons Boileau : Et peut
eurs de Pyrrhus Doit les plus nobles traits dont tu peignis Burrhus. Racine répondait aux censeurs par d’excellents ouvrages 
it pas moyen de faire de Pyrrhus un amant soumis, tendre et délicat : Racine a même eu le courage de ne pas dissimuler les tra
V 9 fructidor an 11 (27 août 1803) On a blâmé très injustement Racine d’avoir donné, dans Bajazet, les mœurs françaises
cipes de l’obéissance aux hommes, et n’ayant jamais lu un roman. Chez Racine , au contraire, cette même Andromaque est une gran
formés et disparates. Par exemple, ses jugements sur les tragédies de Racine ne sont que les débris d’un éloge académique, et,
nt où il va examiner l’Andromaque de Racine, s’écrie pompeusement : «  Racine , peu content de ce qu’il avait fait jusqu’alors (
l peut faire, est l’unique mérite de cette phrase à prétention. Quand Racine eut composé la Thébaïde et l’Alexandre, j’ignore
s et plus solides. Croirons-nous donc, sur la parole de La Harpe, que Racine , après s’être interrogé dans le silence de la ré
tiques ne font pas plus la tragédie que des conversations amoureuses. Racine , qui connaissait tous les chefs-d’œuvre de Cornei
eur de la tragédie de l’esprit, de la tragédie héroïque et politique, Racine , créateur de la tragédie du cœur, de la tragédie
C’est même le but évident de ce tour burlesque : et, dès ce moment, Racine put dire : La tragédie m’appartient . Corneille n
ues : la tragédie, dont il est le père, ne lui appartenait point ; et Racine , qui n’avait encore fait que deux pièces médiocre
uve d’Hector. Ainsi le caractère qui intéresse dans cette tragédie de Racine est précisément celui qui se rapproche du genre d
qu’il se fût dit, en la composant : la tragédie m’appartient  ; mais Racine était trop éclairé, trop sage et trop modeste pou
l et le ton tranchant d’un poète philosophe. VII 27 mars 1813 Racine fait dire à Clytemnestre dans Iphigénie en Aulide
t tombé sur Oreste. Cette invention appartient cependant au judicieux Racine , qui, uniquement occupé de l’action principale de
e de ce prince, et dans le dessein de lui enlever sa femme Hermione : Racine donne aussi à son Oreste le projet d’enlever Herm
ndues intéressantes par l’art du poète ! VIII 29 janvier 1814 Racine , toujours trop sensible à la critique, et qui acc
en fou et en libertin. Nous ne voyons pas qu’il soit arrivé malheur à Racine pour son épigramme contre Créqui et d’Olonne : ou
teurs estimés à la cour, qui avaient de puissants protecteurs : quand Racine fit un sonnet contre le duc de Nevers, le prince
Euripide a fait une tragédie d’Andromaque ; elle ressemble à celle de Racine à peu près comme les mœurs du temps du siège de T
s XIV. L’Andromaque d’Euripide est la véritable Andromaque ; celle de Racine est une princesse de roman. La veuve d’Hector, ch
cette sublime veuve d’Hector, qui a des sentiments si héroïques chez Racine  ! Hermione est secondée dans ses projets par son
e ne reparaissent plus. Cette tragédie est bien inférieure à celle de Racine pour l’art ; mais elle lui est supérieure pour le
hien est une farce, le juge une caricature, la plaidoirie une parade. Racine n’avait pas destiné cette pièce pour le Théâtre-F
enir de droit aux Italiens et à Scaramouche. Scaramouche étant parti, Racine se laissa persuader de donner sa comédie au Théât
oins coupable. Cette réflexion est générale, et ne peut s’appliquer à Racine  ; mais la supériorité de son génie ne le mettait
e jouer les Plaideurs, si l’auteur eût voulu employer leur ministère. Racine rapporte naïvement lui-même le principal argument
les bons mots d’Aristophane auront quelque grâce dans notre langue. Racine avait trop d’esprit pour se laisser séduire par d
ment qui rend témoignage de cette merveilleuse souplesse du talent de Racine . qui aurait été tout ce qu’il aurait voulu, s’il
, du moins pour le sel de la plaisanterie et pour le vers comique, si Racine n’eût mieux aimé balancer Corneille. C’est ainsi
; vous avez bien raison, le succès du moment est votre unique espoir. Racine était assez grand pour attendre la lente justice
éduisent leurs contemporains par des innovations perfides. Molière et Racine consultèrent leur génie plutôt que la mode ; ils
actère, on peut dire que la tragédie de caractère est une création de Racine . L’auteur du Misanthrope risqua le premier modèle
âmes une admiration stérile, par le merveilleux des vertus romaines ; Racine nous instruisit par le tableau des vices de Rome
s modernes : c’était le génie de Tacite, mis en œuvre par le génie de Racine  ; jamais la tragédie n’avait pris un ton aussi au
ne se trouvèrent pas même à la hauteur de cette grande conception de Racine  ; il leur fallut l’étudier et la méditer pour en
attroupement séditieux ; Boursault était du nombre : il n’aimait pas Racine  ; il croyait en avoir été offensé. Ce poète nous
à point nommé, un fond de joie et un fond de tristesse au service de M. Racine . » J’ai voulu donner cet échantillon du mauvais t
prosterner ; il n’était pas même capable de comprendre les beautés de Racine  : ce n’était pas d’ailleurs un méchant homme ; il
lui-même, quoique ordinairement très juste appréciateur du mérite de Racine , trouve le cinquième acte faible, quoique le beau
s ans auparavant, c’est-à-dire, très froidement : la faute en était à Racine lui-même qui l’avait faite trop belle ; on sait q
stes proportions et le vrai sublime d’un ouvrage tel que Britannicus. Racine , outré de l’injustice et du mauvais goût de son s
le contraire de ce qu’ils devraient dire. » La critique que fait ici Racine des auteurs à la mode de son temps, ne pourrait-e
de se tourmenter pour être neufs, retombent dans l’enfance de l’art. Racine ne cherchait point à plaire à des esprits faux et
r Robinet, le plus niais des versificateurs, qui se croit supérieur à Racine , pour l’effet, pour la variété, pour la force des
de notre temps tenaient le même langage sur la fin de la monarchie : Racine leur paraissait froid, monotone, faible, surtout
une exagération d’idées, un merveilleux qui subjuguent la multitude ; Racine , dans Britannicus surtout, charme l’esprit et la
te violation des lois du bon sens quand elle produit quelque intérêt. Racine n’a péché qu’en se rapprochant trop de la nature
ultats ; et cependant avec quelle, rigueur ne l’a-t-on pas reproché à Racine  ? Je n’en suis pas surpris ; on goûte un plaisir
ffacent point, ce sont les attentats contre la raison et le bon sens. Racine , dans la première préface de Britannicus, où il r
me Tacite les fait agir et parler. À l’égard de Junie et de Narcisse, Racine s’est donné un peu plus de liberté ; ce sont les
ère de Sénèque, et qui ne porte aucune atteinte à l’honneur de Junie. Racine avait droit de donner, sur la scène, à cette Juni
a pu lui créer un caractère à sa fantaisie. On fait un grand crime à Racine d’avoir fait vivre Narcisse deux ans de plus qu’i
neille fut un de ceux qui cria le plus contre cet anachronisme ; mais Racine le fit taire en disant qu’un homme qui avait fait
die d’Héraclius, on suppose à Phocas un règne de vingt ans. Peut-être Racine est-il répréhensible d’avoir fait Narcisse plus m
tragique, quand les amants ne sont pas des enragés et des assassins. Racine est d’un avis tout différent, et il a droit aussi
jestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. Cette doctrine de Racine , sur ce qui constitue le vrai tragique, est diamé
pour eux, sans atrocité, sans horreur, sans délire. Les disciples de Racine pensent, au contraire, que les personnages tragiq
t abus était indigne de lui, et d’ailleurs le sujet de la tragédie de Racine n’était pas de montrer la faiblesse et la honte d
ir-là ? Ils étaient faits l’un et l’autre pour apprécier le mérite de Racine . On dit que d’Alembert avait été, malgré la géomé
germinal an 10 (27 mars 1802) On dut être surpris de voir le galant Racine choisir un sujet turc. Pourquoi les intrigues du
ue et du mystère, tout frappe l’imagination, tout inspire la terreur. Racine n’était point un poète galant ; il excellait à pe
change presqu’à chaque scène ! Il semble qu’Horace voulait parler de Racine , lorsqu’il a dit : Ille per extentum funem mihi
s mon âme, qui m’irrite, m’apaise et me remplit de vaines terreurs. » Racine est cet enchanteur : à chaque moment on tremble,
ies de Voltaire l’intrigue languit, les tirades seules sont animées : Racine sait exciter une grande terreur avec un seul mot 
cond ordre ! Quels sont donc les ouvrages du premier, composés depuis Racine  ? Si on faisait subir aux chefs d’œuvre dont le c
rs de Littérature, à l’égard d’une des belles productions du génie de Racine , fait autant de tort à son goût que son aveugle p
les tragédies de Voltaire. Bajazet n’est pas la meilleure tragédie de Racine  ; mais c’est une tragédie du premier ordre, qui l
un personnage tel que Roxane, chef-d’œuvre de naturel et de vérité ! Racine n’a pas agi en homme d’esprit, mais en homme de g
fier et plus éclatant : ce n’eut été qu’aux dépens du sens commun, et Racine ne savait pas faire de pareils sacrifices. Bajaze
ie de Bajazet que Voltaire a pris le nom si doux de sa Zaïre. Lorsque Racine imagina de donner à la confidente d’Atalide le no
ici que Voltaire, pour déguiser les grandes obligations qu’il avait à Racine , a fait un revirement de parties très adroit ; il
il a transporté aux hommes les sentiments, les idées, les actions que Racine prête aux femmes ; Hermione, Bérénice, Atalide, R
lant, dont le modèle ne se retrouve dans le langage des amoureuses de Racine . Voltaire, moins fidèle à la nature, a fait sa co
r montrant le pouvoir de leurs charmes dans les folies de ses héros : Racine , moins galant, mais plus vrai, a pensé que les fu
’il croit infidèle éteint dans son cœur la colère et rallume l’amour. Racine ne devait pas donner à ces mots vous pleurez, une
re de Bajazet tel qu’il l’avait établi, ni à la situation donnée ; et Racine n’eût pas acheté une beauté aux dépens d’une conv
t. Parmi les poètes qui, comme on sait, ont le privilège de la folie, Racine est l’homme éminemment sage : Voltaire est un éto
il n’en est pas moins vrai que ce n’est qu’entre les chefs-d’œuvre de Racine que cet ouvrage occupe le second rang : il est in
ant oriental, n’a pour but que d’insulter à la prétendue faiblesse de Racine , que les philosophes ont toujours affecté de nous
est riche, n’est véritablement paré que des plumes qu’il a dérobées à Racine , et qu’il mêle avec beaucoup d’art avec les sienn
ine, et qu’il mêle avec beaucoup d’art avec les siennes : et c’est ce Racine que Voltaire accuse de timidité et même de platit
ffaiblit l’odieux. « Qui aime mieux que moi les pièces de l’illustre Racine  ? qui les sait plus par cœur ? mais serais-je fâc
faible et plat, s’il est seul, comme le seraient beaucoup de vers de Racine  ; mais « … Tantum series juncturaque pollet, « T
nnent : par quelle aveugle partialité Voltaire isole-t-il les vers de Racine , pour se donner le plaisir de les trouver faibles
la mauvaise foi de Voltaire : l’homme qui mettait Boursault à côté de Racine n’était pas fait pour sentir le mérite de Bajazet
(9 décembre 1802) C’est une opinion assez généralement répandue, que Racine a gâté ses plus belles pièces par une fade galant
près, Nous attachant sans nous surprendre, Et ne se démentant jamais, Racine observe les portraits De Bajazet, de Xipharès, De
-même un jugement de Velche ? Il faut considérer que ces messieurs de Racine sont des personnages secondaires ; une tragédie n
éâtre. Un avantage particulier à ces héros du second ordre, c’est que Racine , voulant les dédommager, en quelque sorte, des gr
n 11 (12 septembre 1803) Corneille avait peint la grandeur romaine ; Racine voulut peindre le plus grand ennemi des Romains,
force unie à la grâce, le sublime joint à la pureté et à l’élégance, Racine et Corneille fondus ensemble. Quel contraste que
ithridate ; mais le portrait de Monime n’appartenait qu’au pinceau de Racine  ; il n’a point de rival dans l’art de dessiner ce
tions offrent toute la noblesse et toute la perfection du style grec. Racine , dans ses caractères de femmes, s’élève jusqu’au
age la multitude, toujours amie du merveilleux ; mais les héroïnes de Racine , toujours dans le vrai, simples dans leur grandeu
d’un trop petit nombre de spectateurs : ce fut toujours le destin de Racine d’être victime de la perfection de son goût. Il a
ils étaient fins, adroits, spirituels ; ils connaissaient le monde : Racine n’avait point d’esprit ; il était dupe de son gén
e trace de gêne ; rien n’est donné à l’effet, au prestige du théâtre. Racine a des ouvrages plus brillants, où les passions fo
ent empreint. Le plan se distingue par sa sagesse, même entre ceux de Racine  : c’est une des productions les plus raisonnables
vils et corrompus se moquent de la postérité et trompent leur siècle. Racine n’a point eu de secours pour la construction de s
sut jamais vaincre ses passions. Le portrait de Mithridate, tracé par Racine , est d’une ressemblance parfaite ; c’est Mithrida
te se sert pour arracher les secrets du cœur de Monime : c’est blâmer Racine d’avoir été peintre trop fidèle. Cet écrivain si
p loin. IV 17 germinal an 12 (7 avril 1804) Tandis que le jeune Racine suivait le cours de ses prospérités, et marquait
ait eu un grand succès dans la nouveauté, d’est une des tragédies de Racine qui a fait le moins de bruit : on en a dit peu de
resque magique, et l’on peut dire que la fable a été plus favorable à Racine que l’histoire. L’entrée de Monime, au premier ac
t d’un goût un peu romanesque : on ne trouve dans tout le théâtre. de Racine que trois déclarations ; celles d’Antiochus, de X
a grâce, et c’est quelque chose que cela. Une déclaration en style de Racine vaut beaucoup mieux pour le lecteur que les fureu
tre. J’avoue que je préfère ces sujets tirés de l’histoire à ceux que Racine a puisés dans les fables grecques : peut-être est
que, Iphigénie et Phèdre. Mais que de sacrifices l’éminente raison de Racine n’a-t-elle pas été obligée de faire pour ajuster
les plus naturels. Dans Mithridate, le jugement et le goût exquis de Racine n’ont éprouvé aucune contrainte ; rien n’a forcé
ourtisan français, tels qu’ils étaient lorsqu’on a fait ce reproche à Racine . On peut sans doute blâmer dans le rôle de Xiphar
rès quelques expressions d’une galanterie fade : le goût du siècle de Racine les aimait encore au théâtre, quoiqu’il les eût b
isan français. De grands connaisseurs en tragédie ont fait un crime à Racine de la vérité qu’il a mise dans la peinture de Mit
’est ainsi qu’il faut les traduire, quand on veut leur faire honneur. Racine a couvert de gloire Euripide : Dacier et sa femme
dirai point : L’Iphigénie de Racine vaut mieux que celle d’Euripide : Racine n’a pas besoin d’être honoré par une injustice ;
épit. Cette belle ouverture d’Iphigénie est à Euripide tout entière : Racine même l’a beaucoup affaiblie par égard pour notre
on pour empêcher Clytemnestre et Iphigénie d’arriver en Aulide : mais Racine suppose que Clytemnestre s’égare en chemin, ce qu
ge plus intéressant qu’Ulysse ; et surtout plus intéressé à l’action. Racine , comme Français, a bien fait de préférer Ulysse ;
que Ah ! si je vous suis cher, ma princesse, vivez ! Concluons que Racine , avec un tact exquis, a su ajuster Euripide au go
’il est homme : on découvre quelques taches dans les chefs-d’œuvre de Racine  ; mais ce sont de ces taches qu’Horace veut qu’on
aux spectateurs ses embarras, et qui n’a jamais besoin d’une faute ! Racine est de tous le moins sujet à ces besoins honteux 
ette mystérieuse aventure : elle ne devait être que là. Pourquoi donc Racine en a-t-il embarrassé une des plus tragiques situa
elle donc assez brillante pour qu’on la reproduise en deux endroits ? Racine n’est tombé dans cette faute que par un excès de
des objections de connaisseurs, pourvu qu’ils séduisent la multitude. Racine était persuadé que, même dans les ouvrages dramat
ages qui ne se ressemblent guère. C’est dans la bouche de Calchas que Racine a mis au dénouement cette seconde mention de l’ét
elle-même n’était pas si scrupuleuse ; et c’est un peu trop tard que Racine s’avise de rétablir la réputation de cette belle,
la médisance de sa sœur. III 21 nivôse an 12 (12 janvier 1804) Racine a conservé le caractère d’Agamemnon, tracé par Eu
eure, il ne peut s’en séparer. La scène est moins attendrissante dans Racine , mais elle est plus noble et beaucoup plus courte
x mœurs domestiques. Voici quelques traits de cette conversation dont Racine a pris tout le fond, mais qu’il a singulièrement
estre d’Euripide n’est pas moins violente, moins altière que celle de Racine  ; mais elle n’a pas toujours la même dignité, et
re que tous les hommes ne rencontrent pas. Il est assez singulier que Racine , malgré toute sa politesse et toute son attention
mars 1804) La querelle d’Achille et d’Agamemnon, dans la tragédie de Racine , paraît au premier coup d’œil moins raisonnable e
omme une faiblesse convenable à des hommes efféminés et timides. Dans Racine , la colère d’Achille a sa principale source dans
que, c’est sur le théâtre qu’elle tombe ; elle n’est qu’un éloge pour Racine . Jura neget sibi nata ; nihil non arroget armis.
t de Minerve, qui vient derrière lui le prendre par les cheveux. Dans Racine , Achille porte seulement la main à son cimeterre,
st citoyen, il est religieux. Quel bonheur pour notre littérature que Racine , au lieu d’un héros grec, nous ait offert dans Ac
dez, tranchez ; mais n’oubliez pas qu’en proclamant la supériorité de Racine sur Euripide ; laquelle je reconnais avec plaisir
Ce n’est pas au bout de vingt ans , c’est après cent trente ans que Racine est non seulement redemandé , mais couru, fêté,
agédie que l’on fait est un nouveau trait de lumière sur le mérite de Racine  : cet homme écrase l’art en l’élevant trop haut,
on n’en fera plus, je ne dis pas d’égales à celles de Corneille et de Racine , mais même de supportables. Le plan d’un pareil o
a brouillé toutes nos idées. Ce ne sont pas les faibles imitateurs de Racine qui ont perdu la tragédie, ce sont les grossiers
mais on peut toujours étudier et admirer l’art prodigieux avec lequel Racine a su accommoder à nos mœurs l’esprit et le goût d
eurs des lettres que d’examiner de près le travail et les procédés de Racine , lorsqu’il épure et polit les idées des anciens,
emnestre n’est qu’une mère chez Euripide : c’est aussi une reine chez Racine  ; et, jusque dans son abaissement, elle conserve
z Racine ; et, jusque dans son abaissement, elle conserve sa dignité. Racine a supprimé sagement cette idée d’une mortelle qui
Mais il est le seul dans cette tirade ; et la grande différence entre Racine et les modernes, c’est qu’on s’estime heureux de
st surpris et indigné d’en trouver un ou deux de faibles dans ceux de Racine  : Indignor quandoque bonus dormitet Homerus. Le
tirade a surtout beaucoup plus d’élégance, d’éclat et d’énergie chez Racine  : Elle n’a que vous seul : vous êtes en ces lieu
ractère d’Achille est une des plus brillantes conceptions du génie de Racine  ; on peut la regarder comme la seule où ce poète
uvant peindre l’Achille des Grecs, sous peine d’ennuyer les Français, Racine s’est vu obligé d’imaginer un nouveau caractère ;
es, sont regardées comme des qualités froides et ignobles au théâtre. Racine , pour rendre son Achille théâtral, a été contrain
a faute du théâtre, c’est la faute de notre goût, et non pas celle de Racine . Dans la seconde scène du premier acte, Achille,
s Grecs, devant cette même ville qu’il veut aller assiéger tout seul. Racine a voulu sans doute imiter le sentiment qu’Homère
nt étouffer ce chef-d’œuvre au berceau, et forcèrent un poète tel que Racine à quitter, à l’âge de trente-huit ans, la carrièr
aîna contre l’auteur de Phèdre, ce fut la bonne compagnie : le galant Racine eut alors pour ennemis, non des folliculaires, ma
ns cette lutte scandaleuse d’un nain contre un géant : la tragédie de Racine est jouée trois jours avant celle de Pradon : le
Deshoulières assisté à la première représentation du chef-d’œuvre de Racine , et son âme n’éprouve point de remords ; elle rev
le fait sa cour à Pradon, en raillant les traits les plus sublimes de Racine . Cette douce et intéressante bergère, qui parlait
sions ne peuvent-elles pas dégrader la raison humaine ! Il semble que Racine était né pour éprouver des injustices, et pour le
étier. Peut-être Louis XIV eut-il quelque raison de dire : Parce que Racine fait bien des vers, prétend-il m’apprendre à gouv
ers, prétend-il m’apprendre à gouverner ? Mais le plus grand tort que Racine eut dans sa disgrâce, ce fut d’en mourir de chagr
rait par là même impossible. Nous avons beaucoup de Pradons et pas un Racine  ; ainsi la lutte ne pourrait guère avoir lieu qu’
ur le siècle de Louis XIV, il est permis de croire que les beautés de Racine sont plus senties et mieux appréciées aujourd’hui
able comédie : il se croit, de la meilleure foi du monde, supérieur à Racine  ; il lui donne des leçons d’honnêteté, et lui rep
r : il ne pourra pas apprendre sans rire que ces messieurs Boileau et Racine veulent ôter la liberté aux auteurs de faire des
ier rang ; elle les divertit assez Cela n’ôte rien de la Phèdre de M.  Racine , que j’estime fort. » Rien de plus absurde que l’
l’effroi de ce flot, qu’à croire le monstre de Neptune. » Le zèle de Racine a tourné la tête au bon d’Olivet, et ce grave par
indiscrète imitation d’Euripide qui gâte un peu la première scène de Racine  ; mais d’ailleurs rien n’égale la beauté presque
ent un contraste délicieux avec les fureurs et les crimes de Phèdre : Racine est le seul qui ait su tracer ces figures céleste
la multitude engourdie et blasée : Voltaire est le poète du peuple ; Racine est celui des âmes sensibles, des esprits délicat
p du comique. III 28 floréal an 12 (18 mai 1804) Il a fallu que Racine changeât le caractère d’Hippolyte, absolument inc
roce, sanguinaire, enragé, ils ne l’admettent point dans la tragédie. Racine , dans toutes ses tragédies, ne nous a offert qu’u
au malheur et au crime ; il fait exception. Tous les autres amants de Racine sont de très honnêtes gens : Britannicus, Titus,
menacent beaucoup, ne font de mal à personne. C’est à des femmes que Racine a donné ces passions violentes qui troublent la r
e et de Ducis ; ce qui ne m’empêche pas d’admirer l’art prodigieux de Racine , dont le pinceau délicat a su embellir un monstre
ec une merveilleuse sagacité les prétendues fautes de Corneille et de Racine  ; il a des yeux de lynx pour les moindres taches
de la tragédie de Phèdre, et il ne se fait pas un scrupule d’accuser Racine , c’est-à-dire le poète le plus sage et le plus ju
cours à cet expédient, qui doit décider entre sa belle-mère et lui. «  Racine , dit-il, n’a pas senti la contradiction ; il n’a
’on en pouvait tirer contre Hippolyte et contre Thésée même. » Enfin, Racine n’a rien vu ; c’est M. de Lamotte qui est le seul
qu’elle vînt, et il l’avoue lui-même. La découverte d’une faute dans Racine est une aubaine pour ceux que sa perfection déses
tête, et Voltaire surtout devait se défier du plaisir de trouver dans Racine une faute inexcusable. J’avoue que ce devait être
belles-lettres, où il se mêle de juger nos auteurs français, et même Racine  ; il ne faut pas être surpris si le docteur écoss
uefois. Par exemple, nous n’osons assigner les rangs aux tragédies de Racine , nous nous bornons à les admirer : eh bien ! voic
mide et moins scrupuleux ; il se donne la peine de nous apprendre que Racine a imité les Grecs dans Iphigénie et dans Phèdre ;
nie était citée après Athalie comme la production la plus parfaite de Racine  ; nous savions qu’Iphigénie avait eu plus de succ
prêché de pareilles erreurs. Ce n’est point ici le lieu de justifier Racine de n’avoir pas osé introduire sur notre scène un
crivait dans un siècle très corrompu, a pu être imité avec succès par Racine , dans un temps où les femmes ne se piquaient pas
us prétexte que les mœurs grecques y sont plus fidèlement conservées. Racine a même beaucoup plus suivi Euripide dans Iphigéni
uivi Euripide dans Iphigénie que dans Phèdre. VI 30 mars 1808 Racine a fait sept tragédies tirées de l’histoire, et qu
ne. Il n’en est pas tout à fait de même de l’Iphigénie et de Phèdre : Racine a beaucoup emprunté de l’auteur grec de ces deux
morphose des héros grecs en personnages français ? Il est certain que Racine s’est vu contraint, pour remplir la mesure ordina
re de vie des Grecs dans les temps héroïques. Il est bien étrange que Racine ait songé à mettre sur notre scène l’Hippolyte d’
de chérir et de protéger les femmes. Qui est-ce qui a donc pu tenter Racine dans une pareille pièce ? Est-ce le personnage de
qui occupe la scène et joue un grand rôle dans le reste de la pièce. Racine forma le projet de changer toute la constitution
s une conversation littéraire qui eut lieu chez madame de La Fayette, Racine , parlant de l’empire qu’un poète pouvait exercer
atrice, que porte tout l’intérêt. Il n’y avait qu’un magicien tel que Racine qui, par les enchantements de son style, fût capa
les plus glorieuses pour la poésie et pour le théâtre. Si quelquefois Racine vit ses prospérités littéraires empoisonnées par
farces tirées de nos mystères et de nos livres saints ; il restait à Racine , après avoir perfectionné notre scène profane, de
int fait pour des tréteaux publics et pour des comédiens mercenaires. Racine eut pour théâtre une maison religieuse, où s’élev
maintenait l’ordre partout. Chaque représentation était une fête, et Racine en était l’âme : c’était pour jouir du talent et
ne en était l’âme : c’était pour jouir du talent et de l’éloquence de Racine , c’était pour admirer ses vers immortels, que l’é
 ; il disait à madame de Sévigné, qui avait tant d’esprit elle-même : Racine a bien de l’esprit : témoignage un peu plus flatt
e nourrisson, le disciple, la créature de Voltaire : tout en admirant Racine dans un éloge académique, il s’était fait de Volt
aire, ou plutôt qui n’en est que la paraphrase. Ses observations, sur Racine ne sont qu’un mélange informe d’éloges emphatique
de leur philosophie ne permettaient pas de saisir l’esprit du sujet. Racine a traité un sujet de l’histoire juive. On lui ava
de sa pièce. Un philosophe du temps alla plus loin ; il prétendit que Racine n’avait jamais peint que des Juifs, oubliant qu’A
la Bible, éternel objet de ses sarcasmes, ne parût pas avoir fourni à Racine le sujet d’une tragédie sublime. La plus spécieus
un rejeton de la race de David, le plus redoutable ennemi d’Athalie. Racine avait prévu ces objections, et les avait amplemen
oir d’un trésor qui l’attire dans le piège tendu par le grand-prêtre. Racine observe que le grand-prêtre n’est que le ministre
aits qui attestent que Dieu use de pareils moyens contre ses ennemis. Racine renversait ainsi les objections de ceux qui recon
e fourbe, et qu’il est au-dessous de lui de tromper même ses ennemis. Racine n’en a pas moins raison de s’être conformé à l’op
t philosophique. Il n’y a rien sans doute à opposer aux arguments que Racine a tirés du fond même de son sujet : son apologie
trompeur. Le grand succès d’Esther, dit madame de Caylus, avait mis Racine en goût. Il chercha dans l’Écriture un autre suje
es choses ; car Judith, Booz et Ruth ne sauraient rien faire de beau. Racine a pourtant bien de l’esprit : il faut espérer. »
n de l’esprit : il faut espérer. » L’espérance était bien fondée, et Racine en effet avait bien de l’esprit. Nous prodiguons
quoique alors enivrée de plaisir et de gloire, répondit simplement : Racine a bien de l’esprit, sire ; mais, en vérité, ces j
onneur de lui parler. Un tel souvenir lui permettait-il de croire que Racine put faire mieux qu’Esther ? Après avoir achevé At
re que Racine put faire mieux qu’Esther ? Après avoir achevé Athalie, Racine la présenta à madame de Maintenon, qui en fut trè
its ordinaires de la communauté. Ce n’était qu’une simple répétition. Racine le fils prétend que la pièce ainsi déclamée, sans
Je crois madame de Caylus meilleur juge d’un fait de cette espèce que Racine le fils. Athalie fut représentée deux fois devan
e plain-pied, dans une chambre sans théâtre. Quelque vertueux que fût Racine , il n’eut pas été fâché qu’on fit un peu plus de
n tout genre, le chef-d’œuvre d’un poète aussi justement illustre que Racine , paraissant imprimé, et tous les lecteurs étant à
nt joui d’une réputation méritée, le philosophe Fontenelle, ennemi de Racine , eut, dit-on, la bassesse de faire contre la plus
pu faire ? L’injustice ne se borna pas à refuser au chef-d’œuvre de Racine les honneurs auxquels il avait droit ; on poussa
s’agissait que d’un prêtre et d’un enfant. Qu’on juge du supplice de Racine par son extrême sensibilité ! S’il avait quelques
pour Athalie : on ouvrit les yeux, mais lentement et insensiblement. Racine , abreuvé d’amertume, malheureux à la cour, malheu
essait de prophétiser et de prédire la future prospérité, d’Athalie : Racine n’avait point de foi à cet horoscope, et mourut p
rite de sa dernière tragédie. II 4 mars 1806 Après la mort de Racine en 1699, Athalie commença un peu à se relever, et
au-dessous de lui. Mais quand il est éteint on commence a l’aimer. Racine et Boileau brûlaient la littérature. On les accus
ntenelle et Lamotte, conspiraient contre ces deux tyrans du Parnasse. Racine , qui n’avait point fait de satires, et qui depuis
aiter plus favorablement. En 1702, environ trois ans après la mort de Racine , il prit fantaisie au roi de faire jouer Athalie
ux : c’est alors que tout le mérite de la tragédie, tout le génie que Racine y avait répandu, se révéla au public, étonné de t
et toute la pièce est écrite de même : ah ! monsieur, quel homme que Racine  ! Il est vrai que Voltaire n’a pas toujours ten
l’éloquence n’ont été portées à un tel degré. Mais, encore une fois, Racine n’avait point composé cet ouvrage pour des comédi
guidé et inspiré par la religion. IV 29 mars 1809 On a accusé Racine de plagiat ; on a prétendu qu’il avait pris quelq
rapporté par Voltaire : « On a imprimé, avec quelque fondement, que Racine avait imité dans Athalie plusieurs endroits de la
es des forêts, des prés et des montagnes ; « Tout vit de sa bonté… «  Racine dit : « Je crains Dieu, cher Abner, et n’ai poin
naturel que d’avoir les mêmes idées sur le même sujet : d’ailleurs  ? Racine et Mathieu ne sont pas les premiers qui aient exp
ui est décisif, c’est que les vers qu’on prétend avoir été imités par Racine , ne se trouvent point dans la Guisiade de Mathieu
s vers pour son temps. Les vers que l’on prétend avoir été imités par Racine se trouvent dans cette tragédie du Triomphe de la
là même il a rendu plus sensible le plagiat si injustement reproché à Racine . Je les rétablis ici d’après l’original : Je ne
des montagnes ; Tout vit de sa bonté… Ces idées n’appartiennent ni à Racine ni à Nerée : tous deux ont puisé dans une source
t sous les yeux les psaumes de David. Nerée a traduit servilement, et Racine a imité avec goût : il n’y a point de plagiat.
