(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463

PASQUIER, [Etienne] d’abord Avocat, puis Conseiller au Parlement de Paris, ensuite Avocat-Général de la Chambre des Comptes, né à Paris en 1528, mort dans la même ville en 1615.

Son Ouvrage intitulé, en mauvais François, Recherches de la France, &c. est rempli de morceaux assez curieux. On y trouve des remarques, des éclaircissemens, des dissertations sur divers sujets de l’antiquité, principalement sur ce qui concerne la France ; mais Pasquier y avance quelquefois des faits hasardés, & des anecdotes fausses. Il avoit l’esprit libre, l’imagination bizarre, & tout ce qu’il a composé participe de ces deux travers. Ses Poésies Latines sont communément bonnes ; mais ses Vers François ne valent absolument rien, quoiqu’ils aient été loués par la plus grande partie des Rimeurs de son temps. Pour marquer son désintéressement, il se fit peindre sans mains, avec le Quatrain suivant.

Ici je suis sans mains, vous demandez pourquoi !
Avocats, c’est pour vous apprendre.
Que nul n’observe mieux que moi
La Loi qui des Cliens nous défend de rien prendre.

Pasquier laissa trois enfans, qui écrivirent tous trois, pour le venger des critiques du P. Garasse, en lui répondant sur un ton qui ne valoit pas mieux que celui de ce burlesque adversaire.