(1767) Salon de 1767 « Peintures — Voiriot »
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(1767) Salon de 1767 « Peintures — Voiriot »

Voiriot

Un tableau de famille, plusieurs portraits. À droite, le père et la mère à un balcon, au-dessous de ce balcon, leurs petits enfants déguisés en marmottes et en marmots. La mère leur jette de l’argent sans les regarder ; elle tourne la tête vers son mari et cette tête ne dit mot non plus que celle du père ; de plus, ces deux figures muettes sans caractère, sans expression, sont encore lourdes, courtes et grises ; si le balcon était percé en dessous et qu’elles fussent achevées, leurs jambes passeraient de beaucoup à travers. Le reste ne vaut pas mieux. Mauvais tableau, c’est Voiriot toujours Voiriot ; autres pères, mères et maître à châtier dans l’autre monde. Est-ce qu’au bout de six mois ou d’un an le maître n’a pas vu que l’art résistait à l’élève ? Cependant la foule s’attroupait autour de cette ineptie ; o vulgus insipiens et inficetum ! l’abbé de Pontigny est plat et sale.

Cet homme assis à son bureau, devant sa bibliothèque, froid, gris, misérable.

Caillot assez ressemblant, moins mauvais, mais mauvais encore, et quand il serait bon, comme je l’entends dire, ce serait un moment de hazard, l’ode de Chapelain, l’épigramme d’un sot, un couplet heureux comme tout le monde en fait un.

Et voilà douze artistes expédiés en douze pages ; cela est honnête, et j’espère que vous ne vous plaindrez plus de la prolixité de l’article Vernet.