lt le titre de poète du sentiment, qui semble appartenir bien mieux à Racine  : rien ne s’accorde moins avec le sentiment que l
les deux comédies se ressemblent bien plus que les deux tragédies de Racine et de Pradon qui luttèrent ensemble ; c’est que,
, quarante représentations de suite à Crispin musicien, à la barbe de Racine et de Boileau, souverains du Parnasse et du théât
oins mauvais que les mauvais que l’on faisait du temps de Boileau, de Racine et de Molière, parce que, dans ces plats ouvrages
ragédie, quoiqu’il ne connût ni la langue française, ni Corneille, ni Racine , ni Crébillon, ni Voltaire ? Les contemporains de
arante-sept ans, et n’avait plus guère d’amants ; mais cette élève de Racine , n’ayant plus l’amour pour elle, régnait encore à
ce, cette verve, qui le rend si supérieur à tous les tragiques depuis Racine . Son vers est souvent faible, diffus, prosaïque ;
e faute contre la nature et le goût ; mais cette faute est du siècle. Racine lui-même, l’oracle de la raison, ne fut-il pas ob
oupir de cette tragédie mâle, simple et vraie, créée par Corneille et Racine , et que l’enluminure de la moderne philosophie n’
fondateur de la tragédie française, avait quelque temps régné seul : Racine n’avait obtenu qu’avec peine d’être associé à l’e
s’agissait d’assigner la troisième, ou plutôt la seconde place ; car Racine partage la première avec Corneille ; il est son c
idées fausses. Crébillon et Voltaire sont inférieurs à Corneille et à Racine  : c’est un point qui n’est pas contesté. Lequel d
equel de Crébillon ou de Voltaire approche le plus de Corneille et de Racine  ? voilà la grande querelle. Voltaire a plus d’écl
la mort plus douce, ils valaient mieux pour lui que les vers mêmes de Racine . Voltaire, tout incrédule qu’il était, paraît avo
e bienveillance. Pharasmane n’est qu’une copie du fameux roi de Pont. Racine avait épuisé tous les grands traits qui pouvaient
argon de leur dialogue amphigourique. Sans doute Crébillon, comparé à Racine , n’est pas un écrivain harmonieux, élégant et pur
au-dessous d’Atrée que la Phèdre de Pradon est au-dessous de celle de Racine . On a fait d’inutiles et ridicules comparaisons d
à laquelle madame Henriette d’Angleterre fit travailler Corneille et Racine , était indigne du théâtre tragique. L’arrêt est
les tragédies de ce genre, quand elles sont traitées avec le génie de Racine , sont plus pathétiques pour les connaisseurs que
Bourgogne autrefois honoré par la représentation des chefs-d’œuvre de Racine . La curiosité attira d’abord la foule chez ces no
ésirant encore plus d’être le confrère de Bossuet, de Corneille et de Racine , qu’il ne craignait d’être celui de Chapelain, de
l ne désirait point d’être le confrère de Bossuet, de Corneille et de Racine  ; il ne craignait point d’être celui de Chapelain
mme une des tragédies qui, après les chefs-d’œuvre de Corneille et de Racine , font le plus d’honneur à notre théâtre. La Conju
23 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197
la septième période). — Concours de Molière, La Fontaine, Boileau et Racine , pour exalter les brillantes qualités du roi. — I
rent au roi quatre poètes à jamais célèbres : Molière et La Fontaine, Racine et Boileau. La Fontaine était de Château-Thierry 
es auxquels on reproche une liberté plus que gaie. Bientôt il conduit Racine , son ami, chez la duchesse, et Racine, qui d’un a
us que gaie. Bientôt il conduit Racine, son ami, chez la duchesse, et Racine , qui d’un autre côté s’était lié avec Boileau, l’
1661, Molière était âgé de 41 ans, La Fontaine de 40, Boileau de 25, Racine de 22. Molière et La Fontaine étaient alors les s
alors les seuls qui eussent signalé leur talent dans le public. Mais Racine et Boileau avaient déjà attiré les regards de Lou
bert, d’après le rapport de Chapelain, avait fait donner cent louis à Racine , pour récompense de son ode. Aujourd’hui que nous
’appréhensions, leur talent en acquérait plus d’éclat. La Fontaine et Racine avaient besoin, l’un de l’imagination des femmes
24 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre X. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine. »
. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine . Énée va consulter la Sibylle : arrêté au soup
ton malheur ? Il n’est pas besoin de commentaire. Puisque Virgile et Racine reviennent si souvent dans notre critique, tâchon
la peinture de l’amour ; et, comme s’ils s’étaient suivis pas à pas, Racine fait entendre dans Esther je ne sais quelle suave
et ceux d’une passion criminelle. Voilà peut-être en quoi Virgile et Racine se ressemblent ; voici peut-être en quoi ils diff
Euryale, sont des personnages divins. Dans les caractères de femmes, Racine reprend la supériorité : Agrippine est plus ambit
plus passionnée que Didon. Nous ne parlons point d’Athalie, parce que Racine , dans cette pièce, ne peut être comparé à personn
is, d’un autre côté, Virgile a pour certains lecteurs un avantage sur Racine  : sa voix, si nous osons nous exprimer ainsi, est
e est l’ami du solitaire, le compagnon des heures secrètes de la vie. Racine est peut-être au-dessus du poète latin, parce qu’
iété. En parcourant les tableaux des vicissitudes humaines tracés par Racine , on croit errer dans les parcs abandonnés de Vers
25 (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »
d’explicatif et de profondément senti, l’excellent critique. Quant à Racine , j’eusse à peine remarqué peut-être ce qu’il y a
, tandis que Pradon cabalait à l’hôtel de Nevers et au théâtre contre Racine lui-même. Un tel paradoxe, si contraire à la cons
ars. Dans le même moment un autre critique très spirituel, parlant de Racine , avançait que le vrai, le spécial et principal ta
alent de ce poëte était pour le comique, témoin les Plaideurs, et que Racine , en abordant la tragédie, avait fait fausse route
ue j’en suis sur les conjectures hasardées après coup sur le génie de Racine , n’ai-je pas prétendu quelque part qu’il était bi
araît pas comparable en témérité et en déviation à l’idée de faire de Racine un Molière ou un Aristophane manqué. Et ceci, tou
cinquante ans après votre mort ? J’ai relu les Mémoires de la vie de Racine par son fils ; on me dira que Racine fils n’avait
i relu les Mémoires de la vie de Racine par son fils ; on me dira que Racine fils n’avait pas connu son père, qu’il n’en parla
ustre ; mais nous en savons encore moins là-dessus, ce me semble, que Racine fils ou que ceux d’alors dont aucun n’a tenu un t
quant sans le paradoxe ! Je m’en tiens, moi, en fait de médisance sur Racine , à ce qu’a dit l’ingénieux et circonspect M. Daun
spect M. Daunou dans son commentaire sur Boileau ; le tendre et dévot Racine avait quelquefois ses susceptibilités et ses aigr
26 (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35
, c’était lui qu’elle avait chargé d’engager secrètement Corneille et Racine à traiter le sujet de Bérénice dans lequel elle r
e se mit à cette pièce de Bérénice, sans soupçonner la concurrence de Racine , et qu’il tomba dans le piège : aussi était-ce bi
ix-sept voix, et Ménage n’en eut que douze. Le soir même le roi dit à Racine , directeur de l’Académie, qu’il approuvait l’élec
des nouvelles de guerre et d’église ; elle a son importance sociale. Racine directeur fit un fort beau discours pour cette sé
nelle où furent reçus Thomas Corneille et M. Bergeret. Ce discours de Racine , qui est un modèle du genre, commence par un élog
triomphe de sa diplomatie impérieuse : Heureux, disait en terminant Racine (et cette péroraison n’est pas la plus délicate p
ter un gâteau chez Mme de Montespan. — Le matin il se fit réciter par Racine la harangue qu’il avait faite à l’Académie le jou
la harangue aussi belle qu’elle avait été trouvée belle à l’Académie. Racine la récita dans le cabinet du roi. Ces éloges à p
dans le même journal : « Mme la Dauphine fit dire dans son cabinet à Racine la harangue qu’il fit à la réception de Corneille
à la réception de Corneille et de Bergeret. » Ce moment est celui de Racine et de Despréaux tout à fait établis en Cour et su
672. Ce livre lui coûte quatre mille pistoles, à ce qu’elle nous dit. Racine et Despréaux en ont fait tous les discours et y o
Le roi les trouva tous trois à son gré, et choisit celui d’Armide. » Racine et Despréaux écrivent l’histoire du roi ; le mona
s’est fait lire, dans ses dernières après-dînées l’histoire que font Racine et Despréaux, et en paraît fort content. — Monsei
oriens par une gratification de 1000 pistoles à chacun. Des pièces de Racine qui sont de sa première manière, Dangeau nous app
idate, parce que c’est la comédie qui lui plaît le plus. » Mais quand Racine eut fait Esther, ce fut certainement la pièce de
l y assista. Dangeau n’en omet aucune, et il nous dit aussi quel jour Racine eut la faveur si recherchée d’un Marly : « Le roi
ne eut la faveur si recherchée d’un Marly : « Le roi a fait venir ici M. Racine à ce voyage-ci (28 septembre 1689), et lui a donn
27 (1910) Propos de théâtre. Cinquième série
e goût très large, puisqu’ils admiraient autre chose que Corneille et Racine  ; et, en même temps, ils crossaient Victor Hugo,
ychologues, que Shakespeare, Molière et Ibsen. Oui, Corneille même et Racine sont un peu au-dessous. Corneille, pour avoir per
in les facultés d’analyse, admirables, du reste, qu’il avait en lui ; Racine pour avoir, Athalie mise à part, restreint ses fa
sait espérer. Voilà une première raison qui s’applique à Corneille, à Racine , à Ibsen, à Molière même et à Voltaire surtout, a
cher à Eschyle, à Sophocle, à Euripide, à Aristophane, à Corneille, à Racine et à Gœthe d’avoir été d’un démocratisme très att
ssez que Sophocle, Euripide (inutile de dire Aristophane), Corneille, Racine (beaucoup moins), Gœthe et Schiller interviennent
chyle et Sophocle et tout le théâtre espagnol et une grande partie de Racine et à peu près tout Corneille ? Shakespeare est un
’on puisse dire, prouve quelque chose. Septembre 1907. Corneille, Racine et Henriette d’Angleterre C’est une discussion
Cours et Conférences du 10 janvier 1907) sur le duel de Corneille et Racine en 1670. On sait en effet qu’en 1670, après quatr
e de Tite et Bérénice, et l’on sait aussi qu’en 1670, le 21 novembre, Racine fait jouer à l’Hôtel de Bourgogne sa tragédie de
dit : « … Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis XIV, voulut que Racine et Corneille fissent chacun une tragédie des adie
nfident de ses amours avec le roi, d’engager secrètement Corneille et Racine à travailler l’un et l’autre sur ce sujet, qui pa
x, ensuite très frêles. Mais comment, Henriette d’Angleterre écartée, Racine et Corneille ont-ils pu se rencontrer dans le mêm
er lui-même, surtout quand il y a inimitié entre eux. Or Corneille et Racine sont en hostilité depuis Andromaque et surtout de
tilité depuis Andromaque et surtout depuis Britannicus. Il y a plus : Racine et Molière, d’autre part, ne sont pas bien ensemb
, ne sont pas bien ensemble à cette époque. Ou Corneille, sachant que Racine traite le sujet de Bérénice, se pique d’honneur e
e fait du duel organisé par Henriette d’Angleterre entre Corneille et Racine est très peu établi ; que ce duel ait eu lieu san
enriette d’Angleterre, rien n’est plus possible. Remarquez encore que Racine , en sa préface de Bérénice, n’a pas un souvenir p
t il eût été presque obligatoire, si Henriette avait donné le sujet à Racine , que Racine l’indiquât au moins par une allusion
presque obligatoire, si Henriette avait donné le sujet à Racine, que Racine l’indiquât au moins par une allusion reconnaissan
fini, répété et joué pour que la princesse fasse proposer un sujet à Racine et à Corneille ? Je n’en vois pas la nécessité. R
ser un sujet à Racine et à Corneille ? Je n’en vois pas la nécessité. Racine au mois de septembre 1669 a bien à peu près fini
s que c’est avec les mots historiques prononcés par Marie Mancini que Racine a fait les mots à effet de sa pièce ; mais ce n’e
a il n’y avait lieu, mais en tout cas sans songer à elle-même. — Mais Racine , qui avait dédié Andromaque à Henriette d’Anglete
l me semble qu’on ne dédiait qu’aux personnes vivantes. Et, du reste, Racine ne pouvait pas dédier successivement toutes ses p
trop ferme à la tradition en question. Cependant il est possible que Racine n’ai pas tenu autrement à rappeler lui-même que c
s, dit que, sans aucune intervention de qui que ce soit, Corneille et Racine ont bien pu traiter le même sujet par émulation e
tudes des hommes de génie. Qu’un Pradon soit assez sot, apprenant que Racine fait une Phèdre, pour se dire : « Moi aussi, je v
aturel. Mais que : ou Corneille se jette spontanément sur le sujet de Racine , ou que Racine se précipite de lui-même sur le su
e : ou Corneille se jette spontanément sur le sujet de Racine, ou que Racine se précipite de lui-même sur le sujet de Corneill
ar le succès d’Andromaque et de Britannicus, a pu vouloir jouter avec Racine  ; mais s’il n’avait pas été poussé par quelqu’un,
ne pièce imaginée par lui et de son cru qu’il aurait engagé la lutte. Racine , plutôt — je le reconnais — aurait été capable de
nné par une tierce personne, n’est-il pas évident que le sujet est de Racine  ? Il n’y a que Racine ou une femme pour voir un s
sonne, n’est-il pas évident que le sujet est de Racine ? Il n’y a que Racine ou une femme pour voir un sujet de tragédie dans
voir un sujet de tragédie dans Bérénice. Dès lors, si le sujet est de Racine , oh ! je ne vois pas Corneille voulant jouter ave
le les y mit. C’est par Dangeau intervenant auprès de Corneille et de Racine et allant de l’un à l’autre et profitant de ce qu
nt historique, il faudrait qu’elle fût signée de Pierre Corneille, de Racine , d’Henriette d’Angleterre, ou au moins de Thomas
j’apprends que cette question d’Henriette d’Angleterre, Corneille et Racine est traitée dans un volume de M. G. Michaut, prof
’aurai le volume, je ne m’empresse… Juin 1907. La « Bérénice » de Racine M. G. Michaut, professeur à la Sorbonne, vient
mais il en examine particulièrement trois qui sont les suivants : 1° Racine a-t-il reçu le sujet de Mme Henriette d’Angleterr
si : Non, Henriette d’Angleterre n’a pas donné le sujet de Bérénice à Racine (ni du reste à Corneille). Oui, il est très prob
ce à Racine (ni du reste à Corneille). Oui, il est très probable que Racine s’est emparé du sujet, qu’il savait que Corneille
r rien de cette histoire puisqu’il n’en parle pas ; — et d’autre part Racine le fils ne fait évidemment que répéter Dubos et F
nous apprend que Boileau a dit plusieurs fois qu’il eût bien empêché Racine de travailler à Bérénice, si à ce moment-là il n’
nne de Boileau l’anecdote d’Henriette d’Angleterre donnant le sujet à Racine , et s’il l’avait tenue de lui, il est probable qu
es raisons qu’aurait eues Henriette d’Angleterre de donner ce sujet à Racine , il est absurde. Il va contre la thèse qu’il veut
à eues, suivant Voltaire, Henriette d’Angleterre de donner ce sujet à Racine sont celles qui, si elle y avait songé, l’auraien
de Dangeau qui fut chargé par elle d’engager secrètement Corneille et Racine a traiter ce sujet. Je le répète, Voltaire, en ta
e mais peu convaincante. Voltaire disant : « Henriette — Corneille et Racine — Intermédiaire Dangeau », le disant nettement, l
omprends pas beaucoup. Où voit-on que Madame ait dirigé le travail de Racine  ? Absolument nulle part. C’est une hypothèse de M
chaut est celle-ci : « Madame aurait imposé le sujet à Corneille et à Racine  ; mais elle est morte le 13 juin 1670, cinq mois
vrage commencé ; et surtout quand il trouve que « ça marche bien » et Racine devait être de cet avis et Corneille aussi ; et R
rche bien » et Racine devait être de cet avis et Corneille aussi ; et Racine avait raison d’être de cet avis et Corneille auss
reconnais. Le second point traité par M. Michaut est celui-ci. C’est Racine qui a détourné le sujet pris précédemment par Cor
i — et je l’avais indiqué dans mon précédent article — je vois plutôt Racine prenant le sujet de Corneille que Corneille prena
acine prenant le sujet de Corneille que Corneille prenant le sujet de Racine . — Mais ce n’est pas délicat de la part de Racine
prenant le sujet de Racine. — Mais ce n’est pas délicat de la part de Racine et il ne faut pas plus accuser Racine de cette in
n’est pas délicat de la part de Racine et il ne faut pas plus accuser Racine de cette indélicatesse qu’il n’en faudrait accuse
me à démontrer qu’il n’y a pas de pièce plus racinienne que Bérénice. Racine n’aurait donc jamais été plus racinien que le jou
t entre M. Michaut assurant que la pièce la plus conforme au génie de Racine et aux idées et théories littéraires de Racine et
s conforme au génie de Racine et aux idées et théories littéraires de Racine et à tout son système dramatique, et M. Michaut a
Racine et à tout son système dramatique, et M. Michaut affirmant que Racine n’a eu l’idée de Bérénice que parce que Corneille
e. Mais encore il peut se défendre. Il peut dire : « Pourquoi pas ? » Racine a pu très bien s’apercevoir que Corneille prenait
rcevoir que Corneille prenait un sujet qui était éminemment racinien. Racine a pu s’écrier : « Mais c’est une pièce pour moi,
le a trouvé un sujet cornélien (et il l’a traité à la cornélienne) et Racine a trouvé un sujet racinien éminemment ; et ils n’
ont eu tort ni l’un ni l’autre. Il est donc parfaitement démontré que Racine a pu prendre le sujet à Corneille. — Mais il faud
e a pu prendre le sujet à Corneille. — Mais il faudrait démontrer que Racine l’a pris en effet. Est-ce démontré ? — Pas du tou
r le démontrer, il aurait fallu : ou des faits bien établis, montrant Racine prévenu des occupations littéraires de Corneille
ar leur rapprochement avec des textes de la Bérénice de Corneille que Racine avait la Bérénice de Corneille sous les yeux en é
rneille n’ont rien, selon moi, qui prouve la moindre connaissance que Racine aurait eue de la Bérénice de Corneille. Entrer da
oi ; mais mon jugement est ici très affirmatif : je suis persuadé que Racine n’a pas eu connaissance de la Bérénice de Corneil
aissance de la Bérénice de Corneille. Donc il est prouvé pour moi que Racine a pu prendre son sujet à Corneille ; il ne l’est
l’ait pris. Encore moins l’est-il que Corneille ait pris son sujet à Racine . Ici, tout ce que dit M. Michaut me paraît la rai
ais, à son tour, M. Michaut crée une nouvelle légende en assurant que Racine a pris son sujet à Corneille, et je vois, à trave
ienne par excellence ; et elle est pleine d’action à l’entendre comme Racine l’entendait, c’est-à-dire d’action psychologique,
encore plus d’action dans Bérénice, ce qui n’est pas pour déplaire à Racine ni à M. Michaut et ce qui est tout à fait dans l’
e son fait, action dramatique ? A coup sûr, il ne faut pas contredire Racine , qui trouve presque toujours dans ses préfaces le
t de pitié pour Titus que pour Bérénice ; et c’est précisément ce que Racine a voulu. M. Michaut a donné à chacun des actes de
Donc Corneille (que quelqu’un lui ait indiqué le sujet ; que, sachant Racine occupé de ce sujet, il s’en soit emparé ; ou qu’i
s, œuvres de piété ou plutôt œuvres de librairie. Pendant ce temps-là Racine a donné Andromaque et Britannicus, Andromaque, do
que dans sa vieillesse, encouragé par les nouveaux venus (Quinault et Racine ), mettre l’amour comme au premier rang dans ses p
? En face du sujet il s’est dit tout le contraire de ce que s’est dit Racine . Tout d’abord, du moins. Racine s’est dit : « A l
tout le contraire de ce que s’est dit Racine. Tout d’abord, du moins. Racine s’est dit : « A la bonne heure ! Voilà un sujet s
comme dans Cinna, comme dans Nicomède, comme dans Sertorius… et comme Racine , m’imitant, vient de faire dans Britannicus. Cher
de Sainmore dit de la Bérénice de Racine. Parlant de la Bérénice (de Racine ), Blin de Sainmore déplore que la marche n’en soi
val ; et ce qu’il aurait voulu, faites bien attention, c’est ceci : «  Racine aurait pu le faire entrer (Antiochus) dans une co
Bérénice ? A la fin du III. Que faut-il entendre ? Que tous les deux, Racine et Corneille, en face du sujet, ont raisonné, au
sible. » Et Corneille a résolu de le reculer jusqu’à la fin du III et Racine — plus habile déjà, mais procédant cependant tout
t de ne pas montrer Titus au premier acte. Autant de gagné. Seulement Racine , en ce premier acte, nous montre déjà Bérénice, e
nous montre déjà Bérénice, et il a bien raison. Au second acte, dans Racine comme dans Corneille, Titus veut parler et ne par
acte de gagné, quoique, du reste, la pièce marche. Au troisième acte, Racine a tout l’avantage, parce que, pendant que Corneil
rd son temps avec Domitie et Domitian, qui ne nous intéressent guère, Racine invente son admirable péripétie du message d’Anti
s l’invention de l’élément latéral et dans la conduite des actes dans Racine  ; mais disposition, cependant, approximativement
inquième acte de Corneille me paraît décidément meilleur que celui de Racine  ? Voltaire s’excite sur le cinquième acte de Raci
leur que celui de Racine ? Voltaire s’excite sur le cinquième acte de Racine et le proclame un chef-d’œuvre. A moi il m’a touj
ur lui. Pourvu que je puisse m’en aller avec dignité, je m’en vais. » Racine a voulu, en son cinquième acte, se hausser jusqu’
ouvrage de M. Martinenche, La Comedia espagnole en France de Hardy à Racine . Il convient que je vous signale brièvement — et
i un feuilleton sur Corneille apprécié par Sainte-Beuve, un autre sur Racine , un autre sur Molière. Pour Sainte-Beuve il sembl
rouver sa thèse, et a préféré tirer ses exemples et ses inductions de Racine , parce que c’était plus faux, et par conséquent p
omme La Fontaine Platon. Il semblait que les succès de Quinault et de Racine l’entraînassent sur ce terrain et qu’il voulût en
d’une part, précisément, avec les tragiques grecs, d’autre part avec Racine , vous verrez comme Corneille, sans parler de ses
le sillon. Septembre 1906. Sainte-Beuve critique dramatique : Sur Racine Sainte-Beuve a toujours peu aimé Racine, et il
critique dramatique : Sur Racine Sainte-Beuve a toujours peu aimé Racine , et il l’a toujours, ce me semble, assez peu comp
rlowe, Rotrou, Crébillon, Ducis. Ceux-ci, c’est la petite classe. Or, Racine n’est, pour lui, ni de la grande classe ni de la
e demande pas pour le moment dans laquelle des deux familles je range Racine  : ce ne serait ni dans l’une ni dans l’autre. D’e
e qu’il est au-dessus des deux. Non, cela n’est pas à supposer. Donc, Racine , quoique plutôt mis à part que méprisé, n’est pas
ublié qu’à cette date. C’est bien l’idée générale de Sainte-Beuve sur Racine . Et maintenant, suivons les dates avec attention,
ion, parce que Sainte-Beuve n’a pas laissé de varier sensiblement sur Racine , quoique ne l’ayant jamais mis très haut. En 1830
parce qu’il se considère comme leur chef, essaye de rendre justice à Racine , mais surtout de montrer tout ce qui lui a manqué
ut ce qui lui a manqué pour être un vrai maître du théâtre. Pour lui, Racine est infiniment droit, mais sans génie. C’est ains
rofession de foi de tous ceux qui, assez intelligents pour comprendre Racine en somme, ont pour lui une animadversion, soit in
traîne comme le courant blanchi d’une belle eau : voilà le théâtre de Racine . » Cette page, extrêmement remarquable du reste,
mme Agrippine est adoucie, atténuée et pour ainsi parler étriquée par Racine [« habileté à élaguer plutôt que puissance pour é
bien inférieure à ce qu’elle était dans Euripide. Elle bavarde moins. Racine ramène à trois ou quatre vers la longue élégie ro
vient, se débarrasse de Phèdre gênante beaucoup plus radicalement que Racine  : il la tue. Et c’est ce qu’on peut appeler « la
ais non pas si complète et si désespérante qu’on a bien voulu croire. Racine n’y a pas pénétré l’essence même de la poésie héb
un et l’autre. » La conclusion de tout ceci, c’est qu’à tout prendre Racine s’est trompé sur sa vocation. C’était un poète él
ceci nous conduirait, si nous l’osions, à conclure avec Corneille que Racine avait un bien plus grand talent pour la poésie en
petite étude que j’ai faite de l’évolution de Sarcey, relativement à Racine . Sarcey, vers 1860, apportait au feuilleton l’opi
t exprimée et sans précautions oratoires ; et cette opinion était que Racine comme auteur dramatique n’existait pas ; peu à pe
modifia la sienne du noir au blanc. Le sentiment de Sainte-Beuve sur Racine , en 1829, d’une part, venait de la fascination qu
ussi d’un peu triste), c’est que ce qu’il disait en 1829 pour immoler Racine à Hugo, il le retourne contre Hugo maintenant, af
t de considérer comme un peu mérites de barbare ce qu’il reprochait à Racine de n’avoir pas eu à son actif. « On a fait — et j
ssales de celui de Salomon, et la mer d’airain et les bœufs d’airain… Racine , il est vrai, a peu parlé de l’œuvre d’Hiram… il
isir à épuiser le Liban comme d’autres à tailler dans l’Athos… Ce que Racine n’a pas décrit et ce qu’aurait décrit un moderne
ire terrible et touchante ; et par ainsi, avec son flair merveilleux, Racine a été tout droit au drame de terreur et de pitié,
la vie autour de Sainte-Beuve s’aperçurent que le principal mérite de Racine était d’être vrai. Ils avaient tort. Le principal
de Racine était d’être vrai. Ils avaient tort. Le principal mérite de Racine est d’être beau. Le principal mérite de Racine es
Le principal mérite de Racine est d’être beau. Le principal mérite de Racine est d’être un poète et d’avoir tous les dons, je
ls voyaient juste partiellement. Ce qu’ils voyaient était très réel : Racine est vrai. Il me semble que c’est Nisard qui le pr
Racine est vrai. Il me semble que c’est Nisard qui le premier a pris Racine de ce biais. Après avoir dit que le grand don de
alade, il s’avisa que sa formule s’appliquait peut-être un peu plus à Racine et il fit remarquer qu’« après Corneille, on dema
ent plus des hommes, des femmes, qui fussent moins des héros « et que Racine répondit à ce désir et que Pyrrhus, Oreste et les
’il en est peu parmi nous a chez qui la représentation d’une pièce de Racine n’éveille quelque souvenir personnel », etc. Ces
eine raison, mais en ne le définissant que partiellement, par appeler Racine un grand réaliste, ce qu’il n’est aucunement dout
t c’est ceci qui me montre que Sainte-Beuve n’était jamais entré dans Racine , jamais ; c’est ma conviction. Voici la page, qui
page, qui est curieuse, jolie du reste et spirituelle et à relire : «  Racine avait dans ses armes un rat et un cygne. Il finit
vait plus de raison d’être. Où veux-je en venir ? Vous l’avez deviné. Racine , à la différence de Shakspeare, n’a fait autre ch
rie et au nom duquel, espérant atteindre le roi, il perçait Polonius, Racine , au fond, n’en voulait pas, et vous n’en trouvez
et vous n’en trouvez aucune trace dans son œuvre. Il a tout ennobli… Racine est naturel si on le compare à Corneille, tandis
i bien et même mieux que nous (Edouard Thierry), en venir à qualifier Racine de « prince de l’école réaliste ». Fuyons ces vil
sens ; c’en est un ici. Bornons-nous à dire, comme tout le monde, que Racine est le prince de l’école qui a cherché à être nat
au « tendre », à « l’élégant », au « gracieux » et à « l’harmonieux » Racine , et n’avait jamais été plus loin ni voulu aller p
x » Racine, et n’avait jamais été plus loin ni voulu aller plus loin. Racine est toujours pour lui « un homme de goût » et pre
e, de le peindre exactement et profondément. Si les mots ont un sens, Racine est réaliste comme Corneille est idéaliste. Il l’
âtre réaliste, et c’est toujours le tendre, l’élégant et le doucereux Racine qu’il faut dire. C’est là qu’est le « contre sens
l n’y a pas de théâtre à conception plus pessimiste que le théâtre de Racine . Mais la forme ! Ah ! nous y voilà ! Racine n’es
imiste que le théâtre de Racine. Mais la forme ! Ah ! nous y voilà ! Racine n’est pas un réaliste et il est un poète tragique
guée et élégante ! Autrement dit, le réalisme se mesure aux crudités. Racine n’est pas réaliste parce qu’il n’y a pas chez lui
ce. Il y a autant de mots, il y a autant de traits shakspeariens dans Racine que dans Shakspeare, et que Racine fasse dire à P
utant de traits shakspeariens dans Racine que dans Shakspeare, et que Racine fasse dire à Phèdre : « toutes mes fureurs » au l
de cela. Mettons, si l’on y tient, que Shakspeare est réaliste et que Racine est réel, et voilà encore qui m’est égal. Mais Sa
écrire en passant, avec une étrange impertinence : « On se dégoûte de Racine plus aisément encore que du café. » Ce n’est qu’u
disait à peu près, et même un peu plus qu’à peu près : « Décidément, Racine m’ennuie ». J’en reviens à mon dire. Sainte-Beuve
’ennuie ». J’en reviens à mon dire. Sainte-Beuve n’est pas entré dans Racine . Il a regardé le monument de face et surtout de p
nt qui lui échappait. Ce que Sainte-Beuve a écrit de plus complet sur Racine , c’est l’article de Taine sur Racine. L’article d
euve a écrit de plus complet sur Racine, c’est l’article de Taine sur Racine . L’article de Taine, c’est ce que Sainte-Beuve av
igentes » prolongent la vie toute factice du théâtre de Corneille, de Racine et de Molière. Il fait remarquer que Corneille et
orneille, de Racine et de Molière. Il fait remarquer que Corneille et Racine sont des « cuistres » et des « écrivains ignorant
ste, que « ces faux grands hommes ont des mentalités de collégiens ». Racine s’excuse d’avoir parlé d’amour en assurant que ce
ation de cette appréciation sommaire : « Les héros de Corneille et de Racine sont d’intolérables pédants, qui ne vivent que po
lligentes subventions. » Examinez-moi un peu le style poétique de ce Racine  : « Quel poète, ayant le culte de son art, n’aim
sque toujours d’affirmer avec énergie : « La sécheresse du style d’un Racine , pour être d’un mauvais goût moins criard que la
d’Hippolyte, je ne vois pas qu’elle ait été sensiblement altérée par Racine  ; qu’Horace, dans Corneille, ne représente à la v
ffirmer que, depuis Homère et Platon, Virgile et Horace, Corneille et Racine , le cerveau humain dans sa faculté créatrice, l’i
nous entretenait tout à l’heure sans ménagements ? Les Corneille, les Racine et les Molière sont évidemment inférieurs à M. du
ien » ; mais puisque ce sont là les qualités mêmes de Corneille et de Racine … Par exemple Démosthène parle ainsi : …… Athénie
mment il aurait dû faire la scène III d’Ion, de même que Corneille et Racine « faisaient la leçon à Euripide et à Sophocle ».
détail au théâtre, comme vous savez, et M. Wolff a été plus loin que Racine en sa Bérénice, dans l’art de faire quelque chose
28 (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89
au moins nous dire quoi, et Vacquerie ne nous le dit pas. Si c’était Racine , par exemple, si c’était la tragédie comme la com
applaudissent, je les applaudis… » ? Il nous est permis d’en douter. Racine et la tragédie sont les deux horreurs d’Auguste V
e sereine et souriante dans son immortalité qu’on appelle le génie de Racine et sa composition tragique. « Nous comprenons que
Racine et sa composition tragique. « Nous comprenons que les dévots à Racine , — dit-il, outré d’une admiration « qui subsiste
rnier mot de la critique humaine ; — nous comprenons que les dévots à Racine le préfèrent à Shakespeare, mais nous nous étonno
nt il n’ose pas parler dans Corneille, quoiqu’elle y soit, comme dans Racine , essence, formes, unité, langage, convention, sot
’état de légende incertaine dans les lettres. C’est le fameux mot : «  Racine est un polisson. » Eh bien, Vacquerie l’a dépassé
mot : « Racine est un polisson. » Eh bien, Vacquerie l’a dépassé ! «  Racine — dit-il — est une vieille botte. » Il est éviden
t dans l’humanité au-dessus d’une vieille botte, et que la mémoire de Racine , tout humiliée qu’elle fût depuis longtemps par u
a décrite, la plume chaude encore de ses flamboiements contre le doux Racine , au sourire et au marbre éternels ? Qu’importe !
