FRESNAYE, [Jean Vauquelin, sieur de la] mort en 1620.
Ami de Malherbe, & son compatriote, il s’exerça comme lui dans la Poésie, sans avoir les mêmes talens, & n’eut pas, par conséquent, les mêmes succès. On lui doit cependant le premier exemple du mélange de la Prose avec les Vers, genre de composition tout à la fois commode, & capable de faire naître l’agrément & la variété, quand un esprit fécond & délicat fait le manier à propos. Il est aussi le premier qui ait donné des Idylles en notre langue.
Le Public doit toujours un tribut de reconnoissance à ceux qui lui ont procuré quelque nouveau plaisir. Il n’en est pas certainement dans la Littérature comme dans la Noblesse : l’Auteur d’une grande Maison est ordinairement un homme d’un grand mérite, & c’est de lui qu’on se fait gloire de dater ; tandis que le plus souvent un Ecrivain obscur est l’inventeur d’une nouvelle génération poétique : mais son obscurité n’est pas une raison pour se dispenser de l’hommage qu’on doit à son invention.