GAICHIEZ, [Jean] Oratorien, de l’Académie de Soissons, mort à Paris en 1731, âgé de 83 ans.
Cet Auteur a peu écrit, & n’a pas même mis son nom à ses Ouvrages,
attention qui ne peut être que le fruit d’une timidité excessive, ou
d’une très-grande modestie. A juger de son mérite par son Livre des Maximes sur le Ministere de la Chaire, il pouvoit,
avec assurance, se montrer au grand jour. On ne sauroit trop désirer
que cet Ouvrage fût plus connu ; il
contient dans un petit espace ce que nous avons de plus sensé & de
mieux écrit sur cette partie de l’Art oratoire. Dès qu’il parut, on
l’attribua à Massillon, qui prouva qu’il n’en étoit
pas l’Auteur, par les grands éloges qu’il lui donna, éloges que cet
Ouvrage obtiendra certainement de la part de tout Lecteur capable de
sentir & d’apprécier la solidité des préceptes, la profondeur des
réflexions, l’énergie & la précision du style. M. de Voltaire en est un exemple. Il n’a pas craint de se faire
honneur de plusieurs maximes qui y sont énoncées, entre autres de
celle-ci, ajoutée à l’article Despréaux, dans les
dernieres Editions du Siecle de
Louis XIV.« Un principe proposé d’un tour
sententieux, fait impression, & on le retient. Les
sentences sont les proverbes des honnêtes gens, comme les
proverbes sont les sentences du peuple »
.
Chap 7. Maxime x. Edition de 1711.