e seule qu’il ne comprend pas plus que les passions de la tragédie de Racine  : c’est la passion de la décence, de la chasteté
ue Vacquerie est un talent solennel, emphatique, emporté ; qu’il hait Racine parce qu’il a toutes les nuances du goût et de la
29 (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513
, n’abordant l’homme et la vie ni par le côté de la sensibilité comme Racine et comme La Fontaine, ni par le côté de l’observa
à cette époque des quatre premiers chants du Lutrin et de l’Épître à Racine . La muse de Boileau, à le bien voir, n’a jamais e
il l’étend et l’approprie à son siècle ; il l’apprend à son jeune ami Racine , qui s’en passerait quelquefois sans cela ; il la
n’est pas encore entrée, je crois, dans les livres imprimés. Un jour, Racine , qui était aisément malin quand il s’en mêlait, e
te chez Chapelain, logé rue des Cinq-Diamants, quartier des Lombards. Racine avait eu à se louer d’abord de Chapelain pour ses
e mit à les exalter au préjudice de Molière. Boileau ne se tint pas ; Racine avait beau lui faire des signes, le prétendu bail
onnement et à la lumière. Il faudrait relire ici en entier l’Épître à Racine après Phèdre (1677), qui est le triomphe le plus
éable est l’âme des beaux vers. Nous atteignons, par cette Épître à Racine , au comble de la gloire et du rôle de Boileau. Il
re, le train du monde ; il se ménageait moins à cet égard que son ami Racine , qui soignait sa santé à l’excès et craignait tou
oileau avait plus de verve devant le monde, plus d’entrain social que Racine  ; il payait de sa personne. Jusque dans un âge as
faisaient cercle autour de lui : Il est heureux comme un roi, disait Racine , dans sa solitude ou plutôt dans son hôtellerie d
les princes et princesses s’y joignaient : « Vous fîtes, lui écrivait Racine , l’entretien de plus de la moitié du dîner. » Boi
’entretien de plus de la moitié du dîner. » Boileau était chargé avec Racine , depuis 1677, d’écrire l’Histoire des campagnes d
s allèrent dans l’appartement voir tout ce désordre. MM. Despréaux et Racine y allèrent aussi vers le soir, et, entrant de cha
ent tout ce qui forme désormais leur plus solide héritage de gloire ? Racine , je le crains, aurait fait plus souvent des Bérén
30 (1911) Nos directions
réalité, « décadente ». L’étude suivante, consacrée à « L’exemple de Racine  », publiée peu de temps auparavant, dans le numér
eusement les deux précédentes. Ghéon s’y déclare agacé par la mode de Racine et prend prétexte de la parution d’un essai de Ma
ui eux, ignorent tout à fait les poètes. Balzac pouvait sentir Hugo ; Racine , Bossuet. Mais quel point de contact entre un Cur
celle-ci : Ont-ils un souci d’art commun ? Dans un sermon de Bossuet, Racine assurément, ne retrouvait rien moins que ses fine
l’impératif formel de la tragédie classique, l’humanité profonde d’un Racine , et il construisait arbitrairement, suivant une f
st une direction. D’Euripide à Sophocle il y a loin, loin de Goethe à Racine , et de ceux-ci à ceux-là, plus loin encore. On ne
, elle lui assure au surplus la durée. Ressusciteront-ils Euripide ou Racine comme au temps d’Athènes ou de Versailles, alors
r de lui-même, à se fuir, et je vois là le secret de la grandeur d’un Racine . A une époque où le théâtre eût dominé les autres
« plein air » — il faut bien le dire — des Grecs, avec l’art créé par Racine , art nuancé, discret, subtil, art « en dedans » q
ite. Quand je prononce le mot de tragédie à propos de Phocas, c’est à Racine que je songe, c’est à la tragédie française ; tan
susciter la mort par la mort ! Si renaît la tragédie discursive selon Racine , pour s’adresser à une élite cultivée, elle n’en
ues positions de Néron et d’Agrippine. La belle leçon de « dessin » ! Racine dessinait d’abord ; mais peignait tout de même en
a, se trouve encore accru l’aspect de nécessité artistique. Au reste, Racine eût reculé devant la fable d’Hérodote. André Gide
influence sur sa direction et sur son apparence… Je ne nie pas qu’un Racine , qu’un La Fontaine, qu’un La Bruyère se soient fa
utôt que des réalités, et quelques scénarios de pièces. Remarquez que Racine , de nos classiques le plus grec, n’a « imité » le
une inspiration maîtresse de soi… — et aussi bien que l’alexandrin de Racine , le vers libre de La Fontaine. Et je dis, cela fu
ans nécessité. Si M. Moréas a dépassé Malherbe, il n’a pu atteindre à Racine . On devine pour quelles raisons. Où je le sens le
era pas, M. Clouard, vos formes toutes faites, aujourd’hui périmées : Racine , revenant chez nous, n’en voudrait plus. Jamais,
férencier que je n’ai garde en cette affaire d’excuser, précisément «  Racine , auteur d’Iphigénie », ignorent-ils qu’aucune tra
i de l’excommunication romantique ! Qu’on y consente ou non, « le cas Racine  », se pose devant nous, neuf, actuel, urgent, com
e, s’il était avéré, reconnu généralement, que, là précisément, finit Racine , et que les tragédies sacrées forment non pas une
leur art — auprès de la claustration orgueilleuse et prématurée d’un Racine « rentrant dans le Christ ». Son génie même s’en
ongez donc, qu’il n’eût fallu rien moins que Dieu pour vaincre ! Oui, Racine atteignait la taille d’un Pascal — colonne double
le plus prestigieux. Ni Athalie ne conclut chrétiennement l’œuvre de Racine , ni Phèdre à qui aurait « manqué la grâce » ne pr
des tragédies ne sort de Port-Royal et n’y retourne : dans l’œuvre de Racine , aucun rameau, aucun germe chrétien. Je dirai plu
r. Païen, dit Péguy. Oui ! païen qui ne reconnaît pas ses dieux. Chez Racine , la morale s’appelle « bienséance » et ses héros,
ature tout entière va se mettre bénévolement au service de la pensée. Racine lui, n’a prêché qu’une fois, en finissant. Appre
dans le ciel ont un juge sévère… Va-t-on tirer de là une morale pour Racine  ?… Il faut en prendre son parti, la tragédie raci
d’art ? Aussi bien, quand — sincèrement ou facticement, peu importe — Racine songe à lui assigner un but extérieur à l’art, el
aucune idée, chrétienne ni morale, ne saurait plus la rajeunir. Non ! Racine n’est point Pascal, même en puissance, et il reno
eare, tel un Beethoven, tels même un Hugo, un Corneille…) plus je lis Racine , plus je me rends compte qu’il n’est pas né de ce
-Forestier proteste. On sait qu’il n’a détruit la fausse légende d’un Racine chrétien, que pour lui en substituer une autre qu
ui en substituer une autre qui ne paraît pas mieux fondée, celle d’un Racine en quelque sort nietzschéen. Si nous voulons l’en
d’un Racine en quelque sort nietzschéen. Si nous voulons l’en croire, Racine aurait vécu la forte vie des hommes de la Renaiss
n sang tout barbare aurait noyé en lui le sang latin — si tiède — des Racine , et que le jeune Viking se serait lancé dans le s
sans plus de preuves, et ce feu véhément, et qu’en quelque douze ans Racine s’y soit consumé lui-même. Douons-le gratuitement
n à discipliner ? Je suis intimement persuadé que le développement de Racine suivit un processus absolument inverse. Je préten
acle de la culture et surtout de la volonté. A une époque de culture, Racine naît pour ainsi dire déjà cultivé. Une connaissan
s répétitions de mots. La serpe de Boileau n’eut rien à émonder en ce Racine  : rien ne dénote à ses débuts, rien ne confirme d
e, ni la verve drue d’un Molière, — je n’excepte point les Plaideurs. Racine porte en lui quelque chose de moins puissant mais
xalter, mais pour chanter, aimer, séduire… Oui, même cruel, le tendre Racine  ! D’une tendresse qui n’a rien de chrétien, d’une
ssons le veloutement singulier : duvet de fleur, la fleur de l’âme de Racine , si sèche et dure par ailleurs. Aussi bien, quelq
ieusement contractés. Nous pouvons nous tromper sur les intentions de Racine , non sur le timbre de sa voix. Ce n’est pas la vo
profonde qualité. — Or, songez que la tragédie, au temps où l’aborde Racine , vit d’éloquence ! Désigné comme aucun pour chant
comme aucun pour chanter sa tendresse, je sais bien ce que fût devenu Racine , s’il eût vécu en un temps comme celui-ci, où le
rir… (mais ce don se fût-il si cruellement aiguisé à ne disséquer que Racine , au lieu d’une Phèdre, d’un Narcisse, d’une Roxan
e Roxane ? eût-il pénétré si avant, même dans le secret de l’amour ?) Racine eut le bonheur qu’au XVIIe siècle la poésie lyriq
l pourra sembler étonnant, qu’élégiaque né — s’efforçant au tragique. Racine , loin d’élire des héros nobles mais moyens, se so
un certain nombre de douces exceptions. Si pourtant, je le reconnais, Racine choisit de préférence les héros les plus excessif
este ou d’une Hermione pour l’animer spontanément d’un autre accent ! Racine ne veut pas être Racine. A la fatalité de sa natu
our l’animer spontanément d’un autre accent ! Racine ne veut pas être Racine . A la fatalité de sa nature il n’échappera pas to
e, univoque), aussi divers les personnages, diverses les tragédies de Racine , par la force éperdue de l’objectivation. Parmi s
de la cour de Louis XIV, je n’en respire jamais l’âme. Non seulement Racine surmonte l’élégie, mais il surmonte son milieu et
l ne peut la remplir d’un seul flot, comme faisait le vieux tragique. Racine n’a pas le don d’amplification. Il lit les Grecs 
n spirale vers le dénouement… Au dedans de la forme tragique héritée, Racine s’évertue ; il en combine à nouveau l’aménagement
te pour atteindre à la tragédie. Mais il ne peut pas nous suffire que Racine ait renié Racine afin de devenir un « habile homm
à la tragédie. Mais il ne peut pas nous suffire que Racine ait renié Racine afin de devenir un « habile homme de métier » un
éatrice. Brunetière ne dit pas tout à fait vrai, quand il insinue que Racine « ne crée pas », mais qu’il « utilise ». Racine f
quand il insinue que Racine « ne crée pas », mais qu’il « utilise ». Racine fait plus : il compose. Il nous prouve sans cesse
héros n’a qu’à parler et comme pour la première fois : il le possède. Racine , lui, le circonvient par approches. Qu’est-ce d’a
dige inattendu de la composition ! L’effort concerté de création d’un Racine est plus près du sursaut intuitif de Shakespeare
ner en exemple ? Au génie ? le génie n’a besoin d’exemple ni de lois… Racine nous offre le spectacle d’une entreprise plus hum
ule de son talent. Je rêve aux heures de combat où penché sur Tacite, Racine entrait par ruse et par force dans la pensée d’un
ison créante et non à fleur de peau, dans la forme ou dans le métier. Racine , n’ayant plus rien à dire de significatif, se tai
onclure, mon sujet me défend de me laisser reprendre au charme du fin Racine sensuel qu’a surpassé l’autre Racine. C’est son e
isser reprendre au charme du fin Racine sensuel qu’a surpassé l’autre Racine . C’est son exemple que je recherche ici, non son
iration sort pourtant de cet examen, rassurée, augmentée et purifiée. Racine n’est plus ce dieu en cage. Un homme, rien qu’un
uver d’avance incluse. On ne s’étonnera donc pas que, comme je ferais Racine ou Molière, j’entreprenne de lire M. Rostand aujo
re Corneille. Il soutint la verve cursive et prosaïque de Molière. Et Racine le conduisit à son point extrême de souplesse et
lés, à certains endroits savamment choisis) et dans Corneille et dans Racine , ni d’exiger de l’alexandrin à chaque coup son ma
i — mais sans l’approuver — la réaction parnassienne. Que dix vers de Racine paraissent animés et souples, à côté du meilleur
rces… Mais c’est sauvegarder la flamme moins brûlante qui couve en un Racine ou en un Baudelaire, ces deux grands hommes de ta
t, — quel merveilleux bonheur dans la rencontre de l’alexandrin et de Racine , par exemple ! — dans celle aussi de nos plus mod
me, autant que celle-ci le permettait, ramenant les mêmes unités chez Racine , de plus diverses chez Hugo, et ainsi voyons-nous
oirement « affaire d’oreille » pour nous, comme pour Hugo, comme pour Racine , dont les vers tiennent leur valeur musicale de t
n vers libre de douze pieds ? — Ce vers libre-là on le voit déjà dans Racine , quand la césure « émotive » surajoutée prend le
ier ». Oui certes. Mais ne l’oublions pas, à côté de la régularité de Racine , il y a la régularité déjà assez approximative de
sans afféterie, le rôle impossible du Saint. (NdA) 15. Autour d’un Racine ignoré. (Mercure de France). (NdA) 16. De la sec
NdA) 18. C’est chose remarquable que des trois unités, la seule dont Racine ait violé la loi, soit l’unité d’action, la plus
tains ont comparé la pure langue des Stances à celle des Chénier, des Racine , c’est je pense parce qu’en notre temps où l’amou
’est par là seulement et par sa pureté mélodieuse que Moréas rappelle Racine et Chénier. » (Essais critiques, éd. Pierre Masso
versitaire et discours scolaire sous la troisième république : le cas Racine  », Revue d’Histoire Littéraire de la France, 2009
a consacré deux études successives (décembre 1829 et janvier 1830) à Racine dans ses Portraits littéraires. Il défend l’idée
1830) à Racine dans ses Portraits littéraires. Il défend l’idée d’un Racine dont le génie aurait été poétique plutôt que prop
ses Nouveaux Essais de critique et d’histoire (1865), un article sur Racine , paru en 1858 dans les Débats, qui marque une dat
ns les Débats, qui marque une date dans l’histoire de la réception de Racine . Taine présente Racine comme le poète national pa
ue une date dans l’histoire de la réception de Racine. Taine présente Racine comme le poète national par excellence, reflet ex
le Époque, Brunetière s’est attaché à faire ressortir la modernité de Racine . 65. p. 152. Jules Lemaître a publié son Jean Ra
re et susceptibles de fonder une identité nationale  ; Péguy a évoqué Racine dans Victor-Marie, comte Hugo, en 1910. Quant à A
ue des deux mondes et au Temps, il vient alors de publier Autour d’un Racine ignoré, au Mercure de France (1911). 66. Cette p
31 (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)
ces conférences. Que s’est-il passé, par exemple, entre Corneille et Racine  ? ou entre Racine et Voltaire ? quel changement d
Que s’est-il passé, par exemple, entre Corneille et Racine ? ou entre Racine et Voltaire ? quel changement des mœurs, ou du go
tragédie ? Mais de quel poids encore le désir de faire autrement que Racine a-t-il pesé sur la conception dramatique de Volta
ception dramatique d’Hugo ? Quels et qui furent enfin Hugo, Voltaire, Racine , Corneille ? Et par eux, grâce à eux, quels éléme
s une belle page d’Henri Heine, — qu’il a écrite un peu pour célébrer Racine aux dépens de Corneille, je le sais, mais qui n’e
’est pas moins vraie, qui l’est même plus au fond de Corneille que de Racine , — et de montrer ce que doivent aux accents patri
et de plus définitif. À cet égard, sans faire tort à personne. — ni à Racine , ni à Molière, ni à Regnard, — je ne crois pas qu
ieurs, que, de 1680 à 1715, dans le temps de la plus grande faveur de Racine , le Cid, il est vrai, n’a pas été représenté moin
Rodogune de Corneille annonce ou fait déjà pressentir la tragédie de Racine , — son Andromaque ou son Bajazet, — ces chefs-d’œ
ogune est sa quinzième pièce, et nous n’en avons que douze en tout de Racine . Pour une autre partie, de la soumission de Corne
charme subtil de l’histoire, j’essayerai de vous montrer à quel point Racine l’a subi. Mais, dans l’histoire, c’est autre chos
. Cinquième conférence. Andromaque I. Complexité du génie de Racine . — Le théâtre et la cour en 1667 ; et à ce propos
la cour en 1667 ; et à ce propos, de l’Attila de Corneille. — Comment Racine conçoit l’emploi de l’histoire dans la tragédie.
on. — Simplicité de l’intrigue. — Vraisemblance des sujets. — Comment Racine a entendu l’invention ; et, à ce propos, de la na
de l’invention dans les arts. — III. Le sujet d’Andromaque et comment Racine l’humanise. — Apparition de la psychologie. — Bea
 modernité » d’Andromaque. — En quoi consiste le progrès accompli par Racine . I Mesdames et Messieurs, Essayons aujourd
ésentation d’Andromaque, au mois de novembre 1667 ; et l’homme, c’est Racine . Il était alors âgé de près de vingt-neuf ans. Bi
e ; et pour être « du monde », quand on était Boileau, quand on était Racine , il allait suffire bientôt de le vouloir. Entre c
e, il allait suffire bientôt de le vouloir. Entre ces deux tendances, Racine . Messieurs, tel que je viens d’essayer de vous le
ille avait fait de l’histoire dans le drame, vous ne voudriez pas que Racine l’eût méconnu ! C’est pour cela qu’il est trop po
Euripide, que d’Aubignac ou La Mesnardière se piquent de suivre ; et Racine estime qu’en suivant les Grecs on ne saurait jama
par conséquent, elles l’adressent à son véritable objet. C’est ce que Racine a très bien vu : qu’il ne s’agissait, pour s’acco
re, et de la périphrase ? Telle était du moins, cent ans encore après Racine , l’opinion d’un savant grammairien, qui, dans son
conformité judicieuse aux règles, emploi de l’histoire dans le drame, Racine , vous le voyez, ne néglige rien de ce que réclame
e des Jornandès ou des Ammien Marcellin ! — Aussi ne suffit-il plus à Racine qu’un événement soit historique, mais il lui faut
orer du prestige de ses souvenirs ! et voilà Messieurs, le théâtre de Racine  ! Voulez-vous vous en rendre mieux compte, et le
s, Don Sanche d’Aragon, Nicomède, Pertharite, Othon, Pulchérie. Mais, Racine , au contraire ! et vous diriez en vérité, qu’à l’
motion moins communicative et moins contagieuse qu’Andromaque, lequel Racine ira-t-il choisir, parmi tant d’autres que lui off
n attendant, voilà qui nous étonne, et on se sent tenté d’appliquer à Racine un mot barbare, mais expressif, dont le savant Ch
oir, à ébaucher, — ou à rêver. C’est qu’il y faut du goût d’abord, et Racine en est un éloquent exemple. Supposons en effet, p
mme enfouies dans la Phèdre de Gilbert ou dans l’Iphigénie de Rotrou. Racine les y a donc aperçues, avec le moyen de les en ti
ont vu dans la Phèdre de Gilbert ou dans l’Iphigénie de Rotrou ce que Racine y a su démêler. Que dis-je ? Corneille lui-même a
onner, à ce « cri du cœur », une inoubliable voix, et de l’éterniser. Racine l’a fait, dans cette même Andromaque, dont il nou
et profondément humain, quand ce ne serait que pour l’art avec lequel Racine y a comme effacé tout ce que le génie déclamatoir
. Car, notez bien en quoi consiste la différence : les personnages de Racine , son Pyrrhus, son Hermione, ou son Oreste ne sont
issent qu’à peine sous leur véritable aspect. C’est la psychologie de Racine qui succède à la logique de Corneille. Toutes ces
sse, une précision, qui n’ont jamais été surpassées, non pas même par Racine  ; il y a là une profondeur et une pénétration d’a
progrès visible et progrès tangible, assurément c’est de Corneille à Racine , ou de Rodogune à Andromaque. Enfin, grâce au cho
grâce au choix du lieu de la scène, et grâce au génie moins épique de Racine , tout cela, Messieurs, s’enveloppe d’une poésie p
rivains qui ont bien su le grec et qui l’ont beaucoup aimé : Ronsard, Racine , Fénelon, Chénier plus tard ?… Mais c’est peut-êt
: Ronsard, Racine, Fénelon, Chénier plus tard ?… Mais c’est peut-être Racine qui l’a le plus aimé, et c’est pourquoi nous retr
’oserais émettre un avis, et si, pour ma part, je préfère de beaucoup Racine à Euripide ou à Sophocle même, c’est tout bas, et
lus rapidement aux temps barbares encore, et comme préhistoriques, où Racine a placé son action. Son Andromaque est bien grecq
t en même temps qu’il donnait à son Andromaque cette couleur antique, Racine , je vous l’ai dit, ne manquait pas à lui donner a
de cour au xviie  siècle différaient assez profondément de celles que Racine s’est plu à peindre dans ses tragédies. Mais, pou
d’un peu près, ou plutôt de très près : c’est à peine si la langue de Racine , en tant que langue, a moins vieilli que celle de
bien ce sont les siennes. Un Parnassien ne craindrait pas de chicaner Racine sur ses rimes. Et, dans ces douze vers, un lexico
ans sa Rodogune — et depuis, dans son Héraclius ou dans son Attila, — Racine , dans son Andromaque, l’a dégagée de ce qu’elle a
ntique, ou égale à soi-même. Quelle qu’en soit l’origine, il suffit à Racine que des résolutions ou des décisions humaines fas
r, de quelques-uns aussi de nos romantiques, peut contenir de vérité, Racine , dans son Andromaque, l’a réalisé quelque cent an
dénouements extraordinaires, c’est ce que Corneille avait fait. Mais Racine , lui, parti de l’observation, et ne tâchant qu’à
vé ceci : qu’en traitant la tragédie de cette manière toute nouvelle, Racine , de purement oratoire qu’elle était encore dans l
remier lieu, c’est une sorte de comédie où, comme dans la tragédie de Racine , les situations sont subordonnées aux caractères,
dans le roman. — III. La cabale de Phèdre. — Que les contemporains de Racine en général ont méconnu sa valeur, et pourquoi. — 
ont méconnu sa valeur, et pourquoi. — De la réalité de la tragédie de Racine , et comment Racine lui-même l’a mesurée. — L’affa
ur, et pourquoi. — De la réalité de la tragédie de Racine, et comment Racine lui-même l’a mesurée. — L’affaire des poisons. — 
a mesurée. — L’affaire des poisons. — Émotion profonde et durable que Racine en a ressentie. — Sa retraite définitive. — Faut-
dre. — En quoi le sujet en est trop grec. — Influence de Quinault sur Racine . — Diminution de l’intérêt de l’intrigue. — Insig
la transformation de la tragédie en grand opéra. — La vraie lignée de Racine . I Mesdames et Messieurs, Si vous étiez at
lques mots qui complètent, pour ainsi parler, le portrait du génie de Racine , et, surtout, sans avoir tâché de louer, comme je
ement oratoire que notre tragédie classique avait été jusqu’à lui, si Racine l’a rendue poétique, je ne crois pas, en effet, q
se du tour, alliances de mots neuves et hardies, qui font du style de Racine une « création perpétuelle », et dont l’audace ne
C’est l’art prestigieux, — je ne sache pas d’autre mot, — avec lequel Racine crée, pour chacune de ses tragédies, une atmosphè
é qu’on entend quand on parle du caractère poétique de la tragédie de Racine . Poétique, elle ne l’est pas sans doute à la faço
Phèdre ; et tout Israël enfin dans Athalie 73. II Non seulement Racine a ainsi rendu la tragédie poétique mais il l’a re
sse, et toute notre perversité. Je ne crois pas que la psychologie de Racine ait jamais pénétré plus avant que dans Phèdre, ni
le deux autres : l’une, relative à la façon dont les contemporains de Racine ont apprécié son génie ; et l’autre, à sa retrait
té des tragédies de Corneille, et la perfection soutenue de celles de Racine , c’était qu’il se fût trouvé des spectateurs pour
z surpris si la remarque était vraie ! Mais en fait, il faut dire que Racine n’a remporté presque aucun succès qui ne lui ait
salle de l’hôtel de Bourgogne, et y faisant le vide ; la tragédie de Racine jouée devant les banquettes ; et celle de ce niga
teur des convenances mondaines que l’on s’obstine à nous représenter… Racine … a enfoncé si avant dans la peinture de ce que le
voilà justement ce qu’ils ne reconnaissaient pas dans la tragédie de Racine . Car, ici “les fins mouvements de pudeur blessée”
qui n’était que la galanterie75. » Faut-il ajouter que c’est ce que Racine lui-même, Mesdames et Messieurs, n’a pas mis moin
clair, se portant tout entier du côté de la religion de son enfance, Racine , vous le savez, dans sa trente-neuvième année, da
e. Mais représentez-vous aussi, Mesdames et Messieurs, l’agitation de Racine quand ce procès éclata77. Quoi ! ces choses-là se
ous les jours quelque Phèdre empoisonnait quelque Hippolyte ! Et lui, Racine , toutes ces horreurs, c’était cela qu’il travaill
, dans son Iphigénie, pouvons-nous, Mesdames, et les contemporains de Racine pouvaient-ils prendre au sérieux ce sacrifice hum
oi, si le mot n’était pas une espèce d’anachronisme, je dirais, qu’en Racine , évidemment, dès l’époque de Phèdre ou d’Iphigéni
ys. Remarquez bien ces titres, Messieurs ; ce sont ceux des sujets de Racine  ; et notez également les dates. Cadmus est de 167
, etc. Aurons-nous beaucoup de peine à nous figurer l’indignation de Racine , quand il entendait de semblables couplets79 ? ce
if de grand opéra ? Pour rivaliser avec Quinault, il a donc fallu que Racine lui empruntât quelques-uns de ses procédés. S’il
suis fait bien comprendre, n’ajouterons-nous pas que l’idée même que Racine se faisait de son art devenait désormais un dange
la tragédie ? De même que Molière par la comédie de caractères, ainsi Racine , par la tragédie dont il avait donné les chefs-d’
x dans Phèdre, c’est elle qui l’incarne80 ! Et puisque, en critiquant Racine , on trouve toujours encore à l’admirer, est-ce po
ndait Arnauld, a-t-il fait Hippolyte amoureux ? » Et l’on raconte que Racine répondait en riant : « Qu’auraient dit nos petits
icie n’ont d’être et de réalité, si je puis ainsi dire, qu’autant que Racine en avait besoin pour nous faire connaître sa Phèd
royant mort, Phèdre ose faire à Hippolyte la brûlante déclaration que Racine , sans cela, n’aurait jamais osé mettre sur ses lè
lus, Thésée, n’a donc pas sa raison d’être en lui, mais en Phèdre. Et Racine l’a bien senti, mais tout son art n’a pu pour cet
lorsque l’on continue de placer Phèdre au premier rang de l’œuvre de Racine . Parce que Phèdre est le plus beau rôle de femme
gune, — sous ce rapport au moins, — que des premiers chefs-d’œuvre de Racine , de son Andromaque ou de sa Bérénice ! En même te
elle-même davantage ; et si l’on n’avait peur de manquer de respect à Racine , on fredonnerait les vers de Quinault ; L’hymen
is ainsi dire, luttent en elle contre cette conception de l’amour que Racine emprunte à Euripide. Pas plus que nous elle ne cr
 ; que la rhétorique y tient vraiment trop de place. Seulement, comme Racine est un autre peintre que Corneille, — faites-y bi
e verrons bientôt, retournant aux exemples de Corneille plutôt que de Racine , va chercher, avec Crébillon et Voltaire, dans un
rcier, s’acheminer vers le mélodrame81. Quant à la vraie tradition de Racine , elle ne se perdra pas ; mais ce n’est pas, Messi
du sourire, de quitter les traces de Molière ; se mettre à l’école de Racine  ; et, par une ingénieuse imitation, adaptation, o
e. Rhadamiste et Zénobie I. — Des destinées de la tragédie entre Racine et Crébillon. — Le Manlius Capitolinus de La Foss
a tragédie. Mesdames et Messieurs, Le grand Corneille et le tendre Racine venaient d’être plongés dans les ténèbres du tomb
e Crébillon. La muse reprit ses sens ; les cendres de Corneille et de Racine se ranimèrent, et leur successeur fut placé sur l
1763, — non plus encore, mais déjà ! — on ne trouvait à nommer, entre Racine , qui avait cessé d’écrire en 1677, et Voltaire, d
des noms grecs et romains, on ait essayé de traiter, comme autrefois Racine en son Bajazet, des sujets presque modernes. Manl
enant des échanges plus nombreux tous les jours. Non que Corneille et Racine eux-mêmes, une ou deux fois, n’eussent dérivé leu
e cette source inférieure, — Corneille en son Don Sanche d’Aragon, et Racine en son Bajazet, peut-être même en son Mithridate,
ie — je conviens qu’il ne l’a pas mal fait. Du Segrais, Messieurs, du Racine , du Corneille, voilà bien du monde, en vérité, vo
t-il, que de jeter quelques notes raciniennes, — plus raciniennes que Racine , — dans les rôles de tendresse, dans celui de son
nesque, cette part d’arbitraire et d’invraisemblance que Corneille et Racine , depuis le Cid jusqu’à Phèdre, avaient, eux, au c
héroïsme de grand opéra, crimes sur crimes, tout ce que Corneille et Racine , en s’aidant, l’un de l’histoire, et l’autre de l
rt, c’est la méprise et c’est la reconnaissance. Dirai-je d’abord que Racine n’en a jamais usé ? et Corneille même à peine une
, mais on en abusait avant eux, — par cela seul et par cela même, les Racine , les Molière, les Corneille ont condamné d’inféri
d’eux-mêmes, — et indépendamment de l’usage que les Corneille et les Racine en ont ou n’en n’ont pas fait, — ce que nous appe
n infériorité par rapport, je ne dis pas, Messieurs, à Corneille ou à Racine , mais à Voltaire. Et si par hasard, à la faveur d
de loin en loin, des accents y vibraient qui ne sont pas indignes de Racine . Il semble d’autre part, je vous l’ai dit, qu’il
e cette terreur, peu connue du grand Corneille, absolument ignorée de Racine , et qui, selon moi, constitue la véritable tragéd
hé des sujets, il a traité des situations devant l’horreur desquelles Racine et Corneille même eussent avant lui reculé. Il a
d’œil, il semble que ce soit toujours la tradition de Corneille et de Racine — toujours des vers ; toujours de l’histoire, de
, d’éducation ou d’initiation qu’exige la tragédie de Corneille et de Racine . Nous nous trouverons de plain-pied tout d’abord
es ont détourné Marivaux d’imiter Molière, et l’ont rendu disciple de Racine . — II. Observation sur les titres de ses principa
itres de ses principales pièces. — Parenté générale de la tragédie de Racine et de la comédie de Marivaux. — Importance des rô
rigue dans les pièces de Marivaux. — S’il a su lui-même qu’il imitait Racine  ? — III. Que ses défauts sont de son temps, comme
vait pas égalé les chefs-d’œuvre d’un Cicéron et d’un Démosthène ; si Racine , avec son Andromaque ou son Iphigénie, n’avait pa
e où, — sans le vouloir, sans le savoir peut-être, — il allait imiter Racine . La comédie de Marivaux, c’est, en effet, Mesdame
e de Marivaux, c’est, en effet, Mesdames et Messieurs, la tragédie de Racine , transportée ou transposée de l’ordre de choses o
ces, supposez que l’on voulût donner des sous-titres aux tragédies de Racine , est-ce que ce ne sont pas précisément ceux-là qu
l’expression, comme des « espèces particulières » dont la tragédie de Racine serait le cas général. À moins peut-être, si vous
sans inconvénient et sans difficulté. Car, de même que la tragédie de Racine est souvent voisine de la comédie, de même la com
er au penchant qui l’entraine vers son intendant. Dans la tragédie de Racine , comme dans la comédie de Marivaux, à ne considér
’étant des représentations également vraies de la vie, la tragédie de Racine et la comédie de Marivaux en sont en outre, et pa
vous l’avez vu, Messieurs, mais presque dans toutes les tragédies de Racine , les rôles de femmes sont de beaucoup les plus im
ou de retardement. N’est-ce pas encore ici l’objet de la tragédie de Racine  ? et que veulent autre chose, Mesdames, les Hermi
e Marivaux se terminent comme qui dirait au point où les tragédies de Racine commencent ; et c’est ce qui fait qu’en étant des
te en est l’une des formes aiguës, — et vous retrouvez la tragédie de Racine . Ce n’est pourtant pas tout encore, et voici, je
et voici, je crois, une autre analogie. Rien que d’avoir pris, comme Racine , les passions de l’amour pour matière de sa coméd
permis à Marivaux de pousser plus avant que personne avant lui, sauf Racine , ne l’avait fait, l’étude, l’analyse, et comme on
mporains faisaient de son style métaphysique, il oubliait précisément Racine , qui n’est jamais, lui, moins singulier que lorsq
manière commune ? Et vous remarquerez enfin que, chez lui comme chez Racine , le style, la psychologie et l’action ne font qu’
raison de dire que, dans le théâtre de Marivaux, comme dans celui de Racine , action et psychologie se confondent ? Maintenant
tion et psychologie se confondent ? Maintenant, Marivaux a-t-il imité Racine  ? a-t-il voulu seulement l’imiter ? Pour ma part,
onné, la ressemblance ou l’analogie de sa comédie avec la tragédie de Racine n’en serait pas pour cela moins certaine, — ni su
-t-il imité la vie, ou la vie a-t-elle imité Balzac ? Tout en imitant Racine , ou, si vous l’aimez mieux, tout en transposant l
Racine, ou, si vous l’aimez mieux, tout en transposant la tragédie de Racine dans sa comédie de l’amour, Marivaux n’en est don
en est-il pas une que Voltaire, admirateur encore bien plus ardent de Racine que de Shakespeare, a dû tout naturellement imite
tout ce que l’on a dit si faussement, à ce propos, de Corneille ou de Racine , c’est de Voltaire qu’on peut, qu’il faut le dire
re, vous le savez, ni dans la tragédie de Corneille, ni dans celle de Racine surtout, le pathétique ne faisait défaut. Mais il
néral, — à l’exception d’Andromaque et d’Iphigénie, — les héroïnes de Racine sont coupables en quelque mesure du malheur qui l
ifférence ? Vous vous rappelez, Mesdames et Messieurs, l’épigramme de Racine sur la Judith de Boyer. Cette Judith, en 1695, av
fondaient en pleurs. Cet excès de sensibilité semble avoir fort égayé Racine , et vous n’avez pas oublié les derniers vers de l
e, mais, de quelque manière qu’on l’entende, ce qui paraît plaisant à Racine , c’est que l’on pleure sur la mort d’Holopherne.
ort qu’ils spéculent. On ne craignait pas la mort dans la tragédie de Racine ou de Corneille. On la prenait pour ce qu’elle es
st montré lui-même, sous la timidité d’un disciple de Corneille et de Racine , plus hardi qu’on ne le croit, vraiment novateur,
ncore, de grandir, de se continuer, ou d’évoluer après que Molière et Racine sont morts ; de leur survivre enfin, au sens prop
de Galles, — qu’entre parenthèse Beaumarchais n’avait pas plus vu que Racine ou Corneille n’avaient vu la Grèce ou l’Italie ?
