LXVII
volney, plat courtisan de napoléon. — la tasse de café. — articles de molènes contre mérimée. — la femme de quarante ans, par m. d’onquaire.
La Presse a publié dans les premiers jours d’octobre une lettre de Volney à Bonaparte, sur sa santé ; cette lettre doit être de peu postérieure au retour de l’expédition d’Égypte. Le général irrité, ambitieux, malingre, suivait un mauvais régime, et Volney se fait son médecin conseiller. Volney, esprit exact et ferme, était fort plat courtisan. Lemercier (Népomucène) racontait l’avoir vu, après un dîner chez Bonaparte, et tandis que celui-ci causait, l’arrêter par le bras au moment où il allait boire son café trop chaud, prendre la tasse, la poser sur un guéridon, et de temps en temps, quitter la conversation pour s’assurer du degré de chaleur de la tasse, puis la rapporter au général qui avait continué de causer avec feu sans trop s’apercevoir de ce manége. — La lettre publiée rentre bien dans le sens de cette anecdote.
M. G. de Molènes continue dans les Débats (8 octobre) ses feuilletons sur ou contre Mérimée, dont le Semeur, dans les derniers temps, a si judicieusement parlé, et que M. Vinet, dans son cours, a qualifié : cet esprit exquis et dur. C'était bien la peine à M. de Molènes de s’ériger en juge si sévère et si tranchant des hautes qualités de Mérimée pour venir donner soi-même dans des affectations d’immoralité, comparer tout d’abord les femmes à des chevaux du bois de Boulogne, et finir par citer des vers de la Pucelle.
Ces jeunes auteurs ont de l’esprit, mais absence complète de naturel. Ils se croient les fils de Voltaire, et ils ne sont que les imitateurs d’Alfred de Musset.
— On vient de recevoir, à la Comédie française, une comédie intitulée La femme de quarante ans, d’un M. d’Onquaire ; on en attend beaucoup, et on se demande si ce n’est pas un auteur comique qui nous vient : Dî omen… advertant !