(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 175
/ 5837
(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 175

MAIMBOURG, [Louis] Jésuite, né à Nancy en 1610, mort à Paris en 1686.

« Il eut d’abord trop de vogue, dit M. de Voltaire, & on l’a trop négligé dans la suite » ; ce qui est vrai. Ses Sermons sont pitoyables ; mais ses Ouvrages historiques peuvent plaire encore à tous ceux qui ne sont point effrayés par de longues phrases & par un style plus que nombreux. Ils sont, en général, écrits avec feu ; la marche en est rapide ; elle entraîne, malgré le ton romanesque qui s’y fait sentir. Il faut attribuer sans doute à la lecture de Scudery & de quelques autres Ecrivains à la toise, ce travers dont Maimbourg auroit pu se garantir avec plus de culture ; car dans le fond il avoit beaucoup de talent.

Une anecdote qui doit surprendre, c’est que ses Sermons, tous d’une froideur insupportable, ont été le fruit de sa jeunesse, & que ses Histoires, où respirent tant de vivacité, ont été composées dans un âge mur. Il est vraisemblable qu’il n’avoit pas d’abord connu ses véritables dispositions. Quoi qu’il en soit, en pardonnant les inexactitudes de son Histoire des Croisades, on y trouvera des détails approfondis. Celles de l’Arianisme, des Iconoclastes, du Schisme des Grecs, du grand Schisme d’Occident, & c. avec les mêmes qualités, ont les mêmes défauts, aussi bien que celle de la Ligue, où l’on trouve des Pieces originales, qui, auparavant, n’avoient pas été publiées.