ensure dramatique : on ne pourrait mettre au théâtre les Plaideurs de Racine , sans entendre aujourd’hui les Dandins et les Bri
ce n’était pas encore l’habitude en son temps ; et les Voltaire, les Racine , les Molière, n’ont mis d’eux-mêmes dans leur œuv
eur personne privée. Qui ne connaîtrait par ailleurs la biographie de Racine ou de Molière, je le défierais bien, s’il ne disp
pour s’être enrichies, chemin faisant, de tout ce que les exemples de Racine , de Voltaire, de Diderot ou de Beaumarchais avaie
ne changeait pas d’acte en acte ? Est-ce que Voltaire dans Zaïre, ou Racine dans Athalie ne s’étaient pas proposé de peindre
contient pas plus de « vérité relative » que celui de Corneille ou de Racine , contient en revanche beaucoup moins de « vérité
tragédie redescende en hâte pour se proportionner à la réalité. C’est Racine qui l’y ramène, avec son Andromaque, avec son Bri
s’en font, la comédie de Molière lui-même, et surtout la tragédie de Racine , ont quelque chose encore de trop universel, ou d
qu’avant toute autre influence peut-être, la forme de la tragédie de Racine était prédéterminée par la forme de la tragédie d
forme de la tragédie de Corneille ; et qu’avant d’être la tragédie de Racine , il était comme arrêté qu’elle serait autre chose
vous l’avez vu, l’apparition d’un Corneille, ou d’un Molière, ou d’un Racine , d’un Marivaux ou d’un Beaumarchais dans l’histoi
légante et purgée d’épique est inimitable !… » Calderon veut dire ici Racine , et Lope de Vega est mis pour Corneille. 32. Je
ussi bien elle le mérite à quelques égards, il faut pourtant dire que Racine n’a pas laissé d’en faire industrieusement son pr
des causes du plaisir plus grand qu’il avait trouvé aux tragédies de Racine par rapport à celles de Corneille. 55. Voyez le
mme s’il n’était rien intervenu dans le monde depuis Sophocle jusqu’à Racine . Passe donc pour l’architecture et même pour la s
dinaire que deux mille ans se fussent écoulés sans rien apporter à un Racine que n’eussent possédé comme lui un Euripide ou un
DAMIS On m’ignore et je rampe encore à l’âge heureux Où Corneille et Racine étaient déjà fameux. ………………………………………………….. M. BAL
s nous ont fait d’avance, etc. Sur quoi nous ferons observer que, si Racine n’avait pas existé, Quinault, en se comparant à C
manière. 69. Voyez, à ce sujet, l’excellente Étude sur le style de Racine , M. Paul Mesnard, au tome VII de l’édition des Œu
ne de Corneille, mais il n’y en a jamais qu’une de jouer une scène de Racine , j’entends si l’on veut la jouer avec le respect
respect que l’on doit aux intentions du poète. Les « intentions » de Racine sont toujours aussi précises que celles de Cornei
ler voir, ce que ce beau sujet est devenu entre les mains du rival de Racine . 75. Les expressions entre guillemets sont de Ta
r des raisons faciles à comprendre, mais il faut bien ajouter ici que Racine lui-même faillit être impliqué dans l’affaire. Da
on n’est qu’une atroce vengeance de femme, empêchée par la liaison de Racine et de Mlle Du Parc d’entretenir avec celle-ci des
aires pour faire arrêter la dame Larcher : ceux pour l’arrêt du sieur Racine vous seront envoyés aussitôt que vous les demande
nt envoyés aussitôt que vous les demanderez. » Si c’est bien de notre Racine ici qu’il s’agit, nous ne l’en croirons pas pour
pas déposé, les ordres d’arrestation n’ont pas été préparés, sans que Racine ait eu de tout cela quelque connaissance ; qu’il
n garde éternellement l’arrière-goût. 78. À la vérité, le mariage de Racine est du 1er juin 1677, et il pourra sembler que j’
ent mon intention ; et il s’agissait d’expliquer pour quelles raisons Racine a persisté dans sa retraite. La cabale de Phèdre,
a sans doute étonnant que les succès d’un Quinault aient pu inquiéter Racine , mais les contemporains ne se faisaient pas le mê
au mélodrame. 95. J’avais promis, en parlant de la prédilection de Racine pour des sujets déjà traités avant lui sur la scè
t pour en vérifier, d’après nous, la justesse. Une partie de l’art de Racine , on ne saurait trop le redire, est d’avoir dégagé
nt de l’École des femmes — que Molière n’a pas fait autre chose. Mais Racine avait encore une raison. C’est que, comme aimait
sous l’aspect de l’éternité. C’est ce qu’avaient fait les Grecs avant Racine  : Eschyle, Sophocle et Euripide ; c’est ce qu’ont
orneille eût, sans doute, approuvé la formule. On a vu que Molière et Racine avaient fait, eux, justement le contraire. Ils at
30 paraissent petits en audace et en violence. On a appelé, je crois, Racine et Boileau des polissons ; lui les appelle les pe
32 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »
des acclamations unanimes, la gloire des Corneille, des Molière, des Racine , des La Fontaine, on discutait sans cesse, on rev
s a de plus illustre, avec La Fontaine et Molière déjà célèbres, avec Racine dont il devient le guide et le conseiller. Les dî
ait théologie sous les admirables ombrages de Port-Royal ; il écrit à Racine de vouloir bien le rappeler au souvenir du roi et
ieillit, ses infirmités augmentent, ses amis meurent : La Fontaine et Racine lui sont enlevés. Disons, à la louange de l’homme
nir, et le sentiment des malheurs publics. Boileau, depuis la mort de Racine , ne remit pas les pieds à Versailles ; il jugeait
le comparait à M. Domat qui restaura la raison dans la jurisprudence. Racine lui écrivait du camp près de Namur : « La vérité
car, dit-il, la plupart des mots employés sont très-vils et très-bas. Racine lit, un jour, cette observation de Denis d’Halica
s, reprochés par Perrault à Homère : « J’ai fait réflexion, lui écrit Racine , qu’au lieu de dire que le mot d’âne est en grec
ait comme basse, et que condamnaient à l’envi tous les courtisans, et Racine le premier. Boileau seul, conseillé de son bon se
chait trop de prix aux petites choses : sa théorie du style, celle de Racine lui-même, n’était guère supérieure aux idées que
ceux qui l’accuseraient encore d’avoir jeté la pierre aux statues de Racine et de Boileau, l’auteur, pour toute réponse, a dr
e, a droit maintenant de faire remarquer qu’en écrivant les Larmes de Racine et la Fontaine de Boileau, il a témoigné, très-in
ations littéraires. 5. Voir l’agréable conversation entre Despréaux, Racine , M. Daguesseau, l’abbé Renaudot, etc., etc., écri
à tenir tête à tout venant : « Il est heureux comme un roi (écrivait Racine , 1698), dans sa solitude ou plutôt son hôtellerie
avoir le premier parlé poétiquement, et par de nobles périphrases. » ( Racine fils, Mémoires sur la vie de son père.) 8. Plus
33 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 27, que les sujets ne sont pas épuisez pour les poëtes, qu’on peut encore trouver de nouveaux caracteres dans la comedie » pp. 227-236
eneralement parlant, ils ne se rencontrent jamais. Quand Corneille et Racine ont traité le même sujet, et quand ils ont fait c
tragedie de Corneille, que le plan et le caractere de la tragedie de Racine . Les comedies que Moliere composa quand il eut at
caractere different du genie de l’autre. C’est ainsi que Corneille et Racine ont découvert les sujets convenables à leurs tale
atre dans un goût aussi different du goût de Corneille que le goût de Racine , et aussi éloigné du goût de Racine que le goût d
goût de Corneille que le goût de Racine, et aussi éloigné du goût de Racine que le goût de Corneille. Comme le dit Ciceron en
rquoi le sujet d’Andromaque qui n’avoit point frappé Corneille frappa Racine dès qu’il commença d’être un grand poëte. Le suje
un grand poëte. Le sujet d’Iphigenie en Tauride qui n’a point frappé Racine frappera de même un jeune auteur. On peut dire de
34 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »
et l’autre peinture, et Virgile s’est encore une fois reproduit dans Racine . Athalie, sous le portique du temple de Jérusalem
utoient entre eux. Il serait malaisé de décider ici entre Virgile et Racine . Les deux songes sont pris également à la source
des différentes religions des deux poètes : Virgile est plus triste, Racine plus terrible : le dernier eût manqué son but, et
p par ce vers : C’étoit pendant l’horreur d’une profonde nuit. Dans Racine il y a concordance, et dans Virgile contraste d’i
on se remarque dans les vers des deux poètes : toutefois la poésie de Racine nous semble plus belle. Quel Hector paraît au pre
t une sorte de changement d’état, de péripétie, qui donne au songe de Racine une beauté qui manque à celui de Virgile. Enfin,
35 (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122
ie, regardée généralement, disait-il, comme l’une des plus faibles de Racine . Il en indiquait les défauts, il en montrait les
t à peu près semblable dans Zulime était loin d’avoir réussi à égaler Racine  : « C’est donc une terrible entreprise, concluait
nc une terrible entreprise, concluait-il, que de refaire une pièce de Racine , même quand Racine n’a pas très bien fait. » Que
reprise, concluait-il, que de refaire une pièce de Racine, même quand Racine n’a pas très bien fait. » Que La Harpe, lié comm
jamais été mieux analysé. On n’a jamais mieux parlé de la tragédie de Racine et selon Racine. Entendons-nous bien : ne demando
analysé. On n’a jamais mieux parlé de la tragédie de Racine et selon Racine . Entendons-nous bien : ne demandons à La Harpe au
et hardis causeurs qui, parlant de La Harpe à propos de son Éloge de Racine , disaient : « L’Éloge de M. de La Harpe manque d’
, dans son Cours de littérature, en reprenant une à une les pièces de Racine , La Harpe, développe d’heureuses ressources d’ana
n’existe plus) avait ses règles, ses artifices, ses convenantes, que Racine surtout avait connus et portés à la perfection, e
que fait ce même arrangement, quand il n’est plus entre les mains de Racine  : cette illusion-là est détruite comme tant d’aut
cette illusion-là est détruite comme tant d’autres. L’admiration pour Racine subsiste à jamais, mais la religion pour le genre
tion pour Racine subsiste à jamais, mais la religion pour le genre de Racine est atteinte, et plus qu’atteinte. Elle était ent
onner de raisons justes et lumineuses. Sur d’autres sujets voisins de Racine , il est incomplet ; il sent peu Molière, et ne fa
36 (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »
e ses développements. Pour apprécier, en toute connaissance de cause, Racine et son système tragique, il n’est certes pas inut
La Fontaine et de ses ouvrages ? Contemporain et ami de Boileau et de Racine , le bonhomme, au premier abord, n’a presque rien
même temps que Molière, quinze ans avant Boileau, dix-huit ans avant Racine . Les premiers contes pourtant ne parurent qu’en 1
n extrême n’a pas lieu de nous surprendre dans l’ami de Boileau et de Racine , quoique probablement il y regardât de moins près
, voire même Ronsard198, sans craindre les bourrasques de Boileau. Et Racine , le doux et tendre Racine, qui avait plus d’un fa
ans craindre les bourrasques de Boileau. Et Racine, le doux et tendre Racine , qui avait plus d’un faible de commun avec La Fon
y porta depuis 1664, c’est-à-dire depuis les débuts de Boileau et de Racine , plus de goût, de correction, de maturité, et par
ns de la rue du Vieux-Colombier et de la maison d’Auteuil. Molière et Racine avaient de bonne heure cessé de se voir ; Chapell
ni mieux que chez les autres contemporains ; dans une lettre de lui à Racine (1686), on lit : Ronsard est dur, sans goût, sans
37 (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277
Molière et nos Boileau, j’y ajoute maintenant nos La Fontaine et nos Racine , dans la voie de « l’imitation de la nature » et
imaginer de génie plus différent de celui de Molière que le génie de Racine , à moins peut-être que les rapports ne soient plu
s de Boileau comme dans les Comédies de Molière, dans les préfaces de Racine comme dans les aveux de La Fontaine. Et rien n’ét
ard, s’ils avaient manqué de gratitude, les Molière, les Boileau, les Racine en seraient-ils plus grands ? Mais ils se rendaie
bien lui, le roi, qui prendra sur lui d’imposer les chefs-d’œuvre de Racine à l’admiration des courtisans eux-mêmes de l’anci
lus « naturel » que la comédie de Molière, si ce n’est la tragédie de Racine  ; et qu’y a-t-il de plus humain ? C’est par ce ca
die de Molière, L’École des femmes ou Le Misanthrope, une tragédie de Racine , Andromaque ou Bajazet, une fable de La Fontaine,
t, entre autres, les qualités que nous goûtons peut-être le plus dans Racine  : profondeur, subtilité d’analyse ou d’observatio
veux pas dire égalés, mais reproduits seulement. Ainsi la tragédie de Racine , ou la comédie de Molière ; et s’il est difficile
istance, l’opposition qu’ont rencontrée les Molière, les Boileau, les Racine et dont je répète que, sans l’intervention person
à la ville, aussitôt, les coteries se reforment. Molière est mort et Racine converti ; Boileau, chargé d’écrire l’histoire de
et dont ils ont fait « un échafaud », — selon la forte expression de Racine , — les Montfleury, les Poisson, Dancourt, qui déb
es Corneille, — et à ce titre ennemi-né des Molière, des Boileau, des Racine , — on n’a longtemps voulu voir dans Fontenelle qu
ritées. Sa tragédie d’Aspar ne nous est connue que par l’épigramme de Racine  ; mais nous avons ses Églogues, nous avons ses Le
l au-dessus de Démosthène, Molière au-dessus de Plaute ou de Térence, Racine au-dessus d’Euripide, la France au-dessus d’Athèn
qui circule dans les Parallèles des Anciens et des Modernes. En vain Racine , La Bruyère dans ses Caractères, 1688-1696 ; Boil
sans parler des « Quarante », qui ne sont pas six en tout du côté de Racine et de Boileau. Pareillement les « gens du monde »
phrase complexe et vraiment « organique » de Pascal et de Bossuet, de Racine et de Malebranche, à cette phrase périodique dont
, Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine , Paris, 1740, chez Gisseq et Bordelet. — Voltaire
ns l’histoire du théâtre français : — sur Corneille, sur Molière, sur Racine . B. La Jeunesse de Corneille. — Fausse idée que l
caractères aux situations [Cf. Saint-Évremond, Sur l’Alexandre de M.  Racine ]. — Comparaison à cet égard de Rodogune et de Ruy
le style de Molière est : — bourgeois, « qui le distingue du style de Racine  ; — « cossu », selon le mot de Sainte-Beuve, ce q
la « dénaturer ». — De l’interprétation de Tartuffe, — [Cf. Stendhal, Racine et Shakespeare ; Louis Veuillot, Molière et Bourd
ompliqués. — Il n’y a presque plus de « matière », comme dira bientôt Racine , et presque pas d’intrigue dans Le Misanthrope, 1
phes de Vaux, 1661. — Liaison de La Fontaine avec Molière, Boileau et Racine [Cf. le Prologue de Psyché ; et Scherer, « Le Cab
s comme celles que les exigences du théâtre imposaient à Molière et à Racine  ; — ni enfin par aucune considération de morale.
eau ; — par sa façon de rendre et d’exprimer, il est de la famille de Racine  ; — et nous avons dit qu’il avait commencé par êt
es auditeurs qui étaient les lecteurs de Pascal et les spectateurs de Racine . — D’un mot de Nisard à ce sujet. — C’est méconna
ilon, 1639 ; † 1699, Paris] 1º Les Sources. — La Correspondance de Racine , notamment avec Boileau, dans la plupart des édit
n sur l’Alexandre, 1670 ; — Longepierre, Parallèle de Corneille et de Racine , dans Baillet, Jugements des savants, édition de
ans ses Caractères, 1688 ; — Fontenelle, Parallèle de Corneille et de Racine , 1693 ; — abbé Granet, Recueil de plusieurs disse
cueil de plusieurs dissertations sur les tragédies de Corneille et de Racine , 1740 [contenant entre autres la Dissertation de
toire du théâtre français, 1734-1749, t. IX, X, XI, XII ; — Stendhal, Racine et Shakespeare, 1823 et 1825 ; — A. Vinet, Les Po
Essais de critique et d’histoire, 1858 ; — F. Deltour, Les Ennemis de Racine au xviie  siècle, Paris, 1859 ; — P. Robert, La P
de Racine au xviie  siècle, Paris, 1859 ; — P. Robert, La Poétique de Racine , Paris, 1890 ; — F. Brunetière, Histoire et litté
essions de théâtre, 1886-1896. Marty-Laveaux, Lexique de ta langue de Racine , Paris, 1873, au tome VIII de l’édition Mesnard.
ine, Paris, 1873, au tome VIII de l’édition Mesnard. 2º Les Débuts de Racine . — Sa famille. — Si l’on se douterait qu’il est l
ture au xviie  siècle. — La Nymphe de la Seine, 1660 ; — le séjour de Racine à Uzès ; — les Stances à Parthénice, 1661-1662 [C
ne semblait présager un poète dramatique ; — et qu’en d’autres temps Racine peut-être n’eût été qu’un élégiaque ; — ou un rom
ément [Cf. Sainte-Beuve, Port-Royal]. Les deux premières tragédies de Racine  : La Thébaïde, 1664, — et Alexandre, 1665 ; — ell
à Corneille, et Corneille lui-même au premier rang. — Les ennemis de Racine sont aussi ceux de Boileau et de Molière. — Racin
. — Les ennemis de Racine sont aussi ceux de Boileau et de Molière. —  Racine a beau passer du théâtre de Molière à l’hôtel de
théâtre de Molière, les situations demeurent les mêmes. — Brouille de Racine avec les maîtres de Port-Royal ; — et qu’en écriv
sit enfin l’opposition radicale des deux Poétiques. 3º La Poétique de Racine . A. La théorie de l’invention. — Corneille avait
le sujet d’une belle tragédie doit n’être pas vraisemblable » ; — et Racine lui répond : « Il n’y a que le vraisemblable qui
anesque. — Du mot de Fontenelle sur les caractères des personnages de Racine , « qui ne sont vrais, dit-il, que parce qu’ils so
it-il, que parce qu’ils sont communs » ; — et qu’en voulant critiquer Racine on ne saurait mieux le louer. — Les héros de Raci
voulant critiquer Racine on ne saurait mieux le louer. — Les héros de Racine nous ressemblent ; — son invention est plus hardi
t [Cf. Essais de critique et d’histoire] — et que, de Corneille et de Racine , c’est bien Corneille qui est le « précieux ». — 
de la mieux voir et de la mieux rendre. — Prédilection singulière de Racine pour les sujets déjà traités [Cf. Les Époques du
— et c’est de quoi leur en veut Fontenelle quand, comme il le dit de Racine , il les trouve « bas à force d’être naturels ». B
« bas à force d’être naturels ». B. De la psychologie et de l’art de Racine  ; — et avant tout qu’ils ne font qu’un ; — comme
e son imagination ». — La peinture des caractères, objet principal de Racine [Cf. Molière, dans la Critique de l’École des fem
rt sur « l’altération des rapports réels des choses ». C. Le style de Racine  ; — et 1º qu’il est également sous la loi du prin
l, — et à ce propos d’une observation de Sainte-Beuve : « Le style de Racine , a-t-il dit, et sauf l’élégance toujours observée
prose plus simple ; — on pourrait presque dire plus nue que celle de Racine [Cf. son Abrégé de l’histoire de Port-Royal] ; — 
la passion de ses personnages. — 2º Que cette simplicité du style de Racine en fait un instrument d’analyse psychologique inc
plicité ne nuit ni à l’élégance, ni surtout à la hardiesse ; — et que Racine est l’un des écrivains les plus audacieux qu’il y
; — ses « raccourcis » d’idées [Cf. P. Mesnard, Étude sur le style de Racine ]. — Autres qualités du style de Racine ; — harmon
Mesnard, Étude sur le style de Racine]. — Autres qualités du style de Racine  ; — harmonie, mouvement, couleur, plasticité [Cf.
re en finissant au principe de la vraisemblance. 4º La seconde Vie de Racine . — Dégoûts que lui procurent son Mithridate, 1673
génie, 1675 ; — et enfin sa Phèdre, 1677 [Cf. Deltour, Les Ennemis de Racine , et Amédée Renée, Les Nièces de Mazarin]. — Les d
Mazarin]. — Les deux Phèdre. — Si la hardiesse même des tragédies de Racine n’a pas été l’une des causes de l’acharnement de
trouvait « excessives ». — Une citation de Subligny : « Je trouverais M. Racine fort dangereux, s’il avait fait cette odieuse cri
 » — Que l’on n’a pas assez appuyé sur le caractère de la tragédie de Racine  ; — mais qu’il l’a bien reconnu lui-même ; — qu’e
ves de la Bastille]. — Le motif le plus intérieur de la conversion de Racine a été l’horreur de ses propres fictions ; — et c’
mposées. — Qu’il est remarquable qu’en choisissant le sujet d’Esther, Racine soit revenu à un sujet traité cinq ou six fois av
er à Saint-Cyr, — et à cette occasion, mauvaise humeur des ennemis de Racine . — Les variations de Mme de Sévigné [Cf. les Lett
Athalie, 1691. — Redoublement des critiques, — et nouveaux dégoûts de Racine . — Faut-il voir dans Athalie, avec Boileau et ave
ns Athalie, avec Boileau et avec Voltaire, « le plus bel ouvrage » de Racine  ? — Les dernières années de Racine. — Racine hist
ltaire, « le plus bel ouvrage » de Racine ? — Les dernières années de Racine . — Racine historiographe et Racine courtisan. — S
le plus bel ouvrage » de Racine ? — Les dernières années de Racine. —  Racine historiographe et Racine courtisan. — Son interve
Racine ? — Les dernières années de Racine. — Racine historiographe et Racine courtisan. — Son intervention dans la querelle de
t, le 21 avril 1699. 5º Les Œuvres. — On peut bien dire des œuvres de Racine que, si l’on met à part les Poésies de la jeuness
tion de 1697, Paris, chez Barbin, qu’il n’est pas certain du tout que Racine ait revue lui-même ; — l’édition de 1743, Amsterd
e de son père, 1747 ; et en tête ou à la fin de plusieurs éditions de Racine  ; — Cizeron Rival, Lettres familières de MM. Boil
e des femmes, 1662. — Liaison de Boileau avec Molière, La Fontaine et Racine . — Encore le Cabaret du Mouton blanc. — La Disser
ole des femmes] ; — La Fontaine [Cf. la Dissertation sur Joconde] ; —  Racine [Cf. le Dialogue sur les héros de roman], à eux-m
elle que Boileau a pu exercer sur Molière ; — sur La Fontaine ; — sur Racine  ; —  et d’une opinion de Sainte-Beuve à ce sujet.
 règles » de la tragédie y sont ensemble l’apologie de la tragédie de Racine et la critique de celle de Corneille. — C’est enc
lume entier de Lettres dont les plus intéressantes sont les Lettres à Racine et les Lettres à Brossette. Les premières édition
sse en tout son lustre… Boileau l’avait retranché, sur le conseil de Racine . Mais d’une manière générale les éditions qui fon
e. — Les triomphes de Quinault ont certainement excité la jalousie de Racine  ; — et qui pis est son émulation. — De l’intentio
de Racine [Cf. Les Époques du théâtre français]. — Que la retraite de Racine a favorisé le développement de l’opéra. — La Psyc
Bel Esprit. — Le neveu de Corneille ; — et à ce titre l’ennemi-né de Racine et de Boileau ; — ses débuts littéraires dans le
Bellérophon, 1678 et 1679 ; — sa tragédie d’Aspar [Cf. l’épigramme de Racine ] ; — les Dialogues des morts, 1683 ; — les Lettre
e meut par rapport à l’étroitesse du monde où s’étaient renfermés les Racine et les Boileau. B. L’Homme d’Esprit. — Acception
les ligues suivantes, qui allaient évidemment (1678) à l’adresse des Racine et des Boileau : « La Haute poésie est habitée pa
lt ; — Pierre Perrault, le traducteur de la Secchia rapita, 1678 [Cf.  Racine , dans la préface de son Iphigénie] ; — Nicolas Pe
nes]. — Indignation des partisans des anciens : La Fontaine, Boileau, Racine . — Fontenelle vient au secours de. Perrault dans
, notice en tête de son édition des Œuvres, 1885. 2º La Succession de Racine . — Jonction de la troupe de l’hôtel de Bourgogne
pièces, comme l’a dit Voltaire, « sont mieux intriguées que celles de Racine  » ? — Il veut dire sans doute quelles sont plus r
t indispensable d’en connaître. 11. C’est d’une de ces nouvelles que Racine a tiré le sujet de son Bajazet. 12. Conférez la
38 (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40
remiers, vous traîner sur les traces de Corneille ? S’il est vrai que Racine l’ait surpassé, aucun de ceux qui sont venus aprè
unités, ni même essayer d’une tragédie en prose. Ils savent par cœur Racine , Corneille et Voltaire, ils accourent au théâtre
toujours sûre d’exciter les émotions les plus vives. Il est vrai que Racine et Voltaire lui-même doivent à l’amour leurs plus
espeare et Schiller, pour qu’il ne soit plus parlé enfin de Voltaire, Racine , Molière et Corneille. Il se pourrait néanmoins,
aires. Ils conçoivent bien comment la cour de Louis XIV applaudissait Racine qui travaillait pour elle et qui la copiait quelq
t Shakespeare, ceux qui s’étonnent de la constance de notre goût pour Racine . Ils nous refuseraient volontiers le droit dont i
ôt : comparez Hanna à Œnone, et jugez de la distance entre Jodelle et Racine  ; seulement ici c’est Jodelle qui vient cent ans
et Racine ; seulement ici c’est Jodelle qui vient cent ans après que Racine a paru. Nous avons donc, les faits le prouvent, u
venu, et le Cid a ouvert avec éclat un long et glorieux âge, où après Racine et Voltaire, Ducis, Chénier et leurs successeurs
ent et avec art, en les dépouillant sans les reproduire. Corneille et Racine n’ont pas transcrit même les Grecs ; on s’abuse e
dans la composition dramatique et dans la peinture des passions, que Racine et Voltaire ont assuré la prééminence du théâtre
u poète allemand, est celle des chœurs qui ne chantent pas comme dans Racine , mais qui parlent. Il a tenté cet essai dans la F
uver les plus gracieuses, les plus délicates expressions de l’amour ? Racine même n’est pas plus tendre, et n’obtient la palme
de la tragédie, il serait possible de l’agrandir. On sait quels mots Racine a su ennoblir, et que sous sa plume savante, l’ex
dent voiler ; et le ridicule sous-entendu devient plus sensible. Mais Racine eût encore plus évité les expressions extatiques
nous offrir cette instruction, occupé qu’il est de faire le procès à Racine et à Voltaire ; madame de Staël nous enseigne au
39 (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336
aujourd’hui couramment, dans le pays de Rabelais et de Montaigne, de Racine et de Bossuet, de Voltaire et de Montesquieu, « q
cause, sa poétique et son esthétique. « Le théâtre de Corneille et de Racine , dit l’auteur d’un petit livre ennuyeux sur le Dr
ée. Si nous ne parlons plus tout à fait la même langue qu’au temps de Racine et de Bossuet, oui, sans doute, il m’intéresse vi
me paraît être d’une langue meilleure et d’un sens plus plein que si Racine eût écrit : Ma fortune va prendre une force nouv
D’autres sont Romains, comme le vieux Corneille, et d’autres, comme Racine , seraient Grecs, s’il fallait leur chercher des a
l faut croire qu’on se lasse, puisque Sainte-Beuve s’en est lassé, de Racine et de Corneille ; — on ne s’est point encore lass
a été moins sévèrement jugé par son siècle et moins injustement, que Racine en particulier. On rappelle toujours le demi-succ
que Molière et sa troupe touchèrent pension du roi, mais Corneille et Racine aussi, bien d’autres encore, et la pension de la
ion. Molière n’a jamais possédé la faveur du roi comme l’ont possédée Racine ou Boileau. Est-ce à dire que Molière ne soit don
ais nous, au résumé, nous ne sommes guère plus avancés qu’au temps où Racine écrivait : « On disait que les jésuites étaient j
ont qu’avec nous, — et cela me suffit. Août 1877. Les ennemis de Racine au XVIIe siècle129 Je ne crois pas que jamais
que jamais un grand homme ait traîné derrière soi plus d’ennemis que Racine . De nos jours même, l’espèce n’en est pas rare, e
de la paix du silence ! Mais je ne veux parler ici que des ennemis de Racine au xviie  siècle. Ils sont nombreux, nombreux et
e les applaudissements que j’ai reçus m’aient beaucoup flatté, disait Racine à son fils, la moindre critique, quelque mauvaise
seulement responsable et coupable d’avoir osé refaire une tragédie de Racine  ; il est responsable encore de ce silence de douz
on retrouva le plan et le premier acte en prose parmi les papiers de Racine  ; c’est lui qui nous a frustrés de cette Alceste
e ; c’est lui qui nous a frustrés de cette Alceste dont on assure que Racine avait déjà composé de nombreux fragments. Encore
onse, on s’est avisé, depuis quelque temps, d’accuser le caractère de Racine , sa vivacité de premier mouvement, l’irritabilité
s ! Quelques-uns même ne seraient pas très éloignés de prendre contre Racine le parti de Leclerc, de Boyer, de Pradon. La crit
ui dicta le Portrait du Peintre ! Mais, quand on parle des ennemis de Racine , le premier mouvement est de les excuser, le seco
arodie d’Andromaque, vaut la peine au moins d’être examiné. C’est que Racine a eu deux torts : le premier, de se brouiller ave
joint en Port-Royal le commencement et la fin de sa vie. Certainement Racine n’aimait ni ne supportait volontiers la critique,
ue, toujours ou presque toujours, vis-à-vis de ses pires détracteurs, Racine était dans le rôle de premier offensé, ne trouver
stante, et des raisons qui soient dignes également de Corneille et de Racine . On peut dire que, par un effet naturel de l’éloi
de perspective, nous n’estimons pas à sa juste importance le rôle de Racine dans l’histoire de notre théâtre et de notre litt
qui n’est guère connue précisément que par une mordante épigramme de Racine , a remarqué, dans un parallèle célèbre, que le « 
n’avait eu devant les yeux aucun exemple pour le guider », tandis que Racine , précisément, n’aurait eu qu’à marcher sur les tr
ngs, mais exprimer une préférence, à mettre la perfection soutenue de Racine au-dessus du sublime intermittent de Corneille, n
de Corneille, n’en font pas moins de Corneille le légitime ancêtre de Racine . Si donc nous disions que, Corneille ayant créé l
Si donc nous disions que, Corneille ayant créé le théâtre en France, Racine et Molière l’ont porté jusqu’à son plus haut degr
n’y a rien de si différent du théâtre de Corneille que le théâtre de Racine , pas même peut-être celui de Shakespeare. Ni Moli
re de Racine, pas même peut-être celui de Shakespeare. Ni Molière, ni Racine ne sont venus, comme on le dit quelquefois, ajout
tout le monde, qu’ils ont combattu surtout, quelques-uns même, comme Racine et comme Molière, jusqu’à succomber dans la lutte
r Boileau, ni pour La Fontaine. On ne peut pas davantage le nier pour Racine . Renversons les termes d’un jugement qu’on accept
ement qu’on accepte avec trop de docilité. Corneille n’a pas plus que Racine créé le théâtre du xviie  siècle. Il n’y a rien d
ce langage, et le système littéraire dont il était l’expression, que Racine essaya de discréditer quand il donna son Alexandr
Molière ; mettez « passions » ou « crimes », vous avez la tragédie de Racine . Oui, cette poétique nouvelle, ce n’était pas seu
tait celle de Boileau, c’était celle de La Fontaine, c’était celle de Racine aussi. Je vais dire une chose monstrueuse, en app
xviie  siècle. Dans ce sens, Sainte-Beuve a pu dire que le style de Racine « rase volontiers la prose, sauf l’élégance toujo
observée du contour ». En effet, on ne rencontre pas dans le style de Racine ces grands vers cornéliens, qui du milieu d’un di
arde d’un peu près, non seulement il ne manque pas de hardiesses dans Racine , mais on y découvrira même d’apparentes incorrect
plus haut degré significative, que Voltaire soit tenté de reprocher à Racine cet excès de simplicité ; du moins cherche-t-il à
e des diamants ! » Corneille s’était formé à l’école du génie latin, Racine se forma à l’école du génie grec. De là chez Corn
le ce penchant à la déclamation, quelquefois à l’enflure ; de là chez Racine au contraire ce goût de l’extrême noblesse dans l
royait toucher le dénouement ; de là cette respectueuse admiration de Racine pour la simplicité presque nue de l’antique. Il a
, et d’autres sources d’inspiration. Et quand les moindres ennemis de Racine lui contestaient ses meilleurs succès, quand ils
udi, aimé, glorifié. Pénétrons en effet plus avant dans le théâtre de Racine  ; voici de bien autres différences encore. « J’ai
r qu’autant qu’elle est compatible avec de plus nobles impressions. » Racine a cru précisément le contraire. Il rompt avec la
otisme, commue dans Horace, à la passion politique, comme dans Cinna, Racine fait le ressort agissant de son théâtre. Puisqu’i
ait été faite et que personne jusqu’ici ne s’est avisé de contester à Racine la gloire d’avoir été, s’il en fut, le peintre de
r là, comme par la qualité de la langue et la simplicité de l’action, Racine se rapprochait de la réalité, c’est-à-dire de la
ction, Racine se rapprochait de la réalité, c’est-à-dire de la vie. «  Racine fait des comédies pour la Champmeslé ; ce n’est p
us la même chose. » Elle dira plus tard, au lendemain d’Esther, que «  Racine aime Dieu comme il a aimé ses maîtresses ». Je ne
e sont pas plutôt des éloges. Car, si c’est en un certain sens mettre Racine au-dessous de Corneille, en un certain sens, auss
ertain sens, aussi c’est involontairement reconnaître que le drame de Racine est, comme nous le dirions aujourd’hui, « vécu ».
