ESPAGNAC, [Jean-Baptiste-Joseph de Sahuguet d’Amarzit, Baron d’] Gouverneur de l’Hôtel Royal des Invalides, né dans le Limousin en 1713.
Son Supplément aux rêveries du Maréchal de Saxe, l’Histoire intéressante qu’il a donnée de ce fameux Guerrier, & ses autres Ouvrages sur l’Art de la Guerre, font autant d’honneur à sa plume, qu’il s’est acquis de gloire en en pratiquant les maximes ; en sorte qu’on peut dire de ce Militaire Ecrivain, codem animo scripsit quo debellavit.
M. l’Abbé d’Espagnac, son fils, Chanoine de l’Eglise de Paris & Grand Vicaire de Sens, s’est fait connoître dans la République des Lettres, par un Ecrit peu réfléchi sur le Ministere du fameux Suger, dont quelques Critiques ont relevé les défauts avec trop d’amertume. Les Journalistes, jaloux des suffrages du Public éclairé, doivent moins s’attacher à mortifier l’amour-propre des Auteurs qui s’égarent, qu’à les instruire & à les ramener aux regles dont ils se sont écartés. Les épithetes dures & grossieres, telles que celles d’écolier, d’ignorant, &c. qu’on a prodiguées à M. l’Abbé d’Espagnac, annoncent un esprit impuissant ou mal-adroit, & font plus de tort à celui qui se les est permises, qu’à celui qui en est l’objet.