1. MALLET, [Edme] Chanoine de Verdun, ancien Professeur de Théologie au Collége de Navarre, né à Melun en 1713, mort à Paris en 1755.
Quoiqu’il ait fourni au Dictionnaire Encyclopédique quelques Articles de Littérature, qui ne sont pas les plus médiocres de cette Compilation universelle, il a su néanmoins se garantir de l’influence du Siecle, & éviter les écueils du faux Bel-Esprit & de la fausse Philosophie. Ses autres Ouvrages littéraires, sans rien offrir de neuf, peuvent être placés dans la classe des Ouvrages utiles. Les Principes pour la lecture des Poëtes, forment une espece de Poétique, où se trouvent exposés, d’une maniere nette & facile, les préceptes des Grands Maîtres. Ils ne sont, à proprement parler, qu’un long Commentaire de l’Art Poétique de Despréaux, accompagné d’exemples choisis, propres à rendre les remarques plus sensibles.
Les Principes pour la lecture des Orateurs, peuvent servir aussi de Rhétorique. L’Auteur y développe, d’une maniere assez lumineuse, les principales regles qu’en donnent Aristote, Cicéron & Quintilien. Il en eût fait un des meilleurs Traités d’Eloquence, en s’étendant moins sur certains objets peu intéressans, & presque inutiles aux Orateurs. A ce défaut près, ces deux Ouvrages de M. l’Abbé Mallet ont de la méthode, de la clarté ; la diction en est noble, aisée, & nombreuse. L’Ecrivain y fait sentir le mérite du goût sûr & attentif à ne jamais s’écarter des bons principes. Les leçons de la Morale sont très-bien fondues avec les regles de la Littérature ; attention aussi nécessaire qu’utile, quand on veut instruire la Jeunesse.