drame de Racine est, comme nous le dirions aujourd’hui, « vécu ». Si Racine a fait de l’amour le ressort agissant de son théâ
e le César, et il se mariera « dans son monde ». Puisse la mémoire de Racine pardonner ces comparaisons presque irrespectueuse
Saint-Évremond, grand partisan et grand défenseur de Corneille contre Racine , a dit un jour130 : « J’avoue qu’il y a eu des te
ujets aux caractères, voilà l’originalité du théâtre de Molière et de Racine . Corneille, comme font tous ses contemporains, ch
temporains, choisit son sujet d’abord, et le choisit, selon le mot de Racine , « chargé de matière », riche de péripéties, fert
te même loi qui pèse à Corneille, de cette loi des unités, Molière et Racine ont fait la loi intérieure de leur art. On peut e
Boileau ne l’aurait pas formulée dans son Art poétique, si Molière et Racine , dans leurs tragédies et dans leurs comédies, n’e
s censeurs, et la règle n’est plus qu’une entrave. Mais si Molière et Racine ont accepté cette règle, s’ils l’ont subie sans s
e est sa « technique » ordinaire, telle est aussi la « technique » de Racine . Il a d’ailleurs des qualités d’ampleur que Racin
a « technique » de Racine. Il a d’ailleurs des qualités d’ampleur que Racine ne possède pas, comme Racine a des qualités qui m
a d’ailleurs des qualités d’ampleur que Racine ne possède pas, comme Racine a des qualités qui manquent à Molière ; la questi
r en connaître les lois. La différence est si profonde, le système de Racine et de Molière est si distinct du système de Corne
essayeront de secouer la domination que le souvenir de Molière et de Racine exerce encore sur le théâtre français, la formule
d’intervalle, par Saint-Évremond comme par Diderot, c’est bien contre Racine et contre Molière que nous la voyons dirigée. Je
e savoir quelle était, de la conception dramatique de Corneille ou de Racine , la plus voisine de la perfection ? C’est une vie
abord par sentir et par comprendre toute la beauté de Corneille et de Racine  ; il sera temps alors de disserter, de peser, et
ec toutes ses imperfections de détail, est plus variée que l’œuvre de Racine , d’un effet plus sûr et plus soudain à ta scène,
e la vie ; mais qu’il en coûte de l’avouer au sortir d’une lecture de Racine  ! Je crois en avoir assez dit pour expliquer briè
sez dit pour expliquer brièvement d’où sont venues ces hostilités que Racine , avec tout son génie, ne put jamais complètement
tout son génie, ne put jamais complètement réduire au silence. Entre Racine et ses ennemis, j’entends ceux qui sont dignes qu
question de doctrine qui se débattait. C’est pourquoi les ennemis de Racine furent aussi les ennemis de Molière et les ennemi
, ne mourut pas en 1673 comme Molière, il ne mourut pas en 1699 comme Racine  : il sut durer. Il demeura debout, pour une génér
mes services de généreuse amitié que pendant leur vie. Que maintenant Racine , dans les luttes qu’il soutint, n’ait pas toujour
n fût équitable et que l’on divisât les reproches. Rappelons donc que Racine , le Racine presque inconnu dont Molière avait jou
able et que l’on divisât les reproches. Rappelons donc que Racine, le Racine presque inconnu dont Molière avait joué la Thébaï
las et d’Attila la vivacité d’impertinence et la hauteur d’orgueil de Racine  ; mais rappelons aussi tant de mots blessants de
t cette phrase qu’il ne craignit pas de prononcer en pleine Académie, Racine étant présent : « qu’il ne manquait au Germanicus
Germanicus de M. Boursault, pour être achevé, que de porter le nom de M. Racine  ». Par malheur, on dirait que les ennemis de Raci
rter le nom de M. Racine ». Par malheur, on dirait que les ennemis de Racine ne sont pas tous morts avec lui. Jusque de nos jo
bien, que nous importe la vie privée de La Fontaine, de Molière ou de Racine  ? Ils ont écrit les Fables, le Misanthrope et le
écontent de lui, mécontent des autres, jaloux de Molière et jaloux de Racine , il ne put que se recommencer. Voltaire, à quatre
e — que les Corneille, les Molière, les La Fontaine, les Boileau, les Racine , s’ils ne font pas de l’art « un sacerdoce », du
tragédie de Corneille, et la tragédie de Corneille de la tragédie de Racine . Vous oubliez constamment, je devrais dire, peut-
nous ne faisons pas effort sur nous-mêmes, nous trouvons la prose de Racine un peu maigre, et même parfois la prose de Voltai
otesques, et notamment la comédie de Scarron et de ses imitateurs. Et Racine enfin, en 1665, dans la première préface de son A
. J’ai réservé pour cette partie les trois grands noms de Molière, de Racine et de La Fontaine. Vous sentez bien, messieurs, q
ressemblance, quoique par des traits différents, dans la tragédie de Racine . Entre tant de choses que l’on a dites sur la tra
e de Racine. Entre tant de choses que l’on a dites sur la tragédie de Racine , il en est une tout d’abord contre laquelle je ne
e ce qu’il y aurait de réalisme ou de naturalisme dans la tragédie de Racine consisterait en ce qu’elle offre de ressemblance
sa pureté, on veut que ce soit là le ton de l’usage et, de la part de Racine , l’exacte imitation du langage du temps. J’ose di
a cour avec cette pompe et cette préciosité. Ces taches légères, dans Racine , comme aussi bien la mollesse et l’indécision que
t trop le redire : sans Boileau, qui lui fit connaître sa vraie voie, Racine , très probablement, n’eût été qu’un Quinault supé
vie réelle, — je puis presque dire de la vie commune. Les ennemis de Racine ne s’y sont pas trompés. Que disait notamment Fon
ille sont vrais, quoiqu’ils ne soient pas communs ; les caractères de Racine ne sont vrais que parce qu’ils sont communs. » Et
chose de faux, à force d’être nobles et singuliers ; souvent ceux de Racine ont quelque chose de bas, à force d’être naturels
naturels. » Il dit très bien ; seulement, où il voit la faiblesse de Racine et la supériorité de Corneille, c’est là que nous
e Corneille, c’est là que nous reconnaissons, sinon la supériorité de Racine , tout au moins la valeur de sa tragédie au point
èse, — et du naturalisme. Prenez en effet, parmi toutes les pièces de Racine , cette Bérénice que l’on nous donne comme le type
u vos voisins. Oui, en vérité, Fontenelle a raison, les caractères de Racine sont si naturels qu’ils en sont bas ; il oublie s
rez que dans le siècle où nous sommes, sur ce caractère du théâtre de Racine , les romantiques, après Fontenelle, ne se sont pa
pas mépris. Qu’est-ce qu’ils détestaient en effet dans le théâtre de Racine , quand ils traitaient le poète, celui-ci de « pol
nt survécu pour devenir, avec la comédie de Molière et la tragédie de Racine , ce qu’il y a presque de plus foncièrement nation
ment dépassée ? Qu’est-ce que les Deux Pigeons, sinon une élégie dont Racine lui-même n’a pas surpassé l’accent de tendresse e
ignent la fable de La Fontaine, la comédie de Molière, la tragédie de Racine  ? À Dieu ne plaise que je prétende qu’elles n’ens
voici une preuve que je crois pouvoir tirer de la conversion même de Racine . Vous savez tous comment Racine, à dater de 1677,
ouvoir tirer de la conversion même de Racine. Vous savez tous comment Racine , à dater de 1677, a cessé véritablement d’exister
de sa jeunesse qui se serait réveillé en lui. En effet, à Port-Royal, Racine avait été élevé pieusement. Mais Corneille aussi
e en beaux vers l’Imitation de Jésus-Christ. De quoi donc et pourquoi Racine s’est-il repenti, et non pas Corneille ? Messieur
ous que je me repente ? — Et, en effet, il ne s’est pas repenti. Mais Racine  ? Ah ! Racine, c’est que l’on sort de la représen
repente ? — Et, en effet, il ne s’est pas repenti. Mais Racine ? Ah ! Racine , c’est que l’on sort de la représentation de ses
rédication bien éloquente en faveur de la vertu. La vérité, c’est que Racine , dans Bajazet comme dans Phèdre, imitait la natur
il ne les admirait et ne les jugeait qu’en poète ; — et c’est de quoi Racine s’est repenti. Ainsi ramenées à leur principe, vo
’on ne l’enseigne et qu’on ne le croit communément. Molière est mort, Racine a cessé d’écrire ; ni La Bruyère, ni Bossuet, ni
eux artisan de style qu’il est, l’homme qui représente peut-être avec Racine dans le genre tragique, et Voltaire dans le genre
e Molière ? N’est-ce pas encore lui, Voltaire, qui trouve le style de Racine trop simple, trop voisin de la prose, et dans la
rtant pas assez pour ne pas trouver que Molière, que La Fontaine, que Racine le sont trop. Il ne me reste plus qu’à tirer de c
ileau n’avait pas été là, guidant l’un, gourmandant l’autre, retenant Racine , stimulant La Fontaine, La Fontaine aurait vraise
Fontaine aurait vraisemblablement écrit plus de Contes que de Fables, Racine plus d’Alexandre (il disait de Bérénice) que de B
données à Molière ou de sujets suggérés plus ou moins indirectement à Racine . Cependant vous connaissez l’histoire de Tartuffe
. Nous ne dirons donc pas, avec les naturalistes modernes, que, quand Racine prête à ses Agrippine ou à ses Mithridate un lang
Mithridate un langage d’un ou deux degrés plus noble que la réalité, Racine cesse d’être naturaliste. Nous pourrions dire, au
s, sans qu’il cesse pour cela d’être humainement intelligible à tous, Racine se conforme aux lois mêmes du genre tragique, don
rd, qui, dans cette même grande collection, avait édité les œuvres de Racine , s’est chargé de continuer l’édition de Molière.
de remplacer Eugène Despois, c’était assurément le savant éditeur de Racine . 69. Bibliographie moliéresque, par M. Paul Lac
Émile Campardon, Documents inédits sur Molière. 129. Les Ennemis de Racine au xviie  siècle, par M. F. Deltour. Paris, 1879.
40 (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -
xemple de grands écrivains qui soient montés de la prose à la poésie. Racine écrivait en prose avec une rare élégance. Voltair
l’Arioste et du Tasse, ni surtout la poésie de Shakespeare, l’on eut Racine , et, pour la première fois, la perfection de Virg
us beaux chefs-d’œuvre de notre théâtre sont romains, grecs ou juifs. Racine et Corneille ont exploité magnifiquement ces troi
scène et le siècle dans lequel ils vivent. C’est ce que Corneille et Racine ont fait avec un art prodigieux, et chacun avec d
té, comme poète et comme écrivain, bien au-dessous de Corneille et de Racine . Soit que la nature ne l’ait pas doué de poésie a
ricains, sont bien plus des Français, que les Grecs et les Romains de Racine et de Corneille, et comme ce sont des Français du
er à coup sûr, c’est de débuter par y suivre Shakespeare, de même que Racine , pour traiter les sujets antiques, s’est inspiré
ône pour chaque génie : Voltaire n’a fait aucun tort à Corneille ni à Racine , il n’a tué que leurs imitateurs ; de même Shakes
taient. De là les virago de Corneille, les galants jeunes premiers de Racine , et ces vieilles amours de Jocaste, que Voltaire
sur nos mœurs, sans copier qui que ce soit, pas plus Shakespeare que Racine , pas plus Schiller que Corneille, comme le dit M.
n’y a qu’une manière de bien écrire, qu’un vrai type de style. Comme Racine et Massillon, passent avec raison pour les écriva
s les plus irréprochables, ces messieurs voudraient, par exemple, que Racine eût écrit les tragédies de Corneille, et Massillo
fication. Beaucoup de personnes s’imaginent que hors de la facture de Racine , il n’y a point de salut. La versification de Rac
de la facture de Racine, il n’y a point de salut. La versification de Racine est sans doute admirable, mais celle de Corneille
es. Ceux qui ne comprennent pas d’autre mélodie que celle des vers de Racine , ne sont pas capables même de sentir les beautés
ont point durs pour n’être pas composés dans le système harmonique de Racine . L’harmonie de Mozart n’a rien de commun avec cel
oilà pourtant, de dégradation en dégradation où est tombée l’école de Racine . Certes, elle est tombée de bien haut : ne nous é
n est-elle dans les créations humaines ? Croit-on que Virgile même et Racine soient parfaits Il y a quelquefois dans leurs ouv
41 (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »
ritable héros ce n’est pas tel ou tel écrivain, ce n’est pas Boileau, Racine ou Bossuet, c’est ce qu’il appelle l’esprit franç
Rabelais, Calvin, Montaigne, Malherbe, Corneille, Descartes, Pascal, Racine et Boileau, Molière et La Fontaine, Bossuet et Fé
oires d’un autre âge. Cette théorie une fois admise, on accordait que Racine et surtout Corneille ne manquaient pas de génie,
, dans les analyses et les observations de M. Nisard sur Corneille et Racine . Rien n’est moins exact que de représenter le thé
ais ni les passions ne sont absentes dans Corneille, ni la vertu dans Racine . L’un est toujours grand et quelquefois touchant,
es si haut placés dans la hiérarchie sociale, des rois, des princes ? Racine nous le dit, c’est que le lointain du temps, du l
, la profondeur de ce système, les rares et merveilleuses beautés que Racine et Corneille en ont tirées. Au lieu de les consid
emble à aucun autre, c’est le grand Corneille : j’en dirais autant de Racine , si Virgile n’avait pas existé. On le voit, c’est
), que ces grands interprètes nous donnent un vrai Corneille, un vrai Racine dans toute leur noblesse et leur simplicité, que
la conscience : là l’influence de la cour est nulle. J’accorderai que Racine a pu devoir une partie de sa noblesse, de son goû
raient provoqué et dirigé les comédies de Molière et les tragédies de Racine  ? Les mauvais auteurs contre lesquels écrivait Bo
et célébrer avec foi et passion et avec une admiration désintéressée Racine et Molière, lorsque j’entends sa voix mâle et ému
42 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27
uissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? Cette question semble
leur parlerai le langage sévère de la vérité. Toute la dispute entre Racine et Shakspeare se réduit à savoir si, en observant
us souvent dans les tragédies de Shakspeare que dans les tragédies de Racine . Tout le plaisir que l’on trouve au spectacle tra
que abominablement obscure ; et croyez-vous, avec cela, faire siffler Racine  ? Le Romantique. — D’abord, il n’y a que des cha
ne des plus difficiles dont puisse s’occuper l’esprit humain. Quant à Racine , je suis bien aise que vous ayez nommé ce grand h
sent osé s’affranchir des règles dont on a reconnu l’absurdité depuis Racine , ils nous auraient donné mieux que Tibère, Agamem
vèse, Cyrus, ou telle autre tragédie fort régulière de M. Lemercier ? Racine ne croyait pas que l’on pût faire la tragédie aut
ire des tragédies intéressantes en 1825, il faut suivre le système de Racine ou celui de Shakspeare. 1. Dialogue d’Hermès Vi
43 (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre V. Figures de construction et figures de pensées. — Alliances de mots et antithèses »
n de nos autels infâme déserteur Et de toute vertu zélé persécuteur. ( Racine .) Il fallait bien souvent me priver de vos larm
cuteur. (Racine.) Il fallait bien souvent me priver de vos larmes. ( Racine .) Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces.
vos larmes. (Racine.) Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces. ( Racine .) Mais comme ce qu’on s’attend le moins à trouve
radictoires : Dans une longue enfance ils l’auraient fait vieillir. ( Racine .) Ah ! si dans l’ignorance il le fallait instru
illir. (Racine.) Ah ! si dans l’ignorance il le fallait instruire. ( Racine .) Les dieux, ces parvenus, régnent, et seuls d
égnent, et seuls debout Composent leur grandeur de la chute de tout. ( Racine .) Quelle mâle gaité, si triste et si profonde,
44 (1913) La Fontaine « I. sa vie. »
voir de ce qui lui est arrivé ; j’en dirai autant, presque autant, de Racine , et, contre votre attente, j’en dirai presque aut
nart et par Marie Héricart, il y a plusieurs liens de parentage entre Racine et La Fontaine. Les Héricart étaient des gens com
re de Poignant un peu plus probante, c’est qu’elle a été racontée par Racine le fils, qui est un témoin plus sérieux que Talle
llemant des Réaux ; il y a là, évidemment, très peu d’intermédiaires. Racine fils a su la chose de Racine son père, ou des ami
, évidemment, très peu d’intermédiaires. Racine fils a su la chose de Racine son père, ou des amis de Racine le père, et Racin
diaires. Racine fils a su la chose de Racine son père, ou des amis de Racine le père, et Racine la savait de La Fontaine. Voic
s a su la chose de Racine son père, ou des amis de Racine le père, et Racine la savait de La Fontaine. Voici l’histoire de Poi
niment arrangée, infiniment adornée par les amis de La Fontaine et de Racine , qui l’a racontée à son fils, à Louis Racine. En
ent les vers d’autrui, etc., enfin une académie. Cela est si vrai que Racine , envoyant une petite production littéraire à son
mme on l’a appelée. La société des quatre amis, La Fontaine, Molière, Racine , Boileau, d’après tout ce que nous pouvons savoir
puis 1660. La Fontaine avait évidemment une certaine familiarité avec Racine depuis assez longtemps, peut-être antérieurement
1660 ; en somme, ils étaient parents, ils étaient alliés plutôt, mais Racine et La Fontaine étant à Paris, ils se sont vus de
Paris, ils se sont vus de bonne heure. C’est La Fontaine qui présenta Racine à Boileau en 1663, d’après un certain rapprocheme
tte amitié se brisa assez vite, d’abord par le fait de la brouille de Racine et de Molière. Vous savez que Racine enleva la Du
rd par le fait de la brouille de Racine et de Molière. Vous savez que Racine enleva la Duparc à la troupe de Molière pour la f
ent, à l’Hôtel de Bourgogne. Il y eut là une très vive querelle entre Racine et Molière ; par conséquent, ils ne pouvaient plu
quent, ils ne pouvaient plus se trouver ensemble. Lorsque, plus tard, Racine et Boileau sont devenus des personnages officiels
45 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »
abaret » : mais c’est là le génie même : faire quelque chose de rien. Racine y voyait toute l’invention dans la tragédie213. O
re science ni autre règle : « Tout ce qui s’éloigne trop de Lulli, de Racine et de Lebrun est condamné214. » Ne serait-ce pas
urel qui en est le signe le plus expressif. Ce devait être l’œuvre de Racine . On sent combien l’influence de Louis XIV l’y aid
ne même de Louis XIV. Louis XIV est dans presque toutes les pièces de Racine « invisible et présent » par ses beaux côtés, est
er encore dans les ballets, pourquoi ne pas faire honneur aux vers de Racine de la résolution qui l’y fit renoncer ? Quant aux
ses si justes, si bien placées, si impartantes à dire à un roi 234. » Racine ne pensait pas plus à rechercher le succès des al
ouis XIV, et, pour ainsi dire, le plus marqué de son empreinte, c’est Racine . Né un an seulement avant le roi, doué comme lui
ur les destinées du roi, et comme dans la contemplation de cet idéal, Racine semble suivre dans son théâtre la vie de Louis XI
ntes et le poète des années de retour. Il y eut même, entre la vie de Racine et celle de Louis XIV, cette analogie touchante,
la vie de Racine et celle de Louis XIV, cette analogie touchante, que Racine , comme Louis XIV, eut son époque de passion pour
d’austères pratiques dans l’obscurité de la vie de famille. Seulement Racine coupa court à la jeunesse avant qu’elle fût écoul
ifice. On ne peut pas donner le nom d’amitié aux rapports qui unirent Racine et Louis XIV. Ce n’est pas que le roi fût au-dess
e, que le jour où il parut se rompre, la piété même n’en put consoler Racine . Le faire mourir du malheur d’avoir déplu, comme
jets de contentement ; c’est ce qu’on peut admettre sans faire tort à Racine . Entre deux personnages qu’unissaient, dans une p
sa fonction dans l’Etat, et, pour ainsi dire, sa raison d’être. Pour Racine en particulier, le seul soupçon d’un refroidissem
grâces, je lui demanderais, comme au seul bon juge, si la douleur de Racine a été indigne de lui238. Telle fut l’influence de
iècle. Molière a peint la société telle que Louis XIV l’avait faite ; Racine a peint Louis XIV lui-même. Pourquoi ces peinture
’empire sur les autres. Voilà pourquoi les peintures de Molière et de Racine seront toujours vraies, non seulement pour notre
i les pousse avec le poète lui-même. Louis XIV n’a fait ni Molière ni Racine , mais il les a mis dans leur naturel et leur véri
nt, même par feinte, avoir reculé. Boileau défendit rebrousser malgré Racine qui, d’humeur plus complaisante, donnait tort à s
e Mme de Maintenon, et sa réponse à la fois si naïve et si maligne, à Racine , qui l’en gourmandait doucement. « Ignorez-vous d
cine, qui l’en gourmandait doucement. « Ignorez-vous donc, lui disait Racine , l’intérêt que Mme de Maintenon prend à Scarron ?
ns ces misérables pièces de Scarron245. » On voit d’ici l’embarras de Racine . Il n’osait ni blâmer ni approuver son ami, et co
assister le même jour à un sermon de Bourdaloue et à une tragédie de Racine , toutes ces circonstances portèrent à la perfecti
1689. 235. Mémoires de Louis Racine. 236. Ibid. 237. Lettre de Racine à Mne de Maintenon. 238. On a nié la disgrâce ai
238. On a nié la disgrâce ainsi que le chagrin mortel qu’en éprouva Racine . Mais on ne nie pas qu’il se soit cru un moment s
il écrit les annales. Louis XIV disait à Boileau, qui assistait avec Racine au siège de Gand : « Je m’en souviens, c’est vous
46 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411
e neveu de Mazarin, ce duc de Nevers, trop connu par sa querelle avec Racine et Boileau ; il s’est ainsi fait, de gaieté de cœ
fut provoquée peut-être, et certainement aggravée, par le procédé de Racine lors de la première représentation. Il n’est pas
e cette petite animosité qui était entre Mme sa mère et M. Despréaux. M. Racine en était la cause, m’a-t-elle dit ; car pour M. D
préaux, il n’y était pas intéressé personnellement. Dans le temps que M. Racine faisait des tragédies, Pradon en faisait aussi. Q
que M. Racine faisait des tragédies, Pradon en faisait aussi. Quoique M. Racine fut bien au-dessus de Pradon, il ne laissait pas
i la tragédie de Phèdre par émulation, et qu’il avait doublé celle de M. Racine sur le récit que Pradon en avait ouï faire. D’ail
ur la venir consulter sur les ouvrages qu’il faisait. La Phèdre de M.  Racine et celle de M. Pradon furent prêtes à être jouées
elle de M. Pradon furent prêtes à être jouées en même temps. Celle de M. Racine fut promise et annoncée pour le premier jour de l
épandit dans tout Paris et passa dans les mains de M. Despréaux et de M. Racine . Toute la peine fut de découvrir qui en était l’a
ent donc à M. le duc de Nevers ; et dès le même jour ou le lendemain, M. Racine et M. Despréaux, avec le chevalier de Nantouillet
me de Bouillon et du duc de Nevers, laquelle favorisait Pradon contre M. Racine , fit de grandes clameurs. « Quoi ? disaient-ils :
e premier sonnet, de qui qu’il puisse être, n’attaque que la pièce de Racine  ; et Racine, dans le sonnet doublé, s’en prend au
nnet, de qui qu’il puisse être, n’attaque que la pièce de Racine ; et Racine , dans le sonnet doublé, s’en prend au duc de Neve
nneur. Quoi qu’il en soit, il ne dit point ce qu’il savait là-dessus. M. Racine , ayant eu occasion de s’expliquer avec M. de Neve
comme ce duc jurait qu’il n’avait aucune part au premier sonnet ; et M. Racine , voulant entièrement se disculper, sans décharger
urent une espèce d’excuse pourtant et de motif par le tort premier de Racine , qui imputa à ce duc un sonnet qu’il n’avait poin
entrevoit de plus la vérité sur la première représentation de Phèdre. Racine , sentant qu’il avait des ennemis, ne fit pas autr
47 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »
VII. Principes de sa poétique. — § VIII. Des liaisons de Boileau avec Racine , Molière et La Fontaine, et de son influence sur
sonne. Les seuls poètes qui n’aient pas attaqué Boileau sont Molière, Racine et La Fontaine. Tous les autres ne lui en veulent
ut très puissant. En outre, dans le temps qu’il écrivait ses satires, Racine composait, comme pour lui donner raison, Andromaq
ent écrit, où Bossuet se faisait entendre dans la chaire, où Molière, Racine , La Fontaine, Boileau avaient produit quelques-un
et de Chapelain. On mettait le père Lemoine au même rang que Virgile. Racine débutait par des madrigaux ; il prenait Chapelain
ur d’autres que ses amis. Mme de Sévigné s’obstinait à ne pas admirer Racine et à admirer Mlle de Scudéry, dont les livres lui
lutôt que de s’en passer. Témoin les premiers écrits des Molière, des Racine , des La Fontaine, des Sévigné, où la critique a t
ni si complètement assurées. Sans l’aiguillon de Boileau, Molière et Racine risquaient de s’égarer, ou de ne pas remplir tout
génie, Molière en s’en tenant à la comédie bourgeoise ou d’intrigue, Racine en raffinant sur la tendresse, où le portait sa n
ner un exemple éclatant. L’influence du grand Arnauld sur Pascal, sur Racine , sur La Fontaine, qui songeait naïvement à lui fa
ans Andromaque et dans Phèdre, et les charmantes douceurs des vers de Racine n’eurent pas d’admirateur plus ému que le critiqu
, s’étant cru capable de faire une tragédie, et de disputer le prix à Racine , il ait dit de son rival, en parodiant un vers de
je veux exprimer une muse divine, La raison dit Corneille, et la rime Racine . Il est tout simple qu’il mît Regnier au-dessus
le prosateur le plus achevé ; d’Athalie, que c’est le chef-d’œuvre de Racine . Il parlait ainsi de Molière alors qu’on imprimai
it suspectes les Lettres provinciales ; d’Athalie, malgré le doute de Racine , qui fut près de se faire un tort de la froideur
on travail un tribut légitime, c’était une justification délicate de Racine , forcé, par ses nécessités domestiques, de vendre
s développements logiques ornés d’une main habile. A la différence de Racine , où il y a tant à admirer, même quand on en ôte l
au public ? Certes il ne sent pas comme Virgile, comme Molière, comme Racine . Mais s’il n’eut pas cette force de sympathie qui
aller jusqu’à cet excès-là ? § VIII. Des liaisons de Boileau avec Racine , Molière et La Fontaine, et de son influence sur
avaient été débattues entre les grands poètes de ce siècle, Molière, Racine , La Fontaine, Boileau, dans des entretiens dont l
plaisant) ; Boileau (Ariste) qui était sérieux sans être incommode ; Racine (Acante), et La Fontaine (Polyphile), dont « on p
(Polyphile), dont « on pouvait dire qu’il aimait toutes choses131. » Racine et La Fontaine s’étaient liés les premiers. Ils a
’exception de Molière, déjà célèbre, ils étaient tous à leurs débuts. Racine avait fait la Thébaïde ; La Fontaine, le premier
nt, comme lecteur, sur les genres que traitaient ses amis. Molière et Racine révélaient les secrètes beautés du poème dramatiq
it pas aux écrits ; il s’étendait jusqu’à la conduite. Ainsi Molière, Racine et Boileau grondaient Chapelle sur sa faiblesse p
’ayant guère qualité pour faire la morale à autrui ; ainsi Boileau et Racine engageaient, pour réconcilier La Fontaine avec sa
humaines, rompirent ces douces réunions, si utiles à tous. Molière et Racine se brouillèrent à cause de l’Alexandre, que Racin
à tous. Molière et Racine se brouillèrent à cause de l’Alexandre, que Racine eut le tort de retirer à la troupe de Molière. Il
eut pas brouille. Nous voyons, vers la fin de la vie de La Fontaine, Racine et Boileau le décider à mettre au feu un conte qu
it à adresser au grand Arnauld, qui l’avait loué de ses fables. Entre Racine et La Fontaine l’amitié subsista sans nuage : et
rai par la raison. Pourquoi vouloir séparer Molière et La Fontaine de Racine et de Boileau, et les rattacher à je ne sais quel
s des siens. L’Art poétique a été discuté et convenu entre Molière et Racine , La Fontaine et Boileau ; mais celui-là dut le mi
ique reprit le dessus dans les dernières années de sa vie. La mort de Racine , qui le laissait seul, et le dernier survivant de
ions. Il est très évident que Boileau n’est ni Homère, ni Virgile, ni Racine , ni Molière ; mais il faut le prendre tel qu’il e
étius. 179. Lettre à Brossette. Dans ce passage l’éloge est commun à Racine et à Boileau. 180. Les satires littéraires. 181
48 (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326
tre faiblesse que celle de la gloire. Il ne fut point courtisan comme Racine  ; il fut plus immaculé de complaisance que Bossue
e. Les Pradon et les Chapelain obstruaient la voie aux Corneille, aux Racine , aux Molière, aux Bossuet, aux Fénelon, véritable
ileau, capable de mépris, mais incapable d’envie, séparait Corneille, Racine , Molière, de la tourbe des écrivains mercenaires,
l’adoration qu’ils ont pour elles. Homère, Dante, Pétrarque, Milton, Racine , Byron ont tous donné à leurs poésies des noms de
ar l’armée de Louis XIV, ou comme dans l’épître vengeresse adressée à Racine , méconnu par son siècle et attendu par la postéri
dans une scène de la tragédie de Britannicus, un des chefs-d’œuvre de Racine , qui pourrait distinguer entre le style poétique
pourrait distinguer entre le style poétique de Boileau et le style de Racine  ? L’épître ici est égale à la tragédie, et les de
t, la pathétique invocation de Phèdre à la fraîcheur des forêts, dans Racine  : Dieux ! que ne suis-je assise à l’ombre des fo
s, il prend courageusement corps à corps l’injustice du siècle envers Racine , son ami ; il emprunte à l’auteur d’Athalie son s
défaut qui était celui de la littérature française jusqu’à Corneille, Racine , Bossuet, surtout jusqu’à J.-J. Rousseau, défaut
amitiés pour Molière persécuté par les hypocrites de son temps, pour Racine abandonné par la faveur du roi, attestent en lui
aucune de ses prophéties. Il promit la gloire durable à Corneille, à Racine , à Molière, à Bossuet. La postérité a tenu toutes
s ! XXV Sa correspondance, surtout celle qu’il entretenait avec Racine , son collègue en historiographie du règne, et ave
de misère, il me reste un malheureux souvenir de ce que j’ai été. » Racine mourant aussi, Racine, son élève autant que son a
e un malheureux souvenir de ce que j’ai été. » Racine mourant aussi, Racine , son élève autant que son ami, désira le voir pen
rnière maladie ; Boileau se traîna au lit de mort du poète d’Athalie. Racine , se ranimant à sa présence, essaya de se soulever
veut consoler son ami de quelque espérance. — « Non ! non ! » lui dit Racine , « ne me plaignez pas ! Je regarde comme un bonhe
ible des poètes de son époque n’était certainement pas un cœur froid. Racine , au reste, était son plus bel ouvrage. Le discipl
en action ; on contribue à faire les grands poètes, comme Boileau fit Racine , mais on est dépassé par ses disciples et on rest
qu’il n’empêcha de naître et de grandir ni Molière, ni Corneille, ni Racine , ni Bossuet, ni Fénelon, ni Pascal, ni surtout Vo
49 (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154
luencée par la tradition qui n’admire au xviie  siècle que Corneille, Racine et Molière. — Le roman du siècle n’a qu’un chef-d
par la tradition académique, et viable d’ailleurs pour le génie d’un Racine  ; de fait, plus d’une « règle » de la tragédie s’
eur art, et quel est le résultat de cet effort immense ? Corneille et Racine (et, par moments, Rotrou). Certes, c’est beaucoup
s défauts intrinsèques de sa forme ; pourtant, à côté de Corneille et Racine (qui sont des cas spéciaux, je le prouverai tout
héoriciens et les efforts des lettrés, malgré l’exemple de Corneille, Racine et Molière, le théâtre du xviie  siècle manque de
qui dit : « Corneille montra les hommes comme ils devraient être, et Racine … etc. ? » Chacun d’eux a décrit les hommes de son
type à l’universel, et Corneille y a peut-être moins bien réussi que Racine  ; d’où chez celui-ci une impression de vérité plu
des mots tragiques, sortant des abîmes de l’âme, comme il y en a chez Racine , chez Dumas fils ; ce sont des mots éloquents, sa
és par la forme, cherchent chez Corneille ce qu’il ne pouvait donner. Racine . Celui-là est poète souverain. Dramatique sans ef
Mahomet, etc. Mais que ne pardonnerait-on pas pour une seule œuvre de Racine  ! — Le public ne connaît que ses tragédies ; à l’
ion de Lessing, qu’on y parle encore de la « froideur doucereuse » de Racine  ; il y a pourtant, depuis quelques années, une ré
un effort de volonté pour demeurer fidèle à mon programme, ne dire de Racine , comme des autres, que ce qui touche étroitement
ui touche étroitement à mon sujet, et je constate un fait important : Racine ne fut pas compris de ses contemporains. La guerr
enons le témoignage des contemporains : Quinault les satisfaisait, et Racine leur fit l’effet d’un brutal. » Et ailleurs : « Q
que par les complications romanesques. » De là les préfaces amères de Racine  ; de ce découragement résulte sans doute, en part
e problème, souvent esquissé, est à reprendre avec soin en détail. Si Racine échappa donc personnellement, par son génie, à l’
sans le savoir ? « Del senno di dopo, son piene le fosse. » Le cas de Racine , qui semblait une difficulté, vient donc confirme
mmes savantes, et insuffler à la « comédie » la vie dramatique. Comme Racine , il est au théâtre un créateur de génie ; et il a
est au théâtre un créateur de génie ; et il a ce bonheur que n’a pas Racine , d’être aujourd’hui universellement admiré. Cette
ents, s’il y avait été encouragé. Mais, devant ce public qui trouvait Racine brutal, qu’on se représente Tartufe triomphant, A
jours juste, qui n’est qu’un cercle vicieux ; nous disons a + b + c =  Racine  ; ou Molière ; et nous ignorons leur vie intime,
traste de cette pauvreté avec l’exemple donné pourtant par Molière et Racine est significatif pour l’esprit du temps. Et le ge
e ou légère, est sans valeur pour nous. Le lyrisme du siècle est dans Racine , dans Pascal et surtout dans La Fontaine. À ne co
original, s’harmonisant avec la tradition savante, méconnu du public ( Racine ) ; ou se créant une forme personnelle (La Fontain
vre, mais qui tous valent plus que les contemporains de Molière et de Racine . Ils ont quelque chose à dire. Comédie larmoyante
Romantiques à affronter le théâtre ; il fallait vaincre Corneille et Racine  ! Question de tactique. Pour nous qui n’avons plu
sous une forme nouvelle, un exemple à ajouter à ceux de Molière et de Racine  : de l’inintelligence du public à l’égard d’une g
ue cherche en vain des caractères. Les titres sont caractéristiques : Racine avait Andromaque, Bérénice, Phèdre ; aujourd’hui
50 (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381
s, tout ce qu’on ne lit plus, où La Monnoie tient autant de place que Racine , où Pavillon offre deux fois plus de façade que D
première manière de La Fontaine ; elle se cantonne, durant Boileau et Racine , à l’hôtel Bouillon, chez les Nevers, les Des Hou
r leur goût en poésie, ils devaient être antipathiques à Despréaux, à Racine . Le goût élevé, exclusif, de ceux-ci, se combinai
succédait aussi coulamment à Benserade dans l’Académie française qu’à Racine dans l’Académie des inscriptions. Il mourut âgé d
 ; je m’en tiendrai à Mme Des Houlières. Malgré ses injustices contre Racine , malgré l’inimitié de Boileau et les allusions ve
ecte de la rabaisser : vieille rancune de versificateur à la suite de Racine , contre l’école de Fontenelle194. Voltaire, si pl
ette animosité qui s’était déclarée entre sa mère et M. Despréaux : «  M. Racine en étoit la cause, car, pour M. Despréaux, il n’y
préaux, il n’y étoit pas intéressé personnellement. Dans le temps que M. Racine faisoit des tragédies, Pradou en faisoit aussi. Q
que M. Racine faisoit des tragédies, Pradou en faisoit aussi. Quoique M. Racine fût bien au-dessus de Pradon, il ne laissoit pas
nce pour la consulter sur les ouvrages qu’il faisoit… La Phèdre de M. Racine et celle de M. Pradon furent prêtes à être jouées
elle de M. Pradon furent prêtes à être jouées en même temps. Celle de Racine fut promise et annoncée pour le premier jour de l
femme auteur à qui on refuse une loge ; il y a là, à ses torts envers Racine , une circonstance atténuante. 188. Dans une od
51 (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214
période). — Caractère moral du quatrumvirat de Molière, La Fontaine, Racine et Boileau. Le roi était tout-puissant sur la na
’il donnait à la cour, par la louange, par le concert de louanges que Racine et Boileau, ses jeunes amis, guidés par ses conse
s par ses conseils et son exemple, prodiguaient à l’envi au monarque. Racine , en 1664, dans La Renommée aux muses, Boileau, en
rachetait la témérité de ma censure. Molière, La Fontaine, Boileau et Racine , furent des courtisans sans doute. Mais il y a de
sortir de l’Épire, Du matin jusqu’au soir qui vous défend de rire ? Racine était courtisan quand Titus, se séparant de Bérén
52 (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »
même du dérèglement dans sa variété, a commencé par le doux génie de Racine , si suave dans sa correction, et c’est M. Alfred
t c’est M. Alfred de Vigny, le précurseur du Romantisme, qui a été ce Racine -là ! Et qu’on n’aille pas plus loin que ma pensée
ne s’agit que de la partie de ses Œuvres complètes où il a été ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté
ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté dans Racine , tout s’en va ; il ne reste rien. On a de lui que
t qu’on appelle un historien. Mais de fait, il n’y a qu’un poète dans Racine . Même quand il a cessé d’être le poète idéal, lyr
M. de Vigny, c’est l’Athalie de ce Racine du Romantisme qui, comme le Racine classique, — on vient de le voir à propos de Moïs
53 (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « III »
onsistera toujours dans la faculté de les sentir. Quand nous disons : Racine a du goût, nous comprenons ce que cela signifie.
