(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 473
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 473

PAVILLON, [Etienne] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1632, mort dans la même ville en 1705.

Après l’Abbé de Chaulieu, il est un de ceux qui ont le mieux réussi dans ce qu’on appelle Poésies fugitives, ou Vers de Sociétés. Le naturel, la délicatesse, une galanterie éloignée de toute fadeur, une facilité étonnante à s’exprimer avec autant de grace que de justesse, un ton de morale qui n’est point recherché, le mettent au dessus de la plupart des Beaux-Esprits de son temps & de ceux de notre Siecle qui se sont exercés dans le même genre. On a eu raison de dire de Pavillon ce qu’on ne peut dire d’aucun d’eux :

Rival ingénieux d’Ovide
S’il vouloit fléchir une Iris,
Les Graces dictoient ses Ecrits,
Et l’Amour lui servoit de guide.
La Sagesse bientôt sut bannir de son cœur
Les vains amusemens de l’amoureuse ardeur.
Par une adresse sans égale,
Il prit soin de former les mœurs,
En cachant, sous l’appas de ses Vers enchanteurs,
Les traits d’une austere Morale.