(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 362
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 362

GAICHIEZ, [Jean] Oratorien, de l’Académie de Soissons, mort à Paris en 1731, âgé de 83 ans.

Cet Auteur a peu écrit, & n’a pas même mis son nom à ses Ouvrages, attention qui ne peut être que le fruit d’une timidité excessive, ou d’une très-grande modestie. A juger de son mérite par son Livre des Maximes sur le Ministere de la Chaire, il pouvoit, avec assurance, se montrer au grand jour. On ne sauroit trop désirer que cet Ouvrage fût plus connu ; il contient dans un petit espace ce que nous avons de plus sensé & de mieux écrit sur cette partie de l’Art oratoire. Dès qu’il parut, on l’attribua à Massillon, qui prouva qu’il n’en étoit pas l’Auteur, par les grands éloges qu’il lui donna, éloges que cet Ouvrage obtiendra certainement de la part de tout Lecteur capable de sentir & d’apprécier la solidité des préceptes, la profondeur des réflexions, l’énergie & la précision du style. M. de Voltaire en est un exemple. Il n’a pas craint de se faire honneur de plusieurs maximes qui y sont énoncées, entre autres de celle-ci, ajoutée à l’article Despréaux, dans les dernieres Editions du Siecle de Louis XIV.« Un principe proposé d’un tour sententieux, fait impression, & on le retient. Les sentences sont les proverbes des honnêtes gens, comme les proverbes sont les sentences du peuple ». Chap 7. Maxime x. Edition de 1711.