que des goûts. Les Cafres ont le leur ; nous avons le nôtre. Celui de Racine vaut celui de ma concierge. Beaux principes à pro
us à peu près d’accord sur les beautés de Corneille, Molière, Homère, Racine , Cervantès, Tacite, Virgile, Montaigne, Pascal, B
et même éternelle, malgré M. de Gourmont. Le romantisme crut effacer Racine . Racine demeure. M. Zola pensa balayer Chateaubri
éternelle, malgré M. de Gourmont. Le romantisme crut effacer Racine. Racine demeure. M. Zola pensa balayer Chateaubriand. Cha
54 (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206
 livres, qu’on paye encore en 1674 à ses héritiers. Cette même année, Racine touche 1 500 livres ; juste autant que Quinault e
on verra venir sur la même ligne les deux Perrault, avec Despréaux et Racine  : tous les quatre recevant 2 000 livres. Et après
s voulu assurément. Quinault et Charles Perrault précèdent Bossuet et Racine , et la même année introduit le savant Huet avec l
ent du roi vers Despréaux et vers Perrault, jette à l’Académie tantôt Racine et tantôt Quinault, La Bruyère à la suite de Font
ouillon, pour qui La Fontaine fait ses Contes, protéger Pradon contre Racine , et Molière avoir pour défenseurs tous ces Turlup
ands sentiments : elle abrège Mlle de Scudéry avant d’être l’émule de Racine . Les mêmes excellents esprits, qui disent si bien
récieuse, cette société de goût exquis et pur, pour laquelle Boileau, Racine , La Bruyère écrivent, est bien pourtant l’héritiè
éritiers ou les disciples du xviie  siècle, de celui de Boileau et de Racine . Chénier, en réalité, ne se distingué de ses cont
ement l’écrivain qui entendait l’Art poétique comme l’avaient entendu Racine et La Fontaine, et qui réalisa en son temps les t
55 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 368
succès, mais qu’on ne joua plus dès que celles de Corneille & de Racine eurent paru. Ce Poëte n’étoit cependant pas sans
on nouvellement arrivé à Paris. La Piece fut généralement applaudie ; Racine même, qui n’estimoit pas Boyer, se déclara en sa
er, se déclara en sa faveur. En voilà donc un qui réussit en dépit de M. Racine  ! s’écria au fond du Parterre le véritable Auteur
56 (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »
ontribué à l’histoire littéraire de la France par deux petits livres, Racine (dans la Collection des Grands Écrivains français
savants et très intelligents sont capables. Il s’agissait moins, sur Racine et sur Molière, d’apporter du nouveau que de fair
aire. Il voyait la laideur expressive de Molière, le paysage natal de Racine , cette nature sévère et harmonieuse de la Ferté-M
mesure dont elles font preuve. Toutes ses sympathies sont acquises à Racine et à Molière : on le sent ; mais il ne cède pas u
une parcelle de la vérité à ses sympathies. Dans sa rapide étude sur Racine , il pouvait écarter simplement les témoignages au
lui, conclure, si nous voulons, contre lui sur l’esprit courtisan de Racine ou sur la dénonciation dont il fut l’objet pour l
saie pas d’atténuer l’impression qu’on peut recevoir de la société de Racine avec la Champmeslé et tous ceux, mari et amants,
57 (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »
1. Crébillon Elle était bien malade, dès le jour où elle perdit Racine  : par un effort de génie qui ne sera pas renouvel
enséances ? On n’a plus à regarder la nature : il suffit de connaître Racine , Corneille et Quinault. Racine est pris pour un m
der la nature : il suffit de connaître Racine, Corneille et Quinault. Racine est pris pour un maître d’élégance et de noblesse
riaux lui est indifférente : il prend à La Calprenède, à Corneille, à Racine , des situations, des caractères, des sentiments ;
saya souvent aussi d’y échapper. Admirateur enthousiaste et timoré de Racine , il conservera scrupuleusement les formes léguées
d’avoir compris la tragédie. Il a très bien vu dans Corneille et dans Racine que la tragédie est une action où se développent
58 (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103
e sorte de pudeur à malmener un corps autrefois si considéré, et dont Racine et Fénélon ont été membres. Nous avons au fond du
urs dans leurs principes ; car les plus classiques renieraient demain Racine et Virgile si l’expérience leur prouvait une fois
est peut-être ce qu’il y a de plus antiromantique dans le système de Racine  ; et s’il fallait absolument choisir, j’aimerais
classique l’on ne pourrait plus jouer que les pièces de Corneille, de Racine , et de ce Voltaire qui trouva plus facile de fair
., que de s’en tenir à la simplicité noble et souvent si touchante de Racine . En 1670, un Duc et Pair attaché à la cour de Lou
Louis XIV, appelait son fils, en lui parlant, monsieur le Marquis, et Racine eut : une raison pour faire que Pilade appelle Or
la véritable bataille entre les Classiques et les Romantiques, entre Racine et Shakspeare, c’est une tragédie en prose qui du
s, monsieur, en rappelant le succès de plusieurs tragédies imitées de Racine (Clytemnestre, le Paria, etc.), c’est-à-dire remp
goût des marquis de 1670 et le ton de la cour de Louis XIV imposait à Racine . Je réponds : telle est la puissance de l’art dra
raiteraient une foule de grands sujets nationaux auxquels Voltaire et Racine ont été forcés de renoncer. L’art changera de fac
8 avril 1824. Hé ! monsieur, qui a jamais parlé de siffler Voltaire, Racine , Molière, génies immortels dont notre pauvre Fran
omme depuis cent cinquante ans nous attendons en vain un génie égal à Racine , nous demandons à un public qui aime à voir couri
nnante qui brille dans les chefs-d’œuvre de Molière, de Corneille, de Racine , pourront alors nous donner des ouvrages agréable
s à leur imposer l’armure gênante portée jadis avec tant de grâce par Racine et Voltaire ? Ils continueront à vous donner des
ique. Si Britannicus agissait dans le monde comme dans la tragédie de Racine , une fois dépouillé du charme des beaux vers qui
gnent ses sentiments, il nous paraîtrait un peu niais et un peu plat. Racine ne pouvait traiter la mort de Henri III. La chaîn
e fortune pour nos jeunes poètes. Si des hommes tels que Corneille et Racine avaient travaillé pour les exigences du public de
jour que l’on jouera Macbeth et Othello, traduits par madame Belloc ? Racine et Corneille, au nom desquels vous parlez, n’ont
; j’ai demandé la liste des livres qu’on lit le plus ; ce n’est point Racine , Molière, Don-Quichotte, etc., dont les élèves en
ets littéraires de la rue de l’Odéon, on y lit bien plus La Harpe que Racine et Molière. La grande célébrité de La Harpe a com
ne littérature ancienne, elle attendait des jouissances des pièces de Racine et de Voltaire. Au retour de l’ordre, chacun song
ire. Je vous l’avouerai, je suis touché de votre profond respect pour Racine , mais touché sensiblement. Je croyais non pas vou
lconque soit capable de créer des têtes comme celles de Molière ou de Racine . Assurément, monsieur, je n’approuve pas votre th
de Han et son librairie Persan. 8. Préface de la première partie de Racine et Shakspeare. — Bossange, 1823. 9. La Pandore
59 (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22
ière et des haines qu’il souleva. La Fontaine, de même que Boileau et Racine , était pour Furetière un ancien ami. Dans la préf
Plus tard nous voyons La Fontaine tenter, de conserve avec Boileau et Racine , une démarche amicale pour réconcilier Furetière
Malheureusement La Fontaine, et en cela il se sépare de Boileau et de Racine , qui l’un et l’autre protégèrent jusqu’à la fin l
, sur le bruit qui avait couru de sa fin prochaine, Boileau écrivit à Racine ce peu de mots, où se trouve l’accent d’un intérê
toutes les preuves, justifie la liaison de Furetière avec Boileau et Racine , liaison attestée d’ailleurs par leur corresponda
ison attestée d’ailleurs par leur correspondance, par les mémoires de Racine le fils et par les anecdotes de Ménage ; elle ass
usage pratiqué dès son établissement. M. Despréaux y alla exprès avec M. Racine le jour que la chose devoit être décidée ; mais,
60 (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80
sé le grand Corneille, décline à partir de 1660, pendant que celle de Racine monte à l’horizon comme un astre nouveau. À la fi
ier ; aussitôt Corneille remonte dans l’opinion générale, pendant que Racine , considéré comme trop courtisan et trop délicat,
. « Quel homme ! Je l’aurais fait prince !… » Survient le romantisme. Racine a le tort d’être trop docile aux règles, trop cla
certaine veulerie efféminée. Aussi les rôles ont-ils été renversés : Racine a de nouveau grandi, pendant que Corneille était
61 (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494
ssor et, d’apprentissage de Saint-Cyr, que Mme de Maintenon demanda à Racine de lui composer des comédies sacrées, et qu’euren
s Dames : « Cachez vos filles et ne les montrez pas. » Du passage de Racine et de celui de Fénelon à Saint-Cyr, il résulta (t
pa le goût de la dévotion fine, subtile, à l’usage des âmes d’élite ; Racine , sans le vouloir, y fit naître le goût des lectur
ous vous dégoûtez d’un homme, parce qu’il n’est pas aussi sublime que Racine  ? Il vous aurait édifiée, le pauvre homme, si vou
la mode : il ne vit qu’un bon prêtre de sa paroisse. Cet exemple de Racine mourant n’opérait pas. Mme de La Maisonfort était
des opinions en vogue : elle eût fait agréablement du jansénisme avec Racine ou avec M. de Tréville, comme elle distillait du
nitive, les personnes de cette génération, qui avaient goûté Fénelon, Racine , et qui s’en ressouvenaient tout en s’en étant gu
l me semble lire en caractères plus distincts : « Surtout pas trop de Racine , et plus jamais de Fénelon ! » Une haute idée, c’
ent qu’Esther y a passé, et Fénelon également. C’est de la diction de Racine en prose, du Massillon plus court et plus sobre,
62 (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »
ont des récits en action. Le sujet est le même que dans les pièces de Racine et de Molière : c’est l’homme tel qu’il est. Le p
e, si la partie romanesque ou de galanterie noble, dans le théâtre de Racine , n’est pas tout à fait morte, grâce aux accents p
s ou mortes, les idées communiquent leur fragilité à la langue. Quand Racine parle de son fond, sa langue est de diamant ; qua
st pas d’aussi bonne composition ; on ne se rend pas après Corneille, Racine , Molière ; on a imaginé des théories qui permette
les effets74 . Partisan de la révocation de l’édit de Nantes, comme Racine et Boileau, par une erreur commune aux meilleurs
dmirateurs des anciens la querelle n’était plus personnelle. Molière, Racine , Boileau, lisaient les anciens pour un objet part
a plus de temps aux anciens. Molière avait les soins de son théâtre ; Racine et Boileau, des charges de cour. En outre, la pié
e cour. En outre, la piété ôta bien des heures aux études profanes de Racine , la mauvaise santé à celles de Boileau. Lisant le
omme les formules en musique ; chaque époque a les siennes : Molière, Racine et Boileau, les deux derniers plus que le premier
dans notre pays. § VII. La Fontaine a eu plus de goût que Molière, Racine et Boileau. S’il n’était pas indiscret, en par
t cette surveillance délicate de l’esprit sur ses productions, mais à Racine et à Boileau, qui en avaient fait une sorte de sc
63 (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536
que la scène d’Horace et de Curiace, ou que les pièces inimitables de Racine , ou que le parfait Art poétique de Boileau, ou qu
bonhomme eût senti élever son génie dans la compagnie de Boileau, de Racine , de Molière, et que, sans se laisser éblouir par
à un alexandrin qui est bien à lui autant que ceux de Corneille et de Racine leur appartiennent. Tout ce qu’ont dit certains c
tique et vient de Brossette, qui la tenait de la bouche de Boileau : M. Racine , racontait celui-ci, s’entretenait un jour avec L
t l’indépendance et la liberté, ne pouvait s’accommoder de l’idée que M. Racine lui voulait donner de cette puissance absolue et
M. Racine lui voulait donner de cette puissance absolue et indéfinie. M. Racine s’appuyait sur l’Écriture qui parle du choix que
me faites voir que cela soit autorisé par l’Écriture. — Hé quoi ! dit M. Racine , vous ne savez donc pas ce passage de l’Écriture 
, dans l’hôtel de son ami M. d’Hervart, et assisté des soins pieux de Racine . Mais, laissant de côté ces choses connues, j’ai
64 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »
prose, il osait humilier l’Arioste devant l’imitateur de sa Joconde. Racine , Molière, La Fontaine, ces choix étaient un progr
peu vivement prié les Chapelain et les Saint-Amant de faire place aux Racine et aux La Fontaine. Entre les deux luttes qu’il s
formule abstraite, nous la retrouverons tout à l’heure, vivante, dans Racine . Car c’est à Racine qu’il a constamment songé : R
ous la retrouverons tout à l’heure, vivante, dans Racine. Car c’est à Racine qu’il a constamment songé : Racine avait réalisé
vivante, dans Racine. Car c’est à Racine qu’il a constamment songé : Racine avait réalisé son idéal. Molière ne l’a pas satis
n son temps, et il a aidé de plus grands génies que lui, La Fontaine, Racine , Molière, à en prendre conscience. De là l’autori
re en 1657. Il commença d’écrire des Satires en 1660. Avec Furetière, Racine , La Fontaine, Molière, Chapelle, il hante les cab
2000 livres de pension. En 1677 il devient historiographe du Roi avec Racine . En 1683, il entre à l’Académie. Dans sa maturité
rs 1711. Il a laissé des lettres : ses principaux correspondants sont Racine et Brossette. Éditions :Satires, 1666, Billaine,
65 (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132
moyen de continuer son application aux belles-lettres, 1 000 Au sieur Racine . — Pour lui donner une marque de l’estime que Sa
3 600 livres, Corneille rendait au roi Othon, Molière, Tartuffe d, et Racine , Iphigénie e. — Croyez-vous que le roi, qui, grâc
e La Vallièref, Louis XIV ne voulut pas l’être encore pour Molière et Racine . Il envoya Fouquet à la Bastille. Il avait compri
que Mlle de La Vallière pouvait le faire heureux, mais que Molière et Racine le feraient grand. Il fut donc plus jaloux de Mol
et Racine le feraient grand. Il fut donc plus jaloux de Molière et de Racine qu’il ne l’avait été de Mlle de La Vallière. Loui
çais, et lit ces mots : CINNA, Tragédie en cinq actes et en vers, de Racine . Je ne me trompe pas, c’est bien Racine que je d
en cinq actes et en vers, de Racine. Je ne me trompe pas, c’est bien Racine que je dis et que je veux dire : c’était imprimé
roi s’approcha et lut : CINNA, Tragédie en cinq actes et en vers, de Racine . « Eh bien ? dit-il. — Eh bien ? reprit le direct
missaire du roi relut : CINNA, Tragédie en cinq actes et en vers, de Racine . « Après ? » fit-il. M. le directeur des Beaux-Ar
 ? — Cinna ? — Eh bien ! oui… — Tragédie en cinq actes et en vers, de Racine  ? — Eh bien ! oui… — Vous voyez ? — Sans doute. —
ngera rien à la phrase : Cinna, tragédie en cinq actes et en vers, de Racine . Que trouvez-vous à redire à cela ? — Une seule c
étonné d’une si persistante ignorance, c’est que Cinna n’est point de Racine , mais de Corneille. — Ah ! pédant !!! » fit M. le
ué les Cardillac et les don César de Bazan. Et alors, avec Corneille, Racine et Voltaire, joués trois jours de la semaine, ave
nc conçue en ces termes : CINNA, Tragédie en cinq actes et en vers de Racine . ANGELO, Drame en quatre actes et en prose de M. 
ui mit le doigt sur le mot. « Comment, dit M. Cavé, vous ne voyez pas Racine  ! — Ah oui, dit M. le commissaire du roi, Racine
é, vous ne voyez pas Racine ! — Ah oui, dit M. le commissaire du roi, Racine en petites lettres et Victor Hugo en grosses lett
. « Et avec ça ? M. le commissaire royal. « Avec ça ?… Polyeucte, de Racine . Le semainier. « Polyeucte, de Racine !… (Haut.)
al. « Avec ça ?… Polyeucte, de Racine. Le semainier. « Polyeucte, de Racine  !… (Haut.) C’est bien, M. le commissaire. (Un peu
n, M. le commissaire. (Un peu plus bas et se retirant.) Polyeucte, de Racine … Bon… Ce pauvre commissaire royal, il y va absolu
iat, époque à laquelle M. Buloz pouvait penser que Polyeucte était de Racine . Maintenant, il croit que c’est de Voltaire. ——
66 (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181
ection dont il donnait la première formule. Mais, de plus, Boileau et Racine , et La Fontaine, et Molière étaient des artistes 
éflexion et sans retouches, au hasard de leur fantaisie. Au contraire Racine , Molière, La Fontaine ont tous dans l’esprit un i
inies que nous n’arrivons pas à épuiser : des artistes enfin tels que Racine et La Fontaine. Joignons-y Molière, quoiqu’il sem
atesse de son temps. Et il recevait aussi, comme La Fontaine et comme Racine , l’influence de l’art antique par la conversation
e passa d’abord en escarmouches entre ses deux frères et Despréaux ou Racine , jusqu’à ce que, rendu par la disgrâce à la litté
anciens étaient au fond « modernes » jusqu’à la moelle. Jugez-en par Racine , un des deux ou trois écrivains du siècle à l’âme
cle à l’âme desquels la Grèce a vraiment parlé : qui s’attendrait que Racine voulût retrancher du Banquet de Platon, comme inu
, qui opposaient plus volontiers les Benserade et les Scudéry que les Racine et les La Fontaine aux anciens. Boileau, judicieu
67 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41
2. Racine , [Louis] de l’Académie des Inscriptions & Bel
seche, hachée, toujours uniforme, & l’on sera forcé d’avouer que M. Racine n’a pas assez senti la différence des deux sujets
e, Craignant tout, bravant tout, &c. Enfin Corneille, Despréaux, Racine , ont fait plus que Tibere * ; non seulement ils o
rceaux, qui sont de nouvelles preuves de ce que nous avons avancé. Si M. Racine , celui de tous nos Poëtes, qui, après son pere, a
es les objections contre ce genre de Poésie. Comme son illustre pere, M. Racine a eu le mérite d’écrire en prose avec autant d’él
68 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174
t, lorsqu’on n’a plus eu les grands écrivains du siècle de Louis XIV, Racine , Boileau, la Fontaine, Molière, la Bruyère, ces g
s, qui concourent au même effet. Quoi qu’on puisse dire en sa faveur, M. Racine fils l’a réfuté. Ce dernier a établi de nouvelles
saisonnées de pavots . Ceux qui se sont élevés contre le sentiment de M. Racine , trouvent ses plaintes très-justes, mais non pas
ge. En prenant une route différente de celle de l’abbé Dubos & de M. Racine , & commençant par convenir qu’il y avoit enco
es François étudient la langue de Despréaux, de la Fontaine, & de Racine . Si le projet de notre Horace François n’a pas ét
69 (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »
en suis pas très sûr. Boileau est un exemple à l’appui de la théorie, Racine contre. Boileau épuisant sa malignité sur les méc
ouvrages, était d’humeur aimable dans le cours ordinaire de la vie ; Racine , criblant d’épigrammes les mauvais auteurs, demeu
à celles qu’ils ont éprouvées en lisant Horace, Virgile, Corneille et Racine , et c’est pour cela, disons-le en passant, qu’il
la lecture des Pradon, n’ait cherché des raisons d’admirer davantage Racine . Cette pensée est consolante. On peut envisager l
70 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123
e de lui donner un caractere si mol et si effeminé. L’historien, dont Monsieur Racine a tiré le sujet de sa piece, raconte seulement qu
même l’avanture seroit narrée par Suetone avec les circonstances dont Monsieur Racine a trouvé bon de la revêtir, il n’auroit pas dû la
blic ne la revoit pas avec le même goût que Phédre et qu’Andromaque. Monsieur Racine avoit mal choisi son sujet, et pour dire plus exa
71 (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »
ues ; ce sont les plus profondes et les plus subtiles, et les noms de Racine et de Marivaux, plus encore que ceux de Corneille
re français a quelque chose de cela, non point ou presque jamais dans Racine , mais dans Corneille. Auguste, Maxime et Cinna fo
tout à l’heure, et c’est pour qu’elle se lève avec vraisemblance que Racine fait lever Œnone, ce qu’il est naturel, du reste,
une conversation commencée qui continue, et c’est ainsi que l’a voulu Racine  ; et donc il faut présenter Joad et Abner plus bo
à Polyeucte et à Sévère des styles qu’on ne peut pas confondre ; que Racine , quoiqu’il y faille de meilleurs yeux, par des nu
rticulièrement sympathique. Il y a un style de Corneille, un style de Racine , un style de Molière. Le style de Corneille est c
le est celui des Don Diègue, des Rodrigue et des Horaces. Le style de Racine est le style de ses héroïnes, et l’on voit très b
72 (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54
euvième siècle, c’est du classicisme7. Je n’hésite pas à avancer que Racine a été romantique ; il a donné, aux marquis de la
cs, et c’est à cause de cette dignité qui nous glace aujourd’hui, que Racine a été romantique. Shakspeare fut romantique parce
’audace de réclamer, terrifiés qu’ils sont par la réputation du grand Racine . Par hasard, la nouvelle tragédie française resse
a Rimini du pauvre Pellico ; c’est ce que j’ai vu de plus semblable à Racine . Son Eufemio di Messina est fort bien. Le Carmagn
73 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »
ndantes du bon goût, et le bon goût des bonnes mœurs. Les ouvrages de Racine , devenant toujours plus purs à mesure que l’auteu
gné à être chrétien : il disputerait aujourd’hui la palme des Muses à Racine . Ses ouvrages auraient pris cette teinte morale,
les cieux. On aura beau chercher à ravaler le génie de Bossuet et de Racine , il aura le sort de cette grande figure d’Homère
it incomparables, et qu’on ne retrouvera plus. Si nous ne mettons pas Racine de ce nombre, c’est qu’il a un rival dans Virgile
74 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421
durant un temps eut autant de spectateurs à l’hôtel de Guenegaud, que Racine en avoit à l’hôtel de Bourgogne. En un mot, ces d
iere représentation. Despreaux après avoir vû la troisiéme, soutint à Racine , qui n’étoit point fâché du danger où la réputati
it conspiré pour élever la Phedre de Pradon et pour humilier celle de Racine . La conjuration du marquis de Bedmar contre la ré
n’y en auroit été, par le motif seul de voir comment le concurrent de Racine avoit traité le même sujet que ce poëte ingénieux
75 (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420
de sentimens éclata surtout dans le temps des premières tragédies de Racine . On le vit s’ouvrir une nouvelle carrière, créer
que la seule pièce dans laquelle il parle au cœur. Il étoit réservé à Racine de faire de l’amour le fond de ses tragédies. Jam
esse des sentimens. L’écrivain qui s’éleva le plus contre le genre de Racine fut le célèbre abbé Villiers. Ses Stances sur la
quelque réputation. Il crut s’être acquis par elle le droit de juger Racine  ; &, dès 1676, il se plaignit, dans un ouvrag
tat le plus affreux & le plus capable de guérir de cette passion. M. Racine fils condamne lui-même son père, pour l’avoir rep
s son siècle. Ils mettent surtout la victoire de leur côté, parce que Racine , à la fin de sa vie, reconnut ses erreurs, crut a
r. Quel dommage que l’Iphigénie en Tauride, commencée sur ce plan par Racine , n’ait pas été continuée ! Quoiqu’elle ait tout r
qu’elle ait eu un grand succès, Euripide a perdu. Entre les mains de Racine , il eut peut-être gagné. Quel spectacle attendris
eur. Ils opposent à Esther & à Athalie, le reste des tragédies de Racine . Pour le doucereux Campistron, il leur est acquis
p; Corneille l’ont fait presque toujours. L’amour, dans les pièces de Racine , est tel qu’il doit être, impérieux & souvera
ité, que de sel, que de bon comique ! Quelle versification ! C’est le Racine de la comédie. Destouches est fin & noble ; D
vaillé pour le théâtre, & qui consulta ce religieux. On sçait que Racine fut déchiré des mêmes remords, &, qu’après s’
76 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »
ssuet, Molière viennent d’arriver à Paris. Boileau commence à écrire. Racine va trouver sa voie, et La Fontaine se découvrir.
vigueur, alors que la troisième, celle de Boileau, de Louis XIV et de Racine (1636-1639), entre seulement dans la vie, dans l’
modernes en vertu de leur antiquité. Voilà le public qui résistera à Racine , et qui applaudira Perrault. Ce public est à dist
neille l’enivre ; elle est charmée de Molière, réfractaire en somme à Racine , qu’elle ne sent pas ; preuve que sa nature est f
es caprices où son jugement va à la dérive, quand elle prophétise sur Racine ou sur le chocolat, dans sa dévotion, sincère ass
qu’elle a lentement, douloureusement domptées. Elle, la raison même, Racine était son poète, tandis que Mme de Montespan goût
dans le thème, ni dans la subtile précision des analyses, ne rappelle Racine . Mme de la Fayette peint des esprits qui s’embras
s, des galants et des précieux. Furetière est un ami de Boileau et de Racine , un des compagnons de leur jeunesse, leur camarad
, Retz, Mme de Sablé, Mlle de Scudéry, Louis XIV, La Fontaine, Bussy, Racine , Bossuet, Fénelon, Saint-Evremond et Ninon, Sévig
77 (1905) Propos de théâtre. Deuxième série
uplet de la supplication d’Iphigénie, vous savez, ce couplet qui dans Racine commence par : « Mon père, cessez de vous trouble
, n’atteint que 3 950 représentations, fort en arrière de Molière, de Racine et de Corneille, et sans qu’on puisse compter qu’
qu’il rattrape jamais le peloton ; s’il est enchanté d’apprendre que Racine est celui de nos tragiques français qui a été le
s constatations-là. Il faut bien faire un peu attention aussi, que si Racine a été plus joué que Molière, c’est un peu grâce a
igure pour 156 ! Écrivez donc Bérénice ! Si l’on défalque du bilan de Racine ces productifs Plaideurs, Corneille se rapproche
roductifs Plaideurs, Corneille se rapproche de lui. Il est à 4 717 et Racine à 5 061. En langage courant, cela peut se traduir
 717 et Racine à 5 061. En langage courant, cela peut se traduire : «  Racine n’a pas beaucoup plus de génie que Corneille ; ma
it Mme de la Fayette, je crois que c’est tapé. Ça en bouche un coin à Racine . — Le piquant dans La Suite du Menteur, c’est que
ssez mal jouée, en somme, a eu un succès éclatant… Pour ce qui est de Racine , les 1 219 voix des Plaideurs mises à part, à quo
ellement, de cette idée que c’est moi qui ai raison, c’est encore sur Racine que le public s’est le moins trompé… Pour Molière
an. Corneille n’a pas enivré les hommes du dix-huitième siècle. Pour Racine , pareille dépression. Après avoir eu par décennat
éâtre classique français parfaitement perdu. Et par quoi Corneille et Racine étaient-ils remplacés ? Par Voltaire ! Et par quo
elle atteint à peine Corneille ; elle atteint un peu, mais très peu, Racine , et elle atteint surtout Molière. Les plus beaux
mantisme n’a pas atteint Corneille. On en peut dire presque autant de Racine . Les plus beaux chiffres d’Andromaque sont en 168
20 à 1830, est 47. Il est vrai que de 1830 à 1840 il est 3. « Enfoncé Racine  ! » Mais de 1840 à 1850 (Rachel est là !), il est
n’a touché Athalie que pendant dix ans. On voit donc que Corneille et Racine n’ont été qu’à peine refoulés un instant par le g
-huitième siècle, Molière l’avait subie conjointement avec Corneille, Racine , Regnard et même Marivaux. Le meilleur temps pour
onstitution du personnage dramatique qui est tout simplement celle de Racine , et notez que Racine avait probablement lu La Pra
nage dramatique qui est tout simplement celle de Racine, et notez que Racine avait probablement lu La Pratique du théâtre ; ca
’un point, M. Antoine a dit, en parlant du théâtre de Corneille et de Racine  : « Je voudrais restituer à nos chefs-d’œuvre le
re le vrai cadre qui leur convient, celui de leur temps ; je voudrais Racine représenté avec les habits de cour de l’époque… »
’une vraie Cour. Alors pour la première fois je verrais le théâtre de Racine et je penserais l’avoir enfin compris. » Ce rêve
est un opéra. Eh ! sans doute, puisque c’est une tragédie grecque. Et Racine l’a voulu comme cela, puisqu’il a donné des indic
en quelque sorte, pour les tragédies classiques. Dans Corneille, dans Racine , les pièces devraient porter la didascalie suivan
tume. Les soldats turcs portaient des turbans. » Quant aux pièces de Racine , elles furent jouées avec le « costume à la romai
. On voit comme il serait faux de jouer les pièces de Corneille et de Racine dans le costume du dix-septième siècle, costume d
s comédiens du Théâtre-Français jouant du Molière, du Corneille et du Racine dans les faubourgs de Paris et accueillis avec un
ire, ce qu’est la tragédie de Phèdre pour nous et, il me semble, pour Racine , disparaissait, n’existait plus. Et c’est un résu
t le personnage sympathique et, naturellement, il ne le trouvait pas, Racine ayant négligé ou dédaigné de l’y mettre. Il se di
t-Martin Racine, Cluny, Molière. Et personne ne joue ni Corneille, ni Racine , ni Voltaire, ni Molière ! Et ça ne leur coûterai
bien, aucun théâtre ne joue ni Voltaire, ni Molière, ni Corneille, ni Racine . L’Ambigu, le Château-d’Eau, la Porte-Saint-Marti
st-ce à dire, si ce n’est que tous ces théâtres savent que Corneille, Racine , Molière et Voltaire « ne feraient pas le sou » ?
rutalement, droit vers son but. À cet égard Rodogune, vingt ans avant Racine , est une tragédie toute racinienne. Quant au mélo
ie encore une fois M. Albert Giraud de m’avoir aidé à les mettre. Racine [Mithridate. Le Mémoire] 5 janvier 1904.
tation de la Comédie-Française pour l’anniversaire de la naissance de Racine a été fort brillante, beaucoup plus que ne sont à
éable. Il n’est pas gai ; mais il est fort agréable. C’est la mort de Racine . L’auteur a accepté cette anecdote, tirée des Mém
les raisons de ceux qui la contestent ; et pour moi, le témoignage de Racine fils, très honnête homme, très renseigné sur l’hi
ui-même. À examiner très froidement la question, car, après tout, que Racine ait fait un mémoire sur la misère du peuple ou qu
l ne l’ait pas fait, cela ne change pas grand-chose à mon opinion sur Racine , je crois : 1º que le mémoire a existé ; 2º qu’il
qu’il a été une des causes, mais non la seule cause de la disgrâce de Racine . Le mémoire a existé : il est très difficile de l
difficile de le révoquer en doute quand on voit, dans les Mémoires de Racine fils, combien tout ce qu’il en rapporte et tout c
té pour quelque chose dans la disgrâce de Jean Racine. Mais, de plus, Racine a réclamé aussi pour lui ; il a réclamé sa pensio
ât d’être agréable. Louis Racine ne cache pas cela non plus. Et enfin Racine était janséniste, et cela n’avait jamais plu à Lo
98-1699. Et l’on voit bien que cette dernière cause de la disgrâce de Racine est la principale, par la lettre de lui à Mme de
la lettre de lui à Mme de Maintenon, que Louis Racine nous rapporte. Racine y insiste avec ardeur et avec lourdeur sur les ca
et contre tous ceux qui contesteraient son autorité, etc. En un mot, Racine avait été représenté comme étant de l’opposition 
nement. Donc, à mon sentiment, il y eut trois causes à la disgrâce de Racine  : le mémoire sur les misères du peuple ; — le mém
tor-Meunier était donc absolument dans son droit en nous représentant Racine comme mourant de son mémoire. Il a, bien entendu,
ire. Il a, bien entendu, profité de la chose pour nous peindre un peu Racine en démocrate ; mais cela est le défaut commun à t
rt imminente de leur ami et des causes probables de cette mort ; puis Racine lui-même vient mourir sur le théâtre en racontant
ncipal : ……………………………… Catherine, Viens ; c’est le testament du poète Racine . Écoutez tous. Demain, quand Dieu m’aura repris,
ois, du reste, vous en avoir déjà dit un mot — avez-vous remarqué que Racine a fait dans Mithridate l’altération à l’histoire
. Eh bien, c’est d’abord parce que de Mithridate à Phèdre l’audace de Racine s’est accrue et qu’il n’a pas, écrivant Phèdre, l
able, bien une tragédie et une tragédie sans qu’il y manque rien, que Racine veut écrire. Il veut tuer à la fin à peu près tou
. Alors, au lieu que cet imbécile de Pradon veut atténuer les choses, Racine sent bien qu’il peut les renforcer, et il les ren
errible, puisqu’elle doit se dénouer par la mort. Ce n’eût été que si Racine eût voulu tuer Thésée et marier plus ou moins for
cée de Thésée. Une petite remarque, note en marge : il y a un vers de Racine , dans Mithridate, qui est de Molière. Monime dit
Thésée est idiot. Il fallait qu’il le fût pour que la pièce existât. Racine l’a fait tel. Soit. Cependant, remarquez. Les cho
passe pas ni ne recule les limites normales de la bêtise humaine. Or, Racine a très nettement marqué cette rapidité extrême av
l’exaltation si tendue de Corneille, ni la profondeur inquiétante de Racine , ni la raillerie amère et passablement brutale de
t didactique et le développement oratoire, tous (sauf La Fontaine) et Racine autant que Boileau, et Molière autant que Racine.
sauf La Fontaine) et Racine autant que Boileau, et Molière autant que Racine . Et Molière a parfaitement « fait le portrait » e
Et songez, pour les mettre aussi en regard, à la longue lutte contre Racine , et à la guerre, encore plus longue, contre Hugo.
longue, contre Hugo. Il y a eu un livre à faire sur « les ennemis de Racine  » ; il y en aurait un très joli aussi, et très in
t, que cette conversion de Gresset, est exactement l’histoire même de Racine et dont on a fait à Racine très grand honneur. C’
Gresset, est exactement l’histoire même de Racine et dont on a fait à Racine très grand honneur. C’est quelque chose encore qu
ne très grand honneur. C’est quelque chose encore que de ressembler à Racine , par quelque côté, et même par plus d’un côté. Se
ler à Racine, par quelque côté, et même par plus d’un côté. Seulement Racine est un homme de théâtre qui s’est converti au dix
aux des arts, auteurs de leur ruine, Ô plat Boileau, froid bel esprit Racine  ! Et toi, timide et faible Poquelin, Toi qui du d
e a un peu moins honoré le théâtre français que Corneille, Molière et Racine  ; mais on peut assurer qu’il l’a aimé davantage.
