(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 309-310
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 309-310

2. FLEURY, Avocat au Parlement de Paris, sa patrie. Il s’appelle François-Thomas, & non Jacques ; il est vivant, & non mort : double erreur, dont nous nous étions rendus coupables dans la premiere Edition, & qu’il nous a joliment reprochée par une Lettre insérée dans le Mercure du mois d’Avril 1773.

Nous voudrions bien pouvoir également, en faveur de cette Lettre, réformer ce que nous avons déjà dit de ses Poésies, & nous joindre aux six Journalistes qui ont honoré ce Poëte d’éloges fort au dessus de ses espérances, comme il nous en assure ; mais les raisons de M. François-Thomas Fleury ne nous ont pas paru assez concluantes. Il a beau soutenir qu’il s’est débité deux mille exemplaires de son Recueil ; il n’a pas fait attention, sans doute, que deux mille Acheteurs ne supposent pas toujours deux mille Lecteurs, & encore moins deux mille Approbateurs. D’ailleurs, en avançant qu’on ne lit point ses Poésies, nous n’avons pas prétendu dire qu’on ne les a point lues, mais bien qu’on ne les lisoit plus. L’étonnement qu’on a témoigné des plaintes de M. Fleury, est malheureusement venu à l’appui de cette assertion. Nous n’aurons pas plus d’égard à la priere qu’il nous fait de supprimer son article dans cette Edition. Il faut instruire, autant qu’on le peut, les jeunes Auteurs, par les disgraces de la médiocrité. C’est pourquoi nous répéterons :

« Le Recueil de ses Poésies offre une Collection de Fables, d’Epîtres, de Chansons, de Madrigaux, d’Epigrammes, qu’on peut placer parmi les ouvrages qu’on ne lit point ; de la Prose en mesure & en rimes, voilà tout ce qu’on auroit à regretter. Ses Chansons, pour la plupart, ont eu cependant de la vogue dans les Sociétés Bourgeoises. La Musique, sans doute, est le principe de cette petite fortune ; car il est certain que M. Fleury a le talent de parodier les Airs, & d’y appliquer des paroles avec justesse ».