(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 498-499
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 498-499

PESSELIER, [Charles-Antoine] des Académies de Nancy, d’Amiens, d’Angers & de Rome, né à Paris en 1712, mort en 1763.

Une assez juste connoissance de la Morale & de la Politique, plus d’esprit que de talent, plus de finesse que de raison, plus de sentiment que d’imagination, de la facilité pour écrire en Vers & en Prose avec intérêt & avec élégance, sont les principaux traits qui caractérisent les Ouvrages de cet Ecrivain.

La lecture de ses Comédies est amusante, parce que la versification est agréable, & le style aisé ; mais le plan & l’intrigue ne répondent pas à l’agrément & à la vivacité des détails.

Ses Fables seroient plus piquantes, si la fureur de montrer de l’esprit s’y faisoit moins sentir. Il y a si long-temps qu’on regarde le naturel & la naïveté comme les attributs essentiels de ce genre, qu’il est étonnant que nos Fabulistes modernes aient pu se flatter de réussir, en cherchant à les remplacer par des qualités qui les excluent.

Les autres Ouvrages de M. Pesselier sont des Lettres sur l’éducation, semées, par intervalles, de réflexions sensées, de vûes utiles, de morale solide & bien discutée : on désireroit seulement qu’il y eût moins sacrifié la justesse des pensées à la finesse de l’expression & du sentiment : une Idée générale des Finances, & des Doutes proposés à l’Auteur de la Théorie de l’Impôt. Ces deux derniers Ouvrages sont d’un homme qui, au mérite des connoissances, joint celui de les présenter avec réserve & modestie.