(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 408
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 408

GIRAUD, [Claude-Marie] Docteur en Médecine, né à Lons-le-Saunier, en Franche-Comté, en 17..

Les dons des Muses sont bizarrement confondus avec ceux d’ Esculape, dans quelques-uns des Ouvrages qu’il a donnés au Public. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir ses deux Poëmes en prose, dont le titre seul est capable d’effrayer : l’un est intitulé, la Thériacade, l’autre, la Diabotanogamie. On s’attend bien que la suite doit répondre à des annonces aussi étranges. Il faut néanmoins avouer que l’Auteur a su y répandre des traits d’esprit, de la morale, & quelques saillies d’une imagination pleine d’enjouement. L’Episode de Solemnus, qui se trouve dans le dernier Poëme, est comme un tableau de l’ Albane. Dans l’ Apothéose du Docteur Procope, en six Chants & en Vers, la Poésie parle le langage du Docteur Diafoirus ; mais avec assez d’esprit & de talent, pour faire regretter que le Poëte ait choisi des sujets si bizarres. Le Temple de Mémoire, mêlé de Vers & de Prose, eût mérité à l’Auteur d’y avoir une place distinguée, s’il l’eût construit avec un peu plus de soin & plus de goût.

Les meilleurs Ouvrages de M. Giraud sont des Chansons, des Madrigaux, des Epîtres, & d’autres Pieces fugitives qui le disputent à ce que nous avons de plus agréable dans ce genre, mais que sa modestie l’a empêché jusqu’à présent de mettre au jour.

On connoît son Epître du Diable à M. de Voltaire, dont on a fait une trentaine d’éditions. Les traits en sont ingénieux, & d’autant plus piquans, qu’ils sont tous fondés sur la vérité : ainsi nous ne dirons pas que le Diable ait mal choisi son Secrétaire.