Corneille fut quelquefois rebuté par l’insuccès et bouda des années ; Racine n’eut, après tout, pour le théâtre qu’une passion
éclats aux répétitions et souvent sans avoir l’autorité de Voltaire. Racine lui-même à Saint-Cyr fit pleurer de beaux yeux pa
de la tragédie et la tragédie livrée aux bêtes et aux vers : « Sur le Racine mort, Scribe et Dumas pullulent » ; — et il faudr
e avait sur lui. Geoffroy l’appelait tantôt le Corneille et tantôt le Racine du boulevard, et quelquefois il lui donnait les d
78 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483
pos, innocente paix, … etc. La seconde est de l’idille de Sceaux, par Racine . Déja grondoient les horribles tonneres… etc. Il
mples, celle de l’amour qui décoche ses traits sur Medée. Les vers de Racine contiennent les images les plus magnifiques dont
que font ces vers lorsqu’ils sont chantez, préfereront, avec raison, Racine à Quinault. On convient donc generalement aujourd
79 (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537
rez qu’elle lui dicte ses lois impérieuses. D’où vient que Corneille, Racine , Molière, et La Fontaine, ont gardé tant de pouvo
finesse pour discerner les nuances et les couleurs des choses. Notre Racine nous apprendra cet art de soumettre l’alexandrin,
s qu’aux bons poètes du soin de juger de la versification. Le fils de Racine , imbu longtemps des confidences de son père, écla
et qui deviennent les échos de cet axiome banal, d’écouter le fils de Racine qui avait entendu parler son illustre père, et qu
ce qui n’est pas condamnable. » Ce passage est-il clair ? Le fils de Racine n’excuse pas ici les habiles écrivains de la lice
contraignait pas à le récuser. Les tributs d’admiration qu’il porte à Racine , tout éclatants qu’ils soient, ne semblent même l
exalter le passé que pour avilir le présent. L’emploi que le fils de Racine a fait des secrets que lui confia son père fut de
est naturel, depuis que notre théâtre a pour chefs son Corneille, son Racine , et son Molière, comme les Grecs avaient leur Sop
ie, pièce moins durable que celles-là, parce qu’elle est moins vraie. Racine , dans les Plaideurs, et Regnard, à son imitation,
spenser de nous redire perpétuellement que Corneille est sublime, que Racine est parfaitement admirable : aucun Français n’en
de la tragédie ne nous seront révélés que par Sophocle, Euripide, et Racine . Je citerais Alfieri, noble restaurateur de la tr
re exaltée. Là commence à s’exécuter la loi transcrite par le fils de Racine , sur l’obligation d’imiter en poésie moins le vra
ndon entraînant qui saisit, emporte, et charme le lecteur. La muse de Racine , formée sur ce beau modèle, le surpassa par une d
que leur étendue suffit si rarement à la mesure de nos tragédies, que Racine et Voltaire se crurent forcés d’y ajouter des int
être plus étrangère à ses vues : aussi la laissa-t-il pour compagne à Racine , né pour l’embellir et l’illustrer en rajeunissan
intérêts des cours, qu’ils n’ont pas appris à connaître : je parle de Racine lui-même, de Voltaire, de Crébillon, qui, bien qu
t qui furent plus constants dans le pathétique que dans la sublimité. Racine s’en approcha le plus souvent dans Acomat, dans A
Cette différence existe donc entre les deux maîtres de la scène, que Racine a bien peint les cœurs, et Corneille les grands c
ifient puissamment les ouvrages des grands écrivains ! Euripide et Racine . Les rapports qui nous frapperont entre les ta
Les rapports qui nous frapperont entre les talents d’Euripide et de Racine n’existaient pas moins entre leurs âmes. Tous deu
aimable dépendance où son goût des belles-lettres retenait Euripide ; Racine , longtemps comblé de pareilles faveurs par le plu
deux Brutus, et d’Alvarès. Sans être aussi profondément sensible que Racine , il le fut vivement : de là naquirent les scènes
ion de Diane, qui met une biche en sa place sur l’autel du sacrifice. Racine supplée à cette tradition d’Euripide par le rôle
econde action. On a reproché cette duplicité de nœuds à l’intrigue de Racine  ; mais, à mon avis, on eut tort ; car un art inim
s les traditions des peuples primitivement crédules et superstitieux. Racine , en s’excusant d’avoir osé mettre sur la scène un
Perse après la déroute de ce prince. » Ces judicieuses remarques de Racine attestent le soin qu’il prit de considérer toutes
ue et la complication à d’étroites convenances. Tout autre auteur que Racine , moins rempli de l’esprit des prophètes Hébreux e
ègle en question, et convenons que, l’art s’étant perfectionné depuis Racine , l’inobservation de sa loi la plus importante con
, quand je vous réfuterai par l’opinion et l’exemple de Corneille, de Racine , et de Voltaire ? (A) Oh ! ceci est fort ! Et vou
se de la règle à l’importance de la vérité dans l’imitation. (A) Mais Racine , Racine, Monsieur, le plus correct des auteurs… (
règle à l’importance de la vérité dans l’imitation. (A) Mais Racine, Racine , Monsieur, le plus correct des auteurs… (B) Oh !
Mais Racine, Racine, Monsieur, le plus correct des auteurs… (B) Oh ! Racine ne fut pas plus esclave de son art, en représenta
sme qui s’y soumet sans frémir : plus naturel et plus naïf encore que Racine n’est pompeux, il fait regretter à son Iphigénie
épouse sont chastement conjugales, et que son cœur est adultère. Non, Racine , ce peintre sensible des passions, n’eût jamais s
r le théâtre ! Pourquoi Corneille abonde-t-il moins dans la pitié que Racine  ? c’est que chez lui les passions régularisées so
égularisées sont partout soumises au sentiment du devoir, et que chez Racine le sentiment du devoir est toujours surmonté par
lique célèbre, Qui te l’a dit ? La Harpe, s’efforçant de chercher en Racine l’espèce de sublime qui ne se trouve qu’en Cornei
n’essayerai pas de l’analyser dans Sophocle et dans Euripide, puisque Racine , dont nous jugeons mieux la langue, sembla les av
prime bien l’état de cette amante désolée ! Avons-nous tort d’estimer Racine comme le plus habile de nos poètes et Virgile a-t
s énergiques et plus grands que les autres, mais moins attachants que Racine et Métastase. Je crois superflu de joindre des ex
ndrai que le songe d’Athalie, comme étant le plus terrible, parce que Racine est un modèle en tout ce qui tient à l’exécution.
caractère. Les réparties de Néron et de Britannicus, dans la pièce de Racine , quelque terribles qu’elles soient par la situati
r la situation, n’ont pas cet éclat ; parce que dans les dialogues de Racine il n’y a que le vrai et le nécessaire ; mais dans
hommage à son noble et touchant imitateur. On a lieu de s’étonner que Racine , au milieu de sa carrière, et que Voltaire, dans
inte et sans scrupule. Le soin de La Harpe à balancer les qualités de Racine avec celles que nous offrons en exemples, nous dé
randeur chez Corneille tient à l’essence de la composition ; celle de Racine à l’accomplissement de l’exécution ; Corneille ti
nne de son âme et des passions même qui font les hommes historiques : Racine doit la sienne à la lecture de l’histoire et des
le. Reconnaissons que dans ce qui concerne l’excellence de la poésie, Racine est partout plus grand que son prédécesseur. L’ex
vainqueur, aussi est-elle peu saillante dans la tragédie que composa Racine en sa jeunesse ; mais si son Alexandre, irrité co
’est pas assez de s’en enrichir pour arriver à produire l’étonnement. Racine , dans la suite de sa carrière, instruit par l’exp
tueux et grave qui ajoute à la dignité des sentiments et des pensées. Racine pourtant le surpasse en cette partie, étant plus
? elle fut pourtant rivalisée : oui, messieurs, elle le fut, mais par Racine lui-même ; lui seul pouvait égaler ce chef-d’œuvr
, et Voltaire même en ce genre, ne saurait soutenir le parallèle avec Racine . Les comparaisons le feront sentir, Dans la tragé
, « Tout l’espoir de sa race en lui seul renfermé. La supériorité de Racine est visible et palpable en cet endroit : Voltaire
sinuations de la basse flatterie, était digne du talent supérieur que Racine sut déployer dans tout ce qu’il exécuta. Il doit
oupables. Phèdre ne meurt-elle pas du même mal, chez Euripide et chez Racine  ? Le plus régulier des tragiques n’a pas dédaigné
ue la Phèdre de Sénèquear l’est déjà de celle d’Euripide, et celle de Racine de cette même Phèdre de Sénèque. Influence des
, je me glorifierais d’avoir toujours des auditeurs de leur sexe, que Racine n’a pas dédaigné de prendre pour juges dans la mo
s faisant notre portrait, « Peindre Caton galant, et Brutus dameret. Racine , inimitable peintre de l’amour, ne mérita pas dir
t qu’un Français, en récitant celui de Didon, penserait faire écouter Racine . Néanmoins les deux passions sont si différentes,
tale d’où sortent les éternels jugements des morts, circonstance dont Racine tire les plus éminentes beautés poétiques. Tout c
u’il faut demander le secret de ce genre de supériorité. Corneille et Racine le possèdent mieux que Voltaire, qui jeta la plup
rit se retrouve en Narcisse, et ne fut pas indigne du pinceau vrai de Racine  : pourquoi Félix déshonorerait-il, par sa lâcheté
en criant : Hola ! au vieux Corneille ! Je n’hésite pas à croire que Racine , plus habile à recueillir les semences du beau dr
ue nous l’avons dit, les paroles qui caractérisent l’âme de ce vizir. Racine a droit à d’autres louanges que nous lui donneron
er et les reproduire depuis que je fis cette leçon. Supériorité de Racine dans la peinture des caractères tenant aux passio
telles que la vengeance, les rivalités, et l’amour. Ici l’avantage de Racine sur son prédécesseur paraît incontestable. Person
oins ces traits ne sont pas les seuls qu’on remarque dans la pièce de Racine . Les discours d’Acomat avaient ébauché d’avance l
portrait du despotisme, mais de la tyrannie. Si, d’après ces vérités, Racine , comme on l’a dit, avait voulu peindre Louis XIV
ultent de la parfaite connaissance des mouvements de l’esprit humain. Racine est de nos poètes celui qui la possédait le mieux
a suite de l’action. L’excellence de cette exposition atteste combien Racine savait profiter du commerce d’Euripide, dont il e
re au bel esprit des Deshoulièresbb qui, ne concevant pas le génie de Racine , osaient écrire, « Dans un fauteuil doré Phèdre
ns eu tant d’occasions de louer : de là, leur préférence marquée pour Racine et Voltaire, dont la diction est plus brillante e
recevront de son art un lustre tout nouveau. Voilà ce qu’ont fait les Racine sur leurs grossiers prédécesseurs : ceux-ci ne ma
. L’auteur qu’il faut citer le premier pour ce qui concerne le style, Racine , nous donne partout l’exemple de ce précepte ; et
autre aurait mis les mêmes choses dans la bouche de Théramène : mais Racine , lui seul, en lui faisant parler de l’amour dont
urs vers lâches, mous, pleins de lieux communs et de froides redites. Racine est grand poète, parce qu’il est toujours naturel
génie. Quelquefois, en plaçant un mot au point lumineux de la phrase, Racine lui prête un effet surprenant. Le ministre Aman n
vers les plus hardis peut-être dont on puisse admirer l’artifice dans Racine . « Vaincu, persécuté, sans secours, sans états,
opos, je vous rapporterai ce que le poète Lebrun avait entendu dire à Racine le fils, qu’il interrogeait, dans sa jeunesse, su
ux écrivains, et surtout le dernier, ne restèrent si loin du style de Racine , que parce que leur dangereux procédé leur dictai
pas par l’uniformité ? c’était lui qui péchait, et non la langue de Racine et de Boileau. Ce que les deux critiques pensèren
rsificateurs médiocres, et non à un vice de la langue : on oublia que Racine , plus versé dans son art, sut varier ses coupes,
« Imitaient son silence, autour de lui rangés. La double action que Racine peint ensuite est lente et égale : il poursuit en
evaux : « Des coursiers attentifs le crin s’est hérissé. Maintenant Racine va mettre la césure à la troisième syllabe, et en
e raisons n’aurais-je pas à déduire en sa faveur, des seuls écrits de Racine  ! Cet auteur, qu’on croit si simple, apprit de De
qui est profond est caché. Cette maxime peut s’appliquer au style de Racine . Aujourd’hui ses belles pages, que nous avons ret
se. Variété de la diction appropriée aux sujets dans les pièces de Racine . Racine transforme tout, et jusqu’à son propre
été de la diction appropriée aux sujets dans les pièces de Racine. Racine transforme tout, et jusqu’à son propre style, qu’
mpée, de Cinna. On apprend à épurer le dialogue chez Euripide et chez Racine , à le presser chez Voltaire, mais non à l’enflamm
ent lui reproche-t-on des incorrections fréquentes, en le comparant à Racine , qu’on nomme son rival contemporain. L’intervalle
eront Corneille a percevront combien de locutions neuves et heureuses Racine emprunta de son vieux langage et sut rajeunir sou
s des adieux, et Corneille s’étant rendu à ce jugement, on assure que Racine , dirigé par un meilleur goût, s’écria : Puisque l
toujours défendus par la postérité. Les éloges qu’ont faits les deux Racine du créateur de la scène française attestent le re
dernière façon. Calculez donc le temps et les peines que dut coûter à Racine cette poésie facile, qu’on croit née de l’inspira
détournant une fois du grand Corneille, pour m’occuper uniquement de Racine , j’avouerai que, s’il a des beautés dans ses chef
plus terrible, ne m’empêchent point de croire que la palme acquise à Racine leur doit être refusée, et que la collection de l
gédie transporte les appréciateurs de la vraie beauté idéale, puisque Racine , a puisé les sources de sa sublimité dans ce qu’i
le du beau, deviennent très lucides, si l’on met à côté de Raphaël ce Racine qui le rappelle par sa correction et par les grâc
n exemple de son effet magique plus puissant que dans cette tragédie. Racine , qui sut se dépouiller de ses propres idées pour
richesses de son savoir pour faire parler la simplicité d’un enfant ; Racine , en toutes ces parties si supérieur à Voltaire, q
purification, si sacrée pour les Juifs, est rappelée avec éloquence. Racine sait y joindre un sentiment excité dans l’âme de
j’ignore, dis-je, pourquoi il démentit son admiration exclusive pour Racine , en dépréciant la beauté du nœud intéressant d’At
a Harpe osa la lui reprocher très judicieusement, et le haut génie de Racine répand ici tant d’éclat, que frappant le rhéteur
es. Telle est l’ambition élevée d’un homme de la profession de Joad. Racine n’a rien omis de ce qu’un prêtre devait dire ou p
s vérités générales toute la douceur de la persuasion. En te morceau, Racine est créateur ; car ces beautés n’eurent point de
onformer son élocution et ses pensées aux purs et lucides exemples de Racine . Nul écrivain ne fut plus souple sans mollesse, p
u faux goût ; peut-être l’accueillerait-on aujourd’hui par des huées. Racine , ne dédaigne pas de l’emprunter du langage vulgai
Fontenelle sema contre elle ce refrain plus nuisible à lui-même qu’à Racine  : « Pour faire pis qu’Esther « Que pouvait-il fa
80 (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190
Auteur inimitable, Corneille terminoit sa carrière, & voyoit dans Racine , qui commençoit à paroître, un rival digne de lui
de qu’il avoit faite, décida pour jamais son talent ; & peut-être Racine seroit-il ignoré sans Chapelain, qui parla si ava
jusques dans les contrées les plus éloignées, devint le protecteur de Racine . Les succès du jeune Poëte, furent en peu de temp
plaisirs on voloit à la victoire, frappèrent les premiers regards de Racine  ; ainsi, lorsqu’il choisit l’amour pour être l’am
de Corneille ne combattirent qu’en faveur de sa gloire les succès de Racine  ; tant qu’ils n’opposèrent que chef-d’œuvre à che
te préférence, cet enthousiasme même, n’avoient rien d’humiliant pour Racine . Mais, lorsque l’intrigue & le mauvais goût s
mes, que de magie, que de merveilles intellectuelles dans le style de Racine  ! Quelle noblesse, quelle sublimité, quelle délic
esprit. Combien peu s’en est-il fallu que Pradon ne l’ait emporté sur Racine  ! N’a-t-on pas vu le moment où les Anciens alloie
épublique des Lettres ?   Au milieu des triomphes des Corneille, des Racine & des Molière, le Bel-esprit, mécontent de ne
égaler les Anciens ; si nous retrouvons Euripide & Sophocle dans Racine , Aristophane, Plaute & Térence dans Molière ;
mp; aussi mauvaise que celle qu’il avoit entreprise. Les Boileau, les Racine eux-mêmes y auroient échoué. Qui pouvoit mieux ce
es ouvrages, que, loin de soutenir l’art admirable des Corneille, des Racine & des Molière, nous l’avons ridiculement trav
Poëtiques ? L’étoient-elles davantage du temps de Corneille & de Racine  ? Est-il besoin que le poignard & le laurier
s’annoncer par de plus heureux présages.   Melpomène pleuroit encore Racine , lorsque Crébillon parut. Ce grand homme, par leq
mmortalité. Un Athlète qui descendoit dans l’arène où Corneille & Racine avoient triomphé tant de fois, devoit trembler. C
t la pureté, l’élégance & la clarté de la langue des Fénélon, des Racine & des Boileau. Jamais enfin la saine critique
de les entendre, on ne dit pas se comparer modestement à Corneille, à Racine , à Molière, mais se mettre hardiment au-dessus d’
t à ce chef-d’œuvre nouveau tous les chef-d’œuvres des Corneille, des Racine & des Molière ; & l’Auteur, enivré de l’e
gitimes de la raison, du goût & de la vérité. Ainsi se conduisoit Racine  : c’étoit à la Critique elle-même qu’il lisoit se
uvrages, en les lisant à Boileau. Les temps sont bien changés depuis Racine  ! On ne consulte pas pour mieux faire, on ne cher
81 (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232
plusieurs de leurs pièces, et surtout dans les tragédies d’Euripide. Racine l’a quelquefois négligée aussi dans ses cinquième
lors on les mettait rarement en tableaux. C’est au quatrième acte que Racine porte ordinairement les grands coups, comme dans
aire au poète dramatique, du moins s’il aspire à des succès soutenus. Racine et Voltaire sont des modèles admirables en ce gen
ire sont des modèles admirables en ce genre. C’est par là surtout que Racine a relevé la faiblesse de certains rôles d’amoureu
la mort, et rentrer en apprenant au spectateur le parti qu’il a pris. Racine a bien senti la nécessité de lier ces sortes de s
n le retrouve dans Rodrigue, Chimène, Pauline, Cléopâtre et Nicomède. Racine est admirable en cette partie ; et hors Néron et
ominante de Mithridate est sa haine contre les Romains. Avec quel art Racine la mêle à toutes les autres ! Mithridate vaincu,
ouvaient l’être. L’opposé de la magnanimité est de se dire magnanime. Racine n’a jamais manqué à cette règle ; il peint de gra
her la mort, pour éviter les dangers d’une conspiration ! voilà comme Racine peint presque toujours. Rappelons encore la maniè
des Métamorphoses. L’épisode de Myrrha et de Cynire est un modèle que Racine a imité dans Phèdre, et surtout dans la confidenc
l ne tenait que le second rang, il devint languissant et froid. Enfin Racine parut ; et Hermione, Roxane, Phèdre, nous apprire
ncipes de son oncle, fit, de cet usage, un précepte dans sa Poétique. Racine n’avait rien écrit : on crut Fontenelle, appuyé d
i vous êtes forcé de ne lui donner que la seconde place, alors imitez Racine dans l’art difficile de le rendre intéressant par
ra rebuté. Pourquoi Oreste intéresse-t-il dans Andromaque ? C’est que Racine a eu le grand art de faire espérer qu’Oreste sera
nec gratus eram tibi, toutes ces scènes sont des modèles en ce genre. Racine , avant qu’il eût perfectionné l’idée qu’il avait
erie. Mais après la mort de ce poète, on lui a rendu justice, comme à Racine , sur l’usage qu’il avait fait de l’amour. Ce n’es
oètes et non celle du genre. Quinault a précisément suivi la route de Racine . Quand il n’a pu rendre l’amour très théâtral, il
sermens qu’elle a faits. Quelquefois ce poète est aussi profond que Racine lui-même dans la connaissance du cœur humain. Hie
arc, tous m’importune ; Voilà la pensée anoblie et rendue touchante. Racine excelle dans l’art d’embellir son style par des i
ces trois moyens sont réunis ensemble, l’art est porté à son comble. Racine semble avoir, à l’exemple des Grecs négligé d’exc
ensable dans un héros de tragédie, ne fait le fonds d’aucune pièce de Racine . Voltaire paraît être un des poètes qui ont le mi
e femme en faveur de l’amour d’un autre : c’est ce qu’on a reproché à Racine dans son Alexandre, où Ephestion paraît en Fidèl
étranger, que ces scènes d’ambassadeurs d’amour. » Un grand art dont Racine a donné les premières leçons, c’est celui de char
petits vers, la musique fera en un instant plus d’effet, que le divin Racine n’en pourra jamais produire avec toute la magie d
82 (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171
seigneur qui un jour, dans la galerie de Versailles, devant Boileau, Racine et Valincour, fit taire de jeunes étourdis qui ri
vetés fines ? A-t-elle mal servi, à ces differents égards, Corneille, Racine , Molière, Despréaux, La Fontaine ? » Il avait rai
moins du genre dramatique. Prenant le sujet de Titus et Bérénice dont Racine a fait une tragédie, il montre comment, en le tra
former les mœurs, il ne le voit pas, — pas plus dans Homère que dans Racine  : Racine, dit-il, n’a pas blessé la morale dans
s mœurs, il ne le voit pas, — pas plus dans Homère que dans Racine : Racine , dit-il, n’a pas blessé la morale dans ses tragéd
poèmes favorables aux mœurs, mais ils ne font pas pour cela honneur à Racine de ne s’être proposé aucune autre fin que l’instr
ucune autre fin que l’instruction. La fin générale que s’est proposée Racine dans ses tragédies, c’est le plaisir de ses audit
rle à tous, que souvent les mots sont ou ont l’air plus à l’aise chez Racine que chez Montesquieu. L’abbé de Pons riposta, non
83 (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »
reux, gauchement, à la façon de Quinault. Mais il ne put tenir contre Racine  : il fut jaloux, et malheureux. Sa pauvreté lui f
l’espace l’action réelle et la représentation de l’action, tandis que Racine n’a jamais subi la gêne des règles, la raison pri
ette vérité a parfois été méconnue. C’est qu’on songe toujours trop à Racine en parlant de Corneille. La nature que peint Raci
e toujours trop à Racine en parlant de Corneille. La nature que peint Racine est plus vraie pour nous : ne pourrait-on pas dir
r nous : ne pourrait-on pas dire que cette vérité date précisément de Racine  ? Il a aperçu et décrit des états d’âme qui sont
iment. La femme selon la définition moderne, lui est inconnue : c’est Racine , le premier, qui l’a « constatée ». Rien de plus
se comme elle avait été assurée dans la fureur. De là vient aussi que Racine reprochait à Corneille ses héros « impeccables » 
Scévole (1647). 325. À consulter : N. M. Bernardin, Un précurseur de Racine , Tristan l’Hermite, in-8, 1895. 326. Jean Rotrou
84 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314
duit, la foule s’en empare. Dites-moi, ajoute ce célébre écrivain, si Racine a persiflé Boileau ? Si Bossuet a persiflé Pascal
s dit que Ciceron écrivoit au parfait ; que la coupe des tragédies de Racine étoit heureuse ? On va jusqu’à imprimer que les P
e vous ai déjà cité la prosodie, a laissé d’excellentes Remarques sur Racine , petit vol. in-12., imprimé à Paris en 1738. Si d
L’Abbé Desfontaines opposa à cette critique une brochure intitulée : Racine vengé, ou examen des Remarques grammaticales de M
n des Remarques grammaticales de M. l’Abbé d’Olivet sur les œuvres de Racine . C’est un petit volume in-12. imprimé à Paris en
e change. C’est ce qu’on croira difficilement, même après avoir lu le Racine vengé. Il y a certainement dans cet écrit beaucou
de M. l’Abbé d’Olivet, a donné en 1770. de nouvelles observations sur Racine , Boileau, Voltaire, où il y a du bon à recueillir
embre) eût exécuté sur nos meilleurs écrivains ce qu’il a exécuté sur Racine . “Quel service ne rendroit pas l’Académie françoi
85 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491
lus de plaisir à lire les fables de La Fontaine, que les tragédies de Racine , leur préfere à trente ans ces mêmes tragédies. J
non pas loüer et blâmer, car en préferant la lecture des tragédies de Racine à celle des fables de La Fontaine, on ne laisse p
aura observé dans le cours de sa vie, qu’il n’aimera les tragédies de Racine , pour lesquelles il avoit tant de goût, lorsqu’il
86 (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215
rès, Nous attachant sans nous surprendre, Et ne se démentant jamais, Racine observe les portraits De Bajazet, de Xypharès De
du Cid est venu le premier, à la vérité. Il a tracé le chemin ; mais Racine n’a pas trouvé la route parfaitement applanie. Av
pectateurs, dit M. de V**, comme un jour doux dans des yeux délicats. Racine sçait donner de l’énergie à son style, sans lui c
769. en 7. vol. in-8°. avec d’amples commentaires. Cette terreur dont Racine a manqué & que Corneille n’a pas toujours eu,
sublime Corneille à tous les tragiques, les cœurs sensibles le tendre Racine  ; les esprits mélancoliques le sombre Crebillon.
quées, ou même de simples reminiscences de ceux de Corneille & de Racine , &c. &c. Le public frappé par le brillant
prestiges. Les grands hommes ont des imitateurs. Campistron le fut de Racine . Ses plans sont réguliers, son dialogue & ses
n. La Chapelle fut encore un de ceux qui se formerent dans l’école de Racine  ; mais le disciple fut très-au-dessous du maître.
des maximes dont parle M. de la Dixmerie, a infecté tous les genres. Racine n’a peut-être pas un vers sententieux ; il y en a
recueil de leurs Odes ; ainsi nous passerons sous silence les Odes de Racine pere & fils, quoiqu’elles soient dignes d’êtr
il imite ce Poëte, il semble moins copier ses pensées que les créer. Racine le fils a chanté la Grace & la Religion dans
elle a aussi quelques Epigrammes, dont la pointe est assez piquante. Racine avoit un talent particulier pour ce genre, mais n
87 (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »
tèrent profondément marqués : rien de pareil en eux à l’empreinte que Racine garda de Port-Royal, ou même Voltaire des Jésuite
emier manifeste fut lancé par Stendhal en 1822 : dans sa brochure sur Racine et Shakespeare, il semblait faire de l’ennui le s
s classiques du xixe  siècle se croient les représentants de l’art de Racine , et les romantiques jugent nécessaire de démolir
s de l’art de Racine, et les romantiques jugent nécessaire de démolir Racine pour écraser M. de Jouy. 711. La religion, jadis
s classiques du xixe  siècle se croient les représentants de l’art de Racine , et les romantiques jugent nécessaire de démolir
s de l’art de Racine, et les romantiques jugent nécessaire de démolir Racine pour écraser M. de Jouy. 713. J. Grimm. Selva de
88 (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »
s pourrions maintenant chercher dans le sujet d’Iphigénie, traité par Racine , les traits du pinceau chrétien ; mais le lecteur
la mort et le désir de se sauver, a mieux parlé, selon la nature, que Racine , dont l’Iphigénie semble trop résignée. L’observa
rétienne. Son père et le Ciel ont parlé, il ne reste plus qu’à obéir. Racine n’a donné ce courage à son héroïne que par l’impu
89 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 28, du temps où les poëmes et les tableaux sont apprétiez à leur juste valeur » pp. 389-394
plus mauvaises, les rivaux de Moliere ont-ils composées contre lui ? Racine a-t-il mis au jour une tragédie dont on n’ait pas
er l’auteur dans la classe de Boyer et de Pradon. Mais la destinée de Racine a été la même que celle de Quinault. La prédictio
de Quinault. La prédiction de Monsieur Despreaux sur les tragédies de Racine s’est accomplie en son entier. La posterité équit
90 (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »
assion douce et terrible. Ce genre de tableau demande les pinceaux de Racine , et que je suis loin de ce grand écrivain ! Il fa
de sentiment, à cette finesse et à ce délié de la passion où excelle Racine  ; il a l’instinct, sans bien s’en rendre compte,
’instinct, sans bien s’en rendre compte, d’un genre opposé à celui de Racine et qui procède autrement que par analyse, qui mar
ingrat », Ducis achève, à ce propos, de caractériser la passion chez Racine  : « Personne sans doute n’approche de cette pure
ersonne sans doute n’approche de cette pureté élégante et soutenue de Racine  ; mais il y a dans ce rôle admirable d’Ariane, où
’abandon d’âme, d’ivresse et de désespoir, qu’on ne trouve point dans Racine , parce que Racine n’est pas très naïf, et qu’il e
ivresse et de désespoir, qu’on ne trouve point dans Racine, parce que Racine n’est pas très naïf, et qu’il est très possible,
91 (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252
d’une lecture effrayante, tout au plus supportable, comme l’a observé M. Racine le fils, pour ceux qui veulent étudier les princi
de préférer ceux avec qui la Nature nous a donné quelque conformité. Racine , dès son enfance, distingue les Œuvres d’Euripide
ouve, chez ces Poëtes, de quoi enrichir sa Muse d’un nouvel ornement. Racine , après avoir pris dans Euripide les principaux tr
cture soit intéressante. Nous exécuterons ce projet dans l’Article de Racine le fils, où nous aurons occasion de parler encore
92 (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »
vrage. L’invention était heureuse. Il en a bien pris à Corneille et à Racine de la suivre, le premier dans Polyeucte, le secon
du poème dramatique. Il a donné les premiers modèles de la tragédie à Racine  ; Molière a appris de lui le ton et le style de l
nous ne sommes pas susceptibles. » Cette vue supérieure de Corneille, Racine en fera la règle même de son théâtre. Dans la com
laissent chacun libre de son jugement. Ce devait être là le mérite de Racine . § III. Le Cid. Ce fut un grand jour dans l
t à faire après lui, et ce qui devait être la création personnelle de Racine . Aucun esprit sérieux n’a songé à dissimuler la s
par lui, où allaient entrer, pour y marcher jusqu’au bout, Molière et Racine . Là est la véritable cause de la précoce décadenc
les situations naissent des caractères. Le petit nombre des pièces de Racine pourrait s’expliquer par la rareté des sujets tou
oucereux et aux enjoués, comme il appelait les partisans de Quinault. Racine eut à connaître lui aussi cette dépendance : mais
Corneille, sans manquer à sa gloire. Avec plus de génie peut-être que Racine , il tira moins de secours de son époque ; et s’il
de ses fautes à la charge de ses contemporains, il faut, pour admirer Racine sans superstition, laisser à l’époque plus saine
leur éclat, l’oreille par leur harmonie. Corneille laissait à désirer Racine . 29. C’est le titre que prenait le chef de la
93 (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288
amais il ne fut plus opportun. Le Temps, 11 octobre 1928. Vies de Racine et de La Fontaine1 La biographie de Racine p
obre 1928. Vies de Racine et de La Fontaine1 La biographie de Racine par M. François Mauriac a d’abord une qualité : e
l y a bien du romanesque, et non toujours du meilleur, dans sa Vie de Racine , mais sous forme de discussion psychologique ou m
s officielles et n’eut que le culte désintéressé de l’esprit : ou que Racine était un poète chinois, né aux Indes, sous le règ
s faits. D’où le charme du Disraëli et de l’Ariel, et l’intérêt de ce Racine , qui sur bien des points invite à la discussion.
