3. LACOMBE, [François] né à Avignon en 1733.
Ce nom est destiné sans doute à figurer à la tête de tout ce qui s’appelle Dictionnaire ou Compilation. Celui-ci est Compositeur d’un Dictionnaire du vieux langage François, qui peut être utile à ceux qui aiment la lecture de nos anciens Auteurs, aux Généalogistes, aux Chartriers, aux Notaires, sur-tout aux derniers, lorsqu’ils sont embarrassés pour l’intelligence de quelques expressions hors d’usage. Il a aussi donné une édition des Lettres choisies de Christine, Reine de Suede. Ces Lettres ont été bien accueillies du Public, parce qu’elles sont véritablement d’elle. Il n’en a pas été ainsi des Lettres secretes, publiées par le même Auteur, sous le nom de cette même Princesse, parce qu’il étoit aisé d’en sentir la supposition. D’ailleurs, elles ne sont nullement propres à faire honneur à cette Reine. Elle y paroît pédante, orgueilleuse, livrée à toutes les passions, sans décence, & presque sans jugement. Sa conduite, il est vrai, pourroit faire croire qu’elle en a écrit certaines ; mais il vaut mieux les rejeter toutes comme apocryphes, puisque la fausseté manifeste de quelques-unes, forme un préjugé légitime contre la vérité des autres.
On doit encore à M. Lacombe la Traduction de quelques Ouvrages Anglois, tels que les Lettres de Milord Shastersbury sur l’enthousiasme, les Lettres historiques & philosophiques du Comte d’Oreri, sur la Vie & les Ouvrages du Docteur Swift, quelques Poésies de Pope & de Dryden, &c. Si dans ces différentes Traductions il n’a pas toujours le mérite de l’élégance, on ne peut lui refuser celui de l’exactitude, de la précision & de la clarté.