(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 390
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 390

1. MOULIN, [Charles du] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1500, mort dans la même ville en 1566.

Il a mis à la tête de plusieurs de ses Consultations imprimées : Moi, qui ne cede à personne, & à qui personne ne peut rien apprendre. Ego, qui nemini cedo, & qui à nemine doceri possum. D’après cette excessive présomption, on pourroit se dispenser de rien dire à sa louange. Il eut cependant bien des qualités propres à le rendre célebre, sans qu’il se donnât la peine de s’encenser lui-même. Plein de sagacité, de lumieres, & de jugement, plein de connoissances profondes, de justesse, & de précision, il répandit le plus grand jour sur la Jurisprudence, & son autorité est encore aujourd’hui décisive dans le Barreau. Il ne seroit donc que plus estimable, s’il eût été plus modeste. Les Loix civiles, qu’il connoissoit si bien, n’ont point, à la vérité, statué de peine contre l’orgueil ; mais celles de la Société le proscrivent comme le poison du mérite, & refusent l’estime à quiconque se couronne de ses propres mains.