. Mauriac ne veut point que le Valois ait eu la moindre influence sur Racine , ni qu’on note la moindre ressemblance entre ce p
de Versailles et de Port-Royal dans son fameux et admirable essai sur Racine . Celui-ci n’était pas très sensible aux impressio
s de mille ans, a battu le cœur de la France ». On a beaucoup dit que Racine était le plus français de nos poètes, et nul ne c
beaucoup qu’il fût si à plaindre que moi… » S’il vivait aujourd’hui, Racine approuverait la République de faire enseigner le
isant : « Tout ce félibrige m’ennuie. » C’est sûrement un bonheur que Racine ne soit pas né dans un pays de patois, mais dans
e ridicule ouvrage de feu Masson-Forestier, descendant d’une nièce de Racine , et de son métier agréé au tribunal de commerce d
pas complètement, et je le trouve un peu injuste pour l’homme que fut Racine . Dès son premier chapitre, il écrit : « Qu’il y a
Dès son premier chapitre, il écrit : « Qu’il y ait eu du forcené dans Racine , nous le verrons ; et que ce grand poète n’ait pa
atroces histoires » et un esprit « glacé, un peu sadique », parce que Racine rapporte qu’une jeune fille d’Uzès, querellée par
é d’autres termes, mais non pas Stendhal. Que reproche-t-on ensuite à Racine  ? D’abord sa brouille avec Molière, à qui il reti
ouait mieux la tragédie à l’Hôtel de Bourgogne que chez Molière, dont Racine se trouvait en outre le rival (ainsi que Corneill
val (ainsi que Corneille) auprès de la Du Parc, qui préféra peut-être Racine tout simplement parce que des trois il était le p
e. M. Mauriac, qui déteste aussi Port-Royal, trouve moyen de malmener Racine à propos des polémiques où il est vrai que le poè
 Ces sortes d’épîtres (comme celle où la mère Sainte-Thècle déclarait Racine déshonoré devant Dieu et devant les hommes) ne se
he visiblement du côté des casuistes. Malgré Bossuet, il voudrait que Racine eût carrément soutenu qu’il se montrait admirable
auriac dit des choses un peu étonnantes, et qui tendraient à diminuer Racine . Celui-ci se serait senti vidé et aurait voulu év
le écrivant Œdipe à Colone à quatre-vingt-dix ans. L’année de Phèdre, Racine n’en avait que trente-huit ! C’était un peu tôt p
un peu tôt pour parer au danger de décrépitude. Comment supposer que Racine eût épuisé la matière tragique et pût craindre de
que et pût craindre de manquer de sujets ? L’amour n’est pas le seul. Racine pensait à une Iphigénie en Tauride, à une Alceste
valides. M. Mauriac invoque l’affaire des poisons, la Voisin accusant Racine d’avoir empoisonné la Du Parc, à qui il aurait vo
À supposer que Louis XIV eût ordonné d’étouffer l’affaire concernant Racine , par égard pour un poète qui fréquentait à sa cou
t cru coupable. Cela ne tient pas debout. La peur qu’aurait ressentie Racine d’après M. Mauriac, et qui ressemblerait à celle
était jouée le 1er janvier 1677, et en juin de cette même année 1677 Racine , après avoir songé à se faire chartreux, s’était
étrangers, mais nul ne pouvait suppléer aux tragédies qu’eût écrites Racine  : c’est une perte sèche. Phèdre n’est donc pas «
dent Voisin-Du Parc, comme le prétend M. Mauriac, et la conversion de Racine non plus. Je le regrette pour M. Mauriac, dont c’
e, que M. Mauriac avoue pour un de ses maîtres. M. Mauriac transforme Racine en un personnage de Dostoïevsky. Quelle erreur !
ac transforme Racine en un personnage de Dostoïevsky. Quelle erreur ! Racine a pu commettre quelques fautes, d’ailleurs sans u
vec Gazier, que le terrain était miné avant Phèdre, autrement dit que Racine méditait déjà de se convertir en composant ce che
perçoit dans Phèdre cette grande innovation que pour la première fois Racine y considère l’amour comme une honte et un péché.
Pyrrhus. Elle ne cesse d’être innocente qu’en le faisant assassiner. Racine ne l’en approuve certes pas, et n’a jamais méconn
ant à Phèdre il infligerait à son père. Ainsi en jugent non seulement Racine et Boileau, mais le païen Euripide, dont l’Hippol
l faut bien du dostoïevskisme pour ne pas le voir. M. Mauriac accable Racine en tant que courtisan. Il est certain qu’il le fu
et qu’il y fallait avant tout l’art de plaire, M. Mauriac découvre en Racine un intrigant et un arriviste sans scrupules, qu’i
gré son absolutisme, Louis XIV n’était pas un sultan, ni un Néron, et Racine était bien incapable de ce machiavélisme ou de ce
était bien incapable de ce machiavélisme ou de cette bassesse. Pauvre Racine  ! Il eut même le courage de plaider pour Port-Roy
bles échappent un peu à cette loi commune. Tout ce qu’on peut dire de Racine , c’est qu’en aucune matière il n’a dominé son siè
de surprise, sont lyriques comme des vers latins d’excellent écolier. Racine est parfait dans son domaine, avec un horizon un
collectif et archiséculaire. Quelqu’un a osé répondre que Corneille, Racine et La Fontaine n’ont pas inventé non plus leurs t
es, mais dans le génie qui leur impose l’idée et la forme. Corneille, Racine , La Fontaine sont de grands hommes, parce que seu
st pas Boileau qui leur fait tort en admirant les grands anciens, que Racine et La Fontaine admirent aussi ; c’est Perrault qu
ens à qui il parlait. Pour plaire à M. Maurras, il aurait dû désigner Racine . Il l’admirait aussi, mais trouvait Molière plus
ussi, mais trouvait Molière plus puissamment original, et voilà tout. Racine n’est pas unique, même au dix-septième siècle, pu
Pour la syntaxe, où il paraît que Victor Hugo n’entre plus en ligne, Racine et La Fontaine peuvent seuls être opposés à Ponch
smes d’école. On connaît son culte pour Mallarmé. Ici il n’oublie pas Racine non plus, dans sa Consolation à Ariane, qui début
rin Régnier, Pascal, Jean-Jacques, Mlle de Lespinasse, André Chénier, Racine , Watteau : Cœurs ravagés d’ennui qui repoussiez
antoufles… Les définitions de mots sont libres, et l’on peut appeler Racine romantique, Hugo classique, si l’on y tient, mais
ais il faut reconnaître qu’ils étaient fort bien portants. D’ailleurs Racine , Chénier, Mathurin Régnier, et même Villon, malgr
deux pas du lieu où l’on ne voit que les têtes de Molière, Corneille, Racine et Hugo. Des générations d’universitaires, Nisard
erçois pour ces tout derniers temps trois du Rouge et Noir, quatre de Racine et Shakespeare ! Et voici, en cours de publicatio
l’impression de vérité et de simplicité, comme Boileau avait entraîné Racine à faire difficilement des vers faciles. C’est une
que le grand critique n’est pas celui qui ne sait bien parler que de Racine ou de Bossuet, mais celui qui discerne la vraie v
moment n’expliquent pas la naissance d’un homme appelé Shakespeare ou Racine , qui aurait pu ne point naître, ou mourir en bas
ispenseront pas de subir, au moins pour une large part. Un Hugo et un Racine , un Sophocle et un Shakespeare ne sont pas strict
cet autre milieu. Entre une charmille de Versailles, une tragédie de Racine , la monarchie de Louis XIV et le reste, il existe
r l’amour et même l’adultère — au point de vue littéraire, s’entend ! Racine , Stendhal et quelques autres ont démontré qu’il n
s ont d’ailleurs beaucoup de talent, mais moins pur et moins parfait. Racine a-t-il créé des formes ? La tragédie et l’alexand
drin existaient avant lui, comme le style dorique avant le Parthénon. Racine avait-il des idées ? Il était certes moins philos
94 (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326
xviie  siècle, dans les leçons de Boileau comme dans les préfaces de Racine , M. Krantz ait effectivement retrouvé ce que l’on
de cette cause féconde. Quelle preuve peut-il donner que Boileau, que Racine , que Molière, que Bossuet, que Pascal aient ainsi
e théâtre français, et l’ordre avec l’unité que Corneille, Molière et Racine après eux y mirent successivement en honneur ! Où
dans la comédie de Scarron, et les vraies origines de la tragédie de Racine dans la tragédie de Corneille. Une seule œuvre un
ence, elle était pour Boileau dans la supériorité des « miracles » de Racine , selon sa propre expression, sur les chefs-d’œuvr
, car M. Krantz ne l’étudiera que dans l’Art poétique ; il nous reste Racine , et encore de Racine l’unique Bérénice ; il nous
étudiera que dans l’Art poétique ; il nous reste Racine, et encore de Racine l’unique Bérénice ; il nous reste enfin Mme de La
à, quelques traits à la hâte. Notons cette remarquable déclaration de Racine  : « Quand je ne devrais à Euripide que la seule i
eu de frais. « Voilà, sans contredit, la plus faible des tragédies de Racine qui sont restées au théâtre ; ce n’est pas même u
ssemble les traits qui ont gravé dans mon souvenir les personnages de Racine , il est vrai que Xipharès ou Bajazet s’y dessinen
osé l’art antique pour modèle, pour guide et pour fin. Ni Boileau, ni Racine , ni Molière, ni La Fontaine ne se cachent d’imite
Rien d’aveugle d’ailleurs, ni de superstitieux ; en imitant Euripide, Racine le corrige ; en traduisant Horace, Boileau le mod
mple, à l’Amphitryon de Molière, et de la Phèdre de Pradon à celle de Racine . Mais il y a plus que cela ; il y a la part d’obs
 ; dans la perspective du temps ou de la distance, au contraire, avec Racine , si c’est la poésie de la passion que l’on veuill
de formules dramatiques le renouvellement de sa verve tarie. Mais si Racine , avec tout son art et tout son esprit, n’avait pa
n’avait pas, au contraire, possédé cette expérience, il ne serait pas Racine , et ses tragédies vaudraient celles de Voltaire.
ire, comme toujours, plaide ici sa propre cause. Il connaît trop bien Racine , il le sent trop vivement pour ne pas savoir comb
les modèles sont dans la nature et chez les anciens, au lieu d’imiter Racine , n’avait, comme avant lui Racine, qu’à imiter dir
t chez les anciens, au lieu d’imiter Racine, n’avait, comme avant lui Racine , qu’à imiter directement la nature et les anciens
s aboutirions à cette étrange conclusion qu’y ayant onze tragédies de Racine , dont sept ou huit au moins sont des chefs-d’œuvr
agédies de Racine, dont sept ou huit au moins sont des chefs-d’œuvre, Racine lui-même n’aurait pas pu y en ajouter une douzièm
épargné pour changer autant qu’il était en lui la formule tragique de Racine  : l’esthétique révolutionnaire de l’auteur du Fil
t démontré que, homme pour homme et poète pour poète, Voltaire valait Racine . Mais l’a-t-il démontré, par hasard ? ou plutôt,
comparaison de Mithridate seulement, ou de Bérénice, n’est-ce pas que Racine avait épuisé les grands sujets et que la tragédie
xtérité singulière, tourne et retourne en cent façons. Véritablement, Racine et Boileau, La Bruyère et Voltaire, Descartes et
issance et celui de leur mort. Une faveur de la fortune a fait naître Racine au xviie  siècle ; la malignité du hasard a voulu
vrai malheur de Voltaire, en la circonstance, a été de ne pas être un Racine . Je croirai surtout que, en dépit de certaines ap
ieux dans le meilleur des mondes ? et la morale même des tragédies de Racine , ou des comédies de Molière, ou des lubies de La 
assique soit tout entier dans la Princesse de Clèves, les préfaces de Racine et l’Art poétique de Boileau, sa thèse n’est pas
déductions sont correctes) a passé tout entière dans les tragédies de Racine (si vos rapprochements sont naturels), il restera
ez pas fait), et ensuite à nous expliquer pourquoi nous n’avons qu’un Racine (ce que personne ne fera jamais). Et voici l’éter
e point fixe ? Et comme, par exemple, il est admis que la tragédie de Racine ou la comédie de Molière n’ont pas été dépassées,
sine et amie du duc de Nevers, le protecteur déclaré de Pradon contre Racine , amie plus intime encore du marquis de Saint-Aula
eignent tout d’un coup toute leur perfection. Un Corneille même ou un Racine , dans notre littérature nationale, s’ils fussent
, contemporains de la Pléiade, ne seraient sans doute ni Corneille ni Racine  ; et, en supposant que leur génie, malgré la conf
es Caractères de La Bruyère, le Télémaque et un tome des tragédies de Racine . » Voilà quels ont été les vrais maîtres de Prévo
ruyère moins que Fénelon, selon toute apparence, et Fénelon moins que Racine . Serait-il téméraire de supposer que, s’il n’en a
aire de supposer que, s’il n’en avait qu’un, ce tome des tragédies de Racine ne devait pas être celui des deux qui contenait E
et c’est une occasion de le dire, l’espèce de royauté littéraire que Racine a exercée, pendant près d’un demi-siècle, non seu
issaient d’un plus vif éclat ; et sur Corneille ou sur Molière enfin, Racine , moins grand peut-être, — mais combien plus vif e
ément lu ce qu’il y a de psychologiquement nouveau dans le théâtre de Racine  : l’amour, pour la première fois, passant au prem
une assez pâle et trop servile imitation de la tragédie passionnée de Racine  ; la comédie de Marivaux, plus adroite, en est un
ême, ce sont des tragédies bourgeoises, où, comme dans la tragédie de Racine , l’amour est le ressort de l’action et l’instrume
on. Les héros, n’ayant plus ce recul majestueux que donnait à ceux de Racine le poétique éloignement du temps ou de la distanc
st devenu le genre plus familier du roman moderne. Mais c’est bien de Racine que tout cela procède. Et si l’on veut retenir ab
n. Ce que n’avait vu ni Le Sage ni Marivaux, et ce que Prévost, après Racine , a si bien vu, c’est en premier lieu ce que l’amo
vement. Mais, dans les romans de Prévost, comme dans les tragédies de Racine , l’amour éclate aussitôt de toute sa violence. Ra
e que les tragédies de Campistron sont « mieux faites » que celles de Racine  ; et les Incas ou Bélisaire sont assurément « mie
que de certains sujets étaient indignes d’être traités par l’art, et Racine ni lui n’ayant jamais mis à la scène les amours d
plus étonné ni plus scandalisé quand il vit réussir les tragédies de Racine , que Voltaire en voyant le succès des écrits du c
i-même par leurs préjugés. Molière et La Fontaine, Pascal et Bossuet, Racine et Boileau, Saint-Simon, Rousseau, Chateaubriand,
modernes » et comme pris au vif de la réalité historique ; voici dans Racine « la peinture la plus actuelle des passions » ; v
olière qui semble préparer le drame de Victor Hugo ; le romantisme de Racine , c’est ce qu’on entrevoit déjà dans Racine qui po
or Hugo ; le romantisme de Racine, c’est ce qu’on entrevoit déjà dans Racine qui pourrait s’accommoder au drame de Victor Hugo
alités moyennes. Or, sans doute, à l’entendre ainsi, je vois bien que Racine serait plus classique que Corneille, ce qu’à la r
notre histoire où se pressent l’œuvre de La Fontaine, de Molière, de Racine , de Boileau d’une part, et, de l’autre, de La Roc
ui nommera-t-on bien, au contraire, de plus foncièrement français que Racine , si ce n’est La Fontaine, et qui même de plus par
rès curieuse, de rajeunir la tragédie du xviie  siècle ; Corneille et Racine avaient épuisé ce que cette forme dramatique cont
le crois avec M. Deschanel, de hardis révolutionnaires, — Molière et Racine , par exemple, chez nous, ou Gœthe et Schiller, en
ait parfois rencontre et concours, chez un grand écrivain, Molière ou Racine , Pascal ou Bossuet, des hardiesses qui font le no
vers la perfection du genre : la comédie de Molière ou la tragédie de Racine . Or, de ce choix même, il résulte nécessairement
l’on ne déclara pas en propres termes, on pensa, dans le cénacle, que Racine écrivait mal en comparaison de du Bartas, et que
e, — synthèse à la fois de la comédie de Molière et de la tragédie de Racine , — où est le drame que les Préfaces romantiques n
nt compris que le temps était passé de la tragédie de Corneille et de Racine , ils n’ont pas compris que le temps était encore
s que je nomme, le premier, Dumas, n’avait pas à un moindre degré que Racine lui-même l’instinct des situations dramatiques, e
lque chose de vraiment peu philosophique à regretter que Corneille ou Racine n’aient pas été Shakespeare, et à rejeter ainsi s
fe peut passer pour une assez belle comédie. Shakespeare est Anglais, Racine est Français, le Warwickshire n’est pas la Champa
95 (1739) Vie de Molière
injustes de leurs ouvrages. C’est ce qui est arrivé dans l’édition de Racine faite à Paris en 1728. On tâchera d’éviter cet éc
tomber un bon ouvrage. Voilà pourquoi Britannicus et les Plaideurs de M. Racine furent si mal reçus ; voilà pourquoi l’Avare, le
é sous ces accusations, si ce même roi, qui encouragea et qui soutint Racine et Despréaux, n’eût pas aussi protégé Molière. Il
i marquaient du talent : c’est peut-être à Molière que la France doit Racine . Il engagea le jeune Racine, qui sortait de Port-
st peut-être à Molière que la France doit Racine. Il engagea le jeune Racine , qui sortait de Port-Royal, à travailler pour le
inutile de dire, qu’environ dans le même temps, c’est-à-dire en 1661, Racine ayant fait une ode sur le mariage de Louis XIV, M
du roi. Il est très-triste pour l’honneur des lettres que Molière et Racine aient été brouillés depuis ; de si grands génies,
re en passant, que c’est là le grand art des tragédies de l’admirable Racine . LA CRITIQUE DE L’ÉCOLE DES FEMMES, Petite
les airs. Il ne manquait à cette société de grands hommes que le seul Racine , afin que tout ce qu’il y eut jamais de plus exce
c ingrat. On demande pourquoi Molière, ayant autant de réputation que Racine , le spectacle cependant est désert quand on joue
t Paris, tandis qu’on court encore avec empressement aux tragédies de Racine lorsqu’elles sont bien représentées ? C’est que l
rmonie des beaux vers tragiques, et de la magie étonnante du style de Racine , qu’elle ne peut l’être du langage propre à la co
96 (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »
i part du Menteur. » Voyons la grande série. « La grande série, c’est Racine (les Plaideurs), Molière, Regnard, Le Sage, Mariv
ntaine et Parny ». La Fontaine et Parny ? comme on dit : Corneille et Racine  ? Et ce n’est point un lapsus, car ailleurs il ap
p moins éloignée de celle de Bouchardy et de d’Ennery que de celle de Racine et de Corneille. » Et il ajoutait : « N’en rougis
mauvais goût le plus authentique et jusqu’au précieux le plus avéré. Racine serait fort étonné d’être admiré pour « ses à-fon
ophocle, sinon peut-être celui de Meilhac et Halévy. Sur Corneille et Racine , il s’abandonne à des effusions intransigeantes :
es préférences décidées et foncières. En réalité, plus que Corneille, Racine et Molière, plus qu’Augier, Feuillet, Labiche et
97 (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »
hilologie, si nous ne les retenions pas. Pouvons-nous ne prendre dans Racine que ce qu’il a de commun avec Pradon et Quinault 
t ? Ou ne regarder en lui que ce qu’il a légué à Campistron ? Non, si Racine nous intéresse tant, c’est parce qu’il est Racine
ampistron ? Non, si Racine nous intéresse tant, c’est parce qu’il est Racine , pour ce qui n’est que dans Racine. Sans doute, c
éresse tant, c’est parce qu’il est Racine, pour ce qui n’est que dans Racine . Sans doute, ce qu’il y a de commun entre tous no
au plus Pradon ou Quinault, échantillons du lot des médiocres, jamais Racine , la combinaison de génie personnel une seule fois
98 (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92
quelques autres en ont fait, peuvent être comparez à Virgile, comme à Racine et à Despreaux. Ils se sont servis des poësies an
, dit Quintilien, ac penè… etc. . C’est ainsi que Despreaux donnoit à Racine des avis qui lui furent tant de fois utiles. Que
s, le stile, le tour et la maniere de penser des autres. Par exemple, Racine composa sa premiere tragédie dans le goût de Corn
ne fût pas pour traiter la tragédie comme Corneille l’avoit traitée. Racine n’auroit pû se soutenir, si, pour me servir de ce
99 (1906) Propos de théâtre. Troisième série
, l’a compris M. Garnier. Il a obtenu un grand succès. Euripide et Racine Les Phéniciennes, d’Euripide, la Thébaïde, de R
Euripide et Racine Les Phéniciennes, d’Euripide, la Thébaïde, de Racine , les Phéniciennes, de M. Georges Rivollet. M.
rapprocher un peu les Phéniciennes d’Euripide, les Frères ennemis de Racine et les Phéniciennes de M. Rivollet, pour voir un
Polynice et d’accompagner Œdipe en exil. C’est de cette tragédie que Racine , après Rotrou et, du reste, quelques autres, a ti
rons pas un mot. Evidemment, sur son exemplaire d’Euripide, le jeune Racine , en marge de ce qui était pour Euripide la partie
t d’une autre pièce — à supprimer. » Je suppose cela ? Pas du tout ! Racine l’a dit. Il l’a dit indirectement ; mais il l’a d
très docilement, seulement en développant un peu la dernière partie. Racine remarque : « Rotrou faisait mourir les deux frère
et des intérêts nouveaux dans lesquels on entre. C’est pour cela que Racine arrête sa pièce aussitôt que Polynice et Etéocle
la, c’est une autre affaire, dont nous pourrons avoir à nous occuper. Racine a aussi retranché Ménécée. Pour ce qui est de cec
rt, je dis de son art à lui, de sa conception dramatique personnelle, Racine , non seulement n’aurait pas retranché Ménécée, ma
ersonnage des Phéniciennes au point de vue strictement dramatique. Or Racine tout simplement le retranche. Il ne retranche pas
dont on ne parle pas beaucoup. Pourquoi cette suppression ? Parce que Racine a vu l’intérêt ailleurs, comme ce qui suit le mon
reléguer tout à fait dans l’ombre ». Il est parfaitement possible que Racine ait fait ce raisonnement et, s’il l’a fait, c’est
dis au point de vue strictement dramatique, qui s’est trompé plus que Racine . Voilà (surtout) ce que de la pièce d’Euripide Ra
traitement. Le pire des états, c’est l’état populaire. Le très jeune Racine , en vers au moins aussi beaux, vient nous dire, c
disposition générale des esprits au dix-septième siècle sur ce point, Racine croit avoir mis très peu d’amour dans sa pièce et
ureux, ce qu’ils auraient, certes, très bien pu être, quoi qu’en dise Racine , car rien n’explique et aussi rien n’attise autan
st éprise d’Hémon et Hémon d’Antigone, et ce sont ces personnages que Racine désignait en parlant de « seconds personnages »,
il était beaucoup plus amoureux qu’ambitieux. — Et voilà tout ce que Racine a oublié dans sa préface. Il n’a oublié que son d
préface. Il n’a oublié que son dénouement ! — En tout cas, disons que Racine a mis non pas un peu, mais beaucoup d’amour dans
qui était tout naturel de la part d’un poète de 1664. Et enfin ce que Racine a ajouté à Euripide, c’est — déjà en 1664 — l’hab
e qu’on peut appeler « le second acte ». — « C’est trop tôt ! s’écrie Racine  ; c’est beaucoup trop tôt ! Qu’est-ce qu’une trag
stoc sur le champ de bataille. » Et c’est sur ces considérations que Racine a disposé sa pièce comme il l’a disposée, et c’es
et de leur colère. Ai-je besoin de dire qu’au cinquième acte ce petit Racine , qui connaît déjà tous les procédés dramaturgique
nt de mourir. Péripétie. — Eh bien, après tout, il a raison, ce petit Racine , comme l’appelait Nicole. Une pièce très adroitem
en compagnie de M. Rivollet. De même — et cela est bien naturel — que Racine ramenait la pièce d’Euripide au goût de son temps
t dans son entreprise, de telle sorte que, placé entre la Thébaïde de Racine et les Phéniciennes de M. Rivollet, le drame d’Eu
e se tourmente pas, comme avait fait (peut-être un peu trop) le jeune Racine . Il suit Euripide pas à pas. Il ne trouve pas, co
Euripide pas à pas. Il ne trouve pas, comme cet impertinent de jeune Racine , qu’ici Euripide s’est trompé et que là il aurait
idé par un reste de classicisme. Il semble s’être avisé, un peu comme Racine , que cette fin des Phéniciennes était un peu hors
d’autre chose. Et, certes, il n’a pas songé à supprimer Œdipe, comme Racine  ; oh ! il n’a pas été jusque-là dans l’irrévérenc
par tout cela. Il y a à le féliciter très vivement. 19 mai 1904. Racine . Andromaque Le théâtre Sarah-Bernhardt a donn
and on le veut et quand on est ce qu’elle est, il n’y a pas un mot de Racine à négliger et dont on ne puisse tirer un immense
s souvent dans votre existence un plaisir pareil. 9 février 1903. Racine . Iphigénie Le Théâtre-Français a donné une br
près du premier rang, mais encore au second degré parmi les œuvres de Racine . Je la mets un peu au-dessous des quatre miracles
gré soi incestueuse, sont malgré soi des égorgeurs de petites filles. Racine a remplacé Calchas par Ulysse. Mais justement cet
a, ce me semble, le gêne. Cela le gêne d’autant plus que de Calchas — Racine savait assez son métier pour comprendre que cela
e Sainmore n’est qu’un rapporteur, très intelligent, du reste), que «  Racine n’avait pas assez motivé la colère des dieux ». A
’est qu’elle est admirablement construite, comme toutes les pièces de Racine , et d’une netteté de dessin et d’une clarté et d’
n et d’une clarté et d’une progression d’intérêt continue. C’est dans Racine qu’il n’y a jamais ni un trou, ni même un ralenti
ncore le grand mérite de la pièce, même comparée aux autres œuvres de Racine , est — d’abord qu’elle est infiniment touchante e
aractère d’Iphigénie est à la fois simple, naïf et sublime ; mais ici Racine avait en Euripide et un soutien et un modèle dont
en remarqué, qu’elle est plus variée peut-être qu’aucune de celles de Racine . Trop souvent Racine a composé une pièce pour un
est plus variée peut-être qu’aucune de celles de Racine. Trop souvent Racine a composé une pièce pour un rôle, particulièremen
s encore, d’inventer Eriphile cela servait au dénouement, comme a dit Racine , et même était le seul moyen d’avoir un dénouemen
charmante. C’est Eriphile qui donne à Iphigénie ses trois dimensions. Racine savait très bien ce qu’il faisait quand il invent
Phèdre et Eriphile pour déployer Iphigénie. Allez ! Ce qu’on est dans Racine tenté de prendre d’abord pour une faute, se trouv
u n’a été que l’éditeur signataire de Blin] qui a fait une édition de Racine avec commentaires, voudrait que la catastrophe d’
le théâtre. « Nous n’avons, dit-il, qu’un regret à former, c’est que Racine n’ait point composé sa pièce dans un temps où le
oposé et qu’il n’a point réussi. Il faut savoir qu’un récit écrit par Racine est supérieur à toutes les actions théâtrales. »
que l’abbé d’Olivet, qui a écrit un volume sur les fautes de style de Racine , dans le dessein (non ironique, très sérieux) de
mieux « en Argos », qui du reste n’était pas un archaïsme du temps de Racine . C’est « Avez-vous pu penser qu’au sang d’Agamemn
is aux poètes de le faire actif », et il cite deux autres exemples de Racine  ; et il pourrait citer celui-ci, de Corneille : «
l s’amusait, et il ne faudrait pas le prendre tout à fait au sérieux. Racine veut indiquer deux choses : 1° qu’il n’y avait pa
: « émesth aploia krômenoï cat’ Aulida. ») Il n’en dit pas davantage. Racine a voulu être précis, pittoresque et il a dit, en
t mon impression générale a été que jamais plus que dans cette pièce, Racine n’a été en possession de ce style juste et limpid
auté, à son allure et à son jeu tout en dehors. 26 décembre 1904. Racine . Phèdre La Comédie-Française a donné une repr
Thésée est idiot. Il fallait qu’il le fût pour que la pièce existât. Racine l’a fait tel. Soit. Cependant, remarquez. Les cho
passe pas ni ne recule les limites normales de la bêtise humaine. Or, Racine a très nettement marqué cette rapidité extrême av
de M. Le Bidois, le très distingué auteur d’une très belle étude sur Racine . Cette communication a trait à la question du Mi
théâtre classique. « Car si le vif et le plein dans cette tragédie de Racine , c’est le développement du caractère de Néron, et
Pixérécourt était le « Corneille du mélodrame » ; Caignez était le «  Racine du mélodrame » ; Cuvélier était le « Crébillon du
u Théâtre-Français ; c’est le boulevard qui descend dans la maison de Racine . » C’est qu’il faut bien, je crois, faire attenti
ce terrible sujet, et c’est Balzac qui, le premier après Corneille et Racine , a écrit l’École des Vieillards. Or il a voulu mo
100 (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265
e. Il est extrêmement remarquable, dans tout Andromaque déjà, combien Racine met les noms propres à la rime, ce qui est une dr
us.   § 12. — Les blessures que nous recevons nous les trouvons dans Racine . Les êtres que nous sommes nous le trouvons dans
s.   § 17. — Les blessures que nous recevons, nous les recevons dans Racine  ; les êtres que nous sommes, nous le sommes dans
rès tant d’autres le célèbre parallèle (si inégal) de Corneille et de Racine , nous reconnaîtrons aisément, ce sera une de nos
Corneille ne travaille jamais que dans le domaine de la grâce et que Racine ne travaille jamais que dans le domaine de la dis
e la disgrâce. Corneille n’opère jamais que dans le royaume du salut, Racine n’opère jamais que dans le royaume de la perditio
ue point, en quelque sorte. De quelque manière. Et même les sacrés de Racine sont pétris de disgrâce. Ce n’est pas seulement P
out ce labeur, malgré tout ce labeur, à faire un seul être disgracié. Racine n’a jamais pu faire un être gracieux, non pas mêm
même Bérénice. Corneille n’a jamais pu faire que des êtres gracieux, Racine n’a jamais pu faire que des êtres disgraciés, et
plus pur que les plus jeunes adolescents (et surtout adolescentes) de Racine . L’impuissance à la cruauté des cornéliens est dé
cette raison. Tout est adversaire, tout est ennemi aux personnages de Racine , ils sont tous ennemis les uns des autres et ils
a déjà justifié les cruautés qu’il exercera sur eux. Les victimes de Racine sont elles-mêmes plus cruelles que les bourreaux
nnocente, une cruauté de (grande) enfant. La cruauté est partout dans Racine . Elle est, elle fait le tissu même de son œuvre,
manque total d’imagination. Et au contraire la terrible invention de Racine , cette terrible invention de mal, de cruauté ; ce
e grand honneur cornélien. Au contraire ces malheureux personnages de Racine , ils ont tellement la cruauté dans le sang, dans
4. — Corneille est plein de toute libéralité. Il y a constamment dans Racine une avarice perpétuellement intelligente.   § 25
ls se pardonnent d’avance, par nature, tout ce qu’ils se feront. Dans Racine c’est diamétralement le contraire. Ils ne se pard
r son impotence même de mal, de cruauté Corneille va plus profond que Racine . Car la cruauté n’est point, tant s’en faut, ce q
vingt autres montées.   § 29. — On parle toujours de l’ordonnance de Racine . L’opinion commune est qu’une ordonnance règne da
opinion commune est qu’une ordonnance règne dans la vie et l’œuvre de Racine et qu’elle ne règne pas, au même titre et tant s’
uvre de Corneille. Qu’il y a une ordonnance dans la vie et l’œuvre de Racine . Il faut s’entendre. Sur ce mot. Sur le sens de c
vre de Racine. Il faut s’entendre. Sur ce mot. Sur le sens de ce mot. Racine est administré avec une certaine ordonnance impec
ire de ce que recèle une réalité plus profonde. L’ordonnance est dans Racine , une ordonnance presque à ce point impeccable qu’
rdre de chair même est dans Corneille. Non seulement les tragédies de Racine ne sont pas toujours organisées dans le secret de
ression venue des mathématiques. Il est certain que toute tragédie de Racine repose sur une sorte de jeu arithmétique, de comb
um entre eux. C’est un nombre lui-même limité. Sous toute tragédie de Racine il y a, on distingue cette trame arithmétique. Bé
pour renouveler sa même perpétuelle tragédie, son même chef d’œuvre, Racine est forcé, Racine en est réduit à faire varier ar
a même perpétuelle tragédie, son même chef d’œuvre, Racine est forcé, Racine en est réduit à faire varier arithmétiquement les
ques) de ses personnages, de ses passionnels.   § 32. — Réparation à Racine et rectification pour le même. — Vous m’entendez
barbare, combien je me demande pardon quand je pousse dans l’œuvre de Racine une analyse aussi grossière. Des centaines, des m
la relation que soutiennent entre elles les successives tragédies de Racine . Cette relation est qu’elles constituent, qu’elle
gédie racinienne passe d’année en année par (toutes) les tragédies de Racine . Que vaut ensuite la tragédie racinienne, ce qu’e
revêtements.   § 34. — Note sur note. — Les querelles elles-mêmes de Racine avec ses maîtres jansénistes, si âcres, si cruell
it un grand soulagement. Enfin on voit où l’on va. Les personnages de Racine n’ont pas besoin d’une cérémonie rituelle, d’un r
oufflet pour trouver des mots qui percent le cœur. Les personnages de Racine offensent constamment, et au fond même ils ne fon
ait assez combien ce mot de cruel(le) et même de cruauté revient dans Racine . Combien de fois il y figure. C’est là un véritab
tes les fois qu’il est réellement nécessaire. Ce mot est partout dans Racine , toujours si juste, si central, si justement appl
stement appliqué, si intérieur, si réellement nécessaire. Il est dans Racine presque un mot technique, certainement un mot rit
t.   § 42. — Tout est adversaire, tout est ennemi aux personnages de Racine  ; les hommes et les dieux ; leur maîtresse, leur
, leur amant, leur propre cœur.   § 43. — Nulle part autant que dans Racine n’apparaît peut-être le poignant, le cruel problè
prit une incubation de trois ans.   § 53. — Toutes les tragédies de Racine se couronnent chacune elle-même. Ce sont des rein
druple, ou quintuple, fatigant à suivre.   § 62. — Toute tragédie de Racine repose sur un plan, sur un tracé ; et cela aussi
dernière détente serait la rupture même.   § 67. — Les tragédies de Racine sont des sœurs séparées alignées qui se ressemble
dies de Corneille sont une famille liée.   § 68. — D’une tragédie de Racine on peut faire une carte. D’une tragédie de Cornei
i-même, que c’est fait.   § 78. — Un des grands vices, originels, de Racine , est ce point de départ qu’il prit généralement d
ices, ses impiétés déjà modernes sont très sensiblement inférieures à Racine . Il y a infiniment plus de religion, je dis grecq
rne.   § 79. — De la deuxième part, pour faire varier ses tragédies, Racine en faisait varier les conditions plus extérieures
e t’eût dit : Nous sommes deux égaux ! Dans cette prose désarmante de Racine , si modeste, si à sa place, comme tout ce qui est
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