(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 417-418
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 417-418

NOLLET, [Jean-Antoine] Abbé, Professeur Royal de Physique au Collége de Navarre, de l’Académie des Sciences, de la Société Royale de Londres, de l’Institut de Bologne, &c. né à Pimpré, dans le Diocese de Noyon, en 1700, mort à Paris en 1770.

Comme ses Ouvrages sont plus d’un Physicien que d’un Littérateur, nous n’en jugerons point le fond ; nous nous contenterons de dire qu’ils sont écrits d’un style aisé & assez clair pour instruire le commun des Lecteurs sur toutes les matieres qu’il traite. Il est un des premiers qui ait donné au Public un Cours de Phisique expérimentale, en quoi il a été très-utile à ceux qui veulent étudier la Nature, plus facile à connoître par les effets que dans les causes. Tous ses Ouvrages ont eu un succès qui se soutient encore, & lui ont procuré l’honneur d’être choisi pour donner des leçons de Physique à feu M. le Dauphin, auxquelles le Roi & la Famille Royale assisterent plus d’une fois. M. le Dauphin avoit pour lui une affection particuliere, dont il lui donna des preuves dans une circonstance qu’il n’est pas hors de propos de rapporter, pour faire connoître tout à la fois la bonté du Prince, le désintéressement du Savant, & l’indifférence du commun des Grands pour les Sciences.

M. le Dauphin, qui auroit désiré que M. l’Abbé Nollet songeât un peu plus à sa fortune, le pressa d’aller voir un homme en place, dont la protection pouvoit lui être utile. L’Abbé Nollet lui fit une visite, & lui présenta un Exemplaire de ses Ouvrages ; celui-ci répondit froidement, en jetant les yeux sur le titre, qu’il étoit sensible à sa politesse, mais qu’il ne lisoit pas ces sortes d’Ecrits. Monsieur, lui répondit l’Auteur, voulez-vous permettre que je laisse ces Livres dans votre anti-chambre ? il s’y trouvera peut-être des Gens d’esprit qui les liront avec plaisir.